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Dans la mime collection Demiersrtres paras suman, Je et Tu (price de Gaston Bachelard), testo, Athines ot Jerusalem (préface d'¥ves Booey. CONSTANT, Fragments d'en onvrage abandonné sur la posi- Gilsé Dime constsuton ripublicaine dans un grand pays HEGEL, Phénoménologe de Fesprt (wadction de Jean-Piere Lefebvre). pceL, Lecons cur ler prewoes de Pexistence de Diew LAVELLE, De Pacte (préface de Bruno Pinchard). nucnéce, De Ja nature (édition bilingue). awe, Elément pour une éthique (preface de Paul Riceeu). Porren, La Conaisance objective, SENEQUE LE PERE, Sentences, divisions et couleurs des orateurs ct des rhiteurs (préface de Pascal Quignard) SHAFTESBURY, Bxerices BT 133, .P83_ 1994 Boulnois, Olivier 2925991 Ua puissance et son ombre LA PUISSANCE ET SON OMBRE De Pierre Lombard 4 Luther Testes traduite et comments "per Olivier Boulnois, Jean-Francois Genes, lizabeth Karger, Alain de Libera, Cyrille Michoo, Mase Ozlos, Jean-Luc Sole Sous la direction d Oliver BOULNONS UNIVERSITY OF DALLAS LIBRARY Trade ane le ours (be on ato da Lire AUBIER 202 1A PUISSANCE ET SON OMBRE ce qui est fae, Cese ne sien fair, et donc il est imposible que ce soit fait, de 1A vient que Dieu ne peut que le possible, le pouvoir qui ett une puissance, mais si aucun changement n'affece la puissance de Dieu, il est impossible 4 Diew de faire quelque chose en raison du changement ‘dans la chose. Tl Faueconcéde cece proposition : la puissance divine est immuable, et niercelle-ci : ce que Diew peut une fois, il le peut toujours | \ { vI RATIO OMNIPOTENTIAE LA RAISON DE LA TOUTE-PUISSANCE. THOMAS D'AQUIN La maison de Ia route-puissance est difficile & déterminer, di stint Thomas dans le dernier texte important qu'il consacre & cee attribuc de Diew (Somme de shologie I, 4.25, 4.3). Tous saccordent & appeler Dieu (le) Tout-Puissant, mais on peut se demander sur quoi porte le «tour» de ‘«Diew peut rout». Ceres, il convient de limiter le champ de la puissance divine aux possible, ce point n'est pas a dliscuter, Mais encore fauc-il s'accorder sur la notion de posible. On peut en effec relaiviser le possible a une puissance, e¢ parler ainsi de ce qui est possible a un homme (démontret le théoréme de Fermat), et de ce qui ne Test pas (eaverer Atlantique @ la nage en moins une semaine) ; mais ce serait commence un cetcle que de défnie la toure-puissance divine comme la puissance de Ure) tour ce qui est possible A Dieu. Thomas en conclut qu'il faut Ia définir comme le pouvoir de (faire) ous les possibles au sens absolu (non relatif a une puis~ sance), Cest-dedite aux non-contradictoites, Dans le premier texte consacré a la puissance divine, oxlui des distinctions 442-44 de son Commentaire des Sentence, il semble soucenir aussi que Diea peut tour ce qui n'est pas impossible au sens de contradictoire(d. 42, q.2, a. 2). Or, cette définition par limitation de la toute-puissance semble ne rete que Tun des cas 08 on peut dite & juste titre « Diew ne peut ‘ps [faire] Xv. Dans trois cextes majeus, Thomas éoumése 1, Cel suc vite ncn inode ere ead u't comple, cx psec la daca comple de Thomas sr rate omaiptetie 206 1A PUSSANCE ET SON OMBRE ces cas®, Puisque celui que nous ineroduisons apparent 4 son Commentaie des Sentences, Cest un passage de ce ‘méme Commentaite qui nous servira de guide ‘Ceest au trosiéme livee (d. 1, q. 2, 2.3), en posant Ia question de la possbilité que