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Faculté de Droit

Préparation à l’Oral du Concours des IRA


[Entretien avec le jury, visant à évaluer les qualités personnelles du candidat, son
potentiel, son comportement face à une situation concrète, le cas échéant sous
forme d’une mise en situation]

Bon travail. Et, pour ceux qui le souhaitent, retrouvez cette méthode, ces conseils et bien plus dans le
manuel « Les nouvelles épreuves orales » que j’ai rédigé à l’intention des candidats et qui vient de paraitre
chez Hachette Livres (2009)

Bernard Delhoume
Maître de conférences Associé
delhoume_b@cg30.fr

Concours 2009/2010
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Concours des IRA

Présentation
Les IRA :

Après la création en 1945 de l’Ecole Nationale d’Administration, pour les cadres de la haute fonction
publique, il fallait créer des établissements pour former les cadres généralistes des administrations
publiques, des services centraux des ministères, des services déconcentrés et établissements publics.
La loi d’orientation et de programme sur la formation professionnelle du 3 décembre 1966, établit le
principe des Instituts Régionaux d’Administration (IRA), organisés par la loi du 16 juillet 1971 qui
en définit les missions : « Des instituts régionaux d'administration créés par décret contribuent à
assurer le recrutement et la formation de certains corps de catégorie A désignés par décret en Conseil
d'Etat. Ils peuvent également prêter leur concours à la formation professionnelle continue des
fonctionnaires et agents de l'Etat. »
Lille et Lyon en 1970, Nantes en 1972, Metz en 1973 et enfin Bastia en 1979, les cinq IRA sont des
écoles d’application dotées du statut d’établissement public administratif et placées auprès du Premier
ministre en raison de leur vocation interministérielle.

Les IRA ont trois missions :


- assurer la formation initiale des fonctionnaires de catégorie A d’administration générale
- contribuer aux actions de formation continue interministérielle et ministérielle ;
- participer aux activités de coopération internationale, sous diverses formes : accueil d’auditeurs
étrangers, participation aux programmes internationaux, notamment les programmes européens Phare
et Tacis, jumelages avec des établissements de formation étrangers, coopération transfrontalière.

Ils assurent la formation professionnelle initiale, après concours des attachés d’administration des
différents services de l’Etat.
Les attachés sont des fonctionnaires d’administration générale, chargés de missions variées : gestion
des ressources humaines et des moyens matériels, études dans des domaines juridiques, économiques
ou sociaux, encadrement et animation d’équipes, conduite de projets… Certains attachés « chargés du
traitement de l’information - analystes » sont spécialisés dans le domaine de l’informatique et des
nouvelles technologies.

Le recrutement par la voie des IRA


Les élèves des IRA sont recrutés par concours, ouverts à des candidats d’origines variées : étudiants de
2e ou 3e cycle universitaire, candidats ayant une expérience dans l’administration ou dans un autre
secteur d’activité… :
Le concours externe s’adresse aux étudiants titulaires au minimum d’une licence ou d’une titre ou
diplôme classé au moins au niveau II, ou d’une qualification reconnue au moins équivalente à l’un de
ces titres ou diplômes.
Le concours interne est réservé aux candidats déjà en poste dans l’administration (fonctionnaires ou
non titulaires), après 4 ans de services publics.
Le troisième concours est ouvert aux candidats ayant une expérience d’au moins 5 ans dans le secteur
privé, en tant qu’élu local ou en qualité de responsable, y compris bénévole, d’une association.

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Les concours généralistes

La plupart des postes (700 à 800 postes par an) sont offerts aux trois concours dits «généralistes». Ces
trois concours sont organisés conjointement par les 5 IRA et le ministère chargé de la fonction
publique. Les candidats sont invités à choisir l’IRA dans lequel ils souhaitent effectuer leur formation
au moment de l’inscription au concours. Ce choix est définitif et ne peut être modifié après la date de
clôture des inscriptions. Pour les aider dans leur choix, outre les informations générales qu’ils peuvent
obtenir auprès des instituts et sur les sites internet du ministère de la fonction publique et des IRA, les
candidats ont connaissance au moment de l’inscription et en temps réel de la ventilation par concours
et par institut du nombre des inscrits. Les lauréats sont répartis entre les différents IRA en fonction du
choix exprimé lors de leur inscription. Ces concours débouchent, après la formation d’un an dispensée
par les IRA, sur des postes d’administration générale.
Les concours spéciaux analystes
Les attachés spécialisés dans le domaine de l’informatique et des nouvelles technologies sont recrutés
par les trois concours spéciaux «analystes» : la formation dure 18 mois et a lieu à l’IRA de Lille.
Les conditions à remplir pour le concours interne spécial et le troisième concours spécial sont
identiques à celles des concours généralistes. A partir de 2010 le concours « Analyste » ne sera plus
organisé
Statistiques Concours Généralistes Concours externe
Années Postes offerts Présents Admissibles Admis Complémentaire
2002 360 2735 849 360 157
2003 370 2584 856 370 76
2004 345 4235 952 345 164
2005 403 4034 1182 403 244
2006 385 3577 965 385 193
2007 450 2996 1136 450 191
2008 359 3008 995 359 192
Concours interne
Années Postes offerts Présents Admissibles Admis Complémentaire
2002 215 887 339 215 39
2003 205 850 304 205 34
2004 210 1022 349 210 32
2005 245 1230 435 245 58
2006 255 1403 442 255 36
2007 298 1379 601 298 56
2008 255 3108 626 255 100
Troisième concours
Années Postes offerts Présents Admissibles Admis Complémenta
ire
2002 40 126 74 40 14
2003 40 117 77 40 16
2004 54 204 107 54 20
2005 60 202 122 60 24
2006 60 233 112 60 19
2007 50 164 98 50 10
2008 40 337 119 40 18

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Concours chargés du traitement de l’information A partir de 2010 le concours « Analyste » ne
sera plus organisé - analystes-informaticiens externe
Années Postes offerts Présents Admissibles Admis Complémentaire
2001 14 46 25 14 0
2002 21 89 46 24 6
2003 15 155 34 15 8
2004 11 119 29 11 6
2005 7 66 19 7 3
2006 11 68 23 11 5
2007 11 41 21 11 3
Concours interne
Années Postes offerts Présents Admissibles Admis Complémentaire
2001 17 38 22 17 2
2002 17 54 25 17 0
2003 10 21 13 9 0
2004 7 33 18 7 5
2005 5 30 12 5 0
2006 7 40 17 7 4
2007 7 37 18 7 3
Troisième concours
Années Postes offerts Présents Admissibles Admis Complémentaire
2001 1 4 2 1 0
2002 3 11 6 3 2
2003 2 17 8 2 3
2004 2 17 7 2 2
2005 1 10 6 1 3
2006 2 8 3 2 0
2007 2 7 4 2 1
Pour 2008, 9725 candidats se sont inscrits aux 3 concours pour 641 postes ouverts sur les cinq IRA
5398 candidats se sont inscrits au concours externe pour 352 postes ouverts sur les cinq IRA.
3883 candidats se sont inscrits au concours interne pour 250 postes ouverts sur les cinq IRA.
444 candidats se sont inscrits au 3° concours externe pour 40 postes ouverts sur les cinq IRA.
Concours Bastia Lille Lyon Metz Nantes
Externe 70 (958 inscrits) 70 (1110 inscrits) 70 (1255 inscrits) 71 (931 inscrits) 71 (1144 inscrits)
Interne 50 (625 inscrits) 50 (913 inscrits) 50 (824 inscrits) 50 (681 inscrits) 50 (840 inscrits)
3éme 8 (65 inscrits) 8 (104 inscrits) 8 (106 inscrits) 8 (79 inscrits) 8 (90 inscrits)
Totaux 128 (1648 inscrits) 128 (2127 inscrits) 128 (2185 inscrits 129 (1691 inscrits) 129 (2074 inscrits
STATISTIQUES TAUX DE PARTICIPATION AUX EPREUVES ECRITES IRA 2008

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Pour 2009 : 11 972 candidats se sont inscrits aux 3 concours pour 645 postes ouverts sur les cinq IRA
6571 inscrits /3417 présents concours externe pour 350 postes ouverts sur les cinq IRA.
4792 inscrits / 3684 présents concours interne pour 255 postes ouverts sur les cinq IRA.
609 inscrits / 442 présents 3° concours externe pour 40 postes ouverts sur les cinq IRA.

Concours Bastia Lille Lyon Metz Nantes


Externe 70 (1113 inscrits) 70 (1391 inscrits) 70 (1493 inscrits) 70 (1191 inscrits) 70 (1383 inscrits)
Interne 51 (889 inscrits) 51 (1083 inscrits) 51 (1026 inscrits) 51 (823 inscrits) 51 (1011 inscrits)
3éme 8 (116 inscrits) 8 (139 inscrits) 8 (131 inscrits) 8 (90 inscrits) 8 (133 inscrits)
Totaux 129 (2118 inscrits) 129 (2613 inscrits) 129 (2650 inscrits 129 (2104 inscrits) 129 (2527 inscrits

STATISTIQUES TAUX DE PARTICIPATION AUX EPREUVES ECRITES Pour la session


2009

On note que si l’on reste éloigné de l’année 2005 avec le plus fort recrutement qui proposait 708
postes au total sur les 3 concours, l’année 2009 reste encore élevée avec 645 postes au total, soit
quasiment la même proportion que l’an dernier. On remarque dans le même temps une très
forte augmentation des inscrits + 2247 en 2009 où l’on frôle la barre des 12 000 inscrits pour
7543 présents aux épreuves écrites.

5
La formation
Depuis le 1er septembre 2007, une formation rénovée distingue un tronc commun qui vise à assurer la
maîtrise des compétences communes à tout attaché et une période d’approfondissement dans trois
univers professionnels interministériels : administration centrale, administration territoriale de l’État et
un univers spécifique administration scolaire et universitaire afin de mieux préparer les attachés à leurs
futures fonctions. Chaque cycle alterne enseignements et stage. Le tronc commun est suivi d’un
classement intermédiaire établi par le jury qui permet aux élèves de choisir l’univers professionnels à
l’issu duquel un classement final par univers est établi prenant en compte pour partie les points obtenus
lors du tronc commun.
La formation dispensée a pour objectif général de rendre les élèves aptes à concevoir, élaborer et
mettre en œuvre des politiques publiques ministérielles et interministérielles et à exercer des fonctions
de conception, d’expertise, de gestion, de pilotage et d’encadrement d’unités administratives.
La formation à vocation professionnelle prépare les élèves à leurs futures fonctions et leur donne les
connaissances pratiques et les compétences nécessaires. Elle comporte un tronc commun qui vise à
assurer la maîtrise des compétences communes à tout attaché et une période d’approfondissement dans
trois univers professionnels interministériels : administration centrale, administration territoriale de
l’Etat et un univers spécifique « éducation nationale ». Chaque cycle alterne enseignements et stage.
Le tronc commun est suivi d’un classement intermédiaire établi par le jury qui permet aux élèves de
choisir l’univers professionnel à l’issu duquel un classement final par univers est établi prenant en
compte pour partie les points obtenus lors du tronc commun.

Les élèves des IRA sont régis, pour partie, par les dispositions applicables aux stagiaires de l’Etat,
fixés par le décret n° 94-874 du 7 octobre 1994 modifié). Ils perçoivent une rémunération (indice brut
340, majoré 321), complétée par une indemnité de résidence et, le cas échéant, par le supplément
familial de traitement, ainsi que des indemnités de formation et de stage.
Les IRA sont des établissements publics à caractère administratif, sous la tutelle du Premier ministre,
laquelle est exercée par la direction générale de l’administration et de la fonction publique, service du
ministre en charge de la fonction publique. Pendant leur formation, les élèves sont placés sous
l’autorité du directeur de l’institut. Les modalités d’organisation de la formation et la discipline sont
déclinées par le règlement intérieur de l’établissement.

En cas de démission en cours de formation, les élèves sont tenus au remboursement du montant des
traitements et indemnités perçus. Ils peuvent être dispensés, en tout ou partie, de cette obligation de
remboursement par arrêté du ministre chargé de la fonction publique, après avis du conseil
d’administration et sur proposition du directeur de l’institut.

Pendant la formation, les élèves ont le statut de fonctionnaire stagiaire et perçoivent une rémunération.
Leurs résultats sont évalués, au travers d’épreuves de contrôle et par l’appréciation des périodes de
stage cette évaluation permet aussi d’établir un classement des élèves en fin de formation. Les élèves
dont les résultats sont satisfaisants choisissent leur premier poste de travail en fonction de leur rang de
classement.
Une obligation de service de 5 ans minimum suit la formation.

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• Rémunération

1478,93 € (indice majoré 321 – élève stagiaire)


Traitement 1/10/2099 (montant mensuel brut ; le salaire net est égal à environ 83 % du salaire
brut)
Indemnité de résidence IRA de Bastia* Autres IRA
(en % du traitement) 3% 1%
Supplément familial de 2 enfants 3 enfants par enfant en +
traitement (mensuel) 72,54 € 180,23 € 128,31 €
Indemnités de formation
(perçue pendant les
périodes d’enseignement) 87,2 €/mois
Indemnités de stage
(perçues pendant les
périodes de stage hors de la 28,20 €/jour
résidence administrative et
de la résidence familiale)
Indemnité forfaitaire
mensuelle
(versée aux élèves du 182,94 € /mois
concours interne et du
3ème concours)

Les élèves de l’IRA de Bastia bénéficient en outre de l’indemnité compensatoire pour frais de
transport (décret n° 89-537 du 3 août 1989) : cette indemnité est versée en deux fractions égales, en
mars et octobre de chaque année. Le montant total est de 942,44 €, ou 1056,01 € si le conjoint ne
perçoit pas cette indemnité, plus 81,1 € par enfant.
Les élèves, déjà fonctionnaire ou militaire avant leur entrée en formation, sont placés en position de
détachement pendant la durée de la formation. Ils conservent leur traitement indiciaire antérieur
lorsqu’il est plus favorable que le traitement d’élève des IRA, primes non comprises. En revanche, les
agents non titulaires ne peuvent conserver leur traitement antérieur, et sont rémunérés comme les
élèves du concours externe.
Après la formation
Rémunération d’un attaché en sortie d’IRA : environ 1 730 € brut.
Rémunération d’un attaché en fin de carrière (attaché principal) : environ 3 600 € brut.
Cette rémunération est complétée par des primes et indemnités, qui peuvent atteindre 30 % de la
rémunération totale.
Les attachés peuvent accéder, par la voie de la promotion interne, à des fonctions d’encadrement de
niveau supérieur : directeurs de préfecture, conseillers d’administration scolaire et universitaire,
administrateurs civils, sous-préfets, conseillers de tribunal administratif et conseillers de chambres
régionales des comptes.
Le décret 2005-1215 du 26 septembre 2005 modifié portant dispositions statutaires communes
applicables aux corps des attachés d’administration de l’Etat et à certains corps analogues a réduit à 2
grades le corps des attachés (attaché qui comporte 12 échelons et attaché principal qui comporte 10
échelons accessible par la voie d’un examen professionnel ou au choix).

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Traitement
Attaché Indices bruts Indices Durée Durée
mensuel brut
Échelon majorés minimale
au 1/10/2009
en €
1 379 349 1 an 1 an 1607,93
2 423 376 1 an 1 an 1732,33
3 442 389 2 ans 1 an 6 mois 1792,22
4 466 408 2 ans 1 an 6 mois 1879,76
5 500 431 2 ans 1 an 6 mois 1985,73
6 542 461 2 ans 6 mois 2 ans 2123,95
7 588 496 3 ans 2 ans 3 mois 2285,20
8 625 524 3 ans 2 ans 3 mois 2414,20
9 653 545 3 ans 2 ans 3 mois 2510,96
10 703 584 3 ans 2 ans 3 mois 2690,63
11 759 626 4 ans 3 ans 2884,14
12 801 658 3031,58

Attaché 504 434 1 an 1 an 1999,55


principal 1
2 572 483 2 ans 1 an 6 mois 2225,31
3 616 517 2 ans 1 an 6 mois 2381,95
4 660 551 2 ans 1 an 6 mois 2538,60
5 712 590 2 ans 1 an 6 mois 2718,28
6 759 626 2 ans 1 an 6 mois 2884,14
7 821 673 2 ans 6 mois 2 ans 3100,68
8 864 706 2 ans 6 mois 2 ans 3252,72
9 916 746 3 ans 2 ans 3 mois 3437,01
10 966 783 3607,48

Au traitement s’ajoutent une indemnité de résidence et, le cas échéant, un supplément familial de
traitement. Les attachés perçoivent également des indemnités pour travaux supplémentaires, des primes de
rendement et l’allocation de responsabilité et de résultat, d’un montant variable selon le service et l’emploi
occupé ; elles peuvent représenter jusqu’à 30 % de la rémunération dans les services centraux. Les attachés
analystes peuvent percevoir également une prime de fonctions (environ 220 € en début de carrière).
Pour plus de renseignements : www.fonction-publique.gouv.fr
Ou le service des concours :
IRA de BASTIA Quai des Martyrs de la Libération - BP 317 20297 Bastia Cedex
Tél : 04 95 32 87 00 www.ira-bastia.fr
IRA de LILLE 49 rue Jean Jaurès BP 213 59018 Lille Cedex
Tél. : 03 20 29 87 10 www.ira-lille.gouv.fr
IRA de LYON Parc de l'Europe Jean Monnet BP 72076 69616 Villeurbanne Cedex
Tél : 04 72 82 17 17 www.ira-lyon.gouv.fr
IRA de METZ 15 avenue de Lyon 57070 Metz
Tél : 03 87 75 44 11 www.ira-metz.gouv.fr
IRA de NANTES 1 rue de la Bourgeonnière BP 82234 44322 Nantes Cedex 03
Tél : 02 40 74 34 77 www.ira-nantes.gouv.fr

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Fonctions et carrières

Les fonctions des attachés généralistes

Aspects généraux

Les emplois offerts à la sortie des IRA sont répartis entre les services centraux des ministères
(administration centrale), généralement situés à Paris, et les services implantés dans les régions et
départements (services déconcentrés). Des postes sont également offerts dans les établissements
publics rattachés aux ministères ainsi que dans les services administratifs du Conseil d’Etat et dans les
services de la Caisse des dépôts et consignations (très peu !). A cette diversité de services s’ajoute une
variété de postes, ce qui concourt à la richesse des activités exercées. Ainsi, la carrière d’un ancien
élève d’IRA peut s’affranchir de toute monotonie et donner lieu à des évolutions multiples en termes
de compétences mises en œuvre.
Dans l’ensemble, les fonctions des attachés font appel à la polyvalence et s’organisent autour de deux
types de missions essentielles :

- études, conception et mise en œuvre des politiques publiques ;


- gestion logistique des moyens nécessaires à la mise en œuvre de ces politiques, qu’il s’agisse de
gestion des ressources humaines, de gestion budgétaire et financière ou de gestion des moyens
matériels.

Elles font appel à des compétences et à des aptitudes multiples : connaissances juridiques et
économiques, aptitudes à la communication écrite et orale et au travail en équipe, capacités
d’organisation, sens de l’autonomie et des responsabilités, aptitudes à l’utilisation des technologies de
l’information et de la communication.
Au bout de quelques années d’expérience, ou dans certains cas en début de carrière, les attachés sont
appelés à animer et à encadrer une équipe d’agents. L’expérience et l’approfondissement des
compétences permettent aux attachés d’évoluer vers un niveau de responsabilité croissant.

Attachés d’administration affectés en administration centrale :


Des postes sont offerts en administration centrale aux élèves sortant des IRA.
Les attachés affectés en administration centrale travaillent dans les services des ministères, chargés soit
de missions spécialisées (par exemple, la direction des relations du travail du ministère de l’emploi et
de la solidarité) soit de tâches d’administration générale (par exemple la direction générale de
l’administration du ministère de l’agriculture). Selon le cas, ils contribuent à l’élaboration du travail
réglementaire (études préalables, élaboration des textes législatifs ou réglementaires, suivi de la
procédure réglementaire : participation aux réunions interministérielles, présentation des textes au
Conseil d’Etat ou aux autres instances chargées d’éclairer le Gouvernement, élaboration des directives
nécessaires à l’application des textes…), ou sont chargés de la mise en place et du suivi des procédures
administratives (par exemple : organisation des procédures de marchés publics, de recrutement,
organisation des procédures de concertation en matière de gestion du personnel…).

Plus rarement, ils peuvent exercer des métiers spécifiques par exemple dans des services de formation,
de communication ou dans les services chargés de questions de coopération internationale. La
dimension interministérielle prenant de plus en plus d’importance dans les politiques publiques, la
plupart des attachés sont appelés à travailler fréquemment en collaboration avec les services d’autres
ministères et à participer à des réseaux.
Le Conseil d’Etat et la Caisse des dépôts et consignations emploient également des attachés.

9
Secrétaires des affaires étrangères du cadre administration
Ce corps nouveau résulte de la transformation du corps des attachés d’administration centrale du
ministère des affaires étrangères. Les secrétaires des affaires étrangères participent, sous l'autorité des
ministres plénipotentiaires et des conseillers des affaires étrangères, à la mise en œuvre de la politique
extérieure de la France. Ils exercent, tant en administration centrale qu'à l'étranger (ambassades ou
consulats), des fonctions de conception. Ils peuvent également être chargés de fonctions
d'encadrement. La pratique d’au moins deux langues vivantes étrangères est nécessaire.

Attachés d’administration du ministère de l’éducation nationale et de l’Enseignement Supérieur


La majorité travaille dans les lycées et collèges, où ils assistent le chef d’établissement dans ses
fonctions administratives et dans l’organisation de la vie de l’établissement ; ils participent à la gestion
matérielle et financière de l’établissement. Ils peuvent être chargés de la gestion comptable d’un ou
plusieurs établissements.
Les attachés d’administration de l’enseignement agricole exercent le même type de fonctions, dans les
lycées ou dans les établissements d’enseignement supérieur du ministère de la l’agriculture.
Au ministère de l’éducation nationale, les AENES peuvent aussi être affectés dans les rectorats et
inspections académiques, qui ont en charge l’organisation du système d’éducation nationale au niveau
local (gestion des personnels, affaires financières, organisation des examens et concours, vie
scolaire…), ou dans les services des universités.

