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GUIDE
GUIDE
DES
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PRATIQUES HYDROLOGIQUES
PRATIQUES
HYDROLOGIQUES
ACQUISITION ET TRAITEMENT
DES DONNÉES, ANALYSES, PRÉVISION
OMM-N° 168 WMO-N 168 ET AUTRES APPLICATIONS
Organisation météorologique mondiale
GUIDE
DES
PRATIQUES HYDROLOGIQUES
ACQUISITION ET TRAITEMENT
DES DONNÉES, ANALYSES, PRÉVISION
OMM-N° 168
ET AUTRES APPLICATIONS
© 1994, Organisation météorologique mondiale
ISBN 92-63-25168-1
NOTES
Page
Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xxxi
PARTIE A — GÉNÉRALITÉS
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Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 789
PRÉFACE
(G. O. P. Obasi)
Secrétaire général
PARTIE A
GÉNÉRALITÉS
CHAPITRE 1
INTRODUCTION AU GUIDE
en plus de ceux des Nations Unies et de leurs agences spécialisées, et il n'est pas rare de
constater des chevauchements des programmes d'hydrologie dans un même pays. Tout
cela a augmenté la nécessité de disposer de directives et normes internationales, et il est
permis d'espérer que le présent Guide répondra à ce besoin. Pour faire face à tous les
besoins, des efforts soutenus ont été accomplis pour compléter et améliorer ce Guide, le
présent volume étant la cinquième édition.
Partie : A Généralités — chapitres 1 à 5
B Instruments hydrologiques et méthodes d'observation et d'estima-
tion — chapitres 6 à 18
C Collecte, traitement, et diffusion des données hydrologiques —
chapitres 19 à 25
D Analyse hydrologique — chapitres 26 à 40
E Prévision hydrologique — chapitres 41 à 46
F Applications à la gestion des eaux — chapitres 47 à 59
Les chapitres 1 à 5 (Partie A) fournissent des informations d'ordre général sur les
activités de l'OMM et d'autres organisations internationales dans le domaine de l'eau,
ainsi que sur les normes et les règlements techniques de l'OMM qui se rapportent à
l'hydrologie et aux fonctions et responsabilités des Services hydrologiques nationaux.
Les chapitres 6 à 25 (Parties B et C) se rapportent aux instruments et méthodes
d'observation, à la planification des réseaux hydrologiques et à la collecte, au traite-
ment et à la publication des données. Les pays Membres de l' OMM sont invités à
suivre et à mettre en œuvre les diverses pratiques et normes traitées dans ces chapitres
pour mettre en place et gérer leurs Services hydrologiques nationaux. L'adoption des
recommandations est d'un intérêt particulier pour les pays où les réseaux hydrolo-
giques sont mis en place, ou exploités par un certain nombre d'institutions et d'organi-
sations gouvernementales et privées. Le contenu de ces chapitres fait, dans une cer-
taine mesure, double emploi avec la documentation présentée dans d'autres guides de
l' OMM; mais ici le développement et la gestion des ressources en eau sont particuliè-
rement mis en relief. Ce Guide est destiné à servir à d'autres institutions que les Servi-
ces hydrologiques, et c'est pourquoi il a été jugé préférable qu’il soit tout à fait com-
plet plutôt que d'y inclure de trop fréquentes références aux autres guides de l'OMM.
Les chapitres 26 à 59 (Parties D, E et F) traitent des méthodes d'analyse, des
prévisions hydrologiques et d'autres applications aux projets de gestion des eaux et
aux problèmes connexes. Si l'on a pu parvenir à un certain niveau de normalisation
pour les instruments, les méthodes d'observation et les pratiques en matière de publi-
cation (des progrès continus peuvent encore être effectués), cela n'est pas le cas pour
l'analyse hydrologique et ses applications. C'est pourquoi, plusieurs approches qui se
sont revélées pratiques et satisfaisantes par l'expérience sont décrites. Le but est
d'attirer l'attention sur l'existence de plusieurs techniques utilisées et de montrer les
principales caractéristiques et avantages de chacune, plutôt que de recommander une
INTRODUCTION AU GUIDE 3
d'entre elles de préférence aux autres. Le grand nombre de facteurs qui entrent en jeu
(régime hydrologique et climatique, renseignements et données disponibles, objectifs
recherchés, etc...) permettent, grâce à une compréhension totale de chaque cas particu-
lier, que des recommandations valables puissent être formulées. Au cours des dernières
années, l'accroissement des possibilités des micro-ordinateurs a permis l'introduction de
méthodes et techniques d'analyse plus élaborées. Puisque certaines d'entre elles sont
largement utilisées à l'heure actuelle, elles ont été introduites dans ce Guide.
Comme il a déjà été mentionné, des répétitions existent, certains sujets figurent
aussi bien dans deux chapitres ou même plus. Par exemple, il n'y a pas de limite très
nette entre le traitement et l'analyse des données. Si l'on publie chaque mois des
cartes d'isohyètes, on pourra les considérer comme des données de précipitation
traitées. Dans d'autres cas, la préparation de cartes d'isohyètes est une étape de
l'analyse des données hydrologiques en vue de mettre au point une relation pluie —
débit aux fins de prévision. Une difficulté de même ordre se présente avec les élé-
ments hydrologiques et climatiques dérivés. On s'est efforcé de pallier à ces diffi-
cultés, grâce à des renvois à d'autres chapitres.
Ce serait sortir du cadre du présent Guide que de décrire de façon complète les
bases théoriques des pratiques recommandées, et de discuter en détail les méthodes
d'application. En ce qui concerne ces détails, nous renvoyons le lecteur aux manuels
et rapports techniques appropriés de l'OMM, ainsi qu'aux ouvrages, guides de
référence et manuels des agences. Des références et une bibliographie sont données
à la fin de chaque chapitre.
d) les huit commissions techniques, composées d'experts désignés par les Membres,
étudient toutes les questions relevant de leur compétence respective (des commis-
sions techniques ont été établies pour les systèmes de base, les instruments et mé-
thodes d'observation, les sciences de l'atmosphère, la météorologie aéronautique, la
météorologie agricole, la météorologie maritime, l'hydrologie et la climatologie);
e) le Secrétariat joue le rôle de centre d'administration, de documentation et d'infor-
mation de l'Organisation. Il prépare, met en forme, produit et diffuse les publications
de l'OMM, exécute les tâches prévues dans la Convention et d'autres documents fon-
damentaux et fournit aux organes constituants de l'OMM mentionnés précédem-
ment l'appui du Secrétariat dont ils ont besoin afin de mener à bien leurs travaux.
La figure 2.1 montre la structure de l'OMM, et la figure 2.2 définit les six asso-
ciations régionales de l'OMM.
Il faut noter que les données hydrologiques dont il s'agit ici incluent les données sur
la quantité et la qualité aussi bien des eaux de surface que des eaux souterraines.
L'hydrologie opérationnelle est donc fortement en interaction avec l'évaluation des
ressources en eau.
ACTIVITÉS DE L’OMM RELATIVES À L’EAU 7
CONGRÈS
COMMISSIONS TECHNIQUES
ASSOCIATIONS RÉGIONALES
Commission des systèmes
Association régionale de base (CSB)
pour l'Afrique (AR I)
Commission des instruments
Association régionale et des méthodes d'observation
pour l'Asie (AR II) (CIMO)
Association régionale Commission d'hydrologie
pour l'Amérique du Sud (AR III) (CHy)
Association régionale Commission des sciences
pour l'Amérique du Nord et de l'atmosphère (CSA)
l'Amérique centrale (AR IV)
CONSEIL EXÉCUTIF Commission de météorologie
Association régionale aéronautique (CMAé)
pour le Pacifique Sud-Ouest Se compose de 36 membres :
(AR V) le Président et les trois Vice- Commission de météorologie
Présidents de l'Organisation, agricole (CMAg)
Association régionale ainsi que six présidents
pour l'Europe (VI) Commission de météorologie
des associations régionales
étant membres de droit – maritime (CMM)
se réunit tous les ans
Commission de climatologie
Groupe de travail et (CCI)
rapporteurs des associations
régionales
Groupes de travail consultatifs
Conseillers régionaux Groupes de travail et
en hydrologie rapporteurs des commissions
techniques
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
SECRÉTARIAT
80 80
RÉGION IV RÉGION VI
60 60
AMÉRIQUE DU NORD EUROPE RÉGION II
ET ASIE
40 AMÉRIQUE CENTRALE 40
20 20
CHAPITRE 2
0 0
RÉGION I
AFRIQUE RÉGION V
20
RÉGION III PACIFIQUE SUD-OUEST
20
AMÉRIQUE DU SUD
40 40
60 60
180 160 140 120 100 80 60 40 20 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
Le principal objectif actuel du PHRE défini dans le Troisième Plan à long terme
de l'OMM (1992-2001) [3] est le suivant :
"Assurer l'évaluation et la prévision des quantités d’eau disponibles et de la qualité des
ressources en eau, de façon à répondre aux besoins de tous les secteurs de la société, à réduire
les risques liés à l'eau et à préserver ou améliorer l'état de l'environnement mondial".
Cet objectif est conforme aux recommandations de la Conférence des Nations
Unies sur l'eau (Mar del Plata, 1977) [4] et à la Conférence internationale sur l'eau
et l'environnement (Dublin, janvier 1992) [5].
Le PHRE est en liaison étroite avec d'autres programmes de l'OMM ayant des
composantes hydrologiques importantes, tels le Programme concernant les cyclones
tropicaux (PCT) et le Programme climatologique mondial (PCM). En outre, une pro-
portion importante de la coopération technique de l'OMM, financée en grande par-
tie par le PNUD, se fait dans le domaine de l'hydrologie opérationnelle. Les aspects
régionaux des projets s'inscrivant dans le cadre du PHRE sont exécutés principale-
ment par les six groupes de travail régionaux d'hydrologie des six associations
régionales de l'OMM. Le PHRE contribue à un grand nombre d'autres programmes
internationaux, comme ceux de l'UNESCO, du PNUD, de l'OMS, de la FAO, et des
Commissions économiques régionales des Nations Unies.
L'Organisation veille, en chef de file, sur les risques naturels tels que les
cyclones, les inondations et les sécheresses, par conséquent, la Décennie interna-
tionale de la prévention des catastrophes naturelles appelle une réaction significative
de la part de l'OMM.
Le développement futur du PHRE est défini dans les Plans à long terme successifs de
l'OMM [3] approuvés par le Congrès de l'OMM. Le programme régulier de l'OMM s'étend
sur une période financière de quatre ans pour la mise en œuvre des activités du PHRE.
indication sur les activités des pays Membres en matière d'évaluation des ressources
en eau.
Le Manuel d'INFOHYDRO [7] contient des renseignements portant sur la base de
données tout entière et son mode de fonctionnement. Il contient aussi tous les renseigne-
ments hydrologiques disponibles du moment dans INFOHYDRO. Ainsi, le Manuel
comprend dans un seul volume des renseignements complets sur les Services hydro-
logiques de tous les pays et sur leurs activités de collecte des données hydrologiques.
INFOHYDRO est exploité comme une base de données informatisée, et les don-
nées peuvent être fournies sur des disquettes. Les données peuvent être fournies à des
pays bien déterminés ou à des régions de l'OMM et peuvent concerner quelques-uns des
éléments décrits de a) à f) ci-dessus. Les demandes doivent être adressées à l'OMM.
Des renvois au SHOFM sont donnés au début des sections de ce Guide. Le MRS
contient un système complet de renvoi au Guide.
Les composantes du SHOFM peuvent être groupées en séquences de com-
posantes compatibles qui peuvent être utilisées ailleurs pour des tâches plus éten-
dues. Les séquences fournissent aussi les moyens d'accès à la composante ou aux
composantes nécessaires à des tâches particulières.
TABLEAU 2.1
Sections et sous-sections du SHOFM
a) Hydrologues professionnels — Ce sont les personnels qui ont reçu une forma-
tion supérieure de niveau universitaire en génie civil, agriculture, mines, géolo-
gie ou géophysique ou formation équivalente, et qui se sont ensuite spécialisés
en hydrologie ou dans un autre domaine ayant trait aux sciences de l'eau. Leur
rôle peut consister à diriger un Service hydrologique, tout comme à assurer des
travaux de recherche et de formation professionnelle et même à mettre au point
la partie hydrologique des projets relatifs aux ressources en eau et à analyser les
données hydrologiques.
b) Techniciens en hydrologie — Les personnels de cette catégorie peuvent être
répartis en deux groupes :
i) ceux qui, durant 12 à 14 ans, ont bénéficié d'une formation générale dans
des écoles primaires et secondaires, puis d'une formation spécialisée dans
un secteur particulier de l'hydrologie;
ii) ceux qui, durant environ 10 ans, ont suivi les cours d'écoles primaires et
secondaires et bénéficié d'une formation technique en hydrologie.
Les personnels du premier groupe sont appelés techniciens supérieurs et
ceux du second groupe sont des techniciens de premier niveau. Leurs
tâches consistent à seconder les hydrologues professionnels et à surveiller
le travail des observateurs. Ils doivent, notamment, faire des mesures par-
ticulières, rassembler et traiter les données, mettre en place les équipe-
ments hydrologiques et participer à la formation des observateurs.
c) Observateurs en hydrologie — Les personnels de cette catégorie ont reçu une
formation générale durant une période d'au moins neuf années dans des établis-
sements primaires et secondaires, puis une formation technique dans l'un des
secteurs d'activité de l'hydrologie. Leurs tâches consistent à faire des relevés, à
tenir à jour les états d'enregistrement et à maintenir en bon état de fonction-
nement les matériels peu complexes qu'ils ont à utiliser.
L'OMM et l'UNESCO ont aussi fait des recommandations sur l'effectif néces-
saire pour chaque catégorie de personnel définie ci-dessus en fonction de la taille du
réseau d'observations. Le tableau 2.2, extrait du Manuel OMM/UNESCO, Evalua-
tion des ressources en eau — Manuel pour une étude d’appréciation des activités
nationales [11], donne l'effectif par catégorie nécessaire pour 100 stations hydro-
métriques et pluviométriques/évaporométriques. Pour l'utilisation de ce tableau, il
faut noter que la plupart des observateurs peuvent travailler à temps partiel ou être
bénévoles, auxquels cas ils ne font pas partie du personnel permanent du Service
22 CHAPITRE 2
TABLEAU 2.2
Besoins en personnel pour la collecte, le traitement
et l’analyse des données hydrologiques de surface
II Stations
pluviométriques
et évaporo-
métriques
Exploitation et 0,5 2 2 100
maintenance
Traitement des 1 2 2 -
données, analyses
et interprétation
Supervision 0,25 - - -
Sous-total 1,75 4 4 100
Source : Organisation météorologique mondiale, 1984, Directives pour la formation professionnelle des
personnels de la météorologie et de l’hydrologie opérationnelle, OMM–N° 258, Genève.
NOTES : 1. Beaucoup d’observateurs travaillent à temps partiel ou comme bénévoles.
2. Le même personnel d’exploitation accomplit souvent les tâches décrites
dans les rubriques I et II ci-dessus.
3. Les caractéristiques topographiques et hydrographiques rentrent dans la
qualification du personnel prévu pour l’exploitation et la maintenance,
les chiffres doivent donc être ajustés dans chaque cas.
ACTIVITÉS DE L’OMM RELATIVES À L’EAU 23
Le programme de formation pour ces catégories de personnel est détaillé dans les
Directives pour la formation professionnelle des personnels de la météorologie et de
l’hydrologie opérationnelle [10]. Les observateurs en hydrologie sont principalement for-
més sur le tas, tandis que les techniciens bénéficieront d'une formation technique formelle
après l'école secondaire, et aussi d'une formation en cours de service qui est un élément
important de leur formation professionnelle. Les hydrologues professionnels, d'autre part,
seront des diplômés d'un institut de niveau universitaire. Puisque l'enseignement du pre-
mier cycle universitaire est rarement spécialisé en hydrologie, le domaine d'étude sera le
génie civil, ou les sciences de l'environnement, ou la géographie, ou les sciences en
général (notamment l'une des sciences de la terre), ou l'agriculture, ou un domaine simi-
laire. Beaucoup d'hydrologues professionnels se forment aussi pour l'obtention d'un
diplôme post-universitaire ou d'un master, et à ce niveau, la spécialisation en hydrologie
est largement disponible.
Un certain nombre de cours post-universitaires internationaux en hydrologie ont été
créés dans des universités ou dans des institutions similaires avec le parrainage de
l'UNESCO. Les renseignements détaillés sur ces cours peuvent être obtenus à l'UNESCO.
L'OMM fournit de l'assistance pour la formation professionnelle, notamment pour la
formation des hydrologues professionnels. Pour le personnel de niveau inférieur, l'aide de
l'OMM est habituellement fournie par la formation d’instructeurs. Des stages de courte
durée portant sur des aspects particuliers de l'hydrologie opérationnelle sont aussi organi-
sés de temps en temps à l'intention des hydrologues professionnels quand le financement le
permet. Souvent, ces cours sont organisés pour une région particulière de l'OMM. Les
détails sur les cours programmés sont décrits dans des circulaires adressées aux Services
météorologiques et hydrologiques des pays Membres de l'OMM. D'autres stages de courte
durée sont organisés par les pays Membres de l'OMM eux-mêmes, et des invitations sont
envoyées aux autres Membres. Les projets de coopération technique de l'OMM ont tous
une composante formation professionnelle, et, dans le cas des projets régionaux, la forma-
tion professionnelle peut devenir une partie très importante des activités du projet.
L'OMM donne aussi un nombre limité de bourses d'étude pour la formation pro-
fessionnelle s'effectuant dans le cadre des cours internationaux habituels reconnus,
tels que ceux parrainés par l'UNESCO. Les formalités relatives à ces bourses doivent
être effectuées par l'intermédiaire du Représentant permanent du pays du candidat
auprès de l'OMM.
Références
1. OMM, 1991 : Documents fondamentaux. N° 1, OMM–N° 15, Genève.
2. OMM, 1988 : Règlement technique, Volume III, Hydrologie. OMM–N° 49.
3. OMM, 1992 : Troisième Plan à long terme, Volume V, Programme d’hydrolo-
gie et de mise en valeur des ressources en eau (1992-2001), OMM–N° 765.
24 CHAPITRE 2
4. Nations Unies, 1977 : Plan d’Action de Mar del Plata. Conférence des Nations
Unies sur l’eau, Argentine.
5. Nations Unies, 1992 : Conférence internationale sur l’eau et l’environnement :
Perspectives de développement pour le XXIème siècle. Dublin, Irlande.
6. Nations Unies, 1989 : Décennie internationale de la prévention des catastro-
phes naturelles. Résolution 44/236, Quarante-quatrième session de l’Assemblée
générale des Nations Unies.
7. OMM, 1987 : Service d’information sur les données hydrologiques — Manuel
d’INFOHYDRO. Rapport d’hydrologie opérationnelle N° 28. OMM–N° 683.
8. OMM, 1989 : Catalogue des enregistrements des données sur le système cli-
matique. Extrait sur les données hydrologiques. PM DC-8, OMM/TD–N° 343.
9. OMM, 1988 : Manuel de référence du SHOFM. 2ème édition.
10. OMM, 1984 : Directives pour la formation professionnelle des personnels de la
météorologie et de l’hydrologie opérationnelle. OMM–N° 258.
11. UNESCO/OMM, 1993 : Evaluation des ressouces en eau — Manuel pour une
étude d’appréciation des activités nationales.
CHAPITRE 3
LES SERVICES HYDROLOGIQUES
Organisation du réseau de
collecte de données
Acquisition
Collecte des
de données
données
Transmission des
données
Traitement et archivage
des données
Traitement
de données
Analyse des
données
Préparation de données
opérationnelles et de données
de projet
Prise de
décisions
Information du public
lle
ré
re
du
tu
n
na
io
n
Ea
n
at
Réservoirs
io
io
or
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u
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Pr
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ea
'ea
u
so
u
ut
er
ra
in
e
Eau
souterraine
Figure 3.2 — Diagramme montrant les éléments principaux des besoins d’un
système hydrologique pour le bilan hydrique d’un bassin fluvial
type dans une région sub-humide
30 CHAPITRE 3
de nombreux cas, d'autres types de données s'avèrent nécessaires, telles que des don-
nées sur les niveaux des nappes et la qualité de l’eau, l'utilisation de l'eau (consom-
mation, écoulement de retour pour l'irrigation, utilisation non consommatrice telle
que la demande en oxygène biologique (Biological Oxygen Demand BOD) des
déchets déversés dans le cours des rivières, etc.); et des données non hydrologiques
telles que le taux de fréquentation pour les loisirs et la baignade, la quantité de
poissons pêchés dans un cours d'eau, etc.
Ceci implique un vaste ensemble de données et d'informations relatives à l'eau
que le Service hydrologique et d'autres agences apparentées doivent être en mesure
de fournir. Les différents niveaux de développement économique et social, la fragilité
des milieux naturels face aux effets des activités anthropiques, ainsi que les carac-
téristiques intrinsèques de l'environnement physique telles que le climat, la topogra-
phie, l'abondance relative des ressources en eau, etc., tous ces éléments déterminent
le niveau d'information requis. Un cadre d'évolution proposé [4] suggère la transition
d'une orientation écologique vers une orientation d'aménagement, soit à terme une
orientation de gestion de la ressource. A chaque étape de l'évolution, différents types
de données sont nécessaires en fonction du nombre et de la nature des décisions
devant être prises. Dans un premier temps, la société tend à s'adapter à son milieu, ce
qui inclut le régime hydrologique. Dans un second temps, les ressources en eau sont
de plus en plus exploitées tout en demeurant abondantes au regard de la demande. Les
prises de décision tendent à se focaliser sur les moyens d'exploitation de la ressource
par la construction de barrages, de réseaux d'irrigation, etc. Le principal besoin en
matière d'information est relatif à la variabilité spatio-temporelle des ressources en
eau. Dans la troisième phase, la ressource n'est plus disponible en quantité suffisante;
les activités humaines en elles-mêmes influencent de façon de plus en plus marquée,
et de façon négative, la quantité et la qualité de la ressource; la prise de décision
s'oriente davantage vers la régulation de la demande et de l'approvisionnement afin de
satisfaire au mieux les besoins des divers usagers en concurrence. Ainsi, l'information
requise ne porte plus exclusivement sur l'état de la ressource mais également sur son
utilisation et ses conséquences.
Le nombre et le type de décisions devant être prises lors des trois phases tend à s'ac-
croître, la quantité et la nature des informations devant augmenter et se diversifier dans la
même proportion. Cela suppose d'une part une évolution dans le rôle du Service hydro-
logique dans un pays donné, d'autre part des fonctions très différentes de ces Services d'un
pays à un autre. Toutefois, la fourniture de données sur les quantités d'eau, qu'il s'agisse de
volume, de variabilité interannuelle ou de valeurs extrêmes, constitue sans doute la voca-
tion première de la plupart des Services hydrologiques. La qualité de l'eau prend une
importance de plus en plus cruciale dans beaucoup de pays pour les raisons suivantes :
importance pour la consommation (domestique, industrielle et agricole); exploitation et
utilisation des cours d'eau à des fins de pêche, d'aquaculture, de loisirs ou de baignade;
LES SERVICES HYDROLOGIQUES 31
Presque tous les pays reconnaissent la nécessité d'une coordination des agences
ayant des responsabilités dans le domaine de l'eau et nombre d'entre eux ont établi
une structure de coordination au niveau du gouvernement central. Il existe d'excel-
lents exemples où une telle coordination a parfaitement fonctionné, toutefois, cela
suppose de gros efforts en matière de communication et de travail. Dans d'autres
pays, de tels arrangements n'ont pu fonctionner de manière effective. Les exemples
de coordination les plus réussies s'observent sur les bassins versants internationaux
où tous les pays trouvent un intérêt commun à normaliser leurs techniques d'acqui-
sition des données, à faciliter les communications, etc.
En principe, la solution la plus efficace serait que toutes les activités relatives à
l'eau se trouvent sous le responsabilité d'une seule agence. Cependant dans la pratique,
des pays ayant plusieurs Services hydrologiques peuvent fonctionner tout aussi effi-
cacement que ceux ayant un service centralisé. Bien qu'il existe une tendance générale
vers une coordination d'ensemble ou une centralisation des fonctions hydrologiques,
quelques pays adoptent une attitude inverse en déléguant autant que possible les respon-
sabilités au niveau local. L'essentiel est de parvenir à éviter tout obstacle ou contre-
temps dans la transmission des informations entre les fournisseurs et les utilisateurs de
données. Les moyens pour y parvenir peuvent être différents en fonction du contexte :
un Ministère des ressources en eau, un Comité de coordination inter-agence, un Conseil
des ressources en eau ayant responsabilité à l'échelle nationale ou pour les contacts au
jour le jour. Plusieurs publications [6,8,9] fournissent des exemples et des conseils sur les
types d'organisation possibles pour les Services hydrologiques.
Références
1. OMM, 1990 : Economic and Social Benefits of Meteorological and Hydrological
Services. Proceedings of the Technical Conference, Genève, 26–30 mars 1990,
OMM–N° 733, Genève.
2. Acres Consulting Services, 1977 : Economic evaluation of hydrometric data.
Report to the Department of Fisheries and Environment, Ottawa.
3. Australian Water Resources Council, 1988 : The Importance of Surface Water
Resources Data to Australia. Water Management Series 16, Australian Government
Publishing Service, Canberra.
4. UNESCO/OMM, 1993 : Evaluation des ressources en eau — Manuel pour une
étude d’appréciation des activités nationales. UNESCO, Paris et OMM Genève.
5. OMM/UNESCO, 1991 : Report on Water Resources Assessment. Progress in
the implementation of the Mar del Plata Action Plan and a strategy for the 1990s.
6. Rodda, J.C. et Flanders, A.F., 1985 : The Organization of Hydrological
Services: Facets of Hydrology. Volume 2, Chapitre 14, Wiley, New York.
34 CHAPITRE 3
7. Fontaine, R.A., Moss, M.E., Smith, J.A., Thomas, W.O., 1984 : Cost effectiveness of
the stream-gauging program in Maine – a prototype for nationwide implementation.
U.S. Geological Survey Water-Supply Paper 2244, Reston, Virginie.
8. Godwin, R.B., Foxworthy, B.L. et Vladimirov, V.A., 1990 : Guidelines for
water resource assessments of river basins. Technical Documents in Hydrology,
IHP-III Project 9.2, UNESCO, Paris.
9. OMM, 1977 : Casebook of Examples of Organization and Operation of
Hydrological Services. Rapport d’hydrologie opérationnelle N° 9, OMM–N° 461,
Genève.
CHAPITRE 4
NORMES ET RÈGLES HYDROLOGIQUES
I II III IV V VI VII
Recommandées Egalement
utilisées
CHAPITRE 4
la pesanteur
NOTE : Lorsque les symboles internationaux existent et conviennent, ils ont été adoptés et la mention ISO figure dans la colonne VII.
* Col. IV = Facteur de conversion (Col. VI) × Col. V.
Tableau 4.1 (suite)
I II III IV V VI VII
10 Débit
(d’une rivière) Q m3 s-1 ft3 s-1 0,0283 ISO
(d’un puits) Qwe 1 s-1 gal (U.S.) min-1 0,063
37
Tableau 4.1 (suite)
38
I II III IV V VI VII
11 Rabattement s m ft 0,305
cm 30,5
CHAPITRE 4
12 Viscosité η N s m-2 ISO
dynamique Pa, s, kg m-1 s-1
(absolue) également utilisés
13 Evaporation E mm in 25,4
14 Evapotranspiration ET mm in 25,4
I II III IV V VI VII
39
Tableau 4.1 (suite)
40
I II III IV V VI VII
Recommandées Egalement
utilisées
CHAPITRE 4
24 Epaisseur de dg cm in 2,54
la glace
25 Infiltration f mm in 25,4
I II III IV V VI VII
33 Précipitation P mm in 25,4
41
Tableau 4.1 (suite)
42
I II III IV V VI VII
Recommandées Egalement
utilisées
CHAPITRE 4
mm Hg 133,3 piézométrique
in Hg 3386,0
** Termes généraux. Pour la terminologie et les symboles détaillés, voir le Guide des instruments et des méthodes d’observation météorologiques de l’OMM
(OMM–N° 8) [5].
Tableau 4.1 (suite)
I II III IV V VI VII
Recommandées Egalement
40 Humidité relative U %
42 Ecoulement R mm in 25,4
45 Contrainte de τ Pa ISO
cisaillement
43
Tableau 4.1 (suite)
44
I II III IV V VI VII
Recommandées Egalement
utilisées
CHAPITRE 4
d’eau ou d’un
bassin)
47 Couverture neigeuse An %
48 Hauteur de la dn cm in 2,54
neige
I II III IV V VI VII
Recommandées Egalement
45
Tableau 4.1 (suite)
46
I II III IV V VI VII
Recommandées Egalement
utilisées
CHAPITRE 4
°C = 5/9 (°F-32) utilisé
I II III IV V VI VII
47
48 CHAPITRE 4
TABLEAU 4.2
Symboles divers
1 Concentration c ISO
2 Coefficient (en général) C ISO
3 Différence ∆ ISO – valeurs exprimées dans les
mêmes unités
4 Débit entrant I
5 Temps de réponse ∆t Unités diverses
6 Débit solde négatif L
7 Nombre de (ou rang) m ISO
8 Débit sortant O
9 Alimentation f (voir Infiltration, tableau 4.1)
10 Total N
TABLEAU 4.3
Unités recommandées indiquées dans le tableau 4.1
1 Centimètre cm ISO
2 Jour d ISO
3 Degré Celsius °C ISO
4 Gramme g ISO
5 Hectare ha
6 Hectopascal hPa ISO
7 Heure h ISO
8 Joule J ISO
9 Kilogramme kg ISO
10 Kilomètre km ISO
11 Nœud kn, kt
12 Litre l ISO
13 Mètre m ISO
14 Microsiemens µS
15 Milligramme mg ISO
16 Millimètre mm ISO
17 Minute min ISO
18 Newton N ISO
19 Partie par million ppm
20 Pascal Pa ISO
21 Pourcentage %
22 Seconde s ISO
23 Tonne (métrique) t ISO
24 Année a ISO
25 Becquerel Bq AIEA
NORMES ET RÈGLES HYDROLOGIQUES 49
Valeur fausse
Erreur
¥ aléatoire Valeur ou quantité mesurée
¥ Incertitude fortuite
a Sy a Sy
Valeur moyenne ¥ ¥ ¥ ¥ ¥ (ER )95= αSy
de la quantité ¥ ¥ ¥ ¥ évaluée avec un niveau
mesurée de confiance spécifique
Erreur
systématique
Valeur vraie de
la quantité
Densité de probabilité
Intervalle de
confiance 2 αSy
Période
Intervalle de confiance
de la moyenne
Relation
hauteur-débit
Niveau
Limite de confiance de
l'erreur standard de
l'estimation Se
Limite de confiance de
l'erreur standard de la
moyenne Smr
Débit
Correction : Valeur à ajouter au résultat d'une mesure pour tenir compte de toutes les
erreurs systématiques connues, et obtenir ainsi la meilleure approximation de la valeur
réelle.
Distribution normale : Distribution continue, symétrique, en forme de cloche,
définie mathématiquement, qui est traditionnellement censée représenter les
erreurs aléatoires.
Ecart type (Sy) : Racine carrée positive de la somme des carrés des écarts par rap-
port à la moyenne arithmétique, divisée par (n-1); il est donné par la formule :
1/ 2
n 2
∑ ( yi − y ) (4.1)
Sy = 1
n−1
où –y est la moyenne arithmétique d'un échantillon de n mesures indépendantes
de la variable, y; (n-1) indique la perte d'un degré de liberté.
Erreur : Différence entre le résultat d'une mesure et la valeur vraie de la
grandeur mesurée. NOTE : ce terme désigne aussi la différence entre le résul-
tat d'une mesure et la meilleure approximation de la valeur vraie (plutôt que la
valeur vraie elle-même). La meilleure approximation peut être obtenue en
faisant la moyenne de plusieurs ou de nombreuses mesures.
Erreur aléatoire (fortuite) : Partie de l'erreur totale qui varie de façon imprévi-
sible, en importance et en signe, lorsque les mesures d'une même variable se
font dans les mêmes conditions (voir figure 4.1).
Erreur limite : Intervalle à l'intérieur duquel on peut espérer que se trouve
la valeur vraie d'une grandeur avec une probabilité donnée (voir figure 4.1).
NOTE : la valeur numérique de l'erreur limite est le produit de l'écart standard
réel des erreurs et d'un paramètre numérique fonction du niveau de confiance :
e = ± α σ y ≈ ± α sy (4.2)
(suite)
Niveau de confiance α
0,98 2,326
0,99 2,576
0,999 3,291
valeur doit être ajoutée ou soustraite au résultat de la mesure, et l'erreur due à cette source
doit être considérée comme étant nulle. L'erreur systématique doit être supprimée en cor-
rigeant, en réglant correctement ou en changeant l'instrument, et/ou en changeant les con-
ditions de débit c'est-à-dire la longueur du bief amont d'une section de jaugeage. Ces
erreurs sont souvent dues à des conditions de mesure difficiles, comme par exemple un
écoulement variable, des méandres et le mauvais emplacement des stations.
Les erreurs aléatoires ne peuvent pas être éliminées, mais leurs effets peuvent être
réduits grâce à des mesures répétées de l'élément. L'incertitude sur la moyenne arith-
métique calculée à partir de n mesures indépendantes est n fois plus petite que l'er-
reur limite sur une seule mesure. La distribution des erreurs aléatoires peut être con-
sidérée comme normale (gaussienne); dans certains cas, la distribution normale peut
ou devrait être remplacée par d'autres distributions statistiques.
( )
2
eQ = ex + ey + ez
∂x ∂y ∂z
se
smr = (4.6)
n
Pour une fonction à deux variables, qui n'est pas linéaire, l'écart type relatif est
plus caractéristique et peut être calculé à l’aide de la formule :
1/ 2
2 (4.7)
y −y
sy % = ∑ m c
yc
n − 1
En pratique, les erreurs limites de mesure sont données sous une forme
de rapport (ou pourcentage) de la valeur mesurée Qm. Par exemple dans le cas où
(er)95 = 10%, Qm ± 0,10 Qm contiendra la valeur réelle de Q dans 95 % des cas. Dans
ce cas, l’erreur limite est exprimée en supposant des conditions moyennes de mesure.
NOTE : Lorsqu'un intervalle d’exactitude est recommandé, la valeur inférieure est applicable
aux mesures dans des conditions relativement bonnes et la valeur supérieure est applicable aux
mesures dans des situations difficiles.
NORMES ET RÈGLES HYDROLOGIQUES 59
Références
1. ISO, 1979 : Units of measurement, ISO Standards Handbook 2, Organisation
internationale de normalisation, Genève.
2. OMM, 1966 : Tables météorologiques internationales par S. Letestu,
OMM-N° 188, Genève.
3. OMM, 1988 : Règlement technique, Volume III, Hydrologie, OMM-N° 49,
Genève.
NORMES ET RÈGLES HYDROLOGIQUES 61
5.1 Introduction
Ce chapitre donne une vue d'ensemble de l'implication des organisations internatio-
nales (gouvernementales et non-gouvernementales) dans le domaine des ressources
en eau et sur les diverses dispositions concernant une coordination et une coopéra-
tion à l’intérieur du système des Nations Unies, aussi bien au niveau régional que
mondial. Il a été préparé sur la base des informations fournies par le Secrétariat du
Groupe intersecrétariats pour les ressources en eau du Comité administratif des
Nations Unies pour la coordination (CAC) [1, 2]. (Voir aussi la section 5.4 ci-après).
NATIONS UNIES
Département du développement économique et social DESD United Nations Headquarters, New York,
N.Y. 10017, USA
Fonds des Nations Unies pour l’enfance UNICEF Three United Nations Plaza, New York,
NY l00l7, USA
Programme des Nations Unies pour le développement PNUD One United Nations Plaza, New York,
NY l00l7, USA
CHAPITRE 5
Programme des Nations Unies pour l’environnement PNUE P.O. Box 30552, Nairobi, Kenya
Université des Nations Unies UNU Toho Seimei Building, 15-1 Shibuya,
2-Chome, Shibuya-ku, Tokyo 150, Japon
Programme mondial de l’alimentation PMA Via Cristoforo Colombo 426, 00145 Rome,
Italie
Centre des Nations Unies pour les établissements HABITAT United Nations Office in Nairobi
humains P.O. Box 30030, Nairobi, Kenya
Département des affaires humanitaires – Bureau du DHA-UNDRO Palais des Nations, CH-l2ll Genève l0,
Coordonnateur des Nations Unies pour les secours en Suisse
cas de catastrophe
Conseil mondial de l’alimentation CMA Via delle Terme di Caracalla, 00100 Rome,
Italie
* Situation en 1992.
Tableau 5.1 (suite)
Institut international de recherche et de formation pour INSTRAW P.O. Box 21747, Santo Domingo,
la promotion de la femme République Dominicaine
ORGANISATIONS INTERNATIONALES
Suisse
Organisation des Nations Unies pour l’alimentation FAO Via delle Terme di Caracalla, 00100 Rome,
et l’agriculture Italie
Organisation des Nations Unies pour l’éducation, UNESCO 7, place de Fontenoy, 75700 Paris, France
la science et la culture
Organisation mondiale de la Santé OMS 20, avenue Appia, CH-l2ll Genève 27,
Suisse
Banque mondiale BIRD l8l8 H Street, N.W., Washington,
D.C. 20433, U.S.A.
Organisation météorologique mondiale OMM P.O. Box 2300, CH-l2ll Genève 2, Suisse
Fonds international de développement agricole FIDA Via del Serafico l07, 00l42 Rome, Italie
Organisation des Nations Unies pour le ONUDI P.O. Box 300, Vienna International Centre,
développement industriel A-l400, Vienne, Autriche
Agence internationale de l’énergie atomique AIEA P.O. Box l00, Vienna International Centre,
A-l400 Vienne, Autriche
65
TABLEAU 5.2
66
Organisations intergouvernementales traitant d’hydrologie et des ressources en eau – Aspects régionaux*
CHAPITRE 5
et le Pacifique Ave., Bangkok 10200, Thaïlande
Commission économique et sociale pour l’Asie CESAO P.O. Box 927 115, Amman, Jordanie
occidentale
Bureau des Nations Unies pour le Sahel (PNUD) BNUS One United Nations Plaza, Room DC-1100,
New York, NY l00l7, U.S.A.
Commission régionale de l’utilisation des eaux au RNEA-LWU Via delle Terme di Caracalla, 00100 Rome,
Proche-Orient (FAO) Italie
AUTRES
Centre arabe d’étude des terres arides et non irriguées ACSAD P.O. Box 2440, Damas, Syrie
Organisation météorologique des Caraïbes OMC P.O. Box 46l, Port of Spain, Trinidad
Comité inter-états de lutte contre la sécheresse CILSS BP 7049, Ouagadougou, Burkina Faso
dans le Sahel
* Situation en 1992.
Tableau 5.2 (suite)
Comité régional de mise en valeur des CRRH c/o ICE, P.O. Box l0032, San José,
ressources en eau dans l’isthme Costa Rica**
de l’Amérique centrale
Commission des communautés européennes CCE 200 rue de la Loi, Bruxelles l040, Belgique
Conseil de l’Europe CE Avenue de l’Europe, 67 Strasbourg, France
ORGANISATIONS INTERNATIONALES
Conseil d’assistance économique mutuelle CAEM Prospekt Kalinina 56, Moscou G-205,
Fédération de Russie
Communauté économique des pays des Grands Lacs CEPGL BP 58, Gisenyi, Rwanda
Agence spatiale européenne ESA 8-l0 rue Mario Nikis, 75738 Paris,
CEDEX l5, France
Comité interafricain d’études hydrauliques CIEH B.P. 369, Ouagadougou 01, Burkina Faso
Conseil nordique CN Gamla Rigsdagshuset, Stockholm, Suède
Organisation de l’unité africaine OUA P.O. Box 3243, Addis Ababa, Ethiopie
Organisation des Etats américains OEA Pan American Union Building, Washington,
D.C. 20006, U.S.A.
Organisation de coopération et de OCDE Château de la Muette, 2 rue André
développement économiques Pascal, 75775 Paris, France
67
TABLEAU 5.3
68
Participation des organisations du système des Nations Unies au développement des ressources en eau,
indication des principaux domaines d’intérêt et d’applications
1. Evaluation des ressources en eau et OMM, UNESCO, DESD, FAO, OMS, PNUD, CEA, CEE, CEPALC,
incidences des changements clima- BIRD, AIEA CESAP, CESAO, UNDRO
tiques sur les ressources en eau
2. Protection des ressources en eau, de OMS,OMM, PNUE, DESD, CEE TOUTES LES AUTRES
CHAPITRE 5
la qualité de l’eau et des écosystèmes
aquatiques
3. Eau, développement urbain viable, BIRD, HABITAT, OMS, PNUD, DESD, CEA, CEPALC, CESAP,
approvisionnement en eau potable UNICEF, INSTRAW CESAO, PNUE
et assainissement des villes
4. Eau dans la perspective d’une FAO, BIRD, PNUD, PAM, OMS, CEA, CEPALC, CESAP, CESAO
production alimentaire et d’un UNICEF, DESD, HABITAT,
développement rural durables, INSTRAW, OIT
approvisionnement en eau potable
et assainissement des campagnes
5. Gestion intégrée des ressources DESD, CEA, CEE, CEPALC, CESAP, UNDRO, UNESCO, OMM, OMS,
en eau INSTRAW, PNUD, BIRD FAO
* Situation en 1992.
ORGANISATIONS INTERNATIONALES 69
70
Implication des organisations du système des Nations Unies dans le domaine des ressources en eau*
Domaines spécifiques
Fonctions
de Utilisation de Approvision- Utilisation Energie Navigation Maîtrise Gestion des Utilisation de
développement l’eau à des nement en industrielle hydraulique des crues sécheresses l’eau à diffé-
et de gestion fins agricoles eau potable de l’eau rentes fins
CHAPITRE 5
CESAO, BIRD UNESCO, UNESCO, BIRD,
INSTRAW, FAO, FAO, UNESCO,
BIRD, OMM, OMM, OMM,
HABITAT BIRD, BIRD HABITAT
HABITAT
* Situation en 1992.
Tableau 5.4 (suite)
ORGANISATIONS INTERNATIONALES
BIRD, OMM,
HABITAT HABITAT
71
Tableau 5.4 (suite)
72
6 Développe- DESD, DESD, DESD, DESD, CEA, DESD, DESD, DESD,
ment des CEA, UNICEF, CEA, CEA, CESAP, CEA, CEA, CEA,
eaux de CESAP, CEA, BIRD, CESAP, BIRD CESAP, CESAP, CEPALC,
surface FAO, CESAP, HABITAT BIRD CESAO, UNESCO, CESAP,
PAM, OMS, FAO, OMM, CESAO,
BIRD PAM, PAM, FAO, PAM,
BIRD, BIRD, PAM, UNESCO,
HABITAT HABITAT, BIRD OMM,
UNESCO, BIRD,
OMM HABITAT
CHAPITRE 5
7 Développe- DESD, DESD, CEA, DESD, DESD,
ment des CEA, UNICEF, BIRD, CEA, CEA,
eaux CESAP, CEA, HABITAT CESAP, CESAP,
souterraines FAO, CESAP, UNESCO, CESAO,
PAM, OMS, OMM, PAM,
BIRD PAM, FAO, BIRD,
BIRD, PAM, HABITAT,
HABITAT BIRD UNESCO,
OMM
ORGANISATIONS INTERNATIONALES
OMS, PAM, BIRD, PAM, FAO, CESAO,
PAM, BIRD, HABITAT BIRD, OMM, PAM,
BIRD HABITAT HABITAT, PAM, BIRD,
UNESCO, BIRD OMM,
OMM UNESCO,
HABITAT
73
Tableau 5.4 (suite)
74
11 Gestion CEA, CEA, CEA, CEA,
des eaux CEE, OMS, CEE, CEE,
résiduaires FAO, BIRD, OMS, CEPALC,
OMS, HABITAT BIRD, CESAP,
PAM HABITAT CESAO,
OMM,
HABITAT,
UNESCO
CHAPITRE 5
ment des CEPALC, CEA, CEPALC, CEPALC, CESAP CEPALC, CEPALC, CEPALC,
institutions FAO, CESAP, BIRD, BIRD CESAP, UNESCO, CESAP,
BIRD CEPALC, HABITAT BIRD, FAO, CESAO,
OMS, HABITAT, OMM, BIRD,
BIRD, UNESCO, BIRD HABITAT,
HABITAT OMM UNESCO,
OMM
ORGANISATIONS INTERNATIONALES
BIRD, HABITAT BIRD BIRD,
HABITAT HABITAT
75
76 CHAPITRE 5
UNESCO
Congrès de l'OMM
Conférence générale
Associations
Conseil exécutif régionales Conseil exécutif Commissions
techniques
Groupes de
travail
d'hydrologie Commission
d'hydrologie
UNESCO Conseil Groupes
ROSTs de
et bureaux Bureau travail Groupes de
régionaux Secrétariat travail et
rapporteurs
UNESCO/OMM
Comité de liaison
pour les activités
Secrétariat hydrologiques
impliquées dans les problèmes d'hydrologie et des ressources en eau sont réper-
toriées par ordre alphabétique anglais dans le tableau 5.6. Elles peuvent relever de
l'une ou l'autre des catégories suivantes :
a) Fédérations d'organisations internationales;
b) Organisations mondiales;
c) Organisations intercontinentales;
d) Organisations régionales;
e) Organismes semi-autonomes; et
f) Organisations de statut particulier.
La présentation du tableau 5.6 est la suivante :
a) Colonne (1) Nom de l'organisation;
b) Colonne (2) Acronyme;
c) Colonne (3) Adresse de l'organisation : l'adresse indiquée est celle du secrétariat ou
du contact principal connu en 1992. Certains secrétariats peuvent changer d'adresse en
fonction des modifications de la composition des organismes dirigeants.
TABLEAU 5.5
78
Dispositions prises pour la coopération en matière de mise en valeur des ressources en eau au sein du système
des Nations Unies (niveau mondial et régional) et au niveau sectoriel (coopération bilatérale ou multilatérale) *
Organisme Objectif Organisations concernées
Sous-Comité des ressources en eau, Coordination générale de tout le domaine Toutes les Organisations ayant des
relevant du Comité administratif de l’eau activités concernant l’eau
de coordination (CAC)
Termes des accords : 1. Assurer le suivi du Plan d’action de Mar del Plata
2. Promouvoir la planification et l’examen en commun des programmes se
rapportant à l’eau
3. Promouvoir la coopération visant à mettre en œuvre les activités se rapportant
à l’eau, au niveau national et régional
CHAPITRE 5
Comité directeur pour l’approvision- Coordination des activités concernant ONU, Commissions régionales, UNICEF,
nement en eau dans des conditions l’approvisionnement en eau et les PNUD, PNUE, HABITAT, INSTRAW,
d’assainissement mesures d’assainissement FAO, UNESCO, OMS, BIRD,
OMM, CIR
Termes des accords : 1. Promouvoir l’alimentation en eau et l’hygiène publique au niveau mondial, en particulier
dans le cadre des programmes des Organisations appartenant à la famille des Nations
Unies, et dans le cadre de la planification et la gestion des ressources en eau et de
l’environnement
2. Suivre de près les besoins et prendre les mesures qui s’imposeraient pour atteindre les
objectifs nationaux, régionaux et mondiaux
3. Présider à des consultations permanentes et effectives entre les Organisations de la
famille des Nations Unies, grâce à un échange d’informations sur les politiques, les
programmes, les critères et les méthodes adoptés, et la diffusion de ces informations
à des cercles plus vastes
* Situation en 1992.
Tableau 5.5 (suite)
Groupe spécial inter-institutions Tout le domaine de l’eau CESAP, ONU/DESD, PNUE, UNICEF,
pour l’Asie et le Pacifique ONUDI, PNUD, FAO, BIRD, OIT,
UNESCO, OMS, OMM, CIR, BID,
Comité du Mékong
Termes des accords : Promouvoir la coopération inter-organisations dans le domaine des ressources en
eau, au niveau régional
Fonctionnaires désignés pour Coordination, au niveau du système des Toutes les organisations concernées
ORGANISATIONS INTERNATIONALES
s’occuper des questions relatives Nations Unies, des activités déployées
à l’environnement dans le domaine de l’environnement, y
compris dans la mise en valeur des
ressources en eau
Termes des accords : Promouvoir la coopération entre organisations
FAO/Programme alimentaire Apporter des produits alimentaires dans FAO et le Programme alimentaire
mondial le cadre de projets destinés à promouvoir mondial des Nations Unies
le développement social et économique,
et également l’irrigation
Termes de l’accord : Mobiliser et distribuer des produits alimentaires et autres fournitures pour :
1. assurer le développement des ressources humaines destinées aux programmes
relatifs à l’alimentation enfantine et aux repas scolaires
2. l’établissement ou le développement de l’infrastructure
Programme de coopération entre Identification des projets et mesures prépara- Banque mondiale et FAO
la Banque mondiale et la FAO toires aux investissements dans l’agriculture
Termes de l’accord : Combiner les ressources et l’expérience du personnel des deux Organisations pour
identifier et préparer des projets d’investissement financés par la Banque mondiale;
la FAO contribue par l’intermédiaire de son Centre d’investissement
79
Tableau 5.5 (suite)
80
Programme conjoint Identification de projets pour réaliser des Banque mondiale et UNESCO
Banque mondiale/UNESCO investissements dans le secteur de
l’éducation
Termes de l’accord : Entreprendre conjointement l’évaluation et la préparation d’un projet dans le domaine
de l’éducation
Accord de travail entre Banque mon- Activités de pré-investissement concernant OMS et Banque mondiale
diale et OMS pour l’alimentation l’alimentation en eau, l’élimination des
en eau et l’assainissement eaux usagées et l’évacuation de l’eau
due aux orages
CHAPITRE 5
Termes de l’accord : Entreprendre en commun des études et des missions pré-investissement dans des pays
en développement Membres des deux Organisations
Accord de travail entre la Préparation et évaluation des projets relatifs Banque mondiale et FIDA
Banque mondiale et le FIDA à l’agriculture et au développement rural
Termes de l’accord : Assistance offerte par la Banque mondiale pour la préparation, l’évaluation et la
supervision des projets financés par le FIDA, ou cofinancés par le FIDA et la
Banque mondiale
Tableau 5.5 (suite)
Accord de travail dans le domaine Coopération à long terme dans le domaine UNESCO et OMM
de l’hydrologie et coopération à de l’hydrologie
long terme entre les Secrétariats
de l’UNESCO et de l’OMM
Termes de l’accord : 1. Maintenir et développer la collaboration dans tout le domaine de l’hydrologie
2. Etablir une étroite coopération au titre des programmes d’hydrologie respectifs
ORGANISATIONS INTERNATIONALES
des deux Organisations (le PHO de l’OMM et le PHI de l’UNESCO)
Mémorandum d’accord OMS/FAO/ Etablissement de procédures pour FAO, OMS, PNUE. La coopération
PNUE concernant la protection collaborer et prendre des mesures avec d’autres organisations est
contre les maladies transportées conjointes en vue de la prévention et également prévue
par l’eau lors de la mise en valeur de la lutte contre les maladies transmises
de l’eau destinée à l’agriculture par vecteur
Termes de l’accord : 1. Convocation de réunions pour examiner les activités prévues au programme et
identifier les mesures à prendre
2. Echange d’informations, de données relatives aux projets, d’instructions destinées
aux pays
3. Préparation de directives et formation professionnelle
81
Tableau 5.5 (suite)
82
Mémorandum d’accord FAO/OMS Formation d’agents de vulgarisation FAO et OMS, et d’autres organisations,
concernant l’alimentation en eau et agricole et intégration des questions selon le cas
l’assainissement de l’eau dans les d’alimentation en eau et d’assainissement
zones rurales et le développement dans les programmes de développement
de l’agriculture rural
Termes de l’accord : 1. Planification et mise en œuvre conjointe de projets concernant l’alimentation en eau
des habitations et l’irrigation des zones rurales
2. Réalisation d’études et formation du personnel à l’application de techniques
appropriées et à mieux comprendre les avantages que l’approvisionnement en eau
et son assainissement apporte aux zones rurales
CHAPITRE 5
Dispositions/collaboration entre Programmes se rapportant à l’hydrologie FAO, UNESCO
Secrétariats de la FAO et de et à la mise en valeur des ressources
l’UNESCO dans le domaine de en eau
l’hydrologie et des ressources
en eau
Termes de l’accord : 1. Consultations régulières pour harmoniser la planification des programmes de
travail entrepris sur des questions communes aux deux Organisations
2. Echange d’avis et d’information relevant de l’hydrologie et des ressources en eau
Association internationale des hydrogéologues AIH National Rivers Authority, 550 Steetsbrook
Road, Solihul, West Midlands, B91 1QT, R.-U.
Association internationale des sédimentologues AIS Université de Liège, Place du Vingt-Août 7,
B-4000 Liège, Belgique
ORGANISATIONS INTERNATIONALES
Association internationale de limnologie SIL Sil Secretariat/Central Office, Department of
théorique et appliquée Biological Sciences, University of Alabama,
Tuscaloosa, Alabama 35487-0344, U.S.A.
Association internationale du droit des eaux AIDE Via Montevideo 5, I-00198 Rome, Italie
Association internationale pour la qualité de l’eau AIQE Alliance House, 29-30 High Holborn, Londres
WC1V 6BA, Royaume-Uni
Conseil international des unions scientifiques CIUS Bd. de Montmorency 51, F75016 Paris, France
- Comité de la recherche spatiale COSPAR voir CIUS
- Comité de la science et de la technologie dans COSTED voir CIUS
les pays en voie de développement
- Comité pour les données scientifiques et
technologiques CODATA voir CIUS
- Comité scientifique pour les recherches sur l’eau COWAR CHO-TNO, P.O. Box 6067, 2500 JA, Delft,
(CIUS/UATI) Pays-Bas
- Comité scientifique chargé des problèmes de SCOPE voir CIUS
l’environnement
83
* Situation en 1992.
Tableau 5.6 (suite)
84
Union géographique internationale (membre du CIUS) UGI University of Alberta, Edmonton, Alberta,
Canada T6G 2H4
Institut international pour l’analyse des systèmes appliqués IIASA A-2361 Laxenburg, Autriche
Association internationale de recherche sur la pollution IAWPRC 1 Queen Anne’s Gate, Londres SW1H 9BT,
des eaux et sa maîtrise Royaume-Uni
Organisation internationale de normalisation ISO 1, rue de Varembé, CH-1211 Genève 20,
Suisse
CHAPITRE 5
Association internationale de la science du sol AISS P.O. Box 353, 9 Duivendaal,
6700 AJ Wageningen, Pays-Bas
Centre de formation internationale à la gestion des (CEFIGRE) BP 13, Sophia Antipolis, F-06561 Valbonne
ressources en eau CEDEX, France
Union internationale pour la conservation de la nature UICN Avenue du Mont-Blanc, CH-1196 Gland,
et de ses ressources Suisse
Union géodésique et géophysique internationale UGGI Observatoire Royal, avenue Circulaire 3,
(membre du CIUS) B-1180 Bruxelles, Belgique
- Association internationale des sciences hydrologiques AISH P.O. Box 6067, 2500 JA, Delft, Pays-Bas
- Association internationale de météorologie AIMPA National Centre for Atmospheric Research,
et de physique de l’atmosphère P.O. Box 3000, Boulder, CO 80307 U.S.A.
Union internationale des sciences géologiques UISG Maison de la Géologie, Rue Claude-Bernard 77,
(membre du CIUS) F-75005 Paris, France
Tableau 5.6 (suite)
Association internationale des ressources en eau AIRE University of Illinois, 205 North Mathews
Avenue, Urbana, IL 61801 U.S.A.
Association internationale des distributions d’eau AIDE 1 Queen Anne’s Gate, Londres SW1H 9BT,
Royaume -Uni
Union des associations techniques internationales UATI Unesco, 1 rue Miollis, F-75015 Paris, France
ORGANISATIONS INTERNATIONALES
Commission internationale du génie rural CIGR CHO-TNO, P.O. Box 6067, 2600 JA Delft,
Pays-Bas
Union internationale de chimie pure et appliquée UICPA Bank Court Chambers, 2-3 Pound Way, Templars
Square, Cowley, Oxford OX4 3YF, R.-U.
- Association internationale de recherches hydrauliques AIRH Rotterdamseweg 185, P.O. Box 177, 2600 MH
Delft, Pays-Bas
- Commission internationale des grands barrages CIGB Bd. Haussmann 151, F-75008 Paris, France
- Commission internationale des irrigations et du drainage CIID 48 Nyaya Marg, Chanakyapuri, New Delhi
110021, Inde
- Conférence mondiale de l’énergie CME 34 St. James Street, Londres SW1A 1HD, R.-U.
Association internationale permanente des congrès AIPCN WTC-Tour 3, 26e étage, Boulevard S.
de navigation Bolivar 30, B-1210 Bruxelles, Belgique
85
86 CHAPITRE 5
Références
1. Nations Unies, 1982 : The United Nations Organizations and Water, 83-00237,
New York.
2. Nations Unies, 1992 : The United Nations Organizations and Water: Briefing
Note on the Scope and Nature of the Activities of the Organizations of the United
Nations System (en préparation).
3. Nations Unies, 1992 : Conférence internationale sur l’eau et l’environnement :
le développement dans la perspective du XXIème siècle. Déclaration de Dublin et
rapport de la Conférence, 26-31 janvier 1992, Dublin, Irlande.
4. Nations Unies, 1992 : Conférence sur l’environnement et le développement
(CNUED) – Action 21, Rio de Janeiro, Brésil.
5. OMM/UNESCO, 1991 : Progress in the implementation of the Mar del Plata
Action Plan and a strategy for the 1990s. Rapport sur l’évaluation des ressources
en eau.
6. OMM, 1987 : Hydrological Information Referral Service — Manuel INFOHYDRO,
Rapport d’hydrologie opérationnelle N° 28, OMM–N° 683, Genève.
PARTIE B
INSTRUMENTS HYDROLOGIQUES ET
MÉTHODES D’OBSERVATION ET D’ESTIMATION
CHAPITRE 6
VUE D’ENSEMBLE DES INSTRUMENTS HYDROLOGIQUES
ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION
Nuages de pluie
Formation de nuages
PRÉCIPITATIONS
ÉVAPORATION
Ruissellement
Infiltration
SOL
ROCHE OCÉAN
Eau souterraine
Percolation profonde
Le cycle hydrologique est un système fermé à l’intérieur duquel l’eau circule. Tout le système
fonctionne grâce à l’excédent de rayonnement solaire descendant par rapport au rayonnement
ascendant. Le cycle se compose des sous-systèmes suivants : atmosphérique, de ruissellement
et souterrain.
Concept général du cycle hydrologique
où P est la quantité d'eau précipitée sur la surface du lac durant la période d'obser-
vation, I et O l'eau de surface et l'eau souterraine entrant et sortant durant ladite
période, E la quantité d'eau évaporée par la surface du lac, et ∆S la variation de
volume de l'eau du lac au terme de la période considérée.
Les précipitations peuvent être mesurées selon les techniques décrites au cha-
pitre 7; les entrées et sorties d'eau peuvent être mesurées en utilisant les techniques
décrites aux chapitres 10, 11, 12, et 16; la variation du contenu en eau du lac peut
être calculée en fonction de la différence de niveau de la surface du lac entre le début
et la fin de la période. La mesure du niveau d'eau fait l’objet du chapitre 10. Quatre
des cinq termes de l'équation (6.2) étant soit mesurables soit observables, on en
déduit algébriquement le cinquième, l'évaporation.
L’exactitude de celle-ci dépend de celle des quatre autres termes. Le résultat est
souvent peu satisfaisant lorsque un ou plusieurs de ces quatre termes est difficile-
ment mesurable. Dans ce cas, on recommande d'exploiter l'équation de continuité
de l'énergie pour estimer l'évaporation à partir de la quantité d'énergie consommée
par l'eau pour passer de la phase liquide à la phase vapeur. Des directives concer-
nant cette approche sont données au chapitre 9.
Outre les sujets mentionnés ci-dessus, cette partie du Guide fournit des direc-
tives concernant l'estimation de la couverture de neige et ses propriétés (chapitre 8),
la mesure des débits solides (chapitre 13), la mesure de l'humidité du sol (chapitre
15) et l'analyse de la qualité de l'eau (chapitre 17).
Limiter le volume du Guide implique que l'on en restreigne la matière. Pour de
plus amples informations sur les sujets traités, le lecteur peut consulter : le Manual
on Stream Gauging [1] pour la mesure des débits et le Manuel GEMS/Eau [2] pour
l'analyse des échantillons. Le lecteur est prié de se référer aux normes internationales
ISO relatives aux méthodes de mesure des écoulements en canaux découverts.
L'ISO a édicté plus de 26 normes [3] pour les divers types de méthodes de mesure.
On peut également trouver des références valables dans les comptes rendus des sym-
posia, séminaires et ateliers internationaux sur l'hydrométrie organisés par l'AISH,
l'OMM et l'UNESCO.
Cette partie du Guide couvre une grande gamme d'instruments et de méthodes
d'observation des variables hydrologiques. En pratique, la plupart des méthodes
de mesure décrites ici restent en usage malgré l'apparition de techniques nouvelles.
La sélection de nouvelles techniques doit s'opérer à partir d'une variété toujours
plus large d'instruments et de méthodes d'observation. Les Services hydrologiques
ont tendance à différer l'adoption de nouvelles techniques en raison du coût
de l'équipement et de la charge que représente la formation du personnel. On
préfère souvent maintenir une certaine homogénéité des équipements pour
réduire autant que possible les charges d'entretien du matériel et d'instruction des
opérateurs.
90 CHAPITRE 6
6.2.1 Télédétection
Dans le domaine des mesures hydrologiques, deux types de techniques de télédétec-
tion sont communément utilisées: technique active (par émission d'un faisceau de
rayonnement artificiel vers la cible, et analyse de la réponse) ou passive (par analyse
du rayonnement naturel émis par l'objet).
Dans les méthodes actives, il s'agit d'un rayonnement électromagnétique de haute
fréquence (radar) ou acoustique (appareils à ultrasons). L'appareillage est installé
soit au sol (radar, appareil à ultrasons), soit à bord d'avions ou de satellites (radar).
Les appareils optiques (laser) ne sont pas encore communément utilisés en hydrolo-
gie. La télédétection active concerne habituellement la mesure sur une zone mais elle
peut être utilisée aussi pour la mesure ponctuelle (appareil à ultrasons).
Dans les méthodes passives le rayonnement est électromagnétique (de l'infra-
rouge au violet et rarement ultraviolet). Les applications les plus courantes font
usage d'un spectromètre à bandes multiples qui est soit aéroporté soit, le plus fré-
quemment, installé à bord d'un satellite. La mesure par technique passive est tou-
jours une mesure sur une zone donnée.
Le radar est utilisé actuellement pour la mesure de l'intensité de la pluie sur une
surface donnée. D'autres usages de la technique de télédétection sont encore très
limités en hydrologie; on l'emploie pour la mesure des surfaces d'eau et de l'exten-
sion des inondations. En outre, l'utilisation des hyperfréquences (micro-ondes) sem-
ble offrir des possibilités pour la mesure de l'humidité du sol.
6.2.2 Micro-éléctronique
Un survol de la fabrication, des caractéristiques techniques, de l'entretien des pro-
duits micro-électroniques, permet de se faire une idée de son applicabilité à l'instru-
mentation hydrologique. Il n'est pas nécessaire pour les Services hydrologiques
d'être compétents en matière de conception et de fabrication d'instruments hydrolo-
giques faisant appel à la micro-électronique.
L'industrie micro-électronique est très dynamique; de nouveaux composants et
appareils apparaissent chaque année; souvent des firmes nouvellement implantées
les présentent. Chaque année, des produits commerciaux nouveaux, toujours plus
nombreux et variés et de moins en moins chers sont mis sur le marché. Ceci est dû
à de nouvelles techniques de fabrication et à la recherche-développement, ainsi qu’à
la baisse du coût de revient de la production en grandes séries.
VUE D’ENSEMBLE DES INSTRUMENTS HYDROLOGIQUES 91
Il faut savoir cependant que l'on arrête chaque année la fabrication de nombreux
composants existants.
La demande en matière d'instrumentation hydrologique est malheureusement
très réduite, vis-à-vis d'autres marchés. Le coût des équipements diminuerait davantage
si la fabrication en grandes séries était rentable à l'instar de ce qui existe sur d'autres
marchés.
On exige souvent que l'instrumentation hydrologique fonctionne sans assis-
tance, sur courant de faible puissance, et dans un environnement pouvant inclure
une large gamme de températures, de degrés d'humidité, et de facteurs hostiles
(poussières, etc.). Cela augmente considérablement les prix. D'autres appareils
micro-électroniques qui ont été conçus pour un environnement rude et pour usages
militaires sont d'un ordre de prix dépassant les possibilités de la plupart des
Services hydrologiques.
Il existe sur le marché une large gamme d'instruments hydrologiques produits
pour la plupart par des firmes spécialisées petites et moyennes. Chaque firme publie
une documentation sur le mode de fonctionnement de ses instruments, les interfaces
et les contraintes environnementales imposées. Il incombe au client, après réception
du matériel, de vérifier si celui-ci répond effectivement aux normes annoncées.
6.2.3 Microprocesseurs
Techniquement les microprocesseurs sont des ordinateurs. Leur introduction dans
les opérations d'acquisition de données se situe au milieu des années 70 avec la fabri-
cation des stations d'acquisition et de transmission de données hydroclimatiques.
L'utilisation des microprocesseurs permet :
a) de corriger en temps réel les signaux issus du capteur;
b) d'obtenir in situ une première information à partir des données brutes (par exem-
ple calcul de la moyenne et identification des extrêmes);
c) de convertir un signal de capteur en un autre paramètre (par exemple du niveau
d'eau au débit en appliquant une courbe de tarage);
d) de faire varier le programme de mesure (par exemple la fréquence selon la
valeur du paramètre).
Les microprocesseurs sont également très utiles pour faciliter l'application
d'autres méthodes de mesure (par exemple la méthode du bateau mobile pour la
mesure du débit) ainsi que pour exécuter en temps réel diverses opérations de calcul
sur les données.
l'architecture des ces appareils. Comme le nom l'indique, les enregistreurs automa-
tiques à paramètres multiples sont conçus pour intégrer, avec un sous-système de
stockage et de contrôle, les données en provenance de deux ou plusieurs sous-sys-
tèmes de mesure. L’enregistreur doit interagir avec d'autres facteurs extérieurs, tels
que l'alimentation électrique, l'environnement hydrologique lui-même, l'écran d'af-
fichage des données, et les opérateurs pour l'initialisation ou la mise en marche
régulière des sous-systèmes.
La fonction d'un sous-système de mesure hydrologique est de capter un signal
spécifique et de le convertir sous une forme appropriée pour être visualisé, enregistré
et traité. Par exemple la mesure mécanique du niveau d'eau s'obtient à l'aide d'un
flotteur actionnant une plume sur un diagramme d'enregistrement ou un poinçon sur
un ruban perforé tandis que les systèmes micro-électroniques génèrent un signal
électrique. Les données fournies par les appareils mécaniques peuvent aussi être
observées directement sur écran. Des sous-systèmes développés récemment font
appel à d'autres techniques de mesure.
Les sous-systèmes de stockage et de commande acceptent des signaux de deux
ou plusieurs sous-systèmes de mesure et les stockent sous une forme appropriée pour
l'identification, l'analyse ou la télémesure. Ces signaux peuvent être transmis en
continu ou à intervalles fixes ou irréguliers. Le transfert des données peut être com-
mandé de part et d'autre des interfaces entre sous-systèmes. Le cheminement des
données au travers des interfaces doit être clairement défini pour chaque sous-sys-
tème et ceux-ci doivent être compatibles.
Nombre de sous-systèmes modernes de stockage et de contrôle permettent
d’exécuter des analyses complexes de données en temps réel et d’utiliser de telles
analyses pour calculer des données dérivées, comprimer des données, ou lancer une
opération. Par exemple, certains sous-systèmes permettent de collecter des données
à variations rapides comme pour la vitesse et la direction du vent (un ensemble de
paramètres éminemment variable), calculer et stocker des données statistiques plutôt
que des valeurs discrètes.
Le sous-système peut déclancher un signal de contrôle en fonction des valeurs
des données recueillies. Les sous-systèmes modernes sont capables de lancer des
signaux de contrôle aux sous-systèmes de mesure afin d'augmenter la fréquence des
mesures, ou lancer des signaux au sous-système de télémesure en vue de déclancher
des avis ou des messages d'alerte.
De plus, certaines centrales d'acquisition de données dotées de la télémesure
peuvent avoir des modes d'opérations réglés à distance par le biais du sous-système
de télémesure.
Les sous-systèmes de télémesure hydrologique consistent aussi en trois élé-
ments, qui sont : un équipement sur le terrain, un moyen de communication tel que
le téléphone ou des liaisons radio, et des stations de réception. L'équipement sur le
VUE D’ENSEMBLE DES INSTRUMENTS HYDROLOGIQUES 93
site isolé est un capteur de données à paramètres multiples tel qu'il a été défini
précédemment. Ce qui suit a trait au sous-système de télémesure sur le site.
Dans certaines configurations on prévoit une communication à double sens
entre la station hydrologique sur le terrain et la station centrale de réception. Dans
d'autres configurations, le système comporte uniquement une transmission à sens
unique depuis la station jusqu'à la station centrale. Dans le premier cas, la station de
mesure est interrogée et reçoit l'ordre de transmettre ses données. Dans le second, la
station de mesure transmet après un laps de temps spécifié ou dès que la donnée
hydrologique dépasse un certain seuil. On peut commander la transmission de
manière qu'elle se produise à intervalles fixes ou aléatoires.
Les systèmes actuels de télémesure hydrologique communiquent par micro-
ondes, radio ou téléphone. La transmission par micro-ondes implique une liaison
visuelle directe tandis que la transmission radio peut être soit visuelle directe
soit relayée. Ce relais peut être situé sur terre ou placé sur satellites à orbites
terrestres.
Dans les sous-systèmes de télémesure il faut que le système installé à distance
réponde aux normes du moyen de communication utilisé. Par exemple, les qualités
particulières des lignes téléphoniques ne peuvent accepter que certaines vitesses de
communication des données, le sous-système doit se conformer à ces vitesses de
transmission. De même, l'utilisation d'un relais par satellite exige que le système à
distance émette ses données dans des limites bien définies de puissance et de fré-
quence, et selon les normes de communication propres au satellite, celles-ci étant
dictées par l'opérateur du satellite.
Les caractéristiques des enregistreurs automatiques de données à paramètres
multiples sont les composants matériels, le logiciel, les caractéristiques physiques
telles que les dimensions, le poids, et la puissance électrique.
Le microprocesseur, les circuits, et d'autres composants physiques de ces enre-
gistreurs forment ce qu'il est convenu d'appeler hardware, l'élément principal étant le
microprocesseur (voir 6.2.3). Les premiers microprocesseurs mis sur le marché pou-
vaient traiter quatre ou huit bits d'information à la fois; ils étaient connus comme
microprocesseurs à 4 ou 8 bits. Par la suite, des microprocesseurs à 16 et 32 bits ont
fait leur apparition.
Les microprocesseurs utilisés dans les enregistreurs de données hydrologiques à
paramètres multiples doivent être livrés avec une séquence d'instructions soigneuse-
ment définie (logiciel) pour commander les opérations. Ces instructions définissent
nombre de facettes du fonctionnement interne du système ainsi que la manière dont
le microprocesseur commande d'autres éléments du hardware. Le logiciel détermine
comment le microprocesseur règle le temps, comment et à quel rythme il envoie les
données en mémoire ou au sous-système de télémesure, et quelles sont les multiples
autres tâches à effectuer. Programmer un enregistreur de données peut se faire au
94 CHAPITRE 6
moyen d'un dispositif séparé ou par des commutateurs ou un clavier conçu comme
partie intégrante du sous-système de stockage et de contrôle.
Les enregistreurs automatiques à paramètres multiples sont devenus petits et
légers comparés aux instruments traditionnels. Grâce à leurs dimensions réduites et
à leurs faibles exigences en puissance électrique, ils fonctionnent habituellement sur
batterie et peuvent être logés dans de petits abris protégés. La plupart sont munis
d'un écran, ce qui permet, lors des visites de techniciens ou d'hydrologues, de con-
trôler leur état et de vérifier la qualité des données recueillies.
Références
1. OMM, 1980 : Manual on Stream Gauging. Volumes I et II. Rapport d'hy-
drologie opérationnelle N° 13, OMM-N° 519, Genève.
2. PNUE/OMS/UNESCO/OMM, 1992 : Global Environment Monitoring System
(GEMS)/Water operational guide, Canada Centre for Inland Waters, Burlington,
Ontario.
3. Organisation internationale de normalisation (ISO) 1983 : Measurement of
Liquid Flow in Open Channels, ISO Standard Handbook 16, Genève.
CHAPITRE 7
MESURE DES PRÉCIPITATIONS
;
E
;
C
B
B 5 cm
v v v v v
N C 5 cm
D 60 cm
E 60 cm
N 30 cm
e) être conçu de telle façon qu'il ne donne pas lieu à la formation d'un chapeau de
neige sur l'ensemble.
Les précipitations sous forme de neige sont beaucoup plus sensibles au vent que
la pluie. Dans des situations exceptionnellement exposées au vent, la quantité de
neige captée peut être inférieure à la moitié de la chute réelle, qu'il y ait ou non une
protection contre le vent. Les sites choisis pour la mesure des précipitations neigeu-
ses, et/ou de la couverture de neige devraient se trouver, dans la mesure du possible,
à l'abri du vent. Les écrans de protection contre le vent intégrés à l'appareil lui-même
se sont révélés tout à fait efficaces pour réduire les erreurs de captage dues au
vent, spécialement quand il s'agit de précipitations solides. Aucun cependant ne peut
encore éliminer entièrement ce type d'erreurs de mesure.
c) le récepteur devrait être conçu pour éviter le rejaillissement; pour cela, la paroi
verticale devrait être d'une hauteur suffisante et l'entonnoir avoir une pente assez
raide (au moins 45°);
d) le récepteur devrait avoir un goulot étroit et être suffisamment protégé du
rayonnement solaire pour éviter toute perte d'eau par évaporation;
e) lorsqu'une partie des précipitations arrive sous forme de neige, le récepteur
devrait être assez profond pour stocker la quantité de neige d'un jour; ceci est
important pour éviter un débordement de l'appareil.
Les pluviomètres à lectures hebdomadaires ou mensuelles, qui sont employés
aux endroits où les lectures journalières sont impossibles, devraient être de construc-
tion similaire à celle d'un pluviomètre à lecture quotidienne, mais avec un récepteur
d'une plus grande capacité et de fabrication plus robuste.
apporté aux lectures. Les quantités journalières devraient être lues à 0,2 mm près et,
de préférence, au dixième de millimètre près et les quantités hebdomadaires ou men-
suelles au millimètre près. Les principales causes d'erreur susceptibles de se présen-
ter sont dues à l'emploi d'éprouvettes ou de jauges graduées de manière inexacte, au
fait que l'on peut renverser l'eau au moment du transfert dans l'éprouvette et à l'im-
possibilité de vider complètement l'eau du récepteur dans l'éprouvette.
En plus de ces erreurs, des pertes par évaporation peuvent se produire. Celles-ci
ne risquent d'être sérieuses que dans des climats chauds et secs et avec des appareils
qui ne sont relevés qu'à intervalles espacés. Elles peuvent être réduites en mettant
un peu d'huile dans le récipient ou en concevant le pluviomètre de manière que la
surface de l'eau exposée à l'évaporation soit petite, la ventilation soit faible, et que la
température à l'intérieur de l'appareil ne puisse devenir excessive. Il est également
nécessaire de s'assurer que la surface réceptrice du pluviomètre soit lisse afin que les
gouttes de pluie n'y adhèrent pas. Elle ne doit jamais être peinte.
