SLLIGD. ae
Numéro A3t08 oy
COUR D'APPEL DE PAU
ere Chambre
ARRET DU 11/03/2008
Dossier : 06/02766
Nature affaire :
Demande en dommages-intéréts
contre le prestataire de services
pour mauvaise exécution
Affaire :
SAS OXYMECA PYRENEES
c
Société ELECTRICITE DE
FRANCE DE FRANCE
Bol2o
REPUBLIQUE FRANCAISE,
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
ARRET
prononcé par Monsieur NEGRE, Président,
en vertu de article 452 du Code de Procédure Civile,
assisté de Madame PEYRON, Greffier,
& Vaudience publique du 11 mars 2008
date indiquée 4 l'issue des débats.
APRES DEBATS
4 l’audience publique tenue le 30 Janvier 2008, devant :
Monsieur LESAINT, magistrat chargé du rapport,
assisté de Madame PEYRON, greffier présent a l’appel des causes,
Monsieur LESAINT, en application des articles 786 et 910 du Code de
Procédure Civile et & défaut d’ opposition a tenu [’audience pour entendre les
plaidoiries et en a rendu compte a la Cour composée de :
Monsieur NEGRE, Président
Monsieur LESAINT, Conseiller
Monsieur AUGEY, Conseiller
quien ont délibéré conformément 4 la loi.dans laffaite opposant :
APPELANTE :
SAS OXYMECA PYRENEES
résentée par son Président en exercice domicilié en cette qualité audit sitge
Route d’Auch - Route Nationale 21
65800 ORLEIX
représentée par la SCP LONGIN, avoués a la Cour
assistée de la SCP MONTAMAT CHEVALLIER FILLASTRE LARROZE
GACHASSIN, avocats au barreau de TARBES
INTIMEE :
Société ELECTRICITE DE FRANCE DE FRANCE
Services Béam Bigorre
T avenue de la Résistance
64140 BILLERE
représentée par Ia SCP PIAULT / LACRAMPE-CARRAZE, avoués 4 la Cour
assistée du Cabinet DOMERCQ, avocats au barreau de PAU
sur appa de ta déetson
en date du 01 JUIN 2006
rendue par le TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE TARBESPage 3
FAITS ET PROCEDURE :
LaS.A,OXYMECA, maintenant S.A.S. OXYMECA PYRENEES, a une activité
industrielle nécessitant l'utilisation de machines alimentées en électricité ;
‘Le 13 Avril 1990, elle a souscrit supres de ELECTRICITE DE FRANCE-GAZ_
DE FRANCE, maintenant Société ELECTRICITE DE FRANCE (E.D.F.}, un contrat de
fourniture d’électricité ;
Liarticle X des conditions générales 85-2 du contrat stipule que E.D-F. est, en
principe, responsable des interruptions inopinées de foumiture et, par ia suite, des
dommages pouvant en résulter ; cependant, a moins d'une faute lourde, l'indemnité est
limitée, par interruption, et dans le plafond du montant du préjudice subi, au prix de la
fourniture vendue au cours d’une journée moyenne au point de livraison considéré sur
Ja base du dernier relevé, le montant de l’indemnité pour une méme journée ne pouvant
dépasser deux fois ce prix ; E.D.P. n’est pas responsable si les interruptions sont le fait,
du client ou impuiable 3 la force majeure ; les parties reconnaissent que cette fourniture
reste soumise & des aléas qui doivent étre assimilés 4 la force majeure dans certaines
limites en nombre et en durée, lesquelles doivent alors éire établies par expertise amiable
avant une demande éventuelle en justice ;
A partir du 16 Mars 2000, la société OXYMECA a adressé plusieurs courriers &
la société E.D.F. se plaignant d’interruptions d’ alimentation d’énergie électrique 4 la
suite desquelies elle avait subi des dommages sur les machines et un préjudice de
production dont elle a demandé indemmnisation ; le courrier du 21 Octobre 2002 a réit
cette demande d’indemnnisation tout en observant ne plus avoir de micro-coupures ni
baisses de tension depuis le changement de transformateur ;
La société E.D.F. a fait intervenir l’expert de son assurance qui, dans un rapport
du 8 Juillet 2002, a considéré que les coupures étaient dues & des aléas et a estimé qu'il
ne lui avait pas été possible de constater d’éventuels dommages ;
Apres avoir, dans certains couriers antérieurs, admis l’existence de coupures, la
société E.D.F., dans une lettre du 24 Février 2003 a reconnu trois interruptions : une le
17 Février 2000, due 4 un aléa, une autre le 30 aoft 2001 due au fonctionnement dun
canon a eau d’un irriguant malveilfant et une derniére le 4 Juin 2002, due a un incident
