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Exposé sur
Les activités biologiques du
genre Lavandula
(La lavande)
Préparé par
AITFELLA RADHIA
1
République Algérienne Démocratique et Populaire
Université Ferhat Abbas de Sétif
Faculté des Sciences
Département de Biologie
Exposé sur
Les activités biologiques du
genre Lavandula
(La lavande)
Préparé par
AITFELLA RADHIA
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Sommaire
1. Monographie ……………………………………….……………..………………………………………………...…….......7
3
3.2. L’activité anti-inflammatoire …………………………………………………………………. ……….……...…24
4
Listes des figures
Figure.1 : sous genre, sections, espèces, et les formes cultivée du genre Lavandula.
Figure.4 : L’élément structural fondamental des composés phénoliques : le noyau benzénique lié
à un groupement hydroxyle .
lavande.
Tableau.4 : distribution des différentes sous classes de flavones chez six genres de lavande.
lavande.
souches de bactéries.
Tableau.8 : Corrélation entre la teneur (%) de linalool et l’acétate de linalyl dans l’huile volatile
5
Introduction
Pendant des siècles, l'Homme s'est toujours soigné par les plantes, de manière empirique,
guidé par la tradition ou les coutumes. La plupart de grands médecins du passé ont été d es
phytothérapeutes.
Les vertus thérapeutiques des plantes ont été expéri mentées depuis lors, et leurs
précieuses caractéristiques se sont transmises oralement de génération en génération ou
consignés dans les vieux écrits. Les remèdes de bonne réputation ont prévalu malgré le
développement de la médecine moderne qui est venue marginaliser le recours aux
techniques médicales naturelles.
La popularité dont jouissent depuis longtemps les huiles essentielles et les plantes
aromatiques en général reste liée à leurs propriétés médicinales , en l'occurrence les
propriétés anti-inflammatoires, antiseptiques, antivirales, antifongiques, bactéricides,
antitoxiques, insecticides et insectifuges, tonifiantes, stimulantes, calmantes, etc.
Parmi ces plantes médicinales, on s’intéresse plus particulièrement à la lavande, qui a été
cultivée et utilisée depuis des siècles par les hommes. Elle a été décrite dans les écrits de
Dioscrides en l’an 65 après J. -C, ainsi qu’à l’époque des égyptiens, o ù la partie florale était
utilisée au cours des processus de momi fication.
Le nom du genre lavandula, et son nom commun lavande est généralement reconnu comme
dérivé du nom latin, lavare, qui signifie laver. Cependant, aucune évidence écrite depuis, n’ex iste
pour corroborer l’utilisation des produits de la lavande dans les bains romains et grecs, c’est
plutôt probable que les termes lavandula et lavande viennent du latin livere, livide ou bleuâtre,
en référence à la couleur des fleurs.
Depuis plusieurs années, le genre Lavandula connaît un intérêt considérable par la communauté
scientifique, grâce à la découverte de ces nomb reuses applications thérapeutiques , en particulier
ceux liés au système nerveux central.
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1. Monographie
1.1. Description et classification
Les Lavandes sont des plantes dicotylédones monopétales qui appartient à la famille des
Lamiacées ou labiée. Ce genre consiste en 25 à 35 sous espèces d e morphologie diverse.
La détermination des espèces très ardues, a donnée lieu à des interprétations s uccessives
en raison de l’existence de variétés et d’hybrides spontanés (figure.1).
Selon les caractéristiques morphologiques, le genre Lavandula est subdivisé en trois sous
genres (Boeckelmann, 2008) : Lavandula, Fabricia et Sabaudia. Ces sous genres sont
également divisés en sections qui se répartissent en différentes espèces. Par exemple,
Lavandula comprend les sections Lavandula, Dentatae et Stoechas ; L. angustifolia, L.
latifolia et L. lanata représentent les différentes espèces , et Munstead est une forme de L.
angustifolia cultivée (figure.1).
Il est important de noter qu’il existe également des hybrides intra -et intersection, qui
émanent du croisement naturel ou artificiel de deux espèces différentes. Le Lavandin
(Lavandula x intermedia) est dérivé du croisement de L. latifolia x L. angustifolia. Il est
considérablement cultivé, et représente la plus importante forme d’espèces de lavande
dans le monde entier (Upson and Andrews, 2004). Grosso est le représentant le plus
connu de ces espèces hybri des (Lis-Balchin, 2002 ; Upson and Andrews, 2004).
