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éditorial, trois lettres, deux espaces, une démarche un flou, au moins dans ma conception du temps), je me suis toujours dit

e démarche un flou, au moins dans ma conception du temps), je me suis toujours dit que ça ne
semblait pas vrai. Si l’on se limitait (il faut absolument être responsable en ce siècle,
à l’extérieur d’un intérieur duquel on est quoiqu’il arrive exclus. À ce propos, il faut lire
À travers les murs de Eyal Weizman sur les rapports dedans/dehors de la ville à travers le
par Pierre Hunout par Miles Supico tout comme dans l’autre il fallait absolument être moderne, dixit le poète) à 22 heures prisme des avancées militaro-philosophiques du confit de connards au Proche-Orient,
par jour, on pourrait se complaire dans des mois de 32 jours, ce qui serait pas mal puis enchaîner sur les canards médiocres qui donnent des leçons comme dans La Peau
pour, au choix, payer les factures en retard, prolonger de quelques jours les vacances, et les os ou Le Wagon à vaches (prononcé avec l’accent belge, c’est plus drôle) de Georges
une saison n’est rien d’autre que le temps à rebours, le présent d’une expérience
pensées après “n+3” jours à bord du Reppublica del Brasile attendre un peu plus le grand jour. Mais tout ça ne m’était pas – en ce point précis du Hyvernaud, qui n’est pas drôle du tout, juste très (trop) vrai.
6 juin 2009 voyage – d’un quelconque intérêt. J’étais loin de ma déclaration d’impôts, plutôt en
évoquée, comme Rimbaud qui fait face à son éternité et à la disparition de l’astre, à
latence qu’en vacances, et plus grave encore, loin des gens, ce qui ne compte pas pour Si j’insiste sur la question du temps c’est qu’il s’agit du fait le plus marquant d’un tel voy-
l’attente et à l’espoir d’un nouveau soleil. Une saison au hasard à tirer des traits dans
moi (car les chiffres sont limités, par essence). Alors je me suis dit que pour prouver age. Un horizon anormalement plat reste un horizon, une infinité de nuances de bleus
le ciel, une saison à quadriller le terrain et à voir alors ce qu’il pourrait en rester.
Un jour parmi 25, une nuit en fait, j’étais sur le pont d’un bateau entre Le Havre et que j’avais raison, qu’en vivant 22 heures par jour les mois auraient 32 jours, j’allais reste du bleu. Si une seconde est une seconde, deux secondes sont déjà une portion de
Buenos Aires. Il faisait tellement noir – pas de lune de Freetown à Rio – qu’il ne expérimenter l’inverse. Qui plus est, cela m’arrangerais. Je me suis mis en quête de 2 vie. Le rythme à bord, malgré mes divagations houleuses, ne se mesure pas en jours.
ce mois-ci, [sic] donne une parole d’exception à Miles Supico, brillant voyageur
faisait plus noir du tout. (Ça chasse les pensées noires – sorte de marée de la même heures de plus par jour, afin que – dépensant 26 heures par jour – j’arrive plus vite à Tout ce qui est identique disparaît. Les jours qui se succèdent, de par le fait qu’ils se
de l’incertain, par là-bas, de l’autre côté de l’Atlantique, là où la terre fait le dos
couleur qui guette si l’on n’a pas pris la peine d’embarquer dans une tête à double destination. Par exemple, je me réveillais entre 2 heures et 4 heures du matin, dans succèdent, disparaissent. Comment pouvoir vous dire que j’étais tel jour à tel endroit,
rond. Avec cette chaleur intranquille, le décompte du désir d’ailleurs, le bâteau
coque, comme les pétroliers modernes). Là, une question primordiale s’est posée. une sorte d’anti-sieste me permettant de ne pas être reposé. Quoique il arrive, je à faire telle chose. J’étais tous les jours un point immobile sur un navire mouvant, à
était déjà ivre lorsque Buenos Aires accosta sous ses pieds. Souvenir d’une ville
Ne serais-je pas plutôt à bord d’un sous-marin, regardant le ciel à travers la mer, par grappillais des minutes deci delà. défaut d’être toujours mobile. Heureusement, il y a d’autres étalons pour mesurer un
comme disparue avant naissance, le projet de la cité est un jour parmi tant d’autres,
le périscope ? Il devenait dur de distinguer le haut du bas, de les faire correspon- distance temporelle. Pour penser/classer les évènements de sa vie. Le rythme jour-
pas une nuit, ni même une illusion, mais une trajectoire qui vise à côté, un
dre avec ce que l’on m’a toujours appris : que les étoiles brillent dans le ciel et se Sauf que j’avais oublié un paramètre dans ce monde parfait, tout se paye ! Nous nalier peut sembler pertinent, mais malgré des variations, il ne résiste pas à l’analyse :
manque(ment).
