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éditorial, D’aucun n’y trouvera pas toujours son compte, c’est ainsi qu’un nous se Vaval Tanbou-a

par Matthieu Marie-Céline


distingue, les uns face aux autres. Chaque mois sera pour nous l’occasion
de vous rappeler que toutes les voix se veulent différentes, que chaque voix
dixit présente une lecture créole Vaval rivé Yonn, dé twa,
est unique, mais plusieurs, pour envisager la poésie invariablement manuelle à la radio , le 21 février à 16 heures djab pwan déwò : Mwen sé wa.
et boueuse. Le poème dans la terre et dans les bleus, que je vous souhaite sur canalsud [92.2 FM] Bi - bi - abi !
Bi - bi - abi ! Wa lafrik.
innombrables, notre cheval de bataille en commun. En attendant le timbre de
Mas kannaval Afrika, Afrika.
Entrer en poésie et être plusieurs. Plusieurs voix. Y être seul aussi, votre langue ici, en voici quelques-unes que le collectif vous offre en pâture, à ka griyen kon lanmò
singulièrement seul. C’est la diagonale qu’avec [sic], le mensuel de dixit, découvrir pour les uns ou à relire pour les autres. A coup sûr, où se noyer. Ka dansé
nous envisageons, une fois encore. Plusieurs, à faire front à rebours d’un Ti-manmay an lari
temps qui raconte ses mensonges et propage ses désillusions. Seul puisque, Lorsque le créole exprime toute l’effervescence d’un peuple, lorsque le temps ka kouri, ka hélé : Byen dansé.
depuis longtemps, ainsi va l’Homme, résolument. Et lire Thierry Metz nous d’une semaine un esprit vivant s’élève des corps en transe, « vaudouisés ». Bi - bi - abi !
aidera dans cette pensée. Histoire d’évacuer le lot quotidien engendré toute l’année. Histoire Bi - bi - abi ! Sé lavi nou.
d’évacuer tous les interdits rabâchés, toutes les formes de règles pour Nou sé nèg.
[sic], pour une tribune directe, que quiconque y entrevoie le poème comme avis aux auteurs lesquelles on ne s’interroge plus de les respecter ou pas - on les respecte Vaval sé jé lavi
épi lanmò.
Nèg mawon.
une seconde nature où revêtir le monde, le poème comme une responsabilité de fait. Le Carnaval aux Antilles n’est pas une fête géante, du reste il ne
Vaval brilé Nèg djinen.
plus criante, d’abord ! Pour faire entendre des voix de chœur à l’instar des dixit est actuellement à la recherche de manuscrits inédits, ainsi peut pas n’être que ça, il se veut une puissante communion populaire et Moun ka pléré : Nèg kongo.
chants du Carnaval, faire entendre la voix d’un pair ou sa propre voix. n’hésitez pas à nous faire parvenir vos textes à : profane. De cet évènement hors temps, hors norme, pour qui n’a pas Bi - bi - abi ! Konga bat, bat pou mwen.
Quoi qu’il en soit, ce numéro présent s’attachera à vous donner à voir le collectifdixit@gmail.com encore eu l’occasion de le vivre en son cœur, — on ne manque pour Bi - bi - abi ! Tanbou bat, bat pou mwen.
monde comme la poésie l’habille, un monde rêche et aussi authentique que rien au monde le vidé de Fort-de-France —, nous vous invitons à allumer lanmò ka mò Tanbou bat, bat pou mwen.
possible. Ici, des poètes debout qui tiennent à dire l’état du monde, ici et ou à l’adresse suivante : votre poste radio, de le régler sur canalsud [92.2 FM] le samedi 21 épi lavi.
là, des femmes et des hommes se défont de leur sociétal épiderme. Des association dixit, 6/8 Place du Pont-Neuf, 31000 Toulouse, France. février à partir de 16h, pour entrevoir le Vaval des poètes et entendre […]
Monchoachi, Bèl-bèl Zobèl,
poètes dans le trouble, en quête orale autant que couchés sur le papier. Votre envoi vous sera réexpédié s’il est accompagné d’une enveloppe suffisamment affranchie pour le retour. Nous quelques uns des chants les mieux écrits pour l’occasion. Comme Grifantè, 1979.
n’assumons aucune responsabilité si un manuscrit est égaré. Serge Restog
un échantillon poétisé du Carnaval.

