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Répression de l'e~clavage _en Afrique · · -;
(Le Cardina l Lavigerie et les pères blancs)

DECADAIRE
de ciT1ilisalion finnçaisR et de trllllition catholique

D Assassinats en série, panique chez les


frères D Chasse aux islamistes, la honte
D Grande lessive à l'italienne : la France
éclaboussée U Allen Ginsberg : portrait
d'un pourrisseur D Et, des antipodes, ADG
prétend que le beaujolais est grand !...
Iettres de chez nous
Juré, sont en droit d'avoir.
Courage en Dieu et en la
craché Nation.

J'avais pourtant juré en E.B. (MAISONS-ALFORT)


crachant par terre que je
ne prendrais plus de
nouvel abonnement... Heureuse
Ah ! si je tenais celui qui
m'a fait envoyer ce jour-
initiative j•
nal... (;e vais tâcher de
lui pardonner).
Courtoisement à vous,
Merci pour le "Libre
Journal" que vous
j
avec mon abonnement !

D.D. (MARSEILLE)
m'avez fait connaître et
apprécier. Déjà abonné à
cinq journaux de "la
famille", il ne m'était pas
possible de souscrire un
siques à l'Université.
Merci.

G.K. (ST BRÉVIN)


Il est important que vous
continuiez votre œuvre
en y ajoutant un cha-
pitre sur les grands pro-
l
Soutien nouvel abonnement, blèmes de société et
mon budget étant, hélas, d'actualité étrangère.
Sérieux et
Satisfait de votre "Libre
Journal", je me fais un
plaisir de renouveler
limité.
Mais j'estime qu'il serait
dommage de ne pas pro-
informé R.Z (NOISY) ll
mon abonnement pour
un an, dans l'espoir de
fiter des conditions que
vous offrez et vous prie C'est avec grand plaisir Ravie
pouvoir vous apporter de trouver ci-inclus un que je renouvelle mon
mon aide ; pour com- chèque de 60 F, au titre abonnement, car la C'est avec la plus grande
bien de temps? ... j'ai de la proposition du confiance que je vous ai joie que je lis votre déca-
80 ans! pacte-abonnement. témoignée a largement daire.
Malgré un état visuel été récompensée par la J'aimerais cependant, si
médiocre, j'arrive cepen- j.E. (DAINVILLE) qualité, le sérieux et possible, que les
dant à lire à peu près la l'information "non « Cohenneries » et

presse de droite. C'est déformée" de votre « Fidèle au poste » soient

pour moi un devoir de Instructif "LibreJournal". Enfin plus étendues, car


vous aider, dans l'espoir une publication qui trou- l'humour, en particulier
de voir un jour triom- Votre "Libre Journal" me ve sa place dans la pres- de nos deux amis, est
pher nos idées et nos permet de contribuer à se nationale en abordant absolument inimitable
hommes politiques occu- l'instruction de mes étu- la grande histoire de
per la juste place qu'ils diants en lettres clas- notre civilisation. J.C (GIEN)

A TROP BUCHER... lectuelle qui , sans faire courir aucun danger au patient, rend
nécessaire et urgent un repos de quelques décades. '
Comme on pouvait s'y attendre , notre excellent camarade
Ximenez de Cisnè'ros a contracté, à force de traquer dans ses
divagations inextricables une Gauche tantôt forte, tantôt débi-
le, tantôt morte, tantôt ressuscitée, tantôt geignante et tantôt
vociférante , un trouble général, une sorte de lassitude intel-
Nos lecteurs voudront bien , en conséquence, excuser la cour-
te absence de notre impitoyable censeur de la glose marxis-
toïde . Il devrait regagner les colonnes du " Libre journal " dès
après les fêtes . Dans l'attente, l'équipe lui adresse le témoi-
gnage de son amitié In Christo.
l
LE LIBRE - Directeur :
Serge de Beketch
Antony, Beketch, Varlet
- Commission paritaire :
- Ange tutélaire :
Françoise Varlet

JQ 1l!lli.A1. - « Le libre Journal


de la France Courtoise » est édité
par la Sari de presse SDB,
74 371
- Dépôt légal à parution
- Imprimerie G.C.-Conseil
ISSN : 1244-2380

Abonnement
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Fax: (1) 48.24.08.28. - Principaux associés : Jean-Marie Molitor
~ditoria(
ISIAMISME ET IMMIGRATION

:;g es lecteurs ont exprimé leur désaccord avec les éditoriaux consacrés ici à "l'affaire des
ë-1 foulards islamiques".
Ayant voulu ce journal non pour plaire, mais pour exprimer librement et en ~conscience,
fut-ce contre l'opinion majoritaire, ce que je crois ; je redis que le haro lancé par·Pasqua-
Gaubert et leur clique médiatique contre les islamistes ne vise qu'à couvrir les manigances
anti-nationales de la police de la pensée et à détourner l'attention du problème primordial
de l'immigration vers le problème secondaire de l'islamisme.
Pour déjouer cette manœuvre, imposons silence à nos passions et prêtons l'oreille non pas
à nos sentiments ou à nos ressentiments mais à notre intelligence et à notre discernement.
La menace la plus terrible qui pèse sur notre pays est celle de l'immigration-invasion .
Prétendre qu'elle serait plus redoutable pour la tradition et la civilisation française si
l'immigré est islamiste plutôt que fétichiste, israélite, bouddhiste ou athée est une sottise et
un mensonge.
Sont-ce les islamistes qui saccagent notre jeunesse avec la sous-culture "verlan-rap-tag-
Lang" ?
Sont-ce les islamistes qui menacent notre sécurité avec les gangs ethniques, la drogue et les
banlieues-ghettos ?
Sont-ce les islamistes qui insultent notre intelligence en asservissant la presse, en faisant
règner mensonge et désinformation, en souillant nos petits écrans d'abjecte pornographie ?
Sont-ce les islamistes qui excitent la haine franco-française, insultent les catholiques, et
assimilent le nationalisme au nazisme ?
Sont-ce les islamistes qui fournissent des milliers d'électeurs supplétifs à la gauche
cosmopolite et laïcarde ?
Quand Pasqua aura expulsé le dernier islamiste, quand il aura arraché le dernier tchador,
en aurons-nous fini avec l'immigration, le chômage, la misère, la délinquance, la drogue, le
sida, la surpopulation carcérale et hospitalière, la ghettoïsation suburbaine, la dictature
intellectuelle, la colonisation culturelle, l'affaissement spirituel et moral de notre pays ?
Le plus dangereux est-il le "jeune" qui bafoue à chaque instant notre droit ou l'imam qui
proclame les lois de Dieu plus importantes que celles de l'Etat ?
Qui d 'entre nous ne partage, d 'ailleurs, cette conviction?
La loi Veil vaudrait-elle plus que le décret divin "tu ne tuera point " ?
N'y a-t-il d 'urgent, pour l'ordre public, que la persécution médiatique, politicienne et
policière d 'une poignée de barbus et de gamines en tchador ?
La vérité est simple et terrible : l'Islam fait peur aux Français, parce que les Français ne sont
plus catholiques.
Forts dans notre foi, nous ne redoutons rien des autres croyants.
Mais Pasqua n 'est pas Bernard l'Hermite et sa croisade n'est que "postiche" de batteur
d 'estrade.
Acceptons donc, en attendant mieux, cette évidence de bon sens :
Ce n 'est pas en persécutant l'Islam en France que l'on règlera le problème de l'immigration.
C'est en règlant le problème de l'immigration que l'on écartera la menace islamique.
SdeB

I.F I IIIHF _l o i Il'\ \1 de / c, l',-a n c-e Courtoise p age 3 N ° 20 Dl ' .!.(, '-0\ L\IIIHE l'N.i 6
MINISTRE IN PARTIBUS
W Un vol Air France
~ Paris-Genève a été
retardé de près
d'une demi-heure la semai-
ne dernière. Motif : Roland
Dwnas, qui était enregistré
Que(ques nouve(
comme passager, avait
musardé sur la route de
l'aéroport. A son arrivée à
bord, il a été hué par les L'opération "mains-propres"
passagers qui, contraire-
ment à l'équipage, savaient éclabousse la France
que Roland Dwnas n'est
plus ministre des Affaires
étrangères mais simple- ~ ien que la pcesse tian du monde des affaires te-refoulante qui, en
ment chargé d'expédier les 'J. française soit là- européen. quelques années, a fait
affaires privées du prince. dessus d 'une discré- Jean-Marc Vernes, en transiter cinq cent trente
tion de violette, le micro- effet, c'est la haute ban- millions de francs du
BlAGUE cosme ne bruit que des que, le monde du sucre et monde des affaires au
Nonobstant ce possibles et redoutables du papier, l'imprimerie, les monde politique.

J hourvari, Roland
Dwnasa été
débarqué avant la plèbe,
retombées, sur la classe
politicienne hexagonale ,
de l'opération "mani puli-
sociétés néo-coloniales
d'exploitation des riches-
ses du tiers monde,
En clair, une officine de
distribution de pots de vin.
Or, Enimont est une
par passerelle privée, dès te" (mains propres) qui fait l'industrie aérospatiale, filiale de Montedison dont
l'atterrissage à Genève- tant de bruit et de <légats l'é lectronique, les assu- l'un des plus gros action-
Cointrin. Une grosse en Italie. rances , l'immobilier et la naires est (voir plus haut)
limousine l'attendait sur le A ce jour, en effet, c'est haute finance. Jean-Marc Vernes, proprié-
tarmac, sans doute pour près d'une centaine de Il a été, il est ou il sera taire de 11 % du capital et
une visite à la galerie de la politiciens italiens qui ont président-directeur général dont le "big boss ", Raul
Cour du Cygne, un des été interpellés, arrêtés, ou administrateur de la Gardini, s'est récemment
centres commerciaux les inquiétés, inculpés , voire banque Vernes et autres suicidé dans l'ergastule où
plus somptueusement conduits aux pires extrémi- appellations diverses, de il avait été mis en préven-
luxueux du centre histo- tés par des juges d'instruc- Roux-Combaluzier- tive par la justice milanai-
rique de la capitale helvé- tion qu 'aiguillonne la Schindler, de la Compa- se.
tique et dont les Suisses détermination de détruire gnie marocaine des car- Le juge Di Pietro s'est
racontent qu'il est, par le le formidable réseau de tons et papiers, de Beghin donc mis en tête
biais de diverses sociétés complicités entre mafia, Say, de la Sucrerie centrale d'entendre l'intéressant et
écrans, la propriété person- classe politique et monde de Cambrai, de la Banque décoré Monsieur Vernes
nelle de Mitterrand. des affaires qui, depuis un industrielle du Marais, de comme associé de feu
Mais chacun sait que les demi-siècle, met l'Italie en Lesieur alimentaire, de la Gardini.
Suisses sont des blagueurs. coupe réglée. Compagnie industrielle, Le garde des Sceaux,
Le résultat le plus clair d'Air liquide , d'Azucarera Monsieur Méhaignerie,
BlAGUE (BIS) de ce grand nettoyage del littoral , de la pour des raisons obscures,
Autres grands bla- ayant pu être constaté le Compagnie financière du ne l'e ntend pas de cette
gueurs, les week-end dernier avec la groupe Victoire, d 'Agricola oreille. Il a donc opposé
Vénitiens qui formidable ra,clée reçue Finanziara, de Rhône- une fin de non recevoir au
vous emmènent volontiers par les partis traditionnels Poulenc , Marcel Dassault, juge di Pietro, se conten-
admirer un magnifique dans les élections munici- Montedison, Bréguet tant de lui proposer
palais entièremerlt restauré pales italiennes. Aviation, Havas, etc. etc. d'assister, sans droit
sur les bords du Canal L'Europe des affaires En un mot, tout le d ' intervention, à une
Grande en expliquant qu'il étant ce qu'elle est, les monde a confiance : il a la conversation que Mon-
appartient à François investigations des magis- Légion d'honneur. sieur Vernes aurait avec un
Mitterrand. trats transalpins ne pou- Or, voici qu'un petit magistrat français dûment
Tout ça parce que le prési- vaient manquer de débou- magistrat italien, le juge Di désigné par la Chancel-
dent de la République fran- cher sur quelques pistes Pietro, prétend entendre lerie.
çaise y séjourne régulière- cisalpines. cet intouchable prince de Visiblement, on tient à
ment à titre privé et qu'on Le premier lièvre levé la caste des possédants sur tout prix à éviter que la
peut le voir longer à petits s'appelle Jean-Marc ses relations avec Enimont, conversation ne s'égare.
pas de retraité les canaux Vernes, banquier septuagé- société italienne dont les Notamment vers les accu-
de la ville en compagnie de naire dont les activités enquêtes ont fait appa- satio ns lancées en sep-
sa cour habituelle. accompagnent depuis près raître qu'elle n'était en réa- tembre dernier par
d 'un demi-siècle l'évolu- lité qu'une pompe aspiran- Giuseppe Berlini, collabo-

