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Regards sur le MONDE L’Azerbaidjan vingt ans apres l’indépendance Bayram Balci * + nayram Bale cstdocourn scence poitque ieee teeters Des trois Etats du Caucase du Sud, I'Azerbatdjan chercaur au ei Scnee Foet est celui dont l'identité nationale est Ia plus récente. _acuellent ting schoo a Fondation Camediefrintenationa’ | Depuis 1993, le pouvoir politique est aux mains de la Peace a Washington. dynastie Aliev, qui a instauré un régime autoritaire soutenu tant par les gouvernements occidentaux que par les compagnies pétroliéres - pour lesquelles le pays constitue un véritable eldorado en raison de ses réserves en hydrocarbures. Depuis Tes années 1990, Azerbaidjan est le thédtre d’un renouveau de l'islam, et Ie conflil latent qui ’oppose a l’Arménie a propos du Haul-Karabakh mest toujours pas réglé. Historiquement fagonné par sa position de carrefour entre trois empires — iranien, ottoman. et russe -, I’ Azerbaidjan contemporain n'a eu de cesse depuis son indépendance en 1991 de chercher a se distinguer des grandes puissances tulclaires voisines que sont Iran, la Turquie et la Russie, Confromté & une tres forte insta- bilité du fait du conflit territorial qui, & partir de 1988, oppose & !’Arménie quant au statut du. ‘Haut-Karabakh ', Ie pays tombe sous une chape de plomb politique ds 1993 avec l'avtnement au pouvoir de Heydar Aliev. 4 cette différence pres qu’il dispose désormais, un atout tant économique que politique consi: dérable : la nouvelle manne pétro sue de exploitation des gisements offshore de la mer Caspienne et du désenclavement de ces hydro- * Voir Gade Minassian, + Le confit du Haut-Karabak : paix impossible ou guetre probable ?», Questions internationales, 1°52, novembre-decembre 2011, p, 81-88, carbures par l'oléodue Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), Toutefois, l'inggale répanttion des fruits de la croissance économique et Pabsence de {oute ouverture politique exercent une pression wissante sur le régime tandis que, sur la scene négionale, des tensions bilatérales suscitent de vives inquiétudes. D’une instabilité politique aun régime autoritaire Entre 1989 et 1993, l’ Azerbaidjan connait une phase de relatif pluralisme politique qui se traduit surtout par une (rs forte instabilité politique, les gouvernements étant renversés et remanigs tous lesddix mois en moyenne, Le 30 soit 1991, le pays acedde & independance et organise sa premitre élection présidentielle libre mais, & peine un an plus tard, Ayaz Moutaliboy est déchu. Suite aux pressions de la population mécontente des défaites subies par 'Azerbatdjan dans le confit relatif au Haut-Karabakh ~ cette enclave peuplée d’ Arméniens en territoire azerbaidjanais coetnanntn ene ©) Regards sur le MONDE Azerbaidjan : quelques données stat ‘Superficle : 86 600 km? Langue officielle : azerbaidjanals Monnaie : manat (1 euro = 1,01 manat, octobre 2012) Population : 9,23 millions d’habitants (2012) Densité : 107 hab,/km? (2012) ‘Taux d’accrolssement naturel ; 13,5 %o (2011) ‘Taux de natalité : 19,4 %o (2011) ‘Taux de mortalité infantile : 11 %e (2011) ‘Taux de mortalité : 5,9 %e (2011) Espérance de vie a la naissance : 73,6 ans (2011) ‘Taux d'alphabetisation : 99,5 % (2011) PIB: 63,4 milllards de dollars (2012) PIB par habitant : 7 003,4 dollars (2011) ‘Taux de chémage : 5,4 % (2011) ‘Tawx d'intlation : 7,8 % (2011) Indice de développement humain : 0,7 (91° rang sur 187 pays, 2011) Part de l'exploitation des hydrocarbures dans le PIB : 7,8 % (2011) Part des produits minéraux dans les exportations | 94,5 % (2011) Souroes : Banque monciae ; State Statistical Commitee of he Republic of Azerbajan; Carl Bank ofthe Repute of zeta, aque les deux pays se disputent depuis 1988 -, Ayaz Mouialibov estobligé decémissionner. lest remplacé en juin 1992 par Aboulfaz Eltchibey, le leader nationalist etantirusse du Front populaire. ‘Toutefois, les vietoires militaires arméniennes au Haut-Karabakh, les nombreuses victimes du conflit, la question des populations déplacées et occupation par les Arméniens des régions azerbatdjanaises voisines du Haut-Karabakh Cont aussi raison du gouvernement Elichibey en juin 1993. L’intérim est alors assuré par Heydar Aliev. Formé au KGB, ancien homme fort de Pappareil sovistique, dont il connait les rouages ct les modes de fonctionnement, H. Aliev cilie d” abord son pays avec la Russie, malmenée i par le gouvernement nationaliste et résolument pro-ture du préeédent gouver ment. re T1simpose, stabilise la scéne politique int et en place un régime autoritaire fort. En dos le scrutin dectobre 1993 qui lui ouvre les chemins du pouvoir, H. Aliev marginalise et neutralise ses opposants, y compris ceux qui lui Cont été tiles dans son ascension vers le sommet de Etat, notamment les chefs militaires dont il craint les intentions putschiste. Lors des élections Iégislatives de novembre 1995, la formation du président, le Parti du nouvel Azerbaidjan (Yeni Azerbayean Partiyasi, YAP), et la structure étatique entravent davantage encore activité de opposition. La drive autoritaire se renforce malgré ses vaines critiques et celles des observateurs occidentaux de Organisation pour la sécurité et la coopéra- tion en Europe (OSCE). En octobre 1998, une nouvelle élection présidentielle est onganisée, dans une atmosphére totalement verrouillée et