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LA PROFESSIONNALISATION DES ENSEIGNANTS DE L’EDUCATION DE BASE : LES RECRUTEMENTS SANS FORMATION INITIALE

Séminaire international : 11-15 juin 2007


Haïti

HAÏTI
Le défi de la professionnalisation des enseignants sans formation initiale

Magally CONSTANT
Doctorante à l’université Paris 31

Le pays
La République d’Haïti est située dans le bassin Caraïbe et fait partie des Grandes Antilles. D’une
superficie de 27 750 km2, cette république occupe le tiers de l’ïle avec la République Dominicaine de
langue espagnole. La population haïtienne est de 8, 4 millions d’habitants. La capitale, Port-au-Prince,
concentre à elle seule 1 million et demi d’habitants.

Haïti a deux langues officielles : le créole et le français. Le créole est la langue de tous les Haïtiens. Il
n’en est pas de même du français, qui est une langue apprise le plus souvent en milieu scolaire.

Ancienne colonie française, indépendante depuis 1804, la République d’Haïti s’est longtemps
enorgueillie d’être la première République Noire du Monde. Il serait impropre de parler de
communauté ethnique pour Haïti, dans toute l’acception du terme. On retiendra que le facteur de
métissage issu de la colonisation a mis en présence deux phénotypes : les noirs et les mulâtres. Un
binôme, qui fut longtemps considéré comme équivalent respectivement à « Pauvres et Riches ». En
effet, la communauté des mulâtres a été pendant longtemps la seule élite possédante du pays.

Quand on se penche sur la chose scolaire en Haïti, on se rend compte que le terme de système est
impropre pour parler du milieu, vu le fonctionnement quasi monadique des différentes institutions. En
effet, une mosaïque d’entités interviennent dans le milieu éducatif qui n’est régulé ni par un
mécanisme de partenariat ni par un cadre légal opérationnel (Constant, 2007). Ce fonctionnement
éclaté a des répercussions sur la qualité de l’éducation et en particulier sur la formation des
enseignants. Cependant la structuration académique reste pertinente, en tant qu’elle codifie ce milieu.
De même, on parlera des quatre niveaux d’enseignement / apprentissage en Haïti : le niveau
préscolaire, le niveau fondamental, le niveau secondaire et le niveau supérieur. Cette présentation
traitera essentiellement des trois premiers niveaux, parce qu’il s’agit de réfléchir sur l’éducation de
base et aussi parce que l’école secondaire représente souvent la seule formation des enseignants
haïtiens.

1.- Personnel enseignant : quelques chiffres et répartition géographique

La dichotomie entre enseignants formés et enseignants non formés est presque invalidée par
l’asymétrie existant entre les deux groupes. Selon le programme-cadre de la formation des agents de
l’enseignement, publié par le ministère de l’éducation et de la formation professionnelle (MENFP),
Haïti compte près de 70 000 enseignants dont 85% n’ont reçu aucune formation professionnelle et
dont 30% possèdent un niveau inférieur à la neuvième année fondamentale (MENFP. 2005. p.3).

Le secteur éducatif est en pleine expansion en Haïti. Selon un rapport du Ministère de l’éducation
nationale (MENC 2004), 3 216 établissements privés ont ouvert leur porte entre 1997 et 2003, pour
seulement 72 établissements publics créés au cours de cette même période. L’enseignement privé
compterait 65 785 enseignants pour 8.917 enseignants dans l’enseignement public.

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Thème de recherche : Transmission et appropriation des savoirs linguistiques dans un contexte post-colonial :
le cas haïtien.

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Selon des statistiques datant de 2003, on pourrait compter 74.700 enseignants pour le préscolaire et
l´éducation de base en Haïti.

1.1. Les enseignants du niveau préscolaire

L’enseignement préscolaire n’est pas généralisé en Haïti, compte tenu des problèmes économiques des
parents et aussi de la limite de l’offre en milieu rural. Ainsi, la première année fondamentale
représente souvent le premier contact avec l’école.

