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L'HYPNOSE

Mettons-nous d'accord sur le terme d'auto-hypnose.

De l'auto-hypnose, nous en faisons tout le temps sans le savoir. Rêver en regardant les vagues, en
regardant le ciel étoilé, et nous voilà plongé dans nos pensées. Qui de nous n'a pas l'expérience d'avoir
été tellement absorbé dans un bon bouquin qu'il n'a pas entendu qu'on lui parlait. L'auto-hypnose, c'est
ça! Mais ce n'est pas que cela. On l'appelle aussi état modifié de conscience. _ EMC _ Cela va d'un état
très légèrement modifié, être dans la lune, jusqu'à un état très modifié, par exemple être insensible à la
douleur. Bien sûr, on va rechercher par cette technique un certain nombre de résultats. Et c'est vrai
que c'est un excellent "outil" pour s'améliorer, changer, guérir.

Les principes de base de l'auto-hypnose

Le principe de base est de considérer qu'il y a un esprit conscient et un esprit inconscient, et que
chacun a ses modes de fonctionnement. On considère d'ordinaire que l'inconscient emmagasine une
somme d'informations colossale, et est à même de gérer énormément de situations, beaucoup plus que
l'esprit conscient ne le fait. Milton ERICKSON dit que le conscient est sage, mais que l'inconscient l'est
mille fois plus. Alors, imaginez s'ils travaillent mieux ensemble!

Que peut-on attendre de l'auto-hypnose?

On pourrait plutôt poser la question de ce qui ne peut pas être abordé par cette méthode. Car le
développement personnel et tout ce qui tourne autour du bien être est concerné par l'auto-hypnose.
Ses résultats dans le domaine de l'apprentissage et de la santé sont aussi manifestes. L'auto hypnose
constitue une aide précieuse pour se relaxer, se détendre, gérer les stress, les problèmes de poids et de
tabac.

Quelques précautions

Certains problèmes nécessitent de prendre des avis extérieurs. L'homme n'est certainement pas fait
pour tout résoudre seul. Les conseils sont donc utiles, particulièrement pour bien "garder les pieds sur
terre". Et bien sûr dans le cas de maladies, un suivi médical est complètement indispensable.

Une élégante méthode d'auto-hypnose


Fixez-vous un cadre de temps, 10 minutes, 20 minutes selon ce que vous souhaitez. Fixez-vous un but
pour le travail en TRANSE : par exemple revivre complètement une fois où vous avez été
particulièrement CREATIF, ou revivre trois souvenirs agréables, ou mieux comprendre une Difficulté.
Puis, portez votre attention vers trois sensations à l'intérieur de votre corps, température, pression etc.
Ensuite, décrivez-vous ce que vous entendez : le son de votre respiration, de quelques bruits extérieurs
que vous percevez. Enfin, faites-vous une image de vous-même, comme si vous étiez à 1 ou 2 mètres
devant vous, et décrivez-vous ce que vous voyez : la poitrine qui se soulève et s'abaisse, la posture des
bras, etc. Refaites deux fois des descriptions de ce que vous ressentez, de ce que vous entendez, de ce
que vous voyez. Vous vous rendrez compte qu'avec l'habitude, tout cela se fera avec plus de facilité,
plus de précision. Puis occupez votre esprit pendant le temps qui reste : par exemple, demandez-vous
quel est votre bras dans lequel une sensation de légèreté est plus importante que dans l'autre, et
accompagnez simplement les petits mouvements "inconscients" qui le feront se lever et s'orienter vers
votre visage. Lorsque votre main touchera votre visage, ce sera le moment de la transe la plus
profonde. Puis votre bras reviendra vers le bas, et vous accompagnerez simplement ce retour. Pour
finir, reprenez contact avec l'endroit où vous vous trouvez, étirez-vous, détendez-vous, le voyage est
terminé. Et réjouissez-vous, car vous apprécierez bientôt les fruits de ce travail.

L'HYPNOSE
Une porte ouverte sur l'inconscient
Devant le mot hypnose, plusieurs d'entre nous ont une réaction de protection comme devant un
danger. On croit encore que se faire hypnotiser c'est laisser quelqu'un d'autre prendre le contrôle de
notre pensée, que l'hypnotiste peut nous faire faire des choses qu'on ne veut pas, nous mettre en tête
des suggestions qui ne sont pas nous. Avant l'hiver 1994, je partageais en quelque sorte cette croyance
et je m'étais toujours prudemment tenue loin des hypnotiseurs de tout acabit. J'étais très méfiante.
Alors que j'étudiais en Californie, mon amie Deborah, alors en formation pour devenir hypnothérapeute,
me proposa de faire quelques expériences. Ma confiance en son intégrité étant bien solide, j'acceptai et
WOW! J’eu rapidement et intensément accès à des expériences de mon passé auxquelles j'aurais
difficilement eu accès autrement. L'hypnose me permit alors de faire un travail de guérison très
important. J'entrai également en contact avec des dimensions de moi-même et je vécu des expériences
dites "d'unité" qui m'avaient jusqu'à ce jour été étrangères même pendant mes années de pratique
régulière de méditation transcendantale et autres pratiques spirituelles. Consciente du pouvoir
thérapeutique de l'hypnose pour moi-même et pour mes futurs clientes et clients, je m'inscrivis illico
aux prochaines sessions de formation. Depuis, j'utilise régulièrement l'auto-hypnose pour visiter mon
inconscient, y faire du travail de conscience et du travail de guérison, ou tout simplement pour passer
du temps avec moi-même dans le silence et la paix de mon être profond. L'hypnose est devenue un de
mes outils privilégiés de travail, disponible pour les personnes qui le désirent. En consultation, mon
intention est de fournir à mes clients les outils pour qu'ils puissent devenir autonomes dans leur travail
intérieur en utilisant soit l'auto-hypnose, soit d'autres outils de travail sur eux-mêmes. Quelqu'une me
disait la semaine dernière: "Si tu m'apprends à m'auto-hypnotiser, je n'aurai plus besoin de toi".
Comme thérapeute, c'est la dernière de mes craintes. Je sais que l'utilisation de l'auto-hypnose, du
journal et autres moyens de travail intérieur raccourcit considérablement la durée d'une thérapie. Tant
mieux! Les gens avancent alors plus rapidement vers leur libération et leur autonomie.

L'hypnose, une porte ouverte sur notre inconscient


En nous amenant au-delà du contrôle du mental, ce qui n'est pas une mince affaire, l'hypnose nous
ouvre la voie vers l'inconscient. Cet inconscient qui est le siège de la plupart de nos motivations et de
nos souvenirs, est une source intarissable de créativité, de guérison, d'information et de connexion. Je
crois que nous nous faisons bien souvent des illusions lorsque nous croyons contrôler notre vie.
Comment se fait-il qu'alors que nous connaissions par cœur tous les moyens pour arrêter de fumer, de
trop manger ou de nous rendre malade, nous continuions de le faire? Qui mène notre barque? Vous est-
il déjà arrivé, au volant de votre voiture, de vous retrouver à destination sans avoir été consciente,
conscient de la route? Qui conduisait? Notre inconscient formerait plus de 90% de notre être. Aussi bien
s'en occuper. Les moyens de communiquer avec notre inconscient sont nombreux, l'hypnose n'est que
l'un d'entre eux. Les rêves de jour et de nuit, les arts, la méditation et la centration, le mouvement, la
relaxation, la nature, le tarot et autres outils symboliques sont autant de façons d'entrer en contact et
de dialoguer avec notre inconscient.

AUTO-HYPNOSE, EXERCICE EN 5 SECONDES


1- Installez-vous dans une position confortable, assis, allongé dans un fauteuil ou étendu sur votre lit
dans un endroit où vous ne serez pas dérangé.

