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Afrique romaine

Rome compte en Afrique jusqu'à huit provinces différentes (d'est en ouest) : la Tripolitaine,
la Byzacène, l'Afrique Proconsulaire, la Numidie Cirtéenne, la Numidie militaire, la Maurétanie
Césarienne, la Maurétanie Sitifienne et la Maurétanie Tingitane.

L'Afrique romaine fait souvent l'objet d'une étude d'ensemble par les historiens et les archéologues,
malgré de très fortes disparités régionales et de grandes ruptures chronologiques dans les huit siècles
de son histoire. Les deux grandes problématiques historiques concernant ces provinces sont
actuellement la question de leur romanisation et celle de leur christianisation. L'« Afrique romaine »
désigne ainsi soit les terres d'Afrique dominées par Rome, soit la part romanisée de l'Afrique.

L'Afrique romaine s'étend d'est en ouest, de la Petite Syrte aux côtes atlantiques de l'actuel Maroc.
Les provinces de Cyrénaïque et d'Égypte ne sont pas incluses dans l'ensemble régional, car ces deux
provinces reçoivent un traitement à part dans les sources antiques. Géographiquement, des déserts
les séparent du reste de l'Afrique du nord, tandis que Tripolitaine et Leptis Magna sont dans la
continuité territoriale de l’Afrique du Nord. Culturellement, elles sont dans l'aire hellénistique,
clairement distinguée de la zone punique puis romaine. Enfin, administrativement, l'Égypte a toujours
été un cas à part dans l'Empire romain, et la Cyrénaïque a été plusieurs fois rattachée à la Crète, terre
habitée la plus proche.
Mosaïque dite de Virgile et les Muses, expression de la latinité à l'œuvre dans l'art africain. Virgile, entouré
de Clio et Melpomène, tient un volumen où l'on peut lire le huitième vers de l'Énéide
Mosaïque découverte à Hadrumète en 1895, datée du début du IIIe siècle - conservée au Musée du Bardo, Tunis.
De la conquête au IVe siècle
Rome au IIIe siècle av. J.-C.

Zones d'influences de Rome et Carthage en Méditerranée avant les guerres puniques en 279

L'armée romaine, dont les victoires permettent d'unifier la péninsule, est une armée de petits
propriétaires terriens. Mais, les campagnes militaires notamment celle des guerres puniques ont
considérablement modifié le paysage social de Rome. Les citoyens mobilisés effectuaient plusieurs
campagnes les unes après les autres sans rentrer chez eux. Au terme donc d'un service militaire long
où il a appris à acquérir des richesses très rapidement grâce au butin, le citoyen-soldat retrouve sa
terre souvent en friche, même si on sait que les femmes n'avaient pas peur de manier l'araire; il peut
même se retrouver endetté à cause de mauvaises récoltes. De grands propriétaires possédant des
terres voisines ont donc proposé de racheter leur terre contre une somme d'argent qui intéressa bon
nombre de petits propriétaires. Il y a donc moins d'agriculteurs. Les campagnes se couvrent de vastes
pâturages. Le blé importé de Sicile concurrence celui des petits producteurs latins qui, ruinés, vendent
leurs terres à bas prix aux grands propriétaires et s'en vont à Rome rejoindre la plèbe urbaine. Les
grandes familles se constituent ainsi d'immenses domaines, les latifundia, où sont installés de
paysans non propriétaires, les colons, et de nombreux esclaves. Le grave problème du ravitaillement
de la population urbaine pousse les pouvoirs publics de Rome à distribuer du grain à bas prix et à en
importer. La conquête de nouvelles terres diminue la dépendance de Rome aux importations et
permet d'augmenter la main d'œuvre des exploitations esclavagistes.

La carrière des politiciens romains dépend des succès militaires et des avantages matériels que leurs
victoires apportent aux citoyens-soldats (leur clientèle électorale). De fait, la classe politique se
persuade de la vocation universelle de Rome et est unanimement interventionniste.

D'autre part, l'accroissement de la population urbaine développe l'artisanat et le commerce. Or malgré


l'excellence du réseau routier, les voies romaines sont surtout conçues pour faire se déplacer
rapidement des légions plutôt que des lourds charriots. C'est le transport maritime et fluvial qui est le
plus efficace à l'époque. Dès lors, la Méditerranée devient un enjeu primordial pour le contrôle des
échanges ; les grecs perdant leur suprématie avec la dissolution de l'empire macédonien, Carthage et
Rome qui vivaient en bonne intelligence jusque-là se retrouvent face à face. Au fur et à mesure des
guerres puniques, Rome se doit de conquérir de plus en plus de nouvelles terres, et finit par vaincre
définitivement Carthage, prenant ainsi pied en Afrique.

« Punico-romaine jusqu’à César, romano-punique ensuite, l’Afrique du Nord ne devint vraiment


romaine que sous les Flaviens. » Ce constat proposé par Marcel Le Glay témoigne des grandes
ruptures que connut l'Afrique romaine, en particulier lors de la politique volontariste de la dynastie
flavienne. L'intervention de Rome en Afrique peut-être lue ainsi comme une « dépunicisation » à
l'échelle des provinces et des communautés.

ÉVOLUTION ADMINISTRATIVE DES PROVINCES AFRICAINES

Royaume de
Avant la Numidie
Carthage Numidie Royaume de Maurétanie
conquête occidentale
orientale

- 146 Africa Numidie Maurétanie

Numidie Numidie
- 105 Africa Maurétanie
orientale occidentale

Numidie Maurétanie
- 45 Africa Vetus Africa Nova Maurétanie orientale
occidentale occidentale

- 27 Afrique Proconsulaire Royaume de Maurétanie


Maurétanie Césarienne
40 - 42 Afrique Proconsulaire Maurétanie Tingitane
(annexée en 40)

Maurétanie
avant 200 Afrique Proconsulaire Numidie Maurétanie Césarienne
Tingitane

Numidie
Après la Maurétanie
Proconsulaire Byzacène Tripolitaine (partagée Maurétanie Maurétanie
réforme Sitifienne
(Nord) (centre) (Sud-Est) entre 303 et Césarienne Tingitane
deDioclétien (284 - 288)
314)

Les royaumes d'Afrique à la veille de la conquête romaine

Stèle du tophet de Carthage

La pénétration romaine en Africa s’amorce par des interventions politiques et économiques. Rome
s'efforce d'entretenir des divisions en Afrique dès la fin de la seconde guerre punique. Les royaumes
locaux aux généalogies croisées, développent une idéologie royale, à l’image des rois
hellénistiques et sont souvent en compétition : massyli, numidae, mauri, getulae.

En 203 av. J.-C., Massinissa, souverain des Massyles, s'allie à Rome contre Carthage et Syphax. Si
son apport a été décisif dans la victoire romaine, la puissance de ce royaume, à l'instar de celle de la
république carthaginoise, est incompatible avec les intérêts romains en Méditerranée. Pendant une
cinquantaine d'années, Rome entretient des relations diplomatiques et commerciales avec Massinissa
et Carthage et leur achète en cas de besoin du blé8. Mais Massinissa qui unifie le royaume numide
en 148 av. J.-C. a des vues sur le territoire carthaginois. La troisième guerre punique et l’annexion de
Carthage peuvent être vues comme un choix délibéré de la part de la République romaine de priver
Massinissa d'une cité à l'arrière-pays plus que prospère.

L'Africa, tête de pont romaine

À l'issue de la Troisième Guerre punique, après la victoire de 146 av. J.-C., « l’Afrique fut le prix de la
victoire ; et le monde ne tarda pas à suivre le sort de l'Afrique» comme le fait remarquer Florus,
historien aux origines africaines. Après la chute de la puissance carthaginoise est créée la
première province romaine en Afrique, nommée Africa. Province de taille modeste, moins
de 25 000 km², à peu près le nord-ouest de l'actuelle Tunisie, elle est gouvernée soit par un préteur,
soit par un propréteur. Sept villes toutefois gagnent leur liberté pour avoir pris position contre
Carthage, dont Utique, Hadrumète, Thapsus et Leptis Minor (Lamta). En habitués des problèmes de
bornage, les Romains délimitent la frontière de leur nouveau territoire par un fossé, la fossa regia.

À la mort du roi numide Micipsa en 118 av. J.-C., Rome arbitre à plusieurs reprises les problèmes de
succession, à chaque fois dans le sens d'une division en plusieurs royaumes.

Ami et client de Rome, Jugurtha, petit-fils de Massinissa, provoque la colère romaine après avoir fait
massacrer quelques marchands italiens deCirta lors du conflit entre les successeurs de Micipsa.
Le Sénat lui déclare la guerre en 112 av. J.-C.. La fin de la Bellum Jugurthinum (105 av. J.-C.)
sanctionne l'échec d'une politique numide en Afrique. La carte de la région s'en trouve modifiée, le
royaume de Mauritanie est intégré, l'ager publicus agrandi.

La conquête sous les Julio-Claudiens


l'empire Romain en 37

Après la bataille de Thapsus en 46 av. J.-C. et la défaite des pompéiens alliés à Juba Ier, roi de
Numidie, Jules César annexe à l'empire le royaume numide. Il devient la province d'Africa novapar
opposition à la première province, nommée dès lors Africa vetus. Les royaumes indigènes se trouvent
confrontés à un nouvel État et à l'extension des possessions romaines.

La frontière ouest de la province est protégée par une marche, la Numidie occidentale, que se vit
attribuer Publius Sittius, aventurier campanien allié de César. Quatre colonies voient l'installation de
Sittius et de ses mercenaires : Cirta, Rusicade,Milev et Chullu qui, si elles ne restèrent pas
indépendantes de la province romaine après la mort de Jules César, gardèrent des privilèges de ce
passé. Cependant, la pénétration romaine en Afrique du Nord fut longue et l’annexion des provinces
n’a pas été suivie par leur occupation systématique.

