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Les termes du dhikr et ses formules

Le dhikr dans toutes ses formules est un remède aux maladies du cœur, et aux maux de l'âme.
Citons parmi ces formules, celles-ci : Il n'y a de dieu que Dieu (la illaha illa Allah), la prière
sur le Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix -, la demande du pardon, certains des
plus beaux Noms de Dieu et le nom singulier " Allâh " etc. Tous ces remèdes ont été tirés de
la pharmacopée du Coran et de la Sunna.

Les formules des invocations sont à la fois nombreuses et diverses. Chacune d'elles produit un
effet particulier sur le cœur et détermine une réaction psychologique appropriée. Les guides
spirituels s'érigent en médecins des cœurs et se constituent en héritiers de l'Envoyé de Dieu -
que Dieu lui accorde la grâce et la paix - sur le plan de la da'wa, de l'orientation et de
l'éducation. Ils font découvrir à leurs disciples les invocations précises qui correspondent à
leurs états et à leurs besoins. Ils les assistent dans leur marche ascendante vers l'agrément de
Dieu. Ils jouent, en quelque sorte, le rôle du médecin des corps qui donne aux malades divers
médicaments, leur prescrit un traitement approprié à leurs maux, puis change la nature du
médicament en fonction de leur cheminement vers la guérison.

C'est pourquoi, le novice, engagé dans la voie vers Dieu, doit être en relation avec son maître
à qui il demande conseille, lui expose les avantages spirituels qu'il éprouve dans son dhikr,
ainsi que ce qu'il reçoit comme sentiments bénéfiques qui habitent le cœur et la part de félicité
qui anime l'âme. C'est ainsi qu'il réalise des progrès, de plus en plus ascendants, dans son
élévation morale et dans les connaissances divines.
La règle du dhikr avec l'énoncé du seul Nom " Allâh "
Le dhikr en formulant le Nom singulier " Allâh " est permis. Ces deux versets l'attestent :
- " Rappelle-toi le Nom de ton Seigneur et consacre-toi totalement à Lui. " (Coran, 73/8)
- " Invoque le Nom de ton Seigneur, matin et après-midi. " (Coran, 76/ 25)
Selon Anas Ibn Mâlik, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit :
- " L'Heure ne surviendra que lorsqu'il ne sera plus dit sur terre : Allâh ! Allâh ! "
Dans ce hadîth, le Nom singulier " Allâh " est mentionné à la fois seul et plusieurs fois.
Dans une autre version citée également d'après Anas, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde
la grâce et la paix - a dit :
" L'Heure ne surviendra pas tant qu'il y aura quelqu'un qui dit : Allâh ! Allâh ! "
Commentant ce dernier hadîth, 'Alî al-Qârî a dit : " C'est-à-dire que " Allâh " ne sera plus
mentionné. Il n'y aura plus une sagesse dans l'existence des hommes. Il en résulte que la
continuité du monde dépend de la bénédiction (la baraka) des 'oulama actifs, des adorateurs
vertueux et de la totalité des croyants. C'est là le sens que lui a donné at-Tayyîbî, c'est-à-dire
jusqu'au moment où l'on ne dira plus " Allâh ! Allâh ! " Autrement dit, jusqu'au moment où le
Nom de Dieu ne sera plus mentionné et ne sera plus adoré. "
Les versets et les hadîths qui font désirer le dhikr, revêtent un caractère général et libre. Ils ne
précisent pas un dhikr particulier. Il n'y a aucun texte légal qui interdit la mention du Nom "
Allâh " d'une manière isolée.
A partir de là, nous constatons l'erreur commise par certains qui, par précipitation, s'opposent
à la mention du Nom de Dieu " Allâh " d'une manière isolée, argumentant qu'il n'existe aucun
texte, dans le Livre et la Sunna, qui en fasse référence. Pourtant, comme nous venons de le
citer, les versets à ce sujet sont bien clairs.
D'autres manifestent la même opposition sous prétexte qu'on ne peut construire une phrase
significative avec un seul mot, comme c'est le cas si on dit : Dieu le majestueux. (Allah Jalîl)
La réponse à opposer à ces objections est : L'invocateur qui recourt à l'énoncé de ce Nom
d'une manière isolée, ne s'adresse pas à une créature. Aussi, la parole, qu'il prononce ne doit
pas nécessairement revêtir un sens aussi complet qu'utile. C'est parce qu'il mentionne Dieu qui
connaît bien l'âme de l'invocateur et Il est informé sur son cœur. D'ailleurs, les savants ont
émis des opinions favorables à l'énoncé du Nom Allâh d'une manière isolée.
Voici quelques-unes d'entre elles :
Le savant Ibn 'Abidîn, dans son célèbre commentaire de la Basmala (Au Nom d'Allah clément
et miséricordieux) et l'étude qu'il a faite au sujet du terme " Allâh " a dit : " Selon Hishâm, qui
le tient de Abû Hanîfa, l'expression " Allâh " est le Nom Suprême (al-a'dham) de Dieu. C'est
la même idée qui revient sous la plume de at-Tahhâwî : Chez plusieurs savants et la plupart
des connaisseurs, il n'y a pas de mention qui se situe au-dessus de la mention de Dieu par Son
Nom " Allah ". C'est ce que nous relevons aussi dans le commentaire d'Ibn Amîr Hâj. "

Le docte al-Khâdimî a dit : " Sache que le Nom de Majesté " Allâh " est le Nom Suprême
chez Abû Hanîfa, al-Kasâï, ash-Sha'bî, Ismâ'ïl Ibn Ishâq, Abû Hafs et la plupart des autres
savants. C'est la conviction de la grande majorité des chuyûkh du soufisme et des
connaisseurs avertis. Pour eux, il n'y a pas de dhikr qui occupe un rang plus élevé que la
mention du seul Nom " Allâh ". D'ailleurs, Dieu dit à Son Prophète - que Dieu lui accorde la
grâce et la paix - : " Dis : Allâh ! Et écarte-toi d'eux... " Coran.

Al-Manâwî a expliqué ce hadîth : " Dieu dit : " Je suis avec Mon adorateur aussi longtemps
qu'il Me mentionne et que ses lèvres articulent Mon nom. " A son sujet, il a dit : " Il est avec
celui qui Le mentionne avec son cœur, avec celui qui Le mentionne avec sa langue. " Mais la
première mention est plus parfaite. Il a cité la langue pour faire comprendre l'interaction qui
existe entre le plus élevé et le plus bas. Il n'en reste pas moins que son amour pour Dieu et son
dhikr, quand ils s'emparent de son cœur et de son esprit et les occupent, l'élèvent auprès de
Lui et le situent avec Lui. L'obligation du dhikr, chez les ascètes (les soufis), est, en effet, l'un
des piliers qui conduisent à Dieu le Très-Haut. Il se divise en trois parties : le dhikr général
(de tout le monde) avec la langue ; le dhirk de l'élite avec le cœur et le dhikr des gens
spéciaux parmi l'élite, dont l'anéantissent de leur individualité se réalise dans la proximité de
l'Invoqué (Dieu), au point que la Vérité se manifeste à eux en toute occasion.

Les soufis disent : " Il n'y a pas dans le comportement du cheminant vers Dieu plus utile que
le dhikr isolé, coupé de tout autre que Dieu. Il nous est parvenu de leurs écrits sur la réalité du
dhikr, ses effets et ses manifestations ce qui ne peut être compris que par ceux qui en
apprécient la saveur par goût et expérience. "

L'imâm al-Junayd a dit : " L'invocateur de Dieu par Son Nom " Allâh " est ravi à lui-même. Il
est en relation avec son Seigneur, accomplissant le Droit qui Lui revient et Le regardant avec
son cœur. Les lumières de la vision présencielle ont brûlé ses attributs humains. "
Sidi Abû'l 'Abbâs al-Mursî a dit : " Que ton dhikr se résume à " Allâh ! Allâh ! " Ce Nom est
le sultan parmi les autres Noms. Il possède une étendue où il évolue et un fruit qu'il récolte.
La science est son étendue. La lumière en est le fruit. Ce n'est pas l'essence de la lumière elle-
même qui est visée mais c'est ce qu'elle dévoile. Aussi, convient-il de mentionner Son Nom
d'une manière abondante et d'accorder sa préférence à ce procédé de dhikr parce qu'il
renferme en lui tout ce qu'il y a dans " Il n'y a de dieu que Dieu ", tous les dogmes, toutes les
sciences, les morales, et les vérités etc.
Le connaisseur de Dieu Ibn 'Ajîba a dit : " Le Nom singulier " Allâh " est le sultan des Noms.
C'est le Nom Suprême de Dieu. Le disciple continuera à le mentionner et à être remué par lui
jusqu'à ce qu'il se mêle et s'intègre à sa chair et à son sang et que ses lumières coulent dans
toute sa totalité et dans ses moindres parties. Le dhikr se transporte ensuite au sœur, puis à
l'âme, puis à son secret intime. A ce moment, la langue devient muette et ainsi il accède au
dévoilement et à la vision oculaire. "
" Ô disciple sincère ! Attache-toi à la mention du Nom singulier de Dieu " Allâh " si ton guide
spirituel te le permet et te le conseille. C'est le moyen le plus rapide qui extirpe les racines de
l'âme concupiscente (al nafs) plus vite qu'on ne le ferait avec un couteau tranchant. "
Quant à la bouffée de chaleur, et au resserrement de la poitrine du disciple, quand il pratique
le dhikr avec le Nom Allah, lors de ses débuts dans la voie spirituelle, c'est parce que son nafs
ne trouve pas son compte dans ce genre de dhikr, qui débarrasse le cœur du monde des
créatures et le vide de tous les univers. C'est pourquoi les maîtres spirituels ordonnent à leurs
disciples de faire le dhikr par la formule " la illaha illa Allah " (Il n'y a de dieu que Dieu) à
leur commencement dans la voie spirituelle. Lorsque la négation " il n'y a de dieu " et
l'affirmation " que Dieu " se confirment dans leur cœur, le maître les déplace alors vers le
dhikr par le Nom singulier de Dieu " Allah " en leur enjoignant l'abondance de ce dhikr et de
combattre leur nafs pour supporter l'aigreur de la phase en cours. S'ils n'ont pas, au début de
leur cheminement, la patience de supporter l'amertume qui envahit leurs âmes, et négligent la
mention du Nom singulier " Allah " ; dès lors, ils arrêteront alors leur progression et se
priveront d'un énorme bienfait en raison de l'altération de leur détermination et la faiblesse de
leur volonté.
Par contre, s'ils se montrent résolus à mentionner ce Nom " Allah " et s'ils font preuve de
patience en demeurant ferme dans cet état, ce Nom s'imprimera dans leurs cœurs. Leur
insouciance se déplacera et cédera sa place à ce Nom qui circulera dans leurs veines et se
mélangera à leurs esprits. Dès lors, l'Invoqué (Dieu) sera en face d'eux. Et quand les gens
seront distraits, eux, ils ne perdront jamais de vue la présence de leur Seigneur. C'est ainsi
qu'ils se hisseront au rang de ceux qui excellent (al mouhssinoun), comme l'a indiqué
l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - : " L'Excellence ", c'est adorer
Dieu comme si tu le voyais... "

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Le dhikr conditionné et le dhikr libre

Le dhikr conditionné

C'est celui que l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - nous recommanda,
lié à un temps particulier ou à un lieu particulier, tel que le dhikr après la prière, et qui consiste
en tasbih, tahmid et takbir, ainsi que les invocations des voyageurs, de celui qui se met à
manger ou à boire, ou se marie, ou celles qu'on observe dans les moments difficiles ou dans les
épreuves ou durant la maladie ou devant la mort ou après la prière du vendredi et durant la nuit
qui suit ou lorsqu'on voit le nouveau croissant de lune ou au moment de rompre le jeûne ou
lors du pèlerinage ou durant la nuit et le matin ou lors du réveil et sommeil ou lors du jihad ou
en entendant le chant du coq etc. parmi les dhikrs particuliers. Voilà donc un bref aperçu des
dhikrs conditionnés. Pour celui qui veut les connaître d'une manière exhaustive, il peut
consulter les ouvrages spécialisés du dhikr.

