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1. Généralités
1.1 Définitions
• Contention : ensemble des procédés et appareillages destinés à stabiliser les
corrections
orthopédiques et orthodontiques obtenues par un traitement actif.
Action de maintenir par des moyens artificiels des organes déplacés.
• Récidive : "qui revient". Réapparition d'une maladie après sa guérison, après retour à
la santé.
Apparition d'une malposition ou d'une malocclusion reproduisant à un degré plus ou moins
marqué les anomalies initiales ou n'ayant pas de rapport avec celles initiales (BASSIGNY).
• Rechute : reprise d'une maladie qui était en voie de guérison (échec de traitement).
• Stabilité : propriété d'un corps de revenir à sa position d'équilibre initial si on l'en
écarte.
Tendance à rester dans un état définit quand il est soumis à des contraintes normales.
1.3 Historique
• Différentes écoles
- Ecole occlusale : l'occlusion est le facteur le plus important pour stabiliser une dent dans sa
nouvelle position (KINGSLEY, ANGLE).
- Ecole de la base apicale : pour que l'occlusion soit stable, la dent doit être perpendiculaire sur sa
base (LUNDSTROM).
- Ecole de l'incisive inférieure : (TWEED).
- Ecole musculaire : l'occlusion doit être compatible avec la fonction et l'équilibre musculaire
(RIEDEL, BRODIE).
- Aujourd'hui, on tient compte de la position de l'incisive mandibulaire mais également des critères
occlusaux statiques et dynamiques dans les 3 sens de l'espace.
• Différentes théories
- Théorie de l'équilibre : si tout est bien terminé, un équilibre s'établit. La croissance résiduelle sera
harmonieuse, la contention est donc inutile.
- Théorie du décalage : il existe un décalage entre la position dentaire et l'environnement oral, entre
la croissance mandibulaire et maxillaire. Une contention doit donc être maintenue jusqu'à la fin de
la croissance.
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- Théorie de l'assistance partielle : il faut une aide temporaire, le temps de la réorganisation
tissulaire.
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2. Buts de la contention
- Stabiliser les dents pendant la réorganisation tissulaire (REITAN).
BEGG : il faut permettre et diriger la récidive pour permettre à l'os de se déposer et résister aux forces
masticatoires.
TWEED : la contention n'est pas souhaitable, il faut redistribuer les cartes et laisser l'occlusion
individuelle s'établir (recovery).
- Favoriser l'établissement d'une bonne occlusion.
Si cela ne peut se réaliser spontanément, il faut réaliser une équilibration occlusale. Il faut éviter les
interférences, éliminer les contacts non travaillant et en RC et parfois faire des restaurations
prothétiques.
- Limiter les effets d'une pathogénie nouvelle ou encore existante.
3.1 Surcorrection
3.1.1 En cours de traitement
La position est surcorrigée à l'aide de l'appareil actif pendant quelques semaines puis ramenée en
position idéale avant la contention. Ce procédé est difficile à appliquer à toute une arcade et risque de
provoquer des dénudations (en cas de vestibuloversion).
Pour ZACKRISSON, il faut vérifier l'alignement des bords libres des incisives mandibulaires car une
légère rotation est un point faible et risque de provoquer une récidive. Une surcorrection efface tout
risque de souscorrection.
3.3 Fibrotomie
PINSON : sans fibrotomie, la récidive moyenne est de 16° pour une rotation (56%). Avec une
fibrotomie, la récidive moyenne est de 8,5° (25%).
3.4 Coronoplasties
Il s'agit de la modification de forme d'une couronne d'une dent, par réduction ou par addition :
- Pour des raisons esthétiques (bords libres des incisives, atténuation d'une forme triangulaire).
- En cas de DDD ou DDM.
- Accroît la stabilité de la denture.
En conduisant à une meilleure occlusion, l'orthodontiste réduit sensiblement les risques de récidive.
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4. Les principes de la contention
La contention est presque toujours indispensable pour contrecarrer la tension des fibres
gingivales et laisser le temps aux comportements musculaires de s'adapter au nouvel
équilibre.
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5. Contention en fonction du type de malocclusion
5.1 Décalage des bases
5.1.1 Sens sagittal
• Après orthopédie
- Contention après correction d'une promaxillie :
. FEO : elle sert à corriger le décalage et sera maintenue en contention jusqu'à la fin de la croissance.
Elle peut être associée à une gouttière.
. Bumper : pour éviter le déplacement mésial des molaires maxillaires. Il peut être complété avec des
élastiques sur les faces vestibulaires des dents maxillaires.
