Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
du 8 au 21 mars 2010
« Couleur Femme »
"Disons-le sereinement, en poésie comme dans les autres domaines artistiques, la femme a le plus
souvent été cantonnée à un rôle subalterne : muse, confidente, consolatrice… La valeur péjorative
de l’appellation « poétesse » en dit plus que de larges discours. La question n’est pas de débattre s’il
y a ou non une poésie féminine. La question est de mettre en lumière l’apport, à travers l’histoire,
des femmes poètes et leur présence remarquable dans la création contemporaine. Ce pourra être
aussi l’occasion de considérer les représentations du féminin dans l’imaginaire poétique, au-delà
des stéréotypes de la célébration amoureuse."
Jean-Pierre Siméon, directeur artistique du printemps des poètes
* titre du recueil de Guénane Cade, publié en 2007 aux éditions Rougerie
( Sélection réalisée par Isabelle Lavoix, enseignante en école élémentaire dans le Rhône )
www.printempsdespoetes.com
1
AVERTISSEMENT
Un certain nombre de textes contenus dans ce document ne sont pas libres de
droits et ne peuvent en aucun cas faire l'objet d'une utilisation commerciale.
***
Océanes
Soc et Foc
La Renarde rouge
Rougerie
Le Rocher-Lo Païs d'enfance
Motus
Le Dé bleu
Donner à Voir
au chanteur-poète Philippe Forcioli
*
Ainsi qu'à Célia Galice,
secrétaire générale du Printemps des Poètes,
responsable du secteur jeunesse et universitaire,
pour son aide et son attention permanente,
et à Marie-Claire Bancquart
pour sa relecture attentive et ses conseils.
***
Au détour des pages, vous trouverez...
Première partie ( p 7 à 32 )
Écritures de femmes
préface de Marie-Claire Bancquart (p 6)
Seconde partie ( p 33 à 37 )
Quelques poèmes d'Andrée Chédid
Troisième partie ( p 38 à 55 )
Écritures d'hommes
Quatrième partie ( p 57 à 64 )
Documents divers
2
Vendredi 12 mars 2010
*
Une mobilisation nationale et internationale
« Le grand jour du poème à l'autre »
Chez vous,
Au travail,
À l'école, au collège, au lycée,
Dans la rue,
offrez un poème
échangez vos poèmes
postez un poème
glissez un poème...
*
À cette occasion,
faites découvrir
les femmes poètes contemporaines...
3
Au fil des pages...
Écriture de femmes
Andrée Chedid p 33 à 37
4
Écriture d'hommes
Documents complémentaires
5
Préface de Marie-Claire Bancquart
Parmi les publications du Printemps des Poètes, placé cette année sous la devise
« Couleur femme », celle-ci est destinée aux enfants de l'enseignement élémentaire. Nous en
sommes redevables aux soins d'Isabelle Lavoix, qui a travaillé en relation constante avec
Célia Galice, secrétaire générale du Printemps des Poètes. Merci à elles, car le choix était
difficile. S'il est toujours délicat de constituer une anthologie brève, comme celle-ci, ce
l'était d'autant plus qu'elle est destinée aux enfants. Pour eux, on tente d'éviter la mièvrerie,
la poésie « fleurs et petits oiseaux », tout en mesurant selon leur âge les sujets et l'écriture de
la poésie. N'oublions cependant pas qu'ils sont capables de beaucoup discerner, surtout avec
un guide. Pour ne parler que des femmes du passé, une amoureuse comme Sappho, des
solitaires comme Christine de Pisan ou Marie Noël, peuvent toucher leur sensibilité et être
comprises par eux, tout comme la révolutionnaire Louise Michel emprisonnée qui s'élance
en imagination vers la libre hirondelle. C'est aussi vrai des poètes contemporaines : telle
Andrée Chedid, sous les auspices de laquelle est placé notre Printemps des Poètes.
Poètes, oui, et non poétesses, terme qui évoque une dame évanescente et faussement
lyrique; en outre, mot très laid, comme tous les noms de métier féminins en -esse du
français. Disons donc « une poète », ainsi que le font déjà les Québécois. Terme
parfaitement conforme en outre à l'étymologie, car les Latins appelaient « poeta» Sappho
comme Virgile.
Elles ont été rares, dans le passé, les poètes au féminin. Elles sont bien plus
nombreuses aujourd'hui, parce que le statut des femmes a beaucoup changé dans les pays
dits « développés » (ah, ne délaissons pas les femmes des autres pays, à l'existence, à
l'expression bien plus difficiles...). Sans doute nous reste-t-il à faire. Mais n'oublions pas que
l'opinion générale sur les femmes, il y a seulement un siècle et depuis longtemps, leur
refusait la puissance créatice comme la possibilité d'exercer une activité publique.
N'oublions pas que Baudelaire et Mallarmé jugeaient très bornée l'intelligence féminine; que
la grande poète américaine Emily Dickinson a dû écrire en cachette ; qu'en France, Georges
Sand, Colette, ont eu toutes les peines du monde à se faire reconnaître. Il a fallu hélas
deux guerres mondiales pour changer notre condition. Et pour favoriser les échanges :
quelques poètes étrangères figurent ici, certes trop rares, l'espace étant compté. Mais leurs
poèmes ouvriront des pistes.
Nous souhaitons sans doute que notre indépendance continue et se confirme encore.
Mais pas du tout avec agressivité : sous le signe de l'échange, non de l'opposition. Il est
doux d'avoir, d'égale à égal, des collègues, des amis, des amours. C'est pourquoi cette petite
anthologie contient des poèmes sur les femmes d'hommes du passé comme du présent.
Poèmes gais, taquins, sentimentaux pour une aimée réelle ou imaginaire ; poèmes pour des
enfants ; mais aussi poèmes pour une prisonnière (celui de Chénier), ou une héroïne (la
Jeanne de Péguy), ou une prostituée (la « femme qui tombe » de Hugo). Des poèmes
généreux, en tout cas. Ils prennent bien leur place dans la « couleur femme » du tableau de
la poésie.
6
Couleur Femme
écritures de femmes...
*
Si tu t'aimais
Tu te libèrerais de ton ombre.
Guénane
Couleur Femme
éd Rougerie
7
Les étoiles autour de la beauté de la lune
cachent de nouveau leur visage brillant
maintenant que la pleine lune éclaire de tout son
éclat
la terre sombre.
... Sur l'eau fraîche,
... le vent qui souffle chante dans les branches vertes
et dans les feuilles à qui il donne vie
coule un profond sommeil.
... Viens, Cypris,
et dans les coupes d'or, avec grâce,
prépare pour les convives le nectar
que tu serviras.
