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19 JUIN
2 0 0 7
Education à l’environnement
La ferme, nouveaux champs
pédagogiques
L’arrivée du milieu agricole dans le champ de
l’éducation à l’environnement n’est pas
nouvelle. Dès le début des années 1970, des
lycées agricoles innovent avec l’approche
interdisciplinaire et territoriale de «l’étude de
milieu» (p. VII). Plus récemment, des
agriculteurs professionnalisent leur accueil
éducatif à la ferme, appuyés par des
associations de développement agricole (p. VI).
Face à une demande montante pour
l’éducation à l’environnement et à l’alimentation, ils Dans une dimension moins utilitariste, l’éducation à
deviennent des partenaires pédagogiques reconnus par l’environnement est souvent associée au
l’Éducation nationale et les associations développement d’une pensée critique par la
environnementalistes (p. V). complexité des milieux et du vivant qu’elle laisse à
D’aucuns pourraient y voir une contribution gentille à voir. Face aux enjeux écologiques du XXIe siècle, les
l’imaginaire des enfants, dans l’univers ludique de la démarches investies par différents acteurs participent
ferme. Ferme qui est souvent loin des réalités agro- au renouvellement de l’idéologie du développement,
industrielles de la production alimentaire. Pourtant, telles que les expérimentations du Centre
l’enjeu est ailleurs. L’éducation à l’environnement pédagogique de Florac (p. VII) ou l’accompagnement à
relève de préoccupations différentes mais toutes une relocalisation des filières alimentaires par l’IFREE
cruellement d’actualité. La sensibilisation aux (p. VIII).
équilibres naturels, à la production des aliments Pour des enfants élevés dans une société de l’image, la
doivent contribuer à la responsabilité vie sur la ferme fait aussi exister le monde, dans sa
environnementale mais aussi sanitaire des enfants diversité et ses résistances (p. IV).
alors que l’obésité est le premier problème de santé Faisant suite aux rencontres nationales du réseau des
publique chez les jeunes (p. III et IV). Introduire les CIVAM au printemps 2007 et en complément du
personnels concernés (gérants de restauration dossier sur l’accueil social à la ferme déjà paru
collective, cuisiniers, assistantes sociales...) au monde (n°321), ce dossier explore ainsi la contribution
de la production agricole est également très formateur agricole au champ de l’éducation à l’environnement et
(p. VIII). à l’alimentation.
Dossier réalisé en partenariat avec les CIVAM (Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural).
TRANSRURAL Initiatives • 19 JUIN 2007 • II
Dossier
Dossier
De l’accueil à la ferme à la découverte
de l’environnement
Des agriculteurs bretons proposent une éducation à l’alimentation, à l’écologie, au territoire...
L’éducation à l’environnement est trans- l’accueil social, de la vente directe. tat. Chauffage au bois, récupération d’eau
versale à toutes les activités présentes sur Nombre d’adhérents ont fait depuis long- de pluie, isolation «chanvre et chaux», etc.
la ferme. Les accueils pédagogiques pro- temps le constat qu’on ne peut pas tri- Ils en font un parcours pédagogique, avec
posent, par exemple, des parcours «de la cher durablement si l’on veut accueillir des recommandations sur l’utilisation de
terre à l’assiette» montrant les produits et chez soi. La haie de thuya ne peut pas l’eau, de l’électricité. Au delà de former
les procédés de production, y indéfiniment cacher le pou- des éco-citoyens, une éducation au terri-
compris en faisant percevoir la
L’accueil lailler industriel, surtout si toire se traduit par des sentiers d’interpré-
saisonnalité des produits : pas transforme personne à la ferme ne mange tation, où des parcours guidés autour de
de tomates à Noël. C’est aussi la manière de voir de ces poulets. Une étude l’exploitation permettent de découvrir des
l’occasion de faire découvrir la avait d’ailleurs conforté ces paysages remarquables, retracent une his-
vie du sol, ou dans une haie.
des paysans évolutions en montrant que toire des activités locales. Ce peut être
Les produits vendus en circuits courts l’accueillant transforme progressivement aussi la découverte d’une végétation,
(magasins ou marchés fermiers, abonne- sa manière de voir les choses en recher- d’une faune particulière, etc.
