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ScB les colossales Autigits da droit nd, Lite infiaiment difieile ot oe cakes rous es dpe de langue, sont exposés les syin- Het formales jaiaiques dont lea ages, i diverse, ont consacre acts de vie humaine moos, matiage, mort, testament, ate) rien dal ,eapables de lire ce livze. Com- doe, mol, Parje lu? Par la dv désit, sous Paiguillon d'ane hone sede arouké gue fe pout afcéter, rien Ne pour reer. La. passion perce les © du regard, Grimm en fut Iai- ‘satptisr I iebepae deving cette et ce grand effort. Mas / tals stag qutsu milieu decesobstaces de PAllemagne, fen cherchais wos de Je ridastion de 1868-1860, féroisme de esprit, soit gu'lle bation des « matiriawe ajons » grand éerioain dans exercie de rom PY. ; i ; LHEROISME DE L’ESPRIT Le fil de la tradition, en toutes choses, avait été brisé. Tous attestaient, lousient, blimaieat un passé (romain, chiétiea, révolutionnaire, n'im: porte), gu’lls ignoraient également. I fallaie de deux choses une, ou déclarer comme Fourier que le gente humain, jusqu’iei, avait été imbécile, rejeter toute Pexpérience des femps antérieurs, procéder per voie d’écart absolu, ou bien essayer de refaire l'histoire, la fonder sur une base meilleure et plus sfre, rétablit la longue génétation des causes, de maniére que le présent, légitimement amené pat les enfantements du pass, Vexpliquit pa si, missance et petmlt d'entrevoir en Ini quelque chose, Pembryon qu'il a dans les Hancs : Vaveni. La nature n’améne tien par secousses, par saccades; elle produit géné- salement par une matetaité lente et successive. Les sciences de la nature observeat chaque fait dans ses origines, dans les précédents qui Pont pew A peu amené au jour. Pourquoi en seruitil autrement des sciences de Phomme ? L’homme est-il un étre hors de Ia nature pour qu’on doive Pétudier par des procédés différents ? Mais pour s'éclairer de Vhistoire, pour empruater avec stiseté I lumitre des ages, qui tous vont s’éclairant, s’interprétant, se traduisant Tun par Pautre, il faudrait remonter le cours entier de Ia vie du genze humaia, en tous ses sicles, en tous ses peuples, en fous ses arts ct ses sciences. Entreprise tellement immense, et au-deli des forces de homme, ‘au-dela da temps dont il dispose et de la durée de la vie humaine, qu’a seul penser les bras tombent. Oui, s'il est fou de nier toute Pexpérience des sidcles, il ne Pest guére ‘moins & un homme mortel d’entreprendre de la retrouver. Entreprise démesuréel Pour y songet, il ne faut pas moins que la double audace de la jeunesse et de Pigaotmnce, Ces deux choses sont fort rares. La plupart sont de bonne heure des habiles et des savants, autrement dit des ignorants incurables, désotmais impuissants pour apprendre. ‘Moi, avs ces deux dons fort tard, parfaitement entiers & trente ans, Papportais & ma grande enquéte cette double grice du ciel : une éton- hhante jeunesse d'esprit et une vigooreuse ignorance. ‘Pentrepris de refaire, moi seul, la tradition du genre humaia, Ba HISTOIRE DE FRANCE Dans cette entreprise insensée, que jai pu si pen réaliser, javais cependant des forces que n’avaient pas beaucoup d'autres : 1° La simplicité extreme de mon point de départ, la liberté absolue dune enfance préservée du fiéan de nos éducations, une souveraine indépendance d'esprit. Je n’ai subi influence réelle que celle de Virgile et de Vico (génies sibylliques, patens, ou ultra-chrétiens). 29 Vico a fait un discours De mense beraia, sur Vhéroisme de Vesptic, sur cette disposition courageuse ott le jeune homme doit étre @’embras ser toutes les sciences et tous les temps, sur Pimpossibilité réelle d'etre ‘en tien homme spécial si Yon est homme universel. En effet, tout tient A tout; aucune spécialité qui ne confine pat ses bords 3 Puniversalité des choses, Plusieurs années avant d’avoir Iu cet admirable discours, en avais fait un faible et médiocre sur le méme sujet. Ce que Vico secommande, je Vavais instinct en moi; ignotant, comme tous ceux que V’on éléve au collége & apprendre en dix ans denx mots de latin, je Wen avais pas moins une tendance encyclopédique, une curiosité uni verselle. Sans sortir técllement du trés simple point de départ que Pind quais tout A Pheure, jallais & tout, Paimais tout : J'alleis, j’erratr, Fanon 4 sar nous tant d’empire ! 3° Pai toujours cu Pattention de ne jamais enseigner que ce que je ne savais pas, Ne tiez point. Il n'y a pas de méthode plus sage et plus effi- ace, Tei, elle a eu cet effet que tous ceux qui ont regu mon enseignement, quelles qu’aient éé leurs opinions ultérieures, ont gardé Pamour des choses que je leur enseigaai, Ils les jugeaient diversement, ils condam- nnaient parfois mes points de vue. Ils ne s’affranchissaient jamais de cette Emotion une fois regue. Comment en ebt-il xé autrement ? Je leur avais, transmis ces choses Comme elles étaient alors dans ma passion, nouvelles, animécs, beGlanes (et chatmantes pour mo), sous le premise ata de PPallais ainsi, d’age en Age, toujours jeune, jamais fatigué, pendant des millicrs années, aimant, favivant les peuples, les tessuscitant, leur zendaat, avec la vie, Pamour de vivre et la jeunesse, en sorte que, échauf- fs un moment de ma sympathie, ils prenaient plaisis encore une fois A s*épanouir au soleil, & tefaite avec moi, pour moi, les ccuvtes de leur existence premiére. Que de nations, de civilisations, de seligions j’ai ranimées ainsi de moa souffle sur la longue route de mon enscignement! Ce que j'ai ée est la moindre chose. Ime semble quills m’en ont su gré, quiils ont emporté quelque amitié pour moi, et que, honorés, consolés, loués et bénis, ils sont retournés moins teistes dans leurs tombeaux. Les novices, les bavards, ceux qui mont pas longuement,btassé la nature humaine croitont que rien n'est plus simple, qu'il sufft d’expliquer tout pat les causes élémentaices : mécanique, chimie, physique. On ne voit pas loin ainsi, Ce grossicr matérialisme est infiniment stétile, spé- cialement dans Phistoire. Il rend tout vulgaice, banal, efface Vinfini des nuances, supptime justement le meilleur, n’atteint jamais le spécial de Ja personnalité (cc qui distingue énormément le matérialisme de Pautze siécle de celui-ci, c'est que Pautte gardait le mouvement, Vesfort; avec cela, tien a’est perdu). Pour Vatteinde, il £ mais teait compte sur obscures de matidre et certain