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DECADAIRE
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- Vue d 'Alger -
de civilisati<m française et de traaitian catholique

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0 Pour la Paix civile o La dangereuse
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imposture de la « menace islamique» o· Là
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Chine est reveillée o Tchernobyl:
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mauvaises nouvelles de «l'étoile absinthe»
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o Crétineau-loly, chantre de la Vendée
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martyre o ~t les premiers tirs d'une
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·r-- polémique mortelle _e ntre ADG et BEH
Lettres de chez nous
·MERCI! vient de l'ambiance qui
régnait à cette époque, il
Nous n'avons pas voulu fallait un réel courage
réagir, sous Je· coup de pour braver la haine
l'émotion, à votre "Lettre . gaullo-communiste qui
à monsieur Je président déferlait. Par ailleurs,
de la République" (L.J. après son élection en
n° 45). Aujourd'hui, · 1981, il tint sa promesse
après l'avoir lue et relue, de faire voter une loi
nous pouvons vous dire d'amnistie qui réintégra
notre accord intégral à les officiers dits "perdus"
ce texte que nous dans leur grade. 11 n'hési-
aurions aimé pouvoir ta pas à braver l'opposi-
rédiger nous-mêmes. tion de nombreux dépu-
Nous avons la preuve, tés socialistes et gaul- manifesté un soutien vents défenseurs de la
s'il en était besoin, que listes ainsi que celle de sans faille à l'égard du vie et nos cinq enfants
nous ne nous sommes Raymond Barre. F'N. En outre, Je risque peuvent l'attester!
pas trompés en vous sui- Vous avez évoqué dans existe que ni "Présent" ni Surtout, tenez bon, vos
vant depuis Je numéro 1 un autre article la pro- "Le Peuple" ne puissent supporters sont beau-
du "Libre Journal". chaine création du quoti- survivre à une telle coup plus que vous ne Je
P & G. T. (Mennecy) dien "Le Peuple". concurrence - et cela pensez, même s'ils négli-
Membre du Front natio- pour Je plus grand plaisir gent de vous Je dire.
RÉFLEXIONS nal depuis 1973, je des ennemis de la droite · Dans peu de temps, je
devrais me réjouir de nationale qui obtien- pense que nous serons
Abdnné depuis le numé- cette initiative ; en réali- draient, grâce à des dis- tous de ces "royalistes
ro 1, je tiens à vous f éli- té, je m'inquiète. Je sensions internes, ce pourris, grenouilles de
citer, car vous avez su crains beaucoup qu'il n'y qu 'ils n 'ont pas pu réali- bénitier", actuellement
trouver une périodicité ait pas de place pour ser même avec l'appui menacés comme les
originale et un ton nou- deux quotidiens. Si "Le de la législation de pres- Vendéens martyrs il y a
veau, ce qui, en matière Peuple" réussit une per- - se mise au point à cet 2 00 ans, génocidés par
de presse, est rare. cée cela risque de se fai- effet! la République française.
Je me permets de vous re au détriment de "Pré- G. T. (A mien s) "N 'ayons pas peur" com-
donner mon opinion sur sent". Veut-on la mort de Précisons que "Le me nous Je répète Je
deux questions relevant ce dernier ? Dans ce cas, Peuple" ne s'appellera Saint Père; c'est par ce
de l'actualité. Vous avez qu'on ait le courage de finalement pas ainsi en qui est faible et méprisé ·
écrit un article tout à fait Je dire. Je sais qu'au F'N raison de l'existence des superbes et des
intéressant intitulé "Le Je courant issu de la d'un follicule de la CGT puissants qu'il plaît tou-
triple non de Mitterrand". Nouvelle droite est hosti- portant le même titre, jours à Dieu de nous
Je n'ai, bien entendu, le à "Présent" auquel il mais "Le Français". sauver. Ce sont seule-
aucune sympathie pour reproche sa tendance ment les vrais prophètes
ce personnage aux "nationale-catholique". DÉFENSEUR DE LA VIE qui sont persécutés (9e
sinuosités bien connues. , Tenter d'obtenir la dispa- béatitude).
Toutefois, je porte deux rition de "Présent" Bravo pour vos interven- La France a été particu-
faits à son crédit : En constituerait une erreur tions nombreuses sur lièrement attaquée par
1962, il n 'hésite pas à politique majeure et une Radio-Courtoisie sur un l' "adversaire". C'est la
être témoin à décharge ingratitude inqualifiable. sujet qui nous tient à Fille aînée de l'Eglise, ne
au procès du général En effet, depuis sa créa- cœur. D'abord, nous l'oublions pas!
, Salan. Quand on se sou- tion en 1982, "Présent" a sommes aussi de fer- ] -M. N. (Le Chesnay)

•. ·• . I , E. ·. LJB.•·.• •.R
. ·•••.· .·.•.•·.•E
.·.·• ·•·.• •. .· ·· -Directeur:
~ ~1.}131!,~ ' ~-r~:1~✓::ém.. .· ~~~~?·
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139, boulevard de Magenta - Principaux assoçiés: Françoise Varlêt Magenta 75010 Paris
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:(1) 42.80.09.33. - Co,mmission paritair.e .:. Ce nwnéro contjent un encart de
Fax: (1) 42.80.19.61. 74 371 ··· ·· 2 pages entreJ!'!~pages 12 et 13
Editorial
Un langage ·a e paix civile

'article le plus important de la semaine est passé inaperçu. Il avait pourtant


toutes les chances d'être remarqué puisque signé de Stéphane Trano, chef
du service politique de l'hebdomadaire « Tribune juive » ; il était publié dans
j « Libération ». Pourquoi n'a-t-il suscité aucune réaction, aucun
.-... commentaire, aucune polémique ouverte ?
Parce qu'il parle un langage de paix civile.
Parce que Stéphane Trano ose dénoncer ce qu'il appelle la « nouvelle épuration
culturelle » entreprise sous le prétexte « fallacieux » de prévenir un nouveau
génocide. Parce qu'il sait que la concorde nationale est moins menacée par un
antisémitisme inexistant que par l'incessant matraquage idéologico-raciste
médiatisé jusqu'à l'hypnose et qui vise, depuis des années, à dresser les uns contre
les autres des citoyens français.
Les uns parce que juifs, et qui seraient donc promis à un nouveau génocide, les
autres parce que non-juifs, et qui seraient donc possédés par un nouvel
antisémitisme.
Voici ce qu'écrit Stéphane Trano :
« Les jeunes · Français juifs peuvent supporter dans leur conscience la singularité

du génocide. Mais sans doute ces jeunes ne peuvent-ils pas s'accommoder d'être la
mauvaise conscience de la France. Sans doute n'ont-ils pas vocation à participer à
la nouvelle épuration culturelle, sous la bannière fallacieuse du « Plus jamais ça ! »
Ils ont à se tourner vers leur conscience et celle de leurs aînés pour proclamer que
le deuil de leurs martyrs est en train de prendre fin. De ce fait, ils n'ont pas à
soutenir un judéo-centrisme qui les singularise. Comment pourraient-ils
cautionner les réticences de certains « dirigeants communautaires juifs » vis-à-vis
des Tsiganes ou des homosexuels quand ils sont priés de s'associer aux
cérémonies du souvénir ? ·
Mieux vaudrait pour tous qu'à la mémoire des victimes - toutes les victimes - ceux
qui se prononcent au nom de la « communauté juive » cessent ce prosélytisme de
l'angoisse et de la culpabilité qui les fait convoquer la France au tribunal de sa
conscience».
C'est la première fois depuis longtemps qu'u~ représentant de la comm:µnauté
israélite prend aussi nettement position contre la stratégie Klarsfeld qui consiste à
harceler sans répit la France pour obtenir d'elle qu'elle se déclare coupable d'un
crime qu'elle n'a pas commis.
S. de B.

LE LIBRE JOURNAL page ~ N° 47 DU 7 OCTOBRE 1994 ~


GAGNE

»
~
Mardi soir, Canal
Plus avait invité un
rappeur nègre dont
le grand succès est intitulé
Nouvelle d
"Kill the cop" (tue le flic).
Tout émoustillés, Gildas et
La fausse menace islamiste cache le vrai danger
de Caunes célébraient le d'une nouvelle occupation ·
"sens politique" du_voyou.
Une heure plus tard, trois

D
policiers étaient abattus par epuis le temps, on Pasqua le sait très bien, inférieur.
un gangster dans Paris. ne devrait plus d'ailleurs, qui subordonne Mesure-t-on ce que cet-
être surpris d'en- sa proposition à l'ém ergen- te idée a de dément ?
RIGHTWOMAN tendre Charles Pasqua pro- ce d'un "islam de France" Pour autant, il ne faut
Le CNRS vient de férer des idioties. Et pour- qui se substituerait à pas prendre le vieux repré-

J se doter d'un
"comité d'éthique".
Au nombre des personnalités
tant, sa proposition d'un
"concordat" avec l'Islam
lancée lors de l'inaugura-
"l'islam en France".
On notera au passage
deux choses :
sentant en apéritifs anisés
pour un imbécile. Pasqua
sait que so n projet est
appelées à y sièger : Françoi- tion de la mosquée de La première, c 'est que mort-né pour cause d'idio-
se Giroud. Lyon laisse abasourdi. Pasqua n'a pas hésité à tie congénitale. Il sait que
Décorations pendantes. On se demande si elle évoquer un "islam modéré, ce concordat est irréali-
relève de la simple stupidi- tolérant, discret, sans dis- sable.
TRAFlQUANT DE té.ou de la haute trahison. crimination et respectueux Et, s'il feint d' en lancer
DROGUE ... Qu'est ce qu'un concor- des principes de la Répu- la proposition, ce n'est que
Un jeune homme dat, en effet ? Un traité, blique". Et ce sous la mez- pour détourner l'attention
» de vingt-trois ans
~ vient d'être écroué
tout simplement ; un traité
passé entre deux puis-
zanine de trois cents
mètres carrés où, dans cet
des Français.
L'objectif est de faire
à la prison des Baumettes sances. édifice occupant un terrain croire que c'est l'islam qui
pour détention de drogue. Il Le premier dans l'ttistoi- de huît mille mètres car- pourrait faire problème en
s'était fait livrer soixante- re fut conclu au XIIe siècle rés, on parque les fem- France mais que le gouver-
quinze doses de LSD depuis à Worms et mit fin, un mes .. . nement est en m esure de
les Pays-Bas sous la forme de demi-siècle après Canossa, "gérer" ce p rob lème par
vignettes. Il est le fils d'un à la "Querelle des Investi- Ce n'estpas par les méthodes de la concer-
rabbin de Marseille. tures" qui opposait le Saint des collegi,ennes tation et de la négociation. .
Siège aux Empereurs en tchador que, chaque Tout cela es t à m ille
ET PROFANATEUR•.. d'Allemagne. jour, des vieilles dames lieues de la réalité quoti-
Tout cela ne serait Depuis, des dizaines de sont agressées à Paris dienne vécue par des mil-
» que de peu d'inté-
~ rêt si "Présent" qui
concordats ont été signés
entre l 'Etat du Vatican et La seconde, c'est que
lions de Français.
Ce n'est pas l'islam qui
rapporte les faits ne précisait les pouvoirs en place à la cette idée d'un "islam de "fait problème". Ce n ' est
qu'en perquisitionnant au tête des pays de chrétien- Fr~nce" voit le jour à Lyon pas par des collégiennes
domicile du fils de rabbin té. où Mgr Decourtray, primat en tchador que, chaque
marseillais les policiers ont En France, le dernier fut des Gaules, avait solennel- jour, des vieilles dames
découvert plusieurs photo- passé en 1801 entre Bona- lement banni de son dis- sont agressées à Paris et
graphies de scènes sata- parte et Pie VII et annulé cours les mots "Eglise de dans les grandes villes de
niques se déroulant dans par la séparation de l'Egli- France" pour leur substi- France. Ce ne sont pas des
divers cimetières marseillais. se et de l'Etat en 1905, tuer l'idée d'une "Eglise en barbus en robe blanche
sauf pour l' Alsace-Lorrai- France": qui vendent du crack en
PRES DE CARPENTRAS ne.alors annexée par l'Alle- C'est donc au moment pleine rue à Jaurès sous le
Quelques mois magne. même où l'Eglise "en" regard des policiers im-

