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Caisson
Caisson
Cet ouvrage est le vingtième de la collection
soutenue par la Communauté française de Belgique
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Dépôt légal : Bibliothèque royale de Belgique
e trimestre – D///
S T É P H A N I E F E R R AT
Caisson
dans le caisson
membres
os
vers quel bois
se coucher
comment
vont viennent
dents
mains
le frottement
beau temps
linge
maison
demain comme aujourd’hui
les routes
les pas faits dans les livres
premières embrassades
de soleil
et de face
qu’il pleuve
qu’on me laisse
tête
planches
troupeaux
maintenir l’avancée
dos
en-dessous des grandes côtes
souffles
cartouches
s’aligneront
dans ce qu’il restait d’eau
même ardeur
à se poursuivre
un arbre
vient de tomber
penser à l’herbe
devant la pluie
parc coupé
l’attente
recouvrement du ciel
sur les doigts
le tapis de ravissements
face à l’œil
ne me souviens plus
de quel saignement
jusqu’à l’épuisement
le jour
herbe rase
ne pas oublier
ses yeux
ni la trop longue durée des jours
d’en bas
ce n’est plus possible
le spectacle des hommes
gestes
le renard emporté
ne pas savoir
quelle haine
pourquoi les larmes
la ligne coupée
traîner
un dimanche
réveillée
dans le mélange des branches
quel plaisir
quel espace
yeux plissés
tenir long
le jour
ses ans
nuit de l’arbre
retirée de sa peau
hier
veiller au dos
ossifications
parfois rien
quelques tremblements
ton haut
doigts dépeuplés
trop de vent
pour que poussent
les silences
qu’est devenue la voix
le bois jamais rentré
ton doigt tombé au puits
après la chèvre
lit séché
en dessous du tilleul
laisser derrière
la mince chemise pliée
nourriture charriée
au bout du couloir
inguinal
est un mot de reptile
soleil haut
bras épaules
épousés
dehors
la pointe des pins
large nuit
rendue d’avance
laissée là
au noir autorisé
sur le visage
l’intérieur du cœur
soir
chiffon
complètement
plus d’herbe
brûlures étendues seulement
un outil
ce que c’est
d’avoir laissé pousser
l’animal
courte
de cœur
d’énergie
sous le ventre
blessures argentées
la pluie sur son dos
dure
la bête
une colère
qui ne se remet pas
toujours ailleurs
le regard
attendu
cheval maintenant
sexe planté
rochers comme des poings
cogner la tête
contre la voix
fatiguée de la pente
à descendre
de la soif à remonter
qu’est devenu le doigt
tant de fois comparé
l’élastique le vivant
lenteur des tissus
ont suivi
des paysages
maigres
la haie a de grands bras
qui marchent vers le jour
tête
brouillée de lumière
puis l’étrange eau
magnifique
rapide
il écoutait les bêtes flâner
elle
petits yeux sur les côtés
espérer
animaux dans la haie
à la place du vent
maigreur de l’air
avec quelques mains
vaguement reprises
au croisement
taureau couché
sous la croix du ciel
ne dure pas le soir
quand les mots chutent
couchés
comme au temps de la rivière
la paille
l’animal
l’eau du jardin
vide
continuer
au plus près des peaux
l’horizon tenu
sur les bêtes
sa parole doucement
pour nous
sur l’arbre
se dévorent les vies
le monde ne fait rien
au choix des matins
on ne passe souvent
pas loin
des soirs coupés
semblent difficiles
ces ailes
la nuit
portées sous les meubles
nos chemins
dans de multiples veines
s’incliner
devant l’ombre interne
la petite voix
ne peut plus
endoloris
n’être qu’à côté
des grandes douceurs peignées
l’au revoir
pas bien serré
ne plus chercher
à avancer
dans la brume
joyeuse
et définitivement loin
l’embrasser
bouche noire
que sont devenues les fourrures
dans quelle nuit
l’aboiement cerné
tourne la tête
comme le monde
la joie montait
pour que sa voix
soit ma parole
l’orage
a coupé le jour en deux
ne cessent d’entrer
les ailes
laisse-moi
le prendre
un peu
près du jour
de courte nuit
rassembler
ranger le sucre
pour que l’hiver
passe au-dessus
on ne fait pas cela ainsi
envoyer
pour ne plus rien voir
partir
n’attendais que lui
sur la joue
l’arbre bas
comme un nuage rouge
goûts
qui enflent dans la bouche
certains soirs
amers
disparition des arbres
le long du chemin
à la tombée de la nuit
mauvaise voix
attaquant
tous les bouts du repas
ne répondre rien
ni personne
tourner autour de l’eau
que contient le ciel
froid par-dessus
les lèvres ultimes
savoir pourquoi
le sang
précisément
à cet endroit-là
nuit tombant
sur l’effondrement du jour
demain
pleureuse
est un homme
fondu dans la main
et embrassé
au pied du grand sanctuaire
les montagnes bordent mal
quand les gloires se dissipent
un jour
rampera
terminer
mille trous
la serre
voilà ma première nuit
voilà la nuit entière
qu’est devenue l’allure
le cheval sautant la haie
ta main sur la tête noire
même main de verdict
doigt jaune pour la soif des arbres
regarder loin
penser que peut-être
l’homme demandait
si je savais vivre
silence
seulement circuler
dans le cimetière
où les tables étaient mises
par-dessus le blanc
toute la ligne perturbée
mâchée d’eau
de glace
apparition des brouillards
jeunes chiens
arbres carcasses malmenés
l’eau indifférente
paroles se poursuivent tard
de sœurs en sœurs
nos chiens décomposés
dans divers endroits
divers sols
qui ne sont pas tous
le jardin
sur la berge
corps du jeune peuplier
tellement lisse
sur la berge
encore une main
à trouver
au fond du corps
ces mots
qui ne crèveront peut-être plus
le caisson
éclaircir
ne plus bouger
à l’inverse du temps
le vent souffle
bascule la fatigue
au bout des doigts
aujourd’hui
retirer la poussière
autour des araignées
vouloir
il ne me semble pas
être
dans un endroit de mots
enlever l’extérieur
rendre plus clair le jardin
l’arthrose recule
manger encore bien plus
m’endormir
sur la face rouillée de la nuit
qu’est devenu le regard
derrière l’ombre
une stature
fiancé marchant en avant de toi
longs cheveux à travers le jardin
les doigts
demeurent encore
les seuls jours possibles
ne plus penser
nulle part
où l’encombrement
serre
l’effondrement
un peu plus
noyée endormie
faciale
respirer
à côté du soir
le brouillard porte
avec le départ
la mort donnée
d’arriver
poussière tas
importent peu
dire comment
nous nous sommes cognés
pour nous trouver
entasser ce soir
clouer
jusqu’à tenir
porter ranger
la voir si blanche
encore passer à côté
sauf le matin
sauf la pente
ne rien dire des doutes
d’être là
jour fendu
joie
une mort
sans peau
en-dessous
perdue
de me retrouver nue
dans la pièce
avec l’après-midi
tourne
ne mange pas à terre
mélange le sable
à ses couleurs
renverse sa tête
les odeurs
cru
ce soir encore
que c’était lui
dans la lune
on ne passe souvent
pas loin
des soirs coupés
ST É PHANIE FERRAT
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