Mais Rome ne se contenta pas de « veiller sur la dépouille » du royaume punique, selon la formule
de Theodor Mommsen. Le premier espace assujetti et contrôlé en profondeur par les Romains est un
espace qui connaît un haut degré de civilisation urbaine : les régions de Carthage, Cirta, Sicca
Veneria, ainsi que douze colonies de vétérans créées par Auguste en Maurétanie. La province
de Proconsulaire et le nouveau royaume de Maurétanie, confié parAuguste à son protégé Juba II sont
assignés à la défense de l’Afrique du Nord.

Lors du partage des provinces entre le Sénat et Auguste en janvier -27, l'Afrique est réunie en une
unique province sénatoriale, nommée Afrique Proconsulaire. La Numidie est rattachée à cette
province. Toutefois, une légion séjourne sur son territoire, la IIIe Auguste, commandée par
leproconsul, ce qui en fait une exception parmi les provinces sénatoriales, dépourvues de forces
armées.

Provinces de Maurétanie, de Numidie et de Proconsulaire. Extrait de l'ouvrage de Heinrich Kiepert,Atlas antiquus, Berlin
(Reimer).

Sous Auguste, la domination romaine va dépasser lafossa regia. Ainsi, dans les premiers temps
duprincipat, les Romains se mettent en rapport avec les espaces restés en marge de la romanisation,
en repoussant les limites méridionales de la province.

En 37, l'empereur Caligula nomme un légat pour diriger la IIIe légion Auguste, qui dépendait
jusqu'alors théoriquement du proconsul de la province. Trois ans plus tard, l'empereur fait
assassiner Ptolémée, roi de Maurétanie, àLugdunum (Lyon) et annexe son royaume, transformant le
protectorat romain en domination directe. En 42, Claude le divise en deux provinces
procuratoriennes, Maurétanie Tingitane à l'ouest et Maurétanie Césarienne à l'Est.

L'Africa sous les Flaviens

Denier avec galère et portrait de Clodius Macer.


Le règne des Flaviens a constitué pour l'Afrique une période de nécessaire stabilisation après les
troubles et les acquisitions territoriales. Pour Marcel Le Glay, c'est « sous le règne des Flaviens que,
préparées de loin par les actes des Julio-Claudiens, mais précipitées par l'œuvre même de Vespasien
et de ses fils, se sont opérées, lourdes de conséquences pour l'avenir, les grandes mutations qui ont
affecté des domaines essentiels de la vie publique et privée des Africains » .

À son avènement, Vespasien, qui avait été proconsul, fut mal accueilli par les Africains. Les provinces
ont connu précédemment une période de troubles politiques - incursions desGaramantes - et le
nouvel empereur devait s'assurer la fidélité de légat et du proconsul. L'année précédente, lors de
l' année des quatre empereurs, le légat de la III Legio Augusta, Clodius Macer, s'était révolté contre
Rome et avait menacé de priver Rome du blé africain14. La priorité de Vespasien est la mise en ordre
des provinces. À cette fin, il renouvelle le personnel dirigeant, en cherchant les proconsuls au sein des
riches familles italiennes. La romanisation s'accélère dans les provinces et les communautés du sud
sont soumises à un plus grand contrôle, voire à une mise sous tutelle. Dans la même logique, on
constate une multiplication du nombre de promotions juridiques sur le territoire de l'Africa nova et
même au-delà, comme le prouve la création de la colonie de Madaure, aux confins de la Numidie,
entre la fin du règne de Vespasien et le règne de Nerva.

L'Africa sous les Antonins

Corbita, bateau de cabotage à deux mâts. Relief en marbre, vers 200, Afrique proconsulaire.

Comme le remarque Marcel Le Glay, « les Antonins ont récolté en Afrique ce que les Flaviens avaient
semé7 » et de nombreux signes sont réunis pour parler d'un apogée africaine. L'Africa connaît sous la
dynastie des Antoninsun essor urbain sans précédent. Signe de ce succès, la première visite
impériale en Afrique par Hadrien en 128. Lors de son expédition de nouveaux statuts sont accordés
aux communautés urbaines. La dynastie, favorable aux promotions provinciales, devait de manière
générale rendre plus aisée l'intégration municipale.
À Rome, le parti africain gagne en importance et son influence au Sénat est indéniable. Fronton eut
ainsi la charge de l'éducation du jeune Marc-Aurèle.

À la fin du IIe siècle, l’Afrique assure un quasi-monopole sur le marché romain du blé et de l’huile.
Illustration du poids de l'approvisionnement africain, la révolte populaire de 190 fut probablement
suscitée par Pertinax, ancien proconsul d'Afrique et alors préfet de la ville de Rome, qui aurait
volontairement suscité la disette en jugulant l’annone, soutenu par le « parti africain ».

L’Africa sous les Sévères

Arc de Septime Sévère, Leptis Magna

L'accession au pouvoir de Septime Sévère, empereur d’origine africaine, fils de Leptis Magna,
« nouvel Hannibal sur le trône des Césars » joua un rôle majeur dans le développement de l'Afrique
romaine.

L'empereur, ainsi que son fils Caracalla, sont les artisans d'une politique municipale déterminée. Les
grandes familles lepcitaines accèdent au laticlave.

L'expansion territoriale se poursuit. La province de Numidie est rendue autonome avant 200 - mettant
fin à la situation étrange où légat et proconsul se côtoyaient au sein d'une même province - et
le limes progresse vers le sud et l'ouest. Les hauts plateaux de la Césarienne font l'objet d'un contrôle
accru et tout particulièrement les points d'eaux et les axes de transhumance.
Sur le plan économique, les campagnes et leurs castellae connaissent une certaine prospérité et le
réseau routier se développe. L'huile africaine est exportée sur tout le marché méditerranéen et la
Tripolitaine s'ouvre au commerce agricole.

L'enrichissement général des provinces devait stimuler l'évergétisme et le développement urbain.


Enfin, la croissance démographique est forte et l'Afrique compte à la fin du Haut Empire entre 7 à 8
millions d'âmes.

Les crises du IIIe siècle


« Quant aux guerres incessantes, à la stérilité et aux famines qui nous accablent de soucis, aux
maladies qui sévissent et ravagent notre santé, aux épidémies qui désolent et dépeuplent l'humanité,
sache qu'il a été prédit que dans les derniers temps du monde les maux se multiplieront, que des
tribulations variées surviendront, et qu'à l'approche du jour du jugement la sévérité et l'indignation de
Dieu s'enflammeront de plus en plus pour châtier l'humanité. »
— Cyprien, Ad Demetrianum.

Dans l’ensemble de l’Empire, la crise est due à la conjonction de deux facteurs :

 l’instabilité politique chronique, ponctuée d'une longue série d’usurpations et de guerres


civiles, notamment en 238.
 la pression sur le limes — Rhin, haut Danube et Danube inférieur, frontière orientale — qui se
traduit par des invasions que les empereurs juguleront parfois difficilement. Se développent
parallèlement des foyers de dissidence en Africa. Le retour à l’ordre marquera l’affermissement au
pouvoir de Dioclétien, en 284. Les structures de l'Empire devait en sortir profondément
transformées. Dans quelle mesure ces mouvements ont affecté les provinces africaines ? Il ne
semble pas que leur dynamisme économique en ait souffert et la croissance urbaine est restée
constante.

Amphithéâtre de Thysdrus
En 235, dans un contexte de grave conflit avec les Alamans, un coup d’État amène Maximin le
Thrace au pouvoir. Issu des humiliores, mal accepté par le Sénat, il le lui rend bien en adoptant une
politique hostile à son égard ; mais, brillant militaire, il est populaire auprès des soldats. Il consacre
tous ses soins au réseau routier et sa politique répond exclusivement aux impératifs militaires. Cette
politique défensive exige une fiscalité accrue, pression fiscale dont le poids explique pour partie la
révolte africaine. La crise, qui devait profondément marquer l'Empire romain, survient en
janvier 238 dans la région de Thysdrus (El Djem). Des habitants de la cité assassinent le procurateur
en place qui s'était rendu odieux aux yeux des contribuables et proclament empereurs Gordien, un
riche sénateur, et son fils. On a du mal à distinguer les acteurs précis de cette révolte.
Selon Hérodien, très critique vis à vis de Maximin, les révoltés sont essentiellement des jeunes de la
région, définis selon différents historiens comme appartenant à l’aristocratie de la cité ou émanant de
la grande propriété foncière, soutenus par des membres des classes populaires liés à eux par des
relations de patronage. Quoi qu’il en soit, ce profond mécontentement bénéficie du soutien de la
population africaine. Le mouvement ne tarde pas à se propager en Italie et dans les provinces
orientales, développé par l’aristocratie urbaine qui soutient le proconsul d’Afrique Gordien contre
l’empereur Maximin. La guerre civile est imminente quand le Sénat rejoint le camp des mécontents et
déclare l’Empereurennemi du peuple romain.

Pourtant, la situation n’est pas encore renversée. Capellianus, un sénateur fidèle à Maximin, mis en
place par ce dernier au poste de gouverneur de Numidie, entame une marche sur Carthage afin de
mettre à mal la révolte. Il possède une force militaire importante car il est légat de la IIIe légion
Auguste, basée en Numidie pour contenir la présence des Maures nombreux dans la région.
Gordien I

Hérodien, dans son Histoire des Empereurs Romains de Marc-Aurèle à Gordien III, souligne la
cruauté de la répression de Capellianus et rend compte de la gravité de la crise interne :
« Capellianus, entré dans Carthage, fit périr tout ceux des premiers citoyens de cette ville qui s’étaient
échappés du combat. Il n’épargna point les temples, qu’il pilla, ainsi que toutes les fortunes privées et
les trésors publics. Il parcourut ensuite les autres cités qui avaient renversé les statues de Maximin,
punit de mort les principaux habitants et de l’exil les citoyens obscurs». L’auteur ne manque pas de
préciser que ces actes barbares ne sont pas sans arrière-pensée politique : possédant une armée qui
lui est dévouée, il pourrait selon les circonstances se rapprocher du titre d’Empereur.