encore moins démocratique. Une fois de plus, la dénonciation des fraudes et des procédures douteuses relevées par la mission d’observation Alectorale de POSCE reste lettre morte Mais bient6t, la découverte de nouvelles réserves dhydrocarbures dans la Caspienne suscite la convoitise des Occidentaux ~ Union européenne et . partant, ravive leur intérét pour le développement de la démocratie en Azerbaidjan, La pression int sur la dictature rampante du président liv se fait alors plus forte ; elle vise & obtenir | tals-Unis en tte — national réforme du Code électoral et 'émergence d’un | pluralisme, Malheureusement, concernera les seules élections municipales de 1999, tandis que, lors des législatives de 2000, le régime s’appliquera de nouveau éearter toute ‘menace politique, notamment celle des partis, opposition de PEgalité (Mulsavat Partiyast) et du Front populaire azerbardjanais (Azerbayean Xalq Cephesi Partiyast)®, En depit de ce recul des libertés, le pays, est tout de méme admis au Conseil de I" Europe en 2001. Cette adhésion concrétise I'un des principaux objectifs de Heydar Aliev qui, tout en > Tis proces idlogiquement, les deux formations sont nao salisies. Cetains de leurs membres proaent une interpretation gorse desl, entretenant de bonnes relations avec la Russie, 4 constamment cherché P Ouest. Mais, au début de du président décline et devient un sujet de pré cupation pour I’élite gouvernante qui prépare alors activement sa succession. Candidat officiellement investi par la formation paternelle (le YAP), Ilham Aliev, le fils du président sortant, remporte le serutin pr dentiel d'octobre 2003 avec pres de 80 %e des voix. Il améliorera encore ce score de 8 points cing années plus tard, lors de Iéleetion prési- denticlle de 2008, Malgré les appels de Poppo- sition et de la communauté internationale, lélite au pouvoir n’opére aucune ouverture politique et instaure une dynastie présidentielle, En novembre 2010, les élections parlementaires se déroulent & nouveau dans un total manque de transparence, et aboutissent sans surprise victoire éerasante du parti présidentiel ala En contact direct avec la Russie ds 1828, alors que celle-ci achevait sa mainmise sur le Cauicase et incorporait la partie nord de Azer bafdjan a son empire, la société azerbaidja- naise a été trés fortement marquée par la culture russe et européenne, Au moment de lindépen- dance (en 1991), toutes les élites gouve: étaient parfaitement intégrées 2 sovietique, et ce lien a perduré compte tenu du non-renouvellement de ces élites. antes la culture russo- ‘Toutefois, depuis Vindépendance, le pays.a parallalement fait le choix de se tourner résolu- ment vers ’Oceident, comme V'attestent le fort ys au Conseil de IE mais aussi les bonnes relations qu’il entretient es Etats-Unis. Ces facteurs ont contribué smergence d’une jeunesse qui s’identifie volontiers & I’Occident et & ses valeurs. Il n'est pas si aneedotique de rappeler que la victoire de V Azerbaidjan au concours de I’ Eurovision, en avril 2011, avec une chanson en anglais, a fait descendre des milliers de gens dans les rues de attachement du de leur appartenance & Europe. D’ailleurs, dans esprit de certains représentants de I'ite politique comme de nombre de citoyens, nce de I’ Azerbaidja est qu’ une phase transitoire avant une adhésion pleine et entidre & l'Union européenne. Cotte identification a P Occident n’est toute- fois pas exclusive puisquelle va de pair avee une renaissance relative de "islam, pereu comme tun marqueur de I"identité azerbaidjanaise et Jongtemps bafoué par le bannissait la religion de espace public ime sovilique — qu Fcartelé depuis toujours entre [ran cite et Empire ottoman sunnite, I’ Azerbaidjan est encore aujourd'hui traversé par un clivage Fort ‘questions Intematonale r° 59 —Janverf6vter 2023, Regards sur le MONDE entre le chiisme et le sunnisme. Avec l’acces- sion a Tindépendance, le relatif relaichement du controle officiel sur le domaine religieux et le choe de I’ ouverture du pays a la mondialisation —y compris dans la sphere religieuse ~|"istam ‘azerbaidjanais a connu un véritable renouveau, nourri de réminiscences des traditions locales et nces ex La premitre de ces influences vient d’Tran, tun pays od vivent de nombreuses communautés azéries? et dont la majorité de la population se réclame — comme la majorité des musulmans d’ Azerbaidjan — de islam n qu’éclaté, cet islam iranien a développe des te duodécimain. 1s avec islam azerhaidjanais grice a l’éta- blissement, dés décembre 1991, au moment oi I'Azerbaidjan est devenu indépendant, de relations diplomatiques entre les deux pays mais aussi et surtout grice au dynamisme d’orga- nisations caritatives et éducatives privées qui participent la formation des nouvelles élites ment attaché & ses principes séculiers — est contrecarré par influence de Vistam sunnit provenance de Tur En effet, la proximité linguistique entre le ture et l'azéri (80 % dintercompréhension), mais aussi les tr8s bonnes relations entre Ankara et Bakou, ont permis a plusieurs mouvances, sunnites originaires de Turquie de s'implanter en Azerbaidjan, le plus souvent dans les régions & Iajorité sumnite, Ainsi, de nombreuses mosquées ont été construites grace & des fonds provenant de Turquie, et plusieurs établissements éducatifs religieux (madrasa) ont été eréés par des fonda- tions privées turques