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L’INTERROGATION
INTERROGATION
question qu’il pose. Linguistiquement cela peut se traduire par une question
explicite sur le savoir du questionné :
Vous savez quand il viendra ?
Les présupposés syntaxiques indiquent les propositions sur la base
desquelles se construit la réponse (v.ci-dessous l’incidence de la question) :
- Qu’est-ce qu’il a acheté dans ce magasin? (La question porte
sur l’objet direct)
- Il a acheté une paire de souliers. (La réponse contient l’objet
direct sur lequel portait la question)
Les présupposés sémantiques consistent en la croyance que l’on peut
obtenir une réponse vraie à la question posée.
D’autres classifications prennent en compte la relation avec la
référence. Les présupposés factuels doivent être soumis à des vérifications
empiriques, tandis que les présupposés formels se dispensent de ces
vérifications. Ainsi, le présupposé de la question :
A quelle heure est-il venu? (pp = “il est venu”)
exige une confrontation avec les faits, tandis que le présupposé de la
question :
Quelles sont les dimensions de la boîte? (pp = “la boîte a des
dimensions“) n’implique nullement une vérification, en vertu du fait que
tout objet “boîte” comporte des dimensions.
D’autres classifications reposent sur les relations d’implication. On
distingue ainsi des présupposés primaires et des présupposés secondaires: la
vérité de ces derniers découle des premiers. Une question telle que :
Quand Jacques a-t-il téléphoné à sa femme ?
a comme présupposé primaire “Jacques a téléphoné à sa femme “ et comme
présupposés secondaires“ ”Jacques existe”, “la femme de Jacques existe“,
”Jacques est marié“. Il en résulte qu’il suffit de tester la vérité du premier
présupposé pour inférer la vérité (ou la fausseté) des présupposés dérivés.
En sémantique générative, la notion de présupposition est considérée
comme un élément essentiel du traitement des relations sémantiques qui
peuvent s’établir entre phrases, parmi lesquelles le couple question –
réponse. Dans une phrase interrogative, un constituant qui est le focus et
reçoit de ce fait l’accent contrastif forme l’objet de la question, de sorte que
Modalités d’énonciation
2. Le cadre informationnel
de la question
Définie comme un appel d’information, la question n’est pourtant
pas nécessairement liée à la forme interrogative, tout comme la forme
interrogative n’est pas nécessairement un appel d`information. C’est à partir
de ces constatations que l’on a abouti à la distinction entre la question-
question formulée en situation standard, qui attend toujours une réponse et
la question porteuse d’autres intentions communicatives et formulée dans
des situations non standard.
La première se caractérise par le fait que le questionneur demande au
répondant une information destinée à évincer ou a diminuer son ignorance.
«L’information peut se définir comme ce qui supprime ou réduit
l’incertitude» (ATTNEAVE, apud T. M .NEWCOMBE, R. H. TURNER,
P. E. CONVERSE, 1970: 227). L’incertitude renvoie au nombre de possibilités
contenues dans le message.
La question relevant du second type est soit une question rhétorique
qui affirme ou nie avec vigueur :
Est-ce ma faute s’il est parti sans laisser d’adresse?
(négation forte)
Ne t’avais-je pas averti?
(affirmation forte)
soit une question d’examen portant sur un modal épistémique, le savoir du
questionné,la réponse étant connue du questionneur :
L’échange de messages qui vise à une redistribution de l’information
peut s’effectuer suivant deux vecteurs:
en situation standard du répondant au questionneur = appel
d’information = question question
du questionneur à l’interlocuteur = question assertion ou
rhétorique
La question d’examen ne vise pas à une redistribution d’information
mais à une vérification de l`information détenue par le questionné.
L`interrogation
Dans tous les cas cités ci-dessus, le questionneur agit comme si lui et
le questionné devraient disposer d’informations identiques après l’échange
du message.
Quant à la quantité de l’information transmise ou vérifiée, elle peut
être considérée comme satisfaisante, comme insatisfaisante ou comme
superflue dans le cas de la réponse hyperinformative. Le dialogue suivant
peut être un exemple pour le dernier cas:
- Une chambre.
- Pour combien de temps ?
- Jusqu’à ce que je trouve du travail. Je suis chauffeur.
Chauffeur de maître. J’arrive de province dans l’intention
de conquérir Paris.