qu’aucune lop Peffort. Les utopistes moder fla mécanique une ¢ se sont trouvé avoir science antant que dan individus, leurs trois € fort justetnent s'est dét couvent de Fourier. ‘Les hommes valaic aimables, généreus, di lis ne figutent pas gre ni les foutiéristes ave leur gouvernement de dans Pimitation da N copient 1a papauté, les je n’ai pas besoin d que je, viens d’y mett mais n'importe! je por Crest ce qui m’empé meétaphysique et d’éruc foray tutdhires nven Impunément, je co A Luther, aux antiquit hydres, les centaures nément, je traversai di: assoti_ par la scolastic, pour la stérilité de ce maigrit De VIatroduetion & | étais promptement an Ja fin de mon premie ‘avaitil de fait? Peu ex et le plaisir avoir w temps que je recréais, Un mot sur ce secc qui ne le comprennent Qui trouvais-je ? A et tits spécial de point vinie et forte; Cest le teaant compte des clir ‘avais eu un granc exite planche de bois Pétude des langues, < L’éducation catholiquy toute-puissante pour f. ce "pu si pew réaliser, favais ucoup dautres te dépat Ia liberté absolve édueations, une souveraine ce réelle que celle de Virgile a-chrétiens), a, sut Phéroistne de Pesprit, homme doit etre Pembras. + Vimpossibilité séelle Petre niversel, Ba effet, tout tient ar ses bords & Poniversalité r lu cet admirable discours, e méme sujet. Ce que Vico ignorant, comme tous ceux rx ans deux mots de latin, je ppédique, une curiosité uni- le point de départ que jindi- cout : Pallas j'ervais, Vamour is enseignet que ce que je ne éthode plus sage et plas effi- ont regu mon enseignement, bres, ont gardé amour des at diversement, ils condam- franchissaient jamais de cette &é autrement ? Je Jeur avais s dans ma passion, nouvelles, i), sous le premier attrait de » jamais fatigué, pendant des raples, les ressuscitant, leur unesse, en sorte que, réchauf- aient plaisit encore tne fois Dour moi, les ceuvres de leur igions j'ai manimées ainsi de seignementl Ce que j'ai écrit s ont emposté quelque amitié s ct bénis, ils sont retournés nt pas Jonguement, brassé la simple, qu'il sufbt @expliquer ue, chimic, physique. On ne 3¢ est infiniment stésile, spé- aire, banal, efface Pinfini des catteint jamais le spécial de tl tél de aire le mouvement, Peffort; avec Vuiénotsae DE Wesparr 33 Pour Patteindre, il faut alterner les méthodes avec adresse, & propos, mais tenir compte surtout du fait admirable qui, 4 patt les questions obscures de matite et d’esprit, se trouve en nous le plas certain, plus cettain qu’aucune logique : Cest la puissance du moi, de la volonté, de Peffort. Les utopistes modetnes qui ont ctu supprimer Peffort, réduire tout Ala mécanique d'une certaine gravitation, of les passions s*harmonisent, se sont trouvé avoir fait table tase de la nature, impuissants dans la science autant que dans Phistoire. Quel qu’ait été le mérite de plusicurs individus, leurs trois écoles sont testées également solitaices. Le monde fott justement s'est détoutné au plus loin de la papauté d’Enfantin et du couvent de Fourier, Les hommes valaient mieux que les doctrines; plusieurs étaient aimables, généreux, de grand coeur, en préchant le bas, Pimpus. Mais ils ac figurent pas grand progrés, ni les saint-simoniens avec leut pape, ni les fouriéristes avec leur couvent irréalisable, ni les comtistes avec ent gouvernement de savants, tons préchant Pécart absolu, et se trainant dans Vimitation du Moyen Age : les saint-simoniens et les comtistes copient la papauté, les jesuites, les fouriéristes les convents, Je nai pas besoin de dire que ceci ne m'apparut pas avec la netteté que je views dy mettre. Je sentais tout cela d’instinet, confusément, mais n'importel je portais mes deux maitres en moi. Cest ce qui m'empéchait de me noyer dans Pocéan de recherches, de aphysque et e’éraditon, ot je me jee & la mage. A’ mon ins ces forces tutélaires m'empéchaient de plonger trop et me soutenaient surdessus, Impunément, je consacrai des années 2 I’Allemagne, spécialement 2 Luther, aux antiquités des fréres Grimm. Impunément, faffrontai les hhydees, les centaures et les chiméres de ln philosophie allemande. Impu- nément, je traversai dix siécles du Moyen Age, avenglé pat les légendes, sot par Ia soolastique, faible patiols dans mes admitations juveniles pour Ia stérilité de ce monde of Pesprit humain jedna tellement qu'il maigrit, _, De Flntredsation 4 PHlstore romaina, de celle-ci & PHistoire de France, j.étais promptement arrivé en plein Moyen Age, C'est--dire au x scl, ln fin de mon premier volume. Que trouvais-je devant moi? Et gu’y avait-il de fait? Peu en vérité, et eest ce qui me donna, avec la tentation et le plaisit d'avoir tout & faire, un inexplicable engouement pour les temps que je recréais. ‘a mot sut ce second volume, mon geand péché aux yeux de ceux ‘qui ne le comprennent pas. Qui trouvais-je? Augustin Thierry et un livre de génic : tres partial et eds special de point ce vue, il explique tout par les races. Explcation ‘nie et forte; cert le cdté materiel, qui toutetois ne se compte quvea tenant compte des climats et des alitacats, Jevais eu un grand bonheur, celui de n’avoir pas le front aplati par ceite planche de bois qu’on appelle éducition (je n’appelle pas ainsi Fétude des langues, simples instruments; elle infiue peu sur le fond). Léducation catholique est une machine trés forte, infiniment dangereuse, ‘toute-puissante pour fausser Pesprit; elle influe invineiblement, forme et 4 HISPOIRE DE FRANCE déforme In téte, fléchit Pépine dossale, fabrique des tordus, des bossus. Ellle a fait parfois dadmisables monsttes, un Pascal, un M. de Maistre. Lrédacation biblique, plus libre en appatence, n’en produit pas moins des tétes étonnamment [.]