Sous la pression populaire, à Rome, Gordien III est nommé par le Sénat, à treize ans, comme héritier
de l'Empire. Maximin meurt peu de temps après et l’avènement de Gordien III met un terme à une
crise courte mais profonde. Si le nouvel empereur ramène l’équilibre dans l’Empire, sa nomination
n’est pas sans conséquence pour l’Afrique. Sous son règne la IIIe légion Auguste est dissoute et
remplacée par un « système plus défensif » fondé sur la mobilisation de troupes auxiliaires, ce qui a
pour conséquence de diminuer l’influence romaine dans la région.

Le règne des premiers tétrarques est marqué par les grandes persécutionsune profonde
réorganisation des provinces africaineset des révoltes locales.

L’accélération au milieu du IIIe siècle des mouvements d’insoumission et de révolte des tribus
africaines est indéniable. Elle a nécessité une restructuration des effectifs militaires romains. Pour
autant, il ne faut pas y voir un phénomène capable de remettre en cause sérieusement la présence et
l’hégémonie de l’Empire. Hormis la révolte des Maures de Grande Kabylie et les nombreuses
invasions en Maurétanie Césarienneet Numidie rendues possibles par la disparition momentanée de
la légion, Rome a pu maîtriser la situation.

Réorganisation des provinces sous la Tétrarchie

Dioclétien engage une profonde réforme administrative des provinces africaines. La Maurétanie
Sitifienne (ou Tabienne) est d'abord créée entre284 et 288, se séparant ainsi de la Maurétanie
Césarienne mais le praeses de Césarienne est toujours responsable de la défense régionale. C'est
en 303 qu'interviennent les autres changements. La Numidie est brièvement partagée en deux
provinces : la Numidie Cirtéenne (capitaleCirta) et la Numidie Militienne (ou Militaire). Ces deux
provinces sont de nouveau réunies en 314. Enfin, la Proconsulaire est divisée en trois unités
administratives : la Proconsulaire (au nord), la Byzacène (au centre) et la Tripolitaine (au sud-est). Le
commandement militaire est remis pour tout le diocèse d'Afrique à un comte (excepté la Maurétanie
Tingitane, rattachée au diocèse d'Hispanie). Le vicaire d’Afrique devient le chef hiérarchique de tous
les gouverneurs à l'exception du proconsul.

Usurpations et révoltes aux IVe et Ve siècles


Follis frappé dans les ateliers de Cirta par Domitius Alexander. Au revers, effigie de Carthage tenant dans chaque main
des fruits.

Les provinces africaines connaissent au Bas-Empire une suite d'usurpations et de rébellions « qui ont
longtemps illustré, pour certains historiens, le déclin ou la décadence, caractéristique principale, selon
eux, de ce temps » bien que la recherche récente a mis en avant la prospérité relative de la région.
On peut procéder à un recensement de ces mouvements, mais force est de constater que nous
disposons sur ce sujet, d'une documentation inégale. Chronologiquement, cinq épisodes sont plus ou
moins bien identifiés :

1. 308/9 - 311, usurpation de Domitius Alexander


2. 363 - 364, révolte de la tribu des Austuriani ou Austorianide Tripolitaine
3. 370 - 375, révolte et usurpation « régionale » de Firmus en Maurétanie
4. 397 - 398, révolte ou moins vraisemblablement usurpation de Gildon,
5. 413, révolte et usurpation d'Héraclien,

 Domitius Alexander, sans attache africaine, est un haut fonctionnaire - vicaire des préfets du
prétoire - en poste à Carthage. Il a tenté de jouer sa carte dans une crise impériale extrêmement
complexe qui s'ouvre à l'abdication de Dioclétien en 305. Au moment où en Italie percent les
ambitions de Maxence et en Gaule de Constantin, Domitius a à sa portée un excellent moyen de
pression : le contrôle de l'approvisionnement en blé. Il peut menacer Rome de famine. La révolte
est liquidée au printemps 310 par les troupes de Maxence : Carthage et Cirta sont livrées au
pillage
 Sur la révolte des tribus tripolitaines connues sous le nom d'Austoriani en 363-4, , l'information
est surabondante ; un chapitre entier de l'Histoire (XXVIII, 6, 5 – 20) d'Ammien Marcellin est
consacré au siège de Leptis Magna par la tribu. L'auteur, originaire d'Antioche de Syrie, partage le
point de vue des notables municipaux et dans sa description de la révolte des Austoriani, il livre
un portrait épouvantable du comte d'Afrique, Romanus, présenté sous la lumière la plus noire
comme symbole de corruption et réceptacle de tous les vices. Le récit se montre aussi
profondément féroce pour l'armée de la cité, qui semble ne vouloir intervenir qu'au prix de
compensation financière. Dans tous les cas, il s'agit d'une illustration de la mésentente profonde
entre le gouvernement municipal et l'armée d'Afrique.

Le système défensif romain


La défense de l’Afrique romaine est assurée durant la période républicaine par le maintien de troupes.
Les aménagements en profondeur commencent à la fin du règne d’Auguste. Les Romains
construisent des routes qui pénètrent le pays numide à partir de Carthage, et une rocade allant de
Leptis minor à Hippo Regius. La legio III Augusta installe son commandement au nœud routier
de Théveste, surveillant les tribus des Aurès et celles de la région du Chott el-Jérid. L’investissement
de ces deux zones est mené par quadrillage progressif de routes et de postes sous les Flaviens et
sous Trajan.

L’annexion inopinée du royaume de Maurétanie ne fut pas immédiatement suivie d’une prise de
contrôle. Les Romains se limitèrent d’abord à aménager une route côtière jusqu’à Mellila, tandis qu’ils
continuaient d’entourer les Aurès, déplaçant le siège de la IIIe légion à Lambèse. L’allongement est-
ouest du relief de la Maurétanie Césarienne imposa une avancée parallèle à cet axe : une première
route est construite sous Trajan et Hadrien contrôle une bande de territoires de 50 à 100 km de la
cote, de la vallée du Chelif, et Castellum Tingitanum (El Asnam) jusqu’à la Numidie. Sous Septime
Sévère, une nouvelle rocade jusqu’à Numerus Syrorum (Maghnia) élargit vers les sud le contrôle de la
Maurétanie Césarienne, tandis qu’une route périphérique, le limes Tripolitanus entoure le secteur de
Leptis Magna. Enfin, des postes avancés dans le désert surveillent les tribus nomades : Castellum
Dimmidi (oasis de Messad), Cydamus (Ghadamès), Bu Njem (Libye actuelle). Les forces armées
permanentes consistent en une unique légion, la IIIe Augusta, complétée par de nombreuses unités
auxiliaires réparties sur la Maurétanie Césarienne, et renforcée en Maurétaine Tingitane par des
alliances avec les tribus maures..

Articles détaillés : III Legio Augusta et Systèmes défensifs de l'Afrique romaine.

L'unique armée d'Afrique apparaît comme un vecteur majeur de la romanisation et de la fidélité à


l'empereur en Africa. Outre son rôle d'agent de la « romanisation » chez les soldats qu’elle intégrait,
elle donnait l’image d’une Rome protectrice en contenant les éléments externes qui pouvaient
entraver la production agricole africaine.

Le fait tribal
Pline l'Ancien dénombrait cinq cent seize populos entre l’Ampsaga et les « Autels des Philènes »,
donc dans la grande Proconsulaire, tribus dont l'importance numérique et la place dans les sources
sont très variables. La question de la répartition géographique des tribus et peuples a suscité une
importante bibliographie mais aucune carte ne semble pouvoir prétendre à l'exhaustivité ni à la
précision absolue.
En Afrique du Nord, les sources anciennes grecques et romaines distinguent une zone urbanisée, une
zone tribale où domine le pastoralisme, ainsi qu'une zone méridionale peuplée de nomades,
nommée Gétulie. Cette distinction a été consacrée par l'historiographie. Les Romains ont exercé un
contrôle rapide sur les première et seconde zones, mais ont peu dominé la troisième d'où une
nécessaire distinction entre provinces romaines d'Afrique et occupation romaine en Afrique. Si la
place de la civilisation urbaine en Afrique du Nord fut importante avant et après la conquête romaine,
l'organisation tribale occupe une situation appréciable au sein des sociétés africaines.

