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INTRODUCTION AUX
MÉTHODES DE RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
Textes de base
Marc Couture
13 novembre 2004
Table des matières
SÉRIE A - L'INFORMATION
ET LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUES.................................................1
A2 - L'organisation
et le traitement de l'information..............................................................4
SÉRIE B - L’EXPÉRIMENTATION.............................................................33
B1 - La planification de l'expérimentation..............................................33
B2 - Le devis de recherche.....................................................................35
B4 - Le travail expérimental...................................................................40
B5 - La prise de données........................................................................42
B6 - Le cahier de laboratoire..................................................................44
B8 - L'évaluation de l'incertitude...........................................................48
SÉRIE C - LA PRÉSENTATION
DES DONNÉES ET RÉSULTATS................................................................52
C1 - Les modes de présentation
des données et résultats........................................................................52
C4 - Les tableaux...................................................................................64
C5 - Les figures......................................................................................68
C6 - Les diagrammes..............................................................................73
C7 - Les graphiques................................................................................76
D1 - La propriété intellectuelle :
définitions et principes...........................................................................90
D2 - Le droit d'auteur.............................................................................92
D3 - Les brevets.....................................................................................95
SÉRIE E - L'ÉTHIQUE
ET L'INTÉGRITÉ EN RECHERCHE.............................................................97
-1-
- Des rapports d'étape (progress reports) souvent disponibles sur les
sites des chercheurs ou des centres de recherche. Il peut s’agir de
rapports internes, destinés aux membres d’une équipe ou d’un centre,
ou de rapports externes, destinés à des partenaires ou des organismes
de financement, ou encore aux chercheurs du domaine.
d) De plus, des vues d’ensemble des travaux réalisés au cours des dernières
années sur un sujet ou des compilations de leurs résultats pourront être
trouvées dans :
-2-
- des articles de synthèse (Review articles) dans des revues
scientifiques ou des magazines spécialisés destinés aux chercheurs et
praticiens du domaine;
Cliquez ici pour des exemples des divers types de documents ou de ressources
mentionnés dans ce texte.
-3-
A2 - L'organisation
et le traitement de l'information
a) Le classement de l'information
La même chose est faite dans Internet, quoique de façon moins systématique.
On y retrouve des listes hiérarchiques, appelées annuaires ou répertoires,
où les sites sont classés et commentés plus ou moins en détail. Ces listes
peuvent être très générales, comme celles qui sont associées aux moteurs de
recherche, ou spécifiques à un domaine. Notons que les annuaires généraux
possèdent souvent une section Science, qui elle-même se subdivise selon les
diverses disciplines scientifiques.
Les mots-clés sont des outils puissants pour aider à repérer des documents
sur un sujet. Il existe deux types de mots-clés.
-4-
c) Les métadonnées et le web sémantique
Les métadonnées sont des « données sur d’autres données ». En ce sens, les
mots-clés et les autres informations contenues dans les fiches ou les champs
des bases de données bibliographiques sont des métadonnées. En règle
générale cependant, le terme est associé aux informations numériques
décrivant des documents ou ressources numériques, notamment ceux qui sont
accessibles dans Internet.
Ces dernières années, des efforts considérables ont été consacrés pour définir
des modèles, normes, standards et langages capables de décrire avec
précision les caractéristiques des documents et permettant à des outils
informatiques de reconnaître et traiter ces descriptions.
Un des buts ultimes de ces efforts est d’arriver à créer le « web sémantique »,
(Berners-Lee, 2001) où les documents contiendraient non seulement des
ensembles de mots, mais aussi des informations qui en révèlent la nature et,
jusqu'à un certain point, le sens, permettant de retrouver plus facilement les
documents correspondant à nos besoins et nos caractéristiques.
Au moment d’écrire ces lignes, les travaux sont encore en cours sur plusieurs
fronts :
-5-
d) Les résumés
-6-
A3 - Les ressources et les outils
pour la recherche d'information
Sommaire
1. Les catalogues de bibliothèques
Les catalogues des bibliothèques, qui peuvent être consultés sur place mais
qui sont aujourd'hui pratiquement tous accessibles par Internet, contiennent
les informations de base sur les livres disponibles. Ces livres peuvent être des
manuels, des ouvrages de référence, des ouvrages collectifs (dont des
comptes rendus de conférences ou colloques). Les informations sont réparties
dans divers champs : auteur, titre, année de publication, mots-clés, etc.
Les chapitres dans des ouvrages collectifs (comme les comptes rendus de
conférences) et les articles scientifiques parus dans des périodiques ne
pourront donc être repérés dans ces catalogues.
-7-
2 Les banques de données bibliographiques
Elles sont disponibles dans les bibliothèques aux conditions fixées par
chacune; dans les bibliothèques universitaires, elles sont la plupart du temps
réservées au personnel et aux étudiants. La plupart sont également
accessibles par Internet, mais souvent selon un mode d'abonnement payant
assez onéreux. Cependant, plusieurs établissements universitaires offrent à
leurs membres un accès à certaines de ces banques.
Certaines banques offrent aussi l'accès en ligne au texte intégral des articles,
qui n'ont pas alors à être photocopiés en bibliothèque ou commandés par prêt
entre bibliothèques. Ce service est en général payant.
-8-
logiciel spécialisé), touchant à peu près tous les sujets imaginables. Certains
sont consacrés à des disciplines ou des domaines de recherche.
Notez que les forums, qui réunissent souvent experts, étudiants et simples
amateurs, sont surtout utiles pour des échanges d'informations techniques ou
méthodologiques. On peut, par exemple, y poser une question sur un appareil
ou une méthode expérimentale et, en général, obtenir assez rapidement une
réponse d'une personne expérimentée.
Les annuaires (appelés aussi répertoires) sont des listes de liens vers des
documents ou des ressources, commentés et classés dans une hiérarchie de
catégories.
-9-
spécialisés (à une discipline ou un domaine spécifique) offrent des
informations plus exhaustives et plus pertinentes.
Quant aux portails, ce sont des sites offrant accès, outre à des annuaires et
des moteurs de recherche, à divers services ou informations jugés utiles pour
les scientifiques d'un domaine. Les portails sont généralement à caractère
commercial.
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A4 - Les stratégies de recherche d'information
d) Pour une recherche visant à repérer les travaux portant sur un sujet
précis, la meilleure stratégie est de commencer par consulter quelques
articles pertinents ou un article de synthèse.
Le plus simple est quand quelqu'un qui connaît le domaine peut nous
fournir les références à de tels articles. Sinon, on cherche d’abord une
source générale, comme un manuel, qui fournira un grand nombre de
références, souvent en mentionnant l’intérêt que présente chacune.
- 11 -
dans plus d’un article et à ceux qui, d’après le titre (quand celui-ci est
fourni) ou ce qu’on en dit dans le texte, semblent reliés plus directement
au sujet qui nous intéresse.
On en profitera pour remarquer les mots qui sont reviennent souvent dans
les titres ou les résumés des articles et noter ceux qui constituent des
synonymes. Ces mots seront importants pour les recherches dans les
banques de données ou dans Internet.
- 12 -
A5 - La recherche par mots-clés
Sommaire
1. Mots-clés et requête de recherche
2. L’exhaustivité
3. La spécificité
- tous ces mots, n'importe où dans le texte et dans n'importe quel ordre;
- 13 -
Chaque moteur de recherche possède sa syntaxe et ses règles permettant de
soumettre des combinaisons de mots. Il convient d’en consulter les
instructions, appelées aide (help) ou conseils (search tips) avant de l'utiliser.
2 L'exhaustivité
Pour favoriser une plus grande exhaustivité, il faut bien sûr chercher dans
l’ensemble qui contient le plus grand nombre de documents susceptibles
d’être pertinents. Pour les banques de données, il suffira de choisir une des
banques reconnues dans le domaine; celles-ci sont généralement accessibles
dans les bibliothèques des établissements universitaires. Pour la recherche
dans Internet, il suffira de choisir un moteur de recherche qui indexe un grand
nombre de sites.
Cela peut dans bien des cas se faire à l'aide du joker (wildcard), qui est
un caractère (souvent l’astérisque, parfois le point d’interrogation) placé
dans un mot ou à la fin de celui-ci et remplaçant un ou plusieurs
caractères quelconques. Au milieu du mot, on parle de masque, alors
qu'à la fin ou, plus rarement, au début, on parle de troncature.
On emploie le OU (ou son équivalent, souvent OR) entre ces mots pour
indiquer qu'il suffit qu'un seul d’entre eux soit présent pour qu’un
- 14 -
document soit retenu.
3. La spécificité
On emploie le ET (ou son équivalent, souvent AND) entre des termes pour
indiquer que ces termes doivent tous être présents pour que celui-ci soit
retenu.
On notera cependant que les algorithmes de classement des sites repérés par
les moteurs de recherche dans Internet feront généralement apparaître en
premier les documents où les mots sont proches les uns des autres, ce qui
réduit dans une certaine mesure la nécessité de recourir à des phrases.
- 15 -
sites classés en premier étaient à peu près les mêmes avec les deux requêtes.
