DOSSIER N° 13/0044 EXTRAIT DES MINUTES DU GResrE
ARRET DU 26 NOVEMBRE 2013 BELA CouR Dano
CHAMBRE DES APPELS CORRECTIONNELS, E NOUMER (N.C)
COUR D'APPEL DE NOUMEA
Chambre des appels correctionnels,
NP AZ[ABS
Prononcé publiquement le mardi 26 novembre 2013, par la Chambre des
Appels Correctionnels, _
‘Sur appel d'un jugement du tribunal correctionnel de NOUMEA du 12 février
PARTIES EN CAUSE DEVANT LA COUR
LE GOFF Rémi
né le 07 septembre 1929 a VANNES (56)
de Auguste et de LEMESTIC Germaine
de nationalité frangaise,
demeurant 7, rue Brun - Appt 512 - BP 8134
98807 NOUMEA SUD
Prévenu, non comparant, libre
non appelant
représenté par | avocat au
barreau de NOUMEA
LE MINISTERE PUBLIC :
appelant,
LEROUX Didier, demeurant 18, rue Lareignére - Magenta Qugmo
= 98800 NOUMEA
Partie civile, appelant,
Représenté par Maitre LOUZIER John, avocat au barreau de
NOUMEA.~ Page 2-
COMPOSITION DE LA COUR, lors des débats et du délibéré le
mardi 08 octobre 2013,
Président : Monsieur GAUSSEN Pierre, président, qui a donné
lecture du dispositf
Assesseurs: Monsieur MESIERE Christian, conseiller, rapporteur
Monsieur BILLON Frangois, conseiller
GREFFIER : Madame GAUDY Martine lors des débats et du
déliberé,
MINISTERE PUBLIC ; représenté aux débats et au _prononcé de
Farrét par Monsieur PAGNON Jean-Louis, Substitut Général.
RAPPEL DE LA PROCEDURE :
PROCEDURE DE PREMIERE INSTANCE
Le 08 février 2012, M. Didier LEROUX, membre du Congrés de la Nouvelle
Calédonie et dirigeant de société, faisait délivrer une citation cirecte 4M.
Rémi LE GOFF, directeur de la publication de hebdomadaire "LES INFOS",
aux fins de comparaitre devant le Tribunal correctionnel de NOUMEA le 09
mars 2012 et abtenir sa condamnation pour des faits de diffamation envers
une personne chargée d'un mandat public, a suite d'un article publié le 03
fevrier 2012 et intitulé : “Comment LEROUX banquier favorise LEROUX
pharmacien ..
Le 09 mars 2012, le Tribunal correctionnel de NOUMEA fixait le montant de
la consignation 4 déposer par la pattie civile ainsi que le délai pour y
procéder, et renvoyait laffaire & t'audience du 13 avril 2012,
Parla suite, laffaire était renvoyée a de multiples reprises : 08 juin 2012, 10
aodt 2012, 21 septembre 2012, 11 décembre 2012 et 12 février 2013.
LE JUGEMENT
Par un jugement rendu le 12 février 2013, le Tribunal Correctionnel de
NOUMEAa:
* rejeté exception de nullité de la citation soulevée par M. Rémi LE GOFF,
*relaxé M. Rémi LE GOFF des fins de la poursuite sans peine ni dépens,
* déclaré irrecevable la constitution de partie civile de M. Didier LEROUX,
*condamné M. Didier LEROUX & payer a M. Rémi LE GOFF la somme de
200 000 FCFP sur le fondement des dispositions de l'article 472 du Code de
procédure pénale et celle de §0 000 FCFP sur le fondement des dispositions
de larticle 475 - 1 du Code de procédure pénale.
PROCEDURE D'APPEL=Page3-
Par un acte enregistré au greffe du Tribunal de Premiére Instance de
NOUMEA le 19 fevrier 2013, M, Didier LEROUX a déclaré relever appel de
ceite décision tant en ce qui concerne ses dispositions pénales que civiles,
Le Ministre Public a formé un appel incident le méme jour.
Par courtiers datés du 25 mars 2043, le Procureur Général a informé les
conseils des parties de la date de l'audience.
Les citations 4 comparaitre & ‘audience de la chambre des appels
correctionnels du 14 mai 2013 ont été délivrées de la maniére suivante :
-le 12 avril2013, au domicile de M. Didier LEROUX, partie civile, Vacte étant
remis & son épouse, Mme Laurence LEROUX,
- le 16 avril 2043, a la personne de M. Rémi LE GOFF.
