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CENTRE DE RECHERCHES D'HISTOIRE ANCIENNE

Voluine 15

L'ÉPOUSE DU DIEU
AHMES NÉFERTARY
Documents sur sa vie et son culte posthume

par Michel GITrON


agrégé de l'Université

Ouvrage publié avec le concours du CNRS

ANNALES LlTTtRAIRES DE L'UNIVERSITt DE BESANCON. 17<'-'


LES BELLES LETTRES 95. BOULEVARD RASPAIL PARIS VIe
1981.
\.
-). - ,.

Ahmes Néfertary officiant comme prêtresse,


blocs d'Aménophis 1er trouvés à Karnak
(dessin de L. Lamy)
1 NTRO D U CT ION
Des recherches entreprises avec M. J. y oyotte sur l'institution des
« Epouses du Dieu» (devenues« Adoratrices du Dieu ») (1), nous avaient
amené à considérer avec une attention particulière l'une des premières
d'entre elles: Ahmes Néfertary, femme d'Amosis, de la 18ème dynas·
tie, qui se signale par l'abondance des monuments à son nom. L'impor·
tance exceptionnelle de son culte posthume, où elle apparalt essen·
tiellement comme « Epouse du Dieu », devait être prise en considéra·
tion et pouvait éclairer des points importants de l'histoire de cette ins·
titution : fixation de l'imagerie et du protocole des reines du Nouvel
Empire, maintien d'un domaine de l'Epouse du Dieu. Par chance on
pouvait de surcroît entrevoir quelque chose de l'histoire personnelle
de cette reine qui fut mélée à plusieurs actes importants des règnes
d'Amosis, d'Aménophis 1er et de Thoutmosis 1er. Tout cela justifiait
amplement une monographie sur ce personnage.
Car, si curieux que cela paraisse, la littérature égyptologique n'of·
frait jusque là que peu d'éléments de synthèse sur Ahmes Néfertary.
A part les rapides mentions dans des études sur la religion égyptienne
(2), sur les cultes de Deir el Médineh (3), sur les reines égyptiennes (4),
peu de savants avaient tenté un inventaire même partiel des monuments
à son nom. Le plus ancien remonte à Wiedemann .(5), puis viennent
ceux de Petrie (6) et de Gauthier (7). L'étude de éerny sur le culte
d'Aménophis 1er (8) fournit jusqu'à maintenant le meilleur point de
départ.
La difficulté d'une étude sur Ahme5' Néfertary (qui explique par-
tiellement la lacune de travaux antérieurs) réside dans la masse de la
documentation. dont beaucoup d'éléments, stèles, tables d'offrande,
sont d'un classement difficile. La liste qui comprend à l'heure actuelle
plusieurs centaines de pièces est loin d'étre close et le présent travail n'a
pas la prétention de publier tout le matériel disponible.
Il n'en est que plus urgent de combler une lacune grave dans la
recherche égyptologique, qui laisse se perpétuer des approximations ou
des contre-vérités, comme celle qui concerne la couleur noire attri·
buée aux chairs de la reine (9). L'intérét de cet étude dépasse large-
ment, nous semble-t-il, ce qui lui a servi dans notre cas de point de
départ, l'institution des Epouses du Dieu ; elle devrait permettre d'éclai·
rer entre autres les rapports des successions dans les premiers règnes
de la 18ème dynastie, le rôle personnel des reines, la remise en route
du culte après la période hyksos, le principe des fondations funéraires.
La règle que nous avons adoptée est celle d'une division nette entre
documents contemporains et documents posthumes ; elle est souvent fa-
cile à faire en raison de la graphie du nom et évite de mélanger les in-
2 INTRODUCTION

formations au contact des événements et les souvenirs plus ou moins dé-


formés que véhicule la piété des fidèles.
Nous tenons à remercier tout spécialement M. Jean Yoyotte qui a
contribué à orienter ces recherches en nous fournissant plusieurs hypo-
thèses de travail qui se sont révélées fécondes, ainsi que M. Claude
Vandersleyen qui a généreusement mis à notre disposition les matériaux
et les conclusions de ses recherches personnelles sur les débuts de
la 18ème dynastie. Notre gratitude va aussi à tous ceux qui nous ont ai-
dé à réunir la documentation qlle nous présentons dans ce travail :
Madame Desroches-Noblecourt du Musée du Louvre, le Professeur
Silvio Curto du Musée de Turin et le Docteur James du British
Museum. Il n'est pas possible, au seuil de ce travail qu'il a aidé de
ses suggestions, de ne pas évoquer pour finir la mémoire de Jaroslav
Cerny qui a tant fait pour la connaissance de Deir el Médineh et de ses
cultes (10).

(1) Cf. Ann. EPHE (5è section) 1965-66, p. 81·82.


(2) Bonnet, Real Lexikon. p. 20·21 ; Kees, GatteTglaube, p. 558 etc ...
(5) Bruyère. Mert SegeT d Deir el Médineh (MIFAO 58) p. 209-210.
(4) Il.utlles, Queens of Egypt, 1908, p. 59·69.
(5) Agypt. Geschichte, p. 515·515 (Supplment, p. 55·56).
(6) History Il, p- 58·40.
(7) L-R. Il, p. 185·186.
(8) BIFAO 27 (1927), p. 159-205.
(9) Rowe, ASAE 40 (1940), p. 59, croit encore que la couleur noire de la reine .ur cer·
taines représentations vient d'Wle origine africaine, alors que Maspero avait déjl cona-
taté .ur la momie qu'A.N. était de race blanche (cf. infra, Première Panie, ch. VII).
(la) Un r&umé des conclusions de ce mémoire a paru dans le Le:ICikon des Agyptologie l,
Wiesbaden 1972, col. 102·105.
Le présent ouvrage e.t le texte de la thèse de 5e cycle que j'ai soutenue le 18 décem·
bre 1974 (Pari. Sorbonne). La publication a été po..ible grâce aux fonds de la Cai...
des Publications du C.N.R.S. et à une subvention du Diodse de Paris.
PREMIÈRE PARTIE

LES DOCUMENTS CONTEMPORAINS


1 . LE NOM, SON ORIGINE ET SA SIGNIFICATION
Dès les plus anciens textes (infra, ch. II), la reine apparaît dtsignée

sous le nom de.(,-,mi4~J alternant avec acq~J . Les


deux éléments :lIC !J-ms et NfTt.rry sont en réalité deux noms propres
accolés (1) : le nom de 'Ic'.t.ms, extrêmement banal dans la famille de
Séqenenrê, a dû etre précisé dans la plupart des cas pour un surnom
(!Jnwt-tl-mlJw, tw-mT.s, sS-pJ-rT, etc... ) ; ce surnom à son tour peut
être employé seul. La rein" est régulièrement appelée NfTt.rry dans la
majorité des scarabées (infTa, ch. VIII) et dans les documents adminis-
tratifs en hiératique (Seconde Partie, ch. XlII). En revanche, on peut
hésiter à. reconnaître notre reine quand elle est simplement désignée
sous le nom de ']Ch-ms (2).
Le sens du no~ 'lc'.t-ms(w) « (le dieu) Lune est né" est clair, il al"
partient à une formation qui va devenir très en honneur au Nouvel Em-
pire. Quant au second, sa finale orry se rencontre dans de nombreux
anthroponymes de la fin du Moyen Empire (3) ; malgré quelques hési-
tations (4), on doit prendre nfTt comme un adjectif substantivé suivi de
l'adverbe à sens pronominal: celui-ci, au lieu de renvoyer à une divinité
(<< sa belle,,), marque la collectivité des femmes égyptiennes et donne
à l'adjectif un sens superlatif (cf. Wb l, 105, 2 : « die Schônste davon 0).
Les graphies tard.ives du nom de la reine (5) (et celle de son homonyme,
la femme de Ramses II) ne sont d'aucun secours pour éclairer la structure
grammaticale du nom, elles résultent d'élisions successives: NfTtry, NfTt y,
Nfry. Les textes babyloniens trouvés à Bogazkôy (6) fournissent de leur
côté un aperçu sur la vocalisation du nom sous la 19ème dynastie (il s'agit
de la femme de Ramses Il) : Naptéra (Na ap te ra) (7), avec chute de la
troisième radicale de nfr (cette élision doit résulter du transfert de l'accent
une fois que NfTt·fry a été senti comme un bloc Nf(T)trry) (8).
L'origine de ces deux noms pose un autre problème. Nous savons peu
de choses sur NfTt.rry qui apparaît avec la 17ème dynastie (9) ; son succès
dans l'onomastique ultérieure (princière et privée) est certainement dû
au souvenir de la grande reine du début de la 18ème dynastie (cf. Seconde
Partie, ch. XIX), les déformations dont il est l';'bjet pourrait indiquer
qu'il n'était plus compris.
Par contre. le nom 'I~IJ-ms(w), comme celui d,!clJ-htp(w), sa mèr...
peut jeter quelque lueur sur leur milieu d'origine. Les noms « lunaires ..
jouissent d'une véritable vogue dans la famille de Séqenenrê Taà : outre
ceux formés sur f~!J, il faut faire entrer en ligne de compte ceux qui
comportent l'êlément tJ (comme Taâ) qui dans les Textes des Sarco-
6 AHMES NtFERTARY

phages remplace le signe de Thot (10), ceux qui se réfèrent au taureau


lunaire (comme Kamosis) (H), sans parler des Thoutmosis. C'est seule-
ment à cette époque que l'on rencontre une telle abondance d'épithètes
mettant le roi sous le patronage du dieu Lune (12). Des noms formés sur
rel;. sont connus depuis la llème dynastie (13), mais ils se multiplient du-
rant la Deuxième Période Intermédiaire (14), et surtout on voit appa-
raître'IC~-ms(w) comme nom masculin à Hiéraconpolis (15), à Buhen
(16), à El Kab (17). La diffusion de ces anthroponymes est trop grande
pour qu'on puisse les expliquer seulement par un culte local de la région
--..!hébaine, au demeurant non attesté à cette période (18). En revanche,
le fait qu'un prince de Koush ait porté le nom d'Ahmes Antef (19) pour-
rait inciter à chercher à ces noms une origine africaine, quoique dans le
milieu très égyptianisé de la principauté de Kerma, l'onomastique soit
largement tributaire des cours de Thèbes et d'Avaris (20). L'hypothèse de
Vandersleyen mérite d'être ici rappelêe : pour lui, les noms lunaires se-
raient à mettre en rapport avec .l'influence asiatique qui s'exerce sur l'E-
gypte depuis la fin du Moyen Empire, la forme même prise par le signe
avec les cornes retournées '01 rappelle les dessins mésopotamiens
(21), la brusque disparition de cette graphie sous le règne d'Amosis irait
de pair avec l'expulsion définitive des Hyksos et marquerait la volonté de
rompre avec les usages asiatiques (22). Les noms lunaires n'en sont pas
moins restés très en honneur pendant plusieurs générations : ils dispa-
raissent peu à peu de l'onomastique princière et privée après Thoutmo-
sis III (23).

II - LES PREMIERS DOCUMENTS AU NOM DE LA REINE.


SON MARIAGE AVEC AMOSIS
Trois documents sont à examiner en tête des monuments de la reine,
car le signe ~ y apparaît encore sous la forme '0' qui aura disparu
~ en l'an 22 d'Amosis (24).
1. Fragment de stèle ou de statue trouvé à Drah Abou et Neggah (25)

Il contient une formule d'offrande au profit de (?) • • A 11 ~ ~


1ft l'~ q Malgré l'absence de l'élément Néfertary, Vander-
sieyen pense qu'il doit s'agir du même personnage (26), car le nom "!(h-
ms n'est pas attesté dans la famille royale de Thèbes avant la génératio"n
des enfants de Séqenenrê et la graphie "'01 ne saurait être postérieure
à l'an 22 d'Amosis ; dans ce court laps de temps, il serait invraisembla-
ble que deux princesses aient exercé la fonction d'Epouse du Dieu ; con-
tre cette identification plaide le caractère funéraire de l'êpithète nbt t·
mi!; et l'absence de cartouche (celle-ci peut, il est vrai, s'expliquer si le
document remonte à la période précédant son mariage avec Amosis). Un

autre document fait connaître , ~ &:1bl fI;il s'agit d'une. main


d'ivoire» du Musée de Turin (27) ; peut-être y avons-nous affaire au
même personnage que celui du fragment de 'Drah Abou el Neggah, mais
LES DOCUMENTS CONTEMPORAINS 7

l'absence des titres habituels de la reine rend plus difficile encore l'iden-
tification avec A.N. Il n'est pas exclu qu'une princesse Ahmes vivant
sous Séqenenrê, ou même avant, ait déjà exercé la charge d'" Epouse
du Dieu »,
2. Stèle de Karnak (dite "stèle de donation. ou encore «stèle de la _
vie chère»). Dalle rectangulaire trouvée en trois morceaux dans l'ai·
le nord du Ille Pylone, avec d'autres fragments datant d'Amosis (28).
Le tableau représente le couple royal devant Amon ; entre le roi et la
reine, un prince est figurê de petite taille, c'est le « fils royal ainê du corps
divin, Ahmes, qu'il vive ». Le texte du décret, maintenant à peu près
complet, 'rait état de transactions en faveur de la reine A.N. qui, curieu-
sement, se trouve en possession de la charge de Deuxième Prophète d'A-
mon. Malgré une opinion généralement admise, le décret doit faire allu-
sion à la renonciation que la reine fait de cette charge moyennant une
indemnité et non à une promotion (29). Les opérations peuvent se résu-
mer comme suit ; 1) le roi réunit les dignitaires au palais pour leur faire
connaitre ses volontés (1. 1-3) ; 2) il rappelle que la fonction de Deuxième
Prophète d'Amon appartient jusque là à A.N., qu'elle.est constituée en
bien propre (z"myt-pr) héréditaire (1. 3-4) ; 3) désormais. pour une raison
inconnue, la reine accepte de s'en délaire, moyennant une indemnité
(1. 6-7 malheureusement endommagées) ; 4) suit le total des donations
en argent, en nature, en personnel et en terre que le roi fait à sa femme
pour la dédommager, l'opération est doublement profitable pour la rei-
ne, puisque tous les articles provenant des magasins royaux sont comptés
à un prix inférieur à leur valeur réelle et parce que, d'autre part, le to-
tal obtenu dépasse largement les honoraires de la fonction de Deuxième
Prophète (1. 7-12) ; 5) la reine se dêclare satisfaite de l'opêration, elle
prête serment, tous les dignitaires viennent prêter serment à leur tour
et signer les actes (1. 13-16), on habille somptueusement la reine en pre-
nant un des vêtements qui font partie de la donation, on lui construit
une maison, en mettant un de ses frères à SOft service (1. 16-20) ; 7) l'acte
de propriêté (lmyt-pr) est soumis à l'oracle d'Amon lors d'une procession;
devant tous les dignitaires, le dieu se porte garant de l'application des dis-
positions prises; la reine a le pouvoir de transmettre la fonction d'Epouse
du Dieu et les biens y attenant à ses hêritiers, et ceux-ci en ont la jouis-
sance à perpétuitê.
A la suite de quelles circonstances A.N. s'est-elle trouvée titulaire
d'une fonction sacerdotale strictement masculine, celle de «Deuxième
Prophète d'Amon» ? Le point reste obscur, on peut tout au plus suppo-
ser que juste après son mariage, le roi a donnê à A.N. les re\>enus d'une
fonction vacante, en attendant de lui constituer une véritable dotation.
On ne connait pas de Deuxième Prophète d'Amon avant le règne d'A-
mosis (30), mais on en connait un, Ahmes, qui était en poste avllnt l'an
22 d'Amosis (31). En tout cas, A.N. était déjà à ce moment titulaire
d'une autre fonction sacerdotale qu'elle ne quittera jamais ; celle de
l'Epouse du Dieu.
Ce titre est connu dès le Moyen Empire où il n'a aucune signification
dynastique (32). On ne le retrouve dans la titulature d'aucune des reines
8 AHMES NtF"ERTARY

de la l7ème dynastie: ni Noubkhas (SS), ni Montouhotep (S4), ni Sobè-


kemsas (S5), ni Tètishfii (S6), ni même, maigre l'opinion universellement
reçue (S7), Ahhotep femme de Sèqenenrê Taâ II. A.N. serait donc la
première reine à la porter (S8), et il est clair que ce n'est pas comme
reine, ou comme mère de l'hèritier royal qu'elle le porte, mais comme
dètentrice d'une fonction religieuse qu'elle unit personnellement à la cou-
ronne (les lignes '24·25 du texte, qui traitent de l'hèrèditè acquise à la
fonction d'. Epouse du Dieu _, prouvent bien que celle·ci ne se confond
pas avec la fonction dynastique, sinon le problème ne se pàserait pas).
Il est à remarquer qu'au cours de la 18ème dynastie, toutes les reines
ne sont pas. Epouse du Dieu _, même si elles ont mis au monde l'hèri-
tier royal (S9), et que, rèciproquement, toutes les Epouses du Dieu n'ont
pas jouè un rôle dans la transmission de la lègitimitè dynastique (40).
Mais depuis A.N. le titre est restè dans la famille règnante et n'est plus
portè que par des princesses de sang royal." On ne voit pas toujours bien
selon quelles règles s'opère la succession des Epouses du Dieu, mais la
stèle de donation prècise que les bieqs attachès à la fonction, comme
la Jonction elle·même (mt fJ t.s n ~mt·nlT, 1. 24-25), sont l'absolue pro-
priètè de la reine qui peut les transmettre à ses hèritiers ; vu le caractère
stèrèotypè de la formule (noter le masculin) qui vient du droit privè (41),
l'Mrèditè dont il s'agit n'est sans doute pas automatique mais implique
la possibilitè pour le titulaire de lèguer par testament sa charge et les
biens y attenant à un parent de son choix.
Mais comment A.N. ètait-elle entrêe en possession de ce sacerdoce ?
L'exerçait-elle avant son mariage ? Toutes ces questions doivent pour
l'instant rester sans rèponse (les allusions à la • pauvretè _ de la reine
avant qu'elle reçoive les largesses royales, 1. 19-20, peuvent s'interprêter
en divers sens, nous y reviendrons plus loin). Au demeurant il faut voir
qu'avant la donation considèrable faite par Amosis, la fonction d'Epouse
du Dieu ètait sans doute Iimitèe à l'exercice de quelques rites dans le
sanctuaire de Karnak et n'avait pas l'importance politique et èconomi-
que qu'elle acquerra par la suite.
Le dètail de cette donation est très instructif, car il doit correspondre
aux activitès de l'Epouse du Dieu, qui se voit offrir ainsi des commoditès
nouvelles pour l'exercice de sa charge. Nous y trouvons: 1) des mètaux
prècieux susceptibles de fournir des bijoux, 2) des pièces de costume fè-
minin, notamment 67 diadèmes (42), 200 robes (4S), 80 perr~ques (44) ;
ces trois èlèments rappellent le costume typique des prêtresses du Moyen
Empire dont nous verrons que les Epouses du Dieu (et leurs remplaçantes)
continuent à se parer quand elles exècutent les fonctions liturgiques (45) :
longue robe collante serrèe· à la taille par un cordon, perruque' ronde
et très courte qui moule le crâne (46), diadème mètallique, 3) des cos-
mêtiques, 4) un bien fonds de 5 aroures (1,35 ha) avec le personnel pour
l'exploiter (47) et des rèserves alimentaires consistant en 400 oip'l d'orge.
Combien de personnes vivaient sur ce domaine ? Sans doute plusieurs
dizaines si l'on compte le personnel agricole et domestique de la reine
et surtout les prêtresses qui l'entouraient et auxquelles est sans doute des-
tinêe la majeure partie des parures offertes par le roi (48). Bien que
LES DOCUMENTS CONTEMPORAINS 9

situé dans les terres irriguées (!>rw), le terrain que reçoit A.N. n'est certai·
nement pas suffisant pour nourrir une telle population. Il doit continuer
à dépendre des largesses du trésor royal, au moins pour cette époque.
Bref, le roi érige un domaine, une maison (pr), pour la reine et lui donne
son frère (sn.s, son frère à elle) (49) pour la servir. Ni le champ. ni la mai·
son ne sont situés, on peut pourtant rattacher cette fondation à la
rive ga;'che de Thèbes, plus précisément à hauteur de Gournah où s'élé-
vera le temple funéraire de la reine (infra, ch. V § 1). C'est en effet dans
ce secteur que l'on trouve pendant tout le Nouvel Empire une « maison
de l'Epouse du Dieu» (dans les documents hiératiques : «Adoratrice
du Dieu») (50) desservie par des fonctionnaires de « l'Epouse du Dieu»
(51). Cette maison (au sens de domaine, non au sens architectural de no-
tre stèle, 1. 18) a dû commencer à exister avec la dotation faite par Amo-
sis â A.N., sans doute fort modeste à l'origine; elle a connu une extension
considérable dont témoigne à la fin de l'époque ramesside le dossier des
Tomb-Robberies (52). Elle ne se confond sans doute pas avec la fondation
funéraire qui vint s'y abriter et reste ceItainement, après A.N., la pro-
priété de l'Epouse ·du Dieu en titre, qui en tire ses revenus et y entretient
le collège des prêtresses destiné au temple d'Amon. AprèS la disparition
du Mn-St à la fin de l'époque ramesside (cf. Seconde Partie, ch. XIX
§ 3). elle continue à exister.
La stèle de la donation jette donc un jour décisif sur les fonctions sacer-
dotales d'A.N., il reste à interpréter les renseignements plus rares qu'elle
nous donne sur sa situation dynastique. Elle apparait porteuse de trois
titres (mis à part celui d'" Epouse du Dieu ») : "Fille du Roi, Sœur du
Roi, Grande Epouse du Roi» (53), qui semblent indiquer qu'elle est la
fille de Séqenenré Taâ et la sœur du roi régnant, Amosis, en même temps
que son épouse. Cette solution simple a été contestée â cause du passage
où la reine dit que le roi l'a « habillée.alors qu'elle n'était rien et l'a enri·
chie alors qu'elle était pauvre» (ou orpheline ? nmtzl (1. 19-20) ; dans
l'idée qu'elle serait d'ascendance roturière, on a voulu l'rendre les titres
s3 t-nswt ct snt-nswt dans un sens honorifique, comme" Fils Royal de
Koush », Mais c'est attacher trop d'importance à une antithèse littéraire
qui souligne seulement la munificence royale en noircissant le passé.
Jamais à notre connaissance les titres de Fille et de Sœur du Roi n'ont
été employés dans des titulatures en dehors de leur sens généalogique._
De plus, si A.N. n'est nulle part explicitement désignée comme fille
de Séqenenré Taâ, elle apparait très proche, ne fût-cc que par son pre-
mier nom, du milieu des enfants de Séqenenrê el d 'Ahhotep ; sur la
stèle d'Abydos (infra, ch. III § 3), elle rivalise a\'('( son mari de piété
filiale pour Tétishéri, mère d'Ahhotep et de Séqenenré ; dans la tombe
de Tétiky qui semble avoir également un lien de parenté avec Tétishéri.
elle figure comme un membre de la famille (54). Mais l'élément décisif
est sans doute l'inscription d'un vase du Sinaï (qui date du vivant de la
reine) (infra, ch. IX 4) et qui lui donne, après les titres de Fille et de
*b'~-t... . . b'~
Sœur du Roi, celui de Q Jf> A , " Grand,e Epouse du
Roi, fille de la Grande Epouse du Roi» (55), cette locution ,Lit '>Drma-
10 AHMES NtFERTARY

lement signifier qu'A.N. est bien la fille d'Ahhotep (56).


On a supposé qu'A.N. avait été l'épouse de Kamosis avant d'être celle
d'Amosis (57), pour la simple raison qu'on ne cannait pas de reine pour le
dernier règne de la dynastie (58). L'argument est ·par trop fragile. Vu la
date de sa mort (qui intervient seulement sous Thoutmosis 1er), il y a tout
lie.u de croire qu'A.N. était très jeune à la fin du règne de Séqenenrê
Taâ, les six années que l'on peut attribuer au maximum àu règne de Ka-
mosis ont dû se passer avant qu'elle atteigne l'âge de dix ans.
L'âge de son union avec Amosis pose un autre problème. Si la date de
notre stèle était intacte, on pourrait à deux ou trois ans près conjecturer
celle du mariage qui dut précéder de peu la donation. Malheureusement
le chiffre de l'année a disparu et seul subsiste l'indication du mois et du
jour. Le terminus ad quem est fourni par la stèle de Maâsara datée de
l'an 22 où apparaît la nouvelle forme du signe /Ch. La stèle de dona-
tion suppose les Hyksos chassés du territoire et la' campagne nubienne'
terminée, car ce ne peut guère être que dans un contexte de paix retrou-
vée que le roi pense à réorganiser le culte; de plus, c'est le premier manu·
ment où Amosis se fait représenter avec A.N. : jusqu'au lendemain de la
victoire, c'était sa mère Ahhotep et elle seule qui partageait les honneurs
dl' la royauté (59). D'après la chronologie des Opérations proposée par
Vandersleyen, la campagne nubienne se termine vers l'an 17, la stèle
se situerait donc entre l'an 18 et l'an 21 (60). On peut dater le mariage
du roi des années 17/18 (61). A ce moment, Amosis n'avait pas atteint
la trentaine, car sa mort, que l'on peut situer au plus tôt en l'an 25, in·
tervint alors qu'il n'avait guére dépassé 35 ans (62). On ne connaît à Arno·
sis d'autre épouse qu'A.N. (63).
Reste le troisiéme personnage. le« Fils ain" ". ~ t
La représentation ne permet pas de connaître son âge : c'est l'image con-
ventionnelle d'un jeune garçon. Cet enfant (quelle que soitla lecture exacte
de son nom, nous y reviendrons plus loin), n'a évidemment rien à voir
avec ~mn-~tp, le futur Aménophis qui succèdera à Amosis, or, lui aussi,
est fils d'Amosis et d'A.N., il faut donc supposer qu'il n'est devenu héri-
tier qu'à la mort de son frère aîné, ce décès a dû survenir quelques années
avant le mort de leur père, puisque, sur certains monuments, Aménophis
apparaît déjà associé et presque comme co-régent d'Amosis (64). La chro-
nologie du règne d'Aménophis 1er laisse penser qu'il dut succéder à son
père vers l'âge de sept ans (65). 11 serait donc né, selon la longueur du
règne de celui-ci, au plut tôt en l'an 18, plus vraisemblablement en
l'an 20, car il faut placer auparavant la naissance : 1) de la princesse

Satamon, 2) du prince ('-' "'-3 t.


Deux lectures sont possibles pour le nom de ce dernier : ou Ahmes-
ankh (le nom entre cartouche étant alors le nom du roi) ou Ahmes qu'il
vive! (le: cartouche encadrant cette fois-ci le nom du prince) (65). La
seconde solution est préférable, parce que aucun exemple d'anthropo-
nyme - (NN)-Cllâ ne se rencontre à cette époque, tandis que le nom
d'/c~-mJ semble universellement répandu dans la famille de Séqenenrè.
LES DOCUMENTS CONTEMPORAINS Il

De plus; on connaît au moins un prince Ahmes qui pourrait correspon-


dre à la définition : celui qu'on a distingué par le surnom s3 ps fT (<< fils
de son créateur ») (67) et qui est resté célèbre dans la postérité, comme
l'attestent les nombreuses stèles où il est associé à d'autres personnages
divinisés du début de la l8ème dynastie (68). Or, d'après la momie que_
l'on a retrouvée dans la cachette de Deir el Bahari, il ne semble guère
avoir vécu plus de six ans (69). Cette mort précoce s'accorde bien ~vec les
indications que l'on peut extraire de la stèle de donation (né vers l'an
18, il serait mort vers l'an 24, laissant à son cadet Aménophis 1er la place
de dauphin). Elle explique peut·être aussi l'attachement de la postérité
au souvenir de ce prince, premier enfant mâle du roi libérateur, né juste
aprês la victoire. On peut penser que la position personnelle d'A.N.
fut grandement renforcée par cette naissance, la donation elle-même
est peut-être la conséquence de cet événement (70) ; on pourrait éga-
lement expliquer par là l'effacement de la reine·mère Ahhotep qui occu-
pait jusque là la première place et qui ne reparaît plus, semble-t-il, avant
le règne d'Aménophis 1er (71).
3. Tombe de Tétiky_à Drah Abou el Neggah (TT 15) (72).
Cette tombe, qu'on a longtemps hésité à dater, remonte selon toute
probabilité à la première partie du règne d'Amosis, avant l'an 22 (73),
Elle appartient au « Fils du Roi ", « Préposé à la Cité du Sud» (i.e. Mai-
re de Thèbes) Tétiky. A.N. Y est représentée sur le tympan au-dessus de
l'entrée de la chapelle en train de rendre un culte à Hathor nbt 'Iwnyt, la
reine est vêtue d'une longue robe fourreau, coiffée de la lourde perruque
tripartite et porte une curieuse couronne faite de deux rangées de cobras.
avec sur le front deux uraeus ; derrière die devait venir le propriétaire _
de la tombe portant des offrandes ; Hathor est figurée comme une vache,
elle ne sort pas de la montagne comme dans les représentations ultérieures
d'Hathor de Deir el Bahari .

.Légende : *~ * i *~ ,': (~ ~ Cl ~~ ~
A
rerne est donc déjà en posseSSIon de ses pnnc'paux titres, classés dans
.
leur ordre à peu près définitif. avec celui d'Epouse du Dieu à la fin, En
La

quelle qualité intervient-elle ici ? (74) Sans doute comme reine et comme
l'rê'tresse. On remarque qu'elle est du côté de ceux qui font l'offrande, et
qu'en même temps, elle est dite « aimée» de la déesse Hathor, néanmoins
elle ne porte pas le vêtement liturgique de l'Epouse du Dieu (75) et elle
officie devant une divinité qui n'est pas thébaine. Surtout, elle semble
figurer là comme parente de Tétiky. Ce personnage en effet est « Fils du
Roi », non au sens strict (son père s'appelle RC-~tp et n'a que le titre de
«préposé au harem du Lac d'Amon »), mais en un sens qui à cette époque
ne doit pas être purement honorifique. Son nom même (comme celui de
ses frères et de ses enfants Til-en, Ttf-njr, Ttf-m Re., etc ... ) (76)marque
la prédilection pour l'élément Tif qui avait été illustrée tout particulière-
ment par la mêre de Séqenenrê (77). Il parait d'ailleurs normal que le
poste-clef de gouverneur de la capitale ait été confié en ces temps trou-
blés à un proche parent d'Amosis (78).
-
12 ARMES NÉFERTARY

Ce chapitre nous fournit déjà de précieuses indications sur l'histoire


d'A.N. 11 ne nous dit rien de sa jeunesse (79), mais nous pouvons déduire
qu'elle naquit à la fin du règne de Séqenenrê Taâ, alors que les Hyksos
dominaient encore l'Egypte jusqu'à Cusae. Jeune fille durant les guerres
de libération, elle épousa son frère Amosis au lendemain de la victoire.
Le couple eut très vite trois enfants, Satamon, Ahmes Sapaïr et Améno-
phis. Gardant les fonctions d'Epouse du Dieu qu'elle avait exercées sans
doute avant son mariage, elle put, grâce à la générosité de son époux,
enrichir ce sacerdoce d'un important personnel et en faire une institution
à la fois religieuse et économique de premier plan. Sa position exception-
nelle lui valait déjà avant l'an 22 un prestige tel qu'elle était représentée
dans une tombe privée, en l'absence même de son mari (80), comme
médiatrice attitrée.

III • LES DOCUMENTS DE LA FIN DU REGNE D'AMOSIS


L'évolution du signe te!} nous permet d'isoler plusieurs inscriptions
qui doivent se situer entre l'an 22 (ou très peu avant) et la mort du
roi (survenue après l'an 25).

1. Inscriptions des carrières de Maâsara près de Toura (81).


Deux stèles portant un texte similaire se rapportent à la réouverture
des carrières de calcaire sous Amosis (82). Les travaux sont rendus à
nouveau possibles grâce à la paix (les stèles sont datées de l'an 22) et au
concours d'une abondante main d'œuvre venue d'Asie (cf. 1. 4-5 : «la
pierre fut tirée par des bœufs que conduisaient les Asiatiques (<Jmw !)
[ramenés par sa Ma.jesté ?] des Terres des Phéniciens») (83) ; on re-
marque que les personnages représentés au bas d'une de ces stèles,
en train de conduire un chargement venant de la carrière, sont figurés
avec le type asiatique. Les blocs ainsi extraits sont destinés aux grandes
constructions du règne qui sont énumérées (1. 3-4) dans une phrase
d'interprétation difficile, où il est notamment question des « châteaux de
millions d'années (du roi) » et du temple de Louxor (84). Le terme de
«château de million d'années» désigne au Nouvel Empire les temples
construits par les souverains pour perpétuer leur culte associé à celui
d'~n dieu local (85), le pluriel peut s'appliquer par le fait qu'Amosis
fit élever un temple funéraire non seulement à Thèbes (86), mais à
Abydos (87) et peut-être encore dans d'autres citésd'Egypte. L'exécution
de cette politique architecturale' est confiée au «préposé au sceau»
Nfr-mpt (88).
Mais à qui incombe l'initiative de ces travaux ? Dans le cintre de
chacune des stèles, le nom d'Amosis et celui de sa femme sont as-
sociés. Pourtant on est frappé par l'importance du protocole d'A.N. par
rapport à celui du roi : son nom, précédé d'une abondante titulature,
encadre à chaque fois l'unique cartouche d'Amosis. On peut se deman·
der si cette disposition insolite ne souligne pas le rôle personnel de
la reine dans la réouverture de la carrière de Maâsara.
Parmi les titres que reçoit la reine figurent ceux que nous avons déjà
rencontrés de « Fille du Roi " «Sœur du Roi» (var. «Sœur de Roi du
LES DOCUMENTS CONTEMPORAINS 13

Prince », snt-nswt-fty) (89), «Epouse du Dieu », «Grande Epouse du_


Roi », il s'y ajoute celui de « Mère du Roi» (en l'an 22 le prince héri-
tier est sans doute encore Ahmes Sapaïr) (90) et de « Maîtresse -des Deux _
~ays »(var. : « Dame des Deux Pays tout entiers » ~nwt tJwy tmw).
2: Inscription de la carrière de Bosra près d'Assiout (91).
Il s'agit cette fois-ci d'une carrière d'albâtre. Seul reste d'une ins-

reine : 1~ *':
cription qui était peut-être plus longue, le nom et le titre de la

~ Ci- m~ 4~) ., UJ Bien que non datée,


cette inscription appartient vraisemblablement à la même période de
la vie d'A.N. (92), et nous fournit une nouvelle preuve de son acti-
vité en faveur de la reconstruction des temples.
3, Stèle d'Abydos (93). Le texte ~e ce monument se rapporte à des
travaux entrepris par Amosis (à un moment indéterminé de son règne,
. mais postérieurement à l'introduction du signe ' " ) en faveur de la
reine Tétishéri, «mère de (sà) mère et mère de (son) père •. Ils con-
sistent en l'érection d'une pyramide (mr) et d'une chapelle (liwt) (94)
dans la Nécropole (tl-!Jsr, très vraisemblablement celle d'Abydos)
près de ses propres monuments ; ces constructions peuvent être en par-
tie identifiées sur le terrain (95). Le texte précise (1.9) que Tétishéri
possédait jusque là «une tombe (ts) et un cénotaphe (m cl}.c:) sur le
territoire (respectivement) du nome thébain et du nome thinite • (96).
Quel rôle joue A.N. dans cette affaire ? Elle ne figure pas dans le
c in tre de la stèle où seuls sont représentés Amosis et son aïeule (on

remarquera qu'elle porte là le qualificatif de t ~~ alors que

dans le corps de la stèle elle est ~ g) (1. 8). Mais elle intervient
dans la genèse du projet sous une forme curieuse : le texte commence
abruptement, sans date, par la présentation d'Un dialogue familier entre
Amosis et A.N., chacun s'ingéniant à trouver de nouvelles façons
d'honorer les ancêtres. L'idée de bâtir à Tétishéri de nouveaux mo-
numents revient au roi, mais il cherche à susciter l'approbation de
sa femme. On a pu parler de self effacement d'Amosis devant sa femme
(97), le terme est sans doute excessif, mais il n'est pas douteux que la
reine apparaît ici comme un conseiller écouté en matière de construc-
tions religieuses.
La titulature de la reine est là encore très abondante (elle contraste
avec celle de Tétishéri qui est seulement «Epouse (var. : Grande
Epouse) du Roi» et « Mère du Roi.). Mis à part les titres honorifiques
(séquence rpc tt etc... ), on trouve les quatre titres essentiels «Fille du
Roi " « Sœur du .Roi », «Epouse du Dieu " « Grande Epouse du Roi "
on remarque, comme dans la stèle de donation, l'absence de «Mère
du Roi '.
4. Les monuments de l'île de Sai en Nubie.
L'île de Saï au sud de Semneh a livré des traces abondantes de la
lSème dynastie : Amosis. Aménophis 1er, surtout Thoutmosis III,
14 AHMES NÉFERTARY

Aménophis II et III (98). Deux monuments portent le nom d'A.N.


Ce sont:
a. Un bloc de grès au nom d'A.N. (99) portant une image de la reine

- debout et un texte mutilé

14~)f~ .
~ ~ FI::J';' ! t." C"'"'1If
b. Une statue en grès (100) avec la légende : ~ ~Pi:
;:' ~~ [~] ~ 61 ~ _rl"c"7~) t~~.
Ce dernier monument a été attribué à diverses reines (101). Mais la
ressemblance avec la tituJature précédente rend quasi certaine l'identi-
fication, d'autant que le titre /lnmt nfT '!tjt disparalt complètement
avec le début de la ISème dynastie (102). .
Les deux monuments peuvent dater de la fin du règne d'Amosis ou
du début de celui d'Aménophis 1er, puisque l'on a des restes de ces
deux rois à Saï ; l'absence du titre de " Mère du Roi • nous invite à
pencher pour la première hypothèse sans oser l'affirmer. En tout cas
il n'est pas impossible qu'ils aient été déplacés et qu'ils se soient
trouvés primitivement à hauteur de la seconde cataracte (ID!!) .


Les dernières années du règne d'Amosis sont une période de grande
activité pour A. N. : nous la trouvons associée aux grands actes religieux
du règne, mais elle intervient aussi dans le gouvernement des' affaires
publiques, comme l'insinuent les titres qui décrivent avec .. insistance
sa maîtrise universelle sur l'Egypte (~nwt tJwy tmw, lJ,ryt-tp Sm c M~w,
etc ... ), dans la mesure où ils ne sont pas purement métaphoriques (104).
Si les monuments de Saï remontent bien à cette période, cela lais-
serait penser que la reine a également joué un rôle dans la politique
de conquête de la Nubie : le fait de lui élever au moins une statue
à la limite méridionale du territoire égyptien montre en tout cas que
le roi tenait à l'associer aux honneurs de la conquête (104 bis).
Combien le couple avait-il eu d'enfants à la mort d'Amosis ? Nous
lui en avons déjà attribué trois avant l'an 22 : Satamon, Ahmès Sapair,
Aménophis. Restent les cas de Saamon, de Sat Kamosé, d'Ahmes-
Mérytamon et de la reine Ahmes (105).
Ahmes- Mérytamon, qui porte déjà de son vivant les titres de "Fille
du Roi ", "Sœur du Roi., "Epouse du Dieu -, "Grande Epouse du
Roi" et "Dame des Deux Pays _ (106), est très certainement la prin-
cesse dont Winlock a trouvé la tombe sous le temple de Deir el aahari
(107). Le style du sarcophage, qui rappelle ceux d'Ahhotep et d'A.N.,
comme le plan de la tombe qui est presque identique à celle d'A.N.,
permettent de dater sa sépulture des alentours du règne d'Aménophis
1er. La momie trouvée dans sa tombe est celle d'une femme d'une cin-
quantaine d'années (108). Ahmes-Mérytamon doit donc être la fille du
couple Amosis-A.N., mariée à son frère Aménophis et morte sous son
LES DOCUMENTS CONTEMPORAINS 15

règne. Elle reçut probablement le titre d'Epouse du Dieu à la mort de


Satamon (et de Sat Kamosé 1).
Ahmes Sat Kamosé est très mal connue. On ne voit pas pourquoi
on refuserait de prendre son nom au sens obvie, elle est sans doute
fille de Kamosis et d'une reine inconnue (109). Comme seul des·
cendant du premier libérateur de l'Egypte, elle connut d'ailleurs une
vénération posthume fort importante (110). En tout cas, elle survé·
cut certainement au moins jusqu'au règne d'Amosis (Ill). Sa momie,
que l'on a retrouvée (112), est celle d'une femme de trente ans à peine.
Parmi ses titres, celui de Fille du Roi et celui d'Epouse du Dieu semblent
primitifs. Dans quelles circonstances ce dernier lui fut·il attribué, si
elle n'est pas la fille d'A.N. 1 Ce point n'est pas clair, on peut à la ri-
gueur supposer qu'ayant été en quelque sorte adoptée par le couple
Amosis·A.N., elle reçut la dignité d'Epouse du Dieu à titre hono-
raire, en même temps que Satamon, puis Mérytamon. En revanche,
elle n'a sans doute jamais porté le titre de «Grande Epouse du Roi»
que lui prêtent deux inscriptions de la 21ème dynastie sur les bandelettes
de sa momie (113).
La reine Ahmes, femme de Thoutmosis 1er est Fille du Roi et
Sœur du Roi, ce dernier titre exclut la possibilité qu'elle soit la sœur dc
son mari ct la fille d'Aménophis 1er, puisque Thoutmosis n'est pas d'as·
cendance royale; Elle appartient donc à la génération précédente, celle
des enfants d'Amosis (114). Sœur d'Aménophis 1er, clic apporta, à la
mort de celui-ci, ses droits au trône à son mari, Thoutmosis.
Le prince Saamon est, lui, mort en bas âge (115). Il porte le titre
de Fils aînê du Roi (sJ-nswt smsw) sur le texte de réfection inscrit sur
la poitrine de sa momie. S'il faut accorder foi à cette indication tardive,
il est donc né entre Ahmes Sapaïr et Aménophis 1er et mort avant
son père.
Cela réduirait â six le nombre des enfants du couple. Il est vrai que
d'autres princesses en recherche de parenté comme Ahmes-hénouttomé-
hou (1l6) ou Ahmes-hénouttéméhou (1l7), etc ... pourraient lui être at-
tribuêes mais sans aucune certitude.