. Appareil fonctionnel : il réalise alors une contention active du maintien des rapports sagittaux jusqu'à
la fin de la croissance.
- Contention après correction d'une brachygnathie maxillaire : hyper correction à l'aide d'un masque
de DELAIRE.
- Contention après correction d'une prognathie mandibulaire non chirurgicale : à l'aide d'un appareil
fonctionnel tel que le masque de DELAIRE pour une contention active jusqu'à la fin de la
croissance.
- Contention après correction d'une rétrognathie mandibulaire :
. Contention mécanique passive avec un plan incliné rétro incisif (IZARD).
. Activateur : PETROVIC a montré que la meilleure contention serait le maintien de l'appareil qui a
servi à la correction et ce jusqu'à la fin de la croissance.
• Après orthodontie
Dans le cas d'une correction par TIM de classe II ou III, TWEED et BEGG ne conseillent pas de
contention.
• Proglissement ou rétroglissement
Aucune contention n'est nécessaire si le recouvrement incisif est suffisant.
• Supraclusion
- Correction par ingression incisive
. La meilleure des contentions est un traitement bien fini ou en hyper correction (bout à bout) avec un
angle inter incisif fermé.
. Plaque de SVED.
. Plan rétro incisif supérieur (RIEDEL, HAWLEY).
. Gouttière inférieure.
. Tooth positionner.
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. Attelle collée de PM à PM maxillaire et mandibulaire.
- Correction par égression molaire : elle doit être maintenue jusqu'à la fin de la croissance et réalisée
dans la limite d'un espace libre résiduel suffisant.
5.2.3 Rotations
- La présence de points de contacts serrés n'est pas suffisante pour prévenir leur récidive.
- Il faut éviter les prématurités occlusales et faire une équilibration.
- Le rôle des fibres parodontales dans la récidive de la correction des rotations est essentiel
(fibrotomie).
Inefficacité de cette intervention chirurgicale sans le maintien de la dent corrigée pendant un minimum
de temps (EDWARDS).
5.2.4 Diastèmes
• Localisés
- Entre les incisives centrales : la stabilisation est fonction de la cause.
. Présence d'un germe surnuméraire : le maintien de la fermeture de l'espace doit être prolongé.
. DDD : elle nécessitera d'augmenter le diamètre des dents supérieures ou de réduire l'arcade
inférieure.
. Frein labial hypertrophique : une contention par plaque de HAWLEY sera suffisante mais de longue
durée.
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- Localisé au niveau des sites d'extraction : l'accumulation de tissu gingival au cours de la fermeture
des espaces d'extraction nécessite son élimination immédiate à la fin de la fermeture (EDWARDS,
MAC COLLUM).
• Généralisés
. DDD.
. Pulsion linguale persistante : elle voue le traitement à l'échec. La contention ne sera d'aucun secours.
. Lèvres atoniques : contention permanente.
• Gouttières thermoformées
- Avantages
. Peu encombrantes, donc bien acceptées.
. Elles permettent une contention dans les 3 sens de l'espace.
- Inconvénients
. Elles interfèrent avec l'occlusion surtout dans la partie postérieure, ce qui risque de faire une
surpression occlusale sur M2. Il faut faire un épaississement de la partie antérieure.
. Lors d'un port à mi-temps, il faut vérifier qu'il existe la même occlusion avec ou sans gouttière.
Le défaut principal de ces appareils est d'être amovible, donc d'être trop souvent cassé ou égaré.
SHERIDAN propose de faire l'appareil en double sur le même moulage pour contrer cet inconvénient.
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. Lors d'un décollement, il est très difficile de recoller un élément.
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• Dispositifs collés
- Le 2 dents : système collé sur 33 et 43 : il permet le maintien de la largeur inter canine.
- Le 6 dents inférieures de 33 à 43 : c'est la meilleure contention pour les rotations. La colle doit être
à distance de la gencive, et ne doit pas solidariser 2 dents adjacentes. Le contrôle doit être fréquent
car un décollement passe inaperçu.
- Le 6 dents supérieues de 13 à 23 : il ne doit pas entrer en contact avec la gencive ni avec
l'occlusion.
- Le 8 dents supérieures de 15 à 25 : dans les cas traités avec extraction de 14-24.
- Le 12 dents supérieures de 17 à 27 : fil collé sur les faces linguales des incisives et canines et sur
les faces occlusales des prémolaires et molaires. C'est une contention permanente chez l'adulte,
moins mutilante qu'une attelle coulée et les risques sont moindres en cas de décollement partiel.