Par conclusions enregistrées le 03 mai 2013, M. Didier LEROUX, partie civile
demande a la Cour :
* de réformer et d’annuler en son entier la décision déférée,
ait fib LEGGE, under i pulse
journal LES INFOS, coupable d'avoir commis le délit de diffamation envers
M. Didier LEROUX,
* de statuer ce qu'il appartiendra sur 'action publique,
* d'allouer la partie civile la somme de 1 FCFP a titre de dommages-
intéréts sur action civile,
* d'ordonner, aux frais avancés de la partie civile, la publication par extrait du
dispositif de ’arrét a intervenir aux colonnes des annonces légales de deux
journaux habilités & les publier en Nouvelle Calédonie, dans la limite d'un
ott maximum de 100 000 FCFP chacune, et dire que le cott de chaque
insertion sera liquidé a la tax des dépens,
* de condamner le prévenu a payer a la partie civile la somme de 500 000
FCFP au titre de l'article 475 - 1 du CPP ainsi qu'aux dépens.
Lors de l'audience du 14 mai 2013, laffaire a fait 'objet d'un renvoi
contradictoire au 06 att 2013
Par conclusions déposées lors de l'audience du 06 aodt 2013, M. Rémi LE
GOFF demande a la Cour
* constatant que la citation a été délivrée par M. LEROUX sur le visa de
Varticle 31,
* constatant que ia qualité de citoyen chargé d’un mandat public n'est pas
applicable au Président de la BCI,
* constatant que la citation a été délivrée sur le fondement des articles 30 et
31 de la loi du 29 juillet 1881,
* de constater la nullité de la citation,=Page 4
* de renvoyer M. LE GOFF des fins de la poursuite,
“de confirmer la décision dont appel en ce qu'elle a condamné M, LEROUX
a payer a M. LE GOFF Ja somme de 200 000 FCFP a titre de dommages-
intéréts en application de larticle 472 du Code de procédure pénale,
A titre subsidiaire
* constatant 'exception de bonne foi,
* de confirmer la décision dont appel en ce qu'elle a relaxé M, LE GOFF des
fins de la poursuite,
* de confirmer la décision dont appel en ce qu'elle a condamné M. LEROUX
& payer M. LE GOFF la somme de 200 000 FCFP a titre de dommages-
intéréts en application de l'article 472 du Code de procédure pénale.
‘Ala suite du dépdt de ces conclusions a raudience du 06 aottt 2013, Maitre
CAUCHOIS, avocat de la selari LOUZIER/FAUCHE/CAUCHOIS, conseil de
M. Didier LEROUX, a sollicité un renvoi aux fins de prendre connaissance
desdites conclusions et d'y répondre.
Maitre DESWARTE, avocat de M. Rémi LE GOFF, a déclaré ne pas
S‘opposer a ce renvoi
Par un arrét rendu le 06 aott 2013, Vaffaire a été renvoyée
contradictoirement a audience du 08 octobre 2013 a 08 heures,
Le 02 octobre 2013 M. Didier LEROUX a déposé de nouvelles écritures par
lesquelles il répond aux conclusions de M. Rémi LE GOFF.
ll sollicite le bénéfice de ses précédentes conclusions et de ses demandes
de réformation.
DEROULEMENT DES DEBATS :
A audience publique du 08 octobre 2013, le Président a constaté lidentité
du prévenu;
Ont été entendus :
Monsieur MESIERE Christian, conseiller, en son rappo!