IV . LES DOCUMENTS DATES DU REGNE D'AMENOPHIS 1er


Trois monuments sont sûrement contemporains d'Aménophis 1er.
Rappelons que trois inscriptions que nous avons classées dans le précé-
dent chapitre ( 2 et 4 a et b) peuvent être également attribuées à ce
règne.
I. Scène rituelle sur un bloc de Karnak (118). Ce bas-relief en cal-
caire fin faisait partie d'une construction d'Aménophis 1er dont on a
retrouvé plusieurs fragments, notamment dans la Cour de la Cachette.
Les scènes, qui mettent en jeu non seulement le roi, mais plusieurs
officiantS spécialisés (pères divins, prêtres-!mwty, prêtresses-~nwtt, etc ... )
sont le prototype de celles qui décorent la deuxième salle du sanctu-
aire de la barque édifié par Hatshepsout (1l9). On peut donc pen-
ser que ces fragments appartiennent au sanctuaire antérieur qu'aurait
16 AHMES NÉFERTARY

construit Aménophis 1er au centre des bâtiments de Karnak. Sur notre


bloc, on voit deux registres superposés : celui du haut montre deux
pr~tres dont les pieds baignent dans un bassin. la partie supérieure
du corps est effacée, ainsi que les noms : il s'agit du rite d'asper-
sion qui précédait l'accès au temple (120) ; le registre inférieur repré-
sente trois officiants marchant l'un derrière l'autre, ce sont dans
l'ordre : un prêtre - twn-mwt.f vêtu de la dépouille de félin, un

« père divin - ( ., A ) portant une jupe êvasée descendant presque

jusqu'aux chevilles et serrée à la ceinture par un cordon, enfin

':~Œi.~~J le corps serré dans une longue robe-fourreau,


portant une courte perruque qui lui moule le crâne, ainsi qu'un ban-
.est
deau. Le nte .mutu
. 1é .,I)A.
0
-- roi'"1
~
. accès (1'IL
« aVOir : «entrer
et sortir _) au Temple _. Purification et accès au Temple sont deux
rites préparatoires qui devaient précéder des cérémonies plus spécifi-
ques, notamment les rites d'envoûtement oû la présence de l'Epouse
du Dieu était requise (121). Chose curieuse, alors que ces cérémonies
figurent sur plusieurs monuments (Sanctuaire d'Hatshepsout, Temple
de Louxor (122), «Osiréion _ du Lac (123) ... ), nulle part le nom
propre de l'Epouse du Dieu n'est donné, sinon dans notre scène. Nous
pouvons en déduire, que ces rites, encore exécutés personnellement par
A.N., furent peu à peu confiés, surtout pendant les époques oû aucune
reine n'était Epouse du Dieu, à des prétresses « professionnelles _, sans
doute la supérieure des «recluses d'Amon _ (124), qui ne portaient le
titre d'Epouse du Dieu que pour cette cérémonie. On remarque la
présence de l'expression «main du Dieu _ qui deviendra classique à la
Basse Epoque comme substitut d'Epouse du Dieu ou d'Adoratrice du
Dieu (125), mais qui se rattache à la plus ancienne théologie de la
prêtresse-épouse, jouant le rôle que le mythe héliopolitain attribuait à
la main d'Atoum dans la genèse du monde (126). Il n'est pas indif-
férent de constater que les premières apparitions de cette locution
(127) ont lieu dans un contexte rituel, ils n'entreront dans la titulature
proprem~~t-èÎite- dës'Reines-Epouses du"Dieu qu'avec Méryta11lon n ..
Hatshepsout n-Méryt-rê et déjà la princesse Néfrourê (128).
2. Panneau d'offrandes sur un bloc de Karnak (129). Ce bloc cal-
caire appartient par le style aux constructions d'Aménophis. D'inter-
prétation difficile, il renferme apparamment la liste des offrandes
faites par le roi (dont le nom a disparu dans un éclat) au profit de di-
verses divinités ou institutions ; les offrandes se composent, dans la par-
tie conservée, de pièces de bétail ; deux formules symétriques forment
accolade: ..
"
a.,J; 1 1 --' [{'-..J 1 ~ c::!:l c::J
4-Jl A~ ""1'......-"l JIJ ~ Go D III ~_
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LES DOCUMENTS CONTEMPORAINS 17

l~ t~ "'\..n~~
b.,'; ~ Ô~ l,i--_[-J~
4 _
I~c:o ~~~.
Le roi semble donc adresser urre offrande à une institution pl [... J
en passant par l'entremise de sa femme.
3. La tombe .. B » de Drah Abou el Neggah (130). Il s'agit d'une
tombe de proportions assez vastes, à laquelle on accède par une fosse
verticale et qui comprend, en toutre, un puits. Les agrandissements
successifs de la tombe, ainsi que la présence d'objets au nom d'Améno·
phis 1er et A.N. en nombre presque égal, incitèrent les premiers fouil-
leurs à conclure qu'il S'agissait d'une tombe commune à la mère et au
fils, réplique de l'association que l'on croyait repérer dans le temple
funéraire de Gournah en contrebas (infra, ch. V § 1). En réalité, on a
de sérieuses raisons de penser que la tombe d'Aménophis 1er se
trouvait plus au sud, les indications du papyrus Abbott invitent à la
chercher au nord du temple d'Amenhotep «du Jardin", dont on a
reconnu qu'il ne pouvait être identifié avec le Mn-St, mais qui peut
correspondre soit au temple d'Amenhotep fils de Hapou (131), soit à la
chapelle d'Amenophis 1er à l'emplacement de la cour du futur temple
d'Hatshepsout à Deir el Bahari (132). La tombe de Drah Abou el
Neggah revient donc sans partage à A.N. Dans son premier état, elle
remonte certainement au règne d'Aménophis, c'est pourquoi nous la
faisons figurer dans ce chapitre. A ce moment, elle ne devait com-
porter ni le puits, ni les diverticules qui s'ouvrent sur la chambre cen-
trale, ni peut-être la chambre à piliers qui la prolonge. Du mobilier
de cette époque, il reste três peu de choses, l'essentiel est constitué par
54 vases en albâtre et en feldspath, dont 21 inscrits aux noms d'Amosis
(3), d'Aménophis 1er (9) et d'A.N. (8) (et même d'Aâouserrê Apophis
(I)) !\Ious dêcrirons ultérieurement les vases de la reine (infra, ch.
IX -§ 4, b). On sait que ces vases, contenant probablement des es-
sence, précieuses, étaient marqués au nom du personnage ou de l'ins-
titution qui fournissait le produit (133). C'est sans doute Aménophis,
le dernier roi mentionné, qui a fourni la plus grosse contribution au
matériel funéraire d'A.N., la reine elle-même a contribué pour une
part importante sans doute prise sur son domaine (134), mais en utili-
sant aussi des vases qui venaient de son mari (135).
La torpbe contenait êgalement des traces d'une seconde occupation
à la fin de la 18ème dynastie et notamment des fragments de statue,
dont l'une semble représenter Aménophis et l'autre A.N. (136). Ils
doivent dater d'une restauration consécutive à un pillage. E. Thomas
suggère comme date le règne d'Horemheb : ce serait à l'occasion de
-
ces travaux que la tombe aurait été élargie, peut·être pour abriter
les restes d'une reine récemment décédée (Moutnedjemet /) (137).


Les monuments mentionnant A.N. sous le règne d'Aménophis
moins évocateurs que ceux que l'on possédait pour la période
sont
pré-
-
cédente. Ils attestent toutefois le maintien de son influence. La pré-
paration d'une tombe destinée à abriter son sarcophage ne prou"" nas
18 AHMES NtF'ERTARY

qu'elle soit morte durant cette période.


On a peu de document sur la «minorité» d'Aménophis 1er. On
suppose généralement que son règne personnel commença en l'an 7, date
à laquelle on le voit intervenir dans les affaires de Nubie avec la d~igna­
tion d'un nouveau vice-roi, Touro (1!l8). 1\ est vraisemblable de sup-
poser que A.N. dirigea les affaires du royaume dans l'intervalle (1!l9),
mais rien ne permet de l'affirmer.
Arpénophis n'atteignit sans doute pas les trente ans de règne, si
l'on en juge d'après son édifice de Heb-Sed inachevé (140). De son temps
les événements extérieurs jouèrent un rôle minime, mis à part les opé-
rations en Haute Nubie ; les traces d'activité commune d'Aménophis
et d'A.N. sont dont plutôt à chercher dans l'équipement religieux des
temples d'Egypte (infra, ch. IX).

v - LES FONDATIONS THEBAINES D'AMENOPHIS 1er ET


D'A.N.
Plusieurs constructions se présentent à nous dont il n'est pas facile de
préciser la fonction propre.: temple funéraire ou monument com-
mémoratif ? Le point commun est le lien entre A.N. et son fils.
\. Le Temple funéraire d'A.N. à l'ouest de Gournah (141).
C'est un édifice célèbre dénommé Mn-Swt, ou plus fréquemment
Mn-St (141 bis).
Les fouilles pratiquées en 1897 à la limite des terres cultivées en
bas des collines de Drah Abou el Neggah ont permis de retrouver
les arasements très ruinés d'un édifice à colonnes qui s'est révélé sans
hésitation possible le temple d'A.N. «dont l'emplacement est stable»
(142) ; dans la partie sud on trouvait une porte décorée de scènes
«jubilaires" d'Amenophis '1er (14!l), ce qui permettait de dater le
monument du règne de ce roi et semblait prouver qu'Aménophis
était aussi concerné dans le culte du Mn-St (144). On a pensé que
l'édifice comprenait deux parties, une au nord consacrée à la reine,
une au sud pour son fils ; en fait, cette répartition est fondée
seulement sur la fréquence des ex-voto au nom d'A.N. dans la partie
nord, or seules les deux extrémités ont été fouillées ; il est probable que
le temple, au demeurant très remanié (145): formait un seul édifice
rectangulaire, peut-être périptère (145 bis).
Cet édifice mérite-t-il le titre de temple funéraire, plus exactement
de « château de million d'années" ? Se fondant sur la forme et sur les
représentations de la « porte jubilaire". Ph. Derchain croit pouvoir l'ex-
clure ; le Mn-st serait une chapt'Ile de J;leb-Sed, tandis que le mo-
nument de Deir el Bahari (infra, § 2) constituerait le temple funé-
raire d'Aménophis 1er. La distinction est par elle-même très risquée :
les listes de monuments thébains font figurer le Mn-st avec les autres
temples funéraires de l'ouest (146) et les temples funéraires les plus
reconnus renferment de nombreux éléments qui évoquent le J;leb-Sed
(147). 1\ ne faut jamais oublier que les prétendus « temples funéraires»
sont en réalité les temples d'un grand dieu au culte desquels est associé
LES DOCUMENTS CONTEMPORAINS 19

un souverain, un membre de la famille royale (148) ou un particu-


lier (149). Le Mn-st est essentiellement un temple d'Amon (150), il a
été élevé à n'en pas douter en l'honneur d'A.N. par son fils Aménophis :
c'est elle qui bénéficie de culte en partageant les honneurs rendua à
Amon (151). Aménophis n'est que l'invité, ce qui ne l'empkhe pu
d'avoir fait décorer une partie du temple en l'honneur de son jubilé.
Li! présence de cette fondation au Nord de Th~bes ne noua surprend
pas, elle est sans doute toute proche du domaine de l'Epouse du
Dieu constitué par Amosis pour sa femme (et probablement enrichi_
par Aménophis) ; surtout elle se situe en co~ebu de la tombe que
ce dernier a préparée pour sa mhe. Ce ~cteur est bien celui de
1'« Epouse du Dieu. qui sert de point de rephe dans la topographie
thébaine (152).
La construction du temple semble remonter à hi fin du r~e, si
l'on tient compte des représentations ~e lIeb-Sed.
2. L'Edifice funéraire d'Aménophis 1er l Deir el Bahui.
Plusieurs dizaines de briques crues d'un module insolite (plua de
30 cm de long) marquées au nom soit d'Aménophis 1er, soit d'A.N.,
ont été retrouvées à l'emplacement de la terrasse médiane du temple
d'Hatshepsout à Deir el Bahari (153) et dans la tombe de Mérytamon
située sous le temple (154). Grâce à quelques spécimens retrouvés en
place sur plùsieurs assises, on peut voir que le bâtiment était cons·
truit lég~rement en dessous du niveau de la cour d'Ha!Jhepeout, et
déporté à gauche par rapport à l'axe de celle-ci (155). L'absence de
fragment de couverture en calcaire ne prouve pas qu'il en était
originellement dépourvu. La forme de l'édifice ne peut pour l'instant
être reconstituée, il serait tentant d'y voir une pyramide, imitant celle,
toute voisine, de Montouhotep (156), mais on sait qu'Aménophis 1er
avait une tombe et même une tombe hypogée dans la montagne thé·
baine (cf. supra, n. 131) ; la pyramide ne pourrait donc étre qu'un
cénotaphe ou une premi~re sépulture abandonnée par la suite. Mieux
vaut pour l'instant avouer notre ignorance.
En avant du monument, de part et d'autre d'une rampe qui devait
descendre jusqu'aux limites des cultures, il y avait une double rangée de
colosses osiriaques du roi, qui ont été trouvés brisés, parfois usez
loin de leur position primitive (157).
Le monument d'Aménophis 1er et sa chaussée d'accés étaient in-
compatibles avec les projets de Sénenmout et de ses coll~gues, c'est
donc sous Hatshepsout que furent détruits l'un et l'autre. Quelques
briques furent reprises dans la maçonnerie mais la plupart furent entu·
sées dans la cour où elles ont formé, en se désagrégeant, les monticules
que l'on voit actuellement.
Il est donc vain de chercher à identifier 'ce monument avec l'un des
lieux de culte. connus à l'époque ramesside pour Aménophis 1er (comme
Pr ~mn-1}tp n KJmw) (158). Tout au plus, le nom de !!nmt-mn, qui
n'est mentionné que par la liste de Puyemr~, pourrait éventuellement
convenir (159).
La présence des colosses osiriaques et la proximité du temple de
20 AHMES NÛERTARY

Montouhotep prouvent suffisamment le caract~re funéraire de l'édifice.


La disparition des éléments de décoration sur pierre, sans doute plus
facilement réutilisables, nous empêche d'apprécier l'importance et la
beauté de cette construction. La présence de quelques briques au nom
de la reine indiquent qu'elle fut associée à la construction de l'édifice,
sans pour autant y étre l'objet du culte, puisqu'elle avait son propre
temple, le Mn·St.

VI· LES DOCUMENTS DATANT DU REGNE DE THOUTMO·


SIS 1er
On admet généralement qu'A.N. mourut sous le r~gne de son fils
(160). En réalité, certains documents prouvent qu'elle a connu au moins
les premières années du règne de Thoutmosis 1er.
I. Stêle du couronnement de Thoutmosis (161).
Cette stèle, reproduite en pljlsieurs exemplaires pour être exposée
en différents points de Nubie, contient le texte de la notification faite
par Thoutmosis au vice-roi Touro de son avènement ; elle est datée de
l'an 1. Sur le cintre, le roi rend un culte à une divinité, suivie de deux
reines :
a. ~ •.. ~~Jffl---.lf-l;
b. ~ ... ~(if~4~îië=!lb].
« a • est certainement la reine Ahmes fille d'Amosis et d'A.N., qui
a fourni à Thoutmosis ses droits au trône ; «b • peut être identifiée avec
A.N., malgré l'absence des titres et surtout en dépit du fait anormal
que la reine-épouse la précède (162).
La forme Nfrt-rry correspond tout à fait à une graphie possible du
nom de la reine à cette époque (cf. ch. II § 3) et il n'y a aucune raison
de supposer l'existence d'une reine Nfrt-rry dont nous' ne connaîtrions
rien par ailleurs.
Le fait que A.N. soit ainsi représentée au début du règne, même si
c'est en deuxième position, indique. qu'elle était encore en vie à ce mo·
ment (les épithètes cn!J-tf, w!JJ·tf, snb-tr, ne suffiraient pas par eux-
mêmes à le prouver, cf. le cas de Tétishéri, supra ch. III § 3), et qu'elle
gardait une certaine autorité, ce qui lui vaut d'être invoquêe ici comme
garant de la continuité dynastique.
2. La statue colossale de Karnak (163).
A l'angle sud·est de la salle hypostyle édifiée par Thoutmosis 1er
entre le IVe et le V Pylone se trouve une statue assise d'A.N. dont H
manque la tête. Les textes qui la décorent sont les suivants (164)

a. .§'!i6 g:~lt ,:~~ A14~l:;!J. f ;


LES DOCUMENTS CONTEMPORAINS 21

A.N. est ici donnée comme défunte (m)C.t-!;TW). D'après la graphie du

nom (le ~ n'est pas encore écrit après ri) ) et surtout à cause de la
position de la statue parmi les colosses osiriaques de Thoutmosis 1er, il
est vraisemblable que ce mopument date du règne de ce dernier et suit
de peu la mort de la reine (165).
3. Vases destinés à la tombe de ThouOll08U 1er (166).
On a retrouvé dans la tombe nO 20 de la Vallée des Rois deux vases
au nom d'A.N. Ils remontent sûrement à une époque où elle vivait enco-
re (les textes seront examinés ultérieurement, ch. IX § 4, c), deux lignes
rajoutées sur l'un d'entre eux semblent sigr.ifier que ces vases ont été
réunis par Thoutmosis Il quand il préparait 1" sépulture de son père
Thoutmosis 1er (167) ; Hatshepsout remania la tombe mais laissa les
vases (167 bis). Il n'y a pas lieu de penser qu'A.N. vivait encore à la
mort de Thoutmosis 1er, mais ces vases proviennent sans doute d'un don
qu'elle fit au roi, peut-être pour son avènement, selon un procédé qui
était courant entre membres de la famille royale (d. les vases d'Amosis
dans la tombe d'A.N., supra, ch. IV § 3).


Tous les documents que nous venons de citer n'ont pas la même va·
leur. Mais leur convergence semble indiquer que Thoutmosis 1er a tenu
à entourer les dernières années de la vieille reine, qui était aussi sa belle-.
mère, d'une sollicitude, particulière. Même après sa mort, il a tenu à
rappeler son souvenir comme la meilleure garantie de sa légitimité.

VII . LE SARCOPHAGE ET LA MOMIE D'A.N.


La cachette de Deir el Bahari a restitué non seulement le corps momi-
-
fié de la reine, mais son sarcophage et ses canopes, ainsi que le cercueil
de sa "nourrice ». Tout ce matériel nous renseigne directement sur le
contexte de la fin de sa vie, ainsi que sur les derniers honneurs qui lui
furent rendus.
Les diffêrentes pièces furent évidemment déposées dans la tombe de
Drah Abou el Neggah à la mort de la reine (168), ce n'est qu'après les
pillages de la fin de l'époque ramesside qu'elles furent transportées dans
la tombe 320 de Deir el Bahari qui servait de cachette aux restes de
nombreux souverains du Nouvel Empire.
1. Sarcophage et momie de Râï
Un sarcophage (169) du début de la 18ème dynastie trouvé dans la

cachette porte des inscriptions au nom de R<t donnée comme =~


~1b'
A 4:> J
~-JI~1\:t~~1-
var. _ a 6
4:> Q ~ ce.:)§.

(170). La momie qu'il contenait était celle de la princesse Inhapi (171).


22 AHMES NÉFERTARY

Mais le corps de Râï ne semble pas avoir été perdu. Une momie de
femme portant son nom inscrit à l'encre sur les bandelettes (172) a été
retrouvée dans un sarcophage de la 20ème dynastie. Cette indication
peut évidemment être un faux, mais l'on voit mal comment on aurait
gardé le nom d'un personnage finalement subalterne, si ce n'était pas
réellement sa momie que l'on avait conservée après l'avoir retirée de son

- sarcophage (celui-ci, assez somptueux, dut être affecté à Inhapi qui avait
sans doute perdu le sien).
Un problème difficile est posé par l'âge de la momie. Râï serait net-
tement plus jeune qu'A.N. (173), or, dans les inscriptions, la reine est
présentée comme défunte /mJCt-!;rw) ; la graphie de son nom avec le
p semble confirmer cette indication, et si, comme c'est vraisemblable,
le sarcophage de Râï provient de la tombe d'A.N. à Drah Abou el Neg-
gah, elle dut être enterrée après elle.
On ne peut donc pas voir dans Râï une «nourrice» au sens précis
du terme, mais seulement une dame de compagnie d'A.N., plus jeune
qu'elle. Nous avons d'ailleurs sur la tombe de Tétiky le nom d'une autre
« nourrice» de la reine, Ttf-'!mt (174).
Le souvenir de Râï, lié à la famille d'Amosis, s'est perpétué, puis-
qu'on la voit, semble-t·il, représentée à la suite d'Ahmes-Hénouttoméhou
et d'Ahmès- [ ... ] dans une tombe de l'époque de Thoutmosis III (175).
2. Les canopes d'A.N. (176).
La reine possédait quatre canopes à tête humaine. Chacun d'eux por-

tait son nom : j~ Je ~ *"l\" ~ ~>-: g, ainsi


que des formules rituelles (177).
3. Le sarcophage extérieur d'A.N. (178).
Cercueil énorme (hauteur :3,17 m) fait de couches de toiles agglu-
tinées ensemble et imprégnées de stuc ; cette matière ~e supportant pas
d'être disposée sur une grande surface horizontale, la division du sarco-
phage a lieu par le milieu et non de la tète aux pieds. Il est peint en
jaune avec des points bleus pour évoquer l'or et le lapis-lazuli. La per-
ruque, les traits du visage et les colliers sont relevés de bleu. Les bras

sont croisés sur la poitrine avec 2 signesf . Le corps est couvert d'un
lacis hexagonal en relief et la perruque est enveloppée d'une résille
(179). La formule rituelle du ~tp-d{-nswt est gravée en une colonne ver-

j;: i i:
ticale de la poitrine aux p:eds ; le nom de la reine:" *=
Jo ~~!iJfJ *~ (180)E-l'tJ!4~]~~t'.
Ce sarcophage devait en contenir un autre (181), qui à son tour abri-
tait la momie de la reine. La caisse peinte en rouge que l'on a retrouvée
à l'intérieur du sarcophage (182) et contenant une momie, qui doit être
celle de Ramses III (182 bis), n'a rien à voir avec A.N.
LES DOCUMENTS CONTEMPORAINS 2~

4. La momie d'A.N. (18~).


Outre la caisse susdite, le sarcophage CGC 6100~ contenait une secon-
de momie qui est certainement ceUe d'A.N., bien qu'eUe ne comporte
aucune inscription.
Les morceaux de tissus qui adhéraient encore aux chairs.sont de cou-
leurs jaune et brun rouge, comme pour la majorité des momies de la
18ème dynastie (184). Ils ne comportent pas de décoralÏon. Bijoux et
amulettes ont disparu dans le pillage (185),
La momie débarrassée de ses bandelettes, s'est révélée celle d'une fem-
me âgée (186), à la peau blanche. Mis au contact de l'air, le corps s'est
décomposé. La momie mesurait 1.61 m .


Le matériel funéraire" que nous venons d'étudier apparalt très 'homo-
gène. A chaque fois, la reine est donnée comme «justifiée., le titre

., ~ occupe la place principale. Ces traits rappeUent la statue de


Karnak (supra, ch. VI § 2).
L'âge de la momie (autour de la soixantaine) correspond bien à ce
que l'on sait de sa vie, si l'on donne 5 ans de règne à Kamosis, 25 à
Amosis, entre 25 et ~O à Aménophis. Dans les cadres chronologiques _
proposés par Hornung (187), eUe aurait donc vécu approximativement
de 1565/1560 à 1500.
Le fait qu'A.N. était de pigmentation claire infirme définitivement
l'hypothèse d'une ascendanc:;e nubienne fondée sur des représentations,
d'ailleurs très postérieures (infra, Second.. partie, ch. XVI § 8), d'A.N.
avec les chairs noires. On aimerait comparer ses traits a"ec ceux des
statuettes votives. qui lui sont consacrées (infra, Second.. partie, ch. IX).
Malheureusement nous n'avons jusqu'à présent aUCun portrait contem·
porain de la reine. • -

VIII. DOCUME]'(TS NON DATES LES SCARABEES ET


OBJETS ASSIMILES.
Le nom d'Ahmes Néfertary, plus souvent de Néfertary, précédé ou
non de divers titres, apparaît sur de très nombreux scarabées (188). Il est
relativement aisé de la distinguer de ses homonymes Néfertary femm ..
de Thoutmosis IV et de Néfertary (-Méritenmout) femme de Ramses Il.
grâce à la graphie des signes

A.N. : tS , ~, 'c:J fin 18ème dynastie 0


19ème dynastie : t:Y

A.N. :4,4 19ème dynastie : 4


Du moins pour les pièces contemporaines. Il apparalt en effet que
certains scarabées sont une copie de ceux d'A.N., émis sans doute à
l'époque ramesside (189). Sont aussi à exclure les objets au nom de la
24 AHMES NtFERTARY

Grande Epouse du Roi Ahmes qui est ~videmment la femme de Thout-


mosis 1er.
\. Liste des principaux scarab&s contemporain•.
Petrie connaissait 68 scarabœs et objets assimil~ (perles, sceaux...) au
nom d'A.N. (190), B. Jaeger en dmombre 124 (191). Cenains se r~­
vèlent appartenir à la série posthume, d'autres ont ~t~ omis dans les
inventaires ant~rieurs, d'autres enfin ne nous ont pas ~t~ accessibles.
Nous arrivons en d~finitive à la liste suivante dans Iaqu_elle _~~~_~igt!a­
Ions les exemplaires dont nous avons pu vérifier les graphies au moins
par un fac-simile.

NO NO LIEU Ancienne localisation Publication LB vu


actuel ancien
1 1 Aberdeen Petrie se p. 37 1
2 2 Berlin 1899 lAI x 2
3 3 Berlin 1900 IA2 x 3
4 4 Berlin 7361 IA3 x 4
5 5 Chicago 1248 ex. coll. Rev. Muech IA4 x 5
6 6 Clùcago 1249 ex. coll. Rev. Murch 1 E 24 x 6
7 7 Chicago 1250 ex. coll. Rev. Murch 1 E 25 x 7
8 8 Clùcago 1251 ex. coll. Rev. Murch 1 E 26 x 8
9 9 Clùcago 1252 ex. coll. Rev. Murch lB 14 x 9
10 10 Durham Unlv. Gulbenkian Mus. of x 10
Oriental Art NO 934 x
II Il Caire CG 36073 = HS781 IC 20 Il
JE 25089 x
12 12 Caire HS784 1 E 28 12
CG 36074
13 13 Caire CG 36075 = HS785 IA6 x 13
JE 3370 x
14 14 Caire 1 E 29 x 14
CG 37380
15 17 Caire ex. coll. Fouad 1 E 32 15
JE 74991
16 19 Caire ex. coll. Fouad 1 E 34 x 16
JE 74995
17 20 Caire JE 84635 IV 105 17
18 21 Caire JE 86484 IE35=E91 18
19 22 Caire 1 E 36 19
JE 89921
20 23 Leide 1206 1 E 37 x 20
21 24 Leide \207 21
22 Leningrad x 22
Hermitage 4446 x
23 112 Leningrad ex. coll. Golénischeff lE 77 23
Musée Pushkin x
24 25 Londres Unlv. coll. ex. coll. Petrie Petrie SC 18.1.15 VIA8 24
25 26 Londres Univ. colt. ex. coll. Petrie Petrie SC 18.1.16 VlIll24 25
26 27 Londres Univ. coll. ex. coll. Petrie Petrie SC 18. l. 17 1 E 56 x 26
27 28 Londres U. C. ex. coll. Petrie p.se 18.1.18 1 E 57 x 27
28 29 Londres U. C. ex. coll. Petrie P. se 18.1.19 1 E 58 x 28
29 30 Londres U. C. ex. coll. Petrie p.se 18.1.20 1 E 59 x 29
30 31 Londres U. C. ex. coll. Petrie p.se 18.1.21 1 E 60 x 30
31 32 Londres U . C. ex. coll. Petrie P. se 18.1. 23 1 B 15 x 31
32 33 Londres U. C. ex. coll. Petrie p.se 18.1.24 IV 108 x 32
33 34 Londres U. C. ex. coll. Petrie p.se 18.1.26 VI116 x 33

34 35 Londres U. C. ex. colt. Petrie HS790 VlIll24 x 34


35 36 Londres U. C. ex. coll. Petrie HS789 x 35
36 37 Londres U. C. l71I5 HS788 1 E 38 x 36
LES DOCUMENTS CONTEMPORAINS 25

37 38 Londres DM 17153 Hall nO 344 1 E 39 x 37


38 39 Londres DM 24145 Hall nO 339 1 E40 x 38
39 40 Londres DM 26291 Hall nO 329 VII14 x 39
40 41 Londres DM 26292 Hall nO 330 VI 115 x 40
41 42 Londres BM 27148 Han nO 833 1 E 42 x 41
42 43 Londres DM 28331 lIali nO 345 11I95 x 42
43 44 Londres DM 28178 Hall nO 346 1 E 43 x 43
44 45 Londres DM 28420 Hall nO 341 1 E44 x 44
45 46 Londres DM 28428 Hall nO 348 IV 106 x 45
46 47 Londres DM 30561 Hall nO 35 = Newbeu) 1 E 45 x 46
Sc. 26 [31]
47 48 Londres BM 30562 Han nO 353 IV 107 x 47
48 49 Londres DM 32371 Han nO 331 1 E 36 x 48
Newberry, Sc. 26 [15J
49 50 Londres DM 32431 Hall nO 342 11I96 x 49
50 51 Londres 8M 32450 Hall nO 351 1 E 47 x 50
Newberry. Sc. 26 (16]
51 52 Londres HM 37722 Hait nO 335 1 E 48 x 51
52 53 Londres DM 38741 1 E49 x 52
.53 54 Londres DM 39328 Hall nO 337 1 E 50 x 53
54 55 Londres DM 40772 Hall nO 350 1192 x 54
55 56 Londres DM 40773 x 55
56 57 Londres DM 40774 1A 7 x 56
57 58 Londres DM 42001 lIall nO 340 1 E 51 x 57
58 59 Londres DM 42018 Hall nO 34ll x 58
59 60 Londres DM 42363 l-iall nO 334 1 E S2 x 59
60 61 Londres DM 42765 Hall nO 33g 1 E 53 x 60
61 62 Londres DM 45663 Hall nO 343 11I97 x 61
62 63 Londres DM 51329 1 D 22 62
63 64 Londres DM 52098 1 E 54 63
64 65 Londres DM 54769 1 E 55 64
65 ( 66) Londres DM 64761 x 65
66 Londres DM 64764 x 66
67 67 Londres BM 66725 ex. coll. Amherst (1 E 75) x 67
68 68 NYMMA 04.2.741 ex. coll. Farman x 68
69 69 NYMMA 03.3.347 ex. coll. Ward x 69
70 70 10.130.42 ex. coll. Murch x 70
71 71 10.130.43 ex. coll. Murch x 71
72 72 10.130.171 ex. coll. Murch x 72
73- 73 10.130.172 ex. coll. Murch x 73
74 74 10.130.173 ex. coll. Murch x 74
75 75 10.130.174 ex. coll. Murch x 75
76 76 23.3.184 lAI) x 76
77 77 26.7.29 ex. coll. Timmins x 77
78 78 26.7.30 ex. coll. Timmins x 78
79 79 26.7.123 ex. coU. Timmins x 79
80 80 26.7.124 x 80
81 81 26.7.126 x 81
82 82 26.7.739 ex. coll. Timmins VI09=112 x 82
83 83 26.7.740 ex. coll. Timmins V 110= 113 x 83
84 84 30.8.342 ex. coll. Theodore Davis x 84
85 85 30.8.469 ex. coll. Theodore Davis lA 10 x 85
26 AHMES N~FERTARY

86 86 30.8.471 ex. coll. Theodore Davis x 86


87 87 30.8.472 ex. coll. Theodore Davîs 87
88 88 30.8.473 ex. coll. Theodore Davis x 88
89 89 30.8.474 ex. coll. Theodore Davis x 89
90 90 30.8.475 ex. coll. Théodore Davis x 90
91 91 30.8.476 ex. coll. Theodore Davis x 91
92 92 30.8.477 92
93 93 30.8.478 x 93
94 94 30.8.1041 x 94
95 95 NY Broocklyn ex. coll. Abbott 1 B 13 a 95
museum
96 91 Oxford Ashmolean 1892.443 IE69 96
museum
97 98 Oxford Ashmolean 1892.1377 VIII x 97
98 96 Oxford Aslunolean 1890.362 (E 3770) VI 122 x 98
99 99 Paris Louvre CSH 591 /lS793 1 E 70 x 99
100 100 Paris Louvre CSH 592 /lS 1605 x 100
101 101 Paris Louvre d·a~~s_~harpe.Eg. l/lScr.: II pl. 75 12 x 101
102 102 Turin Cal. 5431 /lS 789 1 E 71 x 102
103 103 Turin Cal. 5432 1 E 72 x 103
104 104 Turin Cal. 5433 1 E 73 x 104
105 105 Turin s. nO /lS 792 1 E 74 x 105
106 106 Turin «T 1225» /lS 791 III 101 x 106
107 107 coll. Bethel 341 VIl 123 107
108 108 coll. Edwards /lS786 x 108
109 109 coll. v. Bissing 214 1 E 76 109
110 110 coll. v. Bissing 215 ex. coll. Fraser 188 III 102 x 110
III III coll. v. Bissing 216 ex. coll. Fraser 189 Il 94 x III
112 113 coll. Harding Smith 1 E 79 112
1I3 114 coll. Hilton Priee 326 /lS 794 IE80~ 81 x 113
114 Ils coll. Helten Priee 3772 1 B 17 x 1I4
115 116 coll. Rev. Loftie /lS 782 x 115
116 117 coll. Mac Gregor s. n. 1 A Il x 116
117 118 coll. Mac Gregor 394 1 E 82 1I7
118 119 coll. Mac Gregor 339 1 B 17a 118
119 120 coll. Mac Gregor 444 1 B 17b 119
120 121 coll. Matouk G.II. 1. lA 12 x 120
121 'IlL coll. Matouk G.II. 8. ex. coll. Blanchard III 104 x 121
122 123 coll. Matouk x 122
123 124 coll. Palin 732 /lS 795 1 B 18 x 123
124 125 coll. Pier 1 E 87 x 124
125 126 coll. Sabatier 220 lX7 125
126 127 coll. Wiedmann 1 E 89 x 126
127 coll. privée Bâle x 127
128 128 Qau tombe E 1118 lE 90 x 128
129 129 Faras 1 A 13 129
130 130 Faras 1 B 19 130
131 131 Esna (feuille 1905 . 1'906) E 06 x 131
132 132 coli. Northumberland: •vente Sotheby du 21/4/75 na 15 132
133 133 coll. Northumberland: nO 16 (a) 133
134 134 coll. Northumberlaml: na 58 x 134
135 135 coli. Northumberland: nO 60 (a) x 135
136 136 coll. Northumberland: nO 60 (b) x 136
1
LES DOCUMENTS CONTEMPORAINS 27

2. Classement et conclusion.
Tous les objets ne sont pas des scarabées. Le tableau de B. Jaeger
permet de distinguer approximativement
90 scarabées proprement dits
3 scaraboïdes (nos 56. 58. 111)
9 cowroïds (42. 49. 61. etc...)
5 plaques (17. 32. 45. 47. 72)
3 cylindres (82. 83. 97)
8 perles (33. 39. 40. etc... )
1 bague (107)
1 al/dja! (125).
A aucun de ces types d'objets ne semble correspondre un type précis
de légende, ce qui justifie leur étude en un seul chapitre. Néanmoins
les cylindres, en raison sans doute de la grande surface qu'ils offrent
pour inscrire des signes, sont porteurs de titulatures plus développées
82 rfl'tt wrt ~swt 'jC~-ms(w) Nfrt.iry
83 sJt-nswt, ~mt-nlr, snt-nswt Nfrt-rry
97 slt-nswt, ~mt-'!lr, snt-nswt Njrt-'ry
Dans l'ensemble, les' scarabées et objets assimilés offrent une grande s~
militude dans leurs inscriptions. Sur H9 exemples sûrs qui ont servi de
base à nos calculs, le nom de la reine est écrit :
-~ en toutes lettres dans 21 exemples
- sous la forme brève (Néfertary) dans 98 exemples.
- Sur 83 exemples qui comportent un titre devant le nom, ce titre est
« Epouse du Dieu» (71 exemples)
« Mère du Roi» (4 exemples: 50. 100. 117. 128) (192)
« Epouse du Roi » (4 exemples: 61. 72. 84. 100)
« Grande Epouse du Roi» (3 exemples: 65. 67. 122, les deux der· _
niers avec !lnmt-nfr-~tJ:t)
« Fille du Roi» et « Sœur du Roi» (4 exemples ; 33. 83. 97. 98)
(193).
Tous les objets que nous venons de voir ont été émis du vivant de la
reine (196) et postérieurement à l'an 22 d'Amosis (le signe {"li, partout
où il est écrit, a la forme~). Mais il est impossible de les situer plus
précisément. Une plaquette de la collection Golénischeff (197) associe les
cartouches d'Amosis et d'A.N., mais il ne s'agit pas d'un document con·
temporain, comme le prouvent le signe {rlJ, (écrit --) et le p après le

signe ih .En revanche, les deux objets qui portent conjointement


les noms d'Aménophis et d'A.N. (198), et celui qui accole les deux
« Epouses du Dieu» A.N. et Mérytamon (199) datent sans doute du
vivant de la reine.
28 AHMES NtFERTARY

Elevé (surtout pour une reine), le nombre des scarabées d'A.N. n'est
pourtant pas sans exemple : Aménophis 1er et surtout Thoutmosis III
en firent paraltre un bien plus grand nombre à leur nom (Petrie leur en
attribuait respectivement 179 et 1791). La masse des émissions n'est
nullement fonction de l'importance du culte posthume de la reine, car,
encore une fois, elles eurent lieu de son vivant et étaient sans doute des·
tinées moins à perpétuer son souvenir qu'à gratifier les dignitaires de
sa maison (200). L'importance du titre d', Epouse du Dieu. pourrait
indiquer que ces scarabées servirent spécialement dans le cadre de la
, Maison de l'Epouse du Dieu. dont le personnel devait étre numérique·
ment important. Un des scarabées a d'ailleurs été trouvé à Gournah
(201).

IX . DOCUMENTS NON DATES : LES VASES ET OBJETS CUL·


TUELS.
Le nom d'A.N. se lit sur diverses pièces (vases, coffrets, instruments
de musique ... ) dont le trait commun est d'avoir rapport au culte divin
ou funéraire.
1. Revêtement d'ivoire d'un coffret ayant appartenu au temple de
Montou à Karnak (202).
A l'emplacemertt du temple dit «de Thoutmosis 1er., les fouilles de
Karnak-Nord viennent de faire apparaltre divers restes (statuettes de
pierre, stèles, poteries peintes) de la 18ème dynastie. Parmi eux, «un
revêtement d'ivoire ayant appartenu à un coffre dédié par A.N. à un
dieu dont le nom nous manque» (203). L'attribution du temple à
Thoutmosis 1er n'entraine pas forcément la datation du coffret, en
effet on a trouvé au même niveau une statue de Sésostris III (204). Le
_ texte ne nous est pas encore parvenu.
2. Manches de sistre et contrepoids de ménat.
Les contrepoids de ménat se présentent comme des plaquettes de
faïence bleu-vert, d'une quinzaine de centimètres de long, percées en
haut de deux trous pour attacher les rangées de perles, ils sont générale·
ment inscrits sur les deux faces.
a. Provenance ... ? (205)
Textes • 1) I)mt-nJ.r 'JCI)-ms Nfrt-rry cn!Jtf Tryt Ifwt·l;lr nbt 'Iumyt.
2) I)mt.nJ.r·r~.ms Nfrt·fry en[!tl mryt lfwt-Ifr nbt Tp-z"hw.
b. Provenance: chapelle d'Hathor à Deir el Bahari (206)4
Textes: 1) mwt . nswt '/"lI-ms Nfrt-(ry.
2) .... l}sr-Kl·R·.
c. Provenance: temple de Montouhotep à Deir el Bahari (207).
Texte : ... 'JC!'-ms Nfrt.fry. .
d. Provenance : temple de Hathor de Sérabit el Khadim (208).
Texte : [lmt-nswt wrt '~I)-ms Nfrt-fry.
e. Provenance ... (209).
Textes: 1) 1}mt·nlr 'JC~-ms (210) [Nfrt-ir}].
2) I)mt-n1,r 'r!'·ms Nfrt-(ry.
Les manches de sistres sont parfois difficiles à distinguer des bijoux
LES DOCUMENTS CONTEMPORAINS 29

en forme de baguette. La proximité des contrepoids de minat rend


néanmoins probable l'appellation pour;
f. Provenance: .Deir el Bahari (?) (211).
Texte: mwt-nswt 'JC/;I-ms Nfrt-rry.
g. Provenance : temple d'Hathor à Sérabit el Kadim (212).
Texte; {lmt-nl,r, slt-nswt, snt-nswt, f1mt-nswt wrt 'JCIJ·ms Nfrt.try.

Ce type de documents présente lui aussi UIre grande homogénéité


le titre hmt·ntr domine, mais le nom est toujours écrit, cette fois·ci.
'J'/;I-ms Nfrt-try. La présence du titre" Mère du Roi» inciterait à placer
ces documents au moins pendant le règne d'Aménophis 1er (213), si ce
n'est au début de celui de Thoutmosis 1er. La reine n'apparalt d'ail·
leurs pas isolée : les objets à son nom voisinent avec d'autres du méme
type au nom de Mérytamon (214), d'Aménophis 1er (215), de la reine
Ahmès (216), de Thoutmosis 1er (217), etc...
Aucun exemple ne se rencontre, semble-t-il/avant A.N.
Dans tous les cas que l'on peut contrôler, les minat et les sistres of-
ferts par A.N. sont consacrés au culte de Hathor, ces instrument sont
effectivement liés à la légende de cette déesse (218) ; ils sont aussi les
principaux attributs des Epouses du Dieu (219). On se souvient que
sur la tombe de Tétiky, A.N. apparaissait déjà liée à Hathor de
Dendéra (220).
3. Coupes émaillées à décor floral. _
Une très belle coupe en terre émaillée provenant d'Abydos (221) offre
un décor floral de lotus et de papyrus autour d'un bassin carré avec
deux piliers hathoriques, plantés de part et d'autre; la ~égendc; porte:"
~ ~ ~ -r-(A11!q~lP·a.
Ce genre de coupe émaillée de bleu, en terre ou en pierre. décorée
de fleurs et de motifs hathoriques, se rencontre assez abondamment au
début de la 18ème dynastie. On a trouvé des spécimens anépigraphes
ou fragmentaires dans les fondations du temple d'Amosis à Abydos
(222),.à Akhmin (223), dans la tombe d'A.N. à Drah Abou el Neggah
(224), à l'emplacement de la chapelle d'Hathor à Deir el Bahari (225).
Certains d'entre eux ont pu être attribués à A.N. (226). L'usage se
maintient jusqu'à la fin de la 18ème dynastie (227).
D'après Bruyère (228), ce type de vase serait spécialement lié au
culte d'Hathor et destiné à l'offrande du lait et du fromage blanc.
4. Vases en pierre à « étiquette ".
De nombreux spécimens d'un type de vase bien connu à la l~me dy-
nastie (229), nous sont parvenus avec le nom et les titres d'A.N., il s'agit
de vases en pierre (diorite, albâtre, calcaire cristallin), de forme pansue
avec un col, et décorés sur le flanc d'une étiquette carrée. donnant,
en 3 ou 4 colonnes de texte, le nom d'un dédicant.
a. Fragment en albâtre trouvé dans la chapelle d'Hathor de Sérabit
el Khadim (230).
50 AHMES NUERTARY

A & ~
Texte t['J:~Yl::'+~I~Y'+~~~~
'~wrL
,....
(sur mt-nswT
~)fb~,
t hmt-nswt WTt, cf. supra, ch. Il § 2).
b. Huit vases en albâtre provenant de la tombe de la reine' à Drah
Abou el Neggah (2111).
Textes: la titulature d'A.N. est donnée de façon toujours abon-
dante mais la majorité des exemples classe les titres dans
l'ordre que l'on avait dans l'inscription de Maâsara
(232) : sJ t·nswt, snt·nswt (var. snt·nswt-fty), !tmt·nlr,
~mt·nswt wrt et mwt-nswt. Un exemple (23~) donne :
(.. ) [~mt] - nswt wrt, b.nmt nfr ggt, ['[<~-ms Nfrt-rry]
mryt [mn-r C nb nswt tlwy.
c. Fragments en albâtre et diorite trouvés dans la tombe nO 20 de la
Vallée d~ Rois (2114).
~ ~.

N(rt-Iry ~nl1.tl.
_.
Textes: 1) sJt-nswt, snt-nswt, hmt-ntr, hmt-nswt, mwt·nswt '[Ch.·ms

2) [ . ·lllnmt nfr !t1t [... 17C~- [ms.] .


On remarque là encore le petit nombre des variantes pour un type
donné : A.N. a son nom partout écrit en toutes lettres, toujours
suivi dè <nh·tf (dt), sa titulature comporte toujours cinq termes, etc ...
Les vattés d'A.N. se rencontrent simultanément dans des temples
(doc. a) où ils voisinent avec sistres et ménat, tantôt dans des tombes
royales (doc. b. et c) qui ne sont pas forcément contemporaines. Nous y
verrions volontiers le produit des ateliers de la reine, offert tantôt pour
le culte, tantôt à titre de cadeau à son gendre Thoutmosis 1er, tantôt
conservé pour son usage personnel.
Ces vases, qui contenaient probablement des essences précieuses,
constituaient un présent de choix entre les membres de' la famille
royale (2115).
5. Aiguiêre.
Un curieux document nous permet' de voir la contribution d'A.N.
à la constitution du matériel cultuel des temples égyptiens. 11 s'agit
d'une scène de la chapelle d'Anubis dans le temple d'Hatshepsout à
Deir el Bahari (236) où la reine-pharaon, suivie de sa mère Ahmès,

guières r
consacre à Amon diverses offrandes parmi lesquelles figurent des ai-

décorées pour la plupart d'un cartouche. Le nom qui y


figure doit être celui du donateur, Hatshepsout aura sans doute récupéré
pour son temple des éléments de mobilier liturgique appartenant à des
constructions antérieures. On trouve :
1) ;;;14~ (noter la graphie du nom, déjà influencée par les
usages contemporains, le
2) rien.
r.
n'est pas encore écrit).

3) 'Imn-~nb [ ... J. don du temple de Karnak?


