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Dans une note datée du 15 avril, dont TSA s'est procurée une copie, Serge Gurvil commente
les résultats du premier semestre de Diamal. Mais la première partie du document est
consacrée à l'évolution de la situation politique en Algérie au lendemain de la réélection du
président Bouteflika pour un troisième mandat, le 9 avril dernier.
« La crise n'est pas encore officiellement arrivée en Algérie, puisque la confiance est là,
traduite par 74% de votants et 90,24% de pro-Bouteflika. Le monde continue donc de tourner
autour de la planète Algérie et ceux qui nous gouvernent de se faire la guerre sur leur console
Nintendo, absolument pas préoccupés des dommages collatéraux - augmentation terrible du
coût de la vie résultant de la dévaluation du dinar et de l'absence de contrôle des prix,
renforcement des tracasseries bureaucratiques pour les sociétés organisées et en même temps
embellie de l'informel et de la corruption à tous niveaux (à commencer par l'Etat), malaise
social profond ... De nombreux partisans du Président sont amers, considérant que c'est le
mandat de trop », écrit-il à l'adresse de ses responsables à Paris.
Interrogé par TSA, le groupe CFAO à Paris a reconnu l'existence de ce document interne.
Mais, selon une porte-parole du groupe (filiale de Pinault Printemps Redoute); Serge Gurvil a
été « désavoué» par sa hiérarchie à la suite de ce courrier. « Il a reçu un avertissement après
ce courrier. C'est une erreur assez forte. Il n'est pas dans nos habitudes de commenter la vie
politique dans les pays où nous sommes présents », affirme une porte-parole du groupe.
Mais, dès le 1er août, Serge Gurvil récidive dans une autre note. Il compare le président
Bouteflika à Don Carleone, le personnage du célèbre film « Le Parrain ». « Nous sommes
dans une période, où l'Algérie peut imploser - Don Corleone semble dépassé, dans son
entourage chacun est armé, pourtant on entend tirer pas très loin (recrudescence du terrorisme
dur depuis Mai) ! la chorba n'a plus de goût, à force de cuire et recuire ; où est passée la mama
? », écrit-il.
TSA a tenté de faire réagir l'intéressé, mais il n'a pas répondu à nos appels téléphoniques.
Les propos de Serge Gurvil ne constituent pas le premier dérapage du patron d'un
concessionnaire automobile français en Algérie. En mai dernier, le DG de la filiale algérienne
du groupe GBH (représentant de Citroën) était au coeur d'une polémique après avoir traité les
agents algériens de sa marque de « terroristes » et de « moutons ». Quatre mois après les faits,
l'homme est toujours en poste.