Le dhikr libre

C'est celui qui n'est conditionné ni par le temps ni par le lieu, ni par un moment déterminé ni
par une situation donnée. Il est indifférent d'être debout ou assis. Ce qui est demandé au
croyant, c'est de se souvenir de Dieu en toute circonstance au point que sa langue devienne
attendrie par la mention de Dieu. A ce sujet, il y a de nombreux versets :
- " Souvenez-vous de Moi, Je Me souviendrai de vous. " (Coran, 2/152)
- " Ils exaltent Sa gloire nuit et jour et ne s'interrompent pas. " (Coran, 21/20)
- " Ô vous qui croyez ! Évoquez Allâh d'une façon abondante et glorifiez-Le à la pointe et
au déclin du jour. " (Coran, 33/41-42)
- " Les invocateurs assidus d'Allâh et les invocatrices : Allâh a préparé pour eux un pardon
et une énorme récompense. " (Coran, 33/35)
Il existe d'autres versets qui appellent à invoquer Dieu de façon abondante, sans se conformer
à une circonstance particulière ou à un lieu déterminé. L'Envoyé de Dieu - que Dieu lui
accorde la grâce et la paix -, lui-même, nous a recommandés de nous souvenir de Dieu à tous
les moments, sans tenir compte du moment et de l'endroit où nous nous trouvons.
'Abd Allâh Ibn Busr a rapporté ce fait :
- " Un homme dit : Ô Envoyé de Dieu ! Les prescriptions de l'Islâm sont trop nombreuses pour
moi. Enseigne-moi quelque chose à laquelle je pourrais me cramponner. "
- " Que ta langue demeure constamment attendrie en évoquant Dieu ! "
Aïsha a décrit le Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - de cette manière : "
L'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - invoquait Dieu en toute
circonstance. "

Dans de nombreux hadîths, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - nous a
incités à nous souvenir de Dieu et, à cet effet, nous a enseignés plusieurs formes de dhikr, du
tasbîh au tahlîl en passant par le takbîr et l'istighfâr. Il n'a limité ce dhikr ni dans le temps, ni
dans l'espace, ni à l'occasion d'un événement particulier.
Abd Allah Ibn 'Abbâs - que Dieu l'agrée - a dit : " Dieu n'a imposé à Ses serviteurs aucune
obligation sans qu'Il n'en définisse une limite bien déterminée. Il a ensuite admis les excuses
de ceux dont les écarts se justifient. Sauf le dhikr. Dieu ne lui a établi aucune délimitation.
C'est pourquoi, Il n'accepte aucun motif de celui qui y renonce, à moins qu'il ait perdu la
raison.
Dieu a ordonné à Ses serviteurs de L'invoquer dans toutes les occasions et dans tous les états.
Il dit bien : " Invoquez le Nom d'Allâh, debout, assis ou couchés sur vos côtés. " (Coran,
4/103) Et : " Ô vous qui croyez ! Évoquez Allâh abondamment " (Coran, 33/41). Autrement
dit, il convient de L'évoquer la nuit, le jour, en terre comme en mer, en voyage comme chez
soi. Que ce soit en état de pauvreté ou de richesse, de maladie ou de bonne santé. Que ce soit
en secret ou publiquement. C'est dire que le rappel de Dieu doit se faire en toutes
circonstances. "
Les soufis ont suivi cette voie et en ont adopté la méthode. Aussi, invoquent-ils Dieu quels que
soient leurs états et dans toutes les phases de leur existence.
De la même manière qu'il y a le dhikr conditionné par un temps ou un lieu et le dhikr libre, il
existe également le dhikr conditionné par le nombre et le dhikr libre de tout nombre déterminé.
Le conditionné par le nombre est entre autre, le tasbîh après chaque prière, le tahmîd, le takbîr,
etc...
Selon Abû Hurayra, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit : " Celui
qui glorifie Dieu trente-trois fois après chaque prière, dis " Louange à Dieu " trente trois fois,
" Allâh est le plus grand " trente-trois fois, ce qui fait quatre-vingt-dix fois, et termine par " Il
n'y a de dieu que Dieu, unique et sans associé, à Lui le Royaume et à Lui la louange ; en toute
chose, Il est Omnipotent ", ce qui fait un total de cent, celui-là ses fautes seront pardonnées,
même si elles sont comme l'écume de la mer. "
Sa'd Ibn Abî Waqqâs, a dit : " Nous étions chez l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la
grâce et la paix - qui nous a dit : " L'un de vous veut-il obtenir mille bonnes actions chaque
jour ? "
- " Comment l'un de nous pourra-t-il acquérir mille bonnes actions par jour ? " Lui demanda-
t-on ?
- " En glorifiant Dieu cent fois, il obtiendra mille bonnes actions et mille de ses fautes seront
effacées. "
D'après al-Agharr Ibn Yasâr al-Muzanî, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la
paix - a dit : " Ô vous les gens ! Repentez-vous à Dieu et demandez-Lui pardon car moi, je me
repens cent fois par jour. "
Selon Abû Hurayra, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit : " Celui
qui dit cent fois par jour : " Il n'y a de dieu que Dieu, Unique et sans associé, à Lui le
Royaume, à Lui la louange et en toute chose, Il est Omnipotent ", son acte équivaudra à
l'affranchissement de dix esclaves. En outre, il lui sera inscrit cent bonnes œuvres et cent de
ses fautes seront effacées. De plus, il sera, en ce jour jusqu'à la tombée de la nuit, préservé
contre Satan. Aucun homme ne sera meilleur que lui, sauf celui qui accomplit des œuvres plus
nombreuses que lui. "
Commentant le hadîth ci-dessus, Ibn 'Allân a dit : " Le cadi 'Ayyâd a dit : " La mention de ces
nombres jusqu'à cent et cette limitation des adhkâr (invocations) sont une preuve que c'est là
un but à atteindre et non une limite fixée à ces récompenses. Ensuite, l'Envoyé de Dieu - que
Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit : " Aucun homme ne sera meilleur que lui, sauf celui
qui accomplit des œuvres plus nombreuses que lui. " Cela signifie qu'il est donc permis d'aller
au-delà du nombre indiqué. Il s'ensuit que l'auteur de tout ajout obtient un mérite proportionnel
à ce complément. C'est dire qu'il ne convient pas de croire que le nombre arrêté est une limite
qu'il est interdit de dépasser. D'autres ont même exagéré en disant : " La récompense promise
ne dépasse pas le nombre indiqué. " "
Ibn al-Jawzî a dit : " Ceci est complètement faux. C'est une opinion qu'on ne doit pas prendre
en considération. Ce qui est juste, c'est comme dit le poète : Celui qui ajoute, Dieu lui ajoutera
de ses bonnes œuvres. "
Quant au dhikr libre de tout nombre, c'est celui que Dieu nous a proposé d'entreprendre d'une
façon abondante dans toutes nos situations et nos moments, sans s'arrêter à un nombre
déterminé. Dieu dit bien : " Ô vous qui croyez ! Invoquez Dieu d'une façon abondante.
" (Coran, 33/41)
C'est que chaque fois que la détermination du croyant est grande, et que son amour de Dieu
augmente, il pratiquera le dhikr abondamment, tant il est vrai que celui qui aime une chose
tend à la mentionner plus souvent.
Il n'y a aucun inconvénient à ce que le guide spirituel intéresse son élève à un nombre
déterminé d'invocations afin d'élever davantage sa résolution et, par la même occasion,
d'évacuer en lui la négligence et la nonchalance. C'est ainsi qu'il fera de lui un de ceux qui
invoquent Dieu en abondance.

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La mise en garde contre l'abandon du dhikr

Dieu a mis en garde Ses serviteurs contre le fait de renoncer au dhikr. Cette mise en garde
s'inscrit dans Son Livre et par la voie de Son Envoyé. La même mise en garde a été faite par
les connaissants en Dieu, les éducateurs et les guides spirituels à leurs disciples.
Dans le Livre de Dieu
- " Quiconque s'aveugle (et s'écarte) du RAPPEL du Tout Miséricordieux, Nous lui
désignons un diable qui devient son compagnon inséparable. Ils (les diables) détournent
certes (les hommes) du droit chemin, tandis que ceux-ci s'estiment être bien guidés. "
(Coran, 43/36-37)
- " Invoque ton Seigneur en toi-même, en humilité et avec crainte, à mi-voix, le matin et le
soir, et ne sois pas du nombre des insouciants. " (Coran, 7/205)
- " A peine s'ils (les hypocrites) invoquent Allâh. " (Coran,.4/142)
Dans la Sunna de l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix -
Selon Abû Hurayra, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit : " Ceux
qui participent à une assemblée sans y mentionner Dieu, se lèveront en dégageant une
puanteur semblable à celle du cadavre d'un âne. Au Jour de la résurrection, cela constituera
pour eux une source de vifs regrets. "
Encore selon Abû Hurayra, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit :
" Celui qui prend un siège et s'assoit sans mentionner Dieu, Dieu l'affligera d'angoisses et de
remords.
Celui qui s'alite sans mentionner Dieu, Dieu l'affligera d'angoisses et de remords.
Celui qui circule sans mentionner Dieu, Dieu l'affligera d'angoisses et de remords. "
Et Toujours d'après Abû Hurayra, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix -
a dit : " Quand des gens sont dans une assemblée et ne mentionnent pas Dieu et ne prient pas
sur leur Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix -, l'angoisse et les remords les
saisiront. Si Dieu veut, Il les châtie et s'Il veut, Il leur pardonne. "
Selon Mu'âdh Ibn Jabal, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit : "
Les hôtes du Paradis ne regretteront que l'heure qui est passée sans qu'ils aient mentionné
Dieu. "

Les dires des Savants

Sahl a dit : " Je ne connais pas de désobéissance aussi vile que l'abandon de mentionner Le
Seigneur. "
Abû al-Hasan ash-Shâdhilî a dit : " Au nombre des caractères de l'hypocrisie figure la
lourdeur de la mention de Dieu sur la langue. Repens-toi à Dieu et Il allégera le dhikr sur ta
langue. " Il semble qu'il s'était inspiré de cette Parole de Dieu :
- " Les hypocrites cherchent à tromper Allâh, mais Allâh retourne leur tromperie (contre
eux-mêmes). Et lorsqu'ils se lèvent pour la prière, ils se lèvent avec paresse et par
ostentation envers les gens. A peine invoquent-ils Allâh. " (Coran, 4/142)
Il est dit : " A chaque chose sa punition et la sanction du Connaissant s'exprime par la cessation
du dhikr. "
Que l'homme sensé, se réveille de sa torpeur et agisse activement pour réveiller son cœur au
moyen du Rappel de son Seigneur (dhikr), tout en se revêtant des qualités des croyants qui
invoquent Dieu d'une manière abondante, éloigné des attributs des hypocrites qui ne
L'invoquent que très peu.

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• Le mouvement dans le dhikr

Le mouvement qui peut accompagner le dhikr est apprécié, parce qu'il stimule le corps
dans l'accomplissement du rituel de l'invocation. Il est légalement permis. La preuve
en a été donnée par l'imâm Ahmad dans son " Musnad " et al-Hâfiz al-Muqaddasî
d'après ce témoignage de Anas : " Les Abysséens dansaient devant l'Envoyé de Dieu -
que Dieu lui accorde la grâce et la paix - en disant avec leur langue :
- " Mohammad est un serviteur (de Dieu) vertueux. "
- " Que disent-ils ? " demanda le Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix
-.
- Ils disent : " Mohammad est un serviteur (de Dieu) vertueux. "
Lorsque le Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - les vit dans cet état, il
n'a pas désapprouvé leurs chants en mouvement. Au contraire, il les a laissés dans ce
qu'ils faisaient. Or il est notoire que les dispositions légales sont déduites des dires, des
actes et des décisions de l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix -.
Dès le moment où il n'a pas interdit ce qu'ils faisaient, il les a approuvés, il en résulte
que les chants en mouvement, même dans une mosquée, sont permis.

