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Un cas de transmission d’erreur :

à propos d’« être réduit au tapis »


chez Étienne Pasquier

Brantôme emploie à trois reprises la locution « estre au tapis » :

● dans les Grands capitaines françois : l’Admiral de Chastillon :


« …Nostre roy Charles [IX], qui avoit tant de debtes sur les bras, et qui devoit à Dieu et au monde, à cause de
celles grandes des roys son grand-père et père, estoit au tapis et au saffran [en banqueroute], sans ceste
bonne guerre… »
● dans les Grands capitaines françois : M. de Montluc :
« [la carraque] nous servit beaucoup contre ceux qui vouloient entrer dedans [le port de La Rochelle, en
1573], fors deux fois, que deux barques conduictes par le capitaine Arnaud, bon marinier [marin], entrarent
chargées de poudre bien à propos, et au proffit des Rochellois, car ilz estoient au tapis [à bout de ressour-
ces] pour les poudres. »
● dans les Dames galantes :
[certains courtisans,] « pour engagemens de leurs biens [leurs biens sont hypothéqués], ou pour procès,
ou bien pour voyages de guerre [ils financent des expéditions militaires] sont au tapis [ruinés]… »

La documentation disponible (gloses des commentateurs et ouvrages de référence) mon-


tre qu’il faut voir dans la locution une variante simplifiée du syntagme « estre reduit au
tapis », dont l’élucidation se trouve dans un grand classique, les Recherches de la France
(VIII, 47), d’Étienne Pasquier [1529-1615].

Voici la citation, en contexte, chez Le Roux de Lincy (II, seconde éd., 1859, p. 182) :

(mener mestier « faire leur affaire », donc miser, continuer la partie)


Autre source, La Curne de Sainte-Palaye :

Et Littré, citant La Curne de Sainte-Palaye :

La citation exacte dit-elle s’emparer du tapis, ou bien r’emparer la table, ou encore desempa-
rer la table, et en tout état de cause, que cela veut-il dire ?

Voilà qui s’appelle l’embarras du choix, en l’espèce la confusion la plus totale.

On fait avec les moyens du bord : ci-après, le passage en question des Recherches dans
l’édition de 1633, parue chez Olivier de Varennes (la vignette est d’Étienne Dauvel, impri-
meur en taille-douce et éditeur d’estampes, mort vers 1638) et dont Léon Feugère précise
qu’elle est la deuxième édition posthume de l’ouvrage de Pasquier.

« ils ſont contraints deſemparer la table »


Il y a, me semble-t-il, deux obstacles combinés à lever pour espérer parvenir à démêler un
peu l’écheveau : l’un d’ordre syntaxique, l’autre d’ordre sémantique.

● Contraint + proposition infinitive directe,


à côté des constructions « contraint à » et « contraint de »
— le choix entre les trois possibilités semble s’être maintenu assez longtemps pour méri-
ter peut-être une étude spécifique.

Georges Gougenheim (Grammaire de la langue française du seizième siècle, 1974, p. 165) :

« La construction caractéristique du XVIe siècle [pour l’infinitif objet] est la construction sans prépo-
sition, peut-être sous l’influence du latin. »
Précédant des exemples tirés d’auteurs de la Renaissance, une occurrence de 1475 :

Quicherat Jules. Un manuscrit interpolé de la chronique scandaleuse [premier


article].. In: Bibliothèque de l’École des chartes. 1855, tome 16. pp. 231-279.