En hiver, quand les pluies sont souvent immédiatement suivies de gel, on peut
éviter que le récipient soit endommagé et que, par conséquent, des fuites se produi-
sent, en ajoutant un produit antigel. Ceci s'applique principalement aux pluviomètres
relevés peu souvent. On doit naturellement tenir compte de la quantité de solution
antigel ajoutée lorsqu'on procède à la lecture. Tous les pluviomètres doivent être
vérifiés régulièrement pour déceler des fuites éventuelles.
défaut, des évaluations ne devraient être faites que pour des périodes dépassant un
jour, par exemple un mois.
La valeur de la correction varie de 10 à 40 pour cent pour les mois pris séparé-
ment et dépend de l'estimation des facteurs météorologiques pris en considération.
Les principaux termes de l'erreur systématique dans la mesure des précipitations
sont donnés au tableau 7.1.
Le facteur de correction k relatif à la déformation des filets d'air due au vent au-
dessus du réceptacle, estimé expérimentalement au moyen de divers appareils, est
donné à la figure 7.2. C'est une fonction de deux variables, la vitesse du vent durant
la précipitation au niveau de l'orifice du réceptacle et la vitesse de chute des parti-
cules précipitées. Cette dernière dépend de la structure de la précipitation.
La valeur absolue de la perte par mouillage dépend de la géométrie et du matériau de
l'entonnoir et du récipient, du nombre de mesures des précipitations et de la quantité, de la
fréquence, et de la forme des précipitations. Elle est différente selon que les précipitations
tombent sous forme liquide, mixte ou solide et peut être estimée par pesée ou par mesure
volumétrique en laboratoire. La perte par mouillage affectant les précipitations solides est
généralement plus petite que celle affectant les précipitations liquides du fait que le
collecteur n’est habituellement mouillé que lorsque la neige fond.
La perte totale mensuelle, ∆P1, peut être estimée par l'équation :
∆P = –a M
1 (7.1)
où ∆P1 est la perte journalière moyenne par mouillage pour un collecteur particu-
lier et M le nombre de jours pluvieux.
Lorsque la quantité de précipitation est mesurée plus d'une fois par jour, la perte
totale mensuelle est donnée par :
∆P1,2 = ax Mp (7.2)
où ax est la perte moyenne par mouillage et par mesure pour un appareil particulier
et une certaine forme de précipitation, et Mp le nombre de mesures des précipitations
durant la période considérée.
La perte par évaporation peut être estimée comme suit :
∆P3 = ie τe (7.3)
La valeur de ie dépend de la configuration du matériau et de la couleur de l'appareil, de
la forme et de la quantité de précipitation, du déficit de saturation de l'air, et de la vitesse
du vent au niveau de l'orifice de l'entonnoir. Il est difficile d'estimer ie par voie théori-
que à cause de la configuration complexe de l'appareil. Cependant, ie peut être calculé
à l'aide d'équations empiriques ou de fonctions graphiques ainsi que le montre la fi-
gure 7.3. La valeur de τe peut être estimée à l'aide d'appareils enregistreurs des précipi-
tations, mais elle dépend également du nombre d'observations des précipitations par jour.
Elle est de trois à six heures pour des précipitations liquides mesurées deux fois par jour
et de six heures pour la neige du fait que l'évaporation a lieu durant la chute de neige.
TABLEAU 7.1
Composantes principales de l’erreur systématique dans la mesure des précipitations et leurs causes
météorologiques et instrumentales par ordre d’importance
(
Pk = kPc = k Pg + ∆P1 + ∆P2 + ∆P3 ± ∆P4 − ∆P5 )
où Pk est la précipitation rectifiée, k le facteur de correction, Pc la précipitation recueillie dans l’appareil de mesure, Pg la précipitation
mesurée dans le collecteur et ∆P1 . . . ∆P5 les corrections à appliquer aux composantes de l’erreur systématique définies ci-dessous :
103
* Neige.
104 CHAPITRE 7
a) 100 80 60
1.3
a) 1
N (%)
2
100
80
1.2 60
40
40
k
20
1.1
20
1.0
0 2 4 6 8 10
U ph (m s -1 )
b)
5
b) 1 °C
C
2
27°
-8
1<
1<-
C<
7°
4
-2
27°C
k 3 1<- °C
°C <-8
C < 1<0 °C<1
-8° -2 7
°C
1>-8
2 °C
<1<2
-2°C
1
0 2 4 6 8
U ph (m s -1 )
Facteur de correction k en fonction de la vitesse du vent durant la précipitation au niveau de
l’orifice de l’appareil (uph) du paramètre de structure N de la précipitation et de la
température t pour : a) les précipitations liquides; b) les précipitations solides et mixtes.
1 = appareil d’Hellmann sans dispositif de protection contre le vent; 2 = appareil de Tretyakov
avec dispositif de protection contre le vent; t = température de l’air durant l’averse de neige;
N = pourcentage des totaux mensuels de pluie tombant avec une intensité inférieure à
0,031 mm min-1 [3].
18 17 16 15 14 13
0,14
12
0,12
11
0,10
10
0,08
i e (mm h -1)
0,06
8
7
0,04
6
5
4
0,02
3
2
1
0,00
0 5 10 15 20 25
d (hPa)
Précipitation liquide
Précipitation solide
Intensité de l’évaporation (ie) pour divers appareils : a) précipitations liquides : (i) pluviomètre australien
1, 2, 7, 11 pour P ≤ 1 mm; 1,1 à 20 mm; > 20 mm (avec une vitesse du vent ue < 4 m s-1), et pour ue ≥ 4 m
s-1, respectivement; (ii) pluviomètre enterré de Snowdon 3, 6, 8 pour P ≤ 1 mm, 1,1 à 10 mm et ≥ 10 mm,
respectivement; (iii) pluviomètre d’Hellmann 4; (iv) pluviomètre polonais 5; (v) pluviomètre hongrois 9;
(vi) pluviomètre de Tretyakov 10, 12, 13, 14 pour des vitesses du vent au niveau du réceptacle de 0 à 2, 2
à 4, 4 à 6 et 6 à 8 m s-1, respectivement; b) précipitations solides : nivomètre de Tretyakov 15, 16, 17, 18
pour des vitesses du vent de 0 à 2, 2 à 4, 4 à 6 et 6 à 8 m s-1, respectivement, où ie est l’intensité de
l’évaporation en mm h-1 et τe le temps écoulé entre la fin de la précipitation et la mesure de celle-ci.
Figure 7.3 — Perte par évaporation à partir des appareils de mesure des précipitations
106 CHAPITRE 7
0,08
0,04
6 10 14 18
u (m s -1)
b
de faible puissance peut suffire; autrement, on fera appel à d'autres sources d'énergie.
Un système pratique consiste à entourer le récipient d'une bande chauffante branchée sur
un accumulateur à grande capacité. La quantité de chaleur fournie devrait être main-
tenue au strict nécessaire pour empêcher le gel, car la chaleur dégagée peut avoir des
répercussions sur l’exactitude des observations en modifiant le mouvement vertical de
l'air au-dessus du pluviomètre et en augmentant les pertes par évaporation.
déconseiller dans le cadre d'un réseau général. Des renseignements suffisamment pré-
cis sur l'intensité des précipitations peuvent être obtenus en utilisant un enregistreur à
pesée ou à flotteur, en utilisant pour le diagramme une échelle de temps appropriée.
∑ d 6 = aPib (7.5)
112 CHAPITRE 7
On voit donc qu'une averse qui remplirait exactement le faisceau à 64 km n'en cou-
vrirait que 1/8 environ à 160 km. Ce résultat est la conséquence de la combinaison
des facteurs relatifs à la largeur et à la hauteur du faisceau.
TABLEAU 7.3
Atténuation du signal radar par les précipitations (dB km-1)
Intensité de la Longueur d’onde (m)
précipitation (mm h-1) 0,10 0,057 0,032 0,009
sur des valeurs croissantes déterminées de décibels et l'on prend une photographie
pour chacune de ces valeurs. Grâce à ce système, on renforce les échos sur la pho-
tographie, ce qui permet de reconnaître plus facilement les zones de très fortes pré-
cipitations. Pour les analyses rétrospectives des perturbations atmosphériques, on
prend des photographies de l'écran panoramique à intervalles réguliers.
Le radar Doppler peut être utilisé à des fins de prévision générale en fournissant
des données qui peuvent s'avérer des indicateurs utiles pour l'annonce précoce de
phénomènes tels que tornades et tempêtes sévères; en outre, il peut procurer plus
d'information sur leur intensité et leurs structure que les autres moyens habituels.
Le système le plus utile est celui qui fournit des données Doppler en plus des
intensités de précipitations mesurées de manière conventionnelle. Un avantage impor-
tant de ce système double réside dans la possibilité de déterminer avec une certaine
exactitude la position et l'extension des échos permanents (qui sont, par définition,
stationnaires) à partir du "canal Doppler". Cette information peut être exploitée ensuite
pour s'assurer que seules les données de précipitation sont mesurées par le signal "hors
canal Doppler". Comme avec n'importe quel système de "masque", il ne faut pas s'at-
tendre à ce que la méthode soit totalement satisfaisante du fait que dans certaines con-
ditions météorologiques susceptibles d'influer sur la transmission, les cibles fixes peu-
vent donner l'impression de se déplacer et, à l'inverse, les précipitations sont parfois
effectivement stationnaires.
Pour faire face aux hétérogénéités de réfraction, pour mesurer l'intensité des pré-
cipitations dans une fourchette aussi grande que possible (en comparaison avec le radar
conventionnel non-Doppler) ou pour étudier la structure de tempêtes sévères, il est
nécessaire de recourir à des longueurs d'onde plus longues, de 10 cm de préférence.
Des méthodes hybrides, combinant les images prises par satellite avec des don-
nées radar ou provenant du réseau synoptique peuvent être utilisées afin d'obtenir les
meilleurs résultats. L'interprétation visuelle seule, ou allant de pair avec un certain
traitement de l'image, ou l'interprétation automatique d'images prises par satellite sont
autant de méthodes dont il est fait usage. L’exactitude des estimations varie, en géné-
ral, de 10 à 50 pour cent; elle dépend de l'étendue considérée et de la méthode utilisée.
7.8 Rosée
Bien que la rosée, phénomène essentiellement nocturne, ne soit pas une source spec-
taculaire d'humidité, en raison de la quantité d'eau relativement faible qu'elle repré-
sente et de ses variations locales, elle peut néanmoins présenter un grand intérêt dans
les régions arides où elle peut atteindre le même ordre de grandeur que celui des
pluies.
Le processus selon lequel l'humidité se dépose sur les objets étant largement
fonction de la source d'humidité, il faut faire la distinction entre la rosée résultant de
la condensation sur des surfaces plus froides, de la vapeur d'eau contenue dans l'air,
phénomène que l'on appelle le serein, et celle résultant de la condensation sur des
surfaces plus froides de la vapeur d'eau provenant de l'évaporation du sol et des
plantes, appelée rosée de distillation. En fait, les deux constituent généralement et
simultanément ce qu'il est convenu d'appeler rosée, bien que parfois elles se forment
séparément. Enfin, les gouttelettes d'eau des brouillards et des nuages qui se dépo-
sent sur les feuilles et les branches et atteignent le sol par ruissellement le long des
troncs et des tiges, constituent une autre source d'humidité.
On a souvent eu tendance à surestimer la quantité moyenne de rosée tombant sur
une région; cela provient essentiellement de ce que l'on a négligé les conditions qui,
physiquement, limitent les quantités possibles de rosée. L'étude de l'équation du bilan
énergétique montre que la température latente du serein ou de la rosée de distillation
ne peut guère dépasser celle du rayonnement net et qu'elle devrait en fait lui être
inférieure si l'on prend en considération les transferts de chaleur sensible et de chaleur
du sol. Dans des conditions favorables, on atteint une limite finie qui se situe à
1,1 mm h-1 environ comme moyenne de rosée sur une région. La rosée peut cepen-
dant être sensiblement plus importante à des endroits où la température moyenne n'est
pas horizontalement homogène et où il se produit une advection de petite échelle
depuis des zones relativement chaudes et humides vers des zones plus fraîches. En
outre, on devra modifier la forme unidimensionnelle des calculs de flux d'énergie
lorsqu'on l'appliquera à des végétaux isolés, car la distribution du flux de rayonne-
ment et d'humidité est extrêmement différente de celle d'une source homogène. Ceci
ne veut pas dire que la couche moyenne de rosée sur une vaste région plane en soit
affectée, mais seulement que certaines zones seront favorisées au détriment d'autres.
MESURE DES PRÉCIPITATIONS 119
Pour plusieurs raisons, les taux de dépôt effectif de rosée tomberont généralement
bien en dessous de la limite supérieure.
On a consacré beaucoup d'effort, mais sans beaucoup de succès, à mettre au point des
moyens pour mesurer l'humidité présente sur les feuilles à partir de surfaces artificielles
dans l'espoir d'obtenir des résultats comparables à ceux obtenus dans des conditions
naturelles. On trouvera dans l’appendice de la note technique N° 55 de l’OMM — The
Influence of Weather Conditions on the Occurrence of Apple Scab [8] un recensement des
différents instruments et méthodes conçus pour mesurer la durée pendant laquelle les
feuilles restent humides, et une évaluation de la mesure dans laquelle les données fournies
par ces appareils sont représentatives du degré d'humidité superficielle des végétaux. Ces
appareils ne peuvent être utilisés que comme des guides qualitatifs pour chaque cas parti-
culier ou comme des moyens grossiers de comparaison régionale; dans les deux cas,
l'interprétation des résultats devra être faite avec le plus grand soin. A moins que la surface
réceptrice de ces appareils de mesure ne soit plus ou moins à fleur de la surface naturelle
et n'en possède des propriétés très proches, elle ne pourra fournir de données correctes sur
la quantité de rosée déposée sur la surface naturelle.
Théoriquement, les techniques du flux d'humidité devraient fournir des valeurs
moyennes raisonnables pour une région, mais le manque de connaissances sur les
coefficients de transfert dans des conditions atmosphériques stables les rendent extrê-
mement difficiles à déterminer. La seule méthode de mesure sûre du serein est
d'utiliser un lysimètre sensible. Mais cette méthode ne mesure pas la rosée par distil-
lation étant donné qu'aucun changement de poids n'accompagne ce phénomène. Le
seul moyen généralement accepté pour mesurer la quantité totale de rosée est la mé-
thode du papier filtre, qui consiste à peser un certain nombre de papiers filtres avant
et après qu'ils aient été très soigneusement pressés contre les feuilles.
Le Guide des instruments et des méthodes d’observation météorologiques de
l'Organisation météorologique mondiale [1] donne un bref résumé des méthodes de
mesure de la rosée.
autres substrats se révèlent d'utiles marqueurs. Ils comprennent les mousses à crois-
sance naturelle qui retiennent une certaine quantité de métaux, les carottes de glace des
glaciers, et les sédiments profonds.
valeur absolue qu'en valeur relative. D'autres méthodes sont suggérées, telles des
assiettes en verre enduites de matériaux adhésifs et des bacs plats remplis d'une solu-
tion d'éthylène-glycol ou d'huile minérale.
Références
1. OMM, 1983 : Guide des instruments et des méthodes d'observation météoro-
logiques, cinquième édition, chapitre 7, OMM-N° 8, Genève.
2. OMM, 1982 : Methods of Correction of Systematic Error in point precipitation
measurement for Operational Use. Rapport d'hydrologie opérationnelle N° 21,
OMM–N° 589, Genève.
3. UNESCO, 1978 : World Water Balance and Water Resources of the Earth.
Rapports et études d'hydrologie, N° 25, Paris.
4. Parsons, D.A., 1941 : Calibration of a Weather Bureau tipping-bucket rain
gauge, Monthly Weather Rev., Volume 69, juillet, p. 250, Volume I, Réf. 2.
5. Kessler, E. et Wilk, K.E., 1968 : Radar measurement of precipitation for hydro-
logical purposes. Rapports sur les projets OMM/IHD, Rapport N° 5.
6. Flanders, A.F., 1969 : Hydrological requirements for weather radar data.
Rapports sur les projets OMM/IHD, Rapport N° 9.
7. OMM, 1985 : Use of Radar in Meteorology, (G.A Clift). Note technique N°
181, OMM–N° 625, p. 80-86.
8. OMM, 1963 : The Influence of Weather Conditions on the Occurrence of Apple
Scab. Appendice — Report on Instruments recording the leaf wetness period.
Note technique N° 55, OMM–N° 140, Genève.
CHAPITRE 8
STOCK NEIGEUX
8.1 Généralités
La neige accumulée sur un bassin versant constitue une réserve naturelle qui assure
l'essentiel des besoins en eau d'un bassin. Les prévisions relatives aux ressources en
eau sont d'un grand intérêt pour les agriculteurs, les éleveurs et les compagnies de
navigation fluviale, ainsi que pour les services responsables de la production d'éner-
gie, de l'approvisionnement en eau et du contrôle des crues. On peut établir des
prévisions valables sur le ruissellement saisonnier d'un bassin hydrographique, cor-
respondant à la fonte des neiges, après plusieurs années d'observations. De telles
prévisions sont basées sur la corrélation qui existe entre l'équivalent en eau du man-
teau nival et l'écoulement mesuré à une station de jaugeage.
Ce chapitre décrit les procédures en usage pour la mesure de la couverture de
neige, de son épaisseur, et de l'équivalent en eau de la neige. Des directives pour
l'installation des appareils destinés à mesurer l'épaisseur de neige et l'équivalent en
eau de la neige font l'objet de la section 7.5; des considérations sur le concept de
réseau en rapport avec la couverture de neige sont exposées à la section 20.2.1.2.
Pour le problème de la mesure de la couverture de neige, on peut consulter l’ouvrage
intitulé : Snow Cover Measurements and Areal Assessment of Precipitation and Soil
Moisture [1].
traverse un bois et si l'on utilise des clairières pour les points de prélèvements,
chacun de ces points sera repéré par rapport à deux ou trois arbres marqués.
(b)
(d)
(e)
10
5 (h)
(c)
51
47
46
45
44
41
2
50
49
48
43
42
avec une adhérence suffisante pour éviter qu'elle ne retombe lorsque l'on retire
l'appareil. Les couteaux de petit diamètre retiennent mieux la neige que les
couteaux de grand diamètre, mais des prélèvements plus importants permettent
des pesées plus exactes.
La forme des dents doit être telle qu'il existe un dégagement suffisant sur le
couteau pour éviter le bourrage de copeaux de glace. Le couteau lui-même doit
être aussi fin que possible, et un peu plus large que le diamètre extérieur du tube.
Ce dessin permet aux copeaux de glace de s'évacuer lorsqu'ils sont refoulés en
arrière par l'avance du couteau. La surface horizontale de coupe de la lame doit
être légèrement inclinée vers l'arrière pour chasser les copeaux à l'extérieur du
couteau et doit toujours être bien aiguisée de façon à obtenir une coupe nette de
la neige sur la paroi intérieure du tube. Un grand nombre de dents facilite la
coupe et débarrasse le couteau des gros glaçons.
b) Le tube — Dans la plupart des modèles, le diamètre intérieur du tube est supé-
rieur au diamètre intérieur du couteau. La carotte peut en conséquence monter
dans le tube avec un minimum de frottement contre la paroi. En neige normale,
cependant, la carotte aura tendance à s'incliner et à frotter contre la paroi. Il est
donc indispensable que l'intérieur du tube soit aussi lisse que possible afin que
la carotte puisse monter sans frottement exagéré. C'est pourquoi la plupart des
échantillonneurs sont en alliage d'aluminium anodisé. Même si la surface inté-
rieure paraît lisse, on ne peut affirmer que la neige n'y adhérera pas, notamment
s'il s'agit de neige de printemps, humide et granuleuse. Un enduit de parafine
pourra pallier cet inconvénient.
Pour déterminer la longueur de la carotte, certains tubes sont percés de fentes
longitudinales. D'une manière générale, notamment avec la neige mouillée, la
longueur de la carotte pourra être nettement plus courte, en raison du tassement,
que l'épaisseur réelle de la couche telle qu'elle est lue sur l'échelle graduée à l'ex-
térieur du tube. Les fentes permettent d'autre part un nettoyage plus facile du
tube. Elles présentent encore un autre avantage : celui de détecter immédia-
tement les erreurs dues à l'obturation du tube et de rejeter les prélèvements vi-
siblement défectueux. Cependant, la neige peut entrer par les fentes, ce qui
risque de fausser la valeur de l'équivalent en eau.
c) Système de pesée — Pour mesurer l'équivalent en eau des carottes de neige, le
moyen habituellement employé est la pesée. Le poids du tube étant connu, on
pèse l'ensemble tube plus carotte.
Cette opération s'effectue généralement au moyen d'un dynamomètre ou d'une
balance spéciale. Le dynamomètre est l'appareil de pesée le plus pratique, car il
est d'un emploi facile même par grand vent. Cependant, son exactitude ne
dépasse pas 10 grammes, ce qui est insuffisant pour les sondes de petit diamètre
avec des couches de neige peu épaisses.
STOCK NEIGEUX 127
Les balances à plateau, plus précises en théorie, sont très difficiles à employer,
notamment en plein vent. Il est peu probable que l'on puisse tirer avantage de
la plus grande exactitude intrinsèque de ces appareils, sauf par temps calme.
Un autre système consiste à mettre les carottes dans des sacs ou des récipients
en plastique et à les transporter à une station où elles seront pesées avec exacti-
tude ou, si la neige a fondu, mesurées avec une éprouvette graduée. En pratique,
ce procédé est difficile à appliquer car les carottes doivent être ensachées sans
aucune perte, soigneusement étiquetées et transportées. Les mesures effectuées
sur place présentent au contraire un grand avantage; les erreurs grossières
dues à l'obturation de l'appareil, ou aux pertes consécutives à la chute acci-
dentelle d'une partie du prélèvement, peuvent être immédiatement décelées
et on peut procéder immédiatement à de nouvelles mesures. Les résultats peu-
vent donc être notés sur place et complétés par des observations pertinentes
et, si l'on tient un bon carnet de notes, il y a peu de risques de commettre des
erreurs sur les emplacements et les conditions dans lesquelles ont été effectuées
les mesures.
Dans toutes les mesures de ce genre, il faudra toujours penser aux condi-
tions physiques extrêmement dures dans lesquelles les observations sont souvent
effectuées, et la priorité devra être donnée aux considérations pratiques dans le
choix de l'échantillonneur.
protégés des intrusions. On doit faire les observations par relevé au-dessus de la
couche de neige vierge.
Les perches doivent être peintes en blanc pour limiter la fonte artificielle de la
neige due à leur présence. Chaque perche doit être graduée en mètres et centimètres
sur toute sa longueur.
Dans les zones inaccessibles, les perches doivent être munies de barres trans-
versales pour qu'on puisse les lire à distance, à la lunette ou d'un avion.
Dans le cas des relevés par avion, on peut doubler l'observation visuelle par des
prises de vues à grande échelle, afin d'obtenir des résultats plus objectifs.
remplie d'un liquide antigel. Le coussin est installé à la surface du sol, de niveau
avec lui ou enterré sous une mince couche de terre ou de sable. Pour éviter la
détérioration de l'appareillage et garder à la couche neigeuse son état naturel, il est
recommandé de clôturer le site. Dans des conditions normales, les coussins à neige
peuvent durer 10 ans et plus.
Le poids de la neige accumulée sur le coussin est mesuré par la pression hydro-
statique du liquide. La mesure de cette pression par un limnigraphe à flotteur ou par
un capteur de pression permet un enregistrement continu de l'équivalent en eau de la
couche de neige.
Les mesures provenant des coussins à neige diffèrent de celles que l'on obtient
à partir des sondes à neige, surtout pendant les périodes de fonte. Elles sont surtout
fiables lorsque la neige ne contient pas de couches de glace pouvant former un
"pont" au-dessus du coussin. La comparaison de l'équivalent en eau mesuré par
coussin avec les résultats que donne la méthode habituelle par pesée montre une
différence de cinq à 10 pour cent.
Un des grands avantages de cette méthode est qu'elle fournit une estimation
aérienne de l'équivalent en eau sur une bande d'une certaine largeur le long de la
ligne de vol. La largeur effective est environ deux ou trois fois l’altitude de l'avion
au-dessus du sol. Un second avantage est que le taux d'atténuation du rayonnement
gamma ne dépend que de la masse d'eau représentée par la neige et non de son état.
Références
1. OMM, 1992 : Snow Cover Measurements and Areal Assessment of Precipi-
tation and Soil Moisture (B. Sevruk). Rapport d’hydrologie opérationnelle N° 35,
OMM–N° 749, Genève.
2. Kazakevich, D. I., 1971 : Osnovy teorii slutchaynikh funktjij i ee primenenije v
gidrometeorologii (Fondement et application de la théorie des fonctions aléatoires
à l’hydrométéorologie), Gidrometeoizdat, Leningrad.
3. Avdyushin, S. I., Barabanschikov, Yu. F., Kogan, R. M., Kulagin, Yu. M., Nazarov,
I. M., Fridman, Sh. D. et Yudkevich, I. S., 1973 : Opyt opredeleniya zapasov vlagi
v snezhnom pokrove v gorakh po pogloshcheniyu galakticheskogo kosmicheskogo
izlucheniya (Tentative de déterminer le contenu en eau de la couverture neigeuse
dans les zones montagneuses à partir de l'absorption du rayonnement cosmique
galactique), Meteorologiya i Gidrologiya, N° 12, décembre, p. 98-102.
CHAPITRE 9
EVAPORATION ET ÉVAPOTRANSPIRATION
9.1 Généralités
Les estimations relatives à l'évaporation des nappes d'eau libre du sol, ainsi que la
transpiration des végétaux, revêtent une grande importance dans les études hydrolo-
giques. A titre d'exemple, l'évaluation de l'évaporation peut jouer un rôle détermi-
nant dans l'étude de la faisabilité d'un site de réservoir, de même qu'elle est néces-
saire pour élaborer les règles de gestion de ce réservoir. L'évaporation et l'évapo-
transpiration constituent enfin deux éléments importants de toute étude du bilan
hydrique. Des estimations de l'évapotranspiration moyenne des bassins sont indis-
pensables pour établir des modèles hydrologiques conceptuels.
Les moyens techniques actuels ne permettent pas encore de mesurer directement
l'évaporation et l'évapotranspiration sur de très grandes surfaces. On a cependant
mis au point plusieurs méthodes d'évaluation indirecte qui fournissent des résultats
acceptables. Dans les réseaux de mesure, on utilise des bacs d'évaporation et des
lysimètres; ces appareils sont étudiés ci-après. En ce qui concerne les réservoirs exis-
tants, les parcelles et les bassins versants de petite dimension, les évaluations peuvent
être faites à partir du bilan hydrique, du bilan énergétique et des méthodes basées sur
l'aérodynamique des fluides. Ces techniques ne sont étudiées ici que sous l'angle des
instruments et des besoins en observations. Le calcul de l'évaporation et de l'évapo-
transpiration de nappes d'eau et de surfaces de sol par les diverses méthodes indirectes
est étudié en détail dans les chapitres 37 et 38 respectivement.
Afin d'évaluer les erreurs causées par les effets du grillage sur le régime du vent
et sur les caractéristiques thermiques du bac, des mesures devront être prises pour
comparer les mesures du bac protégé à celle d'un bac standard du site habité le plus
proche.
Il faudra mesurer le niveau de l'eau dans le bac avec exactitude avant et après
l'adjonction d'eau. Cette opération peut s'effectuer de deux manières :
a) Le niveau de l'eau peut être mesuré au moyen d'une pointe limnimétrique
recourbée se composant d'une échelle mobile et d'un vernier, munie d'un crochet
à l’intérieur d’un puits de mesurage. On peut aussi utiliser un flotteur. On
utilisera un récipient gradué pour ajouter ou retirer de l'eau à chaque observa-
tion, de façon à ramener la surface de l'eau au niveau du point fixe.
b) Le niveau de l'eau peut également être déterminé par la méthode suivante :
i) on amène, dans le bac, un récipient de petit diamètre muni d'une vanne, sur
le sommet d'un repère situé au-dessous de la surface de l'eau;
ii) on ouvre la vanne et l'on attend que l'eau contenue dans le récipient ait
atteint le niveau de l'eau du bac;
iii) on ferme la vanne et l'on détermine avec exactitude le volume d'eau con-
tenu dans le récipient à l'aide d'une éprouvette;
iv) on détermine la hauteur du niveau de l'eau au-dessus du repère d'après le
volume d'eau contenu dans le récipient et les dimensions de celui-ci.
On obtient la valeur de l'évaporation journalière en prenant la différence du
niveau de l'eau dans le bac relevée au cours de plusieurs jours consécutifs et en
tenant compte éventuellement des précipitations qui se sont produites pendant la
période considérée. La valeur de l'évaporation entre deux observations du niveau de
l’eau dans le bac est déterminée par :
E = P ± ∆d (9.1)
où P est la hauteur des précipitations pendant la période entre les deux mesures et
∆ est la hauteur d’eau ajoutée (+) ou enlevée (-) au volume contenu dans le bac.
Plusieurs types de bacs d'évaporation automatiques sont utilisés. L'eau contenue
dans le bac est maintenue automatiquement à un niveau constant grâce à un système
permettant d'ajouter dans le bac de l'eau provenant d'un réservoir ou, dans le cas de
précipitations, de prélever l'excès d'eau. On enregistre la quantité d'eau ajoutée ou
prélevée.
mouillé. Par ailleurs, ce type de thermomètre doit être protégé contre le rayon-
nement, tout en ayant une ventilation suffisante pour obtenir une indication vraie du
thermomètre mouillé. Si la vitesse du vent est supérieure à 0,5 m s-1, on pourra utili-
ser un écran du type de celui qui sert pour la mesure de la température de l'air.
Pratiquement, l'écran pour thermomètre mouillé est fixé juste au-dessous de l'écran
utilisé pour le thermomètre servant à mesurer la température de l'air.
Si les mesures des températures des thermomètres secs et mouillés sont faites
avec une précision de l'ordre de ± 0,3° C, l'humidité relative est obtenue avec une
précision de ± 7 pour cent pour des températures modérées, ce qui est suffisant pour
déterminer la tension de vapeur d'eau dans l'air.
9.5.7 Vent
La mesure de la vitesse du vent doit être effectuée à une hauteur de deux mètres
au-dessus de la surface de l'eau, près du centre du réservoir. On utilise en pratique
un radeau ancré sur lequel sont fixés les appareils nécessaires.
N'importe quel type d'anémomètre capable de mesurer ou d'enregistrer à
distance fournira des indications suffisantes sur la vitesse moyenne journalière du
vent. Les anémomètres à trois coupelles ou à ailettes sont ceux qui conviennent
le mieux pour l'enregistrement à distance. L’exactitude obtenue sur la mesure de la
vitesse du vent avec les anémomètres à trois coupelles ou à ailettes est de l'ordre de
± 0,5 m s-1, ce qui est suffisant pour les mesures relatives à l'évaporation.
Si on utilise un anémomètre totalisateur, le compteur devra être relevé à inter-
valles réguliers, de préférence chaque jour. Si l'anémomètre est à contact électrique,
on doit lui adjoindre un enregistreur, ce qui peut être réalisé au moyen d'un marqueur
électrique en marge de l'enregistreur de température.
Références
1. OMM, 1976 : The CIMO International Evaporimeter Comparisons.
OMM-N° 449, Genève.
2. Herschy, R. W., 1971 : River Water Temperature. Water Resources Board, TN5.
CHAPITRE 10
NIVEAUX DES COURS D’EAU, DES LACS ET DES RÉSERVOIRS
10.1 Généralités
Les niveaux des rivières, des lacs ou des réservoirs servent directement à la prévi-
sion des écoulements, à la délimitation des zones exposées aux inondations, et
à la conception d'ouvrages hydrauliques. Par leurs relations avec les débits des
cours d'eau ou les volumes d'eau contenus dans les réservoirs et les lacs, les
niveaux d'eau constituent l'information de base pour la détermination des débits ou
des stocks. Ce sujet est traité complètement dans le Manual on Stream Gauging de
l’OMM [1].
Le niveau d'eau, ou la hauteur d'eau, est la hauteur de la surface de l'eau
d'un cours d'eau, d'un lac, ou d'un autre corps liquide relativement à un plan
de référence [2]. La précision requise pour son observation est en général de
un centimètre, et de trois millimètres aux stations limnimétriques effectuant des
enregistrements continus.
Les critères de choix pour l'emplacement de la station doivent répondre à
l'objectif final des observations et à l'accessibilité du site. Les conditions hydrau-
liques constituent également un facteur important pour le choix du site le long de
cours d'eau, particulièrement lorsque les niveaux d'eau sont utilisés pour le calcul des
débits. Les stations sur les lacs et les réservoirs sont normalement situées près
des exutoires, mais suffisamment en amont pour éviter l'influence du phénomène
d'abaissement du niveau dû à l'augmentation de la vitesse.
10.2.2 Limnigraphes
Il existe plusieurs types de limnigraphes. Ils peuvent être classés à la fois selon leur
mode de fonctionnement et selon leur mode d'enregistrement.
On utilise couramment une installation comportant un puits de mesure relié
au cours d'eau par des conduites avec, dans le puits, un flotteur raccordé à la poulie
commandant le dispositif d'enregistrement, par une chaînette ou un ruban perforé.
Dans les cours d'eau rapides, il peut être nécessaire d'installer des tubes de prise d'eau
statique à l'extrémité des conduites de raccordement pour éviter le phénomène d'abais-
sement du niveau d'eau dans le puits à cause de l'augmentation de la vitesse.
Divers types de limnigraphes à pression sont également utilisés. Ces appareils
fonctionnent selon le principe que la pression en un point fixe du lit du cours d'eau
est proportionnelle à la hauteur de l'eau au-dessus de ce point. Beaucoup utilisent,
pour transmettre la pression à la jauge, un système de purge de gaz. Une petite
quantité d'air ou de gaz inerte (par exemple l’azote) peut être évacuée par une con-
duite ou un tuyau jusqu'à un orifice dans le cours d'eau. La pression de l'air ou du
gaz sur l'eau dans le tuyau est alors généralement mesurée au moyen d'un servo-
manomètre, d'un système de fléau asservi, ou d'un capteur de pression. L'avantage
principal des limnigraphes à pression est de se passer de puits de mesure, et de ne
pas être perturbés par les matières en suspension si leur concentration est normale.
Le niveau d'eau est en général relevé sur un enregistreur graphique (analogique).
Les échelles de temps et de niveau choisies pour une station donnée dépendent de la
gamme des variations du niveau, de la sensibilité de la relation hauteur-débit et des
caractéristiques d'écoulement du bassin. La hauteur à l'échelle sous forme analo-
gique peut être numérisée au moyen d'appareils électroniques dont certains sont
commandés manuellement pour produire, sur des rubans de papier ou sur des ban-
des magnétiques, les coordonnées x et y de la hauteur enregistrée.
Les enregistreurs graphiques peuvent être remplacés par des enregistreurs
numériques à bande perforée, ce qui permet un dépouillement automatique des don-
nées. L'appareil, alimenté par des piles, enregistre des nombres de quatre chiffres,
perforés sur une bande de papier se déroulant à faible vitesse; la perforation se fait à
intervalles de temps choisis à l'avance. Pour une station donnée, cet intervalle est
choisi en fonction de la vitesse à laquelle la hauteur d'eau peut varier dans des pro-
portions susceptibles de modifier nettement le débit. Ces critères conduisent à dimi-
nuer l'intervalle de temps pour les cours d'eau à variations rapides et permettent de
l'allonger pour les grands fleuves.
Les données provenant de capteurs de pression, de codeurs, ou d'autres appareils
donnant la hauteur d'eau sous forme de différence de potentiel peuvent également
être enregistrées à l'aide de centrales de mesure électroniques (section 6.2.4), ou,
lorsque l'on dispose des interfaces appropriées, peuvent être télétransmises par radio
ou par satellite.
NIVEAUX DES COURS D’EAU, DES LACS ET DES RÉSERVOIRS 145
10.3.2 Limnigraphes
L'enregistreur graphique (analogique), numérique ou de télémesure est réglé par
référence à une échelle ou un limnimètre auxiliaire à flotteur ou à bande graduée à
l'intérieur du puits de mesurage. En plus, une échelle droite ou inclinée, ou un lim-
nimètre à fil, ajustés au même zéro, permettent de contrôler que le niveau dans le
puits correspond bien à celui du cours d'eau. Pour les limnigraphes fonctionnant
avec un purgeur de gaz sans puits de mesurage, l'échelle droite, inclinée ou le
limnimètre à fil servent d'échelle de référence. De petites différences pourront être
constatées du fait de la vitesse de l'eau à l'extrémité de la conduite de raccordement
au puits. Des différences importantes indiquent que cette conduite est plus ou moins
bouchée.
Références
1. OMM, 1980 : Manual on Stream Gauging. Volumes I et II, Rapport d'hydrolo-
gie opérationnelle N° 13. OMM-N° 519, Genève.
2. ISO, 1988 : Liquid Flow Measurement in Open Channels: Vocabulary and
Symbols. Troisième édition, ISO 772, Genève.
3. ISO, 1981 : Liquid Flow Measurement in Open Channels. Partie 1 : Establishment
and operation of a gauging station, et Partie 2 : Determination of stage-discharge
relation. ISO 1100, Genève.
CHAPITRE 11
MESURE DU DÉBIT
b1 b2 b3 b4 b5
1 2 3 4 5
d1
d2
d3 d4
d5
Figure 11.1 — Schéma de la section transversale d'un cours d'eau montrant l’em-
placement des points de mesure
148 CHAPITRE 11
x ϕ 1)
c ϕ-
x (se
dob
d
TABLEAU 11.1
Facteur de correction k en fonction de ϕ
ϕ k ϕ k ϕ k
4° 0,0006 14° 0,0098 24° 0,0296
6 0,0016 16 0,0128 26 0,0350
8 0,0032 18 0,0164 28 0,0408
10 0,0050 20 0,0204 30 0,0472
12 0,0072 22 0,0248
150 CHAPITRE 11
Il faut retirer de temps à autre le moulinet de l'eau pour l'examiner. On peut utiliser
des moulinets spéciaux pour mesurer des vitesses très faibles si leur fidélité et leur
exactitude a été testée dans cette gamme de vitesses.
L'axe horizontal du moulinet ne doit pas être placé à moins d'une fois à une fois
et demie le diamètre de l'hélice par rapport à la surface de l'eau, ni à moins de trois
fois ce diamètre par rapport au fond.
–v = 0.25 (v + 2v + v ) (11.3)
0,2 0,6 0,8
152 CHAPITRE 11
La méthode à deux points est utilisée lorsque la répartition des vitesses est
régulière et que la profondeur dépasse 60 cm environ; celle à un point est utilisée
pour des profondeurs moindres. Pour des mesures sous la glace ou dans des cours
d'eau encombrés de végétation aquatique, on utilise la méthode à trois points. Avec
une répartition très irrégulière des vitesses, on utilise la méthode à cinq points.
En mesurant, si possible, la vitesse sur 6 à 10 points sur chaque verticale lors
des premières mesures de débit faites sur une station nouvelle, on évaluera l’exacti-
tude de chaque méthode.
adjacentes. Si –v1 et –v2 sont les vitesses moyennes sur deux verticales adjacentes,
et si d1 et d2 représentent les profondeurs totales respectives de ces deux verti-
cales 1 et 2, si b, enfin, est la distance horizontale entre 1 et 2, alors le débit q
du secteur limité par 1 et 2 est le suivant :
v1 + v2 d1 + d2 (11.6)
q= b
2 2
Le débit total est obtenu en faisant la somme de tous les débits partiels.
b) Méthode de la section médiane — Le débit de chaque secteur est calculé en mul-
tipliant vd pour chaque verticale par une largeur qui est en fait la demi-somme
des distances entre deux verticales adjacentes. La valeur de d pour les deux
demi-largeurs voisines des berges peut être estimée. Suivant la figure 11.1 on
peut calculer le débit total Q de la façon suivante:
b2 + b1 b3 + b2 bn + b(n−1) (11.7)
Q = v1d 1 + v2d 2 + . . . + vn d n
2 2 2
Méthodes graphiques
a) Méthode par intégration double (profondeur-vitesse) — On trace tout d'abord
pour chaque verticale la courbe profondeur-vitesse qui limite la surface
représentant le produit de la vitesse moyenne par la profondeur totale. La valeur
de ce produit pour chaque verticale doit alors être reportée au-dessus de la ligne
figurant le plan d'eau et une courbe est tracée à partir des points ainsi obtenus.
La surface délimitée par cette courbe représente le débit à la section.
b) Méthode des isotaches (contours des vitesses) — A partir des courbes pro-
fondeur-vitesse relevées sur chaque verticale, un graphique de la répartition des
vitesses sur la section de jaugeage doit être établi en traçant les courbes d'égale
vitesse (ou isotaches). Les surfaces comprises entre les courbes d'égale vitesse
et la ligne figurant le niveau de l'eau doivent être mesurées et reportées sur un
autre graphique, avec en ordonnée la vitesse et en abscisse la surface cor-
respondante. La surface définie par la courbe vitesse-surface ainsi établie
représente le débit à la section transversale [1].
11.2.5.2 Equipement
a) Découpage des trous — Pour découper des trous dans de la glace épaisse, on
utilisera de préférence une tarière à glace mécanique, une perceuse ou une
tronçonneuse. Lorsque l'épaisseur est faible, on utilise un ciseau à glace.
b) Détermination de la profondeur réelle — La profondeur réelle sous la glace est égale
à la profondeur totale de l'eau diminuée de la distance entre la surface de l'eau et le
dessous de la couche de glace. On la détermine en mesurant la distance entre la sur-
face de l'eau dans le trou et la face inférieure de la couche de glace à l'aide d'une
baguette à mesurer la glace ou "baguette à glace". Il s'agit d'une baguette graduée en
forme de L de longueur appropriée. On appuie la branche courte du L sur la face
inférieure de la glace et on lit la profondeur sur la branche longue graduée. Pour déter-
miner la profondeur à laquelle s'arrête la bouillie de glace s'il y en a sous la couche
de glace solide, on descend le moulinet au-delà de ce niveau, là où il tournera libre-
ment, puis on le remonte lentement jusqu'à ce que sa rotation s'arrête. Le niveau
atteint à ce moment est considéré comme celui de l'interface eau-bouillie de glace.
c) Moulinet et saumon — Lorsqu'on utilise une tarière ou une foreuse pour tailler
les trous à travers la glace, on doit utiliser un moulinet et un saumon spéciaux
adaptés aux dimensions des trous qui ont, en général, un diamètre de 150 mm.
Le matériel de jaugeage peut se composer de deux lests de plomb en forme de
goutte d'eau, l'un au-dessus, l'autre au-dessous du moulinet, ou d'un seul au-
dessous. Lorsque le trou est suffisamment grand, on peut utiliser le moulinet et
le saumon standard, comme indiqué à la section 11.2.3.1.
d) Fixation du moulinet — Le moulinet peut être fixé à une perche ou suspendu à
un câble tenu à la main ou enroulé sur un treuil. On utilise généralement le câble
MESURE DU DÉBIT 155
11.2.5.3 Jaugeage
a) Espacement des verticales — Les indications de la section 11.2.2 s'appliquent
également dans ce cas. Cependant, outre les variations de niveau du fond, il faut
aussi tenir compte de celles de la couche de glace et de la couche de bouillie de
glace pour choisir le nombre et l'emplacement des verticales. Si le courant se
divise en plusieurs bras à cause de la bouillie de glace, il faut effectuer au moins
trois verticales pour chaque bras.
b) Mesure de la vitesse — Il est recommandé de déterminer la répartition des vitesses sur
deux verticales au moins, en faisant une mesure à chaque dixième de la profondeur
réelle afin d'évaluer les coefficients de correction éventuels à appliquer aux formules
utilisées en eau libre pour obtenir la vitesse moyenne sous une couche de glace. En eau
peu profonde, on peut mesurer la vitesse en un seul point, aux 0,5 ou 0,6 de la pro-
fondeur réelle, mais il faut généralement utiliser un coefficient de correction pour
obtenir la vitesse moyenne. En eau plus profonde (plus d'un mètre), on peut faire deux
mesures, aux 0,2 et 0,8 de la profondeur réelle, ou trois observations aux 0,15, 0,50 et
0,85, ou encore six mesures aux 0,2, 0,4, 0,6, 0,8 et en deux points respectivement
proches du fond et de l'interface eau-glace. Avec deux ou trois points, on peut utiliser
la moyenne arithmétique. Avec six points, on se reportera à la section 11.2.3.3.
c) Remarques générales — Des mesures de sécurité spéciales doivent être respectées
pour les jaugeages faits sur la glace. Par exemple, lorsqu'on se déplace sur la glace, on
doit s'assurer de sa solidité en la sondant avec un ciseau à glace. Au cas où la vitesse
mesurée sous la glace est inférieure à la limite d'emploi du moulinet, il faut choisir la
section de jaugeage dans un endroit où la vitesse est plus grande. Il faut s'assurer que
le moulinet tourne librement sans être gêné par la glace qui peut s'y accumuler
lorsqu'on se déplace d'une verticale à l'autre. Au cours des jaugeages, il faut noter de
façon détaillée les conditions climatiques et l'état de la glace, en particulier au niveau
des sections de contrôle. Plus tard, le calcul du débit entre les mesures en sera facilité.
11.2.6 Exactitude
La fiabilité de l'étalonnage du moulinet, les particularités de l'écoulement et le nom-
bre de mesures de profondeur et de vitesse conditionnent l’exactitude du jaugeage
[4,5]. En général, les jaugeages se font en mesurant la vitesse en deux points et la
profondeur sur 20 ou 25 verticales de la section de jaugeage. Pour ce genre de
mesures, dans les conditions courantes d'écoulement, l'erreur type pour un niveau de
confiance de 95 pour cent est de cinq pour cent [1].
11.3.2 Flotteurs
On peut utiliser des flotteurs de surface ou des bâtons lestés. La profondeur d'im-
mersion des flotteurs de surface ne doit pas dépasser le quart de la profondeur du
cours d'eau. On ne doit pas les utiliser si l'on pense qu’ils subiront les effets du vent.
La profondeur d'immersion des bâtons lestés est supérieure au quart de la profondeur
du cours d'eau. Il ne doivent pas toucher le fond. Des bois flottants ou des plaques
de glace peuvent servir de flotteurs naturels lorsqu'il est dangereux de naviguer sur
la rivière.
au niveau de chaque section, par des moyens optiques appropriés, par exemple à
l'aide d' un théodolite.
La profondeur de l'eau peut être déterminée par des mesures topographiques.
TABLEAU 11.2
Facteur F de correction des vitesses mesurées au flotteur en fonction
du rapport R entre la profondeur d’immersion du flotteur et
la profondeur de l’eau
R F
0,10 ou moins 0,86
0,25 0,88
0,50 0,90
0,75 0,94
0,95 0,98
Lorsque l'on utilise des flotteurs naturels, leurs vitesses peuvent être reportées
sur un graphique en fonction de leur distance à la berge et on peut ainsi déduire la
vitesse moyenne de surface sur la largeur du cours d'eau. La vitesse moyenne sur
la section est égale à la vitesse moyenne de surface multipliée par un facteur K que
l'on déduira si possible de jaugeages précédents faits au moulinet pour des petits
débits.
0,7C + 6 b 2
l = 0,13C (unités métriques) (11.8)
g d
–
où b est la largeur moyenne de la section mouillée, d la profondeur moyenne de l'eau,
C le coefficient de Chezy du tronçon, et g l'accélération de la pesanteur.
b) Il ne doit y avoir ni absorption, ni adsorption du traceur par les matériaux du
fond, les alluvions, la flore ou la faune aquatiques, ni décomposition dans l'eau.
La concentration sera mesurée à la section de prélèvement et au moins à une
autre section en aval de celle-ci pour s'assurer qu'il n'y a aucune différence sys-
tématique de la concentration moyenne d'une section à l'autre.
courte longueur du chenal. Le mélange est favorisé par une forte rugosité du lit et
également par les caractéristiques qui entraînent un forte turbulence du cours
d'eau : chutes, coudes ou rétrécissements brusques. Des rapports profondeur-
largeur plus grands diminuent la distance nécessaire pour obtenir le mélange
approprié.
et des remblais routiers. Bien que les formules hydrauliques diffèrent pour chaque
type d'écoulement, toutes les méthodes mettent en jeu les facteurs suivants :
a) caractéristiques géométriques et physiques du chenal et conditions aux limites
de la zone du cours d'eau utilisée;
b) cote de la surface de l'eau au maximum de la crue afin de pouvoir déterminer la
superficie de la section transversale et la différence de cote entre deux points
significatifs; et
c) facteurs hydrauliques, tels que les coefficients de rugosité fondés sur des carac-
téristiques physiques.
L'instabilité d'un chenal est une entrave au bon fonctionnement d'une structure de
jaugeage et/ou d'une section de mesure permanente. Ce problème peut être amoindri
en choisissant un emplacement au milieu d'une portion droite et régulière du cours
d'eau, loin d'obstacles divers (ponts, etc.). Les berges les plus stables se trouvent
généralement aux endroits où le chenal se rétrécit. Sur les petites rivières, le site
devra permettre l'aménagement d'une section permanente de mesure.
Sur les petits cours d'eau qui ne charrient pas de grosses pierres ni de débris, on
peut mesurer le débit à l'aide de canaux jaugeurs portables ou installés de façon per-
manente. Sur ce type de cours d'eau, il est parfois indiqué de disposer d'une section
artificielle pour les mesures de manière à améliorer la relation hauteur-débit. Cette
amélioration peut être réalisée sous la forme d'un seuil bas ou d'un canal. La forme
dépendra des conditions particulières du site. La construction ne doit pas entraîner
des perturbations indésirables en amont ou en aval et elle doit être suffisamment
haute pour être à l'abri de remous provenant d'une section en aval. Aux basses eaux,
le dispositif doit fournir une bonne courbe de tarage lorsque les niveaux varient
faiblement. Une passerelle de jaugeage pourra être installée de façon à permettre le
nettoyage du seuil des ouvrages et la réalisation des jaugeages au moulinet. Compte
tenu des fortes teneurs en matières solides dans les rivières instables, il est préférable
d'utiliser des moulinets possédant une chambre de contact étanche. Les perches de
jaugeage devront être munies d'une plaque de fond afin qu'elles ne s'enfoncent pas
dans les sédiments.
Lorsque l'on mesure le débit par la méthode d'exploration du champ des
vitesses, on mesure généralement la profondeur avant et après la mesure de vitesse.
Lorsque la vitesse du courant est élevée, le moulinet peut subir quelques dommages
du fait des objets entraînés par le flot. Dans ce cas, il est préférable de comparer,
avant et après le jaugeage, les indications du moulinet à celle d'un autre moulinet non
utilisé pour le jaugeage.
Dans les rivières sujettes à des détarages importants, la distribution des vitesses
dans une section change avec le temps. On choisira alors les verticales de mesure en
fonction de la répartition des vitesses au moment du jaugeage. L'utilisation de verti-
cales permanentes peut conduire à des erreurs systématiques. Si le détarage est
important, il est préférable d'utiliser une des méthodes utilisant un nombre réduit de
points pour mesurer la vitesse, avec un nombre de verticales réduit [1].
Si on a relevé la profondeur du fond avant et après les mesures de vitesse, la sur-
face de la section transversale est calculée en prenant la moyenne des deux séries de
mesures de profondeur. Pour les cours d'eau de grande largeur, où la position des
verticales est déterminée à l'aide de jalons sur les berges, les verticales obtenues lors
de chacune des mesures peuvent ne pas coïncider. Dans ce cas, un profil moyen du
site de jaugeage est utilisé pour choisir les valeurs de profondeur intervenant dans le
calcul du débit.
164 CHAPITRE 11
Pour des vitesses très élevées, on peut utiliser des flotteurs ou un stroboscope
pour mesurer les vitesses de surface. Le stroboscope est muni d'un téléscope qui est
dirigé vers la surface de l'eau, et de miroirs tournants. On règle la vitesse de rota-
tion de ces miroirs de façon que la surface de l'eau paraisse immobile. La vitesse de
rotation des miroirs permet de calculer la vitesse du courant. La vitesse maximale
mesurable par cette méthode est de 15 m s-1, mais ce maximum dépend de la hau-
teur du point d'observation au-dessus de la surface de l'eau. Il faut souligner que les
mesures stroboscopiques peuvent se faire même avec des eaux très chargées en
matières en suspension, charriant des glaces et autres corps flottants, qui interdisent
l'usage d'un moulinet. Le coefficient de conversion de la vitesse de surface en
vitesse moyenne sur une verticale, déterminée par des mesures semblables dans des
conditions moins difficiles, est généralement de 0,85-0,90. Pour mesurer la pro-
fondeur, on utilise l'échosondeur ou la section transversale habituelle.
Pour les fleuves de grande largeur, on peut également utiliser la méthode du
bateau mobile (voir section 11.8.2). Cette méthode convient particulièrement bien
lorsqu'il y a de brèves interruptions dans la dérive de la glace ou s'il y a d'autres
débris. S'il y a des glaces ou des corps flottants sur une partie de la section de
jaugeage, les mesures y seront faites au flotteur, le moulinet étant employé pour le
reste de la section.
Lorsqu'un champ d'inondation très large (trois à 20 km) se subdivise en
plusieurs chenaux secondaires, les mesures au moulinet deviennent très difficiles.
Dans ce cas, il vaut mieux faire des jaugeages avec des flotteurs à l'aide de pho-
tographies aériennes.
On emploie généralement une des méthodes suivantes pour jauger les rivières
à marée [10] : méthode d'exploration du champ des vitesses, méthode volumétrique
ou résolution de l'équation d'écoulement non permanent. On peut aussi utiliser la
méthode du bateau mobile (voir section 11.8.2) en particulier lorsque la courbe de
distribution des vitesses est voisine de sa forme habituelle. D'autres méthodes nou-
velles, comme la méthode par ultrasons (voir section 11.8.3) peuvent convenir.
Dans la méthode du calcul du débit par la méthode d'exploration du champ des
vitesses, on mesure la vitesse durant tout le cycle de la marée. Généralement, on
utilise plusieurs points de mesure de façon à tenir compte des différentes directions
du courant. Simultanément, la cote ainsi que la profondeur à chaque verticale sont
mesurées de façon continue. Ensuite, toutes les mesures sont ramenées à un même
temps pour lequel on calcule le débit.
L’exactitude de cette méthode est plus grande si :
a) le cycle de marée pendant la mesure est périodique ou quasi périodique;
b) les lignes de courant, en particulier au moment du débit maximal, sont parallèles
entre elles et perpendiculaires en tous points à la section de mesure;
c) les courbes de répartition des vitesses, horizontalement et verticalement, sont de
forme régulière;
d) le profil en travers de la section de jaugeage est uniforme et sans hauts-fonds.
Autant que faire se peut, le site choisi doit donc avoir les caractéristiques
suivantes :
a) la section en travers du lit doit être droite et de forme régulière;
b) la profondeur de l'eau doit être suffisante pour que l'on puisse utiliser efficace-
ment un moulinet;
c) le chenal doit rester stable durant le cycle de la marée;
d) le débit doit être concentré dans un ou plusieurs chenaux dont on peut déter-
miner la section en travers avec un bon degré d’exactitude;
e) le site ne doit pas être à proximité d'obstacles naturels ou artificiels perturbant
l'écoulement;
f) le site ne doit pas être encombré de végétation;
g) il faut éviter les courants obliques ou contraires et les zones d'eaux mortes.
Le site devrait être repéré de façon très visible sur les deux rives.
Afin de déterminer le débit pendant le flux et le reflux, on mesure la vitesse à
chaque verticale pendant la durée entière du cycle de la marée. Afin de connaître
avec précision le moment où la vitesse s'annule, on commence les mesures une
demi-heure avant le début de la marée et on les arrête une demi-heure après la fin de
la marée. Selon le matériel disponible et les caractéristiques du site choisi, dif-
férentes méthodes sont utilisables :
a) si l'on dispose d'un nombre de bateaux suffisant, les mesures se font simultané-
ment à toutes les verticales pendant toute la durée de la marée;
MESURE DU DÉBIT 167
b) si le nombre de bateaux est limité, on marque les verticales par des bouées fixes.
Un ou deux bateaux sont nécessaires pour effectuer les mesures, en se déplaçant
d'une verticale à la suivante, l'intervalle de temps entre deux verticales ne devant
pas dépasser une heure. Il faut au moins un bateau supplémentaire qui stationne
en permanence à une verticale de référence, exécutant des mesures continues
pendant tout le cycle de la marée. Dans ce cas, la courbe des variations de
vitesse à chaque verticale pendant tout le cycle est tracée sur la base des mesures
faites sur la verticale de référence;
c) si la forme de la courbe de la marée ne change pas beaucoup d'un jour à l'autre
et si deux bateaux au moins sont disponibles, l'un des bateaux stationne à la ver-
ticale de référence et poursuit ses mesures chaque jour pendant toute la marée
tandis que l'autre exécute des mesures pendant toute la marée à chaque verticale,
se déplaçant chaque jour à une nouvelle verticale. Dans ce cas, le nombre de
jours de mesure nécessaire à l'observation du cycle entier est égal au nombre de
verticales de mesure;
d) si l'amplitude de la marée varie et si on ne peut faire de mesures à de nom-
breuses verticales, les mesures sont faites à chaque verticale pour le cycle entier
de marées de différentes amplitudes pendant un mois lunaire et aux marées de
vive eau et morte eau;
e) s'il y a de fortes oscillations, les mesures se feront à chaque verticale avec
plusieurs moulinets à différentes profondeurs sur des périodes de dix à quinze
minutes. La vitesse moyenne est calculée sur la moyenne de la période;
f) dans le cas de courants obliques, on utilisera soit des moulinets à lecture directe,
soit des instruments mesurant la direction du courant.
Lorsque la vitesse varie rapidement, les vitesses mesurées à différents points de
mesure d'une verticale doivent être ajustées à un temps donné. Pour cela, on peut soit
répéter les mesures à chaque point de la verticale, du fond vers la surface, soit à un
point en surface seulement.
Pour calculer le débit à chaque verticale, on trace la courbe des variations de la
vitesse en fonction du temps, sur laquelle on relève la vitesse au temps choisi.
Pour le calcul du débit par la méthode volumétrique, des mesures de niveau syn-
chronisées sont faites aux limites du ou des secteurs de mesure après que leurs car-
actéristiques géométriques (section transversale, longueur, surface inondée) aient été
déterminées. En outre, on installe en amont de la zone d'influence de la marée une
station supplémentaire de manière à connaître le débit propre à la rivière. Lorsqu'il
y a des pentes transversales dans de larges estuaires, on mesure les niveaux sur les
deux rives. La variation de volume du prisme de marée, dans l'intervalle de temps
pris en considération, est calculée à partir des variations des profondeurs moyennes
et de la surface des zones inondées. Pour déterminer le débit moyen, on divise la
variation de volume du prisme par le temps pris en compte et on retranche du résul-
tat les apports au cours d'eau.
168 CHAPITRE 11
Dans la méthode de calcul du débit à partir des équations en régime non per-
manent, la résolution de ces équations peut être simplifiée par certaines hypothèses
(lignes de courant parallèles, densité uniforme, chenal prismatique). Les mesures
sont faites en général pour deux cycles de marée caractéristique (forte et faible
marée). Les résultats sont aussi utilisés pour corriger les paramètres du modèle.
La source d'énergie qui convient le mieux est le courant continu que l'on utilise
en l'inversant un petit nombre de fois par seconde pour obtenir une onde carrée alter-
native de un hertz de fréquence. Une installation type comprendra une bobine de
12 spires faites d'un câble double de 16 mm2, isolé avec du PVC, et alimenté avec
un courant de 25 ampères, sous une tension de 20 volts environ [22].
;;
de la conductivité
du fond
;;;
Câble conducteur
des signaux
Electrodes
de signal
X
Y Electrode de
la conductivité
du fond
Z
Ecoulement
Bobine
Electrode d'élimination Abri des
d'induction
du bruit de fond instruments
Références
1. ISO, 1979 : Liquid Flow Measurement in Open Channels: Velocity-area
Methods. Deuxième édition, ISO 748, Genève.
2. ISO, 1988 : Liquid Flow Measurement in Open Channels: Rotating Element
Current-meters, Deuxième édition ISO 2537, Genève.
3. ISO, 1976 : Liquid Flow Measurement in Open Channels: Calibration of
Rotating-element Current-meters in Straight Open Tanks. ISO 3455, Genève.
4. ISO, 1985 : Liquid Flow Measurement in Open Channels: Velocity-area
Methods — Collection and Processing of Data for Determination of Errors in
Measurement. Deuxième édition, ISO 1088, Genève.
5. ISO, 1981 : Liquid Flow Measurement in Open Channels. Partie 1 :
Establishment and operation of a gauging station et Partie 2 : Determination of the
stage-discharge relation. ISO 1100, Genève.
6. ISO, 1973 : Liquid Flow Measurement in Open Channels: Dilution Methods for
Measurement of Steady Flow. Partie 1 : Constant rate injection method. ISO 555,
Genève.
7. ISO, 1987 : Liquid Flow Measurement in Open Channels: Dilution Methods for
Measurement of Steady Flow. Partie 2 : Integration method. ISO 555, Genève.
8. ISO, 1973 : Liquid Flow Measurement in Open Channels: Slope-area Method.
ISO 1070, Genève.
9. OMM, 1986 : Level and Discharge Measurements under Difficult Conditions
(Ø. A. Tilrem). Rapport d’hydrologie opérationnelle N° 24, OMM-N° 650, Genève.
10. ISO, 1974 : Measurement of Flow in Tidal Channels. ISO 2425, Genève.
11. ISO, 1979 : Measurement of Liquid Flow in Open Channels: Moving-boat
Method. ISO 4369, Genève.
12. Smoot, G. F. et Novak, C. E., 1969 : Measurement of Discharge by the Moving-
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13. Herschy, R. W. et Loosemore, W. R., 1974 : The ultrasonic method of river flow
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14. Smith, W., 1969 : Feasibility study of the use of the acoustic velocity meter for
measurement of net outflow from the Sacramento-San Joaquin Delta in California.
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15. Smith, W., 1971 : Application of an acoutic streamflow measuring system on the
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16. Smith, W., 1974 : Experience in the United States of America with acoustic
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MESURE DU DÉBIT 173
17. Botma, H. C. et Klein, R. E., 1974 : Some notes on the research and application
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University of Reading, Royaume-Uni.
18. Kinosita, T., 1970 : Ultrasonic measurement of discharge in rivers. Proceedings
of the International Symposium on Hydrometry, 13–19 septembre 1990, Coblence,
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19. Holmes, H., Whirlow, D. K. et Wright, L. G., 1970 : The LE (Leading Edge)
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of the International Symposium on Hydrometry, 13–19 septembre 1990, Coblence,
Allemagne. UNESCO/OMM/AISH, Publication N° 99, p. 432-443.
20. Halliday, R. A., Archer, W. M. et Campbell, P. I., 1975 : The Niagara river
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21. Lenormand, J., 1974 : Débimètre à ultrasons mdl 2 compte rendu d’essais :
Ponts et chaussées, Service des voies navigables du Nord et du Pas-de-Calais,
Service hydrologique centralisateur, Lambersant, France.
22. Herschy, R. W. et Newman, J. D., 1974 : The electromagnetic method of river
flow measurement. Symposium on River Gauging by Ultrasonic and Electromagnetic
Methods, 16-18 décembre 1974, Water Research Centre, Department of Environ-
ment, Water Data Unit, University of Reading, Royaume-Uni.
CHAPITRE 12
STATIONS DE JAUGEAGE
Références
1. OMM, 1986 : Methods of Measurement and Estimation of Discharges at
Hydraulic Structures. Rapport d’hydrologie opérationnelle N° 26, OMM–N° 658,
Genève.
2. ISO, 1980 : Water Flow Measurement in Open Channels Using Weirs and
Venturi Flumes. Partie 1 : Thin-plate weirs. ISO 1438, Genève.
3. ISO, 1989 : Liquid Flow Measurement in Open Channels by Weirs and Flumes:
Rectangular Broad-crested Weirs. Deuxième édition, ISO 3846, Genève.
4. ISO, 1977 : Liquid Flow Measurement in Open Channels by Weirs and Flumes:
End-depth Method for Estimation of Flow in Rectangular Channels with a Free
Overfall. ISO 3847, Genève.
5. ISO, 1983 : Liquid Flow Measurement in Open Channels: Rectangular
Trapezoidal and U-shaped Flumes. ISO 4359, Genève.
6. ISO, 1984 : Liquid Flow Measurement in Open Channels by Weirs and Flumes:
Triangular Profile Weirs. Deuxième édition, ISO 4360, Genève.
7. OMM, 1971 : Use of Weirs and Flumes in Stream-gauging. Note technique
N° 117, OMM–N° 280, Genève.
8. ISO, 1981 : Liquid Flow Measurement in Open Channels. Partie 1 : Establishment
and operation of a gauging station et Partie 2 : Determination of the stage discharge
relation. ISO 1100, Genève.
CHAPITRE 13
DÉBIT SOLIDE
> 100 1
50 - 100 2
20 - 30 5
< 20 10
186 CHAPITRE 13
dans laquelle qp est le débit partiel du secteur en m3 s-1 et cq est la concentration moyenne
pondérée par le débit de la verticale au centre du secteur (kg m-3) [3].
Pour la seconde méthode, la concentration de l'échantillon composé est la con-
centration moyenne pondérée de la section entière. Le débit journalier des matières
en suspension Qs se calcule comme suit :
Q = 86,4 –c Q
s s (13.2)
mesure peut fournir une estimation très imprécise du véritable transport de fond. Par
conséquent, il faut faire des prélèvements répétés à chaque point de mesure. Le
nombre de répétitions dépend des conditions locales. Cependant, l'analyse statis-
tique des résultats provenant de 100 répétitions a montré que le charriage de fond ne
peut être mesuré qu'avec une exactitude limitée, à moins de prélever un nombre
irréalisable d'échantillons à chaque point.
q + qb2 + qbn
Qb = 86.4 b1 x1 + b1 xn− 1 + bn xn (13.3)
q q q
x2 + K + bn−1
2 2 2 2
Références
1. Long, Y., 1989 : Manual on Operational Methods for the Measurement of Sedi-
ment Transport. Rapport d’hydrologie opérationnelle N°29, OMM–N° 686, Genève.
2. ISO 4363, 1977 : Methods of measurement of suspended sediment in open chan-
nels. Organisation internationale de normalisation.
3. ISO 4364, 1977 : Bed material sampling. Organisation internationale de norma-
lisation.
CHAPITRE 14
GLACE SUR LES COURS D’EAU, LES LACS ET LES RÉSERVOIRS
14.1 Généralités
Les observations des caractéristiques de la glace couvrant les rivières, les lacs et les
réservoirs sont d'un grand intérêt dans les régions où la glace perturbe la navigation,
endommage les ouvrages d'art ou forme des embâcles (jusqu'au point d'endiguer une
rivière importante). En obstruant ainsi le passage du courant, la glace peut, localement,
créer d'importantes inondations. Les données à long terme sur les caractéristiques de
la glace couvrant les rivières sont extrêmement utiles pour concevoir différents types
d'ouvrages d'art, pour étudier les procédés de formation et de fonte de la glace, et enfin
pour développer des méthodes de prévision de l'apparition du phénomène.
14.5 Exactitude
Les mesures concernant la glace ne sont pas très exactes étant donné la difficulté des
conditions dans lesquelles elles sont prises. Cependant, l'incertitude des mesures de
l'épaisseur de la glace ne devrait pas dépasser la plus élevée de ces deux valeurs :
10-20 mm ou cinq pour cent.
GLACE SUR LES COURS D’EAU, LES LACS ET LES RÉSERVOIRS 193
Référence
1. Prokacheva V. G., 1975 : Otsenka prigodnosti televizionnoj informatsii meteo-
rologiceskih ISZ ‘Meteor’ dlya opredeleniya ledovoj obstanvki na ozerah i
vodokhraniliscakh (Estimate of the suitability of television data from the ‘Meteor’
meteorological satellite for determining ice conditions on lakes and reservoirs).
Compte rendu de l’Institut météorologique d’état, N° 205, p. 115-123.
CHAPITRE 15
MESURE DE L’HUMIDITÉ DU SOL
15.1 Généralités
Les appareils et méthodes permettant de déterminer l'humidité du sol peuvent être
divisés en deux groupes :
a) les méthodes basées sur la détermination de la teneur en eau du sol et
b) les méthodes qui mesurent le potentiel hydrique du sol.
La teneur en eau du sol est exprimée comme le rapport entre la masse ou le
volume d'eau contenus dans l'échantillon de sol et la masse de matière sèche de cet
échantillon ou son volume initial. Ces deux expressions sont liées par un coeffi-
cient de proportionalité appelé densité apparente du sol à l'état sec.
Le potentiel hydrique du sol exprime l'énergie potentielle de l'eau contenue dans
le sol et comprend le potentiel gravitationnel, le potentiel de pression et le potentiel
osmotique. Dans la plupart des cas, le mélange eau-sol peut être considéré comme
homogène à l'échelle locale et la pression osmotique peut être négligée. Le potentiel
gravitationnel représente le travail effectué pour élever l'eau d'un point donné du sol
à une hauteur de référence qui est habituellement la surface du sol. Comme le poten-
tiel gravitationnel peut être mesuré, le problème de la mesure du potentiel hydrique
du sol est lié à sa composante de pression. Plusieurs méthodes, directes et indirectes
sont utilisées pour mesurer le potentiel de pression. Les méthodes les plus courantes
seront décrites plus loin.
Indépendamment de la méthode utilisée, il est nécessaire dans chaque cas de
déterminer l'humidité du sol en différents points du site étudié en raison de sa grande
variabilité spatiale. Une analyse statistique de la variabilité de l'humidité du sol
observée aux points de mesure permet de calculer un intervalle de confiance sur la
moyenne. Cette analyse permet de déterminer le nombre de points requis pour
obtenir une exactitude donnée sur la moyenne.
Pour une discussion plus détaillée de la mesure de l'humidité du sol, voir la
publication de l’OMM intitulée Snow Cover Measurements and Areal Assessment of
Precipitation and Soil Moisture [1].
calculer sa teneur initiale en eau. L'échantillon de sol est considéré comme sec quand son
poids reste constant à la température de 105°C. De nombreux types différents d'instru-
ments de prélèvement, d'étuves et de balances spéciales ont été mis au point pour
l'application de cette méthode.
La méthode gravimétrique est la plus exacte pour mesurer l'humidité du sol et est
nécessaire pour étalonner les équipements utilisés dans toutes les autres méthodes.
Toutefois, elle ne peut être employée pour obtenir un relevé continu de l'humidité en
un point quelconque du sol, puisqu'il est nécessaire de prélever les échantillons dans le
sol pour effectuer les mesures en laboratoire.
Dans les prélèvements destinés à mesurer l'humidité du sol, il est essentiel que
toutes les opérations touchant à l'échantillon — transfert dans les boîtes et pesées des
échantillons humides — soient effectuées aussi rapidement que possible pour éviter
des pertes d'humidité. On peut pallier de nombreuses difficultés dans l'utilisation du
matériel de prélèvement si tous les appareils sont maintenus propres et à l'abri de
l'humidité et de la rouille.
15.2.2.2 Carottiers
Le cylindre pour échantillonnage, la sonde de carottage ou tout appareil de même
type offrent un avantage certain, car ils permettent d'obtenir des échantillons
volumétriques à partir desquels on peut calculer le contenu d'humidité en volume. Le
carottage fournit des échantillons exempts de toute contamination si les appareils
sont maintenus dans un grand état de propreté. On ne doit jamais les huiler et ils
doivent toujours être protégés contre la saleté, la rouille et l'humidité. Normalement,
il faut deux hommes pour effectuer les prélèvements en profondeur, celle-ci pouvant
atteindre 20 mètres. Il est recommandé que le volume de la carotte de sol soit au
moins de 100 cm3.
La sonde ouverte comprend un cylindre de carottage de 50 mm de diamètre
intérieur et de 100 mm de long, avec rallonges supplémentaires de 25 mm de
diamètre et de 1,5 m de longueur pour les prélèvements en profondeur. On utilise des
chemises de laiton de 50 mm de long pour retenir des échantillons non remaniés. On
les retire du cylindre au moyen d'un plongeur. Comme rallonge, on peut utiliser de
petites tiges de forages ou un tube de 15 mm.
198 CHAPITRE 15
On peut réaliser, à peu de frais, une sonde simple pour effectuer des prélève-
ments volumétriques à faible profondeur : il suffit d'un tube de laiton, à parois minces
de 50 mm de diamètre et de 150 mm de longueur, équipé à une extrémité d'une
poignée en T de 0,9 m, faite d'un tube de 19 mm. Une poussée vers le bas sur la
poignée permet d'obtenir des carottes qui sont extraites du cylindre au moyen d'un
plongeur central. Le diamètre intérieur et la surface étant connus, on peut aisément
obtenir des carottes volumétriques en coupant à longueur voulue la carotte au
moment où on l'extrait de l'appareil.
15.4.1 Appareillage
L'appareillage consiste en une base de temps portable alimentée par batterie allant
de 0,5 à 5 minutes et pesant environ 16 kg et en une sonde contenant une source de
neutrons rapides de 100 millicuries d'americium-241 et de poudre fine de béryllium
(période, 458 ans). Cette sonde fait environ 400 mm de longueur, 40 mm de
diamètre, pour un poids total de 20 kg avec écran de protection en plomb et paraf-
fine de 150 mm de diamètre et de 100 mm de longueur. Ces appareils ont été utilisés
avec un câble allant jusqu'à 60 m.
L'émetteur et le détecteur sont descendus dans le sol dans un tubage d'alumi-
nium; les lectures peuvent être faites à n'importe quelle profondeur, mais pas trop
près de la surface. Le diamètre intérieur du tube ne devrait être que légèrement plus
large que le diamètre de la sonde. Le tube devrait être placé, si possible, avec un
mouvement de vrille afin d'y faire pénétrer le sol pour assurer un contact étroit entre
la surface extérieure du tube et le sol.
Des dispositifs semblables ont été développés pour effectuer des mesures dans
la couche superficielle du sol. Dans ce cas, le dispositif est placé sur le sol et mesure
la quantité d'eau contenue dans un hémisphère de 15 à 40 cm de rayon.
b) en enfonçant les tubes dans le sol à l'aide d'un marteau et en enlevant la terre de
l'intérieur des tubes à l'aide d'une tarière.
Les extrémités inférieures des tubes devront être scellées de manière à empêcher les
infiltrations d'eau du sol. Les sommets des tubes devront être protégés à l'aide d'un
couvercle ou d'un bouchon entre les mesures.
15.4.3 Etalonnage
La sonde devra être étalonnée par référence à la méthode gravimétrique (section
15.2) appliquée à des prélèvements effectués dans le type de sol où l'on fera les
mesures et en fonction des dimensions et du type de tubage dans lequel elle sera
descendue. On devra prélever un nombre suffisant d'échantillons autour du trou pour
déterminer le profil d'humidité du sol. Il est toutefois difficile d'obtenir un bon
étalonnage dans des terrains hétérogènes ou dans ceux où l'humidité varie rapide-
ment avec la profondeur. Un étalonnage approximatif peut aussi être réalisé au labo-
ratoire en utilisant un réservoir rempli de terre. Le type et les dimensions du tubage
et la façon dont il a été mis en place ont des effets considérables sur les lectures; c'est
pourquoi, pour chaque type d'installation, on doit établir de nouvelles courbes
d'étalonnage.
des comptages plus faibles que ceux qui caractérisent une teneur en humidité déter-
minée à une plus grande profondeur.
Quand les sources d'erreurs sont minimisées, l’exactitude d'une mesure indi-
viduelle peut atteindre 0,5 à un pour cent. Pour des mesures répétées au cours du
temps comme le nécessitent des études de bilan hydrique, des variations de la teneur
en eau du sol peuvent même être déterminées avec une meilleure exactitude par
élimination des erreurs systématiques.
Les guides sont des tiges de métal, généralement de 0,15 à 0,6 m de longueur et
les câbles peuvent avoir plusieurs mètres de long. Les guides peuvent être placés
verticalement dans le sol ou horizontalement dans la paroi d'une tranchée dans le sol.
L'installation des guides horizontalement peut perturber considérablement le sol au
voisinage des guides et conduire de ce fait à des mesures erronées de la teneur en eau
du sol.