Attachés des services (ministère de l’Agriculture, ministère de la Culture) :


Ils exercent leurs missions dans les services déconcentrés des ministères (directions régionales ou
départementales), implantés dans les chefs lieux de région ou de département. Ils peuvent travailler
soit dans un service chargé de questions spécialisées, soit dans un service chargé de questions
d’administration générale (gestion des ressources humaines, questions budgétaires…). Proches du
terrain, les services déconcentrés sont devenus l’échelon de mise en œuvre des politiques publiques,
notamment pour toutes les décisions individuelles ; ils sont donc appelés à prendre en charge de plus
en plus de compétences jusque là exercées par l’administration centrale. Travaillant dans des équipes
plus réduites que celles des administrations centrales, les attachés des services déconcentrés sont
souvent amenés à assumer plus tôt un niveau de responsabilité important dans leur carrière.

Attachés d’administration du ministère de la Défense


Ils exercent leurs fonctions dans les services relevant du ministère et dans les établissements publics
qui en dépendent (services centraux, services déconcentrés et Office national des anciens combattants
et victimes de guerre). Outre ceux affectés en administration centrale et dont les missions sont décrites
ci-dessus, ils sont chargés, sous l’autorité des directeurs et des chefs de service, de la direction et de la
gestion administrative des services techniques centraux, des services déconcentrés du ministère de la
Défense et des établissements qui en dépendent. Ils assurent l’application des règles de gestion
financière, de la législation en matière sociale et de droit du travail, de la réglementation relative aux
marchés et au personnel. Ils sont chargés de l’encadrement des services dans lesquels ils assurent leurs
fonctions.

Attachés du ministère de l’intérieur et de l’outre-mer


Les attachés exercent dans les services et établissements de ces ministères ainsi qu’au sein des greffes
des tribunaux administratifs et des cours administratives d’appel. Outre les services centraux dans
lesquels ils sont affectés (voir attachés affectés en administration centrale), ils participent, sous
l’autorité du corps préfectoral, à la définition et à l’application de la politique administrative des
pouvoirs publics, à l’échelon de l’arrondissement, du département ou de la région. Ils ont notamment à
appliquer les textes législatifs et réglementaires, à assister le préfet en matière de police et
d’administration générale, à opérer la synthèse des informations politiques et économiques locales, à
participer à la programmation des investissements de l’Etat, à assurer l’animation et le contrôle des
10
collectivités locales et des établissements ou organismes publics qui en dépendent, à animer la
politique de défense et de protection civile dans leur ressort territorial. Ils assurent des fonctions
d’encadrement.
Les attachés affectés dans les services de la police nationale exercent des fonctions de gestion
administrative ou financière dans l’ensemble des services de la Police nationale (secrétariats généraux
pour l’administration de la police, services actifs de la Police nationale, laboratoires de la police
technique et scientifique, écoles de la Police...). Ces tâches peuvent comporter l’encadrement des
personnels administratifs.

Attachés de l’administration pénitentiaire


Ils sont affectés soit dans les établissements de l’administration pénitentiaire, où ils font partie de
l’équipe de direction (maisons d’arrêts, centres de détention, centres pénitentiaires…), soit dans les
directions régionales de l’administration pénitentiaire ; dans les deux cas, ils sont chargés de
l’encadrement, de l’animation et du contrôle des services chargés de la gestion administrative,
économique et financière. Ces postes requièrent de solides qualités humaines et un fort degré de
motivation, et donnent accès à l’exercice de responsabilités réelles.

Attachés de la protection judiciaire de la jeunesse


Ils font partie des équipes de direction départementales ou régionales de la protection judiciaire de la
jeunesse qui ont en charge deux actions complémentaires : la prise en charge et la protection des
mineurs délinquants et la protection des mineurs ou jeunes majeurs en danger physique et moral. Les
attachés sont plus particulièrement chargés de la gestion administrative et financière des établissements
publics de protection judiciaire de la jeunesse, et du contrôle des associations qui concourent à ce
service public.

Attachés d’administration de l’Aviation civile


Soit à la direction générale de l’administration civile du ministère ou dans les services centraux
rattachés, soit dans les services déconcentrés ou établissements publics de l’Aviation civile, ainsi qu’à
Météo-France, ils sont chargés de la mise en œuvre des directives générales concernant l’aviation
civile ou la météorologie. Ils peuvent être chargés de la mise en œuvre de la tutelle économique et
financière des compagnies aériennes et des gestionnaires d’aérodromes, du contrôle, de l’application
de la réglementation relative au transport aérien et au personnel navigant, et de la coordination des
études concernant ces domaines.

Attachés de l’Office national interprofessionnel des céréales


L’ONIC est chargé de fédérer l’ensemble de la filière céréalière et de la mise en œuvre en France de
l’organisation commune du marché européen des céréales. Il contribue à la politique nationale du
secteur céréalier et au développement économique de la filière. Les attachés de l’ONIC exercent leurs
fonctions au siège central ou dans les services déconcentrés de l’établissement. Ils assurent des
fonctions de coordination, d’expertise, d’inspection et d’encadrement. Ils peuvent également être
chargés de missions particulières ou spéciales relevant des domaines de compétence de l’ONIC.

Inspecteur des affaires maritimes :


Ils sont en général affectés dans les services déconcentrés des affaires maritimes, dont le domaine de
compétence englobe les questions d'administration et de gestion des navires, de navigation maritime
(notamment en matière de sécurité), ainsi que celles relatives aux marins professionnels embarqués et
au développement économique des activités du transport maritime, de la pêche et des cultures marines.
Les inspecteurs des affaires maritimes orientent et contrôlent l’action des agents de ces services.
Ils peuvent également exercer leurs fonctions à la direction des affaires maritimes et des gens de mer
du ministère.

11
Attachés administratifs de l’Office national des forêts
L’ONF gère directement pour le compte de l’Etat et des collectivités locales 12 millions d’hectares de
forêts et d’espaces naturels ; il contribue à la protection du territoire et de la forêt, assure des fonctions
de production, d’accueil du public et une activité de « partenaire naturel » au service des responsables
des milieux naturels, au plan national et international. Les attachés de l’ONF exercent leurs fonctions
soit au siège central de cet établissement, soit dans les directions régionales et dans les services
départementaux. Au sein des équipes de direction, ils assurent des fonctions d’encadrement et
d’expertise. A ce titre, ils peuvent avoir la responsabilité d’un service ou être nommés adjoints. En
outre, ils peuvent être chargés de missions particulières ou spécialisées dans l’ensemble des domaines
de compétence de l’Office national des forêts.

Sources : Direction générale de l’administration et de la fonction publique Bureau des politiques


de recrutement et de la formation 32 rue de Babylone 75700 PARIS - Tél : 01.42.75.88.02
Contacts : B10-concours-generalistes@fp.pm.gouv.fr
B10-concours-analystes@fp.pm.gouv.fr
Consultez les sites internet des ministères et établissements publics.
Adresses par le portail : www.service-public.gouv.fr

12
L’Oral nouveau est arrivé

Le gouvernement a décidé de réformer en profondeur les épreuves de ces concours permettant de


devenir attachés dans la fonction publique de l’Etat. Il souhaite tirer toutes les conséquences des
travaux de Mmes Desforges et Dorne-Corraze sur les concours d’accès à la fonction publique de l’Etat.
-Le rapport de Corinne Desforges établit un diagnostic clair :
– L’État sélectionne ses agents au lieu de les recruter.
Les concours de la fonction publique de l’État sont des machines à sélectionner des candidats, sans
objectif précis en termes d’emplois à pourvoir ; c’est généralement le candidat, et non pas l’employeur,
qui choisit son affectation (en fonction de son classement). Les raisons du recrutement ne sont jamais
totalement explicitées, les critères retenus pour sélectionner non plus : quels fondamentaux, quelles
compétences… sont recherchés ? La liberté est laissée aux jurys, dont la composition est diverse et
aléatoire.
– Le cadre juridique des concours est d’une grande opacité.
Chaque statut particulier des plus de 500 corps de l’État fixe des règles différentes : niveau des
diplômes, programme, nature des épreuves, opportunité d’organisation de concours distincts selon
l’origine des candidats, répartition des postes à pourvoir, modalités de choix des membres du jury… ce
qui rend impossible toute vision synthétique pour l’administration, qui plus est pour les candidats.
L’architecture des concours est très hétéroclite, l’information sur les concours est difficile d’accès,
éclatée et incomplète, les savoirs académiques évincent trop par la valorisation d’autres compétences,
l’évaluation des recrutements est quasi inexistante.
Le rapport propose des pistes pour simplifier et professionnaliser les concours de l’État.
– Des propositions à « cadre constant » : se doter de principes et critères communs pour unifier
l’architecture et professionnaliser les épreuves de tous les concours de même niveau.
– Une hypothèse plus radicale : ouverture de concours non plus par corps, mais par niveau et par filière
professionnelle, recentrer les procédures de recrutement de l’État autour de quelques grands concours,
organisés selon des campagnes de recrutement beaucoup plus lisibles pour les candidats et les
employeurs eux-mêmes. L’affectation se ferait par rapprochement avec les besoins des ministères
employeurs et sur des bassins locaux d’emplois, sur le modèle de la fonction publique territoriale.
– Les épreuves de ces quelques grands concours seraient aussi professionnalisées que possible :
épreuves éventuelles de pré-admissibilité, professionnalisation des phases d’admissibilité et
d’admission.
Il propose également des solutions pour accroître la diversité dans la fonction publique :
– Mieux faire connaître les métiers de la fonction publique
– Fixer des règles strictes pour les concours de catégorie B et C
- Créer une option bac professionnel « métiers de la Fonction publique », ce bac professionnel
délivrerait les connaissances et compétences de base nécessaires à l’emploi visé.
– Organiser une formation universitaire sur les savoirs de base pour entrer dans la fonction publique en
catégorie A, en réformant les instituts de préparation à l’administration générale : ainsi les étudiants ne
prolongeraient pas inutilement leurs études supérieures avant de s’orienter vers la fonction publique ;
– Limiter les épreuves de connaissance et valoriser les compétences dans les concours internes :
épreuves de mise en situation, cas pratiques, reconnaissance des acquis de l’expérience
professionnelle.
Pour plus de renseignements :
RAPPORT DE LA MISSION PREPARATOIRE AU REEXAMEN GENERAL DU CONTENU DES
CONCOURS D’ACCES A LA FONCTION PUBLIQUE DE L’ETAT
> Consultez le rapport : http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/084000100/0000.pdf

13
- Le rapport de Marine Dorne Corraze avait pour objet de mieux cerner l'efficacité de l'organisation
juridique et matérielle des concours. Dans un premier temps, il présente un état des lieux comportant
un rappel du cadre juridique du recrutement dans la fonction publique de l'Etat puis le résultat d'une
enquête conduite auprès de l'ensemble des ministères portant sur les procédures et les moyens
(humains, financiers, matériels) qu'ils consacrent au recrutement. Il fournit en outre des éléments de
comparaisons quant à la place et à l'organisation des concours dans d'autres pays européens et
étrangers. Une seconde partie traite des principaux enjeux du recrutement adopté par l'Etat. Dans une
troisième partie, il présente des préconisations d'application immédiate et à moyen terme, des pistes de
simplification, de mutualisation et d'harmonisation des procédures et des modalités de recrutement
qu'il estime de nature à préserver, voire à renforcer l'ouverture des emplois publics à la société dans
toute sa diversité.

Pour plus de renseignements consultez le rapport :


www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/084000483/index.shtml

Sur la base de ces deux rapports, l’arrêté du 6 juin portant modification des épreuves des IRA est paru
au Journal Officiel du 20 juin 2008.
Les épreuves des trois concours donnant accès au corps des attachés ont été complètement repensées :
- pour le concours externe (candidats essentiellement issus de l’université), le nombre d’épreuves est
réduit :
Il n'y a plus d’épreuve académique de « culture générale » ni d’épreuves sur options « classiques ».
L''admissibilité reposera désormais sur deux épreuves :
• une épreuve portant sur la place de l’Etat et son rôle dans les grands domaines de l’intervention
publique (société, économie, emploi, santé, territoires…). Elle permettra d’évaluer la capacité des
candidats à se projeter dans leur futur environnement professionnel ;
• une seule épreuve de contrôle des connaissances « basiques » (droit public, finances publiques...) et
directement liées au métier de cadre (GRH ...), sous forme de réponses à des questions courtes.

- Pour le concours interne (candidats appartenant déjà à l’administration) et le 3e concours (candidats


émanant de la société civile), il n’y aura plus que deux épreuves :
• un écrit d'admissibilité, prenant la forme d’une note administrative pour les internes et d''une note de
synthèse sur la place de l’Etat et son rôle dans les grands domaines de l’intervention publique pour les
candidats au 3e concours ;
• un entretien d'admission fondé sur la reconnaissance des acquis de l''expérience professionnelle, se
déroulant sur la base d’un dossier mettant en lumière l’expérience acquise par le candidat dans le
secteur public et/ou le secteur privé.
Cette nouvelle formule s’applique depuis janvier 2009 (admission dans les instituts en septembre
2009).
Elle permet à l’administration de recruter, notamment par le concours interne et le troisième concours,
des attachés dotés de solides capacités professionnelles et de ne pas reproduire, ainsi, des critères de
sélection jugés trop académiques.

Premier volet d’un remaniement plus global des concours tendant à professionnaliser l’ensemble des
recrutements de l’État, cette réforme a pour objectif d’ouvrir la fonction publique à une plus grande
diversité des profils : les candidats, émanant notamment de l’administration ou du secteur privé, auront
désormais une possibilité effective de faire valoir les acquis de leur expérience professionnelle.

Son objectif final pourrait être de recentrer les recrutements autour d’un nombre réduit de grands
concours professionnalisés, en lieu et place des milliers de procédures annuelles qui existent
actuellement. Il s’agira aussi de modifier substantiellement les épreuves des concours pour les rendre
14
plus adaptées à la recherche des compétences, pour permettre l’égalité réelle des chances entre tous les
candidats, et pour répondre au souci légitime des fonctionnaires d’être promus en fonction de leurs
compétences professionnelles.
Les différents ministères ont été invités à réformer leurs concours. Ce plan d’actions, que la Direction
Générale de l’Administration et de la Fonction Publique a déjà partagé avec l’ensemble des ministères,
doit permettre d’identifier une série de concours dont les épreuves seront très prochainement
repensées.
Après le premier concours de cette nouvelle formule très novateur mais également incertain, essayons
de nous y préparer du mieux possible.
Préparer ce concours nécessite non seulement, de votre part une recherche des ressources susceptibles
d’être utiles à vos futures missions mais aussi une réflexion sur le bénéfice que peut retirer l’institution
de votre recrutement.
Dans le rapport précédemment cité, Corinne Desforges « épingle » ainsi l’épreuve d’entretien avec le
jury : « C’est une épreuve mal définie (intitulés variables) qui voudrait tester à la fois les
connaissances, le savoir-faire et le savoir-être. Le jury est peu ou pas formé à cet entretien et est libre
de ses questionnements. L’idée répandue de recruter quelqu’un avec qui « on aimerait travailler »
conduit à une certaine forme de reproduction sociale. Cette épreuve est très éloignée des entretiens
d’embauche menés dans le privé où les évaluateurs (des personnes opérationnelles du secteur
d’activité) sont généralement accompagnés d’un professionnel du recrutement. »
Cette première étape de réforme concrétisée par ces nouvelles épreuves orales en annonce d’autres qui
sont déjà à l’étude :
-Professionnaliser la fonction de membre de jury, (dont la souveraineté ne doit pas être remise en
cause) comme le bras armé de l’administration qui recrute ; y nommer systématiquement un
professionnel du recrutement,
- Informer les membres de jury des profils recherchés ; l’administration doit préciser les connaissances
et compétences exigées ; l’administration et le jury doivent élaborer conjointement une grille d’analyse
des candidatures, (cf. secteur privé),
- Former les membres de jury à la conduite des épreuves d’entretien avec le candidat (savoir poser les
questions, savoir comprendre et décrypter ce qui est dit,..),
- Valoriser dans la carrière la participation à des jurys de recrutement,
- Constituer une banque de membre de jurys, interministérielle, avec indications des prestations
passées, des compétences, des disponibilités,…,
- Assurer la présence, parmi les membres du jury, d’un « chargé de mission » du corps qui recrute, très
au fait des besoins de ce corps (cf. ce qui existe au Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du
Développement Durable et de l'Aménagement du Territoire)
- Evaluer l’efficacité du recrutement :
- Lancer des enquêtes post-recrutement (cf. les IRA et notamment l’IRA de Nantes)
- Construire un outil d’analyse de la satisfaction des employeurs et des recrutés, commun à l’ensemble
de la Fonction Publique de l’Etat : suivi dans les premiers postes, notations, besoins de formation, …
- Réfléchir à la création d’un référentiel de recrutement interministériel :
- Créer une banque de jurys et une banque de sujets pour éviter l’actuelle hétérogénéité qui déstabilise
les candidats et crée des inégalités entre concours,
- Diffuser les bonnes pratiques,
- Créer une banque d’information pour les candidats à la fois sur les formations les mieux adaptées aux
concours et sur les attendus (présentation de la nature des épreuves, des rapports des jurys, des bonnes
copies…),

15
Le rapport propose également de:
- Définir les « fondamentaux » attendus d’un agent de catégorie A, B ou C à la fois en matière de
connaissances de base, de connaissances de l’environnement administratif et de connaissances des
réalités du monde contemporain,
- Définir les connaissances « métier » que l’administration est en droit d’attendre, par filière,
- Définir ce qui doit, être acquis avant le concours (formation préalable),
- Définir ce qui devra acquis en école d’application (formation initiale d’application-FIA), tout en
veillant à ne pas trop spécialiser les connaissances métiers pour permettre adaptation et mobilité
professionnelle, - éviter la redondance des formations (formations scolaire ou titre/FIA),
- Définir les valeurs de la fonction publique, en termes de noyau commun à toute la fonction publique
(loyauté, probité, respect, égalité,…) et de valeurs propres à certaines fonctions.
Dans le même temps le rapport de Marine Dorne Corraze évoque la possible mise en place de
concours communs d’accès à l’ENA et au cadre d’emplois d’administrateur territorial de l’INET
(Institut National des Etudes Territoriales), aux IRA et au cadre d’emplois d’attaché territorial, avec un
rapprochement des scolarités pour une culture publique commune et enrichie qui favoriserait la
mobilité des hauts fonctionnaires.

On le voit les chantiers sont immenses et passionnants.

Nous n’étudierons ici que la seule épreuve orale d’entretien du concours externe.

16
Les postes ouverts
Examinons d’abord le tableau récapitulatif des postes offerts lors de la dernière sortie des IRA
(promotion 01/09/08 au 31/08/09 pour les généralistes.

17
On s’aperçoit que sur les quelques 798 postes de généralistes mis au concours (2008) 380 (47,6%)
concernent les services de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur, 149 (18,6%)
l’administration centrale et 269 (33,7) l’administration territoriale de l’Etat.

Arrêté du 29 janvier 2010 fixant le nombre de postes offerts aux concours d'accès aux instituts
régionaux d'administration ouverts en 2009 et leur répartition par corps (formation du 1er
septembre 2010 au 31 août 2011)

IRA externe interne 3°concours


Bastia 70 51 8
Lille 70 51 8
Lyon 70 51 8
Metz 70 51 8
Nantes 70 51 8

Les postes mentionnés ci-dessus sont répartis comme suit par corps et instituts régionaux
d'administration :
CORPS INSTITUTS RÉGIONAUX D'ADMINISTRATION

Bastia Lille Lyon Metz Nantes Total


Attachés d'administration
Affaires sociales :
Affaires sociales : Travail, solidarité ville 9 8 8 8 8 41
Affaires sociales : Santé Sports 3 3 3 3 3 15
Alimentation, Agriculture et Pêche 3 3 3 4 4 17
Aviation civile 1 1 2
Caisse des dépôts et consignations 3 3 3 3 3 15
Conseil d'Etat 1 1 1 3
Culture et de la Communication 2 2 2 1 1 8
Défense 6 7 7 7 6 33
Economie, Industrie et Emploi Budget 4 4 5 5 5 23
Ecologie Energie Développement 9 9 9 9 9 45

Inspecteurs des affaires maritimes 1 1 2

Intérieur et outre-mer 25 25 25 25 25 125


Education Enseignement Supérieur 58 58 58 58 58 290
Justice et des libertés 4 4 4 4 4 20
Premier ministre 1 1 2
Secrétaires des affaires étrangères 1 1 1 1 4
TOTAL 129 129 129 129 129 645

La lecture de ces textes dont les données, bien entendu, varient chaque année en fonction des besoins
des services de l’Etat, vous apporte un certain nombre d’éléments précieux pour votre préparation.

18
Tout d’abord, et c’est quasi systématique, le nombre de postes offert est égal d’un IRA à l’autre.

Depuis 2007, il faut impérativement, au moment de l'inscription, choisir l'IRA dans lequel vous
souhaitez effectuer votre formation si vous êtes lauréats. Ce choix est définitif et ne pourra être
modifié après la date de clôture des inscriptions.
Votre choix se fera en fonction de votre résidence ou votre souhait d’affectation géographique, Bastia
et Lyon étant « réputés » pour offrir les postes les plus au sud. Attention cependant, comme on peut
également le lire sur les sites concernés, les affectations des anciens élèves de Bastia si elles
comportent de nombreux postes en dessous de la Loire dont vingt huit dans des préfectures, réservent
également dix sept résidences dans les académies de Créteil ou de Versailles, et vingt cinq dans les
administrations centrales des ministères parisiens !
La deuxième information qui vous sera utile concerne les choix fonctionnel auxquels mènent les IRA.

De façon évidente, ce sont les emplois d’attaché d’administration ministère de l’éducation


nationale et de l’enseignement supérieur qui sont largement en tête de ce hit parade, soit 370 au total
en 2007, 285 en 2008, 380 en 2009, vous serez 290 en 2010.Ce corps s’insère bien évidemment dans
les services d’administration et d’intendance des établissements scolaires (essentiellement collèges et
lycées) mais aussi en nombre plus restreint dans les universités, les rectorats, les inspections
académiques ou les services centraux à Paris.
En seconde position on trouve avec 172 postes le corps des attachés du ministère de
l’intérieur 24 au ministère et 148 (préfectures et sous-préfecture, administration de la police), 141 en
2008.(125 en 2010)
Ces deux ministères, ces deux affectations professionnelles trustent presque les deux tiers des emplois
proposés.
Les Affaires sociales avec 60 en 2007, 49 en 2008, 50 en 2009, 56 en 2010 l’Ecologie 50 en
2007 47 en 2008, 50 en 2009, 45 en 2010 (ce Ministère est depuis 2008 en cours de renforcement) sont
loin derrière, devançant la Défense (35 en 2007, 37 en 2008 et 2009, 33 en 2010) et la Justice (36 en
2007, 16 en 2008 et 2009, 33 en 2010).

Composition des Jurys 2009

L’arrêté du 8 octobre 2009 désigne les 5 présidents des jurys des 5 IRA.

