TENDANT A RENFORCER LEFFICACITE DES SANCTIONS PENALES
De la suspension de peine pour raison psychiatrique et du secret professionnel
A quoi servent les groupes de travail missionns par les ministres ?
Si le projet de loi est porteur de nombreuses avances, notamment la contrainte pnale, il nen comporte pas moins des dispositions incompatibles avec une socit soucieuse de la dignit des personnes et de lgalit des droits.
1. Larticle 18 quinquies de la loi prvoit une avance intressante en permettant la mise en libert dune personne en dtention provisoire pour raison mdicale mais en excluant une fois de plus les personnes souffrant de troubles mentaux du fait de la phrase suivante : hors les cas des personnes dtenues admises en soins psychiatriques sans leur consentement .
2. Lors de la rcente remise du rapport sur les Amnagements et suspensions de peine pour raison mdicale aux ministres de la sant et de la justice jeudi 12 juin 2014, les rapporteurs ont exprim lunanimit le souhait de voir supprimer cette phrase qui exclut de la suspension de peine pour raison psychiatrique les personnes condamnes souffrant de troubles mentaux graves et qui leur permettrait daccder des soins adapts, dans un cadre thrapeutique en toute scurit pour eux- mmes et pour le corps social. Il est donc particulirement inquitant de voir cette phrase incluse dans lactuel projet de loi et qui parat totalement archaque.
3. Le 4 de larticle 15 quater 20 prvoit une transmission des expertises psychiatriques et psychologiques au conseil dpartemental de scurit et de prvention de la dlinquance ouvert de nombreuses personnes de la socit civile. Outre une nouvelle drogation au secret professionnel, le devenir de la transmission de ces donnes trs techniques risquent de contrecarrer des dmarches dinsertion et de rinsertion. Elles annoncent les pratiques dautres pays qui sont des quivalents de piloris moyengeux entravant toute dmarche de rinsertion. La dsistance, cest--dire la sortie de la dlinquance, pourtant souhaite au travers de lactuel projet de loi, ne sera alors quun vu pieux.
Mesdames les Snatrices, messieurs les Snateurs, il vous appartient de supprimer ces dispositions qui sont obsoltes et ne pourront que contribuer une inscurit collective tout en satisfaisant lillusion dun contrle gnralis.