L'installation de guides peut être temporaire ou permanente. Un multiplexeur
permet de mesurer successivement et de manière automatique une série de paires de
guides d'onde.
La méthode TDR est rapide et les mesures sont quasiment instantanées. Dans
les sols minéraux, l’exactitude de la méthode TDR est bonne et peut être améliorée
en établissant la relation d'étalonnage pour chaque sol. L'étalonnage est déterminant
dans le cas de sols ayant une fraction importante de matière organique. Dans les sols
salins, des pertes d'énergie significatives limitent l'utilité de la méthode TDR.
Dans les sols complètement gelés, la méthode TDR de détermination de la
teneur en eau est inopérante parce que les constantes diélectriques de la glace et des
sols secs sont approximativement égales. Cependant, la méthode TDR peut être utile
dans l'étude du gel et du dégel des sols et de la neige.
MESURE DE L’HUMIDITÉ DU SOL 203
15.7 Télédétection
La télédétection est la seule méthode permettant d'obtenir une information sur la
teneur en eau d'une parcelle de terrain intégrée sur sa surface. Cette approche n'est
pas encore tout à fait opérationnelle. Les principes, caractéristiques et applications
sont brièvement décrits ci-après. Pour davantage de détails et une revue plus com-
plète, le lecteur se référera à la publication de T.J. Schmugge [4].
La plupart des techniques de télédétection de la teneur en eau du sol sont
basées sur une relation entre la teneur en eau du sol et une autre propriété du sol,
par exemple la constante diélectrique, qui peut être observée à l'aide du rayon-
nement émis ou réfléchi par le sol. En principe, tout le spectre électromagnétique
peut être utilisé. Comme la plupart des capteurs sont portés par avion ou par satel-
lite, le transfert atmosphérique insuffisant rend inutilisables les longueurs d'onde
dans le domaine des rayons X, de même que certaines régions de l'infrarouge loin-
tain et de l'infrarouge moyen.
Les micro-ondes de longueur d'onde comprise entre 50 et 500 mm sont parti-
culièrement utiles pour mesurer la teneur en eau du sol intégrée sur une surface. La
raison en est que leur atténuation atmosphérique est minimale et parce qu'il y a une
grande différence entre les constantes diélectriques de l'eau et du sol sec dont il
résulte une grande sensibilité à l'eau (section 15.6).
Les micro-ondes sont utilisées de manière passive (radiométrie) ou active (radar).
Dans la technique passive, les radiomètres sont utilisés pour mesurer l'émission
204 CHAPITRE 15
Références
1. OMM, 1992 : Snow Cover Measurements and Areal Assessment of Precipitation
and Soil Moisture (B. Sevruk). Rapport d’hydrologie opérationnelle N° 35,
OMM–N° 749, Genève.
2. Greacen, E. L. (ed.), 1981 : Soil Water Assessment by the Neutron Method
CSIRO. Publication spéciale, Melbourne.
3. Topp, G. C., Davis, J. L. et Annan, A. P., 1980 : Electromagnetic Determination
of Soil Water Content: Measurement in Coaxial Transmission Lines. Water
Resources Research, Vol. 16 No. 3, p. 574-582.
4. Schmugge, T. J., 1985 : Remote sensing of soil moisture. In: Hydrological
Forecasting (M. G. Anderson et T. P. Burt, eds.), John Wiley, New York,
p. 101-124.
5. Klute, A. (ed.), 1986 : Methods of Soil Analysis. Partie 1 : Physical and miner-
alogical methods. Deuxième édition, American Society of Agronomy and Soil
Science Society of America, Madison, Wisconsin.
MESURE DE L’HUMIDITÉ DU SOL 207
CHAPITRE 16
EAUX SOUTERRAINES
Les données sur les hauteurs piézométriques et la qualité de l'eau sont obtenues
par des mesures aux puits d'observation et par des analyses d'échantillons d'eaux
souterraines. Les puits d'observation sont soit des puits existants, soigneusement
choisis parmi ceux déjà creusés dans la région, soit des puits creusés et construits
spécialement pour l'étude. L'un des principaux coûts dans ce genre d'étude étant le
creusement de puits d'observation, on devrait, dans la mesure du possible, sélection-
ner soigneusement des puits existants et les incorporer au réseau d'observation.
nappe, puis d'approfondissement par forage, est une pratique commune dans de
nombreuses régions du monde. Le puits terminé devra être protégé de la pluie, des
inondations ou infiltrations à partir des eaux de surface qui pourraient polluer l'eau
du puits et, de là, l'aquifère. La maçonnerie devra s'élever à au moins 0,5 mètre
au-dessus du niveau du sol. Le sommet du puits devra être muni d'un couvercle
étanche avec un système de fermeture pour des raisons de sécurité. Une marque de
référence nivelée sur un repère commun sera clairement indiquée à proximité du
bord supérieur afin de permettre la mesure du niveau de l'eau.
Lorsque les eaux souterraines sont à faible profondeur (cinq à 15 mètres), un
creusement à la main peut être une méthode pratique pour la construction de puits
d'observation. Des tarières à main peuvent être employées pour creuser un trou de
50 à 200 mm de diamètre dans les argiles et certains limons sableux qui ne s'effon-
dreront pas s'ils ne sont pas étayés. Pour creuser sous la nappe aquifère dans du sable
friable, un tube est descendu jusqu'au fond du trou et le creusement se poursuit avec
une tarière de petit diamètre à l'intérieur du tube. Les déblais peuvent aussi être
enlevés au moyen d'une cuiller pour approfondir le puits.
Là où les formations géologiques sont connues à l'avance et consistent en sables
non consolidés, limons ou argiles, des puits d'observation de faible diamètre, ayant
jusqu'à 10 mètres de profondeur peuvent être construits par la méthode du fonçage
qui consiste à enfoncer dans le sol une pointe perforante fixée à l'extrémité d'un train
de tubes en acier; un des tronçons est une crépine (filtre) faite d'un tube perforé
enveloppé d'un treillis métallique protégé par une tôle perforée en laiton. Ces puits,
de 35 à 50 mm de diamètre, conviennent aux observations.
La pénétration dans les aquifères profonds se fait au moyen de forages réalisés
par des engins à rotation ou à percussion. Le forage d'un puits de petit diamètre étant
plus économique, les diamètre intérieurs des puits d'observation construits de cette
façon sont le plus souvent compris entre 50 et 150 mm. Le forage hydraulique rotatif
est souvent utilisé, à l'aide de mèches dont le diamètre varie de 115 à 165 mm. La
méthode par rotation est plus rapide que celle par percussion dans les formations
sédimentaires, sauf lorsqu'il s'agit de formations contenant des conglomérats ou des
galets. Les débris produits par le forage étant évacués en injectant un liquide qui est
ensuite refoulé, des échantillons des formations traversées peuvent être obtenus à
intervalles réguliers. Ceci est obtenu par forage jusqu'à la profondeur à échantillon-
ner, expulsion des débris par circulation du fluide de forage et forage à travers la
zone à échantillonner et extraction des débris correspondants. Une surveillance
attentive de la vitesse de forage exercée par un hydrogéologue ou un foreur expéri-
menté peut fréquemment révéler des changements dans les caractéristiques des for-
mations rencontrées et permettre ainsi des prises d'échantillons supplémentaires.
La méthode par percussion est préférable lorsqu'il s'agit de formations rocheuses
fissurées ou de matériaux à très haute perméabilité. Le diamètre normal d'un puits
210 CHAPITRE 16
foré par percussion est compris entre 100 et 200 mm pour permettre l'installation
d'un tubage de 50 à 150 mm de diamètre en vue d'observations éventuelles. La
méthode par percussion permet de rassembler des échantillons de matériaux ramenés
à la surface qui donneront une description des formations géologiques rencontrées.
Dans de nombreux cas, l'aquifère étudié est un aquifère captif séparé d'autres
aquifères par une couche beaucoup moins perméable. Tous les aquifères supérieurs
traversés doivent être isolés de l'aquifère étudié, par un procédé de colmatage ou
d'obturation. Le mortier utilisé peut être de l'argile ou un mélange fluide ciment et
d'eau, d'une consistance permettant de l'injecter sous pression par des tubes de
colmatage, là où c'est nécessaire. L'obturation et le colmatage d'un tubage dans un
puits d'observation peuvent être effectués pour les raisons suivantes :
a) éviter l'infiltration d'eau de surface polluée dans l'aquifère par la partie externe
du tubage;
b) isoler l'eau des formations aquifères situées au-dessus de l'aquifère étudié;
c) bien serrer le tubage dans un trou foré plus grand que le tubage utilisé.
Les trois mètres supérieurs du puits doivent être colmatés avec un matériau
imperméable. Afin d'isoler un aquifère superficiel, le joint de matériau imperméable
doit avoir une profondeur d'au moins trois mètres au-dessus de la couche imper-
méable séparant les aquifères.
Les puits d'observation peuvent être forés et achevés sans utiliser de tubage s'ils
se trouvent dans des formations rocheuses solides. La figure 16.1 montre un puits
pratiqué dans une formation rocheuse. Le trou de forage doit être débarrassé des
particules fines et autant que possible de la boue de forage. Ce nettoyage est réalisé
par pompage ou puisage de l'eau du puits jusqu'à ce qu'elle soit claire.
Par contre, dans des alluvions non consolidées, il faudra tuber. Les caractéris-
tiques principales d'une telle installation sont données sur la figure 16.2. Il convient
de noter que :
a) le diamètre normal du tubage, dans les puits d'observation, est de 50 mm;
b) une longueur "morte" de tubage (bouchée à l'extrémité inférieure) est montée au
fond du trou. Ce tubage "mort" doit avoir au moins trois mètres de longueur et
sert à collecter les sédiments provenant de la partie perforée du tubage. C'est ce
qu'on appelle le puisard à sédiments;
c) la crépine (ou filtre) constituée par la perforation du tubage sur une certaine lon-
gueur, par des fentes ou des trous, doit être placée à l'abri des débris; elle assure
le libre échange d'eau entre l'aquifère et le puits d'observation. Elle mesure
environ deux mètres;
d) le tubage "mort" au-dessus de la crépine doit être suffisamment long pour
dépasser la surface du sol d'environ un mètre: c'est un repère de niveau pour
l'observateur;
EAUX SOUTERRAINES 211
Bonde de 50 mm
Marque repère
Manchon de 50 mm
1,00
0,50
Joint en béton
0,50
Joint d'argile
2,00 m
Remplissage d'argile
(mortier)
Terrain rocheux
Nappe phréatique
Trou foré
;;;;
Marque Marque Trou d'aération de 4 mm ∅
repère Voir détail repère
Bonde de 50 mm
Bouchon métallique
1,00
Manchons
de 50 mm
Joint
0,50 0,50
en béton
Joint
d'argile Tube de 50 mm
;;
Détail de l'extrémité supérieure
Remplissage
;;
yy
; ;
d'argile
Tige de 50 mm pour
tubage du puits
;;
Manchon de 50 mm
Nappe acquifère
Terrain
;;
yy
sableux
Treillis métallique
(ou filet)
Armature
;;
de centrage Fil d'enroulement
de 3 mm
0,50
Filtre
à gravier
;;
yy
2,00 m
Tube perforé
2,00 m
Crépine (à fentes)
;;
(voir détail)
;;
yy
;;
Puisard
3,00 m
Tube mort
Bouchon
de bois
ou de métal
La partie du tubage située au-dessus du niveau du sol doit être peinte en couleur
vive pour faciliter son repérage à distance. La profondeur du niveau piézométrique
est mesurée depuis le rebord du tubage après ouverture de celui-ci. Ce rebord tient
lieu de point de référence et devrait être rattaché au nivellement général de la zone
d'étude.
Les puits d'observation doivent être entretenus par l'agence responsable du
suivi et des recherches. La zone autour du puits doit rester libre de toute végétation
ou détritus. Un disque en laiton peut être encastré dans le joint de béton au
niveau du sol, portant la mention "puits d'observation" et le nom de l'agence ou de
214 CHAPITRE 16
Dans le cas présent, le jointoiement de chacun des aquifères doit être fait avec
beaucoup de soin afin d'éviter toute altération des formations aquifères par mélange
d'eaux aux propriétés chimiques différentes ou perte de pression artésienne. Si la
géologie de la zone d'étude est bien connue et que la profondeur de chaque aquifère
peut être évaluée avec précision, il est recommandé de forer et de construire un puits
distinct pour chaque aquifère. Les différents trous sont alors séparés de quelques
mètres seulement et une telle procédure peut s'avérer être plus économique.
Les puits de pompage, incorporés dans le réseau d'observation, doivent être
entretenus par les propriétaires.
;;
;;;;
Profondeur
en m 559 1 2 3 4 5 6
Sable
10
Argile
Bouchon
20 Limon imperméable
;
;;;;
25,00
Grès
30 calcaire 31,00
Bouchon
Argile
imperméable
40
39,05
;
Grès
50 calcaire
;;;;
55,00
Argile
Bouchon
60 imperméable
70
;
Sable et
;;;;
80 grès
calcaire
90
96,00
;
Bouchon
100 Argile imperméable
103,50
;;;;
Sable et
110 grès
calcaire
117,50
Argile Bouchon
120 et limon imperméable
;
130 128,00
Sable et
grès
;;
calcaire
5 4
140
6 3
142,00
Bouchon 1 2
150 Argile imperméable
calcaires
sableux
et
160 limoneux.
Galets 152,00
de silex Distance de la mer : 375 m
et
coquillages 167,00
no.˛
Dans tous les cas, ces puits doivent être fermés ou détruits afin qu'ils ne puis-
sent servir de voie d'échange d'eau entre les différents aquifères, lorsqu'un tel
échange implique une détérioration de la qualité de l'eau des aquifères concernés.
Le remplissage et le bouchage de ces puits peuvent s'opérer de la façon suivante :
a) mise en place de sable ou d'un autre matériau non organique au niveau des
terrains où un matériau d'obturation imperméable n'est pas nécessaire;
b) mise en place d'un matériau non organique imperméable au niveau des couches
perméables afin d'éviter l'échange d'eau entre les différents aquifères ou la perte
de pression artésienne; ce matériau imperméable doit couvrir une profondeur
EAUX SOUTERRAINES 217
Des appareils à inertie ont été réalisés comme suit : un poids attaché à l'extrémité
d'un câble tombe à une vitesse constante sous l'effet de la gravité depuis un appareil
portatif placé à la surface du sol. Dès qu'il atteint la surface de l'eau, un mécanisme
de drainage arrête automatiquement la chute. La longueur de câble déroulé, équi-
valente à la profondeur jusqu'à la nappe, est enregistrée sur un compte-tours. L'ap-
pareil peut mesurer la profondeur avec une précision de 1 cm, bien qu'avec un opéra-
teur expérimenté l'erreur possible puisse être réduite à 0,5 cm.
Le dispositif à deux électrodes utilise deux électrodes placées l'une à côté de
l'autre, incorporées généralement dans un seul élément de 10 à 20 cm de longueur
fixé à l'extrémité du câble. Le système comporte une batterie et un ampèremètre. Le
courant passe à travers le système quand les électrodes sont immergées dans l'eau.
Les câbles électriques doivent avoir un étirement négligeable, les câbles recouverts
de matière plastique étant préférés aux câbles recouverts de caoutchouc. Le câble
est gradué avec des rubans adhésifs ou des marques spéciales à intervalles fixes, par
exemple tous les un ou deux mètres. La profondeur exacte de la nappe est mesurée
au moyen d'une règle d'acier depuis la marque la plus proche sur le câble. Les mesu-
res du niveau de la nappe peuvent être effectuées sans difficulté jusqu'à une profon-
deur de 150 m; elles sont encore possibles, avec quelques difficultés, jusqu'à 300 m
et plus. Les limites à la profondeur de mesure correspondent essentiellement à
la longueur du câble électrique, à la conception du circuit électrique, au poids de
l'équipement (spécialement celui du câble porteur) et à l'importance de l'effort pour
rouler et dérouler le câble. Le degré d’exactitude de la mesure dépend de l'adresse
de l'opérateur et du soin avec lequel les marques ont été fixées sur le câble. Les mar-
ques fixées au câble doivent être vérifiées et le circuit électrique contrôlé à inter-
valles réguliers, de préférence avant et après chaque série d'observations. Les dis-
positifs de mesure électrique sont employés de préférence lorsque des mesures de
profondeur de la nappe doivent être effectuées à brefs intervalles, pendant les essais
de pompage.
Dans les puits très profonds où la longueur de câble nécessaire est de l'ordre de
500 m, l’exactitude de la mesure est d'environ ± 15 cm. Toutefois, les mesures de
variations de niveau de l'eau avec un câble laissé à demeure dans le puits et muni
d'une sonde, sont données au millimètre près.
Les effets électrochimiques d'un ensemble de deux métaux différents plongés
dans l'eau peuvent être utilisés pour la mesure manuelle de la profondeur de l'eau,
aucune batterie n'étant nécessaire pour fournir le courant. Le courant d'intensité
mesurable peut être produit par immersion, pour la plupart des eaux souterraines,
soit de deux électrodes (à savoir une en magnésium, une en laiton) groupées dans un
seul ensemble, soit d'une électrode (magnésium) avec une aiguille d'acier de mise à
la terre à la surface. Etant donné la faible intensité du courant ainsi produit, un
micro-ampèremètre est généralement nécessaire comme indicateur de niveau. Le
EAUX SOUTERRAINES 219
cas, jusqu'à ce qu'elle atteigne une position d'équilibre au nouveau niveau atteint par
l'eau.
Le frottement du flotteur et de son câble contre le tubage du puits affecte
sérieusement l’exactitude des enregistreurs, spécialement dans les puits profonds.
L'erreur la plus importante est due au frottement du flotteur contre le tubage. Un
flotteur de petit diamètre peut être muni de galets de guidage à ses deux extrémités
afin de réduire le frottement contre les parois. Des rondelles munies de petits galets
et attachées au câble tous les dix mètres maintiennent le câble loin de la paroi et
réduisent le frottement de façon significative. La figure 16.4 montre des détails de
ce dispositif. La sensibilité des enregistreurs à flotteur de petit diamètre peut être de
six millimètres de variation du niveau de l'eau, mais la sensibilité du mécanisme d'in-
terruption du mouvement du flotteur est importante. L’exactitude du système est
affectée par des batteries trop faibles; afin d'éviter cet inconvénient, les batteries
doivent être changées au minimum après 60 à 90 jours d'utilisation normale.
Une approche alternative est une électrode suspendue dans un puits d'observa-
tion à une distance fixe au-dessus du niveau de la nappe. A intervalles de temps don-
nés, la sonde détecte électriquement le niveau de l'eau, le mouvement étant actionné
par un servomécanisme en surface. La profondeur jusqu'au niveau de l'eau est alors
enregistrée. Ce système peut être adapté à des modes d'enregistrement variés.
Quoique ces appareils soient spécialement destinés aux puits de petit diamètre,
ils peuvent être installés dans des puits de n'importe quel diamètre supérieur à celui
de la sonde.
Dans certains projets de recherche, des appareils de mesure des fluctuations du
niveau des eaux souterraines font appel à des techniques plus sophistiquées que
celles décrites ci-dessus : sondes à capacitance, transducteurs de pression, jauges de
contrainte, techniques de réflexion des ondes sonores et à haute fréquence. Actuelle-
ment, ces appareils sont coûteux comparés aux enregistreurs à flotteur, ils ont des
applications limitées (particulièrement en ce qui concerne l'amplitude des fluctua-
tions du niveau des eaux souterraines) et ils demandent des services d'entretien très
perfectionnés. On considère que les systèmes à flotteur sont plus fiables et plus sou-
ples d'emploi que n'importe quelle autre méthode, bien que les développements fu-
turs des techniques instrumentales dans le domaine des capteurs, des transducteurs
et des enregistreurs fourniront vraisemblablement d'autres appareils aux performan-
ces comparables ou meilleures à des coûts compétitifs.
Les limnigraphes comportant une conversion analogique-numérique, employés
pour les rivières (section 10.2.2) peuvent s'adapter facilement à la mesure du niveau
des eaux souterraines.
Les enregistreurs automatiques nécessitent un entretien approprié et des interven-
tions rapides, sinon les données sont perdues. On peut faire sur place des réparations
simples, mais, pour toute panne sérieuse, on est obligé de remplacer les appareils et
222 CHAPITRE 16
Poulie de
l'enregistreur
Tubage du
puits (50 mm) Galets de guidage
Puits d'observation
de 50 mm
Rondelle de
centrage avec galets Flotteur
de petit diamètre (45)
Niveau
10,00 Câble (ou fil) de la nappe
10,00
Niveau de
la nappe
Flotteur Galets de
guidage
Montage du flotteur
et des rondelles de centrage Coupe verticale du puits
au niveau de la nappe
Galets
Coupe horizontale
Rondelles de centrage
d'effectuer les réparations en laboratoire ou en atelier. Ces appareils doivent être pro-
tégés des conditions climatiques extrêmes, des dommages accidentels ou des malveil-
lances délibérées.
Les mouvements d'horlogerie sont particulièrement sensibles aux fortes teneurs
en humidité; cela rend essentielle une ventilation suffisante et l'emploi de déshydra-
teurs peut être souhaitable sous certaines conditions.
concentration en minéraux dissous aux divers niveaux du puits est calculée à l'aide
d'une courbe d'étalonnage, établie sur des valeurs de résistance correspondant à des
concentrations connues de KC1, en solutions titrées. La résistance est calculée à une
température de 25 °C, à l'aide de l'équation suivante :
R25 = ( RΘ − r ) (1 − 0.02 ∆ Θ ) (16.1)
aspiré à partir de la chambre poreuse à travers une valve de contrôle dans une
seconde chambre. A partir de là il peut être expulsé vers la surface par injection d'a-
zote dans la chambre.
Les variables de base définissant la qualité des eaux superficielles peuvent être
utilisées pour la surveillance des eaux souterraines à l'exception de la turbidité qui
n'est normalement pas un problème [1-7].
Références
1. UNESCO/OMS, 1978 : Water Quality Surveys. Guide pour la collecte et l'in-
terprétation des données sur la qualité de l'eau, préparé par le Groupe de travail sur
la qualité de l'eau relevant de l'IHD (Décennie hydrologique internationale) et de
l'OMS avec l'assistance du PNUE.
2. US Geological Survey, 1981 : National Handbook of Recommended Methods
for Water Data Acquisition, Chap. 2, Ground Water, Reston, Virginie.
3. Everett, L.G., 1980 : Groundwater Monitoring, General Electric, Schenectady,
New York, Etats-Unis d'Amérique.
4. ISO, 1988 : Guidance on the Sampling of Groundwater, ISO/TC147, SC6/
WG4/N30, Genève.
5. Energy, Mines and Resources Canada, 1985 : Uranium Tailings Sampling
Manual, Ottawa.
6. OMM, 1988 : Manual on Water Quality Monitoring — Planning and Implementation
of Sampling and Field Testing, Rapport d'hydrologie opérationnelle N° 27,
OMM-N° 680, Genève.
7. OMM, 1989 : Management of Groundwater Observation Programmes, Rapport
d'hydrologie opérationnelle N° 31, OMM-N° 705, Genève.
CHAPITRE 17
QUALITÉ DE L’EAU
17.1 Généralités
Ce chapitre examine les aspects généraux des mesures de la qualité de l'eau et plus
particulièrement les mesures concernant les rivières, les canaux, les lacs et les reser-
voirs. Les aspects plus spécifiques à la qualité des précipitations et des eaux souter-
raines ont été examinés aux sections 7.9 et 16.6 respectivement. Des exposés plus
détaillés peuvent être trouvés dans la publication de l’OMM intitulée Manual on
Water Quality Monitoring — Planning and Implementation of Sampling and Field
Testing [1] et dans le guide GEMS/Water Operational Guide [2].
portion est alors analysée ou par prélèvement continu pendant une période de
temps.
Un échantillon composé fournit une valeur moyenne de l'état de la qualité de
l'eau pendant la durée de l'opération d'échantillonage. Un avantage évident est
l'économie réalisée par la réduction du nombre d'échantillons à analyser. Mais d'un
autre côté des échantillons composés ne peuvent pas détecter un changement des
paramètres observés qui se produirait pendant la période d'échantillonnage.
Il y a deux principaux types d'échantillons composés, séquentiel et proportionnel au
débit.
Un échantillon composé séquentiel est obtenu par pompage continu ou par
mélange de volumes égaux d'eau prélevés à intervalles réguliers.
Un échantillon composé proportionnel est obtenu soit en pompant proportion-
nellement au débit et en mélangeant des volumes égaux d'eau prélevés à des inter-
valles de temps inversement proportionnels au débit, soit en mélangeant des volumes
d'eau proportionnels au débit collectés à intervalles réguliers.
peuvent être utilisés pour prélever de l'eau en vue de déterminer ses constituants non
volatils; de multiples échantillonneurs peuvent être utilisés dans ce but.
Une méthode approximative pour obtenir un échantillon cumulé suivant la pro-
fondeur est de faire descendre un échantillonneur ouvert au fond de la masse d'eau
et de le remonter à une vitesse constante et telle que la bouteille soit juste remplie
lorsqu'elle atteint la surface. Un échantillonneur métallique peut être utilisé dans ce
cas. C'est un dispositif, parfois fabriqué en métal, maintenant des bouteilles d'échan-
tillons. Celles-ci sont placées dans l'échantillonneur et maintenues par un support.
Dans quelques cas ces échantillonneurs sont équipés de poids pour leur assurer une
descente verticale dans un courant très fort.
Une méthode très simple consiste à prendre un tube de plastique transparent
lesté à son extrémité et d'un diamètre tel qu'il puisse contenir un échantillon d'un
volume suffisant, par exemple quatre litres. L'extrémité lestée est ensuite descendue
à la profondeur désirée, le tube est pincé à la surface et remonté pour récupérer son
contenu dans un conteneur.
Dans les canaux peu profonds il n'est pas possible d'obtenir une mesure intégrale
le long d'une verticale. Dans de tels cas il faut aussi faire attention de ne pas trou-
bler le fond de la rivière au moment de la prise d'échantillon. On peut alors creuser
un trou dans le fond, laisser le courant se stabiliser et effectuer le prélèvement au-
dessous du bord supérieur du trou.
Des échantillonneurs ponctuels sont utilisés pour collecter des échantillons à
une profondeur donnée. Un appareil approprié est descendu à la profondeur désirée,
activé et récupéré. Sont fréquemment utilisés dans ce but : la bouteille de Van Dorn,
l'échantillonneur de Kemmerer et les échantillonneurs à pompe.
a) Bouteille de Van Dorn — Cet appareil est indiqué pour les profondeurs de
deux mètres et plus. L'échantillonneur, présenté en deux configurations à la
figure 17.1, est disponible aussi bien en PVC qu'en matière acrylique ce qui
le rend apte pour un usage général ou pour la recherche des métaux trace. La
configuration horizontale convient pour des échantillons proches du fond, à
l'interface eau-sédiments, ou lorsque il faut échantillonner une étroite bande
près du profil du fond (chemocline, thermocline). Des volumes d'échantillon de
deux à 16 litres sont disponibles.
b) Echantillonneur de Kemmerer — C'est le plus vieux modèle d'échantillonneur
vertical à commande par messager. Il est communément utilisé pour des mas-
ses d'eau d'une profondeur de un mètre et plus. L'echantillonneur de Kemmerer
présenté à la figure 17.2 est fait en cuivre et nickel plaqué cuivre pour l'échan-
tillonnage d'eau en général. Pour les métaux traces il est fabriqué en PVC et
acrylique avec des bouchons de silicone. Tous ces appareils existent pour des
volumes allant de 0,5 à huit litres.
230 CHAPITRE 17
Câble
Câble
Bouchon Transmetteur
Transmetteur
Mécanisme mobile
Manchon
(PVC ou
acrylique)
Valve de
drainage Valve de
drainage
Transmetteur
Câble
Bouchon
Manchon
(PVC, cuivre ou
nickel plaqué)
Bouchon
c) Pompes — Trois types de pompes peuvent être utilisées pour prélever des échan-
tillons à des profondeurs déterminées : à diaphragme, péristaltique et rotatives.
Les pompes à diaphragme sont en général manuelles; par contre les deux autres
requièrent une source d'énergie ce qui limite leur domaine d'utilisation. Les pom-
pes péristaltiques ne sont pas recommandées pour le prélèvement d'échantillons
pour l'analyse de la chlorophyle à cause des dommages que les algues peuvent
leur causer. Toutes les pompes doivent avoir une constitution interne telle
qu'elles ne puissent pas contaminer l'eau de l'échantillon. Les tuyaux d'entrée et
de sorties doivent être aussi exempts de matières contaminantes.
Les bouteilles de Van Dorn ont un avantage par rapport à l'échantillonneur de
Kemmerer : leurs bouchons ne restant pas dans la trajectoire du courant d'eau tra-
versant l'appareil, ne causent ni remous ni gène.
Un échantillonneur multiple (figure 17.3) permet le prélèvement simultané au
même point de plusieurs échantillons de volumes égaux ou différents. Chaque
échantillon est collecté dans une bouteille individuelle. Quand les volumes sont
égaux, il est possible d'obtenir des informations sur la variation instantanée entre les
échantillons analogues. Les appareils peuvent être modifiés pour accueillir différents
nombre et tailles de bouteilles en fonction des exigences de programmes spécifiques.
Ceci peut être obtenu en changeant la taille des coupelles, la longueur des manchons
et la forme et la taille des ouvertures situées au sommet acrylique transparent.
232 CHAPITRE 17
Transmetteur
Mécanisme mobile
Tuyau de remplissage
Manchon
(nickel plaqué)
Bouteille DBO
Coupe
de ne pas dépasser 24 heures entre le prélèvement et l'analyse. Ils réduisent les coûts
de personnel si de fréquents prélèvements sont requis. Si le site est équipé de moyens
automatiques de mesure des débits, certains échantillonneurs automatiques peuvent
fournir des échantillons composés proportionnels. Ponctuels ou composés les deux
types d'échantillonneurs sont disponibles.
17.4.2.1 Conteneurs
L'usage de conteneurs appropriés est très important pour la préservation de l'intégrité
de l'échantillon.
Les bouteilles d'échantillonnage sont en général fournies par les laboratoires
d'analyses. Les principaux matériaux utilisés pour les conteneurs sont le plastique
et le verre. Le borosilicate est inerte vis-à-vis de nombreux produits et il est
recommandé quand un conteneur en verre est exigé, comme lorsque les échantil-
lons sont destinés à l'analyse des composés organiques. Le polyéthylène est éco-
nomique et absorbe peu d'ions métalliques. Il est utilisé pour des échantillons
dont des éléments non organiques doivent être analysés, comme la majorité des
ions et les métaux. Les conteneurs en polyéthylène ne doivent pas être utilisés
pour l'étude des traces organiques comme les pesticides et quelques substances
volatiles qui peuvent diffuser à travers les parois de polyéthylène. Les échan-
tillons photosensibles demandent des conteneurs opaques ou en verre fumé.
Des bouteilles à goulot étroit munies d'un pointeau en verre sont utilisées
pour les gaz dissous. Les conteneurs pour les échantillons destinés à l'analyse
microbiologique doivent être stérilisés soit en autoclave soit avec de l'oxyde
d'éthylène.
Les couvercles des bouteilles sont des sources potentielles de problèmes. Les
bouchons de verre doivent être rodés particulièrement pour les échantillons alcalins.
Hormis lorsqu'ils sont en Téflon, les bords de couvercles peuvent introduire des con-
taminants ou absorber des éléments traces.
Plus la concentration de l'élément à analyser est faible, plus ces aspects sont
importants.
QUALITÉ DE L’EAU 237
17.4.2.3 Congélation
La congélation est possible pour certaines analyses, mais n'est pas une technique
générale de conservation car elle peut causer des changements physicochimiques
comme par exemple la formation de précipités ou la perte de gaz dissous qui peu-
vent affecter la composition de l'échantillon. Les composantes solides de l'échantil-
lon changent aussi lors de la congélation et de la décongélation; le retour à l'équili-
bre doit être suivi par une très rapide homogénéisation avant de commencer toute
analyse.
Ne jamais congeler un échantillon d'eau dans une bouteille en verre.
17.4.2.4 Réfrigération
La réfrigération à 4°C ou à l'état de glace est une technique commune de conserva-
tion. Elle présente l'avantage qu'aucune substance n'est ajoutée à l'échantillon qui
pourrait interférer sur les analyses à venir. Cependant elle ne maintient pas l'in-
tégrité complète de tous les constituants. Dans certains cas elle peut affecter la
solubilité de certains éléments et provoquer leur précipitation. La réfrigération est
souvent utilisée en conjonction avec des réactifs chimiques.
Lorsque les conteneurs en verre sont remplis jusqu'au bord, ils ne doivent être
stockés à basse température que jusqu'à 4°C pour éviter la pression due à la forte expan-
sion pendant le réchauffement.
17.5.2.1 Mesure du pH
Le pH d'une eau naturelle non polluée dépend largement de l'équilibre entre gaz
carbonique, bicarbonates et carbonates. La concentration de gaz carbonique peut être
altérée par les échanges à l'interface air-eau et par les processus de photosynthèse et de
putréfaction.
QUALITÉ DE L’EAU 239
Les changements de pH sont causés par les pluies acides, les rejets industriels,
le drainage des mines et le lessivage des minéraux. Le pH est un important critère
de qualité de l'eau car il conditionne la possibilité de vie aquatique et de bien des
usages de l'eau.
De façon optimale le pH est déterminé in situ. La méthode électrométrique est
la meilleure de par sa facilité et son exactitude. Le pH est proportionnel à la dif-
férence de potentiel entre une électrode de verre sensible à l'hydrogène plongée dans
l'échantillon et une électrode de référence. Il y a sur le marché de nombreux mo-
dèles de pH-mètres portables fonctionnant sur piles. Le chercheur doit choisir celui
qui convient selon le cas. Un affichage digital est préférable car l'affichage ana-
logique est souvent difficile à lire lorsqu'on effectue une mesure in situ, par exem-
ple sur un bateau lorsque l'eau est agitée.
Le pH peut aussi être mesuré colorimétriquement avec des solutions tampons
contenant des indicateurs colorés. Cette méthode est généralement moins exacte que
la méthode électrométrique et est limitée aux eaux contenant peu de substances
colorées et de faible turbidité.
Sur le terrain, le pH-mètre doit être réétalonné après chaque lecture avec
une solution tampon standard conformément au manuel d'instructions. Il faut met-
tre les flacons de solutions tampons et les électrodes à la bonne température en
les plongeant quelques minutes dans l'échantillon. Il faut faire attention à préve-
nir l'entrée d'eau dans les flacons tampons et dans le trou de l'électrode de réfé-
rence. Une procédure alternative consiste à mesurer la température de la solution
tampon, à étalonner le pH-mètre et à ajuster la compensation de température en fonc-
tion de celle de l'échantillon. Si les électrodes n'ont pas été utilisées depuis
longtemps ou rangées au sec plusieurs jours, il faut leur laisser 10 à 20 minutes pour
se stabiliser.
Il faut protéger le pH-mètre des grands écarts de température pendant les
mesures, car ceux-ci affectent la stabilité du système électronique et la préci-
sion.
Si les électrodes ont été stockées au sec pour une longue période, la membrane
de verre doit être trempée dans une solution de KCl à 3 mol/l, 12 à 24 heures avant
usage. Les pH-mètres peuvent avoir un réservoir de stockage des sondes rempli
d'électrolytes. Les électrodes de verre qui n'ont pas été conditionnées avant usage
peuvent ne pas se stabiliser et requérir de fréquents réétalonnages.
Si le pH-mètre présente une dérive et que la sonde a été stockée et conditionnée
correctement, celle-ci doit elle-même être remplie d'une solution de KCl à 3 mol/l.
La cause la plus courante de pannes des sondes est le blocage du diaphragme. Si
ceci se produit, sous la forme d'une dérive persistante, il faut plonger l'électrode dans
de l'hydroxyde d'amonium. Comme toute pièce d'un équipement, la sonde doit être
protégée de la boue, du gel et des manipulations brutales.
240 CHAPITRE 17
Les poissons peuvent être collectés de façon active (chalut, ...) ou passive (filets,
trappes, ...).
Les macro-invertébrés peuvent être prélevés de plusieurs façons selon leur habi-
tat et d'autres paramètres. Outre les filets, existent des échantillonneurs à plateaux
multiples ou à panier. Ils sont suspendus sur place par des flotteurs pour une pério-
de de quatre à huit semaines et remontés avec précaution à la surface avec un filet
par en dessous pour déloger les spécimens.
Le plancton peut être prélevé avec l'échantillonneur décrit dans la section 17.2.
Il y a aussi des appareils spécialement conçus pour le plancton telle que la trappe à
plancton de Juday qui capte cinq litres environ d'eau à la profondeur désirée et filtre
le plancton. Elle est plutot chère et difficile à utiliser à partir d'un bateau. L'étude
du zooplancton requiert de grands échantillons et un filet calibré en nylon peut être
utilisé. Le périphyton peut être échantillonné en exposant, dans le site, des barres
flottantes ou ancrées pendant au moins deux semaines.
Pour les macrophytes on peut utiliser un rateau de jardin dans les eaux peu pro-
fondes ou une drague pour de plus grandes profondeurs. A partir d'un bateau on peut
utiliser une lame de couteau fixée à une perche ou une simple cuillère. Pour certains
usages l’appareil autonome de respiration subaquatique s'est révélé très utile.
Il est recommandé d'ajouter une teinte appropriée telle que le rose bengale avant
toute fixation. Ces derniers temps les animaux conservés ont pu être reconnus par un
personnel peu entraîné en biologie grâce au fait que la couleur les fait ressortir par
rapport à l'environnement.
Des méthodes de conservation des spécimens multicellulaires sont données dans
le tableau suivant. Certains praticiens préfèrent utiliser le lugol plutôt que le for-
maldéhyde pour le périphyton et le plancton.
248
Analyses biologiques — Les paramètres biologiques à étudier sont en général nombreux et peuvent varier d'une espèce à l'autre. Pour cette
raison, il est impossible de donner une liste exhaustive de toutes les précautions devant être prises pour conserver de tels échantillons.
Les indications qui suivent ne concernent donc que les paramètres généralement étudiés pour des espèces animales et végétales variées.
Avant toute étude détaillée, il faut donc choisir correctement les paramètres à observer.
1 2 3 4 5 6
Comptage et
identification
Benthus P ou G Addition d’éthanol Laboratoire 1 an
macro-invertébrés
Poissons P ou G Addition de formaldéhyde Laboratoire 1 an Cette analyse doit
CHAPITRE 17
à 10 %, de 3 g de barade être effectuée le
de sodium et 50 ml de plus tôt possible
glycérine par litre
Macrophyton P ou G Addition de formaldéhyde Laboratoire
à 5%
Périphyton P ou G Addition de formaldéhyde Laboratoire 1 an
opaque neutre à 5 % et stockage
dans l’obscurité
Phytoplancton P ou G Addition de formaldéhyde Laboratoire 6 mois
opaque neutre à 5 % ou de
mentholate, et stockage
dans l’obscurité
Zooplancton P ou G Addition de formaldéhyde Laboratoire
à 5 % (ou de lugol)
Refroidissement et
séchage
Benthus Ne pas congeler à -20 °C
macro-invertébrés
(suite)
QUALITÉ DE L’EAU
macro-invertébrés entre 2 et 5 °C
Macrophytes P ou G Congélation à -20 °C Laboratoire 6 mois
Périphyton Congélation à -20 °C Laboratoire 6 mois
Phytoplancton Filtrage et congélation Laboratoire 6 mois
à -20 °C
Calorimétrie
Benthus P ou G Refroidissement entre 2 et Laboratoire 24 heures L’analyse doit être
macro-invertébrés 5 °C et ensuite filtrage et effectuée aussi tôt
stockage dans un séchoir que possible, et en
tout cas dans les
24 heures
Phytoplancton
Zooplancton
Tests de toxicité P ou G Refroidissement entre Laboratoire 36 heures La période de
2 et 5 °C conservation varie
en fonction de la
249
Congélation à -20 °C Laboratoire 36 heures méthode d’analyse
250 CHAPITRE 17
La DBO est définie comme la quantité totale d'oxygène nécessaire aux micro-
organismes pour oxyder la matière organique dégradable et le rythme de l'oxydation
biochimique est proportionnel à la quantité restante de matière organique non oxy-
dée. Ainsi le test de la DBO est utilisé pour estimer l'importance et la vitesse de la
désoxygénation qui peut se produire dans un cours d'eau ou un lac où l'on rejette des
matières organiques. Cependant la prévision des effets d'une telle décharge est plus
compliquée, d'autres facteurs pouvant intervenir qui ne sont pas pris en compte dans
la mesure de la DBO. Par exemple, il est possible que les matières organiques en sus-
pension se déposent sur le fond dans un cours d'eau à faible vitesse, juste en aval de
la source de pollution, où cela peut avoir un effet considérable sur la teneur locale
en oxygène dissous. La présence de benthos, de végétaux à racines et d'algues
planctoniques, influe sur la teneur en oxygène dissous à l'échelle journalière.
De sérieuses difficultés dans la mesure de la DBO peuvent provenir de la pré-
sence de bactéries nitrifiantes qui oxyderont l'ammoniac et les composés organiques
azotés en nitrites et nitrates.
Les fortes concentrations en polluants des effluents industriels peuvent poser
quelques problèmes, car elles peuvent supprimer l'oxydation biochimique dans le
cours d'eau récepteur dans les conditions naturelles. Dans ce cas, on doit diluer
l'échantillon avec de l'eau pure et l'ensemencer avec l'eau d'un effluent d'égout qui
contient les micro-organismes nécessaires au démarrage du processus d'oxydation
biochimique. Des techniques spéciales de préparation doivent être mises au point
pour traiter l'échantillon à tester.
des plantes vertes. Cependant, l'oxygène consommé par la respiration des algues est
inclus dans la mesure.
Pour les échantillons où la nitrification peut se produire pendant la mesure et
être la cause d'un résultat erroné, on ajoute de l'allylthiourée (ATU) avant l'incuba-
tion; dans ce cas, le résultat apparent de la DBO correspond aux matières polluantes
carbonées seulement.
Le taux d'oxydation biochimique peut être estimé par l'incubation de cinq échan-
tillons identiques en dosant l'oxygène dissous dans le premier flacon le 1er jour, dans
le deuxième flacon le 2e jour, dans le troisième flacon le 3e jour, dans le quatrième
flacon le 4e jour, et dans le cinquième flacon le 5e jour. Le logarithme de la DBO,
porté sur un graphique en fonction du temps, donne des points alignés. L'extrapo-
lation de cette droite jusqu'au dernier temps donne directement une estimation de
la DBO carbonée finale, qui mesure la quantité totale d'oxygène nécessaire pour
oxyder les matières organiques décomposables.
17.8.2 Exactitude
Par nature, la mesure de la DBO est plutôt inexacte. Si l'on veut exploiter statistique-
ment les résultats, on doit diluer et faire incuber (et ensemencer, si nécessaire)
plusieurs échantillons dans des conditions identiques et on calcule une DBO moyen-
ne. Il a été proposé de substituer la mesure manométrique à la méthode par dilution
afin d'obtenir une plus grande exactitude. Il faut savoir que les deux méthodes ne sont
pas toujours directement comparables [5]. La méthode manométrique peut donner
une indication de l'oxydabilité biologique d'un échantillon en moins de cinq jours.
Références
1. OMM, 1988 : Manual on Water Quality Monitoring — Planning and Implemen-
tation of Sampling and Field Testing. Rapport d'hydrologie opérationnelle N° 27,
OMM-N° 680, Genève.
2. PNUE/OMS/UNESCO/OMM, 1992 : Global Environment Monitoring System
(GEMS)/Water Operational Guide. Canada Centre for Inland Waters, Burlington,
Ontario.
3. U.S. Geological Survey, 1984 : National Handbook of Recommended Methods
for Water Data Acquisition, Chapitre 5 : Chemical and physical quality of water and
sediments.
4. Huibregtse, K. R. et Moser, J.H., 1976 : Handbook for Sampling and Sample
Preservation of Water and Wastewater. EPA600/4-4-76-049, Environmental Monitoring
and Support Laboratory, Office of Research and Development, U.S. Environmental
Protection Agency, Section 11.3.2.
5. Montgomery, H.A.C., 1967 : The determination of biochemical oxygen demand
by respirometric methods. Water Research, Volume 1, p. 631.
CHAPITRE 18
NOTIONS DE SÉCURITÉ
18.2.2 Plateformes
Les plateformes hautes et les corniches doivent avoir une surface non glissante de
type grillage fin fixé sur des planches. Des rampes doivent être posées.
18.2.3 Puits
Certaines stations d'enregistrement du niveau de l'eau sont dotées de puits profonds qui
doivent être visités pour raison de maintenance. Les risques sont dus à la possibilité
254 CHAPITRE 18
de chutes et de présence de gaz. Tous les puits doivent être au moins équipés d'une
corde, d'une poulie et d'un treuil de façon à ce qu'une personne puisse être secourue
au fond du puits.
Les personnes descendant dans des puits profonds ou dans toute galerie suscep-
tible de contenir des gaz doivent porter un harnais de sécurité relié à un système de
secours avec plusieurs personnes présentes au bord du puits. Un casque de sécurité
devrait aussi être porté.
Les risques de glissade peuvent être diminués par une bonne construction
des échelles et en maintenant tous les équipements en bon état. De nombreux
gaz, parmi lesquels le gaz carbonique et l'hydrogène sulfuré, peuvent être pré-
sents dans les puits. Ils sont produits par la décomposition des matières organi-
ques et peuvent supplanter l'air conduisant à une déficience en oxygène ainsi qu'à
une atmosphère toxique ou inflammable. Ces dangers sont présents pour de rela-
tivement faibles concentrations et la réaction des gaz peut être rapide, la per-
sonne perdant connaissance après seulement une ou deux inhalations de substance
toxique.
Les précautions comprennent la ventilation correcte de tout puits de plus de
six mètres de profondeur, l'ouverture des puits pour les aérer avant d'y entrer,
l'interdiction de fumer ou de faire du feu, l'utilisation d'un équipement de surveil-
lance des gaz et l'emploi des harnais de sécurité et des équipements de secours.
Tous les efforts doivent être faits pour éviter ou enlever les matières organiques des
puits.
par des bateaux passant sous le pont. Il faut faire très attention à ces dangers en
période de crue.
Les chassis et les grues de mesure doivent être convenablement équilibrés ou
fixés. Le point de basculement d'un véhicule équipé d'une grue doit être calculé et il
doit être équipé de fixations si cela est nécessaire pour éviter le chavirement. Si
le cours d'eau est navigable des fanions doivent être attachés à tous les câbles pour
signaler leur présence.
18.4.7 Responsabilité
Le personnel ne doit pas être obligé de jauger à gué si il ne se sent pas en sécurité.
L'expérience et la confiance sont des facteurs importants mais doivent être tempé-
rées par une certaine prudence.
manœuvre ainsi qu'une ancre avec suffisamment de corde pour faire face aux condi-
tions de fond et de profondeur susceptibles d'être rencontrées. Si cela est possible,
un moteur auxilliaire mobile et du carburant peuvent être embarqués.
18.7.2 Tronçonneuses
Les opérateurs doivent porter des vêtements près du corps et l'équipement de
sécurité comprenant, casque, oreillettes, lunettes et chaussures de travail à bout
protégé.
La scie devrait être mise en marche au sol et la coupe effectuée les jambes
solidement campées, dans un espace dégagé de tout obstacle ou de toute autre per-
sonne, en se gardant la possibilité d'éviter les bois coupés et les branches qui roulent.
Un recul peut se produire lorsque la chaîne heurte un obstacle. La scie peut alors
reculer beaucoup plus vite que la capacité de réaction de l'opérateur et lui faire lâcher
prise. Une lacération de la main gauche est alors fréquente. Pour réduire la probabi-
lité d'un tel accident, il faut garder une bonne prise de l'appareil, le poignet ferme et
les jambes bien campées, couper à la vitesse maximale et tenir le nez de la scie loin
des obstacles.
NOTIONS DE SÉCURITÉ 259
Les mesures de sécurité autour des appareils de forage sont essentielles; les manuels
de forage devraient être consultés.
L'entrée dans un puits de large diamètre pour un prélèvement doit être évitée
pour cause de présence potentielle de gaz, comme exposé dans la section 18.2.3. Un
harnais de sécurité est nécessaire pour travailler au-dessus d'un puits de large
diamètre.
Un spécialiste doit être consulté et des procédures spéciales doivent être obser-
vées lorsqu'il faut prélever ou étudier de l'eau ayant de fortes concentrations en
substances toxiques ou suspectée d'être radioactive.
18.9.2 Engelures
L'exposition au grand froid provoque des engelures affectant les extrémités des par-
ties exposées telles que orteils, doigts, oreilles et nez. Ces parties s'engourdissent,
blanchissent et prennent un aspect cireux. Une engelure superficielle peut être traitée
262 CHAPITRE 18
par application de la main ou d'une autre partie du corps sans frotter. Ne pas réchauf-
fer directement ou donner de l'alcool. Des engelures plus sérieuses requièrent un
traitement médical.
La prévention consiste à se protéger convenablement les pieds, les mains, les
oreilles et la face en évitant les vêtements et les chaussures serrées, en gardant les
mains et les pieds secs et en surveillant constamment les signes d'engourdissement.
Un mouvement constant des doigts et des orteils pour stimuler la circulation est un
bon remède à court terme qui devrait être suivi par la réduction de l'exposition au
froid.
18.11.2 Hélicoptères
A terre, le bruit, le souffle et l'urgence associés aux hélicoptères tendent à masquer
le risque présenté par les pales du rotor principal et du rotor de queue; ceux-ci ont
estropié ou tué beaucoup de personnes. Ne pas approcher ou quitter l'hélicoptère
sans l'approbation du pilote et ceci doit être fait dans son champ de vision. Toujours
se pencher pour être éloigné du rotor principal et ne jamais tourner autour de la
queue de l'appareil.
Le personnel doit se tenir éloigné de l'aire d'atterrissage et la garder libre de tout
dépôt. Tous les équipements et articles légers doivent être éloignés du souffle du
NOTIONS DE SÉCURITÉ 265
rotor ou fortement fixés. Les objets longs, tels que les mires topographiques, doivent
être transportés horizontalement, au niveau de la taille, pour éviter le contact avec le
rotor. L'aéronef doit être chargé sous le contrôle du pilote en faisant attention aux
cargaisons à risques comme les batteries ou les carburants.
Les téléphériques et les câbles aériens sont particulièrement dangereux pour les
opérations en hélicoptère. Le personnel doit attirer l'attention du pilote sur ceux qui
sont connus et l'assister pour localiser les autres.
Références
1. Corbett, P., 1986 : Hydrographers’ Field Safety Manual (projet). Report No.
T.S. 89.002, Department of Water Resources, Gouvernement de la Nouvelle-Galles
du Sud, Australie.
2. Curry, R. J. et Fenwick, J. K., 1984 : Hydrologists’ Safety Manual. Water and
Soil Miscellaneous Publication No. 64, National Water and Soil Conservation
Organisation, Wellington, Nouvelle-Zélande.
3. Environment Canada, 1983 : Sampling for Water Quality. Water Quality Branch,
Inland Waters Directorate, Environment Canada, Ottawa.
4. U.S. Geological Survey, 1989 : U.S. Geological Survey Handbook 445-1-H,
Reston, Virginie.
PARTIE C
COLLECTE, TRAITEMENT ET DIFFUSION
DES DONNÉES HYDROLOGIQUES
CHAPITRE 19
RÔLE DES DONNÉES HYDROLOGIQUES DANS UN SYSTÈME
D’INFORMATION
Objectif(s)
Techniques
décisionnelles
Collecte
des données
Système de
gestion des
données
Information
Système d'information
Impact
Quelques aspects de ces questions sont brièvement discutés dans la partie B. De plus
amples informations concernant la conception de réseaux de mesure figurent au
chapitre 20.
A ce stade, la collecte de données peut commencer et c'est aussi à ce point que
le feed-back, représenté sur la figure par des flèches pointillées, commence à pro-
duire ses effets. Toutes les étapes précédentes sont basées sur un niveau spécifique
de connaissance des conditions hydrologiques. Au fur et à mesure que les données
sont collectées, ce niveau s'élève. De nouvelles techniques d'analyse de données et
une nouvelle conception du réseau peuvent alors s'avérer nécessaires. Des informa-
tions concernant la collecte de données figurent au chapitre 21.
LE RÔLE DES DONNÉES HYDROLOGIQUES DANS UN SYSTÈME D’INFORMATION 269
On peut voir sur la figure que la notion de qualité fait partie intégrante du sys-
tème d'information, notion qui est toujours pertinente, du travail sur le terrain jusqu'à
la diffusion des données et de l'information. Comme elles touchent à plusieurs
domaines, les informations concernant le contrôle de qualité sont fournies dans les
chapitres 21 à 25.
La discussion sur les systèmes d'information ne serait pas complète si elle
n'abordait pas les systèmes de gestion de données. L'information contenue dans un
système robuste de gestion, non seulement reste à la disposition des utilisateurs pour
lesquels les données ont été collectées, mais sera aussi disponible pour satisfaire
d'autres besoins, non prévus au départ. Mais cette robustesse présente deux incon-
vénients majeurs. Le premier est que les options inhérentes aux systèmes robustes
tendent à rendre leur utilisation difficile (une formation plus approfondie est alors
requise). Cet inconvénient peut être réduit grâce à la conception de systèmes d'une
utilisation simple. Le second inconvénient est la perte potentielle d'information que
la robustesse entraîne. Parce qu'un système de gestion de données ne peut pas per-
mettre de tout faire et satisfaire tous les utilisateurs, des compromis doivent être
faits. Ils entraînent habituellement le compactage et la perte des attributs des don-
nées. Pour restreindre cette perte, des sous-systèmes retenant davantage de données
objectives et spécifiques peuvent être ajoutés au système central. Quelques-uns de
ces systèmes sont examinés aux chapitres 24 et 25.
Le produit ultime du système d'information est obtenu par traitement des données
selon la même technique d'analyse que celle ayant été initialement déterminante lors
de la conception du réseau de mesure. Cette phase aboutit à l'intégration de l'informa-
tion hydrologique dans un processus de décision conçu de façon à avoir un impact
optimal. Le moyen d'obtenir cette optimisation est de conserver la compatibilité entre
la technique décisionnelle, la technique d'analyse des données et le réseau de mesure.
Un réseau d'information bien conçu entraîne une synergie obtenue de trois
façons. Premièrement, l'information est un produit qui n'est pas détruit par son utili-
sation. Ainsi, si l'information est correctement stockée, elle reste disponible à moin-
dre coût pour différents usages non prévus lors de sa collecte. Deuxièmement, l'in-
formation peut être utilisée pour améliorer la compréhension des processus
hydrologiques. Cette compréhension améliorée accroît la quantité d'information con-
tenue dans les données déjà acquises ou qui seront acquises dans le futur.
Troisièmement, la synergie évolue en s'appuyant sur la réalisation des autres syner-
gies. De nouvelles approches et techniques de conception de systèmes d'information,
tout comme les données qu'ils contiennent, sont des ressources réutilisables.
FAO [1] décrit les concepts, la terminologie et les applications du traitement infor-
matique des données.
Les ordinateurs jouent un rôle de plus en plus important dans tous les aspects de
la collecte et du traitement des données. Avec la technologie actuelle, le traitement
primaire des données peut être réalisé sans problème à l'aide d'un P.C. Cependant, la
capacité de collecter une grande quantité d'informations peut avoir comme con-
séquence l'accumulation de nombreux enregistrements incorrects et trompeurs. Le
contrôle de qualité est donc essentiel. Les systèmes d'exploitation bien développés et
les logiciels d'enregistrement, possédant un champ d'activité spécifique, forment le
premier élément d'un système de traitement primaire des données. La possibilité de
contrôler l'enregistrement sur place est souhaitable. Celle de comparer les enre-
gistrements avec ceux de stations voisines et de pouvoir visionner un graphique sur
écran est primordiale, pour évaluer la validité des enregistrements collectés.
La partie G du Manuel de référence du SHOFM [2] contient de nombreux élé-
ments décrivant la collecte, le traitement et les systèmes de stockage des données de
base sur ordinateur.
données et le cadre d’où elles proviennent. Une telle connaissance de la part du spé-
cialiste du traitement des données peut lui permettre une première interprétation de
données mal présentées, en attendant que le collecteur de l’information soit en
mesure de la confirmer.
Il est essentiel de respecter le principe qui veut que la personne qui collecte les
données soit la première responsable de leur qualité. Une façon de mettre ce principe
en œuvre est d'impliquer le plus possible le collecteur de données dans la chaîne de
traitement et de garantir que le feed-back soit obtenu par retour des données publiées
au collecteur, pour évaluation. Le personnel chargé du traitement devrait être con-
scient de sa responsabilité quant à la qualité des données.
Le traitement des données est souvent un travail de routine, se prêtant bien à
l'automatisation. Pour cette raison, il est important qu'une attention toute particulière
soit accordée aux ressources humaines et que le système soit structuré pour
entretenir l'intérêt, l'implication, le professionnalisme ainsi que le sens du devoir. Le
personnel de traitement de données devrait avoir la possibilité d'émettre des idées
permettant d'augmenter l'efficacité du système.
La sécurité est un élément faisant partie de toute profession. Les activités de
ceux qui collectent et qui traitent les données doivent respecter certaines règles de
sécurité. Ces règles sont examinées au chapitre 18. Le caractère répétitif et de rou-
tine d'une partie du travail peut être à l'origine d'accidents provoqués par l'attention
prolongée requise. Ce problème devrait préoccuper aussi bien les responsables de la
sécurité que l'équipe dirigeante.
Références
1. OMM/FAO, 1985 : Guidelines for Computerised Data Processing in
Operational Hydrology and Land and Water Management, publié par la FAO et
l'OMM, OMM-No 634, Genève.
2. OMM, 1988 : Hydrological Operational Multipurpose System (HOMS/SHOFM)
Manuel de référence , 2ème édition, Genève.
3. OMM, 1984 : Directives pour la formation professionnelle des personnels de la
météorologie et de l'hydrologie opérationnelle, OMM-N° 258, Genève.
4. UNESCO, 1983 : Curricula and Syllabi in Hydrology, Paris (S. Chandra, L. J.
Mostertman, et autres), Technical papers in Hydrology, No 22, Paris.
CHAPITRE 20
CONCEPTION ET ÉVALUATION DES RÉSEAUX
HYDROLOGIQUES
Théorie décisionnelle
Analyse
bayesienne
Théorie
Théorie
Analyse de
de
socio-économique l'optimi- Théorie Corrélation
l'optimisation
sation de l'échan- et
tillonnage régression
Probabilité
Hydrologie
politiques, de même que la politique au sens large du terme. Celle-ci joue un rôle
prépondérant dans l'exploitation du potentiel en eau, ainsi que dans la valorisation
des données du réseau. Cette partie gauche de la pyramide est rarement prise en
compte lors de la conception d'un réseau de mesures, et ceci pour deux raisons : le
sujet est difficile à traiter de manière objective, mathématique et le faire réellement
requiert la synthèse de connaissances provenant de plusieurs disciplines autres que
l'hydrologie et l'ingénierie des ressources en eau. Effectuer une analyse socio-
économique lors de la conception d'un réseau requiert du temps et de l'argent.
Néanmoins, il est sage de garder à l'esprit, au stade de la conception, même de façon
subjective, l'effet que les données ont sur le monde réel.
sont pas encore connues lors de la conception du réseau et ne peuvent donc pas jus-
tifier la collecte de données spécifiques pouvant devenir très importantes par la suite.
En fait, peu de données hydrologiques seraient collectées si leur justification
économique devait être fournie au préalable. Toutefois, les sociétés modernes con-
sidèrent l'information comme une marchandise qui, à l'instar des assurances, doit
être acquise pour se protéger contre un avenir incertain. La mise en place d'un réseau
de base peut être considérée comme un placement rapportant des données
hydrologiques qui devront permettre, plus tard, de prendre certaines décisions rela-
tives aux ressources en eau, non prévues au départ. Le réseau de base devrait pro-
curer pour n'importe quel emplacement situé dans sa région, un niveau d'information
hydrologique suffisant pour éviter que de grossières erreurs soient commises lors de
la prise de décisions concernant les ressources en eau. Afin d'atteindre cet objectif,
trois conditions au moins doivent être satisfaites :
changements potentiels dans le cycle hydrologique, pouvant être causés par des
changements d'utilisation du sol ou par l'accroissement de la teneur en gaz à effet de
serre dans la stratosphère.
CADRE INSTITUTIONNEL
BUTS DU RÉSEAU
OBJECTIFS DU RÉSEAU
CONCEPTION DU RÉSEAU
BUDGET
EXÉCUTION
Liaisons directes
Mécanismes de feedback
RÉVISION
Cadre institutionnel
Le rôle et le but des organisations impliquées dans la gestion des ressources en eau
devraient être définis et identifiés, en particulier leurs responsabilités législatives. La
communication entre ces organisations devrait être améliorée, afin d'assurer la coor-
dination et l'intégration des réseaux de collecte de données.
Buts du réseau
Les buts du réseau doivent être définis du point de vue des utilisateurs et de l'utili-
sation des données, qui peuvent varier dans l'espace et dans le temps. Il faut aussi
identifier les besoins potentiels futurs et en tenir compte lors de la conception du
réseau.
Conception du réseau
Les techniques de conception de réseaux les plus appropriées seront appliquées, en
fonction de l'information disponible et des objectifs définis. Il peut s'agir de carac-
téristiques hydrologiques simples, de relations de régression ou de méthodes plus
complexes comme celle des moindres carrés généralisés.
Mise en œuvre
La mise en place du nouveau réseau doit être planifiée à court et à long terme.
Comme indiqué dans la section 20.1.3.1, le réseau minimal est celui qui permet
d'éviter de sérieuses lacunes dans la mise en valeur et la gestion des ressources en
eau, compte tenu du niveau général de développement économique et des besoins
environnementaux du pays. Ce réseau minimal devrait être mis en place le plus rapi-
dement possible, en y incorporant les stations existantes, selon les besoins. Ce réseau
fournira le cadre de développement futur permettant de répondre aux besoins d'in-
formation pour des usages spécifiques de l'eau.
Le concept de densité de réseau est surtout destiné à servir de ligne directrice
générale en l'absence d'une exigence plus spécifique. Cette densité doit être définie
en tenant compte des conditions socio-économiques et physico-climatiques locales.
Des techniques d'analyses mathématiques informatisées peuvent être appliquées
pour optimiser la densité du réseau satisfaisant aux besoins spécifiques, si les don-
nées nécessaires sont disponibles. Par exemple, la technique des moindres carrés
généralisés (NAUGLS), développée par le U.S. Geological Survey [7], offre un
moyen prometteur d'optimiser un réseau régional de base de stations de jaugeage.
Dans les sections suivantes, une densité minimale de différents types de stations
hydrologiques est recommandée, et ceci pour différentes zones climatiques et géo-
graphiques. Les recommandations figurant dans le présent Guide tiennent compte
des propositions émises par les membres du projet OMM d'évaluation de réseaux de
base (BNAP) [8]. Comme il est impossible de définir des zones représentant toutes
les variétés de conditions hydrologiques, un nombre limité de grandes unités a été
établi, de manière quelque peu arbitraire.
Le critère le plus simple et le plus précis pour définir des zones est la variation
saisonnière et spatiale des précipitations. Chaque pays devrait préparer une carte de
bonne qualité des précipitations annuelles, ce qui permettrait de définir un réseau
minimal. Mais de nombreux pays, qui ont besoin d'un réseau plus dense de stations
hydrologiques parce qu’ils manquent de données, ne peuvent pas établir une carte des
précipitations de bonne qualité. On peut considérer les pays où les précipitations sont
distribuées de façon très irrégulière comme faisant partie d'une catégorie à part. Il
n'est pas judicieux de déterminer des zones sur la base de cette seule caractéristique.
La densité de la population influence aussi la conception du réseau. Il est qua-
siment impossible d'installer et d'exploiter de façon satisfaisante un nombre impor-
tant de stations sur un territoire où la population est très clairsemée. Par exemple, il
est illusoire de prévoir plus de deux stations de jaugeage dans un bassin versant de
2
1 000 km , si cette région n'est peuplée que de 100 personnes, en particulier si cette
population n'est pas permanente. Il est d'ailleurs difficile de trouver des observateurs
dans des territoires peu peuplés et d'accès difficile. En général, les zones peu
habitées ont un climat extrême : régions arides, polaires ou de forêts tropicales. Dans
284 CHAPITRE 20
ces régions, l'utilisation de pluviomètres totalisateurs est préconisée, car ils ne néces-
sitent que peu de maintenance et de visites.
A l’autre extrême, les zones urbaines à forte densité de population requièrent un
réseau de stations pluviométriques très dense pour la résolution spatio-temporelle
des averses, ainsi que pour la conception, la gestion, le contrôle en temps réel des
systèmes d'évacuation des eaux pluviales ou pour d'autres projets d'aménagements.
A partir de ces considérations, quelques règles générales ont été formulées pour
définir des normes de densité des réseaux minimaux. Six catégories de régions
physiographiques ont été définies:
a) zones côtières;
b) zones montagneuses;
c) plaines intérieures;
d) régions de collines;
e) petites îles (d'une superficie inférieure à 500 km2);
f) zones polaires et arides.
La dernière catégorie, regroupe les régions dans lesquelles il ne semble pas pos-
sible d'atteindre des densités suffisantes, en raison de la grande dispersion de la
population, du faible développement des moyens de communication ou d'autres
raisons économiques.
déjà répondre aux besoins les plus immédiats. En général, les pluviomètres devraient
être répartis de manière aussi uniforme que possible, en tenant compte de l'utilisa-
tion prévue des données et de la proximité des observateurs. Dans les régions mon-
tagneuses, il faut mettre l'accent sur la notion de gradient altimétrique des précipita-
tions par l'utilisation à haute altitude de pluviomètres totalisateurs. Le relevé du man-
teau neigeux peut être utilisé pour compléter les données fournies par le réseau, mais
ne devrait pas être considéré comme un élément du réseau.
TABLEAU 20.1
Densités minimales recommandées des stations pluviométriques
végétale de la zone étudiée doivent être pris en considération pour choisir un chemi-
nement représentatif. On a proposé un cheminement nivométrique pour 2 000 à
3 000 km2 comme une densité raisonnable dans les régions les moins homogènes et
un pour 5 000 km2 dans les régions homogènes de plaine. Cependant, chaque cas
doit être considéré séparément. Les règles générales précédentes ne devraient cepen-
dant pas être appliquées sans un examen critique préalable.
Au début de la mise au point d’un réseau, l'étude du manteau nival devrait en
général être faite une fois par an, à peu près à l'époque de l'accumulation maximale.
Par la suite, il conviendra de procéder à de telles mesures à intervalles réguliers pen-
dant toute la période durant laquelle se produisent les chutes de neige. Dès que pos-
sible, ces mesures devraient être complétées par l'observation des facteurs
météorologiques connexes, comme le rayonnement, la température du sol et la
vitesse du vent.
TABLEAU 20.2
Densités minimales recommandées des stations évaporimétriques
Unité physiographique Densité minimale par station
(Superficie en km2 par station)
Des stations devraient être aménagées sur le cours inférieur des grands fleuves
du pays, immédiatement avant leur embouchure dans la mer (si possible en amont
de la zone d'influence des marées) ou au passage des frontières. Il faudrait également
installer des stations à la sortie des régions montagneuses et immédiatement en
amont des premières prises pour l'irrigation. Des stations hydrométriques doivent
aussi être placées à tous les points où le débit peut varier dans de larges proportions,
par exemple, en aval de la confluence avec un affluent important, à la sortie des lacs
et là où des aménagements hydrauliques de grande envergure sont prévus.
Afin d'assurer un échantillonnage adéquat, il faudrait qu'il y ait au moins autant
de stations débitmétriques sur les petits cours d'eau que sur les rivières principales.
Pour les petits cours d'eau, il est cependant nécessaire de procéder à des mesures
ponctuelles de débit, étant donné qu'il est impossible de tous les équiper de stations
de jaugeage. Des facteurs locaux influencent souvent fortement le débit des petites
rivières. Dans les régions développées, où même le plus petit cours d'eau est
économiquement important, l'absence de stations peut se faire sentir vivement,
même pour de tout petits bassins de 10 km2.
Des stations devraient être installées pour jauger les débits dans des contextes
géologiques et topographiques divers. Comme l'écoulement varie fortement avec
l'altitude, les stations du réseau de base devraient être disposées de façon assez
régulière, afin d'appréhender chaque entité des bassins versants, des régions de
haute altitude au pied des collines. Il faudrait aussi tenir compte de l'exposition
variable des pentes, qui joue un rôle important en terrain accidenté, et augmenter
la densité de stations dans les régions riches en lacs, pour pouvoir en déterminer
l'influence.
TABLEAU 20.4
Densité minimales recommandées des stations sédimentométriques
TABLEAU 20.5
Densité minimales recommandées des stations d’échantillonnage
pour la qualité des eaux
toute la surface du cours d'eau est gelée, la débâcle commence et la glace a complète-
ment disparu. Ces observations doivent être faites sur une base journalière;
b) la mesure de l'épaisseur de la glace, en deux ou trois points caractéristiques près de
quelques stations hydrométriques, une fois tous les cinq à dix jours. L'emplacement
de ces points de mesure sera choisi à la suite d'études détaillées de la couche de
glace, effectuées au début de la période d'observation à ces stations.
Les buts d'un réseau d'observation des eaux souterraines peuvent être les suivants :
a) détermination de la profondeur à laquelle se trouve la nappe phréatique dans de
vastes zones peu développées, de l'épaisseur de l'aquifère et de son âge;
b) détermination de la direction d'écoulement des eaux;
c) évaluation des composantes du bilan hydrique de la nappe;
d) détermination des contacts entre eaux souterraines de minéralisations dif-
férentes, particulièrement de l'interface eau douce/eau salée;
e) protection des points de prélèvement contre la minéralisation et la pollution;
f) étalonnage des modèles de grandes nappes d'eaux souterraines;
g) détermination du débit de production assuré et des réserves exploitables;
h) évaluation de projets hydrologiques;
i) prévision de l'évolution du niveau de l'eau et de sa composition chimique en
fonction de différents schémas de gestion;
j) contrôle de l'exploitation des eaux et de la recharge artificielle;
k) évaluation de l'impact sur l'environnement de projets d'utilisation des eaux
souterraines.
Les observations, mesures et autres activités doivent être planifiées conformé-
ment aux buts et objectifs poursuivis lors de la mise en place du réseau. Les mesures
de niveau d'eau figurent parmi les nombreux paramètres nécessaires à l'établisse-
ment de modèles prévisionnels des systèmes hydrologiques souterrains.
Bien que l'on n'ait pas défini des densités minimales pour les stations de mesure
des eaux souterraines, des indications peuvent être données quant à l'emplacement
CONCEPTION ET ÉVALUATION DES RÉSEAUX HYDROLOGIQUES 293
a) la distance entre deux puits d'observation devra être du même ordre de grandeur
que la distance sur laquelle il est possible d'extrapoler la configuration géo-
logique de l'aquifère;
b) cette distance variera d'un endroit à un autre; la distance maximale entre les
puits ne devrait pas, dans des aquifères très étendus, être supérieure à 40 km;
c) les informations hydrogéologiques obtenues à partir de puits forés pour
d'autres buts, par exemple pour l'exploration du sous-sol, devraient être
utilisées;
d) les puits existants devraient être inclus dans le réseau, de façon à réduire les
coûts de forage et d'installation de nouveaux puits;
e) dans les terrasses alluviales des cours inférieurs des rivières, les relations
hydrauliques entre l'eau souterraine et les eaux de surface devraient être
étudiées. Les stations hydrométriques existantes devraient être pleinement uti-
lisées, de façon à minimiser les frais d'installation;
f) lorsque la nappe phréatique se trouve à faible profondeur, la densité du réseau
de base devrait être augmentée jusqu'à un point d'observation tous les cinq à
20 km2. Pour des études plus détaillées ou pour les besoins de l'exploitation de
l'aquifère, la densité pourra être encore plus forte.
294 CHAPITRE 20
Des études plus détaillées du régime des eaux souterraines, donc des données
supplémentaires, seront nécessaires en cas d’exploitation intensive ou surexploita-
tion de l'aquifère, d’existence de systèmes d'irrigation ou de drainage importants et
dans des cas particuliers tels que : intrusions d'eau de mer, observation des eaux
souterraines en relation avec de grands projets d'aménagement.
TABLEAU 20.6
GEMS/WATER variables de base
X2
Ville
importante
X Bassin versant naturel
8 à faible densité de population
Zone de loisirs
X et de pêche
X
6
X
Zones urbaines 7
très industrialisées
X Irrigation
4 X8
X 5 X5
Mer
Station Critères
1 Immédiatement en aval d’une frontière internationale
2 Dérivation pour l’approvisionnement public d’une ville importante
3 Importante zone de pêche, de loisirs
4 Dérivation pour une irrigation agricole à grande échelle
5 Limite d’influence des marées sur la rivière principale
6 Dérivation pour un approvisionnement industriel important
7 En aval de rejets industriels et d’un affluent important influençant la rivière
principale
8 Station de base, eau à l’état naturel (non perturbée)
Figure 20.3 — Sites de mesure hydrométrique — Rivières
X
9
X
10
Ré
cré
ati X 11
on
12
X
Station Critères
9 Principal affluent
10 Qualité générale de l’eau du lac
11 Approvisionnement en eau d’une ville importante
12 Emissaire du lac
la régulation des débits (barrages), des utilisations actuelles et prévisibles des eaux,
des objectifs ou normes de qualité pour les lacs et les rivières, de l'accessibilité aux
sites potentiels d'échantillonnage (propriétaires des terrains, routes, aérodromes), de
la disponibilité de services tels que l'électricité, et des données déjà disponibles sur la
qualité des eaux. La figure 20.5 montre les étapes à suivre pour choisir les sites
d'échantillonnage.
La distance en aval jusqu'au point de brassage complet des eaux est grosso modo
proportionnelle à la vitesse du courant et au carré de la largeur du chenal d'écoule-
ment. Les rivières sont généralement peu profondes, ce qui fait qu'en aval d'un point
de rejet de substances polluantes, les eaux atteignent rapidement une certaine
homogénéité dans un plan vertical. Quant au brassage latéral, il se réalise beaucoup
plus lentement. Ainsi, dans des rivières larges et rapides, le brassage complet peut
n'être effectif que plusieurs kilomètres en aval du point d'injection des polluants.
Divers protocoles sont recommandés pour un échantillonnage représentatif dans
la section transversale d'une rivière. On peut prélever six échantillons à analyser
CONCEPTION ET ÉVALUATION DES RÉSEAUX HYDROLOGIQUES 299
PRÉPARATION DE CARTES
SUR LA QUALITÉ ET LES
UTILISATIONS DE L'EAU
DONNÉES NÉCESSAIRES
INFORMATION REQUISE
PLANIFICATION
DES CONTRÔLES
SITES POSSIBLES
ELARGISSEMENT DE L'ÉTUDE
RÉVISION
INSPECTION DE CONTRÔLE
SUR LE SITE
SÉLECTION DU SITE
ECHANTILLONNAGE
ET ANALYSES
deux fois, par exemple sur trois verticales de la section, à deux profondeurs dif-
férentes, ou échantillonner à moyenne profondeur au quart, à la moitié et aux trois
quarts de la largeur de la rivière, ou à des intervalles réguliers sur toute la largeur du
cours d'eau. Si l'on n'obtient pas d'échantillon représentatif, il est conseillé de choisir
un autre emplacement à proximité, à l'amont ou à l'aval. Une autre possibilité con-
siste à analyser un échantillon composite pondéré en fonction du débit, provenant du
mélange d'échantillons prélevés sur des verticales de la section.
Le mélange longitudinal dans une rivière au débit irrégulier ou cyclique ne
jouera qu'un rôle secondaire quant à l'emplacement du site de prélèvement. Il est
nécessaire de prendre en compte cette caractéristique du débit au moment de décider
de la fréquence d'échantillonnage et lors de l'interprétation des résultats.