• Les activateurs
Il faut les faire aussi peu encombrent que possible. Ils n'ont pas la souplesse des TP, il est donc
difficile de les proposer en contention de longue durée.
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7. Contention chez l'adulte
7.1 Définition
Adulte : individu parvenu au terme de sa croissance et de sa maturation. Age civil supérieur à 18 ans.
Il existe 3 types d'adultes :
- Jeune : traitement identique aux adolescents, la seule différence est l'absence de croissance. Il
n'existe pas de différence au niveau des systèmes de contention.
- Adulte au parodonte sain : patient motivé dont le traitement comporte des compromis. La
contention est de longue durée.
- Adulte au parodonte affaibli : le traitement est limité, avec des compromis. La contention est
adaptée aux problèmes parodontaux.
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• Parodonte profond :
- Desmodonte : sa largeur diminue, ainsi que sa vascularisation, ce qui entraîne un renouvellement
des fibres plus lent, donc un ralentissement du mouvement et une augmentation du temps de
stabilisation. Le temps de contention doit donc être allongé.
- Os alvéolaire : le métabolisme calcique et le turn over diminuent. La hauteur d'os alvéolaire
diminue, ce qui provoque une diminution de l'ancrage et donc un risque de mobilité dentaire
accru. La contention est fixe et souvent associée à de la prothèse.
• Plaque dentaire : l'accumulation est favorisée par une diminution du flux salivaire et
une salive plus épaisse. Il faudra réaliser un système de contention adapté à une bonne hygiène
du fait d'une contention permanente.
7.4 La contention
7.4.1 Objectifs
Ils sont identiques pour les adolescents et les adultes.
- La contention vise à empêcher la récidive après le traitement d'orthodontie.
- Elle vise à supprimer les mobilités dentaires de l'adulte, lors de maladie parodontale, de diminuer
les traumas et de prévenir les migrations secondaires.
- La contention est systématique et de longue durée car pour des raisons physiologiques,
histologiques et fonctionnelles, les dents tendent à revenir à leur position d'origine
(FONTENELLE).
7.5 Conclusion
- Les systèmes de contention sont complexes à réaliser et doivent être pris en charge par des
praticiens capables de les réaliser (parodontistes, les réalisations prothétiques de grande étendue
doivent être contrôlées par un occlusodontiste).
- Le suivi doit être réalisé sur une très longue période car ces systèmes sont des moyens de
contention "permanents" (vérification qu'il n'existe pas de décollement).
- Le patient doit être informé du coût de cette partie du traitement et du suivi parodontal post
thérapeutique obligatoire.
- Souvent, chez l'adulte il s'agit d'un traitement avec compromis, donc la stabilité du traitement est à
surveiller. La contention permet le maintien des résultats.
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8. Conclusions
- Le type de contention doit être choisi selon les particularités de chaque cas et de chaque type de
traitement, en fonction des récidives possibles.
- Chaque procédé de contention à ses points faibles, d'où l'intérêt des procédés de prévention et de
stabilisation (parfaite occlusion et profonde ICM).
- Si une contention bien conduite est inefficace et qu'il existe une récidive, alors le traitement n'a
pas pris en compte tous les facteurs de récidives. Dans ce cas, il faut refaire le traitement
(PHILIPPE).
- Les résultats ne sont jamais définitifs car "le propre du vivant est d'être changeant" (PHILIPPE).
Des malpositions apparaissent au cours de la vie chez des sujets traités ou non traités.
VANARSDALL, le traitement orthodontique n'a qu'un effet passagé.
- Pour SHERINAN, il y a transfert de responsabilité, pour lui "quand la contention commence mon
travail est fini. J'ai fait de mon mieux, maintenant c'est au patient de maintenir le résultat obtenu et
pour toute la vie". Pour ce faire, il fait une duplication de l'appareil de contention en cas de perte
ou de fracture.
GOTTLIEB "même les meilleurs patients perdent peu à peu courage. Demander à quelqu'un de porter
l'appareil de contention toute sa vie, ce n'est pas seulement irraisonnable, c'est aussi irréaliste".
- Empêcher l'évolution des arcades du fait de la maturation, de la maladie ou du vieillissement du
patient n'est pas compris dans le contrat du traitement d'orthodontie.
- La fréquence des récidives est généralement sous estimé. La stabilité des résultats doit être
recherché par le traitement puis par la contention. Il n'existe pas de stabilité si le diagnostic est
incomplet, le plan de traitement inadapté et l'ICM mal équilibrée.
- La contention, au même titre que le traitement doit être spécifiquement adaptée à chaque cas et sa
durée ne doit pas être abrégée.
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