ments panier, etc.) suivent la même chant le plus de transparence possible Pour conforter ces dynamiques, Accueil
démarche, avec dans beaucoup de cas, dans sa relation aux personnes paysan anime des groupes d’échanges,
des fêtes, des animations, qui donnent accueillies: plus question de ne pas tout voire organise des formations techniques,
l’occasion aux acheteurs de participer à dire sur les manières de produire ; et comme l’an dernier en Ille-et-Vilaine sur
des temps formateurs sur l’environne- alors, si un produit ne paraît plus accep- les «toilettes sèches». Divers fiches tech-
ment. Les produits consommés sur place table au regard des critères environne- niques, utiles aux nouveaux constructeurs
dans le cas d’accueil touristique (tables mentaux ou sociaux, il faut progressive- comme anciens accueillants, ont été rédi-
paysannes, auberges) s’inscrivent dans ment l’arrêter. gées : «analyse de paysage», «la haie cham-
des cahiers des charges semblables. pêtre», «l’agriculture au cœur du bocage»,
En Bretagne, les agriculteurs d’Accueil L’ÉCO-HABITAT À LA FERME «l’habitat écologique, matériaux et éner-
paysan tendent ainsi à mettre en cohé- Une nouveauté du réseau est la concep- gie», «l’habitat écologique, l’eau dans la
rence leurs différents choix. Ce réseau tion des habitats destinés à l’accueil. De maison», «préservation des ressources,
régional compte 70 adhérents, en majo- plus en plus d’accueillants, souvent à des gestes au quotidien», «un jardin éco-
rité agriculteurs, pratiquant de l’accueil l’occasion de rénovation, construisent et logique, la plante, la terre et l’eau», «un
touristique, de l’accueil pédagogique, de s’équipent selon des critères de l’éco-habi- jardin écologique, fragile équilibre».
M. C.
en avril en limousin !
«
de terre, que les cerises ne sont pas mûres autrement pour garantir la durabilité de la
planète, il faut les éduquer.
Ils vivent entre béton et bitume ; alors
Anne-Marie Cottineau,
quand il s’agit de caresser une poule ou
du réseau Idées fermes
traire la chèvre, c’est soit la joie extrême,
soit l’appréhension devant l’inconnu.
Dossier
paysans se lancent-ils dans l’accueil ?
onnaissance de l’activité agricole, engagement militant dans une éducation populaire, les agriculteurs ont plein
dans l’accueil éducatif.
Communiquer, faire connaître son métier, S’ils se sont dès le départ ouvert au public
sensibiliser le public au monde agricole et enfant (scolaire, péri et extrascolaire), ils
rural, telles sont les motivations des agri- ont aussi su très rapidement répondre à
culteurs qui font le choix de l’éducatif. de nouveaux publics tels que les adultes
Conscients du déficit de communication en recherche d’informations, les familles
entre le monde agricole et la société, ces et les touristes à la recherche d’activités de
derniers souhaitent être considérés non loisirs ludiques, mais aussi instructifs, les
pas uniquement comme de simples pro- publics handicapés ou en difficulté sociale
ducteurs de matières premières, mais éga- pour lesquels le contact avec la nature et
lement comme des acteurs à part entière le monde vivant a des effets bénéfiques
de la société, détenteurs d’un savoir-faire et reconnus.
d’un patrimoine culturel, jardiniers du pay- Plus qu’une ouverture vers l’extérieur et
sage, aménageurs des espaces ruraux et une reconnaissance, cet accueil est aussi
périurbains, entrepreneurs d’activités inno- un échange entre le public et l’agriculteur,
vantes et surtout acteurs du développe- ainsi qu’une source de valorisation et
ment des territoires. d’épanouissement personnel. Les mul-
hommes, choix de consommation, choix tiples questions posées, les réactions sus-
FORMER DES CITOYENS politiques, etc.). Avec l’expérience et la citées chez le visiteur le réinterrogent
Souvent très militants, certains mènent professionnalisation de ce secteur d’acti- dans ses pratiques et lui permettent de
une véritable réflexion sur leur rôle de vité, certains agriculteurs sont devenus de mieux connaître les besoins du «consom-
médiateur/éducateur. L’idée n’est pas sim- véritables éducateurs à l’environnement. mateur» et de la société en général. Ainsi
plement de «promouvoir» l’agriculture, Développant une pédagogie originale du cette interaction peut être moteur de
mais aussi de former des citoyens et futurs vivant, ils sont aujourd’hui reconnus par changement aussi bien chez l’accueillant
citoyens, responsables de leurs choix et de leurs publics, mais aussi par les autres que chez l’accueilli.
leurs actes (respect du vivant et des acteurs de l’éducation à l’environnement. Mylène Thou, de la Bergerie nationale
Dossier
D’une critique de la pédagogie
à l’éducation à l’environnement
L’éducation à l’environnement se place en droite ligne des innovations pédagogiques nées dans les années 1970.