Sappho,
(de Mytilène, île de Lesbos / Grèce / 7ème siècle
avant notre ère son véritable nom est Psapphô)
***
Le corbeau et le goupil
Marie de France
(12ème siècle, considérée comme la première femme poète française)
8
Seulette suis et seulette veux être,
Seulette m a mon doux ami laissée,
Seulette suis, sans compagnon ni maître,
Seulette suis, dolente et courroucée,
Seulette suis en langueur mésaisée,
Seulette suis plus que nulle égarée,
Seulette suis sans ami demeurée.
**
Si je n'ai pu comme voulois
Vous réciter au long, et dire
Ce de quoi tant je me doulois,
Imputez-le à mon coeur plein d'ire,
Pour n'avoir pu ouïr médire.
Du bien, que je dois estimer,
Et pour qui on devrait maudire
Tous ceux qui m'en veulent blâmer.
Pernette du Guillet
Rymes XXIX
(1520-1545, lyonnaise, la plupart de ces vers, écrits pour l'amour
du poète Maurice Scève, ont été mis en musique et chantés)
9
Quinzième Sonnet
Louise Labé
Sonnets, Élégies, Épitres...
(1524-1566, école lyonnaise de la Renaissance, l'une
des plus grandes femmes de lettres du XVème siècle.
Elle revendiqua pour les femmes la liberté de parole
et de pensée, et le droit à l' éducation)
***
Chanson
Fait lors du départ de Marie Stuart pour l'Écosse,
étant encore à la vue des côtes de France (15 août 1561)
Marie Stuart
(1542 1587 / reine de France et d'Écosse)
***
10
Jours d'été
À Aurore
11
Hirondelle qui vient de la nue orageuse
Hirondelle fidèle, où vas-tu ? dis-le-moi.
Quelle brise t’emporte, errante voyageuse ?
Écoute, je voudrais m’en aller avec toi,
Bien loin, bien loin d’ici, vers d’immenses rivages,
Vers de grands rochers nus, des grèves, des déserts,
Dans l’inconnu muet, ou bien vers d’autres âges,
Vers les astres errants qui roulent dans les airs.
Ah ! laisse-moi pleurer, pleurer, quand de tes ailes
Tu rases l’herbe verte et qu’aux profonds concerts
Des forêts et des vents tu réponds des tourelles,
Avec ta rauque voix, mon doux oiseau des mers.
Hirondelle aux yeux noirs, hirondelle, je t’aime !
Je ne sais quel écho par toi m’est apporté
Des rivages lointains ; pour vivre, loi suprême,
Il me faut, comme à toi, l’air et la liberté
Louise Michel
(1830-1905 , institutrice, militante anarchiste, figure
historique de la commune de Paris. Ce poème a probablement été
écrit à la prison St Lazare, à Paris)
12
Le coeur Chaleur
Mon coeur tendu de lierre odorant et de treilles,
Vous êtes un jardin où les quatre saisons Tout luit, tout bleuit, tout bruit.
Tenant du buis nouveau, des grappes de groseilles Le jour est brulant comme un fruit
Et des pommes de pin, dansent sur le gazon... Que le soleil fendille et cuit.
- Sous les poiriers noueux couverts de feuilles vives
Vous êtes le coteau qui regarde la mer, Chaque petite feuille est chaude
Ivre d'ouïr chanter, quand le matin arrive, Et miroite dans l'air ou rôde
La cigale collée au brin de menthe amer.
Comme un parfum de reine-
- Vous êtes un vallon escarpé ; la nature
Tapisse votre espace et votre profondeur
claude.
De mousse délicate et de fraîche verdure.
- Vous êtes dans votre humble et pastorale odeur Le soleil comme de l'eau pleut
Le verger fleurissant et le gai pâturage Sur tout le pays jaune et bleu.
Où les joyeux troupeaux et les pigeons dolents
Broutent le chèvrefeuille ou lissent leur plumage. Anna de Noailles
- Et vous êtes aussi, coeur grave et violent, L'ombre des jours (1902)
La chaude, spacieuse et prudente demeure
Pleine de vins, de miel, de farine et de riz, ( 1876-1933 , poétesse et
Ouverte au bon parfum des saisons et des heures, romancière française d'origine
Où la tendresse humaine habite et se nourrit... roumaine )
Anna de Noailles Le coeur innombrable (1901)
Voyages
13
Chant du chevalier
14
Pour grand-mère
15
Le poème de la femme qui aimait le printemps
(extrait)
Le printemps viendra.
Les fleurs porteront au sommet
La lumière qui brille
Du soleil
Et de la grande
Saison rêveuse.
« Pousse, fleur »,
Murmurera la lumière de mai.
Des ailes
S'ouvriront à l'instant juste,
Et chaque chose se prolongera dans l'ombre secrète.
On aura beau changer d'habit pour l'amour,
La fleur, l'homme et l'élan
N'en resteront pas moins éphémères.
...
Magda Isanos (Roumanie)
Poésies (1943) traduction d'Alain Bosquet
(1916-1944, avocate )
***
Petit déjeuner
Il y a
La lune est tombée
Dans mon coquetier. Il y a
je ne la savais tremblante que l'hiver partira.
et si molle
et si folle Il y a
au point de nicher dans une assiettée. que l'été reviendra.
En quittant le ciel Il y a
pour mon coquetier que l'été est là.
la lune s'est allongée
comme une larme dernière Il y a
Pareille que l'été s'en ira.
Et merveille ! Il y a
en passant que l'hiver reviendra.
elle a gobé le soleil.
Bien-aimés, le temps n'a-t'il pas de raison ?
Gisèle Prassinos Le temps d'une conjugaison
Le ciel et la terre se marient et déjà c'est une autre saison.
éd. Ouvrières
( née en 1920, poétesse et romancière d'origine Gisèle Prassinos
grecque, admirée par les surréalistes)
16
Il faut laver
Ce que tu dis Encore
Un dimanche à rêver
les galets blancs Sur les collines
Les planètes
Encore
Il faudrait laver Au jardin
Le ciel et la pluie L'ombre du frêne
Vous trouverez, dans la partie « écriture d'hommes », des textes de René Guy Cadou
Le ballon
Couchée dans le désert
La nuit tombe. je suis insomniaque
De doux lampions s'allument. sous des milliards d'étoiles
La plage est lisse comme un oeuf.
L'enfant étrenne un ballon neuf Etant de la même matière
Et le fait monter vers la lune. je commence à émettre de la lumière
La lune tombe
Et le ballon s'allume.
