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'4-
LES LANGUES
DANS
L'EUROPE NOUVELLE
OUVRAGES DU MÊME AUTEUR
LES LANGUES
DANS
L'EUROPE NOUVELLE
19 i8
Tous droits réservés.
Tous droits de traduction, de reprodoction
et d'adaptation réservés pour tons pays.
COPYRIGHT 191 8, Bit P4T0T BT C**.
Sans événements actuels, ce livre
les n'aurait
A. M.
LES LANGUES
DANS L'EUROPE NOUVELLE
INTRODUCTION
I. — Langues indo-européennes.
Tous les groupes actuellement subsistants de
l'indo-européen sont représentés en Europe, au
moins en quelque mesure.
A. — Groupe celtique.
de la conquête romaine.
Le nombre des hommes qui se servent de parlers
celtiques est relativement petit. Le comique a cessé
d'être parlé au xviii^ siècle. En Irlande, c'est tout au
plus si 15 pour 100 de la population parlent l'irlan-
dentale de l'Empire.
La dissolution de l'Empire romain, à l'époque des
invasions, et la diversité des conditions où se sont
C. — Langues germaniques.
Le groupe germanique a perdu son unité plusieurs
siècles avant la division du groupe roman. La période
où le germanique était sensiblement un est un peu
antérieure au début de l'ère chrétienne.
Au moment où ont été écrits les premiers monu-
ments, vers le iii^-iv^ siècle ap. J.-C, le germanique
comprenait trois groupes dialectaux :
fait concurrence.
Celle des langues germaniques qui a fait depuis le
D. — Albanais.
E. — Groupe baltique.
en lette.
F. — Groupe slave.
tchèque.
Le polonais est employé dans l'ancien royaume
de Pologne attribué à la Russie en 1815, dans une
partie de la Galicie attribuée à l'Autriche en 1772
(en tant que la population rurale n'est pas de langue
petite russienne dans ces deux domaines), et, en
Prusse, la Poznanie, et aussi dans des parties de la
Silésie prussienne et de la Prusse. Tant dans la région
où ils forment une masse compacte, dans le bassin
de la Vistule, que dans les pays où ils ont émigré,
notamment en WestphaUe et dans l'Amérique du
Nord, on peut estimer qu'il y a plus de 20 millions
d'individus employant des parlers polonais. Le po-
lonais s'écrit depuis le xiv^ siècle ; il a maintenant
une littérature considérable et très originale. — Au
groupe polonais se rattachent des parlers employés
dans la région voisine de la Baltique, le kachoub,
au Nord-Ouest de Danzig, qui est devenue une ville
ches du polonais.
Le tchèque est parlé par près de neuf millions de
personnes; une masse tchèque compacte occupe le
royaume de Bohême; mais beaucoup de Tchèques
ont émigré, et Vienne par exemple compte une popu-
lation tchèque considérable. La littérature tchèque
commence de bonne heure, dès le xiii^ siècle. Après
une période d'éclipsé, due à l'oppression de la bu-
reaucratie des Habsbourg, il y a eu au xix^ siècle une
renaissance énergique; et le tchèque est actuellement
une langue de civilisation pourvue de tous les
G. — Grec.
H. — Arménien.
Le domaine propre de l'arménien est hors de
l'Europe, dans la région d'Erivan, de Van, d'Erze-
roum. Mais des populations de langue arménienne,
persécutées depuis longtemps, ont émigré en grand
nombre, et il y a de fortes colonies arméniennes à
Constantinople, en Bulgarie, en Roumanie et -jus-
qu'en Hongrie.
L — Indo-iranien.
A. — Basque.
Le basque, parlé au Nord et à l'Ouest des Pyré-
nées occidentales, en France et, pour une plus grande
partie, en Espagne, est isolé ; on n'a pas réussi à
déterminer un groupe de langues auquel il se ratta-
B. — Groupe Jinno-ougrien.
C. — Groupe turc.
reflet.
D. — Groupe caucasique.
Il se parle sur le versant Nord du Caucase un
grand nombre. d'idiomes très différents les uns des
autres, tels que le lezghien, rabkhaz, etc. Ces langues
sont, pour la plupart, médiocrement décrites, et
latin.
sible de le pousser.
Le groupement des dialectes celtiques : gaulois, brit-
doute le moindre.
CHAPITRE III
mordre », appartiennent à
l'anglais bite, qui signifie «
un même groupe de mots indo-européens il n'y ;
LANGUES ET RACES
gram-
linguiste et a joué, dans la constitution de la
maire comparée des langues indo-européennes un
rôle dominant. L'emploi du mot aryen, qui a fait une
si singulière fortune, provient d'un fait linguistique
mal interprété.
Il n'y a presque pas une population, qui, au cours
de l'histoire, n'ait changé de langue, et souvent plu-
sieurs fois. Le français commun, qui est maintenant
la langue commune de tous les Français, est fondé
sur le parisien, et, en ce sens, tous les Français par-
lent « parisien » ; mais en devenant langue com-
mune, le parisien a perdu de ses caractères propres ;
LANGUE ET NATION
LANGUE ET CIVILISATION
mer des idées générales; ils n'ont pas été des instru-
ments de civilisation. Et quand, au xix^ siècle, on s'est
ture chrétienne.