La fréquence d'échantillonnage dépend des buts attribués au réseau, de l'impor-
tance relative de la station de prélèvement, de l'échelle de variation des valeurs
mesurées, de la variabilité spatiale des paramètres étudiés et des ressources financières
disponibles. En l'absence d'information antérieure suffisante, on choisira une
fréquence arbitraire basée sur la connaissance des conditions locales. Cette fréquence
pourra être ajustée lorsqu'on aura récolté suffisamment de données, en accord avec la
variabilité observée. En résumé, la fréquence d'échantillonnage est déterminée par
l'importance relative de la station, et dépendra du fait que les concentrations de
quelques-unes des substances analysées s'approchent ou pas de valeurs critiques.
Aux stations riveraines des lacs, il est recommandé de prélever des échantillons
pendant cinq jours consécutifs, durant la période la plus chaude de l'année ainsi que
cinq échantillons consécutifs par trimestre. Les lacs situés sous un climat tempéré et
qui présentent une stratification des eaux constituent un cas particulier. Des prélève-
ments devraient y être effectués au moins six fois par année avec, en plus, des
prélèvements occasionnels aléatoires au cours des périodes suivantes : avant la stra-
tification estivale, au moment du brassage des eaux suivant cette stratification d'été,
sous la glace lorsque le plan d'eau est gelé et en période de fonte des neiges et d'écou-
lements. Par analogie, des échantillons supplémentaires devraient être prélevés en
rivière, si possible après de fortes pluies et durant la période de fonte nivale.
Un graphique représentant les résultats de la mesure de certains paramètres en
fonction du temps peut faire apparaître des variations cycliques qui ne sont pas dues
à des fluctuations aléatoires. Pour la détection de tels cycles, il faut que l'intervalle
d'échantillonnage ne soit pas plus long que le tiers de la durée du plus court de ces
cycles et que la prise d'échantillons s'étende sur une période au moins dix fois plus
longue que la durée du plus long d'entre eux. Par conséquent, des cycles de longue
période ne seront pas détectés lors des études initiales, mais seront mis en évidence
après la mise en exploitation du réseau. Pour détecter ces variations cycliques, il est
recommandé de prélever des échantillons aléatoires, par exemple à différents jours
de la semaine ou à différentes heures du jour.
CONCEPTION ET ÉVALUATION DES RÉSEAUX HYDROLOGIQUES 301
Sur les grands lacs, les précipitations sont parfois plus importantes sur le littoral
qu'au large et la proportion des particules solides grossières plus forte. La collecte
d'échantillons au milieu d'un lac se fait en installant l'échantillonneur sur une bouée,
un rocher, un haut-fond ou une petite île.
La méthode préférée d'échantillonnage des précipitations consiste à effectuer
des prélèvements par événement. Chaque averse ou chute de neige constitue un
événement. L'analyse des échantillons provenant d'un épisode de précipitations par-
ticulier permet de déterminer les polluants qui lui sont associés. Complétée par une
analyse des vents, elle permet de définir des sources probables d'émissions pollu-
antes. Cependant, ce système d'échantillonnage est très sensible. On applique ici les
mêmes considérations statistiques concernant la fréquence d'échantillonnage que
celles définies pour le prélèvement d'eau de surface.
a) si la pollution est ponctuelle, les prélèvements seront faits durant les périodes de
basses eaux, lorsque les polluants sont le plus concentrés;
b) si les polluants sont d'origine diffuse (ruissellement de nutriments ou de pesti-
cides provenant de terrains agricoles), les prélèvements devraient être effectués
durant les périodes de crues, lorsque les polluants arrivent au cours d'eau par
lessivage du sol.
Si l'un des objectifs poursuivi est de quantifier le transport solide dans une
rivière, il faut se souvenir que le moment où la concentration des sédiments est maximale
ne correspond pas forcément au moment où le débit est le plus fort. Par exemple, une
succession de forts débits aboutira progressivement à une diminution des concentrations
de sédiments: la diminution des matériaux mobilisables provoque un effet de tarissement.
Sur les lacs, le site d'échantillonnage de base devrait se trouver au centre géo-
graphique du plan d'eau. Si sa superficie est supérieure à 500 km2, il faudra installer
plusieurs stations de base. Dans le cas où différents types de sédiments doivent être
prélevés, on peut utiliser les informations provenant de relevés acoustiques (écho-
sondeurs), qui permettent d'identifier le type de matériaux couvrant le fond (sable,
gravier, vase) et indiquent la présence d'une stratification sous la surface.
Des échantillonneurs secondaires devraient être placés entre la station de base et
l'embouchure des principaux affluents ou les sources de pollution. La stratégie
habituelle consiste à placer des points de prélèvement sur l'axe longitudinal du lac, en
complétant au besoin par des points placés sur des axes transversaux. En général,
pour un lac de taille moyenne, trois à cinq stations donnent une bonne approximation
de la qualité des sédiments. Cependant, il sera nécessaire d'augmenter la densité de
ce réseau, si l'on veut pouvoir réaliser des études statistiques valables.
La fréquence d'échantillonnage dans les lacs est conditionnée par la concentration
généralement faible des matières en suspension. Les pièges à sédiments devraient être
utilisés durant les périodes de productivité maximale et minimale d'algues, ainsi qu'au
moment où les apports de sédiments par les rivières sont les plus élevés.
Lors d'échantillonnages répétés de sédiments reposant au fond des lacs, il faut
tenir compte de la vitesse d'accumulation de nouveaux matériaux : dans les bassins
versants situés sous des climats tempérés froids, on compte une épaisseur moyenne
de 0,1 à 0,2 millimètre par an. Une période d'échantillonnage de cinq ans peut s'avé-
rer trop courte pour fournir des informations nouvelles, à moins qu'il ne s'agisse de
détecter la présence de nouvelles substances polluantes.
écoulements. Il faudrait aussi établir un inventaire des puits, des forages ainsi que des
sources alimentées par l'aquifère. Une carte de l'utilisation du sol devra être levée.
Les échantillons d'eaux souterraines sont prélevés dans les eaux de drainage et
les puits. Les prélèvements dans les puits doivent être précédés d'un pompage suffi-
samment long pour que les échantillons soient représentatifs, en particulier lorsque
le puits est revêtu d'une substance sujette à la corrosion.
L'utilisation de puits existants est une solution économique, même s'ils ne sont
pas toujours situés au meilleur endroit ou construits avec des matériaux inertes. Il est
préférable d'utiliser des puits encore en activité ou dont les eaux sont encore pom-
pées occasionnellement, plutôt que de choisir un puits inutilisé. Les puits abandon-
nés ou inexploités sont souvent en mauvais état : tubage endommagé ou percé, sys-
tème de pompage corrodé. D'ordinaire, il est difficile d'y mesurer les niveaux d'eau
et ils peuvent présenter un certain danger.
Les variations de la qualité des eaux souterraines peuvent être très lentes : des
prélèvements mensuels, saisonniers, voire même annuels suffisent généralement à
les appréhender.
Références
1. OMM, 1990 : Cost-benefit Assessment Techniques and User Requirements for
Hydrological Data. Rapport d'hydrologie opérationnelle N° 32, OMM-N° 717,
Genève.
2. OMM, 1990 : Economic and social benefits of meteorological and hydrological
services. Proceedings of the Technical Conference, 26-30 mars 1990,
OMM-N° 733, Genève.
3. OMM, 1972 : Casebook on Hydrological Network Design Practice,
OMM-N° 324, Genève.
4. OMM,1969 : Hydrological Network Design: Needs, Problems, and
Approaches. (J.C. Rodda, et autres). OMM/IHD Projects Report No 12, Genève.
5. OMM, 1976 : Hydrological network design and information transfer.
Proceedings of the International Seminar, 19-23 août 1974, Newcastle-upon-Tyne,
Royaume-Uni, Rapport d'hydrologie opérationnelle N° 8, OMM-N° 433, Genève.
6. OMM, 1982 : Concepts and Techniques in Hydrological Network Design.
Rapport d'hydrologie opérationnelle N° 19, OMM-N° 580, Genève.
7. Moss, M. E. et Tasker, G. D., 1991 : An intercomparison of hydrological
network design technologies. Hydrological Science Journal, Vol. 36, No. 3,
p. 209-221.
8. OMM, 1992 : Proceedings of the International Workshop on Network Design
Practices. 11-15 novembre 1991, Coblence, Allemagne, (en préparation).
CHAPITRE 21
COLLECTE DES DONNÉES
TABLEAU 21.1
Codes NAQUADAT pour les différents types de milieux aquatiques
Type Code Sous-type Code
RÉGION Québec
______________
PROVINCE Québec
___________________ Ottawa River
BASSIN VERSANT ______________
DONNÉES DE STATION
SOUS-
TYPE PROV. BASSIN BASSIN N° D’ORDRE
0 0 QU 0 2 0 0 3 6 0 0 0
LATITUDE LONGITUDE PR
UTM
S S
EMPLACEMENT Barrage
DE LA STATION Ruisseau
Gatineau
Sur ______________ Lac
Pont Rivière
Pte. Gatineau Prov. ____________
Lady Aberdeen Près de ______________
A _______________ Qué.
Situé à ______ Section _______ Canton ________ Région _______
Avril
Mise en service __________________ 78
19_____
1,5 km
Distance entre la base et la station ____________________________
17 km
Distance entre la station et le lieu d’analyse ______________________
en
d'une île, de rapides ou de chutes, confluence avec un autre cours d'eau près de la sta-
tion). La description des berges devrait mentionner leur pente et les matériaux qui les
composent, ainsi que l'importance de la végétation. Le lit du cours d'eau devrait être
caractérisé brièvement : rocheux, vaseux, sableux, couvert de végétation aquatique,
etc. Quant à la description des environs de la station, elle devrait faire état de tous les
changements saisonniers susceptibles de gêner la collecte des données tout au long de
l'année. Pour les stations sur les lacs, il faudra mentionner la surface du lac, ses pro-
fondeurs maximale et moyenne, son volume et le temps moyen de séjour de l'eau.
Toutes les informations supplémentaires sur les conditions, naturelles ou non,
pouvant influencer les résultats des mesures seront consignées. On mentionnera
aussi les modifications passées et prévisibles du terrain, de même que les sources de
pollution (feux de forêt, constructions routières, anciennes exploitations minières,
utilisation du sol présente et future, etc.).
-B
ap
tis
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Rivi
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Y
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HW
ea
Barrage de troncs
Plan de situation indiquant l’emplacement d’une station (●) par rapport aux routes prin-
cipales et secondaires, aux rues, aux villes, aux points de repère, aux affluents, etc.
Pointe Gatineau
au TP
t ine N
Ga TO wa
ta
LE Ot
P
M
TE
TP
Lac Leamy LL
HU
er
Ri v
21.2.2.4 Coordonnées
Une station peut être repérée par ses coordonnées géographiques (latitude et lon-
gitude), par ses coordonnées UTM (Universal Transverse Mercator) et, si le site se
trouve sur un cours d'eau, par la distance le séparant d'un point situé plus à l'aval,
comme une station de référence ou l'embouchure d'une rivière. Il faudrait aussi
fournir, si cela est possible, les coordonnées selon le système de référence national.
Le système international GLOWAT (c'est-à-dire la banque de données GEMS/
WATER [3]) utilise, lui, le code de l'OMM qui divise le globe en huit parties et
attribue à l'hémisphère Nord les valeurs 0, 1, 2 et 3, correspondant respectivement à
0°-90° Ouest, 90°-180° Ouest, 180°-90° Est et 90°-0° Est [5]. Pour l'hémisphère Sud,
les valeurs 5, 6, 7 et 8 correspondent respectivement à 0°-90° Ouest, 90°-180° Ouest,
180°-90° Est, et 90°-0° Est [3].
314 CHAPITRE 21
21.2.2.5 Descriptif
Pour les stations de mesure de débit et de qualité des eaux, il est recommandé de com-
mencer la description par le nom du cours d'eau, du lac ou de la retenue, ainsi que par
sa position (en amont ou en aval) par rapport à l'agglomération la plus proche, aux
ponts importants, aux routes principales ou à tout autre point de repère fixe. Sa dis-
tance à des points précis (déterminée au moins à 100 m près) sera indiquée, de même
que le nom de la province, du territoire ou de toute autre division administrative.
Il faudra aussi, dans cette description, signaler tous les changements apportés au
site et aux instruments. Ces informations constitueront la description historique du
site et de sa région. Un exemple de descriptif est proposé au chapitre 25.
ou deux observations par jour, il sera souvent possible de les faire aux heures synop-
tiques. Toutes les stations où n'est effectuée qu'une observation par jour devraient
avoir une heure d'observation commune, de préférence durant la matinée.
Certes, il est souhaitable que les observations régulières soient effectuées à des
heures synoptiques, mais cela n'est pas possible partout. Il importe alors que les
observations soient effectuées tous les jours à la même heure. Cette heure sera notée
en temps local ou en UTC, en utilisant la notation de 0 à 24 heures. Si le régime de
l'heure d'été est appliqué pendant une partie de l'année, il faut prendre des disposi-
tions pour que les observations soient faites toute l'année à la même heure UTC.
L'heure d'observation fixée devrait être la fin de la période où une série d'obser-
vations sont faites à la station. Dans la mesure du possible, la série d'observations à
effectuer doit être faite dans les 10 minutes qui précèdent l'heure d'observation fixée.
Toutefois, il est important que l'heure à laquelle l'observation a réellement été faite
soit soigneusement notée, qu'elle soit effectuée à l'heure prescrite ou non. Dans les
biefs à marée, les heures d'observation devraient être adaptées au cycle des marées.
21.5 Observations
Les composantes de la collecte de données sont présentées dans le tableau 21.2
CHAPITRE 21
Peut être codée à l’avance en vue Radio
3. Electrique d’un traitement informatique ultérieur Satellite
Thermistor, radiomètre, capteur
de pression, sonde de conductivité 3. Graphique
Enregistrement en continu des valeurs
sur papier grâce à une plume traçante
4. Moyens informatiques compatibles
a) Enregistrements manuels
Formulaires à lecture optique
Formulaires à choix multiple
b) Enregistrements automatiques
Cassettes
Rouleaux de papier
Mémoire de l’ordinateur
NOTE : Ce tableau s’applique aux éléments ou paramètres observés sur le terrain. Il existe d’autres groupes de données, par exemple ceux qui concernent les sols ou la
qualité des eaux, pour lesquels des analyses en laboratoire sont réalisées sur des échantillons. Le système de collecte de données est alors presque toujours le suivant :
a) échantillonnage mécanique;
b) inscription dans le carnet ou la feuille de données de terrain.
COLLECTE DES DONNÉES 319
a) manuel — l'observateur adresse, par courrier postal, par radio ou par téléphone,
les données au bureau central, selon des critères préétablis;
b) manuel semi-automatique — le bureau central interroge, en mode manuel, la sta-
tion automatique par téléphone, radio, radiotéléphone ou satellite et reçoit, à
chaque appel, des valeurs discrètes instantanées. Le bureau central peut disposer
d'une installation téléphonique automatique pouvant faire des appels en série;
c) automatique programmé — équipement automatique à la station, programmé
pour lancer la transmission d'une seule observation instantanée et/ou d'observa-
tions antérieures stockées dans une mémoire;
d) indicateur automatique d'événement particulier — la station transmet automa-
tiquement par radio, téléphone ou satellite une variation particulière d'un
paramètre (par exemple, chaque variation d'un centimètre du niveau d'une rivière);
e) automatique — les données sont transmises par la station et enregistrées en con-
tinu au bureau central.
c) les liaisons radio directes — elles doivent être utilisées lorsque les lignes ter-
restres ne conviennent pas, ou lorsque les distances et les obstacles naturels font
que l'installation de câbles de transmission est trop onéreuse. Les transmissions
radio peuvent franchir des distances allant de quelques kilomètres à des cen-
taines de kilomètres, selon la fréquence porteuse et la puissance de l'émetteur.
Pour les plus hautes fréquences, l'émetteur et le récepteur doivent être en visi-
bilité directe, ce qui limite pratiquement à 50 km la distance de transmission
sans relais. Dans tous les cas, l'installation et l'utilisation de liaisons radio sont
assujetties aux réglementations nationales et internationales;
d) les liaisons par satellite — la transmission des données par satellite peut être
envisagée sous deux formes différentes : transmission des données enregistrées
par les capteurs du satellite (image satellite) ou utilisation du satellite comme
relais de transmission des données relevées aux stations terrestres isolées au
poste central de réception. Actuellement, les techniques d'observation, de trans-
mission ou de retransmission par satellite se développent rapidement (c'est le
cas du Système mondial de télécommunications de la Veille météorologique
mondiale de l'OMM). Les données sont disponibles soit directement à partir du
satellite, soit par l'intermédiaire de banques centrales de données.
a) urgence dans l'acquisition des données. Cela dépend des facteurs suivants :
i) vitesse de variation du paramètre mesuré;
ii) délais entre l'observation et la réception des données par les moyens con-
ventionnels, par rapport aux performances des systèmes de transmission
automatique;
iii) urgence de la réception de l'information pour les avis ou les prévisions.
iv) bénéfice que l'on retire de la télémesure pour la prévision et pertes
économiques résultant de l'absence de prévisions ou du retard dans leur
réception;
v) avantages comparés de la transmission par radio ou par satellite, par rapport
aux lignes terrestres pendant les périodes de tempêtes et de crues, quand ces
phénomènes peuvent détruire les moyens plus conventionnels de télécommu-
nication, précisément au moment où l'on a un besoin urgent d'information;
b) accessibilité des sites de mesure pour les contrôles de qualité et l'entretien des
appareils;
c) fiabilité de l'appareil enregistreur. Lorsque les conditions climatiques locales
sont rigoureuses, le bon fonctionnement de l'équipement mécanique sur le site
324 CHAPITRE 21
n'est pas garanti. Dans ce cas, il peut être plus sûr de transmettre l'information
par circuit électronique à un centre de réception climatisé et d'y enregistrer les
données. Ce système permet également un contrôle permanent du fonction-
nement des capteurs;
d) personnel nécessaire pour l'exploitation, la maintenance et la logistique. Il est
important de prendre en considération ces aspects dans la phase de conception
et de bien voir que chaque projet aura ses propres particularités. On doit prêter
une grande attention à tous ces facteurs, en tenant compte des coûts et des béné-
fices, avant de prendre la décision finale. Lors de la préparation d'un projet de
transmission automatique des données, les points les plus importants à consi-
dérer pour les besoins en personnel sont :
i) les capteurs et équipements de codage;
ii) les voies de transmission;
iii) l'équipement de réception et de décodage.
Il est nécessaire d'avoir une vue globale de ces critères au stade de l'avant-pro-
jet. Ceci est essentiel du fait que les caractéristiques particulières de l'une de ces
composantes peut avoir de sérieuses conséquences sur les décisions qui seront
prises pour les autres.
situ. Ces formules sont spécialement conçues pour le stockage des résultats dans un
système informatique approprié. Le format de la figure 21.4 peut être utilisé par
n'importe quel groupe chargé de collecter les données qualitatives des eaux. Les
deux formats peuvent être adaptés à des situations particulières. On note habituelle-
ment les informations suivantes :
CHAPITRE 21
_________________________________________________________________________________________________
CALIBRAGE DES INSTRUMENTS
Modèle d’appareil mesurant l’oxygène dissous _____________________ Calibrage de Winkler _____________________ mg/L
Valeur lue avant l’ajustement _________________________________________________________________________________
Modèle de conductivimètre __________________________________________________________________________________
Modèle de pH-mètre _____________________________ Tampons de calibrage utilisés ________________________________
Remarques _______________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________________________
DONNÉES SUR LA MESURE DU DÉBIT
Description de l’emplacement ________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________________________
Description du système de mesure _____________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________________________
Niveau d’eau _____________________________________________________________________________________________
Heure __________________________________________________________________________________________________
CARACTÉRISTIQUES DE L'ÉCHANTILLON
327
Figure 21.5 — Exemple de feuille de terrain pour prélèvements in situ (suite)
328 CHAPITRE 21
21.7.4 Test de qualité in situ des données sur la qualité des eaux
Un programme permettant de tester la qualité des données in situ est un processus
systématique qui permet d'assurer un certain degré de confiance dans les données,
conjointement avec les programmes de contrôle en laboratoire et ceux effectués lors
du stockage des données. Un tel programme comprend toute une série d'étapes.
Tous les équipements devraient être maintenus propres et en état de marche; on
conservera les notes concernant les travaux de calibrage et d'entretien réalisés. Des
méthodes normalisées et approuvées, comme celles qui sont recommandées dans ce
Guide devraient être utilisées par le personnel de terrain.
La qualité de l'analyse au laboratoire dépend de l'état des échantillons qu'il
reçoit. L'opérateur de terrain doit donc prendre toutes les précautions nécessaires
pour les protéger contre toute contamination ou détérioration. De plus amples infor-
mations sur les tests de qualité in situ se trouvent au chapitre 17, ou dans la publica-
tion de l'OMM intitulée Manual on Water Quality Monitoring — Planning and
Implementation of Sampling and Field Testing [9].
21.8.3 Données fournies par les radars météorologiques et par les satellites
Les données fournies par les radars météorologiques et par les satellites peuvent être
utiles pour déterminer l'intensité, la répartition spatiale ainsi que les heures de début
et de fin des précipitations sur un bassin versant donné. L'enregistrement des don-
nées peut se faire sur un film photographique ou sous forme numérique par un ordi-
nateur relié au radar. Les données sur film peuvent être enregistrées en continu, à des
intervalles réguliers, ou encore sous forme de clichés choisis individuellement. On
peut également inclure des photographies des éléments fournis par l'intégrateur-
analyseur vidéo, qui peuvent donner une représentation simultanée des diverses
zones d'intensité de l'écho ou encore une représentation globale non quantifiée.
L'utilisation que l'on peut faire de ces données sur film est limitée. En effet, le
développement du film et du traitement manuel de l'information prennent du temps
alors que la numérisation des données provenant du radar autorise un traitement rapi-
de et très poussé de ces données par ordinateur. Ces données numérisées peuvent en
outre être facilement transmises aux centres de prévision par téléscripteur ou par les
réseaux de transmission des ordinateurs.
La mesure des débits d'étiage en d'autres lieux que les stations de jaugeage
permanentes fournit des données très utiles à peu de frais. Ces débits mesurés peu-
vent être corrélés avec les débits observés au même moment aux stations de
référence pour déterminer les caractéristiques des basses eaux aux sites non jaugés
(section 32.2.3).
Références
1. UNESCO/OMM,1978 : Water Quality Surveys. A Guide for the Collection and
Interpretation of Water Quality Data. Préparé pour le "IHD-WHO Working Group
on Quality of Water for UNESCO and WHO", avec l'aide du PNUE.
2. OMM, 1987 : Hydrological Information Referral Service – Manuel INFOHY-
DRO , Rapport d'hydrologie opérationnelle N° 28, OMM-N° 683, Genève.
3. PNUE/OMS/UNESCO/OMM,1992 : Global Environment Monitoring System
(GEMS)/WATER Operational Guide. Canada Centre for Inland Waters, Burlington,
Ontario.
4. Environnement Canada, 1983 : Échantillonnage pour la qualité de l'eau.
Direction de la qualité des eaux. Direction générale des eaux intérieures,
Environnement Canada, Ottawa.
5. OMM, 1981 : Hydrological Data Transmission, (A.F. Flanders). Rapport
d'hydrologie opérationnelle N° 14, OMM-N° 559, Genève.
6. OMM, 1981 : Manuel du Système mondial d'observation, Volume I,
OMM-N° 544, Genève.
7. OMM, 1990 : Economic and Social Benefits of Meteorological and
Hydrological Services, Proceedings of the Technical Conference, Genève,
26-30 mars 1990, OMM-N° 733, Genève.
8. OMM, 1980 : Manual on Stream Gauging, Volumes I et II, Rapport d'hydro-
logie opérationnelle N° 13, OMM-N° 519, Genève.
9. OMM, 1988 : Manual on Water Quality Monitoring, Planning and
Implementation of Sampling and Field Testing. Rapport d'hydrologie opérationnelle
N° 27, OMM-N° 680, Genève.
CHAPITRE 22
CODAGE ET CONTRÔLE DES DONNÉES
c) vérifier les instruments et effectuer toutes les réparations et réglages qui peuvent
être faits sur place;
d) examiner le carnet de relevés de l'observateur;
e) donner, s'il y a lieu, des instructions à l'observateur sur les procédés d'observa-
tion et l'entretien normal des instruments de mesure;
f) insister auprès de l'observateur sur l'importance qu'il y a de classer rapidement
des relevés complets et exacts;
g) donner des instructions à l'observateur sur toutes les observations spéciales qui
pourraient être nécessaires (par exemple, des observations plus fréquentes lors
de perturbations atmosphériques ou de crues).
Pour s'acquitter de la mission décrite à l'alinéa e), l'inspecteur doit être informé des
erreurs que commettent généralement les observateurs, surtout si elles se répètent.
Ces renseignements doivent être transmis régulièrement à l'inspecteur par les
responsables du contrôle préliminaire et de la détection des erreurs. Les résultats
de ces inspections devraient figurer sur les fiches descriptives des stations
(section 21.2.2).
Dans nombre de pays, cette dernière opération est réalisée par des moyens
mécaniques. Les corrections devront être portées de manière lisible et avec une encre
de couleur différente de celle utilisée pour remplir le formulaire original, en s'assu-
rant que la mention originale ne soit ni effacée ni rendue illisible.
Certains contrôles préliminaires doivent aussi être effectués pour les données
obtenues à partir d'appareils à enregistrement continu. Les heures enregistrées au
début et à la fin du graphique et lors des contrôles de temps intermédiaires doivent
être vérifiées pour savoir s'il faut procéder à une correction et pour en déterminer
l'importance. On s'efforcera de déterminer si la correction de temps doit être faite en
raison d'un arrêt du mouvement d'horlogerie ou si elle peut raisonnablement être
étalée sur toute la période du graphique. De plus, on inscrira sur le graphique les
observations de contrôle fournies par les instruments enregistreurs, afin de permet-
tre, le cas échéant, de corriger les données enregistrées.
Des calculs sont parfois effectués sur les données collectées manuellement
avant qu'elles ne soient transcrites sous une forme adaptée au traitement mécanique.
Ces calculs sont souvent trop complexes pour l'observateur et doivent être effectués
au bureau central. C'est notamment le cas pour le calcul de l'évaporation des lacs à
partir de l'évaporation en bac et de données connexes. Dans certains pays, ces cal-
culs sont réalisés par des moyens mécaniques (ordinateur ou calculette).
Les rapports des observateurs sont parfois incomplets, mais les observations
manquantes peuvent souvent alors être reconstruites par estimations ou inter-
polations. C'est ainsi que, lors de la baisse des eaux d'un cours d'eau pendant la
saison sèche, une interpolation des données de 10 à 30 jours peut être justifiée, si
l'observation des précipitations et des températures indique qu'il n'y a eu ni pluie ni
fonte de neige importantes. Dans le cas de données pluviométriques quotidiennes, il
peut être possible d'estimer les observations manquantes si l'épisode pluvieux a
donné des quantités à peu près uniformes aux stations environnantes. Chaque fois
que des données sont obtenues par interpolation ou estimation, ce fait sera claire-
ment indiqué tant dans l'enregistrement original que dans les publications. On
s'assurera également que les conditions permettent une interpolation ou une estima-
tion suffisamment précise.
L'application de ces procédures implique que des installations de traitement des don-
nées soient disponibles. Dans les institutions ou dans les pays qui ne disposent pas de
ce type d'équipement, les opérations peuvent être effectuées à la main, en recourant
aux services du personnel de bureau et de techniciens. Même lorsque l'on utilise des
procédés mécaniques, les ajustements apportés aux observations originales doivent
être faits avec la plus grande prudence par des techniciens ou des professionnels
expérimentés.
Les techniques de contrôle de qualité ne sont pas toujours les mêmes. C'est ainsi
que les opérations de contrôle de qualité des données sur la température et les pré-
cipitations collectées manuellement s'appuient généralement sur des tableaux four-
nis par des machines ou sur des données journalières, par district ou par région. Ces
tableaux permettent de détecter, par simple lecture, les postes dont les données com-
portent de manière constante une erreur de date, ou encore des erreurs grossières
dans la mesure de la température ou des précipitations.
Cependant, on fera preuve de prudence avant de modifier une observation. La
correction d'une erreur apparente sera précédée par l'étude du rapport original, par
un contrôle des observations enregistrées précédemment (contrôle de la qualité des
mesures à cette station) et par une estimation des facteurs à l'origine de l'événement
(afin de s'assurer que les données douteuses ne sont pas dues à une anomalie
naturelle). Il faudra indiquer sous forme codée que les données brutes ont été cor-
rigées. Le détail des modifications effectuées sera conservé.
L'utilisation de relations mathématiques (des polynômes, par exemple) est une
autre méthode qu'il est possible d'utiliser pour contrôler les variations relatives d'un
élément observé sur une période quelconque. La valeur calculée est comparée à la
valeur observée. Si l'écart entre ces valeurs n'excède pas une valeur préalablement
fixée, la donnée mesurée est considérée comme correcte, mais si l'on sort des limites
que l'on s'est fixées, on doit entreprendre de nouvelles investigations.
Compte tenu du fait que les valeurs de l'écoulement varient d'une manière con-
tinue dans le temps et l'espace, il est possible de contrôler la fiabilité d'une informa-
tion par interpolation et, en utilisant des méthodes statistiques, on peut également
contrôler la cohérence interne entre les débits observés sur une zone donnée par :
a) la correction devrait être portée de manière lisible sur l'original et paraphée par
le fonctionnaire qui l'effectue;
b) les enregistrements informatiques contenant des données erronées devraient être
rectifiés, la correction portée sur toutes les copies qu'on en a tirées et prise en
considération lors des calculs effectués plus tard;
c) l'observateur devrait être informé de son erreur. Si l'erreur est d'ordre systéma-
tique et due au mauvais fonctionnement des appareils ou au non-respect des
méthodes d'observation, l'inspecteur devra se rendre à la station pour traiter le
problème (section 22.1.1);
d) l'erreur devrait faire l'objet d'une note dans le registre général ou dans la fiche
descriptive de la station. Cette façon de procéder permet un contrôle permanent
de la qualité des observations à toutes les stations et permet aux inspecteurs de
savoir quelles sont les stations où sont commises fréquemment des erreurs
d'observation.
En ce qui concerne les données obtenues sous une forme adaptée au traitement
informatique, les erreurs détectées et confirmées doivent être corrigées sur les
tableaux fournis par l'ordinateur. Les enregistrements informatiques d'origine ne
doivent pas être modifiés, mais on pourra porter des symboles ou des annotations sur
ces tableaux indiquant les valeurs à ne pas prendre en considération, cela en fonction
du procédé d'impression utilisé, automatique ou semi-automatique. Par exemple,
pour les hauteurs d'eau d'une rivière, enregistrées automatiquement à des intervalles
de temps fixes, on pourra utiliser un test séquentiel progressif pour attirer l'attention
sur les valeurs enregistrées qui varient dans une mesure dépassant la différence spé-
cifiée pour ce test. Après examen de ces valeurs, certaines seront rejetées, d'autres
conservées. Les tableaux de synthèse des résultats seront ensuite révisés et codés
336 CHAPITRE 22
(section 22.3), en tenant compte des corrections admises, mais on ne touchera pas
aux données originales enregistrées. Toutes les corrections mentionnées ci-dessus
devront être complètement explicitées.
340
056001 CHAIN BRIDGE
Les enregistrements de 1957 à 1976 (sauf 1973) ont été utilisés
Records from 1957 to 1976 used to produce the extreme values. pour le calcul
Excluding 1973
des courbes des valeurs extrêmes
500.00
100.00
50.00
ENCUMECS
10.00
3 –1 M S
5.00
CHAPITRE 22
DÉBITIN
FLOW
1.00
0.50
0.10
0.05
0.01
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 220 240 260 280 300 320 340 360
JAN
JAN FÉV.
FEB MARS
MAR AVRIL MAY
APR MAI JUIN
JUN JUL .
JUIL AOÛT
AUG SEP .
SEPT OCT.
OCT NOV.
NOV DEC.
DÉC
1973
Source : OMM/FAO, 1985 : Guidelines for Computerized Data Processing in Operational Hydrology and Land and Water Management.
OMM-N° 634, Genève.
Figure 22.1 — Graphique logarithmique des débits fluviaux et de leurs valeurs extrêmes
CODAGE ET CONTRÔLE DES DONNÉES 341
15
14
Coefficient d'ajustement
1980
Ma
___ = 0,7842
Mo
13
12
PRÉCIPITATIONS ANNUELLES CUMULÉES À LA STATION A (m)
1979
11
10
1978
9
1977
8 1975-1980 = M3
1976
7 1975
6
1974
4 1973
3
1971-1974 = Mo
2
1972
1
1971
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
Figure 22.2 — Courbe des doubles cumuls. Courbe des doubles cumuls montrant
la relation entre les précipitations annuelles mesurées à la station A
et la moyenne des précipitations mesurées à trois stations voisines.
A noter la cassure qui apparaît à partir de 1975.
342 CHAPITRE 22
particulièrement efficace pour les niveaux et les débits des rivières d'un même bassin
versant, bien qu'il soit nécessaire de procéder à un décalage des données dans le temps
pour les grands bassins versants avant de pouvoir y effectuer des comparaisons entre
stations. Pour les autres variables hydrologiques, l'utilité de cette technique dépend de
la densité du réseau d'observation par rapport à la variation spatiale de la variable. Par
exemple, la conversion d'un total de précipitations en un chiffre sans dimension, en cal-
culant le quotient de ce nombre par l'une ou l'autre moyenne à long terme pour cette sta-
tion, a pour effet de réduire les différences causées par les caractéristiques de la station.
Les contrôles géostatistiques se basent sur l'utilisation de la régression entre varia-
bles dépendantes, dans le but de prédire les valeurs vraisemblables. La comparaison
entre les niveaux d'eau et le total des précipitations, ou entre les mesures faites à un bac
d'évaporation et les températures sont des exemples de ce type de contrôles. Ceux-ci
sont particulièrement pertinents pour des observations provenant de réseaux peu denses,
où le seul moyen de vérifier les données est la comparaison avec des valeurs inter-
dépendantes provenant de réseaux plus denses. Une autre catégorie de contrôles géo-
statistiques est employée pour vérifier la conformité des données avec les lois physiques
et chimiques générales. On les utilise aussi pour les mesures de qualité des eaux.
La plupart des contrôles relatifs et géostatistiques décrits ci-dessus se basent sur
des séries chronologiques, des corrélations, des régressions multiples et des tech-
niques d'ajustement de surface [2].
validation, quelques indications sur les données suspectes. Normalement, des ajuste-
ments plus sophistiqués sont réalisés lors des étapes suivantes du traitement des don-
nées, pour l'évaluation de l'évaporation et de l'évapotranspiration.
Pour toutes les données climatologiques, les codes de stations et de variables
devraient être validés et, si nécessaire, les données suspectes devraient être accom-
pagnées des valeurs de calibrage des senseurs et des domaines de variation des
paramètres mesurés.
Davantage de détails concernant les procédures de contrôle de qualité des don-
nées climatologiques sont présentés dans le Guide des pratiques climatologiques de
l'OMM [1].
Incorrect
Courbe Stageincorrecte
de tarage - Discharge
utilisée Incorrect
Unité de mesureUnits
incorrecte
relation used part of year used for January 1969
durant une partie de l’année utilisée en janvier 1969
m3 s–1
Cumecs
10 10 10 10
Décrue irréaliste
Unrealistic recessions “hauts”
Isolatedet'highs'
“bas”and
singuliers
'lows'
m3 s–1
Cumecs
10 10 10 10
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29
Les points 9 et
Points 2020correspondent
9 and à des variations
show improbable departures improbables
from the trend which should bedu paramètre
queried
mesuré. Ceux-ci devraient
by the Quality être suspectés lors du contrôle de qualité.
Control routine.
Action considérée
Action taken indans l’arbre
the trend test de décision
CAS
CASE QUALIFICATION
ACTION TAKEN
1 accepté
accepted
A suspect
query S(I) S(I)
B suspect
query S(I-1) S(I-1)
C accepté
accepted
D suspect
query S(I-1)
E accepté
accepted(devient cas 20,
(becomes case 20,21,
21,22)22)
F accepté
accepted
G accepté
accepted
H accepté
accepted(devient cas 2,
(becomes case 2,3,3,4)4)
I suspect
query S(I-1) S(I-1)
J accepté
accepted
K accepté
accepted
L suspect
query S(I) S(I)
M suspect
query S(I-1) S(I-1)
N accepté
accepted(devient cas 20,
(becomes case 20,21,
21,22)22)
O accepté
accepted
P accepté
accepted
Q accepté
accepted(devient cas 2,
(becomes case 2,3,3,4)4)
R suspect
query S(I-1) S(I-1)
S accepté
accepted
T suspect
query S(I-1) S(I-1)
U suspect
query
V accepté
accepted
Comme les contrôles faisant intervenir des relations physico-chimiques sont très
performants, leur utilisation est très répandue. Des exemples de tests effectués sur
des types d'eaux très variés sont présentés dans le tableau 22.1.
TABLEAU 22.1
Contrôle des données de qualité des eaux à l’aide de
lois physico-chimiques
1. Matière dissoute
Tous les résultats exprimés en mg/1 devraient satisfaire au contrôle suivant :
0.1 × TDS > [TDS - (Na+K+Mg+Ca+C1+SO4+4,42NO3+0.61 (Alcalinité)+
3,29NO2+S1O2 + F)]
NO2, S1O2 et F sont facultatifs, c’est-à-dire que le contrôle de validité peut être
réalisé sans eux, mais il faut en tenir compte si ces valeurs ont été déterminées.
2. Balance ionique
a) Test standard (8 à 12 ions)
Pour ce test, les ions sont exprimés en mg/1 :
Cations − Anions
Cations + Anions × 100 < 3%
où Cations = Na+K+Mg+Ca+NH4
et Anions = C1+SO4+NO3+HCO3+NO3+PO4 + F
PO4, NH4, NO2 et F sont facultatifs, c’est-à-dire que le contrôle de validité peut
être réalisé sans eux.
b) Test minimal (six ions)
Ce contrôle approximatif ne s’effectue que lorsque les ions principaux seuls ont été
déterminés. Exprimés en meq/1, les ions devraient être soumis au contrôle suivant :
Cations − Anions
Cations + Anions × 100 < 10%
où Cations = Na + Mg + Ca
et Anions = C1 + SO4 + HCO3.
3. Conductivité électrique C (µs/cm)
0.55 conductivité (µs/cm) < TDS < 0.7 conductivité (µs/cm)
où TDS = Total Dissolved Solids
CODAGE ET CONTRÔLE DES DONNÉES 349
Lorsque quelques variables ont été déterminées en laboratoire, les données qui
leur sont liées peuvent être recalculées pour vérification. Toutes les données de
qualité des eaux, le site de prélèvement et les codes d'analyses peuvent être con-
trôlés quant à leur vraisemblance et, si possible, la vraisemblance de leurs combi-
naisons.
préférable que les premiers contrôles soient faits par la personne chargée de collecter
les données, car elle peut ainsi mettre à profit ses connaissances locales.
Cependant, il arrive souvent que des enregistrements incomplets ne puissent être
reconstitués qu'en y consacrant beaucoup de temps ou que l'accès aux données déjà
traitées provenant d'un autre emplacement de mesure et couvrant la même période
d'observation soit indispensable. Dans ce cas, il n'est pas très judicieux de vouloir
différer la transmission de ces données lacunaires jusqu'à ce que les données man-
quantes soient reconstituées. Une décision doit alors être prise quant à l'opportunité
de laisser le collecteur de données compléter les séries au lieu de les synthétiser de
façon plus efficace lors du processus de traitement tertiaire.
dictionnaire de qualité des eaux distingue les techniques d'analyse à appliquer aux
échantillons prélevés dans les eaux souterraines (S), les lacs (L) et les rivières (R).
De plus, il signale le niveau d’exactitude requis pour la méthode d'analyse indiquée.
Le travail que la préparation de tels dictionnaires implique est si considérable
qu'il est judicieux d'utiliser des listes de codes existantes.
TABLEAU 22.2
Extrait d’un dictionnaire des codes hydrologiques
DÉT UNITÉ
2000 110 DÉBIT m3 s-1
2001 110 DÉBIT MOYEN HORAIRE m3 s-1
2002 110 DÉBIT MOYEN JOURNALIER m3 s-1
2003 110 DÉBIT MOYEN JOURNALIER (0000-2400) m3 s-1
2004 110 DÉBIT MOYEN MENSUEL m3 s-1
2005 110 DÉBIT MOYEN ANNUEL m3 s-1
2006 110 DÉBIT MOYEN ANNUEL (Oct.-Sept.) m3 s-1
2008 110 DÉBIT MAXIMUM JOURNALIER m3 s-1
2009 110 DÉBIT MAXIMUM MENSUEL m3 s-1
2010 110 DÉBIT MOYEN JOURNALIER MAXIMAL MENSUEL m3 s-1
2011 110 DÉBIT MAXIMUM ANNUEL m3 s-1
2012 110 DÉBIT MOYEN JOURNALIER MINIMAL MENSUEL m3 s-1
2013 21 ECOULEMENT TOTAL JOURNALIER mm
2014 21 ECOULEMENT TOTAL MENSUEL mm
2015 18 NIVEAU D’EAU SELON LE PdR m
2016 18 NIVEAU D’EAU MOYEN JOUR. SELON LE PdR m
2017 18 NIVEAU D’EAU MOYEN MENSUEL SELON LE PdR m
2018 18 NIVEAU D’EAU MOYEN ANNUEL SELON LE PdR m
2019 18 NIVEAU D’EAU MAX. JOUR. SELON LE PdR m
2020 18 NIVEAU D’EAU MAX. MENSUEL SELON LE PdR m
2021 18 NIVEAU D’EAU MINI. JOUR. SELON LE PdR m
2024 21 PLUVIOMÉTRIE HORAIRE TOTALE mm
353
24101 Chrome hexavalent Chrome HEX mg/l CR - - + 0,005 mg/l Colorimétrie
354
Tableau 22.3 (auite)
Code Paramètre Abréviation Unités G1L2R3 Niveau d’exac- Méthode d’analyse
titude visé
CHAPITRE 22
08101 Oxygène dissous 02 DISS mg/l 02 + + + 0,2 mg/l Méthode de Winkler
08102 Oxygène dissous 02 DISS mg/l 02 + + + 0,2 mg/l Sonde à oxygène dissous
02041 Conductivité électrique COND ELEC. usie/cm + + + 1,0 MSM at 20° C Conductivimètre
36011 Coliformes fécaux COL FEC. No/100 ml + + + Non disponible Tube multiple
36012 Coliformes fécaux COL FEC. No/100 ml + + + Non disponible Comptage sur membrane filtrante
36101 Streptocoques fécaux STREP FEC. No/100 ml + + + Non disponible Fermentation à tube multiple
36102 Streptocoques fécaux STREP FEC. No/100 ml + + + Non disponible Filtre à membrane
Fluoranthène mg/l
09104 Fluorure F mg/l F + - - 0,1 mg/l Colorimétrie
09105 Fluorure F mg/l F + - - 0,1 mg/l Electrode spécifique
09106 Fluorure F mg/l F + - - 0,1 mg/l Méthode d’électrode à potentiel
Isomères d’hexachloro- BHC ug/l Chromatographie en phase gazeuse
cyclohexane
01000 Hydrogène sulfuré H2S mg/l H2S + + + 0,05 mg/l
Indéno 1,2,3-C,D pyrène mg/l
97167 Débit instantané Q INSTANT m3/s + - + Limnimétrie
Débit instantané Q INSTANT m3/s + - + Autres méthodes
26002 Fer total FE mg/l FE + + + 0,1 mg/l Colorimétrie
26004 Fer total FE mg/l FE + + + 0,1 mg/l Absorption atomique, aspiration directe
26005 Fer total FE mg/l FE + + + 0,1 mg/l Aspiration atomique, extraction de solvant
Tableau 22.3 (suite)
355
Production primaire PROD PRIM mg/1 02 - + + 0,1 mg/1 —
Tableau 22.3 (suite)
356
Code Paramètre Abréviation Unités S1L2R3 Niveau d’exac- Méthode d’analyse
titude visé
CHAPITRE 22
02062 Température TEMP Deg. C + + + 0,5° C Aspiration
06001 Carbone organique total COT mg/l C + + + 0,5° C Méthode gravimétrique
02076 Transparence TRANS m - + + 1 mg/l Méthode turbidimétrique
10504 Solides volatils en suspension SUSP SOL VOL mg/l - - + 0,5 m Titration
Références
1. OMM, 1983 : Guide des pratiques climatologiques. Deuxième édition.
OMM-N° 100, Genève.
2. OMM/FAO, 1985 : Guidelines for Computerized Data Processing in
Operational Hydrology and Land and Water Management. OMM-N° 634,Genève.
3. Institut d'hydrologie du Royaume-Uni, 1974 : A System for Quality Control and
Processing of Streamflow, Rainfall and Evaporation Data (D.T. Pluiston, et A. Hill,
Rapport N° 15.
4. OMM, 1980 : Manual on Stream Gauging. Volumes I et II, Rapport d'hydro-
logie opérationnelle N° 13, OMM-N° 519, Genève.
5. Département de l'environnement du Royaume-Uni, 1981 : Hydrological
Determinand Dictionary. Water Archive Manual N° 5, Division des données en eau.
CHAPITRE 23
TRAITEMENT PRIMAIRE DES DONNÉES
23.1 Généralités
Le traitement des données consiste à donner aux valeurs brutes des formats faciles à
utiliser et à stocker par les futurs utilisateurs. Les données sont introduites dans le
système de traitement, au clavier pour les enregistrements manuscrits, par conver-
sion mécanique pour les enregistrements analogiques ou par simple copie pour les
fichiers existant déjà sous forme digitale. Les données brutes sont habituellement
condensées ou reformatées sous des formes plus faciles à utiliser. A chaque étape du
traitement, elles devraient être soumises à un certain nombre de contrôles de qualité.
Quel que soit le type de données à traiter et la façon dont le traitement est effec-
tué, il est essentiel de toujours procéder de la même manière, afin de ne pas porter
préjudice à la qualité de ces données.
Le système de traitement devrait être intégré et reconsidéré périodiquement pour
s'assurer qu'il est toujours efficace, comparé aux nouveaux systèmes, aux progrès tech-
nologiques et aux besoins des utilisateurs. Quelques-uns des éléments à considérer sont
brièvement décrits ci-dessous.
Le système devrait minimiser la redondance sous toutes ses formes, éviter des
opérations superflues, contrôler l'état d'avancement du traitement et assurer que les
opérations interdépendantes soient effectivement coordonnées. La structure du sys-
tème devrait inclure des contrôles spécifiques à chaque étape du travail. Il devrait
faciliter un accès facile et rapide aux données à une large clientèle et permettre des
mises à jour à des intervalles de temps réguliers et courts.
Le système devrait être suffisamment souple pour permettre d'effectuer facile-
ment des corrections, des adjonctions ou des améliorations des ensembles de don-
nées erronées. En même temps, il doit être protégé de façon stricte contre toute mo-
dification non autorisée de la base de données. Tous les fichiers originaux, de même
que les versions corrigées devraient être archivés. Ceci permet de contrôler l'origine
de n'importe quel groupe de données
D'un point de vue plus technique, il faut être très prudent lors de l'installation
des algorithmes informatiques de compactage, de calcul et de contrôle des données,
car ils influencent directement la qualité des données archivées. On a tendance à
se fier aveuglément aux algorithmes dès qu'ils sont installés, alors qu'un programme
360 CHAPITRE 23
361
Correction des erreurs
362 CHAPITRE 23
peuvent ainsi superviser eux-mêmes la saisie des données, placée sous contrôle infor-
matique. Les documents d'acquisition peuvent être générés par des progiciels de
saisie des données installés sur un micro-ordinateur. Ils peuvent aussi être obtenus
à l'aide de logiciels développés au bureau central pour les besoins spécifiques de
la saisie des données hydrologiques. Au moment de choisir tel ou tel système, on
n'oubliera pas de s'assurer que les formats des disques soient bien compatibles.
Les tâches dévolues aux centres de saisie des données consistent à :
a) introduire au clavier des formulaires d'acquisition de données collectées sur
place, de préférence sous contrôle informatique;
b) contrôler et corriger les données introduites au clavier. Ceci peut être effectué
par une simple inspection visuelle des listages de données et/ou par utilisa-
tion de programmes élémentaires de validation développés au bureau central
(section 22.2);
c) copier les valeurs corrigées sur une disquette ou sur un autre support informa-
tique, puis à l'envoyer au bureau central. Les données peuvent aussi y être trans-
mises par le biais d'un modem ou d'un autre moyen de liaison;
d) après l'exécution par l'EDP de plusieurs programmes sophistiqués de validation
des données, répondre aux questions en provenance du bureau central. Si néces-
saire, éditer les données originales et faire un nouvel envoi.
données convient aux petits EDP mais, pour des applications plus importantes, il fau-
drait réserver les terminaux en circuit à l'exécution et au contrôle d'opérations de traite-
ment des données plus complexes ou au développement de logiciels. De plus, il faut
minimiser leur temps d'occupation pour la saisie des données. Cependant, il est très
pratique de pouvoir corriger les données en circuit si, après une phase de validation il
n'y a que peu de valeurs à rectifier. Pour un nombre restreint de corrections, cette pro-
cédure est bien plus simple que celle requise par des systèmes indépendants. Avec le
développement d'ordinateurs personnels très puissants, qui peuvent être reliés à l'ordi-
nateur principal par réseau interne, les systèmes de saisie sont devenus particulière-
ment souples.
Quel que soit le système de saisie utilisé, il est essentiel de prodiguer au person-
nel exploitant des directives claires (de préférence sur le formulaire même d'acqui-
sition des données) sur la manière dont la saisie doit être effectuée. Il ne devrait y
avoir ni ambiguïté sur ce qui doit et sur ce qui ne doit pas être saisi, ni sur le format
des données.
Dans une large mesure, le besoin d'automatisation est dicté par la complexité
des diagrammes à traiter. S'il s'agit surtout d'enregistrements de niveaux d'eaux
souterraines, il est plus rapide et plus précis de se servir de techniques manuelles de
relevés. Mais si les diagrammes de précipitations sont nombreux, l'analyse manuelle
devient plus lente et constitue une source d'erreurs. Les diagrammes issus d'instru-
ments à inversion du mouvement de la plume peuvent poser des problèmes parti-
culiers lors du traitement manuel.
Qu'elle soit manuelle ou automatique, la méthode d'extraction de l'information
doit être déterminée. La méthode consistant à relever les valeurs en des points entre
lesquels les variations peuvent être interpolées linéairement peut donner de bons
résultats. Cette technique permet de réduire sensiblement le temps consacré à la
numérisation, particulièrement lorsque les paramètres du tracé ne varient que peu
ou pas du tout durant un laps de temps prolongé (pluviomètre en période sèche,
niveau des eaux souterraines, décrue fluviale). Le nombre de données peut alors être
considérablement réduit pour n'importe quelle base de temps, sans perte importante
d'information.
Il est préférable de relever en mode continu les pluviogrammes, dont les tracés
sont en général très irréguliers, et de développer un logiciel éliminant les points pou-
vant être interpolés avec une précision suffisante. Les techniques de compactage des
données ne devraient supprimer aucune donnée originale (section 24.2.4).
De nombreux services hydrologiques exploitent encore des enregistreurs gra-
phiques, même lorsque les stations sont équipées d'enregistreurs numériques. La
raison en est que les diagrammes permettent à l'observateur d'apprécier visuellement
et immédiatement les valeurs enregistrées. Si les graphiques ne servent plus qu'au
contrôle, il n'est plus nécessaire de développer des systèmes spécifiques pour les
traiter, puisque les données sont tirées d'enregistrements numériques.
Les tables à numériser sont normalement exploitées en circuit dans les systèmes
à petite unité centrale (micro/mini EDP) et les données peuvent être stockées directe-
ment sur disque, disquette ou bande magnétique. Lorsque la table à numériser n'est
pas utilisée en circuit, elle est normalement reliée à un micro-ordinateur spécialisé.
Dans ce cas, les données brutes numérisées sont transférées à la machine principale
de traitement par des moyens informatiques adéquats ou, si le micro-ordinateur pos-
sède un logiciel de traitement, on peut y effectuer des corrections de temps et alti-
métriques. Les données numérisées sont ensuite converties avant transfert dans le
format désiré.
Si l'extraction des paramètres des enregistrements graphiques est effectuée ma-
nuellement, les données seront transcrites dans un formulaire permettant ensuite la
saisie des données. La manière la plus simple de le faire est d'employer un formu-
laire standard de séries chronologiques à une seule variable. Comme les données
seront probablement extraites sous la forme de séries temporelles irrégulières, le
TRAITEMENT PRIMAIRE DES DONNÉES 365
temps et les valeurs des variables devront être introduits sur le formulaire d'acquisi-
tion des données.
Aux stations automatiques, les données sont enregistrées sur des supports infor-
matiques compatibles. Les observateurs hydrologiques font une visite aux stations
tous les mois, ou tous les deux ou trois mois, afin de collecter les données et de
renouveler le support d'enregistrement pour la période suivante. Le support chargé
d'information est ensuite transporté au centre de traitement des données. Il peut
aussi y parvenir par radio, téléphone ou satellite.
formulaires seront employés pour y noter les corrections apportées aux niveaux
ou aux débits. Qu'il soit effectué par des méthodes manuelles ou informatiques,
le processus de correction est caractérisé par le fait que toutes les données mo-
difiées devront être munies d'un flag indiquant toutes les modifications qui leur
ont été apportées.
b) Réduction du volume des données et interpolation — Etant donné la rapidité de
leurs variations, de nombreux paramètres doivent être mesurés à des pas de
temps relativement courts, mais sont uniquement utilisés sous forme de moyen-
nes ou de totaux sur des périodes plus longues. Ainsi, pour beaucoup d'appli-
cations hydrologiques, les paramètres climatologiques ne sont utilisés que sous
forme de valeurs journalières, mais doivent être mesurés plus fréquemment,
afin d'obtenir des moyennes quotidiennes fiables. C'est le cas pour la tempéra-
ture et la vitesse du vent, parfois aussi pour les données débitmétriques ou
limnimétriques. Alors que la réduction du nombre de valeurs suffit pour les
séries chronologiques à pas de temps constant, deux phases (interpolation et
réduction du nombre de valeurs) sont nécessaires pour les variables mesurées
irrégulièrement.
Il est important de noter que la réduction du nombre des données pour les
phases de stockage et de sortie n'est habituellement pas la même. Les valeurs
résultant d'une forte réduction, comme les moyennes mensuelles ou annuel-
les, peuvent être conservées en permanence en circuit pour servir de réfé-
rence.
L'interpolation et la réduction du nombre de données doivent être faites dans
l'espace aussi bien que dans le temps. L'emploi de corrélations croisées d'en-
registrements provenant de différentes stations est un moyen usuel d'estimation
des valeurs manquantes par interpolation. Quant à l'estimation de valeurs surfa-
ciques à partir de points d'observation, c'est une façon très usitée de réduire le
volume des données.
c) Evaluation des variables dérivées — Les variables dérivées les plus fréquentes
sont l'écoulement et l'évapotranspiration potentielle. Cependant, la gamme
complète des variables dérivées est très étendue et comprend de nombreux indi-
cateurs de la qualité des eaux.
Pour la gestion d'une base de données, il est important de savoir s'il faut stocker
les variables dérivées après leur estimation et leur report. Il n'est évidemment
pas primordial de réserver un espace-mémoire bien défini pour des données qui
peuvent être recalculées à partir de données de base. Pour prendre une décision,
il faut se poser les questions suivantes :
i) A quelle fréquence les variables dérivées seront-elles utilisées ?
ii) Quelle est la complexité des calculs requis, exprimée par le nombre d'algo-
rithmes utilisés et la quantité des données antécédentes nécessaires ?
TRAITEMENT PRIMAIRE DES DONNÉES 371
iii) L'objectif de la base de données est-il de stocker les données de base pour
que les utilisateurs les traitent eux-mêmes ou est-il de dresser un inventaire
de toutes les variables importantes (de base ou dérivées) ?
Il n'est pas usuel de stocker les données sédimentométriques ou celles de la
charge en sels dissous car elles sont d'usage peu courant et peuvent être très rapi-
dement calculées en multipliant deux séries chronologiques de base : les débits
et les concentrations. Aux Etats-Unis, le système WATSTORE (Water Data
Storage and Retrieval) [3] garde en circuit les moyennes quotidiennes des débits,
alors qu'en Nouvelle-Zélande le système TIDEDA (Time Dependent Data) [3] ne
stocke que les niveaux d'eau, mais dans les formats des séries chronologiques
originales utilisés pour l'entrée. La seule règle qui soit fixe est que, quelles que
soient les valeurs dérivées, les séries de valeurs originales doivent être conser-
vées, de préférence sur un support magnétique indépendant ou sur d'autres sys-
tèmes de stockage stables à long terme. La phase de validation devrait aussi con-
cerner les variables dérivées, particulièrement celles issues de deux séries chro-
nologiques de base ou davantage. Il n'est pas impossible que les tests de vali-
dation appliqués individuellement aux données de niveaux d'eau et à celles de la
courbe de tarage soient satisfaisants alors que la combinaison des deux, pour le
calcul des débits, révèle quelques contradictions. La section 22.2.3.5 décrit quel-
ques techniques de validation spécifiquement applicables aux données de débits.
d) Sortie de résumés statistiques — Ce sont des sorties, habituellement mensuelles
ou annuelles, de données traitées pendant le cycle de mise à jour de la base de
données. Ces sorties peuvent aussi être considérées comme des données prove-
nant de l'extraction des données de base. On constate que de nombreux éléments
du traitement primaire sont communs avec les logiciels d'extraction des données.
Les efforts de développement de programmes informatiques peuvent être con-
sidérablement réduits si l'on tient compte de ce point.
e) Conversion au format de stockage de la base de données — La complexité de
cette opération dépend de la différence existant entre les formats dans lesquels
les données d'entrée sont fournies et les formats des fichiers de la base de don-
nées principale. Les données sont normalement conservées dans leur format
d'introduction dans un fichier temporaire en attendant la validation et le traite-
ment primaire des valeurs. Une fois le traitement primaire et le contrôle de qua-
lité effectués, les données sont transférées dans les fichiers de la base de don-
nées principale pour mise à jour.
Remarquons qu'il n'est pas nécessaire (ni recommandé) d'utiliser des formats
communs. Les formats de saisie des données devraient être adaptés aux carac-
téristiques de la collecte des données et aux systèmes de saisie. Quant aux
formats de stockage des données, ils devraient être adaptés aux moyens de
stockage et aux conditions d'accès aux données.
372 CHAPITRE 23
Il est utile tout d’abord d'examiner la façon dont la plupart des paramètres cli-
matologiques sont observés et enregistrés, car cela joue un rôle déterminant pour le
traitement à leur appliquer. Les fortes variations des paramètres climatologiques et
leur caractère dynamique font que la majorité des données primaires proviennent de
stations climatiques occupées en permanence ou de stations climatiques (ou météo-
rologiques) automatiques.
Aux stations du premier type, l'observateur doit être bien formé et doit effectuer
sur place une partie des tâches de traitement de base des données. Comme le traite-
ment requis pour la majorité des paramètres est très simple, cet unique traitement est
souvent suffisant. Lorsque des paramètres plus complexes doivent être dérivés, les
observateurs devront être en mesure d'utiliser des monogrammes établis spéciale-
ment pour ce type de traitement. Ainsi, lorsque le traitement primaire automatisé est
utilisé, il se rapporte plus spécialement à la vérification des calculs manuels.
Les stations climatologiques automatiques impliquent l'existence d'un système
de logiciels et de matériel informatique capables d'effectuer une série complète de
travaux en relation avec le traitement des données (section 23.2.4). En effet, la
plupart des stations climatologiques sont spécifiquement conçues pour fournir des
estimations d'évaporation (selon Penman) et d'évapotranspiration. Presque tous les
systèmes préconditionnés comprennent un micro-ordinateur central permettant de
lire les enregistrements (cassette ou mémoire électronique intégrée) et d'exécuter des
tâches de validation, de contrôle d'homogénéité, de traitement et de réduction du
volume des données. Dans ce cas, l'ordinateur principal de la base de données cen-
trale reçoit simplement les données traitées dans un format approprié au stockage et
aux applications prévues. Les données provenant de stations climatiques automa-
tiques doivent être utilisées avec prudence, car la qualité des capteurs est instable.
D'autres informations concernant le traitement des données climatologiques se trou-
vent dans le Guide des pratiques climatologiques de l'OMM [4].
Plusieurs paramètres climatologiques doivent être adaptés aux conditions stan-
dard pour le stockage et/ou pour les applications. Par exemple, les vitesses du vent
qui ne sont pas mesurées à la hauteur standard de deux mètres devront être réduites
à cette hauteur normalisée en utilisant la loi de puissance de la vitesse du vent. De
façon similaire, les mesures de pression doivent être ramenées au niveau de la mer,
si l'ajustement n'a pas été réalisé avant la saisie des valeurs.
plupart des cas, ce coefficient n'est pas une constante, mais doit être calculé par des
algorithmes faisant intervenir d'autres paramètres climatologiques comme la vitesse
du vent, les températures de l'air et de l'eau, la pression de vapeur. Ces variables
peuvent être des valeurs moyennes à long terme ou des valeurs mesurées simultané-
ment à l'exploitation du bac. Les coefficients du bac ou leurs algorithmes devraient
faire partie du fichier descriptif de la station (section 21.2). Si un algorithme utilise
les valeurs moyennes à long terme, elles aussi doivent être stockées dans le fichier
descriptif.
Des détails sur l'estimation de l'évaporation et de l'évapotranspiration sont don-
nés dans les chapitres 9, 37 et 38. Quelques programmes informatiques existants,
permettant de résoudre l'équation de Penman sont disponibles dans la sous-section
I50 du Manuel de référence du SHOFM.
section 22.2.3.2 décrit la technique des corrélations croisées entre stations rapprochées
fournissant une estimation des précipitations totales journalières et mensuelles. Alors
que leur but est de valider le total des précipitations, les corrélations croisées permet-
tent aussi de répartir dans le temps les précipitations totales cumulées ou d'estimer les
précipitations tombées pendant une interruption des mesures. Le logiciel chargé de
ces tâches attribuera des flags aux valeurs estimées, ou réparties, des précipitations.
Les mêmes techniques peuvent être appliquées aux données mesurées à pas de temps
plus court par des pluviomètres enregistreurs. Cependant, la qualité résultant des esti-
mations sera inférieure, car celles-ci se basent sur un nombre moins important de sta-
tions voisines et parce que les précipitations brèves ont une plus grande variabilité
dans l'espace et dans le temps.
c) une fonction créée par ajustement des points tirés du tableau établi par le
procédé décrit dans le paragraphe précédent, c'est-à-dire par lissage de la courbe
ajustée manuellement.
Dans la mesure du possible, la courbe devrait être établie sous forme de fonc-
tion mathématique, car celle-ci ne requiert pas d'interpolation, elle est facile à uti-
liser avec un ordinateur et n'occupe que très peu de place en mémoire. Si c'est le
système de la fonction mathématique qui est choisi, on peut utiliser l'ordinateur pour
établir les tables d'étalonnage, ce qui permettra de les utiliser manuellement.
Calcul du débit
Pour l'évaluation des débits, les fichiers de données suivants doivent être accessibles
à l'ordinateur :
a) Un ensemble de niveaux d'eau contrôlés du point de vue de leur qualité, c'est-à-
dire dans lequel les erreurs de date, de niveau de référence et de temps ont été
corrigées, puis les données validées (voir section 22.2.3.4). Si le calcul des
débits se base sur la méthode de la pente du cours d'eau, il faut disposer de deux
ensembles de mesures de niveaux d'eau.
b) La (les) courbe(s) d'étalonnage correspondant à la période et à la plage de varia-
tion des niveaux couverts par les séries de hauteurs d'eau. Lorsque les courbes
d'étalonnage se rapportent à de fréquentes modifications d'une section de con-
trôle artificielle des débits (vannes et déversoirs mobiles, par exemple), une
série chronologique des positions de réglage peut être nécessaire pour aider
l'ordinateur à sélectionner la courbe d'étalonnage valable.
c) Toutes les corrections de dérives qu'il faudra appliquer à l'enregistrement des
niveaux d'eau. Cela implique que l'amplitude et la durée des décalages soient
connues.
Lorsque toutes les catégories de données nécessaires sont disponibles, le calcul
des débits peut commencer, en suivant les étapes suivantes :
a) Appliquer les corrections de dérive au niveau d'eau enregistré. Pour de très
faibles débits, il est possible qu'un décalage négatif produise un niveau d'eau
modifié inférieur au niveau zéro. Une telle éventualité devrait être détectée et
consignée dans un rapport ad hoc.
b) Contrôler que la courbe d'étalonnage soit applicable à l'instant où le niveau traité
a été mesuré. Si la courbe n'est pas valable, identifier et relever la courbe appro-
priée. L'impossibilité de retrouver la courbe adéquate devrait être consignée
dans un rapport ad hoc.
c) Contrôler que le niveau d'eau à traiter se situe bien à l'intérieur du domaine de
validité de la courbe d'étalonnage. S'il se situe à l'extérieur, le système de traite-
ment doit pouvoir déterminer s'il est permis d'extrapoler la courbe et, si oui,
378 CHAPITRE 23
forme directe ou indirecte. Ces données sur l'utilisation des eaux peuvent être rassem-
blées en une seule série chronologique représentant les modifications du débit fluvial.
Lorsque cette série est combinée aux débits mesurés, on obtient une série "naturelle".
Toute modification de données de ce type devrait être munie du flag approprié.
Pour tous les traitements de données, et particulièrement pour celles se rappor-
tant aux systèmes d'écoulement, il est important de pouvoir réaliser les opérations de
maintenance nécessaires sur des groupes de données. Ces opérations devraient per-
mettre de se décider quant aux ensembles de données devant être conservés. Selon
les principes établis dans la section 23.3.1, il est judicieux de ne conserver que
les données de base essentielles (et les copies de sécurité), ainsi que les principales
données dérivées, comme les débits journaliers, dont le calcul exige un important
investissement en temps. Davantage d'informations sur le thème de la gestion des
données se trouvent au chapitre 24. Signalons que les données suivantes relatives
aux débits devraient en principe être conservées :
a) les données de niveaux d'eau et les corrections effectuées;
b) les données de niveaux d'eau ajustées, c'est-à-dire les séries chronologiques de
niveaux d'eau corrigées des erreurs temporelles, d'altitude de référence et de
hauteur du limnimètre. Une copie de travail et au moins une copie de sécurité
devraient être conservées (sur support indépendant);
c) les courbes d'étalonnage et les corrections des dérives associées;
d) les moyennes débitmétriques journalières, dont certaines peuvent être con-
servées en circuit (les années hydrologiques les plus récentes, les sommaires
mensuels ou toute la période de mesure des stations de référence importantes);
e) les données relatives à l'utilisation des eaux du bassin versant qui ont servi à
déterminer les débits "naturels".
Tous les autres groupes de données sont transitoires, ou peuvent aisément être
déduits de ces groupes de données de base.
Références
1. OMM, 1980 : Manual on Stream Gauging. Deux volumes, Rapport d'hydrolo-
gie opérationnelle N° 13, OMM-N° 519, Genève.
2. OMM/FAO, 1985 : Guidelines for Computerized Data Processing in Operational
Hydrology and Land and Water Management. OMM-N° 634, Genève.
3. OMM, 1981 : Case studies of National Hydrological Data Banks (Plan-
ning, Development and Organization). Rapport d'hydrologie opérationnelle N° 17,
OMM-N° 576, Genève.
4. OMM, 1983 : Guide des pratiques climatologiques, deuxième édition, OMM-
N° 100, Genève.
5. OMM, 1988 : Manual on Water Quality Monitoring — Planning and Implementa-
tion of Sampling and Field Testing. Rapport d'hydrologie opérationnelle N° 27,
OMM-N° 680, Genève.
6. PNUE/OMS/UNESCO/OMM, 1992 : Global Environment Monitoring System
(GEMS)/WATER Operational Guide. Canada Centre for Inland Waters, Burlington,
Ontario.
CHAPITRE 24
STOCKAGE ET EXTRACTION DES DONNÉES
documents originaux. A l'heure actuelle, une page microfilmée de données (sous forme
chiffrée ou graphique) occupe environ 300 fois moins de place que l'original.
La plupart des valeurs numériques sont archivées sur cassettes ou disques
magnétiques. Comme une cassette magnétique de 762 m (2500 pieds) de longueur
et d'une densité de 800 caractères par inch (1 inch = 25,4 mm) peut contenir les
données d'environ 250 000 cartes perforées, on a ainsi grandement diminué l'en-
combrement initial des données. De plus, les cassettes magnétiques peuvent être
copiées en quelques minutes et à peu de frais. Si la capacité de stockage pose pro-
blème, même les bandes perforées, bien que de moins en moins utilisées ces
dernières années pour le stockage définitif, peuvent être détruites après avoir trans-
féré les données sur cassettes magnétiques. Lorsque toutes les corrections ont été
faites, les données sont très souvent stockées sur microfilms. Quelques pays com-
mencent maintenant à utiliser des disques à mémoire morte (CD-ROM), car leur
capacité de mémorisation est très importante et ils permettent un accès facile et
rapide aux données.
Les archives doivent se trouver dans un endroit frais, sec, à l'abri des fortes va-
riations de température, des poussières, des insectes ou autres animaux nuisibles, des
radiations et du feu. Les cassettes magnétiques devraient être protégées des influ-
ences électromagnétiques. Quant aux microfilms, ils devraient être ininflammables.
Une copie des enregistrements devrait aussi être conservée au centre de collecte
principal et une autre, soit au centre régional, soit chez l'observateur.
En dépit de leur grande puissance de traitement, les micro-ordinateurs sont à un
stade assez primitif de développement de leur capacité pour ce qui est du traitement
de grandes quantités de données. C'est pourquoi il semble préférable qu'un mini-
ordinateur central ou une partie du temps de calcul d'un gros ordinateur soient plus
spécialement dévolus aux systèmes d'inventaire hydrologique au niveau régional. La
saisie des données et les travaux de validation dans des centres régionaux équipés de
micro-ordinateurs de terrain semble être la meilleure façon de faire. Nous recom-
mandons de procéder ainsi pour les raisons suivantes :
a) cela permet de concentrer les capacités limitées du centre en personnel qualifié
sur les tâches principales de traitement des données;
b) cela permet au personnel de terrain d'être confronté aux ordinateurs et aux tech-
niques qui s'y rapportent. Un développement de compétences informatiques en
matière d'hydrologie est ainsi favorisé.
Les fichiers intermédiaires résultant du contrôle initial de qualité des données et
de leur traitement (chapitre 23) peuvent être utilisés pour la mise à jour des fichiers
permanents de la base de données. Les procédures appliquées devraient tendre à
minimiser le nombre de mises à jour nécessaires et garantir l'intégrité des données
contenues dans les fichiers principaux. En outre, l'efficacité avec laquelle les mises
STOCKAGE ET EXTRACTION DES DONNÉES 385
Edition
Données
d'entrée Corrections Non Questions de l'ob-
des erreurs servateur de terrain
possible ?
Fichiers séquen-
tiels de données
brutes Contrôle
manuel
Traitement mensuel
Rapport de
1. Validation validation
Fichier descriptif
de la station
2. Valeurs dérivées
Jusqu'au
Fichier de dernier mois
travail annuel
4. Mise à jour
Rapports
mensuels Aux utilisateurs
Y compris
le mois
Fichier annuel en cours
de travail
Mensuel
Annuel
Traitement annuel
Non
3. Résumés et statistiques
annuels Rapports Aux utilisateurs
annuels STOP
1. Annuaires
2. Catalogues de
données
Nouvelles
archives
C'est pourquoi il faut s'assurer que, dans la mesure du possible, les causes des valeurs
douteuses aient été expliquées avant la mise à jour annuelle.
Les données résultant de l'étape du traitement annuel peuvent être publiées dans
des annuaires hydrologiques.
Un certain équilibre doit être trouvé entre le niveau de compactage des données et
les inconvénients qui en résultent. Un niveau élevé de compactage rend en effet néces-
saire l'utilisation de routines complexes chaque fois que l'on introduit ou que l'on
extrait des données. Le degré de compactage optimal des données devrait tenir compte
des limites relatives de l'espace mémoire et des capacités de calcul propres à chaque
installation. Il sera aussi fonction de la capacité du personnel à développer le logiciel.
Quant à l'exactitude des valeurs stockées, elle est rarement supérieure à un pour
mille pour les données hydrologiques. C'est la raison pour laquelle la plupart des
bases de données hydrologiques ne conservent que des valeurs à trois ou quatre
chiffres significatifs. Ainsi, un débit calculé de 234,56 m3 s-1 peut être stocké sous
forme de 235 m3 s-1. Cette pratique permet également d'économiser de la mémoire.
a) les fichiers de référence du système, comprenant les listes de codes (fichier réper-
toire) utilisés pour le contrôle de la saisie des données, le codage des données pour
STOCKAGE ET EXTRACTION DES DONNÉES 391
La relation entre ces différents types de fichiers est représentée à la figure 24.2.
D'un point de vue structurel, il est possible de grouper toutes les informations de
type b) et c) dans des fichiers uniques, ou de les répartir dans des fichiers historiques
ou d'usage courant. Cela permet d'attribuer aux fichiers courants un format et une taille
Fichiers de
Fichier référence
Traitement des catalogue hydrologiques/
fichiers du système géographiques
Codage Emplacement
Décodage de la station
Fichier
historique de Etalonnage
l'étalonnage (actuel)
de la de la station
station
Figure 24.2 — Relations entre les fichiers de données d’une station hydrométrique.
392 CHAPITRE 24
standard. Le type de structure à choisir est surtout dicté par la quantité de données
descriptives qui doivent être conservées dans les fichiers informatiques par
rapport à celles qui doivent l'être dans les fichiers manuels.
Il est utile de passer en revue les possibilités existantes pour stocker des séries
chronologiques de différents types dans un même fichier physique.
Au niveau le plus rudimentaire, on affecte à chaque station son propre fichier dans
lequel les données sont classées par ordre chronologique. Cette technique est surtout
bien adaptée aux petits lots de données ou pour la conservation de données sur cas-
settes. Cependant, ce système élémentaire devient extrêmement difficile à gérer dans
le cadre de réseaux hydrologiques, car ceux-ci peuvent être composés de plusieurs cen-
taines de stations de différents types, ce qui implique un très grand nombre de fichiers.
A un niveau supérieur, celui appliqué dans la plupart des systèmes de base de
données hydrologiques, on utilise des fichiers regroupant de nombreuses stations et
où chaque fichier contient des données d'un type différent. Ces données peuvent être
de type hydrologique, comme les valeurs journalières de débit, ou peuvent représen-
ter un mélange de séries chronologiques, par exemple plusieurs variables enre-
gistrées simultanément à pas de temps fixe. Dans le premier cas un fichier journalier
sera constitué par exemple de toutes les données débitmétriques quotidiennes enre-
gistrées à toutes les stations du réseau hydrologique. Si le fichier est structuré de
façon séquentielle, il sera classé par station et, pour chaque station, classé en fonc-
tion du temps. Dans le second cas, le fichier contiendra toutes les mesures journa-
lières, sans tenir compte de leur type hydrologique, et il sera classé par type et par
numéro de station. Les deux cas précités sont utilisés dans le système WATSTORE
(Water Data Storage and Retrieval) [3], qui comprend cinq grands fichiers : un pour
les données d'en-tête de la station (description) et trois pour les données regroupées
par type hydrologique (qualité des eaux, débits de pointe, inventaire des sites de
mesure des eaux souterraines); quant au cinquième, il est constitué des valeurs jour-
nalières classées par ordre chronologique. Ce dernier fichier contient des valeurs
observées quotidiennement ou en continu, mais réduites à des valeurs journalières.
On enregistre ainsi des valeurs instantanées mesurées à pas de temps constant, des
valeurs moyennes journalières et des données statistiques telles que les valeurs mi-
nimales et maximales. En 1981, ce fichier contenait 190 millions de données quoti-
diennes se rapportant aux débits, aux niveaux d'eau, aux contenus de réservoirs, aux
températures de l'eau, aux conductivités électriques, aux concentrations de sédi-
ments, aux débits solides et aux niveaux des eaux souterraines.