C'est toujours extraordinaire ***
Que le spectacle d'un enfant
À ras de digue, à la lisière J'écris les yeux grand ouverts
D'un monde où s'engloutit le temps, souvent je fais fausse route
En train de jouer comme si je me perds dans mon poème
C'était une affaire d'État, je m'enlise avec ses mots
Tenant la lune entre ses doigts dans le marécage de l'alphabet
Comme une médaille, un grigri,
Comme s'il était innocent
Ou plus royal que l'Océan !
Anise Koltz (Luxembourg)
Catherine Paysan Béni soit le serpent
La musique du feu / éd. Denoël 2001 éd. PHI 2004
(née en 1926, institutrice, écrivain et poète) (née en 1928, écrit en trois langues)
17
Que m'importent lieu, durée,
si je demeure assurée
de garder toujours l'instant.
Seconde ou siècles, autant
Le vent sur sa route emporte.
Lieu, durée, ah, que m'importe,
tout défile au même train.
Au début mars
les racines fendent la peau des graines
la fenêtre
libère
une mouche engourdie.
Nous recommençons
comme si nous n'avions pas été moulus jusqu'aux os
Marie-Claire Bancquart
Opportunité des oiseaux, Ed. Belfond, 1984
(née en 1932, professeur émérite à la Sorbonne, poète, romancière)
18
Trouver amas ce entrer
bonheur de lait dans
à feuilles qui la
l' perle respiration
ordre de à
lent ramages la si
base c'
au d' du était
manque à-propos fruit vivre
Annie Salager
Figures du temps sur une eau courante / éd. Belfond 1983
Popo
Annie Salager
Terra Nostra / éd. Le cherche midi 1999
(née en 1935, professeur d'espagnol, lyonnaise d'adoption)
La neige pénètre les contours des forêts Es schneit in die Konturen der Wälder
Forêts nordiques de hêtres en ce temps Nördliche Buchenwälder zu der Zeit
Courbée la neige qui tombe Gebogen paBt der Schneefall
Se coule au corps noir de la forêt. Schwarzgrauem Waldleib sich an.
Rouges les feuilles sur les racines Rot das Laub auf den Wurzeln
Au-dessus des cimes le ciel couleur de soupe au lait Über den Kronen im Milchsuppenhimmel
Les flocons ont des allures de suie. Erscheinen die Flocken wie RuB
Tandis que les cristaux se modifient Indem die Kristalle sich wandeln
Que des semaines durant ils tombent à terre Wochenlang niederstürzen
Dressent des remparts à mi-hauteur du coeur. Türmen sie Wälle halb vor das Herz.
19
Je voudrais savoir
20
La voie lactée mène à l'école
Les enfants l'empruntent soir et matin
Les tabliers au passage frôlent une étoile dormante
Qui crie dans son sommeil
Et jette des étincelles
La Grande Ourse rêve d'une couette
La Petite Ourse rêve d'un jardin
Et de trèfles à quatre feuilles
Le temps est à la somnolence et à la paresse
L'instituteur dort en marchant
Les élèves sont en papier
Un coin champêtre
***
21
Déchiffrer
L'enfant aimait comprendre, toucher, pénétrer. Il mettait la main à l'herbe, à l'eau, au gâteau ; se
brûlait la langue et les yeux. Il émiettait son pain en quête de quelque secret de pâte et plongeaient
le bras dans la vase gluante.
Il caressait méticuleusement le dos du chat, le jeu des ressorts à bondir. Il explorait l'oreille du
labrador au risque d'être mordu. Accroupi au bord de la bâche crépitante, il scrutait les mouvements
des crabes affairés.
Du bout tendre des doigts, il parcourait les rides des visages aimés, à l'affût du mystère du temps.
Il léchait en cachette le nez des nourrissons aveugles, humait leur parfum fade, leur fontanelle
molle. Comment voir grandir son propre corps, se métamorphoser la chenille ?
Il aurait voulu regarder faire un enfant, écrire une histoire, naître un printemps. Mais tout était
caché, interdit, inaccessible.
Colette Nys-Mazure, Belgique
La Criée d'aube éd. L'Arbre à paroles 1995
(née en 1938, poète et écrivain de langue française)
***
***
22
***
La fille de l'épicier
a des yeux de réglisse
et des dents comme des petites
***********dragées.***********
Mademoiselle... euh mademoiselle ! Je
voudrais quatre caramels, six berlingots à
la groseille, huit souris en chocolat, dix sucres
d'orge, pas un pareil ! douze barres de nougat
tendre et un gros malabar.
************
*********
La fille de l'épicier
avec ses lèvres de soleil
me met toujours en retard !
Joëlle Brière
Une baleine, deux baleines, trois baleines, six cachalots...
éd La Renarde Rouge 1998
(a fondé en 1994 les éditions de La Renarde Rouge)
***
Luce Guilbaud
Du sel sur la langue
éd. Soc et Foc 2004
(née en 1941, professeur agrégée d'art
plastique/peintre/illustratrice/poète)
23
Attendre
Luce Guilbaud
***
24
99. L'enfant a pris les mots, les oiseaux et les vents.Il en a fait cent parts.
Je mets tout de ma vie, j'adore ça.
Il boit du noir en traits, il voit des transparences.
Comme on dit, l'autre monde.
Du noir en pluie, du blanc tassé.
Pelures et plumes.
Des ombres quelquefois, des tentations.
Des coups mouillés derrière la vitre.
Des cernes sous le claire.
Derrière les volets clos, la lumière extérieure.
Les couleurs sans couleurs, tôt lavées, du désert, où
l'enfant se promène entre les rochers blancs.
Roi des cent cavaliers.
***
L'idée du bonheur
La nuit va tomber
Un ciel rouge
Un ciel
Difficile à comprendre
Semble dire
Maintenant
Lise Mathieu
Le bonheur ne dort que d'un oeil
éd. le Castor Astral-L'atelier imaginaire
( née en 1943, Prix Max-Pol Fouchet 2006)
25
Haricot vert
L
e
ha
ri
cot
vert
était
très
comp
lexé
dep
uis
que
sa li
gn
e Vert de lune
n'
ét Une idée fixe
ai un soir de carnaval
t se déguisa en cerf-
pl volant
us et se laissa
monter
à jusqu'à la lune
où elle germa.
l
a Quand vous irez sur
la lune
m si vous rencontrez un cerf-
o volant
d ou une fleur
e qui a l'air de venir
d'ailleurs
méfiez-vous!
C'est peut-être
une idée fixe
qui cherche
à redescendre.
Madeleine Le Floch
Petits contes verts pour le printemps et pour l'hiver
éd. Saint-Germain-des-Prés, 1975
26
Les animaux,
Les petits,
Les gros aussi, ils meurent tous,
ceux des maisons
comme ceux qui vivent dehors,
Les fourmis de dix-huit mètres
avec ou sans chapeau,
les étourneaux trop étourdis,
la chèvre de Monsieur Seguin.