Figure.1 : sous genre, sections, espèces, et les formes cultivée du genre Lavandula
(Boeckelmann, 2008).
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Les lavandes se définissent et se distinguent des autres lamiacées par la morphologie de
leurs fleurs (figure.2) :
- Calice monophylle, persistant, ovale, cylindrique, strié, et bordé de cinq petites dents.
- Corolle monopétale, renversée, à tube plus long que le calice, et à limbe partagé en cinq
lobes inégaux, arrondis, imparfa itement divisés en deux lèvres.
- Quatre étamines, dont deux plus courtes.
- Un ovaire supère, à quatre lobes, surmonté d'un style filiforme, terminé par un stigmate
bifide.
- Quatre petites graines ovoïdes, placées au fond du calice.
- Les fleurs du lilas au violet pourpre, en ve
verticilles
rticilles denses formant un épi cylindrique
terminal, serré et muni de bractées.
Généralement, les lavandes sont des herbes annuelles ou le plus souvent des arbustes
ligneux, touffu, et vivaces, hauts de 0.40 à 0.80 m, à feuilles persistantes opposées, qui
peuvent être entières ou dentées, grisâtres ou argentées (Baillère, 1984).
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1.2. Distribution géographique
La lavande est originaire des canaris et des régions montagneuses bordant la méditerrané,
à climat tempéré et doux, dont le sol est pauvre et rocheux. Elle est considérablement
cultivée pour ses fleurs aromatiques dans différentes régions de France, It alie, Angleterre,
et même dans l’extrême nord de la Norvège. Elle est ég alement cultivée en Austral ie à
des fins industrielles (Boullard, 2001).
Toutes les espèces de lavande et ses hybrides sont des plantes hautement aromatiques, qui
produisent des mixtures complexes d’huiles essentielles par des glandes situé es sur la
surface des fleurs et des feuilles. Cependant, il y’a uniquement trois taxons qui sont
important dans la production commerciale des huiles essentielles utilisées par les
industries cosmétiques : La L. angustifolia, L. latifolia et L. hybrida (L. latifolia * L.
angustifolia) ou lavandin (Lis-Balchin, 2002).
La quantité d’huile produite par ces taxons est augmentée par la reproduction entre les
plantes (brassage génétique), et sa composition varie selon de nombreux facteurs, en
particulier, le pays d’origine, l’âge de la plante, le mode de culture (lavandes de semis,
lavandes clonales), les facteurs agronomiques tel que les propriétés du sol (fertilité, pH,
alcalinité), le climat, les conditions du stress biotique et abiot ique, latitude et altitude, et
statut phytopathologique des plantes ( Sangwan et al., 2001)…etc.
Plusieurs études phytochimiques sur les HEs de lavande ont principalement révélées trois
groupes de métabolites secondaires (figure.3) chez ce genre, les terpénoides (Shimizu et
al., 1990 ; Topcu et al., 2001 ; Politi et al., 2002), des composés phénoliques (Areias et
al., 2000; Upson et al., 2000; Gabrieli and Kokkalou, 2003) et alcaloïdes (Papanov et al.,
1985).
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Figure.3 : les principaux composés chimiques identifiés dans le genre Lavandula (Lis-
Balchin, 2002).
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Dans la nature, la synthèse du noyau aromatique est le fa it des seuls végétaux et micro -
organismes. Les organismes animaux sont en effet presque toujours tributaires, soit de
leur alimentation, soit d’une symbiose, pour élaborer les métabolites qui leur sont
indispensables et qui comportent cet élément structura l (aminoacides, vitamines,
pigments, toxines…etc.). Chez les végétaux, les composés phénoliques sont des
métabolites secondaires qui résultent de deux grandes voix d’aromagenèse : la voie
shikimate et acétate (Bruneton, 1993).