Au plus haut niveau d'intégration (autre que celui se basant sur l'utilisation d'un
SGBD), il existe des systèmes qui traitent tous les types de données chronologiques
sous un seul format de stockage et les mettent en mémoire dans un seul fichier physique.
Une telle approche, utilisée par le système néo-zélandais TIDEDA [3] simplifie grande-
ment la conception des logiciels développés pour la gestion et l'extraction des données,
STOCKAGE ET EXTRACTION DES DONNÉES 393
Données d'entrée
En circuit Indépendantes
3
UDV 1 Données d'entrée de base
1. Fichiers de
(+ copies)
travail
Edition des
données
3
UDV 2 Fichiers de la base principale
3. Catalogue 2. Fichiers récents
de la base de de données hydrologiques
(+copies)
Extraction/ données
requêtes
UDV 4. Utilisateurs
des lots de
Applications données
b) extractions selon les besoins de l'utilisateur — après avoir consulté les annu-
aires hydrologiques ou les catalogues de données, les utilisateurs peuvent
demander une extraction particulière de données pour leurs besoins, en uti-
lisant un formulaire ad hoc et l'extraction sera alors traitée comme une tâche
séquentielle normale. Ainsi, il faut pouvoir compter sur des opérateurs ou
d'autres techniciens en informatique, qui introduiront la demande dans le sys-
tème à l'aide de logiciels d'extraction de données. Le formulaire de demande
d'extraction devrait tenir compte des nombreuses possibilités de sortie; et
c) extraction en mode interactif (en boucle) des données — il existe différentes
méthodes de spécification interactive d'extraction de données. Du fait de
leurs utilisations potentiellement très vastes, elles sont développées ci-après.
Références
1. OMM, 1983 : Guide des pratiques climatologiques. Deuxième édition,
OMM–N° 100, Genève.
2. OMM/FAO 1985 : Guidelines for Computerized Data Processing in
Operational Hydrology and Land and Water Management. OMM–N° 634, Genève.
3. OMM, 1981 : Case Studies of National Hydrological Data Banks (Planning,
Development and Organization). Rapport d'hydrologie opérationnelle N° 17,
OMM–N° 576, Genève.
CHAPITRE 25
DIFFUSION DES DONNÉES
25.1 Généralités
La consultation d'une base de données hydrologiques peut faire appel à divers formats et
dispositifs permettant l'extraction des valeurs (section 24.3). La plupart des demandes de
données devraient être traitées à l'aide d'une série de logiciels. Les formats choisis pour ces
programmes devraient tenir compte des besoins des utilisateurs et être adaptés à la plupart
des applications habituelles.
Un des objectifs fondamentaux du système de stockage et d'extraction des données est
qu'il favorise une utilisation aussi large que possible. Des efforts spéciaux et permanents
devraient être faits pour assurer un accès rapide et simple aux données. Dans ce but, l'accès
direct à la base de données par les utilisateurs (lecture seulement) devrait être autant que
possible assuré. On prendra particulièrement soin de développer des pratiques d'extraction
interactives, conviviales et bien documentées. Les formats standard des données de sortie
devraient être suffisamment présentés au public pour permettre aux clients potentiels d'é-
valuer de manière réaliste ce dont ils ont besoin. Cet aspect des choses peut avoir des impli-
cations pratiques : perte de temps et d'argent pour répondre aux demandes de la clientèle.
Il est très important que, dans la présentation des données, leur qualité soit clairement
indiquée (section 22.3). Les personnes chargées de collecter les données doivent vouer une
attention particulière à les annoter et à les commenter, sachant que ces informations seront
transmises aux futurs utilisateurs. Toute présentation de données devrait inclure les sym-
boles (flags) décrivant leur qualité et être accompagnée de commentaires explicatifs. Il
faudrait aussi aviser les utilisateurs que des informations plus détaillées peuvent être
obtenues en plus des données originales (section 21.2).
Outre la fourniture des données répondant à des demandes spécifiques, des mises à jour
périodiques devraient être publiées, en utilisant normalement les formats de sortie standard.
Ces données peuvent être publiées sous forme de livres, de microfiches, ou sous une forme infor-
matique compatible, telle que des disquettes ou des CD-ROM.
La diffusion de l'information traitée favorise le feed-back venant des utilisateurs des
données. La perception des besoins des utilisateurs permet aux collecteurs de revoir leurs
méthodes et la fréquence des collectes, d'évaluer en continu la qualité des données, de con-
trôler les erreurs mises en évidence lors du traitement et d'élargir leur connaissance de base
par rapport aux stations de mesure dont ils s'occupent.
402 CHAPITRE 25
TABLEAU 25.1
Exemple de présentation d'un catalogue de données
Identification
Nom Nom du cours d'eau, nom et numéro de la station.
Bassin versant Nom et numéro du bassin versant.
Emplacement Localisation en latitude/longitude et en coordonnées locales de
la station de jaugeage.
Caractéristiques du bassin versant
Surface du bassin versant Surface exprimée en km2.
Zones climatiques Climat du bassin versant exprimé en zones bioclimatiques
selon la quantité et l'occurrence des précipitations.
Pluviométrie moyenne Evaluation de la pluviométrie moyenne annuelle au cœur du
bassin versant. Pour de grands bassins versants, les valeurs
extrêmes de la pluviométrie moyenne annuelle à travers tout le
bassin versant. La source des valeurs devrait être citée.
Bac d'évaporation Evaluation de l'évaporation moyenne annuelle d'un bac placé au
centre du bassin versant. Pour de grands bassins versants, les
valeurs extrêmes de l'évaporation moyenne annuelle à travers
tout le bassin versant. La source des figures devrait être citée.
Géomorphologie Commentaire décrivant le relief, le paysage et la géologie du
bassin versant jaugé.
Pédologie Estimation du pourcentage des principales formations
pédologiques représentées dans le bassin versant.
Végétation naturelle Description de la végétation naturelle issue de levés de végétation.
Défrichement Estimation du pourcentage de la végétation naturelle défrichée ou
fortement dégradée par les activités humaines. Les sources et la
date des estimations des défrichements devraient être mentionnées.
Végétation actuelle Description de la couverture végétale actuelle sur l'ensemble
du bassin versant, sans omettre de mentionner les sources
d'information.
Utilisation du sol Commentaire sur l'utilisation des sols. Les sources de l'informa-
tion devraient être citées, que celles-ci proviennent d'observations
in situ, de cartes d'utilisation du sol, ou d'évaluation plus détaillée.
Régulation Commentaire sur les aménagements, en amont, pouvant modi-
fier le régime d'écoulement. Les sources d'information
devraient être données.
Commentaire général Lorsque la station ne mesure pas l'écoulement total du bassin
versant, ou lorsque l'enregistrement ne peut pas être corrigé de
façon à tenir compte des régulations en amont, l'exposé des
caractéristiques du bassin versant sera remplacé par un commen-
taire sur les fonctions ou les objectifs particuliers de la station.
404 CHAPITRE 25
TABLEAU 25.2
Aperçu des détails figurant sur les cartes
009595 (15-)
(74-) 509229 509230 (74-77)
509276 (76-77)
009770 (68-73)
509207 (76-)
509183 (73-)
509024 (74-)
RAINFALL
STATION
509017 (74-77)
PLUVIOMÉTRIQUE
STATION
MT LINDESAY 603136
GAUGING
STATION
STATION
DE JAUGEAGE
ECHELLE 1 : 250 000
TABLEAU 25.3
Aperçu des données disponibles
409
410 CHAPITRE 25
* On pourra indiquer, par exemple, la distance le long du cours d'eau, à partir d'un point fixe, le
pont sur lequel la station est installée, la distance à l'agglomération la plus proche, ou utiliser tout
autre moyen approprié.
** Ces colonnes doivent être utilisées pour donner les meilleures estimations des débits de pointe
ou minimaux instantanés. Faire suivre cette indication de la lettre "E" lorsque les chiffres n'ont pas
été obtenus par un enregistrement en continu des niveaux d'eau, mais déterminés par d'autres
moyens. Dans le tableau des valeurs journalières, on pourra mettre en évidence les débits moyens
journaliers maximaux et minimaux de chaque mois en les soulignant.
*** On indiquera par une ligne continue, à droite des valeurs journalières de débit, la présence d'une
couche de glace. La présence de glace flottante sera indiquée par une ligne en pointillé, et un trian-
gle plein (∆) pourra être utilisé pour indiquer un amas de glace visible depuis la station de mesure.
Figure 25.4 — Modèle pour la publication des données hydrométriques (18,5 x 17,5)
DIFFUSION DES DONNÉES 411
Les annuaires devraient contenir une liste complète des stations d'observation, avec
indication de leur longitude et latitude, des instruments dont elles sont équipées, des années
pour lesquelles on possède des observations, de l'autorité responsable du programme d'ob-
servation et de l'adresse à laquelle sont conservés les enregistrements originaux. Dans les
grands pays, la liste des stations et les données contenues dans les annuaires devraient être
classées par grands bassins versants, et non pas selon les subdivisions politiques ou l'ordre
alphabétique. Les cartes de bassins versants avec indication des stations sont très utiles et
devraient être jointes aux annuaires chaque fois que cela est possible. Dans les pays où les
données sont publiées à des intervalles inférieurs à un an, une publication seulement par
année devra contenir la liste des stations. Si l'on ne publie pas d'annuaires ou d'autres séries
régulières, il y a lieu de procéder à la publication périodique d'un index des stations d'ob-
servation (section 25.2).
Des propositions quant à la forme à adopter pour la publication des données clima-
tologiques sont faites dans le Guide des pratiques climatologiques de l'OMM [1].
Cependant, ces formats types ne permettent pas la publication de paramètres importants,
tels que l'évaporation et l'intensité des précipitations, qui sont parfois mesurés aux stations
hydrologiques. Des propositions pour ce type de données, ainsi que pour les données de
débits, sont faites respectivement aux figures 25.3 et 25.4. En plus des informations requi-
ses, telles que celles qui figurent dans la partie descriptive de ces tableaux, il peut être utile
d'inclure des informations concernant la nature du bassin versant, la courbe d'étalonnage,
les valeurs extrêmes des débits mesurés et des informations sur la stabilité du lit de la ri-
vière. Les besoins locaux devront être pris en compte lorsqu'on décide de la forme de la
publication ou qu'on la modifie.
La figure 25.4 montre que l'année hydrologique ne coïncide pas forcément avec l'an-
née civile. Nombre de pays présentant des variations saisonnières marquées du régime
hydrométrique ont trouvé avantageux de choisir une année hydrologique qui commence et
se termine à un moment où le report d'une année à l'autre de volumes d'eau emmagasinés
importants est peu probable; de ce fait, l'année hydrologique correspond à une unité de
temps hydrologiquement significative. C'est ainsi que, dans certains pays de l'hémisphère
Nord où les hivers peuvent être rigoureux, on aurait des difficultés à interpréter les données
sur les précipitations annuelles en terme d'écoulement, si les années civiles et hydrologiques
coïncidaient. En effet, il se produit en hiver des accumulations considérables de neige, et la
neige tombée en novembre et en décembre ne fond qu'en avril. Aussi choisit-on générale-
ment dans ces régions une année commençant en octobre, pour finir en septembre. Ailleurs,
on utilise d'autres années hydrologiques pour réduire au minimum les effets de l'emma-
gasinement interannuel.
Certes, d'autres problèmes se posent quand on choisit une autre année que l'année
civile pour la tabulation des données hydrométriques, alors que l'année civile est conservée
pour les données climatologiques. L'importance du report saisonnier ou mensuel des com-
posantes du bilan hydrique sera déterminant pour le choix du type d'année à utiliser.
412 CHAPITRE 25
Les densités d'enregistrement les plus courantes sont de 1600 bpi et même de
6250 bpi. Cependant, 800 bpi est la plus grande densité pour laquelle le mode d'en-
registrement NRZI le plus répandu est disponible. La technique appelée enre-
gistrement par modulation de phase, utilisée pour de plus grandes densités, n'est tou-
jours pas normalisée. L'emploi d'une densité d'enregistrement plus faible que 800 bpi
diminue les erreurs liées au mauvais cadrage de la tête de lecture/écriture et permet
d'utiliser des bandes de moins bonne qualité, donc moins coûteuses.
Le contrôle de parité (système interne permettant de valider les opérations de lec-
ture/écriture) quasi universellement utilisé est celui du codage EBCDIC. Même dans
les cas où l'option par défaut n'est pas un codage EBCDIC, pratiquement chaque sys-
tème permet de l'utiliser comme alternative.
Les étiquettes de bande sont des informations écrites sur la cassette à partir du sys-
tème principal d'exploitation. Elles permettent d'identifier et d'extraire plus facilement
DIFFUSION DES DONNÉES 413
des données. Elles sont presque toujours tributaires d'un type d'ordinateur, c'est
pourquoi, il faudrait leur préférer l'emploi du format sans étiquettes de bande. Toutes
les informations nécessaires à l'identification devront donc être inscrites directement
dans le fichier de données; elles seront ainsi écrites sur la bande de la cassette dans le
même format que toutes les autres données.
La longueur standard de l'enregistrement logique est de 80 bytes, car cela cor-
respond à la dimension des cartes perforées utilisées autrefois, ainsi qu'à la largeur
habituelle de la plupart des unités de visualisation (écrans). Comme beaucoup de
logiciels et de nombreux périphériques sont conçus pour le traitement des enre-
gistrements de 80 bytes, il est recommandé d'utiliser cette longueur (ou une plus
petite). Il est préférable d'employer une longueur fixe de 80 bytes pour tous les enre-
gistrements physiques de données, sans tenir compte de la longueur effective de l'en-
registrement logique.
Le stockage des données sur cassettes magnétiques a été considérablement
amélioré par l'utilisation d'enregistrements groupés [2]. Un coefficient de groupage de
20 génère des groupes de données de 1600 bytes. L'enregistrement et les longueurs de
blocs qu'une cassette-mémoire utilise devraient être constants pour toute l'unité de
stockage des données. Ainsi, tous les fichiers logiques provenant du transfert des don-
nées apparaîtront sur la cassette sous forme d'une séquence de blocs. Comme certaines
machines ont des mémoires tampons limitées, il est recommandé d'utiliser des blocs
de taille inférieure à 2000 bytes.
Dans le cadre de l'organisation et de l'agencement des données, il est primordial
d'inclure, sur la cassette ou dans l'en-tête des fichiers enregistrés, une description
détaillée du contenu et du format de la cassette, ainsi que des caractéristiques des sta-
tions hydrologiques d'où proviennent les données.
Lorsqu'il est nécessaire d'utiliser un format plus souple, il faut alors utiliser des champs
pour les variables élémentaires pouvant être définies de différentes façons. Un tel système
se base sur une large utilisation de codes, afin de pouvoir définir les divers champs.
Contrairement aux cassettes, les disques magnétiques n'offrent qu'un choix li-
mité de formats d'enregistrement. Selon la nature des données enregistrées sur dis-
ques, il faut créer un répertoire permettant d'attribuer un emplacement physique aux
fichiers. La plupart des organisations travaillent soit sur des machines compatibles
IBM utilisant un système d'exploitation DOS (Disk Operating System), soit avec du
matériel Macintosh. L'utilisation du code de transfert des données ASCII (American
Standard Code for Information Interchange) est recommandée. Il existe actuelle-
ment des logiciels qui convertissent les fichiers d'un système à l'autre.
Le code HYDRA se rapporte aux observations des niveaux d'eau, des débits, des
précipitations, du manteau neigeux, des températures de l'air et de l'eau ainsi que des
conditions de gel. Quant au code HYFOR, il est utilisé pour la transmission de prévi-
sions hydrologiques et se rapporte aux données de niveaux d'eau, de débit et de gel.
Chaque prévision peut être accompagnée d'une estimation de son moment d'occur-
rence et/ou de la période de validité de la prévision. Ces deux formes de codage
requièrent un système de numérotation indexée des stations.
Références
1. OMM, 1983 : Guide des pratiques climatologiques, deuxième édition,
OMM–N° 100, Genève.
2. Hydrology and Land and Water Management. OMM–N° 634, Genève.
3. OMM, 1988 : Manuel des Codes, Volume I, Codes internationaux. OMM–N° 306,
Genève.
PARTIE D
ANALYSE HYDROLOGIQUE
CHAPITRE 26
INTRODUCTION À L'ANALYSE HYDROLOGIQUE
0,50 1,16
1,00 1,58
1,45 2,00
2,00 2,54
5,00 5,52
10,00 10,50
ANALYSE FRÉQUENTIELLE 421
TABLEAU 27.2
Distributions de probabilités utilisées en hydrologie
voisine de la moyenne d'une distribution peut souvent être bien décrite au moyen de
toute une gamme de distributions. Toutefois, des distributions individuelles peuvent
différer significativement et de manière très appréciable les unes des autres quant
aux valeurs estimées pour de longues périodes de retour. Puisque la conception des
ouvrages hydrauliques est souvent basée sur des estimations d'événements présen-
tant de longues périodes de récurrence, il est important de pouvoir les déterminer
avec la plus grande exactitude possible. Ainsi, le choix de la distribution devient très
important dans ces cas. Le choix de la distribution est discuté dans la publication de
l'OMM intitulée Statistical Distributions for Flood Frequency Analysis [2] où sont
abordées les méthodes disponibles pour faire un choix de distribution et l'influence
sur ce choix d'un certain nombre de questions techniques comme les caractéristiques
des données hydrologiques et la méthode d'estimation des paramètres.
De plus, l'homogénéité des données peut également être perturbée par des modifica-
tions anthropiques du climat.
Une analyse détaillée des données constitue la méthode la plus efficace pour
évaluer leur homogénéité. Les méthodes d'analyse sont habituellement basées sur le
tracé de différents types de relations entre écoulement et facteurs (mathématiques et
physiques) engendrant l'écoulement, tracé qui permet de découvrir les causes de per-
turbations de l'homogénéité. Une fois la non-homogénéité établie et ses causes recon-
nues, certains types de reconstitutions de séries chronologiques sont possibles :
a) rétablissement de conditions homogènes par correction des données non homo-
gènes (récupération de l'écoulement naturel, calcul de fréquences empiriques,
etc.);
b) subdivision des enregistrements en un certain nombre d'échantillons homogènes
(débits d'eau engendrés par des coulées de boue, débits maximums attribuables
à des chutes de pluie, disponibilité et absence d'écoulement, etc.);
c) correction des erreurs systématiques connues et suppression des données
erronées dans les enregistrements.
Références
1. Shaw, T. T., 1964 : Frequency analysis. Handbook of Applied Hydrology
(V. T. Chow, ed.), Section 8-I, McGraw-Hill, New York.
2. OMM, 1989 : Statistical Distributions for Flood Frequency Analysis (C.Cunnane).
Rapport d'hydrologie opérationnelle N° 33, OMM-N° 718, Genève.
3. Greenwood, J. A., Landwehr, J. M., Matalas, N. C. et Wallis, J. R., 1979 :
Probability weighted moments: definition and relation to parameters of several
distributions expressible in inverse form. Water Resources Research, Volume 15,
N° 5, p. 1049-1054.
4. Hosking, J. R. M., Wallis, J. R. et Wood, E. F., 1985 : Estimation of the
generalized extreme value distribution by the method of probability-weighted
moments. Technometrics, Volume 27, N° 3, p. 257-261.
5. Hosking, J. R. M., 1990 : L-Moments: analysis and estimation of distributions
using linear combinations of order statistics. Journal of the Royal Statistical Society,
B, Volume 51, N° 3.
CHAPITRE 28
FRÉQUENCE ET INTENSITÉ DES PLUIES
pluie horaire sur deux ans est mise en relation avec la hauteur de pluie en 24 heures
sur deux ans en tenant compte du nombre de jours d'averse. Des études portant sur
une gamme étendue de climats indiquent la relation suivante :
Rapport de la hauteur de pluie horaire 0,2 0,3 0,4 0,5
sur deux ans sur la hauteur de pluie
en 24 heures sur deux ans
Nombre annuel moyen de jours d'averse 1 8 16 24
Pour les durées inférieures à une heure, les relations hauteur de pluie-fréquence
font souvent l'objet d'estimations indirectes. Les données pluviométriques pour des
durées aussi courtes sont rarement disponibles immédiatement sous une forme
pratique pour la constitution de séries annuelles ou partielles à soumettre à l'analyse
de fréquence directe. Les rapports moyens des hauteurs de pluie en 5, 10, 15 et
30 minutes sur les hauteurs de pluie horaires, calculés d'après des centaines d'années
stations d'observations, sont souvent utilisés pour estimer les données hauteur de
pluie-fréquence pour des durées aussi courtes. Avec une erreur moyenne de moins
de 10 pour cent, ces rapports sont les suivants :
Durée (minutes) 5 10 15 30
Rapport (n min sur 60 min) 0,29 0,45 0,57 0,79
Ainsi, par exemple, si la hauteur de pluie horaire décennale est de 70 mm, la hau-
teur de pluie décennale pour 15 minutes est égale à 57 pour cent de 70 mm ou à 40 mm.
Il faut souligner que l'utilisation de ces rapports pourrait donner des résultats
erronés dans certaines régions. Par exemple, dans les régions où la plupart des chutes
de pluie ont un caractère orageux, ces rapports auraient tendance à fournir des valeurs
trop faibles. Par ailleurs, dans les régions où prédominent les pluies à caractère oro-
graphique peu soumises à l'activité convective intense, les rapports pourraient donner
des valeurs trop élevées. Cette variation a été étudiée à l'échelle d'un continent en
Australie [5, 6], et une relation a été mise au point en utilisant comme variables un lieu
géographique et l'intensité horaire de la pluie. La relation dépend également de l'inter-
valle de récurrence moyen. Lorsqu'il faut soumettre à l'analyse de fréquence une grande
quantité de données pluviométriques portant sur une région donnée, comme c'est sou-
vent le cas lors de la préparation de cartes générales, la compilation de séries annuelles
de données pour toutes les durées constitue une tâche fastidieuse et colossale. Ainsi
limite-t-on habituellement ces traitements aux données provenant d'un nombre rela-
tivement petit de stations d'observation pour lesquelles l'on dispose d'au moins 10 ans
de bons relevés. Les moyennes des séries annuelles sont alors calculées et servent à
construire un graphique comme celui de la figure 28.1, qui permet d'estimer les hau-
teurs de pluie pour des intervalles allant jusqu'à 24 heures lorsque les hauteurs en une
heure et 24 heures sont connues. La droite tracée en diagonale sur la figure 28.1 illustre
428 CHAPITRE 28
12
Note: Pour les chutes de pluie de 20 à 60 minutes; les valeurs sont fournies en cm h-1;
pour les durées plus longues, les valeurs sont indiquées en cm
11
10
9
8
10
11
8
9 7 7
Hauteur en cm
10
12
7
8
11 9 6 6
6
10 8 7
5 5
9
7 6 5
cm/heure
8 4 4
6
5
4
7
5 3 3
6 4
3
4
5
3
2 2
3 3 2
3 2
2
1 1
2 1
1
1
1
0 0
Minutes 20 30 40 50 60 80 100 120 150 180 240 300 360 8 10 12 14 16 18 20 22 24
Heures 1 2 3 4 5 6
Durée – 20 min. à 6 heures Durée – 6 à 24 heures
48 48
44 44
40 40
36 36
32 32
28 28
24 24
20 20
16 16
12 12
8 8
4 4
0 0
2 5 10 25 50 100
Période de retour en années, séries partielles
100
24 heures
PONCTUELLE POUR UNE RÉGION DONNÉE
POURCENTAGE DE LA HAUTEUR DE PLUIE
90
8 heures
80
3 heures
70
1 heure
30 minutes
60
50
0 125 250 375 500 625 750 875 1000
SUPERFICIE (km2 )
irrégularités provenant des résultats des diverses valeurs ponctuelles sont atténuées,
puisque cette carte tient compte de l'influence des données des stations voisines,
ce qui grossit l'échantillon. La mesure dans laquelle les variations entre stations
sont atténuées sur la carte doit être compatible avec l'espacement des stations
d'observation et avec l'erreur d'échantillonnage des stations. Une atténuation trop
faible tend à confondre l'erreur d'échantillonnage avec d'illusoires variations régio-
nales.
28.1.4 Sécheresse
La sécheresse est un minimum hydrologique extrême résultant de perturbations du
cycle hydrologique d'une durée suffisamment longue pour qu'il en résulte un impor-
tant déficit en eau; les ressources en eau locales deviennent insuffisantes pour sou-
tenir les activités établies ou normales dans la région. Les sécheresses ne sont que
grossièrement qualifiées de météorologiques, d'hydrologiques ou d'agricoles. Le mé-
téorologiste se préoccupe des sécheresses parce qu'elles constituent des périodes de
précipitations inférieures aux normales. Pour l'hydrologiste, elles sont des périodes
pendant lesquelles les volumes d'eau dans les cours d'eau, les réservoirs, les lacs, les
citernes, les couches aquifères et le sol sont inférieurs aux moyennes. L'agronome
perçoit la sécheresse comme étant une pénurie prolongée d'humidité dans la partie du
sol où se trouvent les racines des plantes.
Une méthode utile d'étude de la sécheresse météorologique est basée sur la
fréquence de l'ordre de grandeur et de la durée. Une analyse simple consisterait à
comparer les hauteurs de pluie totales pour les mois du calendrier ou les saisons
pertinentes avec les hauteurs de pluie normales correspondantes et à évaluer l'inten-
sité de la sécheresse d'après la valeur des écarts. Afin de tenir compte de l'effet de
la distribution temporelle des chutes de pluie, l'on peut utiliser un indice des préci-
pitations antécédentes (section 33.2.2) plutôt que la hauteur de pluie totale. La mé-
thode de Herbst [9] peut d'autre part être appliquée pour expliquer les effets cumu-
latifs de mois en mois des chutes de pluie afin d'évaluer la gravité des sécheresses
météorologiques.
La gravité des sécheresses agricoles peut être évaluée au moyen de l'indice de
sécheresse, un instrument permettant de résumer et de diffuser à intervalles réguliers
l'information à l'échelle régionale sur la sécheresse et l'humidité disponible pour les
cultures. Cet indice peut être utilisé pour l'évaluation du risque de sécheresse dans
une région assez étendue ou pour l'évaluation périodique de l'ampleur et de la gra-
vité actuelles de la sécheresse touchant une région.
L'intensité de la sécheresse hydrologique est reliée à l'importance des écarts par
rapport aux faibles écoulements normaux (chapitre 35) et aux conditions normales
de faible humidité du sol (chapitre 38) associés à un abaissement excessif des ni-
veaux des nappes phréatiques.
FRÉQUENCE ET INTENSITÉ DES PLUIES 433
a
Pi = (28.2)
b + T
−n
Pi = a(T − b) (28.3)
a + b log Tr
Pi = (28.4)
( 1 + T )n
où Pi, généralement exprimé en mm h-l, est l'intensité maximale moyenne de la
chute de pluie pour la durée T; Tr est la période de retour; a, b, et n sont des
paramètres qui varient d'une station à l'autre et qui, pour une station donnée,
varient selon la fréquence (ou la période de retour) choisie. Dans certains pays,
où l'on a effectué une analyse systématique des données sur l'intensité des
chutes de pluie, il existe des cartes d'isoplèthes des paramètres a, b et n. Un jeu
de cartes d'isohyètes est en général plus utile;
434 CHAPITRE 28
Références
1. Pilgrim, D.H., et Canterford, R.P., (Eds), 1987 : Australian rainfall and runoff:
A Guide to Flood Estimation, Volumes I et II. The Institution of Engineers, Australie,
Canberra.
2. OMM, 1981 : Selection of Distribution Types for Extremes of Precipitation
(B. Sevruk et H. Geiger). Rapport d'hydrologie opérationnelle N° 15, OMM-N° 560,
Genève.
3. Hershfield, D.M. et Wilson, W.T., 1957 : Generalizing of Rainfall-Intensity
Frequency Data. Extrait des Comptes rendus et rapports, Assemblée générale de
Toronto (Gentbrugge, 1958), Tome I, p. 499-506.
4. Hershfield, D.M., Weiss, L.L., et Wilson, W.T., 1955 : Synthesis of rainfall inten-
sity regimes. Proceedings of the American Society of Civil Engineers, Volume 81,
Tiré à part N° 744.
5. Hershfield, D.M., 1965 : Method for estimating probable maximum rainfall. Journal
of American Waterworks Association, Volume 57, août, p.965-972.
6. Court, A., 1961 : Area-depth rainfall formulas. Journal of Geophysical Research,
Volume 65, N° 6, juin, p. 1823-1831.
7. Miller, J.F., Frederick, R.H., et Tracy, R.J., 1973 : Precipitation Frequency
Atlas of the Western United States. NOAA Atlas 2, U.S. National Weather Service,
11 Volumes.
8. Paulhus, J.L.H., 1965 : Indian Ocean and Taiwan rainfalls set new records.
Monthly Weather Review, Volume 93, mai, p. 331-335.
9. Herbst, P.H., Bredenkamp K.B. et Barker H.M.G., 1966 : A technique for the
evaluation of drought from rainfall data. Journal of Hydrology, Volume IV N° 3,
p. 264-272.
436 CHAPITRE 28
28.1
NOTE : Pour les chutes de pluie de 20 à 60 min, les valeurs sont fournies en
centimètres par heure; pour les durées plus longues, les valeurs sont
indiquées en centimètres.
HAUTEUR EN CENTIMÈTRES
MINUTES
HEURES
DURÉE - 6 À 24 HEURES
28.2
29.1 Généralités
L'analyse d'une averse de pluie a pour but de dégager des renseignements carac-
téristiques : hauteur de pluie, superficie touchée et durée de la chute de pluie d'une
averse particulière. La hauteur de pluie est définie pour des combinaisons perti-
nentes de superficie et de durée et est habituellement représentée au moyen de
tableaux ou de courbes. Dans l'ensemble, ces analyses constituent des enre-
gistrements utiles pour la conception des évacuateurs de crues et pour la recherche
en prévision quantitative des précipitations.
Les observations pluviométriques ponctuelles sont analysées conjointement et
en combinaison avec des informations d'une autre nature. Les données plu-
viométriques consistent d'ordinaire en un certain nombre d'observations de totaux
journaliers, jointes à quelques enregistrements continus renfermant de l'information
sur l'intensité à faible intervalle de temps des chutes de pluie. Ces données sont par-
fois complétées par des observations recueillies au cours d'enquêtes spéciales.
Celles-ci, que l'on désigne sous le nom d’études au moyen de divers récipients, font
l'objet de la section 21.8.2. D'autres renseignements peuvent être tirés des cartes
météorologiques synoptiques, des données provenant des radars, des rapports sur les
crues de petits cours d'eau et d'autres sources. La méthode résumée dans les para-
graphes suivants est décrite de manière détaillée dans la publication de l’OMM inti-
tulée Manual for Depth-area-duration Analysis of Storm Precipitation [1].
Heures
0 6 12 18 24 30 36 42 48 54 60 66 72 78 84 90 96 102 108 114 120 126 132 136 144
250
Précipitations accumulées (mm)
228 Alma
200
150
141 Moncton (A) (Rec. G)
133 St John (A) (Rec. G)
100
50
0.0
6A 6P 6A 6P 6A 6P 6A 6P 6A 6P 6A 6P
Date 31 1 2
On établit ensuite une liste des stations en cause et on dresse un tableau des chutes
de pluie cumulées pour chaque station, suivant un pas de temps choisi à l'avance. Dans
le présent exemple, on a choisi un pas de six heures, mais on peut utiliser d'autres pas.
Pour des raisons pratiques, les stations devraient être portées sur la liste en ordre
décroissant de la quantité totale de pluie reçue.
L'étape suivante consiste à examiner le tableau et à choisir l'intervalle de six
heures qui présente les plus fortes quantités de pluie reçue en six heures. On dresse
une liste des valeurs correspondant à cet intervalle de temps et on détermine égale-
ment la chute de pluie maximale en 12 heures, que l'on note aussi. On fait de même
pour des périodes de 18 heures, 24 heures, etc. Pour les périodes qui englobent
plusieurs intervalles de six heures, il peut être nécessaire de procéder à de nombreux
essais successifs afin de déterminer la période qui correspond à la chute de pluie la
plus forte pendant une durée donnée.
250
Hauteur des précipitations (mm)
(Te
200
mp
ête
tot
ale
)
150
100
42 heures
24 heures
18 heures
12 heures
50
6 heures
0
10 100 1000 10,000 100,000
Superficie (km 2)
ii) la combinaison la plus efficace de ces deux derniers éléments peut être
estimée d'après les plus fortes averses observées. Cette seconde hypothèse
nécessite souvent une transposition d'averse, c'est-à-dire la transposition
d'une averse exceptionnelle de l'endroit où elle s'est produite à un bassin à
aménager à l'intérieur d'une zone homogène du point de vue météorologique.
La maximalisation des précipitations d'averses observées pour déterminer les
PMP exige des corrections d'humidité, suivant l'hypothèse de base voulant que pour
produire les précipitations maximales, l'averse a dû disposer d'une alimentation ma-
ximale en humidité. La méthode couramment utilisée pour cette correction d'hu-
midité fait intervenir une estimation de la teneur en humidité de la masse d'air d'après
des observations du point de rosée au niveau du sol et a été décrite dans la publica-
tion de l’OMM intitulée Manual for Probable Maximum Precipitation [2].
Quelques chercheurs préconisent des corrections plus poussées des données plu-
viométriques d'averses par l'estimation du vent maximal nécessaire pour assurer le
transport de cette alimentation maximale en humidité jusqu'au bassin étudié; ces cor-
rections peuvent être justifiées lorsque des facteurs de sécurité très contraignants
doivent être appliqués ou lorsque l'on ne dispose que de quantités limitées de don-
nées sur les précipitations d'averses.
L'heure approximative de montée sur les hydrogrammes de crue pour des aver-
ses centrées sur différentes parties du bassin, les caractéristiques particulières et les
méthodes d'exploitation envisagées pour les ouvrages projetés sont autant de
paramètres qui doivent être pris en considération dans le choix d'une durée provi-
soire de chute de pluie nominale.
Il faut veiller à ce que la ou les deux plus fortes valeurs de la série annuelle
soient en harmonie avec les autres valeurs qui la composent. Si, par exemple, la
valeur maximale sur une période de 30 ans est égale à deux fois la seconde plus
grande valeur, il s'agit nettement d'une valeur exceptionnelle, ou aberrante. La
manière la plus simple de mettre en évidence une valeur aberrante est de classer la
série par valeurs décroissantes et de calculer la période de retour (section 27.2) cor-
respondant à chaque valeur. On porte ensuite, sur papier pour étude de probabilités,
les valeurs en regard de leurs périodes de retour (figure 29.4). Si la valeur maximale
de la série se trouve très nettement au-dessus de la ligne définie par les autres points,
il s'agit d'une valeur aberrante. Une telle valeur ne devrait pas être prise en compte
446 CHAPITRE 29
20 20
24 heures
5m
1h 6 heu
res
in.
eur
e
15 15
0 10 20 30
K
10
6 24
he heu
ur res
es
1h
eur
e
5
0 100 200 300 400 500 600
Hauteur annuelle moyenne des chutes de pluie maximales de N heures (mm)
68
+
80
Hauteur de pluie (mm)
67
60
63
65
69
66
40
+ 60
62
70
64
20
61
0
1.0 50 80 90 96 98 99 99.5
Probabilité [ 100 M (N+1) ]
Références
1. OMM, 1969 : Manual for Depth-area-duration Analysis of Storm Precipitation.
OMM–N° 237, Genève.
2. OMM, 1986: Manual for Estimation of Probable Maximum Precipitation.
Rapport d’hydrologie opérationnelle N° 1, OMM–N° 332, Genève.
3. Weisner, C. J., 1970 : Hydrometeorology. Chapman & Hall, Londres.
4. U.S. Weather Bureau, 1976 : Hydrometeorology. Rapports 55A, 56, et 57.
5. Kennedy, M. R., Pearce, H. J., Canterford, R. P. et Mintz, L. J., 1988 : The esti-
mation of generalized probable maximum precipitation in Australia. Workshop on
spillway design floods, Canberra, 4 février 1988, Australian National Committee on
Large Dams Bulletin, Issue 79, avril 1988.
6. Hansen, E. M., Schreiner, L. C. et Miller, J. F., 1982 : Application of probable
maximum precipitation estimates: United States east of the 105th meridian.
Hydrometeorological Report, No. 52, U.S. National Weather Service.
7. Hansen, E. M., Schwarz, F. K. et Riedel, J. T., 1977 : Probable maximum pre-
cipitation estimates: Colorado river and Great Basin drainages. Hydrometeorological
Report, No. 49. U.S. National Weather Service.
448 CHAPITRE 29
30.1 Généralités
L'interprétation des précipitations vise deux objectifs majeurs. Le premier est l'éva-
luation des observations effectuées pour échantillonner un événement donné ou une
série d'événements. Cette évaluation comprend l'examen d'influences extérieures,
comme les vices d'implantation ou les modifications de l'exposition des pluviomètres,
et l'interprétation de l'incidence du milieu physique, par exemple de la physiographie.
Le second but poursuivi est la présentation de l'événement sous la forme qui
convient le mieux pour les publications, les travaux d'analyse ultérieurs ou d'autres
applications. Une averse orageuse sera par exemple représentée par un ensemble
convenable de valeurs de hauteur de pluie, de temps et d'espace; présentée sous
forme de tableaux, de graphiques ou de formules algébriques et exprimée en termes
de la fréquence de son ordre de grandeur.
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
Lors du choix de la période optimale, il faut retenir une période d'assez longue
durée pour constituer un échantillon représentatif de la variation du phénomène dans
le temps. Si la période est trop longue, il y aura synthèse trop importante des relevés;
si elle est trop courte, l'échantillon est peu représentatif des variations dans le temps
et peut subir indûment l'influence d'une période anormalement sèche ou humide.
1950
Station A (1000 mm)
20
1960
10
1965
0
0 10 20 30 40
Moyenne pour 12 stations (1000 mm)
1000
en ale
875
s p loc
tes
4000
t
en
750
nn de
id
em
o
rad
Ra
iro e
nv on
1 olo
l'e Z
625
Altitude (km)
t C
en
au
re
2 an u H
G
Ju e d
re
3000 3 n n 500
iè
1 Sa Zo
riv
4
de
la
5
5 ne
de
Zo 375
ne
Zo
nde 250
2000 Gra
Rio (d)
(a) e du
Zon 125
0
S W SE
4
O
NW
5°
2 S
W
-4
°
°
10
65
°
5°
26
-
° -
0°
-2
E
N 46
°
itio
11
5°
22
s
po
NE °- °
Ex 91 -90
°
66
0°
-36
6°
n
22
tio
ta
ien
3
Or
(b) (c)
Figure 30.3 — Relation entre les précipitations moyennes d’octobre à avril et les
paramètres topographiques pour la partie occidentale du Colorado
Station pluviométrique
P
98 100
80
Modèle de station 50
72
60
n-z 40 (c) 40
(d)
50
48
p
1 385
20
30
40
20 V
28 400
A
n 1 2 3 4 56 7 9 0
1300 1 2 3 4 56 7 8
n
495 0 10 20 30 40 50 60 70
z
400
600
800
1000
1200
450 A'
40 2 (b) 1100 (a)
30 500
900
700
600
500
P = V/A
6 665 4 550
z
58 40
700
5 630 n numéro de la station
18 7 700 800 z altitude de la station (m)
50
900 P précipitations (mm)
8 910 1000
A' superficie du bassin sous l'altitude indiquée (km2)
72 1100
1200 A superficie totale du bassin (km2)
1240
98 V volume des précipitations (mm3)
On notera que les quadrants (a) et (b) sont fixes pour un bassin donné et que
seules les courbes des deux quadrants supérieurs doivent être retracées pour chaque
averse. Cette méthode peut aussi s'utiliser pour calculer les précipitations men-
suelles ou annuelles moyennes.
Références
1. Searcy, J. K. et Hardison, C. H., 1960 : Double-mass curves. U.S. Geological
Survey Water-Supply Paper 1541-B, Reston, Virginie.
2. Chang, M. et Lee, R., 1974 : Objective double-mass analysis. Water Resources
Research, Volume 10, N° 6, p. 1123-1126.
3. Commission économique pour l’Asie et l’Extrême-Orient (ONU)/OMM, 1960 :
Hydrologic Networks and Methods. Flood control series, N° 15.
4. OMM, 1960 : Guide des pratiques climatologiques, chapitre 5, OMM–N° 100,
Genève.
5. OMM, 1990 : Statistical Analysis of Series of Observations (R. Sneyers). Note
technique N° 143, OMM–N° 415, Genève.
6. OMM, 1992 : Snow Cover Measurements and Areal Assessment of
Precipitation and Soil Moisture (B. Sevruk). Rapport d’hydrologie opérationnelle
N° 35, OMM–N° 749, Genève.
7. Linsley, R. K., Kohler, M. A. et Paulhus, J. L. H., 1949 : Applied Hydrology.
McGraw-Hill, New York.
8. Linsley, R. K., Kohler, M. A. et Paulhus, J. L. H., 1958 : Hydrology for
Engineers. McGraw-Hill, New York.
9. Rainbird, A. F., 1967 : Methods of Estimating Areal Average Precipitation.
Rapports sur les projets OMM/IHD, Rapport N° 3.
10. OMM, 1986 : Manual for Estimation of Probable Maximum Precipitation.
Rapport d’hydrologie opérationnelle N° 1, OMM–N° 332, Genève.
CHAPITRE 31
ANALYSE DE L'ÉCOULEMENT DE L'EAU DE FONTE DES NEIGES
31.1 Généralités
La fonte de la neige est exactement semblable à la chute de pluie pour ce qui est de
l'alimentation, de l'infiltration, et de l'écoulement, exception faite du stockage rela-
tivement faible de la quantité de neige fondue dans la couverture neigeuse et du
retard qui en résulte. Pendant les périodes sans précipitations, les différences suc-
cessives dans une série de mesures quotidiennes de l'équivalent en eau d'une cou-
verture neigeuse qui fond sont pratiquement analogues à des chutes de pluie quoti-
diennes. Les mesures ordinaires des variations de l'équivalent en eau ne carac-
térisent pas suffisamment la fonte, en grande partie parce qu'elles sont sujettes à des
erreurs inhérentes d'observation et d'échantillonnage. Les prélèvements successifs
de carottes sur une même station amènent inévitablement à confondre les variations
spatiales et temporelles. Il existe deux autres raisons primordiales pour lesquelles il
convient mieux d'estimer la fonte des neiges que de l'observer. L'une est la prévi-
sion des débits des cours d'eau et, dans ce cas, il est avantageux de prévoir les cau-
ses de la fonte plutôt que d'attendre simplement la fonte elle-même. L'autre, parti-
culièrement lorsqu'il s'agit de conception d'ouvrages et de planification, est la néces-
sité d'extrapoler des vitesses de fonte extrêmes d'après des processus physiques.
météorologiques. Dans la pratique, cette eau déjà fondue qui est ainsi libérée est implicite-
ment prise en compte par l'application de constantes empiriques qui ne sont connues que
de façon approximative et entachées d'autres incertitudes plus importantes.
Le rayonnement solaire absorbé varie suivant la latitude, la saison, l'heure, les
conditions atmosphériques, le couvert forestier, la pente, l'orientation de la surface et
la réflectivité de la neige. Les effets de la latitude, de la saison, de l'heure et des con-
ditions atmosphériques sont inclus dans les observations du rayonnement solaire, qui
doit habituellement être interpolé en raison du caractère peu dense des réseaux de sta-
tions d'observation, ou sont évalués sur une base journalière globale grâce à des for-
mules ou des graphiques qui expriment le rayonnement solaire en fonction de la nébu-
losité, de l'époque de l'année et de la latitude.
Les effets du couvert forestier sur la transmission du rayonnement solaire sont
importants et, dans certaines zones expérimentales, ont été exprimés sous la forme
d'un facteur empirique mettant en relation le coefficient de transmission et la densité
de la voûte forestière. En général, le couvert forestier ainsi que l'orientation et l'in-
clinaison de la pente sont représentés par des facteurs constants, déterminés de façon
empirique pour un bassin versant donné.
La réflectivité de la surface de la neige évolue entre 90 pour cent pour la neige
fraîche et environ 40 pour cent pour la vieille neige à gros grains qui est d'ordinaire
recouverte, en fin de saison, d'une fine couche de débris sombres, tels que matières
organiques ou poussières minérales amenées par le vent. Sous les latitudes
moyennes, vers la fin du printemps, une couche de neige dans une région non boisée
et présentant une faible réflectivité absorbe couramment assez de rayonnement
solaire pour produire par fonte 50 mm d'équivalent en eau par jour.
L'échange radiatif aux grandes longueurs d'onde est la différence entre le rayon-
nement émanant de la surface de la neige et le rayonnement incident venant des
nuages, des arbres et de l'atmosphère. Avec un plafond bas de nuages denses ou un
couvert forestier dense dont la température est supérieure à 0°C, l'échange constitue un
gain pour la neige. Le rayonnement de grandes longueurs d'onde provenant de l'at-
mosphère, en l'absence de nuages ou de couverture forestière, est largement fonction
de la température de l'air et presque toujours inférieur aux pertes par rayonnement de
la neige. Le bilan de l'échange radiatif aux grandes longueurs d'onde varie couram-
ment entre un gain de chaleur qui peut produire jusqu'à 20 mm d'eau de fonte par jour
et une perte équivalente à 20 mm par jour.
Les principaux facteurs de l'échange convectif de chaleur sensible sont le gradient
de température dans l'atmosphère immédiatement au-dessus de la couche de neige et
l'intensité du mélange par turbulence, exprimée par la vitesse horizontale du vent.
Les principaux facteurs de l'échange de chaleur provenant de la condensation
sont le gradient de la tension de vapeur et l'intensité du mélange par turbulence, qui
peut être indiquée par la vitesse du vent.
ANALYSE DE L'ÉCOULEMENT DE L'EAU DE FONTE DES NEIGES 461
où Rs est le rayonnement total de courtes longueurs d'onde reçu sur une surface ho-
rizontale à la latitude et à la saison pertinentes, par ciel clair, et où B est la réflecti-
vité de la neige, tandis que Cs est une fonction de la nébulosité qui a été définie en
ex-URSS :
Cs = 1 – (0,14N + 0,53N1) (31.2)
K f = 1 − f 1 − (1 − C )
2 (31.3)
où f est la part du rayonnement solaire retenue par un certain type de couvert forestier
dont la voûte présente une densité de 100 pour cent (en général environ 0,9), et C la
densité de la voûte.
Les pertes par rayonnement net de grandes longueurs d'onde de la neige (R1), en
cal cm-2 min-1, sont données par la formule :
(
R1 = σ dn θ n4 − da θ a4 Ue C1 ) (31.4)
[ ]
Rd = F + (1 − F ) Ue σ θ a4 (31.6)
Le transfert de chaleur par turbulence est donné par les deux formules suivantes,
valables respectivement pour la chaleur sensible et la chaleur latente :
Qh = ku (θ a − θ n )
(31.7)
Qe = cu (ea − en ) (31.8)
où u est la vitesse du vent à l'horizontale à une altitude déterminée, (θa – θn) le gra-
dient moyen de température dans la couche d'air au-dessus de la neige, et (ea – en) le
gradient correspondant de la tension de vapeur. Les constantes empiriques k et c
englobent le coefficient de transfert de masse, la rugosité aérodynamique de la sur-
face de la neige, la stabilité (tendance de la couche dense d'air proche de la neige à
résister aux mouvements d'inversion ou de mélange), la structure du vent, la hauteur
des instruments au-dessus de la surface de la neige, et la densité de l'air. La cons-
tante k tient compte de la chaleur spécifique de l'air, et la constante c de la chaleur
latente de vaporisation de l'humidité dans l'atmosphère. Cette dernière peut aussi
tenir compte de la quantité d'eau déjà condensée qui vient s'ajouter à la fonte des
neiges provenant de la condensation, à moins qu'il ne soit tenu compte de cette eau
condensée par quelque autre moyen.
capacité de rétention d'eau de la couche neigeuse. Cette quantité de chaleur est relative-
ment faible par rapport à la chaleur totale nécessaire pour faire fondre la couche de neige.
La méthode la plus généralement appliquée pour évaluer la fonte sur tout un bassin
consiste à utiliser les facteurs de degrés-jours. Les données sur la température sont
habituellement disponibles, et on peut généralement déterminer les variations de la tem-
pérature dans un bassin versant, tant pour déterminer les fonctions degrés-jours que pour
en faire l'application. La méthode des degrés-jours repose sur deux principes fonda-
mentaux. Premièrement, la température de l'air à proximité de la neige est dans l'ensem-
ble une intégration physique des mêmes modes d'échange de chaleur que ceux qui
provoquent la fonte de la neige. Deuxièmement, chacun des modes d'échange de chaleur
peut être mis en relation avec la température de l'air, sauf pendant les périodes de vents
anormaux. Par exemple, la température minimale quotidienne de l'air est fortement liée
à la température du point de rosée, qui détermine le gradient de tension de vapeur pour
la fonte par condensation. La température journalière maximale, ou l'amplitude maxi-
male de la variation de la température, constitue un indice du rayonnement solaire. A
l'intérieur de la plage de ses valeurs habituelles, le rayonnement de grandes longueurs
d'onde peut s'exprimer sous forme d'une fonction linéaire de la température de l'air.
On a tenté de pondérer de diverses façons les maximums et les minimums quoti-
diens de température, et d'utiliser pour les degrés-jours des bases autres que le 0°C. On
a également tenté de diviser la journée en tranches de temps plus courtes et d'utiliser
des facteurs degrés-heures. Toutefois, en raison du cycle diurne de l'échange de
chaleur et de la fonte des neiges, la journée constitue l'unité logique et commode de
mesure de la fonte de la neige, et la base habituelle des degrés-jours est le 0°C auquel
on rapporte la moyenne journalière des températures maximales et minimales.
Des valeurs moyennes du rapport entre la fonte ponctuelle de la neige et le nom-
bre de degrés-jours pour diverses régions montagneuses des latitudes moyennes en
Amérique du Nord, exprimées en millimètres de fonte, sont présentées au tableau 31.1.
Le nombre de degrés-jours est calculé d'après la moyenne des températures maximales
et minimales au-dessus de la base de 0°C. Des valeurs individuelles peuvent s'écarter
considérablement de ces valeurs moyennes.
TABLEAU 31.1
Facteurs degrés-jours (mm °C-1) pour les régions montagneuses
d’Amérique du Nord
Mois Régions modérément Régions partiellement Régions
boisées boisées non boisées
Avril 2 3 4
Mai 3 4 6
Juin 4 6 7
ANALYSE DE L'ÉCOULEMENT DE L'EAU DE FONTE DES NEIGES 465
TABLEAU 31.2
Facteurs degrés-jours (mm °C-1) pour les plaines de l'ex-URSS
120 120
100 100
Eau de fonte accumulée (mm)
80 80
60 60
40
20
0
10 20 30 40 50 60 70 °C
Nombre de degrés-jours au-dessus de 0 °C
où, pour la journée, M est la quantité d'eau de fonte en millimètres, P la pluie tombée
en millimètres, θ la température moyenne en degrés Celsius, k une constante pour le
bassin, dont la valeur varie de 0,3 pour les forêts de densité moyenne à 1,0 pour la
plaine dénudée, et u la vitesse du vent en mètres par seconde à 10 m au-dessus du sol.
On suppose que l'air est saturé et que les constantes (1,0 et 2,0) tiennent compte des
effets de la fonte par le sol et du faible rayonnement solaire net qui pénètre les nuages
générateurs de pluie.
D'une manière générale, l'apport quotidien en eau de fonte peut être représenté
par l'équation ci-après :
Qn =
m
1 − αo
( )
f 1 M, I f f 2 ( M, α o ) (31.11)
f 2 ( M, α o ) = f 3 ( M ) − f 4 ( M ) (31.12)
où f4 (M) est la superficie du bassin sur laquelle la neige a fondu et f3 (M) une fonc-
tion intégrale de la superficie relative sur laquelle la neige se sature,
M
f 3(M) = f 4 (31.13)
αo
La méthode décrite ci-dessus permet de déduire des relations graphiques entre
les degrés-jours cumulés et l'eau de fonte accumulée pour différentes valeurs de
l'équivalent en eau de la couche neigeuse. Comme le montre la figure 31.2, ces rela-
tions sont d'une utilisation opérationnelle pratique.
Le coefficient de ruissellement f1 (M, If) est une fonction qui croît avec la fonte
cumulée du fait de la diminution de la capacité d'infiltration du bassin. Les relations
entre ces variables peuvent être déterminées empiriquement en utilisant comme
paramètres l'indice des conditions antécédentes d'humidité du sol et la profondeur du
ANALYSE DE L'ÉCOULEMENT DE L'EAU DE FONTE DES NEIGES 469
50
50
40
40
Eau de fonte accumulée (mm)
)
m
(ml
30
tia
30
ini
u
ea
n
te
len
40
20
a
20
uiv
Eq
10 10
0
0 2 4 6 8 10
Nombre de degrés-jours au-dessus de 0° C
gel dans le sol. Des relations du bilan hydrique peuvent être utilisées à cette fin.
Après qu'une telle relation ait été établie pour un bassin, la fonction f1 (M, If) peut
être déterminée par dérivation :
(
f 1 M, I f = ) (
dQ W, I f
(31.14) )
dW
où Q est l'écoulement saisonnier et W l'équivalent en eau plus les précipitations. Par
cette méthode, il est possible de dériver un ensemble de courbes pour différentes
valeurs de l'indice de capacité d'infiltration, If.
31.8.2 En montagne
Dans les bassins versants de montagne, où les couvertures nivales sont épaisses et où
la saison de fonte dure plusieurs mois, les méthodes couramment utilisées pour
estimer l'écoulement résultant de brèves tempêtes de pluie ne conviennent pas néces-
sairement. L'écoulement issu de la fonte pendant une journée particulière s'étale sur
une longue période et s'ajoute aux apports de la fonte d'autres jours. De plus, les
pertes par évapotranspiration, qui peuvent être négligées pendant une période de
chute de pluie, deviennent importantes pendant une saison de fonte de longue durée.
Une méthode pour estimer l'écoulement produit par la fonte au jour le jour con-
siste à estimer d'abord le volume saisonnier de l'écoulement (chapitre 45) puis à dis-
tribuer ce volume conformément aux vitesses quotidiennes locales de fonte
observées ou estimées (sections 31.3 et 31.4), aux caractéristiques de stockage du
bassin, à la superficie sur laquelle la neige fond et à l'évapotranspiration saisonnière.
Il peut être tenu compte du stockage dans le bassin et du retard de l'écoulement par
propagation dans un réseau analogue de réservoirs dont les constantes sont déter-
minées empiriquement d'après les données historiques pour le bassin.
Lorsque le bassin est tellement petit que les apports diurnes en eau de fonte ne
sont pas amortis par le stockage, des apports d'eau de fonte pour six heures plutôt
que pour un jour devraient être utilisés, ou une distribution diurne caractéristique
peut être introduite dans la méthode de propagation.
ANALYSE DE L'ÉCOULEMENT DE L'EAU DE FONTE DES NEIGES 473
Références
1. U.S. Army Corps of Engineers, 1960 : Runoff from Snowmelt. Engineer Manual
1110-2-1406, U.S. Department of the Army, Washington, D.C.
2. Bruce, J. P., 1962 : Snowmelt contributions to maximum floods. Proceedings of
the Nineteenth Annual Eastern Snow Conference, 8–9 février 1962, Yale University,
New Haven, Connecticut, p. 85-103.
CHAPITRE 32
EVALUATION DES DONNÉES SUR LES DÉBITS DES COURS D’EAU
32.1 Généralités
L'analyse des données sur les débits des cours d'eau est habituellement entreprise
dans des buts pratiques en des emplacements bien définis. Si l'on dispose de relevés
de débits à ces emplacements, ils peuvent être directement utilisés pour l'analyse.
Lorsque l’exactitude ou la représentativité des relevés ne sont pas jugées satisfai-
santes, il peut être possible de corriger ces relevés pour répondre aux normes requi-
ses. Lorsqu'il n'y a pas assez de relevés, il faut procéder à un transfert d'informations
basé sur les données disponibles à d'autres emplacements ou sur d'autres types de
données météorologiques et hydrologiques.
du débit s'écoulera en période de hautes eaux et ne pourra pas être utilisée s'il n'y a pas
régularisation. Une analyse de fréquence permet d'évaluer les variations d'une année
à l'autre. On peut évaluer les variations de débit au cours de l'année en analysant les
débits des crues et des étiages suivant la méthode exposée aux chapitres 35 et 36.
Les pertes annuelles moyennes d'eau D sont exprimées par la relation :
D=P–Q (32.1)
Pour de nombreux bassins en climats tempérés, la valeur de D, calculée sur une période
suffisamment longue, varie relativement peu. La valeur de ces pertes annuelles moyen-
nes calculées pour des bassins voisins peut servir à estimer le débit annuel moyen
d'après les relevés des précipitations sur un bassin. En Europe de l'Ouest, D varie
généralement de 400 à 600 mm. Diverses formules empiriques ont été mises au
point pour calculer D, dont celle qui est attribuée à Turc [3] :
P
D=
P2 (32.2)
0.9 +
L2
où 1/ 2
1 1 12 2
Cp = ∑ ( Pi − P12 ) (32.4)
P12 132
Q est l’écoulement annuel, P désigne les précipitations annuelles, Pi est la hauteur
de pluie pour le mois i; P12 désigne les précipitations annuelles divisées par 12 et Po,
a et k sont des constantes, Po représentant les précipitations annuelles maximales qui
peuvent se produire sans qu'il y ait écoulement, c'est-à-dire que Q = 0, sauf si P est
plus grand que Po.
Une autre forme de cette relation est utilisée pour traiter l'écoulement pendant une
période donnée comme une fonction de la pluviométrie pendant la période en cours et
pendant les périodes antérieures. On peut l'exprimer par une équation du type :
Q = aP1 + bP2 + . . . + c (32.5)
Si une période de relevés de courte durée doit être utilisée pour l'étude hydrolo-
gique d'un projet, il est parfois possible d'étendre cette période à une période plus
longue en établissant une corrélation entre le débit mensuel à la station en question et
le débit correspondant à une station pour laquelle on dispose de relevés d'une durée
plus longue. En reportant sur un graphique le débit mensuel relevé à une station
en regard du débit mensuel correspondant à l'autre station, on peut se faire une idée
satisfaisante du degré de corrélation. Il est conseillé d'utiliser du papier logarithmi-
que afin de pouvoir y reporter plus aisément la plage habituellement étendue de va-
leurs dont on dispose. Les mois doivent être indiqués par des symboles distincts pour
permettre d'identifier des différences saisonnières.
Les paramètres statistiques de base –v (valeur moyenne) et sv (écart type) de la
distribution des débits pour une station où les observations portent sur une courte
période, peuvent être estimés à partir des données recueillies à cette station, com-
plétées par les données d'une station exploitée pendant une longue période. S'il est
par exemple supposé que Q admet une distribution log-normale, on peut appliquer
les équations suivantes :
[
Qy = exp v + 0.5sv2 ] (32.6)
svn
v = vn + ruv
sun
(uN − un ) (32.8)
sv2n
sv2 = sv2n + ruv
2
su2n
(su2
N
− su2n ) (32.9)
où Qx représente les débits à la station avec relevés de longue durée, Qy, les débits à
la station avec relevés de courte durée, u = ln Qx, v = ln Qy, et où
Références
1. Langbein, W. B., et al., 1949 : Annual runoff in the United States. U.S. Geological
Survey Circular 52.
2. Langbein, W. B., 1962 : The water supply of arid valleys in intermountain
regions in relation to climate. Bulletin of the International Association of Scientific
Hydrology, Vol. 7, N° 1, p. 34-39.
3. Turc, L., 1954 : Le bilan d’eau des sols : relation entre les précipitations, l’éva-
poration et l’écoulement. Troisième journée de l’hydraulique, Alger, 12-14 avril 1954,
p. 36-43. (Résumé de la thèse de l’auteur, Paris, 1953, parue dans l’Annuaire de
l’agronomie, 1954, et Sols africains, Vol. III, 1954).
4. Kaczmarek, Z., 1967 : The estimation and optimal use of surface water
resources. Fourteenth General Assembly of ATMS (IUGG), Symposia on Surface
Water Resources, 25 septembre–7 octobre 1967, Berne.
5. Hardison, C. H. et Moss, M. E., 1972 : Accuracy of low-flow characteristics
estimated by correlation of base-flow measurements. U.S. Geology Survey Water
Supply Paper 1542-B.
6. Commission économique pour l’Asie et l’Extrême-Orient (ONU)/OMM, 1960 :
Hydrological Networks and Methods. Flood control series, N° 15.
CHAPITRE 33
RELATIONS ENTRE LES CHUTES DE PLUIE ET L’ÉCOULEMENT
et la hauteur moyenne de pluie des averses sur le bassin. L'indice des précipitations
antécédentes est défini comme suit :
It = Iokt + ∑ Pikt(i) (33.1)
50
Précipitations ou indice antécédent (mm)
30
20
Précipitations
quotidiennes
10
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
Jours
facteur de décroissance journalier de 0,9 est couramment utilisé. L'indice des précipi-
tations antécédentes peut être calculé d'après les précipitations moyennes sur plusieurs
stations ou séparément pour chaque station d'un bassin versant. Ce dernier procédé
est préférable dans la plupart des cas.
La méthode d'estimation du volume de l'écoulement d'après la hauteur de pluie
et l'indice des précipitations antécédentes est illustrée à la figure 33.2. Sur cette figure,
les lignes tiretées et les flèches montrent la manière d'utiliser le diagramme. Partant
d'une valeur de 22 mm pour l'indice des précipitations antécédentes, la ligne fléchée
en tirets longs conduit au mois de juillet, puis descend jusqu'à une perturbation
d'une durée de 24 heures avant d'être prolongée vers la droite jusqu'à une hauteur de
pluie supposée de 40 mm pour enfin remonter vers un écoulement d'une hauteur de
16 mm sur le bassin.
60
Indice des précipitations antécédentes (mm)
50
re
bre
mb
e
obr
ée
Décem
pte
Oct
nn
40
Se
l'a
Février
de
ue
re
ût
30
oq
emb
Ao
Juin
Ep
Nov
ier
Janv
20
t
Mars
ille
Ju
il
i
Ma
Avr
10
Ecoulement des eaux d'orage (mm)
10 20 30 40 50
10
s)
20
re
eu
30
(h
ge
40
ra
l'o
50
de
ée
60
r
mm
Du
e(
rag
d'o
ies
Plu
0
24
48
72
96 0
12
ine
a
de err
on ut
ec so
2
r s ux
pa ea
be aux
re able
cu
m ibu
11
en attr
9
èt
ial
7
nit
ti
5
bi
1
Dé
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Précipitations orageuses (cm)
une relation pour l'hiver et une autre pour l'été, ce qui pose l'inévitable problème des
averses se produisant entre ces saisons. La solution consiste habituellement à faire
une estimation de l'écoulement basée sur chacune des deux courbes puis à effectuer
des interpolations.
L'utilisation du débit initial des eaux souterraines comme indice des conditions
d'écoulement est habituellement limitée aux petits bassins versants où la concentra-
tion s'effectue rapidement. Sur de plus grandes étendues pendant une saison plu-
vieuse, une montée sur l'hydrogramme aura tendance à se superposer à la précé-
dente, ce qui rend particulièrement difficile toute détermination convenable du débit
initial des eaux souterraines. Ainsi la pratique courante consiste à déterminer des
débits initiaux provenant des nappes souterraines pour de petits bassins servant d'in-
dices et à les appliquer aux autres zones avoisinantes présentant des caractéristiques
hydrologiques similaires.
voulant que l'évapotranspiration réelle soit liée par une relation simple à l'évapotrans-
piration potentielle ETp et au déficit en humidité du sol.
Une méthode simple de calcul de l'humidité du sol consiste à attribuer une capa-
cité S au profil de sol pour toute la région. Le déficit en humidité du sol, DUs, est
ensuite déterminé d'après l'équation suivante :
DUs(t+1) = DUs(t) – Rc + ET (33.2)
40
Pluie réelle
Hydrogramme observé
de 12 heures
30
Hydrogramme de
Débit du cours d'eau (m3 s-1)
l'écoulement direct
20
Hydrogramme unitaire
10
E C
+
A D
B Ecoulement +
de base
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Temps en jours
Dans les relevés pour certains bassins, il est parfois difficile de trouver des aver-
ses unitaires ou des averses individuelles produisant des crues dont l'hydrogramme ne
soit pas perturbé par des averses secondaires. L'établissement d'un hydrogramme
unitaire devient alors une opération plus complexe. En pareil cas, il existe une mé-
thode d'établissement d'un hydrogramme unitaire qui consiste à adopter un hydro-
gramme unitaire initial, à reconstituer les hydrogrammes de l'écoulement direct pour
plusieurs averses d'après des augmentations estimées de l'écoulement, puis à amélio-
rer l'hydrogramme unitaire par des approximations successives en fonction des résul-
tats obtenus. La méthode de reconstitution est illustrée à la figure 33.5. L'équation
utilisée est la suivante :
qn = QnU1 + Qn−1U2 + Qn−2U3 + K + Qn−i+1Ui + K + Q1Un (33.5)
300
Ecoulement direct (m3 s-1)
200
U1
Q3
U1
Q2
U2 U2
100
U1
U3 U3
Q1
U2
U4 U4
U3
U4 U5 U5 U5
0
0 12 24 36 48
Temps (heures)
Pour les bassins versants de 200 à 2000 km2, on utilise habituellement des aug-
mentations de temps de six heures, mais des intervalles plus courts peuvent être utilisés
pour obtenir une plus grande exactitude. Pour de plus petits bassins, il peut être néces-
saire d'utiliser des intervalles de plus courte durée. Ceux-ci doivent être suffisamment
courts pour permettre une bonne définition de la forme de l'hydrogramme et pour per-
mettre de faire des prévisions avant qu'un laps de temps trop important se soit écoulé.
Pour les bassins de plus de 2000 km2, on peut utiliser des hydrogrammes unitaires basés
sur des intervalles de temps plus longs, mais en général des hydrogrammes unitaires
devraient être établis pour les sous-bassins puis combinés entre eux par propagation.
Comme on peut s'y attendre en raison de considérations d'hydraulique fluviale,
les hydrogrammes unitaires tendent à être de moins en moins aplatis pour des écou-
lements plus importants. En conséquence, dans la pratique, on peut utiliser, pour un
bassin donné, un ensemble d'hydrogrammes unitaires avec des maximums moins
accusés dans les cas où l'écoulement est faible. On se contente souvent de deux caté-
gories d'hydrogrammes.
Ce sont l'étude et la pratique qui permettent de développer l'aptitude à utiliser
les hydrogrammes unitaires. Pour ce qui est des méthodes autres que celles décrites
dans la présente section, ou de raffinements de ces méthodes, l'on peut consulter les
ouvrages et les manuels des organismes qui utilisent couramment des hydrogrammes
unitaires.
Les constantes d et C4 sont déterminées par la méthode utilisée pour séparer le débit
de base de l'écoulement direct.
Pour des averses de durées autres que la durée normalisée, le temps de réponse
tc correspondant est donné par :
tc = tp + f(TR) (33.9)
A2 A3 A5 = Ac
A1 AT = A4
T=O
T=5=c
T=1
c = temps de concentration
T = 2 = 1 + 4t T=3 T=4
Ar
A4
A3
A2 A5
A1
T
1 2 3 4 5
b) Répartition des surfaces isochrones
A2 V3
Qr A3 V3
A3 V2
A1 V3
A2 V3 A4 V3
A4 V3
A4 V1
A1 V2
A3 V1
A2 V1 A5 V1 A5 V3
A1 V1 A5 V2
1 2 3 4 5 6 7
c) Hydrogramme résultant
Références
1. Linsley, R. K., Kohler, M. A. et Paulhus, J. L. H., 1949 : Applied Hydrology.
McGraw-Hill, New York.
2. Linsley, R. K., Kohler, M. A. et Paulhus, J. L. H., 1958 : Hydrology for
Engineers. McGraw-Hill, New York.
3. Linsley, R. K., 1943 : Application of Synthetic Unit-graphs in the Western Mountain
States. Transactions, American Geophysical Union, Vol. 24, Partie 2, p. 580-586.
4. Taylor, A. B. et Schwarz, H. E., 1952 : Unit-hydrograph Lag and Peak Flow
Related to Basin Characteristics. Transactions, American Geophysical Union, Vol.
33, p. 235-246.
5. Snyder, F. F., 1938 : Synthetic unit hydrographs. Transactions, American
Geophysical Union, Vol. 19, Partie 1, p. 447-454.
CHAPITRE 34
PROPAGATION DES ÉCOULEMENTS
∂v ∂A ∂A (34.1)
A⋅ +v⋅ + =q
∂x ∂x ∂t
∂v ∂v ∂h v ⋅ q
∂t
+ v⋅
∂x
+ g⋅
∂x
+
A
(
= g s − sf ) (34.2)
les écoulements et les hauteurs de la surface de l'eau dans les situations suivantes
d'écoulement variable :
a) déplacement d'eau à l'amont par des vagues comme celles produites par l'action
des marées ou les ondes de tempêtes en mer;
b) effets de remous d'exhaussement produits par les apports de réservoirs ou d'af-
fluents à l'aval;
c) ondes de crues caractéristiques dans les cours d'eau dont la pente du lit est
faible, par exemple moins de 0,05 pour cent;
d) ondes à front raide causées par les lâchures contrôlées aux réservoirs ou par des
effondrements catastrophiques de barrages.
d'écoulement devrait exiger une très faible introduction de données pour qu'il soit
possible d'utiliser une méthode de propagation dynamique comme outil de prévision.
Modèle cinématique
Modèle de diffusion
Modèle dynamique
où les nouvelles variables sont v, la vitesse moyenne en section en travers dans la
direction x, h la profondeur et So la pente du lit.
En première approximation, les termes représentant les accélérations reliées à la
variation en fonction du temps du débit entrant et à la variation dans l'espace de la
vitesse sont négligés. Le modèle qui en résulte est dit modèle de diffusion. Dans
certaines situations d'écoulement, il est également possible de négliger le terme de
force de pression et de traiter l'équation de la quantité de mouvement comme un
équilibre entre les forces de la pesanteur et du frottement. Cette approximation est
dite modèle cinématique. Il a été démontré [10] qu'une approximation aux différen-
ces finies du modèle de l'onde cinématique coïncide avec la méthode de Muskingum
(section 34.3).
Les approximations cinématique et de diffusion ont toutes deux permis ces
dernières années de décrire avec succès le ruissellement et l'écoulement dans des cours
d'eau à des endroits où les pentes sont supérieures à approximativement 0,1 pour cent.
Le modèle de diffusion peut être utilisé sur des cours d'eau aux pentes plus faibles,
mais de manière prudente parce que les termes pour l'inertie peuvent devenir impor-
tants. Ces dernières années, le modèle cinématique est devenu très populaire pour
les applications dans lesquelles une géométrie et une topographie irrégulières de
bassins versants naturels peuvent être remplacées par un ensemble d'éléments sim-
ples comme des plans d'écoulement et des segments de chenaux réguliers. Les équa-
tions cinématiques sont également utilisées dans les modèles de la qualité de l'eau
utilisés pour prédire le transport des polluants solubles et insolubles. Un modèle
cinématique ne tient pas compte des effets de remous d'exhaussement produits par
des débits latéraux entrants ou l'exploitation de réservoirs à l'aval et ne peut être uti-
lisé pour prédire les progressions d'ondes vers l'amont.
PROPAGATION DES ÉCOULEMENTS 503
I1 + I2 Q + Q2 (34.9)
∆t − 1 ∆t = S2 − S1
2 2
où les indices 1 et 2 représentent respectivement le début et la fin d'un intervalle de
temps ∆t. La valeur de cet intervalle ne devrait jamais dépasser celle du temps de
parcours du bief. En règle générale, l'intervalle de propagation ne devrait pas
être supérieur à la moitié du temps de parcours. Si l'on dispose de suffisamment de
données hydrométriques, les relations volume stocké-débit peuvent être établies
empiriquement.
Les méthodes de calcul de propagation les plus simples sont fondées sur des
relations linéaires entre volume stocké et débit, ce qui permet d'obtenir des solu-
tions analytiques. Deux méthodes de ce genre sont applicables à la prévision à court
terme :
a) La méthode de Muskingum, proposée par McCarthy [11] :
Q2 = CoI2 + C1I1 + C2Q1 (34.10)
est fondée sur la relation volume stocké-débit ci-après :
S = K [x Q1 + (1 – x) Q2] (34.11)
504 CHAPITRE 34
Dans le cas des biefs d'une grande longueur pour lesquels on ne dispose pas des
données nécessaires pour déterminer le nombre de biefs spécifiques, la formule ci-
après, exprimant la transformation du débit par un réseau de réservoirs linéaires
identiques, peut être utilisée :
∆t
Q(t) = I t N −1e −t / K
K ( N − 1)!
n (34.16)
Q = c1 ⋅ h1/ 2 + c2 ⋅ h13/ 2
et, par exemple : (34.18)
}
}
prise de déversoir
fond de crue
où I est le débit entrant net (débit entrant moins les pertes et les prélèvements), s le
volume stocké dans le réservoir, t le temps, h la hauteur d'eau dans le réservoir, ht la
hauteur d'eau au-dessus de la crête du déversoir et enfin c1 et c2 sont des coefficients
qui dépendent des conditions locales. Pour résoudre le système, il faut connaître la
relation entre h et s. Les étapes de la résolution sont semblables à celles qui sont
décrites à la section 34.3.
La comparaison de l'hydrogramme du débit sortant Q à celui du débit entrant I
montre presque toujours un débit de pointe pour Q plus faible que celui pour I et en
retard par rapport à ce dernier. C'est du reste la base hydraulique de l'atténuation des
crues par la construction de réservoirs.
La vitesse de l'onde de crue dans un réservoir étant plus grande que dans un
chenal, le retard du débit de pointe en sortie sur le débit de pointe en entrée ne si-
gnifie pas nécessairement aussi un retard par rapport à ce qu'aurait été le débit de
pointe avant la construction du réservoir. On peut même dire que la construction
d'un réservoir peut quelquefois empirer les conditions de crue à l'aval, malgré l'effet
d'atténuation des débits de pointe, lorsque le débit de pointe atténué peut, du fait
de l'existence du réservoir, se trouver en phase avec les débits de pointe d'autres
affluents, alors qu'à l'état naturel, ces débits étaient déphasés. C'est pourquoi
la construction de réservoirs ne devrait pas être considérée ipso facto comme un
facteur d'amélioration des conditions de crue en aval, et les conditions hydrologiques
506 CHAPITRE 34
Références
1. Fread, D. L., 1973 : Technique for implicit dynamic routing in rivers with major
tributaries. Water Resources Research, Vol. 9, N° 4.
2. Preissman, A., 1961 : Propagation of Translatory Waves in Channels and
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4. Rouse, H., 1965 : Critical analysis of open-channel resistance. Journal of the
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5. Simons, D. B. et Senturk, F., 1977 : Sediment Transport Technology. Water
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6. Limerinos, J. T., 1970 : Determination of the Manning coefficient from mea-
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Division, American Society of Civil Engineers, Vol. 105, N° HY4, p. 365-379.
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9. Barnes, H. H., 1967 : Roughness characteristics of natural channels. U.S.
Geological Survey Water-Supply Paper 1849, U.S. Government Printing Office,
Washington, D.C.
10. Cunge, J. A., Holly, E. et Verwey, A. 1980 : Practical Aspects of Computational
River Hydraulics. Pitman Publishing Inc., Marshfield, Massachusetts.
11. McCarthy, G. T., 1938 : The Unit Hydrograph and Flood Routing. Paper pre-
sented at the conference of the North Atlantic Division, U.S. Corps of Engineers,
June (see also Engineering Construction — Flood Control, 1940, The Engineer
School, Ft. Belvoir, Virginia., p. 147-156).
12. Kalinin, G. P. et Miljukov, P. I., 1958 : Approximate methods for computing
unsteady movement of water masses. Transactions, Central Forecasting Institute,
Issue 66 (en russe).