Elle s'est battue toute la nuit
avant de se faire bouffer par le loup
au matin
- ça m'fout encore la larme à l'oeil
cette histoire parfumée
d'accent provençal et de serpolet -,
cette chèvre-là, elle est restée,
en quelque sorte,
mon héros dans la vie,
une libertaire,
une vraie résistante.
Chantal Dupuy-Dunier
Où qu'on va après?
éd Le dé bleu / coll. Le Farfadet bleu
(née en 1949, psychologue clinicienne)
Recueil sélectionné pour le prix poésie jeunesse 2010 Lire et Faire Lire
...
La Loire est une aïeule
qui se souvient
de son éternité liquide
Claudia Adrover
La Loire au plus près (extrait)
éd. Donner à Voir 1999
27
Raconte-moi…
(extrait)
Raconte-moi
La parole du griot Il faudra
qui chante l’Afrique
Des temps immémoriaux Il faudra
Il dit Continuer à parcourir les pistes
Ces rois patients Et les chemins sans fin
Sur les cimes du silence Apprendre à nouveau
et la beauté des vieux Le chant d'un calao
Aux sourires fanés Ne plus chercher en vain
Mon passé revenu Quelques bras qui se tendent
Du fond de ma mémoire Ou regarder sans cesse
Comme un serpent totem l'ombre de nos pas
A mes chevilles lié
Ma solitude Tu auras pour t'aider
Et mes espoirs brisés Le tam-tam parleur
Qu’apporterais-je
A mes enfants Écraser ta solitude
Si j’ai perdu leur âme? Du fond de ta retraite
Il dit Et piétiner les mots
Le griot à la langue pendante Sacrilèges et parjures
«Vous irez plus loin encore
Dans la forêt blanche Véronique Tadjo (Côte d'ivoire)
Des bétons entassés Lahérite , éd Hatier 1984
Et vous pleurerez (née en 1955, grand prix littéraire d'Afrique
Dans les quartiers boueux noire 2005)
D’une ville sans refuge»
Il dit aussi
Le griot nouveau
«Regardez!
Il est déjà des hommes
Que les révoltes étreignent».
Véronique Tadjo,
L’Afrique noire en poésie / Gallimard 1986
pour Julien
28
(...) L'arbre
La plage
l'océan la roule sous ses vagues L'arbre
et s'en retourne, pareil. apprend
l'oiseau
Seuls les récifs provoquent au large des remous. en se couvrant d'ailes
Catherine Leblanc
Le monde n’est jamais fini / éd. La renarde rouge, 2005
(née en 1956, psychologue, poète, romancière)
29
La terre, l'univers
(sans titre)
***
Ariane Dreyfus
La belle vitesse L’Idée Bleue, 2002
(née en 1958, professeur de lettres modernes)
30
À me bercer les pieds gelés à me rouler sous les
couvrantes
Pense à mon loup le rouge aux joues la vieille solitude
qui chaperonne
Je m’affuble de mes folklores ça coule de source ne
manque pas de sel
La neige peut tomber ça ne prend plus les bras s’étirent
sans épouvante sous le ciel vide où je lance tous les
noms d’oiseaux
Le cœur rallonge
Valérie Rouzeau
Va où / Le temps qu’il fait / 2002
(née en 1967, traductrice, anime des ateliers dans les classes.
Elle a écrit plusieurs textes pour le groupe Indochine)
***
Albane Gellé
Poème commandé par le Printemps des Poètes et publié dans l'anthologie Une salve d'avenir.
L'espoir, anthologie poétique, parue chez Gallimard en Mars 2004
Albane Gellé
poème commandé par le Printemps des Poètes
(née en 1971, dirige l'association Lectures&Poétiques de Saumur)
31
À ma place
Sophie-Leï Thumann
Origamis mes amis éd du Rocher / Lo Païs d'enfance
***
Magali Thuillier
Des rêves au fond des fleurs L’idée bleue, 2006
(née en 1972, vit à Nantes, développe avec l'association
3 petits points de suspension, des projets autour de
la lecture et de l'écriture)
32
Andrée Chedid
Elle est née en 1920 au Caire. À 14 ans elle part en Europe. Elle revient
ensuite au Caire pour étudier dans une université américaine. Elle vit à Paris
depuis 1946. Elle écrit des recueils de poésie, dont certains pour enfants, des
pièces de théâtres, des essais, des récits et des romans. Elle a reçu le prix
Goncourt de poésie en 2003.
*****
Les mouettes
Remous
Je te donne trois mouettes
"Toutes ces brumes
La pulpe d'un fruit Issues de nos chagrins
Le goût des jardins sur les choses
Tous ces orages
La verte étoile d'un étang Qui bataillent entre nos tempes
Le rire bleu de la barque
La froide racine du roseau Toutes ces ombres
Qui emmurent l'espérance
Je te donne trois mouettes
La pulpe d'un fruit Tous ces cris
Qui entravent notre chant
De l'aube entre les doigts
De l'ombre entre les tempes Toutes ces craintes
Qui retiennent nos pas
je te donne trois mouettes
Et le goût de l'oubli Toutes les clartés
Qui naissent de ces remous !"
Fêtes et Lubies
éd. Flammarion (1973) Territoires du souffle
éd. Flammarion 1999
*****
33
La révolte du sujet
***
Le recueil Grammaire en fête (1984) est sélectionné pour le prix de poésie jeunesse 2010
Lire et Faire Lire
La Grammaire en fête
***
34
Le chant des villes De cet amour ardent je reste émerveillée
***
Épreuves de l'être
Épreuves du visage
La voix de toute naissance
Heurte l'ordre du monde Qui
Se tient
Derrière le pelage du monde ?
Son verbe nous cherche
Son souffle dénude
Quel visage au front nu
Se détourne des rôles
Planté dans la moëlle
Levant parole parmi le champ des mots Ses yeux inversant les images
Le cri de l'être Sa bouche éconduisant les rumeurs ?
Ébranle nos cibles
Détisse nos trames ...
Renverse le flux du sablier Épreuves du vivant
Garde en chemin poésies Flammarion (1983)
35
Chassé-croisé
Grain de poussière
s'est mis au vert
Pour respirer
Un plein bol d'air
Monstre
Ailé ailé
Le Grain de Blé près des sources taries
S'est envolé le monstre ricane
Vers la cité
ses dents d'acier
Le coeur et le temps brillent au soleil
éd. de L'École (1976)
les cyprès se taisent
Lignes de charge
Parlons
36
et une chanson parmi quelques autres...