LE LIBRF. _Tot IRNAL de la Frar,,;e Cou-o-ise page 4 N0 20 DU 26 NOVEMBRE 1993 ~


fes du marigot
BlAGUE(TER)
- On s'amuse déci-
~ ~ément beaucoup
a raconter
n'importe quoi dans le
monde. Ainsi, en Afrique
australe, soutient-on sans
rateur de Raul Gardini la Compagnie industrielle Il faut, pour pouvoir rire que c'est le même
pour la Suisse. de Jean-Marc Vernes, entrer dans ce monde ultra François Mitterrand qui
Berlini affirme, en effet, grand ami de Raul Gardini secret et ultra fermé, avoir contrôle, toujours par le
avoir ete chargé par qui l'avait associé à de été coopté par ce que les biais de sociétés écrans, le
Gardini de monter vingt- nombreuses affaires finan- initiés appellent les "five plus grand groupe hôtelier
trois sociétés dont le seul cières. masters". de luxe du sous-continent.
objet était d'opacifier au L'attaque portée par Quoi qu'il en soit, a "
"Sun International" possè-
maximum un réseau d'éva- Indosuez contre Vernes fut donc expliqué Berlini au de quelques-uns des magni-
sion de capitaux. Il ajoute, particulièrement violente. juge, c'est par ce moyen fiques palaces pour milliar-
ce monsieur Berlini, que Les sommes en jeu étaient qu'en juillet et août 1989 daires installés dans les
cette opération délicate a si importantes que le cours vingt-neuf mille actions de régions touristiques,
été conduite avec le de l'action Victoire quadru- la Compagnie industrielle notamment au
concours de plusieurs pla. Raul Gardini se décla- de Jean-Marc Vernes ont Bophuthattswana.
grandes banques fran- ra prêt à soutenir son ami ainsi changé de main pour
çaises. Vernes contre l'agression la somme de trente-sept
Par exemple, soutient-il, d'Indosuez mais précisa millions de dollars. PRET AMICAL
l'une des vingt-trois socié- qu 'il ne pouvait apporter De la même manière, - Naturellement,
tés, baptisée Carelle SA, ce soutien que par des soixante-trois millions de ~ tout cela (galerie
opérait avec Indosuez voies officielles. dollars d 'actions de la genevoise, palais
Luxembourg, cependant Il fut donc autorisé, société sucrière Beghin vénitien et palaces afri-
qu'Indosuez Paris était pour cause d'urgence, à Say, dont Jean-Marc Vernes cains) relève de la plaisan-
plus spécialement chargée mettre sur pied un système était également PDG, ont terie. Où donc François
de Lamberton Holding, astucieux de prêt "back to été échangés entre sep- Mitterrand, dont la fortune
autre membre du groupe back" destiné à apporter tembre 89 et février 90. personnelle est connue
des vingt-trois. sur les marchés financiers Toutes ces manipula- puisqu'il l'a rendue
Toutes les opérations se parisiens l'argent nécessai- tions totalement fictives publique lors de son élec-
déroulant à travers un re à l'achat de la Com- permettent curieusement tion (et l'on ne peut douter
impénétrable enchevêtre- pagnie industrielle. de dégager des plus- de sa sincérité) aurait-il
ment de sociétés siégeant Le système "back to values qui, elles, sont bien trouvé l'argent nécessaire à
à Nassau, à Vaduz, à back" est un procédé aussi réelles et qui permettent de pareilles acquisitions ?
Guernesey, à !'Ile de Man complexe que secret qui de verser aux partis poli- A moins, bien sûr, qu'il
ou au Paraguay. consiste à faire "fabriquer", tiques de bonnes grosses n'ait bénéficié de la part de
Un véritable guide des par un groupe constitué espèces sonnantes et tré- son défunt ami Pelat de
paradis fiscaux. par cinq des plus grosses buchantes. prêts amicaux qu'il aurait
Comme exemple de ces banques mondiales, de D'où le désir bien légi- remboursés avec des livres
méthodes obliques et com- l'argent "virtuel" qui est time du juge Di Pietro de rares ...
pliquées, Berlini cite le cas introduit sur le marché rencontrer Jean-Marc Ver-
du raid lancé par le grou- sous la forme de lignes nes, ne serait-ce que pour
pe Feruzzi contre le grou- comptables enregistrant établir définitivement sa OPPORTUN
pe des assurances Victoire des prêts-à-soi-même qui totale innocence (qui ne Arthur Conte,
dont Jean-Marc Vernes ne sont évidemment jamais fait aucun doute, on l'a - passé-directeur de
était le PDG. Raid cepen- remboursés. compris). ~ la télévision et
dant opéré avec le secours En gros, le procédé res- Cette affaire n'intéres- grand brasseur d'idées
des sociétés de Jean-Marc semble fort aux manipula- sant que ces incurables devant l'Eternel, vient de
Vernes. tions boursières sur le mar- voleurs de bicyclettes que proposer la construction à
Allez comprendre ... ché des matières pre- sont les Italiens, Pierre Paris d'un centre des cul-
Voici ce que raconte mières, qui permettent de Méhaignerie, à ce jour, ne tures africaines calqué sur
Berlini. manipuler des sommes marque aucun enthousias- le modèle de l'Institut du
"Dans le courant 1989, astronomiques en ne blo- me à l'idée de permettre Monde arabe.
la compagnie Victoire, quant que le dixième des qu 'un Rital pouilleux vien- Exactement ce dont nous
dont le siège est à Paris, montants totaux. ne indisposer un hono- avons besoin en cette
fut l'objet d'une attaque de A cela près que le rable banquier français. époque de crise écono-
la part du groupe Indo- sucre, le cacao ou le café On respire. mique et de contre-coloni-
suez. Victoire était alors sont ici remplacés par des Et on n 'est pas les sation culturelle.
contrôlée par le groupe de dollars. seuls ...

LE LIBRE JoL 'JC\ 1\L de la Frnuce Courtoise page 5 N ° 20 DU 26 NOVEMBRE 1993 6


DESTABILISATION
Panni les exploits
à inscrire au bilan
de la gestion
socialiste, celui-ci, que l'on
n'aurait pas cru possible :
9iutres nouve(fes
la plus fanatiquement fran-
çaise des îles de l'Océan
Indien, Mayotte, serait Panique dans les loges
depuis quelques semaines
en proie à une telle agita-
tion séparatiste qu'il a fallu
envoyer une escouade de ne véritable pani- la gestion Pétriat. Elle rap- d 'influence soviétique. Il
gardes mobiles pour que est en train de pelle surtout que l'a ppar- était l'adjoint de Michel
défendre l'ordre menacé. s'emparer de l'esta- tenance aux instances diri- Baroin à la GMF. Il est
Il est clair que cette agita- blishment maçonnique en geantes de la franc- mort à soixante-cinq ans,
tion trouve son origine à France à la suite de la maçonnerie est , ces d 'un "arrêt du cœur" plu-
Moroni, officiellement mise en circulation d 'une temps-ci, plutôt malsaine. tôt bizarre à ]'Hôpital amé-
capitale des Commores mystérieuse note qu 'un Successivement, en ricain de Neuilly.Cau mê-
"indépendantes" et en réa- éminent ancien chargé de effet, les loges ont vu pas- me endroit où sont morts,
lité chasse privée person- mission de l'Elysée fait cir- ser à l'Orient éternel trois comme lui, l'ami très com-
nelle de Mitterrand qui y culer en ce moment. Il de leurs frères les plus promettant de François
règne en potentat absolu. s 'agit d 'un document de éminents: Mitterrand, Patrice Pelat, et
huit feuillets d'origine non - Michel Baroin, Grand le gorille du grand monde
précisée (ce qu 'en termes maître du Grand Orient de Glenn Souham) ;
COHABITATION de police des Renseigne- France , a été assassiné - Enfin Pierre Wild,
- Edouard Balladur ments généraux on appel- dans un accident d 'avion richissime médecin et
~ ayant fait savoir le un "blanc") qui met gra- le 5 février 1987, quelques franc-maçon réputé, a été
qu'il rendrait visi- vement en cause la ges- semaines après son acces- assassiné dans des condi-
te à la "Région Aquitaine" tion calamiteuse de Jean- sion à la présidence de la tions dignes d'Agatha
et donc au président Louis Pétriat, haut dignitai- mission de commémora - Christie dans la chambre
Valade dans les premiers re maçonnique et succes- tion du bicentenaire de la forte de sa propriété de
jours de 1994, Chaban a seur de Michel Baroin à la Révolution ; Mulhouse . C'est une se-
aussitôt annoncé qu'il rece- tête de la richissime - Vient ensuite Harris maine après la mort de
vrait Mitterrand le 7 jan- Garantie Mutuelle des Puisais , dignitaire de haut Baroin , le jour même des
vier à la mairie de Fonctionnaires. grade du Grand Orient de obsèques religieuses du
Bordeaux. Mais cette note ne se France, militant socialiste, chef de bande maçon-
Tout ça, bien entendu, contente pas d 'émettre des ami très proche de Pierre nique, que Wild, qui était
dans la plus franche atmo- commentaires sévères sur Bérégovoy et agent un de ses amis les p lus
sphère de camaraderie.
IA F/?t/T l<.,E'pl//.R..€
1.r 7:E.,lf,P,5 P~ "??VlV/lli.
?t?t/~ LL/fr.,!'~ û:'NT~
PROMENADES i..E cHtf.A(/fG,E 'Jl5/IL ~ -
- La valse des PDG t?-'EIYT .L.k:5 t/Jf'..5.
~ va finir par coû-
ter cher en musi-
ciens. Loïc Le Floch
Prigent, débarqué d'Elf,
avait résolu de faire une
',

tournée d'adieu auprès des


représentations de la socié-
té en Afrique. Son succes-
seur Philippe Jaffré s'y est
opposé, arguant qu'il
entendait, lui, faire la
même tournée, mais pour
marquer son entrée en
fonction.
Du coup, Le Floch Prigent
s'est fait prêter un avion
privé par le groupe Pinault
pour son petit périple.
CHANGEMENT (SIC)
proches , a été retrouvé pour y consulter ou y pré- chargé de l'enquête n 'a - Après Brice
mort, tué d 'une balle pro- 1eve r des documents. pas baissé les bras . Sept ~ ~o~de: chargé de
venant d ' un revo lver Ayant abattu le médecin , ans plus tard, il serait sur IDISSIOn a
d 'ordonnance modèle le meurtrier a disparu en une nouvelle piste Matignon, après Huguette
1892. L'enquê.te a é tabli emportant les papiers et le conduisant aux investisse- Bouchardeau, embauchée
que Wild avait été victime testament de Wild. Un ments aventureux que dans un cabinet ministériel,
d'un familier qui était par- moment soupçonné, Barain avait imposés à la après l'architecte trotskyste
venu à le convaincre l'associé de la victime est GMF dans les riches Roland Castro, engagé par
d'ouvrir l'énorme chambre aujourd'hui hors de cause . para ges de !' Ile Saint- Pasqua, Nicolas Bazire, bras
forte de sa luxueuse villa Mais le juge Germain Martin . ■ droit d'Edouard Balladur,
vient de faire des offres
d'emploi à Michel Gillibert,
Le marxisme opium des peuples · ancien sècrétaire d'Etat aux
handicapés du gouverne-
l'offensive Allen Ginsberg ment socialiste.

'il y avait encore Il faut dire que, de même leur propre fait justement. FERMETE
de cand ides que Roger Garaudy tente Eux qui ne prenaient de AlainJuppé s'est,
citoyens persua-
dés que la bataille contre
le marxisme et ses
de se parer des plumes
de l'Islam , Ginsberg
adopte le cache-sexe
la drogue qu 'à dose
homéopathique , pour la
frime , pour « donner
J dit-on, montré
d'une fermeté
exemplaire avec la Libye en
diverses variétés socialo- bouddhiste, mais il s 'agit l'exemple " et s'ouvrir un décidant, de concert avec les
comm u nistes se déroule bien de casse r la mê me marché dans les rangs de "grandes nations", un
simplement dans l'arène baraque. En octobre 1987, la jeunesse , sont directe- embargo sur le pétrole tant
po litico-économique - alors que je participais, ment responsab les du que Khadafi n'aurait pas
autant dire que la victoire en tant que traducteur du martyre et de la mort pré- livré ses terroristes à la justi-
serait déjà acquise - ces roman de Jack Kérouac , coce de Kérouac , qui dut ce anglaise.
braves électeurs se trom- « Su r la ro u te ", à la parfois subir l'injection de C'est bien. La réalité vraie
pent lourdement. La Rencontre internationa le leurs propres mains, sans est toutefois plus nuancée :
bataille contre le marxis- de Québec , j'ai déjeuné parler de leurs agressions l'embargo porte sur le maté-
me - opium des peuples avec Allen Ginsberg et le sodomistes , puisqu ' ils riel d'exportation et non de
- est en priorité un poète Lawrence étaient à la fois, castristes recherche. En outre, tout le
engagement de l'esprit Ferlinghetti. L'un et l'autre et homosexuels. Si Jack matériel nécessaire à la pro-
pour l'e s prit. C'est dire m 'ont reproché d 'avoir Toubon consent à s'infor- chaine campagne a été livré
que, dans nos sociétés, le dénoncé depuis trois mer en dehors des cercles en urgence par la France à
rapport des forces est décennies l'incurie com- gauchistes , je lui traduirai Khadafi dans les semaines
massivement favorab le à mun iste ! Ils se procla- volontiers certains pas- qui ont précédé le décret
la gauche qui a noyauté maient toujours de fidèles sages d 'un magnifique d'embargo.
depuis des décennies les adeptes de Fidel Castro , ouvrage de Gerald
éco les , l' université , les en cette Amérique où ils Nicosia - « Memory
maisons d 'édition et les peuvent pourtant côtoyer Babe ", le môme mémoire GABEGIE
médias. Dans cette pers- quotidiennement les intel- la biographie de Le rapport sur la
pective , on ne saurait lectuels et artistes cubains Kérouac que la gauche - Formation profes-
tenir pour dérisoire l'inci- survivants , mais souvent caviar de Paris refuse de ~ sionnelle comman-
dent Allen Ginsberg. estropiés ou défigurés par publier malgré mes efforts dé par Michel Giraud,
Jacques To u bo n , le grand protecteur des depuis plusieurs années . ministre du travail, fait appa-
ministre cohabitant d'une champs de drogue latino- Même si l'on est adep- raitre que cent trente-cinq
Cu lture sans domicile américains. te de « l'exception cultu- milliards par an sont pure-
fixe , toujours dans le Ce qui est le plus relle ", il vaut mieux évi- ment et simplement dilapi-
droit fil de la gauche répugnant, c'est qu 'Allen ter de décorer les narco- dés en stages inutiles et ten-
caviar, vient de faire che- Ginsberg et son acolyte , trafiquants. tatives avortées d'insertion.
valier des Arts et des William Burroughs, que Cent trente-cinq milliards,
Lettres ce professeur j'ai rencontré en 1960 à Jacques HOUBART (1) c'est le coût de création de
marxiste du Brook lyn Paris pour la traduction cent trente-cinq mille
College de New York , d 'un de ses textes , ont (1) Auteur de « Dieu, emplois.
lequel a déclaré, impavi- l'audace de parler au nom César et les bourgeois », Pour l'instant, le gouverne-
de : « Personnellement je du grand écrivain qu 'était Editions La Bruyère, ment semble surtout sou-
n'ai pas changé, c'est le Jack Kérouac , d 'exhiber 1993, traducteur de cieux d'éviter la création
système qui a reconnu la son linceul souillé de « Sur la route », Editions d'une commission d'enquête
valeur de notre poésie ... " morphine et d 'héroïne, de Gallimard. sur cet incroyable gâchis.

