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Sur la route d’Emmaüs

À Florence, la via Santa Margherita (entre il Corso et via Dante Alighieri) est fréquentée
par beaucoup de touristes qui vont visiter la (fausse) maison de Dante et découvrent,
chemin faisant, l’église de Santa Margherita d’Antiochia, dite aussi de’ Cerchi.

Chiesa di Santa Margherita de’ Cerchi


Oltre alla dedica a Santa Margherita d’Antiochia, la denominazione fa riferimento
alla famiglia Cerchi, che dal 1353 detenne il patronato della piccola chiesa, prima
insieme ai Donati e agli Adimari, poi nel Seicento in maniera esclusiva. Ricordato
sin dal 1032, l’edificio è stato rimaneggiato a più riprese nei secoli successivi. All’in-
terno, sull’altar maggiore si trova la pala con la Madonna in trono con le sante Lucia,
Margherita, Agnese e Caterina d’Alessandria di Lorenzo di Bicci (fine XIV-inizio XV
sec.). Santa Margherita è considerata anche la chiesa di Dante, che qui forse sposò
Gemma Donati e poté conoscervi l’amata Beatrice Portinari, la cui famiglia aveva
qui le proprie sepolture. [c’est moi qui souligne]
Source : http://web.rete.toscana.it/Fede/ricerca.jsp

En plus de la dédicace à sainte Marguerite d’Antioche, le nom fait référence à la famille Cerchi
qui, à partir de 1353, patronna la petite église, d’abord en commun avec les Donati et les Adimari,
puis sans partage au XVIIe s. Mentionné dès 1032, l’édifice a été remanié à plusieurs reprises au
cours des siècles suivants. À l’intérieur, sur le grand autel, se trouve le retable de la Madone trô-
nant, avec les saintes Lucie, Agnès et Catherine d’Alexandrie, de Lorenzo di Bicci (fin XIVe-début XVe s.).
Santa Margherita est aussi appelée « l’église de Dante » car peut-être est-ce là qu’il prit pour fem-
me Gemma Donati et qu’il a pu faire la connaissance de la femme qu’il aimait, Béatrice Portinari,
dont la famille avait là un emplacement réservé à la sépulture des siens.

Ceux qui pénètrent dans l’église peuvent y contempler la (fausse) pierre tombale de la
femme considérée — à tort ou à raison — comme l’égérie de Dante, Béatrice (Bice di
Folco Portinari, qui épousa Simone/Mone de’ Bardi).

Il luogo di sepoltura di Beatrice


viene tradizionalmente indicato
nella chiesa di Santa Margherita
de’ Cerchi, vicina alle abitazioni
degli Alighieri e dei Portinari,
dove si troverebbero i sepolcri
di Folco e della sua famiglia. Ma
questa ipotesi, sebbene segna-
lata da una lapide moderna che
colloca la data di morte di Bea-
trice al 1291, è incoerente per-
ché Beatrice morì maritata e
quindi la sua sepoltura avrebbe
dovuto avere luogo nella tomba
della famiglia del marito. Infatti
[Domenico] Savini indica come possibile luogo il sepolcro dei Bardi situato nella
basilica di Santa Croce, sempre a Firenze, tutt’oggi segnalato nel chiostro da una
lapide con lo stemma familiare, vicino alla Cappella dei Pazzi. [c’est moi qui souligne]
http://it.wikipedia.org/wiki/Beatrice_Portinari