Démonstration au Centre d’expérimentation pédagogique de Florac.
Le Centre d’expérimentation pédago- ses approches éducationnelles: certains L’éducation au développement durable
gique (CEP) de Florac1 a été créé en sont relatifs au développement de la n’est donc pas seulement l’acquisition
1970 pour promouvoir, au sein de personne (citoyenneté, responsabilisa- de nouveaux savoirs ; elle vise plus à
l’enseignement agricole, une approche tion, plaisir, coopération, créativité) ; avoir une approche critique du savoir,
éducative innovante désignée sous d’autres relèvent des approches systé- à le positionner dans une approche
l’appellation «étude du milieu2». Les miques et de la complexité, les autres épistémologique, à développer des
finalités pédagogiques étaient de relier de l’éducation (pédagogie de projet, capacités d’apprendre tout au long de
l’apprentissage à la réalité du territoire, apprendre à apprendre, éco-formation). la vie, et de prendre position avec un
d’appréhender la complexité au travers Depuis le sommet de Rio (1992), avec «doute moteur».
d’une démarche nécessairement inter- la naissance du concept de développe- Le développement de cette motivation,
disciplinaire, de redonner du sens aux ment durable, le monde de l’éducation de cette volonté d’évoluer, de ce plai-
disciplines et de positionner l’appre- s’interroge sur la notion d’éducation au sir d’être toujours un être en devenir, 1. www.cep.edu-
cagri.fr
nant dans une dynamique de projet. développement durable ; l’enseigne- dans une position de recherche perma- 2. «Circulaire du
En cherchant à prendre en compte un ment agricole s’y penche notamment au nente, nécessite la mise en œuvre de 17 mai 1973.
développement global de l’individu, travers d’un programme ambitieux sur nouvelles pratiques pédagogiques, Objet : pédago-
gie fondée sur
l’étude de milieu avait aussi la mise en œuvre du développe- auxquelles le CEP réfléchit à l’heure
l’ambition de permettre de Doute ment durable dans les lycées actuelle : l’auto-formation, l’hétéro-for-
l’étude du
milieu», dans Le
remotiver des élèves en diffi- moteur agricoles (le Programme national mation et l’éco-formation qui s’inscri- projet d’établis-
sement du CEP,
culté qui, exclus de l’éducation agriculture durable et dévelop- vaient déjà dans l’étude de milieu, sont septembre 2004,
générale, tentaient leur chance dans pement durable). Le CEP réinterroge actuellement revisitées. ministère de
l’enseignement agricole. En s’opposant donc ses activités. Qu’y a-t-il de nou- Christophe Probst et Michel Vidal, l’Agriculture.
3. Plaquette de
à certaines approches éducatives domi- veau par rapport à l’éducation à l’envi- formateurs au CEP de Florac, présentation du
nantes (pédagogie déductive, cloison- ronnement, l’éducation à la paix, l’édu- extrait de Territoires n°466, mars 2006. CEP, 1974.