4) M]Ct-kJ.Rc, don d'Hatshepsout elle-même.
LES DOCUMENTS CONTEMPORAINS 31

5)~~V sic, don de Thoutmosis 1er ou Thoutmosis II.


6) Mn-/}pr-R', don de Thoutmosis III .


La documentation fournie par ce chapitre nous permet de voir que
l'activité d'A.N. au service des cultes égyptiens (spécialement celui
d'Hathor) fut très intense. Certes, le fait pour une reine de consacrer
des vases rituels et autres objets cultuels n'est pas son privilège ; elle sera
suivie par Mérytamon: Ahmes, etc... Surtout elle agit parallèlement
à son mari et à son fils qui ont fait de riches offrandes aux temples
(237). Mais l'importance numérique de ses dons, la nouveauté du phé·
nomène ne peuvent pas manquer d'être mis en rapport avec son titre
d'. Epouse du Dieu '.
Ces documents nous prouvent l'ampleur de son activité, qui ne se con·
fine pas à la région thébaine, mais s'étend également à Abydos (238),
comme nous l'avait déjà montré la stèle relative au monument de
TétishéTi (239) et, bien au-delà, à la péninsule du Sinaï. Les monuments _
vus dans les chapitres précédents nous fournissaient encore d'autres
jalons (Saï, Buhen, Bosra, Maàsara), on peut donc dire que c'est à
l'échelle de toute l'Egypte que l'influence d'A.N. a prévalu.
Aucune des pièces examinées dans ce chapitre n'appartient à la
premiéTe partie du règne d'Amosis ; toutes au contraire s'étaj;:ent des
environs de l'an 22 au début du règne de Thoutmusis 1er, l'évolution
de la titulature ne fournit pas des critères sûrs de datation, car la dispo·
sition semble plutôt varier selon le type de document. Néanmoins la
majorité des objets doit remonter au règne d'Aménophis 1er dont les
propres monuments sont souvent en contact de ceux de la reine.

x - APPENDICE : DOCUMENTS DIVERS.


1. Fragment de bas-relief du Louvre (240).
C'est un morceau de calcaire à relief très plat dans le style d'Amosis
et d'Aménophis 1er (241). Une reine y est représentée tenant la mblat,
elle porte une épaisse perruque tripartite surmontée d'un mortier, le
geste est raide et l'on remarque l'oreille minuscule qui sort de la pero
ruque. ~e nom fragmentaire ne peut correspondre qu'à notre reine
~~'Ei'i~
~-=~
La graphie est celle qui a cours du vivant d'A.N.
2. Bloc de granit trouvé' dans la cachette de Karnak.
Ce document qui peut être important ne nous est connu que par la
notice de la Topographical Bibliography (242). Malgré tous nos efforts,
nous n'avons pu avoir communicatiqn du texte de ce • royal decree
in favor of Queen Ahmos Nefertere '. Nous le la ons ici rovisoire-

ment. La graphie du nom de la reine (243)


donne pas d'information supplémentaire.
1:' 6~ LI ~ ne nous
-
32 AHMES NÉFERTARY

CONCLUSION.
Au terme de cette première partie, plusieurs points importants sem-
blent acquis sur la biographie d'A.N. : so':l origine familiale, la date
de son mariage, le nombre de ses enfants, la date de sa mort. Nous
avons été également à même de mesurer son importance politique qui
dépasse celle d'une simple épouse et mère de roi et qui est dû cer-
tainement à ses dons personnels autant qu'aux circonstances (les len-
demains de la libération de l'Egypte, sa longévité qui lui a permis de
connaitre cinq règnes, etc ... ).
Sans exclure d'autres domaines de la politique intéri~lJre et même in-
ternationale, son activité semble avoir été spécialement tournée vers
la remise en route du culte officiel sérieusement pertubé depuis la
fin du Moyen Empire ; nous avons de cela trois indices : la création
à son profit de la Maison de l'Epouse du Dieu appelée à remplir un
rôle économique et religieux sans cesse croissant dans l'agglomération
thébaine, le patronage qu'elle exerce sur la réouverture des carrières,
enfin l'importance de ses dons à divers temples d'Egypte. L'essentiel de
cette activité parait s'être exercée sous le règne de son fils : celui·ci
rt'lativement long et à peu près dépourvu de grands événements mili-
taires pourrait bien avoir été le cadre d'une vaste réorganisation de
la religion égyptienne accompagnée d'une intense politique de recons-
truction dont les ruines de Karnak prouvent encore l'ampleur ; l'opi·
nion selon laquelle Aménophis serait l'auteur du «rituel du culte
divin journalier» (244) n'est pas sans fondement. Nous touchons peut·
être là une des sources de la divinisation d'A. N. et de son asso-
ciation privilégiée avec son fils.

NOTES DE LA PREMIERE PARTIE

(1) Sethe. Die Thronwirren unter den Nachfolgern Konigs Thutmosis 1 (Unt. 1). p. 4·5 ;
69'·70' ; Vernus. RdE 23, (1971), p. 198.
(2) Il s'agit peut·être d'elle sur le fragment de sttle CGC 34159 : [ ...) snt·nswt pmt',!!r

, lC~.ms nbt':m]h (cf. infra, ch. Il JI) .. Par contre les scarabtes au nom de. ~iP

(Petrie, ScaTabs and cylinders, pl. 23 [13-14] etc ... ) n'ont aucune raison de lui être
attribués. Cf. aussi MMA 25.184.2 (Infra, n. 54). .
(3) Cf. Lacau, BIFAO 30 (1931), p. 889·890.
(4) Albright, jNES 5 (1946) p. 17 (35) propose de voir dans Nfrt-rry un hypocoristique de
Ijwt-pr njrtf-fry, mais on ne ,:,oit pas quelle pourrait être la fonction de .Iry apd's un
pseudo-participe,
(5) Liste partielle dans Brunner, ZA5 83 (1958), p. 85 et infra, Seconde P~rtie, ch. XVI
§1.
(6) Albright, art. ciU, et Edel.}NES 7 (1948). p. 14 [6)
~ (7) Bogaz. 1935, pl. 74 e ; la leçon Na·at·te·ra du texte de K. Bo. 129, 1 n'est pas sure.
(8) Ermann, Gramm. Neudg (2éme éd.), p. 61.
(9) D'apres Lacau, art. cité, p. 890, sans référence.
• (10) Cf. Lacau, zXS 51 (1913), p. 59.
(11) Cf. Derchain, La lune~ Mythes et Rites (Sources Orientales), p... 20.
LES DOCUMENTS CONTEMPORAINS

(12) « Fils d~ la Lune, mis au monde par Thot. (Urie. IV 13, 16).• on le loue comme le
Solei1. on l'adore comme la Lune. (Urlt. IV 20. 15·16).• fils de la Lunt' _, • aimt'
de la Lune. (Oxford, Ashmolean Museum 1927, 4622, cf, Von Beckerath, Zweilm
Zwùchm"it, p. 2991doc. nO 20]).
(13) 'lc~, m~Te de Nebh pétrê Montouhott"p. cf. Petrie, A SeaJon in E1!vpl. pl. 16[ 489] ;
lfwt-1'~ (Rànke. P.N. l, p. 234 [28] sJ-f"~ (P. N. l, p, 280[ 131) : sJt-{W~ (P,N,
l,p. 285 [16]). '
(14) ~JC~-nfr (Petrie, Abydos 11, pl. 32 [3]); 'JC~-wsr (Save-Soderbergh, jEA 35 (1949),
p. 50 ; fig. 1).
(15) Vandersleyen; Les gue..es d'Amosis, p. 208 (doc. nO 2).
(16) Siive-Soderbergh, art. dU, p. 54 ; fig. 2 ; Maé 1ver-Wolley, Buhm, p. 90-91.
(17) Ahmes fils d'Ibana et Ahmes Pennekhbet, le premier n'est pas forctment d'origine
éleithyaspolitaine, cf. Vandersleyen, Les GUeTTes d'AmoS&~} p. 24.
(18) Gardiner. Egypt of the Pharaok$, p. 174·)75, rattache les noms lunaires i un sanc-
tuaire de Thot Il Kan el Agû' au sud de MMinet Habou, n st mry !l~w/y.
(19) Scaraboïde d'Ezmenna, Junker, Ermmne, p. 34-35 : pl. 7 [117,2].
(20) Cf. Save Sôderbergh, Kwh 4 (1956), p, 60.
(21) Voy. ANEP nO 518. 519. 520. 453. La lune est appelte • taurillon d'Enlil • sal1l doute
en raison du dessin des cornes, cf. Dhorme, Les Religions de Babylonie et d'Assyrie
(coll. Mana), p. 54-60.
(22) Vandersleyen, o.e., p_ 213.
(23) Dernier exemple : SJt-f'b, épouse de ThoUUDOSis III. ~
(24) Véndersleyen, •. c., p. 209.
(25) CGC 34159 ; Northampton, Theban Necropolis, pl. 16 [3]: p. 17 [4]: Lacau, SlI-
les l, p. 202 ; PM 1(2 2 p. 608,
(26) Lettre du 30-8-67 : c'est aussi l'opinion de Winlock,jEA JO (1924), p. 256.
(27) Cat. 6921. Ma.pero, RT 3 (1881·82), p. 124 [5). Nous nous rmtvol1l de donner ult~­
rieurement une étude de cet objet.
(28) Bibliographie dans PM 11 2 p. 73. Ajouter les compte-rendus de la communication de
Kees : Wolf OU 43 (1940) col. 22 sq : Gamot, RHR 1S'(1947-48), p. 162 : Lu R.-
ligions 19yptimnes antiques, Paris 1952, p. 104 (§ 1), Reproduction panielle du leXlt>
dans Sander-Hansen, Gotte,Sweib des Amun, Copenhague 1940, Texthang 1.
(29) Kees, Orimtatia 23 (1954), p. 57-63 et Priestertum, p. 5-7 ; ces ~tud.. remontent
avant la découverte du dernier fragment (1956), mais celui·ci ne modifie paa fonda-
mentalement les donntes, B. Menu (RdE 23 (1971), p. 155·163), qui a en dernier
lieu étudié ce document, ne tient pas compte des condusioDi de Kees. Noua reprenoDi
l'~nsemble du dossier dans un anide a. paraÎtre.
(30) Sa-Mout est dat~ par Lefebvre (Hùtoire des Grands PTltres d'Amon, p. 24) du Moyen
Empire, il cause du style de son oushebti retrouvé i Abydos (CGC 46559 ; Newberry,
FuneTary Statuette,S, p. 6-7 ; pl. 15) ; en réalité le style est celui d'autres ouahebtÎl
du milieu de la Illé dyn. (comparer CGC 46537 el 46568 : Newberry, O,C., pl. l').
Un (autre ?) Sa-Mout également Dewci~me Proph~te, est connu lOua AmmophiJ III
(Kees, Priestertum, p. 16)_
(31) Macadam, Corpus nO 300 (11t~ ~rit ' 0 ' ) : un autre Deuxi~me, Prop~e portant
le même nom est connu au milieu de la dynastie: Copenhague AIN. 74 = Koefoed·
Petersen, Catalogue de,S ,Statue's et ,Statuette's ~gyptimne's, p. 22-25 ; pl. 54-56 ( __ ),
cette statue est â dater du r~e d'Hatshepsout d'apr8 Aldred (New Kingdom Art,
!951,p, 53[n040]).
(32) .{Imt-".!r Nfrw (Newberry, PSBA 23 (1901),' p. 221-222) ; ,~ 11,
'1y-mr/·nb.s
(Leide D 127, Boe..r, BeschrijUng van de Egyptische Verzameling lII, p. 6 [43] : pl.
15).
(33) GLR Il, 76-77,. Hayes, CAH 11/2, p. 28-29.
(34) GLR Il, 123-124_ Hayes, o.c., p. 29.
(35) GLR Il, 124-125, Hayes, O.C., p. 32.
(36) GLR Il, 159·160, Murray, Ancimt Egypi 1934, p, 6.68 ; Hayes, o.c" p. 34 ; Redford,
Hùtoryand Chronology of the J8th dynasty, p, 39-40,
(37) La confusion remonte i Gauthier (LR II, 165-164) qui n'introduit pu de diltinetion
entre les inscriptions contemporaines (dont aucune ne pone le titre d'Epouse du Dieu)
et les documents posthume (comme la st~le d'Edfou, Url. IV. 29, 15) qUi le lui auri·
AHMES NtF'ERTARY

*
buent, saDI doute l'imitation A.N. (cf. Yoyotte, Ann EPHE (5mle section), 1965,66,
p.82),
(58) Reste le cas incertain. de l'Epouse de Dieu Ahmes que nous avons examin~ plus haut
(§ 1) : cette Ahmes, si elle est distincte d'A.N .. est elle aussi de famille royale.
(59) AiDli Moutnefert (mere de Thoutmosis Il), Ahmes (mere de Hatshepsout), Isis (mere
de Thoutmosis IIl;J, Tiâa (rnhe de Thoutm05is IV ; un seul document lui donne ce
titre : Brooklyn Mus. Ace. Nr, 59.55.2 = RiefSlahl,. Ancient Egyptian Glius and
GlfJZes, p. 19[no 15]), Mout';"'ouia (mere d'Amenophis III, la statue de Denderah,
Url. IV, 1771 [620] Où figure Je titre n'appartient sans doute pas a la reine), Tiy (m~n·
d'Am~nophis IV), etc ...
(40) MerYlJmon (GLR Il, 192·195).Sat kamose (GLR Il,194·195), Satamon (GLR Il, 195·
194), Neferouré (GLR Il, 250-252).
(41) Cf. Lacau, Une St~lejuTidique de Karnak, (CASAE 15) p. 7.11. 12.15.
(42) msi~, Testitution de Drioton. BSfE 12 (fevrier 1955), p. 17·18.
(45) dl1W, cf. Wb V, 417,7.
(44) tjdy n sny litteralement ; • Voile de chevelure '.
(45) Bloc d'Amenophis 1er, InfTa ch. IV § 1 (fig. liminaire) : Sanctuaire d'Hatshepsout
(édition Lacau·Chevrier.Gitton), blocs 21 (pl. 18), H7 (pl. 18), 194 (pl. 18), 57
(pl. 18),292 (pl. 19), 140 (pl. 19).
(46) Elles avaient donc le crâne ras~ ; sur la statue de Leide (supra n. 32). l'Epouse du
Dieu a ~alement le crâne rasé, avec une p,;erruque éIJ110vible qui est en l'occurence du
genre tripartite (Boeter, o.c., pl. 22 [fig. 15]).
(47) lJsby et tubt sont des collectifs, cf. Wb Ill, 168, 1 ; s'il s'agissait. d'un serviteur et
d'une servante ., le nombre aurait ~t~ indiqu~ par une barre verticale.
(48) Ce sont elles, pensons-nous, qui son d~signées comme • recluses d'Amon. /}prt nt
~Jmn (cf. Lefebvre, Histoire dei Grands Prltres, p. M) et fi chantewes de l'inttn'eur
d'Amon. (~yt nt bnw n 'Imn, Yoyotte, CRAIBL, 1961, p. 45·51). .
(49) Ce personnage n'est pas nomm~ ; s'il s'agit r~llemmt d'un fr~re consanguin, il devrait
être fils de Stqenenrê Taâ. On peut penser au • Fils du Roi • T~tiky qui semble tm Ii~
.l A.N. dont il ~tait peut-être le cousin (cf. infra § !J). Mais il convient peut-être de
compren4.re mrdtt n.s sn.s r bllt.s comme le fait ~s : • en tant que don de son fr~re
(le roi) pour lui rendre service •.
(50) Cf. Helck, Matmalien l, p. 122·124. La localisation de cette fondation pres de Gour·
nahet en face de Karnak, r~sulte de plusieurs indices: 1) plusieurs tombes de Drah
Abou el Neggah ou de Sheikh Abd el Goumah sont dites m db n /lmt'''!T (. dans
le voisinage de (la m3.;ison de) l'Epouse du Dieu.) : TT 166 (Piehl, /nscr. H,iero.j
l, pl. 99 K). TT 25 (Wb Zellel 1562) ; 2) un terrain, situe A lfT.f-bT-~/mn, lieu·dit
c0!1nu dans le nord de la n~cropole th~baine et dont le noRr signifie qu'il est vis·,t ·vis
de Karnak, fait panie de la • Maison de l'Adoratrice du Dieu» (Kama!, ASAE 10
(1909), p. 155), A.N. est elle-meme dite n /JT-OT' "Imn (Stele du Fitzwilliam Mus. *
Cambridge, inJfa, Seconde Panie ch. 1; nO 57). 5) le texte le plus ctlebre sur l'intro-
nisation de l'Adoratrice du Dieu et qui date de la 2~me dynastie (cf. LD Te1Ct III,
*
101) a ~e grave Il Deir el Bakhit, juste entre la tombe d'A.N. et· son temple Gour-
nah (cf. plan de toute celle region dalll PM 1/2 2, pl. 4).
(51) Cf. Helck, o.c. p. 125-124. Dans plusiel1lll c~ on peut se demander si l'Epouse du
Dieu n'est pas A.N. elle·meme (cf. Seconde Partie, ch. XVII § 5). Sur A.N. comme
bmt-'IIT par excellence, cf. Seconde Partie, ch. XVIII § 5).
(52) Pap. BM 10055 R O 2, 1. 7 ; 4, 18. 20 : Pap. BM 10054 R O4,16; VO 2, 7.
(53) Pour la premi~re fois ces trois titres se suceMent dans l'ordre qui restera classique par
la suite (sous Ahhotep, la s~quence n'~tait pas encore fix~e, cf. Urlt. IV, 21, 7-8). S'a-
joutent les deux epithetes adt /!/ nb(t) 'r.t(w) n.' ) • tout ce qu'elle ordonne, on le
fait p'0ur elle ., titre connu depuis l'~poque ttynite, cf. Petrie, Royal Tombs Il, pl. 24
[210]: Rouge, InscT. Hier l, 62) et !Jryt·tp Srrf M~w (. chef féminin de la Haute et
de la Basse Egypte .-, m~me titre pour la reine Ahm~ : Urlt. IV, 225. 6), ces qualifi-
catifs semblent souligner le rôle politique de la reine et rappellent les fonnules de la
..~Ie CGC 54001 pour Ahhotep (UTk. IV, 21).
(54) lIne " e ~ MA 2 5 ~ , Sc,;eter of Egypt, Il, p. Il. 170) mentionne
une ~..l-~Q6.
Si l'on pouvait être sûr qu'Ahm~ est ici A.N., on trouverait la preuve d'un lien de
LES DOCUMENTS CONTEMPORAINS 35

parent~ (dt = petite fille) entre les deux reines.


(&&) Petrie, ResearcheSln Sinai; fig. 144 [2); p. 137.
(&6) On peut ~videm",ent ~upposer avec Gardiner (Egypt of the Pharaohs, p. 174) que A.N.
serait fille de Kam05Î5 et nike de son mari Amosis. Mais on ne connait pal à Kam05Î5
de « Grande Epouse» (d. n~anmoins n. 58).
(&7) Maspero, Histoire Il, p. 78.
(&8) Il n'es, pas e"clu que la • Grande Epouse du Roi» Ahhotep, dont le sarcophage (Mas-
pero, Guide du visiteur du Mwle du Ca'T', 1915. p. 41!) et les bijoux (Von 8issing,
Ein thebanisch.,. Grabfund, 1900) furent Mcouve"s ! Drah Abou el Neggah en 18&9,
ait ~te la femme de Kamœis : en effet on a trouv~ dans son tr&or des objets au nom
de Kamooia et d'autres au nom d'Amooia (ils appanimnent a la premitre moitie du
Tegne a en juger par la forme du signe ~), de plus sa titulature ne compone pas le
titre de « Mhe du Roi» ce qui concorde aVK le rait admis que Kamosis n'a pu eu
d'hmtier mlle(sur Sal Kamosé cf. infra, p. 215). Cene attribution remet en cawe la
Tepanition des deux Abhotep jamais contestee depuia Gauthier (LR Il, '163·164 et
207·209).
(59) CGC M001, Ur/i. IV, 21 ; cf. le commentaire de Vandersleyen, a.c., cinqui~me partie.
(60) Ibid, p. 194·19&.
(61) Une stêle de Hanovre (Kestner Mus.) qui date de l'an 18, prbente le roi en compagnie ....
de la «Fille du Roi, l'Epouse du Dieu» Satamon (communication CI. Vandenleyen).
Si Satamon est issue, comme c'est probable, du mariage d'Amosis et d'A.N., celui-ci
remonte ~jl au moins l une ann&o. On notera que la transmission du titre d'Epowe
du Dieu a deja eu lieu.
(62) Va!,dersleyen, o.c., p. 197·19S. .
(63) On a cru lire, sur un fragment de vase au nom d'Am08i! trouv~ daN la tombe

d'A.N.,le nom d'une reine l~ ~ qui serait une ~pouse secondaire d'Amdsia, pas-
t~rieure en tout cas i sou mariage avec A.N. (la fonne du signe i'~ permet de dater
le vase de la fin du r~e), mais il peut s'agit tout simplement du d~but du titre ~nwt
tJury (Caner, JEA 3 (1916), p. 1&2, n. 3). On a voulu sans preuve faire de ~In'I;I~,
proprietaire de la TI 520 a Deir el Bahari, une ~use d'Amosis (cf. PM l, 395), eUe
serait la m~re d'Ahmn·H~ou"om~hou(cf. PM l, 103 [6).
(64) Ainsi CG C 3416&. _
(6&) Vandersleyen, o.c., p. 19&. _
(66) Ce qui n'est pas exceptionnel, cf. Satamon (su~le de Hanovre, cit~e supra n. 61), Amen·
mes (Urk. IV, 91, 13), etc ...
(67) GLR, 11188·190.
(68) Cf. Rowe, ASAE 40 (1940), p. 39·40. Son culte surv~cut jusqu'! la 20~me dynastie
(d. infra, Seconde Partie, ch. 1 nO 76). Sur un fragment de st~le trouv~ i Hermopolis
(Balez, MDIAK 3 (1932), p. 38-39 ; fig. 19 ; Roeder, Hermopolis, .1929·1939, pl.
69 ; fig. K ; p. 85. 302·303), il est associ~ avec sa sœur Mtrvtamon qui pone le tjtre
d'Epouse du Dieu, il n'y a aucune raison de supposer que les deux jeunes princes ~taient
promia l'un a l'autre(malgr~ Sander·Hansen, Gottesweib, p. 6, n. 1)
(69) CG C 61064 ; E. Thomas, Royal Necropolels, 1966, p. 237 ; on notera que, d'aprn
le Papyrus Abbot, sa tombe se trouvait entre celle de Kamosia a Drah Abou el Neggah
et ceUe de Nebhepetre Moutouhotep a Deir el Bahari (Thomas, o.c., p. 40).
(70) L'absence du titre de « Mtte du Roi» dans la titulature n'est pu surprenante: A.N.
ne le pone qu'exceptionnellement jusqu'à l'avftlement d'Am~nophis 1er (seul exemple
sous Amosis. infra ch. III § l, inscription de Maâsara).
(71) St~le de KJrs en l'an 10 d'Am~nophis 1er (CG C 54005, Urk. IV, 43).
(72) PM 1/2 2, p. 27 [1). .
(73) A cause de la forme du signe:C. h, cf. Vandersleyen, o.c., p. 194.22&·226.
(74) La figuration d'une reine est eXceptionnelle dans les sc~nes des tombes priv~es avant
l'époque d'Aménophis III (cf. Ali Radwan. Die DaTSteliungen des regierenden Kiinigs
ln den privaten Griibern der 18. Dynastie (MAS 21), p. 81·82).
(7&) Supra p. Il.
(76) Tableau dans Helck, Verwaltung, p. &22·&23.
(77) L'étude des noms ainsi fonnés serait il faire : l'fl~ment Ttr- semble bien être le nom
du roi de l'Ancien Empire dont le culu~ survivait autour de sa pyr~mide, l'introduction
de cet elemmt dans l'onomastique prinritre de la 17tme dynastie, pourrait eclairer
36 AHMES NtFERTARY

les relations de la principauté de Thebes avec la ré'IVon ffit>mphite. Les parents de Té-
tishéri n'appartenaient pas à la famille foyale (cf. Darf"ssy, ASAE 9 (1909), p. 157-158 ;
Murray, Ancient Egypt 1934, p. 67·68 [fig. 4. A . C]).l1 est encore il remarquer que le.
deux principaux rebelles qu'eurent à affronter Kamosis et Amosis dans leur effort
d'unification .'appelaient l'un Téti fil. de Pépi (JEA 3 (1916) p. 105·107), l'autre Tétiân
(Urk. IV 6) ; dans les deux cas Vandersleyen pense reconnaitre une opposition de type
1

• féodal. (o.c., p. 12, n. 3). Déjil sou, NoubkMpeIT~ Anter. un Téli fil. de Minhotep
.'était mi. au ban du royaume (Petrie, Koptos, pl. 8; BAR 1 §§ 777·780).
(78) Ttl (également 41 Fils du Roi lt) avait exercé les fonctions de gouverneur de la Nubie
sous Kamosis, d. Simpson, Heka-Ne/eT p. 54-ct n. 14 ; fig. 27. On peut supposer
qu'il appartenait lui aussi â la famille royale.
(79) Sa« nourrice" :4 ~ est représentée derriêre·elle dans la tombe de Tétiky
(cf.JEil 11 (1925), p. 14 et infTa ch. VII § 1).
(80) Sur la scêne symétrique de la tombe de T~tiky était représenté un autre personnage

royal: . . 'V .,f'(d'aprt. N. de Gari. Davies,jEA II (1925). p. 14, n 2, le.


traces de signe pourraient convenir au nom de Sat Kamosé).
(81) PM IV. 74 (6.8) Texte UTk. IV, 24·25 ; traduction : BAR Il §§ 26·28. Sethe,
Übersetzung UTk. 1V, p. 1!J..14.
(82) Le site de Toura-Maâsara avait ~t~ exploit~ au Moyen Empire (cf. Daressy, ASAE Il
(1911) p. 257), mai. les ,ravaux avaient dû cesser pendant la Deuxi~me Période
Intermédiaire.
(83) Sur la limite des opérations d'Amosis en Asie à la suite de la prise de Charouhen,
cf. Vandersleyen, o.c.} p. 121·125.
(84) La mention d'H~liopolis et du temple de Ptah à Memphis est moins sûre (cf. Van-
dersleyen, o.c., p. 203).
(85) Cf. infTa, ch V ~ 1.
(86) Non retrouvé mais connu par des titulatures, voy. Helck, Maten'alien ZUT WiTt-
schaftsgeschichte des Neuen Reiches J, p. 8~ [3].
(87) Randali·Mac Iver, El AmTah and Abydos, p. 76. Sans parler de celui qu'il con.·
truisit pour Tétishéri, infra § 3.
(88) Cf. Helck, VeTwaltung, p. 466 [Il.
(89) Même titre pour Ahhotep, UTk. IV, 21, 7.
(90) L'emploi du titre .. Mère du Roi» du vivant d'Amosis peut signifier que l'h~ritier
avait déjà été associé au trône, on sait qu'à la fin du regne Am~nophis apparalt
comme co·regent de son p~re (CGC 34165).
(91) PM IV. 247.
(92) Néanmoins l'ouverture des carrières de grès de Gebel Silsileh ne remonte qu'à Aml'no-
phi. 1er (cf. L D Ill. 200 hl.
(93) Aujourd'hui CGC 34002. Cf... PM V, 92. Texte : UTk. IV, 26·29. Traductions :
BAR Il, §§ 33·37 ; Sethe, UbeTsetzung UTk. IV. p. 14·16 ; Hermann. K6nigs·
noueile (LAS 10), p. 51-53. Reproductions dans Sclü,fer-Andreae, Kunst des alten
Orients Il pl. 361 ; Brunoer, HieToglyphische ChTestomathie, pl. 14.
(94) Hermann, o.c., p. 52 n. 109, prend mT·lJwt pour une expression composée Pyra·
miden-grabtempel, mais les deux termes semblent difficilement pouvoir ~tre accolés.
(95) Plan PM V, 91 (d'aprè. Aynon, Abydos Ill) cf. aussi Vandier, Manuel 11/2, p. 218.
(96) Nous suivons l'Interprétation de Thomas, Royal Necropolis} p. 171. La tolbbe n'a
pas été retrouvée, mais devait se situer à Drah Abou el Neggah (E. Thomas propose
• K.V. 41 • au débouché de la Vallée des Roi.).
(97) Bultle., Queens of Egypt, p. 60.
(98) Vercoulter, Kwh, 4, 72 .qq ; id., La J8ime dynastie d Saï et en Hame Nubie,
in Etudes sur l'Egypte et le Soudan ancien (Cahier de Recherches de l'Institut de
• Papyrologie et d'Egyptologie de Lille. nO 1).
(99) Vercoutler, Kwh, 4 (1956). p. 77 [19]. Sur la forme du .igne'JC~, cf. Vander.leyen,
o.c., p. 71·72.
LES DOCUMENTS CONTEMPORAIN~ 37

(100) PM VII, 165. Aujourd'hui Musée de Khartown 44~. Texte : Ur~. IV, 192, 14.
(lOI) Hatshepsout (Sethe) et même Mentouhotep (Lepsius, Gautlùer).
(102) Br:unton, ASAE 49 (1949), p. 109·l\0, avait dtjà attribut celle illlCription à A.N.
sans connaître le document a.
(IDS) Vandersleyen, o.c.} p. 71-73, pense qu'aucun monwnent de 5a'i n'est ant~rieur l
Aménophis 1er qui, le premier, occupa solidement la Haute Nubie. ....
(104) La princesse ~énebhenâes de la 19~me dynastie est I].nwt tlury tmw ; sur les titres
« politiques» d'Ahhotep, cf. supra n. 59. La reine Ahm~ porte aussi les titres de
/lnwt tJwy (Ur~. IV, 82, 1), ~ryt.tP~"" M~w (Ur~. IV, 225, 6).

(104 bis) Un document de la fin de la 20éme dynastie parle d'un domaine (A $ ~ ) de

Néfertary situé à Aniba (infra, Seconde Panie, ch. XIII, nO 3 cl) ; s'il s'agit bien
d'A.N., nous aurions peut-être là le souvenir d'une donation faîte par Amosis.
(105) Redford, History and Chronology of 18th Dynasty, p. 72, compte 4 fil, (Saamon,
Amosis-ankh, Aménophis et Ahmes sapaYr) et 5 filles (Mérytamon, Saramon, Sat-
Kamosè, Ahhotep II et Ahmes). En réalité : Amosis-ankh est sans dout~ une mau-
vaise lecture d'Ahmes Sapaïr (cf. supra, ch. II § 2), Ahhotep femme d'Amlnophis
1er n'a sans doute jamais existé que dans l'imagination de Gauthier (cf. supra,
n. 58).
(106) Titulature complète d~ns Lepsius, Konigsbuch; nO 329 (doc. 4, sans r~férente,
le monwnent n'a pas été retrouvé, mais la copi~ de Lepshis semble fidlle), pour les
autres monuments, cf. GLR II, 192-193.
(107) Kees, OU ~6 (19~~), col. 27~·276. Hayes, Sapter Il, p. 5~·54. Yoyolle, Ann.
EPHE (5e section) 1965·66, p. 82.
(108) Thomas, o.c., p. 2~7. Une momie trouvée dans la cachette (auj. CGC 61052)
porte également le nom de Mérytamon, mais il peut s'agir d'une autr~ princesse de
ce nom (par exemple la fille de Thoutmosis III), cf. Thomas, Q. C., p. 253.
(109) Peut·être d'Ahhotep, celle du sarcophage de Drah Abou el NeggahJc!. supra, n. SB).
(110) Cf. Rowe, ASAE 40 (1940), p. 40.
(Ill) Elle lui est associée sur un scarabée du Louvr~, Newberry, Scarabs, pl. 26 [17]. ....
(112) CGC 6106~ ; cf. Thoma" o.c., p. 2~6.
(II~) Maspero, Momies Royales (MMAF 1), p. 541. Le titre de Sœur du Roi ne lui est
également donné que dans ce contexte tardif.
(114) Cf. Sethe, Die ThronwirreD unter den Nachfoigern Thutmô,is 1., (Unt. 1), p. 5.
(115) Sa momie: CGC 61059 ; cf. T'lomas, o.c., p. 2~6.
(116) GLR II, 195.
(117) Ibid., 195·196.
(118) PM II, 1~4 ; Barguet, Temple d'Amon·Rê, p. 276·278. Reproduit sur la figure de
couverture.
(119) Le Sanctua,re d'Hatshepsout, pl. 18 et 19.
(120) Cf. Schott, Die Reinigung Phoraos (Gôttingen Nachr. 1955) qui reproduit pl. 8 [al
(cf. p. 81), un autre fragment d'Aménophis 1er donn~nt le début de la sclne,
avec la légende : [Ut r w&b rn ~mw-n~r 1 ~mt-nJr m S-J}blJ(y} • descendre pour
se purifier, (cela est fait) par les prophètes et l'Epouse du Dieu dans le bassin d'eau
fraîche,. (texte reconstitué d'après Sanctuaire d'Hatshepsout, bloc 292, pl. 19 = Le·
grain·Naville, Le Pylone d'Aménophis 1er d Karna~, p. 11'( B]).
(121) Sanctuaire d'Halshefsout, bloc ~7, pl. 18.
(122) PM II, ~21 f125. 11 ; 322 [128, II, 1).
(12~) PM II, 220 [14.16]. .
(124) Wrt hnrt nt Imn, la prosopographie de ce titre serait ;\ faire, il semble apparahre
principalement quand aucune reine n'exerce la fonction d'Epouse du Dieu, 5unout
à la fin de la 1Bème dynastie. A.N. est appelée elle-même Wrt hnTt nt Imn, cf
supra; Seconde Partie, ch. III, TT 106.
(125) Sander-Hansen, Gottesweib, p. Il. Attribué quoique assez rarement ;\ A.N. dans
les documents posthumes, cf. Seconde Partie, ch. 1. nO 48 et ch. III, Tf 49 a.
(126) Leclam, MDIAK 15 (1957), p. 168·169. _
(127) Egalement Sanctuaire d'Hatshepsout, blocs ~7 et 147, pl. 18.
(128) Naville, Deir el BahaTl (Xl th Dynasty TemPle) l, pl. 28 B, _
(129) PM II. 74. Photo infdiie (Gardiner MSS Photo AHG/28. 882) dom la r~production
nous a été aimablement communiqu~ par le Griffith lnatitute.
58 AHMES NUERTAR y

(1110) PM 1,599·600, Thomas, o.c., p. 172·175.


(151) Thomas, o.c., p. 70·71, qui propose en definitive la tombe • El Habl B. au·
desaoUl de la Crete de la falaise. On notera que dans le dollÎer des Tomb·Robbe·
n'es, le temple d'Amenhotep fils de Hapou est exclusivement dkiJtll~ comme hwt
(-/tJ) IIwr, cf. Robichon·Varille. Le Temple du Scribe Royal Amenhotep 1 (FiFAO
Il), p. 19·21.
(152) Infra ch. V § 2.
(155) Cf. pour l'Ancien Empire, Lacau·Lauer, La Pyramide d degrls V, p.S. 18.
(154) Ces vues ne remontent vrailemblablement pu avant le r~gne de IOn fils, car
elle est d~igMe l chaque fois comme « M~re du Roi l',
(155) Panout oil l'on peut voir le signe 'I~~, la fonne est celle qui prevaut à la fin du
nlgne. On ne peut donc identifier ces vues avec tes 15 pots-mw d'huile parfumee
dont il est question dan. la ..ele de donation, cf. supra, ch. Il § 2.
(156) Aujourd'hui MMA 21. 7. 9. cf. infra, Seconde Partie, ch. IX, nO 7.
_ (157) o.c., p. 175.
(158) Bre..ted, AJSL 25 (1908), p. 108 ; cf. Redford, Chronology and History of 18th
Dyntuty, p. 72, n. 77. Vandersleyen, o.c., p. 195.
(15.9) Cf. Redford. o.c., p. 72 ; Vandenleren, o.c., p. 195.
(140) PM Il. 65·64.
(141) Ouo. Topographie des thebanischen Gaues, p. 57 ; PM Il, 422. .
(141 bi.) Alternance semblable pour Od.st / {ld'SWI, cf. Montet Glographie, 1. p. 28·29.
(142) Parmi les ex·voto recueillis; plusieurs mentionnaient A.N. tl du Mn-st. (Northamp-
'on. Theban Necropolis, pl. 5 [1.4] et l'au,el d'Amon • dan. le Mn·sl • (ibid,
pl. 5[511.
(145) Sethe. bas Jubilaumsbild aw Totempel Amenophis 1. (Gôuingen Nachr. 1921.
p. 51·55).
(l44)Q.uoiqu'il ne soit jamais d&i~ à flotre connaissance comme r&idant au Mn-st
(cf. supra, Seconde Panie, ch. XVII § 1).
(145) Seules les panies caleair.. seraient primitive& d'apre. Carter,JEA 3 (1916), 155·154.
(145 bi.) Derchain, Klmi 19 (1969), p. 17.
(146) Ainsi Davi.., Puyemr' l, pl. 40 : gsr'~rw et He"bt (Ha..hepaout), IInl<t· ~nh
(Thoutmosis lIl), lJnml."nh (Thou,mo.i. 1er), 1jnmt.mn (Ammophi. 1er 1 cT:
Helek, Materi4li.n l, p. 85r, Mn·st. Sur la ..atue de Dedia (CGC 42122), il es, à
noter que le Mn-st figure ap~s l'Jb-mnw de Karnak. (Mifice jubilaire ?) et avant
l'tIl·st (temple funeraire de Montouhotep lIl), le lJsr.J!it (la chapelle amonienne
de ~houtmooi. III à Deir el Bahari), le gsr·!Jsrw (temple funeraire d'Ha..hepoou'),
!'~nl<t'~!l (,emple funeraire de Thou'mo.i. Iii).
(147) AiljSi le Ram_um, Helek RitualdarsleUungen des Ramesseums l, p. 18. 62.' 66.
74. Le temple ·funeraire d'Amenophi. III contenait une chapelle à Heb·Sed. Cf.
Habachi, Second Stela of Kamose, p. 20·25. •
_ (148) Ainsi pour Ouadjme. : PM Il. 444·446.
(149) Ainsi pour Amenhotep. iii. de Hapou : PM Il, 455·456.
(150) LD lIl [256 a. l, 15]: Northampton, o.c. pl. 5 [2. ~. ;]. JNES 20 (1961).
t
p. 253 A, 4] etc ... On connalt aussi une d~ M~hyt n Mn-Ji, ëernY·Gardiner,
Hit!T4lic OstTaca, pl. 8[7,/.
(151) Northampton, o.c., pl. 4 7]: rdlt t/w n'lmn.R·( ... ), m tJ n (... ) Nfrt·fry.
(152) On dit indifféremment .. au voisinage du Mn-st» (BM 278 = BTu~n~. Merl Seger,
p. 26 : fig. 15) et .. au voisinage de la (maison de l') Epou~ du Dieu ,. (supra, n.
50).
(155) Lille dans PM Il, 545.
(154) Winlock, The Tomb of Queen Meryet Amun al Thebes, 1952, p. 59.
(155) Plan dans PM Il. pl. 24 et 25.
(156) C'e.. ce que .uggere le de..in paru dan. PM. Ibid.
(157) Liste dans PM Il, 545. Ajouter des restes trou~s rkernment l l'est de l'Asaassif
(Leclan, OrientaÜ4 40 (1971), p. 25!J.
(158) Malgre ~rny ci,e par PM l, 599.
(159) Cf. Helek, Materiali.n 1. p. 85.
(160) Haye., Scept.. of Egypt, Il, p. 45.
(161) Il en existe trois versions ': une trouv~ à Ouady Halfa venant sans doute de Ruhen
(CGC 54006), une à Kouban (Berlin, i5725), une à Asaouan. Texte dan. Urk. IV,
79·81. En dernier lieu, Habachi, Kwh 7 (1959), p. 58 ; 9 (1961). p. 211·212.
LES DOCUMENTS CONTEMPORAINS 39

(162) ~~ralement la reine·mère passe avant la reine·èpowe (cf, Berlin 15699 = )igyp,
tische Inschnften Il, p. lOS: Thoutmosis II/Ahmet/Hatshepsout etc .. .l
(163) PM II, 80 (. alabaster. ; pour Barguet, Temple d'Amon·R~, p, 106, ene est en
« calcaire dur»).
(164) D'apr~s une copie inédite de P. Lacau. La forme. des signes (Wou '=" ,~ ou""')
n'est pas exactement nottt. M.CI. Traunecker nous a c9mmuniqué sa copie où .Ie
signe de la lune est'-"en .. a " et""en «b. ; ce dernier texte serait donc plw
récent.
(165) La statuette d'albâtre CGC 42052 qui reprkente Amon en compagnie de Thoutmo-
sis ]~r et de la reine Ahmes est attribué par PM II, 137 "A.N. ; c'est unc erreUT.
(166) Davis, Tomb of HMshopsftû, p, 106, fig, 1 ; p, 108, fig, 2,
(167) Hayes, Royal Sarcophogi, p, 20,
(167 bis) Sus celle tombe, voir maintenant Romer,jEA 60 (1974), p, 119·127, _
(168) La cheminée d'accès porte. en haut et en bu, les traces d'un élargiuement qui
fut rendu rendu nécessaire lors de l'introduction du sarcophage monumental, cf.
Thomas, Royal Necropolis, p, 173,
(169) Maspero, Momies Royales, p, 530 ; CGC 61004. Texte: Urk IV, 77-78,
(170) La cartouche d'A.N. ne figure qu'une seule fois, ;\ l'int~rieur, il n'y a pas eu de
rtfection à la 21ème dynastie (malgrt Vandersleyen, o,c" p, 220, n,lin fine),
(171) CGC 61053.
(172) CGC 61054 ; cf, Thomas, o,c,' p, 236.
(173) Still youthful (Smith, Royal Mummies, p, Il, cf, aussi p, 13),
(174) Davies,jEA Il (1925), p, 14,
(17~) Tr 53 (Sheikh Abd el Goumah) ; PM l, 103 [6].
(176) Caire JE 26255 A·D ; Maspero, o. c., p, 535-6,
(177) Reisner, zAS 37 (1899), p, 65 [161; p, 66[ III a]: fig, 4 [" l
(178) CGC 61003 ; Maspero, o,c,' p, 53'5,
(179) Le style de ce ·sarcophage le rapproche de ceux de M~rytamon et d'Ahhotep.
mortes toutes deux sous Am~nophis 1er, cf. Winlock, Tomb of Meryet Amun, p.
19, n, 7-8 ; 21, n, 9 ; 41, n, 5, Hayes, Royal Sarcophagi, p, 44·68,
(180) Ce dernier titre est oubli~ dans le texte de Maspero, O.Co, p. 5g5.
(181) On a retrouvè dans la tOl1)be de Drah Abou el Neggah, des fragments de boi> qui
pourraient appartenir;\ ce cercueil intenn~diaire d'A.N.
(182) CGC 61021.
(182 bis) CGC 61083,
(183) CGC 61055,
(184) Smith, o,c" p, 13,
(185) Une herminette votive en bois du Musée de Turin (Suppl. 6303, Maspero, RT 3

(1882), p, 124 [4 ]; PM l, 749) porte sur la tranche êjfJ ~ TI ,Elle pou,'

o rait appartenir au matériel funéraire de la reine. Pour ce genre d'objets, comparer


Davis, The tomb of H4tshoPsftû, pl. 15 [6 J
(186) Maspero, o,c" p, 536 (. âge mû,') ; Smith, o,c" p, 13·14 (souligne la calvitie de la
reine qu'on a essayé de dissimuler avec des mkhes de cheveux rapportn).
(187) Untersuchungen zur Chronologie und Geschichte des neuen Reiches (Àgypt, Abh,
Il), p, 108,
(188) Petrie, Histonal Scarabs (abrègè H,S.) ad loc, ; Id" Scarabs and cylinders (abrègè
S,C.), p, 37, pl. 23 ; Newberry, Scarabs (abrègè Sc.), p, 156·157, pl. 26,
(189) C'est particulièrement net pour la ~rie qui porte te Epouse du Dieu Nefertary Il avec

le signe ~m écrit . . , et le a inscrit sous la barre horizontale du signe r (Petrie,

S,C" pl. 42 [19, 3, 147] : Newberry, Sc" pl. 26 [12] ; Matouk, Corpw des seo·
robées égyptiens 1. photos nO 206,[208,J210 ; Petrie, 'lanis l, pl. 12,[24]).Cf. aULOi
N, . 11&' 1fT. Il
BM66177 ;j:-4=:~<~>~~III&"~.
(190) S.C" p, 37.'
40 ÂHMES NtFERTARY

(191) Vise Bliitter nO 0 1551 16:il·!) qui nous ont lt~ aimablement communiqu~s par le
Prof. Hornung. L'invmtaire des scaTabfes d'A.N. a ~t~ remis il jour en avril 197!L
Cit~ L.B.