LE LIBRE J OURNAL de la France Court'oise page 7 N° 19 D U 18 NOVEMBRE 1993 ~


CHANGEMENT DE DIRECTION
LE PACTE-ABONNEMENT
Ce n'est plus Ted Turner,
W le mari de Jane Fonda, qui De nombreux ami s nous nous ayant J'ADHERE AU PACTE-ABONNE-
--JI: contrôle CNN, télévision fait part des difficultés qu ' ils rencontrent MENT DU LIBRE JOURNAL.
officielle de désinforma- à consacrer 600 F d ' un coup à un abonne-
tion du N .O.M. (Nouvel Ordre m e nt au " LIBRE JOURNAL", nous 0 Je m ' abonne au "LIBRE JOURNAL"
Mondial), c'est Jerry Levine, pro- avons mis au point une formule fondée pour un an
ducteur de la chanteuse sataniste sur la confiance, un pacte de solidarité D Je choisis d'effectuer:
entre gen s de bonn e compagnie et de 12 versements mensuels de 60 F chacun
Madona.
bonne foi : le Pacte-abonnement. 6 versements mensuels de 115 F chacun
3 versements mensuels de 210 F chacun
POLITICALLY CORRRECT Vous vous engagez moralement à res- 2 versements mensuels de 300 F chacun
Une nouvelle campagne ter abonné pendant un an et vous choisis- D Je joins à ce coupon un chèque corres-
W de "dénazification" com- sez le r y thm e d e p a ie m e nt qui vous pondant au premier versement..
--JI: parable à celle qui bous- convient : D J'en expédierai un autre du même mon-
cula, voilà cinq ans, le "mythe" tant chaque mois pendant la période choi-
Heidegger s'amorce dans les 60 F par mois pendant douze mois sie.
milieux "politically correct" améri- 115 F par mois pendant six mois
cains. La cible est Carl Gustav Jung, 160 F par mois pendant quatre mois 0 JE SOUSCRIS UN PREMIER ABON-
psychiatre suisse. Motif : la démoli- 210 F par mois pendant trois mois NEMENT POUR UN AN
300 F par mois pendant deux mois et je joins un chèque de 600 F
tion en règle du freudisme par Jung
procéderait d'un antisémitisme D JE SUIS DEJA ABONNE
inconscient. Nous nous engageons à vous servir le MAIS JE PROLONGE MON
"LIBRE JOURNAL" pendant un an sans ABONNEMENT ACTUEL D'UN AN et
BETE IMMONDE vous accabler de rappels ou de relances. j ' envoie un chèque de 500 F
W La CIA aurait établi avec NOM .. ... ...... ............................................ .
--JI: certitude que Saddam Adressez le premier versement corres- PRENOM ..... ........................................... .
Hussein a acquis des pondant au mode de paiement choisi, par ADRESSE ............................................... .
armes nucléaires tactiques auprès chèque ou mandat à l' ordre de SDB à: Chèques et mandats à l'ordre de
de l'ancienne république socialiste SDB à adresser à:
soviétique du Kazakhstan. C'est du
moins ce que la presse du N.O.M a
SDB, 68 rue David d'Angers, RENSEIGNEMENTS:
reçu l'ordre de faire savoir aux
75019PARIS TEL 42 46 44 77
populations. Au même moment, un
incident de frontière oppose un
demi-millier de civils irakiens à Bulletin à recopier ou à photocopier et à adresser à
SDB 68, rue David d'Angers 75019 Paris
leurs voisins du Koweït.
Bill "Saxo" Clinton préparerait une
nouvelle intervention contre l'Irak Découvrez
pour faire oublier le grotesque fias- LES PROVINCIALES
co somalien qu'il ne s'y prendrait
pas autrement.
d'Anne Bernet
VINGT-DEUX AUTEURS SCOIAJRES PRESENTÉS D 'UNE MANIERE QUI NE L 'EST PA S
LESSIVE
Trois bricoleurs alle- Par u n phénomène bien excusable, les grands auteurs classiques nous sont sou-

J mands menacent l'un des


secteurs clés de l'écono-
mie mondiale. Ils ont mis au point
vent devenus étrangers pa rce qu'un enseignement mal adapté en a fait des raseurs.
Or, ces hommes et ces fem mes ont été des êtres de chair et de sang , ils ont aimé et
souffert, leur œ uvre est imprégnée de leur vie, elle porte en elle la même sève qui a
couru dans leurs veines.
une boule de la taille d'une balle de Pour la première fo is, Anne Berne t no us fa it découvrir ces grands classiques
tennis contenant un vibreur action- comme des compatriotes, comme des êtres enracinés da ns leurs provinces, dans leurs
né par piles. , terroirs, dans leurs traditions.
Elle nous montre du Bellay !'Angevin , Moliè re le Normand de Paris, Rimbaud
Plongée dans un seau d'eau conte- l'amoureux haineux de Charleville, Montaigne d'Aquitaine , Hugo qui se rêva breton
nant du linge sale, cette boule pro- et tant d'autres qui sont fa its de France comme ils ont fa it la France ..
duit des vibrations qui expulsent les Vingt-deux "pointes sèches" pleines d'amour et tracées d'une plume étincellante .
impuretés du linge en dix minutes
sans recours à aucun produit déter- .. .. Les Provinciales : 45 F ,- Franco.
TOTAL .......... ..
gent. La commercialisation devrait
intervenir au début 94. Chèques et mandats à l'ordre de SDB (exclusivement)
Le chiffre d 'affaire des lessives en A commander ou à réserver à : SDB 68, rue David d'Angers 75019 PARIS
France est de l'ordre de six mil- Nom : ... . ... . .... . ............... . . Prénom : .......... . ...... . ........ .. . .
liards de francs par an. Les groupes Rue : ....... . ... . . . ............ . . . . . ................ . ............... ... .. .
lessiviers constituent les plus puis- Code postal : ...... . . Ville : . . ... . .. .. . ...... . Pays : ... . . ... .. . . Tel : .. . . . . .. .
santes multinationales du monde.
Veuill ez trouver ci-joint mon règlement à l'ordre de SDB par :
O chèque bancaire ou postal O mandat-postal ou international

CE,t c'est aznsz ... •

par ADG
~iITe Beaujolais nouveau arrive et
moi je pars. C'était lui ou moi
automobiles vous pètent rasibus au
pif, les scoutéristes vous disputent le
car, d'évidence l'un de nous trottoir pour remonter les voies en
deux est de trop sur ce territoi- LEVAIN sens interdit et les- chiens y déposent
re. Surtout s'il a encore des des offrandes odorantes qui, malgré
saveurs étranges du genre vanille
DES RUES les initiatives motardes de M. Chirac,
pour les filles et chocolat pour les vous montent au nez pire qu'à Dijon.
gars ou pire, banane pour les chim-
panzés comme l'a excellemment dit
t Et puisque je parle du maire de
Aramis dans un ci-récent numéro. On
ne saurait lutter contre l'invasion du
-gustation Paris - que je respecte en tant qu'être
humain - comment ne pas lui rappe-
Beaujolais nouveau, auquel est venu
s'adjoindre d'autres louches com-
du missionnaire ler qu'il avait promis qu'il se baigne-
rait en 92 dans la Seine. Nous arri-
parses barbares comme le néo-gamay
et le nov-picrate, boissons d'eau-
- rnisparition vons à la fin 1993 (plus que six ans
pour être encore un homme du
bouche qu'on ne saurait déguster ni
à la tourne, ni à la régalade.
du piéton XXesiècle) et je n'ai toujours pas
entendu le grand plat de M. Chirac

Le pire est sans doute que je vais


'Baignade sous le pont Mirabeau, où, sauf
confusion de ma part, coule la Seine.
retrouver ce maudit pichetogomme
en Australie et à la Nouvelle
in te raite Peut-être l'a-t-il fait, je n'en sais rien,
je ne peux pas être partout, mais
Calédonie où pourtant le bagne a été
aboli depuis belle heurette et où on
de Chirac dans ce cas-là, sa publicité a été mal
faite ou son plongeon trop discret ou
n'a plus l'excuse de la consommation
d'un gras missionnaire (le moins
-grandeur encore le pont Mirabeau a-t-il rendu
son tablier. Je conçois bien que M.
digeste étant encore la barbe et la
soutane) pour se rincer le gosier. Les
consécutive Chirac a sans doute d'autres soucis
que de faire trempette pour sa
accords de Matignon sont passés par
là qui ont éradiqué le cannibalisme
d'icelui. renommée au milieu des pessaires
usagés et des chats indo-européens
pourtant coutumier, les pilou-pilou plutôt crevés et on ne peut pas lui
au tamioc et rétabli les kanaks dans faire grief de passer son brevet de
leur droit de posséder le casino de natation ailleurs que dans le bouillon
Nouméa et la maison du blanc. d'horreur qu'est devenu la Seine,
mais je me demande si cette promes-
Le Beaujolais nouveau, c'est autre Ousqu'on trouve de la bière et pis se non-tenue ne l'empêchera pas,
chose et d'abord, ça ne fait pas de aussi du vin • malgré le ferme soutien de ses amis
bien par où c'que ça passe. C'est un du RPR et de M. Balladur, d'être élu à
vin de cocher et je ne vise pas là Mais brisons là, non sans avoir la Présidence de la République.
mon aimable confrère de • Présent » complimenté monsieur Bob Giraud
avec qui je partage la fréquentation qui a publié aux belles éditions du Les électeurs n'aiment pas en effet
assidue d'Alphonse Boudard, Robert- Dilettante • Faune et flore argotiques • qu'on dise qu'on va se jeter à l'eau
Louis Stevenson et Long Chris mais qui est l'utile prolongement de son alors qu'on reste un pied en l'air au
de celui qui, assis sur du molleton, « Argot de l'Eros • et à qui j'ai bord de la baille. L'électeur aime les
n'eut jamais d'autre horizon que le emprunté pour titre de cette candidats qui se mouillent et person-
trou du cul d'un cheval tout en ayant rubrique, celui d'un de ses livres les nellement, je ne voterai sûrement pas
l'impression de voyager. On voit par plus justement célèbres. pour un homme qui ne va pas au
là que le cocher était un être C'est que je regrette bien qu'on ne bain.
médiocre, bien en-dessous du petit célèbre plus les rues de Paris. Depuis
livreur de chez Nicolas, ce qui me Léon-Paul Fargue, le piéton est une Et c'est ainsi que M. Chirac,
remet en mémoire ces vers fameux espèce en voie de disparition et · qui mime s'il est grand et apte à
de Raoul Ronchon: piétonne aujourd'hui est considéré dépendre les andouilles,
• Le jour se levait sur Félisque comme suspect. A pinces on se sent sera jamais Président.
Potin vain, anachronique, incongru, les

LE LlBRE JOURNAL de la France Courtoise page 9 N° 20 DU 26 NOVEMBRE 1993 ~ .


f:Ânastropfies/ CBi(fevesées ~ Coquecigrues

par Ximenez de Cisneros


A la recherche de la Gauche perdue
ON A RETROUVE LE « CAMP DU PROGRES»
Phénomène fascinant : d'une semaine à l'autre, le « Nouvel Obs » ne cesse de produire des analyses
contradictoires sur l'état de la pensée progressiste, soufflant alternativement le chaud et le froid. Qµi
croire, Seigneur ? L'Obs-q_ui-rit ou l'Obs-q_ui-pleure ?

t
Qµand le peuple réinvente
t
Le Sida, virus
attention au monde des exclus et aux
luttes urbaines"· Hélas ! A peine avait-il
écrit ces lignes élogieuses qu'on appre-
liigauche progressiste nait le naufrage du journal, après six
• La gauche n'existe plus ", Des exemples ? Mais ils fourmillent, mois d'existence. Heureusement, il y a
annonçait l'hebdo à l'occasion du assure Joffrin. Prenez l'association aussi le " rap ,, qui, lui, se porte à mer-
congrès du PS . Apparemment, " Droit au logement • : née dans la veille. Une musique " parfois éprou-
Laurent Joffrin, directeur de la rédac- bataille historique " pour les Maliens de vante ", avoue le directeur de " l'Obs ,,
tion, n'a pas supporté cette affirma- Vincennes ", elle a publié une charte - mais largement rachetée par la qua-
tion abmpte de son propre journal. dans laquelle on retrouve, • en phrases lité de ses textes, qui • dénoncent les
Informer, c'est bien, mais à condi- simples •, certes, mais compréhensibles maux de la société française au nom
tion de ne pas désespérer son quand même, des idées incontestable- de valeurs social-démocrates "·
propre (é)lectorat. Conscient de ses ment de gauche : oui au logement Particulièrement recommandés par
responsabilités, l'homme a donc pris social, non aux expulsions, à bas l'hebdo : le rapper d'origine africaine
lui-même la plume pour nuancer le l'exclusion, etc. Selon l'auteur, • le M-C Solaar et « le groupe marseillais
trait. Et de risquer une hypothèse, même esprit anime Act Up ", groupus- Imperial Asiatic Men"·
audacieuse certes, mais seule apte à cule homosexuel activiste importé des
concilier le constat de décès et les Etats-Unis. De fait, n'a-t-il pas pour but
de " traquer toute forme de discrimina-
t
Gauche : les voies
nécessaires perspectives de résurrec-
tion. Je résume la pensée joffri- tion contre les sidéens ( ... ) et de de la renaissance
nesque : la ga u che a perdu le dénoncer les responsables ,, ? Eux aussi Et quoi encore ? Eh bien, l'auteur
peuple, OK. Mais le peuple, lui, est se réclament des " valeurs les plus tra- nous signale, pêle-mêle , dans ce
en train de • réinventer la gauche ,, ditionnelles ,, : solidarité, égalité devant bouillonnement protestataire, le succès
en dehors de la gauche ! les soins, respect de la personne. Sur du livre de Pierre Bourdieu sur " La
C'est pas beau , ça ? Démons- ce dernier point, leurs grands frères misère du monde ", qui • fait constam-
tration en deux points : l'establish- d 'Amérique ont pris une longueur ment référence aux traditions les plus
ment PS est au plus mal , nul ne le d'avance : ils en sont à dénoncer par établies de la gauche ", la popularité de
conteste. • Désorientés, démoralisés, voie d'affiches tous les « gays ,, honteux Kouchner et de l'abbé Pierre, et même
atones •, les socialistes cherchent de la politique et du show-biz ... Mais la rubrique d'aide aux chômeurs dans le
désespérément des idées neuves, un on ne doute pas que nos dynamiques « Parisien ,, ... Autant de phénomènes et

programme - et surtout des élec- petits Français, qui « pratiquent volon- de mouvements porteurs d'espoir car,
teurs. tiers la provocation ", règleront vite leur apprend-on, ils • portent les valeurs de
Mais l'essentiel est ailleurs : • la retard dans cette salubre entreprise de la gauche ,, là où la gauche n'est plus.
société • se prend en mains elle- délation. Pourvu que Dieu leur prête Mais, au fait, comment s'explique sa dis-
même et retrouve spontanément les vie, car, nous apprend " l'Obs ", " plu- parition ? Elémentaire, mon cher
voies de la contestation. " Une forme sieurs militants ont déjà succombé Beketch ! " La présence au pouvoir a tué
nouvelle d'action politique se déve- depuis la création de l'association "· la culture d'opposition "· Analyse impa-
loppe en dehors de la politique. Elle rable - et pleine de promesses pour
rejette jusqu'à l 'e mploi du mot
"gauche", mais elle en incarne mani-
t
Le Rap, musique
l'avenir : pour que la gauche retrouve sa
culture perdue, et l'adhésion populaire
festement la tradition "· socia[~émocrate par la même occasion, ne lui suffit-il
Un peu partout, individus, asso- Cet " esprit nouveau ,, dispose pas de s'installer définitivement dans
ciations, journaux, chànteurs se même désormais d'un porte-voix quoti- l'opposition ? Tel est, le vœu le plus
dressent et prennent la place du dien, se réjouit Joffrin : " Le Jour", dont cher de la direction du " Nouvel
r;; parti défaillant pour continuer le la ligne éditoriale est impeccable : " cri- Observateur "· Qu'on me permette ,,..-j
combat. tique sociale, impertinence, extrême d'y associer modestement le mien. \
'
y: ·~ LE LIBRE JOURNAL de la France Courtoise page 10 N° 20 DU 26 NOVEMBRE 1993 ~~[/,é:I..,ll~"-'l'~
['CJ-û,stoire a' ( endroit
par Bernard Lugan

