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En dcembre 1989, la veille du rveillon de Nol, alors quen Roumanie tombait la dictature

de Nicolae Ceausescu, les tlspectateurs occidentaux dcouvraient avec horreur les images
dun charnier o, affirmaient les envoys spciaux, gisaient des corps affreusement torturs.
On parlait alors de quatre mille morts pour la seule ville de Timisoara. Lmotion souleve
tait immense ; les ditoriaux solennels et les appels laction se multipliaient. En fin de
compte, il savra que les cadavres exhibs devant les camras avaient t dterrs dans le
cimetire des pauvres. Partisans de Ceausescu compris, la rvolution roumaine avait fait
quelque sept cents morts moins de cent Timisoara. Le bilan de lattaque amricaine au
Panam, qui stait droule au mme moment dans lindiffrence gnrale, slevait prs
de deux mille morts
De la condamnation lgitime dune dictature, pourquoi le discours mdiatique a-t-il bascul
dans ce dlire o le dictateur roumain devenait un vampire , et les hommes de la Securitate,
des ombres malfiques et toutes-puissantes ? Deux mois plus tard, dans un article intitul
Tlvision ncrophile (Le Monde diplomatique, mars 1990), Ignacio Ramonet analysait les
raisons finalement trs logiques qui expliquaient cet emballement irrationnel.

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