J après la profana-
tion de Carpentras,
la rumeur avait couru avec
Mais, pour signer un
traité, il faut être deux.
Or, si les musulmans
France abdique toute
apparence de puissance
temporelle que Pasqua
puissants. Ce n ' est pas
pour installer des mos-
quées intégristes que des
insistance que les profana- existent, l'Islam, lui, n'exis- émet l'idée de faire émer- dizaines d' Afro-Maghrébins
teurs avaient été identifiés te pas en tant que puissan- ger du néant ·un "islam de occupent des squatts qui,
par la police mais que, sur ce constituée représentati- France" avec lequel la dans le X Xe arrondisse-
ordre "venu de très haut", le ve et mandatée. République négocierait de m en t, so n t devenus de
dossier avait été classé, l'un Qui est le chef de puissance à puissance un véritables cours des mira-
des profanateurs étant fils de l'Islam ? Où est son siège ? concordat qui prendrait cles. Ce ne sont pas des
rabbin. Les Français ne Qui sont les ambassadeurs forcément en compte les imams qui constituent
connaissant pas la géogra- ou les légats avec lesquels exclusions imposées par soixant e-dix pour cent de
phie, rappelons que Mar- signer ce concordat ? une religion qui considère la population carcérale de
seille est à une soixantaine Personne, nulle part. la femme comme un être ce pays. Ce ne sont pas
de kilomètres de Carpentras.
LE LIBRE JOURNAL page 4 N° 47 D U 7 OCTOBRE 1994 ~
u Marigot
Et, pour l'éviter, on mul-
tiplie l'agitation médiatique
et la désinformation. L'af-
faire des foulards isla-
miques qui concerne au
plus quelques dizaines de
des suppôts du FIS qui "négociait une trêve" avec faire un tour dans les gamines est transformée
brûlent les voitures et le directeur départemental squatts du carrefour Belle- en débat national.
agressent les pompiers à des polices urbaines. ville-Haxo dont les loca- La moindre antenne
la Cité des Sapins près de Je pose la question : taires sèment la terreur parabolique de télévision
Rouen, qui conduisent la Qu'est ce qui nous mena- dans le quartier au point sur une façade de HLM de
guerre des gangs de la ce : les gamines en tcha- que certains magasins banlieue est donnée com-
drogue à Béthune ou qui dor ou cette pègre qui ter- n'osent plus ouvrir et que me un moyen de "capter
mettent à feu et à sang les rorise m~me les policiers ? les gosses sont cloîtrés les messages des isla-
banlieues de Lyon ou de Et je la pose en sachant dans les appartements fer- mistes intégristes diffusés
Marseille. Ce n'est pas une qu'elle n'est pas "politi- més au triple verrou dès la par Arabsat" alors que pas
"fatwa" (décret islamique) quement correcte". tombée de la nuit. un Beur ne parle l'arabe
qui interdit à la police Car, aujourd'hui com- Puisqu'il était à Lyon, littéraire utilisé par ce
l'accès de certains quar- me hier, en France, on ne Pasqua aurait pu découvrir réseau qui est d'ailleurs
tiers "sensibles". poursuit pas ceux qui met- les banlieues de Vénis- proscrit par les barbus. La
En clair, ce n'est pas tent le feu mais ceux qui sieux ou de Saint-Etienne ? moindre association isla-
l'islam intégriste qui mena- sonnent le tocsin. Il ne l'a pas fait parce miste est qualifiée
ce la sécurité des Français Il est interdit de dire et que cette réalité de l'immi- d' "étrange" alors que,
en France. d'écrire ce que tout citadin gratitm, il la connaît mais dans les quartiers réser-
peut constater dans n'im- ne la reconnaîtra jamais vés, les clubs de karaté
Pasqua devrait visiter porte quelle ville moyenne publiquement. mono-ethniques se multi-
incognito les couloirs de ce pays : la croissance Il préfère amuser la plient impunément. On
du métro exponentielle de l'immigra- galerie avec son "islam de nous raconte, sans rire,
à Barbès-Rochechouart tion clandestine génère France concordataire" que les islamistes
une délinquance sans frein alors qu'en tant que minis- auraient eu des camps
C'est la masse chaque qui fait régner une véri- tre des Cultes il n'a même d'entraînement en France
jour plus critique d'une table terreur urbaine dans pas été foutu de trouver, où ils tiraient à la
population qui, ne pouvant les zones envahies. parmi les quatre millions mitrailleuse. Et pas un
ni ne voulant travailler, ne Au lieu d'inaugurer la de Français musulmans, gendarme ne se lève pour
reconnaissant plus aucune luxueuse mosquée de un imam français capable dire que c'est tout simple-
règle civique, traditionnel- Lyon en grand tralala, Pas- de prendre en main la ment impossible.
le, religieuse ou familiale, qua devrait visiter incogni- mosquée de Lyon qui a On parle de pieuvre
n'obéissant plus qu'à ses to les couloirs du métro à donc dû être confiée à un intégriste. Mais les rafles
appétits, donne naissance· Barbès-Rochechouart, le Algérien sous contrôle monstres qui ont duré
à des fauves rôdant dans soukh sordide qui se tient d'un conseil majoritaire- trois semaines ont débus-
ia jungle urbaine, indiffé- en permanence sous les ment étranger et soumis à qué en tout et pour tout
rents à toute menace, pieds de dizaines de poli- la tutelle d'Alger. vingt-trois barbus ahuris
réfractaires à toute dissua- ciers qui, en surface, fei- que l'on a expulsés à
sion, inaccessibles à toute gnent de surveiller le carre- Les rafles monstres gui grand fracas sans pouvoir
sanction pénale. four : marché aux voleurs, ont duré trois semaines retenir le moindre délit
N'y a-t-il pas quelque marché de la drogue, mar- ont débusqué en tout contre eux.
chose d'ahurissant à lire, ché aux faux papiers, et pour tout vingt-trois On présente comme ter-
dans le même numéro de jungle souterraine livrée à barbus roristes religieux de petits ·
"France Soir'', qu 'un cor- une constante guérilla eth- gangsters de banlieue qui
don de gendarmes a été ni que entre Maghrébins, Pasqua le sait, comme sont allés porter leur racket
dépêché pour interdire Sri-lankais, Africains, la Balladur et tous les res- sanglant dans un hôtel de
l'accès du collège de plupart sans papiers, sans ponsables français : la luxe du Maroc où, tout sim-
Goussainville à des jeunes moyens d'existence autres France est au bord d'une plement, ils espéraient
filles voilées mais que les que la rapine, le racket et catastrophe ethnique. gagner plus qu'à Sarcelles
émeutes de la Cité des le trafic de drogue. Mais la situation réelle ou à d:ous~ainville.
Sapins ont pu se dérouler L'unique action de de l'immigration est si Et pendant ce temps,
en l'absence de toute l' "autorité" consistant à explosive, l'avenir de la dans les commissariats,
intervention des forces de faire diffuser "en boucle" cohabitation entre les habi- les tribunaux et les prisons
l'ordre parce que "la police un m~ssage par haut-par- tants naturels de ce pays et de France, il suffit d'ouvrir
laisse tomber le quartier". leur attirant l'attention des les immigrés est si sombre , les yeux pour comprendre
Ce quartier où, voilà voyageurs sur la vente des que pas un politicien la réalité de l'occupation
quelques mois, à la suite faux tickets et la présence n'accepte de l'évoquèr. qui nous accable.
d'autres émeutes, c'est un de pick-pockets. C'est un sujet "nuit et
"Beur" de treize ans qui Il devrait, Pasqua, aller brouillard". suite page 6

LE LIBRE JOURNAL page 5 N° 47 DU 7 OCTOBRE 1994 6


suite de la page 5 cadre de ma famille, pas sur ses étagères des toires, les halls de gare et
un ami qui ne me deman- plans qui permettent de les hôpitaux désaffecœs-.
Est-ce qu'enfin les Fran- de des tuyaux pour s'ins- "faire face à l'arrivée de La délégation nationale
çais vont comprendre taller en France." tant de personnes à un du secourisme, elle. a éla-
qu'on leur ment? qu'on Et Fouad Messali ajou- instant T" boré un projet d ' accueil
les prend pour des imbé- te : "Ce qui ne les empê- La Croix-Rouge travaille immédiat des arrivants par
ciles ? qu'on leur cache, che pas, par ailleurs, d'en "depuis six mois" sur cette la Méditerranée · à bord de
derrière ce brouillard de dire des horreurs." éventualité avec l'Italie et petites ou grosses embar-
mots et de vaines alarmes, Ce qui se prépare, c'est l'Espagne "car c'est par là cations".
la vérité, la terrible verité : l'arrivée en France de cen- qu'ils arriveront" et recense A cela, le go u erne-
celle de l'arrivée "p robable taines de milliers d' Algé- "les casernes comme ment ne sait op poser
de dizaines de milliers, de riens qui haïssent notre Mourmelon, Creil, et aussi qu'un mensonge schizo-
centaines de milliers peut- pays. les bâtiments d ' Emancey phrène. Alors que tout cela
être d'Algériens "réfugiés" Cela, tout le monde le (Yvelines) qui appartien- est géré le plus officielle-
en France sous prétexte sait. Mais personne n'ose nent au ministère de la Jus- men t du monde par la
d'échapper aux menaces le dire. "Libération" a tice". vice-présidente du tlaut
du FIS mais surtout pour püblié à ce propos une Comité aux réfugiés Sada-
fuir l'incroyable misère qui enquête effrayante de Comme,Pour ko Ogata, en liaison avec
ravage ce pays. Dominique Simmonot. Un le Sida Alain Juppé, ministre des
haut fonctionnaire confie : et le sang contaminé, Affaires étrangères, "comp-
"On a peur de dire que les premièrs, te tenu des liens entre la
« Une arrivée l'on s'y prépare pour ne Ces seuls France et l'Algérie" . Le
en mruse pas in<Jter au départ. Il à réagi,r auront été même Juppé reprend ver-
d 'Algériens faut éviter de créer un les élus , tement Léotard qui avait
en France. " appel d'air qui pourrait du Front national recon nu l'imminence de
provoquer une arrivée en l'invasion lors d ' un col -
La semaine dernière, masse d'Algériens en Fran- loque à Madrid. Quant au
I'" Evénement du jeudi" ce." Et Dominique Simmo- ministère de l'Intérieur, il
. publiait un reportage en Un autre : "Nous som- not_ajoute : "Ratissant lar- nie tout, mécaniquement,
Algérie de Fouad Messali, mes très inquiets, nous ge, la Croix-Rouge a égale- suivi par ses pré fets,
journaliste beur. travaillons d'arrache-pied ment pensé à la réquisition cependant que les fon c-
Qu'y lisait-on ? sur des scénarios, des du village olympique tionnaires reconnaissent
Ceci : "Depuis mon arri- hypothèses, mais je vous d' Albertville, des centres unanimement la ré-alité de
vée, je suis transformé en interdis de me citer". Un de vacances WF et "d'une la menace.
agent d'immigration fran- troisième, à la sécurité manière générale à toutes Une fois de plus, com-
çais. Journalistes, méde- civile dans le sud de la les structures -collectives me pour le Sida et le sang
cins, ingénieurs, pas un France, reconnaît avoir possibles comme les réfec- contaminé, les premiers,
!_e s seuls à réagir auront
été les élus du Front natio-
nal. Bruno Golln isch a
dénoncé "la nouvelle col-
laboration qui prépare une
nouvelle occupation" et
Roger tloleindre appelle à
une grande manifestation
patriotique de résistance
qui devrait se tenir à la
Mutualité le 26 octobre
prochain.
A l'intention des tièdes
et des prudents, cette
"chose vue" comme disait
Totor : Rue Marx Dormoy,
dans le XVIIIe arrondisse-
ment de Paris, une toute
petite armurerie vient
d'ouvrir en plein quartier
immigré. Dans la vitrine,
un riot-gun est présenté
avec l'affiche suivante :
"Promotion : 1 600 F. Par
dix : 1 500 F". 0

LE LIBRE JOURNAL page 6 N° 47 DU 7 OCTOBRE 1994 6


De guerre lasse
par Nicolas \Bonnal
Le temps immobile

e mythe du progrès tion des mentalités : Cha- pas nous "ôter le trouble vers l'or californien, le

L depuis la Révolution teaubriand avait décrit et


française est certai- expliqué le mal de vivre de
nement l'arme la plus utili- la jeunesse dans René.
et la peine de vivre" ?
Depuis la légalisation de
l'euthanasie et de l'avorte-
"blue Jean" reste le panta-
lon ou la tenue la plus pri-
sée par les jeunes du mon-
sée par ses thuriféraires. Tocqueville avait vu que ment, ainsi que l'utilisation de entier. Les médias ?
Or, si nous nous fon- les hommes des siècles de la drogue et des neuro- Relisez Balzac, Chateau-
dons sur des critères démocratiques "tournent leptiques, é' est chose fai- briand et Tocqueville, qui
objectifs, que constatons- sans repos sur eux-mêmes te . .· vous apprendront que vers
nous ? Qu'il y a propor- pour se '-procurer de petits Marx, dans le Manifeste 1830 tout le monde agit à
tionnellement autant et vulgaires plaisirs" ... du parti communiste , l'invitation du journal et
d'hommes qui souffrent, Chateaubriand toù- constatait déjà la fin des singe la mode comme il
ne serait-ce qu'en raison jours, à la fin des frontières et la disparition peut.
de l'explosion démogra- Mémoires d'Outre-Tombe de la paysannerie et de la Jamais sans doute l'his-
phique ; qu'à Paris ou à écrit que "la chimère de libre entreprise. Il ajoutait toire n'a connu de soci.é té
Londres, la vitesse moyen- notre temps est d'arriver à que les ouvriers ne aussi immobile, aussi gla-
ne de déplacement, la société universelle" et voyaient pas la différence cée que la nôtre, y · com-
quelque soit le mode de de mêler jusqu'à la confu- entre capitalisme et com- pris dans le domaine de la
transport utilisé est, en sion races et cultures. La munisme, puisqu'ils pensée. L'ère industrielle
cette fin de siècle, la crise des régimes sociaux étaient privés dans les et révolutionnaire a immo-
même que celle du siècle était aussi décrite par Toc- deux cas de propriété. bilisé au nom du progrès
précédent (soit onze kilo- queville, pour qui "un pou- Il n'est pas jusqu'à la tout le mouvement de
mètres-heure en voir immense et tutélaire" mode vestimentaire qui ne l'histoire humaine. Extraor-
moyenne) ; que la conquê- retire à chaque individu change plus alors dinaire paradoxe qui a le
te de l'espace a fait long ses responsabilités en face qu'autrefois la mode chan- mérite de passer inaperçu,
feu, au nez et à la barbe de sa propre existence, "le geait de siècle en siècle, le comme si les somnam-
de toutes les prédictions fixant irrévocablement bourgeois de Balzac ou de bules qui sont nés après
scientifiques ; que le pro- dans l'enfance". L'auteur Maupassant est en costu- 1789 refusaient, à l'instar
grès semble en fait plus de De la démocratie en me-cravate, sombres de des personnages de des-
une vue de l'esprit qu'une Amérique se demandait préférence, comme sins animés, d'ouvrir les
réalité. même si notre "pouvoir aujourd'hui Balladur. Créé yeux pour voir le néant sur
Sur le plan de l' évolu- tutélaire et doux" n'allait en 1849, lors de la ruée lequel ils cheminent. 0

DÎNER TRADITIONNEL DU cc LIBRE JOURJVAL »


Réservé en priorité aux abonnés du « Libre Journal», il accueillera aussi ceux qui ne le sont 'pas enco-
re. Ce dîner-croisière sur la Seine se tiendra à bord du bateau-mouche « Le Zouave ».
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Cette annoncç annule et remplace la précédente.