nement disciplinaire, sur-valorisation cation à la citoyenneté, etc.? D’ailleurs,
du savoir, positionnement d’expert de est-il possible éthiquement de poser le Parades
l’enseignant, ainsi que toute pédagogie développement durable comme fonde- aux idées reçues
privilégiant l’individualisme et la com- ment éducationnel, puisque ce terme L’association de développement agricole Parades
pétition) et en valorisant le milieu nous amène à des absurdités telles que du Finistère, membre du réseau CIVAM, intervient
comme support à de nouvelles pra- la «croissance durable», les «autoroutes dans les lycées agricoles. La demande vient des
tiques (lecture de paysage, activités de durables»… ? enseignants, à la recherche d’appuis pédagogiques
pleine nature, etc.), l’équipe du CEP Les préoccupations du développement sur le développement durable, appliqué notam-
prit rapidement conscience du lien durable demandent qu’on réinterroge ment à l’agriculture. La présentation d’outils opéra-
intime existant entre développement de globalement l’éducation pour simple- tionnels comme le diagnostic de durabilité com-
plète une présentation plus théorique. «Dans les
la personne et la préservation de l’envi- ment rendre le développement
lycées agricoles, plus de la moitié des élèves ne sont
ronnement. Car, «ayant une formation durable possible. Aujourd’hui, plus
pas issus du milieu agricole. Le débat s’organise sou-
plus équilibrée et une meilleure que jamais, devant la situation socio- vent entre ce public et les fils d’agriculteurs,
connaissance du monde extérieur, il écologique planétaire, il apparaît néces- témoigne Jean-Pierre Quéré, animateur de l’associa-
(l’apprenant) lui sera alors possible de saire de mettre le développement de la tion. Les premiers sont souvent plus ouverts, plus
prendre des décisions qui tiennent personne au centre des préoccupations tolérants à ces questions». Aux interventions dans
compte de l’extrême inter-dépendance éducatives. Pourquoi ? les établissements sont associées des visites sur des
de l’homme et de son milieu.3 » Bien que nous admettions générale- exploitations. Thierry, éleveur de moutons,
ment que l’homme est à l’origine de la remarque que si l’apprentissage des gestes tech-
DE L’ENVIRONNEMENT crise environnementale, nous conti- niques passe bien chez les lycéens, le volet théo-
AU DÉVELOPPEMENT DURABLE nuons de chercher des solutions tech- rique proposé aux filières de BTS est reçu avec
beaucoup plus de scepticisme : «On passe vraiment
Le CEP s’interroge aujourd’hui aussi niques, scientifiques, rationnelles à nos
pour des pervertisseurs de systèmes. Mais je suis opti-
bien sur le développement des terri- problèmes. Albert Einstein disait que
miste car la mixité grandissante du public de ces
toires, la préservation de l’environne- nous ne résoudrons pas un problème formations facilite la prise de conscience des étu-
ment ou les développements profes- avec la même logique que celle qui a diants».
sionnel et personnel de l’individu. Il créé le problème. Alors, il est peut-être
PARADES - Paysans autonomes vers une agriculture durable et soli-
mobilise divers concepts et valeurs dans temps de changer de logique! daire - Email : parades@wanadoo.fr - place de Ruthin - 29510 Briec
TRANSRURAL Initiatives • 19 JUIN 2007 • VIII
Dossier
Entre four, fourche et fourchette
L'Ifree propose des stages sur l'alimentation afin que les personnels concernés par la restauration collective
s'interrogent sur les choix alimentaires, prennent conscience de leurs incidences, repèrent des pistes
alternatives.
Depuis 4 ans, l’Institut de formation et de Soyons vigilants en parlant des difficultés vont à la poubelle. Il est possible de
recherche en éducation à l’environne- sans tomber dans la sinistrose. Des mesurer cela pendant les repas du stage
ment (Ifrée)1 et le Jardin d’Aventures pro- démarches, modestes ou majeures, doi- et de proposer aux participants à faire de
posent des stages courts sur l’alimenta- vent être signalées aux stagiaires. L’appro- même dans leur structure en y associant
tion. Organisée dans le cadre d’un parte- visionnement des cantines par le CIVAM leurs collègues.
nariat avec le Rectorat de Poitiers, la du Gard, les repas «bio» dans les restau- Les rencontres entre professionnels de la
Direction régionale de l’agriculture, le rants universitaires de Lorient, les contrats restauration collective et des producteurs
CNFPT 2 et l’AFIPaR 3 , cette formation passés avec les agriculteurs du bassin ver- sont assez rares. Elles permettent pour-
s’adressent à des stagiaires d’horizons sant de Munich pour maintenir la potabi- tant à chacun de présenter son métier, ses
divers. On compte des intendants, cuisi- lité de l’eau et assurer l’approvisionne- motivations et ses contraintes. Voire de
niers en restauration collective, anima- ment des cuisines alentours sont autant repérer ce qui peut être fait ensemble.