Des mouvements et des gestes du commun ne


t’apprivoisent que les effluves, tu rends à l’écriture le pas originel, agenda
Michaux, une encre sans filiation opacité sans méandres. Ton action sur la machine à être ton
par Laurence Barrère honnêteté vers la langue adoucissent par l’épine mon désir d’écriture.
théâtre / lecture / rencontre février_2009_n°02
Instinct encré dans la plurielle lecture que l’on fait dans l’alphabet de
17 FÉVRIER : « Chez les fous » d’Albert Londres par Muriel Benazeraf, 21h00 -
ton corps. Cave Poésie (Toulouse) [sic] c’est gratuit,
« Signes, non pour être complet, non pour conjuguer mais pour être fidèle à son transitoire Fuite à jamais renouvelable quand l’être langue poème s’adresse à mon
Signes pour retrouvrer le don des langues, la sienne au moins, que, sinon soi, qui la parlera ? » 24 FÉVRIER : « Un Ange cornu avec des ailes de tôle » de Michel Tremblay par et ce mois-ci, c’est avec :
corps, différent de lui-même, toi qui me dis un jour, ne désèspere pas, Patrick Abejean, 21h00 - Cave Poésie laurence barrère
Face aux verrous, Henri Michaux
fais infuser davantage, « mendiant, mais gouverneur d’une gamelle », matthieu marie-céline
26 FÉVRIER : rencontre-lecture avec Serge Pey à l’occasion de la sortie de son
toi, Henri Michaux, qui ne me parle que dans ma langue, par des pores benjamin alexandre
dernier livre, Nihil et Consolamentum - Librairie Terra Nova (Toulouse) - 19h30
insensées et des regards omniprésents. Ceux qui t’ont lu veulent t’offrir mathias trives
Ah ! la cohésion charnelle, dans la pluralité linguale. Un autre poète l’aurait DU 9 AU 15 MARS : Le Printemps des poètes à la Cave Poésie avec Catherine Zitoun,
pierre hunout
leur nudité, la mienne est déjà lovée dans ta bouche, dans l’aridité de l’encre, Laurine Rousselet, Jacqueline Cahen, Huilo Ruales, Juan Jimena, Serge Pey et le
dit, ta poésie est une philosophie directe, une pensée en acte. Écriture. et ismaël
au premier mot, au premier mot de la première lecture – multiples. Ton collectif dixit
Singulière, l’encre de Michaux, qui compose, qui appelle. Vers la complétude,
existence, là, est trop forte, me prévient-on ; ton psychisme, là, agit trop.
dis-tu, vers la complétude du multiple vers l’évidence du fragment, l’écriture exposition
A distance, vous éventreurs de vérité.
passe. Et fulgure. Fulgure par douleur fulgure par brisements fulgure par être direction de publication :
Ah ! cohésion charnelle, le plus infime de tes bruissements apaise mon plus JUSQU’AU 22 MARS : Denis Darzacq, Le corps sculpture /Olivier Mirguet, Supervision L.A. -
par langage par les crissements de langue, dans la plus profonde des sourdines. matthieu marie-céline
gros cri, je te donnerai volontiers mon atome, et ta fureur de sagesse exhume Le Château d’Eau (Toulouse)
Michaux, l’être à l’humilité charnelle, l’oublié des limites, fait surgir son démon pierre hunout
tous les suicides verbaux, je ne peux vous en vouloir vous autres, qu’en me
pour qu’apparaisse son ange. Expériences. Dans les signes, dans le langage de dixit vous propose association dixit , 6/8 place du pont-neuf,
consumant, aimez-le, oui !, parlez-le, depuis avant moi et dans tout les détails,
l’encre, tu écris chaque passage de l’être dans des turbulences qui subjuguent. 21 FÉVRIER : Carnaval, lecture par Ingrid Bricquet-Galmar et Matthieu Marie-Céline - 31000 toulouse, france. tél : 05 61 14 27 01 fax :
mais si vous saviez comme il est intact, toujours, quand naquis-je, et qui-tu-fus, dixit
Nourri d’une autre langue d’aliment, ta langue s’accouche en sourdine dans la Canal Sud (92.2 FM) - à partir de 16h. 05 34 32 05 81. , collectif et revue
Henri Michaux, toi qui me fis respirer comme personne, l’odeur de l’encre