(192) Le groupem<nt •
, ~~
.... .JIi que l'on a sur le 5carab~e du Louvre est attesté au d~-

but de la Ill<!me dynastie. cf. Louvre E 5297 (Ahhotep) et JEA 5 (1906). pl. 21 (7)
(A.N.)
(195) Le groupement des titres dans ces 4 exemples peut être inttressant :
. nO 34 et 83 : .sJt.nswt, ~mt·n.!r, snt·nswt, NN.
nO 96 et 98 : sn(nswt, .sIt·nswt, (Jmt·n!T, NN,
mais dans ces deux dernieTS cas nous n'avons pu l:ollationner l'inscription sur l'ori·
ginal.
(196) Un seul (nO 101) pone l'~pith~te ,;"rr.hrw.
(197) D'apr~s Album inMit dtpo~ au Cenrre docum<ntaire d'Histoire des Religions (19,
Av. d·ltna. 75016 Paris) pl. 85 [15)
(198) N°' 47 et 48.
(199) N° 26. On pourrait lire mryt ~Jmn comme une tpith~te du premier nom (comme
dans nO 41). mais la disposition en accolade, va dans le sens propclll.
(200) Petrie rappelle l ce propos le scara~ où figurent conjointement le nom de Sata-
mon et celui de son majordone (s.e., pl. 24 [18. 2. [)()]).
(201) N° 13 (mais il ne comporte pas ~mt.n.!r). Ce pourrait être ~alement l'origine d'une
partie des scarabtoes de la Collection Petrie. Un autre (nO 11) provient d'Abydos, ce
qui n'est peut·être"pas sans rapport avec les travaux de restauration entrepris par la
reine (cf. supra, ch. III 3). On a ('galement trouvt un scarabtt à TeH el Amama
(nO 30, cf. Petrie. H.S., pl. 27 [7~; h
le nO 128 provi<nt d'une t0"lbe.de la 190 dyn.
à Qau ; enfin plusieurs sptcimem viennent de ~pultures du d~but du Nouvel
Empire <n Nubie (n' 21. 129. 130).
(202) Jacquet. B/FAO 69 (1970), p. 278.
(203) L'auteur prkise (p. 281) qu'il s'agit sans doute de Montou.
(204) Cf. ibid., p. 280-281.
_ (205) Hayes, Scepter II. p. 45·46, MMA 50. 8. 152 (ex Coll. Davis).
(206) PM Il, 377 : MMA 23. 3. 80 : cf. Hayes, o.c., p.46.
(207) PM II. 400 : Oxford Ashroolean Mus. E 2727 : Naville, Deir el &hari (X/th Dy-
naslJ Temple), III, pl. 27 [~J. Cf. aussi E 2726. ~ui apparti<nt à une Epouse du
Dieu [ )
(208) PM VII %1 : Petrie. ResParches in S.nai; p. 142 : fig. 148[ 3). Cf. aussi fig. 148
[21: sJt-nswt, mt-n.swt 1..·]
1 ui peUl apparteniràA.N. ,
(209) UnIV. College, Petne, s.e, pl. 25 [18.1. 27.2M).

(210) Le dessin de Petrie semble indiquer un P apr~ le signe m mais il peut s'agir

du haut du signe ~ ,ce qui coïnciderait mieux avec lei graphies de l'tpoque.

(211) Hayes, o.c., p. 46. Le num~ro du MMA ne nous est,Pas connu.


(212) PM VII, 361 : Petrie. Researches, p. 147 : fig. 151 L17)
(213) Un document « b • associe même la m~re et le fils.
(214) Petrie. Researches, fig. 148 [4).
(215) Hayes. o.c., p. 48. Un sistre offen par Am~nophis 1er • aim~ de Hathor dame de
Dend~rah • (comparer supra 2/a/l) au m~ de Berlin (25157 cit~ par Fischer,

(216)
(217)
Dendera in the Jrd millennium B. C., p. 53, n. 210).
Petrie. o.c., fig. 148 (5) : Coll. Golenischeff, Album Photos.
Naville. Deir el Baha,,' (X/th lJyruJsty Temple) III, pl. 27 [5 .
fI.
64[ 5)

(218) Bonnet, Reallexikon, p. 718.


(219) Cf. Sander Hansen. Gollesweib, p. 24·25.
(220) Supra ch. II § 5. Jusqu'à p~sent, on n'a trou~ à Dend~rah aucune trace d'A.N.,
alors que des objets cultuels offens pardiff~rents roil de l'Ancien et du Nou..,1
Empire sont connus (Cf. Fiacher, O.C., p. 40, n. 172).
(221) Copenhague AIN. 1600 = M.ria M"ll"DS<n. lA Glyptothique Ny Car"!>.." lA Col·
lection Egyptienne 1930, p. 70 : pl. 68 (<n haut à gauche).
LES DOCUMENTS CONTEMPORAINS 41

(221 bis) Trois beaux spécimens reproduits dans Burlington Fine Art Club} Catalogue of
an Exhibition of ancient Egyptian ATt. Londres 1922.p. 58.
(222) Aynon, Abydos III, pl. 68 (en haut). L'exemplaire de Copenhague provient peut·
être du même secteur.
(223) Brooklvn Mus. Ace. or 40 298 ~ Riefstahl, Ancient EgyptùJn Glass and G/4zes,
p. 16 [14]: p. 18 [14].
(224)jEA 3 (1916) p. 152 : pl. 21 [14].
(225) Bull. MMA Egyptian ExpeditlOlI (1921·22), p. 31·32 : fig. 25. (cf. awsi Bull. MAlA,
Egyptian Expedition (1923·24), p. 14).
(226) Principalement les deux derniers. Il faudrait peut-être ajouter le fragment de bol
bleu, ponant le canouche de Néfertary et trouv~ dam le temple d'Hatshcpeout a.
Deir el Bahari (PM Il, 377 : • formely in Halifax, Bankfield Mua.•).
(227) Cf. Newberry, PSBA 24 (1902) p. 243 : Van de Walle, CdE 43/85 (1968), p. 39,
n.5.
(228) Rapport Deir el Médineh (1924·25), p. 48.
(229) Cf. par exemple Quibell, Tomb of Yuaa, pl. 26 (à gauche).
(230) Petrie, Researches, fig. 144 [2]. p. 137. .
(231) PM l, 599 : Caner, JEA 3 (1916), p. 152, pl. 21 [5.9): Hayes, Scept.,. Il, p. 45.
Auj. MMA 21. 7. )·8. Deux fragments appartenant à la collection Th. Davis (auj.
également au MMA) portent les noms d'Amlnophis 1er et d'A.N. et doivent prove-
nir au~i de la tombe (~f. Caner, art. cité, p. 151, n. 1).
(232) Supra, ch. III § 1.
(233) Caner, art. cité, pl. 21 [8).
(234) PM l, 547. Davis, Tomb of Hdtshopsltû, p. 106, fig. 1 : p. 108, fig. 2.
(235) C'est peut-être ainsi qu'il faut comprendre les 13 vases-snw d'huile parfumh offerts
par Amosis à son épouse (Jupra p. 8). Il n'est pas sûr toutefois que le pot·snw soit
identifiable avec nos jarres à étiquf"tu· (cf. du Mesnil du Buisson. NomJ égyptiem
désignant le.\ t'U5es, ~. 33-34. 139). ......
(236) PM Il, 363 [122, e J Naville, Deir el Bahari l, pl. 16. Information communiqute
par Monsieur J. Yoyoue.
(237) Amosis énumère les pièces du mobilier liturgique dont il a gratifi~ le temple de
Karnak, Urk. IV, 22·23 .
(238) Cf. scarabée CGC 36073. Vase Copenhague AIN 1600 (supra § 3), etc...
(239) Supra, ch. III § 2.
(240) Réserve Lefuel E 11232.
(241) Comparer Barguet, Temple, pl. 42[ c).
(242) PM Il, 166.
(243) Legrain, Répertoire, nO 335.
(244) C'est la conclusion que veut peut-~tre insinuer Nelson,jNES 8 (1949), p. 544-345. ......
SECONDE PARTIE

LES DOCUMENTS POSTHUMES


Cette partie comprendra deux sections : dans la première nous étu-
dierons les restes du culte d'A.N. en prenant successivement. les divers
types de documents, ensuite nous récapitulerons les renseignements obte-
nus et nous essaierons de reconstituer les principaux aspects de ce culte.

ETUDE ANALYTIQUE

1 • LES STELES
C'est la série la plus développée. Nous donnons la liste des stèles ou
des fragments de stèles qui sont parvenus à notre connaissance et qui
donnent soit l'image, soit simplement le nom d'A.N. Nous réservons
pour le chapitre suivant, les pièces qui n'appartiennent pas au genre
« stèle » mais constituent un fragment de paroi décoré ou un élément

-
ayant un rôle architectonique ; dans quelques cas, la répartition peut

~: .
être discutée (ainsi infra, nO 21. 44 ; ch. II, nO 4).

I. Coll. Bankes nO 10, PM l, 732. Cerny, Egyptian Stelae in the Ban-


hes Collection, nO 10. Provenance : Deir el Médineh. Date : début
20ème dynastie. •
2. Coll. Bankes nO 12, PM l, 735. Cerny, o.c., nO 12. Provenance
Deir el Médine~. Date: milieu 20ème dynastie.
3. Berlin 12577, Agyptische Inschriften II, p. 221. Provenance: ?
4. Berlin 21538. PM l, 706. A. I. II, p. 394. Provenance: Deir el Mé-
dineh. Date : ?
5. British Museum 217. PM l, 734. Hieroglyphical Texts 9, pl. 46.
Provenance : Deir el Médineh (1). Date : 19ème dynastie.
6. B M 277. PM l, 736. H. T. 6, pl. 34. Provenance: Deir el Médi-
neh. Date: fin 18ème/début 19ême dynastie?
7. B M 291. PM l, 723. H. T. 6, pl. 32. Provenance: Deir el Médineh.
Date : fin 18ême 'dynastie ?
8. B M 297. PM l, 716. H. T. 6, pl. 33. Provenance Deir el Médi-
neh. Date: 18ême dynastie.
9. B M 317. PM l, 719, H. T. 9, pl. 16. Provenance Deir el Médi-
neh. Date: fin 19ème dynastie.
10. B M 446. PM l, 720. H. T. 6, pl. 39. Provenance Deir el Médi-
.neh. Date : Ramses II.
Il. B M 81 I. PM l, 730. H. T. 6, pl. 35. Provenance Deir el Mèdi-
neh. Date: début 19ème dynastie.
12. B M 826. H. T. 8, PI. 22. Provenance: ? Date: Aménophis III.
13. B M 916. PM l, 724. Guide (Sculpture), p. 100 (345) Provenance:
46 AHMES NUERTARY

Deir el Médineh. Date: 19ème/20ème dynastie.


14. B M 926. PM Il. p. ~96. H. T. 6. pl. 29. Provenance: temple de
Montouhotep à Deir el Bahari. Date: 18ème dynastie.
15. B M 989. H. T. 8. pl. 46. Provenance: ? Date: 19ème dynastie.
16. B M 1!l47. PM 1. 7!l1. H. T. 6. pl. !l6. Provenance: Deir el Médi·
neh. Date: 18119ème dynastie.
17. B M 1455. Inédit. Provenance: temple de Montouhotep à Deir el
Bahari. Date : ?
18. B M 1515. PM Il. 279. H. T. 8. pl. 45. Provenance : Karnak. Da·
te : Thoutmosis IV.
19. B M 1516. PM Il. 279. Inédit. Provenance: Karnak. Date: début
19ème dynastie.
20. Brooklyn Museum. E !l7. 1485. LD III 4 e. James. Corpus of the
hier~lyphic Inscrip.tions in the Brooklyn Museum, 1. p. 11!l·114
r255J : pl. 66 (25~. Provenance : Saqqarah? Date : début 18e
_ d:ynastle.
21. Brooklyn Museum. L 68~10.2. R.A. Fazzini. Miscellanea Wilbou·
riana 1. New York 1972. p. 55-56 ; fig. 21. Provenance : Gour-
nah (?) (2). Date : Séti Il.
22. Bruxelles E 758. PM 1. 799. Speelers. Recueil, p. 59 246. Prove-
nance : Thèbe>. Gate: 19ème dynastie.
2!l. Caire Temp. 26/2/25/5. PM 1. 721. Cerny. BIFAO 27 (1927). pl.
3 ; p. 170-172. Provenance: Deir el Médineh ou Abydos. Date: ?
24. Caire Temp. 3011115113. PM 1. 728. Inédit. Provenance : Deir
el Médineh. Date : ?
25. Caire JE 27074. PM l, 816. Legrain, Répertoire nO 47. Prove-
nance : Gournah. Date: 19ème dynastie (PM).
26. Caire JE !l6717. PM Il. 166. Legrain. Répertoire nO 46. Prove-
nance : Karnak. Cachette. Date: 20ème dynastie (PM).
27. Caire JE !l6718. PM Il. 166. Legrain. Répertoire nO 4!l. Prove·
nance : Karnak. Cachette. Date: 20éme dynastie (PM).
28. Caire JE 4!l1!l4. PM 1. 800. Bruyère. Mert Seger, p. 151 ; fig. 79.
Provenance: Thèbes. Date: début 21ème dynastie.
29. CGC. !l4029. PM Il. 294. Lacau. Stèles, pl. 22. Provenance: Kar-
nak. Date: début 18ème dynastie (?).
!l0. CGC !l40!l4. PM Il. 77. Lacau. Stèles, pl. 2!l. Provenance: Kar-
nak. Date: milieu 18ème dynastie.

- !lI. CGC !l40!l7. PM 1. 800. Lacau, Stèles, pl. 24. Provenance Gour-
nah. Date: seconde moitié 18ème dynastie.
!l2. CGC !l4051. Lacau. Stèles, pl. !l0. Provenance : ? Date
nophis III.
!l!l. CGC !l4080. PM V. 59. Lacau. Stèles, pl. 41. Provenance: Aby·
Amé·

dos. Date: seconde moitié lSème dynastie.


!l4. CGC !l4081. Lacau. Stèles, pl. 41. Provenance: ? Date : seconde
moitié 18ème dynastie.
!l5. Caire s.n o . PM 1. 608. Northampton. Theban Necropolis, pl. 9
rgauch~. p. !l8. Provenance : «El Birabe. (N. de la nécropole
thébaine). Date: 18ème dynastie.
!l6. Caire s.n o . PM Il. 428. Weigall. ASAE 7 (1906). p. 28-29 (4} Pro·
venance : Temple funéraire de Thoutmosis Ill. Date: ?
LES DOCUMENTS POSTHUMES 47

37. Cambridge Fitzwilliam Mus. E SS. 38. PM l, 802. InMit. Prove-


nance : Thèbes (Gournah ?). Date: ?
38. Coll. J.J. Clère. Clère, BIFA 0 28 (1928), p. 188·189 [doc. 8] ; pl.
2. Provenance: Deir el Médineh. Date: 19/20ème dynastie.
39. Copenhague Nat. Mus. A.A. d. 9. PM l, 727. Mogensen, Inscr.
Hierogl., pl. 14 08] ; p. 30-!1l. Provenance : Deir el Médineh.
Date : début 19ème ilynastie.
40. Copenhague A.LN. 898. PM l, 803. Koefoed Petersen, Les stèles
égyptiennes, pl. 26 ; p. 24. Provenance: Thèbes. Date: 19ème dy-
nastie (?). '
41. Edimbourg U.C. 52. PM l, 728. Inédit. Provenance : Deir el
Médineh. Date: Séti II.
42. Leide ~ 93 / 1. 27. PM l, 731. Boeser, Beschrijving 'van de Egypt.
Verzameling 6, pl. 7[4t!J; p. 13. Provenance : Deir el Médineh,
Date: début 19ème dynastie.
43. Leide V 8, PM l, 807. Boeser, Beschnsjving 6, pl. 24 43. Prove-

--
nance : Thèbes. Date: Ramesside. v
44. Londres Univ. College 14212. PM l, 606. Cerny, BIFAO 27, 173 ;
fig. Il. Provenance: Gournah. Date: Ramesside.
45. Louvre C 50. Pierret, Recueil Inscriptions Louvre l, 50. Prove-
nance : ? Date: début 19ème dynastie.
46. Louvre C 147 = N 296. Inédit. Provenance : inconnue. Date :
19ème dynastie.
47. Louvre C 204=E 3446. PM 1,730. Maspéro, RT 2, p. 184[58).
Provenance: Deir el Médineh. Date: 19ème dynastie.
48. Louvre C 311 = E 12964. PM l, 372 2. Bruyère-Kuentz, La Tom-
be de Nakht-Min et la Tombe d'An-Nefer (MIFAO 54), pl. 18-19 ;
p. 77-89. Provenance: J'ombe Thébaine 290 (Deir el Médineh).
49. Louvre C 315 = E 13989. PM l, 689. Bruyère, Rapport (1929), pl.
9; p. 39-40_ 53 [81. Provenance: Deir el Médineh. Date: ?
50. Louvre N 662. ~M l, 722. Pierret, Rec. Inscr. Louvre l, 63-64
r336]. Provenance: Deir el Médineh. Date: Ramesside.
51. èoll. Mac Gregor (auj. Gulbenkia,n). PM l, 812. Gardiner JEA 4
(1917), p. 188-189; pl. 37 ; Catal. of Mac Gregor Coll. nO 1568,
p. 202; pl. 40. Provenance: Thèbes. Date: Aménophis III.
52. Manchester 2938. PM V, 92. Randall-Mac Iver, El Amrah and
A bydos, pl. 32; p. 76-84. Provenance : Temple d'Amosis à Abydos.
Date : Aménophis IV ?
53. Neuchâtel, Musée d'Ethnographie, Eg. 238. PM l, 719. Bruyère,
Mert Seger, p. 209 ; fig. 108. Provenance: Deir el Médineh. Date :
Ramses II.
54. New-York, MMA 5993. PM l, 723. BMMA n.s. 19 (oct. 1960), fig.
sur page 41. Provenance: Deir el Médineh. Date : 19ème dynas·
tie.
55. Philadelphie 29.87.450. PM l, 611. Inédit. Provenance : Drah
Abou el Ncggah. Date; Ramesside.
56. Strasbourg I.E.S. 1595. PM II, 422. Northampton, Theban Necro-
polis, pl. 3[~ p. 8(~ Provenance : Temple d'A.N. à Gournah.
48 AHMES NtFERTARY

Date: 19ème dynastie.


57. Turin Cat. 1449 = Cat. Gen. 50037. PM l, 732. Tosi-Roccati, Stele
e altre Epigrafi di Deir el Medina, 1972, p. 71-72. 275. Prove-
na,nce : Deir el Médineh. Date: Ramses II.
58. Turin Cat. 1450 = Cat. Gen. 50050. PM l, 719. Tosi·Roccati. n.C.,
p. 8~. 282. Provenance: Deir el Médineh. Date: fin lllème dynas-
tie.
59. Turin Cat. 1451 = Cat. Gen. 50073. PM 1. 717. Tosi-Roccati,
a.c., p.l09·110. 293. Provenance: Deir el Médineh. Date: 20ème
dynastie.
60. Turin Cat. 1452 =' Cat.Gen. 50034. PM 1. 715. Tosi·Roccati,
a.c., p. 67-68. 274. Provenance : Deir el Médineh. Date : début
19ème dynastie.
61. Turin Cat. 1453 bis. Inédit. Provenance : Deir el Médineh (?) (3).
Date:? .
62. Turin Cat. 1454 = Cat. Gen. 50041. PM l, 7.26. Tosi·Roccati.
a.c., p. 75·76. 277. Provenance: Deir el Médineh. Date: Rames-
side.
63. Turin Cat. 1455. PM l, 734. Maspéro, RT 3, 113 [4]. Provenance :
Deir el Médineh (?) (3). Date : Am~nophis II.
64. Turin Cat. 1565 = Cat. Gén. 50040. PM l, 732. Tosi-Roccati,'
a.c., p. 74·75. 277. Provenance: Deir el Médineh. Date: début
19ème dynastie.
65. T,urin Cat. 1466 = Cat. Gen. 50090. Tosi-Roccati, a.c., p. 126.
301. Provenance : Deir el Médineh. Date : Séti 1er.
66. Turin Suppl. 6051 = Cat. Gen. 50128. Tosi-Roccati, a.c., p. 142.
314. Provenance : Deir el Medineh. Date: 19ème dynastie.
67. Turin Suppl. 6038. Inédit (copie M. Gitton).
68. Turin Suppl. 6140 = Cat. Gen. 50094. PM l, 728. Tosi-Roccati,
a.c., p. 129. 303. Provenance: Deir el Médineh. Date: 18/19ème
dynastie.
69. Turin Suppl. 7358 = Cat. Gen. 50032. PM l, 721. Tosi-Roccati,
a.c., p. 129. 303. Provenance: Deir el Médineh. Date : Ram-
!lés III/IV.
70. Turin Suppl. 9491 bis. PM l, 733. éemy, BIFAD 27, 198[14, aJ.
Provenance : Deir el Médineh. Date : 1.
71. Turin Provo 864 = Cat. Gen. 50101. Tosi-Roccati, a.c., p. 132.
306. Provenance: Deir el Médineh. Date: 18/19ème dynastie.
72. Turin s.n o • Inédit (copie M. Gitton). Date: début 19ème dynastie.
73. Turin s.n o • PM l, 733. Champollion, ND, II, 698-699. Provenan-
ce : Deir el Médineh. Date: ?
74. Turin Provo 866 = Cat. Gen. 50156. Tosi-Roccati, a.c., p. 154.
323. Provenance: Deir el Médineh. Date: Ramesside.
75. Vienne Inv. 158. PM I, 730. Bergmann, RT 9 (1887), p. 38-39 [9].
Provenance: Deir el Médineh. Date: 1.
76. Würzbourg Univ., Wagner Mus. H 3198. PM l, 725. Komorzynski,
Archiv für agyptische Archiialagie 1 (1938), fig. 2, p. 258·259. Pro-
venance : Deir el Médineh. Date; 20ème dynastie.
LES DOCUMENTS POSTHUMES 49

77. Karnak, in situ. PM II, 8~ [236]. Barguet, Temple d'Amon Rê,


p. 117. D. 4. Date: Ramesslde. .....

photo 8, A. 10). ç
78. Gournah, Temple Ramesside, in situ. PM II, 424. Inédit (MMA

79. G,ournah, Temple de Séti 1er, in situ. PM II, 409 151. Caminos,
Agyptologische Studien ... Firchow (1955), p. 19 (p. ~) ; p. 26.
Date : Amenmes. -
80. Deir el Médineh, in situ. Cerny, BIFA 0 27, 202 [67 J
81. Deir el Médineh, in situ. PM l, 698. Bruyêre, Rapport (1935-40)
II, fig. 151fn o 12a; p. 42. 70-1. Date: Ramses II.
82. Deir el Méaineh, in situ. Bruyêre, Rapport (1935-40) II, p. 106
fn o 2451.
83. beir el"' Médineh, in situ. Bruyêre, Rapport (1935-40) n, p. 117
fn o 2751.
84. Deir el"'Médineh, in situ. PM l, 728. Bruyêre, Rapport (1935-40) II,
fig. 201 (no 2811 ; p. 120.
85. Deir el Médinet;, in situ. PM l, 709. Bruyêre. Mert Seger, pl. 10
~~. .
86. DeIr el Médineh, in situ. Bruyêre, Rapport (1929), fig. 14[12. 13] ;
p. 40-41 f21. 52 [7]. ]
87. Deir el ~édineh, in situ. Bruyêre, Rapport (1929), fig. 14 [3 ;
p.52r~. [
88. Deir ~ Médineh, in situ. Bruyêre, Rapport (1929), fig. 14 16] ;
p.84-85.
89. Deir el Médineh, in situ. Bruyêre, Rapport (1929), pl. 9 ; p. 39-40.
Date: 19ême dynastie.
90. Deir el Médineh, in situ, PM 1. 725. Bruyêre, Rapport (1935-40)
II, pl. 6 [fig. 129]; p. 45 [nO 164]. Date: fin (?) 18ême dynastie.
91. Deir el Médineh, in situ. PM l, 703. Bruyêre, Rapport (1934-35)
III, p. 329 [12-1~ ; fig. 196-197. Date: 20ême dynastie.
92. Dans le commerce, Louxor. Communication P. Vernus. Prove-
nance : Deir el Médineh. Date : ?
93. Dans le commerce, Louxor. Communication P. Vernus, Date :
18ême dynastie.
94. Dans le commerce, Louxor. Communication D. Wildung. Prove·
nance : Deir el Médineh. Date: 19ême dynastie.
95. Dans le commerce, Louxor. PM l, 724. Clêre, BIFAO 28, pl. 4
f4] ; ~. 182-185. Provenance: Deir el Médineh. Date: 19/20ême
:iynasue.
96. Collection privée, Le Caire. Communication J.P. Corteggiani. -
97.' Collection privée, Paris. Communication C. Desroches-Noblecourt.
Provenance: ? Date: fin 18ême dynastie.
98. Emplacement actuel inconnu. PM II, 422. Northampton, Theban
NecTopolis, pl. 4 [7]. p. 8-9 [111. Provenance: temple d'A.N. à
Gournah. Date : 19ême dynastie.
99. Emplacement actuel inconnu. Wente, INES 22 (1963), p. 33-34
fig. 2. Provenance: ? Date: Ramses II.
50 AHMES NtFERTARY

Cette liste pourra certainement être considérablement enrichie, car


nous n'avons pu inspecter systématiquement les réserves de tous les mu-
sées, ni les magasins de Deir el Médineh. Dês à présent certaines con-
clusions s'imposent.
La provenance des stèles révèle déjà l'implantation des principaux
lieux de culte de la reine. La très grosse majorité d'entre elles a été trou-
vée à Deir el Médineh ou est censée en provenir. Un groupe relativement
_ important provient de Karnak (18, 19, 26, 27, 29, 30, 77), un autre de
la région Nord de la nécropole (21 (?), 25, 31, 35, 37 (?), 44, 55, 78, 79,
98), puis vient Abydos (5 (?), 23 (?), 33, 52), enfin deux spécimens se
rattachent à Deir el Bahari (14, 17), la provenance memphite du nO
20 est sujette à caution.
Une étude. typologique des stèles du Nouvel Empire qui reste à entre-
prendre permettra sans doute une datation plus rigoureuse de nos 99
stèles. Les noms propres et certains détails de costume sont, pour l'im-
médiat, nos seuls moyens de les classer chronologiq· ~ment. Nous aper-
cevons déjà que les stèles d'A.N. se répartissent à peu près également
sur toute la période allant du milieu de la 18ème dynastie aux premiers
règnes de la 21ème. Voici pour les principales époques, quelques stèles
caractéristiques :
18ème dynastie
Thoutmosis III (première moitié du règne) (4) 20.29
(deuxième moitié du règne) 30
Aménophis II, 66
Thoutmosis IV 18
Aménophis III 12, 32, 51
Aménophis IV 52
Toutankhamon 90
19ème dynastie
Séti 1er Ramses II passim
Séti II 21,41
Amenmes 79
20ème dynastie
début 1
milieu 2
Ramses IX cf. infra, ch. II nO 1
21ème dynastie
début 28
Un ralentissement semblerait se manifester à la fin de l'époque rames-
side.
Dans un peu plus de la moitié des cas, A.N. est. accompagnée de son
fils Aménophis 1er et, dans 7 c~, d'Amosis, son mari (31, 40, 46, 51,
- 52, 63, 97). Pour ce qui est des autres personnages royaux et divins qui
partagent le culte de la reine, nous en donnerons ultérieurement la liste
quand nous aurons vu les autres types de documents (infra, ch. XVIII
§ 4). .
De même pour les titres et épithètes portés. par A.N. (infra, ch. XVI
§ 2 - 4).
LES DOCUMENTS POSTHUMES 51

Il - ELEMENTS ARCHITECTURAUX : BLOCS, CORNICHES,


LINTEAUX, RELIEFS DIVERS.
1. Berlin 1818 (Grabstein). Ag. Inschr. II, p. 214. Provenance : achet~
à Guizeh. Date: Ramses IX.
2. BM 448 (linteau). PM l, H8. H. T. 6, pl. 38 ; p. 10. Provenance :
Deir el M~dip.eh. Date: début 19ème dynastie.
3. BM 598 (linteau d'un naos). PM l, 740, H. T. 6, pl. 37 ; p. 10. Pro-
venance : Deir el Médineh. Date: liébut 19~me dynastie.
4. Caire JE 41469 (linteau ?). PM l, H8. Bruy~re, Mert Seger, fig.
109. Provenance: Deir el Médineh. Date: Ramesside.
5. Caire JE 43679 (linteau). Bruy~re, Rapport (1935-40) II, p. 10 ;, fig.
82. Provenance: Deir el Médineh. Date: Ramesside.
6. Caire JE 44319 (linteau). PM II, 421.' Inédit. Provenance: Temple
de Séti 1er à Gournah. Date: Ramesside.
7. Caire JE 46367 (montant de porte). Bruy~re, Rapport (1928), p.
118-119. Provenance: Deir el Médineh. Date : d~but 19~me dynas-
tie.
8. Caire JE 48832/48833 (montants de porte). PM l, 777. Daressy,
RT 20 (1898), p. 75-76 [1531.Provenance : Médinet Habou (rem·
ploi). Date: 18ème, dynastie (remployé 20ème).
9. Caire s.n O (corniche). PM l, 737. Gabet, RT 12 (1892), p. 216.
Provenance: Deir el Médineh. Date: ? -
10. Strasbourg I.E.S. 946 V (relief). Derchain, Kimi 19 (1969), p. 18-
19 [4]. Provenance: Temple d'A.N. à Gournah. Date: ?
Il. Turin Suppl. 9496 = Cat. Cen. 50204 (relief). PM l, 737. Tosi-
Roccati, Stele e a/tre Epigrafi, p. 178. 337. ,Provenance : Deir el
Médineh. Date : Ramses II.
12. Turin s.n O (montant de porte). Inédit (copie M. Gitton).
12 bis. Turin Provo 881 = Cat. Cen. 50081 (bloc). Tosi-Roccati, o.c.,
p. 119. 297. Provenance: Deir el Médineh. Date: 19ème dy-
nastie.
13. Karnak Nord, in situ AB 69 (bloc). Jacquet, BIFAO n (1972),
p. 155.
14. Deir el Médineh, in situ (?) (bloc). PM l, 709. Inédit.
15. Deir el Médineh, in situ (fragment de montant de porte). Bruy~e,
Rapport (1923-1924), pl. 14(3} Date; ?
16. Deir el Médineh, in situ (montants de porte). Bruy~e, Rapport
-
(1929), p. 43. 65 [6J: fig. 16[21-
17. Deir el Médineh, in situ (linteau). Bruy~re, Rapport (1929), p. 64
r41; fig. 28. Date: Ramesside.
18. Den el Médineh, in situ (montant de porte). Bruy~re,Rapport
(1929), p. 66 [14J ; fig. 29 [7J.
19. Deir el Médineli, in situ (relief). Bruy~re, Rapport (1935-40) II,
p. 136, fig. 224.
20. Vallée des Reines, chapelle de Ptah (montant de porte). PM l, 707.
Bruyère, Mert SegeT, p, 22 ; fig. 14. Date; RaJD1e8 IIJ,
21. Dans le commerce (montant de porte). PM l, 741. Cl~re, BIFAO
52 AHMES NtFERTARY

28 (1928), p. 198, pl. 4[1~ Date: Ramesside.


22. Emplacement actuel inconnu (<< votive (sic) block.). PM II, 422,
Spiegelberg, Zwei Beitrage, pl. 5 nO] ; p. 2. Provenance : temple
d'A.N. à Goumah. Date: 21ème :Iynastie (Spiegelberg : 22ème).

III . DECOR MURAL DES TOMBES


Près de cinquante tombes privées de la nécropole thébaine renfer-
ment une ou plusieurs scènes où figure le nom ou l'image d'A.N. Nous
les avons regroupés par sites classés dans l'ordre géographique Nord-
Sud. Nous renvoyons pour les tombes inédites à Topographical. Biblio-
graphy Ill, nouvelle édition, n'ayant pu faire nous-mêmes les vérifica-
tions.
1. Drah Abou el Neggah : ~2
Tombe Thébaine nO 13 (Sw-/dy). PM l, 25{2-3, 11]. Baud, Dessins
(MIFAO 63), p. 68-69~ fig. 19. Date: Ramesside.
TT 14 (/fwy) a) PM l, 26 [1-2, Il, Baud, Dessins, pl. 3.
b) PM l, 26 [5J. Inédit.
Date: Ramesside.
TT 15 (Ttl.ky) cf. Première Partie, ch. 11 § 3. Date: Amosis.
TT 16 (PJ-nlJ.sy) PM l, 28 [6, II, 2). Baud·Drioton, La Tombe de
Panehesy (MIFAO 57) p. 22-26 ; fig. Il. Date: Ramses II.
TT 19 ('Imn-ms) a) PM l, 33 [31. Foucart. Le Tombeau d'Amon-
mos, (MfFAO 57), pl. 4·5.
h) PM l, 334. Foucart, o.c., pl. 11·12.
Date : début 19ème dynastie,
TT 141 (BJk-n-tJnsw) PM l, 254 [6, 1). Inédit. Date: Ramesside,
TT 149 ('Imn-ms) PM l, 260 [6]. Inédit. Date: Ramesside.
TT 153 (... ) PM l, 262 (l, II]. Baud, Dessins, p. 177·178 ; fig. 82.
Date : Séti 1er (?).
TT 161 (Nf!)) PM l, 275 [6, IJ. Werbrouck-Van de Walle, La tom·
be de Nakht (1928), pl. en face p. 8. Date: Aménophis III (?).
TT 255 (lUy) PM l, 340[51. Baud-Drioton, Tombe de Roy (MIFAO
57), p. 44: fig, 13. Date: Ftoremheb.
TT 284 (PJ·/fm·nlr) PM l, 366 [5, Il Inédit. Date: Ramesside.·
TT 285 ('Iny) PM l, 368 [10, II, Il. Inédit. Date: Ramesside.
TT 300 ('n-~tp) PM l, 380 [6, Il. Inédit. Date: Ramesside.
TT 302 (PI-RC-m'/Ib) PM l, 381 [3, I1J. Inédit. Date: Ramesside.
TT 306 ('Ir·tjJnn) a) PM l, 384 [,2·4, III, U. Inédit.
b) PM l, 384C5, I1J. Inédit.
Date : l~me drastie.
TT 332 (Pn-Rnnwtt) PM l, 399 [4 . Inédit. Date: Ramesside.
TT 334 (NJy) a) PM l, 413[7, II, ~.Gauthier, BIFAO 6 (1908), p.
155-156.
b) PM. l, 413 [8]. Petrie, Qumeh, pl. 39 [en haut à
drolteJ: p. 11 24. .
Date : ~me dynastie (Petrie).
TT 375. PM l, 434. Inédit. Date: Ramesside.
LES DOCUMENTS POSTHUMES 53

TT 377. PM 1,434 2. Inédit. Date: Ramesside.


TT A 8 (~Imn-m-I]b) PM l, 450. L D Text n'l, p. 284 [4]- Date
18/19ème dynastie.
TT A 12 (Nb,·wnn ..f) PM l, 451. Champollion, N.D. l, 534. Date :
Ramesside.
TT A 18 elmn-m-fpt). P~ l, 453. Champollion, Monuments II,
pl. 153 [2'4). Date : Ramesslde. .
2. Khôkha : 4 •
TT 49 (Nfr-I]tp) a) PM l, 94fç, al. Davies, Nefer-I]otep l, pl. 50.
b) PM l, 94~, ~.Davies, o.c. pl. 51.
Date : fin 18ème dynastie.
TT 178 (Nfr·mpt dit lfn·rJ). PM l, 284 [2, II, 4]. Inédit. Date
Ramses IL
TT 181 (Nb- 'Imn et 'Ipwky). PM l, 288 (6, l, 1]. Davies, Tomb of
two sculptots, pl. 9. Date: Aménophis III/IV.
TT 296 (Nfr,sarw). PM l, 378 [2, II, 5]. Inédit. Date: Ramesside.
3. Sheikh Abd el Goumah : 8
TT 23 (rh). a) PM 1. 4Q (24, 1]. LD III, 199 d = Text III, p. 252.
b) PM l, 41(44J L D III, 199 e.
Date : Merenptah.
TT 44 ~mn-m-f!b). PM l, 84( 5, Il Inédit. Date: Ramesside.
TT 54 (1;Iwy remployé par Kn-rJ). PM l, 105[5, g.Davies BMMA
Eg. Exp. (1922), p. 54 ; fig. 5. Date: Aménophis II, remployé dé·
but 19ème dynastie.
TT 65 (Nb-'[mn remployé par '[my.sbJ). PM l, 130-131 (8-9J Date
Ramses IX.
TT 106 (pJ·sr). PM l, 223 lB, d, Il LD III, 132 0 = Text III,
p. 254. Date: Ramses II.
TT 113 (Kynbw). PM l, 231 (21 = BM 37994. Edwards, A general
introductory Guide to the ego c1011ections in Bn'tish Museum (1964),
p. 118-119; fig. 41. Date: fin 20ème dynastie.
TT 134 ('[Jw-nJny dit Jny) a) PM 1,250(2]. L D Text III, p. :!H:!.
b) PM l, 250 fI3]. Inéd;t.
c) PM l, 250 CJ4J. Inédit.
Date : 19ème dynastie.
TT 384 (Nb-ml]yt). PM l, 437 [2, n). Fakhry, ASAE 36 (1936), p.
124. Date: 19ème dynastie.
Il faut exclure: TT 51 (Wsr-I]Jt). PM l, 98-99 [9, I1J. Davies, Two
ramesside Tombs, pl. 5; p. 9'10 qui ne représente pas A.N. mais la
reine Ahmes femme de Thoutmosis 1er.
4. Qurnet Muraï : 2 .
TT 277 ('[mn-m-rnt). PM l, 354 r2-3, l, 3]. Vandier d'Abbadie.
Deux tombes ramessides à Gournet~ouTTaï (MIFAO 87), pl. 14·15
[1]: 16[I1.Date : Ramesside.
TT D 1 (Ptr-sw-m-I]b-sd). PM l, p. XXIV. Inédit. Dale: Rames·
side.
5. Deir el Médineh : 13
TT 2 (if b~nt). a) PM l, 6 [ 3, n J. l:erny, Répertoire onomastique,
54 AHMES NtFERTARY

p. 52. "
b) PM l, 7 [IOJ = Berlin 1625, Ag. Inschr., II, p.
190-192.
c) PM 1,7 [12, Il. çerny, BIFAO 27 (1927), p. 175.
d) PM l, 9 [,24, ~J. Cerny, art. ciU, p. 168, pl. 1 [!J.
e) PM l, 9 (25]. Bruyère.. Tombes tMbaines de Deir
el Mldineh d dlcoration monochrome, (MIFA 0
86), el. 9 ; P. 57-58. Date: Ramses II.
TT 4 (If.n). a) PM l, lIl7, III Cerny, BIFAO 27, p. 174, pl. 4.
b) PM l, 12 (8]. Cerny, ibid.

1J .
Date : Ramses II.
TT 7 (Re-ms). PM l, 15 [5, Cerny, Rlpertoire onomastique,
p. 65. Date: Ramses II.
TT 10 (Pnbwy) a) PM l, 21 (frieze). PSBA 8 (1886), p. 226.
b) PM l, 21(6, IIJ-L D III, 17!l b oc.
Date: Ramses II.
TT 210 (RC-wbn). PM l, 507[U. Bruyère, Rapport (1927), p. 17·19
- fig. 12. 14. Date: Ramesside.
TT 215 (Pn-~Imn). PM l, 510 (1). Bruyère, Rapport (1924·25),
p. 185-184, fig. 125. Date: 20ème ,!ynastie.
TT 219 (Nb-MJ't). PM 1,5211'9. Cerny, BIFAO 27, pl. 7 ; p. 175.
_ Date: Ramesside.
TT 250 (Re-ms). PM l, 556 [6, I-IIJ Bruyère, Rapport (1926), pl.
6; p. 64. Date: Ramses II.
_ TT 266 ('fmn-nht). PM l, 547 [4-5]. Inédit. Date: 19ème dynastie.
TT 290 (·Iry-nfr). PM l, 572 C~. Louvre C 511. Cf. ch. l, nO 48.
Date: Ramses II.
TT 522 (Pn-s-n·'bw). PM l, 594[6J = Turin Cat. 5052. Cf. ch. IV,
_no 9.
TT 557 (Q1}wty-~r.mk.tw.j). PM l, 420 (5, 19. Bruyère, Rapport
~ (1929), p. 75, fig. 52. Date: 19ème dynastie.
TT 559 ('In-~r-!!rwy). a) PM l, 422 [4). LD III, 2 d.
b) PM l, 422 [9-1C!l et p. XXIII = Berlin
2060. LD lII, 1. .
Date : milieu 20ème dynastie .


La représentation d'A.N. dans les tombes privées a commencé de son
vivant (cf. Première Partie, ch. II § 3). On la rencontre jusqu'à la fin
de l'époque ramesside, pratiquement sans interruption (5). Ce thème
est en revanche inconnu des tombes royales.
Les tombes constituent l'élément le mieux localisable du culte d'A.N.
La présence de scènes ou de textes faisant intervenir A.N. n'est pas limi-
tée à une partie de la nécropole thébaine mais se retrouve dans les prin-
cipaux secteurs. On remarque, dans la liste, la forte proportion des
tombes de Drah Abou el Neggah, c'est-à-dire du secteur le plus proche
de Gournah. Le secteur de Deir el Médineh vient ensuite, mais l'on
ne peut tirer trop de conséquence du nombre relatif des mentions, car
LES DOCUMENTS POSTHUMES 55

la nécropole de la 18ème dynastie à Deir el Médineh a pratiquement dis-


paru (6) et beaucoup de matériaux légers classés dans les stèles ou les
éléments architecturaux ont pu appartenir à des ~pultures aujourd'hui
disparues.
Dans un seul cas (TT 255), le propriétaire de la tombe où est repré-
sentée A.N. est connu comme prêtre de sa fondation funéraire. L'ha-
bitude de figurer la reine excède donc largement le milieu des membres
de son clergé.
Le contexte des représentations d'A.N. est intéressant. Outre sa pré-
sence (seule ou avec .son fils) parmi les dieux de l'Au-delà, on la trouve
avec les dieux de Thèbes (spécialement avec Hathor figurée comme une
vache sortant de la montagne thébaine, TT 4 b, 277, 285, 557, 577, A
12), elle apparait aussi plusieurs fois dans le paysage des funérailles
comme l'une des patronnes de la nécropole, enfin le culte de la reine
(et de son fils) est évoqué, comme la scène des échecs et celle du repos
sous le sycomore, pamii les réjouissances de l'Au-delà (TT 178 et 219).
Il Y a là, dirait-on, le développement du souhait classique de pouvoir
vivre et se promener dans le Mn-st qu'expriment de nombreux textes
(7).