Selon un rapport publié par le ministère de l’Education Nationale (2001), sur 210 écoles préscolaires
répertoriées, les enseignants se répartissent comme suit dans les différents départements
géographiques :

Département Nombre
d'enseignants
Ouest 352
Sud 114
Artibonite 97
Nord-est 53
Nord 55
Grande-Anse 39
Sud-est 21
Nippes 28
Centre 9
Total 768

1.2. Les enseignants du niveau fondamental

Ils sont répartis dans l’ordre de 47 % pour le milieu urbain et de 54 % pour le milieu rural. Les
départements géographiques semblent bénéficier d’une répartition équilibrée sur le plan quantitatif (cf.
Moisset et Merisier, 2001). Les départements les plus petits comme le Centre, le Nord-est, la Grande-
Anse, les Nippes et le Sud-est reçoivent entre 8 et 9% de l’effectif et les plus grands entre 10 et 13 %.

1.3. Les enseignants du secondaire

Les enseignants du secondaire se répartissent en 79 % pour les zones urbaines contre 21 % pour les
zones rurales (23% des professeurs à temps plein fonctionnent dans le rural).

2. Personnel enseignant et langues

Le créole est la langue de tous les Haïtiens, il n’en est pas de même du français qui est une langue
apprise le plus souvent en milieu scolaire. Les enseignants sont supposés être issus des rouages de la
scolarisation donc bilingues. Cependant, on retiendra l’utilisation ou non des deux langues dans l’acte
d’enseignement comme un indicateur. En effet, selon la réforme Bernard (1980), la scolarisation doit
se faire exclusivement en créole dans les trois premières années avec une introduction parallèle du
français oral qui ne deviendra langue d’enseignement qu’au troisième cycle du fondamental. Vu les
débats idéologiques soulevés par cette réforme, certaines institutions, surtout en zone urbaine, ont
choisi de s’en démarquer. Il s’ensuit une situation quasi anarchique de l’application de la réforme :
« Dans certaines écoles, les enseignants ont recours au créole dans leur enseignement. Ailleurs,
l’enseignement se donne soit en créole, soit en français, soit le plus souvent dans les deux langues. À
Port-au-Prince, la capitale, l’enseignement se fait surtout en français ; hors de cette zone, le créole est
majoritairement utilisé. Les « écoles borlettes2 » privées et payantes, qui permettent de gonfler les

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Borlettes : nom d’une loterie populaire en Haïti. Les écoles médiocres ont été assimilées à ce jeu de hasard où
chacun vient sans condition retirer un numéro.

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statistiques officielles sur l’éducation, se sont multipliées pour des résultats non convaincants. Seul
l’enseignement privé traditionnel échappe à cet état de déliquescence.
Dans le secondaire et l’université, la langue d’enseignement demeure, dans tous les cas, le français. »
(R. Chaudenson, 2006. p. 48)

3. Profil des enseignants selon le niveau d’études

Les enseignants haïtiens sont majoritairement sans diplôme et sans reconnaissance sociale. Ils
cherchent à exercer d’autres métiers jugés plus prestigieux. Le corps enseignant a une moyenne d’âge
plutôt jeune (Merisier, Moisset, 2001), élément qui peut expliquer la grande mobilité / labilité connue
dans ce secteur. Les enseignants représentent une main-d’oeuvre disponible et bon marché pour les
écoles / industries, qui peuvent offrir jusqu’à trois vacations par jour.
D’après les statistiques, plus de 60% des enseignants du secteur privé n’ont aucune qualification
académique et professionnelle. Toutefois, plus d’un tiers des enseignants du public sont issus des
écoles normales. Ces derniers, s’ils peuvent négocier un meilleur salaire en faisant valoir leur diplôme,
ne font pas pour autant l’objet d’une prise en charge particulière de la part de l’Etat. La titularisation
d’un normalien (issu de l’école normale d’instituteurs ou de l’école normale supérieure) se joue, le
plus souvent, sur la base de ses relations personnelles.

On distingue deux types d’enseignants sans formation initiale :


- le recruté, accueilli dans l’établissement avec pour unique bagage son certificat de fin d’études
secondaires ou son diplôme de niveau fondamental,
- le CAPISTE, qui, après son recrutement, a suivi des séminaires de formation débouchant sur
l’attribution du certificat d’aptitude professionnelle.