réfléchissent sur tout plan d’eau. Balivernes. Je m’explique. Même pas bourré, il sommes arrivés avec 3 jours d’avance. J’ai dû patienter le même temps face à Bue- cela reste une convention. Lever 7h30, déjeûner 11h, sieste 13h, ping-pong 16h,
était évident que le plancton phosphorescent de l’écume scintillait plus encore. nos. Le temps qui nous a été nécessaire pour mouiller à l’embouchure du Rio de dîner 18h, coucher 21h, lever 2h, coucher 4h, lever 7h30... Au bout de même pas
dans cette ville poursuivie, comme assoifée de soif, une source n’en est pas moins
Ainsi, les étoiles seraient une illusion, le simple reflet de ces lucioles-de-la-mer la Plata, puis remonter jusqu’à Zarate, avant de retourner quelques heures de un cycle on s’en lasse. On se rend compte de ce qui compte quand on ne l’a plus.
désespérante et inquiète ; la démarche, soit-elle figée, ne répond plus, seuls restent
dans le ciel de pétrole. plus devant Buenos Aires. Techniquement, tout cela pour décharger en Argen- J’ai compris ce qui rythmait mes journées, quand, s’extrayant miraculeusement du
le trajet à qui l’on a oté sa destination, la position renversée et l’à-côté de la route.
tine des voitures fabriquées au Brésil, et en charger d’autres fabriquées en Ar- bateau au milieu du trou noir du Rio de la Plata, mes camarades passagers – un
Car aujourd’hui Miles Supico prêche enfin un désert, et nous acquiesçons, nous
Ragaillardi par la mise-à-nue de ce presque mensonge originel, je me suis gentine pour l’Allemagne (j’omets les épaves européennes déjà déchargées couple d’argentins pas désargentés – ont débarqué. L’étalon qui me mesurait tant
nous rangeons dans les foules de quinze millions et quelques milliers de
hasardé à contredire une autre contre-vérité. On m’a toujours dit que en Afrique pour y être recyclées). Être bloqué dedans un bateau qui est m’a été retiré et a (re)tourné au vinaigre.
kilomètres, à scruter avec lui, où mieux nous taire. À l’écoute.