Bernard Palissy : j’eus les doigts coupés et inciſés en tant d’endroits que je fus contraint manger
mon potage ayant les doigts enveloppés de drapeau.
Marguerite de Navarre, Heptameron : Iaques fut contrainct ſe declairer à un ſien fidèle amy.
Monluc : mais ſi ſuis-je contraint dire le vray ; leſquels monſieur le mareſchal de Stroſſi fut con-
traint faire ſortir ; je fus contraint leur quitter la place ; fut contraint ſe retirer à Montizel ; je fus
contraint partir de l’eveſché ; nos gens furent contraints mettre le feu à la porte de ladite baſſe-
court ; ils ſeroient contraints ſ’en aller au pillage ; ils furent contraints ſ’en ſortir par le meſme trou ;
les medecins furent contraints me donner un autre cliſtere ; ils ſeroient contraints ſe retirer au roy,
pour le ſupplier de les ſecourir.
Noël du Fail : il fut contraint boire du vin ſans eau ; il fut contraint ſe retirer pour la nouvelle de
la mort de ſon pere ; il fut contraint tenir la maiſon ; pauvre patient, qui eſt contraint leur
repondre ; fut contraint ſe loger et heberger au mieux qu’il put ; il eſtoit contraint faire quelque
ſejour ; fus contraint la donner à un gros chanoine ; qui nous contraint emprunter ; par importunes
requeſtes fut contraint achever ; fut contraint quitter tout ; fut contraint apprendre nouveau
meſtier ; fut contraint ſ’en retourner à l’hoſtel ; le pauvre diable eſtoit contraint (autrement il eſtoit
ecourté) faire le dernier offrant. Etc.

● Desemparer
De l’ancien français enparer « fortifier » (emprunté à l’occitan et attesté depuis 1323 : Près
de Perregourt [Périgueux] siet une abbaye que tenoient Anglois, et les religieux en avoient chas-
siés, et l’eglise emparée, écrit Froissart) la langue usuelle n’a conservé que la forme réfléchie
s’emparer, avec lequel le rapport sémantique s’est distendu ; l’intensif remparer « forti-
fier » n’est plus d’actualité, alors que nous lui sommes redevables de « rempart ». L’anto-
nyme desemparer (attesté depuis 1364) s’est dit d’un navire (c’est le désarmer) ou d’une
forteresse (c’est la démanteler : Le roi d’Engleterre estant à Calais, tout fu remparet et raparilliet
ce qui desemparet estoit, écrit encore Froissart), à quoi il convient d’ajouter une acception
que Littré place en tête de sa notice :
Quitter le lieu où l’on est, abandonner la place. Je n’ai point désemparé de la ville. Les ennemis qui
étaient devant la place ont désemparé. ‖ Sans désemparer, sans quitter la place. L’assemblée voulut statuer
sans désemparer. Et, figurément, faire, achever, régler une affaire sans désemparer, s’en occuper
d’une manière suivie, sans interruption. ‖ Activement. Et depuis les charmantes conversations de Poi-
tiers, vous n’avez point désemparé mon cœur, REGNARD, Attendez-moi sous l’orme, 11. L’Anglois [Douglas]
recommanda bien à son valet de ne pas désemparer le pas de la porte, SAINT-SIMON, 431, 237. Leur opi-
niâtreté [des moineaux] à ne pas désemparer les lieux qui leur conviennent, BUFF., Morceaux choisis,
p. 275. Le vent poussoit le feu contre ceulx du roi, lesquels commencerent à desemparer, COMM., I, 3. Ils
desemparerent la place et s’enfuyrent, COMM., III, 3. Ma memoire desempare ce que j’escris, comme ce que je
lis, MONT., III, 57. Je ne desempare jamais les loix, MONT., IV, 203

Donc : « ils ſont contraints deſemparer la table », ils sont obligés de quitter la table [de jeu].

L’édition de 1723
imprimée à Trévoux
ne l’entend pas de cette oreille.
On commence à entrevoir quel texte Le Roux de Lincy a pu avoir sous les yeux.
L’éditeur de 1723 a cru corriger ce qu’en réalité il ne comprenait pas, avec pour résultat
une ineptie. En présence de ce texte ou d’une variante très proche, Le Roux de Lincy
(faute de témoin en amont) rectifie à son tour au jugé.