I'Incamation fair cele dune autre Personne de la Trinieé, qu'il distingue de maitre systémacique les différents sens de « Dieu ne peut pas [faire] Xv 1,Le premier est bien celui oi expression « X » content tune contradiction, C'est un impossible logique. Dans ce passage, Thomas ne donne pas d'autre exemple que celui éere et de ne pas éere homme a la fois, Mais, dans le texte de la Somme conre les Gentil, it est plus prolxe, Ih dlistingue deux formes de contradiction, celles qui vont contre la raison d'ene ec celles qui vont conte la raison d'ens factem. Les premitres conduisent & exclure du pouvoir divin () que le méme soit t ne soit pas en méme temps (Gre et ne pas fre homme), (i) que les opposés inhérent dans le méme sujet (un homme rationae et iracionnel), (i) qu’une chose soit sans Tun de ses principes essentiels (un homme sans Ame), (iv) que des choses soient avec des principes formels ‘qui leur sone contaires (une espéce done le gente n'est pas prédicable, un cercle dont ls rayons sone inégaux, un triangle dont les angles ne sont pas égaux & deux droits), (¥) que ‘ce qui est passé ne soit pas passé (qu'une vierge cotrompue ne Fsie pas &€°), Tandis que les secondes excluent () que 2, Chronolpiguement, i Fagit de ML Sot, dg. 2, 035 Cot Gent 1 25 De Pag Wea dee, 3 epend ce énumération, aie dans un ase ore, et en a compli dase Cot Gey Tl, 29 ea Sable ouverte ae pie ‘leces dino, dans les dvs estes i coneoent I fourepusance (De Pag ea 4 875 Sum The, 23, 4.34 6) 2 commencet pur en, T semble pone de denne une vesionssémarique gu cure rus cer tates. Jo met, pour Vintane le ee ae» ee fehl es pas forsmen aise pour exe la puissance TecX peat ais bien fre ane despon, un nam ou un Yabe 4. 1c Sit 42,02, 42), st donne Feemple dan homme gi sri pt aioe, la ua lange laure pa roi Sta slime 4 Jee et pect dane TS 42,223 1a site ojectin, mise pons ot plus etal (negate que Tewemple de Soot courant). Lt question dela git euperbl Pa ‘ie vege conampoe et tae ot Qed 3,420.1 Sim Th THOMAS DAQUIN 207 Dies fasse Dieu, (i) qu'il fesse quelque chose d'égal & Dieu, (ii) qu'il fasse quelque chose qui se conserve dans I'ére sans lui, Résumons (1a) Diew ne peut pas [fire} X, si eX inclue une contradiction, (1b) Dieu ne peut pas faite X, si « faire X » incu une coneradiction Dans la Somme de théolegie, Thomas rassemble ces deux cas en un seul : avoir la raison d'ens, cest avoir calle de posiblis 0% de factibils, Ee sillews, il dit encore que ces fas od Diew ne peut pas [fire] X ciennent & la raison de possible (qu'il sagise d'un ens possible, ou d'un ens factum possible). On peut donc dire plus simplement () Diew ne peut pas [fire] ce qui inelue une conera- diction, Ceree impuissance, qui est plutée une impossbiti (da bee des choses, et non de celui de Dieu)”, peut aussi cenir au fait que « pouvoi [fire] X» implique en faie un défaue dde puissance ; et Thomas parlera d'impossiblité qui tient & Ia raison de puissance elle-méme. Car Ton peut patler de ‘pouvoir en un sens déficien, celui de la puissance passive, ceilln'y a pas de puissance passive en Dieu *, Dans la Somme tonte ler Genilt, Thomas donne comme exemple (i) ére tun corps, (i) connafere le changement, (ii) manquer en quelque chose, (iw) se fariguer, oublie, (¥) éere vaincu, 44.25. 