Maitre DESWARTE Jean-Jacques, avocat de M. LE GOFF, a soulevé la
nulité de la citation ;
Mattre LOUZIER John, avocat de la partie civile en sa plaidoirie ;
Monsieur PAGNON, Substitut Général, en ses réquisitions ;
Maitre DESWARTE Jean-Jacques, avocat de M. LE GOFF en sa plaidoirie
Le Président a ensuite déclaré que larét serait prononoé le mardi 26
novembre 2013,4
= Page 5 -
MOTIFS DE LA DECISION
1) Sur la recevabilité des appels
‘Atlendu que 'appel principal, formé par la partie civile, et Tappel incident,
formé par le Ministére public, dans les délais Iégaux, doivent etre déclarés
recevables ;
2) Sur la réqularité de la citation directe :
Attendu que le prévenu, M. Rémy LE GOFF, conteste la référence faite dans
la citation directe & l'article 31 de la loi du 29 juillet 1881, lequel vise la
diffamation commise "A raison de leurs fonctions ou de leur qualité, envers
un ou plusieurs membres du ministére, un ou plusieurs membres de l'une ou
de l'autre Chambre, un fonctionnaire public, un dépositaire ou agent de
autorité publique, un ministre de l'un des cultes salariés par |'Etat, un
citoyen chargé d'un service ou d’un mandat public, temporaire’ ou
permanent, un juré ou un témoin, a raison de sa déposition” ;
Quill soutient que Kintégralits de Yarlicle concerne directement et
explicitement M LEROUX en sa qualité de président du Conseil
d'Administration de la BCI et que les faits ne lui sont expressément imputés
gu'en cette qualité ;
Que Ia citation vise la diffamation publique commise envers M LEROUX,
citoyen chargé d'un mandat public ;
Quill rappelle que si M, LEROUX est un administrateur désigné par la
Nouvelle Calédonie, sa désignation en qualité de président de la BC! n'est
pas faite par la Nouvelle Calédonie mais par le conseil d'administration de
la BCL;
Quill soutient que la qualité de citoyen chargé d’un mandat public n'est pas
applicable au Président de la BCI, laquelle est une société anonyme relevant
exclusivement du droit privé ;
Qu'il ajoute que la qualification “de citoyen chargé d'un mandat public” est
applicable aux candidats nommés ou élus a une fonction déterminée ;
Quill rappelle que M. LEROUX n’a pas été nommé président de la BCI par
la Nouvelle Calédonie et que la BCI n'est pas un établissement public ;
Attendu qu’ll résulte des piéces versées et des débats, que par un acte en
date du 08 février 2012, M. Didier LEROUX, membre du Congrés de la
Nouvelle Calédonie et directeur de société, a fait déliver 4 M. Remi LE
GOFF, directeur de la publication du journal hebdomadaire “Les infos”, une
citation directe en police correctionnelle aux fins de comparaftre a 'audience
callégiale du Tribunal correctionnel de NOUMEA, siégeant le 09 mars 2012
4 08 heures ;
Que cette citation directe vise un article intitulé "Comment LEROUX banquier
favorise LEROUX pharmacien ...” publié dans l'édition du 03 février 2012 du
journal hebdomadaire ‘Les Infos” ;
Que son objet est le suivant : "S'entendre monsieur Rémy LE GOFF, sous
sa qualité de directeur de la publication du journal ‘Les Infos” déclarer~Page 8 -
coupablede s’étre, a Nouméa Nouvelle Calédonie, le 03 février 2012, en tout
cas pendant un temps non prescrt, par lun des moyens prévus a larticle 23
de la to} du 29 juillet 1881 rendu coupable du délit de diffamation publique
envers monsieur Didier LEROUX, citoyen chargé d'un mandat public, délit
quaiifié par l'article 29 alinéa 1, ef réprimé par les articles 30 et 31 de cette
méme lol"... “S'entendre, sur ies réquisitions de madame le Procureur de
la République, prononcer sur 'action publique telle peine qu'il appartiendra,
et sur la constitution de partie civile s'entendre condamner 4 réparer le
préjudice causé au requérant par linfraction qui sera liquidé a audience et
qui ne sera pas moindre d'un frane” ..., “Voir ordonner la publication par
extrait du dispositif du jugement dans deux journaux habilités a recevoir les
annonces légales et judiciaires et fixer le cotit maximum de chaque insertion
qui seront liquidés au titre des dépens dressés sur taxe” ... “S’entendre enfin
condamner au titre de Varticle 475-1 du code de procédure pénale, a telle
somme qui sera également liquidée & Yaudience ei qui ne sera pas moindre
de 500 000 F”.... “S'entendre condamner enfin aux dépens’ ;
Que cette citation directe a été dénonoée A madame le Procureur de la
République le 06 mars 2012 ;
Attendu quill apparait que l'article incriminé, intitulé_ “Comment LEROUX
banquierfavorise LEROUX pharmacien ...", été publié & la suite d'un arréte
pris au mois de novembre 2011 par le Gouvernement de la Nouvelle
Caisdonie, ayant pour objet de réduire le déficit chronique du régime de
protection sociale ganéralisé dit RUAMM gére pat la CAFAT en falsant
baleser le prix des médicamenls au moyen de la réduction des marges
commerciales pratiquées par les pharmaciens ;
Quien effet, il n'est pas contesté que cette décision a suscité le
mécontentement des pharmaciens, lequel s'est exprimé par lintermédiaire
de leurs instances professionnelles ;
Qu'elle a donné lieu a de nombreuses réactions des “politiques” et
notamment une intervention de M. Didier LEROUX, en sa qualité d’élu,
devant les membres du Congrés ;
Que ladite intervention a été controversée, au motif que Didier LEROUX
dirige (‘Office Calédonien de Distribution Pharmaceutique, l'une des deux
socieiee qui importent les médicaments et approvisionnent les officines du
territoire ;
Que Ia citation précise quen sa qualité de membre élu du Congrés, M. Didier
LEROUX siége au conseil d’administration de la Banque Calédonienne
d'investissement dite BC| et qu'il a été élu président dudit conseil en 2004 en
qualité de représentant de la Nouvelle Calédonie administrateur de la BCI ;
Que Farlicle incriminé fait valoir qu’avant d’acheter une officine, les
pharmaciens concemés doivent au préalable passer un accord avec un
grossiste pour la fourniture des médicaments et que par la suite, 80 % de
ceux qui ont eu recours a lemprunt pour acquérir leur officine obtiennent un
concours financier auprés de la BCI;
Que ce faisant, cet article laisse entendre que M. Didier LEROUX, en sa
qualité de président de la BCI, en facilitant fobtention d'un prét aux intéressés.
