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Quel ferimento è il lato interno

di quello che fuori è pura traccia,


puro ritardo,

perdita,

documento. Anagrafe.

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Cette blessure est le côté interne
de ce qui, dehors, est pure trace,
pur retard,

perte,

document. Registre d’état civil.

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Momento
È tremendamente idiota non avere
presente, non poter dire : sono qui,
guarda che bella camicia a righe,
e le scarpe nere, proprio a quest’ora,
sembra tutto organizzato da tempo
il mondo, per avermi qui adesso,
a spiarlo
in questa biblioteca legno vetro metallo
che è sotto l’altezza del mare,
con una pressione d’acque nascosta e per ora
sventata, devo solo camminare appena
avanti e indietro, concentrandomi
sul nome proprio, la data,
finché io stesso divenga un’immagine,
una perfetta immagine presente
a se stessa, con qualche parola in bocca,
una didascalia inarcata lenta
sospesa, ma invece lo spostamento,
il rumore a margine, una nube di futuro
tutto gangli, ruote dentate, passanti stralunati,
ascensori di miracolo, da bidonville, o vecchie
torri di tortura, ma poi rese quinte di giocattolo,
quando ci balzeremo dentro, in molti o da soli,
con animali intorno, a varie zampe, e pelo
che si vede anche di notte, le fauci forse,
segnaletiche, e le musichette dai cortili,
con tutti i piccoli flautisti sotto i berretti a punta
e sono piccoli perché nani, e si nascondono
per meglio rendere l’allegria del momento,
l’unico momento, in quella città non ancora
nata, l’unico che si conosce, che ci aspetta

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Moment
C’est terriblement idiot de ne pas avoir
de présent, de ne pas pouvoir dire : je suis ici,
t’as vu ma belle chemise à rayures
et mes chaussures noires ? à cette heure précise
on dirait que le monde s’est organisé
depuis longtemps pour que je sois ici, maintenant,
à l’épier,
dans cette bibliothèque bois verre métal
qui est sous le niveau de la mer,
avec une pression des eaux cachée et pour l’instant
déjouée, je dois à peine marcher en avant
et en arrière, et me concentrer
sur mon nom, la date, jusqu’à ce que
moi-même je devienne une image,
une image parfaite, présente
à elle-même, avec un mot ou l’autre en bouche,
une didascalie arquée lente
suspendue, et par contre le déplacement,
le bruit en marge, un nuage de futur
tout en carrefours, roues dentées, passants hagards,
ascenseurs de miracle, de bidonville, ou de vieilles
tours de torture, mais qui seront changées
par après en coulisses de jouet,
quand on sautera dedans, seuls ou à plusieurs,
avec des animaux autour, pleins de pattes, au pelage
qu’on voit aussi la nuit, les mâchoires peut-être
signalétiques, et les ziziques des cours intérieures,
avec tous les petits flûtistes sous leurs bonnets pointus
et ils sont petits parce que nains, et ils se cachent
pour mieux rendre la gaîté du moment,
l’unique moment, dans cette ville non encore
née, le seul que l’on connaisse, qui nous attend

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