Administrateur Territorial Hors Classe elle fut des années à la tête du Centre Inter départemental de
gestion de la Fonction Publique Territoriale Petite couronne de l’Ile de France. Après une affectation à
la Caisse des Dépôts et Consignations, elle est aujourd’hui en charge des dossiers sur le statut de la
fonction publique auprès du Médiateur de la République. Auteure du rapport cité plus haut, grande
praticienne des procédures de recrutement, elle présidait l’an dernier le jury de Metz et elle est,
notamment, l’auteure du rapport cité plus haut.

Auteur de nombreux ouvrages dont Mémento de droit pharmaceutique, et Institutions administratives


européennes et françaises, il a été Directeur de l’Agence Régionale de l’Hospitalisation de Franche
Comté. Il est diplômé de l'IEP de Bordeaux, de l'ENSP de Rennes, ancien élève de l'ENA (promotion
Fernand Braudel) et ancien auditeur de l'IHEDN.

19
Directeur de projet au ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, il présidait le
jury de l’IRA de Lille en 2007

Préfète notamment dans le Lot puis dans l'Aveyron elle est membre du Conseil Supérieur de
l'Administration Territoriale de l'Etat. Elle participe à la mise en œuvre, à l'échelon territorial, des
politiques de l'Etat et de la conduite des réformes.

Nommée conseiller de chambre régionale des comptes à sa sortie de l'ENA (Promotion "Solidarité") en
juin 1983, elle a occupé de nombreux postes dans la Haute Administration de l’Etat. Elles est depuis
2006 inspectrice générale de l'administration et inspiratrice de la réforme des concours de l’Etat et
auteure du rapport cité plus haut. Elle siège à Nantes pour la seconde fois.

Arrête du 15 avril 2009 désignant les membres du jury des oraux des IRA.

20
21
Si l’identité des membres vous importe peu (évitez d’envisager de faire quelque pression sur
eux ou de vous recommander de votre tante Berthe qui était à l’école communale avec l’un d’entre
eux, (le résultat fâcheux et logique serait immédiat !) la mention de leurs origines professionnelles est
éclairante.

En 2009 on y trouve, en effet une bonne répartition des corps préparés par l’Institut :
-Attaché principal d’administration des services académiques,
-Directeur des services de préfecture,
-Directeur adjoint du travail,
-Cadres des ministères des affaires sociales,
-Cadres des ministères du budget, des comptes publics et de la fonction publique, des finances et de
l’économie,
-Attaché d’administration centrale (agriculture, culture et communication, défense, santé)
Auxquels s’ajoutent :
- Des universitaires
-Conseiller auprès de la cour de justice des communautés européennes auprès de la cour de justice des
communautés européennes,
-Greffier en chef,
-Chef de services des affaires sociales,

Même si l’on peut faire largement confiance à ces fonctionnaires d’expérience pour disposer d’une très
vaste culture administrative et d’une riche culture générale, il semble évident à la fois compte tenu des
postes offerts et de l’origine professionnels des examinateurs que vous aurez intérêt tout à la fois à
vous attendre à des questions relevant de leur sphère d’activité et d’autre part de vous renseigner
parfaitement très en amont notamment sur les missions occupées par ces cadres administratifs tels
qu’ils sont formés à l’IRA à travers les trois univers professionnels interministériels : administration
centrale, administration territoriale de l’Etat et un univers spécifique « éducation nationale ».

Composition du jury du concours d'entrée à l'IRA de Bastia - Session 2009 -

Il comprend entre autres :


Philippe Mouchard Administrateur Civil au Ministère de la Justice qui vient d’être nommé conseiller
technique au cabinet d’Yves Jégo Secrétaire d’Etat à l’Outre mer en charge de l'environnement, du
développement durable, de la recherche et de la continuité territoriale. Il était jusqu'à présent chargé de
mission à l'Inspection générale des services judiciaires du ministère de la Justice.
Philippe Tejedor Ingénieur en chef Génie rural Eaux Forêts au Service Régional d'information
statistique et économique de Corse,
Fabien Martha et Sylvie Césari Inspecteurs de la jeunesse et des sports,
Aude Calvignac Attaché Principale à la direction des affaires juridiques du Ministère de la Défense,
Paul Pellegri, directeur financier et du personnel à l’Office national des anciens combattants et
victimes de guerre,
Claude Thoinet Proviseur du Lycée Rodin à Paris, professeur de lettres classiques, puis principal de
collège, directeur des études et des stages à l’IRA de Bastia , pour être ensuite proviseur adjoint au
lycée français de Rome et proviseur du lycée Charles Peggy d’Orléans, Françoise Pujol d’Andrebo
Conseiller d’administration scolaire et Universitaire, chef de la division examen et concours au rectorat
d’Aix en Provence.
Christine Castany première conseillère au Tribunal Administratif de Toulon qui fut, elle aussi
Directrice des Etudes et des Stages de l’IRA de Bastia,
Sauveur Linza Directeur Territorial en charge du social à la Ville d’Ajaccio,

22
Michel Gacon Attaché principal d’Administration responsable du Centre Interministériel de
Renseignements Administratifs de Marseille,
Rémi Nicolas lui-même ancien élève de l’IRA de Bastia et Attaché d’Administration Scolaire et
Universitaire est actuellement Directeur Territorial, Directeur des Ressources Humaines au Conseil
Général du Gard à Nîmes,
Mickaël Poyet, Lieutenant Colonel Chef du bureau du contentieux de la fonction militaire à la
Direction des affaires juridiques du ministère de la défense,
Jean-Claude Lavedrine, attaché principal d'administration de l'aviation civile au Ministère de
l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire (direction générale
de l'aviation civile, direction des services de la navigation aérienne)
Marie- Françoise Rivet Contrôleur général économique et financier au Centre National de la
Cinématographie
Régine Labat-Ravon, Greffier en Chef, responsable de la gestion budgétaire au Service Administratif
Régional de la Cour d’Appel de Bastia,

Paul-André Gianecchini greffier en chef de Tribunal Administratif,


Marie-Pierre Giuganti Attaché de Préfecture, Chargé de Communication à la Préfecture de Bastia
Yves Luchaire Professeur de droit public à l'Institut d'Etudes Politiques d'Aix en Provence (Université
de Droit d'Economie et de Sciences Sociales d'Aix-Marseille)
Laurence Weil, Professeur de Droit public à l'université de Montpellier 1, auteur de Finances
Publiques chez Hachette.

23
La Fiche individuelle de renseignement

CONCOURS D'ACCES AUX INSTITUTS REGIONAUX


D'ADMINISTRATION
EXTERNE
- SESSION 2008 -

EPREUVE ORALE D'ADMISSION


FICHE INDIVIDUELLE DE RENSEIGNEMENT
L’épreuve orale d’admission a été réformée fondamentalement dans le sens d’un entretien de
recrutement destiné à évaluer les qualités personnelles du candidat, son potentiel, son comportement
face à une situation concrète, le cas échéant sous forme de mise en situation. Pour cet entretien, qui
débute par une présentation de votre parcours et de vos motivations, le jury disposera de votre fiche
individuelle de renseignement.

IDENTIFICATION DU CANDIDAT
 Le numéro de dossier qui vous est attribué lors de votre inscription est un numéro d'enregistrement
dans l'application qui gère le concours d'accès aux IRA, il ne s'agit pas d'un numéro d'anonymat.

ETUDES-FORMATIONS
 Inscrivez : le diplôme le plus élevé dont vous êtes titulaire.
 Indiquez les stages effectués dans le cadre d'un cursus d'études et/ou les formations suivies dans un
cadre professionnel/personnel.

EXPERIENCE PROFESSIONNELLE
 Indiquez votre expérience professionnelle (emploi salarié, emploi-étudiant, bénévolat, volontariat
dans les armées et civils, emploi saisonnier…).

OBSERVATIONS (facultatif)
 Vous pourrez dans cette rubrique, si vous le souhaitez, porter à la connaissance du jury des
informations ou des observations sur votre situation, votre formation, votre parcours professionnel…

24
FICHE INDIVIDUELLE DE RENSEIGNEMENT

IDENTIFICATION DU CANDIDAT

N° de DOSSIER ou d’inscription :

NOM Patronymique :

NOM Marital :

Prénom :
ETUDES-FORMATIONS

DIPLÔMES :

Diplômes/titres/attestations date d'obtention

FORMATION/STAGE :

Intitulé Organisme durée

EXPERIENCE PROFESSIONNELLE

Durée Employeur(s) activité(s)

25
OBSERVATIONS (facultatif)

26
Mise en ligne pour la première le 3 octobre 2008, la fiche individuelle de renseignement du
concours externe de l’IRA se révèle finalement un tout petit peu plus détaillée que celle
demandée pour le concours finances mais largement moins complète que celles de l’ENA ou
du concours d’entrée à l’Ecole Nationale de la Magistrature.

Elle se présente sur deux pages.


En page 1 un chapitre :
- Etudes et Formations réparti entre
*Diplômes dans lequel il faut indiquer le diplôme le plus élevé dont vous êtes titulaire et sa
date d’obtention
*Formation/Stage où vous indiquerez les stages effectués dans le cadre d'un cursus d'études
et/ou les formations suivies dans un cadre professionnel/personnel.
Et un chapitre :
-Expérience Professionnelle où il convient de mentionner votre expérience professionnelle
(emploi salarié, emploi-étudiant, bénévolat, volontariat dans les armées et civils, emploi
saisonnier…).
Il s’agit donc la d’une conception extrêmement étendue de l’expérience professionnelle. Il est
de toute première importance dans ce tableau de pouvoir valoriser toute expérience
susceptible d’intéresser le jury de façon à lui permettre de venir vous poser des questions et à
vous donner l’occasion de faire état de compétences, de capacités d’appétences qui peuvent
témoigner d’une ouverture d’esprit particulière, d’un souci de développer telle ou telle qualité
etc…

La page 2 dite « Observations » est une page blanche qualifiée de facultative.


Comme l’explique la notice, vous pourrez dans cette rubrique, si vous le souhaitez, porter à la
connaissance du jury des informations ou des observations sur votre situation, votre
formation, votre parcours professionnel…
Attention, comme au patinage artistique (!), cette fiche est une figure imposée. En
conséquence, elle va certainement se révéler globalement uniforme : comment faire pour
sortir de l’ordinaire ?
Comment faire preuve de sa différence, de la volonté d'être soi-même ?
Comment montrer que vous prenez en compte la dimension institutionnelle (administrative,
hiérarchique), le souci de vous conformer à un modèle et de conserver une originalité, une
personnalité suffisante? Comment tenter de glisser dans cette page quelques pistes concernant
votre motivation ?
Les « Observations » (facultatives) des fiches individuelles les plus parlantes doivent être
présentées sous une forme synthétique, mettant bien en évidence les apports des études, des
pratiques associatives éventuelles, des compétences accumulées, de l'expérience acquise y
compris dans les boulots d’étudiants ou dans des organismes de jeunesse, dans la perspective
de l'accès à des fonctions de cadre de la fonction publique.
Attention de ne pas se limiter à un état des services énumératif, linéaire, ne mettant pas
suffisamment en perspective votre expérience, votre savoir faire, votre originalité et ne
soulignant pas la manière dont cette expérience vous a permis d’acquérir au moins certaines
des qualités requises pour devenir un cadre du service public.
Le jury peut être défavorablement marqué par la mauvaise rédaction des fiches individuelles
qui vous nuisent dans la mesure où elles ne correspondent pas à la réalité, avec une définition
de stages parfois « gonflée » (attention si vous parlez d’un stage auprès du Directeur Général
d’un CHU ou dans un cabinet ministériel alors que vous n’y avez effectué que des tâches
matérielles de courrier ou de photocopie) ou une longue liste de stages professionnels ou

27
extra-professionnels dont on ne voit pas le sens par rapport à votre futur emploi dans la
fonction publique.
Deux périls vous guettent :

- Le premier celui de ne rien écrire.


Vous vous exposez à des questions de la part du jury. Pourquoi ne rien mentionner ? Vous
n’avez rien à ajouter pour votre défense ? Votre seul cursus universitaire suffit-il à vous
décrire ?

- Le second est celui de l’utilisation qui pourra être faite de votre texte.
Si vous décidez à écrire sur cette page blanche facultative, veillez à construire votre écrit pour
tenter de mettre en valeur un véritable projet professionnel, selon les axes proposé : situation,
formation, parcours.

- Peu de ces dossiers (surtout chez les candidats issus de l’Université) témoigneront d'une
expérience professionnelle et personnelle élargie ou de l'exercice de responsabilité dans des
contextes variés.

- Peu feront également état d'une mobilité professionnelle et/ou géographique alors que l’on
recherchera des esprits adaptables et mobiles.
- De nombreux candidats ne sauront pas tirer profit de leurs expériences antérieures, voire
auront tendance à les obérer purement et simplement, alors qu’il serait, au contraire,
souhaitable d’analyser et d’exploiter, avec le recul nécessaire, tous les acquis de trajets
quelque fois diversifiés.
Cette page doit respecter esprit de synthèse et de concision.
Attention une fiche trop vague est contre productive. Quelque soit la bonne volonté du jury, il
n’aura pas le temps matériel de tout lire, ne le noyez pas dans les détails.
Tentez d’écrire cette page par compétence plutôt que chronologiquement, les présentations
originales (mais attention à la fantaisie et au coloriage !) peuvent être appréciées
Privilégiez les termes simples, le ton personnel et l’effort d’anticipation vers le métier
souhaité.
Montrez que vous êtes capable de vous projeter dans la fonction sollicitée ou, de manière plus
générale, de vous représenter une fonction de conception, d’organisation, d’encadrement de
façon précise, avec enthousiasme sans doute mais sans angélisme ni naïveté.
Cette fiche ne doit cependant pas tomber dans le descriptif sans analyse et sans
personnalisation. Ne versez non plus dans la simple rétrospective mais tournez-vous non vers
le passé mais en direction des nouvelles fonctions souhaitées en vous inscrivant au concours.
Une réflexion personnelle, nourrie et authentique éventuellement sur les fonctions sollicitées
et sur les missions qui les légitiment sera assurément la bienvenue ;
Attention à bien reprendre les orientations les plus actuelles de la politique administrative
nationale qui ne doivent pas être passées sous silence (Révision Générale des Politiques
Publiques, LOLF, pilotage par les résultats, etc…) au profit de discours convenus, trop
généraux sur l’égalité, la lutte contre les discriminations, l’école de la République et ses
valeurs, l’attachement au service public, etc. ;
La représentation des fonctions de cadre de la fonction publique est souvent stéréotypée,
conventionnelle, voire confinée à la (quasi) reproduction de discours ou de textes officiels.
La logique des compétences (et le postulat de leur transférabilité) ne doit pas faire oublier que
toute compétence articule des savoir-faire avec des connaissances et que ces connaissances
peuvent pour partie au moins s’acquérir par des lectures, des rencontres, de l’observation…...

28
avant le concours ; ces candidats font comme si leurs lacunes étaient normales et devaient
toutes être comblées par une formation ultérieure.
La fiche demandée pour les candidats à l’ENM est beaucoup plus complète. On y trouve toute
une série de questions absentes ici :
Evoquez votre activité actuelle.
Indiquez les activités qui vous ont le plus intéressé (e) au cours de vos études ou de votre
carrière. Quelles sont vos motivations pour vous présenter à ce concours ? Qu’attendez-vous
de vos futures fonctions ? Avez-vous déjà présente un autre concours de la fonction
publique ? Si oui lequel et en quelle année ? Quels sont vos principaux centres d’intérêt, hors
activité professionnelle ? Quels sont vos goûts artistiques ? Quels sont les livres, les films qui
vous ont marqué (e) s ?
Une Région ou un Pays qui vous plait particulièrement ?
Quel est votre intérêt pour les activités sportives ?
Nul doute et c’est banal que ce type d’interrogations seront présentes dans les questions des
jurys et qu’il faudra préparer des réponses mais on aurait pu, peut être gagner du temps en les
posant par écrit et en donnant ainsi plus de corps à cet exercice.

Origine des candidats admis selon les diplômes (Chiffres 2004 ancien concours)

Concours 2003 Concours 2004


Formation Admis % Admis %
Droit 188 50,8% 147 42,6%
Sciences économiques et AES 12 3,2% 24 7,0%
Lettres et sciences humaines 43 11,6% 38 11,0%
Sciences et techniques 2 0,5% 5 1,4%
Instituts d'études politiques 70 18,9% 97 28,1%
Administration publique 18 4,9% 13 3,8%
Autres 37 10,0% 21 6,1%
Total 370 100,0% 345 100,0%

29
L’Epreuve orale
1° Entretien avec le jury, visant à évaluer les qualités personnelles du candidat, son
potentiel, son comportement face à une situation concrète, le cas échéant sous forme
d’une mise en situation (durée : vingt-cinq minutes, dont dix minutes au plus de
présentation par le candidat ; coefficient 4).
L’entretien débute par une présentation par le candidat de son parcours et de sa
motivation. En vue de l’épreuve d’entretien, le candidat admissible adresse une fiche
individuelle de renseignement au service gestionnaire du concours à une date fixée par le
service et avant le début des épreuves d’admission. La fiche individuelle de
renseignement est disponible sur le site internet du ministère chargé de la fonction
publique à l’adresse suivante : www.fonction-publique.gouv.fr.

Comme le précise le secrétaire d’Etat à la fonction Publique : « L’admission ne s’assimilera


plus à un « grand oral » testant des connaissances souvent éloignées des exigences du métier
de cadre A dans l’administration: elle sera fondée sur un entretien de recrutement avec mise
en situation du candidat. »
L’exigence d’écoute tout autant que de technicité est centrale chez un cadre administratif, tout
comme l’est la capacité à se positionner dans un contexte hiérarchique, à prendre des
décisions, à mettre en œuvre des partenariats, à être un gestionnaire, à gérer des conflits ou
des crises, à communiquer.
Ces compétences fondamentales, en plus des aptitudes culturelles, juridiques et
rédactionnelles doivent être détectées par les jurys d’oral.
Sans souci de classement, et suite à divers travaux de recherche développés dans le monde
administratif, les capacités suivantes peuvent être retenues comme pouvant constituer les
compétences fondamentales que l’on est en droit d’attendre d’un cadre de la fonction
publique:
[Cette liste qui n’est pas fermée, n’est, bien entendu, pas exhaustive]
· S’Adapter
· Travailler en équipe
· Ecouter, échanger, entrer en relation
· S’approprier et mettre en œuvre des règles déontologiques
· Identifier, respecter et garantir un cadre administratif
· Analyser et synthétiser une situation ou un dossier
· Adopter une position d’autorité ou d’écoute adaptée aux circonstances
· Préparer et conduire une réunion de travail ou un entretien
· Susciter un accord et concilier
· Prendre des décisions, fondées en droit et en fait, inscrite dans son contexte, empreintes de
bon sens, et exécutables
· Motiver, formaliser et expliquer une décision
· Prendre en compte l’environnement institutionnel national et/ou international
· Organiser, gérer et innover

30
A l’instar ce qui existe dans le secteur privé, les métiers de l’État ont été identifiés et décrits
de façon harmonisée dans un document unique : le Répertoire Interministériel des Métiers de
l’Etat (RIME). Il permet une lecture commune des emplois de l’État. Il a vocation à être
décliné par les ministères dans leurs propres répertoires pour prendre en compte leurs
spécificités.

Vous pouvez accéder à ces fichiers grâce au lien suivant :


http://www.fonction-publique.gouv.fr/IMG/rime15_11_06.pdf

Pour vous aider dans votre définition de fonctions occupées par les cadres administratifs de la
fonction publique, vous pourrez également vous reporter à la lecture du fichier ROME.
Le ROME, est le Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois de l’ANPE. Il sert à
identifier aussi précisément que possible chaque offre et chaque demande d’emploi afin de
pouvoir les rapprocher. Un peu plus de 10 000 appellations de métiers et emplois sont traitées
à travers 466 fiches emploi/métiers. Le code ROME à 5 chiffres est celui d’un de ces
emplois/métiers.

Vous pouvez accéder à ces fichiers grâce au lien suivant :


http://www.anpe.fr/espacecandidat/romeligne/RliIndex.do

Comme déjà indiqué plus haut, il faut construire sa réussite très tôt. Vous ferez la différence
avec les autres candidats grâce à votre parfaire information sur les emplois recherchés, de
votre connaissance des missions qu’ils exercent. Internet offre de grandes possibilités
d’informations sur ministères, services administratifs et carrières préparées. Pensez-aussi à
rendre visite, en prenant rendez-vous, auprès de telle ou telle structure, certaines disposent
même d’accueil spécialisé. Renseignez-vous sur les principales qualités recherchées par les
administrations, collectivités ou structures concernées. Et si c’est parfois difficile, rappelez
vous aussi que, qui ne tente rien n’a rien !

Contrairement à des libellés applicables à d’autres concours qui ne comportent pas d’autres
précisions, cette épreuve d’admission est clairement définie.
Un «Entretien» est l’action d'échanger des propos avec une ou plusieurs personnes, c’est
une conversation suivie sur un sujet. Il s’agit donc pour le jury en vingt cinq minutes sur la
base de votre exposé sur la présentation de votre parcours et de votre motivation de dix
minutes au plus d’apprécier :
- vos qualités personnelles notamment d'analyse et de réflexion
- votre motivation à exercer les missions dévolues aux corps auxquels prépare l’IRA.
Le jury appréciera aussi vos capacités, votre comportement face à une situation concrète, le
cas échéant sous forme d’une mise en situation, cette partie de l’épreuve fera l’objet d’un
chapitre particulier.

L’épreuve est organisée de façon inégale.


-Une première partie de 10 minutes au plus qui permet au candidat de présenter son cursus
personnel et professionnel.
-Une seconde partie de 15 minutes, que le jury organise, et qui permet de compléter
l’entretien par des questions, des mises en situations professionnalisantes.

