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Mais avant ce cas pratique nous présenterons de manière théorique dans une
première partie la relation historique qui lie l’investissement et le taux d’intérêt
d’une part et notre modèle de régression choisi d’autre part.
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Partie I : Approche théorique
Dans la conception classique, le taux d'intérêt est la variable grâce à laquelle la demande et
l’offre de capital vont s’équilibrer (exactement à la façon par laquelle le prix équilibre la
demande et l’offre de n’importe quel bien). Dans ce cadre de pensée, plus le taux d'intérêt est
bas, plus la demande de capital sera importante. Cette demande de capital est destinée à
financer des investissements de production. (On traite ici de l’investissement à financement
externe). En quelque sorte, dans ce raisonnement, on ne se demande pas si l’acte d’emprunt de
capital à fin d’investissement est fondé. La raison en est que l’on admet la " loi des
débouchés " formulée par J.B Say au début du XIXème siècle. Cette " loi " postule que toute
production procure par sa vente un pouvoir d’achat à même d’offrir un débouché équivalent.
La mévente est exclue. Autrement dit, la demande joue un rôle passif.
J.M Keynes fut en désaccord sur ce point avec les classiques. Contemporain de la crise de
1929, il put observer la surproduction qui contredisait la loi de Say. Pour lui, au contraire, la
demande devait jouer un rôle de premier plan.
Dès lors, cette demande est effective (elle produit des effets). Lorsqu’elle croît, les entreprises
sont incitées à répondre par une production supplémentaire ce qui peut les conduire à investir.
L’acte d’investir n’étant pas immédiat (il faut choisir le capital technique, le commander,
l’installer, former le personnel, préparer un financement…), l’investissement résulte en fait
d’une anticipation sur l’évolution de la demande. L’entreprise estimant que la demande va
commencer ou va continuer à augmenter pourra décider d’investir. On entant par demande
effective dans des économies ouvertes contemporaines, la demande constituée d’une
composante interne : consommation et investissement intérieurs et d’une composante externe :
les exportations. Il paraît indispensable que la consommation finale augmente pour que
l’investissement augmente aussi, l’évolution de l’investissement productif paraît dépendre en
priorité de l’évolution de la demande globale et d’un dosage dans la répartition des revenus qui
influence les différentes composantes de celle-ci. Néanmoins Keynes ne laisse pas en marge
l’influence des taux d’intérêt, en effet la baisse des taux d'intérêt contribue favorablement à
l’investissement en abaissant le coût du crédit et en dissuadant les entreprises de se détourner
de la production au profit des placements. Mais aussi bas que soit le taux d'intérêt réel, la
progression durable de l’investissement ne peut avoir lieu en l’absence d’une progression de la
demande (mondiale) adressée à des entreprises saines financièrement. Cela pose la question de
la répartition des revenus.
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Dans un pays, l’évolution des taux d'intérêt est parfois contrainte par celle des taux d’autres
pays en particulier ceux dont les monnaies comptent dans le monde. Ainsi, ce qui paraît
souhaitable n’est pas toujours possible en raison des priorités choisies.
Quant aux néo-classiques, ils reprennent l'analyse classique pour démontrer que l'épargne est
un préalable nécessaire à l'investissement. Un financement de l'investissement par la création
monétaire induit de l'inflation. Des taux d'intérêt faibles conduisent à un surinvestissement et à
une baisse de la rentabilité des entreprises et découragent l'épargne. L’investissement public
absorbe les sources d'épargne nécessaires aux entreprises privées : il y a effet d'éviction car
l'activité d'un secteur public hors concurrence (donc "gaspilleur") chasse celle des entreprises
privées jugées plus performantes (car contraintes par la pression du marché).
Il faut donc développer un financement direct qui met en relation sur un marché financier non
réglementé, les investisseurs (demandeurs de capitaux) et les épargnants (offreurs de capitaux)
l'ajustement se fait par la flexibilité du prix du capital : le taux d'intérêt. On s’aperçoit malgré
tout que les taux d’intérêt jouent un rôle pertinent dans l’investissement.
Présentation
S’inscrivant dans la famille des modèles des séries temporelles, les modèles à retards
échelonnés ajoutent la dimension temporelle à l’explication des variables, parce que
l’influence d’une variable peut être instantanée ou s’étaler dans le temps. Ayant pris
conscience de l’importance du facteur temps, il revient à l’économètre de déterminer au bout
de combien de temps s’estompe l’effet de la variables explicative et ensuite déterminer la
forme de la distribution des retards afin de trouver la méthode d’estimation.
La détermination du retard optimal passe par des critères statistique, on en distingue trois
principalement : le test de Fisher, le test de Akaike et le test de Schwarz.
Ce test consiste à tester la nullité des coefficients de régression pour les retards supérieurs à p*
(retard optimal), l’on teste d’une manière descendante une valeur de p* comprise enter 0 et M :
0 < p* < M.