2- Fixez un point sur le mur, puis roulez vos yeux de bas en haut, de haut en bas jusqu'à ce qu'ils
soient fatigués et que vos paupières aient juste envie de se fermer et de se reposer.

3- Avec vos bras étendus de chaque côté de votre corps, pliez votre avant-bras droit et fermant vos
yeux, dites-vous "Je m'en vais en hypnose."

4- Comptez lentement à reculons de 5 à 1. Au compte de 1, laissez votre avant-bras tomber mollement


et sans effort à côté de vous.

5- Vous pouvez maintenant approfondir votre transe en utilisant la méthode de l'escalier: en comptant
les marches de 10 à 1 imaginez-vous descendant les marches, (que vous les voyiez ou non importe
peu, ça viendra avec la pratique, les compter tout simplement est également efficace). Vous pouvez
utiliser le compte à rebours et la descente des escaliers de nouveau si vous voulez approfondir votre
transe. D'autres méthodes vous permettront également d'approfondir votre transe: une douche de
lumière, les couleurs d'un arc-en-ciel, la respiration, la visualisation d'un endroit en nature, la descente
d'une colline, un tapis volant descendant vers une vallée, etc...

Maintenant que vous êtes plus profondément en hypnose, vous pouvez: rencontrer et dialoguer avec
des parties de vous-mêmes à l'intérieur (la partie qui est déprimée, la partie en colère, la partie qui
boit, celle qui est malade, votre enfant intérieur, etc...), vous reposer tout simplement, vous
répéter des affirmations positives, utiliser vos suggestions pour atteindre vos objectifs, vous donner
des permissions, etc...

6- Pour terminer votre séance d'hypnose, dites-vous simplement: " Au compte de 5, je me sens
réveillée, rafraîchie, en forme (ou toute sensation ou sentiment positif au choix) 1 2 3 4 5 ouvrez les
yeux. Si vous désirez glisser dans un sommeil naturel, libre à vous, vous vous réveillerez alors de façon
naturelle.

Utilisez votre auto-hypnose 10 minutes par jour, avec vos affirmations et vos mot-clé et voyez la
différence. Rappelez-vous qu'il y a 1440 minutes dans une journée! Il vous restera 1430 minutes pour
faire ce que vous désirez. Bonne rencontre avec vous-mêmes!

A propos de contrôle? Les gens craignent de perdre le contrôle alors que paradoxalement
l'hypnose leur permet d'avoir un plus grand contrôle. En transe hypnotique, une personne est en
contact avec ses vraies émotions et avec son être vrai et non avec son être conditionné par la société et
les "tu dois" de son entourage. Elle est plus en sécurité puisqu'elle est en contact avec son être
authentique. Elle réalise la richesse de sa vie intérieure. Les gens que je reçois en consultation se
plaignent souvent de se sentir vides intérieurement. "Je ne sais plus qui je suis, ce que je veux. Ma vie
n'a pas de sens. Je me demande à quoi ça sert? A quoi je sers?" En général, la première séance
d'hypnose leur permet d'établir un contact avec eux-mêmes et de commencer doucement à s'habiter, à
"revenir à la maison". La maison qu'on a désertée en cours de vie pour habiter celle des autres afin
de ne pas être seule, seul.

Gabrielle C. DUBE, maître-hypnotiste certifiée.

L'Auto-hypnose
• Introduction
• Les fondements théoriques
• La technique
• Toujours la même erreur

Introduction
L'importance prise par le fonctionnement psychique de l'hypnotisé au détriment des
phénomènes observables entraîne un réajustement des rôles de l'hypnotiseur et de
l'hypnotisé. Les procédés d'induction aident le sujet à fonctionner hypnotiquement et
le rôle de l'hypnotiseur diminue au profit des mécanismes psychologiques internes mis
en œuvre par l'hypnotisé. Cette tendance aboutit aux techniques d'auto-hypnose Nous
ne décrirons ici que la plus célèbre d'entre elles: Le TRAINING AUTOGENE de SCHULTZ.

Bibliographie: _ SCHULTZ J.H. -(1932) - Le Training Autogène. Méthode de Relaxation


par Auto - décontraction Concentrative. (Adaptation française sous la direction de R. Durand de
BOUSINGEN). PUF, 11ème édition, 1991.
Les fondements théoriques
Les premiers travaux sur la possibilité d'obtenir des états hypnotiques par une action
volontaire et personnelle remontent à la fin du XIXème siècle. Oscar Vogt, dans la
mouvance de l'école de Nancy signalait les premiers cas d'auto-hypnose. J.H SCHULTZ
poursuit ce travail avec l'objectif d'obtenir un état particulier de conscience,
débarrassé des artefacts induits par les protocoles d'hypnotisme. Il s'agit d'obtenir une
hypnose pure sans que n'intervienne la suggestion. Il oppose sa méthode à la
technique d'auto - suggestion d'Emile COUE. Nous retrouvons l'opposition entre les
partisans d'un "tout est suggestion" et ceux qui estiment qu'au-delà de celle-ci, il
existe un état psychique particulier, définissant l'essence du phénomène hypnotique.
Une méthode d'auto-hypnose efficace doit permettre au sujet de retrouver les
manifestations subjectives qui apparaissent dans l'état hypnotique. SCHULTZ cite
l'auto - observation d'un état hypnotique de Bleuler pour en extraire les principales
caractéristiques. Nous la retranscrivons ici car elle décrit avec précision le vécu
subjectif hypnotique: "Après plusieurs essais vains et infructueux avec diverses
méthodes (même celle de Hansen), mon ami, le Pr. Von Speyer, réussit à me faire
entrer dans un sommeil hypnotique à l'aide de la méthode de LIEBEAULT (suggestions
verbales et fixation).
"A mon grand étonnement, cet état ne me fatigua point. Mes yeux demeurèrent
grands ouverts sans effort et sans clignement des paupières. Une sensation agréable
de chaleur me traversa de la tête aux pieds. Ce n'est qu'à la suite de quelques
suggestions verbales (les yeux se ferment d'eux-mêmes), que je ressentis le besoin
de baisser les paupières. J'eus le sentiment qu'auparavant la chose ne m'eût été
possible qu'avec effort. Ce besoin était ressenti comme une nécessité rappelant
l'assoupissement rapide au cours d'une grande fatigue. L'induction à l'hypnose avait
duré environ 1 minute. "J'étais dans un état de calme rassurant. Je remarquais
également que je ne ressentais aucun besoin de modifier une attitude qui à la longue,
m'eût paru inconfortable. Je me sentais psychiquement lucide et capable de
m'observer. Mon hypnotiseur put d'ailleurs confirmer l'objectivité de tout ce que je
relatais ultérieurement. Les suggestions qui suivirent n'influencèrent pas ma pensée
consciente de façon différente, que s'il se fût agit d'un état de veille. Elles se
réalisèrent cependant pour la plupart. Je n'accordais aucune attention particulière à
mon hypnotiseur, étant concentré sur moi-même. "Mon ami souleva mon avant-bras à
la verticale en me suggérant l'impossibilité de le baisser. Immédiatement après je
réussis à le baisser, mais l'expérimentateur empêcha l'exécution complète du
mouvement par une légère pression de sa main accompagnée d'une nouvelle
suggestion. Je ressentis alors une contraction tout à fait involontaire de mon biceps à
l'essai de flexion. Voulant alors faire un plus grand effort de volonté, la contraction des
fléchisseurs devînt si énergique, qu'elle aboutit à une flexion de l'avant-bras sur le
bras alors que je recherchais une extension. Etc. SCHULTZ Le Training autogène

SCHULTZ étudie à partir de récits de transes les modifications constantes retrouvées


dans le vécu hypnotique. Il veut dépasser le dualisme du psychologique et du
physiologique. L'état psychologique de l'hypnotisé est résumé comme étant une
déconnexion concentrative. La déconnexion est sensorielle et le sujet réagit moins aux
différents stimuli externes pour se concentrer sur les stimuli internes. L'occlusion des
yeux est pour Schultz un des mécanismes essentiels de ce processus. Le corollaire de
cet état psychologique est l'importance des modifications cénesthésiques. Il isole deux
sensations spécifiques: l'expérience de pesanteur et de chaleur. Il considère certaines
modifications physiologiques comme spécifiques de l'état de déconnexion
concentrative. Il s'agit avant tout des phénomènes vasomoteurs dans le sens d'une
vasodilatation et des phénomènes neuro-musculaires dans le sens d'une diminution du
tonus. Pour appuyer son hypothèse, il reprend la comparaison avec le sommeil étayée
par les travaux de Pavlov.