***
Je dis M
Je dis aime
Et je le sème
Sur ma planète
Je dis aime
Comme un emblème
La haine je la jette
Je dis aime
Je dis aime
Et je le sème
Sur ma planète
Je dis aime
Comme un emblème
La haine je la jette
Je dis aime
37
Couleur femme
écriture d'hommes...
***
38
Mignonne, allons voir... Bonjour mon coeur, bonjour...
À Cassandre
Bonjour mon coeur, bonjour ma douce vie.
Mignonne, allons voir si la rose Bonjour mon oeil, bonjour ma chère amie,
Qui ce matin avoit desclose Hé ! bonjour ma toute belle,
Sa robe de pourpre au Soleil, Ma mignardise, bonjour,
A point perdu ceste vesprée Mes délices, mon amour,
Les plis de sa robe pourprée, Mon doux printemps, ma douce fleur nouvelle,
Et son teint au vostre pareil. Mon doux plaisir, ma douce colombelle,
Mon passereau, ma gente tourterelle,
Las ! voyez comme en peu d'espace, Bonjour, ma douce rebelle.
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir ! Hé ! faudra-t-il que quelqu'un me reproche
Ô vrayment marastre Nature, Que j'aie vers toi le coeur plus dur que roche
Puis qu'une telle fleur ne dure De t'avoir laissée, maîtresse,
Que du matin jusques au soir ! Pour aller suivre le Roi,
Mendiant je ne sais quoi
Donc, si vous me croyez, mignonne, Que le vulgaire appelle une largesse ?
Tandis que vostre âge fleuronne Plutôt périsse honneur, court, et richesse,
En sa plus verte nouveauté, Que pour les biens jamais je te relaisse,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse : Ma douce et belle déesse.
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.
Pierre de Ronsard
Pierre de Ronsard Le second livre des amours (1555)
***
L'amour de moi...
***
39
La jeune captive
(extrait)
40
Oh ! n'insultez jamais une femme qui tombe !
Qui sait sous quel fardeau la pauvre âme succombe !
Qui sait combien de jours sa faim a combattu !
Quand le vent du malheur ébranlait leur vertu,
Qui de nous n'a pas vu de ces femmes brisées
S'y cramponner longtemps de leurs mains épuisées !
Comme au bout d'une branche on voit étinceler
Une goutte de pluie où le ciel vient briller,
Qu'on secoue avec l'arbre et qui tremble et qui lutte,
Perle avant de tomber et fange après sa chute !
Victor Hugo
les chants du crépuscule / 1835
41
Suzette et Suzon
J'adore Suzette,
Mais j'aime Suzon, Jaloux de Suzette !
Suzette en toilette, Jaloux de Suzon !
Suzon sans façon ! La bergeronnette
Ah ! Suzon, Suzette ! Fait damner l'oison.
Suzette, Suzon ! Ah ! Suzon, Suzette !
Suzette, Suzon !
Rimons pour Suzette,
Rimons pour Suzon ; Si jamais Suzette
L'une est ma musette, Rit comme Suzon,
L'autre est ma chanson, Au diable je jette
Ah ! Suzon, Suzette ! Toute ma raison.
Suzette, Suzon ! Ah ! Suzon, Suzette !
Suzette, Suzon !
La main de Suzette,
La jambe à Suzon, Si comme Suzette
Quelle main bien faite ! Souriait Suzon,
Quel petit chausson ! Cette humble amourette
Ah ! Suzon, Suzette ! Serait mon poison.
Suzette, Suzon ! Ah ! Suzon, Suzette !
Suzette, Suzon !
Je rêve à Suzette,
J'embrasse Suzon ; S'il faut fuir Suzette
L'une est bien coquette, Ou quitter Suzon
L'autre est bon garçon. Et que je n'en mette
Ah ! Suzon, Suzette ! Qu'une en ma maison,
Suzette, Suzon ! Ah ! Suzon, Suzette !
Tapis pour Suzette, Suzette, Suzon !
Jardin pour Suzon ;
Foin de la moquette, Je laisse Suzette,
Vive le gazon ! Je garde Suzon ;
Ah ! Suzon, Suzette ! L'une me rend bête,
Suzette, Suzon ! L'autre me rend bon.
Ah ! Suzon, Suzette !
Au bal va Suzette, Suzette, Suzon !
Au bois va Suzon ;
J'épie et je guette Victor Hugo
L'ombre et le buisson. Toute la lyre / posthume 1897
Ah ! Suzon, Suzette
Suzette, Suzon !
***
Dansez, les petites filles,
Toutes en rond. Dansez, les petites belles,
En vous voyant si gentilles, Toutes en rond. Dansez, les petites fées,
Les bois riront. les oiseaux avec leurs ailes Toutes en rond.
Applaudiront. Dansez, de bleuets coiffées,
L'aurore au front.
Victor Hugo L'art d'être grand-père / 1877
42
Fantaisie
***
La nuit, les chevelures des femmes et les branches des saules se confondent. Je marchais au bord de
l eau. Tout à coup, j entendis chanter : alors seulement je reconnus qu il y avait là des jeunes filles.
Je leur dis : « Que chantez-vous ? » Elles répondirent : « Ceux qui reviennent. » L une attendait son
père et l autre son frère ; mais celle qui attendait son fiancé était la plus impatiente.
Elles avaient tressé pour eux des couronnes et des guirlandes, coupé des palmes aux palmiers et tiré
des lotus de l eau. Elles se tenaient par le cou et chantaient l une après l autre.
Je m en allai le long du fleuve, tristement, et toute seule, mais en regardant autour de moi, je vis que
derrière les grands arbres la lune aux yeux bleus me reconduisait.
Pierre Louÿs
Les chansons de Bilitis (1894)
Ce petit livre d'amour antique
est dédié respectueusement
aux jeunes filles de la société future
43
Mon rêve familier
Paul Verlaine
Poèmes saturniens /1866
*
Stances à la châtelaine
44
Jeanne
Un long silence
un silence
un silence
Charles Péguy
Le mystère de la charité de Jeanne d'Arc (1921)
45
Marie
Guillaume Apollinaire
Alcools / 1913
à Marie Laurencin ou à Maria Dubès
Épigramme
Mon adorable jardinière
Toi qui voudrais savoir pourquoi
Nul ne tape sur derrière
Ne sais-tu pas comme moi
Qu'il ne faut pas battre une femme
Et même avec une fleur Rare oui Madame
46
Aquarelliste
À Mademoiselle Yvonne M...
Guillaume Apollinaire
Il y a / 1925 posthume
47
Le pas de la Séguirilla El paso de la siguiriya
Parmi les papillons noirs, Entre mariposas negras,
va une brunette moresque va una muchacha morena
à côté d'un blanc serpent junto a una blanca serpiente
de brume. de niebla.