2,4, ad. 3, da pit de we Ui aus oc, Sm. The I I, g 132,43, a. 3, un poie de rue plas marae exchaologgue (6 Voit De Bt ya 3 6 eri Set 42, qu tinge impeasibeex rt ure Timp raion tenia bm Th I 254.32 sll plo conmenable de dive qu cla peer (ni pas fr, gue de dive que Dieu ne peut as ke {he (Dens wn ote ex fae)» "S Le eat I Sar, 1, g 2, 2.3, die seulement que «pouvoir» ‘ourine we passion de Is pimance oa enae une imparsance (nie ‘me deft de pisnce aie), comme cas leas de mou on de Pee pl gentlemen ore impainan, Cala de Cat. Gent, 29 Prequil pif one puissance sive 208 1A PUSSANCE ET SON OMBRE souffir violence, (vi) se repentt,satrstr, tre en colére ‘On peur sésumer simplement ainsi 2) Dew ne peut pas [ite] ce qui entraine un défeue de sa puissance. De méme que les impossibles (1) sont des impossbles absolus, de méme les impossibles 2) ne relevent d'aucune puissance active. Mais il est des choses ou des ats de choses ‘gui ne sont pas absolumentimpossibles, cris sont possibles pour d'autres que Dieu, et ne sont done pas décrits ni par (1), ni par (2), et qui sone néanmoins impossibles pour Diew, parce que Diew ne peut pas les vouloir ®. Ine peut pas vouloir ce qui s‘oppose absolumenc a sa sagesse ou @ sa bonté, par exemple : pécher ou mentir. Mais, comme sagesse, boats, justice sont identiques la nacure de Diew méme, il suffic de dite que Dieu ne peut pas vouloir ce qui ‘oppose {isa nature. Er il ne peut pas faire ce qu'il ne peut pas Youloit. Thomas ajoute que Ton pourrait dite qu'il le peut sub conditions, Cest-dite en faisant porer la possibilité sur la conséquence — et non sur le conséquent -, ainsi: « Si Diew voulaie [faite] X, alors il pourrait (fre) X "".» Dans notre cas, le conséquent est faux, mais Taneécédent, Gant impossible, es toujours faux. La conséquence es done valde. Dans fe texte de la Somme conire les Gentls, Thomas donne comme exemple de ce que Dieu ne peut pas, en ce sens, @ faire quil ne soit pas, o4 ne soit pas bon, bienbeureux, ec, Gi) faire le mal (péches), (ill) fare le contaire de ce quil a voulu. Nous pouvons résumer ainsi 9. tne pend pat a pein, dine Te tete cai ie, de ependee explication done par Pree Lombatd de Teacsion detains or pl (que Dies ptt nanan caer cou ute) lle presuppose oe puistnce pave, cele dei mate copa TM Ue ene de De Pot, 2.6 disingue ais ls imposes ex bere pontine ~ spon (0) = (2), de caoe gui Te Soto parte {elation mention pas has, deviet une suedison de (porte orntiae, €enpine £0 pe oetce rato Peta pote pertinent Poi 1 Conssqnnce se Fon poutic mime exper & nda (St Dies vee [fate] X, ale pet [ite] X), ple Tergumene repose bur a prope logue de ln consequence, qu vet les aide (quand Tanielene x fax quelle que soit la valeur de vere du nslquet "THOMAS PAQUIN 209 G) Dieu ne peut pas faire] ce qu'il ne peut pas vouloie (ce qui soppose a sa nature). Ces choses ou fats de choses que Diew ne peut pas vouloit, mais qu’un auere que Dieu peut wouloir, ne const tuent pas V'ensemble de ce que Dieu ne fait pas. Il est certain que Dieu fae tout ce qu'il veut et veut out ce qu'il fait, de méme qu'il prévoie tout ce qu'il fait et fae cout ce quill prévoit, Mais ce que Dieu ne fait pas n'est pas pour aurant ce qu’ll ne peut pas vouloir, c'est simplement ce auiil ne veut pas. Et Dieu peue vouloir des choses quil ne veut pas, en fait. Iya bien une impuissance relative de Dieu, ou plutée une impossbilité relative que Dieu [asse]X, quand X nes pas tl que Dieu ne peut pas le voulois, mai seulement rel que Dieu ne le veut pas. Cerce impossibilie ‘xt telative& ce que Diew veut (a voulul et prévoit fa prévu) effectivement. Thomas dit