issn en cours
de poésie, est une association à but non-
clameur du poème. La vraie clameur, celle de glace, de ta voix, l’inconscient 5 MARS : Thierry Metz, lecture préparée par Benjamin Alexandre et Matthieu Marie- lucratif régie par la loi du 1er juillet 1901.
sans filiation.
enfantant, de la fragilité de ta force, elle aimerait te citer indéfiniment. Céline - Librairie Terra Nova - 19h30 président : anthony clément / vice-président :
benjamin alexandre / secrétaire : matthieu
marie-céline - © dixit tous droits
réservés aux auteurs - toulouse - février 2009
libre-paroles Mathias Trives Pierre Hunout
6.
osier du désir s’adosse à la feuille,
depuis longtemps là haut déchire une poignée de mots
les rares arcs sont détendus
Benjamin Alexandre et les ciels ont déteint
1. 7.
ne rivalise avec ton silence lampe et table comme feu et soif,
on attend plus de lui que la pluie qu’en cas d’extrême pénurie de soleil ou la maison sans mur ni toit
les cloches sont brisées 2. 8.
et la voix que certains prétendaient entendre quand d’une prison faire un pays, va vers la chambre à part,
entre le monde et moi, il y a comme un grincement de porte, un méchant est définitivement impénétrable
goût de camphre à vous faire dresser les cheveux sur la langue. entre le la main se délivre y tresser seuil et folie, va vers l’au-bord
monde et moi, les fenêtres sont borgnes et les murs n’ont d’oreilles que dans seul 3. 9.
les gencives des angles. entre le monde et moi palpite un autre moi, miroir le vieux banc de chaque secret, une chaise et une fenêtre, te manque le sens, l’échappée et la manoeuvre,
à sens unique au bord duquel je vais jusqu’à pencher mon nombre et son oublié des armes solitaires avec qui défier un pont complices, tous, de ta colère
chiffre adjacent. entre le monde et moi il y’a comme un barrage, un verrou au fond du parc
dans la gorge, un zodiaque dont le thème n’aurait plus rien d’astral. entre le murmure 4. 10.
monde et moi resiste un revolver ; reste maintenant à savoir de quel côté à l’oreille midi permanent du poème : drapeau sans terre, orage de la raison
de ma peau se situe la gachette. de la saison des noeuds qui entravent la gorge où creuser son alcôve
5. 11.
son attente
d’un passant quelque prière qui se garde, soit la bouche assassinée,
pour lui donner sens l’inattendu est à la porte l’arc du soupirail l’entr’ouvre