Conformément aux nouvelles perspectives des concours de la fonction publique les jurys ont
la consigne de faire de cette épreuve un véritable entretien d’embauche en s’efforçant

31
d’apprécier au mieux votre aptitude à servir le service public. Il peut être même envisagé (cela
c’est produit dans les années antérieures) que dans certains cas des consultants spécialisés
dans les techniques d’entretien et les pratiques de recrutement assurent une formation du jury
afin de les sensibiliser à apprécier la personnalité des candidats à travers leur motivation, leur
discernement, leur curiosité d’esprit et leur ouverture sur le monde, leurs capacités de
réaction, leur compréhension des problèmes actuels et leurs qualités humaines pour encadrer
des équipes. Cette professionnalisation des concours est devenue une tendance lourde des
recrutements à l’Etat, nul doute que l’ensemble des concours publics prendra cette direction.
Communément l’épreuve se déroule de la même façon pour l’ensemble des candidats selon un
schéma classique :

La présidente, le président ou un membre du jury ouvre l’entretien en donnant la parole au


candidat pendant une dizaine de minutes pour se présenter en rappelant les points forts de son
parcours professionnel et universitaire, expliciter sa motivation. On pourra vous demander
d’indiquer quels seraient vos choix en cas de réussite au concours et, éventuellement, préciser
quelle serait votre stratégie de repli en cas d’échec. Préparez-vous à ces questions !
La conversation avec le jury va s’appuyer sur la fiche individuelle que tous les candidats ont
remplies et sur les propos tenus.
Le jury bien entendu ne s’interdit pas des questions relevant d’une culture générale de base et
de la vérification des connaissances minimales que tout futur fonctionnaire de catégorie A
doit posséder.
Il s’efforce de mettre le candidat en face d’une situation concrète pour apprécier ses réactions
et sa capacité à prendre position.
Dans de nombreux jurys des consignes sont données pour veiller à ce que l’entretien soit
conduit de manière à ne pas déstabiliser les candidats, mais à établir une relation de confiance
avec eux en se gardant d’un feu roulant de questions posées dans le désordre au profit
d’échanges successifs organisés avec chaque interrogateur et en n’hésitant pas, le cas échéant,
à interrompre un échange s’il risque de fragiliser trop le candidat pour lui donner la possibilité
de rebondir avec un autre membre du jury.
Dans certains cas, (mais ce n’est pas systématique), un membre du jury, joue à tour de rôle un
rôle d’observateur sans poser de questions et, après votre départ, débute le délibéré par un
rapide commentaire pour engager les conversations aboutissant à la notation.

Si un candidat est connu directement ou indirectement d’un membre du jury, ce qui arrive
rarement, soit il s’abstient de poser des questions et ne participe pas à la délibération, soit il
est désigné comme observateur. Dans des cas rarissimes, il peut même être amené à
s’absenter du jury.

L’épreuve, même si son point d’ancrage est une fiche individuelle de renseignement voisine à
la fois du CV mais finalement peu de la lettre de motivation, n’est pas uniquement un
entretien d’embauche. Le jury a toute latitude pour tester vos capacités de réaction, votre
maîtrise de soi et vos capacités par les questions de son choix au regard des qualités et
compétences nécessaires, selon lui, aux cadres de la fonction publique. Vous devez
correctement appréhender ces éléments qui sont maintenant clairement exprimés dans les
textes et être en capacité à vous interroger sur vos motivations, votre contribution au service
public, les conditions d’exercice de votre futur métier etc.

Faites aussi attention à ne pas produire des fiches trop détaillées et qui deviennent illisibles,
ou à l’inverse des fiches incomplètes qui questionnent plus le jury qu’ils ne l’éclairent sur
votre parcours.

32
Attention au caractère parfois un peu « pompeux » ou au manque d’originalité des
paragraphes de motivation. Un style plus direct semble plus payant. Une rédaction plus
« authentique » mettra mieux en exergue vos qualités et vos expériences, votre personnalité et
vos capacités.

La première partie est le cœur de l’épreuve, elle permet de présenter de façon cohérente
votre parcours, vos études, vos spécialités éventuelles, vos stages. Valorisez, en terme de
source d’apprentissage, vos expériences professionnelles, associatives (même courtes et/ou
dans des secteurs qui ne concernent pas le champ de l’administration).
Prenez-garde à ne pas être redondant, ne reprenez pas le plan de la fiche que le jury a entre ses
mains, démarquez-vous de votre écrit, complétez le, mettez le en perspective, sachez insister
sur l’essentiel.
Vous allez à l’échec si vous vous bornez à faire la périphrase de votre fiche de présentation.
Lors de cette première partie, le jury veut tout particulièrement apprécier votre aptitude à
communiquer. Il attend un exposé bien structuré avec un discours soigné et spontané. Faites
un effort pour aller à l’essentiel, c'est-à-dire votre projet professionnel. Cette première partie
doit être synthétique et doit rester fidèle au contenu de la fiche. Ces premières minutes (10 au
maximum), doivent être parfaitement maîtrisées, elles orientent la suite de l’entretien et la
nature du dialogue qui va s’instaurer.
Les premiers mots de l’entrée en matière sont essentiels. Choisissez une phrase d’accroche,
intéressez le jury.
Construisez et travaillez une introduction pour poser la démarche choisie. Ne soyez pas
systématiquement linéaire ou chronologique et soyez assuré c’est en dans les quelques
premières secondes que vous allez réussir ou non à attirer l’attention et l’intérêt des jurés.
Surveillez votre montre pour ne pas dépasser le temps imparti. Définissez bien votre
démarche en annonçant votre plan, prévoyez toujours une conclusion.
Ouvrez des perspectives autour, notamment de vos motivations, de votre intérêt pour les
métiers administratifs dans leur diversité.
C’est vous qui êtes le sujet de cet exposé. Vous devez organiser votre discours, annoncer un
plan, définir des parties, vous mettre en valeur et tirer de votre passé l’ensemble des éléments
susceptibles de vous mettre en valeur, intéresser le jury.
Vous devez montrer votre intérêt pour les actions développées par l’administration, être
capable de faire passer vos motivations.
Comme pour les autres épreuves, cette démarche devra comporter obligatoirement un plan
clair avec traditionnellement une introduction, un développement selon les cas en deux ou
éventuellement trois parties, une conclusion qu’il convient sans doute de construire de la
manière la plus ouverte possible ce qui permettra tout à fait logiquement le passage
harmonieux vers la deuxième partie de l’épreuve constituée traditionnellement des questions
des examinateurs et des mises en situation.
Il faut que vous donniez au jury la meilleure impression possible sur le chemin qui vous a
conduit jusqu’à lui.
Cette épreuve doit faire l’objet d’une intense préparation.
Encore une fois il s’agit de parler de soi, de se mettre en scène, se mettre en situation, se
mettre en valeur pour convaincre les membres du jury que le parcours que décrit cet exposé
vous amène de façon évidente, naturelle vers une réussite au concours et vers l’exercice des
missions définies pour les emplois recherchés.
Notez bien, qu’afin de respecter l’égalité de traitement des candidats elle se déroule sans
temps de préparation le seul support écrit dont le jury disposera sera la fiche de renseignement
individuelle que vous aurez fait parvenir au préalable au service organisateur du concours.

33
Il est donc évident de souligner que le travail antérieur sera essentiel et partie prenante de la
réussite. Il faut amener devant le jury un produit fini, calibré, minuté. La durée de l’exposé
doit être scrupuleusement mesurée. Cette démarche ne s’improvise pas. Seule la préparation
acharnée vous permettra, de construire un texte, de le posséder parfaitement et d’éviter le ton
de la récitation.

Trop court l’exposé ne répond pas à la consigne et sera susceptible d’être pénalisé. Il laissera
alors un temps supplémentaire au jury pour agrandir encore le spectre de ses questions. Il
allongera d’autant la liste des questions toujours susceptibles d’embarrasser, de déstabiliser,
de mettre en échec le candidat.
La pratique montre que la présentation des candidats est inégale en termes de durée et de
contenu. Il est dommage pour certains que cette présentation soit extrêmement brève (2
minutes) car elle ne leur permet pas de valoriser un parcours, une expérience ou un potentiel.
Une présentation courte laisse une impression de préparation insuffisante qui pénalise
d’emblée le candidat.

Trop long il risque être interrompu une fois les dix minutes passées sans pouvoir terminer ni
conclure ce qui entrainera une note moindre et aura tendance à complètement vous
déstabiliser.
Entrainez-vous ! Calibrez l’exposé, chronométrez votre prestation, présentez la, au préalable,
à un public ami qui vous aidera à combler les manques, raccourcir les digressions, mettre en
valeur tel ou tel partie de votre parcours, insister sur vos qualités, aller à l’essentiel.
Pour la préparation à l’oral, il convient tout d’abord de réfléchir de façon approfondie sur :

- son cursus scolaire et/ou universitaire. Qu’est ce qui me différencie des autres candidats ?
En quoi mon parcours est-il original ? Que m’ont apportées mes études ? Pourquoi telle ou
telle spécialisation ?
Il sera opportun de souligner le plus haut diplôme obtenu, gage d’une bonne culture générale
et d’un socle de connaissances suffisant. Il conviendra, le cas échéant, de noter tout
particulièrement les matières apprises et assimilées en rapport avec les activités, les missions
du monde administratif.
Mettez en exergue les compétences acquises durant les périodes de stage, les expériences dans
le secteur privé, les contrats éventuellement remplis, les recherches conduites.

Si tout fonctionnaire est un technicien du monde administratif, il est aussi, à son niveau, le
gestionnaire d’un service public, un cadre en charge d’une responsabilité et d’une animation
d’équipe petite, moyenne ou grande et parfois aussi le conseiller des élus. Ce sont donc des
individus polyvalents, ouverts, souples, dotés de grandes capacités d’adaptation,
d’encadrement et d’écoute que le jury aura tendance à privilégier.
Venant du secteur privé (3° concours) ou déjà depuis un certain temps dans une structure
administrative, le candidat devra montrer qu’il est très au fait des rouages et des réalités qui
font le quotidien de ces organisations.

Votre conclusion
Elle est primordiale. Elle montre au jury que votre exposé se termine que c’est à lui de
prendre le relais.
C’est le final du concerto présenté. Entrainez-vous à conclure un entretien.
La majorité des candidats oublient cette fin. Et c’est à cette occasion que l’on entend la phrase
dite et redite par des générations de jurés : « Vous avez terminé ? » « Est-ce fini ? », « Vous
avez quelque chose d’autre à ajouter ? »

34
Votre attitude, votre voix leur donneront ce même signal, vous êtes au terme de votre travail
dites le leur.
Ce moment, ainsi, doit vous permettre de conclure l’entretien en faisant la preuve de vos
capacités de synthèse, il peut aussi vous offrir l’occasion de révéler des qualités que vous
n’auriez pas suffisamment mises en relief durant l’exposé. Pensez enfin à bien utiliser ces
dernières secondes qui ne doivent pas être seulement l’occasion de redire votre volonté
d’exercer le métier de fonctionnaire auquel vous vous préparez.

La seconde partie

Notez tout particulièrement la spécificité de cet entretien qui, comme le précise le texte,
comporte également des questions portant sur les connaissances en matière de culture
générale ainsi que sur les différents métiers de la fonction publique, des mises en situation.

Cette partie, on l’a vu plus haut, n’est pas un interrogatoire en règle avec un feu roulant de
questions techniques par trop précises mais bien d’une conversation permettant au jury de se
faire une idée la plus exacte possible sur le candidat.
Attention cependant, certains jurys peuvent s’autoriser certaines questions plus
déstabilisantes, il s’agira alors d’être réactifs et de ne pas se laisser submerger par le stress.
Aucun entretien ne ressemble au précédent et à celui qui suivra. Les questions seront bien
évidemment fonction de ce que vous venez de dire, de l’intérêt que le jury aura pris à tel ou
tel aspect de votre cursus, à telle ou telle expérience innovante ou intéressante selon lui. Les
jurys ne procèdent pas à des entretiens-types guidés par des questions préétablies qui
appelleraient des réponses stéréotypées. Le contenu de l’entretien dépend, en grande partie, de
vous même ; le questionnement est fonction de ce que vous avez mis en valeur dans la fiche
individuelle et dans l’exposé de votre parcours, de votre expérience et de vos aspirations.
Centrée sur la recherche de qualités d'analyse et de réflexion ainsi que de motivations à
exercer les missions confiées à un cadre administratif cette seconde partie sera l’occasion pour
le jury de s’assurer de l’intelligence du candidat, de son ouverture d’esprit, de ses motivations
et de sa capacité générale à exercer ses fonctions.
Ne présentez pas au jury une attitude qualifiant votre démarche comme l’aboutissement d’une
vocation éternelle : « Tout petit déjà, je voulais être fonctionnaire ! » On est de plus en plus
méfiant en face de ceux qui se présentent comme habités par une vocation ou qui avouent à
contrario de façon maladroite le seul souci de la sécurité de l’emploi ou des avantages de la
fonction publique. Ne pensez pas naïvement qu’un discours de sympathie puisse suffire à
convaincre les examinateurs du bien fondé de vos motivations.
Le jury ne vous tiendra que peu ou pas rigueur d’ignorer telle ou telle information, il sera par
contre sévère si des divergences fortes existent entre votre fiche individuelle et l'entretien ou
si vous cherchez à masquer une ignorance. Si dans sa fiche individuelle un candidat prétend
avoir assisté à un cours mais est incapable de dire avec précision sur quoi il portait, si un autre
dit avoir lu un livre mais ne peut en expliquer vraiment le propos, il sera immédiatement
sanctionné par les examinateurs.

Soyez mesuré, habile, écoutez les questions, assurez vous de bien en avoir compris le sens,
reformulez les phrases qui peuvent vous sembler obscures, donnez vous la certitude d’avoir
bien perçu ce que le jury souhaite savoir à ce moment de votre entretien.

Comme déjà évoqué plus haut, gare aux insolents ou aux intolérants, cultivez la mesure, la
clarté. Fuyez le langage trivial, populaire, argotique, familier. Méfiez vous de ces candidats
trop à l’aise qui ont tendance à agacer le jury, à l’importuner.

35
Attention à la suffisance, à l’insolence, au sarcasme, cultivez la clarté, la modération, la
modestie, la tolérance.
Il faut préparer de façon complète les réponses aux questions sur vos motivations.
Soyez explicites sur les fonctions que vous souhaiteriez remplir, rappelez-vous le souci
constant du jury de s’assurer du caractère adaptable des candidats.
A une époque où l’on s’interroge sur l’évolution de la fonction publique on aura tendance à
apprécier un discours qui dénote votre capacité à la mobilité à la fois fonctionnelle et
géographique.
Soyez attentif aussi sur le volet encadrement, animation d’équipe confié fréquemment à ce
type d’emploi.
On cherche des manageurs, des personnes capables de contribuer à la définition de projets, à
les évaluer, capable de déceler les potentialités des futurs collaborateurs, de les développer de
les mettre en valeur.
Sans se prétendre exhaustif, il faut citer un certain nombre de thèmes qu’il n’est pas permis
d’ignorer quand on se présente à un tel concours et que l’on souhaite exercer une fonction
dans le vaste domaine de l’administration :

• dans le domaine institutionnel, une bonne connaissance :


- des politiques nationales et des administrations de l’Etat au niveau central et déconcentré,
- des structures associatives présentes sur le terrain.
- le statut des agents des diverses fonctions publiques.
Ne vous laissez pas déstabiliser par des questions sur les organisations ministérielles, leurs
nouvelles appellations (elles ont tendance à changer souvent !), le nom de tel ou tel ministre.
Faites des fiches sur ces sujets.
• dans le domaine plus spécialement technique :
- Une bonne connaissance de toutes les grandes questions à l’ordre du jour impliquant la
participation des cadres administratifs, tel qu’on peut les demander aujourd’hui.

Les notions sur :


- La conduite de projet,
- La commande publique et les marchés publics,
- Les questions juridiques, administratives, économiques ou sociales etc…
Ne pas oublier de plus les questions sur le statut (questions sur les droits et obligations, les
cadres d’emploi, etc...) les fonctions d’encadrement (notion de gestion des ressources
humaines, notions d’autorité).
Cette recherche est nettement plus vaste, plus délicate, parfois aussi plus subjective. Elle
intègre des notions très diverses qui intéressent le management des équipes, l’animation des
structures, les capacités à l’encadrement, à la négociation, les qualités d’autorité et de finesse.
Elle est utile aussi pour déceler les personnes susceptibles de savoir se situer dans des
ensembles, s’intégrer dans une hiérarchie.
Il faut rappeler que la recherche par le jury d’oral de ces questions d’encadrement reste
importante pour un tel concours.
Faut-il se souvenir, enfin que ce concours est destiné à sélectionner des cadres administratifs
et qu’en conséquence, les exigences du jury seront à la hauteur des responsabilités souhaitées
par les candidats.
Technicien administratif, conseiller des partenaires et/ou des élus, manageur d’équipes
pluridisciplinaires, gestionnaire de projets, en charge de fonds publics, le cadre doit savoir se
positionner à l’intérieur d’une administration, se situer dans une hiérarchie, un environnement
juridique complexe, disposer de notions budgétaires, de connaissances des cadres
réglementaires et des missions, maîtriser bureautique et informatique, savoir travailler en

36
partenariat avec des agents administratifs, technique, sociaux mais aussi des usagers, des
interlocuteurs associatifs ou du secteur de l’entreprise.

A l’oral, le meilleur contenu, s’il est mal présenté perd toute sa valeur. De même un chef
d’œuvre musical mal interprété perd toute sa beauté. Sachez donc être les meilleurs
interprètes de vous-même et de ce que vous savez.

Les Questions
Il n’existe pas des batteries de questions types, parcours obligé de l’ensemble des candidats.
Elles varient de façon conséquente d’un jury à l’autre elles sont aussi fonction de votre
exposé, de votre personnalité et de ce qui s’est passé durant la première partie.
Des questions peuvent apparaître dans certains jurys. : « Quelle est votre fleur préférée ?»
« Trois qualités ou défauts qui vous caractérisent ? » « Quel est le dernier livre lu, le dernier
film vu? » Le jury au delà de votre réponse s’attachera à votre comportement et à votre façon
de répondre plus encore qu’à la réponse elle même.

Faites bien attention à faire la différence entre votre opinion toujours difficile à donner et une
argumentation qui permet de toujours rester mesuré en donnant les pour et les contres,
avantages et inconvénients.

On cherchera un esprit ouvert, curieux, une intelligence mais certainement pas dans un
concours, quelqu’un plein de certitudes. On est en quête d’esprits synthétiques, ne cherchez
pas à étaler votre culture c’est toujours dangereux. Il s’agit beaucoup moins d’un test de
culture générale que d’une recherche d’aptitude à un emploi de cadre intermédiaire.

Attention à la suffisance, à l’insolence, au sarcasme, cultivez la clarté, la modération la


modestie, la tolérance. On veut des esprits habiles, des esprits forts non des forts en thèmes ou
des fortes têtes ! Redoutez la familiarité et le langage trop cru de celui qui veut montrer à tout
prix qu’il est à l’aise.

Préparez de façon attentive les questions sur vos motivations. Soyez explicites sur les métiers
recherchés, montrez vos capacités d’adaptation, insistez sur le caractère transversal et évolutif
de l’administration moderne sur la diversité des fonctions, des missions des structures
administratives.
Le fait d’être interrompu dans votre réponse n’est pas obligatoirement négatif. Soyez rapide à
écouter la nouvelle question et à y répondre, ne vous obstinez pas à terminer le bel exposé
dans lequel vous vous êtes lancé.

Soyez honnête il y a des moments où il vaut mieux reconnaitre son ignorance. Personne n’est
omniscient ! Evitez les grosses approximations qui vont faire sourire le jury.

Dans la vie professionnelle, le fonctionnaire a de multiples moyens de se renseigner, de


s’informer il le dira au jury. Si par contre vous séchez partout le succès ne vous sourira bien
évidemment pas !
Prenez de la hauteur en face de certaines questions. Montrez que vous êtes capable de
raisonner plus en détail, que vous avez de la ressource.

37
La mise en situation :

D’expérience le jury veut tester un certain nombre de choses dans cet entretien et sans doute
beaucoup dans le chapitre du savoir "être". Si par définition, on ne peut exiger d'un candidat
externe une pratique professionnelle dans la fonction publique que, justement, il souhaite
pouvoir intégrer, le jury aura le souci de se placer en position d’entretien de recrutement avec
des cas pratiques.
Certains jurys pourront aussi vous poser des questions sur votre vie privée, que l’on ne
rencontre pas traditionnellement dans un entretien d’embauche privé si elles n’ont pas un
rapport direct avec le poste. Des concours amenant à des fonctions régaliennes (Police,
Douanes ou Finances) peuvent permettre des interrogations de ce type. Cependant tout n’est
pas permis aux examinateurs. Vous avez le droit (avec correction !) de refuser de répondre à
certaines questions. Même si cela peut vous paraître cruel, peut-être que certains examinateurs
choisiront de vous interroger ainsi pour vous mettre à l’épreuve, pour contrôler vos nerfs,
pour s’assurer de votre propension à résister de façon adaptée dans certains cas de figure.
Plus délicates pour les candidats au concours externe que pour les candidats du concours
interne et du troisième concours, les questions d’organisation et de management seront
maintenant de plus en plus à l’ordre du jour.

A la lumière des missions qui pourront être confiées aux lauréats, il est important pour vous
de montrer votre capacité à réfléchir sur les questions d’organisation des services, de
management et de gestion des ressources humaines à un niveau d’encadrement intermédiaire
ou supérieur.
L’actualité est aussi systématiquement présente dans les préoccupations des membres des
jurys. L’ignorance de telle ou telle grande loi récente, la méconnaissance des sujets de
préoccupations dans le domaine de l’administration en général seront bien évidemment
sanctionnées.
Des réponses de bon sens devaient être attendues.

Qu’est ce que la RGPP ?


Quel serait votre poste préféré ?
Quel sera votre choix fonctionnel à la sortie de votre formation?
Qu'est ce que l'obligation de loyauté?
Pensez-vous qu'il y a trop de fonctionnaires en France?
Quelles sont vos motivations pour intégrer la Fonction Publique? ...
Qu’est-ce qu'un chef charismatique ?
Quelles sont vos qualités ? ...

Avant de vous pencher sur le panel de ces questions livrez-vous à une rapide expérience de
façon à vous imprégner de la démarche qui vous sera demandée.
Voici une question que le jury est en mesure de poser à nombre de candidats.
Etudiez-donc tout d’abord les raisons de leur choix et vous multiples façon, ou des quelques
possibles manières de répondre. Et après… faites votre choix.

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"Vous êtes admissible, bravo, que pensez-vous des nouvelles épreuves du concours de
l’IRA ?

Pourquoi une telle question ?


-C’est une question administrative. Le jury veut vérifier que vous avez une bonne
connaissance de cette évolution.
Quelles sont les principales modifications dans cette réforme des concours?
Quelles en sont les raisons?
Dans quel cadre plus général se situe-telle ?
-C’est une question de personnalité : Le jury vous demande votre avis.
Comment lui répondre de façon naturelle ?
Comment donner des arguments et non une simple opinion ?
Que veulent-ils savoir exactement ? Que dire ? Comment le leur dire ?

