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Le déclin de l’Occident

Oswald Spengler, Editions Gallimard, Tome I, 467 p. – Tome II, 411 p., Paris
1948

Qui n’a pas envie, en ces temps incertains, de relire Spengler ? L’œuvre a marqué
toute une génération. Elle est le fruit d’une vie entière de travail avec une première
esquisse terminée en 1911, une édition « Princeps » publiée (à Munich) en 1917 et
une version définitive en 1927. Cette monumentale « morphologie de l’histoire
universelle » est évidemment difficile à résumer en quelques lignes. Rappelons
néanmoins que, selon Spengler, le sentiment que nous avons de la primauté de notre
propre culture résulte d’un simple effet d’optique. De même que, vue de la Terre, la
Lune paraît plus grosse que Jupiter, de même avons-nous tendance à minimiser
l’importance des civilisations disparues. Pour l’auteur, la trajectoire est toujours
identique. Une culture commençante reflète une « conscience mythique de l’univers »
livrant combat à tous les « éléments obscurs et démoniaques qui sont en elle et dans
la nature ». Partant de cet élan primitif, les cultures s’épanouissent avant de se
scléroser en devenant des civilisations. Alors la fin approche : l’argent règne, des
villes mondiales pompent le sang des provinces, l’élan vital disparaît, la natalité
décroît et les barbares arrivent. En étudiant les trajectoires de cinq cultures devenues
civilisations, Spengler discerne de multiples analogies (mathématiques, musique,
architecture, société, croyances, etc.). Libre aux nouveaux lecteurs de trouver ces
rapprochements farfelus ou fascinants, de croire au déclin de l’Occident ou de ne pas
y croire, de faire ou non un distinguo entre l’Europe et les Etats-Unis. La réflexion, en
tout cas, est fructueuse.

Marc Ullmann

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