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D A U C O U R T- F R I D R I K S S O N
Salerni
Salerni
Cet ouvrage est le dix-neuvième de la collection
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Dépôt légal : Bibliothèque royale de Belgique
e trimestre – D///
S ÉV E R I N E
D AU C O U RT- F R I D R I K S S O N
Salerni
couleur ourse
zone de partage. secrets en troc. espace mutuel à assouvir
l’égalité des sexes fait divorcer la langue en ajoutant un genre aux
mots mais la langue honnête juste sans névrose n’a aucun mal à
abriter la différence à se scinder en deux à se plier en quatre
la langue dans tous les sens mais sans sexe n’est-ce pas
la langue désexe
s’évanouir la langue à l’endroit d’une femme où les autres sont
des hommes en s’étonnant du goût pas du dégoût. puis se
laisser redévaster par cet hétéro besoin de cyclope
désir de l’homme. secret que je maintiens offert. l’homme
désire. désire unir caresse et partage. échoue réunit confidence
et plaisir
peau à peau la plainte à l’œuvre si longue en place de soi artiste
monstre sur le faîte
cuisses exercées à la couleur fauve
écart bien accordé. silence bandé avant le lâcher de bondes.
schéma barbant d’après la baise quand dehors et dedans
repassent du tu au vous
sans vacarme
être avoir été. alchimie sur la page. présent à bâtir. être. avoir
été automne hiver. le grand œuvre. poèmes amoncelés que le
futur disperse. sur les marches
être poète. parler de soi aux autres des autres aux autres des
autres à soi. lire d’autres poètes. se parler entre poètes autres.
s’écrire entre autres. bien entre nous comme entre soi. en
empathie avec le monde
mot sans préliminaires planté sur les terres vierges. mot mort
que l’écriture embrase. feu sans jamais de feu
drame charmant de l’innocence sauvé par l’œil animal
papiers froissés. mots en coquille dans le clavier. moulin
d’imprimante. légende rémanente de l’écran. indigence s’en
allant conclure sur le parquet
rien
ne pas perdre la voix du texte légère légère. trop digeste qui file
à sa flèche
écrire les raisons d’être. à défaut
constante et éphémère mort sans énoncé des mots
la pluie passe à la renverse et les autos navrées tournent à
l’intempérie avec ce temps de taupe
mots apportés d’ailleurs par portable. mobiles des gens dans les
automobiles détails muets des conversations entaillées par les
klaxons. conversations souvent sans mobile et bruit insup-
portable des mots qu’on entend (pas)
certains en veulent dans la vie. pourquoi ne pas vouloir de la
vie. air sans apparat rivages cuits. festons incrédules
une chose l’autre pas davantage. fi de la suite. règne du senti de
la tension. péripéties du fi quand il trépigne ne veut pas insister
pas expliquer pas s’imposer. fi de l’intelligence. juste causer
sans cause. bien moins bon marché que penser
temps fait paysage. paradis de dictionnaire où la géographie
s’abstient
la durée suborne tout. sauf quelques bonheurs si déflagrants
que la durée semble un instant indélébile puis repartent. où
l’enfant regarde peut ne faire que ça peut ne rester qu’avec elle-
même. l’autre en face coagulé
heures écarlates fatras d’hormones humeur dentelle d’un cœur
sans laisse. corps pressé d’élucider ce combat de coqs
après avoir été éprouvée par les vicissitudes du destin trouve le
fil de sa propre histoire s’appartient est ce qu’elle rêve. rêve ce
qu’elle est plus de décalage dort tranquille
recluse au gré de l’autre elle femme muette sceptre de mère
enfant provisoirement incendiée car l’enfant est en elle
enceinte attendant sa restitution
vers le terme une embrasure sa voix remonte de sa source
l’ombre antique du désir mais l’œuvre lui incombe et l’enfant
en elle la porte qui se retourne
fœtus ignorant même l’abri qui s’efface
intérieur débutant son repli. immense douceur d’un visage
neuf sans ombre jamais portée. douceur en détresse mais corps
faits mots. secret du jour dans le jour
un câlin calfeutré un rot qui ratatouille un ventre à l’aventure.
maux sans mots de bébé
temps manquant un bébé suçant le téton le lait l’emplissant les
mots ligne à ligne se vidant sur l’écran
un rêve beau et peau inondant encore l’aphasie du jour
ne pas chercher le bonheur savoir ne pas être heureuse fuir
l’isolement aimer la solitude
ne jamais écrire ce qui peut se dire écrire ce qui ne peut que
s’(entendre)
camper sur le vide embusqué que les mots sans vacarme parfois
ébranlent
digérer tous les mots. ceux qui éteignent alors que d’autres
étreignent. ceux où s’enclave ma langue contenue dans la
langue
m’inventer (art de vivre) une âme digne d’être rendue
la soif se perd dans le nuage la pluie qui ne vient pas
la vie qui vit trop vite accumuler la vie. s’abriter dans le boyau
du temps. exagérer. désavouer les mots ce rempart déchaîné
entre soi et l’ineffaçable
se taire sourire ne plus sourire savoir être d’ailleurs ailleurs
s’adapter s’aimer étrangère
à côté l’homme dort recto verso. la nuit n’a qu’un désir (rentrer
à la maison)
une onde a percé et cherche la fin pour s’y étaler. fin en
surnombre somme toute étanche condamné à rester la fin
livre arrivé au point où il peut (se taire)
une trace sur les planches nues une place encore vivante. scène
vierge embrasée mise à vie par l’absence
enfin la fièvre où je me noie revenant génération suivante
debout tout près fièvre avec laquelle on est bien mieux
ensemble
Couleur ourse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Sans vacarme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Salerni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Grandie dare-dare . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
SEVERINE DAUCOURT-FRIDRIKSSON
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