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N° 5
Sommair e
ÉDITORIAL du Général CHINOUILH commandant l’ESAG ................................................................ 3
Juin 2005
ÉTUDES ET PROSPECTIVE
Forces terrestres futures 2025 : perspectives et défis ........................ LCL SOREAU .................. 7
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S A P E U R
ÉQUIPEMENTS ET STRUCTURES
FORMATION
L’uniforme des hommes du génie jusqu’à 1789 ........................ CDT GARNIER-DE-LABAREYRE 113
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S A P E U R
Général
Jean-Loup
CHINOUILH
Éditorial
Le général Jean-Loup CHINOUILH
commande l'école supérieure
et d'application du génie depuis A la lumière de l’expérience française des OPEX et des enseignements
août 2003. tirés du conflit en Irak, mais aussi en prenant en compte l’évolution des
menaces et des techniques, ce numéro 5 de Sapeur propose des
Entré à Saint-Cyr en 1969, il sert réponses à quatre questions portant sur nos prochains engagements :
comme chef de section au 13 e régi- quelles actions du génie ? quels sapeurs ? quelles structures ? quels
ment du génie et commandant équipements ?
d'unité au 17 e régiment du génie
parachutiste, où il revient en 1988 Les nombreux articles qui suivent ont été rédigés par les officiers les
au poste de chef du bureau opéra- mieux placés pour présenter un point complet des études en cours.
tions-instruction. Je voudrais cependant donner les principales orientations de nos
réflexions.
Il est chef de corps du 6 e régiment
du génie de 1994 à 1997. Dans les prochaines années, le génie continuera à remplir les mêmes
missions qu’actuellement, mais nous serons davantage sollicités pour
Il a commandé la brigade du la protection de nos troupes, qu’il s’agisse de neutraliser les charges
génie d'août 2001 à août 2003. explosives placées sur les itinéraires et commandées à distance, de
réaliser des abris face aux tirs indirects ou d’interdire une pénétration
Il est breveté de l’école de guerre, de kamikazes motorisés, la parade doit être à la mesure de la menace
diplômé de l’institut d’adminis- et le béton armé devra souvent remplacer le sac à terre.
tration des entreprises de Paris.
Lors de la génération de force, le choix entre sapeurs polyvalents et
sapeurs spécialistes ne doit pas être sans nuance : tous ont leur place,
les premiers en début d’opération, au sein des compagnies de combat
renforcées du génie, les seconds «à la carte» et dès que possible, pour
obtenir l’effet majeur ou asseoir le dispositif dans la durée.
le général CHINOUILH
commandant l'école supérieure
et d'application du génie
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Études
et
pr ospective
Forces terrestres futures 2025 : perspectives et défis .............................................................................................. LCL SOREAU ...................................................... 7
L’évolution du Génie dans la perspective des nouveaux textes doctrinaux .............................................. LCL PERCHE ........................................................ 25
Le combat en zone urbaine : nouveau paradigme et opportunité à saisir .............................................. CBA CRACH .......................................................... 29
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The French Army Staff is currently building the Future Land Forces
concept, which will be operational in 2025.
Saint-cyrien de la promotion
Cadets de la France libre (1985- This project takes place into the future strategic context (symme-
1988), le LCL SOREAU est depuis try/dissymmetry, multi-national operations) and lays on the
l’automne 2004 officier de la fonc- European defence building and the joint dimension of operations (in
tion opérationnelle « agencement order to share capabilities between the services and between
de l’espace terrestre » au sein du European countries as well). This intent is, in accordance with the
bureau de conception des sys- French willingness, to lead coalitions including a first entry capabi-
tèmes de forces de l’EMAT. lity. The future technological prospect must be also considered. This
dimension could allow increasing the future weapon systems protec-
Affecté en sortie d’école au 9 e RG tion and firepower, reducing their weight in the same time.
en tant que chef de section puis
officier adjoint. Il a, par la suite, The Future Land Forces System is designed around a median forces
commandé la 6 e compagnie de core, completed by a heavy component (including the Main Battle
combat du 34 e RG. Tank Leclerc) and a light, mainly airmobile component. This three-
some design contributes to build polyvalent, network centric warfare
Engagé, à compter de 1994, capable forces, in accordance with the prospective Army Operational
dans le cycle de l’enseignement Contract. Thanks to the these evolutions, the French Land Forces will
militaire supérieur, il sort diplômé meet three of the operational superiority factors :
ingénieur civil de l’école nationale - The information superiority through a controlled and relevant
des ponts et chaussées (promo- sharing of information,
tion 1998) puis suit le collège - The manoeuvre superiority through a control of the tempo,
interarmées de défense (6 e pro-
- The effects superiority through a control of stand off, precise and
motion).
decisive effects.
Affecté au centre d’entraînement
This project must consider the financial and human issues and, from
des PC de Mailly en 1999 comme
now on, will have some critical impacts on the equipment policy.
officier de marque, il effectue un
séjour de 6 mois en BOSNIE
The Engineer Corps will not be disordered by the Future Land Forces
comme assistant militaire du
project. But everyone must understand that one of the main chal-
général (NL) en charge du « joint
lenges for the Army is to manage the transition between today’s and
military affairs ». De retour en
2025 land forces.
France, il est affecté en 2002 au
13 e RG où il occupe la fonction de
chef de BOI jusqu’en 2004. Cette
année là, il sert au KOSOVO comme Le bureau conception des sys- la consolidation du statut de
chef opération du bataillon français, tèmes de forces de l'Etat-Major puissance de la France et de
juste avant de rejoindre l’état major. de l'armée de terre a entrepris l’Europe avec l'objectif de pou-
de bâtir un projet d'ensemble voir entrer en premier sur un
pour le système de force ter- théâtre d'opération. Cet engage-
restre futur, valide à l'horizon ment implique une capacité de
2025 : FTF 2025. les capacités de « projectabilité ». Créer FTF 2025
ce système de force devront per- suppose donc, entre autre, de
mettre, à la France, de faire face dimensionner les équipements,
à un panel d’engagements très en leur donnant accès notam-
variés. En tout premier lieu, il ment au nouvel avion de trans-
s’agit d’agir simultanément en port stratégique, l'A 400M. Le
coercition de forces comme en recentrage de la force sur l'action
maîtrise de la violence, sur un au contact, le cœur de contact,
théâtre d'opération extérieur avec une capacité d'agression
comme sur le territoire national, accrue, mais aussi avec une
avec des armes létales comme charge logistique réduite, va
avec des armes à létalité réduite. devenir une évidence pour
Elles devront aussi participer à toutes nos forces futures.
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FTF 2025, UN ENVIRONNE- les pays européens et à la raient être des forces « polyva-
MENT COMPLEXE volonté de construction de lentes » organisées autour
l'Union Européenne, il est envi- d'une mise en réseau des struc-
La sécurité nationale redevient sageable de mettre en place des tures, les systèmes de comman-
une préoccupation majeure. Nos partages, voire des abandons dement par exemple, et des
forces futures doivent pouvoir capacitaires dans des domaines plates-formes, comme les chars
être rapidement engagées aussi très ciblés. par exemple, constituant ainsi
bien sur un théâtre d'opération des forces « réseau-centrées ».
extérieur que sur le territoire Enfin, le partage, la « mutualisa- Ce terme de « polyvalence », lui
national. Il faut par ailleurs tenir tion », voire l'abandon capaci- aussi sujet à polémique, veut
compte d'un élément essentiel : taire, ne doivent pas seulement simplement mettre en avant
les engagements extérieurs au être envisagés au niveau euro- l’idée selon laquelle une même
territoire national devront se péen, ils doivent aussi l'être au famille de matériels doit pouvoir
faire dans un cadre « dissymé- niveau interarmées. être engagée sur un spectre de
trique » avec un risque de glis- mission le plus large possible.
sement vers « l'asymétrique », FTF 2025, UNE TECHNOLO- Ces forces polyvalentes auront la
situation la plus défavorable GIE AU SERVICE D'UNE capacité à participer à une opéra-
pour nos forces. De plus, l'enga- FORCE POLYVALENTE tion de coercition de forces avec
gement de la France sur un « entrée en premier », comme
théâtre d'opération extérieur ne Le dernier facteur et non des « nation cadre », cette configura-
saurait se faire en dehors d'une moindres qui fonde ce projet FTF tion étant jugée la plus dimen-
coalition multinationale, en par- 2025, est d’ordre technologique. sionnante pour ces forces.
ticulier dans des actions de coer- En effet, il est raisonnable de
cition de force. Dans ce cadre, la penser, qu'à l'horizon 2025 et
France doit pouvoir se position- grâce à la rupture technologique
ner en tant que nation cadre. attendue, les technologies per-
mettront de modifier très sensi-
La volonté de la France de jouer blement le rapport performance,
un rôle clef au multinational masse et encombrement et donc
comme au niveau européen diminuer le poids de la logis-
avec la notion de « nation cadre » tique. Concrètement, il s'agit de
et « d'entrée en premier », gagner en puissance de feu et en
implique, en particulier, de pou- protection des personnels tout
voir disposer de force alliant en allégeant le système d'arme.
L'évolution des technologies et
protection, capacité de projec- Si le slogan « un char Leclerc
des doctrines devra être inté-
tion et puissance de feu. Cela se pesant 25 tonnes » peut appa-
grée et exploitée par les forces
traduira aussi par la nécessité de raître comme provocateur, il est
terrestres futures. Cette évolu-
pouvoir faire face à un large tout de même révélateur des
tion est basée sur deux facteurs
spectre de situations. opportunités offertes par les évo-
majeurs que sont la numéri-
lutions technologiques. Plus
sation et la miniaturisation.
Pour toutes ces raisons, FTF légers, plus précis, les systèmes
Cependant, des effets de cette
2025 ne peut que s'inscrire dans devront aussi être moins gour-
évolution pourraient découler
un projet d'ensemble des sys- mands en ressources. Les pro-
les trois principaux facteurs de
tèmes de forces de « maîtrise du grès de la technique conféreront
supériorité opérationnelle. Il
milieu aéroterrestre », mais il également une protection accrue
s'agit d'abord du partage
doit également s'inscrire dans aux équipages ainsi qu'une plus
contrôlé et en temps utile des
les autres systèmes de forces, grande mobilité tactique et opé- informations. Ce partage implique
comme la « maîtrise du milieu rative. En parallèle, la numérisa- au préalable la maîtrise de
aérospatial », « projection et tion de l'espace de bataille, alliée celles-ci. Le second facteur est la
mobilité » ou « C3R » par à la maîtrise de l'information, maîtrise du « cadencement de la
exemple. devrait permettre d'acquérir une manœuvre aéroterrestre ». Il
supériorité opérationnelle. s'agit, ici, de pouvoir contrôler
Il est également nécessaire de le tempo de la manœuvre en
prendre en compte les dévelop- Face à cet environnement, le l'accélérant ou en le ralentis-
pements capacitaires interar- projet d'ensemble des forces sant. Ce facteur est fondé sur la
mées, ne serait-ce que pour des terrestres futures devra s'adap- capacité à mener des actions au
problèmes d'interopérabilité des ter et prendre en compte ces exi- contact avec une concentration
systèmes d'information et de gences parfois contradictoires. rapide et la plus tardive possible
commandement par exemple. La solution qui est envisagée, des moyens ; la durée d'action
Car, eu égard aux contraintes est la polyvalence des moyens. doit être la plus brève possible
financières qui pèsent sur tous A l'horizon 2025, les FTF pour-
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et la dispersion tout aussi rapide. S'ENGAGER DANS UNE CRISE LES CONTRAINTES QUI PÈSENT
Elle se double d'une optimisation RÉGIONALE MAJEURE SUR FTF 2025
d e l a manœuvre des effets. Ce
facteur de supériorité repose Le projet d'ensemble de FTF Il en existe deux types d'astreintes
sur la capacité que pourraient 2025 repose sur la maîtrise des sur un tel projet : les finances et
avoir les forces, de dissocier les grands équilibres capacitaires. les ressources humaines. Face à
capteurs, d'un coté, des sys- Pour cela le bureau conception d'éventuelles difficultés budgé-
tèmes qui produisent des effets, des systèmes de forces de l'Etat- taires, le projet FTF 2025 devra
de l'autre, à l'instar de l'artillerie Major de l'armée de terre a bâtit rester cohérent. Pour cela il
qui a depuis longtemps dissocié un idéal type. Sa base est le devra être basé sur un socle
les éléments d'observation et contrat opérationnel prospectif d'équipement raisonnable, réa-
les canons. de l'armée de terre. L'hypothèse liste et suffisant pour atteindre
d'engagement retenue, car la sa mission tout en restant suffi-
Enfin, le troisième facteur de plus probable et la plus exi- samment souple pour s'adapter
supériorité opérationnelle est le geante en termes de cohérence, aux montants des crédits alloués.
« contrôle des effets à distance ». est l'hypothèse T21 à savoir une FTF 2025 sera construit sur un
Ce contrôle permettra de prépa- « crise majeure régionale ». socle matériel complété par des
rer, faciliter voire garantir les
options dont la mise en oeuvre
actions au contact. Il s'agit, ici, Un tel engagement signifie sera rythmée par les choix finan-
d'atteindre et de neutraliser, concrètement le déploiement de ciers. De plus, l'armée de terre
dans la totalité du théâtre, les 30 000 hommes dans une phase devra faire le choix de la juste
points décisifs adverses qu'ils d'imposition de 6 mois et de suffisance technologique. C'est-à-
soient matériels, PC ou concen- 14 000 hommes dans une seconde dire, qu'elle devra limiter au strict
tration de blindés, ou immaté- période pour stabiliser le pays besoin opérationnel les technolo-
riels, réseaux informatiques par ou la région. Ce contrat opéra- gies des différents systèmes
exemple. tionnel fixe un premier cadre à d'arme. Ces limites permettront
ce que pourraient être les forces de nous prémunir d'un épuise-
terrestres futures. Un second ment des ressources budgétaire
découle, d'une part, de la poly- dans une escalade technologique
valence qui est l'un des prin- entre alliés. Cependant, l'interopé-
cipes des FTF 2025 et, d'autre rabilité devra être assurée jusqu'à
part, des capacités actuelles de un certain niveau à déterminer.
nos forces, de l'existant. Il s'agit,
ici, de prendre en compte l'exis- S'agissant des ressources humai-
tant pour aller vers le projet FTF nes, celles-ci ne sont pas exten-
2025. Ainsi, le cœur de la force, sibles du fait, bien sûr, des
dit cœur médian, qui est constitué contraintes budgétaires mais
Les forces terrestres futures des forces disposant de la capa-
pourraient s'articuler de la façon aussi du fait de la concurrence
cité à être projeté, est complété des autres secteurs de l'écono-
suivante : par des forces lourdes et légères mie. Cette concurrence sera
- l'action au contact prendra la qui constituent les extrêmes de d'autant plus forte que l'écono-
place centrale où l’on retrou- ce cœur. Ces ailes doivent per- mie se portera bien et que nos
vera, en particulier, les unités mettre de faire face aux situations systèmes d'arme nécessiteront
de combat du génie ; extrêmes, le scénario 6 du livre une technicité de plus en plus
blanc par exemple. L'ensemble élevée. Enfin, l'évolution de nos
- les trois grandes catégories constitue une force polyvalente.
capacitaires, que sont l'action sociétés rend de moins en
L'équili-bre entre forces légères, moins acceptable la notion de
à distance, le renseignement lourdes et le cœur médian devra
et les actions d'environne- pertes humaines. La protection
être déterminé en fonction des du personnel sera donc la pre-
ment, faciliteront cette action évolutions technologiques.
au contact ; mière des priorités. Il faudra
ainsi développer la notion de
- les catégories capacitaires de protection différenciée. Celle-ci
soutien, la logistique et le vise à mettre en place une pro-
mouvement permettront la tection de l'habitacle propre-
manœuvre ; ment dit la plus élevée possible,
- les catégories capacitaires alors que le reste de l'engin
« englobantes », le comman- (moteur, châssis, armement,...)
dement et la protection, per- aura une protection inférieure.
mettront d'assurer la cohé- Il est acceptable de perdre le
rence et la coordination. moteur d'un véhicule, pas
l'équipage.
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lité, les systèmes de combat, le cacité au génie dans sa mission gration du PR4G et du SITEL).
NRBC et la géographie. d’appui direct.
Le SDPMAC est un système de
A court terme et à moyen terme LA POLITIQUE D’ÉQUIPEMENT contre minage, destiné à offrir
(2005-2010), la politique d’équi- aux régiments du génie des bri-
DU DOMAINE « SYSTÈMES DE
pement vise à faire effort sur gades blindées et mécanisées
l’appui des unités au contact. COMBAT » une capacité ponctuelle d’ouver-
Elle a pour objectif d’accroître ture d’un couloir à travers une
les capacités détenues, par la Des études récentes ont mis en
zone minée. Il est constitué du
poursuite d’opérations d’amélio- évidence la nécessité d’adapter
dispositif de déminage pyro-
ration des matériels en service les capacités du génie aux nou-
technique israélien CARPET, uti-
et l’acquisition d’équipements velles dimensions du combat de
contact. lisant la technique du « fuel air
disponibles sur « étagère » ou explosive », intégré sur un châs-
nécessitant peu de développe- sis EBG.
ments. S’agissant du combat dans la
profondeur comme en zone
urbaine, il est apparu nécessaire Le module d’appui en zone
A l’horizon 2015-2020, il s’agira urbaine est dédié à l’appui au
de moderniser certains équipe- de pouvoir conduire un combat
embarqué et un combat débar- combat débarqué et aux actions
ments majeurs et d’acquérir des de maîtrise de la violence. Il
moyens adaptés aux nouvelles qué. L’ensemble du système de
combat futur a ainsi été redéfini comprendra un seul système,
conditions d’emploi des forces, l’engin génie d’appui au combat
tel que le système de protection au travers du concept de système
global de gestion de l’espace ter- débarqué (EGACOD)(8). De concep-
des éléments terrestres (SPECTRE),
restre (SYGOGNE-T), qui intègre tion nouvelle et possédant des
destiné à assurer la protection de
plusieurs modules, constitués cha- capacités spécifiques à la zone
dispositifs déployés du niveau
cun d’un ou plusieurs systèmes urbaine, l’EGACOD offrira notam-
section.
d’armes (5). ment la possibilité à des com-
battants d’accéder directement
Tout en consolidant la mise en
De fait, SYGOGNE-T est articulé par l’extérieur aux étages d’un
place du système SYGOGNE-T (4),
en quatre modules majeurs et bâtiment et permettra la mise en
il s’agira également de réaliser
d’autres « systèmes d’équipements » un module complémentaire. œuvre de divers outils sous pro-
couvrant l’ensemble d’un domaine, tection.
comme le système de contre Le module d’appui lourd est des-
mobilité réactif (SYCOMORE) ou tiné à appuyer les unités blin- Le module d’accompagnement
le système de déminage rappro- dées, dans un environnement de groupe vise la pérennité d’une
ché (SYDERA). coercition. Jusqu’à l’horizon 2020- capacité de transport protégé
2025, il se composera de l’engin des groupes de combat du génie
Si les programmes et les opéra- blindé du génie valorisé (EBG VAL) engagés en premier échelon au
tions prévus au titre de la loi de et du système de déminage pyro- côtés des unités au contact.
programmation militaire 2003- technique des mines antichar Jusqu’à l’horizon 2020, il repo-
2008 sont effectivement réalisés, (SDPMAC) (6). sera sur le VAB génie (9).
les forces terrestres dispose-
ront, à l’horizon 2010-2012, d’un L’opération de valorisation de Le module d’aménagement pro-
appui dimensionné au « juste l’EBG porte principalement sur tection constitue une compo-
besoin » mais cohérent, dans le la fonction observation (aptitude sante apte à organiser le terrain
domaine de l’agencement de au combat nocturne et tout en premier échelon, en facilitant
l’espace terrestre. C’est notam- temps, télémétrie), la fonction le déploiement, les mouvements
ment à cette échéance que les protection (amélioration de la et la protection d’une force
principaux systèmes d’armes de protection balistique, intégra- engagée, particulièrement en
SYGOGNE-T devraient être en tion du système DEDALE (7)) et la zone urbaine. Ce module sera
service, donnant sa pleine effi- fonction communication (inté- centré autour de deux engins :
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- l’engin génie rapide de pro- Les systèmes cités ci-dessus combat entre 2005 et 2007,
tection (EGRAP), qui pourra forment un ensemble cohérent pour une mise en service à
se déplacer rapidement d’un mais appellent des réponses compter de 2006.
point à un autre pour aména- spécifiques, compte tenu de leurs
ger les premiers emplace- différences en termes de difficul- A long terme (2011-2020), il
ments de combat des unités tés techniques et d’avancement conviendra de finaliser et de
appuyées, l’accent étant mis dans le temps. consolider le volet « systèmes
sur les fonctions chargeuse d’armes » de SYGOGNE-T, ce
et pelle ; A court terme et à moyen terme qui se traduira par :
(2005-2010), l’objectif consiste à :
- l’engin génie d’aménagement - l’acquisition de 118 EGACOD,
(EGAME (10)), qui sera en me- - mettre en œuvre le volet système pour lequel un
sure d’intervenir lorsque les « systèmes d’armes » de démonstrateur franco-italien
délais seront moins contraints, SYGOGNE-T en réalisant les doit voir le jour d’ici 2007 et
l’accent étant porté sur la équipements des modules un développement pourrait
capacité optimale de poussée. d’aménagement protection débuter dès 2007, en vue de
et d’appui lourd ; premières livraisons envisa-
L’arme multi-effets de zone - valoriser les lots du groupe gées en 2012 ;
urbaine (ARMURE) représente de combat, afin de les adapter
un module complémentaire de - l’acquisition du système
aux nouvelles conditions d’en- ARMURE pour lequel les
SYGOGNE-T. Système nouveau, gagement.
intégré à certains engins (11) et données relatives aux per-
débarquable, ARMURE doit per- formances, aux cibles, aux
Cet effort se traduit par : délais et aux coûts restent à
mettre d’appuyer le combattant
débarqué en zone urbaine, en - l’acquisition de 35 EGAME entre préciser ;
dispensant des effets gradués. Il 2005 et 2008, pour une mise en - le développement du succes-
devra offrir la possibilité d’ou- service à compter de 2008 ; seur des EBG VAL et des SDP-
vrir des cheminements au tra- - l’acquisition de 92 EGRAP entre MAC, dont le contour reste à
vers d’infrastructures verticales 2005 et 2008, pour une mise en définir.
et horizontales, de disloquer des service à compter de 2007 ;
obstacles et de mettre hors de CONCLUSION
combat du personnel débarqué - la mise en service opérationnel
ou retranché. de 12 SDPMAC, pour lesquels Les actions menées dans le
un marché relatif à l’acquisition domaine des systèmes de
Par ailleurs, une opération des systèmes CARPET et des combat s’inscrivent parfaitement
consistant à faire évoluer les munitions associées, ainsi qu’à dans l’axe principal à moyen
lots des groupes de combat du l’intégration sur EBG, a été noti- terme de la politique d’équipe-
génie, est lancée. Les nouveaux fié fin 2003. Les livraisons sont ment de la fonction opération-
lots ont été notamment conçus prévues dans les régiments nelle « agencement de l’espace
pour les engagements en zone entre 2006 et 2008 (12) ; terrestre », visant à faire effort
urbaine, dans le cadre des mis- sur l’appui des unités au contact.
- la valorisation de 42 EBG VAL
sions d’appui direct. Cette opé- Elles sont clairement destinées à
(et 12 SDPMAC) entre 2005 et
ration, qui s’inscrit bien dans le conférer aux unités du génie des
2010, pour une mise en service
cadre du volet « systèmes de capacités d’appui direct adap-
à compter de 2008 (13) ;
combat » de la politique d’équi- tées aux nouvelles conditions
pement, n’entre pas dans le - l’acquisition de 14 nouveaux d’engagement, particulièrement
périmètre de SYGOGNE-T. lots au profit des groupes de en zone urbaine.
10) L’EGAME et l’EGRAP sont destinés à remplacer des MPG, des EMAD et des bouteurs au sein des régiments du génie.
11) Typiquement l’EBG VAL et son successeur ainsi que l’EGACOD.
12) 3 SDPMAC sont prévus au 3e RG, au 13e RG, au 19e RG et au 31e RG.
13) 9 EBG VAL sont prévus au 3e RG, au 13e RG, au 19e RG et au 31e RG, le reliquat étant destiné aux écoles et à la réserve de
maintenance.
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The Army could afford to perfect its fundamental positioning in the French
and European defence asset. Indeed, the appointment of safety skilled offi-
cers within the European civil defence authorities would be likely to still
increase the ascendancy of the Army while enabling him to post in a more
visible way the importance of its involvement in internal security, simulta-
neously by ensuring the advanced training of its officers and by improving its
acknowledgement as one of the leader within the EU.
Therefore, so that France and the Army could become one of the essential
nations of the European civil defence build-up, and particularly of the ECDRRF
at January 1, 2007, the officers of the Army, and more specifically those of the
field of "safety", must as fast as possible integrate the European civil defence
department which is growing up in Brussels.
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1) Dans un souci de simplification, on utilisera indifféremment, pour cet article, les termes « protection civile » et
« sécurité civile », sans tenir compte des nuances de sémantique spécifiquement françaises qui contribuent encore
aujourd’hui à nourrir de nombreux débats dans les cercles spécialisés. Pour l’auteur et conformément aux disposi-
tions de la loi du 22 juillet 1987 et à celle du 13 août 2004, la sécurité civile a pour objet la prévention des risques de
toute nature ainsi que la protection des personnes, des biens et de l’environnement contre les accidents, les
sinistres et les catastrophes. Ses missions sont assurées principalement par les sapeurs-pompiers professionnels et
volontaires des services d’incendie et de secours ainsi que par les personnels de l’Etat et les militaires des unités qui
en sont investis à titre permanent.