(Malet)
Une analyse en termes informationnels conduit à la conclusion que
toutes les questions visent ou fournissent une information, que cette
information soit connue ou inconnue du questionneur. Une pareille
approche laisse relativement peu de place aux questions qui ne visent pas le
nivellement de l’information, telles que par exemple les questions
émotionnelles, phatiques, en général, les questions qui n’attendent pas une
réponse verbale.
La question directe totale porte sur toute la phrase, que celle-ci soit
canonique, organisée (a) ou inorganisée, elliptique(b) :
(a) - Tu n’as pas envie de venir faire un tour vers la Bastille?
- Non. Je vais dormir un moment.
(de Beauvoir)
(b) – Beaucoup de travail?
- Non, c’est calme.
(Simenon)
La question totale implique une réponse catégorique de type
OUI/NON ou une réponse évasive de type PEUT-ÊTRE. Cette réponse peut être
réalisée par :
des adverbes d’affirmation ou de négation :
- Et tu trouves que c’est important une famille?
- Oui, très important.
(Daninos)
- Il n’a fait allusion à personne ?
- Non. Je ne l’avais jamais connu aussi mystérieux.
(Simenon)
- Vous croyez que je suis responsable de la mort de mon
mari?
- Mais pas du tout, chère Madame.
(Boileau-Narcejac)
L’adverbe si, souvent introduit par mais, s’emploie comme réponse
affirmative oppositionnelle si l’interrogative est négative:
- Tu n’es pas encore prêt?
L`interrogation
Question portant
sur le Groupe Prépositionnel
L’interrogative indirecte
Les verbes pouvant régir une interrogative indirecte sont des verbes
épistémiques négatifs (ne pas savoir, vouloir savoir, ignorer) ou des
performatifs directs ((se) demander, dis ,dites) :
Je me demande si Paul travaille.
Je voudrais bien savoir s’il viendra demain.
Dis-moi si Paul viendra demain.
Référent personne:
GN sujet:
Je voudrais savoir qui a téléphoné
GN objet direct :
Je ne sais pas qui tu attends.
GN objet direct:
Je veux savoir ce que tu attends.
Je ne sais pas ce que sera votre carrière.
(Maurois)
Je me demande ce qu’il a. Je vous assure qu’il est ivre.
(Boileau-Narcejac)
Il faut signaler l’existence d’interrogations indirectes à l’infinitif,
structure qui implique un élément normatif “ ce qu’il conviendrait de faire”
On ne sait plus qui soupçonner.
(Simenon)
Il demande à qui s’adresser.
Je ne sais plus où aller.
La question portant sur les autres constituants de la phrase est
introduite par les mêmes mots interrogatifs:
Christophe épouvanté, ne pouvait comprendre pourquoi,
comment cela s’était produit.
(Rolland)
Il ne savait pas dans quel état il se trouvait.
(Ibid.)
Quant à la pudeur du langage, je ne sais où elle se
réfugierait.
(Maurois)
Dans l’interrogation indirecte partielle, on constate une stratification
de registre de langue : en français cultivé, le tour inversif est exclu, tandis
qu’en français familier il est admis d’employer la périphrase inversive:
Je demande d’où tu viens. (fr.litt.)
Je demande d’où est-ce que tu viens. (fr.fam.)
L’inversion simple n’apparaît en langue littéraire que si le GN sujet
est exprimé par un substantif ou par un nominal différent de ce, on ou un
autre pronom conjoint et si la proposition est introduite par qui, quel :
J’ignore qui / quelle est cette personne.
Modalités d’énonciation
La question cognitive
La question introductive
La question soutien
La question délibérative
Dans la théorie des actes de langage on insiste sur le fait que deux
énoncés peuvent être pragmatiquement équivalents tout en étant
structurellement et sémantiquement différents: un acte illocutionnaire
accompli est dit direct quand il est conforme au potentiel de force
illocutionnaire de l’énoncé et indirect s’il ne correspond pas à ce potentiel
(F.RECANATI, 1981: 81). Si l’on accepte cette hypothèse, on ne peut conférer
L`interrogation
le statut d’acte de langage indirect que s’il y a une non correspondance entre
la force illocutionnaire normalement associée à l’énoncé et sa modalité
énonciative. Ainsi, un énoncé déclaratif a pour valeur illocutionnaire
“primaire” l’assertion. Un énoncé interrogatif, celle d’appel d’information, un
énoncé impératif, celle d’injonction, En vertu de cette correspondance, on ne
saurait parler d’indirection qu’au niveau des actes de langage fondamentaux :
assertion, interrogation, injonction, autrement dit dans les cas suivants :
▪ une assertion réalisée par une question:
Ne t’avais-je pas averti ? = “je t’avais pourtant averti”
▪ une interrogation réalisée par un énoncé impératif à verbe locutoire :
Dites-moi s’il est parti. = “il est parti?”
