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2. Que n'étant pas permis d'acheter une chose que l'on sait être
dérobée, on ne peut acheter des nègres, parce qu'ils sont pris et
enlevés de force, c'est un vol usité parmi eux, ils se dérobent
réciproquement. Cela est public et par conséquent il n'est pas licite
d'entrer dans ce commerce avec eux.
Ceux qui sont d'un sentiment contraire disent:
1 Que c'est un grand avantage pour ces malheureux; parce qu'étant portés dans un pays chrétien, ils y
sont instruits et baptisés, à quoi ils n'ont aucune répugnance, mais au contraire on trouve en eux
une admirable disposition; et il y en a plusieurs qui demandent instamment le baptême, lors qu'ils
sont parmi nous, pour être délivrés du diable, dont ils assurent qu'ils sont maltraités et battus; ils
seraient privés de ce bonheur dans leur pays, qui est tout idolâtrie, et où il n'y a pas de
missionnaires catholiques.
3 Les Espagnols et les Portugais, qui sc piquent d'être les meilleurs catholiques du monde, sont ceux qui
en font le plus grand commerce.
4 Notre Roi Très-Chrétien ne fait point de difficultés d'acheter des esclaves turcs, quoi qu'ils y en ait très
peu qui embrassent le christianisme.
5. Les nègres sont ordinairement mieux nourris, habillés et soignés dans leurs maladies chez les
chrétiens que chez eux.
6 Le roi des pays où ils naissent souffre ce commerce. II permet aux chrétiens de faire battre le tambour
pour avertir tous ceux qui ont de!! esclaves à vendre, qu'un tel jour il se présentera des marchands
pour les acheter. )
La traite négrière française au sein des
traites Atlantique européennes
(données compilées par David Eltis)
250000
0
1641-50
1651-60
1661-70
1671-80
1681-90
1691-00
1701-10
1711-20
1721-30
1731-40
1741-50
1751-60
1761-70
Nombre d'esclaves
1771-80
1781-90
1791-00
1801-10
1811-20
Evolution chronologique
1821-30
1831-40
1841-50
1851-60
1861-65
La traite négrière française
(représentation graphique)
Principaux ports négriers français
• Nantes 1.427 43,0 %
• La Rochelle 427 12,9 %
• Le Havre 399 12,0 %
• Bordeaux 393 11,8 %
• Saint-Malo 216 6,5 %
• Lorient 156 4,7 %
• Honfleur 125 3,8 %
• Marseille 82 2,5 %
• Dunkerque 44 1,3 %
• Rochefort 20 0,6 %
Aire géographique de provenance des esclaves de Guadeloupe
d’après les archives notariées 1789-1794
Désignation Aire géographique Proportion
Sénégalais Sénégambie 2%
Mandingue
Bambara
Sossos Guinée-Sierra Léone 6%
Timbous
Quicy (Kissi)
Caplaous Libéria-Côte d’Ivoire 7%
Mines Côte de l’or 8%
Nègres de côte d’or
Aquia (Aguia)
Aradas (Allada) Baie de Bénin 12%
Nagau (Yoruba)
Coro
Ibos Baie du Biafra 53%
Mocos
Bouriquis (Boki)
Congos Afrique centrale 11%
Mozambiques Afrique de l’Est 1%
Provenance des esclaves de Guadeloupe d’après
leur « nation » d’origine à la fin du XVIIIe siècle
Provenance des esclaves dans les Mascareignes.
L’exemple de la Réunion, XVIIIe siècle)
• Madagascar 45 %
• Afrique de l’Est (Mozambique et Zanzibar)
40% dont 25 % de Zanzibar
• Inde 13 %
• Afrique de l’Ouest 2 %
Etat d'une cargaison des marchandises les plus convenables pour la traite de
300 captifs à la Côte d'Or (XVIIIe s.) (source Archives départementales des Pyrénées Atlantiques)
• 8 milliers de cauris
• 450 ancres eau de vie de 20 pots l'ancre
• 100 demi ancre idem de 10 pots
• 2000 pièces de platilles de Hambourg
• 10 barils poudre d'un quintaL
• 100 barils poudre de 20 livres
• 25 barils de 10 livres
• 300 fusils anglais si on peut en avoir, à défaut des français façon anglaise
• 250 barres fer de Suède de 10 à 11 pieds de hauteur et d'environ 20 livres chaque barre.