Principales tribus d'Afriques romaines

 Autotoles
 Baniurae
 Baquates
 Bavares
 Cinithii
 Garamantes
 Gétules
 Marchubi
 Massyles
 Musulames
 Musuni
 Nasamons
 Nattabutes
 Nicives
 Nybgentii
 Quinquegentanei
 Suburbures
 Vamacures
 Zegrenses

Les rapports avec les tribus

Les relations des tribus avec les représentants de Rome furent nombreuses et complexes du fait de la
diversité et de la spécificité des tribus et donc des attitudes du pouvoir romain. Une séparation entre
les régions orientales - plus intégrées et romanisées et où l'influence des cités est prépondérante - et
occidentales semble toutefois être marquée dans les rapports qu'entretiennent Rome avec les
communautés tribales. On ne peut pas sérieusement analyser les révoltes indigènes sans prendre en
compte l’hétérogénéité des situations africaines. Le phénomène est vécu sensiblement différemment
selon les provinces. Cette disparité amène Rome à traiter diversement selon les soulèvements.
La donnée majeure qui devait bouleverser la relation des tribus avec l'État romain, est le statut
juridique de la terre dans la doctrine juridique romaine : in eo (provinciali) solo dominium populi
Romani est vel Caesaris. L'ensemble des terres de l'Africa est intégré à l'ager publicus, ce qui
bouleverse les rapports traditionnels et les coutumes, en particulier pour les tribus nomades. Quand
un pouvoir royal est présent localement, s'établit un rapport de fidélité direct qui se traduit par des
redevances en nature ou en argent, ou par un service armé, et non par l'attribution ou le contrôle des
terres. C’est le rapport du groupe à la terre qui est menacé. Car en vertu de la doctrine romaine, le
pouvoir romain peut décider de la propriété des terres, et n’hésitera pas à limiter les territoires
occupés.

Les terres font l'objet d'arpentage dès le règne de César et sont ainsi soumises à la juridiction
romaine. Des politiques de cantonnement, determinatio (bornage) de et de délimitation suivent
généralement. En découle une nouvelle donne institutionnelle : la tribu peut se voir reconnaître un
statut, être rattaché à une cité voisine, où la civitas peut être accordée partiellement à certains
membres de la tribu. La question du déplacement de populations est cependant discutée.

Si le droit des tribus et la nature des liens qui unissait les membres d'une même tribu nous sont
inconnus, très rapidement, les Romains ont ressenti le besoin de contrôler les hommes grâce à des
intermédiaires : les préfets des tribus ou de tribu (praefectus gentis) souvent issu de l'ordre équestre.
Les chefs intégrés pouvaient aussi recevoir le titre de princeps. Ces intermédiaires permettaient
parfois l'émergence d'une aristocratie mixte et ouvraient la voie à la municipalisation.

Les soulèvements des tribus maures ]

Le soulèvement de tribus indigènes en Afrique n’est pas un fait nouveau du IIIe siècle. En plus des
camps militaires permanents, l’envoi de détachements de légions romaines, depuis le IIe siècle, n’est
pas rare pour endiguer les révoltes récurrentes des populations autochtones ougentes, en particulier
celles des Maures qui jouissent de par leur puissance d’une relative autonomie. Ces évènements vont
néanmoins prendre une nouvelle dimension dans les années 250-260.

En 253- 254, une vague insurrectionnelle part de Maurétanie Césarienne et atteint la Proconsulaire.
Les acteurs de cette révolte sont généralement des peuples qui, venant de l’intérieur des terres, ont
été beaucoup moins touchés par la romanisation. Le soulèvement est vite réprimé

C’est à l’ouest de l’Afrique Romaine que l’Empire rencontre le plus de problèmes. En Maurétanie
Tingitane, il doit faire preuve de diplomatie en signant des traités de paix - fœdus, i - avec les tribus.
Le gouverneur de la province rencontre régulièrement les Baquates, principale tribu de la région.
Associée aux Macénites ou encore aux Bavares, cette tribu constitue un important rempart contre la
romanité. L’Empire devait perdre sa maîtrise de certains territoires, ne contrôlant plus que le littoral et
le nord de la province.

Un peu plus à l’est, en Maurétanie Césarienne et en Numidie, l’insurrection est plus forte encore et
menace la région d’Auzia. La tentative d’imposer des préfets aux tribus n’est pas suffisante. Pour
remédier à cette conjoncture défavorable, la IIIe légion Auguste est reconstituée
-entre 253 et 258 selon les sources-, mais elle provoque un regain de brigandage et d’instabilité.
Preuve en est, le gouverneur de Césarienne obtient la charge de dux pour l'ensemble des provinces
romaines, ce qui montre la gravité de la situation.

Un nouveau gouverneur de Numidie, Cornelius Macrinius Decianus, tente de mettre fin à la crise vers
260 et se trouve confronté à des alliances de tribus. Il parvient toutefois à repousser les Bavares qui
s’étaient alliés à des rois locaux, les Quinquegentanei qui, établis dans le massif montagneux de
la Djurdjura, avaient envahi la Numidie en 253, ainsi que les Fraxinenses. Les raids barbares qui ont
dévasté une bonne partie de la Numidie sont finalement contenus, et les opposants à l’hégémonie
romaine doivent se résoudre peu à peu à reculer.

L’Afrique Proconsulaire a quant à elle été moins touchée par les révoltes, mais n’est pas pour autant
sous domination exclusive des Romains. En Tripolitaine par exemple, c’est généralement le système
de délégation qui fait acte. Opposés à l’ouest de l’Afrique à des attaques violentes, les Romains
préfèrent laisser une certaine autonomie aux autochtones, tout en préservant leur influence sur la
région. Dans certains régions, comme en Byzacène, Rome a su garder un contrôle quasi-total.

Fait urbain et culture urbaine

Ruines de Volubilis

La diffusion d’une culture urbaine et civique en Africa fut entamée bien avant la conquête romaine.
Elle nous est connue par des témoignages archéologiques et épigraphiques aussi riches que
diversifiés à propos desquels on a pu parler d'« Afriques » et du caractère pluriel de son urbanisation.

Cependant, à l’origine de ce développement se trouve un facteur commun, la conquête et les


nouveaux rapports - politiques mais aussi économiques et sociaux - qu’elle suscite. On peut situer
l’apogée de la civilisation urbaine dans l’Afrique du nord au second et au premier tiers du troisième
siècle. Elle est liée à la prospérité que connaissent les provinces jusqu'à l'époque sévérienne, due en
partie au développement du marché de l'huile africaine.

Il est nécessaire de distinguer le développement et la densification du réseau urbain et laromanisation


juridique, octroi d’un statut juridique par décision impériale à des communautés plus ou moins
intégrées à l'empire.

La ville des cités africaines est caractérisée par une intense activité de ses élites, en particulier dans
le cadre de politiques d'évergétisme. Cette pratique a permis de mesurer la permanence des cités
jusqu'à la seconde moitié du IIIe siècle, quand l'Empire connaît lui une série de crises structurelles.

La société des cités africaines. L’émergence d’une élite municipale

Inscription50 bilingue - latino-punique - du théâtre de Leptis Magna, Ier siècle, vers l'an 1-2, offerte par un notable de la
cité.

Dès le premier siècle, il existe en Afrique une « bourgeoisie » municipale riche et puissante. Mais c’est
seulement à partir de la période flavienne qu’elle apparaît au grand jour et l’essentiel de son
expansion se place au IIe siècle et au début du IIIe siècle, périodisation que l’on retrouve dans d'autres
provinces occidentales.

Plus que dans n'importe quelles régions de l'empire, les cités africains convoitent et s'enorgueillissent
des promotions municipales et ce même après l'édit de Caracalla. La romanisation des modes de vie
va s'illustrer dans une architecture urbaine audacieuse52 et une pratique des institutions (assemblée du
peuple, curies et sénat local) et des magistratures latines.

Des femmes
Mosaïque de Zliten (Tripolitaine)
« Occupez vos mains à filer la laine, gardez les pieds à la maison, et vous serez assez parées »
— Tertullien, De cultu feminarum, II, 13, 7

Les sources littéraires présentent souvent une image traditionnelle de la femme romaine, la
documentation épigraphique, en revanche, révèle l’existence de femmes qui gagnaient leur vie en
exerçant un métier rémunéré. En Afrique, en dépit d’une documentation partiale et partielle,
privilégiant les femmes de statut romain ou romanisées, elles furent nombreuses à ne pas se
contenter de filer la laine à la maison. Dès lenéolithique, l'art déjà accompli des parois rocheuses de
l'Atlas et du Sahara en témoigne, les ancêtres de nos Africaines apparaissent comme des acteurs
sociaux et rituels à part entière. Si la mosaïque du seigneur Iulius à Carthage nous a laissé l’image
d’une belle et riche matrone, les inscriptions gardent le souvenir de toutes celles qui servaient au sein
de la familia ou évoluaient à l’extérieur pour augmenter et défendre leurs biens, comme ces nourrices,
femmes de chambre, cuisinières, masseuses, aides-coiffeuses, ravaudeuses, bouquetières et
fleuristes, musiciennes, chanteuses ou danseuses, mais aussi sages-femmes, médecins, répétitrices
et même grammairiennes, commerçantes, femmes d’affaires, exploitantes de grands domaines,
prêtresses ou flaminiques. Volusia Tertullina, la grammatica de Caesarea (Cherchell), Æmilia
Pudentilla, riche et autonome propriétaire terrienne de Tripolitaine, Annia Aelia Restituta, flaminique
de Calama, Messia Castula, la duumuira de Caesarea, Monique, la mère de saint Augustin,
interlocutrice active et souriante des débats philosophiques de Cassiciacum ou les veuves, chefs de
famille des Tablettes Albertini, nous aident à repérer l’action des femmes dans leurs cités, dans les
domaines de l’éducation, de la santé et des arts, dans la vie économique, dans la vie religieuse.
Pourtant, alors qu'elles avaient gagné le droit de former des associations dont il semble bien qu'elles
élisaient les dirigeantes, dans un régime pourtant hostile au droit d'association, pas plus en Afrique
qu’à Rome, les femmes ne semblent avoir jamais conquis de droits politiques.