Ils peuvent être regroupés en de nombreuses classes (tableau .1) qui se différencient
d’abord :
- par la complexité du squelette de base (allant d’un simple C6 à des formes très
polymérisés),
- ensuite par le degré de modifications de ce squelette (degré d’oxydation,
d’hydroxylation, de méthylation…),
- et enfin par les liaisons possibles de ces molécules de bases avec d’autres molécules
(glucides, lipides, protéines, autres métabolites, secondaires pouvant être ou non des
composées phénoliques…).
Les formes phénoliques identifiées chez le genre Lavandula présentent des strucures
chimiques allant du simple phénol en C6 aux flavonoides en C15 et à des molécules très
proches. Sauf exception, ces substances sont présentes sous forme soluble dans le vacuole
(Macheix et al., 2005).
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2.1.1. Les acides hydroxycinnamiques
Les acides hydroxycinnamiques représentent une classe très importante dont la structure
de base (C6-C3) dérive de celle de l’acide cinnamique. Le degré d’hydroxylation du
cycle benzénique et son éventuelle modification par des réactions secondaires de
méthylation sont des éléments important de la réacti vité chimique de ces molécules
(Macheix et al., 2005).
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Figure.5: les esters d’acide hydroxycinnamique identifiés dans le genre Lavandula (Lis-
balchin, 2002).
Les coumarines tirent leur nom de Coumarou, nom vernaculaire de la fève tonka
(Dipteryx odorata Wild., Fabaceae) d’où fut isolée ; en 1820, la coumarine. Les
coumarines sont des 2H-1-benzopyran-2-ones que l’on peut considérer en première
approximation comme étant les lactones des acides o -hydroxy-Z-cinnamiques. Près d’un
millier de coumarines ont été décrites et les plus simples d’entre elles sont largement
distribuées dans tout le règne végétal. Certaines familles d’Angiospermes élaborent des
structures très variées : Fabaceae, Asteraceae et, surtout, Apiaceae et Rutaceae chez
lesquelles sont rencontrées les plus complexes (Bruneton, 1993).
La teneur en coumarines libres de l’huile extraite des feuilles de L. latifolia est 1.07%
pour l’herniarine et 9.04% pour la coumarine. Les analyses des extraits de L. dentata ont
apporté la présence de quelque umbelliferones (7-hydroxycoumarin), en même temps que
les herniarine et coumarine (Khalil et al., 1979).
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2.1.3. Les flavonoïdes
L’ensemble des flavonoïdes, de structure générale en C15 (C6 -C3-C6), comprend à lui
seul plusieurs milliers de molécules regroupés en plus de dix classes (Grotewold, 2006)
dont certaines ont une très grande importance biologique et technologique : les
anthocyanes, pigments rouges ou bleus, les flavones et les flavonols, de couleur crème ou
jaune clair, les flavanes dont les produits de condensation sont à l’origine d’un groupe
important de tannins et les isoflavones qui jouent un rôle dans la santé humaine (Heim e t
al., 2002 ; Hendrich, 2006).
Les constituants flavonoïdes majeurs des feuilles d’espèces de Lavandula sont les flavone
glycosides. Cinq sous classes différentes sont représentées : les flavones glycosides
simples, les flavone C-glycosides, 6-hydroxyflavone7-glycosides, et 8-hydroxyflavone 7-
et 8-glycosides. Leur distribution parmi les taxons a montrée quelque s importances
taxonomiques (Lis-balchin, 2002).
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Tableau.3 : Quelques flavones glycosides identifiés chez le genre Lavandula (Upson et
al., 2000).
Dans une étude générale sur les lamiacées , Tomás-Barberan et des collaborateurs, ont
examiné sept espèces de Lavandula d’origine d’Espagne. Ils ont noté chez L. multifida
des flavones 6-hydroxy- et 6-methoxy- de flavones substitués.
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Tableau.4 : distribution des différentes sous classes de flavones chez six genres de
lavande (Upson et al., 2000).
Le chrysoeriol 7-glycoside (avec une 3-O-methylation) a été détecté chez deux taxons de
la section Stoechas et comme constituant mine ur chez tous les taxons examinés de la
section Lavandula (Lis-balchin, 2002). La vitéxine est un flavone C-glycoside, trouvé en
faible quantité chez les trois taxons de la section Stoechas (Lis-balchin, 2002), mais il
est identifié comme constituant maje ur de L. dentata (section Dentata).