Attention, Danger !«Quel est le piège dans lequel ils cherchent à me faire tomber?»
« S’ils me posent cette question c’est parce qu’ils veulent que j’aille dans leur sens. S’ils
n’approuvaient pas cette nouvelle réforme, ils n’auraient pas accepté de faire partie du jury. »,
«Après tout je ne sais rien des ces évolutions ni le pourquoi. Moi je révise et c’est déjà très
dur.»

Qu’est ce que vais bien pouvoir leur dire ?


-Tentons de replacer tout cela dans un contexte plus général.
-Allons faire un tour du côté de la RGPP, les questions de professionnalisation, la démarche
que l’on présente comme susceptible de remplacer la construction statutaire par corps.
-Examinons un peu mes connaissances puisées dans les différents rapports à ce sujet, j’en ai
trois à ma disposition celui de Ludovic Silicani, celui de Corinne Desforges, celui de Marine
Dorne Corraze.
- Envisageons une synthèse. Je parle de l’écrit, puis de l’oral.
- Pesons les avantages, débusquons les inconvénients
- Et puis maintenant, après tout, j’ai réussi l’écrit ce n’est pas mal, il faut que je sois aussi
lauréat de cet oral.

Et maintenant : A vous de jouer… Rassembler, idées, connaissances, arguments :

Tentez peut être


"
"
"
"
"
"

39
Autant d’examinateurs, autant de concours, autant de candidats autant de questions
différentes…
La façon dont se déroulent ces épreuves est une alchimie très complexe et incertaine. Pour
votre réussite vous devrez composer un cocktail savant et subtil qui contient trois ingrédients
obligatoires : les connaissances, la chance, l’empathie avec le jury.

- Les connaissances constituent le socle, les fondations de votre réussite. Sans connaissances,
vous courrez à l’échec. De plus en plus le jury s’attend à de solides acquis à la fois sur le plan
juridique, économique administratif, il est aussi très attentif à l’actualité afin de s’assurer de
votre insertion dans une société en perpétuel mouvement.

- La chance vous permettra de tomber sur un domaine dans lequel vous êtes à l’aise, sur la
question révisée récemment sur un sujet antérieurement traité et pour lequel vous avez une
opinion, que vous saurez présenter et défendre. Certains ont coutume de dire que « La chance
est le sourire du talent ». Rappelez-vous que face à celui qui se trouve plus d'une fois au bon
endroit au bon moment, il est inutile de croire à la seule prédestination. Celui là a sans nul
doute une forte intuition, qui s’accompagne d'un état d'esprit positif pour lui permettre de
provoquer les occasions et de savoir les exploiter dès quelles se présentent. La chance n'est
donc pas un don que l'on reçoit à la naissance, cela s'apprend, cela se travaille. Vous pouvez
donc, vous aussi augmenter votre «capital chance», à la seule condition d'admettre que vous
en possédez un, comme tout un chacun et que vous allez travailler à le faire fructifier par
votre travail, votre préparation. «On ne naît pas chanceux, on le devient.» La chance n’est pas
un talent magique, ni un don divin, mais bien un état d'esprit positif. Un état d’esprit qui doit
être le votre : celui d’un lauréat.

- L’empathie se caractérise par une démarche objective et rationnelle de compréhension


intellectuelle des ressentis de l'autre. Il s’agit pour le jury, de sa capacité à se mettre à la place
de l’autre. L’empathie exclue particulièrement tout entraînement affectif personnel et tout
jugement moral. Elle consiste à écouter l’autre et à reconnaître ce qu’il vit, ce qu’il ressent, ce
qu’il est. Elle désigne un sentiment de partage et de compréhension.
Vous devez chercher à atteindre cette empathie qui, quand elle existe, permet une
communication vraie.

Les exemples qui vous sont donnés sont tous tirés de situations réelles fréquemment
rencontrées dans les concours récents. Mettez vous en situation. Faites tout d’abord un travail
attentif de lecture. A chaque interrogation proposée vous trouverez des réponses selon une
méthode déroulée en trois points.

- Quelle est la signification de la question ? Que souhaite le jury ? Que veut-il savoir ?
Comment dialoguer avec lui ? Quelles sont les embuches ? Où sont les pièges ? Ne voyez pas
non plus une ruse, n’imaginez pas des stratagèmes derrière chaque point d’interrogation.
Soyez attentif, réactif mais prudent. Soyez sincère mais mesuré, sachez écouter, n’hésitez pas
à reformuler la question si elle n’est pas claire ou si le sens vous échappe. Mettez-vous aussi à
la place du jury, que veut-il savoir en faisant cette requête.
Sachez- faire la différence entre les questions fermées dont la réponse est Oui ou Non suivie
d’un très bref commentaire et celles qui nécessitent un développement plus important. Soyez
vigilant pour jouer avec le temps, occupez votre espace/temps mais ne leur donnez pas
l’impression que vous jouez la montre que vous voulez à tout prix meubler, faire du
remplissage, les assoupir.

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- Quels sont les dangers de certaines réponses. Ce paragraphe qui se veut résolument
persiffleur vous indique les bévues à ne pas commettre. Au delà de la détente que peut vous
procurer la lecture de ces lignes, ne souriez pas trop, ne considérez pas que le trait est
volontairement forcé, que la plume s’alourdit, ces réponses sont pour la majeure partie elles
aussi tirées du réel ! Des candidats comme vous en sont les auteurs mais eux n’ont pas figuré
sur les listes des lauréats, soyez en sur !

- Comment pourrait-on répondre au jury ? Attention là aussi, il ne s’agit que d’un axe d’entrée
possible parmi d’autres. A ce moment de votre travail, placez-vous dans le cas concret. Et
moi, qu’aurais-je répondu ? Comment sauter l’obstacle ? Ne croyez, bien sur pas, qu’il n’y à
qu’une seule façon de se positionner face au problème posé, vous en aurez, vous aussi, bien
d’autres. Notez seulement, toujours sur la base des expériences antérieures, qu’il s’agit de
réponses structurées et suffisamment consensuelles aux oreilles des jurés pour vous permettre
de prendre la bonne vague du surf vers le rivage du succès.

Après chaque étude approfondie, livrez vous enfin à l’examen de possibles interrogations
similaires, voisines, ou antithétiques afin de pouvoir grossir votre panel de travail. Cette
technique vous donnera l’occasion de vous armer au maximum de façon à amenuiser autant
que faire se peut la part d’aléatoire et vous sécuriser au mieux.
Plus vous aurez d’exemples, mieux vous aurez constitué une banque de données personnelles,
plus vous serez en mesure d’apprivoiser l’anxiété, de juguler la poire d’angoisse. C’est le nom
de l’instrument de torture qui remonte au Moyen Age et qui, introduite dans la bouche,
étouffe la voix du supplicié que vous croirez être !

Vous trouverez ci après cinq chapitres distincts dont la lecture attentive est obligatoire
quelque soit le concours auquel vous êtes inscrit.

- Des questions de personnalité, c’est la volonté du jury de mieux vous connaître, de


déterminer votre tempérament vos capacités d’écoute, la qualité de votre raisonnement, l’art
qui est le votre de savoir juger, donner un sens, s’expliquer. Soyez serein, il n’y a pas de piège
systématique dans ce genre de démarche. Il n’y à pas non plus de réponse ou de mauvaise
réponse. Ne cherchez pas non plus de réponse calibrée, stéréotypée, obligatoirement
consensuelle. L’examinateur travaille à rassembler le puzzle de votre personnalité telle qu’il
peut la percevoir au sein de cet échange.

- Des questions sur les savoirs administratifs, répétons-nous (la pédagogie n’est-elle pas l’art
du rabâchage ?) les examinateurs voudront s’assurer de connaissances générales mais aussi
plus spécifiques, n’ignorez rien des textes en cours de discussion, documentez-vous sur les
rapports qui posent questions sur les débats au sein de l’administration ou dans notre société
en général si l’on interroge le fonctionnaire en devenir on questionne aussi le citoyen. Ce
chapitre est aussi l’occasion en quelques lignes de vous alerter sur certains styles de
questionnement et vous proposer une révision sur un certain nombre de sujets administratifs
éternels, récurrents ou très récents que le jury souhaite vous voir traiter. La liste n’est bien
entendu ni exhaustive, ni exclusive, chaque jury a ses marottes, chaque examinateurs ses
dadas. A vous de l’enrichir, à vous de vous constituer un catalogue personnel amendé de vos
propres thèmes pour élargir les points à compléter.

-Des questions sur des situations de travail avec une volonté de mise en situation avec des
exemples réels que l’on retrouve dans la majorité des concours de catégorie A et de catégorie
B. (vous verrez, notamment, que les questions de comportement en face des multiples et

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quotidiens casses têtes autour de la gestion des ressources humaines y foisonnent). Pour plus
de simplicité d’écriture, la plus grande partie des mises en situation évoquent des attachés
administratifs qui constituent la totalité des postes mis aux concours des IRA mais les
exemples s’ils ne sont pas tous éternels (comme les diamants) peuvent tous être transposés
facilement pour tous les autres emplois de catégorie A ou B dans les 3 fonctions publiques.
Un rédacteur ou un attaché territorial, un secrétaire administratif, un inspecteur des impôts se
verra placé devant les mêmes interrogations, sera placé devant les mêmes dilemmes.

-Des questions concernant certaines fonctions spécifiques et qui concernent plus


particulièrement les attachés de préfecture ou en poste dans l’éducation nationale, collèges,
lycées ou services académiques pour lesquelles plus encore que pour d’autres professions
administratives vous êtes appelés à exercer des missions d’autorité, de contrôle, d’inspection
voire de sanction.

-Des questions plus classiques de culture générale. En effet, même si l’administration souhaite
se tourner vers une approche « métier » dans la mise en œuvre de ses concours, la culture
générale n’en sera cependant pas absente, et c’est heureux ! Si l’on ne cherchera plus avec la
même vigueur des connaissances jugées artificielles voire académiques, les examinateurs
[répétons encore qu’ils sont souverains !] et parmi eux notamment les universitaires ne se
priveront pas d’aller chercher « l’honnête homme » qui doit sommeiller en tout
fonctionnaire !

Le candidat doit aussi prendre du recul par rapport aux questions posées, savoir proposer une
analyse, esquisser un raisonnement, évoquer des pistes concrètes de solution.
Plus délicates pour les candidats au concours externe que pour les candidats du concours
interne, les questions d’organisation et de management seront toujours possibles.
A la lumière des fonctions qui pourront être confiées aux lauréats, il est important pour le
candidat de montrer sa capacité à réfléchir sur les questions d’organisation des services, de
management et de gestion des ressources humaines à un niveau de cadre A.
L’actualité est aussi systématiquement présente dans les préoccupations des membres des jurys.
L’ignorance de telle ou telle grande loi récente, la méconnaissance des sujets de préoccupations
actuels seront bien évidemment sanctionnées.

Que feriez-vous si sur votre équipe de 10 personnes, 3 salariés sont malades et que les autres sont
déjà surchargés de travail?

Qu'est ce que l'obligation de loyauté?

Pensez-vous qu'il y a trop de fonctionnaires en France?

Quelles sont vos motivations pour intégrer le Ministère des Finances ?

Que choisiriez-vous, travailler 35 heures ou 39 heures en étant payée les jours de RTT ?

Que pensez-vous de la rémunération au mérite ?

Qu’est-ce ce qu'un chef charismatique ?

Que feriez-vous si votre premier poste était à Roubaix ou à Bergues ?

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Quelles sont vos qualités ? ...

A la question: "Votre supérieur vous fixe des objectifs irréalisables que faites-vous?"
La réponse pourrait être :
"La fixation des objectifs en matière de gestion des personnels et d'évaluation des performances
fait partie des méthodes nouvelles de l'administration pour moderniser ses services. Ces objectifs
doivent être fixés de façon coordonnée, notamment lors des entretiens annuels d'évaluation des
personnels et, dans le cas où ils seraient irréalisables, faire l'objet d'une négociation nouvelle avec
le chef de service. Motiver ses agents vers l'atteinte de résultats est une démarche positive, leur
imposer des objectifs irréalistes est par contre particulièrement démotivant et improductif selon le
vieil adage: "A l'impossible, nul n'est tenu"

A la question: "Est-ce que vous allez vouvoyer ou tutoyer les membres de votre équipe?"
La réponse pourrait être:
"Bien que l'on ne puisse répondre de façon systématiquement univoque ou péremptoire à cette
question, je remarquerai tout d'abord dans le cas précis mon jeune âge et mon statut de cadre,
donc de supérieur hiérarchique qui serait le mien dans l'exemple proposé. En précisant que ces
deux caractéristiques m'amèneraient à choisir le vouvoiement permettant tout à la fois de me
laisser une distance et une retenue suffisantes et d'autre part de me permettre de construire une
relation d'équipe courtoise et apaisée. La familiarité, la parole libre, le tutoiement ne sont pas des
conditions optimales de l'instauration d'un bon état d'esprit au sein d'une équipe de travail dans
laquelle j'aurai, par définition des fonctions d'autorité. On n’est pas une bonne équipe de copains
qui s'entendent bien mais une cellule de travail au service de l'intérêt général.
S'il doit venir le tutoiement s'imposera par la suite ou n'existera pas."

A la question: "Le service public doit il être disponible ou accessible"


La réponse pourrait être:
"Le service public doit être à la fois disponible ( souci de répondre aux demandes des usagers
contribuables, de les guider vers leurs droits, de leur indiquer les procédures de recours etc...) et
accessible ( organisation de plages horaires suffisamment vastes pour recevoir le public,
développement des antennes de proximité pour les services fiscaux notamment lors des périodes
de déclaration d'impôts ou lors de mises en place de nouvelles législations, développement des
nouvelles technologies, internet notamment pour être atteint par le maximum de personnes.)

A la question: "A la machine à café allez vous engager la conversation avec une personne
qui n'est pas de votre service"
La réponse pourrait être:
"La pratique de la pause café est certes une démarche conviviale banale, elle ne doit pas, non plus
être une occasion de délaisser ses tâches. Le contact avec un agent d'un autre service peut être
profitable à cette occasion et je lui adresserai volontiers la parole, sans toutefois laisser cette
conversation trainer en longueur"

A la question: "Avez vous déjà managé une équipe?"


La réponse pourrait être:
"Compte tenu de ma qualité d'externe, par définition hors de l'Administration que je souhaite
aujourd'hui intégrer, je n'ai pas encore assuré ce type d'encadrement. Je connais par mes lectures
et les différentes conversation que j'ai pu mener avec des agents de catégorie A de diverses
fonctions publiques que le management est un art difficile que l'on apprend souvent sur le tas,

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grâce aussi à l'aide de ses supérieurs, lors de la formation initiale ou en suivant des stages de
formation proposés par les administrations.

Le jury abordera votre parcours universitaire ou professionnel.


Il peut demander des précisions sur votre cursus, les centres d’intérêts, les raisons pour entrer au
Ministère des Finances ou plus généralement dans la Fonction Publique de l’Etat.
Présentez alors brièvement un point particulier pouvant intéresser le jury.
Des questions sur le métier d’inspecteur seront posées.
Il ne s’agit pas d’un test de culture générale mais d’une appréciation d’aptitude à l’emploi."

Le jury n'attend pas une réponse OUI ou NON mais vérifie la capacité du candidat à "disserter" à
donner non pas des "opinions" mais des "arguments" et les mettre en interaction.

Dans un souci de méthode, on peut identifier plusieurs chapitres possibles :

- Des questions de personnalité :

"Qu’attendez-vous de vos fonctions de cadre de la fonction publique ?"


Pourquoi une telle question ? Que va vous amener cette nouvelle vie dans l’administration. C’est
une confirmation que cherche le jury. Avez-vous réfléchi à vos prochaines fonctions ? Serez-vous
plus tôt un technicien, un gestionnaire, un manageur ?
"Que faites vous hors de votre activité professionnelle ? Quels sont vos centre d’intérêt, vos
hobbys, vos passions, vos loisirs ? "
Pourquoi une telle question ? Le jury s’informe, il veut mieux vous connaître. Il pense que dans
ce concours vous êtes centré sur votre implication dans l’administration mais il n’y à pas que le
travail dans la vie. Quel individu êtes-vous ? Quel est le personnage derrière le fonctionnaire en
devenir ?
"Pensez-vous qu’un fonctionnaire doit avoir des goûts artistiques ? Et est-ce votre cas ?"
Pourquoi une telle question ? Les examinateurs sont intéressés par votre capacité à vous situer
hors de votre travail. Qui a-t-il derrière une apparence que les convenances entrainent trop
souvent à lisser? Etes –vous un Mozart que l’on assassine ou un Renoir sans le savoir ?
"Quels sont vos livres, vos films préférés ? Est ce que pour vous la lecture, le cinéma sont
des activités importantes ?"
Pourquoi une telle question ? Préparez-vous, soyez attentif à ce que vous avez écrit dans votre
fiche et comment expliciter les choix que vous avez fait dans cette rédaction. Le jury voit vite si
vous faites des efforts pour vous présenter sous un bon jour [un jour factice ?] ou si vous êtes
vrai.
"Vous avez-vous suivi un cursus d’études particulier, pour quelles raisons "
Pourquoi une telle question ? La fonction publique n’est plus le refuge traditionnel des seuls
juristes ou des sciences-po, quelle est votre différence ? Montrez au jury tout l’intérêt de ne pas
strictement formater des fonctionnaires, de ne plus seulement puiser dans un moule unique.
" Si vous n’aviez pas suivi ces études, ce parcours personnel ou professionnel qu’auriez-
vous aimé faire d’autre? Pourquoi ?"
Pourquoi une telle question ? On s’intéresse à votre évolution personnelle, quelle aurait été une
autre orientation possible, êtes vous un esprit ouvert, avez-vous des idées bien arrêtées, soyez
encore mesuré et habile, on se méfie autant de ceux qui affirment leur vocation que des
girouettes.

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"Vous n’avez pas d’expérience professionnelle, ne pensez-vous pas que cela constitue un
handicap pour entrer dans la fonction publique ?
Pourquoi une telle question ? Pourquoi votre parcours vous amène-t-il aujourd’hui devant le
jury ? Il va pouvoir s’intéresser à vos connaissances, à un savoir qu’il risque juger académique, il
va par contre s’interroger sur votre désir d’insertion professionnelle rapide.
"Lors d'une soirée un ami fait tourner un joint, comment réagissez-vous? "
Pourquoi une telle question ? Le piège peut vous être fatal. Soyez-sur que l’examinateur,
quelque soit sa position personnelle, se place de façon délibérée en tant que garde d’une morale
moyenne publique. Les récentes mesures, notamment en matière de conduite vont dans ce sens.
Attention.
"Comment une femme peut-elle mener de front sa vie professionnelle dans l’administration
et sa vie de famille ?"
Pourquoi une telle question ? La féminisation des fonctions publiques depuis quelques années a
notablement modifié les mentalités mais le vieux démon machiste qui refuse l’égalité entre les
femmes et les hommes est toujours vivace dans certaines strates de l’administration.
" Votre jeune âge ne constitue-t-il pas un handicap ?"
Pourquoi une telle question ? Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait à longtemps été un refrain
connu. Positionnez-vous en face de ces vieilles lunes qui encombrent toujours, et pour combien
de temps encore, les couloirs de nos administrations.
Bien qu’en s’efforçant de parcourir un vaste programme de toutes ces questions de personnalité,
on ne peut les étudier toutes, les prévoir toutes.
A vous de faire le point, à vous de mettre en œuvre vos recherches personnelles, à vous de tenter
de vous mettre dans le rôle de ces examinateurs qui voudront vous tester.
Pour continuer votre préparation exercez-vous à travailler d’autres domaines (parmi bien
d’autres).
On peut citer :
- Que font vos parents ?

- Quelle a été votre plus grande émotion ?

- Votre plus grande joie ?

- Votre plus grand regret ?

- Votre plus grande fierté ?

Mais aussi :
- Pensez-vous qu’il faille inscrire la cuisine française au patrimoine mondial de l’UNESCO ?

- Pour vous la France c’est Vercingétorix, Louis XI ou Napoléon I ?

- Seriez-vous prêt à sacrifier votre vie familiale pour un poste de plus grande responsabilité ?

- Un enfant, deux enfants ou pas d’enfants du tout ?

- Vous seriez plus tôt Cigale ou Fourmi ?

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Ou encore :
- Citez-nous le fait de société qui, selon vous, parait le plus marquant de l’an dernier [de la
dernière décennie] en France [dans le monde] ?

- Comment progresser dans sa vie personnelle et/ou professionnelle ?

- On dit que les français sont très mauvais dans les langues étrangères ? Et vous ?

- La 2°guerre mondiale, la guerre d’Indochine, l’Algérie, les français ont-ils la mémoire courte ?

- « Hitler connais pas ! » le titre d’un film ancien ou un vrai slogan pour l’Europe ?

Et même peut être :

- Partir est-ce mourir un peu ?

- Tout le monde a de la chance, seuls quelques uns savent la saisir. C’est votre avis ?

- Plus de 50% des petits français sont nés l’an dernier hors mariage. Qu’en pensez-vous ?

- Pensez-vous que les fonctionnaires soient bien payés ?

- En vacances êtes-vous Tunisie ou Châteaux de la Loire ?

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- Des questions de savoirs administratifs
"Votre chef de service vous demande de l’éclairer sur la séparation entre l’ordonnateur et
le comptable."
Pourquoi une telle question ? La gestion des fonds publics, la comptabilité publique font partie
des missions classiques de tout cadre. Question de cours banale, elle permet au jury de vérifier
que les connaissances sont au rendez-vous.
"Votre chef de service se renseigne auprès de vous sur la représentation des fonctionnaires
au sein de la fonction publique, que lui répondez-vous ?"
Pourquoi une telle question ? La participation, le paritarisme, la représentation des agents dans
les instances de la fonction publique sont depuis des années à l’ordre du jour dans
l’administration.
"Votre chef de service s’interroge sur la nécessité de maintenir plusieurs fonctions
publiques. Que lui répondre ?"
Pourquoi une telle question ? Un point d’histoire administrative, la création de la fonction d’Etat
un rappel autour de la décentralisation, la venue du secteur public hospitalier à positionner aussi
dans la perspectives tout à la fois de l’Union Européenne et de la Réforme de l’Etat.
"Votre chef de service vous demande de faire un point sur la LOLF en lui en donnant les
axes essentiels"
Pourquoi une telle question ? La loi organique relative aux lois de finances réforme en
profondeur la gestion de l’Etat. Il faut faire ressortir les principales caractéristiques d’une culture
budgétaire orientée vers les résultats plutôt que vers une logique de moyens.
"Votre chef de service vous interroge sur la réforme qui propose la formation
professionnelle tout au long de la vie. Comment répondrez-vous ? "
Pourquoi une telle question ? La formation est un levier de changement essentiel de l’action de
toutes les administrations, la formation professionnelle tout au long de la vie dans la fonction
publique va permettre de développer cette modernisation. Qu’en savez-vous ?
"Votre chef de service doit faire un exposé sur obligations et droits des fonctionnaires, il
vous demande de l’aider."
Pourquoi une telle question ? Socle du statut de la fonction publique dans son ensemble, le Titre
I définit les obligations et les droits des fonctionnaires. C’est un texte fondamental qui régit
l’ensemble des dispositions concernant protection et déontologie des fonctionnaires.
"Que pensez-vous de la rémunération au mérite ?"
Pourquoi une telle question ? Etes vous au courant de ces démarches proposées notamment par
les Lois d’Orientation des Lois de Finances et le rapport Silicani, quelle est votre opinion sur ce
sujet difficile qui est et reste un sujet polémique aujourd’hui chez les fonctionnaires ?
"Votre chef de service vous demande de lui communiquer la législation concernant le droit
de grève. Que lui répondez-vous ?"
Pourquoi une telle question ? C’est une question traditionnelle dans l’administration. Elle
implique de vous une connaissance précise des dispositifs prévus afin de faire fonctionner les
services.
La aussi ces pages ne se prétendent ni exhaustives, ni complètes. Leur seul mérite est de vous
offrir des pistes. D’aiguiser votre imagination, de vous prémunir,
La encore exercez-vous à travailler d’autres domaines (parmi bien d’autres).
On peut citer :

- Quelles sont les différentes positions des fonctionnaires ?