LE LIBRE JOURNAL page 7 N° 47 DU 7 OCTOBRE 1994 ~


Stratégies
conduisait lâ .· par Henri de Fersan
âtta dâns la't .·
iemie,;inat!n di
stant magique ·.•
< e,rf,$ en '. '. .· .\ La Chine s'est éveUlée
· .(krs q1;tarid ;
·tnd a t~nàît la . . inte r d i ts d;avoir p l us

L
a Chine se révè- Péki n en respect avec
11lféè Freddo t le donc être une ses 15 divisions d'un enfant et canton-
brntal dà /:···<· puissance éco- d 'infanterie, ses 6 b ri- nés au rang de citoyens
çµ de Totem nomique en devenir : gades blindées, ses 2 de dernière zone .
·Clipifiiîne qui son PNB a doublé en divisions de Marines et L'influence des Chinois
···· descendre
12 ans, passant de 250 ses 442 000 so l dats était telle que - cas
à 500 milliards de dol- (plus 1 657 000 réser- unique - la fédération
·,:-•.- ..-_-.-.-,.,:,:-::,:,:,:.,-··
lars, dont les deux tiers vistes). Matériellement, de Malaisie avait expul-
des lié sont assurés par la Chi- Taïwan aligne 4 sous- sé Singapour en 1964
(firme · • ·.·• • ne du sud, peuplée de marins, 37 frégates et pour éviter que la .
halte, t{?n 200 millions d'habi- destroyers et 98 Malaisie tout entière ne
'tde la ncii
..,.:.;:_._.,._::::,,-- ·- .:'-:_.'·
:-·:
tants. Le niveau de vie patro uill eu r s dont 52 devînt une tro i sième
de cette Chine est celui la n ce-missiles ; 7 30 Chine, ce qui d'ailleurs
. de la Russie ( 1 600 chars (anciens) et 484 ne semb Je qu ' avoir
· itdine. ·''S\i $/h), voire, dans cer- avions de combat sur- retardé l'éch éance de
1'ài . ' . ' taines provinces, celui classant les Chinois . 30 ans ( 1 Malais sur 3
· .· • · t;_. . . . ·.•· de la Pologne (4 000
$/h).
Taïwan est une réussite
exemplaire et, e n
est auj ourd'hui Ch i-
nois) .. .
eme Mais cette progres- 1990, l e président Li Dernier cas, les Hua-
.3bo/;
.non pas
sion n'est rien compa-
rée à la réussite des
Teng-hui déclarait que
son objectif était
qiaos, les Chinois expa-
triés en Europe et en

> ·iinb~~: \. . ·. diasporas chinoises


qui, lo i n de l 'oppres-
d' "acheter le conti-
nent". Plus d'un million
Amérique, notamment
à Paris, San Francisco
.· . ", .rippstâj sion marxiste, ont pu de Formosans se sont et Toronto ; qui repré-
se développer et don- rendus en Chi n e et sentent environ 3 mil-
tiii{il-tt iâ sâ;~~ d~ . .·. . ner ainsi l'idée de ce investissent massive- lions de personnes.
tltâ~ié, déclf!ÏJ6~t 1. que pourrait être la Chi- ment (5 milliards de $), Il faut mentionner
ûi . •·•· ne dans 30 ans. principalement à Wenz- égalemen t Hong-Kong
Taïwan, où s'étaient hou et Xiamen. et Macao qui revien -
f ie réfugiés les partisans dront à l a Ch ine en
lJOU t
èrtùrbé pêf.rles ·• . de Tchang-Kaï-Chek en Au total, 1997 et 1999 et appor-
les Chinois
·· ·:~m°:niên4t :;r~,• 1949, a su résister aux
offensives chinoises de la diaspora
teront en dot, à elles
deux, 63 millions
·ramie ./ lors des affrontements pèsent d'habitants et un PNB
'leàgô i .. de 1958- 1960. Sur le 5d millions de 70 milliards de$.
rJes < ·•· · plan économique, Taï- d'habitants Au total, les Chinois
.similaires; wan a un PNB égal à pour de la diaspora pèsent
s en-dessous. IlJ 40 °/ode celui de la Chi- 500 milliards de $ 50 millions d'habitants
sur la point{! des pieds".. ne pour une population pour 500 milliards de
.. itait sôri iii<Jîtœ facétie · •·
'ignf.Jrqitq1Je darys .· égale à 2 % et un reve- Autre réussite d'une $, soit l'équivalent du
. .· (J.it ~q nu par tête équivalent à diaspora chinoise, Sin- PNB chinois pou r une
i: auMaro celui de l'lrlande ; ce gapour : un PIB, de 46 population 20 fois
l"/quf f gûî, sùt ['ec, . qui .montre que l e milliards de $ pour 313 moindre. La marge de
. . ... iiéë,faitmiroii:er marxisme est non seu- millions d'habitants. La progression de la Chine
· . '.'lfs doivertt lement une abomina- communauté ch inoise est donc élevée et, en

~:?~'.~~dis·
. }orêJ et que ·• .· mais
tion sur le plan humain,
également une
a supplanté les autoch-
tones malais, qui ont
cas de succès, elle
risque fort de deveni r
entrave au développe- tour à tour été évincés un rival redoutable
· oups de fo.'sil ··
···-·-·.· <:;.-e:.:·-· ..·... ment. Sur le plan mili- des universités, élimi- pour l'Occident aux
taire, Taïwan peut tenir nés de la vie politique, alentours de 201 O.. . □

LE LIBRE JOURNAL p age 8 N° 47 D U 7 OCTOBRE 1994 6


Et c'est aiiï.si. • •
Plébiscité - et comment .! - sous des initiales, c'est comme si
f!ar nos lecteurs,_. leJeJ,1,ne BALEINE le grand Serge de Bek.etch signait
B.E.H. (Bernarâ-Evi Hen- SDB, entraînant pat) à une fâcheu-
fy) n'en 'a ·pas r,ioins reçu ET LES se confusion avec:<ces saUes de
bain qui sont, avec les kitche-
qe $on préaéç<:fs<m:r ~t GARÇONS pet~es, ~~·. plu~ 9.~~ ()rrye'inentdes
W.t:1.Î~'} ~fi..~~fy{'}ftr,e pas petites anno.rtc~ey çlassées) et ·
tnquee âes.ngr,ieçons que j'assure M. Peyrat/ MI .Groussèt dè .
'7a courtoisie et la loi nous toute ma solidarité'. Peu nous
obligènt,, à p~~liey: Mainte.; , importe, en vérité) que M. ADG soit
nant, debrouillez-vous glabre ou minçu, poilard ou ven-
ef!Semble, mes petits mes- Quatrain treux. Ce qui nous meut, comme il
l'écrit vachement, c'est la
sieurs.
de marchandise -recherche d'une certaine éthique.
et le retour à des .valeurs trop sou-
LA LBTfRE D' ADG À BBH - CR_éponse vent déconsidér~~s pay des AH~
Baba de rénco11t~~ ~t ~e~q\lrran'"..
«
ber Bernârd-Evi. Quand, mu
G.à la fois èpaf .une interdiction circonstanciée . taines de ·· hasardi Et d'ailleurs, .
M. Vernet aurà/f èctifié de lui-
de . séjourner plus avant dans la
gazette de l'opulent Serge de
-:Humilité . même, ainsi qu.ê Jacky-Odilon
Redon, artiste de genre.
Beketch et par la certaine-lassitude
qui s'empara de moi après un
et nombre C'est ainsi qu·e ·1e sort des
baleines ne nous laisse p~ indiffé-
voyage chez les Amérindiens Gros-
Ventres, je vous passai la plume
- 'Position rent, non plus quêtcelui des gar- ,
dons, que nous sommes tous des
pour ci.écrire nos m.a ux; j'étais loin
d~ penser que j'avâis r~chauffé un
du duc d'!Aumale. sarajevistes en iajpllissance et que
!'~uf au riz p()lit Iè fhinoi~; c9~me
sâimént dans moUviriYPàsse ènco-
iê que vôus négligiez l'importance t l'a magistralem~11t ~tf1:bli · le •·• sava1:1f
profésseur Pétrori .d âns ·son excei-
du maillochon, du tuyau, de l'Eve- ·1ente monographiè sur Marcel Kébir.
rest et de la gro~se femme· Foulani briséiJ'.ascension politique d'un Car ADG, pour grarid voyageur qu'il
·et que vous me traitiez "d'obsolè- rè:négat ·niçois, . comme j'ai, d'. une soit (la rumeur veut qu'il sera en
te" i ignorons que dans le n: '45 plume narquoise, fait d'un Jean-
0
Nouvelle-Calédonie quand ces
vous avez traité de "peintre de Paul Grousset la risée de tout le lignes paraîtront), n'a en fait qu'une
marine" le pauvre Odilon Redon "Canard enchaîné". Prenez gardé et · connaissance Uvresque des Papous
que ·vous ·. avez saps doute confon- Hsëz .c es quatre vers en tremblant, (qu'il orthographixe) et quant aux ·
du avec Horace-Jâclfy Vernet, autre Betit yâlet tudinaire ! · · , Gros-Ventres, m9r( Dieu,la simple
Sagittaire, mai~ qüê vous ayez pu,
dârts lé rt 6 46, reprendre la pauvre
assertion d'un folliculaire selon
;iztd
Ça nefaitpas rire.
n~:Jl!;
Peyrat qilitte·]e Li
charité chrétiên~è 1PP~ •·iriterdit ~~•
nous gausser des r~pports qu(ils ont ...
pu nouer à · l'ombre des tipis-par-
laquelle j'aurais "la chair molle et Btpourtant rien n'est tragique~ tout, d'autant plus que si nous en
le cheveu rare<, voilà bi~n de 0, Peyrat comique ! croyons ses chroniques parues
l'impudence. Mon ventre, pour avant l'été amérinclieri>il s'imaginait
imposant qu'il soit, est ferme et, Sije vous salue, c'est que c'est aller à la rencontre des Mie-Macs
quant aux cheveucX, .a pprenez qu'ils ' écrit dessus. A:DG ». autrement moins ]:>ieh .pourvus sto-
bouclent et quéles côtelettes ador- macalement, ,toùf àfait comme si,
nant mesjouesfôiitde moi . uh ter- moi, je mêlarigeai~ !~s ·Tutsis et ·1es
·. . !rible Dourakine fouettard. Hutus, les Serbôs êt les .Croates,
Sachez bien, primesautière LA KÉPQNSC DE BBH À Al)fi:/ les torsions et le§\9~~vrettes. , R~~;;
âme, que je puis ruiner votre car- tons humbles<comme la baleine ;
rière littéraire comme j'ai, d'un
, quatrain ·que je ne vais pas hési-J e ne répondrai pas aux propos
exë:essifs d'ADG (d'ailleurs, com-
ter à citer, publié dans "Minute", ment peut-on ainsi se dissimuler
et nombreux commè"les gardons, ,~
c'est tout le duc d'Atünale que je · J
nous souhaite. "'
~
'C

·-~ ~ · ·•· · ·.•.. y


Dieu ou César
par Jacques Houbart
Recoloniser
image lamentable d'une narcocultu- cations culturelles ou de la dialec-

D
a.ns "Le Libre Journal" du
_18 mai 94 (n° 36), j'ai évo- re qui fait . du tort au premier mar- tique Dieu/César - qui ont lancé la
. q-ué "La manipulation ché de l'économie mondiale, les "manipulation indienne", mainte-
indienne" qui, sur l'immense conti- Noirs ont tout à gagner à rester nant adoptée par les lobbies de la
nent américain, associe la mafia de dans l'ombre. drogue. Les immenses territoires
la drogue, la bourgeoisie financière La peau indienne est devenue, peuplés par les Indiens sont désor-
et les intellos marxistes afin de par contre, beaucoup plus excitan- mais nécessaires à leurs plantations
démolir complètement les struc- te. D'abord, les ethnies indiennes criminelles, et les agriculteurs
tures étatiques qui s'effondrent et des Etats ibéro-américains ont indiens passent massivement sous
que certains dirigeants héroïques repris du poil de la bête. Celles qui leur coupe.
s'efforcent de restaurer. Dans cette avaient survécu au génocide, repeu- Dans notre article cité du n° 36,
stratégie, les populations indiennes plées, ont bénéficié d'une renais- nous indiquions que les patrons de
deviennent des otages. Elles sance spirituelle et culturelle, grâce la "manipulation indienne" avaient
avaient été, depuis cinq siècles, à la seconde dimension de la colo- choisi de déstabiliser le Mexique, et
soumises aux sévices des bandes nisation - celle dont on ne parle notamment le parti au pouvoir - le
armées de la bourgeoisie conqué- presque jamais, l'action du clergé PRI, Parti révolutionnaire institution-
rante - qu'il s'agisse des conquista- catholique et des ordres religieux, nel, qui avait négocié un accord de
dors ibériques ou des aventuriers souvent soutenus par la couronne libre échange avec les USA et le
protestants de la marche vers d'Espagne. Canada - assassinant Luis Donaldo
l'Ouest - mais jamais le génocide Jusqu'à l'aggravation de la pres- Colosio, son candidat à l'élection pré-
colossal de ces peuples d'origine sion castriste et de la narco-guérilla sidentielle. Depuis, la situation a évo-
asiatique, tous dans leur diversité dans les années 60, la renaissance lué rapidement dans la direction que
proches de la divinité, voués à étatique et le progrès économique nous soulignions. A Mexico, le
l'honneur et au culte des arts, étaient notables dans plusieurs 28 septembre , un contrat payé,
n'avait excité la passion gaucharde pays latino-américains, notamment selon les enquêteurs, par les trafi-
ni séduit les forces anarchiques qui en Colombie où se développaient quants de drogue a permis l'assassi-
misent sur les chocs culturels et les non seulement l'artisanat, l 'indus- nat du secrétaire général du PRI,
différences dermatologiques. Au trie lourde, l'agriculture, dont celle José Francisco Ruiz Messieu. Pour les
XXe siècle, on a longtemps préféré du célèbre café, mais aussi un sys- informateurs, il s'agit bel et bien
gratter la plaie noire, celle des tème politique en marche vers la d'une menace "en clair" aux respon-
immigrés forcés du continent afri- démocratie, une littérature brillante, sables de l'Etat, le frère de la victime,
cain que les mêmes bourgeois ame- sans parler de la peinture, de Mario Ruiz Messieu, étant en effet en
naient enchaînés outre-Atlantique l'architecture ou des compétences charge de la lutte anti-drogue.
pour remplacer les esclaves médicales. La rapacité et la férocité La mise en perspective des vicis-
indiens, épuisés et massacrés. des patrons internationaux de la situdes de l'Etat en Amérique - alors
Aujourd'hui, les Noirs d'Amérique narco-finance allaient malheureuse- que la débilité de l'Etat protestant
n'affolent plus tellement les com- ment déferler et détruire, depuis le aux USA laisse douter de la guéri-
munistes ni les milliardaires rouges, Mexique jusqu'à la Colombie, son du corps social et que Clinton
ni les révolutionnaires islamistes l'Equateur et la Bolivie, les premiers ne déploie pas sa flotte contre Cas-
qui, comme Khadafi, avaient misé signes de la renaissance. Comme tro le narco-guérillero, mais en
sur eux. Nombreux sont ceux qui toujours dans le monde moderne, faveur d 'un faux prêtre tortionnaire,
se sont intégrés et participent aux cette offensive bancaire et "agrico- l' Aristide d'Haïti - plante le décor
affaires : les autres, innombrables, le" allait avoir l'appui du marxisme d'une méditation de première
qui n'ont pu faire ce rétablissement et des guérillas de Fidel Castro. Ce importance, celle d'une "recolonisa-
et s'abandonnent à la consomma- sont ces éléments d'extrême- tion", non pas motivée' par la cupi- ~