~
NAPOLEON.III,
LE
CARDINAL PIE
u XIXe siècle, la Turquie cents femmes légitimes, ses trente-
était une puissance euro- ETLA six sultanes et ses sept-cent-cinquan-
péenne puisqu'elle occupait te femmes de harem, sans compter
les Balkans conquis depuis TURQUIE les favoris, les gendres et leurs
le XVe siècle. Les chrétiens y femmes ! Et c'est pour perpétuer et
vivaient dans un état de semi-servili- ~ consolider un tel état de choses que
té et leur seul espoir résidait dans nous sommes allés en Orient ! C'est
une intervention étrangère. Durant pour en •assurer l'intégrité que nous
les XVIIe et XVIIIe siècles, l'Autriche avons dépensé deux milliards,
avait organisé la résistance puis la soixante-huit officiers supé_rieurs,
reconquête. Au XIXe siècle, la trois cent cinquante jeunes gens, la
Russie affirma une politique de sou- enfin être terrassé, des nations chré- fleur de nos grandes familles, et
tien des populations slaves et ortho- tiennes venaient donc le défendre .. . deux cent mille Français ?
doxes opprimées. Mais, ce n'était Le 15 mars 1859, le futur cardinal
pas sans arrière-pensée, puisque, au- Pie fut reçu par l 'empereur 7i:;-xcusez-moi, Sire ; mais à ce
delà des Balkans, les responsables Napoléon III . L'audience dura cin- ~ Turc, non seulement nous avons
russes voyaient la Méditerranée quante-cinq minutes, elle porta sur dit : Continue à te vautrer comme
qu'ils voulaient ouvrir à leur marine. la question romaine . A cette occa- par le passé dans la fange séculai-
La " question des détroits • était donc sion, Mgr Pie déclara au souverain : re ... Je ne souffrirai pas qu'on
posée puisque la Sublime Porte en " Que votre Majesté veuille bien se touche à ton Empire. Mais nous
était la propriétaire. Que la recon- rappeler Constantinople et la avons ajouté : grand Sultan, jusqu'à
quête chrétienne se fasse, que les Turquie, (. .. ) et qu'elle me permette présent, le souverain de Rome, le
Turcs soient renvoyés chez eux, en de lui demander ce qu'a fait là notre Pape, avait présidé aux conseils de
Asie, de l'autre côté du Bosphore, glorieuse expédition de Crimée ? l'Europe. Eh bien, nous allons avoir
que Constantinople soit libérée et un Conseil européen ; le Pape n'y
Sainte-Sophie rendue à sa religion, ~ h ! Sire, lorsqu'on se rappelle sera pas ; mais tu y viendras, toi qui
et la flotte russe pourrait pénétrer en é'-que, pendant onze siècles, la n'y étais jamais venu. Non seule-
Méditerranée. Et de cela, l'Angleterre politique de l'Europe chrétienne fut ment tu y seras, mais nous ferons
ne voulait à aucun prix. C'est pour- de combattre le Turc, comment devant toi le cas de conscience de
quoi les Turcs sont encore présents n'éprouverait-on pas quelque éton- ce vieillard absent ; et nous te don-
en Europe. nement de voir le souverain d'un nerons le plaisir de nous voir étaler
pays catholique se faire le soutien et soumettre à ton jugement les pré-
'l8lus encore : quand, dans les de la puissance ottomane et aller, à tendus abus de son gouvernement.
1P années 1850, l'armée du Tsar se grands frais, assurer son indépen-
montra trop menaçante pour la dance ? Or, ne suis-je pas fondé à 7i:;-n vérité Sire, n'est-ce pas ce qui
Turquie, Anglais et Français, aidés dire que c'est, par là-même, assurer ~ s'est fait? ... • (1)
par les Piémontais, volèrent à son des abus ? Car enfin, qui protège-
secours en allant attaquer la Russie. rons-nous ? Il y a, à Constantinople, (I] Cité par le chanoine
Ce fut la guerre de Crimée (1854- un homme, ou plutôt un être que je Etienne Catta. « La doctrine poli-
1856). ne veux pas qualifier, qui mange tique et sociale du cardinal Pie
dans une auge d'or deux cents mil- (1815-1882] ». Nouvelles
, ~ u moment où le séculaire et lions prélevés sur les sueurs des Editions Latines, 1859, pp 300- ,
é'- implacable
ennemi turc allait chrétiens. Il les mange avec .ses huit 302.
CE,ntretien Courtois avec
Né en 1946 dans la comme eux. Il n'y avait
régi,on liégeoise, pas de cours de bande
François Walthéry dessinée. C'est apparu dix
ans après avec l'institut
est un des ~ands Saint-Luc et d 'autres en
auteurs de la France également. Mais
bande dessinée j'ai appris sur le tas, avec
belge contemporai- d'autres dessinateurs ,
ne. Après avoir Maurice Tillieux en parti-
culier. Le scénario du
effectué son Natacha que je suis en
« apprentissage » train de réaliser a été écrit
dans l'atelier âe par ses soins il y a une
Peyo, le père des quinzaine d 'années, peu
Schtroumfs, il crée de temps avant sa mort.
en 1969 (e person- Avec qui avez-vous
nage de Natacha, appris la rigueur du
hôtesse de l'air, dessin?
héroïne de près
d'une vingtaine Incontestablement avec
Peyo. Il disait toujours :
d'albums auxquels " Je suis un pénible du
ont collaboré les dessin "· A mon avis, ce
scénaristes les plus n'est pas vrai mais j' ai
illustres tels Gos, constaté que ces dessina-
Tillieux, Jidéhem teurs à succès dessinaient
difficilement, remettant
ou Wasterlain. sans cesse leur travail sur
Mais le crayon de la planche. Ils étaient
Walthéry ne se mécontents, rigoureux
borne pas à dessi- avec eux-mêmes. Après
ner les/ormes - être passé par leur atelier,
LIBRE JOURNAL : métier-là. C'est en rencon- on devient soi-même
charmantes - de Votre vocation de dessi- trant plus tard des dessi- casse-pieds avec les
Natacha, et une nateur a été précoce ? nateurs que j'ai compris autres. C'est un métier
nouvelle héroïne que ce n'était pas une dur.
vient de voir le FRANÇOISWALTHÉRY: profession qu 'on faisait Comment le personna-
jour aux éditions A l'âge de huit ans, je comme ça, facilement. ge de Natacha est-il né ?
du Lombard. savais que je voulais être
dessinateur. C'est un ou Quand vous avez eu Je dis que c'est la seule
Rubine, c'est son deux ans après que j'ai cette« vocation », quels femme qui m'ait rapporté
nom, est une commencé à faire des étaient vos maîtres en des sous. Je me suis inspi-
femme-flic évoluant illustrations qui n 'étaient BD? ré de la caricature d'une
dans les rues de pas encore des bandes amie , une petite voisine,
dessinées. J'ai ressenti de Curieusement, ce sont que j'avais à treize ou
Chicago. C'est à des auteurs toujours quatorze ans . Elle tenait
la fatigue à m'être appli-
l'occasion de la qué sur une seule image actuels comme Hergé, Jijé comme beaucoup de filles
,Présentation en des heures durant et je me et Peyo chez qui j'ai passé un • carnet de bord " où
France de ce nou- suis rendu compte qu'il dix ans de ma vie. Tous elle consignait ses souve-
veau ,Personnage fallait du temps, du temps ces gens étaient déjà là, nirs de surprises-parties.
et encore du temps pour les Schtroumfs, le Marsu- Elle ne me montrait pas
que Walthéry nous réussir quelque chose et pîlami, Spirou étaient là tout mais me remettait un
a accordé cet j'ai pensé un moment que aussi et il fallait faire îllu- texte. Je commençais à
'G; entre-tien courtois. je ne ferais jamais ce s ion, dessiner un peu dessiner au bic, à essayer

LE LIBRE]O! IRN AL de la France Courloise page 12 N ° 20 DU 26 NOVEMBRE 1993 ~


Cfrançois CVvafthéry
de la " croquer • et elle héroïne, Rubine, ne soit ]'habite près de Liège et Probablement à l'occa-
avait cette tête en boule, associée à Natacha ? je parle wallon. C'est une sion d'un clin d 'œil, dans
comme Natacha, le même langue très riche . Pour un avion par exemple.
air mutin , le même côté Le problème est que je désigner un crayon , par
primesautier. Officiel- ne la connais pas encore exemple , il existe trois Propos recueillis par
lement, la prem1ere très bien. Je me suis mots différents. J'aime les Renaud DOURGES
planche de Natacha date entouré de deux scéna- fêtes organisées chez
de novembre 1967 mais ristes, Mythic et Dragon nous, les foires au boudin, " Les mémoires
« Rubine
les premiers croquis de Lazare, un Parisien · né etc. ]'aime les groupes troubles », Editions du
remontent à 1963, 1964. au Brésil de parents you- folkloriques de tradition . Lombard, 48 pages,
]'ai commencé ma carrière goslaves. Je ne voulais pas L'esprit liégeois est repré- 53francs.
en même temps que les faire Rubine à cause de senté par une marionnette
Beatles et les Rolling Natacha, pour des ques- équivalant au guignol fran-
Stones , mais avec moins tions de temps tout sim- çais, le tchantchés. Une
de " brillant •. plement. Mais finalement , autre passion d 'origine
Tous
Mythic m'a présenté familiale est la colombo- les mercredis
Le compagnon de de Lazare. On a dessiné philie que j'ai illustrée de 18 à 21 h
Natacha, Walter, n'est-il les planches ensemble . dans " Le Vieux Bleu •.
pas un peu votre C'est une collaboration C'est à mon avis mon en direct.
double? comme celle que j'avais album le plus authentique . Tous
avec Peyo pour " Benoit
On pense, en effet, Brisefer •. C'est un travail Pensez-vous que la les jeudis
souvent à la similitude de studio. Belgique risque de de 2 à 5 h.
entre Walter et Walthéry connaître une scission
mais c'est en réalité le pré- Les décors sont très réa- entre la Flandre et la
et
nom du fils du scénariste listes dans cette nouvel- Wallonie? de 7 h.30
Gos qui venait de naître. le série. à 10 h.30
Depuis, il signe avec son Je ne le pense pas et ne
père les aventures du De Lazare connaît très le souhaite pas . Nous en rediffusion.
Scrameustache. bien Chicago et il a, de avons eu un référendum Sur
plus, effectué des études implacable qui a été la
Pourquoi avez-vous d'architecte d'intérieur. Il a mort du roi. Depuis qua- Radio
changé fréquemment de ce sens de la précision rante-deux ans il nous a Courtoisie :
scénariste pour indispensable. accompagnés en classe le Libre Journal
Natacha? entre le crucifix et l'image
On observe que les de la Sainte Vierge . C'est de Serge
Simplement pour le héroïnes de bandes des- un peu l'image du père. Il de Beketch
plaisir de travailler avec sinées sont de plus en a très bien fait son travail.
plusieurs personnes qui plus dénudées. Même les Flamands ne Paris : 95,6 .
apportent souvent une souhaitent pas la scission, Chartres : 104, 5
ambiance nouvelle. Même Nous arrivons à la limi- excepté quelques journa-
si, commercialement, il te car ces albums doivent listes .
Cherbourg: 87,8
n'est pas bon de changer être mis entre toutes les Il y a une Belgique . Le Havre : 101,1
d 'auteur, cela me permet mains. Même si c'est un Etat créé Le Mans : 98,8
de rnieux surveiller mon On a dit de Natacha à artificiellement, mais il y a
personnage et d'avoir éga- ses débuts qu 'elle était un un esprit typique. On se Radio-Courtoisie
lement quelquefois un personnage pour " Play bagarre de temps en La radio libre du
effet de surprise. En Boy •. C'est heureusement temps entre Wallons et
n 'ayant pas toujours le tout à fait " soft • comparé Flamands mais, quand l'un
pays réel et de la
même scénariste, je ré- à ce qu 'on peut voir se tord le pied , tout le francophonie
veille mon côté non fonc- aujourd'hui. monde s'arrête. 61 bd Murat
tionnaire.
Vous êtes très attaché Natacha et Rubine se 75016 Paris
Ne craignez-vous pas aux traditions de votre rencontreront-elles un (46 51 00 85)
que votre nouvelle région? jour?