- Centralisation, décentralisation, déconcentration, on s’y perd ! Définissez-nous tout cela.

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- Donnez-nous des exemples sur le principe de séparation des autorités administratives et
judiciaires.

- Certains disent que le juge administratif est aujourd’hui omnipotent ? C’est votre avis ?

Mais aussi :
- L’Europe qu’est ce que c’est ?

- L’Etat Providence, vieux mythe ou réalité ?

Ou encore :

- Est-ce à l’Etat d’avoir une politique du logement ?

- Bismarck et Beveridge ont-ils eu tord ?

Et même peut être :

- Les ressources de l’Etat et celles des collectivités territoriales ?

- Adaptation au changement, mobilisation des personnels, quel est le rôle des cadres dans la
gestion des ressources humaines ?

- Que pouvez-vous nous dire sur la gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois et des
compétences dans la fonction publique ?

- Recrutement, mobilité, formation, évaluation, de vrais enjeux ?

- Comment développer dialogue social et concertation dans les services publics?

- Comment définir selon vous le service public ?

- Quelles sont les politiques interministérielles que vous pourriez citer ?

- Comment motiver vos collaborateurs ?

- Quels sont les services de l’Etat à l’échelon départemental ?

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- Des questions professionnelles

"Un agent d’un autre service que le votre se plaint de harcèlement moral, que faites-vous ?"
Pourquoi une telle question ? Question épineuse et d’actualité, le harcèlement moral, réel ou
supposé tient le haut de l’affiche. Le jury veut savoir si ce type de question vous est familier, si
vous y avez réfléchi. Il cherche à déterminer capacité d’écoute, prudence mais réactivité.
"Dans le cadre de la R G P P, il est envisagé de réduire les effectifs de votre service. Votre
responsable vous demande de lui proposer des solutions "
Pourquoi une telle question ? Deux questions en une seule : qu’est que la RGPP ? Et Etes vous
en mesure de raisonner sur un cas concret ? On attend de vous la connaissance rapide de ces
projets de réforme et surtout aussi que vous montriez comment on peut mener une réorganisation.
"Devez-vous obéir à tous les ordres de votre supérieur hiérarchique ?"
Pourquoi une telle question ? On veut se rendre compte de votre discernement. Etes-vous
capable de montrer que vous avez un libre arbitre ou que vous êtes prêt pour le troupeau de
Panurge ? Connaissez-vous droits et obligations des fonctionnaires et théorie des baïonnettes
intelligentes ?
"Inspecteur des impôts, pouvez-vous tout dire à votre entourage concernant votre travail et
les informations apprises dans ce cadre?"
Pourquoi une telle question ? On veut vous amener à la fois sur le terrain statutaire et vous faire
réfléchir sur les obligations prévues par le statut et d’autre par faire appel à votre bon sens. Toute
vérité est-elle bonne à dire ? Tournez sept fois votre langue dans votre bouche! La parole est
d’argent mais le silence est d’or.
"Vous venez de rejoindre une nouvelle affectation et votre chef de service vous demande
d’améliorer les performances des agents placés sous votre autorité. Quels sont vos moyens
pour lui répondre"
Pourquoi une telle question ? Performance, réactivité, objectifs, concertation, analyse,
formation, c’est le domaine que l’on vous demande d’explorer ici. Recul, évaluation, bilan,
organisation, perfectionnement sont parmi d’autres des pistes à privilégier.
"Vous êtes responsable d’un service dans lequel un collaborateur arrive systématiquement
et retard, comment traitez vous cette question ? "
Pourquoi une telle question ? La réussite au concours de l’IRA vous institutionnalisera cadre. Le
jury va s’assurer par votre réponse que vous êtes en mesure d’affronter des situations délicates, de
conflit et que vous saurez faire passer votre message à vos collaborateurs.
"Vous avez de la difficulté sur un problème posé par votre hiérarchie. Que faites vous ?"
Pourquoi une telle question ? Etes-vous omniscient ? Comme tout jeune fonctionnaire vous
serez soumis sans doute à des baptêmes du feu, vous rencontrerez des cas où l’on cherche à vous
mettre à l’épreuve. La pratique administrative n’est pas simple et il faut parfois se faire aider.
"Civilisation des loisirs ou « Travailler plus pour gagner plus », que choisiriez-vous,
travailler 35 heures ou 39 heures en étant payée les jours de RTT ?"
Pourquoi une telle question ? Vaste question qui se pose tant dans le secteur privé que dans
l’administration. Les examinateurs seront attentifs à connaître votre position. Y avez-vous
réfléchi ? Cette question est récurrente et soulève bien des polémiques.
"Votre supérieur demande les raisons de l’absentéisme dans les services et les éventuels
remèdes à apporter"
Pourquoi une telle question ? Les arrêts santé posent de nombreux problèmes dans les structures
publiques. Ces absences sont plus importantes dans l’administration. Cet état de fait ne cache-t-il
cependant pas d’autres interrogations en termes de sécurité, d’organisation ou de management ?

49
"On vient vous informer qu’un agent placé sous votre autorité est arrivé ivre sur son lieu de
travail ce matin. Quelle est votre attitude? "
Pourquoi une telle question ? Ne nous voilons pas la face, c’est un réel problème qui se pose
dans de nombreuses structures, il faut être vigilant car au delà des risques encourus par l’agent,
les collègues de travail et les usagers du service public, votre responsabilité de cadre est engagée.

Pour continuer votre préparation exercez-vous à travailler d’autres domaines (parmi bien
d’autres).
On peut citer :

- Votre chef de service vous rappelle votre obligation annuelle d’évaluation de vos collaborateurs.
Comment allez-vous vous y prendre ?

- Passer de la gestion par l’injonction au management par l’implication impose un


repositionnement de l’encadrement et une autre répartition du leadership. Qu’en pensez-vous ?

- Pensez-vous que la question de l’illettrisme se pose dans les fonctions publiques ?

- En votre qualité de cadre, devez-vous donner l’exemple ?

- Comment gérerez-vous l’urgence ?

Mais aussi :

- Secret professionnel, secret partagé, obligation d’informer le public, quelle déontologie pour le
fonctionnaire ?

- Un dossier urgent doit être terminé sous 48h comment vous-y-prenez-vous ?

- Est-on fonctionnaire uniquement dans son bureau ou dans la vie de chaque jour ?

- Donnez-nous quelques exemples d’organisation de travail en équipe.

Et peut être même :

- Vous devez mettre en œuvre une décision « polémique » dans l’opinion publique. Que faites-
vous ? Êtes-vous sensible à l’opinion publique ?

- Un journaliste vous contacte afin de vous rencontrer : il souhaite faire le point sur les dossiers
fiscaux en cours que vous traitez. Que faites-vous ?

- Vous êtes dans un service qui reçoit du public. Comment organisez-vous l’accueil ? Quels sont
vos objectifs ?

- Vous prenez vos fonctions dans votre premier poste. Vous êtes responsable d’un service de cinq
agents. Comment organisez-vous votre première journée ?

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- Des questions spécifiques:
Sans prétendre là, non plus, épuiser le sujet tellement les fonctions spécifiques sont multiples
vous trouverez un certain nombre de thèmes qui reviennent dans les jurys autour des différents
métiers auxquels prépare le concours. Notez que ces professions essentiellement régaliennes
exigent certains comportements ou réponses particulières à réfléchir de façon importante.
"Un agent du service dont vous êtes le responsable vient de se faire agresser par un usager.
Que faites-vous ?"
Pourquoi une telle question ? La violence dans les lieux publics est devenue aujourd’hui
préoccupante. Une action rapide de l’encadrement est sans doute déterminante dans de nombreux
cas. Le jury attend votre détermination et votre justesse de vue.
"Une de vos collaboratrices fonctionnaire responsable du secrétariat accueil dont vous êtes
le responsable se présente le matin pour prendre son service coiffée d’un hijab (foulard
islamique.) Que faites-vous ?"
Pourquoi une telle question ? Quelque soit votre opinion personnelle sur le sujet, là n’est pas la
question. Ce que veut jauger le jury c’est votre écoute et votre réactivité. Tout est important dans
le sujet : le service d’accueil, le collège. Appréciez la situation et répondez-y avec intelligence.
"Un agent placé sous votre autorité, qui conduit la voiture dans laquelle vous circulez vous
dit qu’il a perdu tous ses points du permis de conduire. Quelle est votre attitude?"
Pourquoi une telle question ? Aucune hésitation en face de ce type de question, fonctionnaire en
situation d’autorité, votre responsabilité est engagée, vous serez donc tout particulièrement étudié
dans le cadre de ce type de mise en situation. Le jury vous teste, pas de droit à l’erreur !
Pour continuer votre préparation exercez-vous à travailler d’autres domaines (parmi bien
d’autres).
Depuis deux semaines, votre service est en charge de l’analyse d’un dossier. Votre responsable
hiérarchique a une réunion vendredi 9h sur ce sujet. La veille de cette réunion, dans la matinée,
votre collaborateur désigné pour instruire ce dossier vient vous informer qu’il n’a pas terminé son
travail. Comment réagissez-vous ? Comment auriez-vous pu éviter cela ?

- La presse critique l’activité de votre administration. Votre directeur vous demande votre avis.
Que lui conseillez-vous ?

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- Des questions de culture générale:

Même si le gouvernement, notamment par la voix du secrétaire d’Etat à la Fonction Publique a


bien précisé que les connaissances académiques ne seront plus les juges de paix de ces nouvelles
procédures de recrutement de la Fonction Publique, et que la connaissance de « La Princesse de
Clèves » ne sera plus obligatoire pour recruter des pompiers ou des inspecteurs des impôts, il est
cependant toujours demandé au candidat une culture vaste, diversifiée et citoyenne.
N’oubliez jamais qu’il s’agit en l’espèce de l’épreuve d’oral dans un parcours aboutissant à une
entrée dans la fonction publique et qu’il sera demandé, plus tôt qu’une culture livresque, de
disposer de connaissances générales, politiques, démographiques, économiques, historiques,
sociales.
Il est évident qu’une bonne connaissance de l’actualité sera appréciée. Il est fondamental aussi de
rappeler que les notions de service public permettront de compléter certaines démonstrations très
utiles et attendues dans de nombreux cas.
La curiosité, l’ouverture d’esprit, l’intérêt pour les problèmes récents en France en Europe et dans
le Monde seront à même de faire la différence au moment crucial de la notation.

QUELQUES CONSEILS ET QUELQUES RECHERCHES

Le candidat doit intéresser et convaincre le jury, il doit être un acteur compétent et décisif de son
avenir. Il doit être convaincu, clair dans sa démarche et être en capacité de savoir communiquer
connaissances, convictions et motivations.
Des expériences antérieures de préparation voici quelques indications basiques mais qui
rassurent.

- Le plumage

Nous sommes dans une situation de contraintes. Pas de singularité vestimentaire, pas d’originalité
dans la tenue, choisir des vêtements connus et auxquels on est habitué pour ne paraître ni trop
emprunté, ni trop endimanché. Rappelons que le cadre recherché pourra représenter son service
ou sa direction dans des réunions auprès d’usagers, d’élus de partenaires privés ou associatifs et
que le jury aura tendance, en une fonction de miroir, de s’identifier ou plus exactement de vouloir
reconnaître et se reconnaître dans le candidat. Attention donc aux dissemblances et aux
dissonances.

- Rumeurs, cris et chuchotements…

Quelque puisse être le soin apportés par le service organisateur du concours, la situation du
candidat le jour de l’oral est toujours une situation anxiogène. N’oubliez pas votre lettre de
convocation et vos papiers d’identité, ils sont indispensables.
Le bâtiment dans lequel se déroule le concours est souvent situé dans des zones fortement
urbanisées dont l’accès n’est pas toujours évident ou simple. Pensez à une reconnaissance
préalable !
Le lieu est fréquemment peu confortable, salle de sport, gymnase, lieu réservé aux concours,
l’insonorisation est souvent faible et malgré des cloisons mobiles ou plus fixes, les conversations
d’un sous jury à un autre peuvent perturber.

52
Certains jurys disposent de moyens de contrôle de la durée de l’épreuve comme ceux que l’on
retrouve dans nos cuisines pour vérifier la cuisson des œufs ou du poulet et qui font entendre une
sonnerie stridente en fin de parcours.
Il faut s’y préparer et faire des efforts d’adaptation au milieu qui sera le votre ce jour là.
Les candidats sont convoqués par session, l’heure de passage n’est donc pas obligatoirement celui
qui figure sur la convocation.

Généralement les épreuves se déroulent le même jour, mais ce n’est pas systématique. Prenez vos
dispositions pour subir tous les aléas d’un emploi du temps imprécis.
Pensez à éteindre votre portable. Tous les ans ces téléphones sonnent et mettent leurs
propriétaires dans le plus grand des embarras.

Ne vous laissez pas perturber par « le Génie des couloirs » qui rode durant ces longs temps
d’attente : « Un tel à dit que… », « Quelle honte on ne m’a pas demandé mes motivations »,
« Rien que des questions fermées, rien que des visages hostiles », « Je n’ai pas pu m’expliquer, ils
me coupaient toujours la parole » Rien de tel pour perdre la belle confiance travaillée avec
tellement de soin !

-La montre

Quand on passe une épreuve orale, le stress est tellement important qu’il faut maîtriser celui-ci.
D’abord ne pas hésiter, après s’être installé sur sa chaise de poser sa montre bien en évidence
pour la voir.
On n’est que très mauvais juge du temps. Seul un regard furtif et rapide sur la montre peut nous y
aider.
Il faut bien s’entraîner à la gestion du temps. Il faut réaliser un exposé de dix minutes environ et il
est important de tenir cette durée sous peine, si l’on est trop court de leur laisser beaucoup de
temps supplémentaire pour vous torturer ce qui est toujours désagréable, si vous êtes trop long de
risquer une intervention péremptoire du jury vous disant « Concluez en 30 secondes ! » ou
« C’est terminé maintenant ! » ce qui, bien entendu stresse énormément.

N’hésitez donc pas en vous asseyant de mettre la montre sur la table à côté de vous et de la
consulter du coin de l’œil.

-L’Histoire du petit Poucet

Il faut avoir le soin, dans l’exposé, de donner des signaux sur tel ou tel domaine sujet ou question
que vous connaissez et que le jury aura la bonne idée de venir rechercher dans vos paroles,
comme les petits cailloux blancs du petit Poucet ou les appâts que le pécheur jette en mer pour
ferrer le gros poisson (ici le jury !) si vous le faites de manière habile, ils viendront vous manger
dans la main !
On a coutume de dire en décrivant cette épreuve que l’exposé présenté par le candidat est aussi un
« prétexte ». Prétexte de faire état de son savoir, de ces capacités pour démontrer au jury qu’il est
« de taille » a rejoindre la liste des lauréats et de devenir rapidement un « bon » inspecteur !.

On constate de manière systématique que la première question est tirée de l’exposé du candidat et
que les 2/3 de celles ci y font référence.

53
-Le verbe et le corps.

C’est une représentation, il faut soigner le ton, pensé à croiser les regards de tous les membres du
jury. Il ne faut pas croire que celui qui est au milieu ou qui parait le plus âgé a plus de
responsabilité ou préside. Il faut intéresser tout le monde car il y aura toujours un des membres
pour trouver votre discours intéressant !
Attention aux bracelets ou aux montres qui tintent et tapent sur la table, attention aux stylos que
l’on étreint avec trop de vigueur. Attention à ne pas mettre ses mains sous la table…
Attention à la manière de se tenir assis, certaines positions trahissent une angoisse qui va
perturber la prestation. Attention à l’attitude physique, luttez contre les signes de nervosité qui
agacent les membres du jury. Réprimez le tremblement mécanique des jambes, les gesticulations
qui trahissent l’angoisse.

Du clame ! Fébrilité, énervement, trépidations sont à bannir.


Il faut toujours penser que la communication n’est pas que seulement verbale, le corps parle pour
nous, il faut essayer qu’il ne dise pas de bêtise !

On peut dire pour conclure, au moins provisoirement, que la réussite à cet oral est un cocktail
complexe et subtil qui se compose de trois composantes obligatoires : les connaissances, la
chance, l’empathie avec le jury.

Sans connaissances, le candidat court à l’échec.


La chance lui permet de tomber sur un domaine dans lequel il est à l’aise.
L’empathie se caractérise par une démarche objective et rationnelle de compréhension
intellectuelle des ressentis de l'autre, elle exclue particulièrement tout entraînement affectif
personnel et tout jugement moral.

Cet oral s’il doit convaincre, n’est pas une manœuvre de séduction. Regardez l’ensemble des
membres du jury, soignez votre voix et son débit, donnez aux examinateurs la marche à suivre de
façon claire, ils vous en sauront reconnaissants.

A l’oral, le meilleur contenu, s’il est mal présenté perd toute sa valeur.
De même un chef d’œuvre musical mal interprété perd toute sa beauté. Sachez donc être les
meilleurs interprètes de vous-même et de ce que vous savez.

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COMPTE RENDU DE LA RÉUNION DIRECTEURS IPAG / DIRECTEURS IRA /
DIRECTION GÉNÉRALE DE L’ADMINISTRATION ET DE LA FONCTION PUBLIQUE
(DGAFP) - 13 mars 2009

Animée par Nadine Bonhotal Responsable de la formation permanente à la Sous Drection des
politiques interministérielles de la Direction Générale de l'Administration Générale et de la
Fonction Publique et Lounès Belkaid gérant du cabinet de consultants AM GRH, chargé de
former les services des concours et les jurys des différents concours des 5 IRA, cette réunion
regroupait les représentants de quinze IPAG et CPAG, trois représentants de l’IGPDE et les
directeurs des IRA de LYON, de NANTES et de STRASBOURG. Elle était destinée à
présenter le contenu de la formation des jurys des concours des IRA à la méthodologie des
grands oraux.

Objectif de la réunion : appréhender la méthodologie de sélection mise en œuvre par les jurys

Philosophie nouvelle : questionnement sur les compétences et non plus sur les connaissances
(problématique de « professionnalisation » des concours de la fonction publique plus
généralement)

I. Informations d’ordre chronologique

1) Après que les compétences et aptitudes requises des candidats auront été identifiées (en
s’appuyant sur le répertoire interministériel des métiers et de l’Etat évoqué plus haut dans ce
dossier), des grilles d’évaluation seront élaborées.
Ces grilles comporteront quelques critères (5 ou 6, ex : capacité à encadrer une équipe) ;
chaque critère devrait faire l’objet d’une échelle d’évaluation (de 1 à 4 ?) et d’une pondération
variable.
L’objectif est d’établir des grilles communes aux différents jurys. Elles sont encore en cours
d’élaboration.
Un travail avec les membres des jurys devrait permettre d’élaborer les mises en situation et les
questions-type à poser aux candidats externes.

2) Les formations des jurys commune aux cinq IRA se dérouleront dans les derniers jours du
mois de Mars, à raison d’une par type de concours (externe, interne 3ème concours).

3) Les dossiers de RAEP (ainsi que les fiches individuelles de renseignement des candidats au
concours externe) devront être adressés au jury dans le délai de quinze jours suivant la date de
proclamation des résultats de l’admissibilité.

4) Les grands oraux devraient débuter dans les IRA vers la fin du mois d’Avril et s’étaler
parfois jusqu’à la fin Mai. (Qu’il s’agisse du concours externe ou du concours interne).

5) Selon Nadine BONHOTAL, les grilles d‘évaluation pourront être publiées sur le site de la
Fonction Publique mais cette publication n’interviendrait qu’au tout début des épreuves orales
Une évaluation serait faite dès la fin des concours les IPAG pourraient être associés à celle-ci.

II. Recommandations générales faites aux jurys


1) Les jurys seraient invités à se défaire de tout stéréotype et de tout a priori, afin de ne pas
privilégier certains profils de candidats. A cette fin, les jurys devraient chercher à

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individualiser le questionnement. Les attentes du jury en la matière ne sont pas encore
précisées. Il s’agit ‘appliquer le principe général de recherche de professionnalisation des
jurys : compétences et aptitudes professionnelles à déceler + de manière subsidiaire,
vérification des connaissances ; l’aspect qui doit prédominer dans la décision des jurys réside
dans le potentiel à découvrir chez chaque candidat. Ne pas reproduire le concours tel qu’il
existait auparavant dans sa forme académique. Les connaissances académiques doivent être
reliées à des situations professionnelles via des « mises en situation ».

2) Au-delà de l‘appréciation des aptitudes professionnelles, le formateur a admis que le jury


devrait aussi chercher à apprécier si les valeurs auxquelles le candidat adhère sont
compatibles avec celles du service public.
Pour cela, le jury ne devrait pas seulement tenir compte du discours explicite du candidat mais
aussi de son discours implicite qui peut être plus révélateur de ses valeurs.
La difficulté de base inhérente à la professionnalisation des concours réside dans le fait que
les candidats du concours externe dans leur majorité n’ont pas d’expérience professionnelle à
proprement parler.
Dès lors que « professionnalisation des concours », peut-on les interroger sur leurs études ? va
intéresser le jury la capacité du candidat à s’adapter et à adapter son cursus universitaire, à
expliquer et à justifier ses changements d’orientation, son double cursus... Le vécu de
l’étudiant est à apprécier dans son ensemble : il y a le parcours universitaire et le parcours
autour du cursus universitaire....

