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du sol
ORSTOM = EDITEST
-
INITIATIONS DOCUMENTATIONS TECHNIQUES
no 29
COURS DE
PHYSIQUE DU SOL
Volume
II
S. HENIN
Directeur de RecherchesA 1’I.N.R.A.
Professeur de Physique du Sol ti I’ORSTOM
Membre de I’Acadbmie d’Agriculture
COURS DE
PHYSIQUE DU SOL
Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
CHAPITRE I . L'eau etle sol .................................... 13
A . rétentionde l'eau var le sol .................................. 14
a . Mesurede rhurnidité du sol ................................ 14
I . Symbolisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2. Mesurede Hh . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
0 mesureparpertedepoids .............................. 17
0 méthodes rapides ...................................... 18
3 . MesuredeHv . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
0 la sonde à neutrons .................................... 18
0 mesuredupouvoir inducteur spécifique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
0 méthodes indirectes .................................... 21
mesuredelarésistivité d'un objetporeux .................. 21
force
de
succion ...................................... 21
divers .............................................. 21
b . Mesuredesforcesderétentiondel'eaupar le sol .............. 21
I . Techniquesmettant en oeuvre des contraintes mécaniques . . . . . . 22
0 lasuccion ............................................ 22
0 centrifugation
la ...................................... 24
0 utilisation dune pressiondegaz .......................... 24
0 modèles utilisés pour la présentation homogène de ces résultats 25
2. Techniques mettant en oeuvre des méthodes physico-chimiques .. 28
0 utilisation dephénomènesosmotiques .................... 28
0 tonometrie .......................................... 29
0 rappel des théories permettant d'interpréter les mesures
précédentes .......................................... 31
0 cryoscopie .......................................... 35
0 basesthéoriquesdel'interprétationde ces résultats .......... 37
3. Introduction d'un système de mesure cohérent le potentiel capillaire
etlanotationpF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
4. Propriétés physico-chimiques et réactionsvis-à-visdeSeau ...... 40
5. Considérations sur le sens et la réalité de la notion de
potentiel
capillaire ...................................... 42
0 mesure dupotentielosmotique .......................... 43
6 . Représentation de la distribution de l'eau dans les matériaux
terreux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
7
7. Le conceptd'étatdel'eau ................................ 50
8. Hystérésisdescyclesdessication-humectation ................ 50
9. Applications numériques: établissement de quelques valeurs
classiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
0 tonométrie .......................................... 52
0 cryométrie .......................................... 54
Sibliographie .............................................. 56
B . Circulationdel'eau .......................................... 59
a . Introduction ............................................ 59
b . Filtration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
I . Les loisfondamentalesdelafiltration ...................... 60
O loideDarcy .......................................... 60
0 difficultésdela mesure de K ............................ 61
0 leslimitesdela loi deDarcy ............................ 63
0 loide
Poiseuille ...................................... 65
0 comparaison des vitesses de filtration dans les faisceaux de
capillaires et dans les sols .............................. 66
2. Passage de la loi de Poiseuille à la loi de Darcy - Relations entre K
etlatexture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
0 discussiondela formule deKozeny ...................... 69
0 évduation de Pu ou porositéutile ........................ 76
0 modèlesimple représentant l'écoulementmiscible ............ 78
0 comportement desfiltrescomplexes ...................... 82
c . Ressuyage. ascension capillaire et infiltration latérale et verticale .. 84
1 . Le phénomènederessuyage .............................. 84
0 ressuyageet transfert dessels ............................ 86
2. L'ascensioncapillaire .................................... 87
3. L'infiltration latérale .................................... 90
4. L'infiltration à partir d'unpland'eau ...................... 90
0 infiltration sans pland'eau .............................. 92
O infiltration et déplacementdesélémentssolubles ............ 96
e particularité desproblèmesd'infiltration .................... 98
0 influencedesélémentsgrossiersporeuxet non poreux . . . . . . . . 98
d. Circulation de l'eau non saturante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
1 . Justificationdel'utilisationdeséquationsdediffusion .......... 100
0 expériences fondamentales .............................. 100
0 ktablissement des formules exprimant les lois du transfert de l'eau
nonsaturante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0 examen de quelques hypothèses concernant les valeurs de h
oudeDi ............................................ 105
0 étude de
solutionsgénérales ............................ 107
2 . Utilisation des formules de la diffusion comme moyen d'analyse IO8
3. Conductivitéet structure ................................ III
4. Circulationenphaseliquideetenphasevapeur .............. 114
5. Remarques sur les phénomènes mis en cause par la circulation de
l'eau dans les sols . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117
6. Influencedel'hétérogénéitkdusol .......................... 118
Bibliographie .............................................. 122
8
.
C. L'eau dans le milieu naturel son bilanetsescomposantes .......... 125
a . Méthodesd'établissementdubilan ............................ 125
1 . Caseslysimétriques ...................................... 125
2 . Bassinsversants ........................................ 127
3. Erosionetruissellement .................................. 129
4 . Etude par variation desstocks ............................ 130
b. Infiltration .............................................. 131
1 . Etude decasconcrets .................................... 131
2 . Conséquencesdel'humectationdu sol ...................... 137
c . Ecoulementdel'eau saturante .............................. 138
1 . Lesproblèmesdedrainage ................................ 139
0 mesuredelavitessedefiltration .......................... 139
0 formesdesplansd'eau sous l'influence d'un pompage . . . . . . . . 142
cas dune napped'alimentation d'un puitsdeforage .......... 142
cas de drains horizontaux situés au voisinage d'un fond
imperméable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
0 Applicationdelathéoriedupotentiel ...................... 146
2. Comparaisondeschémasthéoriquesavecdessituationsréelles .. 148
d. Evaporation - la circulationdel'eau non saturante ............ 150
Etude de l'évaporation ...................................... 150
0 Lesméthodes ........................................ 150
0 L'évaporationréelle .................................... 153
0 conditions déterminant l'allure deI'évaporationréelle ........ 154
e . Etablissementdesbilansprévisionnels ........................ 160
Bibliographie .............................................. 164
9
2 . Quelques applications des techniques d'étude des matériauxaux
problèmes de la physique du sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
œ étude
au laboratoire: l'oedomètre ........................ 189
œ casdu comportement à la compressiondessols en place . . . . . . 19 1
œ la méthode Proctor .................................... 193
b . Aspectgénéraldel'évolutiondessystèmesterre-eau .......... 195
I . Equilibre dans les conditions hydrostatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195
2 . Equilibre dans les conditions hydrodynamiques ............. 195
3. EvolutiondeI'étatphysique sousunecharge et par dessiccation 196
Bibliographie .............................................. 199
Index
des
sujets
traités ...................................... 219
10
Avant Propos
Enfin, je tiens à remercier très vivement mes collèguesqui ont bien voulu relire
certaines parties du manuscrit, et qui m'ont suggéré des améliorations très utiles:
Messieurs BOUCHET (Bilan de l'Eau, la Chaleur et le Sol), CALVET (Circulation de
l'Eau), FAURE (Propriétés Mécaniques), PROST (Humidité et Rétention de l'Eau).
11
CHAPITRE 1
L'EAU ET LE SOL
1. symbolisme
Le premier problème que pose l'étude des relationsentre le sol et l'eau consiste à
exprimer les proportions de liquide présentdans un échantillon de terre. De cepoint
de vue. trois références peuvent 6tre utilisées:
- on peut exprimer l'humidit6 en g d'eau pour cent g de terre humide:
Hhl o o
(1 1"
Hhloo -
- pE . 100 OU Hh = -
pE 1O 0
r
L'habitude est d'exprimer ces valeurs en pourcentage: c'est commode s'il s'agit d'exprimer la
composition d'un corps ayant dassez nombreux constituants. Quand il ne s'agit que de deux ou
trois constituants, l'expression 'I; compliqueI'icriture: le rapport I I est suffisant.etnous
l'utiliserons souvent dans les formules.
14
La comparaison de ces modes d'expression de l'humidité montre quelle peut en
être l'utilisation:
- Hhexprimelacompositionpondérale du matériaux, c'estlanotationdu
chimiste;
- Hs permet de rapporter les phénomènes liés à la présence deau. a I'unité de
poidsde terre sèchealorsconsidérécomme un invariant, c'estlanotationdu
physicien.
11 est facile détablir une relation entre Hh et Hs. En posant:
il vient:
Hs
Si dans le cas dune terre. c'est-à-dire d'un milieu ou la phase solide peut 6tre
considéréecomme continue, il est souvent commoded'utiliserl'expression Hs
quandona affaire à une suspension on choisitl'expressionInverse,Cpe.Ce
symboleexprimela quantité déléments solidesrapportée à l'unitédepoidsde
liquide. Il vient immédiatement
Ces considérations sont rarement évoquées. Or. le choix de ces références peut
faciliter dans une large mesure la présentation des phénomènes.
II faut enfin parler d’une autre évaluation de l’humidité du sol: la réserve en eau
Se. On la calcule à l’aide de la formule:
Se = HvZ
Z est la profondeur considérée du profil. Ce peut être soit des horizons surmontant
une couche imperméable,soit une profondeur d‘enracinement,Parexemple,si
Hv = 30 90. la teneur en eau est donc de 0.3 1 par dm3 de sol en place. ce qui.
pour Z = 80 cm ou 8 dmdonne 0.3 . 8 = 2.4 1.
Comme il est difficile de comparer entre elles des réserves correspondant à des
profils différents, on va utiliser. pour exprimer ce résultat. l’épaisseur de la couche
deau représentant le stock considéré. Dans le casnumérique retenu. on a 2.4 1 pour
une surface de 1 dm2. soit une lame d’eau dune épaisseur de 2.4 dm. qu’on exprime
généralement en mm, soit 240 mm. Cette valeur est alors directement comparable à
la hauteur des précipitations.
Voici un exemple qui mettra en évidence l’intéret d’une expression donnée du
parametre humidité.
La densité d’une terre saturée n s h est, à supposer qu’il n’y ait pas interaction
entre le sol et l’eau, fonction des teneurs en eaux x. C’est une loi de mélange.
Il vient:
16
ou encore, puisque
- HS
‘ah - - As (1 -P)
Hh
2. mesure de Hh
17
des capillaires ou par une solution saline. donc n'ayant déjà plus les propriétés de
l'eaulibre,peuts'évaporer à une température beaucoup plus basse, et qu'à des
températures plus élevéess'éChappe encore une eau que l'on peut considérer comme
étant retenue par de simples ccforces physiques))..
II n'y a toutefois pas lieu de revenir sur cette définition de la ((terre sèche)) car
l'eau quiestenéquilibre à 105°C avecla terre. est retenue pardesforces
considérables et n'intervientpasvis-à-visdesphénomènesphysiologiques. Les
teneurs en eau concernant ces phénoménes. étant inférieures de quelquespour cent
à l'humidité de la terre séchée à l'air, ne jouent pas. par conséquent, vis-à-vis des
propriétés physiques de la terre enplace.Sil'on choisissait une température de
référence plus élevée on pourrait declancher d'autres processus. C'est ainsi que le
gypse tend déjàà se transformer en hémi-hydrate à 105°C et que certains composés
organiques peuvent s'évaporer ou s'oxyder à cette température,
e methodes rapides
3. Mesure de HV
Les méthodes utilisées consistentà introduire dans le sol un dispositif qui fournit
des signaux en fonction de la teneur en eau. Ces dispositifs mettent en oeuvre des
processus physiques très différents.
e la sonde à neutrons
18
TABLEAll 1 .
19
Comme le dispositif est fragile. on fait un trou dans le sol avec une sonde et on
introduit un tubemétallique ou en matiere plastique (l'aluminium semble introduire
le moins d'effets parasites). dans lequel on descend le dispositif de mesure.
Etant donné que les atomes H autres que ceux portés par l'eau (OH de l'argile.
matières organiques) interviennent, on établit une courbe d'étalonnage en utilisant
lamCme terre que celle où sera placé I'appareil que l'on amène à des humidités
différentes. L a relation est alors du type:
PJ = No 3-
N est le nombre de pulsations enregistré, No correspond au bruit de fond, aHv 1 à
l'humidité que l'on veut mesurer et b Hv2 A, aux hydrogènes des constituants. Il
connaitre la densité apparente A a
est donc nécessaire pour faire des corrections. de
et l'on associe la densité par gammamétrie à la sonde à neutrons.
Les détails concernant la théorie de l'utilisation de ces appareils ont été exposés
par MAC HENRY (1 963) et GARDNER et KIRHAM ( 1 952).
Mais nous avons vu que d'autres atomes que l'hydrogène pouvaient intervenir.
Certains auteurs comme COUCHAT(1 974) établissent desconstantes de correction
à partir des matériaux constituant le terrain. On"rit alors les formules du type
suivant:
20
Km 1 et Km2 étant les constantes des deux substances présentes
dans les proportions
volumiques V 1 et V2 telles que VI + V2 = V total.
Par conséquent si l'on enfonce deux plaques parallèles dans un sol et qu'on les
relie à un circuit oscillant,Km pourra être mesuré en utilisantles moyens classiques
de la mesure des capacités.
Jusqu'à présent. les effets parasites, telsque les fuites de courant, ont fait que les
techniques proposées n'ont pas donné de résultats satisfaisants.
O methodes indirectes
L'objet de ces méthodes, réinventées souvent. est d'effectuer les mesures sans
modifier la structure du milieu pour suivre commodément les variations d'humidité
dans le tempset les rattacher ensuite à divers facteurs.On ne mesure plusalors une
quantité d'eau, mais une propriété modifiée par l'humidité. On passe alors de la
propriété mesurée à une teneur en eau à l'aide dune courbe d'étalonnage.
- mesure de la résistivité d'un objet poreux
Imaginée par BOUYOUCOS (1 947)(1954). cette technique consiste à mesurer la
résistivité d'un bloc de plâtre oudune trame de fils de nylon enroulée sur un cadre
de matière isolante. Ces objets sont enfouis dans lesol à la profondeur ou doit
s'effectuer la mesure; par leur affinité pour l'eau, ils absorbent l'eau de la terre
environnantejusqu'à ce qu'un équilibre s'établisse. Alors.suivant les fluctuations de
l'humidité du terrain, ils cèdent ou absorbent de l'eau, et leur résistivité varie. On
passe de la résistivité à l'humidité du terrain à l'aide d'une courbe détalonnage
établie séparément.Les valeurs obtenues sont très approximatives.car les équilibres
d'humidité s'établissent plus ou moins bien et les mesures sont affectées par la
salinité du sol. Cet effet est moins gênant avec les blocs de plâtre.
- force de succion
La mesure de la succion du sol effectuéeà l'aide de bougies poreuses, permet en
principe de déterminer la teneur en eau si l'on connaît la courbe humidité-succion
(voirmesurede la rétention de l'eau, pagessuivantes).Cetappareilne peut
fonctionner
qu'aux
humiditésélevées
et son fonctionnement comportede
nombreuses sources d'erreur.
-divers
Il faut signaler la mesure de la conductivitéthermique et celle de la conductivité
électrique, techniques peu utilisées semblant soumises à diverses sources d'erreur et
impliquant toujours l'établissement d'une courbe d'étalonnage.
Il est évident que la détermination de l'humidité du sol n'est pas suffisante pour
caractériser le systèmeterre-eau. En effet, suivant qu'il s'agit d'un matériau sableux
ou argileux, il pourra donner l'impression, d'après son comportemeut et pour une
même humidité. d'être presque humide ou presque sec. C'est ainsi que depuis plus
d'un siècle, les chercheurs se sont efforcés de caractériser l'état du systèmeterre-eau
21
en mesurant la force ou l'énergie avec laquelle la phase solide retenait la phase
liquide. Aucune démarche bien rationnelle paraitne avoir orienté à l'origine le choix
des chercheurs. Il semble plut6t que ce soitpar analogie avec les phénomènes qu'ils
avaient à étudier qu'ils ont imaginélestechniquesmises en ceuvre. Ce sont
également les difficultés d'application qui ont amenéà modifier les techniques déjà
proposées, conduisant à préciserlesconditionsphysiquescorrectesdeleur
utilisation. On s'est efforcé ensuite de confronter les résultats obtenus de manière à
les exprimer suivant la mkme échelle.
Les techniques qui suivent seront présentées en fonction des processus physiques
qui sont mis en ceuvre: on terminera par une synthèse consistant à définir une
échelle unique permettant la comparaison des données.
a la succion
Une méthode simple consiste,comme I'a proposé BOUYOUCOS,(1 9 3 5 ) à mettre
un échantillon de terre dans un creuset de Gooch, de placer celui-ci au-dessus d'un
erlenmeyer et de faire le vide. Au bout d'un certain temps. correspondant à une
teneur en eau constante, on peut mesurerl'humidité retenue par la terre, par
dessiccation et pesée. Une telle méthode permet d'évaluer une grandeur qui est
appelée ((capacité derétention)), mais ce n'est pas une mesure proprementdite. En
effet, quand on établit le vide, il se crée dans I'erlenmeyer une dépression: l'eau
retenue entre les grains de terre est alors extraite et de l'air traverse I'échantillon. La
seule mesure que l'on pourrait effectuer consisterait à déterminer la dépression
maximumsubiepar le matériau, maiselle n'aurait pas grand senspuisqu'elle
n'intéresse que la porosité constituée par l'empilement des particules de terre.
Il faut, pour soumettrel'eau de la terre à une succion, que celle-ci soit en contact
avec un matériauporeux contenant del'eausoumiseelle-même à une succion
déterminée. Par exemple on peut utiliser un creuset de Gooch, et sur une plaque
poreuse. on dispose une couchede limonsur laquelle reposeune mince couche de la
terre à étudier, préalablement saturée d'humidité par un contact avec un excès
d'eau. Si le tube qui prolonge le creuset est remplid'eau, la terre est soumise à une
succion Z égale à la différence de niveau entre la couche de limon et une surface
d'eau libre (fig. 1). Lorsqu'on laisse ce dispositif au repos, l'eau s'écoule de la terre
vers la plaque poreuse, puis vers le tube inférieur jusqu'au momentoù la succion de
la terre est Cquilibrée par la succion produite dans le tube par l'abaissement du
niveauderéférence.Detelssystèmesdoivent être placés dans desmilieux à
température constante, dont l'atmosphère soit saturée.L'équilibre ne s'établit que
très lentement et, de ce fait, lacouche de terre doit être mince (RICHARDS, 1928).
Le maniement de ce dispositif schématique deviendrait
rapidement mal commode
pour des valeurs de Z correspondant à plusieurs mktres. Aussi remplace-t-on une
partie de l'eaupar du mercure, oubien on peut fermer le récipientqui est à la baseet
créer une succion par des dépressions de valeurs connues.
Ce principe peut être appliqué au sol en place de la manière suivante. Le creuset
est remplacé par une bougie poreuse dans laquelle se trouve de l'eau que l'on peut
soumettre à une certaine succionpar divers procédés.Un équilibre va s'établirentre
22
1-plaque poreuse
2-couche de limon
3-couche de terredont
on veut mesurer la succion
i2 succion
Fig. 1
23
La difficulté de ces mesuresa conduit divers auteurs à chercher des procédés plus
commodes. tel que l'emploi de papier filtre standardisé.
On détermine. sur des échantillons de papier calibré, la relation force desuccion/
humidité, puis les échantillons deterre à étudier sont portés à diverses humiditéset
mis au contact du papier en prenant certaines précautions qui diffèrent avec les
techniques. Aprèsun certain temps decontact, de l'ordre de6 à 7 jours. le papier est
alors séparé, sa teneur en eau déterminée et l'humidité de l'échantillon de terre
redéterminée. On estime que la force de succion correspondant a l'humidité du
papier est également celle de la terre correspondant à l'humidité qu'elle présente en
fin d'expérience. Ce qui permet de faire varier la force de succion c'est la quantité
d'eau incorporéeà l'échantillon deterre initial, cettequantité déterminant l'humidité
du sol et du papier à la fin de l'expérience. FAUCET et COLLIS GEORGE ( 1 956)
ont obtenuainsidesrésultats très prochesdeceuxdéterminés par d'autres
techniques.
ta la centrifugation
Divers auteurs ont proposéd'employerlacentrifugation(BRIGGS et MAC
LANE. 1907). La terre humide est placée en couche assez mince dans un godet de
centrifugeuse dont le fond estgarni d'un matériau humide. Celui-ci est séparé de la
terre par une plaque perforée. La centrifugeuse estalors mise en rotation jusqu'à ce
que la teneur en eau de la terre étudiée soit constante: l'humidité de cette terre est
alors considérée comme étant en équilibre dans un champ de ng, ce champ étant
produit par la rotation de l'appareil. Cette méthode est très utilisée actuellement
pour les déterminations deroutine. la terre humide y étant soumise à un champ de
1000 g : cettevaleurcorrespond a I'c(humiditC équivalente)). (VEIHMEYER et
HENDRIKSON, 1 93 1).
Evidemment, on peut créer deschamps beaucoup plus importants. C'est ce qui a
été réalisé par LEBEDEF ( 1 9271, mais cet auteur a constaté que vers 50 O00 g l'eau
ne s'écoulait plus qu'avecune extrkme lenteur. C'est ainsi qu'il a proposé le concept
de ((maxirnurntnoisture holding capacity))du sol ou capacité maximum de rétention
pour l'eau. Ce terme de capacité est assez mal choisi pour exprimerce qui est en fait
un Bquilibredeforces.Parailleurs,cette quantité d'eausemblebeaucoup plus
caractériser une limite des possibilités de la méthodes qu'un type de rétention.
24
introduits dans l’enceinte sous pression et maintenus jusqu’à humidité constante,
caractérisée par le fait qu’il ne s’écoule plus d‘eau. Cet appareil dû à RICHARDS
( I 94 Il est actuellementtrès largement employé. C‘est le seulen effet qui permette de
travailler à des contraintes pouvant atteindre et même dépasser15- 16 atmosphéres.
Les mesures n’en restent pas moins délicates, pour les pressions élevées. car non
seulement latempérature doit ètre maintenue constante. maisréquilibre n’est atteint
qu’asymptotiquement après des temps qui peuvent ètre très longs.
Fig. 2 Schémamettant en
évidence les données de la loi de Jurin. - 1
Onposegénéralementcos a = 1, c‘est-à-dire a = O.
Cettehypothèseestacceptablequandondéshydrateunsol saturé d’eau, une
partie au moins de la paroi ayant été mouillée.
25
Après simplification, il vient:
2 0 COSU 20
Z= -
--
qgR A, g R
En prenant 0 = 75 dynes cm-1. g la constante de gravité. Z la hauteur de la colonne
d'eau. R le rayon du capillaire, A 1 la densité de l'eau. les longueurs
étant exprimkes
en centimètres, il vient:
Il vient alors
O,1§O
Ce calcul peut s'effectuer pour d'autres systèmes et si l'on suppose par exemple
deux plaquettes parallèles distantes deE. de longueur L tres grande par rapportà E,
les forces capillaires pour cosa = 1 seront égales à 2 L 0 . Le poids de la lame d'eau
PE est
PE= E.L.A, .g.Z
Ce calcul revient à négliger les effets capillaires qui se manifesteront le long des
côtés verticauxà I'extrémitk des plaquettes. hypothèse raisonnable L si est grand par
rapport à E. En simplifiant, il vient avec les hypothèses précédentes:
20 O, 150
Z= =-
E.g.Al E
Il fautd'ailleursrappeler que, d'unemanièregénérale. la différence entre la
pression interne d'un liquide (Pi) et la pression externe (Pe). de chaque côté dune
surface gauche, est donnée par la formule de LAPLACE:
1 1
Pi-Pe=U(-+-)
RI R2
26
Voici quelquesrésultats numériques concernant l'utilisation de ces formules
(tableau 2):
TABLEAU 2
ou R =
Les valeurs suivantes (tableau 3 ) obtenues par HOOGHOUDT ( 1 934) font bien
apparaitre cet accord:
Les divergences qui existent sont imputables au fait que les pores formés par
assemblagedesgrainsdesablen'ontpas une forme simpleniunetaille
rigoureusement identique. Il est dkjà tout à fait remarquable qu'avec des
constituants dont le diamètre varie de 16 à 589 ,u , la différence entre les valeurs
calculées et lesvaleursexpérimentalesdépasse rarement IO 96. Cependant.dès
qu'on introduit de l'argile ou de l'humus dans un tel système. au lieu d'avoir une
courbe de distribution de l'eau marquée par un palier net. on aboutit à une courbe
en S caractérisant le fait que la dimension des pores est très étalee. L'ascension
capillaire correspondant à la saturation de I'échantillon est définie
par la valeur h m
de PORCHET (1 930) ou l'ascension capillaire minimum a sa valeur définie par
l'arrangement des plus gros agrégats.
Tl faut enfinnoter que. dans leszones que l'on pourrait considérercomme
saturées. une petite proportion de pores reste encore occupée par des gaz.
e lltilisatiorl de plw'nomèt~esosnlotiyues
Ce procédé a éte mis en œuvre intuitivement par les naturalistes. Des botanistes
comme §HULL ( 1 9 16) ont en effet imaginé de mettre au contact du sol. amené à
diversétatsd'humidité.dessemencessèchesetd'évaluersoit la quantité d'eau
qu'elles etaient capables d'extraire. soit denoter l'humidité à partir de laquelle elles
étaient susceptibles de germer. 11 est évidemment difficile de bien standardiser de
telles méthodes. Expérimentalement. la difficulté consisteà assurer un bon contact
entre la graine et la terre humide et a opérer à tempkrature constante. La moindre
28
variation de température provoque des condensations et. bien entendu, une partie
des graines peut germer grâce à cet apport d'eau, mais l'humidité ne correspond
plus, dans ces conditions, à la moyenne de Iëchantillon.
Si l'on veut déterminer le poids de l'eau retenuepar la graine, il faut débarrasser
celle-ci de la terre qui adhère à sa surface, ce qui est très difficile si l'on a appliqué
étroitement la graine sur la terre. Or. sans cetteprécaution, on n'obtientpas
vraiment un équilibre. En définitive, cette technique ne peut être envisagée que pour
préciser un ccseuil de germination)) qui est voisin du ((point de flétrissement),.
En plaçant la terre humide dans unsac consitué par une membranesouple semi-
perméable et enutilisant pour établir la pression osmotique du polyéthylène glycol,
il semble que l'on puisse obtenir des équilibres dans une gamme d'humidité se
situant entre la saturation et 15 ou 16 atmosphères. Le problème est de mesurer la
pressionosmotiquedelasolution quand I'équilibreestétablipuisqu'il y a
nécessairement échange d'eau entre la solution et le sol. (de CRECY, 1975). On
arrive à déterminer commodément la concentration. et delà, à passer à la pression
osmotique par la réfractométrie.
O tonornétrie
Il y a plus d'un siècle que les chercheurs ont tenté de caractériser les terres en
déterminant l'humidité en équilibreavec une atmosphère d'étathygrométrique
correspondant à l'humidité
déterminé. C'est ainsi qu'on avait défini l'hygroscopicité
d'un sol placéen atmosphère saturée:le même concepta été défini par l'humiditéen
équilibre avec une atmosphère à 99,8 % de saturation ou l'humidité en équilibre
avec une atmosphère à 50 % d'humidité.
Les travaux effectués par divers auteurs, en particulier PURI, CROWTHER et
KEEN (1 925). puis par THOMAS (1 9281, ont permis d'établir les courbes reliantla
pression relative dela vapeur d'eau dans l'atmosphère et la teneur eneau de l'argile.
Elles ont toutes une forme sigmoïdale. Les travaux plus récents de KEENAN,
MOONEY et WOOD (1 95 1) ont précisé les données précédentes etont montré que
la partie inférieure des courbes, cellecorrespondant auxfaibles tensions devapeur,
est surtout affectée, pour une même argile, par le cation échangeable. Le nombre
de molécules d'eau retenues par cation croît avec sa valence, et varie en fonction
inverse de son diamètre (tableau 4).
TABLEAU 4
29
Les courbes établies par ORCHYSTON ( 1 953-1 954) montrent que si les argiles
saturées par les cations divalentssont plus hydratées aux faibles humidités relatives.
l'inverse se produit aux fortes humidités relatives. Par ailleurs. d'autres facteurs
interviennent sur la rétention. aux fortes humidités: parmi ceux-ci. il faut signaler
la porositéqui détermine la dimension des pores(THOMAS, 1928). Un autre facteur
qui intervient également est la pression osmotique liée à la diffusion des cations
échangeables dans l'eau au voisinage des surfacessuivant la théorie de GOUY. Pour
un même nombre déquivalentsions en solution. la pression osmotique exercée par
les monovalents est évidement supérieure à celle exercée par les divalents (tïg.3).
+++++
_____ Argile Ca
4rgile Na
Fig. 3
30
TABLEAU 5
Tension de vapeur
Humidit6
u d'eau eu mm de
I"
mercure
Li Cl, H z 0 15 2.60
Ca Cl2 6, H z 0 32.3 5.61
Zn NO3,6 H20 42 7.29
Na H S04 2 H z 0 52 9.03
Na Br, 2 H z 0 58 10.1
NH4 CI 72.6 12.6
H2Cr 04. 2 H 2 0 76 13.2
K2 Cr O4 88 15.3
Na2 SO4, I O H2U 93 16.1
Cu SO4.5 H 2 0 98 17.0
Eau 20° I O0 17.53
environ. D'autre part, les équilibres sont très longs à s'établir. C'est pourquoi on
opère parfois d'une autre façon:leséchantillonsde terre sont placés dans un
récipient balayé par un courant d'air dont la tension de vapeur est constante. On
maintientleséchantillons jusqu'à poids constant. De toute façon. ilestencore
difficile de dépasser des humidités relatives de 98% . Nous verrons queces valeurs
correspondent à des contraintes supérieures à celles produites par des pressions de
l'ordre de 15 atmosphères.
On peut maintenant effectuer des mesures dans ce domaine d'humidité relative
par la micropsychrométrie, dont la mise en oeuvre estfacilitée par l'existence
d'appareils vendus dans le commerce (SPANNEK,1 95 1). La méthode psychromé-
trique consiste B déduirel'humiditérelative de l'air en lisant la différencede
température entre un thermomètresec et un thermomètre dont le bulbe est entourné
d'un tissu saturé d'eau qui s'évapore, abaissantainsi sa température, et d'autant plus
que l'air est plus sec.
Pour ces micromesures, on utilise un couple thermo-électrique. Sa température
mesure celle de l'atmosphère dusol. On fait ensuite passer un courant dansun sens
convenable, la soudure se refroidit par effet Peltieret de l'eau de l'atmosphère du sol
se dépose sur la soudure. On mesure ensuite la température du thermo-couple qui,
recouvert dune pellicule d'eau, fonctionne comme thermomètre humide.
On peut opérer sur le terrain et, à condition de prendre certaines précautions
(VALANCOGNE et DAUDET, 19741, la précision peut atteindre 0,5 bar dans une
gamme allant de 2 li 20 bars.
31
(fig.enceinte une 4). mainte- isothermeEnceinte
a la température T
nue à température constante,
/
qui renferme à sa base un
plan d'eau dans lequel plonge
un capillairede rayon R.
L'eau s'élève à une hauteurZ.
Le deuxièmeprincipede la
thermodynamique implique
qu'au niveau Z la tension de
vapeur prise juste au-dessus
duménisquesoitégale à la
tensionde vapeur Pz en un
point quelconque du
plan
parallèle
au
plan
d'eau
et
situé Fig. 4 zc eau
dP,= -A,gdZ
c'est la pression exercéepar unecolonne devapeur d'eau dZ. Le signe moins signifie
que la pression décroît quand Z croît:
g est l'accélération de la pensanteur,
A la densité de la vapeur en ce point.
M
Posons A, = -
V
M étant la masse moléculaire et V le volume moléculaire dans les conditions de
température et de pression régnant au niveau de la hauteur Z où se situe la couche
d'épaisseur dZ.
RT
Puisque cette enceinte est isotherme, on applique la loi de Mariotte V = -
pz '
la formule précédente devient:
d'où en définitive
32
Cette formule peut être utiliséepour effectuer des calculs approchés.Il suffit que dPZ
soit petit par rapport à Pz. On écrirait alors.
et --RT pzo-pz
= z
Mg pz0
pz0 - pz
= 0.01
pz0
on aura, en prenant les valeurs habituelles pour Po Vo, soit 22.4 1. atm. sous une
atmosphère, pour une molécule gramme, à zéro degré centrigrade *
22.400 . 1.000 g I d 2 = z
18 g
18
4
= 1,244. 10 = Z - Z o
pz0 -pz
pz0 - pz -
- 1,6 104 = 0,0128
PZ0 1,244 10
P
correspondant à une humidité relative de I'air hy = 2 . 100 = 98,72
pz0
* en prenant 1 atm. égale approximativement à I kg.
33
Toutefois. ce mode de calculn'estutilisable que pour lesfaiblesvaleurs de
pz0 - pz
pz0
Le calcul exact donne:
2 02m0 u
34
e t RI cos M = R,
O cryoscopie
Il faut enfin signaler, parmi les techniques mises en oeuvre pour mesurer les
contraintes subies par l'eau dans un échantillonde terre non saturée, la
détermination du point de congélation.
35
BOUYOUCOS ( 1934) avait tube pour mesurer
imaginé une expérience(fig. les variations de volume
5) qui met bien lephénomène
en évidence. Dans un flacon thermomètre
fermé, garni d'un thermomè-
tre cryoscopique, et surmonté
d'un tube capillaire. on dis-
pose un échantillon
de terre non
liquide miscible à l'eau
humide. Le flacon
est ensuite à bas point de congélation
rempli d'un liquide ne dissol-
vant par l'eau, par exemple le
benzène, niveau
jusqu'à un humide terre
repéré dans le tube capillaire.
Il est préférable de placer ce
matériel au réfrigérateur Fis. 5
au voisinage de 0 ' même avant le remplissage. Une fois le remplissage effectué,
l'ensembleestplacé dans un bain réfrigérant. Le niveau du ménisque dans le
capillaires'abaisse d'abord assez rapidement puis il s'élève brusquement. Cette
inversion du mouvement correspond à la congélation de l'eau du sol. La baisse du
niveau du liquide dans le capillaire était dû à la contraction liée au refroidissement,
la dilatation a l'augmentation du volume de l'eau passant à I'état solide.
Si ce montage permet une bonne démonstration des phénomènes. les conditions
de mesure sont très critiquables. Tout d'abord. il est difficile d'obtenir un équilibre
thermique, de sorte que la température mesurée ne correspond pas nécessairementà
celledela terre. Mais la critique laplus grave concerne les phénomènes de
surfusion. Il est bien connu que lors d'un abaissement de température, il se produit
des retards à la congélation et que celle-ci doit ètre déclanchée soit par des chocs.
soit par l'introduction d'un petit cristal de glace.