L E LIBRE J OU RNAL de la France Coureoise page 1. 3 N° 20 Ol 1 26 NOVF.J\mH E 199.3 ~


[ eS Cfrovinciafes
par Anne Bernet
du risque et la même origi-
/ .;, ne provinciale : ce sont des
cadets de Gascogne. Osons
poser la question : le héros
'

I
d'une histoire de cape et
d'épée, né sous la plume
d 'un feuilletoniste ou d 'un
auteur de théâtre, peut-il
1
être autre chose que gas-
.' . con ? Et, immédiatement,

*' ·--~ .
répondons : non !
En veut-on la preuve ?
Son père ne l'ayant pas
,.. l_., I précisé dans " Le Bossu ",
//, · r
1

; ' Féval fils naturalisera Henri

tr
de Lagardère natif du sud-
ouest et situera ses racines
familiales quelque part aux
environs de Lourdes, en
Bigorre donc. Plus trou-
blant encore ! Lorsque Mi-
-·--... chel Zévaco, en 1902 ,
>., . . ..... inaugurera le cycle des
.....
. " Pardaillan ", il n'imaginera
pas que son héros puisse
ne pas venir du pays des
t gaves et de l'accent qui
roule ! Il y a comme cela
des modes littéraires ...

t
Un cursus
d'enfant sage
t
Et pourtant, Dumas était
antillais, Féval breton et
Rostand marseillais ...
C'est à la Saint-Michel
1816 que Paul-Corentin
Féval vit le jour à Rennes

La Gaséogne chevaleresque dans une honorable famille


de magistrats. Orphelin à
onze ans, Paul poursuit ses

de Paul Féval études comme pensionnai-


re boursier et les acheva
par une licence en droit
7~ e roman d 'aventure quérir le cœur de celles illustrer cet engouement obtenue en 1837. Il mar-
1J I chevalere~que n :est qu'ils aimaient. En fait , le général : d'Artagnan, Lagar- cherait sur les traces pater-
r-- pas une 10vent10n public ne s'est jamais lassé
de ce genre de récits. Le
dère et Cyrano de Ber-
gerac . Qu'ils soient con-
nelles. Ce cursus d 'enfant
sage n'avait été troublé
récente ; la bonne société
byzantine se délectait déjà XIXe siècle leur donna un temporains de Louis XIII qu ' une fois : en 1830,
des exploits merveilleux nouveau souffle. Trois per- ou du Régent , ces trois l'adolescent avait pris si
('· de jeunes gens héroïques sonnages de fiction de- fous partagent le même bruyamment parti en
J prêts à tout pour con- vaient particulièrement panache, le même amour faveur de Charles X que

~~ L E Lil3HE J OURNAL de la France Courtoise page 14 N ° 20 O U 26 NOVEMBRE 199:1 ~


son tuteur avait jugé sage enfants qui devaient lui rait prêter foi à cet amas de sont complexes. 1...]
de l'éloigner un temps du naître par la suite. Peut-être sornettes ? Comment ce Philippe de Gonzague
collège. De toute évidence, voit-on d'abord en Paul roman invraisemblable , est une âme noble totale- \
le bon élève dissimulait une Féval un romancier breton paru en 1857, peut-il plon- ment dévoyée ; Lagardère
nature ardente, généreuse, qui sut parler de la ger dans le même enthou- un libertin converti ; la
mais volontiers irréfléchie. Bretagne. " La forêt de siasme les générations suc- princesse de Gonzague a
La parenté en eut vite la Rennes •, " Le loup blanc ", cessives ? Précisément par des duretés et des fiertés
démonstration éclatante ... " Bleus et Chouans ", " Anne ses invraisemblances. que ne renierait pas une
Paul avait choisi le bar- des Iles ", " La première héroïne de Barbey
reau et sans doute rêvé de aventure de Corentin ~ d 'Aurevilly, et même Aurore
plaidoiries vibrantes et de Quimper •, " Valentine Le lecteur de Nevers, qui est le per-
succès époustouflants. Le de Rohan •, et même • La est emporté sonnage convenu de la
nouvel avocat alla d'échec fée des Grèves " quoique pure jeun.e fille , n 'est pas
en échec ... Un autre aurait l'intrigue se situe au Mont- ~ sans éprouver des senti-
pris patience ou aurait fait Saint-Michel que Le Sait-on début plus roma- ments nettement incestueux
son deuil d 'égaler Démos- Couesnon dans sa folie mit nesque que ce crépuscule envers l'homme qu 'elle a
thène. Pas le jeune maître en Normandie ... démon- estival, dans une vall é e longtemps regardé comme
Féval. Sans demander trent abondamment à quel pyrénéenne ? Rien ne son vrai père. . . Cette com-
conseil à personne et sans point sa province importa manque au décor : le châ- plexité est la force du livre ;
prévenir, le garçon jeta la dans l'œuvre du romancier. teau féodal , à la fois magni- au milieu d 'épisodes
toge aux orties et embarqua Toutefois , malgré leurs fique et menaçant ; s a rocambolesques, ce sont de
dans la première diligence réelles qualités roma- sombre légende deux véritables êtres humains qui
pour Paris. nesques, ces livres ne sont jeunes femmes y sont agissent et qui souffrent .
pas , aux yeux du public , mortes , victimes de la Qu'importe alors les invrai-
~ représentatifs de Féval. En cruauté de leur seigneur, semblances , la grandilc-
Seuls les fous trouver des rééditions relè- Caylus-Verrou, une troisiè- quence, les erreurs histo-
sont difficiles ve d 'ailleurs de la gageure. me , la fille, y dépérit riques , et cette fameuse
Une fois pour toutes, le d'ennui ... Un homme mys- botte de Nevers qui plonge
~ romancier reste l'auteur du térieux rôde souvent à dans l'allégresse tous les
Le temps passa, avec son • Bossu"· proximité et l'on a vu escrimeurs tant elle ne cor-
lot de déceptions comme A quoi tient un pareil d 'étranges lueurs certaines respond à rien ?! Quel gar-
en connaissaient tous les succès qui ne s'est jamais nuits dans la chapelle. çon n 'a pas rêvé d 'être
provinciaux imitateurs de démenti ? Car, si l'on y réflé- Enfin, il existe une fenêtre Lagardère ? Quelle jeune
Rastignac. Paul tentait de chit, l'histoire est un tissu basse parfaite pour des ren- fille n 'en a pas été amou-
placer des articles dans d 'invraisemblances ! Un dez-vous secrets . Sur cet reuse ? Miracle de l'écri-
divers journaux. Il arrive père jaloux qui cloître sa ensemble flotte une atmo- ture !... L'histoire de Paul
malgré tout que la guigne fille ; un mariage secret sphère de dépaysement ; Féval s 'acheva tristement.
se lasse. En 1841, un éditeur entre cette demoiselle et le Féval insiste : on est ici Veuf, ruiné , paralysé , il
avec lequel il entretenait de beau jeune duc de Nevers ; presque en Espagne . S'y mourut dans un hospice
vagues relations le contac- un ami félon amoureux de ajoutent la fabuleuse répu- religieux en 1887. Converti,
ta : il avait un manuscrit l'épouse, et de l'héritage du tation de beauté d 'Aurore devenu très pieux, il avait
inachevé sur les bras et mari ; un assassinat lâche- de Caylus, les sinis tres consacré son temps à ex-
besoin d'urgence d 'un ment perpétré à la nuit- figures des tueurs à gages, purger ses livres qu 'il trou-
• nègre •. Dans ce métier, close ; un enfant qui dispa- l'énigmatique et perv e rs vait impies, à y introduire
seuls les fous font les diffi- raît, miraculeusement sauvé caractère du prince d e de s morales chrétiennes .
ciles ... Paul avait mangé par un mauvais sujet que sa Gonzague, le destin drama- Son fils , Paul junior, fit car-
assez de vache enragée ; il soudaine paternité transfor- tique de Philippe de Nevers rière en ajoutant des pans
accepta l'offre. Bien lui en me en héros d 'abnégation et, enfin, et surtout, le beau, entiers à l'œuvre pater-
prit! et de fidélité ; vingt ans de le généreux , le vaillant nelle : " La jeunesse du
D 'abord intitulé pérégrinations à travers Henri de Lagardère. bossu •, " Les chevauchées
• Aventures d 'un émigré •, l'Europe à la recherche des Le lecteur est emporté ; de Lagardère ", " Le fils de
avant de devenir • Les assassins de Nevers ; le sau- il ne voit plus rien que cette Lagardère " et même • La
Mystères de Londres •, le veur injustement soupçonné cavalcade de drames et de petite-fille de Lagardère "· ..
roman, signé du pseudony- d 'être le meurtrier qui passions . Il ne rema rque Il faut savoir exploiter les
me de Sir Francis Trolopp, tombe amoureux de sa pas que l'assassinat de bons filons ... Mais les vrais
obtint des chiffres de vente jeune protégée ; un dégui- Nevers a lieu une nuit d'été, amateurs tiennent à la pre-
vertigineux. C'en était fini sement de bossu, des périls et que Féval , cent pages mière version et à ces for-
des petits travaux alimen- insensés et le dénouement après, l'a déjà oublié et qu 'il mules qu 'ils savent par _
taires. Les titres succédèrent in extremis qui voit venger le date du 24 novembre cœur, telle " Si tu ne viens
aux titres et Féval put large- le mort, consoler sa veuve, 1699 ... Féval échappe ce- pas à Lagardère , -
ment subvenir aux besoins donner le bonheur au héros pendant aux travers du Lagardère viendra à 'J
de son ménage et des huit et à l'orpheline .. . Qui ose- genre : ses pers onnages toi ! •