La technique
La méthode de Schultz reprend logiquement ses hypothèses théoriques. Elle constitue
un apprentissage progressif amenant le sujet vers une "concentration intériorisant."
Les principaux points sont une relative isolation sensorielle, l'obtention d'un calme
psychique, puis l'apparition d'une sensation de pesanteur (d'abord limitée à un bras),
et enfin l'apparition d'une sensation de chaleur. L'isolation sensorielle nécessite un lieu
calme, silencieux, une température de la pièce ni trop chaude ni trop froide, la
fermeture volontaire des yeux et une position confortable du corps, diminuant dans la
mesure du possible les tensions musculaires. Pour l'induction au calme, le sujet répète
intérieurement la formule "je suis tout à fait calme". Puis il travaillera sur l'apparition
de la pesanteur, en commençant par un bras, pour la laisser ensuite se généraliser à
l'ensemble de son corps. Il se répétera intérieurement "le bras est tout lourd". Il
existe toute une gradation des exercices permettant d'obtenir dans le cycle supérieur
des phénomènes de visualisation et d'autres phénomènes psychologiques complexes.

Toujours la même erreur


Le training autogène de Schultz nous parait reproduire l'erreur classique qui suppose
l'existence de phénomènes hypnotiques spécifiques. Cette méthode démontre la
possibilité pour un sujet de développer seul une gamme de réponses hypnotiques. Ce
résultat est important et il confirme la nécessité de tenir compte des modifications
subjectives pour comprendre l'hypnose. Seulement il insiste sur deux phénomènes, la
chaleur et la pesanteur. Il est très facile de démontrer par des contre-exemples
que ses deux faits n'ont pas un caractère obligatoire et nécessaire dans les états
hypnotiques ou auto-hypnotiques. Contrairement à ce qu'il affirme sa méthode reste
une technique d'auto-suggestion et elle rend obligatoire des phénomènes qui ne sont
que facultatifs. Dans le récit de la transe de Bleuler, Schultz retient la description du
calme, la concentration sur soi et l'apparition d'une sensation de chaleur traversant le
corps de la tête aux pieds. Il pense avoir ainsi isolé le noyau constant des
phénomènes hypnotiques. Les arguments physiologiques comme sa comparaison du
sommeil physiologique et l'hypnose ne sont pas suffisamment fiables. Par contre, il
existe d'authentiques transes hypnotiques, avec des sensations d'angoisse, des
contractions musculaires et des bras rigides et froids.

1994 - mars 1999 - © Serge Delègue

Auto-hypnose - Hypno thérapie - Relaxation - Gestion du stress


L’auto-hypnose est un état de conscience particulier que nous connaissons tous
plusieurs fois par jour. Pour devenir thérapeutique, l’auto-hypnose s’apparente à une
relaxation approfondie que l’on peut atteindre grâce à une respiration ample et
profonde, une détente musculaire progressive et un troisième élément déterminant :
une représentation mentale active de l’objectif qui tient à cœur et que l’on imagine
déjà réalisé.
Offrez-vous fréquemment des pauses. Des espaces de ressourcement et de bien-
être. Cultivez l’art de vous immerger dans des pensées bienfaisantes. Lorsqu'elle
est volontairement induite, l'expérience de l'auto-hypnose est une réplique exacte
d'un état de relaxation approfondie. Selon Ernest Rossi, (1) nous connaissons un
"débranchement" spontané et normal par rapport à la réalité extérieure toutes les
45 minutes environ. Vous avez sans doute pu observer que dans les moments où
l'on attend un bus ou un métro par exemple, parfois, le regard se fixe sur un point
sans qu'on le regarde vraiment.

Dans ces moments-là, on rentre spontanément à l'intérieur de soi et on médite un peu


sur le passé, le présent ou l'avenir. Les autres peuvent croire qu'on rêve, qu'on est
« dans la lune », alors qu'en réalité nous pratiquons l'auto-hypnose à la manière de la
prose de Monsieur Jourdain, sans y penser. Tout naturellement. En défilant dans notre
esprit, les souvenirs d’apprentissages et de conditionnements auxquels nous nous
référons participent à l'élaboration de notre réalité. Du moins à notre perception
subjective de la réalité. Les autosuggestions que nous nous adressons y sont pour
beaucoup. Au risque d'enfoncer une porte ouverte, vous l'avez sans doute remarqué,
lorsqu'on s'adresse des autosuggestions négatives du type : "je n'y arriverai jamais",
il y a de fortes probabilités de ne pas réussir ce que l'on entreprend.

A l’inverse, avec des autosuggestions Positives comme : "je vais faire de


mon mieux pour réussir", on a plus de chances de réaliser ses objectifs.

Ainsi notre monde se crée, enrichi ou appauvri en fonction de nos croyances et de nos
prédictions ; et bien sûr notre construction du monde détermine notre mode
d'adaptation présent et à venir. En fait, on se construit des prophéties auto -
réalisantes. (2) L’un des pères de cette notion, Robert ROSENTHAL, a réalisé dans les
années 1970 tout un ensemble d’expériences passionnantes. Dans la première, il
propose à des étudiants de comparer les résultats de deux groupes de lombrics
soumis à un test de labyrinthe. Le premier groupe est issu d’une génération de vers
de terre de laboratoire, entraînés, soumis à des conditions expérimentales diversifiées,
ce sont les lombrics “ intelligents ”. Ils sont comparés à une population de lombrics
normalement stupides. Assez logiquement, les lombrics “ intelligents ” obtiennent des
performances supérieures à celle de la population commune. La même expérience est
réalisée avec des souris et les mêmes résultats s’imposent. ROSENTHAL effectue alors
une recherche sur les enfants. En début d’année scolaire, il les soumet à une batterie
de tests d’intelligence. Les résultats sont communiqués aux instituteurs qui
apprennent quels élèves apparaissent comme étant les plus doués. En fin d’année, les
résultats de ces élèves les placent effectivement en tête de classe. Logique, me direz-
vous. Certes, mais là où ça l’est moins, c’est qu’en réalité, il n’y avait qu’une seule et
même population de lombrics et de souris. Ce qui a fait la différence n’était pas
l’intelligence supérieure d’une population sur l’autre mais le message qu’a adressé
ROSENTHAL aux expérimentateurs. “ Vous devriez obtenir les résultats suivants... ”