2) 900 séismes ayant entraîné des tsunamis ont été enregistrés au XXe siècle dans le seul océan Pacifique. Par ailleurs,
75 % de la population mondiale a été soumise à au moins un risque majeur naturel au cours des 20 dernières années
(Colloque sur les tsunamis organisé par le haut comité français pour la défense civile, Ecole militaire, le 9 mars 2005,
exposé de monsieur Schindele, géophysicien)…
3) En moyenne, les 40 catastrophes les plus importantes survenant chaque année sur la planète sont responsables de
60 000 morts et de 14 milliards de dollars de dégâts (La documentation française, n° 908 de janvier 2005, article de
madame Jocelyne Dubois-Maury).
4) Titre III : politiques et actions internes ; Chapitre V : domaines où l’Union peut décider de mener une action de coor-
dination, de complément ou d’appui ; Section 5 : protection civile ; Article III-284 : « (…) L’action de l’Union vise à :
(…) b) favoriser la cohérence des actions entreprises au niveau international en matière de protection civile ».
5) L’unité de protection civile, qui dépend de la Direction Générale (DG) « Environnement », comprend 14 personnes et
met en œuvre le « Monitoring Information Center » (MIC), centre européen de suivi des crises de sécurité civile armé
par 3 personnes.
6) Italie, Allemagne, Espagne et France.
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ils perfectionnent leur connaissance reconnue et dispensés par des offi- nification d’urgence de sa zone d’ac-
des langues étrangères et plus parti- ciers expérimentés, les moyens tion, le commandement de plus de
culièrement de l’anglais opération- pédagogiques les plus modernes 1 800 personnels et le suivi de près
nel, enrichissent leur culture géné- sont mis en œuvre, notamment la de 400 opérations de secours par
rale et apprennent l’ensemble des simulation informatique, mais aussi jour(8), parmi lesquelles 5% de feux
techniques de travail en état-major des exercices grandeur nature sur le et 70 % de secours à victimes. Un
et de planification opérationnelle. terrain : feux d’hydrocarbures, feux commandant d’unité des UIISC
Les connaissances acquises par ces d’immeubles de grande hauteur aura eu, quant à lui, l’occasion d’in-
scolarités successives et les riches (IGH), interventions sur le réseau tervenir en renfort, sur très court
expériences recueillies au cours des ferré (Interfer), plan rouge. La qua- préavis, partout sur le territoire
nombreuses affectations en unités lité de la formation délivrée est national et à l’étranger tant lors des
opérationnelles ou en état-major les incontestablement l’un des facteurs feux de forêts, que lors de tremble-
rendent rapidement et naturelle- clefs de la réputation de ces unités ments de terre ou autre situation de
ment aptes à la planification et à la qui accueillent, d’ailleurs, de nom- catastrophe majeure. Eu égard au
conduite des opérations en milieu breux autres stagiaires civils et mili- contexte d’emploi et aux zones d’ac-
international. taires, français et étrangers. tion des unités que sont les UIISC
et la BSPP, réserve nationale
Ce sont, enfin, des officiers qui, par d’emploi entre les mains du
leurs affectations successives dans ministre de l’Intérieur pour les pre-
les UIISC et/ou à la BSPP ont acquis, mières, défense de la Capitale et de
au fil des années, une expérience sa Petite Couronne sous l’autorité
considérable dans la conduite des directe du Préfet de police pour la
opérations de secours et donc dans seconde, l’expérience acquise par
la gestion des risques de toutes les officiers qui y servent est
natures : risques de la vie quoti- incomparable, tant les interven-
dienne, risques sociaux(7), risques tions sont nombreuses, variées et
technologiques et RNBC, risques dans certains cas à typologie
naturels, et qui, de surcroît maîtri- unique.
Ce sont, également, des officiers sent le contexte particulier de la
parfaitement formés aux techniques gestion des crises et de la coopéra- Forts des qualités propres aux mili-
de l’urgence, propres aux forces de tion civilo-militaire. Ainsi, un com- taires français, d’une double forma-
toutes natures concourant à la sécu- mandant d’unité de la BSPP est un tion performante et d’une expé-
rité civile. En effet, à l’issue d’une jeune officier qui aura eu la respon- rience importante acquise tant en
période minimum de deux années sabilité d’assurer, durant au mini- France qu’à l’étranger, les officiers
passées dans une unité des forces, mum deux années, 24 heures sur du domaine « sécurité » constituent
les officiers du domaine « sécurité » 24, tous les jours de l’année, la pro- indéniablement un pôle d’expertise
sont affectés soit en Unité d’Instruc- tection d’une population souvent ainsi qu’une ressource rare et d’une
tion et d’Intervention de la Sécurité équivalente voire supérieure à celle grande efficience qui pourrait utile-
Civile (UIISC) soit à la Brigade de de la plupart des départements fran- ment être employée par les autori-
Sapeurs-Pompiers de Paris (BSPP). çais, et à « gérer » quotidiennement tés européennes au sein de leurs
Durant une période variant de une à quelques 35 à 40 interventions de propres instances de sécurité civile
deux années, une formation spécia- toutes natures, dont en moyenne au en cours de montée en puissance.
lisée initiale, de nature similaire à moins deux feux. Si la majorité de
celle dispensée aux officiers de ces interventions est du domaine du SOUHAITABLE POUR LA FRANCE…
sapeurs-pompiers civils, leur est classique, certaines auront néces-
délivrée, en alternance avec des sité de sa part un engagement per- Dans le jeu des contributions natio-
périodes de mise en pratique dans sonnel conséquent dans des cir- nales aux différentes actions euro-
les différentes unités. Puis, tout au constances souvent dramatiques, péennes, le risque pour la France
long de leur carrière au sein de ces toujours dangereuses et caractéri- serait de se voir cantonnée, dans le
unités, et en fonction des responsa- sées par un stress intense, les atten- domaine de la sécurité civile, au
bilités susceptibles d’être tenues, tats en étant vraisemblablement, rôle réduit de simple contributeur
des formations complémentaires avec les incendies de grande inten- de forces. Or, au sein des armées, le
leur sont délivrées : stages des offi- sité, les cas les plus représentatifs. poids des forces militaires fran-
ciers de permanence, feux de forêts, Quant à son chef, le commandant çaises de sécurité civile est loin
sauvetage déblaiement, traitement de groupement d’incendie, du d’être négligeable : elles représen-
de l’eau, RNBC, futurs comman- grade de lieutenant-colonel ou colo- tent, en effet, près de 12 000 person-
dants d’unité, commandants des nel, il aura eu la responsabilité de nels(9) toutes armées confondues,
opérations de secours (COS), etc... plus de deux millions d’habitants, la dont une partie, UIISC et détache-
Au cours de ces stages à la qualité réalisation de l’ensemble de la pla- ments d’intervention catastrophes
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aéromobile (DICA) de la BSPP et du tirées des deux grands conflits mon- mettant en permanence en exergue
bataillon de marins-pompiers de diaux, amène le médecin à la vic- la qualité de ses savoir faire et en
Marseille (BMPM), est immédiate- time afin d’en assurer une prise en influant sur les évolutions possibles
ment disponible et projetable(10), en charge et une stabilisation précoce. des réglementations en la matière.
mesure d’être engagée dans la C’est encore la planification des
durée avec une notion de relève dif- secours d’urgence avec comme NÉCESSAIRE POUR L’ARMÉE DE
férée, ce qui est loin d’être toujours meilleur exemple le désormais
le cas des diverses organisations célèbre « plan rouge ». Conçu dans
TERRE…
civiles concourant elles aussi à la les années 1970 par la BSPP, il a fait Le positionnement d’officiers du
sécurité civile. Dans ce contexte, et ses preuves notamment lors des domaine de spécialité « sécurité »
à l’image de ce qui prévaut déjà vagues d’attentats ayant frappé au sein des instances européennes
pour les opérations militaires Paris dans les années 1985 et 1995 de sécurité civile permettrait à l’ar-
conduites tant par l’UE que par et fut très rapidement adopté
mée de terre d’affirmer encore plus
l’OTAN, il apparaît très souhaitable comme plan national. Simple d’em-
son actuel rôle d’acteur majeur en
pour la France d’obtenir en contre- ploi, modulable à souhait, fondé sur
terme de sécurité civile. En effet, on
partie d’une éventuelle mise à dis- une organisation performante du
ne sait pas assez que sur les
position de forces militaires natio- commandement, il « s’exporte »
quelques 12 000 militaires concou-
nales de sécurité civile, des postes avec beaucoup de facilité dans les
rant à la sécurité civile en France,
de responsabilités au sein des ins- pays touchés par tout type d’acci-
10 000 appartiennent à la seule
tances européennes de sécurité dent susceptible d’entraîner de
armée de terre, soit près de 8 % de
civile pour les officiers relevant des nombreuses victimes, y compris en
ses effectifs totaux. Que l’armée de
unités susceptibles d’être mises à République Populaire de Chine…
terre est donc bien, au sein des
disposition et donc engagées. Un tel
forces armées françaises, la seconde
positionnement permettra ainsi à la Outre ce faire valoir indispensable
France de briguer, le moment venu principale contributrice à la sécurité
au renom de la France au sein de
et avec beaucoup plus de facilité, le intérieure derrière la gendarmerie
l’UE et du monde, le positionne-
rôle de « nation cadre » pour une ment d’officiers du domaine « sécu- nationale. Sait-on d’ailleurs que les
opération européenne de protection rité » au cœur du dispositif de effectifs de la BSPP assurent à eux
civile et d’obtenir des postes clefs réflexion et d’élaboration de la poli- seuls la protection de 10 % de la
tique européenne de sécurité civile population française et de plus de
permettrait de mieux connaître les 25 % de l’ensemble de la richesse
tendances lourdes en gestation en nationale ? Sait-on que la BSPP qui
terme de réglementation et de pla- ne représente que 3 % des sapeurs-
nification, d’anticiper les évolutions pompiers français effectue à elle
positives, d’infléchir voire, le cas seule 12 % des interventions du
échéant, de contrecarrer les muta- pays ? Sait-on que les 1 500 person-
tions susceptibles de s’avérer nels des UIISC constituent la seule
néfastes tant d’un point de vue opé- réserve nationale de sécurité civile
rationnel qu’en terme de formation immédiatement disponible entre les
ou d’équipements, et dont les mains du gouvernement ? Non seu-
en état-major opérationnel, dans les conséquences ne sont jamais lement l’armée de terre est l’armée
organismes de gestion de crises, de neutres en termes budgétaires. En la plus présente au sein des OPEX,
commandement voire de coordina- la matière, la politique de « la chaise mais également la plus importante
tion européenne. vide » serait véritablement suicidaire contributrice aux opérations intérieures
Une telle politique permettrait éga- et la France perdrait, sous les coups (OPINT) avec plus de 11 000 person-
lement à la France de mettre en d’une réglementation européenne à nels engagés en permanence(11) sur
exergue ses propres concepts d’em- l’élaboration de laquelle elle n’au- le territoire national ! Ainsi, dans le
ploi en matière de sécurité civile. rait pas voulu participer, une part de poids que souhaitent peser les diffé-
Ceux-ci sont en effet nombreux et sa spécificité et de sa renommée. rentes composantes militaires et
apparaissent souvent originaux au civiles qui concourent à la sécurité
sein de procédures dominées par En positionnant des officiers du civile en France, l’armée de terre est
une culture anglo-saxonne omni- domaine sécurité de l’armée de bien la seule armée en mesure de
présente. Ce sont, par exemple, les terre au sein des instances euro- répondre immédiatement et pleine-
techniques de sauvetage déblaie- péennes de sécurité civile dont la ment au souhait exprimé par le
ment qui ont fait la renommée des montée en puissance sera inéluc- Président de la République dans les
équipes françaises de secours inter- table, la France garderait ainsi toute jours qui ont suivi la catastrophe
venues lors du tremblement de possibilité de revendiquer le rôle de survenue le 26 décembre dernier
terre de Mexico en 1985. C’est éga- nation cadre lors d’une opération dans le sud-est asiatique deman-
lement le concept de médicalisation majeure de sécurité civile conduite dant la création d’une véritable
de l’avant qui, inspiré des leçons en multinational par l’UE, tout en force européenne de sécurité civile.
10) Les UIISC, la BSPP et le BMPM peuvent mettre sur pied au total 4 DICA à 60 hommes chacun, dans un délai de 3 heures.
11) 1 700 dans le cadre de Vigipirate, 1 500 des UIISC et 8 000 de la BSPP.
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12) Article 1er : « La défense a pour objet d’assurer en tout temps, en toutes circonstances et contre toutes les formes d’agres-
sion, la sécurité et l’intégrité du territoire, ainsi que la vie de la population ».
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The recent equipment of the 7th armoured brigade with the main
battle tank LECLERC is a new challenge for the engineer support pro-
Le colonel Serge MARTIGNY vided by the 19th engineer battalion. Have we just to adapt this sup-
est le chef de corps du 19 e RG port to a new MBT or is it the beginning of a real revolution? Both
depuis l’été 2004.
must be taken in count: adaptation because the terrain and the tasks
of the engineer units are unchanged, but also a revolution because
Saint-cyrien de la promotion
Grande Armée (1981-83), il sert the courses of action will be totally different.
successivement au 71 e RG, au
11 e RG, puis après une formation
L’arrivée du Leclerc à la 7e brigade Toutefois, cet article propose quel-
à l’ESGM de Versailles, à l’EG
blindée suscite de nombreuses ques pistes et quelques aspects
de Limoges. Admis à l’EMSST
réactions chez le sapeur du 19e pratiques pour l’entraînement.
en 1993, il est diplômé ingénieur
régiment du génie : envie, à l’ins-
de l’école nationale des ponts et
tar de ses anciens alors équipés
chaussées en 1995.
d’AMX13 VTT et VCG qui avaient
L’ADAPTATION DES MISSIONS
vu arriver l’AMX30, enthousiasme ET DE L’ARTICULATION GÉNIE
Breveté de l’enseignement mili-
et impatience à l’idée d’appuyer
taire supérieur (109 e promotion
des unités blindées équipées de L’organisation et les moyens
du CSEM et 4 e promotion du
la dernière génération de XL, enfin actuels du régiment du génie de
CID), il occupe le poste de chef
interrogation sur ses propres capa- BIA lui permettent d’assurer à la
du BOI du 19 e RG de 1997 à 1999,
cités à assurer cet appui génie dans fois l’appui direct à la manœuvre
puis est affecté à l’état-major
de bonnes conditions. Alors révolu- des unités engagées et l’appui
interarmées de planification opé-
tion ou adaptation de l’appui génie ? général à la grande unité
rationnelle de Creil, où il est
déployée dans sa zone d’action.
chargé des engagements multi-
La réponse est probablement L’arrivée du XL à la brigade ne
nationaux dans les Balkans.
mitigée. Révolution tout d’abord, semble pas devoir remettre cette
car les performances et les carac- répartition en cause. Elle ne doit
Il a été de 2002 à 2004 le chef du
téristiques du XL induisent des pas non plus faire oublier que les
bureau doctrine de la direction
modes d’action nouveaux, qui GTIA mécanisés doivent continuer
des études et de la prospective de
imposent à leur tour un emploi du à bénéficier d’un appui génie
l’ESAG.
génie révisé, avec les moyens « classique ». Pour ce qui concerne
actuels ou disponibles à très le Leclerc, reprenons quelques
court terme. Adaptation ensuite, unes des missions générales
car malgré la numérisation du du génie et amorçons quelques
champ de bataille, les espaces pistes de réflexion.
lacunaires, la zone urbaine et la
« three blocks war », le terrain et Deux missions semblent essen-
les missions générales du génie tielles pour appuyer au mieux une
restent des invariants : le génie grande unité équipée de Leclerc :
fera pendant encore longtemps le renseignement milieu et l’appui
de la mobilité, de la contre-mobi- à la mobilité.
lité, de la sauvegarde et de la pro-
tection, de l’aide au déploiement L’appui à la mobilité, tactique ou
et de l’organisation du terrain, de opérative, repose en effet d’abord
la reconnaissance du terrain et du sur la connaissance du milieu,
milieu, ainsi que parfois de la connaissance documentaire d’abord
déception. puis reconnaissance terrain. Il faut
donc que la cellule 2D de l’état-
Le but de ce propos n’est pas major de la brigade, les DLRG du
d’apporter des réponses toutes RGBIA, mais aussi les comman-
faites. Il appartient en effet aux dants d’unité et chefs des sections
DEP des écoles d’armes et au génie apprennent à voir et à
CDEF de définir l’appui génie reconnaître le terrain « pour le
d’une grande unité blindée équi- Leclerc », en s’aidant d’un système
pée de Leclerc et de produire les d’information opérationnel adapté
documents d’emploi ad hoc. (SICF, puis SIR et SIT).
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diaire entre le DIHG et la pose par franchissement de vive force, ÉVOLUTION NÉCESSAIRE DE
enfouissement. Plus réactifs que pourrait être régulièrement pra- L’ARTICULATION, DES MOYENS
les enfouisseurs, ils sont parfaite- tiquée face à un adversaire dis-
ment adaptés aux actions d’op- symétrique, notamment dans la ET DES PROCÉDURES
portunité ou de ciblage qu’une zone des approches des centres
brigade Leclerc serait amenée à urbains. En attendant le futur Les pistes théoriques et les quel-
conduire. équipement SDPMAC-CARPET, ques aspects pratiques évoquées
le renforcement d’une compa- montrent que si le régiment du
L’aide au déploiement et la sauve- gnie de combat du génie par les génie d’aujourd’hui n’est pas tota-
garde-protection enfin ne sont pas chars démineurs AMX30B2 DT lement adapté en terme d’organi-
des mission génie spécifiquement de la brigade du génie permet- sation et de moyens pour appuyer
dédiées aux unités Leclerc. Ces trait de réaliser cet entraînement la brigade Leclerc, il peut moyen-
dernières peuvent également en et de rôder les procédures. Le nant quelques renforcements
bénéficier dans certaines phases désengluement (extraction d’une venant du niveau supérieur et
de la manœuvre moins dyna- unité surprise dans une zone pol- une réarticulation interne par-
miques : aménagement de zones luée par un tir d’artillerie avec faitement assurer l’appui direct
de remise en condition après une sous-munitions minées) fait éga- et général de la brigade inter-
lement partie des actions pos- armes équipée Leclerc et de
action ou aménagement de plates-
sibles avec les mêmes moyens. tous ses GTIA.
formes d’embarquement VF par
exemple.
La compagnie de combat du
Les matériels qui équiperont dès
génie dispose aujourd’hui de
L’ENTRAÎNEMENT ET LA 2007 les RGBIA permettront de
quatre EBG capables de tirer
COOPÉRATION INTERARMES répondre parfaitement au besoin
chacun vingt mines AC dispersa-
de mobilité requis par le Leclerc.
bles à 200 mètres ; les brefs délais
Ces pistes théoriques doivent Ainsi, le SPRAT - système modu-
de changement des conteneurs
être étudiées plus en détail et lance-mines permettent de répé- laire de pose rapide de travure,
validées. Sans attendre, on peut ter plusieurs fois ce tir ; le régi- brèches de 14 et/ou 28 mètres en
néanmoins orienter l’entraîne- ment du génie dispose enfin de classe 70) - doit succéder dans
ment et la coopération inter- douze EBG. Pour pallier l’ab- quelques années au PAA des
armes vers des actions simples sence de disperseurs de mines années 70, à raison de quatre
et concrètes. au niveau de la brigade Leclerc, systèmes (poseur plus travure
on peut envisager de mettre en supplémentaire) par RGBIA
Le franchissement tactique œuvre un détachement de bar- lourd. Il en est de même pour le
décentralisé des unités de combat rage à base d’EBG afin de déter- SDPMAC - système de déminage
Leclerc - mais c’est aussi valable miner les délais de réalisation pyrotechnique de mines anti-
pour les unités mécanisées - doit d’un système d’obstacles d’op- chars, à base de roquettes fuel-
être couramment pratiqué et ne portunité à base de mines dis- air explosive - qui permettra le
pas être considéré comme une persables, sa valeur d’arrêt, bréchage et l’ouverture de zones
« manœuvre de corps d’armée ». d’estimer la logistique néces- minées, à raison d’un SDPMAC
L’intégration d’une compagnie saire et de valider la procédure
de combat du génie renforcée par compagnie de combat du
de réalisation. génie.
de moyens de reconnaissance
(groupe PAT) et de franchisse- Enfin l’entrée en zone urbanisée
ment (EFA et PAA travure MLC Les progrès les plus importants
de chars - Leclerc ou autres - pose
70) au sein d’un GTIA XL doit restent néanmoins à réaliser : la
toujours la question de la vulné-
être recherchée pour évaluer les rabilité de ces moyens dans un coopération interarmes aux petits
besoins du GTIA et sa capacité à terrain qui leur est moins favora- niveaux ne saurait fonctionner
assurer seul le franchissement ble. Les RETEX étrangers (Israël, de façon réactive sans un sys-
de ses escadrons sur une cou- UK et US) ont montré tout l’inté- tème d’information opérationnel
pure moyenne (25-50 mètres). rêt de l’accompagnement des et des procédures cohérents. Le
Ceci permettra également d’éva- chars par des moyens lourds SIR (SIR Leclerc et autres SIR)
luer la capacité des moyens génie type bouteur. L’EBG, même s’il doit donc être parfaitement intégré,
à suivre la manœuvre des Leclerc n’a pas la puissance d’un engin pour toutes les fonctions opéra-
et à déterminer leur positionne- de terrassement (D9 blindé par tionnelles, AGESTER compris, et
ment dans le dispositif (compro- exemple), peut remplir en partie pour tous les niveaux d’emploi,
mis délais-discrétion-protection). ce rôle. Là encore, il importe de du GTIA jusqu’au DIA.
déterminer comment la coopé-
L’entraînement au passage en ration interarmes doit se prati-
force dans une zone supposée quer : quel niveau d’intégration,
minée ou bréchage doit également quelles procédés d’exécution,
être réalisé. Cette opération, quelles liaisons et quelles procé-
risquée et organisée comme un dures pour ce type d’action ?
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Actuellement chef du bureau Moreover we have to adapt our doctrine to the new type of conflicts.
études générales-doctrine de la Concerning the missions, we have to develop our involvement in
DEP il a tenu précédemment des mobility and survivability tasks while our structures must evolve and
postes dans la composante we must accept that the rule for our combat engineers companies is
combat (71e RG – état-major de now the integration in battle groups.
la brigade du génie – BATGEN
en BOSNIE et au Kosovo) et
infrastructure (STBFT – division « Par nature, le combat est inter- notre effort doit porter avant
de l’enseignement scientifique armes(1) » : le génie en est donc tout sur notre capacité à parler
de l’ESAG). un acteur privilégié. Toutefois, d’une seule voix, celle ci devant
les sapeurs constatent que la être « du bon niveau ». Une fois
place qui leur est accordée en que nous serons capables de
opérations est à la fois très nous faire entendre, il faudra
réduite et parfois très éloignée que notre discours soit clair et
de leur spécificité. Ces faits sont cohérent. Enfin, sa pertinence
régulièrement exposés dans le sera assurée s’il est adapté aux
cadre de dialogues interarmes ; besoins de l’interarmes.
il nous est alors répondu que
cela est principalement dû à un Ces trois points seront abordés
manque de lisibilité sur notre successivement.
organisation, notre emploi et
nos capacités. *
* *
Au regard des nombreuses
Pour l’interarmes, tous les
publications officielles sur l’em-
sapeurs se ressemblent(2) et sont
ploi ou le commandement du
interchangeables. Ils oublient
génie, ce constat peu paraître
que le génie présente la particu-
surprenant mais il est bien réel.
larité de réaliser des missions au
Par conséquent, cet article a
niveau tactique (au contact ou
pour objet de présenter l’état
hors des contacts) mais aussi
des réflexions menées au sein
opératif (APOD, SPOD, VF, axes
de la DEP pour améliorer la lisi-
logistiques…) voire stratégique
bilité du génie. Il apparaît que
(implication dans la CIMIC,
acheminements…). En outre, il
apporte une grande contribution
aux éléments du soutien national.
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plusieurs « chefs » ou spécia- sent, ils se régleront au sein de Une autre caractéristique des
listes aux avis parfois diver- ce bureau et le chef ne fera sapeurs, partagée avec d’autres
gents. Toutefois, si la confronta- entendre qu’une seule voix. armes cette fois, concerne notre
tion génère le progrès, notre référence à l’emploi et la mise
crédibilité saura d’autant plus La création de ce bureau génie en œuvre. Ces deux notions
grande que nous saurons parler présente un deuxième avantage sont correctement prises en
d’une seule voix. de poids : dorénavant le repré- compte par l’interarmes et ne
sentant du génie aura un niveau sont absolument pas remises en
Cette « unicité » du génie est sou- hiérarchique qui lui permettra cause dans un PC.
haitée de tous, régulièrement de se faire entendre parmi ses
évoquée mais rarement réalisée. pairs des bureaux conduite, En revanche, si l’on descend au
Aujourd’hui nous disposons des plan, logistique… niveau de l’unité élémentaire ou
leviers pour arriver à nos fins de la section, les travaux sur les
grâce à l’implication croissante Toutefois, il faut noter que cette engagements futurs montrent
de la France dans les organisa- solution n’est qu’un premier pas qu’il sera de plus en plus délicat
tions internationales (OTAN, UE). et qu’il reste à coordonner les pour le même officier de
En effet, la récente ratification de actions des sapeurs entre les conseiller sur l’emploi et de don-
l’AJP 3.12 relative au génie inter- actions qui sont du ressort de la ner des ordres de mise en
armées et les travaux en cours force et celle qui relève du sou- œuvre à son unité. En effet, en
sur la certification du PC CRR tien national. Néanmoins, la cla- phase d’intervention ou de sta-
conduisent au regroupement de rification est en marche, le PC bilisation avec fort risque de
toutes les expertises génie au CRR nous ouvre la voie. La pro- réversibilité, la constitution de
sein d’une « engineer branch(3) ». chaine étape concernera les GTIA pour la durée de l’engage-
Désormais, la planification, la EMF et d’ailleurs les premiers ment devient la norme. La prin-
con-duite et la logistique dans le enseignements de l’exercice cipale conséquence pour les
domaine du combat et l’infra- GUIBERT 2005 soulignent la per- sapeurs porte sur la présence
structure sont regroupés aux tinence, pour un PC de niveau 2, permanente d’un officier sapeur
ordres d’un chef unique : le du regroupement des acteurs du au PC GTIA, d’un niveau hiérar-
« chief Engineer ». Par consé- terrain au sein d’un même chique et possédant des compé-
quent, si des différends apparais- bureau génie. tences en cohérence avec la
3) Ou bureau génie.