Cette tradition atteste le caractère licite du mouvement qui accompagne l'éloge
chantée du Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix -. Encore faut-il dire que
le mouvement opéré au moment du dhikr n'est pas considéré comme de la danse. Il est
donc reconnu parce qu'il stimule le corps et aide à amener le cœur à être présent avec
Dieu. Si l'intention est bonne, chaque chose étant évaluée selon l'intention qui l'anime.
" Les actes procèdent selon l'intention. Chaque homme aura (en rétribution) selon son
intention ", a dit l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix -.
Écoutons à présent comment l'imâm 'Alî décrit les Compagnons du Prophète - que
Dieu lui accorde la grâce et la paix -. Abû Arâkat a dit : " J'ai accompli la prière du
fajr avec l'imam Ali. [Une fois la prière accomplie] Il se déplaça vers sa droite, et
s'arrêta comme si une tristesse l'avait submergé. Au moment où le soleil s'éleva au-
dessus du mur de la mosquée d'une hauteur égale à la portée d'une lance, il pria
deux rak'ât. Puis, il fit balancer sa main et dit : " Par Dieu ! J'ai vu les
Compagnons de Mohammad - que la paix et le salut soient sur lui- et je ne vois
aujourd'hui rien qui leur est comparable : ils terminaient la nuit, le visage pâle, les
cheveux ébouriffés et le corps recouvert de poussière. Ils se repentaient à Dieu, en
état de prosternation ou debout ou lisant le Livre de Dieu. Tôt le matin, ils
invoquaient Dieu en se balançant comme se balance l'arbre dans un jour de vent
fort. Leurs yeux s'emplissaient de larmes jusqu'à mouiller leurs habits. "
Ce que nous devons retenir des paroles de l'imam Alî, c'est surtout cette expression : "
Ils invoquaient Dieu en se balançant comme se balance l'arbre dans un jour de vent
fort. " Il est clair que les Compagnons du Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et
la paix - accompagnaient leurs invocations d'oscillations. Ainsi, l'argument de ceux qui
prétendent que le balancement du corps est une innovation blâmable ne résiste pas aux
faits traditionnels. C'est dire, en définitive, que le mouvement est absolument licite
lors du dhikr.
Dans un de ses écrits, le chaykh 'Abd al-Ghanî an-Nâbulusî s'appuya sur cet
événement pour attester que le mouvement au moment du dhikr est recommandé. Il a
dit : " Il est évident que les Compagnons du Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et
la paix - se balançaient fortement lors du dhikr.
Ainsi aucun reproche ne peut être adressé à un homme qui bouge, se lève ou s'assoit
ou qui adopte n'importe quelle position, sachant qu'il ne commet aucun péché et qu'il
n'agit pas de la sorte avec l'intention de désobéir aux prescriptions divines.
Certes, il y a un groupe d'étrangers au soufisme - ils s'assimilent aux soufis bien que
ceux-ci les désavouent - qui ont altéré la beauté des cercles de dhikr à cause des
innovations répréhensibles qu'ils ont introduites et des actes détestables que la sharî'a
interdit sans conteste. Il en est ainsi des instruments de musique prohibés, des réunions
animées par des palabres sans but et des chants pervers. Ces procédés ne peuvent pas
être considérés comme un moyen pratique en vue de la purification du cœur de ses
défectuosités ni comme un moyen pour être en contact avec Dieu. Au contraire, le
dhikr est devenu chez eux un moyen de distraction qui encourage l'insouciance,
l'indifférence et la réalisation de vils desseins.
Ce qui est regrettable, c'est que certains qui se réclament des savants musulmans, se
sont attaqués aux cercles de dhikr, sans distinguer les étrangers, dont nous avons parlé
ci-dessus, des invocateurs sincères qui cheminent sur la voie de Dieu et dont le dhikr
ne fait que les enraciner dans la foi, les élever à une morale sublime et leur procurer la
sérénité du cœur.
En contrepartie, il existe des savants objectifs et équitables qui différencient les soufis
véridiques qui prennent l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix -
en exemple, et ces intrus hérétiques. Ces érudits ont exposé les lois de Dieu relatives
au dhikr. A leur tête, il y a le savant Ibn 'abidîn qui, dans " Shifâ al-'Alîl " (la guérison
du malade), a critiqué ces étrangers au soufisme. Il a mis en évidence les innovations
coupables et les actions illicites qu'ils ont insérées dans le dhikr. "
Il poursuit : " Il n'y a rien à dire sur la sincérité de nos maîtres soufis, innocents de
toute accusation d'apostasie. L'imâm, notre maître al-Junayd a été interrogé en ces
termes :
" Des gens se rassemblent et, en commun, balancent leurs corps ? " Il répondit : "
Laissez-les exprimer leur joie avec Dieu. Ce sont des gens dont le cheminement vers
Dieu a cisaillé les entrailles et dont la peine endurée a déchiré le cœur (impatient à
rejoindre leur Seigneur). Ils s'essoufflent quelque peu. Aussi, il n'y a aucun
inconvénient s'ils reprennent leur souffle pour apaiser leur état. Et si tu avais goûté à
ce qu'ils ont goûté, tu les excuserais certainement... "
Puis, cet auteur ajoute : " Dans le même ordre d'idées mentionnées par l'imâm al-
Junaydî, le savant, l'illustre Ibn Kamâl Pacha a répondu à une question les concernant
en citant ces deux vers :
Il n'y a aucun mal à éprouver des états spirituels intenses, quand tu es sûr qu'il s'agit
bien de cela.
Et Il n'y a aucun mal dans le balancement s'il est purement l'expression de l'amour de
Dieu.
Tu te lèves [sous les effets de ton état] marcher sur tes pieds. Et il convient pour celui
qui est appelé par son Seigneur, d'aller vers Lui, combien même en "marchant sur la
tête. "
Les états mentionnés ci-dessus sont donc permis au moment du dhikr et du concert
(as-sama') que pratiquent les connaissants de Dieu qui dépensent leur temps à
accomplir les meilleures des tâches, ceux à qui Dieu a donné la maîtrise de leurs âmes
et les a préservés des fâcheuses situations. Ceux là n'écoutent que ce qui vient de Dieu
et n'aspirent qu'à Lui avec nostalgie.
S'ils Le mentionnent, ils se lamentent.
S'ils Le remercient, ils divulguent.
S'ils Le trouvent, ils crient.
S'ils Le voient, ils se calment.
S'ils sont laissés à leur guise dans les états de présence à Sa Proximité, ils se lancent
dans leur pérégrination.
Et s'ils sont dominés par les assauts de leurs passions pour Lui et qu'ils se sont
abreuvés à la source de Sa Volonté alors :
Les uns sont pris de crainte de Sa majesté, et tu les vois effondrés, et éteints à eux-
mêmes.
D'autres sont saisis par les jaillissements lumineux de Sa douceur, et les voilà en train
de se balancer et de se réjouir.
D'autres encore, quand Son Amour se montre à eux de l'endroit le plus proche, ils
s'enivrent et s'absentent à eux-mêmes.
Telles sont les réponses qui se présentent à mon cœur et Dieu est plus savant du
convenable.
Il dit ensuite :
" Nous n'avons aucun reproche à faire à celui qui se conforme à eux, goûte de leur
abreuvoir et découvre en lui-même l'amour ardent pour l'Essence du Seigneur
Majestueux. "
Il en résulte qu'Ibn al-'abidîn déclare licite le mouvement du corps et les états spirituels
intenses lors du dhikr. Les textes contraires signalés en marge du troisième volume de
ses écrits portent sur les aspects répréhensibles qui peuvent être utilisés par les
étrangers dans les cercles du dhikr : comme les instruments (non licites) de jeux et de
chants, les coups de sabre.
Si les opposants au dhikr n'ont pas attaché d'importance aux paroles d'Ibn 'Abidîn,
c'est parce qu'ils n'ont pas lu les exposés de tous ses écrits où il distingue nettement
entre les étrangers au soufisme et les soufis véridiques et où il déclare licites les états
d'âmes des connaissants et de ceux qui les prennent comme modèle. Il suffit de relire
ses livres pour saisir la vérité dans toute son ampleur.
Il ne fait aucun doute que l'amour passion est le résultat de l'extase et sa manifestation.
Il n'y a aucune gêne à s'y adonner si l'intention est bonne, comme l'a précisé Ibn
'Abidîn dans le vers cité plus haut et que voici :
" Il n'y aucun mal dans l'amour de Dieu s'il ne procure aucune gêne et il n'y en a
pas dans le balancement s'il ne provoque aucun dommage. "
Puisque l'amour passion est légalement permis et qu'il ne procure aucune gêne comme
l'ont indiqué les 'ulama, il s'ensuit que l'extase en est la première conséquence. Or,
l'extase des soufis et leur amour ardent ne sont que des acquisitions reçues des
Compagnons de l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix -. "

Ensuite voilà le muftî des shâfi'ites à La Mecque, le grand érudit Ahmad Zaynî Dahlân
qui a décrit, dans son célèbre livre sur la " sîra an-nabawiyya ", une des scènes de leurs
états. Commentant l'événement, il a dit : " Après la prise de Khaybar, Ja'far Ibn Abî
Tâlib était revenu d'Abyssinie, accompagné des vingt-six musulmans qui vivaient avec
lui. Il rencontra le Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix -, embrassa son
front et lui donna l'accolade. L'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la
paix - se leva, par respect, pour aller vers lui. Il en fit de même à l'arrivée de Safwân
Ibn Ummiyya et 'Adî Ibn Hâtim. Il dit ensuite : " Je ne sais pas ce qui me rend joyeux :
est-ce la prise de Khaybar ou l'arrivée de Ja'far. " Il a dit à Ja'far : " Tu me ressembles
de physique et de caractère. " Après ce discours, Ja'far se mit à danser pour savourer ce
moment. Le Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - ne le désavoua pas. Il
se trouve que " la danse " des soufis se fonde sur cet événement. C'est ce qu'ils font
chaque fois qu'ils ressentent une sensation savoureuse dans leur amour passionné lors
des assemblées qu'ils tiennent pour invoquer Dieu. "
Commentant ce verset : " Ceux qui invoquent Dieu, debout, assis et allongés sur leurs
côtés ", il a dit : " Ibn Omar, 'Urwâ Ibn az-Zubayr et un groupe de musulmans
allèrent le jour de la fête de l'aïd au lieu où devait s'accomplir la prière. Ils
commencèrent par invoquer Dieu. L'un d'eux dit : " Dieu n'a-t-Il pas dit : Ils
L'invoquent debout et assis ? " Ils se levèrent et se mirent à L'invoquer, en se tenant
sur leurs pieds. Par leur comportement, ils voulaient être bénis par Dieu en se
conformant à l'une des positions prescrites par le verset. "
Sidi Abû Madyân a dit dans ces vers :
" Dis à celui qui interdit à ses proches l'amour passionné : si tu ne goûtes pas le
sens contenu dans la boisson de cette passion, laisse-nous alors tranquille.
Quand les âmes s'agitent par désir ardent de la Rencontre ; alors, bien sûr, les
ombres des corps se mettent à danser, ô toi qui en ignore le sens !
Ne regardes-tu pas, ô jeune homme, comment l'oiseau, enfermé dans sa cage,
s'attendrit quand il entend le chanteur évoquer son pays natal.
Par son gazouillement, il réjouit ce qu'il a dans ses entrailles ; ses membres
s'agitent alors sous l'effet du son et du sens qu'il contient.
Il en est de même des âmes de ceux qui aiment ardemment, ô jeune homme ! Les
amours passionnés du haut et sublime univers les font tressaillir.
Nous nous astreignons à l'endurance parce qu'elle est ardemment désirée. Qui peut
ne pas être patient devant le témoignage du sens ?
Ô toi qui guide en chantant les amoureux, lève-toi et chante debout. Fredonne pour
nous, au nom de l'Aimé et apaise nos cœurs. "

Conclusion

Nous comprenons de ce qui précède que le mouvement dans le dhikr est légalement
permis. A cela s'ajoute que l'ordre donné par Dieu pour la pratique du dhikr est un
ordre absolu : il englobe toutes les possibilités. Celui qui invoque Dieu, assis ou
debout, arrêté ou en marchant, en se mettant en mouvement ou en demeurant
immobile, celui-ci se conforme ainsi à ce qui est demandé et exécute un
commandement divin.
Celui qui prétend que le mouvement des corps est interdit dans le dhikr ou qu'il est
détestable, doit apporter une preuve décisive pour se justifier parce qu'il particularise
certains commandements absolus a l'exclusion d'autres en vertu d'une loi particulière.
Quoi qu'il en soit, Le but du musulman en rejoignant un cercle de dhikr consiste à
adorer Dieu à travers ses invocations. L'oscillation du corps n'est pas une condition
mais un moyen pour dynamiser son culte et accentuer son amour ardent, dans la
mesure où son intention est pure.
Adoptez leur attitude si vous n'êtes pas comme eux, car la ressemblance avec les
généreux est un succès.

Le dhikr à haute voix et à basse voix

L'invocation de Dieu est instituée aussi bien d'une manière silencieuse qu'à haute voix. Le
Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix- a incité les croyants à accomplir le dhikr
sous les deux formes. Cependant, les savants musulmans ont porté leur préférence sur le dhikr
à haute voix, s'il est dépourvu d'ostentation, et dans la mesure où l'invocateur ne dérange pas
ceux qui prient, lisent le Coran ou dorment (près de lui), et à cet effet, ils s'appuient sur
certains hadîths :

1 - Selon Abû Hurayra, le Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit : " Dieu dit
:
" Moi, Je suis selon l'opinion que Mon serviteur se fait de Moi et Je suis avec lui quand il Me
mentionne.
S'il Me mentionne en lui-même, Je le mentionne en Moi-Même.
S'il Me mentionne dans une assemblée, Je le mentionne dans une assemblée meilleure que la
sienne. " Ainsi celui qui mentionne Dieu dans une assemblée ne peut le faire qu'à haute voix.

2 - D'après Zayd Ibn Aslam qui a rapporté ce témoignage d'Ibn al-Arda' : " Je suis sorti une
nuit avec l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix -. Nous sommes passés
devant un homme à la mosquée qui invoquait Dieu d'une voix élevée. Je lui ai dit :
- " Ô Envoyé de Dieu ! Est-il possible que cet homme soit un hypocrite (vantard) ? "
- " Non, mais il est un gémissant " awwâh. " "

3 - Ibn 'Abbâs a dit : " Elever la voix dans le dhikr, dès le départ des gens après la prière
prescrite, était courant à l'époque du Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix -. Et
c'est en entendant la voix des invocateurs, que je savais que les gens étaient partis de la
Mosquée. "

4 - Selon as-Sâyib, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit : "
Gabriel m'est apparu et m'a dit : " Ordonne à tes Compagnons d'élever leur voix lors du
takbîr. " "

5 - Shaddâd Ibn Aws a dit : " Nous étions auprès de l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la
grâce et la paix - quand il nous dit : " Levez vos bras et dites : " il n'y a de dieu que Dieu. "
Ce que nous avons fait, puis le Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit : "
Seigneur ! Tu m'as envoyé avec cette parole et Tu me l'as ordonnée. Tu m'as promis, pour
elle (pour cela) le Paradis. Tu ne faillis jamais à Ta promesse. " Il dit ensuite : " Apprenez
cette bonne nouvelle : Dieu vous a pardonné. " "

Il existe beaucoup d'autres hadîths. Le grand savant Jalâl ad-Dîn as-Suyûtî en a réuni vingt-
cinq dans un opuscule intitulé : " Natîjatu l-fikr fî l-jahr fî adh-dhikr " (Le produit de la pensée
concernant l'élévation de la voix pendant le dhikr). Il a dit dans sa présentation :
" Louange à Dieu et que Sa paix soit sur Ses serviteurs qu'Il a choisis. Tu m'as interrogé sur ce
que les soufis avaient pour habitude de faire lorsqu'ils se réunissaient en cercle dans les
Mosquées pour invoquer Dieu à haute voix. Tu m'as demandé si élever la voix en tahlil est
déconseillé (makrouh) ou non ? "
La réponse est celle-ci : " Il n'y a rien de déconseillé dans tout cela. Il y a des hadîths qui
recommandent d'élever la voix dans le dhikr. Il en existe d'autres qui recommandent de s'y
adonner en silence. Passer de l'un à l'autre dépend des situations où l'on se trouve et des
personnes qui s'en acquittent. Je te donne ci-joint les détails à ce sujet. "
Ensuite, il énuméra les hadîths qui attestent l'un et l'autre procédé, puis il a écrit :
" Si tu réfléchis à ce qui nous est parvenu en matière de hadîths, tu sauras que dans leur
ensemble, il n'y a absolument rien de détestable à invoquer Dieu à haute voix. Bien au
contraire, certains d'entre eux le recommandent, soit clairement soit par déduction. "
Quant à ceux qui déconseillent le dhikr à haute voix en s'appuyant sur le hadîth qui dit (le
meilleur dhikr est celui qui s'effectue discrètement), ils procèdent dans le cas de la récitation
du Coran à haute voix, car il y a un hadîth qui dit (Celui qui lit discrètement le Coran est
comme celui qui fait l'aumône discrètement). "

