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Vendredi 16 janvier – Meeting

09 h 55
Un constat : nulle organisation ne porte aussi bien son nom qu’un meeting, autrement dit un
endroit où on passe son temps à meeter des people. Hier soir, nous sommes allés dans un genre de
bar irlandais, où je me suis par ailleurs régalé avec une Irish Steak Salad. La compagnie était
qualitativement au rendez-vous : Erik Fisher, un panel de PhD (impliqués sur le STIR), un
postdoc, un chercheur du CNS et trois membres de Georgia Tech : le boss (Phil Shapira, quelqu’un
de très ouvert et accessible) et deux de ses PhD.

Planning oblige, tout le monde a expliqué en quelques mots sa provenance, ses projets et la raison
de sa présence au sein du groupe integration. Dès l’entame d’Erik, le tour de table s’est tourné
vers... moi, qui était son voisin immédiat sur la droite. Pris au dépourvu, j’ai expliqué de mon
mieux (et pas trop mal, je crois) d’où je venais, ce qu’est le SPIRAL et quel est notre focus, les
outils qualitatifs et participatifs que j’escompte déployer dans mon projet doctoral ainsi que la
manière dont ceci pourrait interagir avec le STIR. Tout cela était très sympa, très convivial et
détendu, very informal.

Le groupe s’est petit à petit disloqué, et j’ai connu un moment que je pense pouvoir qualifier de
pure convivialité américaine, lorsque moi et trois autres personnes sommes sortis, pause cigarette
oblige. J’ai constaté la puissance incroyable du rituel social que constitue la cigarette. Sur un
trottoir, dans la nuit obscure, dans une avenue dont les décorations lumineuses évoquent Noël
(Mi% Ave), dans la tiède douceur d’un soir d’hiver arizonien, un débat à bâtons rompus s’est
entamé sur l’opportunité de notre job, sa raison d’être, ses stratégies, son agenda caché, la
fabrique de bu%shit et toutes ces choses. Pur moment partagé, du genre qui consolide
durablement des liens sociaux... pourtant à peine naissants : j’avais atterri à peine 24h avant!

C’est avec un épuisement durable que j’ai rejoint ma coite, le soir. Me voici maintenant au
premier workshop du matin, frais et dispos, paré pour de nouvelles aventures ! Le programme
d’aujourd’hui est plus light et va me permettre de souffler et de chercher un appartement avant le
week-end qui promet d’être intense.

22 h 17
La recherche d’appartement n’est pas une sinécure. Et ce ne sont pas mes pauvres jambes qui
vont me contredire, ni mes pieds ampoulés!

Samedi 17 janvier – Vive la semaine de 84 h!


23 h 26
Chez les Américains, on a bien compris depuis longtemps que «Travailler + = gagner +». Ma parole!
Ce matin a débuté le STIR workshop. Le STIR, qu’est-ce que c’est? L’acronyme signifie Socio-
Technical Integrated Research. C’est un projet financé par le fonds national de la science - la National
Science Foundation, et conçu, dirigé et mené à bien par le CNS-ASU, autrement dit l’unité dans
laquelle je réalise mon séjour d’études, le Center for Nanotechnology in Society de l’Arizona State
University.

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23 h 26 (suite)
Le but du projet STIR est d’impliquer une dizaine de chercheurs en sciences humaines et sociales
(tous des PhD students comme moi) dans la vie d’un laboratoire qui travaille sur des sciences
naturelles et des technologies émergentes.

Pour quoi faire? Ou plutôt, pour ne pas faire quoi? Et bien, d’un côté, il ne s’agit pas d’une pure
observation (« je viens, je regarde et je rédige un rapport ou un article ») ; d’un autre côté, il ne
s’agit pas non plus d’avoir une approche normative (« je viens avec mon focus de social scientist et je
dis comment les scientifiques devraient travailler, ce qu’ils devraient intégrer, etc.).

Donc, pas d’approche purement passive ni d’approche purement passive. Forcément, le but du
STIR est un peu entre les deux, mais surtout propose une approche qui fait sens, en cherchant
l’interaction et la collaboration. En fait, le but est de proposer au chercheur un miroir ; décoder
sa pratique, la traduire en processus, et l’inciter, d’une part, à conscientiser la manière dont il
travaille au quotidien et, d’autre part, à visualiser les moments où il pose des choix sur lesquels il
peut exercer une influence. A ce moment-là, par des entretiens, des réunions, en montrant et en
expliquant tout cela, il devient possible d’intégrer des enjeux autres qui scientifiques (sociaux,
éthiques, environnementaux) aux moments précis (et parfois très brefs) où se joue la décision.

Le STIR favorise la « responsible innovation » en suscitant une dynamique d’interactions avec des
chercheurs, au sein de leur laboratoire, en leur proposant des clés de décodage de leur propre
travail (et plus, si affinités). Tout ceci est évidemment plus complexe et plus subtil que ces
quelques lignes ne peuvent laisser apparaître, mais je réponds aux questions : appelez la Hotline.

Donc, disais-je, chez les Américains, on travaille à s’en ankyloser l’anus ! Jugez-en par vous-
mêmes : rendez-vous à 8h30 ce matin et fin des débats à 21h. Entre les deux? Séance de workshop
non stop, « working lunch », « open discussion » (au lieu de « break »)... Bref : l’émulation est au
rendez-vous, la fatigue aussi! Tout ceci est vraiment incroyable et excitant!

La bonne nouvelle, c’est que j’ai trois pistes pour un appartement, je devrais emménager demain
ou lundi. Ha, un détail encore : il fait environ 25° par ici, sous un ciel imperturbablement bleu.

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