Nécessité pour le candidat de :


- Mettre en avant et valorisation des expériences professionnelles d’où qu’elles viennent
- Mettre en avant et valorisation des expériences extra-professionnelles (présidence d’une
association par ex.)

Importance des questions du type : « Pourquoi avez-vous passé le concours des IRA ? Quelle
est l’attractivité des IRA selon vous ? »
La motivation du candidat, la connaissance des métiers.... (Critère déterminant)

3) Il sera recommandé au jury de privilégier les questions ouvertes par rapport aux questions
fermées.

4) Le jury devrait éviter de porter une appréciation trop précoce sur le candidat (ce qui
avantagerait les candidats qui abordent avec aisance l’entretien) et pondérer tous les éléments
de l’épreuve avant de le juger.

5) Le jury sera invité à ne pas attacher une importance excessive à la gestuelle du candidat.
Selon le formateur, ce sont les changements d’attitude provoqués par les questions qui ont le
plus d’intérêt.

6) Quant à la durée de l’exposé du candidat, il parait acquis que le jury ne devait pas
interrompre l’interrompre avant la fin de son intervention, dès lors qu’il ne dépassait pas la
barre des dix minutes.

7) Le jury sera invité à ne pas poser de questions visant à déstabiliser le candidat, à moins
d’avoir pour ce faire, une justification précise.

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8) Il sera recommandé au jury de procéder de la manière suivante pour évaluer le candidat à
l’issue de l’épreuve :
Chaque membre du jury remplira seul sa grille ; puis, un échange entre les membres du jury
aura lieu pour harmoniser l’appréciation. Si elle suscite des divergences importantes, le cas
sera réexaminé au terme de la séance d’entretiens.
En cas de contentieux, l’administration est dans l’obligation de justifier l’appréciation du jury
en s’appuyant sur la grille d’évaluation.

III. Le concours externe

1) L’objectif de « professionnalisation » du grand oral du concours externe devrait être


désormais d’apprécier les aptitudes du candidat à exercer sa responsabilité professionnelle ;
elle sera évaluée en termes de potentiel.
Tel devrait être l’objet des questions relevant de mises en situation ; on demandera au
candidat comment il réagirait s’il était confronté à telle ou telle situation. Il s’agirait surtout
d’apprécier le bon sens du candidat.
- On vous avertit qu’un incendie a pris dans votre bureau…
- Un de vos subordonnés arrive régulièrement au bureau en état d’ébriété…
- Vous êtes victime du harcèlement sexuel d’un supérieur hiérarchique…
Un jeu de mises en situation devrait être élaboré.
L’épreuve orale a vocation à apporter quelque chose de plus : faire connaissance avec une
« personnalité », faire ressortir les traits de personnalité du candidat.

Les mises en situation qui seront proposées aux candidats doivent procéder de logiques de
bon sens. Ce qui est attendu du candidat, c’est son aptitude à raisonner, à faire usage de ses
connaissances, à les appliquer à des situations pratiques. Les jurys sont invités à réfléchir à
des questions qui mettraient en valeur des comportements étroitement liés à la réalité
administrative.

2) Les candidats sans expérience professionnelle pourront s’appuyer sur leurs stages, leurs
activités bénévoles ou leurs « jobs de vacances ».
L’exemple d’un candidat qui avait une petite expérience d’éboueur dans une ville balnéaire et
qui, en expliquant les motifs de ce stage, les contraintes qu’il lui imposait, les relations qu’il
avait pu établir avec des collègues de travail issus d’un univers très différent du sien, a pu
démontrer sa capacité d’adaptation.

3) Les candidats pourront également être interrogés sur leur parcours universitaire, les raisons
de leurs choix d’études, ainsi que de leurs éventuelles réorientations, et même leur évaluation
de ce parcours, ce qui pourra témoigner de leur maturité ainsi que de leur ouverture d’esprit.

4) Le jury devrait s’intéresser particulièrement à la motivation du candidat, ce qui pourra à la


fois faire apparaître les valeurs auxquelles il adhère et permettre de vérifier qu’il a une
connaissance suffisante des responsabilités qui pourront lui être confiées dans
l’administration. Par rapport aux logiques relatives à la réforme de l’État et plus
généralement aux notions de service public, de fonction publique... Il va de soi que qu’un
certain nombre de valeurs (devoirs, obligations, déontologie...) se veulent fondamentales et à
appréhender en terme de motivation. Elles constituent aussi une sorte de fil rouge de tout
l’entretien. Une approche et une réflexion personnelles sur ces valeurs de la fonction
publique, du service public sont attendues.

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5)- La fiche de renseignement est une fiche de synthèse de leur activité dans leur ensemble.
Elle doit servir d’accroche, à valoriser les diplômes s’il y a eu des réorientations ou qui sont
venus en complément d’un autre, à valoriser des parcours à l’étranger, à valoriser les
expériences professionnelles ou associatives...
La partie « observations (facultatif) » de la fiche individuelle de renseignements à remplir par
le candidat peut être utilisée pour valoriser l’ensemble de son parcours et plus
particulièrement pour y mentionner des éléments étrangers à la formation elle-même (par
exemple des responsabilités exercées dans des associations), éléments qui pourront nourrir la
conversation.

6) Les questions de pure culture générale seraient désormais exclues (du moins sera-t-il
conseillé au jury de les exclure). Il s’agira, d’apprécier si le candidat sera capable de mettre en
œuvre ses connaissances dans une situation professionnelle.
Il n’y aura pas pour autant et forcément de réponse type attendue : voir comment le candidat
va se sortir de la situation posée, comment il va gérer la mise en situation. Il ne s’agit pas non
plus de pénaliser l’étudiant / candidat qui n’aurait aucune expérience professionnelle : ses
« réflexes » se doivent cependant de pouvoir être analysés... Pas de questions type « questions
pour un champion ».

- Capacités d’animation
- Capacités d’adaptation
- Capacités d’initiative
- Capacité d’encadrement
- Capacité d’ouverture
- Capacités d’organisation
Sont des qualités que l’on est susceptible en effet d’acquérir sur le terrain... Ce sont là
également les principales aptitudes qui vont être élevées au rang de critères...

IV. Le concours interne

1) Le dossier de RAEP sera étudié à l’avance par le jury à l’aide d’une grille d’analyse qui n’a
pas encore été élaborée.
Il sera possible au candidat de se munir de ce dossier pour l’épreuve l’exposé liminaire ne
devra pas être une simple restitution du dossier.

2) Le candidat devra chercher à mettre en valeur les compétences acquises et « transférables »


dans ses futures responsabilités.
Il doit expliquer son parcours professionnel mais le jury devra admettre, que ce parcours ne
soit pas nécessairement cohérent.
3) Le cas des candidats enseignants a été spécialement évoqué, certains craignant que leur
profil ne soit pas apprécié par le jury. Le jury sera « sensibilisé » au questionnement de ce
type de candidat.
4) Les représentants de l’IGPDE ainsi que les directeurs d’IPAG se sont inquiétés de la place
des questions portant sur les connaissances administratives, questions expressément prévues
par la réglementation du concours interne. Ces questions, sans être absentes, ne devraient pas
avoir un caractère académique et être, au contraire, en rapport direct avec l’exercice des
activités professionnelles, ou, au moins, avec la compréhension de son environnement
professionnel.

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Paroles de candidats :

Merci à tous les candidats des années précédentes qui ont bien voulu prendre de
leur temps pour, immédiatement après leur sortie des épreuves, me faire un compte rendu
détaillé.
Je leur en suis très reconnaissant car, grâce à elles et eux, nous pouvons disposer
d’une documentation indispensable qui au fil des ans permettra de mieux connaitre ces
épreuves et donc de mieux les apprivoiser.

Il va sans dire que j’attends la même chose de vous afin que dès votre passage
devant le jury vous soyez très attentifs à me faire le compte rendu le plus détaillé possible.
D’avance Merci.
Voici donc, dans leur langage, leurs récits.

Le bilan est mitigé un jury agressif et déstabilisant. (3° concours)


- Question de mise en situation:
- Pourquoi cet IRA et non un autre?
- Pourquoi la fonction publique d'Etat ?
-Quelles initiatives pour l'accueil de personnes étrangères dans la commune ?
- L’inspecteur d'académie décide une fermeture de classe dans l'école que faire?
- Quelles sont les difficultés rencontrées en tant qu'élu local. ?
-Le recteur d'académie peut-il fermer une école?
- Le privé n'a t-il pas intérêt à intégrer la fonction publique?
- Quels sont les réformes de l'administration territoriale (pas le comité Balladur mais sur les
services déconcentrés de l’Etat.
(Concours Externe)

- Question sur les réformes de l'administration territoriale et régionale, sur l'intercommunalité


la présidente du jury m'a reprochée de ne pas avoir développé ma thèse sur
l'intercommunalité.
Compte rendu : 3 jury (2 femmes 1 homme) plus sur le coté le président du jury qui s'est
présenté comme un auditeur libre mais que j'ai toutefois pris en compte par le regard durant
mon exposé ou les questions...

Mon exposé devait être dans les temps environ 9min30 quand je m'entrainais donc là
avec le stress et donc un débit plus rapide au début je pense que j'étais à 9min.
Pour commencer ils m'ont dit que : "Après un exposé très complet on va vous poser des
questions..."
Une des femmes du jury (plutôt jeune) m'a posé une question de mise en situation qu'elle
lisait???!!! Mais bon.
Pour faire court, que des mises en situation qui demandaient toutefois des connaissances sur
le droit de la fonction publique je pense.
Ex :
- Des agents qui veulent faire grève, les règles qui encadrent le droit de grève,
- Des agents qui ne m'aiment pas,
- Laïcité/diversité,

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- Le sous préfet qui ne veut plus renouveler les départs à la retraite ou seulement par des
contractuels...
- Est-ce que je pense qu'il ya trop de fonctionnaires?
Je crois que c'est tout mais vu que mon exposé était dans les temps (enfin je pense!) 1/4h de
questions ça passe très très vite.
Pas de questions personnelles.

- Dans quel ministère souhaiteriez-vous travailler?


- A quel niveau: central/ déconcentré?
- Pourquoi n'avez vous pas parlé de votre DU d'anglais alors que vous l'avez mentionné sur la
fiche? (!!!)
- Avez-vous passé d'autres concours?
Heuu, (Et dans ma grande honnêteté je réponds: oui: les douanes! (car j'allais passer le sport
le surlendemain)=> Grosse erreur car tout de suite après: grand silence...
-Et la FP territoriale : Non !!

-Vous tombé dans un service fortement féminisé: que faites-vous?


=> J'ai directement pensé aux problèmes liés aux congés, et aux 80% donc j'ai répondu que
j'allais évaluer chaque demande, mais que toutes ne seraient surement pas satisfaites car il faut
un minimum de personne pour que le service puisse tourner correctement, et par la suite
éventuellement mettre en place un système de rotation.

-Comment voyez-vous l'évolution de votre carrière? C'est vous qui irez chercher les
opportunités ou bien est ce que vous attendrez qu'elles se présentent à vous?

-Vous serez amené à avoir des agents sous votre responsabilité. Comment allez-vous gérer
cela?
Réponse: Heu ! Oui..J'essaierai de mettre en place un management participatif que toute
l'équipe soit fédérée derrière un projet et qu'elle s'investisse de façon énergique...

- Vous avez dit management...Que pensez-vous du management à 360° ?


Hmm c'est quoi??
-C'est l'évaluation du supérieur par son subordonné.
Ahh! Initiative très intéressante. Cela permet d'avoir en effet un autre point de vue, de voir
comment notre façon de manager l'équipe est perçue par nos agents..

-Vous le mettrez en place dans votre service?


Je l'expérimenterai dans un premier temps.

-Vous avez parlé des contrats de partenariats? Pensez-vous qu'il faille développer ce type de
contrat dans le secteur public?
Oui, en effet ce sont des contrats en plein essor, d'ailleurs le Conseil d'Etat a publié...
-Non, vous, qu'est ce que vous en pensez?
(Rires). Oui personnellement je pense qu'il faut encourager le développement de ces contrats,
qui sont dans la lignée des reformes actuelles que connait le secteur public...qui vont vers le
rapprochement avec les pratiques du secteur privé...avec des objectifs de performances afin
d'améliorer le service public..

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Le jury était composé de 2 hommes et d'une femme .Un des hommes s'ennuyait ferme
(en tout cas c'est ce qu'il voulait me faire croire ou comprendre je ne sais pas) il mordillait son
stylo, tenait sa tête avec ses mains et a baillé 4 ou 5 fois pendant ma présentation...
Et les deux autres ne me regardaient pas vraiment non plus, occupés à lire ma fiche de
renseignement.
En ce qui concerne ma présentation je suis plutôt satisfaite, je ne me suis pas laissée
déstabiliser, et j'ai réussi à maitriser mon stress.
Par contre pour les questions c'est autre chose...1e question posée par un premier : que pensez
vous de la privatisation de la poste? (par rapport à mon exposé ou je dis que j'y ai travaillé).
J'ai répondu que les services financiers étaient déjà privatisés et que cela me paraissait être
normal car c'est un secteur concurrentiel.

Il a rebondit sur la réforme du livret A; j'ai répondu que cela s'inscrivait aussi dans une
logique concurrentielle et que l'avantage consentie à l'époque à la Poste et à la Caisse
d'épargne n'avait plus lieu d'être car elles n'appartenaient plus au secteur public.
Il a enchainé sur la suppression des bureaux de poste dans les petits villages; j'ai répondu que
cela était dangereux pour ces petits villages car souvent le seul lien direct avec
l'administration, et que ces villages ne survivrait pas à la suppression du bureau de poste.

Il m'a ensuite interrogé sur la suppression du juge d'instruction: j'ai eu un peu de mal a
répondre car j'ai commencé à dire que c'était un sujet très controversé, il a élevé la voix
"ON NE VOUS DEMANDE PAS DE PARLER DE LA CONTROVERSE, MAIS DE NOUS
DIRE VOUS CE QUE VOUS EN PENSEZ?", j'ai alors dit que je n'y étais pas favorable car
cela risquerait de faire que l'enquête serait uniquement à charge (ou quelque chose de ce style
pas très bien formulé)... Le second membre masculin du jury a répliqué:
« Ah bon vous en êtes sure? Oui je pense..

Ensuite la Dame: Vous avez effectué un stage à la DRAC, de quoi s'occupe la DRAC à part
les Monuments Historiques?

Là je connaissais donc ça allait (Archéo, cinéma d'art et d'essais, musique...)


Elle a ensuite demandé que faisait la DRAC pour inciter les jeunes à aller au cinéma? J'ai dit
qu'elle faisait des tarifs préférentiels, qu'elle organisait des événements, des festivals...etc
(Je ne sure pas sure que ce soit ce qu'il fallait répondre)
Le premier juré : Qui a en charge l'inventaire? Moi (les deux pieds dans le plat) la DRAC...
Lui: vous en êtes sure? La je réalise que c'est la Région donc je le lui dit, il demande depuis
quand, je répond que je ne sait pas exactement mais que c'était en train d'être mis en place à
Montpellier quand je faisais mon stage donc que c'était récent.
Lui la Loi du 13 aout 2004 ça ne vous dit rien?
Moi: si acte II de la décentralisation.
Viens ensuite la question (ou plutôt la réponse) qui m'a a mon avis grillé pour tout le reste de
l'entretien...
La dame « Pour revenir à la Poste où vous avez effectué des "chantiers" pour rattraper le
travail en retard... Pourquoi y avait-il du travail en retard?
Moi: parce que la poste avait du mal à adapter le travail aux effectifs. Elle: pourquoi? Moi: à
la Poste il y a deux type d'agents: les CDI et les fonctionnaires... euh... et c'est vrai qu'il est
difficile...euh... de leur imposer (aux fonctionnaires) des changements sans les braquer (grosse
mais alors très grosse balle dans le pied!!!).

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Elle fait les gros yeux: les braquer? J'essaye de m'en dépatouiller tant bien que mal... alors je
réponds qu'en théorie c'est vrai qu'il faudrait expliquer et amener les décisions d'une certaine
manière afin de les motiver mais qu'en pratique j'ai bien vu que ça n'avait pas marché... J'ai
enchainé en disant qu'a mon avis il aurait fallut mieux répartir les flux entre les différents
services ou les réorganiser... (Bref, grand moment de solitude...)

Ensuite le second juré: Qui était Pascal Paoli? [ IRA de Bastia]


Je dis que c'était le premier indépendantiste corse, nommé chef de la nation corse après les
guerres de corse contre Gène. Qu'il a participé à la Révolution mais que trahit par la
Convention mais aussi par les anglais il s'exile en Angleterre.
Ca ne vous parait pas illogique qu'il s'exile en Angleterre alors qu'il a été trahit par elle? Moi:
Si mais c'est ce que j'ai lu. Lui: ah bon et quand vous lisez quelque chose d'illogique vous le
dites quand même? Moi:(un peu gênée) non... mais... c'est vrai que là en l'occurrence c'est le
cas... (Pas terrible comme défense)

- Deux de vos agents ne s'entendent pas, que faites-vous?

Moi: cela dépend de l'origine de leur mésentente, si elle est de longue date, je ne pense pas
pouvoir les réconcilier je pense que j'essayerai alors de ne pas les faire travailler ensemble et
de faire en sorte que leurs tâches ne soit pas interdépendantes... En revanche si elle est plus
récente je ferai appel à leur bon sens pour le bon fonctionnement de l'équipe...

- Vous avez parlé de "bonne entente" (dans l'exposé) comment ferez vous pour qu'il y
ait une bonne entente dans votre service?
Moi: déjà j'organiserai des réunions ou par exemple une pause café ou chacun pourra donner
ses idées pour faire évoluer le service.
Eux: si elle existe déjà vous la rallongerez?
Moi: Non si quelque chose existe déjà et que cela fonctionne je ne vois pas l'intérêt de le
changer...
Eux: et vous ne serrerez pas la main à vos agents le matin en arrivant?
Moi: pourquoi pas si c'est ce qu'ils avaient l'habitude de faire... Mais un simple bonjour me
semble aussi efficace.

Eux: mettez vous à la place de vos agents, si votre supérieur vient tout les matins vous serrer
la main ou dire bonjour que vous diriez vous?
Moi: qu'il est attentif... (je ne suis pas sûre du tout que c'est ce qu'il fallait répondre)...

Le Jury était composé de trois hommes très aimables


Bcp de questions sur le droit privé: carte judiciaire, juge des victimes;
Des questions sur les avocats célèbres.
Des questions pointilleuses et techniques sur les règles en matière d'hygiène dans les cantines.
Je n’ai pas su répondre alors j'ai dit naïvement que je n'étais pas spécialiste en matière
d'hygiène).
Le lave vaisselle de la cantine tombe en panne, que faire si l’on ne trouve pas de
réparateur ? J’ai répondu qu'on pourrait servir des repas froids (sandwichs...)

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Que faire en tant qu'intendant quand on vous livrera les produits alimentaires pour la
cantine ? J’ai répondu qu'il faut procéder à des contrôles d'hygiène...
Qui va effectuer ces contrôles? J’ai répondu une personne compétente dans le domaine? On
m'a répondu: ce sera à vous en tant qu'attaché d'y remédier!!!!

Qui établit les menus? J’ai répondu que ca relevait de ma compétence.


Ah bon et vous agissez seule, toute seule!!!!
J'ai répondu qu'on agit jamais seul mais avec les membres de son équipes!!!

Vous pénétrez dans une cantine, que faites-vous???


J’ai répondu que le reflexe premier était de me laver les mains.
Pourquoi Bonaparte est il détesté par les antillais???
Ils croyaient que j'étais antillaise, jusqu’au moment ou il m'ont demandé: quelles langues
parlez-vous????

Après on m'a reproché le double cursus: master de droit privé suivi d'un master
d'administration publique!!!!!

Ils étaient très souriants (normale je l'étais aussi).

Pour ma part, l'entretien était plus culture G/droit que professionnalisant.


C'est à dire aucune question de mise en situation, ni de management, ni sur l'univers
professionnel, ni sur les motivations, etc. Au final cela a été plus proche d'un grand oral
qu'autre chose.

Pensez vous qu'un fonctionnaire doive se tenir au courant de l'actualité internationale?


Donc forcément ma réponse étant plutôt positive, celles qui ont suivies étaient par exemple:
que pensez vous de la construction d'une base française au Qatar, en Afghanistan les talibans
sont-ils pachtouns ou ...? (la je savais). Ensuite, de quelle année date le droit de grève dans le
secteur privée, et par qui?

Pensez vous qu'il faille renationaliser les banques? (et lorsque je répondais il me disait que
c'était du blabla!!) Donc c'est à peu près tout pour le jury cassant.

Ensuite le second n'a fait que rebondir sur ma présentation en me disant: vous avez plusieurs
expériences dans la restauration, connaissez vous la marche en avant? Et par qui cela a été mis
en place? (je ne savais pas), puis vu que dans ma présentation je dis que le fonctionnement
général du secteur public me convient puis plus tard que je désire être actrice du mouvement
de modernisation de l'Etat il m'a dit: je ne comprends pas très bien, d'un coté cela vous
convient et d'un autre vous voulez tout réformer, expliquez-moi car je suis perdu.

Donc j'ai essayé de remettre les choses a leur place en disant que ce n'était pas l'essence même
de l'organisation du secteur public qu'il fallait rénover mais plus dans ses modalités de
fonctionnement et d'action en améliorant l'efficacité etc., et la il n'a pas arrêté de me contrer
en me disant: donc vous pensez que l'administration n'est pas efficace, qu'il y a trop de
fonctionnaires etc. j'ai essayé de me défendre tant bien que mal mais il a terminé en me disant
qu'il n'était pas convaincu.

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Voila pour le jury déstabilisant et le dernier a été le plus conciliant et le plus agréable
et lui m'a plus posé des questions techniques du genre: principes des finances publiques,
comment se traduit le principe de sincérité, par qui est-il contrôlé et par quel type de contrôle,
ensuite droits et obligations des fonctionnaires (principalement obligation de réserve) et
l'entretien s'est terminé.
Donc pour l'auto-évaluation je dirais que j'ai du mal à me positionner car plusieurs
questions sont restées sans réponses et d'autres semblent ne pas les avoir convaincues: cela
dit, étant donné que j'ai tout de même essayé, même lorsque je ne savais pas, de faire des
hypothèses et que je ne me suis pas trop laissée déstabiliser, cela dépendra des critères sur
lesquels ils se basent.