• 200 barils de suif de 20 livres
• 100 idem de 10 livres
• 400 pièces indienne fond blanc petites fleurs détachées
• 200 limeneas bleus
• 175 pièces idem blancs
• 150 pièces bajutapeaux
• 150 pièces neganepeaux
• 200 pièces chasselas
• 200 pièces mouchoirs de Pondichery
• 200 pièces idem de Bengalle
• 300 pièces guingans de pondichery
• 150 pièces de Madras
• 200 douzaines couteaux flamands manche de gayac
Marchandises de traite
• Armement d’un navire négrier coûte 200 à 300 000 livres, soit le
prix d’un petit hôtel particulier parisien, 70% du coût de l’armement
est consacré aux marchandises
• Composition d’une cargaison est variable selon la destination du
navire négrier et les goûts et besoins locaux des intermédiaires en
Afrique.
• Principales marchandises de traite
- Textile (indiennes de traite….) plus de la moitié de la cargaison en
valeur
- Armes, poudre, suif: environ 10-25%
- Métaux et objets métalliques: environ 5-15%
- Cauris (coquillage servant de monnaie): environ 10-20%
- Vins, spiritueux, tabac : environ 15-20%
Provenance des marchandises de traite
On les assemble dans une vaste cour, après avoir annoncé par des affiches l'heure de la vente. L'instant
arrivé, la porte s'ouvre; les acheteurs se précipitent & s'efforcent d'atteindre les noirs les plus vigoureux
avec des cordes ou des mouchoirs liés ensemble. Alors chacun reconnoît sa prise & convient du prix. Ce
conflit élève souvent de vives altercations parmi les acheteurs. Mais ce qui est au-dessus de toute
des-cription, c'est la terreur que cette invasion subite jette dans l'ame de ces pauvres Nègres. Ils poussent
des cris effroyables, ils fuyent avec précipi-tation, convaincus qu'ils sont arrivés à leur dernière heure. [ ... ]
Scène horrible ! »
« Le jour indiqué, on voit arriver de toutes parts les habitants ; ils sont reçus dans une maison où l’on a eu
soin de faire préparer un somptueux déjeuner *…+ on examine depuis les pieds jusqu'à la tête, on essaie,
pour ainsi dire, ces infortunés, comme on essaie, dans nos foires, les chevaux et les bœufs. Tous portent
un écriteau qui indique ordinairement leur nation et le prix qu'on les veut vendre. [ ... ] Ceux qui ne se
vendent pas de gré à gré, sont mis à l'encan. On les fait monter sur une table deux à deux et on les livre au
plus offrant. Quiconque veut acheter des nègres, est obligé de faire apporter de quoi les couvrir, car on les
apporte nus d'Afrique et on les livre de même. »
L’abolition de la traite négrière
française
• 19 février 1788 : fondation de la Société des Amis des Noirs qui
poursuit une lutte en faveur de l’abolition de la traite
• 27 juillet 1793 : Suppression des primes accordées à la traite
négrière
• 4 février 1794 : première abolition de l’esclavage dans les colonies
françaises
• 20 mai 1802 : rétablissement de la traite négrière dans les ports et
colonies françaises par le consul Bonaparte
• 29 mars 1815 : abolition de la traite négrière par l’empereur
Napoléon Ier
• 8 janvier 1817 : Louis XVIII confirme l’interdiction de la traite
négrière.
• Malgré l’interdiction de la traite, des marchands français
poursuivent illégalement la traite jusqu’à l(abolition de l’esclavage
aux Etats-Unis en 1865.
Les deux ouvrages de Frédéric Régent