La situation manque de clarté dans le cas de La Curne de Sainte-Palaye (je me réfère à


l’édition procurée par Léopold Favre, t. X, 1882, p. 13), qui a utilisé les Œuvres mêlées, en 3
vol., de 1619 [est-ce la même que celle que Feugère date de 1621 ?] : à qui doit-on la gra-
phie « r’emparer » ? La Curne, sous tranche (« bêche ») p. 80, illustre le premier sens du mot
par une citation de Brantôme [éd. de 1666], « La place [Thérouanne] est trés mal envitaillée,
non pas seulement pourveuë de palles [pelles], de tranches ny de hottes pour remparer et remuer
terre. »

Que dire de Littré, qui trouve le moyen de reproduire presque à l’identique [moins &
précédant ils sont contraints] la leçon correcte de Pasquier 1633 en s’appuyant sur la leçon
fautive de La Curne ?

Les attestations d’« être réduit au tapis » se révélant peu nombreuses, je complète ce dos-
sier en reproduisant une nouvelle traduite du grec ancien à la Renaissance où elle est em-
ployée et qui fait partie du recueil suivant, où elle occupe les pages 147 à 150 :
Les Epistres amoureuses d’Aristenet [Ἀρισταινέτου Ἐπιστολαὶ ἐρωτικαί], tournées de grec
en françois par Cyre Foucault, sieur de la Coudrière, avec l’Image du vray Amant, dis-
cours tiré de Platon. Réimprimé sur la 1re édition (Poitiers, 1597) ; notice par Auguste
Poulet-Malassis. In-8o, xii-228 p. Paris, imp. Motteroz ; lib. Isidore Liseux. 1876.

Pour le texte grec (seul), voir page 10

Livre II, lettre XVIII


Un maquereau contre-faisant le Magicien, pour piper un Amoureux.

Mantithée à Aglaophon

Une Dame appellée Telxinoé, contre-faisant la femme de bien, se couvrant la moitié