▪ une interrogation réalisée par un énoncé assertif à performatif
explicite “
Je vous demande s’il est parti. = “est-il parti?”
▪ une injonction réalisée par un énoncé interrogatif:
Tu ne peux pas te taire un peu? “tais-toi!“
Dans la littérature spécialisée on étend la notion d’indirection à
certains actes menaçant la face qui sont réalisés sous la forme d’une question,
le principal objectif étant dans ce cas d’atténuer l’agressivité de l’acte,
principalement de l’acte de requête. Nous considérons que les limites de
l’indirection sont déplacées au niveau de la variation introduite par le contenu
propositionnel du prédicat régi par le prédicat DEMANDER , en opposant de
cette manière DEMANDER DE DIRE à DEMANDER DE FAIRE. L’intention du
questionneur doit être correctement interprétée par le questionné qui s’appuie
sur sa capacité inférentielle d’une part et sur le savoir partagé des
interlocuteurs La présence de certains marqueurs institutionnalisés est le
support de l’interprétation de ces actes “déguisés”.
L’exploitation des ressources offertes par l’indirection est commandée
par les principes de l’interaction langagière, la question fonctionnant ainsi
comme un adoucisseur. Nous allons examiner deux cas d’indirection, très
fréquents dans tout échange conversationnel normal:
la question sollicitation;
la question proposition.
Modalités d’énonciation
Objet de la Q
Information Évaluation Manipulation
Source de la R
Les différentes zones du cycle proactif qui s’inscrivent dans les aires
de l’appel d’information, de l’appel d’évaluation et de la manipulation se
touchent de près, ce qui explique la mobilisation des mêmes indicateurs de
force illocutionnaire. Malgré ces interférences, l’intention peut être
correctement interprétée grâce aux repères fournis par l’instance énonciative.
Beaucoup d’énoncés interrogatifs se sont institutionnalisés et ainsi, les
possibilités d’ambiguité s’en trouvent sensiblement réduites.
L`interrogation
Échanges interrogatifs
à cycle rétroactif
La question n’a pas nécessairement une fonction illocutoire initiative,
elle peut être orientée vers une intervention antérieure et, dans certains cas,
apparaître comme un chaînon intermédiaire entre deux interventions. Suivant
la position que l’énoncé interrogatif occupe dans la séquence des
interventions constitutives de l’échange on distingue:
des questions à fonction réactive-initiative (demande
d’explication, question-écho, question-suspense)
des questions à fonction réactive (question-réponse, question
introductive de réponse, mise en débat de la prise en compte)
La question-écho
pour une raison ou pour une autre, la réponse requise. On peut distinguer
deux types de questions-échos:
des questions-échos totales, introduites par le marqueur
caractéristique de l’interrogation indirecte si :
- Tu as rencontré X?
- Si j’ai rencontré X? “Je te demande si tu me demande si p“
les questions-échos partielles présentent les principales
caractéristiques segmentales de la question indirecte, mais une
intonation ascendante marquée dans le code écrit par le point
d’interrogation:
- Comment le sais-tu?
- Comment je le sais?
(Charles-Roux)
- Qu’est-ce que tu as fait lundi?
- Ce que j’ai fait lundi?
La question-suspense
La question-réponse
Fonctions
Réactives –initiatives Réactives
Attitude du loc
Locuteur ▪ question-réponse
adhérent affirmative renforcée
Axe de
l’adhésion Locuteur ▪ mise en débat de la
non adhérent prise en compte
partielle
Modalités d’énonciation
La question- assertion
La question-assertion totale
d’autres assertions:
Je te repoussais avec conscience, je prétendais te repousser;
mais n’était-ce pas moi, cette voix, ce visage, ce passé qui
t’attiraient ? mon refus même me donnait un nouvel attrait.
(Beauvoir)
La question-assertion partielle
Mot interr
BIBLIOGRAPHIE