Finalement, l’exclusion des documents lorsqu’un terme donné est présent peut
être employée pour éviter d’étendre la recherche à des domaines connexes
partageant les autres mots-clés. Cette exclusion est indiquée en plaçant SAUF
(ou son équivalent, souvent NOT, ANDNOT ou le signe « - ») devant les mots
à exclure.
Cette option est cependant à utiliser avec la plus grande prudence, surtout
quand on recherche dans le texte intégral des documents, car on pourrait ainsi
rejeter des documents pertinents, par exemple des textes contenant des
sections comportant des informations de nature complètement différente.
Supposons que l'on veut cherche des documents portant sur le sujet suivant
(qui pourrait être le titre d'un article scientifique) : l'effet de la possible fonte
des glaces polaires sur le climat de l'Europe du Nord.
Ici, les termes importants sont : fonte, glaces, polaires, climat, Europe et
Nord. Les mots « effet » et « possible », quant à eux, n'apportent rien de
vraiment significatif.
Par ailleurs, Nord n'est sans doute pas nécessaire, car l'association glaces-
pôles-Europe risque plus de se rapporter à l'Europe du Nord qu'à la
Méditerranée. Pour assurer la spécificité de la requête, la présence des termes
fonte, glaces, polaires, climat et Europe sera donc suffisante.
Une requête de recherche qui tiendrait compte de tous ces éléments pourrait
donc se lire :
Cette requête, lancée dans Google en octobre 2004 (avec les OU et les ET
adaptés à la syntaxe du moteur) a permis de repérer environ 700 adresses
URL, dont les premières semblaient à peu près toutes, du moins à première
vue, pointer vers des documents pertinents.
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A6 - Les sources d’information
et le contrôle de qualité
L’information scientifique, qu’elle se présente sous la forme de textes,
d’images ou de données numériques, peut provenir de diverses sources. Selon
les sources, elle aura été soumise à un processus de contrôle de qualité plus
ou moins serré et plus ou moins formel.
Les manuels et livres de référence sont la plupart du temps rédigés par des
chercheurs qui ont fait leur marque dans le domaine. Ils sont ensuite
généralement soumis à un processus d’évaluation par d’autres chercheurs de
ce même domaine; c’est ce qu’on appelle l’évaluation par les pairs. Les
manuscrits sont également relus par diverses personnes participant au
processus d’édition, dont souvent un responsable de collection familier avec le
domaine. Par ailleurs, les auteurs prennent en général le temps et les moyens
requis pour s’assurer de la validité des informations qu’ils y présentent.
Une bonne partie de ces ouvrages sont publiés par des organisations
universitaires ou disciplinaires; le nom de l’éditeur comprend alors celui de
l’organisation, par exemple : Presses de l’Université du Québec, Cambridge
University Press. D’autres sont publiés par des maisons d’édition scientifique
privées; en science, les principales sont Academic Press, Addison-Wesley,
Blackwell, Elsevier, John Wiley & Sons, Kluwe, Springer et Taylor & Francis.
Plusieurs de ces éditeurs publient également des revues scientifiques (jusqu’à
plusieurs centaines pour un même éditeur).
Les revues scientifiques ont aussi recours à l’évaluation par les pairs. Elles
font évaluer les articles que leur soumettent les chercheurs par deux ou trois
autres chercheurs du domaine; le processus est sous la supervision d’un
responsable, qui est normalement un chercheur du domaine ou d’un domaine
connexe, qui s’adjoint généralement un comité éditorial formé de chercheurs
reconnus dans le domaine et provenant de divers pays. Les revues publiées
par les grandes maisons d'édition scientifiques privées ou les organisations
universitaires ou disciplinaires (IEEE en ingénierie, ACM en informatique, APS
en physique, etc.) emploient toutes ce système.
- 17 -
[Domaine spécialisé] Review. Mais certaines, et parmi les plus prestigieuses,
possèdent des titres moins explicites, comme Nature, ou The Lancet.
Les articles parus dans les comptes rendus des congrès ou colloques sont
aussi, la plupart du temps, évalués selon un processus semblable; ces
rencontres sont d'ailleurs très souvent placées sous l'égide d'une organisation
disciplinaire. Les sites mis en place pour la plupart des congrès ou colloques
fournissent généralement l'information relative à l'évaluation des
communications.
Il faut tout de même être conscient que, pour toutes sortes de raisons, les
chercheurs et les évaluateurs ne prennent pas toujours le temps, ou n’ont
simplement pas la possibilité, de vérifier tous les détails d’un article. S’il est
rare qu’un article médiocre ou carrément erroné soit accepté, on retrouve à
l’occasion dans les articles publiés des erreurs relativement mineures, par
exemple des erreurs dans les équations, les valeurs de tableaux ou les
références.
En ce qui concerne les documents diffusés par les organisations à but non
lucratif et les entreprises privées, il n’existe aucune assurance qu’un processus
de contrôle de qualité de l'information est à l’œuvre. Tout dépend non
seulement des ressources financières que l'organisation est disposée à
consacrer à cet objectif, mais aussi, et surtout pourrait-on dire, de la façon
dont l’entreprise ou l’organisation gère les possibles contradictions entre la
promotion de ses intérêts et la préservation de sa réputation et de sa
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crédibilité.
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A7 - L’évaluation de la crédibilité de l’information
Sommaire
1. Introduction
1 Introduction
Cette démarche d’évaluation repose sur une série de critères prenant la forme
de questions à se poser au sujet de chaque document ou ressource que l’on
compte retenir. Une grille d’évaluation (en format Word), rassemblant ces
critères, a aussi été préparée.
- 20 -
Le document est-il cité ou référé par des documents, sites ou organismes
crédibles?
- Indique-t-on sur quelle base ou avec quel objectif en tête les références
ont été choisies?
b) Forme
c) Maturité de l’information
- 21 -
Le site ou le document semble-t-il complet, ou est-il encore « en
construction »?
Y a-t-il des indications (autres que les dates) qui suggèrent que
l’information est tenue à jour?
Les liens semblent-ils avoir été vérifiés récemment? La plupart d’entre eux
sont-ils actifs?
- 22 -
- un non-scientifique, mais crédible en vertu de son expérience?
• le symbole ~ (tilde);
- 23 -
Peut-on contacter l’organisation par téléphone? Par la poste? Par courrier
électronique?
- S’il s’agit de données obtenues par l'auteur, les méthodes utilisées et les
conditions dans lesquelles les données ont été obtenues sont-elles
décrites adéquatement?
- 24 -
A8 - Références, renvois et ouvrages cités
Sommaire
1. Introduction
1 Introduction
De son côté, la liste des ouvrages cités associée à un document est la liste
des ouvrages auxquels on fait explicitement référence, tout le long du
document, au moyen de renvois. Cette liste est placée à la fin du document,
dans une section nommée Références (souvent intitulée, de manière
impropre, Bibliographie).
- son intérêt;
- 25 -
- sa pertinence;
- sa qualité;
Une des caractéristiques des textes scientifiques est que toute affirmation doit
être soit démontrée par l’auteur dans le texte même, soit appuyée par les
résultats publiés par d’autres auteurs ayant fait cette démonstration. Il est
aussi possible de mentionner des travaux ayant fourni des résultats ou
suggéré des interprétations compatibles ou semblables à ceux que le texte
présente. Le simple fait de trouver quelqu’un qui a affirmé la même chose que
nous n’en démontre pas la validité, mais donne tout de même plus de poids à
nos arguments.
Ces références aux travaux antérieurs sont indiqués dans le texte par des
renvois. Dans certains domaines, cela se fait au moyen d’appels de notes en
bas de page ou en fin de document, ces notes contenant les références
individuelles. Le plus souvent, on place plutôt dans le texte des indications
permettant de retrouver les références dans la liste des ouvrages cités qui
apparaît à la fin du document. Cette liste ne contient donc que les ouvrages
expressément mentionnés dans le texte à l’aide de renvois.
Les renvois à la liste des ouvrages cités peuvent être des chiffres, ce qui est la
forme la plus souvent utilisée en sciences de la nature. Il peuvent aussi être
formés du nom du ou des auteurs, suivi de l’année, puis de la page, quand on
reproduit un extrait de l’ouvrage cité (qui doit être mis entre guillemets ou en
retrait). Cette seconde forme est la plus intéressante, car elle s’insère plus
naturellement dans l’exposé tout en fournissant au lecteur certaines
informations utiles.
On remarque que la seconde forme fournit des informations plus précises sur
la chronologie des travaux cités ainsi que sur l’identité des équipes qui les ont
- 26 -
réalisés. Ainsi, on peut constater que deux des références proviennent de la
même équipe.
En partie dans le but de pallier ces problèmes, nous vous proposons un format
pour la présentation en ligne des références à des documents dans Internet
qui aidera vos futurs lecteurs à retrouver les documents que vous citez et leur
contexte.
Il s'agit simplement de « cacher » le lien vers le document dans son titre (qui
devient un hyperlien) et d'ajouter de manière visible, à la suite des données
bibliographiques ou webographiques du document ou de la ressource,
l'adresse URL d'une page de référence.