CHAPITRE 35
ANALYSE DES ÉCOULEMENTS FAIBLES ET DES SÉCHERESSES
35.1 Généralités
Avant de pouvoir utiliser un cours d'eau comme source fiable d'approvisionnement
en eau, il faut effectuer une étude de ses débits de basses eaux. Si le débit minimal
indiqué par les relevés dépasse nettement la demande prévue, il peut ne pas être utile
d'effectuer une analyse plus poussée. Si, au contraire, on constate que pendant la
période de référence le débit a été une ou deux fois inférieur à la demande prévue,
une étude plus complète s'impose pour voir si les déficits possibles ne sont pas trop
importants pour être acceptables. Les deux méthodes les plus simples utilisées en
pareil cas sont l'analyse de la fréquence des basses eaux et celle des courbes des
débits classés. Si le déficit risque d'être trop souvent excessif, une retenue devra être
aménagée pour retenir les crues et relâcher progressivement les surplus emmaga-
sinés pendant les périodes d'écoulement faible. Bien qu'une analyse détaillée du vo-
lume à retenir soit nécessaire pour la conception de l'ouvrage, les premiers calculs
seront souvent facilités par l'examen de courbes provisoires d'accumulation établies
d'après une analyse de la fréquence des basses eaux.
Outre ces analyses destinées à permettre une généralisation concernant l'appro-
visionnement en eau, qui sont basées sur les distributions de fréquence ou sur des
courbes de débits classés, il y a également des cas où l'écoulement dans un cours
d'eau se prête à des extrapolations dans le temps, comme indiqué à la section 44.6.
L'extrapolation s'effectue en prolongeant l'hydrogramme pendant les périodes de
pluviosité faible ou nulle.
Les longs intervalles de faible débit, insuffisant pour satisfaire la demande d'une
catégorie d'utilisateurs, sont généralement appelés sécheresses. Dans la documentation
hydrologique, aucune définition uniforme des périodes de sécheresse n'a été arrêtée
jusqu'ici, du fait qu'en général ce terme est défini en fonction des objectifs de l'étude.
100
80
60
50
40
30
20
Débit (m3 s-1)
10
8
6
5
4
1
0,5 1 2 5 10 20 50 80 90 95 98 99 99,5 99,9
99,8
Pourcentage de temps pendant lequel le
débit journalier a été supérieur au débit indiqué
les caractéristiques physiographiques des bassins peuvent être utilisées pour obtenir
des estimations de débits classés à des emplacements non jaugés de la région.
Le calcul du potentiel de production d'énergie hydro-électrique primaire et
secondaire constitue l'une des utilisations les plus courantes des courbes de débits
classés.
10
8
Débit (m3 s-1)
(jours)
4
274
3
183
2 120
60
30
7
1
1,01 1,1 2 3 4 5 6 7 8 910 20 40 60 100
Intervalle de récurrence (années)
faibles débits annuels est utilisé comme troisième paramètre d'une distribution log-
normale à trois paramètres, et un tableau de coordonnées de la courbe de fréquences
est ensuite utilisé pour tracer la courbe. Dans l'application de cette méthode, un coef-
ficient d'asymétrie régional est parfois utilisé de préférence au coefficient d'asymétrie
de l'échantillon. Dans une autre approche la transformation y = log (x – a), où x
représente l'ensemble des faibles écoulements annuels, est appliquée, et la courbe de
fréquence obtenue est supposée avoir une répartition normale. Le paramètre a peut
être estimé par une méthode graphique ou calculé d'après les données statistiques de
l'échantillon. L'écart type, la moyenne et le coefficient d'asymétrie de l'échantillon
sont utilisés en prenant en compte la relation théorique existant entre ces moments
statistiques dans une distribution log-normale pour calculer la constante a et l'écart
type logarithmique nécessaire.
La médiane de l'écoulement faible sur sept jours fournie par les courbes de
fréquence des basses eaux s'est révélée un bon indice initial des besoins en stockage.
Une autre distribution pouvant être utile pour évaluer si le débit annuel peut
satisfaire aux besoins est la distribution gamma, dont la forme à deux paramètres
relativement simple a été décrite par Thom [1] et appliquée par Alexander [2] à
des analyses de débit. Cette distribution présente une limite inférieure à zéro, ce qui
constitue une propriété souhaitable pour l'analyse des données sur les écoulements
et les précipitations.
Les courbes de fréquence de basses eaux pour des bassins versants non jaugés
peuvent être estimées d'après la relation entre courbes de fréquence d'écoulement et
caractéristiques du bassin. Une méthode d'indice d'écoulement faible a été proposée
par Campbell [3] pour l'estimation des courbes régionales de fréquences d'écoule-
ments faibles.
où Q1 et Q2 sont les débits moyens pour deux périodes successives, et où Qmin est le
débit minimal pour l'année en question.
Q2
200
Débit mensuel moyen (m3 s-1)
100
0
100 200 Q1
Débit mensuel moyen (m3 s-1)
Figure 35.3 — Relation entre les débits moyens mensuels de deux mois successifs
en période de basses eaux
ANALYSE DES ÉCOULEMENTS FAIBLES ET DES SÉCHERESSES 513
Les débits moyens décadaires ou mensuels, calculés d'après les données pour un
certain nombre d'années, sont utilisés pour établir les relations empiriques représen-
tées par les équations 35.3 et 35.5.
Références
1. Thom, H. C. S., 1958 : A note on the gamma distribution. Monthly Weather
Review, Vol. 86, avril, p. 117-122.
2. Alexander, G. N., 1962 : The use of the gamma distribution in estimating regu-
lated output from storage. Civil Engineering Transactions, Institution of Engineers,
Australia, Vol. CE, N° 1, mars, p. 29-34.
3. Campbell, J. C., 1971 : Prediction of Seasonal Low Stream Flow Quantities.
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4. Zielinska, M., 1964 : Methods of estimation and forecast of droughts in the
probability approach. Wiadomosci Sluzby Hydrologicznej i Meteorologicznej,
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5. Institute of Hydrology, 1980 : Low Flow Studies. Research Report, Wallingford,
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6. Popov, E. G., 1964 : Long-term river flow forecasting in the low-water period.
Symposium on Surface Waters, 19–31 août 1963, Berkeley, Californie, Publication
N° 63 de l’AISH, p. 63-67.
FIGURE 35.1
FIGURE 35.2
FIGURE 35.3
Bien souvent, outre les renseignements recueillis sur une période de mesure rela-
tivement courte, on peut disposer d'informations historiques additionnelles sur l'ordre de
grandeur de crues qui se sont produites antérieurement à la collecte systématique de
relevés. Par exemple, en 1992 des enregistrements peuvent n'être disponibles que depuis
20 ans à une station de jaugeage, mais on peut savoir qu'il s'est produit en 1900 une crue,
dont le débit de pointe a été estimé à 1000 m3 s-1, qui non seulement dépasse toutes les
crues mesurées à la station, mais qui est en outre la plus importante depuis l'urbanisation
du site en 1860. L'ordre de grandeur de cette crue et le fait de savoir que les autres crues
de 1860 à 1992 ont été inférieures à la crue de 1900 devraient et peuvent être utilisés dans
l'analyse de fréquences. A l'opposé, l'on peut uniquement savoir qu'un certain nombre
de crues ont dépassé un certain seuil de 1860 à 1972. Cela constitue également une infor-
mation historique dont il faudrait tenir compte dans l'analyse de fréquence. Il existe deux
méthodes courantes pour intégrer certaines formes d'information historique pour l'esti-
mation des paramètres de la fonction mathématique de distribution. Ce sont la méthode
des moments historiques pondérés (corrigés) [3] et celle du maximum de vraisemblance
avec théorie de la censuration [4 à 7]. Il a été montré que la méthode du maximum de
vraisemblance permet une utilisation plus efficace de l'information additionnelle que la
méthode des moments historiques pondérés [7]. Si l'ordre de grandeur d'une crue his-
torique est connu, sa période de retour peut être estimée et tracée avec celles des crues
systématiquement observées pour la courbe des fréquences cumulées [1, 3, 4].
pas observé un volume de crue donné pendant un intervalle de n jours peuvent être
directement estimées d'après une analyse de fréquence des données sur l'écoulement à
l'emplacement ou par des méthodes de régionalisation (section 36.2).
3,0
2,8
2,6
2,4
Débit par rapport à la crue annuelle moyenne
2,2
2,0
1,8
1,6
1,4
1,2
1,0
0,8
0,6
0,4
1,01 1,1 1,5 2 5 10 20 50 100
Intervalle de récurrence
étape consiste à établir la relation entre l'indice et les caractéristiques physiques et cli-
matologiques du bassin versant; des méthodes basées sur la régression (section 36.2.2)
peuvent être appliquées. La combinaison de l'indice à la courbe adimensionnelle four-
nit une courbe de fréquences pour tout bassin à l'intérieur de la région. La méthode de
la crue indicatrice est basée sur l'hypothèse selon laquelle toutes les crues à l'intérieur
de la région sont de type I (distribution exponentielle double ou de Gumbel) et que la
région est géographiquement définie. Un test d'homogénéité a été mis au point afin de
déterminer si les différences entre les pentes des courbes de fréquence pour chacune des
stations d'une région donnée sont plus grandes que celles qui seraient attribuables
uniquement au hasard. Des tests similaires ont été conçus pour les distributions log-
normales à trois paramètres [12] et de Weibull [13].
Des travaux considérables ont été consacrés à l'extension de ces concepts initiaux
et à l'évaluation de l’exactitude des méthodes basées sur une crue indicatrice pour la
détermination des divers quantiles de crues [14 à 17]. Des progrès ont été obtenus
grâce au développement des statistiques du moment pondéré par les probabilités [18]
et des L - moments [19]. Les expériences de Monte-Carlo ont permis de se soustraire
à la nécessité des tests analytiques d'homogénéité. La définition de l'homogénéité
devrait et peut être étendue à la pente de la courbe, qui est le coefficient de variation
de l'échantillon dans l'approche de Dalrymple, à l'asymétrie et à l'aplatissement de la
région propres à la courbe. Cela mène à une méthode indicatrice plus souple qui per-
met de déduire des moments d'ordre supérieur de la distribution sous-jacente poten-
tielle des données pour la région. L'hétérogénéité des moments d'ordre inférieur peut
être évaluée et éventuellement être mise en relation avec des caractéristiques du bassin
versant. Hosking et Wallis [16] montrent que «même lorsqu'il y a hétérogénéité et
dépendance entre les emplacements, et que la forme de la distribution [régionale] de
fréquences des crues est mal spécifiée, une analyse régionale de fréquences des crues
est préférable à une analyse à l'emplacement».
palier aux insuffisances des hypothèses de la méthode des moindres carrés ordinaires.
Les méthodes de régression par les moindres carrés ordinaires ne tiennent pas compte
des erreurs variables dans les caractéristiques des crues qui sont attribuables aux durées
inégales des chroniques aux stations de jaugeage. Tasker [24] a proposé l'utilisation de
la régression par les moindres carrés pondérés avec la variance des erreurs des carac-
téristiques observées des crues estimée sous forme d'une fonction inverse de la durée
de la chronique. L'utilisation des moindres carrés généralisés a été proposée parce
qu'ils permettent de tenir compte de la fiabilité inégale et de la corrélation qui existe
entre caractéristiques des crues à des stations différentes. L'utilisation de la simulation
de Monte-Carlo par Stedinger et Tasker [25] leur a permis de démontrer que la mé-
thode par les moindres carrés généralisés fournit des estimations plus exactes des coef-
ficients de régression, de meilleures estimations de l’exactitude des coefficients de
régression et de meilleures estimations de l'erreur du modèle.
La relation crue régionale-fréquences établie par Benson [21], pour le nord-est
des Etats-Unis prend la forme :
QTR = aAbZcSdPeDfMg (36.1)
Références
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FRÉQUENCE DES DÉBITS DE CRUES 521
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11. Dalrymple, T., 1960 : Flood frequency analysis. U.S. Geological Survey Water-
Supply Paper 1543-A, Reston, Virginie, p. 80.
12. Harvey, K. D., Condie, R. et Pilon, P. J., 1985 : Regional flood frequency analy-
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18. Greenwood, J. A., Landwehr, J. M., Matalas, N. C. et Wallis, J. R., 1979 :
Probability weighted moments : definition and relation to parameters of several dis-
tributions expressible in inverse form. Water Resources Research, Vol. 15, N° 5,
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19. Hosking, J. R. M., 1990 : L-moments: analysis and estimation of distributions
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21. Benson, M. A., 1962 : Factors influencing the occurrence of floods in a humid
region of diverse terrain. U.S. Geological Survey Water-Supply Paper 1580-B,
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22. Benson, M. A., 1964 : Factors affecting the occurrence of floods in the south-
west. U.S. Geological Survey Water-Supply Paper 1580-D, Reston, Virginie, p. 72.
23. Thomas, D. M. et Benson, M. A., 1970 : Generalization of streamflow charac-
teristics from drainage-basin characteristics. U.S. Geological Survey Water-Supply
Paper 1975, Reston, Virginie, p. 55.
24. Tasker, G. D., 1980 : Hydrologic regression with weighted least squares. Water
Resources Research, Vol. 16, N° 6, p. 1107-1113.
522 CHAPITRE 36
37.1 Généralités
Il n'est pas possible de mesurer directement, comme on le fait pour le débit ou pour la
pluie, l'évaporation d'un lac ou d'un réservoir [1]. Pour y parvenir, on doit nécessaire-
ment faire appel à une ou plusieurs des différentes méthodes décrites dans les sections
qui suivent : méthode du bilan hydrologique, méthode du bilan énergétique, méthodes
aérodynamiques et méthode du bac d'évaporation [2, 3, 4].
L'équation précédente est exprimée en volume. Le volume évaporé doit être divisé
par la superficie de l'étendue d'eau libre pour obtenir la lame évaporée. La période sur
laquelle on effectue le bilan doit être d'assez longue durée pour que l'évaporation E soit
grande comparativement aux erreurs entachant les autres termes de l'équation.
Cette méthode ne peut être appliquée qu'aux emplacements où les pertes par
infiltration et les débits entrants et sortants sont faibles comparés à l'évaporation.
524 CHAPITRE 37
37.2.2 Précipitations
Le volume des précipitations sur la surface du lac doit être déterminé avec exactitude au
moyen de pluviomètres qui sont généralement installés sur la rive. Cependant, si le lac
est très grand, des pluviomètres devraient être installés sur le lac même. De simples plu-
viomètres non enregistreurs, comme ceux décrits à la section 7.3, conviennent à cette fin,
car les termes du bilan hydrologique sont calculés pour des intervalles d'une semaine au
moins. Le nombre de pluviomètres nécessaires dépend de la variabilité des précipita-
tions et de la taille du lac.
de l'eau, de la tension de vapeur d'eau dans l'air, de l'énergie thermique stockée dans
la masse d'eau et de l'énergie nette fournie au réservoir par les apports liquides. Les
instruments et les méthodes d'observation nécessaires sont discutés à la section 9.5.
La méthode du bilan énergétique est d'une application difficile en raison de la
complexité des mesures sur le terrain nécessaires. Toutefois, dans l'état actuel des
choses, elle fournit de meilleurs résultats pour un éventail de conditions plus étendu
que toute autre méthode.
Pour un lac ou un réservoir, le bilan énergétique de base peut être exprimé de
la façon suivante :
Qx = Rs – Rsr + Ra – Rar – Rbs – QE – Qh + Qv – Qw + Qb (37.2)
Toutes ces valeurs sont exprimées en W m-2. Des descriptions détaillées des
instruments et des méthodes de mesure des éléments ci-dessus sont fournies dans le
Guide des instruments et des méthodes d’observation météorologiques [5].
526 CHAPITRE 37
Les méthodes utilisées pour l'évaluation des autres éléments de l'équation 37.2
sont décrites dans les sections ci-après.
pondérée en fonction de ce débit. Les températures de l'eau stockée dans les berges
et de l'eau qui s'infiltre sont supposées égales à la température annuelle moyenne de
l'air. On reconnaît que cette hypothèse peut introduire des erreurs, mais celles-ci ne
sont pas considérées comme importantes si l'écoulement superficiel constitue un fac-
teur important du bilan hydrologique.
Si les précipitations constituent un élément important du bilan hydrologique, il
faut tenir compte de l'énergie fournie par ce volume d'eau. Dans ce cas, la tempéra-
ture d'une précipitation liquide est supposée être celle du thermomètre humide au
moment de la précipitation.
Le calcul de l'énergie pour chaque volume est effectué dans le système
centimètre-gramme-seconde, et la masse volumique ainsi que la chaleur spécifique
sont considérées égales à l'unité pour la plage des températures de ces volumes d'eau.
Le produit de la température par le volume donne la quantité d'énergie pour chaque
volume, en joules.
La différence entre les quantités d'énergie calculées pour l'eau stockée d'après
les relevés des températures effectués au début et à la fin de la période d'étude déter-
mine la variation d'énergie stockée.
où E est la vitesse d'évaporation en m s-1, Pw est égal à 1000 kg m-3 et Lv est égal à
2,47 x 106 J kg-1.
0.61(θ o − θ a ) p
B= (37.7)
(eo − ea ) 1000
37.3.8 Evaporation
Pour les calculs, on utilise les relations suivantes :
QE = ρw Elv ; Qh = B QE et Qw = ρw cw E (θe – θb) (37.9)
dans lesquelles E est le taux d'évaporation en cm d-1, ρw est la masse volumique de l'eau
en g cm-1, lv est la chaleur latente de vaporisation en J g-1, B est le rapport de Bowen,
cw est la chaleur spécifique de l'eau en J g-1 °C-1, θe est la température de l'eau éva-
porée en °C, θb est la température de base de 0°C.
En remplaçant, dans l'équation de base du bilan énergétique, les facteurs par
leurs valeurs correspondantes ci-dessus, on obtient :
Rs − Rsr + Ra − Rbs − Qx + Qv + Qb
E= (37.10)
ρw 1v (1 + B) + cw (θ e − θ b )
E est exprimée en m s-1.
ESTIMATION DE L’ÉVAPORATION DES LACS ET DES RÉSERVOIRS 529
TABLEAU 37.1
Valeur approximative de Qb[W m-2]*
est habituellement le mois. Les valeurs eo, e200 et u200 sont les moyennes men-
suelles pour l'ensemble des points d'observation au-dessus de l'étendue d'eau. Si on
ne peut pas disposer de ces données, on peut estimer leurs valeurs à partir des obser-
vations aux stations météorologiques les plus proches de l'étendue d'eau.
37.4.2 Vent
La vitesse du vent doit être mesurée en continu au milieu du lac ou du réservoir, à
deux mètres au-dessus de la surface de l'eau. Les anémomètres couramment utilisés
sont décrits à la section 9.5.7.
Rn ∆ + Ea γ
Ei = (37.14)
∆+γ
où Ei est la valeur estimée de l'évaporation depuis une surface d'eau libre, ∆ la pente
de la courbe de la tension de vapeur saturante en fonction de la température θa, Rn
le rayonnement net, γ la constante psychrométrique, et Ea un paramètre dérivé qui
dépend de la vitesse du vent et de (es – ea) où es est la tension de vapeur saturante
à la température θa et ea la tension de vapeur réelle dans l'air à cette même tem-
pérature. Lorsque la température est exprimée en °C, la constante psychrométrique
γ est de 0,61 pour une pression de 1000 hPa. Le rayonnement net Rn peut être
calculé au moyen de l'équation suivante :
(
Rn = Rt (1 − r ) (0.18 + 0.55n/N ) − σθ a4 0.56 − 0.09 ea ) (0.1 + 0.9n/N ) (37.15)
534 CHAPITRE 37
dans laquelle u1 est la vitesse estimée du vent à la hauteur voulue au-dessus du sol,
u2 la vitesse observée du vent à la hauteur de l'anémomètre, z1 la hauteur au-dessus
du sol utilisée dans l'équation de l'évaporation donnée plus haut, z2 la hauteur de
l'anémomètre au-dessus du sol, k un coefficient qui varie selon la stabilité de l'at-
mosphère et la rugosité de la surface. Une formule expérimentale de Timofeev per-
met de calculer les valeurs numériques de k :
1 θo − θ 2
k= 1 − 0.42
(37.18)
11.5 u12
40 40
35
Température quotidienne moyenne du point de rosée en °C°
35 35
30
30 30
25
0
25 25 20
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20 20 15
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V it
7
30
20
6
10 Note -
0
5
L'échelle
pyrhéliométrique
4
internationale officiellement
adoptée aux E.-U. le 1er juillet 1957
3
de courts intervalles, n'a de valeur que pour des lacs très peu profonds pour lesquels les
apports advectifs d'énergie sont faibles ou nuls. Dans le cas de lacs plus profonds et
d'apports advectifs d'énergie non négligeables attribuables aux écoulements entrants et
sortants, il faut corriger l'évaporation calculée en tenant compte de l'énergie nette trans-
mise par advection et de la variation de l'énergie stockée dans la masse d'eau du réser-
voir. Ces facteurs sont détaillés dans la méthode du bilan énergétique exposée à la sec-
tion 37.3. Il faut cependant considérer que l'évaporation ne consomme ni toute l'énergie
transmise par advection, ni toute la variation d'énergie stockée. La portion de cette
énergie ainsi consommée peut être déterminée à partir d'une relation telle que celle que
montre la figure 37.2. Des observations sur la température en surface de l'eau du lac et
la vitesse du vent à quatre mètres au-dessus de la surface sont nécessaires pour l'appli-
cation de cette relation. Cette méthode ne permet d'obtenir des estimations valables sur
l'évaporation hebdomadaire ou mensuelle depuis un lac que si l'on effectue une évalua-
tion de l'énergie transmise par advection et de la variation de l'énergie stockée.
536 CHAPITRE 37
0,9 0,9
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r jo
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ins
0,8 ar 0,8
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0,7 0,7
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0,4 0,4
60
40
40
0,3 0,3
20 20
0,2 0,2
10 10
0,1 0,1
Les bacs ont beaucoup moins de réserve de chaleur que les lacs et ont tendance
à fournir un cycle d'évaporation annuel différent de celui des lacs, les évaporations
extrêmes se produisant plus tôt dans la saison dans les bacs que dans les lacs. Des
estimations fiables de l'évaporation annuelle depuis un lac peuvent être obtenues en
multipliant l'évaporation annuelle depuis un bac par un coefficient lac-bac
convenable. Ces estimations ne seront toutefois fiables que si l'on peut supposer que
tout apport advectif d'énergie dans le lac est compensé par une variation de la
réserve de chaleur sur une base annuelle. Le coefficient lac-bac pour un bac donné
est déterminé par comparaison avec l'évaporation réelle depuis le lac, si elle est
connue, ou plus couramment par comparaison avec l'évaporation depuis un bac de
dimension suffisante pour simuler les conditions d'un lac (bacs enterrés de quatre
mètres de diamètre ou plus). Le coefficient d'un bac donné dépend également, dans
une certaine mesure, du régime climatique, c'est-à-dire qu'il ne sera pas le même
dans les régions arides que dans les zones humides. Pour qu'un bac d'évaporation
puisse fournir un indice valable de l'évaporation d'un lac, il faut qu'il soit exposé de
façon à être protégé des effets environnementaux du lac. Une exposition convenable
consisterait à placer le bac près du lac, mais sur la rive exposée aux vents dominants.
Une île ne constituerait pas une exposition satisfaisante.
Une méthode de détermination de la variation climatique du coefficient consiste
à effectuer sur le terrain des comparaisons avec des bacs de grandes dimensions dans
diverses conditions. Cette méthode est appliquée dans les pays de la Communauté
des Etats indépendants avec le bac GGI-3000 et des bacs de 20 m2. Les coefficients
bac-lac ainsi déterminés pour un GGI-3000 varient de 0,75 à 1,00. Pour les estima-
tions de l'évaporation mensuelle moyenne, le coefficient d'un bac flottant GGI-3000
est estimé au moyen de l'équation suivante :
eo − e200 β
α = 0.8 (37.19)
eo′ − e200 γ
TABLEAU 37.2
Détermination de β
Superficie du lac (km2) 0,01 0,05 0,1 0,5 1,0 2,0 5,0
Facteur de correction β 1,03 1,08 1,11 1,18 1,21 1,23 1,26
1.3
1.2
1.1
1.0
0 500 1000 1500 2000T, M
Pour les étendues d'eau de forme irrégulière (forme allongée avec des îles et des
golfes), la superficie à introduire est celle d'un cercle virtuel dont le diamètre serait
égal à une distance moyenne l, pondérée d'après la fréquence de la direction du vent
en pourcentage suivant les huit points de la rose des vents. La distance pondérée
peut être calculée au moyen de l'équation :
i=8
∑ li Ni
1
l= (37.20)
100
i=1
où Ni est la fréquence de la direction du vent suivant huit points (en %). γ peut être
déterminé d'après la figure 37.3.
0,9 0,9
0,8 0,8
0
35
0,7 70 0,7
1
0 r
35 80 rj
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Evaporation depuis le bac (Ep) en millimètres
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0
0,5
60
0, 70
80
0,
0,
Figure 37.5 — Conversion de l’évaporation d’un bac de classe A en évaporation d’un lac
Aussi admet-on que si l'eau et l'air sont à températures égales on peut appliquer au
coefficient une valeur de 0,70. Les relations concernant l'estimation de
l'évaporation depuis un lac par correction des valeurs de l'évaporation obtenues
avec un bac de classe A pour tenir compte des gains et pertes de chaleur par les
parois sont fournies aux figures 37.4 et 37.5. En raison de la variation importante
de la vitesse du vent en fonction de l'altitude, l'utilisation de hauteurs normalisées
pour les instruments est essentielle dans les stations équipées d'un bac de classe A.
ESTIMATION DE L’ÉVAPORATION DES LACS ET DES RÉSERVOIRS 541
Références
1. OMM, 1971 : Problems of Evaporation Assessment in the Water Balance (C. E.
Hounam). OMM/IHD Rapport N° 13, OMM-N° 285, Genève.
2. Kohler, M. A., Nordenson, T. J. et Baker, D. R., 1959 : Evaporation Maps for
the United States. U.S. Weather Bureau. Technical Paper 37.
3. Kohler, M. A., Nordenson, T. J. et Fox, W. E., 1955 : Evaporation from Pans
and Lakes. U.S. Weather Bureau, Research Paper 38.
4. OMM, 1985 : Casebook on Operational Assessment of Areal Evaporation.
Rapport d’hydrologie opérationnelle N° 22, OMM-N° 635, Genève.
5. OMM, 1983 : Guide des instruments et des méthodes d’observation
météorologiques. Cinquième édition, OMM-N° 8, Genève.
6. U.S. Geological Survey, 1952 : Water-loss investigations: Lake Hefner studies.
Technical Report, U.S. Geological Survey Circular 229.
7. Vikulina, Z. A., 1973 : Evaluation of the Penman method for the computation of evap-
oration from water bodies using observed data. International Symposium on the Hydrology
of Lakes, 23–27 juillet 1973, Helsinki, IAHS-AIHS Publication N° 109.
8. U.S. Geological Survey, 1958 : Water-loss investigations: Lake Mead studies.
U.S. Geological Survey Professional Paper 298.
9. Harbeck, G. E., 1962 : A practical field technique for measuring reservoir evapora-
tion utilizing mass-transfer theory. U.S. Geological Survey Professional Paper 272-E,
p. 101-106.
10. OMM, 1966 : Measurement and Estimation of Evaporation and
Evapotranspiration. Note technique N° 83, OMM-N° 201, Genève.
11. Ferguson, J., 1952 : The rate of natural evaporation from shallow ponds.
Australian Journal of Scientific Research, No. 5, p. 315-330.
12. Penman, H., 1956 : Evaporation: an introductory summary. Netherlands
Journal of Agricultural Science, Wageningen, Hollande, p. 9-29.
13. Slatyer, R. 0. et McIlroy, I. C., 1961 : Practical Microclimatology. UNESCO,
Paris.
CHAPITRE 38
ESTIMATION DE L’ÉVAPOTRANSPIRATION D’UN BASSIN
38.1 Généralités
On estime communément que l'évapotranspiration représente l'évaporation à partir de toute
l'eau contenue dans le sol, la neige, la glace, et les autres surfaces à laquelle s'ajoute la trans-
piration des végétaux. Il n'est pas possible de mesurer directement l'évapotranspiration
d'une région de dimensions appréciables dans les conditions naturelles mais les lysimètres
(section 9.3) sont utilisables ponctuellement. Sur une longue période, on peut utiliser une
approche basée sur le bilan hydrologique pour estimer l'évapotranspiration d'un bassin
versant pour lequel on peut mesurer toutes les données relatives aux entrées et aux sorties
d'eau, à l'exception de l'évapotranspiration. Pour de courtes périodes sur des étendues
d'assez grande superficie, il est nécessaire d'estimer l'évapotranspiration au moyen de rela-
tions empiriques. Cette question est examinée plus largement dans la publication de
l’OMM intitulée Casebook on Operational Assessment of Areal Evaporation [1].
tielle. Il y a peu de doute que la vitesse de ressuyage d'une zone hétérogène ini-
tialement saturée décroît avec le temps, de façon approximativement logarith-
mique, en raison des variations de la profondeur d'enracinement et de la densité de
la zone d'enracinement, de la pente et de l'état de la surface du sol, etc.
ET = P – Q – Qss ± ∆S (38.1)
38.4.1 Précipitations
Le volume des précipitations tombant sur un bassin versant ou sur une parcelle
devrait être mesuré avec exactitude par un réseau pluviométrique. De simples plu-
viomètres non enregistreurs (section 7.3) conviennent pour ces mesures. Le nombre
de pluviomètres nécessaires dépendra de la variabilité des précipitations prévisible
sur le bassin ou la parcelle.
38.4.2 Débit
Les instruments et les méthodes de mesure continue du débit sont décrits aux
chapitres 10 et 11.
ESTIMATION DE L’ÉVAPOTRANSPIRATION D’UN BASSIN 545
où Q* est le rayonnement net disponible, G est le flux de chaleur du sol et ε est égal
à sλ/cp, s étant la pente de la courbe d'humidité spécifique de saturation, λ la chaleur
latente de vaporisation et cp la chaleur spécifique de l'eau.
L'équation suivante a été proposée pour l'évaporation à l'équilibre :
λE = α (ε/ (ε + 1))(Q* – G) (38.3)
α étant une constante empirique égale à 1,26. Cette expression est utilisée pour
l'estimation de l'évaporation potentielle en l'absence d'advection locale. Elle four-
nit également une bonne estimation de l'évaporation de la végétation bien arrosée,
mais non mouillée, pour des régions beaucoup plus petites.
ESTIMATION DE L’ÉVAPOTRANSPIRATION D’UN BASSIN 547
λEpo – λE = Q (38.4)
Ce dégagement d'énergie influera sur la température, l'humidité, la turbulence, et
par conséquent sur l'évaporation. Si la région est assez étendue pour que la variation
d'énergie ne produise pas de changement du transfert d'énergie entre la masse d'air
modifiée et celle au-delà, Q devrait être tout juste égal à l'accroissement de λEp, l'éva-
poration potentielle pour la région qui s'assèche.
Ainsi,
λEp – λEpo = Q (38.5)
et par conséquent,
E + Ep = 2Epo (38.6)
Dans la plupart des applications de la relation complémentaire (voir par exem-
ple Morton [8]), l'on a cherché à trouver des expressions convenables pour Ep et Epo.
Ces éléments peuvent être estimés respectivement au moyen des expressions de
Penman (section 37.5) et de Priestley-Taylor (section 38.8). L'approche ne tient pas
compte de l'advection, et l'on suppose que Q reste constant. De plus, il n'est pas tenu
compte de l'échange vertical d'énergie, c'est-à-dire des masses d'air apportées par les
systèmes météorologiques à grande échelle.
Références
1. OMM, 1985 : Casebook on Operational Assessment of Areal Evaporation.
Rapport d’hydrologie opérationnelle N° 22, OMM-N° 635, Genève.
2. Thornthwaite, C. W. et Holzman, B., 1942 : Measurement of Evaporation from
Land and Water Surfaces. U.S. Department of Agriculture, Technical Bulletin 817.
3. OMM, 1966 : Measurement and Estimation of Evaporation and
Evapotranspiration. Note technique N° 83, OMM-N° 201, Genève, p. 95-102.
548 CHAPITRE 38
39.1 Généralités
L'expression «modélisation des systèmes hydrologiques» désigne habituellement l'uti-
lisation d'expressions mathématiques et logiques définissant des relations entre les ca-
ractéristiques de l'écoulement (sorties) et ses facteurs conditionnels (entrées). C'est une
définition très générale qui couvre tout un éventail de méthodes. Il y a d'une part les
méthodes purement empiriques et systémiques (dites «boîtes noires»), qui n'ont pas la
prétention de simuler la structure interne et la réponse physique du bassin versant, et qui
ne font que mettre en correspondance les entrées et les sorties du système que constitue
un bassin versant. D'autre part, il y a des méthodes faisant intervenir des systèmes com-
plexes d'équations basées sur des lois physiques et des concepts théoriques, qui régis-
sent les processus hydrologiques, et que l'on appelle modèles hydrodynamiques [1, 2].
Les modèles conceptuels se situent entre ces deux extrêmes. Ces derniers modèles con-
sistent en représentations logiques d'éléments conceptuels simples, par exemple des
réservoirs et des chenaux linéaires ou non linéaires, permettant de simuler les processus
observés dans les bassins. Qu'ils soient empiriques, conceptuels ou hydrodynamiques,
ces modèles fournissent des sorties auxquelles ne sont pas associées des probabilités
d'occurrence. C'est pourquoi ils sont souvent qualifiés de déterministes.
Toutefois, on considère parfois que l'expression «modélisation des systèmes
hydrologiques» englobe également la modélisation stochastique qui s'attache à la
reproduction des caractéristiques statistiques des séries hydrologiques sans chercher
à modéliser une quelconque relation entrée-sortie.
Les relations purement empiriques ont été, et resteront, très utiles dans certaines
circonstances, mais elles engendrent de sérieuses erreurs lorsqu'il est nécessaire de
s'y fier dans des conditions non observées antérieurement. Les modèles par lesquels
des concepts théoriques sont appliqués au traitement de processus hydrologiques
variés et liés entre eux devraient être plus fiables dans ces situations, et leur appli-
cation est plus prometteuse pour faire avancer la science. Toute tentative de classe-
ment des modèles déterministes en modèles hydrodynamiques, conceptuels ou
empiriques se heurte à l'arbitraire d'une décision quant au degré d'empirisme de ces
modèles. Il a néanmoins été jugé convenable d'appliquer une telle classification aux
modèles déterministes.
550 CHAPITRE 39
L'expression générale d'un paramètre global exprimant la relation entre les entrées P(t)
et la sortie Q(t) sous forme d'un système linéaire dynamique peut s'écrire comme suit :
dn Q d n −1 Q dQ
an (t ) n
+ a n −1 ( t ) n −1
+ . . . + a1 (t ) + ao (t ) Q =
dt dt dt
(39.1)
dn P d n −1 P dP
bn (t ) n
+ bn −1 ( t ) n −1
+ . . . + b1 (t ) + bo (t ) P
dt dt dt
où les coefficients ai et bi sont des paramètres caractéristiques des propriétés du sys-
tème. La résolution de l'équation (39.1), pour des conditions initiales nulles, donne :
t
Q(t ) =
∫o h(t − τ ) P(τ ) dτ (39.2)
(39.4)
h ( τ ) P ( t − τ ) dτ + ∫ ∫ h(τ , τ ) P(t − τ ) P(t − τ ) dτ
t t t
Q(t ) = ∫o o o
1 2 1 2 1 dτ 2 + . . .
où h(τ1, τ2, ... τn) est une fonction qui exprime les caractéristiques invariantes dans
le temps d'un système physique. Elle est analogue à la fonction d'influence de
l'équation 39.2. Le premier terme du second membre de l'équation 39.4 rend
compte des propriétés linéaires du système, le second de ses propriétés
quadratiques, le troisième de ses propriétés cubiques, etc.
552 CHAPITRE 39
Dans les systèmes quasi linéaires et ce qu'on peut appeler les modèles semi-
globaux, on tient quelque peu compte de la variabilité spatiale [4].
où D est le déficit de saturation de l'air; u est la vitesse du vent; k1, k2 et W sont des
coefficients empiriques; d, le déficit de saturation du sol, est calculé par l'équation
du bilan hydrologique :
d = W − ∫ ( E + Q + I − h) dτ
t
(39.7)
to
[
Ps = P r 1 − e − m ∫ Pdt
tn
t
] (39.9)
Pi = io e −k4d (39.10)
où k4 est un coefficient empirique.
Le ruissellement et l'écoulement subsuperficiel, considérés comme entrées, sont
transformés séparément, de sorte que l'hydrogramme à l'exutoire s'exprime par
l'équation :
t t
Q(t ) =
∫o h1 (t − τ ) Ps (τ ) dτ + ∫o h2 (t − τ ) Pi (τ ) dτ
(39.11)
dans laquelle h1(t) et h2(t) sont les fonctions d'influence (voir équation 39.3).
L'examen des équations 39.5 à 39.11 montre que le modèle comporte 12 paramètres
empiriques k1, k2, k3, k4, io, m, r, W et les quatre paramètres des fonctions d'influence.
[
PRATE = PBASE 1 + ZPERC * RDC REXP ] UZFWM
UZFWC (39.12)
Ecoulement de base
Ecoulement
vers le
substrat
il n'y a pas de percolation. Quand elle est pleine, le débit de percolation est déterminé
par le déficit de la zone inférieure.
Cette équation constitue le mécanisme central du modèle. Elle interagit avec
d'autres composantes du modèle de manière à contrôler le mouvement de l'eau dans
toutes les parties du profil de sol, à la fois au-dessus et au-dessous de l'interface de per-
colation; en retour, elle est déterminée par les mouvements qui se manifestent dans toutes
les parties du profil. Les taux d'évapotranspiration sont estimés d'après des variables
météorologiques ou des observations sur bac. On peut utiliser des valeurs moyennes au
jour le jour ou à long terme. Le potentiel du bassin est le produit de l'évapotranspiration
météorologique par un facteur fonction de la date, qui reflète l'état de la végétation. Dans
le calcul de l'humidité réalisé par le modèle, les pertes par évapotranspiration, directes ou
indirectes, sont soustraites du contenu des divers réservoirs ou du réseau hydrographique,
ou des deux. Les pertes sont réparties suivant une hiérarchie de priorités et sont limitées
par la disponibilité d'humidité ainsi que par la demande calculée.
Les déplacements d'humidité à travers les couches de sol se font suivant un
processus continu; la vitesse d'écoulement en un point donné varie selon le taux d'ali-
mentation en humidité et le contenu des réservoirs en cause. Ce processus est simulé
556 CHAPITRE 39
le plus bas correspondant à la zone la plus proche des cours d'eau. Lorsque les vari-
ations saisonnières font évoluer les conditions climatiques de l'humidité vers la
sécheresse, la zone avoisinant les cours d'eau peut rester relativement humide après
que celle qui en est la plus éloignée se soit asséchée. Les auteurs du modèle ne pré-
tendent pas que la représentation au moyen de réservoirs soit parfaitement conforme
à la réalité, mais plutôt que la configuration des réservoirs est une approximation
présentant quelque analogie avec la méthode des différences finies. En outre, une
étude attentive du modèle montrera que les formulations mathématiques qui définis-
sent l'écoulement de l'eau dans les réservoirs ressemblent aux concepts de l'hydrolo-
gie classique.
Le modèle permet de distinguer deux catégories d'eau : l'eau captive (humidité
du sol) et l'eau libre qui peut s'écouler vers le bas ou à l'horizontale. Le modèle per-
met également d'utiliser l'eau libre pour combler, par capillarité, le déficit en humi-
dité du sol. Le modèle calcule les pertes par évapotranspiration du bassin d'après
l'évaporation journalière mesurée ou estimée, à partir de l'état des réserves et en
tenant compte d'un ordre de priorité pour les différents éléments de stockage.
xS1
xS2
xS3
xS4
xS4
xS4
xS4
a) b)
a) objectifs et avantages attendus des sorties du modèle (p. ex. hydrogramme con-
tinu, prévision des crues, qualité de l'eau, gestion des ressources en eau, etc.);
b) caractéristiques climatiques et physiographiques du bassin;
c) longueur des relevés des divers types de données;
d) qualité des données, à la fois dans le temps et dans l'espace;
e) disponibilité et puissance des ordinateurs utilisés pour la mise au point et l'ex-
ploitation du modèle;
f) nécessité éventuelle de transposition de paramètres du modèle de petits bassins
à des bassins plus grands;
g) possibilité de mise à jour du modèle pour tenir compte de l'évolution des condi-
tions hydrométéorologiques.
Un projet international de l'OMM sur l'intercomparaison de modèles conceptuels
de prévision en hydrologie opérationnelle, qui s'est achevé en 1974, a fourni une infor-
mation fort utile et des conseils quant au choix et à la mise en œuvre de modèles con-
ceptuels dans des situations hydrologiques variées. Dix modèles hydrologiques con-
ceptuels opérationnels ont été mis à l'épreuve avec des ensembles de données prove-
nant de six bassins versants soumis à des conditions climatologiques et géographi-
ques variées. Les résultats de ce projet sont résumés dans la publication de l’OMM
intitulée Intercomparison of Conceptual Models Used in Operational Hydrological
Forecasting [5]. Ils ne devraient être considérés que comme des exemples.
les chenaux, déplacement de l'eau dans les zones saturées et non saturées et fonte de
la neige.
Le processus d'interception est représenté par une variante du modèle de Rutter
[10] qui fournit une vitesse de modification de la quantité d'eau stockée sur le couvert :
∂c
= Q − Keb (C − S) (39.15)
∂t
Evapo-
transpiration
Apports en pluie
et en neige
Modèle de l'interception
par le couvert
re)
lai
t gu
Modèle en couche men ctan
e
l r e
de la fonte de la neige ou e
éc ag Ru
e l' rill
et d ad
ent ux (qu
is s
selle m
Modèle du ruis s chena
e
dans le
ll e
en
m
Modèle de
la zone Modèle de l'écoulement en milieu saturé
d'enracinement (quadrillage rectangulaire) Sol moins perméable
Modèle unidimensionnel de
la zone non saturée pour
chaque élément du quadrillage
∂Ψ ∂ ∂Ψ ∂ K
C= = K + +S (39.18)
∂t ∂Z ∂Z ∂Z
∂h ∂ ∂h ∂ ∂h
S = Kx H + Ky H +R (39.19)
∂t ∂x ∂x ∂y ∂y
où S est le débit spécifique, h est le niveau de la surface de la nappe phréatique, Kx,
Ky sont les conductivités hydrauliques dans des conditions de saturation dans les
directions x et y, H est l'épaisseur saturée, t est la variable temps, x, y sont les coor-
données spatiales horizontales, et R est un terme pour l'alimentation/débit.
L'équation 39.19 combine la loi de Darcy et la conservation de la masse pour
deux écoulements laminaires bidimensionnels dans une couche aquifère anisotrope
hétérogène. Le terme R pour l'alimentation/débit de l'équation 39.19 peut s'exprimer
comme suit :
∂ qs
∫ θ ( Z,t ) dz
R = ∑q − (39.20)
∂t h
où ∑q englobe qR, la transpiration, qs, l’évaporation depuis le sol, qI, l’infiltration,
qO, l’échange cours d’eau/formation aquifère, et qe, les écoulements limites
externes. θ est la teneur en humidité de la zone non saturée du sol.
La composante eau de fonte de la neige du SHE représente une tentative de
modélisation des flux d'énergie et de masse à l'intérieur d'un stock nival en tenant
compte de modifications de la structure du stock [12].
Deux équations semi-empiriques complètent l'ensemble des relations néces-
saires pour définir les distributions de la température et de la teneur en eau. Des
équations empiriques sont également utilisées pour définir les propriétés
hydrauliques et thermiques de la neige en termes de structure, de teneur en eau et de
la température.
être à cette fin suffisamment détaillés, mais la capacité du réservoir doit refléter la
probabilité d'occurrence de successions critiques qui peuvent être au mieux évaluées
d'après un ensemble de séquences d'écoulement. Chaque séquence doit couvrir un
grand nombre d'années; il devrait être impossible de la distinguer du relevé historique
par ses caractéristiques statistiques pertinentes. Les propriétés statistiques du relevé
historique qui doivent être conservées constituent la préoccupation fondamentale lors
du choix du modèle stochastique qui convient. La modélisation devient beaucoup
plus difficile lorsqu'il est nécessaire de produire des séquences d'écoulement simul-
tanées pour deux emplacements de réservoirs ou davantage dans un bassin, parce qu'il
est impératif de conserver les intercorrélations [15, 16].
La modélisation stochastique a également été appliquée à l'établissement de
limites de confiance (probabilités) pour les prévisions de débits en temps réel ainsi
qu'à la production de données de précipitation à utiliser comme entrées pour des
modèles déterministes [17, 18]. Ces applications ayant été extrêmement rares et
même expérimentales en milieu naturel, elles ne seront pas approfondies ici.
dans laquelle Qi est l'écoulement du ième terme de la chronique dont les termes sont
numérotés consécutivement à partir de 1 quels que soient le mois ou l'année; j est le
mois dans lequel tombe le ième terme de la chronique; Qj est l'écoulement moyen
pour le mois j; σj est l'écart type pour le mois j; ρj est le coefficient d'autocorréla-
tion entre Qj et Qj-1; εi est une variable aléatoire tirée d'une distribution appropriée,
de moyenne zéro, de variance unité et non autocorrélée. L'équation 39.21 convient
également pour les écoulements saisonniers (j = 1, 2, 3 ou 4) et annuels (j = 1). Dans
ce dernier cas, l'équation 39.21 devient :
( )
Qi = Q + ρ Qi−1 − Q + ε i σ 1 − ρ 2 (39.22)
habituellement utilisées, les valeurs de la variable aléatoire étant tirées par ordina-
teur.
En principe, la mise au point et l'exploitation des modèles décrits par l'équation
39.21 sont relativement simples et directes. Plusieurs aspects doivent néanmoins
faire l'objet d'un examen soigné, et certaines décisions peuvent être critiques pour le
problème particulier à l'étude :
a) Quelle est la distribution de la variable aléatoire [24] ?
b) La variance doit-elle être corrigée de l'effet d'autocorrélation le cas échéant [25] ?
et
c) Quelle est l’exactitude de la valeur calculée de l'autocorrélation [26] ?
xt = ε t − θ1 xt −1 − . . . − θ q ε t −q (39.24)
devraient être appliquées avec prudence et en jetant un œil critique sur les carac-
téristiques des relevés qui présentent de l'intérêt pour le projet d'étude des ressources
en eau.
Références
1. OMM, 1990 : Hydrological Models for Water-Resources System Design and
Operation. Rapport d’hydrologie opérationnelle N° 34, OMM–N° 740, Genève.
2. Serban, P., 1986 : Operational Hydrological Models Used in Region VI
(Europe). Rapport technique pour la neuvième session de l’AR VI, OMM, Genève.
3. Amorocho, J. et Brandstetter, A., 1971 : Determination of non-linear functional
response functions in rainfall-runoff process. Water Resources Research, Vol. 7,
p. 1087-1101.
MODÉLISATION DES SYSTÈMES HYDROLOGIQUES 571
18. Franz, D. D., 1969 : Hourly Rainfall Synthesis for a Network of Stations.
Stanford University, Department of Civil Engineering, Rapport technique N° 126.
19. Fiering, M. B. et Jackson, B. B., 1971 : Synthetic streamflows. Water Resources
Monograph Series, Vol. 1, American Geophysical Union.
20. Beard, L., 1965 : Use of interrelated records to simulate streamflow.
Proceedings of the American Society of Civil Engineers, Vol. 91, N° HY-S.
21. Fiering, M. B., 1967 : Streamflow Synthesis. Harvard University Press,
Cambridge, Massachussetts.
22. Thomas, H. A. et Fiering, M. B., 1962 : Mathematical synthesis of streamflow
sequences for the analysis of river basins by simulation. Dans : Maass, et al., Design
of Water Resources Systems. Chapter 12, Harvard University Press, Cambridge,
Massachussetts.
23. Roesner, G. et Yevjevich, V., 1966 : Mathematical Models for Time Series of
Monthly Precipitation and Monthly Runoff. Hydrology Paper, N° 15, Colorado State
University, Fort Collins, Colorado.
24. Linsley, R. K., Kohler, M. A. et Paulhus, J. L. H., 1975 : Hydrology for
Engineers. Second edition, McGraw-Hill, New York, p. 378-384.
25. Burges, S. J., 1970 : Use of Stochastic Hydrology to Determine Storage
Requirements for Reservoirs: A Critical Analysis. Stanford University Programme
on Engineering, Economic Planning Report EEP-34, septembre.
26. Anderson, R. L., 1962 : Distribution of the serial correlation coefficient. Annals
of Mathematical Statistics, Vol. 13, p. 1-13.
27. Box, G. E. P. et Jenkins, G. M., 1970 : Time Series Analysis, Forecasting and
Control. Holden-Day, San Francisco.
28. Clarke, R. T., 1973 : Mathematical Models in Hydrology. Irrigation and Drainage
Paper N° 19, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture,
Rome.
29. Tao, P. C. et Delleur, J. W., 1976 : Seasonal and non-seasonal ARIMA models
in hydrology. Journal of the Hydraulics Division, American Society of Civil
Engineers, Vol. HY10.
30. Hipel, K. W., McLeod, A. I. et Lennox, W. C., 1977 : Advances in Box-Jenkins
modelling. Part I: Model construction. Water Resources Research, Vol. 13, p. 567-575.
31. Hurst, H. E., 1951 : Long-term storage capacity of reservoirs. Transactions,
American Society of Civil Engineers, Vol. 116, p. 770.
32. Hurst, H. E., 1956 : Methods of using long-term storage in reservoirs.
Proceedings of the American Society of Civil Engineers,Vol . 5, N° 5, p. 519-590.
33. Hurst, H. E., Black, R. P. et Simaika, V. M., 1965 : Long-term Storage.
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logy. Water Resources Research, Vol. 4, N° 5, p. 909-918.
MODÉLISATION DES SYSTÈMES HYDROLOGIQUES 573
40.1 Généralités
Les concepts abordés dans le présent chapitre visent deux types très différents de
caractéristiques physiographiques : l'emplacement de(s) l'entité(s) étudiée(s), sa (leur)
réponse physique aux événements atmosphériques. En localisant ces entités, il est
possible non seulement de les cataloguer, mais aussi de déterminer leur distribution
dans l'espace et la zone climatique dans laquelle elles se trouvent.
Les entités elles-mêmes peuvent être examinées en termes de points, de lignes,
de surfaces ou de volumes selon la relation entre une caractéristique particulière
et le régime hydrologique. Par exemple, l'écoulement résulte de la transformation
d'événements météorologiques (chute de pluie, fonte de la neige) par le complexe
physique que constitue un bassin versant. L'emplacement du bassin détermine en
partie les caractéristiques climatiques engendrant les événements météorologiques
qui constituent le moteur de l'hydrologie. Toutefois, les caractéristiques du bassin
déterminent non seulement la réponse hydrologique aux événements météorologi-
ques, mais certaines caractéristiques, comme l'orographie et l'aspect, peuvent égale-
ment être des facteurs favorisant ces événements.
a) limites,
b) isoplèthes d'une entité permanente (par exemple courbes de niveau) et
c) thalwegs.
Les éléments des deux premiers types sont reliés aux aspects surfaciques qui seront
abordés plus loin.
Le thalweg lui-même doit être considéré comme représentant le profil longi-
tudinal du cours d'eau en projection horizontale. On doit également le considérer par
la manière dont il se combine avec les autres thalwegs pour constituer un réseau de
drainage présentant ses propres caractéristiques physiographiques. Certaines carac-
téristiques des réseaux hydrographiques sont linéaires, comme le rapport de con-
fluence, alors que d'autres sont de nature surfacique, comme la densité du réseau.
1 1
2
1
1 1
2
3 1 2
2 1
1 2
2
1
1 2 4
1 4
1
1
2
1 1
2 1
1
1
3
3
2
1
2
1 1
1
2 3
1
4
1
1
1 1
1
1
1 1
1
1 2 1
2 2
1 2
3 2 1
1 1
1 1
1
1
3 2
1
1
1
1 2 1
2 3 3
4 2
1 2 1
1
1 1 1
1
4
et
lmx = lm1 * R1x-1 (40.4)
où Rc et Rl sont calculés comme étant les pentes de lignes droites et ajustés aux
points du graphique (log Nx, x) et (log lmx, x).
Point d'inflexion de
Point d'inflexion de la pente
Altitude
la pente
Mare
Seuil
Mare
E
Seuil
Rapide
longueur totale. Cette notion est simple, mais sans grande utilité. D'autre part, la
connaissance des pentes des biefs successifs d'un cours d'eau est essentielle dans la
plupart des modèles de l'écoulement et des modèles hydrauliques.
1000
900
Kissidougou
800
Faranah Tinkisso
Altitude en mètres
Konsankoro
DION
700
MolokoroKouroussa
Baro
Kérouané
600
NIAN
Mandiana Kankan
Siguiri-Tiguiberi
Noura-Souba
DAN SA
Kenié
Kenieroba
Koulikoro
Dialakoro
Bamako
Ouaran
Sotuba
500 MA
Gouala
FO
I Dabola
NK
U
AR
MIL
AN
O
I
NIGER
400 TIN
KIS
SO
NIGER
300
900 800 700 600 500 400 300 200 100
Distance suivant l'horizontale en kilomètres
Le calcul de l'écoulement pour une mesure du débit, dans lequel l'altitude est
exprimée sous forme d'une profondeur et est obtenue par sondage, constitue un cas
particulier important (section 11.2.2). Les sections en travers sont habituellement
établies en effectuant des mesures topographiques normales pendant les étiages.
118° E
119° E
Limite réelle
30° N
Xi
ne
n
Ji
an
g
Limite lissée
périmètre, est telle que toutes les précipitations tombant du côté intérieur de celle-ci
se dirigent vers l'exutoire, alors que toutes les précipitations tombant à l'extérieur de
cette limite coulent vers un bassin et un exutoire différents. Dans certains cas, il peut
ne pas être facile d'établir la limite d'un bassin, par exemple lorsque le bief d'amont
du cours d'eau principal est formé dans une vallée au fond très plat ou en terrain
marécageux. La ligne de partage des eaux est habituellement définie sur des cartes
en courbes de niveau ou sur des photographies aériennes.
Le périmètre du bassin est mesuré au curvimètre. Le périmètre mesuré est fonction
de l'échelle et de l’exactitude des cartes ou des photographies utilisées, de la qualité du
curvimètre et du soin pris pour la mesure. L'utilisation ultime qui sera faite de cette
mesure devrait en déterminer l’exactitude. Pour certaines utilisations, les courbes de
niveau devraient faire l'objet d'un lissage avant la mesure au curvimètre (figure 40.5).
La superficie du bassin est mesurée par planimétrie d'après les limites établies
de la manière décrite ci-dessus.
La forme du bassin est caractérisée par comparaison de son périmètre à celui
d'un cercle de même superficie. Si A est la superficie du bassin et P son périmètre,
MESURE DES CARACTÉRISTIQUES PHYSIOGRAPHIQUES 583
que tous deux sont mesurés d'après les règles énoncées ci-dessus et exprimés en
unités homogènes, le rapport des deux périmètres est appelé le coefficient de com-
pacité de Gravelius qui est fourni par l'équation suivante :
La densité de drainage est définie comme étant la longueur totale des cours
d'eau de tous ordres contenus dans une unité de superficie du bassin :
Dd = (∑Lx)/ A (40.7)
où Lx est la longueur totale des cours d'eau d'ordre x. En pratique courante, les
longueurs sont exprimées en kilomètres et les superficies en kilomètres carrés.
Le relief du bassin, représenté sur les cartes sous forme de courbes de niveau,
peut être décrit au moyen de la distribution hypsométrique ou de la courbe hypso-
métrique. Une représentation du relief de deux bassins contigus est présentée à la
figure 40.6; les plages d'altitudes sont indiquées par des trames différentes.
La distribution hypsométrique fournit, sous forme de pourcentages (ou de frac-
tions) la superficie totale du bassin comprise à l'intérieur d'un certain nombre d'inter-
valles d'altitude. La courbe hypsométrique indique en ordonnée le pourcentage de
la superficie drainée dont l'altitude est supérieure ou égale à une altitude indiquée à
l'abscisse correspondante (figure 40.7). En pratique, la distribution cumulée des su-
perficies est obtenue par calcul planimétrique des superficies successives entre les
courbes de niveau en commençant au point le plus bas du bassin.
Il est possible de calculer l'altitude moyenne du bassin en divisant la surface sous
la courbe hypsométrique par la longueur de l'ordonnée correspondant à la totalité du
bassin.
La pente du bassin peut être représentée au moyen de plusieurs indices. Celui
qui est utilisé depuis le plus longtemps et peut-être encore le plus répandu est la
pente moyenne du bassin Sm. Elle est déterminée d'après les courbes de niveau du
bassin au moyen de la formule suivante :
Sm = z * ∑ 1/A (40.8)
100
Ikopa à Antsatrana
300 – 600 m . . . 0.01
Iko
600 – 900 m . . . 0.14
75
pa
Be
900 – 1 200 m . . . 0.23
tsi
à
1 200 – 1 500 m . . . 0.43
An
bo
tsa
ka
1 500 – 1 800 m . . . 0.12
tra
à
1 800 – 2 100 m . . . 0.01
Am
na
bo
dir
Betsiboka à Ambodiroka
ok
a
50 40 – 300 m . . . 0.03
300 – 600 m . . . 0.10
600 – 900 m . . . 0.18
900 – 1 200 m . . . 0.37
1 200 – 1 500 m . . . 0.30
1 500 – 1 800 m . . . 0.02
25
Altitude en mètres
Ikopa à Antsatrana
2100 m
1800 m
1500 m
1200 m
300 m
600 m
900 m
Bestiboka à Ambodiroka
1800 m
1500 m
1200 m
900 m
600 m
300 m
40 m
100 km
Tableau
Indice de pente de Roche
40.5.2 Le maillage
La constitution de banques de données physiographiques, spécialement pour la mise
au point de modèles de l'écoulement avec discrétisation dans l'espace, mène à la divi-
sion systématique des bassins en mailles. Selon l'objectif visé, la taille de ces mailles
sera plus ou moins grande et peut être mesurée en kilomètres (un ou cinq kilomètres
carrés), ou s'appuyer sur le système géographique international (maillages de 1' ou
de 1°). Après la constitution des bases de données initiales, les systèmes d'informa-
tion géographique (section 40.7) simplifient la transformation de données selon un
maillage rectangulaire, en données selon un maillage non rectangulaire et vice-versa.
la planification à court comme à long terme. Les entités essentielles de réseaux com-
plexes peuvent être très clairement illustrées.
Les méthodes des SIG sont actuellement intégrées aux modèles hydrologiques
afin d'extraire et de mettre en forme des données distribuées sur les bassins versants.
A l'avenir, de telles méthodes pourraient permettre de mettre efficacement en rela-
tion des modèles atmosphériques (modèles de la circulation générale) avec des mo-
dèles hydrologiques. Utilisées en conjonction avec des bases de données numéri-
ques sur les terres, elles permettraient facilement des représentations physiographi-
ques et hydrologiques complètes des bassins.
La cartographie et l'intégration des écoulements sont actuellement effectuées au
moyen de sous-programmes de SIG dans de nombreux pays. Un traitement efficace
de grands volumes de données permet la préparation de cartes, d'isolignes et d'études
de thèmes plus complètes et plus détaillées. Cela représente une amélioration impor-
tante en technologie d'évaluation des ressources en eau, puisque la préparation de
cartes est souvent chronophage et coûteuse.
Les SIG facilitent de plus l'interprétation en temps réel des données. La carto-
graphie thématique de stations signalant des quantités supérieures à des seuils don-
nés ou des indications numériques sur la pluviosité seraient de toute évidence très
utiles tant en hydrologie opérationnelle que pour les organismes responsables de
prévisions.
Des SIG pour les micro-ordinateurs courants sont maintenant disponibles à
faible coût dans des formats pratiques. En termes de coûts, les principaux obstacles
qui persistent sont la compilation de bases de données, la formation des techniciens
et leur perfectionnement.
Références
1. Dubreuil P., 1966 : Les caractéristiques physiques et morphologiques des bas-
sins versants; leur détermination avec une précision acceptable. Dans “Cahiers
d’hydrologie de l’ORSTOM”, N° 5.
2. UNESCO, 1974 : The GEOREP grid station identification system, dans "Discharges
of selected rivers of the World", Vol. III (Partie II), période 1969-1972.
3. Quesnel, B., 1963-1964 : Traité d’hydraulique fluviale appliquée. Eyrolles, Paris.
PARTIE E
PRÉVISION HYDROLOGIQUE
CHAPITRE 41
INTRODUCTION À LA PRÉVISION HYDROLOGIQUE
41.1 Généralités
Une prévision hydrologique consiste à faire l'estimation préalable de l'état futur d'une
caractéristique hydrologique. Le besoin de telles prévisions croît avec l'expansion
économique d'un pays et l'utilisation de ses ressources en eau. Le but de cette partie
est de fournir des informations sur la nature des prévisions et des avis qu'on peut
émettre (section 41.2), sur les services qui fournissent ces prévisions (section 41.4),
sur les données nécessaires à l'élaboration des prévisions (chapitre 42), sur les mé-
thodes utilisées pour la mise au point de systèmes de prévision (chapitre 43) et sur la
valeur et l'utilisation des prévisions hydrologiques (chapitres 44, 45, et 46).
Il est également intéressant d'un point de vue pratique d'émettre des prévisions
sur les caractéristiques suivantes du régime des glaces des cours d'eau, lacs et réser-
voirs (chapitres 45 et 46) :
a) date à laquelle commence, en automne, la formation de glaces flottantes;
b) date de la prise de la glace;
c) épaisseur de la couche de glace;
d) date du début de la débâcle au printemps;
e) date à laquelle la glace disparaît complètement des lacs et des réservoirs.
Les définitions qui suivent sont celles des termes normalisés qu'on utilise pour
désigner la portée des prévisions hydrologiques :
a) Prévison hydrologique à courte échéance — Prévision de la valeur future d'un
élément du régime d'une masse d'eau couvrant une période inférieure ou égale
à deux jours à compter de la date d'émission;
b) Prévision hydrologique à moyenne échéance (prolongée) — Prévision de la
valeur future d'un élément du régime d'une masse d'eau couvrant une période
allant du troisième au dixième jour suivant la date d'émission;
c) Prévision hydrologique à longue échéance — Prévision de la valeur future d'un élé-
ment du régime d'une masse d'eau au-delà du dixième jour suivant la date d'émission;
d) Prévision hydrologique saisonnière — Prévision de la valeur future d'un élé-
ment du régime d'une masse d'eau pour une saison (couvrant généralement une
période de plusieurs mois ou davantage);
e) Avis hydrologique — Information d'urgence concernant un événement hydrolo-
gique prévu et considéré comme dangereux.
b = Bénéfice brut
Pas de prévision
Prévision
Niveau de crue
Des abaques du même type sont utilisables pour d’autres types de prévisions
hydrologiques. Cette approche reste valable pour une petite communauté, une zone
à proximité d’une rivière ou un service de prévision à l’échelle de toute une région.
Les relations entre les niveaux de crues et les dégâts, pour des résidences privées,
des propriétés commerciales ou tout autre type d’occupation des sols, sont combinées
avec les informations disponibles sur le nombre, le type ou la hauteur des bâtiments
dans le champ d’inondation, pour concevoir les abaques du graphique 41.1. Il con-
vient de noter que le bénéfice est calculé à partir de la différence entre l’impact socio-
économique de l’usage d’un champ d’inondation ne disposant pas de système d’alerte
(ou très rudimentaire), et ce même impact dans le cas ou des prévisions sont réalisées.
Les bénéfices liés aux prévisions sont, en général, moins importants que ceux induits
par des aménagements de protection contre les crues. Cependant, les coûts de ces
prévisions sont également significativement moins élevés.
Il est sans doute possible de généraliser les résultats d’abaques niveaux de crues/
dégâts basées sur des types standard d’occupation du sol. Une des techniques qui
a été employée au Royaume-Uni est de considérer les économies réalisées comme
un pourcentage de la valeur totale des propriétés concernées, ceci par heure d’avan-
cement de la crue. Des expériences ont montré que, jusqu’à un certain point, les
économies augmentaient proportionnellement à la capacité d’anticipation de la
prévision.
Le second graphique (41.2) explicite la relation niveau de crue/probabilité de la
crue. Ceci est obtenu classiquement à partir des relations débits de crue/durées de retour
INTRODUCTION À LA PRÉVISION HYDROLOGIQUE 597
Niveau de crue
∫
p1
= b dp
p0 où
p0 = probabilité associée à
l'enregistrement du phénomène,
p1 = probabilité associée au
phénomène fréquent
Zone sous
la courbe = B
Phénomène
p1
fréquent
p0
(section 36.1.1). Il faut noter également que l’on peut être confronté à une situation où les
inondations ont une fréquence plus forte que celle calculée lors des études classiques —
deux événements ou plus par an. Il faut veiller à la pertinence des informations statistiques
dans ces conditions. La crue annuelle médiane est dépassée en moyenne 50 années sur
100, mais, si l’on traite des chroniques plus courtes et moins homogènes, il est possible
qu’une crue de faible durée de retour, moins de deux ans, survienne en fait plus fréquem-
ment (avec une durée de retour de 1,6 à 1,8 ans).
Les difficultés d’estimation des bénéfices immatériels, en particulier lorsqu’il
s’agit de vies humaines épargnées, empêchent généralement qu’on les prennent en
compte bien que ce soit un élément important dans la justification du choix d’un
modèle de prévision.
Les bénéfices, qui doivent être comparés aux coûts d’investissement et de fonc-
tionnement d’un service d’annonce des crues, peuvent être convertis en montants
financiers annuels prévisionnels. Si les prévisions hydrologiques proviennent de
données et d’équipements mis en œuvre à l’occasion d’autres activités, une partie
seulement des coûts doit être comptabilisée. Trois facteurs principaux sont à
considérer :
a) les coûts du personnel du service de prévision hydrologique, que l’on doit éva-
luer de la même manière que pour d’autres services similaires;
b) le coût de fonctionnement lié à l’appui du service météorologique, qui peut
vraisemblablement être estimé comme un pourcentage réaliste du coût de fonc-
tionnement total du service météorologique;
c) le coût du réseau de mesure en temps réel, qui, bien qu’il se confonde proba-
blement en partie avec le réseau de mesure national ordinaire, doit être affecté
en totalité au système de prévision, alors que son usage ordinaire supplémen-
taire doit plutôt être vu comme un bénéfice immatériel.
41.4.2 Activités
Un centre de prévisions a cinq domaines principaux d'activité :
a) le rassemblement et le traitement de l'information qui lui parvient sur l'état des
formations aquatiques, sur les facteurs d'exploitation et sur les observations et
prévisions météorologiques;
b) la publication d'un bulletin périodique donnant une analyse de la situation en
cours, élaborant les prévisions et faisant les avis;
c) la diffusion de l'information au jour le jour, des analyses, des prévisions et des
avis aux intéressés;
d) l'évaluation de l’exactitude et de l'efficacité de la prévision;
e) l'analyse des besoins des utilisateurs et l'amélioration des systèmes de prévisions
existants, qu'on peut déduire de cette analyse.
En plus de bulletins journaliers, il peut être utile de fournir des bulletins hebdo-
madaires, décadaires ou mensuels qui montrent sommairement l’évolution du régi-
me hydrologique pendant les périodes en question. Ils intégreraient les graphiques
et les données nécessaires, y compris pour les prévisions hydrologiques à moyen et
long terme. Une partie des informations disponibles dans ces bulletins peut être dif-
fusée à un large public par les médias (radio, télévision, presse).
Certains usagers peuvent réclamer des informations et des prévisions plus pré-
cises que celles contenues dans les bulletins. Le contenu, le format, le délai de dis-
tribution ainsi que les moyens de communications adoptés pour ces informations
spécialisées, doivent être choisis d’un commun accord par les usagers concernés et
le service de prévision hydrologique. Une diffusion plus fréquente des prévisions
concernant les rivières dont le temps de concentration est inférieur à 24 heures est
possible si le pas de temps des mesures est diminué.
Toutes ces méthodes de diffusion de l’information sont à considérer dans un
contexte hydrologique normal, et sont basées sur une gestion de routine. D’autres
méthodes sont à utiliser dans un contexte de crise tel que crues, sécheresses ou autres
situations climatiques d’urgence. Dans chaque pays, un seul service est, en général,
chargé de coordonner les opérations d’urgence. Ce service devient alors le plus im-
portant usager des informations hydrologiques pendant la crise, et il est particulière-
ment important que tous les détails concernant son accès à l’information soient
traités et aient son accord à l’avance.
En général, les informations sont transmises aux usagers en périodes de crise
toutes les une ou deux heures au lieu de 24 heures en condition de routine. De plus,
l’information transmise est plus précise quand elle concerne une zone affectée par
une crise. La prévision des crues soudaines représente le cas extrême ou les infor-
mations sont directement transmises aux usagers concernés, et le plus rapidement
possible (section 41.3.2). L’information analysée, traitée sous la forme de bulletins,
prévisions et d’alertes est diffusée par le centre de prévision hydrologique central ou
602 CHAPITRE 41
les centres régionaux. De plus, certaines données peuvent être diffusées directement
aux usagers intéressés par les observateurs locaux. Cependant, il est obligatoire que
l’on transmette aux services devant gérer les crises des graphiques clairs, sans
ambiguïté et portant distinctement mention de leurs origines dans les bulletins.
Bien qu’il existe de nombreuses manières de restituer une prévision hydrolo-
gique, il est impossible de le faire totalement sans erreur, même si certains usagers
espèrent le contraire. Cet espoir crée parfois des incompréhensions entre les pré-
visionnistes et les usagers. Pour l’éviter, les usagers doivent être informés de la
fiabilité des prévisions qui les concernent, à l’aide des critères décrits dans la sec-
tion 41.3.2. Ces graphiques peuvent être antérieurs à la mise en place d’un système
de prévision, et vérifiés après chaque opération, ce qui donne une idée de l’amélio-
ration des prévisions. L’expérience a montré qu’il n’est pas simple pour un usager
non spécialiste de bien assimiler des notions telles que l’intervalle de confiance ou
l'écart type.
CHAPITRE 42
DONNÉES NÉCESSAIRES AUX PRÉVISIONS
42.1 Généralités
Les données utilisées en prévision hydrologique peuvent être divisées en deux grou-
pes : le premier comprend celles dont on a besoin pour mettre au point les méthodes
(section 42.2), le second l'information nécessaire à la mise en œuvre de la prévision
(section 42.3). Le premier groupe englobe aussi bien l'information hydrologique et
météorologique classique qui varie avec le temps, information qui sert à tester et à
évaluer les modèles de prévision, que les caractéristiques permanentes des bassins et
des cours d'eau, comme les superficies des sous-bassins, les zones boisées, les sols,
les dimensions et les pentes des chenaux, information nécessaire pour une évaluation
préalable des processus qui se produisent sur le bassin et dans les chenaux. Le deu-
xième groupe rassemble les données hydrométéorologiques considérées dans le
schéma de prévision comme caractérisant l'état du bassin immédiatement avant
l'émission de la prévision. On peut y ajouter une mesure d'une variable à prévoir
choisie pour contrôler l'exécution de la prévision ou pour servir de test dans la mise
à jour du modèle (section 43.10). La fiabilité d'une procédure de prévision est en
relation directe avec la quantité de données disponibles pour sa mise au point et la
consistance des données, c'est-à-dire le fait que leurs valeurs relatives ne changent
pas dans le temps. On doit veiller à s'assurer qu'il n'existe pas de biais entre les don-
nées qu'on utilise pour mettre au point la procédure de prévision et celles qui servent
à la prévision opérationnelle. Pour cette raison, la fidélité des mesures est aussi im-
portante que leur quantité.
Dans l'absolu, les besoins en données dépendent de la méthode de prévision uti-
lisée, de l'intervalle de temps sur lequel porte la prévision, et des caractéristiques du
bassin. En pratique, toutefois, l'accessibilité des données peut imposer des restric-
tions au choix de la méthode, bien qu'on doive toujours s'arranger pour que le réseau
réponde aux besoins effectifs de la prévision.
Pour les prévisions à courte échéance, il est primordial que toutes les observa-
tions parviennent très rapidement au centre de prévisions. Pour la prévision à longue
échéance, on aura besoin de mesures effectuées dans les parties les plus éloignées
des grands bassins, ainsi que des caractéristiques à grande échelle de la circulation
atmosphérique, ou des prévisions quantitatives de précipitations ou de températures.
On pourra se passer de quelques-unes des mesures destinées à contrôler des varia-
tions à court terme. Les sous-sections qui suivent décrivent les variables qui sont le
plus souvent exigées comme entrées.
42.3.1 Pluie
Les densités minimales recommandées pour les réseaux pluviométriques sont indi-
quées dans la section 20.2.1.1. Si cette densité, et même une densité plus forte pour
un bassin de superficie supérieure à 2500 km2 conviennent à la mise au point du
système de prévision, des problèmes de logistique peuvent conduire à accepter une
densité plus faible au stade opérationnel, pour des prévisions à courte et à moyenne
échéance. Dans ces cas-là, il peut être très avantageux d’utiliser le radar et les satel-
lites (section 42.6.2). Pour la prévision des crues, il est essentiel pour tous les
bassins, sauf les plus grands, de disposer d'enregistreurs dans une partie des stations.
42.3.2 Neige
Le réseau de mesure de la neige doit être assez dense pour fournir une estima-
tion sûre de l'équivalent en eau du manteau neigeux. Pour une prévision à courte
échéance, il est nécessaire de disposer d'observations fréquentes, tandis que pour les
606 CHAPITRE 42
608
Précision et fréquence souhaitables pour les observations en prévision hydrologique
CHAPITRE 42
Profondeur du sol gelé ± 2 cm en dessous de 10 cm 1 jour Oui
± 20 % au-dessus de 10 cm
Equivalent en eau de la neige ± 2 mm en dessous de 20 mm 1 jour Oui
au sol ±10 % au-dessus de 20 mm
Profondeur de la couche ±2 cm en dessous de 20 cm 1 jour Oui
de neige ±10 % au-dessus de 20 cm
Densité de la couche de neige ± 10 % 1 jour —
Températures de l’eau6 ± 0,1°C de 0 à 4 °C, 1 jour Oui
(rivières et lacs) autrement ± 1 °C
Température de surface de la neige ± 1°C 1 jour Oui
Profils de températures ± 1°C 1 jour Oui
(lacs et neige)
Epaisseur de glace des cours d’eau ± 0,02m en dessous de 0,2 m 1 jour —
et des lacs ± 10 % au-dessus de 0,2 m
Niveau des puits ± 0,02 m 1 semaine Oui
(suite)
1. En ce qui concerne les observations réelles, le Règlement technique de l'OMM utilise le terme "précision de l'observation ou de la
lecture" définie comme la plus petite unité de division d'une échelle de mesure qu'il est possible d'apprécier soit directement, soit par
estimation.
2. Il peut être nécessaire de distinguer entre les formes solides et liquides des précipitations.
3. Varie de 1 heure à 1 jour, suivant le temps de réponse du cours d'eau. Rapport nécessaire par exemple après deux millimètres de
pluie pour la prévision des crues éclair.
4. Dépend de la sensibilité de la relation hauteur-débit à la variation de hauteur et peut demander une exactitude de ± 1 mm. On
devrait pouvoir arriver à caractériser l’exactitude par un écart type relatif de ± 5 %.
5. Voir note 3. L'observation d'un événement dans son entier peut convenir pour la prévision des crues éclair.
6. Pour la prévision concernant les glaces, on a besoin d'observations horaires avec une précision de ± 3 °C.
609
610 CHAPITRE 42
42.6.2 Télédétection
La télédétection par radar au sol, satellite ou avion, présente des avantages nombreux
et variés pour certaines catégories de prévisions, d'abord à cause de la possibilité
d'observer directement, dans toute leur extension spatiale, des variables qui autre-
ment devraient faire l'objet d'observations ponctuelles en de nombreuses stations,
ensuite parce qu'elle permet d'atteindre des points inaccessibles et d'observer la mer.
