Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
A/ l’arrêt en lui-même
Faits : M Camino, maire d’Hendaye, est suspendu puis révoqué. On lui reprochait de ne pas
avoir veillé à la décence d’un convoi funèbre, et vexation à l’égard d’une ambulance privée. REP
contre ces décisions, le CE les a annulées en estimant que le 1 e grief était matériellement inexact, et
que le 2nd reposait sur des faits qui ne constituaient pas une faute disciplinaire.
Le contrôle de la qualification juridique des faits (« Gomel » 1914) avant de dégager sa
compétence pour contrôler l’exactitude matérielle des faits (« Camino » 1916).
La nouveauté est l’exercice par le CE du contrôle de l’exactitude matérielle des faits.
Traditionnellement, le CE estime que l’erreur de fait ne saurait constituer un excès de pouvoir. Il
n’était pas de sa compétence de contrôler l’exactitude matérielle des faits qui était l’apanage de
l’administration. La légalité englobait exclusivement des questions de droit.
A/ L’arrêt
Faits : une loi permettait au préfet de refuser des permis de construire pour les bâtiments portant
atteinte à une perspective monumentale (en l’espèce refus de permis sur la place Beauveau).
Le CE procède en 2 temps :
Est ce que l’emplacement de la construction projetée se situe dans une perspective
monumentale ?
Si oui, cette construction serait elle de nature à y porter atteinte.
En l’espèce, le CE ne s’est posé que la 1e question.
Cela entraîne une extension du REP avec le contrôle de la qualification juridique des faits.
B/ Le contrôle
Il consiste à examiner sur les faits tels qu’ils existent présentent les caractéristiques permettant
de prendre la décision. Les faits sont ils de nature à justifier la décision ? Or, c’est un pouvoir qui
semble normalement incomber à l’administration.
Ex : répression administrative : on ne peut infliger une sanction administrative qu’à quelqu’un qui a
commis une faute.
Ex : appréciation de la représentativité d’un syndicat
Ex : appréciation du caractère licencieux ou pornographique d’un film.
Le juge administratif dispose d’une large marge d’appréciation : critères généraux.
Ex : l’expropriation n’est licite que si elle répond à une besoin d’utilité publique qui est appréciée
largement par le juge.
On se rend compte que ce contrôle peut aboutir à substituer la décision du juge à celle de
l’administration.
1/ L’arrêt
Le CE dit que « s’il incombe au maire, en vertu de la loi de 1884, de prendre les mesures
qu’exigent le maintien de l’ordre, il doit concilier l’exercice de ces pouvoirs avec le respect de la
liberté de réunion ».
Pour interdire la conférence de M Benjamin, le maire de Nevers a invoqué que sa venue
était de nature à troubler l’ordre public. Le CE a répondu à cet argument en énonçant que « il résulte
de l’instruction que l’éventualité de troubles allégués par le maire de Nevers en présentaient pas un
degré de gravité tel qu’il n’ait pu, sans interdire la conférence, maintenir l’ordre en évitant les
mesures de police qui lui appartenaient de prendre ». le CE annule les 2 arrêtés litigieux.
Il s’agissait de concilier la liberté de réunion et la nécessité du maintien de l’ordre. A
priori, toute interdiction de réunion est mal vue parce que le législateur n’a prévu aucune mesure de
police préventives. Dans ces conditions, le maire doit être prudent lorsqu’il exerce ses prérogatives de
police administrative. La menace pour l’ordre public doit être exceptionnellement grave. En outre, il
ne peut interdire ces réunions que s’il ne dispose pas des forces de police nécessaires pour lui
permettre de se tenir dans le calme.
En outre, dans la mesure où il a commis une faute lourde, il a été condamner à verser une
réparation au profit de M Benjamin.
La liberté est la règle, la restriction de police l’exception. Il y eut des entorses dans les
années 1936, suite à la situation politique. Dès lors, on admettait beaucoup plus facilement les
restrictions posées à la liberté de réunion.
2/ Le contrôle poussé du CE
il vérifie d’abord si les circonstances de l’espèce représentaient une menace de
trouble, atteinte à l’ordre public (si une mesure de police était nécessaire).
Le CE se demande si la mesure de police était adaptée par sa nature et sa gravité
à l’importance de la menace. Ce faisant, il contrôle l’adéquation de la mesure aux
faits qui l’ont motivé.
L’élément central devient le délai dans lequel le juge statue.
B/ Théorie du bilan CE ass 1971 « ville nouvelle Est »
1/ Jurisprudence antérieure
Traditionnellement en matière d’expropriation, le juge administratif vérifie si l’opération
portait en elle-même un objet d’utilité publique (construction d’autoroute, voie ferrée, aérodrome).
Cette jurisprudence n’était pas satisfaisante parce que le juge s’interdisait d’examiner le
contenu concret du projet et notamment le choix des parcelles à exproprier.
Ex : construction d’un aérodrome. Le CE admettait que c’était en soi une opération pouvant être
déclarée d’utilité publique, et refusait d’examiner les arguments contraires à cette création (pas
justifiés pour les besoins de la population locale, coût excédant manifestement les moyens financiers
de la commune).
2/ Critiques
les opérations d’expropriation ont pris une ampleur très importante
elles ont fini par être réalisées au profit de SEM voire de personnes privées
(promotion immobilière).
A ce moment là, la distinction entre les intérêts publics et privés s’est estompée.
CE 1971 « Ville de Sochaux » : le CE a admis que l’intérêt général pouvait parfois être
réalisé par la satisfaction d’intérêts privés.
Cela montre que ce n’était plus possible de se limite à savoir si une opération était par
elle même d’utilité publique.
3/ L’amorce de G BRAIBANT
Il propose au CE de mettre en balance les inconvénients/ avantages de l’opération, coût/
rendement, désutilité/ utilité.
Il propose au CE d’opérer un revirement qui va être accueilli pour 2 raisons :
La pertinence des 2 inconvénients de la jurisprudence traditionnelle (cf supra)
Dans quelques cas isolés, le CE a déjà accepté de suivre la solution qu’il propose
CE 1968 « Commune de Cassis » ou (boues rouges de Cassis) : à côté de Cassis, se trouve l’usine
Péchinet qui doit évacuer des déchets, et l’on prévoit de construire une canalisation pour rejeter les
déchets en mer. Le CE prend acte des circonstances de l’espèce (santé publique, flore, faune,
économie, tourisme…). G BRAIBANT propose au CE de généraliser cette approche.
REMARQUES