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Agriculture « durable »
Décryptage
1
SOMMAIRE
DEFINITION ............................................................................................................................. 3 Supprimé : 4
1) En matière environnementale, quels sont les objectifs d’une agriculture « durable » ? ........ 5 Supprimé : 6
2) Quelles sont les moyens développés en vertu de ces principes ? Quels sont leurs effets
positifs ? ..................................................................................................................................... 5 Supprimé : 6
3) Quels sont les avantages du développement de l’agriculture durable pour le développement
du territoire ? .............................................................................................................................. 8 Supprimé : 9
4) En quoi l’agriculture durable permet-elle d’améliorer la qualité de vie des agriculteurs ? ... 8 Supprimé : 9
5) Combien y a-t-il d’exploitations pratiquant l’agriculture biologique en France ? Quelles
sont leurs caractéristiques ?........................................................................................................ 9 Supprimé : 10
6) Quels sont les signes permettant d’identifier les produits issus de l’agriculture biologique ?
Quelles garanties présentent-ils ? ............................................................................................. 10 Supprimé : 11
7) Qu’est-ce que la protection intégrée ? Qu’est-ce que la production intégrée? .................... 10 Supprimé : 11
8) Qu’est-ce que l’Agriculture raisonnée ? .............................................................................. 11 Supprimé : 12
9) Comment promouvoir les produits de ces différents modes d’agriculture plus respectueux
de l’environnement ? ................................................................................................................ 11 Supprimé : 12
10) Comment le consommateur peut-il favoriser le développement de ces pratiques
agricoles ?................................................................................................................................. 12 Supprimé : 13
11) Quels sont les circuits de distribution courts entre le producteur et le consommateur ? ... 12 Supprimé : 13
12) Quelle est aujourd’hui la politique européenne en matière d’agriculture durable ? .......... 13 Supprimé : 14
13) Quelles sont les principales orientations de la politique française en matière d’agriculture
durable ? ................................................................................................................................... 14 Supprimé : 15
14) Comment les collectivités territoriales peuvent-elles favoriser le développement de
pratiques agricoles respectueuses de l’environnement ?.......................................................... 17 Supprimé : 18
15) Les pratiques agricoles respectueuses de l’environnement sont-elles économiquement
rentables ?................................................................................................................................. 18 Supprimé : 19
16) Quelle a été l’évolution de la politique agricole commune (PAC) en matière de soutien à
l’agriculture durable ? .............................................................................................................. 19 Supprimé : 20
17) Quelles sont les conséquences agricoles et environnementales de la PAC depuis les
années 60 ? .............................................................................................................................. 20 Supprimé : 21
18) Quels les sont enjeux actuels pour l’Europe en matière d’agriculture durable ? A quoi doit
servir la réforme de la PAC en 2013? ...................................................................................... 21 Supprimé : 22
2
DEFINITION
Agriculture durable
CHIFFRES CLES
Chiffres généraux1
- Surface agricole utile française : 29.5 millions d’hectares en 2009
- Population active agricole : 3.4% de la population active totale
- 1 020 000 personnes ayant une activité sur une exploitation agricole2
(agriculteurs, conjoints, autres membres de la famille, salariés)
- 507 000 exploitations agricoles, dont 16 400 en agriculture biologique et 3 000 en
agriculture raisonnée
Consommation d’énergie3
- Consommation d’énergie directe de l’agriculture française : 3 Mtep par an
o Dont 2/3 dus à la consommation des tracteurs et moteurs
o Dont 1/3 dus aux serres, bâtiments d’élevage, séchoirs et matériels d’irrigation
3
- Régression des éléments fixes du paysage, favorables au maintien de la
biodiversité depuis 1970 :
o Diminution de plus de 4 millions d’hectares de prairies permanentes4
o Diminution d’1, 5 million de km de haies5
o Diminution de 850 000 hectares de prés avec des arbres fruitiers (« prés
vergers »)6
- Aides reçues par les agriculteurs français dans le cadre de la Politique agricole
commune (PAC) pour 2010 :
o Au titre du 1er pilier de la PAC : 8,5 milliards d’euros
o Au titre du 2nd pilier de la PAC : 2 milliards d’euros dont 800 millions au
titre des mesures pour l’environnement et l’aménagement du territoire.
4
1) En matière environnementale, quels sont les objectifs d’une agriculture
« durable » ?
2) Quelles sont les moyens développés en vertu de ces principes ? Quels sont leurs
effets positifs ?
