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B

ig Bang

Où l’on découvre DFDD en guerre, combattant comme un beau diable, ailleurs et à une
époque indéfinie du passé.

Qui l’eût cru ? La guerre n’est pas finie. Certainement pas. Les combats en
tout cas, non pas. La guerre ne fait même qu’empirer, de plus en plus ciblée
et généralisée. Alors DFDD réclame une trêve, une longue et interminable
trêve. L’obtient-il ? Pas le moins du monde. C’est que la caisse tourne et se
remplit pendant ce temps-là. Aussi DFDD fouille-t-il, foufouille-t-il, foulala-
fouille-t-il... car, pour lui, en attendant, c’est l’arsouille. Mais comment est-il
arrivé là ? « Je suis passé du monde d’Or à celui-ci en tentant de regarder
avec insistance sous la jupe d’une femme d’environ vingt-huit ans, dans une
auberge, en 1523. Sa jupe était magnifique. Courte, légère et volante, elle
habillait de très jolies jambes nues, délicieusement et parfaitement indescrip-
tibles. » Mais DFDD avance déjà une autre version des faits : « Nous som-
mes en 4352, juste après l’effroyable guerre entre Jupitériens et Terriens. Je
me retrouve sur un char intergalactique et, comme par enchantement, me
persuade de repousser définitivement toute totalité au pied de la lettre. » En
fait, peu importe le trajet qui l’a mené là. Compte en revanche que DFDD
n’est pas décidé à abdiquer comme un seul homme. Compte pour 1 000, car
DFDD sait compter à partir de l’infini, que DFDD se batte, se batte vrai-
ment. D’ailleurs, bougre d’abru(p)ti, il a prévu son coup : un dédoublement
de personne de longue date en bonne et due forme. Voilà pour le contexte.
DFDD repousse donc toute totalité. Pour cela, il s’appuie sur les enfants,
eux-mêmes étrangers à toute totalité. Pour cela, aussi, il s’inspire des étoiles,
pareillement et sensiblement elles-mêmes étrangères à toute totalité. Et cela
suffit. En fait, chaque être vivant est plus que probablement étranger à toute
totalité. Que se passe-t-il alors ? DFDD perdrait-il sa réputation pour un
monde, un monde qui offre tout ce qu’il n’a pas ? Sauf que DFDD se moque
de sa réputation. Si seulement nous réalisions à quel point DFDD se moque
de sa réputation ! Voilà que s’opère une jonction. DFDD n’ayant nulle envie
d’entériner l’impuissance et l’indifférence sacralisées, il court à bride abat-
tue, frappe, frappe et frappe encore, puis sépare, scinde, entaille, encaisse,
brise, ouvre des poitrines en deux, fait imploser des cervelles, fracasse des
troncs, enfonce profondément des pioches dans des corps inconnus (– après
tout...). Il trucide aussi des êtres parfaitement identifiés, cyniques au plus
haut point, soit postés au bord de centaines de milliers de vies maintenues

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en esclavage. « Vaurien », « renégat », il crie comme un possédé, pourchasse
sans répit. Il n’est touché par aucun repentir. Il n’est touché par aucun bon
sentiment. Il est simplement et seulement envahi par la grâce que lui confère
son combat pour des vies intrinsèquement rendues à leur éternité. Il lance, à
droite, à gauche, devant derrière, des regards impavides, ne dresse pas la liste
des occasions ratées, fend des pans entiers de la réalité haletante. DFDD, et
d’autres compagnons avec lui, distingue clairement les dieux, en plein milieu,
qui ne s’en remettent pas, pas encore serait-on tenté de penser avant de cons-
tater que, revenus de la réalité, ils se sont trouvés de nouveaux habits et de
nouvelles postures. Véritable apostrophe de la violence, il ne fait pas même
semblant de ne pas comprendre ce qu’il doit comprendre pour battre à pla-
tes coutures les dernières cellules du pouvoir oppressif. Personne ne survivra
pour que « survivre » n’ait plus aucun sens et pour que « vivre » en revête
un nouveau. Il estime que tous doivent mourir, coupe tout ce qui bouge et
dépasse (« dépasse » répète la petite voix intérieure), sans exception à ses
visions. Il croit étonnamment bien contrôler la situation et la situation de la
situation – son état – et déchiquette alors des bêtes, éperonne, plante ses grif-
fes, assène parallèlement quelques phrases jouées placées, se protège à peine.
Quelle vaillance ! Des rigoles de sang perturbent les sensations des combat-
tants. Pris à l’encolure, il reçoit lui-même une multitude de coups plus vicieux
et rudes les uns que les autres, il se forme, regroupe, se regroupe encore et
toujours, devient fantôme, fantôme de forme, gagne ainsi un raccourci spa-
tio-temporel et apparaît en flagrant délit de débauche d’énergie, tranche de
nouveau à même la peau, découpe, plie, s’acharne méthodiquement parce
que ses ennemis renforcent leur atonie – bref la défense s’organise encore
tant l’organisation pourrait bien tout. Aucun combat ne saurait l’apaiser. Il
redouble à la lutte, n’attend de toute manière ni relève ni support, poursuit
son effort, exténué, ne guette ni le point du jour ni celui du soir, pose genou
à terre. Les éléments s’en mêlent, les pleurs grondent, il devient impossible
de distinguer les chromes des yeux. Les odeurs inhabituelles [Chère lectrice, cher lecteur :
mettez-y un peu des vôtres !]
pénètrent au plus intime, bousculant la structure des repères.
Jamais personne n’avait vu une telle envie de frapper immédiatement se dé-
ployer, entraîner et fédérer autant de courage et soulever autant de questions.
Il se précipite dès que le moindre rescapé relève la tête, préférerait de toute
manière mourir au combat s’il ne se savait d’ores et déjà encerclé, condamné
d’avance. Malheur à celui ou celle qui commet son forfait en secret, DFDD
saura lui coller aux basques, nullement affolé par les funestes êtres émanant
de la nuit fiévreuse. DFDD, entraîné par ses élans, tue, tue même une de ses
compagnes par erreur... Quelle hécatombe !