Principales villes

Cités de la Maurétanie Tingitane : Tingis,Lix(us) col(onia), Banasa


Extrait de la Table de Peutinger

 Auzia
 Siga
 Bulla Regia
 Carthage
 Cirta
 Cuicul
 Dougga
 Hadrumète
 Pupput
 Hippone
 Iol Caesarea
 Columnata
 Leptis Magna
 Leptis Minor
 Madaure
 Mactar
 Melilla
 Musti
 Pupput
 Rusadir
 Rusicade
 Sabratha
 Tébessa
 Thapsus
 Thysdrus
 Timgad
 Tingis
 Thuburbo Majus
 Sufetula
 Utique
 Volubilis (ville)
 Zilil (Dchar Jedid)

Villes et camps d'Afrique romaine


L'économie africaine
L'Africa des campagnes
L'Afrique du Nord fut considérée de longue date comme une terre particulièrement riche et comme
une terre de talentueux agronomes à l'exemple de Magon. Sa divinité tutélaire, Africa, a pour
emblèmes la corne d'abondance et le boisseau de blé (modius) à ses pieds.

As d'Hadrien (136), représentant sur l'avers Africa, portant une dépouille d'éléphant, tenant un scorpion et une corne
d'abondance, un modius de blé à ses pieds.

Dès le règne de Massinissa, une agriculture commerciale se développe en Afrique. Aux yeux des
conquérants, cette terre de céréales doit nourrir le peuple romain. La production devient rapidement
excédentaire, fortement encouragée qu'elle est par Auguste et ses successeurs. Les terres de l'ouest
exportent leur production vers le reste du bassin méditerranéen et le blé africain fournit les deux-tiers
de l'annone destiné au ravitaillement de Rome. L'Afrique est aussi pourvue d'une arboriculture riche et
variée où l'on trouve vignes, oliviers, grenadiers et des plantations d'oasis. Les cultures locales sont
tout aussi importantes (truffes, pois, légumes) mais la polyculture est souvent sacrifiée au profit de la
culture du blé nécessaire à l'Urbs.

Lors de la période romaine les terres africaines virent leurs rendements croître et les terres du sud et
de l'ouest furent mises en valeurs. Les plus anciennes zones de cultures - emporia de Tripoliatine et
territoire de Carthage - sont aussi transformées par le développement de cultures d'exportations
fortement rémunératrice. Ainsi, la production frumentaire passa pour la Proconsulaire d'environ
840 000 quintaux de blé par an à l'époque césarienne à prêt de neuf millions de quintaux sous
Néron54. La vallée de la Medjerda, l'arrière-pays d’Hadrumète, les terroirs de Cirta, de Numidie
Sitifienne et les plaines de Volubilis sont dévolus à la culture céréalière.

Les convois de blé étaient déposés à Ostie par une corporation d'armateurs privés, le collège des
naviculaires d'Afrique (navicularii africani), réorganisé par Commode au second siècle en classis
Africana Commodia. Ce domini navum Afrarum universarum élève à Ostie des bâtiments honorifiques.

Cependant, il semble que la prospérité commerciale africaine ne voit véritablement le jour qu'à la fin
du Ier siècle avec l'essor de l'oléiculture et dans une moindre mesure de la viticulture.
Pressoir à huile ou à vin de Sufetula

Les riches terres céréalières du Bagrada, culture de tradition pré-romaine, parfois aux mains
d'aristocrates romains, sont mises en valeurs par des tenanciers - conductores - liés à Rome par
levectigal. Les cités possèdent aussi de nombreux domaines, à l'instar de Timgad. Le saltus des hauts
plateaux, soumis au régime du colonat, est cultivé par une population indigène réduite au servage.
L'activité des tenanciers est encadrée par le consuetudo manciana ou lex manciana - permettant de
mettre en valeur des terres incultes sans imposition - qui demeure en vigueur jusqu'à l'époque
vandale, comme en témoignent les Tablettes Albertini.

L'artisanat et les échanges

Entre Ostie et l'Afrique se met en place un intense réseau d'échanges dont la céramique constitue le
produit phare. La production d'amphores - pour le commerce de l'huile et du vin - et de vaisselle est
aussi attestée mais la documentation est lacunaire hors de l'Afrique proconsulaire. Elle est la preuve
du dynamisme des échanges mais aussi des productions agricoles africaines, et ce jusqu'à l'époque
vandale car les fouilles archéologiques ont permis de mettre au jour un grand nombre d'artefacts de
Byzacène des ports méditerranéens jusqu'au limes rhénan. L'analyse stratigraphique du
Monte Testaccio d'Ostie signale que les d'amphores africaines dépassent en nombre celle de Bétique
à partir des années 170.

Lettres et arts en Afrique romaine


Mosaïque de la Domus Africa deThysdrus

L’Africa a été dotée à Rome d'une réputation de terre de culture, et si souvent les excès
d'ornementation de la prose africaine (tumor Africus, littéralement l'« enflure africaine ») ont été raillés,
l'archéologie et l'histoire littéraire confirment et appuient le fait que les provinces d'Afrique avaient en
leur sein une population soucieuse des arts et des lettres, de leur enseignement et de leur diffusion.
Dans les stèles et les arcs triomphaux, les sarcophages et les arts décoratifs triomphent un style
nouveau, étranger aux canons gréco-romain et que Gilbert Charles Picard a nommé le « baroque
africain » ; ces formes où se conjuguent sensualisme et traits pathétiques devaient inspirer l'art
byzantin

L'Afrique romaine a développé un goût prononcé pour la mosaïque, cet « art particulièrement africain,
car en aucune autre région l'habitude des pavements historiés n'a été si répandue ». Aux
reproductions de la vie courante, bucoliques, des activités artisanales et agricoles, se mêlent dans les
nombreuses œuvres dont on a pu conserver la trace, la vigueur des emprunts littéraires au monde
latin et oriental
De la littérature païenne à la littérature chrétienne

La vigueur des Lettres en Afrique est telle qu'entre le IIe et le IVe siècles, Carthage apparaît comme une
capitale culturelle dont les productions littéraires insufflent nouveautés et fraîcheur dans l'ensemble du
monde romain. C'est là le résultat de longues années de pratiques desbibliothèquesdes lectures
publiques, d'échanges incessants avec le cœur de l'Empire et d'influences helléniques. Les
Carthaginois ont ainsi diffusé leur goût pour la grammaire et la rhétorique dans la plupart des
provinces africaines. Les plus dignes représentants de ce courant sontFlorus, Sulpice
Apollinaire, Nonius Marcellus, Terentianus dit le Maure et Fronton.

Cultes et pratiques rituelles


Stèles du tophet de Carthage

Il est délicat de recenser l'ensemble des cultes traditionnelles présents en Afrique romaine. Avec la
conquête romaine, la religion romaine antique et les religions traditionnelles
d'Afrique, libyques et puniques, font faire l'objet de réinterprétation et de manifestation de syncrétisme.
Une manifestation de ces phénomènes est illustré par le culte africain par excellence, celui
de Saturne dit l'Africain qui occupe une place centrale dans le panthéon. Le culte de Saturne a laissé
une importante documentation épigraphique et archéologique. Il représente selon Marcel Le Glay et
pour l'Afrique romaine, « la meilleure expression de sonafricitas » .

À l'exemple du grand dieu africain, les divinités gréco-romaines ont été assimilées tout en conservant
des caractéristiques “nationales”. Le souci des morts et de leur souvenir -multiplication des épitaphes
et des stèles dans les provinces-, la place faite aux cultes agraires, ouraniens et chtoniens,
l'importance accordée aux dieux locaux et domestiques ont marqué la religiosité africaine. Les
échanges dans le domaine religieux sont particulièrement nombreux et l'on a pu constater des
résurgences puniques dans des cultes de populations romanisés.

L'Afrique romaine passe aux yeux de ses contemporains pour une terre de magie ; les pratiques
magiques y sont répandues comme dans tout l'empire mais entretiennent des rapports privilégiés
avec de nombreux aspects sociaux.

Le culte impérial connaît dès l'époque augustéenne une grande vigueur dans la région parallèlement
au culte africain.

Architecture religieuse
L'essor et l'affirmation du christianisme africain
Selon Claude Lepelley, le christianisme occidental latin est né en Afrique du Nord. Au milieu
du IIe siècle, les communautés chrétiennes y étaient déjà très nombreuses et dynamiques.
Au IVe siècle, l'Afrique vit la naissance d'Augustin d'Hippone, père de l'Église dont la pensée devait
avoir une influence déterminante sur l'Occident chrétien au Moyen Âge et à l'époque moderne

Faute de documentation assez complète, il est difficile de reconstituer les étapes et les lieux de
diffusion qui ont précédé l’arrivée des chrétiens dans les provinces africaines. De plus, ce sont
essentiellement les sources chrétiennes – notamment celles de Tertullien - qui permettent de retracer
l’histoire de l'Église africaine au IIIe siècle, ceci posant évidemment un problème d’objectivité. Au-delà,
la majorité de sources de l'époque sont carthaginoises

On situe l’apparition en Afrique des premiers chrétiens avant l’an 180. Le premier document qui nous
permet d'appréhender le christianisme en Afrique sont les Actes des martyrs scillitainsLargement
minoritaires, les chrétiens adoptent dès le départ une attitude offensive pour propager leur foi et se
dirigent sans trop d’appréhension vers un conflit ouvert avec le pouvoir impérial polythéiste.

L’histoire des débuts du christianisme en Afrique est étroitement liée à la personne de Tertullien. Né
de parents païens, il entre dans la communauté chrétienne de Carthage vers 195 et devient proche de
l’élite municipale, qui saura le protéger contre la répression des autorités. Ayant reçu la prêtrise, il
s’emploie dans ses premiers écrits à lutter pour que l'Église chrétienne soit reconnue officiellement
par l’Empire.