Pour les élèves, il utilisa la même astuce et sélectionna en réalité les plus moyens en
les faisant passer pour des surdoués. Les instituteurs ont alors été inconsciemment
conditionnés à l’attente de résultats supérieurs de ce groupe d’élèves. Ils ont
probablement été plus patients, plus pédagogues, et plus intéressés par leur
évolution, leur consacrant plus d’attention qu’aux autres. Ces prophéties mettent en
lumière la force de la suggestion directe. De nombreux médecins américains en font le
constat. A la demande du malade, ils donnent la durée probable de leur espérance de
vie, qui ne repose en fait que sur une moyenne statistique. Statistiques qui ne sont
que la mesure de notre ignorance comme l’a joliment souligné Jacques COPPEY. Cette
information joue parfois le rôle d’une puissante prophétie auto-REALISANTE pour les
sujets les plus suggestibles. La moyenne statistique devient pour eux une réalité et
certains décèdent jour pour jour avec la date d’échéance programmée. L’attitude
psychologique semble, dans certains cas, jouer un rôle déterminant quant à l’évolution
de la maladie. Ces prophéties, chacun les met en pratique à sa façon, biologiquement
et psychologiquement. Évidemment, notre conviction renforce le pouvoir de nos
autosuggestions. Il semble que l’état d’hypnose amplifie ce phénomène. Au même
titre que l’auto-hypnose. L'expérience hypnotique permet de réaliser cet apprentissage
et de mesurer les effets de cognitions sur sa réalité psychophysiologique. Chacun peut
découvrir et utiliser par la suite de façon autonome ses propres ressources intérieures
pour accéder à des objectifs préétablis. Il est possible d'apprendre, en quelques
séances, le moyen d'accéder à une profonde relaxation et d'utiliser les ressources de
son inconscient afin de pouvoir exercer un contrôle sur sa pathologie. Grâce à cette
technique, chacun devient responsable de son expérience, dont il est possible de
modifier à volonté le cours et la profondeur. Et c'est notre inconscient qui nous aide à
effectuer le travail utile pour réaliser un objectif déterminé, et résoudre les difficultés.
Corollaire non négligeable, cette pratique constitue un moyen efficace de se prendre
en charge. Aussi d'éviter le phénomène de dépendance vis-à-vis d'un thérapeute.
L'auto-hypnose passe par une certaine forme de lâcher-prise psychologique, et,
paradoxe de ce processus, elle permet à certains, avec de la pratique, d'exercer un
contrôle efficace sur la physiologie, et particulièrement sur la douleur. Grâce à une
pratique soutenue, vous pourrez, vous aussi, en fonction de votre motivation, utiliser
les représentations dont vous avez besoin pour restructurer votre mode de
fonctionnement interne. Et c'est grâce à vos propres associations que vous pourrez
trouver une nouvelle façon de vous envisager, d'envisager le monde et de fonctionner.

En résumé, l'hypnose et l'auto-hypnose constituent un moyen de faciliter


un processus d'évolution, d'intégration et de maturation.

1°) Parfois en situation d’attente, le regard se fixe sur un point et s’ouvrent les portes
de l’imaginaire. C’est ce qu’Ernest Rossi appelle “ la transe commune ”. On part dans
ses pensées. Des scénarii défilent. Et des représentations mentales s’imposent.
D’ailleurs, c’est souvent ce qui fait encore mal qui s’impose. Les difficultés. Les
blessures. Les traumatismes... Et sans le savoir, on se programme en négatif, on se
recharge en haine. C’est la raison pour laquelle dans ces moments précis, il est
indispensable de se poser, laisser ses paupières se fermer, et se programmer
positivement. Se concentrer sur sa respiration et se représenter mentalement la
réussite de ses objectifs. Se river fermement à cette pensée bénéfique. Imaginer
toutes les émotions positives que ces pensées génèrent en vous. Ressentez tout cela
profondément en vous. Vibrez et animez votre énergie vitale de confiance et d’amour.

En laissant vos muscles se contracter quelques secondes, prenez la mesure de cette


force de vie qui est à l’intérieur de vous. Laissez votre corps se mouvoir dans la
souplesse. Vivez-la. Sentez l’harmonie et la souplesse en vous. De nouveau respirez
amplement plusieurs fois de suite et laissez vos paupières s’ouvrir sur une nouvelle
réalité. Détendu, confortable et empli d’énergie positive. C'est particulièrement les
recherches effectuées dans le domaine de l'hypnose qui permirent de progresser dans
la compréhension de la psycho-neuro-immunologie.

________________________________________

(1) L'un des plus grands spécialistes américains de la pratique de Milton H. Erickson.

(2) Rosenthal R. A. & Jacobson L. (1971). Pygmalion à l'école. Casterman, Paris.

(Extrait du livre Agir pour sa Santé : Chapitre 23 - L'auto-hypnose.)

Relaxation : Schultz - Jacobson - Erickson - CAYCEDO - Rossi...

Se relaxer équivaut à modifier notre état de conscience. Tout comme notre


organisme, notre état de conscience est semblable à une rivière. Bien que donnant
l’apparence d’une entité immuable, il ne cesse de se modifier tout au long de son
évolution. Ces modifications se répercutent sur tous les paramètres de la physiologie.

Identifiez, grâce à l'évocation de vos meilleurs souvenirs, l’état de conscience qui est
source de joie, d’espoir et de vitalité. Ressourcez-vous quotidiennement dans cet
état d’esprit, bénéfique à votre santé.

Comment se relaxer ? Grâce à des exercices de respiration, de


relaxation ou de représentation mentale, parfois associés à des postures ou des
mouvements, chacun se "DEBRANCHE" des stimulations du monde extérieur
et se centre sur soi. Peu à peu, la concentration et le recueillement permettent de
profiter d'une détente et d'un plus grand sentiment de paix et de sérénité. Cette
modification de l'état de conscience induit un mode de fonctionnement cérébral
différent.

Généralement, face à un stress, l'individu cherche à contrôler la situation. Il l'analyse


"objectivement" de façon cartésienne et rationnelle afin d'élaborer un ensemble de
solutions. Cette démarche est liée au mode de fonctionnement de l'hémisphère
gauche qui est notamment spécialisé dans le traitement de la parole d'un point de vue
verbal et linguistique. (1) À l'inverse, l'hémisphère droit est impliqué dans les
processus d'imagerie mentale. L'émotion y est prédominante au même titre que la
créativité. Certains chercheurs estiment que l'état de conscience modifié met "en
veilleuse" l'hémisphère rationnel au profit de l'hémisphère créatif. Des solutions
nouvelles et in envisagées peuvent alors apparaître.

Un spécialiste américain estime que : "Les patients réagissant bien aux placebos, tout
comme les bons sujets hypnotiques, inhibent le mode critique, analytique de
traitement de l'information caractéristique de l'hémisphère dominant et verbal
(hémisphère gauche)." (2); Et cela au profit de l'utilisation de l'hémisphère droit.
Cette conception tend à expliquer que l'état de conscience modifié permet de
bénéficier d'une meilleure adaptation face au stress, d'où une logique rétroaction au
niveau du système immunitaire.
Un certain nombre de recherches expérimentales montrent que ces techniques de
gestion du stress mettent en action le système parasympathique, dont l’activation est
liée au bien-être de l’organisme. Celui-ci correspond à un état de vagotonie, de
tranquillité intérieure, dont l'action bénéfique se ressent sur les systèmes immunitaire,
endocrinien et, de façon générale, physiologiques. (3) À l'inverse, le stress active le
fonctionnement du système sympathique, ce qui, dans le cas d'un stress chronique,
peut avoir comme nous l'avons vu des conséquences dommageables sur la santé. (4)
En fait, de la modification de l’état de conscience naissent aussi bien les symptômes
que leur résolution. Une simple perception, voire une pensée consciente, suscite en
nous un état d’esprit, une façon de regarder le monde et d’interagir avec lui. Notre
état de conscience détermine notre relation vis-à-vis de nous-mêmes, de l’autre et du
monde. Il s’agit bien souvent d’un processus inconscient. Les symptômes semblent se
créer par associations spontanées dont on n’a pas conscience. Avez-vous remarqué le
fait qu’il suffit parfois de prononcer un mot pour provoquer chez l’autre un
éternuement, une migraine, une allergie, etc.