les jours faisaient 24 heures, et moi (au risque d’être pris pour dehors un port est un vrai dilemme post-moderne : être reclus

Cet étalon qui mesurait et rythmait mon voyage, ce sont les 75 cl de Sal- passent, arrivent, attendent, partent, se chassent. Et
ton Assemblage, vin rouge brésilien qui m’attendait à chaque repas, sur la ta- histoire des 2 desserts de Buenos Aires, celui plus lent mais tout aussi violent des murs, des barrières,
ble, partagé avec l’un de mes deux camarades voyageurs. Dans cette bouteille, il de la faim, et de l’envie de manger des labyrinthes, des villas miserias, des condominios, de ces quadras qui
n’y avait pas seulement la demi-ivresse de la demi-bouteille, les rêves de la demi- 23 juillet 2009 ensemble font des pâtés de maisons quand la plage et son fleuve ne figurent
sieste (surtout les jours de Lariam, vénéneux anti-palu), les promenades de clair de que sur des cartes. août_2009_n°07
lune sans lune, les coups de soleil au soleil de l’équateur. Il y avait avant tout une
autre manière de compter les heurts du temps qui passe ou ne passe pas. Il n’y a On a beau être copains comme cochons, avec la panique de la grippe du même Ici la nature n’a pas été domptée, elle a été effacée. Les deux déserts de Borges, [sic] c’est gratuit,
plus de moments d’éveil et de moments de sommeil quand il n’y a plus de temps. animal, j’ai eu une peur contagieuse d’écrire trop, d’où le délai entre deux. effacés. Bien plus que Paris, son modèle, Buenos Aires est une ville artificielle, et ce mois-ci, c’est avec :
posée, parfaite, au sens où toute création humaine peut l’être, constat dépourvu
Et puis tout à coup on débarque et il faut réapprendre à compter, à médire le temps On entend souvent dire (Borges et d’autres) que Buenos Aires s’est construite de la moindre charge divine. Comme toujours, l’élève a dépassé le maitre. Ayant
qui file plus sûrement qu’une vague sous une étrave, même quand on a la chance entre deux déserts, la Pampa et le Rio de la Plata. Ce doit être vrai. Quand je pense trouvé, ce dernier se voit limité par le poids de ce qu’il possède. L’élève, touche à
de n’avoir rien à faire. Inéluctablement, la terre ferme fait l’homme compter. Je à cette ville, je me rappelle les jours encore à bord du bateau, figé dans celui des tout, marche sur les épaules de ses supérieurs. Analyser une telle ville devient un miles supico
suis venu à Buenos Aires pour m’immerger dans un lieu que l’on m’a vendu pour deux déserts où il semble que l’on ne pourrait pas mourir de soif. Mais tout comme acte tellement épuisant qu’il s’épuise lui-même.
mythique. Je compte bien le faire.
et pierre hunout
j’avais déjà remarqué que c’était en approchant de la terre que l’odeur de l’humidité
remplissait l’air, je prenais garde de ne pas fantasmer sur des choses trop évidentes. Ce préambule ainsi réglé, je peux parler de Valparaiso. Vedi Napoli e poi muori. Je rêvais
En attendant, et même s’il y a du grillage aux fenêtres à cause des cambrioleurs qui se Et j’attendais sans grands mouvements qu’un temps que je ne pouvais compter passe, de découvrir par l’océan et pour la première fois ce continent à travers cette ville étalée
la jouent Spiderman cette maison est comme les autres, ouverte à grand vents pour et enfin pouvoir débarquer. Rapidement, j’ai compris qu’accéder à ce territoire allait sur 44 collines en amphithéâtre. Je voulais qu’elle soit la destination de ma traversée direction de publication :
matthieu marie-céline
ceux qui se perdraient jusqu’à Buenos Aires. Pour les autres, la terre étant ronde depuis être difficile. Europe-Amériques. Raté. C’est à Buenos Aires que mon cargo a touché terre.
pierre hunout
plus de 500 ans, on finira bien par s’y croiser. Vite j’espère. Ici c’est l’hiver. Bordel.
Pour apprécier Buenos Aires, il faut oublier que l’on a traversé une demi-terre pour y Un jour j’ai croisé presque par hasard le frère d’un copain de la Brigade (BAC, Brigade
Je vous embrasse. Miles, ainsi que Tatiana, la marinière en marinade anthropologique arriver. A posteriori, cela conforte mon trajet, ce lapsus de 25 jours pour ne pas arriver Activiste des Clowns, ndlr), Yves-Marie. Entre la cinquième et la sixième bière, on a association dixit , 6/8 place du pont-neuf,
31000 toulouse, france. tél : 05 61 14 27 01 fax :
qui était à terre à attendre dans chaque port son marron. à destination. On peut facilement la voir comme une machine infernale et sans fin, ou décidé de partir ensemble à Valparaiso. On a commencé par affronter 20 heures de bus 05 34 32 05 81. dixit , collectif et revue
alors on la regarde comme un monde irréel en soi, mais monde quand même. Avec à travers la Cordillère et se joindre à la liesse des 30000 fans de Colo-Colo dans un stade de poésie, est une association à but non-

issn en cours
ses envers du décors, et des envers des envers, déjà moins fictifs. Il y a quelques chose de Santiago du Chili. Puis, Valparaiso. Dès le premier jour, on a évité le centre pour lucratif régie par la loi du 1er juillet 1901.