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documents du site.
Quéau, Philippe. 1999. « Razzia sur les idées ». Sources, nº 117, p. 4-5.
[En ligne] (Page consultée le 16 octobre 2004, accessible de
http://unesdoc.unesco.org)
Dans le premier cas, il s'agit d'un document imprimé (article de revue) dont
une version en ligne est disponible; la page de référence contient un moteur
de recherche dans les publications de l'organisme. Dans le second, il s'agit
d'un document disponible uniquement en ligne; la page de référence contient
une liste de liens vers divers documents, dont le document cité.
Quéau, Philippe. 1999. « Razzia sur les idées ». Sources, nº 117, p. 4-5.
[En ligne] (Document consulté le 7 avril 2003 dans le site de l’UNESCO,
accessible de http://unesdoc.unesco.org)
Cette seconde forme présente l’avantage de rendre plus évidente, pour les
documents qui existent à la fois en version imprimée et en ligne, la
- 28 -
localisation de la version en ligne. En effet, avec la première forme, le seul
indice permettant de connaître l’organisme dont relève le site où réside la
version en ligne est souvent (comme dans la première référence) l’adresse
URL du document, qui n’est pas toujours facile à décortiquer.
- 29 -
A9 - Information et documentation scientifiques :
exemples de sources, ressources et outils
Cette page fournit un exemple de chaque type de source d’information, de
ressource et d’outil mentionné dans les documents de la série A.
Tous les liens ont été vérifiés en novembre 2004. Ils s’ouvrent dans une
nouvelle fenêtre.
a) Sources d'informations
6. Revue imprimée avec accès en ligne aux tables des matières et résumés
Journal of Chemical Physics
http://ojps.aip.org/jcpo
7. Site de prépublications
arXiv.org, regroupant de prépublications dans divers domaines de la
physique, des mathématiques, et de l’informatique
http://arxiv.org
- 30 -
8. Répertoire institutionnel d’archivage
Répertoire institutionnel de l’Université de Californie
http://repositories.cdlib.org/escholarship
b) Ressources et outils
2. Catalogue de bibliothèques
Manitou, catalogue des bibliothèques du réseau de l’Université du Québec
http://www.manitou.uqam.ca
- 31 -
Amazon, le plus ancien et le plus riche de ces sites, offre un grand
nombre d’ouvrages scientifiques spécialisés et un moteur de recherche
très puissant.
http://www.amazon.ca
Bien que le site canadien donne accès à des ouvrages dans les deux
langues, on constate facilement que le site français contient beaucoup
plus de volumes.
http://www.amazon.fr
7. Portail scientifique
Chemfinder (chimie)
http://chemfinder.cambridgesoft.com/about
D’autres liens vers des ressources et outils peuvent être trouvés à la rubrique
Références - Ressources utiles
- 32 -
SÉRIE B - L’EXPÉRIMENTATION
B1 - La planification de l'expérimentation
Elle est notamment l’occasion de faire le point sur ce qui a été fait auparavant
dans le domaine au sein de l'organisation, et ainsi de repérer les ressources
(humaines ou matérielles) qui s'y trouvent et qu'on pourra mettre à
contribution.
Cette opération permet aussi, quand un projet comporte divers travaux qui
peuvent être réalisés de façon indépendante, d’établir dès le départ des
priorités. Les critères qui présideront à l’établissement de cet ordre de priorité
sont multiples; par exemple, on pourrait favoriser les travaux présentant un
risque d’échec moindre, ou encore ceux qui risquent plus de déboucher
rapidement sur la production d’un article scientifique ou sur des retombées
intéressantes pour l'organisation.
On peut aussi prévoir dans l'échéancier des portes de sortie, des solutions de
rechange pour les cas - fréquents - où les choses ne fonctionneraient pas
comme prévu, ou que des événements fortuits empêcheraient de commencer
une étape au moment fixé.
Cet exercice demande aussi d’avoir à l'avance une certaine idée du genre de
résultats que l’on devrait obtenir et du type d’analyse qui devra être effectuée
sur ceux-ci, car ces facteurs déterminent souvent l’ampleur - donc la durée -
des expériences. Par exemple, le nombre de sujets à retenir ou d’échantillons
à prélever sera fonction du type d’analyse statistique nécessaire pour
corroborer les hypothèses.
- 33 -
- pour évaluer la pertinence d’effectuer des expériences préliminaires et, le
cas échéant, en fixer la nature;
- pour décider quand il est temps de renoncer à une partie récalcitrante d'un
projet;
- Le travail de terrain coûte très cher; il convient de s’assurer que seules les
activités essentielles sont effectuées, et que les budgets requis sont
disponibles.
Pour les projets plus complexes, cette planification devient un des éléments
d'un processus de gestion de projet en bonne et due forme. Des cours
complets sur la gestion de projet, qui décrivent les méthodes mises au point
et les outils informatiques spécialisés développés pour cette tâche, sont offerts
dans la plupart des établissements d'enseignement, dont la Télé-université.
- 34 -
B2 - Le devis de recherche
Sommaire
1. Introduction
2. La problématique
5. L’échéancier et le budget
6. Les références
1 Introduction
Quel que soit le contexte, certains éléments doivent apparaître dans le devis
de recherche : la problématique, les objectifs et questions / hypothèses de
recherche, les méthodes et les moyens, l’échéancier et le budget et,
finalement, les références.
2 La problématique
- 35 -
La problématique situe ainsi le projet dans l'ensemble des travaux sur le sujet,
en énonçant ce qu'il se propose de faire mais aussi en précisant ses limites.
Dans cette section, on énonce les objectifs du projet, que l'on précise au
moyen de questions ou d'hypothèses de recherche que le projet tentera
d'éclaircir ou de corroborer. Ces objectifs, questions et hypothèses ont
normalement été évoqués dans la problématique, mais ils doivent être ici
clairement énoncés. En effet, ils serviront de fondement à l’évaluation du
projet lorsque celui-ci sera terminé.
- doivent concerner des phénomènes que l'on peut observer à l'aide des
méthodes reconnues dans le domaine;
Idéalement, leur formulation devrait être suffisamment explicite pour que l’on
puisse dire, au terme du projet, quelque chose qui ressemblerait à : « Le
projet visait à répondre aux questions suivantes : [liste des questions], et
voici les réponses qu'il a permis d'apporter à chacune d’elles : [résumé des
résultats]. »
- 36 -
Dans le contexte de la recherche universitaire subventionnée traditionnelle,
c'est-à-dire la recherche dite libre, financée par les organismes
gouvernementaux, les objectifs ne constituent pas un engagement formel; les
projets doivent subir plus souvent qu’autrement des réorientations en cours
de route qui peuvent modifier, la plupart du temps en les limitant, les objectifs
initiaux de la recherche.
Dans cette section, on décrit quelles seront les méthodes employées, ainsi que
les ressources ou moyens requis pour atteindre les objectifs du projet. Cette
description doit notamment répondre à des questions telles que les suivantes.
- Pour un projet d'équipe, quels seront les rôles des membres de l'équipe et
les tâches effectuées par chacun?
5 ’échéancier et le budget
- 37 -
doivent en principe être disponibles aux moments indiqués.
Lorsque requis, l’échéancier est accompagné d’un budget. Celui-ci fait état des
ressources financières, matérielles et humaines nécessaires pour effectuer le
projet. On y indique généralement (de manière séparée) tant les ressources
internes, déjà disponibles dans l'organisation mais qu'il faudra mettre à la
disposition du projet, que les ressources externes, pour lesquelles des
sommes devront être déboursées.
6 Les références
- 38 -
B3 - Les expériences préliminaires
Il va sans dire que les résultats de ces expériences doivent être examinées
avec soin afin de repérer toute anomalie.
- 39 -
B4 - Le travail expérimental
Cela ne veut pas dire de se traîner les pieds, mais bien de prendre le temps de
procéder aux vérifications qui s'imposent :
- à la fin de chaque étape, pour confirmer que tout y a été fait comme prévu
et qu'on est prêt pour la suivante.
Cela signifie aussi porter grand soin au matériel, qu’il s’agisse d’appareils, de
substances ou d’êtres vivants, car les erreurs ou la négligence peuvent
entraîner des coûts importants ou des conséquences fâcheuses non seulement
sur son propre projet, mais aussi sur toute l'organisation, par exemple
lorsqu’un appareil d’usage collectif devient inutilisable ou qu’une maladie se
propage dans un élevage. Encore une fois, la précipitation est un des premiers
dangers à éviter.
Il faut également noter avec soin dans le cahier de laboratoire non seulement
toutes les quantités que l'on mesure (ou les informations sur celles-ci, quand
les mesures sont automatisées), mais également tout renseignement touchant
les conditions entourant la prise de mesures ou des événements survenus qui
pourraient les influencer. Ces notes seront capitales au moment de l'analyse
des résultats.
- 40 -
pu dès le départ les mettre sur la piste.
Patience, rigueur et concentration sont donc les qualités (ou attitudes) qu'il
faut développer et savoir mettre en œuvre si l'on veut effectuer un travail
scientifique valable.