Un ensemble de pratiques permet aux agriculteurs de lutter contre les maladies et les
ravageurs et d’optimiser leurs récoltes en réduisant au strict minimum l’utilisation de
pesticides et d’engrais chimiques coûteux et parfois nocifs pour l’utilisateur et
l’environnement.
Utilisées de manière combinée (“protection intégrée”), ces méthodes peuvent à la fois :
- Empêcher le développement des populations de ravageurs et des maladies
- Rendre les cultures moins favorables au développement de ces populations
- Rendre l’exploitation moins vulnérable aux dégâts occasionnés
- Permettre des économies (diminution de la dépendance aux engrais et pesticides)
7 Evaluation menée par le réseau « ITK blés rustiques », associant depuis 2003 différentes chambres
d’agriculture, l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) et Arvalis.
8 Dans le contexte de cours des années antérieures (100€/tonne), l’écart de marge est généralement favorable à
cet itinéraire (écart de marge d’environ +10% du fait d’économies importantes au niveau des coûts de
production et d’une économie de temps de travail). Dans un contexte de cours élevé (180€/tonne), la marge
augmente fortement (de l’ordre de 160% d’augmentation quand le cours du blé passe de 100€ la tonne à 180€
la tonne, d’après les résultats du réseau « ITK blés rustiques »), mais l’écart de marge est faiblement
défavorable à cet itinéraire (écart de marge de -3 à -5%)
5
cultures suivantes. Mettre en culture, pour une année donnée, plusieurs espèces végétales,
sur les parcelles de l'exploitation (« assolement diversifié ») permet, à la différence de la
monoculture, de retrouver les avantages de la rotation : cela rompt les cycles parasitaires et
renforce la biodiversité (refuge pour faune sauvage, source de nourriture, etc).
L’association limite le contact des parasites avec les cultures auxquelles ils s’attaquent,
permet d’éviter l’apparition de mauvaises herbes (exemple : « plantes compagnes » telles
les légumineuses plantées entre les rangs de maïs), et, comme la rotation, permet à une
culture de bénéficier des atouts d’une autre culture (capter de l’azote par exemple).
3- Rendre les cultures moins vulnérables aux maladies et aux insectes ravageurs
Plusieurs méthodes sont par exemple utilisées :
- Décaler la date de semis pour que la culture soit à un stade moins sensible de son
développement lorsque le bio-agresseur (saisonnier) attaque ;
- Réduire la densité du semis et l’apport d’engrais (« fertilisation ») car une culture
trop dense crée un micro-climat humide propice aux maladies.
Labourer moins, moins profondément ou modifier les pratiques de labour permet pour
certaines cultures (sur certains sols et dans certaines conditions climatiques) à la fois
d’augmenter la productivité, d’émettre moins de gaz à effet de serre, et d’assurer un
meilleur entretien de l’environnement. (voir Annexe sur les Techniques culturales sans
labour – TCSL )
La principale consommation d’énergie sur les exploitations est indirecte : elle provient
notamment de l’énergie consommée pour la production des pesticides et surtout des engrais
utilisés (« intrants »), ou pour la construction des bâtiments et des machines (« outils de
production »). Ainsi, réduire les intrants et acheter le matériel à bon escient (pas de
surdimensionnement) est la meilleure façon de réduire la dépense énergétique agricole. Par
ailleurs, des économies d’énergie, et particulièrement de carburants fossiles peuvent être
réalisées en limitant l’utilisation des machines.
9 En France, en 2008, les trichogrammes ont été utilisés sur un quart des surfaces traitées contre ce ravageur
(100000 hectares).
6
carburant utilisable pour les tracteurs de l’exploitation. Enfin, les déchets organiques
(lisier, fumier notamment,) peuvent être utilisés pour produire de l’électricité ou de la
chaleur (par combustion ou fermentation des déchets).
L’utilisation des énergies renouvelables produites sur l’exploitation permet également
d’augmenter son autonomie et de réaliser à terme d’importantes économies financières.
L’activité d’élevage en plein air des ruminants (vaches, moutons, chèvres…) permet de
conserver des prairies, qui jouent un rôle de « stockage » de carbone, et diminuent ainsi la
quantité de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Développer les prairies et cultiver des légumineuses sont deux moyens pour renforcer
l’autonomie d’une exploitation agricole et la rendre moins dépendante des importations de
tourteaux de soja (souvent OGM) de l’étranger.
Modifier l’alimentation des animaux (ajout de lin dans les rations consommées par les
bovins par exemple) permet également de limiter la production de méthane lors de la
digestion des bovins11.
