Fiche darrt : Soc, 8 novembre 1990

Faits
Monsieur Beaudier est un marin la retraite. Il a pous le 22 septembre 1967 une mre de quatre enfants. A ce titre, il bnficie partir du 1er juillet 1978 dune pension sur la caisse de retraite des marins. Le 13 septembre 1979, larticle R14 du code de pension de retraite des marins est modifi par le dcret n79-791 et nonce que droit les enfants qui ont t levs pendant au moins neuf ans, soit avant leur seizime anniversaire, soit avant l'ge o ils ont cess d'tre charge au sens de l'article L. 527 du Code de la scurit sociale bnficie dune bonification de pension. Mr Beaudier sollicite le 27 juin 1980 le bnfice de cette bonification pour enfant sur le fondement des dispositions nouvelles de larticle R 14. Cette bonification lui est refuse par lEtablissement national des invalides de la Marine.

Procdure
Mr Beaudier nayant pas obtenu gain de cause en premire instance, a interjet appel. La Cours dappel de Poitier est saisie. Cette dernire rend un arrt confirmatif le 22 septembre 1982 aux motifs que pour apprcier les droits pension de lintress, il convient de se placer lpoque ou il t admis les faires valoir, laquelle est antrieur la nouvelle rdaction de larticle R.14, et quen vertu du principe gnral de non rtroactivit des lois, il ne peut prtendre au bnfice de dispositions postrieures sa mise la retraite. Mr Beaudier dcide alors de saisir la Cours de cassation de Paris.

Question de droit
Le fait de sollicit le bnfice dune bonification, mise en place par de nouvelles disposition de larticle R. 14, postrieures la mise la retraite du marin, venant sajouter la pension actuelle du demandeur fait elle intervenir le principe de non rtroactivit des lois, nonc par larticle 2 du code civil ?

Rponse de la Cours de Cassation La Cours de cassation estime que Mr Beaudier ne demandait pas une rvision de sa pension mais sollicitait le bnfice dune bonification venant sy ajouter par consquent, larticle R. 14 dans ce cas, sapplique aux effets futurs de la situation juridique de Monsieur Beaudier. Etant donn quen aucun cas une rvision de la pension de retraite du demandeur na t demande, il ny a pas de possibilit de violer le principe de non rtroactivit de la loi puisque lon sintresse ici aux effets futurs. La Cours de Cassation casse et annule larrt rendu le 22 septembre 1982 par la cours dappel de Poitier et rend impossible un renvoi.