Comment fonctionne ce processus ? Un mot est symboliquement attaché à une


représentation mentale, liée elle-même à une émotion particulière. Cette émotion va
modifier notre état de conscience, entré en résonance avec certaines de nos fragilités,
de nos difficultés existentielles... Comme pour court-circuiter le mal-être psychique, le
corps développe un symptôme donné. Ce symptôme est symboliquement relié à la
problématique suscitée par le terme entendu. Nous avons rarement conscience de
l’élaboration de nos difficultés ; et c'est bien par le jeu subtil des associations que
s'élabore aussi le processus de changement, plus ou moins consciemment dans la cure
psychanalytique, et plus inconsciemment à travers la relaxation ou l'hypnose. Parvenu
à ce niveau de nos réflexions, on peut s’interroger : existe-t-il un ou plusieurs états de
conscience modifiés ? Je serais tenter de penser qu'il en existe une infinité. Notre état
de conscience semble prédéfini par une multitude de facteurs internes plus ou moins
variables : nos héritages génétique, biologique, culturel, social, familial, etc.,
constituent notre personnalité. Il en découle la façon dont nous participons à créer la
réalité qui nous environne. À partir de là, notre état de conscience est modifié en
permanence par tout un ensemble de facteurs externes : par la façon dont on a passé
la nuit, et notre relation au monde est également affectée par l'expression et la
satisfaction de nos besoins fondamentaux, faim, soif, besoins affectifs ou sexuels...
Notre état de conscience semble donc se modifier en permanence au gré de nos
expériences de vie. Certains de ces états de conscience sont favorables à notre vitalité
et il est bien sûr utile de les cultiver.

Tout ce qui constitue l’optimisme, l’espoir, la joie, la curiosité, l’enthousiasme, le


bonheur, etc., participe à nous mettre en contact avec la pulsion de vie et à en

.
ressentir les bienfaits au niveau somatique Il y a quelques années, j’ai réalisé que
mes éternuements matinaux étaient liés à un sentiment de fragilité intérieure, de
découragement et de peur d’avoir à affronter le monde après les doux rêves de la
nuit. De nature frileuse, la fraîcheur de l’air sur ma peau m’évoquait le contact avec la
dureté du monde. Le fait de concentrer mon attention sur la force que je pouvais
ressentir en moi en contractant mes muscles m’a permis de me reprogrammer.
Ressentir ma force tout en me répétant : “ mon énergie est force de santé ! ”
m’a permis de voir progressivement les symptômes disparaître. Les symptômes
comportent souvent des indications précieuses sur ses modes de fonctionnement.
Une femme souffrant de migraines épouvantables depuis plus de 15 ans a réussi en
pratiquant ces techniques à les voir disparaître du jour au lendemain. Juste après que
sa fille lui eut téléphoné, elle sentit poindre la douleur familière. En analysant la
situation, elle comprit que la relation souvent conflictuelle et pénible qu’elle avait avec
sa fille était à l’origine d’une vive colère à son égard. Jusqu’alors, elle n’avait pas
voulu reconnaître ces sentiments qui éveillaient en elle une culpabilité. Et quoi de
mieux qu’une migraine pour arrêter de penser à ses difficultés.

De nombreuses pages d’écriture lui permirent de comprendre le processus de


“ FABRICATION ” de ses symptômes, toujours en relation avec un état de conscience
colérique. Elle réussit alors progressivement à lui pardonner et à se pardonner à elle-
même en réalisant des exercices de relaxation dans lesquels elle se répétait “ j’ai le
droit de m’aimer, d’aimer et d’être aimée. ” Après quelques semaines d’une
pratique intensive, ses migraines disparurent définitivement, au même titre que son
irritabilité et sa tendance à l’insomnie.

Pour les personnes souffrant de migraines, des études montrent que des exercices de
relaxation associés à la visualisation donnent d’excellents résultats. Le fait de se
représenter mentalement ses artères cérébrales en train de se resserrer permet à 70
% des malades d’améliorer leur bien-être et de se passer de médicaments. (5)

1°) Au moment précis où vous sentez se déclencher un symptôme, il est indispensable


de faire un arrêt sur vos images mentales. Notez sur votre carnet ce à quoi vous
pensiez juste avant que le symptôme n’apparaisse ? Quelle émotion a été éveillée par
cette pensée ? A quel état de conscience vous renvoie cette émotion particulière ?

2°) Entraînez-vous régulièrement à cette technique. Exercez-vous à comprendre vos


processus inconscients. Mettez en lumière ce qui se passe en vous. Écrivez
régulièrement tout ce qui vous passe par la tête.

3°) Reprogrammez-vous. Réalisez un bref exercice de relaxation en vous focalisant


sur l’inverse de l’état de conscience d’où sont nés les symptômes.
_ Si vous sentez la peur à l’origine des troubles, concentrez-vous sur la confiance.
_ Si c’est le doute, basez-vous sur la certitude.
_ Si vous vous sentez faible, prenez conscience de votre force. Récitez-vous
comme un mantra les phrases qui vous procurent bien-être et énergie.

________________________________________

(1) Rossi E. (1994). Psychobiologie de la guérison. SEUIL 447 p

(2) WICKRAMASEKERA I. (1985). A conditioned response model of the placebo effect:


predictions from the model, in L. White, B. TURSKY & G. Schwartz (Eds.), Placebo,
theory, research, and mechanisms. 255-287 p. New York, GUILFORD. Cité par Rossi E.
(1994). Psychobiologie de la guérison. SEUIL 447 p

(3) Goldberg B. (1985). Hypnosis and the immune response _ Int. J. PSYCHOSOM 32,
3, 34-36

Hilgard E. & Morgan A. (1975). Heart rate and blood pressure in the study of
laboratory pain in man under normal conditions and as influenced by hypnosis. Acta
Neurobiologiae Experimentalis. In : E. Hilgard & J. Hilgard, Hypnosis in the relief of
pain. Los Altos, California : Kaufman.

(4) Calabrese J. R., Kling M. A. & Gold P. W. (1987). Alterations in


immunocompetence during stress, bearevement and depression : focus on
neuroendocrine regulation. Am. J.Psychiat., 144, 1123-1134.

Stein M., Keller S. E. & Schleifer S. J. (1985). Stress and immunomodulation: the role
of depression and neuroendocrine function. J. Immunol., 135, 827s-833s.

(5) E. Fehse. (11-5-2000). Arte. Théma. L’art de guérir. ZDF. (1999).

(Extrait du livre Agir pour sa Santé : Chapitre 16 - L'état de conscience modifié.)

VISUALISATION - Représentation MENTALE de l'objectif DESIRE


Méthode SIMONTON

Cette technique se retrouve associée à de nombreuses pratiques : méditation, yoga


prière, arts martiaux, auto-hypnose, relaxation, sophrologie, psychothérapie
COGNITIVO-comportementale, PNL...

Elle consiste à se représenter mentalement :

1- Les bons souvenirs chargés d'émotions positives grâce auxquels il est


possible d'accéder à un état de relaxation mais aussi de puiser au cœur des
ressources qui y sont contenues.
2- L'objectif que l'on souhaite réaliser et que l'on peut visualiser dans les
différentes étapes de sa concrétisation.

Visualiser c'est avant tout utiliser une représentation mentale. Ces représentations
correspondent aux cinq sens. En PNL, c'est le système VAKOG : vue, audition,
kinesthésie (toucher et sensation du mouvement), olfaction et goût. La majeure
partie des personnes utilisent essentiellement des représentations visuelles.
D'autres préfèrent des représentations auditives, kinesthésiques...

