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liliane et fred funcken LUNIFORME ET LES ARMES DES SOLDATS DE LA GUERRE 1914 -1918 4. Infanterie - Blindés - Aviation casterman PREMIERE PARTIE LES ALLIES Présenter le fantassin frangais de 1914, c'est évoquer celui de I’ « Année terrible »! a travers les ceuvres d'dlphonse de Neuville et du grand Fdouard Detaillet, tant étaient semblables les silhouettes. En offer, seul un ceil particulideement exeroé pourrait déceler les minimes différences qui les distinguent : un sac un peu plus petit et un fasil 3 magasin, Comme son prédécesseur de 1870, le fantassin poriait le képi en drap, dont la carcasse en toile de lin était doablée d'une basane en peau de chévre, Extérieurement, le turban? était en drap garance et le bandean en drap bleu foncé. Tous deux éraiemt bleu fonoé chez les chasseurs pied. a capote gris de fer bleuté croisiit sur la poitrine et avait deux rangs de boutons de cuivre; en dessous se portait Ia veste ou la tunique. Le pantalon — garance pour la ligne, bleu foneé pour les chasseurs — était, en tenue de campagne, enserré dans des guétres de cuir noir lacées, Un manchon de toile bleue sur le képi constitaait, avec les guétres, les seuls éléments particuliers 4 la tenue de campagne. Aux pieds, le fantassin portait les brodequins; uune seconde paire de chaussures, dites de repos et surnommées « godillots », était fixée sur le havresae surnommé « Azor ». Ce dernier mérite un examen attentif, car peu @armées au monde furent jamais dotées d'un accessoire aussi mal adapté! Le havresac modéle 1893 transformé, en toile noire, était — en principe — rendu imperméable par application dun produit noir. Cet « astiquage », long et difficile, était unc source continuelle de punitions. Donner au havresie un aspect propre et brillant 10 aécessitait, de la part du soldat, de fastidicux efforts en dépit desquels il ne se passait pas de jour sans que plusieurs hommes ne soient punis pour n’avoir pas obtenu le résultat exigé, Parfois, quelque roublard substituait du cirage 4 Penduit ségle- mentaire; mais, si la pluie venait tomber, le cou- pable ne pouvait plus toucher a son équipement sans se maculer, tandis que l'eau, ruisselant de son sac, tragait des rigoles noiritres sur les pans de sa capote, LA ne se bornaient pas les désevantages du havresac : son mode d'attache était unique au monde pour sa complication, tel point qu'il fallait des mois d’entrainement 4 une jeane receue pour Tarrimer sans aide d'un compagnon, et, méme parvenu 4 cette dextérité, on imagine aisément ce que devait repeésenter cette opération dans la précipitation et Pémotion d'une alerte! La mime remarque s'applique aux bretelles de suspension destinges 4 soutenir Ies cartouchiéres. Ces demiéses étaient aussi peu pratiques que le havresac; s'ouvrant d’avant en arriéze, leur couvercle Gait limité dans son mouvement par le corps da soldat et retombait constamment sur la main de Patilisatenr. La cartouchitre postérieure, portée au ceinturon 4 hauteur des reins, avait étéadoptée pour compenser Ih réduction en volume du havreste modéle 1893. Victor Hugo désgnait ainsi la guerre franco-allemande de 1872+ ore 2, Peintres frangais dont les tableasx sinspent de cette guerre, 4, Pane du kept réunissant le ealot et le bandeau. INFANTERIE FRANCAISE TN 1934 1. lnfuntecie de ligne. — 2. Chasseue a pied. — 5. Infanerie de ligne avee manchon cache-képi. — 4 Bclairear cyclist <5 Tersitorial, — 6. Officer en vareuse pg Il s'avéra trés vite que chez les hommes de petite taille le sac chevauchait sur la cartouchiére posté- rieure et, par son poids, écrasait les reins des mal- heureux. Cette pression devenait 4 la longue intolérable. (On pourrait encore longtemps poursuivre Pénu- mération des défauts et des lacunes de I’équipement - frangais'. Pour en finir, nous citerons le nécessaire Parmes : un huilier, une spatule-curette et uae lame- tournevis. Ce nécessaire pesant 15 grammes Gait contenu dans un étui bati pour Pétemnité, qui pesait & lui seul ros grammes! La serviette de toilette, enfin, qui était supprimée du bagage réglementaire de campagne, semblait sous-entendre quien guerre le soldat ne se lavait plus... Erreur... car il emportait un morceau de savon! Le bonnet de nuit, en coton, avait por contre sésisté a la sollicitude des office's. Dépourvue, & part de rarissimes exceptions, de cuisines roulantest, Vinfanterie frangaise emportait sur son dos des biscuits, boites de « singe », serux de toile, gamelles, munitions de réserve, ustensiles collectifS destinés a « entretenir la cohésion et, la bonne camaraderie », petits bidons de un ou déux litees, sacs de café, de sel, de suere et... un moulin a café par section (rien ne vaat le café frais moulu). ‘Ajouter tout ceci une ou deux museties de toile pour chaque homme, garnies des vivres de la journée, le gobelet, le couteau et la fourchette. Quion se représente Je soldat frangais dans la chaleur torride da mois d’aott 1914, titubant sous sa charge écrasante, penché en avant pour compenser la douloureuse traction de son invraisemblble paquetage (environ 30 kilos), et déja on frémira d'une pitié méle d’admiration pour celui qui bientét devieadra le légeadaie « poilu ». Improprement appele « Lebel » et moins pratique- ment « fusil 86 modifié 95 », il pesait, chargé, 4415, kilos. Cette arme était le fruit des travaux menés a bien au camp de Chalons en 1882 sous la direction du colonel Lebel. On y avait successivement adapté n Ja fermeture a tenons symetriques du colonel Bonnet, la révolutionnaire poudre sans fumée Vieille (aommée poudre B en Phonneur du fameux général Boulanger), la balle chemisée de maillechort du colonel Lebel, la boite de culasse de Clause et, enfin, Vépée-baionnette de 460 grammes du colonel Capdevieille, Ainsi transformé, le « Lebel » était un fusil a répétition du calibre de 8 millimetres, sans chargeur amovible. Quant aux balles — dix en tout —, huit se logeaient dans un magasin tubu- lire ménagé dans le fit, une dans "auget et une autre dans le canon, Ce dispositif avait pour désavantages d’étre lourd, de déplacer le centre de geavité et de rendre le chargement de Varme lent et peu commode. Le «Lebel » fut quelque peu amélioré par l'adoption en 1893 ce la balle D (Desaleux) en laiton, plus légére et plus courte, qui samena le poids de V’arme 4 4,240 kilos sans la balonnette a triple -aréte, la fameuse « Rosalie » chantée par Botrel®, Elle pesait 460 grammes et intervint beaucoup moins qu'on ne le pense généralement, Liinfanterie de ligne Elle se composait de 173 régiments comptant chacun, 4 la mobilisation, 73 officiers et 3.200 hommes. Les territoriaux Aprts avoir appartenu pendant onze ans a la réserve, le citoyen francais passait a la tertitotiale 1, Cette ahurstarte te, yolontalzement éeourtée, a eet excite une éesde approfondie publiée i Pars en r903 par le commandant ‘Lavisse.. sans grand eésulat, semble-il 2, De nombreux modées avalen: été mis & Vestal avant 1914, mais tuean tavalt encore 4 juge idéal, 5. Théodore Botrel (1868-1925), chansonaier aux ermées, auteur de a" Painpolase » INFANTERIE FRANCAISE. 1914-1915 1-2, Nouvelle tenue, 1915. — 3. Chasseur alpin, 1914. — 4. Chasseur alpin, 1915. —'s. Miteallears alpins et mitrail- Ieuse Hotchkiss modéle 1920. 22 FFinkerwD pour sept ans. L’équipement était identique a cclui de Ia ligne. Les chasseurs a pied On Ya vu plus haut, les chasscurs a pied ne se différenciaient guére de Vinfanterie de ligne; leur équipement était identique. Ils se répartissaient en - 31 bataillons. Surmommés « vitriers », ils avaient pour origine les « chasseurs d’Orléans » de Lovis- Philippe, devenus « chasseurs de Vincennes » en 1848. Les chasseurs 4 pied s'étaient distingués en Algétie, a 'lsly, a Sidi-Brahim, Solferino et en maints autres endroits. Ils ne comptaient que des jeunes gens soigneusement sélectionnés, Les chasseurs alpins Un certain nombre de bstaillons de chasseurs affectés a la défense de la frontiére des Alpes prirent Ja dénomination d? « alpins ». Leurs effectifs étaient recrutés de préférence parmi les montagnards. Ils portaient le béret orné dun cor de chasse jonquille et les bandes molletidres bleues. Ils béaé- ficiaient d'une vareuse 4 col rabattu infiniment plus confortable que le collet droit de tous les autres régiments d’infanterie métropolitaine, Pat contre, leur havzesac était un peu plus lourd. Linfanterie alpine Souvent confoadue avec les chasseurs alpins, cette infanterie était dotée de Méquipement des alpins, mais le bécet s‘ornait d’une grenade rouge, Ie pantalon était rouge comme dans la ligne. Tl y eut 6 régiments dits dinfanterie alpine. Linfanteric de Varméc d’Afrique et les troupes coloniales 4 pied La dénomination @armée d'Afrique s'appliquait aux troupes originaires de Tunisie, d’Algérie et du Maroc, L’armée coloniale coopéra avec Parmée @’ Afrique a routesles grandes batalles de la Premitre Guerre mondiale, aux cétés des formations métro- politaines. Zouaves : Ils avaient été créés en Algérie au temps de la conquéte, par le duc de Rovigo, et 4 offiaient aux foules admiratives le spectacle de leur costume extraordinaire. Tls comptaient 4 régiments. Tirailleurs : Surnommés « turcos », ils étaient identiques aux zouaves, sauf par la teinte qui était le bleu ciel. Forts de 9 ségiments en x914, ils sfaugmentérent de trois autres vers Ia fin de 1915, recrutés parmi les indigenes de Afrique du Nord : Arabes, Tunisiens, Berberes, Kabyles, etc. ‘Tirailleurs sénégalais : ls portérent, au début des hostilités, la veste bleu marine fermant droit, avec les initiales T.S. et les tresses jonquille, la culote bleu foncé et la chéchia rouge a gland blea. Infanterie coloniale : Dotée d’une tunique & deux sangées de boutons et de la fameuse capote gris de fer bleuté, cette infanteric se de Pinfanterie méteopolitaine par le pantalon blew 4 passepoil rouge et lancre rouge au képi. Légion étrangére : Mobilisée a Sidi-bel-Abbés et 4 Saida, la Légion désigna des détachements des- tinés & combattre en France et qui y entrérent en action dés octobre 1914. Il va sans dire que par une délicatesse bien comprehensible, les légionnaizes Aorigine allemande on autrichienne furent gardés en Afrique. Vuniforme de igt4 était identique & celui de le ligne. Liamalgume des différents détachements venus @Afrique ou formés par des volontaires de toutes nationalités rassemblés en France permit de créer iféronciait ITERIE, FRANCAISE, QUIPEMENT EN 1914 1. Havresac avec paquetage de campagne complet. — 2 Hayresac sans la marmite. — 3, Détals da havresse : 4) pochette pour le liveet individuel; b) cadte rigide en bois; ©) compartiment principal. — 4. Ceinturon et bretelles des cattouchitres; porte-balonnetie, — s, Scie articulée, — 6, Outils portadis, — 7, Bidon, — 8. Quart. — 9, Gamelle pour huit hommes, — vo. Chaussures de fati tr, Claicon Winfantetie de ligne. — 12. Képi d'infanterie de ligne, —- 13, Képi de chassove & pied. — 14. Rasil moééle 1886-183 dit Lebel ct vae en coupe de son magasin avec son chapelet de cartouches. — 15. Baionnetts et soa fourceas. 16 et 18. Insignes des meilleurs tireurs ; écarlate pout la ligae et les zouaves, jonquille pour les chasseurs, les tirail leurs algériens et Tinfanterie Iégtce Afrique. — 17, Prix de tir, or ov argent selon la couleur du bouton. — 15. Muticien, — 20. Grenadier en bleu le plus souvent, selon Te seglement. — 21. Chef armurier. — 22. Télégraphiste, — 25. Sapour, — 24. Mitaillenr. — 25, Cyclists - _ les fameux « régiments de marche », qui devaient aboutir 4 leur tour au plus fameux encore « régi- ment de marche de li Légion étrangére » (1915). En voici la chronologie : — at de marche da 1 étranger (1-9-1914/1 rragy); — 3¢ de marche da 1° étranger (1-9-1914/13- 8-1915 : est dissous et versé dans les rangs du précédent); — 4¢ de marche du 1°* étranger ou garibaldiens (5-11-1914; tejoint Pltalie en mai 1915); — 2° de marche da 2° éteanger (1-9-1914/11- 11-1915); — régiment de marche de la Légion étrangére (erasgis; sentré en Afrique en mart 1919, il devient le 5¢ étranger en 1920). Au couss de la guerre, la Légion avait revétu Tuniforme bleu horizon du début de 1915, mais dés novembre 1915, a la création de Punité de choc modéle que fut le RM.LE,, Puniforme de teinte kaki fut adopte Vers la guerre de tranchées Voili done, rapidement esquissés, luniforme et Péquipement des fantassins qui défilérent figrement sous le soleil d'aotit, galvanisés par les vivats de la foule, bien décidés 4 rapporter « la moustache & Guillaume » que lear réclamaient ceux qui restaient. Dans un élan fait d’euphorie et de rage, ils vont s'élancer sur les « Pruscos » — on ne disait pas encore les Boches — aux cris de : 4 Berlin! Da plus humble soldat au plus hant en grade des officiers, regne une foi inébranlable en la supériorité de la charge furieuse & la baionnette sur la puissance de feu d’un eanemi embusqué. Aveuglés par une sorte de complexe de supéciorité ‘que justifiaient en partie leur bonne conscience et Ie sentiment de leur force morale, les Frangais vont devoir constater la faillite de leurs principes stratégiques. Des exemples? Le 22 aot r914, devant Chatelet ea Belgique, le 1° régiment de tirailleurs algériens perd 1.034 hommes en quelques minutes, au cours 16 d'une charge sur un ennemi invisible. Le méme jour, Pinfanterie coloniale (3° division) connaissait Je méme sort dans la vallée de la Semois, Sur une plus grande échelle, les 21, 22 et 23 aott, la Ve armée éprouva de lourdes pertes ct ne fat sauvée in extremis que par l’énergie du généml Lanzerac, un des rates adversaires de la sacto- sainte doctrine en vigueur. On s‘éonne encore aujour@hui, on ne sexplique pas comment les chefs putent s’obstiner dans leur errear et imposer 4 leurs soldats comme a eux-mémes une suite inin- terrompue d'hécatombes, en mancuvrant les masses hommes comme les piéces d'un jeu déchecs et en en sacrifiant 4 Vavance une partie, impitoyable- ment, au nom dune sorte de mystique que le soldat se devait daccepter sans musmurer. Vint la retraite, inévitable si on voulait échapper a Pétreinte mortelle que dessinait l'armée allemande. Les pimpants fantassins d’aoit sétaient mués en loqueteux sous Paction conjuguée du soleil et des averses, mais ils reteaitaient ea bon ordre jusqu’a la Marne oi, sans perdre une parcelle de son sang- froid, le général Joffre allaic briser ’étau de Peanemi avec Taide de Gallieni et de ses fameux « taxis de la Marne », qui amenerent de Patis 7.000 soldats en tenfort. Aprés les batailles de la Somme (du 20 au jo septembre), de PYser (du 15 octobre av 5 novembre) et @'Yptes (du 30 octobre au rr novembre) — oit la 7¢ division d'infanterie allemande perdit 80% de ses effectifs —, le mythe dune victoire rapide Seflaga des esprits. Ayant constaté leur impuissance A triompher l'un de Pautre, les adversaires se terrt- rent dans des tranchées hativement creusées et proiégées par un réseau inextricable de barbelés. Ta guetse de tranchées commengait, qui allaie imposer & tous les combattants un long calvaice INFANTERIE FRANCAISE ARMEE D'AFRIQUE rorg-1915 1 Zouave, 1914-1914, avec le surculotte de toile, — 2, Zouave, 1915. — 3. Micralleuse Saint-Exienne modéle 1907 — 4. Mirailleuse de Putemx modele 1905. — 5, ‘iculleor algétion en bourgeron et surculotie comme la fg. 6, ‘Tiraileue algérien (tureo) en surculotte, 1914-1015. — 3. Tirsileur marocain. — 8. Légionnaire, — 9, Ticaillear Algérien en anuvelle renne, 1925 a ay LF. Pax fait Pinsécarité, d'inconfort et bientdt de misére parmi lz boue, les rats, les poux. Si la guerre avait changé de forme, les hommes eux aussi n’éaient plus les mémes. Leur mentalité s'était modelée, adaptée au Iong combat 4 mort qui se préparait, Deux photogtaphies prises a quelques mois dinter- valle nous ont particuliérement frappés. Lune repré- sente des tombes de soldats franguis aux environs de Barcy en septembre 1914 : elles sont fleuries et ornées de petits drapeaux tricolores, L’sutre, datant de février 1915, nous montre une tranchée feangaise reprise par une contre-attaque dont les auteurs posent, farauds et souriants, avec pour avant-plan les corps de leurs fréres d'armes qu’at- tend, toute vaine sentimentalité abolie, la fosse commune. Déji Phorreur est acceptée comme familiére, quotidienne, avec un sans-facon cauche- mardesque, C’est li l'image peut-étre la plus cruel- Tement exacte de la guerre, Dans Pesprit du soldat frangais, ces premiéres tranchées ne serviraient pas longtemps, car Pinter. vention de la formidable armée russe allait permettre aux Alliés! de reprendre Poffensive. Hélas, il n’en, fut pas ainsi et le soldat due se résigner a creuser encore et encore, paralléles, boyaux et abris, dans les pires conditions. Evolution des uniformes Lroniforme, comme bien on pense, en avait « pris un coup », particulirement le pantalon rouge. Recouvert tout d’abord d'une salopette — pantalon haege et court en toile bleue — pour Je rendre moins visible (fin 1914), il avait été ensuite remplacé par des pantalons de velours a cdtes du plus curieux effet. Afin de leur donner un caractére militaire, ces « falzars » de terrastiers étaient ageémentés un passepoil jonquille qui allait devenis celui de ‘p Tinfaaterie. A ce propos, un «ancien » quien porta un de couleur beige clair sans passepoil envoyé par sa mére, nous a conté qu'il fut réprimandé par son capitaine qui lui intima Vordre de chaager, sous peine de risquer Ja fusillade en cas de capture par Fennemi... comme frane-ticeurl Vuniforme bleu horizon A partir d’avril 1915 apparat la célébre tenue bleu horizon’, dont le drap dit « tricolore » était constitué de laine blanche (35%), de laine bleu foneé (15 %) et de laine bleu clair (50 %). Crest a peu pris A cette Epoque (été 1915) que les troupes coloniales adoprérent la tenue kaki, Le numéro du régiment était or pour les officers, argent pour les sous-officiers. En méme temps, les gulons étaient supprimés au képi et réduits & 55 mm de long sur les manches, Avant Ia fia de 1915, on supprimait argent, a nouveau réservé a Ja cavalerie. Les soutaches et autres signes distinctifs se répar- tissaient de la fagon suivante + Comps de troupe Passepoils des culotes Beussons Nunéros Soutaches ct pantelone des régimes Infantrie de ligne jonguille jonquille bleu fonce blew foneé 7 Chasseurs& pied feepale gris de fee blearé | jonquile jonquile Tafanterie cloniale jonquile fonquille jonquille jonquille INFANTERIE FRANCAISE 4 3, Nom donné 4 ensemble des nations qui, pendunt ls Premigee Guerre mordiale, latteent contre Allemnafoe, "Autriche Horie, Ja Bulgarie et a Turquie, Ges quatre Eta seront désignés collec: tivement sous le nom de Centre. 2. En r9tt, sur Vinitative du ministre de la Guerre Besteaux, ‘un drap « siséda » ait 6 proposé mai jug’ trop lid et teete: 18 ‘TROUPES COLONIALES ET INFANTERIE COLONIALE toxg-1935 \ 1-2, Infanteric coloniale, 1914 : soldat et capotal.