Les flavonoïdes externes ont été identifiés en trace dans la surface des feuilles de tous les
taxons des sections restantes . Les composés identifiés sont l’apigé nine, genkwanine, le
xanthomicrol et la salvigénine (Upson et al., 2000).
Dans une partie d’une étude sur les pigments d’anthocyanines de 49 espèces de la famille
des lamiacées, les constituants floraux de L. dentata et L. stoechas ont été caractérisés
(Saito and Harborne, 1992). Les huit pigments identifiés se présentent variablement chez
d’autres espèces de lamiacées. Il est clair ainsi que le motif floral correspondant à
Lavandula ne se trouve pas dans l’ensemble de la famille. Dans les pétales où la couleur
est violette ou violette pourpre , les pigments (figure.7) sont basés sur la delphinidine (A)
et malvidine (B).
Tous les pigments sans exception, possèdent un résidu d’acide p-coumarique attaché au
3-glucose, et la plupart d’entre eux ont une deuxième acylation sur l’acide malonique
souvent attaché au 5-glucose. Ces acylations contribuent à la stabilisation des pigments
d’anthocyanine, et aux propriétés de coloration des pétales et bractées (Lis-balchin,
2002).
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Figure.7 : les principaux anthocyanidines identifiés chez la lavande (Lis-balchin, 2002).
Un alcaloïde est un composé organique d’origine naturelle (le plus souvent végétal),
azoté, plus en moins basique, de distribution restreinte et doué, à faible dose, de
propriétés pharmacologiques marquées (Bruneton, 1993).
La structure la plus fascinante qui a été détecté chez la lavande peut être considérée
comme un alcaloïde. Cette substance est le 2 -N phenylaminonaphthalène, dont la
structure a été confirmé par synthèse (Papanov et al., 1985). Il semble qu’elle est la s eule
substance alcaloïde identifiée à ce jour chez le genre lavandula. Cependant, des bases
organiques simples telles que la stachydrine et betonicine ont été également décrites
comme constituants occasionnels chez la famille des lamiacées, au quelle appar tient la
lavande (Hegnauer, 1966).
Les terpènes sont des hydrocarbones naturels, de structure soit cyclique soit à chaîne
ouverte : leur formule brute est (C5Hx) n dont le x est variable en fonction du degré
d’insaturation de la molécu le, et n peut prendre des valeurs (1-8), sauf dans les
polyterpènes qui peuvent atteindre plus de 100 (le caoutchouc). La molécule de base est
l’isoprène de formule C5H8 (figure.8).
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Le terme terpénoïde désigne un ensemble de substances présentant le squelette des
terpènes avec une ou plusieurs fonctions chimiques (alcool, aldéhyde, cétone, acide,
lactone, etc.)
Dans le règne végétal, les ter pénoïdes sont classés dans la catégorie des méta bolites
secondaires (avec les flavonoïdes et les alcaloïdes). Leur classification est basée sur le
nombre de répétitions de l’unité de base isoprène : hémiterpènes (C5), monoterpènes
(C10), sesquiterpènes (C15), diterpènes (C20), sesterpènes (C25), triterp ènes (C30),
tetraterpènes (C40) et polyterpènes (tableau.5 ).
La teneur en monoterpènes dans le genre Lavandula varie d’une espèce à une autre. Par
exemple, les constituants majeurs de l’huile de L. angustifolia sont l’acétate de linalyl,
linalol, cis-ocimene, et lavandulyl acetate, et celle de L. latifolia sont le linalol, 1,8-
cineole, camphor, α et β-pinene, et borneol (tableau.7).
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Tableau.6 : les principaux monotèpenes identifiés dans le genre Lavandula (Lis-balchin,
2002).
Naef et Morris ont suggéré dans leur évaluation de l’huile de lavandin que les composés
mineurs, fenchone, iso-fenchone et 5,5,6-trimethyl-bicycloheptan-2-one contribuent à
l’odeur caractéristiques de cette huile (Neaf and Morris, 1992). L’HE de L. latifolia se
distingue des autres huiles par une proportion élevée en α et β-pinenes, camphene,
limonene, 1,8-cineole et camphor (tableau.7).