On peut parler, à la suite de Tertullien, de « christianisme africain » tant ce dernier adopte un


caractère spécifique, se faisant remarquer par son intransigeance. Afin de s’ancrer dans la vie
africaine, la doctrine chrétienne, à travers les écrits de Tertullien, cherche à s’émanciper de toutes les
institutions païennes qui structurent la société romaine de l’époque. Il faut voir dans ce travail
d’écriture plus une transcription et une mise en valeur des problèmes spécifiques d’une nouvelle
communauté que la volonté d’un homme d’imposer à de fervents croyants une doctrine qui ne leur
convient pas.

Les chrétiens refusent donc de participer aux nombreuses cérémonies fondant la vie civique. Dans
son œuvre De l’idolâtrie, Tertullien précise la nature des activités déconseillées aux chrétiens : ils
doivent, pour les plus riches, refuser de participer à la vie politique de la cité en tenant un quelconque
poste, refuser tout métier agricole qui pourrait fournir des produits et animaux aux séances de
sacrifices. Les chrétiens ne doivent pas non plus exercer le professorat qui les obligerait à enseigner
les mythes et cultes païens.

Mais ce qui sépare et oppose le plus les autorités romaines et la communauté de chrétiens, c’est sans
aucun doute le fait que ces derniers refusent de servir au sein de l’armée de l’Empire. Tertullien
souligne la difficulté de concilier le serment militaire avec celui prononcé lors du baptême. Outre
l’omniprésence des rites païens dans la vie militaire, le plus grand dilemme pour les chrétiens est la
probabilité de tuer des adversaires pendant les combats, chose incompatible avec le message
évangélique. Ce choix politico-religieux a été à l’origine de conflits parfois violents, les chrétiens étant
accusés de mettre en péril la cité quand leur refus de service militaire se faisait pendant une période
qui nécessitait un besoin accru de soldats. Il a amené des sanctions qui ont parfois été jusqu’à la mise
à mort, créant la situation de martyr très spécifique à la religion chrétienne.

La multiplication des martyrs, de leurs cultes et de leurs récits, comme le martyr de Perpétue et
Félicité, fut l'un des traits marquants du christianisme africain. Tertullien lui-même prône la souffrance
et le martyr comme issue vers le salut, amenant des choix assez éloquents de la part des chrétiens :
certains choisissaient des mort « héroïques », en combattant par exemple contre des lutteurs
égyptiens. Le martyr devenait un acte de résistance et de mémoire, inscrit dans un calendrier
commémoratif, socle du calendrier chrétien.

Mosaïque des quatre évangélistes, trouvée dans la maison du vicus castrorum de CarthageMusée national de
Carthage.

À travers cette base doctrinale extrêmement stricte et difficile à défendre devant une population qui ne
comprend pas la plupart du temps les choix des chrétiens, Tertullien cherche à éviter à sa
communauté de se mélanger aux rites et coutumes païens afin de garder toute sa spécificité et de
préserver ses chances d’éclosion. Pour autant, il ne veut pas s’éloigner de la vie de la cité, encore
moins de celle de l’Empire. Il aime l’Empire et est convaincu de ses bienfaits dans les provinces
africaines.

Les chrétiens ont cependant aidé, via leur intransigeant besoin à la fois de démarcation et
d’affirmation au sein de la société africaine, à instaurer un climat de tension entre eux et le reste de la
population, mais surtout avec le pouvoir impérial qui devant cette menace de division, ne tarde pas à
réagir.
La doctrine chrétienne qui a pris pied en premier lieu sur les côtes africaines s’est développée par la
suite à l’intérieur des terres. Si l'on ne situe pas précisément la ville dont sont originaires les martyrs
scillitains (Scillium, Scillitium ? dans la région de Carthage), ceux deMadaure, Miggin et Namphamo,
sont attestés à la même époque : les chrétiens connaissent leurs premiers martyrs dans un contexte
politico-religieux en constante évolution.

Le IIIe siècle connaît une fragilisation importante des fondements religieux du pouvoir impérial. Censé
être protégé des dieux, le mythe de l’empereur qui se situe au-dessus des hommes est remis en
doute par les païens, en particulier après la mort de Dèce au combat, en 251. Les coupables sont vite
trouvés : par leur impiété, les chrétiens sont accusés d’avoir provoqué la colère des dieux.

Dèce lui-même avait déjà instauré cette notion de « bouc émissaire » pendant ce qu’on appelle la
« persécution de Dèce », de 249 à 251. La persécution romaine, la première attaque officielle contre
l'Église africaine, est entérinée par un édit promulgué dès 249 qui oblige les chrétiens à prier pour le
salut de l’empereur, et à procéder en suivant à des sacrifices ou des libations.

Cette nouvelle donne force les chrétiens à un choix. Plusieurs attitudes sont relevées : certains
suivent les consignes des autorités relayées par les cités africaines et se plient à l’édit, allant
jusqu’aux sacrifices d’animaux - chose formellement interdite par leur dogme - ; d’autres pour qui il est
inconcevable de renier l’Évangile préfèrent fuir ; d’autres encore choisissent de déclarer ouvertement
leur mécontentement à la population, mettant leur vie en péril.

L’autorité romaine, en formulant, cet édit a divisé la communauté chrétienne qui suite à cette crise
montre encore une fois toute son intransigeance. Ceux qui ont cédé aux demandes de Dèce et ont
participé aux supplications – les lapsi - se voient très mal accueillis par les « résistants » quand vient
l’heure de leur réintégration. Les évêques qui ont « péché » sont pour la plupart pardonnés mais se
voient refuser le retour à leur fonction. La persécution a engendré une telle crise au sein de l'Église
africaine que le concile de Carthage propose, en 256, de rebaptiser les fauteurs afin qu’ils
redeviennent purs. Il se heurte là violemment à l’évêque de Rome pour qui ce double baptême est tout
bonnement inconcevable car il dé-crédibiliserait le rite sacré et unique de l’évêque.

Après une brève période de calme, les persécutions recommencent en 257 sous l’impulsion
de Valérien. Ce sénateur romain, proche des élites hostiles au christianisme, emploie une nouvelle
tactique pour affaiblir les chrétiens. Il décide de couper l’élite chrétienne de sa base. Les gouverneurs
de province ont pour ordre d’exiler tout évêque ou clerc qui refuserait de s’adonner aux rites
sacrificatoires. Ainsi Cyprien de Carthage, grande figure du christianisme africain est mis en exil ;
d’autres sont condamnés aux mines. La persécution devient sanglante un an plus tard quand Cyprien
et d’autres clercs, victimes des nouvelles mesures romaines, sont condamnés à mort et décapités.

Il faut attendre la mort de Valérien en 260 pour que le calme règne à nouveau en Afrique. Son
fils Gallien se montre beaucoup plus conciliant : il arrête les poursuites contre les chrétiens et
promulgue un édit de tolérance : La petite paix de l’Église. Cette cohabitation pacifique permet à
l’Église africaine de se développer dans les provinces et d’augmenter le nombre de ses
fidèles. Dioclétien, en 284 au début de la Tétrarchie, devait provoquer le retour des persécutions (303
- 304), qui elles-mêmes, si elles furent appliquées avec moins de zèle que dans certaines régions de
l'Empire, devait confronter le christianisme africain à la crise donatiste. La conversion de Constantin
devait cependant permettre aux Églises locales de se développer.

De l’Afrique romaine au Maghreb arabe


L’Afrique romaine échappe aux grandes invasions du Ve siècle jusqu’en 429, lorsque
les Vandales de Genséric débarquent sur les côtes de Maurétanie. En 439, ils s’emparent de
Carthage et créent un royaume qui domine l’Afrique proconsulaire, la Byzacène, la Numidie, la
Maurétanie sitifienne et une partie de la côte Maurétanie césarienne. Les Vandales, peu nombreux,
s’installent autour de Carthage et sur ce territoire confisquent une partie des domaines des grands
propriétaires et des biens de l’église, qu’ils donnent à leurs évêques ariens. L’opposition religieuse
d’un clergé africain nicéen, peu enclin au compromis, est vive et la répression vandale culmine par
des déportations d’évêques et la confiscation de tous les biens d’Église en 484 (ils sont restitués en
495 en mesure d’apaisement).

Malgré ce conflit avec les élites locales, les Vandales ne détruisent pas la culture romaine : en
témoignent les tablettes Albertini, recueillies en1928 à une centaine de kilomètres au sud de Tebassa.
Cette série d’actes notariés établis entre 493 et 496 sont rédigées selon les formules du droit romain,
dans un latin mêlé de mots berbères et emploient les unités monétaires romaines. Les parties et les
témoins qui savent signer le font en latin, et certains portent des titres
romains : magister, flamine perpétuel, presbyter.

Article connexe : Royaume vandale.

Le reste de la Maurétanie hors de la domination vandale se fractionne rapidement en une série de


principautés berbères indépendants : royaume d’Altava, royaume de l’Ouarsenis, royaume du Hodna,
royaume des Aurès, où romanité et chrétienté se perpétuent en vase closAu début des années 480, la
notice des provinces et cités d’Afrique recense 166 évêchés pour les Maurétanies Sitifienne et
Césarienne
La reconquête partielle de l’Afrique romaine parJustinien

Sous le règne de l’empereur Justinien, l’Afrique revient dans le monde romain avec la reconquête du
royaume vandale en 533-534, puis la reprise de contrôle des tribus berbères de Numidie et de la côte
maurétanienne jusqu’à Césarée (Cherchell), ainsi que de la région de Tingis. Lucien Musset dresse ce
bilan du siècle de domination vandale : l’Afrique romaine perdit le meilleur de ses forces spirituelles et
de sa classe dirigeante, ainsi qu’une bonne partie de ses territoires périphériques83. Une Afrique
romaine réduite à sa partie est renaît. Elle se couvre de fortifications byzantines et revient à une
période de prospérité économique durant leVIe siècle.