Le dispositif recommandé par SCHOFIELD et BOTELHODACOSTA ( 1 9 3 5 )
consiste à mettre I'échantillon deterre humide dans un tube à essai. un thermomètre
cryoscopique plongeant dans I'échantillon. Le tube est alors placé dans un bain
réfrigérant dont la température ne diffère que de quelques degrés de celle où l'on
escomptevoirse produire la congélation de l'eau.Celle-cipeut ètre fixke
approximativement par une expérience ' ' . ire (fig. 6). La mesure consiste à
suivre l'abaissement de la
température T en fonction du
temps t. Le tube peut6tre
soumis à des petitschocs pour
favoriserla formation dela
glace. On constate alors qu'à
un certain temps t et pour une dégagement
de chaleur
TC.le
températurematériel
se û à la surfusion
réchauffe. On obtient ainsi le
pointde
congélation. Mais
cettevaleurne correspond
pas a l'humidité exactede
effet, I'échantillon.
En n'y s'il O Temps
avait pas surfusion. la con- Fig. 6
gélationse marquerait sim-
plement par un brusque changement de pente de la courbe T = f (t).
36
Le fait qu'il y ait un relèvement de cette courbe implique un dégagement de
chaleur correspondant à la congélation dune partie de l'eau. Or si cette eau se
congele brusquement, c'est que la température T est inférieure à son point de
congélation propre. Il faut donc évaluer la quantité de chaleur dégagée, ce qui est
possiblepuisqu'on connaît le relèvementde température dT, et que l'on peut
mesurer la masse en eau du système tube-thermomètre-terre. Il y a autant de
grammes d'eau congelée QE qu'on peut le calculer par la formule suivante:
QdT
11 vient: dQ = -T
dQ étant une énergie utilisable (enthalpie libre),peutêtre égalée à un certain travail,
par exemple la hauteur Z à laquelle on peut élever 1 g d'eau contre les forces de
pesanteur, soit dQ = A 1. g. Z. Commeil faut exprimer les résultats en unit&
mécaniques, il vient (avec A 1 = 1):
Voici une application numérique. Dans le cas de l'eau, Q = 80 cal., J = 0.427 kgm.
Evaluons la valeur de g Z correspondant à l'abaissement de température de IOC.
g.z =
0,427 . 105 g . 80 - (- 1)
273
Il vient Z = 12 500 cm, l'énergie correspondante est égale à 12 500 g.cm., le
terme ( - 1) signifiantqu'ils'agitd'unabaissementd'énergielibre. Un calcul
identique permet de montrer que pour 16 O00 cm, c'est-à-dire la valeur maximum
des équilibresobtenus par l'application de contraintes mécaniques, dT = - 1O 28.
* dZ est remplacé par 2, puisque l'on passe de la forme différentielle aux différences finies.
37
3. introduction d'un systhne de mesure cohbrent:
le potentiel capillaire et la notation pF
Si l'on considère l'ensemble des calculs qui ont été effectués. il apparaît qu'en
dépit de la diversité des mécanismes mis en ceuvre. on peut toujours se référer à une
certaine hauteur Z, celle pour laquelle au-dessusd'un plan d'eau libre, la tension de
vapeur en équilibre correspond à la tension de vapeur d'eau du sol ou à Sénergie
libre de l'eau dans un système thermodynamique soumis à une certaine contrainte.
BUCKINGHAM (1907) a proposé de caractériser les contraintes subies par l'eau
dans le sol à l'aide de la notion de potentiel capillaire symbolisé par t,b dont la
définition est la suivante: le potentiel capillaire est la hauteur à laquelle on peut
élever 1 g d'eau contre la pesanteur en utilisant d'une manière réversible l'énergie
libérée par la .fixation de ce gramme d'eau. Cettedéfinition est clairement
concrétisée par la formule reliant la hauteur atteinte par l'eau dans un capillaire et la
tension de vapeur en équilibre:
38
peuprécises. Il fautrappeler à ce propos la gammed'utilisation des diverses
techniques proposées:
Grâce à ces expressions, il est possible de rapporter sur un même graphique les
résultats obtenus avec ces techniques: compte tenu des difficultés experimentales
que présentent,les mesures, on peut direque l'accord est très bon. En effet, dans les
domaines où l'on peut utiliser deux méthodes différentes, les valeurs convergent
dans un domaine étroit et d'autre part, les divers segmentsde courbe obtenus avec
des méthodes différentes situent
se dans le prolongement les uns des autres ainsi que
l'on peut en juger d'après la courbe reproduite sur la fig.7. Cet accord n'est toutefois
observé que sous deux conditions: la premièrec'est que les mesures aient toujours
été faites dans le même sens, par exemple dans les cas évoqués jusque là, celui de
la dessiccation. La seconde condition est tout aussi importante: la terre ne doit
pas renfermer de proportions notables deselssolubles.Eneffet,les contraintes
mécaniques nefont pas apparaître de différencesentre la solution et l'eau pure, dans
la mesure où la solution modifiepeu la tension superficielle, ainsique nous l'avons
en eau
39
fait remarquer. Or, celle-ci est peu dépendante de la présence d‘électrolytes
minéraux. Par contre, les méthodes physico-chimiques tiendront compte de tous
les facteurs provoquant l’abaissement de l’énergie libre de l’eau. effets capillaires.
présence de sels dans la solution. L
a figure 8 éclaire cette dernière difficulté:
1 p- tube capillaire
4’.............
- . *2
Z mesure la somme des effets capil-
laires et osmotiques
Z 1 mesure les effets osmotiques
Z2 les effets capillaires
i.1---1 -
Pour connaitre Z? il faut soustraire
i de Z l’effet osmotique que l’on peut
calculer. connaissant la teneur en sels
solubles de I’echantillon et sa teneur
ea u pure
en eau.
membrane
semi-perdable
Quand une solution saline s’élève d‘une hauteur Z2 dans un capillaire, sa tension
de vapeur est en Cquilibre avec celle d’une surface libre de la même solution. Si l’on
confond cette hauteur Z2 avec celle qui résulterait d’un équilibre avec une surface
d‘eau pure, on commet une erreurqui est représentée par Z 1 . En effet. l’abaissement
de tension de vapeur due à la présence du soluté est mesurée par Z 1 . Les méthodes
physico-chimiques. en particulier les mesures de tension de vapeur par rapport à
l‘eaulibre. donnent des valeursquipermettent de calculer la grandeur Z. Les
méthodes mécaniques ne donnent queZ2. II faut donc, dans le cas des terres salées.
procéder à l’extraction des sels.
Cette différence conduit à considérer deux potentiels: le potentiel matriciel
essentiellement lié à la dimension des pores, valeur représentée sur la figure par Z2,
et le potentiel total donné par Z. Ces deux concepts remplacent celui du potentiel
capillaire qui conserve tout son sens quand la terre necontient pas de sels solubles.
Par rapport a certaines applications. par exemple la disponibilité de l’eau pour les
végétaux, c’est lepotentiel Z qui compte. Si l’on étudie au contraire les déplacements
de la solution du sol sous l’influence des différences d‘humidité. on peut ne prendre
en compte que le potentiel Z2 dans certaines conditions.
40
Le gonflementdescolloïdesa pu être rattaché aumécanismede GOW-
CHAPMAN, qui permet de décrire la distribution des ions échangeables
en fonction
de la distance à la surface. SCHOFIELD (1 946) sembleavoirétélepremier à
présenter une formule exprimant le phénomène.
BOLT (1 956) atenté de vérifier les résultats du calcul et atrouvé un bon accord
entre le gonflementet la pression développée par l'argile. pour la montmorillonite-
Na. Par contre, avec I'illite-Na et la montmorillonite-Ca, la vérificationn'a été que
qualitative. Plus récemment,NORRISH et RAUSSEL-COLOM ( 1963) ont montré
que l'on pouvait modifier l'écartement des feuillets d'une montmorillonite en la
mettant en contact avec des solutions portant lesmêmes ions échangeables. La
relation (técartement-concentration(Ch suit une loi en I /<C. correspondant aux
déductions que l'on peut tirer de la loi de GOUY-CHAPMAN, le centre de gravité
1
du nuage de cations échangeablesvariant proportionnellement à - , c étant la
.\/C
concentration ionique de la solution. Il résulte de ces considérations que si l'on
réalise une expérience tendant à mettre en équilibre l'humidité dune colonne desol
et un plan d'eau, les phénomènes seront plus compliqués que ceux qui ont été
décrits. Il faudra tenir compte, pour établir les conditions d'équilibreà un niveau Z,
de la charge exercée par la colonne de terre située au-dessusde ce niveau et de l'eau
qu'elle renferme,sa pression modifiant le gonflement de la terre située au-dessous et
donc sa porosité. COLLIS GEORGE a développé les équations rendant compte de
cet équilibre.
Si l'on considère plus en détail les différentes réactions qui se produisent quand
un matériau présentant une grande surface de contact se trouve mis en présence
d'un liquide, il faut tenir comptedelachaleurd'humectation.MUNTZ et
GAUDECHON (1 909) ont été les premiers à faire des mesures de cette nature et ils
ont montré que c'est surtout la fraction colloïdale dessols qui était responsablede la
chaleur développée lors de l'humectation de l'échantillon. Les ordres de grandeur
varient de valeurs nullespour les éléments grossiers (sables), à 1 5 petites caloriespar
gramme pour des argiles séchées à l'air.
Pendant un certaintemps, les chercheurs ont essayéd'utiliser la chaleur
d'humectation pour évaluer la surface Ss des échantillons de terre. En première
approximation, on peut admettre en effet que la chaleur dégagée Qc par unité de
poids de terre est:
41
5. considbrations sur le sens et la rbalite de la notion de potentiel capillaire
Il faut tout d'abord rappeler que le potentiel de l'eau peut étre considéré de
différents points de vue:
- le potentielcinétique 112 m ~ 2 o. t ~V estlavitesse.ne concerne que les
écoulements rapides qui sont exceptionnels dans le cas des sols:
- le potentiel lié à la pression hydrostatique: c'est le produit de la hauteur de la
colonne par le poids volumique nlg de liquide;
- le potentiel newtonien:c'est le travail dépensépour élever un volume de liquide
à la cote Z par rapport à la surface de référence; le travail est d l g Z:
- le potentiel chimique est défini par la variation de l'énergie libre; elle est mesurée
par l'abaissement de la tension de vapeur, lié au fait que le liquiderenferme un
soluté ou se trouve logé dans un capillaire imposant une courbure à la surface
libre.
Dans un liquide en équilibre, tous ces potentielssont égaux. On peut donc utiliser
l'un d'entre eux pour exprimer les autres. c'est la méthode suivie par les physiciens
du sol.
La notiondepotentielcapillaire suppose fondamentalement une manière
d'exprimer les forces de rétention etneseréfèrepas, contrairement à ce que
pourraient laisser supposercertains schémas présentésdans le chapitre précédent, à
des modalités particulières de réalisation d'un équilibre.
BUCKINGHAM ( 1 907) présente le concept de la façon suivante:
soit $ le potentiel au niveau Z:
d$
dZ au niveau 2 + dZ
++dZ
( S d Z ) dm=dE
d$
-dZ dm = g dZ dm
dZ
42
ce qui est une identité impliquant seulement que $ est fonction de H.
comme ad/ = g
-
az
ad/ =
il vient : -
az
aH gaH
* exprimés en équivaknts, d'oh la division par 2 pour passer a la concentration: on diviserait par 3 pour
des ions trivalents.
43
6. représentation de la distribution de l'eau dans les matériaux terreux
En reprenant les modèles présentés au paragraphe précédent, on peut imaginer
un système capillaire qui ne correspondrait pas à un équilibre tel que celui d'un
capillaire plongeantdans une masse d'eau libre.Imaginons des sériesde 3 capillaires
de rayon R I . R2. R3,et qui seraient situés à des hauteurs Z 1 , Z 2 . Z 3au-dessus d'un
plan d'eau libre: les 3 capillaires pourraient garder du liquide au niveau Z1, le
capillaire R3 au niveau Z2 pourrait se videralors que les deux autres contiendraient
de l'eau:au niveau Z3, seul le tube R 1 resterait plein. Il suffitpour cela que la valeur
1
R3 R1 isotherme Enceinte
Li
z2 .....,..
.... [:;
..........
............ -- .,..........-
--
......................................... ............
-
--
-
-
-
--
-
--
-
---
--
-
--
-
--
-
--
-
--
z7 ......
--Eau I-
- --
Fig. 9 Conditions de remplissage d'une série de tubes capillaires
en fonction de leur rayonet de leur niveau
dans une enceinte isotherme.
0 Niveau Z1 : tous les tubes contiennent de l'eau.
Si leur rayon est < , ils sont pleins, et la courbure du ménisque varie avec R;
q -g
20
Niveau Z2 :R3 > -est vide.R2 est au meme niveauZ2 que le tube de meme dia-
ne*g
mhtre en communication avec le plan d'eau ; le ménisque est hémisphérique.
@NiveauZ3 : R3 et R2 sont vides ; seul R1 est encore plein d'eau.
Noter la courbure du ménisque des tubes
R1 :elle croît suivant les niveauxZ1,Z2,Z3.
44
Cette comparaisonmontre que dans des sytèmes capillaires on peut avoir, suivant
la structure dumilieu, des équilibres avec une certaine contrainte alors que le
système est inerte vis-à-visd'autres contraintes. Par exemple, la serie de capillaires
reliée à un plan d'eau est sensible à l'influence des contraintes de succion. Par
contre, l'eau présente dans les séries de tubes distribués à diverses hauteurs. qui
a b
'[ml
. .. . Manchon
m..
d'eau
a) discontinu : Les courbures sont toujours
sens.meme
dans le
b)continu : Les courbures sont alternative-
ment positives ou négatives.
Fig. 10
10 a Particules de terre sphtriques (hachures obliques) et man-
chond'eaudiscontinu (pointillt) : les courbures sont
toujours dans le meme sens.
10 b Manchond'eaucontinu autour de particulesde terre
sphtriques. Les courbures sont alternativement positives
ou ntgatives.
45
pourraient correspondre par exemple à des pores répartis dans une roche poreuse.
sera enéquilibre thermodynamique aveclesystème,maispas en équilibre
mécanique avecle plan d'eau. On peut également imaginer des capillairescontinus
dont la colonne d'eau serait interrompue par des bulles d'air. C'est le système des
chapelets de JAMIN. Dans ces conditions, chacune des petites colonnes de liquide
continu a des conditions d'équilibre définies par les deux ménisquesqui la limitent.
11 n'y a plus alors de relation simple entre la somme des longueurs des capillaires
continus et le diamètre du capillaire.
Cette remarque pose le problème des états de I'eau
dans les terres. Bien qu'il y ait
lieuderevenir sur ce sujet à la findu chapitre, il importe des maintenant de
comparer un certain nombre de schkmas explicatifs.
L'hypothèse la plus ancienne consiste à admettre qu'ilexiste dans le sol des
(<quasi-capillaires)) constitués
par des pores anastomosés. Leur existence est certaine.
C'est sur ces basesque I'on interprète la circulation del'eau saturante: c'est un point
sur lequel nous reviendrons. Maisdès que I'on n'est plus en milieu saturant,
l'hypothèse est en défaut parce que s'il est facile d'imaginer à partir des schémas
précédents que l'eau peut rester emprisonnée aucontact des particules,il ne devrait
plus y avoir circulation en phase liquide de I'eau dans cet Btat. c'est-à-dire qu'on se
trouverait dans le cas du schéma 10 a présenté comme une interprétation possible
du potentiel capillaire.
HAINES (1 927)( 1930) a donné le nom d'((eau pendulaire))à ce type d'eau. Pour
qu'il puisse yavoir circulation deI'eau sous forme liquide dans ces conditions. il faut
imaginer la structure du schkma 10 b.
46
Seule l'argile paraît avoir une capacité d'échange suffisante pour expliquer la
présence d'une pellicule d'eau d'une certaine épaisseur.
Enfin. sil'onapresque toujours imaginé des schémas à partir de particules
sphériques, il ne faut pas oublierque, surtout avec les particules fines de type argile,
elles ont la forme de plaquettes. 11 est alors plusfacilede se représenterle
comportement du systèmeterre-eau. On en trouvera un exemple à la fin du chapitre
sur les propriétés mécaniques des sols.
De nombreux auteurs ont formulé deshypothèses sur les états deI'eauen
considérant le comportement du sol humide vis-à-vis des diverses contraintes qui
ont été passées en revue.
L'intervention des succionsconduit à définir un rayon de capillaire.La pression
osmotique conduit à imaginer que celle-ci estdue aux cations échangeables,ce qui
permet aussi d'imaginer des mécanismes responsables du gonflement: on interprète
les résultats en terme de concentration d'ions. La tonométrie conduit à proposer
l'action de l'un ou l'autre de ces facteurs. ou les deux.
La cryoscopie conduit soit & faire une hypothèse identiqueà la précédente, soità
imaginer une attraction par la surface, ce qui équivaudrait à exercer sur le liquide,
une pression. Celle-ci est telle que
TABLEAU 6
sableux 2.5 Y6
sableux-argileux ( I I "G d'argile) 4.0 y1
sahlo-limoneux argileux 6.0 %
limono-argileux ( 1 3 !Y, d'argile) 13.0 YI
argilo-sableux 13.0 %
argilo-limoneux 20.5 B
Certains auteurs ont tenté d'établir des relations entre les humidités caractéris-
tiques de deux énergiesde rétention. D'après PERIGAUD( 19631, cesrapports sont
très variables; l'humiditéà pF 4.2 représente 1 / 5 à 1 / 6 de l'humiditéà la capacité de
48
rétention pour des sables(moins de 1 O % d'argile), 1 / 3 pour les limons (1 O à 35 5%
I 1 pour les matériaux argileux (supkieurs à 40 7' 6
d'argile) et tombe à - ou -
1,7 1,5
d'argile).
La capacité derétention varie de la manière suivante en fonction de lanature de la
terre, d'aprk FEODOROF et BALLIF (1 962) (tableau 7):
TABLEAU 7
d'humidit6
GammeTexture (% )
Sable grossier 91 IO
Sable fin 16/20
Sable fin organique 20121
Argilo-sableux 22/23
Argilo-limoneux 23/24
Argile 35/36
Le fait que la quantité d'eau utilisable par les végétaux (différenceentre humidité
à la capacitéau champ et humidité au point de flétrissement) (pF 4,2) decroîtavec la
teneur en argile, fait que le volume d'eau utile par unité de volume de sol en place
(Hv utile)varie relativement peu avec la texture, ainsi que le montrent les données
suivantes de PERIGAUD ( 1963) (tableau 8):
TABLEAU 8
49
Par exemple, pour A = 20 96. Mo = 2 96.
He = 6.8 + 1.8 + 10.8 = 19.4 96
Les différents points qui viennent dêtre évoqués ont amené un certain nombre
d'auteurs à classer l'eau du sol en diverses catégories suivant son comportement.
Voici par exemple la classification proposée par BOUYOUCOS (1 92 1):
Quand on effectue des mesures de forces deretention sur une même échantillon
de sol. mais en le desséchant s'il est saturé ou en l'humectant s'il est sec, les deux
courbes sont décalées: il y a hystérésis (fig. 1 1).
HAINES ( 1 9301, qui avait misce phénomène en évidence sur des billes de verre, a
50
Humidité %
P
10 20 30 40
51
Ces auteurs ont soumis un même matériau à des cycles de dessiccation et de
réhumectation plus ou moins complets.Ceci permet de définirpour un cycledonne,
un volume mesurant le phénomène d'hystérésis: ilsconsidèrentces volumes comme
des domaines indépendants quant à leur réactions vis à vis de ces phénomènes. La
condition d'existence de ces volumes est préciséede la manière suivante.
Au cours de la pénétration de l'eau, cosa peut être inférieur à 1 et d'autre part, la
géométrie des pores va permettre des effets de piégeage d'air très différents. C'est
également ce que GRAS (1 97 1) a pu montrer en étudiant I'humectation de solides
poreux rigides: la quantité d'air emprisonné dépend alors dans une t r k large
mesure, des conditions d'humectation et de la géométrie des pores.
On
observe
égalementdes
phénomknes d'hystérésis quand s'agit
il de
phénomènes de gonflement.L'explication peut en être la suivante: quand le
matériau terreux se dessèche, au niveau dela couche supérieure de I'échantillon. les
particules d'argilesont reliées par des films d'eauqui tendent à les orienter (HENIN,
1937)TEISSIER(1975).C'est à une conclusion de même genre qu'aboutissent
NORRISH et RAUSSEL-COLOM (1 963) en étudiant l'orientation des matériaux à
l'aide des Rayons X. Or, si l'on se réfère aux théories concernant les forces qui se
développent dans un telsystème,celles-ci sont d'autant plusintenses que les
plaquettes sont mieux orientées. Ainsi, à partir d'une humidité à un potentiel donné,
l'humidité à la réhumectation serait plus faible qu'à la dessiccation.
L'existence de ces phénomènes d'hystérésis rend difficile l'étude des
phénomènes
concernant la circulationde l'eau non saturante. Cesdifficultés réapparaîtront
d'ailleurs ultérieurement.
O tonornétrie
Il est commode d'utiliseràtitre d'exemples des données très classiques plut& que
de reprendre des constantes fondamentales que chacun a plus ou moins en
mémoire. Par exemple:
z =(-)
RT
M.g
(pzo - 'z)
pz0
La première parenthèse est une constante pour une température donnée. Or,
PzoVo = RT. Pour O°C T = 273OK.
PzoV0 est donné par le fait qu'une moléculegramme occupe à cette température
22.4 1 sous une atmosphère. d'où:
52
293
11 vient Pz, V , = Pz, Vo - = P V 1,073
273
d'où RT(293) - 76
-
. 13,7 . g 22400 . 1,073 = 1,39 . 1o
6
M.g 18 g
D'où par exemple si le point de flétrissement se produit pour une succion de
1.6.104 cm d'eau
4
1,6. 10 = 1,39 . 10
et par conséquent
pz0 -- pz
= 0,0115
pz0
ou ( p ~ ~ p ~ o p100~ )-=98,85
1O0
la différence avec la valeur 98.72 (p. 33) résulte de ce que Pz, était évalué en Kg.
RT PZ
z = -- Log -
M.g Pz,
RT
-- PZ
- 2,303 log -
M .g pz0
PZ
= -1,39.106.2,303 log -
pz0
2,303 est le coefficient de passage des logarithmes népériens aux logarithmes
décimaux.
Prenons pour
PZ la valeur établie précédemment -
- 98,850
pz0 1 O0
53
soit 16 170cm. La différence avec la valeur de départ 16000 tient aux approximations
des calculs.
Si l'on exprime les résultats en PF, la formule devient:
comme . .
log [I ,39 IO6 2,3031 = 6,505
on obtient approximativement
e cryométrie
Nous partons de la formule
BAVER L.D. 1940 Soil Physics 1 Vol. John Wiley and Sons New-York p. 21 I
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B. CIRCULATIQN DE L'EAU
a ) INTRODUCTION
Quel que soit I'état d'humidite auquel setrouve une terre. il peut varier en raison
des circonstances extérieures. En fonction des conditions initiales et du dispositif
expérimental, on peutconsidérertroistypes de situations qui seront étudiés
séparément:
- I'échantillon deterre est saturé d'eau et le liquidetraverse l'échantillon sans qu'il
y ait variation de la teneur en eau: c'est la Jiltration;
- le sol est à une humidité différente de l'humiditésaturante, mais il est alimenté
ouil évacue son eau dans un milieu où la phase liquide est continue; c.ette
situation correspondà l'infiltration ou au ressuyage suivant que la terre absorbe
de l'eau ou en perd;
- l'eau circule entre deux points de l'échantillon de terre dont les humidités sont
inférieures à l'humidité saturante: on dit alors qu'il y a diffilsinrl de l'eau. parce
que l'on utilise les équations correspondant à ce processus pour réprésenter le
phénomène.
b) FILTRA TION
59
Pr = A l g ( Z + E )
E étant l'épaisseur de la lame
d'eau au-dessus de la couche
de terre,
A 1 la densité de l'eau,
g la constante de gravitation,
Z la profondeur d'observation
dans la terre (fig 12).
D'autre part, s'il y a écoule-
ment de cette eau, donc ftltra-
tion, en un point quelconque,
l'humidité H de la terre ne
varie pas:
c'est la conditionde Fig, 12 =Terre Eau
régime permanent.
Il est évident que dans un sol quasi-saturé, ces deux conditions peuvent n'être
qu'approximativement remplies siles gaz occlus dans la terre sont susceptibles dese
dissoudre au cours de la filtration, ou si au contraire des gaz se trouvent libérés du
fait,parexemple,del'activitémicrobienne toujours possible dans un milieu
renfermant des matières organiques.
-Q= =
J) KS -
Hc
t L
Q étant le volume écoulé
dans le temps t,
D ledébit, S la surfacedu filtre
Hc la charge d'eau = E + L ,
E est l'épaisseur de la couche
d'eau surmontant la colonne
de terre de longueur L ,
K uncoefficient en principe
constant et caractéristique du
filtre et du liquidede percola-
Sch6ma I
tion: on appelle ce coefficient
((vitesse de ffltration
par unit6 =Terre Eau
depente))ou (conductivité
hydraulique)). Fig. 13 Dispositif 1
Le dispositif 1 ne reproduit pas exactement la réalité, en ce sens qu'à la partie
inférieure du tube où s'effectue la percolation, il existe une discontinuité et qu'il
pourrait s'y produire des effets capillaires.
Néanmoins, ce dispositif est parfois utilisé pour effectuer diverses mesures, par
60
exemple I'évaluation du coefficientK servant à apprécier la stabilité de la structure.
C'est qu'en réalité ce schéma est théorique. Pour maintenir la terre dans le tube, il
fautdisposerau-dessousdecelui-ci une toile métallique (ou de nylon) souvent
surmontée d'une couche de sable grossier. L'eau qui va s'écouler des capillaires
imprègne ce tissu et ce sable,il se constitueune couche saturée d'eau. sibien que les
capillaires du sol débitent en réalité dans une phase liquide et qu'en principe il ne
devrait pas y avoir formation de ménisques. Il ne faut pas oublier par ailleurs que
pour éviter l'emprisonnementde l'air dans la terre ou dans le matériau poreux dune
façon plus générale, l'eau, en début d'expérience, doitêtre apportée par en-dessous
en plongeantle récipientrenfermant le matériau secdans un bac rempli d'eau,ou en
versant le matériausec dans un tube renfermantdéjà del'eau,comme il est
recommandé de le faire dans la mesure du testK (mesure de la stabilité structurale).
C'est donc par accident qu'il pourrait se constituer, à la partie inférieure dela
colonne de terre, des ménisques concaves s'opposant à la circulation de l'eau.
difficultés de la mesure de K
Au cours de la filtration, certainsauteurs ont signalé des variations apparentes du
coefficient K. qui ont été attribuées à une réorganisation du matériau constituant le
filtre: cette variation est parfois connue sous le nom d' ((Effet Tate),, du nom de
l'auteur qui. le premier, a signalé cette anomalie.
La mesure dela vitesse de filtration, sion la prolongedans le temps.donne assez
rarement des résultats très constants. Il y a à cela plusieurs causes:
on peut tout d'abord penser à l'entraînement de particules fines de la taille du
limon, qui peuventobstruer certains pores.Si le matériau renferme des produits
colloïdaux comme l'argile ou l'humus. ceux-ci sont plus ou moins gonflés; ce
gonflement dépend dela teneur en électrolyte du liquide de percolation. Or,
même si l'on emploie de l'eaupure, les terres renferment très généralementune
petite quantité deselsplusoumoinssolubles (carbonates, sulfates) ou très
solubles (nitrates.chlorures). Ceux-ci constituent, avec l'eau de percolation,une
solutiond'électrolyte à une certaine concentration; à mesure que la solution
s'écoule cette concentration varie, le gonflement des colloïdes se modifie et K
varie par voie de conséquence;
mais le facteurqui paraît exercer l'action dela plus importante est constitué par
les gaz occlus.Il a déjà été fait
état de l'air qui peut étre piégé dans l'échantillon au
moment de l'humectation. Mais les fermentations peuvent amener des
dégagements gazeux susceptibles de faire varier. en obturant plus ou moins les
pores dusol, la vitesse de filtration. CHRISTIANSEN ( 1 9441, par exemple, a bien
mis en évidence l'importance de ces différents facteurs. Il donc est recommanda-
ble, pour mesurer K, d'utiliser une solution diluée d'un sel de Ca2 + . ou du
cation fixé en quantité dominante par le complexe.
Enfin, la température doit êtreconnue et rester constante: en effet. la viscosité des
liquides varie Gès rapidement en fonction dece facteur et peut être ainsià l'origine
des variations de la valeur de K.
a défini une perméabilité intrinsèque K telle que
Pour cette raison. on
K'
K =-
rl
à la température de l'expérience. Il serait préférable
11 étant la viscosité de l'eau
d'appeler K' ((conductivitéhydraulique intrinsèque)).
61
Dans le dispositif II (fig. 14). il n'y a pas de discontinuité entre la phase liquide
extérieure à la terre et celle qui est logée dans la porosité. Maisla pression de l'eau
doit être diminuéede la hauteur d'eauHcr dans le récipientde sortie, d'où
HG = E + L - Hcr. Cette valeur peut varier suivant le dispositif de Hc = E + L
(cas du dispositif 1) (fig. 13) à Hc = O si E + L = Hcr. On peut vérifier alors la loi
L3 T-'
-- - LT-~
L2
K a donc les dimensions d'une vitesse. 3
L
étant un rapport de longueurs, donc
sans dimensions. IQ est désigné par l'Ecole Franpise du Génie Rural (PORCHET
1923) comme la ((vitesse de fdtration par unité de pente)), 3L est appelé ((pente
a......
Sch6ma I I
Fig. 14 Dispositif II
63
où V est la vitesse du fluide, D le diamètre moyen des capillaires. la viscosité de
Rey = v .D
-
0.0 1
La valeur du nombre de REYNOLDS pour laquelle on passe de I'écoulement
laminaire, limitedesloisdePOISEUILLE et de DARCY, à desécoulements
turbulents, dépendde la rugositédeszonesde contact solide-liquide.D'après
CASTET et SANGLERAT (19691, le changement de régime se produit pour des
valeurs deRey comprises entre 1 et 1 O. Par exemple, pour Rey = 1 , il vient. en
portant cette valeur dans la formule précédente:
1=-
VD
0.01
0.0 1
soit, pour des capillaires ayant un diametre D de O. I cm, V = - cm seconde,
valeur élevée pour les terrains. o. 1
Au-dessus de ces vitessesmoyennes critiques, la loi de DARCY est remplacée
par
des formules empiriques de la forme:
H 2
-
L
= a VSbV
a et b étant des constantes expérimentales variablesavec les 'matériaux, V la vitesse
du fluide. On a également proposé des formules du type:
64
texture, structure et conductivité hydraulique. Il semble qu'étant données les très
grandes difficultés qui s'opposent à l'obtention de mesuresprécisesavecles
matériaux poreux renfermant des Cléments colloïdaux, dont certaines ont déjà été
évoquées, lesbases expérimentales sur lesquelles reposent ces interprétations ne
soient pas suffisamment sûres pour qu'onpuisseconsidérerlesfaitscomme
démontrés. Voici quelques arguments permettant de discuter la validité de cette
hypothèse. DEFUAGUIN (1 933) estimeque jusqu'à O. 13 p d'épaisseur, l'eau étalée
de 1.4; on l'appelle ((polywaterv.
sur une surface de silice est rigide et d'une densité
Mais ce phénomène semble lié à la formation d'un gel de silice, il n'est donc pas
extrapolable en général au cas des sols.
On peutadmettre que l'eau. au voisinage des
surfaces d'argile, est également mndifiée, mais ce fait n'est
à peu près sûr que pour
les 3 premières couches, soit 10 w environ. De toutes façons ce n'est pas la loi de
POISEUILLE qui serait en défaut, maisles propriétés du filtre; la discussion sur ce
point est toujours ouverte.
Il reste une dernière possibilité. Les films d'eauqui se déplacent au voisinage des
surfaces ont tendance à entraîner le nuage de cations échangeables qui s'estformé
suivant la loi de GOUY. Il se crée une différence de potentiel dite de filtration qui
tend à ramener les cations dans leur situation initiale; ces mouvements créent des
actions mécaniques qui peuvent modifier l'écoulement. Il faut noter toutefois que
ceseffets sont proportionnels à lavitessedu courant, au moins en première
approximation,et devraient donc affecter toutes les vitesses. D'ailleurs, DUCLAUX
(1 934), étudiant la vitesse de filtration d'ultra-filtres, conclut que la loi est encore
valable pour descapillairesde 0.1 p dediamètre. Il a constaté une bonne
proportionnalité du débit et de la pression pour des pores de ce diamètre, ce qui
donne à penser que les réserves faitesà propos de l'application de la loi de DARCY
aux très faiblesdébitsdoiventencore être vérifiéesexpérimentalement sur les
matériaux sablo-argileux.
la loi de POISEUILLE
Chaque fois qu'il s'agit de circulation d'eau
dans les systèmesporeux, on se réfère
à la loi de POISEUILLE(1 842). Cette loi experimentalepeut être facilement établie
sur desbasesthéoriquesrigoureuses.L'équationfondamentale qui définitla
viscosité s'&rit:
dv
dF=-q-* ds
dx
dF est la force avec laquelle est
entraîné un petit Clément plan de surface dsquand il
se trouve à la distance dxd'un autre élément plan parallèlede surface aussi égaleà
ds se déplaçant par rapport au premier avec une vitesse dv.
En écrivant cetteéquation pour un tube cylindrique, les plans parallèlesont alors la
forme de cylindres concentriques. Leur surface est:
ds = 27rLx
L étant la longueur du cylindre, x son rayon.
La force agissante estdue à la pression Pr s'exerçant sur le liquide, à la surface
supérieure du cylindre de rayon x; sa valeur est donc Pr R x2.
En écrivant
dv
P,n x2 = -r) - 2nxL
dx
65
l'intégration donne:
Pr x2
- - --qv
4L
C'est dire que la vitesse v de chaque filet concentrique élémentaire varie commele
carré de son rayon x. Elle est nulle le long des paroisdu tube, maximum au centre;
c'est la loideNEWTON. En calculant le débit résultant de chacun desfilets
cylindriques élémentairespour l'ensemble de la section du tube. on obtient le débit
total exprimé par la loi de POISEUILLE
ou encore:
66
R cm D cclsec
10-1 3.9 Cette valeur est indicative, l'bou-
lernent ne sera plus laminaire.