gravir la colline avec le ciel et une antenne au faite. Quand la route s’est arrêtée président : anthony clément / vice-président :
de l’ordre du ballet ici, celui violent et frénétique des gens, des voitures, des choses qui
benjamin alexandre  / secrétaire : matthieu
marie-céline - © dixit tous droits
réservés aux auteurs - toulouse - août 2009
et que l’on a croisé un homme qui redescendait de ce paradisio monté sur son cheval, Corporacion Almereida. Le bus a roulé longtemps. Quand il s’est arrêté, le chauffeur sur le Pacifique. Et puis on s’est retrouvés tout à coup, de nuit, sous le seul lampa- caché. Alors je suis parti pour Valparaiso, une première motivation pour ce voyage dans
que l’on a vu des enfants s’envoler dans les airs raccrochés à notre monde par leur seul nous a dit, vous y êtes. Au milieu de nulle part, nous ne pouvions qu’être arrivés. daire d’une route nationale, à attendre le bus de retour pour Valparaiso. le Nouveau-Monde, le troisième dans la nomenclature du développement.
cerf-volant, on a compris que nous étions arrivés. Nous avons pu ensuite redescendre, Dès le premier virage, après le portail, j’ai compris pourquoi ce lieu portait mal son
en même temps que le soleil, jusqu’à ce qu’on appelle la ville, c’est à dire son centre, nom. Pour être ouvert, il aurait fallut qu’il puisse être fermé. Quand à accepter de lui Pour mon retour à Buenos Aires, voulant atterrir à l’aéroport du centre ville, j’ai pris La deuxième est une question. Comment écrire avec mes jambes et mes yeux un por-
là où vivent peu et passent beaucoup (de choses ou de gens). Arrivés en bas et à la accorder le nom de ville, il aurait fallu que cela ressemble à une création de l’homme. un avion de Santiago avec escale à Montevideo, sauf que ce matin là, j’étais encore à trait de ville inconnue et faire en sorte qu’il soit juste (je n’ai pas dit qu’il ne serait pas
nuit, une dame nous a volé notre enthousiasme à faire des photos, nous avertissant Bien qu’il s’agisse de bois assemblés, de bétons coulés, de pieux enfoncés, de briques Valparaiso. Le temps passe, et on ne sait jamais si ce n’est pas nous qui passons à côté partial ni partiel). Mon postulat de base, pousser à l’extrême ma subjectivité en rédui-
que l’on pourrait dorénavant ressentir physiquement la fameuse insécurité. Le reste fut alitées, je n’arrivais pas à voir une ville dans ces constructions éparses. Pas de permis des choses. Sûrement. Et alors ? (Faut que je me souvienne de cela plus souvent, ndla). sant au minimum les singularités de ce que je traverse, permet de magnifier l’arbitraire
donc capté par nos yeux, et le “poché” réconfortant, bu par nos gosiers. Au Ritual, un de construire, seulement une autorisation à quelques délires constructifs accordée Je tourne autour du pot pour être sûr de ne pas viser à coté. de tout discours sur la ville.
bar, nous avons établi un rituel qui allait durer encore quelques temps, sans moi. Aller par le lieu. Comme une réaction de la nature à ses propres éléments ; un abri contre
là-bas en fin de journée. Faire le soir comme en journée avec la ville ; échanger des le vent, une protection contre le sable volant, des affleurements entre les plantes, Je vous embrasse, et retourne de ce pas me noyer un peu plus dans la ville. Je prends le parti de relever deux choses de Buenos Aires, mes jambes et mes yeux en
regards et des impressions, avec des gens. des fondations qui sortent des dunes, des pieux qui s’y enfouissent. Je ne suis pas Miles immersion. Avec un récepteur GPS pour enregistrer ma position, je trace des rues, des
resté assez longtemps pour comprendre le sens du mouvement, si tout cela nais- places, des demi-tours, des chemins de fer, des graphismes de voies. Avec un appareil-
Le lendemain, j’ai eu l’aine douloureuse ce qui me mit de mauvaise humeur. La météo sait ou disparaissait. Mais une sensation de paix s’en dégageait, empreinte de cette photo pour ce que je vois, je note des vieilles voitures anciennes, des guérites de vigile,
toute aussi grise avait mis sous cloche une portion de la ville qu’on en puisse voir la violence des éléments qui caractérise toute nature, loin de l’empressement de des promeneurs de chien, du merchandising érotique, des immeubles habituels, des
fin. Ce fut une journée de petite errance, à la recherche du moindre pas car chacun l’urbe. peintures murales.