L'imam An-Nawâwî a concilié les deux en disant : " la discrétion est préférable par crainte de
la duplicité, ou la gène qui pourrait être occasionnée à ceux qui prient ou dorment. Par contre,
le dhikr de Dieu à haute voix est meilleur en dehors de ces circonstances car il produit plus
d'effet sur les invocateurs et, de plus, fait profiter ceux qui l'entendent. En outre, cette
méthode garde en éveil le lecteur. Celui-ci concentre sa pensée sur le dhikr et tend l'oreille
pour en saisir le sens. De plus, le dhikr chasse le sommeil et accroît le dynamisme. Certains
savants ont dit : " La lecture du Coran à voix haute est recommandée dans certains cas, et la
lecture discrète dans d'autres, c'est que le lecteur discret peut se lasser et la récitation à haute
voix le réconfortera, et celui qui lit le Coran à haute voix peut se fatiguer et la lecture à basse
voix le reposera. "
C'est ainsi que les deux procédés se concilient.
• 1- Si tu dis : " Mais Dieu a dit : " Invoque ton Seigneur en toi-même, en humilité et
crainte, à mi-voix... " (Coran, 7/205), la réponse à ce verset se présente sous trois
aspects :
Le premier : C'est un verset révélé à La Mecque comme celui du voyage nocturne : " Dans
la prière, ne récite pas à haute voix ; et ne l'y abaisse pas trop, mais cherche le juste milieu
entre les deux. " (Coran, 17/110) Il a été révélé au moment où le Prophète - Que Dieu lui
accorde la Grâce et la Paix- récitait le Coran à voix haute au point qu'en l'entendant, les
associateurs injuriaient la Parole divine et celui qui la révélait. C'est pourquoi Dieu ordonna
de baisser la voix afin d'éliminer tout prétexte qui justifierait ces insultes. C'est d'ailleurs dans
le même ordre d'idées que Dieu a interdit de calomnier les idoles : " N'injuriez pas ceux
qu'ils invoquent, en dehors d'Allâh, car par agressivité, ils injurieraient Allâh dans leur
ignorance. " (Coran, 6/109) Dans son commentaire du Coran, Ibn Kathîr fait référence au
sens à donner à ce verset.
Le deuxième : Un groupe de commentateurs du Coran, parmi lesquels 'Abd ar-Rahmân Ibn
Zayd Ibn Aslam, le maître de l'imam Mâlik et Ibn Jarîr, ont compris de ce verset qu'il s'agit du
lecteur du Coran. Dieu lui présente le dhikr (par la récitation du Coran) à voix basse dans le
dessein de magnifier le Livre de Dieu et ainsi de mieux saisir la portée de sa signification, et
cette interprétation est renforcée par l'attache que ce verset a avec le suivant : " Quand on
récite le Coran, prêtez-lui l'oreille attentivement et observez le silence, afin que vous
obteniez la miséricorde (d'Allâh). " (Coran, 7/204)
Je dis, qu'en recevant l'ordre de baisser le ton lors du dhikr et surtout pendant l'écoute du
Coran, c'est par crainte que l'auditeur ne se détourne quelque peu du dhikr ; aussi on le met en
garde que si le silence est imposé à la langue, il ne faut pas oublier que le dhikr dans le cœur
demeure une obligation pour qu'il ne reste pas indifférent au Rappel de Dieu. C'est pourquoi,
le verset se conclut ainsi : " Ne sois pas au nombre des insouciants. "
Le troisième : Les soufis disent que ce verset concerne en particulier le Prophète - que Dieu
lui accorde la grâce et la paix - qui est parfait. Quant aux autres, il est à noter que le dhikr
silencieux peut être altéré par les suggestions de Satan et des pensées pernicieuses. Aussi, il
est ordonné d'élever le ton car c'est là un moyen de repousser ses effets négatifs.
Je dis : Ceci est attesté par le hadîth rapporté par al-Barrâz d'après Mu'âdh Ibn Jabal selon
lequel l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit : " Que celui qui prie
la nuit, élève la voix en récitant le Coran, car les anges s'aident de sa prière pour prier et
écoutent sa lecture. Les djinns croyants, installés dans l'espace, et ses voisins qui
l'environnent, eux aussi prient pour (avec/ par) sa prière et écoutent sa récitation. Grâce au
ton élevé de sa lecture, il chasse de sa maison, et de celles qui l'entourent, les pervers parmi
les djinns et les démons. "
• 2- Si tu dis : " Mais Dieu a dit : " Invoquez votre Seigneur en toute humilité et
recueillement et avec discrétion. Certes, Il n'aime pas les transgresseurs. " (Coran,
7/55), certains commentateurs identifient la transgression par le dou'a' à haute voix.
La réponse se présente sous deux aspects :
Le premier : L'explication la plus plausible, est qu'il s'agit d'une interprétation qui outrepasse
ce qui a été ordonné, ou c'est une prétention qui n'a pas de fondement dans la sharî'a. Ceci est
attesté par ce qui a été rapporté par Ibn Mâja et al-Hâkim d'après Abû Na'âma : " 'Abd Allâh
Ibn Maghfal a entendu son fils dire : " Seigneur ! Je te demande le palais blanc qui se trouve à
droite du Paradis. " Le père dit alors : " J'ai entendu l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde
la grâce et la paix - dire : " Il y aura dans cette Communauté des gens qui, par leurs
invocations, s'érigent en provocateurs (agresseurs). " " Telle est l'explication de ce verset par
un Compagnon et celui-ci sait mieux de quoi il parle.
Le deuxième : L'appréciation la plus saine à faire est que ce verset s'adresse à ceux qui
demandent à Dieu d'exaucer leurs vœux (dou'a') et non pas au dhikr lui-même. En effet, dans
le dou'a', il est préférable de se montrer discret car, par ce biais, on est plus sûr de recevoir une
réponse. C'est pourquoi, Dieu dit : " Lorsqu'il invoqua son Seigneur d'une invocation
secrète. " (Coran, 19/3) C'est de là que vient la préférence d'énoncer doucement al-isti'âdha
au moment de la prière parce qu'elle est considérée comme un dou'â'.

Si tu dis : Il a été rapporté de la part d'Ibn Mas'ûd que celui-ci a vu, dans la mosquée, des gens
dire à voix haute : " Il n'y a de dieu que Dieu. " Il leur a dit : " Je ne vois en vous que des
innovateurs " et il les a chassés de la mosquée.
Je réponds : Cette tradition d'Ibn Mas'ûd a besoin d'être étayée, en s'appuyant sur les imâms
qui l'ont enregistrée dans leurs livres. S'il est possible d'établir son authenticité, il s'ensuit
qu'elle contredit de nombreux hadîths solidement établis. Dès lors, je saisis l'opportunité de
démentir le récit attribué à Ibn Mas'ûd. En effet, l'imâm Ahmad Ibn Hanbal a dit dans son
livre intitulé " l'ascétisme " : " Husayn Ibn Mohammad, selon al-Mas'ûdî qui le tient de 'amir
Ibn Shaqîq lequel l'a entendu d'abi Wa'il, ce qui suit : " Ceux qui prétendent que 'Abd Allâh
interdisait le dhikr avancent un fait faux. Je ne me suis jamais réuni avec Ibn Mas'ûd sans
entendre celui-ci invoquer Dieu. "

Dans ce même ouvrage sur l'ascétisme, Ahmad a aussi cité Thâbit al-Bannâï en disant : " Les
gens du dhikr se rassemblent pour se rappeler de Dieu, alors qu'ils portent des montagnes de
péchés, cependant ils quittent l'assemblé du dhikr exemptés de tous ces péchés. "
Le grand savant, le chaykh Mahmûd al-Alûsî a dit, dans son commentaire de ce verset : " Et
si tu élèves la voix, Il connaît, certes, les secrets, même les plus cachés. " (Coran, 20/7), que
le recours à un ton élevé est interdit aussi bien dans le dou'â' que dans le dhikr ; à la suite de
cette parole de Dieu : " Invoque ton Seigneur en toi-même, en humilité et crainte, à mi-
voix... " (Coran, 7/205).

Tu sais, que le dhikr et le dou'â' sont déconseillés à haute voix, mais cela ne doit pas être pris
dans un sens absolu. L'imam an-Nawâwî a dit dans ses fatawâs : " Le ton élevé dans le dhikr
là où il ne cause aucun dommage est légal et recommandé. Mieux encore, il est meilleur que
le dhikr secret pour l'école shâfi'ite. Cette appréciation est également partagée par l'école de
l'imâm Ahmad. Elle l'est aussi d'après deux versions rapportées sur l'imam Mâlik par al-Hâfiz
ibn Hajr dans son ouvrage " Fath al-Bârî. "

C'est ce qu'en pense al-Qâdîkhân dans ses fatâwas relatives aux différentes manières de réciter
le Coran. Dans le chapitre de la toilette mortuaire, il dit : " Il est détestable d'élever la voix
dans le dhikr. " Mais il est évident qu'il s'agit de celui qui suit un convoi funèbre. C'est
d'ailleurs le point de vue de l'école shâfi'ite, sans qu'il soit pour autant absolu. "

Al-Alûsî a dit aussi : " Certains grands savants ont expliqué le ton élevé, en parlant d'un ton
exagérément élevé plus que ce qu'exige la nécessité. Ainsi, selon le besoin, le ton doit être
modéré. Or, en cas de nécessité, la voix haute entre dans le cadre des prescriptions
impératives. Plus de vingt hadîths authentifient le fait que l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui
accorde la grâce et la paix - éleva la voix dans le dhikr en plusieurs occasions. " Cela est aussi
authentifié par Abû az-Zubayr. Celui-ci a entendu 'Abd Allâh Ibn az-Zubayr dire : " Le
Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - après les salutations de la fin de sa prière
disait avec sa haute voix : " Il n'y a de dieu que Dieu, unique et sans associé, à Lui
appartient le Royaume et à Lui appartient la louange ; Il est en toute chose Omnipotent. Il
n'y a de force ni de puissance que par Dieu. Nous n'adorons que Lui. A Lui tous les
bienfaits et à Lui tous les mérites. " "

A ce sujet, poursuit al-Alûsî, Ibrâhim al-Kawrânî, dans son étude de la question, possède deux
écrits magistraux dont le premier est consacré au " dhikr à haute voix " et le second intitulé "
L'embellissement de l'homme pieux, qui revient repentant vers Dieu, par les vertus du rappel
de Dieu " consacré aux vertus du dhikr et ses effets.

La prééminence du dhikr à haute voix

Le savant at-Tahtâwî a dit, en marge des " Marâqî al-falâh " : " Il y a divergence à ce sujet
Est-ce que la discrétion dans le dhikr est préférable ? La réponse est oui, parce que de
nombreux hadîths l'attestent parmi lesquels celui-ci qui dit : " Le meilleur des dhikr est le
discret et la meilleure subsistance est celle qui suffit. " C'est parce que l'œuvre discrète est
plus profonde sur le plan de la sincérité et plus proche de la réponse de Dieu.
D'autres disent : Au contraire, c'est le dhikr à haute voix qui est préférable. De nombreux
hadîths le justifient parmi lesquels celui d'Ibn az-Zubayr qui a dit : " L'Envoyé de Dieu - que
Dieu lui accorde la grâce et la paix -, après le taslîm final de la prière, disait d'une voix élevée
: "Il n'y a de dieu que Dieu Unique et sans associé, à Lui appartient le Royaume, à Lui
appartient la louange ; Il est, en toute chose, Omnipotent ; il n'y a de force ni de puissance
que par Dieu. "
L'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - ordonnait à celui qui récitait le
Coran dans la mosquée, d'élever la voix afin que l'on entende sa lecture. De son côté, Ibn
Omar demandait qu'on lui lise le Coran à voix élevée pour faire entendre tous ceux qui
l'entouraient. Ceci, parce que ce procédé est plus efficient et dispose mieux à la réflexion. Il
est d'autant plus utile qu'il réveille le cœur des insouciants. "
En fait, l'un et l'autre procédés dépendent des personnes concernées et de leurs états d'âme.
Ainsi, pour celui qui craint de se laisser aller à la duplicité ou de porter préjudice à quelqu'un,
le dhikr silencieux est plus judicieux. Dans le cas contraire, la préférence est accordée au
dhikr à haute voix. "
At-Tahtâwî a dit aussi dans les " Fatâwâi " : " Le dhikr à haute voix dans les mosquées ne peut
être interdit, de peur de tomber parmi les injustes dont le verset parle : " Qui est plus injuste
que celui qui empêche que dans les mosquées d'Allâh, on mentionne Son Nom... " (Coran,
2/114)
Ash-Sha'rânî a dit à propos du dhikr de l'invocateur et de l'action de grâce de la personne
reconnaissante : " Les savants, anciens et contemporains, sont unanimes à recommander
d'invoquer Dieu en groupe dans les mosquées et en d'autres lieux, à condition que leurs voix
ne troublent pas celui qui dort, accomplit sa prière ou lit le Coran, comme cela est indiqué
dans les livres de fiqh. "
En marge de ses gloses (hashya) célèbres, Ibn Abidayn a dit :
" Dans le livre " al fatawi al khairya " au chapitre relatif à ce qui est à conseiller ou à
déconseiller dans le dhikr, l'auteur rappelle qu'il y a dans la tradition des hadîths qui nous
incitent au dhikr à haute voix tel ce hadith quodsi où Dieu dit : " S'il Me mentionne dans une
assemblée, Je le mentionnerai dans une assemblée meilleure que la sienne " (Cité par Bukhârî
et Muslim). En même temps, il y a des hadîths qui recommandent de faire le dhikr en silence.
En fait, comme il a été indiqué plus haut, tout dépend des personnes et des situations où elles
se trouvent. Il est donc possible de passer d'un procédé à un autre.
C'est dire que cette affirmation ne contredit en rien ce hadîth : " Le meilleur dhikr est le dhikr
discret ", du moment que l'on craint de tomber dans la duplicité ou de porter tort à celui qui
prie ou dort.
En dehors de ces exceptions, les savants ont dit : " Le dhikr à haute voix est préférable car il
est plus efficient, profite à ceux qui l'entendent et réveille le cœur de l'invocateur. Celui-ci
concentre sa pensée sur ce qu'il dit, astreint son oreille à écouter, chasse son sommeil et ajoute
à son dynamisme. "
La même idée se retrouve chez al-Hamawî qui rapporte d'après l'imâm ash-Sha'rânî : " Les
savants, anciens et contemporains, sont unanimes à recommander le dhikr en groupe dans les
mosquées ou dans d'autres lieux, à condition de ne pas troubler par leurs voix celui qui dort,
prie ou récite le Coran. "
Cheikh Abdel-Kader Aïssa
Le vertus du Dhikr