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H 10 : p* = M - 1→ a M = 0 H1
1 : p* = M → a M ≠ 0
2
H 0 : p* = M – 2 → a M −1 =0 H 12 : p* = M – 1 → a M −1 ≠ 0
: :
H i0 : p* = M - i → a M −i +1 = 0 H 1i : p* = M – i + 1 → a M −i +1 ≠ 0
( SCR M −I −SCR M −I +1 ) / 1
F= SCR M −i +1 /( n −M +i −3)
• Règle de décision
Bien qu’ils aient des formules différentes, ces deux critères reposent sur le même principe qui
consiste à retenir comme valeur optimale p* celle qui minimise leurs fonctions respectives ;
• Akaike
SCR p 2p
AIC (p) = Ln +
n n
• Schwarz
SCR p pLn
SC (p) = Ln + n
n n
Avec SCR = Somme des carrés des résidus pour le modèle à p retard
Ln = logarithme népérien
Le modèle d’Almon représente la forme générale des modèles à retard échelonné sous une
forme fini tel que ;
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n
Yt = α + ∑ β i Xt-i + Ut (I)
i =0
En se basant sur le théorème de Weierstass, selon lequel toute fonction continue sur un
intervalle fini peut être approximée uniformément par un polynôme de degré approprié, Almon
exprime alors les βi en fonction de i la longueur du retard, de ce fait la distribution des
coefficients retards; les βi est approximée par un polynôme d’ordre assez faible 3 ou 4. Ainsi
la fonction de s βi se présente de la sorte :
βi = α0 + α1i + α 2 i 2 + …. + αq i q (II)
Pour ce faire remplaçons les coefficients βi par leurs valeurs respectives dans la forme
générale des modèles à retards échelonnés comme le présente Almon ;
Yt = α + α0 X t
+ ( α0 + α1 2 + ... + αq 2 ) X t −2
q
(III)
+ ( α0 + α1 3 + ... + αq 3 ) X t −3
q
+……..
+( α0 + α1 k + ... + αq k ) X t −k
q
+ Ut
Yt = a + α0 ( X t + X t −1 + X t −2 + .... + X t −k )
+ α1 ( X t −1 + 2 X t −2 + ... + kX t −k )
+ α2 ( X t −1 + 2 2 X t −2 + ... + k 2 X t −k ) (IV)
+ …..
+ αq ( X t −1 + 2 X t −2 + ... + k X t −k )
q q
+ Ut
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k
Posons Z0t = ∑X t −i
o
k
Z1t = ∑iX t −i
1
k
Z2t = ∑i 1
2
X t −i
.
.
k
Zqt = ∑i 1
q
X t −i
Dans le modèle d’Almon, la variable endogène Yt est expliquée par les variables Z0t, Z1t, Z2t,
…, Zqt qui sont, elles même des combinaisons linéaires des variables retardées Xt-i.
La méthode utilisée pour estimer les paramètres de l’équation (V) est la méthode des moindres
carrés ordinaires et les paramètres obtenus vérifient toutes les propriétés requises des moindres
carrés ordinaires.
Après les avoir déterminés, on déduira ceux de l’équation de départ (I) à partir de la relation
(II), ainsi
βˆ 0 = αˆ 0
βˆ1 = αˆ 0 + αˆ 1 + .... + αˆ p
βˆ 2 = αˆ 0 + 2αˆ 1 + 2 2 αˆ 2 + .... + 2 q αˆ q
………….
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En ce qui concerne le degré du polynôme q < n, et il peut être déterminé en partant d’une
valeur q= n-1, on test la significativité du coefficient a du terme le plus élevé à l’aide d’un t de
student, on déduit le degré du polynôme jusqu'à ce que ce coefficient soit significatif.
Cette partie est une application de la première partie et consistera à l’analyse de l’influence
des taux d’intérêt sur les investissements au Maroc entre 1980 et 2006. Les données nous sont
fournies par le site de la Banque Mondiale.
Nous serons en face d’un modèle à retard échelonné puisque nous étudierons l’influence du
taux d’intérêt dans le temps. Notre analyse et nos interprétation serons faite grâce au logiciel
« eviews ».
• Les investissements
120000
100000
80000
60000
40000
20000
0
80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04
INV
Nous constatons que sur toute notre période d’observation les investissements on sans
cesse augmentés. Cette augmentation est certainement due au taux d’intérêts (ce que nous
essayerons de démontrer) mais aussi à cause des dépenses à la consommation puisque l’on
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sait que plus les individus consomment, plus cela stimule l’investissement. Mais à côté de
ces différents facteurs on y ajoute les politiques Marocaines en faveur de l’investissement
tel que les politiques fiscales et aussi la stabilité socio politique que connais le pays.