- 41 -
B5 - La prise de données
- 42 -
soupçonnait pas au moment de l'expérimentation.
- Il peut être utile de refaire une même mesure (ou série de mesures) après
un certain temps, simplement pour contrevérifier les valeurs déjà
obtenues.
Il n'est pas question de tout refaire deux fois, mais cela est justifié lorsque
des mesures revêtent une importance cruciale, lorsque les valeurs
obtenues sont étonnantes ou lorsqu'on a des raisons de soupçonner que les
choses n'ont pas fonctionné correctement. On peut aussi limiter la
répétition à une seule mesure d'un ensemble, quitte à pousser plus loin la
vérification en cas d'écart important avec la valeur originale.
Par ailleurs, il faudra aussi évaluer la précision sur les mesures effectuées. Si
l’on peut assez aisément estimer l'incertitude sur les données prises
manuellement, la chose est moins évidente avec les systèmes de mesure à
affichage numérique ou ceux qui génèrent des fichiers de données.
En effet, les valeurs affichées sur les appareils ou inscrites dans les fichiers
comportent parfois beaucoup plus de chiffres significatifs que ne l’autorise la
précision réelle de l'appareil ou du système de mesure. Cette précision est
habituellement mentionnée dans les modes d'emploi; elle peut aussi être
évaluée à l'aide d'une analyse statistique simple des résultats de séries de
mesures identiques effectuées dans les mêmes conditions, qui devraient en
principe toutes donner la même valeur. Pour plus de détails, voir les textes B7
Les erreurs systématiques et l’incertitude sur les mesures et B8 L’évaluation
de l’incertitude.
- 43 -
B6 - Le cahier de laboratoire
- Les personnes qui travaillent en même temps ou qui travailleront plus tard
sur les mêmes sujets ou avec les mêmes appareils, ou encore qui
utiliseront les résultats de cette expérimentation, risquent fort eux aussi
d’avoir besoin de ces renseignements.
C’est pour cette raison que plusieurs organisations ont mis sur pied des
procédures très strictes touchant le contenu et la gestion des cahiers de
laboratoire. Par exemple, on exige qu'ils ne sortent jamais du laboratoire, ou
encore qu'ils soient systématiquement signés et datés par le chercheur et
cosignés par un témoin; cette dernière formalité est essentielle pour que le
cahier puisse être admis comme pièce justificative pour une contestation de
demande de brevet aux États-Unis.
- Chaque entrée doit comporter un titre, la date et un énoncé du but visé par
les informations ou les mesures qu'elle renferme.
- 44 -
- Les informations sont entrées au moment où le travail est effectué, jamais
plus tard.
- 45 -
B7 - Les erreurs systématiques
et l'incertitude sur les mesures
1. L’erreur systématique
2. L'incertitude
1 L’erreur systématique
L’erreur systématique est une déviation, par rapport à la valeur la plus précise
pouvant être mesurée, qui possède la même valeur à chaque fois que la
mesure est effectuée.
Les erreurs systématiques sont souvent difficiles à détecter a priori, mais elles
peuvent dans les cas les plus simples être déduites a posteriori à partir de
l'allure des résultats. Il est alors possible de corriger les valeurs mesurées en
leur ajoutant une correction compensant pour l'erreur systématique. Un
réexamen du montage permet parfois de trouver la source de l'erreur et
d'évaluer directement la correction à effectuer.
Un exemple classique est le télescope Hubble, dont un des miroirs avait été
placé de manière incorrecte à cause d’une erreur systématique dont la cause a
pu être établie a posteriori (mais malheureusement après que le télescope ait
- 46 -
été mis sur orbite) à partir de l’examen des parties du montage ayant servi à
étalonner les mesures de distance au moment de la fabrication de
l’instrument. Cette erreur, qui a fini par être corrigée par l’ajout d’une lentille
de correction, a empêché Hubble de remplir pendant ses premières années
d’opération une grande parties des rôles qui lui avait été assignés.
2 L'incertitude
- La façon dont les mesures sont effectuées. Encore une fois, le mode
d’emploi fournit des indications quant à la bonne façon d’utiliser un
appareil; de plus, des techniques, universelles ou propres à chaque
personne, permettent d’optimiser la précision des mesures.
Exemple :
3,25 ± 0,02 cm
- 47 -
B8 - L'évaluation de l'incertitude
1. L’estimation
3. Le calcul statistique
Dans les situations où plus d’une manière peut être utilisée, on retiendra la
plus grande valeur obtenue.
1 L’estimation
soit, mathématiquement :
Ainsi, une expression telle que 2,34 ± 0,02 cm signifie qu’on est à peu près
certain que la quantité que l’on mesure vaut entre 2,32 et 2,36 cm ou,
autrement dit, qu’il est fort peu probable qu’elle vale moins que 2,32 cm ou
plus que 2,36 cm.
Pour les mesures de type analogique, c’est-à-dire celles qui font intervenir la
position d’un repère sur une échelle graduée, il n’existe pas de règle
universelle; il faut à chaque fois se poser la question et y répondre en fonction
de ce qu’on observe. On lit parfois dans des ouvrages sur le sujet que
l’incertitude est égale à la moitié de la plus petite division, mais l’expérience
montre que cela n’est vrai que dans certains cas particuliers. Bien souvent, on
peut facilement lire au quart de la plus petite division, ou même plus
précisément encore, alors que parfois on n’atteint même pas la précision de la
plus petite division.
La situation est différente pour les affichages numériques, où il est vrai que la
moitié de l’unité la plus petite constitue une estimation raisonnable de
l’incertitude. Par exemple, une valeur affichée de 5,34 V (volts) peut être
interprétée comme se situant entre 5,335 V et 5,345 V, ce qui s’exprime
comme : 5,34 ± 0,005 V. Notez que cela vaut seulement si aucun autre
facteur, comme la précision intrinsèque de l’appareil (voir ci-dessous) ou des
fluctuations dans la quantité mesurée, n’influence la précision de la mesure.
- 48 -
Note. Comme les incertitudes ainsi obtenues sont des estimations « à vue de
nez » , elles ne sont habituellement exprimées qu’avec un seul chiffre
significatif. On peut cependant employer les formes ± 0,15 et ± 0,25, qu’on
peut considérer comme possédant en quelque sorte un chiffre significatif et
demi. Cependant, des valeurs comme ± 0,125 ou ± 0,35 seront arrondies à
un seul chiffre significatif, soit ± 0,1 et ± 0,4, respectivement.
Le mode d'emploi des appareils qui affichent des valeurs, que ce soit de façon
numérique ou par un dispositif analogique (aiguille ou autre), fournit
généralement l'incertitude sur ces valeurs. Cette incertitude est parfois
donnée en pourcentage.
Ainsi, l'incertitude sur une valeur affichée sera donnée par la plus grande des
valeurs suivantes :
3 Le calcul statistique
Une valeur obtenue par un calcul de ce genre s'exprimera donc comme suit :
- 49 -
valeur calculée ± 2 × écart-type (intervalle de confiance à 95 %)
Le chiffrier Excel contient les fonctions requises pour déterminer ces valeurs :
La moyenne des valeurs mesurées donne alors une très bonne idée de la
« bonne » valeur (supposée précise) de la quantité, et plus le nombre de
mesures sera élevé, plus la moyenne se rapprochera de la bonne valeur.
- 50 -
fluctuations dans le voltage lui-même (incertitude = 2 × 0,17487);
Dans certains cas, il pourra être difficile de trancher entre les deux
possibilités, qui peuvent d'ailleurs être présentes en même temps. En cas de
doute, on choisira toujours la plus grande valeur de l’incertitude, car il est
toujours préférable de surestimer l’incertitude que de la sous-estimer.
- 51 -
SÉRIE C - LA PRÉSENTATION
DES DONNÉES ET RÉSULTATS
C1 - Les modes de présentation
des données et résultats
Des données ou des résultats peuvent être présentés selon les modes textuel
ou visuel, à l'aide des dispositifs prévus à cette fin. Les principaux employés
en science sont :
- soit parce qu'on a de bonnes raisons de croire que les lecteurs disposent
déjà des informations nécessaires pour bien interpréter la donnée; ainsi,
dans le premier exemple, il doit s'agir d'un appareil courant, dont il serait
inutile de fournir un schéma, et dont on peut obtenir les caractéristiques
techniques plus détaillées sur le site de la compagnie;
- soit parce que des informations plus détaillées ne sont pas pertinente;
- 52 -
dans le second exemple, on suppose que la présentation de la distribution
précise des tailles des 45 tumeurs, qui demanderait un dispositif approprié
(diagramme), n'est pas pertinente à l'étude, alors que dans les deux
derniers exemples, on suppose que ces valeurs suffisent à elles seules à
corroborer les hypothèses de la recherche.
Le texte, qui doit faire référence explicitement au dispositif par son numéro,
en fournit une description d'ensemble, qui ressemble aux exemples d'énoncés
ci-dessus; il peut aussi attirer l'attention du lecteur vers certains éléments ou
aspects particuliers des données ou résultats.