et en leur accordant sa caution personnelle, favoriserait les interéts de M.
Didier LEROUX grossiste en médicaments, en accroissant ses parts de
marché & I'égard de son concurrent la société GPNC ;Page7-
Que selon cet article, la BCI est donc amenée & financer des pharmacies trop
chérement payées, tout simplement parce le président de cette banque a voix
prépondérante et parce qu'll cautionne ces emprunts ;
Qu’au final, l'article siinterroge sur le point de savoir comment M. Didier
LEROUX peut présider le conseil d’administration de la BCI ot) se décide
Tobtention de préts a des pharmaciens qui sont également ses clients en tant
que grossiste et auxquels il apporte sa caution bancaire et également sur les
complicités dont il bénéficie pour commettre des actes d'une telle illegalité ;
Attendu qu’au visa de l'article 31 susvisé, la chambre criminelle de la Cour de
Cassation a eu l'occasion de préciser :
* que l'article 31 de la loi du 29 juillet 1881 ne réprime les diffamations dirigées
conite les personnes revétues de la qualité énoncée par ce texte que lorsque
ces diffamations, qui doivent s'apprécier non d'aprés le mobile les ayant
inspirées ou le but recherché par leur auteur mais selon ia nature du fait sur
lequel elles portent, contiennent des critiques d'actes de la fonction ou d’abus
de la fonction, ou encore lorsqurelles établissent que la qualité ou la fonction
de la personne visée a été soit le moyen d’accomplir le fait imputé, soit son
support nécessaire,
* qu'il doit exister entre les imputations et la fonction de la personne diffamée,
ou sa qualité, une relation directe et étroite 4 défaut de laquelle il y a simple
diffamation de homme privé,
* que si le fait incriminé ne constitue ni un acte, ni un abus de la fonction ou
du mandat public, la diffamation n’atteint que !homme pr
* que méme si un intérét public est attaché aux services ou aux fonctions de
la personne concernée, il est nécessaire d'établir qu'elle s'est trouvée, dans
une mesure quelconque, investie d'une portion de Vautorité publique,
* que la qualité de dépositaire ou agent de |'autorité publique ou citoyen
chargé d'un service public ou d'un mandat public n’est reconnue qu’a celui qui
accomplit une mission d'intérét général en exergant des prérogatives de
puissance publique ;
Qu’ainsi, fa jurisprudence de la chambre criminelle de la Cour de Cassation
considére que ne sont pas concernés par cet arficle 31, car n’étant pas
investis d'une portion de lautorité publique ni d'aucune prérogative de
puissance publique, les citoyens exergant les fonctions : “de président d'une
société anonyme coopérative d'habitations a loyer modéré” ... "de directeur
d'un office public d'aménagement et de construction d'habitations 4 loyer
modéré" ... “de directeur d'une société d'économie mixte gestionnaire d'un
port de piaisance” .. ;
Attendu qu'il résulte des développements qui précédent que l'article incriming
paru dans le journal "Les Infos" ne vise pas directement M. Didier LEROUX
en sa qualité d’élu du Congrés de la Nouvelle Calédonie et ne mentionne pas
des faits intervenus dans le cadre de 'exercice de cette fonction élective ;
Quil porte exclusivement sur deux des activités de fintéressé, a savoir, d’une
part, celle de grossiste en produits pharmaceutiques en sa qualité de dirlgeant
de la société OCDP et d'autre part, celle de banquier en sa qualité de
président du conseil d'administration de la Banque Calédonienne
@investissement dite BCI ;-Page 8
Que le requérant fait valoir que article incriminé est accompagné ou illustré
dune photographie monirant M. Didier LEROUX ‘stexprimant devant le
congrés ;
Que l'article de presse incriminé n'ayant pas été versé aux débats, la Courne