—3. Teail- leur tonkinois, 1924 (parla suite, ils furent coifies di beret et vvéras en bleu horizon). — 4. Tirailleur sénégalais. — 5, dem avec couvre-chéchia, — 6, Idem en tenue d’ét. Devant I'urgence des besoins, les magasins de Vintendance distribuérent sans discernement des culottes & passepoil rouge (artillerie) aux fantassins ct des passepoils jonquille aux artilleurs. Finale ment on négligea les passepoils et on confectionsa des culottes uniformément bleu horizon, Les cuirs aoiss da harnachement furent dés lors fabriqués en cuir jaune, ce qui valut aux nouveaux arrivants le surnom de « bretelles jasnes ». L’écusson jonquille ment qu'une bréve existence : une note rcctificative de mai tors lui substitua celui en drap du fond, mais ne supprima pas 'écus- son, contrairement & ce qu’on a souvent affirmé, Le casque Avec la nouvelle tenue appacut Je premier casque Winfanterie, appelé casque Adrian, du nom de Vintendant qui Pavait exéé, Sa fabrication se faisait 4 partir dune plaque de 33 centimétres de diamétce et de 7 dixitmes de millimétre dépaisseur, emboutic 4 froid. Ayant ainsi obteau la « bombe », on ¥ rivait le cimier, la visidre et le couvre-casque découpés 4 Pemporte-piece. Le casque Adrian existait en trois tailles pesant entre 670 et 750 geammes. Il était peint 4 Vaide @un vernis gris bleuté, dit « gris artillerie » — la couleur du fameux canon de 75. Distribué dans les gates régulatrices aux déache- ments partant du dépét, le easque était doté sur le devant d’un embléme distinctif : une grenade pour Vinfanterie de ligne, un cor pour les chasseurs, une ancre pour linfanterie coloniale, une cuirasse et un pot de téte! pour le génie, deux canons croisés pour Pantilleriet. ‘Avant le casque Adrian, on avait distribué aux hommes des calottes métalliques sans coiffe ni bordure, destinges se porter sous le képi, Ces « cervellitres » fort incommodes servirent le plus souvent comme ustensiles de cuisine. 1. Expéce de asque, 2. Fh thors, car de nombrevses photogeaphies monetent le isque a grenade porté par des anilleus, 20 Evolution de l’'armement Les grenades Avec la guerre de tranchées, certaines armes apparurent ou réapparurent. La grenade, oubliée dans la panoplie du soldat de 1914, refit bientét son apparition, Le besoin s’en avérait si urgent que Vintendance exhuma des arsenaux Mantique grenade en fonte, dite de Sebastopol, qui s'allumait avec une méche, et les grenades de marine a fusée en bois et amorce fulminante. Ces demnidres néces- sitaient du lanceur Putilisation dan bracelet de cuir prolongé par une courtoie 4 crochet, Ce crochet devait etre passé dans la boucle d'un rugueux, Juieméme introduit dans la grenade. Au moment olt le grenadier langait sa grenade, Ia courtoie da bracelet retenu 4 son poignet arrachait le rugueux qui, faisant office de frottoir dallumettes, allumait la fusée. L’engin explosait aprés quatre secondes... en principe, car souvent l'adversaire avait le temps de le réexpédier a son lanceur. Ces deux modeles ne leur donnant pas satisfaction, les combattants s'ingéniérent 4 en inventer danttes. Crest ainsi qu’apparurent les « raquettes ». Elles Gaient composées dune plaqueite de bois sur laquelle on ficelit solidement un pétard de mélinize INFANTERIE FRANCAISE 1916-1918 1, Fantassin en teaye d'assaut avec le fusil modéle 1907-15; balonnette sans quillon a poignée d’acier. — 2. Officier de chatteuss, — 3, Clairan. — 4. Clairon avec couvre-casque. 5-6. Guewoue & son fusil & périscope. — 7, Cloche d'alerte post les gaz. Fourragtres : 8, Obteaue pour 2 08 3 citations, aux couleurs de croix de guette.— 9. 4 ou citations, aux couleurs dela méchille militaire, — 10. 6 & 8 citazions, aux couleurs de la Téginn @honneut. — tr. 9 a 11 citations, aux couleurs de la croix de guerre et de la Léxion ePhorneus. — 12. 12.414 citations, aux couleurs de la médaille militaire et de la Légion Phonneur, — 15. 15 cleations et plus, aux couleurs de ls Légion Phonseur. — 14. Details des tresses. — 15, Pore de la fourragtce en tenue de sortie. — 16, Ces olives, placées acruellement au-dessus du ferret, permettent de Uiflerencier les foarrageres de 1914-1918 de celles eréées en avril 1943 et accordées pour la guerre de 1939-1945. 17, Grenade frangaise & cuillére, avec coupe mootrant l'inté- | ou un sécipient (boite de conserves le plus souvent) contenant de vieux clous et une charge de cheddite. La mise 4 feu se faisait par Vintermédiaire d'un cordeau Bickford muni d’un allumeur spécial (type Ruggieri) qui s’enflammai: a aide Pune méche de fureur ou d'un tison. Appelé aussi « calendrier », ce projectile bricolé s’avéra souvent plus dangereux pour son utilisateur que pour sa cible, Ala fin de 1915, les grenades commencétent a se perfectionner; on vit apparaitre des grenades offen- sives, défensives, incendiaires et suffocantes. Voici les plus connues : 1 La CE, défensive était constituée par un corps en fonte, ovolde, a paris segmentées se fragmentant lors de explosion. Pour la mettre & fea, on enlevait le capuchon de fer-blanc, a téte plate ou bombée, qui protégeait le dispositif de percussion, puis on enfonsait le bouchon allumeur en bois, ainsi dégagé, cn Je frappant sur un objet dus!, 2 La OF, offensive a corps cylindrique de fer- blanc, non segmenté, n’était dangerease que dans un rayon de 4 metres et pouvait donc étre lancée parun fantassin a découvert. Elle pesait 280 grammes environ, Méme systéme que ci-dessous. 3° La Fx défensive en fonte, ovoide, éclatant cen fragments, pesait 660 grammes. En enlevant rune goupille de sireté, on libérait une cuillére, et cette cuilléze, aprés le lancement, agissait sar un bouchon-allumeur (modéle 1916) qui déterminait Péclatement de engin, # La grenade incendiaire et fumiggne modéle 1916 avait un corps en fercblanc lisse, traversé horizontalement ct au milieu par la bague de soudure de deux calottes. 3° La grenade V.B, — du nom de son inventeur, le capitaine Viven-Bessitres — se langait a l'aide dun tromblon fixé au bout du fusil. Cette grenade cn fonte, qui pesait environ 400 grammes, dont Go grammes dexplosif, affectait la forme d'un gros baba au rhum : elle était percée d’une cheminée de diamétre inférieur A celui de la balle du fusil. La balle, en partant, projetait la grenade dans les airs tout en amorcant. Le minuscule obus éclatait aprés 7 secondes, a une distance variable selon ’angle de tir et qui pouvait atteindre 200 metres. L’emploi de la V.B., pour étre efficace, nécessitait une grande habileté de la part du grenadier. Dautres dispositifs, fruits du systéme D, voisins du lance-pierres, langaient les grenades & main a des distances appréciables, telle la « Sauterelle », une espéce darbalete qui portsit 4 80 métres, Fusils et mitrailleuses Le fusil « Lebel » testa en usage, mais on lui adjoignit le modéle 1907-1915 4 chargeur de trois cartouckes, Issu du fusil modéle 1907 dit « de tirail- leur sénégalais » ou « colonial » et amélioré & deux reprises, le 1997-1915 fut distribué aux jeunes classes. I fut modifié une troisiéme fois en 1916, Jorsqu’on le dota d'un chargeur & cing cartouches. Les mitrailleuses de Puteaux et de SaintTitienne, qui n’avaient résisté ni a la poussiéxe ni a la boue, avaient é&é remplacées par la Hotchkiss modéle 1914. Moins repide que ses consaeus (400 i 430 coups a la minute), elle était infiniment plus robuste ct mieux adaptée 4 la guerre de tranchées*, Les masques & gaz Le premier type de masque & gaz M 2 se logecit dans une musette, le modéle ARS. éait porte dans un étui métallique. Lemploi de gaz asphyxiant, le 22 avril 1915 dans le saillant @Ypres, provoqua, on Pimagine aisément, une épouvantable panique — qu’heurea- sement pour les Alliés les Allemands ne sureat pas mettre & profit. 1, Cette opérstion exteatée, selon certains, sur la poignéc de la hhalonnecs pendie ai fouresy est ranger pare les deals hesoKO- pittoresques inventés apres Ia guerre, La rmcilleare preuve en est Que In grenade n’éait employer quid courte distance, ea pine fctien offensive ou défensive, alors que la batoanete se ouvat, 44 canon du fusil ct non dara som Fourea 2. Larilrie de trewbie constitue un sujet trop important pour Slouver place dass ee veluine. I'ncea tnt dans fe (ome suivant a chaptee « Avillerie » INFANTERIE, FRANCAISE SECTIONS D'ASSAUT 1917-1918 1, Fusiliors mitesilleurs et grenadiers. — 2, Voldigeurs ct grenadicrs V, B, — 3. Grenadiers et nettoyears de tranchées. 4. Sections de renfort, 5. Fusil mitraillaar appelé miteillevee légéte Chauchae Gurnommeé shosho par les Américsins et nomm? Chauchard parles Anglais). a foittetn es cacy 4H is tee ty pti et yf Dien Le gaz utilisé pour certe premiére et sinistre expérience & peroxyde d’azote, qui empoisonna Patmosphére jus- qu’a 2 kilométres en atriére. Son émission, a partir un seul it du chlore gazeux mélangé A du de chlore liquéfié, était des plus aisées : séservoir de so kilos pouvait, par simple ouverture @un robinet installé a Pestrémité d’un myau de 2 metres, empester un large secteur a raison de soo lites de gaz — 04 Goo grammes de chlore liquide seulement — par mitre de front. Les sautes de vent, toujours possibles, imposérent l'utilisation qobus explosifs 4 gaz, Ta premiére surprise passée et la nature du gaz analysée, on mit au point — ou a peu prts — ua masque protecteur couvrant la bouche et le nez, ainsi que les yeux grice a des lunc:tes. On y intro duisait un tampon d’ouate imbibé dune solution 4 10% d’byposulfite de soude, qui absorbsit le chlote. On ajouta bientét 4 la solution filteante tune petite quantité de carbonate de soude, pour empécher la formation de Vacide chlorhydrique. Par la suite, les chimistes allemands utilistrent é’autres produits tels le brome, le formol, les vapeurs nitreuses, Panhydride sulfareux, le peroxyde d’azoté et surtout Ia tristement célébre ypérite! a base de sulfure d’éthyle dichloré, qai brdlait meme Ia peau exposée & son contact. (On imagina toutes sortes de parades 4 cette arme diabolique, 4 commencer par le masque perfectionné dit « groin de cochon », dune seule pice, copié sur celui mis au point par les Allemands. Des guetteurs actionnaient toute une gamme d’instro- ments sonores allant de la cloche au gong en passant par Vavertisseur d’automobile. Oa aspergeait les tranchées et les abris de produits 4 aide de pulvéri- sateurs et on allumait des rideaux de feu dans des corniches en zinc disposées devant la tranchée, afin que Ii chaleur des flammes pousse les nappes de gaz mortel vers le haut. Ou bien, d’audacieux artifciers allaient au-devant de la masse des gaz et y langaient des pétards 4 la poudre noire qui morcelaient la masse délétése. Hélas, ces. efforts n’empéchérent. pas d'innombrables _malheurcux etre intoxiqués et de finir leurs jours, fort écourtés, déternels asthmatiques en suscitant de tous cette séflexion apitoyée + est un « gazé >! 4 La tactique Les douloureux enseignements de la guerte de position avaient fini par faire admecere que 'infan- tetie ne pouvait 4 elle seule conquérir un terrain défendu par un adversaire bien retranché. L’artillerie frangaise qui, en 1914, était loin de sepondre aus besoins, avait été prodigicuscement amélionée’ & coopérait é:roitement avec Vinfanterie dans les assauts, par des tirs préparatoites dont on avait enfin compris Pabsolue nécessit La compagnie d’infanterie avait, elle aussi, pro- fondément évolué. Si, en rg14, elle comptait 250 hommes armés du fusil, qui partageaient leur mitzalleuse avec une autre compagnie, elle com- prenait en 1917 un pea moins @’hommes : 194, mais dotés de fusils V.B. et de fusils mitrailleurs? et bénéficiant en plus du soutien efficace d’un nouveau petit canon daccompagnement de 37 i raison d'un par banallont, Divisée en sections, la compagnie diinfanterie se langait 4 Passaut, fusiliers mitrailleurs et grenadiers au premier rang, marchant a distance les was des autres pour diminuer leur vulnérabilité. Les volti geurs les suivaient au deuxitme rang, puis venaient les « nettoyeurs » chargés de fouiller les tranchées dépassées par les sections @assaut et de neutraliser éventuels survivants qui suraient pu sy texrer. Alors, en masse compacte, les sections de renfort Sassuraient du terrain conquis. Dlles s'empressaient de le « setourner », de le déblayer. Et Cest ainsi que, combattant sans répit, le « poilu » finira par emporter la decision, a force endurance, de sactifices inouis — et aussi au prix de son sang. 1. Dunomde la villed’Ypres, oi e gaz fut utilise pour la premite fois ex 1917. Son odear Ie faitit aussi appeler gaz mosarde 2 Lvartlleie fara Vobjet dun chapitre spécial du tore IT de cee ouvrage, 55 Voir le chapire su les forces expéitionnaires améiesines, 4 Voir le tome Il de ect ouvrage INFANTERIE. PRANGATSE, ARMET. D'ATRIQUE ET TROUPES COLONLALES 1925-1918 1, Mitrailleuse Hotchkiss modéle 1914, sur tripode modéle ii. — 2. Mitrailleuse Hotchkiss modele 1902, — 5. Tinillear rarocain, 1978, — 4, Paete-fanion du R.M.Z.T. (eégiment mixte de zovaves et Graillears), 1917-18 5. Légionnaire, 19:8. — 6, Clairon de la Légion, 19:8, — J Légionnaive, 1903 Une histoire qui se veut dedle met en sctne trois soldats alligs. Le « poilu » dit AI’ Anglais : « Que voudrais-tu que lon écrive sur ta croix de bois? — Mort pour sa Gracieuse Majesté, répond le ‘Yommy. Et toi? — Most pour la Frince, xépond Je Franqais. — Et toi, le Belge? — Oh! moi, qu'on metie simplement : Mort contre son gott! » Cette histoire dorigine belge, 4 « usage interme », a Gee exporiée par certains éctivains militaires qui, généralisant abusivement, prétendirent dépeindre ainsi le prosaisme du soldat belge de 1914-1918. Si Vidéal des farouches combattants de Litge, de Namur, d’Anvers et de Dixmude se limitait & ua aussi désolant terre.a-terre, on se demande oft ils puistrent le prodigicux courage dont ils firent preuve et qui suscita Padmiration du monde entier. Les fantassins belges de 1914 — comme les soldats des autres armes — offraient le tableau pittoresque ct désuet de soldats échappés dune opéretta. Chapeaux miroitants des carabiniers et taconnets! des lignards, uniformes vert noir ou blew noir, cuivres ratilants qui datsient d’un autre Age, faisaient du soldat belge un soldat-cible. Les grenadiers, dotés du haut bonnet d’ourson, poriaient en campagne le petit bonnet rond de la ligne, surnommé galette. Tous portaient le havresae en peau de vache et une grosse cartouchiére de cuir noir. Le fusil était le Mauser allemand 4 char- geur de 5 cartouches, modéle 1889 ct du calibre 7,65 millimétres. Il mesurait 1,27 métre sans la baion- nette et pesait 4.415 kilos avec celle-ci. Cétait une arme excellente qui représentait le premier modéle de la série des Mauser moderncs. La guerre sueprit 'semée belge en pleine trans- formation. Jusqu’en 1909, cette armée était prin- cipalement “constituée de volontaires, auxquels vemaient sadjoindre des conscrits désignés par tirage au sort. On pouvait toutefois échapper au service militaire en payant un remplagant, La loi de milice de 1909 supprima ce peu équitable sys- tdme : elle imposa le service d’ua fils par famille 26 tout en maintenant Je yolontariat de cartiere, Enfin, en 1913, la loi du 28 mars instituait le service nillitaire obligatoire. Ta quinzitme Gdition du Manel instruction Uhiorigque pour le soldat Winfauterie, « revue avec soin et mise 4 jour » en 1912, laisse entrevoir, chez les officiers de Pétat-major de l'époque, une bien pigtre opinion du niveau mental des miliciens, ou sim- plement une bonne dose de candear naive, Ce curieux ouvrage en forme de catéchisme dit au soldat, par le jeu des questions et des réponses, tout ce quill doit savoir sur la tenue, les marques de respect, In discipline, les congés, les soldes, etc. Mais on peut y lire des questions telles que celles-ci: « Quel est votre Roi?... votre Reine? Quelle est 1a capitale de la Belgique? Quelles sont les couleurs du deapeau belge? Quelle est la forme de la terre? Qu’appelle-ton carrefour? Qu'entend-on par clai- sigte? par source? Qu’est-ce qu’une grand-route? une borne kilométrique? un seatier? » Citons encore une question et st pittoresque réponse + «A quoi reconnait-on le mauvais soldat? — Crest celui qui se désespére, qui ne soigne pas ses pieds et sa chausture (sic) et qui cherche 4 abandonner ses chefs et ses camarades dans les moments difficiles. » En cas de mobilisation, Pinfanteric belge pouvait sligner, selon les sources, de 5.000 4 93.000 hommes, dont plus de 60.000 réservistes. Les 20 régiments, fort malencontreusement restructurés en autant de brigades mixtes, étaient trés insutfisam- ment encadeés. Ils se répartissaient en 14 régiments de ligne, 3 de chasseues, 2 de carabiniers et 1 de gtenadiers. Les mitrailleuses — différents types avaient été mis A Pessai, sur les mérites desquels on discutait 1. Coifee rigid. INFANTERIE BELGE EN 1914 1. Le oj Albert en tonuo de campagne. — 2. Chattoue 4 pied — 5. Cabinier. — 4 Général. — 5, Grenadier (Caporal), = 6:7, Tofamterie de ligne. depuis des années — se limitaient 4 112 Maxim et une cinquantaine de Hotchkiss, chifites évidem- ment détisoires. Origine des divers régiment Vinfanterie de ligne Elle remontait a la sévolution de 1830, aprés laquelle les régiments de Bruxelles, Namur, Mons, Tournai, Maastricht, Bruges, etc., prirent le nom de 1, 26, 38... 11° régiment de ligne, Un 12° régiment naquit en 1831, puis un 13° et un T4* en 1870. Les carabiniers Issus de deux corps de partisans du Limbourg et des Flandres qui s’étaient illustrés contre la Hollande et avaient été réunis en 1834 au 16F régiment de chasseurs 4 pied, les carabiniers durent leur nom i la carbine Delvigne-Ponchara dont ils furent dotés en 1857. Ils prirent alors le titre de chasseurs carabiniers, puis de caribiniers en 1850. : En i898 furent eréées des compagaies cyclistes, qu’on rassembla en un corps autonome en 1914. Ce corps sillustea dans les premigres rencontres avec leavahisseur au point de mériter des Allemands Ie surnom de Schwarze Teufel (diables noirs). Les chasseurs a pied Le 1! régiment de chasseurs & pied fut, on vient de le voir, transformé en chasseurs carabiniers. Tl ne renaquit qu’en 1874. Le 2® et le 3° régiment existaicat depuis 1831. Les grenadiers Ce régiment regut son drapeau en 1837 et le titre de « régiment ¢'élite » deux ans plus tard, Dédoublé a la veille de la Grande Guerre, il forma les 1° et 2¢ grenadiers, Mais les pertes furent bientt si lourdes que ces deux régiments fusionnérent dés novembre 1914. Le ségiment unique se scinda une nouvelle fois en 1916. 28 La gendarmerie 4 pied Aptis la sévolution de 1830, les forces de la maréchaussée ralliées au Gouvernement provisoire prirent le nom de gendarmerie nationale belge. Un artété royal de 1832 fixa leut uniforme, quia gardé jusqu'd nos jouss ses principales caracté- * ristiquest Les Belges dans la guerre Le 4 a0at 1914, 4 Visé, ce seront six gendarmes ui tireront les premiers coups de feu et se feront Geraser sans reculer par la masée des soldats de Guillaume IL. Linvasion allait déferler. De Verviers? partit un télégramme angoissé : les Allemands sont 4 nos portes! Bicntés, dans le ravin du chemin de fer Verviers-Litge, des réservistes se fautfilaient furtivement en trébuchant sur le ballast, pour tenter de rejoindre Lidge et sa ceinture de forts. La position fortiiée de Ligge compremit douze forts qui, le haut commandement belge ne lignorait pas, ne pourraicnt que freiner Pavance ennemie. Pour ce faire, on y mainuint la 3° division d’armée renforoge pat une brigade vense de la 4° division, soit au total, en comptant les troupes de forteresse, 47.300 hommes qui allaient tenter d’endiguer la rage de 5.000 Allemaads munis duae imposante artillerie lourde. Quoique ayant remporté de remarquables succés défensifs, la 3¢ D.A, fat trop vite retirée (6 aoat) vers le gros de Parmée par un toeaece coed ee 5. Llarmés belge se composite de 6 civisions e'armée, Chacune ommpait son brigades mints, 5 groupes Curl et + regimest de eavalenie, Les brigades mistes dbparurent ave les peres terribles des ois premicrs mois de campagoe e fusionnérent en regiments eotrme pa le Passe. INFANTERIE BELGE 19:4-19t5 1, Fantassin, 1914-191). — 2. Idem avee pantalon de velours. — 2. Mitrailleur avee masque a gaz du premier type. sansle tampon absorbant. — 4. Fantassin, 1gi4-1915.