L’HE d’autre sous espèces de L. stoechas, spp. luisieri d’origine portugaise se distingue
chimiquement d’une production unique de l,8-cineole et quelques esters non identifiés
comme principaux constituants. De manière similaire, L. multifida est unique dans la
production d’une large quantité de carvacrol et bisabolene, tandis que L. dentata se
distingue par une proportion élevée de 1,8-cineole et α-pinene dans son huile essentielle
(Lis-balchin, 2002).
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Le 1,8-cineole et le camphor sont les principaux constituants de l’HE de L. viridis. Le
Linalol contribue énormément dans la diffusion de l’odeur caractéristique des HE du
genre Lavandula, mais il n’est pas le constituant majeur des taxons appartenant aux
autres sections que celle de Lavandula (Lis-balchin, 2002).
2.3.2. Sesquiterpènes
Il s’agit de la classe la plus diversifiée des terpènes puisqu’e lle contient plus de 3000
molécules identifiées. Les sesquiterpènes se divisent en plusieurs catégories structurelles,
acycliques, monocycliques, bicycliques, tricycliques et polycycliques (Malecky, 2006).
Parmi les sesquiterpènes identifié chez le genre Lavandula : la caryophyllene, α-
phtosantanol, α-santalal et α-norsantalenone (Lis-Balchin, 2002).
Il existe plus de 1700 triterpènes dans la nature, dont la majorité est sous forme
tétracyclique ou pentacyclique, la forme acyclique étant très rare. Parmi les triterpènes
acycliques, le squalène est le précurseur des autres triterpènes, et aussi des stéroïdes
végétaux. La plupart de triterpènes sont des alcools, sous forme libre ou glycoside (les
saponines) ou ester (Malecky, 2006).
L’acide Ursolique (A, figure.10) est présent à 0.7 % du poids total sec des feuilles de L.
angustifolia, et à 1.0–1.9 % du poids total sec des feuilles de L. latifolia, avec 0.5% de
l’acide oleanolique (B, figure.10) identifié dans un seul échantillon (Lis-Balchin, 2002).
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Figure.10 : structure des triterpénoides identifiés chez le genre Lavandula (Lis-
Balchin, 2002).
Ces acides (figure.10) ont été identifié dans un échantillon de L. angustifolia d’origine
bulgare (Papanov et al., 1984), avec l’acide 3-epiursolique (isomère de l’acide ursolique).
Ce n’est que ces dix dernières années que lavande et ses différentes espèces ont acquis
une forte réputation en aromathérapie par l’investigation de plusieurs études, notamment
la découverte de leurs actions sédative (Cavanagh and Wilkinson, 2002) , carminative,
antidépréssente, anti-conflit (Umezu, 2006), et leurs effets sur l’altération de l’activité
motrice (Linck et al., 2009).
Sa parfaite innocuité et son excellente tolérance en font une huile très appréciée en cas
de (Lis-Balchin, 2002):
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- phlébites et artérites
- Spasmophilie, tétanie avec ses manifestations digestives (blocage du plexus solaire),
cardiovasculaires (tachycardie, palpitations, spasmes vasculaires), respiratoires (asthme,
oppression thoracique, blocage du diaphragme) et génitales (dysménorrhées).
Dans d’autres études cliniques, 122 patients en soin intensif ont reçus des massages avec
l’huile de lavandula angustifolia, et ont montré une amélioration significative de leur
niveau d’anxiété comparé à d’autres patients sans aromathérapie (Dunn et al, 1995).
Corner et al. ont utilisée une mixture de lavande, bois de rose, citron, rose, et la valériane
chez 52 patients atteint de différents types de cancer. Les résultats obtenus montrent une
nette amélioration de leurs états de santé et vie quotidienne (Corner et al, 1995). De plus,
le lavandin a démontré des propriétés anticarcinogènes, principalement du au constituent
perillyl alcool (Bellanger, 1998).
L’HE de lavande a également montré par des tests cliniques une nette amélioration du
cycle de sommeil (Graham et al., 2003) et une activité anesthésique locale (Ghelardini et
al., 1999). De plus, un effet spasmolytique sur les muscles lisses a été démontré in vitro
(Lis-Balchin and Hart, 1997). Ces activités sont principalement dues à l’action de linalool
et son ester linalyl acétate (Lis-Balchin and Hart, 1999).