m’attirait plus de douleur que le précédent. On a gravi des collines, mais sans vrai- Consommé de dérive urbaine précipité
ment monter cette fois. Puis on est parti vers le sud, sans aller trop loin. On a fait les Comme effrayés par cette ville qui en rien n’était angoissante, nous avons rapi- 5 aout 2009 Ma liberté de mouvement, salutaire, réside dans l’imprécision de mes gadgets et mes
choses à moitié comme ça on pouvait les regarder de l’intérieur. Rentrer dans la ville dement fui, de l’autre coté de la voie de chemin de fer, en direction du bruit erreurs de manipulation, dans l’impossibilité de faire une belle photo, dans ma peur
et se retrouver attablé au marché central, sorte de paria commercial où le poisson des vagues. Derrière les dunes, il y avait l’Asie, entre les deux, l’océan Paci- d’en prendre certaines. Mais c’est cela qui me permet de porter mon discours là où je
était frais. Cette même immersion nous a conduit à quitter notre hôtel des bords fique, à peine plus large que le Rio de la Plata. De retour dans cette ville Aller loin sans raison est ma seule explication au passé proche. Pour être ir- n’ai plus d’arguments (coordonnées géographiques ou images) pour le soutenir.
de ville pour dormir en plein centre. ouverte, nous avions la légitimité d’être là, comme tous les autres, d’être rémédiablement parti le jour où je serais arrivé, j’ai pris le bateau comme j’ai
dans ce lieu de partage et d’expérimentation. Nous, tous les occupants du souvent pris l’avion. En montant à bord. Littéralement débarqué à Buenos Data Points: 336101
Forts de cette accroche centrifuge, on est parti loin au réveil. Vers un lieu qui jour, étions les habitants de cette ville qui se construisait par nos pas, nos Aires, je m’y suis perdu pendant 2 mois. Pourtant mon premier trajet d’un Start Time: 02/06/2009 15:56:04
porte mal son nom, Ciudad Abierta, lieu d’expérimentation fondé en 1969 gestes, en elle. On a traversée cette ville dans l’autre sens, de la plage point à un autre m’avait immédiatement permis de comprendre où End Time: 03/08/2009 23:42:12
par des étudiants et enseignants, aujourd’hui géré par une coopérative, la jusqu’en haut. On a raté le cimetière, mais vu le soleil mourir j’étais. Dans une loupe. Tout y est grand et petit et flagrant et Total Time: 62.07:46:08

Stopped Time: 1.19:29:21 Mes jambes et mes yeux me montrent peu à peu l’envers songe perpétuel, ce rêve qui a attiré tant d’européens,
Distance: 1037565.33 m d’une ville indicible pour moi. L’image que j’obtiens est trop rela- qui « omit » les natifs, qui appelle immigrés les ressortissants voi-
Min Speed: 0 km/h @ 02/06/2009 16:07:19 tive, trop dépendante de mon quotidien, d’un torticolis, d’une renault 12, sins. Miles Supico est sur myspace :
Max Speed: 117 km/h @ 15/06/2009 12:43:53 pour être autre chose qu’une ville personnelle parmi d’autres, ce qui lui retire
Avg Speed: 0.69 km/h tout pouvoir de parler pour les autres. Cependant, arriver à matérialiser l’image On m’avait promis le plus grand estuaire du monde, je ne vois que des ondu- http://www.myspace.com/ocipus
Moving Avg Speed: 0.71 km/h d’une seule ville me semble plus fort que toute démonstration objective sur la lations de béton et des moutons d’écume en verre, un quadrillage urbain qui
ville en général. s’affole comme la carte des vents d’une tempête, un port qui fut le centre de
Type : Dossier de fichiers l’histoire mais qui n’est plus aujourd’hui sur aucune route, une berge qui n’est que
Emplacement :
Taille :