qui prennent en change une bonne partie de la formation des nouvelles élites istamiques. A ces influences iranienne et turque qui participent & Iu recomposition de islam > Fanvieon 20 millions d’Azéris vivent actuellement en Iran. (Cette population est globatement bien inégrée la Republique islamique, méme sue mioritéen son sin, notamment dn ex Villes de Tebniz ed’ Erdebil dveloppe un discours dentate, paris méme erédeatte, assez for. Cette migor est souvent ‘utlsée par Ténéran comme porte-vein, vee comme reais, de Fnfluenceirinienne en Azerbaian. or azerbailjanais, il convient dajouter, & partir des années 1990, une autre interférence étrangére, dite salafiste, ori de divers pays arabes, résolu- ‘ment puritaine et tournée vers les fondements originels de islam, Minoritaire en Azerbaidjan, elle est active dans le nord du pays, plus particulia- rement au sein des minorités ethniques dorigine nort-caucasienne établies dans les zones fronta- lidres avec le Daghestan. Etroitement surveillé par le régime en place, qui craint et rejete toute mouvance religicuse ou politique jugée trop ale, le salafisme demeure contenu par le une frange tres margi se du pays. Les interactions entre ces trois tendances uses sont globalement pacifiques mais, au sein de chacune, il existe des éléments plus fs et hostiles a un Etat dont ils dénon- cent linterférence excessive dans la sphere use. Pour autant, une istamisation de la société n’est pas notable, la population restant dans sa trés large majorité marquée par le sécula- risme hérté de la période sovietique. Une économie dépendante des hydrocarbures Depuis 1994, l'économie de I Azerbaidjan connait une croissance spectaculaire griice & la signature du « contrat du sidele ». Cet accord qui lie I’ Azerbaidjan & plusicurs pays dans le cadre fun consortium international pour l’exploita- tion offshore et I’évacuation des riches réserves en gaz naturel et en pétrole de la Caspienne a abouti en 2006, apres des années de chantiers et dinvestissements massifs, 4 "ouverture de Voléodue Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC) et du gazoduc Bakou-Tbilissi-Erzurum (BTE), qui permettent l'acheminement des hydrocarbure: azéris vers les marchés européens, via lt Turquie. Crest ePailleurs presque exclusivement & cette manne que le pays doit sa croissance*, L’ampleur “ La ervimsance, bien que rlentic depuis I rise de 2008, est reside soutenue en 2009 et 2010, avec des taux respecte de 9.3% et $ & (wmw.coface f1ColacePortalFR ir FR/pages! hhomelosisks homelisques_paySiche/AzerbuSUCO@AF jan? extrig=571812). LAzerbaldjan vingt ans aprés I'Indépendance Azerbaidjan eS al torsie sre YS rurauie Altitude supérieure 32.000 matres des réserves, la faible exposition générale du secteur bancaire et un endettement externe, ‘modeste ont mis le pays relativement a l’abri des repercussions des crises financiéres successives qui frappent les autres Etats de la région depuis. plusicurs années. Toutefois, l'éerasante domination du secteur énergétique entrave et fragilise la diver sification de économie azerbatdjanaise. Les hydrocarbures contribuaient en 2010 & environ 90 % des revenus d’exportation. Toute rupture dans la manne pétroliére et l'absence, d’ores et dgja constatée, d'une plus juste répartition de cette manne financiére pourraient engendrer des troubles sociaux et politiques. D’autant plus. ue la corruption endémique — comme dans la plupart des pays de l'ex-URSS ~ qui s’ajoute au népotisme ambiant exaspere la popula- tion. Cependant, la position géostratégique de Azerbaidjan, ainsi que ses richesses en hydro- carbures, assurent encore & ce pays et & son régime le soutien occidental nécessaire au maintien dun statu quo politique qui profite aux deux parties. 100k FEDERATION OF RUSSIE ter by “Maina casts a é é i : £ ; Une politique étrangére mesurée et pragmatique A Vimage de la situation intérieure du pays, la politique extéricure de I’ Azerbaidjan s'est révélée chaotique et désorientée entre 1991 et la fin 1993. En particulier, le nationalisme du prési- dent Aboulfaz Eltchibey 2 contribué a de vives tensions avec 1a Russie, suspectée d’impéria- lisme, Durant cette premiére phase, les relations diplomatiques ont également été mauvaises avec Iran, Elles étaient en revanche tres cordiales avec la Turqui par le gouverne- ment comme le nouveau modéle & suivre. A. partir de 1993, Heydar Aliev et, plus tard, son fils adoptent une approche plus pragmatique et <équilibrée en matitre de relations extérieures. Globalement, depuis l'indépendance, les grands sujets qui conditionnent et orientent la politique étrangere du pays n’ont guére changé : le reglement du conffit avec I’ Arménie sur le Haut-Karabakh ainsi que le désenclavement de [Azerbaidjan et de ses hydrocarbures sont prioritaires. Les acteurs influents sont toujours consid ‘questions Intemational meres @ Regards sur le MONDE la Russie, PTran et la Turquie mais aussi, et de plus en plus, les Etats-Unis et I’ Europe, tous deux attirés par les richesses énergétiques de V Azerbaidjan. La Russie a été et demeure un partenaire incontournable de PAzerbaiiljan, pour plusieurs raisons, Autrefois puissance tutélaire, la Russie dispose encore de certains leviers pour peser sur 1a politique extérieure de Pancienne république sovistique—méme si elle a perdu une partie de ses atouts dans le Caucase. Apres vingt ans °indé- pendance, les élites & Bakou sont toujours tres largement russophones, voire russophiles. Malgné Je dynamisme de son secteur énergétique, l’Azer- baidjan est en outre incapable de fournir des emplois & toute sa population, dont une bonne partie —prés de 1,5 million de personnes ~travaille dans les grandes villes russes. Ces mi foumnissent des revenus indispensablesi a subsis- tance de dizaines de milliers de famille et, par ricochet, assurent la paix sociale en Azerbaidjan Enfin, ka Russie envoie régulidrement des signawx 4 Bakou pour lui rappeler qu'elle n’est pas prote A renoncer A sa prééminence géostratégique dans ce qu'elle considére toujours Gtre « son Granger proche », ’est-i-dire sa zone d’influence exclu- sive. La guerre russo-géorgienne (aodt 2008 a ailleurs &é percue par Bakou comme la preuve ‘que la Russie ne voulait pas abandonner som assise dans a région. Ds lors, on estime généralement & Bakou que, de la construction des gazodues et des ‘olgodues jusqu’au réglement de I’épineux dossier du Haut-Karabakh, Azerbaidjan doit impérative- ment composer avec Moscou. grants Avec I"Iran, les relations ont évolué dans un sens posit. Tres compliquées au début des années 1990 du fait du soutien averé de’Téhéran & P’Arménie dans le conflit sur le Haut-Karabakh, les relations se sont peu a peu normalisées. L’ Azerbaidjan a fini par comprendre qu’il valait mieux ne pas affronter ce puissant vo lequel il partage une frontiére et un long passé ‘communs. Des points de dissension demeurent pourtant entre les deux Etats, notamment & propos du statut de a mer Caspienne, de son attrayant sous-sol et du partage de ses eaux terti- toriales. Depuis quelques années, Bakou cherche tun équilibre lui permettant de maintenir & la fois © emer nn et une bonne entente avec les Ftats-Unis —tout en résistant aux exigences de cet allié qui voudrait enrdler dans sa campagne contre I'Iran, Les relations avec Ia Turquie, qui fut le premier Etat a reconnaitre 'indépendance arerbaidjanaise en 1991, ont toujours éé au beau fixe, griice a une réelle proximité ethnique, linguistique et culturelle, mais surtout & la convergence des intér@ts nationaux. Cela est vrai notamment dans le domaine énergétique, la ‘Turquie jouant un role essentiel dans le Fonction- nement de Poléodue BTC, et plus généralement dans toute la sphire économique. La Turquie est en effet le principal partenaire commercial de I’ Azerbaidjan, Ankara soutient en outire son allié dans le conflit du Haut-Karabakh et maintient fermée sa frontiére avec I’ Arménie depuis 1994. Pressée par I’Union européenne de normaliser ses relations avec I’ Arménie, la Turquie a un moment envisagé P ouverture de cette frontiére, ce que Bakou a interpréié comme une trahison. Loption nest plus a ordre du jour mais, quand bien méme elle se réaliserait, elle ne pourrait elle seule bouleverser les relations tureo- azerbaidjanaises, tant les deux Etats sont li¢s sur autres points. Quant aux relations entre Azerbatdjan et PArménie, sans cesse tendues depuis que les deux Etats existent sur la scene intern tionale, elles ont ouvert, en septembre 2012, sur fond de crise autour de Paffaire dite « Ramil Seferov ». Cet officier de V'armée azerbaidjanaise avait été jugé coupable de Massassinat d°un officier arménien en Hongrie, en 2004, lors dun stage organisé par 'OTAN et réunissant des militares de plusieurs pays, membres et partenaires. Condamné & la perpétuitg, il a &é libéré par les hongroises en seplembre 2012 et remis, a P Azerbaidjan, oft il devait en principe purger le reste de sa peine. Or, ds son arrivée dans son pays, ila et méme promu par le président Ilham Aliev. Outrée, !’Arn contre colte décision de la justice hongroise et rompu ses relations diplomatiques avee Budapest. Les autorités arméniennes ont méme menacé nouveau frdlé le confit Regards sur le MONDE de reprendre les hos éloignant ainsi tout espoir de régler pacifique- ment leur différend sur le Haut-Karabakh. « Printemps arabe » a Bakou ? Les Azerbaidjanais ont suivi avec attention le printemps arabe qui, & partir de décembre 2010, a détriné coup sur coup trois autocrates et renversé leur régime d'oppression. La forte similitude de ces régimes avee certains de ceux qui subsistent dans I’espace postso- vigtique a pu laisser un moment libre cours & toutes les suppositions sur la possible exporta- tion de ces révolutions dans les pays du Caucase ou de l’Asie centrale, En effet, les deux régions souffrent des mémes maux : autocrates indébou- lonnables, corruption, népotisme et kleptocratie. Si Pimpact a été mitigé, voire Gtoulfé, en Asie centrale, ces révolutions arabes ont connt un vaste écho en Azerbaijan. A partir de mars 2011, sur le méme mode opératoire qu’en Tunisie ou en Egypte, n de la unesse — qui urs manifestations sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter ~ a mer le trouble dans différents licux de ta capitale. L’identification aux révolu- tions arabes est indéniable puisque, & chaque fois, le jour choisi pour descendre dans les rues ‘a correspondu & une date marquante dans I’his- toire de ces jeunes revolutions arabes, En outre, les premieres manifestations contre le régime ddu président Aliev ont démarré 4 la péripherie de Bakou, dans un pare dcdié & l'amitié entre VAzerbatdjan ot Egypte. Tout en clamant haut et fort sa soli régime d’Iham Aliev réponse que la