Plusieurs études scientifiques ont montré que le linalool possède un effet anticonvulsif
(Yamada et al., 1994), et un effet inhibiteur sur l’activité motrice spontanée même après
un prétraitement contenant de la caféine ou des amphétamines: à des doses élevées, le
linalool perturberait la co ordination motrice et prolongerait l’effet narcotique de
l’hexobarbital, l’éthyle alcool et chloral hydrate. Cependant, à certaines doses toxiques, le
linalool a montré des effets narcotiques .
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Le terpinen-4-ol, un des constituants mineurs de l’HE de lavande a montré des effets plus
efficaces que ceux de linalool (Lis-Balchin, 2002).
En 2004, Ballabeni et ses collaborateurs ont révélé une activité antiplaquettaire de la
lavande associée à un effet protecteur contre la thromboembolie pulmonaire grave
(Ballabeni et al., 2004).
En revanche, une étude sur l’activité salidiurétique de l’infusion de fleurs de lavande chez
des rats wistar a montré une accélération et une augmentation de l’élimination de la
surcharge hydrique, accompagnée d’une hypo-osmolarité urinaire, et une élévation
modérée de la natriurèse. L’ensemble de ces résultats démontre que les fleurs de lavande
sont dotées d’un pouvoir diurétique ( Elhajili, 2001).
- Autres utilisations
Actuellement (Boullard, 2001), les extraits de lavande sont utilisés dans la production de
savons, des parfums ou sous forme d’alcoolats pour friction et lotions destinées aux soins
de beauté. Les lavandes sont également utilisées en pot-pourri pour repousser les insectes ,
rats, et parfumer le linge, ou pour la production d’aromes alimentaires, détergents et
agent désinfectants… etc.
Le linalool, en contraire, a montré uniquement des effets inhibiteurs faibles, même à des
concentrations élevées sur la peroxydation lipidique des acides gras polyinsaturés
(Reddy et al., 1992).
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Des concentrations naturelles de certaines HE ont été testées sur 150 patients atteints
d’une bronchite chronique, pour leurs effets sur le métabolisme lipidique et le système de
défense antioxydants contre la peroxydation lipidique. L’huile de lavande a montré
qu’elle faciliterait la normalisation du taux des lipides totaux et du cholestérol total
(Siurin, 1997).
L’inhalation des huiles volatiles de lavande n’a aucun effet sur la quantité du cholestérol
dans le sang, mais elle permet sa réduction dans l’a orte, ce qui prévient la formation des
plaques d’athérosclérose, et de produire un effet angioprotecteur (Nikolaevskii et al.,
1990).
Les propriétés antioxydant es des deux extraits d’Eugenia carophyllata (clou de girofle)
et de Lavandula stoechas L. ont été évalué en utilisant différents tests antioxydants ; le
potentiel réducteur, effet sur les radicaux libres, et les activités de chélation des métaux.
Les deux extraits ont manifesté une activité antioxydante élevée. A des concentrations de
20, 40, et 60 μg/ml, les extraits aqueux du giroflier et de lavande ont montré 93.3%,
95.5%, 97.9%, 86.9%, 92.3%, et 94.8% d’inhibition respectivement, sur la peroxydation
lipidique de l’émulsion de l’acide linoléique. A ces même concentrations, les extraits
éthanoïques du giroflier et de lavande ont manifesté respectivement, 94.9%, 95.5%,
98.2%, 92.5%, 93.8%, et 96.5%. De même qu’à 60 μg/ml des antioxydants standard tel
que l’hydroxyanisole butyle (BHA), et l’hydroxytoluène butyle (BHT), et α-tocophérol,
une inhibition de 96.5%, 99.2%, et 61.1% respectivement a été identifié sur la
peroxydation d’une émulsion de l’acide linoléique (Ìlhami et al., 2004).
Les extraits des deux plantes possèdent effectivement un potentiel réducteur, un effet
scavenging sur les radicaux libres (sur l’anion superoxyde), et des activités de chélation
des métaux à toutes les concentrations testées (20, 40, et 60 μg/ml). Ces différentes
activités antioxydantes reviennent principalement à l’acide gallique présent chez les deux
plantes (Ìlhami et al., 2004).