Terre de lumière, Tierra de luz,
Ciel de terre cielo de tierra.
Elle va enchaînée au tremblement Va encadenada al temblor
d'un rythme qui jamais ne s'établit; de un ritmo que nunca llega;
elle a un coeur en argent tiene el corazón de plata
et un poignard dans la main y un puñal en la diestra
Où vas-tu, siguiriya, ¿Adónde vas siguiriya,
de ce rythme décervelé? con un ritmo sin cabeza?
Quelle lune soulagera ¿Qué luna recogerá
ta douleur de citron et de bouton de rose? Tu dolor de cal y adelfa?
Terre de lumière Tierra de luz
Ciel de terre. cielo de tierra.
48
À ma fille sur la route des Indes
Michel Manoll
Un été andalou
éd. Rougerie 1980
*
***
Seiho Awano
La pluie
49
Jouons à courir, ma petite Guzine, toi, moi, Dino et puis ma Veroucha, jouons à courir sous la
pluie,
pieds nus, cheveux au vent.
Passons par le boulevard St Michel, à la poursuite d'Istambul,
et tournons autour du jardin de Notre-Dame et de la Tour de Léandre.
Jouons à courir, ma petite Guzine, toi, moi, Dino et ma Veroucha, jouons à courir, à grands cris,
au point du jour, jouons à courir aux heures teintées d'aube.
Jouons à courir avec nos jours passés et à venir, des ailes de mouette à nos pieds.
Ouvrons très grands nos yeux pleins de soleil et de vent sur le monde
et que Colin et Maillard, les maudits, ne puissent nous rattraper.
Jouons à courir, ma petite Guzine.
Nazim Hikmet (Turquie)
Il neige dans la nuit
éd. nrf Gallimard
Du coeur sensible
de la femme jaillit
le bonheur de l'humanité.
Khalil Gibran
Le calligraphe, le Poète et la Paix
éd. Bachari
50
Fraternité
Jean Élias
Grand-mère arrose la lune
éd. Motus 2006
Prix poésie jeunesse des lecteurs Lire et Faire Lire 2008
51
Lointains matins
à maman Mpombo *
Le chat du voisin
O maman Que je chasse au loin, ma fille,
O mère Elle, l'apprivoise
Quel gai sourire
Sur tes lèvres Philippe Quinta
Chaque matin Haïchats
Et au matin éd. La Renarde Rouge
En ces lointains matins
Lors ***
Te penchant
Sur mon berceau Paysage
Tel un lionceau
Pour me tendre Il y avait un merle blanc
En perche un merle noir
Ton coeur il y avait des fées parmi les pâquerettes.
Et entreprendre
Avec moi Il y avait une abeille blonde,
À la cadence de mes pas une source bleue,
Ce long et terrible chemin une rose thé,
Vers des lendemains une tulipe chocolat.
Obscurs et incertains
O maman Il y avait une femme
O mère*Que ne donnerai-je qui descendait la colline,
Et que ne ferai-je une femme habillée de feu, de laine et d'amour.
Pour que dans cet au-delà
Inconnu jusque-là Une mère aux yeux d'iris,
Je puisse une mère aux mains de soie,
Un instant une mère coiffée de rêves.
Rien qu'un seul instant
Ressentir à nouveau Et je chantais avec ses lèvres.
Sur mes joues Et je vibrais avec son coeur.
D'enfant vieillissant
Les chaudes caresses Il y avait une maison de sucre et de blé.
Et la douce musique Il y avait un abricot mûr sur une fenêtre.
De tes mains Il y avait un grand soleil de cuivre roux
Et la douceur câline et des iris aux langues d'or.
De ton regard étoilé
Tourné vers l'Orient. Il y avait une femme qui s'approchait de la maison
et qui caressait l'abricot
Léopold-Pindy Mamonsono (Congo) et qui regardait le soleil.
Equinoxes
Une mère aux yeux de violette,
Une mère aux mains de velours.
Une mère habillée de brouillard et de larmes,
De lumière et d'amour.
Pierre Gamarra
52
La maison d'Hélène
Es-tu là
N'es-tu pas là
Dans la chambre ou rien ne bouge Balle perdue
Dans ma vie où tu respires Dans mon coeur
Balle qui trace
Tu te poses sur la plante L'avenir le souvenir
Sur l'oeil triste et muet du chat Je ne pense qu'à toi qui m'aimes
Sur le livre qui n'est lourd Je ne suis qu'à toi qui bruis
Que du poids que tu lui donnes
Je te vois en fermant l'oeil René Guy Cadou
Dans le champ Le coeur définitif
éd. Seghers 1948
Vous trouverez dans la partie « écriture de femmes » des textes d'Hélène Cadou
53
Ma fille mon oiseau
pour Anne
Je te reconnais bien
ma fille
au geste simple de la pluie,
à sa marche toute nue,
tranquille épousée du soir
tu caresses
mon oiseau
un ciel moblie et doux
tu dors dans un ruisseau
Jean-Pierre Siméon
La nuit respire
Cheyne éditeur / collection Poèmes pour grandir
***
...
maison de ma grand-mère Blanche
dans les tilleuls et le jasmin
vos rides sourient dans ma main
o ronde aïeule de mes dimanches
je vous revoie dans chaque vieille
et dans ma mère évidemment
qui fut votre fille et que rend
le temps à vous pareille
Philippe Forcioli
Routes de feuilles
Geneviève Berthezène / Libraire-éditeur
54
La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.
Paul Éluard
Capitale de la douleur (1926 / dédié à Gala)
éd. nrf Gallimard
**
*
Fillette
David Dumortier
Cligne musette
Cheyne éditeur / Poèmes pour grandir 2008
55
Printemps des Poètes 2010
« Couleur Femme »
Vous trouverez dans les pages suivantes quelques documents complémentaires :
***
- Une liste de poètes femmes actuelles présentées dans la poéthèque
du printemps des poètes.
