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Prends cette rose et ensemble reçois Cela vous soit un exemple certain
Dedans ton sein mon coeur qui n'a point d'ailes Que vos beautés, bien qu'elles soient fleuries,
Il est constant et cent plaies cruelles En peu de temps cherront toutes flétries,
N'ont empêché qu'il ne gardât sa foi. Et, comme fleurs, périront tout soudain.
La rose et moi différons d'une chose Le temps s'en va, le temps s'en va, ma dame ;
Un Soleil voit naître et mourir la rose, Las ! le temps, non, mais nous nous en allons,
Mille Soleils ont vu naître m'amour, Et tôt serons étendus sous la lame ;
A une Genèvre.
Discours amoureux de 1564
Marie
En 1555, Ronsard tombe amoureux d’une jeune paysanne de 15 ans, Marie Dupin à laquelle il dédie de
nombreux poèmes. Marie c’est aussi Marie de Clèves, la jeune maîtresse du roi Henri III qui mourra très
jeune. Le roi demandera à Ronsard d’écrire des poèmes en mémoire de celle qu’il a aimée.
Hélène
En 1578, à la demande de la reine Catherine de Médicis, Ronsard écrit des poèmes pour Hélène de
Surgères qui est inconsolable de la mort de son fiancé à la guerre. Ronsard vieillissant tomba amoureux de
cette jeune femme.
RONSARD : « Le poète des amours multiples à forme fixe » - Le groupe Production Formation du site LHG de l'académie de Lille
A Cassandre A Marie
Mignonne, allons voir si la rose Marie, qui voudrait votre beau nom tourner,
Qui ce matin avait déclose Il trouverait Aimer : aimez-moi donc, Marie,
Sa robe de pourpre au soleil, Faites cela vers* moi dont votre nom vous prie,
A point perdu cette vêprée, Votre amour ne se peut en meilleur lieu donner.
Les plis de sa robe pourprée, S'il vous plaît pour jamais un plaisir demener*,
Et son teint au vôtre pareil. Aimez-moi, nous prendrons les plaisirs de la vie,
Las ! Voyez comme en peu d'espace, Pendus l'un l'autre au col, et jamais nulle envie
Mignonne, elle a dessus la place, D'aimer en autre lieu ne nous pourra mener.
Las, las ! Ses beautés laissé choir !
Si* faut-il bien aimer au monde quelque chose :
Ô vraiment marâtre Nature, Celui qui n'aime point, celui-là se propose
Puis qu'une telle fleur ne dure Une vie d'un Scythe*, et ses jours veut passer
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne, Sans goûter la douceur des douceurs la meilleure.
Eh, qu'est-il rien de doux sans Vénus ? las ! à l'heure
Tandis que votre âge fleuronne Que je n'aimerai point, puissé-je trépasser !
En sa verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse Continuation des Amours « Amours de Marie », 7 (1555)
C'est lui, Dame, qui peut avec son bel art Me tiennent si étreint, Amour, que tu me passes
Vous affranchir des ans et vous faire Déesse; Au coeur, en les voyant, cent pointes d’aiguillons,
Il vous promet ce bien, car rien de lui ne part Dont le moindre des noeuds pourrait des plus félons
Qui ne soit bien poli, son siècle le confesse. En leur plus grand courroux arrêter les menaces.
Vous me réponderez qu'il est un peu sourdaut, Cheveux non achetés, empruntez ni fardés,
Et que c'est déplaisir en amour parler haut : Qui votre naturel sans feintise gardez,
Vous dites vérité, mais vous celez après Que vous me semblez beaux ! Permettez que j’en porte
Que lui, pour vous ouïr, s'approche à votre oreille Un lien à mon col, à fin que sa beauté,
Et qu'il baise à tous coups votre bouche vermeille Me voyant prisonnier lié de telle sorte,
Au milieu des propos, d'autant qu'il en est près. Se puisse témoigner quelle est sa cruauté.
Illustration 2: Le printemps, par Sandro Botticelli, 1478. Florence, musée des Offices.
RONSARD : « Le poète des amours multiples à forme fixe » - Le groupe Production Formation du site LHG de l'académie de Lille
Illustration 3: extrait de La
Naissance de Vénus de Sandro
Botticelli. 1485