10 La couverture hivernale des sols est obligatoire dans les zones où la quantité de nitrates dans l’eau (rivières et
eaux souterraines) est – ou risque d’être – supérieure à la norme de 50 mg/l (« zones vulnérables »), selon le
programme d’action nitrates, établi par la France en respect de la directive « nitrates » - Directive 91/676/CEE
du Conseil du 12 décembre 1991 concernant la protection de toutes les eaux contre la pollution par les nitrates
d’origine agricole.
11 La digestion des bovins produit du méthane, gaz à effet de serre 23 fois plus fort que le CO2, et l’élevage
représenterait aujourd’hui de 10 à 20% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde – Source FAO
7
F. Mener des actions pour maintenir la biodiversité utile aux activités agricoles
8
Moins de risques pour sa santé
Aujourd’hui 1 agriculteur sur 6 souffrirait d’effets indésirables liés à l’utilisation de
substances chimiques12. Une apparition plus fréquente de certains cancers13 a
notamment été constatée et l’exposition aux pesticides doublerait quasiment le risque de
survenue de la maladie de Parkinson chez les agriculteurs14.
Les agriculteurs pratiquant l’agriculture durable sont également souvent intégrés dans une
démarche d’amélioration des méthodes de production, impliquant échanges de savoirs,
d’innovations et d’expérimentations entre agriculteurs, monde de la recherche, associations
de consommateurs ou de protection de l’environnement…
L’agriculture biologique est encadrée par une réglementation européenne15 qui définit les
principes de production, de préparation et d’importation à respecter, les listes de
produits utilisables, les pratiques pour chaque type d’élevage et les principes de contrôle,
certification, sanction et étiquetage.
9
- La non utilisation d’engrais et pesticides chimiques de synthèse16 ;
- Le recours aux « plantes compagnes », qui, plantées en même temps ou juste
avant les cultures, permettent d’éviter de recourir à l’utilisation d’engrais ou de
pesticides chimiques (voir question 2) – exemple : légumineuses plantées entre les
rangs de maïs pour éviter l’apparition de mauvaises herbes et donc l’utilisation de
pesticides ;
- L’utilisation de prédateurs naturels des parasites ;
- Le recyclage des matières organiques ;
- Le désherbage thermique ou mécanique ;
- La rotation des cultures favorisée.
6) Quels sont les signes permettant d’identifier les produits issus de l’agriculture
biologique ? Quelles garanties présentent-ils ?
Depuis le 1er janvier 2010, la règlementation européenne impose un cahier des charges
commun à tous les pays de la communauté. Le respect des prescriptions contenues dans
ce cahier des charges est garanti par l’apposition d’un logo « bio européen » sur le produit
(après contrôles).
Toutefois les sigles nationaux, comme le sigle « AB » en France peuvent continuer à être
utilisés.
Pour avoir le droit d’utiliser ces signes d’identification, les agriculteurs doivent s’inscrire
auprès du ministère de l’Agriculture et respecter un cahier des charges qui garantit que :
- Le produit est composé à 95% d’ingrédients issus de l’agriculture biologique ;
- Les animaux ont été nourris avec des aliments « bio » à 90% ;
- Les aliments des animaux élevés proviennent au moins à 10% de l’exploitation ;
- Le produit ne contient pas plus de 0.9 % d’OGM, ni aucun produit chimique de
synthèse.
La protection intégrée utilise l’ensemble des moyens disponibles pour lutter contre les
ennemis des cultures (maladies et insectes) tout en minimisant l’utilisation de pesticides
dans une approche globale et cohérente.
Elle définit, à l’échelle d’une parcelle de terrain et pour une année, une combinaison de
mesures notamment biologiques, chimiques et culturales (voir question 2.A) afin :
- D’empêcher l’établissement des insectes ravageurs et des maladies ;
16 Cependant, ils peuvent être utilisés en cas de menace avérée pour les cultures, lorsque les pesticides et engrais
« verts » ne sont pas disponibles ou lorsque leur utilisation a des « effets inacceptables » sur l’environnement, et
seulement à condition d’être explicitement autorisés pour la production biologique.
10
- De rendre les plantations moins favorables au développement de ces populations ;
- De les rendre moins vulnérables aux dégâts occasionnés ;
Ce, sans remettre en cause la rentabilité économique des exploitations.