Les principautés maures conservent leur indépendance, avec encore un christianisme actif : des
textes mentionnent des conciles locaux en525, et 646. Des épigraphies chrétiennes apparaissent à
Altava jusqu’en 599, à Tlemcen jusqu’en 651, à Volubilis jusqu’en 655.

Après un premier raid sur Sbeïtla en 643, la conquête et l’occupation arabe débute par la fondation
de Kairouan en 670. Carthage tomba en698, Ceuta à l’autre bout de l’Afrique en 709, l’ancienne
province d’Afrique devient l’Ifriqiya. Les berbères christianisés, dirigées notamment parKahena,
résistèrent vigoureusement, s’emparant même de Kairouan de 683 à 686.

À partir du VIIIe siècle après la conquête arabe, les données sur la survivance de la culture et de la
religion romaine sont très rares. Les populations se convertissent à l’islam, religion du pouvoir
dominant, mais l’on ignore à quel rythme. Selon Antonino Di Vita, la persistance du punique dans les
campagnes, signalée du temps d’Augustin d’Hippone, expliquerait en partie une rapide assimilation
par des conquérants partageant un fond culturel sémitique commun. Néanmoins, cette conversion fut
chaotique : selon Ibn Khaldoun, les Berbères apostasièrent jusqu’à douze fois en soixante dix ans,
tandis que d’autres embrassaient au VIIIe siècle le kharidjisme, une forme d’islam dissidente, puritaine
et égalitaire, rebelle au califat. Des populations chrétiennes subsistèrent, et l’on trouve encore des
épitaphes du Xe siècle et du XIe sièclerédigées en latin en Tripolitaine et à Kairouan, mais des lettres de
papes Léon IX et Grégoire VII ne dénombrent plus que cinq évêques africains en 1053, et deux en
107685. À la fin du XIe siècle, les dernières traces romaines s’éteignaient.

De l’Afrique romaine, subsistent essentiellement de très nombreux vestiges archéologiques, allant des
spectaculaires monuments de El Djem,Leptis Magna et Sabratha aux plus modestes sites dispersés
dans les campagnes d’Afrique du nord.

Débats historiographiques et sources


L'histoire de l'implantation romaine en Afrique est complexe et l'historiographie de l'Afrique romaine a
longtemps souffert d'une comparaison établie entre colonisation antique et colonisation
moderne analogie parfois « inversée » selon la formule d'Yvon Thébert.

Dans les années 1830, dans un contexte colonial, l'étude du passé romain dans la région est la
chasse gardée de chercheurs, diplomates, militaires et religieux français soucieux de l'étude
du patrimoine romain. Cette historiographie volontiers colonialiste révèle d'emblée ses enjeux
idéologiques et politiques. Les Français se veulent les héritiers du pouvoir romain dans la région et
avec l'aide des chercheurs, cherchent à construire un modèle de conquête dans une terre à la
réputation d'indocilité.

Certains travaux historiques se présentent alors comme une justification de la colonisation. Il s'agit de
se placer sur un pied d'égalité avec le conquérant romain. L'histoire militaire occupe donc une place
de choix dans les études sur la région et nombre d'essais et de monographies sont le fait de d'officiers
français.

Pour les membres du clergé catholique, l' Africa est une terre de mission autant que le berceau d'un
christianisme marqué par la présence d'Augustin d'Hippone. L'archéologie et l'épigraphie se
développent avec le soutien de l'armée, des érudits et des autorités locales pour concurrencer dans
ses colonies l'historiographie allemande. Ainsi en 1855, Louis Rénier, bibliothécaire de la Sorbonne,
livre les Inscriptions latines d'Algérie, corpus de 4 400 documents épigraphiques.

Capitole de Thuburbo Majus, vers 1930

Après la décolonisation, le discours historique, les thèmes et les objectifs de son écriture, semble
“s'inverser” dans les travaux universitaires français et maghrébins, pour prendre le parti « africain »,
sans toutefois se départir entièrement des problématiques précédentes. Le combattant algérien est
comparé au résistant berbère. Le sous-développement du pays est mis en parallèle avec la richesse
de Rome ou de la France qui exploitent la région. Le terme de résistant, connoté positivement à suite
de la Seconde Guerre mondiale, joue son rôle. L'étude des formes de résistance à la romanisation se
développe, en particulier, la « résistance religieuse » africaine

Aujourd'hui, la recherche tente de sortir de ces discours antagonistes et souvent manichéens pour
mesurer la profondeur de la romanisation. Comme le remarquait Paul Corbier, « étudier l’impérialisme
romain comme un modèle qui préfigurerait l’impérialisme contemporain, c’est naturellement fausser
les perspectives de la recherche et nier toute spécificité à l’histoire africaine ». La recherche travaille
plus sur les complémentarités que les strictes oppositions.

Les recherches récentes cherchent d'une part à replacer l'histoire de ces territoires dans un
contexte méditerranéen et d'autre part à évaluer la spécificité des cultures africaines dans le cadre
impérial

Aghmat
Aghmat est un site archéologique caché au pied du Haut Atlas marocain, à 30 km de
Marrakech. Ce site est aujourd'hui connu sous le nom de Joumâa d’Aghmat, particulièrement
célèbre par le mausolée d’Al-Mutamid ibn Abbad.

Cette cité a servi de base aux Almoravides dans leur avancée vers les régions du nord, avant
qu'ils ne fondent la médina de Marrakech en 1062. Sous le règne de Youssef Ibn Tachfin,
Aghmat fut le lieu d’exil des rois déchus d’Espagne dont le célèbre poète Al-Mutamid ibn
Abbad, roi de Séville.

Banasa

Localisation de Banasa dans l'Afrique romaine

Banasa est une cité antique romaine dont la signification demeure encore incertaine. Elle se
trouve dans la plaine du Gharb, sur la rive gauche de l'Oued Sebou au Maroc.

Histoire
Plusieurs siècles avant que l'Empereur Auguste ne décidât, au début du Ier siècle de l'ère
chrétienne, la fondation de la colonie Julia Valentia Banasa[1], le site avait connu une forte
présence phénicienne puis carthaginoise. Cette présence se manifesta en particulier à travers
un artisanat florissant, comme en témoignent les nombreux fours de potiers qui ont été
dégagés. Il est probable qu'au début de l'occupation romaine, Banasa ne fut qu'un camp
militaire entouré d'un fossé. Mais bien vite les contours de la ville commencèrent à se
dessiner. Les rues à angles droits apparaissent, ainsi qu'un forum bordé de portiques, une
basilique judiciaire, un temple à six cellae, et une demi-douzaine de thermes dont deux privés.

Le nombre de ces thermes peut d'ailleurs paraitre surprenant quand on sait que la population
de la cité ne devait guère dépasser les trois mille habitants. L'explication de cette
disproportion apparente réside probablement dans le fait que cette infrastructure était
également prévue pour faire face à l'affluence des populations rurales les jours de marché.
L'oued Sebou, que Pline l'Ancien nomme "Subur", semble avoir joué un rôle important dans
l'évolution urbaine de la cité. L'absence de carrières de pierre dans le Gharb imposait le
recours aux chalands pour l'acheminement du grès dunaire de la côte atlantique et des
monolithes de calcaire gris des carrières de Zerhoun.

Banasa a été édifiée sur un site qui domine une plaine particulièrement fertile. De nombreuses
inscriptions, et en particulier des diplômes militaires gravés sur bronze, attestent que les
premiers propriétaires des terres furent des vétérans qui, une fois leur service militaire
terminé, avaient pris leur retraite sur place.

Les Banasitaies, commerçants pour la plupart, avaient un goût prononcé pour les choses de
l'art. Les thermes ainsi que certaines maisons, sont pavées de mosaïques aux dessins
géométriques, figuratifs et mythologiques (croix gammées, croix de Malte, nœuds gordiens,
tresses, poissons…). Une mosaïque - que l'on n'a pu malheureusement sauver - représente
EROS et PSYCHE. Un triton, entouré d'une multitude de poissons est représenté dans la
mosaïque des « thermes aux fresques ». De nombreuses stèles portent les traces de pieds de
statues : Isis, Minerve, et même de simples particuliers. Une quantité importante de statuettes
en bronze, d'objets mobiliers également en bronze, d'objets de toilette en os, de pièces de
monnaies (en bronze, en argent et en or), de bijoux en or (boucles d'oreilles, pendentifs,
bagues), de colliers en bronze ou en perles de verre et même fines font de la collection
d'objets d'art, mis au jour à Banasa, l'une des plus importantes de toute l'Afrique du Nord.

Trois siècles durant, la vie va donc paisiblement s'écouler à Banasa. Mais à la fin du
IIIe siècle, Rome, menacée sur toutes ses frontières d'Europe et d'Asie, dut replier ses effectifs.
Il semble qu'au moment de ce repli, toute la population a évacué la cité. Il ne reste en effet
aucun vestige d'habitat datant du IVe siècle de l'ère chrétienne. Dès lors, Banasa avait cessé
d'exister en tant que centre urbain, et, lentement mais inexorablement les maisons et les
monuments tombèrent en ruine.

Aujourd'hui, il ne reste qu'une partie de la muraille, le hammam et les restes de quelques


maisons, et les traces d'un rempart construit de pierre et de pisé s’étendant sur une centaine de
mètres.

Sur le site d'Aghmat, a été construit en 1970 le mausolée d’Al-Mutamid ibn Abbad où il
repose avec sa femme Iîtimad Rmiqia ainsi que son fils. La coupole est décorée de vers
composés par le prince-poète.

Un travail de restauration du lieu est en cours.


Nécropole de Chella
.