3.1. Les enseignants du préscolaire

Le graphique ci-après décrit le profil des enseignants du préscolaire selon la formation reçue et selon
la zone géographique.
Le milieu rural est moins favorisé que le milieu urbain en ce qui concerne la présence de jardinières
formées. Il faut préciser à ce sujet, que ces dernières ont tendance à ouvrir une école plutôt que de se
faire embaucher comme jardinière, ce qui est plus rentable du point de vue économique. Quoi qu’il en
soit, le nombre d’écoles ouvertes au pré-scolaire est très limité.

moins de 9eme

9eme année

3eme

seconde
rural
Rheto urbain
philo

Capiste

Normalien

0 0,1 0,2 0,3 0,4

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3.2. Les enseignants du niveau fondamental

Selon un recensement réalisé en 1997-1998, 7% des enseignants ont reçu une formation initiale sur
28.148 enseignants recensés. Les autres enseignants ont un niveau variant entre la neuvième année
fondamentale et la classe de philo.

Le profil académique et professionnel des enseignants qui exercent au niveau fondamental varie
considérablement selon la zone d’exercice (milieu rural, milieu urbain).

moins de 9eme

9eme année

3eme

seconde
rural
Rheto urbain
philo

Capiste

Normalien

0 0,1 0,2 0,3 0,4

3.3. Les enseignants du secondaire

L’enseignement du secondaire repose en grande partie sur des chargés de cours : 90 % du personnel
enseignant sont des hommes. 15% sont normaliens, 51 % ont une formation de niveau universitaire, 26
% ont leur diplôme terminal. Le pourcentage restant concerne ceux qui ont soit seulement le bac 1 (4
%) ou encore le niveau seconde ou moins (6 %).

4. Salaire des enseignants

Le salaire d’un enseignant en Haïti dépend de la catégorie de l’institution à laquelle il est rattaché. En
effet, la privatisation de l’enseignement en Haïti fait que ce secteur fonctionne selon les mêmes lois
que le marché ordinaire. Tout dépend de l’offre et de la demande. Si certains enseignants sont mieux
payés que d’autres, il serait cependant hasardeux d’affirmer que le salaire de l’enseignant est en
relation avec les bénéfices réalisés par l’école. Il est rare que les propriétaires d’école s’inscrivent dans
la visée du commerce équitable. Quelques chiffres :

- Le salaire annuel moyen par enseignant du préscolaire est de 10 075 gourdes : 9.274 gourdes en
milieu rural et 10.514 gourdes en milieu urbain.

- Pour l’enseignant du fondamental, le salaire annuel moyen serait de 12.267 gourdes. Ce salaire varie
de 5.889 gourdes dans certaines écoles (effectif faible) à 24.193 gourdes dans d’autres écoles (effectif
élevé). Les écoles publiques offrent un salaire annuel plus élevé, soit en moyenne 39.232 gourdes.

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- L’enseignant au niveau secondaire est inscrit dans ce qu’on pourrait appeler le libre-échange. Selon
qu’il travaille à temps plein ou à temps partiel, il gagnera respectivement 59.048 gourdes et 17.196
gourdes. Ces salaires varient fortement selon le milieu géographique, ou encore l’institution scolaire.

5. Formation et perspectives d’évolution de carrière

5.1. Institutions intervenant dans la formation des enseignants non diplômés

Depuis 1998, le Ministère de l’éducation nationale en Haïti, aujourd’hui MENFP (Ministère de


l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle) a lancé le Plan National d’Education
(PNEF). Ce plan prévoit l’autonomisation des Directions Départementales d’Education (DDE) et la
transformation des 12 écoles normales d’instituteurs (ENI) en Centres d’Enseignement Fondamental
(CFEF). Dans cette même logique a été élaboré le concept d’’École Fondamentale d’Application
Centre d’Appui Pédagogique (EFACAP).

Le PNEF propose la définition suivante de l’EFACAP : « Une école de qualité équipée pour servir de
relais aux DDE et aux CFEF en matière d’encadrement pédagogique des écoles fondamentales, tant
privées que publiques situées dans un rayon d’action données. » (Doc. PNEF, 1998. p.79)
Concrètement, une EFACAP est l’association d’une école fondamentale d’application EFA, et d’un
centre d’appui pédagogique. Toute institution étatique ou privée peut choisir de devenir EFACAP,
c’est-à-dire proposer son établissement pour des stages de formation et former ses propres enseignants.