Nous considérerons ici cinq types de données ou résultats que l'on rencontre
souvent en science :
- 53 -
- 54 -
C2 - La présentation des résultats numériques :
les grands principes
Ces principes découlent de l’idée générale que ces dispositifs doivent servir à
montrer les données et aider à les interpréter. Ils peuvent se résumer comme
suit.
Principe n° 1
- 55 -
de texte après qu’on y ait collé la figure. Cela permet de bénéficier de la
résolution de l’imprimante, très supérieure à celle de l’écran. On portera
cependant une attention particulière à la taille des inscriptions dans le
graphique original afin d’éviter qu’elles ne deviennent illisibles après réduction,
comme dans la figure 1.
La règle générale est que la taille des caractères, un fois la figure réduite, ne
devrait pas être inférieure à 8 points, ce qui signifie, par exemple, que des
caractères d’au moins 16 points devront être employés dans un dispositif si
celui-ci sera réduit de 50 % dans le logiciel de traitement de texte. Pour les
éléments graphiques comme les points, on pourra se fier en bonne partie à
leur apparence dans le tableur, si celui-ci possède une fonction de zoom qui
permet de réduire la taille de l’affichage du même pourcentage.
Principe n° 2
Les aspects importants des résultats (en fait, ceux que l’on juge important
de communiquer) doivent ressortir clairement, voire s’imposer d’emblée.
Il faut donc autant que possible éliminer les éléments qui peuvent être source
de distraction ou qui rendent plus difficile la lecture des données. Ainsi, il
convient de réduire la redondance et l’encombrement. Il faut également éviter
d’obliger le regard du lecteur à effectuer un va-et-vient continuel entre divers
éléments du dispositif, ou entre celui-ci et la légende.
- 56 -
suffisamment, en plus ou en moins, de l’ensemble des valeurs de la même
colonne.
Tableau 1
Répartition en pourcentage de la population de 15 ans et plus
selon le niveau de scolarité et la région administrative, Québec, 1999.
Pour ce qui est des graphiques, il faut veiller à ce que les éléments
(étiquettes, quadrillage, légende, etc.) autres que ceux qui représentent des
données prennent une importance démesurée, tant par leur la taille que par
leur nombre ou leur simple présence visuelle. La figure 2 présente un
graphique où les données (les points) ne sont pas vraiment en évidence et où
le lecteur doit consulter la légende pour se souvenir de la signification des
deux types de points et le texte pour savoir en quoi consistent les deux essais
(voir la figure 4 pour une solution à ce type de problème).
Tableau 2
Répartition en pourcentage de la population de 15 ans et plus
selon le niveau de scolarité et la région administrative, Québec, 1996
(mêmes données qu’au tableau 1, présentation améliorée)
- 57 -
Figure 2. Exemple d’un graphique accordant trop d’emphase
aux éléments autres que ceux qui représentent les données.
Principe n° 3
Les logiciels les plus utilisés pour générer des graphiques sont les chiffriers
comme Excel, qui proposent des formats préétablis. Cependant, ceux-ci
- 58 -
correspondent davantage aux pratiques en cours dans le domaine du
marketing que dans le monde des sciences. Cela donne souvent des dispositifs
artificiellement complexes qui ne font que déformer la nature des résultats,
compliquer leur interprétation ou simplement ajouter de l’information inutile.
Par exemple, Excel propose des diagrammes où les valeurs sont représentées
par des objets tridimensionnels vus en perspective (figure 3).
Or, une valeur numérique peut être représentée par un simple point sur un
graphique. La représenter comme une boîte ou une pointe de tarte vus en
perspective n’ajoute aucune information et, surtout, rend plus difficile tant sa
lecture que sa comparaison avec d’autres valeurs.
Par ailleurs, quand le nombre des valeurs est peu important, une simple
juxtaposition des valeurs est préférable à un dispositif qui fait en sorte que la
plus grande partie de la tâche du lecteur consistera... à interpréter le dispositif
lui-même plutôt que de lire les données. En voici une illustration, qui reprend
les mêmes données que le diagramme de la figure 3, dont on peut décidément
questionner l’utilité.
- 59 -
Taille moyenne des plantes
méthode 1 : 23,4 cm
méthode 2 : 24,2 cm
méthode 3 : 22,5 cm
moyenne : 23,4 cm
Principe n° 4
Ainsi, le graphique de la figure 4 attire moins l’attention sur les points eux-
mêmes que sur des courbes illustrant la tendance générale des données et
faisant apparaître clairement que certains points ne sont pas cohérents avec
l’ensemble. Souvent, ces courbes de tendance sont fondées sur un modèle
mathématique décrivant ou expliquant le phénomène; on parle alors de
courbes théoriques. Le graphique permet alors d’obtenir une représentation
visuelle de l’adéquation du modèle aux données expérimentales.
- 60 -
C3 - Données, variables et paramètres
Sommaire
1. Introduction
2. Types de variables
1 Introduction
- les quantités numériques que l’on mesure (on parle alors de données
brutes) et qui, dans bien des cas, subissent un léger traitement
mathématique (on parle de données traitées);
On distingue divers types de variables selon la nature des données. Ainsi, une
variable peut être qualitative ou quantitative; une variable qualitative peut
être nominale ou ordinale, alors qu’une variable quantitative peut être
continue ou discrète.
On qualifie également les variables selon le lien qui existe ou que l’on cherche
à établir entre elles. On distingue variables indépendantes et variables
dépendantes; dans certaines conditions, une variable indépendante peut être
appelée paramètre ou variable externe.
2 Types de variables
Une variable qualitative est une variable dont les valeurs sont des
caractéristiques ou des catégories. Ces valeurs sont exprimées à l’aide de
noms plus ou moins significatifs (par exemple, essai 1, essai 2, essai 3, ...) ou
de codes (par exemple, les lettres A, B, C).
Une variable quantitative est une variable dont les valeurs sont exprimées
par des nombres accompagnés ou non d’unités et d’incertitudes.
Une variable qualitative est dite ordinale si ses valeurs peuvent être
ordonnées (par exemple, des qualificatifs comme « souvent » ou « parfois »,
- 61 -
des mentions comme « bien » et « très bien »). Elle est dit nominale si ces
valeurs ne peuvent pas être ordonnées, du moins a priori (par exemple, les
caractéristiques socio-économiques comme la profession, le sexe, la
nationalité).
Une variable quantitative est dite discrète si elle ne peut prendre que des
valeurs bien précises (des entiers, par exemple, comme celles qui résultent
d’un dénombrement). Elle est qualifiée de continue si elle peut prendre
n’importe quelle valeur, même si la précision du processus de mesure réduit
en pratique le nombre de valeurs différentes pouvant être obtenues.
Une variable dépendante (notée VD) est une variable dont la valeur est
influencée ou déterminée par les valeurs d’une ou d’autres variables, appelées
variables indépendantes (notées VI). Les variables dépendantes sont presque
toujours quantitatives, alors que les variables indépendantes peuvent être
autant qualitatives que quantitatives.
Ces distinctions entre les types de variables sont pertinentes pour le choix du
dispositif de présentation et de sa structure. En effet, certains dispositifs sont
plus appropriés, voire réservés, à des types de variables particuliers. De plus,
des conventions s’appliquent à la disposition des variables dépendantes et
indépendantes, et des paramètres.
- S’il y a plusieurs VI, l’axe horizontal (abscisse) sera associé à une des VI
- 62 -
quantitatives. L’autre VI (quantitative ou qualitative) sera considérée
comme un paramètre, avec une courbe associé à chacune des valeurs de
celui-ci (correspondant à une série de mesures).
- Dans un graphique, on peut relier les points successifs par des segments
de droite ou tracer une courbe continue épousant de plus ou moins près
l’ensemble de la distribution.
Notez que ces deux possibilités sont disponibles dans les chiffriers
courants, tel Excel.
- 63 -
C4 - Les tableaux
Dans un texte scientifique, les tableaux sont toujours numérotés; ils sont
aussi commentés dans le texte en y faisant référence au moyen de ce
numéro. Le présent texte vous fournit un exemple de la façon de le faire.
S’il y a une seule VI et plusieurs VD, ou encore deux VI, on ajoutera tout
simplement des colonnes de manière qu’il y en ait une pour chaque VI, ou
pour chaque valeur de la seconde VI.
- 64 -
expérimentation fictive où l’on aurait comparé l’effet de diverses méthodes de
fertilisation sur la croissance de quelques variétés de plants, dans le but de
déterminer si la méthode actuellement employée est la plus appropriée. Dans
cet exemple, la variable " méthode de fertilisation ", qui comprend plusieurs
éléments (composition du fertilisant, mode et fréquence d’application, etc.) et
une variable qualitative ordinale; ses valeurs sont ici représentées par des
lettres dont le sens serait donné dans le rapport d’expérimentation.
Cette même structure peut être adaptée pour inclure une troisième VI, parfois
appelée paramètre. Il existe deux façons de procéder.