i tion de drogue ou au désespoir cri-


' mine!, sont devenus plutôt
gênants. Avec leur musique de
gauche - qui ne cherchent que la
déstabilisation et, pour rester
fidèles à leur doctrine, ne voient
dité d'une bourgeoisie dominante,
mais contemporaine d'une renais-
sance spirituelle et d'un ré-équili- '
brage entre Dieu et César. D ("'.' \ ~
, jazz qui est beaucoup moins à la dans le monde que "luttes de
mode et moins rentable, et leur classes" alors qu'il s'agit de stratifi- (à suivre) '·:
.
_C~, -·· ~ - c<,.,J'· /
;/(

~~~~ LE IIBRE ]OCR"'-'ll page 1 0 _ ~ -:- 9L' - OCill:BR::: l


~ ~ ~ ·'
L'Histoire à l'endroit
p~r Bernard Lugan

a · colonisation n ' a fait que


t conservé la mémoire de ces raids

L
mettre entre parenthèses les dévastateurs dont seule la coloni-
guerres tribales africaines. sation les sauva.
Le colonisateur parti, ses UNE GUERRE
drapeaux repliés , ses gen-
darmes ou ses askaris retirés, les
RACIALE ET Les Dinka constituent la base
ethnique de la rébellion. Pour en
détèrminismes africains se sont RELIGIEUSE venir à bout, le gouvernement a
immédiatement réveillés. Cette réa- armé des milices arabes. Aux yeux
lité est valable pour toute l'Afrique:
Dans la région du sud-Soudan, elle t de ces dernières, faire la guerre,
c'est d ' abord capturer des
présente ceci d'extraordinaire esclaves. Les hommes et les
qu'avec un siècle de décalage nous enfants sont enlevés. Puis ils sont
nous retrouvons exactement dans partagés.
la situation pré-coloniale , au
moment où les Mahdistes et autres Cette guerre "oubliée" a fait au
esclavagistes musulmans fondaient dépit de la coalition ethnique mon- moins un million cinq cent mille
sur l'Equatoria et le Bahr-El-Ghazal tée contre elles , elles ont long~ morts depuis qu'elle a éclaté. En
à la recherche de troupeaux t emps bloqué l'armée de Khar- avril 1990, la rébellion a atteint
humains à écouler sur les marchés toum. son apogée puisque I' APLS encer-
du Caire ou d 'Alexandrie. Pour en venir à bout, le gouver- clait la ville de Juba, importante
nement a déclenché en 1987 la métropole du sud et chef-lieu de la
La relecture de Casati, de Baker, guerre des milices tribales, coali- province de l'Equatoria oriental. □
de Stanley ou les aventures d'Emin tion artificielle et hétéroclite unie
. Pacha nous plongent dans ces par le seul objectif du pillage. C'est
régions dévastées, pillées, rançon- ainsi que des tribus, elles aussi
nées où le bref moment de paix nilotiques , comme les Nuer du
apporté par la colonisation paraît haut-Nil, les Fertit du Bahr-el-Gha-
bien avoir été une exception. zal, les Mundari de l'Equatoria, ain- Rendez-vous
** si que des tribus arabes comme les
La guerre du sud-Soudan est Missirieh du Kordofan ou les Rezi- à Martel
une guerre raciale et religieuse. Les ga t du Darfour, se lancèrent à
Noirs nilotiques, qui refusent l'attaque du sud. Pour ces derniers,
dimanche 30
l' hégémonie des tribus islamisées les Noirs du sud, et notamment les octobre
ou arabes du nord, sont entrés en Dinka, sont des êtres inférieurs,
rébellion afin de s'opposer à la juste bons à faire des esclaves. Au pour tous
généralisation de la loi islamique, XIXe siècle, ils étaient acheminés
la Charia. jusqu'aux marchés du nord en sui- renseignements
vant la vallée du Nil.
Les deux principales tribus sou-
Hélène Grimaldi
levées sont les Dinka et les Chilouk Lorsque, au XIXe siècle, l'Egypte C.F.H
qui se retrouvèrent dans I' APLS eut conquis la région du Bahr-el-
Q (Armée de libération des peuples Ghazal et de l'Equatoria, l'adminis- BP 337-75767
du Soudan) commandée par le tration en fut confiée à des esclava-
colonel John Garang, un Dinka. gistes qui lancèrent les tribus Paris Cedex 16
1
Elles ont, à un moment donné, arabes de la zone sahélienne à
. , tenu un immense territoire, vaste l'attaque des populations noires
de plus de 600 000 km2 et, en animistes. Ces dernières ont
,..
~ LE LIBRE JOURNAL page 11 N° 47 DU 7 OCTOBRE 1994 ~ ,
-....,_,--.....,.~ _____________________
,...

Entretien Courtois a
Secrétafre général de l'Union des nations d'Europe chrétienne, Winfried
Wùermeling a rencontré, au cours d'un voyage humanitaire effectué en
Ukraine au début de septembre 1994, un technicien des équipes
de sauvetage de la centrale nucléaire de Tchernobyl accidentée en 1986.
Pour le "Libre Journal", Winfried Wuermeling a recueilli auprès
de Nikolaï Tcherny. (pseudonyme) ce témoignage à propos duquel,
sachant qu'en langue ukrainienne le mot "tchernobyl" signifie "absinthe",
on ne peut se retenir d'évoquer !'Apocalypse de Saintjean:
"Le troisième ange fit sonner sa trompette et, du ciel, un astre immense
tomba, brûlant comme une torche. Il tomba sur le tiers des fleuves
et sur la source des eaux. Son nom est Absinthe. Le tiers des eaux
devint de ['absinthe et beaucoup d'hommes moururent à cause
, des eaux qui étaient devenues amères. "

W.W. : Nicolaï Tcherny, que l'étranger soit au cou- gereux (Césium) : les sarcophage". Nous
vous étiez présent à rant. et, par conséquent, toits, les routes, les voi- avons dressé un mur en
Tchernobyl lors de aucune directive ne pou- t ures, les arbres , les béton de six mètres
l'explosion de la centrale va i t être donnée . Les champs ... d'épaisseur en bas et de
nucléaire voilà huit ans ? autorités jouaient l'apai- deux mètres en haut.
sement en conseillant aux W.W. : Quelles ont été Ensuite, nous avons
N.T. : Oui, il était 5 habitants , du centre ville les premières mesures bétonné le toit. Tout
heures du matin, Il y a eu de simplement s'éloigner de protection sur le cela avec des outils et
deux explosions très vio- pour deux ou trois jours. site? des véhicules de fortu-
lentes. C'était le quatriè- Du coup, trente-cinq mille ne. Les équipes médi-
me réacteur qui avait sau- personnes seulement N.T. : J'étais dans cales limitaient nos
té. Aujourd'hui encore, quittèrent la zone conta- une des sociétés de ser- teinps d'intervention à
les trois autres restent en minée mais beaucoup vice qui s'occupaient cinq minutes seulement
service restèrent. Dont ma grand- des travaux de protec- pour chaque ouvrier,
mère et ma sœur. tion. D'abord, il a fallu pour éviter une dose
W.W. : Quelles furent les nettoyer le terrain le trop forte. La chaleur
réactions immédiates sur L.J. : La contamination a- mieux possible. Un était insupportable. Les
place? t-elle été immédiate ét immense trou fut creusé robots que nous avions
très forte? pour enterrer des cen- fabriqués pour nettoyer
N.T. : Je travaille à la taines de voitures sta- le toit des particules les
centrale et toute ma N.T. : Un vent trè~ vio- tionnées autour de la plus dangereuses se
famille est de Tchernobyl. lent faisait tourbillonner centrale. Les routes consumaient en quel-
J'ai donc suivi et connu les particules radioactives furent nettoyées. Des ques heures seulement.
les choses sous l'aspect dans toute Ja région, hélicoptères lançaient
intérieur et extérieur. En s'éloignant petit à petit des nuages de bore sur W.W. : L'Ouest ne com-
ville, d'abord, il y eut une vers le nord, donc vers la la ville et les champs prend pas pourquoi
panique indescriptible. La Russie et la Biélorussie irradiés après l'explo- vous ne fermez pas car-
population ne savait rien, toutes proches. Mais cela sion. En même temps il rément le site ?
n'avait aucune explica- a suffi pour déposer sur a fallu emmurer le bâti-
- tion, aucun ordre ; le toutes les surfaces une ment du réacteur n° 4 : N.T. : Nous ne pou-
, black out radio avait été couche d'éléments radio- nous appelions cette vons pas fermer les
ordonné pour éviter actifs extrêmement dan- technique la "mise · en autres réacteurs parce

LE LIBRE JOURNAL page 1 2 N° 4,7 D U 7 O CTOBRE 1994 ~


ec Nicola} Tcherny
que notre pays a absolu- idées mais qu'ils viennent autre cas, celui de ma mence à avoir un réseau
ment besoin de la capaci- eux-mêmes pour réaliser propre nièce Lyda, qui a d'associations
té maximale actuelle de ces travaux avec nous 8 ans. Elle est née peu d'entraide : Caritas,
cette centrale. Avant directement sur le site. après l'explosion, à Ensemble pour la Vie,
d'arrêter cette centrale, il Cela a été accepté. Tchernobyl. Aujourd'hui Association pour la Vie
faudrait en ériger une elle souffre du mal de humaine, les œuvres des
autre pour fournir l' équi- W.W. : Et les problèmes Mackew Albright (ses os congrégations religieuses
v al en t en énergie élec- humains, s'apaisent-ils, se cassent petit à petit). (notamment le Carmel},
trique. L'Ouest ne veut eux? Une seule solution : rem- les œuvres des parois-
financer que l'assainisse- placer les os concernés ses ... Ils ont besoin de
ment écologique du site N.T. : Malheureuse- par des os de donateurs. matériel de bureaux, de
et non la construction ment non. Certains pen- Une opération a déjà été voitures, d'imprimeries.
d'une centrale moderne sent même que c'est pire. faite, il en faut encore A l'Ouest, c'est la Caritas
équivalente. Nous avons Théoriquement on aurait trois. et le Malteserhilfsdienst
besoin d'électricité pour dû évacuer la région , ce Après l'opération, il de l'Allemagne, les
vivre. Et nous n'avons qui représente, avec Kiev, faut prendre de la calcine scouts et quelques
pas d'argent pour faire de une douzaine de millions en grande quantité. Il en paroisses de France qui
nouvelles centrafes plus de gens. Mais nous coûte trois mois de salai- nous ont le plus aidés,
modernes. n 'avons pas d'argent. Le re par mois de traitément. mais aussi des paroisses
salaire mensuel moyen Notre famille n'a évidem- et associations indivi-
W.W. : Est-ce que le pro- d'une famille est de ment p~s cet argent. duelles, comme Saint-
blème de sécurité est 500 000 coupons (env. Au début, certaines . Georges à Lyon et
maintenant réglé sur le 60 FF), même si certains organisations comme l'UNEC. Chaque don
site? font fortune avec les nou- l'institut radio-biologique nous fait immensément
veaux commerces libéra- de Kiev ou les donations plaisir et nous réconfor- .
N.T. : Non. Loin de là. lisés. Il faut donc vivre françaises humanitaires te. Nous prions de tout
Le bétonnage cède. La avec, un peu comme fournissaient ce genre de cœur pour vous tous.
température à l'intérieur vous vivez avec la mala- médicament pour les
du "sarcophage " est de die du sida et avec la enfants victimes de Tcher- W.W. : Une dernière
2 Q00° C. Les murs se fis- mort. On n'en parle que nobyl, mais aujourd'hui, question : peut-on visiter
surent, le béton devient très peu entre nous. c'est fini. Ne pensez pas Tchernobyl aujourd'hui ?
· granuleu x. Le danger que c'est la seule maladie
d'irradiation est immi- W.W. : Et les enfants ? qui existe suite à cet acci- N.T. : Non. Mais la pro-
nent. Nous avons procé- dent survenu dans notre chaine fois je vous orga-
dé à une consultation N.T. : Si les femmes pays : ce sont toutes niserai une visite par le
internationale pour trou- mangent pendant des sortes de maladies et de haut, en hélicoptère. Il
ver le meilleur remède. années des fruits et des faiblesses qui se manifes- faut que l'Europe chré-
La solution française a légumes irradiés, comme tent, comme si l'on avait tienne sache où nous en
été retenue : enfouir les c'est le cas de nous tous, affaibli notre peuple. C'est sommes, et l'UNEC trou-
parties radioactives dans la thyroïde stocke ces une chape de plomb qui vera peut-être un moyen
un terrain qui ne s' enfon- particules extrêmement p~se sur nous. On peut pour le lui faire savoir.
ce pas sous la réaction et dangereuses arrivant en comprendre en partie nos Merci pour tout ce que
la chaleur, c'est-à-dire du petites quantité~. En jeunes quand ils se jettent vous faites pour nous.
marbre ou du basalte. quelques années, la thy- sans hésitation morale sur
Cela n'existe pas chez roïde finit par agir comme les nouveaux plaisirs
nous, en Ukraine. Il fau- une source radioactive venus de l'Ouest avec la
drait donc transporter qui rayonne sur le lait libéralisation du commer- P.S. : Les dons en argent
tout cela en Russie. Mais maternel, ce qui fait que ce. financeront le transport
ce sont des rêves , d'ave- les nourrissons sont en Ukraine des dons en
nir. Rien n'est fait pour empoisonnés en quelque W.W. : Comment vous nature ( médicaments et,
l'instant. L'affaire n'est sorte par leur propre aider? vêtements) UNEC -
· pas du tout réglée. Nous mère. On dit que 60 % ACTION SOS ENFANTS
avons demandé que les des décès de bébés sont N.T. : Des médica- UKRAINE, BP 114, .
Français ne nous fournis- dus à cet effet. Il m'est ments, des vitamines ! 9521o iD9
sent pas seulement les difficile de parler d'un L'Eglise catholique corn- SAINT-GRATIEN

LE LIBRE JOURNAL page 13 N° 47 DU 7 OCTOBRE 1994 ~


Les Provinciales
par Anne Bernet

phie précise que son père occupations officielles, il


était drapier et sa mère les employait d'une façon
très pieuse ; c'est-à-dire bien dangereuse : il écri-
qu'elle partageait son vait des vers. Et quels
temps entre le comptoir vers ! Une vie en plu-
où elle débitait des aunes sieurs chants de la belle
de drap et l'église voisi- Beatrice Cenci, que les
ne, dès que le Concordat Italiens surnomment
en eut permis la réouver- "l'ange du parricide" ! Vic-
ture. La guerre civile et time des répugnantes
les horreurs perpétrées assiduités de son père,
par les Colonnes inf er- Beatrice, avec la complici-
nales dans la région té de ses frères et de sa
étaient encore toutes belle-mère, avait occis
récentes et Jacques gran- son papa. L'exploit lui