— j. Peemitnes tenust kaki, printemps rots INFANTERIE BELGE EN 1914 (pp. 30-31) 1. Mitralleurs eyelistes des carabiniers, — cyeliste des carabiniers. — 3. Miteailleuse M — 4. Carabiniers er mitrailleuse Maxim. attelie, chef mal informé et les forts continuérent seuls tune lurte héroique jusqa’au 15 aot, Le « frein » avait bien fonctionné + Huy et Andenne ne furent atteints par les Allemands que les 17 et 19 soit. Puis vint le tour de la position fortifiée de Namur et de lag? D.A., qui connurent le méme sort que Ligge. Sous la sage conduite du roi Albert Ie, Parmée belge retraita en bon ordre et, pour échapper a Yencerclement inéluctable par les masses toujours sugmentées de Venvahisseur, se retira vers Anvers. La position fortifige d’Anvers, jugée inexpug- nable, représentait avec son camp tetrinché le « réduit national », Pultime refuge. Cet imposant ensemble, réputé dans le monde entier, mesurait 32 kilométres du nord au sud et 27 kilométres @est en ouest; toute Parmée s*y engouffra 2 Pexcep- tion de la g* D.A. qui, de Namur, avait battu en retraite jusqu’a Rouen. En moins d’un mois, Parmée avait profondément changé daspect, A commencer par les officers dont les attributs clinquants avaient attiré le feu~ de Fennemi et provoqué I'hécatombe. La troupe avait lle austi compris le danger mortel de shakos de toile bien cirée, qui désormais étaient peints @une couleur mate ou, au pis aller, recouverts Wune couche de boue. Les bonnets de police eux- mémes, jugés trop voyants avec leur bandeau rouge, étaient retournés, tout souci d’élégance balayé. Les volontaires qui par milliers s'étaient, dans un magaifique élan, joints 4 Parmée, portaient encore pour la plupart leurs vétements civils. A Anvets, le répit fut de courte durée, II fallut bientot se rendre A ['évidence : le « réduit imprenable », mal armé, inachevé, ne constituaie en fait qu’un piége dans lequel les forces allemandes allaient enfermer ct massacrer impunément Parmée belge pantelante, Deux sorties vigoureuses furent pourtant lancées par ces troupes essoufiées, le 25 aout et le 9 sep- tembre, qui obligérent I'étatmajor allemand 4 distraire du front principal (Marne et Aisne) plusicurs précieuses divisions. 32 Décidé a en finir, ennemi langa 120.000 hommes 4 Passaut de Ja forteresse tandis qu’il pilonnait les forts avec ses pices lourdes. Le combat dura da 1eT au 6 octobre, avec Paide de 2.000 Fusiliers matias anglais, Apres quoi il fallut se résigner a la retraite Les rescapés en haillons, dont les régiments étaient réduits & des bataillons, se regroupéreat autour de leur souverain, magnifique de calme et de décision; Cérait le 9 septembre 1914 Liarmée, 58.000 hommes en tout doat 5.009 cavaliers, Sarréta sur PYser que le roi Albert, dans une célébre proclamation, déclara etre la demiéte ligne de défense en Belgique, qui serait défendue & tout prix. La bataille de P'Yser commencait, Elle devait donner le premier exemple d'un type de bataille que nul encore alsvait os¢ imagines, Pendant 6 jours et 6 nuits, sous la pluie battante et dans le fracas cyclopéen de Vactllerie, les Belges, avec le préciewx renfor: de 3.000 fusiliers marins de la brigade Ronarc’h? rouge » —, repousséreat les assauts fanatiques de infanterie allemande, jusqu’a quinze fois en une seule nuit (celle du 25 au 24 octobre). Avee guelle ivresse les survivants de ces jours d’épopée ne virent-ils pas arciver enfin les 7.500 hommes de la 42 division Winfanterie frangaise du général Grossetti ot ua corps d'armée britannique! les « demoiselles au pompon La bataille ne prit fin que le 3 novembre, grice 4 Phéroique résistance des défenseurs mais sans doute aussi 4 la vieille ruse de guerre qu'un magistrat famand, le juge Peys, tira de Poubli. Guide par Texpérience du vieil éclusiet Charles-Louis Kogge et les conseils avisés du batelier Henri Geeraert, on parvint au ptix de mille difficultés & inonder 1. Voir tome Iau chapite: « Antllerie » 2 Un ehapitze spécil leur sess cunsueré dans le tome Il INFANYERIE DELGE t914-t978 (1) 1. Lieterant général on manteau, tora, — 2. Liewenant wéneral, 1) 3. Fantassin, 1917-1918. — 4, Teaue de eampagne, anit 1917. — 5. Tenue spéciale Phiver, 917-1908, avec bottes en caoutchoue e: couvre-casque. — 6, Aumoniet hnilitsive, 1914-1915, — 7. Gruceecur avce cage. spécial expérimenté ea 1918. — 8, Mituillease Browning (U.S.A). 9. Insigne CaumOnier militaire. — 10. Devil de la Gg. 3 — k | Ie no man’s land du Noord Vaart, interdisant désormais le passage a ennemi. Le prix de cette victoire était, hélas, tres élevé : 20.000 hommes hots de combat parmi les Belges, dont 11.000 morts. Les 7¢, 8¢, 11¢ et 12° régiments de ligne payérent un tribut particuliérement lourd, ainsi que le 2° de carabiniers et les grenadiers. Ces dernicrs pe daient un chef bien-aimé, le jeune major He @Oultremont, un comte qui savait porter son titre. rtra Quill était loin le Manuel @instraction thtorique et ses questions superflues! L’uniforme émit bien pres de le rejoindre dans Voubli, Le soldat belge qui cétoyait son frtre darmes francais se fuisait un hionmeur de lui ressembler, non seulement en arborant les fragments Puniforme cédés par la France malgré sa propre misére, mais en taillant, suprime hommage, sa barbe hirsute « 4 la chasseur 2 pied »! Heriviers spirituels des « Marie-Louise » de 1814-1815, les « Elisabeth 9? de la classe 1914 montéreat en ligne avec Péquipement ct Puniforme Survine le premier « kaki », IL fit espérer Mélégance anglaise, mais le « jass »* dut bientét déchanter + les vestes en toile se déformaient et offraient fort peu de similitude avec Puniforme de ces « Brum- mell » @’Anglais. Les bandes molletigres avaient remplacé depuis longtemps les etouffantes guétres de cuir; on les confectionnait a Paide des couvertures des morts ou de vieux sacs, voire... de sideaus! Le easque Adrian kaki, avec sa téte de lion rébar batif, fut mal accepté; certains Yenjoliverent ea limant les yeux globuleux du fauve, ce qui lui donnait un air féroce... ec le rendait tellement repérable que plus Pun impeadent fat foudroyé par la balle d'un tireur d’élite allemand! A Pinstar des Frangais, on couvrit le casque de housses que le Belge, farouchement individualiste, agrémenta Winsignes peints, parfois devant et derritre, de jugulaires tressées 4 Vallure moyen- a4 geuse, etc. Le drap kaki remplaga la toile fatiguée ces uniformes tandis que le sac en peau de vache disparaissait peu 4 peu devant le sac de toile, La lourde cartouchiére yentrale fit place aux modéles francais ou anglais, pour étre finalement de toile en 1918, Les gourdes étaient de tous modéles et souvent anglaises, en tle émaillée bleue, ou frangaises. Les andes molleriéres farent remplacées, & indignation générale, par d'affreuses petites guétces de cuit, dignes descendantes des carcans de 1914. Liarmement évolua considérablement vers un renforcement des armes automatiques, mitzailleuses ct fusils mitzailleurs, ainsi que des armes d’accom- pagnement. L’évolation organique de Pinfanterie s’acheva en 1918 par la création des divisions d'iafanterie formées de 3 régiments, I 'efectif d'une compagnie, ca 1918, comptait 180 gradés et soldats dotés de 9 fusils mitrailleurs frangais Chanchat et de 12 lance-grenades. Chaque peloton comprenait. : équipes de grenadiers & main. Le 27 septembre 1918, les « jas » deyenus ‘vétérans s’élangaient, contournant l’inondation, pour Je combat final. A leuts cétés, les « poilus » du général Desgoutres ec les « tommies » du général Plumer foulérent enfin le sol de la Flandre vivante aux fermes basses, repoussant yers Pest Pennemi désorganisé. Le chiron de Parmistice les surprit aux portes de Gand. Outre les croix, fousragires et citations glanées au cours de ces quatre années, Pinfanterie regat de son roi, en témoignage de particuliére satisfaction, le droit de pozter la couronne royale comme iasigne spécial, 2. Le Bullain abs armies de le Ripublign du 25 novenibre 1914 sicamota le sieetieu de Permée belge ct it de In victoies se Yoo tae Fietize exclsivement franguse 3. Cénie lenom dele eine des Belper, 5. Equivalene de « pollu »; da Ssmand jar, canique ow eapote, INFANTERIE BELGE 1914-1918 (1D) 253. Gendarmes en service 2 pied. — 4. Officier de Ja force publique au Congo bela, — 5-6-7. Soldats indi gines. — 1. Pitces d'équipement type Webb. — 9. Croix de Leopold T#, —10, Medalle miliaire. — 11, Croix miltaice. = 12, Croix de guerre. — 13. Orde de la Couronne. — 14, Insigne du col de Vofficier, fig. 4. — 15. Insigne du esque, idem. Fidouard VIL avait succédé en 1901 4 son illustre mére, la reine Victoria, qui avait magistralement présidé aux destinées de Empire britannique pen- dant soixante-quatre ans. Francophile fervent, Edouard VIT avait scellé dés 1903 Ventente franco-anglaise — I'Entente cor- diale —, car il voyait avec un ceil de moins en moins favorable les rodomontades de son remuant ct tedoutable neveu, empereur d’Allemagne Guil- laume IH, et ses projets de plus en plus clairs d’ex- pansion outee-mer, Devant la course effrénge aux armements i laquelle se livraient la France, Allemagne, I'Autriche et Ja Russie, la Grande-Bretagne mit sur pied un corps expéditionnaire de 160.000 hommes, sans osc appliquer & ses citoyens le service militaire obliga- toire. Son nouveau roi, George V, poursuivit la politique de son pére et dut affronter les graves problémes qui éclatérent avec Ja guerre, alors qu’ll venait a peine de faire face A agitation irlandaise en 1973. Ea 1917, il devait changer le nom de la dynastis la maison de Saxe-Cobourg et Gotha? devint la maison de Windsor. Absente des champs de bataille européens depuis ka guerre de Crimée (1854-1856), la Grande-Bre- tagne allait y faite une rentrée timide @abord mais biencor redoutable. Le soir méme de la violation du territoire de la petite Belgique, Pambascadear d’Angleterre i Berlin remeitait 4 la Chancellerie la déclaration de guerre de son pays a I'Allemagne, En Grande-Bretagne, l'indignation avait éclaté et des milliers de volontaires s'étaient aussitot pré- sentés, répondaat 4 l'appel du général Kitchener, 36 ministre de la Guerre qui, le 8 aout, serait adresse 4 Ta nation et avait appelé aux azmes les 102,000 combattants immédiatement nécessaires i Parmée de Sa Majesté. Dans toute l'histoire du monde, on vit rarement tel eathousiasme; deux millions d’hommes s’enté- erent sous les drapeaux en une seule année. Mais en aout 1914, lorsque le field-marshal French et ses 100.000 hommes débarquérent sur le continent, il leur fallut bien faire face avec es maigres forces dont ils disposaient. Quoique quall- fié de « méprisable petite armée »® par les Alle- mands, le corps expéditionnaire anglais était edmi- rablement équipé et entrainé, $a mobilisation avait été faite en un temps record, sans laisser la moindre place Vimprovisation ou au désordre, ct son arrivée en France fur saluée par les vivats fréne- tiques des populations. L’infanterie aise Une division d'infanterie anglaise comprenait, en 1914, 18.075 officiers et soldats, 5.592 chevaux, 76 canons ct 24 micilleuses. De 1914 4 1918, Tarmée britannique en Furope garda tonjours la 1. En elfeg la mire de Guillanme TE, Vietoria, éphémére inne nitrice @Allenagne, oat autre que Ia amr singed Edouard VIL, 2, La reine Vieoria, de ia maison de Tanoere, avai épiasé on 1840. Alber de Sate-Cobourg-Gotha, neven de Liopold 1", ro des Belaes 3. les Anglais se donneront ewxmémes le sumer de Ol Conenpuibioe (vies méprsables), INFANTERIE. BRITANNIQUE TENUE DE PARADE 1. Coldstream Guards. — 2, Welsh Guards, — 3. Tambour ks Grenadier Guards. — 4, Porte-despeau des Coldstreaes Guards. — 5. Scots Guards. — 6 Grenadier Guards, Tnsiyses + 7, Scots Guards. — s. Coldstream Guaeds. — ¢, Grenadier Guards. — 10. Welsh Guards (la devise eran AMC STH signifie Wales for Ever [vive le Pays de Galles, méme dénomiaation : Force » ou B.EF. « British Expeditionary ‘uniforme de fantassin Le soldat anglais éait vera depuis 1905 d'un uniforme kaki composé @une tunique-vareuse & collet rabattu et poches extérieures, d'un pantalon serré sous le genou dans des bandes molletitres et une casquette a visitre de drap. Le fusil Il avait été soigneusement choisi afin d’assurer au soldat une puissance de feu aussi forte que possible — pour Pépoque. C'était un Lee-Enfield II & répétition qui, quoique long de 1,13 metre seule- ment, fournissait, grace a la judicieuse adapration de la rayure du canon, une vitesse initiale de 671 mitres par seconde 4 sa balle (cylindrique- ogivale) de calibre 7,7 millimétres. Son poids sen ressentait : 3,746 kilos, et il présentait en plus Tavantage de pouvoir étte entitrement démonté 4 Ia main, Toutefois, la qualité la plus évidente du Lee-Fnfield résidait en son magasin 2 10 cartouches (2 lames-chargeurs de 5 cartouche:). Le fantassin professionnel qu'était Ie soldat anglais de la B.E.P. de 1914 était « drillé » & mettre au moins 15 balles dans une cible en une minute! Aussi les masses d’infanteric allemande qui s‘avan- edrent en rings serés sur les positions beitanniques du canal de Mons, le 23 a0dt 1914, furent-elles décimées par un feu si rapide et précis que les assaillants crurent avoir afaire 4 des soldats munis de mitralleuses Iégéres ou tout aa moins de Fasils automatiques. L’équipement Le « webbing equipment »*, adopté en r98, avait remplacé ancien dispositif bardant la poitrine de Iourdes cartouchiéres qui s‘avéraient genantes 4 la longue par leur pression continue. Le nouvel 38 équipement était fait de toile forte et ripariissait de fagon rationnelle cartouchiéres, musette, bidon, outil et bafonnette, tout en étant extrémement facile & mettre en place comme a enlever. Généralement de teinte réséda, Péquipement était parfois, selon les corps, teinté chamois ou blanchi. Les parties métalliques (cuivre) étaient, en cam- pagne, soigneusement ternies afin de supprimer tout reflet dangereusement révélateur pour Pennemi, La disposition des dix cartouchitres est digne Wewe soulignée; elles se répartissaient en deux groupes de cinq pochettes : trois en dessous, le long de la ceinrare qui supporte les deux autres, légérement déportées vers le sternum du combattant de manitxe a lui laisser les beas pasfaivement libres. Un équipement similaire, mais fait de cuir, exis également dans certaines unités. Te havresac consista tout @abord en un paquetage arrimé sur le dos par deux courroies. Le modéle utilisé plus tard était lui aussi sur le dos ea teave de combat, mais se placait sur la hanche gauche en tenue d’assaut. La baionnette, Poutil de tranchée et le bidon ‘Afin de compenser la loagueur relativement faible du fusil, on dut allonger la bstonnette, Le long de son fourrenu, deux courroies enserraient le manche de loutil portarif, EL Wabhing s tangles, On dina anal ¢ web equinment » (le mi, toile). INTANTERIE. BRITANNIQUE TENUE DE CAMPAGNE 1914 teas. Prinatts on marching order. — 4. Private en tenue assault, Insignes cégimentaires: 5, Oxfoedshire and Buckinghamshire Light Tnfancry. — 6, Somerset Light Infantry. — 7. Man- chester Kat. —- 8, The King's Rat, — 9. Northumberland Fusiliers. — 10, Lancashire Fusiliers. — 11. South Wales Borderers. — r2. Royal Inniskiling Fusiliers, — 13. Royal Welsh Fusiliers. — 14. Gloucestershire Rut. — 15. King’s Royal Rifle Cozps, — 16, East Lancashire Rge. — 17. North Staffordshire Ree 18, Haat Kent Rg, « the Buds », Le fer de outil se portait sur les reins, dans une pochette spéciale attachée au ceinturon. Le bidon en téle émaillée bleue était enveloppé dune howsse de feutre marion amovible, qui est parfois absente sur les documents de 'époque. La coiffure La casquette visiére recouverte de drap ne fut pas Ia scule coiffure porte. Quoique trés rare sur les photographies du temps, une autre casquette, 4 oreilles celle-ci, ressemblant & celle des forestiers et des paysans, fut adopiée par un grand nombre de combattants. Elle apparut au cours de Phiver 19t5 sous a dénomination officielle de cap, winter, service dress. A partie de juin 1917 on la désigna fen ces termes + cap, suft, service dress®. Le casque Dés 1915, on dota les troupes de premiére ligne du casque dacier a Ja silhouete célébre, Il fue ensuite attribué 4 toute Parmée britannique et aux troupes des dominions. On le peignit de différentes couleurs allant du kaki clair 4 Polivatre, du gris poussitre au gris bleuté (Tank Corps). A V'instar des troupes allies, il fur recouvert d'une housse en toile grossiére, omée parfois de Pinsigne régi- mentaire ou, plus rarement, « camoufiée » par un semis de taches brunitres. Dépourva de cimier et embouti d'une seule pitce, le casque anglais était de fabrication infiniment plus aisée que le casque Adrian. Les officiers Reconnaissables ea promice liu au teaditionnel « Sam Browne belt », a la fois ccinturon et baudrier, qui soutenait Ia lourde gaine de leur revolver Webley avec sa cartouchiére, les officiers anglais, dés 1914, présentaient un aspect strict, Alégant et pratique que leur enviaient les officiers francais et belges aux uniformes désuets. Les premiers contacts avec Pennemi leur firent abandonner T'inutile sabre pour une solide canne, 40 de méme que les boutons de cuivre et les insignes de grade, trop visibles sur les manches, qui avaient causé de terribles hécatombes dans leurs rangs. Désormais, les insignes de grade figurérent unique- ment sur les pattes d'épaules. Pour mieux se fondre avec la troupe au cours des assauts, les officers emportaient souvent un fusil. Les culottes de drap clair, dans les tons beiges ou kaki, se portaicnt avec des bandes molletigres, avec des bottes droites on lacées, om encore avee des jambitres (/gginr). Les officiers de fusiliers avaient I"équipement et les bottes de cuir noir. Les officers des régiments de la Garde portaient des pantalons ressemblant & d'éizoites culostes de golf, avec des molletiéres kaki ou des boites noire. L'infanterie écossaise apparition des premiers régiments écossais sas- cita, sur le continent, ua enthousiasme délirant mélé @étonnement. Ces Etranges soldats en « jupe », athlétiques, martelant les pavés des Flandres de eur pas lourd et cadencé, devaient, mieux que tous autres, de la retraite des premiézes semaines. Du fantassin anglais, ils ne possédaient que l’équipement « web » et le fusil, Leur coiffure était le coquet bonnet « Glengarry » : sans bandeau pour les Ecossais des Hautes ‘Terres (Highlands) et les Cameronians, bleu foncé 2 bandeau formé de résisior aux fatigues des combats ct vert fon 1 Casquette @hiver, enue de eampaune 2. aaquette souple, teue de capac. INPANTERIE BRITANNIQUE r9r4-1918 1, Offer, r914, — 2-3. Mitvaillcurs avec la mitailleuse Iegere Lewis. —~ 4. Gretadier Uussaut, — §. Sergent dine fanterie légice, 1916. — 5. Miteslleur, gi, et mitralleuse ‘Vickers aver som tripod: et soa condensateur de vapeur, 7. ‘Teaue diver (multiples variantes). — 8 Armement réglementaite des mirailleurs Lewis ce Vickers. — 9. Dis- Position dex cartouehitces de Pinfanteris. — 10. Fasil ‘Mark TIT ersa baionneste, 11, Mitnuillease Isgere Lewis a, Webley « pital » Mark’ V (azrand? deux fois pa rapport aux auctes ates). — 13, Balosnette dans son fourress, avec le manche de Pourll poctatit, carreaux rouges, noirs et blancs pour ceux des Basses Terres (Lowlands). Ils portaient aussi le bonnet rond kaki nommé « tam-o-shanter ». La tunique se distinguait de celle de Finfanterie anglaise par la forme arrondie des devants, mais la runique du modéle général prévalut dés Pépoque de la bataille de la Matne (septembre 1914). Les bas rouge et blanc et les guétres furent remplacés par les bas kaki et les guétres assorties ou les bandes molletiéres classiques. Le kilt Vetement typiquement écossais remontant & des temps quasi immémoriaux, le kilt était fait Pune étoffe de laine cardée nommée « tartan », dont les combinaisons de couleurs variées et strictement codifiées indiquaient le « clan » : Mackenzie, Black Watch, Sutherland, Forbes, etc, a complexité de ccs entrelacs de carreaux défie toute description et seul le dessin peut en faire saisir les subbtilitést. ‘Au combat, on dissimulait le kilt sous une sorte de tablier de toile kaki clair, se nouant le long de la cuisse droite 4 aide de cordonnets, et qui était parfois muni d'une poche sur le devant, destinge 4 remplacer le traditionne! « sporcan », bourie tds ornementale, forcément peu pratique a la guerre. Toutefois, certains bataillons ne se soumirent pas A cette régle dictée par la prudence la plas élémentaire et ne porttrent jamais de tablier; d’autres Ie limi- térent 4 une seule piéce sur le devant. Quelques régiments écossais adoptirent Puni- forme anglais intégral, tels les Scots Guards. Leur origine écossaise ne se reconnaissait qu’ une bande rouge cousue sur le haut du bras, qui mentionmait en blanc le nom du régiment, et 4 un carré en damier sur le cété droit du casque. Les « pipers » Ces musiciens et leurs comemuse: sont insépa- sables des grandes traditions écossaises. Ils étaient ae considérés comme combattants et portaient Puni- forme de leurs compagnons, avec toutefois le privi- lege de glisser dans le revers de leurs bas, contre la jambe droite, le pesit poignard traditionnel souvent appelé « dick »*, mais qui se aomme « skean dhu ». En fait d’arme véritable, ils avaient un pistolet. On comptait généralement deux « pipers » par compagnie. Partout ils suscitérent ’admiration en entrainint au combat leuss fréres de race au soa impérieux et sauvage de leurs cornemuses. Tel le brave Laidlaw du « King’s Own Scottish Borde- sers > qui, A Loos en 1915, conduisit Pattaque de son régiment — premier over the fo — sans masque 4 travers les gaz et sous une pluie de balles; digne et imprvide descendant des guerriers de Robert Brucet, Les officiers Teur tunique arrondie sur le devant 2 la mode écossaise, le «doublet », avait des parements relevés a Pancienne mode dite jacobite. Elle fut assez vite remplacée, au front, par la tunique da moddle général, Les sabres & garde enveloppante, impro- prement et obstinément appelés « claymores », farent abandonnés pour les mémes évidentes taisons, que partout ailleurs. Mitrailleuses et mitrailleurs En 1912, la Grande-Bretagne adopta la mitrail- leuse Vickers, qui s’avéra trés vite étre une des plus redourables armes de cette espéce. Elle tirait, 2, Voir par exemple : Tle Stottist Tartans, par W. Sermple. W. et A. x. Joanstea Li, Leiabsre, 2. Lt 4 dick » est en’ salté une irme beaucoup plus important, ‘hn fe versa sur la planche des oficers teossls en tenve de parade, 5: Tage omr th tp: roster Tmt rigie normmle, ‘Robert Bruce se ft te champion de Findspendance cossaise au xrv™ sitle. INFANTERIE BRITANNIQUE OFFICIERS ECOSSAIS 1934 1. Black Watch. — 2, Cameron Highlanders. — 3. Porte- drapeau des Gordon Highlanders. — 4, Offcier des Gordoa. Highlanders. — 5. Infanterie légire de Glasgow. ila vitesse de 450 & 50 coups par minute, des bandes de 250 cartouches du calibre 303 anglais (7.7 millimétre Une mitrailleuse légére, la Lewis, apparur en 191s et fut de plus en plus largement distribuée aux fantassins, Elle s’alimentait par un chargeur cirea- laite de 47 cartouches, également du calibre 7,7. Les servants de ces deux types d’armes portaient Puniforme général, mais les tireurs n°étaient armés que du revolver, tandis que leurs servants avaieat le fusil et teansporraient en outre les sacs contenant les chargeurs. Les troupes des dominions Fideles 4 leur souverain, les dominions et colonies se frent un honneur denvoyer leurs fils preter main-forte aux troupes britanniqzes. Du Canada, d’Australie, des Indes et de Nouvelle-7Zdlande afflu’ rent des renforts qu’on estimedun million hommes, Le Canada rassembla ses volontaires enthousiastes dans un vaste camp installé aux environs de Québeg, puis, apres une courte période dentiainement, les embarqua pour la Grande-Bretagne le 5 octobre 2914. Aprés un second entrainement, plas poussé, ils furent embarqnés pout la France en février 1915. Ils farent placés tout d’abord sous le commandement anglais; mais 4 la fia de 1916, les Canadiens, qui avaient fini par représenter 4 divisions, formérent Je « Canadian Army Corps » sous Ia direction d’un général canadien, Sir Arthur Currie. Six cent mille ‘wvolontaires servirent ainsi la cause des Alliés; Le Canada fournir également unc énorme quantité de vivres et de munitions, ce qui lui valut une formidable expansion industrielle. A la fin des hhostilités, I signa les traités de paix comme nation de PEmpire britannique. Le pays avait perdu Go.coo hommes. L’Australie ct a Nouvelle elles aussi leurs ils aa combat. Dans de TPAnzacl, ils combattizent yaleureusement en Prance, en Fgypte et en Palestine. 44 Liarmée des Indes, aver les céltbres Sikhs et kes Gurkhas trapus, justifia son renom dans les tranchées boueuses des Ilandres. L’Afrique du Sud apporta non seulement une importante contribution par sa lutte contre les colonies allemandes du Sud-Ouest afticain, mais envoya encore une brigade @infanterie et différentes autres unités en France. Oa y trouvait, comme parmi les contingents canadiens ct australiens, les fameux soldats en kilt qui, méme au bout da monde, avaient su garder leurs traditioas ancestrales, «Militia», «yeomanty » et «voluntecrsy La « militia », qui existait en Grande-Bretagne depuis des temps fort reculés, avait formé, i 'époque des guerres napoléoniennes, une réserve destinge 2 alimenter Parmée régulidre. Elle érait composée de volontaires. La « yeomanry »#, qui ditait de 1799, ressemblaie clle aussi des yolontaires, @ cheval ceux-ci. es « volunteers » constituaient le troisitme corps auxiliaize. I remontait comme le précédent a Pépoque de la Revolucion Frangaise®, Supprimé en 1814, dl avait repris vie en 1859. Devanr la menace allemande, la « militia » devine a © Special Reserve », qui eut pour mission de renforcer les bataillons des tégiments de ligne, tandis que les deux autres formations étaienr réunies en une « Territorial Torce » compre: nant infanterie, cavaleric, artillerie et des services divers. Quoique répatés sans valeur militaite, « yeomanry » et « volunteers » fournizent d’ex ccllentes recrues 4 Parméc régulidte. 1. Sigle formé des initaes de « Ausulion (aad) New Zcaled 2: Yiomar pelt peopeiétire rural. Vai le tonne (ee de L' Core et le Armes de so Engi i pronier INFANTERIE TDRITANMQUT: INFANTERIP, ECOSSAISE EN CAMPAGNT, 1-2. Offtiers, agi). — 3. Tenue de "45. Verue de campayse, 1914 capanue, 1915. —— lusignes ‘des Seufurth Tighlandess 8, A béret, —g, Au col ‘Linfanterie territoriale portait P'uniforme général, mais son équipement était quelque peu hétéroclite, Son fusil, Vancien Lee-Enfield 4 canon long, svait &é abandonné par Parmée téguliéte depuis 1907. Les forces territoriales étaient encadrées par des officiers de Parmée, qui amenérent leurs 300.000 hommes A un excellent degré de discipline et enteainement. On pouvait distinguer cing categories dans armée britannique : 1° Parmée réguliére; 2° la résetve réguligre; 3¢la « Special Reserve »; 4° la « Territorial Force »; 5@ la « Territorial Foéce Reserve ». Une super-réserve fut encore créée afin d’accucillic les anciens officiers et soldats retraités; clle se dénomma « National Reserve ». Enfin, pour les patriotes vieux ou inaptes, désireux de setvir malgré tout leur pays, on créa la « Royal Defence Fore ». La « British Expeditionary Force » Ja Grande-Bretagne était bien décidée, on le voit, ane pas se laisser marcher sur les pieds par arrogant Guillaume TL Nous avons évoqué plus haut Vestraordinaire muée des voloniaizes aux premitees heures de la gucrre. On a justement critiqué la gigantesque campagne publicitaire mise en cuvie par le gouver nement britannique pour susciter les enrolements, car elle sendait 4 exer une véritable obsession par ses alfiches qui exploitaient sans vergogne les sentiments humains, Il n’en est pas moins vrai qu'elle fat superfiue et qu’ est juste de porter aa exédit da peuple anglais son élan de patriotisme, spontané et splendide. La multitude des volontaires ne put étre absorbée par les casernes existantes : ils durent camper de fagoa précaire dans d’immenses camps improvisés i la hate, La bonne volonté fit le reste, et en 1916, les divisions bien entrainées qui débarquérent en France Arent sentir tout le poids de leur inter: vention aux cdtés des « poilus » exténués, 46 Ce sont néanmoins les tertitotiaux qui vinrent tout d’abord renforcer le petit corps expéditionnaire des premiers jours. A Mons, au matin da 25 aoat 1914, Ia BLE (« British Expeditionary Force ») ‘était étirée sur _ un front de 24 kilométres, avec, sur st droite, un «tron » de 20 kilomatres entre elle et Ia Ve armée francaise. — Dé le « tommie » avait augmenté son bagage intellectucl expressions frangaises varices, qu'il ronongait A sa fagon, et il chantait wun aie sorti on ne sait doi, qui allait faire fortune « Mademoiselle from Armentitres ». — Les tran- chées creusées par l'infanterie n’étaient guére avan- ces quand A 10 heures les Allemands parurent, Pris aussitdt & partie par ’artllerie mais poursuivant leur dan, les régiments foldgrau! éprouvérent bient6t le feu des Lee-Enfield dont nous avons mentionné la zedoutable efficacité. Dans Je courant de Paprés-midi, les Allemands renouvelérent leurs asstuts, en formations moins serrées cette fois, ce qui réduisit quelque peu leurs pertes Enormes de la premiere partic de la journée. ‘A titze Wexemple, le 138 régiment de_grenadiers brandcbourgeois perdit en un seul assaut 25 officiers et 00 soldats, devant les titeurs du régiment « Royal West Kent ». Les Allemands, & dater de ce jour, révistrent Yopinion pea flatteuse quiils avaient du soldat 1. Vote. 9 la leseiption de Yuniforme allemand. INTANTERE BRITANNIQUE 1914-1918 Grades ; 1, 2° liewenant. — 2. Lieutenant. — 5. Capitaine. Major, — 5. Lieutenant-colonel. — 6. Colonel, — 7. Brigadier général, — §. Major général. — 9. Liewtenant éneril, — ro, Général. — 11. Maséchal 12, Distinguished Service Cross, — 13. Military Cross. 14. Sapeur, — 15. Grenadier 16. Warrant officer ( pent. — 19, Caporal (Jtish Rifles) avec un chevron de Flessure, 20. Lance-corporal (1% soldat) avec. trois chevtons de blessure, —— ar, Fn bleu : chevrons années de Serviee ovtre-mer; en rouge : serview ef 1914. (L'exemple Promise repetsente le maximum porte.) 22, Expert en transmission jp Mitcailleut, 23. Musicien irc). — 17. Sexgen-major, — 28 Ser 23, Compagaie de tirailleurs. 126, Chef de pateouille 53. Pastes dépaules particalidees; le 27 appartiont au cups des mitmilleurs, le 33 4 ls Nouvelle-Zelande. ae WI ok Kew wD Aenean anglais, ct de nombreux officiers n’hésitéreat pas & lui rendre oavertement hommage. Vers le soir, la superiorité écrasante de Vartillerie ennemie forga David 4 reculer devant Goliath. IL était grand temps ailleurs, carla Ve armée frangaise n retraite allait permettre aux Allemands de prendre la B.E.F, en tenaille, de la broyer comme une noix. Mais le décrochage se fit avec ordre et méthode, avec un calme, une habileté qui stupéfia P'état-major ennemi, Non sans mal cependant, et grice au sacti- fice de beaucoup; tel ce bataillon qui, pour protéger Ia retraite, se battit jusqu'au deraier homme dans le village e’Audregnics. Les traditions militaires ne perdaient aucun de leurs droits et l'on vit les soldats du « Royal Welsht Fusiliers » rendre les honneurs militaires 4 son bouc-mascotte, enterré dans un petit cimetire belge 4 la grande indignation des habitants qui yoyaient [a une désinvolte profanation, La tetrsite fat interminable, Elle exigea des troupes britanniques une marche de quinze jours exténuante, avec de trop courtes heures de sommeil et des repas réduits au minimum, II fallut encore livter bataille : au Cateau, le 26 aodt, le 2¢ comps dacmée perdit pds de 2.020 homme: sement, Pennemi fut pris @ partie par les Prancais de Foch, puis la Vearmée frangaise, contre-attaquant, freina von Bulow a la bauille de Guise-Saint- Quentin (a9 ave) Fort heureu- Ta retraite des Allies se poursuivit et fur inter- préiée comme une faite désonlonnée par les géné raux von Bilow et von Kluck, Celuici voulut exploiter une situation qu'il jugeait favorable : négligeant les ordres du Grand Quartier général, il infléchit la course de sa Tr* armée vers le sud-est. Tl offrait ainsi son flanc gauche @ la Vie armée frangaise et aux divisions de réscrve de Paris que Gallieni allait bientt lancer & Vassaur en liaison avec les Anglais, ce qui permit aux Alligs de remporter la victoire de la Marne (septembre 1914). Quelques jours plus tard, le généralissime Hel- muth yon Moltke? fut remplacé par Erich von Falkenhayn ala @te du Grand Quartier général allemand. 48 Une sentence militaite britannique disait: « Quand tu ne peux plus avances, exeuse un trou et garde le. » Crest ce que firent les armées en présence, qui s‘enterrérent dans un résean compliqiué de tranchées. Les Britanniques firent done, eux aussi, Pappren- tinsage d’une guerre de positions colossale auprés de laquelle les guerres de sitge du passé prenaient des dimensions lilliputiennes, Les enseignements Pourtant tout frais de la guerre russo-japonaise avaient été négligés par les strateges européens, gui devaient secrétement reconnaitre la faillite de leurs elles théories mais néanmoins poursuivre, sans pitié pour leur race, les plus inhumaines hécarombes. Lord Kitchener lui-méme, confondant sans doute Ie front oest avec le bon vieux Transvaal, ne déclarait-il pas péremptoirement que Parmée bri- tannique devait savoir enlever une position sans le concours de Partillerie? Quelques chifftes? En Artois, en septembre 1915, Ja double offensive franco-britannique se solda par 380.000 hommes hors de combat, dont 120,000 tués. Sur la Somme en 1916 : qoc.o00 Britanniques en 5 mois, Go.c00 rien que pour les deux premiers jours! Ces énormes pertes éiaient dues A Pexets de confiance qu’inspiraient de plus ou moins formi- cables préparations dartillerie, limitées parfoie & quclqses minutes, et qui etaient censées. écraser Tennemi dans ses terriers. Ivannée 1918 devait encore apporter aux « tom- mies » quelques mauvais moments avant que ne 1, Galois, 2:Von Moltke (1848-1918). peintre, poite et violonceliste passable, payat for: cher un nam lourda porter (I lat le reves du marcel Von Moltke, Tllusze statége gel mena Tarmge prussictne 2 It Metcire en 1879) 4 Vititable ssinbole de Parmée betannique, pulsaue, successive- il Gerast Jes derviches au Soudan, arteignit Facknda en ne tenips que le comtenandant Marchand, fut place late de Forces anglaises lom de ln guerre dee Boers et reorganiea Parmée es Indes, Il esait ministre de ls Guerre en 1914 INFANTERIF, BRITANNIQUE. 1913-1918 1-2, Pantassine écoseas, — 5. Fusilier du Nosthuniherland Rat avec la easquette a rabats (voir p. 40)-— 4. Tancassin anglais, 1917-1914, — 5. Fanmaaia anglais avee masque & baz. — 67. Fancassins anglais en (enue dassaut Chivers Te 6 porte ie masque du premier modete sonne le clairon de I" Armistice. En mar nctamment, la formidable offensive de 36 divisions allemandes, soutenues par 6.0c0 canons, les obligea & lutter 4 tun contre deux avec le renfort de tous les cuisiniers et cordonniers qu'on put trouver a Parsitee. Une deuxiéme attaque, 38 divisions contre 8, fut plus rapidement repoussée par la III® armée, dont le chef, te général Byng, avait eu Mbeurcuse idée Aévacuer discrétement sa premiére ligne de tran- chées pour attendre tranquillement Pennemi a Vabri d'une position intacte. jo Liidée de la défense ¢lastique commengait, on le voit, & faire son chemin, Elle devait étre adoptée sur une grande échelle par le général Pétain et, avec Varrivée de 15 grosses divisions américaines, briser déGnitivement le moral ct Ia puissance de 'Alle- magne. 998.371 morts, 2.090.212 blessés!, tel fut le tribut payé par Empire britannique, 1, Estimation de PU, S, War Department, INFANTERIF. BRI'TANNIQUE COTONIES Et DOMINIONS +. Oficior gurkha, — +, Sil = 5-6, Officie et soldat du = 8 Askasi sud-atvieain 4:Canadin, hands, p-Austealien jab. — 7. N& La Russie mobilisa le 31 juillet 1914, dans un grand mouvement de patriotisme, bien décidée & défendre le droit a Vexistence du petit peuple serbe auquel I’ Autriche-Hongrie venait de déclarer la guerre, le tenant pour responsible de lassassinat de Parchidue héritier Frangois-Ferdinand a Sarajevo. Le secvice militaire obligatoire avait été instausé depuis 1861, sous le r8gne du tsar Alexandre IT (1855-1881), et Parmée russe représentait une masse formidable, véritable « rouleau compresscur » aux yeux des citoyens de "époque qui, on Ta vu, te faisaient de la guerre une idée totalement fausse. De Phumiliante défaite de la guerse contre les Japonais en 1904-1905, rien ou presque ne semblait avoir €é retenu, pas plus en Russie qu’ailleurs, si ce n'est le désastre de la flotte russe. Comme il allait étre question de combats sur terre et que les Rustes ne devaient en somme que former un second front, les observateurs les plus pessimists n’ayaient qu’i évoquer les centaines de régiments russes pour se sentir aussitdt rassurés. L’Allemagne, cible future de ces masses impres- sionnantes, avait, on le verra plus loin, mis sur pied un plan de bataille adéquat. Linfanterie Linfanterie russe alignait 353 régiments, dont 16 de grenadiess et 12 de Ia Garde. La liste de tous ces xégiments étant assez, longue pour envahir cing oa six pages 4 elle seule, nous nous bornerons 4 cites, a tite d'exemple, les 12 régiments d'infanterie de la Garde avec leurs distinctives en 19r4. Nom du régiment | Col (Litgen*jaunes)| Parements Pattes de pare | Revers [Bande du | Boutons ~ (Lie es) | seam (Leon pantalon janes) Petobrajensti rouge rouges, rouge, Toages | rouge | jaunes passepoil blane | passepoil blanc Séménov biew vig, rouges, rouge, roages | rouge | jaunes passepoil rouge | passepuil blanc | _passepoil blanc sailor vert foneé, rouges, rouges, roages | rouge | jaunes passepoil rouge | passepoil blanc | _passepoil blanc Régiment vert foncé, vert foncé, souges, vert elit, | rouge | jaunes de chassours pésscpoil rouge | pamepoil couge | pansepoil blanc | pp. blanc : Meseou rouge rouges rouges rouges | rouge | jaunes Grenalers Pavlov® | biew vif, rouges souges roages | rouge | Jaanes passepoil rouge Pat | Mere fonce, rouges rouges souges | rouge | jaunes ‘ | assepoil ruge Finlande vert foneé, ‘vert fone, rouge: vert foneé| rouge | janes . passepoil rouge | passepoil rouge Litsanie June, parepoil | jannes janes jaunes | jaune | Blanes Grenadiers bleu vi jnunes janes jaunes | jaune | blanes ‘Kexholm passcpoil jaune Grenadiers de vert fons jaunes jaanes jmunes | jaune | blanes SainePérsbourg | passepoil jaune Volbynie vert foneé, vert foneé, janes vert foncé| jaune | blanes | passepoil jaune | passepoil jaune 1. Liter (pot allemane) : sete de galon (voir le ehaoitre eonsweré i Allemagne). 