et étaient tressés, le matin. Évidemment, on n’a pas su qui les lui avait
extraits :
la page de tunis tressés et on a arrêté de les lui raser. Ses longs cheveux sombres et tressés.
Thierry Metz C’est dans cette optique, que Benjamin Parfois je ne sais plus qui est là, par ismaël
Dans ce pays voyez-vous, les rues sont poussiéreuses. On raconte que le sable n’a
jamais fait une mer renversée dans l’œil de quelqu’un. Ça peut sembler étrange, c’est
par Benjamin Alexandre Alexandre et Matthieu Marie-Céline qui parle, comment il s’arrange pourtant ce qu’on dit.
essaieront le 5 Mars dès 19h30 à avec ce qui nous entoure. La prison dans laquelle on a jeté cet homme était un ancien phare. Il n’a jamais
Terra Nova, de partager au travers regardé à travers les barreaux. Il a mis beaucoup de terre dans ses oreilles. Du temps
Je reste où c’est le moins pofond, je On a jeté un homme en prison. Un homme sans nom. Un homme avec un avait passé ainsi, jusqu’à ce qu’il se transforme petit à petit en boue.
Il faut ôter son costume de lecteur pour lire la poésie de Thierry Metz, de la lecture intitulée « Thierry Metz: bivouaque sous un mot que quelqu’un visage. D’homme. Cet homme était connu pour sa ressemblance avec l’eau. De Du temps avait passé ainsi. Quand il est sorti de prison. Il a serré la main d’un gardien
redevenir manoeuvre dans le bruissement de sa propre langue, désapprendre un homme qui penche » (basée autour aurait dit, de loin, sans savoir de quoi tout temps, il nageait. Il avait passé plus de temps dans l’océan que sur terre. La et craché par terre devant un autre gardien. Il a détressé ses cheveux et est rentré en
d’un choix d’extraits tirés de « Lettres il s’agit. dernière fois, une barque passait au large, très loin, si loin, qu’elle était noire. Il avait
le rythme et se confondre au silex que l’on veut dégrossir ou à l’arbre que mer, celle-là même en bas de la montagne. Il n’est pas revenu. Il a sans doute vécu le
l’on veut émonder. Il faut une paire de mains solides pour lover la parole à la bien-aimée », « L’homme qui Il y’a quelque chose d’incertain. cru que c’était une fourmi qui portait l’horizon à partager avec les autres fourmis. Il reste de sa vie dans l’eau. Il était tout à fait capable de manger le poisson cru et de faire
penche » et « Journal d’un manoeuvre »), D’indicible. avait passé plus de temps dans l’océan que sur la terre ferme. On aurait dit une vague l’amour avec le reflet d’un nuage sur l’eau. Quand il est sorti de prison. On a jeté un
de Thierry Metz, des mains carrelées, sculptées à même le sol, des mains incarnée. Une vague qui ne quitte la mer que pour s’écumer au contact d’un autre
la luminosité de l’oeuvre, hélas, trop Qui ne s’éteint jamais. autre homme en prison. Mais cet autre homme, c’est aussi une autre histoire.
suffisamment enfouies dans le réel pour pouvoir soutenir le poids qu’abrite la corps. Il transpirait alors beaucoup. Mais sa sueur était douce. Il en arrosait les arbres
moindre virgule suspendue aux nombreux carrefours de sa langue. Il faut une méconnue de Thierry Metz.
Lettres à la bien-aimée, Gallimard, 1990.
et c’était la langue qu’il parlait avec eux, cette eau qui coulait de sa peau.
voix de cordonnier pour chausser l’aube qui résonne dans chacun des mots On a jeté cet homme en prison. Ses cheveux étaient tressés. Ses cheveux étaient très Un dimanche à treize heures.
de Thierry Metz, une voix de coordonnier sans bottes ou bien de serrurier 51 longs, et très sombres. Presque aussi sombres que la couleur de ses yeux. Tressés, ils
sans clef. Il faut savoir se pencher un peu pour dire le poème de celui dont ressemblaient à un vol d’oiseau noir dans une nuit sans étoiles. Personne ne savait qui lui
les silences creusent encore des alcôves au sommet de nos gorges, ne serait-ce
principales œuvres : L’homme qui penche se penche pour tressait ses cheveux. Mais on savait que ce n’était pas lui qui les tressait. C’était une autre
écrire, pour retenir, peut-être, ce qui personne. Mais personne ne savait qui c’était, cette autre personne. Ses longs cheveux
que pour épouser la diagonale de ce refrain sans cesse tourné vers le fonds Le Journal d’un manoeuvre, Gallimard, 1990 les lieux de notre lutte où désigner des zones de liberté, où éclaircir la poésie
était plus penché que lui. Il y a les bruits sombres et tressés. On lui a rasé ses longs cheveux tressés le premier soir. Ils avaient
de son puits sans jamais verser dans l’habile sensiblerie des menestrels. Il faut Lettres à la bien-aimée, Gallimard, 1995 que fait quelqu’un dans mon oreille. Et repoussé et étaient tressés, le matin. On n’a pas su non plus qui les lui avait tressés. contemporaine sont multiples. Retrouvez [sic] et toute l’actualité de dixit
enfin, Thierry, ne jamais renoncer à habiter cette cible que d’autres ont déjà Le Drap déplié, L’Arrière-Pays, 1995 quelque chose qu’on a laissé tomber. On lui a rasé encore ses longs cheveux tressés le deuxième soir. Ils avaient repoussé et sur le blog de l’association :
traversée, oubliant au passage qu’aller au-delà des choses, c’est déjà les avoir Terre, Opales/ Pleine Page, 1997
L’homme qui penche, Opales/ Pleine Page, 1997.
étaient tressés, le matin suivant. On n’a pas su qui les lui avait tressés, comme tous les http://dominusdixit.blogspot.com
oubliées. L’homme qui penche, Opales/Pleine Page, 1997. jours. On lui a rasé ses longs cheveux tressés pour la dernière fois. Ils avaient repoussé

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