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Booz endormi
Booz s'tait couch de fatigue accabl ;
Il avait tout le jour travaill dans son aire ;
Puis avait fait son lit sa place ordinaire ;
Booz dormait auprs des boisseaux pleins de bl.
Ce vieillard possdait des champs de bls et d'orge ;
Il tait, quoique riche, la justice enclin ;
Il n'avait pas de fange en l'eau de son moulin ;
Il n'avait pas d'enfer dans le feu de sa forge.
Sa barbe tait d'argent comme un ruisseau d'avril.
Sa gerbe n'tait point avare ni haineuse ;
Quand il voyait passer quelque pauvre glaneuse :
- Laissez tomber exprs des pis, disait-il.
Cet homme marchait pur loin des sentiers obliques,
Vtu de probit candide et de lin blanc ;
Et, toujours du ct des pauvres ruisselant,
Ses sacs de grains semblaient des fontaines
publiques.
Booz tait bon matre et fidle parent ;
Il tait gnreux, quoiqu'il ft conome ;
Les femmes regardaient Booz plus qu'un jeune
homme,
Car le jeune homme est beau, mais le vieillard est
grand.
Booz endormi
Booz s'tait couch de fatigue accabl ;
Il avait tout le jour travaill dans son aire ;
Puis avait fait son lit sa place ordinaire ;
Booz dormait auprs des boisseaux pleins de bl.
Ce vieillard possdait des champs de bls et d'orge ;
Il tait, quoique riche, la justice enclin ;
Il n'avait pas de fange en l'eau de son moulin ;
Il n'avait pas d'enfer dans le feu de sa forge.
Sa barbe tait d'argent comme un ruisseau d'avril.
Sa gerbe n'tait point avare ni haineuse ;
Quand il voyait passer quelque pauvre glaneuse :
- Laissez tomber exprs des pis, disait-il.
Cet homme marchait pur loin des sentiers obliques,
Vtu de probit candide et de lin blanc ;
Et, toujours du ct des pauvres ruisselant,
Ses sacs de grains semblaient des fontaines
publiques.
Booz tait bon matre et fidle parent ;
Il tait gnreux, quoiqu'il ft conome ;
Les femmes regardaient Booz plus qu'un jeune
homme,
Car le jeune homme est beau, mais le vieillard est
grand.