Différents projets concernant les établissements scolaires et la formation des maîtres ont donc été
lancés parmi lesquels on peut retenir :

- Le Programme d’Appui à l’Education Haïtienne (PAEH), financé par la Coopération française, en


soutien à des actions aussi bien au niveau de l’école fondamentale qu’au niveau universitaire. Par
exemple, la formation en didactique des langues (licence et Master) qui se donne actuellement à
l’école normale supérieure (ENS) de Port-au-Prince et à la Faculté de linguistique appliquée (FLA) est
une des réalisations conjointes de l’université d’Etat d’Haïti (UEH) et du PAEH. Le PAEH a
également un volet qui concerne le nouveau secondaire. Ce projet a en outre contribué à la mise en
place du seul CFEF existant, qui remplace l’ancienne ENI de Martissant.

- Le Projet d’Appui au Renforcement de la Qualité de l’Education (PARQE), projet du MENFP,


financé par l’Union Européenne. Il concerne 4 départements : Sud, Nord, Centre, Grande-Anse. Il
inclut 18 EFFACAP.

- Le Projet d’éducation de base (PEB), financé par la Banque internationale de développement (BID)
et le Projet d’éducation intégrée dans l’Artibonite (PEIA), financé par l’Agence Canadienne de
Développement International (ACDI). Le PEB gère 10 EFACAP et le PEIA 5 EFACAP situées dans
l’Artibonite.

Certaines institutions non gouvernementales et privées remplissent un rôle au moins égal à celui de
l’Etat haïtien en ce qui a trait à la formation des maîtres et à la conception de matériel didactique. On
retiendra les plus importantes : La Commission Episcopale pour l’Education Catholique (CEEC), la
Fondation Nationale Haïtienne des Ecoles Privées (FHONEP), Oganization pou Kore Peyisan Kao
(OKPK), La Fondation Konesans Ak lLbète (FOKAL), le Programme Ttpa tipa step by step. Ces
institutions sont financées par les bailleurs de fonds internationaux tels l’ACDI, le PNUD etc. Elles ne
rendent compte au MENFP que dans le cadre de la validation des formations.

Ces organismes entreprennent des formations destinées aux enseignants n’ayant pas reçu de formation
initiale, dans les domaines suivants : français, mathématiques, physique, créole. Il est rare qu’on pose
la question suivante à propos des enseignants, des élèves et des formateurs : Qu’est-il bon que les
enseignants sachent dans les matières qu’ils enseignent et que doivent-ils privilégier pour que
l’enseignement de cette matière s’inscrive dans une pratique pédagogique porteuse du sens ? De

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même, la question linguistique, pourtant capitale dans le contexte haïtien, est rarement abordée comme
une priorité.

5.2. Dispositif de formation initiale en vigueur

Le PNEF (1998) représente un effort de réponse face à la croissance des écoles privées. Cette
augmentation du nombre d’institutions scolaires a eu des répercussions sur le dispositif de la formation
des maîtres. Aujourd’hui, la formation initiale est organisée comme suit.

Monitrices pour l’enseignement préscolaire


L’enseignement préscolaire représente un élément nouveau dans le paysage haïtien : il se trouve
essentiellement dans la capitale (population de 2 Millions d’habitants). Les monitrices sont recrutées à
partir du 2ème secondaire et reçoivent à la fin d’un cursus de trois ans un diplôme de jardinière
d’enfants. Il existe actuellement un référentiel officiel précisant en quoi devrait consister l’éducation
préscolaire en Haïti. Il faudrait cependant une étude plus poussée pour établir le fonctionnement
spécifique des établissements de formation des monitrices.

Ecoles normales instituteurs (ENI)


Il existe 18 écoles normales (11 publiques, 7 du secteur privées). Ces institutions délivrent environ 600
diplômes par an. Les étudiants doivent avoir à l’entrée le diplôme de fin d’étude secondaire et
effectuent un cursus de trois ans. Il serait là encore difficile d’approfondir la question du
fonctionnement réel de ces établissements.

Centres de formations à l’enseignement fondamental (CFEF)


Il n’existe aujourd’hui qu’un seul CFEF, (géré par PARQE) alors que le PNEF prévoyait la
transformation de toutes les ENI. On ne peut parler d’un fonctionnement radicalement différent des
CFEF par rapport aux ENI. En effet, quoique doté d’un curriculum spécifique, le CFEF de Martissant
se différencie des ENI par la seule ambition de rendre les enseignants aptes enseigner à tous les
niveaux de l’école fondamentale. Les stages d’applications sont-ils plus nombreux qu’au niveau des
ENI ? Il faudrait sans doute une étude plus avancée pour répondre ; cependant, le curriculum du CFEF
de Martissant, que j’ai consulté ne fait pas explicitement mention de ces stages d’application.