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taille de l’élément génie(4). Le l’ATP 52 (STANAG 2394 : « doc- que le concept initial de PRO-
commandant d’unité ne pouvant trine du génie des forces ter- TERRE est parfois dévoyé. Pour
assurer cette permanence, il res- restres ») montrent que la mobi- les sapeurs, cela se concrétise
tera donc à la tête de sa compa- lité, la contre-mobilité, la sauve- par deux positions opposées.
gnie et produira les ordres de garde-protection et l’appui Certains avancent qu’ils sont capa-
mise en œuvre. Quant au sapeur général (permettre à la force de bles de faire du « PROTERRE+ » en
se trouvant au PC GTIA, il est durer) suffisent à la description assumant des missions d’infan-
évident que pour des raisons de de nos missions. terie, d’autres du « PROTERRE+ »
lisibilité voire de crédibilité vis- en assumant des missions tech-
à-vis de l’interarmes, il doit être Ces quatre termes permettent niques de sapeur après avoir
d’un niveau supérieur à celui de de décrire de façon exhaustive accompli leurs MICAT. Ces deux
commandant d’unité. De surcroît, les missions qui peuvent être positions, au demeurant parfai-
ses propositions ou conseils confiées : tement compréhensibles, brouil-
auront beaucoup plus de poids au lent un peu plus l’image du
- à tous les sapeurs (les trois
sein du PC. sapeur. Dans le premier cas, la
composantes) ;
fonction combat débarqué a la
Il est d’ailleurs intéressant de - à tous les niveaux (stratégique sensation que l’on veut lui
noter que cette nouvelle organi- - opératif - tactique) ; prendre ses missions et réagit en
sation, initialement controver- - dans tous les types d’engage- cherchant à s’équiper ou se struc-
sée, est régulièrement confortée ments (coercition/maîtrise de turer pour être le plus autonome
par les RETEX les plus récents. Il la violence - offensive/défen- possible (les travaux actuels sur
convient donc de la promouvoir sive/sécurisation/assistance) ; le combat en zone urbaine,
le plus vite possible. notamment sur les volontés affi-
- dans toutes les phases (opé- chées par l’infanterie de s’équi-
Cette clarification sur les res- ration d’entrée/stabilisation/ per en lot génie en sont le plus
ponsabilités et attributions des désengagement…) ; bel exemple). Dans le deuxième
chaînes hiérarchiques doit être - dans tout type de terrain cas, l’article du colonel GLIN
étroitement liée à un effort d’ex- (ouvert, zone urbaine, mon- « les systèmes de projection et
plication sur nos missions. tagne, désert…). de planification de forces »
montre qu’à vouloir faire des
Le génie souffre d’un mal que missions propres au génie sans
l’on pourrait qualifier de syn- en avoir les matériels ou maté-
drome de l’arme d’appui. En riaux, c’est la compétence du
effet, les armes de la fonction sapeur qui est remise en cause,
contact mettent régulièrement à même si à l’origine il s’agit
jour leurs documents doctrinaux d’œuvrer pour le bien commun.
et les sapeurs s’évertuent à
combler leur temps de retard(5) En faisant référence au triptyque
en essayant de faire preuve « soldat-sapeur-spécialiste », il
d’imagination et surtout d’adap- s’agit maintenant de bien faire
tation. À cette fuite en avant, il comprendre à l’interarmes qu’un
convient d’ajouter la « digestion sapeur peut, en cas de néces-
difficile » de la fonction opéra- sité, donner la priorité à ses
tionnelle AGESTER (qui génère compétences de soldat mais que
encore bien des doutes dans les l’inverse n’est absolument pas
esprits), de la description des pertinent.
missions décrites dans le GEN
100 sans oublier celle de l’inter- Revenir aux fondamentaux tout Ces efforts de clarification sur
face aide au déploiement/sou- en s’appuyant sur les publica- nos missions et notre volonté
tien au stationnement. tions que nous rédigeons avec d’améliorer notre lisibilité ne
nos Alliés ne pourra que clarifier sont pas suffisants, il faut égale-
Cela est la raison pour laquelle, notre discours. ment que les capacités du génie
à ce jour, les discussions sur les correspondent à l’évolution de
missions du génie relèvent de Parallèlement aux missions combat de la fonction contact.
l’expertise et laissent nos cama- dévolues au sapeur, l’accom-
rades interarmes très dubitatifs. plissement des MICAT au sein Aujourd’hui, il est communé-
En fait, une analyse fine de tous de structures PROTERRE prend ment admis que le combat futur
les types de missions propres au de l’ampleur. Après quelques sera caractérisé par la numérisa-
génie au travers du prisme de années d’application, on constate tion et l’engagement en zone
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urbaine. Les premiers travaux sur tion…), il doit en permanence tion( 8 ) de compagnies de com-
l’engagement en zone urbaine s’inscrire dans la perspective de bat du génie au sein de GTIA, les
mettent en exergue des besoins la transition aide au déploie- moyens les plus spécialisés res-
en équipements spécifiques(6) et ment-soutien au stationnement. tant au niveau du BATGEN de la
une forte décentralisation dans la Cela ne pourra que faciliter la brigade.
mise en œuvre(7). Toutefois, il n’y prise en compte des missions
a pas de modification majeure relatives à l’infrastructure opéra- Il faut maintenant faire com-
dans le domaine de l’emploi du tionnelle par les spécialistes de prendre à l’interarmes que le
génie. En revanche, la numérisa- l’infrastructure en opérations (cf génie n’est pas l’arme des délais
tion et son corollaire qu’est la article du colonel WATTRELOS sur mais l’arme de l’anticipation, avec
volonté d’imprimer un rythme le soutien au stationnement). des structures lui permettant
très élevé à la manœuvre nous d’optimiser son articulation en
impose de revoir nos priorités. Ces nouvelles priorités en appui fonction des besoins de la force.
Aujourd’hui, nos propositions génie ne doivent pas nous faire *
d’emploi et le développement de oublier nos documents doctri- * *
nos capacités futures doivent naux. Le GEN 100 réaffirme que L’amélioration de notre lisibilité
résolument se tourner vers l’appui l’emploi du génie repose sur vis-à-vis de l’interarmes pourra
à la mobilité. Par ailleurs, dans un deux principes : l’optimisation et s’appuyer en premier lieu sur les
contexte de moyens comptés, il l’anticipation. Les engagements travaux que nous menons dans
faut faire comprendre à l’inter- actuels montrent que l’optimisa- le cadre de l’OTAN ou l’Union
armes que la sauvegarde-protec- tion est toujours de rigueur car, Européenne. Certes l’ATP 52 et
tion doit être une de ses priorités. même si la situation tend à l’AJP 3.12 n’apportent pas toutes
s’améliorer, les places de sapeurs les réponses à nos questions
En revanche, la contre-mobilité, sont très peu nombreuses lors mais ils étayent notre argumenta-
qui fit les beaux jours du génie des projections ce qui impose tion visant à permettre au génie
dans les exercices sur cartes de d’optimiser l’emploi de moyens de s’exprimer d’une seule voix,
la DB73 ou 84 passe maintenant comptés. avec le « poids » qui lui revient de
au second plan. Cela ne signifie droit tout en décrivant nos mis-
pas qu’il faille consentir un D’autre part, le fameux temps sions de façon simple et compré-
abandon capacitaire mais qu’il d’avance du sapeur n’est rien hensible pour l’interarmes.
faut intégrer l’interdiction d’em- d’autre que l’affirmation de la
ploi des mines dans notre envi- nécessité de faire preuve d’anti- Par ailleurs, notre capacité de
ronnement juridique et surtout cipation, d’autant plus que la réaction doit nous permettre de
concevoir en priorité les actions numérisation fera fondre les nous adapter facilement aux
de contre-mobilité en réaction, délais disponibles pour la réali- nouveaux besoins de l’inter-
le plus souvent dans un cadre sation des travaux. armes en appui génie en faisant
offensif. effort sur l’appui à la mobilité et
Les spécificités du génie (opti- la sauvegarde-protection, réali-
Enfin, bien que l’appui général misation et anticipation) ainsi sés par des unités élémentaires
ait une importance inégale en que l’adaptation aux structures intégrées dans les GTIA, éven-
fonction du niveau d’engage- et besoins de l’interarmes nous tuellement renforcés par des
ment (tactique/opératif) ou de la imposent tout naturellement de éléments d’appui adaptés au
phase (entrée en 1er, stabilisa- nous engager dans l’intégra- niveau des brigades.
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UN COMBAT DE LIEUTENANTS
ET DE CAPITAINES
Tout d’abord, il s’agit de com-
faire effort sur les niveaux opé- termes de combat en zone
battre toute tentation d’éloigner
ratifs et stratégiques(5), notam- urbaine, l’évolution s’inscrit très
le génie de la zone des contacts et
ment en concentrant les moyens clairement dans une dynamique
de l’intégrer aux plus petits éche-
sur de véritables « zones d’effort « du bas vers le haut ». Les innova-
lons tout en tirant des conclu-
génie »(6). La vocation indénia- tions des commandants d’unité,
sions de ce fait pour ses équipe-
blement interarmées du génie chefs de section, voire des chefs
ments et son emploi.
peut alors être confondue avec de groupe, font évoluer l’em-
un emploi l’excluant du niveau ploi des unités(11) de façon assez
Aujourd’hui, la tentation est
tactique. Or, le combat en zone rapide. Le génie doit donc s’in-
grande d'éloigner le génie de la
urbaine est par nature un com- tégrer au sein des petits
zone des contacts. Les effectifs
bat des petits échelons. Il est le échelons interarmes.
sont comptés, et le volume de
royaume du SGTIA(7). Durant
sapeurs au sein des forces pro-
l'intervention sur FALOUDJA, La réponse à ce besoin est la
jetées est restreint(3). En paral-
le brigadier américain comman- décision de détacher les groupes
lèle, l’importance de la mobilité
dait même directement à de du génie au niveau des DIA.
et de la réactivité au niveau
puissants SGTIA, « sautant » Jusqu’à présent, le niveau mini-
opératif impose de disposer de
ainsi le niveau bataillon. La mum de détachement était la
moyens « en mesure de » et
nécessité de doter de capacités section. Certes, il était déjà envi-
donc d’hypothéquer les forces
interarmes des éléments de plus sagé de scinder ce niveau afin
du génie en les conservant aux
faibles effectifs et de leur offrir d’appuyer au mieux les unités
ordres. L’arrivée du LECLERC et
ainsi d’une autonomie bienve- de mêlée(12). Cependant l’officia-
de sa vitesse rendent délicat
nue en zone cloisonnée est lisation de cette décision était
l’appui au plus près des unités
même ressentie. Ceci aboutit à attendue. Quelles capacités atten-
blindées qui en sont équipés(4),
la création de structures ad hoc dre de ces groupes détachés ? Le
et la volonté d’exploiter au
dédiées à une mission particu- chef du DIA ne doit pas attendre
maximum le potentiel du sys-
lière : les DIA(8). Ils peuvent par du chef de groupe génie des
tème d’armes LECLERC pousse
exemple regrouper une section propositions en termes d’effets
à ne pas l’encombrer de moyens
d’infanterie, une patrouille de tactiques. Il ne possède pas la
d’appui qui le ralentiraient. Les
blindés( 9 ), un EO( 1 0 ), et un formation pour les exprimer. En
forces terrestres américaines
groupe génie renforcé d’un ou revanche, il proposera une pa-
pensent à limiter la présence du
plusieurs engins. De plus, en lette de solutions techniques
génie au niveau tactique et à
3) Plus de génie combat au KOSOVO jusqu’en mai 2005, une section de génie par GTIA en Côte d’Ivoire.
4) Ce problème dépasse largement le cadre du dialogue cavalier-sapeur et se pose également aux autres armes quand
elles sont associées aux unités Leclerc.
5) Appui au mouvement, soutien au stationnement des bases logistiques, aménagement des APOD et SPOD.
6) Grands regroupements de D9 par exemple.
7) Sous-groupement tactique interarmes : Elément interarmes de niveau compagnie.
8) Détachements interarmes : éléments interarmes de niveau section.
9) Deux engins.
10) Éléments d’observation d’artillerie.
11) Cette capacité d’adaptation des acteurs, marque non exclusive des armées de culture occidentale, est vérifiée
actuellement par les Américains en Irak.
12) GEN 214, édition 1990.
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13) Pour ouvrir une porte, il pourra par exemple proposer des moyens mécaniques ou explosifs gradués en fonction de
l’effet recherché et des contraintes de l’opération.
14) Lots d’investigation, béliers, masses, pinces…
15) Il n’est pas question ici du cas des spécialistes qui amènent leur compétence particulière (EOD, enginistes…).
16) 0/1/7. ce qui n’exclut pas de scinder ce groupe en deux trinômes géographiquement séparés (de part et d’autre de
la rue par exemple), mais toujours sous les ordres du chef de groupe.
17) L’INF 213 traitant du combat de l’infanterie en zone urbaine (décembre 2003) définit 3 scenarii d’engagement : A/
sécurisation ; B/ contrôle ; C/ choc. Cette analyse découle en partie du concept de three block war. Le génie peut
parfaitement décliner ses capacités au sein de ces trois scenarii, bien que ces derniers ne soient pas encore validés
par le CDEF.
18) Engin Génie d’Aménagement et Engin Génie Rapide de Protection qui prendront le relais partiellement des MPG.
19) AUtre que FELIn.
20) Il s’agit de raids blindés menés à partir de périphéries contrôlées vers des objectifs précis situés au cœur des villes.
Cette tactique utilisée lors de la prise de BAGDAD a été inspirée par les succès britanniques dans le sud au début de
l’engagement.
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Mais surtout, une ville est établie à la lecture des plans de réseaux l’Aube au lac du Der Chantecoq
sur un plan invisible : celui des électriques, hydrauliques ou avec un de ses réservoirs d’eau ».
réseaux. Il recoupe partiellement autres, et à l’identification som- La compréhension d’une ville,
ou bien ne recoupe pas du tout le maire des équipements indiquant de ses montagnes que sont les
plan visible, celui des immeubles, leur présence en surface. immeubles, des ses vallées,
des rues et des ponts. Le réseau a larges avenues, ou de ses sou-
même souvent précédé l’installa- Cette approche et ces compé- terrains et ses réseaux, leur
tion des hommes(26) et en est la tences peuvent être utilisées exploration ou leur contrôle,
cause. Densifiés par des réseaux, afin de conseiller au plus tôt le seront de la responsabilité du
certains quartiers sont rendus commandement et d’être partie sapeur. Il pourra ainsi devenir
attractifs et se peuplent plus faci- prenante au cours de la MEDO un acteur majeur du raisonne-
lement. Dès lors, le contrôle de précédant une action. L’étude ment tactique et une force de
quelques réseaux, leur interdiction terrain chère au sapeur n’est proposition dépassant la seule
ou au contraire leur rétablissement plus un simple approfondisse- capacité de réaction à un inci-
devient un enjeu primordial. ment d’une carte que tous ont dent. L’anticipation retrouvera
Les Français ont pu l’observer à sous les yeux, mais une vision tout son sens et ne sera plus
BEYROUTH comme à SARAJEVO. nouvelle, permettant d'imaginer confondue avec la perte de
Il est possible d’en emprunter de nouveaux centres plus sub- temps.
certains, comme les réseaux tils à contrôler, un dispositif
d’évacuation d’eau ou les égouts lacunaire où l’économie des Cette approche aura certainement
que les PAT(27) seront plus parti- moyens peut être appliquée, des répercussions sur le déroule-
culièrement chargés d’explorer. une approche indirecte complé- ment d’une MEDO. En cela aussi,
D’autres sont inaccessibles. Pour mentaire d’actions plus clas- le combat en zone urbaine peut
les contrôler, une capacité de siques. permettre une évolution qui s’ap-
reconnaissance non humaine, pliquerait plus largement à toutes
robotique, sera nécessaire pour Le LCL MARTIN, du STBFT, écri- les formes d’engagement.
le génie(28). De manière générale vait dans le Sapeur n° 3 de juin
il convient de former les sapeurs 2003 : « Paris commence dans
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Le génie en opérations
Le service du génie en opérations extérieures : le soutien au stationnement .............................. COL WATTRELOS ................................................ 53
Le soutien énergie en opérations dans le cadre du soutien au stationnement des forces .. COL KEROUAULT ................................................ 57
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Après une scolarité à l’école La volonté de la France de parti- sent leur champ d’action tradition-
nationale supérieure des tech- ciper à la prévention et à la maî- nel. Leur engagement se déroule
niques avancées de Paris, il trise des crises, qui mettent en presque toujours dans un cadre
intègre la 106e promotion de jeu ses intérêts ou la paix dans interarmées et multinational, géné-
l’école supérieure de guerre, le monde, donne à l’action mili- ralement sous l’égide de l’ONU ou
puis la 1re promotion du CID. taire un aspect renouvelé. d’organisations de sécurité régio-
Il est auditeur de la 52e session nales (OTAN, UE, …).
Le rôle des forces armées vise
du CHEM et de la 55e session de
désormais non seulement à pou- Il est donc plus que jamais de
l’IHEDN.
voir s’engager d’emblée dans un notre devoir collectif d’optimiser
conflit, mais surtout à limiter - à données budgétaires fixées -
Depuis 2003, il est l’adjoint terre
l’expansion et les manifesta- les choix capacitaires de notre
au CPCO à l’EMA.
tions diverses d’une crise.
arme d’appartenance, à un moment
Le colonel SZWED a participé à où une polémique tend à s’ins-
de nombreux OPEX (Liban, Dans un tel contexte politico-
taurer par médias interposés sur
Tchad, Bosnie) et plus récem- militaire et à une époque où la
le pourcentage de nos forces
ment au Kosovo (1999-2000) réforme de l’Etat exige même
armées engagées en opérations
comme chef du bataillon du d’intégrer le contrôle de gestion
pour valider l’engagement de par rapport au format global de
génie de la BMN.
ses moyens militaires, il paraît l’outil militaire (1).
légitime et opportun de cerner le
meilleur emploi possible (donc La gestion des crises, à laquelle
les structures et équipements participent les unités du génie,
associés) de chaque composante repose sur des opérations de
des armées à travers le cœur de deux types : celles que la Défense
notre métier que constituent les mène conjointement avec d’autres
opérations tant extérieures que ministères et qui ont pour objet
sur le territoire national. la prévention des conflits, les
actions humanitaires et les opéra-
La contribution des armées s’insère tions de maintien de la paix, enfin
en effet dans un ensemble d’actions celles qui restent du ressort exclu-
politiques, diplomatiques, écono- sif des armées, les opérations de
miques et médiatiques qui élargis- rétablissement de la paix.
(1) A ce titre, la Brigade des sapeurs pompiers de Paris, qui est toujours en
opérations, constitue une exception.
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S A P E U R
1) LA PRÉVENTION DES En effet, les armées ont des apti- envoyés progressivement par
CONFLITS tudes qui leur permettent de les autres « acteurs humani-
s’adapter à la brutalité des situa- taires », sont autant de raisons
Parmi les actions de prévention tions et à l’ampleur des catas- justifiant le déploiement limité
des conflits, il faut noter l’impor- trophes de toutes natures, d’ac- de sapeurs dans de telles cir-
tance de la coopération militaire céder aussi et de durer dans les constances (cf. opération Béryx
qui sous sa forme la plus répan- zones particulièrement difficiles. en janvier 2005, en Asie du sud).
due, se traduit par une assis-
tance militaire de la France Sur le territoire national, les
auprès de pays signataires d’ac- Dans ce domaine, le génie détient forces armées apportent aussi
cords de défense. les capacités nécessaires pour leur concours aux pouvoirs
intervenir au titre de l’urgence, publics, pour appuyer leurs
A ce titre, le génie pourrait ren- afin de porter assistance aux actions dans le cadre de l’ur-
forcer sa présence dans la phase populations éprouvées en atten- gence à l’occasion des catas-
de stabilisation de pays en crise, dant la réorganisation des ser- trophes naturelles ou technolo-
en créant par exemple des déta- vices publics du pays dévasté ou giques.
chements d’instruction opéra- la prise en compte de ces mis-
tionnelle en déminage qui, non sions par les OI / ONG : évacua- Nous avons tous en mémoire la
seulement marqueraient la posi- tion de réfugiés, sauvetage de lutte contre les feux de forêt
tion de la France ayant ratifié la victimes, dégagement d’itiné- dans le sud de la France (parti-
Convention d’Ottawa au titre de raires, réfection de pistes d’accès, culièrement oppressante à l’été
l’élimination des mines antiper- construction de ponts, création 2003), les inondations ou tem-
sonnel, mais aussi optimise- de zones de poser d’aéronefs, pêtes (décembre 1999) cycliques
raient l’emploi de nos person- réhabilitation d’infrastructures, dans notre pays, les marées
nels expérimentés sur le plan épuration d’eau, rétablissement noires en Bretagne, …
MINEX ; d’ailleurs, ces sapeurs des réseaux élec-triques, dépollu-
de combat se sentent souvent tion de sites, … sont autant d’ac-
frustrés dans leur domaine d’ex- tions clefs dévolues aux sapeurs
pertise, puisque les actions de dans de telles circonstances.
dépollution de zone ne peuvent
être conduites par les unités
françaises en opération que
dans les secteurs utilisés par la
force d’intervention .
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3) LES OPÉRATIONS DE pour favoriser la relance des Elles permettent donc l’emploi
MAINTIEN DE LA PAIX services publics locaux et la des armes, mais chaque fois que
« reconversion » potentielle des possible avec modération. Leurs
Ces opérations visent à limiter ex-belligérants. buts peuvent être la protection
d’un pays victime ou menacé
toute escalade, à interdire ou au
C’est dans une telle perspective d’une agression, la défense d’in-
moins circonscrire tout affronte-
que la seule participation fran- térêts nationaux ou communs à
ment direct, à faire baisser les
çaise retenue début 2004 pour la plusieurs pays, le maintien ou le
tensions et à permettre une
force de l’ONU en Côte d’Ivoire, rétablissement de la souverai-
reprise du dialogue. neté nationale d’un pays avec
se situa à hauteur d’une compa-
lequel nous sommes liés par des
Elles reposent sur le respect de la gnie de travaux du génie .
accords de défense (cf. la force
souveraineté des Etats, la concer- française Licorne en RCI, qui agit
tation et la négociation entre les en qualité de « force de réaction
parties, l’emploi minimum de la rapide » au profit des troupes de
force. Elles ne visent pas à impo- l’ONUCI et au sein de laquelle
ser une solution, mais seulement est intégrée une compagnie du
à créer les conditions nécessaires génie à dominante combat).
à son élaboration et à sa mise en
œuvre. Cependant, même si les événe-
ments de mars 2004 au Kosovo
Les modes d’actions les plus fré- et ceux de novembre en RCI ont
quents sont l’aide au processus démontré que la réversibilité
politique en faveur de la paix, De même, compte tenu des des situations était un trait
l’application et le contrôle d’un besoins permanents de moyens majeur des crises dans lesquelles
du génie en phase de stabilisa- est engagée l’armée de terre,
cesser le feu, l’interposition.
tion au Kosovo, il a été décidé il faut noter que la probabilité
d’en intégrer une compagnie d’un combat interarmées de
Ces opérations, qui comprennent
parmi les capacités de la Task haute intensité et s’inscrivant
une multiplicité de tâches (infor-
Force devant succéder (avec des dans la durée est faible, les
mation, rapatriement des ressor- actions de coercition se limitant
tissants, élection sous contrôle effectifs plus réduits) d’ici fin
2005 à la Brigade multinationale souvent pour les sapeurs à une
international, encadrement de la utilisation de moyens d’appui à
nord-est.
police locale, surveillance du res- la mobilité en phase « d’entrée »
pect des droits de l’homme, …), sur le théâtre d’opération.
Enfin, pour faciliter la sortie de
impliquent une coopération et
crise et si les infrastructures du
une coordination étroites entre Dans ce cadre d’emploi et
pays d’accueil le permettent, le
les civils et les militaires. compte-tenu des coûts de pos-
service constructeur du génie est
session des matériels du génie
à même de solliciter massive-
Le génie y est concerné notam- réalisés généralement en petite
ment les entreprises régionales, série, le maintien à niveau du
ment par la mise en œuvre de
ce qui a pour double avantage de spectre capacitaire complet des
processus DDR (désarmement
limiter l’emploi des moyens mili- sapeurs (appui à la mobilité,
des factions, démobilisation,
taires tout en favorisant le redé- protection, aide au déploie-
réinsertion des combattants), qui
marrage de l’économie locale, ment,…) peut sembler illusoire
exige des capacités de sortie de
gage d’une pérennisation de l’ac- s’il n’est pas en partie externa-
crise et de relance de la vie éco-
tion initiée. lisé ou multinationalisé.
nomique et sociale du pays hôte.