- ‘La presse de cette époque, dans le silence de Chateaubriand et de Mame de Stat eeposait sur ML. de Jouy et M, Baour-Lormian; en critique, Pabbé Geofiroy. |eus le bonheur de n’avoir tien A lire et de n’étre pas, comme on Vest aujourd'hui, blasé au berceau, Et cela est vrai en deux sens : aussi grand était le dénuement pour les choses de esprit que pour celles du corps. L’Eglise de ce temps- ne fut pas plus claire pour moi que Empire, Que célébrait-elle ? Qu’ensei- ait-elle ? Ce que couvraient ces mystéres, je Vai donc ignoré enfant. Jenne homme, je ai cherché, studicux et bienveillant, tendre comme je le suis pour tus les mors. en connus, en Gri Ie surcopage, en fata les bandclettes :j’en trouyai le résidu et les froides cendres, dont Vesprit ait envolé, Et je ne n’éonnai plus si, avec tous Jes secouts que Etat donne a leurs fétes, leur prétant ces fambours meurttiers, ces bandes halées des razzias, je ne m’étonnai point de voir qu’on ne pouvait plus réchauifer ce que la vie a délaissé. J'eus beau chetcher; je trouvai qu'il cen était justement comme des famcuses corbeilles sacrées d’Flensis que portaient les filles d?Athénes et qu’on couvrait soigacusement : le profane qui y xegacdait n’y voyait jamais que le vide. ‘Avec cette clef, Pétais libre; je pouvais entrer, sottit; je a’avais pas a redouter de mvenfermer dans le sépulcre. Et cette sécurité méme me rendait autant pus bienvellant pot ceux qui ne powvaient me multe au véritable fond de moi-méme, je veux dire en mes convictions. Ma parfaite solitude, mon isolement, si peu croyable ot pourtant si vrai, 41u milieu des hommes du temps, m’empéchaient de sentit assez. combien ces laryes du passé étaient redoutables encore par les fousbes qui se prétendent leurs héritiers naturels. Dans ma parfaite candenr, dont au teste je n’ai aucun repentir, je me dis : « Je ac combattrai pas un mort; @abord, je le ferai zevivee et est en le voyant debout, refait, réchaufié de ma vie, que je swurai loyale- ‘ment quel fut vraiment son droit de vivre et quelle est légitimement sa nécessité de mous,» ‘Mon point de départ critique, mon indépendance Pesprit sont mar ts dass Uotrodution & I bit unrale, ou faccuse le Moyen Age Pavoir, sous Je nom de Satan, poursuivi la liberté, & laquelle Page moderne a enfin rendu son nom. D’antre part, ma naiveté, ma bienveillante candeur & refaize le Moyen Age, a le revivifier, & réchauffer, caresscr tout ce qui aima et ‘vécut, apparaissent merveilleusement dans l’énorme second volume de PHisiore de France. Ouvtage qui étonna nos adversaites, qui m’étonne aussi moisméme, et sans m’indigner : Partiste troave une excuse suffi- sante en ces profondeurs amour qui le rendent indulgent pour toute vvie, kespectueux pour tout mort, tenclre pout ses ennemis mémes. Oni, je repris, sidcle par sidcle, mon ennemi le Moyen Age (moi, fils de Ja Revolution et qui Pai au fond du coeur) et je Je remis debout, lui rendant la chair et le sang, son costume et ses oznements selon mon pouvoir, le parant de la et que le temps lui a dom décorateur des raines : 0 Bet Pane des causes pr ‘ces ges que tous nos eff cest P’étonnant abandon, impaissance des partisan: cette histoire quiils diser Pesprit et de capacité, je bons travailleurs, je fis mienne. Qui connait Je cheist! peut observer, de Poxil de Ge ses propres amis. Je alors. Alors, je n’avais 1 nutetre mieux disposé « feu Fesprit faussé pat ce « ‘Payais passé la plus geanc de Pantiquité grecque et coriosité bienveillante en pleive liberté. Entrant sous les vo avais tonte sécurité, em Tine de la seemga mona fabrique @aprés lui ses b Riche fond de cexur et je bénis, Je bénis comme m'empécha nullement ¢1 Révolution, le monde : funéraire. ‘Avant ce second vol de génie, trés systémati Sismondi, les_dissertatic des histoites. Le fil centr de papauté et de oyaut tissu vivant. ‘Mes tendresses pour ! elles. & me faire perdre Quelle est Ja conclusion Le vrai prix de ma ct forte lumiéze qui me ma douceur et ma bon ea le refaisant, je rYavais malade, et qui malade f Un mal profond, inte Age. ‘Ee il y eut alors un € ressusciteur, et le viewx de mes ménagements. cexainte filiale hésitais & ICE, ique des tordus, des bossus. Pascal, un M. de Maistre. nce, n’en produit pas moins ace de Chateaubriand et de Baour-Lormian; en critique, rien a lire et de n’étre pas, 1 était le dénuement pour les _ LEglise de ce temps-IA ne Que celébrait-lle ? Qu’ensei- done ignoré enfant. Jeune lant, tendee comme je le suis ai le sarcophage, j’en écattai froides cendtes, dont Pesprit tous les secours que PBtat jours meuttziers, ces bandes - voir qu’oa ne pouvait plus au chercher; je trouvai qu'il eilles sacrées «Bleusis que it soigneusement : le profane c entrer, sortit; je n’avais pas Ee cette sécurité méme me : qui ne pouvaient me nuire ire en mes convictions. Ma coyable et pouttant si vrai, rent de sear assez combien core par les fourbes qui se c je n’ai aucun repent, je Pabord, je le ferai revivre et - ma vie, que je sautai loyale- ot quelle est Iégitimement sa pendance desprit sont mat- ot accuse le Moyen Age in bert, & laquelle Page llante candeur A refaire le saresser tout ce qui aima et Pénorme second volume de 0s adversaires, qui m'étonne ste trouve une excuse suffi endent indulgent pour toute nr ges ennemis mémes. emi le Moyen Age (moi, fils nt) et je le xemis debout, lui st'ses omnements selon mon folswe, DE 'eseRre 35 pouvoir, Ie parant de ta beauté qu’il eut, de celle méme quril n’eut pas ‘et que le temps lui a donnée par la perspective, le temps, ce tout-puissant décorateur des ruines : O time, beautifyr of things! ‘Ht Pune des causes principales qui me fit prendre ces soins pieux de ces Bags que tous nos elotts tendent&efacer de le tere, doisje le die? Cest Pétonnant abandon oft leurs amis les laissaient, c'est Pincroyable impuissance des partisans du Moyen Age & mettre en fumiéte, en valeut, cette histoire qu’ls disent aimer tant. Leur voyant une telle indigence esprit et de capacité, je fus tenté per le travail et, comme il attive aux bons travailleurs, je fis la besogac des auttes avant de commencer la Qui connait Je christianisme ? On est saisi d’étonnement quand on peut observer, de Parl de la science, 4 quel point il est ignoré maintenant Ge ses propres amis. Je mai pas besoin de dire combien je Pignorais alors. Alors, je n’avais en aucune sorte d’éducation, Seulement, j'étais, peut-tre micinx disposé que autres pour en faire Pétude, n’ayant jamais en Vesprit faussé par ce qu’on appelle si sottement éducation chrétienne. ‘Pavais pas la plas grande parce de ma vie daag étude et Fenseignement de Pantiquité grecque et romaine et apportais 4 celle da Moyen Age la catiosité bienveillante qu'on a pout les choses nouvelles qu’on étadie en pleine liberté, Entrant, sous les vodtes sombres de cette demi-nuit de mille ans, jfavais toute sécurité, emportant pour mon tameau dot la eritique sibyl- line de la seiewga mova : comment Phomme, ouvrier de Iui-méme, se fabrique @aprés Tui ses Legislations, ses potmes et ses dieux. Riche fond