***
56
Liste de poètes femmes actuelles présentées dans la Poéthèque
( établie au 10/07/09 )
(160 dont 4 décédées)
A C G
Marie-Noëlle Agniau Martine Cadieu Isabelle Garron
Salima Aït-Mohamed Hélène Cadou Françoise Geier
Anne-Marie Albiach Laure Cambau Albane Gellé
Salwa Al Neimi Odile Caradec Liliane Giraudon
Maram Al-Masri Madeleine Carcano Michelle Grangaud
Olympia Alberti Claudia Carlisky Guénane Cade
Gabrielle Althen Magda Carneci Luce Guilbaud
Colette Andriot Francine Caron Brigitte Gyr
Andrée Appercelle Francesca Yvonne Caroutch H
Françoise Ascal Patricia Castex-Menier Marylin Hacker
Marianne Auricoste Judith Chavanne Françoise Han
Edith Azzam Andrée Chedid Claudine Helft
B Jaleh Chegeni Nora Herman
Isabelle Baladine Howald Marie-Josée Christien Marie Huot
Marie-Claire Bancquart Geneviève Clancy (décédée) J
Silvia Baron Supervielle Danielle Cohen-Levinas Antoinette Jaume
Linda Maria Baros Marie-Dominique Cotte Anne-Marie Jeanjan
Joëlle Basso Chantal Couliou K
Jeanine Baude Françoise Coulmin Béatrice Kad
Geneviève Bauloye Fabienne Courtade Leslie Kaplan
Anne Belin Ioana Craciunescu Christiane Keller
Claude Ber D Vénus Khoury-Ghata
Anne Marie Bernad Chantal Danjou Colette Klein
Jeanne Bessière Carole Darricarrère Anise Koltz
Anne-Lise Blanchard Lydie Dattas L
Claudine Bohi Djalila Dechache Gina Labriola
Béatrice Bonhomme Marcela Delpastre (décédée) Maximine Lagier-Durand
Tanella Boni Denise Desautels Hélène Lanscotte
Denise Borias Lucienne Desnoues (décédée Josée Lapeyrère
Dan Bouchery Régine Detambel Nicole Laurent-Catrice
Sophie Braganti Maryvonne Digot Emmanuelle Le Cam
Martine Broda (décédée) Heather Dohollau Catherine Leblanc
Nicole Brossard Hélène Dorion Anne-José Lemonnier
Danusza Bytniewski Nicole Drano Stamberg Béatrice Libert
Ariane Dreyfus Liska
Chantal Dupuy – Dunier Françoise Lison-Leroy
E Vivian Lofiego
Marie-Florence Ehret Camille Loivier
Bernadette Engel - Roux Sophie Loizeau
Marie Etienne
F
Sylvie Fabre G
Tamirace Fakhoury
Mireille Fargier-Caruso
Ira Feloukatzi
Vera Feyder
Claire Fourier
57
M P T
Sabine Macher Florence Pazzottu Esther Tellermann
Béatrice Machet Isabelle Pinçon Anne Teyssiéras
Vannina Maestri Emmanuelle Pireyre Bernadette Throo
Claire Malroux
Véronique Pittolo Magali Thuillier
Amandine Marembert
Dominique Maurizi
Thérèse Plantier (décédée) V
Michel Métail Anne Portugal Zoé Valdés
Pierrette Micheloud Q Miriam Van Hee
Hanna Mirna Nathalie Quintane Angèle Vannier (décédée)
Jeanine Mitaud R Christiane Veschambre
Myriam Montoya Geneviève Raphanel Geneviève Vidal
Dany Moreuil Jacquette Reboul Laurence Vielle
Evelyne Morin Sylvie Reff W
Anne Mounic Katy Remy Monique W. Labidoire
Sandra Moussempès Valérie-Catherine Richez Catherine Weinzaepflen
N
Jacqueline Risset Liliane Wouters
Taslima Nasreen
Françoise Neveu
Marie-Clotilde Roose
Samira Negrouche Valérie Rouzeau
Azadée Nichapour S
Patricia Nolan Amina Saïd
Luc Norin Jacqueline Saint-Jean
Colette Nys-Mazure Annie Salager
O Nohad Salameh
Cécile Oumhani Jeanine Salesse
Hélène Sanguinetti
Marie-Ange Sebasti
Ryoko Sekiguchi
AnneLise Simao
Maud-Andrée Sodenkamp
Gwenaëlle Stubbe
58
Liste de femmes poètes du patrimoine
et du répertoire étranger classique et contemporain
présentée dans la poéthèque ( établie au 9/06/09)
Poésie anglophone
USA
- Emily Dickinson, (1830 – 1886) Irlande
- Gertrude Stein (1874-1946) - Eavan Boland
- Sylvia Plath (1932-1963) - Eileann ni'Chuilleannan
- Marylin Hacker - Nuala ni'Domnall
- Adrienne Rich - Patricia Nolan
- Cole Swensen Grande-Bretagne
- Denise Levertov (traduite par Jean Joubert) - Elizabeth Barrett Browning – Cf : Sonnets
- Marie Ponsot portugais, éditions le Bruit du temps
- Jorie Graham - Carol Ann Duffy
- Marilyn Nelson - Carol Rumens
- Meena Alexander - Mimi Khalvati
- Louise Glück - Ruth Padel
- Alicia Ostriker - Ursuma Fanthorpe
- Rita Dove (traduite par Jean Migrenne chez - Gillian Clarke (galloise)
l'Harmattan)
- Susan Howe - Taslima Nasreen (Bengalaise, de langue
- Kathleen Fraser anglaise)
59
Poésie néerlandaise Poésie hispanique & latino-américaine
- Anna Enquist (cf revue Septentrion) - Julia de Burgos (Porto Rico) cf Anthologie
− Miriam Van Hee bilingue, Indigo, côté femmes, 2004
Présentes dans Cinq femmes poètes d'Amérique
Poésie francophone latine, Le Temps des Cerises, 2009
Belgique - Vivian Lofiego (Argentine)
- Berthe Bolsée (1905-1983) - Myriam Montoya (Colombie)
- Vera Feyder - Lina Zerón (Mexique)
- Françoise Lison-Leroy - Lourdes Espínola (Paraguay)
- Colette Nys-Mazure - Diana Lichy (Vénézuela)
- Marie-Clotilde Roose - Zoé Valdès (Cuba)
- Andrée Sodenkamp
- Gwenaëlle Stubbe Poésie italienne
- Laurence Vielle - Antonella Anedda (Nuits de paix occidentale,
- Liliane Woutters traduction Jean-Baptiste Para, L’escampette, 2008)
Côte d’Ivoire - Alda Merini
- Tanella Boni
Liban Poésie israëlienne
- Nadia Tuéni (1935 – 1983) - Dahlia Ravikovich (numéro 8 de la revue Siècle
- Tamirace Fakhoury 21, avec des traductions d'Emmanuel Moses)
- Vénus Khoury-Ghata
- Hanna Mirna Poésie japonaise
- Nohad Salameh − Ryoko Sekiguchi (1970 - ) ; Cf : Du rouge aux
Luxembourg lèvres, haïjins japonaises
- Anise Koltz
Québec Poésie polonaise
- Anne Hébert (1916 - 2000) − Wisława Szymborska
- Hélène Dorion
- Denise Desautels Poésie portugaise
- Nicole Brossard - Sofia de Mello Breyner Andresen (1919-2004)
- Erin Moure
- Louky Bersianik Poésie russe
- Catherine Lalonde - Marina Tsvétaïeva (1892-1941)
Roumanie - Anna Akhmatova (1889 - 1966)
- Linda Maria Baros - Olga Sedakova (1949 - )
- Magda Carneci - Natacha Strijevskaya (Le Froid, poèmes traduits
- Iona Craciunescu du russe par E. Hocquard et R. Hourcade, Les
Cahiers de Royaumont.)