Cette préférence se traduit dans le langage :


"je vois ce que tu veux dire", "j'entends bien", "je le sens"...

Pour visualiser, il est important d'utiliser ses modes de représentations Privilégies.

Par exemple, pour triompher d'une phobie de l'avion, il est possible de se représenter
visuellement en train de sourire dans les turbulences, de s'entendre rassurer les
autres passagers, de ressentir un profond bien-être dans son corps associé à une
pointe d'amusement et d'excitation comme dans les manèges des fêtes foraines, etc.
Cependant, il n'y a pas de recette miracle. C'est à vous de rechercher le type de
représentation qui vous correspond le plus et de tester son efficacité. Après une
séance de relaxation-visualisation, le bien-être que vous ressentez au niveau de votre
corps et de votre esprit constitue un précieux indice de la réalisation potentielle de
votre objectif. Le type de représentation que vous avez évoqué s'avère alors être le
plus approprié. Au cours des séances de visualisation, les émotions négatives (peur,
angoisse, anxiété, colère...) liées à la situation stressante sont progressivement
remplacées par des émotions positives (joie, plaisir, satisfaction, sérénité...). Cette
reprogrammation aboutit à un processus de transformation intérieure qui peut avoir
des conséquences bénéfiques à l'état de santé.

Dans les années 1980, un cancérologue américain, le docteur Carl SIMONTON et son
épouse Stéphanie, psychologue, élaborent un traitement global du cancer prenant en
compte la dimension psychologique de la maladie. Pour eux, la prédisposition à la
maladie tout comme le rétablissement de l’état de santé sont liés non seulement à
l’état physiologique mais aussi à l’état psychologique, aux émotions et à l’affectivité.
Ils proposent un traitement global prenant en compte le corps et l’esprit, envisagés
dans un continuum. Sur une période de quatre ans, ils réalisent une étude portant sur
159 personnes atteintes de cancers incurables. Le traitement psychologique,
complémentaire du traitement médical, consiste à apprendre à se relaxer et visualiser
avec détermination le combat contre le cancer. Lorsqu’ils écrivent leur premier livre,
63 personnes sont toujours vivantes avec une moyenne de survie de 24,4 mois depuis
le diagnostic. Comparativement, la moyenne de durée de survie nationale est de 12
mois. Dans le groupe investi dans la psychothérapie, 14 personnes connaissent un
phénomène de rémission, 12 voient leur cancer régresser alors que 17 autres sont
stabilisés. L’une d’elle a imaginé le cancer sous la forme de viande hachée, bien
identifiable sur la banquise et qui était dévorée par des chiens de traîneaux affamés
représentant les globules blancs. Grâce à ce travail psychologique, ainsi qu’aux
traitements médicaux, le cancer a fondu en un temps record. Pour le même type de
symptôme, d’autres utilisent l’image d’un iceberg qui fond au soleil. L’énergie
solaire, et particulièrement le bombardement des photons, est alors assimilée à
l’action des défenses immunitaires. D’autres encore se représentent le cancer sous la
forme de poussière nettoyée par des globules aspirateurs...

En matière de visualisation, ce n’est pas la réalité du processus physiologique qui


importe, mais plutôt la réalité et la vivacité de vos propres représentations mentales.
L’essentiel étant que l’image des défenses immunitaires ou des ressources de santé
soit toujours plus puissante que celle des symptômes. En 1983, BERNAUER Newton
étudie l'apport de cette pratique sur 283 personnes atteintes de cancer métastasé. Il
s'inspire de la méthode SIMONTON et propose aux malades de visualiser de façon
active le processus de guérison. Cent cinq personnes ont bénéficié de 10 heures
d'hypnose, traitement jugé adéquat par l'équipe thérapeutique. Newton confirme les
travaux précédents et observe une diminution significative des effets secondaires liés
aux traitements médicaux, des douleurs, nausées et vomissements, de l'insomnie, de
l'anxiété et de la détresse. Les malades bénéficient en outre, d'une meilleure relation
avec leurs médecins, d'une augmentation de leur qualité de vie, de leur appétit, de
leur relaxation et profitent avec satisfaction du contrôle qu'ils peuvent exercer sur
leurs difficultés. Pour les 105 sujets ayant bénéficié de 10 heures d'hypnose, la durée
de survie est de 35,5 mois, soit le triple de la moyenne nationale. Newton observe par
ailleurs 9 rémissions spontanées, attestées par les équipes médicales. (1) Il est
cependant à déplorer, à l’occasion de ces deux recherches, une faille méthodologique
importante. En effet, la population n'a pas fait l'objet d'une randomisation - tirage au
sort et affectation aléatoire des sujets aux différents groupes témoin et expérimental.
Ainsi, le groupe contrôle a été constitué à partir d'une moyenne nationale. Malgré
cela, il semble évident que des recherches de cet ordre ouvrent des perspectives
passionnantes pour les études ultérieures. De fait, Newton pense que, dans certains
cas l'hypnose et la visualisation peuvent contribuer à renverser le processus
pathogène. Cette technique contribue à modifier l'attitude psychologique de personnes
malades, réaffirmant leur confiance en soi et réamorçant leur capacité à stimuler leur
état de santé.

______________________________________________

(1) Simonton C., Matthews-Simonton S. & Creighton J. (1990). Guérir envers et


contre tout. Le guide quotidien du malade et de ses proches pour surmonter le cancer.
EPI, 335 p. Passionnant ouvrage de pionnier.

Carl SIMONTON et Reid HENSON. (1993). L'aventure d'une guérison. Belfond, 281 p.
L'évolution de la méthode et l'édifiant témoignage d'un malade en rémission.

(2) Newton B. W. (1983). The use of hypnosis in the treatment of cancer patients
American Journal of Clinical Hypnosis., 25, 2-3, 104-113.

PSYCHOTHERAPIES :
FREUD - JUNG - PERLS - BATESON - ROGERS - BANDLER & GRINDER - PALMER...

Depuis la psychanalyse initiée par Sigmund Freud, de multiples courants de


psychothérapies ont vu le jour. Parmi les remarquables "dissidents" de la pensée
freudienne, citons Carl Gustav Jung qui développa l'idée d'un inconscient collectif
dans lequel des archétypes, représentations symboliques communes à toute
culture, éclairent d'une façon nouvelle l'interprétation des rêves et des symptômes.

Fritz PERLS, fondateur de la "gestalt thérapie", axa sa pratique sur la prise de


conscience d'un ressenti et de son amplification par le biais d'expérimentation de
situations symboliques ou métaphoriques. C'est particulièrement aux États-Unis
que se développèrent de nouvelles approches passionnantes telle que :

- la thérapie familiale systémique créée par Gregory Bateson qui eut l'idée de réunir
un collectif de chercheurs de disciplines diverses pour élaborer une théorie et une
pratique de la communication.

- la psychothérapie de Milton H. Erickson dont l'idée fut de s'adapter aux difficultés


des personnes et de leur proposer d'explorer les ressources de leur inconscient afin de
réaliser de nouveaux apprentissages grâce à des techniques de relaxation.

- la psychologie existentielle et humaniste de Carl Rogers et de son équipe dont


l'objectif fut d'être avant tout centré sur la personne et reformuler son vécu de façon
claire et authentique.
- la PNL (Programmation Neurolinguistique) fut élaborée par Richard BANDLER et John
GRINDER. Cette approche résulta de l'observation et de la recherche des ingrédients
actifs de la psychothérapie à partir du travail de Virginia SATIR (thérapeute familiale
issue de l'approche systémique), de Milton H. Erickson et de Fritz PERLS.