répression et Parrestation de ines dactivistes, dont bon nombre sont toujours en prison. Prés de deux ans plus tard, une révolution azerbaidjanaise sur le modéle arabe n’est toutefois plus a Pordre du jour L Azerbaidjan est plus sensible aux influences qui viennent de son environnement proche — notamment la Russie, oit le pouvoir ne semble pas étre inquiété par les manifestations qui ité, Le "a alors trouvé d’autre a émaillent son quotidien depuis les élections de décembre 2011 Vingt ans se sont écoulés depuis que Azerbaidjan a recouvré son indépendanee, et une génération a grandi sans l'URSS. Le bilan est toutefois mitigé. La construction étatique s'est certes renforese, malgré les menaces de werre civile entre 1991 et 1993, les tenta- tives de coup d’Etat, les mouyements séces- sionnistes dans plusieurs régions, le conflit du ibakh et occupation arménienne quicna dynastique des Aliev a su batir un Etat solide, et les réserves pétroligres lui assurent tranquillité et considération sur la seéne internationale. ‘Toutefois, un développement économique fondé trop exclusivement sur cette manne ne favorise pas une diversification économique, ni un développement du pays. Liabsence d équité sociale, conjuguée au refus calégori de toute ouverture politique, fragilise le Bibliographie ‘Svante E.Cornell, -Azwbaljan sine Independence, ‘Nathan R.Grison, “Armée ites ME Share Armenk 2011 unepeltiqe dingo Cervenle , Popes Eup, Bayram Bale et Raoul Ty satbr 2072 vone Moti Raion et politique iadocumentationfrancalse ft! as Case postsonaque, pen ner yaonge Maisonneuveet Larose Fat, meneame me 2006, poltique-etrangereconsensuale ‘eAnais Marin, « LAzerbaidian Pa? nathan--isoniatice 4 centr doe races ‘tution Zarifian, La politique amécaine au Suc-Caucase A épreuve dela ‘tensions régionales », Pges Europe 30 ult 2072, ww. ledocumentatonrancaisa i? ‘éopalkiquerésionae », Pages pager surope/ADOOS8@ Europe, 12 juillet 2017, wn. azebaidanau-cacurdes- | lgdocunentatiorncase ft rnouvelestersonsresinales: pays episOCO3 a paranas-marinarcle Poliquesmeriaineau-sud caucsse-ateprede a ‘eapaltiquergionaleartie Regards sur le MONDE Fiats-Unis sont un pays de common law, donc de création du droit par le juge, et que toutes les Jjuridictions ont parmi leurs compétences celle de vérifier la conformité d’une Joi (d'un Etat ou fédérale) avec la Constitution dudit Etat ou des: Etats-Unis. En conséquence, et ¢’est un phéno- mene ts spécifiquement amérieain, chaque probléme recensé lors de la demnigre élection, cen termes de découpage Electoral ou de pivee didentité & fournir par exemple, doit étre porté devant les juridictions étatiques ou fédérale Le poids du cadre institutionnel Comme "imbroglio de Florideen 200071’ rmatidre clectorale, Lorganisation des élections reléve done de leurs prérogatives. C'est que la Floride avait délégué en 2000 ses propres, tins de vote a Vorigine des multiples contentieux aprés I’élection. Malgré le vote en 2002 de la loi HAVA (Help America Vote Act), qui a intro- uit des normes g¢ commission dassistance électorale (Election. Assistance Commission, BAC), Phétérogénéité demeure la régle en termes de modalités de vote ‘comme de types de machi Afin d’apaiser les craintes des petits Etats qui redoutent les conséquences de I’instaura- tion d'un scrutin au suffrage universel direct qui diminuerait leur importance au sein de la Fédération, le syst¢me du collége électoral est celui qui prévaut. Le systtme dit du « Winner takes all» (WTA) confére dans chacun des Brats féderés la totalité des grands électeurs a celui des candidats qui y a obtenu 1a majorité relative. Cette disposition permet de mieux ccomprendre la batalle juridique et judiciaire que se livrent réguligrement les deux équipes dans les Etats pivots (swing states), comme la Floride (29 grands électeurs) ou POhio (18), » Sur ce sujet, vor le film de Jay Roach, Recount (2008) see Kevin Spacey re Autre caractéristique. il n’existe pas aux Etats-Unis de droit de vote reconnu expressé- ment en tant que tel dans la Constitution. C’est 1a Cour supréme qui a tardivement consacré son statut constit |. Ce droit est proves par une série d’amendements qui interdisent de discriminer certaines catégories «’lectours, tels le 15° amendement, qui iprds fa guerre de Sévession le droit de vote aux Noirs, le 19* amendement (1920), q Femmes, le 24° (1964), qui a interdit le cctoral, et le 26° (1971), qui a abaiss la majorité 18 ans. La loi sur les droits (Voting Rights Act, VRA), en 1965, a en outre soumis 8 un régime d’autorisation préalable du Département fédéral de la justice toute modifi- c gles électorales, notamment dans les Etats pratiquant encore un degré élevé de discri- ‘mination, comme le Texas. Les atteintes au droit électoral Lors du scrutin de novembre 2012, les différents observateurs nationaux et internatio- rnaux ont fait état de nombreux dysfonctionne- ‘ments, qui posent des questions essentielles en matitre de démocratic représentative et d?