du visage d’une cappe, et à peine osant lever les yeux pour regarder le monde, pipoit
et affrontoit* finement la jeunesse mal-avisée. Car la fausse* louve portoit contenance
d’une douce brebis*, saincte Nitouche* ; vous n’eussiez pas dit qu’elle eust sçeu trou-
bler l’eau*. Pamphile l’ayant je ne sçay comment avisée de bon œil, en devint aussi
tost amoureux, car recevant par ses yeux la charmeresse poison de sa beauté, s’em-
brasa de telle sorte, que forcené, il couroit çà et là en guise d’un toreau esguillonné
du taon. Mais il craignoit de luy déclarer son amour, d’apréhension qu’il avoit pour
cette feinte chasteté. La Dame qui entendoit le matois*, eut bon nez et descouvrit in-
continant* l’envie du jeune homme. [L A C U N E ]
Adonc cet affronteur* s’acoste de luy, non en qualité de maquereau, ou maquinon*
d’Amour, mais comme l’un de ces magiciens, et diseurs de bonn’adventure. Et luy con-
tant plusieurs choses estranges, promist par ses charmes* divins de mettre la Dame
en possession et discrétion* du jeune homme. Et de fait après luy avoir tiré de la
gibecière* quelque nombre de ducats, il fist venir par la vertu* de je ne sçay quels
mots qu’il grummeloit* entre les dents, la Dame dont il est question, droit à ses
pieds, comme il s’estoit vanté, lors que fortuitement en passant elle estoit apparue à
eux. Mais elle, pour faire valoir la marchandise, et donner créance à la feinte*, s’assiet
d’abordée* ayant sa cappe sur la teste, en contenance d’une honneste femme : et gousta
quelque peu de ce qui estoit dans ces fioles d’argent. Tant qu’à la parfin* elle vuida
celles qui estoient d’or. Et sur le champ, elle se prend* à crier, qu’elle estoit touchée
d’un amour réciproque, adjoustant que c’estoit là la première fois que Cupidon* l’avoit
navrée* ; en somme* elle représentoit naïvement* tous les signes et gestes d’une
amante. Elle pleuroit incessamment*, et tournoit à tous coups* les yeux vers le jeune
homme, ores* plaignant sa passion, et ores regrettant amèrement sa chasteté perdue.
J’eusse autant aimé voir un viel singe apprendre à faire la moue*. L’autre cependant,
avec sa trongne* de Magicien, faisoit de l’estonné à chasque point, et élevoit ses mains
en l’air, comme en signe d’une victoire inespérée. Et firent ces mommeries*, trois et
quatre, voire une infinité de fois, jusques à tant qu’ils eurent mis à la flac*, et réduit
au tapiz le malheureux amant. De façon que n’ayant plus de quoy mestier mener, ni
de quoy fournir à l’appointement*, ils luy baillèrent du pied au cul, et l’envoyèrent
paistre*. Mais luy outré* d’amours, importunoit de rechef* cet ouvrier, qu’il refist
encore ses enchantements, pour attirer la Dame, niais jusques à là*, qu’il ne s’aperce-
voit point qu’on l’affrontoit et que cettuy-cy n’estoit qu’un bailleur de canes à moi-
tié*. Alors le supposé* Magicien : « Mon frère », dit-il, « nos charmes ne se font pas à toute
heure, ni quant on veut, et d’ailleurs tu t’es assez esbatu* pour ton argent. » Ainsi tous deux
se retirèrent après avoir bien plumé le jeune sot : elle sous le masque d’une femme
de bien et d’honneur, luy comme en une assemblée* imitant les gestes des Boëmiens
et diseurs de bon’adventure, se servant de noms de diables, feignant des marmotte-
ments dits à vois bassette, et barragouïnant je ne sçay quels mots horribles et espou-
vantables, et luy mesmes faisant semblant de trembler advertissoit par fois le jeune
homme de n’avoir point de crainte.

Titre original : Περὶ προαγωγοῦ, πρὸς ἐραστὴν μαγγανείαν πλασαμένου


« (histoire) d’un proxénète [προαγωγός] qui simule un tour de magie à l’intention d’un
amoureux (= pour dépouiller un amoureux) »
L’expéditeur et le destinataire de la lettre sont des hommes et portent des noms connus,
Mantithée à la suite d’une affaire judiciaire célèbre, Aglaophon comme celui d’un sculp-
teur qui a peut-être eu le premier l’idée de créer une victoire ailée ; Thelxinoé est l’une
des quatre Muses originelles ; le nom de Pamphile évoque l’amoureux universel (Orilan, dans
Polyandre, de Sorel ; Nicodème, dans le Roman bourgeois, de Furetière).

● piper [cf. c’est du pipeau] et affronter sont synonymes : « tromper »