Suisse
- Sylviane Dupuis
- Claire Kraelenbulh
- Annie Perrier
(www.culturactif.ch/poesie/perrier.htm)
60
12e Printemps des Poètes
8 au 21 mars 2010
Couleur femme
Bibliographie générale
Au 10/07/2009
Anthologies
Revues
61
Marchal
Horizons 21 N°55 (1987) – numéro spécial « Féminin pluriel » (27 noms) – choix d’Hervé Lesage
Les Hommes sans épaules N°8 (1993) – dossier « Ecritures de femmes » (15 noms) première partie
- choix d’Alice Colanis et de Jocelyne Curtil.
Les Hommes sans épaules N°9/10 (1993) – dossier « Ecritures de femmes » (20 noms) deuxième
partie – choix d’Alice Colanis et de Jocelyne Curtil
1/3
Regart N°21 (1994) - numéro spécial « Femmes » (22 noms) – choix de Marie Evkine
Lieux d’être N°22 (1996) – dossier « Un peu d’elles » (53 noms) – choix de Régis Louchaert et de
Madeleine Carcano avec une étude de Jean-Paul Mestas sur la poésie féminine du XX° siècle et une
étude sur la poésie féminine belge par Béatrice Libert
Parterre verbal N°32 (1999) – dossier spécial « Féminin poète » (16 noms) – choix de Luce
Guilbaud avec de nombreuses études ou approches de Claude Vercey, Jean-Claude Martin, Armand
Olivennes,…
Poésie I / Vagabondages N°23 (2000) – numéro spécial « Les Femmes et la poésie » (35 noms) –
choix de Jean Orizet
L’ecchymose N°18 (1975)
Poètes and co N°16 (1981)
Cahiers de Garlaban N° (1987)
A contre-silence N°23 (1988)
Poésie Première N°38 (2008)
Poésie étrangère
Cinq femmes poètes d'amérique latine, ouvrage Collectif, Le Temps des Cerises, 2009
Femmes poètes de la Chine, Shi Bo, éd. bilingue, Le Temps des Cerises/ Ecrits des Forges, 2004
Du rouge aux lèvres, haïjins de femmes japonaises, La Table ronde, 2008
Le verbe dévoilé, petite anthologie de la poésie arabe au féminin, Petite bibliothèque arabe, Paris-
Méditerranée, 2001
Chacune a un nom, éd. Caractères, 2008. Vingt-trois poétesses depuis les origines du renouveau de
la langue hébraïque jusqu’à la jeune génération sont accompagnées d’une oeuvre d’une artiste.
Traces, Myriam Montoya, L'Oreille du Loup, 2009
101 poèmes sur les femmes, de Patricia Latour, Le temps des cerises, 1998
Si elles ont souvent eu du mal à s’exprimer comme « auteures », les femmes sont, depuis le XIIe
siècle, le thème central de la poésie française. Ce choix donne, à travers le prisme de la poésie, une
idée de l’évolution de l’image de la femme.
Droit de citer… les femmes, de Patricia Latour, Le Temps des cerises, 2000
300 citations sur les femmes, avec ce que les hommes et les femmes ont pu dire de plus beau… (et
parfois de plus bête) sur le sujet.
62
Quelques recueils en rapport avec le thème Couleur Femme
Recueils de femmes poètes & recueils où la figure de la femme est centrale
Présentation des livres sur www.printempsdespoetes.com (la Poéthèque / parutions).
Le peu du monde et Je te salue et Jamais de Kiki Dimoula, traduit par Michel Volkovitch,
Gallimard, 2010
Trois saisons poétiques de Magda Carneci, ed. Phi, 2008 (cri féminin)
Couleur femme, Guénane Cade, Rougerie, 2007 et Sein, Guénane Cade, La Porte, 2009
Le corps étoilé d’Ingrid Auriol, Rougerie, 2006
Poèmes choisis d’Angèle Vannier, Rougerie
Les âmes aux pieds nus de Maram Al-Masri, Le Temps des cerises, 2009
La femme lit de Sophie Loizeau, Flammarion, 2009
L’ombre des arbres diminue à certaines heures du jour, Amandine Marembert, Wigwam, 2008
Potager d’amour, Magali Thuillier, La Yaourtière, 2008
Ephémérides, Chantal Dupuy-Dunier, Flammarion, 2009
Bouge tranquille, Patricia Castex-Menier, Cheyne, 2004
Pas revoir, Valérie Rouzeau, L’idée Bleue, 1999, réédité à la Table ronde, coll. Petit Vermillon,
2010 (id pour Neige rien)
La ménagère cannibale, Béatrice Fontanel, Le Seuil, 2003
Quelle est la nuit parmi les nuits, Vénus Khoury-Ghata, 2004
Je tu nous aime, Albane Gellé, Cheyne, 2004
L’iris c’est votre bleu, Ariane Dreyfus, Le castor Astral, 2004
Corps subtil, Sylvie Fabre G, L’Escampette, 2009
Passage et Permanence, Béatrice Libert, Editions Tétras Lyre, 2008
Visages de femmes, de Jean Metellus, Le Temps des Cerises, 2008
Une femme de quelques vies, Jean Daive, Flammarion, 2009
Trente poèmes pour une femme, de Maciej Niemiec, atelier La Feugraie, 2001, premier recueil,
traduit en français d'un poète polonais.
Louise, Claude Confortès, Seguier, 2004
Quelque chose noir, Jacques Roubaud, Gallimard, 1986
Gisella, Jean-Pierre Verheggen, éd. du Rocher, 2004
Desolatio, Michel Deguy, Galilée, 2007
L’amour et la vie d’une femme, Michel Deguy, Le Bleu du ciel, 2004
Jamais ne dors, Pascal Boulanger, Le corridor bleu, 2009
Eclairs de femme, Guy Chaty, le Poémier de Plein Vent, 2009
Les Chants du silence, Olivier Messeian, fils de Cécile Sauvage, Béatrice Marchal, 2008
63
Quelques titres pour la jeunesse
*
Toutes les informations concernant les publications de recueils, revues, anthologies, C.D... sur le
thème « couleur femme » sont mises en ligne et actualisées sur le site du printemps des poètes, ainsi
que les diverses manifestations et spectacles programmés.
64