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A des doses élevées, aucune différence n’a été observé entre l’énantiomère (–) et le
racémate ; une élévation plus poussée de la dose des deux formes ne provoque aucune
augmentation de l’effet. Les effets des doses équimolaires de l’acétate de linalyl sur
l’œdème local sont moins pertinents, et plus prolongés que ceux de son alcool
correspondant (Peana et al., 2002).
En contraire, l’activité anti-inflammatoire des diterpènes n’a pas encore été étudiée. Mais,
quelques structures apparentées aux dérivées de pimarane et isopimarane ont été
reconnues pour leurs effets antiphlogistiques, et leurs actions inhibitrices sur les
leucocytes, la cyclooxygenase- 2, la production des cytokines inflammatoires et/ou de
l’oxyde nitrique (Masuda et al., 1992; Suh et al., 2001; Awale et al., 2003 ; Barrero et al.,
2003; Cai et al., 2003).
Concernant les monoterpè nes, le carvacrol a été signalé comme inhibiteur de la
cyclooxygenase (Wagner et al., 1986), et antioxydant en agissant sur les radicaux libres
(Halliwell et al., 1995 ; Dapkevicius et al., 2002), un effet qui réduit le stress oxydatif
inflammatoire.
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Dans la médecine traditionnelle Iranienne, les extraits de Lavandula angustifolia Mill.
ont été utilisés comme remèdes pour le traitement de plusieurs maladies inflammatoires.
Les extraits aqueux/éthanolique, la fraction polyphénolique et l’HE des feuilles de la
lavande ont été testé par deux méthodes : le test de la douleur induite via le formalin et
l’acide acétique chez la sourie, et le test de l’ œdème induit par la carrageenane chez le rat
(Hajhashemi et al., 2003). A une concentration de 400–1600mg/kg, l’extrait inhibe
uniquement la seconde phase du test formalin. La fraction polyphénolique (800 et 1600
mg/kg) et l’HE (100 et 200mg/kg) supprime les deux phases (Adamsa et al., 2009).
Dans le test de la douleur induite par l’acide acétique, la fraction polyphénolique (400 et
800mg/kg) et l’HE (100 et 200mg/kg) réduisent le nombre de contractions abdominales .
A une dose de 200mg/kg, l’HE inhibe également l’œdème de la patte induit par la
carrageenane (Adamsa et al., 2009).
L’HE de lavande a été également testé sur les réactions allergiques immédiates par
l’intermédiaire des mastocytes chez des animaux expérimentaux. L’HE inhibe de manière
dose dépendante le gonflement de l’oreille i nduit par une injection intradermique. Le
même effet a été observé sur l’anaphylaxie cutanée passive aussi bien que par l’étude de
la libération de l’histamine des mastocytes péritonéales. De plus, l’HE de lavande exerce
un effet inhibiteur significatif su r la sécrétion de l’anti-dinitrophenyl-IgE-induced tumour
necrosis factor par ces cellules. Ces résultats ont montré l’adaptabilité et l’utilité de l’HE
de lavande dans les préparations des soins pour tout type de peau (Kim et al., 1999).
Le genre Bacillus a été également démontré comme étant sensible à l’huile volatile de
lavande dans de nombreuses études (Deans and Ritchie, 1987; Jeanfils et al., 1991; Lis-
Balchin et al., 1998). Notamment, l’étude du groupe Jean’fils, qui a révélé que les
propriétés antibactériennes de la lavande dépassent celles de l’ Allium cepia. En effet,
l’HE de lavande a révélé une action sur le Bacillus stearothermophilus, un important
organisme impliqué dans la détérioration des aliments, et capable de résister aux
températures élevées. Cependant, une stabilité à long terme sur une période de plus de 25
jours a montré que ces extraits , obtenus par distillation à vapeur et par l’extraction
éthanolique, avaient en général une f aible activité, comparée aux extraits d’oignons. Ces
travaux indiquent, que les extraits de lavande possèdent un large spectre bactéricide
contrairement aux extraits d’oignons. De plus, les deux extraits de lavande ont une
activité prononcée contre les mem bres du genre Salmonella.