● fausse « perfide »
● louve… brebis emprunt à Platon (Sophiste, 231a) κυνὶ προσέοικε λύκος, ἀγριώτατος
ἡμερωτάτῳ « comme le loup au chien, ce qu’il y a de plus féroce ressemble à ce qu’il y a de plus
apprivoisé »
● saincte Nitouche [d’abord chez Rabelais] est évidemment un ajout du traducteur
● Dictionnaire de l’Académie, 1re éd., 1694 : « On dit prov. d’Une personne qui paroist
simple & qui ne l’est pas, On diroit qu’elle ne sait pas l’eau troubler. » Cf. on lui donnerait le
bon Dieu sans confession, et chez Palsgrave, 1530 : “He maketh as thoughe butter wolde nat
melte in his mouthe.” ‖ Y a-t-il un rapport entre ne pas savoir troubler l’eau et l’épisode néotes-
tamentaire de la piscine de Bethesda (Jean, 5:1 et suiv.), où le malade répond au Christ ἄνθρω-
πον οὐκ ἔχω ἵνα ὅταν ταραχθῇ τὸ ὕδωρ βάλῃ με εἰς τὴν κολυμϐήθραν· ἐν ᾧ δὲ ἔρχομαι
ἐγὼ ἄλλος πρὸ ἐμοῦ καταϐαίνει = hominem non habeo, ut, cum turbata fuerit aqua, mittat me
in piscinam; dum autem uenio ego, alius ante me descendit « je n’ai personne qui me jette dans
la piscine quand l’eau est agitée/troublée et, pendant que j’y vais, un autre descend avant
moi » ? (Du verbe ταράσσειν « agiter » est dérivé ἀταραξία « calme, sérénité, ataraxie ».)
● « qui connaissait les feintes, les ruses » Pour matois substantif, le Trésor de la Langue
Française informatisé indique 1611 comme 1re attestation (chez Cotgrave) : notre texte est
daté de 1597.
● « aussitôt »
● « ce fourbe »
● maquereau (« souteneur ») et maquignon (dont maquinon est une variante) sont sou-
vent associés ; le second mot est probablement tiré du premier
● charme, qui remonte au latin carmen (sens primitf : « chant »), en a conservé un sens
dérivé « paroles magiques, enchantement »
● mettre en possession est une tournure juridique, façon de dire moins crue que « lui per-
mettre de posséder » la dame, qui serait alors soumise à sa discrétion, c’est-à-dire son bon
vouloir, son caprices, ses quatre volontés
● « bourse, escarcelle » Le cardinal de Lorraine, écrit Brantôme, « portoit ordinairement
une grande gibeciere, que son valet de chambre qui luy manioit son argent des menus plaisirs ne
failloit d’emplir, tous les matins, de trois ou quatre cens escus. »
● « grâce au pouvoir »
● « grommelait »
● « rendre vraisemblable les simagrées »
● « d’abord »
● « finalement »
● « elle se met »
● transposition habituelle d’Érôs/Ἔρως, mais c’est un affadissement
● « blessée »
● « bref, pour résumer »
● « elle manifestait avec naturel »
● « sans arrêt »
● « à chaque instant »
● ores… ores « tantôt… tantôt »
● Cf. (Rabelais) Oncques vieil singe ne feit belle mouë (chez Cotgrave : The old Monky never
made well-favoured mow), tiré de Villon Tousjours vieil singe est desplaisant : Mouë ne faict qui
ne desplaise ; donc « ce n’était pas beau à voir » [Pour qui s’attendrait à un énoncé sapien-
tial tel que "on n’apprend pas à un vieux singe à faire la grimace", Don’t teach your granny
how to suck eggs, Balzac et Eugène Sue sont les premiers à s’en être servis.] Le traducteur
ne rend pas l’idée de départ, un proverbe qu’explique Strabon : καὶ γὰρ ναυκρατεῖν πρό-
τερον τοὺς Κρῆτας, ὥστε καὶ παροιμιάζεσθαι πρὸς τοὺς προσποιουμένους μὴ εἰδέναι ἃ ἴσα-
σιν « ὁ Κρὴς ἀγνοεῖ τὴν θάλατταν » chacun sait, en effet, qu’anciennement l’empire de la mer
était tout aux mains des Crétois, au point même que, quand on voulait désigner les gens qui feignent
d’ignorer ce qu’ils savent, on disait, par manière de proverbe : « Oui, oui, des Crétois qui ne con-
naissent pas la mer ! » (trad. A. Tardieu)
● « trogne »
● « mascarades, simagrées »
● Cf. Cotgrave :