La production intégrée vise à réduire globalement à la fois les pesticides et les engrais
chimiques sur une exploitation à l’échelle de plusieurs années, grâce à un choix
approprié d’espèces (en fonction de leur résistance à un parasite par exemple) et de modes
de production (association et rotation de cultures par exemple).
Intégrer des critères environnementaux dans le cahier des charges des appellations
AOC (appellation d’origine contrôlée) qui le souhaitent afin de créer de nouveaux
17 Le décret du 25/04/2002 relatif à la qualification des exploitations agricoles au titre de l’agriculture raisonnée et
l’arrêté du 30/04/2002 modifié par l’arrêté du 20/04/2005 relatif au référentiel de l’agriculture raisonnée ont
officialisé le contenu de la démarche et le dispositif de qualification. Ce référentiel fait l'objet d'examens réguliers
par la CNAR (Commission nationale de l'agriculture raisonnée et de qualification des exploitations) qui a
également réalisé un document explicatif – « le Guide d'interprétation du référentiel » - pour en faciliter la
compréhension. Il sera complété par des exigences territoriales définies par les CRAR (Commissions régionales de
l'agriculture raisonnée et de qualification des exploitations) pour répondre aux problématiques locales.
18 Loi de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement du 3 août 2009 (Grenelle
1)
11
débouchés économiques pour les produits issus d’une agriculture appliquant des techniques
plus respectueuses de l’environnement.
Parmi eux, les AMAP (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne)
doivent répondre à des cahiers des charges (établis au niveau régional le plus souvent), qui
les engagent notamment à des pratiques qui respectent la nature, l’animal et
l’environnement (par exemple : développement de la biodiversité, préservation de la fertilité
du sol, gestion économique de l’eau, production sans produits de synthèse…)
Il y a aujourd’hui environ 750 AMAP en France, soit environ 45 000 paniers et près de 150
000 consommateurs.
L’avantage pour le producteur est de disposer d’un débouché garanti pour ses produits,
tandis que ces derniers sont souvent mieux valorisés du fait de l’absence d’intermédiaires.
Le consommateur peut, lui, bénéficier de fruits et légumes produits localement et
redécouvrir des espèces locales, anciennes.
Dans de nombreux cas, la vente en circuit court est le prolongement de pratiques agricoles
respectueuses de l’environnement : le consommateur vise alors une qualité globale du
produit et du processus de production.
12
12) Quelle est aujourd’hui la politique européenne en matière d’agriculture durable ?
Des aides spécifiques pour les pratiques agricoles les plus favorables à
l’environnement
Les agriculteurs peuvent en complément recevoir des aides financières européennes pour
la mise en place de mesures en faveur de l’environnement (« mesures
agroenvironnementales » - MAE21 : maintien des prairies, maintien de l’agriculture
biologique, réduction de l’usage des pesticides…) dans le cadre de ce qu’on appelle le 2ème
pilier de la PAC22. Ces aides sont cofinancées par l’Union Européenne et par les pouvoirs
publics nationaux (Etat, collectivités territoriales…).
En France, ces mesures agroenvironnementalessont signées entre l’Etat et les
exploitants agricoles. Ces contrats financent notamment la mise en place de pratiques plus
respectueuses de l'environnement, en matière de lutte contre l'érosion, de préservation de la
qualité des sols, de la ressource en eau, de la biodiversité et des paysages.
Les conditions, différentes suivant les territoires, sont aujourd’hui définies dans chaque
région dans le cadre d’un Document Régional de Développement Rural (DRDR) déclinant
suivant les spécificités du territoire un programme de développement rural23 qui doit
contribuer à la mise en valeur économique, sociale et environnementale des territoires
ruraux. Les programmes d’action définis dans ces contrats sont financés conjointement par
19 « Droits à paiement unique», qui sont attribués en fonction du nombre d’hectares des exploitations, quel que
soit le volume produit et la nature de la culture ou de l’élevage. Pour certaines cultures, les agriculteurs
reçoivent également des aides « couplées » à leur volume de production. Les aides du 1er pilier de la PAC
sont versées intégralement par l’UE, représentent un budget de 8 milliards d’euros et sont gérées par le
FEAGA (Fonds Européen Agricole de Garantie).
20 Si un exploitant agricole ne respecte pas ces exigences et ces normes, les paiements dont il bénéficie au titre
de la PAC peuvent être réduits, voire supprimés. Ces actions sont prévues par 18 directives et règlements
européens.