de cozur et d’amour que javais en moi : avant de maudite, je bénis. Je bénis comme nature, comme humanité et tombeau. Ce qui ne imempécha nollement ensuite de juget, au gom de la logique et de la Revolution, le monde sur lequel favais jeté Peau lustale du samesu Avant ce second volume, qu’avait-on sur le Moyen Age? Us livre de génie, tres systématique, celui d’Augustin Thictty. Les annales de Sismondi, les dissertations Hallam, Guizor, et auires, n’étaient pas des histoires, Le fl central du Moyen Age, tissu de Rome et de la France, de papauté et de royauté, personne ae Pvait fait encore. Je le fs, un tissu vivane. ‘Mes tendtesses pour la vie, mes pattialités injustes pasfois en vintent- elles & me faire percte de vite mon point de départ et mon principe ? ‘Quelle est Ia conclusion de ce volume, comme on pent la lire toujours ? ‘Le vrai prix de ma candeus, je Veus en cette conclusion, dans la vive et forte lumiére qui me ressortit de ce grand travail. Je seatis qu'avec ‘ma douceur et ma bonne volonté, ma précaution & mianier ce systéme ca le telaisant, je n’avais réussi, aprés tout, qu’& mettre sur ses jambes un lade, et qui malade fut toujoues. Ua mal profond, intérieur, a ming, dés ses premiers temps, le Moyen “s iil y eut alors un étrange dialogue entre Ini et moi, entre moi, son ressusciteut, et le vieux temps remis debout. Il n’avait pas & se plaindre de mes ménagements. Dans la préface du Lafler, fai dit dans quelle crainte filiale Phésitais 8 toucher ses membres endolotis 36 HISToIs DE FRANCE La vieille foi du Moyen Age, sans s'abuser sur les effets de ce galva- nisme d'art, malade, profondément malade, demanda s'il y avait reméde. «Le reméde, répondis-je, non sans attendrissement, le reméde pour lin dividu, le seul qui Pépase de ce qui fut mauvais en'lui, c'est la mort. La mort temporaire est pour nous tous, hommunes, peuples, religion, le seul mode d’éputation. Ce qui fut digne en nous de vivre revivra plus tard, mais cest a ce prix... pg De ati Dieu te faitil mous, viele nourtice du monde moderne ? e injustice de la grace, du privilége des élus, du péché de tous par tn seul cu alte foun par un soul de Pipe doi et ue Dice sauve par amour, par faveur, avec ow sans droit. « injustice religieuse fonde Pinjustice politique. «Tl n'y a point de dro contre le droit, Ce wrest pas moi gui te le dis, cest la religion de justice, qui subordonne la grace i la loi, cest t2 fille et ton juge austere, qui sitge A ta place, la Révolution, » Personne alozs ne soupgonnait les fareuss dont le mourant est capable ct les appels qu'il pent faite au diable méme, Les temps chrétiens im'in- téressaient, leurs enfantines légendes (fausses ou visies, je n'y songeais guérc). L'élan Paustére pureté et Vesptit de sacrifice nous touchent, 2 part la doctrine, Moi-méme, je menais la vie des solitaires de ces temps du Moyen Age. Pavais, au sein de Paris, réservé ma Thébaide, pour le avail, il est vrai, non pour leuts vaines réveries. Cependant, quand le tourbillon bruyant, effténé de mon temps mugissait autour de moi, Te tapage d'un att discordant, la brutalité des murs, je me tenfoncais volontiers dans mon étude historique et dans ces livres de paix. Mon progtés fut énorme du second volume au troisitme. J'avais été surtout éctivain et artiste, Je fus vesiment histotien. Je rentrai dans Phistoize avec une grande ame toute nouvelle, un sens de plus : le sens du peuple, le sens, intelligence, Pamour des masses obscures, qui étaient pourtant notre Feance, notre famille, notre sang, et nous-mémes. La sensibilité, mobile et trop souvent dispersée aux deux premiers volumes, se concentre, se fixe, donne au récit un accent gtaye et fort, de plus en plus profond. Grand changement qui cn entraine un autre, cest qu'une histoite si sérieuse éprouve le besoin de descendre au plus loin, aa plus bas, jusqu’au tuf, de s'asseoie aux tetrains solides. LA on apergoit aisément gue la chronique tant vantée, suivie docilement par nos faux Walter Scott, copistes de Froissard, non seulement est tout extétieure, légexe, superficielle, mais qu’elle est trop souvent le contraire de Phistoire, n’en montte tout au plus qu’un cbté partiel. Crest li que Phistotre sent son t6le, sa vraic magistrature, Vautorité qui lui est dévolue et aussi sa grande fesponsabilité, Que seruit-ce, bon Dien, si elle se mettait & Ia suite de cette conteuse qui iui donne longue- ment Vinatile, abrdge ou supprime le fond, Pessentiel, ce qui est la vie mémel Ce début de mon histoire plut au public plus qu’a moi-méme. |'y avais posé le premict la France comme une personne. Pavais employé un art indépendant et nouveau. Dans ma géographie morale, j'avais, bien plus longuement que Thieszy, embrassé la nature, subordonaant son point de vue des maces, trop exclusif. Dans mon élaa pour le gothique, j/avais (hors de Part et de son Pon avait vu Péglise nr Pesprit. Cela plut. Hy ax ‘ttop de subtil, trop esp Cela ne répondait pas au entiets sans sien donner fallait et m’étendre et 1 Phomme, y descendre, table de Luther (1834). ¢ de vivre avec ce grand Phomme de combat us mande entre sa femme Tha beau etre doctene instant de sa nature ex admirables de simplicit: délicatesses féminines et tun jeune esprit. ‘Lather est docteur en cherche que Phomme. t nité, donnez-moi cela, re PinGini des actes, des lan, Jeux de Grimm m’y dow La vive palpitation « ouvsant es colossales 2 ot dans tous les dialecte symboles, les formals | ‘consacte les grands actes tament, vente, etc.). Ile Comment done, moi, I une étrange, Wane ax ne pouvait rebuter. La p Jui-méme suspsis, Hl aed 7étais si acharné qu’au n cherchais d’autres encox partout cette poésie de « da Rég Véda jusgu’s no! Fe pis, est quis gone acelui de Grimm, Crest Ww'on trouve ces texte Ue Giitcltest Je n'en a souvent dans la forée 60 faire aider, mais bica s« mes guides. Pacquérais toumne pour’ trouver le 4 travers le sol, décou étranger, ignorant, sou source ?’» je fmppais I fouillait, le jet montait. Je devins un tone aui étrange, se fit ea moi. J ce er sur les effets de ce galva- demanda s'il y avait remade. sement, Te reméde pour Pin- wais en lui, C’est la mort, La nines, peeps, religion, le 1 nous de vivre revivra plas vurtice du monde moderne ? lus, du péché de tous mpidté avoir dit que Dies roit. olitique. Ce n'est pas moi qui. te le ane la grace & la loi, est ta “la Révolation. » dont