LE LIBRE]OURNAL de la France Courtoise page 15 N ° 20 D U 26 NOVEM BRE 1993 6


CE,n poche
Discours des misères
C'est a' lire
de ce temps
uand le désespoir guette, rien
de tel que de lire des textes sur par Serge de Beketch
d'autres époques désespérantes.
Cela le banalise el Le rend plus Défense du pape
supportable. L'époque des guerres de
religion fut pénible, si pénible que
Ronsard s'engagea. C'est par leurs
écrits, déclare-t-il, si vite répandus
~lI
1.J I
es catholiques les
plus disciplinés
grâce au.1-· notll'elles imprimeries que l'ont éprouvé : la
les prolestanls ont gagné les esprits, lecture de la lettre ency-
c'est par des écrits qu'il faut les clique " Veritatis
regagner. Splendor' n'est pas de
« Ce n 'esl pas aujourd'hui que les rois ces activités de détente
et les princes intellectuelle qui vous
On~ besoin de garder par armes leurs laissent frais et dispos.
pro1•mces, Les cent quatre-vingt-
li ne faut acheter ni canons ni
harnais,
six pages de l'édition
Mais il fàu t les garder seulement par Tequi demandent bien,
la l'Oix. » chacune, une dizaine de
Ce Ronsard, poète engagé comme minutes d'absorption, de
l'irgile sous Auguste, nous a été digestion et d'assimila-
complètement caché. La République et tion, ce qui fait un total
ses inspecteurs d'académie très de trente heures (au bas
soul'enl protestants n'aiment pas . mot) de lecture méditati-
certaines t•érités. ve.
Quand Sainte-Beul'e a redécouvert Au moins une quin-
celui qui/ut si célèbre de son temps zaine de jours, en
justement par ses discours et ses
somme, pour le catho-
remontrances au peuple français, ce
ne/ut pas une consécration, nous dit lique sérieusement
Anne Bernet da11s ses remarquables "interpellé quelque part"
« Provinciales », ce Jill une trahison : par la pensée du Saint
« Les élèves découvrirent un vieux Père.
sourd amateur de npnphettes, qui Dans le même temps,
leurfaisait en t•ers des propositio11s le même catholique aura d 'un combat qui fait que Frossard, eri outre,
égrillardes en Leur offrant des roses ... été assailli dans la presse ceux-là mêmes par les- dispose d'une quadrnple
Dommage. Le l'éritable Ronsard, il est écrite, sur les radios et quels la pensée du autorité qui devrait faire
vrai, est difficile à soumettre ma les télévisions par deux Souverain Pontife devrait taire ses adversaires :
adolescents. Poète de cour et helléniste ou trois fois plus être connue consacrent son père était commu-
distingué, ses référe11ces classiques niste et franc-maçon, sa
d 'heures (au bas mot, l'essentiel de leur temps
Leur échapperaie11t totalement;
politique, ses sé,•érités, l'oire son toujours) de commentai- à en combattre la diffu- mère était israélite et lui-
intolérance, offenseraient l'éducation re et de glose qui lui sion. même, décoré du Grand
Laïque et obligatoire; bacchique, il auront démontré, de la C'est pourquoi il faut prix de la Shoah, a milité
proclamerait trop haut Les joies de bouche des plus quali- rendre grâce à pour l'éradication du
L'ivresse, à l'hetire otl l'alcool est classé fiés, que ladite ency- Monsieur André Frossard Carmel d'Auschwitz.
au rang des fléaux nationau:i: ; clique n 'est tout bien de l'Académie française . Accessoirement, il se
amoureu.-r:, il se révélerait si salace que pesé qu'une sorte de Certes, cet auteur est donne pour "le seul
les plus a./Ji·anchis en resteraient rabâchage moralisateur l'ami personnel du Pape, journaliste qui ait une
ahuris.» borné et réactionnaire ce qui suffit à le rendre réputation de droite en
Le premier tome de ses œuvres qu'il n 'est pas absolu- suspect dans un monde écrivant des papiers de
complètes vient de paraître dans La
ment indispensable de où l'on mesure la qualité gauche".
Pléiade et démontre la grâce, la
diversité el la t•iolence de ce poète qui lire et qu'il est même, au d 'un homme au nombre On dira que comme
a chanté m•ec tant de bonheur les bois fond, dangereux de fré- des amis qu'il a en pri- cela se passe dans "Le
et les fontaines, les jèmmes et leurs quenter si l'on entend son. Figaro", le seul quoti-
malheurs. rester un chrétien libre Mais, en contrepartie, dien torché par des plu-
« Discours des misères de ce temps », et responsable comme il n'est pas évêque, ce mi tifs de gauche à
Ronsard, Le Livre de Poche. les aime Gaillot-Evêque. qui donne du poids à l 'usage des idiots de
Œuvres complètes de Ronsard, On voit l ' inégalité son propos. droite, ce n 'es t guère
Tome 1, La Pléiade.
Anne BRASSIE LE LIBRE JOURNAL de la France Courtoise page 16 N° 20 DU 26 NOVEMBRE 1993
p roba nt . La c h ose n 'e n
res te p as mo ins impres-
écrit, drôle à chaque ligne,
profond à toutes les pages,
belle autant que la beauté
est vraie. C'est aussi simple <Rendez à
s io nn a nte a u p o int qu e
"L 'Evé n e m e nt du j e udi"
fidèle à la grande tradition
ca th o lique où l' on a le
que cela.
Et c'est ce que nous dit ces f:4rts
s'est fendu d'un long dithy- coup de pied au cul aussi " Veritatis Splendor'.
rambe à Frossard et à son prompt qu 'atte ndri. C' es t Les mauvais esprits e n Enluminures
li vre . Norm ale me nt , cela
devrait suffire à disqualifier
qu e Frossa rd a compri s
une évidence si aveuglante
concluront qu e les me n -
teurs sont laids et que de la
françaises
l'un et l'autre. Or, "Déf ense qu 'e ll e e mp êc h e trop bouche des vilains ne sor- du XVe
du Pape' est un pamphlet d 'hommes de voir clair : si te nt que des mensonges.
supe rbe, intelligent, robo- Dieu existe, et Il existe, Il Ma is o n n 'es t p as là « (@u and la p einture
ratif, e nlevé, vrai, coura- ne peut être que beauté et p our dir e du m a l d es était clans les lil'l'es »,
ge u x, m ag nifiquem e nt vérité . La vé rité est donc évêques. {el est le titre de
l'actuelle e.-cposition de la BN.
Et, en effet, les 240 p ièces
p résentées sont autant de
petits ta bleaux de
Claude Dulong : MARIE MANCINI disgrâce. Cette vie, présentée dans une remarqua ble facture et de
Pour la plupart des historiens, Marie remarquable préface, est un véritable fraîches couleurs, puisque
Mancini n'existe qu'en fonction de l'amour roman et précède des textes qui, bien p réserl'és clans des lil'l'es.
qu'éprouva pour elle le jeune Louis XIV. qu'écrits au début de notre ère, n'ont rien Dans toute la France de cette
Claude Dulong, elle, considère que la vie perdu de leur force et de leur ironie. époque (1-140-1520), le
de Mazarinette ne devient passionnante Robert Laffont, collection Bouquins, manuscrit est le support
qu'après la rupture avec le Roi. 1 300 pages, 150 F. p rivilégié des artistes. lis se
Mariée en Italie, au connétable Colonna, sentent p lus libres clans ces
première dame de l'aristocratie romaine, Guy de Maupassant: LA PETITE ROQUE miniatures que dans les
retables ou les arts 11wrau.-r.
Marie gâchera avec application ses chances ET AUTRES RÉCITS NOIRS
Et c'est une l'éritable f loraison
de bonheur, fuira le domicile conjugal, Ce recueil de vingt et une des plus noires
d'enluminures qui naît alors
entamera de folles pérégrinations à travers des nouvelles écrites par l'auteur du dans toutes les p rol'inces.
l'Europe. Sa longue vie - elle mourra « Horla » contient, entre autres, le terrible
A1•ec de grands maîtres
quelques mois seulement avant Louis XIV « Madame Baptiste » et ce chef-d'œuvre connus comme Fouquet, Jules
- ressemble à un roman d'aventure. d'humour noir qu'est « Denis ».Ane pas Rotin, B ourdichon, Perréal ou
Claude Dulong a eu accès aux archives lire un soir de spleen. Marmion. Mais aussi des
Colonna ; elle éclaire une personnalité inté- Presse Pocket, 297 pages. cu10n.1 mes nombreux el
ressante. Mais ne cache ni la vanité, ni la talentueu.-c que l'e.-cposition
sottise de son héroïne. F. Scott Fitzgerald: LOVE BOAT p ermet de découcn'r. De Pa,is
Perrin, 145 F. Le dandy du Minnesota publia, outre à la Prot'ence. de B ow ges à
« Gatsby le magnifique », plus de cent
la Normandie, c/11 Nord à la
Sal'oie, toutes les prot•inces
Inès Murat : GABRIELLE D'ESTRÉES soixante nouvelles avant de mourir à qua-
ont produit des enluminures.
Arrière-petite-fille d'une maîtresse de rante-cinq ans rongé par la neurasthénie et Et chacune est un ravissement
François Ier, la belle Gabrielle sortait d'une l'alcoolisme. Des héritières romantiques de finesse et de nuance. Que
famille connue pour la beauté de ses aux milliardaires cyniques et aux paumés le sujet soit religieu:i: ou
femmes et pour leurs mauvaise mœurs. A des années vingt, les personnages favoris profane. Même clans les
dix-sept ans, elle succomba, sans amour, de F. Scott Fitzgerald hantent ce recueil de scènes les plus dramatiques.
aux avances d'Henri IV. Elle lui donna trois textes inédits en France. Même quand c'est la Passion
enfants qui furent légitimés ; le Roi l'aima Livre de Poche, 407 pages. qui est représentée, on sent
passionnément. Songea même à l'épouser ... chez l'artiste une l'éritable
La mort prématurée de la favorite, en 1599, Jacques Harvey: INCROYABLE «j oie de p eindre». Si bien que
MAIS FAUX! l'allégresse l 'emporte presque
évita ce scandale dynastique.
to1!i ours chez le sp ectateur.
Inès Murat souligne le rôle prépondérant Le marché fourmille d'escrocs et de faus-
Le XVe siècle.fut un très grand
de la maîtresse royale dans la conversion du saires. Jacques Harvey, quant à lui, peint moment de la création
Béarnais, et l'équilibre affectif qu'elle lui des faux Van Gogh, Picasso ou Dufy ... en p icturale française. Et cette
apporta. les signant de son propre nom et en ven- eiposition la plus belle
Fayard, 140 F. dant ces tableaux en toute connaissance de réalisée à ce jour sw · le sujet.
cause. Qui achète ces « faux faux » ? 58 rue de Rich elieu.
Sénèque : ENTRETIENS - Comment découvrir l'art subtil de l'experti- 75002 Paris ; to us les jours de
LETTRES À LUCILIUS se picturale ? Où s'arrête le réel pour lais- 10h à 20h ; jusqu 'au
Edition établie par Paul Veyne, cet ouvrage ser place à l'illusion ? Jacques Harvey 16 janvier. Superbe catalogue
permet de découvrir ou de redécouvrir le répond à ces questions et à bien d'autres de 440 pages et
philosophe du stoïcisme qui menait sous dans cet ouvrage aussi passionnant qu'un
370 illustrations.
Claude et Néron une carrière d'homme polar.
politique et de littérateur, connut l'exil et la Presses de la Cité, 235 pages, 100 F. Nathalie MANCEAUX

LE LIBRE J OURNAL de l a F r a n ce C o u.-oise page 1 7 N° 20 Dl ' 26 NOVEMBRE 199.:l 6


/

Cf i dè (e au poste
par Serge de Beketch

(/1}?
DIMANCHE dicté par ses maîtres auteur veut lui donner.
28NOVEMBRE n ' intéressera donc que Pour Fellini , qui l'a tou-
ceux qui, malgré un mois jours exécrée (il en traçait
F212H00 de matraquage écœurant, d'ailleurs, dans "Ginger et
continuent à se passion- Fred", un portrait à l'acide
"L'Heure de vérité" ner pour les dinosaures . concentré bouillant) , la
\~\
télévision est le type
.
"
•, ' t..
Il
même du faux témoin.
Raymond Barre est un LUNDI C'est admirab le et acca-
exemple quasi parfait de 29NOVEMBRE blant.
la vanité de nos illusions Après cela , Fellini ne
d'ici-bas. Voilà cinq ans, il F320H5 0 fut plus autorisé à tourner
apparaissait encore par les banques.
SAMEDI comme l'une des valeurs Hommag e
27NOVEMBRE les plus sûres de la poli- à Fede rico Fe llini
tique française. Sacré MARDI
To utes chaînes "meilleur économiste de 30NOVEMBRE
SIDA France ", il incarnait aux "lntervista" n'est sans
yeux de nombreux cito- doute pas le film le plus F2 22H3 0
yens de ce pays un natio- abordable de Fellini, mais
Sur F2 à 0H25, des nal-centrisme moderne et c'est à l'évidence le p lus "Bas les masques"
séropositifs viennent rassurant issu de la tradi- subversif dans le meilleur
"donner une vision plus tion gaulliste mais "reloo- sens du mot.
humaine de leur maladie" ké" façon Pompidou. Parce qu'il répond Jamais l'é mission de
dans "La 25e Heure". Trompés par les ron- d 'une manière géniale à la Mireille Dumas n'a mieux
Ils racontent "la décou- deurs du personnage , les question de la valeur de mérité son titre
verte de leur séropositivi- Français ne relevaient pas l'image en tant que véhi- puisqu 'elle présente ce
té , la réaction de leurs la lueur méchante de l'œil cule objectif d 'informa- soir une brochette
parents, de leur entoura- porcin et n 'e ntendaient tions . d 'imposteurs.
ge, le rôle de la société pas les propos ruisselants Sous l'apparence d 'une Anne Tristan, journalis-
des hommes politiques , de mondialisme de ce sorte de carnet de notes te gauchiste, adhéra au
les conséquences de la curieux bonhomme. sur sa vie, son œuvre et Front national à Marseille
maladie sur leur vie pri- En réalité , Barre a tou- son univers (les studios dans l'espoir d 'en tirer un
vée". jours été un allié objectif de Cinecittà), le Maître ita- reportage horrifique sur la
Sur Canal Plus , dans et un redoutable agent lien, en feignant de Bête immonde. Il en res-
"Quarantaine ", à 20H30, d'influence des lobbies répondre à une équipe de sortit finalement une plate
un film de fiction-débat internationalistes les plus la télévision japonaise, ga lerie de portraits de
du bien-fondé de la mise puissants (Trilatérale, incarnation de l'incommu- braves gens, dévoués et
en quarantaine des World Economit Forum nicabilité éberluée et de la généreux, que la malheu-
malades contagieux. de Davos , Fondation futilité caquetante, dé- reuse Tristan s'évertuait, à
Lisez : des PO(teurs de Saint-Simon, etc.) bénéfi- montre avec une maîtrise coups de trucages stylis-
sida. ciant d 'un soutien sans éblouissante que l'image tiques, de faux suspens et
Sur ARTE à 20H40 , faille de la part des n 'a que le sens que son d'indignations dispropor-
deux homosexuels sidaï- Soviétiques. tionnées , à présenter
ques ont filmé les étapes Eh bien, malgré tout comme d'abominab les
de leur propre agonie. cela, il n 'existe plus. facho-racistes . L'imposture
Si vous n'aimez pas ça, Liquidé , balayé, néantisé n'est pas dans le menson-
vous pouvez regarder par Balladur, qui lui res- ge de Tristan, elle est
"Histoires d'en rire " sur semble comme deux dans son livre.
TF1. gouttes d 'ea u de rose à Autre imposteur
Vous y verrez un sket- deux gouttes d 'eau de Gunther Walraff, journalis-
ch intitulé "Les préserva- mélisse. Ce qu'il dira dans te allemand, qui va expli-
tifs". cette "Heure de vérité" et quer comment il s'est fait
qui sera, comme toujours, passer successivement

LE 1.11\H F. Jot THN/\1. de l a Fra u c,, Cuurt uise p age 1 S N° 20 OU 26 NOVEMBHE 1993 ~
pour un immigré turc, un Sans le dire mais en le cambrioleurs, dirigé par die génétique va des-
aliéné , un journaliste à faisant bien comprendre , Sean Connery et Donald cendre le gave de Pau en
scandales , un trafiquant les auteurs de ce docu- Sutherland, décide de canoë-kayak avec Sophie
d'armes, etc. , pour mentaire "nous entraînent, piller le train transportant Davant et Didier Reignier".
démontrer l'abjection de la à travers la terrible histoire la solde de l'armée britan- Cette exploitation, cette
société ouest-allemande. de ce criminel, à la ren- nique en Crimée. C'est médiatisation, cette spec-
Il n 'y a qu 'une chose contre d'un pays et d'un passionnant et irrésistible. tacularisation du malheur
que Walraff ne dira pas : peuple à la dérive". sont répugnantes.
c'est que, pendant tout ce En somme, comme le Cette mendicité d 'Etat,
temps, il travaillait pour la danger nucléaire, l'antisé- dans un pays où les prélè-
Stasi, la Gestapo est-alle- mitisme, la pollution, la vements sociaux dépas-
mande, comme agent famine , le chômage et la sent la moitié du revenu
d 'influence, de subversion criminalité de masse sont des persoz:ines, est scanda-
et de déstabilisation. apparus en Russie après la leuse.
chute du communisme. Cette récupération par
les insupportables pantins
du spectacle et des
JEUDI médias , toujours prêts à
2DECEMBRE prostituer leur cœur pour
vendre un disque ou un
F220H50 film, est abjecte.
Pas un rond pour le
"Envoyé spécial" VENDREDI Téléthon !
]DECEMBRE
ET SAMEDI
Au programme : la vie 4DECEMBRE DIMANCHE
cauchemardesque des 5DECEMBRE
femmes est-allemandes F2 Toute la journée
depuis la chute du Mur de M620H45
MERCREDI 1er DECEMBRE Berlin. Voir plus haut. "Téléthon,,
"Zone interdite,,
F222H:l5
Deux jours par an, la
"L'âme de la bête,, France se donne bonne L'émission d'informa-
conscience et le petit tions de Patrice de Carolis
monde du chobize assure est plutôt bonne. On se
A première vue , un très sa promotion sous prétex- demande simplement
classique et très superflu te de collecter des fonds pourquoi elle se prête à la
exercice de voyeurisme pour la recherche médica- curieuse opération média-
autour de l'un des "serial le. On va donc voir, une tique conduite depuis
killers" les plus mons- fois de plus, les inévi- quelques jours autour de
trueux du siècle tables journalistes sportifs Jacques Chirac et qui vise
Chikatilo , un petit prof sur leur vélo de course, évidemment à rectifier son
soviétique de Rostov, qui, F320H50 les éternels beurs à moto image et à rappeler son
au cours des années qui font la manche dans existence en ces temps de
quatre-vingts , a enlevé, "Lawrence d'Arabie,, les banlieues, les archi- balladurolâtrie généralisée.
torturé et assassiné des La chose n'est pas pré- vues vedettes de la chan-
dizaines de femmes et cisée, mais s'il s'agit de la son y allant de leur larmi-
d 'enfants. version retravaillée voilà chette.
(Cela dit, le bonhomme deux ans de ce che~ Et les bons citoyens ,
reste un amateur minable d 'œuvre ambigu de David qui ne veulent pas qu'un
à côté de Staline.) Lean , n ' oubliez pas de enfant mongolien fréquen-
A deuxième vue , un brancher votre magnéto- te la même école que leur
pas de plus dans l'opéra- scope. Et profitez-en pour fils, se presseront dans les
tion qui consiste , depuis regarder ... mairies pour apporter leur
l'effondrement du système piécette en faveur de la
soviétique , à démontrer M620H50 recherche sur les maladies
que l'URSS d'hier était une génétiques incurables.
sorte de paradis en com- "La grande attaque du Ce soir, on innove dans
paraison de la Russie train d'or,, le sensationnel "Un
d 'aujourd'hui. Un gang d 'astucieux enfant atteint d'une mala- SdeB