21 Entre le 1er janvier 2007 et le 31 décembre 2009, 69 074 MAE, ce qui représente une surface agricole
d’environ 4 millions d’hectares, ont été contractualisées (en général, un agriculteur s’engage dans une seule
MAE, mais certains s’engagent dans plusieurs MAE).
22 Le « 2ème pilier » de la PAC a vu le jour en 1999 : les aides du 2ème pilier concernent toutes les mesures de
développement rural, dont les mesures agri environnementales. Elles doivent être cofinancées par les
pouvoirs publics et sont gérées par le FEADER (fonds européen agricole pour le développement rural). Elles
représentent un budget de 2 millions d’euros (dont ¼ pour les mesures agroenvironnementales).
23 La France a élaboré pour la période 2007-2013 six programmes de développement rural : un pour l'hexagone
hors Corse, appelé Programme de Développement Rural Hexagonal (PDRH), un pour la Corse et un pour
chaque département d'outre-mer.
13
des crédits européens, des crédits d’Etat, les agences de l’eau et les collectivités
territoriales.
24 Pour les contrats signés jusqu’à fin 2010 (contrats de 5 ans) ces aides sont versées dans le cadre du 2nd pilier
(FEADER). Pour les contrats signés à partir du 1er janvier 2011, les aides seront versées dans le cadre du 1er
pilier (FEAGA).
25 Avis aux fabricants, distributeurs et utilisateurs de produits phytopharmaceutiques concernant le retrait des
préparations contenant des substances actives considérées comme dangereuses et les délais d’écoulement
octroyés pour leur distribution et leur utilisation, du 28 mars 2008
26 Renforcement de l’enquête « pratiques culturales », extension à des cultures non couvertes à ce jour par
l’enquête…
27
Loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement
14
faveur de l'agriculture biologique a été doublé dès 200928 pour inciter à la conversion
des exploitations agricoles vers l'agriculture biologique29
- Atteindre 15% de produits biologiques dans la restauration publique d’Etat oui
d'ici 2010 et 20% en 2012
28 Projet de loi de finances 2009 : 2400 euros par an, majoré de 400 euros/ha par an majoré à 1600 euros.
29 Un fonds de structuration pour l'agence bio recevra notamment 3Meuros/an pendant 5 ans.
30 Plan de performance énergétique des exploitations agricoles (2009-2013) du Ministère de l’agriculture,
disposant d’un budget d’environ 30 millions d’euros par an.
31 Plan de performance énergétique des exploitations agricoles (2009-2013) du Ministère de l’agriculture, qui
vise à atteindre un taux de 30 % d'exploitations agricoles à faible dépendance énergétique d'ici 2013,
conformément aux engagements de la loi Grenelle 1 : les investissements subventionnés doivent être supérieurs à
2000 euros. Le taux de subvention peut atteindre 40% du coût de l’équipement, avec une majoration de 10%
pour les jeunes agriculteurs et pour les exploitations situées en zone défavorisée. Pourront faire l’objet d’une
subvention des actions menées à l’échelle d’une exploitation agricole : investissement dans des équipements
d’économie d’énergie (matériaux d’isolation des bâtiments, équipements dans les blocs de traite pour refroidir le
lait et en récupérer la chaleur, échangeurs thermiques…) ou dans des équipements de production d’énergies
renouvelables) ou des actions permettant de tester des mesures de réduction de consommation d’énergie, avec
une visée nationale (investissement dans des unités de méthanisation de la biomasse, notamment des effluents
d’élevage, actions réalisées pour diminuer la consommation des machines agricoles, notamment les tracteurs :
contrôle et réglage).
32 Loi relative aux organismes génétiquement modifiés. Loi n° 2008-595 du 25 juin 2008
33 Les ministres européens de l’environnement se sont accordés e décembre 2008 sur une nécessaire révision de
l’expertise préalable aux autorisations européennes de mise sur le marché afin qu’elle prenne mieux en
considération l’ensemble des risques environnementaux de chaque OGM.
15
liberté de « produire et de consommer avec ou sans OGM » est garantie par la loi34 Les
agriculteurs dont la production serait contaminée par les OGM pourront être indemnisés (à
la charge des cultivateurs d’OGM responsables de la contamination)35.
Afin d’assurer l’information du public, chaque parcelle de culture de plante OGM devra être
déclarée dans un registre national publié sur internet.
(Voir décryptage OGM pour en savoir plus).