Tout d’abord, lorsqu’une des VI ne compte que deux valeurs et que le nombre
de chiffres significatifs requis est faible, on peut dédoubler les colonnes
associées à l’autre VI. Le tableau 4 en fournit un exemple; les variables sont
les mêmes que dans le tableau 3, plus une troisième VI, l’année
- 65 -
d’expérimentation.
Cependant, cette méthode conduit souvent à des tableaux très larges, qui
devraient être imprimés en mode paysage ou, pour un document destiné à
être consulté à l’écran, être ouverts dans une nouvelle fenêtre très large.
Dans les deux cas, la lecture du tableau en est rendue plus difficile.
L’autre méthode, qui convient quel que soit le nombre de valeurs des deux
premières VI, consiste à multiplier les lignes plutôt que les colonnes. Il s'agit
d'insérer une nouvelle colonne où l’on répète, pour chaque valeur de la
première VI, toutes les valeurs de la seconde (tableau 5). Avec ce modèle, la
seule limite au nombre de valeurs des deux premières VI est, pour un
document imprimé, la hauteur de la page. Ainsi, le format des tableaux
proposé dans ce document permet d'inclure une cinquantaine de lignes dans
une page.
On constate que dans ce dernier type de tableau, les comparaisons sont plus
faciles entre les valeurs de la VD associées aux deux dernières VI (ici, l’année
- 66 -
et l’âge), qui sont voisines, qu’entre les valeurs associées à la première VI (la
dose), qui sont distantes de quelques lignes. On choisira donc l’ordre des VI
de manière que les comparaisons que l’on juge les plus pertinentes soient plus
faciles à effectuer. On remarquera également que dans ce type de tableau, les
unités de la VD sont mentionnées dans le titre, car l’en-tête est occupée par le
nom et les valeurs d’une variable indépendante.
- 67 -
C5 - Les figures
Les figures peuvent servir à présenter des données ou des résultats, quand ils
concernent l'apparence, les caractéristiques, l'état, ou l'évolution d'un objet,
d'un phénomène ou d'un processus qu'un simple énoncé ne suffirait pas à bien
décrire. Elles servent aussi à fournir la signification de tous les symboles
mathématiques représentant des quantités (distance, masse, etc.) associées à
la situation ou au montage expérimental. Finalement, elles peuvent illustrer
les liens logiques ou fonctionnels entre divers éléments d’une situation ou d’un
montage.
Dans un texte scientifique, les figures sont toujours numérotées; elles sont
aussi commentés dans le texte en y faisant référence au moyen de ce
numéro. Le présent texte vous fournit un exemple de la façon de le faire.
1. les photographies;
3. les schémas.
1 Les photographies
- 68 -
La figure 1 présente une photographie d’un montage expérimental (un
pendule composé) avec des inscriptions qui en énumèrent les principales
composantes. On remarquera dans les mortaises (à droite) des prises de vues
rapprochées de certaines parties du montage, sous des angles différents, qui
permettent de montrer des détails difficiles à percevoir dans la photographie
principale.
- 69 -
certaine interactivité à la figure 1, de manière à y inclure de manière sélective
un plus grand nombre d’informations qui, autrement, rendraient la figure
difficile à interpréter. Ce qui s'ouvre dans la fenêtre est simplement une série
de quatre fichiers HTML, interreliés par hyperliens, contenant chacun une
version de la figure.
Comme le font la plupart des modes d'emploi, les photos peuvent être
remplacées par des dessins en noir et blanc, appelés dessins au trait,
comportant uniquement les contours des objets; les détails de texture ou de
« décoration » sont généralement omis.
- 70 -
Figure 2. Dessin au trait réalisé à partir de la photographie de la figure 1.
3 Les schémas
- 71 -
erreurs d'interprétation.
Figure 3. Schéma du même montage expérimental, ne faisant apparaître que les éléments
pertinents, dont les valeurs mesurées lors de l’expérimentation et leurs symboles.
- 72 -
C6 - Les diagrammes
Comme leur nom l’indique, les diagrammes à barres sont formés... de barres,
verticales (figure 1) ou horizontales (figure 2). Chaque barre est associée à
une valeur de la variable indépendante (qualitative ou quantitative discrète);
la longueur de la barre représente la valeur de la variable dépendante
(quantitative discrète ou continue).
Figure 1. Taille des plants de quatre mois pour diverses méthodes de fertilisation.
Exemple de diagramme à barres verticales.
La présence des lignes de fond (quadrillage) est très importante pour éviter
les effets d'illusion d'optique dus à la juxtaposition de barres de longueurs
différentes. Notons également que les barres ont été ordonnées selon leur
longueur, plutôt que d’après l'ordre alphabétique des lettres des méthodes, et
que les deux barres vers lesquelles on désire attirer l'attention ont été
- 73 -
colorées différemment.
.
Figure 2. Taille des plants de quatre mois pour diverses méthodes de fertilisation.
Exemple de diagramme à barres horizontales (même données qu’à la figure 1)
Figure 3. Taille et masse des feuilles de cinq variétés de plants de quatre mois
Exemple de diagramme à barres à 1 VI et 2 VD.
- 74 -
De son côté, la figure 4 présente un diagramme à barres à 2 VI et 1 VD, les VI
étant la variété et la méthode de fertilisation) et la VD la taille des plants.
Figure 5. Taille de cinq variétés de plants de quatre mois pour deux méthodes de fertilisation
(même données qu'à la figure 4). Exemple de diagramme à barres à 2 VI et 1 VD.
Cependant, si le nombre de couleurs nécessaire dépasse quatre ou cinq, ces
- 75 -
C7 - Les graphiques
Sommaire
1. Introduction
] [ suivant ]
1 Introduction
Les graphiques sont employés quand au moins une des VI est continue et,
normalement, qu’elle compte au moins une dizaine de valeurs. Ils conviennent
aussi, même avec un nombre de valeurs plus limité :
- pour illustrer une tendance dans les résultats ou une corrélation entre les
deux variables continues;
Les graphiques sont aussi très utiles pour mettre en évidence des anomalies,
par exemple, une valeur s’écartant de façon exagérée de ce que suggère
l’allure générale des résultats ou encore le modèle mathématique.
- 76 -
Figure 1 Rectangles d’incertitude, avec incertitude :
sur la VD seulement (a), sur les deux variables (b) et sur la VI seulement (c).
Passons donc en revue les principaux types de graphiques. Veuillez noter que,
les quantités représentées sur les graphiques sont des données simulées, sauf
mention contraire (dans ce cas, elles sont tirées de la thèse de doctorat de
l’auteur).
Le graphique le plus simple (figure 2) est celui qui n’affiche qu’une seule
variable dépendante (VD) et une seule variable indépendante (VI).
Le cadre dans lequel sont affichés les points est appelé fenêtre des
données. Les côtés de celle-ci, appelés axes, portent des divisions et sous-
divisions. Ces divisions, qui doivent être en nombre restreint (normalement
entre 3 et 6), affichent des nombres (appelés étiquettes) couvrant la gamme
des valeurs des variables.
Par convention, la VI est portée sur l’axe horizontal et la VD sur l’axe vertical.
Le nom et les unités de chaque variable sont affichés au centre de l’axe
correspondant. Si l’on désire ne pas tourner le nom de la VD, on peut aussi
afficher celui-ci au-dessus du coin gauche de la fenêtre de données, à
l’horizontale.
Afin d’éviter que des points ne risquent d’être masqués, les divisions et sous-
divisions sont placées à l’extérieur de la fenêtre des données, et les extrémités
de celle-ci dépassent les valeurs extrêmes des variables. On remarquera aussi
que les divisions sont reproduites (sans les étiquettes) aux côtés supérieur et
droit de la fenêtre de données.
- 77 -
Figure 2 Taille des plants de la variété Glory en fonction de l’âge,
dose optimale. Exemple de graphique à 1 VI et 1 VD.
Pour mettre en évidence la progression des valeurs, on peut relier les points
successifs par des segments de droite, comme dans la figure 3a, ou encore
tracer des courbes régulières, appelées courbes de tendance, passant le
plus possible au voisinage des points (figure 3b).
Ces segments et ces courbes ont pour but de faciliter la perception des
tendances; un trait plus épais que celui du cadre et des divisions est
normalement employé.
a)
- 78 -
b)
Vous remarquerez que des droites pointillées ont été tracées dans la fenêtre
des données; elles indiquent des valeurs de référence utiles à la lecture du
graphique. Ici, on a choisi la position zéro et deux positions symétriques par
rapport à celle-ci, ce qui permet d’évaluer plus facilement la symétrie de la
distribution.
Lorsqu’une des valeurs dépasse très largement les autres, ou encore que
celles-ci se concentrent en deux ou trois groupes distincts relativement
éloignés, il peut être utile d’interrompre carrément un axe pour sauter à une
nouvelle valeur, avec ou sans changement d’échelle.
Une telle interruption doit être fortement signalée. Une bonne façon de le faire
est de juxtaposer plusieurs fenêtres des données nettement séparées. Ce
procédé est très utile pour mettre en évidence certaines parties du graphique.