Donc « jusqu’à ce qu’ils aient vidé son escarcelle, qu’il ait la bourse plate ». NB Le traduc-
teur file peut-être une métaphore grivoise : mettre à la flac, réduire au tapiz, de quoy mestier
mener, fournir à l’appointement. ‖ le texte original a recours à l’expression proverbiale γυμ-
νότερος παττάλου : πάτταλος « clou, cheville, piquet, crochet pour pendre un objet » (l’édi-
tion 2009, p. 829, du Dict. de Chantraine imprime "prendre"), donc « plus démuni qu’un
clou » — mais le clou en question sert aussi à désigner le sexe de l’homme.
● fournir à l’appointement c’est d’abord financer des troupes :
Le mareschal [Charles de Cossé-Brissac], pour donner plus de courage et meilleur exemple à chacun,
consigna és mains des tresoriers les dix mille escus qu’il avoit de reste de la rançon du comte de Chaland, pour
fournir à l’appointement de mille hommes, tant qu’ils pourroient durer. Mémoires de Boyvin du Villars
mais fournir à l’appointement était fréquemment employé dans un sens libre pour « satis-
faire aux besoins sexuels d’une femme » : « Jeanne qui estoit d’un desir insatiable au plaisir du lict,
et son mary pour estre d’une matiere flouette, ne pouvant fournir à l’appointement, cette malheu-
reuse princesse donna ordre de le faire estrangler » (Pasquier), « Jadis fut un marchant, lequel se
maria a une jeune femme, laquelle avoit encore sa mere. Advint que une fois voulut aller en mar-
chandise. Lequel, quant il s’en alla, il bailla sa femme a garder a sa mere. Et, par le consentement de
sa mere, elle fut enamoree d’ung jeune filz, lequel fornissoit a l’apointement. (MACHO, Esope
R., c.1480, 244).
● Thuasne (à propos de Villon, N’envoyez plus les hommes paistre) note que la locution
semble appartenir à la phraséologie amoureuse du XVe siècle.
● « rempli »
● « à nouveau »
● « naïf, inexpérimenté à tel point »
● Oudin, Curiositez : « vendre ou donner un canard à moitié, .i. mentir, en donner à gar-
der, en faire à croire »
● « prétendu, faux, pseudo- »
● « amusé, distrait » (il peut s’agir par la même occasion d’ébats amoureux)
● « fête de village »

Ἀρισταινέτου Ἐπιστολαὶ ἐρωτικαί

Περὶ προαγωγοῦ, πρὸς ἐραστὴν μαγγανείαν πλασαμένου


Μαντίθεος Ἀγλαοφῶντι.