10-2 3.9 10-4
3.9I 0-3 10-8
I 0-4 3.9 10-12
Le débit décroîtdonc très rapidement quand le rayon diminue. Ceci peut conduire
à distinguer une eau à circulation rapideet une eau à circulation lentesi Son f i e un
seuil. Mais le volume d'eau s'écoulantà travers une surface de terre est la sommedu
débit des capillaires qui la traversent. Prenons une porosité de 0.5. Le centimètre
carré de référence a doncun volume de pores de0.5 cc. Le nombre Ne de capillaires
doit être tel que Ne . Ve = 0,5.
Ve étant le volume d'un capillaire T R2.1. On a donc:
0.5 0.16
Ne =Y=-
TR .1 R2.1
O. 16
Le débit D, = K = Ne D = - 3.9 104 R4
R2
Le calcul par centimètre carré de filtre donne (tableau 9):
TABLEAU 9
Or, les valeurs de K mesurées sur place varient suivant les auteurs de 3.10-5 à
7.104 allant des sols peu perméables aux sols très perméables. Pour les autres, la
gamme va de 1 à 10-4. Ceci correspond à une variation de 1 à I O2 du rayon des
capillaires.Pourdescapillairesde .
10-4 cmsoit I p la vitessedefiltrationest
considérée commetrop faible ou pratiquement nulle, car le rayon est de l'ordre de
grandeur de la capacité auchamp ou de la capacité de rétention. C'est bien la limite
entre macro- et microporosité, ou le seuil entre l'eau ((s'écoulant par drainage)) et
l'eaucirculant par ((diffusion)).Il faudrait d'ailleurs augmenter le rayon des
capillaires pour tenir compte de la tortuosité, et considérer enfinque la porosité de
0.5 est de 5 à 10 fois plus élevée que les porosités de drainage (Pu).
67
même rayon Re. on peut écrire que le débit du filtre
P = nnRLeL
Dansla suite, lescalculs seront effectués pour un cube d’arête-unité.et L
devenant égal à 1 . disparaitra des formules. D’après la formule précédente. il vient:
P
la surface Ss est celle des grains constituant le filtre; on peut donc passer de cette
surface à la taille des grains constituant le filtre. Si l’on suppose que le filtre est
6
constitué de particules de diamètre moyen dm, S - -
qui, transféré dans la
formuledonne:
précédente. ‘-Asdm
72 ( 1 -P)’ rl
Des formules decetype ont kté proposéespardivers auteurs: HAZEN.par
exemple, aboutit à l’expression K = 4.10-3 d2,.
D‘autres auteurs proposent K = 37.6 d2m cm seconde (MAYER. 1939).
68
Ces formules reliant K à la structure et à la texture ont unevaleur fondamentale
puisqu’elles rattachent deux groupes de phénomènes très différents. Elles expriment
ainsi le sens des relations existantentre les propriétés du filtre et les phénomènes qui
s’y manifestent.
Les vérifications expérimentales sont souvent excellentes surtout si l’on introduit
un terme correctif (CARMAN, 1937). En effet, le calcul de la formule a été conduit
comme si le filtre était formé par l’assemblage de canaux rectilignes verticaux. Or.
I’étude de la porosité fait bien ressortir qu’il s‘agit en fait de chapelets de pores reliés
les uns aux autres. aux parois aussi difformes que peuvent l’être les particules leur
’ ayantdonné naissance. Pour tenir comptede l’allongement relatif duchemin
parcouru et de la non-circularité de la section des orifices, on a introduit une valeur
corrective: l’irzdice de tortzlosité 8. Celui-ci a été évalué expérimentalement pour des
matériaux ayantuneforme bien définie: on se rallie en général aux valeurs
suivantes (CHRETIEN. 197 1):
En définitive.
1
[ l -Pl S, A,
O de KOZENY
discussion de la ,fi~rn~ule
Si l’accord entre cette formule et les mesures est satisfaisant. la façon dont on
I’établit peutêtre critiquée. On étend. en effet. à destubes sinueux la loi de
POISEUILLE établie pour des tubes rectilignes. Quoi qu’il en soit. le modèle est
suffisamment représentatif pour servir de base à d‘autres développements. Tout
d’abord de bons accords ne sont observables que sous deux conditions: la première
est qu’il n’y ait aucune interaction entre le fluide et le filtre. la seconde que la
granulométrie du filtre soit constituée par des particules dont le diamktre varie peu
autour d’une moyenne.
La première condition est biendémontrée pardes données anciennes de GREEN
et AMPT (1 9 1 11. En effet, sans interaction. le produit ((débit-viscositéj,est Dl 1 =
D, q, = constante pour un filtre donné. Or. ces auteurs ont comparéI’écoulement
de l’air et de l’eau àtravers divers matériaux. et ils ont obtenu les résultats suivants:
Valeurs du rappon
des produits limon
sable sol argileux
2.0 4. I 13.6
Il est évident que si le matériau, de par sa teneur enargile. est plus susceptible de
gonfler au contact de l’eau, plus le débit de l’eau sera faible par rapport à celui de
l’air. Voici des résultats de PORCHET et LAFERRERE (1 935) qui mettent bien en
69
évidence cette importance du gonflement.
Une carotte de terre argileuse, sèche à l'origine, est percolée par de l'eau sous
charge constante. Voici, en fonction du temps, la variation de K et celle de l'eau
absorbée (différenceentre la quantité d'eau apportée et la quantité d'eau percolée):
Pu =[[P-" [ l -Pl]
70
d’eau dépaisseur e sur la surface des particules du filtre
qui est:
Ss&(l-P),d’ou0.2(1-P) = eSs&(I-P)
0.2
o. 2
e =
13.104 X 2,75
- 8
= 60. 10 cm
ou 60 1
Ce mode de calcul esttrès simple, il est aussi très schématique dans ce sens qu’il
implique que l’eau soit répartie uniformément à la surface des grains en formant une
couche continue, alors qu’une partie au moins du fluidelogée est entre les cristallites
d‘argile agglomérés.
L’influence des variations de porosité. et mieux encore. de la distribution del’eau
dans le filtre, est encore bien mise en évidence quand on examine l’influence des
pressions excercéessur le filtre. C‘est ainsi que ALVAREZ-MARQUESet al (1 974)
prelèvent dans des sous-sols argileux (de50,5 et 6 3 96 d‘argile) et à différents états
d‘humidité, des carottesde terre. Ces échantillons sont ensuite placés soit dans une
membrane élastique, soit dans des tubes métalliques avec ou sans charge sur la
surface. La charge est constituée par 1 Kg de grains de plomb surmontant une
plaqueperforéerigide. Les matériauxsoumis à une filtrationsubissent un
accroissement de volumedufait de leurgonflement.del’ordrede 36 % dans
l’enveloppe élastique et 1 1 % sous l’influence du maximum de charge. Dans ces
conditions, la vitesse de filtration.
qui décroit progressivement en fonction du temps
dans les matériaux sans contrainte. passant de l’ordre de 50 mm/ h à 1 O ou 5 suivant
les échantillons, tombe pratiquement à O lorsqu‘il y a contrainte maximum. Cela
signifie, comme la porosité n’était pas nulle au départ, que le gonflement de l’argile
s’effectue aux dépens de la porosité disponible pour la circulation de l’eau. ce qui
conduit à une vitesse de filtration nulle, soit
P-a (1-P) = O
Ces variations de vitesse de filtration semblent beaucoup plus compatibles avec
l’hypothèse d‘un gonflement de la masse argileuse qu’avec celle de la constitution
dune couche d’eau sur la paroi des capillaires.
Par ailleursil faut se rappelerque la méthode de calcul du rayonefficace devient
critiquable dès qu’il ne s’agit pas d‘un filtre
ayant des pores de même dimension.En
effet, on ne dispose pour calculer Re que de 2 équations, celle correspondant à la
porosité et celle correspondant à la surface, et l’cn peut penserque de nombreuses
combinaisons de valeurs peuvent aboutir aux mêmes résultats. Or, le débit d‘un
filtre est proportionnel à
71
Le rayon efficace devrait donc ètre tel que
n
21r Z: Ri
1
Il est facile de mettre en évidence l’erreur que l’on commet en utilisant un rayon
moyen. Parmi de nombreux cas possibles. supposons par exemple une distribution
symétrique telle qu’à un rayon Ri = Re-LJ corresponde un rayon Rj = Re + U. II
est évident que la moyenne de ces rayons est Re. Si on introduit ces valeurs dans la
formule précédente. il viendra:
2 T (Ri + Rj)
c’est-a-dire:
a[(RZe-2ReU+ U 2 ) + ( R 2 , + 2 R e U + U’)]
2 ‘IT [( Re--) + (Re + U)1
-
Re +- U2
2 2Re
La valeur de Re sera ainsi surévaluée. Si on remplaçait la somme de R4i par une
série de valeurs de forme Re-U. Re+Uetc... la différence serait encore plus sensible.
Ainsi, le mode de calcul de Re n’est strictement applicable que si les rayons des
capillaires sont identiques. et approximativement, s’ils sont peu différents les uns des
autres. Voici d’ailleurs deux exemples numériques qui illustrent un autre type de
compensation. les distributions des rayons étant trèsdifférentes de celle de l’exemple
précédent.
Considérons un filtre carré subdivise en quatre carrés comprenant chacunquatre
capillaires, soit 16 en tout, de rayon R, de longueur 1 *, tangeants entre eux. La
72
(a 1 (b)
Fig. 15 Sch6ma montrant deux distributions des pores :l’une
homoghe (a), l’autre h6t6rogbe (b) donnant la même valeur
pour le rayon efficace &.
-
16,OO étant le coefficient d'agrégation.
25,78
14
En définitive, la surface efficace Sa serait
TABLEAU IO
Porosit.6
au pF Vitesse de Facteur
non point filtration de
Types de sol d'inflexion
capillaire
(cc en 10 porosit.6
minutes)
1216
Sable quartzeux 22.0 I ,25 17.6
Zéolithe 465 1.50 20.0 13.3
Genesec (limon) I .55 14.7 205 9.5
Cecil Argile (I ) 1.65 12.0 136 7.3
1 redell limon
sable argileux B 1.55 9.2 36 5.9
Davidson argile B I .65 8.0 28 4.8
Davidson argile A 1.65 6.0 17 3.6
Chenango limon
comprime 2.05 6.0 2 2.9
Chenango limon
non comprimé 2.15 11.0 50 5. I
75
Les deux dernières lignes du tableau qui concernent le même matériau tassé et
non tassé confirment bien les résultats de ALVAREZ-MARQUES et al (1 974). Ils
montrent en outre un fait qui sera étudié plus loin:la pression affecte beaucoup plus
la macro- que la microporosité.
On constate par ailleurs que la vitesse de filtration croît très rapidement avec le
facteur de porosité; ce fait est évidemmentune conséquence dela croissance rapide
du débit avecla rayon des capillaires,rayon qui entre à la puissance quatre dans la
formule de POISEUILLE.
A la limite. la percolation peut être assurée par quelques grosses fissures.
Dans ces
conditions l'eau s'infiltre. Mais le sol n'est pas assaini pour autant, des volumes
importants restent saturés d'eau, les sels dissous restent bloqués,
en bref, il fautalors
considérer les propriétésdu milieu comme résultant de la juxtaposition de celles de
deux systèmes différents.
76
Un raisonnement simple conduirait à poser:
Pu.L,S = v
V
et Pu = -
LS
II est évident que plus Pu est petit, moins le volume V de percolat a recueillir
avant que le Cl- n'apparaisse sera important. Une telle hypothèse implique que la
solution saline se déplaçantdans les capillaires libres pousse I'eaupure devant elle
comme le ferait un piston; on parle dans ce cas d'cteffetpiston)).La concentration en
Cl- du percolat doit alors être égale à celle de la solution de départ. Or, il suffit de
considérer la loi de NEWTON pour constater que ce mécanisme ne peut pas être
aussi simple, puisque dans un capillaire les différents filets liquides n'ont pas la
même vitesse. Il s'ensuit que lorsque Cl- apparaîtra dans le percolat, sa
concentrationdoitêtreinfinimentpetite,puis croître progressivement: il y a
dispersionhydrodynamique.Ainsi,mêmesi le volume accessible à l'eau en
mouvement est égal à la porosité,ce qui correspondrait pratiquement au
comportement d'un faisceau detubes de verre cylindriques, l'image de l'effet piston
ne correspond pasà la réalité. Toutefois. un effet piston est concevable dans de gros
pores; on ne dispose malheureusement pas de données permettant de caractériser le
diamètre minimum des tcgros pores)).
Un autre phénomène peut également venirperturber l'image simplerésultant de
quj se produira à l'interface entre la solution
l'effet piston. c'est la diffusion des ions
saline et le liquide pur avec lequelelle est en contact.
CALVET et GRAFFIN (1 974) ont présenté les différentes hypothèses et les
expériences de base publiéesdans la littérature au sujet de ce probléme. Rappelons
que l'on donne le nom dcteffet de dispersion))à la dilution qui se produitquand une
solution saline se déplace dans un système capillaire préalablement rempli par de
l'eau pure ou lors de la situation inverse. Le graphique de la fig. 16 schématise
Concentration de la solution
O
Volume Bcoulé
Fig. 16
77
cetypedephénomène. Il apparaît ainsi que l'interprétation de l'étude de la
pénétrationdessels dans un milieuporeuxestparticulièrementdélicate.Plus
généralement, on donne le nom d'ctécoulement miscible))à ce type dephénomène.
- -- D h - a2c
aC -v
dt ax2
C est la concentration,t le temps.v la vitessemoyenne du liquidedans les pores. x la
distance. Dh le coefficient de diffusion, F&ne fonction représentantles apports ou
les retraits d'éléments en solution (fonction source ou fonction puits). Dh estla
somme des coefficients de dispersion hydrodynamique et de diffusion moléculaire.
Ceci permet de prévoirl'évolution de concentrationdesions dans unmilieu
poreux en fonction de l'écoulement d'eau.
Au contraire. on peut partir d'un modèle très simplifié pour lequel on imaginera
qu'il existe deux types de porosité:
1. celle constituée par des pores très fins et par des espaces séparant les micelles
d'argile. le tout étant rempli par la solution du sol:
2. celle constituéepardespores deplus grande taille.espaceinter-agrégats,
canalicules.
On admet que l'eau oula solution circulentuniquement àtravers les fissures etles
canalicules constituant laporositégrossière. Il fautaussisupposer que la
concentration de la solution miscible atteint très rapidement son équilibre entre les
pores très fins et les pores de grande taille.
Pour rendre le raisonnement plus intuitif.on considérera une situation inverse de
la précédente.
c'est-à-dire
qu'au
départ
la
porosité
desagglomérats
et
la
macroporosité qui l'accompagne sont remplies par une solutiond'anions non
adsorbables de concentration donnée. Posons la porosité totale P = 1. et (( a )) la
fractionde ce volumereprésentantla macroporosité accessible à l'eau en
mouvement. c'est-à-dire I'équivalent de Pu.
Soit un filtre de volume poreuxunité, saturé d'eau. renfermentune quantité M de
sel. Faisonstraverser ce volumepar une quantité deau équivalente à (( a n. A la fin
de l'opération,la quantité M de selestpartiellementrestée dans le filtre et
partiellement entrainée dans la solution, suivant les proportions suivantes:
78
La quantité de sels restant dans le filtre après la deuxième extraction est donc
égale à:
TABLEAU I l
El 1 -a a I
E2 O O O
E3 O O O
etc...
4u temps 2. apres addition de deux fois la quantite a d'eau. la distribution dans les diverses
couches est la suivante:
El
E2
E3
E4 etc...
79
Le modèle correspondant à cette loi de lessivage implique que toute la masse de
matériau dans laquelle est répartie la quantité d‘anions extractibles soit simultané-
ment affectée par le processus dentrainement. Cette hypothèse n’est acceptable que
si la couche est très mince.
Il faut considérer ce qui se passera si unecouche de terre dépaisseur E
renfermant une quantité M d’anions lessivables surmonte une colonne de terre ne
renfermant pas ces Cléments. On gardera le même symbolisme. Le matériau est
toujours supposé saturé d’eau.
Soit un système présentant 4 couches superposées. dont seule la première
renferme de I’électrolyte. Pour simplifier l‘écriture, on posera cette quantité M égale
à 1 . Au temps O. la distribution est indiquée dans le tableau 1 1. mais il suffirait de
multiplier ces valeurs par la quantité réelle M de sels présente pour repasser à un cas
concret.
On retrouve donc. pour la couche E 1, la loi déjà établie.
11 est facile de voir que la somme des quantités distribuées dans la colonne des
totaux par couche est égale à 1 et que. d’autre part, la distribution d‘une couche à
l’autre correspond au dkveloppement de la formule [( 1 -a) t a]2.
En généralisant, après l’addition de n fois la quantité a. nous aurions dans les
différentes couches E 1 , E2. E3 ... En. une quantité d’anions correspondant au
développement de [( 1 -a) t a]n. Par exemple, pour n = 4, on obtient la distribution
suivante:
El ( I -al4
€2 4( I -a)3 a
E3 h( I -a)2 a2
E4 4( I -a) a3
E5 a4
80
TABLEAU 12
Hypotheses
a = 0,2 a = 0,8
I ere couche 0.33 0.00032
2eme couche 0.4 1 0.00064
3ème couche 0.205 0.05 12
4eme couche 0.05 12 0.205
5eme couche 0.00064 0.4 I
6eme couche 0.00032 0.33
81
a p r b entraînement.
6.
+..
Fig. 17
La longueur totale du filtre est constituéedans ce cas par la superposition de trois
filtres élémentaires de longueur LI L2, L j tels que LI + L2 + L3 = L. D’autre
.)
part chacun des élkments du filtre a une conductivité hydraulique différente, soit
Ki. K2 et K3.
dQ
Il s’agit de calculer la valeur de K pour l’ensemble du filtre. Le débit -
dt
= Dhs
est le même pour tout le filtre, puisquedans le cas qui nous intéresse il n’y a pas de
variation dhumiditC etque le débit estdonc constant: il s’agit de régimepermanent.
Exprimons le fait que chacun des 3 filtres élémentaires a le même débit:
Hcl . H,, et H,, etant les pertes de charge correspondant au passage de l’eau à
travers chacune des couches considérées. On peut écrire:
H t H,, tHC3 = H,. H, Ctant lapressiontotale.
On peut tirer des égalités précédentes:
HCl =
Dbs H = L, Dbs H Z L3 Dbs
Ml c2 K, c3 K,
82
comme Hc = HCl + Hc2 + HC3
la formule
/ L. L- \
Ll
H c = D b s ( K , (1 - S o l )
+ K, L2
(1 - - O , )
+ . . . .. . . . .
Dhs Dhs
Hc =
(1 - SO) K,
+
Kl
Pour que le débit soit le même. il faut que la vitesse de l’eau àtravers la terre fine
soit plus élevée quand il y a un obstacle. En effet, le débit est le produit d u n e vitesse
83
V par une surface. On a donc Dbs = V 1 (1 -Sol = V2 pour chacun des filtres, V 1
étant la vitesse de l’eau dans la terre fine entre les cailloux. D’où:
1. le phknomhne de ressuyage
Dans l’expériencefondamentale ayant pour objet de vérifier la loi DARCY,
de on
considère un pland’eau constant surmontant une colonne de longueur L et de
section unité. Le débit est égal à:
Eau
Fig. 18
84
Si l'on supprime l'alimentation en eau, le plan d'eau va s'abaisser, la hauteur Hc
varie, ce que l'on exprime en remplaçant E par Z, d'où:
dZ dQ
Dbs = --- =dtK -
dt iZL' "3
si la surface du cylindre est égale à l'unité.
Dans ces conditions, le débit est variable et la courbe rattachant le débit à la
charge a une allure exponentielle.Quand Z = O, l'allure de la courbe change
brusquement.
A partir de ce moment, Z = O, l'eau qui continue de s'écouler, mais à un débit
plus lent, provient du volumesaturant le sol; c'est ce phénomène qui reçoit le nom
de ressuyage. Ainsi non seulement le gradient hydraulique change, mais aussi la
section de référence. Elleétait égale à la section du tube jusqu'au niveau Z, elle est
égale au volume d'eau mobile p sous l'action de la gravité au dessous du niveauZ.
Pour faciliter leraisonnement, considérons dans un premier tempsque le filtre est
constitué par un sable dont les particulesont sensiblement le même diamètre, leset
pores, par conséquent,une dimension identique.On peut écrireque le débit recueilli
à la base du tube de section 1, en fonction du temps, correspond à l'équation:
Z est la hauteur du volume saturé prise cette fois depuis la base du tube, et non
depuis le sommet de la couche de terre comme dans le cas précédent, et $ est la
hauteur à laquelle le sol est
maintenu saturé par l'action des phénomènes capillaires.
La quantité p mesure le volume relatif d'eau sensible aux forces de lapesanteur.
Il est inférieur à la porosité P, car lors du ressuyage il reste des manchons d'eau
autour du contact des grains ou dans les lacunes de petite dimension résultant des
particularités de leur assemblage.
PORCHET (1 9301, a nommé coefficient de ((perméabilité)> cette grandeur p . LE
concept de perméabilité ne correspond pas.en effet, à un phénomène dynamique,
mais au fait qu'une matière donnée se laisse pénéter par un fluide. II est donc
illogique de nommer coefficient de perméabilité une vitesse de filtration, bien qu'il y
ait une certaine relation entre perméabilité et vitesse de filtration.
Un certain nombre d'auteurs. dont PORCHET (1 930) ont estimé que la quantité
1-1 était identique à Pu, volume accessible à l'eau en mouvement lors du processus
de filtration. Il s'agit encore d'un hypothèse: elle est rendue probable du fait que,
dans un certain nombre de cas, p et Pu. évalués par des méthodes différentes,ont
des valeurs du même ordre de grandeur.
Dans la première équation, les valeurs Z décroissantes expriment le fait que la
couche d'eau recouvrant la colonne de terre devient de moins en moins épaisse. A
partir du moment où le ressuyage se Z
produit, il y achangement de variable: la cote
représente la hauteur du niveau où se situent les ménisques parrapport à la basedu
tube, la formule correspondant à ce cas étant. comme nous l'avons vu:
85
Le débit passe ainsi de la première Cquation
dz
-
dt
= K [F ]avec Z très petit à
cette seconde équation; il y a donc un brusque changement de pente. Au début du
phénomène, on a:
La seconde équation signifie que la charge exercée par l'eau est égaleà la hauteur
des ménisquespar rapportà la base du tube. diminuée dune certaine valeur J/ qui
représente la hauteur à laquelle l'eau peut s'élever
dans le matériau. telle qu'on peut
la calculer d a p r b la loi de JURIN.
Cette équation se vérifie bien pour les sables, et en particulier le phénomène
s'arrgte pour Z = J/
L'hypothèse faitesur la constitution du filtre revientà imaginer qu'il estconstitué
par une série de capillaires de même diametre. Le rayon correspondrait au rayon Re
déjàcalculé à plusieursreprises.Quand ils'agitde terre. par conséquent d'un
matériau présentant des pores de dimensionst r b variables, l'allure du phénomène
de ressuyage est bien différente.Il est évidentque tous les capillaires ayant un rayon
tel que l'ascension de Seaucorresponde à une hauteur supérieure à la longueur L de
I'éprouvette. ne perdent pas l'eau qu'ils renferment. Seuls les capillaires dont le
rayon correspond à une hauteur d'équilibre. c'est-à-dire une valeur I) inférieure à
L. se vident. La variation du débit correspond donc à une superposition des courbes
de ressuyage prores aux classes de capillaires définies par les memes diamètres.
Ainsi, seul le début du ressuyage pourrait permettre d'accéder à une valeur p
applicable aux phénomènes de filtration, tous les gros capillairesfonctionnant à ce
moment, dans la mesure où ils peuvent se vider. Par contre, la valeur $ n'est plus
qu'apparente: elle correspondrait, à la fin du phénomène, à la dimension des plus
gros capillaires. La valeur J/ peut néanmoins donner une idée de ce que pourrait
être la succion du sol au début du phénomène.
Dans le sol en place, on peut repérer dans la couche de terre surmontant le niveau
du plan d'eau en équilibre avec l'humidité du sol, une zone d'humidité à peu près
constante etquasi saturée. L'épaisseurdecette couche a été dénommée, fort
improprement d'ailleurs, ((ascension capillaire maximum>,par PORCHET ( 1930).
C'est un terme qui est encore parfois utilisé dans la littérature française.
86
physico-chimiques du système. Effectivement, l'existence d'une adsorption négative
peut être à l'origine d'un accroissement de la concentration en électrolytes quand
une solution saline de sels d'anions monovalents imprègne une terre sèche. Il est
possible également qu'un phénomène de même nature modifie la composition des
solutions obtenues par ressuyage. Les effets devraient en général être nettement
moins marquésque les variations de concentrationliées au déplacement des sels par
de l'eau.
Le problème dela variation de concentrationdessolutions obtenues par
ressuyage se pose également quand on veut extraire la solution du sol. C'est une
technique qui paraît facile, et divers auteurs ont proposé d'étudier les phénomènes
de percolation ou de transfert en prélevant des échantillonsde solutions du sol, en
appliquant une succion à des bougies poreuses(WAGNER, 1 962), CATROUX et al
(1 974).
Les opinions sont assez partagéesen ce qui concerne la représentativitédes
solutions extraites. Les uns se déclarent satisfaits, d'autres estimentque la solution
extraite diffèrepar sa composition de celle du sol. On sait depuis longtempsque la
composition des solutions extraites d'un sol varie en fonction du rapport solleau
BARBIER (1 935). Il estdonc légitime de se poser le problème de la représentativité
de ces extraits, bienqu'ilsemble que siles succionsexercéessoientfaibleset
modifient peu lateneur en eau. les concentrationssoient voisines de celles présentes
dans le sol.
2. l'ascension capillaire
L'expériencederéférenceestschématisée sur la figure 19. Une colonnede
matériau sec est plongée à sa base dans un récipient plein d'eau maintenue à un
niveau constant. On constate que l'eau s'élève dans le matériau et on peut suivre
aisément la montée du liquide, le matériau humide tranchant par sa couleur plus
sombre sur le matériau sec. Le phénomène peut être représenté par une équation
telle que:
dZ =
Dbs = Ir - J/-z
dt L L J
87
enrealitel'enveloppe d'une série de phénomènes élémentaires.
T (hauteur)
Temps
Fig. 20 M6cadsme de I'ascension capillaire dans un systhe de
capillaires de rayons diffbrents.
- 1 capillaire de rayon R1
- 2 capillaire de rayon IP2
- 3 capillaire de rayon R3
- 4 courbe enveloppe correspondant A l'observation, avec R1 > R2 >R3 etc.
ou: dZ
-= 2uR-ZRZ
dt 8r)Z
Pour Z petit, c'est-à-dire au début de l'ascension, la vitesse est proportionelle au
rayon du tube:
-
dZ -
- 2-
uR
dt 8r)Z
88
Il s'ensuit qu'au début l'eau monte plus vite dans les plus gros capillaires, puis, à
mesure que le ménisque s'approche de la hauteur maximale. la vitesse se ralentit car
Une autre cause susceptible d'agir sur ces mécanismes est le tassement de la terre
au départ et ses possibilités de gonflement. On constate qu'en tassant énergiquement
une terre sèche gonflante, l'ascension capillaire est extrêmement lente et s'arrête
mtme rapidement, s'accompagnant d u n e rupture du tube quand celui-ci est en
matériau fragile. En terre non gonflante. le tassement accroît la vitesse d'ascension.
89
3. L'infiltrationlathrale
Ce cas peut être considéré commeune extension du précédent. Effectivement. si
l'on inclineun tube capillaire, la hauteur atteinte par le ménisque au-dessus du plan
-
d'où p Z2 = M$t
2
+ cte
dZ E+ $
P - dt = K ( 7 )
90
T T
Plan d'eau
Zone humectée
Z2
/A--= ( E + $) Kt
2
91
Sil'on admet que dès le début E et sont négligeables, la loi linéaire est alors
dominante. Le coefficient K est alors une mesure de la vitesse d'infiltration du sol.
Cette hypothèse a été retenue pourjustifier des méthodes de mesureappliquées aux
sols en place. (Méthode de MUNTZet al 1905). PORCHET et LAFERRERE( 1 935).
92
ccfront d'humectation)),c'est-à-dire aux changements de couleur du sol. L'humidité
varie alors rapidement pour atteindre celle caractérisant le matériau séché à l'air
comme le montre la courbe 1 de la figure 25 a.
Si l'on augmente la durée de l'arrosage à débit constant, la partie rectiligne de la
courbe se prolonge (courbe 2). Il existe donc une humidité caractéristique d'un
régime d'humectation et d'un matériau donné.
L'équation générale de la droite reliant la longueur de la colonne mouillée au
temps est:
z - z, = Ke [t - tol
dZ * 4- z
on peut considérer que le terme $ est négligeable, ce qui conduit à une expression
de la forme dZ = b d t puisque le rapport
I
*
-
-t se réduit à
Z
1.
I
b
H
(a) (b)
Fig. 25 Schbmas illustrant les phbnom&nesd'infiltration sans plan d'eau.
a - Vitesse d'alimentation lente. Les courbes 1 et 2 correspon-
dent A des durees d'arrosage diffbrentes Tl T2
b - Vitesse d'alimentation rapide. Le profil 3 est observe -15-
diatement aprhs l'arrosage ; le profil 4, trois jours aprhs.
Les aires hachurkes ont m6me surface : elles representent la
redistribution de l'eau.
93
Si l'on augmente le débit, on obtient alors la courbe 3 (fig. 25b). Toutefois. un tel
profil n'est pas stable. Si l'expérience est arrêtée et que la mesure de l'humidité
s'effectue un ou deux jours après. les courbes de distribution de l'eau obtenues par
débit rapiderecouvrent celles obtenues à partir dune humectation à débit lent;il y a
donc redistribution de l'eau après la phase dhumectation (courbe 4). Les
conséquences deces faits peuventêtre résumées à l'aide de la formule suivante où Zt
est la profondeur humectée au temps t:
Zt -
Q OÙQ = D,t
"
et Cc la capacité de rétention.
Da étant le débit de l'arrosage et t le temps Cc une caractéristiquedu matériau et
de sa porosité, c'est une façon de définir la capacité de rétention.
FEODOROFF ( 1962) a éta- , & *
94
tant que la vitesse d'apport correspond à une vitesse inférieureà l'étalement de l'eau,
la distribution du liquidedans la colonnede terre serait sensiblementconstante. Au-
delà de cette vitesse. il y aurait accroissement de la teneur en eau moyenne de la
zone humectée. l'eau arrivant plus vite qu'elle ne pénètrejusqu'à ce que la porosité
soit entièrement occupée, étatcorrespondant à la vitesse maxima d'infiltration. On
pourrait parler d'un ((effet bouchon)).
On peutvoir une confirmation de cetteconception dans lefait que si l'on
interrompt l'arrivée de l'eau, la teneur en eau dela zone humectéebaisse jusqu'à une
valeur minimale, l'eau en excès se déplaçant vers la zonede terre restée sèche. Ceci
implique qu'il existe toujours une force de succion, mais que celle-cin'estpas
capable d'entrainer le déplacement de l'eau au-delà dune certaine vitesse.
D'ailleurs, s'il s'agit de phénomènes de surface, on peut s'attendre à ce qu'ils se
manifestent plus nettement dans les petits capillaires que dans les gros. Or, si l'on
considère les teneurs en eau au voisinage du front d'humectation en fonction de la
profondeur, on observe un gradient d'humidité marqué. Suivant un raisonnement
implicite, on est amené à penser qu'une terre à 1 5 % d'eau a ses petits pores remplis
de liquide. alors que les plus gros sont encore pleins d'air. Or, en reprenant un
raisonnement précédent, il a été montré qu'au cours de l'ascension capillaire, les
plus gros pores se remplissaient avant lespetits pour des raisons de vitesse de
pénétration. Ceciestvalableégalementsi l'on met en causelesproblèmesde
mouillabilité qui viennent d'être évoqués. Suivant ce schéma. si l'on a 15 % d'eau
au front d'humectation,pour une terre qui en renferme 30 à la capacité de rétention,
ces 15 96 d'eau occuperaient l'espace
poral où se situent les humidités
correspondant entre 15 et 30 % quand le sol estnormalement porté à la capacité de
rétention. Cetteconception trouve une confirmation dans uneobservation de
MARSHALL et STIRK (1949). Ces auteurs. en suivant à l'aide de tensiomètres
l'infiltration de l'eau dans une colonne de terre sèche. ont constaté que dès que les
bougies étaient atteintes par le front d'humectation, la tension devenait très faible ou
nulle.
Or, la terre était loin d'être au voisinage de la saturation. La seule interprétation
rendant compte de ce phénomène est d'admettre que le liquide. au cours de son
déplacement, n'était pas soumis à des forces de succion sensibles, donc était logé
dans de gros pores.
Cetteobservationcorrespondégalementaufait que dans les phénomènes
d'infiltration. \I/ semble pouvoir être négligé, ce qui implique que l'eau, dans son
premier contact avec la terre, n'est pas en équilibre avecles forces de succion
du sol.
Par ailleurs, l'existence des phénomènes de redistribution a conduit FEODO-
ROFF (1 962) à imaginer une méthode de mesure de la capacité de rétention en
utilisant ce processus. Il placedans un petit tube une partie de I'échantillon deterre à
étudier, et le tube rempli est immergédans l'eau pendant un temps assez long pour
permettre la saturation. Le tube de terre est alors placé sur une couche de la même
terre sèche, etl'on mesure par pesées successivesla variation de poids, c'est-à-dire de
la teneur en eau du tube de terre saturée au départ.
la terre perd son
En portant en abscisse, sur un graphique, la vitesse avec laquelle
eau, et en ordonnée le poids du tube de terre humide. on constate que les points se
situent tout d'abord le long dune première droite. Puis, lorsque le poids du tube
atteint unecertainevaleur correspondant à une humidité H caractéristiquede
I'échantillon deterre, les points s'alignent
ensuite sur une seconde droite. L'humidité
95
H, correspondant à une variation rapide dudépart de l'eau. mesurée parles valeurs
-
dH , peut être considérée comme une évaluation de la capacité de rétention.
dt
Les valeurs ainsi obtenues sont souvent voisinesde celles que l'on peut
déterminer in situ. On confond donc parfois capacité de rétention et capacité au
champ. Toutefois, dans le milieunaturel. divers phénomènes peuvent se manifester,
liés à l'hétérogénéité du profil, amenant parfois des différences sensibles entre ces
valeurs. Suivant l'utilisation que l'on fera des données.il faut alors choisir. Pour les
applicationspratiques, on préférera celles déterminées in situ. Les méthodesde
détermination correspondant à ce cas seront décrites dans le chapitre ((Bilan de
l'Eau)).