plus volontier, avec la tradition récente, que, Dieu peut de puissance absolue [fate] X, mais quill ne le peat pas de puissance ordonnée %, Ainsi Die pearl, ou pouraicil, vouloir que la disposition de la téce ec des pieds fic inverse, er il pourrait donc le faite, de puissance absolue ". I pouvaie aussi, de puissance absolue, faire que le Pérestincatnie, et non le Fils, car il n'y a tien ui s oppose & sa nature dans cet événement I fae préciser ce que ne fai pas Thomas — que la puissance est dite 12, La disinaion edonnele et connue ds etn da ommenaite es Sevres, bie lene wi ali dae I Set 424, et tepise dans Som Th 23, 8.5, a, Le ete de Cot, Gon Th 25 ne Vatiie pa, cat Thorn cis dan rendre compte dan un ‘ocbolaie ps wictement arorlicen, 3M Saeed teg 20. 1. id, cis a stpoe la question pe, On sowvern comme exemple eslgiques de ce que Ditu peut ence en oie la pe Sans Tpcaration (Cars Br Gra. 1, 16), Sincamer dane one ee inna Se. 2,4 Ty 1) sumer a arte angiqo Ud), sssumer le sexe fini I Snr 12, 43, reve damnaoe BE quelqvun (De Ver, 4.23, 28, ad. 2), changer en boone ln wea thu denon (Dr Ma 16, 5, a 13) damper Prete ose Js (OV Sita 1, g 2.2 2, ad 3, vee cone diene que le dation e Pie ini cow Is fasce de Dieu 4 Vegan dee erature, ade ‘ele salut de Jada sei element prairie) edie ote a eaton ae nse (Qua 49.31) 210 [LA PUSSANCE ET SON OMBRE ‘ordonnée quand on la rapport la volonté et & a prescience (ou A la sagesse) de Dieu, non pas en général, cit Yon ne ‘surat faire abstraction de la voloneé et de la scence divine, identiques a sa nacure, mais a In volonté et & la prescience de telle chose ou de tel Evénement dans le monde”. On peut done dite, en considérant la puissance de Diew sans Ia Tapporter & Vordre da monde, que Diew peut de puissance absolue ne pas faire X, qui apparcient pourtant ordre du ‘monde, ou faire Y qui n'y appartiene pes. Mais en la rapportant a ce que Dieu veut et prévoiteffeciverent, cst fdlire ordre da monde, Diew ne peut pas ne pas faire X, ni faire Y_ Résumons, (A) Dies peut [faire] de puissance absolue, mais ne peut pas de puissance ordonnée, ce qui n'est décrit ni par (I), ni par (2), nt par (3), mais n'est pas cepen= dane préve ni voulu par lu, cest-dire n’appartient pas a Vordre du: monde. Br Fon sjoutera (5) Diew peut [aire] de puissance ordonnée fet donc de puissance absolue] exactement ce qu'il veut et pre oie, cestei-dire ce qui appartient au monde. 15. Thomas donne pass formlstions del dinsion ene pie ‘ance ordnnde et pases able, qu soo ss doute ous Equiv Tenecs ce eine a nton ardonancemene (ol, oda) dela pumance£ la sees ln wont Ta presence CM Sard @ 2. SSjr ow 4 Tne det cis seulement, ec. Mais i prbie que ete ‘isin ee ance fi Ia piance neue pas in re sans a sige, fous pouvons fang In cms & put (De Pat a 85, 98.5 [', Cependant conse la puissance an la sages ne wat ps te (jue fon pea ubler que Deu ex sage, ou ue i aoe etende que To peut ne as consider que elle chose das le monde vs conte Ik Sausseou fpnce de Dies, pce qu'ele ex oppose a plan divin pur ce monde, ps la sages a tice de Daew en St (Dieu ne put pus perc) On coven cate dtacon 4 popes de buss, Tins fe tee ei i 1 Sit, 43,42, «2, ade = Dito ne po fen oe cone hice a ste de onde de a vloné divine qu et nisms peat aller conte Ia sce na sen de ordre deine aro volo ans les chow cers ee ull Fit seit néannoins Foe, cl apardendne A un au ode dcmnin€ pars volont "THOMAS D'AQUIN au Thy a une dice conepre