Le Jury est en général resté sur des questions relative à mon parcours et à ma
personne, je n'ai eu que peu de questions de mise en situation: La candidate est d’origine
antillaise
-Quelle est la différence entre la salsa cubaine et portoricaine?
- Que pensez-vous de l'indépendance de la Martinique?
-Que pensez-vous de l'octroi de mer?
-Lisez-vous la littérature antillaise?
-D'ou vient le programme Erasmus? D'ou vient ce nom?
-Comment sont financées les fédérations de tennis?
- Que pensez-vous de la séparation ordonnateur comptable?
-Si vous êtes AASU dans un lycée et que vous avez un de vos agents qui s'adonne au vol de
nourriture, que faites-vous?
- En informez-vous votre chef d'établissement?
-Si vous avez deux SASU sous votre responsabilité, une qui réalise bien les objectifs et atteint
les résultats et l'autre non, que faites vous?
-(ayant parlé de la prime au mérite) vous pensez vraiment que ca fonctionne tout ça?
- Comment voyez-vous votre plan de carrière?

Jury de 3 hommes.
Aucune mise en situation et aucune question de management.
Comme j'avais dis dans mon exposé que "participer à la réforme de la fonction publique était
un défi très motivant", la première question était si je trouvé motivant de ne pas remplacer un
fonctionnaire sur 2.
Trouvez-vous que le pouvoir d'achat des fonctionnaires soit motivant ; combien coûtent les
fonctionnaires par an à l'Etat ?
Comme j'avais aussi parlé du "pilotage par les résultats", ils m'ont demandé comment cela se
traduisait concrètement, si à la DDAS il fallait aller chercher les pauvres dans la rue.
Donner un exemple concret de PAP.
Quel secrétaire d'Etat était en charge de la réforme de la carte électorale ?
Quand à eu lieu la dernière ?
Sous quel ministre de l'intérieur ?
Qui est le secrétaire d'Etat à l'outre-mer ?
Qui était Maurice Thorez ?
Quel sociologue a dit "la sociologie est un sport de combat"? (car j'ai fait de la sociologie...).
Quel est le taux d'abstention aux élections municipales ? (car j'ai fait un enquête sur les
comportements électoraux)

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Qu'est-ce que pouvait m'apporter concrètement l'IRA ?
Quel "outil" a était récemment mis en place suite au Grenelle de l'environnement ?
Comme j'avais parlé de l'Espagne, combien y'a-t-il de communautés autonomes ? Est ce que
le pays basque a une police propre (autonome) ?
Y'a-t-il une langue officielle en Espagne ? Les autres sont-elles reconnues ?

J'ai eu tous types de questions :

-culture générale : en rapport avec mon intérêt pour la littérature, en rapport avec la mer
(union pour la méditerranée),
- des mises en situation : en poste dans un collège, il y a des fraudes dans les denrées
alimentaires, qu'est-ce que je fais ?, et si c'est mon supérieur ?
- comment je vois mon avenir dans la fonction publique
- mon 1e poste est aux anciens combattant, comment je prends mes fonctions ?
-que signifie pour moi la formation professionnelle
sur mes expériences professionnelles et sur moi-même :
- qu'est ce qui m'a le plus surpris dans mes emplois saisonniers ?
- quand avez-vous eu l'occasion de convaincre professionnellement ?
- que pensez-vous des sociétés d'intérim ?

Enfin, l'épreuve d'oral professionnalisant face à 3 membres de jury. Un speech calibré


qui a dû durer 10 min, puis chacun a pris la parole en 3 séries de questions.
1er type : les questions de culture générale en rapport avec mon parcours
Connaissez-vous Futuna ?
Quelles sont les îles à proximité ?
Qu'est-ce que l'"ivoirité" ?
Qui est Abd El Kader ?
Quelle époque ?
Quelle est la différence entre Kabyle et Berbère ?
Quelle est l'étendue et la population du Nigéria ?
De l'Afrique ?
Qu'est-ce que le droit à l'insurrection ?
Qui est Locke ?
Qui a écrit l'"homme est loup pour l'homme" ?
Quelle époque ?
Je n'ai pas commis de véritables impairs sur ces points : quelques approximations tout au plus
(sur les chiffres de la population par exemple) ; globalement positif concernant la culture.

2ème type : les questions de motivation


On vous envoie dans les îles, vous y allez ?
Vous ne vous intéressez qu'à vous ?
Le service public : aucun intérêt ?
Vous parlez de découvrir la Corse : vous venez faire du tourisme ?
Vous avez 29 ans et jamais eu de cdd ni cdi ?
Comment vivez-vous ?
Pourquoi n'avoir pas passé le Capes ?

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J'ai bien compris, là, que je devais me mettre "en défense" : ce que j'ai fait en faisant
remarquer que je m'intéressais à ma progression de carrière mais pas qu'à cela,
- que si j'avais parlé d'emblée d'"intérêt général", ils n'auraient pas été convaincus,
- que pourtant ça comptait pour moi, etc. ;
- que j'ai été admissible à l'agrégation (raison pour laquelle j'ai continué),
- que j'ai passé le Capes cette année, mais plus pour ne pas perdre la main que pour remettre
en question mon engagement dans la fonction publique, etc. ;
- que j'ai fait le choix d'une suite d'études me prenant énormément de mon temps, car j'y ai
passé très tôt des concours ou assimilés, donc que la plupart de mes "vacances" étaient
utilisées aux révisions plutôt qu'à chercher des stages, etc.

A noter que l'avant dernière question [Vous avez 29 ans et jamais eu de cdd ni cdi ?
Comment vivez-vous ?]
m'est apparue "limite" : qu'en toute autre occasion, je n'aurais pas toléré que quiconque se
permette de venir me faire la leçon sur la façon dont j'ai mené ma vie, qui n'est sans doute pas
parfaite, mais absolument pas exempte de volonté de m'en sortir (j'ai choisi de prendre à la
rigolade, l'insinuation assez insultante sur ma vie familiale de je cite "Surtout ne changez pas
de parents"... comme si, parce qu'ils m'aident alors que j'étudie, je vivais à leurs crochets !
J'apprécie assez peu qu'on s'arroge le droit de m'assimiler à un parasite et dans d'autres
circonstances, il en aurait eu un aperçu).

3ème type : les questions de mise en situation


- Vous êtes attaché dans un lycée, le proviseur ne veut pas de problèmes, c'est votre premier
jour, vous devez prendre en charge la cantine, quelle est la première chose que vous feriez ?
Les consignes de sécurité ? Vous voulez dire que vous arrivez en poste et ne savez rien ?
Comment ça : vos expériences au sein de l'IRA ? Vous arriverez en stage et ne saurez rien
faire ?

Etablir une relation avec l'équipe pour connaître les priorités du prédécesseur sur ce dossier ?
Mais vous ne pensez pas qu'ils vont vous manipuler ?

-Vous vous rendez compte que ce sont 2/3 des postes à la sortie des IRA et que vous ne savez
pas quoi faire ?

- Vous êtes attaché en préfecture : quelles sont les tâches concrètes qui seront les vôtres ?
Qu'est-ce que le contrôle de légalité ?
Qu'est-ce qu'un mémoire en défense ?
- Vous êtes responsable du service immigration en préfecture : quelles seront les occupations
concrètes les plus pressantes que vous aurez à accomplir ?

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Ce qui peut nous poser problème c'est le manque de connaissance sur les missions d'un jeune
attaché d'administration. J'ai indiqué que si possible j'aimerais intégrer le ministère de
l'écologie et il m’a été difficile de trouver des informations précises sur les missions que l'on
pourrait me confier si à la sortie de l'ira j'y été affecté.
Je pense qu'il serait vraiment utile pour les candidats d'essayer de posséder un maximum
d'informations sur les missions d'un attaché d'administration au sein d'un ministère, selon les
ministères, et au sein des différents services déconcentrés car cette question à coup sûr est
posée par le jury.

C'est relativement difficile d'avoir une vision interne de l'administration lorsque l'on est
étudiant et que l'on n’a pas de proches à l'intérieur. Mais avec des informations plus précises
sur les différentes missions et de bonnes connaissances juridiques la mise en situation devient
beaucoup plus facile et moins stressante.

PAROLES DE JURY

Universitaires, Fonctionnaires, Présidente de jury, ils m’ont répondu. Les lignes qui
suivent sont fondamentales et à lire avec la plus grande attention par les candidats…

L’entretien débute par une présentation par le candidat de son parcours et de sa


motivation. En vue de l’épreuve d’entretien, le candidat admissible adresse une fiche
individuelle de renseignement.
On relèvera que celle-ci est souvent sous utilisée par le candidat. Parfois vierge, elle
n’est d’aucune utilité pour le jury ; bien que non notée elle permet en particulier, dans la
rubrique «observations» de mettre en valeur les travaux, stages et éventuellement toute
activité même bénévole qui favorise l’appréciation de la personnalité et ainsi sert d’assise à un
dialogue constructif avec le jury. En outre le candidat peut y expliciter sa motivation. A
l’inverse une fiche « fleuve» est inopérante et dénote une incapacité à la synthèse et à la
définition de priorités.

Dans l'exposé des candidats sur les fonctions qu'ils ont exercées et exercent, le jury a
recherché la capacité à mettre en perspective ces fonctions et les enjeux économiques,
sociaux, administratifs, auxquels l'action publique se propose de répondre. Il a été sensible à
la conviction qui s'y exprimait et à la cohérence du projet professionnel exposé.
Dans la phase de conversation avec les candidats, le jury a cherché à vérifier que la
problématique des fonctions exercées était bien perçue, que le candidat connaissait
l'organisation, les missions et les actions du ministère qu’ils souhaitaient intégrer ou des
postes auxquels l’IRA prépare.

Il s'efforçait d'apprécier la capacité du candidat à construire une analyse personnelle.


Le jury attendait une connaissance convenable de la révision générale des politiques
publiques et de la LOLF. Il espérait aussi une compréhension même rudimentaire des grandes
lignes des politiques publiques, mais il a entendu parfois des réponses consternantes.

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Afin de se former « une appréciation de la personnalité du candidat », le jury s'est efforcé de
mettre les candidats « en situation» pour voir comment ils réagissaient devant des difficultés
que les attachés de la Fonction Publique de l’Etat peuvent rencontrer dans l'exercice de leurs
responsabilités.
Sans prôner un formalisme qui n'a pas lieu d'être, le jury n'a pu qu'interpréter comme un
manque de considération à l'endroit du concours lui-même la présentation négligée de
quelques candidats et le tour relâché de certains propos.
Les candidats doivent être conscients du fait que la fiche qu'ils remplissent sur leurs fonctions
passées et présentes est le seul élément d'information dont le jury dispose avant l'épreuve. Ils
ont donc avantage à rédiger cette fiche avec soin.
Une présentation ordonnée et suffisamment précise du parcours universitaire, professionnel
n'a pourtant été que très inégalement suivie.

Entretien avec le jury


Fiche de renseignement et dossier
Remarque générale
C’est un élément essentiel de la préparation du concours car, en dehors de tout stress, le
candidat peut réfléchir dès cet instant à la conduite à tenir pour son oral.
Concours externe
L’entretien débute par une présentation par le candidat de son parcours et de sa motivation.
En vue de l’épreuve d’entretien, le candidat admissible adresse une fiche individuelle de
renseignement.
On relèvera que celle-ci est souvent sous utilisée par le candidat. Parfois vierge, elle n’est
d’aucune utilité pour le jury ; bien que non notée elle permet en particulier, dans la rubrique
«observations» de mettre en valeur les travaux, stages et éventuellement toute activité même
bénévole qui favorise l’appréciation de la personnalité et ainsi sert d’assise à un dialogue
constructif avec le jury. En outre le candidat peut y expliciter sa motivation. A l’inverse une
fiche « fleuve» est inopérante et dénote une incapacité à la synthèse et à la définition de
priorités.
Interne et 3° concours
L’entretien a pour point de départ un exposé du candidat sur son expérience professionnelle,
d’une durée de dix minutes au plus.
Le jury dispose du dossier constitué par le candidat en vue de la reconnaissance des acquis de
l’expérience professionnelle. Au cours de cet entretien, le candidat interne est également
interrogé sur ses connaissances administratives générales.
Les mêmes remarques que pour la fiche de renseignements peuvent être transposées sur
l’insuffisante attention portée au remplissage du dossier. Certaines rubriques sont non
complétées ou le sont partiellement. Ainsi, alors même que le candidat a effectué des
formations, la rubrique n’est pas renseignée.

La recherche des informations est parfois ardue et les pièces jointes n’ont pas toujours de
rapport avec les compétences acquises ou le projet professionnel.
A la motivation se substitue souvent un nouveau récapitulatif de l’expérience professionnelle,
les redites sont fréquentes .Quand la motivation est notée, elle n’est pas fondée sur une
explicitation en cohérence avec le parcours ou le projet, mais basée sur des généralités que le
candidat a du mal à expliquer lors de la discussion.
La description des fonctions n’est pas mise en perspective avec le projet de carrière et
beaucoup de candidats ont des notions vagues des métiers qu'ils pourraient exercer.

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Déroulement
L’épreuve orale est très importante pour le concours externe où elle représente un coefficient
de 4 sur 13 points. Elle est déterminante pour les deux autres concours où elle a un coefficient
égal à celui de l’épreuve écrite. Les candidats sont convoqués de manière aléatoire par le
logiciel informatique en tenant compte de la langue étrangère choisie.
Le candidat dispose de 25 mn pour essayer de démontrer son potentiel et sa motivation ainsi
que ses acquis professionnels pour les deux concours « professionnels ».

Le jury, par des questions variées :


- cherche, tout d’abord, à compléter l’impression qui s’est dégagée de la présentation du
parcours ou de la carrière,
- fait tout pour mettre le candidat à l’aise. Il ne s’agit pas non plus de le soumettre à un test
psychologique d’adaptabilité,
- a pour seul souci de permettre au candidat d’exprimer ses aptitudes, ses capacités, ses
qualités et ses compétences,
- ne méconnaît pas l’émotion que peut ressentir un candidat mais celle-ci ne peut servir à
masquer une impréparation de l’épreuve et par ailleurs la gestion du stress fait aussi partie de
l’exercice.

En revanche, l’oral n’est pas une conversation de salon entre personnes de bonne compagnie.
Chaque membre des jurys interroge en fonction d’objectifs clairs de sélection. En
conséquence, ceux-ci se répartissent les questions et le jury peut désigner un observateur en
son sein.
Exposé
Le candidat dispose au plus de 10 minutes
La gestion du temps est indispensable dans cette épreuve. Tout candidat qui dépasse le temps
est interrompu mais un candidat qui ne parlerait que 2 minutes pour son parcours et ses
motivations, contraignant le jury à des éclaircissements d’autant plus approfondis que la fiche
de renseignements ou le dossier serait incomplet, se verrait obligatoirement sanctionné dans la
note.
C’est un exercice plus difficile qu’il n’y parait à première vue. Beaucoup de candidats (à
l’externe surtout) ne tiennent pas les 10 minutes sans pour autant aborder leur motivation ou
valoriser leur parcours ou leur expérience professionnelle pourtant parfois très riche.
L’existence et la pertinence du plan, la clarté de l’exposé, la cohérence des propos,
l’argumentation des idées, la capacité à maintenir l’intérêt du jury et à ne pas paraphraser la
fiche ou le dossier, ainsi que l’authenticité de la motivation sont aussi évalués.
Or, trop souvent, les exposés sont chronologiques, sans véritable tri ni hiérarchisation des
informations autour d’un projet cohérent ou un itinéraire que l’on souhaite valoriser. On
assiste à une récitation qui devient vite monotone et pénalise les candidats.
Les compétences acquises ne sont pas toujours démontrées ou valorisées par des exemples
précis. Une plus grande curiosité des candidats serait bienvenue. Trop de candidats internes
ont une vue cloisonnée de leur activité, l’environnement professionnel est méconnu.
Au lieu d’optimiser la méthodologie diffusée utilement par les instituts de formation pour
mettre en valeur l’originalité de leur candidature, certains candidats paraphrasent les exemples
donnés et présentent un exposé stéréotypé.

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Discussion
Le candidat est, en premier lieu, interrogé à tour de rôle par chaque membre du sous-jury sur
tel ou tel aspect de son parcours afin d’apprécier l’apport de ce parcours à la construction de
sa personnalité :formations et/ou expériences successives, enseignements retirés, motif de
satisfaction, de déception, objectifs poursuivis, développement de carrière envisagé.
Il est important de répondre de manière synthétique aux questions et de ne pas fuir dans un
discours étranger à la question posée.

Certaines réponses révèlent des points de vue difficilement compatibles avec l’intégration
dans un service ou encore heurtent de front les principes de neutralité, impartialité…

Au travers du parcours le jury cherche à déceler :


- la capacité de raisonnement et d’argumentation,
- la capacité à tenir un discours critique et argumenté,
- la curiosité sur l’environnement professionnel qu’il se propose d’intégrer,
- les qualités d’écoute et de dialogue,
- la force de conviction,
- l’originalité, la capacité à s’approprier les valeurs du service public
Pour les candidats du concours interne uniquement, les connaissances administratives sont
évaluées, non pour effectuer un contrôle de connaissances théoriques ou pour obtenir la
synthèse d’une question de cours, mais bien pour mesurer la connaissance que le candidat
possède de l’organisation ou du fonctionnement de l’administration ainsi que la perception de
l’évolution des structures administratives et les enjeux de cette évolution.

Or, de trop nombreux candidats ont des connaissances administratives générales incomplètes,
insuffisantes et superficielles.
Certains candidats n’ont pas assimilé la nature des relations hiérarchiques ni la façon de
résoudre les conflits qui peuvent en découler. Ainsi, par exemple, d’emblée, ils envisagent
leur règlement par la voie contentieuse.

S’agissant des mises en situation : celles-ci ne sont pas systématiques. Le jury propose alors
de résoudre une «situation-problème» afin de mesurer la démarche logique, le bon sens voire
le savoir faire dont peut faire preuve le candidat.
Bien entendu, celles-ci ne sont pas de même nature pour les candidats externes et les «
candidats professionnels ». Dans le premier cas, elles sont plus des cas pratiques sur des
situations de la vie courante. Dans le second, elles tiennent compte de l’environnement
professionnel.

Elles ont toutes pour objectif :

- de mesurer la capacité de compréhension et d’analyse de la situation à laquelle le candidat


est confronté

- d’évaluer la prise de responsabilités et/ou l’aptitude ou la capacité managériale.

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Evaluation

A l’issue de chaque audition, les membres du jury arrêtent leur évaluation et fixent la note
définitive.
Aucune dissension n’est apparue entre les membres des jurys qui sont parvenus rapidement au
même point de vue. Quand il existe plusieurs sous-jurys, ceux-ci se communiquent la
moyenne de leurs notes par demi-journée.
Bien entendu, ceci est indicatif car une vacation peut ne pas ressembler à une autre mais, au
terme de 3 ou 4 vacations, cela contribue à l’harmonisation de l’échelle des notes.

D’abord, une nette différence entre les candidats préparés et les autres : cependant,
nous avons vu des candidats sortir des IPAG et tenir 2 minutes d’exposé ! D’autres au
contraire étaient presque trop « formatés » : plusieurs jurys ont trouvé que trop de candidats
faisaient tous le même plan, et surtout « récitaient » un exposé préparé dans les moindres
détails….
Cette épreuve était très intéressante, et surtout très adaptée pour mettre en évidence les
éventuels problèmes « comportementaux » de certains candidats : elle a ainsi permis
d’éliminer plusieurs personnes qui avaient par ailleurs bien réussi l’écrit et l’autre épreuve
orale technique. Mais à la question finale :’ pouvons nous imaginer ce candidat, exerçant des
fonctions d’encadrement ? », Pour certains la réponse a été clairement non, et au final un 5
éliminatoire.
Nous avions une grille d’évaluation des différentes aptitudes recherchées chez les
candidats : quelques savoirs (sur la fonction publique de l’Etat et les métiers de
l’administration), mais surtout des savoirs être et des qualités relationnelles, de manager, des
capacités d’initiative, de réflexion, du bon sens, de la réactivité…
La plupart des questions étaient des mises en situation, permettant d’apprécier les
qualités recherchées chez de futurs cadres.

Les aspects négatifs souvent relevés :


Trop de candidats se prennent pour de futurs « petits chefs » : ils ne parlent pas de leur
équipe ou collaborateurs, mais de leurs subordonnés, avec des réponses montrant clairement
qu’il y aura eux d’un coté, leurs « inférieurs » de l’autre : des petites questions d’apparence
anodines permettent en général de confirmer que ce n’est pas seulement un terme employé
mais bien une attitude qu’ils imaginent avoir en tant que responsable… certains vont
déchanter quand ils seront en activité chez nous !!

Dans le même ordre d’idées, plusieurs d’entre eux n’ont pas l’esprit d’équipe, pensent
qu’ils peuvent régler les problèmes tout seuls… et quand on leur demande « mais à quoi sert
votre équipe ? »…Réponse : « ha oui, c’est vrai, je peux essayer de leur demander, mais je
préfère demander à des gens de mon niveau…. » !!! Difficile de leur faire comprendre que le
service a tourné sans eux, et tournera encore sans eux, jeunes stagiaires sortis de l’école qui
auront tout à apprendre de leurs «subordonnés » !

Nous avons aussi déploré le manque de disponibilité qu’ils affichent à 25 ans, sans
avoir jamais travaillé pour la plupart : ils rechignent à emporter un dossier le weekend end,
certains refusent carrément de venir un soir exceptionnellement pour pointer des payes suite à
un bug informatique… alors qu’ils sont chef du service de la paye, et même si on précise que
20 000 agents ne seront pas payés s’ils ne se déplacent pas ! Certains ont carrément éludé la
question en disant que leur portable serait coupé le soir donc ils n’auraient pas le message…..

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Plusieurs comptent aussi sur l’IRA pour leur faire acquérir des capacités qui semblent
leur manquer : esprit d’initiative, aptitude à l’encadrement (écouter, former, contrôler,
impulser une dynamique, assumer ses responsabilités…). L’IRA les aidera à acquérir des
savoirs, bien plus que des savoirs être…

Les jurys étaient bien briefés, ils n’ont pas posé de questions de « culture générale » :
les seules questions de connaissances portaient sur des aspects liés aux finances pour savoir
s’ils avaient eu un minimum de curiosité pour leur éventuel futur métier : savoir s’ils
connaissaient la RGPP, quelles fonctions ils se verraient exercer à la sortie de l’IRA, et 10 ans
après, Le manque de connaissance ne pénalisait pas outre mesure, par rapport aux autres
aptitudes et qualités recherchées

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DOSSIER RECRUTEMENT REVUE SERVICE PUBLIC N° 142
AVRIL 2009

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