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Histoire des arts NUIT ET BROUILLARD C. COLLET avril 2015 ‘Anna Maria Steinbach était née dans le Limbourg du sud (du cété de Maastricht, aux Pays- Bas). Elle fut arrétée le 16 mai 1944 4 Eindhoven (Pays-Bas) en tant que «tzigane ». Elle est en réalité une sinti, c'est-a-dire qu'elle appartient & ceux qui sont aussi appelés « Roms ». L’image poignante de ce film a éé tounge par Rudolf Breslauer, un détenu juif de Westerbork qui filmait sous les ordres du commandant du camp. Arrivés Auschwitz le 22 mai, les tsiganes de ce convoi seront gazés lors de la liquidation du « camp des tziganes » dans la nuit du 2 au 3 aot 1944. A observer particuligrement : le regard empli de frayeur ou d’effroi de Settela (Anna Maria) Steinbach. Du point de vue historique, cette image est trés importante car le visage de Settela a Jongtemps été une icdne de la Shoah, de l’extermination des juifs d’Europe. Mais on apprend plus tard que Settela est une victime tzigane (sinti). C’est un journaliste néerlandais qui a pu retrouver Crasa Wagner, une jeune juive qui était juste derriére Settela, au moment oi! ’image fut tournée. Cette image est l'image qui rappelie (qui prouve ?) que les peuples nomades Europe ont été parmi les victimes de I’extermination déorétée par les nazis. Aux Pays-Bas, deux images, toutes deux également célébres, sont associées au JOUR DU SOUVENIR, celle d’ Anne Frank et celle d’Anna Maria Steinbach. En clair, d’un film & la gloire de la Résistance, Vidée de départ, l’on est passé & un film sur concentration et extermination, mais une extermination qui a-touché, comme on a pu le voir, l'une des populations qui a toujours été rejetée et 4 qui méme les vainqueurs auraient voulu dénier le droit d’étre reconnue VICTIME. Des critiques ont pu étre faites & ce film qui distingue mal « camps de concentration vet «camps d'extermination ». A cet égard, il est conforme la vision de la déportation - essentiellement politique et résistante - qu'on a dans les années 1950-1960. Ainsi, Ie mot « juif » n'est prononcé qu'une seule fois dans tout le commentaire : dans une liste de victimes de extermination, « Stern, étudiant juif d’ Amsterdam » est évoqué ; mais les autres victimes, dans cette liste, comme cette « Annette, lyeéenne de Bordeaux », ne se voient pas reconnaitre leur statut de juif. Le désir de l'auteur est de fondre les victimes dans un grand ensemble, sans insister sur la spécificité de la Shoah, qui sera dominante aprés les années 1970. Cependant, le commentaire de Jean Cayrol et les images d'Alain Resnais gardent aujourd'hui une grande force. Voici les demniéres paroles du film, accompagnant un travelling arriére des chambres & gaz, dynamitées : « Neuf millions de morts hantent ce paysage. Qui de nous veille de cet étrange observatoire, pour nous avertir de la venue des nouveaux bourreaux ? Ont-ils vraiment un autre visage que le nétre ? Quelque part parmi nous il reste des kapos chanceux, des chef’ récupérés, des dénonciateurs inconnus ... ly a tous ceux qui n’y croyaient pas, ou seulement de temps en temps. My a nous qui regardons sincérement ces ruines comme si le vieux monstre concentrationnaire était mort sous les décombres, qui feignons de reprendre espoir devant cette image qui s'éloigne, comme si on guérissait de la peste concentrationnaire, nous qui feignons de croire que tout cela est d’un seul temps et d’un seul pays, et qui ne pensons pas a regarder autour de nous, et qui n’entendons pas qu’on crie sans fin. » Jean Caytol, Nuit et Brouillard, Mille et une nuits N° 572 (pages 28 et 29)

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