F:\Des Rives Urbaines de Buenos Aires\img
945 Mo (991 678 896 octets)
Cette démarche inutile est la retranscription de Buenos Aires la plus sincère que j’ai
pu trouver. Faire mille kilomètre pour ne rien dire est la meilleure façon d’évoquer
gravats des démolitions de l’intérieur déversés sur l’ancienne plage, des armadas
de cartoneros qui sortent à la nuit venue leurs chaluts et draguent des restes mal-
avis aux auteurs
Taille sur le disque : 955 Mo (1 001 488 384 octets) quinze millions d’êtres humains qui s’agglutinent pour ne plus vivre. Je cherche aimés, des monstres marins, poulpes au corps d’homme dont les tentacules sont les
dixit est actuellement à la recherche de manuscrits inédits, ainsi n’hésitez
Contenu : 607 Fichiers, 0 Dossiers pas à nous faire parvenir vos textes à :
dans l’interstice des images qui accordent un adjectif aux choses. Et puis parfois je labradors qu’ils promènent, alors qu’à la passerelle il n’y a que des gardiens de tours
Crée le : mardi 23 juin 2009, 12:45:31 trouve. d’ivoire assis à une table Louis XVI dont j’imagine pour eux qu’ils refont le monde
Attributs : Lecture seule (s’applique uniquement aux fichiers dans le dossier) collectifdixit@gmail.com
dans leur tête.
Archive ou à l’adresse suivante :
Finalement, tout ce qui peut être déterminé sur Buenos Aires a déjà été dit, ou le
sera – après tout le manuscrit de la Bibliothèque de Babel ne réside-t-il pas probable- Ainsi, l’eau est partout, il manque seulement la sensation de l’humidité. Buenos Aires association dixit, 6/8 Place du Pont-Neuf, 31000 Toulouse, France.
ment à quelques kilomètres de moi. Je ne fait que chercher le pouvoir d’évocation de serait-elle une Atlantide asséchée ? (Voilà pourquoi j’ai du mal à y accoster). Peu à peu, je votre envoi vous sera réexpédié s’il est accompagné d’une enveloppe suffisamment affranchie pour le retour.
Pourquoi ai-je atteint ma vitesse minimale le jour de mon arrivée et la maximale le l’imprécision. renonce à parler de cette ville car je me rends compte que tout ce qui se dit sur elle, d’elle
nous n’assumons aucune responsabilité si un manuscrit est égaré.

jour de mon premier départ ? Même les données objectives sont erronées. Elles sont ou en elle, signifie son contraire. Alors je n’écris plus rien, et cela dit son contraire.
comme des cartes, de tarot. Elles esquissent une piste alors que nous sommes déjà sur Ces centaines de fichiers, ces milliers de pas, se remplissent d’une humanité qui cherche
l’autoroute. Après les mots, voici que les chiffres à leur tour butent sur la description encore sa propre identité. Mais derrière ces données se cachent autre chose que l’histoire Je vous embrasse vite. Qui sait si ce soir n’est pas la nuit où cette ville ne renaitra pas
d’une ville. A trop chercher à raconter d’histoires, ils n’en racontent qu’une et oublient d’un territoire mégalopole. de ses cendres, identique à ce rien. J’en profite encore un peu, au cas où. les lieux de notre lutte où désigner des zones de liberté, où éclaircir la poésie
que la ville ne se raconte pas, qu’elle s’obtient en additionnant des digestions, qu’elle se Miles contemporaine sont multiples. Retrouvez [sic] et toute l’actualité de dixit
fait d’un peu de toi et d’un peu de moi. Presque chaque soir, au coucher du soleil, Buenos Aires brûle. Elle efface son passé dans sur le blog de l’association :
l’espoir de renaître autre le lendemain matin. Et elle a beaucoup à faire oublier. Son men- http://collectifdixit.blogspot.com

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