2. Ce régiment eonservat Fancenne tite et tenve de para, INFANTERIE RUSSE, TENUE DE PARADE (1) Litovski, — 5. ‘Tambour du o¢ régiment Inguesmanlandski, + Porte-deapean du 2° régiment d'infinterie Sofieki. — — 6, 130 rigiment de qrenedien: Esvanaki, — 7. Adjadant +, Offcier généeal du 84° régiment Chirvanski.—3, Caporal du 6* régiment de _grenadiers. Tavriteheski, — 8, Sous du 34° sigiment Seveki. — 4 Clricon du yi sdgiment 52 Aficice du §x° régiment Apehéconshi Ainsi que le montrent les illustzatioas, Puniforme porté en temps de paix ressemblait encore forte ment & celui del'époque des guerres napoléoniennes. Particulirement en tenue de parade (paradnaia forma) avec le shako et le plumet. Ces derniers disparaissaient dans la tenue ordinaire (abikno- vennaia forma). Saisi dune veritable frénésie ves timentaire, le gouvernement impérial russe avait encore prévu pour ses troupes tun uniforme de service (sluuchebnaia forma) et un uniforme de tous les jours (ponsedniernsia fora), plus une tenue PE, qui se bornait il est vrai & une blouse poriée au-dessus du pantalon, Les catastrophiques expériences de la guerre contre le Japon furent & Potigine de Padoption @’un uniforme supplementaire dit de campagne (pechodnaia forma), de couleur gris vett, mieux adapté aux exigences de la stratégic moderne. En hiver, une toque de fourrure, la « papacha », remplagait la casquette plate; une sorte d’écharpe- capuchon — le « bachlik » — se portait également, Tinfanterie de ligne avait, sur les pattes d’épaules, ses numéros margués en jaune; les tirailleurs en rouge. Le manteau, d'une teinte Kgérement moins verditre que le nouvel uniforme de campagne, provenait de a guerre précédente, de méme que tout Je reste de Péquipement. Le service militaire s’accomplissait 4 Page de 21 ans et durait trois ans et demi. Le soldat libéré était susceptible détre rappelé sous les drapeaux pendant un laps de temps de quatorze ans et demi, ob il faisait partie de la réserve. Aprés cela, Ia milice le recevait éventuellement pour une durée de quatre ans, Larmée ruse sur pied de guerre se divisait ea trois catégories : arméc active, réserve et dépét: elle représentait, toutes armes comprises, 4.100.000 combatants. Comme les armées des autres nations, elle était organisée en divisions, brigades et régimeats; ainsi, a 1 division comprenait les 1 et 2° brigades, qui comprenaient respectivement les 1*¥ et 2° régiments et les 5° et g° régiments, Cette numérotation se poursuivait Pune division 4 Vautre, ce qui rendait 34 Ia tache des espions extrémement facile puisqu'l leur suffisait d'idemtifier un seal régiment pour savoie automatiquement & quelle brigade et & quelle division il appartenait. Le fusil Vinfanterie ruste était armée du fusil Mosia- Nagant, adopté par le gouvernement en 1891; Je magasin de cette arme avait été perfectionné par le Belge Nagant. Le chargeur coatenait 5 car- touches du calibre de 7,62 millimétres. Pesaat 4,200 kilos environ, long de 1,29 méire, le Mosin- Nagant permettait le tir coup par coup et Ie tir A repetition. La vitesse initiale du projectile était assez faible — 620 metres 4 la seconde — et réduisait par conséquent la « zone dangereuse » & joo métres (indiquons & titre de comparaison que le Lebel Frangais avait une zone dangercuse de 675 metres) Ta baionnene efflée se portait constamment au fusil pendant les campagnes. Flle mesurait 51 centimétres. Léquipement T’équipement se composait principalement dune vaste musette. Portée sur le cité gauche, elle con tenait, outre 6o cartouches de réserve, les effers trois paires de linges de pied (partionki) dits « chaussettes russes >, des calegons et chemises de techange. du fantassin, soit un quatt Le havresac, privilége de l'infanterie de la Garde, 'existait dans Ja ligne que sous la forme dun simple sac se fermant a aide Wun cordon comme les sacs de nos agriculteurs, 1. Gobel do mital 2, Bien conus des prisonniers et déportés de la devsidee guerr, st beaucap lus oonlontables a petra Pieagines, cer lager de pied remplicent les chaussettes traitinmelles, INFANTERIE RUSSE TENUR DR PARADE (11) 1, Ginéral d'infanterie, — 2, Infanterie de la Garde, régiment Pavlovski, le demier réyiment de yrenadiers 4 ‘poner la mitre ea 19t4. — 3. Olicicr sapésicur du régiment Préo- brajenski, "4. Régimenr Grenaiderski. — 5. Régiment Finlandski. — 6. Musicien du régiment Litowski. — 7. Génk- tl dinfanterie, \ ‘Mais Pélément le plus typique de Puniforme russe trait le « boudin » qui barmait la poitrine du soldat. Il érait constitué par le manteau roulé dans son portemanteau et dont les deux extrémités se coingaient dans la marmite individuelle de deux litres. Cette marmite, dépourvue de couvercle, était en aluminium et possédait une anse en fil de fer galvanisé. Le petit bidon, en aluminium également, etait recouvert de drap. Les cartouchitresen cuir jaune, d'un type démodé, pouvaient contenir chacune 30 cartouches, En fait doutils portatifs, chaque compagnie dis- posait de 80 pelles et de 20 hachettes. Le matériel de campement, une tente et ses piquets, se tépar- tissait par groupe de 6 hommes, Comme vivres de réserve, le soldat emportait en campagne 3 tations de biscuits, de sel, de thé et de sucre, plus une ration de 305 grammes de viande en conserve, Offensive et effondrement 3 Ltarmée russe, si formidable en apparence, pré- sentait de nombreuses faiblesses; & commencer par la Ienteur de sa mobilisation, qui exigesit un long mois. Ce fait éait da a Pimmensité d'un territoire insuffisamment desservi par un chemin de fer au séscau squelettique. Le soldat russe, solide, frugal, possédait un courage stoique, teinté d’un certain fatalisme issu de sidcles de servage, mais il dut souvent marcher au combat les mains vides et attendre qu'un cama rade s’écroule pour lui prendre son fusil. Ta pénurie de matériel était positivement scandaleuse : certaines unités n’avaient qu'un seul fusil pour six hommes. Mal commandés par des officiers trop souvent incompétents et eux-mémes imparfaitement équipés — ils avaient des boussoles, les cartes géogra- phiques leur faisaient souvent défaut —, les soldats russes offraient une prise facile aux idées subversives. Elles nallaient pas tarder 4 les pousser 4 la révolte contre un régime qui, il faut bien le dite, multipliait les maladresses. 56 Quoi qu'il en soit, cest en reprenant la vieille formule d’Alexandre T que Varmée russe attaque «le plaive a la main et la croix dans le corur », Le premier choc eut liew 4 Gumbinnen le 18 aodt 1914: les Allemands de von Prittwitz dureat se replier aprés une lutte acharnée devant Purmée de Rennenkampf. Démoralisé, le général allemand retira ses troupes (VIlle armée), profitant dune journée de repos que le général russe accordait & ses troupes épuisées par huit jouraées de mazches forcées. Liempereur d’Allemagne, aprés un moment de panique, vit son tréne échanper aux Cosaques grace 4 la nomination d’un solide général A la retraite de 67 ans, yon Hindenburg, la place du lamentable von Prittwitz, Prenant la situation en main avec le calme et Pénergie qui le caractérisaient, aidé par excellent Ludendorff, Hindenburg décida de porter ses efforts sur la Ie armée russe commandée par Samsonov, qui avangait par le sud dans l'intention de prendre A revers la VIL armée allemande. Aptis sa vicioire, le général Rennenkampf per- sistait & attendre on ne sait trop quoi sur ses po: tions, et les Allemands purent donc, dés le 25 aoat, concentrer leurs forces sur la IIe armée russe, dis- tante de prés de 150 kilometres de la F armée. Avec une incroyable Iégéreté, les deux armées russes cortespondaient par radio « en clair », ce dont les Allemands profitérent avec une intense jubilation! INFANTERIE. RUS Insignes de geader + x. Maréchal. — 2, Général. — 3. Liew. tenant général. — 4. Major général, — 5. Colonel, — 6. Licurengnt colonel. ~-7. Capitaine. —8.Capitaine en cscond. — 5, Lieutenant, — 19, Sousliewrenant. — 11, Aspirant — 2, Adjudine-chef, — 15. Adjudant. — 14, Sergentchet. — 15. Sergent. — 16, Caporal. — 17, Soldat de 2° classe, — 18, Soldat de 2° classe (tenue de campagne). — 19. 1, 2°, 38, 4° régiments de la Garde (tenue de campagne). — 20, Grentdiees, — 21-22, Infancerie de ligas. — 23. Tizailleus 24. Infanterie de la Garde, — 25. Jalonnene sibérien 26. Télégraphistes. — 27, Mittailleuss, — 28, Radios, — 29, Cyelistes. Le 26 aoat, la VIII* armée allemande se rua sur les troupes de Samsonov qui, en trois jours, se virent complétement encerclées. Tentant furieuse- ment de se dégager, les Russes furent partout repoussés par un feu infernal et, le 30 au soir, ils furent foreés de se rendre tandis que leur chef se suicidait, Les Allemands avaieat capturé 90.000 hommes. Cette victoire dite de Tannenbergt ext des consé- quences stratégiques moins importantes qu’on Pa prétendu, car Parmée russe était loin d’étre détruite, mais les conséquences morales — la notion d’invin- cibilité de 'armeée allemande —furent énormes. Sans désempirer, Hindenburg langa ses troupes vers le nord, of le général russe Rennenkampf était inexplicablement resté inactif. Le 7 septembre, Jes armées se heurtérent sur les passages des lacs Mazures, mais les soldars russes, se battant avec une rare ténacité, parvinrent 4 contenir les assauts des Allemands. Grice 4 intervention énergique de ses réserves, Rennenkampf échappa de justesse 4 Pencerclement et s'enfuit jusqu’an Niémen, qu'il repassa du 13 au 15 septembre, . ‘Ainsi Poffensive russe se terminait-elle beaucoup plus mal qu'elle avait commencé. Par contre, sur le front autrichien, les Russes obtenaient quelques consolations 4 lears malheurs militaires. Désireux de venir en aide & leurs alliés allemands en mauvaise posture en Prusse-Orientale (avant intervention de von Hindenburg), les Autrichiens avaient lancé, le 21 aodt, une offensive précipitée et ieraisonnée en Galicie contre des forces russes inféricures en nombre. D’abord victorieux, ils avaient ramassé des milliers de prisonniers et envahi le territoire russe, Le 2 septembre cut liew une puissante contre- attaque dirigée par le grand-duc et généealissime Nicolas, oncle du tsar. Les troupes austzo-hongroises durent ceculer sur ensemble du front aprés avoir abandonné 120.000 prisonaiers et des centaines de canons. La détérioration de la situation obligea les Allemands & dépécher des forces nombreuses retirées du front occidental et qui, si elles parvinreat a rétablir une ligne de résistance, n’en manquéreat 58 pas moins 4 Pétat-major lors de la bataille de la Marne. Les plins allemands ayant échoué en France sur la Marne, les Centraux décidérent de déclencher contre les Russes une série Poffensives de vaste envergure. Cinquante-neuf divisions allemandes et cinguante divisions austro-hongroises furent ras- semblées pour ces opérations qui se dérouleraient simultangment au nord-est & partir de Ia Prasse- Orieatale et au sud-est en Galicie. Commencée le 26 septembre, Vattaque des Centraux fut tout d'abord contenue par les Russes; le 28, cependant, offensive principale conduite par Hindenburg en direction de Varsovie ne fut stoppé qu’avec peine par le grand-duc Nicolas. Au sud, Ie 4 octobre, les Autrichiens avaient pu pénétrer en Galie, mais quelques jours plus tard les Russes reprenaient le dessus et capturaient 120.000 hommes, Contre-attaqué au centre, Hindenburg retraicait : les fronti@res mémes du Reich se trouvaient mises en peril, Le momeat était critique et cette fois !Autriche n’était plus Ia seule & étre menacée. Le haut com mandement allemand décida d’en finir : il langa une puissance offensive qui, selon des témoins, fut une des plus meurtriéres de la guerre. Allemagne était désormais convaincue qu'il lui fallait absolu- ment éliminer cette Russie obstinée afin avoir les mains libres sur le front de Ouest. ées. Elles n’en continuérent pas moins de constituer une menace en dépit de pertes s‘élevant 4 3.800.000 hommes tués, blessés ou prisonniers. Les armées russes fureat repous 2 On la baptiss aii pour lavet li défite de méme nom inlgé ch 1gia an Chevaliers teutoniques, INFANIERIE, RUSST TENUE DE CAMPAGNE () «. Offciet, — 2, Fantassin on tonuc de service dhiver avec le pepacka (toque). — 3-4. Infunerie de la Garde. — 5. Officer avec le bachlik (éeharpe-capuchon). — 6, Tnfintetie de ligne. — 7. Infanterie de ls Garde. — &. Infanterie de ligne, — 9, Croix de Sain-Georges (pour officiers). — 10. Ceois de Saine- Stanislas, 11, Croix de Saint Vladimir. 2. See a effets de la ligne. — 13. Havresac de la Garde, — 14. Petit biden, — 15, Macmite individuele mpéche que T'ampleur de cette défaite, gui avait conteaint les Russes 4 une retraite de pres de 250 kilomatres, devait avoir de lourdes réper- cussions et pousser le tsar A des décisions funestes, Sur les instances de V'impératrice, Nicolas TI décida de destituer soa oncle le généralissime et de se placer personnellement a la téte des atmées. Son expérience militaire se bornait 2 faire évoluer un bataillon du régiment Préobrajenski dont il Gait colonel, mais, heureusement, il n’avait pas Ja prétention de conduire Iui-méme les opérations et en confia Ia responsabilité 4 un excellent officier, le général Alexeiew. La dispasition du grand-due Nicolas, figure trés populaite, particulidrement vénérée par P'armée, fut catastrophique. De nombreuses Iégendes couraient sur lui, inspirées par sa forte personnalité, alors que ce héros national n’était jamais allé au front, tant il craignait les balles perdues. Sa destitution survenait au moment ot Parmée, épuisée par uae longue retraite qui avait inutilement pris es aspects de celle de 1812 avec sa tactique de Ia « terre brilée », était complétement démoralisée. Les tentatives maladroites de Nicolas Il, cherchant A conquérie affection de ses soldats, 3¢ soldérent par un échee. 60 Pourtant, cette armée russe que les Centranx croyaieat définitivement découragée cut encore un terrible sursaut ct revint 4 'attaque, le 4 juin 19:6, sous Vimpulsion éacegique du général Broussilov!, L’armée austto-hongroise sffondra en Galicie, abandonnant 150.000 ptisonniers aux mains des Russes, En deux mois, Voffensive Broussiloy avait frit 4oo.009 priscnniers dont 0.000 Allemands et reconquis d'importants territoires. Mais la riposte allemande avec 23 divisions rassemblées en bite fut décisive ot les Russes durent une fois de plus se replier. Le front russe se disloqua. Aptts Pabdication du tsar, en mats 1917, le nouveau régime libéral ne réussic pis A restaurer la discipline dans Parmée. Quelques mois plus tard, Ia révolution @Octobre donnait le pouvoir a Lénine, qui re cherchait aussitot les possibilités d'une paix rapide. Il allait obtenie un atmistice, déenétet la « démobilisation générale » et signer avec les Contrux, le 3 mars 1918, le traité de paix de Brest-Litovsk. 4. Tes operations militares du Cauease wont tvaltées aa chapites (Leanne turgue ® INFANTRRIE RUSE, TENUE DE CAMPAGNE (11) 1. lnfantetic de le Garde (gar la Vistule en 1914). — 2 et 4 Ligne. 3. Portedrapema, — 5. Fantassia de Is ligne Acc easque Aurizn estampé du blason impérial susse (front de Macéloin:) — Lualie, apres s‘etre longuement tatée, décida denteer en guerre aux edtés des Alliés en a08t 1935, Test nécesssire de rappeler que ce pays ava partie jusquela de la Triplice qui le liait a PAllemagne et 4 I’Auteiche-Hongrie. Décidant de rester neutre provisoirement, Malic suscita chez les Centraux et chez les Alliés une véritable suren- chére, désireux qu’lls étaient les uns et les autres de se concilier son appoint militaire au prix d’accrois- sements territoriaux substantiels. Cos accroissements devant s’opérer pour la plupart au détiment de I'Autriche, il était normal que les Alliés emportent la décision finale, Si, sur le papiet, Parmée italienne représentait un effectif en temps de guerre de 3.500.000 hommes, fen réalité 900.000 soldats seulement parent étre rassemblés aux cétés des Alliés. L’obligation du service militaire commengait 4 vingt ans accomplis, pour une durée sous les drapeaux de deux ais. Ensuite le milicien passait six ans en congé de Patmée permanente, puis quatre ans dans la milice mobile et enfin sept ans dans la milice territoriale. En temps de paix larmée comptait 286.448 hommes. En 1914, Pinfanterie comprenait 94 régiments de ligne, 2 régiments de grenadiers, 12 régiments de bersagliets et 8 régiments dlpin: En 1915, elle était forte de 36 divisions totalisant 360 bataillons, parmi lesquels 62 bataillons alpins et 66 bataillons de bersagliers. L’uniforme et les armes Liuniforme de toute Parmée italienne était d’un ton gris verditre. Adopté comme tenue de cam- pagne depuis quelques annécs, il avait été créé et essayé dés 1908, Les régiments de ligne se groupaient paz deux pour former une brigade, dont ils portaient les couleurs distinctives au collet. Une étoile en métal blanc ornait ces rectangles terminés en pointe. 6a fie“ Les régiments de bersagliers et d'alpins avaieat au col une autre espéce de garniture appelée flamme, ov figurait aussi Iétoile en métal blanc. Le casque ‘Du modéle frangais, le casque italien était cepen- dant fabriqué d'une seule piéce!. On le peigmait du méme ton que P'uniforme, parfois dans un vert plas foncé. Sur le devant, linsigne de l'arme énnit repro- duit au pochoir. Ce méme insigne, en métal estampé, ornait la casquette, L’équipement Le soldat italien disposait d'un sac en toile impermeable, pratique et léger. Il en existait diffé- rents types. La musetie classique de toile verdatre se portait sur le Aane gauche. Le bidoa entouré de drap gris vert se portait 4 droite. Le fusil Te fusil italien — le Mannlicher-Carcano modéle 1891 — ait une ame a répétition de calibre 6,50 millimetres, qui possédait un magasin central a chargeur de 6 cartouches, C’était une des moins bonnes armes patmi toutes celles dont se servaient les belligérants. La faiblesse de son calibre constituait a elle seule un handicap. Les mitrailleuses Les Italiens utilisaient une grande varieté de mitrailleuses. La mitrailleuse Colt semble avoir été 1. Fa principe, car de nombreuses photos en montreat di Franjais « integral » tle INFANTERTE TTALTENNE, TENUE DE CAMPAGNE 1. Capotal « maggiore », — 2. Sergent, 1916.