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La constitution du 4 octobre 1958 met en œuvre les principes fondamentaux de l’organisation des
pouvoirs publics et de leurs fonctionnements. Elle fixe le cadre de la Vème République.
L’article 11, introduit l’une des nouveauté de la Vème République à savoir la possibilité pour le
Président de la République de soumettre certains projets de loi au référendum populaire.
Un référendum est une consultation populaire à l'initiative des dirigeants dont les modalités sont
prévues par la Constitution. Il permet d'obtenir un aval de la population pour un sujet important
concernant la vie de la collectivité.
C’est une technique de démocratie semi-directe qui donne le pouvoir au peuple en leur permettant
de participer aux décisions politiques et ainsi d'assurer leur légitimité démocratique
Il est nécessaire de préciser qu'il existe deux types de référendum. Il y a en d’une part le référendum
législatif qui se déroule au niveau national, prévu par l’article 11 de la Constitution et d’autre part
un référendum d'initiative locale qui existe depuis 2003.
Comme le prévoit l’article 11, le référendum législatif peut porter sur l’organisation des pouvoirs
publics, la ratification d’un traité qui sans être contraire à la Constitution aurait des incidences sur le
fonctionnement des institutions, ou, depuis la loi constitutionnelle du 4 août 1995 (révision de
l'article) sur des réformes relatives à la politique économique ou sociale de la Nation et aux services
publics qui y concourent.
Les différentes républiques qui se sont succédés en France n’ont pas toujours accordés une place
prépondérante au référendum comme le fait la Constitution de la Ve République à travers l’article
11.
En effet, la IIIe République n’accorde aucune place au référendum, ni lors de sa création, ni pour sa
révision. La IVe République, née par référendum, ne l’admettait que sobrement dans l’article 3 de sa
constitution à travers « la souveraineté nationale appartient au peuple français. Le peuple l’exerce,
en matière constitutionnelle, par la voie de ses représentants et par le référendum. En toutes autres
matières, il l’exerce par ses députés à l’Assemblée Nationale ».
Cependant dès le début de la mise en pratique effective du référendum sous la Ve République, la
procédure décrite dans l’article 11 a été rendue effective de façon ambigüe par le président de
Gaulle.
Il soumettra à l’approbation du peuple le projet définitif de Constitution par le referendum du 28
septembre 1958. Avec un résultat favorable de plus de 85% de « oui », la Constitution est donc
adoptée mais elle n’est pas établie définitivement. En effet, de nombreuses révisions vont être mises
en œuvre pour faire évoluer l’efficacité politique du pays. Ce n’est pas moins de 22 révisions qui
vont compléter l’original.
Le référendum reste un outil difficile à manier et peut parfois être dévié de son
but initial et rendre le peuple législateur, par une pratique à tendance
plébiscitaire, ce qui a pu être reproché au général de Gaulle en 1962 et
1969.
Problématique
Le référendum est-il vraiment une technique permettant d’assurer complètement la légitimité
démocratique et la souveraineté du peuple ou un outil de présidentialisation du régime ?
Plan
Le Sénat, le 8 août 1984, oppose la question préalable au projet. L'Assemblée nationale, le 23 août,
l'adopte en première lecture ; le Sénat le rejette en deuxième lecture le 5 septembre. Le texte,
ayant été voté par l'Assemblée nationale mais rejeté par le Sénat, le Président de la République n'a
pas poursuivi cette première phase parlementaire de la procédure.
Le projet de révision de 1993, relatif à l'organisation des pouvoirs publics, reprendra les mêmes
dispositions, assorties d'un complément : il prévoit expressément d'exclure du champ du référendum
la révision constitutionnelle et, par conséquent, de réserver celui-ci au seul vote de la loi.
Transition: L'instauration du référendum avec l'article 11 est une manière de faire participer le
peuple aux décisions politiques importantes. Il est instauré selon une nette égalité des pouvoirs.
Cependant, le référendum peut être détourné de sa fonction ultime et devenir simplement un moyen
d’ovation, une arme redoutable
b. La mainmise de la Présidence
- L'initiative est marquée par l'Exécutif. Selon le texte, même lorsque la proposition provient du
Parlement (articles 11 et 89), le dernier mot de l'initiative revient au président de la République qui
seul peut déclencher le référendum, soit parce qu'il s'agit d'un pouvoir dispensé du contreseing
(article 11), soit qu'il l'obtient d'autorité lorsqu'il est nécessaire (article 89) sauf hypothèse de
cohabitation. La réforme de 2008 n'introduit qu'un « référendum d'initiative minoritaire » comme le
préconisait déjà le Commission Vedel, puis le Comité Balladur (proposition no 67). Il s'agit en effet
d'une initiative parlementaire minoritaire (un cinquième des membres du parlement) devant être
soutenue par une pétition populaire importante (un dixième des électeurs inscrits sur les listes
électorales, soit environ 4 millions et demi d'électeurs). Ainsi le peuple n'a de chance d'être
réellement interrogé que si le parlement n'examine pas le texte dans les délais prescrits par la loi
organique.
Le choix du moment est une question étroitement dépendante de l'initiative dominée par l'exécutif
mais élargie à la possibilité offerte par la réforme de 2008.
Le choix de la question est aussi une question étroitement dépendante de l'initiative dominée par
l'exécutif mais précisément étendue sur ce point à la possibilité pétitionnaire offerte par la réforme
de 2008.
- La mise hors jeu du Parlement: Avec l'article 11, le projet de révision, présenté par le Président de
la République sur proposition du Premier ministre, n'est ni discuté ni voté par les chambres ; il est
directement soumis au vote du peuple par référendum. La seule obligation pour le gouvernement est
de faire sa proposition de révision pendant la durée des sessions parlementaires et de l'accompagner
d'une déclaration suivie d'un débat dans chacune des deux assemblées. Un Parlement en désaccord
avec le projet ne pourrait manifester son opposition que par le dépôt et le vote d'une motion de
censure.