BOYOUCOS (1 929) avait proposé une méthode qui semble donner des humidités
à peu près indentiques à la capacité au champ (BOURDON et HENIN 1950). Dans
ce cas, la petite colonne de terre saturée était mise à ressuyer sur un buchner. Au
début, il se produit un certain vide,la succion monte, puis baisse brutalement quand
les plus gros capillaires se sont vidés. Il y a alors passage de l'air à travers le tube
rempli de terre, et entraînement de l'eau la plus mobile.
La notion de capacité auchamp est très importante pour prévoir le bilan de l'eau
et le comportement des terres ayant reçu soit les pluies, soit de l'eau d'irrigation.
Pendant un certain temps, on a cru que la teneur en eau à PF 3 correspondait à la
capacité au champ ou à la capacité de rétention. Or, cette teneur en eau, que l'on
appellehumiditééquivalente, comme nousl'avons vu, diffèresensiblementdes
capacités au champ ou de rétention.
D'aprb lesmesures de PERIGAUD (19571, de COMBEAU (1960), le pF
correspondant à la capacitéau champ varie de 2 pour les terres sableuses à 3.1 13.2
pour les terres argileuses. Ces différencesmontrent que la capacité au champ n'est
pas liée à une énergie de rétention constante; on est donc conduit à attribuer le
passage de la circulation rapide à la circulation lente de l'eau, à la géométrie du
milieu.
Nous verrons plus loin que les observations effectuées in situ confirment que
lorsqu'on apporte un supplément d'eau à une terre amenée à la capacité au champ,
celui-ci disparaîtassez rapidement. et en particulier par drainage; ce faitconfirme la
réalité du concept de capacité au champ, bien qu'il soit difficile de mesurer cette
grandeur avec précision.
e infiltration et déplacement des élétnents solubles
Dans une expérience d'infiltration, nous considérons un schéma fonctionnant
dune manière un peu particulière. Nous avons vu que (expériencessur l'infiltration
de FEODOROFF (1 96.51, pour que l'eau apportée à un sol sec atteigneune cote -Z, il
fallait que l'humidité de la terre à une cote un peu inférieure soit sensiblement égale
à la capacité de rétention. Nous imaginerons que chaque couche d'épaisseur e N
fonctionne comme un réservoir et que, lorsqu'elle a atteint une humidité égale à la
capacité derétention, elle va laisser l'eau s'écoulerdans le réservoirconstitué par la
couche suivante jusqu'à ce que celui-ci ait lui-même atteint la capacité derétention
et ainsi de suite. Quand une quantité a )) d'eau traverse la première couche, elle
entraîne, ainsi que nous l'avons vu, une quantité aM de sels solublesvers la seconde
(on admettra que le processus de dissolution est suffisamment rapide). Puis, des
fractions G a )) continuent à traverser la première couche et à entraîner une partie du
96
sel qui s'y trouve jusqu'à ce que l'humidité de la seconde couche ait atteint une
valeur proportionnelleà ( 1 -a),valeur que nous prendrons comme caractéristique de
la capacité de rétention.
Mais à ce moment, la couche n"2 renfermera, outre la quantité M de sels qui s'y
trouvait primitivement, celle qui a été entrainée de la couche supérieure par le
passage de l'eau. La seconde couche sera donc plus riche en sel que la première.
A partir de ce processus, la troisième couche va commencer à se remplir, mais
I'eau va transférer de la deuxième à latroisièmecouche,des quantités de sel
supérieures à celles transférées de la premièreà la deuxième couche. la
teneur en sel
de la deuxième couche étant, nous venons dela voir, supérieure à celle de la
première.
Ainsi, à mesure que l'infiltration sepoursuivra, la teneur de la solution du sol ira
en croissant et il n'y aurait comme limite théorique que la solubilité du sel.
En fait, il faut tenir compte de la vitesse de pénétration de l'eauet du fait que la
vitesse de dissolution des sels est elle-même limitée. Il n'en reste pas moins que
l'allure généraledu processus se présente comme le si front dhumectation poussait
immédiatement devant lui une vague de concentration saline.La comparaison des
deux graphiques (fig.27 et 28), l'un correspondantà un écoulement dans un milieu
presque saturé, donc dans les conditions voisines de la filtration, et l'autre à un
écoulement dans un milieu éloignédela saturation, donc dans lesconditions
d'infiltration. fait bien apparaître l'effetde dilution dû à un écoulement miscible
Teneur en CI- mg/g Sol Sec Teneur en CI- mg/g Sol Sec
O O, 5 1,O O
t
10
I
I 1. Avant arrosage
I
/ 2. A p r h apport de 26 mm
3. Apr& apport de 3 6 mm
"1 2. Apr6s apport de 26 mm
3. Après apport de 3 6 mm
*' 1
40-
Profondeur cm Profondeur cm
Fig. 27 Fig. 28
Distribution de l'eau et du chlore: (27) en milieu satud, (28) en milieu non saturb.
97
dans le premier cas (fig.27) et l'effet d'entraînement dû à l'infiltration qui prend
presque l'allure d'un effet piston (2ème cas, fig. 281, (CLOUET et al, 1972).
Ce modèle de déplacement des sels est applicable chaque fois que de l'eau pénètre
dans un sol sec ou à faible humidité, qu'il s'agisse d'infiltration verticale avec ou
sans plan d'eau, latérale, ou d'ascensioncapillaire. Les mesureseffectuéespar
COUREAU ( 1969) montrent que, en infiltration de sol auchamp, 30 % environ de
la porosité est concernée. Si le sol est pauvre en sels solubles et que ce soit une
solution qui apporte le sel, ces phénomènes ne jouent pas.
98
Cet auteur a été amené à considérer plusieurs cas,
suivant que les éléments grossiers
sont compactsouplus ou moinsporeux. Nous ne considéreronsici, à titre
d'exemple, que les deux cas extrêmesd'un élément compactet d'un élément poreux
se remplissant facilement au contact de l'eau.
De l'ensemble des faits observés,on est amené à conclure que la vitesse du front
humide est plusélevée lorsqu'il se déplace au niveaud'un élément grossier compact.
cette vitesse diminuant ensuite dune manière appréciable, quelques centimètres,
après que le front humide ait dépassé l'élément grossier. Par contre, le débit d'eau
consomméediminue lorsque le front humidepasseauniveaudeséléments
grossiers, et augmente légèrement une foiscelui-cidépassé.Sil'onconsidèrela
répartition de l'humidité de terre
la dans le tube, il sembleque celle-ci soit supérieure
au niveau de l'élément grossier.
GRAS (1 972 BI, en analysant plus finement les différences de vitesse. est amené à
conclure que l'on retrouve sensiblement pour le rapport desvitesses V I avant
l'obstacle, et V2 au niveau de l'obstacle,la valeur -, S S étant l'aire de la section
du
s-u
tube et U la section de l'obstacle. Cette formulation rappelle celle de l'équation de
continuité, mais on voitmalquelpeut être alors lemécanisme compensateur,
puisqu'encore une fois, le milieu n'est pas saturé.
Si l'on remplaceles éléments compactspar des élémentsporeux, on constate alors
un effet inverse, c'est-à-dire qu'il y a ralentissement de la vitessefront
duau niveau
del'élément poreux, celui-ci se remplissant en mêmetemps que la terre. Bien
entendu, entre le cas de l'élémenttrès poreux et mouillable qui vient d'être décrit, et
celui d'un élément compact,on peut observertoute une série de cas intermédiaires.
Après passage de cet élément poreux, la progression dufront continue, tout en étant
moins rapide qu'avant le passage de l'obstacle.
Ainsi, contrairement à ce qui se passe dans le cas de la filtration. doncen milieu
saturé, la présenced'élémentsgrossiersne provoque de ralentissementde la
circulation de l'eauque dans la mesure où ils participent eux-mêmes au stockage du
fluide.
De même qu'il a déjà fallu préciserla définition de l'eau saturante, il faut, et c'est
ici encore plus nécessaire, préciser la notion d'eau non-saturante. On pourrait dire
que l'eau est non-saturante dès que l'échantillon de terre està un état d'humectation
telqu'il faut lui appliquer une certaine contrainte pour extraire cette eau, ou
qu'inversement il absorbe de l'eau à partir d'un réservoir situé au-dessous de lui.
C'est donc un cas très général. Comme il est difficile détablir les limites précises
entre les divers états de saturation du sol en utilisant lecomportement du système
sol-eau, nous choisirons une référence géométrique. Nous parlerons d'eau non-
saturante quand l'humidité de l'échantillon sera égale ou inférieure à la (capacité de
rétention)). On a vu que d'après les méthodes de mesure de cette capacité, elle
correspond à une variation de la vitesse de circulation de l'eau.
Nous étudierom, dam ce chapitre, les techniques de mesure et les interprétations
adaptées à des conditions correspondant à l'eau non-saturante.
Le cas le plus caractéristique de circulation de l'eaunon-saturante correspond à
l'évolution de l'humidité quand on place en contact deux échantillons de terre à
teneurs en eau différentes, de l'ordre de grandeur de la capacité de rétention. Ce
déplacement n'est que peu ou pas sensible a l'action de la pesanteur, et le facteur
responsable du transfert de l'eau est la différence de potentiel matriciel
entre les deux
échantillons.
a expérietlces .fondumetltales
Un bloc de terre est enserré entre deux plaques poreuses FI et Ff (fig. 29). Les
cavités situées derrière les plaques poreuses sont remplies d'eau et le liquide est en
communication avec deux plans d'eau libres situés respectivementaux niveaux Z
et Z2 avec Zf > Z 1, La mesure du débit -
dQ = Ds permet de vérifier
dt
Plaques poreuses
FI/ \ Fz
q............... L ................
Bloc de terre
Eau
100
I'équation:
Texture Humiditb % PF
sable grossier 5 I .9
limoneux-sableux 20.4 I .96
argile sableux 24.6 2.08
argile 15.9 2.15
-z,
. +z2 On mesure alors à la sortie du récipient soumis à la plus faible pression le
101
: Plaques poreuses
MZ
%....................... L ......................G
Fig. 30
ouplusprécisément A = f ($).
Ces valeurs sont également affectées par la porosité (GARDNER, 1920):
Quelles que soient les réservesque l’on puisse fairesur la précision des mesures,
on est amené à écrire en général:
102
a établissement des formules expritnatlt les lois du transfert de l'eau non-saturante
S'ilest fondamental de relier, comme nous venons de le faire, ledébit à un
gradient de potentiel, il est beaucoup plus commode de rattacher ledébit à un
gradient de concentration.
Dans ce but, on écrira la formule précédente:
Le terme A--
a* estappeléctdiffusivitb) que l'on notera Di.
CHILDS et COLLIS GEORGE (1 950) ont insisté sur l'analogie existant entre la
formule
-
dQ-- -Di
dt
.'3et celle qui exprime la diffusion de la chaleur ou de substances
az
dissoutes.
Il existe toutefoisune différence fondamentaledans le cas de l'eau dans le sol: le
potentiel décroît avec l'humidité,alors que dans les autres phénomènes évoqués. le
potentiel croît avec laconcentration,il fautdonc mettre un signe - (moins)dans cette
équation.
Mais nous avons aussi dans le cas des sols, une situation différente parce qu'il
existe deux références de l'humidité: le volume de terre en place (on parle alors
d'humidité volumique Hv), et le poids de terre sèche (exprimé par Hs).
L'équation de diffusion telle qu'elle a été établie doit s'écrire:
Dans la théorie de la chaleur, celle de la diffusion des gaz ou des solut&, Di est
supposé constant ou quasi-constant. Dans le cas de l'eau des sols, cette constance
n'existe que vis-à-visdecertainsmatériaux et pour desgammes d'humidité
relativement étroites.Néanmoins, c'est une grande simplificationpour la suite des
calculs de supposer Diconstant: aussi, dans la suite de ce chapitre, nous étudierons
plus particulièrement les cas où cette hypothèse est acceptable.
Dans l'expérience décrite pour montrer ce qu'était la circulation de l'eau non-
saturante, nous avons postulé que l'on arrivait à un régime permanent. Or, dans le
cas de l'eau non-saturante, une telle situation parait exceptionnelle. On est donc
amené à établir la deuxième loi de FICK qui exprime la variation d'humidité en
fonction de la variation du gradient de potentiel.
Si le régime n'est paspermanent, cela veut dire que le débit n'est pas constant en
fonction de la distance et du temps.
103
Donc. dans un petit élément de volume de
sol dV. si l’on suppose le mouvement
z)l=(g)
unidirectionnel. on écrit :
( h
1
débit d‘eau qui rentre par une face différent du
débit ( s)2=g) A(
2
qui sort par l’autreface.
(dQ~ )dQ~ - 9
( x- d )Z
2 =
Une telle formule est difficilement généralisable puisque nous avons vu que h
varie très rapidement avec l’humidité.
§i nous remplaqons les potentiels par les humidités, le même calcul donne:
aH”
-
a t = -Di
-
a2Hs
az2
c’est-à-dire la deuxième formule de FICK.
Si nous exprimons les variations de l’humidité par rapport à la terre sèche. on
écrirait:
Di a”~,
-=--.-
aHS
at Aa aZ2
Cette expression secompare mieux à celle exprimant la variation de température
en régime non permanent où l’on voit apparaître le rapport de la conductivité à la
104
chaleur spécifique, facteur de capacité qui est expriméici par la densité apparente
A a.
a exanzen de quelques hypothèses concernant les valeurs de h ou de Di
HALLAIRE ( 1 953) a constaté qu'en portant en coordonnées les valeurs de 9
correspondant à l'humidité du sol dans deux couches,par exemple [O-1 5, 15-30] ou
[O-1 5, 30-451 lespoints correspondants s'alignaient suivant des droites convergentes
vers le point 9 = 1 .OOO. Il a introduit, pour représenter la variation du coefficient
de conductivité, l'expression:
A
h =
($ - 1.000)
exprimant dune autre manière le fait que la conductivité décroît rapidement à
mesure que l'humidité s'abaisse,donc que $ augmente. La validité dela formule est
limitée à des valeurs de $ > 1.000. car la conductivité deviendrait alors infinie.
Ceci revient à poser que l'eau non-saturante est alors identifiée à celle qui est retenue
par desforcessuperieures à 1.000 g. soitl'humiditééquivalente.Portée dans
l'équation ( 1 1 (p. I 0 2 1, il vient:
dQ A
dt (9 - 1.000) dZ
dQ C (C étant constant),c'est dire que le régime est
Si l'on fait l'hypothèse que -=
dt
permanent; l'intégration de l'équation donne:
A log (',b-I.OOO) = CZ
Effectivement, dans un certainnombrede sols et pour desvaleursde pF
comprises entre 3 et 5, log ($ - 1 .OOO) varie linéairement avec la profondeur.
C'est là un résultat curieux puisque ces courbes expérimentalesjustifient
l'hypothèse du régime permanent, alors que Son est en régime de dessèchement.
HALLAIRE interprète ce faiten imaginant que lesvaleurs de 9 qui interviennent
9 correspondantà un
dans les processus dynamiques sont différentes des valeurs de
équilibre entre les divers mécanismes qui interviennent pour retenir l'eau dans le
sol. C'est un point sur lequel nous reviendrons.
Il faut signaler une tentative de GARDNERet WIDSTOE ( 1 92 1) qui ont formulé
un certain nombre d'hypothèses montrant comment Di pourrait être constant.
Effectivement puisque Di = h
a9 , que h croît avec l'humidité et que 9 décroît
-
aH
rapidement quand l'humidité croît,il peut donc y avoir compensation
entre ces deux
variations. On peut poser:
h = a.Hv
où a est une constante arbitraire. D'autre part, cette eau s'écoule à travers une.
section efficace qui est au maximum égale à la teneur en eau volumique Hv. La
valeur apparente de h a sera donc:
1
ha = a H ,
105
Par ailleurs, GARDNER ( 1920) a proposé l'équation suivante:
c
d/ = -+
HV
b
106
pourrait concerner uniquement lesfiimsd'eauprésents dans lescapillaires. Le
potentielglobal à l'équilibre,concerneraitleseffetscapillaires et leseffets
osmotiques en équilibre. On peut estimerque la circulation sans gradient d'humidité
correspond à l'existencedefilmsd'eauplus ou moins continus. HALLAIRE et
HENIN (1 958 B) ont montré que l'on pouvait interpréter les résultats d'expérience
de diffusion de cette façon. HENIN et al ont apporté une preuve expérimentale
complémentaire. En faisantévaporer l'eaude colonnes de terre dans lefond
desquelles se trouvait une solution de chlorure, ils ont constaté que le chlorure
s'élevait dans la colonne au fur et à mesure de I'évaporation.Ce fait montre qu'une
partie de l'eau de laprofondeur a cheminé directement vers la surface, ce qu'indique
le mouvement des ions Cl- qui migrent plus vite que par simple diffusion.
HALLAIRE(1963), en développantultérieurementcette notion depotentiel
efficace, a pu rendre compte de certaines singularités constatéesdans les transferts
de l'eau.
Il faut enfin noterque la conductivité des tissus végétaux supérieure
est à celle du
sol, puisque les sols recouverts de végétationsedessèchentbeaucoup plus
profondémentet perdent une quantité d'eau plus grande que les mêmesterrains nus.
Les observations duesà CHARLES (1 963) semblentmontrer que les tissus morts
ou les chaumes de blé conduisent mieux Seau que la terre avoisinante.
-dHV
=
dt
dlll
Or D s = A- et Ds. qui estundébit par unité de surface. a lesens d'une
dZ
vitesse V, d'où:
dHv
- - - -
dV
dt dZ
Ce qui veut dire, rappelons-le, que la variation d'humidité en fonction du temps
dépend du bilanentre les quantités d'eau reçues etles quantités d'eau perdues.pour
un volume de sol donné. C'est une autre façon décrire les equations examinées
précédemment. Dans le loi de DARCY généralisée il faut poser:
dt
Ceci revient à dire que Son admet que Sécoulement de DARCY varie avec la
profondeur, et que le coefficient A varie également avec cette profondeur.
107
Mais on peut aussi envisager divers facteurs faisant varier A ou Di et par ailleurs
tenir compte de la variation des diverses contraintes susceptibles de modifier la
circulation de l'eau, par exemple la variation de la pression osmotique ou des
contraintes mécaniques subiespar le sol. Cette attitude permet de ne pas séparer a
priori les différentes conditions d'écoulement que nous avons adoptées: filtration,
infiltration, circulation de l'eau
non-saturante telles qu'ellesont été définies. Onpeut
enfin généraliseraux trois dimensions de l'espacepour tenir compte de l'infiltration
à partir dune rigole oudune source ponctuelle. Mais à mesure que I'on multiplie les
variables, les équations deviennent deplus en plusdifficiles à intégrer. Deux
attitudes sont alors adoptées par les chercheurs:
- renoncer à établir une solution analytique etrechercherdessolutions
numériques;
- ou rechercher une solution analytique, ce qui conduit soit à limiter le nombre
desvariables, c'estce que nous faisons dans cecours.soit à choisirdes
conditions aux limites. La validité de l'équation se trouve dès lors limitée parces
choix.
A titre d'exemple,voicideux équations très généralesétabliesparPHILIPP
(1 957). La première équation exprimela profondeur Z atteinte par l'eau en fonction
du temps au cours d'un processus d'infiltration:
Z = cpt
112
+ Xt + pt3n + . . . fm(k)t ml 2
où p . x, p. fm(k) sont des fonctions de l'humidité. Dans les conditions des sols,
seuls les premiers termes sont nécessaires, la série converge très rapidement.
La seconde équation représente lavariation de l'infiltration à partir de la surface
du sol en fonction du temps:
Ds = Alt1/2 + [Az+K]t+A3t3/2+ ...
108
Au laboratoire, l‘observation de pertes de poidsdune série de colonnes deterre
initialement humide permetde fixerla valeur dQ
dt
. Quand il s’agit d‘unsol en place,
-
il n’est guère possible de mesurerdQ directement, etc’est encomparant l’humidité
dt
du terrain au temps et au temps t 1,puis t 1 et t2 etc ... que l’on peut effectuer cette
mesure. On aboutira à deux courbes tellesqu’elles sont reproduites sur la fig. 3 1.
Fig. 31 Exempled’bvaluation de dQ et de dH
au niveau Z1 dQ1 est reprksentk par les deux aires hachurkes,
auniveau Z2 dQ2 estreprksentkparlaseuleairehachurke
infkrieure (traits verticaux seulement).
dH est kvalu6 au niveau Z2 et au niveau Z1.
(t2 - tl) est le temps skparantla dktennination des deux profils
(t2 - tl) = dt.
109
11 est difficile d'obtenir de telles références en plein champ quand on opère par
prélèvement à la tarière et par mesure de l'humidité à I'étuve. Parcontre, l'utilisation
de la sondeà neutrons qui permet d'obtenir directementHv rend de tellesopérations
plus faciles.
Quand on opère au laboratoire sur des colonnes deterre. la difficulté est d'avoir
un remplissage homogène detoutes les colonnes puisqu'ilfaut partir dune série de
tubes remplis de terre et en sacrifier un pour chaque valeur de
dQ . C'est en
-
dt
comparant les profils hydriques de deux colonnes successives que l'on peut obtenir
les profils correspondant aux temps t l et t2. Dans ces conditions, l'expérimentateur
dispose d'un contrôle; la somme des différences desteneurs en eau déterminées sur
confronter -
dQ et -.dHv
dt dZ
C'est en effet la tangente au profil hydrique au point de
3. Conductivith et structure
Divers auteurs se sont efforcés de définir
la valeur de la conductivité
en partant de
la distribution des pores.La démarche suivie rappellecelle qui a été évoquée pour
calculerlaconductivité hydraulique. La foidePOISEUILLEgénéralisée peut
s'ècrire:
-dQ= ( n n R2)
R2 d$
dt 8q dZ
n n R2 représentant l'ensemble des sections des tubes capillaires, donc la section
active, et R 2 le carré du rayon des capillaires moyens.
Pour rendre compte du fait qu'il s'agit d'eau non-saturante. CHILDS et COLLIS
GEORGE (1 950) ont essayéd'exprimer la probabilité pour que. grâce à la
confluencedescapillaires entre eux, ilpuisse y avoir vidangerespectivedes
capillaires les uns dans les autres, de manière que celui dans lequel la circulation
sera la plusrapide transfère l'eau dans deszones à potentielplusélevé.
HALLAIRE (1 953) a également, partant d'une idée analogue, établi une formule
permettant d'évaluer la conductivité des sols.
PUECH (1969) a abordé ce problème d'une manière plus directe. Il détermine,
111
POISEUILLE)et la valeur de R évaluée en appliquant la loi de JURIN aux valeurs
de la courbe J/ = f (HI (fig. 33). Les points expérimentaux correspondent à trois
types de terre de teneur en argile variable, chacun étant étudié sur une gamme
d'humidité allant de la capacité de rétentionau voisinage dupoint de flétrissement.
/
/
/
O Sol argileux
e Sol limoneux
A Sol sableux
Ile
O 1 2
112
à-dire au passage de molécules d'eau d'un sitedans un autre, il est difficiledétablir
une théorie unitaire. C'est une question qui sera discutéeultérieurement. Les
mesures effectuées permettent de caractériser Seau stockée dans un échantillon de
terre par son aptitude à circuler. La figure 34 montre par exemple que la rkerve en
eau d'un sable, logée dans de gros pores, estt r b disponible. Au contraire, dans une
terre argileuse. la réserve en eau qui est beaucoup plus importante, est beaucoup
moins disponible.Cela signifie qu'un végétal implanté dans un sol donné en période
d'évaporation intense flétrira sur le sol argileux. mais bien entendu retrouvera sa
turgescence quand la vitesse d'évaporation sera réduite, la réserve en eau utilisable
n'étant pas épuisée (tableau 13).
16.. O
l
l
l
l O Sol argileux
14.. l
l Sol limoneux
\ A Sol sableux
l
12 ,. l
\
l
10 ._
8 .-
6 .-
4 ..
O
7 2 3 4 5 6 7
r6serves utiles
classes de capillaires
(rayons croissants)
113
Tableau 13
Classe de capillaires
VI V IV III II
Sol
1.5 a 1 A 0,7§ h 0.30 h 0,l h
3.6 1.5 l 0,45 0.30
Sol sableux I I I 1 1
Sol limoneux 5.3 2.9 2.9 2.2 2.1
§01 argileux I .4 2.9 2.9 2.3 3.9
Les sols de limon qui sont intermédiaires entre les sols sableux et lessols argileux
ont l’avantage d‘avoir des réserves en eau presque aussi importantes que les sols
argileux, maisbeaucoupplusdisponibles.Dans la mesure où les solutions
précédentes sont généralisables, elles ont l’avantage de répondre à un problème
pratique.
Ces considérations conduisent à parler de la réserve facilement utilisable(RFU).
Il existe deux écolesen ce qui concerne les possibilités d‘utilisation de l’eau par le
végétal. Pour l‘une.toute l’eau comprise entre la capacité de rétention et point
le de
flétrissement est également utilisable;pour l’autre. une partie de cette eau est plus
difficilement utilisable, parce que retenue par des forces relativement élevCes; la
différence est la réserve facilement utilisable, RFU.
Certains auteurs estiment que la RFU représente 0.6 fois l’eau utilisable (définie
par la capacité derétention et lepoint de flétrissement).II est évidentque les résultats
de PUECH permettraient de préciser la notion de RFU mais sur une nouvelle base,
la notion actuelle étant liée à la vitesse d‘évaporation (cf. chapitre suivant).
114
séchée à l’air, le profil hydrique prend
alors une allure sigmoïdale, bien que sa partie
inférieure ait toujours tendance à rester verticale.
Ce premier résultat confirme donc le fait qu’il y a eu, dans ces conditions, un
transfert d’eau pratiquement sans gradient d‘humidité sensible.
Si l’on considère la concentration en Cl- de la solution (fig. 35b). on constate
qu’elle reste constante au fond des tubes et qu’il n’y a accumulation du sel qu’à la
partie supérieure, à peu près au niveau où s’amorce l’allure sigmoïdale. La zone
donc en profondeur qu’à mesureque la dessiccation se
affectée par ce dépôt ne croît
produit, le mouvementen phase vapeurapparaitrait donc à partir d’un débit limité.
En d‘autres termes, dans ces conditions de régime évaporant relativement sévère
mais homogène,la circulation en phase gazeuse ne se manifeste qu‘une fois le profil
de diffusion nettement amorcé.
20
t = l
t =
2.2
t =58
t = 6,2
5 .- t = 15
IO..
15..
20 ..
25 ..
v
a b
Fin. 35
-
a Profils hydriques A des temps successifs (en jours) A partir du commencement
de l’hporation. Conditions isothermes.
-
b Teneur en ion Cl-de l’eau du sol en fonction de la profondeur et A des temps
successifs. Conditions isothermes.
L’Ccart rCel entre les points exptrimentaux et les points correspondants des courbes
est, dans 95% des cas, infCrieur ii 0,5% de 1’humiditC (graphique a), et ii 0,5% de la
teneur en chlore dans la partie verticale (graphique b).
115
Ultérieurement, GRAS ( 1 9 7 1 C) a examinédans quelle mesure, lorsqu'on extrait
l'eau du sol,la fraction du liquide retenudans les éléments grossiersporeux pouvait
être entraînée dans le processus général. Il a tout d'abord disposé lesCléments
poreuximprégnésd'eau dans du sableeta soumis I'échantillon à la presse à
membrane. Il constate que, dans ces conditions, la craie perd peu d'eau jusqu'à des
pressions de 3Kg, alors que la brique perd 90 % de son eau dès2 Kg de pression.La
pierre ponce, dans ces mêmes conditions, ne perd que 50 % de son eau.
Si au contraire lesmatériaux sont enrobés dans une terre de limon à 16 96
d'argile. les quantités d'eau cédées par les éléments grossiers sont alors du même
ordre de grandeur sous une mêmepression. Il faut donc, pour qu'un élément
grossier cède son eau au matériau qui l'enrobe, que celui-ci ait des pores ayant
sensiblement la mêmedimension que les élémentsgrossiers. On peutfaire
l'hypothèse que dans un sol, lorsque l'eau n'est pas extraite des éléments grossiers,
les racines viennent s'appliquer sur ceux-ci et extraient l'eau qu'ils contiennent.
Si l'on soumet à une évaporation une colonne de terre renfermant des éléments
grossiers noyésdans les éléments fins,I'élément grossier cèdealors son eau, mais le
processus est soumis aux mêmes limitesque dans le cas précédent, c'est-à-direque
l'eau n'est entraînée que si les pores du matériau d'emballage sont de dimensions
égales ou inférieures à celles de Sélément grossier.
Revenons-en à une autre expérience réaliséepar COLLIS GEORGE et al ( 1 963)
où cette fois l'évaporation de l'eau renfermée dans un tube de terre était obtenue en
plaçant au-dessus de ceux-ci des ampoules électriques simulant l'influence de la
radiation solaire. Les tubes étaient engagés dans une boîte en carton protégeant leur
côtés contre Séchauffement direct.
Dans la première expérience, la chaleur était fournie par les côtés des tubes
plongés dans un bain-marie, lestempératures les plus élevées étant dans la masse de
terre, la zone froideétant l'atmosphère. Ici, le chauffageétant obtenu par des lampes
électriques, il yadeuxgradients thermiques: la surface du sol est chaude,
I'atmosphére està plus bassetempérature et la partie inférieure des tubes est aussià
plus bassetempérature que la surface. Dans cesconditions, les profiis hydriquesont
tendance à être inclinés, la base du tube restant un certain temps à son humidité
initiale. La partie supérieure des profils hydriques présente la même allure que les
tubes placés dans unbain-marie.Par contre. la concentration en chlore dela
solution contenue en bas des tubes va en diminuant continuellement, et à la fin de
l'expérience il n'y a presque on constate que
plus de chlore. Ainsi, avec ce dispositif,
l'humidité tend A être supérieure dans lefonddes tubes à cequ'elleest dans
l'expérience, conduite avec le bain-marie,et d'autre part, les ions Cl-sont entraînés
vers la surface.
Cette expérience s'interprètedonc de la manière suivante: l'eau s'évapore vers la
partie supérieure du profil et à une profondeur d'autant plus grande que le tube se
dessèche, comme dans l'expérience au bain-marie. Une partie de cette eau vaporisée
s'échappe dans l'atmosphère puisquele tube se dessèche. Mais uneautre partie de la
vapeur d'eau va se condenser vers le fond du tube, qui est plus froid. et cette eau
remonte ensuite vers la zone d'évaporation pour y recommencer le même cycIe.
C'est dire que les mouvements de l'eaudans les sols en place doivent présenter des
rythmes assez différents suivant qu'on est en période diurne ou nocturne.
Cet ensemble de résultats conduit à poser le probleme de l'évaporation de l'eau
dans le sol comme un équilibre dynamique entre la vitesse de propagation de la
116
chaleur et la vitesse de circulation de l'eau. Il est évident que si le sol est soumis à
une source de chaleur et que. d'autre part. de l'eau circule en sens inversejusqu'au
front d'évaporation, la profondeur d'évaporation est commandéepar le rapport des
deux conductivités. Ce processus présente ainsi des analogies avec la formationde
couches de glace dans la profondeur du sol en période froide.
Ceci conduit à poser un autre problème, celui de la condensation possible d'eau
dans le sol enpériode chaude, c'est-à-dire quand la température dusolest
sensiblement inférieure à celle de l'air. Les expériences qui viennent d'être relatées
montrent que ce processusdoitexister:laquestion est de savoir quelleest
l'importance de cetapport. Il ne faut pas oublier que la condensation d'un gramme
d'eau libère 600 cal. La chaleur spécifique du sol est inférieure à 1. Si elle était de
l'ordre de 1 /2, cela signifierait qu'il faudrait réchauffer 1.200 g de sol de 1 O pour
absorber la chaleur libérée par la condensationd'l g d'eau. Le phénomène devrait
donc rapidement être limité. Bien entendu, cette chaleur peut se répartir dans le sol.
mais nous verrons que la conductivitéthermique est assez mauvaise. cequi est une
autre raison pour que le phénomène soit limité.
Par contre, il est possible que là où la porosité estimportante et la circulation dela
chaleur plus rapide (dans les couches de graviers par exemple, ou dans les fissures
existant dans les roches), la condensation de l'eau soit plus importante et aussi
beaucoup plus visible, l'eau condensée pouvant s'écouler.
Les phénomènes qui ont été décrits ont fait l'objet de diverses expériences: par
exemple. si l'on place dans un tube scellé de la terre renfermant une solution de
chlore uniformément répartie et si l'on chauffe une extrémité du tube, on constate
que le chlore a tendance à s'accumuler dans la zone chaude et l'eau dans la zone
froide. Mais ce phénomène peutdonner lieu. dans les matériaux hétérogènes,à des
situations curieuses. S.A.TAYLOR et L. CAVAZZA (1954) ont montré qu'en
plaçant dans un tube fermé une série de colonnes deterre et en créant un gradient
thermique dans le tube, le gradient de l'eau dans chacune des colonnes de terre
élémentaires présentait des discontinuités telles
que la fin d'une des colonnes terre
de
se trouvait nettement plus humide que le début dela suivante. Ceci peut s'expliquer
en comparant la vitessedecirculationdela chaleur dans l'air et dans la terre
(CAVAZZA, 1954).
5. Remarques sur les phbnomhesmis en cause par la circulation de l'eau dans les
sols
En suivant les travaux effectués par les divers auteurs. nous avons tout d'abord
étudié le comportement de l'eau sous l'action de la gravité, puis sous l'influence des
potentiels matriciels: maisnous venons de voir que s'il y a évaporation. ce qui peut
être le cas dès qu'ily a une différence detempérature, le comportement du système
se compliquait et qu'il fallait comparerles mouvements d'eau etles mouvements de
chaleur.
Cette considération nous amène à revenir en arrière et à rappeler que dans un
systèmeaussicomplexe, tout phénomène dynamique entraîne desphénoménes
complémentaires. C'est ainsi qu'aucours de la filtration. la circulationde l'eau tend
à entraîner des cations échangeables.et qu'il se produit une polarisation du système:
la face d'entrée de Seau tendant à se charger négativement, la face de sortie à se
charger positivement,ilenrésulte une différencedepotentielditdefiltration,
d'autant plus élevée que les cations échangeables sont plus éloignés des surfaces
117
d’échange et que la vitesse de circulation de l’eau est plus grande. On peut ainsi
arreter une filtration par une différence de potentiel appliquée en sens inverse et
même faire remonter l’eau.