34
Loi2008-595 du 25 juin 2008 relative aux organismes génétiquement modifiés
35
ibidem
36 3 500 000 hectares en 1960 contre 632 000 hectares en 2007 (source : Agreste)
37 Par le ministère de l’agriculture avec la participation du ministère du développement durable.
16
UN NOUVEL OUTIL
Une nouvelle « certification environnementale »
Une nouvelle « certification environnementale » sera proposée aux agriculteurs utilisant
des méthodes de production préservant l'environnement38. Cette certification, testée dans 5
départements39, proposera des critères permettant d’apprécier la performance
environnementale globale d’une exploitation. Plusieurs domaines seront
prioritaires : biodiversité, consommation de pesticides et engrais, gestion de la ressource en
eau et le cas échéant, maîtrise de la consommation d’énergie.
38
Loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l'environnement
(Grenelle 1) ; Loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement
(Grenelle 2)
39 lle-et-Vilaine, Meuse, Oise, Rhône et Tarn.
40 Le projet de « Trame verte et bleue» (loi Grenelle 1), vise à identifier ou restaurer, d’ici 2012, un réseau
d’échange sur tout le territoire, permettant aux espèces animales et végétales de communiquer, circuler,
s’alimenter, se reproduire et se reposer, afin que leur survie soit garantie : des «réservoirs de biodiversité»
seront reliés par des « corridors écologiques », et ce dans les milieux terrestres (trame verte) et aquatiques
(trame bleue).
41 Plusieurs types de contrats existent, notamment au sein des mesures agroenvironnementales. Le plus
contraignant demande 40% de réduction d’herbicides et 50% de réduction des autres produits contre le
17
Elles peuvent enfin favoriser économiquement les filières d’agriculture biologique en
développant les cantines bio dans les établissements scolaires dont elles sont
responsables.
En termes de rendements, une étude ( Ecophyto R&D – INRA 200742) a notamment révélé :
- Qu’il était possible de diminuer de plus d’un tiers l’usage des pesticides43 en
grandes cultures sans bouleverser les systèmes de production, sans baisse de
revenus pour les agriculteurs et sans baisse majeure de la production (5 à 8%
sans doute comblée en quelques années grâce aux progrès de la sélection44).
- Que cette réduction s’accompagne :
o D’une diminution de près d’un quart des nitrates non consommés par la
plante45, cause importante de pollution des cours d’eau ;
o D’économies en énergie46 de 10%, avec de ce fait également un impact positif
sur le changement climatique.
- Que la seule mise en place d’une agriculture biologique sur 20% des terres
cultivables47 réduirait de 16% l’usage des pesticides.
versement de 18 euros par hectare par an. Le moins contraignant requiert 30% de réduction des pesticides et
herbicides pour 65 euros l’hectare.
42 Initiée et cofinancée par le ministère en charge de l’écologie et le ministère de l’agriculture, à hauteur
d’environ 400 000 euros au total. Achevée fin 2009, elle s’est conclue par un colloque de restitution du
Conseil Economique et Social le 28 janvier 2010. Le rapport est accessible sur le site internet de l’INRA
(www. inra.fr)
43 De 36 à 41% suivant les cultures. En effet réduire les pesticides permet également de limiter les coûts de
production.
44 Pour le blé tendre par exemple, les variétés rustiques sont aujourd’hui peu nombreuses et ne font pas l’objet
du même effort de sélection que les variétés classiques.
45 22% du bilan azoté
46 Les systèmes de culture économes en pesticides sont également économes en engrais minéraux azotés qui
constituent la principale source de consommation énergétique en Agriculture.
47 Objectif de la Loi grenelle 1
18
16) Quelle a été l’évolution de la politique agricole commune (PAC) en matière de
soutien à l’agriculture durable ?
• 1992 : réduction des prix d’achat garantis, remplacés par des aides qui varient avec
la surface cultivée et le nombre d’animaux par élevage ( premier « découplage »
des aides vis-à-vis des volumes de production)49.
• 1999 : nouvelles aides pour soutenir le développement rural, et les pratiques
agricoles plus respectueuses de l’environnement (« mesures agri–
environnementales ») - « 2ème pilier »50. A cette occasion, les aides pour la
conversion à l’agriculture biologique, qui existaient déjà depuis le début des années
90, sont renforcées et prennent de l’ampleur.
• 2003 : suppression des prix d’achat garantis. Les aides attribuées à l’hectare sont
désormais totalement indépendantes de la nature et du volume de production51.
Rebaptisées « droits à paiement unique » (DPU), elles sont conditionnées au
respect d’un ensemble de pratiques respectueuses de l’environnement52.