Le dhikr individuel et le dhikr collectif

Les pratiques cultuelles en groupe sont celles qui sont les plus recommandées par Dieu. Elles
sont plus méritoires que les pratiques individuelles. Dans une assemblée, les cœurs qui se
rencontrent, bénéficient de l'esprit de l'harmonie et de la coopération. Le faible puise chez le
plus fort, celui qui est obscur chez celui qui est illuminé, celui qui est grossier chez celui qui
est subtil et l'ignorant chez l'érudit etc. Et le dhikr ne fait pas exception.
Selon Anas, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit : " Si vous
passez devant les jardins du Paradis, broutez en abondance."
- " Qu'est-ce que les jardins du Paradis " lui demanda-t-on ?
- " Ce sont les cercles du dhikr. "
Selon Abû Hurayra, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit : " Dieu
a des anges admirables et itinérants qui circulent à la recherche des assemblées de dhikr sur
terre. Lorsqu'ils aperçoivent l'une de ces assemblées, ils étendent aussitôt leurs ailes, l'une
derrière l'autre, jusqu'à parvenir au Ciel. Dieu leur dit alors :
- " D'où venez-vous ? "
- " Nous venons de chez Tes adorateurs. Ils Te Glorifient, affirment Ta grandeur, Te
louangent, Te demandent et implorent Ta protection. "
- " Que demandent-ils ? " Dieu pose la question bien qu'Il sache l'objet de leur demande.
- " Ils te demandent le Paradis. "
- " L'ont-ils vu ? "
- " Que non ! Ô Seigneur ! "
- " Qu'en serait-il alors s'il le voyait de visu ? "
Ensuite, Dieu dit :
- " Quel secours attendent-ils de Moi ? " Dieu sait fort bien de quoi il s'agit.
- " Contre le Feu. "
- " L'ont-ils vu ? "
- " Que non ! "
- " Qu'en serait-il alors s'ils le voyaient ? "
Enfin, Dieu dit :
- " Soyez témoins que Je leur pardonne, que Je leur donne ce qu'ils demandent et que Je leur
apporte Mon secours contre le Feu. "
Mais les anges interviennent pour faire remarquer :
- " Seigneur ! Il y a parmi eux quelqu'un qui a commis de grands péchés et bien qu'assis avec
eux, il n'appartient pas à leur groupe. "
- " A lui aussi Je pardonne. Ce sont là les (vrais) gens. Ne sera pas affligé celui qui s'assoit
parmi eux. " "

Selon Abû Hurayra et Abû Sa'îd al-Khudrî, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce
et la paix - a dit : " Il n'y a pas de gens qui invoquent Dieu sans que les anges ne
s'empressent autour d'eux. Et que la Miséricorde ne les enveloppe et la quiétude descende
sur eux. Dieu les mentionne devant ceux qui se trouvent auprès de Lui. "

Selon Mu'âwiya, le Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - vit certains de ses
Compagnons réunis en forme de cercle. Il leur demanda :
- " Quel est l'objet de votre réunion ? "
- " Nous nous sommes regroupés pour invoquer Dieu et Le louer. "
- " Gabriel m'est apparu et m'a appris que Dieu est fier de vous devant les anges. "

D'après Anas, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit : " Dieu a des
anges itinérants à la recherche des cercles du dhikr. Quand ils aperçoivent l'un d'eux, ils
s'empressent autour de lui. "
Toujours d'après Anas, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit : " Si
vous pas-sez devant les jardins du Paradis, broutez ce que vous trouvez. "
- " Qu'est-ce que les jardins du Paradis ? " Lui a-t-on demandé.
- " Ce sont les cercles où se pratique le dhikr. "

Le savant Ibn 'Allân, commentateur du livre " Les invocations ", explique ainsi ce dernier
hadîth : " Si vous passez devant un groupe de gens qui invoquent Dieu, unissez-vous à leurs
invocations ou bien en-tendez leur dhikr, car ils sont dans les jardins du Paradis soit par leur
état spirituel soit par leur état final. Dieu dit : " Pour celui qui craint de comparaître devant
son Seigneur, il y aura deux paradis. " (Coran, 55/46)

L'érudit Ibn 'abidin a dit, dans ses gloses sur l'invocation collective de Dieu : " L'imâm al-
Ghazâlî a comparé le dhikr d'un homme seul et le dhikr en groupe qui rassemble plusieurs
personnes à l'appel à la prière par un seul individu et celui effectué en chœur. A cet effet, il a
dit : " Les voix en chœur des muezzins déchirent l'espace beaucoup plus que ne le ferait la
voix d'un seul d'entre eux. Il en est ainsi du dhikr collectif, il exerce un effet plus intense sur
la levée de l'épais voile qui couvre les cœurs, que le dhikr d'une seule personne. " "
At-Tahtâwî a dit : " L'imam Sha'rânî a dit : " Les savants, anciens et contemporains, sont
unanimes à re-commander, sans conteste, le dhikr collectif dans les mosquées et dans d'autres
lieux, à condition de ne pas troubler par leurs voix celui qui dort, prie ou récite le Coran,
comme cela est indiqué dans les livres de fiqh. "

Quant au dhikr individuel, il exerce un effet efficace sur la pureté du cœur, son réveil et
l'accoutumance du croyant à l'intimité avec son Seigneur, la félicité éprouvée lors de sa
conversation confidentielle avec Lui et le sentiment d'être près de Lui. Il est nécessaire pour le
croyant de (se) ménager pour lui-même des moments où il s'assoit isolé avec son Seigneur
pour l'invoquer. Il convient, par la même occasion, de faire son autocritique afin de mieux
mettre à jour ses imperfections et ses fautes. Ainsi, lorsqu'il constate en lui une mauvaise
œuvre, il demande pardon à Dieu et se repent à Lui. S'il observe en lui un défaut, il continue
d'exercer des efforts sur lui-même afin de s'en débarrasser.
Selon Abû Hurayra, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit : " Sept
créatures seront protégées par Dieu à l'ombre de Son Trône le Jour où il n'y aura d'ombre que
la sienne (le jour de la résurrection). Il cita, à cet effet, l'homme seul, dont les yeux débordent
de larmes au souvenir de Dieu. "

Le bon usage dans le dhikr individuel

L'invocateur (adh-dhakir) doit être en état parfait, s'il est assis, il doit se mettre en face de la
Qibla, contri, recueilli, calme et serein, tête baissée. Et s'il n'agit pas ainsi, cela est permis et
n'est pas déconseillé ; mais s'il abandonne cette attitude sans excuse, il aura failli au meilleur.
Quant au lieu où il invoque, il doit être vide et propre, car c'est plus respectueux pour
l'Invoqué et les invocations. Et c'est pour cela que le dhikr est préférable dans les mosquées et
les lieux illustres. Sa bouche doit être propre, sinon il utilise le siwak.
Ceci constitue la propreté matérielle qui nous est recommandée. Quant à la propreté du cœur
qui est le lieu du regard de Dieu, elle doit être le lieu privilégié de toutes nos attentions. Car il
est impératif de le net-toyer de toutes ses rouilles, comme la haine, l'orgueil, l'avarice,
l'ostentation et les attaches de la vie d'ici-bas, et de toutes préoccupations vaines, et enfin de
tout ce qui n'est pas Dieu. C'est ainsi que l'invocateur doit se préparer pour accéder auprès de
Dieu, et s'installer là où il reçoit les effluves sanctifiantes.
Généralement, le dhikr est agréable dans tous les états, et le but derrière cela est d'avoir le
cœur présent auprès de Dieu, et l'invocateur doit se rappeler cela et méditer sur le sens de ses
invocations.
S'il est en train de demander pardon à Dieu, son cœur doit s'orienter vers la demande du
pardon et de la grâce de Dieu ; s'il prie sur le Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la
paix - en son cœur, il doit se représenter la grandeur du Prophète ; et s'il invoque par la
négation puis la confirmation soit en disant " la illaha illa Allah " (Il n'y a de dieu que Dieu), il
doit chasser de son cœur toute autre préoccupation qui le détourne de Dieu.
Et on ne doit pas renoncer à invoquer Dieu par la langue lorsque le cœur ne veut pas s'y
mettre. Il convient donc de se souvenir du Très-Haut verbalement même si le cœur est absent
parce que l'homme qui néglige le dhikr dresse entre lui et son Créateur le voile du
détournement total. Par contre, celui qui fait du dhikr, se tourne vers Dieu de cette manière.
Quant à la langue qui s'occupe à faire du dhikr, elle s'embellit par l'obéissance à Dieu. Dans le
cas contraire, elle s'expose aux diverses désobéissances comme la calomnie, la médisance,
etc.
Ibn 'Atâ-Allah al-Askandarî a dit : " Ne renonce pas au dhikr sous prétexte que ton cœur n'est
pas présent avec Dieu. Car ta distraction envers Son dhikr est plus grave que ta distraction
pendant Son dhikr. Il se peut alors que Dieu te transportera d'un dhikr avec insouciance à un
dhikr avec un plein éveil. Ensuite, Il te déplacera d'un dhikr avec éveil à un dhikr avec
présence. Enfin, d'un dhikr avec présence à un dhikr avec l'absence de toute autre que
L'invoqué (Dieu). Et cela entre tout à fait dans les prérogatives de la Puissance divine. "
Il appartient donc à l'homme de s'astreindre au dhikr par la langue jusqu'au moment où son
cœur s'ouvre au Rappel de Dieu. C'est ainsi qu'il comptera au nombre de ceux qui sont
présents avec Dieu.

Les bons usages dans le dhikr collectif à haute voix

Le dhikr à haute voix revêt trois règles de bienséance qui s'appliquent avant, pendant et après
le dhikr. Chacune de ses trois subdivisions comporte un aspect extérieur et un aspect intérieur.
• 1. L'aspect intérieur et extérieur des règles de bienséance avant le dhikr
Extérieurement le dhakir (celui qui invoque) doit porter des habits purifiés, sentir bon,
être en état de pureté, exempt de toute acquisition ou nourriture illicite.
Quant à l'aspect intérieur, il convient de purifier son cœur en se repentant de manière
sincère. Il doit renoncer à tous les maux qui altèrent la pureté de son cœur, et à tout
sentiment de force et de puissance. C'est dire qu'il doit s'assurer de son humilité et de
sa pauvreté, et entrer vers la présence (al hadra) de Dieu n'ayant d'autre besoin que le
Souffle de Dieu et Sa Grâce.
• 2. L'aspect extérieur et intérieur du bon usage pendant le dhikr
Extérieurement, le dhakir (celui qui invoque) ira s'asseoir au bout de l'assemblée si ses
frères l'ont précédé et ont déjà pris place. S'ils sont debout, il se tiendra derrière eux
jusqu'à ce que l'un d'eux l'aperçoive et lui laisse un espace pour s'intégrer à eux. C'est
alors qu'il entre au sein du groupe et participe au dhikr.
S'il est tenu de quitter l'assemblée pour une raison urgente, il passe devant celui qui est
à côté de lui en prenant toutes les précautions pour ne pas le déranger et ne pas
interrompre le dhikr du groupe.
Il doit adapter son attitude à la situation dans laquelle le groupe évolue. Il ne doit, en
aucun cas, aller à l'encontre de ses frères.
Il s'efforcera de ne pas hausser sa voix au-dessus de celles des autres pour ne pas se
distinguer.
Il doit fermer les yeux pour que personne ne puisse troubler la présence de son cœur
avec Dieu le Très-Haut.
Quant à l'aspect intérieur, le dhakir doit s'efforcer de chasser les suggestions de Satan
et les tentations de l'âme. De la même manière, il ne doit pas occuper son cœur avec
les problèmes courants de la vie.
Dans tout cela, son but est la présence de son cœur au dhikr, agissant ainsi sur son état
spirituel. Il se préparera à recevoir les dons de Grâce que Dieu veut bien lui offrir.
• 3. L'aspect extérieur et intérieur du bon usage après le dhikr
Extérieurement, le dhakir (celui qui invoque) écoutera ensuite la récitation du dixième
du Coran et l'enseignement religieux du chaykh. Il prendra ainsi connaissance de
certains conseils et orientations. Quelles que soient les circonstances, il est tenu de
garder le silence pour tout ce qui concerne les affaires de ce monde, aussi longtemps
qu'il se trouvera sur le lieu où se pratique le dhikr. Il va de soi qu'il s'interdira tout acte
qui sort du cadre des bonnes manières. A la fin de la causerie et du dou'â', il saluera le
chaykh et ses frères, en leur serrant, ou en leur embrassant la main.
Quant à l'aspect intérieur, Le dhakir doit taire dans son cœur toute pensée qui le
traverse et le préserver de tout ce qui détourne de Dieu, en attendant les dons de son
Seigneur, et il sortira en ayant la ferme intention de rejoindre la prochaine assemblée
du dhikr qui vient après celle-ci.