teurs de collectivités territoriales et d’initiatives que le formateur doit valori- Pour visualiser la diversité des formes pro-
d’associations, parents d’élèves, profes- ser. ductives agricoles, nous essayons
seurs, infirmières scolaires, assistantes d’emmener les stagiaires dans trois types
sociales, etc. Les stages sont conçus et AVOIR LES YEUX BANDÉS POUR MIEUX d’exploitations : intensive, en «agriculture
animés par différents acteurs, animateurs- LES OUVRIR raisonnée» et en agriculture biologique. Il
relais formés par l’Ifrée. Inspiré par un restaurant parisien ne s’agit pas de montrer du doigt tel ou
Pourquoi proposer un stage d’éducation à accueillant des clients dans le noir, un tel, mais d’amener les stagiaires à com-
l’alimentation ? Globalement pour amélio- repas à l’aveugle est organisé à chaque prendre pourquoi chaque agriculteur s’est
rer la cohérence des choix individuels et stage. Les stagiaires découvrent ainsi orienté vers telle formule, de voir ce qui
collectifs, en prenant en compte les toutes les dimensions sensorielles des ali- entre et sort d’une ferme. Ces visites
logiques socio-culturelles, les influences ments. Ce repas particulier a un autre nourrissent aussi les réflexions sur les cor-
économiques et les incidences environne- intérêt : savons-nous ce qu’il y a dans rélations entre la considération de l’envi-
mentales. En tant qu’animateur-forma- notre assiette ? Dans quelles ronnement, la production
teur, notre rôle n’est pas de donner LA
pseudo-solution, mais de susciter les
conditions ont été produits,
transformés, préparés les ali-
30 % de déchets agricole, l’aliment. Elles
interrogent sur la viabilité
questionnements, élargir le champ de ments ? Que deviennent les sur 2€ par repas, économique, les conditions
vision, souligner les enjeux et les initia-
tives prometteuses.
6000 tonnes d’antibiotiques
utilisés annuellement en
c’est 0,60€ de travail, la marge de
liberté ou de dépendance de
Europe pour l’élevage ? Où de perdu ! l’agriculteur.
LE BONHEUR EST DANS LE PRIX ? se dispersent les 70 à Plus qu’une connaissance de
Par exemple, en 2003-2004, une étude 100 000 tonnes de produits phytosani- l’autre, la reconnaissance de ce qu’est et
révéla que seulement 5 % des produits taires épandus en France chaque année ? fait l’autre nous semble importante. C’est
agro-alimentaires issus du Poitou-Cha- Comment réagit notre corps à l’ingestion par l’écoute, l’échange de points de vue et
rentes étaient consommés en restauration moyenne, par an, de 2,8 kilos de produits d’idées entre l’ensemble des acteurs que
collective dans la région. Les stagiaires peu- de synthèse ? peuvent se bâtir des filières agro-alimen-
vent alors plancher sur les étapes à mettre Au fil des stages, j’ai constaté que des taires plus locales, équitables et transpa-
en œuvre pour organiser des filières plus intendants et cuisiniers ont perdu la rentes.
locales: repérage des agriculteurs, transfor- notion de saisonnalité des productions.
mateurs, transporteurs ; élaboration La visite chez des agriculteurs leur permet Benoît Laurent, Au Jardin d’Aventures
conjointe de cahiers des charges, etc. de «remettre les pieds sur terre». Ils
1- www.ifree.asso.fr.
Certains disent que «le bonheur est dans savent quel budget est consacré à l’achat 2- Centre national de la fonction publique territoriale.
le prix». Mais avec quels coûts sociaux et des ingrédients mais méconnaissent sou- 3- Association de formation et d’information des paysans
et ruraux en Poitou-Charentes.
environnementaux ? Acheter, est-ce être vent la quantité jetée après le repas. Nous
complice de telle politique ou encourager proposons alors d’autres manières de cal-
telle autre ? Pourquoi la production fran- culer. 30 % de déchets (moyenne natio- Ce dossier est téléchargeable sur notre site :
çaise de tomates a-t-elle chuté au cours de nale en restauration hors domicile) sur www.transrural-initiatives.org
ces dernières années ? L’observation des 2 € par repas, c’est 0,60 € de perdu. Des TRANSRURAL Initiatives
prix d’achat au producteur local, à l’horti- grammages un peu moindres, avec des www.ruralinfos.org
culteur d’Andalousie, au grossiste, au produits de qualité un peu plus chers, Mail : transrural@globenet.org
2, rue Paul Escudier - 75009 Paris
supermarché permet aux stagiaires de reviennent au même prix. Et quand le plat
Tel : 01 48 74 52 88
mieux comprendre... est bien présenté, seulement 5 à 10 %