48 Ces évolutions permettent d’intégrer le contenu de plusieurs directives et règlements qui ont vu le jour dans
les années 1980, 1990 et 2000, augmentant les contraintes de l’agriculture en terme de protection de
l’environnement – directives installations classées concernant les élevages « hors sol » en 1976, directive
oiseaux de 1979, directive nitrates de 1991, directive habitats de 1992…
49 Ces aides seront qualifiées de « 1er pilier » à partir de 1999.
50 Les modalités sont à définir au niveau de chaque Etat membre. En France, l’ensemble de ces aides est
rassemblé au sein du « programme de développement rural hexagonal » (PDRH) : les agriculteurs s’engagent,
souscrivant des mesures agroenvironnementales, à réduire leur consommation de pesticides et à mettre en place
des pratiques plus respectueuses de l'environnement (lutte contre l'érosion ; préservation de la qualité des sols, de
la ressource en eau, de la biodiversité et des paysages).
51 En France, les aides varient également par exemple suivant l’historique de l’exploitation.
52 Sanctions administratives (amende) en cas de non-respect d’un ensemble de normes en application de 18
19
Dès 2003, le budget des aides visant à soutenir le développement rural et des pratiques
agricoles durables (2ème pilier) augmente au détriment du budget des « droits à paiement
unique » (1er pilier) (« modulation »)53.
Depuis les années 1960, date de la création de la PAC, on constate en France, comme en
Europe, une évolution marquée par :
- La diminution de la surface agricole totale, accompagnée par l’augmentation
de la taille des exploitations (45 hectares en moyenne en France) ;
- L’accroissement de la productivité des exploitations agricoles, qui a causé
certaines conséquences négatives sur l’environnement : la mécanisation des
travaux agricoles a augmenté la consommation d’énergie fossile et les
émissions de GES ; le recours croissant aux produits chimiques (pesticides et
engrais…) a entraîné pollutions et perte de biodiversité.
- La spécialisation (culture ou élevage), et l’uniformisation (une seule espèce
cultivée par exemple) des cultures, avec notamment :
directives et règlements européens, dans les domaines de l’environnement, de la santé publique, de la santé des
animaux et des végétaux ; Diminution de la subvention en cas de non respect d’un ensemble de « bonnes
conditions agricoles et environnementales » (BCAE).
53 Cette modulation était un choix possible pour les Etats depuis 1999, mais devient obligatoire en 2003.
L’ensemble des aides du 1er pilier sont réduites progressivement : de 3% en 2005, de 4% en 2006, de 5% en
2007 et au-delà, de 10% en 2012 : les sommes correspondantes sont affectées au budget du 2è pilier de la
PAC.
54 Le montant des DPU (1er pilier) est revalorisé pour les agriculteurs qui avaient, pendant les années de
référence, des surfaces en herbe destinées à l’alimentation animale (« surfaces en herbe productive ») – 700
millions sont consacrés à cette mesure en France.
55 « Prime herbagère agro environnementale » : l’agriculteur reçoit une aide s’il s’engage au maintien pendant 5
ans de prairies gérées de manière extensive et selon certaines modalités permettant de préserver
l’environnement : maintien des surfaces en herbe, existence et maintien d’éléments de biodiversité, respect
d’un niveau maximal de fertilisation d’origines minérale et organique et non utilisation de pesticides.
56 Créé en 1992, le réseau Natura 2000 vise à protéger les espèces animales et végétales rares ou en danger
(définies par des directives européennes - directive « Oiseaux » de 1976 et directive « Habitats, Faune,
Flore » de1992) dans les territoires occupés par l’homme (terres agricoles, forêts privées...).
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o Le développement des « grandes cultures » (surtout céréales)57 au
détriment d’autres cultures, dont les légumineuses (3,5 millions
d’hectares dans les années 1960, 632 000 hectares aujourd’hui)58, qui ont
pourtant un grand intérêt en termes de biodiversité et de diminution
d’utilisation d’engrais azotés (voir annexe). Depuis 2010, des aides
spécifiques ont permis d’enrayer la diminution : +87% en surface en 2010
par rapport à 2009.
o La diminution du nombre de variétés cultivées pour chaque culture
- La diminution des prairies permanentes
Au cours des dernières années on constate une augmentation du nombre d’exploitations
agricoles biologiques : + 24% entre 2008 et 2009, pour une augmentation de surface de
16%59.
18) Quels les sont enjeux actuels pour l’Europe en matière d’agriculture durable ? A
quoi doit servir la réforme de la PAC en 2013?