- le CREATIVISME de Harry PALMER proposa un travail sur les croyances limitantes


dans le but d'éveiller la volonté à une nouvelle conscience de son potentiel créateur.

De nombreuses autres approches de psychothérapie continuent d'explorer les


techniques de relaxation (Schultz, Jacobson, CAYCEDO...), la dimension corporelle
(méthode FELDENKRAIS, massage métamorphique ou sensitif...), l'utilisation de la
lumière et des couleurs (photothérapie, CHROMATOTHERAPIE...), de l'énergie, de
l'expression groupale, de la voix, du psychodrame, etc. Au travers de toutes ces
pratiques se retrouvent des témoignages de rémissions ou de guérisons de
pathologies diverses dont ce site viendra s'enrichir au fil du temps.

MEDITATION
Tantrique, Bouddhique, Zen ; Yoga, Taï-Chi, Chi-Cong, Jin Shin Jyutsu,
PREVENTION ACTIVE Du CANCER...

D'autres méthodes basées sur la respiration, la relaxation, la visualisation, le


mouvement ou le massage se perdent dans la nuit des temps (méditation
tantrique, bouddhique, zen ; yoga, taï-chi, chi-cong, jin shin jyutsu...). La raison du
succès de toutes ces pratiques est liée à leur efficacité pour parvenir à un meilleur
équilibre émotionnel, psychologique et par répercussion somatique. Là encore des
témoignages de rémission ou de guérison seront collectés sur ce site. De façon
générale et quelle que soit la méthode, il semble que la pratique s'avère
déterminante pour observer des résultats probants. Quelques minutes plusieurs fois
par jour suffisent parfois à rétablir un état de santé durable.
Aussi, je vous encourage à découvrir les méthodes qui vous correspondent en
rencontrant des professionnels formés à leur art. La rubrique liens vous permettra
de connaître les principales associations, structures mais aussi les centres de
formation à toutes ces méthodes.

GERER SON HANDICAP.


1 - Régulièrement, la "une" des revues hebdomadaires affiche "HYPNOSE", avec en
second plan un regard mystérieux et quelques cercles concentriques symbolisant
l'Hypnose et ses mystères. Il y est souvent fait un amalgame grossier entre la
suggestion utilisée dans les spectacles, et l'Hypnose thérapeutique telle qu'elle fut
toujours utilisée en Médecine. Déjà au XVIIIème et XIXème siècle, Messmer et BRAID,
puis plus près de nous, Bernheim et l'Ecole de Nancy, Charcot à La Salpêtrière,
avaient mis au point des modes d'intervention thérapeutique en Médecine et en
Chirurgie. Souvenons-nous que l'Hypnose était alors la seule psychothérapie, et que
Freud utilisait, comme ses contemporains, l'Hypnose. Ce fut un échec thérapeutique
avec une célèbre patiente qui le conduisit à inventer la psychanalyse, tandis que ses
collègues et amis, Ferenczi notamment, conservèrent l'utilisation de l'Hypnose, en
psychothérapie notamment.

L'Hypnose est-elle une psychothérapie seulement ? Est-ce un état modifié de


conscience ? Que se passe-t-il au cours d'une séance d'Hypnose ? Dans quel but, et
comment obtenir un résultat définitif et quelles en sont les indications ? Il est
important de savoir que l'état hypnotique est un état banal dans lequel nous entrons
et évoluons plusieurs fois par jour spontanément. Il peut s'agir d'un état de rêverie :
lecture passionnante, émission de télévision, voyage dans un train, film. Le sujet se
déconnecte de la réalité environnante, tout en étant présent ici, mais aussi ailleurs, là-
bas ! Ne réprimandez donc plus vos enfants quand ils regardent un feuilleton à la
télévision, et que vous les appelez trois fois de suite pour dîner : ils sont tout à fait
bien élevés, ils vous entendent parfaitement, mais ils sont "en transe hypnotique"
spontanée. Leur temps de réaction dépend de leur état de concentration à ce
moment-là. Ce phénomène est très utile, il permet au Médecin d'utiliser chez le
patient cette faculté spontanée à entrer en Hypnose . C'est cette modification de l'état
de conscience que l'on appelle "état hypnotique", le terme "transe hypnotique" étant
celui qui fut utilisé en premier, tout comme l'angine de poitrine définissait en fait une
coronarite. A la différence de celle-ci, l'état hypnotique est un phénomène
physiologique spontané et normal. Le but du Médecin est de cultiver et entretenir ce
phénomène naturel, à la demande du patient, dans un but thérapeutique. C'est ce qui
rend cette nouvelle hypnose tout à fait éthique. Il s'agit, sans suggestion intrusive, et
en respectant intégralement son écologie psychique, d'aider un sujet à trouver des
solutions à un niveau inconscient, et d'accéder à ses ressources profondes. Ce faisant,
il peut alors résoudre le ou les problèmes qui le bloquent. Ce travail peut se faire
pendant une session, au cours de laquelle, par le biais d'une conversation banale, ou
l'évocation d'un souvenir agréable, le sujet peut accéder à cet état hypnotique. Au
cours de ce travail, il se fait un réaménagement psychique qui permet au patient de
trouver une solution à son problème. Cette nouvelle Hypnose, dont Milton Erickson,
psychiatre américain fut l'initiateur, permet aussi d'aborder une multitude de troubles
en médecine, en chirurgie, et d’agir sur la composante psychosomatique de bon
nombre d'affections. De multiples expériences en laboratoire de physiologie ont
montré que de très nombreuses fonctions étaient modifiées dans le sens de la
régulation lors d'une séance d'Hypnose : rythme respiratoire et cardiaque, tension
artérielle, spasmes bronchiques, tonus sympathique et parasympathique, tonus
musculaire, sécrétion acide gastrique, sensibilité viscérale digestive, vasodilatation,
vasoconstriction. Il a même été constaté de façon régulière une diminution du temps
de saignement, et les médecins et chirurgiens qui utilisent l'analgésie hypnotique, sont
toujours impressionnés par l'absence de saignement du champ opératoire. Chez les
grands brûlés, il est constaté que l'Hypnose permet non seulement l'analgésie et la
mobilisation précoce du sujet, mais surtout diminue de façon constante les fuites
hydro-électrolytiques et la déperdition plasmatique. Elle est largement utilisée dans
les services de brûlés des HOPITAUX militaires français.

Les indications de l'Hypnose en pratique quotidienne:


- En obstétrique, on utilise l'effet analgésique sur les douleurs de l'accouchement,
ainsi que sur le rythme des contractions utérines.
- En stomatologie et chirurgie dentaire, elle facilite les soins dentaires en permettant
un meilleur contrôle de la douleur, du saignement, de la salivation et permet de mieux
lutter contre l'anxiété, les réflexes nauséeux, le bruxisme...

- En Anesthésie, il est possible de diminuer l'anxiété préopératoire, et même de


pratiquer certaines interventions sans recourir à l'anesthésie générale, comme cela est
pratiqué couramment, pour thyroïdectomie, au C.H.U de Liège.

- En Rhumatologie et Traumatologie, l'Hypnose est un appoint précieux,


augmentant le confort des patients sur la douleur et la mobilité. Dans les
ALGODYSTROPHIES, des résultats spectaculaires ont été observés permettant une
reprise de l'activité.

- Pour les brûlés, la suggestion de froid, au début, va bloquer les réactions réflexes
associées, permettre une analgésie pendant les soins, et éviter de nombreuses
anesthésies générales.

- En pathologie vasculaire : certaines hypertensions artérielles, Maladie de


Raynaud.

- En Pneumologie : l'asthme plus particulièrement.

- En Dermatologie: eczéma, psoriasis, verrues, prurit et toutes les affections


psychosomatiques.