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Conséquences pour le génie : compte tenu de l’engagement • enfin, demain plus encore
actuel et potentiel de nos qu’aujourd’hui, le génie sera
Dans un tel contexte opérationnel, forces, plus sollicitées dans le indispensable à la mise sur
quelques pistes de réflexion appa- cadre d’opérations de main- pied de modules projetables,
raissent : tien de la paix ou humani- notamment dans le cadre de
• suite au choix d’une option stra- taires que dans des actions de missions d’aide aux popula-
tégique par le Chef d’état-major coercition. Afin d’anticiper sur
tions. En outre, le dévelop-
des armées lors de chaque crise toute nouvelle restructuration
pement actuel du nouveau
pour laquelle la France décide organique, il s’agit non seule-
ment de veiller à la préserva- concept de l’OTAN relatif aux
d’intervenir, le Centre de planifi-
tion des effectifs de sapeurs, différentes formes « d’assis-
cation et de conduite des opéra-
tions mandate les armées afin mais participer plus aux tance de sécurité », y compris
qu’elles proposent des capaci- fonctions opérationnelles pour la période post conflit,
tés permettant d’atteindre l’ef- émergentes (actions civilo- et ouvrant sur des tâches de
fet final recherché sur le plan militaires, capacités NRBC, « stabilisation et de reconstruc-
militaire. Quelle concertation info ops, …) dans la gestion tion », plaide pour un génie
mener alors dans l’armée de des crises et rééquilibrer sous performant, prêt en perma-
terre, entre les instances enveloppe le poids relatif des nence à intervenir dans de
concernées (EMAT, CFAT, composantes du génie. A cet telles missions. De même,
Brigade du génie, ESAG, DCG, égard, ne serait-il pas judi-
COMFORMISC, CDEF, …), afin l’idée de créer une Force d’ac-
cieux de marquer la priorité
d’optimiser l’emploi du génie tion rapide humanitaire euro-
sur les unités d’appui, d’aide
en opérations ? au déploiement et de sécurité péenne, émise par le Président
plutôt que sur les compagnies de la République en début
• il faut aussi réfléchir à l’évolu-
tion souhaitable des struc- de combat … qui comparati- d’année, constitue une autre
tures capacitaires du génie et vement interviennent de opportunité pour utiliser à
des programmes à multinatio- moins en moins dans leurs plein les savoir-faire du génie
naliser au niveau européen, métiers de base ? arme, service et sécurité.
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S A P E U R
Operational planning and force generation are the two critical phases
Chef du bureau appuis leading to the commitment of “ready to use” and accurate effect
Division PLANS based tailored land forces aboard or because of Homeland defence
Commandement de la force matters .
d’action terrestre
The French Land Command (CFAT) and Combat Service Support
Command (CFLT) are key players involved during the achievement of
those. Officers of these two main operational commands participate
in the so call combined operational planning group (GPPO), an ad hoc
Saint cyrien de la promotion staffing structure homed by the land command HQ in LILLE. As soon
as the joint planning staff issues its joint planning guidance, rewrit-
Général ROLLET (1978-1980), le
ten at the ARMY level, GPPO staff officers starts the operational plan-
colonel GLIN a servi au sein des
ning process implementing the NATO guidelines for operational
trois composantes du Génie. En
planning (GOP) as a tool to analyse operational situation and elabo-
effet, il a servi comme chef de rate proposals to the Army chief of staff.
section d’une CGDI au 71 e RG,
comme chef du bureau maîtrise CFAT engineer specialists are part of the planning process and
des coûts au STBFT, et comme because of their knowledge of land unit training rhythm and readi-
commandant d’unité et chef de ness statuses, there are able to submit realistic solutions to meet
corps à la BSPP. engineer combat support needs. Maintaining close links with their
land force counterparts, they are well aware of the status of AGES-
Il est ingénieur civil des mines et TER assets and personnel. The accuracy of their proposals relies on
a suivi la scolarité du CSEM this tight relationship.
(108 e promotion) et du CID
(3 e promotion). Après son temps The current task sharing organisation is efficient but time consuming
de commandement de chef de especially as far as contingency planning is concerned. Planners need
corps, il a obtenu un mastère de time to involve subordinate unit staffers throughout the whole plan-
stratégie à l’issue de sa scolarité ning process. Time could be saved, issuing joint guidance while brie-
à l’US ARMY WAR COLLEGE de fing GPPO key leaders.
Carlisle aux USA.
If logistics and strength constraints lead the land command to over-
En 1996-1997, il participa aux rule AGESTER support proposals and therefore to accept the risk of
travaux de planification des opé- initial AGESTER support shortfalls, CFAT engineer staffers will try to
rations dans les BALKANS au renew and refresh the planning process. But nevertheless, the joint
command will be keen to accept GPPO renewed proposals only if
sein de la cellule de planifica-
they are baked by expeditionary force commander. In this matter,
tion stratégique du Combined
force commander AGESTER adviser has a key role to play.
Joint Planning Staff du SHAPE.
“Train as you fight” is a well known principle. But as far as engineer
Il est affecté depuis septembre support is concerned, “fight as you train” could be a more effective
2002 au CFAT où il occupe les motto to explain to supported unit commanders.
fonctions de chef du bureau
APPUIS de la division PLANS.
Préalables à tout déploiement de Compte tenu des compétences du
forces en opérations, qu’il soit exté- CPCO vis-à-vis des théâtres d’opéra-
rieur au territoire national ou sur tions, le rôle du conseiller génie du
celui-ci, les processus de planifi- COMFORCE est aujourd’hui primor-
cation opérationnelle (qu’elle soit dial pour participer à l’adaptation de
d’anticipation ou de mise en œuvre) l’appui AGESTER à l’évolution de la
et de génération de force consti- situation sur un théâtre.
tuent deux étapes clés. Ces proces-
sus sont mis en œuvre, pour les UN SCHÉMA APPLICABLE À
forces terrestres, par le CFAT et le TOUTE PROJECTION…
CFLT, sous la direction du CCOAT .
Dans ce cadre l’implication d’experts L'engagement opérationnel s’ar-
AGESTER est à même de garantir la ticule autour de trois grandes
pertinence de l’analyse du besoin étapes mais dans le cadre de cet
et donc la définition de modules article, nous ne décrirons que
d’appui adaptés à la force projetée. les deux premières :
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particulier).
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5) Pour l’état-major de l’ADCONFRANCE la responsabilité sur la logistique étant primordiale, la désignation des per-
sonnels s’effectuera de manière préférentielle mais non exclusive par le CFLT.
Pour ce qui est des PC logistiques (COMSOUT, ZLT et GL), des unités de soutien logistiques et des personnels iso-
lés occupant un poste logistique, le CFLT reçoit délégation du CFAT pour désigner le personnel et les unités cor-
respondants. Pour les cellules logistiques des états-majors de force (J4, G4, B4), le CFAT est responsable des dési-
gnations en étroite liaison avec le CFLT. Dans ce cadre, le CFLT est systématiquement informé des postes à pour-
voir et des désignations envisagées dans ce domaine.
Dans tous les cas, le CFLT est l'interlocuteur de la chaîne des forces pour la désignation du personnel ressortissant
aux directions centrales des services de l’armée de terre (DCCAT, DCMAT, DCG).
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La pertinence de la planification
visant à mettre en œuvre un
système modulaire complexe
repose donc bien sur la parfaite
connaissance du vivier des
forces qui s’enrichit quotidien-
nement des interactions entre
les divisions du CFAT et des
interactions entre le CFAT et ses
subordonnés.
6) le LCL GAUTHIER et le CNE VIDAL pour la section génie et le LCL CUNY, le CNE LOCUSSE, et l’ADC MANNEBARTH pour
la section NRBC.
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contraintes d’effectifs et de logisti- De plus celui-ci peut favoriser permet, que de projeter des soldats-
que peuvent conduire le comman- l’utilisation détournée de moyens sapeurs sans équipements qui n’au-
dement à faire des choix. Lorsque PROTERRE issus de formations du ront pas les moyens de mettre en
le nombre de mètres linéaires est génie en moyens d’appui génie de œuvre leur savoir-faire métier dans
compté et qu’il ne permet que circonstance. Un « bricolage » qui l’urgence.
l’embarquement des moyens pro- peut satisfaire un commandant
pres aux fonctions opérationnelles d’unité car il permet de sortir ses
de contact, les moyens AGESTER personnels de tâches ne faisant CONCLUSION
ne sont pas toujours prioritaires. pas appel à des savoir-faire
métier. Un bricolage qui peut Le système actuel de planification
Il est alors possible de les faire satisfaire le chef interarmes car il opérationnelle et de génération de
évoluer une fois le dispositif initial lui permet de répondre à un force fondé sur le respect des
projeté. Les experts AGESTER besoin ponctuel et limité et ce à niveaux de responsabilité et l’appli-
du CFAT s’y emploient. Mais, le moindre coût. Mais cela conduit à cation du principe de subsidiarité
CPCO étant devenu, le point une pratique qui va à l’encontre
fonctionne efficacement comme
d’entrée unique des théâtres en d’une réversibilité bien comprise.
l’ont prouvé tous les engagements
matière de conduite et de plani- Certes, comme le rappelle le
fication, le rôle du « conseiller » général DORANGE-PATTORET, de forces terrestres qui en ont
génie du COMFORCE est aujour- actuel commandant de la brigade suivi le processus, mais il deman-
d’hui primordial pour initier ou du génie, nos personnels doivent de une grande discipline de chacun
relayer les corrections à apporter être des soldats, des sapeurs et des acteurs concernés pour éviter
au dispositif AGESTER sur ces des spécialistes (les 3S). Mais d’en revenir à la planification du
théâtres. Faute d’un expert appui sans leurs équipements et maté- « coin de table » sous prétexte de
génie de bon niveau, les demandes riels ils ne sont que des soldats. contrainte de temps.
du CPCO vers le CCOAT peuvent se
traduire par des inventaires à la Enfin, cela peut conduire à négli- Ce système intègre au mieux la
Prévert de moyens et de person- ger la prise en compte du principe prise en compte de la probléma-
nels, où sont listés les bétonnières d’anticipation dans le domaine tique AGESTER en associant dès
et les grues sans référence à des AGESTER. Prenons l’exemple de la phase de planification opéra-
effets à obtenir et donc sans la protection ; même en phase de
tionnelle des experts de la fonc-
aucune référence aux modules de stabilisation, les crises que nous
tion au sein du GPPO. Ceux-ci,
l’IM 10000. Faute d’un expert génie avons à gérer peuvent évoluer
de bon niveau sur le théâtre, les rapidement et le chef interarmes parce qu’ils sont parfaitement
propositions des experts du CFAT n’aura pas le loisir d’attendre le au fait de l’état de la « boîte à
ne trouvent pas toujours un écho déploiement de moyens adaptés outils » AGESTER sont à même
similaire auprès du chef inter- pour faire face à un regain de ten- de formaliser des propositions
armes. Les opérations récentes sion même local. Il peut ainsi voir bien adaptées aux problèmes
ayant conduit à la projection de sa liberté d’action compromise terrain mis en évidence lors du
moyens génie du volume d’une par ce que ses personnels seront déroulement de la GOP.
compagnie, l’expert génie sur un exposés, faute d’une anticipation
théâtre donné peut être simple- des travaux de protection jus- Toutefois, des arbitrages résultants
ment le commandant de cette qu’alors non prioritaires. Il est de contraintes d’effectifs à projeter
compagnie qui n’a ni le temps ni le donc plus pertinent de projeter ou de poids logistique peuvent
« poids » nécessaire pour jouer le une unité génie avec ses moyens conduire le commandement à
rôle de conseiller génie auprès du organiques et de l’employer pour
accepter un sous-dimensionne-
COMFORCE. des MICAT lorsque la situation le
ment initial de l’appui AGESTER.
Il appartient alors au conseiller
AGESTER du COMFORCE d’initier
ou de relayer vers le CPCO, les pro-
positions de remise à niveau des
moyens et personnels AGESTER
projetés afin que ce sous-dimen-
sionnement ne perdure pas.
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Originaire de l’EMIA (73-74), il a Despite of the near coming of the A 400 M aircraft which will allow a
servi aux 71 e RG (chef de sec- best take away capacity, the air engineer is now acquiring new
tion), 32e RG (commandant equipment less restricting for air transportation and mainly adapted
d’unité), 1er RG (chef de BOI) et to the need of projection. Some of them will be perhaps engaged in
10 e RG (chef de corps). operation when the French Air Force will lead the NRF 5 from July to
December 2005. These new materials are presented in this topic.
Stagiaire de la 101 e promotion
de l’ESG, il a commandé la pro- Encore rattachée à la Direction La SDGA-IO étant résolument
motion 93-95 de l’EMIA. centrale de l’infrastructure de l’air engagée dans l’adaptation de
(DCIA) jusqu’à cet été, la sous- ses moyens pour répondre au
Avant d’occuper son poste direction du génie de l’air et contrat capacitaire de l’armée de
actuel, il a tenu les fonctions de l’infrastructure en opération l’air qui doit pouvoir se déployer
successives de DEP et de DGF à (SDGA-IO) présente la particula- sur une à trois bases aériennes
l’ESAG rité de concentrer en son sein les projetées (BAP), le but de cet
fonctions que l’on retrouve de article est de dresser un point de
façon éclatée dans l’armée de situation technico-opérationnel
terre. Il en va ainsi : dans le domaine de l’infrastruc-
Cet article a été rédigé en collaboration ture horizontale et verticale,
• des études prospectives (mandat
avec : alors que l’armée de l’air s’ap-
infra OPS 2010, capacités nou-
prête à prendre le rôle de nation-
velles, organisation future des
- le Lieutenant-colonel RUVIRA leader de la NRF 5 (NATO RES-
unités),
qui sert au bureau planification conduite de PONSE FORCE) à l’été 2005.
la DCIA/SGGA-IO depuis 2003. Il a pris la • des études opérationnelles
tête de ce bureau en 2004. (concept et doctrine d’emploi CADRE GÉNÉRAL
des unités d’infrastructure en
- le Chef de bataillon (TA) CULIOLI opérations, concept de base Comme cela a été précisé dans
qui occupe actuellement les fonctions de aérienne projetée, RETEX), le dernier numéro de cette revue,
chef du bureau technique de la SDGA-IO la SDGA-IO, aux ordres du géné-
• des études technico-opéra- ral commandant les unités d’in-
tionnelles (bétons fibrés, tapis
frastructure et adjoint au géné-
« rapidmat »),
ral DCIA, met en œuvre au plan
• de la politique d’équipement opérationnel le 25e Régiment du
(mise en œuvre d’un budget génie de l’air, pour l’infrastructure
propre titre 5) et de la mainte- horizontale, et les deux compa-
nance de ses matériels, gnies régionales d’infrastructure
(CRI) de l’armée de l’air, pour l’in-
• de l’emploi en temps de paix frastructure verticale.
(travaux sur les bases aérien-
nes dans le cadre de chantiers Ces différentes formations oeu-
d’instruction, création d’une vrent dans le cadre de scénarios
BIMOA en Normandie dans le « Air » et d’un concept et d’une
cadre du 60e anniversaire du doctrine d’emploi des unités d’in-
débarquement), en OPEX ou frastructure en opérations, aujour-
OPINT en relation étroite avec d’hui approuvés par l’Etat-major
l’EMO-AIR/A4 (Artémis-Mamba, de l’armée de l’air (EMAA).
Tadjikistan, Tchad, inondations
en Arles), D’une façon générale, les forces
• de la préparation opérationnelle, aériennes peuvent se déployer :
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vention. C’est le cas lorsque il Le génie de l’air assure aussi la L’acquisition en cours d’un nou-
s’agit de déployer des avions reconnaissance et la validation vel engin de reconnaissance-
de combat (Istrana, Al Kharj) de terrains sommaires. Dans ce dépollution, tout en un, répon-
ou de mettre en œuvre une cadre des réflexions sont actuel- dra aux contraintes de la projec-
base support à l’opération lement en cours visant à réali- tion. Un simple changement
(Entebbé). Dans ce cas de ser, au moyen d’un traitement d’outil après la phase de recon-
figure, il est fait appel à des de sol approprié, une traficabi- naissance-dépollution permettra
infrastructures existantes en lité permettant une plus grande à cet engin d’amorcer les pre-
bon état général, et l’inter- rotation d’aéronefs sur ce type miers travaux TP.
vention des unités d’infra- de terrains. Des études en ce sens
structure se limite à dévelop- sont actuellement très avancées
per si nécessaire les capaci- au sein de l’armée US.
tés d’accueil ;
• sur des bases situées au plus
près de la zone d’intervention
afin de permettre l’achemine-
ment de forces et de flux logis-
tique. Essentiellement dédiées
à l’aviation de transport, ces
bases peuvent être assez for- La livraison prochaine d’un
tement dégradées, soit par autre engin équipé de kits de
défaut d’entretien (Bunia) ou déboisement contribuera de par
du fait des belligérants, soit sa polyvalence à améliorer les
s’appuyant sur des terrains conditions de dépollution des
sommaires. L’implication des divers sites.
unités d’infrastructure est ici En matière de dépollution
prépondérante, surtout si pyrotechnique En matière de travaux
l’opération doit s’inscrire
dans la durée. L’armée de l’air peut avoir à se Au cours des différentes phases
déployer sur des sites où une d’une projection, le génie de l’air
Quelle que soit la nature des dépollution pyrotechnique peut dispose de tous les matériels de
bases, toutes restent vulnérables s’avérer nécessaire. Cette dépol- travaux publics, du plus léger au
à différentes formes de menace. lution s’applique aux aires aéro- plus lourd, lui permettant de
nautiques en priorité et ensuite réaliser les travaux de terrasse-
Le cadre général ainsi défini, aux autres zones de la base ment divers (piste, taxiway, par-
quels sont les moyens dont dispo- aérienne projetée (aires revê- kings, voiries).
sent les unités d’infrastructure et tues ou non).
quelles sont les évolutions atten- Ses capacités vont du concas-
dues à court et moyen terme ? Actuellement, cette mission est sage de matériaux jusqu’à la
exécutée par des modules ERD fabrication et pose des enrobés
(éléments de reconnaissance- et bétons.
INFRASTRUCTURE HORIZONTALE dépollution) constitués d’un
véhicule blindé de reconnais- Les procédés de réparation rapide
En matière de reconnaissance sance (VBR), en fait un VAB sur- de piste, basés sur une technique
blindé équipé d’un canon de éprouvée (méthode Rustinexpress)
Des spécialistes « infra OPS » 20mm, d’une pelle hydraulique permettant de réparer un cratère
sont associés systématiquement et d’un tracto-chargeur blindés de 12 m de diamètre en moins de
à l’équipe de reconnaissance de auxquels sont associés des 4 heures, s’accommodent mal des
l’armée de l’air en vue de la réa- équipements spécifiques de contraintes de l’aérotransport.
lisation de l’implantation de la dépollution (filet métallique,
future base projetée. godet ramasse-mines et à pré- Aussi le génie de l’air est-il entré
hension mécanique). dans une phase d’acquisition sur
Leur mission consiste à évaluer étagère de tapis en fibre de verre
la nature de l’intervention future RAPIDMAT en dotation dans plu-
du génie de l’air et des CRI en sieurs armées étrangères. Légers,
fonction des ressources locales simples à mettre en œuvre, mais
existantes. La démarche actuelle conçus que pour être traversés de
vise à promouvoir une expertise façon linéaire, donc sur piste ou
globale dirigée par un maître taxiway, ils devraient être complé-
d’œuvre. tés par d’autres types de tapis, en
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Trop orientées temps de paix et tation des bases aériennes pro- subordination. Elle devra être
encore sous-équipées, toujours jetées. en cohérence avec les décisions
dépendantes organiquement * retenues par l’armée de l’air dans
des régions aériennes, les CRI * * le cadre de sa future structure AIR
devraient très prochainement se Au moment où sont écrites ces 2010. Il paraît acquis que la
réorienter sur la mission OPEX lignes, la sous-direction du génie SDGA-IO deviendrait le centre de
et devenir des compagnies d’in- de l’air et de l’infrastructure en mise en œuvre de l’infrastructure
frastructure en opération (CIO) opération est, avec la création à opérationnelle au sein d’un pôle
dont la mission principale sera, l’été 2005 du nouveau service soutien, avec le commandement
avec le génie de l’air, de partici- d’infrastructure de la défense, organique du 25e RGA et des
per à la réalisation et à l’exploi- dans l’attente de sa nouvelle deux CRI transformées en CIO.
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A son retour en métropole, il rejoint In the framework of the French Infrastructure Services restructuring,
le Commandement et la direction the real life support of deployed forces will be provided in the same
régionale du génie de la 2e région conditions as today.
militaire à Lille.
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L’utilisation de l’infrastructure
existante permet le plus souvent
l’installation de la force dès la
phase de déploiement sous
réserve de la réalisation de tra-
vaux d’organisation du terrain,
du ressort des unités du génie
embrigadées : il s’agit souvent
de travaux de protection et de
terrassement (aide à la mobilité,
réalisation de plates-formes,…) ;
le service du génie ne peut
intervenir qu’en soutien de ces
actions.
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Il a été conçu à partir de l’expé- de démontage rapides. Le choix délais compatibles avec les
rience de la Bosnie et finalisé au s’est porté sur des ensembles impératifs de déploiement d’une
Kosovo, avec en particulier la métallo-textiles qui satisfont à force : il fallait donc réduire de
réalisation des camps DE LATTRE l’ensemble des critères retenus. façon significative les délais de
à NOVO SELO et BELVEDÈRE à la réponse aux besoins infrastruc-
périphérie de MITROVICA. Il s’agit d’enveloppes textiles sur ture en opération extérieure.
ossature métallique et plancher,
installées sur plates formes sta- Tout d’abord, des marchés à
bilisées - donc ne nécessitant ni bons de commande ont été rédi-
travaux de terrassement lourds gés pour l’achat ou la conduite et
ni fondation - avec capacité de la maintenance des matériels
chauffage et de climatisation. d’infrastructure ; cette procédure
permettra de projeter des maté-
Le colisage d’ensemble complet, riels sans délai et de faire face à
y compris les groupes électro- toute éventualité, en s’affranchis-
gènes, permet l’emport par sant des délais administratifs
containers normalisés, ce qui
simplifie sa mise en place. Un centre de stockage pour les
Il s’agit de répondre sur un même matériels ressortissant au ser-
site à l’ensemble des besoins pour vice du génie destinés aux opéra-
un effectif donné de 1000 hommes, tions extérieures a également été
soit un bataillon interarmes répon- créé à SAINT-ASTIER ; y sont
dant à une composition de principe stockés sous douane les maté-
à 1 UCL, 3 CIE d’infanterie, 1 ESC riels en provenance des théâtres
blindé léger et 1 CIE du génie, ou en attente de projection après
volume qui a été jugé optimal pour acquisition sans contrainte de
obtenir la meilleure rationalisation délai de réalisation.
tout en constituant un ensemble qui
reste viable. Enfin, nul n’ignore que le service
du génie est à l’aube d’une pro-
fonde mutation ; la réforme en
cours s’inscrit dans la stratégie
L’AVENIR
ministérielle de réforme et vise
pour l’instant à regrouper les
Suite aux différents retours d’ex-
directions des trois services d’in-
périence, deux axes d’effort ont
frastructure à VERSAILLES.
pu être identifiés pour améliorer
la conduite du soutien au station-
La question de la permanence de
nement par le service du génie.
la contribution du service aux
opérations extérieures pourrait
En premier lieu, il s’agit de ratio-
se poser ; dans le cadre des mis-
naliser l’intervention des diffé-
Le problème posé lors de l’opé- sions confiées au futur Service
rents services par une clarifica-
ration PAMIR en AFGHANISTAN Infrastructure de la Défense, il lui
tion de leurs attributions respec-
était quelque peu différent : les est demandé d’être en mesure de
tives ; cette démarche visant à
conditions locales étaient nette- répondre aux besoins de projec-
améliorer la cohérence des diffé-
ment plus contraignantes : condi- tion en OPEX pour les domaines
rentes actions est en cours de
tions climatiques particulièrement de sa compétence ; la mission
finalisation pour ce qui concerne
difficiles (1800 m d’altitude), envi- de soutien au stationnement
les interventions du génie et du
ronnement géologique spécifique continuera donc à l’avenir d’être
commissariat en matière de sou-
(risque sismique important), impé- assurée dans des conditions
tien de l’homme (Acquisition,
ratifs logistiques. Quand il a été identiques à ce qui se fait aujour-
mise en œuvre soutien des bun-
acquis que les forces projetées d’hui, d’autant que des engage-
galows, climatiseurs,…).
passeraient un deuxième hiver sur ments en ce sens ont été donnés
place, il a fallu trouver rapidement aux états-majors.
Par ailleurs, il s’est rapidement
une solution présentant la possibi- avéré que les contraintes de
lité d’être projetée sur le théâtre délais auxquelles était confronté
sur court préavis, de mise en le service du génie ne permet-
œuvre facile et de montage et taient pas toujours d’obtenir des
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A l’issue, après une formation However, the implementation of such a scheme within the French
d’un an à l’ESGM de Versailles, Engineer Corps comes up against a two-fold problem. The technical
il sert pendant un an à la direc- and linguistic skills of the engineer officers and NCOs have to be
tion des travaux du génie de improved through additional and on-the-job training; the idea of
Strasbourg. setting up a direct and rapid transition between the two phases also
implies a certain flexibility as far as budgets and their use are concerned.
Engagé ensuite dans le cycle du
brevet technique, il obtient en Enhancing power supply effectiveness to projected forces thus
1994 une maîtrise en informa- hinges on rethinking troop and equipment allocation and clearly defi-
tique appliquée à la gestion des ning both force deployment support and stationed forces support.
entreprises à l’université Paris-
Dauphine et suit la scolarité du
CSEM (108e promotion) et du INTRODUCTION gades interarmes (RGBIA) pour
CID (3e session). les besoins des états-majors de
Le niveau de l’appui en matière ces brigades (lots 45 et 80 kW) et
Chef du BOI du 1 régiment du
er d’aide au déploiement des par les compagnies de production
génie de 99 à 2001, il effectue troupes projetées en opération d’énergie de deux régiments de la
une mission de 6 mois au HQ KFOR évolue dans le temps et les res- brigade du génie (1 er et 2 e RG),
à Pristina au sein du bureau plans ponsabilités de mise en œuvre pour la satisfaction des besoins
(G5). changent avec la posture opéra- des états-majors de haut niveau et
tionnelle. A une phase initiale de des implantations logistiques.