58 Les orientations agricoles française et européenne ont visé à soutenir et à protéger la production céréalière
pour maintenir un débouché à l’export. Elles résultent de l’engagement de l’Union Européenne soutenu par la
France, en 1960-61, dans le cadre du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade), à supprimer tout droit de
douane sur les graines et tourteaux de soja en compensation de la création de l’union douanière et d’une
protection élevée des céréales. – 1er accord : accord de Dillon, en 1961 ; 2ème accord : accord de Blair House,
en 1992. Les tourteaux de soja représentent aujourd’hui 72% des apports azotés pour l’alimentation des porcs et
de la volaille et viennent surtout d’Amérique du Sud.
59 Source ministère de l’agriculture
60 Les tourteaux de soja, qui représentent aujourd’hui 72% des apports azotés pour l’alimentation des porcs et
de la volaille, viennent surtout d’Amérique du Sud, où 64% sont des OGM (tonnages disponibles ?) =>
regarder doc CGDD si y a tonnes (en plus de %)
21
QUESTIONS RESERVEES DIFFUSION INTERNE
- Niveau 1 : Garantir une base de revenu stable aux actifs agricoles qui respectent
des exigences renforcées sur le plan environnemental. Des aides pourraient être
accordées en fonction du nombre de travailleurs sur l’exploitation, et non plus du
nombre d’hectares afin de ne plus défavoriser les pratiques et cultures nécessitant
beaucoup de main d’œuvre (fruits et légumes vs grandes cultures par exemple). Une
part variable, permettant de faire face aux baisses de revenus dues aux
conséquences d’événements climatiques ou de changements des prix sur les
marchés, pourrait être introduite.
- Niveau 2 : Mieux rémunérer les services environnementaux rendus par les
exploitations agricoles (voir question 20)
- Niveau 3 : Soutenir la transition des exploitations agricoles vers des pratiques
plus durables. Des contrats pourraient être établis entre l’Etat, un ou plusieurs
agriculteurs (et non pas seulement un contrat par agriculteur, comme c’est le cas
aujourd’hui), et, dans tous les cas où cela est possible, d’autres acteurs de la filière
ou du territoire (en amont et en aval de la production). Il s’agirait de financer
l’évolution vers un nouveau système de production, impliquant le maximum
d’acteurs possible pour une plus grande efficacité des actions mises en place
(aujourd’hui, on constate que certaines mesures agroenvironnementales ne peuvent
pas avoir un effet très important si elles sont menées au niveau d’une seule
exploitation).
20) Comment mieux rémunérer les services environnementaux rendus par les
agriculteurs?
Certaines pratiques agricoles ont des impacts positifs sur l’environnement en matière de
biodiversité, de qualité de l’eau, de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de
réduction des risques d’inondations ou d’incendies…
Jusqu’à aujourd’hui, le montant des aides pour les mesures favorables à l’environnement
(mesures agro-environnementales notamment) est calculé en fonction de la baisse de
revenus ou des dépenses que cela implique pour l’agriculteur (« manque à gagner »), selon
les règles de l’Organisation Mondiale du Commerce qui visent à ne pas fausser les
conditions de concurrence. Le Ministère du développement durable propose d’augmenter les
soutiens financiers à ces pratiques en prenant en compte l’ensemble des bénéfices de ces
services environnementaux (par exemple, baisse du coût de traitement de l’eau résultant
d’une diminution de la pollution par les pesticides et les engrais).
En parallèle, les soutiens financiers pourraient être diminués pour les systèmes ayant
des impacts négatifs sur l’environnement (pollution des eaux, érosion des sols, destruction
des habitats…).
Le « paiement pour services environnementaux » pourrait être simplifié et automatisé
pour les services environnementaux ayant un impact positif général (« services
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environnementaux globaux ») : atténuation du changement climatique (réduction des
émissions de GES, stockage de carbone), préservation de la quantité et de la qualité de la
ressource en eau, préservation de la biodiversité61.
62 Cela permet de réduire les émissions de GES entraînées par la fabrication des engrais minéraux azotés, qui Supprimé : ¶
représentent 63% des fertilisants de synthèse apportés aux cultures (économie estimée à 216 millions de tonnes
d’engrais azotés, soit 10% de la consommation annuelle totale de ces produits) mais aussi les émissions des GES
issus de la transformation de l’azote dans le sol (après épandage) qui ont un pouvoir de réchauffement 3 fois
supérieur au CO2.
23
ANNEXE
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