IV - STATUES DE PARTICULIERS
Une série assez abondante de statues et statuettes privées se rattache
au culte d'A.N .. Nous examinonà ici les pièces où c'est un particulier
qui s'est fait représenter, mais où tantôt l'image, tantôt seulement le
nom de la reine figurent sur le socle ou les côtés de la .tatue. Pour les
statues votives représentant directement la reine ou son fils, cf. iU/Ta,
ch. IX et IX a (8) : ..
1. Berlin 20164 (statue d'un homme à genoux). PM II, 422. Ag.
InschT. II, 88. Provenance : temple d'A.N. à Gournah. Date :
ramesside.
2. Caire JE 45692 (statue d'un personnage portant un autel avec une
tête de bélier). PM l, 698. Bruyère, RappoTt (1955-40) II, p. 11-
12 ; fig. 84. Provc<nance : Deir el Médineh. Date: ?
3. Caire JE 68596 (statue-cube). PM II, 557. Habachi, ASAE 51
(1951), p. 465 [lj ; fig. 10-11. Provenance: Louxor (sans doute
transportée de Karnak). Date: Ramesside.
4. CGC 42122 (statue-cube). PM II, 145. Legrain, Statues l, p. 71-75 ;
pl. 72. Provenance : Karnak, Cachette. Date : Aménophis III. -
5. CGC 42176 (statue naophore). PM II, 147. Legrain, Statues II,
p. 41-49 ; pl. 40 gauche. Provenance: Karnak, Cachette. Date:
20ème dynastie (PM).
6. CGC 42179 (statue naophore). PM II, 147. Legrain, Statues II,
[1J
p. 44-45, pl. 41 Provenance: Karnak, Cachette. Date: 19ème
dynastie (9).
7. CGC 42184 (statue d'un homme assis sur un coussin en train de
lire). PM II, 147. Legrain, Statues Il, p. 48-49, pl. 46. Prove-
nance : Karnak, Cachette. Date: R.amesside.
56 AHMES NtFERTARY

8. Strasbourg I.E.S. 189 (statue·cube). PM l, 794. Inêdit. Prove·


nance : Thèbes. Date: 20ème dynastie.
9. Turin Cat. 3032 (statue d'un homme portant un autel avec une
tête de bêlier). Maspero, RT 2 (1880), p. 177·178 (3~ (10). Prove·
nance : TT 322. Date: Ramesside.
10. Turin Cat. 3053 (statue d'un couple assis) (11). Maspero, RT 3
(1882), p. Hol41. 124. Provenance: ? Date: Ramses II.
11. Emplacement a~tuel inconnu (fragment). PM II, 293. Legrain,
RT 22 (1900), p. 135 3. Provenance Karnak (près du temple
d'osiris littJ dt).
12. Emplacement actuel inconnu (statue naophore). PM II, 293. Le·
[7J
grain, art. cité, p. 135 Provenance: Karnak (ibidem). Date: ?
13. Emplacement actuel inconnu (fragment de socle). PM II, 428. Wei·
gall, ASAE 7 (1906), p. 128 (2). Provenance: Temple funèraire de
Thoutmosis III. Date : ?
14. Emplacement actuel inconnu (statue·cube). PM II, 427·428. Wei·

-
gallo art. cité, p. 128 [3]. Provenance: Temple funèraire de Thout·
mosis III. Date: 18/19ème dynastie.


Divers procédés ont ètè employès pour associer A.N. à la mèmoire du
personnage reluèsentè par la statue. Tantôt elle figure dans une for-
mule de litp·dt·nswt (nO l, 4, 7, 14), tantôt elle est reprèsentêe en inci·
sion sur les côtès de la statue (nO 2, 5), tantôt son nom est gravè sur le
dossier (nO 10), dans un cas son image est « tatouèe » avec celle d'autres
_ dieux sur l'épaule du personnage (nO 9) (12). On doit mettre à part les
cas où l'image d'A.N., en haut·relief ou en ronde bosse, est figurêe sur
le devant de la statue·cube ou dans un naos porté par le personnage
(nO 3, 6, 8 et 12).

v. TABLES D'OFFRANDE, AUTELS, BASSINS


Le nom et, plus rareml"nt, l'image d'A.N. figurent sur de nombreux
objets à vocation cultuelle que l'on a retrouvès principalement à Deir el
Médineh. .
1. BM 594. PM l, 744. H. T. 8, pl. 48. Provenance : Deir el Mêdi·
neh. Date: fin 19ème dynastie.
2. Cambridge, Fitzwilliam Mus .. E SS 15. PM l, 744. Budge, Cata-
logue of the Egyptian Collection in the Fitzwilliam Museum (1893),
p. H9 [no 3921. Provenance : Deir el Mèdineh. Date : Ramses
II.
3. Caire JE 43587. PM l, 699. Bruyère. Rapport (1935·40) II, p. 6,
fig. 73. Provenance : Deir el Mèdineh. Date: Ramses II.
4. Caire JE 43677. PM l, 699. Bruyère, Rapport (1935·40) II, p. 10,
fig. 80. Provenance: Deir el Médineh. Date: ?
5. Louvre E 13996. PM l, 743. Bruyère, Rapport (1928), p. 110, fig.
61. Provenance : Deir el Médineh. Date : Sèti 1er.
6. Louvre E 16331. PM l, 743. Bruyère, Rapport (1935·40) II, p. 53.
LES DOCUMENTS POSTHUMES 57

99·100 ; pl. 8l fig. 143*]. Provenance : Deir el Médineh. Date :


Ramses II.
7. Marseille nO 204 (0 Table de Clot Bey»). PM l, 743. Capart, Re·
cueil de Monuments, 2e série, pl. 86. Provenance: Qurnet Muraï.
Date: 20ème dynastie.
8. Stockholm NME 20. PM l, 744. Mogensen, Stèles Egyptiennes au
Musée National de Stockholm, p. 30. Provenance : Deir el Médi·
neh. Date : Merenptah.
9. Turin Suppl. 7883. PM l, 746. Bruyère, Tombes thébaines de Deir
el Médineh à Décoration Monochrome (MIFAO 86), p. 8. Prove·
nance : Deir el Médineh. Date : ? _
10. Deir el Médineh, in situ. PM l, 695. Bruyère, Deir el Médineh
(1935·40) II, p. 128 (306). pl. 21 (210]. Date :. début 19ème dy·
nastie. ., , .
Il. Deir el Médineh, in situ. PM l, 743. Cerny, BIFAO 27 (1927), p.
201 (6~]. Date: fin 20ème dynastie.
12. Deir el Médineh, in situ. PM l, 744. Inédit. Date: Séti II.
13. Deir el Médineh, in situ. Bruyère, Rapport (1930), p. 8. Date: ?
14. Emplacement actuel inconnu. PM II, 392. Edwards, JEA 51 (1965)
p. 21. Provenance : Temple de Montouhotep à Deir el Bahari.
Date: ?
15. Emplacement actuel inconnu. PM l, 747. Moss, JEA 35 (1949), p.
134, fig. 1. Provenance: Deir el Médineh (?). Date: Ramses II .


La documentation est assez homogène; sauf deux Spécimens attribua·
bles à la 20ème dynastie et quelques·uns incertains, tous les documents
sont de la 19ème dynastie. Presque tous proviennent également de Deir
el Médineh (sauf n° 7 et 14), certains ont été trouvés dans des tombes
(par exemple n° 5), d'autres appartenaient, semble·t-il, au mobilier d'une
chapelle cultuelle (ainsi nO 10 trouvé dans la chapelle d'Hathor).
Les types varient. Nous avons des bassins plus ou moins profonds pour
des libations (nO 3, 14), des supports servant à élever la table d'offrande
à la hauteur requise (nO 9 et peut-être 15), enfin des tables d'offrande
proprement dites, c'est·à·dire des blocs plats sur lesquels on plaçait les
offrandes solides (la rigole d'écoulement indique d'ailleurs qu'on y fai·
sait aussi des aspersions); le type général est celui d'un rectangle (ou
d'un carré, cf. nO 6) sur lequel sont gravés les images des victuailles et
qui affectent la forme d'un c:!:. . Les dimensions varient considéra·
blement. La longueur va de 0,145 cm (nO 6) à 0,42 cm (nO 10), l'épais·
seur n'est généralement que de quelques centimètres mais peut atteindre
près d'un demi -mètre, ce qui permet de représenter des scènes sur la
tranche (nO 11, 12) (13).
La formule !}tp·d:t·nswt, qui, dans le cas présent, associe toujours la
reine eLson fils, forme le motif dominant des inscriptions de cette série.
Le but de ces tables et autres réceptacles cultuels appar..lt nonc de
porter de véritables offrandes qui sont censément adressées à A. N. et ;l
son fils comme à d'autres divinitès de la nécropole thébaine, mais &oilt
58 AHMES NÉFERTARY

en réalité destinées à un défunt.


VI . ELEMENTS DE MATERIEL FUNERAIRE
A.N. apparaît également sur une autre partie du mobilier de la
tombe, celui qui est enfermé dans le caveau et entoure la momie.
\. CGC (6098·6099, 6109·6110) (14} (sarcophage). PM l, 6!l2. Inédit.
Provenance : Tombe des Prêtres et Prêtresses de la 21ème dynastie à
Deir el Bahari. Date: 21ème dynastie.
2. CGC (6137-6138, 6156-6157) (15) (sarcophage). PM l, 6!l2-633. Iné-
dit. Provenance: Tombe des Prêtres. à Deir el Bahari. Date : 21ème
dynastie.
3. Leide M 5 (sarco~hage2. Boeser, Beschrijving van de Egypt. Ver-
zameli".'g 9, pl. 1 L12, aJ;
p. \. Provenance : ? Date : 20/21ème
dynastie. .
4. Turin Cat. 2430 (boîte à oushebtis). PM l, 747. Rossi, Illustraziones
di una casseta funeraria etc ... dans Atti Reale Accademia della scien-
za di TOT1:no 9 (1874), pl. 1-2, p. !l15-!l!l4. Provenance : Deir el
Médineh (?). Date: 20/21ème dynastie.
5. Turin Cat. 22!l6-2237 (sarcophage). PM l, 74\. Lepsius, Auswahl
der wichtigsten Urkunden des agyptischen A ltertums, pl. 11 (milieu
à l(aucheJ. Provenance: Deir el Médineh. Date : 21éme dynasti~.

- •
Cette série est trop courte pour qu'on en tire des conséquences impor-
tantes. Mais on remarque la date tardive de tous les spécimens. A.N. est

-
systématiquement associée aux membres de sa famille (l'association avec
Aménophis 1er et Ahhotep se rencontre dans 4 cas sur 5).

VII . LES CHAPELLES D'A.N. A DEIR EL MEDINEH


Au nord du site fouillé par Bruyère, furent retrouvées diverses cons·
tructions qui n'étaient pas des tombes, mais servaient au culte des divi-
nités de l'endroit. Elles furent définies comme «chapelles de corpora-
tions» (16). Il était vraisemblable de chercher parmi elles une ou même
plusieurs qui appartinssent à A.N. (17) ..
D'après les fragments inscrits découverts en différents points de ce sec·
teur, plusieurs salles pouvaient prétendre à la qualité de chapelle d'A.N.
Locus 290 où fut découvert un jambage de porte au nom d'A.N.
(supra ch. II, nO 18).
Locus 1190 avec d'abondants fragments au nom de la reine et de son
fils (cf. ci -dessous).
Locus 1195 d'où provient une stèle d'Aménophis 1er et d'A.N. (supra
ch. l, nO 85).
Locus 1215 avec un linteau (ch. II, nO 17) et une stèle (ch. l, nO 84)
au nom d'Aménophis 1er et d'A.N.
Locus 1223 avec une fresque murale attribuable à la reine et à son
fils (18).
Quant à Aménophis 1er, on pourrait lui reconnaltre les loci 1195,
1194 et 1220.
LES DOCUMENTS POSTHUMES 59

L'attribution à A.N. du locus 1190 décoré sous Séti II n'est pas cer-
raine. On trouve en effet des ex-votos au nom de la reine (19), mais
plusieurs autres divinités sont mentionnées (20). Bruyère a vu sur le mur
ouest du pronaos une fresque à fond jaune représentant une déesse as-
sise face au sud avec les chairs vertes et une robe rouge, tenant le scep-
tre ouas, qui ne peut guère étre A.N. (21). Elle est d'ailleurs entoude
des images de Ptah et d'Amon criocéphale (22). La banquette du naos
devait porter les statuettes de la divinité vénérée dans la chapelle. Mal-
heureusement aucune n'est restée en place.
Notons enfin qu'on a retrouv/', dans fa crypte plusieurs ostraca don·
nant un texte liturgique, mais, l'après la description (2~), ils ne sem-
blent pas correspondre avec ceux qui seront examinés ultérieurement
(Infra, ch. XV).

VIII - LES BAS-RELIEFS DES GRANDS TEMPLES THEBAINS.


S'il est difficile de repérer sur le terrain les restes du culte populaire
d'A.N., le culte officiel a laissé des traces appréciables sur les parois
décorées des temples royaux.
1. Karnak.
a) Grand Temple d'Amon, mur d'enceinte (Ramses II). PM II, 129
[471, 46]. Helck, Ritualszenen au! der Umtassungsmauer (A"gyp.
101. Abl1. 18), p. 52; pl. 32 [46. 46 a.].
b) Grand Temple d'Amon, salle entre le 6e Pylone et le mur d'encein-
te (Ramsès II, usurpé par Séti II). PM II, 10~ [~08]. Barguet,
Temple d'Amon-Rê, p. 210, n. 1.
c) Grand Temple d'Amon, salle entre 5e et Ge Pylones (RarnRs III).
PM II, 86 [226]. Helck, ZAS 8~ (1958), p. 89-91.
d) Temple de Ramses III dans l'enceinte d'Amon (Ramsèl III). PM II,
31 [81-82, II, 1]. Reliefs and Inscnptions at Karnak 1 (Oriental
Institute Publications 25), pl. 51 [B].
e) Temple de Khonsou à Karnak (Hérihor). PM II, 2~0 D!0-21, II, 51.
LD III, 246 a. .
On pourrait joindre à cette liste la stèle gravée dilllS le mur du 6e
Pylone (supra, ch. 1 n" 77) qui représente un roi rendant un culte à
Aménophis 1er et A.N.
Comme on le voit les plus anciennes mentions se trouvent dans un sec-
teur assez restreint et encadrent les 5e et 6e Pylones, une région qui
pourrait avoir abrité anciennement une statue de la reine.
2. Temple de Séti 1er à Gournah.
a) Portique au fond de la seconde cour. PM II, 408 [5.7, 2).
LD Text III, 90.
b) Corridor au nord de l'hypostyle (Ramses II). PM II, 416 [89).
Champollion, Monuments, pl. 150 [3).
c) Cour intérieure (Ramses II). PM II, 420 [127). Champollion,
Monuments, pl. 150 [2 J.
d) Cour intérieure (Ramses II). PM II, 420 [128, 4). Champollion,
60 AHMES NÉFERTARY

Monuments, pl. 152 [3 ].


e) Mur d'enceinte extérieur (Ramses II). PM II, 421 [133-134,111,17]
_ Inédit.
Il conviendrait encore de rappeler une stèle royale qui représente A.N.
et qui figurait sous le portique (supra, ch. l, nO 79).
Comme à Karnak, les mentions sont assez groupées, on remarque là
encore l'existence d'une scène sur le mur extérieur.
3. Temple de Ramses II ou Ramesséum.
a) Porte centrale d'accès à l'hypostyle. PM Il, 437 D4, bl D'après
Helck (24), ce pourrait être A.N. ret non Hatbor, PM] qui, aVec
la Mère du Roi Mout-touy, joue du sistre devant Amon.
b) Salle astronomique. PM Il. 439 [23, l, 1]. Helck, Ritualdarstel-
lungen des Ramesseums l, p. 148-153 .


Cette série est très homogène, les graphies du nom de la reine témoi-
gnent d'un véritable souci d'archaïsme: le P est rarement écrit après

m et, surtout, pour le signe f'lt, on recourt plusieurs fois à la for-


me disparue depuis le milieye la 18ème dynastie ~ (1 d, 2 a (?) ),
écrit parfois verticalement" (1 c) (25). Ces traits sont peut-être dus à
la copie sl;lr des inscriptions contemporaines (statues qui servaient pour
les processions ou objets cultuels ?). On relève aussi l'usage du titre

,~ qui ne se rencontre pratiquement que là pour A.N. (1 a, 1 e,

2 a ... ).
La répartition est également intéressante. Deux principaux secteurs se
dessinent : Karnak et le nord de la nécropole thébaine, encore une
des représentations de Karnak précise qu'il s'agit d'A.N. n Mn-st (1 cl.
Medinet Habou, dont beaucoup de scènes sont pourtant empruntées
aux temples antérieurs, ne mentionne pas la reine.
On remarque que dans ces scènes, Aménophis 1er ne figure quasiment
jamaiS avec sa mère, sauf une seule exception (2 b ; mais il suit A.N.
au lieu de la précéder). Enfin on observe que l'habitude de représenter
la reine dans les temples ne remonte pas avant Ramses Il. Elle n'est
connue ni à Louxor, ni dans le.s parties anciennes du temple de
Karnak.
Signalons pour finir le cas curieux de la scène de théogamie de
Deir el Bahari où le nom de la reine Ahmès, mère d'Hatshepsout, a
été regravé lors d'une réparation au début de la 19ème dynastie· et rem-
placé par celui d'A.N. Témoignage éclatant du prestige dont jouissait
à ce moment la grande ancêtre et qui amenait à la croire tout à fait
à sa place dans un contexte de théogamie (26) 1
LES DOCUMENTS POSTHUMES 61

IX • STATUETTES VOTATIVES DE LA REINE.


Faute d'avoir retrouvé la barque d'A.N. et les grandes effigies cul-
tuelles que l'on ponait en procession (cf. infra, ch. XVII § 2). on con-
nait d'assez nombreuses images de la reine destinées à des oratoires
domestiques ou à la niche des tombes. L'attribution est généralement
facile grâce aux inscriptions qui décorent le socle (quelques cas dou-
teux : nO 13 et 14).
1. Berlin 6908. PM l, 710. Fechheimer, Klein Plastik der :-J.gypter,
pl. 91. Provenance: Deir el Médineh. Date : 19~e dynastie. Ma-
tériau : Bois.
2. Caire JE 33973. PM Il, 284. Legrain, RT 22 (1900). p. 135 [6].
Provenance: Karnak. Date: ? Matériau: Granit.
3. Caire CGC 42050. PM Il, 144. Legrain, Statues l, pl. 27. Pro-
venance : Karnak, Cachette. Date : 18ême dynastie. Matériau : _
Schiste.
4. Durham University - Gulbenkian Museum of Oriental Art N 495.
Birch, Catalogue of the Northumberland Collection (1880). Prove-
nance : ? Date : ? Matériau : Stéatite. _
5. Edimbourg - Royal Scottish Museum. 1951. 324. PM Il, 162. Inédit.
Provenance : Karnak, Cachette. Date : ? Matériau : ?
6. Louvre N 470. PM l, 170. Encyclopédie photographique de l'art.
Musée du Louvre l, pl. 59. Provenance: Deir el Médineh. Date:
Ramses Il. Matériau: Bois.
7. New-Y~rk MMA 21. 7. 9. PM l, 599. Carter, JEA 3 (1916). p. 153.
pl. 18 frn haut]. Provenance: tombe d'A.N. à Drah Abou el Neg-
gah. Date: fin 18ème dynastie. Matériau: Basalte. -
8. Strasbourg I.E.S. 1012. Derchain. Kêmi 19 (1969), p. 21 ; fig. 6.
Provenance: temple d'A.N. à Gournah. Date: ? Matériau: Grès.
9. Strasbourg I.E~S. 1013. PM Il, 422. Derchain, art. -cité, p. 21 ;
fig. 7. 8. Provenance : temple d'A.N. à Gournah. Date : fin
18ème/ début 19ème dynastie. Matériau : Calcaire.
10. Turin Cat. 1369. PM 1. 693. Fechheimer, Klein Plastik der Agyp..
ter, pl. 92. Provenance: Deir el Médineh. Date: 19ème dynastie.
Matériau : Bois.
11. Turin Cat. 1370. PM Il, 214. Maspero, RT 3 (1882), p. 114 [7].
Provenance: Karnak, temple d'Amon-Rê-Horakhti. Date: Rames-
side. Matériau : Bois.
12. Turin Cat. 1371. Inédit. Matériau • Porcelaine. verte.
13. Turin Cat. 1388. Inédit. Matériau Bois.
14. Turin Cat. 1389. Inédit. Matériau Bois.
15. Turin Suppl. 6128. PM l, 693. Bruyère, Rapport (1926), p. 35
[3]. Provenance: Deir el Médineh. Date: 19ème dynastie. Maté-_
riau : Bois.
16. Vente Madeleine Rousseau (22-5-1962) nO 32, ex-Coll. Kalebjan.
Communication 1- Yoyotte. Matériau: Calcaire.
17. Deir el Médineh. in situ. PM l, 710. Bruyère, Rapport (1935-40) Il.
p. 112-113[ 260 J; fig. 190. Date: Ramesside. Matériau: Calcaire.
62 AHMES NtFER'rARY

18. Emplacement actuel inconnu. PM II, 422. Northampton, Theban


Necropolis, pl. 3 [1], p. 8 [1]. Provenance : temple d'A.N. à
Gournah. Date: 19ème dynastie. Matériau: Calaire.
19. Emplacement actuel inconnu. PM II, 422. Northampton, o.c.,
pl. 3 [4]. p. 8 [4]. Provenance: temple d'A.N.à Goumah. Date:
19ème dynastie. Matériau : Calcaire.
20. Emplacement actuel inconnu. PM II, 422. Northampton, o.c.}
pl. 4 [IJ. p. 8 [8]: Provenance: temple d'A.N. à Goumah. Date?
Matériau : Calcaire.


Ces statuettes sont de tai1le assez différente : les plus petites n'ont que'
quelques centimètres de haut (nO 12 : 0,06 m), les plus hautes at-
teignent près d'un demi-mètre (nO 10 : 0,42 ml. Les matériaux sont
très différents: 7 sur 20 sont en bois, 6 en calcaire, 3 en pierre dure.
Les pièces de la série présentent néanmoins de nombreux points com-
muns. Sauf dans un cas (n" 2), la reine est toujours debout, elle a la jam-
be gauche avancée, le bras gauche ramené sur la poitrine où elle tient le
chasse-mouches et le bnls droit ·pendant.te' vêtènïe;'t- qui -moule'1e--'
corps (27) et descend jusqu'aux pieds et la perruque tripartite sont trai-
tés avec minutie. La reipe devait porter dans la plupart des cas les
hautes plumes mais celles-ci ont disparu, seuls subsistent parfois les
trous de fixation (28). Nous mettons à part le nO 4 assez particulier,
où A.N. et Aménophis 1er sont représentés côte à côte se tenant la main.
Dans quelques cas, les chairs de la reine étaient primitivement
peintes en noir (nO 10, 15), mais, dans la même série, d'autres avaient
reçu une couleur claire (nO 1). Les traits d'A.N. apparaissent,autant
qu'on puisse voir, assez constants d'une statue à l'autre : nez très ac-
cusé à la base et légèrement aplati du bout, yeux à fleurs de tète,
bouche menue.
Deux spécimens de la IBème dynastie (nO 3 et 7) indiqueraient que
- l'usage de représenter ainsi la reine n'a pratiquement pas connu d'in-
terruption depuis la mort de celle-ci (29).
Les statuettes provenant de Karnak (nO 2, 3 et 5) étaient sans doute
des images votives déposées par des particuliers dans un oratoire,
comme celui que les graffiti nous font connaitre dans le Be Pylone
(cf. infra, ch. X nO 3-4).
Nous signalons maintenant quelques statues attribuées par erreur à
A.N. :
Bruxelles E 2459. Speelers, Recueil des Inscnptions égyptiennes,
p. 60. Il s'agit en réalité de Néfertary-méritenmout, femme de Ramses II
(30).
B.J\1. 1133. Guide (Sculpure), p. 99 [344J. Il s'agit encore de Néferta-
ry-méritenmout (31).
Karnak, in situ, devant le Be Pylone. PM II, 176 [NJ. Il s'agit
de Mérytamon (32).
Deux statues qui par le style semblent appartenir à la Basse Epoque
ont pu être rapprochêes de celles d'A.N. à cause de la ressemblance
LES DOCUMENTS POSTHUMES 65

de l'iconographie et de la titulature. Malheureusement aucun nom


n'a subsisté et il serait imprudent de les attribuer à notre reine. Il
s'agit de : -
Berlin 10114. Wenig, Die Frau im alten Agypten, pl. 91 [a J.
Omaha (Nebraska) nO 1955.80. Bothmer, Egyptian Sculpture of
ri
late Period, pl. 1 J. 2 [3-4] (33).

IX a· STATUES VOTIVES D'AMENOPHIS 1er.


Dans trois cas l'image ou simplement le nom d'A.N. figurent sur une
statue de son fils :
1. CGC 1244. PM l, 775. Borchardt, Statuen IV, pl. 172. Provenance :
Médinet Habou. Date: Séti 1er. Matériau: Calcaire.
2. Tübingen s. nO (anciennement : Linden Museum à Stuttgan).
Brunner. ZAS 83 (1958), p. 82-84, pl. 8. 9 r a]. Provenance: ?
Date: Ramesside. Matériau: Bois.
3. Karnak, in situ (?). PM n, 261. Benson-Gourlay. Temple of Mut in
Asher, pl. 11.(1] p. 69. 150-151. 297-299 [4]. Provenance:
Temple de Mout à Karnak. Date: ? Matériau: Calcaire.

X . LES GRAFFITI.
Vue la masse des graffiti découverts dans la montagne thébaine,
on pourrait s'attendre à trouver de fréquentes mentions d'A.N. Il n'en
est rien. Aménophis 1er apparait de temps à autre (54). Deux spé'
cimens seulement à notre connaissance ont été découvens dans la nécro·
pole thébaine, les autres viennent de Karnak.
1 et 2. Wadi Sikkel e! Agala à l'Ouest de la Vallée des Reines. PM 1.
594. Sadek et Shimy, Graffiti de la Montagne thébaine (CEDAE
1973), III/5 (fac-simile), pl. 246 ; IV 14 (transcription et indi-
ces), p. 196. (35). Date: ?
3. Karnak, escalier intérieur du 8e Pylone. PM II, 178 [el. Barguet,
Temple, p. 264. Date: ?
4. Karnak, escalier intérieur du 8e Pylone. PM II, 178 [f]. Prisse,
Monuments, pl. 25 [11. Date: 20e dynastie.
Un graffiti signalé par Wiedemann (36) sur le temple d'Aménophis n
entre les ge et 10e Pylones. n'a pas été retrouvé, il s'agit peut-être
d'une erreur pour le nO 3 ou 4.
La rareté des graffiti au nom de la reine, pose un probl~e. Leur
présence dans deux endroits aussi inattendus que l'extrême sud de la
nécropole et l'intérieur du 8e Pylone de Karnak, en pose un autre. On
peut imaginer qu'un autel de la reine se trouvait au voisinage de l'Wadi
Sikke! el AgaIa et qu'un minuscule oratoire était aménagé à l'inté-
rieur du 8e Pylone.

XI . LES BIJOUX.
Nous avons vu en étudiant les scarabées contemporains d'A.N. (Pre-
mière Partie, ch. VIII), que plusieurs spécimens ne pouvaient, en rai-
64 AHMES NtFERTARY

son de la forme des signes, remonter au début de la 18ème dynastie ;


mais on ne peut pas non plus les attribuer à Néfertary·méritenmout,
parce qu'ils comportent soit l'élément Ahmes, soit le titre d'Epouse du
Dieu que la femme de Ramses II ne porte pas par ailleurs. Il faut donc
supposer une émission de scarabées d'A.N. qui, d'après les graphies. pa-
rait se situer au début de la 19ème dynastie. En font partie:
1-5. Collection ~ouad, Matouk, Corpus des Scarabées Egyptiens l, pho·
tos nO 206. 208·210.
4. Collection Golenischeff. Inédit. (cité supra, Première Partie,
n. 197). .
5, Collection Grant. Newberry, Scarabs, pl. 26 [12).
- 6. University College. Petrie, Scarabs and Cylinders, pl. 42 [19. 5.
147]. .
7. Louvre« CS H 456 •. Petrie, Historical Scarabs, pl. 27 [796].
8. Edimburg Mus. ; Petrie, Tanis, l, pl. 12[24]; Petrie, HS., pl. 51
[1609].
9. Le spécimen B M 27109 (= Hall, Catalogue of Egyptian Scarabs,
1 ; Royal Scarabs, nO 328) semble un peu différent.
- 10. B M 48675 (= Hall, o.c., nO 2261).
Il. B M 66177 (inédit, Lijse Blatter l, D 25).
- 12. Ajoutons le fragment de faïence acheté à Louxor (57), venant peut-
être de Deir el Bahari et appartenant au manche d'une amulette.
Il porte le cartouche d'A.N. .
Ces objets atiestent sans doute la permanence de la maison d'A.N.
puisqu'ils imitent, malgré des différences de style, les premières émis-
sions.

XII . LES OSTRACA FIGURES.


Les cultes populaires de Deir el Médineh ont donné lieu à une ample
production d'ostraca figurés représentant diverses divinités (principale-
ment Mert-Seger). On pense que certains au moins servaient d'ex-
voto dans les oratoires privés du village, tandis que les autres étaient de
simples ébauches de décoration (58).
On connait une dizaine d'ostraca représentant Aménophis 1er seul ou
donnant son nom (59). On ne peut guère en attribuer plus de trois à
A.N. :
1. Daressy nO 25029 (pl. 6-7, p. 7). Cartouches d'A.N. et d'Aménophis
1er. Provenance ; Vallée des Rois (tombe de Ramses VI). Date :
milieu 20ème dynastie.
2. Vandier d'Abbadie nO 2959 (pl. 159). Reine faisant une offrande.
Provenance: Deir el Médineh. Date: ?
3. Vandier d'Abbadie nO 2966 (pl. 159). Reine devant sa table d'of·
frande, le cartouche semble correspondre à A.N.
La rareté des ostraca d'A.N. a déjà été remarquée (40). Peut-on en
déduire que le culte de la reine, important à Deir el Médineh, cède
néanmoins très largement le pas aux cultes spécifiques du Village,
Amon de la belle rencontre, Mert-Seger et même Aménophis 1er?
LES DOCUMENTS POSTHUMES 65

XIII . LES TEXTES ADMINISTRATIFS.


Les textes hiératiques inscrits sur ostraca et papyrus qui sont si
précieux pour reconstituer la vie de l'agglomération thébaine à l'épo-
que ramesside, citent à plusieurs reprises Aménophis 1er et sa mère qui
sont liés de plusieurs manières à l'existence économique et religieuse de
la population : sorties oraculaires d'Aménophis 1er réglant les questions
judiciaires (41), fête d'A.N. interrompant l'activité des chantiers, entre-
tien des temples et des fondations de la reine et de son fils.
1. Textes mentionnant la « Maison de Néfertary ".
a. Papyrus Amiens RO 5, 10. Gardiner, Ramesside Administrative
Documents, p. 8. Nature du document ; compte des livraisons de
grains. Date: 20ème dynastie.
b. Papyrus Wilbour B 14, 4 ; 19,16 ; 23,10 ; 24,22. Gardiner, The
Wilbur Papyrus l, pl. 61.66.70.71. Date; fin 20e dyn.
c) Papyrus Turin 2070. S. AlIam, Hieratische Ostraka und Papyn" aus
der Ramessidenzeit, pl. 121 [4 J ; p. 328. Nature du document :
acte réglant un partage de terres pour une succession.
2. Te~tes mentionnant la sortie de la barque d'A.N.
a. Cerny, Ostraca non littéraires de Deir el Médineh (Doc. FIFAO 3)
l, nO 38 ; pl. 19, 1. 12. Nautre du document : journal de rations.
Date : Ramses III.
b. ~erny-Gardiner, Hieratic Ostraca l, pl. 25 [2, ROJ. Nature du
document : journal d'un ouvrier de la nécropole. Date : 20ème
dynastie?
c. Botti-Peet, JI Giomale della Necropoli di Tebe, 1928, pl. 54.
Nature du document : journal d'un ouvrier de la nécropole.
Date·: Ramses X.
d. Turin Cal. 2045/20. Inédit. Cf. Botti-Peet, o.c., p. 50, n. 5.
3. Textes diven.
a. Daressy, Ostraca, CGC 25364. Nature du document : ? Prove-
nance : Tombe 37 de la Vallée des Rois.
b. Daressy, Ostraca, CGC 25598, VO 1. 13 ; pl. 50. Nature du docu-
ment : contributions à l'entretien d'une personne ou d'une insti-
tution. Date : Ramses VI.
c. Goedike-Wente, Ostraka Michaelides, pl. 46 [nO 13J Nature du
document: contrat pour la confection d'une stèle à A.N.
d. Nous rajouterions volontiers ici un document qui, bien qu'il soit
en hiéroglyphes, reflète un original hiératique. Il s'agit d'un
texte donnant les limites d'un bien-fonds dans la région d'Aniba

en Nubie (42), il est question du domaine ( Q~ ~ ) de l'Epouse


du !loi Néfertary « qui se repose à Miâm » (= Aniba) (43). Date:
Ramses VI.
On remarque la date tardive de tous ces documents. Les graphies sont
presque identiques dans tous les cas et les erreurs prouvent que le nom
n'était plus compris (cf. infra, ch. XVI § 1).
Dans l'ensemble de. la documentation administrative, A.N. appalait
66 AHMES NtFERTARY

relativement peu, beaucoup moins en tout cas qu'Aménophis 1er aux


activités oraculaires duquel elle n'est jamais mêlée.

XIV . LES LETTRES.


Parmis la documentation hiêratique, les lettres occupent une place à
part. Les invocations aux dieux qui les précèdent nous renseignent abon-
damment sur les cultes thébains et la présence d'A.N. parmi eux, dans
quelques cas, revêt une importance certaine.
J. Papyrus B M 10326, 1. 16. terny, Late Ramesside Letter, (Bi.
Aeg. 9), p. 18, 8. Date: fin 20ème dynastie.
2. Papyrus B M 10417, 1. 4. éerny, o.c., p. 27, 7. Date fin 20ème
dynastie.
3. Papyrus Phillips, 1. 7. terny, o.c., p. 29, 6. Date: fin 20ème
dynastie.
4. Papyrus Turin 1971, 1. 6. ~erny, o.c., p. 31, 10. Date: fin 20ème
dynastie.
5. Papyrus Turin 2026, 1. 9. éerny, o.c., p. 72, 4. Date: fin 20ème
dynastie.
6. Ostracon O. 1. Chicago nO 16991, A, 4. Wente, INES 20 (1961),
p. 253. Date: Ramses III.
Toutes ces mentions appartiennent, on le voit', à la 20ème dynastie.
Les collections de lettres de la 19ème dynastie ne contiennent, autant
que nous avons pu voir, aucune mention de la reine, ni d'ailleurs de
son fils.

XV - LES COMPOSITIONS RITUELLES.


Divers textes hiératiques ou ostraca mentionnent A.N. dans l'ac-
complissement de certains rites.
1. Rituel dit « d'Aménophis 1er ».
a. Papyrus Caire 58030. Golenischeff, Papyrus Hitratiques l, p.
134-~56 ; pl. 24-27.
Avec Papyrus Turin (s. nO /) qui lui fait suite. Bacchi, Il Rituale
di Amenhotpe 1 (1942).
Provenance: Deir el Médineh. Date: Ramses II (44).
b. Papyrus Turin 1876. Pleyte-Rossi, Papyrus de Turin, pl. 27-28,
p. 39-40. Date: 19ème dynastie.
2. Autres. V
a. O. Leipzig 23. Cerny-Gardiner, Hieratic Ostraca l, pi. 37 (R 0).
date: ?
b. Posener, Ostraca hiératiques littéraires, (Doc. FIFAO 1) nO 1067 a,
p. 17·18 ; pl. 37. ~
c. Papyrus Deir el Médineh. Inédit. Communication Cerny.
3. Nous ajoutons deux textes où le nom d'A.N. intervient dans une liste
plus ou moins ordonnée de personnages royaux :
a. Papyrus Turi.!? 1877. Lepsius, Auswahl, pl. 14, nO 2. Pleyte·
Rossi, o.c., pl. 12, 1. 6. Date: fin 19ème dynastie.
LES DOCUMENTS POSTHUMES 67

b. r:erny, Ostraca non littéraire de Deir el Mldineh IV, nO 1158.


pl. 5. Date: Ramses IV.

Cette dernière catégorie mérite toute notre attention. Les graphies du


nom de la reine (sauf en 3 b) n'y ont pas subi les dHormations que nous
avions constatées dans les documents administratifs, signe qu'elles ont
été copiées sur un document ancien. A.N. y apparalt dans une position
subordonnée par rapport à Aménophis 1er et elle est associee aux
membres de la famille ahmoside (spécialement Mérytamon. qui avait,
elle aussi, dédié un important mobilier cultuel. analogue à celui de sa
mère, cf. supra, Première Partie, ch. IX).

ETUDE SYNTHETIQUE
Le moment est venu de réunir les informations récoltees dans l'étude
catégorielle des monuments d'A.N. et de tenter d'esquisser le tableau
d'ensemble du culte de cette reine. Trop de documents sont encore
inaccessibles et la provenance et la date de beaucoup sont encore trop
incertaines pour nous permettre de tirer des conclusions vraiment sta-
tistiques. Néanmoins, quelques points importants peuvent être affirmés.

XVI - DESIGNATION ET REPIlESENTATION D'A.N.


1. Les graphies du nom.
A.N. continue à être couramment désigitee par son double nom: la'
réduction au second élément (Néfertary) se rencontre encore (45); mais
plus rarement, semble-t-il, que dans les monuments contemporains.
sauf dans les documents administratifs en hiératique où elle est de ~le
(46) ; dans un cas au moins (47), les deux éléments sont inversés. preuve
qu'ils étaient sentis comme séparés. L'élément "c~-ms subit plusieun
transformations : tout d'abord la forme du signe i h qui passe progres-
sivement de"- à - à partir du milieu du r~e de Thoutmosis III
et connaît ensuite de lentes transfonnations (48) ; l'emploi de ~ (49),
parfois retourné en( (50), se rencontre à la 19~me et à la 2œme dy-
nastie comme un ar~aïsme, dans le nom de la reine exclusivement. On

voit égaglement apparaître un P apr~s m (51): mais l'introduction du


complément phonétique, inconnu du vivant de la reine et méme dans
les années qui suivent sa mort (52), n'est jamais systétnatique, on le
trouve sur une stèle sans doute contemporaine de Thoutmosis III (53)
en compagnie du signe~, mais il sera encore absent de bon nombre
d'inscriptions ultérieures et jusqu'à la fin de l'époque ramesside (54).
L'élément Nfrt-iry a connu bien d'autres accidents. Citons les cas leS
plus remarquables (55) :

A. S~Dq~(ch. l, 31), cet exemple attribuable aux r~gnes d'Amé-


nophis Il ou Thoutmosis IV offre la particularit~ d'utiliser le signe ~
68 AHMES NÛERTARY

qui ne sera jamais repris pour A.N. (par contre, il servira dans le
nom de Néfertary femme de Toutmosis IV, cf. Urk IV, 1565, 13, et

donnera le diminutif ~"Qq qui est attesté pour Néfertary mérit-

en mout, cf. Aldred JEA 43 (1'957), p. 33, ri. 1). Comparer néan-
moins ci -dessous « E '.

B. 41: b~ (ch. l, 64)' inversion qui semble reposer sur une réin-
terprétaion du nom (<< la belle gardienne. ?) (56).'

C. &.:.Q4 (ch. XV, 2 b), 6~ (ch. III, TT 384), '6::: 4


(ch. XI, 12), t: ,4 ~ (CGC 1221).

D. ~.:. 14(ch. XIII, 2 a), t':'41 ~ (ch. XIII, 2 b), t::::'1:;


(ch. XIV, 3), t~ qf (ch. XIII, 3 d), f t :::c:.1~pose-
ner, RdE 6, (1951), p. 42, n. 2), t.:.q ~~ (ch. l, 2) (57) ; l'in·

troduçtion du déterminatif~ pourrait indiquer une autre réinter-


prétation du nom njr(t)-tTf «la belle de vénération. (cf. Posener,

art. cité, p. 42, n. 2), mais en soi l'usage du bilittaire i ne prouve


rien, cf. des graphies comme 1.: f qq -\: ~: pour nlrwt (Bachi,
Rituale di Amenhotpe I,.E' 47).
- E. 6~ ~Q (ch. l, 15), it à (ch. l, 1), ! : (ch. l, 34), or~ :
(ch. l, 61).

F. te: (ch. V, 8), 6':; ql) (ch. IXa, 2).


G. : ~ (ch. X, 1-2).

H. 1:: \.C. t.. (ch. XIII, la) (58).


I. ~:;QQ":- (ch. III, TT 277). Le--.est sans doute pour'"

(59).

J. t;;~Q~ (ch. XIII, 2 c. 3 h), la lecture des sign~s hiératiques


est certaine et ne peut être ramenée à b::- J~ ~ (60).
k. bA.~jJq; ~ 4 (ch. l, 64): la difficulté vient de ce que la reine
N. est représentée une première fois avec le nom écrit de façon
à peu près normale (<< B .), l'image désignée par la forme ci·dessus
LES DOCUMENTS POSTHUMES 69

lui fait face. Il est pounant hors de question qu'il s'agisse de la


reine Nêfenity, dont la mêmoire êtait proscrite comme ceUe
d'Akhenaton. Nous devons voir là une seconde forme du nom
d'A.N.
Divers dêterminatifs sont insêrês à l'intêrieur du cartouche de la

reine: l. dans les documents hiêratiques (ch. XIII, 2 a. b. etc... ),

,.J (ch. II, 9 ; V, 4, etc ... ) ou ..J. (ch. l, 67. 82 ; IX, 1) dans les
textes hiêroglyphiques (61). Dans ces derniers exemples la reine est re-
prêsentêe avec les plumes et le mortier, il est difficile de voir si eUe
tient le chasse-mouches ou le fouet-nlJ4.!J1.
Parfois le nom de la reine a êtê mis en deux cartouches pour imiter
le prqtocole royal :
(!~1}-msJ (Njrt-fry)J: ch. l, 61. .
(1}mt-nLr ~mt-nswt wrt;1 ('JCfJ,-ms Njrt.'{ry;j : ch. III, TT 384.
èette habitude date eUe aussi de la 19ème dynastie (62).
2. Les titres.
La titulature de la reine est peu variêe. Quatre titres principaux.
1) Epouse de Dieu d'Amon (40 exemples recensês), avec la variante.
Epouse du Dieu (52 exemples).
2) Grande Epouse du Roi (54 exemples) ou simplement Epouse' du
Roi (14 exemples).
3) Dame des Deux Pays (35 exemples).
4) Mère du Roi (17 exemples).
Ces quatres titres se rencontrent dans presque tous les tYPes de
documents. On note que leur convergence correspond assez bien à la
situation de la reine à partir du· règne d'Amênophis 1er (comparer les
titres qui figurent sur les scarabées, Première ?artie, ch. VIII). Aucun
document posthume, à notre connaissance, ne lui donne les titres de
Fille du Roi et de Sœur du Roi.
Titres plus rares: ,

Titres sacerdotaux : j l!l' c:-:J


QiIooo'\,
II _ch.
e!t
l, 20.

'~4~ .c=.q~J1~ch. IX, 11.


i~ (c" 'n.,..) ch. l, 51 ; III, TT 49 a.
~~," -9::ch. III, TT 106.
Des groupements comme =1.
::!:4':=" (ch.
"!: "':' '1 ~ (ch. IX, 6) ou , ~*~
III, TT 23 b) sont sans doute dus à des erreurs ; par
-
contre i~ ~ li":: +.tt Y - ~~c...est à retenir com·

me titre nouveau (ch. V, 9).


Titres dynastiques :~ '!!! 'C:::' IJmt wr(t) (nt) nb. s "(ch. l, 13).
70 AHMES Nf:FERTARY

....1 ~ch. IX •. 1). Ce titre dont la signification dynastique est

discutée. mais qui est sans doute un doublet honorifique de mwt-nswt,


.es~orté par plusieurs reines dela 19ème et de la 20ème dynastie ~63).
1~ (ch. VIII. la. le. 2a ; IX. 1. 10. 15 ; XV. 1 a). Ce titre ne
se rencontre que dans une certaine catégorie de documents. ceux qui
ont un rapport avec le culte des temples. Il apparalt dans le proto-
cole de plusieurs reines de la 18ème dynastie et devient important à
l'épo~e libyenne (64). Il semble assimiler la reine-mère à Isis (65).
~ (ch. III. TT A 18). Ce titre est visiblement à l'imitation de
celui qui. dans le protocole royal. précède le second cartouche.

Titres« de domination .. : ~'<' ~ ft


Voir le paragraphe su.ivant.
3. Les épithètes laudatives.
Nous désignons ainsi (par opposition aux titres) les formules qui ne
précèdent pas immédiatement le cartouche et décrivent les qualités
idéales de la reine.
Ces épithètes sont parfois mis en série dans des séquences développées
dont les quatre premiers éléments sont invariables : rpCtt, wrt-IJ-swt,
nbt·im.} t, bnrt-mrwt (66) «princesse. grande de faveurs. détentrice
de charme. douce d'amour ,. (ainsi: ch. II. 16 ; VIII. 1 a ; IX. 1. 10.
15 ; deux éléments seulement dans VIII. 1 b ; IX. 4. 11). Cette présen-
tation remonte au Moyen Empire (67). elle est en usage pour diverses
reines du Nouvel Empire. spécialement à l'époque amarnienne et survi·
vra jusqu'à la Basse Epoque. On observe que. pour A.N .. elle se ren-
contre presque exclusivement sur les statuettes votives et dans les reliefs
du temple de Karnak. Nous donnons la liste des épithètes «variables.
selon les affinités de la documentation.
Série 1 (épithètes de domination politique).
a -
A -. ch. 1. 30. 64 ; IX. 10 ; V "'~~
"" 11."n.:F ch. II. 16 (68)
1!t~,
_ 'II (et var.). ch. IV. 12 ; V, 10 ; VIII. 1 a ; IX. 3 .
4. 10. Il. 15 (69).
'=- e ...
C74> 1-.-
~I.- .... A ... )1'...... «elle donne n'importe quel ordre et on

l'exécute pour elle,. (70). ch. III, TT 49 b.