On peut l'utiliser également pour fournir directement des entrées à des systèmes
d'élaboration des prévisions dans les domaines suivants :
a) indications qualitatives et quantitatives de la répartition spatiale de la pluie;
b) extension spatiale des plaines d’inondation;
c) images de nuages indiquant des vents troposphériques utilisés dans les modèles
météorologiques et les futurs modèles de prévision hydrologiques. Le radar
Doppler (avec profils) peut également s’utiliser dans le même but;
d) mouvements des tornades et des cyclones;
e) extension spatiale des zones neigeuses en vue de l’estimation de leur équivalent
en eau;
f) qualité de l’eau, en particulier à propos de sa turbidité.
DONNÉES NÉCESSAIRES AUX PRÉVISIONS 611
42.6.2.1 Radar
Les utilisations principales du radar en prévision hydrologique sont les suivantes :
a) pour l’observation, la localisation et le suivi des zones de pluies;
b) pour l’estimation de l’extension spatiale de la pluie;
c) pour la prévision des pluies extrêmes et des débits de crues induits, en parti-
culier sur les petits bassins versants.
Pour estimer l’intensité et la répartition des précipitations, il est utile de dispo-
ser de radars dont la puissance de crête soit de l’ordre de 500 kilowatts. La portée
de ces radars pour les calculs hydrologiques est limitée à 150 km environ dans les
conditions ordinaires, mais se ramène à 100 km pour les fortes pluies. Avec une
puissance de crête de 750 kilowatts, les radars ont une portée opérationnelle de
230 km.
Les trois principaux types d'équipement et les principes qui sont à la base de
l'utilisation des radars sont exposés dans la section 7.6. En ce qui concerne l'utilisa-
tion du radar pour la prévision, on peut dire également que, bien que les pluies très
intenses soient mesurées avec une meilleure exactitude par un radar à bande S, cette
bande est plus sensible aux effets d'écran et à l'écho des reliefs environnants, et aussi
à l'effet de l'intersection du faisceau avec la couche fondante (bande brillante).
On peut obtenir une meilleure exactitude des estimations quantitatives de la hau-
teur de précipitations en procédant à un étalonnage électronique des signaux radar,
basé sur des relations régionales entre le radar et l'intensité de la pluie en différentes
saisons ou pour différents types d'averses. Cet étalonnage peut s'appliquer à l'image
radar en temps réel en s'aidant d'ordinateurs qui utilisent un ou plusieurs pluviographes
interrogeables.
Certaines prévisions hydrologiques nécessitent une information sur les préci-
pitations antérieures. Cela est possible si on dispose d’un système d’archivage des
données historiques. Cette information, quand on la combine avec les caractéris-
tiques de ruissellement de la région, peut aider à localiser les zones favorables à la
formation des crues.
Des méthodes plus simples de calcul à la main, qui font appel à un report pério-
dique de la position des échos et à un repérage en coordonnées par superposition
d'une grille, sont exposées dans la section 7.6.4.2.
Des nouveautés sont apparues récemment dans la technique du radar :
a) interprétations graphiques par ordinateur des données radar, permettant de mon-
trer les activités orageuses sur une grille radiale (un kilomètre ou moins par un
degré d'arc) ou sur une grille cartésienne de un kilomètre sur un kilomètre;
612 CHAPITRE 42
En dépit des difficultés techniques mentionnées ici et dans la section 7.6, les
méthodes d'évaluation des pluies basées sur l'utilisation du radar peuvent présenter
différents avantages sur d'autres méthodes, particulièrement en cas de crues éclair et
pour déterminer la pluie sur une surface en fonction de la pluie ponctuelle. Son plus
grand mérite réside dans sa capacité d'obtenir une grande quantité de données dans
une exploitation en temps réel. Cependant, pour être capable d'en tirer ces avan-
tages, il est essentiel d'assurer un entretien convenable du matériel radar et des
équipements auxiliaires.
toutes les trente minutes, fournissent des entrées à des modèles numériques et une
information visuelle sur les systèmes de temps et les cyclones tropicaux. La tem-
pérature du rayonnement peut servir d'entrée à des calculs de bilan thermique pour
la prévision de la fonte de la neige (Chapitre 45) et les calculs d’évapotranspiration
réelle. Certaines des ces courbes sont particulièrement utiles pour l’étude de la pluie.
L'information visuelle fournie par l’imagerie satellitaire peut constituer un apport
inappréciable, spécialement dans les régions où on ne dispose pas de relevés détail-
lés, pour la division en sous-bassins telle qu'on l'exige pour la mise au point de sys-
tèmes de prévision. C'est là que les images LANDSAT peuvent être utiles, et aussi
lorsqu'il n'est pas nécessaire de disposer d'observations très fréquentes, comme
lorsque l’on cherche à détecter les variations de qualité des eaux des lacs et des réser-
voirs à l’aide de son équipement multispectral.
mécaniques, elles sont de moins en moins adaptées aux modèles modernes de prévi-
sion hydrologique et aux demandes de plus en plus exigeantes des utilisateurs. L'au-
tomation constitue un moyen de parvenir à une collecte plus rapide et d'augmenter
la fréquence des informations. Des systèmes modernes d'acquisition de données au
jour le jour, utilisant des ordinateurs pour automatiser le rassemblement des données
d'après un programme pré-établi, ou lorsque se présentent dans les données obser-
vées des variations correspondant à un seuil choisi suppriment la plupart des con-
traintes inhérentes aux méthodes manuelles, et rendent possible une évolution qui va
dans le sens des exigences croissantes des utilisateurs.
L'élimination de l’homme en tant qu'observateur et transmetteur ne va pas sans
quelques inconvénients. L'homme a de grandes possibilités mentales pour intégrer
une information disparate et complète les indications purement objectives et numé-
riques que fournit le capteur par d'autres facteurs de l'environnement. Désormais, les
données produites par des capteurs d'un système automatique ne sont pas identiques
à celles d'un observateur, et le succès d'un tel système dépend donc totalement de
l'existence de capteurs adaptés et précis.
L'expérience du fonctionnement dans des conditions très défavorables montre
que la partie la plus vulnérable d'un système de prévision hydrologique est le réseau
de transmission. Pour cette raison, on doit s'assurer avec soin que les matériels
installés soient les plus fiables possibles (par exemple unités de radio auto-entre-
tenues) et que l'équipement présente une redondance suffisante. Le téléphone et la
radio ont été les premiers moyens de transmission des données de la station d'obser-
vation au centre de prévisions. Les systèmes basés sur des lignes terrestres, tels que
le téléphone, risquent d'être endommagés en temps de crues, d'averses graves et
autres conditions météorologiques extrêmes, et la perte d'information peut être con-
sidérable. Comme moyen de transmission, le téléphone présente l'avantage de ne
pas exiger de source d'énergie à la station de mesure. Dans la plupart des cas on peut
se contenter d'une ligne d'abonné ordinaire, ce qui coûte bien moins cher qu'une
ligne spécialisée. Il peut toutefois arriver que la qualité et la capacité des lignes ter-
restres standard ne permettent pas une communication directe avec l'ordinateur et on
est alors obligé d'avoir recours à une ligne spécialisée plus onéreuse. On trouve des
appareils interrogeables grâce auxquels le personnel du centre de prévisions peut
téléphoner à un pluviographe ou à un limnigraphe et recevoir un message codé [7].
Lorsque la distance ou les obstacles naturels interdisent une utilisation écono-
mique des lignes terrestres, il est commode de se servir de liaisons radio directes
pour la transmission des données. La nécessité de transmettre en visibilité directe
limite la portée des transmissions radio haute fréquence, à moins d'utiliser des
stations relais, ce qui augmente les dépenses. L'installation et l'exploitation de
liaisons de transmissions radio sont soumises aux réglementations nationales et
internationales.
616 CHAPITRE 42
Chaque engin spatial peut transmettre les données de 10 000 stations d'observation
ou plus, la portée des communications s'étendant à 70° de longitude vers l'est comme
vers l'ouest, et de latitude vers le nord (Arctique) et le sud (Antarctique) à partir du
point au sol situé au droit du satellite (sur l'équateur). Le Geostationary Operational
Environmental Satellite (GOES) de la National Oceanic and Atmospheric
Administration (NOAA) des Etats-Unis d'Amérique, constitue un exemple de système
actuellement exploité de façon opérationnelle [10]. On trouvera dans la publication de
l’OMM intitulée Information on Meteorological and Other Environmental Satellites
[11] des détails sur chacun des systèmes satellitaires.
pour transmettre un faible volume de données, mais ne convient pas pour une trans-
mission continue.
Le système à impulsion météorique est conçu pour des réseaux composés de sta-
tions principales et de plates-formes de collecte distantes au plus de 1600 kilomètres.
Les barrières de relief entre les stations éloignées et les stations principales n'ont pas
la même importance que dans les autres types de transmission VHF. Toutefois, dans
certains cas, il peut y avoir une zone importante dans laquelle la transmission des don-
nées est mauvaise, de fortes averses géomagnétiques et des éruptions solaires peuvent
causer des dégâts importants dans le système. Ces inconvénients restreignent sérieuse-
ment l’utilisation d’un tel système à des fins de prévisions à court terme.
Références
1. Bobinski, E., Piwecki, T. et Zelazinski, J., 1975 : A mathematical model for fore-
casting the flow in the Sola river. Hydrological Sciences Bulletin, Vol. 20, N° 1
p. 51-60.
2. OMM, 1972 : Casebook on Hydrological Network Design Practice. OMM-N° 324,
Genève.
3. Kalinin, G. P., Kurilova, Yu. V. et Kolosov, P. L., 1977 : Kosmiceskie metody v
gidrologii (Space methods in hydrology). Gidrometeoizdat, Leningrad.
4. OMM, 1973 : Snow Survey From Earth Satellites. Rapport OMM/IHD N° 19,
OMM-N° 353, Genève.
5. Kupriyanov, V. V. (ed.), 1978 : Izucenie sneznogo pokrova po dannym sput-
nikovoj informatsii (Study of snow cover using information from satellite data).
Proceedings of the State Hydrological Institute, N° 243.
6. OMM, 1979 : Proceedings of the Workshop on Remote Sensing of Snow and Soil
Moisture by Nuclear Techniques, 23-27 avril 1979, Voss, Norvège.
7. Water Data Unit, 1977 : Interrogable Devices. Technical Memorandum N° 16.
8. OMM, 1973 : Automatic Collection and Transmission of Hydrological
Observations. Rapport d’hydrologie opérationnelle N° 2, OMM-N° 337, Genève.
9. OMM, 1981 : Hydrological Data Transmission (A. F. Flanders). Rapport d’hy-
drologie opérationnelle N° 14, OMM-N° 559, Genève.
10. Flanders, A. F. et Schiesl, J. W., 1975 : Satellite-interrogated data platforms
in river and flood forecasting. Proceedings of the Tenth International Symposium
on Remote Sensing of the Environment, 2-6 octobre 1972, Ann Arbor, Michigan,
p. 131-138.
11. OMM, 1989 : Information on Meteorological and other Environmental Satellites.
OMM-N° 411, Genève.
CHAPITRE 43
MÉTHODES DE PRÉVISION
43.1 Généralités
Cette section traite des bases mathématiques et des méthodes hydrologiques dont
l'ensemble compose un système de prévision et des critères qui servent au choix des
méthodes et à la détermination des paramètres. Les chapitres 44 et 46 donnent des
exemples de l'application de ces composantes dans des cas particuliers.
De nombreuses méthodes de prévision couronnées de succès sont basées sur des
relations très simples établies empiriquement entre une variable observée, telle que
la hauteur d'eau en un point amont, et la variable à prévoir, telle que la hauteur d'eau
en un point aval à une date ultérieure. Toutefois, les procédures de prévision sont de
plus en plus basées sur une description plus complète et plus physique des processus
hydrologiques et hydrauliques, par exemple des modèles conceptuels de transfor-
mation précipitations-débits ou des processus de fonte nivale, et des modèles de
propagation dans les cours d'eau. Ces méthodes nouvelles n'améliorent pas forcé-
ment l’exactitude des prévisions; elles sont toutefois plus souples quand il s'agit de
fournir davantage d'information et d'introduire de nouvelles variables ou un nouvel
état du bassin.
Ces méthodes, qui peuvent être classées dans les quatre catégories mentionnées
ci-dessous, doivent se juger à la lumière de leurs possibilités d'application à des si-
tuations de prévision en temps réel et non en leur pouvoir d'analyse rétrospective
comme pour les modèles destinés à la conception des aménagements. Les quatre
catégories sont :
a) modèles représentant la phase terrestre du cycle hydrologique, soit empiriques
(sections 43.3 et 43.4), soit conceptuels à base physique (section 43.7);
b) méthodes basées sur les processus d'échange de chaleur (chapitres 45 et 46);
c) modèles empiriques (section 43.4) et physiques (section 43.8) pour le calcul de
la propagation et de l'évolution des ondes de crue;
d) méthodes basées sur l'analyse des processus de circulation atmosphérique.
∑ ( xi − x ) ( yi − y ) (43.1)
r= i=1
n n
∑ ( xi − x )2 ∑ ( yi − y )2
i=1 i=1
n n
1 1
où x=
n
∑ xi
i=1
et y=
n
∑y
i=1
i
débits en amont, des précipitations, des conditions relatives au bassin, des tempéra-
tures, ou la pluie sur une saison. La variable Y peut être une hauteur maximale ou
minimale. Le coefficient de corrélation multiple mesure le degré d'explication con-
tenu dans la relation. Une autre mesure de l'ajustement, l'erreur standard d'estima-
tion, se base sur l'écart type de la distance, des points de l'échantillon d'ajustement,
à la courbe de régression. Tous les textes traitant de statistique générale exposent la
théorie de ces méthodes [4].
Des combinaisons linéaires des variables explicatives ne sont pas toujours satis-
faisantes, et il peut être nécessaire de normaliser Y ou X en utilisant les méthodes pré-
conisées par la statistique. Une méthode de transformation efficace, due à Box et
Cox [5], transforme Y en YT en utilisant les relations :
YT = (YT -1)/T; T ≠ 0
(43.3)
YT = 1n (Y); T = 0
qui englobent les transformations puissances, logarithmiques et harmoniques sur une
échelle continue de T. On peut trouver une valeur convenable de T en procédant par
approximations successives de manière à réduire l'asymétrie, ou graphiquement en
utilisant des diagrammes tels que celui de la figure 35.1.
On peut aussi s'arranger de la non-linéarité en utilisant des polynômes, c’est-à-
dire en introduisant Xi, Xi2 ou Xi3, séparément dans la régression. Une manière
simple d'ajuster les paramètres d'équation fortement non linéaires est fournie par
des régressions non linéaires faisant appel à une stratégie de minimisation d'une
fonction.
Le choix d'un sous-ensemble utile tiré d'un large ensemble de variables explica-
tives possibles demande beaucoup de jugement et, en particulier, un examen soigné
des résidus (différences entre les valeurs observées et les valeurs calculées ayant
servi à l'ajustement). Les circonstances qui donnent naissance à des valeurs impor-
tantes des résidus sont souvent une indication pour les ajustements qu'il convient de
faire. Il faut profiter des possibilités des ordinateurs pour exploiter un grand nom-
bre de combinaisons variées et sortir graphiquement les valeurs des résidus, mais il
faudra éviter de se fier exclusivement aux procédures de recherche et de choix
entièrement automatiques, telles que la sélection par étapes, par paliers, rétrospec-
tive et prospective, ou la méthode des sous-ensembles optimaux.
Des exemples d'application des régressions aux problèmes de prévision sont
donnés dans les sections 43.4 et 44.5.
1600
1200
1000
800
600
800 1000 1200 1400 1 600
Hauteur de pointe à la station en amont (cm)
10
où Ql Q2, etc. sont les débits aux stations amont à un instant donné; d'autres variables
explicatives telles que la pluie et les conditions antérieures du bassin (section 43.3)
peuvent être prises en supplément ou substituées aux débits.
624 CHAPITRE 43
700
600
)
m
(m
e
Hauteur de pointe à la station en aval (cm)
l
ca
lo
ne
500 zo
la
t de 25
en 20
lem
ou 15
400 Ec 10
5
300
Note: le temps moyen
de parcours est
de 24 heures
200
100
100 200 300 400 500 600
Hauteur de pointe à la station en amont (cm)
Figure 43.2 — Relation typique de jaugeage avec des variables pour le débit
entrant local
Aj = fjHj + gj (43.7)
où Qt+1 est la prévision avec un délai égal au pas de temps et Qt–i les valeurs
mesurées à des temps antérieurs égaux à 1 fois le pas de temps. Les coefficients ai
et b sont estimés lors de l'analyse de la série chronologique. En plus de la valeur de
la prévision Qt+1 un modèle de séries chronologiques fournit la répartition des écarts
possibles de la valeur prévue, de sorte qu'un énoncé de l'erreur de prévision est
immédiatement disponible. Si la prévision de débits mensuels par cette méthode doit
présenter une bonne garantie, il faut qu'il y ait une forte autocorrélation entre les
valeurs successives de la chronique. C'est le cas des grands fleuves et des rivières qui
drainent de grands aquifères souterrains et des lacs. Cependant, les prévisions ne
sont guère réalisables qu'avec des délais de un à quatre mois.
MÉTHODES DE PRÉVISION 627
Il est possible d'introduire, dans un tel modèle, des variables climatiques, mais
si on dispose de ce genre de données, il vaut souvent mieux utiliser, pour les prévi-
sions, des régressions ou un modèle conceptuel.
Les modèles basés sur l'analyse des chroniques peuvent aussi être ajustés à la
série des erreurs, comme le démontre la section suivante.
d'apports saisonniers tirées d'un modèle conceptuel [20]. Il serait incorrect de substi-
tuer directement les mesures de terrain aux valeurs des variables internes du modèle
produites par le calcul. Cela vient de ce qu'en pratique les simplifications apportées
au modèle conduisent à des valeurs dont la signification physique est légèrement
altérée.
Le bon choix de la méthode de correction dépend de plusieurs facteurs, tels que :
a) les demandes des usagers;
b) la quantité et la qualité des données disponibles;
c) l'équipement utilisé pour la production, la transmission et le traitement des
données;
d) les qualifications et l'expérience du personnel.
une prévision probabiliste peut être émise après réception des données pluvio-
métriques de l'automne et de l'hiver précédent, en tenant compte de la distribution de
probabilité des pluies de printemps et d'été.
A moins qu'il ne s'agisse d'un modèle de prévision très simple, il est presque cer-
tain qu'il sera nécessaire de simuler les valeurs possibles de Qété, soit par un échan-
tillonnage répété tiré au hasard dans les distributions des variables Rprintemps, et Rété,
soit en appliquant le modèle au relevé historique des valeurs Rprintemps, et Rété pen-
dant la période d'observation. Si on adopte la méthode par échantillonnage, on devra
tenir compte des corrélations entre les variables dites indépendantes; si on choisit la
méthode historique, il est souhaitable de disposer d'au moins 30 ans de relevés pour
obtenir une gamme de combinaisons qui soit représentative.
L'application de cette méthode n'est pas réservée aux modèles de régression.
N'importe quel modèle de prévision peut s'appliquer rétrospectivement à des don-
nées réelles ou synthétiques pour construire une distribution de sorties possibles,
Une description plus réaliste de la distribution des valeurs réelles est obtenue si on
inclut dans le modèle un terme qui prenne en compte le "bruit de fond". Ceci peut
se réaliser en ajoutant à chaque valeur prévue un nombre au hasard dont l'écart type
soit égal à l'erreur type des estimations produites par le modèle.
MÉTHODES DE PRÉVISION 629
La prévision probabiliste ne doit pas être confondue avec les erreurs de prévi-
sion. Ces dernières sont inhérentes au modèle et représentent les erreurs dues à l'ina-
déquation du modèle ou aux erreurs sur les données. La meilleure façon de les
distinguer est peut-être de considérer la prévision probabiliste comme une expres-
sion propre de la gamme des sorties considérées comme possible à la lumière des
conditions qui peuvent se présenter avant la date de la prévision, tandis que l'erreur
de prévision est une conséquence indésirable des défauts techniques des procédés de
prévision dans leur état actuel. On a fait des recherches sur des méthodes statistiques
qui permettront de prendre en considération toutes les sources d'incertitude (erreurs
sur les données, erreurs de modèle, conditions de temps à venir, etc.) dans l'expres-
sion de la prévision en termes probabilistes [21].
Références
1. Wallis, J. R. et O’Connell, P. E., 1972 : Small sample estimation of P1. Water
Resources Research, Vol. 8, p. 707-712.
2. Walker, G., 1950 : Apparent correlation between independent time series of
autocorrelated observations. Biometrika, Vol. 37, p. 184-185.
3. Bartlett, M. S., 1935 : Some aspects of the time correlation problem in regard to
tests of significance. Journal of the Royal Statistical Society, Vol. 98, p. 536-563.
4. Draper, N. R. et Smith H., 1966 : Applied Regression Analysis. Wiley, New York.
5. Box, G. E. P. et Cox, D. R., 1964 : An analysis of transformation. Journal of the
Royal Statistical Society, section B, Vol. 26, p. 211-252.
6. Sittner, W. T., Schauss, C. E. et Monro, J. C., 1969 : Continuous hydrograph
synthesis with an API-type hydrological model. Water Resources Research,
Vol. 5, N° 5.
7. Burakov, D. A., 1967 : Flood hydrograph calculation with runoff transformation
in basins and channels taken into account. Proceedings of the WMO/UNESCO
Symposium on Hydrological Forecasting. 29 novembre-5 décembre 1967, Surfers’
Paradise, Queensland, Australie, p. 139-146. Dans OMM, 1969 : Hydrological
Forecasting. Note technique N° 92, OMM-N°228, Genève.
8. U.S. Bureau of Reclamation, 1960 : Design of Small Dams. Appendice A,
Washington, D.C., p. 413-431.
9. Riggs, H. C. et Hanson, R. L., 1967 : Seasonal low-flow forecasting. Proceedings
of the WMO/UNESCO Symposium on Hydrological Forecasting. 29 novembre-5 dé-
cembre 1967, Surfers’ Paradise, Queensland, Australie, p. 286-299. Dans OMM, 1969 :
Hydrological Forecasting. Note technique N° 92, OMM-N° 228, Genève.
10. OMM, 1975 : Intercomparison of Conceptual Models Used in Operational
Hydrological Forecasting. Rapport d’hydrologie opérationnelle N° 7, OMM–N° 429,
Genève.
630 CHAPITRE 43
44.1 Généralités
Le chapitre précédent expose les méthodes hydrologiques et hydrauliques qui peu-
vent être utilisées pour différents objectifs. Dans la présente section, ces méthodes
sont appliquées à des catégories bien définies de problèmes de prévision qui peuvent
se poser, les deux catégories les plus courantes se rapportant à la prévision des crues
et à celle de l'approvisionnement en eau. Elles se divisent en plusieurs grandes sous-
catégories, par exemple les crues éclair, les crues urbaines, les marées de tempête et
les crues provoquées par la rupture de barrages.
d) l'extension des superficies inondées et leur variation dans le temps et dans l'espace;
e) l’influence du phénomène de la glace sur la propagation de l’onde de crue et la
possibiltié de formation d’embâcles;
f) l’influence d’une marée de tempête, de débris flottants, d’un réservoir ou de
l’ouverture de vannes sur la propagation de l’onde de crue.
Pour les crues les plus courantes, celles qui résultent de fortes averses, on peut
utiliser les méthodes de prévision suivantes : corrélation (section 43.2), indice
d'humidité (section 43.3), relation entre hauteurs de pointe (section 43.4), estimation
du débit en tant que fonction du stockage dans le lit (section 43.5), modèles con-
ceptuels (section 43.7) et modèles de propagation (chapitre 34). Les méthodes de
propagation dynamique exigent des ordinateurs très rapides, tandis que les méthodes
hydrologiques peuvent se contenter de moyens de calcul moins puissants. Beaucoup
des méthodes de prévision hydrologique exposées dans le chapitre 43, peuvent être
utilisées sans ordinateurs, indices, corrélations, calcul des moyennes, des totaux et
des paramètres statistiques habituels. On peut accélérer les calculs en préparant à
l'avance des auxiliaires graphiques, tableaux, monogrammes etc., pour les calculs de
prévision les plus couramment demandés.
comme alertes aux usagers des feux commandés de la même manière que les systèmes
d'alarmes de crues éclair. Les inondations urbaines affectent en général les réseaux
d'égouts, même lorsque les eaux d'orages et les eaux usées sont évacuées dans des sys-
tèmes de canalisations séparées. La prévision du ruissellement urbain aide au traitement
des eaux d'égouts et à celui des eaux d'orage polluées dans des systèmes combinés.
Le problème opposé est celui du haut niveau de pollution qui accompagne le
ruissellement urbain. Comme celui-ci atteint finalement les cours d'eau naturels, il
contribue à accroître la pollution, avec tous les problèmes que cela pose aux utilisa-
teurs d'eau en aval. La prévision de ces charges de pollution dépend de la prévision
de l'écoulement des crues en zone urbaine.
des barrages situés en aval, du stockage dans les zones inondées, des remblais
routiers situés en aval et des pertes de charge dues aux contractions et aux
élargissements.
Le temps étant un facteur essentiel de la prévision en temps réel des crues dues
à la rupture de barrages, les techniques opérationnelles doivent être assorties d'un
système de calcul efficace. Toutefois, on doit porter une égale considération aux
données requises pour mettre en œuvre la méthode de prévision. Si l'on doit se servir
d'une méthode de propagation dynamique, il faudra s'efforcer de réduire à un mini-
mum le nombre de profils en travers dont on a besoin pour la phase “propagation”
de la prévision et faire en sorte que les fichiers de données et de programmes soient
disponibles aussitôt que nécessaire.
Les méthodes de fonte des neiges concernent les bassins dans lesquels les écoule-
ments dus à cette fonte sont dominants. La prévision de la fonte des neiges est expo-
sée au chapitre 45. Normalement, on établit des relations empiriques entre quelques
mesures d'équivalent en eau de la neige et les pertes dans le bassin, et l'écoulement
saisonnier total, en utilisant des régressions (section 43.2). Les mesures par satellite
du manteau neigeux ont été, par exemple, mises en relation avec les débits de l'Indus.
Dans ce bassin, pour lequel les données classiques au sol sont très rares, des résultats
corrects ont été obtenus [10].
Les méthodes de fonte de neige conviennent avant tout à la prévision du volume
du ruissellement de surface total, mais n’en donnent pas la répartition temporelle.
Toutefois, il arrive souvent que la répartition dans le temps du ruissellement et le
débit de pointe soient liés au volume, ce qui permet d'estimer la distribution tem-
porelle, par exemple, par les méthodes d'hydrogrammes unitaires.
On peut utiliser les modèles conceptuels (section 43.7) pour la prévision de l'appro-
visionnement en eau en opérant des passages répétés sur un certain nombre de séries
chronologiques climatiques historiques (section 43.9). Les sorties donnent une gamme
de valeurs prévues auxquelles on peut assigner des probabilités de dépassement.
Les modèles utilisés pour prévoir l'approvisionnement en eau devraient être réglés
en minimisant les écarts entre volumes observés et volumes simulés. Comme les varia-
tions à court terme n'ont que peu d'importance, un modèle structuré de façon simple
peut donner des résultats satisfaisants.
638 CHAPITRE 44
Les méthodes basées sur l'analyse des séries chronologiques (section 43.9) peu-
vent être utiles pour la prévision de l'alimentation en eau, lorsque le débit constitue
un bon indice de l'état du bassin. Les relations de prévision sont en général très sim-
ples à appliquer. Les modèles de régressions, dans lesquels on prévoit l'écoulement
saisonnier à partir de valeurs antérieures de variables hydrologiques et climatiques,
peuvent être considérés comme un cas particulier des méthodes d'analyse des séries
chronologiques (voir l'équation 44.2).
où Qt+1 est le débit prévu, Qt+1|Qt est le débit qui se produirait en l'absence de pluie,
c'est-à-dire si l'hydrogramme suivait le tarissement entre t et t + 1. P est la pluie qui
contribue à l'écoulement à l'instant t + 1, et k est un coefficient de transfert.
On pourrait utiliser des méthodes statistiques basées sur les matrices de transition
et la théorie des chaînes de Markov pour ajuster cette expression à des données
observées sur la pluie et l'écoulement. On peut aussi appliquer la méthode de simula-
tion de la section 43.11 pour donner une gamme d'évaluations saisonnières possibles
dépendant de l'éventail des conditions que l'on rencontre dans la saison qui intervient.
Une autre approche consiste à utiliser des modèles d'écoulement continu ou de
bilan avec des données climatologiques historiques pour fournir des prévisions de
débit des cours d'eau en termes de probabilités.
On considère souvent comme secondaires, pour la prévision des basses eaux,
l'estimation des pertes par les berges et de l'évaporation des nappes d'eau libres.
Elles interviennent spécialement à l'aval des lâchers à partir d'un réservoir ou
d'opérations liées à la gestion des aménagements hydrauliques.
Références
1. Association internationale des sciences hydrologiques, 1974 : Proceedings of
the International Symposium on Flash Floods — Measurements and Warning.
Paris, 9-12 septembre 1974, Publication N° 112.
2. American Meteorological Society, 1978 : Conference on Flash Floods: Hydro-
meteorological Aspects and Human Aspects, 2–5 mai 1978, Los Angeles, Californie.
3. Organisation des Nations Unies pour les secours en cas de catastrophe, 1976 :
Disaster Prevention and Mitigation: A Compendium of Current Knowledge. Volume 2,
Hydrological aspects, UNDRO/22/76.
4. Fisher, S. G. et Minckley, W. L., 1978 : Chemical characteristics of a desert
stream in flash flood. Journal of Arid Environment, Vol. 1, p. 25-33.
5. Sittner, W. T. et Krouse, K. M., 1979 : Improvement of Hydrologic Simulation
by Utilizing Observed Discharge as an Indirect Input (Computed Hydrograph
Adjustment Technique - CHAT). NOAA Technical Memorandum NWS HYDRO-38,
février, U.S. Department of Commerce.
6. Water Resources Council, 1977 : Proceedings of Dam-break Flood Routing Model
Workshop. 18-20 octobre 1977, Bethesda, Maryland. U.S. Department of Commerce,
National Technical Information Service, PB-275 437 NTIS, Springfield, Virginie.
7. Jelesnianski, C. P., 1974 : SPLASH II: General Track and Variant Storm Conditions.
NOAA Technical Memorandum, NWS, TDL-S2, U.S. Department of Commerce, mars.
8. Overland, J. E., 1975 : Estimation of Hurricane Storm Surge in Apalachicola
Bay, Florida. NOAA Technical Memorandum, NWS-17, U.S. Department of
Commerce, mars.
640 CHAPITRE 44
45.1 Généralités
Au cours des toutes dernières années, on a vu naître dans beaucoup de pays un intérêt crois-
sant pour les méthodes de prévision basées sur des modèles d'écoulement de fonte de neige
(section 43.7). Ces méthodes [1] rendent possible la prévision de la fonte de neige à partir
de données météorologiques observées ou prévues. On peut ainsi émettre des prévisions à
courte et moyenne échéance pour les fleuves et les basses plaines et à moyenne et longue
échéance pour les cours d'eau des régions montagneuses. Il est aussi possible de prévoir les
volumes d'apports saisonniers pour les basses plaines et les bassins de montagne où
l'écoulement nival constitue une part significative du débit total des cours d'eau.
L'écoulement consécutif à la fonte des neiges est un trait caractéristique du
régime des cours d'eau des pays plats dans les zones tempérées et froides. Le ruis-
sellement consécutif à la fonte des neiges représente pour de nombreux cours d'eau
50 à 70 pour cent de l'écoulement annuel et, dans les régions sèches, le chiffre cor-
respondant s'élève à 80-90 pour cent. Les facteurs les plus importants de la fonte des
neiges sont le volume du ruissellement, le débit maximal et le niveau maximal.
45.2 Processus de l'écoulement nival dans les basses plaines et les cours d'eau
de montagne
Pendant la fonte des neiges, de nombreux processus qui régissent l'écoulement dans les
basses plaines et les bassins de montagne se ressemblent; par exemple la fonte de la
neige, la rétention d'eau par la neige, l'apport de la fonte de neige au bassin, les pertes
que subit l'écoulement de fonte de neige, l'alimentation en eau d'un bassin, le délai entre
la fonte et l'écoulement à l'exutoire. En revanche, quelques-uns de ces processus se pro-
duisent de manière différente dans ces bassins. Par exemple, la variation d'une année à
l'autre des pertes subies par l'écoulement nival (à partir de la neige et de l'eau libre) est
notablement plus grande dans les régions plates que dans les bassins de montagne.
L'écoulement nival total dans les bassins de basses plaines dépend de l'équivalent en
eau de la couche de neige au moment où la neige commence à fondre, du volume de pré-
cipitations qui tombe après que la neige ait commencé à fondre, et du taux de pertes par
infiltration et par évaporation à partir du bassin. On mesure le premier facteur (chapitre 8).
Le second, c'est-à-dire la quantité de précipitations et les pertes qui surviennent pendant la
642 CHAPITRE 45
période de l'écoulement, doit être traité par une procédure de prévision, soit probabiliste,
soit en prenant des valeurs moyennes des variables climatologiques.
Le troisième facteur, les pertes du ruissellement nival à partir du bassin, est régi
par la capacité d'infiltration du sol et par la rétention superficielle, sans oublier les
canaux non capillaires de la couche superficielle du sol. Les pertes par évaporation
sont relativement faibles et varient peu d'une année sur l'autre.
La superficie couverte par la rétention superficielle peut s'exprimer mathéma-
tiquement par des fonctions de distribution en fonction de la lame d'eau nécessaire
au remplissage des dépressions. De telles fonctions sont des caractéristiques rela-
tivement stables de chaque bassin.
L'infiltration de l'eau dans le sol durant la période de fonte est un facteur qui
varie largement d'une année à l'autre, suivant l'état du sol. Le taux d'infiltration dans
le sol gelé et la quantité d'eau totale absorbée dépend de la teneur en humidité du sol,
de la température, de la profondeur du sol gelé et des propriétés du sol.
du manteau neigeux aux différentes altitudes, A1, A2, . . ., AN les superficies cor-
respondant à ces altitudes, et A la superficie totale du bassin.
Les relevés nivométriques sont effectués dans les montagnes plusieurs fois au
cours de l'hiver, de manière à pouvoir suivre l'évolution de l'accumulation de la
neige. Le dernier relevé est généralement effectué à la fin de la période d'accumula-
tion, juste avant le début de la fonte de printemps. Ce sont les données provenant de
ce dernier relevé qu'on utilisera pour calculer l'indice d'accumulation de neige.
Les parcours d'enneigement situés à diverses altitudes servent à obtenir des données
pour établir une relation entre l'équivalent en eau de la couche de neige et l'altitude,
w = f(z). On obtient chaque année une relation différente. Quand les données observées
sont insuffisantes pour établir une relation graphique de w = f (z), on peut utiliser la cor-
rélation multiple entre l'écoulement et l'équivalent en eau de la couche neigeuse en chaque
point d'observation. Dans ce cas, on suppose que les poids affectant chaque parcours de
neige sont proportionnels aux coefficients de régression et que leur somme est égale à 1 :
In = a1 wn + a2 wn + . . . + aN wn (45.2)
1 2 N
où al, a2, . . ., aN sont les indices de pondération et wn , wn , . . ., wn les équiva-
1 2 N
lents en eau de la couche de neige.
Dans la plupart des cas, le meilleur indice pour représenter l'eau disponible pour
le ruissellement venant de régions montagneuses peut se déduire d'une combinaison
des données pluviométriques et nivométriques. Ceci peut se faire par corrélation
graphique ou en utilisant des méthodes statistiques.
644 CHAPITRE 45
MANTEAU NEIGEUX
ECHANGE DE CHALEUR,
INTERFACE NEIGE-AIR
ETENDUE DE LA
COUCHE DE NEIGE
PLUIE
ET
PAS DE STOCKAGE DE CHALEUR
NEIGE DU MANTEAU NEIGEUX
AU
SOL FONTE DUE À CHALEUR EXCESSIVE
STOCKAGE D'EAU
STOCKAGE
LIQUIDE
NÉGATIF
DE CHALEUR
TRANSMISSION
DE L'EXCÉDENT
D'EAU À TRAVERS
LE MANTEAU LÉGENDE
ENTRÉE
FONTE AU SOL
FONCTION
STOCKAGE
de modèle élaboré par Anderson [3]. Les mesures réelles du manteau neigeux, tirées
des relevés nivométriques ou d'observations ponctuelles, peuvent être utilisées en
tant que source supplémentaire d'information pour améliorer les prévisions de vo-
lumes saisonniers élaborées à partir de modèles conceptuels qui n'utilisent comme
entrées que les températures et les précipitations [4].
a) les bassins versants des fleuves de basses plaines peuvent se diviser en bassins
partiels (petits et supposés hydrométéorologiquement homogènes) ayant des
superficies pouvant aller jusqu'à 15 000 km2, et le système fluvial en sections
commençant aux biefs supérieurs;
b) les bassins de montagnes sont divisés en bassins partiels classés par zones d'alti-
tude. Le nombre de zones dépend de la dénivelée entre la tête du bassin et son
exutoire, ainsi que de la variabilité des conditions hydrométéorologiques avec
l'altitude. D'après l'expérience d'hydrologues soviétiques, la dénivelée optimale
est de 200 à 400 mètres, avec environ vingt zones;
c) les modèles sont réglés à l'aide de données hydrométéorologiques des années
antérieures;
d) la propagation des écoulements fournis par la prévision sur les bassins partiels
(ou sur les zones d'altitude pour les bassins de montagne), jusqu'au point aval
auquel on doit émettre la prévision (chapitre 34).
wn− f wn− f
Qn = ( wn − f )
∫o f ( yd ) dyd −
∫o yd f ( yd ) dyd (45.3)
où wn, est l'équivalent en eau du stock de neige et f l'infiltration totale durant la pério-
de de fonte, exprimés en millimètres. La fonction f (yd) représente la superficie pour
laquelle le remplissage des dépressions superficielles demande une lame d'eau (yd).
S’il n'y a pas d'infiltration ou si le taux potentiel d'infiltration est supérieur au
débit de fonte, on peut simplifier l'équation 45.3 pour obtenir :
wn wn (45.4)
Qn = wn
∫o f ( yd ) dyd −
∫o yd f ( yd ) dyd
Références
1. Bergstroem, S., 1976 : Development and Application of a Conceptual Runoff
Model for Scandinavian Catchments. SMHI Rapporter No. RH07, Hydrological
Oceanography.
2. Zhidikov, A. P., Levin, A. G., Netchaeva, N. S. et Popov, E. G., 1972 : Modeli
formirovaniya vesennego stoka i problemy ih primeneniya dlya prognoza gidrografa
polovod’ya (Models for the spring runoff formation and problems of their use for
forecasting the flood hydrograph). Trudy Gidromett Sentra, Vyp. 81, p. 33-45.
3. Anderson, E. A., 1973 : National Weather Service River Forecast System:
Snow Accumulation and Ablation Model, Programs and Test Data. NOAA NWS-
HYDRO Technical Memorandum 17.
4. Todini, E. et Wallis, J. R., 1978: A Real-time Rainfall Runoff Model for an On-
line Flood Warning System. AGU Chapman conference on applications of kalman
filtering theory and techniques to hydrology, hydraulics and water resources,
Pittsburgh, Pennsylvania, 22-24 mai 1978.
PRÉVISION DE LA FONTE DES NEIGES 649
46.1 Généralités
Beaucoup de rivières et de lacs, sous les latitudes moyennes, gèlent en surface au
cours de l'hiver. Les phases les plus importantes du régime des glaces pour
lesquelles des prévisions sont faites :
Le régime des glaces des cours d'eau est étroitement lié au conditions
météorologiques. Ainsi les dates d'apparition des glaces flottantes et celles de la
formation de la couche de glace et de la débâcle varient beaucoup d'une année à
l'autre. Les prévisions concernant les glaces ont une grande importance pour la
navigation intérieure, mais elles intéressent aussi bien d'autres utilisateurs.
Des formules précises de calcul du régime thermique des glaces sont
disponibles, mais leur application à la prévision est sévèrement limitée par la nature
stochastique des paramètres qui les régissent, et qui varient entre la production de
la prévision et la réalisation de l'événement. Ce chapitre présente les différentes
méthodes de prévision du régime des glaces qui existent.
( )
α θ w − θ sw + Q = 0 (46.1)
–
où θw est la température moyenne de la masse d’eau du cours d’eau, θsw la tempéra-
ture de la surface de l’eau, α un coefficient de transfert de chaleur de la masse d’eau
à l’interface air-eau, et Q les pertes en chaleur de la surface de l'eau.
Une méthode similaire [1] est basée sur l'inégalité entre les deux flux de chaleur :
Qm*
α n T wn ≤ − Qm* ou T wn ≤ − (46.2)
αn
où Tw est la température moyenne de l’eau, α un coefficient de production de
chaleur de la masse d’eau considérée, Q* est la perte de chaleur à travers l’interface
air-eau, et n rend compte de la durée pendant laquelle l’inégalité s’applique. Le
calcul de α, Tw, et Q* implique que l'on connaisse plusieurs variables météo-
rologiques et hydrologiques. La méthode peut être utilisée pour prévoir la tempéra-
ture de l'air et son exactitude est conditionnée essentiellement par les erreurs sur
les températures antérieures de l'air. La méthode peut être améliorée de deux
manières :
a) l'intervalle de temps peut être augmenté conformément à la période réelle d'obser-
vation (par exemple jusqu'à 12 heures);
b) la variation du temps de propagation et de la profondeur moyenne de la masse
d'eau peuvent être prises en compte.
Les conditions nécessaires pour que la glace commence à prendre sont l'accu-
mulation d'une quantité suffisante de glaces flottantes et un transfert massif de
chaleur tels que la prise des blocs de glace entre eux soit capable de résister à la force
du courant. Les conditions sont exprimées par la formule empirique :
0,8
b
(Qa )c = − 6, 5v 2 ∑ Q
(46.3)
a
où (Qa)c est la température moyenne journalière “ critique ” (la plus élevée possible)
de l'air, le jour du gel, v la vitesse moyenne du courant dans le bief, b la largeur de
la rivière, ∑Qa la somme des températures moyennes journalières négatives depuis
le jour de l'apparition des glaces [2]. On répète le calcul pour chaque jour de mou-
vement des glaces, jusqu'à ce que la température moyenne journalière de l'air tombe
en dessous du point critique (Qa)c, calculé par l'équation 46.3. Lorsque le point cri-
tique est atteint, on prévoit la formation d'une couche de glace traversant la rivière
sur toute sa largeur.
PRÉVISION DE LA FORMATION DE LA GLACE ET DES DÉBÂCLES 653
-15
Température de l'air, °C
-10
A(a)
-5
B(b)
0 5 10 15
-1
Vitesse du vent, m s
(α + ho ) qb
(Tw )n = (Tw )o e−nao + Ta + dk +
αho
( −na
1− e o
) (46.4)
α ho t
où ao =
(α + ho ) Hcρ , (Tw)o est la température initiale de l'air considérée sur la durée
qui correspond au temps de propagation à travers la portion de canal étudiée, α est le coef-
ficient de transfert de chaleur entre les masses d'air et d'eau, qui s'exprime de la manière
—
suivante αn = (1745 –un + 106 Wn) 4,1868, –u est la valeur moyenne de vitesse du bief
—
pendant la période n, W est la vitesse moyenne du vent pendant n, ho est le coefficient
d'échange de chaleur entre la surface de l'eau et de l'air, H est le tirant d'eau moyen du bief,
d est le coefficient spécifique d'échange de chaleur à la température de la surface libre, Ta
–
est la moyenne journalière de la température de l'air pendant n, qb est le flux de chaleur
spécifique entre le lit de la rivière et l'eau, c est la chaleur latente de l'eau; t est le pas de
temps utilisé pour les calculs (1 jour).
L'échange de chaleur résultant entre l'eau et l'atmosphère, Qm*,, est donné par la
formule empirique suivante :
*
Qm = ho Ta + d (46.5)
l'épaisseur de la glace est prévue par :
∑ Dsurf
∆hi = 6, 2 (46.6)
hi
où ∆hi est la croissance de la glace en centimètres, Dsurf est la température négative
totale attendue à la surface de la glace (en degré-jour), calculée depuis la date où
l'épaisseur de la glace a été initialement mesurée, jusqu'à la date où cette épaisseur
est prévue. On a :
kti
hi = hii + hs (46.7)
kts
où hii est l'épaisseur initiale de la glace en centimètres, kti le coefficient de conduc-
tion de la chaleur de la glace, kts le coefficient de conduction de chaleur de la neige;
et hs l'épaisseur en cm de la neige recouvrant la glace.
entre elle et la somme des degrés-jours négatifs pour la période hivernale. Pour
prévoir la date de la débâcle par cette méthode, il faut avoir une prévision de la tem-
pérature de l'air quelques jours à l'avance. On obtient la date de la débâcle par la
somme critique des degrés-jours (+ ∑NDj) déterminée à partir d'une relation parti-
culière à chaque cours d'eau et par la température de l'air prévue pour quelques jours
à l'avance. Dans les cours d'eau où le processus de la débâcle est influencé par l'im-
portance des apports provenant de l'eau de fonte de neige, des relations empiriques du
type suivant peuvent fournir des résultats convenables pour les prévisions :
+ ∑NDj = f (-∑NDj∆h) (46.8)
où a et b sont des coefficients empiriques; les autres paramètres sont déjà explicités.
La mise en œuvre de ces trois points est illustrée par des exemples sur des
fleuves de la Communauté des Etats indépendants [4].
Références
1. Shulyakovsky, L. G., 1960: Ice Formation and the Beginning of Freeze-up on
Rivers, Lakes and Reservoirs: Computations for Forecasting Purposes.
Gidrometeoizdat, Leningrad.
2. Appolov, B. A., Kalinin, G. P. et Komarov, V. D., 1974: Course on
Hydrological Forecasting. Gidrometeoizdat, Leningrad.
3. Bulatov, S. N., 1972: The Possibility of Creating a Universal Method of
Computing the Time of Ice Break-up on Rivers. Rapport du Centre
hydrométéorologique d’URSS, N° 112, p. 100-107.
4. Erfremov, N. D. et Karakash, E. S., 1977: A Method for the Long-term
Forecasting of the Dates of Ice Break-up on the River Lena and Eniseya. Rapport
du Centre hydrométéorologique d’URSS., N° 186, p. 78-87.
5. Mescherskaya, A. V., et al., 1970: The Natural Components of Meteorological
Fields. Gidrometeoizdat, Leningrad.
PARTIE F
APPLICATIONS À LA GESTION DES EAUX
CHAPITRE 47
INTRODUCTION AUX APPLICATIONS À LA GESTION DES EAUX
47.1 Généralités
Le but de cette partie est de donner des indications sur les applications des méthodes
d'analyse hydrologique exposées dans les parties D et E pour la conception et
l'exploitation des projets de gestion des eaux. Ceux-ci doivent également tenir
compte d'un certain nombre d'aspects économiques, sociaux, d'ingénierie et autres
[1,2].
faire qu'à un prix unitaire qui croît en général à mesure que la fourniture augmente
et qui peut, à un certain point, être plus important que les pertes résultant de l'effi-
cacité réduite d'un équipement insuffisant. Des conflits peuvent aussi surgir entre
les différents aspects non quantifiables qui naissent, d'une part, de la mise à disposi-
tion de certaines quantités d'eau et, d'autre part, de restrictions imposées aux deman-
des. C'est le but de la gestion des ressources en eaux de trouver un équilibre opti-
mal entre les approvisionnements en eau et les demandes, en quantifiant, autant qu'il
est possible, les conséquences d'un arbitrage entre les tendances conflictuelles sur la
base d'études de coût et d'autres considérations.
système aussitôt que l’on envisage un nouveau projet ou l'introduction d'une nouvelle
demande, s'ils doivent avoir une incidence sur les modes d'exploitation existants.
Tableau
Données nécessaires pour la gestion des eaux
* Ces numéros font référence à la liste “Données hydrologiques courantes” donnée en fin de
chapitre.
662 CHAPITRE 47
(suite)
Navigation Chenaux Hauteurs - Relation hauteur/débit aux points
d’eau importants
- Données courantes : 2, 3, 7, 8
Débits de - Données courantes : 4, 6
crues - Vitesse de montée des hautes eaux
- Décalage des montées entre différents
points le long des cours d’eau
- Temps de réponse du bassin aux fortes
pluies
- Répartition de la fonte des neiges
(suite)
Approvision- Rivières Débits des - Données courantes : 1, 2, 3, 4, 7, 9
nement en cours d’eau
eau et des sources
Réservoirs Débit des - Données courantes : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 8,
rivières 9, 10, 11
(suite)
Recharge des Réservoirs Débits des - Données courantes : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7,
nappes et surface rivières 8, 9, 10, 11
souterraines d’épandage
Infiltration Débits des - Données courantes : 3, 4, 6, 7, 8, 9
dans les rives rivières
Puits Débits des - Données courantes : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 8,
rivières 9, 10, 11
Références
1. Linsley, R. K. et Franzini, J. B., 1972 : Water Resources Engineering. McGraw-
Hill, New York.
2. Maass, A., et al., 1962 : Design of Water Resources Systems. Harvard University
Press, Cambridge, Massachussetts.
CHAPITRE 48
DÉVELOPPEMENT DURABLE DE LA RESSOURCE EN EAU
48.1 Généralités
Les deux dernières décennies ont vu se développer la conception selon laquelle les
ressources naturelles sont limitées et que tout développement doit en tenir compte.
Le caractère durable est devenu un concept généralement admis. Il évoque des
choses différentes selon les personnes. Nous utiliserons ici la définition adoptée par
l’Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources, le
Programme des Nations Unies pour l’environnement et le Fonds mondial pour la
nature [1] : le développement durable est “une forme de développement visant à
améliorer la qualité de vie de l’homme tout en respectant la capacité de charge des
écosystèmes essentiels à la vie”.
Une question importante est celle de savoir s'il existe une quelconque manière
de mesurer le caractère durable d'une action de développement. On peut avancer
que, compte tenu des effets de la variabilité et des évolutions naturelles de la disponi-
bilité de la ressource en eau, les effets du développement se refléteront par des mo-
difications de la ressource. Le suivi quantitatif et qualitatif de l'eau dans les sys-
tèmes naturels (cours d'eau, lacs, nappes souterraines, neiges et glaces) devient dès
lors un préalable nécessaire à la détermination du niveau possible d'un développe-
ment durable.
La construction de bases de données adaptées au moyen d'un suivi des systèmes
hydrologiques est une nécessité fondamentale de l'estimation et de la gestion des
ressources en eau. L'objet de ce chapitre est d'examiner l'adéquation des réseaux et
des techniques de suivi actuels à la perspective d'une ressource en évolution et de
politiques de gestion de l'eau visant à un développement durable.
3000
2000
1000
0
1900 1920 1940 1960 1980 2000
CONSOMMATION D'EAU PAR RÉGION (%)
(b) 25
Asie
Europe
20
Monde
Amérique du Nord
Afrique
15
Australie et Océanie
Amérique du Sud
10
0
1900 1920 1940 1960 1980 2000
Il est difficile de prévoir le type d'information dont on aura besoin pour traiter à
long terme les besoins de ces six domaines. Les meilleures idées sont peut-être à gla-
ner à partir des tendances récentes de la gestion de l'eau (voir section 48.3). Parce que
les données sont rassemblées pour les besoins de gestionnaires de l'eau, gouverne-
mentaux ou de statut privé, les évolutions des modes de gestion de l'eau influenceront
les besoins en données et en information.
Les conséquences de ces changements pourraient comprendre :
a) une concurrence accrue pour l'eau, amenant à une plus grande valeur attribuée
aux ressources disponibles et, in fine, une redéfinition de la valeur des biens et
services prenant en compte leur contenu en eau — ceci pouvant être accentué en
plusieurs lieux par la réduction des quantités et de la qualité de l'eau disponible;
b) des pressions économiques conduisant à des redevances plus fortes pour les
usagers, à un partage des coûts, et un financement local des programmes de
ressource en eau, avec un déplacement concomitant de l'accent actuellement mis
sur des actions de développement de la ressource vers des actions plus environ-
nementales ou de gestion de la demande;
c) plus d'attention prêtée, à toutes les étapes d'un projet de développement, à la
sauvegarde de l'eau et à son recyclage (dans certaines régions, l'eau de recyclage
coûte désormais moins cher que de l'eau douce);
d) des législations sur l'environnement conçues pour tenir pollueurs et consomma-
teurs financièrement responsables de leurs impacts sur les ressources;
e) une évolution jurisprudentielle exigeant des utilisateurs et des gestionnaires
de l'eau une justification plus rigoureuse de leurs usages, besoins et pratiques
de gestion, avec une plus grande attention accordée aux fonctions environ-
nementales de l'eau (c'est-à-dire en tant qu'habitat pour les poissons et pour la
faune) face aux usages économiques traditionnels (c'est-à-dire l'agriculture et
l'industrie) lors des actions judiciaires; et
f) la gestion par bassin et à l'échelle internationale va être encouragée pour traiter
des questions et conflits internationaux.
Ces tendances montrent qu'une plus grande coordination des efforts de collecte
de données va être nécessaire pour couvrir, à l'avenir, les besoins des gestionnaires
de l'eau. La gestion de l'eau devient de plus en plus intégrée et multidisciplinaire, et
pour cette raison requerra des données harmonisées entre elles, tant de qualité que
de quantité, d'eaux de surface que d'eaux souterraines, et provenant de bassins
hydrographiques et de régions spécifiques. Les problèmes actuels concernant l'ac-
cessibilité des données, leur compatibilité et leur fiabilité devront être résolus pour
couvrir ces besoins.
Une planification intégrée des réseaux de collecte de données est essentielle si
des données hydrométriques et climatiques cohérentes doivent être disponibles sur
DÉVELOPPEMENT DURABLE DE LA RESSOURCE EN EAU 671
des bassins déterminés. La plupart des utilisateurs continueront d'utiliser les don-
nées pour des besoins de dimensionnement et d'analyse hydrologique. Cependant
une attention accrue devra être accordée aux besoins d'une information régionale
exhaustive sur les eaux de surface, qui puisse être exploitée dans divers types de
sujets et problèmes hydrologiques. Ceci signifie une information générale, des bul-
letins d’information et des résumés, des cartes montrant les eaux de surface, et les
précipitations, des évaluations hydrologiques de bassins et de régions et des informa-
tions se rapportant à l’évaluation des problèmes de qualité de l’eau et d’eaux souter-
raines. L'usage de données en temps réel continuera d'augmenter à diverses fins.
48.5 Conclusions
Les services hydrologiques ont un rôle essentiel à jouer en ce qui concerne les
informations et données nécessaires à la communauté hydrologique. Pour être les
plus utiles et bénéfiques possible, ces données doivent être abondantes, fiables, et
accessibles aux utilisateurs. Un problème majeur est, très souvent, que les données
ne sont pas disponibles pour le bassin hydrographique précis auquel on s'intéresse.
Les données météorologiques sont souvent incompatibles en temps et en lieu
avec les bulletins disponibles concernant l’écoulement. Les procédures de plani-
fication de réseaux intégrés pourraient identifier les opportunités de conception
et d'exploitation de réseaux coordonnés. De cette manière, des jeux de données
cohérents pourraient être produits, et des procédures opérationnelles plus efficaces
développées. En outre, de meilleures techniques de transposition et de transfert
de données pourraient être trouvées et développées pour les applications hydrolo-
giques. Les incompatibilités entre les jeux de données des diverses institutions,
régions et pays peuvent ne pas être résolues à court terme. Mais déjà, des jeux de
données réduits, comprenant les variables les plus communément utilisées comme
la pluie et l'écoulement, amélioreraient l'utilité des données pour les besoins hydro-
logiques.
Ce chapitre a mis en lumière le besoin d'approches holistiques et de doctrines
d'aménagement réellement intégré. Ce sera un défi véritable pour les institu-
tions nationales de s'adapter à cette nouvelle manière de penser, mais ce sera
impératif si le développement des ressources en eau doit être un développement
durable.
674 CHAPITRE 48
Références
1. Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources/
Programme des Nations Unies pour l’environnement/Fonds mondial pour la nature,
1991 : Sauver la Planète : Stratégie pour l’Avenir de la Vie. Gland, Suisse.
2. Nations Unies, 1992 : Conférence internationale sur l’eau et l’environnement :
Questions de développement pour le vingt-et-unième siècle, 26-31 janvier 1992,
Dublin, Irlande.
3. Perks, A. R., et al., 1989 : New Brunswick Hydrometric Network Evaluation:
Summary Report. Environment, Canada and New Brunswick Department of
Municipal Affairs and Environment, Dartmouth, Nova Scotia.
4. Church, M. A., Kellerhals, R. et Day, T. J., 1989 : Regional clastic sediment
yield in British Columbia. Canadian Journal of Earth Sciences, Vol. 26, N° 1,
p. 31-45.
5. Carson, M. A., 1987 : An Assessment of Problems Relating to the Source,
Transfer and Fate of Sediment Along the Mackenzie River, NWT. Internal Report,
Water Resources Branch, Environment Canada.
CHAPITRE 49
QUALITÉ ET PROTECTION DE LA RESSOURCE EN EAU
49.1 Généralités
Les projets d'aménagement hydraulique devraient être élaborés et gérés en respectant
les normes de qualité de l'eau, afin d'éviter les effets nuisibles sur la qualité à l'aval.
Il y a en effet une relation forte entre les caractéristiques quantitatives et qualitatives
des stocks d'eau. Les projets d'aménagement hydraulique altèrent habituellement les
caractéristiques quantitatives des stocks concernés. L'estimation des modifications de
la qualité serait possible si ces relations étaient bien comprises et définies.
Malheureusement, de telles relations sont très complexes et les données nécessaires
pour les définir sont rarement disponibles. Pour cette raison, seules des estimations
grossières de la qualité de l'eau sont possibles après réalisation d'un projet. Les mo-
dèles de qualité des eaux peuvent aider à diminuer l'ampleur des problèmes.
Toutefois, le calibrage et la validation in situ de tels modèles requièrent une période
relativement longue d'observations simultanées de la quantité et de la qualité de l'eau,
avant la réalisation des projets. Quelques recommandations pour protéger la qualité
de l'eau et les écosystèmes aquatiques associés ont été faites par les Nations Unies
lors de la Conférence internationale sur l’eau et l’environnement : le développement
dans la perspective du vingt-et-unième siècle [1].
e) décroissance de la part des eaux souterraines par rapport aux eaux de surface ali-
mentant la rivière, conduisant habituellement à un pH plus faible;
f) lessivage des micro-organismes benthiques, réduction des micro-organismes
aquatiques, et réduction des temps de résidence;
g) atténuation des effets de déversement brusque de polluants;
h) réduction de l'absorption des radiations solaires et déclin associé de l'activité
photosynthétique;
i) turbulence plus importante et meilleure aération.
Débit entrant
Epilimnion 30 °C
Thermocline 10 °C à 30 °C
Hypolimnion 10 °C
7,5 °C
49.6 Mesures pour réduire les effets de la pollution sur la qualité de l'eau
La plupart des mesures peuvent être essentiellement regroupées en deux grandes
classes : préventives et correctives. Dans la mesure du possible, les mesures préven-
tives devraient être appliquées.
a) réguler la vidange des lacs durant la période entre les dernières pluies et le prin-
temps, ce qui expose la matière organique directement à l'air et permet la
décomposition aérobie de cette matière;
b) draguer le fond des lacs dans les zones qui contiennent la matière organique et
polluante;
c) forcer la réoxygénation par injection d'air comprimé dans les niveaux
désoxygénés;
d) récolter et entreposer la matière organique produite sous la forme d'algues, de
poissons indésirables, etc.
Référence
1. Nations Unies, 1992 : Conférence internationale sur l’eau et l’environnement :
le développement dans la perspective du vingt-et-unième siècle, 26-31 janvier 1992,
Dublin, Irlande.
CHAPITRE 50
EVALUATION DE LA RESSOURCE EN EAU
50.1 Généralités
L'eau, comme l'air que nous respirons, est une nécessité pour la vie sur la Terre. Elle
est vitale au développement économique et social, comme par exemple à la produc-
tion énergétique, à l'agriculture, à l'adduction d'eau potable ou industrielle, et cons-
titue un élément fondamental de l'environnement. A l'heure actuelle, on assiste à une
montée de la prise de conscience de la nécessité d'un développement durable, entre
autres, de l'aménagement des ressources en eau, ce qui implique une gestion et une
conservation des ressources naturelles mondiales pour faire face aux besoins des
générations actuelles et futures (chapitre 48).
Le plus souvent, l'information concernant la ressource en eau est collectée pour des
besoins particuliers, comme par exemple pour un projet d'usine hydro-électrique.
Cependant, de plus en plus, la concurrence qui existe entre les différentes utilisations
de l'eau, qui est une denrée rare, exige une gestion intégrée de la ressource, de façon
que les interactions entre les divers projets soient prises en compte. Cela augmente la
charge de travail des organismes gestionnaires de l'information sur la ressource en eau,
parce que plusieurs types d'informations sont nécessaires simultanément et doivent être
présentés sous une forme différente pour chaque utilisateur. Il est donc essentiel que ces
agences comprennent les besoins de tous les utilisateurs, et non plus seulement les
besoins de ceux avec qui elles ont l'habitude de travailler. Encore plus exigeante est la
nécessité de projeter les futurs besoins des utilisateurs de données, et de commencer à
collecter l'information avant qu'une demande ne soit clairement introduite. Il est donc
nécessaire que la conception et la mise à jour des réseaux de données, et spécialement
des stations principales, soient coordonnées pour garantir que les stations de contrôle
des différents éléments du cycle de l'eau soient suffisamment nombreuses et bien répar-
ties géographiquement pour former un réseau intégré (sections 20.1.4. et 48.4). Une
telle approche devrait mettre en valeur les informations contenues dans les séries de
données pour les besoins futurs, connus ou imprévus.
Avec la reconnaissance croissante de certains sujets comme la possibilité d'un
changement climatique et l'impact des activités humaines sur l'environnement,
comme par exemple l'urbanisation, l'information requise est de plus en plus impor-
tante pour l'aménagement et la gestion durable de la ressource en eau.
On demande à la fois des données historiques et des données en temps réel pour
satisfaire les nombreux besoins qui vont de la gestion de la ressource en eau à la
prévention des crues. La prévision des crues et des sécheresses (chapitre 44) néces-
site des données synthétiques fournies par des modèles numériques de débits
(chapitre 34).
La publication UNESCO/OMM intitulée Evaluation des ressources en eau —
Manuel pour une étude d’appréciation des activités nationales [1] reconnaît un certain
nombre de programmes sur la ressource en eau pour lesquels une information hydro-
logique est demandée, qui sont fournis dans le tableau ci-contre. En plus des mesures
conventionnelles, il y a une prise en compte croissante des besoins liés à d'autres aspects
du milieu "eau douce" et du cadre plus vaste dans lequel l'eau douce n'est qu'un com-
posant particulier. Entre autres :
a) les volumes d'eau nécessaires pour une utilisation industrielle, domestique et
agricole, et pour la navigation. Il y a maintenant des structures qui influencent
significativement le cycle de l'eau dans beaucoup de bassins;
b) classements des rivières liés à l'utilisation qu'on en fait, par exemple habitat de
poissons d'eau douce ou plan d'eau de loisirs;
c) caractéristiques des versants qui peuvent influencer l'hydrologie, par exemple
végétation, humidité du sol, topographie, caractéristiques des aquifères;
d) état de l'environnement, par exemple eutrophisation des lacs et incidences sur
l'eau douce naturelle et sur les écosystèmes des estuaires.
Redistribution de l’eau M M M H H H H M M H M M
(dérivation, prises d’eau, canaux)
Redistribution de l’eau dans M M M H H H H M M H M M
689
690 CHAPITRE 50
Collecte de données
hydrologiques Collecte des données
(éléments du cycle de l'eau physiographiques
comprenant la quantité (topographie, sol
et la qualité des eaux et géologie)
superficielles et souterraines)
Recherche Enseignement
fondamentale et
et appliquée formation
Techniques d'évaluation
spatiale de la ressource
en eau
(techniques de régionalisation)
Utilisateurs
(planification, organisation
et fonctionnement des
équipements de ressource
en eau)
Références
1. UNESCO/OMM, 1993 : Evaluation des ressources en eau — Manuel pour une
étude d’appréciation des activités nationales.
2. OMM/UNESCO, 1991 : Progress in the implementation of the Mar del Plata Action
Plan and a strategy for the 1990s. Report on Water Resources Assessment.
3. Nations Unies, 1977 : Mar del Plata Action Plan. Conférence des Nations Unies
sur l’eau, Argentine.
4. Nations Unies, 1992 : Conférence internationale sur l’eau et l’environnement : le
développement dans la perspective du vingt-et-unième siècle, 26-31 janvier 1992,
Dublin, Irlande.
CHAPITRE 51
ESTIMATION DES DEMANDES EN EAU
51.1 Généralités
Les responsables en charge de la gestion des eaux n’ont que récemment commencé à
prendre conscience du fait que la demande en eau peut être influencée par les poli-
tiques tarifaires. Cette prise de conscience provient du fait que les ressources en eau,
même dans les pays abondamment pourvus, commencent à devenir rares. Des limita-
tions plus rigoureuses de la consommation publique, le sentiment de devoir faire durer
autant que possible les ressources disponibles, et le réveil de l’intérêt pour conserver,
voire augmenter la qualité de l’environnement, sont quelques-unes des manifestations
de cette prise de conscience. L’approche "gestion-besoin" est différente des approches
traditionnelles plutôt orientées sur la mise à disposition de la ressource, parce qu’elle
insiste sur les nécessités sociales et économiques pour influencer les usages de l’eau.
La gestion de la demande en eau repose sur un ensemble d’outils et de techni-
ques qui peuvent être divisés en trois catégories : économiques, structurels et opéra-
tionnels, et socio-politiques [1]. Une politique tarifaire réaliste est l’un des moyens
fondamentaux pour gérer la demande en eau, et se trouve donc au centre de toutes
les options possibles. Les mesures structurelles sont celles qui modifient les ouvra-
ges existants pour mieux contrôler la demande en eau. On peut citer comme exem-
ple de ces mesures : une meilleure mesure par compteur, l’analyse a priori, le con-
trôle des débits et le recyclage. Les méthodes socio-politiques qui concernent la
gestion de la demande en eau s’appuient sur les actions des agences nationales
décourageant les gaspillages. Ceci inclut les programmes destinés à éveiller la prise
de conscience du public, les réglementations du code de l’urbanisme et la mise en
œuvre de normes, et les politiques nationales d’économies.
Les demandes en eau antérieures à la mise en œuvre d’un projet hydraulique
doivent être prises en compte dans la conception hydrologique du projet. La non-
satisfaction de cette demande peut causer des pertes économiques et sociales, ainsi
que des problèmes juridiques dans la réalisation du projet.
suffisante relative aux usages de l’eau peut apporter une aide à la gestion de la
demande en eau, et résoudre différents problèmes, y compris ceux des usages con-
currents de l’eau, de la pénurie due à des prélèvements excessifs ou à la sécheresse.
Aux Etats-Unis, le Congrès a reconnu le besoin d’une information fiable, à jour
et uniforme, sur les usages de l’eau, et le Geological Survey est mandaté pour établir
un Programme national d’information sur les usages de l’eau. Le Geological Survey
a établi des recommandations à l’échelle nationale et des normes pour suivre les
besoins nationaux et régionaux [2].
Les usages de l’eau peuvent être séparés en deux types externes et internes [3].
Les usages sont dits externes quand l’eau est extraite d’une réserve à surface libre ou
d’une nappe souterraine et acheminée vers les lieux de consommation. Pour déter-
miner la quantité totale d’eau utilisée (prélèvements à usage propre ou alimentation
en eau potable), on évalue cinq sous-types d’usages :
a) prélèvement — La quantité d’eau prélevée ou dérivée d’un réservoir à surface
libre ou d’un aquifère souterrain;
b) alimentation/rejet — La quantité d’eau fournie au lieu de consommation et la
quantité rejetée après usage;
c) pertes en ligne — La quantité d’eau qui est perdue pendant son transport, par
exemple entre le point de prélèvement et le point de consommation, ou entre le
point de rejet et le lieu de restitution au milieu naturel;
d) autre consommation (non humaine) — La quantité d’eau qui s’évapore, est
transpirée ou incorporée à divers produits, y compris agricoles. Dans certains
cas, ce type de consommation sera évalué comme la différence entre le volume
fourni aux consommateurs et le volume rejeté; et
e) le débit de restitution au milieu naturel — La quantité d’eau qui est rejetée
depuis les lieux de consommation et redevient utilisable pour de futurs usages.
Les usages internes de l’eau ne sont pas liés à un prélèvement hors d’une réserve
à surface libre ou d’un aquifère souterrain. Les estimations quantitatives pour la plu-
part de ces usages sont difficiles à rassembler. Cependant, parce que ces usages sont
concurrents des usages externes et affectent la quantité et la qualité de la ressource
en eau, une gestion efficace de cette ressource nécessite que des méthodes et des
procédures soient mises au point pour les quantifier.
Les catégories des usages internes de l’eau présentés dans ce chapitre sont : la
navigation, la lutte contre la pollution, les loisirs (esthétique et tradition), la pêche
et la préservation de la faune sauvage. L’énergie hydraulique fait l’objet du cha-
pitre 56.
des immeubles commerciaux, des étudiants dans les cités universitaires, des prison-
niers dans les institutions pénales, ou à partir du coefficient de remplissage des
hôtels.
51.2.4 Irrigation
L’utilisation de l’eau pour l’irrigation tient compte de toute l’eau utilisée artifi-
ciellement pour les besoins de l’agriculture ou de l’horticulture, incluant les pelou-
ses et jardins publics ou privés, et les terrains de golf. L’eau d’irrigation est fournie
soit par des compagnies distributrices soit à partir d’ouvrages privés. La quantité
d'eau d'irrigation nécessaire à une culture dépend d'un certain nombre de facteurs,
tels que les pluies naturelles et autres conditions climatiques, le type de culture, la
durée de la période végétative, la méthode et le programme d'irrigation, les pro-
priétés du sol, etc. Plusieurs méthodes sont utilisées dans différents pays [4, 5] pour
estimer les exigences en eau des cultures, mais elles ne conviennent en général que
dans les conditions pour lesquelles elles ont été élaborées. On trouvera auprès de la
FAO des directives à ce sujet. Pour réaliser des inventaires de l’eau à usage d’irri-
gation par site, on peut utiliser un imprimé pour collecter les informations néces-
saires à l’utilisation de l’eau [6]. Lorsqu’il est nécessaire de travailler à très grande
échelle ou sur des zones sur lesquelles on ne peut pas réaliser des mesures, des
estimations indirectes sont possibles à partir d’échantillons statistiques, de la carte
de l’occupation des sols, d’opérations de télédétection, ou de la combinaison de ces
méthodes [6].
Les efforts récents pour améliorer l'efficacité de l'utilisation des eaux pour
l'irrigation ont entraîné des recherches pour l'amélioration de l'efficacité des
méthodes culturales impliquant une réduction des demandes en eau et des
rejets, l'amélioration de la qualité de l'eau et la réduction des dépenses pour les
irrigations, tout en maintenant, voire en accroissant, le niveau de production des
cultures.
51.2.5 Elevage
L’eau utilisée pour l’élevage est définie comme l’eau consommée pour la production
de viande rouge, des volailles, des œufs, du lait, de la laine et des animaux tels que
les chevaux, les lapins, les animaux à fourrure et les poissons de pisciculture [3]. Les
piscicultures produisent essentiellement des poissons à usage alimentaire, ceci sous
contrôle de leur état sanitaire, de leur alimentation et des procédures d’abattage.
L’eau consommée par les piscicultures sert principalement à maintenir une bonne
qualité dans les bassins et un niveau d’eau convenable.
La quantité d’eau de surface et provenant d’aquifère souterrain utilisée par les
élevages peut être estimée à partir du nombre d’animaux présents dans une zone
donnée. Le nombre d’animaux par type est multiplié par un coefficient moyen de
ESTIMATION DES DEMANDES EN EAU 699
51.2.6 Industrie
Les usages de l’eau pour l’industrie comprennent des usages tels que ceux liés aux
procédés de fabrication, de lavage, de refroidissement des produits manufacturés [3].
Les usages industriels les plus consommateurs d’eau sont (mais ne sont pas limités
à) la production d’acier, les produits chimiques et associés, le papier et ses dérivés
et le raffinage de pétrole. Des informations sur l’alimentation en eau des industries
peuvent être obtenues auprès des compagnies distributrices. Les prélèvements
directs des industriels (ne provenant pas des réseaux d’alimentation collectifs) peu-
vent être estimés par enquêtes auprès des usines et sont a peu près constants au cours
de l’année. Dans beaucoup de cas de l’eau de bonne qualité est exigée.
L’analyse statistique d’échantillons d’usagers industriels pourrait donner des
indications sur la quantité totale d’eau consommée dans ce secteur. Il est important
de noter que quelques grands industriels consomment la majorité de l’eau utilisée
dans ce secteur. Par exemple, aux Etats-Unis les plus grandes industries qui ne
représentent que trois pour cent du nombre total des industries, consomment environ
95 pour cent de l’eau à usage industriel. On peut aussi utiliser une autre méthode
indirecte d’estimation de la consommation en corrélant la consommation d’eau à la
production industrielle et au nombre d’employés.
51.2.11 Navigation
Les demandes concernant la navigation se rapportent en général à la régularisation
des débits, afin de maintenir le minimum de profondeur requis et une vitesse de
courant inférieure à un maximum de sécurité, et aux volumes d'eau nécessaires au
passage des écluses (section 57.1). Dans certains cas, les profondeurs requises pour
la navigation peuvent être obtenues partiellement ou entièrement par le dragage du
chenal. Il est souvent difficile de quantifier ce type d’usage de l’eau.
l'obtenir en partie par différentes pratiques d'aménagements des terres, tels que le
reboisement du bassin, le labourage en courbes de niveau, etc., mais un des moyens
les plus courants est la réduction des pointes de crue par stockage du surplus d'eau
dans des réservoirs. La section 47.3 décrit brièvement une situation conflictuelle
fondamentale entre les objectifs de maîtrise des crues et de fourniture d'eau ou
d'énergie.
Références
1. Holland, T. W., 1992 : Water-use data collection techniques in the southeastern
United States, Puerto Rico, and the Virgin Islands. U.S. Geological Survey Water-
Resources Investigations Report 92-4028.
2. Solley, W. B., Pierce, R. R. et Perlman, H. A., 1992 : Estimated use of water in
the United States in 1990. U.S. Geological Survey Circular 1081.
3. Tate, D. M., 1990 : Water Demand Management in Canada: A State-of-the-Art
Review. Social Science Series No. 23, Water Planning and Management Branch,
Inland Waters/Lands Directorate, Environment Canada, Ottawa.
4. FAO/UNESCO, 1973 : Irrigation, Drainage and Salinity. Hutchinson & Co,
Londres.
5. Kharchenko, S. I., 1968 : Hydrology of Irrigated Lands. Hydrometeorological
Publishing House, Leningrad.
6. U.S. Department of the Interior, 1977 (1992) : Water use. Dans : National
Handbook of Recommended Methods for Water-data Acquisition.
CHAPITRE 52
EVALUATION DE LA CAPACITÉ DE RÉSERVE
52.1 Généralités
Une étude de la variabilité naturelle du débit peut indiquer si un cours d’eau aura
souvent un débit ne correspondant pas aux estimations des besoins pour un projet
d'aménagement particulier. On peut remédier à cette déficience des débits de basses
eaux en emmagasinant de l'eau dans un réservoir dont la capacité dépendra du débit
à fournir à l'aval, de la variabilité naturelle du débit et de la garantie souhaitée pour
la fourniture des débits. La relation entre la capacité de stockage du réservoir S, les
prélèvements D, et le taux de garantie R est appelée l'équation de stockage [1].
Dans l'élaboration du réservoir, deux quelconques de ces trois variables peuvent être
prises comme variables indépendantes et on peut leur assigner des valeurs
correspondant aux objectifs du projet. On calcule alors la valeur de la troisième
variable à partir de l'équation de stockage qui doit être résolue dans le cadre du
régime des débits entrant dans le réservoir. Il existe plusieurs méthodes pour
résoudre l'équation de stockage suivant la forme de l'information caractérisant le
régime des apports, telle que, par exemple, une chronique de débits historique ou
synthétique, les caractéristiques statistiques du processus des apports ou les courbes
des valeurs classées de ces apports.