Le dhikr de la langue et le dhikr du cœur


L'imam Abdelwahab Ash-sha'rani a dit : " J'ai entendu dire : " Le dhikr par la langue est
autorisé pour les novices comme pour les grands maîtres, car le voile de La Toute-Puissance
Divine ne se lève pour personne, même pas pour les prophètes, alors il y est toujours mais il
est plus subtil. " "

L'imâm an-Nawâwî a dit : " Les savants sont d'accord pour déclarer licite le dhikr avec le
cœur et la langue pour toute personne en état d'impureté, de souillure, de menstrues et de
grossesse. Ceci est valable pour le tasbîh, le tahmîd, le takbîr, la prière sur le Prophète - que
Dieu lui accorde la grâce et la paix -, le dou'a', etc. "

L'imâm an-Nawâwî a dit encore : " Le dhikr se pratique soit par le cœur, soit par la langue. Ce
qui est le mieux, c'est le dhikr de la langue et du cœur à la fois. Toutefois, s'il a à choisir entre
ces deux, il est bien évident que le dhikr avec le cœur est meilleur. Ce n'est pas, pour autant,
une raison de renoncer aux deux méthodes parce qu'on craint d'être accusé de duplicité.
Passant outre, l'invocateur s'adonnera à la fois aux deux, tout en ayant à l'esprit qu'à travers
son invocation, il ne recherche que la Face de Dieu. "

Al-Fudayl Ibn 'Iyyâz a dit : " Renoncer à une activité à cause des critiques des gens est une
marque de duplicité. Si l'homme ouvrait la voie à leurs remarques et prenait des précautions
pour échapper à leurs vaines conjectures, il fermerait devant lui-même la plupart des portes du
Bien et égarerait une part importante de ces obligations religieuses. Ce n'est point là la voie
des connaisseurs (de Dieu). "

Le cœur de l'insouciant se couvre d'un voile. Il ne trouve au dhikr aucun goût ni aucune
douceur. Et il en va de même pour les autres pratiques cultuelles. Il est dit : " Il n'y aucun
profit dans le dhikr quand le cœur est absent et insouciant. " Cela ne veut pas dire qu'on doit
abandonner le dhikr par la langue quand le cœur n'y est pas. Au contraire, il y a lieu, pour
quiconque est doté d'une grandeur d'âme et d'élévation spirituelle, de lutter contre lui-même,
de surveiller son cœur fréquemment, en vue de se transporter d'un dhikr par la langue sans le
cœur à un dhikr de la langue avec une présence du cœur. Cela peut s'identifier à celui qui,
muni de son arc, lance une flèche. S'il n'atteint pas une première fois son but, il essaie une
seconde fois et une troisième jusqu'à ce qu'il y parvienne. Il en est ainsi de l'homme avec son
cœur. Il tente une fois après l'autre jusqu'à ce qu'il le familiarise avec le dhikr et l'habitue à sa
présence à Dieu le Très-Haut.

" L'autorité de l'Islâm ", al-Ghazâlî a dit : " Sache qu'il est apparu aux hommes clairvoyants et
perspicaces que le dhikr est la meilleure des oeuvres. Cependant, trois écorces se superposent
en lui, l'une est plus près que l'autre du noyau. Au-delà de ces écorces, le dhikr a son véritable
noyau. L'écorce n'a de mérite que d'être la voie vers le noyau. "
L'écorce première : C'est le dhikr par la seule langue.
La seconde écorce : C'est le dhikr du cœur lorsque celui-ci a besoin d'y être impliqué pour
être présent et si on l'abandonne à sa nature, il continuera à errer dans de vaines pensées.
La troisième écorce : C'est quand le dhikr devient maître du cœur et le domine entièrement,
au point qu'il faudrait à l'invocateur de grands efforts pour arracher son cœur au dhikr l'espace
d'un instant ; de la même manière que l'insouciant a besoin d'efforts continus pour établir et
maintenir son cœur dans le dhikr.
Le quatrième élément : C'est le noyau (le cœur du dhikr avec le cœur). Dans ce cas l'Invoqué
(Dieu) devient maître du cœur, et il ne reste aucune trace du-dit dhikr ; ayant atteint son but, le
dhikr s'efface et disparaît, ainsi l'invocateur (ou plutôt l'ex-invocateur) ne se tourne ni vers le
dhikr ni vers le cœur, mais au contraire, il se noie entièrement dans la présence de l'Invoqué.
Le dhikr lui-même devient un voile qui l'occupe de son Seigneur. Tel est l'état que les
connaisseurs (les hommes de Dieu) appellent l'anéantissement. "

Al-Ghazâlî a dit encore : " Ceci est le noyau (le cœur) du dhikr. Toutefois, celui-ci commence
par la langue, ensuite par un cœur qui s'efforce, puis par un cœur naturel. C'est enfin, l'emprise
de l'Invoqué qui devient maître de tout, et c'est l'effacement du dhikr lui-même s'efface. "
Le Soleil (ash-Shams)
Sourate 91 (15 versets, révélés à La Mecque)
Tafsirs Ibn Abbas Al Jalalayn Al Sabunî
Préparé par Tahar Gaïd
Introduction

Le nom porté par cette sourate figure dans le premier verset. Deux aspects la relient à la
précédente :

1 - La sourate al-Balad se termine en faisant connaître qui sont les gens de la droite et ceux de
la gauche. La sourate ash-Shams clarifie ce que Dieu entend par les deux catégories
d'hommes quand Il dit : "A réussi certes celui qui la purifie, et est perdu certes celui qui la
corrompt". (versets 9 et 10)
2 - Dans la sourate précédente, Dieu a montré le devenir des mécréants dans la vie dernière, à
savoir le Feu. A la fin de la présente sourate, Il mentionne le châtiment infligé à certains
impies en ce monde : leur anéantissement. Il termine la précédente en signalant leur état dans
la vie dernière.

Cette sourate révélée à La Mecque traite de faits éducatifs et d'orientation. Les questions
relèvent de la 'aqîda islamique, laquelle est le fondement de la religion. Deux thèmes ont été
exposés :

1 - L'âme humaine avec ses qualifications : le bien à la base de la guidance et le mal


soubassement de l'égarement.

2 - La révolte contre le Décret de Dieu, révolte menée par les Thamûd contre leur prophète S
âli h : ils ont osé trancher les jarrets de la chamelle de Dieu.

Le but de cette sourate consiste à susciter l'espoir dans les cœurs des hommes pieux et la
crainte dans ceux des incroyants. Dans cette perspective, Dieu met à l'épreuve un peuple en
faisant surgir une chamelle d'un rocher : "Voici la chamelle d'Allah, un signe pour vous.
Laissez-la donc manger sur la terre d'Allah et ne lui faites aucun mal". (S.7, 73)
La sourate commence par un serment divin sur les phénomènes de l'univers qui atteste la
Toute-Puissance du Créateur : le soleil, la lune, le jour, la nuit, le ciel, la terre et l'âme
humaine. Tous ces phénomènes sont le produit de la création du Seigneur. Ils justifient
l'Unicité du Très-Haut. Ce serment a pour objet la confirmation de la réussite de l'homme s'il
se montre pieux, et de son échec s'il se fait mécréant.

1 - Par le soleil et par sa clarté ! - 2 - Et par la lune quand elle le suit ! - 3 - Et par le jour
quand il l'éclaire ! - 4 - Et par la nuit quand elle l'enveloppe ! - 5 - Et par le ciel et Celui qui l'a
construit ! - 6 - Et par la terre et Celui qui l'a étendue ! 7 - Et par l'âme et Celui qui l'a
harmonieusement façonnée ; 8 - et lui a alors inspiré son immoralité, de même que sa piété ! -
9 - A réussi, certes, celui qui la purifie. - 10 - et est perdu, certes, celui qui la corrompt.

Puis, la sourate mentionne le cas d'un peuple injuste, celui des Thamûd. Elle met en évidence
un des rejets du Décret de Dieu. En effet, ce peuple a traité de menteur le prophète du
Seigneur et a coupé les Lui ts de la chamelle. L'Omnipotent les a anéantis, montrant ainsi Sa
Toute-Puissance qui ne craint aucune conséquence de ce qu'Il fait.

11 - Les Thamûd, par leur transgression, ont crié au mensonge, - 12 - lorsque le plus
misérable d'entre eux se leva (pour tuer la chamelle). - 13 - Le messager d'Allah leur avait
dit : "La chamelle d'Allah ! Laissez-la boire". - 14 - Mais, ils le traitèrent de menteur, et la
tuèrent. Leur Seigneur les détruisit donc pour leur péché et étendit Son châtiment sur tous. -
15 - Et Allah n'a aucune crainte des conséquences.

Etude et commentaire

Le serment divin

Dieu jure par sept éléments : le soleil, la lune, la nuit, le jour, le ciel, la terre et l'âme humaine.
Il met ainsi en évidence la perfection de Sa puissance créatrice, de Son pouvoir illimité et
l'unicité de Sa seigneurie. Il expose, par la même occasion, les bienfaits accordés aux hommes
et leur utilité dans cet univers où tout est vie et mouvement.

1 - [ Je jure ] par le soleil et par sa clarté ! - 2 - Et par la lune quand elle le suit [ après son
coucher ] ! - 3 - Et par le jour quand il éclaire [ en se levant ] ! - 4 - Et par la nuit quand elle
l'enveloppe [ de son obscurité ] ! - 5 - Et par le ciel et Celui qui l'a construit ! - 6 - Et par la
terre et Celui qui l'a étendue ! - 7 - Et par l'âme et Celui qui l'a harmonieusement façonnée , -
8 - et lui a alors inspiré son immoralité [ la voie du mal ] , de même que sa piété [ la voie du
bien ] !

Dieu jure par le soleil et sa lumière éclatante, à un moment donc où, s'élevant à l'horizon, il
chasse la nuit et illumine l'univers. Il jure par la lune au moment où le soleil se couche, soit au
cours de la première moitié du mois ; elle émet une lumière douce et pure qui réjouit les
regards. Donc, Dieu jure par le soleil et par la lune parce que le monde, lors du coucher de
l'astre solaire, se réveille comme si ses habitants étaient morts et sortaient de leurs tombes.
Dès le lever du jour, la vie s'anime. C'est dire que les morts ressuscitent après un sommeil plus
ou moins long. Ainsi, la situation observée évoque le Jour de la résurrection.

En outre, il est rappelé que le soleil et la lune sont deux créations du Seigneur. Ils apparaissent
et disparaissent. Leur manifestation est un témoignage de la Présence du Très-Haut et de Son
unicité. Ces astres ne peuvent pas donner l'occasion de les adorer comme le faisaient certains
peuples. "Parmi Ses merveilles, sont la nuit et le jour, le soleil et la lune : ne vous prosternez
ni devant le soleil, ni devant la lune, mais prosternez-vous devant Allah qui les a créés, si c'est
Lui que vous adorez". (S.41, 37)

Dieu jure aussi par le jour dont la lumière fait disparaître les ténèbres de la nuit. C'est le
moment où les hommes s'activent sur la surface de la terre. Dieu a fait donc du jour un
moment où les gens étudient et travaillent pour assurer leur subsistance. "Dis : Que diriez-
vous si Allah vous assignait la nuit en permanence jusqu'au Jour de la résurrection, quelle
divinité autre qu'Allah pourrait vous apporter une lumière ? N'entendez-vous donc pas ?"
(S.28, 71)

Dieu jure par la nuit qui enveloppe l'univers de son obscurité, par le ciel qui atteste de Sa
volonté créatrice, par la terre dont le nivellement a permet aux hommes d'y habiter en toute
sécurité et d'y circuler librement.

Dieu jure enfin par l'âme humaine. Il l'a conçue de sorte quelle soit disposée à atteindre sa
perfection. Il y a joint la raison qui permet de distinguer entre le bien et le mal, la guidance et
l'égarement. Il lui a fait connaître la voie de la purification et celle de l'immoralité. Il
appartient à l'homme, qui tient les rênes de son existence, de l'orienter vers la réalisation de
son bonheur ou de la guider vers son malheur. Ibn Kathîr précise que Dieu a montré à l'âme ce
qu'est le bien et le mal, l'obéissance et la désobéissance, ce qu'elle doit faire et ce qu'elle doit
craindre. C'est pourquoi, lorsque le Prophète - que la prière et le salut soient sur lui - récitait
ce verset : "qui lui a inspiré son immoralité, de même que sa piété" , il disait : "Seigneur !
Donne à mon âme sa piété, purifie-la car Tu es le meilleur des purificateurs ; Tu es Son Maître
et Son Seigneur !"

Le succès et l'échec de l'âme

9 - A réussi, certes, celui qui la purifie [ de ses péchés ] . - 10 - Et est perdu, certes, celui qui la
corrompt [ en désobéissant à Dieu ] .