De même il est possible d’extraire l’eau d’un échantillon terre
de non-saturé en lui
appliquant une différence de potentiel suffisante: les particules argileuses chargées
négativement tendent à se presser sur le pôle positif. et l’eau s’éChappe du c6té de
I’électxode négative.
L‘importancedes
différentes
actions,
effet thermique d’humectation. effet
électriquedepolarisation,effetmécanique dû au gradient. del’eau.n’ontpas
simultanément la même intensité, et c’est pourquoi on peut ne tenir compte dans
l‘étude de certains phénomènes que d‘un des types d’action. Néanmoins, certains
auteurs ont écrit deséquations générales tenant compte simultanément d‘un certain
nombre de processus. C‘est ainsi que WINTERKORN ( 1955) propose I’équation
suivante:
D , = - dQ
= dHc dEe dT
dt
(K -dL +Ke; + Kt
+ . . .)
dHc
-dE
est le gradient hydraulique
K la vitesse de filtration
-
dEe le gradient de potentiel électrique
dL
Ke étant un coefficient de transmission électro-osmotique
dT
-
dL
le gradient de température
118
plus sensibleque dans le cas de l'eausaturante, puisqu'elles peuvent être à l'origine
de phénomènes de ((tout ou rien),. Par exemple, si une couche de matériau sec, à
texture relativement fine. reposesur une couche de matériau grossier, le matériau
grossier ne s'imbibera pas par succion à partir du matériau fin: ce cas a déjà été
évoqué en parlant des observationsde GRAS ( 1 97 2 Cl relatives au fait qu'une pierre
à porosité constituée de canalicules de petits diamètres ne cédait pas son eau à la
terre qui l'environne si celle-ci était constituée d'éléments grossiers.
Dans le cas de deux couches de terre différentes superposées (BAVER et al,
19721, l'eaus'arrête à ladiscontinuité entre lesélémentsfins et leséléments
grossiers, et il n'y aura passage entre les deux couches qu'à partir du moment où
l'humidité de la couche à Cléments fins aura été amenée au voisinagedela
saturation. Dans ces conditions, siles apports d'eau sefont par petitesquantités dans
un milieu suffisamment évaporant, I'économie de l'eau n'affectera que la couche
superficielle. Inversement, dans le cas dune couche déléments grossiers reposant
sur une couche d'éléments fins, l'eau pénètre rapidement dans la couche d'éléments
grossiers, lentement dans la couched'élémentsfins:c'estainsiqu'il peut se
constituer, à la limite des deux couches, dans le matériau grossier. un plan d'eau
temporaire que l'on appelle parfois ((nappeperchée)).Si ces couches ont une pente,
la nappe perchée pourra circuler à travers la couche grossière: il y aura ainsi un
ruisellementcachédit ccécoulement hypodermique)>. Un tel écoulementpeut
modifier les prévisions de bilans. Si les précipitations
sont suffisamment abondantes,
si le sol est plat, le matériau à texture fine peut se réhydrater. Dans la phase de
dessiccation qui suivra dès que la couche supérieure à élémentsgrossiers sera
suffisamment desséchée, elle nepourra plus extraire l'eau de la couche déléments
fins, il y aura ((piégeage), del'eau.
Effectivement,les sols sableux ou les matériaux sableux reposant sur des
matériaux plus lourds constituent d'excellents pièges à eau.
Il nous faut dire également quelques mots du Comportementmatériaux des à très
faiblevitessedefiltration:ceux-ci se dessèchentcomme les autres. Enpériode
humide, ils se réimbibent très lentement, uniquement semble-t-il par des processus
correspondant à la circulation del'eau non-satyrante, et non à desprocessus
d'infiltration. C'est cequi se passepar exemple dans l'expérience sur le drainage,qui
sera évoquée dans le chapitre suivant (MERIAUX 1972).
Nous traiterons, pour terminer, un cas simple correspondant à une situation
pratique: l'irrigation à partir d'un canal rempli d'eau (fïg. 36).
.Nous supposeroh le canal ayant une section en demi-cercle. Le débit d'eau Ds
sera égal à l'accroissement du volume mouillé. On peut poser:
dx
D, = A T X -
dt
x étant la distance atteintepar la zone mouillée. Cette façon de présenter le problème
revient à négligerl'actionde la pesanteur, puisqu'onimagine le phénomène
symétriquepar rapport à l'axe du canal. Cette équation est exacte dans la mesure où
la pesanteur est négligeable,et la teneur en eau du sol constante. Il faut maintenant
évaluer Ds. On peut écrire:
119
K étant la vitesse d‘infiltration,
J/ le potentiel capillaire représentant la succion exercée par le sol.
x la longueur des filets liquides.
‘IT R la surface de pénétration de l’eau par unit6 de longueur.
A la capacité au champ.
1 i 1
------ O R
,
1
1
1
2
I
3
I
1 l l \ I I I I
I \ \ \ / l / I
\ \ \ B / 1 I I
\ \ \ / / i l
\ \ a \----/ f l I
1 l
/ 1
/ /
/
/
/
/
/
/
/
Fig. 36
Schéma de l’infiltration A partir d’une rigolesous l’influence dela succion du sol.
En faisant abstraction de la distance R de la formule,
les temps relatifs pour atteindre les distances1, 2, 3 etc... seront 1, 8, 27 etc...
Cette façon décrire le débit correspond à celle qui était posée pour évaluer la
vitesse de pénétration de l’eau dans une colonne horizontale, mais son extension à
cette situation est discutable:rien ne prouve que cette façon d‘exprimer le débit soit
encore valable dans ce cas: c’est donc une approximation qui ne sera justifiée que
dans la mesure où les calculs correspondent aux résultats expérimentaux. Si l’on
transporte la valeur de Ds dans la première équation, il vient
R K L A X . dx
,
X dt
x = v m
On constate que l’accroissement dela zone humectéeen fonction du temps est très
lent et ceci correspond bien qualitativementaux observationseffectuées en pratique:
120
quand on veutirriguer par rigolesdesplantes ayant un enracinement peu
développé, il faut tracer les rigoles à faible distance les unes desautres.
Notons enfin que si l'effet de la pesanteur n'est pas négligeable, la zone mouillée
ne présente plusune série de demi-cylindres concentriques dont le rayon croit avec
letemps: les cylindres sont à sectionelliptique, le grand axe étant orienté
perpendiculairement à la surface du terrain: CAVAZZA et PATRUNO ( 1 973) ont
présenté une série de données illustrant ces situations et confirmant l'allure des
calculs précédents.
Le cas de cet écoulement bidimensionnel a été traité simplement parce qu'on a
introduit une hypothèse simple pour exprimer le débit, et que l'on a imaginé, en
négligeantla pesanteur, que leszonesmouilléesétaientdesdemi-surfacesde
révolution.
Un calcul de ce type pourrait être effectué pour une cavité ayant la forme d'une
demi-sphère, et aveclesmêmeshypothèses on constaterait que les rayons des
hémisphères concentriquescroîtraient comme la racine 4èmedu temps, c'est-à-dire
encore beaucouppluslentement. On trouvera dans BAVER et al (1972) des
procédés plus rigoureux pour traiter ces problèmes.
121
ALVAREZ-MARQUEZ J.L.. CONCARET J.. GUYOT J.. JAQUIN M . 1974 C.R. Ac. Agr.
Vol. 60 p. 693
DARCY H. 1856 Les Fontaines Publiques de laVille de Dijon I vol. Dalmont Paris
DERJAGUIN B.V. 1970 Scientif. Amer. Vol. 223 p. 52
DUCLAUX J. 1934 Trait6 de Physico-chimie T.2 Viscositi: p. 29 Hermann Paris
122
ELRICK D. E.. BOUWMAN D.H. 1964 Proc. Soil. Sc. Soc. of America V. 28 p. 450
PERiGAUD S. 1963 Contribution Agronomique a la Mise en Valeur de la Brenne These 1 vol. INRA
Paris
PHlLLlP J.R. 1957-58 Soi1 Sc. Vol. 83 p. 345 - Voir aussi Vol. 84-85 et 86
PORCHET M. 1923 Ann. Inst. Nat. Agr. Vol. 17p. 97 Paris
PORCHET M. 1930 Ann. Dir. Gén. Eaux et Foréts nu 58 Paris
PORCHET M., LAFERRERE H. 1935 A m . Dir. Gén. Eaux et Génie Rural Fasc. 64 Paris
PORCHET M. 1938 C.R. Ac. Agr. Vol. 24 p. 139
PLJECH J. 1969 Ann. Agr. Vol. 20 p. 245
123
WAGNER G.H. 1962 Soil. Sc. Vol. 94 p. 379
WINTERKORN H.F. 1955 Symp. on Permeability of Soils - Amer. Soc. for Testing Material
Techn. Pub. no 163 p. 27
WOLNY 1884 Forsch. a. der. geh. Agric. Phys. p. 52
124
C. L'EAU DANS LE MILIEUNATUREL,
SON BILAN ET SES COMPOSANTES
Nous examinerons, dans cette section, les méthodes dëtablissement des bilans,
puis les phénomènes ou les problèmes intéressant les différents termes du bilan.
125
profondeurs, oubienelles sont remplies d'une manière homogène par des
matériaux dediverses natures, oubien on peut reconstituerplus ou moins
exactement les conditions du profil naturel.
Certains auteurs ont penseconstituerdescaseslysimétriques ctlégères,) en
enfouissant perpendiculairementà la face d'une tranchée une sorte de pelle dont le
manche est remplace par un tuyau d'écoulement. De tels dispositifs n'ont recueilli
qu'une partie très faible des eaux de drainage. En principe, pour qu'un récipient
enterré puisse assurer l'écoulement de l'eau de drainage, il faut que la hauteur de ses
paroissoit supérieure à la valeur h m dePORCHET,c'est-à-dire une hauteur
supérieure à l'ascensioncapillaireminimale.Ilsemble que cette précaution soit
parfois insuffisante, le fait étant lié aux ruptures de capillaires au voisinage de la
surface de collecte de l'eau, ce qui, en provoquant une résistance à l'écoulement,
revient à accroître Am. En principe il faut s'assurer, avant de la mettre en service,
qu'une case enterrée collecte bien toute l'eau apportée au-dessus de sa surface en
l'absence dëvaporation. même quand la case a une hauteur importante.
La case lysimétrique est donc un dispositif dont l'utilité dépend beaucoup du
programme d'observation et des résultats qu'on en attend. Quelles que soient ces
réserves. les quantités d'eau reçues sont à peu près connues. Il existe toutefois des
incertitudes; en effet, à la limite des cases, il se produit des rebondissements des
gouttes d'eau qui peuvent s'effectuer soit au bénéfice de la case, soit à celui des
terrains environnants. Cette hétérogénéité est particulièrementmarquée en période
de neige où les flocons ont tendance à s'accumuler derrière les rebords des parois
délimitant la case.
A ces réserves près, on connait les précipitations. On connaît par ailleurs le
drainage avec sa ou ses dates d'apparition, sa ou ses dates d'arrêt, les quantités
drainées à chaque période où le niveau du stock est revenu à l'état de référence,
généralement la capacité au champ. A partir de l'équationdu bilan. on connait donc
(P - D). On peut donc écrire:
Evaporation (E) = P - D, si l'on néglige les condensations et le ruissellement.
Cetteterminologieestd'ailleursdiscutée par divershydrologues.maisces
rberves s'appliquent surtout au milieu naturel. Si le terme E est, strictementparlant,
un déficitd'écoulement,c'est-à-dire E = P - R - D, il représente pratiquement
I'évaporation avec des cases étanches, où le ruissellement R est nul.
Il est évident que pour des études à relativement court terme, les informations
recueillies avec les cases sont insuffisantes. On peut les compléter en installant des
dispositifs de mesure de l'humidité et surtout en pesant le dispositif à intervalles
réguliers. Cette idée est
assez ancienne, mais étant donné le poids considérabledune
case remplie deterre, il a fallu réaliser des dispositifs
aussi coûteux qu'encombrants
pour effectuer ces mesures. Or, on dispose depuis un certain temps de techniques
beaucoup plus commodee basées sur l'emploi de jauges de contrainte. Il s'agit de
résistances électriques noyées dans une masse déformable sous de fortes charges.
Ces masses réagissentdonc aux variations de poidspar des déformations et celles-ci
peuvent être détectéesgrâce aux variations de la conductibilitéde ces jauges
(GREBET, 1965). Grâce à ces dispositifs, ilest possible à tout moment de connaître
le réserve en eau du système. On peut donc écrire, si l'on suppose le ruissellement
négligeable, ce qui est le cas dans des cases horizontales présentant des rebords:
P = Variation du stock + Drainage + Evaporation
126
Dans certaines conditions d'observation,
l'un de ces termes peut êtreégal à O et il
est possible d'évaluer les autres.
Dans certains dispositifs de case, l'humidité du sol est en équilibre avecun plan
d'eau. Tant que celui-ci existe, il est également possibledétablir des bilans à partir
des variations de son niveau.
2. Bassinsversants
Le principe estle même que pour les cases lysimétriques. Cequi va différer. c'est
la façondont sont délimitées les surfacespar rapport auxquelles s'interpréterontles
mesures. En principe, on choisit le bassin dune rivière d'une plus ou moinsgrande
étendue dont les lignes de partage des eaux sont suffisamment bien défmies pour
que la surface de réception puisse être évaluée sans trop d'ambiguité. Dans ces
conditions, leproduit de cette surfacepar la moyenne deshauteurs d'eau luessur les
échelles des pluviomètres. donne la masse des précipitations tombéessur le bassin
pendant un intervalle de temps donné. La mesure des pertes se faitpar jaugeage du
cours d'eau alimenté parce bassin versant. La confrontation des volumes écouléset
desvolumesreçusn'a de sens que s'iln'y anigain ni perte dans lesnappes
souterraines. C'est une condition qui paraît plus ou moins remplie dans un certain
nombre de circonstances, mais dont il est souvent bien difficile de faire la preuve.
mesuré à la rivière est constituépar de Seau infdtréejusqu'aux
Par ailleurs, le débit
nappes. comme dans le cas de la case lysimétrique, et par le ruissellement.
Il existe des problèmes qui impliquent des mesures de bilan sans que l'on soit
pour autant dans des conditions géographiques idéales pour les établir. C'estle cas
par exemple de Sétude du régime d'évacuation des eaux par drainage. On peut être
amené à comparer l'efficacité de différents systèmes, par exemple I'évacuation par
unmodelédelasurface(planchesetados) ou au contraire ladisposition en
profondeur de tuyaux d'évacuation (drains). En général, la mise en place de ces
dispositifs est précédéed'une étude pédologique assez détailléedont on peut espérer
qu'elledécèleralesrisquesde capture d'eaux venant dezonesvoisinesou au
contraire de pertes vers ces mêmes territoires. On peut, bien entendu, délimiter l e s
champs par un grand fossé de ceinture, précaution souvent utile mais pastoujours
suffisante. Il existe en effet fréquemment de petits phénomènes d'artésianismequi
conduisent à la présencede nappes d'eau en charge provenant de couches profondes
à l'intérieur de zones d'apparence plane:on peut également avoir des infiltrations. Il
est donc parfois difficilede faire des bilans à partir deces mesures, mais elles
permettent d'évaluer l'efficacité relative des systèmes comparés.
Les études sur le terrain comportent également l'examen des modalités de la
circulation de l'eau. Toutes les théories hydrodynamiques font essentiellement appel
à une percolation verticale. On s'intéresse de plus en plus. actuellement, à des
écoulements latéraux et obliques.Quand ils sont superficiels.ce sont des
ruissellements, ils sont bien connus et mériteraient d'être plus souvent mesurés.
Mais il est des écoulements qui se manifestent horizontalement ou obliquement, soit
dans les couches naturellementplus perméables, soitdans des zones ameubliespar
l'intervention humaine: ce sont les écoulements hypodermiques.
Quand une pluie tombe sur un bassin versant, l'eau peut se répartir de la manière
suivante:
- une partie est arrêtée par la végétation.
- une partie est évaporée,
127
- une partie est infiltrée dans le sol: cette fractionse divise en deux, l'une est
retenue par le sol, l'autre rejoint la nappe,
- quant à la quatrième partie une fraction estretenue dans les dépressions. le reste
ruisselle et atteint la rivière.
Les hydrologues appellent pluie nette la différence:
pluienette = pluie reque - [infiltration + évaporation -t eau retenue par la
végétation].
C'est la quantité d'eau disponible pour le ruissellement.
De telles comparaisons doivent s'effectuer sur des périodes de temps plus ou
moins longues.Pour comparer pluies et écoulement en fonctiondutemps. on
établit:
- le hyétogramme figurant la distribution des précipitationsen fonction du temps,
ou la courbe de pluie cumulée pendant un intervalle de temps donné:
- l'hydrogramme unitaire, c'est-à-dire la coube du débit de l'effluent en fonction
du temps.
Les spécialistes ont défini un hydrogramme-type dont lafigure 37 présente
l'allure générale.
Au début de I'averse, le débit est peu affecté, puis il croît rapidement: c'est la
courbe de concentration, correspondant au fait que l'eau disponible collectéesur le
bassin atteint le
lit
de
l'effluent.
Après un maximum nommé pointe de
I'hydrogramme, s'amorce une décroissance, c'est la courbe de décrue. II apparait
ensuite une rupture de pente, et la courbe se poursuit, tendant asymptotiquement
vers une limite. Cette dernière branche est la courbe de tarissement. La fin de la
courbe de décrue correspond à I'arrkt du ruissellement superficiel. Dans la réalité,
on observe en général la superposition de plusieurs hydrogrammes unitaires
correspondant à des averses successives. (REMENIERAS 1959) (fig 37).
128
L'hydrogramme unitaire est particulièrement sensible au ruissellement. Mais le
débit dela rivière dépend ausside l'écoulement hypodermique (écoulement sur des
alios, drains), et du débit des sources. Pour isoler cette composante, on mesure
directement le ruissellement (FOURNIER, 1963).
3. Erosion et ruissellement
Les cases permettant demesurerleruissellementetcomplémentairement
l'érosion sont constituées en isolant de petites parcelles expérimentales au moyen de
tôlesfichées en terre, matérialisant un bassin versant desurface connue et
permettant de mesurer tout ce qui en ressort: eau de ruisellement et particules
entrainées. Ces parcelles ont de l'ordre de 6 à 15 mètres de long et 6 m de large. On
les établit sur des terrains ayant des pentes différentes. Une fraction des eaux de
ruissellement, séparéepar des partiteurs, est recueilliedans des cuves plusou moins
grandes, de manière à permettre même aux particules plus ou moins fines de se
déposer (ROOSE,1973).Cesparcelles ont permis, en particulier,devérifier
l'équation de SMITH et WICHMEIER (1 957) qui s'écrit:
E = R.K.C.SL.T.
E est la perte en terre mesurée en tonneSIacre ou tonneslha;
R représente un indiced'agressivitéduclimat qui exprimel'interaction entre
l'energie cinétique de la s u i e et l'intensité maximale;
K est un indice de résistance du sol mesuré sur une parcelle standard de référence.
Il s'agit d'un sol en jachère nu, travaillé dans le sens de la pente. celle-ciétant de
9 % et la longueur de 72.6 pieds;
SL est un facteur topographique comprenant la pente. exprimée en 96 (SI et la
longueur de la penteL. On donne à ce facteur lavaleur 1 si la pente est de9 96
et la longueur de 72,6 pieds;
C est un facteur biologique exprimant les interactions entre couverture végétale et
techniques culturales;
T est un facteur tenant compte de l'efficacité des aménagements anti-érosifs.
R = E,-
' O0
m30
1
OÙ Ec = 916 i- 331 log 10.1
Ec est l'énergie cinétique ladepluie en piedsltonnes par acre et pouces de pluie et
i est l'intensité exprimée en pouces par heure;
Im30 est la plus grande hauteur de précipitation tombée en 30 minutes. que l'on
exprime dans l e s mêmes unités.
129
TABLEAU 14
130
partir de cesdonnées. Mais on peut aussi se servir des variations du profd hydrique,
ou répartition de l’humiditéen fonction de la profondeur, pour évaluer la variation
dustock ou réserve d’eau. Les déterminations sont généralement effectuées, du
moins dans I’état actuel de nos techniques, à l’aide de la sonde à neutrons. On
détermine. en effectuant des séries de mesures à des époques ou le terrain a des
chances d‘être proche de la capacité au champ, des profils hydriques de référence.
Pardes déterminations répétées. par exemple hebdomadaires. on suit I’état
d’humidité du terrain. Il est donc possible de calculer le
volume d‘eau manquant par
rapport au stock deréférence, ou au contraire les quantités stockées. Alors que dans
les deux autres techniques. les stocks apparaissent un peu comme des reliquats par
rapport aux écoulements, ici c‘est la consideration de l’ensemble précipitation-stock
qui permet d’évaluer les écoulements et les évaporations. Il vient en effet:
Pl + (SI - S2) = D + RU +E
S 1 et S2 étant les réserves aux temps t 1 et t 2
Pl les précipitations entre les temps t 1 et t2
RU le ruissellement
E I’évaporation.
D le drainage
Nous allons maintenant considérer l’allure générale des principaux phénomènes
dont le jeu détermine en définitive le bilan.
131
Une telle comparaison effectuée pendant la période du 7 ou 20 février 1968 est
présentée sur les figures 38 et 39 (SEDGHI 1972).
Pour cette période.les cases aussi bien peu profondes (50 cm) que profondes ( I .5
m) ont drain6 plus d'eau qu'elles n'ont reçu de précipitations. Cet excès de drainage
tient au fait que. dans la pkriode précédent le 7 février. les cases avaient reçu des
prkcipitations qui ne s'étaient pas encore écoulées le 7. On peut voir sur le graphique
que les pluies reçues le 13 février continuent de s'écoulerjusque vers le 19. (fig. 38).
20
10
FBvrier
132
On peut alors calculer une vitesse de transfert Vf en posant
T
TABLEAU 15
( " 1 qi est le dkhit initial de In case avant l'intervention des precipitations recentes qui acroissent ce debit.
Comme on le voit. les vitesses de transfert sont. dans ces exemples. plus grandes
pour la case profonde que pour la case superficielle.
Ces résultats peuvent être comparésà ceux obtenus par FEODOROFF et BALLIF
(1 969). Ces auteurs avaient placé en plein champ des tensiomètres enregistreurs à
deux profondeurs différentes, il était donc possible de suivre le passage du front
humide consécutifà unepluie par la baisse de tension qui enrésultait. Connaissant
la distance entre les deux tensiomètres et le temps, ces données permettaient
d'évaluer également une vitesse de transfert. Celle-ci varie de 3. 1 à 8.33 cm/h et se
situe bien dans la gamme des valeurs observées sur les cases lysimétriques pour des
conditions physiques sensiblement équivalentes.
Le maximum aigu de la courbe de I'hydrogramme des débits montre que dans
tous les cas examinés, la porosité n'était pas saturée, et que le pluie s'infiltrait
comme une sortede vague. C'est seulement dans des expériences de laboratoire qu'il
a été possible d'obtenir des hydrogrammes avec maximums écrases montrant que.
pendant un certain temps, le débit était resté sensiblement constant. comme ce doit
être le cas en régime permanentsouscharge. En ce qui concerne la région
parisienne les
et sols profonds homogènes, de telles situations semblent
exceptionnelles.
L'allure
des courbes donne également à penser que.conformémentaux
conclusions des études sur modèles de laboratoire, l'eau en excès sur la capacité au
champ s'écoule sous l'action de la pesanteur. La situation réelle dans le sol ne
correspondra donc pas à I'écoulement d'une masse d'eau continue à travers des
espaces que l'on peut assimiler à des capillaires, mais plutôt à celui de gouttes d'eau
glissant individuellement sur des parois constituées par une pâte argileuse. En effet,
les observations de FEODOROFF et BALLIF. 1969 montrent que tout se passe
comme si la ((vague d'eau)) infiltrée s'écoulait jusqu'à ce qu'elle atteigne la nappe
aquifère dont le niveau se relève alors rapidement jusqu'à une nouvelle hauteur qui
133
O
I
134
est attemte asymptotiquement. Partant de la formule de la courbe de tarissement (*),
on est conduit à présenter le drainage en fonction du temps en coordonnées semi-
logarithmiques comparant log Q et t. C'est ce qui est présenté sur la figure 40
(SEDGHI 1972). On constate que les cases de faible profondeur ont bien. au debut.
des débits plus rapides que les cases profondes. mais quelle que soit la case. pour des
débits de l'ordre de 0.5 1 /jour, la pente changebrusquement.montrant que
I'écoulement change de régime. Cette fois, ce sont les débits des cases profondes qui
sont les plus abondants. Ce résultat confirme que pourle sol des cases le debit 0.5 1/
jour est une limite entre débit rapide et débit lent. D'autre part ce diagramme illustre
d'une autre façon le fait que les débits lents sont plus fréquents dans les cases
profondes que dans les cases superficielles, observations confirmant celles relatées
précédemment.
A Débit en IitrelJ.
-
A-S-A
Case d e 50 cm
Case de 1 0 0 cm
O------ Case d e 150 cm
1.
1..
1..
1..
! ..
(50cm)
1,
Nodejours 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12131415161718
Dates 24252627 28 29 30 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 1
Novembre 1962 OBcernbre
135
Enfin. on peut évaluerle volume d'eau Vm en mouvement à un moment donné.
En effet
Voici quelques valeurs trouvées pour les différentes cases (tableau 16):
TABLEAU 16
Profondeur de la case
50 cm 100 cm 150 cm
De tels calculs effectués sur des bacs où les caractéristiques physiques du sol
étaient connues (porosité de48 à 49 ?6 ) montrent que ce volume Vm représente 5 à
6,s % dela porosité totale, ce qui confirme que le volume affecté par l'eau en
mouvement est faiblepar rapport à la porosité. Vm peut ètre considéré comme la
porosité de drainage ou Pu.
Il faut enfin considérer lesbilans annuels. Ceux-ci montrent que la quantité
drainée estd'autant plus faibleque la case est plus profonde. Ainsi
en moyenne, sur
8 ans, deux casesayant respectivement 60 et 50 cm deprofondeur ont drainé 292 et
304 mm, la case de 1 m de profondeur a drainé 3 19 mm et 3 cases de I .50 m de
profondeur ont drainé 324, 334 et 321 mm. Des résultats du même ordre ont été
trouves à Rothamsted. Il semble donc qu'il s'agisse d'un fait général.
L'interprétationpeut6trefaite en sebasant sur les formules représentant le
ressuyage des sols. On a posé:
136
le drainage de cylindres remplisde terre, SEDGHI ( 1972) a observé que la courbe de
tarissement présentaitune série de pointes vers lemilieu de la journée. pendant les
heures chaudes. Les variations correspondantes du débit sont considérables et ne
peuvent être expliquées par les variations de la viscosité. Parcontre, ce phénomène
reflète l'influence de la température sur la tension superficielle. Rappelons que la
tension superficielle des liquides, et de l'eau
en particulier. décroîtfortement quand
la température s'élève.
Si on applique cet effet à I'équation exprimant le ressuyage en fonction du temps,
cet effet revient à diminuer la valeur de $ , ce qui. sur le type de courbe envisagé,
peut donner des variations d'écoulement très sensibles. Le bon parallélisme existant
entre les variations de latempérature sous abri et les pics de la courbe de drainage,
fait qu'il est très probable que l'explication envisagée soit exacte. Cet argument
renforce encore la valeur du modèle proposé pour expliquer l'allure du débit des
cases en fonction de leur profondeur.
137
Ce phénomène résulte de ce que les couches profondes supportent une pression
qui est la conséquence du poids des couches sus-jacentes (voir Rétention de l'eau,
P. 41 et suiv.)
En ce qui concerneles sols agricoles, cettethéorie paraît rendre compte au moins
qualitativementdesfaits. "est ainsi qu'étudiant le comportement dune prairie
installée sur une terre très argileuse, MERIAUXer al. (1 97 I ) ont pu constater que
tout sepassaitcomme si la capacité de rétentiondescouchesprofondesétait
nettement inférieureà celle des horizons superficiels. Cela veut que direla mesure de
cette grandeur au laboratoire n'estvalable que si on l'applique aux couches
superficiellesdes terrains. Pour les couchesprofondes.seulel'observationdes
teneurs en eauquelques jours après une pluieestsusceptiblede fournir des
références proches de la réalité. On trouvera des précisions sur les méthodes de
mesure aux champs et au laboratoire dans les mémoires deFEODOROFFet
BETREMIEUX (1964) et de CAVAZZA et al. (1973).
138
porosité efficace est de O. 1 , provoque une élévation du niveau du piézomètre de
-
10 soit 100 mm.
O, 1
II est évidemment très difficile de prévoir la valeur de Po.e car celle-ci varie si le
sol est plus ou moins sec.
On peut aussi concevoir l'existence de surpression si l'eau est entrainée par un
effet de capillarité et si la lame d'eau est suffisamment continue pour que l'air soit
piégé. D'une façon générale. les observateurs estiment que l'infiltration d'une nappe
d'eau résultant soit d'une irrigation par submersion soit d'une inondation, est plus
lente que l'infiltration d u n e précipitation où Veau est apportée sous formede
gouttes. donc d u n e façondiscontinue. FEODOROFF etGUYON ( 1 972) ont
constaté que la formation de certaines nappes perchées temporaires pouvait résulter
de l'emprisonnement de l'air dans le sous-sol.
En définitive, le comportement del'eau dans les sols peut êtreinfluencé par le fait
que la phase gazeuse est plus ou moins piégée sous la lame d'eau. 11 en résulte deux
conséquences:
- les vitesses d'infiltration sont réduites;
- les variations du niveau de l'eau dans le piézometre ne correspondent pas à la
hauteur des précipitations. même corrigées par des considerations de porosité
efficace.
L'installation de batteries de piézomètres dépenddesobservationsqu'onveut
recueillir. Si l'on veut connaître le comportement del'eau présente dans une couche
donnée, il faut disposer. le long des parois du tubes. des trous permettant le libre
accès du liquide. Il peut en effet exister desniveauximperméables tels que les
nappes d'eau qui se trouvent de chaque côté n'ont pas de communication entreelles.
Par exemple une nappe d'eau localisée à une certaine profondeur peut se trouver en
charge. L'eau remonte alors dans le piézomètre au-dessus du niveau des nappes
supérieures et parfois même au-dessusdu niveau du sol. Ce sontde véritables
phénomènes d'artésianisme. (HENIN et al. 1959).
Ces remarques montrent combien il est difficile d'appliquer des théories aux sols
si ceux-ci sont très hetérogènes, cequi est souvent le cas puisqu'en fait les
diagnostics des pédologues s'appuient sur les différences d'horizon à horizon.
139
libre entre la terre et la boîte par de la paraffine. La boîte est ensuite transportée au
laboratoire et sert à déterminer K. Sur lemêmeprélèvement, il estpossible
d'effectuerquelques déterminations complémentaires,enparticulier celledela
porosité.
Sur le terrain, la méthode de MUNTZ er al ( 1 905) consiste a enfoncer per-
pendiculairement à la surface du sol un cylindre sur une profondeur de quelques
centimètres. Un flacon de Mariotte est retourné au-dessus de ce cylindre. On lit le
volume de liquide infiltré dans le sol. Il est évident qu'au bout de quelque temps
l'épaisseur de la lame d'eau devenant négligeable, on peut écrire. en ramenant la
.. . . . ......... . ...................
........ ........ .:*..:.*
trou cylindrique dans lequel .............. .............
.-
on verse de Veau (fig. 4 1). Si Z ..............
.. - ..
.............
-.S.: :a.
*
:..... ;.
..........:I : ::*-.*.*.:
est la hauteur de l'eau dans ce ... ............./G:. .....
--- :.....'.'... .... ::::*::
*:
cylindre de rayon R, la sur- ... . . ...-:t --- .'....
...-*-::-;..-.[
..... *: : :*. : : -
face latérale est 2 A R Z et la .....
...........~.~z~..~..'.:.:....'.'..
............ 1 ' -..:'.:*.**.::-.::..
=.:'
surface basale AR^. On "rit ....... :.:...p. --- .:.....
..*..*:.:. ...
.... ".'.:
*.. ....:...... ..:.,.. ..
\ -..- ...:..''.
..a.:.
:::-:. - -.
*.:
d- Q= 7r R2dZ .......................................
. . . . . . . . . . . :.......
.....................
*.
.............................
.
a:.'
. . . . . . ...:.::::.... ..
.................... ............ :.
..*..:........................:.: :....:.*:
...
dt dt .:
::.
::~~ -~ . .
= K (27rRZ + AR') Fig. 41
En d'autres termes, on néglige l'effet dela pression et on estime que l'infiltration
se fait sous charge constante égale à 1, comme dans la méthode deM W Z . Après
simplification. il vient
dZ
dt R
soit par intégration
Log
(z + -3 = -
140
Le calcul numérique s'effectue en remplaçant Z et t par leurs valeurs mesurées
expérimentalement et en passant aux logarithmes décimaux.
Toutes les méthodes quiviennent d'être décrites sont applicables 1 des sols
n'ayant pas de plan d'eau, et si le fond du trou cylindrique est nettement au-dessus
de la couche imperméable.
S'il existe un plan d'eau. (fig. 42). les calculs conduisent à des formules plus
compliquées:
4.000 R2 dY H
K = siF 2 -
(H f 20R)(2- ); H dt 2
3.600 R2 dY
-
K = .. siF = O
Fig. 42
TABLEAU 17
tres faible 3 3
pdible 3 - 15 3 - 15
assez faible 1 5 - 60 IS - 60
moyenne 60 - 170 6 0 - 170
assez rapide I 70 - 350 170 - 350
rapide 350 - 700 350 - 701)
tres rapide 700 700
141
Les ingénieurs expriment souvent les résultats en mètres/seconde. PORCHET
(1 930) donne pour les vitesses de filtration une gamme de valeurs s’etalant de
2.5.10-8 (argile) à I ,08.IO-4 pour les graviers. qui recouvrent largement I’lchelle de
O’NEAL. D’autre part. PORCHETet LAFERRERE ( 1 935) ont montré que K
variait en fonction de la direction de I’Ccoulement. Parexemple, K varie de
2,15.10-4 à 4,23.10-7 suivant que la mesure s’effectue perpendiculairement a la
surface du sol ou parallèlement à cette surface dans le sens des courbes de niveau.