éga- lité entre les électeurs et entre les candidats, La presse russe elle-méme a pris un malin plaisir & souligner certains d’entre eux et & dénoncer le fait que les observateurs électoraux n° avaient pas 4 autorisés & suivre le déroulement du scrutin dans neuf des cinquante Etats américains, Le redécoupage électoral Pendant la majeure partie du x1x° sigcle, les Etats n’avaient procédé & aucun décou- page electoral, ce qui avait fini par entrainer une sous-représentation massive des villes au bénéfice des zones rurales. La Cour supréme adone fini par s* ‘attaquer aux négalités résul- tant de ceite situation (affaires Baker v. Carr de 1963 et Wesiburry v. Sanders de 1964) en affirmant avec force le principe de l’égalité des lecteurs (one man, one vote). Depuis, un redécoupage électoral inter- vient tous les dix ans apres le recensement Regards sur le MONDE Fiats-Unis sont un pays de common law, donc de création du droit par le juge, et que toutes les Jjuridictions ont parmi leurs compétences celle de vérifier la conformité d’une Joi (d'un Etat ou fédérale) avec la Constitution dudit Etat ou des: Etats-Unis. En conséquence, et ¢’est un phéno- mene ts spécifiquement amérieain, chaque probléme recensé lors de la demnigre élection, cen termes de découpage Electoral ou de pivee didentité & fournir par exemple, doit étre porté devant les juridictions étatiques ou fédérale Le poids du cadre institutionnel Comme "imbroglio de Florideen 200071’ rmatidre clectorale, Lorganisation des élections reléve done de leurs prérogatives. C'est que la Floride avait délégué en 2000 ses propres, tins de vote a Vorigine des multiples contentieux aprés I’élection. Malgré le vote en 2002 de la loi HAVA (Help America Vote Act), qui a intro- uit des normes g¢ commission dassistance électorale (Election. Assistance Commission, BAC), Phétérogénéité demeure la régle en termes de modalités de vote ‘comme de types de machi Afin d’apaiser les craintes des petits Etats qui redoutent les conséquences de I’instaura- tion d'un scrutin au suffrage universel direct qui diminuerait leur importance au sein de la Fédération, le syst¢me du collége électoral est celui qui prévaut. Le systtme dit du « Winner takes all» (WTA) confére dans chacun des Brats féderés la totalité des grands électeurs a celui des candidats qui y a obtenu 1a majorité relative. Cette disposition permet de mieux ccomprendre la batalle juridique et judiciaire que se livrent réguligrement les deux équipes dans les Etats pivots (swing states), comme la Floride (29 grands électeurs) ou POhio (18), » Sur ce sujet, vor le film de Jay Roach, Recount (2008) see Kevin Spacey re Autre caractéristique. il n’existe pas aux Etats-Unis de droit de vote reconnu expressé- ment en tant que tel dans la Constitution. C’est 1a Cour supréme qui a tardivement consacré son statut constit |. Ce droit est proves par une série d’amendements qui interdisent de discriminer certaines catégories «’lectours, tels le 15° amendement, qui iprds fa guerre de Sévession le droit de vote aux Noirs, le 19* amendement (1920), q Femmes, le 24° (1964), qui a interdit le cctoral, et le 26° (1971), qui a abaiss la majorité 18 ans. La loi sur les droits (Voting Rights Act, VRA), en 1965, a en outre soumis 8 un régime d’autorisation préalable du Département fédéral de la justice toute modifi- c gles électorales, notamment dans les Etats pratiquant encore un degré élevé de discri- ‘mination, comme le Texas. Les atteintes au droit électoral Lors du scrutin de novembre 2012, les différents observateurs nationaux et internatio- rnaux ont fait état de nombreux dysfonctionne- ‘ments, qui posent des questions essentielles en matitre de démocratic représentative et d?éga- lité entre les électeurs et entre les candidats, La presse russe elle-méme a pris un malin plaisir & souligner certains d’entre eux et & dénoncer le fait que les observateurs électoraux n° avaient pas 4 autorisés & suivre le déroulement du scrutin dans neuf des cinquante Etats américains, Le redécoupage électoral Pendant la majeure partie du x1x° sigcle, les Etats n’avaient procédé & aucun décou- page electoral, ce qui avait fini par entrainer une sous-représentation massive des villes au bénéfice des zones rurales. La Cour supréme adone fini par s* ‘attaquer aux négalités résul- tant de ceite situation (affaires Baker v. Carr de 1963 et Wesiburry v. Sanders de 1964) en affirmant avec force le principe de l’égalité des lecteurs (one man, one vote). Depuis, un redécoupage électoral inter- vient tous les dix ans apres le recensement Eri américaine de 2012 : les aléas au processus électoral Présidentielle américaine : une procédure électorale complexe DDepuus les orignes, lection présiden- {tele améscalne est une lection & deux dogs :le présidet des Etats-Unis nest pas élu au sufftage universel direct mals par un colldge de grands électeurs. Co ‘cons intermeédlare indépendant est un héntage de rhistole amércalne : pour Vélection et désignent pour chaque Part leur» ticket» (Président et vioe= président) Celu-cl est ensuite élu en ‘décembre pour quatre ans parle college des grands électeurs qul sont élus ‘en novembre par les Américain : les Etats-Unis étant une fdération, on ne suffrage unversol direct (dans chaque Eta, fe « tcket » gagnant@ la majontés relative obtiant la totalté des grands Glecteurs) qui sont chargés lire le Président. Leur mandat tant quasi Impérati, dés instant ol! ensemble du college est élu (en novembre), on les Consttuants amécains en effet les décompte en elt pas es Wau niveau connait le nom du Tutu Président, ben tats Unis étalont une républque avant atonal (comme caste cas en France), que son lection oflle nat eu qu'n '6tre une démocrata. Vélection du mals au nbeau de chaque Eat. décamibe