dan ce gui vient dre expos, et une dif dexpresion La dielté concep. tuele et la pus ante dieiper comment diy a Soppote ce que Dieu vst [Dis ne veut pas Xh ql ne ‘oppose pat 4s narre, Menique 4 volo? Pour Smee ete pour dtingue avec Thomas Ge que Dieu vee par nate, ee quil ne peu Paste onto se boot, enique & son Ee ceil vet Tbeement, en we de sa Bont, sine dou, mais ans que celsoieun moyen assertion @ une fn =e Is ection, le monde ere ui le compose, Si Dieu vou cout ce ull veut par tre, ys pa de diene, pout Dis, ence ne pat voici ct ne pas pout Youle, Mats Die sep comin par lanes de nae, nip lle dem jsce Ou pts ies contine 0d ‘ooo ool st bos en ro ce gl fy man come Is choses asso incommensubls asa ont, Irae fs conmine& oul elle pts que alicia”, Tout gor Dieu yeu dans le mone, ost de iyi le veut Fun coi re, qa aur pu ee difeee. On compen gue Thomas pte perf limite & une opposition la Precene divine, ct comme cllec ne porte que but I Imonde out ce que Diu prvi le previ ibremene, Ercomme rout ce que Dis at stvoulstp per I on peut idee e que Dew prvi, ce qui ver ibe: ten, e ce qui fat efectvemene dns le monde. Dire que Dies peat fie queue chow qu'il veut pes, i Re préwit est die qu'il pour fae quelque chose quill ne fie ps. C= guns condi a dice expreson En eft, estos propesions() + Deo ne pew fe que ce ull veut», (i) «Dieu ne peut fae que e quil 16, 1d mime tS 43,241 2 Ce a heated Pere Atlan autho ac po ene dane Bs Pt 2STae eno des Alaics Ui Si Th 2043 © «Quand sf. propotnnie sux hams ft en ued aS, nage deer ster oe ote inti) 8 rte Sea. Mas bee divine ec une fi al ‘la tat poops kr acs ee Ee ne doe pas coe ‘tm ein oie de coc pone i ects ds ac ne Poi en de» 212 1A PUISSANGE ET SON OMBRE prévoie, (ii) « Dien ne peut faire que ce qu'il fait» sont foutes ambigués. Thomas en donne alors pour raison que exception du ne que» (isi) peue porter sur Te verbe «pouvoir» ou sar le vee « fare», et & cavers eux sur la puissance oa sur T'acte ®, Dans le premier cas, on paras phraseric de maniéte univoque expression en disant « Diew ne peut pas faire d'autres choses que celles qu’il a prévues ide faite», ec il faudeie alors dite quielle ese fausse. Dans le second, on lira Vexpression ambigué ainsi: «Il nes pas posible que Dieu fase quelque chose quill n'a pas prévu », proposition veae, cat rout ce que Dieu fait est prévu par lui (er voulu, mais pour Vargument il nous suffic de ‘nous limiter avec le cexte a la prescence), La premiére interpréation fait de Vexpression un eas de (4) (Diew ne peut pas faire de puissance ordonnée ce qu'il n'a pas preva de faire, mais il peut, de puissance absolue, faire certaines choses qui n'a pas prévu de faite). La seconde en faie un ‘as de (3) et exprime une impossbilie absolue (il ne peut absolument pas ce qu'il ne peut pas prévoir ni voulin). a distinction echnique du sens composé et du sens divisé produit le mémerésultat ¥. Dans la Somme cone les Gens, 25, Thomas distingue ainsi deux sens de la proposition ‘ Diew ne peur pas faire le conteate de ce qu'il a dispost de faire ». Au sens composé (on compose «fate» avec « le ‘ontrare..»), elle signfie que Ia situation 08 Dieu voudrait quelque chose et feric le coneraire n'est pas possible, pro- 18, Dane De Pot, gy 25, le wise ebjecton argument sin «Dons mon ptr fcr iq prvi fata 0 Pati Facer wi od fat» 19, Cate dsintionechniqu, ibe der Refers spbisiqus ‘lnborde ple loge dX pois da XP sil, appar ws sbrep tiene co int Gen. et