- En Sexologie : tous les dysfonctionnements sexuels.

- En O.R.L. : acouphènes, vertiges, dysphonies, LARYNGOSPASME.

- En Neurologie : migraines, insomnies, tics, stress, anxiété, peur, phobies,


agressivité, le traitement de la douleur.

- En Psychiatrie, toutes les névroses, les troubles du comportement : alimentaire,


anorexie, boulimie, alcoolisme, toxicomanie, phobies sociales, dépressions, névrose
post-traumatique.

- En Psychothérapie : manque de confiance, timidité, préparations aux examens et


concours, problèmes scolaires, professionnels, problèmes relationnels de couple mais
aussi de la famille,

- En gastro-entérologie : dyskinésies OESOPHAGIENNES, côlon irritable, troubles


somatiques et fonctionnels digestifs , toutes les composantes psychiques des
affections psychosomatiques que sont la Recto-colite hémorragique, la Maladie de
CROHN, l'ulcère GASTRO-DUODENAL.

- En Médecine du sport : la visualisation et anticipation en hypnose sont


utilisées pour améliorer les performances.

- En Nutrition : pour la thérapie de l'obésité ou de la maigreur.

- Chez le malade cancéreux : utilisation de la visualisation en hypnose pour


augmenter l'action de la chimiothérapie ou des greffes de moelle osseuse. Il est
reconnu que l'hypnose permet d'augmenter les réactions de défenses immunitaires et
modifie de taux d'Interleukine 2.

- En psychothérapie ERICKSONIENNE : la perspective qui sous-tend l'œuvre


d'Erickson consiste à aider l'intégration personnelle et le développement des patients,
en facilitant les mécanismes inconscients qui travaillent en permanence à notre
équilibre.

Cette liste non exhaustive pourrait paraître, aux yeux de certains, un catalogue
relevant d'une approche "touche à tout". Il faut avoir vu s'opérer ces changements
dans la vie de nos patients, pour comprendre que l'Hypnose est un puissant outil
thérapeutique, qui, manié avec un grand respect de l'Autre, et l'éthique qui est la
nôtre, peut être utilisé par chacun d'entre nous dans de nombreuses indications. Les
médecins qui l'utilisent au cours de leur pratique quotidienne, constatent combien
l'Hypnose leur est utile en consultation, en visite et même en urgence. L'action au
niveau somatique est reconnue par de nombreux travaux. Elle permet une approche
psychosomatique de la maladie, et apprend au patient à mieux contrôler ses
symptômes et leurs conséquences par l'apprentissage de l'auto-hypnose, notamment.

__________________________________________________

Milton H. Erickson
Un THERAPEUTHE hors du commun.
PRÉFACE

Le sage de Phœnix

Le 27 mars 1980 à Phœnix, Arizona, s'éteignait Milton Erickson.


Le docteur Erickson était un psychothérapeute de renommée internationale, mais
aussi, pour ceux qui l'ont connu, un guide, un enseignant, un ami, un artiste et un
conteur, et depuis sa mort une légende. Pendant près d'un demi-siècle, Erickson a
joué un rôle prépondérant dans le domaine du renouvellement de l'hypnose à laquelle
il a donné ses lettres de noblesse aux Etats-Unis. Il est aussi considéré comme le
fondateur du courant de thérapie brève. Bien qu'il ait exercé une influence
considérable sur certaines conceptions thérapeutiques actuelles, Erickson était
jusqu'alors peu connu en France, ou seulement à travers ses héritiers. Pour n'en citer
que quelques-uns parmi les plus connus dans notre pays, mentionnons Paul
WATZLAVICK et ses collègues de l'école de PALO Alto, John GRINDER et Richard
BANDLER et leur approche : la Programmation neurolinguistique, ou Encore bien sûr,
Jay Haley, praticien, et enseignant de thérapie familiale qui fut pendant dix-sept ans
l'élève d'Erickson.

Ce livre d'Haley consacré au travail d'Erickson et conçu en collaboration avec lui arrive
donc à point.

Dans une fable indienne, plusieurs aveugles tentent de décrire un éléphant. Celui qui
touche une oreille en conclut que c'est un éventail. Celui qui touche une patte pense
que c'est une colonne et ainsi de suite. De même, par sa complexité, l’œuvre
d'Erickson est l'objet de compréhensions diverses. Par commodité toutefois, ce travail
et les développements qu'il connaît, peuvent se répartir selon deux larges axes :

Le premier concerne la dimension "interne " de l'individu. Comment construit-il


son expérience subjective de la réalité ? Quelle est sa vision du monde et comment
l'aider à enrichir celle-ci ?

L'hypnose était l'outil d'élection d'Erickson pour intervenir sur ce niveau


intrapsychique, et plus précisément pour travailler avec l'inconscient qu'il considérait
comme une force vitale positive, alliée de l'individu et dépositaire des ressources et
des expériences que celle-ci a accumulées toute sa vie.

Le second concerne la dimension "externe" de l'être humain. Comment s'insère-


t-il dans son milieu familial et social ? Quelles transactions entretient-il avec son
entourage et quelles sont celles qui déclenchent et perpétuent les problèmes pour
lesquels il vient consulter ?

Pour Erickson, l'intervention sur ce niveau comportemental et relationnel passait par


l'action. C'est la démarche qui en résulte qu'Haley appelle dans son livre l'approche
stratégique. Là aussi, Erickson a innové en introduisant de nouveaux modes
d'intervention désormais connus comme l'intention paradoxale, le recadrage ou encore
la prescription de tâches à accomplir hors de la séance thérapeutique. Pour lui, le
changement naissait d'un travail en va-et-vient sur ces deux niveaux, intrapsychique
et comportemental/relationnel. A la différence des aveugles de la fable, Jay Haley a
bel et bien identifié une partie de l'éléphant. Il sait aussi avec modestie que ce n'est
qu'une partie de celui-ci. Bien qu'il y soit beaucoup question d'hypnose, c'est
principalement le second axe, celui de l'intervention stratégique, qui est développé
dans ce livre. Voici donc la contribution de Jay Haley à cette œuvre novatrice.
L'ouvrage est né d'une série d'entretiens qu'il a eus avec Erickson au cours des années
50 et 60. Le lecteur y trouvera une compilation de cas traités par Erickson et
commentés par celui-ci, placés dans un cadre conceptuel particulier, celui des stades
de développement de la famille. De l'histoire du "petit garçon asthmatique à sa
maman " qui est le premier cas présenté, au dernier, celui de Joé le fleuriste atteint
d'un cancer terminal, en passant par l'histoire de l'homme qui avait peur des rues et
des femmes, ou celle encore du couple guindé, nous découvrons là une démarche qui
n'est pas faite de théories et d'abstractions mais qui repose sur une pratique
enracinée dans la réalité quotidienne de chacun, celle des problèmes, des plaisirs et
des souffrances. L'ouvrage se lit avec autant de plaisir qu'un recueil de nouvelles.
Sens commun et paradoxe, finesse de description et humour y font bon ménage,
auxquels s'ajoute une solide expérience clinique. Çà et là, d'aucuns pourront peut-être
être surpris par la directivité dont fait preuve Erickson ou par les valeurs qui sous-
tendent certaines de ses interventions. Ces valeurs étaient, ou pour tout le moins
furent longtemps, celles du milieu rural de l'Ouest américain dont il était issu, faites
de célébration de la famille nombreuse et de sens du mérite individuel. Plus
largement, cette démarche est à placer dans le cadre d'une vision dont Milton Erickson
était porteur et qui a trait à un sens des possibilités de l'être humain Chaque
personne, quelle que soit sa situation présente, peut changer rapidement et vivre sa
part de bonheur.

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