Selon la tradition, le lieu de sépulture de Béatrice serait dans l’église de Santa Margherita de’
Cerchi (à proximité des demeures des Alighieri et des Portinari), où se trouveraient les tombes de
Folco et de sa famille. Mais cette hypothèse, bien que rappelée par une pierre tombale moderne
qui fixe l’année de la mort de Béatrice à 1291, ne tient pas debout parce qu’à sa mort, Béatrice
était en puissance de mari et que sa sépulture aurait donc dû se trouver dans le caveau de sa
belle-famille. D’ailleurs, D. Savini indique comme emplacement possible la tombe des Bardi, dans
la basilique de Santa Croce, toujours à Florence, marqué encore de nos jours dans le cloître par
une pierre portant le blason de la famille, non loin de la chapelle des Pazzi.
Ceux qui entrent dans la via Santa Margherita ou en res-
sortent par la via del Corso, passent sous une voûte. Deux
tableaux au mur (du côté gauche, pour la personne qui
entre) : le premier, encadré et sous verre, un chromo
qu’on qualifierait de saint-sulpicien s’il était cisalpin au lieu
de transalpin ; le second, plus avant sous la voûte, fait
partie de mes plus anciens souvenirs de Florence, car je
l’avais remarqué dès mon premier séjour, il y a mainte-
nant quelques lustres.

C’est de lui que je voudrais parler.

© ILP

Inutile, je crois, de pérorer sur la tartouillade qui surmonte l’inscription.

Le texte appartient à l’épisode du Nouveau Testament (Évangile selon saint Luc) qu’on
appelle sans autre raison qu’une interprétation médiévale « les pèlerins d’Emmaüs »,
alors qu’il s’agit de disciples (μαθηταί) qui regagnent le village d’Emmaüs (Emmaüs-
gangers, dit avec justesse une version en néerlandais).
Le seul dans le passage en question qui se fasse traiter de peregrinus dans la version
latine, c’est Jésus, puisque le disciple dont le nom est indiqué : Cléopas (Κλεοπᾶς), lui
demande sans ambages :
« Es-tu seulement de passage [παροικεῖς / peregrinus es] à Jérusalem, que tu sois ignorant des
événements de ces jours-ci ? »
Σὺ μόνος παροικεῖς Ἰερουσαλὴμ καὶ οὐκ ἔγνως τὰ γενόμενα ἐν αὐτῇ ἐν ταῖς ἡμέραις ταύταις ;
« Tu solus peregrinus es in Ierusalem et non cognouisti, quæ facta sunt in illa his diebus ? »
Voici, en contexte, la citation du tableau.