ot sa prse do fonctions en Président stat donc confige auxcitoyens les plus écalrés et las plus vertueux: les _gands électaurs, Ce systeme a perduré jusqu’a nos jours, en dépit d'une évolu- Chaque Etat a dott & autant de grands 6loctaurs qu'il a de représentants au Congres (435 pour la Chambre des Jamer subvant ‘Anoter enfin que le coldge des grands lectours nvexste qu’a occasion de ton profonde dela sox amétcaine, _frésotants t100 ourle or pss la fonction qui eet appalé 8 empl : , pou le dst de Colma). Tous et uniquement pour calle Pour les ta éstanation des grands Hecteu’s gs lat rfont pas le méme polds dans Consttuants american, le caracére relBve de la compétence exclusive de ‘chaque Etat dé qul en fie les regs. Ie découle un systéme complexe ul se déroule en plusteurs étapes des délégués a léchelon local sont le college des grands Secteurs: os vox dela Calfomle (55) comptent plus que ‘ales des retze Etats les moins peuplés. Des Etats comme New York (29), eTeras (8), la Floride (29) ou F'linois (20) éphémbre de co collge et la décon- trallstion de ses activités au niveau de chaquo Etat apparalsslent comme autant de garanties empéchant de tout d'abord désignés parles lecteus ossibles cémves, notamment conts- au cours de « caucus » ou d’éec- PESent Parteulrement leur dans le cauon du poor pr un goupe cna tions primates dans chaque Ett. Ces WHat. vidus ou parun lat 6iguéspartcpentensuteauxcowen- Les 50 Etats sont représentés par tions natonales durant fté qu précde 538 grands élacteurs désignés au ‘Questions internationales décennal, et ce dans la quasi-totalité des Etats. Test toutefois effectué par le parti majoritaire au sein du corps législatif de I"Etat, ce qui entraine un certain nombre de problémes. Le principal la pratique du découpage des eireons- torales avee pour objectif de donner wantage & un parti, 2 un candidat ou & un groupe. Connu depuis longtemps sous le nom de « gerrymandering »3, ce charcutage électoral permet de rassembler une partie des électeurs dans des zones spécifiques et de diluer le vote de certains autres dans d’autres zones. C’est pour limiter cette pratique que la loi sur les droits de vote de 1965 soumet au controle préalable du Département fédéral de la justice les projets de ‘modification des circonscriptions électorales. * Mot forgéa pir du nom du gouverneur Elbridge Gerry. i fut accuis en ISL] avoir dessin une cirwonsripion en forme de Slmmandre pour vantage son pat Sous la présidence de George H. Bush, tune interprétation de Ia loi sur les droits de yote a toutofois été avaneée, qui permetiait aux Etats de constituer des circonscriptions électorales au sein desquelles les minor aires — les « majority-minority districts »* —de facon & permettre I'élection de repr issus de ces minorités (essentielleme: hispaniques). La Cour supréme a d’abord validé cette pratique avant d°'y mettre un frein en 1993 cen invalidant la création de deux circonserip- tions aux formes particulidrement irrégulidres en Caroline du Nord. * Conte pratique de découpage lector sur une base ethna- racial est rendue possible aux Btts-Unis pat Te Tat que les pouvirs publics ont le droit de compahiliser et de prene en ‘Somple P'idenité ethno-raiale des citoyens a moment des recenrements, Pour ses défenseurs,ce dsooupage serait post ‘aril permetrait une sorte W'afimmative action electoral, dont TPobjectil serait de redonner une certaineIeitmite au syteme ao cortmanntne seme mes Q) Regards sur le MONDE Fn 2004, la Cour a franchi une nouvelle tape en concluant qu'il n’existait aucun applicable par le juge pour se prononeer en matidre de découpage électoral, et done que ces affaires ne relevaient pas de la compétence du champ judiciaire, Désormais, les conservateurs ct une partie des juges considerent que tout dispositif électoral tendant & favoriser des élus issus de minorités introduit un facteur racial qui se doit de ne pas enir compte des facteurs raciaux, autrement dit tre « color blind ». Is évoquent une limita- on du droit de vote pour les Blanes et la viola- fion de leur « droit constitutionnel 3 participer un processus électoral ne faisant aucune plac, ala ra contraire & la Const I est vrai que la mise en place de telles circonscriptions risque de renforcer les polar sations et les stéréotypes raciaux, et de faire lire des candidats représentant un seul groupe ethnique ou racial et non la totalité des électeurs. Des Hispaniques doivent-ils étre nécessaire- ment et seront-ils mieux représentés par des Hispaniques ? De méme la population fminine pardes femmes? En Caroline du Nord, les républicains sont devenus majoritaizes en 2010. Gri précision croissante des outils informatiques Is ont pu jouer sur la repartition des électeurs noirs dans chaque lion — ce qu’on appelle le Black Voting Age Population (BVAP)*. C’est ainsi que lacirconscription électorale 8 90 % blanche d’un sénateur de Etat a été complement modifiée, le découpage Electoral ayant retiré, par petites touches chirurgicales, des « lots » d’électeurs blancs qui ont été déplacés dans la circonscrip- tion moins homogéne d”un conservateur blanc dont il fallat assurer la réclection en 2012. Ia Dans pratiguement tous Tes Etats dy sul des Bits les rpublicains ont plac des éleeteursissus des minorites dans ‘des circonscrptions elecirales« maforit-minority» qui sont représentées de fagonéerasane par des ius