le mouant est capable e. Les temps chrétiens m'in- -s ou viaies, je n'y songeais eactifice nous touchent, & ¢ des solitaires de ces temps sservé ma Thébaide, pour le veries. Cependant, quand Je mugissait zutour de moi, le s mocuts, j¢ me renfongais 1s ces livres de paix. nlame au troisiéme. J’avais ent historien, \de Ame toute nouvelle, un lligence, Pamour des masses ., notre famille, notre sang, trop souvent dispersée aux ce, donne au récit un accent autre, Cest qu'une histoire - au plus loi, au plus bas, es. La on apetgoit aisément ement pat nos faux Walter test tout extérioure, légere, > contraite de Phistoire, men yraic magistrature, Vantorité nsabilité. Que seraitee, bon nteuse qui iui donne longue- Pessentiel, ce qui est I vie lus qu’a moi-méme. J’y avais mnne, Javais employe un art nie morale, Pavais, bien plus re, subordonnant son point lan pour le gothique, j'avais VuiRolse DE L’eseRIT 7 (hots de Part ct de son énorme effet) fait germet du sang la pierre, et Pon avait va Véglise monter, légere et vivante, comme une fleut de esprit. Cela plut. ly avait fa une grande flamme de jeunesse. |’y trouvai trop de subti, trop esprit, wp de systtme, Lardeu éait sche encore Cela ne répondait pas aux vrais besoias de mon carur. Je restai quatre ans entiers sans rien donner de mon histoire (1833-1857). Je sentais trop qu'il fallaic et m’étendre et m’approfondis, prendre un plus grand sens de Phomme, y descendre, y pénétrer. Je m’assis pour quelque temps a In table de Liather (1854). Cétait un homme, celui-Ii, Il me fut fort salutaire de vivre avec ce grand ccear qui dit mn au Moyen Age, de voir dans Thomme de combat une bonkomie si touchante, une naive Ame alle- mande entre sa femme et ses enfants. Ta beau étre docteus, seef d’Augustin et de Paul, il échappe & chaque instant de sa nature excellente, de sa franchise colérique, des paroles admirables de simplicité mfle ér foste. On en sort amélioné, guéri des Aélicatesses féminines et Enervantes, des subtilités mauvaises ol s'arréte un jeuze esprit. ‘tater est docteur encore. Le préte revient pat moments, Moi, je ne chesche que "homme. Un coeur ouvert, agrandi pous embrasser Phuma- nité, donnez-moi cela, nations. C’est ce que je veux et poursuis & travers Vinfini des actes, des fangues, des lois, des coutumes. Le recucil mezveil- Jeux de Grimm m’y donna le rameaw dos. La vive palpitation que nvavait fait sentir Vico, je Peus plus tard en ouvrantles colossales-Avfiqiés di droit allemand. Livre infiniment difcle ob dans tous les dialectes, tous les ages de cette langue, sont exposés les symboles, les formules juridiques dont: les Allemnagues, si diverses, ont consacré fes grands actes de la vie humaine (aaissance, mariage, mort, tes- tament, vente, etc.) II est bien peu d’Allemands eapables de lite ce livre. Comment donc, moi, Pai-je lu? Par la force du désit, sous Vaiguillon one étrange, Pune ardente cusiosité que rien ne pouvait anréter, rien ne pouvait rebuter. La passion perce les pierres du regard. Grimm en fut lui-méme surpris. Il n’edt pas deviné cee furenr et ce grand effort. Mais j'étais ol acharné qu’au milien de ces obstacles infinis de Y Allemagne, j'en cherchais d'autres encore, De nation 4 nation, Page en age, je ramassais partout cette poésie dur doit. Jallais de Indus a Virlande, et des temps du Rég Véda jusqu’a nous, recueillant tout, m’encombrant de ces txésozs. Le pis, cest quills sont dispersés. Nulle nation n’a un recueil analogue celui de Grimm, Crest dans une foule de livres, tout éecangers 2 la chose, pron, trouve ces textes par bonheur. Rese & es interpreter, TA que difficultés! Je n’en allai pas moins, hardi yoyageur, dans cet infini, souvent dans [a forét sombre, et trouvai mon chemin. avais voulu me faize aidet, mais bien souvent nous nous pesdions. Il ine fallait guider mes guides. Pacquérais un sens nouveau, analogue A la baguette qu’on tourne pour trouver les sources ou & Ja divination da maineur, qui, A travers le sol, décoavsc le filo. Quand personne ne voyait, mol, étranger, ignorant, souvent je voyais encore. « Oi est, disait-on, la source ?’» Je frappais la terre du pied et je disais : « La-dessovs. » On fouillat, le jet montait. Je devins un tout 2utee homme. Une transformation insensible, mais étrange, se ft en moi. fusquela, jétais "homme Apre et Pesprit aigu du 38 HISTOIRE DE FRANCE éiais né avec deux choses, Ie trait, la pointe, le rythme, un certais sens vif, italien, Tout cela fut adouci, étendu, approfondi, d'abord par ces naivetés de la bonne ame allemande, puis, allant de tous c6tés, par ces enfances du droit. Ces belles choses sont de Pépoque it les bes parlaient excore. L'homme est encore mari¢ avec sa soeur, la nature. On ne les distingue pas. La prairie, la forét, Parbte, tout comme ils inspitent le fed, concourent aux oracles du Droit. Le simple instinct du forestier est Je méme qui, sous le chéne, dicte aux prad’hommes de la Marche leurs fines et sages paroles. Le fort bon sens cle nos bergers, demi-sorciers, du paysan si prudent, ségne aux enguites pour tourbes qu'on fait sous Vorme de justice. Dans ces choses ola conteée, ol la terre parle avec Phomme, je commengai t mieux entendre a symphonie universelle ot tous deux font leur pattie, les esprits qui chanteat daccord sur la terre et sous la terre, daceord avec Pame du globe, sur Ia praitic, dans les mines et dans les grandes foréts. L'ame animale, Vinstinct mystériewx de tous les simples m’apparurent comme sacrés, Ce qui me sestait Pongocl, esprit subtil et Ltterire, je nen voulus plus, le jetai, Jen’y parvins que peu A peu : je lus Grimm dés 1832, Et en 1837 seulemeat, je [..