— 3. « Ardito » bersagliee. — 4. « Ardito » en tenue d= campagne. — , Souslicutenant, — 6-7. ‘Tenue de campaune complece; le 6 est un caperal, — 8, Lieutenant, — 9, Capitaine, — 16, Colonel-brigadier. — 11, Lieutenant-eolonel. a plus sépandue, mais des Schwarzlose autrichiennes modéle 1907/12 et de nombreuses Saint-Titienne frangaises trouvérent place dans la panoplie a cété des Revelli italiennes et des Maxim allemandes. Les « arditi » Ce cosps spécial devait son origine aux premiers groupes de patrouilleurs — « esploratori » — chargés d’effectuer des coups de main sur les avant- postes ennemis, La guerte de tranchées amena casuite la ciation de groupes spéciaux vous aux tiches les plus dangereuses, qui pritent la dénomi- nation officielle de « volontari esploratori », plus communément appelés « Compagnie della Morte », compagnies de la Mort. En 1916, le soldat spécialisé dans la pose de pétards explosifs pour barbelés ct se livrant a des seconnaissances diurnes et nocturnes eut droit au titze de « militate ardito ». En 1917, le major Giuseppe Alberto Bassi réunit les éléments « arditi » en troupes d’assaut « reparti d’assalto » — et les dota d'un uniforme particulier. Au combat ’ « ardito » emportait uf poignard, une douzaine de grenades, perfois un fusil a baionnette cepliable du type « teuppi speciali », dénommé ‘IS modéle 1891. Les combats sur la Piave, ott les troupes dassaut des « arditi » se signalérent particulitrement, leur firent donner le surnom de caimani del Piave — caimans de la Piave. Les nageurs d’assaut du capitaine Remo Pontecorvo Bacci, les « arditi auotatori », perdirent en une seale action so hommes sur 32, Devant les hésitations da gouvernement italien, les Autrichiens s'étaient préparés discréeement a répondre A une éventuelle agression : ils avaient garni de troupes lear frontitre des Alpes. A Ventrée en guerre de Mralie, des renforts autrichiens furent cussitdt ramenés du front russe, et ces bataillons aguettis firent face a une armée enthousiaste mais inexpérimentée, Lancée sans souci des pertes dans un terrain montagneur, la vaillante 64 infanterie italienne dat bient8t s'arréter pour souffle, ramasser ses 180.000 blessés et enterrer 66.000 tués Enommes pertes pour un mince et précaire résultat stratégique, qui décut amérement les Alliés et fut 4 Vorigine de la légende qui taxa aussit6t et pour longtemps V'armée italienne de médiocrité, Les Inaliens s'acharnérent, consolidérent quelque peu leurs positions sur l'Isonz0. L’hiver se passe sans apporter de changement, mais exigea de leur part des trésors d'improvisation et d’ingéniosité pour se maintenir devant un ennemi qui occapait des positions plus élevées, bien plus faciles & défendre, Crest de ces positions que dévala, le 15 mai 1916, une puissante offensive, baptiste « opération puat- tive » par les Autrichiens qui a’avaient pas par- donné a Mtalie sa volte-face de demiére heute. Submergée, la premiéte ligne italienne seffondra, mais ensuite 'avance autrichienne fut ralentic puis stoppée grice & la providentielle offensive des Russes sur le front de l'Est, qui obliges les ‘Autrichiens & distraire une division de leurs forces ct & abandonner tout espoir de pousser plus avant leur succes initial. Avec Pété 1916, ce furent les Italiens qui, 4 leur tous, pritent Vinitiative, Ils remportérent la vic- toire de Gorizia, pour zetomber, avec Pautomne, dans la stagnation d'une éprouvante guerre de positions, ANFANTERIE, (TALIENNE TROUPES SPECLALES ET ARMEMENT 1.-Compagnies de la Mort : types d’ « arditi ». 2, Carabine & bafonnens repliable, modéle 1891, — 3, Care bine modele 1891 T.S. (ceuppi speciali) des « arditi » et des carabinier., — 4. Fusil modéle 1891 pour Minfanterie. — 5: Gliventd modéle 1819, calibre 10,34 mm. — 6. Glisenti 1889 sans poreet et & détente escamotable, — 7. Brixia 1906, 4g mim, — 8, Glisenti rgi2, 9 mm. — 9. Bercita 3915, 9 mm ta, Beretta 1915, 7,65 mm. — 11. Beretta 1915-1919, 7.65 mm. INFANTERIE, 1TALIENNE ENUF DE CAMPAGNE (pp. 66-67) 1. Lieutenantcolonel de hersagilers, 1915, — 2. Bersaglie. —. Becsagliees mitraillears et mitrailleuse Revelli Fiat) modéle 1914, calibre 65 mm (1915). — 4. Mitealleuse Cole (U.S.A) modéle 1914, calibre 6,5 mm. — 5. Albins, 1917, 28 FTES Lihiver particulitrement rude attaqua le moral des troupes italicnnes, de nombreuses désertions se produisicent parmi ces soldars qui se croyaient sactifiés & une stérile guerre d’usuze. Parmi eux, un caporal de bersagliers, gri¢vement blessé en février, remuait dans son cerveau des idées qui allaicae porter des fruits redoutables; il s’appelait Benito Mussolini. Llimination du colosse russe en octobte 1917 permit a l'Allemagne de mettre quelques-unes de ses meilleures divisions aux eétés de son partenaire autrichien. Le 24 octobre, aprés une violente préparation artilleric mélant aux obus classiques les obus a gaz, les vagues d'infanterie ausceo-allemandes se ruérent sur les positions eanemies bouleversées pat les obus. Les lance-flammes réduisitent les points appui et les assaillants percérent 4 Caporetto, Ce fat Veffondrement de la Tle armée italienne, qui s’enfuit, prise de panique, “argissent ainsi la bréche. Les Austro-Allemands surent exploiter au maximum la situation chaotique qu’ils venaient de provoquer : fen quinze jours ils conquitent toute la partic nord-est de la péninsule, frent 300.000 priscnniers et ramasstrent des milliers de canons “et de miszailleuses. La légende défavorable & Varmée italienne trouva dans cette catastrophe une nouvelle vigueur. Poustant, les Ttaliens se ressaisitent, Ils parvinrent a tenir téte sur Ia Piave, un flenve de Venétie qui ©érale entre la frontiére autrichienne et ’Adriatique. Cet obstacle naturel, long de 220 kilométres, fut abordé par ’assaillant sans l'appui de son artillerie restée loin en attire et son offensive, essouffée, perdit de son niordant. Tandis que des renforts franco-anglais forts de 120,000 hommes étaient dépéchés sur la Piave, les Italiens fouettés par leur amour-propre résistérent victorieusement pendant sept jours aux attaques des Austro-Allemands bien décidés a franchir le fleave (20-27 novembre), Le 4 décembre, ils revinrent Ala charge, mais cette fois les renforts franco-anglais entrérent dans la bataille, galvanisant littéralement les soldats italiens qui rivalistrent Phéroisme ct énergie. 6a Aprés une longue période de combats d'usure, es Autrichiens, dépouryus de leurs reaforts allemands eappelés en France, tentérent une nouvelle percée sur la Piave entre le 15 et le 23 juin 1918, Les Ttaliens contre-attaquérent vigoureusement et patvinzent a les repousser au-dela du « fleuve sacté », Liarmée austro-hongroise, minée par la maladie — une épidémie de grippe espagnole — commenga lentement 4 se désagréger. La mutinetic de certaines divisions hoagroises, le 20 octobre, lui porta un coup fatal. L’armée italienne, forte de 51 divisions, se langa 4 Pattaque avec 5 divisions franco-anglaises et une division de volontaizes tchécoslovaques et brisa la résistance des Austro-Hongrois aprés trois jours de 1, La defiive que subizent les Italiens est paribis mise sur le compte eahsence de masques i gaz-dansI’aréeialienne, Mais lemascue de type fiangas y exstae bel et bien. INFANTERIE 1TALIENNE, INSIGNES ET COIFFURES Couleuts distinetives des brigades (de deux régiment, cha- can) de Pinfanteric de ligne : Regimens 1-2 + brigade Re (coi). — 5-41 Piemonte, — 4-6 Aosta, — 7-8: Cuneo. — g-te : Regina (reine), 12: Casale, — 13-14 : Sinerala wiis-10 Savona, — 17-38: Aegal, — 19-30 1 Brescia, 22; Cremona, — 23-24: Come, — 25-36 : Bergamo. — Pavia, — 2930: Pisa, — 31-52: Sieas. — 35-34 Livorno, — 35-36 : Pistoia, — 37-38 : Ravenna, — 39-90: Bologna, — 41-42 t Modena, — 43-44 : Forlt. — 45-46 Reggio. — 47-48 : Ferrara. — 49-50 : Parma, — 51-52: Ali "3-34 | Umbria, — 55-56 : Marche, — 57-58 : Abruzzi. — so-6o ' Calabria, — 61-62 + Sicilia. — 64-64 : Cagliari. ~ 65-66 : Valtelina. — 67-68 : Palermo, — 69-70 : Ancona. — yera : Puglia, — 73-74 : Lombaedia. — 75-76: Napoli. — 3778 | Toseana, — 79-80 : Roma. — 81-82 Torino, — 83- 84 | Venezia, — 83-36 1 Verona. — 87-88 : Triull. — 85. 90 Salerno, (Eteange paradoxe que ces noms de brigades ui font plus penser aux vacances enchanées et a la dloe vite qu’s la guerse!) 1, Collet d'infanterie de ligne. — 2. Collet des alpins. — 5. Collet des hevsagliers. — 4. Collet des ¢ arditi » Tnsigng) de eoiffure : 5. Alpins. — 6, Infanterie de ligne. — 7. Ligne, sur la casquette, — ¢-10, Bersagliers. 8. Méduille de Ie valeur militaire 11. Casque de grenadier, — 12 et 14. Ligne, — 15. Chapeau Galpin; pompon blanc + x" baraillon, souge + 2° batallon, ‘ert : 3* batallon, blew : 4° bataillon, jaune : bataillon de depot. — 15. Casquerte 'infanterie, — 16. Insigne de easquetie des « arditi ». — r7. Chapeau de bersagliet. — 18, Insigne de beas gauche des « arditi | q ] | | | Chih Géoresisss "© 24 Nytepphon , furieux combats. Liofensive se développa tandis que Vennemi tetraitaic sur tous les points. Le 3 novembre, Varmistice était signé et Vaffront de Caporetto vengé. Mais les ouanges, comme on le sait, s’accordent moins aisément que les reproches, et cette incon- testable victoire ne fut applaudie qu’avec tiédeur pat les Alliés, Quand sonna Peure des comptes, Vkalie se yit assez mal accueillie par ses fréres @armes subitement oublieux des promesses faites, Avec ses 650.000 morts, appauvrie, désue, Pitalie allait devenir la proie du fascisme, se préci- piter vingt-deux ans plus tard dans une aventare encore plus tragique et donner & la Prance, « Vingrate sur latine », le fameux « coup de poignatd dans le dos », Les forces expéditionnaires américaines Apres avoir longtemps résisté a la plus large part de Popinion américaine, qui cxigeait une riposte énergique aux provocations de |’Allemagne, le président Woodrow Wilson finit par admettre la futilité de ses espoirs de faire accepter par les belligérants les suggestions propres, seloa Iu samener la paix en Europe. Le torpillage du Lucitania le 7 mai ris avait déji soulevé T'indignation du peuple américain; la multiplication des agressions perpétrées par les partic de 1917, et qui prétendsient interdire tout trafic maritime au mépris des régles internationales, fit déborder la coupe. sous-marins allemands 4 Le 6 avril 1917, les Etats-Unis entraient en guerre contre I'Allemagne en dépit des protestations des partisans de la non-intervention, pour la plup Allemands naturalists de fruiche date. Leur secréte sympathie agissait sous le coavert qassociations patriotiques telles que cette « Organizstion of American Women for Strict Neutrality » qui s‘op- a Yenvoi d’armes et de munitions aux Alliés, Les mémes organisations tentaient en posait, dés r91 méme temps et dés cette ép loppement des forces armées du pays, en vertu de la vieille doctrine de Monroe, temontant a 1825, qui préconisait la non-interyention américaine en dehors du Nouveas Monde. que de freiner le déve Ces manceuvees sevamment orchestrées ficent qu’t son entrée en guerte, Amérique n’était dotée que Pune armée de terre squelettique : 202.000 hom mes commandés par moins de 1.000 - officiers. Le débarquement des premieres troupes en France, le 26 juin 1917, ne constituait donc, on Pima aisément, qu'une mesure symbolique; mais dés le 17 mai, et sans attendre les engagements volon- taizes, le Sénat avait voré une loi qui allait aussit6t permettre de lever des contingents. ove citoyens des Etats- Unis avaient endossé luniforme; en novembre 1918, 3,000.c00 de soldats se faient sous les deapewu: A lh fin de 1917, 1. Les forces expéditionnaires américaines (A.E.F.) forent plicées sous les ordres du major général Jobn J. Pershing, un officer d’élite, grand organi- aicur ct excellent conducteur Phommes’. Les officiers destinés 4 encadrer la toute jeune armée bénéficiaient d'une formation accélérée + ils accom- Allemands Le commmandaat en chet detec 2 Baleimore en 1749. popnlaiion totale des EtateUnis camptenait 19% lit de colors alsacens insallés ETATS-UNIS D'AMERIQUE. INFANTERIE ET EQUIPEMENI Fantassins en tenue de campagne 3 leur arsivée ex France, avec le fusl Springfield modele 1905. — 3. Havresac. 1c ouvert. — s-G-7. Cartouchiszes et cointuron ‘a pansements ct pince coupe-fls. — 8. Pelle de -s, — 9-10. Insignes en eelicf sur les boutons du col. — 11. Matériel de cuisine. — 12-13, Gourde. — 14 Gobelet plissaient un stage dinstruction de trois mois, suivi, en France méme, de cours de tactique. L/armée fut organisée en divisions qui compre- naient chacune 2 brigades de 2 régiments, dont les compagnies comptaient 250 hommes. A I’Armistice, PAmérique avait envoyé en France 43 de ses divi- sions, for s chacune de 27.090 hommes (presque quatre fois plus que certaines divisions frangaises en 1917!) Officiers et soldats Les premiers contingents de T'A.E.F. portaient Puniforme de laine kaki en usage aux Etats-Unis depuis le début du sidcle, Pabriqué en divers endroits pour couvrir les besoins énormes que provoquait Prafflux des recrues, le drap présenta une assez grande variété de coloris allant da kaki brun.au kaki vert olive. Les feggins de toile qui protégeaieat le bas des jambes disparurent tsés vite, leur fabrication étant trop compliquée : on adopta les putes ou bandes molletigres de Varmée britannique. A son tour, pour lt méme raison, le chapeau & larges bords fur délaissé au profit dun bonnet de police pratique et du casque d’acier anglais. Le havresac Le havresae était d'un modéle tds particulier ct tout a fait original. Tl consistait, comme Pillus- tration le montre, en une envelope qui se dépliait complétement avec, dans le haut, une petite besace amovible. Léger, trés bien congu, il n’entravait en rien les mouvements du combattant. Le fusil Inspiré du fusil espagnol fabriqué par Mauser cn Allemagne, le « Springfield 1905 » américain &tait considéré comme une des meilleures armes du monde!, I timit Ja balle Spitzer du calibre de 7,5 millimetres. Un autre fusil, le « U.S. caliber .30 rifle model 1927 », fat mis en service; c'éait un Enfield (anghiis) modifié, qu’on nommait aussi « Springfield 1917 ». Le fusil mitrailleur Complétement dépourvue datmes de ce gente, Parmée américaine adopta le fusil mitraillear appelé cn France fusil automatique Chauchat, Cette arme avait été mise au point par Chauchat, Sutter et Ribeyrolle aux usines de Puteaux. Fille utilisit a cartouche Lebel de & millimetres (20 dans un chargeur en demi-lune). De facture fruste, elle fot surnommée shosbo par les byys d’outre-Atlantique. Les insignes Les sous-officiers et‘les soldats portaient au col deux boutons; & droite ua bouton marqué U.S, 4 gauche un bouton estampé indiquant le numéro du régiment et Pembléme de l'arme. D'zutres insignes pas du tou: réglementaires firent n¢anmoins leur apparition au haut du bess gauche des « sam- mies », Le premier d’entre eux fat arboré par les soldats de la 85° division lors de son embarquement pour [Burope, en juin 1918, Certains officicss, indignés, sen référtrent aux autorités supérieures du « War Department » qui, bon enfant, trouva au contraire Pidée excellente. On vit aussitét flcutic toute une variéeé d’insignes rivalisant Porigi- nalité, cuxquels on donna la dénomination officielle de « shoulder sleeve insignia ». Les insignes spéciaux de tireurs d’élite Ces insignes miétalliques ne vaccordaicnt aux soldats qu’aprés un concours de tir trés sévére, doat es €preuves devaient s’effectuer 4 300, 500 et 600 metres, La dignité de « marksman » s‘obtenait par Go 4, de coups au bur; celle de « sharpshooter » 1, Le gouvemement amérizsin avail payé 202,000 dollars de Pépoque i ln deme allemande povr les droits de fabricatien. EYATS-UNIS_D'AMERTQUE UNIFORMES DE CAMPAGNE 1, Fusilict mitralleur avec le Chauchar francais, 1918, — 2, Offcier en mantesa (capuchon dans le dos). — 3. Pore- Geapeaa et drapeau regimenraice. — 4. ‘Tenue d'assaut allégée, été 1988; fusil Springfield modéle 1917; sur la poitting, sac é masque 4 gaz, — 5. Tantassin, 1918, (Nocer Ts baionnette sanglée le long du sic comme sur les figures, rer 2 de Is planche peésédeace.) pat 75% et celle de « expert rifleman » en exigeait 9% SOit 315 COUps sur 350. On voit qu’en dépit de leur aspect un peu ostentatoire et puéril, ces insignes récompensaient de redoucables tireurs. Les officiers A part la « Sam Browne belt » empruntée aux officiers anglais et les bottes de cuir de modeéles varigs, les officers de I'A.E.P. ne se distinguaient de la troupe que par leurs insignes de grade portés sur les pattes d’épaules. Si certains textes signalent le port au col de deux boutoas U.S, plus deux boutoas 4 Minsigne de Parme — un de chaque espéce de chaque ebré du col —, les photographies montrent souvent autres combinaisons. Les officiers américains ont donné de l’échelle de leurs grades une curieuse explication qui, apres eux, aurait été inspirée par « Parbre de la science et de la vie ». Ainsi les sous-lieutenants n’auraient droit 4 aucun insigne parce qu’ils sont au pied de Parbre. La barre argent des lieutenants et les deux barres des capitaines représenteraient Jes premiers degrés d'une échelle qui méne aux feuilles, celles dor pour les commandants puis celles dargent des lieutenants-colonels. Arrivé aussi haut, on voit les aigles d'argent des colonels, et puis, plus haut encote, les étoiles : une pout les brigadiers, deux pour les majors généraux, etc. Enfantine d’apparence, cette histoire était en fait un excellent moyen mnémotechaique! Les drapeaux Chaque régiment possédait deux drapeaux : le national et le. régimentaire, ayant tous deux les mémes dimensions, Ils étaient trés soigneusement confectionnés en soie. Les opérations ‘Lraccueil le plus enthousiaste fut fait & PAEP. lors de son débarquement en France, ott ses membres furent Pabord, et pour peu de temps, surnommés «< amex », avant de recevoir le sobriquet amical de « sammies »%, 74 Leuss insteucteuss francais avaient €é choisis parmi les compagnies ou les bataillons qui avaient une solide expérience du front, pour la plupatt des chasseurs 4 pied, Mancuyrant, rampant, maniant avec eux les différents types carmes, les nouveaux venus firent preuve d'une bonne volonté et d'une émulation telles que trés vite bleus et anciens devinrent Wexcellents camarades. Puis vineent les premiers combats et, hélas, les premiers morts, ceux du 16° régiment d'infan- terie prés de Lunéville, le 3 novembre 1917. Inter- calés parmi les unités frangaises, les Ameéricains allsient vite Saguerrie et tenir ferme face A un enremi redoutablement entrainé au massacre, devant Craonne en mars 1918. En juin-juille, lors de Voffensive de Champagne, 27 divisions US. vont se lancer 4 Passaut, au coude a coude avec les « poilus », et reprendre Chateau-Thierry. En septembre ce sera Saint Mihiel : 16.009 pri- somniers, 443 canons capturés, En octobre, 'armée américaine va enlacer Varennes, Vanquois, Beat 1, Sommy: diminutf de Sar. Uncle Saye (US. Ar. — United Stes (of America) es la personnification du citoyen ou du gouvernement amedieains, BTATS-UNIS_D'AMERIQUE INSIGNES ET GRADES Grades : 1. Lieutenant. — 2. Capitaine, — 3. Major. — 4. Licutenant-colonel, — 5, Colonel. — 6. Brigadier yénén — 7. Général. — 8. Lieutenant général. — 9. Caporal. — 0. Sergent, — 11. 10" sergent. — 12. Sergent quartier~ maitre de compagnie. — 13. Sergent d’approvisionnement de garnison. — 14, Sergent-major de batuillon. — 15. Sergent- major de régiment. — 16, 1° musicien. — 17. Trompete, "8, Sergeacmajor-chef — 19. Sergent porte-drapeau. — 20, Tambourmaje, — at. Quartion-maitre de bataillon. — 22, Sergent quarticrmaitce de ségimeat. Badges (insignes): 23, 85° division (premier badge porte). — 124, 30° division. — 25. 40° division. — 26. 2° division. — 27, Divsion de Paris. — 28. « Bloody hand » (main rouge) du 371° régiment a Verdun. — 20. 93° division, — 30, Service d'intendance. — 31. 9° corps. — 32. 89¢ division, — 35: « Hat in the cing », ineigne de poitrine en rézal émaillé du 94° squadron de Vaviation de chasse US. — 34. 