Γ
υνὴ τοὔνομα Θελξινόη προσχήματι σώφρονος ἐπὶ τοὺς ὀφθαλμοὺς καθέλκουσα τὴν ἀμπεχό-
νην κἀκεῖθεν κομιδῇ στενὸν ὑποϐλέπουσα, ἐλάνθανε κακοτεχνοῦσα τοὺς νέους· καὶ γὰρ κυνὶ
προσέοικε λύκος, ἀγριώτατος ἡμερωτάτῳ. Tαύτης ὁ Πάμφιλος οὐκ οἶδα ὅπως πολυπραγμο-
νήσας τὸ βλέμμα ἐκ πρώτης θέας ἠράσθη ταχύ· δεξάμενος γὰρ τοῦ κάλλους τὴν ἀπορροὴν διὰ τῶν
ὀμμάτων ἐρωτικῶς διεθερμάνθη, καὶ ὥσπερ βοῦς μυωπισθεὶς ἐταράττετο. Ὤκνει δὲ τὸν πόθον
δηλῶσαι, τὴν ἐμφαινομένην σεμνότητα δεδιώς. Συνῆκε τοῦ μειρακίου τὴν ὑπόνοιαν ἡ γυνὴ ὡς
πολλὴν ἔχουσα τοῦ πράγματος ἐμπειρίαν. *** Ὁ γὰρ ἄνθρωπος οὐχ ὡς προαγωγὸς τῷ ποθοῦντι
προσῆλθεν, ἀλλά τις εἴναι τῶν περιέργων ἐδόκει· καὶ πολλὰ τερατευσάμενος ἐπηγγείλατο μόνος
αὐτὴν δαιμονίως καταδουλῶσαι τῷ νέῳ. Kαὶ χρυσοῦς αὐτὸν πρότερον εἰσπραξάμενος οὐκ ὀλίγους
ὑπὸ τὼ πόδε τοῦ ποθοῦντος ἤγαγεν ἀρρήτῳ λόγῳ τὴν ἄνθρωπον, ὥσπερ αὐτὸς ὑποδεικνὺς τὴν
γυναῖκα προσιοῦσαν ἐνεανιεύετο λέγων. Ἡ δὲ τὴν ὑπόκρισιν αὐτοῦ πιστουμένη τὸ μὲν πρῶτον
οἷον ὑπόσεμνος συνεδείπνησεν ἐγκεκαλυμμένη, καὶ σμικρὸν τῶν ἀργυρίδων ἀπεγεύετο, μέχρι καὶ
αὐτὰς καταπέπωκε τὰς χρυσίδας. Ἔπειτα τέως ἀντερᾶν ὡμολόγει νῦν πρῶτον ἔρωτος πειρασθεῖσα,
καὶ ἦν πάντα μιμηλῶς ἐρώσης τὰ δρώμενα παρ᾽ ἐκείνης· καὶ πολλάκις παρεδάκρυε τῷ μειρακίῳ,
νῦν μὲν ἀποστένουσα τὸν πόθον, νῦν δὲ πικρῶς ὀλοφυρομένη ἣν ἐζημίωται σωφροσύνην, καὶ ὁ
Κρὴς ἐδόκει τὴν θάλατταν ἀγνοεῖν. Ὁ δὲ σχηματισάμενος μαγγανείαν παρ᾽ ἕκαστον ἑαυτὸν ἀπεθαύ-
μαζεν, εἰς σύμϐολον παραδόξου νίκης ἀνατείνων τὴν χεῖρα. Tαῦτα μὲν οὖν γέγονε δίς τε καὶ τρὶς
καὶ σφόδρα πολλάκις. Ὡς δὲ λοιπὸν τὸν ἀθλίως ἐρώμενον ἐψίλωσαν τῶν χρημάτων καὶ κατέστη-
σαν παττάλου γυμνότερον, ἀπέλιπον αὐτὸν ἐν πενίᾳ δήπου μυρίᾳ, καὶ περιπεφρονήκασι παντε-
λῶς. Ὁ μὲν οὖν ἐραστὴς περιώδυνος ἐκ τοῦ πόθου τὸν φιλτροποιὸν ἱκέτευε πάλιν κατ᾽ ἐκείνης ἀνα-
κινῆσαι τὰς ἴυγγας· ἔτι γὰρ οὕτως ἡγεῖτο κεκρατημένος τῇ χλεύῃ· ὃ δέ φησιν· Ὦ τάν, εἴς γε τὰ
τοιαῦτα πρόσκαιρος ἡμῶν ἐστὶν ἡ τέχνη, ἄλλως τε καὶ ἀπολέλαυκας ἱκανῶς. Tούτοις ἀμφότεροι
φενακίσαντες τὸν νέον ἀπῆλθον, ἣ μὲν πλασαμένη σώφρονος ἤθη, ὃ δὲ καθάπερ ἐπὶ σκηνῆς ὑπο-
κρινάμενος τῶν περιέργων τὸ σχῆμα καὶ δαιμόνων προσηγορίας συνείρων πλασματώδεις τέ τινας
ὑποφθεγγόμενος ἐπικλήσεις καὶ ψιθυρίζων ἀπατηλῶν γοητευμάτων λόγους φρικώδεις, ἔνθα δῆθεν
αὐτὸς ὑποτρέμων παρεστῶτι πλησίον μὴ δεδιέναι παρεκελεύετο τῷ μειρακίῳ.

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