 Quand les trois hommes furent près du village qui était la destination des deux
disciples (ἤγγισαν εἰς τὴν κώμην οὗ ἐπορεύοντο / appropinquauerunt castello, quo ibant),
 le Christ fit mine de poursuivre sa route (αὐτὸς προσεποιήσατο πορρώτερον πορεύ-
εσθαι / ipse se finxit longius ire),
 mais ils firent pression sur lui en lui disant (παρεϐιάσαντο αὐτὸν λέγοντες / coegerunt
illum dicentes) :
 « Reste en notre compagnie, car le soir approche et déjà le jour a baissé. »
Μεῖνον μεθ’ ἡμῶν, ὅτι πρὸς ἑσπέραν ἐστὶν καὶ κέκλικεν ἤδη ἡ ἡμέρα.
« Mane nobiscum, quoniam aduesperascit, et inclinata est iam dies. »
 Et il entra pour rester avec eux (Kαὶ εἰσῆλθεν τοῦ μεῖναι σὺν αὐτοῖς / Et intrauit, ut
maneret cum illis).
Par souci de clarté, le commanditaire a fait insérer dans la phrase d’origine Domine
(Κύριε, « Seigneur »), ce qui risque d’occasionner une erreur d’interprétation — erreur
qu’il a été le premier à commettre, puisqu’il traduit par ‘Lord’. En effet, quand, au début
de l’épisode, Jésus s’approche des disciples et fait route avec eux, Luc précise :
« Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître » (οἱ δὲ ὀφθαλμοὶ αὐτῶν ἐκρα-
τοῦντο τοῦ μὴ ἐπιγνῶναι αὐτόν / oculi autem illorum tenebantur, ne eum agnoscerent).
« Seigneur » ne convient donc pas.
C’est en grec néotestamentaire que Κύριε/Kurié (cf. kyrielle) est attesté pour la première
fois comme « le premier degré de l’appellatif » [B. Cerquiglini, La parole médiévale : dis-
cours, syntaxe, texte, 1981], « Monsieur », qui est la norme en grec moderne (on peut com-
parer le rapport en russe Господь « Seigneur » → Господин [gəs.pɐ.ˈdʲin] « Monsieur »).
Ainsi, Marie de Magdala/Marie-Madeleine (Évangile selon saint Jean) s’adresse au Christ
ressuscité qu’elle ne reconnaît pas et qu’elle prend pour le jardinier (et fossoyeur ?) :
Ἐκείνη δοκοῦσα ὅτι ὁ κηπουρός ἐστιν λέγει αὐτῷ· Kύριε, εἰ σὺ ἐϐάστασας αὐτόν, εἰπέ μοι
ποῦ ἔθηκας αὐτόν, κἀγὼ αὐτὸν ἀρῶ.
Celle-ci, le prenant pour le jardinier, lui dit : « Monsieur, si c’est toi qui l’as enlevé, dis-
moi où tu l’as mis et j’irai le retirer. »
On comparera la Vulgate : Illa, existimans quia hortulanus esset, dicit ei : « Domine, si tu
sustulisti eum, dicito mihi, ubi posuisti eum, et ego eum tollam », et la King James Version : She,
supposing him to be the gardener, saith unto him, “Sir, if thou have borne him hence, tell
me where thou hast laid him, and I will take him away.”
Nous abordons par ce biais un aspect de la question des appellatifs en traduction.
Soit trois acceptions successives de Κύριε, vocatif de κύριος « maître ».
Toutes les langues ne font pas la distinction entre les deux dernières,
ainsi l’italien (Signore), l’espagnol (Señor), et bien d’autres.
Passer d’une langue de départ où la distinction existe à une langue
d’arrivée où elle est inexistante est le plus souvent impossible.
Dans le cas présent, un peu particulier, le lecteur anglophone ne
trouve rien à redire au texte de la KJV, cependant que le lecteur francophone regimbe
devant la phrase traduite dans sa langue parce que l’énoncé associe le terme d’adresse
« Monsieur » et le tutoiement, ce qui n’est pas idiomatique (en dehors du langage enfan-
tin). Paradoxe : le féminin Κυρία est rendu sans hésitation par « Madame ».

La Nueva Biblia de los Hispanos (2005) est présentée de la façon suivante par son éditeur :
Esta edición se presenta también como una contribución a la traducción de las
Sagradas Escrituras en nuestro lenguaje actual, ya que se han usado palabras y
frases contemporáneas para facilitar la lectura.
Por ejemplo, el pronombre ustedes, con sus verbos correspondientes, se usa en lugar
de vosotros. El pronombre formal usted se ha usado en aquellas oca-
siones en que una persona se dirige a otra superior. [c’est moi qui sou-
ligne]
Cohérente, elle rend le récit de la rencontre entre Marie-Madeleine et le présumé jardi-
nier de la façon suivante :
« Mujer, ¿por qué lloras? » le dijo Jesús. « ¿A quién buscas? » Ella, pensando que era el
que cuidaba el huerto, Le dijo: « Señor, si usted Lo ha llevado, dígame dónde Lo ha puesto,
y yo me Lo llevaré. »
De la sorte, Marie-Madeleine s’adresse au jardinier comme un subalterne à un supérieur,
introduisant ainsi une hiérarchie absente de l’original, et le vouvoie — ce qui était une
impossibilité en araméen, en hébreu, en grec et en latin.


Un dernier mot à propos du tableau de la via Santa Margherita : c’est bien sûr it is
coming the night qui, au départ, avait attiré mon attention. Mais, au fait, pourquoi
avoir ajouté une version 'anglaise' ?



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