26
Tableau.7 : Activité antibactérienne de quelques constituants de lavande contre vingt
sept souches de bactéries. Le diamètre de la zone d’inhibitio n est en millimètres (Dorman
and Dean, 2000).
L’impact des huiles volatiles de lavande sur la souche Listeria monocytogènes a été
démontré par Lis-Balchin et Deans. Ils ont tenté de corréler entre la composition de
l’huile et l’activité anti -Listeria. Il y’a une large variation dans l’activité anti-Listeria des
différentes lavandes (Lis-Balchin and Deans, 1997). L’activité la plus élevée qui a été
observée est celle de l’huile de lavande bulgare extraite par la méthode du CO2
supercritique: cet échantillon contient la concentration la plus élevée en acétate de linalyl
acetate (80%) avec 10% de l’acétate de lavandulyl et 2.3% de linalool.
27
3.3.1. Mode d’action des terpénoides sur les membranes
Les nombreuses enquêtes des effets des terpénoides sur l’isolation des membranes
bactériennes suggèrent que leur activité est en fonction des propriétés lipoïdiques des
constituants terpènes, le potentiel de leurs groupements fonctionnels, et leur solubilité
aqueuse (Lis-Balchin, 2002). Leur site d’action apparaît être sur la barrière des
phospholipides, causé par des mécanismes biochimiques catalysés par ces phospholipides
de la cellule. Ces processus incluent : l’inhibition du transport d’électrons, la
translocation des protéines, arrêt des étapes de phosphorylation et bien d’autre s réactions
enzymes dépendantes. Leurs activités sur l’ensemble des cel lules sont plus complexes
(Lis-Balchin, 2002).
En plus des activités antibactériennes, la lavande possède également des propriétés anti -
fongiques. L’action de sept échantillons de lavande contre trois champignons
filamenteux est montrée dans le tableau.8. Une corrélation entre la composition chimique
et l’activité antimycotique n’a pas été encore éclairée. Dans le test avec les organismes,
Aspergillus niger, A. ochraceus et Fusarium culmorum, ceci réagissent différemment aux
huiles ; le phytopathogène F. culmorum est moins infecté, à l’exception des deux
Aspergilli. L’organisme A. niger a été plus inhibé dans sa croissance par rapport au
mycotoxigénique A. ochraceus (Lis-Balchin, 2002).
Tableau.8 : Corrélation entre la teneur (%) de linalool et l’acétate de linalyl dans l’huile
volatile de lavande et l’activité antimicrobienne (Lis -Balchin and Deans, 1997).
28
4. Toxicité des lavandes
L'essence de lavande en usage interne doit être employée avec prudence car, à fortes
doses, elle peut produire de la nervosité et même des convulsions (Bouillard, 2001).
Les HE de lavande à forte dose sont considérés comme des poisons narcotiques. Elles
peuvent causées de graves dermatoses (Bouillard, 2001).
La L. stoechas est la plus toxique que les autres espèces de lavande. Elle est contre -
indiquée pour les bébés, les enfants, et les femmes enceintes (Lis-Balchin, 2002).
29
Conclusion
de ces applications dans les soins de santé, ainsi que ses utilisations dans d'autres
domaines d'intérêt économique. Ses nombreux usages font qu'elle connait une demande
Cependant, ces utilisations devraient être bas ées sur des connaissances fiables et
suffisantes apportées par la recherche scientifique bien menée. Il est donc indispensable de
connaître ces nombreux principes actifs afin d'en étudier l'efficacité, le mode d'action et
Selon Hostettmann (1997), connaître une plante ayant des vertus médicinales suppose
pouvoir décrire sa morphologie et son anatomie, connaître son origine et son mode
d'action, apprécier l'incidence de ceux -ci sur sa qualité, analyser sa composition chimi que
et les facteurs qui peuvent la faire varier, connaître la structure et les propriétés des
principes actifs aussi bien que leur activité pharmacologique, savoir apprécier la qualité
par des éléments objectifs et mettre en œuvre des méthodes pour la cont rôler, et enfin
d'appréhender tous les problèmes liés à l'utilisation des plantes et des produits qui en sont
issus:
1. Indication
2. Contre -indication
3. Effets secondaires
4. Interactions médicamenteuses
30
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