La tâche la plus courante, lors de la conception d'un réservoir pour la maîtrise
des basses eaux, est de trouver la capacité de stockage nécessaire au maintien d'un
débit donné avec un taux de garantie donné, c'est-à-dire de résoudre une équation de
la forme :
S = f(D, R) (52.1)
où R est exprimé soit en pourcentage de temps d'exploitation sans défaillance, soit
en terme de risque de défaillance sur un an ou n'importe quelle autre période, soit en
quantité d'eau réellement fournie au consommateur, exprimée en pourcentage de la
demande.
Le cas le plus simple se présente lorsque le taux de garantie sur la période de cal-
cul peut être considéré comme égal à 100 pour cent, c'est-à-dire quand on ne tolère
aucune défaillance d’approvisionnement. Bien qu'un tel cas ne se produise jamais en
pratique, il est souvent considéré, à cause de sa simplicité, lors des calculs préliminaires.
704 CHAPITRE 52
Le cas plus réaliste dans lequel on peut admettre, pour la série de données utilisée
pour l'élaboration du projet, un taux de garantie inférieur à 100 %, ne peut pas être
abordé directement à partir de l'équation 52.1. La méthode générale de résolution s'ap-
puie sur des approximations successives utilisant l'équation de stockage sous la forme
R = f(D, S) que l'on peut toujours résoudre. Le procédé consiste à ajuster une des va-
riables indépendantes en gardant l'autre constante, jusqu'à l’obtention de la valeur
souhaitée de R.
Dans de nombreux cas, R n'est pas explicitement fourni, et on utilise à la place
quelque autre critère traduisant l'efficacité du réservoir, comme par exemple le béné-
fice économique maximal escompté, la perte minimale escomptée, etc. Toutefois,
cette catégorie de problèmes dépasse le cadre de ce chapitre; certaines manières
d'aborder leur solution sont présentées par Maass, et al. dans Design of Water-
resources Systems [2].
s'attendre à partir de l'évaluation des pertes par infiltration dans des réservoirs exis-
tants, de la prospection géologique de la cuvette et de la relation hauteur-surface du
futur réservoir. Une fois le réservoir construit, après avoir rassemblé quelques don-
nées sur les débits et d'autres facteurs, on peut évaluer l'infiltration ou les pertes
totales et en tirer une relation entre l'infiltration et le niveau dans le réservoir.
Précipitations, P
Stockage à la fin
Débit sortant, O
Modification du
Débit entrant, I
Déficits en eau
Evaporation, E
Déversements
stockage, ∆S
Prélèvement
souhaité, D
Surface du
du mois, S
mm 103 m3 mm 103 m3 103 m3 103 m3 103 m3 103 m3 103 m3 km2 103 m3 103 m3
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
1954
.
.
. 2254 0,56 0 0
Septembre 40 22 90 50 20 150 150 -158 2096 0,54 0 0
Octobre 50 27 70 38 20 80 80 -71 2025 0,53 0 0
Novembre 40 21 50 26 20 50 40 -25 2000 0,52 0 10
––––
Décembre 50 26 30 16 30 30 30 +10 2010 0,52 0 0
1955
Janvier 40 21 30 16 20 20 20 +5 2015 0,53 0 0
Février 60 32 40 21 30 20 20 +21 2036 0,53 0 0
Mars 80 42 50 26 50 20 20 +46 2082 0,54 0 0
Avril 90 49 70 38 160 20 20 +51 2233 0,55 0 0
Mai 70 38 90 50 140 20 61 +67 2300 0,56 41 0
. ––––
.
.
707
708 CHAPITRE 52
réservoir plein, soit en travaillant en régime dit stationnaire où la réserve initiale est
égale à la réserve en fin de calcul. Dans le second cas, on démarre avec un volume
de réserve initial arbitraire et on répète l'opération avec un volume initial égal au vo-
lume final du premier passage. Les résultats obtenus à l'issue du second passage
représentent alors ceux d'une situation stationnaire.
Le tableau 52.1 montre une partie des calculs dans un cas où le stockage
S = 300 × 106 varie de Smin = 2,0 × 106 m3 à Smax = 2,3 × 106 m3. On peut supposer
que le minimum correspond par exemple aux besoins de la navigation dans le réser-
voir et que le maximum représente un niveau qui ne doit pas être dépassé à cause des
dangers que cela entraînerait pour les propriétés riveraines. Ainsi, si la totalité des
prélèvements devait conduire à un abaissement du volume stocké au-dessous de
2 × 106 m3, on devrait les réduire pour satisfaire cette contrainte. De même, si les
lâchures correspondant à la demande devaient porter le volume stocké à plus de
2,3 × 106 m3 , il faudrait augmenter le débit de sortie pour éviter une telle élévation
du plan d'eau.
Dans l'exemple donné, le taux de prélèvement varie suivant la saison comme
indiqué dans la colonne 7 du tableau. Les débits entrant dans le réservoir sont repré-
sentés par une chronique des apports mensuels totaux (colonne 6). On donne égale-
ment la précipitation et l'évaporation mensuelles en millimètres (colonnes 2 et 4).
Les volumes précipités P et évaporés E sont consignés respectivement dans les
colonnes 3 et 5. Pour le mois en cours, les volumes sont calculés en utilisant la sur-
face du plan d'eau à la fin du mois précédent (colonne 11). Chaque ligne du tableau
présente le bilan du réservoir pour un mois, c'est-à-dire la résolution de l'équation du
stockage :
Si = Si-1 + Ii + Pi – Ei – Oi = Si-1 + ∆Si (52.2)
Les reports graphiques des sommes cumulées I* et O* représentent les courbes des
valeurs cumulées des entrées et des sorties, So étant le volume initial de la réserve.
L'équation 52.1 montre que la capacité de stockage est la différence entre les deux
courbes. La figure 52.1 montre un exemple d'application de cette technique, pour
lequel on trouve une capacité S de stockage du réservoir pour une demande à débit
constant D, telle qu'on n’enregistre aucune défaillance pendant la période utilisée
pour les calculs. Le procédé fait usage du concept du réservoir semi-infini (sans
fond) mentionné au paragraphe 52.5.1 et la capacité de stockage cherchée est repré-
sentée par la différence maximale d'ordonnée entre les deux courbes, le réservoir
étant supposé plein au départ. On procède graphiquement de la façon suivante : le
débit de prélèvement constant D correspond à une pente constante de la courbe des
demandes cumulées D* et on le détermine au moyen d'une échelle radiale de débits.
Par chaque point de contact de la tangente supérieure à la courbe des débits entrants
cumulés, on mène une ligne parallèle à D*. La capacité de stockage cherchée S est
la distance verticale maximale entre un point de I* et l'une quelconque des parallèles
à D*.
8
Total des débits entrants et sortants en 109 m3
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Temps t en années
Figure 52.1 — Méthode de courbe des valeurs cumulées pour déterminer la
capacité de stockage du réservoir
sans passer par la génération de chroniques. Les méthodes qui utilisent cette appro-
che seront qualifiées de rigoureuses; celles qui ne font qu'utiliser la distribution sta-
tistique sans se préoccuper de la structure séquentielle seront dites approchées. (On
les appelle parfois respectivement stochastiques et probabilistes [9].)
indépendant de l'état initial. Il suffit donc de trouver la répartition des états de sto-
ckage pour un seul instant tm de l'état d'équilibre du processus. C'est ce qu'on fait
en établissant pour tous les états de stockage au temps tm la probabilité condition-
nelle pour que le réservoir soit dans un état donné Si s'il a été dans un état Sj au temps
tm-1. Cette probabilité est appelée probabilité de passage pij et on peut la déterminer
à partir de la distribution de probabilités des débits entrants et de la valeur du
prélèvement D. Connaissant l'ensemble des probabilités de passage, on peut calcu-
ler la probabilité Pi(m) de l'état Si, du réservoir au temps tm à partir de l'équation :
Pi( m) = P1( m −1) pi1 + P2(m −1) pi 2 + . . . + Pk( m −1) pik (52.4)
700
0 1
500
7
200
12
Durée minimum par saison (h)
20
100
70
50
30
20
10
99 98 95 90 80 70 60 50 40 30 20 10 5 2 01
Fréquence de dépassement
1000
Annuel
500
90 jours
30 jours
200
10 jours
100
Volume en 106 m3
3 jours
50
1 jour
20
10
0
99 95 90 70 50 30 10 5 1
Fréquence de dépassement
90
m3/s % de Q 85 95
50
100 97
40 99
Prélèvement D
30
50 Taux de fiabilité R en %
20
10
50 100 150 % de V
0
0 1 2 109 m3
Capacité de stockage S
ku 2 ln cos θ
Hs = (52.5)
gd
où Hs est la hauteur du marnage positif au-dessus de la surface libre de la retenue par
temps calme; u est la vitesse du vent mesurée 10 mètres au-dessus de la surface libre;
l est la longueur de la surface d’approche, soit la plus grande longueur de surface
d’eau librement (sans obstacle) exposée à l’effet du vent; n est un coefficient sans
dimension qui dépend de la configuration et de l’hydrographie du lac; θ est l’angle
entre la direction du vent et la ligne selon laquelle la surface d’approche est mesurée;
g est l’accélération de la pesanteur; d est la profondeur moyenne de l’eau le long de
la direction du vent et k un coefficient sans dimension. L’équation 52.5 est utilisable
dans n’importe quel système cohérent d’unité. Pour les lacs à peu près rectangulai-
res de profondeur constante, n = 1 et k = 1,45 × 10-6, ceci pour u < 880d(g/l cos θ).
Pour des vitesses de vent supérieures, le marnage calculé par cette équation sera
supérieur au marnage réel.
au vent dans le cas où la retenue a une profondeur limitée peut être calculée par la
formule suivante :
0.42
gl
0.75 0.0125
0.283u 2 gd u2
Hs = tan h 0.578 2 tan h 0.75
(52.6)
g u
tan h 0.578 gd
u 2
∆q
Ha = (52.7)
bv
Références
1. OMM, 1973 : Applications of Hydrology to Water Resources Management.
Rapport d’hydrologie opérationnelle N° 4, OMM–N° 356, Genève.
2. Maass, A., et al., 1962 : Design of Water-resources Systems. Harvard
University Press, Cambridge, Massachussetts.
3. OMM, 1958 : Measurement of Evaporation, Humidity in the Biosphere and Soil
Moisture (N. E. Rider). Note technique N° 21 ,OMM–N° 72, T.P. 28, Genève.
4. OMM, 1955 : The Standardization of the Measurement of Evaporation as a
Climatic Factor (G. W. Robertson). Note technique No 11, OMM–N° 42, T.P. 16,
Genève.
720 CHAPITRE 52
53.1 Généralités
La plupart des ouvrages construits sur, en travers ou à proximité des cours d'eau sont
exposés aux crues et aux dégâts qu'elles provoquent. Une protection absolue contre
les crues étant habituellement impossible ou économiquement irréalisable, une réa-
lisation rationnelle de ces ouvrages doit tenir compte des risques de submersion.
Au niveau de la conception, il est donc nécessaire de définir une crue correspondant
au risque maximal tolérable. Cette crue, appelée crue de projet, se définit comme
l'hydrogramme de crue, ou le débit de pointe instantané, adopté pour la conception
d'un ouvrage hydraulique ou la maîtrise de la rivière, compte tenu des facteurs
économiques et hydrologiques. C'est une crue qu'un aménagement doit pouvoir
supporter sans dommage notable soit en ce qui concerne les objectifs poursuivis, soit
pour ses propres ouvrages. Le risque de dommage équivaut à la probabilité d'appa-
rition de crues plus fortes que la crue de projet. Le facteur décisif dans la détermi-
nation de la crue de projet est la caractéristique ou le paramètre de la crue qui peut
être identifié comme étant la cause principale d'un dommage potentiel. Décider quel
paramètre de la crue est le plus approprié pour un aménagement donné est du ressort
du planificateur et du concepteur du projet, et la décision doit être basée sur une
étude d'ingénieur de la situation existante.
Les paramètres décisifs les plus courants sont les suivants :
a) le débit maximal de la crue dans le cas des passages couverts, des ouvertures de
ponts, des déversoirs de crue, des déversements par-dessus des digues et des
petits barrages;
b) la hauteur maximale de la crue dans le cas de digues, de tirant d'air sous les ponts, de
zonage des plaines d'inondation, de projets routiers et ferroviaires dans des vallées;
c) le volume de la crue pour la conception de réservoirs pour la maîtrise des crues
et en général dans tous les cas où on peut atténuer les crues de façon significa-
tive par stockage de l'eau, par exemple pour le dimensionnement des évacua-
teurs de crues et le calcul des revanches; et
d) la forme de l'hydrogramme de crue dans les cas où il faut envisager la superposi-
tion de plusieurs crues, comme pour la protection contre les crues en aval du con-
fluent de grands affluents, ou pour l'exploitation d'un réservoir durant les crues.
722 CHAPITRE 53
contre les crues, le niveau optimal auquel on aboutit pour le risque calculé dépend
de la durée de la période sur laquelle on évalue le fonctionnement de l'aménagement.
Cette période est appelée la durée de vie de projet ou l'horizon planifié de l'amé-
nagement, et on la détermine au stade de l'élaboration du projet sur la base des qua-
tre espaces de temps suivants [2] :
a) la durée de vie physique, qui se termine lorsqu'une installation ne peut plus con-
tinuer physiquement à remplir la fonction pour laquelle elle a été prévue;
b) la durée de vie économique, qui prend fin lorsque le coût d'exploitation dépasse
le bénéfice qu'en tirent les usagers;
c) la période d'analyse, c'est-à-dire la durée pendant laquelle on peut s'attendre à ce
que l'installation fonctionne dans des conditions qui peuvent être prévues de
façon relativement précise au moment des calculs (ce qui exclut donc l'exploi-
tation dans un futur lointain, comportant un haut degré d'incertitude); et
d) limite de construction, atteinte lorsque l'installation ne peut plus satisfaire la
demande future (obsolescence fonctionnelle).
d'établir des hydrogrammes unitaires et des CMP séparés pour les différents sous-
bassins, et d'obtenir la CMP sur l'ensemble du bassin en effectuant une propa-
gation vers l'aval des crues composantes jusqu'au site de l'aménagement. On
doit se rappeler que le même positionnement du schéma de répartition de
l'averse de projet par rapport au bassin, qui fournit la crue maximale quand on
utilise un hydrogramme unitaire unique pour la totalité du bassin, ne donne pas
nécessairement la crue maximale si le bassin est subdivisé en plusieurs sous-
bassins. Il faut donc trouver pour chaque schéma de calcul (subdivision de
bassin) un positionnement optimal de l'averse de projet (c'est-à-dire la position
correspondant à la combinaison la plus défavorable des facteurs concernés de
la CMP) en tenant compte des restrictions imposées par l'orographie, ainsi
qu'exposé dans la section 29.4
Bien qu'on ne puisse associer aucune période de retour à la CMP, ces paramètres
devraient être comparés aux courbes de fréquences respectives ajustées à des échan-
tillons de crues historiques, de manière à s'assurer qu'elle a bien une période de
récurrence extrêmement longue qu'on ne retrouve pour aucun événement de crue.
que sur des enquêtes auprès de riverains de longue date, sur des photographies
prises durant les crues, sur les archives, des articles de presse et des mémoires.
Pour transformer en débits les hauteurs de crue collectées au cours de ces en-
quêtes, il faut effectuer des calculs hydrauliques en se basant sur la reconstitution des
profils en travers, des profils en long, de la pente de la surface de l'eau, de la rugosité
des lits, en tenant compte de toutes les modifications connues apportées au lit du
cours d'eau (dragage, construction de digues, rectifications de chenaux, etc.). Etant
donné l’exactitude limitée de ces reconstitutions, l'application des formules de
Manning et de Chézy donne en général satisfaction pour cette sorte de calculs
hydrauliques.
1 n
pn = 1 − (1 − p) = 1 − 1 −
n
(53.2)
T
où T est la période de retour. On peut noter que le risque pour qu'un événement se
produise au moins une fois durant sa période de retour découle de l'équation (53.2)
pour n = T. Lorsque T est grand, la valeur du risque approche asymptotiquement de
1 – e-1 ≅ 0,63.
A partir de l'équation 53.2 il est possible d'exprimer T en fonction de n et de pn,
c'est-à-dire de calculer une période de retour telle que le risque d'apparition de
l'événement durant une période de n années ait une valeur donnée pn. On l'appelle
période de retour de projet Td et elle est donnée par :
1 1
Td = n − (53.4)
pn 2
TABLEAU
Valeur nécessaire de la période de retour de projet Td d’un événement pour
que sa probabilité d’occurrence soit égale à pn
n années
pn 2 10 50 100
Références
1. Linsley, R. K. et Franzini, J. B., 1972 : Water Resources Engineering.
McGraw-Hill, New York.
2. James, L. D. et Lee, R. R., 1971 : Economics of Water Resources Planning.
McGraw-Hill, New York.
3. Morris, W. V., 1961 : Conversion of storm rainfall to runoff. Proceedings of
Symposium No. 1 — Spillway Design Floods, 4-5 novembre 1959, Ottawa,
Department of Northern Affairs and National Resources, Water Resources Branch,
p. 172-226.
4. Eagleson, P. S., 1970 : Dynamic Hydrology. McGraw-Hill, New York.
5. Francou, J. et Rodier, J., 1967 : Essai de classification des crues maximales
observées dans le monde. Cahier d’hydrologie de l’ORSTOM, Vol. IV, N° 3.
CHAPITRE 54
MAÎTRISE DES CRUES
54.1 Généralités
Les ouvrages de maîtrise des crues consistent en digues et murs de protection contre
les crues, érigés le long d'une rivière et conçus pour maintenir le courant dans un cer-
tain chenal ou le diriger vers un canal d'évacuation, ou en un réservoir conçu pour
stocker une partie de l'écoulement de la crue de manière à réduire le débit de pointe
en aval. Pour les digues et les murs de protection, on doit aussi se préoccuper des
installations destinées à assurer un drainage intérieur. On peut avoir besoin de
grandes installations de pompage et de surfaces d'épandage.
Débit incontrôlé
Ecoulement en m3 s-1
QN
Débit contrôlé
0
(a) (b) (c)
Temps
Stockage nécessaire pour réduire la pointe de crue au débit QN
Effets des réservoirs sur les crues a) stockage contrôlé, b) stockage incontrôlé en
rivière et c) stockage incontrôlé hors rivière.
dans le cas d'un stockage non contrôlé dans la rivière, puisque la partie inutile du
remplissage commence plus tard (parties b) et c) de la figure).
significatifs à travers les digues, et que les vagues ne pourront pas dépasser leurs
crêtes. La hauteur de la revanche dépend de la nature des vagues et de la pente des
talus; elle atteint, en général, un à deux mètres. Les revanches peuvent aussi être
constituées par des murs anti-crues construits sur la crête des digues.
Le compactage des digues dépend de la durée des crues. Ainsi, une analyse sta-
tistique des durées de certains tirants d'eau, peut constituer une aide à la conception
et à la construction de barrages résistant aux infiltrations.
L'alignement des digues, et donc la largeur de la zone non protégée contre les
crues, a une influence sur les niveaux d'eau à l'amont. Des rétrécissements impor-
tants peuvent causer de sérieux accroissements des niveaux d'eau à l'amont. Les
dimensions des zones librement submersibles en cas de crue doivent être étudiées en
veillant aux modifications de rugosité liées à la végétation.
Les risques d'ouverture de brèches dans les digues ne peuvent être éliminés
complètement. La zone qui serait alors inondée par déversement à travers les brè-
ches peut être estimée à partir d'expériences antérieures. Des avis d'urgence, destinés
à la population, peuvent être préparés si de telles études ont été réalisées.
L'évaluation des situations de crise est une chose importante pour les zones pro-
tégées qui pourraient se trouver isolées ou faire l'objet d'une évacuation.
au problème posé par une crue donnée, telles que l'évacuation d'une zone en danger,
l'enlèvement d'équipements coûteux, la mise hors-crue temporaire au moyen de sacs de
sable, combinée avec du pompage, etc. Pour ce faire, il est essentiel de mettre en place
un système efficace d'avis de crues (section 44.3.1), capable d'indiquer suffisamment
longtemps à l'avance l'étendue et la durée de l'inondation. Un point important à noter en
ce domaine est la nécessité d'une exploitation continue du schéma d'annonce de crues
en dépit du fait qu'on puisse ne devoir l'utiliser qu'en de rares occasions. Un système qui
n'est mis en action qu'une fois seulement en de nombreuses années a de bonnes chances
d'être défaillant quand on en a besoin. Une exploitation continue maintient en bonnes
conditions de travail le matériel, les logiciels et l'organisation, et peut permettre
d'améliorer progressivement le système. Afin de rendre économique l'exploitation con-
tinue, on peut combiner le système d'avis de crues avec d'autres activités telles que la
prévision météorologique journalière de routine, les observations et mesures
hydrométriques régulières et le contrôle de la circulation.
plutôt que contre la précipitation maximale probable. Le débit de projet d'un système
devrait être déterminé à partir de considérations telles que le dommage estimé résul-
tant d'un dépassement de la capacité des ouvrages par des débits forts, mais rares, et
le coût marginal de la conception et de la construction d'un système qui permettrait
de faire face à ces débits.
Des indications sur la drainage agricole sont données au chapitre 55.
Références
1. UNESCO, 1984 : Regulated River Basins — A Review of Hydrological Aspects
for Operational Management (T. Kitson, ed.). PHI-II projet A.22, Documents tech-
niques d’hydrologie, Paris.
2. UNESCO, 1987 : Manual on Drainage in Urbanized Areas. Volumes 1 et 2,
Rapports et études d’hydrologie, No 43, Paris.
3. UNESCO, 1991 : Manual on Urbanization Effects on Hydrology and Water
Quality, Saint-Petersbourg.
4. Chow, V. T. (ed.), 1964 : Handbook of Applied Hydrology. Mc Graw-Hill, New
York.
5. Watkins, L. H., 1962 : The Design of Urban Sewer Systems. Technical Paper 55,
Road Research Laboratory, Londres.
6. Terstriep, M. L. et Stall, J. B., 1969 : Urban runoff by the road research labora-
tory method. Journal of the Hydraulics Division, American Society of Civil
Engineers, Vol. 95, HY6, p. 1809-1834, Discussion Vol. 96, p. 1100-1102, 1625-
1631, 1879-1880; Vol. 97, p. 574-579.
7. Fleming, G., 1975 : Computer Simulation Techniques in Hydrology. Elsevier,
New York.
8. Marsalek, J., 1976 : Urban Hydrological Modelling and Catchment Research in
Canada. Technical Bulletin No. 98, Environment Canada, Canada Centre for Inland
Waters, Burlington, Ontario.
9. Maksimovic, C. et Radojkovic, M., (eds.), 1986 : Urban drainage modelling.
Proceedings of the International Symposium on Comparison of Urban Drainage
Models with Real Catchment Data, 9-11 avril 1986, Dubrovnik, Yugoslavie.
CHAPITRE 55
IRRIGATION ET DRAINAGE
55.1 Irrigation
Un objectif majeur de la gestion d'un système d'irrigation est de maximiser les ren-
dements agricoles par volume d'eau consommé par le système. En pratique, on
utilise quatre grands types de système d'irrigation : de surface, souterraine, par asper-
sion et le goutte-à-goutte. Quand l'eau est rare et coûteuse, le goutte-à-goutte devient
un système intéressant.
L'eau utilisée est nécessaire pour :
a) satisfaire les besoins en eau d’une culture, définis par la FAO [1] comme :
la hauteur d'eau nécessaire pour compenser les pertes dues à l'évaporation d'une plante saine,
poussant dans de grands champs sans restriction de croissance liée au sol en termes d'eau et de
fertilité, et pour garantir la mobilisation complète de tout le potentiel agronomique, compte tenu
des conditions données de croissance;
b) satisfaire les pertes dues à :
i) l'évaporation par les mauvaises herbes;
ii) l'évaporation en provenance des surfaces de végétation mouillées et de sols
saturés d'eau;
iii) l'évaporation en provenance des sols humides;
iv) le drainage des sols; et
v) les suintements, les fuites et l'évaporation en provenance des réservoirs
d'irrigation et du réseau de canaux de distribution associés.
La gestion de l'eau est conduite afin de garantir les besoins des productions agri-
coles tout en minimisant l'ensemble des autres pertes.
où p est le pourcentage journalier moyen des heures de jour pour un mois et une latitude
donnés, et t la moyenne des températures journalières en degrés Celsius pendant le mois
considéré. Le facteur f est exprimé par jour et représente la valeur moyenne pour le mois
considéré. Cette adaptation de la méthode de Blaney-Criddle ne doit être utilisée que
lorsque les données de température sont les seules données climatiques disponibles.
L'empirisme qu'implique chaque prévision de l'évapotranspiration ne provenant que d'un
seul facteur climatique est forcément important. Une corrélation généralement positive
n'existe entre les valeurs de f et l'évapotranspiration de référence des productions agri-
coles que lorsque les conditions climatiques naturelles sont similaires.
IRRIGATION ET DRAINAGE 743
Le drainage enterré abaisse le niveau de la nappe souterraine de telle sorte qu'il n'y
ait plus d'interférence avec le développement racinaire, il favorise le lessivage, ce qui
maintient un bilan de sel satisfaisant dans le sol. Des précisions sur le sujet sont don-
nées par Richards et Marsh dans Irrigation Based on Soil Section Measurements [4].
Références
1. FAO, 1975 : Guidelines for Predicting Crop Water Requirements
(J. Doorenbros et W. O. Pruitt). Irrigation and Drainage Paper No. 24.
2. Kharchenko, S. I., 1975 : Hydrology of Irrigated Lands. Gidrometeoizdat,
Leningrad.
3. Campbell, G. S.et Campbell, M. D., 1982 : Irrigation scheduling using soil mois-
ture measurements: theory and practice. Advances in Irrigation, Vol. 1, p. 25-42.
4. Richards, S. J. et Marsh, A. W., 1961 : Irrigation based on soil section mea-
surements. Proceedings of the Soil Science Society, p. 65-69.
5. Hodnett, M. G., Bell, J. P., Ah Koon, P. D., Soopramanien, G. C. et Batchelor,
C. H. L., 1990 : The control of drip irrigation of sugarcane using ‘index’ tensiome-
ter: some comparisons with control by the water–budget method. Agricultural
Water Management, édition spéciale.
CHAPITRE 56
ENERGIE HYDRAULIQUE ET PROJETS ÉNERGÉTIQUES
56.1 Généralités
L'énergie est l'un des plus importants produits permettant de satisfaire les besoins
matériels et de favoriser le développement économique de la société moderne; les
besoins en énergie augmentent continuellement. Jusqu'à une époque récente, le
marché mondial de l'énergie dépendait presque entièrement des combustibles fos-
siles non renouvelables mais de faibles coûts. L'énergie produite par les centrales
hydro-électriques partout dans le monde fournit approximativement un cinquième de
l'électricité mondiale totale.
La production d’énergie électrique constitue une demande majeure de res-
sources en eau, de sorte que les informations et données hydrologiques sont essen-
tielles pour programmer l'exploitation des sources d'énergie renouvelables ou non.
Bien que l'eau soit une des deux composantes essentielles de la production d'énergie
hydro-électrique, son usage est avant tout non polluant et non consommateur. Dans
la production d'énergie thermo-électrique, l'eau est nécessaire dans pratiquement
toutes les étapes techniques, depuis le forage de puits d'essai pour l'exploitation du
pétrole et du gaz, jusqu'à la transformation des combustibles fossiles et nucléaires en
énergie électrique dans les centrales thermiques — cet usage étant largement con-
sommateur et/ou polluant.
Récemment, de nouveaux problèmes sont apparus avec la croissance de la
demande en énergie électrique. Ce sont les questions d’approvisionnement en eau
pour la production énergétique et l'impact des développements énergétiques sur le
climat et l'environnement général.
cause de conditions naturelles auxquelles ils doivent être adaptés, mais aussi à cause
de la diversité des circonstances relatives à la demande d’énergie et à son utilisation.
L’énergie hydraulique est souvent développée comme une partie d'un projet multi-
usages, de sorte que le projet puisse englober toute la panoplie des usages de la
ressource en eau tels que maîtrise des crues, navigation, irrigation, approvisionnement
en eau potable et industrielle, loisirs, et développement de la pêche et de la faune
sauvage. Il est rare qu'un projet ne concerne qu'une région localisée; en général,
l'ensemble du bassin de la rivière est pris en compte, intégrant des considérations
régionales, nationales, et même internationales. Quelle que soit l'importance du pro-
jet retenu, la phase de projet doit prendre en compte tous les besoins en ressources en
eau de la région, ainsi que la manière de les satisfaire. Les effets du projet hydro-élec-
trique proposé sur les ressources et les divers besoins de la région, ainsi que sa capa-
cité à les satisfaire doivent être examinés avec soin.
Bien que les projets hydro-électriques soient devenus de plus en plus importants
au cours du dernier quart de siècle, de petites centrales hydro-électriques, jusqu'à
quelques mégawatts (MW), peuvent exploiter de manière rentable l'énergie poten-
tielle de sites sur de petites rivières, où ils peuvent souvent être intégrés à des bar-
rages existants ou sur des canaux artificiels.
56.2.1 Avantages
Bien que les projets hydro-électriques ne produisent, à l'échelle mondiale, qu'une part
relativement faible de la demande totale en énergie électrique, l'importance de leur pro-
duction est proportionnellement plus grande que celle d'autres sources d'énergie. C'est
particulièrement significatif en tant que stimulant économique dans les pays en
développement, et comme une partie importante des systèmes complexes de production
d'énergie dans les pays plus industrialisés. Cette importance ne diminuera pas car :
La capacité qui doit être installée sur un site potentiel ne dépend pas seulement
de l'importance des débits et de leur régime, et de la réserve amont ou de la chute
disponible au travers de laquelle le débit sera utilisé, mais aussi de la dimension du
stockage disponible, des limitations opérationnelles imposées pour préserver les
intérêts des autres usages de l'eau et, ce qui est très important, de l’importance et des
caractéristiques du marché de l'énergie à pourvoir.
La hauteur brute d'une centrale hydro-électrique est la différence entre l'altitude de
l'eau à l'amont et à l'aval, quand la centrale est en activité. La hauteur brute varie selon
l'importance des débits dans le canal, et des niveaux des réservoirs ou stockages. Dans
l'étude de la faisabilité économique d'un projet, il est important de connaître la chute
brute moyenne que l'on peut espérer pour calculer l'énergie moyenne, de même que la
chute brute minimale pour évaluer l'énergie réellement disponible, c'est-à-dire l'énergie
754 CHAPITRE 56
qui peut toujours être fournie aux consommateurs sur demande. La charge d’eau brute
moyenne dépend du niveau de l'eau à l'aval du site. En conditions d'étiage, le niveau
d'eau à l'aval est bas et le niveau amont proche du maximum, tandis qu'en conditions
de hautes eaux, le niveau aval sera haut et le niveau amont sera au minimum. Une cen-
trale de basse chute sur une rivière sujette à des crues périodiques importantes peut
ainsi avoir une hauteur brute minimum réduite en crue, de sorte que son exploitation
est ramenée à un niveau tel que sa capacité garantie soit très faible, voire nulle, ce qui
provoquerait une interruption de fonctionnement.
Tant que les hauteurs de chute brutes sont utilisées pour produire de l'énergie élec-
trique, il y a des pertes hydrauliques dans les prises d'eau qui amènent l'eau depuis le
bassin de mise en charge aux turbines, ainsi que des pertes hydrauliques dans l'évacua-
teur, c'est-à-dire entre les turbines et le déversoir en passant par la conduite intermé-
diaire. La conduite intermédiaire est conçue pour récupérer la plus grande part de
l'énergie cinétique de l'eau à sa sortie de la turbine. Dans certaines limites, toutes les
pertes en lignes sont contrôlables car elles décroissent quand la dimension des pas-
sages de l'eau augmente, ou en fonction du type de conception.
La hauteur de chute nette dans une centrale hydro-électrique est la hauteur brute
moins toutes les pertes à l'amont de l'entrée de l'eau dans la volute qui entoure la tur-
bine du type "à réaction", ou à la sortie de la conduite intermédiaire ou à la base de
l'ajutage dans le cas d'une turbine de type "à impulsion". Ainsi, la hauteur nette est
une fonction de la hauteur brute et du débit à travers la centrale (car la vitesse-hau-
teur des pertes augmente approximativement comme le carré du débit), et aussi du
débit dans la rivière immédiatement sous le site de la centrale.
Pour estimer de manière fiable l'énergie qui peut être générée sur un site donné,
on doit disposer d'enregistrements des débits avec les informations et les données
hydrologiques pertinentes, telles que :
a) données de débit journalier et/ou mensuel pendant une longue période, au moins
10 ans;
b) les dérivations de débit à l'amont du barrage ou de la prise d'eau;
c) les courbes débit-durée;
d) les zones de drainage;
e) les pertes par évaporation sur les surfaces du réservoir prévu;
f) la relation hauteur-débit immédiatement en dessous du site considéré;
g) l'hydrogramme de projet du déversoir;
h) les courbes de tarage du barrage, du déversoir d'orage et de l'exutoire;
i) les buts du projet, le stockage disponible, et les règles d'exploitation;
j) les pertes par fuite, les conditions de l'échelle à poissons et les dérivations à par-
tir du stockage;
k) la courbe hauteur-durée du réservoir;
l) les données de débit maximum annuel pour évaluer les risques associés à la con-
ception du déversoir de crue; et
ENERGIE HYDRAULIQUE ET PROJETS ÉNERGÉTIQUES 755
complète, la courbe des durées sous le réservoir de stockage deviendrait une droite
horizontale au niveau du débit moyen de la rivière.
Le stockage permet que les fluctuations de l'offre pendant la journée ou la semaine
répondent à la fluctuation de la demande. Les centrales hydro-électriques sont parti-
culièrement efficaces pour gérer les pointes de consommation. Les changements de
charge peuvent être pris en compte en une poignée de secondes en modifiant l'ouver-
ture des vannes des turbines. Cette possibilité peut permettre une économie significa-
tive de combustible de même qu'une grande sécurité de production dans un système
mixte hydro/thermique. Cependant, le réservoir devrait avoir une capacité suffisante
non seulement pour satisfaire les fluctuations journalières ou hebdomadaires, mais
aussi pour produire plus d'énergie pendant les saisons de l'année où la demande est plus
forte, le projet devrait être établi en tenant compte du stockage saisonnier. Par exem-
ple, dans de nombreuses régions, la demande en énergie est plus importante en hiver
quand le débit de la rivière peut être minimal; le stockage des débits en général élevés
de la fonte des neiges au printemps pourrait alors augmenter les débits d'hiver. De
manière occasionnelle, des sur-stockages peuvent intervenir pour les longues périodes
de sécheresse de plus d'une année.
La détermination des relations stockage-rendement est l'une des analyses
hydrologiques de base associée à la conception des réservoirs (chapitre 52). Des con-
traintes physiques peuvent imposer des limites à la zone à submerger, c'est-à-dire sur
le niveau maximum de l'eau, sur le niveau minimum à cause de l'emplacement des
vannes de prélèvements pour les bas niveaux, sur la capacité en débit, et sur la capa-
cité du canal de restitution à la rivière. Des contraintes peuvent aussi être liées aux
besoins des piscicultures pendant la période de frai, ou pour certaines espèces
sauvages. Dans les régions nordiques, par exemple, la conservation d'une couverture
de glace ou la prévention contre les débâcles de glace peuvent nécessiter l'établisse-
ment de débits maximums pendant la période hivernale.
Quand la capacité du réservoir est fixée par les conditions du site (c’est généralement
le cas), le débit garanti par le régime des écoulements ainsi que par le volume disponible
pour le stockage, peut être déterminé par une analyse de courbe de valeurs cumulées (sec-
tion 29.2). Le rendement garanti est lié à la somme du stockage utilisable dans le réservoir
et du débit entrant utilisable pendant la période d'étiage critique. Il n'est pas toujours sim-
ple de choisir la période d'étiage critique; la combinaison de deux années consécutives
modérément sèches peut être plus pertinente qu'une seule année isolée très sèche.
Pour la planification de l'utilisation de l’énergie hydraulique et la conception des
centrales hydro-électriques, une courbe de durées particulières doit être calculée, comme
la durée résultante des hauteurs et débits correspondants, et correspondre à l'efficacité de
la centrale projetée. Cette courbe production-durée peut être déterminée par application
successive de l'équation 56.1 pour les points (Q,h) correspondants sélectionnés sur leurs
courbes respectives de durées.
ENERGIE HYDRAULIQUE ET PROJETS ÉNERGÉTIQUES 757
varier dans un grand intervalle. Différents plans opérationnels peuvent être testés
afin de tenter de maximiser l'énergie produite tout en satisfaisant les autres
besoins. Quand la production optimale est déterminée, on peut mettre en œuvre
une règle de gestion qui sera testée pour les périodes critiques d'étiage et de hautes
eaux.
Une règle simple de production d'énergie pour un réservoir dont c'est l'unique
fonction consiste à déterminer la hauteur d'eau dans le réservoir, ou son volume, per-
mettant d'assurer la production du niveau garanti d'énergie tout au long de l'année.
Des variations de la règle peuvent être développées pour établir une courbe "haute"
et une courbe "basse" correspondant au volume stocké au-dessus ou en dessous du
niveau normal. Des prévisions hydrologiques aideront à maximiser la production
d'énergie tout en minimisant le déversement de l'eau. Des diminutions du débit sor-
tant pourront intervenir quand des contraintes liées aux inondations à l'aval seront
prises en compte. La règle opérationnelle peut être adaptée pour prendre en compte
ces contraintes. L'analyse fréquentielle de la ressource est utile pour aider l'opérateur
à utiliser ou non la règle "haute" ou "basse".
759
760 CHAPITRE 56
centrale nucléaire, les débits très faibles, comme les plus hautes eaux, présentent un
intérêt particulier. Du point de vue de la sécurité, un approvisionnement fiable en eau
est essentiel pour le système de refroidissement du cœur de la centrale, du com-
bustible consommé, et pour l'abaissement final de la température [3]. Les besoins en
matière de protection contre les inondations provenant de toutes les causes possibles,
prennent une importance particulière, dans la mesure ou la submersion peut provo-
quer des défaillances du mode normal de fonctionnement, c'est-à-dire de deux ou
plusieurs systèmes, ce qui risque de réduire l'efficacité des mesures de sécurité [4].
Il est ainsi impératif que le meilleur système possible de prévision hydrologique du
comportement du réseau hydrographique soit affecté à la centrale nucléaire, et que
des remises à jour périodiques des hypothèses hydrologiques fondant sa planifica-
tion et sa conception soient effectuées.
Dans la plupart des projets liés à la production d'énergie, les considérations sur la
qualité des eaux ne sont pas déterminantes pour la viabilité des projets, mais elles peu-
vent contribuer à préciser leur ampleur, la conception de leur technologie, leur
économie et leur caractère attractif. La composition des eaux en provenance de dif-
férentes sources varie beaucoup, aussi bien en ce qui concerne la quantité présente de
sels dissous, et de gaz dissous. Les eaux de surface contiennent en général des matières
en suspension et souvent des matières organiques en solution ou en suspension, en
provenance des rejets ou de matériaux en décomposition. De l'usage croissant de déter-
gents synthétiques, dont certains ne sont pas facilement détruits par les stations d'épu-
ration, résulte le rejet de quantités mesurables de ces produits chimiques, y compris
dans les réseaux publics d'approvisionnement en eau potable. L'eau de pluie dans les
zones industrielles et jusqu'à des distances considérables des sources d'émission, ainsi
que les fumées de charbon et de carburant, peuvent avoir un pH bas et donc être poten-
tiellement corrosives. La plupart des eaux, cependant, peuvent être traitées afin de les
rendre utilisables par les condenseurs de refroidissement, les usages généraux, le trans-
port des cendres, et la désulfurisation des gaz de cheminées. Il reste néanmoins vrai que
de l'eau très pure, ne contenant pas plus que des traces de sels dissous, est nécessaire
pour alimenter les chaudières. Le coût de traitement de cette eau pure croît en général
avec la quantité de sels dissous présents dans l'eau naturelle.
Une centrale thermique à combustible fossile génère des débits d’eaux résiduaires
variés, dont le plus important est constitué par l'eau de refroidissement, et le ruisselle-
ment. Le rejet le plus important est celui provenant d'un système de refroidissement à
flux perdu. Pour les centrales au charbon, approximativement 6000 BTU de chaleur
doivent être dissipées dans le processus de refroidissement induit par chaque kilo-
wattheure d'énergie produit. Les rejets d'eau de refroidissement ont souvent une tem-
pérature supérieure de 6 à 9 degrés Celsius à la température du milieu naturel receveur.
Depuis peu de temps, les tours de refroidissement sont devenues nécessaires dans beau-
coup d'installations pour éviter la pollution thermique des cours d'eau naturels. En
762 CHAPITRE 56
importance, le second rejet d'eau d'une centrale thermique à combustible fossile est le
ruissellement issu des retombées dans les tours de refroidissement du système d'évapo-
ration. Ces eaux de ruissellement contiennent une grande quantité dissoute de calcium,
magnésium, sodium, chlorure et sulfate. Elle contient également d'autres agents intro-
duits pour contrôler ses effets corrosifs.
Les rejets radioactifs se rencontrent dans les centrales nucléaires et sont dus, en
grande partie, à des facteurs tels que les fuites, les retombées, la maintenance, la
recombustion et d'autres encore. L'eau qui circule dans le réacteur est utilisée comme
source de chaleur, et les produits corrosifs formés dans le système sont la première
source d'isotopes radioactifs de cette eau. Il est obligatoire que l'eau à usage de
refroidissement, comme celle utilisée comme source de vapeur, soit exceptionnelle-
ment pure, parce que les sels dissous ou les autres impuretés sont des pièges à neu-
trons et deviennent radioactifs. Une autre source potentielle de radio-isotopes dans
le réacteur est constituée par les produits de fission formés dans le combustible. La
quantité d'isotopes radioactifs dans l'eau du réacteur dépend, par conséquent, du
niveau de corrosion, de la fréquence de défaillance des enveloppes du combustible,
et du taux d'enlèvement des déminéralisateurs, par condensation et par nettoyage du
réacteur. La présence possible d'isotopes radioactifs dans l'eau implique des précau-
tions dans le traitement des rejets. Dans le circuit primaire, on doit prendre un soin
extrême à maintenir un haut niveau de pureté de l'eau de façon à minimiser l'appari-
tion de radioactivité liée à la présence d'impuretés ou de produits de corrosion. Il n'y
a pas d'eau primaire rejetée, mais une partie est retirée du circuit, purifiée et recy-
clée. Le danger de stress de corrosion implique que l'eau de la chaudière ne con-
tienne que de très faibles concentrations en oxygène et en chlorures. Pour y parvenir,
l'eau brute est désaérée et évaporée pour réduire les taux d'oxygène et de chlorures
à, respectivement, moins de 0,03 et 0,3 mg l-1.
des huiles. A cause des importants volumes d'eau nécessaires à certains processus
industriels, la mise en œuvre d'un recyclage est devenue essentielle dans les nou-
velles raffineries.
Références
1. Commission mondiale de l’environnement et du développement, 1987 : Notre
avenir à tous. Editions du fleuve.
2. OMM, 1981 : Meteorological and Hydrological Aspects of Siting and
Operation of Nuclear Power Plants. Volume II — Hydrological Aspects, Note tech-
nique N° 170, OMM–N° 550, Genève.
3. Agence internationale de l’énergie atomique, 1980 : Ultimate Heat Sink and Its
Directly Associated Heat Transport Systems in Nuclear Power Plants: A Safety
Guide. Safety Series No. 50-S6-D6, Vienne.
4. Agence internationale de l’énergie atomique, 1981 : Determination of Design
Basis Floods for Nuclear Power Plants on River Sites: A Safety Guide. Safety Series
No. 50SG-S1OA, Vienne.
CHAPITRE 57
NAVIGATION FLUVIALE ET AMÉNAGEMENT DES RIVIÈRES
économique des Nations Unies pour l’Europe. Plusieurs de ces paramètres sont définis
ci-dessous :
Cours d'eau navigable — portion de rivière accessible aux péniches et convois
fluviaux, marquée par des signaux de navigation (balisage) (figure 57.1);
Capacité de navigation — ensemble des caractéristiques de profondeur, largeur,
tirant d'air et courbure du cours d'eau, qui sont nécessaires pour la navigation
habituelle et sûre de bateaux de dimensions données;
Profondeur minimum (h) — profondeur minimum à l'étiage navigable qui
assure la largeur requise pour le cours d'eau;
Largeur minimale du cours d'eau (B) — largeur minimale à l'étiage navigable
qui assure la profondeur nécessaire pour le cours d'eau;
Tirant d'air requis (H) — différence minimale, calculée sur toute la section en
travers, entre le point le plus bas de toute structure aérienne (par exemple un
pont) et le niveau d'eau le plus haut navigable;
HK
HN H
HK
h
H
HN
102.0
101.5
80 %
101.0 90 %
95 %
99 %
100.5
100.0
donnée, dont les durées peuvent être précisées par un calcul probabiliste. Comme
la relation entre hauteur et débit n'est pas toujours constante dans le temps, le cal-
cul des durées de dépassement de seuil doit être mené sur les débits, puis les débits
correspondants doivent être convertis en niveaux d'eau à l'aide de la courbe de
tarage actuellement valide (section 12.5). En comparant les niveaux d'étiage navi-
gables de toutes les sections en travers, on peut trouver la durée minimum du niveau
d'étiage navigable sur tout le bief. Par exemple, selon les recherches menées pour
le Danube, le niveau d'étiage navigable correspond au niveau d'eau de 94 pour cent
de durée, comme calculé pour les séries de données de niveau lorsqu'il n'y a pas
de glace (figure 57.3).
NAVIGATION FLUVIALE ET AMÉNAGEMENT DES RIVIÈRES 769
7000
OUMA MOHACS
6000
5000
3 -1
4000
3000
)
(H
Q
2000
Q 94 %: 1135 m 3 /s
H 94 %: 217 cm
1000
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Durée (%)
80
60
40
20
120
1%
Durée (jours)
100
80
60 20 %
40
50 %
80 %
20
99 %
0
100 1%
Durée (jours)
80
60
20 %
40
50 %
20 80 %
99 %
0
Dunaújváros
Dunaföldvár
Dunaremete
Dunaalmas
Esztergom
Garam
Bratislava
Budapest
Komaram
1500 Dombori
Ipoly
Mohács
Vág
Gönyü
Adony
Ercsi
Baja
Vác
Sió
1850
1800
Mosoni-
Duna
1750
1700
1650
1600
1550
1450
Pour que l'intervention des brises glace soit efficace, il est extrêmement impor-
tant de traiter et d'analyser les informations disponibles quant à l'épaisseur de la
glace.
57.1.2.2 Prévisions
L'efficacité et la sûreté de la navigation fluviale dépendent de la fiabilité des prévi-
sions hydrologiques pour les niveaux d'eau, les phénomènes liés à la glace, et les
profondeurs d'eau au-dessus des hauts-fonds. Les prévisions aussi bien à court qu'à
long terme sont nécessaires. La navigation s'intéresse particulièrement aux prévi-
sions de durée d'anticipation égales au temps de transfert de l'eau dans les parties
navigables des rivières.
Outre les méthodes habituelles de la prévision hydrologique (partie E), la naviga-
tion utilise souvent des prévisions mensuelles (en tenant compte des volumes d'eau
stockées dans le réseau hydrographique). Comme la navigation est particulièrement
sensible à la fiabilité des prévisions de niveau d'eau en étiage, l'intervalle de confiance
des prévisions devrait être réduit. Par exemple, pour le Danube, les valeurs suivantes
sont appliquées :
NAVIGATION FLUVIALE ET AMÉNAGEMENT DES RIVIÈRES 773
60 à 70% 50 cm
70 à 80% 40 cm
80 à 100% 30 cm
57.1.2.3 Transmission des données et des prévisions
Les données collectées le long d'une rivière navigable et les prévisions qui en sont
déduites ne peuvent être utiles que si elles sont transmises aux compagnies de navi-
gation et aux capitaines en temps voulu. Pour cela, un système bien organisé de col-
lecte et de transmission d'information est indispensable. Un tel système est parti-
culièrement important pour une rivière internationale comme le Danube, qui traverse
huit pays. En conformité avec les recommandations de la Commission du Danube, les
données collectées dans le bassin sont transmises chaque jour par télex. Les codes
HYDRA et HYFOR (section 4.4) ont été adoptés pour éviter les erreurs de transmis-
sion. Les annonces parviennent aux capitaines d’une part par radio, d’autre part sous
forme de bulletins hydrologiques quotidiens.
d) des limnigraphes automatiques devraient être installés sur les sections en travers
les plus défavorables à la navigation, et le long de chaque bief influencé par une
production électrique de pointe.
Pour être utiles ces données doivent parvenir aux capitaines en temps voulu.
A
H
R
R
α
méandre recoupé
méandre
surdéveloppé
α
méandre L > 1,4 H
immature α
cours
rectiligne α
H α
L α
faux méandre
méandre développé
α 1,1 H < L < 1,4 H
méandre mature
L > 3,5 H
La sinuosité des méandres peut être facilement caractérisée par des arcs de cer-
cles (figure 57.5). Les paramètres suivants sont à déterminer :
L — longueur de l'arc, mesurée le long de l'axe de la rivière, entre les deux points
d'inflexion;
H — longueur de la corde du méandre;
A — amplitude du méandre;
R — rayon de courbure du méandre;
α — angle au centre du méandre.
Selon son stade de développement, un méandre peut être (figure 57.6) :
a) un cours rectiligne;
776 CHAPITRE 57
b) un faux méandre, pour lequel la ligne droite reliant les deux points d'inflexion
ne coupe pas la berge;
c) un vrai méandre, qui à son tour peut être :
i) un méandre immature, si on peut tracer une droite ne coupant pas les
berges entre deux points des sections en travers limitant le méandre;
ii) un méandre développé, si 1,2 H < L < 1,4 H et α < 120°;
iii) un méandre surdéveloppé, si 1,5 H < L < 3,5 H;
iv) un méandre mature, si L > 3,5 H; ou
v) un méandre recoupé, si la distance séparant deux portions du cours d’eau
est plus petite que la largeur du cours d’eau.
Les caractéristiques de sinuosité de la figure 57.5 peuvent être représentées par
des profils longitudinaux ou peuvent être étudiées comme des variables aléatoires
par des méthodes statistiques.
Les caractéristiques géométriques du lit de la rivière sont les suivantes :
a) la surface mouillée de la section en travers (F);
b) la largeur au miroir (B);
c) le périmètre mouillé (P);
d) le rayon hydraulique (R = F/P);
e) la profondeur moyenne (hk – F/B).
750
Budapest-frontière Sud
700 Budapest-DunaföldvárDunaö
Dunaföjdár-Sió
Sió-frontière Sud
650
Largeur de la section en travers, B (m)
600 Q
=
25
00
550 m3
/s
500 Q=
100
0 m3
/s
450
400
350
300
250
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Fréquence relative (%)
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Fréquence relative (%)
Figure 57.7 — Fréquences relatives des largeurs des sections en travers sur
le Danube
Parce que le transport solide joue aussi un rôle important sur l'évolution du lit,
ses caractéristiques sont à prendre en considération. Par exemple, à l'occasion de
l'aménagement du Niger, on a décrit le couplage entre les caractéristiques de l'é-
coulement et celles du transport solide. La formule permettant de déterminer le
niveau d'eau au débit géomorphologiquement actif a été :
ho =
∫Thi Gi dt (57.1)
∫TG dt
Une autre méthode, graphique ou numérique, pour la détermination du débit de projet
QD pour une section en travers donnée, est la suivante : on porte les niveaux H (m) sur l'axe
vertical d'un repère cartésien, et sur l'axe horizontal, on porte les quatre grandeurs suivantes :
fréquence du niveau de la rivière f (m-1), débit Q(m3 s-1), vitesse moyenne de l'eau v(m s-1) et
le produit P = ∆f Q v (m4 s-2). Dans ce système de coordonnées, on représente d'abord les
relations Q(H), v(H), f(H). En général, Q(H) et v(H) sont concaves (figure 57.8); f(H) est plus
ou moins asymétrique, de type histogramme ou courbe en cloche, la base étant l'axe vertical
des H et l'aire comprise entre l'axe des H et la courbe f(H) étant unitaire. L'axe vertical H doit
être ensuite subdivisé, entre les bornes extrêmes observées pour H, en un nombre suffisant
d'intervalles ∆H (m) que l'on peut prendre équidistants. Pour le tirant d'eau médian Hi de
chaque intervalle ∆Hi, on lit les valeurs Qi = Q(Hi) (m3 s-1), vi = v(Hi) (m s-1) et
fi = f(Hi) (m-1) sur les courbes concernées et on calcule les produits ∆fi = ∆Hifi . Ensuite, pour
les niveaux Hi, on calcule le produit Pi = Qi vi ∆fi (m4 s-2) (qui est proportionnel à l'énergie
cinétique de la rivière). Finalement, la position de PD, résultante des parallèles horizontales
correspondant aux différents Pi , est déterminée, par exemple en utilisant la méthode
graphique du "polygone funiculaire" ou l'équation du moment (méthode numérique), deux
méthodes statistiques bien connues. On peut alors lire sur la courbe Q(H) la valeur du débit de
projet QD qui correspond au niveau de l'eau HD déduit de PD. Les résultats ainsi obtenus
devraient être vérifiés sur des biefs présumés stables.
Η (m) Qi
vi
∆Ηi
∆fi
fi
Ηi
58.1 Généralités
Lorsque l'on considère l'eau qui s'écoule à travers un environnement urbain, il est
important d’essayer de détecter l'origine de sa qualité et de sa quantité, ceci parce
que le choix de la meilleure stratégie dans la conception, la reconstruction (ou la
réhabilitation) et l'entretien des systèmes de bassins d'orage, est largement condi-
tionné par cette connaissance. L'origine de l'eau en zone urbaine peut être :
a) le ruissellement provenant des zones amonts;
b) le ruissellement provenant des zones adjacentes;
c) le débit de base provenant des nappes souterraines;
d) le ruissellement provenant de la pluie sur la zone considérée;
e) des marées et de la houle; ou
f) des eaux usées (sanitaires, industrielles, etc.).
Les inondations dues au ruissellement des zones naturelles et rurales, ainsi que
des remontées de nappes, sont traitées dans les autres chapitres. Le présent chapitre ne
traite que des ruissellements de surface causés par des pluies locales, et de leur inter-
action avec le réseau hydrographique receveur.
La distribution d'eau à usage domestique et industriel, et sa gestion, sont en rela-
tion avec le réseau d'assainissement pluvial urbain, celui-ci étant une source de pol-
lution (sanitaire et industrielle) des eaux usées. Les variations journalières de la qua-
lité et de la quantité des eaux usées de cette provenance, doivent être contrôlées
parce qu'elles constituent une entrée dans :
a) la conception des réseaux d'assainissement pluvial et leur réhabilitation;
b) la conception et la gestion des stations d'épuration; et
c) l'évaluation des effets des eaux polluées (et traitées) sur l'eau du milieu naturel receveur.
Le contrôle et la gestion des eaux souterraines en milieu urbain sont très parti-
culiers, à cause de la diversité des interactions entre les activités humaines et la qualité
et l'équilibre de ces eaux. Les nappes souterraines sont souvent la source principale de
l'alimentation en eau potable en zone urbaine. Cependant, la recharge des nappes souter-
raines en zone urbaine est en général réduite à cause de l'accroissement des surfaces
imperméabilisées, ce qui cause une diminution du taux d'infiltration et une augmentation
780 CHAPITRE 58
du ruissellement de surface. D'un autre côté, les nappes souterraines en zone urbaine sont
sujettes aux pollutions à la fois diffuses et ponctuelles.
Par conséquent, les buts d'une gestion intégrée des eaux pourraient être ainsi établis :
a) fournir, en quantité et qualité suffisantes, de l'eau pour l'approvisionnement en
eau potable et pour l'industrie, ceci aux conditions économiques optimales, et
avec le minimum d'effets nuisibles pour l'environnement;
b) minimiser la pollution et les modifications nuisibles du niveau des aquifères;
c) minimiser les coûts des crues et les dommages causés par les orages, ceci en con-
cevant des systèmes de drainage efficaces, basés sur la combinaison de réseaux
améliorés d'assainissement pluvial, et du contrôle en temps réel d'ouvrages
auxiliaires tels que des bassins de rétention, des stations de pompage, etc.; et
d) minimiser les effets nuisibles des eaux urbaines traitées ou non traitées (eaux
usées domestiques, industrielles, ou d'orage) sur le milieu naturel receveur.
Le drainage des eaux d’orages en zone urbaine sera traité en détail parce qu’il
est très fortement affecté par les conditions météorologiques.
a) les types d'occupation du sol sont différents et, en général, mieux décrits que
dans les bassins naturels;
b) le pourcentage de surfaces imperméabilisées est plus grand;
c) bien que des techniques de réduction du ruissellement soient utilisées [1,2], les
crues sont générées rapidement, avec un fort débit maximum;
d) l'eau du bassin est drainée à travers une combinaison de collecteurs de surface
et de réseaux d'assainissement enterrés; et
e) les aires de drainage sont en général de petite dimension mais dans les grandes
métropoles, ces zones tendent à devenir importantes, avec des systèmes com-
plexes de tuyaux enterrés, de stations de pompage et, depuis quelques années,
des ouvrages enterrés de stockage de grande taille.
GESTION DES RESSOURCES EN EAUX URBAINES 781
a) des prévisions en temps réel de la pluie basées sur une combinaison d'images
radar et de données du réseau de capteurs au sol;
b) l'utilisation de bases de données informatisées (réseaux, occupation des sols,
information sur l'état des ouvrages et des appareils de contrôle, etc.) comme
fondement d'un contrôle en temps réel du traitement de la qualité des eaux, et
des réservoirs de stockage;
c) les liaisons avec les autres services municipaux afin de disposer d'une coordi-
nation et d'une gestion intégrée des eaux; et
d) une formation efficace des personnels basée sur un traitement de l'information
de haut niveau et sur l'application de systèmes d'aide à la décision [6].
Références
1. Fujita, S., 1984 : Experimental sewer system for the reduction of urban storm
runoff (P. Balmer, P. A. Malmquist et A. Sjoberg, eds.). Proceedings of the Third
782 CHAPITRE 58
59.1 Généralités
Le transport des matériaux par l'eau des cours d'eau et les canaux est un facteur impor-
tant pour la planification, la conception et l'exploitation des aménagements destinés à
la gestion des eaux. Il affecte la fonction de stockage des réservoirs, la stabilité et la
débitance des chenaux, la conception des ouvrages qui sont en contact avec l'écoule-
ment et l'adéquation de l'eau aux différents usages. Une évaluation correcte de ces
effets et des mesures nécessaires pour les maîtriser demande de connaître les proces-
sus de formation des matériaux, de leur transport et de leur sédimentation, ainsi que
leur interaction avec les processus hydrologiques dans le bassin versant.
qui constituent le lit. Dans les matériaux non cohérents, la résistance à l'érosion dépend
de la taille, de la forme et du poids spécifique des particules, ainsi que de la pente du lit.
Dans les matériaux cohérents, elle dépend également du ciment. Les relations entre les
paramètres hydrauliques et les paramètres qui régissent l'érodabilité des chenaux ne sont
pas totalement expliquées et s'expriment souvent par des formules empiriques [1,2]. Les
travaux d'aménagement et de correction d'un cours d'eau peuvent avoir une influence
locale sérieuse sur l'accélération de l'érosion localisée dans les chenaux, s'ils se traduisent
par une augmentation de la profondeur du chenal et de la vitesse du courant, par une
modification de la direction de l'écoulement ou par une diminution de la charge en
matériaux normalement transportés. Cette dernière circonstance se produit fréquemment
en dessous des barrages, et l'effet peut se faire sentir des kilomètres en aval.
La vitesse du ravinage dans les bad lands peut aussi se calculer par des formules
empiriques contenant des paramètres tels que la superficie du bassin, la pente du bief
d'approche, la hauteur de pluie et le contenu en argile du sol soumis à l'érosion [3].
τo τo τc
qs = c −
(59.3)
γ γ γ
Classification Diamètre c τc
moyen (kg m-3 s-1) (kg m-2)
(mm)
3/ 2
( γq)2/ 3 S − AD (59.4)
qs = e
B
où q est le débit liquide par unité de largeur en m s , γ le poids spécifique de l'eau en
2 -l
kg m-3, Se la pente de la ligne de charge, D le diamètre caractéristique d'un grain en
mètres, qs le débit solide du fond par unité de largeur, en kg m-l s-l, B une constante
sans dimension qui prend la valeur 0,40 dans un système d'unités homogènes et A une
constante dimensionnelle qui prend la valeur 17,0 dans le système kg-m-s. Quand le
matériau transporté a une granulométrie hétérogène, D est remplacé par D35, qui est la
taille de la maille d'un tamis à travers laquelle passent 35 pour cent en poids du maté-
riau de fond. L'équation (59.4) fournit des résultats valables en particulier pour des
cours d'eau à fond sableux.
59.5 Sédimentation
Quand on approche de l'embouchure, la vitesse du courant d'une rivière décroît et,
avec elle, sa capacité de transport. Les matériaux grossiers se déposent d'abord,
agissent sur la débitance des chenaux et peuvent donner naissance à de nouveaux
méandres et défluents. La surface d'écoulement des eaux croît, la profondeur
décroît, la vitesse se réduit encore et même les matériaux fins commencent parfois
à se déposer. Il en résulte que des deltas peuvent se former dans la partie amont des
réservoirs. Les matériaux déposés peuvent être repris plus tard et amenés dans des
parties plus basses par des processus hydrauliques internes au réseau hydro-
graphique.
Les matériaux se déposent suivant leur vitesse de sédimentation. La figure ci-
dessous [1] donne un exemple de relation entre la taille des grains et la vitesse de
sédimentation. Une fois les matériaux arrivés dans le réservoir, ils peuvent rester
plusieurs jours en suspension avec une très forte concentration, ce qui peut être
gênant pour l'utilisation de l'eau stockée à certaines fins, telles que l'approvision-
nement ou les loisirs.
Il faut remarquer que la totalité des matériaux formés ne se dépose pas dans un
réservoir. Une grande partie reste dans le haut du bassin, une certaine quantité se
dépose en amont des réservoirs et une autre est entraînée en aval par les lâchures.
L'efficacité du captage des matériaux par un réservoir dépend des caractéristiques
hydrauliques du réservoir, de la nature du matériau et des caractéristiques
hydrauliques de l'exutoire. La densité de sédiments nouvellement déposés est rela-
tivement faible, mais elle croît avec le temps. Les composants organiques du sédi-
ment peuvent subir des modifications qui peuvent réduire leur volume et favoriser
des processus biologiques dans l'eau stockée.
TRANSPORT SOLIDE ET DÉFORMATION DES LITS DE RIVIÈRES 787
1000
100 -1
ms
tion, c
osi
dép
de
se
Vites
10
Vs, cm s-1
1,0
10-1
10-2
qui protège la surface du sol, réduisant ainsi le ruissellement et accroissant le taux d'in-
filtration. Ces mesures comportent :
a) une action sur la végétation par des pratiques agronomiques et forestières telles que,
par exemple, l'assolement et l'interdiction de pâturage dans les zones où le ruisselle-
ment et l'érosion atteignent des valeurs critiques;
b) des pratiques mécaniques appropriées, telles que le labour en courbes de niveau sur les
terrains en pente, l'aménagement de terrasses sur les pentes raides, l'aménagement en
gradins et la rectification des cours d'eau naturels, des canaux d'irrigation et de
drainage, et les pièges à sédiments.
Les mesures structurales ont pour but de compléter la protection apportée par les
mesures d'aménagement du sol, et de produire en plus des bénéfices. Elles comprennent les
travaux d'amélioration et de stabilisation des cours d'eau, les réservoirs, les bassins pour
recueillir les débris végétaux et les sédiments, les talus, les digues et les voies d'évacuation
et de détournements des crues.
Références
1. Chow, V. T. (ed.), 1964 : Handbook of Applied Hydrology. McGraw-Hill,
New York.
2. National Research Council, 1973 : Proceedings of the Ninth Hydrology
Symposium on Fluvial Processes and Sedimentation, 8-9 mai 1973, Edmonton,
Inland Waters Directorate, Department of the Environment, Ottawa, Ontario.
3. Simons, D. B. et Richardson, E. V., 1962 : The effects of bed roughness on
depth-discharge relations in alluvial channels. U.S. Geological Survey Water-Supply
Paper 1498-E.
4. Guy, H. P., 1970 : Fluvial Sediment Concepts. Chapitre C1, Livre 3 de
Techniques of Water Resources Investigations, U.S. Geological Survey,
Washington, D.C.
5. Negev, M., 1972 : Suspended Sediment Discharge in Western Watersheds of
Israel. Hydrological Paper 14, Service hydrologique, Jerusalem.
6. Simons, D. B. et Richardson, E. V., 1966 : Resistance to flow in alluvial chan-
nels. U.S. Geological Survey, Professional Paper 422-j.
7. Vanoni, V. A. (ed.), 1975 : Sedimentation Engineering. American Society of
Civil Engineers, New York.
INDEX
Ablation 642, 644, 648 Capacité 554, 560-561, 564, 642, 647,
Abrasion 259 703, 706, 708-712, 715, 731-736,
Advection 118, 525, 528, 534, 541, 739, 751, 753-756, 763
546-547, 568 Capillarité 100
Affluent(s) 288-289, 296-298, 303, Cascade 175
310, 313, 328, 631 Chasse 697, 700, 712
Affouillement 175, 179-180 Chenal 150, 152, 157, 159, 161-164,
Albédo 36, 117 166, 168, 499, 505, 731, 736, 784-785
Alluvial 293 Chenal d’approche 180
Analyse(s) de régression 453, 480 Chute(s) 175, 753-754
Anémomètre 136, 142 Chute(s) de neige 95, 97, 99, 102, 107,
Année sèche 756-757 109-111, 129, 139, 285-287, 302,
Aplatissement 518 366, 471, 498
Asymétrie 421, 518, 621 Chute(s) de pluie 115, 423, 428, 433,
Avalanche 31, 263 437-438, 441-442, 444, 459, 470-
Averse de projet 725 471, 485, 494-495, 498, 511, 515,
Avis de(s) crue(s) 606, 631-634, 737- 519, 563, 575
738 Chute disponible 753
Barrage 160-162, 176, 631, 634-636 Circulation générale 589
Basses eaux 163, 507, 509-510, 512 Climat 14, 26-27, 30, 136, 179-181,
Bassin de mise en charge 754 262-265, 309, 423, 666
Bassin versant 342, 485-487, 490-492, Coefficient d’un bac 374, 537
494, 515, 518, 520, 549, 566, 569- Coefficient(s) bac-lac 537
570, 575, 668, 783-784, 787 Colmater 216
Bassins représentatifs 279 Colmatage 210, 213
Berges 523-524, 527 Condensation 459, 460, 463-465, 467,
Bief 161, 165, 168, 179-180, 503-504, 469-470
652, 654, 765, 767-768, 771-772, Conductivité 170, 223, 234, 238, 240,
774, 776, 778 244, 294-295, 348, 354, 407, 561-562
Borne de nivellement 214 Conductivité électrique 223
Boues 307-308 Cône de dépression 208
Bruine 108 Consommation (d’eau) 699, 742, 759,
Canal 87, 731-733, 735, 753, 756-757 763
790 INDEX
Contrôle 26-27, 32, 69, 71, 100, 111, Dégradation 224, 758
114-115, 123, 129-130, 155, 162, Déversement 733, 737
168, 175-177, 179-180, 695, 698, Déversoir 55, 162, 176-177
732-733, 738, 773 Distribution de Weibull 509
Corrélation 115, 123-124, 128, 275- Eau douce 223-224, 670
276, 278, 370, 375, 378, 450, 454, Eau salée 292
477, 479-482, 519, 564-565, 606, Eaux souterraines 1, 6, 9, 17-20, 45,
620-626, 628, 632, 638, 642-643 69, 207-209, 216-218, 220-221, 224-
Corrélogramme 565 225, 259, 273, 292-296, 303-304,
Courbe débits-durée 754-755 306, 331, 338-339, 352, 356, 364,
Courbe de fréquences 510, 517-518 392, 476-477, 488-489, 570, 666,
Courbe des débits classés 404, 507, 670-672, 676, 705, 747, 779
508, 711 Ecoulement(s) 29-30, 50, 55, 58, 147,
Courbe des doubles cumuls 451, 475- 154, 156, 161-162, 164, 166, 175,
476, 479 178-179, 277, 279, 289, 292, 298,
Crue(s) 26-27, 32, 70, 108, 123, 146, 300, 302, 304, 308-309, 311, 403,
154, 160-162, 164, 175, 180, 186, 405, 411, 459, 467, 469-472, 475-
188, 192, 273, 279-280, 286, 288- 480, 483, 485, 487-496, 499-503,
289, 302-303, 314, 316, 320-321, 524, 527, 535, 549, 552-559, 561-
323, 328-329, 331-332, 345, 357, 564, 570, 575, 578, 580-582, 586-
408, 419, 421, 425, 434, 437, 441- 587, 589, 604, 622, 624-625, 628,
442, 444, 465, 470-471, 479, 485, 635-639, 641-648, 666, 671, 673,
491, 493, 496, 499-500, 503, 505, 700, 706, 709-710, 716, 724, 727,
515-520, 591-592, 594-596, 598-599, 731, 735-736, 738-739, 751, 756-
601, 605-607, 611-614, 619-622, 757, 765, 767, 771-772, 778
625, 631-636, 666, 667, 670-671, Ecoulement fluvial 1, 645
676, 678, 685-686, 688-689, 700- Ecosystème 665, 667, 669, 675, 680
701, 706, 711-712, 717, 721-729, Effluent(s) 243, 250, 638, 760, 763
731-739, 752, 754, 774, 776, 788 Enregistreur(s) 91-94, 98, 102, 106-
Crue de projet 721-723, 725, 727-728, 110, 130, 136, 140-142, 144-146,
733, 735, 737, 739 217, 219-221, 223, 319-320, 323,
Crue(s) éclair(s) 591, 612, 631-635, 731 333, 344-345, 364, 366-368, 374-
Crue maximale probable 721, 724-725 375, 475
Cryosphère 15 Equation(s) de continuité 499, 503
Culot 500 Equation de stockage 703-704, 708,
Darcy 562 710, 712
Débâcle 651, 653-657 Equivalent en eau 123-124, 126, 128-
Débit entrant 502, 504-505, 523-524, 134, 286, 459-460, 468-469, 471-
550, 709-710, 719, 756 472, 605, 607, 610, 614, 641, 643,
Débit sortant 48, 207, 505, 523-524, 645-647
558, 707-709, 721, 758 Erosion 290, 666, 675, 678, 682, 716,
Débitance 37, 783, 786 736, 744, 763, 783-784, 787-788
INDEX 791
Section de contrôle 162, 175-176, 179- 150-151, 156-158, 160, 163, 165-
180 170, 227-228, 232-233, 235-236,
Sédimentation 290, 588, 672, 716, 239-240, 242, 247, 251, 253, 256-
734-735, 783, 786 257, 261-262, 276, 281-282, 284-
Sensibilité 54-55, 110, 144, 176, 178, 286, 296, 300, 312, 314-315, 317,
203-204, 219-221, 242-243, 246, 319-320, 328-329, 359-360, 363-366,
609, 612, 688, 726 368, 370, 372, 374-375, 377-380,
Série annuelle 420, 445-446, 515, 517 425-426, 437-438, 444, 449-453,
Série(s) chronologique(s) 336-338, 460-461, 464-465, 470, 472, 507,
342, 364, 370-372, 374, 378-379, 510-511, 550-554, 558-562, 564,
392-393, 396, 423, 452, 637, 638, 566-568, 570, 592-594, 598, 601,
706, 709, 711, 767 603, 605, 607, 609-616, 619, 622-
Seuil(s) 731, 733 623, 625-629, 631-632, 643, 648,
Solubilité 159, 237, 241, 291 652, 654, 656-657, 734-735, 737-
Station automatique 322 739, 743-744, 746, 748-749
Station(s) hydrométrique(s) 280, 285- Temps de concentration 632
289, 292-293, 391 Temps de parcours 157, 169, 485, 490,
Stations repères 279-280 496, 503-504, 623
Stockage 1, 14, 18, 35, 91, 92, 94, 434, Tensiomètre 204-206, 743
477, 499, 501, 503-504, 510, 524- Thalweg 577, 579
525, 554, 557-558, 560, 587, 599, Thiessen (polygône) 455
703-704, 706, 708-712, 715-717, Traitement des données 6, 19, 317,
721, 731-734, 753-757, 763 321, 332-334, 343, 350, 359-361,
Stockage dans les berges 524 363, 367-368, 373, 378, 383-385,
Stratification 300, 303, 705 631, 633
Submersion 178 Traitement primaire des données 19,
Surface d’approche 717-718 379
Système de collecte des données 318, Traitement secondaire des données 19
633 Transpiration 135, 137-138, 543, 562,
Taux d’évaporation 560 705, 744
Télédétection 18, 90, 192, 202-203, Vague(s) 55, 58, 500, 717-719, 736-
394, 576, 587, 606, 610, 612-613, 737
690, 698 Vieille neige 460
Télémesure 131, 145-146 Zone(s) 207, 209, 213-214, 224
Temps 30-31, 33, 95, 103, 105, 108- Zone racinaire 745-746, 748
109, 112, 115-117, 144-145, 147, Zone saturée 561
Sections et sousections du SHOFM
C Instrumentation et équipement
C00 Généralités
C05 Qualité des eaux, centrales multiparamètres
C06 Température de l'eau
C10 Charge en suspension
C12 Charge de fond
C16 Qualité chimique
C21 Qualité biologique
C25 Données météorologiques générales : stations climatologiques
C26 Précipitations, généralités
C27 Précipitations, pluviomètres et pluviomètres totalisateurs
C30 Précipitations, pluviomètres enregistreurs et télétransmis
C33 Précipitations, mesures par radar
C35 Température de l'air
C37 Température du sol
C39 Humidité
C41 Durée d'insolation
C43 Rayonnement solaire
C45 Evaporation, généralités
C46 Evaporation, bacs évaporatoires
C48 Evaporation, lysimètres
C52 Vitesse et direction du vent
C53 Neige, épaisseur et équivalent en eau
C55 Humidité du sol, généralités
C56 Humidité du sol, dispositifs d'échantillonnage de sol
C58 Humidité du sol, méthodes neutroniques
C60 Humidité du sol, méthodes électriques
C62 Humidité du sol, tensiomètres
C65 Eaux souterraines, mesure des niveaux
C67 Eaux souterraines, forages et enregistreurs des niveaux
C71 Niveau de l'eau ou hauteur à l'échelle
C73 Débit des cours d'eau, canaux jaugeurs, déversoirs, méthodes par ultra-sons
et électro-magnétiques
C79 Vitesse de l'eau, moulinets ou flotteurs
C85 Jaugeage des rivières, généralités
C86 Jaugeage des rivières, téléphériques
C88 Jaugeage des rivières, potences, passerelles, treuils et tourets
C90 Jaugeage des rivières, équipement pour bateaux
C92 Mesures de glace
D Télédétection
D00 Télédétection
E Méthodes d'observation
E00 Généralités
E05 Qualité des eaux
E09 Sédiments
E25 Observations météorologiques appliquées à l'hydrologie
E53 Neiges et glaces - Glaciologie
E55 Humidité du sol
E65 Eaux souterraines
E70 Eaux de surface, niveaux et débits
E71 Hauteurs d'eau
E73 Jaugeage par méthode chimique
E79 Mesure de vitesse - utilisation de correntomètres
E85 Travaux sur cartes, évaluation des caractéristiques hydrographiques d'après
les cartes
E88 Relevés de terrain
L Eaux souterraines
L10 Analyses de données provenant de puits et de forages
L20 Modèles de simulation des aquifères
L22 Etalonnage et vérification des modèles relatifs aux eaux souterraines
L30 Prévision concernant les eaux souterraines