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10
6
80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04
Taux d'intérêts
Les taux d’intérêts au cours de notre période d’observation son enclin à la baisse. Mais
l’on dénote tout de même des oscillations importantes de 1980 à 1992. En effet cette
période est marquée par de incessant encadrement et désencadrement du crédit, qui
dans le premier cas augmentait les taux d’intérêts et dans le deuxième cas diminuais les
taux d’intérêt. Après 1992 nous entrons dans la phase de libéralisation financière au
Maroc c’est ce qui explique la chute des taux d’intérêt.
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Le modèle ce présente comme suit :
n
Invt = α + ∑ β i Tx int t −i + U t
i =0
Les résultats de la valeur des critères après chaque estimation sont consignés dans le tableau
ci-dessous ;
Nombre
Akaike info Schwarz
de
criterion criterion
retard
0 22.18196 22.27874
1 22.14953 22.24704
2 22.13239 22.23056
3 22.12473 22.22347
4 22.08050 22.17968
5 22.07171 22.17119
6 22.03057 22.13014
→ 7 21.94589 22.04531 ←
8 22.11087 22.20980
9 22.28851 22.38654
10 22.48561 22.58219
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Section 3 : Estimation du modèle
Come nous l’avions précisé précédemment, nous utiliserons le logiciel « Eviews » pour
l’estimation des paramètres du modèle.
Précisons avant que comme l’enseigne la théorie en ce qui concerne la détermination du degré
du polynôme, nous avons procédé à une estimation à partir du degré q= 6, tel que (q = p-1)
puisque p*=7. Et pour ce degré (6) le α 6 n’était pas différente de 0, nous avons donc
continué l’estimation jusqu'à avoir α q significatif (les α sont représentés par PDL) . C’est
seulement pour le degré 1 que α 1 significativement différent de 0.
Nous pouvons estimer les βi avec « Eviews » sachant que p*= 7 et q =1 ; on obtient les
résultats suivant ;
Lag Distribution of
TXINT I Coefficient Std. Error t-Statistic
Sum of
Lags -14797.7 1099.62 -13.4570
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Au vu de la sortie logiciel nous pouvons dire que notre modèle est bon, d’une part nous avons
un R2= 0.914181, et la p-value du F-statistic pour le test de Fisher est de 0 ,000. D’autre part
tous les coefficients sont significatifs. De plus le graphique ci-dessous présente la forme de la
série ajustée (fittled) conforme à celle de la série brute.
120000
100000
80000
20000
60000
10000
40000
0 20000
-10000
-20000
88 90 92 94 96 98 00 02 04
Le tableau ci-dessous présente les résultats du test de Ramsey RESET, l’interprétation des
résultats obtenus permet de confirmer que la relation entre les variables est linéaire étant donné
que la p-value de la statistique de Fisher est de 0.765611 qui est largement supérieure à la
valeur de seuil théorique (0,05)
Test Equation:
Dependent Variable: INV
Method: Least Squares
Date: 05/12/09 Time: 14:05
Sample: 1987 2005
Included observations: 19
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Le tableau suivant est celui du test de Breusch-Godfrey les résultats obtenus font état présence
d’autocorrélation des résidus d’ordre 2. En effet la p-value de la statistique de Fisher
(0.006338) inférieure à au seuil théorique 0,05 permet d’accepter l’hypothèse H0
d’autocorrélation des résidus d’ordre 2.
Test Equation:
Dependent Variable: RESID
Method: Least Squares
Date: 05/12/09 Time: 14:07
Presample missing value lagged residuals set to zero.
INVt = 223458.93 - 411.04 TXINTt - 822.09 TXINTt-1 - 1233.13 TXINTt-2 - 1644.18 TXINTt-3
Etant donné que notre modèle est statistiquement bon, il est parfaitement logique de qu’il
confirme la théorie économique c’est en ce sens que nous pouvons confirmer que sur notre
période d’observation, les taux d’intérêts stimulent l’investissement au Maroc, qu’il existe une
relation inverse entre ces deux variables et que les taux d’intérêts n-7 périodes influencent
l’investissement de la période n. Plus les taux d’intérêts sont bas plus l’investissement
augmente comme nous le montre le signe négatif des coefficients des paramètres estimés pour
tout les retards.
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CONCLUSION
Notre étude empirique nous à permis de certifier que le taux d’intérêt au Maroc
représente un stimulant à l’investissement. Par ailleurs aussi significatif que soit
notre modèle, il parait peu réaliste d’admettre que les taux d’intérêts de 1993
influencerons ceux de 2000, il serait plus réaliste d’accepter un retard d’ordre 7
pour des données mensuelles. Toujours est il que même pour des données
annuelles, tout dépend du domaine d’activité dans lequel on se trouve car ces
résultats paraissent plus que satisfaisant dans l’immobilier qui est un secteur en
pleine croissance au Maroc. Pour ainsi dire les autorités on tout intérêt à
encourager la libéralisation financière afin de stimuler la concurrence en vu de
favoriser la baisse des taux d’intérêts car comme nous l’avons dit au début de
notre travail, l’investissement est la source de l'accroissement de l'offre
productive et donc de la croissance à venir.
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