De Pot, ly 8,3, los elle ee pls latgemene wc par Thomas dane sealer de a rence vine de urs cotingen, of Som. Thea, 1. Bn Su Tol 23, E53, ad.2, Thomar commen ls propstion « Dieu ne peve fie ue {dulce contemble et une er de que es deux abuts punt xe “Sexe ave levee « re, ce gal impose une esection a press ‘Dieu ne pout fre que ce ql ex maintenant ma) comvndble et fase elon laquelle elle fae, oe prsvene Ge costs avec [eet + pouvoir qui es ample aux prble, dese quelle signe 1 Dieu oe peu ies equ le it wo ae et conwenale>, (gl ex une poping vee ‘THOMAS DAQUIN 23 position visie car il ne peut y avoir de contradiction entre la volonté de Diew et son action. Tandis qu'au sens divise la phrase signifie que Diew ne peut pas fare autre chose ue ce quilaeffecivement dispose de faire, ce qui est faux, car Diew peut bien faire autre chose, mais il en aurac alors dlisposé aucrement (Cest pourquoi Thomas dit encore que, dans le second cas, la proposition porte sur Ia puissance et Ja volonté de manitre absolwe). Beef, si (D, (2) ex G) manifestent des impossiblicés absolues, (4) ne manifese qu'une impossibilie relative. La dliffrence entre (3) et (4) tient a ce que les impossibles (3) sont opposés de se la nature de Dieu (& sa volonté, & st bonté, @ se justice, etc), ils sone reconmaissables en eux- -mémes : ils sone forcément exclus de Vordre du monde. Les impossibes (4) ne sone opposés la voloneé, la sagesse ov Ia prescience divines que de I'excérieur (ab exteriri, & ils ‘ne sone reconnus comme impossibles que par qui sait quils sont exclus de Tordre du monde. L'ambiguité de cereaines expressions vient de ce qu'elles mentionnent V'exclusion de fait de choses ou d'événements qui ne sont pas exclus de droit (qui ne sont pas opposés ex 4e& la nature divine), et aque Ton peut les incerpréter de deux maniéees: soit lex lusion faic partie de la description de la chose, et alors Dieu ne peut pas fire X-qui-est-opposé-ila-volonté-divine ; soit elle est ajoutée a la description, et Diew peur fire X, qui ese opposé a la voloneé divine, Thomas dit encore que, si l'on précise, & propos de X, que Diew ne le fat pas (ne Va pas prévu ou ne I'a pas voulu), alors, sous cere condition, il ne le peut pas. Mais, absolument parlan, il le peut. Peut-on alors unfier Yensemble de ce que Diew ne peut pas, et, par la, donner une raison unique de la route- puissance? La Somme de chiologie limitait & (1) les impos- sibles, et défnissaie la ouce-puissance comme puissance de Usire] cout ce qui n'inelue ow n'implique pas une contradiction. On. peut admectre que les impossibles (2) 20. 1M Sen, 1,92, 23 dic bien i de 2 tid. ab eondinine, Gt Ginx mppttinne 22. Voie aus De Pry qu a7, cece ewe cnigorigue, apes 214 1A PUISSANCE ET SON OMBRE re viennent pas s'sjouter aux précédents, car il s'agit une Gquivocité sur la notion de puissance et de pouvoir, et d'une interprétation au sens de puissance passive (ad es). ‘Or, il-ne s'agic pour nous que de puissance active (ad lager), Comme le dit Thomas, dans le De Potentia (a, 1, 2.7) : pouvoir cela, pour Dieu, ce n'est pas pouvoir (pase a, Deo non est poste). Restent alors les impossibles (3), Quine sone pas contradicrores en euxcméles, et pour Isquels le vetbe pouvoir a'a pas un sens passf. Je vois ‘ois téponses ‘2) On peut ramener (3) & (2), Cest la voie choisie par “Thomas, dans cerains textes: pécher, menti, supposent en {aie une puissance défciente, une impuissance ». by On peut