En 2003, il prend le commande- projection opérationnelle, dans
ment du 1 er régiment du génie. des conditions rustiques et Lorsque le dispositif opération-
nécessitant peu de moyens, suc- nel est stabilisé avec la situation
cède généralement une phase politique locale, la phase de sou-
de stabilisation et d’implanta- tien au stationnement est initiée
tion durable qui impose des dans le but de rendre les moyens
conditions de confort accrues et opérationnels engagés dispo-
pendant laquelle les besoins en nibles pour de nouvelles mis-
aide au déploiement croissent. sions. La fourniture de l’énergie,
La responsabilité de mise en dont les besoins augmentent
œuvre suit le même processus. considérablement avec le confort,
L’exemple du soutien énergie en s’inscrit alors dans le domaine
est une bonne illustration. du soutien de l’infrastructure en
général, mission incombant au
La réalisation des besoins en service du génie dans le cadre
énergie lors de la phase initiale global du soutien logistique de
correspondant à l’aide au déploie- la force.
ment, est prise en compte par les
compagnies interarmes pour leurs Ce système logique et cohérent
propres besoins (GE 10 kW), par s’avère dans la pratique difficile
les régiments du génie des bri- à mettre en œuvre. Les moyens
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CONCLUSION
Centrale industrielle de 4000 kW – Pristina
La problématique de la parti-
communément rencontrés dans le La difficulté principale ressort cipation d’éléments militaires
domaine de la basse tension. Dans du domaine des compétences dont la mission prioritaire est
le domaine de la haute tension, linguistiques. Si une bonne part l’aide au déploiement (hommes
la rapide formation théorique du des techniciens étrangers recrutés et équipements), au soutien au
BSTAT, non suivie de pratique, ne sur place pratique couramment stationnement d’une force ne
permet pas d’appréhender la mise l’anglais, peu de nos techniciens peut donc s’inscrire que dans un
en place sur le terrain d’un tel sous-officiers ont un niveau suffi-
cadre global de soutien s’ap-
système d’approvisionnement. sant dans sa maîtrise. La forma-
puyant davantage et rapidement
Une formation complémentaire tion linguistique des candidats
dans ce domaine serait donc potentiels devra faire l’objet d’un sur les ressources locales pour
indispensable. effort particulier auprès de centres ne pas immobiliser des moyens
de formation spécialisés, au cours projetables.
Idéalement, la formation tech- de stages intensifs.
nique des officiers chefs de sec- L’exemple de l’OTAN montre que
tion devrait également être por- Le remplacement des groupes des économies d’échelle peuvent
tée au niveau de compétence électrogènes des compagnies être réalisées sur certains théâtres.
des BSTAT, afin de disposer d’un de production d’énergie par des
Le maintien dans les Balkans, pen-
volant suffisant de cadres quali- groupes achetés localement se
fiés pour faire face aux besoins. heurte à des contraintes budgé- dant plus de dix ans, de moyens
L’implication des sous-officiers taires importante. La masse d’aide au déploiement (énergie,
adjoints des sections d’aide au financière disponible et les eau, travaux d’infrastructure opé-
déploiement (SAD) des RGBIA règles d’engagement contrai- rationnelle) sur des missions de
serait aussi impérative pour per- gnantes ne permettent pas de soutien au stationnement incite à
mettre d’assurer simultanément relever rapidement les moyens s’interroger sur les définitions res-
les besoins d’aide au déploie- déployés dans le cadre de l’aide pectives et les limites entre ces
ment et ceux liés au soutien, les au déploiement. Néanmoins, le deux notions.
moyens en personnel des deux choix du tout électrique, facile
régiments de la brigade du génie ne de mise en œuvre lors de la
permettant pas de répondre aux pose des bungalows, pourrait
besoins de tous les théâtres. certainement être reconsidéré,
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Colonel LE 13 AU KOSOVO
Éric
RAVIER The sixth mandate of the French Battalion of the Multi-National
Brigade North-East in KOSOVO has just been given for the first time
to a support unit. Proud of this honour and conscious of the tasks
they had to challenge, the engineers of the 13th Engineer Battalion
have successfully endured their mission.
Saint-Cyrien de la promotion Nevertheless, conscious of their usefulness on this field, these specia-
« Lieutenant-colonel GAUCHER » lists are not fully satisfied because, deployed within so-called " PRO-
(1983–1986), le colonel RAVIER TERRE " units, they only partially could improve their own know-how
choisit le génie à l’issue de sa
scolarité et sert successivement
au 10e régiment du génie de Entre juin et septembre 2004, le
Spire (1987-1992) puis à la direc- 13e régiment a armé le bataillon
tion du génie d’Ile-de-France à français (6e mandat) de la brigade
Saint-Germain-en-Laye. multinationale nord-est (armé par
la 2e brigade blindée), bataillon
Après une scolarité à l’école implanté dans la zone nord et
nationale supérieure des mines stationné essentiellement sur et
de Nancy (1994-1996), il rejoint autour la localité de MITROVICA.
le cours supérieur d’état-major
au sein de la 110e promotion et Héritier du BIMECA et du BIMOTO,
le collège interarmées de défense le BATFRA, traditionnellement Le bataillon dont l’état-major
(5e promotion). confié à un régiment de mêlée, tactique était armé par le 13 e RG,
a été une opportunité pour le 13 de renforcé de cadres, en particulier
Après une affectation au centre démontrer, peu de temps après du RMT, s’articulait autour de :
d’étude et de réalisation des sys- sa délocalisation entre EPERNAY
tèmes d’information de l’armée • une compagnie de comman-
et VALDAHON, toute sa capacité dement et logistique, armée
de terre (CERSIAT), il rejoint le opérationnelle et d’améliorer la
6e régiment du génie d’Angers par le 13 e RG,
cohésion de ce nouveau régiment
en tant que chef du bureau opé- composé de personnels venus • deux compagnies d’infante-
rations instruction. En 2001, il d’horizons divers. rie, armées par le RMT, dont
participe à une projection en l’une était à capacité contrôle
Bosnie au sein du groupement de foule,
tactique français. ARTICULATION DU BATFRA
• la 1re compagnie marocaine,
Le bataillon français 6e mandat compagnie d’infanterie sous
A l’issue de son temps de troupe,
était articulé en onze unités contrôle opérationnel du
il est affecté à la section tech-
selon l’organigramme suivant : bataillon,
nique de l’armée de terre en tant
que directeur du Laboratoire des
SIC Terre.
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• l’escadron A belge sous contrôle avait été prise d’armer systémati- employé dans son métier, elle a
opérationnel du bataillon, quement les sections PROTERRE été malgré tout l’occasion de
avec un groupe équipé de ses lots tirer un bilan positif comme :
• un escadron de circulation
génie. Ce souci a dès lors permis - montrer qu’un régiment d’ap-
routière (ECR), armé par le
au sapeur de pouvoir réaliser de pui était capable d’armer ce
516e RT et le 601e RCR,
nombreux travaux de protection, type de bataillon avec des
• trois compagnies PROTERRE au profit de la force ou des sites résultats très satisfaisants,
armées par le 13e RG. sensibles, et ainsi de sortir ponc-
tuellement des missions de garde - valoriser les défenses passives
et de valoriser l’apport du génie. des différentes enclaves afin
d’améliorer la protection de
Malgré cette diversification des nos hommes et des enclaves,
activités, aussi bien en terme - donner l’opportunité à un
d’activités de type MICAT (héli- régiment du génie d’effectuer
portage, patrouilles profondes,…) une OPEX du niveau régi-
qu’en terme de travail dans l’em- mentaire et ainsi d’améliorer
ploi du sapeur, il faut faire le sa cohésion,
constat que les missions confiées
- de constater qu’avec du recul,
aux compagnies PROTERRE res-
la plupart des sapeurs sont
tent peu valorisantes car :
prêts à repartir, même en
ENSEIGNEMENTS MAJEURS - elles restent globalement can- structure PROTERRE.
tonnées à des missions de
Si le relief de la zone de respon- garde à un rythme de presque Le véritable enseignement est
sabilité du BATFRA était très mar- un jour sur deux, que le génie n’occupe pas sa
qué (terrain accidenté, urbanisa- place en OPEX. Arme incontour-
- en terme d’image, le sapeur
tion assez importante, réseau nable en cas de conflit, le génie
dans ses missions de gar-
routier peu dense et de mauvaise a du mal à s’imposer comme
diennage, ne supporte pas la
qualité) et donc particulièrement tel dans des opérations comme
comparaison avec les compa-
favorable à l’emploi du génie le KOSOVO. Nul doute que la
gnies d’infanterie employées
(protection, appui à la mobilité), création d’un poste de COMGÉNIE
dans leur métier avec la mis-
force est de constater qu’il n’y au CFAT participerait à une
sion « noble » du bataillon,
avait plus sur ce théâtre d’unité meilleure prise en compte de
du génie et que la dissolution du - le capitaine ne commande en
l’aspect génie, lui redonnant
BATGEN ne s’est pas traduite par réalité qu’une partie de ces
tout naturellement sa place en
la création d’une compagnie moyens, la section qui monte
tant qu’arme d’appui et de com-
génie au sein du BATFRA. le service au profit d’un camp
bat, en améliorant de fait et tout
est directement subordonné
particulièrement l’aspect protec-
Cette non prise en compte de au commandant du site.
tion de la force déployée.
l’aspect génie (exception faite
de la partie soutien rattachée au De plus, la structure des compa-
Il semble en tout cas indispen-
bataillon de commandement et gnies PROTERRE est peu adaptée
sable que cet état de fait évolue
des services) peut sembler éton- au génie et ne permet pas d’envi-
rapidement, car il semblerait
nante car notre apport pouvait sager d’autres missions car :
qu’aujourd’hui nous ayons réin-
sembler nécessaire, en particu- - elle ne correspond pas à la struc- venté l’armée à deux vitesses,
lier pour : ture de nos unités de combat. avec des sapeurs qui, au rythme
- l’appui à la mobilité sur ce Il est caractéristique que l’ar- actuel, ne partent en OPEX dans
terrain facilement « compar- mement de trois compagnies leur métier qu’au mieux une fois
timentable », PROTERRE s’est effectué à par- tous les six ans et qui doivent se
tir de deux unités de combat contenter des missions et des
- la protection des sites et des du génie, théâtres les moins valorisants…
hommes,
- sa constitution souffre de l’ab-
- la réalisation d’obstacles indis- sence de moyens de comman-
pensables pour gagner des dement comme un renforce-
délais en cas de manifesta- ment de la cellule transmission
tions afin de donner au com- ou du groupe transport pour
mandement les délais néces- lui donner la capacité d’être
saires à l’appréciation de employée dans des missions de
situation dans un contexte type MICAT autres que la garde.
politico-militaire complexe ;
Si la démotivation de certains
Fort de ce constat, et décidé à ne personnels à l’issue de cette
pas cantonner les sapeurs à des OPEX est significative du fait de
missions PROTERRE, la décision l’amertume de ne pas être
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Issu de la promotion « Lieutenant Subordinated to the chief of staff in the support division, JENGR
Tom Morel » (1987-1990) de l’Ecole branch takes in account in its mission all operational engineer com-
Spéciale Militaire de Saint-Cyr ponents: mobility, demining, explosives and infrastructure.
il choisit l’arme de l’artillerie. Il
effectue son temps de comman- The infrastructure section in the JENGR branch is in charge to study
dement à la tête de la 3e batterie and execute all investment works for KFOR compounds in KOSOVO,
du 93e régiment d’artillerie de excepted compounds of the 4 Multi National Brigades. The Project
Officer is the key man of this task; he is in charge of the 2 main com-
montagne à Varces de 1995 à
pounds: the military airport of PRISTINA and “Film City” compound
1997. at PRISTINA where is based the HQ. He has to realize the studies and
to supervise the works made by civilian companies.
Diplômé technique, il est titulaire
du mastère « Maîtrise d’Ouvrage The main interest for the officer in this mission, is particularly the
et Gestion Immobilière » (MOGI) multinational relations. The project Officer is the infrastructure engi-
de l’École Spéciale des Travaux neer of the HQ and also must be a performed staff officer. This is a
Publics (ESTP) à Paris. great experience for every engineer officer to serve for this mission.
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avec tous les autres bureaux. Par verse avec les trois autres sections, Sous tutelle du bureau finances
contre, elle permet surtout la prise comme par exemple entre la sec- (J8), deux personnels civils de la
en compte de la fonction infra- tion OPS/PLAN et l’officier budget. NAMSA sont spécialement déta-
structure, au plus tôt, dans toutes chés auprès de JENGR. La zone
les réflexions, et conceptions LES MISSIONS DU BUREAU de responsabilité de cette mis-
précédant un ordre. La structure sion englobe certes le KOSOVO
GÉNIE
otanienne permet ainsi à chaque mais aussi l’ALBANIE. Des uni-
membre de son état-major de Missions liées au maintien tés doivent en effet pouvoir
mieux appréhender sa mission des itinéraires emprunter à tout moment une
vis-à-vis des autres composantes MSR reliant le port de DURRES
opérationnelles. au KOSOVO. Outre la sélection
A charge de la section OPS/ PLAN,
cette mission principale vise à des entreprises et le contrôle de
Ainsi, la section infrastructure est qualité des travaux, la fonction
assurer à la KFOR une mobilité
volontairement intégrée à la implique également des rela-
opérationnelle suffisante sur plus
branche génie. De ce fait, l’offi- tions fréquentes avec le minis-
de 800km d’axes logistiques ou
cier projet de cette cellule doit tère des transports et des com-
MSR (Main Supply Route).
avoir certes des compétences munications afin de coordonner
techniques mais aussi une Compte tenu de l’importance des les opérations entre la KFOR et
bonne maîtrise des pratiques travaux à réaliser et de la faible l’UNMIK (United Nation Mission
d’état-major interalliés et une capacité en continu des unités du in Kosovo).
connaissance du milieu Otanien. génie projetées et en permanence
En cela, l’existence d’officier du relevées, qu’elles soient des bri- Les fonctions d’officier EOD
génie, expert TOI, au sein de l’ar- gades interarmes ou de la brigade
mée de terre française, permet du génie, cette mission est rem- Cette mission est actuellement
d’armer ce poste et la formation plie en recourant à des entre- assurée par un officier français
dispensée à l’École Supérieure et prises civiles de travaux publics. (OF4) affecté au sein de la section
d’Application du Génie, dans le
OPS/PLAN. Dans ce domaine la
cadre du mastère, répond parfaite- Il convient ainsi pour chaque situation demeure délicate puis-
ment au besoin. opération de renforcement de que près de 230 munitions non
route, ou d’élargissement d’axe, explosées et mines sont trou-
ORGANISATION DU BUREAU voire de simple entretien, de vées par mois. Dans sa mission
GÉNIE DE LA KFOR procéder à la réalisation d’un générale d’appuyer l’UNMIK, la
descriptif, d’une estimation, de KFOR fournit l’expertise de ses
La structure ci-dessus permet de rechercher et d’obtenir les fonds équipes de dépollution et de
faire face aux difficultés de coor- nécessaires auprès de J8, de neutralisation d’engins explosifs
dination que pourrait rencontrer lancer des appels d’offre, de improvisés.
les différentes composantes du sélectionner l’entreprise, d’établir
génie en opérations, notamment le contrat et enfin de surveiller les Deux agences de l’UNMIK requiè-
dans les missions de soutien travaux jusqu’à l’atteinte de l’ob- rent régulièrement l’aide de la
au stationnement. jectif de mobilité fixé. KFOR, la Direction des Mines et
Minéraux qui gère les destruc-
L’importance relative de la section Ce travail s’effectue obligatoire- tions en carrière et en mines et
INFRASTRUCTURE s’explique par ment en étroite collaboration le bureau des personnes dispa-
la nécessité permanente d’entre- avec la NAMSA (NATO Mainte- rues du département de la justice.
tenir les nombreuses emprises de nance and Supply Agency), une Ce dernier bureau travaille direc-
la KFOR, voire de les adapter au agence de l’OTAN qui veille au tement au profit du Tribunal Pénal
dispositif des forces et à leur bon respect de la concurrence et International.
posture sur le terrain. des règles administratives, qui
peuvent s’apparenter à celles
La fonction NBC/Environ-
Cette structure favorise donc l’in- du code des marchés publics,
dispensable coopération trans- imposé en métropole.
nement
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La fonction soutien de l’infra- Le Project Officer City. En effet une centrale auto-
structure nome d’une capacité maximale de
Le Project Officer est plus parti- 7 500 KVA n’alimente en haute
Cette mission est assurée par la culièrement chargé de réaliser tension qu’une partie du camp. En
section infrastructure. Elle est le les études de conception des complément un transformateur
service constructeur de la KFOR. opérations du niveau programme de 2 000 KVA a dû être installé
En effet, uniquement à partir de jusqu’à la rédaction des pièces afin d’approvisionner en électricité
crédits de l’OTAN, elle doit assu- techniques du marché de tra- 28 bâtiments occupés par les
rer la conception et le suivi de vaux. Avant tout début de tra- National Support Elements (NSE)
toutes les infrastructures mili- vaux il doit s’assurer de la cou- et par des concessions privées
taires d’investissement propres verture financière, et se rappro- installées sur le camp (commer-
à la KFOR. Les immeubles sous cher du Fund Manager dont la ces ou restaurants). A ce jour, il
la responsabilité des brigades mission principale consiste à reste encore une dizaine de bâti-
sont en revanche à charge de gérer les crédits pour toutes les ments qui ne sont pas connectés
chacune d’elles. In fine, les sites opérations d’infrastructure, y
au réseau du camp et qui fonc-
concernés sont uniquement la compris pour la réalisation de
tionnent sur groupe électrogène
base de « Film City » où est ins- ponts ou de routes. Au sein de la
autonome.
tallé l’état major de la KFOR, KFOR il n’existe pas de procé-
la zone militaire de l’aéroport dure analogue a celle décrites
dans le code des marchés publics, Concernant l’eau potable, début
de PRISTINA, l’ancienne base
cependant afin de faire jouer la 2004 un ouvrage de stockage
aérienne de l’EX-YOUGOSLAVIE
concurrence, un maximum d’entre- d’eau potable de 800 m3 a été
de CAMP VRELO, occupée par
l’armée russe jusqu’en juillet prises civiles, locales où étran- réalisé. Pour l’été 2005, un bas-
2003 et 11 points hauts répartis gères, sont invitées à remettre sin d’orage de 200m3 à usage de
dans tout le KOSOVO. une offre tout en respectant un réserve incendie est projeté.
CONCLUSION
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Équipements
et str uctur es
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Colonel LA RÉDACTION
Jacques
LAPARRA
DU BESOIN MILITAIRE
The statement of military requirements is often written by the pro-
gram officers of French technical department for the army (STAT).
Thanks to this document, the process for procurement can start.
Whatever the circumstances leading to its writing, its drafting is not
easy. The future equipment, indeed, should help the armed forces to
EMIA de la promotion Lieutenant fulfil their missions. Nevertheless, the financial resources are
Henri Leclerc de Hautecloque constrained and we cannot overstate requirements to be certain to
(82-83), le colonel LAPARRA est achieve our objectives. In short : not too much, not little, strict suffi-
adjoint au groupement Mobilité ciency.
de la STAT depuis l'été 2004.
To meet this challenge, we need your experience, your ideas and
your comments.
Il a servi successivement comme
chef de section au 1 er et au 6 e RG,
officier génie au 21 e RIMa, puis
commandant d'unité au 13 e RG. Dans le déroulement d'une opé- assurer notamment cohérence
ration d'armement, la fiche de et continuité dans la réalisation
En 1994, il intègre la 38 e promotion caractéristiques militaires (FCM) des équipements pour les quinze
du cours supérieur des systèmes peut être considérée comme une ans à venir. Dans le cadre de la
d'armes terrestres, puis en 1996 la sorte d'acte fondateur. C'est en construction du modèle d'armée
110 e promotion du CSEM et en effet à partir de ce document 2015, il s'agit essentiellement
1997 la 5 e promotion du CID. validé par l'EMAT que le service d'améliorer, et surtout de renou-
réalisateur (DGA ou DCMAT) veler le parc en service.
Après avoir été officier de pro- rédigera la spécification technique
gramme, en particulier dans les de besoin (STB) qui aura une Nous sommes là dans le cas idéal
domaines du franchissement et valeur contractuelle pour l'in- pour la rédaction de la FCM.
du contre-minage, à la STAT de dustriel choisi pour produire le L'équipe de programme intégrée
1998 à 2002, il a commandé le 19 e matériel. (EDPI)(1) dispose en effet de temps
régiment du génie de 2002 à 2004. pour anticiper les actions, ce qui
Il s'agit toujours dans une FCM lui permet entre autres choses
Au prochain PAM, il prendra la de rechercher l'adaptation de de solliciter divers avis (forces,
direction du groupement Mobilité. l'équipement aux missions qu'il écoles ou états-majors). Par
contribuera à remplir sans perdre ailleurs, lorsqu'il est question de
de vue que les ressources, qu'elles remplacer un équipement, les
soient financières ou calendaires, caractéristiques opérationnelles
sont comptées et en obtenant et techniques nécessaires sont
autant que faire se peut la satis- aisément imaginables puisque
faction de l'utilisateur. l'on part d'une base connue.
On peut distinguer deux cas de
C'est un exercice difficile, qu'il figure, selon que le matériel
s'agisse de remplacer un maté- envisagé existe « sur étagère »
riel en fin de vie, de traduire en ou qu'il nécessite un développe-
exigences un nouveau besoin ment.
ou de profiter d'une avancée
technologique. Dans tous les Un des exemples les plus connus
cas un point commun : le rédac- du premier cas est celui du rem-
teur a besoin de vous… placement des matériels de tra-
vaux publics du 5e régiment du
* * génie. Nous avons à changer, très
*
souvent nombre pour nombre,
La situation normale, ou qui des matériels existants en fin
devrait l'être, est celle où la poli- de vie dont les missions varient
tique d'équipement élaborée peu. On est dans la même situa-
par l'EMAT s'applique en temps tion que vous lorsque vous chan-
et en heure. Cette politique doit gez de voiture : le nombre de
1) Chargée de la conduite des opérations d'armement, elle est composée d'une
équipe pluridisciplinaire d'état-major (STAT, DCMAT, CDEF, CoFAT…) dirigée
par l'officier de programme et d'une équipe de direction de programme (DGA)
dirigée par le directeur de programme.
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kilomètres à parcourir (la mission) en cause ce besoin particulier, La rédaction du besoin du rem-
est peu ou prou identique et, en mais de vous faire comprendre plaçant du DHPM se rapproche
admettant que votre famille ne se la difficulté qu'il y a pour l'offi- du premier cas évoqué ici ; dans
soit pas agrandie, vous détermi- cier de programme de savoir cette opération, ce sont les EOD
nerez votre choix relativement à jusqu'où ne pas aller. de l'école qui ont été mis à
l'existant. contribution pour mieux cerner
Seuls des contacts répétés (qu'ils le besoin actuel, notamment en
L'expression du besoin se fait aient lieu en cours d'étude ou de ce qui concerne la menace et le
donc « en relatif », c'est-à-dire rédaction de la FCM) avec les concept d'emploi.
qu'en partant du connu, on utilisateurs, les écoles ou les
recherchera les améliorations personnes chargées de rédiger La STAT, toujours en liaison avec
(cabine blindée, treuil, mobilité…) doctrine et concepts d'emplois l'école, a utilisé une méthode ori-
ou on consentira à des abandons peuvent permettre au rédacteur ginale pour rédiger le besoin des
pour s'assurer de la stricte suffi- de fixer le juste besoin. Pour lots de groupe. Pour être sûr de
sance. Hormis dans le cas d'une reprendre l'exemple de la voi- coller au plus près aux soucis
réduction financière (ce qui arrive ture, vous êtes maintenant dans quotidiens des groupes de com-
parfois…), les réponses aux ques- la même situation que lors de bat, nous avons demandé au
tions que se pose le rédacteur votre première acquisition : CFCU de travailler sur la compo-
sont très souvent détenues par vous aviez envie d'une Ferrari, sition de ces lots. On peut dire
l'utilisateur. Lui seul sait ce dont il mais la 2 CV suffisait peut-être… sans trop se tromper que dans ce
a réellement besoin, c'est pour- cas, c'est l'utilisateur qui a écrit le
quoi les FCM sont rédigées en * * besoin… L'expérience est d'ail-
étroite collaboration avec le 5. * leurs en cours de renouvellement
avec les futurs lots de protection-
L'EGACOD(2) est représentatif du Mais la politique d'équipement ne sauvegarde et l'équipement des
deuxième cas de figure. Prévu suffit pas toujours à fournir aux DLRG.
d'entrer en service à partir de forces les matériels dont elles ont
2012, ce doit être un engin de besoin. Elle ne peut en effet * *
combat qui n'existe pas aujour- décrire point par point toutes les *
d'hui sur étagère. Il a fait l'objet évolutions de l'ensemble des La conclusion s'impose d'elle-
d'études très en amont pour matériels de la fonction opéra- même : à chaque fois que l'utili-
préciser le besoin militaire et tionnelle. Il arrive parfois qu'un sateur (au sens large) est mis suf-
déterminer les fonctionnalités besoin se fasse sentir sans qu'elle fisamment tôt dans la boucle, le
nécessaires, en particulier pour l'ait prévu, ou en tout cas qu'il besoin est mieux décrit et l'équi-
le combat en zone urbaine. Il arrive plus tôt que prévu. pement mieux adapté aux forces
serait trop long ici de développer et à leurs missions. Mais encore
tous les résultats de ces études À la fin des années 90, plusieurs faut-il que celui-ci s'implique
mais une de leurs conclusions régiments, pour pallier les défail- dans le processus, d'une part en
est qu'il serait utile, pour appuyer lances réelles ou supposées du rendant compte de tous les pro-
les unités d'infanterie, de dispo- DHPM 1A, ont utilisé en opération blèmes rencontrés avec les maté-
ser d'une sorte de « nacelle élé- des détecteurs plus modernes riels existants (inadaptation, pro-
vatrice » permettant au fantassin prêtés par des industriels. C'est blèmes récurrents etc..) et d'autre
de pénétrer directement dans les ce qui a déclenché l'opération part en participant autant que
étages d'un bâtiment. On touche qui débouche aujourd'hui sur la faire se peut à l'élaboration des
ici à la vraie difficulté de la rédac- livraison prochaine des DHPM futurs équipements.
tion du besoin : jusqu'à quelle 3A. Il aurait été plus simple, et
hauteur ? combien de fantas- surtout plus efficace, d'alerter le Cela permettra à la STAT, dont
sins ? quelle protection ? etc. commandement sur l'obsoles- c'est le métier, de mieux rédiger
Vous comprenez aisément que cence du matériel en service. les FCM et surtout de faire réaliser
cet équipement peut rapidement Plus récemment, mais malheureu- au juste coût le strict nécessaire.
devenir dimensionnant pour un sement toujours sans la moindre Sinon, la décision, qui revient
véhicule et représenter une part information en provenance des souvent in fine aux financiers,
non négligeable de son coût. utilisateurs, la STAT a lancé le sera d'acheter une 2 CV à chaque
Qu'on ne se méprenne pas, il renouvellement des lots de fois que l'on demandera une
n'est pas question de remettre groupe du génie. Ferrari…
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le déploiement préalable de
moyens lourds sur les bases
susceptibles d’être frappées. Les
matériels spécifiques, ainsi que
les matériaux nécessaires font
l’objet de mises en place préa-
lables sur ces bases, dont les
existants sont vérifiés annuelle-
ment par le génie de l’air. Et une
grande partie des engins mis en
œuvre par les compagnies elles-
mêmes ne sont mobiles que par
voie routière ou maritime, indui-
sant des délais quasi prohibitifs
pour tout redéploiement sur
d’autres bases que celles de
stationnement ou de desserre-
ment initial.