27° division, Décorations : 35. Di gressional Medal of Honor. Ceess. nsignes et prix de tir: 38. Titeur d’élite, — 39. Bon tirear. = ge. Expert au pistolet — gr. Expect a Fal ed Service Medal. — 36. Con- — 37. Distinguished Service MAAAAABB acsegane mont, nettoyer la forét d’Argonne of un caporal allait écrire une des plus belles pages de gloire de P «US, Army », Cétait le 18 octobre; le caporal Alvin C. York et son peloton venaient d'etre pris sous le feu meurtrier des Allemands. Seul sous-officier sur- vivant, York prit le commandement des sept hommes indemnes et élimina une premiére mitrail- leuse. Ensuite, le montagnard du Tennessee partic seul en rampant pour tenter de repérer Jes autres mitzalleuses, qui aussit6t ovvrirent sur lui un terrible feu. Sans se démonter une seconde, York riposta posément, abattant les tireurs ua par un au moment oii ils dressaient Ia téte pour micux le repérer. Il en réduisit ainsi dix au silence par son lr stupéfiant de precision. Décidés a en finir avec cet enragé, six Allemands bondirent de leur tranchée mais n’allérent pas plus loin! York reprit alors son tir implacable et mit encore six mitrailleuses hors de combat, Démoralisés, les Allemands hisséreat un drapeau blane et se rendirent. Le caporal York venait de neutraliser un nid de treate-ting mitrail- leuses! Rigoureusement authentique, eet exploit fut qualifié par le maréchal Foch la plas grande chose qu'un soldat allié ait jamais accomplice, Promu sergent, le digae descendant de Davy Crockett recut la « Medal of Honor », la plus haute distinction américaine, accordée parcimonieusement pour extra- ordinary beroismr in connexion with military operations’. Les pertes totales de PA.E.F. vatient selon les sources. Ainsi le maréchal March, chef d’état-major de U.S. Amy, les estime & 30.000, mais le U.S. War Department porte le chifire & 126,000, Entre ces deux estimations, d’autses sources proposent 60.000 et 75.029 morts. Ce dernier chifire nous semble le plus proche de la vérité et, quoi quill en soit, illustre douloureusement le généreax sacti- fice de !Oncle Sam 2. En tout 95 médailes @honncus furent dissibuées as cours de In Premitre Guerre mondiale Vintervention da Portugal aux cdtés des Alliés et le sacrifice supréme de prés de 8,000 soldats dans la boue des Flandres sont générlement ignorés. ‘Maints ouvrages pourtant remaequables les négligent quasi totalement, Avant méme que lAllemagne ne lui déclare la guerte officellemeat, le 9 mars 1916, le Portugal avait da expédier des renfors en Afrique, oit sa colonie de PAngola avait é:é envahie par les troupes allemandes. Une force expéditionnaize portugaise fut envoyée en France par batesux en 1917, sous le commande- ment du général Feratio Temaquini; elle était armée et équipéc on grande partie de matériel britannique, Te soldat portait un uniforme de teinte gris blew. Son fusil était le Mauser du calibre 6,5 millimétres. Le scevice militaire obligatoire avait été instauré dis 1887 et une loi adoptée en rptr avait détermin€ 76 ARMEE PORTUGAISE 1-2, Fanussins « serranos » en tenue de campagne, — 3: Offcier Geadus | 4. 107 soldat chef de groups. — 5. 2° eaporal. — 6. 18 caporal, — 7, 2° sergent — 8. 1°" sergent. — 9. Adju dane, — 10, Aspirant, — 11, Souplicurenan, — 12, Teute pant. —— 13. Capitaine. — 14. Commandant. — 15, Liew: tenantcolonel. — 16, Colonel, — 17. Genéeal, (A paris du ade @aspitnt, ls prades se porent sur ke be det Tosigaes de spéclalsation (our le col ct fe casquete) + 18, Génie. — 19. Sapeurs-mineurs, — 20. Pontonaies. — 21 Infanverle, — 22. Aruillerie de campagne. — 23. Projecteurs, — 24, Anillerie 4 pied. — 25. ''élégraphistes de campagne, — 26. Cavaleric. — 27, Chemins de fer. — 28. 29, Cadre auailiaire d'idminiseration mili servateuri-avistours. — 41, Cadre suxlisice du genie. — 52, Pharmaciens. — 35. Mitrallewrs. — 34. Télégraphister de fortaresse. — 35. ‘Tospilleurs. — 36. Aesostiers. — 37 Aviacurs, — 38, Musicicm, — 39. Médecins. — qo, Vee finaires. — gr, Administration militsice. — 42. Cade auxi- Tiaize du service de saneé. — 43, Scerécarlat militate, — 44, Train automobile. — 45. Cadze at = yo. Telegraphic sans al. jaire de Varies = ee at / SEA yt = Var ee | Ax, SL ras o> ¢ Fx Jes obligations militaires du citoyen portugais, qui pouvait s’engager dés Page de 17 ans et était tappelable jusqu’a 45 ans, L’armée comprenait des classes de premiére et de deuxiéme ligne, ainsi qu'une territoriale, Patis ne vit pas défiler les Portugais : ils furent sussitét dirigés vers leurs cantonnements. Les populations les prireat tout d'abord pout des Setbes, ‘nat leur intervention avait été peu commentée par Ih presse, Les rigueurs de Phiver éprouvérent ctuellement ces soldats habitués & un climat plus dément, mais leur moral et leurs facultés d’adap- tation lear permirent bientit de tenir parfaitement leur place aux cStés de leurs fitres d’armes anglo- francais. ‘Tranquilles et résolus, les serranost qui composaicnt avecles pécheurs du littoral essentiel du contingent portugais supportérent avec un remarquable stoicisme toutes les souffrances de la guerre de tranchées. Tls tinreat bon devant les formidables assauts des Allemands, ces « gens du diable » comme ils les appelaient, qui avaient cru pouvoir enfoncer facilement leurs positions. Les chefs francais et britanniques ne ménagtrent as les éloges aux petits serranai. Mais aujourd'hui ces éloges semblent bien pauvres quand on imagine Pahurissement, pour ne pas dire Phébétude, qui dut saisir ces pauvres diables de Postuguis qui passaient sans transition de la quiéde ensoleillée de leur lointaine patrie au pandémonium de Neuve- Eglise ou de la Lys, Plus désolante encore est Ia manifeste gratuité du sacrifice de ce corps expéditionnaire, confidentiel au point de ne susciter que des allusions et dont on a fini par perdre jusqu’au souvenir. Martyrs obscurs de la plus stupide des guerres de l'histoire, les serranas étaient morts sans trop savoir pourquoi; on avait tout oublié ceux, méme leurs croix de bois. 1. Momagnards, Liarmée serbe de rgrq était en majeure partie composée de fantassins, pour la plupart de robustes montagnards ou paysans pasfaitement entrainés par tune longue suite de luttes, contre les Tuscs princi- palement, dont ils venaient @ailleurs de triompher apres la guerre des Balkans de 1912, Quoique ayant pour ainsi dire doublé son ter- ritoire, la Serbie n’en était pas moins sortie de ces guerres complatement exsangue, L’armée, en parti- culier, avait €puisé ses réserves et les soldats pré- sentaient un aspect misérable avec leurs uniformes fatigués. Mais ces apparences masquaient une force encore redoutable, car chaque homme était animé un ardent patriotisme. Lianiforme de campagne avait été adopté en 1912. Ul équipait toute Parmée, soit 14 divisions. Comme nous évoguerons au chapitre sur PAutriche les ptemiets combats de 1914, disons simplement ici qu’en plus des pertes dues aux 2B batailles, Parmée serbe fut cruellement éprouvée par une tertible épidémie de typhus', On vit souvent des enfants, des vieillards et méme des femmes combattze dans les raags de larmée régulidre. La résistance héroique des Serbes est digne d’étre soulignée, Sous les ordres du yoivede Patnik, cest tout un peuple qui se dressa contre Penvshisseur.... Multipliant les embuscades et 1, Mise sur le compte des Ausro-Hongrois par les journaus du ANFANTERIE SERBE YENUE DE CAMPAGNE 1, Fantassia, 1914-1916. — 2, Fantassin de Varmée de Salo- sigue avec 'équipement frangais, — 3. Fantaisin en tenue de campagne Phiver, 1914-1916. — 4-5-6, Détails da havre~ sac et de Téquipement, igi4-1916, — 7. Casgue du modele ‘Adsian aux armes royales de Serbie, — 8, Fusll diafanterie fet son chergeur. sachant admirablement tirer parti d'un terrain accidenté, il montra d’extraordinaires dispositions pour la guézilla, Pour tout moyen de transport, Varmée ne dis- posait que de chariots trainés par des beeufs, les seuls véhicules, par ailleurs, capables de progeesser sur les chemins défoncés de la Serbie de lépoque. Le 6 octobre 1915, les Austto-Allemands et les Bulgares lancérent une puissante offensive concen- trique en Serbie, et cette fois, prés d’étze encerclée, la vaillante atmés dut se résoudre & battre en retraite pout éviter lanéantissement, La retraite 4 travers Jes montagnes d’Albanie devait rester dans les mémoires comme une épouvantable épreuve pour des soldats mourant de faim et de froid sur les routes verglacées. Au prix defforts surhumains, le roi Pierre et ses compagnons d'infortune parvinrent Ase trainer jusqu’aux rivages de PAdriatique. Cent dix mille hommes purent ainsi rejoindre les forces alliées. Des aavires de guerre francais et anglais les transportérent dans Vile de Corfou. La, ua camp les accucillit installé par la France dans la vallée de la Vasilica qui s’ouvre sur la baie de Salo- nique. Reposés, rééquipés, ils furent, dés 1916, préts a reprendre le combat. Leurs gloricux uniformes désormais inutilisables furent remplacés par des uniformes frangzis. blew horizon ou kaki. Le casque Adrian portait toutefois Pembléme de leur petit royaume, Cette nouvelle armée de premier ordre se couvrit de gloire au couss des opérations qui suivirent. Te vaillant peuple serbe perdit 369.co combatants cen quatre ans de lutte sans répit, Devenu en 1945 une des six épubliques cons- tituantes de actuelle Yougoslavie, le Monténégro ait, en 1914, un petit Etat indépendant sur lequel régmait depuis 1860 le roi Nicolas ou Nikita Ie", Fidéles alliés des Serbes, les Monténégtins se battirent avec un grand courage, mais leur armée, forte 4 peine de 40.000 soldats — on devrait dire guertiers — peuvsement équipés, dut inclines devant les assauts conjugués des Bulgares et des Austro-Allemands aprés la retraite désespérée des Serbes. L’armée capitula le 25 janvier 1916, non sans avoir suscité admiration de ses adversaires, dont le célebre von Mackensent et le général autrichien Kévess. On estime & 3.000 le nombre de tués parmi les Monténégeins. Le roi Nicolas se réfugia en Italie, puis en France’ Aptis la victoire des Alliés, les troupes serbes et des bandes de partisans occapézent le terrivoire monténégrin, Ils y installérent une « assemblée nationale » qui déposa le viewx monarque et rattacha le pays au royaume de Yougoslevie, 80 En dépit de la aeutralité qu’il prétendait appliquer avec équité envers Centraux et Alliés, le roi de Gréce Constantin, danois par son pire et russe par se mére, ne terda pas 4 aificher un tres net penckant pour ’Allemsgae, Il est vrai qu'il était le beau-feére du Kaiser Guillaume II et que ce monarque lui avait prodigué maints gages d'affectioa. 1, Feldsmaitchal qui avait éré le profescur @hinoice militaire de Guillautse 11 et devai, apres bk guetse, favoriser Vallance fenece Tarmée ot le régiee nazie Sell mourur a Antibes en 193 MONTENEGRO ET GRECE ‘Monténégio : 1-2. Officer e: soldat de Ia garde d'honneur du roi Nicolas 1®, nommés aussi périaniks. — 3-4. Monté- négrins en tenve de campagne, Grice : 5-5. Fantassing geees avant Tentiée ex gucre, — 74. Fantassins grees aux cotés des Alliés avec nus et équipemenss hybrides anglais ec frangais (casque €: bidon). Diécoritions du Montéaégra : 9. Médsille Obiiteh. — 10, Médaille de Danilo 1°, — 11, Médaille pour la bravoure. Ce vif esprit de famille ne Yempécha toutefois pas de tolérer officieusement le débarquement des Franco-Anglais i Salonique, quitte 4 leur créer ensuite une masse de difficultés. Poussant plus loin encore la duplicité, Constantin provoqua en 1916 la reddition de la garnison grecque de Cavalla! aux troupes getmano-bulgares, mettant ainsi les forces alliges sous la menace disecte des Centraux. On peut voir des photogeaphies de l'époque mon- tzant les Grecs de Cavalla déflant avec armes et bagages en Allemagne oii, étranges captifi, ils continueront de toucher leur solde! Ceite fois, Pinquigtant monarque avait dépassé les _bornes, ct les Alliés, aprts avoir sepoussé Voffensive des Germano-Balgares, l'obligtrent a abdiquer en faveur de son fils cadet Alexandre, agé de 24 ans (12 juin 1917). Quelques jours plus Entre les premiéres années du xrx? siécle et Paube du xx¢, Parmée japonaise avait coanu une prodi- gicuse mutation : arquebuse 4 méche au fusil 4 répétition modernet, lle était passée de Parchaique Depuis Ia guerre de 1904 contre Ia Russie, le soldst japonais avait définitivement adopté ua équipement ct un uniforme i Feuroptcane et, 3 son entrée en guerre contre ’Allemagne le 23 aot 194, cet uniforme prit Ia teinte kaki. Mais le kaki japonais n’avait pas les nuances olivatres plus ou moins prononeées que l'on connaissait ea Europe; il était d'un brun chaud voisin da ton « pain brilé ». La tunique se fermait par une rangée de cing boutons mats. Son collet haut et droit était orne écussons se terminant en « queue d'hirondelle », ce qui leur conférait une allure subtilement asiatique. Comme coiffure, le soldat n’avait que la casquette ornée de drap rouge avec une étoile a cing branches. Les coulears distinctives, portées au col, étaient le rouge pour Pinfanterie, le vert pour la cavalerie, le jaune pour Vartilerie, le brun pour le génie et aviation et le bleu clair pour le train. Eee aimee faponaise ee i tard, a Gréce déclarait la guerre aux Centraux. Ses troupes attaquérent en Macédoine, oi elles jouéreat un réle trés remarqué au cours de offensive finale en 1918; elles sacrifigrent 12.000 des leurs a la cause des Alliés. Le décés prématusé du roi Alexandre ea 1920 et la chute du gouvernement Venizélos samenérent sur le tréne Constantin, qui lanca aussitét son pays dans une catastrophique guerre contre la Turquie Ce roi qui se faisait appeler « le weur de Bulgares » ow plus pacifiquement « le sauveur de la Gréce » depuis les guerres balkaniques de 1912-1913, prowva une fois de plus quel point ses prétentions de statége étaient peu fondées. Larmée sévoltée le détréna définitivement. 1, Pore de Macédoine, a Veit de Salonique. Les insignes de grade se portaieat aux épaules sur des pattes mises en travers, d’avant en arriére, et noa i la fagon des autres armées. Les étoiles dorées n'apparaissaient qu’ partir du grade de it. quipement ne laisssit rien 4 désirer; pratique ct tr8s complet, il supportait aisément la compa- raison avec les meilleurs modéles européens, Le fusil le plus largemeat employé était un Arisaka modele 1905 du calibre de 6, millimetres, assez peu 1. Lisolement volontaize du Japon ne lui avait pas permis de connalte la batterie Alex, ni par consequent de sulvze Pevolution des armies & feu, Le systéme 4 percussion apparut sans transition lowe des contacts avec len Américuingen 1230. ARMEE JAPONAISE TENUE DE CAMPAGNE 1. Offcier. — 2-3-4. Fantassin, — 5-6, Offcier subalcerne de face et de dos. — 7. Fantassin en tenue dhiver. — 8. Fusl “Arisaka avec son chargeur et sa balonnette. — 9, Pistolet Namba type 14, calibre 8 mm. — ro. Col et écussons de Vinfanterie. — 11. Feusson de eal des blindés. — 12, Feutson de col de Pavietion (aux couleurs du genie) puissant, comme d’aillears toutes les armes utilisant tun projectile inférieur au calibre de 7 millimetres. es officiers étaient armés du premier modele de pistolet automatique Nambu 1905! da calibre de $ millimetres, mais le revolver type 26 de 9 millimetres, datant de 1893, restait Tarme régle- En fait de mitrailleuses, le Japoa ft usage de Ja Hotchkiss modéle 1900 & partir de la guerre russo- japonaise, puis de la Hotchkiss modéle r914, adaptées toutes deux aux cartouches de 6,5 milli: matres. Le colonel Nambu mit en outre au point un « type 3 », qui n’était qu’une modification de la Hotchkiss. On peut évaluer les effectifs 4 environ 360.009 hommes, en reprenant le chiffre des troupes mobi- lisées pour la précédente guerte, puisque les objectifs choisis ne nécessitaient pas un effort spécial. Le soldat japonais était, est-il besoin de le dire, un combattant de tout premier ordre, commandé pat des officiers convaincus de leur ascendance divine et de leur incontestable supériorité sur toutes les autres races?, Avec des militaires de cette espace, le Japon Pacquitta de ser tiches d'allié avec une riguear et une efficacité rares, facilitées il est vrai par Penvergate plutdt mince des opérations. 84 La premiéte attaque nippone fut lancée en Chine sur la position fortifiée allemande de Tsing-tao, le 2 septembre 1914, aprés que la flotte eur bloqué le port. La fortetesse fut investie au bout de dix-neuf jours de combats préliminaires menés par deux divisions, Des tenforts anglais étant venus se joindre a elles, Vassaue fut déclench¢ le 22 septembre et la gamnison allemande fut contrainte, le 7 novembre suivant, de capituler, Sion excepte lapparition de quelques croiseurs cans la Méditerranée en 1917-18, destinés @ la lutte contre les sous-marins, les Japonais n’opérérent plus qu’en Russie, oi ils débarquéreat 4 Vladivostok a juillet 1918 afin d’épacler les Alliés désiceux de protéger le Transsibérien des cévolutionnaires russes. De tous les pays ayant pris part a la Premiére Guerre mondiale, le Japon fut sans doute celui qui en tira les plus lafges bénéfices relativement a ses pertes. Tl étondit ses zones d'influence et développa son économie au prix d'un nombre infime de morts : trois cents, 1, Le Nambu connut une eéldbrité égale i celle du Luger allemand at cours de la Secoade Guerte mondiale, Ti devait to nom 4 Son inventear, le colenel Kisizo Namba, 2. Cette nave outrecuidance n'est pis une déduction ds auteurs, ais ben la profession de foi sincere des officers japonais des deur fuerres mondiales ARMEE JAPONAISE INSIGNES ET GRADES Grades : 1, 2° classe. — 2, 1#*classe, —3. Caporal, (Les doles ddes_numéros 1, 2 et 4 sont jaune mar.) — 4. Senient. — 5. Sergentmajor. — 6. Sergent-chel. — 7. Adjudant, — & Soutlieatenant, — 9. Lieutenant. — ro, Capitaine 11, Commandant. — 12. Lieatensat-colonel. 13. Colonel — 14 Major général. — 13, Lieutenant généal, — 16, Général. — 17. Gaslienchef. 