dit parmi les récits des coûta la tête ... La signori-
survivants de l'épopée na Cenci n'était peut-être
catholique et royale . pas la fréquentation rêvée
Comme l'enfant était pour un séminariste. Cré-
doué pour les études et tineau écrivait aussi un
qu'il aimait la prière, ses "drame politique" dont
parents pensèrent en fai- Charette était le héros.
re un prêtre. Apparem- Réminiscence de son
ment d'accord avec les enfé;l.nce vendéenne qui
ambitions familiales, le annonçait la suite.
jeune homme, en 1821, Crétineau rentra en
partit pour Paris et entra France. Il était fort en
au séminaire de Saint-Sul- cour au Vatican, mais il
Historien pice. Il attira aussitôt la
sympathie et la bien-
n'était toujours pas
prêtre. Et, lorsque survint
veillance tant de ses la révolution de 1830, il
et polémiste : maîtres que de ses sauta sur le prétexte,
condisciples. Plus tard, annonçant à ses supé-
Crétineau-:Joly leur appui lui serait extrê-
mement précieux.
rieurs que les passions
politiques bouillonnaient
En attendant, on le trop en son âme pour
I est de mauvais ton,

I
étaient aussi à droite que trouvait si exemplaire qu'il puisse sincèrement
aujourd'hui, qu'un possible ... qu'il fut choisi pour repré- se consacrer au seul ser-
historien se laisse Voilà sans doute l'une senter le séminaire à vice des autels. L'Eglise le
aller à exprimer ses opi- des raisons pour les- Rome. Ce voyage eut laissa partir ; elle devinait
nions politiques dans ses quelles les historio- d'étonnantes consé- que ce garçon ardent lui
œuvres. Sauf si ces opi- graphes du XXe siècle le quences sur l'avenir du serait plus utile dans la
nions sont de gauche ; citent à peine, ou alors petit clerc. .. Outre qu'il fit vie laïque que dans un
dans ce cas, l'historien avec une condescendan- naufrage près du rocher sacerdoce peu désiré.
est aussitôt absous de sa ce insultante qui le ravale de Monaco, Crétineau- C'était bien anticiper.
faute de goût. Aux yeux presque au rang Joly s'aperçut en Italie En 1831, Jacques se
de nos contemporains, d'Alexandre Dumas ... que la vie pouvait avoir maria et accepta la rédac-
Jacques Crétineau-Joly ne L'homme et ses livres d'autres senteurs que tion en chef du journal
peut avoir que mauvaise méritent mieux. celles de l'encens. Il légitimiste de Nantes,
presse. li se fit toujours Jacques Crétineau-Joly parut moins pressé de "L'Jlermine". Le rôle, dis-
,, le porte-étendard de ses naquit à Fontenay-le Com- recevoir les ordres cret mais efficace, qu'il
' 0 , convictions religieuses te, en Vendée, le 22 sep- sacrés ... Et puis, les loi- tint dans l'aventure de la
et politiques ~t elles tembre 1803. Sa biogra- sirs que lui laissaient ses duchesse de Berry prouva
,':\

~ LE LIBRE JOURNAL page 14 · N° 47 D U 7 OCTOBRE 1994 ~


~ ~ .~ ~ . -.'

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/ ...,_:~'il

.
C")
au parti carliste à quel sa monumentale "ttistoire vue d'ensemble des évé- religieuse et littéraire i
point ce journaliste pro- de la Vendée militaire" .
vincial pouvait avoir de "C'est un beau livre, un
nements. Crétineau, qui
n'était pas n_é à l'époque
de la Compagnie de
Jésus " destinée

valeur. Crétineau avait livre qui restera", lui écri- des faits, pouvait se défendre les fils de saint
surtout eu l'occasion, en vait Chateaubriand~ qui situer plus haut. Il avait Ignace méjugés et
servant la princesse , n'avait pas la réputation également accès à des calomniés. Il résumait
d'approcher un grand d'être un critique aimable archives, à un ensemble ainsi ce livre : "J'écrivis
nombre d'officiers roya- et qui s'était, pour cette de documents infiniment imperturbablement leur
listes et de lier amitié. raison, brouillé avec plus vaste. Il avait même histoire, c'est-à-dire leur
Nombre d ' entre eux beaucoup de ses amis ... eu la probité de consulter éloge." Eloge si excessif
avaient participé à la Il est vrai que Jacques de vieux officiers républi- qu'il brouilla Crétineau
"Grand' Guerre", celle de avait tout prévu pour cains et de vieux conven- avec Rome et avec le
1 793. Inlassablement, assurer le succès de son tionnels qui lui avaient général de la Compa-
Jacques leur fit raconter travail. La veille de la sor- donné leur propre ver- gnie , dépassé par la
leurs souvenirs et prit une tie en librairie, il invitait à sion du passé. Certes, fougue de ce thuriféraire
foule de notes. Il com- · dîner la fine fleur de la Crétineau ne cachait pas encombrant. Il fallut rien
mençait à entrevoir une critique parisienne, la où allaient ses sympa- moins qu'une attaque en
œuvre énorme qui ren- régalait à grands frais, la thies mais le partisan, règle des sociétés
drait justice aux héros gavait de plats fins et de chez lui, n'étouffait pas secrètes et une histoire
oubliés ou caricaturés, et vins rares. Au dessert, l'honnête homme. Sa de "L'Bglise romaine en
qui ne nuirait pas à sa quand la presse fut grisée fresque avait des accents face de la Révolution", là
petite gloire personnelle. et repue, il glissa dans d'épopée ; bien sûr, il aussi un ouvrage indis-
Il collationna suffisam- ses poches un compte n'avait pas résisté à citer pensable et inaugural,
ment de documents et de rendu de son livre. Il en des historiettes dont la pour que Crétineau-Joly
témoignages pour publier était l'auteur. Ainsi les véracité n'était peut-être obtînt le pardon de
une première approche . journalistes reconnais- pas parfaitement établie Pie IX, en 1858.
de son sujet. C' était en sants .publièrent-ils le len- mais qui faisaient joli Désormais, il accorda
1838 et cela s'intitulait d em ai n une centaine dans le tableau . Cette fai- l'essentiel de son temps
" Histoire des généraux et d'articles, tous différents, blesse pourtant restait au journalisme politique,
des chefs vendéens " . tous de la plume de Créti- exceptionnelle, si rare se cantonnant dans une
Entre-temps, l'auteur neau, dont il avait suffi de même que les historiens opposition vigoureuse à
s'était installé à Paris où il supprimer la signature. discutent toujours de Napoléon Ill, qu'il ne
dirigeait " L'Burope monar- Tous ces articles procla- savoir si ces passages nommait jamais que
chique" . maient à l ' envi que douteux ne sont pas véri- "l ' auguste drôle". Vint la
"Histoire des généraux l'amphitryon de la veille diques, la bonne foi de guerre de 70. Crétineau
et des chefs vendéens" venait d'écrire un chef- Crétineau semblant inat- et sa famille quittèrent
était une suite de brèves d' œuvre ... Cent cinquante taquable ... Paris dès qu'ils apprirent
biographies des princi- ans après, il faut être de Le militant politique la nouvelle du désastre
paux héros de la Vendée. mauvaise foi pour ne pas montrait le bout de de Sedan. Le polémiste
Certes , le romantisme convenir de la valeur de l'oreille sous l'historien. avait vièilli ; il était en
était passé par là et les l'ouvrage. Mais même de cela, per- mauvaise santé, sa vue
portraits de ces mes- ·La Restauration avait sonne ne lui fit grief alors. ne cessait de baisser. A
sieurs de l'armée catho- vu paraître de nombreux Le résultat était trop Chartres, où il s' était ins-
lique et royale avaient Mémoires sur la guerre impressionnant, et servi tallé, il la perdit tout à
parfois un peu l'air de de Vendée, à commencer par un style épique. fait. Ce malheur person-
sortir de Walter Scott par les plus célèbres Dès lors, Crétineau nel l'atteignait moins que
mais , pour l'essentiel, sinon les plus honnêtes, fut un homme célèbre : le drame de la France
l'auteur était dans le ceux de la marquise de reçu par le pape, et par vaincue et occupée.
vrai... Il avait, en tout cas, La Rochejaquelein. Mais les Bourbon en exil qu'il Patriote, dans le meilleur
fait une belle œuvre de ces livres, malgré leurs avait pourtant vigoureu- sens du mot, Crétineau
journaliste, sauvant de mérites, étaient partiels sement malmenés dans était bléssé jusqu'à l'âme
l'oubli de préèieux témoi- et subjectifs. Leurs son livre pour leur par les souffrances de sa
gnages. Les survivants auteurs racontaient ce "ingratitude", reçu égale- patrie . Elles endeuillè-
applaudirent et fournirent qu'ils avaient vu ou ment par Louis-Philippe rent ses dernières
de nouveaux documents connu et livraient leurs qui ne l ui tenait pas années. Il s'éteignit
et de nouvelles anec- propres commentaires, rigueur d'une opposition saintement le 1er jan-
dotes. En 1840 , Créti- jamais neutres . Ils affichée à sa personne. vier 187 4. Il était resté
neau pouvait donner au n'avaient pas assez de Sa gloire l'enhardissant, jusqu'au bout "un peu -~Q ·
public, conquis d'avance, recul pour concevoir une il entama une "Histoire brigand de la Vendée".
·,,_r'"\Î'~
LE LIBRE Jm.JRNAL page 15 N ~ 47 DU 7 OCTOBRE 1994 ~ ~~~'3>
CEn
Une histoire de
poche C'est à lire
revenant
obert Leblanc. a fait pour par
R Présent une i~t1n!8sante revue
· de toutes les editwns du
fameux colonel Chabert. Il cite une
Michel Deflandre
réflexion de Maurice Bardèche qui sy
connaît en matière de proscription : ean Anglade est
"Le drame de Chabert est avant tout
celui du proscrit qui juge la société
lorsqu'elle le rejette, qui la repousse à
son tour par dégoût après l'avoir
J sans conteste l'un
des rénovateurs
du roman régional et
qui ne connaît pas
jugée". l'Auvergne peut décou-
Dans son long plaidoyer devant
vrir avec bonheur cette
Maître Derville, le colonel ressuscité
des morts se présente : "Je suis un province de France à
enfant d'hôpital, un soldat qui, pour travers des livres tels
patrimoine, avait son courage, pour que "Le Jardin de Mer-
fa mille tout le monde, pour patrie la cure" ou "Un Parrain de
France, pour tout protecteur le Bon cendre". Son œuvre
Dieu ... "Hyacinthe était un enfant abondante lui a
trouvé, pauvre et seul dont la valeur d'ailleurs déjà valu les
guerrière a fait un chef d'armes qui honneurs de la collec-
change le so1"t des batailles. Un roi tion Omnibus. Chantre
l'aurait ennobli. L'empereur le nomme des villages désertés
colonel. Riche, il peut épouser qui il
(" Une Pomme oubliée",
veut, ce sera une demoiselle du Palais
"Le Tilleul du soir"),
Royal qui vit de ses charmes
irrésistibles. Le destin le renvoie au deux romans consacrés
ruisseau, puisque, laissé pour mort à Mathilde, femme
sur le champ de bataille d'Eylau, sa simple et représentati-
femme se remarie, fait des enfants et ve de cette vie rurale
refuse de reconnaître son existence d'autrefois, Jean Angla-
quand il réapparaît dix ans plus tard. de a aussi mis à l'hon-
Cette tragédie est immense, à la taille neur ces jeunes gens
du génie balzacien, parfaitement qui quittèrent les bancs
respectée dans le film. L'époque est de l'Ecole normale
pleine de contradictions. La
pour aller se battre loin
monarchie re,;ient, mais cette
restauration est fictive, fondée sur du Massif central, sur le
l'argent. On n'a pas rendu leurs terres Chemin des Dames (" Le
aux émigrés, on les dédommage en Tour du doigt"). Ceux
monnaie de singe. Le système social qui coupent encore le
en est perturbé pour toujours. Le pain avec un vieux cou- on a neuf ans en 1942 Rouffiat héberge un
second mari de la colonelle Chabert teau pliant à manche et que l'on vient d'une poète irlandais devenu
est un triste sire, se servant de la de corne doivent lire ville maigrement ravital- homme à tout faire en
fortune de sa femme, puis la rejetant "Les Ventres jaunes", lée en topinambours et cette période troublée,
elle-même quand son intérêt le lui dont les héros sont ces maigre friture, l'arrivée ainsi que la fille et la
commande. ''Dans cette nouvelle habitants de Thiers qui dans une ferme du Mas- bru dont les maris sont
société, il jàut choisir entre l'ambition prisonniers en Alle-
vivaient du couteau, sif central ressemble à
et l'oreiller", lui conseille un ami.
par le couteau, pour le celle d' Ali Baba dans la magne. Et puis, et sur-
"J'ai été enterré sous des morts, mais
maintenant je suis enterré sous des couteau. caverne merveilleuse. tout, Zénaïde va faire la
vivants, sous des actes, sous des faits, La jeune protagonis- En cette période de res- connaissance d' Adrien,
sous la société tout entière qui veut me te de "La Soupe à la trictions, lait, fromages, le petit-fils, avec lequel
faire rentrer sous terre". Finalement, fourchette", le nouvel gâteaux et lard valent les relations seront
ce brave colonel a beaucoup de frères Anglade, est une petite tous les trésors du d'abord difficiles. Mais
de nos jours. Marseillaise, régugiée monde. Aussi la petite l'amitié prendra vite le
Anne Brass(é lors de la seconde guer- Zénaïde ne restera pas dessus et les deux
re mondiale dans une trop longtemps "tras- enfants seront bientôt
"Le colonel Chabert", Balzac, Le livre famille auvergnate du se", c'est-à-dire malpor- inséparables. Et pen-
de Poche classique bourg de Murat. Quand ta n te. La ferme des dant que la guerre

LE IIBRE JOL"R."-.U page 16 :-.,-c _,C DL" - OCTOBRE 1994 6


continue à travers le m onde, la vie aux douars algériens,. en n'oubliant au fil des- mots au cœur de cette
de la ferme .s'écoule, avec son cor- pas les rues de Marseille à la Auvergne généreuse, où chaque
tège de cueillettes e t d e na is- recherche de son amie d'enfance. geste d' amitié dément la pseudo-
sances de veaux . La petite Mar- Spécialité gastronomique auver- avarice des habitants du Massif ·
seillaise deviendra vite une Auver- gnate, la soupe à la fourchette se central. Jean Anglade est un de