Lors de l’abandon du scénario 6, sion majeure de garantir aux Polynésie Française, à Douchanbé
force est de constater que les Forces Aériennes de disposer au Tadjikistan, au Tchad et devrait
capacités remarquables des uni- en tous temps et en tous lieux incessamment intervenir à
tés du génie de l’air ne sont pas d’infrastructures aéronautiques Djibouti pour des opérations de
projetables dans des délais com- opérationnelles permettant le déminage par moyens méca-
patibles de la mise en place de déploiement et la mise en œuvre niques.
forces de réaction immédiate (FRI) d’aéronefs de combat ou de
ou rapide (FRR). transport, en particulier sur des Son aptitude à la projection inté-
théâtres extérieurs à la métro- rieure d’urgence s'est également
Parallèlement, le constat de l’inuti- pole. Il participe également au illustrée en décembre 2003 par
lité de faire stationner des unités déploiement d’une force proje- l'intervention du régiment en
du génie de l’air sur toutes les tée ainsi qu’à son déplacement, Arles suite aux inondations catas-
bases sensibles de l’armée de l’air et à la réalisation de camp de trophiques subies par cette ville.
doit se traduire par une réduction réfugiés ou de déplacés. Il réa- Son intervention a largement
considérable de format. C’est la lise régulièrement des travaux contribué à soulager la population
raison pour laquelle le 25e régiment au profit des populations et peut en rétablissant rapidement les
du génie de l’air reste aujourd’hui le participer à la neutralisation ou communications et la vie écono-
seul de ce type, avec 4 compagnies la destruction d’une zone aéro- mique locale.
opérationnelles. portuaire ainsi qu’à la dépollu-
tion pyrotechnique ou chimique Il est à noter que le parc d’engins
AUJOURD’HUI de celle-ci. du 25e RGA est essentiellement
constitué de matériels de travaux
Régiment opérationnel constitué Le 25e RGA est par ailleurs centre publics ou de transport acquis
à plus de 99% de personnel de de formation national interarmées « sur étagère » après mise en
l’Armée de Terre, fort de 890 hom- pour toutes les spécialités des tra- concurrence parmi les matériels
mes et femmes de tous grades vaux publics et pour l’homologa- représentatifs de l’état de l’art du
et tous d’active, il est implanté tion des terrains sommaires ou de moment. Validés par les entre-
pour sa portion centrale à Istres, largage à très faible hauteur. prises de travaux publics du
soutenu par la Base Aérienne 125. Monde entier, ces matériels sont
Il est placé sous le commande- Au cours de la dernière décennie, fiables et rapidement réparables
ment exclusif de l’Armée de l’Air. le 25e régiment du génie de l’air en tout point du globe. D’un coût
Deux de ses compagnies opéra- s'est illustré sur de très nombreux dérisoire par rapport à celui d’un
tionnelles sont stationnées sur théâtres d'opérations non seu- programme d’armement spéci-
les bases aériennes d’Avord et lement en Afrique au Zaïre, au fique destiné à développer un
Mont-de-Marsan. Il a pour mis- Rwanda et au Tchad, mais aussi mouton à cinq pattes, ils permet-
en Centre Europe en Albanie, en tent des plans d’équipement
Macédoine et surtout au Kosovo significatifs, homogènes et plani-
où il a déployé pendant 9 ans et
jusqu'à 2002 un détachement d'une
centaine d'hommes. Plus récem-
ment, il a été engagé à Manas au
Kirghizistan, à Bunia en République
Démocratique du Congo.
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projeté. C’est ainsi que les condi- d’emploi des unités du génie en
tions de subordination, de soutien opérations.
et d’approvisionnements, et le
cadre d’emploi des moyens du 25 PRÉPARONS L’AVENIR
sont clairement définis et validés
dans le cadre d’un protocole, Depuis l’abandon du scénario 6,
d’une convention ou d’un OPO l’armée de terre s’habitue à ne
selon les cas. Parfaitement maî- s’engager que dans des opéra-
trisée et rôdée par une pratique tions de basse intensité, et elle
perpétuelle et identique tant est en train de perdre de vue
fiés excluant d’emblée tout micro- en métropole qu’outre-mer, cette qu’en matière de stationnement
parc impossible à maintenir dans procédure ne présente aucune aussi, « la sueur épargne le sang ».
la durée. Mis en œuvre selon des lourdeur et permet au contraire de Plus encore que la sueur, ce sont
procédures parfaitement maîtri- clarifier d’emblée toutes les condi- les heures d’engins et les cubages
sées, par des cadres et des engi- déplacés qui épargnent les
tions d’engagement et les objec-
nistes hautement qualifiés et hommes. Lorsque la situation
tifs à atteindre en termes de coûts,
remarquablement entraînés, ils dégénère localement et sans pré-
délais et performances. Il n’y a
remplissent à la perfection toutes avis, l’économie qui a été faite
aucune discontinuité de procé-
les missions dévolues au régi- d’un réel agencement de l’espace
ment, y compris le déminage par dures ni de modes d’action entre
les chantiers d’infrastructure en terrestre se paye au prix fort. Lors
moyens mécaniques et la dépollu- des tragiques événements de
tion pyrotechnique des surfaces métropole, les contrôles opéra-
tionnels annuels des unités dans novembre 2004 en Côte d’Ivoire,
aéronautiques grâce à des adap- force est de constater, hélas a
tations mineures et de faible coût. un cadre tactique, et les opéra-
tions réelles. posteriori, qu’un simple merlon-
nage et quelques bastion walls
EMPLOI CENTRALISÉ, INTER- bien employés n’auraient jamais
VENTIONS CALIBRÉES S’il a pu se produire, sur tel
permis au raid aérien ivoirien de
théâtre, que les sapeurs de l’air
nous infliger autant de pertes
Le 25 est employé par une autorité se fissent une mauvaise réputa-
avec si peu de moyens.
« Génie » au sein de l’armée de tion en ne participant pas au ser-
l’air. La sous-direction du génie de vice de garde ou au ramassage
Ces derniers enseignements, mis
l’air et de l’infrastructure en opéra- des poubelles, c’est parce que le
en perspective avec les conclu-
tions (SDGA-IO), bras armé de la chef interarme local n’a pas voulu
sions américaines de l’opération
direction centrale de l’infrastruc- assumer les hors-délais que ces
« Enduring Freedom », montrent
ture de l’air, veille en effet entre missions annexes allaient inévi-
que le génie doit tout faire pour
autres à ce que le plan d’emploi tablement provoquer, en empê-
sauvegarder voire accroître sa
du régiment soit exactement cen- chant ses moyens génie de l’air capacité en travaux publics et
tré sur son cœur de métier, en de tenir leurs rendements pré- organisation du terrain, et veiller à
métropole autant qu’en projection déterminés. la rendre rapidement projetable
ou en OPEX. Dès lors que l’armée sur tous les théâtres. Nos sapeurs,
de l’air envisage un déploiement La recopie d’une telle organisa- employés comme « enginistes
initial sur un théâtre, ou une évo- tion et de telles modalités d’en- de l’urgence et de l’extrême » y
lution de son infrastructure exis- gagement au sein de l’armée de retrouveront également la place et
tante, l’état-major de l’armée de terre serait probablement de le moral des seigneurs du champ
l’air émet des besoins vers la nature à restaurer à court terme de bataille qui sont les leurs.
SDGA-IO qui déclenche les recon- les conditions d’engagement et
naissances nécessaires à évaluer
les factures en travaux de durcis-
sement, protection, infrastruc-
ture horizontale ou dépollution.
Conduites par les experts de
l’état-major du régiment, ces
reconnaissances permettent de
dimensionner au plus juste le
module et les capacités qui seront
engagés en fonction des délais
impartis et des travaux qui sont
jugés nécessaires dans un
contexte donné.
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SDPMAC (Système de Démi- sant de matériel acquis sur éta- destiné à faire fonctionner l'allu-
nage Pyrotechnique pour Mines gère et sans aucun développe- meur à influence magnétique
Anti-Char) ment, la production sera très d’une mine antichar, afin de pro-
rapide et les livraisons devraient voquer l'explosion de celle-ci, en
Le SDPMAC est le système israélien s’effectuer au plus tard pour la avant du véhicule porteur. Cet
CARPET monté sur châssis EBG. fin de l’année 2006. équipement doit donc prendre en
Permettant l’ouverture d’un couloir compte d'une part l'allumeur et
d’une portée de 65 à 160 mètres sur Rétablir d'autre part l'explosion qui, même
une largeur de 6 à 8 mètres, si elle a lieu en avant du système,
il propulse jusqu’à 20 roquettes SOUVIM (Système d’OUVerture est susceptible de lui causer des
chargées d’un mélange de fuel d’Itinéraire Miné) dommages.
air explosive qui, en détonant,
déclenche les mines. Il est destiné à Le SOUVIM est conçu pour partici- Les unités interarmes engluées
fournir une capacité de déminage per à l’ouverture rapide d’axes de dans des tirs de mines disper-
ponctuelle aux brigades blindées et progression sur de longues dis- sables ou les unités stoppées par
mécanisées. tances (150 km d’itinéraires en 8h), un obstacle à base de mines
en 2e échelon ou en zone arrière. enfouies sont très vulnérables aux
Le SDPMAC tête de série est ter- L’expérience a mis en évidence la tirs de neutralisation et de destruc-
miné. Il a été livré début mars 2005 nécessité de procéder aux amélio- tion, rendus plus efficaces par l'im-
pour réaliser les essais de qualifica- rations suivantes : mobilité temporaire des cibles.
tion de la DGA jusqu’en juin 2005. • élargir le spectre de la menace Le DEDALE permettra ainsi de
Les essais d’adoption de la STAT se traitée par détection ou leur- conserver la mobilité des forces
dérouleront ensuite de septembre à rage ; terrestres tout en diminuant leur
novembre 2005, avec le soutien du vulnérabilité.
19e RG. • améliorer la mobilité tactique de
l’ensemble du système ; Le plan d’équipement prévoit 50
En 2007, le 3e RG, le 13e RG, le 19e RG • mettre en place un système de systèmes pour les AMX 30 B2 DT,
et le 31e RG devraient disposer ainsi balisage de la voie déminée. les SDPMAC, les SOUVIM 2 et un
chacun de 3 SDPMAC. tiers des EBG VAL. Les livraisons
L’adoption de ces améliorations aux forces devraient s’étaler de
SDPMAP (Système de Déminage s’effectuera avant l’été 2005 et les 2006 à 2008.
Pyrotechnique pour Mines Anti- modifications sur les quatre SOU-
Personnel) VIM du 1er RG devraient être réali- Zone
sées entre 2007 et 2008.
Le SDPMAP se compose d'un MADEZ (Matériel Aérotrans-
lanceur capable de propulser SYDERA (SYstème de DÉminage portable de DÉminage de Zone)
une mini-fusée tractant un cor- RApproché)
don d’explosif, équipé éventuel- Les forces disposent de huit
lement de renforçateurs. Le cou- SYDERA est un futur système de MADEZ, regroupés au 1 er RG.
loir déminé aura une largeur contre-minage capable de rem- Ce matériel permet le déploie-
minimale de 0,30 m sur une lon- plir les missions d’ouverture ment et l’installation des unités
gueur minimale de 50 mètres. d’itinéraire, de dépollution de dans le cadre des opérations
Le transport s'effectuera par un zone, de franchissement d’obs- extérieures. Sa vitesse de pro-
ou deux hommes. tacle miné et de désengluement. gression, en déminage, est de
Prévu pour être livré aux forces 800 m/h et la largeur du couloir
En raison des délais de mise en à l’horizon 2015, il traitera toutes déminé est de 3 m.
œuvre très courts, le SDPMAP les mines AC (enfouies, posées En mars 2002, le CEMAT a pro-
sera utilisé au préalable à l’inter- ou dispersées), les mines AP et noncé la MSO du MADEZ.
vention des groupes de combat les munitions non explosées
du génie et des équipes EOD. Il (UXO), avec un taux de réussite L'expérience a montré que le
pourra, selon les conditions proche de 95 %. Il a fait l’objet MADEZ éprouve de très grandes
d’engagement, être utilisé pour d’un NST (Nato Staff Target) difficultés à traiter certaines confi-
réaliser un cheminement de tra- approuvé en juin 1998 par les gurations de terrain (fossé, talus,
versée, un chemin d’approche, pays de l’OTAN et pour lequel la merlon) ou une zone proche d'un
préciser le contour d’une zone France était pays pilote. obstacle (maison, poteau, pylône,
minée et aider au dégagement bosquet). Le KDEM (Kit de DÉMi-
d’obstacles minés ou piégés. L’année 2002 a vu la naissance nage) et le CORADE (COllecteur
d’une coopération franco-alle- de Résidus Actifs de DÉminage)
L’évaluation comparative de dif- mande (MMSR/SYDERA) avec devraient donc compléter son
férents matériels a commencé pour objectif de livrer un action, à partir de 2007.
en mars 2005 et le choix sera démons-trateur en 2007 et d’en
réalisé avant l’été 2005. valider ses fonctions. EDZ (Engin de Déminage de Zone)
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Contre-minage Missions
Transverse Se renseigner
Détecter Se protéger
Manuellement Mécaniquement
DHPM - DMP SMD
Nouvelles tenues
Ponctuel de déminage
( à définir)
Ouvrir - Désengluer
AMX 30 B2 DT SDPMAC SDPMAP
Rétablir
SOUVIM
Itinéraire
puis SYDERA
EDZ
Zone (à définir)
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S A P E U R
LE FRANCHISSEMENT jours partie de nos missions et, L’EMAT a défini en 2003 un nou-
d'autre part, qu'elles sont dimen- veau plan d’équipement, réduit
Alors que les obstacles tels que sionnantes sur le plan technique, à 28 engins et 11 engins en
les tranchées, les fossés, les notamment en termes de mobilité réserve de maintenance. Les
entonnoirs exigent l'intervention ou de protection. Il trouve égale- forces disposent donc aujour-
d’engins blindés de combat du ment sa pleine justification dans d’hui de 4 régiments à 6 EFA (3e
génie ou d’engins de travaux des actions de contrôle de zone, RG, 6e RG, 13e RG et 31e RG). Il
publics, les coupures humides en maîtrise de la violence, lors- existe à l’ESAG un entraîneur au
avec une profondeur d’eau supé- qu'il s'agit de rétablir des itiné- pilotage aquatique et un simula-
rieure à 1,20 m empêchent le pas- raires pour faciliter les mouve- teur de conduite routière.
sage des véhicules tactiques et ments de convois de tous types
nécessitent l'utilisation d'équipe- ou simplement pour retrouver Après avoir fait l’objet d’amélio-
ments dédiés. notre liberté d'action. On voit rations et de fiabilisation de
donc clairement que le SPRAT manière à augmenter la durée
Les systèmes de franchissement ne peut en aucun cas être une de vie de l’EFA, une opération de
sont normalement classés selon « survivance de la guerre froide » sécurisation de sa direction sera
les conditions opérationnelles mais, au contraire, comme le réalisée sur l’ensemble du parc
pour lesquels ils sont destinés. répète l'état-major de l'armée de entre 2006 et 2009.
Les systèmes de franchissement terre, un élément essentiel de la
tactiques sont employés sur ou cohérence du système de com- En 2002, le CEMAT a prononcé la
très près de la ligne de contact, bat de contact terrestre en étant, MSO de l’EFA.
en appui direct des différentes in fine, le seul et unique système
unités engagées dans la zone de franchissement tactique sur Le SYFRAL (SYstème de FRAn-
des combats et doivent donc appui fixe de l’ensemble des chissement Léger)
posséder une mobilité équivalente équipements actuels et futurs de
à celle des unités appuyées. Pour l’armée de terre. Le SYFRAL, destiné à succéder au
les autres systèmes de franchis- moyen léger de franchissement,
sement, ils sont destinés à sou- Le plan d’équipement, actuelle- sera adapté aux missions des bri-
tenir le flux régulier de renforts ment en cours de finalisation gades légères en opération dont il
et des ravitaillements et peu- par l’EMAT, prévoit 16 systèmes en assurera le franchissement tac-
vent par conséquent avoir une pour les forces. Pour la forma- tique à priori en MLC 30.
mobilité moindre. tion, il y aura 2 systèmes, ainsi
qu’un simulateur de conduite Actuellement au stade d’initiali-
Franchissement tactique routière et à la mise en œuvre sation des études, les livraisons
du ponteur. aux forces pourraient intervenir
Le SPRAT (Système de Pose entre 2012 et 2015.
Rapide de Travures) Après de nombreux contre-temps
et rebondissements ayant pré- Franchissement opératif
Le SPRAT, destiné à succéder au cédé la notification de ce marché
PAA, est un système qui doit en 2003, le déroulement du pro- Le PFM (Pont Flottant Motorisé)
assurer le franchissement tac- gramme SPRAT se déroule depuis
tique de coupures sèches et lors d’une façon nominale et tout Le PFM est un pont de conception
à fait exemplaire. modulaire destiné à assurer le
humides, comprises entre 3 et
franchissement des coupures
25 mètres. Sa classe de franchis-
humides supérieures à 35 mètres
sement est compatible de tous Actuellement en pleine phase de
aux véhicules de classe MLC 60
les systèmes de combat de l’ar- réalisation du système d’avant-
(MLC 70 avec précaution).
mée de terre (MLC 70/Chenilles série en vue des essais de quali-
et MLC 100/Roues). fication par la DGA et d’adoption
L’EMAT a défini en 2002 un nou-
par l’armée de terre dès 2007,
veau plan d’équipement réduit à
Les possibilités d'emploi du les livraisons aux forces s’étale-
160 modules et 44 rampes (50
SPRAT sont vastes. Bien sûr, ce ront de 2008 à 2012. La MSO du
modules et 20 rampes constitue
besoin recouvre les opérations SPRAT est prévu pour 2009.
le parc opérationnel d’active du
de coercition telles que les
1er RG, le reste étant gardé en
actions dans la profondeur en L’EFA (Engin de Franchissement
réserve capacitaire).
haute intensité (accompagne- de l’Avant)
ment d'un raid blindé) ou le
franchissement d'un complexe L’EFA est un engin amphibie et Afin de répondre à la probléma-
d'obstacles battu par les feux ambidrome, qui doit assurer le tique du carburant unique en opé-
(participation à une opération de franchissement tactique des ration et de réduction des coûts
bréchage). Rappelons simple- coupures humides supérieures à d’entraînement en métropole, la
ment à ce sujet, d'une part que 25 mètres en MLC 70 (chenilles diésélisation des propulseurs a
ce type d'opérations fait tou- et roues). été décidée par l’EMAT en 2002.
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Ce marché, incluant également la chissement en classe MLC 70 des approprié de systèmes de fran-
possibilité de réaliser une com- brèches sèches d’une longueur chissement, de façon à couvrir
mande unique pour deux modules, supérieure à 25 mètres, dans le convenablement la large variété
devrait voir son application sur genre du GSB (General Support de coupures et de conditions
Bridge) britannique, telle que le opérationnelles qui sont suscep-
l’ensemble du parc en 2009.
prévoit la planification 2009-2020. tibles d’être rencontrées lors des
En 2003, le CEMAT a prononcé différents types de franchisse-
la mise en service opérationnel Le franchissement stratégique ment, en coercition de forces,
(MSO) du PFM. comme en maîtrise de la vio-
Le franchissement stratégique
lence. C’est dans cette voie
peut être effectué par des ponts
Le pont mécanisé qu’est engagé aujourd’hui le
d u t y p e B A I L E Y o u M A B E Y-
génie.
JOHNSON.
Identifiée comme une lacune
capacitaire dans le domaine du L’appui à la mobilité du génie en
Conclusion sur le franchissement
franchissement, l’armée de terre 2015 dans le domaine du fran-
réfléchit à l’acquisition d’un Une armée moderne doit pou- chissement peut être schéma-
matériel qui permettra le fran- voir compter sur un mélange tisé comme suit :
SPRAT EFA
SYFRAL
Tactique
(à définir)
PFM
Pont mécanisé
Opératif
(à définir)
`
MABEY-JOHNSON
Stratégique
CONCLUSION
utilisés dans le cadre d’opérations encore plus efficace et de grande
Disposant de systèmes et d’équi- extérieures, le génie sera à l’avenir qualité dans les domaines du fran-
pements performants, aptes à être en mesure de fournir un appui chissement et du contre-minage.
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A rejoint à l’issue l’école d’appli- The smaller current NBC defence battalion will grow. Its missions,
cation d’artillerie. organisation and means will be redefined. Following this evolution,
the different specialitises had known theirs.
Chef de section sol-air courte et
très courte portée, il est affecté au 10 ans après la première guerre sente la particularité d’être tota-
58 e régiment d’artillerie. du Golf, les différentes lacunes de lement projetable.
l’armée de terre en NBC ont été
Changement de domaine de spé- une nouvelle fois mises en évi- Missions
cialité pour la nouvelle filière NBC dence notamment lors de la mise
en alerte et la constitution de la Prévenir, gérer et restaurer tout
Depuis, il sert au Groupe de force en vue d’un engagement en événement à caractère NBC ou
IRAK à la fin de l’année 2002. lié aux risques technologiques.
Défense Nucléaire Biologique et
Chimique au bureau opérations
Au même moment, un attentat à Organisation
instruction puis en qualité d’offi- la ricine dans le métro parisien fut
cier adjoint en compagnie. déjoué par les renseignements 2 compagnies de défense NBC et
généraux. une section de commandement et
Il suit actuellement le cours de for- de liaison, qui ne comprennent pas
mation des commandants d’unité La capacité de réaction face à d’élément de soutien technique, de
à l’ESAG et doit prendre la tête du cette menace ne fut pas jugée chaînes ressources humaines,
2 e escadron mixte de défense NBC satisfaisante par les autorités. Le financières et administratives. Tous
du 2 e régiment de dragons à l’été ministre de la défense, par arrêté ces moyens sont fournis au quar-
2005. ministériel, décida la création d’un tier par l’école d’application d’ar-
régiment de défense NBC. tillerie ou par un corps de rattache-
ment en opération.
Le groupe de défense nucléaire
biologique et chimique sera trans- Moyens
formé en régiment de défense
NBC au 1er juillet 2005. Le GDNBC fut originellement appelé
GROUPE 24/24 car il regroupe 24
Ses missions, son organisation et VAB de reconnaissance NBC et 24
ses moyens vont être reprécisés. VLRA de décontamination modèle
En parallèle, les métiers de la F2. Depuis, 2 lots destinés aux
défense NBC suivront une évolu- équipes de reconnaissance et d’éva-
tion indispensable. luation (ERE) sont venus renforcer
ces matériels majeurs afin de
prendre en compte le risque indus-
MISSIONS, ORGANISATION ET triel. En outre, 12 VAB ont été reva-
MOYENS DE L’ACTUEL GROUPE lorisés par l’ajout d’un four chroma-
tographique.