Site de Chella

Porte et muraille de Chella


Porte de Chella

Vestiges romains de Sala Colonia


La Nécropole mérinide de Chella (souvent orthographiée Chellah) est située sur
l'emplacement d'une cité romaine, au Maroc, à 2 km du centre-ville de Rabat.
Depuis 2005, le site de la nécropole accueille chaque année le festival Jazz au Chellah
.
Histoire
Le site de Chella fut sans doute la plus ancienne agglomération humaine à l'embouchure du
Bou Regreg. Les Phéniciens et les Carthaginois, qui ont fondé plusieurs comptoirs au Maroc,
ont probablement habité les bords du Bou Regreg.
Chella conserve, en revanche, les vestiges d'une ville romaine. Les fouilles ont, en effet,
révélé la présence d'une agglomération d'une certaine importance ; celle de la ville citée sous
les noms de Sala par Ptolémée et Sala Colonia dans l'itinéraire d'Antonin. Les restes du
Decumanus Maximus, ou voie principale, ont été dégagés ainsi que ceux d'un forum, d'une
fontaine monumentale, d'un arc de triomphe, d'une basilique chrétienne, etc... La voie
principale de Sala a été suivie, par sondages exécutés en direction du port antique sur le Bou
Regreg, port aujourd'hui ensablé. Ainsi, la ville romaine dépassait l'enceinte Mérinide en
direction du fleuve.
Les Banou Ifren s'emparent de la ville de Chella au XIe siècle et elle fut une de leur
métropole, jusqu'à ce que les Almoravides prennent la ville.
Chella était abandonnée depuis plusieurs siècles quand les Mérinides choisirent ce site pour y
édifier leur nécropole. Comme l'indique l'inscription en écriture coufique, qui surmonte la
porte d'entrée, les travaux ont été achevés en 1339, sous le règne de Abû al-Hasan `Alî.
L'occupation du site a été progressive et les aménagements successifs ont abouti à la
réalisation d'une somptueuse nécropole.
Protégée par une enceinte importante, à laquelle on accède par une porte monumentale, la
nécropole Mérinide contient, notamment, une salle d'ablutions, une zaouïa avec un oratoire,
un minaret paré de zellige et plusieurs salles funéraires notamment celle d'Aboul Hassan dont
la stèle, finement décorée, repose sous un auvent à mouqanas. Plus tard, Abû `Inân Fâris, son
fils, affectera, pour entretenir la nécropole, les revenus d'un bain Mérinide de Rabat, le
Hammâm ej-Jdîd.
La porte de la nécropole est une porte majestueuse et guerrière. Puissante, elle est flanquée de
deux bastions semi-octogonaux avec des encorbellements surmontés de merlons pointus.
Cette porte de forteresse ouvre sur une petite oasis, un havre de paix d'une dizaine d'hectares
où la tranquillité des lieux est interrompue de temps à autre par le claquement de bec des
cigognes. Paysage clos et enchanteur, jardin à l'atmosphère magique où le sanctuaire du
fondateur est au creux d'un vallon où serpente la source d'Aïn Mdafa.

Thamusida
Thamusida est un port fluvial antique d'époque romaine au Maroc, à proximité de Mehdia.

Le site est fouillé à partir de 1913 par les Français, puis de 1959 à 1962 et depuis 1998. Il
occupe un espace d'une quinzaine d'hectares.

La cité antique assimile une occupation antérieure au IIe siècle av. J.-C.. A partir du règne de
Claude, elle comporte d'importants monuments maçonnés. Les fouilles ont mis au jour les
murs des quais du port de commerce, des thermes. Sous les Flaviens, la cité accueille une
caserne militaire. Sous les Antonins est construit un temple attribué au culte de Vénus. La
ville semble adopter un plan orthogonal dit hippodamien.

Peuplée de vétérans sous Marc Aurèle, elle abrite la plus grande forteresse de la province. A
la toute fin du IIe siècle, elle est dotée d'une enceinte.

Le site est abandonné vers 280

Volubilis (ville)
Vue d'ensemble

Bassins à mosaïques à Volubilis

Volubilis est une ville antique romaine située sur les bords de Oued Khoumane, rivière de la
banlieue de Meknès (Maroc), non loin de la ville sainte de Moulay Idriss Zerhoun où repose
Idrîs Ier.

Le nom de Volubilis du site serait dû à l'abondance de la plante. Le nom berbère de la ville


est Walili, Oualili, ou Walila (arabe : walīlā ‫ )وليلى‬qui désigne la fleur de liseron. La ville
vivait du commerce de l'huile d'olive. On retrouve dans les ruines de nombreux pressoirs à
huile.
Histoire
Le site de Volubilis est occupé dès le Néolithique, mais il se développe surtout à l'époque
maurétanienne au IIIe siècle av. J.-C..

La cité est gérée par un conseil de suffètes, des magistrats suprêmes, comme à Carthage. Elle
s'installe sur l'oppidum, formé des futurs quartiers du sud et du centre. Elle est protégée par
une enceinte en brique crue, avec des maisons de même matière à l'intérieur. Peu avant
l'invasion romaine, un tumulus est élevé sur l'angle Nord-Est de l'enceinte. C'est certainement
un cénotaphe (monument érigé à la mémoire d'un mort).

En 42 ap. J.-C., l'empire romain annexe le royaume de Maurétanie Tingitane (de Tanger),
après l'assassinat par l'empereur Caligula du roi maurétanien Ptolémée. Volubilis devient la
capitale régionale de l'administration romaine, avec le statut de municipe. Elle se range alors
résolument dans le camp des romains en créant une milice qui contribue à l'anéantissement
des révoltes contre l'Empire.

Un forum, quatre édifices thermaux publics et des maisons sont construits. Un aqueduc
apporte l'eau des sources du Djébel voisin jusqu'à deux fontaines publiques, les thermes et les
maisons. Deux puits et une citerne complètent ce réseau. Les maisons se couvrent de toits à
double pente en tuiles romaines. Un temple avec ses lieux d'offrandes et de sacrifices se
construit sur les pentes du tumulus.

En 168-169, la construction est limitée par l'édification d'un rempart percé de huit portes,
chacune encadrée par deux tours. Des édifices publics sont agrandis, d'autres sont bâtis. Des
maisons richement décorées de mosaïques sont dotées de thermes privés. On trouve de
nombreuses installations commerciales et artisanales. Un portique borde le decumanus
maximus (voie principale) depuis la porte de Tanger jusqu'à l'Arc de Triomphe, dédié à
Caracalla pour le remercier d'avoir donné la citoyenneté romaine aux habitants libres de
l'empire (édit de Caracalla, en 212), date de 277. Ces faveurs garantissent une grande
prospérité pour les grandes familles, c'est une période de grands projets architecturaux qui
marque l'apogée de la ville.

Vers 285, les fonctionnaires romains quittèrent la région pour se replier sur Tanger.

Le retrait des Romains se traduisit aussi par des changements de mode de vie. L'aqueduc
n'était plus correctement entretenu et la ville se déplaça : les habitants abandonnèrent les
parties hautes pour se rapprocher de la rivière.

L'invasion des Vandales, venus d'Espagne en 429, marqua la fin de la période romaine. Vers
600, l'habitat se replie progressivement sur la pente ouest, à l'intérieur d'une enceinte réduite.
Les fortifications sont prolongées du côté de l'oued Khoumane. On construit les nouvelles
maisons et le nouveau rempart avec des blocs prélevés sur les édifices des autres quartiers.

En 681, la conquête islamique se répandit dans tout le Maghreb. Les Abbassides installèrent
une garnison à Volubilis.

En 789, Idrîs Ier, un descendant de Hasan surnommé Az-Zakî (vertueux) fils aîné d'`Alî et de
Fâtima fille de Mahomet, s'enfuit pour échapper aux persécutions abbassides. Il s'installa à
Volubilis, (re)devenue Walila.
Avec la fondation de Fès par Idrîs II (808), Volubilis perd encore de son importance en
abandonnant son rôle de capitale. C'est le début du déclin inexorable de la ville.

En 818, Volubilis accueille des Andalous chassés de Cordoue. Ceux-ci s'installent en bordure
de l'Oued. La ville romaine sert de carrière pour les matériaux de construction. Les guides
locaux racontent que le site n'a été complètement abandonné qu'après le séisme de 1755 à
Lisbonne. Le site a été occupé de façon permanente jusqu'au XIIe siècle assurément.

La cité a été partiellement fouillée depuis 1915, sous le protectorat par des archéologues
français et marocains. Aujourd'hui, ce sont 40 hectares de vestiges qui s'étendent au milieu
des oliveraies et des champs. Quelques monuments prestigieux ont été restaurés pendant le
XXe siècle. La qualité de conservation remarquable des mosaïques et l'exceptionnelle
préservation du site ont incité l'UNESCO à le classer au patrimoine mondial de l'humanité.

Monuments

Mosaïques à Volubilis

Les vestiges les plus spectaculaires sont les très nombreuses mosaïques ornant le sol des
riches demeures. Leur conservation pose toutefois problème : auparavant protégées, elles sont
désormais exposées au soleil, au vent et aux visiteurs qui peuvent les fouler librement.

En 1946, les fouilles ont permis de trouver des bustes de bronze dont l'un figure Caton
d'Utique. Les zones fouillées représentent moins de la moitié du site.

L'activité antique de la cité est visible par le nombre élevé d'huileries et de boulangeries
identifiées sur le site.

Quelques maisons permettent de bien percevoir le plan de ces grandes demeures romaines
avec leur atrium et impluvium. On a retrouvé plusieurs établissements de bain : quatre
d'époque romaine avec un hypocauste, et un hammam de la période arabe.

Volubilis attire de nombreux visiteurs. Le site est classé patrimoine universel par l'UNESCO.

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