LE Lll:lRE]OURN AL dé lei Frcince Courtcoüe page 19 N ° 20 D U 26 NOVEMBRE 1993 6


Sous
mon béret
Cf faisirs de Cfrance
Sauvés par l'i hère par Chaume il
Nation
"~fi
1.J I
u;,w,,_, '."pinceau dmm
a11t1q11e . c/1w1/01111wl le Les Compagnon s,
Capitaine en se serrant 1111e
rasade de ratafia amnl de jelff les lignes ces manuels qui ignorent le chômage
à 111erl11. Le ciel était d'11n bien intense et
aoul Vergez, dit Béarnais, l'Ami tesques. Chez nous, ils ont construit
/"air di111e p11reté pmfaite. /..,e
t!ten11omètre approrhail de =.éro. FrPddo du Tour de France, Compagnon pièce à pièce la tour Eiffel, les Grand
hait gi,•ré. A tribord. la forêt des Landes Charpentier des Devoirs et et Petit Palais et des ponts, naturelle-
trempait ses pieds dans 1111e argenterie romancier du Compagnonnage, a écrit ment, ainsi que des prototypes de car-
sab/01111P11SP el à babord le No111•pa,1 très justement : « Le Compagnonnage rosserie automobile ... On retrouve
Monde s 'of}i-ait à nous dans la français fut fondé au moment des leurs signatures (par leur surnom com-
s_n11p!to11ie des cris rauques des Croisades pour y· servir de génie mili- pagnonnique) dans les tours de Notre-
cormorans. "CP C11ilk111111e Clin/011 a 1111e taire. Sous le nom de Saint Devoir, une Dame, mais aussi dans les recoins du
drôle de tête", assura le galonné des phalange d'ouvriers maçons, tailleurs Théâtre restauré du Palais de
bataillons d i 1.fi·iq11e en prononçant de pierre, charpentiers, accompagnait Versailles.
Cl!Nton.el 11011 Clin/011. "fi respire le
11éa111. /"eau misérable el la.fréq11e11tatio11
des coiffeuses. /..,e marchand de
les Croisés et construisait pour eux des
ponts, des ouvrages de défense guer- t
Le livre d'or du compagnonnage
cacahuètes. à côté. était 1111 pri:i: NobPI. rière, et aussi des temples comme le
De Ioules les façons. ça tte l'au/ pas
tripette. I Ïl'ement 1111 président Siou.l'.
fameux Krak des Chevaliers"·

t t
Sociétés fermées et non pas socié-
plein de plumes el de.flèches. adorateur
de Na11abo:zo le Grand Lapin ... ·: Les Formaûon professiormelle tés secrètes, leurs groupements
premiers poissons interrompirent cette œuvrent dans la discrétion et sans
diatribe quis r11111011çait gigan/Psque.
Freddo les ac!temil à coups de poing en
t
Pour ces hommes, le « Devoir ,. est
chercher la " une " des gazettes ni les
« flashes ,. des photographes. Mais elles
grommelant des insanités à /"encontre l'ensemble des pratiques, des n'ont tien à redouter de ceux qui veu-
d'un bateau Pspagnol passé trop près el lent les mieux connaître. C'est ainsi
croyances, des règles, des tours de
d'une roit11re alle111a11de qui, la 1•pil/e w1
main de chaque corps de métier repré- qu'est né « Le livre d 'o r du
soir, lui aurait.fait 1111e q11P11P de /'espèœ
Pl'oquéP. [,es premiers /ousso/PmPuls du senté dans le Compagnonnage. Compagnonnage ", un splendide
mo/('fu· inlerrinrenl ,·ers di.r heures alo1:5 Ces sociétés ouvrières répondaient, ouvrage qui leur rend hommage et
que 11011s achel'ions 1111e discussion serrée dès leur origine, à la définition que leur fait honneur. On y trouve les
s111· les mérilPs comparés des rharculPriPs donnera huit cents ans plus tard l'éco- caractéristiques qui sont à la base mul-
de LicltardoJ · el œlles - plus nomiste français Frédéric Le Plouy : tiséculai re de ces sociétés manou-
pimentées - de /..,ouge. /.., rœertissement « ••• des sociétés formées entre ouvriers vrières, leurs matériaux, leurs outils,
d11m peu. Un silenœ dP mort tomba sur d'un même corps d'état dans un triple etc. Le texte de ce beau livre est de
/"Océan. "Je crois que j'ai oublié defàire but de formation professionnelle, !'écrivain Fréderick Tristan, ancien Prix
le plein", dit pite11se111e11t le propriétaire. d 'assurance mutuelle et de moralisa- Goncourt, et de Jacques Thomas, des-
dégradé de.fc1clo sur le.fi-on/ de mer. sinateur, graveur et sculpteur. Quant
tion ... ~ Depuis près de mille ans, les
- "A1ais ily a des rii•res el des
Compagnons subsistent avec succès et, aux illustrations, elles sont dues à
1111111itio11s. Plusieurs caisses.
- Et d11 111erl1i fi-ais. qjoula Popaitl. bien que peu connues du grand l'objectif du photographe Louis
- Silence. s'écria Fï-eddo. tlll c!ta/11/ier public, leurs sociétés regroupent envi- Monier, bien connu de nos lecteurs,
approche ... " ron trente mille membres dans notre qui, passionné de travail manuel, s'en
C'était le nal'ire espagnol de /011/ à pays où le Compagnonnage a pris est donné à cœur joie. Voilà qui consti-
/'/1e11re. Freddo resta à lïntérie11r. w•ec naissance avant de s'étendre au tue un joli cadeau de fin d'année pour
ses poissons. quand le Capitaine a,11a,ra XXe siècle à quelques pays voisins. les curieux de Compagnonnage, cette
/"aussière sall'alrice q,ti bientôt sP tPndit Pour cette élite de manuels ouvriers, pa1tie intégrante de notre patrimoine
dans le .fracas puissant des clte1•ru1.1· autrefois (et aujourd'hui encore) français.
libérés et une légère.fiunée bleutée qui constructeurs de cathédrales, de ponts
caressait la l'ague.
monumentaux, de palais, mais aussi « Le livre d'or du Compagnonnage»,
S11r le quai de Saint-Jean-de-Ln=..
de bâtiments collectifs, le chômage 148 pages 24 x 30 cm, 140 illustrations
t01!jo11rs calme, Popa11/ martela les mots
d'11n ,·ieux prol'erbP a/i-icain : "fi 11P.fa11t n'existe pas. Ils exportent leur savoir en quadrichromie, 50 en noir et blanc,
pas traiter /p crocodile de grwtdP g,wu/p faire irremplaçable dans les cinq conti- 390francs. Edité parJean-Cyrille
w•a11t d'al'Oir trcl/'ersé la ririère ... nents pour des travaux pa1fois gigan- Godefroy, 12 rue Chabanais, Paris Ile.
f,P Capitaitœ haussa /ps épaufPs. DP1u-
fàis. Freddo, w1Pfois. JOSEPH GREC
cfideau rouge
par Jérôme Brigadier
Madame Butterfly grande technique à une élégance
glacée). L'homogénéité de la distri-
io-Cio San et Pinkerton bution crédibilise parfaitement

QI reviennent. Ils sont à


"Bastille". Giuseppe Giacosa
et Luigi Illica ont écrit un des rares
l'action. L'aspect artificiel du genre
est estompé par le naturel des inter-
prètes. On y croh ! C'est rare à
livrets d'opéra qui soit plausible avec !'Opéra .'
un texte pas trop boursouflé. La gei- L'immense partition aux riches
sha Cio-Cio San (Madame Butterfly) harmonies est portée avec un mélan-
découvre l'amour avec le lieutenant ge de force et de légèreté par
Pinkerton. Il retourne dans son Myung-Whun Chung qui, minuscule
Amérique natale, la laissant éplorée colombe, survole l'impeccable
et . .. enceinte. Trois ans après, il orchestre de !'Opéra de Paris .
reviendra marié et, bouleversée, Cio- Comme toujours, les chœurs sont
Cio San se suicidera. On retrouvera parfaits. Vous aurez jusqu'au
le même scénario plus tard avec le 10 décembre pour aller vous émou-
Viêt-nam ... à des centaines d'exem- voir à cette exceptionnelle réussite.
plaires. •
Il était à craindre que la chaude L'agonie (lente) du communisme
musique de Giacomo Puccini ne permet de découvrir les grandes voix
s'accommode mal de la mise en des pays de l'Est nettement moins
scène très "Zen" de Robert Wilson chères (pour l'instant) que celles que
(Wilson se prénomme Bob quand il nous connaissons depuis une tren-
signe des réalisations dans les ban- tainte d 'années.
lieues, et Robert quand il officie pour •
!'Opéra de Paris). Résultat : tout comme au football,
C'est tout le contraire qui se pro- les affiches comportent peu de
duit. Le metteur en scène, également Français. Ici, seul le chef des chœurs
décorateur et éclairagiste, nous a un patronyme prononçable : il se
emmène dans un Japon totalement nomme Denis Dubois ! Il doit bien y
épuré. Tous les costumes blancs, avoir de nos compatriotes qui savent
noirs ou gris sont extrêmement faire aussi bien que les artistes que
simples et seules quelques astuces nous avons applaudis ... La dernière
évoquent l'E mpire du Soleil. fois qu'un opéra était totalement
Pratiquement pas de décors , mais Dans le rôle-titre, Valentina national c'était "Carmen" de Bizet
des éclairages. La technique, mainte- Sedipova, avec un phrasé soigné, avec, dans le rôle-titre, Janes Rhodes,
nant maîtrisée, permet, grâce à l'ordi- donne une émotion très forte à son Roberto Benzi (son mari) au pupitre
nateur, d'offrir les camaïeux de personnage (elle chante, en alternan- et Raymond Rouleau à la mise en
toutes les couleurs. Wilson crée mille ce, avec Diana Soviero), la suivante scène. De Gaulle était "aux
illusions, fait éclater les sentiments Suzuki est chantée délicatement par manettes" du pays ! Ce n'était pour-
uniquement avec l'éclairage . C'est Nicoletta Curie!, et Pinkerton (en tant pas un heureux temps .. .
une belle et totale réussite . Ce ne alternance aussi) par Johan Botha et
sont pourtant pas les lumières qui Viacheslav Polozov (nous avons Renseignements : Opéra-Bastille
pullulent en ce siècle ... entendu le premier, qui allie une (1) 44 73 13 99 (11/ 18heures)

Reprise lâchant, sur le chemin de l'école, son ballon qui,


voguant à sa guise, nous emmène dans la poésie du
La merveille des années 50-60 est de nouveau vieux Paris. Ce "ballon" - pour tout public -
programmée. Une grande demi-heure de bonheur obtint la Palme d'or à Cannes en 1956.
grâce à Albert Lamorisse et son fameux "Ballon Idéal pour les fêtes.
rouge", qui narre l'ave nture d 'un petit garçon ( Saint-Lambert : 45 3.2 91 68)

~---0,_, ~~
' ~.-L-W LE LIBIŒ _Toi ' H'-i!\I. de la Fra,u·e Cour~oise page 21 N° 20 Dl 1 16 NOVEM BRE 199.~
<Lln jour Carnets JOURNEE PRESSE

Samedi 11 décembre 1993 :