Divers auteurs ont confirmé cette variation de K avec la direction.
distance de laverticale de
hauteur Z au centre du puits;
une application simplifiée de
la loi de DARCY consiste à
écrire:
-dQ
= K S -
dZ
dt dx
dZ
- est la pente de la surface
dx
de la nappe,donc l’equiva-
lent du gradient hydraulique. 1
S = 2 TC Zx. c’est-à-dire la
surfacedu cylindre dehau-
teur Z etde rayon x par
rapport au centre dupuits. En P
f .......... x ..........+r,.........x ..........
“rivantceproduit. ceci re- b
vient à admettre que la pente
de tous les filets liquides est Fig. 43
identique à tous les niveaux.
Nous verrons qu’il s‘agit là d’une approximation discutable entraitant le cas
suivant:par ailleurs le fonddu puitsdoit sesituerau niveau de la couche
impermeable.
- -dx - Z dZ
K27rx
doù -D Log x
K27r
= Z2 -
2
+ cte
142
En définitive
-Log5
D
KT R
= [z2-z;]
Cette méthode permetdonc de déterminer K dans la mesure où l’on peut estimer
que les approximations sont correctes. Si l’on ne peut mesurer le débit, on peut,
après avoir maintenu le plan d’eau au niveau Zo. le laisser remonter de dZpendant
un tempsdt. On peutainsiévaluer le débit D = TR2
dt
-
dZ
et par conséquence
calculer K.
dl = dx2 + dZ2
dS
est
la
section
du
filet
liquide.
4 ...................................
E ..............
..............-
E .............................. .,
2
mg. 44
........ x ........
Un certain nombre d’auteurs ont intégré cette équation sans faire d’hypothèses
simplificatrices (GUYON. 1967). Les résultats auxquels ils aboutissent après des
calculs plus longs ne sont pas pratiquement différents de ceux obtenus à l’aide
du calcul suivant: la pente motrice -
dl
-
dZ est remplacée par dZ ,ce qui est acceptable
dx
saufauvoisinageimmédiatdes drains, point pour lequelilestévident que
l’assimilation de l’hypothénuse du triangle à son grand côté introduit une erreur
assez considérable. On peutposer que l’ensembledessurfacesélémentairesest
S = Z.l où 1 est l’unité de longueur perpendiculairement au plan de la figure.
En associant cette évaluation de dS à celle de la pente motrice. on écrit:
et l’on retombe dans le cas précédentoù les filets liquides ont tous la meme pente.
143
C'est une hypothèse introduite il y a longtemps déjà par DUPUIT. '
dQ = KZ(- 1 -)
- dZ
dt 2 dx
-
à la distance E des drains est nul puisquïl correspond à une
Par ailleurs. le débit
ligne
de partage des eaux. 2
A une distance x donnée, le débit Q est le débittotal de la demi-nappe. Il s'ensuit
que le débit Qx à une distance x du sommet de l'ellipse caractérisé par un drain tel
que celui pris comme référence dans ce calcul est:
Qx = Q 1 - -
[ il
E et égal à Q pour x
Qx est bien nul pour x = -
2
= O
-
Si nous portons Qx à la place de dQ dans la formule précédente. il vient:
dt
ou Mh2
144
Cette formule correspond à un régime constant, c'est-à-dire à l'allure qu'aurait la
nappe entre les drains sous l'influence dune précipitation constante apportant Q
litres d'eau/seconde sur la surface considérée. La valeur de Q est choisieen fonction
des précipitations, de manière que la profondeur Pd = Zo - H, appeléeparfois
((francde culture)),où Zo est la profondeur des drains. permette à la partie la plus
de la nappe.Quant à la valeur
importante du système racinaire d'être au-dessus -QE '
c'est-à-dire le volume d'eauretiré (par unité de surface et de temps)par le drainage,
c'est le coefficient udométrique; on prend souvent un litre/seconde/hectare. Il est
préférable pour fixercette valeur, d'utiliser une intensitédepluie de référence
choisie parmi les fréquences observées localement.
Divers auteurs ont étudié lecasdesrégimesvariables:REGAMEY(19451,
GUYON (1967). Ces solutions permettent de prévoir l'allure de la variation de
l'ellipse, ou plus généralement de la forme de la nappe d'eau. quand par exemple les
précipitations cessent. Cette eauva s'écouler suivant certaines lois correspondant à
des courbes de tarissement. r u n e de ces lois à été étudiée au débutde ce chapitre.
Une autre a la forme:
QO
Qt = (1 + p t y
dans laquelle
p K -
= 4,45 - ho
~l E2
ho étant la longueur du petit axe de l'ellipseà l'origine du ressuyage,Qt le débit des
drains au temps t, le débitQo étant le débit initialque l'on pourrait prendre égal à Q
de la formule précédente. p représente la perméabilité (rappelons que nous avons
parfois égalé cette donnée à la porosité efficace Pu).
Une telle formule permet donc également de calculer la valeur de K et de la
porosité efficace. Dans ce cas, GUYON ( 1967) a constaté que la porosité efficace
représente 1 à 15 % environ delaporosite totale, 15 96 correspondant à un sol
sableux. Ces valeurs sont à comparer avec celle obtenue par SEDGHI.
La solution de l'ellipse correspond à une solution approchee quand les drains
reposent sur le fond imperméable. GUYON a montré que la forme réelle étaitun arc
de parabolequand les drains sont éloignés du fond imperméable. CARLIER( 1 963)
a présenté dans une miseaupointla théorie générale.etrappelélesdiverses
solutionsproposées pour relier profondeur. écartementdes drains etvitessede
filtration.
Dans tous les cas traités. on a fait intervenir une hypothèse simplificatrice. Il est
rigoureux d'écrire que dQ =
le long d'un filet liquide libre - K dS -
dZ où dS est la
dt dl
section du filet. dl sa longueur, dZ une différence de niveau. Mais il est arbitraire
L'hydrodynamique est basée, dans le cas des écoulements laminaires. sur deux
145
équations fondamentalesqu'il faut généraliser aux 3 dimensions de l'espace. D'après
la loi de DARCY les trois composantes de la vitesse d'un filet sont:
v = K - a Pr
aY
w = K- aPr
az
Pr étant la pression au point considéré dans la nappe.
Comme le liquide est incompressible. la
somme de ces trois vitesses est nulle.car
ce qui rentre dans un volume élémentaire est égal à ce qui en sort, d'où:
On dit alors que les vitessesen chaque point dériventd'une fonction harmonique.
Une tellefonctionestdéfinie à l'intérieur d'un espace quand on connaît les
conditions aux limites. Cette fonction permet alors de définirles équipotentiels et les
trajectoires des lignesde courant qui leur sont perpendiculaires en particulier dans
les milieux isotropes.De telles solutions sont alors rigoureusement cohérentes avec
lesloisde l'hydrodynamique. D'autre part, on peut traiter ainsi tous les types
d'écoulement, alorsque nous nous sommes limitésà l'étude des problèmesdans un
plan. situation fréquentedans le cas des sols. mais qui est loin d'êtrele cas général.
Enfin, ceslois et ces formulations sont égalementapplicables aux problèmes
èlectriques:
les
analogies
permettent
de
remplacer
les
études sur modèles
hydrauliques par des études sur modèlesmettanten oeuvre des champs etdes
courants électriques: or. il estengénéralbeaucoupplusfaciledemesurerdes
potentiels et des intensitk de courants électriques que des pressions et des débits.
e application de la tlz@orie du potentiel
En voici un cas simple: il s'agit de prévoir le débit d'une source sphérique, d'un
capteur sphérique ou hémi-sphérique. situé dans le sol à une profondeur h au-
dessous du niveau de la nappe. On peut considérer que tout se passe comme si le
capteurcaractériséparune sphère Ro exerçaitune attraction sur le fluide
environnant: cette attraction, correspondant à la pression hydrostatique, est nulle à
la surface de la nappe maxima et égale à h au niveau du capteur. On peut alors
traiter ce problème comme celui duchamp produit pas deux sphères decentre O et
O' chargées de quantités égales d'électricité de signes contraires (voir par exemple
MAYER. (1 934) et situées symétriquement par rapport à la surface de la nappe au
repos. Le potentiel à une distance p d'une sphère est
v = -m p étant la distance et m la charge électrique.
P
146
En traçant sur une feuille de papier deux séries de cercles ayant pour centre O et
+ O’ Centre fictif
Surface du SOI
Fig. 45
Illustration de l’application de la thhorie du potentiel au
cas de l’alimentation d’un point de pdhernent situ6 dans une nappe aquif&re.
le cercle de centreO a pour rayon R
les lignes en trait plein sont des Bquipotentielles
la diffBrence des distances de chaque point d’une meme courbe
avec O et O’est constante.
les lignes en tiret6 sont les lignes de courant, perpendiculaires
aux isopotentielles.
Par construction, les points situés à la surface de la nappe sont équidistants de O
et 0‘. donc pour p = p’ , V = O. Les lignes de courant seront perpendiculaires
aux lignesisopotentielles,puisqu’elles correspondent à despertes de charge
équivalentes. La figure montre I’allure des lignes de courant dans ce cas. II s’agit
d’un milieu isotropedont la couche imperméable est loin du point O. Il apparaît que
la source estalimentéede toutes parts. Dans les cassimplifiésétudiésjusqu’à
présent, les lignes decourant étaient soit des droites parallèlesau fond imperméable.
soit des faisceaux dedroites convergeant vers le point dedrainage. La représentation
actuelleest une applicationdirecte des principesdesloisfondamentalesde
l’hydrodynamique; on peut, à l’aidedececasparticulier.avoir une idée de la
différence existant entre les solutions approximatives et un cas réel.
Quand au débit D traversant le rayon de la sphère, il est égal à 4 n m. c’est-à-dire
147
au flux total du système. Le débit pourrait donc s'écrire, pour une source de rayon
R:
D = 4 7'r K R dh (voir MAYER. 19391.
dh représentant la différence réelle entre le niveau de l'eau dans la source et la
surface de la nappe d'eau.
Pour un puits à fond hémisphérique. le débit sera: D = 2 7'r I< R Z. Z ayant le
sens de dh. On peut déterminer K par cette formule. Si l'on ne peut déterminer le
débit à l'aide de la pompe qui abaisse le plan d'eau. on peut le connaitre en laissant
remonter le plan d'eau sur une hauteur dZ:
148
dissymétrique. Cefaitest attribué, suivant ces auteurs, à l'importance de la
perméabilité des fissures. On retrouve ainsi ce que les considérations théoriques
laissaient prévoir.
Il est évident qu'il faut
tenir compte de ces possibilitéspour évaluer le coefficient à
appliquer dans le cas d'un ouvrage de drainage. D'ailleurs, cette hétérogénéité se
traduit en pratique par le fait que, sur le terrain, le niveau des piézomètres placés
entre les drains varie parfois d'une façon anarchique.
D'une façon générale, on ne peut drainer un terrain dit imperméable. Il faudrait
l'assainirpar un modelédelasurface.Maisleshétérogénéitésdusol peuvent
permettre à un système de drains d'assurer un assainissement, commele montrent
les observations suivantes, faites récemment par MERIAUX et al (1 97 1) et S.
MERIAUX (1 9731, qui mettent en évidenceque dans les terrains peu perméables le
systeme de drains agit comme des planches enterrées. Il faut entendre par là que
l'eau ruisselle au niveau de
la semelle de labouret rejoint ledrain en s'infiltrant dans
la masse de terre ameublie dans la tranchée où l'on a installé le tuyau d'évacuation
de l'eau.
MERIAUX et al (1 97 1) ont étudié le cas particulierd'un drainage instalié ensol
imperméable (K voisin de O par la méthode de MUNTZ). L'expérience consistaità
comparerl'efficacité d'un drainage enterré et d'un système de planches. La
comparaisondes quantités d'eauévacuées montrent que les planchesévacuent
environ 30 à 40 % de l'eau s'écoulant par les drains.
Pour comprendre le mécanisme de l'élimination de l'eau dans ce sol, MERIAUX
(1 973) a appliqué du C12Ca sur le terrain drainé et suivi I'évolution de lateneur en
Cl- dans les diverses couches desol en fonction du temps. Il apparaît que le Cl- ne
pknètre pas à plus de 40 cm de profondeur entre les tranchées de drainage, ce qui
vérifie l'imperméabilité du milieu. Par contre, on constate que la teneur en C1-
augmenteau-dessusdes drains, alors que la teneur baisse entre les drains.
Finalement, il ne reste plus deCl- qu'au-dessus des drains, ce qui montre que l'eau
s'évacueparécoulementhypodermique entre les drains, et en profondeur à
l'aplomb de ceux-ci. Les drains fonctionnent alors comme des planches enterrées.
La situation est donc bien différentede celleque l'on observe dans le cas d'un sol
relativement perméable où l'eau forme une nappe à laquelle on peut appliquer les
loisde l'hydrodynamique. II est donc capital, avant de choisir une méthode de
drainage et de calculer I'écartement desdrains, de préciser le comportement de l'eau
dans le milieu. En plus du sol imperméable. il faut signaler les conséquences des
venues d'eau extérieures à la parcelle ou de l'existence d'un plan d'eau en charge
(HENIN el al, 1969).
Létude des profils hydriques (MERIAUX et al, 1 97 1) montre que, dans le casdes
planches,l'assainissementintéressed'abordlesommetdecelles-ci,puisgagne
progressivement les dérayures. Au contraire, dans lecasde drains fonctionnant
dans une nappe, l'assainissement se produit d'abord au-dessus des drains et gagne
progressivement la zone interdrains. C'est d'ailleurs ceque montre la végétation des
plantes cultivks qui, dans les terrains très humides, est souvent beaucoup plus
vigoureuse au-dessus des tranchées. du moins dans les premières annees qui suivent
la mise en place de l'aménagement.
149
d) EVAPORATION - LA CIRCULATION DE L’EAU NON SATURANTE
L‘eau stockée dans le sol s’éChappe dans l’atmosphère sous forme de vapeur. De
ce point de vue. on peut écrire:
no
dQ
dZ = -
dt
C‘est-à-dire que le débit de l’eau perdue est la somme des variations de l’humidité
volumiquesur la totalité du profil. théoriquementde la profondeur 03 a la
profondeur O: en fait. à la profondeur ou deux profils hydriques établis aux temps t
ett + dt se rejoignent. Les problèmesqui se posent pour utiliser cette formule
dQ et la mesure de
concernent d u n e part l’évaluation des facteurs qui déterminent -
dt
cette quantiti. d‘autre part la connaissance des lois de répartition de Hv en fonction
de Z.
Les aspects théoriques de ce problème ont été étudiés dans le chapitre concernant
la circulation de l’eau non saturante: il s‘agit ici d’envisager ce qui se passe dans le
milieu naturel. Le sol humide perd une partie deson eau sous l’influence des
facteurs climatiques. Mais nous savons que. très rapidement,à mesure que le sol se
dessèche. la conductivité décroît jusqu’à atteindredesvaleurs presque nulles.
L‘évaporation est alors très faible. on dit que le sol est srlfhrlcllcd. Si l’on installe
une plante sur le sol. celle-ci contribue au dessechement de son support puisqu’elle
va perdre de l’eau sous l’influence des mêmes facteurs. Mais le transfert de l’eau du
sol au feuillage est un processus plus rapide à travers les tissus de la plante qu’il ne
l’est a travers le sol. On appelle trarzspiratiorz le mécanisme physiologique amenant
l’eau ri la limite des tissus de la plante. d‘ou elle va s’évaporer. On aurait pu espérer
mettre en évidence les pertes directes à partir de la surfacedu sol et les pertes
indirectes a travers les tissusvégétaux, c’est-a-dire distinguerévaporationet
transpiration. En fait. il est impossible de dissocier les deux effets. et l’on parle le
plus généralement d’h~apormrzspiratir~rz. Dans ce processus complexe.c’est l‘effet de
transpiration qui domine.
Etude de l’évaporation
9 Les rutjthodtJs
L‘évaporation reelle dépend non seulement de l‘intensité des facteurs déterminant
le phénomène, mais également de la teneur en eau du sol et de sa conductivité.
L’évolution de la situation hydrique en un point donné. caractérisé par le profil
hydrique [que l’on peut dkfinir par HV = f (Z)] nécessite donc I’étude de chaque cas
particulier.
Si par contre on imagine que les réserves en eau du sol et leur état ne modifient en
rien l’action desfacteurs de I’évaporation. on définit alors I’évapotranspiration
potentielle. Cette grandeur correspond à une utilisation des facteurs énergétiques
telle que la quantité d‘eau évaporée est proportionnelle à la quantité d’énergie
absorbke par le milieu. Divers auteurs ontproposé des équations rendantcompte de
cebilan, les unes sont rationnelles. les autrespurement empiriques. Nous
envisagerons un exemple de chacune d’elles.
150
PENNMAN (1948) a établi l'équation suivante:
151
où Pl signifie précipitation,
Dr drainage.
Ep I'évaporation considérée comme égale au déficit d'écoulement.
TURC est arrivé à la formule suivante:
E T p ( m / m o i s ) = 0,40 -
T +15
Si Ig n'est pas mesuré (énergie reçue en calorie/cm2/jour).
1 - on peut en prendre la valeur sur les cartes de BLAKE ou celles de BUDYKO;
2- Iorsqne la durée d'insdation h est connue (mesure à I'héliographe CAMPBELL),
Ig = I g (0.1
~ 8 + h
0.62 -1
H
152
H est la durée du jour du lever au coucher du soleil;
Ig et IgA représentent la quantité de petites calories reçues par cm2 de surface
horizontale et par jour IgA valeurs théoriques moyennes d'après 1).
En France, ETPannuelle varie de 400 millimètres au sommet du Puy-de-Dôme à
1 .O00 millimètres à Toulon. Dans la majeure partie du pays, les valeurs se situent
entre 600 et 700 mm. Les particularités du climat sont surtout dues aux dates
auxquelles((précipitations - ETPH devientnégatif et a la valeur maximades
différences mensuelles. ETP mensuel
peut atteindre des maxima voisins de
250 mm.
La comparaison deces formules montre qu'elles s'inspirent toutes des mêmes
principesetque. suivant les auteurs oules conditions du milieu.elles ont été
simplifiées pour permettre les calculs en fonctiondesdonnéesclimatiques
disponibles, ou en remplapnt les relations réelles mal précisées par des formules
empiriques. Cette démarche a conduit à préciser le concept d'évaporationqui, s'il est
théoriquement valable à toutes les échelles, n'est pratiquement applicableque dans
certaines conditions.Pour que l'on puisse vraiment parler d ' E ~ pil, faut qu'il n'y ait
pas detransfert important d'énergie d'une région à l'autre, et pratiquement la preuve
de la réalité de ce concept est donnée par des bilans sur de grandes surfaces.Sur de
petites surfaces, les effets de voisinage ne sont jamais négligeables. et il est très
difficile de préciser quelssont les facteurs qui y définissent 1'E-p. On ne peut donc
avoir que des mesures expérimentalesde référence. Pendant longtempson a utilisé
la quantité d'eau évaporée par un bac enfoui dans le sol. Lévaporation dépend
beaucoup de l'environnement, et il faut placer les dispositifs dans des conditions
standard. Le plus connu est le bac Colorado (voir REMENIERAS. 1954).Mais on
n'obtient ainsi qu'une image approximative de la situation au-dessus d'un couvert
végétal, et lesdispositifs standard consistent à installer un bacremplide terre
portant une culture affleurant auras du sol au centre d'une parcelle ayant quelques
ares et portant lamêmevégétation que lebac. 11 s'agit sous nos climats d'une
fétuque. On maintient dans lacaseunpland'eau constant à 40 ou 50 cmde
profondeur, et l'on mesure la quantité d'eau nécessaire au maintien de ce niveau
(SANDERSON 1948, MATHER 1954). A partir de ces conditions expérimentales.
on peut défmir ETP comme (da quantité d'eau évaporée par un couvert végétal
continu alimenté en eaude telle manièreque I'évaporation ne soit jamais réduite par
les réactions de défense du végétal)).Une étude très complètede ces dispositifsa été
réalisée par PERRIER et al ( 1 974).
a 1 't!vaporation rt!eIle
Si aulieudeseplacer dans des conditions limites, on considère une culture
donnée, il est évident que l'évaporation de cette culture sera différente d ' E ~ p ne
,
serait-ce que parce que le cycle végétatif ne recouvre qu'une partie de l'année. Ainsi
une culture de blé d'hiver sous nos climats occuperale sol de novembre-décembreà
juillet-août. et le sol pourra rester nu pendant la période suivante. Lévaporation y
est alors considérablement réduite. Si cette culture ne souffrait jamais d'unmanque
d'eau, on pourrait évaluer son évapotrarzspiration maximale correspondant à la
période où elle occupe le sol. Encore faudrait-il pouvoir apprécier exactement la
situation pendant lapériode qui suitla germination, car le couvertvégétalest
discontinu. Mais la situation est rarement optimale et pendant certaines périodesle
végétal évapore moinsque 1 ' E ~ pparce que, n'étant pas suffisammentaliment& en
eau, la plante ferme ses stomates. enroule ses feuilles de manière à rbister à la
dessiccation. Il faut donc considérer une évapotranspiration réelle. c'est-à-dire la
153
quantité d'eau pratiquement évaporée par uneculture donnée. 11 existe dans chaque
condition de culture etdeclimatdesrelationslinéaires entre le rendement et
Iëvapotranspiration réelle(ROBELIN 1962). Avant qu'on ait eu pleinement
conscience de ces phénomènes. les agronomes et les physiologistes avaient évalué
les coefficients detranspiration. c'est-à-dire le rapport de la quantité deau évaporée
au poids de matière sèche formée. Cette valeur varie de 200 à 1.000 suivant les
cultures et la période de récolte qui. par exemple, n'est pasla même pour un maïs
cultivé commefourrage et un maïs dont on récolte les grains, ou varie avec ladate
de récolte des fourrages.
e conditions déterminant l'allure de l'evaporation réelle
On a vu que l'évaporationde la réserve en eau d'un échantillonde terre
décroissait rapidementquand l'humidité passait au-dessous de la capacité auchamp
pour atteindre des valeurs extrêmement faibles. Ces résultats ont été extrapolés au
comportement du sol en place, et pour certains auteurs l'évaporation y est limitee,
pour d'autres illimitée. En réalité, les uns et les autres semblent avoir raison: tout
dépend du phénomène qui sert de référence.
Depuis longtemps déjà, B.A. KEEN(1 928) a montré, en établissantdans des cases
profondes remplies de sols de différentes natures un plan d'eau à la surface du
terrain, l'allure du phénomène. Pour lesable, après une période dévaporation
rapide, le plan d'eau est resté sensiblement constant, à une profondeur de 38 cm:
pour le sablefin, le phénomène est pluslent, mais à partir de 77 cm de profondeur
les pertes par évaporation deviennent faibles. Pour le limon fin, l'abaissement du
plan suit la même allure, mais après 5 mois, à 80 cm de profondeur. il ne semble pas
qu'un palier apparent ait été atteint, bien que les pertes soient faibles.
WIND ( 1 955) a établi une série de courbes montrant quelle pouvait être la
contribution à l'alimentation des végétauxd u n sol présentant une succion donnée
auniveaudesracineset à une certaine hauteur au-dessus duplan d'eau. Ces
quantités varient de 4 mm par jour pour un pF de 4 et un point d'observation située
à 35 cm environ au-dessus du pland'eau, à 1 mm parjour pour la même succionet
un point situé à 90 cm de hauteur. Pour de plus grandes distances, le transfert de
l'eau peut être pratiquement nul.
GARDNERetFIREMAN (1958) ont montré que pour une terre sablo-
limoneuse. théoriquement, l'évaporation pouvait atteindre 1 cm/jour pour un plan
d'eau à 1 m et tombaità 0.05 environ pour un plan deau à 3 mètres deprofondeur.
Il faut considérer que I'évaporation, donc le transfert del'eau. diminue très
rapidement quand le plan d'eau s'abaisse. surtout s'il s'agit de matériau à texture
grossière, mais que des quantités relativement sensibles (de 0.5 à 0.1 mm/jour)
peuvent encore se déplacer. Ces quantités sont insuffisantes pour satisfaire ce qu'on
appelle parfoisla ((demande))ou le besoinen eau des végétaux definipar l ' E ~ pPar.
contre, ces pertes journalières cumulcies peuvent affecter d'une manière sensible le
bilan de l'eau.
De ce point de vue, il faut preciser que le volume d'eau evaporable a une vitesse
donnée dépend de cette vitesse et de l'humidité dusol. HALLAIRE ( 1 95 I a donné
leschéma suivant (figure46). Si l'onporte en ordonnée la quantité d'eau
évaporée -dH et en abscisse la teneur en eau moyenne du sol Re,,. on peut tracer
dt
une droite pour laquelleest proportionnel a la quantitkd'eauperduepar
dt
154
le sol. Sil'on considère le comportement réel des échantillons de terre, ceux-ci se
comportent suivant les trois diagrammesa. b. c. qui montrent que l'évaporation est
sensiblement constantejusqu'à ce que la réserve en eau atteigne une certaine valeur.
Après quoi. lavitesse d'évaporationdécroîtrapidement à mesureque le sol se
dessèche. et pour les mêmes conditions d'évaporation. La fourniture deau par un
sol est donc d'autant plus constante que la vitesse d'évaporation est plus lente.
Teneur en eau %
Fig. 46
FEODOROFF et RAFI( 1962) ont mis globalement ces phénomènes en évidence
à
l'aide des expériences suivantes.
Une série de tubes deverre renfermant un même poids d'un même échantillon de
la même terre, ayant la mêmedensité, sont humectésjusqu'àlacapacitéde
retention. Ces tubes sont fermés à leur partie inférieure et soumis aux mêmes
conditions dévaporation. Ils sont pesés à intervalles réguliers. leur variation de
poids correspondant à la perte en eau. En portant sur un graphique la vitesse de
l'évaporation et les quantités d'eau restante, on obtient le graphique de la figure 47.
On constate que si la quantité d'eau présentedans la terre est égale ousupérieure
à la capacité de rétention, I'évaporation est relativement constante et elle est de
l'ordre de grandeur de l'E~p,soit 8 à 1O mm/jour dans le cas de cet essai. La vitesse
d'évaporation s'abaisse ensuite rapidement à mesure que le sol se dessèche pour
atteindre des vitesses de l'ordre de 0.5 à 0.1 mm/jour.
Si Son prélève les tubes de terre, qu'on les découpe tranche par tranche et qu'on
mesure l'humidité, on peut établir des profils hydriques. En comparant ces profils
hydriques et la courbe d'évaporation, on constate que les débitstrès lents, de l'ordre
de 0,5 mm/jour, correspondentaux profils où l'humidité de lacouche superficiellea
sensiblement atteint celle du même sol séchéà l'air; on dit alors que le sol estse@
mulched.
La hauteur d'eau qui doit être perdue pour passer de la capacité de rétention à
l'état de soi self-mulched,varie de 20 à 40 mm suivant que la texture est sableuseou
argileuse.
155
Evaporation en mm/jour
O
O
O
Fig. 47 Relationvitessed’hvaporation -
rbsewehydriquedu sol
-
(sol nu) aspect schhmatique.
La structuredu sol, en modifiant le coefficient de diffusivité. entraîneune
modification du profil hydrique et module la vitesse d‘exploitation des réserves du
sol. En milieu peu conducteur (meuble). les profils hydriques, au moment ou le sol
devient self-mulched. présentent des courbures plus fortes que si le sol est bon
conducteur. On aboutit à I’état self-mulched pour une moindre perte d’eau qu’avec
un sol tassé, bon conducteur.
Mais un profil meuble perd ensuite son eau un peu plus rapidement que le sol
tassé qui s’est desséché plus vite. et au bout d‘un certain temps, les quantités totales
d’eau perdue sont identiques. Ces différences dans la vitesse de transfert de l’eau
peuvent etre mises à profit pour favoriser la réussite d’un semis ou l’implantation
d u n e culture (fig. 48).
Des phénomènes du meme genre s’observent sous les mulchs artificiels (HENIN
et MONNIER 1 96 1). Sous une couverture de paille, la dessiccation se produit dans
la couche de matière organique et l’humidité du sol est peu affectée. Au contraire.
pour le même sol sans paillage, on observe les profils déjà décrits (tableau 18).
Ces profils sont tracés à la fin de la période d’évaporation rapide. Ils représentent
une économie deau de 20 à 30 mm en faveur du mulch, c‘est-à-direde la couche de
paille ou de toute substance ayant une action analogue. Léconomie de l’eau sous
couverture de paille semble être due à la mauvaise conductivité thermique et
hydrique de ce matériau. Le sommet de la couche de paille s’échauffe, se dessèche,
mais l’eau ne lui parvient pas et la réserve sous-jacente est économisée car elle ne
reçoit pas la chaleur du rayonnement. Les mesures en cases lysimétriques montrent
que, sous le climat parisien. pour une série de cycles humectation-dessiccation tels
qu’il s’en produit dans l’année, le drainage en sol nu est accru de 120 à 2 1 O mm
suivant les années. L‘action du binage est de même nature mais beaucoup moins
efficace puisqu’il se traduit par des différences de drainage de l’ordre de 20 à 50 mm
(HENIN et al. 1969). Ce fait technique confirme les mesures montrant que la
156
eau
Capacité au champ
Evaporation rapide
Evaporation lente
Fig. 48
Alluredesprofilshydriques soumis B
deuxrkgimesd'kvaporationrapide etlent en sol nu (courbes schematiques).
TABLEAU 18
conductivité hydraulique est plus faible dans les matériaux peu compactés.
Si l'on installe une plante sur le sol. les conditions dévaporation sont
profondément modifiées en fonction des réactions du végétal. Certes, le pouvoir
évaporant dumilieu mesuré par 1 ' E ~ preste le facteur du phénomène, mais le
feuillage,avec son albedo propre, sadisposition qui modifielesphénomènes
d'advection, module le jeu des facteurs énergétiques. A ces processus purement
physiques, il faut ajouter les phénomènesde défense qui font que si un végétal perd
plus deau par évaporation qu'il n'en absorbe du sol, celui-ci modifie leport de son
feuillage et ferme ses stomates par où l'eau s'éChappe, pour diminuer les pertes en
157
eau. L‘ensemble de ces modifications correspond au flétrissement. qui peut être
temporaire si la réaction de la planterésulte du déficit absorption-évaporation,
quand ce dernier facteur està un niveau élevé. ou permanentsi la réserve du sol est
épuisée.
En considérant le comportement d‘un végétal aucours d u n e journée bien
ensoleillée, on peut mesurer les pertes en eau en fonction de 1 ’ E ~ pinstantané.
Si l’on porte en ordonnées ETP et en abscisse (fig. 49) les heures de la journée,
1 ’ E ~ ppasse d u n e valeur faible le matin à un maximum au début de l’apres-midi.
suivid‘une chutedans la soirée. Le végétal vaévaporer des quantités deau
sensiblement égales à 1’E-p jusqu‘à unecertaine valeur correspondant à la vitesse de
transfert maximum de l’eau de la masse du sol o i ~elle est en réserve jusqu’à la
surface du feuillage ou elle est évaporée. Cettevitesse limite dépend de la réserve en
eau du sol puisque l’on sait que l’eau devient moins disponible lorsqu’elle est en plus
faible quantité.En effet. plus la teneur en eau est faible, plus elle est retenue
énergiquementetmoins elle circulerapidement. La modification du feuillage
correspond au flétrissement temporaire. car la plante reprendsonportnormal
quand I’évaporation devient moins intense. Mais pendant la période de flétrissement
temporaire. l’activité photosynthétique est réduite ou nulle car le CO2 ne peut plus
penétrer à l’intérieur du tissu, les stomates étant fermées.
1 ETP
Zone de fletrissement
I b
12 heures
158
1’E-pjusqu’à ce que les profils aient perdu de1 O0 à 300 mm suivant leur texture et
leur profondeur utile (fig. 50a). La forme des profils aurait alors l’allure présentée
sur la figure 50b. Rappelons qu’en sol nu les profils self-mulchedont perdu de 20 à
40 mm. Les tissusdesvégétauxapparaissentainsicommedebienmeilleurs
conducteurs que le sol lui-même.
Rberve du sol en mm
Fig. 50a -
Relation vitesse d’bvaporation rbserve en eau. Sol avec
vbgbtation (aspect schbmatique).
Point de flbttrissement
159
e) ETABLISSEMENT DES BILANS PREVISIONNELS
160
c'est-à-dire que chaque mois les précipitations sont supérieures à I'évapotranspira-
Lion. Dans ces conditions, le problème technique est de se défendre contre l'excès
d'eau.
Mais on peut aussi avoir une série de mois ou
161
0 10 20
+ -
Teneur en eau %
30
1 Point
flétrissement
de
162
- dans la première, déjà évoquée,
mais ceci n'est possibleque sur un petit nombre de mois, puisque le bilan annuel est
négatif. C'est une situation que l'on rencontre dans les régions subarides où l'on
cultive des plantes à cycle court. Là encore, on jouera sur la rkerve en eau du sol.
On peut également,profitant d'un ruissellement, constituer des réservesen eau par
des barragesou des lacs artificiels:dans ce cas, on peut cultivertoute la surfaceune
partie de Vannée. ou cultiver toute l'année une partie de la surface sur laquelle on
concentrera les précipitations.
- dans la seconde,
pour tous les mois de l'année:à la limite, c'est celle du désert si Pl est très faible ou
très aléatoire. Le développkment de cultures sera très incertain et dépendra de la
mise en oeuvre de toutes les techniques visant à économiser I'eau, sauf si l'on
dispose de ressources en eau provenant de I'extérieur du territoire (cas des vallées
des grands fleuves,' Nil ou Niger par exemple).
163
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165
CHAPITRE II
PROPRIETES MECANIQUES DES SOLS
167
INCIPESGENE UX APPLICABLES
MECANIQUE
DEFINITIO
a ) NOTIONS DE RHEOLOGIE
168
raccourcissement de Séprouvette que Son supposera cylindriquede hauteur Z et de
rayon R, sous l‘influence de la pression, est compensé par un accroissement du
rayon permettant au volume total de rester constant. On écrit alors:
7c R2dZ =
2
7c
[(R + dR)2 - R2 ] Z
Il vient en définitive:
R
d R- - -1 -
-
dZ 2 Z
Expérimentalement. au lieu du coefficient1 12. on obtient des valeursqui varient
de O, 1 à 0.3 suivant les matériaux. On appelle le coefficientqui multiplie le rapport
variation du rayon
variation de la hauteur
coefficient de POISSON.
D est le débit,
R le rayon du capillaire.
Pr la pression au-dessus de l’orifice du capillaire,
L la longueur du tube
Le coefficient 77 s’appelle la viscosité; son sensprécisressortdeI’équation
élémentaire suivante:
dv
dF = - dS
dx
v exprime la vitesse
x la distance radiale
S la surface.