gnate d'adoption, mais l a guerre déguste lentement, afin d'être bien ces Arvernes qui savent nous faire
finira et le retour à Marseille sera appréciée. Il en est de même pour rêver. Que son œuvre littéraire
inéluctable. Le rom an ne s'arrête le roman de Jean Anglade. Instal- continue le plus longtemps pos-
pas là puisque Jean Anglade nous lez-vous tranquillement dans un sible. D
fait découvrir le desti n d' Adri en, fauteuil et goûtez les pages une à " La Soupe à la fourchette",
devenu adulte, du service militaire une. Sans nul doute, vous partirez Presses de la Cité, 340 p., 110 F.

« HISTOIRE SAINTE ET VIE DE fermiers afrikanders et français du re fantastique. Un peu de bric-et-de-


NOTRE SEIGNEURJÉSUS-CHRIST » vaillant Paul Krüger ; le pays le plus broc, certes, puisque Lacassin a repris
Ouvrage collectif heureux du continent noir qu'est en dans ce livre un certain nombre de ses
train de vendre à l'infâme dynamitero articles parus dans des revues spéciali-
Ecrit à la lumière des vérités de "l'Egli- Mandela le libéralo-traître De Klerck. sées mais passionnantes. Presque tous
se de Toujours", un résumé, mais fort Plus qu'une étude, un document. les grands écrivains se sont essayés un
dense (483 feuillets ! ) de l'Ancien et jour à parler de fantômes et de mys-
du Nouveau Testament, résumé enri- ■ Athanor-Jean-Claude Rollinat (Grou- tères impénétrables. Qu'ils aient ou
chi d'une abondante iconographie, de pe FN, 57 rue de Babylone, 75007 non persévéré dans ce genre, décou-
cartes, de plans, de tableaux généalo- Paris), 80 F. vrir ou revisiter leurs œuvres sous ce
giques et synopttques très précis. De la biais est plein de surprises. Frissons
création du monde jusqu'à celle, par « MARIE DES ISLES » délicieux garantis !
Rome, des Tétrarchies juives, de la de Robert Gaillard
Bonne annonce de l'ange Gabriel à ■ Le Rocher, 390 p., 145 F.
Zacharie jusqu'à !'Ascension aux cieux Une réédition, oui, mais quelle réédi-
du Sauveur Jésus, la Geste du christia- tion ! Celle de l'un des plus fracasses « ET LA VENDÉE SERA DÉTRUITE,

nisme est tout entière rappelée ici. romans historiques contemporains, qui SIGNÉ TURREAU »
Bien sûr, ce gros manuel "s'adresse laisse bien loin derrière lui la très sur- de Georges Amiand
surtout aux jeunes gens" ; néanmoins, estimée "Caroline chérie", ce texte plat
les parents ne sauraient pour autant le et truffé d'insupportables anachro- Le misérable n'.aurait sans doute jamais
dédaigner. Un ouvrage qui agacera nismes. Là, tout, cadre et personnages, émergé des bourbiers de Clio, si la
Nosseigneurs les citoyens-évêques apparaît timbré de "la vérité vraie" : la Convention ne l'eût promu général en
comme Monsieur le Grand Rabbin. Martinique du XVIIe siècle comme le chef de l'Armée de l'ouest. C'est en
C'est dire son inestimable valeur ... gouverneur de l'île, le hobereau nor- "Vendée soldate" qu'il acquit un nom,
mand Jacques Dyel du Parquet, et son aujourd'hui encore exécré de tous ... De
■ Fideliter (12 route de Waldeck, épouse Marie Bonnard, une fille janvier à mai 1794, le démon humain, y
57230 Eguelshard), 138 F. d'aubergiste ; les fourbes Anglais et les jetant douze colonnes armées, à juste
primitifs Indiens caraïbes comme les titre qualifiées d'infernales, fit du Bas--
« AUBE NOIRE POUR CRÉPUSCU- courageux flibustiers et les féroces Anjou et du Poitou une annexe du
LE BLANC» pirates ; les rouges batailles comme les royaume de Pluton. Les Bleus des pha-
de Jean-Claude Rollinat . noires trahisons et les chaudes langes maudites tuèrent là : femmes,
amours ... A quand la suite des aven- nourrissons, aïeux, infinties ; violèrent,
Secrétaire général du groupe FN au tures héroïco-voluptueuses de Madame pillèrent, torturèrent, brûlèrent châ-
Conseil régional d'Ile-de-France, la générale du Parquet que, dans teaux et fermes, rôtirent dans des fours
l'auteur, grand spécialiste du sujet, "Capitaine Le Forf' et "L'héritier des les infortunées qu'ils avaient souillées,
présente dans ce remarquable ouvrage Isles", a narré le talentueux auteur ? piquèrent à la pointe de leurs sabres des
la synthèse des quatre monographies bezots de quelques mois, des fœtus
qu'il a consacrées aux tragiquissimes ■ Presses de la Cité (collection Omni- arrachés des entrailles maternelles. Et,
problèmes que connaît l'Afrique du bus,145 F. scandale inouï! le patronyme,de l'ogre
Sud. Nul aspect de ceux-ci n'a échappé fut, et demeure gravé s~ l'Arc de
à son observation, et c'est avec une « LES RIVAGES DE LA NUIT ; Triomphe. "Le jour n'est-il pas venu de
rare rigueur intellectuelle, une rare MYTHOLOGIE DU FANTASTIQUE» laver l'insulte ?" questionne le bio-
impartialité qu'il analyse la politique de Francis Lacassin graphe du monstre. Une seule réponse
intérieure et extérieure du pays qu'ont s'impose : oui, et promptement !
bâti de leurs mains, de leur sang, aidés Sous ce titre bizarre se dissimule une
de quelques Anglo-Saxons, les soldats- remarquable anthologie de la littératu- ■ France-Empire, 95 F.

LE LIBRE JOURNAL page 1 7 N° 47 DU 7 OCTOBRE 1994 6


Fidèle au poste
par Serge de Beketch
, L'Oncle Pierre est mort contemporaine représen- gramme de cette soirée
tée par "Thalassa" ou commence par l'inspec-
"Faut pas rêver", par teur Rick. Hunter, se pour-
J'avais onze ans le jour le verbe précis, le ges- opposition aux tintamar- suit par le commissaire
où la télévision a fait te économe, le regard resques "reality shows" Navarro, enchaîne sur
son entrée à la maison. illuminé de l'intérieur. qui allient le varcarme à l'inspecteur Columba et ·
Une chaîne, noir et On a dit qu'il a tout la laideur vulgaire . Ce s'achève avec les détec-
blanc. La télévision de inventé. C'est évidem- soir, "Montagne" propose tives privés Christina et
cette époque, c'était ment faux. Lejoumal un hommage à un aven- Mike, quand je constate
Pierre Sabbagh, Pierre télévisé, les jeux télé- turier poète : l'homme que, demain , la soirée
Tchernia, Claude Dar- visés, le cirque, le volant Didier Favre commencée par Rick.
get, Georges de théâtre télévisé, tout récemment disparu. ttunter se poursuivra
Caunes, Jo Choupin, cela existait aux Etats- avéc un film intitulé
Léon Zitrone, Roger Unis. "Police" et s ' achèvera
Couderc. Pierre Sabbagh a fait DIMANCffB 9 OCTOBRB avec "Le justicier de New
Il est difficile de faire bien plus qu'inventer. F2 17ll20 York", autre film policier,
comprendre aux li a mis au monde la " Le feu. de la terre » je me dis que les pro-
enfants ce que repré- télévision française. li On ne se lasse pas grammateurs de TF1 se
sentaient ces hommes, a été le père d'une d'entendre Haroun foutent du monde et
tant ils étaient éloi- télévision si profondé- Tazieff, géant de l'aven- avant tout du CSA devant
gnés de l'arrogance ment française qu'elle ture volcanologique fran- lequel ils s'étaient enga-
vulgaire, de la suffisan- est presque impossible çaise et esprit de haute gés à respecter un cahier
ce médiocre des jour- à imaginer aujourd'hui liberté dont le verbe rou- des charges qui leur
nalistes et des anima- lorsque l'on regarde 1e et fuse comme une imposait un "mieux
teurs d'aujourd'hui. les programmes et les lave charriant des roches disant culturel".
Allumer la télé, c'était génériques. Depuis des en fusion et qui ne craint C'est pourquoi je ne
ouvrir son salon à des années, Pierre Sabbagh pas aujourd'hui d'affron- regarderai pas cette chaî-
gens charmants, bien s'était écarté d'un uni- ter ce qu'il appelle lui- ne ce soir-là. Tant pis
élevés, drôles, qui vers qui ne ressemblait même l'éco-terrorisme pour les annonceurs.
connaissaient le mon- plus à celui qu'il avait ou la terroriculture. Ce
de et savaient en par- fait naître. Un univers bourrage de crâne à base MARDI 11 OCTOBRB
ler. Darget transfor- envahi par des petites de " trou d'ozone", F2
mait les combats de frappes pailletées de d' "effet de serre" et , 1Bll50 " Studio
catch en épopées et la strass. Et qui, je crois, autres "cataclysmes vol- Gabriel»
vie des animaux en le dégoûtait un peu. caniques;; transforme les 22ll55 " Les Enfants
chefs-d'œuvre du ciné- Je ne puis me retenir habitants de la terre en du silence»
ma comique : Couderc, de penser qu'avant de larves écolomaniaques L'échec de Michel Druc-
c'était la Chanson de s'en aller Pierre Sab- terrorisées par la crainte k.e r dans sa tentative
Roland transposée sur bagh a connu la plus que "le ciel ne leur tom- d'imitation de, Dechavan-
les stades de rrrruby: grande souffrance be sur la tête". ne est pathétique. C'est
de Caunes mêlait une qu'un homme puisse Ce qui, explique Tazieff tellement hénaurme, tel-
insolence de grand connaître : il a vu mou- comme Astérix, "n'est lement navrant que c'en
d'Espagne à une cour- rir son enfant avant lui. pas pour demain". est presqué un spec-
toisie de lord anglais : tacle. Vous verrez qu ' à
Zitrone, c'était llardy SAMBDI 8 OCTOBRB LUNDI 10 OCTOBRB force de nullité l'audimat
qui aurait perdu son F3 17ll45 TF1 Rien va remonter, galvanisé
Laurel : Tchernia incar- "Montagne» Chaîne privée, TF1 fait par l'arrivée de téléspec-
nait le père Noël ; et L'une des plus discrètes ce qu'elle veut. Pour tateurs qui viennent voir
Pierre Sabbagh jouait à émissions de la télévision autant, je ne suis pas manger le dompteur.
l'oncle d'Amérique qui actuelle. Et l'une des obligé de supporter que ***
revenait de voyage, la meilleures. "Montagne" l'on me traite comme un "Les Enfants du silence"
pipe au bec, les valises s'inscrit dans la tradition imbécile. Aussi, quand je est un superbe film au
pleines de merveilles, de la grande télévision découvre que le pro- service d'une mauvaise

LE LIBRE]OURNAL page 18 N°.47 DU 7 OCTOBRE .1994 6


CViÛo
cause puisqu'il partici- de grève des. transports pourrisseurs et les por-
pe au complot ourdi aériens ... nographes ont asser- « CHASSEÀL'HOMME»
depuis des années vies. Film de John Woo, avec Jean-Claude Van
contre la langue des VENDREDI Pour ces jeunes , la Damme
signes qui a permis aux 14 OCTOBRE " télé " semble ne pas Jean-Claude Van Damme est probable-
sourds et malenten- F5 exister. Ils ne revendi- ment le Belge le plus connu aux Etats-
dants de sortir de leur "Thalassa,, quent aucun droit de Unis. Spécialiste des filins d'arts martiaux,
emmurement. La désormais fameuse regard, aucun contrôle, il a remplacé Bruce Lee dans le cœur des
expédition Erebus aucune participation. amateurs de ce genre cinématographique.
MERCREDI conduite par le docteur Or, ils la regardent, les Chasse à l'homme est une réalisation res-
12 OCTOBRE Jean Louis Etienne sur sondages nous le répè- semblant à maints égards au mythique
F2 201155 les pentes du volcan tent, entre deux et six Chasses du Comte Zaroff. Comme dans le
" Kegarde•moi quand antarctique du même heures par jour ·selon filin d'avant-guerre, un homme n'a pas
je te quitte ,, nom. Superbe et exal- leur âge et leur niveau trouvé meilleur gibier que les êtres
Ne pas se laisser abu- tant. La partie "mariti- social. humains. Réalisé par John Woo, metteur
ser par le mauvais titre. me" de l'aventure est Ce qu'ils savent de en scène originaire de Hong-Kong et
Ce téléfilm de Philippe proposée ce soir, la l'actualité, de l'histoire, auteur de nombreux polars violents, Chas-
de Broca est un petit partie montagnarde de la politique, c ' est se à l'homme est un filin particulièrement
enchantement bourré dans l ' émission "Mon- par la télévision qu'ils nerveux au cours duquel s'enchainent des
d'humour, d'action et tagne" diffusée demain l'ont appris. scènes d'action particulièrement spectacu-
de poésie. A voir abso- · samedi sur la même Et pas une seconde il laires. Ames sensibles s'abstenir.
l'ument. chaîne. Une indispen- ne leur serait venu à Distribution : Universal Video.
sable bouffée d'air frais l ' idée de demander à
JEUDI 13 OCTOBRE (et même glacé). voir un peu, de l'inté- « ANGE OU DÉMON»

F2 221155 rieur, les rouages de Film de E.B. Clucher, avec Bud Spencer et
"Monsieur,, SAMEDI 15 OCTOBRE cette titanesque machi- 'Thierry Lhennitte
Gabin en banquier deve- Toutes chaînes ne à enseigner, à trom- Saint Pie,:re et le diable ont envoyé l'un et
nu maître d'hôtel. Un La télé et les jeunes per, à informer-désin- l'autre sur terre un ange et une diablesse
superbe numéro d'ac- La chose est si stupé- form er, à mentir, à chargés d'un chauffeur de taxi. La diables-
teur mis en scène par les fiante que pas un seul pourrir, à salir, à élever se a pour mission de l'amener en situation
Le Chanois. Un des der- commentateur ne l'a et à abaisser. de péché mortel et l'ange, de son côté, doit
niers grands films fran- relevée : parmi les cin- C'est impossible à croi- être le gardien bienveillant de ce brave
çais avant la bourrasque q uan te-se pt proposi - re. homme. Cette comédie fort amusante met
de la "nouvelle vague". tions extraites des Il faut donc en conclu- donc aux prises les deux envoyés de l'au-
Une sorte de monument réponses au "question- re que les dépouilleurs delà alors que le mortel est en proie à bien
historique. naire Balladur" , pas du questionnaire ont des difficultés, sa compagnie de taxis étant
une, pas une seule ne volontairement occulté au bord de la faillite. 'Thierry Lhennitte
M6 201150 soulève, même de loin, cet aspect des campe un ange gaffeur mais plein de bon-
" Nous irons tous la question de la télévi- réponses. Qu'ils les ont ne volonté auprès d'un Bud Spencer colé-
au paràdis,, sion. censurées reux et bagarreur. Pour tous publics.
La folie des "Visiteurs" Les jeunes veulent le Parce qu'une fois pour Distribution : Film Office.