Il en résulte que celui qui purifie son âme en expurgeant ses insuffisances et ses péchés, et en
obéissant à Dieu, est gagnant. Il doit, par la même occasion, la fortifier au moyen de la
science, d'œuvres salutaires, et arriver ainsi jusqu'à sa perfection, représentée par sa nature
originelle. Quant à celui qui la laisse à l'abandon au point de se perdre dans les labyrinthes de
l'égarement, il est certainement perdant. Il renonce à l'obéissance à Dieu et, partant, ne se
soucie pas de souiller la religion primordiale qui est en lui. Il se dégage du monde humain et
s'inscrit dans le monde animal. "Ne vois-tu pas celui qui a fait de sa passion sa divinité ? Est-
ce à toi d'être un garant pour lui ? Ou bien penses-tu que la plupart d'entre eux entendent ou
comprennent ? Ils ne sont en vérité comparables qu'à des bestiaux, ou plutôt sont plus égarés
encore du sentier." (S.25, 43 et 44).
Dieu jure par l'âme qui projette sa lumière dans le corps, par le cœur sur lequel cette lumière
se répercute, par la lumière de cette âme qui s'impose à son obscurité, par l'obscurité de cette
âme quand la lumière ne la pénètre pas, par l'âme animale qui est le ciel de cette existence et
la terre qui en est le corps… L'homme sage qui prépare son âme à recevoir la purification
dominera sa partie obscure. Quant à celui qui la corrompt, il laisse libre cours aux ténèbres
pour se répandre dans toute l'âme.

Le châtiment des Thamûd


Dieu, à travers le peuple des Thamûd, donne un exemple du châtiment réservé aux réfractaires
à Sa loi : ils refusèrent de laisser boire Sa chamelle et, partant transgressèrent Son ordre. Cette
catégorie d'hommes appartient à ceux qui ne se suffisent pas des dons que Dieu leur accorde
car ils veulent toujours plus et toujours plus que les autres. Un hadîth qudsî dit : "Ô fils
d'Adam ! Si tu te satisfais du lot que Je t'ai imparti, tu mets ton cœur et ton corps au repos et
tu es louangé pour cela. Mais si tu ne te contentes pas du lot que Je t'ai imparti, Je t'assujettis
au monde d'ici-bas au point que tu te mettras à le parcourir telle une bête sauvage galopant
éperdument, en plein désert. Par Ma toute-puissance et Ma majesté, tu n'obtiendras pourtant
rien de plus que ce que J'ai décrété pour toi, et tu seras blâmé".

11 - Les Thamûd, par leur transgression, ont traité de menteur [ leur prophète S âli h ] , - 12 -
lorsque le plus misérable d'entre eux se leva [ se précipita pour tuer la chamelle ] . - 13 - Le
messager d'Allah leur avait dit : "La chamelle d'Allah ! Laissez-la boire [ un jour sur deux ] . -
14 - Mais, ils [ les mécréants ] le traitèrent de menteur, et la tuèrent [ pour s'emparer de toute
l'eau ] . Leur Seigneur les détruisit donc pour leur péché et étendit Son châtiment sur tous. -
15 - Et Allah n'a aucune crainte des conséquences.

Les Thamûd traitèrent de menteur leur prophète qui leur demanda de laisser la chamelle de
Dieu s'abreuver un jour sur deux. Cet animal est apparu à eux comme un miracle puisque
Dieu le fit sortir d'un rocher. S âli h leur demanda de ne pas lui faire de mal, sans quoi ils
subiraient un terrible châtiment. " Il dit : Voici une chamelle : à elle de boire un jour convenu,
et à vous de boire un jour. Et ne lui infligez aucun mal, sinon le châtiment d'un jour terrible
vous saisira". (S.26, 155 et 156). Mais les Thamûd firent appel à l'un de leur notable qui lui
trancha les jarrets : "Puis, ils appelèrent leur compagnon qui prit (son épée) et la tua". (S.54,
29). Ce compagnon était très aimé et obéi par sa tribu. Il était noble.

"Le fait de couper des jarrets d'une bête , dit Hamza Boubakeur, implique chez les Arabes une
idée de défi, d'arrogance. Quand une chamelle doit être sacrifiée, elle est égorgée
normalement et le verbe qui doit être employé est alors na h ara pour les camelins , zaba h a
pour les ovins".

Les Thamûd commirent donc deux crimes : d'une part, ils traitèrent de menteur leur prophète
et, d'autre part, ils tuèrent la chamelle. Aussi, Dieu extermina-t-Il tous les membres de la tribu,
petits et grands. Il détruisit toutes leurs habitations et les fit s'écrouler sur leurs têtes. "Le
cataclysme les saisit et les voilà étendus gisant dans leurs demeures". (S.7, 78). Car Dieu fait
ce qu'Il veut. Il ne rend des comptes à personne mais Il demande des comptes à tout le monde.
Ash-Shihâb explique : Dieu ne craint pas la conséquence de Son acte comme les rois
appréhendent les conséquences de ce qu'ils font. Ce n'est là qu'une allégorie car Dieu ne craint
personne. Cependant, Il veut par là humilier les Thamûd, ceux-ci n'étant rien devant Lui. Ne
pas craindre de conséquence de leur part, ce n'est qu'une mise en garde.

Réussira celui qui élèvera son âme jusqu'à la perfection et atteindra sa nature primordiale. Est
perdant celui qui la dissimule dans son corps et ne permet pas à la lumière de la Vérité et de la
Miséricorde d'y pénétrer. Que périssent donc les Thamûd qui ont voilé leurs âmes de
l'inspiration divine pour la maintenir dans la perversité ! Celui qui voile sa raison, l'obscurité
de l'âme l'envahit entièrement.

Conclusion
Cette sourate revêt deux parties essentielles :

1 - Le serment, par les créations divines, que celui qui purifie son âme avec de grandes vertus
morales, réussira. Quant à celui qui ampute son âme de sa qualification purificatrice par
l'ignorance et la perversité, il échouera.

2 - Dieu donne comme exemple le peuple des Thamûd qui a corrompu son âme et qui a mérité
donc Son châtiment : la mort sous les décombres de leurs maisons.

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Le chant et l'audition dans les mosquées

Selon Ibn ka'b, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit : " Certes, il
y a une sagesse dans certaines poésies. "
D'après Anas, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - transportait des
briques avec les musulmans au moment de la construction de la mosquée, et ceux-là récitaient
des vers de poésie. Ils disaient : " Seigneur ! Il n'y a de paisible vie que celle du Futur ; alors
fais miséricorde aux ansars et aux mouhajirines.
Salamah Ibn al-Akwa' a dit : " Nous sommes allés à Khaybar avec l'Envoyé de Dieu - que
Dieu lui accorde la grâce et la paix -. Nous avons marché la nuit. Un homme du groupe a dit à
'amir Ibn al-Akwa' : " Ne nous fais-tu pas entendre quelques-uns de tes vers ? " 'amir qui était
un poète se mit à déclamer :
" Seigneur ! Sans Toi nous n'aurions pas été guidés, nous n'aurions fait ni l'aumône, ni nous
aurions prié.
Pardonne-nous ! Puisses-Tu nous pardonner ce que nous avons fait de mal. Et assurer nos pas
si nous nous heurtons à des difficultés.
Couvre-nous de la grande quiétude (sakîna). Car on est à la disposition du Prophète - que
Dieu lui accorde la grâce et la paix -, si on est appelé, on vient sans tarder.
Vous pouvez compter sur nous ; un simple appel et nous y voilà. "
Ayant Entendu ces vers, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - demanda
qui en était l'auteur ? Il lui fut répondu que c'était 'amir Ibn al-Akwa'. " Que Dieu l'ait dans Sa
miséricorde " dit alors le Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix -. Un membre du
groupe dit alors : " Ta réponse nous réjouit ô Envoyé de Dieu... "

Sa'îd Ibn al-Musayyab rapporte : " Omar passa dans la mosquée au moment où Hassan
chantait. Il le regarda d'un œil désapprobateur. Hassan dit : " J'ai déclamé mes vers en
présence de quelqu'un de meilleur que toi (c'est-à-dire le Prophète - que Dieu lui accorde la
grâce et la paix -). Puis, il se tourna vers Abû Hurayra et dit : " Par Dieu ! N'as-tu pas entendu
l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - (me) dire : " Réponds pour moi,
Ô Seigneur ! Soutiens-le par l'Esprit saint ? " - " C'est exact " répondit Abû Hurayra. "