surle poste de transformation HT A/BT. provoquant un court-circuit et le déclenchement
dudisjoncteur; elle a affirmé que, dans ces trois cas, ’absence de fante lourde dégageait
sa responsabilité en application de l'article X des conditions générales du contrat ;
Crest en cet état des relations que Ja S.A.S. OXYMECA PYRENEES s'est
adressée & justice pour obtenir paiement de diverses sommes en réparation de ses
préjudices allégués ;
Par jugement mixte da ler Juin 2006, le Tribunal de Grande Instance de
TARBES a dit que la clause limitative de responsabilité prévue a article X du contrat
était valable et, avant dire droit pour le surplus, a ordonné une expertise pour rechercher
Ienombre, la fiéquence et la durée des ruptures d’alimentation, en déterminer les causes,
dire si elles relevaient d’aléas ou étaient imputables a la société E.D-F., préciser les
mesures pri cette société pour y remédier, indiquer les conséquences pour la
socicié OXYMECA PYRENEES et chiffter les éventuels prejudices, on donnant fous
renseignements utiles sur les relevés ct moyennes jouraliéres permetiant de faire
application de la clause limitative de responsabilité ;
Le 24 Juillet 2006, la S.A.S. ONYMECA PYRENEES a relevé appel de cette
décision dans des conditions de forme qui ne sont pas critiquées et qui, au vu des piéces
dont dispose la Cour, sont recevables ;
2Page 4
MOYENS ET PRETENTIONS DES PARTIES :
Dans ses demiéres conclusions déposées le 30 Novembre 2007, Ja S.A.S.
OXYMECA PYRENEES, appelante, fait valoir que :
* elle a subi d’importants dommages & la suite des coupures d’alimentation
Wélectricité qui découlent de l’inexécution par la société E.D.F. de ses obligations
contractuelles et qui Pobligent a réparation en application de l'article 1147 du Code
Civil ; Pobligation de fourniture est une obligation de résultat ;
* te jugement est critiquable en ce qu'il a estimé que la clause limitative de
garantie contenue dans article X du contrat devait recevoir application :
- il a ainsi statué avant méme de disposer des conclusions de Vexpertise
qu'il a ordonnée ;
-c’esta tort qu'il a écarté les moyens d’invalidité et d’inapplicabilité de
cette clause timitative ; en effet, elle contredit la portée méme de l'engagement principal
et essentiel souscrit consistant en Ia fourniture d’lectricité & puissance constante et, ce
titre, elle doit étre réputée non écrite ;
* en outre, ia violation par un professionnel d’une obligation jugée essentielle est
par elle-méme constitutive d'une faute lourde ; les interruptions systématiques et
épétitives sont largement établies par les relevés et les démarches entreprises par la
société E.D.F. pour y remédier, jusqu’au changement du transformateur, ce qui montre
que le systdme d’alimentation initial n’ était pas adapté aux besoins du client alors que
tien ne démontre qu'elle ait elle-méme installé des machines nécessitant une
modification de ce systéme ;
* en tout état de cause, expert désigné par le jugement attaqué a déterminé que
deux des coupures d’alimentation, des 6 Mars 2000 ét 4 Juin 2002, étaient imputables
Ala société E.D.F., révélant une faute qualifiée dans un premier temps par l'expert de
lourde, qualification juridique qu’il a évité de reprendre dans son rapport définitif sur
observation dela societé EDF.
* tes parties devront étre renvoyées devant le premier juge pour statuer sur les
demandes d’indemnisation ; cependant, a titre subsidiaire, dans I"hypothése d’une
évocation par la Cour, elle chifire ses demandes de dommages-intéréts ;
+ qu'il soit statué que cette clause est réputée non écrite 5
= qu’il soit dit en tout état de cause que la société E.D-F. a commis une faute
lourde écartant l’application de cette clause ;
- la confirmation du jugement pour le surplus et le renvoi des parties devant le
Tribunal pour débattre de l'indemnisation ;
~ subsidiairement, dans Phypothése d’une évocation par la Cour, le paiement de
la somme totale de 33.072 € en réparation des dommages subis et celle de 3.500 € en
application de Varticle 700 du Code de Procédure Civile ;
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