ou le culte des "Bron- droit de vote à seize toutes il est , établi que
zés" peuvent seuls rap- ans aux municipales, la télévision échappe à « TIIB SNAPPER »

peler le mouvement ils veulent participer à tout contrôle de ses uti- Film de Stephen Frears, avec Colm Mea-
que suscitèrent au des commissions lisateurs. ney, Tina Kellegher
moment de leur sortie . mixtes dans les com- Elle ·est le monopole Sarah, la fille aînée d'une famille irlandai-
ces deux irrésistibles munes, dans les com- d' une camarilla, d'une se, se retrouve enceinte des œuvres d'un
films d'Yves Robert que missariats , dans les coterie, d'un lobby homme dont elle tait le nom. Le premier
sont "Un Eléphant ça hôpitaux, dans les vivant en autogestion choc passé, son père prend la situation en
trompe énormément" lycées et collèges, dans et renouvelé par coop- mains. Pas question, heureusement,
et "Nous irons tous au les " maison s de tation. d'avortement, pour c~tte communauté
paradis". A ne manquer jeunes", dans les pri- Elle est l'arme ultime catholique irlandaise. Aussi, Curley père
sous aucun prétexte ·: sons, partout, sauf à la de la Bête. entend-il attendre l'arrivée du nouveau-né
la première journée de télévision. Et s ' ils Et la Bête, jamais, à tout en corrigeant les mauvaises langues
repos que la bande de demandent la création aucun prix, n'acceptera critiquànt sa fille. Comédie alerte due au
copains s' offre dans la d'une commission d'abandonner la réalisateur des Arnaqueurs et de Héros
superbe maison qu'ils consultative près le moindre parcelle de malgré lui, The Snapper est un hymne à la ,
sont si fiers d ' avoir CSA c ' est uniquement l'immense pouvoir que famille et à la bonne humeur que chacun·
achetée pour une bou- pour défendre "leurs" la télévision ·1ui donne trouve bien entendu devant une pinte de
chée de pain un jour radios -libres que les sur les âmes. 0 Guiness, Irlande oblige. Epatant.
Distribution : Delta Video.
LE LIBRE ] O URL"'IAL page 1 9 : N° 47 DU 7 OCTOBRE 1994 ~
Balades en France
par Olmetta, piéton de Paris
De la Bastille à Vincennes
e bois de Vincennes est, avec

L
XVIIIe siècle, il servit, par la suite, de nombre d'ébénistes à s'installer là
. son "homologue" de Bou- prison où séjournèrent, entre autres, puisque bénéficiant de règlements
logne, "poumon" de Paris. Diderot, Sade, Mirabeau ... avant de plus souples qu'ailleurs. Aujourd'hui,
Par les grosses chaleurs ce sont des devenir une forteresse militaire au ce quartier, avec ses ateliers, a
refuges. Nous allons nous y rendre XIXe siècle. Vous auriez aussi bien : conservé son .aspect artisanal.
en flânant sans contrainte. pu faire halte au Zoo de Vincennes, N'hésitez pas à changer de trottoir
En partant du quartier Daumesnil au temple bouddhiste, à la ferme pour visiter les nombreux passages,
nous emprunterons la rue de Picpus modèle ou, Porte .Dorée, visiter le par exemple : lè passage du Chantier
où se trouve - îlot de paix et de ver- Musée national des Arts africains et (n° 64), de la Bonne-Graine (n° 115),
dure enchâssé dans les grands océaniens, remarquable par son de la Main d'Or (n° 133) (où se trou-
immeubles - le célèbre cimetière. aquarium tropical. .. Vous pouvez ve le charmant et modeste Théâtre
Reposent là les représentants des aussi, mais il faut choisir, passer un de la Main d'Or), etc.
plus grands noms de l'aristocratie long moment sur l'étonnant hippo- Au bout du faubourg Saint-Antoi-
française, non seulement ceux qui drome de VinGennes qui occupe 43 ne, la place de la Bastille... rendez.
ont été "raccourcis'' à la Révolution hectares •répartis sur Paris XIIe, Join- , vous des motards de tout poil. La
mais aussi ceux dont les restes ont ville et Vincennes. De nombreux res- : célèbre colonne rappelle les "Trois
été retrouvés dansJes camps à là fin taurants offrant une gamme de prix Glorieuses". Vous pouvez quitter ce
de la dernière guerre. Ici dort pour permettent de suivre les courses de lieu révolutionnaire et, par exemple,
toujours le général-marquis de La trotteurs (très populaires) dans les aller prendre un verre au Port_de plai-
Fayette. Sur sa tombe flotte, en per- meilleures conditions. Sur le retour, sance de Paris sur les berges de ·la ,...
manence, le drapeau des Etats-Unis. on peut emprunter le boulevard Seine, à 2 mn du célèbre génie. Vous··
C'est le seul "vexille" ffllléricain que Diderot pour atteindre la gare de pouvez aussi aller visiter l'Opéra-Bas-
les Allemands acceptèrent à Paris Lyon {après avoir jeté un œil sur le tille, inauguré èn 1989, et apprécier,
durant l'Occupation. Attention : les Palais Omnisport de Paris-Bercy et au ainsi, que l'ensemble de l'intérieur
moments de visite sont aléatoires ... Ministère des finances -qui se visi- vaut beaucoup , mieux. que ce
Rendez-vous ensuite place de la te - : .remarquable mobilier cot1tein~ qu'offre la façade. La rue vivante .d u
Nation qui fut "du Trône" de 1660 à porain. ·A la gare de Lyon, proche/on quartier que nous vous recomman-
1880 pour commémorer l'entrée peut admirer le somptueux restau- dons d'arpenter est celle de La
triomphale de Louis XIV dans Paris. rant "Le Train bleu" qui était une ha!- Roquette, qui se termine dans le
Elle devint "Place du Trône Renver- te luxueuse avant la nuit dans les XXe arrondissement. Ses cafés,
sé" sous la Révolution. Il y fut guillo- wagons pour rejoindre la Côte d'Azur retaurants et commerces témoignent
tiné 1 300 personnes en 43 jours ! à la belle Epoque où voyager par le d'une population cosmopolite où
L'enceinte des fermiers généraux a rail était encore un événement pour dominent les Auvergnats (ils ont du
laissé des vestiges : les deux privilégiés. "Le Train bleu" a été clas- mérite) avec des communautés jui-
colonnes qui ornent.cette place. sé, en 1972, monument historique. ve, maghrébine, turque, antillaise,
filons à Vincennes. Vous pourrez · Hélas, depuis plusieurs années, si les . asiatique ... Un lieu "branché"... ! A
vous promener en barque sur le lac prix sont à la hauteur du somptueux ne pas manquer, les cours des 41 et
des Minimes et le lac Daumesnil ; décor, la gastronomie, elle, a déraillé 43 de cette rue : un voyage dans le
vous rendre à la Cartoucherie de Vin- dans le genre gargotte prétentieuse. temps ... La rue de Lappe vaut aussi
cennes où se produisent de nom- Si ce chemin n'a pas votre agré- le détour pour ses "troquets" animés
breuses troupes théâtrales sous la ment vous pouvez aller directement et surtout pour le célèbre Balajo.
houlette d'Ariane Mnouchkine ; à la Bastille en empruntant le fau- Juste èn face, derrière la porte de
admirer, à deux pas, le parc floral bourg Saint-Antoine au long duquel l'immeuble, on découvre une vraie
avec sa vallée de fleurs, la pinède, le on peut faire du lèche-vitrines devant cour de ferme ancienne ... Paris a
jardin des plantes aquatiques, celui les fabriquants de mobilier. Au encore bien du charme ! Malgré les
des quatre saisons .•. En face vous Moyen Age, par la volonté de efforts de certains ...
attend le Château de Vincennes dont Louis XI, les artisans du faubourg (Les numéros de téléphone .
on visite le donjon et la chapelle. furent soustraits à l'autorité des cor- de tous les lieux cités
Résidence royale jusqu'au porations, ce qui encouragea se trouvent sur Je Minitel.)

LE LIBRE JOURNAL page 20 N° 47 D U 7 OCTOBRE 1994 ~


Rideau rouge
par Jérôme Brigadier
d'introduire un solo de cet instru- contrats sont valables. On pourra
ment dans son œuvre. Devant les réfléchir à la pérennité des signa-
hurlements de l'entourage, une har- tures des gouvernants. Evidem-
pe remplaça le "piano à bretelles". ment, l'actuel chef recevra des
Simon Boccanegra La mise en scène de Nicolas indemnités et abandonnera ses
de Giuseppe Verdi Brieger fait l'unanimité. Elle est, à
juste titre, sifflée. Le misérabilisme
fonctions à l'issue de la série des
représentations de Simon Boccane-
des décors est de Gisbert Jâkel. gra. En attendant le nouveau
élodrame en trois actes C'est le baryton Frédérick Burchi- "grand-patron", Jean-Paul Cluze! ten-

M sur un livret de Francesco-


Maria Piave, d'après la piè-
ce d' Antonio Garcia Gutierrez.
nal (en remplacement de Vladimir
Chernov) qui incarnait (le premier
soir), remarquablement, le héros.
te de diriger le vaisseau.
Deux camps s'affrontent : "Pro-
Bergé" et "Pro-Gall". C'est quasi-
L'action se déroule à Gênes au Jacopo Fiesco (basse) est joué par ment les Capulet et les Montaigu,
XIVe siècle. L'ex-corsaire Simon Roberto Scandiuzzi et Pietro (bary- mais ... à Lilliput!
Boccanegra devient doge grâce à ton) par Kwangchul Youn. Formi- Le soir de la première, Pierre Ber-
l'entregent de Paolo et Pietro. Il dables. Le reste de la distribution gé, entouré de "biquets" de Panur-
épouse la fille du patricien Fiesco. apparaît moyen. Les chœurs, dirigés ge, jouait les chefs de claque pour
Elle meurt ... en laissant une fille qui par Denis Dubois, sont parfaits. acclamer le maestro. Hugues Gall,
va mystérieusement disparaître ... L'ensemble est conduit par l'un discrètement arrivé à l'extinction
Le livret de Piave fut mal des plus prodigieux chefs du des lumières, souriait. Furent hués
accueilli. Verdi demanda, plus tard, moment, le grand Myung-Whun le metteur en scène et le décora-
à Boito de le réécrire. Ce ne fut pas Chung. teur, mais c'était justice ... Les
meilleur, l'histoire étant médiocre Lors de la première, ceux qui seules victimes dans cette affaire :
en elle-même. Cette version, souhaitaient assister à une "corrida" les contribuables. Qu'était venu fai-
l'actuelle, a été présentée à la Scala en furent pour leurs frais. re ce soir-là l'épouse d'un ex-
de Milan en mars 1881. Il faut préci- Monsieur Pierre Bergé ministre socialiste (réputés l'un et
ser que la première écriture était (aujourd'hui président d'honneur l'autre pour ne pas être des fana-
plus de Verdi que de Piave qui des Opéras de Paris) avait, durant tiques d'art lyrique) ? Applaudir le
s'était contenté de mettre le texte son mandat, signé un contrat de chef coréen ... uniquement pour
en vers. La partition, en revanche, directeur musical à Monsieur marquer leur hostilité aux décisions
elle, est superbe. Le personnage de Myung-Whun Chung jusqu'en l'an du gouvernement Balladur. Pas
Boccanegra est l'une des plus belles 2000. Le nouveau directeur, Mon- besoin de connaître la musique
réussites de Verdi. Il symbolise sieur Hugues Gall (Directeur de pour "militer". Au fait, elle était invi-
l'homme politique intègre aux l'Opéra de Genève et qui fut le col- tée ... Militante, mais économe !
prises avec les trahisons, l'incons- laborateur de Rolf Liebermann à Socialiste, mais acceptant_les privi-
tance et l'incompréhension qui sont l'Opéra-Garnier), · a reçu mandat de lèges, même venus d'un gouverne-
le lot du pouvoir. Une · intrigue qui l'actuel pouvoir pour remplacer (à ment honni. C'est toute l'histoire de
sera toujours d'actualité. Petit partir dé 1995) Monsieur Pierre Ber- Simon Boccanegra. D
secret : Verdi était amoureux fou gé. Son engagement prévoit qu'il En principe... jusqu'en octobre.
de ... l'accordéon. Il avait envisagé sera seul maître à bord. Les deux Opéra-Bastille : 43 43 96 96.

Mondanités C'est traditionnellement le maire de Paris qui remet ce


symbole. Pour 1994, dans les salons de l'ttôtel de Ville
Le "Brigadier", c'est ce bâton gainé de velours rouge de Paris, Raymond Devos a reçu ce témoignage d'admira-
et clouté d'or qui,âu théâtre, sert à "frapperJes trois tion de la faniille du Théâtre. Avec gentillesse, charme et
•coups". Le roulement. qui les précède est un appel aux efficacité, .Madame Danielle Mathieu, présidente de l'asso-
muses. C estle syriibôle du théâtre. ciation de la Régie théâtrale, aidée, entre autres, par Mon-
D' "ingénieux" metteurs en scène onf cru bon de sieur Daniel Delbrouque, avait organisé cette manifesta- -
rompre avec cette tradition immémoriale et intemationa- tion au cours de laquelle votre serviteur était chaleureu-
- le (encore qu'on y revienne). Toutefois, le "Brigadier" sement accueilli au nom du "Libre Joumaf'. C'est bon
p 1, d'honneur décerné chaque année à un comédien (un signe ... L'ange tutélaire Oa blonde et souriante Françoi- ,~
· vrai) de théâtre est une récompense fort prisée. se Varlet) était là aussi. Ceci explique cela !
-~

~~ LE LIBRE JOURNAL page 21 N ° 47 DU 7 OCTOBRE 1994 ~


CUn Jour
6 octobre 1806
Carnets à
<fendez
ces fArts
L'exécution de par Le gant
l'irréductible "brigand"
Pierre Monnier haque année, La Ville de Paris

H
élas, trop de héros contre-
révolutionnaires sont oubliés ;
le chevalier Edouard de La
C f ête ses métiers d'art. L 'aspect
commercial de l'événement ne
nous échappe pas. Mais Le côté
artistique non plus.
Haye-Saint-Hilaire,fusillé à Vannes, Dominique Voynet dit : "Je ne renvoie Cette année, ce sont les gants qui
place de la Garenne, le 6 octobre 1806, pas dos à dos la gauche et la droite" ... sont à L'honneur - un produit qu 'on
est l'un d'eux. Breton né à La Haye- Moi, non plus ... Pour une fois, nous voit refleurir depuis peu sur les
Saint-Hilaire-des-Landes en 1769, sommes d'accord. éventaires - avec sa technique, son
Edouard vêt en 1785 l'uniforme de sous- histoire_et ses meilleurs jàcteurs
lieutenant au Royal-Penthièvre; sans la français.
Révolution, vraisemblablement n'aurait- D'histoire, le gant est lourdement
il eu que la terne existence d'un obscw: Louis Pauwels revient à la littérature