DE DÉFENSE NUCLÉAIRE
BIOLOGIQUE ET CHIMIQUE
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For mation
La formation opérationnelle au sein des formations DT et mastère ...................................................... LCL LESENFANS .............................................. 99
Le combat en zone urbaine : une occasion de repenser la formation .................................................. LCL GALLINEAU .............................................. 101
en zone urbaine ; les réseaux suburbains .................................................................................................................... CNE BALLA .......................................................... 103
La simulation JANUS et le SIR au profit de la formation et de l’entraînement ............................ CNE ECHARD ...................................................... 107
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Les témoignages de type RETEX rique. Cette nouvelle répartition Ainsi, le centre tactique et le sys-
de deux capitaines réalisant le aspire à rendre à nos formations tème de simulation JANUS, utili-
cours des futurs commandants le pragmatisme qu’elles requiè- sés de façon régulière, permettent-
d’unité 2004/2 sont une bonne rent. Ont notamment été mis en ils de faire « jouer » tous les jeunes
illustration de ce que l’on peut place des visites de chantiers pour officiers, en créant des situations
attendre de ce réseau génie. les uns, du drill pour les autres, particulières difficilement réali-
des cas concrets pour tous. Ce sables sur le terrain ou en chan-
réalisme retrouvé est complété geant à volonté le rythme de la
PRIORITÉ À LA FORMATION par des séances d’aguerrissement manœuvre. Des exercices réels,
AU PREMIER EMPLOI physique et mental dans le but de joués avec des unités organiques
forger les esprits et les corps. Elles fournies par les régiments dans
Pour les écoles d’application et s’appuient généralement sur des le cadre du partenariat, viennent
celle du génie en particulier, parti- activités qui demandent au sta- compléter la formation et clôturer
ciper à la préparation opération- giaire de fournir un effort impor- chacun des objectifs pédago-
nelle des formations du génie tant l’amenant ainsi à se dépasser giques qui ponctuent les stages.
commence en premier lieu par et à connaître ses limites. Au total, ce sont six mises en
une amélioration de la formation situation de commandement d’une
à l’emploi tenu par le stagiaire L’ensemble des stages de l’école durée de 5 heures chacune par
immédiatement après son départ est donc tenu d’organiser deux lieutenant et trois d’une durée de
de l’école : chef de section opéra- 3 heures par capitaine qui leur per-
séances mensuelles d’aguerrisse-
tionnelle en établissement du mettent de se préparer à leur futur
ment de durée variable, de jour
génie pour un diplômé technique, emploi. Par ailleurs, une démarche
et/ou de nuit, physique et/ou men-
chef SLI(2) pour un certifié tech- « gagnant/gagnant » est systéma-
tal. Elles sont complétées par cinq
nique, commandant d’unité, chef tiquement recherchée dans la mise
raids militaires et sportifs qui
de section et chef de groupe res- en œuvre du partenariat en organi-
ponctuent l’année scolaire et sont
pectivement pour les capitaines, sant des exercices répondant à la
mis à profit pour développer la
les lieutenants ou les sergents. fois aux objectifs pédagogiques
cohésion et la connaissance
attendus et au besoin légitime des
mutuelle entre officiers, sous-offi-
C’est la raison pour laquelle tous unités partenaires en matière
ciers et militaires du rang.
les stages ont été articulés en un d’instruction collective.
tronc commun d’une part, et une
Malgré la perte de ses moyens
période de formation différenciée L’aisance du commandement
propres d’instruction (sections et
d’autre part, celle-ci étant ciblée repose aussi sur une meilleure
compagnies organiques), l’école
sur le type d’unité dans laquelle maîtrise du management des res-
s’emploie également à dévelop-
les stagiaires seront appelés à sources humaines enseigné dans
per l’aisance du commandement
servir. En fonction des régiments un module plus dense et réadapté
en particulier par l’augmentation
choisis, les lieutenants de la DA sur le plan pédagogique : connais-
du nombre de mises en situation
rejoignent ainsi en mars de chaque sance des cursus de carrière,
de responsabilité.
année leurs nouvelles brigades orientation et notation des subor-
d’instruction - combat du génie,
travaux et aide au déploiement -
pour une période de formation
différenciée. Les lieutenants ayant
choisi de servir dans le domaine
« Sécurité » partent quant à eux
directement à la BSPP ou au
ComFORMISC pour suivre une
formation spécifique. Mais cette
orientation pédagogique forte est
surtout complétée par des axes
d’efforts qui devraient réjouir les
futurs employeurs.
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L’ESAG : CLÉ DE VOÛTE DU Les annales et corrigés des lité du guide, quelquefois de l’ar-
RÉSEAU GÉNIE épreuves des dernières années bitre, dans tous les cas de l’éche-
viennent peu à peu compléter lon de cohérence que doit être
La direction des études et de la cette base de données. Il s’agit l’école.
prospective de l’école (DEP) est le maintenant de la faire vivre et de
principal acteur dans ce domaine, l’améliorer en s’appuyant sur les Ainsi, que ce soit au travers
en particulier dans sa dimension avis et les propositions des utilisa-
d’orientations pédagogiques prô-
doctrine d’emploi, organisation et teurs.
nant le retour à l’aguerrissement,
effectifs ou encore définition des
au drill et d’une manière plus
cursus de carrière. Elle représente De même, les stages d’informa-
tion des chefs de corps et des générale à une meilleure prépara-
l’échelon de cohérence entre les
unités du génie (le 3e cercle) et chefs de BOI, principaux rassem- tion au premier emploi, ou au tra-
l’environnement haut (l’EMAT/BCSF blements des acteurs du 3e cercle, vers de mesures concrètes dans
et BSA, la STAT/MOB, le CDEF, le doivent être davantage perçus par les programmes et la manière de
CFAT et l’école pour le 1er cercle, et les participants comme l’occasion les conduire, l’école s’est résolu-
l’IAT, la DPMAT/Appuis, le CFLT, la d’échanger des idées, des préoc- ment engagée dans l’accomplis-
DCG, la brigade du génie, la BSPP cupations ou des recettes qui ont sement de sa nouvelle mission de
et le ComFORMISC pour le 2e cercle). fait leurs preuves que comme des participation à la préparation opé-
La direction générale de la forma- stages scolaires où seule l’école rationnelle des forces.
tion (DGF), quant à elle, se doit de apporte la bonne parole. L’impli-
participer activement à ce réseau, cation active des participants doit Les quelques articles proposés
en particulier au sein du 3e cercle, être le véritable moteur de ces
dans ce dossier dédié à la forma-
afin d’adapter en permanence les stages, en fait leur seule raison
tion cherchent à souligner cette
stages aux évolutions des besoins d’être.
volonté. Consciente du rôle im-
réels des unités. L’organisation en
février 2005 d’un séminaire des Enfin, la démarche Qualité contri- portant qu’elle doit jouer en
directeurs de plongée est l’illus- bue elle aussi à l’animation de ce matière de liens et de cohérence,
tration concrète de cette volonté. réseau. La certification ISO 9001, l’école a besoin de recevoir des
Les régiments participeront aux obtenue en juillet 2003, impose à avis et des propositions construc-
études en cours sur le concept l’école de conduire des évalua- tives pour valider ses choix en
d’emploi des PAT(3), l’appui qu’ils tions « à froid », directement au matière de doctrine, d’emploi,
peuvent fournir dans le combat en sein des formations. Elles consis- d’équipements mais aussi de for-
zone urbaine, les équipements, tent à recueillir l’avis des « em- mation, pour améliorer encore le
les cursus et programmes de for- ployeurs » (chefs de corps, chefs dispositif mis en place et pour
mation, etc (lire L’appui des plon- de BOI, commandants d’unité) adapter les programmes au
geurs de l’armée de terre dans le sur les jeunes cadres arrivés besoin des unités.
combat en zone urbaine ; les en cours d’année. Ces derniers
réseaux suburbains). sont également invités à se pro-
Pour cela et à l’instar de ce que
noncer sur la formation qu’ils ont
reçue au regard de l’emploi qu’ils font d’autres armes, l’ensemble
Reposant en grande partie sur les
échanges avec et entre les sta- occupent. Ce dispositif vient com- des membres du réseau génie
giaires dont l’expérience peut être pléter utilement les évaluations doit pouvoir échanger des idées
mise au profit de tous (chaque sta- « à chaud » conduites à la fin des et des informations d’une
giaire rédige une fiche RETEX), le stages. Toutes les remarques for- manière libre, informelle et
contact permanent avec les unités mulées sont alors étudiées et, une simple. La mise en place d’un
peut être utilement complété par fois validées, viennent amender réseau de type « Web Gen », avec
l’emploi du réseau Intraterre. les programmes. pour support technique le réseau
L’échange d’informations et de Intraterre, permettra de relier les
données y est facile, rapide et effi- Partenariat inversé, stages des trois cercles, y compris les offi-
cace, le travail des uns pouvant chefs de corps et des chefs de ciers du génie affectés à des
profiter aux autres en quelques BOI, séminaires, évaluations « à
postes clés, afin de mieux posi-
secondes. C’est en s’appuyant sur froid », autant d’exemples qui
tionner notre arme en termes de
ces possibilités que l’école a créé démontrent concrètement l’acti-
projections extérieures, d’équipe-
au premier semestre 2004 un vité du 3e cercle. Pourtant, pour
« portail » permettant à tous les être efficace, ce cercle a besoin de ments, d’emploi ou de formation.
candidats aux concours et exa- membres actifs et constructifs, Ce réseau, l’école doit le créer dès
mens de trouver « en ligne » les convaincus de la nécessité 2005 et ses membres se mobiliser
textes réglementaires et les docu- d’échanger leurs informations, pour l’animer de manière active et
ments susceptibles de les aider leurs interrogations et leurs diffi- constructive.
dans leur préparation. cultés, convaincus aussi de l’uti-
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Le lieutenant-colonel LESENFANS
est diplômé technique, ingé- Les engagements récents des rieures. Pour cela, de nombreux
nieur de l’École Supérieure du armées françaises en Centre officiers du génie, provenant de
Génie Militaire et ingénieur de Europe, Afrique et Asie centrale tous les niveaux du service du
l’École Nationale de la Santé démontrent l'importance accrue, génie, participent à l’instruction
Publique. en termes d'infrastructure, des des stagiaires sous forme d’ana-
actions au profit des forces pour lyses de retour d’expérience, dis-
assurer les conditions optimales pensées à l’ESAG. L’armée de
de leur engagement ou encore l’air contribue aussi à cette ins-
des actions au profit de l'envi- truction par sa direction centrale
ronnement civil pour faciliter le des infrastructures de l’air.
retour à des conditions de vie
normales. Ces fortes exigences opération-
nelles impliquent la définition
Les actions majeures que doit d'un management d'opérations
mener l'ingénieur militaire spécia- d'infrastructure différent de celui
liste en infrastructure (bâtiment et usité en métropole et l'utilisation
génie civil) sont d’une grande de solutions conceptuelles, tech-
ampleur. Il doit aménager, recons- niques et de gestion adaptées au
truire, expertiser, et ce en partena- contexte. La vocation de ces deux
riat avec les responsables et diplômes est donc de couvrir
entrepreneurs locaux. Il est le l'ensemble des connaissances
conseiller du chef militaire dans théoriques et pratiques requises
ces zones de tension. De plus, il par ce nouveau champ d’action.
doit être capable d’évoluer dans
un environnement le plus souvent
multinational.
La formation opérationnelle au
sein des scolarités des diplômés
techniques et des mastères est
apparue indispensable car non
dispensée dans les écoles et insti-
tuts civils. Elle constitue par là
une spécificité de l'école supé-
rieure et d’application du génie et
Destruction bâtiment - Bosnie
s’appuie sur les opérations exté-
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C’est ainsi que la DFO se trouve l’enseignement scientifique ture, percement d’une ouverture,
étroitement associée à la DEP (DES) et une semaine de lots d’effraction, engins spéci-
pour différents dossiers : rédac- savoir-faire tactiques et
fiques,….).
tion du nouveau GEN 214 sur l’ac- techniques ciblés sur l’engage-
tion du génie en zone urbaine, ment d’une section de combat
expression de besoins spéci- détachée, En liaison avec la division simula-
fiques en matériels et équipe- tion et recherche opérationnelle,
- des exercices d’appui au com-
ments, élaboration des cours qui
bat en ZURB réalisés avec une l’école se prépare à accueillir le
seront dispensés aux unités de
compagnie d’infanterie sur le système de simulation tridimen-
passage au CENZUB.
terrain, au cours d’un camp,
sionnel SOSIE (Système Optimisé
où les chefs de section joueurs
Cette synergie entre la DEP et la de Simulation virtuelle pour l’Ins-
DGF permet d’aborder la forma- peuvent découvrir la com-
plexité de commander une truction et l’Entraînement) qui per-
tion au combat en zone urbaine
avec audace et imagination. section physiquement éclatée mettra aux stagiaires chefs de sec-
au sein des unités d’infanterie.
tion et chefs de groupes, d’évoluer
UN DISPOSITIF DE FORMA- Pour le CFCU, la préparation au dans un monde virtuel saisissant
TION QUI SE MET PROGRES- combat en ZURB s’appuie sur : de réalisme. Ils pourront mener
SIVEMENT EN PLACE - d’une part, un module d’une un combat interarmes en réseau,
semaine de connaissances dans un environnement urbain.
Sans préjuger des écrits futurs, il d’infrastructure opérationnelle Par delà un aspect de prime abord
importe dès à présent de prendre dans le tronc commun à tous
en compte dans les programmes, ludique, ce moyen de simulation
les capitaines, quelle que soit
les éléments actuellement exploi- leur composante, dispensé par placera les « joueurs » dans des
tables. Il est en effet possible de la DES, conditions de combat psychologi-
donner d’ores et déjà aux sta-
- d’autre part, une semaine de quement et nerveusement proches
giaires des orientations sur ce
que sera le combat de demain en cours, de conférences histo- de la réalité avec la sanction immé-
zone urbaine (ZURB) pour le riques et d’exercice pour les diate du feu ennemi. Toutes les
génie français. stagiaires combat et logistique opérations seront effectuées en
au cours de la phase de forma-
tion différenciée. temps réel et les résultats des
Bien loin du traditionnel « combat
loc » enseigné auparavant, la actions effectuées sur le « terrain »
formation aux actions en zone DES PISTES DE PROGRÈS À seront visuellement et immédiate-
urbaine nécessite une vision glo- APPROFONDIR ment vérifiables.
bale et transverse sur de nom-
breux domaines : histoire mili- La prochaine étape consiste à
taire et RETEX pour connaître Le chantier est immense, passion-
soumettre cette formation exis-
tous les cas de figures recensés, tante au crible de la doctrine, au nant et hautement fédérateur
emploi et mise en œuvre des uni- fur et à mesure de l’avancement d’énergie. Devant l’ampleur de la
tés du génie pour répondre effica- de ses travaux. Il s’agit d’abord tache, pensons à cette anecdote
cement aux besoins spécifiques d’enrichir les programmes des
de l’interarmes, aguerrissement historique : l’Empereur Napoléon
savoir-faire spécifiques actuel-
pour une préparation physique, lement non-étudiés puis à les 1er ayant constaté que ses troupes
morale et psychique à un type de rationaliser en fonction des souffraient de la chaleur sur les
combat particulièrement éprou- ressources dédiées (moyens routes de France avait ordonné
vant et stressant, emploi repensé d’entraînement, partenariat,…).
des matériels en dotation et maî- que l’on y plantât des arbres de
L’objectif final consiste à dis-
trise des nouveaux équipements. penser à tous les cadres du rive. Un des ses généraux lui fit
génie une instruction de base alors poliment remarquer que ces
Depuis la scolarité 2001-2002, aux actions en zone urbaine au arbres ne seraient « efficaces » que
la DFO a déjà mis en place des
cours de leur cursus de formation. dans 15 ans. Ce à quoi l’Empereur
bases solides qui serviront à bâtir
les programmes futurs. répondit « raison de plus pour
Les formateurs de l’ESAG
doivent relever le défi personnel commencer immédiatement ! ».
Pour la DA, la formation au com-
de se former eux-même sur des
bat en ZURB est actuellement uni-
connaissances qu’ils ne maîtri-
quement dispensée, en phase dif-
sent pas a priori, d’enrichir leur
férenciée, aux lieutenants de la
culture militaire, notamment his-
composante combat :
torique et de répondre présent à
- un module de deux semaines toutes les sollicitations de la part
de formation au combat en de la DEP, de l’EMAT/BPO et du
zone urbaine articulé en une CENZUB. L’ESAG, quant à elle,
semaine de connaissances doit s’équiper des matériels et
bâtimentaires (bien connaître des installations simples néces-
la ville pour bien s’y battre) saires aux apprentissages de
prodiguée par la division de base (durcissement d’infrastruc-
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En appui d’une unité interarmes, pollué de type « égout », une pro- des dommages. Ces missions
les PAT peuvent faire franchir une cédure de déséquipement et de sont variées et généralement
brève portion sèche, voire partiel- décontamination de type NBC imprévues ; elles vont de la
lement inondée, ou une portion doit être mise en œuvre. A la dili- reconnaissance du tunnel qui
verticale en l’équipant avec des gence du médecin de l’unité, ces passe sous la piste de l’aéroport
agrès pour qu’une unité d’infante- procédures peuvent être accom- de Sarajevo (décembre 1996)
rie ou une unité spéciale puisse pagnées d’une médicamentation.
aux recherches de corps dans
déboucher par surprise en sur- De même, des vaccinations
les puits au Kosovo pour le tri-
face. Si les conditions de progres- complémentaires et spécifiques,
bunal pénal international (TPI)
sion sont favorables et ne nécessi- contre la leptospirose notamment,
en passant par les reconnais-
tent pas la présence des PAT, les sont à envisager pour les per-
unités sont guidées par un bali- sonnels exposés régulièrement. sances de chantier de remise en
sage d’aide à la progression (nor- Ainsi, sauf cas particulièrement état des installations publiques
mes de marquage OTAN) mis en favorable, il est fortement préco- dans le cadre des actions civilo-
place au préalable par un groupe nisé de ne pas stationner long- militaires.
PAT. temps dans un réseau. Dans les
parties sèches, le stagiaire Enfin, il faut être allé dans ces
LA FORMATION DES PLON- apprend à gérer son stress et à réseaux pour comprendre la dif-
GEURS évoluer avec aisance dans les ficulté d’évoluer dans un milieu
espaces confinés, jusqu’à 80 cm particulièrement hostile où la
La ville d’Angers offre au cours de diamètre, pour fournir un gestion du stress revêt un carac-
des plongeurs de l’armée de terre appui sûr et adapté à des unités tère vital. L’appui que fournit les
un terrain d’entraînement particu- qui doivent être mises en con-
PAT aux unités de mêlée permet
lièrement adapté. Dès la forma- fiance.
une mise en confiance et une
tion de base, le plongeur apprend
concentration optimale sur la
les procédures de sécurité, vitales Enfin, les missions de type ser-
mission qui suit. Les PAT doi-
dans les réseaux complètement vice public sont évoquées en
inondés. formation mais non enseignées vent être considérés comme les
car moins contraignantes. spécialistes des espaces confi-
L’aspect sanitaire est primordial nés et s’emploient à exploiter
tant le danger lié à l’insalubrité Cependant, il est évident que les l’étage souterrain du combat
est permanent. Souvent, lors plongeurs sont particulièrement urbain pour y appuyer les
d’une incursion dans un milieu utiles dans une ville qui a subi actions décisives des brigades.
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2002, l’école s’est également mis au PC du régiment d’amélio- ont été utilisés. Cette formation
dotée d’une plate-forme de for- rer sa capacité opérationnelle, de est orientée sur l’exploitation du
mation SIR à 14 postes. Pour s’entraîner et de faire travailler les logiciel au sein d’un PC de régi-
coordonner l’emploi optimisé de commandants d’unité dans un ment.
ces moyens, le B.F.A.O (Bureau contexte de combat interarmes de
Formation Assistée par Ordi- niveau brigade. L’E.S.A.G organise trois stages
nateur) a été créé au sein de la par an au profit des régiments
DFO (Division Formation Opé- Les objectifs suivants ont été du génie qui seront équipés pro-
rationnelle). Ce bureau possède notamment atteints : gressivement du système SIR.
en outre une section simulation Ces stages sont actuellement
et une section SIC. Ces deux - valider les ordres émis par
inscrits au CAF.
sections sont à la disposition le PC régimentaire ;
des stagiaires et des forces pour - conduire en temps réel l’en- Enfin, en liaison avec la DEP
les assister dans leurs missions gagement des moyens du dans le cadre de la NEB, la sec-
de formation et d’entraînement. régiment ; tion SIC du BFAO est engagée
dans les exercices d’expérimen-
- faire rédiger les ordres ; tation organisés par les bri-
UNE CLIENTELE DIVERSIFIEE
- visualiser « sur le terrain » gades. Ainsi, elle a participé à
Le système JANUS-France est uti- les décisions prises. l’exercice GTIA XL de la 2e BB en
lisé par la D.A. (Division d’Appli- 2003 et à l’exercice GTIA INF
cation) et le CFCU (Cours des Parallèlement, la montée en puis- avec la 6e BLB en 2004. Elle se
Futurs Commandant d’Unité) pour sance du SIR (Système d’Infor- prépare à apporter son soutien à
l’apprentissage des missions mation Régimentaire) a été réali- l’expérimentation qui aura lieu
d’appui à la mobilité et à la contre sée. Depuis 2002, conformément en 2005 au profit de la 2e BB.
mobilité. Chaque année scolaire, aux directives du CoFAT, des
huit exercices sont joués pour les cours sont dispensés au profit du L’AVENIR
deux CFCU ainsi que trois à quatre CFCU sur un volume de 35
pour la D.A. heures. La formation est principa- L’E.S.A.G est résolument enga-
lement orientée sur l’interface gée dans l’avenir de la simula-
Depuis juillet 2002, un protocole homme-machine et sur l’exploi- tion et de l’emploi des S.I.C.
d’accord a été signé entre le tation du génie. Le SIR est mis en A ce titre, les années 2005-2007
C.F.A.T et le C.O.F.A.T, mettant à œuvre par les capitaines à l’occa- seront marquées par de nom-
la disposition des régiments les sion des exercices tactiques breux changements offrant des
centres JANUS des écoles. Ainsi, joués avec le logiciel JANUS. possibilités plus importantes :
le centre de l’ESAG s’est ouvert
- en début d’année 2005, l’école
sur l’extérieur en travaillant au Les moyens SIR sont également a participé à un exercice de
profit des régiments du génie. Le
mis à la disposition des forces simulation distribuée (1) avec
6 e RG a expérimenté avec succès
en cours d‘équipement. A cet l’E.A.A.B.C de Saumur. C’est le
ce nouveau type d’entraînement
effet, le 13e RG et le 1e REG sont système ESTHER (Environne-
pour les équipes de commande-
venus se former à plusieurs ment Synthétique de THéâtre
ment des compagnies. A ce titre,
reprises depuis 2003 : forma- pour l’EnviRonnement des PC
l’école dispose de cinq créneaux
tions, d’une durée d’une semaine, d’unité) qui a été utilisé pour
annuels mis à la disposition des
durant lesquelles les véhicules réaliser cet exercice. Ce sys-
forces.
SIR dont disposent l’E.S.A.G. tème réalise l’interconnexion
Du 19 au 23 janvier 2004 a été
réalisé le premier exercice de
type Poste de Commandement
Régimentaire (PCR) au profit du
19 e RG. Le but était de mettre en
situation le PC du régiment dans
un exercice d’entraînement à
double action. La capacité de
mobilisation de l’école et les
nombreux échanges avec le
régiment ont permis de jouer cet
exercice de niveau brigade.
(1) Exercice de simulation réalisé entre 2 centres équipés du système Janus et reliés pour l’occasion par une liaison
Internet haut débit.
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L’uniforme des hommes du génie jusqu’à 1789 ...................................................................................................... CDT GARNIER-DE-LABAREYRE ............ 113
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L’uniforme s’est imposé aux mili- Sous Louis XIII, le nombre d’in-
taires à partir du XVIIe siècle en génieurs augmente. On peut en
France. Des troupes particulières dénombrer plus d’une cinquan-
Le commandant Pierre GARNIER ont pu en posséder auparavant taine jusqu’à la paix des Pyrénées
de LABAREYRE est le conserva- mais le début, puis la généralisa- (1659).
teur du musée du génie depuis tion de ce phénomène date du
septembre 2003. règne de Louis XIV. Il s’est imposé
au fur et à mesure à toutes les
Officier sur titre, ayant choisi l’ar- troupes et à tous les officiers non
tillerie, il sert au 3 e régiment d’ar- sans résistance.
tillerie puis au 93 e régiment d’ar-
tillerie de montagne où il crée et Cependant, l’uniforme ne signifie
commande la batterie des opéra- pas uniformité. Celui-ci a varié en
tions. fonction des corps, des régiments,
des époques mais aussi des per-
Il est titulaire du diplôme d’état- sonnes…
major et du diplôme technique
option sciences humaines. Cet article traite de l’uniforme des
ingénieurs sous l’Ancien Régime.
Après trois années au centre de Il n’est en aucun cas un historique
sélection et d’orientation de Lyon, du corps des ingénieurs. Seuls
il suit une scolarité à l’école du quelques éléments marquants
Louvre avant d’être muté à Angers. sont indiqués pour une meilleure
compréhension. Il inaugure une
série d’articles sur l’uniformologie
des hommes du génie du XVIIIe Amedée François FRÉZIER, directeur
des fortifications de Bretagne en 1739,
siècle à nos jours. en habit de drap rouge.
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Le 24 septembre 1715, le lieutenant- n’ont pas encore de grade dans lates, parements bleus, boutons
général Claude-François Bidal, l’armée(3). Pour accroître cette assi- en cuivre dorés et façonnés de
marquis d’Asfeld est nommé, par milation, il demande, dès qu’ils deux en deux, manches en bottes,
le régent Philippe duc d’Orléans, remplissent les conditions, l’attri- poches en travers, tricorne gansé
directeur général des Fortifications bution de la croix de Saint Louis. d’or (avec plumes blanches).
et devient le « Premier Ingénieur Cependant, les ingénieurs « com-
de Sa Majesté Très Chrétienne ». battants » sont favorisés au détri- Cet uniforme décrit comme ruti-
Il restera à ce poste jusqu’à sa mort ment des ingénieurs « bâtisseurs ». lant par Anne Blanchard permet-
en 1743 et aura une influence tait, en effet, de bien distinguer
déterminante sur l’évolution du En 1732, plusieurs directeurs du les ingénieurs. Cependant, lors
corps des ingénieurs. Il siège dès génie se plaignent auprès d’Asfeld des reconnaissances ou aux
le 4 novembre 1715 au conseil de que les ingénieurs ne possèdent abords des combats, il les ren-
la guerre.(2) pas d’uniforme spécifique. Sou- dait très facilement reconnais-
cieux de toujours se rapprocher sable. Il en résulte une nécessité
du monde militaire, il décide de d’adapter ce premier uniforme.
leur en donner un. Dans une lettre
datée du 25 février(4), il décrit Après 28 ans « de règne », le
l’uniforme dont les ingénieurs maréchal d’Asfeld meurt le 17
doivent se doter : « habit de drap mars 1743 à l’âge de 76 ans. Dès
rouge avec un parement de drap le 10 mars, le secrétariat d’État
bleu ». La description reste som- de la guerre est chargé de tout ce
maire et ne donne pas de détail qui concerne les fortifications
particulier. Le colonel Terrienne des places frontières et de celles
précise dans son ouvrage qu’à la de l’intérieur du royaume. Les
date de 1732, « la veste est bien fortifications situées sur les côtes
écarlate à parements bleus mais sont du ressort du secrétaire d’État
la culotte et les bas sont bleus ». à la Marine.