démocrates noi ‘tere, le part démocrate dans le Sud pourat re repésenté tuniquement par des clus de couleur, ce qui risque installer duableseat un systéme de vote polaisé . © fant 2010, aucun dss lectoral da Sénat de Eat avait un [BVAP superieur 50%. I y ena desoamais neuf or Face & cet objectif & peine le de transformer un Etat pivot, jusqu’ici intégré rac: ublicain, plusicurs groupes progressistes ont intenté une action en justice. L’Association pour le progres des gens de couleur (National Association for the Advancement of Colored People, NAACP) a notamment dénones Vinstrumentalisation inten- tionnelle et eynique dl’ éléments raciaux. au dstri- ment des minorités. Le redécoupage en Caroline du Nord a été tel gu’ill a influé en 2012 sur le résultat des électi présidence et 8 la Chambre des représentants les démocrates qui avaient précédemment sept sidges sur treize n’en ont obtenu que quatre, et de justesse”. Jement, en un bastion Le vote anticipé Les Etats-Unis ont une tradition ancienne de vote anticipé — longtemps utilisé essentiel ‘ment par les personnes agées. En 2004, les résul- tals du vote anticipé s étaient prononeés 2 60 % en faveur de George W. Bush. Mais, en 2008, le candidat Obama est parvenu a inverser a tendance en convainquant les jeunes, les Femmes, les Hispaniques et les Afro-Américains de voter de fagon anticipée. Les votes anticipés s’Gtaient alors portés 2 59 % sur sa candida- ture, C’est sans doute Ia raison pour laquelle un certain nombre d’Etats dirigés par des républi- cains depuis leur victoire en 2010 se sont efforces de Limiter la possibilité du vote anticipé, surtout dans les Etats pivots. L-Ohioest uncastopiquedes mo legislatives qui ont été apportées entre 2008 et 2012 aux modalités du vote anticipé. Ces modifi- cations ont eu pour effet d’ empécher un certain nombre de categories qui avaient une tendance ications, A voler démocrate — les jeunes, les femmes et les de voter. Les horaires de vote dans les circonscriptions rurales, langement acquises aux républicains, ont été étendus aux soirées et week-end, alors que les horaires di plutdt démocrates, ont i les zones restreints & * Voir : hupithisnation.com/congrese-facts.htal et www. ceongtess ong Lorsque la legislature a adopté une loi interdisant le vote anticipé les trois jours précé- dant I’élection, sauf pour les militaires, léquipe de campagne d’Obama a saisi les tribunaux, arguant de la violation du principe d’égale protection du 14" mendement La. cour qui jugea ida qu'il n'y avait en effet aucune ison d’empécher certains électeurs de voter durant le dernier week-end et pas d’ autres. Saisie de Paffaire parles républicains, la Cour supréme refusa de se saisir de cette décision le 16 octobre 2012, ce qui marqua une importante victoire pour les démocrates. Le jour de I’élection est en fait large- ‘ment devenu une fiction, dans la mesure oi le vote anticipé existe déja dans plus de 30 Etats. En 2012, plus de 30 % des électeurs ont voré avant le 6 novembre. Les responsables de campagne ont d’ailleurs adapté le plan de déplacement et le plan média de leur candidat pour tenir compte de ce facteur. Le principe du vote anticipé peut done sembler insatisfaisant a maints égards. Il apparait cependant néces- saire dans un pays oit les bulletins de vote (en papier ou électroniques) font dix pages, oft il faut en moyenne dix minutes & I’électeur pour les rempliret oi, un jour non férié, il doit parfois. attendre plusieurs heures avant de pouvoir les glisser dans Furne. Limiter les possibilités de vote anticipé revient done & porter atteinte au droit de vote de certains électeurs. La carte d'identité lectorale, avec ou sans photo Pour des raisons historiques et par erainte de discrimination, ln’ existe pas de carte d'iden- tité nationale aux Etats-Unis. Pendant longtemps, ia done &té possible de voter en se présentant simplement au bureau de vote et en signant un registre. Sous prétexte de lutter contre la fraude Alectorale, alors que les études montrent qu’elles sont quasi inexistantes, de nombreux Etats ont ensuite adopté des Iégislations exigeant au ‘moment du vote une carte d'identité électorale, avec ou sans photo. Ce qui ne semble pas a priori une exigence disproportionée le devient lorsque Jes papiers 2 fournir pour obtenir un tel document comme une fiche d'état civil ou un certificat de ine de 2012 : les aléas du processus électoral américaine — sont difficiles & obtenir lans un pays fédéral et décentralisé comme les Etats-Unis. Une carte d’identité électorale ne peut généralement pas Gtre obtenue par eorres- pondance, et il faut se déplacer auprés d’un bureau spécial ouvert durant des phages horaires restreintes Lobtention d'une telle carte constitue donc un obstacle pour ceux qui veulent voter et ont pas un permis de conduire qui fait office de pidce d’idemtité, essentiellement les personnes, Agées, les plus démunis et les minorités. Cette contrainte peut en outre apparaitre injustifice et proportionnée eu égard 8 un niveau de fraude électorale plutét faible" En 2005, Indiana a adopté une legislation tis restrictive rendant nécessaire Ia détention dune carte d°idemtité électorale bien spéci- fique pour voter. Cette mesure a immeédiatement été portée devant les tribunaux puis, en dernier ressort, devant la Cour supréme, qui a rendu une

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