après trente ans de journalisme. Pour chargé, même s'il prend depuis des
petit soldat noble.. . lustres des allures uniquement
Dès 1792, le jeune officier choisit le bon moi, "L'Amour monstre" est un des plus
frivoles ou calorifiques.
camp, le camp de la Fleur de Lys, et il beaux livres de ce siècle ... Et puis, lors Depuis la plus haute antiquité, en
adhère à l' ''Association bretonne" du de sa parution, le bruit courut qu'il en effet, il est question de lui. Dès la
marquis de La Rouërie. Prologue à de serait fait une adaptation à l'écran ... Et Genèse, Jacob s'enveloppe les mains
multiples aventures ... La monarchie qu'il y aurait Jeanne Moreau ... et que de peau de chevreau afin de sejàire
tombée, La Haye-Saint-Hilaire, bras c'est Ingmar Bergman qui, etc. Tout passer pour son frère auprès d'Isaac.
droit du brave Boisguy, chouanne le pour mon plaisir ... Et puis, plus rien ... Il s'agit là du gant trompeur, comme
Fougérois, puis il tire les Bleus à Trente ans déjà ... J'ai été déçu ! plus tard celui de velours.
Quiberon avant, chef de la Légion de La L 'exposition gantière sise au Couvent
Guerche, de leur tailler des croupières des Cordeliers narre tout du gant : sa
uni tantôt à !'Armée de M de Scépeaux, fabrication, son industrie en France,
tantôt aux bandes insurgées du pays de Madeleine Renaud est morte ... Sept
sa. mode et son histoire. Son langage
Vitré. Et, pour avoir exécuté un chat- mois après Jean-Louis Barrault... Je les
aussi, maintes expressions en
fourré républicain lors de l'attaque de aime ... ils étaient indépendants et géné- témoignent.
Rennes, le beau luron jàillira périr de la reux ... Dans la pièce de Brendan Behan S'il apparaît chez les Perses quelque
main d'une crapule stipendiée du "Un Otage", ils ont donné un rôle super- 500 ans avantJC. , cela jàit bien rire
douteux comte de Puisaye, picaro dont il be à leur amie Arletty qu'ils avaient en les Grecs, et Xénophon, qui ne
avait méconnu les très discutables grande estime ... Ils s'apprêtaient à conçoit pas qu 'on puisse avoirfroid
ordres. accueillir Robert Le Vigan s'il consentait aux mains. Les Gaulois, Francs,
En 1798, Edouard rejoint Cadoudal... à revenir d ' exil. Ils ont ·ouvert leur Wisigoths, vont également l'utiliser
Le 25 janvier 1800, il fait le coup de jeu pour se protéger et se parer. Le mot
théâtre à Fabrice Lucchini pour son pre-
à Grand-Champ-Pont-du-Loc, lui-même tient son étymologie de leur
accompagne Georges, Bourmont, mier spectacle Céline ... En 1945, Jean-
Louis Barrault s'est battu aux côtés de langue.
Châtillon, Sol de Grisolles quand ces Le gant va ensuite devenir chez nous
champions de l'Autel et du Trône ceux qui tentaient d'arracher Robert Bra-
symbole de pouvoir religieux et/ou
rencontrent Bonaparte à Paris le sillach à l'assassinat légal : Pierre Fres- royal. Puis symbole d'échange
5 mars, participe, peut-être, à la nay, Thierry Maulnier, Jean Anouilh, Mar- commercial et/ou amoureux.
fameuse affaire de la Machine infernale cel Aymé, François Mauriac ... Une poi- Jusqu 'à devenir signe de raffinement
le 23 décembre 1800. Général en second gnée d'hommes libres ! et d'appartenance sociale. A travers
de l'A rmée royale de Bretagne au mois l'histoire du gant, on peut relire
de février 1801, le vaillant gentilhomme l'histoire des Français.
échappe à la police du Premier consul Glané dans "Rivarol" : "Ce que je fais L'exposition rend compte de tous ces
au mois de mars 1804, gagne Londres, aspects, tout en présentant des pièces
n'est jamais ennuyeux, puisque je fais
rallie la France, y travaille le Comté curieuses, élégantes, voire artistiques.
nantais, y organise l'enlèvement de ce qui me plaît" .
A Manette : "Ayez toujours pour moi Gants de velours, de p eau de chien,
l'évêque concordataire de Pancemont.. . gants beurrefrais, gant qu 'on j ette,
Cet exploit est l'ultime qu'accomplira du goût comme un bon fruit.. . et de
gant qui dénude...
Edouard. Le 23 septembre 1806, les l'esprit comme une rose". Manque seulement la ''père de Gand"
drilles de Napoléon le surprennent à "Je ne crains point de le dire : dans chère aux royalistes.
Monterblanc, un bourg voisin de Vannes, cette Révolution tant vantée, princes du
et, blessé, l'irréductible "brigand" doit sang, militaires, députés, philosophes,
s'avouer vaincu. A l'instar du peuple : tout a été mauvais ... jusqu'aux Nathalie Manceaux
généralissime d'Elbée, on e.xpédia M le assassins !"
chevalier de La Haye-Saint-Hilaire assis
dans un fauteuil : il avait les jambes 15, rue de l'Ecole de Médecine, Paiis
criblées de plombs. 6e, ts 1s jrs de 11H à 19H; jusqu'au
Jean Silve de Ventavon 23 octobre.
0Ues bien
Le journal de Séraphin Grigneux chers frères
« Homme de lettres »
Blottis, cachés
par Daniel Raffard de Brienne (. (. D es pauvres, ".ous
en aurez touiours
avec vous ", disait
Le 17 septembre commencement de la réelle du Christ dans Jésus au soir du Lundi Saint.
1994 fin , car, d'après CSA, si !'Eucharistie", · 26 % Je le veux bien, Seigneur, mais
Ah ! mes amis ! Je 33 % des personnes de d'entre eux (contre 11 % où sont-ils vos pauvres, qui
suis sûr qu'il y a une plus de 64 ans croient des plus âgés) croient dur sont-ils ? Nous avons fondé
grande liesse dans l a encore aux bondieuse- comme fer aux envoûte- une conférence Saint-Vincent-
crypte du Panthéon. Je ries style "résurrection" ments et à la sorcellerie. de-Paul sur la paroisse. N ous
me représente les crânes ou "enfer", ce nombre Aurions-nous chassé les sommes nombreux. Mais, j'ai
de Voltaire, Marat, Zola, tombe de moitié, à superstitions moyen- honte de le dire : nous
le sourire fen du jus- 17 %, pour les jeunes de âgeuses pour faire la pla- manquons de pauvres. Et
pourtant, vous avez dit: "Des
qu' aux condyles maxil- 18 à 24 ans. Là où la ce à des superstitions pré-
pauvres, vous en aurez
laires. Et leurs tibias qui chute est la plus brutale, historiques ? La Science toujours avec vous" (ln, 12,8).
s 'entrecho quent dans c'est entre les 50-64 ans et la Raison ne devaient- Vous avez prononcé ces
une sarabande endia- et les 35-49. Cela prouve elles pas illuminer ·le Mon- paroles en araméen, mais
blée (si j'ose dire). C'est que la "nouvelle caté- de et en chasser les saint Jean, votre Apôtre, les a
sûrement la fiesta chez chèse" a plus efficace- inquiétudes métaphy- rapportées en grec. Quel mot
les Grands Ancêtres. Et ment éliminé la supersti- siques des peuples à pei- a-t-il donc choisi pour écrire ·
pou rquoi tant de joie, tion que le dévouement ne sortis de l'animalité? ''pauvre" ? Ptôkos. Ce qui
me demanderait l' éven- de plusieurs générations Avons-nous vraiment signifie littéralement : celui qui
tuel lecteur de mon jour- d'instituteurs républi- choisi la voie du se cache, celui qui se blottit.
nal intime ? Parce que cains ou d'apôtres de la Progrès? L es pauvres, en effet, se
cachent. Il nous faut aller les
nous avons enfin écrasé laïcité. Mais qu'importe,
chercher. Je dirais même: les
l'infâme, selon le vœu de après tout, du moment Le 21 septembre débusquer. Dieu aidant, la
l'immortel auteur de que l'aurore dissipe les 1994 Vierge -Marie étant invoquée,
Zadig. Il serait plus juste ténèbres et que la raison Je relis les notes pré- on les rejoint.
de dire que !'Infâme s'est délivre l'Homme des cédentes et cela me rap- Cette pauvreté, surtout chez
écrasée elle-même mais, chaînes du fanatisme. pelle le bon temps où les vieux, cache souvent de
que diable ! (encore !) ne Il y a cependant une nous faisions "croâ croâ" grandes richesses intérieures.
boudons pas notre plai- ombre au tableau et, je sur lé passage des curés Car non seulement le pauvre
sir. Un sondage CSA dois le dire, cela et des bonnes sœurs. se cache, mais il cache en lui
montre en effet que, sur m'inquiète. Alors que, C'est lorsque nous avons des trésors d'expérience, de
quatre catholiques prati- selon le sondage, les cessé de le faire que les sagesse humaine et spirituelle.
A beaucoup d'entre eux, nous
quants des années 50, fadaises astrologiques et soutanes et les cornettes
pourrions dire les paroles de
trois ont cessé d'aller les tables tournantes ont spontanément dispa- !'Apocalypse adressées à
"tala" messe. Je connais n'intéressent que 11 % ru de nos rues. Les bou- l'Eglise de Smyrne : "Je
même un département des "vieux", 26 % des bous et les tchadors les connais tes épreuves et ta
où il n 'y a plus que 3 % plus jeunes y croient. ont remplacées. Et plus pauvreté, et pourtant tu es
de pratiquants et où la Alors que seuls 8 % des question de pousser des riche" (2,9). Le Christ lui-
moitié des enfants ne 18-24 ans (contre 35 % cris d'oiseau. Est-ce vrai- même, comme écrit saint Paul,
sont plus baptisés. des 65 et plus) tiennent ment un progrès ? Le "de riche qu'il était, poux nous
Et ç,e n'est que le pour vraie "la présence progrès? 0 s'est fait pauvre, afin de nous
enrichir par sa pauvreté" (2Co
8,9). Trop souvent les Bibles
traduisent : ... pour nous
ABOJVJYEZ. vous AU (( LIBRE JOUKJYAL Il
enrichir de sa pauvreté; ce qui
ne veut rien dire. La pauvreté
France n 'est pas une richesse. Elle est
l an (34 numéros) .......................... f 600 le moyen par lequel Dieu s'est
Etranger en CEE
l an (34 numéros) .......................... f 700 approche des pauvres que
Etranger hors CEE et Dom Tom nous sommes pour nous
1 an (34 numéros) .......................... f 870 (taxe aérienne incluse) communiquer les richesses de
Abonnement de soutien sa grâce.
1 an (34 numéros) à votre convenance au-dessus du prix normal ''Heureux ceux qui ont w1e
Réabonnement âme de pauvre " (Mt 5,3).
1 an (34 numéros) réduction de f 100 sur les prix ci-dessus, accordée
à ceux qui ont souscrit leur abonnement enl993, Abbé Guy-Marie
année de création du « Libre Journal »
LaGn Guerre
Petites annonces

utre les réclames Dans le même paragraphe,

0
d'un nouveau genre une brave dame proclame
(voir le "Libre Jour- l'offrande de journaux illus-
nal" n° 46), on voit trés et de cinq paquets de
se développer dans cigarettes aux blessés et le
les journaux de ce début de maire d'Arles annonce la tour-
guerre une rubrique jusqu'ici née du receveur et du percep-
réduite, et pour cause, à sa teur venus encaisser les
plus simple expression : les taxes.
"personnes recherchées", Ailleurs, c'est le colonel
Les pages entières commandant d ' armes d' Avi-
d'annonces angoissées que gnon qui se voit contraint de
publie la presse de province mettre un terme aux esca-
en témoignent éloquemment : pactes sentimentales de ses
par centaines, par milliers, les hommes en "interdisant for-
familles demandent des nou- mellement le transport des
velles de leurs fils tombés au personnes étrangères à
feu, blessés ou disparus, de l'armée dans les automobiles
leurs parents et de leurs réquisitionnées ou employées
proches égarés dans la cohue pour un service militaire par
de l'exode qui a poussé sur les caporaux et soldats dési-
les routes du sud les habitants gnés pour les conduire".
des régions du front. Plus bas, en revanche,
Le "Pe tit Marseillais" du "l'ancien boucher Garein" pro-
23 septembre 1914 (vendu 5 pose étrangement de "prêter
centimes) publie de pleines sa carriole attelée aux hos-
colonnes de " recherche des pices pour transports divers"
réfugiés", de "recherche des cependant que le maire
blessés", de listes de blessés d'Istres "invite les réformés à
de guerre transportés dans les se présenter à la mairie pour
hôpitaux , de la région. C'est déclarer leur situation militai-
une litanie effrayante et san- re" et que le maire de Châ-
, glante où chaque nom recèle teaurenard déclare que, "pour
un malheur, une famille affo- les réfugiés, Monsieur Nicolas
lée, un gosse en uniforme qui Denis lui a apporté une cor-
souffre seul, loin des siens. avec sa belle-fille et quatre jeunes beille de pommes de terre, Mon-
Les Michaud recherchent leurs enfants". sieur Aymé Pierre, une corbeille
'
parents de Charleville , ; M. Perrin Un hasard malin donne comme de haricots, Monsieur Pécout
' / demande l'adresse de recherché par sa famille le soldat Lucien, une corbeille de raisin (de
l Mme Guillaume ; les VaU:deslie-
gen-Bertrand recherchent leur fille
Joseph Adrien que la même page
annonce quelques paragraphes
5 à 10 F le quintal de blancs, 15 F
le quintal de noirs) et
et leur petit-fils ; Désiré Louette, plus loin comme décédé '1subite- Monsieur Bigonnet un panier de
soldat au 25e chasseur hospitali- ment en gare de Tournon". haricots à égrener". ~ur quoi, le
sé à la Croix-Rouge de Marseille Chaque ligne, chaque mot est magistrat municipal avertit solen-
implore des nouvelles de sa fem- un crève-cœur. A quatre-vingts ans nellement la population que "tou-
rne et de ses enfants ; la famille de distance, on entend les cris de te personne ayant droit à des allo-
~ Vautier de Pouru-Saint-Rémy la famille qui apprend ainsi d'un cations et qui ne se présentera~
.l (Ardennes), réfugiée à Caderous- seul coup son malheur. pas pour les toucher sera consi-
~) se (Vaucluse), "serait heureuse Et puis, au milieu de cette dérée comme n'àyant pas droit
d'avoir des renseignements sur géhenne de souffrances · et aux allocations". Jusqu'au fond

i~
'{iP 0 / Monsieur Honoré Vautier qui a
/;\ disparu au cours du voyage
d'angoisses, d'étranges notes
d'un comique douloureux.

LE UBRE ]OUSNM page 24


de l'enfer, l'administration reste -:f\
l'administration.

N" 47 DU ; OCTOBRE '994 6


~

. le)

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