Il semble qu’il n’existe pas de
représentation iconographique De 1744 jusqu’à la Révolution, le
datant de cette période et repré- corps du génie va être l’objet de
sentant l’uniforme des ingénieurs. nombreuses réformes (sept au
total). Ces changements auront
En 1738, l’Abrégé militaire décrit souvent un impact direct sur la
cet uniforme de la manière sui- tenue des ingénieurs.
vante : habit en surtout, veste,
doublure, culottes et bas écar- L’ordonnance du 7 février 1744
sur le service et le rang des ingé-
nieurs est la première grande
ordonnance qui structure le corps
Représentation possible des ingénieurs. Cette ordonnance
d’un uniforme d’ingénieur avant a été signée par Louis XV à l’ini-
1744 (documentation Musée tiative du nouveau secrétaire d’É-
du génie, Angers) tat de la guerre, Marc-René de
Voyer, comte d’Argenson qui pos-
Le statut des ingénieurs reste très sède, désormais sous son autorité
particulier. En effet, ils ne sont pas le département des Fortifications.
considérés comme des officiers Elle permet, entre autre, de mieux
militaires à part entière. Ce sont intégrer les ingénieurs à l’armée
seulement des brevetés commis en faisant prendre rang de lieute-
à une fonction. Cette situation nant réformé d’infanterie tout
durera jusqu’en 1776. Afin de leur nouvel ingénieur. Elle comprend
accorder une carrière et un traite- 67 articles. Cette ordonnance fixe
ment décent, Asfeld développe le le nombre d’ingénieurs à 300
système de réforme pour obtenir (article Ier).
des grades dans l’armée à ses
ingénieurs et les assimiler aux offi- Elle prescrit le port de la cuirasse
ciers. Ils peuvent aussi, grâce aux Nom des différentes parties au contact du feu de l’ennemi. En
grades commander des troupes d’un uniforme, dessin d’Alain effet, l’article 21 de cette même
lors des travaux de siège. Ainsi, en FOUGERAY (documentation ordonnance montre le souci de
1743, seul un tiers des ingénieurs Musée du génie, Angers) préserver la vie des ingénieurs
2) AUGOYAT, aperçu historique sur les fortifications, les ingénieurs et sur le corps du génie, 1860, 3 tomes.
3) Anne BLANCHARD, op. cit., page 158.
4) AUGOYAT, op. cit., tome II, page 83.
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au combat : « les Ingénieurs sont tranchée semble s’être localisée parement sera porté à la manche
tenus, toutes les fois qu’ils feront jusqu’à la fin de l’ancien régime par cinq boutons dont quatre de
des logemens et des débouchés en Franche-Comté. deux en deux et le cinquième en
pour les sapes, et qu’ils retrace- dedans du bras sans boutonnière
ront les tranchés sous le feu de La couleur écarlate de l’uniforme de fils.
l’ennemi, de s’armer de leur pot était trop voyante. Aussi, il fut
en tête et de leur cuirasse, sous adopté, le même jour que l’or- Ainsi, dès 1744, la couleur noire
peine aux contrevenans d’être donnance, un nouveau projet. apparaît sur l’uniforme de l’ingé-
renvoyés sur-le-champ au lieu de nieur. Cependant, le projet ne pré-
leur résidence ». La cuirasse devient L’uniforme est le suivant : habit cise pas explicitement la nature
« la tenue de combat réglemen- gris de fer à parements noirs avec du tissu. Augoyat(5) et, dans sa
taire » des ingénieurs. Le modèle une veste, culotte et bas égale- lignée, Terrienne(6) indique les
de cuirasse n’est pas précisé. Ce ment gris de fer, les boutons unis parements « de velours noir ».
souci avait déjà été exprimé par de cuivre doré, les boutonnières Est-ce une confusion ou bien une
une ordonnance concernant le de fils d’or, le chapeau bordé d’or. réalité? Il est, en effet, possible
port de la cuirasse dans la cava- Des précisions sont aussi indi- que le noir soit appliqué sur le
lerie et la gendarmerie parue quées. L’habit, seulement, sera velours pour des questions pra-
deux mois plutôt. croisé, garni de chaque côté de tiques : meilleure tenue de la cou-
douze boutonnières de deux en leur, affirmation visuelle de la
Si des ingénieurs possédaient deux et il n’y en aura point au-des- qualité intellectuelle des ingé-
certainement leur propre cuirasse, sous de la taille. Les boutonnières nieurs. Mais le noir a pu être
d’autres devaient s’en faire fournir de la veste seront disposées appliqué sur de la panne, tissu
une par l’administration de la comme sur l’habit. Les poches de souvent utilisé pour les uni-
guerre en raison de son coût. l’habit seront en long, doubles de formes. À cette date, l’utilisation
chaque côté et garnies de six bou- du velours n’est pas encore régle-
En 1744, une centaine de cui- tonnières semblables à celles du mentée mais semble avérée.
rasses est commandée à un devant de l’habit et espacées de
fabriquant situé à Besançon. Les même. La doublure de l’habit et En 1748 et 1751, une école du
cuirasses seront produites en de la veste sera de la même cou- génie se met en place à Mézières
quatre tailles allant de 5 pieds 4 leur que l’habit, de serge, de laine sous l’impulsion de l’ingénieur en
pouces (1,73 m) à 5 pieds (1,62 ou d’étamine à voile selon le désir chef, le chevalier de Chastillon.
m). Elles seront matelassées. Il de chaque ingénieur. Les poches Cette école formera jusqu’à sa fer-
ne semble pas exister de descrip- de la veste seront en travers, gar- meture en 1794, près de six cents
tion technique précise. On sait nies chacune de six boutonnières. élèves. Il ne semble pas qu’un uni-
seulement que 75 armements Le bas de la culotte sera ouvert forme ait été prescrit pour les
complets (un derrière et un par le côté et garni de quatre bou- élèves au premier temps de
devant de cuirasse avec allonges tons sans boutonnière de fils d’or l’école.
et un pot en tête) pour sapeurs et ou appliquées. Les parements sur
mineurs ont été éprouvés puis l’habit seront au nombre de deux : Une ordonnance du roi datée du 8
livrés en 1748. Un seul exem- un de grandeur ordinaire qui décembre 1755 réunit l’artillerie
plaire répertorié de cette période pourra se détacher afin de laisser avec le génie. Nous n’exposerons
est parvenu jusqu’à nous et est la liberté d’agir plus facilement, pas les raisons qui ont poussé à
présenté au musée de l’Armée un autre plus petit (quatre doigts cette fusion et à la création du
aux Invalides. La fabrication très maximum de largeur) qui sera à « corps royal de l’artillerie et du
particulière de cet armement de demeure sur l’habit. Le grand génie ». Néanmoins, ce texte
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porté par les élèves à l’école de ments du 2 septembre 1775 et Chaque ingénieur portera l’épau-
Mézières : « les Lieutenants en du 31 mai 1776 en précisant que lette et la dragonne affectée au
second du corps, attachés à « la coupe du parement et le cha- grade d’Officier dont il aura la
l’école de Mézières, porteront le peau des Officiers du corps seront commission. Le chapeau uni-
même uniforme ci-dessus réglé à en tout point conformes à ceux forme sera bordé d’un galon d’or ;
l’exception des revers, paremens des Officiers d’Infanterie ». les deux extrémités et le milieu
et collet distinctifs qu’ils ne pour- seront d’un dessin à jonc vulgai-
ront porter qu’après qu’ils auront De nouveau, un règlement du 21 rement appelé à la mousquetaire,
obtenu le brevet d’Ingénieur ». février 1779 apporte des modifica- les deux parties intermédiaires
Ainsi, le velours noir est réservé tions aux tenues de l’armée. seront à grain d’orge ».
exclusivement aux ingénieurs Celles qui touchent les uniformes
ayant reçus leur brevet. Ce règle- des officiers du génie sont Il faut noter que le velours n’est
ment fait aussi apparaître pour la minimes. En effet, « les Officiers plus liséré de rouge.
première fois la « paire d’Armes » du Génie ne porteront que trois
sur le bouton. boutons sur les paremens au lieu Les sous-lieutenants à l’école de
de cinq, et trois aux poches ». Mézières porteront le même uni-
Nous en sommes au détail ! forme. De même, cette ordon-
Le règlement du 31 mai 1776
L’ordonnance du 1er octobre 1786 nance règle la redingote, le man-
traite de l’habillement et de
traite, de nouveau, des uniformes teau, la housse et les chaperons.
l’équipement de l’armée. Ce long
des armées. Il apporte des préci- L’épée, la dragonne et le ceintu-
texte (quatre-vingt-seize pages !)
sions et des détails non mention- ron sont semblables à ceux de
détaille à loisir les uniformes des
nés dans le règlement du 21 février l’infanterie (ceinturon de buffle
différents corps militaires. Le
1779. Le texte fait cent soixante- blanc de deux pouces de largeur
chapitre VI décrit avec minutie
trois pages avec six planches de et l’épée est identique au règle-
l’uniforme de l’ingénieur. Il ne
dessins. Elle marque la volonté ment de 1779 avec une longueur
change pas dans sa structure et
réelle d’uniformiser l’habillement de lame de 26 à 28 pouces selon
reste quasi identique à celui de
et l’équipement(*) en réduisant les la taille de l’officier). L’article 8 de
l’année précédente. Il précise que
initiatives personnelles ou celle de cette présente ordonnance impose
les retroussis de l’habit seront
chaque corps et régiment. le port du hausse-col : « Tous les
ornés de quatre fleurs de lys bro-
Officiers indistinctement, qui
dées de fil d’or et le chapeau sera
L’uniforme du corps royal du seront de service, y compris ceux
bordé d’un galon d’or. Un man-
génie (chapitre XIV) est décrit de de l’État-major, porteront le
teau et une redingote sont pré-
la manière suivante : « drap bleu- hausse-col de cuivre doré, orné,
vus. Il est précisé que les ingé-
de-roi avec revers, collet droit et dans le milieu, d’un médaillon en
nieurs « ne pourront porter de
paremens de velours noir faits argent aux armes du Roi ».
manchettes de dentelles ». L’épée
en botte, poche ordinaire, coupée
portée sera identique à celle des
en travers et doublure de serge Il existe une autre catégorie
officiers d’infanterie avec une
écarlate; le revers sera garni de d’ingénieurs sous la monarchie. Il
garde en cuivre doré, une poi-
chaque côté de sept petits bou- s’agit des ingénieurs géographes
gnée d’argent doré à la mous-
tons, de trois gros au dessous, quelquefois dissociés puis ratta-
quetaire et une lame plate et
trois sur chaque poche, un sur chés ou dépendant du corps du
forte, longue de vingt-six pouces
chaque hanche et trois sur chaque génie. Il ne peut être question
(703 millimètres). Cette épée
parement. Les boutons seront d’écrire une histoire de ces ingé-
« sera garnie d’une dragonne à
jaunes, godronnés et timbrés au nieurs(9) mais l’étude de leur uni-
un seul gland mêlé de filets d’or
milieu d’un corset d’armes et pot forme permet de mieux appré-
et de soie couleur de feu » dans
en relief. La veste et la culotte hender la volonté de la royauté
la forme et la proportion des
seront en drap écarlate garnies d’uniformiser l’habit des militaires
épaulettes de chaque grade.
de petits boutons uniformes ; la tout en marquant par des détails
doublure de la veste sera blanche. la spécificité de chacun.
Le comte de Saint Germain,
nouveau ministre de la Guerre,
fit promulguer l’ordonnance du *) Les armées du Roi de France.
31 décembre 1776 qui achève
de militariser les ingénieurs et
codifie le rôle des officiers de ce
corps royal.
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Pour le prévenir, les escadres fran- Les missions étaient les suivantes : Rivières ; Poursuivante, capi-
çaise et anglaise, dès le 22 sep- taine Prud'Homme de Borre ;
1°) établir le blocus du golfe de
tembre 1853, s'engagent dans les Andromaque, capitaine Guillain ;
Finlande et intercepter la navi-
Dardanelles, action d'avertissement
gation dans la Baltique ; • Frégate à vapeur Darien, capi-
avant la déclaration de cette guerre
taine Baron Didelot ;
de Crimée qui interviendra le 14 2°) s'assurer de la force militaire
avril 1854. de Cronstadt, Sweaborg, Revel, • Corvettes à vapeur : Lucifer,
Hango, Bomarsund ; examiner capitaine Dispan ; Souffleur,
Cependant, le théâtre d'opérations la possibilité d'une opération capitaine Moulac.
de la mer Noire ne devait pas être le sur ces places ;
seul, la France et l'Angleterre ayant 3°) détruire les forts et convois Partie de Brest le 20 avril 1854,
estimé nécessaire de menacer rapi- maritimes russes. l’escadre de l’amiral Parseval-
dement les grands centres occiden- Deschènes n'avait pu arriver à
taux de l'empire du Tsar, comme Il lui était précisé d’éviter l'attaque Kiel que le 20 mai et retrouver les
Saint-Petersbourg, et d'exercer le des villes ouvertes et d'épargner Anglais que le 8 juin devant
blocus des côtes russes de la aux propriétés privées tous dom- Barosund.
Baltique. mages n'ayant pas pour objet direct
d'amoindrir le potentiel de guerre L'amiral Napier était de quatre
Le 12 avril 1853, une escadre britan- ennemi. ans plus âgé ; c'est à lui que revint
nique, presque entièrement com- le commandement des deux esca-
posée de vapeurs, commandée par Les moyens que le ministère avait dres. Les missions de reconnais-
le vice-amiral Sir Ch. Napier se estimé devoir permettre d'accom- sance et d'exploration effectuées
dirigeait vers le golfe de Finlande(1). plir cette mission étaient constitués par leurs divisions légères devaient
par les navires suivants, formant permettre de reconnaître rapide-
Le pavillon français était présent cette « Escadre du Nord » : ment l'impossibilité de rien tenter
avec l'Austerlitz, vaisseau mixte de contre le port de Cronstadt.
80 canons, aux ordres du capitaine • Vaisseaux à voiles de 90 canons :
Laurencin. Inflexible, capitaine Pironneau, Trop puissamment défendu(2), ce
vice-amiral Parseval-Deschènes, port était trop dangereux pour les
Le vaisseau à voiles de 82 canons Le chef d'état-major commandant grands navires en bois dont Ch. de
Duperré, capitaine Edouard Penaud, Clavaud ; Tage, capitaine Fabvre ; la Roncière a estimé qu'ils n'étaient
et les frégates à voiles de 52 canons Jemmapes, capitaine Robin- plus capables de résister à l'effet
La Vengeance, capitaine Bolle, La Dupaie ; Hercule, capitaine d'une de leurs propres bordées.
Sémillante, capitaine Chiron du Larrieu.
Brossay, devaient le rejoindre plus De 80 canons : Duguesclin, capi- Le commandant en chef en conclut
tard. taine Lacapelle, contre-amiral qu’il devait diriger une attaque sur
Ch. Penaud ; Breslaw, capitaine les îles d'Åland et notamment à
Dans le même temps, une escadre Bosse. celle de Bomarsund.
française, dite « Escadre du Nord »,
De 70 canons : Trident, capitaine
se constituait à Brest, sous le D'autres moyens s'avéraient néces-
Maussion de Candé ;
commandement du vice-amiral saires : le gouvernement français
Parseval-Deschènes qui avait fait • Frégates à voiles de 52 canons : décida l'envoi dans la Baltique d'un
hisser sa marque sur l'Inflexible, Zénobie, capitaine Hérail ; corps expéditionnaire d'environ
vaisseau à voiles de 90 canons. Virginie, capitaine Seré de 10 000 hommes, de manière à
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Le commandement de ce corps
expéditionnaire fut donné au géné-
ral Baraguay d'Hilliers.
Le génie comprenait :
• Une compagnie de sapeurs forte L'infanterie fut transportée par les Un premier débarquement de 2000
de 150 hommes (6e compagnie vaisseaux anglais du commodore hommes d'infanterie française aux
du 1er bataillon du 1er régiment), Grey et du contre-amiral Berkeley, ordres des colonels Fieron et
• Un détachement de sapeurs- et les bâtiments français du contre- Vassoigne, avec 900 Anglais, était
conducteurs avec 16 chevaux de amiral de Lapierre embarquèrent opéré au nord de l'île, coupant la
trait et quatre prolonges, l'artillerie, le génie et l'administra- forteresse proprement dite de tout
tion. renfort extérieur. Le bataillon de
• 2 000 outils de terrassiers et
chasseurs, effectua des reconnais-
50 000 sacs à terre.
Les transports du contre-amiral de sances auxquelles prenaient part
Lapierre comprenaient un nombre les généraux Baraguay d'Hilliers et
Cette faiblesse ne permettait pas
important de vapeurs qui devaient Niel en personne. L'installation de
d’envisager de siège autre que
être fort utiles pendant les opéra- plusieurs batteries d'artillerie de
d’une petite place.
tions de combat, après avoir permis terre et l'approche de plusieurs vais-
L’état-major était composé du lieu- d'assurer une traversée plus rapide seaux devaient permettre aux chas-
tenant-colonel Jourjon(3), du chef de que celle de l'Escadre du Nord. seurs à pied du sous-lieutenant
bataillon Cadart(4), et du capitaine Gigot et aux voltigeurs du sous-lieu-
Karth(5). Après avoir été passé en revue par tenant Gibon, du 51e d'enlever la
Napoléon III, le corps expédition- tour du Sud de la forteresse. Quant
La compagnie de sapeurs était naire quitta Calais le 20 juillet à la tour du Nord , elle tomba le 15
encadrée par le capitaine en 1854, pour atteindre le 5 août la août, jour de la fête de l'Empereur
premier Barrabé(6), commandant ; rade de Ledsund, au sud-ouest de des Français.
le capitaine en second Alquier- Bomarsund. Et dès le 8 août, les
Bouffard(7) ; le lieutenant en pre- troupes franco-anglaises com- Une velléité de contre-attaque russe
mier Groult(8) et le sous-lieutenant mençaient l'investissement de la était prévenue par un second débar-
Darras(9). place de Bomarsund. quement d'infanterie et de marins
3) Charles Louis Jourjon, né le 18 septembre 1807. Entre à l’école d’application en 1828 ; lieutenant-colonel le 1er février
1854 ; colonel le 23 mai 1855 (1er régiment). Tué pendant la campagne d’Italie en 1859.
4) Charles Rémy Cadart, né le 5 avril 1813. Entre à l’école d’application en 1834. Chef de bataillon le 17 octobre 1851.
5) Philippe Auguste Karth, né le 25 janvier 1818. Entre à l’école d’application en 1839. Capitaine le 12 octobre 1845.
6) Michel Joseph Barrabé, né le 16 avril 1821 Entre à l’école d’application en 1842. Capitaine le 14 juillet 1848.
7) Anne Louis Adolphe Alquier-Bouffard, né le 7 septembre 1822. Entre à l’école d’application en 1843. Capitaine le
11 novembre 1848.
8) Henri Groult, né le 23 avril 1827. Entre à l’école d’application en 1849. Lieutenant le 1er octobre 1851.
9) Auguste Alfred Darras, né le 11 avril 1819. Entre à l’école d’application en 1850. Lieutenant le 1er novembre 1853.
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français, encore dirigé par le colonel « Dantzig, 19 août à 8 heures 15 de détruire le grand hémicycle,
Vassoigne. Le 16 août, dès la pointe minutes. Le consul de France au le fer-à-cheval et les deux pavil-
du jour, le feu était repris de terre et ministre des Affaires étrangères : lons d’officiers. C’est le capitaine
de mer contre le corps principal de Le yacht impérial la Reine Barrabé qui fut chargé de l’exécu-
Hortense est arrivé. Bomarsund tion de ce travail. A 7 heures du
la citadelle, avec une telle intensité
s'est rendu à discrétion. 2000 pri- soir, Barrabé, en présence de cinq
que le drapeau blanc devait y être sonniers et 100 canons sont au sous-officiers de sa compagnie fit
hissé définitivement vers midi. pouvoir des troupes alliées. Les donner le feu. Les troupes franco-
pertes sur la flotte et parmi les anglaises s’étaient rangées sur les
La reddition avait été précédée de troupes sont insignifiantes(10) ». hauteurs environnantes ou à bord
profondes discussions à l'intérieur des navires ; la population des îles
de la garnison russe. Certains offi- Les deux généraux du génie Niel et Åland assistaient également au
ciers, suivant l'impulsion d'un vieux Harry Jones, inspectèrent la forte- spectacle.
resse de Bomarsund après sa red-
colonel d'artillerie, vétéran de la
dition, la jugèrent inutilisable et Le général Niel écrit : « Au bout de
campagne de 1812, souhaitaient
décidèrent qu’elle devait être quelques minutes, une série d’ex-
s'ensevelir sous les décombres. rasée(11). De plus la disparition de plosions presque simultanées fit
Qu'elle qu'ait pu être l'énergie de cette forteresse serait une perte sen- sauter la majeure partie de l’hémi-
ces intentions, le général russe sible pour le Tsar qui l'avait fait soli- cycle, ainsi que le centre des deux
Bodisco ne s'en était pas moins dement construire et qui la consi- pavillons d’officiers. Un immense
rendu à discrétion. dérait comme une place avancée de nuage de fumée, qui fut très long
son empire face à la Suède. à se dissiper, enveloppa complè-
Le 2 septembre 1854, la forteresse tement la forteresse. L’incendie se
C'est le yacht la Reine Hortense qui de Bomarsund fut détruite par le déclara avec une grande intensité
devait être chargé d'en porter la Génie français au moyen de four- dans les deux pavillons, et les toi-
nouvelle ; celle-ci en a été connue neaux. Le rapport Niel expose les tures de l’hémicycle s’enflammè-
à Paris par la dépêche suivante : détails techniques qui ont permis rent aussi sur plusieurs points.
10) Suivant le rapport de Niel, il y eut 2400 prisonniers. La forteresse et la tour avaient 116 bouches à feu et 3 mortiers.
78 canons appartenant à la Suède furent trouvés sur les chantiers.
11) Toutefois, les officiers de la marine anglaise demandèrent qu’on laissât debout six casemates du réduit, afin de
pouvoir étudier l’action du boulet sur les maçonneries avec parement de granit.
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Lorsque la fumée fut dissipée, on Elevé à la dignité de maréchal de difficiles à prévoir dans chaque
put juger des résultats obtenus. France, le 28 août 1854, le général cas particulier, il importe de mettre
[…] Pendant la nuit, l’incendie se Baraguay d'Hilliers avait pris à profit l’expérience qui en a été
propageant et les explosions des place sur l'aviso à vapeur de faite à Bomarsund sur une grande
bombes et des obus se succédant 160 chevaux Fulton. échelle.
presque sans interruption, les
fourneaux de l’hémicycle partirent Le 18 septembre 1854 le vice-ami- J’ai l’honneur de vous sou-
tous, sauf probablement un de ral Parseval-Deschènes quittait le mettre ce travail et de vous prier
ceux de l’escalier 7, mais le fer-à- golfe de Finlande à bord de de m’autoriser à la faire imprimer.
cheval restait intact au milieu de l'Inflexible, remorqué par le Darien,
ce vaste incendie. accompagné de l'Austerlitz et de la Veuillez agréer, monsieur le
Reine Hortense. Peu de temps Maréchal, l’hommage de mon res-
Quoiqu’il y eut un grand danger à après, il était d'abord élevé à la pectueux dévouement.
pénétrer dans le fort, le capitaine dignité de grand-croix de la Le général de division Niel(13) ».
Barrabé offrit d’aller à la recherche Légion d'honneur, puis à celle
des saucissons des cinq fourneaux d'amiral de France. L’année suivante, les gouverne-
qui n’étaient pas partis pour les ments français et anglais ayant
réunir et leur donner le feu. Le Niel est promu grand officier de la reconnu la nécessité de « renou-
général commandant le génie, qui Légion d’honneur et nommé aide veler la notification du blocus »
était déjà à bord du Fulton, de camp de l’Empereur avant de contre l'empire russe, une nou-
jugeant qu’on ne pouvait pas prendre le commandement en velle expédition de la Baltique fut
laisser debout une portion aussi chef du Génie de l’armée d’Orient mise ne place ; dès le moment où
importante de la forteresse, et d’y conduire le siège de la disparition des glaces dans la
acceptant la proposition du capi- Sébastopol. Baltique allait y permettre à nou-
taine Barrabé, lui envoya, par le veau la navigation.
lieutenant-colonel Jourjon, l’ordre Le général Niel écrit le 14 décem-
de tenter tout ce qui était possible bre 1854 au Ministre de la guerre(12) : Deux escadres encore, dont une
pour faire sauter le fer-à-cheval. anglaise sous les ordres du contre-
Ne se contentant pas de trans- « Monsieur le Maréchal, amiral Dundas.
mettre cet ordre, le lieutenant-
colonel Jourjon, qui depuis le J’ai rédigé, de concert avec le
Le contre-amiral Charles Pénaud,
commencement du siège, avait colonel Rochebouët, un Journal
commandant l’escadre française,
été au-devant de tous les dangers, des Opérations de l’artillerie
appareillait de Brest le 26 avril 1855
voulut s’associer à son exécution. et du génie contre la place de
avec les navires suivants :
Ces deux officiers, accompagnés Bomarsund ; nous pensons qu’il
du lieutenant Groult, du sergent- sera lu avec intérêt par les offi- - Vaisseaux mixtes de 90 canons :
major Laflèche et du sergent ciers des deux armes. J’y ai joint Tourville, capitaine Le Gallie
Bergerolle, entrèrent par une un rapport détaillé sur la destruc- de Kerizouet, contre-amiral
embrasure dans une des casemates tion de cette place ; les effets de la Ch. Pénaud, chef d'Etat-major,
du fer-à-cheval… […] l’explosion poudre sur les maçonneries étant capitaine de frégate Bon Roussin ;
eut lieu cinq minutes après ».
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Remerciements :
à Madame Chantal LEDUC pour les clichés des ruines du fort de Bomarsund trouvés sur son site
http///nosvoyages@free.fr et qu’elle nous a autorisés à reproduire.
BIBLIOGRAPHIE.
ROCHEBOUËT (général), GRIMAUDET (G. de), NIEL (maréchal Adolphe), Siège de Bomarsund en 1854. Journal des opérations de l’ar-
tillerie et du génie [par le général Niel et le colonel de Rochebouët. Lettre du maréchal Vaillant…] Paris, J. Corréard, 1855, in-8°, 54
pages, 4 plans, tableau.
BLANCHARD (P.), " Les prisonniers de Bomarsund à l'Ile d'Aix ", L'Illustration, 1854
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