Enseignement supérieur
En Haïti, les facultés de science de l’éducation (au nombre de 8), n’ont pas un niveau effectivement
plus avancé que les ENI. Adopter l’appellation de faculté de sciences de l’éducation est une plus value
commerciale utile pour attirer un public (clientèle) en quête de diplôme et de reconnaissance sociale.
Cette situation n’est pas sans poser problème. D’un côté, des enseignants du secondaire (ceux issus de
l’école normale supérieure) se sentant plus légitimes que d’autres par leur bagage intellectuel, et de
l’autre ceux qui se sentent armés pédagogiquement pour faire face à une situation d’enseignement.

CAPISTES
En ce qui a trait à la formation donnée aux CAPISTES, il est difficile d’avoir une vue d’ensemble.
Les séances de formation dépendent uniquement de la volonté du directeur d’école qui la met en place.
Si on ne peut comparer de manière rigoureuse le contenu de ces formations par rapport au besoin des
enseignants, on notera que c’est une initiative qui devient de plus en courante de la part des directeurs
d’écoles. Les graphes ont montré une forte présence des Capistes dans les milieux urbains. On notera
du moins la grande hétérogénéité du public participant aux séminaires organisés par les maîtres
d’école. En effet, les diplômés de niveau universitaire, formés à l’extérieur, découvrent un nouveau
marché : la formation de formateur. Ces diplômés montent des cabinets de consultation qui font payer
assez cher leur prestation. Le coût d’une formation personnalisée se révèlerait une charge trop
importante pour le responsable d’institution.

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Conclusion
Le milieu éducatif haïtien est un chantier comme on a pu le constater. L’enseignant Capiste ou recruté
est le maître de ce terrain complexe qui s’inscrit par-dessus tout dans une logique de
commercialisation/marchandisation du savoir. Les projets lancés par l’Etat ne font pas le poids face à
cette logique de marché. L’intérêt des directeurs d’école pour la qualification de leurs enseignants est
concomitant d’un désir de visibilité ; des élèves bien formés ne manqueraient pas d’attirer l’attention
des potentiels consommateurs que sont les parents et les élèves. L’Etat joue de temps à autre le rôle
régulateur qui est le sien en fermant des « écoles borlettes »)*. Mais cela ne suffit nullement à résoudre
le problème crucial de la qualité de l’éducation et encore moins à améliorer la compétence des
enseignants des différents niveaux académiques. Toutefois, on notera que le dispositif EFACAP, s’il
est approprié par les écoles et si l’Etat répond aux obligations que sous-tend ce dispositif, peut
apporter beaucoup à la professionnalisation de l’enseignant en exercice. Il importe cependant dans
toute entreprise de formation dans ce milieu, de ne pas négliger le facteur linguistique. Une
compétence seuil en créole et en français devrait être définie comme qualification de base de la
pratique enseignante. Ainsi, la tâche n’incomberait pas uniquement aux seuls techniciens et ingénieurs
de l’Education mais à ceux linguistes et didacticiens qui réfléchissent sur les manières d’acquérir et de
transmettre une langue.

Références bibliographiques
CHAUDENSON, Robert. 2006. Education et langues, Français, Créole, langues Africaines.
L’Harmattan.
CONSTANT, Magally. 2007. « La convergence créole-français est-elle possible en Haïti ? » in Robert
CHAUDENSON, Français et Créoles : Du partenariat à des Didactiques Adaptées. p. 127-152. OIF,
l’Harmattan.
Ministère de l’Education Nationale 2007. Etat D’avancement et Plan de Mise en Œuvre du Nouveau
Secondaire.
Ministère de l’Education Nationale, 2005. Programme Cadre de formation des Agents de
l’Enseignement Fondamentale.
PNEF. 1998. Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle.
MOISSET, Jean. J, MERISIER, Georges. 2001 Coûts, financements et qualité de l’éducation en Haïti.
Perspective Comparative : Ecole Publique et Ecole Privée. MENJS (Ministère de l’Education
Nationale, de la Jeunesse et des Sports)
Rapport 2004. Cadre de Coopération Intérimaire, Haïti

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