Série II (épithètes sacerdotales qualités physiques. dons musi-

r.J -
...
caux etc ... ).
it" 9~"
c:::> ... -
e 1 oh _
<:::>
__
1
.« on se réjouit de (tout) ce qui sort de sa

bouche,. (71), ch. IX. 4.


t~~'9"~l ca
o"-- I ...
~ S!!&-
lU 1
, « la plus belle à contempler », (72), ch. VIII.

1 a.
· LES DOCUMENTS POSTHUMES 71

! r' « au beau visage ", ch. IX, 1.

1:: "?~ [J~'fff « au beau visage dans le ChAteau des Sistres ",
J
ch. Il, 16. 21.

l".. l'AIIn Œ1WJ


~ T T lVJ
T (et var.), « dame du ChAteau des Sistres ", ch. Il,
16.21.

r~, l~ t~PI« dont la beaut~ contente le dieu", ch. III, TT

-
49 b .
..-JI
e .. .« charmante ", ch. IX, 1 ; XV, 3 b.

~ 'Q,« unique" (73), ch. IX, 1 ; XV, 3 b.


~
. . . ."
:= JI)
<C:>
~ CSIl --;;: il ..
........,.« aux belles mains, quand elles
T ~ ............. jJI
c::::2
tiennent le sistre pour ·contenter son père Amon ", ch. VIII, 1 a.

q~ \~~'.', (et var.), « aux mains pures, quand elles tiennent

les sistres ", ch. IX, 1. 4.


:;; fiU"j Y:::J.A.;II
A '* Il./ «à la voix aimable quand elle chante " ch. IX,

1.
co.1)t.d~~ SiQJz:9jtl,« qui prend place dans la Barque
de millions (d'années) ", ch. IX, 10.

'if~J1,g4:=C':J(et variantes), « qui prend place dans la Maison


d'Amon " ch. Il, 16 ; IX, 1. 15.
Série III (épithètes divines).
":. ~ , ch. l, 64 ; IX, 10.

1: ",
~).:.
'1::=>

' ch. IV, 10.


...
~ ,ch. l, 64 .

~::~:6
_ ~ .\ '''':'
". , «celle qui entend les prières ", ch. l, 50.
A.N. n'est pas la seule reine à porter ces titres. Ceux notamment qui
composent la ~rie Il se rencontrent pour la plupart dans la titulature
de diverses reines de la lSème dynastie (74), de l'~oque ramesside (75),
et ils sont encore en usage dans le protocole des divines adoratrices
éthiopiennes et saïtes (76).
72 AHMES NtFERTARY

Autun monument contemporain d'A.N. ne nous a conservé cette


séquence, sa constitution semble d'ailleurs progressive et ne se précise
qu'au début de la 19ème dynastie, la généralisation de ces séquences
rituelles pour les reines semble aller de pair avec l'usage de porter .les
hautes plumes et de se faire représenter avec les sistres (77).
4. Les épithètes faisant suite au cartouche.
Ces épithètes sont de diverses sortes. Il y a d'abord le souhait de vie

1- ~ qui peut être très développé ; ainsi (ch. 111, TT B59 b)

ftbt~6~~~ rj"'o.c:~;:sg4~~c;' ~ ~~
~ ~:= ICi) { , (cf. également ch. IX, l. 6. ID. Il. etc.)
L'épithète mJc.t f!:rw se rencontre mais assez rarement et ne semble
pas avoir de signification spéciale (ainsi ch. III, TT 19 b : Ahhotep est
mJ't .!!.rw tandis qu'A.N. estCnh. d. mais plus loin cette dernière est
à son tour m1't j;rw).
D'autre épithètes indiquent qu'A.N. est aimée d'un dieu, elle est
- mryt (.n)'lmn (ch. l, 66, 77 ; IXa, 3).
mryt (.n) rt.s 'lmn (ch. IX, 3. 6).

~4':=: ...7 ~~ t..:::-,« aimé d'Amon qui a créé sa beauté.


(ch. 111, TT 49 b).

- ~ Il ~ ~" ,J «aimée d'Amon, plus. qu'il n'aime les


.. '"""" "1_
(autres) dieux. (78), (ch. V 111 , 1 cl.
- mrryt R-, ch. III, TT 49 a.
C'est là une habitude protocolaire qui remonte au vivant de la reme
(cf. Première Partie, ch. VI. ~ 2 b) et ne lui est pas propre (ï9).
Sur les épithètes indiquant l'attache géographique du culte d'A.N.,
cf. infra, ch. XVII § 1.
5. Les coiffures.
La coiffure habituelle d'A.N.- est faite d'une perruque tripartite,
couverte le plus souvent d'une «dépouille de vautour., et surmontée
d'un «mortier. ; ce mortier sert normalement de support à deux
« hautes plumes» qui ne sont pas tout-à-fait identiques à celles d'Amon
(80), avec parfois un disque solaire à la base ; ces plumes sont
régulièrement omises lorsque la place manque pour les représenter,
par exemple sur une stèle cintrée.
Cette coiffure déjà très élaborée existait certainement du temps
d'A. N. : les hautes plumes sont portées par deux reines de la 1Bème
dynastie (81) ; sur la stèle d'Abydos (82), Tétishéri est représentée avec
les plumes et la dépouille de vautour sur la perruque. C'est sans doute
une coïncidence si aucun des monuments contemporains ne donne à la
reine ce couvre-chef (8B). Notons déjà qu'il n'a pas de rapport direct
avec le titre d'Epouse du Dieu puisque, à toutes les époques, des
LES DOCUMENTS POSTHUMES 73

reines qui ne portent pas ce titre sont coiffées des hautes plumes (84).
Nous savons d'ailleurs que la tenue des Epouses du Dieu dans
l'exercice de leurs fonctions sacerdotales était toute différente (85).
La ressemblance avec les plumes d'Amon paraît admise à Basse
Epoque, où elles passeront pour un insigne distinctif de la grande
prêtresse d'Amon (86).

Quelques variantes sont à noter

Perruque-camail cachant l'oreille et tombant sur les épaules avec


un uraeus sur le devant (ch. 1. 2. 40. 97).
~ Perruque tripartite avec un bandeau et un uraeus sur le devant
(ch_ IX, 7. 9 ; lXa, 1).
Perruque tripartite avec deux uraeus (ch. l, 39 ; XII, 2) (87).
Mortier décoré sur le pourtour d'une frise de cobras dressés et
coiffés du disque solaire (ch. III, TT 49. A 18 ; VIII, 1 a). Par-
fois les cobras, au lieu d'étre dessinés sur l'épaisseur du mortier,
paraissent le dominer (ch. l, 69 ; XII, 2).
Plumes striées verticalement au lieu d'être cloisonnées en épi (ch.
l, 40. 60.).
Plumes striées avec, partant du sommet, un rameau verdoyant
(ch. 1. 77).
Cornes de vache de part et d'autre du disque (ch. l, 46 ; III, TT
4 b ; VIII. 1 a. 1 el. (88).
Cas exceptionnel : celui d'une couronne d'orfèvrerie composée
d'un vautour en pied monté sur le mortier et précédé de deux
uraeus (ch. III, TT 359 b)_
6. Les sceptres et attributs caractéristiques.
Nous excluons ici les scènes où A.N. exécute un rite et porte donc
les instruments nécessaires (cf. infra. ch_ XVIII § 31.
La· reine a parfois les mains libres, l'une d'elles posée sur l'épaule
de son fils ou d'un dieu. Le plus souvent elle est représentée avec le
chasse-mouche dans la main gauche (89) ramenée sur la poitrine et le

signe t dans la main droite (avec dans quelques cas une f1eur./"9 ).

Variantes:
Fouet nhJhJ tenu dans la main gauche au lieu du chasse-mouche
(ch. 1, 50r
Crosse 1]1:' tenue dans la main gauche en même temps que le
chasse-mouche (ch. l, 61).
Sceptre wJs dans la main gauche (ch. l, 64 ; IV, 9).
&eptre wJd.dans la main gauche (ch. l, 75 ; VIII, 1 el.
Massue I}/l. avec la fleur (ch. III. TT 23 b).
Ménal au bout du bras droit (ch. VIII, 1 e ; lXa. 1).
Ménal dans le coude gauche et sistre au bout du bras droit (ch. l,
50).
Les additions à l'iconographie traditionnelle des reines s'oricli.ent
74 AHMES N~FERTARY

donc dans deux directions : l'assimilation avec la personne du roi


(IJ~J, n~J!;J, 'lIJ., etc... ) et l'insistance sur l'aspect hathorique (wJtJ"
ménat, sistre... ).
7. Les vêtements.
A.N. est vêtue au départ, comme toutes les déesses, d'une longue
robe· fourreau descendant jusqu'aux chevilles et laissant les seins nus.
Cette tenue sobre est seulement agrémentée de bracelets aux bras et
aux chevilles et d'un gorgerin (90).
Cette tenue est enrichie de diverses manières
0( - la robe-fourreau reçoit une ceinture qui fait le tour de la taille
et tombe sur le devant en deux bandes plus ou moins longues
(ch. 1; 1. 31. 69 ; III, TT 250 ; VI, 3).
(S - la robe·fourreau est remplacée par une robe ample évasée vers
le bas, laissant une épaule nue et serrée pat un nœud sous les
seins (91) (ch. Vll1, 1 a ; IX, 1. 6). Le bord vertical de la robe
peut comporter des franges (ch. IX, 6).
Y- la robe·fourreau est remplacée par une robe ample évasée vers
le bas, avec une ceinture, les avant-bras et le buste étant cou-
verts d'un châle plissé (92) (ch. III, TT 19 a. 19 b. 113. 359 b ;
~ IX, 7).
()- la robe-fourreau est remplacée (ou couverte cf. ch. in; T-T 181.
277) par une robe ample évasée vers le bas avec des manches
en ailes d'oiseau, sans ceinture (ch. l, 2. 65. 95. 97 ; Il, 20 ;
V, 12).
Les robes amples sonr généralement transparentes, les robes-fourreaux
sont de couleur rouge sur des chairs noires (ch. l, 60) et vertes sur des
chairs claires (ch. l, 64). Les ceintures peuvent être jaunes et gaufrées
(ch. l, 18) ou ornées de bandes horizontales et de rosaces (ch. Ill,
TT 13).
Ce souci de parer A.N., au moins sur les peintures, des vêtements les
plus somptueux est un trait original par lequel A.N. se sépare des
_ autres divinités et reste liée à l'iconographie des reines (93).
Dans un seul cas, à notre connaissance, A.N. est représentée avec
des sandales aux pieds (ch. Ill, TT 277).
8, La couleur de la peau.
Depuis toujours, on a été frappé par la couleur noire que certains
documents utilisent pour rendre le visage et les autres parties VISI-
bles du corps de la reine. Nous reviendrons plus loin sur l'origine pro-
bable de cette coutume (ch. XVll § 2).
Nous savons déjà qu'elle est inconnue de son vivant (dans la tombe
de Tétiky, elle a les chairs claires comme les autres personnages) et
qu'elle ne sera jamais systématique. Ainsi sur trois tombes de Deir el
Médineh et Drah Abou el Neggah datant de Ramses II
une (TT 2) lui donne des chairs claires.
une (TT 46) des chairs dorées.
une (TT 10) des chairs bleu-noir.
Davies (94) évalue à 4 pour 1 la proportion des représentations
LES DOCUMENTS POSTHUMES 75

« sombres» par rapport aux représentations « claires. ; un sondage per-


sonnel nous amènerait à penser que cette proportion est nettement moins
forte, mais, faute d'avoir pu vérifier les couleurs sur place, notamment
dans les tombes pour lesquelles les publications sont inexactes ou in-
certaines, nous ne pouvons donner de chiffre général.
Par contre, nous pouvons essayer de déterminer la première apparition
de la couleur sombre. Il semble qu'on puisse dater les premiers docu-
ments qui la comportent (ch. l, 34 ; III, TT 161) du règne d'Améno-
phis III ou au maximum du règne de Thoutmosis IV.
La couleur sombre est-elle le fait de tous les types de documents ?
Elle se rencontre dans les stèles, sur les parois des tombes, sur les
statues votives (ch. IX, 10. 15), mais dans toutes les séries, elle coexiste
avec d'autres couleurs. Il serait intéressant de savoir quelle couleur les
reliefs des grands temples thébains donnaient à la reine.
Notons pour finir que ce ne sont pas deux couleurs qu'il faut opposer,
mais qu'il y a en réalité au moins quatre teintes possibles pour re-
présenter le corps de la reine :
la couleur rOse (TT 2. 153).
la couleur jaune dorée (TT 16. A 8).
la couleur bleu foncé/noir (TT 10. 277).
la couleur rouge foncé (TT 49. 54).
Une seule couleur semble inconnue pour A.N., c'est le vert sombre
réservé aux dieux funéraires (ainsi TT 113, où A.N. est noire alors
qu'Osiris est vert).
9. La barque, le « palanquin » et les chapelles.
Les scènes figuréeS représentent A. N. dans ses déplacements et ses
stations.
La barque d'A.N. est connue principalement par les reliefs du
temple de Gournah et du Ramesséum (ch. VIII, 2 a, 3 b). Il s'agit d'un
grand vaisseau flottant décoré à la proue et à la poupe de têtes de
femme coiffées de la perruque tripartite, de la dépouille de vautour et
du mortier. La cabine en forme de naos à gorge est hermétiquement
close, son nom est : li t t! 1;' ! q~ 1, «naos portatif de l'Epouse
du Dieu Néfertary ». La peinture d'une tombe de. Drah Abou el
Neggah (ch. III, TT 19 b) représente sans do.ute la mème barque.
les figures de proue sont cette fois surmontées d'un disque et des cornes
d'Hathor mais gardent l'uraeus. La cabine est figurée de façon sans
doute plus réaliste par un naos quadrangulaire avec une fenètre lais-
sant voir A.N. debout.
Ce naos peut être monté sur un traîneau (ch. III, TT 19 a) ou posé
sur un socle afin de recevoir un culte (ch. III, TT 65). Il devait
être aussi porté en procession car il comportait des barres (ch. l, 78 ;
III, TT 284) (95).
A.N. est représentée dans divers édicules généralement avec d'autres
personnages (96) : dans une chapelle périptère avec rampe d'accês
en compagnie d'Amosis (ch. 1, 51), dans un kiosque à côté d'Améno-
76 AHMES NÉFERTARY

phis 1er (ch. III. TT 16. 296. 302. A 8), d'Aménophis et de Thoutmo·
sis III (TT 153), d'Osiris et d'Isis (/) (TT 161). Parfois on n'a indiqué

qu'une estrade .t=::I(ainsi TT 2 d, 49) (97).


Noter un curieux exemple où A.N. et son fils sont représentés ados-
sés à un palmier (ch. l, 15).


L'iconographie d'A.N. comme sa titulature semblent relativement
unifiés : une étude site par site reste à faire dans le détail, mais des
vérifications ponctuelles nous amènent à penser qu'il n'y a pas de réelles
différences de ce point de vue entre les scènes de Gournah, celle de
Deir el Médineh et celles de Karnak, sinon dans la fréquence de cer·
t airyes compositions.

XVII· Le culte d'A.N.


I. Les lieux de culte.
On a trouvé des monuments d'A.N. dans presque tous les secteurs de
l'agglomération thébaine à l'exclusion de Louxor (98), de Médinet
Habou (99) et de la Vallée des Rois (100). Mais de toute évidence, seuls
trois sont importants: Karnak, le Nord de la Nécropole, Deir el Médi·
~ neh.
En dehors de Thèbes : le seul groupe à signaler est constitué par les
monuments d'Abydos (ch. l, 5 (1), 23 (/), 33, 52).
Faut-il conclure dans chaque cas à l'existence d'un foyer distinct du
culte d'A.N. 1 Ce serait sans doute une erreur~ au moins pour Thèbes.
Nous avons vu que l'imagerie de la reine est à peu près la même par-
tout ; si les cultes s'étaient développés parallèlement, on aurait sans
doute pas cette uniformité.
Mais les précisions géographiques parfois accolées au nom de la reine
nous permettent d'aller plus loin. Dans la grande majorité des cas A.N.
est dite : (n) Mn·st .-
ch II, 8. Provenance : Médinet Habou (remploi).
ch. III, TT 65. Provenance: Sheikh Abd el Gournah.
ch. IV, 10. Provenance inconnue.
ch. VIII, 1 c. Provenance: Karnak.
ch. IX, 18 et 19. Provenance: Gournah.
On le voit, seuls deux spécimens sur six viennent sùrement du Mn-st
lui-même. Parmi ces exemples, A.N. n'est associée que deux fois avec
Amênophis 1er, déterminé tantôt par pl wbJ(ch. IV, 10), tantôt par
Il tdrty (ch. II, 8). Dans une liste de divinités thébaines (ch. XIV, 6),
A.N. du Mn-st intervient après Amon du Mn-st et avant Amon de Kar-
nak et Amon de Deir el Médineh (n J[ln nJr), tandis qu'Aménophis est
rejeté à la fin de la liste.
Autres épithètes géographiques :
- n J;lr.l (-~r)- 'Imn (ch. l, 37). Cette appellation est sans doute quasi-
ment synonyme de n Mn·st, elle se rattache en tout cas au nord de la
région thébaine.
LES DOCUMENTS POSTHUMES 77

n tJ 'f![ ytJl (ch. III, TT 16). Cette appellation est inconnue par ail·
leurs, elle rappelle une épithète de Sokaris ; la tombe qui nous la
conserve est située à Drah Abou el Neggah et Aménophis 1er, repré·
senté ici avec sa mère, est dit n pl wbJ n #/mn.
1}nwt pJ dmr (ch. l, 5S). Ce monument provient de Deir el Médineh
et dm' est bien connu comme désignation de.ce village (101).
Nous pouvons conclure de tous ces indices que :
1) quand on précise l'attache géographique d'A.N., c'est presque
toujours la région de Gournah qui est donnée ;
2) que le culte d'A.N. n Mn·st s'est répandu en dehors de cette ré·
gion, mais que l'on continue à considérer la reine comme attachée
à ce temple (102) ;
3) que l'association avec Aménophis 1er ne vient pas du partage d'un
même lieu de culte (le Mn-st), mais du rapprochement de deux
cultes voisins (103).
Il nous faut maintenant examiner les fondations consacrées à A. N. et
dont les noms nous sont parvenus :
Il- ~I (d:; l(.(.(" ~~ ~ I~ (ch. XIII, 1 a).
Cette. maison ", donnée en même temps que celle d'Ahhotep
est très vraisemWablement à situer dans l'enceinte du Temple
d'Amon à Karnak (104). Elle fonctionnait encore à la 20ème
dynastie .
• '- r=l1 ( - ~ '41) H _ ~.d~ (ch. XIII,
1c).Non~
~- a " - ~ . .Cette chapelle funéraire est
mentionnée aans une liste de la lSème dynastie (105), juste
après le temple de Montouhotep à Deir el Bahari et indépen-
damment du Mn-st. Il peut à la rigueur s'agir d'une partie du
temple de million d'années d'A.N. Il n'en est pas question par
la suite. 1
r - C';C0t:; \,"';'4!.M\ ~. Chapelle qui ap-
parait aansle titre du scri't"e~ny, auteur de l'illustre. Sa-
gesse" (106). Sa date est sujette à caution: lSème ou 19ème
dynastie? (107), sa localisation aussi.

r-lJ~ (~~ \\ 43 (ch. XIII, 1 b). Ce sanctuaire pro-


vincial de Moyenne Egypte (lOS) perpétue sans doute un culte
local d'A.N. qui nous est inconnu par ailleurs ; l'attribution
à notre reine est ·rendue très probable par la ressemblance
avec la graphie de /Il ~
~- JI:; C~11[~ c!~u::m~f""ll"'-"'~"") « le lieu d'observation

d'A. N. ", ce nom curieux apparaît dans une stèle très mutilée
du Mn-st (109) ; il désigne, semble-t-il, une partie du temple
où le défunt souhaite recevoir les faveurs d'Amon.
~ - Le Mn-st lui-même (sur la fondation, cf. Première Partie.
ch. V § 1) est souvent cité au cours du Nouvel Empire et jus·
qu'à la fin de la 20ème dynastie (110), toujours en relatiOli
soit.avec Amon (Ill), soit avec A.N. Il sert de point d'orienta·
78 AHMES NÉFERTARY

tion dans la nécropole (112). Il fut certainement restauré et


réaménagé à diverses reprises (113). Il est à la 21ème dynastie
encore question des architectes fameux «qui édifièrent les
murs du Mn-st» (114).
Il - Aucun nom de fondation ne peut être rattaché avec certitude
1 à Deir el Médineh. Elle y avait pourtant un ou plusieurs lieux
de culte. même s'ils étaient d'importance secondaire. Selon
toute vraisemblance, elle était associée à Amênoph.is 1er (cf.
supra, ch. VII).
9- A.N. devait avoir également une chapelle à Abydos dans le
complexe d'Amosis, mais on en ignore le nom (115).
, - On doit sans doute lui attribuer aussi un domaine nubien

appelé :.Q~~:lr! 'tiC! êqf.~)=:ta ~1)~:


- supra ch. XlII. 3 d.
2. Le culte d'A.N. dans le Mn·st.
Dans chacune des cMpelles ou fondations que possédait A.N., urie
image cultuelle devait être honorée. Mais le culte qui éclipsait tous les
autres (et qui devait leur servir de modèle) avait lieu dans le temple fu-
néraire de la reine à Gournah.
Comme il est normal, les renseignements les plus circonstanciés sur
ce culte nous viennent des tomb.es voisines de Drah Abou el Neggah
(TT 19. 284. 334) (116) et des temples funéraires royaux du Nord de
Thêbes (ch. VlII, 2 a. 3b).
A.N. Y était vénérée à partir de la fin de la 18ème dynastie sous
les espèces d'une grande statue en bois bitumé qui la représentait de-
bout coiffée des hautes plumes. C'est l'explication la plus probable de
la couleur noire (117), celle en tout cas qui rend le mieux compte du
caractère local et partiel de ce type de représentation (les plus anciennes
tombes qui représentent A.N. en noir sont celles de Khôkha, la nécro-
pole voisine de Drah Abou el Neggah, cf. ch. III, TT 49 (118). 181),
l'habitude ne s'est imposée que peu à peu dans des secteurs où l'on
voyait moins souvent l'idole d'A.N. (119).
Cette statue recevait un culte à l'intérieur mème du temple, mais elle
y cédait certainement le pas à Amon ; de nombreuses statues de digni-
taires étaient déposées dans les parties intérieures pour recevoir « ce qui
sort de l'autel d'Amon» (et non d'A.N.) (120).. Nous n'avons trouvé
aucune trace de rites s'adressant en propre à la reine (121).
Toutefois, un texte (ch. XV, 2 a) nous décrit le passage du cortège
d'Amon au Mn-st à l'occasion de la Belle Féte de la Vallée : «( ... ) Le
Mn-st est en jubilation comme en période d'abondance (?), l'Adoratrice
du Dieu se réjouit. (... ) on attire l'attention de Khonsou-en-Thèbes pour
qu'il entende les formules, on les prononce pour les Maîtres des dieux,
on passe la journée au Mn-st, l'Epouse du Dieu sort en poussant des cris
d'allégresse (nhm), ses deux mains tiennent les sistres pour contenter
<son;> père Amon-Rê' (... ) ». D'après ce texte on voit qu'une journée
entière était consacrée au Mn-st dans la tournée des temples funél aires
LES DOCUMENTS POSTHUMES 79

que faisait le cortège d'Amon de Karnak, des prières solennelles étaient


récitées, notamment à l'adresse de Khonsou dont la barque escortait
celle d'Amon. La question se pose de savoir si « l'Epouse du Dieu» (ail-
leurs « Adoratrice ») qui accueillait le cortège est bien A.N., qui serait
alors représentée par sa statue, mais la mention des sistres nous invite-
rait plutôt à y voir la prêtresse vivante qui portait le titre d'« Epouse du
Dieu» et qui remplaçait la reine ; nous aurions là une confirmation de
plus du lien entre le Mn-st et l'institution des « Epouses du Dieu ». Il
n'est pas question d'Aménophis 1er.
En d'autres occasions. la reine quittait son temple et rendait visite à
divers sanctuaires. Le naos contenant l'idole bitumée était porté à dos
d'homme' ou glissé sur un traineau quand le trajet était court. Dans
la TT 19 a (début 19ème dynastie), on le voit quitter dans deux direc-
tions opposées un édifice schématisé par un pylone et qui doit étre
le Mn-st, la scène mutilée sur les deux bords ne p..rmet pas de savoir
vers quelles fondations se dirigeait cette double procession, la suite du
registre ne nous renseigne pas non plus, car elle se réfère à un autre
épisode (122). Dans la TT 65 (fin 20ême dynastie), le naos d'A.N. (ac-
compagné du palanquin d'Aménophis 1er) est posé devant un kiosque
contenant les images de la triade thébaine, les textes ne permettent pas
de préciser s'il s'agit d'un édifice permanent ou d'un simple reposoir
comme ceux qui servaient pendant la Fête de la Vallée,
Parfois le voyage est plus long et requiert un bateau, le naos est alors
embarqué sur un navire dont les figures de proue et de poupe rappellent
l'iconographie de la reine (supra, ch. XVI, ~ 9). Les temples de Gournah
el du Ramesséum (ch. VIII, 2 a. 3 b) en ont gardé le souvenir, soit
qu'il s'agisse d'une visite de la reine pour la consécration de chacun des
deux édifices. soit plutôt qu'on ait un résumé du cortège qui, à ~haque
« Fête de la Vallée », venait visiter les temples funéraires royaux ; la
barque de la reine suit celle de Mout, de Khonsou et parfois d'Amonel.
Une autre navigation, rêgulière celle-là, devait conduire A.N.par voie
d'eau jusqu'au temple d'Amênophis n pl wb,$ (122 bis). La TT 19 b nous
représente son arrivêe sur une pièce d'eau, les palanquins d'Aménophis
1er (123) l'attendent sur le quai en avant d'un pylone. '
C'est peut-être cet êpisode que l'on retrouve à date fixe dans les jour-
naux de la Nécropole de la fin du Nouvel Empire, sous le nom de « sor-
tie fluviale (Pl !Jnw) de"Néfertary » (124). Voici la liste:
ch. XIII 2 a II-smw-15
2b II-fmw-15 (congé)
2c II-fmw-14 (congé)
2d ?
Noter qu'un des 'journaux semble ignorer œt'.~ ft'te (125). On voit
que deux jours étaient chômés (à moins que ia da~e ait été déplacée).
Néanmoins cet évènement n'avait pas l'importance des fêtes d'Améno-
phis 1er qui intervenaient quatre fois l'an et ont fini par donner le nom
d'un mois (PhaménOlh) (126).
On se déplace beaucoup dans la nécropole thébaine (127). mais les -
li,'ns semblent spécialement étroits entre A.N .. Aménophis 1er n pl wb'
SO AHMES N!FERTARY

et la triade thébaine. Ces processions ont dû exister pendant tout le


Nouvel Empire, en tout cas elles sont bien attestées du début de la
19ème dynastie aux dernières années de la 20ème.
!. Les fonctionnaires du culte d'A.N.
Nous donnons ci -dessous la liste des fonctionnaires dont les titres font
explicitement référence à A.N. (12S). •
a) Fonctionnaires sacerdotaux (129)

'2'~G4+) ,'Imn-{ttp (Macadam, Corpus nO 210) Date


1Sème, dynastie

'jf--a-~qtl.flwt·-mry(Berlin 3426, XI lI, p.SS),


époque de T.houtmosis Ill/Aménophis Il (130).

_ beauil'Ei..(..:..nU4:) , Q{twty (TT 255, Baud·Drioton, Tom-


"le 0/ (hiFA 0 57), p. 47 ; fig. 15), époque de Horembeb.
'1 i~ -C"'::-l'fî &Aqc:;), Sn-njr (Urk. IV, 1430, 4) époque
d'Aménophis 11.

.. Date:?
'~,'i~,
-f
MI}- ·Imn·{tlt (L D Text l, p. 18-19).

;0- "=7- T3 (= supra, ch. l, 2). Date : 20ème


1 =~A"'"
dynastie.

~ ';'(131)('- mt~l::::/Imn-l}tPdit .flpw (L D Ill, 43 b).


Date: époque de Thoutmosis IV, Provenance: El Kab.
b. Fonctionnaires dU~32)
~_iC'
54-55, Hayes, Sceprer l, p.
-g , R3w (New-York MMA 26. 2.
. 29; fig. 67). Date: début du règne
de Thoutmosis 111. Provenance: Drah Abou el Neggah.

;;;j -1':..flwl-mJy (Urk.lV, 1432, 10. 18). Date: Thout-


mosis ln/Aménophis 11.
~e:''''''''' .,
1 n. ,':' Hwt-mJy (Urk IV, 1432, 13). Date Thoutmosis
Ill/Aménophis 11.
. .;-;r ~iia4~) ,"bw - m- wsbt (Macadam, Corpus nO

513). Date: 18ème dynastie.


M.(Dl~'
li.,.... qt::J~ ( ]
"'lrit ~ ' . . ~ , .... (TT 18, Gauthier

-
LES DOCUMENTS POSTHUMES 81

BIFAO 6 (1908), p. 169). Epoque de Thoutmosis III au plus tard.

'1 ~_ Ct Aq~) E/.Iwty-ms(w) (Leide V 9 = Boeser.


Beschr. 6, pl. 7 [9]). Date: 18ème dynastie.
J§.v~,·Imn-m-/.Ib(CGC 42120). Date: Thout-
mosis III (133). ~ ~
l§_'Il:t~.!.wt.. q~.... ,I;lwt-mJy (TT 224, Inédit,
d'après Helck, Verwa1tung, p. 297, n. 1). Date : Thoutmosis 111/
Améno~isll. ~
,~.:,'
..
A\\ - A
-t
.A

\10_ ,Hwf-m)y (TT 224, Inédit,
d'après Helck, Verwaltung, p. 297, n. 1). Date : Thoutmosis' III!
Aménophis II.

R;;i~a4~1 'Imn-m-bJt (Copenhague AIN 663 =


Koefoed-Petersen, Catalogue des Statues et Statuettes Egyptiennes,
1950, p. 41 ; pl. 80). Date: début 19ème dynastie. -
~e~~[J~(0t:; r~1l11A Iny (Tablette
..
Berlin 8934 (13592) = Erman, zAs 32 (1894) 127-128). Date :
, 181l9ème dynastie.
c. Chanteurs et chanteuses d'A,N.
Deux exemples :
RC-ms(w) TT 46 (Sheikh Abd el Gournah). Inédit (d'après PM l, 86
ri]). Date : Aménophis III ?
~Jt-D/.Iwty BM 37105. Guide 4th to 6th Rooms, p. 223·224 [l, IJ.
Date: Ramesside.
cL divers
Il est question plusieurs fois d'. esclaves (1}m) (de la maison) d'A.N .•
(134), cependant cette expression semble ne pas être un véritable titre
mais indiquer seulement un lien de dévotion (135).
Nous n'avons pas fait figurer dans cette liste les titres des fonction-
naires d'Amon m Mn-st (donnée supra n. Ill), car si les fonctions du
cler~ d'Amon et du clergé d'A.N. semblent très liées (cf. par exemple
Berlin 3426 : le Père Divin d'Amon est aussi Premier Prophète d'A.N. ;
TT 96 : le Premier Prophète d'Amon est responsable des Prophètes
d'A.N.), eUes ne se recouvrent pas (135 bis). .
Plus difficile est de discerner les cas où /.Imt-n!r remplace A.N. La
distinction n'est peut-être même pas possible' enthêorie, puisque la Mai-
son de l'Epouse du Dieu a dû faire corps au départ avec le Mn-si (cf.
Première Partie, ch. II § l!). A partir de queUe époque les titres compre-
nant l'élément hmt-ntT. (ou dwJt-ntr) ont-ils été compris de la prêtresse
en fonction et ~on pÏÜs de l'ancêtr~ ? C'est ce qu'il est difficile de dire,
tant que ces titres n'auront pas été étudiés systématiquement. Pour l'ins-
tant,i1 serait de mauvaise méthode de supposer l'équation toujours réali-
sée, nous nous sommes donc bornés aux cas où l'équivalence eSl certai-
ne ~t ainsi:
82 AHMES Nf:FERTARY

, i \:!# à côté de 1 \\ - j ...l!t ŒEX


~ ..: 1 1-.(.
HWI-Wy 1~ 1 - ..

Sn-nfr 'liiUi'i (Urk. IV, 1431, 19) à côté de 1


12-(A.N) (Urk.IV, 1430, 4).

'Imn-m-Mt ~ ~~ii à côté de -.Ij ~ ~


On peut hésiter lorsqu'on renQontre le titre avec seulement /,lmt-n,tr
sur un monument où par ailleurs A.N. est figurée, car le procédé qui
consiste à renvoyer à la reine en ne lui donnant que son titre est courant
(cf. infra, ch. XVIII § 3).
Dans ce cas sont :
\"-x.. .."
...... - i \:!#
.0, M!,w .
(Le~raIn,
. nO 47).
RépertOIre,
~~_,: -=J:I:a,1::, J;lnwt-gww (Urk.IV, 1645, 15) (136).

Les titres que nous avons reconnus comme surs émanent, dans la mji-
jorité des cas, de monuments trouvés dans le nord de la nécropole thé-
baine (TT 18 et 255 à Drah Abou el Neggah, etc ... ). Un seul provient
sùrement . de Deir el Médineh mais il est de date tardive (stèle de Ta
cf. ch. l, 2). Il est probable que la quasi totalité de ces titres renvoient
au culte principal d'A.N., celui qui avait pour cadre le Mn-st; le cu-
mul, dans deux cas au moin& (Berlin 3426 et TT 96), d'un titre du cler-
gé d'A.N. avec un titre du clergé d'Arnon m Mn-st est une confirmation
de plus. Par contre, les liens avec le clergé d'Aménophis 1er semblent
accidentels (TT 96).
Le clergé de la reine se composait d'un collège de prophètes, dirigé
conjointement par un « premier prophète. et un «responsable des pro-
phètes •. Ce collège ne dut jamais être très étendu. Il y avait aussi un
prêtre-funéraire (/,lm-Id).
Le domaine d'A.N. était exploité sous la direction d'un majordome
et d'un responsable de l'activité économique (mr g~-pr). Il comportait
un troupeau. un magasin (ou un atelier, rn") et un grenier, avec la
main d'œuvre nécessaire au fonctionnement des divers services.
Ces fonctionnaires cumulaient généralement des fonctions dans d'au-
tres temples, plusieurs (RJ w, Sn-nfr et le Premier Prophète ' Imn-/,ltp)
avaient des tâches importantes dans l'administration des biens du do-
maine d'Amon (de Karnak).
L'absence de titres sacerdotaux après la 18ème dynastie, sauf celui
de chanteuse, pose un problème délicat. On ne. peut supposer en l'oc-
curence que les titres au nom de l'Epouse du Dieu ont pris le relais des
titres au nom d'A.N., puisqu'il n'y a parmi eux que des fonctions admi-
nistratives (137). Il est concevable qu'à l'époque ramesside, c'était l'E-
pouse du Dieu en titre (ou la prêtresse faisant fonction) qui assumait la
charge du culte d'A.N.
- Dernière remarque: ie nom de la reine n'est souvent écrit (particuliè-
LES DOCUMENTS POSTHUMES 83

remen~ dans les titres d'administrateurs) qu'avec le second élément,


« Néfertary », ce qui traduit l'influence des documents hiératiques (cf.
supra, ch. XVI § 1).

XVIII - LE STATUT D'A.N. DANS LA RELIGION ET LA MEN-


TALITE EGYPTIENNES
Qui était en réalité A.N.? 'A qilel titre est-elle adorée? Ses titres prin·
cipaux nous orientent ve'rs une quadruple définition: la reine, l'ancêtre,
la prêtresse et la déesse,
I. La reine.
A.N. est jusqu'à la fin reconnue comme une reine, à preuve les trans-
formations de son costume selon les modes de la cour, Parmi ses titres
les plus importants figurent «Grande Epouse du Roi. et «Dame des
Deux Pays» (138) et de nombreuses épithètes, dont la plupart remon-
tent à son vivant, soulignent sa domination sur l'Egypte.
2. L'ancêtre.
Mais A,N. apparaît aussi comme « Mère du Roi '. Dans de très nom-
breuses scênes, elle est en compagnie des souverains du passé et du pré-
sent. Dans une scène rituelle, Ramses II l'appelle sa « mère. (ch. VIII,
2 dl.
Les représentations associant A.N. à d'autres souverains, princes et
princesses méritent d'être examinées de près.
Il y a d'abord les grandes compositions où A.N. apparalt dans des
séries plus ou moins longues de personnages royaux de toutes époques
(ch. III, TT 2 b. 19 b. 306. 359 ; V, 7. 12 ; XV, 1 a. 2 cl. Ces listes
qui vont généralement jusqu'à Montouhotep ne donnent sans doute que
les noms des rois, princes et princesses qui furent enterrés à Thèbes
(on note l'absence des rois de la 12ème et de la 13ème dynastie) (139).
A.N. Y occupe toujours une place à part, soit isolée en marge de la
liste avec Ahhotep (ch. Ill, TT 19 b ; ch. V, 7), soit, le plus souvent,
mise la première d'une série (ch. III, TT 306. 359, etc... ) Dans cette
énumération des «maîtres de l'éternité» (140), A.N. fait donc figure
sinon de modèle, au moins de jalon essentiel.
Des représentations fractionnées associent A. N. à tel ou tel souve-
rain divinisé (nous 'excluons les cas où elle est repr&ëntée avec le
'souverain régnant)
Ramses II Ch. l, 79.
Séti 1er Ch. l, 79 ; II, 7.
Ramses 1er Ch. III, TT 10 b.
Horemheb Ch. Ill, TT 7. 10 b.
Thoutmosis IV Ch. lll, TT 7.
Thoutmosis III Ch. l, 63 ; IV, 60.
Thoutmosis 1er Ch. l, 63.
Monthouhotep Ch. J, 14. 35 ; III, TT 2 e. 277; IV, 4.
Snéfer (= Snefrou ?) (141) Ch. II, 4.
Nous avons laissé de côté jusqu'ici les personnages qui conatituent la
proche famille d'A.N. Ce sont eux qui sont le plus ~alement re~
84 AHMES NÉFERTARY

prêsentês avec elle ; un texte (ch. XV, 1 a) nous a même gardê le


nom de ce groupement qui devait être cêlèbre : «la famille nom-
breuse • (tJ mhwt ~;Jt).
Ce sont:
Ahhotep Ch. l, 43 ; Il, 8 ; III, TT A 18 VI,
1. 2. 3. 5.
Amosis Ch. l, 32. 40. 46. 51. 52. 63. 97 IX,
16 ; XI, 4.
Sat Kamosé Ch. l, 8.
Satamon Ch. l, 29. 94 ; VI, 5 ; IXa, 3 XV,
1 a (?).
Ahmes Sapai'" Ch. l, 29. 31. 33. 63. 76.
Mérytamon Ch. III, TT 2 c. 2 e. 4 b ; V, 15 ; VI,
5 ; XV, 1 a.
(Les listes développées connaissent en outre : Saamon, Hénouttomê-
hou, Toures, etc... ).
La place centrale d'A.N. dans cette sêrie est êvidente : c'est elle qui
fait le lien entre ces divers personnages, et ils ne sont pratiquement ja-
mais représentés sans elle (142). Elle est donc restée pour la postérité la
mère de la «famille nombreuse». Ces représentations sont connues
depuis la 18ème dynastie (ch. l, 33) jusqu'à la 21ème (ch. VI, 5).
Mais A.N. apparalt plus spécialement comme la mère d'Aménophis
1er et il nous faut aborder la question délicate des rapports entre ces
deux personnages, très souvent associés dans les représentations, mais
susceptibles d'être représentés sêparément. On a longtemps cru que les
deux cultes étaient solidaires et que la reine avait bénéficié de la divini-
sation de son fils ; mais divers indices ont amené à réviser cette
position : la reine est souvent représentée seule ou avec d'autres rois,
parfois c'est elle qui précède son fils (ch. l, 21. 27. 61. 96 ; ch. Ill,
TT 153 ; ch. VIll, 2 b), ses statuettes votives ne comportent qu'excep-
tionnellement l'effigie d'Aménophis 1er en parallèle (cf. ch. IX), les
reliefs des temples thébains la représentent presque toujours seule (cf.
ch. VIll), enfin, un document (ch. IXa, 2) parle d'Aménophis comme
• aimé d'A.N. '. C'est dire que cette dernière est présentée comme di-
vinité protectrice et non comme associée à son culte (143).
n faut sans doute tiistinguer entre les différents foyers du culte d'A.N.
Nous pensons avoir démontré que le principal, celui du Mn-st, n'est
nullement lié à Aménophis 1er (supra, ch XVll § 1), mais que des rap-
ports de bon voisinage existent avec Aménophis n pl wbJ. A Deir
el Médineh, la situation est sans doute différente, le culte d'Aménophis
est prépondérant en raison de facteurs historiques (la fondation de
la corporation des sg,m- cr par ce roi) ; la reine, autant qu'on puisse
voir, n'a pas de culte autonome (cf. ch. VII), et elle est beaucoup plus
souvent représentée avec son fils.
n est dommage que dans bien des cas on ne puisse, en l'absence
de légende explicite, distinguer entre les ,-eprésentations d'Aménophis
et voir à quelle image on a affaire : celles où il est représenté avec la
coiffure • capsulaire. peuvent convenir à l'image n pl dml (144) et
LES DOCUMENTS POSTHUMES 85

peut·f:tre à l'image n pJ wbJ ; par contre, les reprf:sentations du roi


coifff: duéJ'r'tconviennent au moins à l'époque ramesside au seul pl fb
th (145). Quand A.N. est accompagnée du palanquin d'Aménophis
1er, il semble toujours s'agir d'un culte du nord de la nécropole (ch.
l, 78. 99 ; ch. III, TT 14 b. 284. 344), c'est· à-dire sans doute de
celui de «l'Avant-Porche •. Enfin la reprf:sentation d'Aménophis avec
A.N. adossés à un palmier dattier (ch. l, 15) correspondrait à un culte
de Karnak·Est (146), mais la reprf:sentation d'A.N. à côté du roi semble
rajoutée après coup.
Les épithètes précisant l'attache géographique du roi ne sont pas tou-
jours facile à exploiter, ainsi :
il idrty (147) (ch. Il, 8).
pJ hnty ~r mt n 'Imn (148) (ch. 111. TT 134 a).
wn~"I> ~wt nl}/t (ch. IV, 5).
Dans une scène de Deir el Médineh, A.N. accompagne deux images
cultuelles d'Aménophis 1er : pl dmr et pJ tbfb (ch. III, TT 2 d). La
variété même de ces groupements prouve que le lien avec Aménophis est
contingent.
3. La prêtresse.
Le titre le plus fréquemment donné à A.N. est celui «d'Epouse du
Dieu •. Très souvent il sert même à la désigner sans avair besoin de
reprendre le nom cité plus haut : dans les expressions stéréotypées
(. donner des prières à ... " «flairer le sol devant. ...), il arrive très sou-
vent que ~mt-nJ.r désigne la reine dans le second membre, tandis que
nJ.r-nfr, ou une autre expression semblable, renvoie à Aménophis 1er ou
un autre roi (cf. ch. l, 27. 51. 63, etc ... ) (149).
Le nom propre /fmt-nlr, qui est très répandu au Nouvel Empire
(150) Spécialement à Deir el Médineh (151), fait sans doute référence
à A.N. Il est connu dès la 18ème dynastie (152).
Ce titre n'avait pas seulement un sens honorifique, un texte le rem-
place par wrt !:prt nt 'Imn (ch. Ill. TT 106), c'est-à-dire le nom de la
prêtresse spécialisée qui, en l'absence de l'Epouse du Dieu. accomplit
les tâches concrètes du culte. ...
Les épithètes énumèrent d'ailleurs les fonctions que la reine accom-
plit idéalement au profit d'Amon (cf. mpra, ch. XVI, § 3) : elle joue
du sistre pour Amon, le charme de sa voix, etc... Ce sont là les
tâches des prêtresses devant l'image du Dieu (153).
Les scènes des stèles, des tombea'ux et même des temples repré-
sentent de temps en temps la reine (seule ou accompagnée d'Aménophis
ou d'un autre membre de la famille royale) en train d'accomplir
les gestes du culte au profit d'une divinité:
t/- le plus souvent elle brandit les sistres (et éventuellement la mé-
nat) : ch. l, 2. 3. 27. 30 ; ch. II, 11 : ch. 111, TT 225 ; ch. V111.
1 c. 1 d. 2 e. 3 a.
~ - elle présente aussi diverses offrandes : des bouquets de fleurs
(ch. l, 27), des pots ronds de vin (ch. V, 12), des pots d'onguent
(ch. 1. 20).
'f- ou encore elle adore la barque solaire (ch. III, TT 384).
86 AHMES NtFERTARY

