L'armistice du 11 novembre 1918 soulève d'immenses espoirs en France
mais aussi en Allemagne où l'empire autoritaire de Guillaume II laisse la place à une république décentralisée et très démocratique. L'assemblée constituante élue pour définir la Constitution du nouveau régime se réunit à Weimar, d'où le nom de «république de Weimar» donné à ce régime qui durera jusqu'à la prise de pouvoir par Hitler en 1933. En France, les institutions de la IIIe République mises en place dans les années 1870 continuent de fonctionner sans secousses particulières. Georges Clemenceau se retire de la vie politique après avoir supervisé les négociations de paix à Versailles. Un nouveau parti, le parti communiste, inféodé au parti communiste russe et à Lénine, apparaît en 1920 à l'extrême-gauche de l'échiquier politique. Il prône la révolution violente et rejette tout compromis avec les partis «bourgeois», y compris le parti radical-socialiste.
Les relations internationales et la diplomatie bénéficient de la
bienveillante tutelle de la Société des Nations (SDN), un organisme qui représente à peu près toutes les nations indépendantes du moment (moins d'une cinquantaine). La SDN, ancêtre de l'ONU, a été créée à Genève en 1920 à l'initiative du président américain Harold Wilson en vue de régler les conflits par la négociation avant qu'ils n'éclatent. Curieusement, le Congrès des États-Unis ayant refusé de ratifier le traité de Versailles qui prévoyait la création de la SDN, les États-Unis, première puissance du monde, n'ont finalement pas adhéré à celle-ci.
I] Premières crises bien surmontées
Les réparations écrasantes imposées à l'Allemagne par le traité de paix de Versailles et les humiliations infligées à la nation allemande, réputée responsable de la Grande Guerre, mettent à l'épreuve la jeune république de Weimar.
L'économie et la monnaie allemandes ne tardent pas à s'effondrer du fait
de la méfiance induite par les réparations de guerre. Les Français, qui bénéficient d'une forte croissance économique, persistent malgré tout à croire que les Allemands peuvent payer la reconstruction de leur régions dévastées par la guerre. Il est vrai que les États-Unis, qui ont eux-mêmes beaucoup prêté d'argent à leurs alliés français et anglais exigent d'être remboursés ce qui place les Français dans une situation intenable.
En janvier 1923, l'armée française occupe la Ruhr, principale région
industrielle d'Allemagne, pour s'assurer de la régularité des paiements. Dans les faits, l'invasion a pour effet d'accélérer le plongeon de la monnaie allemande qui ne vaut bientôt plus rien. 03/02/11 14:22 03/02/11 14:22