Ainsi, pour les mêmes données qu’à la figure 5, un double changement
- 79 -
d’échelle (vertical et horizontal) donne un meilleur aperçu de la partie centrale
du graphique, qui apparaît dans sa propre fenêtre des données (figure 6).
- 80 -
par le recours à des points de couleurs différentes ou, pour des graphiques en
noir et blanc, de forme différente, associés aux valeurs de cette seconde VI.
Au-delà de quatre ou cinq séries, ou encore lorsque les séries empiètent trop
les unes sur les autres, il peut être préférable de recourir à des fenêtres des
données juxtaposées verticalement, contenant chacune une seule série et
comportant des axes horizontaux identiques.
- 81 -
Figure 7. Taille et masse des feuilles en fonction de l’âge des plants.
Exemple de graphique à 1 VI et 2 VD, avec double échelle.
a)
- 82 -
b)
c)
- 83 -
La nature du modèle et, si possible, la valeur des paramètres qui lui
permettent de bien représenter le phénomène doivent être mentionnées dans
le texte, la légende ou même à l’intérieur de la fenêtre des données.
Figure 9. Vitesse d’un chariot en fonction du temps, avec ou sans charge de 10 kg.
Exemple de graphique avec courbes théoriques.
C’est ce qu’on a fait dans la figure 10, où on a tracé dans le graphe des
différences une courbe de tendance qui permet de bien distinguer les écarts
globaux dans diverses parties de la distribution et les variations aléatoires
(rapides) dues à l’incertitude sur les mesures. Remarquez également que,
comme dans les figures 7 et 8, des droites pointillées indiquent des valeurs de
référence (valeurs zéro et valeur moyenne).
- 84 -
Figure 10 Haut : intensité mesurée d’un faisceau en fonction de la position horizontale
(données réelles).et courbe théorique correspondante (gaussienne avec w = 0,38 cm).
Bas : différence entre intensité mesurée et intensité théorique
Exemple de comparaison expérience-modèle à l’aide d’un graphique des différences.
- 85 -
Figure 11 Intensité (simulée) d’un faisceau lumineux dans un plan.
Exemple de graphique 3-D à deux VI et une VD, représentée par l’altitude.
- 86 -
précipitations, etc. On peut aussi combiner sur un même graphique des
isolignes pour une VD et des zones de contour pour une autre VD, par
exemple la température et la pression atmosphérique.
Des graphiques combinant deux ou plus de ces trois types peuvent aussi
être employés. Par exemple, on peut associer des couleurs aux lignes de
contour, ajouter des lignes entre les zones de contour, superposer
graphique 3-D et courbes de contour. Ces combinaisons n'ajoutent pas
réellement d'information, mais la redondance ainsi créée facilite dans
certains cas l'interprétation de ces graphiques somme toute assez
complexes. Cela est particulièrement vrai pour les graphes 3-D, que l'on
peut rendre beaucoup plus lisibles en codant par la couleur la valeur
moyenne de la variable dans chacun des rectangles (figure 15).
- 87 -
Figure 15 Même données qu’à la figure 11.
Exemple de graphique 3-D avec codage par couleur des valeurs de la VD.
Une des façons de le faire est d’afficher tous les points correspondant à
chaque valeur de la VD (figures 16a). Ces points se retrouvent alors sur une
ligne verticale; lorsque deux points ou plus coïncident, on les décale
légèrement selon l’horizontale.
- 88 -
Une autre méthode, qui s’impose quand le nombre de points devient très
grand, permet de représenter la distribution de manière plus détaillée qu’avec
le couple point-rectangle d’incertitude, en ayant recours au diagramme à
boîte (box plot en anglais), appelé aussi diagramme de Tukey, du nom de
leur inventeur.
La boîte est associée aux valeurs comprises dans les deux quartiles centraux,
soit entre Q1 et Q3. Sa hauteur est égale à l’interquartile Q, valant Q3 – Q1.
La ligne à l’intérieur de la boîte correspond à la médiane (ou Q2) et la croix à
la moyenne. Les lignes sortant des deux extrémités de la boîte, appelées
moustaches (whiskers en anglais) indiquent les zones où se trouvent les
valeurs du premier ou du dernier quartile dites non aberrantes, c’est-à-dire
situées à moins de 1,5 Q de la boîte. Les valeurs aberrantes (outliers en
anglais) sont représentées individuellement par des cercles, si elles sont à
moins de 3 Q de la boîte (valeurs aberrantes de premier type), et par des
étoiles au-delà (valeurs aberrantes de second type). Notez que les valeurs
aberrantes ne sont pas toujours séparées en deux types, ou même
représentées, dans les diverses versions de diagrammes à boîte.
- 89 -
SÉRIE D - LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE
D1 - La propriété intellectuelle :
définitions et principes
La notion de propriété peut être étendue à des « objets » moins tangibles, soit
ceux qui résultent de nos activités de création intellectuelle, d'où justement
l'expression « propriété intellectuelle » (PI). Soulignons qu’une activité de
création ne peut déboucher sur une PI que si elle a nécessité « ... un certain
effort personnel, des connaissances, de l'habileté, du temps, de la réflexion,
du jugement et de l'imagination. » (extrait de Édutile Inc. c. L'association
pour la protection des automobilistes (A.P.A.), CF T-1151-96)
Ainsi, la PI ne concerne pas les faits ou les données brutes. Elle peut toutefois
s’appliquer aux moyens grâce auxquels ceux-ci sont conservés, organisés ou
communiqués, dans la mesure où ces moyens nécessitent une certaine dose
de création, au sens défini ci-dessus. Ainsi, une base de données d’adresses,
en vertu de sa structure et des outils qui permettent de l’exploiter, peut être
couverte par la PI, mais pas une simple liste alphabétique, tel un annuaire
téléphonique.
La PI est régie par des lois et règlements qui ont été conçus dans un souci
d'équilibre entre les intérêts des créateurs, qui souhaitent conserver une
mainmise sur leurs créations et participer aux éventuelles retombées de leur
utilisation, et ceux de la société, qui doit bénéficier des créations et
innovations de ses membres.
- La PI ne couvre pas les idées, mais seulement la forme sous laquelle ces
idées sont exprimées ou incarnées (ce qui, on s'en doute, laisse place à
interprétation).
- Selon les lois des différents pays, la PI ne concerne pas certains types de
documents. Par exemple aux États-Unis (mais pas au Canada), les
ouvrages publiés par les organismes publics ne font l’objet d’aucune PI; ils
sont dits « du domaine public ».
- 90 -
d'un certain nombre d'années, variable selon le type d'objet et le pays,
après sa création ou le décès de son créateur; on dit alors qu'il « tombe
dans le domaine public ».
- les inventions.
La PI est régie par des lois nationales ainsi que par des conventions et traités
internationaux. Pour les cinq premières catégories décrites plus haut, il s'agit
des lois et de la convention internationale sur le droit d'auteur. Pour les
inventions, ce sont les lois sur les brevets et le Traité de coopération en
matière de brevets. La révision et l'application de ces lois, conventions et
traités relève d'organismes nationaux ou transnationaux comme l'Office de la
propriété intellectuelle du Canada et l'Organisation mondiale de la propriété
intellectuelle.
- 91 -
D2 - Le droit d'auteur
Le titulaire du droit d'auteur sur une œuvre littéraire ou artistique est le seul
autorisé à produire, reproduire, représenter, adapter, traduire et
communiquer la totalité ou une partie importante de l'œuvre, sous une forme
matérielle quelconque.
Le premier titulaire du droit d'auteur est l'auteur (ou les auteurs). Ce droit
s’applique dès la création de l’œuvre, pour cesser un certain nombre d'années,
variable selon les pays (50 au Canada, 70 en Europe, entre 70 et 95 aux
USA), après la mort de l'auteur ou du dernier auteur.
Pour les œuvres créées en collaboration, les lois sur le droit d'auteur ne
fournissent pas les critères permettant de juger du statut d'auteur des
diverses personnes qui ont pu y contribuer. Il faut alors s'en remettre à la
jurisprudence. D'après celle-ci, est auteur ou coauteur d'une œuvre toute
personne ayant contribué de manière substantielle au processus de
création de l’œuvre, le caractère substantiel étant relié au travail accompli et
(ou) à l'effort fourni. Ainsi, une personne qui ne prend pas part à l'écriture de
l’œuvre, oui qui ne fait qu'en réviser la version finale, n'est pas considérée
comme auteur au sens de la loi.
Quoi qu’il en soit, pour la plupart des œuvres littéraires, les droits d’auteur
sont cédés à l’éditeur par contrat avant même que ne débute le processus
d’édition. Cette cession comprend souvent des avantages financiers pour le
titulaire cédant son droit d’auteur; ceux-ci prennent généralement la forme de
redevances, c’est-à-dire un pourcentage sur le prix de chaque exemplaire
vendu. Notons que cette pratique s’applique surtout aux volumes; en règle
générale, les auteurs d’articles destinés à des revues scientifiques cèdent à
celles-ci leur droit d'auteur sans compensation financière. Cette pratique fait
cependant actuellement l'objet d'un remise en question au sein du vaste
mouvement prônant le libre accès à la documentation scientifique.