Même dans les conditions les plus difficiles, une
langue de civilisation une fois constituée, pourvue
d'une littérature propre et de tous les moyens
d'expression nécessaires, persiste obstinément. On
en a un exemple éloquent dans l'arménien. Il a été
créé, au v^ siècle ap. J.-C. d'après la tradition, un
peu plus tard peut-être, une langue littéraire armé-
nienne, avec un alphabet particulier, pour les besoins
de l'Église arménienne ; toute une littérature, histo-
rapides et profonds.
L'anglais en offre un exemple illustre. La langue
que les conquérants angles et saxons ont gipportee en
Angleterre était un dialecte germanique; or, le ger-
manique est l'un des groupes indo-européens où le
UNIFICATION ET DIFFÉRENCIATION
il
EXTENSION DU FRANÇAIS COMMUN 1 3 I
français.
La campagne résiste plus aisément: le rural échappe
à l'action de l'Etat, de la Httérature, des affaires. Même
les villes, si elles sont avant tout des centres de régions
rurales, ne subissent pas entièrement lextension du
français commun: tandis que le français est la langue
de Bordeaux ou de Marseille, le parler local se main-
134 EXTENSION DES LANGUES COMMUNES
presque accompli.
même
du besoin qu'ont
langue quand
le
ils
ii^
les
ont une
av. J.-C.
hommes
même
environ,
d'avoir
civilisation.
par
une
rien.
sation.
Il est rare que l'extension d'une langue provienne
d'une contrainte. On n'impose pas directement
une manière de parler. La contrainte exercée sur
les individus résulte surtout de la volonté collective
des membres du groupe ; et cette volonté collective
tient à l'intérêt qu'ont les individus à parler une
langue dont l'usage ne soit pas étroitement restreint.
africaine.
CHAPITRE X
DIFFÉRENCIATION DES LANGUES COMMUNES
dhsolvérent » !
(écrit -_y)
plus au Nord. Un même nom latin, de la
de zones de transition.
Quand les habitants de tout le domaine parlant
le dialecte ont entre eux des rapports fréquents et
A. Meillet.
CHAPITRE XII
»
LANGUES SAVANTES EN ORIENT I77
« vulgaristes ». __
fois.
malaises.
nombre des mots arabes qui ont passé dans les lan-
gues des peuples islamiques est énorme, et les lettrés
lisation, le persan.
Lors de la réaction nationale qui, avec les Arsa-
cides, puis surtout avec les Sassanides, a restauré un
État iranien après la destruction de l'empire aché-
ménide par Alexandre le Grand, il s'était constitué
une langue de civilisation, le pehlvi, qui a joué vn
grand rôle en Asie du iii^ au vii^ siècle ap. J.-C. et ;
raires.
début.
204 LANGUES LITTÉRAIRES EN OCCIDENT
langue du peuple.
Avec le début du xvi® siècle, la situation change.
Grâce à l'invention de l'imprimerie, les publica-
tions en langue nationale se multipHent, et elles
fait.
du langage parlé.
A. Meillet. 15
f
234 LANGUES NATIONALES EN AUTRICHE-HONGRIE
les avantages que l'on trouve à connaître et à prati-
quer une langue qui est largement répandue, et qui
succès. •
I magyar
ils
s'ils veulent jouer un rôle dans
sont perdus pour l'influence de l'allemand
langue générale.
l'État,
comme
et
allemande.
Dans le pays d'empire austro-hongrois, la Bosnie-
Herzégovine, il n'a été institué non plus aucun
centre de haute culture en serbo-croate ; mais il a été
impossible de refuser des écoles élémentaires et des
écoles secondaires de langue serbo-croate à une popu-
lation qui, tout entière, emploie des parlers serbo-
croates.
Les populations slaves méridionales de l'Autriche
ont repris conscience de leur nationalité. Elles par-
lent, elles écrivent leur langue. Il est trop tard désor-
bourgeoisie polonaises.
Maintenant que les provinces petites-russiennes de
l'ancienne Russie se sont constituées en un Etat
autonome, l'Ukraine, cet état doit se choisir sa
difficultés.
et langue de civilisation.
L'indépendance de la Serbie date du début du
XIX* siècle, et c'est dans la première moitié du
VARIÉTÉ DES LANGUES 253
A. Meillet. i8
282 RÉACTION CONTRE l'iSOLEMENT LINGU1STIQ.UE
lisation nouvelles.
SIMPLICITÉ DE l'État américain 283
Si des groupes d'immigrants y cultivent des lan-
gues nationales, comme le lituanien, l'albanais, l'ir-
landais, le yiddisch, etc., ce n'est que par un contre-
coup de ce qui se passe en Europe, et il va de soi
que ces efforts sont sans portée actuelle comme sans
avenir. L'action de ces groupes soutient, parfois
assez fortement, celle des petits groupes correspon-
dants d'Europe. Aux Etats-Unis, elle est sans effica-
cité contre la domination de l'anglais.
vis de l'anglais.