aussi ramener (3) a (1), et dire que, pour Dieu, produize la chose ou I'éar de chose décic par «X», aqui n'est pas contradictote, mais est en opposition avec Th nature divine, cest du méme coup produire Yat de chose déctit par « Diew produic X» (si Dieu fait X, alors Diew fait que Diew fat X), qui, lui, est contradicrire Cese donc produire un contradicroire, ce qui ese bien un impossible (I). ‘Linconvénient de a) ese que Ia distinction des impossibles (2) e¢ G), erable dans les textes que nous avons suivis (CSIIL 1, 2, 3 et SCG Il, 25), repose justement sur le caractxe actif, et non seulement pasif, des actes considers, Celui de b) est que Thomas ne propose pas une tlle solution. Reste alors une troisidme hypochése,fondée sur une remarque aqui appara dans les cextes des deux Sommes. ‘Ce dont on se demande si Diew le peut est toujours tune chose, un Gran, et wn érane produit factum). D'od es ‘deus types de contradictions que felevaic le texte de Cont (Gent. Il, 25, e€ que reprend britvement celui de Sim Theol Tha. 25, a3: celles qui porten sur la raison d'en, et celles eimiation de ieee emaives de dion de In route piace (par nin, a peretin, le coserion avec Ta volo): « Rguiter (op quod poo Dekada vend quae set psa cand i Tecate sent quae cotaditionon now implica, Coat rd Dens ide iturin ui ote omnia gen asi and 23, Som. Th 14.25, 2.3, 8.1 “THOMAS AQUI 215 qui portent sur calle de factum, Les impossibles (2) ne concerent pas la production d'un ant, et sil peut ére ‘question de produire un étant dans le cas des impossibles G), ce n'est pas cere production, ni cee Gane, qui sone ‘opposés ila nacute divine, mais V'acee interne qui les accom= ppagne. En effr, le mensonge, exemple privilégié des impos- sibles (3), n'est pas uniquement la profértion dune pro- position, profération qui, seule, peur ue considérée comme Ja production d'un éeant. Ce n’est pas un faie Brac, mais tun fac oi la mention de Vintention de lagen est capital, Pour que T'en associe a la profération d'une proposition Ia description « mensonge », il faut que cet agent croie que la proposition est fausse, e¢ qu'il veuille par Id tromper diteur. Comme agent ese Dieu, il ne peue pas se romper Cmmpossible (2), et sil croit que la proposition ese fauss, est qurelle Pest, ile sait. L'impossibilié se résume alors ‘ce que Diew ne peut vouloir romper, cela es incompatible avec sa nacure. Mais il n'est pas besoin de ramener cette incompatibilié & une contradiction dans l'objet pour en faze un impossible (1) (Diew ne peue pas faire que Dieu soit ‘rompeur), ni de Ia ramener & une impuissance pout en faire ‘un impossible (2) ; il sue de fire remarquer que pouvoir ‘romper n'est pas pouvoir faire (produite) un éxant, que, par conséquent, la limitation de la coute-puissance par Ia ‘contradiction n'est pas remise en cause. Elle doic seulement ere entendue comme coute-puissance de faire, et non comme touteppuissance d'agir, en distinguant donc dans action, ou entre les actions, ce qui est proprement parler production, ou plus généralement faction, Ces-i-die ce qui 24. GEE, Aewcombe, «On Base fics, in Caled Pat, a Blade, Oxford, 1982 25. TLimpore de ditinguer dx onto poses da vee «fhe + doe «Dies post ut fe I peat aot la encton ane veal 3 ‘be destin ee interpideem hl subsinane un ate web # Dien peut wut fae, done i pee eau, mente I pvt soi aft ‘Tun weal web, ase en age ms dice des pide fr cimpl, Ton ne peur die de «Dis pou to fie» que