Dans toutes ces scènes, elle intervient comme intermédiaire, elle in-
tercède (154) pour les vivants. L'exemple le plus net à ce sujet est
la scène de Karriak (ch. VIII, 1 c) où la reine, dessinée de petite taille
entre Amon et le roi, présente le,s instruments de musique au dieu pour
bien le disposer en faveur du roi (155).
Ces représentations font écho au rituel d'Aménophis let (ch. XV, 1).
Nelson (156) a fort bien vu que, avant d'être bénéficiaire du culte au
rang des dieux, Aménophis 1er (et sa mère et toute la • famille nom·
breuse ») était senti comme étant l'agent de ce culte ; le même phéno-
mène se reproduit d'ailleurs utlérieurement pour Ramses II. Il n'est pas
exclu que l'habitude de 'représenter Aménophis 1er et A.N. en acte de
culte se rattache au souvenir encore vivant de leur activité passée au
service des temples d'Egypte, activité à laquelle furent également mêlés
Mérytamon et d'autres membres de leur famille qui sont souvent repré-
sentés avec eux.
4. La déesse.
Mais, pour autant, A.N. n'est pas ravalée au rang des simples mor-
tels: prêtresse éternelle, elle l'est comme déesse; on le voit par exemple
au fait que, sur une stèle où elle est représentée en acte de culte, la
formule d'offrande (I!tp dt nswt) la mentionne à la suite des divinités
qu'elle honore (ch. l, 27).
Déesse au même titre que les autres personnages du panthéon
égyptien, A.N. est figurée dans de très nombreuses scènes comme rece-
vant un culte, seule ou avec d'autres divinités, et elle est citée sur un
pied d'égalité dans les formules d'offrande (157).
Les dieux et déesses auxquelles A.N. est associée (dans les cas où elle
reçoit un culte comme ceux où elle l'accomplit, car nous ne faisons plus
de distinction) sont très divers et leur liste se confond pratiquement
avec le panthéon égyptien, en tout cas avec celui de la Thébaïde.
Enumérons-les rapidement (nous ne donnons les références que pour
les plus rares),
Amon (Amon-Rê, Amon maître des trônes des
deux terres)
Amon-bélier (ou à visage humain et à
corne de bélier) ch. l, 2. 7 ; IV, 2. 9.
Min-Amon ch. IV, 4.
Amon « de la .Belle Rencontre. (Deir el
Médineh) ch. V, 12.
Amon de Djamé ch. XIV, 3.
Amon !!nm-n!t~ (Médinet Habou), ch.
XIV, 1. 2.
Amon !lsr-st (dO) ch. XIV, 2. 5.
Amon du Mn-st (Gournah) ch. XIV, 6.
Moul.
Khonsou l'enfant ch. 1. l, -

Amonet
Ré-Horakhti (Phré. etc .. ,).
LES DOCUMENTS POSTHUMES 87

Atou~ ~
lousaas, Sep, Sekhen, Aryt ch. XV, 1 a.
Sekhmet ch III, TT 44.
Ouret-Hékaou ch. III, TT 106.
Osiris
Isis
, Horus (Harsiésis, Harendotes)
Anubis
Nephtys
Sokar (Ptah-Sokar)
Thot
Séshat ch. XII, 1.
Maât MaAt à l'avant de la barque, ch. III,
TT 106.
Montou ch. l, 66 ; IV, 4.
Hathor (principalement Hathor I]ryt-tp Wht)
Hathor du désert ch. l, 34. 53.
Hathor du sycomore ch. l, 46.
Hathor de Deir el Bahari ch. III, TT
134 ; IV, 4.
Ptah (la majorité des mentions vient de Deir
el Médineh, il s'agit de Ptah de la Val-
lée des Reines).
Ptah du Ramesséum ch. XIV, 6.
Mert·Seger et la Cime
L'Occident
Touéris
.
Rénénoutet
Rayt·taouy
ch. VIII, 1 d .
ch. l, 69.
10unet et Ténénet ch. XV, 1 a.
L'Ogdoade de (Jft·lJr-nb.s ch. XIV, 3. 5.
La Grande Ennéade de Kar-
nak ch. XV, 1 a.
Hathor de Gébélein ch. IV, 4.
Sobek d'Esna ch. IV, 4.
Nekhbet ch. IV. 4.
Horus d'Edfou ch. IV, 4.
Sobek (?) de Silsiléh ch. II, 7.
Horus d'Ombos ch. II, 7.
Khnoum, Satis, Anoukis ch. IV, 4.
Satis et Onouris ch. 1. 46.
Quatre groupements principaux apparaissent dans les compagnons
d'A.N. : la triade thébaine, les dieux funéraires, les dieux de Th~bes,
les dieux de Haute Egypte. Ils nous donnent la mesure de son im-
portance et les domaines dans lesquels elle intervient.
Comme on le voit, la reine est associée aux cultes les plus cél~bres
de la région thébaine, sans qu'on puisse noter la moindre préférence
ou le moindre groupement géographique.
AHMES NUERTARY

A.N., comme deeue, pouMe n~anmoins des traits ~cifiques que


nous allons maintenant souligner. Comme Hathor, Malt et quelques
autres, elle Ile p~te comme dÜsse-ftlle : elle porte titre de « fille de
,de ~ • (ch. III, TT A 18), elle appelle Amon «son ~e. (ch. III,
TT S59 b ; VIII, 1 a ; IX, S. 6. 15) (158).
50!" iconographie, comme nous l'avons vu, souligne de plusieurs
mam~es 'Ia r_mblance avec Hathor (cornes autour du disque,
supra, ch. XVI §§ 5 et 9 ; port du sceptre ouadj et des instruments
de musique, ch. XVI § 6).
Mais les ~pith~tes laudatives que nous avons Mjà relevm (supra,
ch. XVI § S surtout ~rie II) nous permettent d'aller plus loin. Pour la
plupart d'entre elles; il existe un parall~le dans la titulature des
d~s Hathor ou Mout.
_ _ bnmt st m wlJ n [J[J, Maspero, RT 2 (1880), p. 171i [~1 ] (Hathor).
. _ bnmt st m pr~"1mn, pas de parall~le exact mais :

r: ~:uQ~ C,...... 1&. ~~. ~14:=')


"
C ernf, Egyptian Stelae in Banke5 Collection, nO S (Mout) ;
cf. aussi "'%.d ~.~ ,Bruy~re, Rapport (1929), p. 52
(Mout).
nfrt-1}r m .ifwt-SlJmw, Cerny, o.c., nO S (Mout)
B.M. 422 = H. T. 8, pl. 47 (Mout)
- Bru~re, Rapport (1924-25), p. 167 (Hathor)
Bruy~re, Mert-Seger, p. IS6 (Mert-Seger)
- w'tl~ L D III, 246 a ,(Mout).
- Cnt grwty ~r sbmw, èerny, o.c., nO S (Mout)
- namt èrw, (;erny, o.c.,no S (Mout).
La question Ile polle de savoir dans quel liens s'est fait l'emprunt
Hathor (ou Mout) a-t-elle pris les traits de la reine idhle ou la reine
a-t-elle cherch~ à se rapprocher du mod~le ,hathorique ? Les deux sem-
blent vrais en m~e temps, certaines ~pith~tes honorifiques ou de domi-
nation qui sont traditionnelles dans le protocole des reines sont prises
par Hathor et Mout (159), et r~ciproquement, des titres comme ceux qui
se r~~rent au Château des Sistres (= Diospolis Parva ?) ne convien-
nent primitivement qU'à Hathor. Dans cette osmose, la reine reçoit les
attributs de la grande Messe : elle r~jouit le dieu R~ gràce à ses chants
et à sa musique et prend place sur sa barque. Ce ph~nom~ne avait com-
menc~ au moins d~ le Moyen Empire (160), mais c'est avec A.N. qu'il
reçoit un d~veloppement syst~niatique qui va marquer d~rmais l'ima-
gerie et la titulature des reines. Nous avons Vu que ce lien tout
s~cial d'A.N. avec Hathor a sa source dans l'activit~ m~me de la reine
(supra, Premi~re Partie, ch. IX).
On a cherch~ dans la couleur noire gtn~ralement attribu~ à A.N. des
p~cisions sur Ja place dans le panthéon, mais les explications sont con-
tradictoires : Cerny (161) y voit un rapport avec AnuliJs, Kees (162) avec
les grandes divinit~s universelles Amon et Amonet... En ~alit~, les
LES DOCUMENTS POSTHUMES 89

variations de couleur prouvent que le bleu-noir (163) n'est pas la seule


manière de rendre les chairs d'A.N. et qu'en tout cas elle n'est jamais
représentée ,avec le vert des dieux funéraires (supra, ch. XVI § 8). L'ex-
plication par l'existence d'une image bitumée nous semble la plus solide,
mais elle ne fait que repousser le problème, car il faut encore justi-
fier Il; choix de ce type de représentation ; le plus simple est sans doute
d'admettre qu'il était courant à la 18ème dynastie dans les temples
funéraires (164).
Quelques éléments permettent de compléter le portrait d'A.N. comme
déesse : le titre de «Mère du Dieu. qui lui est donné avec insis-
tance dans les bas-reliefs de's temples la met en rapport avec Isis (165).
On ne peut pas savoir quand semblable appellation a pris naissance ;
en tout cas, il semble, là encore, c'est à son imitation que les reines
des époques ramesside et libyenne la prendront.
A.N. est une fois (ch. l, 50) désignée comme «celle qui entend les
prières» (s!J.m n{lwt). Cette appellation est développée plus loin :

JI ~ ""_
"'"
A- Cl"'" .l'Ims.
...... Jj"::'Jw.p • > 0
(i) n.s sdm.s ms. (f) «quand je l'appelle,
elle entend mon appel ». Notons que ce texte est gravé sur une stèle à
oreilles (autre exemple : ch. l,57). Nous découvrons ici à côté de la
déesse vénérée dans les grands temples des deux rives de Thèbes, la
protectrice exorable que les gens du peuple n'hésitent pas à invoquer.


On le voit, la figure d'A.N. est complexe. Les divers aspects qu'elle
a pris, soit de son vivant, soit juste après sa mort, subsistent paral-
lèlement : femme du libérateur de l'Egypte et mère de la «famille
nombreuse " réorganisatrice du culte, fondatrice d'une institution pros-
père, maîtresse d'un temple important et d'un clergé, tous ces éléments
sont inclus dans son culte et lui donnent son visage propre.
Dans plusieurs cas, elle a contribué à créer l'idéologie de la fonction
réginale jusqu'à la fin de l'histoire égyptienne, en accélérant notam-
ment l'identification avec Hathor et en rapprochant la reine du sa-
cerdoce d'Amon.

XIX· L'HISTOIRE DU CULTE D'A.N.


Ce culte a une histoire : il ne s'est pas constitué tout d'un coup, il
a connu plusieurs phases et il a finalement disparu. Nous sommes
malheureusement fort mal placés pour suivre cette histoire, car peu de
nos documents sont exactement datés.
Un moyen d'appréciation important pourraît être de suivre la dif-
fusion de l'onomastique : !fmt-nIT (cf. supTa, ch. XVIII § 3), les
noms formés sur Nbt-tJwy (cf. supra, ch. XVIII § 1) et surtout Nfr/-
try qui, s'i!' a peut-être existé avant notre reine, doit certainement son
succès à cette dernière (166). Une appréciation quantitative est pratique-
ment impossible, mais on peut déjà faire quelques remarques : deux
reines au moins, en dehors d'A.N., portent le nom de Néfertary, la
90 AHMES NÉFERTARY

• première est femme de Thoutmosis IV, la seconde de Ramses II (167) ;


les exemples chez les particuliers sont très nombreux, spécialement à
la l8ème et au début de la 19ème dynastie (168), ils sont surtout thé·
_ bains (169).
1. Origine du culte.
Comme nous l'avons vu, plusieurs éléments ont joué dans la constitu·
tion de l'image classique d'A.N. ; sa divinisation semble provenir de
trois sources principales :
le prestige de son temple funéraire, bien situé sur les pentes de
Drah Abou el Neggah juste en face de Karnak ; le fait qu'une
reine possède un tel temple est déjà exceptionnel et explique rat·
tention dont elle est l'objet (comparer ce qui s'est passé pour
Amenhotep fils de Hapou) ; ce temple dut être embelli par
Thoutmosis 1er qui avait tout intérêt à honorer le souvenir de
sa belle·mère. .
le souvenir de son action (sans doute conjugées avec celle d'Améno·
phis 1er et d'autres membres de sa famille) en faveur du culte à
Abydos, à Karnak, à Deir el Bahari, etc ... la dévotion à A.N.
était pour les clergés de ces temples une manière de rappeler aux
autorités en place leur devoir; le culte d'A.N. à Deir el Médineh
se rattache peut·être à une origine analogue, mais là, c'est Amé·
nopl\is 1er qui a la première place/ en tant que fondateur des
corporations d'artisans et initiateur d'un nouveau type de sé·
pulture.
Le souvenir des circonstances historiques du début de la 18ème
dynastie, - on ne peut guère expliquer autrement l'attachement
des gens du Nouvel Empire pour la mémoire d'Amosis (170) et de
la « famille nombreuse» ; cette génération de princes et de prin·
cesses reste liée à l'expulsion des Hyksos et à la reconstitution
de l'Empire thébain; A.N. apparaît au milieu d'eux comme la
personnalité dominante.
Tous ces éléments n'ont sans doute pas joué en même temps, c'est
ce qui explique la rareté des premières mentions du culte d'A.N.
(notamment dans les tombes thébaines ; les premières stèles seraient à
dater de Thoutmosis III, cf. conclusion du ch. 1).
Enfin notons que, contrairement à ce que l'on a longtemps cru, le
culte d'A.N. n'est pas limité à la région thébaine: on le trouve à Aby·
dos, près d'Héracléopolis et peut·être à Aniba ; dans le premier cas,
l'origine du culte est selon toute probalité une fondation locale qui a
survécu durant une partie du Nouvel Empire ; il en était vraisem·
blablement de même pour les autres.
2. Evolution du culte.
C'est peut·être ce qu'il est le plus difficile de suivre. L'abondance
des mentions au début de la 19ème dynastie semble indiquer que le
culte de la reine a connu un nouveau départ. A ce moment les
fastes de son culte officiel (cf. ch. VIII ; XV, 1 a ; XVII § 2)
semblent coïncider avec l'abondance des manifestations du culte privé

-
LES DOCUMENTS POSTHUMES 91

(cf. p3;r exemple ch. V).


Par la suite aucun renouvellement important n'est constaté ; si elle
apparaît dans certains types de monuments seulement à la fin de l'épo-
que ramesside (ch. VI, XIII, XIV), cette évolution peut être due à la
lacune de notre documentation antérieure ou à l'apparition de nou-
velles contraintes. Les manifestations du .culte officiel semblent se
raréfier, sans tout à fait disparaître, à la fin de l'époque ramesside
(cf. ch. VIII, 1 el.
3. La fin du culte.
Quand a-t-on cessé de représenter et d'honorer A.N. ? Les derniers
documents à peu près datables sont contemporains de la deuxième
cachette de Deir el Bahari, i.e. à la fin de la 21ème dynastie (ch. l, 28 ;
VI, 1. 5). Un bloc attribué par Spiegelberg (ch. II, 22) à la 22ème
dynastie ne semble pas Spécialement caractéristique de l'époque libyen-
ne, mais nous n'avons qu'une mauvaise reproduction. .....
A l'époque ptolémaïque, il n'est plus question à Deir el Médineh ni
d'Aménophis 1er ni d'A.N. (171).
A la suite de quelles circonstances le culte de la reine a-t-il dis-
paru ? Vu l'importance du Mn-st, on ne peut guère expliquer l'ef-
facement d'A.N. autrement que par la disparition de cette fonda-
tion. Les documents de la fin de l'époque ramesside et du début de
la 21ème dynastie ne parlent pas de cet événement, on peut supposer
que le temple fut endommagé lors des troubles qui ont ravagé l'ag-
glomération thébaine à ce moment, et qu'il n'a pas été réparé. En
tout cas le culte était encore célébré sous Ramses X, puisque la
«sortie fluviale» avait encore lieu (supra. ch. XVII § 2).
Le destin de ce culte florissant fut donc de tomber rapidement
dans'l'oubli. Est-ce un vague souvenir de l'Epouse du Dieu A.N. et des
autres princesses enterrées à Drah Abou el Neggah que nous rapporte
Diodore (172) quand il parle des tombes situées à 10 stades (= 1.800 m.
environ) du monument d'Os~andyos (c'est-à-dire du Ramesséum) où
étaient enterrées .fi ",")0)."1(: Sec; ._ü
6:0 c; , les «concubines de
Zeus»? -
Le rapprochement est tentant : A.N. se serait ainsi survécu à
elle-même dans l'anonymat des «Epouses du Dieu. du début de la
18ème dynastie, dont le souvenir, toujours localisé au Nord de Thêbes,
continuait de flotter dans l'antique métropole déchue de sa gloire.

NOTES DE LA SECONDE PARTIE


(1) Le Catalogue de la Collection Salt donne : Abydos, mention qui, dans d'autres cu,
parait erronnêe (cf. James, H. T., 9, p. 60). mais on ne peut la refu~r a priori.
(~) Inscrit comme provenant de Qama (sic) cf. Miscellanea Wilbounana, p. 55. n. 44.
(3) L'absence de ce monument dans le Catalogue de Tosi-Roccati laisse ;\ penJeT que la
provenance n'est plus assurée.
(4) Avant l'adoption dêfinitive du signe l'W\ (cf. Vandersleyen, Les GUO"es d'Amosis,
p.212·2n). .
(5) Toutefois aucun exemple ne nous est parvenu entre Arnosd et Ammophil II. La
to~be de Rekhmitf' crr 100), par exemple, ne renferme aucune mention de ta
reme.
(6) Cf. Bruyère, RappoTI (1926), p. 2-3.
92 AHMES NÉFERTARY

(7) Cf. Berli;; 6908 linfra, ch. IX, 1) le dHunt souhaite que sa démarche soit ferme
pour aller chez .. Elle» (Twd nmt.W T 5t.S).
(8) Dans le cas des nO Il et 13 de notre liste, il ne reste que des fragments et on ne peut
être sûr qu'il ne s'agissait pas de statues d'A.N. dédiées par u~ particulier.
(9) Bana, Aufbau und Bedeutung der almg. Opferformel (Agyptol. Forsch. 24), p.
l41, n. 66.
(10) Maspera n'a pas reconnu l'image d'A.N. ..
(II) Pris à tort pour une statue d'A.N. et de son fils par Wiedemann, Ag Gesch., p. 316.
(12) Autres exemples à 19ème dynastie, Brunner, JEA 54 (1968), p. 130 ; Maspero,
RT 2 (1880), p. 120 [M).
(13) Quelques aperçus sur les tables d'offrande de Deir el Médineh dans Bruyère, Rapport
(1925-24), p. 19·20.
(14) N'ayant pu avoir accès à l'original, nous ne savons pas lequel de ces quatre sarco·
ph.ages appartenant à cn/J.J-n-Mwt donne l'image d'A.N.
(15) Meme remarque pour les quatre sarcophages de /ly.J-c-Dr.
(16) Rapport (1929), p. 3·17.
(17) Celle-ci possède déjà une chapelle dans le temple d'Aménophis 1er, cf. Bruyère,
Rapport (1926), p. 7 ; Rapport (1935·40) l, p. 97-98. 105-106. Elément d'un naos
aU nom d'A.N. trouvé à Deir el Mêdineh, supra, ch. II, nO 3.
(18) Rapport (1929), p. llO-Ill, fig. 54 ; PM 1,690. Les deux personnages sont assis de-
vant un sycomore, la reine n'a pas la couleur sombre et sa perruque ne rappelle
pas les représentations habituelles d'A.N.
(19) Bruyère, Rapport (1929), pl. 9 (= supra, ch. l, nO 89) ; fig. 14 [12.13] (= ch. l,
nO 86) ; fig. 16 (= ch. II, nO 16). Noter qu elle est toujours avec son fils.
(20) Table d'offrande (ibld. p. 41) : Amon ; montant de pone (ibid. p. 41-42) : la
triade thébaine.
(21) Même quand Osiris est représenté de couleur verdâtre, la reine a les chaires noires
(cf. TT 113).
(22) Bruyère, o.c., p. 43.
(23) Bruyère, o.c., p.42!fil Il s'agirait de texte~ en« colonnes verticales Jo.
(24) Ritualdarstellungen des Ramesseums l, (Agyptol. Abh. 25), p. 104. D'après Ma-
dame Desroches-Noblecourt, il s'agirait de Néfertary-méritenmout (communication
orale).
(25) Cf. Vandersleyen, Guerres d'Amosis, p,,225, n. 1.
(26) Brunner, Die Geburt des GoUlWntgs (Agyptol. Abh. 10), p. 44 ; Vandersleyen, o.c.,
p. 220, n. 1. •
(27) Elle pone gén~ralement une robe ample, cf. ch. XVI § 7, modèleJ3 et y.
(28) ~néralités sur les statuettes votives d'A.N. dans Vandier, Manuel d'Archéologie III
(1958), p. 426-427 et 528.
(29) Sur les statues élevées de son vivant cf. supra, Première Partie, ch. III, § 4 ; ch. VI,
§§ 2 et 3.
(30) Attribuèe à A.N. par Vandier, o.c., 426, n. 1.
(31) Attribuée à A.N. par PM l, 788.
(32) Attribuée à A.N. par Barfllet, Temple, p. 259, n. 5.
(33) On trouve le titre [~nwt Smc' M!tw que porte fréquemment A.N. Rapprochement
suggéré par De Meulenaere (communication Vandersleyen).
(34) Spiegelberg, Agyptische und andere Graffiti aw der thebanùchen Nekropolis (1921),
nO 676. 1037, etc... ; l':erny, Graffiti hiéroglyphique et hiératique de la Nécropole
thébaine (Doc. FIFAO 9), nO 1372.
(35) Ces deux graffitis représenter:a-t à côté du cartouche d'A.N. un autel (7) schéma-

tique'i] avec un nom P:r O

(36) Agyptùche Geschichte, p. 315.


(37) Legrain, ASAE 6 (1905), p. 138-139.
(38) Vandier d'Abbadie, Catalogue des Ostraca jigurés de Deir el Mtdineh (Doc. FlFA a
2) III, p. 102.
(39) Daressy, Ostraca, CGC 25005. 25011. 25032. 25111. 25189 bis. 25200 ; Vandier
d'Abbadie, 2978 (1). 2982.
(40) Vangier d'Abbadie, o.c., p. 101-102.
(41) Cf. terny, Egyptian Oracles dans Parker, A Saile Oracle Papyrw jrom Thebes,
LES DOCUMENTS POSTHUMES 93

1962, p, 41·43.
(42) L D 1I1, 229 c : BAR IV § 479.
(43) On a contesté' ,qu'il s'agisse d'A.N. Gauthier (LR III. p. 202 [~H~] ) a fait de
Néfertary une femme de Ramses VI, mais ceue hypothèse ne repose que ~ur la simili·
tude entre le nom de cette fonrlalion el ('('lui <fun domaine cil' Ramsc's \'1 l'g-alc-mcnt
a Aniba. Cette NHertary serait inconnue par ailleurs et la graphie du nom corres-
pond tout à fait aux déformations hiératiques que nous rencontrons pour A.N. (infra,
ch. XVI § 1).
(44) Le Papyrus B.M. 10589 (= Papyrus Chester Beauy IX)"qui donne une autre ver·
sion de ce rituel, ne cite pas A.N.
(45) Cf. ch. ] nO 63, où la reine est dêsignée dans le cintre par son double nom et dans
l'inscription par NHertary seul.
(46) Cf. ch. XIII.
(47) Ch. l, 40,
(48) Cf. Vandersleyen, o.c., p. 213·225.
(49) Ch. vm, 1 d. 2 c.
(50) Ch. l, 45 : ch. vm, 1 c.

(51) Une seule fois (ch. l, 31) un ..... ;Ia graphie~.! est réservée au nom de la m~re
d'Hatshepsout.
(52) Cf. Première Partie, néanmoins, un exemple sur 1<' sarcophage de Râï, morte sans
doute moins de vingt ans après la reine: ch. VII ~ 1
(53) Ch. l, 29.
(54) Ch. l, 39.42.48.53.54.65 : ch. 11. l, etc ...
(55) Nous utilisons en la complétant la liste de Brunner. LIS S3 (1958), p. 85.
(56) Cf. Bruyère. Mert Séger, p. 209·210. 4
t e - . 4' . . . . .
(57) çc-tte graphie se trouve aussi dans des noms de particuliers : 0 <> ~ .. A il
(Cc-rny, Community of Workmen at Thebes in the ramesside Pen'od (197Sj, p. 355).
(58) L'identité de la reine est ici rendue à peu près certaine par le voisinage d'une
fondation au nom d'Ahhotep.
(59) Cf. Posener, dans Vandier d'Abbadie, Deux Tombes Ramessides (MIFAO Hï)
p. 21, n. 4. Nous pensons qu'il s'agit d'A.N. et non de NHérou femme de M~Jll(Ju
hotep, en raison de J'iconographie (chaires noires).
(60) Lettre du Professeur l':erny 23/911969.
(61) Sur cet usage caractéristique de l'époque ramesside, cf. Noblecourl-Kuentl, l.e
petit Temple d'Abou Simbel 1. p. 177 (n. 212). Des exemples~à la 18ème dynastie.
ch. l, 34 (cartouche d'A.N., sous Thoutmosis IV).
(62) Cf. Yoyoue, Vetus Testamentum 12 (1962), p. 465-466.
(63) Gauthier, LR 111, p. 9. 129·130.
(64) Gross MertI, Certain Titles of the Egyptian Queens and their Bearing on the heredi-
tary Right to the Throne, Mèmoire polycopiè, Chicago 1952; p. 157·159.
(65) Sethe, Die Thronwirren (Uni. 1), p. 67·.
(66) Var. nfimt-mTwt (ch. IX, 15) ; WTt mrwt (?) (ch. IX. 11).
(67) Cf. Gross Mertz. O.C., p. 37.
(68) Du- vivant de la reine, o~ avait déjà ~nwt tJwy (tmw), cf. Premihr Partie, ch. III 1 3
(69) De son vivant ~ryt-tp SmcMl}u} cf. Premiè'n' P;trtÎc. ch. Il ~2.
(70) Déjà de son vivant, cf. Première Pa nie. ch. Il § 2.

(71) Hr.tw Q.T pryt m rl.s, comparer ~ \\ ?"~:'g(Sandman, Texts from the Time of
•• & ,

-. -
Akhenaton (Bi. Aeg. 8), p. 24, 15) :~."'e if' ~qLJ ~ (Daressy, RT 14

(1893), p. 31-32).

(72) N/rt.fry ~T gm~, cf. Ermann, Neuiig. GTamm. ~ 436. Pour q~ (-nit c::> III J

comparer Seth~, Lesestücke, p. 68, 9 (Communication P. Barguet).


(73) Dans ch. IX, 1, 'nt w·trpourrait être pris comme formant un tout (cf. Zettel Wb
Einzig schon), en réalité ch. XV, 3 b, prouve que wCty(t) et «nt
sont deux épithètes
distinctes.
94 AHMES NÛERTARY

(74) Principalement il l'fpoque amarilienne, cf. Sandman, o.c., p. 24, 14·15 ; 25, J4·1f
55,9·10 ; 55,2·5'; 61..5·4 ; 1!2, 1-10 ; 151, 15·16. MIIÏI dfjil pour Moutm.n.u.
(B M 45, Sharpe, q. lrucT. 1. pl. 57 [c 1).
(75) Voir notamment la "atueUe. BJ11)lenes t 2459 qui copie ..... doute les titres et l'ico·
nographie d'A.N., Speelen, Recueil, p. 66 [272). .
(76) Caire JE 67871 = Habachi, ASAE 51 ,(195t), p. 456·458 ; pl. 4, etc...
(77) L'fpitMte ;Sfwty (ou"t m lwty) y figure d'ameurs tr~ SOUVent, cf. Noblecourt-
KuenlZ, Le petit Temple d'Abou Simbel l, p. 21 157 (n. 115). Curieuaement,i1 ne
semble jamais figurer dans les dtulatures d'A.N.
(78) Comparer Amfnophis mry.n.J(Amon) T ruwt nb (ch. III, TT 19 a).
(79) Cf. par exemple CGC 42052 pour la reine -Ahmes.
(80) Flle ne comportent jamais de cloisonnements interm~diaires comme celles d'Amon
.. (observation due il M. P. Buguet).
(81) Macadam,JEA 57 (1951), pl. 6.
(82) Supra, Premi~re Partie, ch. III § 5.
'(85) La tombe de Tftiky la rep~nte avec une curieuse couronne il double friIe de
cobra ; sur la It~le de donation elle a seulement la perruque camail et la mortier ;
_ la st~le de Touro (CGC 54006, Premihe Partie, ch. VI § 1), est c. . . il hauteur des
fpau1es.
(94) Ainsi la reine Ahmes femme de Thoutmo,is 1er, CGC 42052. L'usage se gftihalise il
la fin de la 18fme dynastie et il l'fpoque arroanienne (cf. L D III, 82 LU;Roeder,
J)
Hermopolis. fig. 17 [ a-b en un temps où il n'y a pas d'Epouse du Dieu.
(85) SupTa p. Il, cf. fig. de couverture.
(86) Cf. la st~le d'adoption d'Ankhes·nHeribrf. Maspero, ASAE 5 (1904), p. 85·86 (1.
12·15).
(87) Dfjil dans la repr~ntation de la tombe de Tftiky. Cf. pour la lin de la 18fme dynas·
tie, Aldred, AUen<Jlon (M. française), fig. 22 (Tiy). 57 (Mout nedjemet). L'origine
,des d~ux uraeus est peut -elre une reinterpr~ation de la t~e de vautour appanenant
il la • Mpouille. et supe~ il l'uraeus de la perruque (cobra et vautour bien
distincll dans TT 49 b).
(88) Cette ,uperpo'ition de la coiffure hathorique 'ur les plumes d'Amon deviendra clas'
'ique d~ l'fpoque amamienne, cf. Carter·Mace, The Tomb of Tul. AnU. Amen l,
p. 46 ; pl. 2. '
(89) Les indications sont donn~s pour le'cu où A.N. fait race l droite.
(90) Une repr~tation tout il fait il pan (ch. VIII, 1 c) d'A.N. en concubine la des·
sine nue avec une tresse.
(91) Cf. Heuzey, Hutoire du C05tume daru l'AntiquiU Cltwique, pl. 25·24, avec le
commentaire.
(92) Cf. Heuzey·, a.c./pl. 22 avec le commentaire.
(95) Cf. Vandier, Manuel III, p. 426-429.
(94) Tomb of two Sculpto.., p. 55, n. 1.
(95) Dans la procession figuRe 'ur TT 544 b, la "",ue de la reine semble ~tre ponfe
seule, sans naos.
(96) Seule dans un kiosque: ch. l, 5.
(97) Dans TT 181, le socle semble ~tre doublf par limage d'une pi~ce d'eau.
(98) Sauf ch. IV, 5, mais il ,'agit d'un monument dfplaœ.
(99) Sauf ch. Il, 8 et IX a. 1 l ,
(100) Sauf ch. XII, 1 et XIII, 5 a, mais qui n'ont aucun lien avec le site.
(101) éemy, BIFAO 27 (1927), p. 169·170.
(102) La pr~nce d'une divinitf dans un steteur de Th~bes ne signifie pas forcment
qu'elle y avait son culte principal, cf. les nombreuses repr&entatins d'Amon de Kar-
nak il Dier el M~ineh.
(105) Il reste il localiser. l'avant porche. (wb') d'Amon, où Amfnophis 1er recevait un
culte (cf. Otto, TOfJolfTa"hie de5 thebanuchen Gau.. (Uni. 16), p. 58 ; Helck,
Maten·alien I, p. 85). Il devait se trouver en face de Karnak (Iur l'extemion de l'wb,
de Karnak, cf. Yoyotte,' L.. Pllen'Mg" (Sourc.. Oriental.. 5) p. 41), non loin du
temple de Sfti 1er. Il ,'agit en tout cas d'un lieu distinct du Mn'5t, puisque A.N. lui
rend visite en empruntant le canal (ch. III, TT 19 b).
(104) Cf. Helck, o.c., l, p. 55.
(105) Da"ies, Puy.mTII, pl. 40 ; Il, p. 80. Cf. Helck, o.c. l, p. 88 [al-
LES DOCUMENTS POSTHUMES 95

(106) Cf. Posener, RdE 6 (1951), p. 42, n. 2.


(107) Posener (ibid.) au plus têt I~me dynastie.
(108) D'apr~s Gardiner, The Wilbur Papyrus II, p. 173, cette fondation ~ situerait dans
la rtgion d'Htraclfopolis.
(109) Northampton, Theban Necropolis, p. 7·8 ; Spiegelberg, zAs 45 (108), p. 87·88.
Emplacement actuel inconnu ..
(110) Ch. 111, TT 65 (Ramses IX).
(Ill) Amon m Mn·st avait ses prêtres (Urk. IV, 1426,2 ; 1459,8 ; CGC 42114.42122).
Sur Amon et le Mn-st, cf. Première Partie, n. 150. Sur M~hyt du Mn-st, cf. ibid.
(112) Cf. Prerniêre Partie, n. 152.
(113) Un fonctionnaire est chargt des travaux du Mn·st (DcAl, CGç:, 42122, date; Amé·
nophis 111). -
(1I4) Bogoslovsky, VDI 1973/2, p. 75.
(115) Cf. Randall·Mac Iver, El Amrah and Abydos, p. 75·76.
(116) Ajouter la TT 65 de Sheikh abd el Goumah.
(117) On reviendra plus loin sur une autre explication par le symbolisme. ch. XVIII § 4.
(118) La couleur n'est pas mentionn~ dans la publication mais dans Davies, The Tomb of
the Iwo Sculptors, p. 33, n. 1.
(119) Cette image n'~ait sans doute pas contemporaine de la reine. Elle dut ~re r~ali~
dans le courant de la IBl-me dynastie. Ainsi s'expliquerait le retard avec lequel elle
apparait dans l'iconographie. _
(120) Northampton,-Theban Necropolis, pl. 3 r3.j ; Berlin 3426 = A.J. Il, p. 88.
La sttle citte supra n. 109 mentionne uneJslatue du dHum d~poste dans le temple.
et promet, il. ceux qui fom une libation d'eau pour elle, les faveurs d'Amon et
d'A.N.
(121) Un texte de Deir el MMineh (ch. XV, 2 c) parle d'un rite d'incubation dans un
sanctuaire d'A,N. ; mais il ne s'agit pas forc~ment ?u Mn·st. Ke~, (Ancienl Egypt
éd. anglaise, p, 79) parI": des « bouquets de vie • provenant du temple d'A.N.; mais
nous n'avons pas trouv~ les documents sur iesquels il ~ fonde. ~
(122) Le dMuDt y rend globalement un culte à tous les personnages royaux de la nkropole
(Foucart, Tombeau d'Amonmos, (MIFAO 57), pl. 12).
(122 bis) Pour la localisation, cf. sufwa n. 10~.
(123) Le palanquin se rencontre pour à Amtnophis de Deir el MMineh (L D III, 2 b· cl,
mais dans les tombes de Drah Abou el Neggah il semble appartenir toujours Améno·
phis n pl wbJ<explicitement Foucart, a.c., pl. 6). Cf. aussi Nims, MDIAK 14
(1956), p. 146. n. 3 et Wente, JNES 22 (1963). p. 34 : Amfnophis pl rbTb est
aussi doté d'un palanquin t Quelques éléments d~ décoration permettraient sanl
doute de différencier ces divers palanquins (cf. Foucart, o.c., pl. Il : les deux pa-
lanquins repr~ntés ne sont pas semblables).
(124) Sehou, Festdaten, p. 108 [107].
(125) Celui de Turin (Gardinel. Ramesside adminùtrat;ve Documents 67, 7-9) ne men-
tionne aucune fête pour le 11 - ~mw - 15.
(126) Blackman, JEA 12 (1926), p. 180, n. 2.
(127) Cf. dans TT 19. Am~ophis 1er rend visiste à Thoutmosis III dans son temple
footraire (sans doute le (lnkt.·~h), Foucan, o.c., pl. 13·16.
(128) Nous reproduisons pour l'e""nuella liste de Helck, Materialien l, p. 87·88.
(129) On n'a pas fait figurer dans cette liste le prête du'« temple d'Ahmes, fille de Tetishé-
ri, justifite • (MMA. 25. 184. 2, cf. Premitre Panie, ch. Il. n. 54).
(130) Helck (o.c., p. 88) donne il. HWI~mJy le titre de Propheten vorsteher der Ahmes-
no/retne, mais nous ne l'avons trou~ nulle part.

(131) D'apets Champollion, Monuments Il, pl. 145 [4 J.


(132) Nous n'avons pu avoir la copie du bloc cité par PM l, 611 (Philadelphie N. 29. 87.
852) et donnant. le nom d'un «fonctionnaire. d'A.N. Provenance: Drah Abou ~I
Neggah.
(133) Legrain suppose sans preuv~ qu'il s'agirait d'Wl~ autre Néfenary : la survivance
du titre prouve que la fonction fut exerCtt pendant une partie imponant~ de la
l~e dynastie.
(134) CGC 1221 (contexte obscur) ; Louvre N 662 (~ ch. l, 50).
96 AHMES NtFERTARY

(135) C'est la conclusion qui s'est impos~e poUT la locution « bJ. du dieu N. " (cf. Bogos-
lovsky, VDI, 1972/5, p. 100·101).
(135 bis) On notera néanmoins que, dans l'hypothèse §u~ér~ par Nelson pour les
temples funfraires de l'fpoque ramesside (jNES 1 (1942), p. 121·155), la seule
image cultuelle conservée dans ces temples entre deux visites de l'Amon de Karnak
ftalt la barque du Roi (sfm-hw) identifiêe à la prfsence de l'Amon local ; l'applica-
tion de cette théorie à A.N~ reviendrait à identifier Amon-clans·le Mn·st et l'image
de la reine.
(136) ~erny, A communit)' of Workmen, p. 47, l'interprète comme un titre en rappqrt
avec A.N.
(157) Cf. liste dans Helck, Materiatien l, p. 125·124.
(158) Nbt tJury peut d'ailleurs suffire à la dfsigner, cf. ch. l, 2. Dans plusieurs noms
propres, il semble que Nbt-~ury ou /fnwt·tJwy dfsigne A.N .. Ainsi My-I;fnwt-
tjury, Nsy~ Nbt-tJwy, Tnt Nbt-lSwy (cf. Daressy, ASAE 8 (1907), p. 27 [60. 64].
Ranke, PN l, p. 177 [14J ; 179 [15. 16], etc... ) Nbt·t,ury peut, il est vrai, ren·
voyer aussi à Hathor, cf. r:erny. Eg. Stelae in Bankes Collection, nO 7.
(159) Sauf Sfsostris 1er (TT 506).
(140) Nbw n/l/l, cf. Baud-DriolOn, Le Tombeau de Roy (MIFA 0 57) p. 46 ; Bruyère,
Rapport (1926), p. 15 (6), etc ....
(141) D. Wildung conteste cette identification en s'appuyant sur l'absence de l'uraeus au

front du personnage et du signe'" dans sa main droite, ainsi que sur la graphie du

nom avec (au lieu du P habituel), Snfr ne serait donc qu'un obscur per-

sonnage princier du dfbut du Nouvel Empire (Lettre du 26/911972).


(142) La présence probable de RAï, la nourrice d'A.N .. dans une série de princesses
ahmosides (cf. TT 53, cité Premiêre Panie, ch. VII § 1) confirme que cette collec-
tion s'est formée autour de l'é(XJuse d'Amosis. On n'a jamais éclairci le fait curieux
que les seules femmes dont le corps a été trouvé dans la cachette royale de Deir el
Bahari appartiennent à cette série.
(145) La plupart de ces faits ont ftf notfs par Brunner, zAs 85 (1958), p. 86. La dissymf·
trie des deux cultes a été également aperçue par Otto, Legitimation des HeTTschens,
dan'i,Saeculum 20/2·4 (1969), p. 401·402.
(144) Cf. Cerny, BIFAO 27 (1927), p. 166·168.
(144 bil) Cf. Ch. Ill, TT 16, où il convient sans doute de restituer: pl {w}b[IJ
(145) Cerny, ibid. ; le casque bleu est presque toujours la coiffure d'Aménophis sur les
monuments de la 18ème dynas~ie, cf. ch. l, 20. 28. 29. 60.. etc .. ,
(146) Nims, Mél. Ricke (Beitrage 12), p. III.
(147) Cf. Otto, Topographie, p. 58.
(148) Cf. He1ck, Materialien l, p. 86.
(149) Dans un texte rituel (ch. XV, 2 a), tJ ~mt-n-'r et dwJt (-njr) désignent peut-être
A.N., mais plus vraisemblablement la prêtresse en fonction (cf. supra, ch. XVII
§ 2).
(150) Ranke, PN l, 240 [14J.
(151) Bruyère, Rapport (1925-24), p. 85 ; (1924·25), p. 55. 151·152 ; (1926), p. 65 ;
(1929), p. 21.
(152) CGC 54057 ; Varille, BIFAO 50 (1951), Il' 505 (on notera que parmi les filles du
vizir Pt~-ms, deux (XJrtent le nom de Nfrt-a'ry, une celui de 1;fmt-'Vr).
(153) Les reines, même si elles ne sont pas Epouses du Dieu, les éxécutent aussi.
(154) Helck, Ahmesnojretere ais Mittlen'n (ZAS 85 (1958), p. 89·91).
(155) Même dis(XJsition, sur une stèle privée: ch. 1. 14.
(156) INES 8 (1949), p. 544.
(157) Cf. aussi l'expression ml' hrw hr ~·mt·nJ.r où (lmt·nJ.r df.igne certainement A.N.,
qui joue donc ici le rôle d'lSsiris""ou d'un autre dieu funéraire. (B M 836 = H. T. 8,
pl. 21).
(158) Notamment dans l'expression «pour contenter son ~re Amon» qui suit toujours
l'épithète relative aux sistres ; les reines ultérieures qui portent aussi cette épithète
ne précisent pas toujou.rs «son pire Amon» (néanmoins Dareuy, RT 14 (1893),
p. 51 IHI pour Nffertary·mmtenmout). Cf. aussi ch. XV, 2 a.
LES DOCUMENTS POSTHUMES 97

(159) TpCtt, L DIV, 53 b (Hathor) ; !mwt tJwy 1;IT, Bruyère, RappoTt (1929), p. 52
(Mout), etc..
(160) Dans la scène célèbre de Sinouhé B 269-279, les enfants royaux et la reine jouent
le rôle d'Hathor en tendant au roi les sistres et la minat pour le rendre bienveillant
à l'''llard du fugitif (cf. Brunner, zAs 80 (1955), p. 5·11).
(161) BIFAD 27 (1927), p, 162.
(162) Farbensymbolik in iig. religiosen Texten (Gi:HtÎnKen Nachr. 43. p. 422 sqq).
(163) Qui serait le propre des dieux cosmiques. cf. Wainwright,JEA 20 (1934), p. 116.
(164) Cf. les images de Thoutrnosis 111, Foucart. Le Tombeau d'Amonmos (MIFAO 57).
pl. 13. _

(165) A propos de la reine Satrè, on dit : i ...~ c =:: ~ c::» 2~~Champollion,


Notices Descnptives, l, p. 791).
(166) App'arent"s : 'ITy·nfrt (Ranke, PN l, p. 42 [5] ) : Nfrt.rry.m.~b (ibid., p. 201
[18]: XXV),
(167) Sur une hypothétique reine NfT/.lry à la 20ème dynjstie, cf. supra, n. 43. .
(168) Exemples encore à la fin de la 20ème dynastie: Cerny, Community of Workmen,
p. 355.
(169) Une exception: Dy dite Nlrt-iry femme du grand prkre d'Osiris (Petrie. Abydos l,
pl. 65( 9-10]), mais elle est peut-être d'origine th~bajne.
(170) Cf. Vandersleyen, Les Gue1Tes d'Amosis, p. 12, qui remarque que la coupure entre
la l7ème et la 18ème dynastie, malgr~ les liens de famille qui unissaient Amosis à
ses prêdêcesseuTS, souligne l'importance que les Egyptiens des ~JX>ques suivantes at-
tachaient à ce rèK"e.
(171) Dans l'archivium familial de Deir el Mêdineh (Botti. L'Archivio demotico da Deir
el Médineh (1967),'p, 15·16), on parle en revanche d'Amenhotep fils de Hapou.
La stèle cit'" par Cerny BIFAD 27 (1927), p. 159, n. 2, aujourd'hui au Nap.
Musêum de Praque, ne r~pr~nte pas. A.N. (communication &rny),
(172) Bibliothèque Hùton'que l, 47,
INDEX

LISTE 1

MONUMENTS D'A.N. dans les musées

N.B. La liste des scarabées et petits objets est donnée séparément dans
la Première Partie. ch. VIII.