peut tirer la moindre consequence de celle affirmation ;
Que la présence de lintéressé au conseil d'administration de la BCI, en sa
qualité de membre du Congrés, ne saurait constituer en elle-méme Fexercice
d'un mandat public tel que défini par la jurisprudence de la chambre criminelle
ci-dessus rappelée ;
Que dans ces conditions, la citation directe visant a obtenir la déclaration de
Culpabilité et Ia condamnation de M, Rémy LE GOFF pour des faits de
diffamation publique envers monsieur Didier LEROUX, c'toyen chargé d'un
mandat public, sur le fondement des articles 23, 29 alinéa 1, 30 et 31 de la loi
du 29 juillet 1881 apparait juridiquement inadaptée ;
Qu'll convient en conséquence d'infirmer le jugement entrepris et, statuant &
nouveau, de constater la nullité de la citation directe délivrée le 08 février
2012 et de renvoyer M. Rémy LE GOFF des fins de la poursuite ;
article 472 du Code de
3)_Sur I'application des dispositions
procédure pénalo
Attendu que le premier juge a condamné M. Didier LEROUX a payer & M.
Remi LE GOFF la somme de 200 000 FCFP sur le fondement des
dispositions de l'article 472 du Code de procédure pénale ;
Que ce texte prévoit que dans le cas prévu par l'article 470 (relaxe du
prévenu), lorsque la partie civile a elle-méme mis en mouvement action
publique, le tribunal statue par le méme jugement sur la demande en
dommages-intéréts formée par la personne “relaxée" contre la partie civile
pour abus de constitution de partie civile ;
Que pour faire application de ces dispositions, les juges doivent constater que
la partie civile a agi de mauvaise foi ou de maniére téméraire et dans
intention de nuire au prévenu ;
Que tel n’est pas la cas en l'espéce ;
Qu'il convient en conséquence d'infirmer lejugement entrepris sur ce point et,
statuant & nouveau, de dire quiil n'y a pas lieu a faire application des
dispositions prévues par article larticie 472 du Gade de procédure pénale ;
4) Sur l'application des dispositions de l'article 476-1 du Code de
procédure pénale :
Attendu que le premier juge a condamné M. Didier LEROUX a payer M.
Remi LE GOFF la sommie de 50 000 FCFP sur le fondement des dispositions
de l'article 475 - 1 du Code de procédure pénale ;
Qu’en vertu de ce texte, le tribunal peut condamner l'auteur de linfraction
ou la personne condamnée civilement en application de Particle 470-1 a+ Page 9-
payer a la partie civile la somme quill détermine, au titre des frais non payés
par Etat et exposés par celle-ci;
Que Ia mise en oeuvre de ces dispositions suppose la condamnation de
auteur de l'infraction ou a défaut la reconnaissance d'une faute civile ;
Que tel n'est pas la cas en lespéce ;
Quil convient en conséquence dinfirmerle jugement entrepris sur ce point
et, staluant a nouveau, de dire qu'l n’y a pas lieu a faire application des
dispositions prévues par article l'article 475-1 du Code de procédure
pénale ;
PAR CES MOTIFS
La COUR,
Statuant publiquement et par arrét contradictoire ;
Déclare les appels recevables en la forme ;
Infirme en toutes ses dispositions le jugement rendu le 12 février 2013 parle
Tribunal correctionnel de NOUMEA ;
Statuant a nouveau
Constate la nullité de la citation directe délivrée le 08 février 2012 ;
Renvoie M. Rémy LE GOFF des fins de la poursuite ;
Dit n'y avoir lieu a faire application des dispositions prévues par article 472
du Code de procédure pénale ;
Dit ny avoir lieu faire application des dispositions prévues par Fatile
Tarlicle 475-1 du Code de procédure pénale ;
En foi de quoi le présent arrét a été lu et signé par Monsieur Pierre
GAUSSEN, Président et par Madame Martine GAUDY, Greffier.
LE GREEFIER LE PRESIDENT,
\ Pour expédition conforme.
(ee