Seule, la prononciation isole l'anglais. La pro-
nonciation de l'anglais n'a pas la netteté ni la fer-
A. Meillet. 19
298 LANGUES SECONDES
suit par des résumés, ou, si elles sont lues, elles le sont
imparfaitement, et l'on manque souvent à en voir pré-
cisément le sens. On ne peut demander à un savant de
lire couramment et sûrement vingt langues. La litté-
moderne.
La connaissance de l'allemand et de l'anglais rend
relativement aisé l'accès des autres langues germa-
niques, le flamand-hollandais, et même ks langues
Scandinaves, bien que celles-ci soient plus éloignées
de l'allemand et de l'anglais.
300 LANGUES SECONDES
actuelle.
Si l'apprentissage des langues étrangères est poussé
à fond, de manière à profiter à l'esprit, il demande
un temps immense. S'il est superficiel, il n'apporte
presque rien à la culture intellectuelle. Tous ceux
qui ont passé par de grands hôtels, internationaux
ont vu des maîtres d'hôtel répondre aisément à ces
clients qui s'adressent à eux en quatre ou cinq langues
différentes; ce que 'ces hommes ont appris en prati-
procès ».
A ce propos, on notera que, à côté des mots in-
fluencés par le latin, l'allemand en a qui ont été
calqués sur des mots romans. Ainsi l'adjectif alle-
mand qui signifie « joli », hûbsch, est un dérivé de
UNITE DU VOCABULAIRE DE CIVILISATION 309
LE GROUPE SLAVE
A. Meillet. 20
314 LE GROUPE SLAVE
et la philosophie.
fait l'espéranto.
C'est ce qu'ont montré les créateurs de Vido,
langue fondée sur le même principe que l'espéranto,
mais où ces principes ont été appliqués avec plus de
rigueur.
supérieures.
La faiblesse d'une langue universelle, c'est que
ceux qui en sentent le plus le besoin, ce sont ceux
qui vont chez des étrangers ; or, ceux-ci, qui sont
chez eux, attendent qu'on leur parle leur langue, et
en effet les gens qui veulent faire des affaires avec
des étrangers ont intérêt, pour les flatter, à s'adresser
social.
1909.
Sur l'histoire des langues indo-européennes, on pourra
consulter K. Brugmann, Abrégé de grammaire comparée
(traduction de l'allemand). Paris, 19P5 ; A. Meillet, Intro-
duction à l'étude comparative des latigties indo-européennes,
4« édit. Paris, 191 5 (avec une bibliographie méthodique);
V. Henry, Précis de grammaire comparée du grec et du latin,
Babylonien, 182.
D
Balkans, 252 et suiv.
Baltique, 35. Danois, 27.
Bas allemand, 28. Dano-norvégien, 27.
Egyptien, J82.
I
Emprunts linguistiques, 122 et
suiv. Ido, 323.
Espagnol, 21, 85, 281 et suiv., Indo-européen, 15, 17 et suiv.
300. Indo-iranien, 5 1
227 et suiv.
Gaélique, 18, 271. Langues savantes, 170 et suiv..
Gallois, 18. Langues secondes, 284 et suiv.
Gaulois, 17. Lapon, 58.
Géorgien, 160, 179. Latin, 12, 140, 171 et suiv.,
Germanique, 2^, 68, 303 et suiv.
Germanique occidental, 25. Latine (race), 89 et suiv.
Gotique, 25, 179. Laze, 60.
INDEX DES SUJETS TRAITES 339
Lette, 36, 263. Petit-russe, 40 et suiv., 245 et
Letto-lituanien, 36, 38, 264. suiv., 256 et suiv.
Lezghien, 36 et suiv. Polabe, 45.
Limites linguistiques, 168. Polonais, 44, 238, 260 et
Lituanien, 57, 262. suiv.
Live, 57. Portugais, 21, 85, 281 et suiv.,
300.
Provençal, 21, 22, 100.
M Prussien (vieux), 36.
Macédoine, 167 et suiv., 254.
Madagascar, 150.
Magyar, 56, 58, 235 et suiv.
Mingrélien, 60. Race, 81 et suiv.
Ombrien, 20.
Osque, 20. Sanskrit, 183.
Scandinave, 25.
Serbo-croate, 47, 229, 243 et
suiv., 252 et suiv.
U
Ukrainien, voir Petit-russe. Yiddisch, 29, 26^ et suiv.
INTRODUCTION 9
CHAPITRE PREMIER
i,''s langues qui se parlent en Europe 1
^
CHAPITRE II
CHAPITRE III
CHAPITRE IV
l.jiigues et races 81
CHAPITRE V,
!.uii;iie et nation 04
CHAPITRE VI
CHAPITRE VII
CHAPITRE VIII
Unilicition et différenciation
127
1
CHAPITRE XVII
CHAPITRE XVIII
CHAPITRE XIX
Les langues nationales dans l'ancien Empire russe. . . . 2(6
CHAPITRE XX
Les langues nationales dans l'Europe occidentale. . . . 269
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