BERLIN 1625 (TT 2) Deuxième Partie 111

BERLIN 2060 (TT 359) 111

BERLIN 3426 :: XVII § 3


BERLIN 6908 IX 1
BERLIN 8818 II 1
BERLIN 8934 (13592) .. XVII § 3
BERLIN 10114 attribution
incertaine IX
BERLIN 12577 1 3
BERLIN 20164 IV 1
BERLIN 21538 1 4
B.M. 217 1 5
B.M. 277 1 6
B.M. 291 1 7
B.M. 297 1 8
B.M. 317 1 9
B.M. 446 1 10
B.M. 448 II 2
B.M. 594 II 1
B.M. 598 II 3
B.M. 811 1 11
B.M. 826 1 12,
B.M. 916 1 13
B.M. 926 1 14
B.M. 989 1 15
B.M. 1347 1 16
B.M. 1455 1 17
B.M. 1515 1 18
B.M. 1516 1 19
B.M. 37105 "XVII § 3
B.M. 37994 (TT 113)
.. III
INDEX 99

BROOKLYN Mus. E. '67.1485 1 21


BROOKLYN Mus. L. 68.10.2 120
BRUXELLES E.758 1 21
CAMBRIDGE
Fiuw Mus. E. 5515 V2
CAMBRIDGE
Fitzw Mus. E. 5538 1 37
C.G. 1221 " XVII § 3
C.G. 1244 IX a 1
C.G. (5137 -38, 6156-57, 6098-99,6109-10,) VII·2
C.G. 25029 XIII
C.G. 25598 XIII 3b
C_G. 34002 Première Partie III § 3
C.G. 34029 Deuxième Partie 129
C.G. 34034 130
C.G. 34037 1 31
C.G. 34051 132
C.G. 34080 133
C.G. 34081 134
C.G. 34159 Première Partie II § 1
C.G. 42050 Deuxième Partie IX 3
C.G. 42120 " XVII § 3
C.G. 42122 IV 4
C.G. 42176 IV 5
C.G. 42179 IV 6
C.G. 42184 IV 7
C.G. 61003 Première Partie VII § 3
C.G. 61055 VII § 4
COPENHAGUE Nat.
Musée AA d 9 Deuxième Partie 1 39
COPENHAGUE AIN 663 :: XVII§3
COPENHAGUE AIN 838 140
COPENHAGUE AIN 1600 Première Partie IX § 3
DURHAM University N 495 Deuxième Partie IX 4
EDIMBOURG
Royal Scot. Mus. V.C.52 Deuxième Partie 141
EDIMBOURG
Royal Scot. Mus. 1951-324 IX 5
KHARTOUM 443 Première Partie III § 4
LE CAIREJ.E. 26255 A - D VII § 2
LE CAIRE JE. 27074 Deuxième Partie 125
LE CAIREJE. 33973 IX 2
LE CAIREJE. 36717 126
LE CAIRE JE. 36718 127
LE CAIRE JE. 41469 . 114
LE CAIRE JE. 43134 128
LE CAIRE JE. 43587 V~
LE CAIREJ.E. 43677 V4
100 INDEX

LE CAIREJ.E. 43679 115


LE CAIREJ.E. 43692 IV 2
LE CAIRE J.E. 44319 116
LE CAIREJ.E. 46367 117
LE CAIRE J .E. 48832·3 118
LE CAIREJ.E. 68596 IV 3
LE CAIRE provis. 26/2/25/5 123
LE CAIRE provis.30/1/15/13 124
LEIDE V8 143
LEIDE V9 XVll § 3
LEIDE F 93127 142
LEIDE M5 V13
LONDRES
Univ. Coll. 14212 144
LOUVRE C 311 148
LOUVRE C 315 149
LOUVRE C 50 145
LOUVRE C 147 146
LOUVRE C 204 147
LOUVRE N 296 146
LOUVRE N 470 IX 6
LOUVRE N 662 150
LOUVRE E 12964 148
LOUVRE E 13989 149
LOUVRE
LOUVRE
, E 13996
E 16331
V5
V6
MANCHESTER Mus. 2938 152
MARSEILLE nO 204 V7
NEUCHATEL
Musée d'Etnographie Eg.238 153
NEW YORK M.M.A. 21-7-1-8 Première Panie IX'S 4
NEW YORK M.M.A. 21-7-9 Deuxième Partie IX 7
NEW YORK M.M.A_ 23-3-80 Première Partie IX § 2
NEW YORK M.M.A. 59-93 Deuxième Partie 154
NEW YORK M.M.A. 25-184-2 Première Partie 11 § 1
NEW YORK M.M.A. 26-2-54-55 Deuxième Panie XVll § 3

OMAHA MUS.
(Nebraska) 1953.80 Deuxième Partie IX 3
OXFORD Ash. Mus. E. 27-27 Première Partie IX § 2
PHILADELPHIE 29.87.450 Deuxième Partie 155
STOCKHOLM NME20 Deuxième Partie V8
STRASBOURG I.E.S. 1013 IX 8
STRASBOURG I.E.S. 1595 156
TURIN cal. 1369 Deuxième Partie IX 10
TURIN cal. 1370 IX 11
TURIN cal. 1371 IX 12
TURIN cal. 1388 IX 13
INDEX 101

TURIN cal. 1389 IX 14


TURIN cat. 1449 157
TURIN cat. 1450 158
TURIN cat. 1451 159
TURIN cal. 1452 160
TURIN cal. 1453 bis 1 61
TURIN cal. 1454 162
TURIN cal. 1455 163
TURIN cal. 1466 165
TURIN cat. 1565 164
TURIN cal. 2045 .. XII § 2 d
TURIN cal. 2236·37 .. VI5
TURIN cal. 2430 VI4
TURIN cal. 3032 IV 9
TURIN cal. 3053 IV 10
TURIN cal. 3053 IV 10
TURIN suppl. 6038 167
TURIN suppl. 6051 166
TURIN suppl. 6128 IX 15
- TURIN suppl. 6140 168
TURIN suppl. 6303 Première Panie VII § 4
TURIN suppl. 7358 Deuxième Panie 1 69
TURIN suppl. 7883 V9
TURIN suppl. 9491 bis 170
TURIN suppl. 9496 1111
TURIN cal. gén. 50032 169
TURIN cal. gén. 50034 160
TURIN cal. gén. 50037 157
TURIN cal. gén. 50040 164
TURIN cal. gén. 50050 158
TURIN cal. "gén. 50054 162
TURIN cal. gén. 50073 159
TURIN qt. gén. 50081 .. Il 12 bis
TURIN cal. gén. 50090 165
TURIN cal. gén. 50094 168
TURIN cal. gén. 50101 1 71
TURIN cal. gén. 50128 166
TURIN cal. gén. 50156 174
TURIN cal. gén. 50204 1111
VIENNE Inv. 158 175
WURZBURG
Mus. Univ. Wagner H 3198 176
102 INDEX

LISTE II

TOMBES THEBAINES eITtEs

TT 2 Del M Deuxième Partie III


4 DelM
7 DelM
10 Del M
13 DAN
14 DAN
15 DAN Première Partie Il § 3
16 DAN Deuxième Partie III
18 DAN XVII § 3
19 DAN III
23 S Ael G
44 SAelG
46 SAelG XVII § 3
49 Khok III
53 S Ael G Première Partie VII § 1
54 S A el G Deuxième Partie III
65 SAelG
106 S A el G
113 S A el G
141 DAN
149 DAN
153 DAN
161 DAN
178 K h0 k
181 Kh 0 k
210 DelM
213 Del M
219 Del M
224 S Ael G XVII § 3
255 DAN III
266 Del M
277 Qur Mur
284 DAN
285 DAN
290 Del M 148
296 Khok III
300 DAN
302 DAN
306 DAN
322 Del M IV 9
332 DAN III
344 DAN
357 Del M
359 DelM
INDEX 103

Deuxième Partie III


375 DAN
377 DAN
384 SAG
A 8 DAN
A 12 DAN
A 18 DAN
D 2 Qur Mur
ADDITIONS

p. 6 - Le premier document sur A. N. est probablement la statue du Louvre


E 15682 (PMI604) qui.mentionne, parmi les enfants de Sequenenré
et d'Ahhotep, deux princesses Ahmes dont l'une est appelée «fille
royale aînée (s3t - nswt wrt) et l'autre surnommée <da petite» (sry (t).
On connaît en tout quatre filles d'Ahhotep qui s'appellent Alunes
suivi de divers surnoms : Toumeres, Hénoutempet, Nébetta et bien
sûr Nefertary. Deux seulement étaient nées à l'époque de la mort du
premier fils (Ahmes représenté sur la statue du Louvre). A. N. est
certainement parmi les aînées, si l'on en juge d'après son rôle ultérieur.

p. 7 - L'étude que nous donnons ici de la stèle a été reprise et développée


dans notre article : «La résiliation d'une fonction religieuse : nouvelle
interprétation de la stèle de donation d'Ahmes Néfertary» paru dans
BIFAO 76 (1976), p. 65 - 80 ; ce dernier a donné lieu à une attaque
en règle de B. Menu dans BIFAO 77 (1977), p. 89 - 100, à laquelle
nous avons réportdu dans BIFAO 79 (1079 à paraître).

p. 9 . Sur la possibilité d'un emploi honorifique de s3t - nswt, cf. Lacau,


Stèle juridique (CASAE 13), p. 43 ; d'autres exemples à Edfou durant
la Deuxième Période Intermédiaire pourraient étre aussi invoqués
(CGC 20537 = Lange-Schiiffer Il, p. 145). Mais voir à présent B.
Schmitz, Untersüchungen zum Titel s3 - njswt, 'Kônigssohn', Bonn,
1976,p.306.

p. ]]- (1) Cette identification a été rejetée par B. Schmitz, o. c., p. 253 et
288 et C. Vandersleyen, CdE 52 (1977, p. 235, sous prétexte que
Sapaïr, dans les documents connus jusqu'ici, n'est jamais appelé «fils
royal aîné» (s3 - nswt smsw) ; mais l'argument a silentio est ici parti-
culièrement mal venu puisque l'on ne possède pratiquement aucune
titulature contemporaine de ce prince (liste des documents connus à ce
jour dans F. J. Schmitz, Amenophis 1., Hildescheim, 1978, p. 47 - 48).

p. ]]- (2) Sur l'origine des deux uraeus, cf. Russmann, The Representation
of the King in the XXVth Dynasty (MRE 3), p. 39, qui ne connaît pas
ce document et date les premiers exemples de la reine Tyi.

p. 11- (3) Le professeur Graefe attribue à A. N. de son vivant la statue de


Chicago OlM 13649 (Wilson, Culture of Ancient Egypt ]0 (1965),
fig. 186 ; Wolf, Kunst Agyptens (1957), p. 422 - 423, fig. 340), mais
l'attribution est loin d'étre certaine.
ADDITIONS 105

p. 13· (1) Sethe (Ubersetzung... Urk. N, p. 13, n 6) suggère la possibilité


que rty soit un titre séparé (<<Roi») attribué à la reine bei der stark
hervortretenden Rolle der K6niginnen dieser Zeit.

p. 13· (2) A moins qu'il ne s'agisse déjà d'Amenophis 1er, sur l'éventualité
de cette corégence, cf. infra, add. à la page 35.

p. 14 . La reine est suivie d'un personnage royal (Amosis ? Aménophis ?)

p. 17 . (1) Cette identification est contestée par C. Vandersleyen (lettre


du 22/2/76) : la tête royale dite «Tête Carnavon» (MMA 26. 7. 1400)
ne représenterait pas Aménophis 1er mais lui serait postérieure (cf.
Hayes, Scepter II, p. 123) ; quant à la tête de femme, elle serait celle
d'un personnage privé.

p. 17 . (2) li faut ajouter un 4e document : la stèle de Qasr Ibrîm, datée


de l'an 8 d'Aménophis 1er et qui représente devant Horus: Aménophis
1er, la «Mère du Roi» A. N. et une reine qui devrait être Ahhotep,
mais dont le nom a été arasé et remplacé par celui d'A. N., ainsi deux
fois'l1ommée.

p. 19· R. Stadelmann,MDIAK 34 (1978), p. 172, n. 12 pense que la cons·


truction du Mn • st remonte à la minorité d'Aménophis 1er, à cause
d'une représentation du roi en enfant avec la 'tresse (Northampton,
Theban Necropolis, fig. 5), mais la facture du document (relief dans
le creux, crâne allongé) suggère une date plus tardive ; s'il n'est pas
contemporain de la construction, il perd toute pertinence pour dater
celle-ci.

p. 21 . Une stèle malheureusement non datée (Coll. Dufferin, cf. Edwards,


JEA 51 (1965),p. 25; pl. 11 [2]) mentionne la mort d'A.N.I1 s'agit
d'une inscription dont le style est celui de la première moitié de la
18e dynastie et dans laquelle un prêtre Nfr rappelle les mérites de
son père, un pacha de Thèbes, que nous serions tenté d'identifier à
Sni (Helck, Verwaltung, p. 523). Celui-ci «satisfait le ka (du roi) à
l'occasion de l'envol au ciel de l'Épouse du Dieu AN.». Le document
ne précise pas de quel roi il s'agit, mais il nous est dit que le personna·
ge en question a vieilli dans sa faveur. Si notre identification est juste,
Séni qui vécut sous trois règnes (celui d'Aménophis 1er, de Thoutmo·
sis 1er et de Thoutmosis II) aurait attiré l'attention de Thoutmosis
1er peu après son avènement en organisant avec éclat les funérailles
d'A. N., il aurait poursuivi sa carrière pendant tout son règne et serait
mort sous son successeur.
106 ADDITIONS

p. 22 . L'attribution à Inbâpi du sarcophage de Râi dut avoir lieu dans la


cachette elle-même, lors du transfert des momies royales, cf. Dewach-
ter, BSFE 74 (octobre '75) p. 23 et n. 22.

p. 23 - (1) Toutes ces reconstitutions chronologiques sont encore très fra-


giles dans la mesure où l'on ignore:
a) la longueur exacte du règne d'Aménophis 1er,
b) l'existence et la longueur d'une éventuelle corégence entre Amosis
et Aménophis.

p. 23 - (2) li existe néanmoins le sarcophage anthropoïde' de la reine. Sur


l'éventuelle attribution à A. N. de la statue de Chicago, cf. supra
addition à la p. 11 (3)

p. 28 - li nous a été aimablement communiqué par Monsieur Jacquet:

1) % l1l!q~)~~~
2) i~ 1: ~~.
Les graphies sont celles du début de la l8e dynastie.

p. 29 - Sur les coupes en faïence et leur usage, cf. E. Chr. Strauss, Die Nun-
schale (MAS 30,1974). .

p. 31 - (1) Les monuments du Sinaï sont à mettre en rapport avec la reprise


de l'activité minière et industrielle au lendemain de la reconquête.

p. 32 - (2) Ce document a été retrouvé par Miss Gay Robins au musée du


Caire parmi une présentation de monuments de la 18e dynastie (mal-
heureusement aucun numéro n'est visible). Nous la remercions de
nous en avoir communiqué une description et une copie. Le sommet
de la stèle est brisé et une grande partie de la scène manque avec la
légende. Cependant, il reste une figure assise d'un dieu .ou d'un roi,
tourné vers la droite avec une figure féminine (dont la tête a disparu)
derrière le trône. Le texte principal de la stèle, qui consiste en 4 li-
gnes' est brisé du côté droit.

1) ~.~~q~~4~.t ~t~~ tjl1~ ~


2) ~ .. ~~11J lJ..:.Jt ~ ~~ ff [{~... ]
3) ~ .. ~'j) ~ ~ I~ ~ ~ ~ l Pê 4~
4) '~ .. ~ili.1ë~~~9~(tC;:4~Jt~
ADDITIONS 107

Le texte semble faire allusion à un décret (wg) royal qui récompense


ceux qui accompliront des actes de piété pour les souverains du passé.
L'œuvre recommandée semble être l'érection d'une stèle en un certain
point du temple, puisque l'appel aux vivants qui suit et qui s'adresse
aux prêtres et aux scribes leur garantit les faveurs d'Amon-Rê s'ils
«(re ?) font (= reproduisent en la restaurant ?) cette stèle». Le texte
's'achève par une promesse de réciprocité, s'ils récitent le ~tp - dl~ nsw
pour l'Épouse du Dieu Néfertary. On aurait là, si nous interprétons
correctement le texte, l'origine du succès des représentations d'Ahmes
Néfertary et de sa famille : il s'agirait d'une mesure officielle prise
par un roi (lequel ? le document paraît difficile à dater dans la l8e
dynastie) pour encourager leur culte. La mention d'Amon m 'Ipt
au début semblerait indiquer que l'origine de cette mesure serait le
. temple de Karnak. Les lacunes du texte ne permettent pas plus de
certitudes.

p. 32 - (n. 7) On a d'autres traces de l'élision Nf (r) dans les documents


cunéiformes (où le mot est noté ni - ip) : cf. Nipfjuruia = Nfr -lJprw -
Re (Krauss, Abstraets 1st International Congress of Egyptology, p. 67).

p. 32 - (n. 10) Ajouter l'article récent de J. Parlebas, : «Sur l'origine de la


\J et le groupe '" ==
valeur !2~wty de .0. e 11 1 dans les noms de per-
sonnes», Gdttinger Miszellen 15 (1975), p. 39 - 43.

p. 33 - (n. 23) J. Yoyotte nous signale que les noms en )/'11 ne disparais-
sent pas complètement, ils subsistent liés à des traditions familiales et
à des cultes locaux.

p. 34 - (n. 39) Le titre Épouse du Dieu est encore attribué à Tiaâ sur d'autres
documents: Hassan, Giza VIII, p. 78 - 79 ; MMA" 26. 7. 931 (Hayes,
Seepter II, p. 146) ; Robichon. - Barguet. - Leclant, Karnak· Nord IV
(1954), p. 53 - 54; pl. 50 - 51.

p. 35 . (n. 61) NO d'inventaire 1935.200.209. Aujourd'hui reproduite et


étudiée par Cl. Vanders1eyen, CdE 52 (1977), p. 223 - 244.

p. 35 Chicago (n. 64) Sur cette éventuelle corégence, cf. G. Vittmann, JEA
60 (1974), p. 250 - 251 et Murname, Aneient Egyptian Coregeneies,
1977, p. 114 - 115 et 230 qui concluent positivement à cause du
titre Mère du Roi porté par A. N. en l'an 22 de son mari (cf. p. 13),
mais. comme nous l'avons noté, ce titre peut concerner Ahmes
Sapaïr.
108 ADDITIONS

p. 36 - (n. 90) cf. supra n. 64.

p. 36 - (n. 99) Photo du bloc dans Vercoutter, Études sur l'Égypte et le


Soudan ancien 1 (1973), p. 12 ; pl. 1 [S 34]. Un autre bloc (S 631,
ibid.) pourrait représenter la partie supérieure du corps de la reine,
la tête et la coiffure.

p. 37 - (n. 103) Cl. Vandersleyen nous indique que sa position a évolué


sur ce point. Vercoutter, Études sur l'Égypte et le Soudan ancien
II (1975) pense que ces monuments ont bel et bien été élevés lors
d'une expédition d'Arnosis à Saï.

p. 37 - (n. Ill) li s'agit en réalité d'une plaque ovale de l'University College.

p. 37 . (n. 126) Le titre se rencontre déjà au Moyen Empire dans la titula-


ture de l'Épouse du Dieu «privée» '/y-mrt - nb. s. (bibliographie :
n.32).

p. 37 - (n. 128) Les référencevont les suivantes:


Néfrourê: Fakhri, ASAE 39 (1939,p. 714 (cité par Graefe).
Hatshepsout II - Merytrê : ID 111 62 b = Text 111 258.
Merytamon II : Naville, Deir el Bahari (X/th Dynasty Temple) l, pl.
28 B.

p. 38 - (n. 137) La coutume d'enterrer les reines dans la Vallée méridionale


(Vallée des Reines) date seulement de cette époque, cf. H. D. Scheni-
der, BSFE 59 (mars 1974), p. 46 - 47. Mais la tombe nO 33 de la
Vallée des Reines n'appartient pas à Moutnedjemet en dépit d'une
tradition bien établie (cf. Courrier du CNRS, hors série nO 9 [Juillet
731, p. 9).

p. 38 - (n. 148) Ou encore (Mout) Touy mère de Ramses II au voisinage


du Ramesseum, (Fouilles encore inédites, communication Chr. Des-
roches-Noblecourt).

p. 39 - (n. 167 bis) La tombe aurait été creusée par Thoutmosis 1er pour
son usage personnel, remaniée par Hatshepsout (en vue de s'y éta-
blir ?), puis désaffectée par Thoutmosis 111 qui construisit «KV 38»
pour Thoutmosis 1er.

p. 40 • (n. 205) On connaît une manche semblable au nom d'Aménophis 1er


«aimé de Hathor,. dame de Denderah», Berlin 23157 (cf. Fischer,
Denderah in the 3rd milleniufn, p. 53, n. 210).
ADDITIONS 109

p. 41 - (n. 235) Le vase snw est représenté sur des vignettes du Papyrus Ju-
milhac ~. Vandier, Le Papyrus Jumilhac, pl. 9 et 22) il a la
forme W
p. 41 - (n. 244) La postérité semble lui avoir également attribué le Rituel
de l'ouverture de la bouche, cf. Otto, Mund6ffnungsritual II, p. 8.
34 - 35.

p. 45 - Ajouter ici un document nouveau :[0. Aberdeen nO 1576. Reid,


Illustrated Catalogue of Anthropological Museum Aberdeen (1912),
p. 197. Date: 1ge dynastie.

p. 46 - (nO 20) Corriger la date: plutôt à la fin de la'18e dynastie (James).

p. 46 - (nO 31) Corriger la date: post-amarnien.

p. 47 - (nO 44) Ajouter à la bibliographie: Stewart, Egyptian Stelae from the


Petrie Collection l, p. 47 ; pl. 38 (2).
Ajouter deux nouveaux documents:
44 bis Londres Vniv. College 8520. Stewart, o. c., p. 48 ; pl. 38 (4).
Date : 18e dynastie ;
44 ter Londres Vniv. College 8522. Stewart, o. c., p. 48 ; pl. 38 (5).
Date : Ramesside ?

p. 47 - (nO 45) La date du document est reportée par CI. Vandersleyen


(Guerres d'Amosis, p. 225) au milieu et même à la fin de la 1ge dynas-
tie, à cause de la mention du vizir .!J'yque l'on a cru y discerner (cf.
Helck, Verwaltung, p. 457), mais rien n'autorise à penser que le mort
glorieux appelé de ce nom à droite du cintre, et qui ne porte aucun
titre, serait ce personnage.

p. 49 - (nO 77) Ajouter ici un document nouveau: [77 bis, Karnak-Nord,


in situ, Inv. A 3200. Jacquet, BIFAO 76 (1976), p. 136. La date est
difficile à fixer, mais la stèle a été réemployée dans un sol de la 21 e
dynastie.

p. 49 - (nO 79) Ajouter un document nouveau:


79 bis. Stadelman,MDIAK 32 (1976), p. 209. Date: Ramses V.

p. 49 - (nO 96) Publiée aujourd'hui par Corteggiani, BIFAO 75 (1975),


p. 152-154 ; pl. 25.
110 ADDITIONS

p. 50 . 1) Ajouter aux documents provenant de Karnak: 77 bis

p. 50 - 2) Ajouter aux documents représentant Amosis avec A. N. : 77 bis,


ce qui porte le nombre des exemples à 8.

p. 51 . (nO 9) Cette corniche porte en réalité le numéro provisoire 3/11/


25/5.
Ajouter à la suite un autre document:
9 bis (relief de tombe). Londres, Univ. College 14379. Stewart Egyp-
tian Stelae... [rom Petrie Collection l, p. 56 ; pl. 45 2. Provenance:
Deir el Medineh. Date: 1ge dynastie.

p. 51 . (nO 13) Ajouter ici un nouveau document:


13 bis; Karnak·Nord, in situ (linteau). Jacquet, BIFAO 74 (1974),
p.178.

p. 54 - La datation des tombes de Deir el Medineh peut être améliorée notam-


ment grâce aux travaux de Tosi et Roccati (Stèle et altre Epigrafi di
Deir el Medina) :
TT 210 : Ramses II.
TT 213 : Siptah-Ramses IV.
TT 219 : Ramses II· Merenptah.
TT 266 : Seti 1er et Rames II.
TT 322 : Ramses II.
TT 357 : Ramses II.
TT 359 : Ramses IV.

p. 55 - (nO 4) La statue est sans doute ramesside (cf. Vandier, Manuel III,
456, n. 9). La personne représentée est la même que le possessur de
la stèle nO 45 de notre liste (cf. supra p. 47 et addition).

p. 56 . (1) Ajouter un dernier document:


15. Emplacement actuel inconnu. Ex-Collection Omar Pacha Sultan.
Catalogue Paris, 1924, pl. 62l401l Date: 26e dynastie (communica-
tion Ul Meulenaere).

p. 56 - (2) Elle peut également être inscrite sur le bras (nO 15).

p. 57· (nO 9) Nouvelle référence: Cat. Gén. N 22038. Labib Habachi, Tavole
d'o[[erta, p. 48 sqq.
Ajouter ici un nouveau document:
9 bis. Turin Suppl. 6259 = Cat. Gén. N 22024. Labib Habachi, o. c.,
p. 34 sqq. PM l, 700.710.731.740.744.
ADDITIONS III

p. 58 - (1) Ajouter un dernier document:


6. Cleveland (Ohio) nO 35314. Ranson Williams,JEA 5 (1918),
p.l77 ; pl. 31. Date: 21e dynastie.

p. 58 - (2) Dans le dernier exemple cité (nO 6, cf. add. supra), A. N. n'est
pas nommée, mais désignée seulement par ses titres d'Épouse du Dieu
et d'Épouse du Roi. L'identité de la reine est garantie par la présence
d'Amenop~ 1er, représenté dans le fond du sarcophage avec ses car-
touches.

p. 60. - Voir à présent J. Osing, Der Tempel Sethos 1. in Cuma (1977) pl. 9.

p. 61 - (nO 3) La datation est empruntée à Legrain, elle est contestée par Cl.
Vandersleyen qui rapproche le style de celui du document nO et les da-
tes tous les deux de l'époque ramesside.

p. 61 - (nO 4) Datation post-amarnienne d'après Vandersleyen.

p. 61 - (nO 7) Il s'agirait, toujours d'après Cl. Vandersleyen, d'une représen·


tation privée, qui serait donc à retirer de la liste. De toute façon elle
ne porte pas de nom (cf. supra, 1re Partie n. 136 et add.).

p. 61 - (nO 15) Ajouter Scamuzzi, Museo Egizio di Torino~ (1965), pl. 21.

p. 62 - Ce point est contesté, dans la mesure où la date de ces deux documents


(et l'attribution à A. N. du second) restent à prouver.

p. 63 - On peut joindre à cette liste la statue de Chicago OIM nO 13649


déjà signalée supra add. à la p. Il (3). Graefe n'écarte pas la possibilité
que la statue d'Omaha soit une copie d'époque éthiopienne d'une
statue d'A. N. L'argument inv~._el.queJ'inscription sur le pilier
dorsal commence par les mots ~. [~] comme sur CGC 42050.
Mais le titre a dû être usuel à toutes les époques et il s'agit ici d'un
archaïsme. En l'absence de cartouche, on ne peut rien en déduire.

p. 64 - (1) Il convient d'ajouter ici 3 scarabées du Musée du Caire considérés


d'abord comme contemporains:
5 bis. Caire JE 74482. Ex-Collection Fouad (LB: 1 E 30)
5 ter. Caire JE 74987. Ex-Collection Fouad (LB: 1 E 31)
5 quart. Caire JE 74994 Ex-Collection Fouad (LB: 1 E 33)

p. 64 - (2) Ajouter ici: 9 bis. BM 24202. Hall nO 332.


112 ADDITIONS

p. 64 . (3) Ajouter ici :


Il bis. Bruxelles E 3230. Quaegebeur, «Egyptische Gode die Luiste-
rem), dans Alumni 49 (décembre 1978), p. 9 . 19.
Date: 1ge dynastie.

p. 69 - Il s'agit, pour le premier exemple, d'une mauvaise transcription. Le


texte gravé sur la statuette porte

p. 71. . (1) Quagebeur (Alumni, 49, p. 18) suggère de rendre nfrt-~r par
«celle qui fait bon visage», mais la parallèle avec cm et w ~bt sem-
ble indiquer qu'il s'agit plutôt d'une qualité physique, toutefois on
peut supposer dans la locution étyptienne la même ambigliité que
pour le français «gracieux».

p. 74 . L'usage de ces raffinements vestimentaires dans la représentation


d'A. N. ne paraît pas remonter au delà du règne d'Aménophis III
(TT 181) - communication Cl. Vandersleyen.

p. 76 - A Karnak même, plusieurs lieux de culte semblent pouvoir être re·


trouvés:
1 - dans la région du 6e pylone (y rattacher les documents classés ici
ch. 1,77 ; ch. VIII, 1 a et c).
2 - à Karnak Nord où aurait été élevé un véritable sanctuaire dédié
à Aménophis 1er et à A. N., malheureusement de date incertaine (cf.
Jacquet, BIFAO 74 (1974), p. 178 . 180). Y rattacher les fragments
classés ici : ch. l, 77 bis; ch. II, 13 et 13 bis.
Ae.&
p. 78· Sur ~tr 1 cf. d3tt: Wb. 5,.527,8.

p. 79 - On peut se demander si tous ces déplacements ne correspondent pas


en réalité à une seule fête qui mobilisait pendant plusieurs jours toutes
les idoles cultuelles de l'ouest de Thèbes: la beye Fête de la Vallée.
On sait que cette fête survenait au 2e mois de Smw et qu'un de ses
épisodes essentiels, la présence dans le temple funéraire du roi régnant,
avait lieu le jour de la nouvelle lune (cf. Schott, Festdaten, p. 107),
c'était donc une fête mobile, ce qui pourrait expliquer les changements
de dates pour le hnw de Néfertary (à identifier ainsi à un simple épiso-
de de la fête de la Vallée, cf. en ce sens Gœdicke, JEA 49 (1963),
p. 83 - 84). Hussein Haikal (Two hieratic Papyri of Nesmin (BI Aeg.
15, p. 14) fait à propos de cette fête une suggestion fort intéressante
qui pourrait renouveler notre vision du culte d'A. N. :CAmon-Re ') is
accompagnied from the XIXth Dynasty onwards first by Mut and
ADDITIONS 113

Khons and then by ail the gods residing in Kornak as weil as by the
statues of dead Kings and quenns. Si l'on suivait cette suggestion, on
admettrait donc que l'image d'A. N. venait de Karnak (et peut-être
plus précisément de la région du 6e pylone, où se trouvait sans doute
les chapelles des dieux «associés») et qu'elle participait à la grande
procession sur l'autre rive rendant visite à son propre temple et aux
sanctuaires voisins. On a vu que le texte cité plus haut et qui relate
la sortie de l'Épouse du Dieu venant au devant du cortège peut s'in-
. terpréter de la prêtresse vivante; ce n'est donc pas un obstacle. Néan-
moins de sérieuses difficultés subsistent : le passage qui fonde l'inter-
prétation d'Hussein Haikal (pap BM 10209, 1, 11) mentionne «les
suivants d'Horus, les roill de Haute et Basse Egypte, les Épouse(s) du
Roi, les Mère(s) du Roi, les prophètes, les pères divins, les prêtres
web, les esprits excellents de l'Ouest de Thèbes, les thébains et les
pélerins à Thèbes» parmi les bénéficiaires d'un proscynème qui est
récité, semble-t-il, avant le départ de Karnak, mais il n'est pas sûr
qu'il faille y voir l'énumération des personnalités réellement ou sym-
boliquement présentes dans le cortège d'Amon. Au demeurant, le
texte date de la fin de l'histoire égyptienne, en un temps où les temples
de la rive occidentale étaient pour la plupart tombés en ruines ; la
nature de la procession a dû considérablement évoluer en un millénaire.
L'objectionn principale que nous verrions à la théorie de H. Haikal,
c'est qu'elle rend la fête de la Vallée sans objet: s'il s'agit d'apporter
aux souverains et aux nobles défunts la présence vivifiante d'Amon,
on comprend mieux qu'ils doivent l'attendre dans leur temple. ou à
l'entrée de leur tombe, quitte à lui faire ensuite cortège jusqu'à un
lieu voisin.

p. 80 - (1) Un autre fragment au nom de ce personnage a été retrouvé dans


les ruines du Mn· st (PM Il, 422, cf. Northampton, Theban Necropolis,
pl. 3 (7) ; p. 8 (6). Graefe suggère une date plus récente: 1ge dynastie.

p. 80 . (2) Graefe suggère comme date la 21e dynastie ou même plus tard.

~ .-
p. 80 . (3) On conn.'!;ît BfU un sarcophage de la Cachette Royale un
9~ et ~ appelé Snw (Maspero, Momies royales, p. 539)
qui d'après le style pourrait être contemporain d'A. N. ou légèrement
postérieur.

p. 81 . Graefe conteste la date de ce monument et suggère la 18e synastie.


114 ADDITIONS

p. 82 . Graefe a tenté de montrer que l'on ne possédait aucun titre de fonc·


tionnaire, ni sacerdotal ni civil, d'A. N. à la 1ge dynastie (sauf pour
Q~wty), ce qui l'amène à supposer une désaffection du Mn st pendant
cette période. Mais on constate que A. N. est mise couramment en
relation avec le Mn st sous la 1ge dynastie (ch. IV, 10 ; ch. IX, 18 et
19) et que c'est l'époque où l'on représente volontiers les déplacements de
ments de l'époque où l'on représente volontiers les déplacements de
la reine à partir de son temple (par exemple dans la TT 19 d'lmn-
ms). Rien n'autorise donc à penser que le Mn st ait connu une éclip-
se. C'est au contraire l'époque où l'on doit situer la restauration exé·
cutée par Dédia, si l'on en croit Helck, Mater. 1, p. 87, et Schmitz,
Amenophis L, p. 109), et il faudra chercher une autre explication
du recul des titres de fonctionnaires en relation avec ce temple.

p. 85 . Le titre est parfois glosé : «Épouse du Dieu du domaine d'Amon


(r(t) pr -lmn), ch. 1, 20 (début de la l8e dynastie).

p. 86 . Sur Amon ~nm - n~~, cf. Nelson,JNES 1 (1942), p. 132·140.

p. 88 . (1) et (2) Ces deux épithètes se retrouvent dans une titulature d'Anou-
kis à Deis el Médineh, cf. Valbelle, BIFAO 75 (l975), p. 142.

p. 90 - (1) Nous avons réfuté dans Orientalia LOVl.miensia Periodica 8 (1977),


p. 125 . 127 la supposition de J. R. Harris qui s'était efforcé de con-
tester à Néfertary, femme de Thoutmosis IV, toute existence histo·
rique.

p. 90 • (2) J. Yoyotte nous signale des exemples memphites.

p. 90 . (3) Sur la prétendue éclipse du Mn - st sous la 1ge dynastie, cf. supra,


add. à la p. 82.

p. 91 • (1) Il faut citer ici la statue de l'ex-Collection Omar Pacha, ch. IV,
15) qui date de l'époque Saïte et où A. N. est représentée en incrus-
tation sur le bras du personnage. La survie du culte d'A. N. pourrait
réserver des surprises.

p. 91 • (2) Burton, Diodorus Siculus Book l, 1972, p. 147 pense qu'il s'agit
des tombes de la Vallée des Reines, mais il rapproche ce passage (Ibid.,
n 05) du texte de Strabon 17, l, 46 où les «pallacides d'Amon» sont
sans doute les Divines Adoratrices.
ADDITIONS 115

p. 93 - (n. 72) Ce titre est encore connu à Basse f:poque : CGC 42205
Schell, Tombeaux Thébains (MMAF 5), p. 644.

p. 94 . (n. 80) Malaise (SAK 4 (1976) p. 225 - 229) observe que cette coif-
Îure est portée par des reines et des princesses amarniennes, ce qui
serait surprenant si elle avait quelque rapport avec Amon. Il la ratta-
che quant à lui aux plumes de Rê-Horakhté.

p. 94 - (n. 83) Si le bloc S 631 de Saï (cf. supra, add. à la n. 99 de la pre-


mière partie) représente bien A. N., on aurait un exemple contempo-
rain de cette coiffure.

p. 95 - (n. 113) La statue de DdiJ paraît devor être placée à l'époque ra-
messide (Helck, Mater, 1,87 ; Vandier, Manuel III, 456, n. 9), Graefe
la date du règne de Ramses II en se fondant sur l'avis du Prof. De
Meulenaere. On connaît deux autres monuments difficilement data-
bles de DdiJ : la stèle découverte par Naville près du temple de Men-
touhotep II à Deir el Bahari (Deir el Bahari X/th Dynasty Temple)
l, p. 45 ; III, pl. 6 [2] et 8 lC) ) et la stèle Louvre C 50. Nous savons
sr
que son père, ~d comme lui, s'appelait 1f3t - i3, un nom qui rappelle
la fin de la 18e dynastie.

p. 95 - (n. 121) Ces bouquets de vie sont mentionnés à propos d'un cadeau
fait au vice-roi de Kouch, Mérymes, sous Aménophis III (Urk. IV,
1935,7). Communication Graefe. .

p. 97 - (n. 164) En dernier lieu, M. Eaton-Krauss,JARCE 13 (1976), p. 21-


24.
TABLES DES MATIÈRES

PAGES

INTRODUCTION .

PREMIERE PARTIE : LES DOCUMENTS CONTEM-


PORAINS 3

1 LE NOM, SON ORIGINE ET SA SIGNIFICATION....... 5

II LES PREMIERS DOCUMENTS AU NOM DE LA REINE


SON MARIAGE AVEC AMOSIS 6
1. Fragment de stèle ou de statue trouvé à Drah Abou el
Neggah 6
2. Stèle de Karnak 7
3. Tombe de Tétiky 11

III - LES DOCUMENTS DE LA FIN DU REGNE D'AMOSIS 12


1. Inscriptions des carrières de Maâsara près de Toura .. 12
2. Inscription de la carrière de Bosra près d'Assiout 13
3. Stèle d:Abydos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
4. Les monuments de l'lie de Sai en Nubie. . . . . . . . . . . . . . . . 13

IV - LES DOCUMENTS DATES DU REGNE D'AMENOPHIS


1er ....,. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1. Scène ~ sur un bloc de Karnak . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2. Panneau d'offrandes sur un bloc de Karnak. 16
3. La tombe « B • de Drah Abou el Neggah . . . . . . . . . . . . . . . 17

V - LES FONDATIONS THEBAINES D'AMENOPHIS 1er et


A.N. 18
1. Le Temple funéraire d'A.N. à l'ouest de Gournah 18
2. Edifice funéraire d'Aménophis 1er à Deir el liahari 19

VI - LES DOCUMENTS DATANT DU REGNE DE TOUTMO-


SIS 20
1. Stèle du couronnement de Thoutmosis ~... 20
2. La statue colossale de Karnak . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3. Vases destinés à la tombe de Thoutmosis 21

VII LE SARCOPHAGE. ET LA MOMIE D'A.N. . . 21


1. Sacrophage de Râï , . 21
2. Les canopes d'A.N . 22
3. Le sarcophage extérieur d'A.N . 22
4. La momie d'A.N . 23

VIII . LES DOCUMENTS NON DATES: LES SCARABEES ET


OBJETS ASSIMILES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1. Liste des principaux scarabées conte~porains 24
2. Classement et conclusion 27

IX . DOCUMENTS NON DATES : LES VASES ET OBJETS


CULTUELS 2!l
1. Revêtement d'ivoire d'un coffret ayant appartenu au
Temple de Montou à Karnak 28
2. Manches de sistre et contrepoids de ménat . . . . . . . . . . . . . . 28
3. Coupes émaillées à décor floral 29
4. Vases en pierre à « étiquette. 29
5. Aiguière 30

X - APPENDICE : DOCUMENTS DIVERS 31


1. Fraginent de bas-relief du Louvre 31
2. Bloc de granit trouvé dans la cachette de Karnak 31

CONCLUSION 32

SECONDE PARTIE: LES DOCUMENTS POSTHUMES 43

ETUDE ANALYTIQ.UE

1 - LES STELES 45

II - ELEMENTS ARCHIT1;:CTURAUX : BLOCS, CQRNICHES,


LINTEAUX, RELIEFS DIVERS 51

III - DECOR MURAL DES TOMBES 52


1. Drah Abou el Neggah 52
2. Khôkha 53
3. Sheikh Abd el Gournah " .. 53
4. Q.urnet Muraï 53
5. Deir el Médineh " .. 53

IV ~TATUES DE PARTICULIERS , " .. 55

V TABLES D'OFFRANDES, AUTELS, BASSINS............ 56


VI ELEMENTS DE MATERIEL FUNERAIRE 58

VII LES CHAPELLES D'A.N. A DEIR EL MEDINEH 58

VIII LES BAS-RELIEFS DES GRANDS TEMPLES THEBAINS .. 59


1. Kamak 59
2. Temple de Séti 1er à Goumah 59
3. Temple de Ramses II au Ramasséum 60

IX STATUETTES VOTIVES DE LA REINE 61

IXa STATUES VOTIVES D'AMENOPHIS 1er 63

X LES GRAFFITI 63

XI LES BIJOUX 63

XII LES OSTRACA FIGURES ......................... 64

XIII LES TEXTES ADMINiSTRATIFS....................... 65


1. Textes mentionnant la maison de Néfertary . . . . . . . . . . . . . 65
2. Textes mentionnant la sonie de la barque 65
3.. Textes divers 65

XIV LES LETTRES 66

XV LES COMPOSITIONS RITUELLES..................... 66


1. Rituel dit. d'Aménophis 1er. 66
2. Autres............................................. 66

ETUDE SYNTHETIQUE

XVI - DESIGNATION ET REPRESENTATION D'A.N. 67


1. Les graphies du nom 67
2. Les titres 69
3. 1.es épithètes laudatives 70
4. Les épithètes faisant suite au cartouche \. ... .... . 72
5. Les coiffures 72
6. Les sceptres et attributs caractéristiques 73
7. Les vêtements 74
8. La couleur de la peau 74
9. La barque, le palanquin et les chapelles. . . . . . . . . . . . . . . . 75

XVII - LE CULTE D'A.N. 76


1. Les lieux du culte .............. 76
2. Le culte d'A.N. dans le Mn-st 78
3. Les fonctionnaires du culte d'A.N. 80
XVIII - LE STATUT D'A.N. DANS LA RELIGION ET LA MEN-
TALITE EGYPTI~NNES 83
1. La reine 83
2. L'ancêtre 83
3. La prêtresse '. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
4. L.a déesse 86

XIX· L'HISTOIRE DU CULTE D'A.N. 89


1. Origine du culte 90
2. Evolution du culte 90
3. La fin du culte :............................. 91

INDEX ·Liste 1 : Monuments d'A.N. dans les musées 98


Liste Il : Tombes thébaines citées 102

ADDITIONS 1014

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