D'après la loi, il est interdit de faire une copie d’une œuvre sans l’autorisation
du titulaire du droit d’auteur, même quand l’œuvre n’est pas accompagnée
- 92 -
d’une mention à ce sujet. Toutefois, beaucoup de textes, provenant par
exemple d’organismes publics ou communautaires, ou encore placés sur des
sites web personnels, sont accompagnés d’une mention autorisant leur
reproduction, le plus souvent à certaines conditions, qu’il convient bien sûr de
respecter.
De plus, un certain nombre d'exceptions sont prévues dans les lois nationales.
La loi canadienne prévoit ainsi une série de situations, surtout dans le
domaine de l'enseignement, où la reproduction ou la communication d'une
œuvre est permise sans autorisation du titulaire du droit d’auteur. En
particulier, l'utilisation équitable d'une œuvre est permise aux fins d'étude
privée ou de recherche, ou encore pour en faire une critique ou un compte
rendu.
Par ailleurs, soulignons que l'auteur d'une œuvre détient aussi ce qu'on
nomme des droits moraux sur son œuvre, soit :
- le droit de paternité sur l’œuvre, qui lui permet, s'il le désire, de se voir
identifier ou reconnaître comme auteur;
- le droit d’aval (que l'on inclut souvent dans le précédent), qui lui permet
d'empêcher que son œuvre soit associée à une organisation, un produit ou
une cause d'une manière susceptible de nuire à son honneur ou à sa
réputation.
Les droits moraux ont la même durée que le droit d’auteur mais,
contrairement à celui-ci, ils ne peuvent être cédés. Toutefois, au Canada, un
auteur peut y renoncer en même temps qu’il cède son droit d'auteur; il
semble cependant que cette pratique soit peu répandue.
- 93 -
placer un lien vers le document.
- 94 -
D3 - Les brevets
La propriété intellectuelle (PI) sur une invention prend la forme d’un brevet
qui confère à son titulaire, pour une période limitée (20 ans, en général), le
droit exclusif d’exploiter l’invention, c’est-à-dire la fabriquer, l’utiliser ou la
vendre, ou encore d’autoriser ces actions.
Un brevet ne peut être accordé que pour l'incarnation physique d'une idée.
Cette incarnation peut prendre la forme d’un produit, d’une formule
(composition chimique ou autre), d’un appareil, ou encore d'un procédé ou
d'une méthode produisant des résultats tangibles. L’objet lui-même n’a pas
besoin d’exister physiquement, mais il doit être décrit de façon concrète,
généralement à l’aide de figures.
On peut aussi obtenir un brevet pour une amélioration d'un objet déjà existant
appartenant à l'une ou l'autre de ces catégories. Toutefois, si cet objet est lui-
même couvert par un brevet, un accord de son titulaire sera requis pour
exploiter la nouvelle invention.
De plus, pour pouvoir être brevetée, une invention doit répondre aux
exigences suivantes :
- être nouvelle;
- être utile;
- témoigner d’ingéniosité;
Les sites web des organismes de gestion de la PI donnent accès à des bases
de données qui permettent à un inventeur de vérifier si une invention
semblable à la sienne a déjà été brevetée, ou fait l'objet d'une demande de
brevet. À cette fin, les demandes de brevet sont rendues publiques un certain
temps après leur dépôt (18 mois au Canada).
De plus, une invention n'est plus considérée comme nouvelle et, de ce fait, ne
peut plus être brevetée, si elle a été décrite publiquement. Dans quelques
pays (dont le Canada et les États-Unis), cette non-brevetabilité prend effet
12 mois après la divulgation publique. Dans les autres pays, elle entre en
vigueur au moment de cette divulgation, à moins qu'une demande de brevet
n'ait été au préalable effectuée (dans n’importe quel pays).
- 95 -
Il est donc important de faire rapidement (dans un délai d'un an au
maximum) des demande de brevets dans tous les pays où l’on désire exploiter
l'invention. Il faut également éviter de décrire l'invention dans des documents,
ou même de trop en parler autour de soi, avant d’avoir fait les demandes de
brevet.
Bien que seul l’inventeur peut effectuer une demande de brevet, dans la
plupart des pays c’est la première personne déposant une demande qui pourra
se voir accorder un brevet, qu’elle soit ou non celle qui a réalisé l’invention en
premier. Les États-Unis constituent une exception notable à cet égard : seul le
premier inventeur a le droit de s’y voir accorder un brevet, et toute personne
peut contester une demande de brevet si elle peut prouver qu’elle a réalisé
l’invention en premier lieu. C’est la raison pour laquelle, dans beaucoup
d’entreprises de recherche-développement, on authentifie et conserve
soigneusement les cahiers de laboratoire, qui servent de pièces justificatives
dans les contestations de demandes de brevet.
Par ailleurs, une bonne partie des inventeurs confient à des entreprises le soin
d’exploiter leur invention. Pour ce faire, ils leur accordent une licence
d’exploitation, ou cèdent tout bonnement leur brevet, généralement en
échange d’avantages financiers.
À la différence de la loi sur le droit d’auteur, la loi sur les brevets est muette
quant à la titularité des brevets sur les inventions réalisées par les employés
dans le cours de leur emploi. C’est la jurisprudence qui a fixé des balises
permettant de déterminer dans quelles conditions une entreprise peut
revendiquer la titularité de ces brevets; en bref, cela est possible seulement si
l’employé a été embauché dans le but explicite de réaliser des inventions, ou
si le contrat de l’employé prévoit que ces brevets appartiennent à l’employeur.
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SÉRIE E - L'ÉTHIQUE
ET L'INTÉGRITÉ EN RECHERCHE
E1 - La probité et l’inconduite scientifiques
Sommaire
1. Introduction
2. La négligence
4. Le conflit d'intérêts
5. La fraude scientifique
1 Introduction
2 La négligence
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- un manque d’esprit critique face à ses propres résultats, que l’on accepte
sans contre-vérification;
4 Le conflit d’intérêts
Dans tous les cas, une personne qui se trouve dans une situation où un conflit
d’intérêts pourrait survenir (on parle alors d’apparence de conflit
d’intérêts) doit divulguer ces intérêts potentiellement conflictuels aux autres
participants et(ou) à ses mandataires.
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jeu), même l’apparence de conflit d’intérêts doit être évitée, et il est alors
sage que la personne concernée se retire du processus de décision.
5 La fraude scientifique
D’une part, elles ont adopté et diffusé auprès de leur personnel des codes de
déontologie indiquant clairement quels gestes et comportements seront jugés
inacceptables.
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D’autre part, elles ont mis en place des politiques indiquant les types de
comportements ou d’attitudes jugés inacceptables et décrivant les rôles et les
responsabilités de chacun en matière d’éthique. Ces politiques prévoient
également des procédures très détaillées devant être suivies lorsqu’une
personne est soupçonnée d’inconduite.
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E2 - L’expérimentation sur ou avec des humains
- Les risques subis par les participants sont-ils justifiés compte tenu de
l’objectif de la recherche et des bénéfices attendus, tant pour les sujets
que pour la collectivité?
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- Les participants font-ils partie d'une catégorie de sujets particulièrement
démunis susceptibles d'accepter des risques que d’autres jugeraient
inacceptables?
- de la nature de l’expérimentation;
Dans tous les cas, il faut remettre aux sujets participant à une recherche un
document, appelé formulaire de déontologie, signé par les responsables de
la recherche. Ce formulaire décrit succinctement :
- le rôle qu’y jouent les participants (sans donner de détails qui pourraient
influencer leur comportement, ce qui pourrait invalider les résultats de la
recherche);
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l’engagement des chercheurs à cet égard.
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E3 - L’utilisation des animaux en recherche
Ces lignes directrices portent d’abord sur les conditions dans lesquelles
doivent être gardés et traités les animaux avant qu’ils ne soient utilisés pour
la recherche, ne serait-ce que pour qu’ils soient dans un état qui leur permette
de répondre convenablement aux objectifs poursuivis de l’expérimentation.
Elles visent également à diminuer, de manière globale, les effets négatifs des
recherches sur les animaux. À cet égard, on a proposé la règle dite des trois
R:
- Remplacer autant que possible les expérimentations sur des animaux par
des expérimentations in vitro, voire la simulation par ordinateur et même
la réalité virtuelle. Bien qu’il soit utopique de songer que l’usage des
animaux en recherche pourrait être totalement éliminé par le recours à ces
méthodes alternatives, certains domaines s’y prêtent mieux que d’autres.
Dans l’enseignement, par exemple, où une bonne partie des objectifs
d’apprentissage dévolus aux activités de laboratoire pourraient être
atteints par le recours à des laboratoires virtuels.
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personnels collaborant à l’expérimentation.
De façon générale, des animaux vivants doivent être utilisés seulement quand
aucun autre moyen ne permet d’arriver aux résultats recherchés; les espèces
employées doivent être sélectionnées en fonction de ces résultats. De plus,
des espèces menacées ne doivent jamais servir à des fins d’expérimentation,
sauf pour une recherche visant à mettre au point des moyens de les protéger.
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