}. Coux qui croient que Pétendue est aux dépens de la force nant qu'une jdée misérable des phénomenes de Vesprit. ‘Toute vzaie force organique suppose, au contzaire, qu'un monde, et d’éléments trés divers, a gravité, tourbillonné dans unc unité commune. Je n’hésite pas 2 dire que chaque rande uve est sortie d'une certaine universalité. Exemple, ! Exirit es lois exemple, VEssai sur les maurs des nations. Ces puissants esprits historiques, Montesquieu, Voltaire, étaient physiciens. Voltaire remporta un prix & PAcadémie des'sciences. Dans ’ Académie de Bordeaux, Mon- tesquieu lut des mémoites sur tel point anatomique. Comment cela ? Est- il possible de toucher & toutes sciences, an moins den effleuser Vesprit ? Demandez & mon Vico, A la puissance mystérieuse qu'il appelle mens derciva Je Wavais pas le génie prodigicusement lucite de'ves grands hommes, mais j’wvais la chaleur et la passion, j'étais ouvert A toute chose. Et le sens trés fort de la vie, que j'ai eu autant que personne, me faisait atteindse & fond la solidarité des choses. Les sciences m’étaient une science; leurs prétendues divisions me semblaient de pure scolastigue. Dans mes essais javéniles de géographie physique et morale, j/avais déja fait effort pour éclairer, féconder Phistoire par ces axts divers. En as années, Pélangis prodigizusement mon eercl et de sciences et Wc. tion. Par le droit et par les langues, par POrient, pat la nature, je m’étendis de tous edtés (1840). Mon ami Fdwards ainé, un homme trés ingénieux, ‘menait tout cela de front. Les amitiés de Burnouf, d’Elie de Beaumont, de Serres, de Geoffroy, de Robin plus tard et de nos grands médecins mYaidaient et servaient mon uvre de cent maniétes indicectes. Mais ce était plus seulement, comme aptés 1830, des éclairs brillants et vifs, de fins, de jolis détails qui me venaient des sciences; Cétait la dilatation, Yapprofondissement de Pame. Je perdis ce qui me restait de subtilité littétaire, systématique ov sophiatique. On ne s’amuse guése & cela quand ‘on a commencé & entret un peu dans Pintérieut des choses, Plus d'orgueil; on devieat simple. L'anité de Pame des simples, de Panimal, de Figno- rant, da barbare, de V'llettré, tout cela se résuma pour moi dans ce mot | touchant: enfance L>hie regard. Lenfantement spaces, des maces et di barbares, des cités, des Taient devant moi. Bien | fie, cette grande Ame! du fond des siteles, jim Penteepris d’étre ass, public lettré, subtil de afances nave. Py app vanité, Vindifférenee aux oltade intéicure au m feat en eéalit touchan fees, ol je parvin, sia de Fespit jour ‘oul plus que les sots. Hye masis fa ville deli, des éléments qui i intérieur ott Pinstinct u tombel 8 quatre pates» avec les simples. Au lie pottes de la cathédeale femmes et enfants, barbi tous, paslant, chantant belle fete, si touchante, dda simple des simples. den onlgines peiaives Dien, console ct hono matériel, des cultes loc changeadt les noms «0 jemontai pat les legend Hegrossisant pe & per due peuple. ‘Mon petit livre de Jy en quclfucs pages, is fataliste, était contraire simonien d’attraction, in Grice. Eo menant Guin oi contraire qa’en de 1863, je marquais de la liberté, s‘arracha: fom Satan. Cest un p: Geos la nature, lequel, doyle fecond, ceate callerie (choses longtet Iss souverux att, 1 *Ainsiy de ce cbt, j¢ vent nous Goulet, je conrus ma voie soli In mut (Homes). ce yointe, le rythme, un certain lu, approfondi, cabord par is, allant de tous cOtés, par Hes parleient encore. L’homme lcs distingue pas. La prairie, led, concourent aux oracles Je méme qui, sous le chéne, nes et sages paroles. Le fort aysan si prudent, régde aux sstice. Dans ces choses ott la ommengai A mieux entendre tJeur partie, Jes esprits qui re, Paccord avec Pame du s Tes grandes foréts. L’ame mples m’apparurent comme subtil et littézaire, je n’en peu : je lus Grimm das 1852. ens de la force n’ont qu’ane foute viaie force organique ments trés divers, 2 gravité, pésite pas & dire que chaque versalité. Exemple, ! Bsprit ations. Ces puissants eaprits hysiciens, Voltaire remposta sadémie de Bordeaux, Mon- mique. Comment cela ? Bst- joins d’en effleurer esprit ? sérieuse qui appele ns ent lucide de ces grands jétais ouvert b toute chose. ft que personne, me faisait Les sciences m’étaient une ient de pure scolastique. physique et morale, javais ine par ces arts divers. Ea ercle et de sciences et d’ac t, pat Ja nature, je mv’ , un homme trés in inouf, d’Blie de Beaumont, et de nos grands médecins naniétes indirectes. Mais ce es éclairs brillants ct vifs, riences; Cétait la dilatation, gui me restait de subtilité svamuse guére & cela quand r des choses. Plus @orgueils ples, de Panimal, de Figno- ama pour moi dans ce mot | i i : ' ; ; : ; ' | ' | | viséaotsme De WxsenrT 0 touchant : enfance. L’histoire naturelle et Phistoire se fondirent sous mon. regard. L’enfantement progressif des espéces, la transformation des espices, des races et des classes humaines, des tribus plas ow moins parbares, des cités, des sociétés, plus ou moins humanisées, se dérou- Iaient devant moi, Bien plus, me séntant identique de cceur & cette huma- alk, hee grande fime commone, ila pensée populate qui vient & nous du fond des sicles, jimaginai de la refaire. Pentrepris @Pétze assez simple, assez grossier et barbare (devant Je public let, subil du Colége’ de, Francel) pour recommence. ces enfances naives. J’y apportais deux choses an moins, Pabsence de toute vanité, Pindifférence aux sourites que je pouvais provoquer, une pasfaite solitude intéricure au milieu des foules. Ce conrs (1842) était un premice essai, en réalité touchant, o3 fimmolais, jfoubliais avec soin homme de lettres, ott je parvins, ce me semble, & n’avoir point du tout @esprit. Qui ava de Pesprit avjour@hui ? Qui n’en sait, au moins par coeur ? Tous, ot aul plus que les sots. ‘Je mvassis 4 a vicille source et je montrai que tous nos fleaves coulent de'l, des €léments qui incessamment nous viennent de ce profond point intéricur ob Vinstinct unit toute vic, naturelle, animale, humaine. « Je retonbai 2 quatre pattes », comme on Pa dit plaisamment. Je me fis simple avec les simples. Au lieu de Péglise exclusive, jouvtis les cing cent mille potter de Is cathédrale de Dieu, a large que toute nature, ignorant, mes et enfants, barhares et sautvages et bétes (moi aussi), nous enttions tous, parlant, chantant ou bélant, avec notte droit de cité: Je me relis lz belle fete, si touchante, du Moyen Age, que Péglise condamnée, la fete du simple des simples. Dans me eathediale 4 me, je appeal ce FOrient, des origines primitives, le banni, le déshérité. J'amenai Pane au pied de Dieu, consolé et honoré, entre la Sibylle et Virgile, Da plus profond imatétiel, des cultes locaux, rustiques, que nos péres ont continnés en Changcant les noms seulement (deux, démons, taints, Fes, imports), je montai par les légendes, par les antiques rituels, ou sacrés ou juridiques, egrosassant pou pe, sculptant cette Ame eafsatne, humble, innocente in peuple. fom petit live de Juillet, dont fal pari, cet essai Phistoire du monde