19. Casquette de la Garde impériale. — Echarpes daide de camp (i gauche) et doffcier de parce au palais (4 devi) Tnsignes de bras : 22. Clairon, — at, Menuisier. — 22, Veil. lear. — 25. Cortonnier. — 24, Armurier, — 25, Sidézurgiste — 26, Caporal faisant fonction de secgent. — 27. Chevron de métite Insignes de col : 28, Muricien. — 29. Tankiste, — 50. Reg ‘ment d'infanterie da Tatwan, — 31. Eléve soas-offcier, — 32 Eleve officier de réserve. — 33. Cade — 34, Aviaeur, — 35. Bauaillon indépendant. Ia vietorieuse offensive russe de été 1916, commandée par le général Broussilov, décida la Roumanie 4 se joindre aux Alliés dans leur combat contre les Centraux. Depuis le début de la guerre, ce pays hésitait cn effet a prendre parti, car les deux camps lui offraient Pon et Pantre de substantiels avantages territoriaux. Toutefois, Allemagne e: ’Autriche- Hongric avaient signé en 1883 un traité dalliance secret avec le roi Carol I", dont toutes les sympathies allaient vers ses frtres de race!. Au grand déplaisir du souverain, le conseil de la Couronne opta pour la neutralité provisoire, ce qui lui laissait présager une prochaine entrée en guerre de la Roumanie aux cotés des Alliés. Ce manquement aux régles de Phonneur qui lui imposaient de tenir ses engagements mina la santé Aga chancelante de Carol Tet, gai siccomba en octobre 1914. Ce décés et In nonvelle inattendae de la vietoite frangaise de la Marne vintent encore renforcer les rangs des partisans des Alliés. Le nouveau roi, neveu da souverain défam, fut couronaé le 11 octo~ bre 1914 sous le nom de Ferdinand Ir, Ferdinand avait été choisi comme prince héritier en 1889, mais son oncle l'avait tenu a I'écart de la Cour et de sa politique secréte. Timide et effacé, le prince heritier s‘était voue a la botanique, science ot il avait acquis une grande maitrise. Ces paicibles études ne Vavaient pourtant pas empéché de s'inté- resser activement 4 la séorganisation de Varmée et il avait pris part, comme commandant en chef, at campagne contre les Bulgares en 1913. Son mariage en 1893 avec Marie d'Fidimbourg, petite-fille & Ia fois de la reine Victoria et de !em- pereur Alexandse II de Russie, jous un réle impor- tant dans le débat de conscience qui étreignit le nouveau roi dés son accession au ts6ne. 86 Ferdioand Tet dat ssister aux pressions des getmanophiles roumains, enhardis par sa aissince allemande, Il sut néanmoins choisir l seule voie compatible avec sa dignité de souverain, voie combien douloureuse gui lui imposait daffroater sa famille allemande et de sactifier tous les liens affection qui Py unissaient. La réaction des Hohenzollern a la « trahison » Ge leur parent ne se fit pas attendre, Is rayérent le nom de Ferdinand de lear Grand Livre, le « tuant » ainsi dans la généalogie de la famille, et la cour princiére de Sigmatingen r’hésita pas & porter le Geuil du « défunt ». Pour parfaire le tout, le chef de famille, Guillaume I, roi de Prusse et empereur @Allemagne, signifia au renggat qu'il lui retirait Yordre de sa maison, Le toi ne renia jamais son nom et, en dépit de cette cascade de malédictions, fut, deux ans plus tard, le seul Hohenzollern qui puisse encore porter son nom patronymique, tous les autres membres de sa famille en ayant été déchus per décision des vaingueurs. Lentrée cn guerre de la Roumanie appoctait aux Alliés, quoique tardivement, 15 divisions @active, mal armées hélas, et dont huit seulement étaient dotées — chichement — de mitrailleuses, 1. .Carol Te, fondateur de Ia dynastic, courooné en 18, étsie né 4 Sigmaringen ea 1839. Il éait prince de Hohcnzollers, 2, NE lui muss 4 Sipmaringen, en 2865. il énit le second fis du rire siné de Carol, Leopold de Hohenzollera-Sigmavingea, et Ge Tinfanes Antoni, de’ Porwpal, La eandidanire dx prince Téopold au tae dFspagne avait ét€ Poceasion de la gierse Eancoallenande de 18701851. INFANTERIE KOUMAINE PREMIERE ‘TENURE DE CAMPAGNE (Déeree du 42.1912) 1, Tnfanterie de ligne. — 2. Chassear a pied, — 3. Bauf mascotte d'un régiment dinfaaterie eicombrant cxttes, mais combien précicux en cas de dsettel). — 4. Drageau ational. — 5. Offiier. Ardigh Gabor ds Liss Le fusil Ie plus employé était le Manalicher modele 1895 du calibre de 6,5 millimétres, avec un chargeur de 5 cartouckes, Ba rg12 avait été adopté un nouvel uniforme de campagne duns tcinte gris bleuitre, erés proche du Jechigran autzichien. Cet uniforme regut quelques minimes retouches en rpr6, et fut désormais confectionné en drap bleu horizon, Le casque du modéle francais apparut a la méme époque. Cest le 27 aotit 1916 que Ia Roumanie déclara la guerre I’Autriche, et le 28 que son armée franchit les cols des Carpates en liaison avec [offensive russe de Broussilov. Ta réplique des Allemands far foudroyante. Pré- levant les divisions jugées nécessaires sur le front de POuest, ils lancérent avec aide des Bulgares une offensive concentrique semblable 4 celle qui avait écrasé la Serbie en 1915. Liintervention des Bulgares, auxquels les Rou- mains avaient soigncusement évité de déclarce I guerre dans le fallacieux espoir de les voir séster sur leurs positions, précipita la défaite des armées roumaines. Elles furent forcées d’evacuer la Tran- sylvanie et de refluer a est des Carpates, incapables de se battre sur deux fronts contre les divisions allemandes, autrichiennes, bulgares et tutques. Les Alliés, divisés sur la meilleure fagon d’inter- venir, finirent par abandonner a peu prés complé- cement les Roumains 4 leur sort, Tl est vrai que Franco-Anglais et Russes avaient euxmémes & faire face & de sérieuses offensives chacan de leur c6ré. Et pourtant, les 25 divisions roumaines face aux 4o divisions ennemies se sont admiriblement defendues et ont méme battu pacfois ces soldats aguertis, parmi lesquels ua jeune lieutenant wur- tembergeois, Erwin Rommel, deviendra, vingt-cing ans plus tard, célébce, intervention de trop faibles renforts russes ne parvint pas a redresser une situation de jour ea jour plus catastrophique pour les Roumains qui 88 Sexténuaieat depuis trois mois dans des combats achamnés, Le 3 décembre, une offensive allemande ouvrait une large bréche et Bucarest tombait aux mains des Centraux. Retraitant en bon ordre, les resca ge Varméc roumaine se rctirérent par un froid terrible 4 travers Ja plaine moldave jusqu’ Pabri provisoire de la Putna et da Siret. Vhiver 1916-1917 fut un calvaire pour ces hommes décimés pat le typhus, mais Ferdinand Tet séussit malgré tout a reconstituer son armée avec Vaide dane mission militaire francais e que com. mandait le général Berthelot, installé & Jessy aux cétés du roi et de ses ministres. Si bien qu’au début de P’éé, 17 divisions se laneérent de nouveau A lauaque avec une énergie farouche et remportérent rout d’abord quelques succés, Tl fallut trés vite déchanter, car la IV® armée russe gagnée & la cause de la Révolution se débanda, sefusa de se battre plus longtemps, ce dont voulut profiter von Mackensen pour liquider une fois pour toutes la petite armée roumaine. I n'y parvint pourant pas et dut se résoudse 4 s'arréter apres guinze jours d’azontements. La chute de Kérensky en Russie, bient6t suivie de la signature du traité d’armistice germano-russe 4 Brest-Litovsk, sonna le glas de la résistance roumaine, Abandonnée, isolée, la Roumenie dut lle aussi signer un armistice, le 9 décembre 1917, 4 Focsanit, 1. Ses pertes sélevaient A plus de $00,000 mous INFANTERIE ROUMAINE, TENUE DE CAMPAGNE 1916-1919 1. Lieutenant. — 2, Capitaine, — 3. Général de division 4. Lientemat, — 5-6, Fantassia de la ligne, protil et dos. — 3 Chasseur d pied, 8, Le mime avce Ie exeque modéle Adrian. — 9. Fancassin d'un régiment de ligne, sans le havresae, — to, Csintaton officer te et oat portatif, — 12 Haveosac. — 13, Le méme vu par-dessous. Shr Porte-buionnette ‘ iT > PLL r On s’en doute, ce courageux petit pays n’allait pas sen titer 4 si bon compte! Le 7 mai r9x8, les Centraux contraignirent Ferdinand & signer le trait de Bucarest, qui amputait la Roumanie d'enormes tranches de territoires et de plusieurs points stra- tégiques. En outre, devenve la proie d’un pillage systématique, elle se voyait voler son pétrole, ses troupeaux, les arbres de ses foréts. Fort heureusement, le roi se refusa énexgiquement 4 homologuer ce traité révoltant et montra a son peuple 4 quel point il s'était identifé 4 lui, Ainsi, une des clauses exigeait le renvoi immédiat du génésal Berthelot et des trois cents officiers de sa mission, stipulantméme que aul ne serait autorisé Ales accompagner Ala gare, ott le départs’effectucrait de nuit, Or, quand le train s’ébranla, il fat salué par le roi, la reine et leurs six enfants qui youlaient rendre un ultime hommage 4 ceux qui avaient partagé les lutees et Pidéal des Roumains, Cette magnifique attitude autorisa Ferdinand Ier a profiter de Pécroulement des Centraux pour leur adtesser — symboliquement — une nouvelle décla- ration de guerre, le 9 novembre 19:8, La entrée du roi dans Bucarest délivrée ce ft an miliea d'un délire d’acclamations. Le dernier des Hohenzollemn avait bien mérité de sa patrie adoptive. INFANTERIE_ROUMATN GRADES 1, Général de corps d'armés. — 2, Général de division. — 3. Général de brigade. — 4. Colonel. — 5. Licutenant- colonel. — 6. Majce. —- 7. Capitaine. — @, Lieutenant, — 9. Sous-lieutenant. — Pattes d'épaules : 10 4 18 Grande feoue (se rapportant sux grades Goumércs ci-dessus) 2, Tenue de campagne (idem). — 28, Adjudaat 25, Adjudant en second. — 30, Sergent. — 31. Caporal, — 32, 17 classe, — 33. Soldat. — 54 4 38, 16%, 28, 38, 4 et 58 comps darmée (officers ¢’érat-maior). —"39.” Chasteurs a pied, — 4o, Infanterie de ligne et garde Képis : 41. Général de corps diarmée, — 42. Ginéral de division, — 43. Génénl de brigade. — 44. Colonel, — 4s, Livutenantcolonel. — 46. Major. — 47. Capitaine. — 48. Lieutenant. — 49. Souslicurenant. — $0, Déail de la corarde. — 51. Képi de généeal. — 52. Képi doficier Gieutenant). —'53. Déuil da monogramme royal (F pour Feedioand). — 34. Casgue du modele Frangais. 45. Cooix de la vertu ilies, a | non on os on a a ae “A eal “A al ft A “a ai i 7actl 26 i | 29 | rer) ‘i te 46 47 48 49 Lotsque la Premiére Guerre mondiale éclata, les groupes politiques polonais réagirent de diverses fagons ct Yon vit aussitot naitre parmi eux un aatagonisme entee partisans de I'Autriche-Hongrie et pattisans de Ia Russie. La mobilisation allemande appela sous les dra- peaux les citoyens de Posnanie et les répartit dans ses régiments sans autre forme de proces; mais dans les tertitoires gérés par les Russes et les Autrichiens, les Polonais furent laissés libres de constiruer des Uégions de volontaites destinées 4 lutter céte a céte avec les armées des occupants. Les patriotes polonais voyaieat Ik un moyen de parvenir a une certaine autonomie et peut-éire a la libétation du tertitoire national que laissaient entre-, voir Pétrograd et Vienne, La question ne se posait pas pour Ia zone sous régime prussien, car celui-ci Giait totalement imperméable aux aspirations dune population qu'il avait impitoyablement asservie. Crest ainsi que I'on vit maitre en Pologne trois anmées : une aux cétés de ’Autriche-Hongtie, une aux c5tés des Russes, une troisiéme enfin aux cbtés des Allemands qui se décidérent 4 imiter les deux autres puissances. Disonsdle tout de suite: quelle que soit leur appar- tenance, ces « légions polonaises » étaient atilisées sans aucun ménagement par leurs maitzes, on leur réservait les missions les plus dangereuses dans le secret espoir de les voie disparaier rendaat utiles! On estime i 2,000,000 ensemble des Poloaais qui combuttirent pour leur liberté — et paradoxalement Jes uns contre les autres, puisque I'Allemagne et VAuttiche se battaient contre la Russie. C'est ce derniet pays qui réunit la plus importante armée polonaise : 1.200.000 hommes, tandis que ls légion de Pilsudski mettait 550.000 hommes & la dis- ++ tout ea se 92 position des Allemands et que la légion au service des Autrichiens en compiait 50.000, ‘Mais, de par le monde, il y avait d’innombrables Polonais. Is s'engagérent tour d'abord dans la Légion étrangéee en France et fusent au combat dés 1914. A ceux-ci s’adjoignirent peu a peu des volontaires venus du monde entier, en particulier des Etats-Unis, Organisés en armée autonome, ils formaient en 1918 trois solides divisions. Sut le front de PEse, les Iégions allemande et autrichienne se révoltérent et passérent en grande partie dans les rangs de leuss compatriotes au service des Russes aprés Pabdication du tsar. Finslement, toutes ces légions donnérent naissance a armée polonaise, qui réunitt en 1920 les provinces russes, autrichiennes et allemandes en une natioa libre. Tin 1914, les Tehéques et les Slovaques entilés dans Tarméc autrichienne désertérent en masse pout combattre dans le camp des Russes, oi ils formérent tun contingent de 92.090 hommes. En France, en Ttalie, des volontaires et Wanciens prisonniers de guerre mirent sur pied un corps slovaque de 32,000 homies et un corps tchéque de 24.000 hommes, Grice A leur dévouement et & Ténergic de Tomas Masaryk (1850-1937), les Tchéques et les Slovaques téalisérent leur union en fondant en 1918 la république de Tehécoslovaquie. VOLONTAIRES POLONATS EI TCHEQUES Pologne : 1. 1 brigade de la Kégion de Pilsudski, — 2-3, ‘Volontaire polenais en France. — 4. Volonnire polonais au service dela France. ‘Veheques : 5. Porte-fanion «cheque au service de la France. 6. Volontaire tehique au service de ltilie, — 7. Volon- tale tcheque au service de la Russie, DEUXIEME PARTIE, LES CENTRAUX L’infanterie allemande Evoquer Varmée allemande, c'est évoquer VAllemagne tout entire, car ses soldats et civils de 1914 faisaient un tout extraordinairement homo- gane, la Gemeinschaft; issue del « idée allemande » qui avait germé parmi les humiliations des guertes napoléonicancs, cette communauté s’étsit peu a peu consolidée pour atteindre, entre 1870 et les premiéres années du siécle, une parfaite cohésion, Un essor industriel prodigieux et un accroissement spectaculaize de la natalité (un million de naissances par an|) persuadérent pea 4 peu l’Allemagne de sa grandeur, Elle sentit la nécessité de se procuter de nouveaux marehés pour nourtir tant de bouches et préserver son « standing », elle se tourna aussi vers les colonies, dont elle s'était pea souciée jusque la. Il n’en fallait pas plus pour faite feutir le pan- gemaniome, qui proclama ds lors Pexcellence an peuple manifestement élu, condueteur spirituel des nations du monde, Lfavenement de Guillaume II, en 1888, donna au pangermanisme un « champion » de choix. Le joune empeteur, pert fle préféré de la reine Victoria de Grande-Bretagne, allait bientit devenir Tétre le plus universellement hal que la terre ait jamais porcé. Il sera aussi le premier « criminel de guerre » officiel de l'histoire’. Jamais homme ne fat plus maltraité par les cari- caturistes et les jourmalistes. De nos jours encore, le « Kaiser » est ce vautour a casque a pointe et moustaches en cxoes plaaant sur des millions de tombes. Cette image, dans sa férocité, exprimait le méptis et la colére des honnétes gens que réveltaient les exactions dun peuple ivre d’orguell, chez lequel la force primait le droit. Grand responsable de ce 94 délire de domination, Guillaume IT en devint la personification, Rien nc ui fut épargné : on Taccusa méme de dissimuler son bras gauche atrophié, preuve trop évidente de sa dégénérescence. En réalité cette infirmité était due 2 un accident 4 la naissance, et en cherchant va peu, on aurait retrouvé des croquis @origine allemande montrant empereur a la chasse, épaulant son fusil d'une seule main sous les yeux d'une nombreuse assistance. 1, Le traké de Versailles (r9r9) le déclara responsable du confit, thas le youvcinemone dos Paya Bas, ov i edie rofugie, efurade Vestrader. I weut 1 Doors, prés d'Utreehy, jusqu'a sa mort en 948 INFANTERIE ALLFMANDE, 2, Mousquetaite, t9r4. (Le port de Ia barbe fut interdie aprés le premier hiver de guerte.) — 2. Chasseur de la Garde cn Wafenrock i col deoit, — 3. Wafferock de parade fen tompe de paiz; cesque avec le panache de parade. — 5. Wafenrock avec col tabatcu, Face ct dos. — 6, Welferrck 7, Casquene duffcier d'infenterie, 1914 Bonnets d'infanterie 8, Infanterie de ligne. — 9, Chasseurs. —"fo. Fusiliers de la Garde, — 11, Régimencs de la Garde. — 12, Mitrailleuss de la Garde, — 13. Chasseues bavarcis — tg. Beancardiess. Peat droit Cocarder : a) Peusee, — b) Bavitre, —e) Saxe. —d) Wurtem- berg. —c) Bade. —~ £) Hesse. — g) Mecklembourg, cercle exteticus bles foneé. — 4) Wustembecg. — i) Brunewiek, j) Anhalt, — kk) Saxe-Weirar. — 1} Saxe-Cobourg. — zm) Saxe-Meiningen. — n) Saxe-Altenboury. — 0) Lippe. 1p) Schaumbourg-Lippe. — q) Waldeck. — 1) Sebwatzbourg- Rudolstedt, —s) Reuse. —#)Schwacabourg-Sondershausen.- 1u) Hambourg. — v) Bréme. — w) Lubeck. 15. Dragonne : a] bande; 5) coulant; €) neeud; d) couronte; ©) Franges, Chaque batallon se distingac pur la couleur du fnoeud : 1° : blanc, 2° : rouge, 3© + jaune. Dans chaque Bataillon, les compagnies se aistirguent per Ia couleur du. coulant ct dela couronne : "8 compagnie : blanc, 2* : rouge, Se: jauae, 4f : bleu, Ces mémes couleurs s'appliquent aux 3°, 6°, 7° et 8 companies du 2° bataillon et aux 9%, 10%, 118 et 12° compagnies du 3® bataillon. Le dessin s'applique A une diagonne de mitrailleur auxe couleurs partculitres, ‘Mais les temps n’étaient plus 4 la bonne foi ni a la délicazesse, 'Allemagne venait d’en faire une magistrale démonstration! Bon époux et bon pére, Guillaume de Prusse, devenu soudainement empereut! et jouissant dés lors d'une puissance illimitée, passa de la fierté légitime de tout Allemand de Pépoque 4 la morgue insupportable du chef d'une race faite pour dominet Je monde. Les revues illustrées des années qui précedérent la conflagration de 1gig nous le montrent revétu dune quantité duniformes diffé- rents, avec une telle constance qu'on peut parler de passion du déguisement. Sa garde-robe contenait des centaines d’unifermes et de costumes de toutes époques. Le mégalomane commengait 4 pointer Poreille, I se fit auteur dramatique et écrivit un dcame aussi sombre que soporifique, il peignit, dessina quelque peu, mais se révéla surtout un extraordinaire organisateur de la propagande malti forme destinge 4 envoiiter son peuple et a obtenir une yéritable dévotion pour son régime, Le panger- manisme se développa sous soa impulsion jusque dans les moindres détails de la vie quotidieane., Ta langue allemande prit le pas sur le latin et le grec dans les lyeées, l'étude de ces langues mortes éant considérée comme une perte de temps. Lrarmée fut l'objet de la plus grande sollicisude du Kaiser : par une infinité de petites retouches, il singénia 4 pasfaire les triomphales parades qui forgeaient Pame allemande. Le spectre de la guerre s'avangait inexorablement. Dés 1905, Guillaume Il avait chetché noise a lz France av Maroc; en agit, risquaat de mettre le feu aux poudres, il expédiait devant Agadir une canoaniére afin de forcer les Frangais 4 associer VAllemagne a lears conquétes. Elle en retira finale- ment des tertitoires en Afrique centrale? La course aux armements se feisait de plus ea plus vive et le rideau allait pouvoir se lever sur la tragédie de 1914-1918. Stratégie isation Mis sur pied dés 1897, un plan devait permettre a PAllemagne de faire face au double front que constituetaient en cas de guerre la France et la 96 Russie, unies depuis 1894 par un pacte dalliance. Ce plan, qu’avait élaboré le général von Schlieffen, fut adapté par son successcur, le génécal von Moltke, aux exigences du moment. Se basant sur le fait que la France attaquerait _ sur sa frontiére de Lorraine, Pétat-major allemand se propos de traverser la Belgique pour encerclee Varmée francaise dans un vaste mouvement tournant qui la contraindiait 4 se masser entre la Moselle, le Jura et la frontiére suisse, ou elle serait ancantie. Cette manceuvee enterinerait sans doute la violation du territoire belge et la coléte de I’Angleterce, mais il fallait agir vite : tout serait terming en quelques semaines, bien avant que le cousin John Bull wintervienne autrement que sur le plan diplo- matique. La Russie, discréditée aprés sa défaite devant le Japon (1905), n’inquiétait guére "Allemagne, qui se résorvait de lui briser les reins aussitit Ia France « liquidée ». Le plan frangais — nommé plan XVII — pré- voyait en tovte naiveté une attaque sur la frontiere franco allemande et considénait tout au plus comme une hypothése un débordement allemand par la 1. Som pére ségma que quelques mis sous lenom de Peédérc I 2, Les troupes colonials sero teatées dans le tome I. INFANTERIE ALLEMANDE 1ory-1918 1. Tancassia compléiement équipé, — 2, Details du havzenae 4) poche a linge; b) étui pour accessoires de campement; ©) poche pour les vhvees; d) emplaceinent pour une boite dde conserve de viaude, des brosses, les chaussures de repos, Tes aceessoires de couture et de toilette, avon, peigne, ete — 3. Game et quart. — 4. Dutils portacifs (un par homme) — 5. Fusil Mauser avec chargeur ct batonnette. — 6. Casque ane et avec. couere-ceeque; cueuede allemande (Gg. 17) visible au cite droit, — 6bis. Cocarde du contingent au e&te paache. — 7. Plague de ceintuson Gost mit ene Cocardes de contingent : 8. Prusse. — 9, Bavitre. — 10 Stxe, — 11, Wurtemberg. — 12. Bade. — 13. Hesse, — 14, Mecklembourg. — 15. Oldenbourg. — 16. Branswick. Pour Ics coatingents suivants, se reporter i la planche précééente Peéeigons que lee cocardes de contingent se portaieat au bonnet sus le bandeau, st toajours surmontées de la cocarde allesnande (aun coulews prvssicnnes) sur Ia evige. 17. Cacatde allemande (Prusse). 18, Pattes d’épaules, 1914-1918 { ig etsiaEE

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