On voit que lecoefficientdeviscositéexprimeessentiellement une propriété
dynamique. C‘est l’effet defrottement des filets liquidesqui s’écoulent parallèlement
169
coefficient dépendaussi de la forme et du volume des particulesconstituant la phase
dispersée. Rappelons à ce propos les quelques définitions suivantes:
77 = q o [ l + 2.5@1
où @ est le rapport du volume de la phase solide au volume
total de la suspension (EINSTEIN) valable pour des particules sphériques et un
milieu dilué. L'indice de viscosité ou viscosité réduite
77-770
'Ur =
TOC
où C est la concentration en g de soluté pour 1 O0 ou 1,000 g de la solution.
La viscositéintrinsèque 77 i = limite 17 r quand C tend versO. Cette grandeur est
liée par des relations simples à la masse moléculaire ou au poids des micelles.
Pour de nombreux colloïdes, la viscosité varie beaucoup plus rapidement en
fonction de la concentration que ne le laisse prévoir la formule d'EINSTEIN.
ARHENIUS (voir DUCLAUX, 1934) a proposé l'expression 7 = V o A C où A est
une constante et c la concentration. HATSCHEK (voir DUCLAUX, 1934) a utilisé
pour exprimer la viscosité des suspensions de globules rouges
Pro7rR2 = 2 n R L C s
Pro R
et Cs = -
2L
Le coefficient Cs exprime la résistance au cisaillement.
Fig. 52
171
ressoudent pas par pétrissage. du moins sous des forces faibles. Les fragments de
corps ainsi obtenus, lorsqu’ils sont suffisammentpetits, caractériseront l’état
pulvérulent: c’est pratiquement celui des sables.
On définitparfoislescorpsfragilesen disant qu’ils’agitdesubstances dans
lesquelles la résistanceà la compression est au moins‘4 foissupérieure à la résistance
à la traction.
La notion de fragilité correspond aussi. dans le langage courant. à la sensibilité
aux chocs: c’est le cas du verre.
Tous les matériaux peuvent, dans une certaine mesure, étre considérés comme
fragiles, en ce sens qu’ils se
fragmentent plus ou moins lorsqu’ils reçoiventun choc.
c’est-à-dire une contrainte intense pendant un temps court, par exemple une argile
sous l’influence d‘un explosif sera plus ou moins disloquée. Le brai se déforme
lentement sous l’influence d’une pression. mais peut casser sous l’influence d’un
choc. C‘estici qu’intervient la notiondutemps de relaxation. Sile temps
d‘application de la contrainte est beaucoup plus court que le temps avec lequel la
tension interne se dissipe, cequi définit le temps derelaxation, le corps se comporte
comme un corps fragile.
2. Etat plastique
Un matériau est parfaitement plastique si pour une contrainte supérieure à une
certaine valeur il se déforme infiniment sans qu’il y ait rupture (1). De plus, dans
l’état idéal, le matériau reste sensiblement
dans l’état de déformation où il se trouvait
sous l’influence de lacontrainte quand celle-ci estsupprimée; enfin il se ressoudepar
pétrissage.
Evidemment, il peutégalement y avoirsuperpositionde laplasticité et de
1’élasticité, ainsi que nous l’avons vu.
Il arrive que la déformation plastique entraîne un accroissement dela résistance
du corps aux contraintes qui lui sont opposées; on dit alors qu’il y a écrouissage, ou
rhéopexie.
3. Etat liquide
L‘état liquide se caractérise théoriquement par le faitque, déposée sur une surface
qu’elle mouille parfaitement, la substance s’étend en formant une lame infiniment
mince, Ceci tient au fait qu’il n’y a pas rigidité. L‘épaisseur des lames liquidesque
l’on observe couramment est liée au fait que le support est plusou moins mouillable:
il se forme alors, à la limite de la lame liquide,
un ménisque convexequi peut retenir
une certaine épaisseur de la substance.
Un systèmesemi-liquidecomme une suspensionlégèrementrigides’étale
également, mais l’épaisseur de la lame
dépendra de la rigidité. qui est faible mais non
nulle. En principe un systeme ayant cette consistance ne peut pas conserver de
forme sous son propre poids. se rapprochant ainsi de I’état liquide.
Les 3 &atm ainsi définis représentent les 3 types de consistances que peuvent
présenter les systèmescrsolides, liquides, gaz,)) en fonction de leur teneuren phase
liquide.
~~
172
4. Appreciation des changements d'etat: constantes I'ATTERBERG
(voir COSTET et SANGLERAT 1969 et PELTIER 1959).
On ne peut pas caractériser d'une manière absolue les teneurs en eau délimitant
les trois types de comportement: fragile, plastique, liquide.
ATTERBERG a imaginé une série de tests permettant d'évaluer des humidités qui
jouent. vis-à-vis de ces différents états. le rôle
des températuresdans les
changements d'état physique.
La limite de plasticité est la teneur en eau HP séparant I'état fragile, ou encore état
solide. de I'état plastique. Pour la déterminer. on ajoute une quantitéd'eau variable à
des échantillons d'un même matériau. et après pétrissage on les roule de manière à
former un bâtonnet qui s'amincit progressivement.
La limite de plasticité est la teneur en eau HP correspondantau fait que le
bâtonnet formé se brise en tronçons de 1 à 2 cm au moment ou son diamètre atteint
3 mm. En pratique, on fabriquedesbâtonnets en fonction de teneursen eau
différentes, on mesure le diamètre des bâtonnets au moment de leur rupture. on
établit la courbe diamètre/teneur en eau. et par interpolation on évalue l'humidité
correspondant au diamètre 3 mm.
La limite de liquidité estdéterminée par l'humidité Hl correspondantau
comportement suivant:diverséchantillons d u n e mêmeterre.additionnés de
quantités d'eau variables. sont placés dans une coupelle standard. Une fois l'un des
échantillons en place dans la coupelle. on traceun sillon également standard. Puis la
coupelle est soumise à uncertain nombrede chocs. dans des conditions bien
déterminées.
L'humidité Hl est celle pour laquelle le sillon tracé à la surface de la pâte se
referme sur 1 cm après 25 chocs. Ici encore on détermine le nombre de chocs
nécessaires à la fermeture en fonction de la teneur en eau. et on détermine par
interpolation l'humidité correspondant à 25 chocs.
Approximativement Hl = H (E) 0.121
formule valable si H n'est pas trop
173
TABLEAU 19
Indice
Limite de plasticité Limite de liquidité
de plasticite
Teneur Poro- Teneur Poro-
en eau sité en eau site
No I ............... 25 040 35 0.48 IO
NO2 ................ 27 0.42 41 0.56 20
N" 3 ................ 30 0.45 40 70 0.65
NO4 .................. 35 0.48 95 0.72 60
Si l'on tient compte de la densité de la terre. on peut dire que l'humidité, pour
chacune de ces limites, occupe sensiblement la porosité du système. Ainsi, pour la
limite de plasticité de I'échantillon no 1.
on a bien Hs = P
Pour la limite de liquidité de l'échantillon no 4. on a
2,65 (1 - 0.72) = 0.745 = Poidsde terre sèche/cm3
H l = - = 72 0.97. voisin
de la valeur
0.95 trouvée. la différence
0,745
étant due à l'utilisation dune valeur unique de As
Par conséquent, les points caractérisant les patons au moment de la mesure des
limites de liquidité et de plasticité
se situeraient sur la branche rectiligne dela courbe
de HAINES ou de PELTIER. c'est-à-dire pour laquelle les variations de volume de
I'échantillon correspondent a la perte d'eau. Nous sommes donc en milieu saturé.
On calcule égalementun indice de plasticitéIp = HI - HP, Cettegrandeur permet
de caractkriser l'étendue de I'état plastique. et celle-ci dépend de la composition
granulométrique du matériau et de la nature de l'argile. Par exemple. on définit un
indice d'activitédes argiles daprks SKEMPTON ( 1959). c'est le rapport - IP où Ip
est exprimé en % d'eau, et A en 96 d'argile. A
D'après cet auteur. l'indice d'activité varie de la manière suivante (Tableau 20) :
TARLE.AII 20
Mineral Activité
Quartz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . n
Calcite .......................... 0.18
Kaolinite ........................ de 0.33 P 0.46
lllite .......................... 0.90
Montrnorillonite Ca . . . . . . . . . . . . . . I .5
Montmorillonite Na . . . . . . . . . . . . . . 7.2
174
On définit &galement un indice de consistance Ic qui va caractériser le matériau en
fonction de sa teneur en eau. Il vient en effet:
- Hs
IC =
IP
Hs étantl'humiditédel'échantillon correspondant à laconsistance évalu&. On
comprendra mieuxl'intérêtdecetindice quand on rappellera que des auteurs
comme BJERRUM ( 1 95 1) ont pu établir la relation empirique suivante:
Hl - Hs 5
c=7(
Hl - 10
)
C étant la cohésion drainée en kilo/cm2 et Hs l'humidité actuelle du matériau.
Les facteurs agissant sur les indices d'ATTERBERG sont: la nature de l'argile,
dont nous avons déja parlé. lateneur en argile qui augmente la valeur des 2 indices.
mais comme Hl croît plus vite que Hp, l'indice de plasticité est également augmenté.
REMY ( 1 971) a pu établir par corrélation la relation suivante entre l'indice de
plasticité et la composition du matériau. Pour les sols peu organiques.
A étant la teneur en argile granulométrique. exprimée pour 100: et pour les sols
organiques
Ip = [ 50 (log$)] -
- I O log MO
135
où Mo est la teneur en matières organiques.
Au-dessous de 1.5 la matière organique a un effet positifsur l'indice de plasticité.
Ajoutons enfin que ce même auteur a pu établir une relation assez lâche mais
significative entre les indices de stabilité de la structure et les caractéristiques du
matériau. C'est ainsi que pour un matériau non organique,
10,8
log 10 1, = 0,58 +
- R'
CR étant la capacité de rétention, (Indice de corrélation 0,694) et pour une terre
organique (Mo > 1,5)
372
log I O 1s = 0.66 + avec indice de corrélation 0.4
-
L'interprétation de la plasticité. qui semble avoir été proposée pour la première
fois par LECHATELIER,consiste à imaginerdesparticules ayant la forme de
lamelles maintenues entre elles par un film liquide servant à la fois de liant et de
lubrifiant, permettant ainsi le glissement des plaquettes et leur adhérence les unes
aux autres. Cette conception, qui paraît en accord avec l'expérience.montre le rôle
175
fondamental de la forme lamellaire des particules d'argile sur la plasticité. C'est un
fait qui a d'ailleurs été confirmé par A'ITERBERG ( 19 1 I l lui-mème. Cet auteur a en
effet montré,enpartant de matériaux broyés, que seuls ceux qui présentent
macroscopiquement une texture phylliteuse (mica. chlorite) donnent un matériau
broyé plastique. alors que les quartz et les felspaths broyés aux mèmes dimensions
ne donnent pas de matériaux plastiques.
Le tableau 2 I reproduit une série de déterminations effectuées sur des argiles de
diverses natures ayant fixé 2 types de cations échangeables. On constate que la
fixation de cations monovalents élève les limites de plasticité et l'indice Ip pour la
montmorillonite et I'attapulgite. et tend à les diminuerpour .la kaolinite et
l'halloysite. L'ion K a tendanceà agir comme l'ion Na, de même que l'ion Mg agirait
dans le même sens que l'ion Ca.
TABLE.-\CJ 2 I
HP HI Ip Activité dtfi-
nie par l'indice
-- IP
100
hlontrnorillonite
Ca 63 Il7 Il4 1.14
Na Y7 700 603 6.03
Attapulg1te
Ca 232 I O8 I .O8
Na 211 112 1.12
lllite
Ca 40 90 5O 0.5
Na 24 61 27 0.27
Kaolinite
Ca 36 73 37 0.37
N d 26 52 26 0.26
l-ialloysite
Ca 38 54 16
Na ?Y 36 7
'Allophane non sechee 136 23 I 95
.\Ilophane s k h e e a l'air 78 85 7
* d'apres BIRELL(IY5I)
5. Le point d'adhésivitC
C'est la teneur en eau Ha pour laquelle un échantillon de terre. quandon
l'applique sur une surface de porcelaine ou d'acier lisse. commence à laisser une
trace boueuse sur cet objet quand on le détache (HARDY. 1923).
Pour cette détermination. on porte différents échantillons d'une même terre à des
humidités différentes. et après pétrissage on applique une spatule de nickel et l'on
évalue à partir de quelle humidité la terre adhère à l'objet mis à son contact.
176
Les facteurs agissant sur le point d'adhésivité sont les mêmes que ceux modifiant
les indices d'ATTERBERG; il augmente avec la teneur en argile et en matières
organiques. Il y a toutefois une légère différence dans les comportements; avec les
sols très plastiques, le point d'adhésivité se manifeste un peu avant la limite de
liquidite. et avec les sols peu plastiques il apparaît légèrement au-dessus.
Ce phénomène est lié à l'énergie de rétention de l'eau par le sol. En appliquant la
spatule de nickel sur le sol, on le comprime et il se forme au contact tcpâton de terre
- métal)), un film d'eau. Au moment où l'on veut retirer l'objet. si le film d'eau
adhère plus à la surface métallique que les particules de sol n'adhérent entre elles, on
arrache un peu d'Clément solide. On a déjà vu que la limite de liquidité correspond
au remplissage de la porosité par l'eau.
FOUNTAINE ( 1954) a établi les relations suivantes entre la force de succion du
sol et le point d'adhésivité pour des humidités supérieures à He (humidité
équivalente) (Tableau 22):
TABLEAU 2 2
Adhésion en grlcm.2
Succion de l'eau limoneux Sable
Argilo-limoneux
en cm
177
c) RESISTANCE DES MATERIAUX
Cohésion
0 10 20
\.
30
b
Teneur en eau
La cohésion des argiles à l'état fragilecroît avec la capacité d'échangeet varie avec
la nature des cations échangeables. RUSSEL ( 1934) a imaginé que ces cations. avec
la couche d'eau orientée qui les entoure. servent de lien entre les micelles d'argile.
Cette hypothèse rend bien compte de l'action des facteurs. La polarisation de l'eau
par les cations expliquerait ainsi la densité plusklevée de l'eau (de W I l T et ARENS,
178
1950). Pour les matériaux plus humides. il est possibleque les films d'eaujouent un
rôle commedans les sables, et il faut tenir compte, surtout pour les matériaux plus
humides,des attractions ((coins-faces))(SCHOFIELDetSAMSON. 1954) et de
l'attraction de la matière (VERWEY ET OVERBECK).
Enfin,CONCARET (1 967) a rattaché cohésionetgonflement depetits
agglomérats de terre (diamètre 2 mm environ). La cohésion est mesurée par la
résistance à I'écrasement entre deux plateaux.le gonflement par la quantité d'eau ou
de solution absorbée par les agglomérats. Pour des agglomérats provenant d'un
même échantillon de terre, l'auteur a obtenu des gonflements très différentsen les
humectant soitavecdel'eau,soitavecdessolutionssalinesde concentrations
variées. Le gonflement a varié de quelquespour cent à 300 96.et la cohésion,d'une
fraction de g. à 35 g. Les données sont reliées avec une bonne approximationpar la
formule:
2. Actions simples
Considérons tout d'abord les typesd'efforts qui peuventétreappliqués à un
matériau. Nous les illustrerons pardescassimplespermettantd'effectuerdes
mesures susceptibles de caractériser les matériaux terreux.
O Traction
11 s'agit d'un effort qui tend à allonger l'éprouvette soumiseà l'action. C'est dans
ces conditions que l'on met en évidence un des types d'élasticité dont nous avons
déjà parlé. Lorsque l'effort de traction prend une valeur suffisante, I'éprouvette se
rompt suivant un plan perpendiculaire à l'effort de traction (fig. 54).
Fig. 54
Compression
Nous en avons déjà parlé: elle ne peut s'appliquer que sur des éprouvettes de
forme bien définie, etdont la hauteur soit inférieurea 5 fois le diamètre. Autrement
il risque de se produire un flambage. c'est-à-dire une torsion de l'éprouvette qui la
fait travailler dans des conditions différentes de la compression simple (fig. 55).
179
On exprime la résistance à la compression en divisant la charge ayant provoquéla
rupture par la surface de la section de I'éprouvette: Rco = -
F ; il est évident que
celle-ci doit alors être
forme
de régulière. S
On peutégalement effectuer des mesures de résistance à la compression en
partant d'unesphère. C'est uneforme géométrique que l'on peut obtenir par
pétrissage de ptitons de terre. Ce peut être aussi approximativement la forme de
granules de terre trouvés dans le milieu naturel. La rupture se produit suivant le
schéma de la figure 56.
+. Sens de
I'Bclaternent
,
///A m
Fig. 55 Fig. 56
Ruptureparcompressiond'uncylindreRuptureparcompressiond'unesphhre
Tout sepasse comme si, au voisinage des deux surfacesde contact. il se produisait
un amas de terre compactée provoquant l'éclatement de l'échantillon (en grisé sur la
figure 56). Si la force appliquée correspond bien à une compression. la réaction de
l'objet est donc très différente de celle qui se produit dans le cas de la compression
d'un bâtonnet de terre homogène. cas que nous venons d'envisager ainsi que le
montre d'ailleurs la comparaison desdeuxfigures. Il en résulte que la force de
rupture F = 7r D2 Rt
D étant le diamètrede la sphere et Rt la resistance à la traction de lamatiere (JOISEL
1962)
e Rèsistunce à lu .flexion
180
A une distance
L des arêtes. on applique une force
- F. Le bâtonnet s’infléchit
2
alors jusqu‘à rupture. Mécaniquement. c’est un cas déjà relativement complexe: la
partie supérieure du bâtonnet travaille à la compression et la partie inférieure à la
traction. Quand on intègre ces efforts élémentaires.on peut calculer un module M
FL
de résistance minimal. Le produit MRf = -, le membre de droite de I’équation
4
représentant l’action de la force appliquée. Pour un bâtonnet cylindrique,
Résistance au cisaillernent
On peut également parler de larkistance au cisaillement. L‘effort est cette fois-ci
perpendiculaire à I’éprouvette, et la rupture se produit par glissement dela matière
suivant deux plansjuxtaposés et non plus par éloignement des constituants, comme
dans les cas précédents.
Le modèle du cisaillement est représenté sur la figure 58:
F : Effort de cisaillement
Fig. 58
181
La résistanceaucisaillementdeséchantillonsde terre estmesurée dans un
appareilspécial: la boîtedeCASAGRANDE. Il s'agitdedeuxboitesdemême
section dont la matière peut être poreuse, permettant ainsi à l'eau contenue dans
l'échantillon de s'écouler.Une des deux boites est immobile,étant fixée au support
de l'appareil: la boîte supérieure est soumiseà la forceF, alors qu'on la charge d'une
force agissant perpendiculairementà la force F. ce qui représente une pression. En
effet. pour les matériaux meubles,la résistance au cisaillement n'a de sens que si l'on
connaît la contrainte normale à laquelle ils sont soumis. Nous en verrons la raison
un peu plus loin, en parlant de cette résistance. La résistance Rs correspond à la
force pour laquelle la boite supérieure se déplace parrapport à la boite inférieure.Il
y a déformation avant rupture: cette déformation correspond tout d'abord h un
certain écoulement de l'eau, puis la rupture se produit. mais le déplacement de la
boîte ne se produit que si l'on maintient un certain effort: la force nécessairepour
provoquer le déplacement de la boîte correspondrait alors au frottement terre sur
terre. La courbe suivante (fig. 59) montre l'allure du processus:
Rg. 59
Cet appareil n'est pas exempt de critique au point de vue mécanique du fait que
les efforts provoquant la rupture sont situés sur deux plans différents.
e Efforts de torsion
Dans ces conditions, une partie de I'éprouvette est maintenue dans un support
fixe. alors que la partie supérieure va être soumise à un coupletendant à provoquer
la rotation del'ensemble. Là encore la valeur ducouple est égale à F.L et la
résistance au cisaillement MRs. M étant un module dépendant de la forme de
-
l'objet. Pour un bâtonnet cylindrique, le moduleM a pour valeur *D3 , D étant le
16
diamètre de l'objet.
Les types d'effortsétant ainsi définis,on constate que certains correspondent à des
actions simples. et d'autres à des actions plus ou moins complexes telles que la
flexion. la torsion ou la compression d'une sphère. En réalité, les efforts auxquels
réagissent les solidespeuvent se réduire à 3: cornpression ou traction, qui sont des
182
P
Fig. 60
contraintes normales. et cisaillemerlt qui correspond à des contraintes tangentielles.
F
- -
Ligne de
rupture
Fig. 61 /////////////
Fig. 62
Au cours de la réaction élastique qui va précéder la rupture. la partie située au-
dessus de la fissurei ne réagira pas comme la partie du cylindrenon perturbée. Il se
forme une contrainte de cisaillementà l'intérieur de l'objet. et la rupture, au lieu de
se produire comme nous l'avons décrit précédemment, va se réaliser sous forme
d'une fissure parallèleà la direction de l'application de l'effort.Même si la fissurei
est remplied'un matériau présentant des propriétés mécaniques différentesdu reste
de la masse, le même phénomène peut se produire. Le reste de I'éprouvette se brisera
de façon habituelle.
Si les surfaces situéesaux extrémités de I'eprouvette ne sont pas planes (fig.62).
ceci revient à reporter la fissure i à l'extrémité de l'éprouvette. et la rupture va
égalementse produire suivant une série de fissures parallèles à la direction de
l'application de l'effort. Ainsi, l'existence de ruptures parallèles à la direction de la
pression montre que l'on ne peutinterpréter les valeursà Saide des formules reliant
183
résistance et pression.
Dune façon générale, lorsque les corps ont des formes irrégulières. ils prennent
appui par 3 ou 4 points., etla rupture sefait alors d'unefaçon,difficilement
prëvisible.L'examendes fragments résultant d'un essaide rupture peut donc
renseigner sur la qualité de l'éprouvette et la validité de l'essai.
On conçoit alors que des mesuresdécrasement d'agrégats de terre de formes non
définies ne permettent pas de caractériser une résistance propre au matériau.
Si l'on compare la formule caractérisant la résistance dune sphère à celle
caratérisant la résistance d'un bâtonnet. on conçoit que la valeur de la résistance
mesurée pour une sphère soit généralement plus faible que celle du bâtonnet, la
résistance à la traction étant inférieure à la résistance à la compression.
Dans tous les cas étudiés. il s'agit de résistance statique. Lorsque l'agglomérat de
terre s'est animé dune certaine vitesse, la rupture peut se produire avec un seul
point de contact, les forces opposées étant liées à l'inertie du système. C'estalors la
résilience qui intervient. et on nepeut pas, actuellement, évaluer larésistance
élémentaire. Les étudesfaites au cours dubroyagedes matériaux ont toutefois
permis à RE'ITINGER (voir JOI§EL. 1962) d'arriver aux conclusions suivantes.
Le travail- efficacepeut être mesuré par l'augmentation de surface du matériau;
c'est physiquement une évaluation logique. Quand on évalue le travail ainsi réalisé
et l'énergie dépenséepour le broyage,on constate qu'une grande partie de celle-ci est
dissipée sous forme de chaleur, et que le rendement des opérations est toujours
faible.
184
B. ETUDE DE LA RESISTANCE DES SOLS
a) COMPORTEMENT D'EPROUVETTES SOUMISES
A PLUSIEURS CONTRAINTES
1. Généralités - définitions
Pour étudier la résistance mécanique, il faut définir. pour un élément de volume
de sol donné, les trois contraintes normales,dites contraintes principales. auxquelles
il est soumis. Les directions de ces contraintes sont orthogonales. Si l'on place sur
l'axe des abscisses d'un système de coordonnées les deux contraintes extrêmes N 1 et
Fig. 63
de MOHR.
Ces cercles sont appelés cerclc~.~
185
La courbe-enveloppe de ces cercles est appeléecourbe intrirzsèqzle. CAQUOT et
MERISEL (1 956) ont montré qu’elle correspondaità I‘équation:
T = A [C + N tg cpl3/2
où T estl’effortdecisaillement. C la cohésionet N lapression supportée par
I’échantillon
Pour les sols en particulier, cette courbe-enveloppe se confond avec des droites
qui répondent à I’équation suivante:
T = zt (C + IV t g p )
Ce sont les droites de COULOMB [AC1 et AC1 sur la figure 631 qui peuvent être
établies directement grâce à l’expérience suivante (fig. 64)
F’
I
Hg. 64
Si l’on prolonge les droites deCOULOMB (AC 1 et A C 1) pour des ordonnées de
valeur inférieure à C, on se trouve dans le domaine des abscisses négatives qui
correspondent à des tractions, lesabscissespositives correspondant à des com-
pressions.
L‘angle AN’3C1 de la figure 63 représente la direction de rupture: comme il est
[:4 -
La cohésion caractérise les forcesassurant la rigidité du système. sont
et de nature
moléculaire. Au contraire.lavaleur del’angle cp est liée à toute une sériede
propriétés. en particulier la forme des particules. leur dureté et. ainsi que nous le
verrons, la teneur en eau du système qui intervient pour modifier les propriétés au
contact.
Un corps ayant une valeur nullede p est considérécomme plastique; c’est le cas
186
dune argile humide. Un corps pulvérulent a une valeur C nulle, c'est le cas de la
terre meuble dont un modèle simple est le sable sec.On sait qu'un tel matériau se
présente en tas. c'est-à-dire en tronc de cône. La pente des surfaces, c'est à dire le
talus d'éboulement, est caractérisée par l'angle
187
exactes et l’on procède à la mesure du module de rupture. Cette méthode évalue plus
la stabilité dela structure d’unemanière indirecte que les conséquences des
propriétés spécifiques qui déterminent la cohésion.
Voici quelques exemples montrant comment utiliser les caractéristiques à des fins
techniques.
Sur le plan pratique, BOURNAS (1974) a rappelé des formules permettant de
calculer l’effort de traction et la résistance au cisaillement des sols à partir de leurs
propriétés mécaniques. Voici celle proposée par BINESSE ( I 970) pour déterminer la
résistance à la traction.
-
F = 0,4(c + t g ‘ p +0,9)
P n
est le rapport entre l’effort de traction maximal possible F et la force verticale P
P
exercée par les roues motrices sur le sol: n est la pression exercée par les
pneumatiques. Cette formule peut être écrite
F
-
P
= 0,4 (f + tg ‘p)+ 0,36.
Le premier terme exprime la résistance au cisaillement d’une couche de sol, C étant
la cohésion du sol. le coefficient 0,4 étant une valeur expérimentale moyenne. La
constante 0.36 correspond au frottement du pneumatique sur le sol. Ce coefficient
doit être considéré comme une moyenne expérimentale.
188
e Etude au laboratoire - l'oedomètre (voir CASTET et SANGLERAT. 1969)
C'est un cylindre rigide (ce qui distingue ce dispositif de l'appareil triaxial) aux
extrémités duquel se situent deuxplaquesporeuses. L'une. mobile.reçoitla -
pression. C'est donc un essai de résistance à la compression avec drainage. Sous
l'influence de la pression N, la hauteur de I'échantillons'abaisse dune certaine
valeur.
Soit Zo la hauteur initiale,
Z la hauteur après l'application de la pression.
On peut porter sur le graphique les valeurs:
Zn- z
189
Fig. 65
-dZ_ - M -N
at L
L étant I'épaisseur de l'échantillon, N la pression par unité de surface.
190
consolidation dont la valeur est
Cv = KE’
où E est le module de déformation.
Cesdiversesconsidérationsreviennent à envisager que la pression dans un
échantillon de terre soumis à des contraintes est la somme de deux termes. l’un
concernant la pression de l’eau, l’autre la pressionsupportée par la matière solide.
On écrit alors:
N’ = N - U
N’ étant la pression effectivesupportée par le matériau solide.
N la pression totale,
U la pression du fluide, qui peut être de l’air ou de l’eau.
BISHOP (1 960) a proposé la formule générale suivante:
N = (N - Ua) + X (Ua - u h )
Uaet u h représentantlespressionsrespectives del’airetdel’eau. x est un
coefficient empiriquequi dépend surtout du degréde saturation. 11 est égala O pour
les sols secs et à 1 pour les sols saturés. On voit que, dans ce cas, cette formule se
ramène à la précédente.
Ces considérations sont d’un grand intérêt, tout d’abord quand on veut prévoir le
comportement des sols sous pression, etc’est en particulier le cas des ingénieursqui
étudient les fondations; ensuite quand il s’agit de confronter les données résultant
des contraintes mécaniques,obtenues par diversprocédés.etles contraintes
résultant d’actions physico-chimiques comme celles qui ont été envisagées dans le
chapitre concernant l’eau.
Niveau du sol
191
agricoles. Lorsqu'on appliqueune charge sur u n sol en place.pour certaines valeurs
on constate que leslignesd'égale contrainte ont des formesovoïdaleset sont
cosécantes à une même droite, définie par la largeur de la charge (SOHNE. 1952).
Sous l'influence de ces charges. le sol flue. suivant des directions perpendiculaires
aux lignes d'égale contrainte. et il peut se former un bourrelet de chaque côté de la
charge. Quand ce bourreletesttrés prononcé, la structure est en général peu
dégradée. car la porosité reste sensiblementconstante dans le milieu. Au contraire.
les sols qui ne s'écoulent pas beaucoupsous la pression subissent une diminution de
porosité qui peut amener à des tassements irréversibles. Cest ce que montrent en
particulier les travaux récents de FAURE. FIES et MONNIER ( 1 97 1 ).
Quand la charge dépasse une certaine valeur. elle s'enfonce dans le sol. laissant de
chaque côté des bords francs. Bien entendu, il y a égalementfoisonnement de
chaque coté de la charge. mais il est faible: on dit alors qu'il y a poinçonnement.
Au-dessous de la surface qui a pénétré dans le sol, il se forme un talon de terre
tassée, de section sensiblement circulaire: c'est cetalon de terre que l'on observe si
souvent autour des roues d'engins de culture.
11 faut signalerle cas particulierde matériaux tres riches en matieres organiques, à
structure fibreuse ou lamellaire, qui présentent des propriétés d'élasticité vraie.due
au matériau et non au systèmeeau-matériau, encore que s'ils contiennent certaines
quantités d'eau, celle-ci peutêtre extraite sous l'influence de la pression.
Néanmoins.
ces matériaux étant très poreux, l'eau est rarement saturante, l'airs'écoule
facilement, sibien qu'on enregistreles propriétés d'élasticité de la matière organique
elle-même.Certainesprairiesréservées à l'élevagedes chevaux semblent être
caractérisées par un tel comportement.
La résistance mécanique des sols est une des causes principales de l'arrêt du
développement des racines. Evidemment,il est difficile,en pratique. de distinguer ce
qui est dûà la cohésion,à l'aération ou à la skcheresse.D'autre part, il est difficile de
connaître la distribution des forces autour de ces organes. Aussi, pour mesurer la
résistance mécaniqueà la pénétration des racines, on utilise des pén6trotnètres. c'est-
à-dire que l'on se rapproche des techniques utiliséespour étudier I'ameublissement.
11 s'agit donc de tests et non de mesures. Toutefois.on se sert de pièces travaillantes
de plus faible diamètre(2 mm). Voici quelques résultats obtenus par MAERTENS
( 1 965).
TABLEAU 23
192
O La méthode Proctor (pour la description, voir COSTET et SANGLERAT. 1969)
L'essai PROCTOR est une méthode empirique correspondant à un système non
drainé. Il consiste à placer dans unmouledeséchantillonsde terre à diverses
humidités. et on tasse l'échantillonen faisant tomber un certain nombre de fois un
poids déterminé, d'une hauteur telle qu'elle permette d'obtenir un certain travail.
Cetteénergie standard est de60 tonnes-mètrepar m3. Il nesemblepasqu'en
modifiant les dimensions du moule on change sensiblement le comportement du
matériau, à condition de lui appliquer proportionnellement la même énergie. On
mesure donc la variation de la teneur en air, puisque le volume minimum vers
lequel on tend est la somme des volumes terre + eau.
Après tassementde l'échantillon, défini parson humidité, on mesure son volume
apparent. On détermine ensuitele poids volumique de laterre, c'est-a-dire que l'on
divise le poids de terre sèche de l'échantillon par le volume qu'il occupe dans le
cylindre de l'appareil. Ces courbes présentent. pour une humidité spécifique du
matériau un maximum de densité qui caractérise l'échantillon. et rendent compte de
son aptitude au tassement. C'est ce que l'on appelle le maximum ou ((optimum
PROCTOR)).
Cette donnée est très importante pour les spécialistes de Travaux Publics qui
connaissent ainsi l'aptitude du matériau
a se compacter,et, par exemple, à permettre
de fabriquer despistes.Cetoptimum se situe à deshumiditésrelativement
élevées ( 1 1.
Mais I'étude complète de la courbe, comme l'a fait récemment FAURE (1 97 11,
fournit des renseignementsextrêmementprécieux en cesens que jusqu'àune
certaine humidité.le poids volumique dela terre reste sensiblementconstant. Puis. à
partir de cette humidité, il
augmente rapidement jusqu'au maximum dit ((maximum
PROCTORD,pour ensuite diminuer vers une valeur de la densité égale à
As vs
Vs + Ve
A s étant la densité dela terre. Vs sonvolumeet Vele volume d'eau dune
éprouvette donnée.
II est évident que lorsque V, croît indéfiniment, la masse volumique doittendre
vers O, la courbe étant une hyperbole. Dans tous les
essais
PROCTOR.
effectivement, aux fortes humidités. les courbes tendent vers cet aspect. L'intérêt
doit donc être porté sur la valeur de l'humidité pour laquelle la masse volumique
commence à croître.
Le fait nouveau mis en évidence par FAURE ( 1 97 1) est l'existence. pour une
certaine humidité. d'une cassure très nette dans la courbe tassement-humidité.Au-
dessous de cetteteneur en eau critique.le tassement du matériau est très faible.
Il ne
commence à devenir notable qu'ultérieurement.
Un deuxième fait
est que l'humidité correspondant à cette cassure croît
proportionnellementà la teneur en argile. Ce fait conduit à l'interprétation suivante:
la plasticité de l'argile ne se manifeste qu'à partir du moment où l'argile a atteint
(1) L'aptitude au tassement dépend des propriétés de l'argile. du rapport argile/squelette et enfin de
l'humidité du matériau.