gn. quelques pages, su de i uberté d'un fel moment et tout aussi ant fataliste, était contraire en son essence, non seulement au fatalisme saint- simonien @attraction, mais au fatalisme chrétien, que la théologic appelle Ja Grace, En menant la vie solitaire des moines du Moyen Age, je lai ais si contraire qu’en ce petit livre de 1830, tout comme dans ma Sorcitre de 1862, je marquais expressément que la protestation obscure, barbare de la liberté, s’arrachant Pabord de Fautorité qui l’érouffe, avait eu pour nom Satan, C’est un principe Pabord tout négatif et critique, mais fondé dans la nature, lequel, & son second age, s'appayant de plus en plus delle, devient fécond, créateur, ctée les sciences de la nature, médecine et sor- cellesie (choses longtemps identiques), enfin, en dépit du prétre, va faisant les nouveaux arta est an autre Promethée, ‘Ainsi, de ce eBté, je matchai libre aussi. Les amitiés illustres, qui sou- vent nous étouflent, ne furent point mon entrave, A mes tiques et perils, je courus ma yoie solitaire, enveloppé en moi, dans mon tourbillon, dans ma nuit (Hométe). Ayant bien pen & ctaindre, bien peu 2 désires, quel. " HISTOIR DE FRANCE obstacle pouvais-je prévoir ? Nul que ma force méme, cette flamme dont avivais les autres, ma jenne ame et mon propre cceur, ‘Le temps état fort trouble, oragews, Lt ma route sans cese cOtoyat deux torrents, qui, pour un homme de mon age, n’étaient pas sans attrac- tion, Lun état le hot somantque, qui voulittenouyele Pare, autre celal des éeolesutopistes, qui ne comptient pas moins que nous sefaire le monde. Je passat a cdté, La passion me garda de la passion. La leur était sincdre. Mais je.n'y trouvais pas assez ce qui était la mienne, le sens vif ct fécond de Ia liberté morale, mon Vico, mon Juillet, le principe héroique qui créait et mes lives et mon enseignement, Disons plutdt la liberté, Elle est une, il n’en est pas deux. Tous les noms qu’on ajoute & celui-lt : liberté motale, politique, religieuse, écono- migue, etc., sont des distinctions trés peopres & embtouiller les choses. Les jésuites disaicnt + Nous défendns la liberté morale, non la Hiberté politique, som fa liberté religicuse, — Et noi, je les difends, nous dit M. Littsé, je nie Ja liberté morale. Bt Michel Chevalier ajoute : Vive la lberté dans Péco- omit, le somnserce! Point de liberté politique. Vaine logomachie, funeste scolastique, Toutes se tienneat, soat de fond identique. Qui sie Pune, anéantit Vautre. Disons ; la liberté et ne distinguons pas. (A mesure que lespoir infin de Juillet dispar, la pente fut sapide ves Ja brutalité barbate, le sensualisme, Paveugie emportement vers Ia fatal. ‘Mon premier livre, éceit en sens conttaire, m’isolait fort. Tls suivaient le penchant, Ia pente et descenclaient. Moi, jfessayais de remonter. On. comprend que cela m’ait notablement retardé. Le public n’acceptait qu’ Ja sigueus celai qui songeait si pew a complaire au grand mouvement général. On me chicanait fort, ct Pon ne mYacceptait qu’i la demnigre extrémité, Fallais pourtant ct je ne faisais rien qui ne fit dans ce sens, 12 était mon unité dame, et je neusse pe faire autrement. La concordeat tous mes écrits Whistoire et d'histoire naturelle, La forme varie, non le fond. Parfois matérialiste de forme et Papparence, patfois spisitualiste, je suis méme lumitre. La Géograpbie dr fa France (1833), L’Oistan ou La Montagne (2856, 1867) eurent méme inspiration. L’élan austére et pur de Phistoire générale (1832) se rotrouve 4 L’ Aroir (1858), le seul livre du temps en faveur du mariage, Ma grande euyre historique de prés de quarante ans, juvénile, poétique aux temps de la légende, positive et critique dans le progtés moderne, n’a pas moins en ceci son harmonie profonde qu’elle ne suit qu'un guide, la liberté morale. Mes défauts n°y font tien, Tel entrainement dart, telle exagération ne changent point Ie cacactéxe de Veeuvze. Lorsqu’en opposition & l'art pour Var, aux sculptears romantiques qui pattalent da‘ dchors, je parts da cedans, faisant de la légende germer le Moyen Age, fleurit en flears de pictres, lorsque sur sa tuine je posal les pierres vives de Pimmuable autel de in Revolution, que ie? Meme chose, fondet le dvuit de ime, La libesté, la force vive, c'est Puniversel instrument pour faire, créer par Part, refuire, recréet par Vhistoire. Pour s’en servi, il faut Pavoit en soi. La vigueur de Vastiste est & ce prix. Qu’il soit trés libre de pensée, antifataliste, libre des subtlités vaines qui stériliseat, énerveat. Bt libre aussi de vie, de situation personnelle. Or, j’avais ces conditions. ‘Masié de bonne heure sant peu, je vivais hors ¢ Penseignais. Sous le mic on avait refait Poole er méme homme la philo: venaient de paraitte, fi nisait cette Ecole, et lui Cette dualité fut pour au College de France, o Elle m’ouvrait un cham comprenait & la fois to i dans le réel ow le spécul i née singulire! Par dew doit et le devoir Peml lité énorme! Bt je n’ét secours, nul maitre, Le seignement vivant que ) de créer. ‘Crest cela justement « avait ce rare spectacle ( Cela faisait dans cette € aussi jeune), une chale science qui opérait ce p chose toute faite, mais moncée. Bile tenait & u fondenr, Po montaie héroique : Vinumanité ¢ Phommme se ctée et act ceavre aussi La concordance des sophie donne ea puis action. La vertu du principy men abreavais (moi et ‘mais aussi que jen & Crest la le caracttre de aque cent choses cdté, sait ow a’en sent tien, ‘LiEcole obscure, #0 former des régents de avait de plus en plus tesque des docttinais ices, ils mavalent | magister qu’on appe leger bagage de phil iM. Cousin, Gui: hommes émineats. Je profondes étaicat le: méthode. Cousin dis: ‘Paimais et jadi. 8 ce meme, cette flamme dont pre coeur, na route sans cesse cbtoyait ge, n’€taient pas sans attzac- ait renouveler Part. Lautre pas moins que nous refaire passion, La leur était sincdre, micane, le sens vif et cond t, le principe héroique qui Wen est pas deux. Tous les politique, religieuse, écono- cs a embrouiller les’ choses. morale, non la iberté politiqu, 5, nous dit M. Liteté, je mie Vive la liberté dans Pe Vaine logomachie, funeste d identique, Qui nie Pune, nguions pas, ut, Ja pente fut rapide vers :mportement vers la fatalité. Pisolait fort. Is suivaient le ’essayais de femonter, On Le public n’acceptait qu’ faire an grand monvement nacceptait qu’a