4 Décembre 14 h 30
Château Saint Louis
Sain te Barbe, par CNC
Neuvy sur Barengeon 18330
patronne Pierre Monnier
des artilleurs /1T 'est De Gaulle qui a pris l'initiative GRANDEJOURNÉE DE
ainte Barbe l'int au monde \LJ., de fleurir la tombe du Maréchal. On 1A PRESSE NATIONALE
à Rome un 4 décembre, peut penser ce que l'on veut du général
sous le règne de Tibère, De Gaulle mais on peut aussi dire en Sous la présidence de
peut-être de Caligula, peut-être de toute simplicité qu'après avoir joué le Bruno Gollnisch,
Claude, la cauchemardesque rôle du • plus grand commun diviseur • il Député Européen
époque des catacombes ... avait peut-être fait là un geste (sincère ou
Fille du très noble et très riche intéressé, peu importe) vers la réconcilia- Seront présents :
Discoms, Barbe eut une prime tion des Français. Un bon point pour les
enfance dorée. Les choses
gaullistes ... Or, depuis que Mitterrand a Présent- Monde et Vie
changèrent pour la petite
patricienne lorsque, âgée de 011::,e
refusé la gerbe, il ne s'est pas trouvé, à - Pas d 'panique - Rivarol
ans, elle embrassa le christianisme. ma connaissance, un seul gaulliste pour - National Hebdo
Farouche idolâtre. Discorus alors protester et défendre la mémoire de son - Le Crapouillot - L'Afrique réelle
la claustra dans une geôle infecte, général. Pas un seul. Aucun n'a considé- - Le libre journal
et lui jura par Jupiter, par Mars et ré le geste de Mitterrand comme une de la France courtoise
par Pluton, par Junon, par T'é1111s insulte à son idole. Aucun ne l'a traité de - La lettre de ].M. Le Pen
el par Diane, de ne l'en sortir gougnafier ! Ils sont chouettes, les com- - Identité - Lectures françaises
jamais à moins qu'elle n'abjurât la pagnons ... - National 18
foi du Galiléen. Impavide, Barbe
refusa l'infâme marché. Les c:f( l y a une trentaine d'années, Pierre Avec Serge de Beketch
Saturnales suil'irent Les Satu males,
c,!} Dac et Francis Blanche se sont taillé - Roland Gaucher
la Tïerge adorant to1yours le
un beau succès avec un feuilleton rigo- - Bernard Lugan
Smweur du Genre Humain ...
f félas, cette mystique et splendide lard : • Malheur aux barbus •. Auteur peu - Philippe Randa
opiniâtreté e:caspéra tant Discorus imaginatif, Pasqua vient d 'entreprendre - Jean-Claude Bardet
qu'un soir il décapita Barbe d'une une réédition. Mais comme il arrive - Martin Peltier
seule taille de glail'e ! presque toujours, le " remake • est beau- - Jean d'Ogny.
Le châtiment du crime fut coup moins marrant que l'original.
immédiat. Le chef de Barbe Animée par
aussitôt tombé, de grosses nuées /1T onversation dans le métro. Deux le Cœur Mont-Joie Saint-Denis
sombres l'oilèrent les cieux; un \LJ., mélomanes comparent les mérites
éclair traversa l'étroite fenêtre où respectifs de leurs accordéonistes préfé- 20 h Dîner au Château Saint-
la martyre uenait de rendre l'âme rés. Et d 'échanger Verschuren et Jo Louis avec tous les journalistes,
et il foudroJ -a le père damné...
Privat, Aimable et Duleu ... • Et celui-là, Bruno Gollniscb, Roger
Le sanctoral compte quator::,e
saints et saintes intercesseurs et tu le connais ? Epatant. .. Emile Zola ! , Holleindre, Jean-Claude
au.ûliateurs: saint Cyriaque, le • Ah oui, dit l'autre, celui qui joue Varanne,Jean d'Ogny,
grand e.wrciste; saint Denis, le Germinal!• et les membres du Bureau
guérisseur des maux de crâne: Qu 'en pense Marcel Azzola? Départemental du FN du Cher.
saint Blaise, Le guérisseur des
maux de go.1ge ; saint l:,'rasme, le îfi e genre de truc que j'adore. Dans Entrée: 35 F
guérisseur des maux d'intestins ; C- • L'Evénement du jeudi •, un article Entrée + repas : 135 F
saint Cuy, le g11érisse11r des signé Agnès Desarthe . Je lis : " Chaque par personne
épilepsies ; saint Gilles, le fois que Le Pen apparaît à la télévision, Familles nombreuses et Jeunes :
guérisseur des cancers; saint
je change de chaîne et puis je vais 100 F (tout compris)
Georges, le patron des cal'Uliers ;
saint Christophe, le patron des
vomir ... • Elles sont, comme ça, une
L'O) -ageurs ; sainte Marguerite, la
demi-douzaine de mignonnes dans la Jean d'Ogny
patronne des sages-femmes; saint presse de gauche, livrées au délire de la 18380 La Chapelle d'.Angillon
Acase; saint Aî1stache; saint sottise et de l'accusation gratuite. Je Tél: 48. 73.41.10 Télécopie:
Pantaléon ; sainte Catherine; et l'avoue, je les aime bien, ces petites. Il 48. 73.46.66
sainte Barbe dont, en rappel du feu est toujours satisfaisant de voir la conne-
céleste qui la l'engea, les artilleurs, rie s'étaler dans le camp d 'en face ... Et René Quetel
les artifi.ciers et les pompiers ont puis, pour tout dire, je trouve que son 18340 Annoix
fait leur protectrice. Passée la.fête, article n'est pas mauvais. Elle a un petit Tél: 48.59.53.27
adieu le saint .°" Bien sûr que non ! brin de plume, cette chérie. Je suis sûr
Jean SILVE de VENTAVON qu'elle guérira. Réservation obligatoire. Merci
CAfes bien
IettreS CJvtartiennes chers frères
Où Dieu
par Martiannus * demeure
~ lies sont nées la même
'l année, en 1903. Si je
compte bien, elles ont
chacune 90 ans. Toutes
ous avez si fort bon cœur. Pas une grand- ner ma lettre sans men- deux sont de mon quartie,:
goüté , ma chère m ère qui n 'y dissimule tionner « Jurassic Park "· L'une et l'autre.sont, comme
tante, le récit que une escopette sous son Ce film prétend montrer dit saint Paul, temple de
je vous fis de « Germinal " jupon. d'affreux et énormes ani- Dieu. L'une est de chaù;
que j'ai résolu de vous La production euro- maux qui peuplaient jadis l'autre est de pierre. La
tracer un tableau fidèle péenne est dans la Terre. Je frémis à l'idée première s'appelle Gilda, et
que ces dinosaures pour-
elle est fèmme. La seconde
des mœurs cinématogra- l'ensemble beaucoup plus s'appelle Saint-Antoine, et
phiques des Terriens. A paisible. On y fait dans raient revenir comme le c'est mon église.
cette fin , je me suis l'intimisme, le sentiment, suggère cette œuvre Gilda est temple de Dieu
astreint à, comme on dit la psychologie. Je soup- médiocre. La mode des
dinosaures est telle et les
depuis le jour de son
ici , « ingurgiter forces çonne que le souci de
navets indigestes " (1). Le limiter la dépense n 'est Terriens si frivoles que baptême. Et cela pour
tout, d 'une technique si pas étranger à ce choix, l' on remplacerait les foLy·ours. Pour /'étemité.
rudimentaire qu'elle amu- car la moitié des scènes chiens par ces grosses Saint-Antoine, mon église,
serait follement nos ingé- se jouent dans le décor bêtes. J'imagine la prome- 11 'est pas étemelle, mais elle
nieurs. modeste de chambres à nade hygiénique d ' un est lieu de prière,
Certains de ces coucher. On frise même brontosaure à Paris , d'adoration. Tant que les
« navets " décrivent les le sordide dans l'écono- M. Chirac devrait rempla- pierres tiendront. Tant que
coutumes d 'une peuplade mie des costumes . Au cer par des pelleteuses les les chrétiens ciendront.
de garçons-vachers, gens point que , je l'ai remar- motos-ramasseuses qui Parce que Jésus J · est
mal rasés qui, un chapeau qué , certaines actrices font le meilleur de sa présent.
vissé sur la tête , ne abandonnent les derniers gloire.
Saint-Antoine, mon église,
s'expriment que par éruc- rempalts de la pudeur dès En réa lit é, ce film
dépeint sous forme d 'apo-
tu me.fèâs comprendre et le
tations. Ils paraissent les premières minute s
beaucoup plus soucieux dans leur hâte d 'exposer logue les mœurs joyeuses cœur de Gilda et le mien : le
d'absorber des boissons toutes les faces de le ur et innocentes de la classe lieu Oil Dieu habite, Oil je le
alcoolisées et de chasser talent. politique . Le s allusions rejoins, Oil je l'adore. (( Si
de curieux individus On projette aussi des sont transparentes et les quelqu\m m 'aime. mon
emplumés que de garder films dessinés parfois personnages à peine mas- Père l'aimera, et nous nous
leurs vaches . Ce sont là curieux. Dans l'un d'eux, qués. On reconnaît facile- ferons une demeure chez
des films américains, tout une acco1te demoiselle, la ment dans les traits figés lui. » (Jn 14,:23).
comme d 'autres où l'on Belle, tombe folle amou- du tyrannosaure les petits Gilda, 111a cieille afllie, tu
voit des personnages reuse d 'une sorte de yeux et les grandes dents mefais comprendre mon
presque aussi frustes et monstre , la Bête, dont la du Président. Le profil église et ma communauté.
alcooliques, mais dont silhouette rappelle celle avien et microcéphale du
Tu 111efais comprendre que
l'occupation favorite de Gérard D., un mineur ptérodactyle fait penser
au ministre des Armées.
flla paroisse (111011 quartie,)
paraît être la poursuite de « Germinal " Cet
automobile. On croirait amour, pour nous bizarre, Et la croupe monumenta- a, co111111e toi, un cœw; el
que le succès du film n'étonne pas ici où l'on le du diplodocus évoque que ce cœw; c'est l'église.
dépend du nombre de voit de jeunes beautés irrésistiblement les ron- Où Dieu habite, Oil nous le
voitures que l'on y s'éprendre de barbons et deurs de sa collègue de la retrotu'ons, où l'on se
détruit. les épouser malgré leur Santé au regard si repti- relrout'e. (( ::\'c savez-vous
Tous ces films améri- grand âge et leur grande lien. pas que vous êtes le temple
cains, à cheval ou en voi- fortune. Le surprenant est de Dieu et que l'Esprit-
ture, ont en commun une plutôt l'inconstance de la PCC DANIEL Saint habite en vous ? »
intense production de Belle qui ne trouve rien à RAFFARD de BRIENNE (1Co 3). A bientôt, Seig'flew;
cadavres bien sanglants redire à voir sa Bête che=. l'llne el l'autre. Che=.
au milieu d 'une débauche aimée se transformer en (1) En français dans moi, che=. toi.
pyrotechnique. Chacun y un vague bellâtre. I.e texte (Note du tra-
mitraille et y dynamite de Je ne peux pas termi- ducteur).

L E I.IBl~E J OU KN AL de la France Courtoise page 23 N° 20 D U 26 NOVEM BKE 1993 6 Abbé GUY-MARIE


CfÛ,stoire de Cf rance
par Aramis
Force est de constater que la l'ague de
froid subite quis 'est abattue sur la France CEN
a entraîné un dangereux repli frileu.r des ll"!ft.
Français sur eu.r-mêmes. Ceci 11 'est pas
supportable, car à moyen terme c'est
l'image d'une France ouverte qui risque de
se voir ternie. Au moment où les immigrés
sont toujours plus nombreux à franchir
nos frontières, des milliers de Français se
sont mobilisés dans les rues pour crier leur
message égoïste et ethnocentré. On.fi-ise en
l'espèce l'inacceptable. Est-il cligne, en
effet, que le débat démocratique dét'ie de
manière si singulière :' On regrettera que
les pouvoirs publics n'aient pas pris en
lo<·cwTence les mesures d'interdiction qui
s Ï111posent. L 'e:remple algérien est là, sous
nos yeux. ll démontre que des solutions 793191
coercitù,es doii•ent être appliquées pour
gamntir la pérennité de la démocratie. Et
ce. coûte que coûte. Le cotwre-feu est un
rernurs nécessaire. L'interdiction de tout
rassemblement de plus d'une personne, un
impératij: Ainsi parviendra+on à juguler .
/odieuse vague populiste qui tend à vouloir abroger la préférence étrangère sur le territoire. Malgré les opérations suicides de
C<'ntill:Y (Val-de-Marne), des Mureaux (Yvelines), de Saint-Quentin (Aisne), de Marseille (Babouches-du-Rhône) et d'ailleurs, le
go111•ernement se trouve atyourd'hui au pied du mur. Erigeons avec l'ensemble des forces de progrès la dissolution immédiate des
SnF. Affirmons clairement notre message humaniste : Des logis pour le Mali, pas pour les Francaouis ! 11. Pl11mea11 et R. Jacob

t!i"
'l_
ce temps-là, le roi de
France se trouvait toujours
sur le chemin ou bien de
Phillppe le Bel
seur, qui n'aimait pas les gnons
et à qui on ne demanda pas son
avis, vint habiter Avignon. Le roi
l'empereur d'Allemagne, ou bien
du roi d'Angleterre. Il voulait les
le faussaire développa alors de plus belle (si
l'on peut dire) son pouvoir per-
empêcher d'achever qui, son empire, qui, son royaume. Si sonnel et son avatar, le culte de la personnalité. Il se fit
notre pays était resté ce qu'il était alors, il serait bien petit approuver par le peuple dont les représentants siégeaient
puisque de grandes villes comme Bordeaux, Lille, Nancy, aux Etats généraux. Notons simplement que, le découpage
Lyon et Marseille n'en feraient pas partie. Mais cette étroi- par circonscription et le mode de scrutin majoritaire à deux
tesse nous aurait été salutaire. Elle nous aurait évité la crise tours n'existant pas, les doutes les plus fondés sont à
urbaine telle que nous la connaissons aujourd'hui : quartiers émettre quant à la réelle représentativité de cette
défavorisés, zones à risques, exclus des banlieues. Mais le Assemblée. Elle vota, semble+il en tout cas, les pleins pou-
petit-fils de saint Louis ne l'entendait pas de cette oreille. Il voirs. Ce qui est le fait, nous le savons depuis 1940, du
se proposait de reprendre ies provinces de l'ancienne scrutin de liste propottionnel à un tour avec panachage.
Gaule. Cette erreJr monumentale est à l'origine de nos diffi- Pour faire la guerre, il fallait de l'argent. Le roi usa alors de
cultés en matière d'aménagement du territoire auxquelles deux techniques pour le moins discutables. En tout cas fort
Charles Pasqua se trouve confronté. Ainsi donc, Philippe peu conformes à la pensée d'Alain Mine qui, cependant,
le Bel conquit la Flandre. Mais les Flamands ne parlaient prêche aujourd'hui contre la féodalité. La première était
pas tous français. Certains ne s'exprimaient même qu'en fla- inflationniste et Philippe le Bel fit fonctionner, comme l'on
mand. Et ceux qui, depuis, sont devenus nos amis les dit, la planche à billets. On lui reprocha même d'avoir fabri-
Belges tenaient à rester indépendants. Ils se soulevèrent qué de la monnaie de singe, ce qui, étant donné l'absence
donc fort justement contre l'occupation française. Le de cette population à l'époque, ne dupa personne. Il procé-
Vatican condamna l'agression. Contrarié, Philippe le Bel da selon la méthode dirigiste la plus éculée à une lutte
envoya un de ses chevaliers à Rome : Guillaume de contre les noyaux durs dont le plus célèbre était l'ordre
Nogaret. des Templiers que contrôlait l'homme d'affaires Jacques
'G; Un sbire italien qui l'accompagnait administra une cor- de Molay. Résultat : les caisses se vidèrent. Pour ne pas (l
rection à Boniface VIII qui bientôt mourut. Son succes- alourdir ce bilan, nous ne parlerons pas du chômage.

~'¼,~ LF. LIBRE JOURNAL cle Za France Coureoise page 24 N° 20 DU 26 NOVEMBRE 1993

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