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T
ranslation

Où nous retrouvons DFDD métamorphosé, immergé dans une époque pas étrangère à la
nôtre, ici, maintenant. Et où DFDD rencontre un nouveau compagnon de route.

Roberto Escuelos est parvenu à s’évader d’une épopée de l’avenir, à peine


anticipée des jours qui coulent encore des nuits paisibles. Roberto Escuelos
est DFDD dans cet épisode escarpé, accroché à l’esquisse certaine d’une dia-
gonale tissant le lien entre nous et le futur. Roberto Escuelos est une figure
et son compagnon figuré et figurant, ainsi dénommé : Nûruddîn Calas. Tous
deux jouent le pari de conserver leurs têtes jusqu’à l’extinction des délires en-
vironnants, à mi-chemin entre les étoiles et le sol terrestre bombé sous l’effet
de coups répétitifs de pied et du sort conjugués à des précipitations en tout
genre. De son pas, Roberto Escuelos de : plantage de décor. Roberto vire sa
cuti, roule sa bosse et impulse, aux flocons de neige, une vitesse phénomé-
nale, suffisante pour transformer à rebrousse-poil le nihilisme suranné. « La
et les répétitions, le et les mondes, l’amour libre, la politique, la création, les
capacités sont là, déjà là, ils sont nôtres, ensembles parmi d’autres », déclare-
t-il au tout venant. Manquent semble-t-il seulement davantage de vies, des
vies réelles qui illuminent le monde. Ces ensembles, chapitres au demeurant,
se retrouvent à leur portée à moins qu’ils, à moins que nous... Nûruddîn
s’affirme à part égale, sujet orienté en situation, juste rejeton d’une époque
qu’il choisit alternativement d’éviter et d’embrasser pour en construire une
plus belle, des suivantes. Ni lui ni Roberto ne souhaitent s’imposer de vains
sacrifices l’un à l’égard de l’autre. Sauf qu’ils savent apprécier leur monde
et opérer à partir de lui. Au fait, où sommes-nous ? Et quand sommes-nous ?
Telles sont les véritables questions. Il semble faire vide [ ] mais il ne le fait
[  ] pas. Il ne le fait pas le vide, le poids face à eux. Roberto, répandu en ter-
re, alliage léger une fois lancé sur orbite, réalise grâce, oui grâce à Nûruddîn,
que le héros n’est pas celui que l’on croit, que de héros il n’y a pas et point, si
ce n’est, tout au plus, quelques-uns qui par la transmission de leur savoirs et
de leurs interrogations vont devenir un peuple, le nouveau peuple du monde.
Roberto, à l’instar de Nûruddîn, aussi surprenant que cela puisse paraître,
marche, il marche donc. Il marche alors qu’il aurait pu voler. Il marche alors
qu’il aurait pu se transformer en volant ou en trébuchant. Il marche alors
qu’il n’aurait pu que bondir, peut-être même imiter tantôt des kangourous
tantôt des condors. Il marche et, pendant qu’il marche, il s’adresse aux gens ;
il leur fait passer des messages. Il ne fait pas semblant de faire vide car il ne
le fait jamais.

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