det ‘ropntions dea forme «Di pet ee fie cl et» oul, Te second sens peo rund Je emt, seen conction fie geen a: Cet ce que f prope dant I elution b 216 {LA PUSSANCE ET SON OMBRE cst acrualisé ad exira, hors du sujet agissant, e¢ ce qui est tune modification du Sujet luieméme ‘Une elle analyse, qui nous conduit a ta philosophie de action, dépasse le cadte de ces pages. A défauc d'avoirjté route la claré voulue sur la doctrine thomasienne de la route-puissance, elles ont sans doure permis de vérifier que Ia raison de toute-puissance est bien dificil &assigner. Elles nous permetent aussi de conclure que, selon Thomas, ee selon toute vraisemblance, Dieu peut cout faire, mais qu'il fhe peat pas agir limporce comment, Cyrille MicHon THOMAS D'AQUIN, COMMENTAIRE SUR LES SENTENCES, Live I, Distincnions 42-44 Dismiverion 42 Question 1 : De la puissance en elle-méme Article 1: Diew ail la puissance? Pete er pce veep Di sah Fae ee pa teh ea wea fae a ee ane ny = a me ft gem e D Se a pa en a Se Fs pa ss Cig tet ret tt abreast noe Ser es ae pe Se os cape a i i re fae 26. On pout aust teptene Is dintion ene ati rami 1. Nam diver, € 4. §1(PG MH, 694 B. 28, Mivaphyine ve de tence dive), wa 8, asim 29, Mesoyi V, 12, 10198 15-23, e¢ ast 15, 102ta 15-16, "THOMAS DAQUINN 217 Dieu, car il ne peu rien pair, comme le dit Berita Ee la puissance active non plus, puisque, comme le Philosophe le dic au méme endroi, a puissance active est principe de transformation en autte chose, en tant qu'autre, Mais Dies, en agissant, ne requiere pas de matizee sur laquelle agie. I semble donc que Ia puissance ne lui convienne en aucune maniére. 4. Toute puissance est principe d'une opération. Mais il fe convient pas & Dieu d'opération autre que celle quest son essence, Comme rien n’est principe de son essence, puisque Tessence ni nest engendrée nine procéde, la puis: Sance semble ne pas lui apparcenir (..) Contre cla, Luc 1, 49 dit : « Celi qui est puissanea fait pour moi de grandes choses.» Econ lit dans le Psaume 88, 9 : «Tu es puissant Seigneur, t ta véricé ese auprés de toi» En outre, cout effec est produit par la puissance de sa cause efciente, Or, Dieu ext Ia cause effciente des choses, 1 faut done poser en Tui la puissance. Réponse. Lenom « puissance »aéréimposé pour signifier le pouvoir de "homme, et ces ainsi que nous disons, comme explique Avicenne ®, que certains hommes sone puissant puis ce nom a &é trnsféré aux choses nacurelles. Parmi les hommes, il semble quest puissant celui qui peut faire ce qu'il veut des autres sans en étxe empéché ; et Cese dans la mesure od il peut ére empéché que sa puissance ese dimi- ‘uée. Or la puissance d'un agent naturel, comme celle d'un agent voloneare, est empéchée quand il peut patir sous influence d'un autre. C'est pourquoi il apparent ala razon de puissance, quant & Vimposivion premigee de ce nom, de re pas pouvoir pitt, De Id vient que celui qui ne peut pir, méme s'il ne peut rien faire, nous le disons puissant, ‘comme on appelle dur ce qui a la puissance de ne pas ére brisé. On en concur que ls raison de puissance est parfaite en Dieu : d'une pare parce qu'il fai cout, ce qui lui revient en cane qu'il est acte premier et parfait (car rien agi que dans la mesure of il est en acte), d'auese part parce qu'il ‘ne patie nullement, ce qui lui convient en tant qu et ate 30. Mtapbysiqe 4, cap. 2 (van Rit, 193, 72-194, 79).

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