D'après Aïsha : " L'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - mettait à la
disposition de Hassan une chaire sur laquelle il se dressait et louait le Prophète - que Dieu lui
accorde la grâce et la paix -. Celui-ci disait : " Dieu soutient Hassan par l'esprit Saint chaque
fois qu'il fait l'éloge de l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix -. "
Le savant as-Safâraynî a dit dans son commentaire " Manzûmatu al-âdab " :
Selon la version de Abû Bakr Ibn al-Anbârî, quand Ka'b Ibn Zuhayr est revenu repentant et
déclama son célèbre poème qui débute ainsi :
" Su'âd s'est éloignée et mon cœur aujourd'hui affligé,
Amoureux fervent après elle, il ne s'est pas libéré de ses chaînes.
Et se termine par le vers suivant :
Certes, le Prophète est une épée dont on s'éclaire.
Trempée en acier comme celle de l'Inde, c'est une épée tirée de son fourreau. "
L'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - prit le manteau qu'il portait sur
lui et le jeta sur Hassan. Mu'âwiya aurait souhaité acquérir cet habit pour dix mille dirhams.
Mais Hassan lui répondit : " Je ne préférerais personne à ce vêtement du Prophète - que Dieu
lui accorde la grâce et la paix -. "
Lorsque Ka'b mourut, Mu'âwiya a envoyé à ses héritiers vingt mille dirhams et a récupéré le
manteau.
as-Safâraynî continue, en écrivant : " La déclamation de ce poème par Ka'b Ibn Zuhayr devant
le Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - nous enseigne plusieurs sunna
(traditions) :
1. Il est permis de déclamer la poésie.
2. Il est permis de l'écouter dans les mosquées.
3. Il est permis de la rétribuer. "
L'imâm ash-Shâtibî a mentionné dans son livre " al-i'tiçâm " ce qui suit : " Abû al-Hasan al-
Qarâfî aç-çûfî a rapporté selon al-Hasan al-Baçrî que des gens sont venus voir Omar Ibn al-
Khattâb et lui ont dit :
- " Ô Emir des croyants ! Nous avons un imâm qui, après avoir terminé la prière, se met à
déclamer des poèmes. "
- " Qui est-il ? "
- Après que le nom de la personne lui a été donné Omar dit : " Allons le voir, sinon, il pourrait
croire que nous l'espionnons. "
Omar partit, avec un groupe de Compagnons. Ils ont trouvé l'imâm en question dans la
mosquée. L'homme, en voyant Omar se leva et alla vers lui et dit :
- " Ô Emir des croyants ! Que veux-tu ? Pourquoi es-tu venu jusqu'ici ? Si ton affaire est de
notre ressort, c'était de notre droit plus que du tien de venir te voir. Mais si cette affaire
concerne Dieu, c'est du droit de celui que nous avons choisi comme calife de venir vers nous.
"
- " Il m'est parvenu à ton sujet une mauvaise information. "
- " De quoi s'agit-il ô Emir des croyants ? "
- " Il semble que tu tiennes des propos déplaisants dans ta pratique cultuelle. "
- " Que non ! Ô Emir des croyants, ce n'est qu'une exhortation au bien dont je m'exhorte moi-
même. "
- " Dis-la-moi. Si c'est une bonne parole, je la dirai avec toi ; mais si c'est une vilenie, je te
l'interdirai. "
Aussitôt, l'imâm déclama ce poème :
" Chaque fois que je blâmais mon cœur, l'espace d'un délaissement, il désirait aussitôt ma
lassitude.
Je lui montrais le temps, combien long, qu'il passait dans la distraction et pendant lequel il me
tourmentait.
Ô compagnon du mal ! Qu'est-ce que ces aspirations enfantines qui font que ta vie s'épuise
dans la distraction.
Une jeunesse qui s'est éloignée puis a disparu avant même d'accomplir le but qu'on avait en
vue.
Ce que j'espère avec force après lui, c'est l'anéantissement de l'individualité mais la vieillesse
a réduit le délai de mon souhait.
Malheur à mon âme car je ne la vois jamais ni en beauté, ni en bienséance.
Âme ! Tu n'aurais dû point exister, ni la passion à laquelle tu t'adonnes. Aussi, appréhende la
Colère de ton Seigneur ; aie peur de Lui et crains-Le. "
Omar répéta le dernier vers :
" Âme ! Tu n'aurais dû point exister, ni la passion à laquelle tu t'adonnes.
Aussi, appréhende la Colère de ton Seigneur ; aie peur de Lui et crains-Le. "
Omar dit ensuite : " C'est pour de tel objet que doit chanter tout chanteur. "
L'imam Shâfi'î a dit : " La poésie n'est que des paroles. Ce qui est bon en elle est bon et ce qui
en est mauvais est mauvais. "
L'imam an-Nawâwî a dit : " Il n'y a aucun inconvénient à déclamer la poésie à la mosquée si
elle chante les louanges de la prophétie et de l'Islam, ou si elle prend la forme de sages
sentences ou si elle porte sur les vertus morales ou encore si elle traite de l'ascétisme ou
d'autres thèmes du bien. "
Abû Bakr Ibn al-'Arabî al-Mâlikî a dit, en commentant les sounanes de Tirmidhi : " Il n'y a
aucun inconvénient à déclamer la poésie dans la mosquée si elle chante les louanges de la
religion et de la sharî'a " .
A propos du chant du chamelier, " L'autorité de l'Islam ", al-Ghazâlî a dit dans son " lhyâ " : "
Le chant du chamelier, chanté derrière les chameaux, fait partie de la coutume des Arabes au
temps de l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - et à l'époque des
Compagnons. Ce ne sont que des vers qui se chantent avec des voix douces et sur un temps
rythmé. On n'a jamais rapporté que l'un des Compagnons l'a désavoué. "
Anas a dit que : " Le Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - était en voyage. Un
jeune homme, nommé Anjashat, déclamait au groupe des poésies. L'Envoyé de Dieu - que
Dieu lui accorde la grâce et la paix - lui dit : " Doucement, ô Anjashat ! Tu conduis (sur des
chameaux) de faibles femmes. "
Anas Ibn Mâlik a dit : " Le Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - avait un
chamelier nommé Anjashat. Celui-ci avait une belle voix. L'Envoyé de Dieu - que Dieu lui
accorde la grâce et la paix - lui dit : " Ô Anjashat ! Doucement ! Ne brise pas les tendres
femmes ! "
Al-Hâfiz Ibn Hajr, dans son commentaire de Bukhârî, a dit : " Par Dieu ! Tu conduis (sur des
chameaux) de faibles femmes. " Il est fait allusion à ces femmes qui, parfois, étaient conduites
à dos de chameaux. L'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - demanda
donc au chamelier de ménager les bêtes car, son chant cadencé excitait les chameaux à
accélérer leur marche. Dans ce cas, les femmes n'étaient plus assurées de ne pas tomber. Par
contre, lorsque les bêtes allaient lentement, ces femmes n'avaient plus aucune crainte. "
Il a dit en outre que le chant du chamelier était licite. Par contre, chez les hanbalites, il existe
des divergences entre eux : certains l'interdisent en s'appuyant dans leurs arguments sur des
hadîths authentiques.
Au chant du chamelier, il faut joindre celui des pèlerins qui manifestent leur ardent désir en
mentionnant la Ka'ba et autres endroits saints. Dans le même ordre d'idées, il en est de même
pour les chants qui stimulent les mujahidines sur le champs de bataille.
At-Tabarânî, par la voie d'Ibn Juraj, a dit : " J'ai interrogé 'Atâ au sujet du chant des
chameliers, de la poésie et du chant en général. " Il a répondu " Ils ne présentent aucun
inconvénient dans la mesure où ils ne contiennent pas des propos immoraux. "
Ibn Battâl a dit : " La poésie qui mentionne Dieu et Le glorifie, magnifie Son Unicité, incite à
Lui obéir et à se soumettre à Lui est chose bonne et recommandable. C'est le sens qu'indique
ce hadîth : " Il y a dans certaine poésie, de la sagesse. Par contre, elle est blâmable lorsqu'elle
véhicule le mensonge et la perversité... "
Puis ibn Battâl ajoute : " En conclusion : Le chant du chamelier qu'il soit en prose ou en
poésie, se pratiquait en présence du Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix -. Ce ne
sont que des vers cadencés par des voix douces et des airs rythmés. "
Le docte as-Safâraynî a dit dans " Manzûmatu al-âdâb " : " Le chant du chamelier qui conduit
les chameaux et le chant des Bédouins sont permis. "
As-Safâraynî a dit également : " Il y a permission sans qu'il y ait quelque chose de
répréhensible dans la pratique des chants et cela d'après d'innombrables récits, et ce qui
apparaît dans l'histoire (traditionnelle) de poèmes chantés et de chameliers chantant lors des
voyages. Certains savants mentionnent le consensus des savants sur la licité du chant de
chamelier. "
Le faqîh Khalîl an-Nahlâwî ad-Dimashqî, dans son livre " al-Hazar wa al-ibâha ", rapporte
que l'auteur des " fatâwa al-khayriyya ", après avoir reproduit les opinions des oulama et leurs
divergences au sujet de l'audition (des poèmes et des chants) a dit " quant à l'audition (de
chants) de nos maîtres soufi, elle échappe à ces divergences, elle passe du degré de permission
(al-ibâha) à celui du degré d'être conseillée (mustahab). "
Il résulte que le but des chants porte sur l'éducation, l'exhortation au bien et l'utilité. C'est
parce que par sa nature, l'audition favorise la stimulation du potentiel caché des âmes et
l'excitation des composantes des cœurs, pour ressortir leur quiétude dans l'enceinte de la
sainteté Divine et leur amour ardent pour les lumières du Prophète Mohammad - que Dieu lui
accorde la grâce et la paix -. C'est du moins ce que les maîtres du soufisme ont décrit et qui,
de leurs voix, étouffent les vaines distractions de la vie et ne se regroupent pas pour se
consacrer aux futilités. Leur état les transporte en un terrain qui n'est pas celui des autres
hommes. Leur secret : ils entendent ce que les gens n'entendent pas ; ils prennent
connaissance de ce que les gens ne connaissent pas. Leur audition stimule la beauté de leurs
états d'âme, leur dévoile le fond de leur conscience, excite le désir ardent dissimulé en leur
fort intérieur et remue les sentiments de leurs cœurs, du moment que ceux-ci sont attachés à
leur Seigneur, recherchant la solitude en Sa présence et aspirant à se rapprocher le plus
possible de Lui.
Il est vrai que l'audition irrigue leurs âmes et accélère leur progression vers Dieu,
contrairement à l'audition entretenue par les libertins. Ceux-ci se réunissent pour se distraire
aux sons d'instruments musicaux qui sèment dans leurs cœurs la perversité et l'immoralité au
point d'oublier totalement leurs devoirs à l'égard de Dieu. C'est pourquoi, il n'est pas possible
de comparer les vertueux avec les pervers, ni les hommes de bien avec les vilains.
L'exposé des faits concernant les avantages de l'audition des maîtres soufis réjouit les âmes et
rassérène les cœurs. Voici quelques témoignages à leur sujet :
Muslim al-Abâdânî a dit : " Sâlih al-Murâ, 'Atabat al-Ghulâm, 'Abd al-Wâhid Ibn Zayd et
Muslim al-Aswârî se sont installés, une nuit, sur le littoral. Je leur ai préparé à manger. Je les
ai invités à venir chez moi. Lorsque j'ai posé le plat devant eux, l'un d'eux a déclamé ce vers :
" Les nourritures te distraient de la demeure éternelle.
Et la fascination de l'âme n'est point profitable. "
En entendant ce vers, 'Ataba al-Ghulâm poussa un cri et s'effondra sans connaissance. Les
autres pleurèrent. Aussi, ai-je débarrassé la table, sans qu'ils aient goûté une seule bouchée. "
Abû 'Uthmân, at-Naysâbûr a dit : " Un poète déclama ces vers devant al-Hârith al-Muhâsibî :
Dans mon exil, je pleure ce que l'œil d'un étranger pleure.
Le jour de mon départ, j'avais le mal du pays.
Etonnant que je puisse abandonner ma patrie alors que mon bien-aimé s'y trouvait.
Il se leva en pleurant et en éprouvant un état spirituel intense (tawajada), jusqu'à ce que les
gens présents furent amenés à invoquer la miséricorde de Dieu en sa faveur. "
Lorsque Dhûl an-Nûn al-Miçrî arriva à Bagdad, un groupe de soufis vint le voir. Ils étaient
accompagnés de leur " chanteur ". Ils lui demandèrent la permission de déclamer quelques
vers. Il lui permit de chanter :
" La moindre expression de ton amour me fait souffrir.
Qu'en serait-il alors s'il s'était totalement emparé de moi ?
Et toi, tu as réuni dans mon cœur un amour qui était éparpillé
N'auras-tu pas de compassion pour un mélancolique qui pleure quand l'insoucieux rit ? "
Ayant Entendu ces paroles, Dhûl Nûn voulut se lever mais il tomba sur sa face.
Il a été rapporté également que " Abû al-Husayn an-Nûrî se trouvait en compagnie d'un
groupe de gens dans une assemblée. La discussion tourna autour de la science. Abû al-Husayn
demeurait silencieux. Puis, il leva la tête et déclama ces vers :
" Quand, tristement, la colombe roucoule tôt le matin, son air morose pénètre l'ombre de mon
rameau.
Elle me rappelle le bon compagnon de longue durée ; elle pleure son chagrin et alors ma
tristesse se déchaîne.
Peut-être que mes pleurs lui ont fait perdre le sommeil et ses larmes, probablement, m'ont
privé du mien. "
Je plains ce que je ressens en elle et elle pleure ce qu'elle ressent en moi.
Sauf que moi je connais son mal d'amour et elle, aussi, connaît le mien.
Toutes les personnes présentes, sans aucune exception, se levèrent en éprouvant un état
spirituel intense. Leurs discussions rationnelles ne leur avaient pas procuré ces états d'âmes,
quoi que la science soit une vérité et une bonne chose.
As-Safâraybî a dit dans " Ghidhâ al-Albâb " : " L'audition stimule ce qui se trouve dans les
cœurs et les met en branle. Cela se produit quand les cœurs des gens sont pleins des
invocations de Dieu, purifiés des altérations des plaisirs, brûlant d'amour de Dieu, n'ayant de
préoccupation que Lui. C'est que le désir ardent, l'amour passionné, l'agitation fébrile et l'émoi
se cachent dans leurs cœurs comme le tir de la balle se dissimule derrière la gâchette d'une
arme ; ils ne se libèrent que lorsqu'ils rencontrent les affinités des éléments qui leur
ressemblent. Or, ce que les auditeurs entendent, ce n'est rien d'autre que ce qu'ils ressentent
dans leurs cœurs. Aussi, cette concordance entre ce qu'ils entendent et ce qu'ils éprouvent
fortement dans leurs cœurs avec la force de son pouvoir stimulant, fait réagir leurs organes.
Ce n'est pas l'auditeur qui, de sa propre initiative, fait remuer son cœur. C'est plutôt ces
martèlements qui ébranlent l'immobilité des cœurs qui, dès lors, pour se libérer de leurs
agitations, envoient aux membres du corps la dynamique du mouvement et des cris en
parallèle à ce qui se passe dans les cœurs, par les effets de l'audition. "
C'est pourquoi, Abû al-Qâsim al-Junayd a dit: " L'audition ne crée rien dans les cœurs. Elle ne
fait que stimuler ce qui s'y trouve. Ainsi, tu vois les gens s'exciter de leur (wajd) amour
passionné et exprimer ce que recèle l'intériorité de leurs secrets intimes. Ce n'est donc pas la
parole du poète qui en est à l'origine. Les auditeurs ne font même pas attention à ce qu'il dit
car la compréhension du texte a déjà précédé ce que la pensée imagine.
La preuve en est donnée par cet événement : Abû Hikmân aç-çûfî a entendu un homme, lors
de ses circumambulations (autour de la ka'ba), appeler quelqu'un : " Yâ satara birrî. " Il
s'évanouit aussitôt. Lorsqu'il reprit conscience, on lui demanda ce qu'il lui avait pris. Il
répondit : " Je l'ai entendu dire " is'a tara birrî " cherche Moi, tu verras Ma charité. " Nous
remarquons donc que son geste (quoi qu'inconscient) prend naissance dans ce qu'il éprouve
lui et non dans ce que cet homme disait ou voulait dire.
Un des chuyûkh a entendu quelqu'un dire : " al khiar (le concombre) dix pour un grain
(habbah) ". Son (wajd) amour passionné le gagna. On lui demanda la raison de son état. Il
répondit : " Si un grain vaut dix (al khiar) meilleurs (dans leur foi), que serait la valeur des
pervers (dans leur Foi) ? " En effet le mot al khiar signifie à la fois concombre et hommes de
l'élites (les meilleurs).
Celui qui brûle d'amour pour Dieu n'est pas gêné par les mots opaques pour comprendre les
sens subtiles puisqu'il ne s'arrête pas au son des voix, et à la vision des images. Celui qui
prétend que l'audition se ramène à la finesse des sens et à la douceur des sons, alors il n'a pas
compris le secret de l'audition.
On dit : L'audition est une réalité divine et une (latifah) donnée subtile d'ordre spirituel. Elle
parvient du assami' (l'entendant par excellence Dieu), et irradie les secrets intimes par les dons
subtils et les lumières. Elle brise dans le cœur ce qui ne devrait pas être pour n'y laisser que ce
qui est éternel. Il s'agit d'une audition de la Vérité pour la Vérité par La Vérité.
On a dit : L'état qui atteint (al mutawajid) l'amoureux passionné, est dû à sa faiblesse, il n'est
pas à même de supporter ce qui arrive vers lui dès l'affluence des lumières qui submergèrent
la porte d'entrée de son cœur. C'est alors que stupéfait, il perd son esprit. Dès lors, il se dégage
en libérant ses effets sur les membres du corps. C'est ainsi que le cri strident qui émane de lui,
le soulage. Ceci se produit plus particulièrement chez ceux qui sont au début de leur initiation.
Quant à ceux qui parviennent aux termes de leur évolution spirituelle, l'épanouissement de
leur poitrine leur apporte généralement le calme et la stabilité. Il n'en reste pas moins que,
dans la sérénité éprouvée, ils s'agitent et dans leur fermeté, ils sont secoués. C'est ainsi que
lorsqu'on demanda à Abû al-Qâsim al-Junayd pourquoi on ne le voyait pas s'agiter au moment
de l'audition, il répondit par ce verset : " Tu verras les montagnes, tu les crois figées, alors
qu'elles passent comme des nuages. " (Coran, 27/88)

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