Ia deenigre c fit dans ce sens. La était ement. LA concordest tous a forme varic, non Je fond, atfois spiritucliste, je suis, 5), L’Otseau ou La Montague austtre et pur de Phistoire ), Ie seul livee du temps en tie de prés de quaraate ans, positive et critique dans le jarmonie profonde qu'elle t d'art, telle exagération ne Wen opposition & Past pour at du dehors, je partis du Age, fleurit en feurs de s vives de 'immuable autel nder le droit de P’ame. ssttument pout faire, créer en servir, il faut avoir en il soit trés libre de pensée, silisent, énetvent. Et libre wvais ces conditions. | Vatgolsws DE UssrRrr at “Matié de boane heute, dans ma vie concentrée, pauvte, simple, dépen- sant peu, je vivais hors du monde, et ma société était I'Beole normale, ot jfenseignais. Sous le ministére Martignac, un court moment de libélite, ‘on avait refait Ecole en miniature et, pat économie, on avait confié Aun méme homme la philosophie et Phistoite. Mon Précs, mon Vico, qui ‘venaient de paraftre, frappérent M. Letronne, le grand etitique, qui orge- nisait cette Hoole, et Ini parurent des tittes 2 ce double enseignement. Cette dualité fat pour moi un bonheur immense, et qui s'est renouvelé aa College de France, ot jens plus tard la chaite de morale et d’histoire. Elle m’ouyrait un champ de liberté immense. Mon domaine sans botnes comprenait & la fois tout fait et toute idée. Quelque past que jrallasse, dans le téel ou le spécolatif, je pouvais dire : « Je suis chez moi, » Desti- née singulgre! Pat deur fois, dans ma vie, feus cette bert illmitée, le droit et le devoir Cembrasser tout, Penscigner tout. Quelle responsabi- lité énorme! Et je n’étais nullement préparé & une telle tiche! Peu de secours, nul matize. Les livres que j/avais en main n’aidaient guére A Pen- seignement vivant que javais dans Pesprit, Occasion pressante et nécessité de créer. ‘Crest cela justement qui rendit mes legons fécondes. Notre petite école avait ce rare spectacle de me voir travailler, chescher, trouver pour elle. Cela faisait dans cette étroite salle, parmi cés jeunes gens (jétals presque aussi jeune), une chaleur extraordinaire, Et ce n’était ni le talent, ni a science qui opérait ce phénoméne. Il tenait & ce que je ne donnais pas une ‘chose toute faite, mais une chose en ttain de se faire, une création com- mencéc. Elle tenait & une source énorme, un puits artésien d'infinie pro~ fondeur, d’ot montaient les brilantes eaux. J'appelle ainsi le principe éroique : Phumanité se fait et se crée elle-méme. La force vive qui est Phomine se ctée en actes, en cuvres, on cités et en dieux, qui sont son ceuyee aussi. La concordance des deux enscignements se fit sans peine. La philo- sophie donne en puissance cette force vivante, Vhistoire la donne en action. La vertu du principe était telle que non seulement je m’en alimentais, ‘m’en abreuvais (moi et les autres), puisant: toujours sans tarit ces torrents, mais aussi que jen étais entouré et gazdé contre influence étrangére. Crest Ii le catactére de la vie vraiment organique, de la vie en croissance que cent choses a cdté, dessus, dessous, peuvent passer. Elle Pignoze, nen sait ov n’en sent tien L'Feole obscure, sous Vabri de M. Letronae, ct a’ayant, disait-on, qu’a former des tégents de grec et de Intin, pour le reste était oubliée, Bt elle avait de pus en pls un avantages Ceti échapper influence pédan- tesque des docttinaites. Je les conmaissais peu. Gonflés, majestuewx et vides, ils mfavaient para 2ssommants. Le plus léger rapport avec ce magister qu'on appelait Royer-Collard, si lourd de morgue, avec un si léger bagage de philosophie écossaise, meat stérilisé & jamais. MM, Cousia, Guizot, n’enrent mulle influence sur moi. Jaimais ccs hommes éminests, Jel ents stout aux jours de leurs pe js. Mais trop profondes étaient les différences d'idées, de carnctéres, de nature, de méthode. Cousin disait lui-méme : Un sur est entre nous. ‘Pairmis et Padmirais Cousin, mais & distance. a HISTOIRE DE TRANCE Ce atest point Ini qui mindigua Vico (jl a dit pat errs). Dane le brillant artiste, Pexcelfent écrivain, le merveillenx pacleur, éclatait beau coup trop Ic grand mime italien. Son kantisme héroique de 1818, son faualismehhégdlien de 1826, le moutient voyageant de Pun a Pautre péle. Observateut anuct, je le suivas des yeux. I m’état un spectacle, fe ne men lassais pas. M. Guizot avait plus d'attitude, Mais les nécessités politiques qui Ie commandaient ne lai permettaient pas la fixité d'un chef d’école. A mes premiers essais, il me fut bieaveillant, ent pour moi quelque estime, devina [peu mes audaces futures. Il m’ouvrit les Archives, m'y donna une petite itioiy~plug tard agrandie. Tl me promit Phonneut de le supplecr en Sorbonne! Bebtomg, quand Pare hace dee eae point sa promesse, ‘ais il ne put cachertombien dts lors il me serait contruire, M. Duvergier de Hanranne, qui étsit la, en fut surpris, et il le li dit devant moi. Je le suppléai une année (1854). Cest sous son dernier ministéxe (1847) que moa cours du Collage de France a été suspend Ainsi de ce c6té, je marchais libre aussi. Les amitis illustres ne me gar- dérent pas trop. J'en sentis peu le poids et peu les encouragements: Je fpus tout & mon aise courir dans ma vole solitaire, eaveloppé en moi, dans mon tourbillon, « dans ma nuit » (comme dit Plliade). Obscut et sans besoin, désirant peu, ne craignant guére, gardé merveilleusement des ‘passions par la passion, par son ardent entrainement, Pavais en elle un puissant alibi. Le temps était fort trouble. Ma route cbtoyait deux tor- fents quon autait cfu tout emporter et qui, méme pout un solitaire, a’étaient pas sans attraction, Lun était le tlot romantique, @un si grand écla litétaie, mais qui, indécis sur le fond lui-méme, s'appela Part pour Vart, L’autre était le mouvement des écoles utopistes qut chetchaicnt le fond méme, vouhient renouveler la foi et Ia société. Je les vis en dehors, libre contemplatent, et les obsetvai du rivage. J'tais mon monde en mor, Ea moi, j'avais ma vie, mes zenouvellements et ma fécondité, mais mes dangers aussi. Quels ? Cette force méme, cette lamme dont j'avivais les antres, ma jeune me et mon propre coeur. te de 1853 JULES MICHELET C2UVRES COMPLETES Iv wo GeRAL, — cup-preLroTece © i Neosssen éditées par . | Paul Viallaneis FLAMMARION, poe Ad

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