193
une humidité qui est de l'ordre de 32 96. II semblerait que l'argile ayant atteint cette
humidité et l'eau en excèsvont permettre au matériau de fluer sous les contraintes
qui lui sont appliquées, ce qui entraine le tassement de I'échantillon. Celui-ci se
poursuit alors jusqu'au moment où l'humidité est telle que l'eau qui, formant une
phase continue. supporte l'essentiel de l'effort; la porosité finale dela terre est alors
déterminée par la loi hyperbolique. Ainsi. dans cet essai complexe. une partie du
phénomène se passe sans que l'eau intervienne pour supporter les efforts. mais elle
assure alors un effet plastique; dans l'autre. on retrouve les caractéristiques des
essais non drainés où le liquide intersticiel supporte la contrainte.
Des comparaisons ont étéfaites par FAUREetFIES (1972) concernant les
densités obtenues soit par malaxage manuel. soit par traitement au PROCTOR pour
des matériaux à teneur en argile variable et d'humidité variable. On peut alors
distinguer 3 situations différentes: pour des teneurs en argile inférieures à 1 8 9: le
compactage PROCTOR donne de plus faibles porosités matricielles que le pétrissage.
Entre 18 et 35 5% ces différences sont encore sensibles. Par contre, au dessus de
35 56. le compactage dynamique etle compactage manuel donnent lesmêmes
porosités matricielles.
Ces expériences montrent lerôledestypesde contraintes sur la disposition
relative de la fraction colloïdale et du squelette, qui doivent avoir des répercussions
au niveau de l'assemblage élémentaire. C'est d'ailleurs ce que traduit le fait déjà
signalé que le pétrissagemanuel provoque la formation d'une structure clamellaire)).
Ces travaux montrent également que les teneurs en argile de 35 96 correspondent,
pour des matériaux compactés et humides, à la formation d'une phase argileuse
continue qui imprime au système un comportement spécifique.
En résumé. ces résultats montrent que la méthode PROCTOR, si elle ne permet
pas de définir des propriétés physiques aussi précises
que la méthodeoedométrique,
va fournir, du moinssur le comportement des matériaux, des informations très fines
mettant en cause son organisation.
L'étude des variations de volume en fonction de l'humidité et de divers typesde
contraintes a été effectuée par différents auteurs. Voici par exemple les résultats de
RAMON et NAVARRO (1 968).
L'échantillon de terre passé au tamis de 2 mm est placé dans un tube de verre
monté sur une roue à came qui lui fait subir une montée suivie d'un choc. Dans ces
conditions, la terre sèche est relativement dense après avoir été secouée jusqu'à
volume constant. Quand on humidifie I'échantillon, cevolume limite croît ensuite
avec la teneur en eau jusqu'à un maximum correspondant à une densité minimale
de terre sèche. Puis,quand l'humidité continue de croître, le volume final diminue.
L'humidité H correspondant à la densité minimale peut se calculer par la formule:
194
b) ASPECT GENERAL DE L'EVOLUTION DES SYTEMES TERRE-EAU
Considérons tout d'abord un dépÔt.de terre dans l'eau. Soit Z' la hauteur de la
colonne d'eausurmontant une colonne de terre saturée dépaisseur L, et considérons
un niveau ZR.
T T
Fig. 67
1. Equilibre dans les conditions hydrostatiques
Noussupposeronslefond formé d'unmatériau très poreux,mais dans un
premier temps le système sera obstrué: l'eau ne s'écoule pas. La charge N à un
niveau ZR donné est égale à
195
L .J
IV’,= - d (Z‘+Z)
dZ
+ (n, - n,)zv,
Il devient évident que, pour unevitesse suffisante du courant d’eau. la contrainte
Ws de pression comptée verticalement devient négative, les particules de terre sont
entrainées par l’eau: ce qui correspond à la lévigation en laboratoire, c’est ce qui se
passe sur le terrain dans les sables boulants.
Ce mkcanisme est également à l’origine des excavations qui seproduisent parfois
au niveau des résurgences. ce que l’on nomme ((phénomène de RENARD)).
Dans le schéma initial, l’existence d’une pression supplémentaire reviendrait a
accroître la charge de la quantité Zo. L‘écoulement serait alors plus rapide et le
gradient des pertes de charge à travers le sol plus important: il en résulterait donc
une compression du matériau.
196
..............b
Zone où la pression n’affecte
pas sensiblement le volume
197
L‘écoulement de l’eau intersticielle sous l’influence de la contrainte physico-
chimique amene une extraction de l’eau entourant les particules argileuses, un
rapprochement de celles-ci et une diminution du diamètre des pores. donc un
accroissement deseffets capillaires. C‘est à partirdumoment ou les particules
rigides de la terre sont au contact les unes des autres et que les action physico-
chimiques (pression de gaz ou succion) ne peuvent plus amener un réarrangement
de la structure. que les plus gros pores commencent à se vider et quel’on passe à la
limite de retrait. Cet état ne peut être atteint sous l’influence d’une pression
mécanique. I’eau intersticielle ne supportant plus alors la pression. celle-ci étant
supportée par la phase solide.
Ainsi. entre les contraintes mécaniques qui peuvent être schématisées par un
piston comprimant un volume de terre enferme dansun cylindre. et les contraintes
physico-chimiques agissant sur l’eau, qu’on peut schématiser avec l’appareil de
RICHARDS. comme une pression gazeuse (donc normale à tous les éléments du
soi). il existe une différence fondamentale liée à la géométrie de la transmission des
efforts. Dans le premier cas, les forces se transmettent d’un grain à l’autre en
fonction des contacts qu’ils ont respectivement entre eux. Donc, même en matkriel
homogène, seule l’eau qui se trouve au niveau des contacts intergranulaires est
soumise à la contrainte. quand le matériau cesse dévoluer sous l’influence de la
charge; le schéma suivant illustrera cette conception (fig. 69). Dans le second cas,
seule l’expulsion de I’eau modifie les contraintes ou l’arrangement des particules
solides.
=
pwA
[zq
Eau
d‘hydratation des micelles
198
BIBLIOGRAPHIE
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de W1.T C.T.. ARENS P.L. 1950 Trans. 4"Int. Cong. 4.1.S.S.Amsterdam T.2. p. 59
200
CHAPITRE III
LES PROPRIETES THERMIQUES DES SOLS
Les propriétés thermiques des sols ont un intérêt direct ence sensqu'elles
déterminent les activités biologiques.En fonction de la température du sol, telle ou
telle espèce microbienne voitson activité dominerou au contraire être dominée par
celle des autres.
Le développement de la faune du sol, lerythme de ce développement dépendent
de l'humidité mais aussi de la tempkrature. Ce fait est également très évident
quand
on considère la croissance des plantes. Leur germination n'est possible que si la
température dépasse des valeurs minima spécifiques des espèces.
Enfin la croissancedes racines. l'intensité de l'absorption des
déments fertilisants,
lesbesoins en oxygène. les conditions d'asphyxie sont également fonction de la
température.
minima, des maximacorrespondant à rarrêt des
On peut d'ailleurs distinguer des
phénomènes ou à la mort du végétal. et des optima.
Mais les phénomènes physiques eux-mêmes sont affectés par la température du
milieu. Le cas du gel du sol a été évoquéen ce qui concerne notamment son action
sur la structure.
L'évaporation de l'eau est un phénomène complexe en ce sens que. suivant les
conditions, la chaleur peut être empruntée au milieu sol et air, ou au contraire
provenir entièrement d'un phénomène radiatif.
Ces diversproblèmes ont étéplusoumoinsévoqués dans les chapitres
précédents. Nous nous bornerons donc, dans celui-ci. à rappeler les lois générales
deséchangesd'énergie thermique, enprécisantquelques-unesdesmodalités
caractéristiques de ces phénomènes dans les sols.
Le sujet sera traité en deux parties distinctes: l'uneconcernera un rappel des lois
générales de la propagation de la chaleur, l'autre les modalités particulières aux
bilans thermiques du sol.
,201
A. IRAPPEL DES LQIS GENEIRALES
BE LA PRQPAGATION DE LA CHALEUR
(FABRY. 1942)
a) CONDUCTION
de
dQ = A S - dt
dx
OLI S est la section du conducteur
sa conductivité
t le temps
-est
de le gradient detempérature, c'est-a-dire la variation de cette grandeur
dx
perpendiculairement au plan de propagation.
-
Le flux de chaleur qui s'exprimera en termes de puissance est dQ .
dt
Pour la prfjsentation schématique dont on se contentera dans cet ouvrage on
considérera uniquement le problèmeplan. c'est-à-dire que l'on admettra que la
température varieseulement en fonction de la profondeur. Il est très important
d'envisager quelques valeurs dela conductivité h . En voici quelques-unes en unités
"23 et en watt/cm-l degré-1 (tableau 24):
202
TABLEAU 24
TABLEAU 25
Matériaux h Di
sable humide 4.00 7.0
sable sec 0.55 3.5
argile humide 3.50 11.0
argile seche 0.17 I .2
tourbe humide 0.85 1.2
tourbe seche 0.20 2.0
-dQ=
dt
22.10- - 1*. -
10
50
= 4.4.10-3watt/cm2 seconde.
Ce sont de très petites quantités de chaleur qui mettentbien en évidence la faible
conductivité du sol.
Si l'on compare la formule donnant le flux de chaleur à celle que l'on a écrite pour
la circulationde Seau non saturante (p. IO4 ), la situation paraît plus simpledans le
cas prisent puisque h est indépendant de la température, du moins pour la gamme
concernant les sols.
Malheureusement, I'état physique, et en particulier l'humidité. modifie la valeur
de ce coefficient, et comme Sélévation de température agit sur l'évaporation ou la
condensation de l'eau h est rarement constant dans le temps.
Les matériauxsolides,compacts, sont relativementbons conducteurs dela
chaleur. Lorsqu'ils sont pulvérisés et secs,ils deviennent très mauvais conducteurs
car ils sont séparés par des couches de gaz dont la conductibilité estla plus basse de
T Diffusivite thermique
en c m sec x 10 -3
1. Sable
2. Sable
3. Argile
4. Tourbe
- porosité 0,4
- porosité 0,6
- porosité 0.4
- porosité 0,l
t----------- ---------_ 4
r
0,l 0.2 0,3 0,4 0,5 0.6
Teneur en eau en volume
205
z
8 = A e - T sinw(t - :)
est satisfaisante avec
phiode pkriode
diurne annuelle
valeurs de a 14 cm 2.70 m
profondeur de I'inversion 43 cm 8.00 m
profondeur ou I'amplitude est reduite i
111000 I O0 cm 19.00 m
vitesse de propagation v = 2
E Ili Y0 cm par jour
avait propagation d'une onde amortie. Voici d'ailleurs deux profils thermiques de
distribution des températures en fonction de la profondeur. à deux moments de la
journée. qui illustrent l'allure du phénomène (fig. 71).
- -O (min.) I
I +- O (max.)
2
I .......................&............... O
..................2
Profondeur d'inversion
des maxima
i+..............
1 Maxima d e la température
en surface
2 Moment OÜ la température en surface
correspond B la moyenne
I
Fig. 71 Schhmareproduisant la distribution des temperatures en
fonction de la profondeur relative
a
Les propriétés decetteéquation ont étéformuléespar ANGOT delamaniere
suivante:
a. l'amplitudedesoscillationsdécroît en progressiongéométrique quand la
profondeur croît en progression arithmétique.
C'est ce qu'exprime le terme e-9 de la formule: par exemple. l'amplitude est
.
réduite de I / 1O00 pour une profondeur égale à (7 a), soit, pour un jour.
.
11 cm 7 = 98 cm, environ 1 m. ou, pour la périodeannuelle. 2,70 7 = .
18,90. environ 19 m.
b. le retard de l'époque des maxima et des minima pour des oscillations de même
période est proportionnel à la profondeur. C'est ce qu'exprime le terme - $
figurant dans la parenthèse donnant la valeur du sinus; on vérifie par exemple
que -14 x -
43 d'après les valeurs précédentes.
270 800
c. enfin pour des oscillations ayant despériodesdifférentes.lesamplitudes sont
réduites respectivementdans un mêmerapport pour des profondeurs proportion-
nelles aux racines carrées de la durée des périodes. Par exemple, en prenant le
tableau des valeurs précédentes, comparant l'oscillation annuelle et l'oscillation
journalière, ou doit avoir:
207
Les températures à la surface du sol ne peuvent être déterminées que moyennant
certaines précautions. puisque thermomètre
le pourrait être exposé auravonnement
direct du soleil: lestempératures lues traduiraient l'equilibre ((absorptionde chaleur))
rayonnement du système.
Quant aux donnéesrelevées en profondeur. on les présente sous forme de
moyennes mensuelles.annuelles, saisonnières. et en reportant ces points moyensen
fonction de la profondeur, on obtient des profils thermiques.
Sil'on porte en ordonnées les températures relevées à la profondeur Z1 et en
abscisses celles relevées à la profondeur Z2 au même moment, on obtient alors des
ellipses. Les axesdurectangle dans lequelelless'inscrivent dépendent des
amplitudes destempératures aux profondeurs Z 1 et Z2. Quant à l'allure de l'ellipse,
L
elle dépend de la valeur 2 portée dans la formule:
6) CONVECTION
Dans le cas d'un écoulemetzt latnirzaire, on montre que le flux de chaleur varie
comme la racine carrée de la vitesse
209
II faudrait enfin tenir compte de transferts de chaleur qui résultent de phénomenes
physiques complémentaires de celui qui vient d'être évoqué, et en particulier de
l'évaporation de l'eau.
210
T Puissance rayonnée
(échelle arbitraire)
IO..
5 --
Fig. 72
Répartition de l'énergie rayonnée suivant la loi de Planck
0 la courbe la plus élevée correspond à 1700"K, la seconde à 1300"K,
la plus basse à 1000°K.
0 d'où, suivant la loi de Wien, les maxima suivants :
h o m l = 2886 = 1,71 p
1700
h o m 2 = 2886 = 2,22p
1300
h o m 3 = 2886 = 2,89p
1O00
0 notez que, en fonction de l'élévation de la température, il apparaît,
dans le spectre, des rayons de longueur d'onde de plus en plus courte.
Plus concrètement voici trois de ces courbes présentées sur le diagramme de la
fig. 72.
Ce qui les caractérise, c'est:
1") une valeur minimum des longueurs d'ondes émises pour chaque température.
Plus le corps est chaud, plus il peut émettredes rayonnementsdecourte
longueur d'onde;
2") l'existence, pour chacune d'elles. d'un maximum, c'est-à-dire que le maximum
d'énergie est fourniparunelongueur d'onde donnée.etce maximum
correspond à une valeur de h d'autant plus faible que la température est plus
élevée.
21 1
La loi de WIEN. qui est une loi non quantique. permet de calculer ce maximum:
.
A m T = 2.886 (en p /degré)
Ainsi. pour T = 288.6 O, c'est-a-dire 15.6' cent.. températurefréquemment
rencontrée a la surface du sol dans nos régions, l'énergie émise présente un
maximum pour 1 O p . Au contraire, pour T = 6.000". sensiblement la température
de surface du soleil. Am = 0,48 p. c'est-à-dire que pour lesoleil. le maximum
d'énergie émise se situe dans le spectre visible. alors que pourles températures de la
surface du globe, l'énergie est émise dans l'infrarouge. donc invisible à notre regard.
Les €ormuks qui viennent d'ktre donnees sont strictement valables pour un corps
noir réagissant à un échauffement thermique. Si on communique une autre forme
d'énergie au corps. on peut obtenir des actions spécifiques et on aura alors émission
d'énergie suivant une longueur d'onde privilégiée caractéristique du corps utilisé.
Par exemple, en bombardant une plaque de métal par une faisceau délectrons. on
obtient une distribution d'énergie rayonnée résultant de la superposition de deux
courbes; l'une a la forme dune courbe de PLANCK et représente une sorte de bruit
de fond: elle correspond à la température de I'anticathode au point d'impact du
faisceau d'électrons. D'autre part. sous l'influence du chocdes électrons. il se produit
un déplacement des électrons périphériques de la substance qui libéreront. en
reprenant leur position primitive, de l'énergie dans une série de longueurs d'onde
bien déterminée. Le même phénomkne se produit aussi avec les ampoules de gaz
utilisées pour I'éclairage (néon).
PUi = -
1Rt d Cp ds COS ii
R
d P est l'angle solide considéré
ù l'angle que fait la direction choisie par rapport à la normale a la surface S.
En intégrant cette équation, on montre que la puissance totale rayonnée est égale
à Rt. On pourrait d'ailleurs remplacer ds cos fi par unélément de surface quiserait la
projection de la surface ds sur le plan normal à la direction considérk
Si l'on considère maintenant une série de rayons lumineux parallèles tels que
ceux qui proviennent du soleil sur la terre. la quantité de chaleur reçue sur une
surface donnée est égale au produit de cette surface par le cosinus de l'angle que fait
la direction du rayonnement par rapport à la normale à la surface. multiplié par
l'intensité du rayonnement:
PUi R ds COS ù
Cette formule est fondamentale puisqu'elle permet de tenir compte de l'influence
du relief. LJne surface inclinée vers le sud. sous notre latitude. recevra plus dénergie
que si elleétait horizontale. Toutefois, si l'on tient compte de la rotation de la terre. il
est évidemment plus difficile d'évaluer exactement l'influence de la pente. En gros,
la quantité d'énergie rayonnée atteignantcette surface est plus élevée que celle reçue
par une surface plane.
Mais toute la quantité de chaleur reçue par la surface n'est pas absorbée. car un
212
certain pouvoir réflecteur se manifeste.On désigne par albédo le rapport de l'énergie
réfléchie par une surface à l'énergie reçue.
Cette grandeur voisine de 1 O0 % pour la neige fraîche varie de 5 à 50 % pour un
sol nu suivant sa couleur et son état d'humidite. Pour les prairies. l'albédovarie de
15 à 30 96, ilse situe entre 1 O et 20 pour les feuillus et varie de 5 à 15 pour les
conifères.
Le phénomène est sélectif et toutes les longueurs d'ondes ne sont pas réfléchies
avec la mème intensité; de mème l'albédo varie avec l'incidence du rayonnement.
Il est évident que cette propriété de la surface a une influence considérablesur le
régime thermique du sol (ITIER et de PARCEVAUX, 1974). En principe, seul le
corps noir a un coefficient d'absorption égal à son coefficient démission. Cette
remarque a des conséquences fondamentales. Pour évaluer les conséquencesdune
radiation sur une surface, il faut prendre en compte le pouvoir absorbant de cette
surface par rapport à la qualité de l'énergie reçue, qu'on peut schématiser par la
longueur d'onde correspondant à la plus grande proportion d'énergie du spectre. II
faut ensuite considérer latempérature de lasubstance qui va déterminer son spectre
d'émission. et en particulier la longueur d'onde correspondant au maximum
d'énergie émise. Il faut enfin envisager le pouvoir émissif de la substance pour la
longueur d'onde considérée.Voicideuxexemplestirésde FABRY (1 942) qui
illustrent ces règles.
La neige a un trés faible pouvoir absorbant dans le rayonnement visible (comme
le montre son albédo). Néanmoins, sous l'influencedu rayonnement solaire, la
surface prend une certaine température (inférieure à O"). La neige vadonc rayonner
suivant o ~ T 4T, étant < 273", soit en rayonnement principal vers 1 1 p . Or, pour
cette gamme de longueurs d'onde, la neige va émettre à peu près comme un corps
noir. L'équilibre d'une surface de neige correspond donc à une température
beaucoup plus basse que celle d'un corps noir qui rayonnerait comme ellepour les
basses températures, mais absorberait toute l'énergie reçue.
Par contre, prenons le cas d'un métal, une feuille de zinc ternie par exemple, dont
la capacité d'absorptiondans le visible est assez
grande, mais dont le pouvoir émissif
vis-à-vis desgrandes longueurs d'onde est très faible: il secomporterait donc comme
un corps blanc. 11s'ensuit qu'une feuille métallique devientun piège à chaleur et que
son équilibre thermique, pour les mèmes conditions que la neige, correspondra à
une température beaucoup plus élevée.
Ces remarques font bien apparaître le rôle capital de la nature des surfaces vis-à-
vis
de
la température; elles permettent aussi de comprendre l'absence de
signification des données enregistrées sur un thermomètre exposé à un rayonne-
ment. On mesure I'équilibre propre thermomètre-rayonnement et non la
température du milieu, qui peut ètre très différente.
Un mécanisme du mêmeordre peut être évoqué en tenant compte de laforme des
objets. Une sphère recevant un rayonnement solaire présenterait une surface active
égale à r R2. Par contre, elle va émettre avec une surface égale à 4 R2. Donc,
même s'il s'agissait d'un corps noir, l'efficacité de l'émission serait quatre fois plus
grande que celle de la réception. Ce raisonnement est applicable aux objets ayant
une forme plus ou moins allongée et recevant le rayonnement sous une certaine
incidence. La surface active à la réception est égale à la projection de la surface
éclairée sur le plan normal au rayonnement, alors que la surface démission est égale
à la surface réelle de l'objet. Il faut toutefois tenir compte du fait qu'à lasurface du
213
globe les objets sont toujours environnés par d‘autres objets qui rayonnent à leur
tour. ce qui accroît l’énergie reçue par chacun d’eux pris isolément.
Enfin. on peut étendre ce qui vient d’être dit au cas de la transmission de l’énergie.
Le verre. par exemple, transmet bien le visible et il est pratiquement opaque aux
rayonnements de grandes longueurs d‘onde. Une cavité fermée par une surface de
verre.exposéeau rayonnement solaire. est donc unpiège à chaleur puisque le
rayonnement visible y pénètre et que le rayonnement de grandes longueurs d‘onde
émis par les parois dela cavité ne peut pas ressortir. Cest cet effet qui est utilisédans
les serres. à condition que leurs paroissoienten verre. La situation peut être
différente pour lesmatièresplastiquesquipeuvent6treplus transparentes aux
rayonnements de grandes longueurs d‘onde.
Les lois physiques qui viennent d’être rappelées concernent soit la circulation de la
chaleur dans le sol, soit les échanges de chaleur à la limite sol/atmosphère.
S’il s‘agissait desol nu, par exemple dans un désert,et pour un sol sec.on pourrait
passer très simplement des chapitres précédents à I’étude du bilan radiatif. Mais
dans
la grande majorité des cas le sol est recouvert d’une masse végétale. et c’est au
niveau de cette masse que s’établit le bilan radiatif. La quantité de chaleur qui
parvient au sol est relativement faible sous un couvert végétal. Celui-cia en effet une
très mauvaiseconductivité thermique, sibien que les échanges de chaleur
concernent tout particulièrement ce couvert. II existe quelques circonstances dans
lesquellescefaitest très apparent. Parexemple, pendant unenuitclaire. la
température de lasurface tend à s’abaisser puisque le sol rayonnne la chaleur et qu’il
n’en reçoit pas du soleil. L‘abaissement de température dépend alors très largement
de la conductivitéthermique de la couche superficielle.Suivant qu’on a affaire à une
roche, matériau cohérent de relativement bonne conductivité thermique. à un sol
plus ou moins meuble ou enfin à un sol recouvert de débris végétaux ou d‘une
végétation où la conductivité thermique est très mauvaise,l’abaissementde
température varie de plusieurs degrés.
D’autre part, si l’on suppose un sol nu mais humide, la chaleur absorbée à la
surface va tendre à élever la température, ce qui accèlérera l’évaporation de l’eau.
Dans la mesureoù le sol se dessèche, nous avons vu que la conductivité dusol pour
l’eau devient très faible et que la circulation de ce corps s’effectue surtout en phase
vapeur. Cest donc à une certaine profondeur dans le sol, là où l’eau circule encore
en phaseliquide, que se produiront l’évaporation et l’absorptionde chaleur
correspondante. La température de la surface aura tendance à varier beaucoup en
fonction de l’insolation, puisquïl s’agira d’unsol sec, alors qu’à partir d’une certaine
profondeur les variations de température seront beaucoup plustamponnées puisque
les variations de température seront limitées par I’évaporation de l’eau.
C’est dire que si on exprimait par une équation ce phénomène élémentaire. on
devrait calculer la quantité de l’énergie thermique arrivant à un niveau donné. la
quantité deau arrivant à cemêmeniveau, et on évalueraitainsil’intensitéde
l‘évaporation.
Nous n’aborderons pas le détail de ces mécanismes, nous contentant détablir le
bilan thermique à l’interface,entre l‘atmosphère et, suivant le cas.le couvert végétal
ou le sol lui-même s‘il est nu, sans établir de distinction entre ces deux situations.
214
B. LES BILANS D’ENERGIE
215
A partir de cette équation. on peut rassembler tous les termes du rayonnement
dans un mtme membre; il vient:
(1 -a)Rg + R a - R t = E - Co + Q
On appelle ra.vot1netnet1t net le terme de gauche.
Desétudespoursuivies par BOUCHET montrent que, pour dessurfaces
d'échange très grandes et une humidité relative voisine de la saturation.
Ra - Rt = - [E - Co]
Ainsi. pour Q = O. en reportant la valeur de I'ETP dans l'équation générale.il vient:
(1-a) Rg = 2 [E - Col
ou
E-yp = O S ( 1 - a) Rg
On peut également envisager le cas ou Rg est nul. Par un ciel clair, Ra est alors
très faible et il vient sensiblement:
-Rt = E - C o + Q
Dans ce cas. E et Co sont faibles ou nulles, Q est négatif. il y a refroidissement
de la surface du sol. Celui-ci est d'autant plus important que la conductivité du sol
est faible. L'air se refroiditau contact du sol, s'écoule le long des penteset il se crée
dans les bas-fonds des utlacs d'air froid>>.C'est ainsi que se produisent lesgelées
nocturnes si préjudiciables aux cultures en période de printemps.
Il faut dire aussi quelques mots de l'importance présentée par Q. En fait. c'est
généralement le sol qui détermine la température des basses couches de l'air. Ces
richanges amortissent les variations de température du sol. maisleprocessus
quantitativement le plus important estI'évaporationdel'eau, Lélévation de
température est d'autant plus importante que le sol étant sec, sa chaleur spécifique
est plus faible. Sa couleur peut également intervenir en changeant l'albédo. Ces
facteurs ont certainement une très grande importance sur les processusse
manifestant dans les sols. en particulier dans la couche superficielle.
Par contre, en profondeur, nous avons vu que les phénomènes sont très amortis
et seules les variations de la température refletent les bilans globaux d'échanges
à la
surface.
II faut enfin dire quelques motssur le refroidissement hivernal, bien que ce sujet
ait été peu étudié. Nous avons vu que l'énergie reçue est alors faible par unité de
surface, meme quand le soleil brille, cela du fait son
de inclinaison. Quand le ciel est
nuageux, il s'établitun équilibre radiatifentre ce qui est émispar la surface du sol et
la radiation émise par les nuages, en fonction de leur température évidemment. Il
semble donc que les grandes baisses de température que l'on observe soient dues à
un ensemble de facteursqui influent sur la valeur de Q et de Ra (balayage par l'air
froid, phénomène de convection, précipitations d'eau à basse température et enfin
faiblesse du rayonnement provenant de l'atmosphère).
D'une manière générale on se rendra mieuxcomptedur6lerelatif deces
différents facteurs en reconsidérant la formule de PENMAN ( 1948) qui permet de
calculer ETP à partir des données climatologiques:
f’ (O) R net Y Ea
ETP = f‘ (O) + Y
+ ff (el +Y
Dans cette formule. f w est la dérivée de la fonction reliant la tension de vapeur
saturante de l’eau à la température 8 en degrés centigrades:
Y
’ est une constante.
K net a le sens que nous avons déjà vu,
Ea est I’évaporation d u n e surface d’eau libre ayant la température Ba.
Le premier terme relie E r p au rayonnement net. Le deuxième terme relie E-p
aux advections d’énergie, celles. par exemple. résultant du fait que l’air qui passe au-
dessus du sol est loin de sa saturation. Il va donc accélérer I’entrainement d’eau. la
chaleur d’évaporation étant empruntée au milieu lui-même (à l’eau et au sol), et le
refroidir: c’est ce qu’on appelle[’effet d’oasis. Au contraire. le rayonnement reçu par
le milieu peut élever la température sans queI’évaporation croisse aussi rapidement
qu’on pourrait s’y attendre dufait que l’atmosphère est saturée au-dessus du milieu.
C‘est lorsquïl y a équilibre, c’est-a-dire que l’entraînement de la vapeur deau est
égal à la quantité d’eau évaporable par la quantité de chaleur venue du rayonnement
net, qu‘on peut écrire:
R net = ETP
217
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218
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Albedo . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11-2 12
Consistance . . . . . . . . . . . . . . .II- 171
Alvéole . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1-64
Constantes (dAtterberg) . . . . .II- 173
Ameublissement(définition) . . 1-83 Convection . . . . . . . . . . . . . . . I1.208
Angle(de raccordement) 1-99;11-25
Courbes intrinsèques . . . . . . . .II- 186
Anion . . . . . . . . . . . . . . . 1-13;II-80
Courbes de Haines . . . . . . . . . . 1-14 1
Arénite . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1-1 6 Peltier
de . . . . . . . . .11-196
Argile . . . . . . . . . . . . . . . . . 1-1 6. 23
))
219
E G
220
Loi de Darcy . . . . . . . . . . . . .. 1 I.6U Porosité capillaire . . . . . . . . . . 1-55
])deJurin . . . . . . . . . . . . . .11.25 )lmatricielle . . . . . . . . . . 1-76
de Coulomb . . . . . . . . . . .11-186 )1 fissurale . . . . . . . . . . 1-86
de Stephan . . . . . . . . . . . 11.2 I O texturale . . . . . . . . . . 1-86
de Wien . . . . . . . . . . . . .11.2 I O t1 fermée . . . . . . . . . . . . 1-57
II de Planck . . . . . . . . . . . . . I 1.210 II de drainage . . . . . . . . 11.63
)Ide Poiseuille . . . . . . . . . . . 11-65 )1 ouverte . . . . . . . . . . . . 1-57
11 de Lambert . . . . . . . . . . .112. I 2 11 en doigt de gant . . . . 1-57
))d'Einstein . . . . . . . . . . . . . II- 170 11 canalicules . . . . . . . . 1-57
11 de Bingham . . . . . . . . . . .11-169 Potentiel capillaire . . . . . . . 11.38. 42
Lysimètre . . . . . . . . . . . . . . . II- 125 matriciel . . . . . . . . . . 11.40
1) osmotique . . . . . 11-40.43
1) efficace . . . . . . . . . II- 106
Pouvoirinducteur spécifique . 11-20
M Précipitation . . . . . . . . . . . . .11-125
Prismatique (structure) . . . . . . 1-49
Macroporosité . . . . . . . . . . . . . . 1-65 Profil cultural . . . . . . . . . . . . 1-53
Matricielle (porosité) . . . . . . . . . . 1-76
pédologique . . . . . . . . . . 1-53
Matriciel (potentiel) . . . . . . . . 11.40 )I thermique . . . . . . . . . . 11-208
Microporosité . . . . . . . . . . . . .. 1-65 II hydrique . . . . . . . . . . 11-108
Miscible (écoulement) . . . . . . . . IIA7 Pseudosable . . . . . . . . . . . . . . . . 1-13
Mobilité . . . . . . . . . . . . . . . . II- 170
Mouillabilité . . . . . . . . . 1-99;11-25
Mukh . . . . . . . . . . . . . . . . . . . I1.156
R
N Raccordement (angle de) I-99;11-25
Racine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1-51
Nombre (de Reynolds) . . . . . 11-63 Rayonnement . . . . . . . . . . . . 11-210
Nuciforme . . . . . . . . . . . . . . . . 1-49 Redistribution . . . . . . . . . . . 11-93.94
Relaxation(tempsde) . . . . . . 11-172
Réserves (utilisables) . . . . . . 11-159
O Ressuyage . . . . . . . . . . . . . . . 11-84
Rhéopexie . . . . . . . . . . . . . . II- 172
Organique (matière libre) . . . . . 1-5 1 Rigidité . . . . . . . . . . . . . . . . II- 170
II (matières liées) . . . . 1-51 Rudites . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1-16
Osmotique (pression) . . . . . . . 11-28 Ruissellement . . . . . . . . . . . . II- 129
Rupture . . . . . . . . . . . . . II- 179. 186
Pelites .................... 1- 1 6 S
Perméabilité . . . . . . . . . . . . . 11-63
pF ..................... 11-38 Sable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1-16
Plan d'eau . . . . . . . . . . . . . . . 11-89 Sédimentation . . . . . . . . . . . . . . 1-12
Plaquette . . . . . . . . . . . . . . . . . 1-49 Sels [déplacement des sels) . . . 11-80
Plasticité . . . . . . . . . . . . . . . . .II- 1 72 II (pression osmotique) . . 11.28. 43
Polyédrique (structure) . . . . . . 1-50 Sorptivité . . . . . . . . . . . . . . . . II- 108
Pondérale (humidité) . . . . . . . .II- 17
Porphyropectique . . . . . . . . . . 1-47
Porphyropeptique . . . . . . . . . . 1-47
.
Spécifique (poids) . . . . . . . . . . . 1-28
(surface) . . . . . . . . . 1-33
Solide . . . . . . . . . . . . . . . . . . II- 171
221
Solution . . . . . . . . . . . . . . . 11.40. 80
Sonde dynamométrique . . . . . . 1-83
Sous-structure . . . . . . . . . . . . . . 1-§0
Squameuse (structure) . . . . . . . . 1-49
Structure . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1-42
Substitution(principede) . . . . 1-75
Succion . . . . . . . . . . . . . . . . . .11.2 1
Surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1-33
Sur-structure . . . . . . . . . . . . . . 1-50
NQ FF
3 La vie animale dans les sols (G. BACHELIER) ISBN 0075-0 22
44 Le fer dans les sols (P.SEGALEN) ISBN 0076-9
25
5 Lesphénomènesd’échange de cations et d’anionsdans
les sols (A.
RUELLAN, J. DELETANG) ISBN 0077-7
38
11 Manuel de prospection ptkiologique (R. MAIGNIEN)
0083-1 IS BN 50
16 Etude comparative de deux méthodes de fractionnement
des composés humiques (B.DABIN, Ch. THOMANN)
ISBN 0088-2
17 Méthode de détermination des cations échangeableset
de la capacité d’échange dans les sols (P. PELLOUX)
ISBN 0089-0 24
20 Les sols ferrallitiques. Tome I : historique, développement
des connaissances et formation des concepts actuels
(Y.CHATELIN) ISBN 0093-9 22
21 Les sols ferrallitiques. Tome IV : la matihre organique et
la vie dans les sols ferrallitiques (P. de BOISSEZON,
C. MOUREAUX, G. BOQUEL,G. BACHELIER) ISBN 0315-638
24 Les sols ferrallitiques. Tome 111 : L’altération
(Y.CHATELIN)
ISBN 60 0348-2
22 L’aluminium dans les sols (P. SEGALEN) ISBN 0314-8 100