Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
DE MARSEILLE
REPUBLIQUE FRANÇAISE
M. Mohamed IHL••• _
1) d'annuler l'arrêté en date du 26 avril 2011, par lequel le préfet des Bouches-du-
Rhône a décidé sa reconduite à la frontière, ensemble la décision du même jour
fixant le pays de destination de la reconduite;
Il soutient que:
l'arrêté attaqué est insuffisamment motivé dès lors que l'administration n'a pas
indiqué de manière suffisamment précise les raisons de fait et de droit qui fondent
sa décision;
cette dernière respecte les deux conditions posées par les articles 7 et 12 de la
directive 200S/IIS/CE puisque la décision portant obligation de quitter le
territoire dont M. H' 7 ' [ a fait l'objet le 17 septembre 2007 confère à
l'intéressé un délai de départ volontaire de 30jours et expose les motifs de faits et
de droits qui la fondent;
il ne peut lui être reproché de ne pas avoir examiné si le délai de retour pouvait
être rallongé alors que le délai de transposition de la directive 200S/115/CE
n'était pas expiré;
Vu l'arrêté attaqué;
Après avoir au cours de J'audience publique du 29 avril 2011, présenté son rapport et
entendu:
- la décision contestée se fonde sur l'inexécution d'une décision portant obligation de quitter
le territoire en date du 17 septembre 2007, laquelle ne respecte pas les exigences de forme et
de fond prévues par les dispositions des article 7 et 12 de la directive 2008/IIS/CE ;
- en tout état de cause, cette décision, prise dans l'état du droit antérieur à ladite directive,
respectait bien, par anticipation, les conditions posées par ses articles 7 et 12 ;
Considérant que tout justiciable peut se prévaloir, à l'appui d'un recours dirigé contre
un acte administratif non réglementaire, des dispositions précises et inconditionnelles d'une
directive, lorsque l'Etat n'a pas pris, dans les délais impartis par celle-ci, les mesures de
transposition nécessaires; qu'à la date de l'arrêté attaqué, la directive 2008/IIS/CE n'avait
4
pas fait l'objet de mesures de transposition, alors que le délai imparti aux États membres pour
assurer cette transposition expirait, en vertu de j'article 20 de cette directive, à la date du 24
décembre 20 l 0 ;
Considérant qu'il en résulte que les arrêtés de reconduite à la frontière qui sont pris sur
le fondement du II de J'article L. 511-1 du code de J'entrée et du séjour des étrangers et du
droit d'asile sont des décisions de retour entrant dans le champ des prévisions de J'article 7 de
la direcJj;ye précitée, à l'exception de ceux pris sur le fondement du 3° de cet article à
l'encontre des personnes ayant fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français
exécutoire prise plus d'un an auparavant; que, comme il a été dit ci-dessus, l'arrêté attaqué a
été pris sur fondement du 3° de l'article susmentionné; que par suite, les dispositions de la
directive susvisée ne font pas obstacle à ce qu'une mesure de reconduite àla frontière soit
prise en application du 3e du II de l'article L 511-1 du code de l'entrée et du séjour des
étrangers et du droit d'asile sans être assortie d'un délai de départ volontaire, s'agissant là
d'une décision d'éloignement assurant l'exécution de la décision de retour que constitue
l'obligation de quitter le territoire antérieure de plus d'un an, au sens de ladite directive, à la
condition toutefois que cette dernière ait été prise conformément aux exigences de forme et de
fond prévues par les dispositions des articles 7 et 12 de la directive;
du requérant susceptible de justifier que ce délai soit rallongé compte tenu notamment de
j'état de sa vie privée et familiale en France, n'a, en tout état de cause, pas respecté les
exigences posées par l'article 7 de la directive 2008/115/CE; qu'ainsi, le préfet des Bouches-
du-Rhône, en ayant pris j'arrêté de reconduite à la frontière contesté qui n'était ni assorti d'un
délai de départ volontaire accordé au requérant après appréciation de sa situation particulière,
ni pris en exécution d'une précédente décision de retour que constitue l'obligation de quitter
le territoire français pris à l'encontre de M. tE • ; , le 17 septembre 2007 respectant
j'article 7 de la directive 20081115/CE, a entaché sa décision d'illégalité;
DECIDE
Article 1er: L'arrêté du préfet des Bouches-du-Rhône en date du 26 avril 2011 ordonnant
ta reconduite à la frontière de M. Ilst222JPestannulé.
Article 5 : Le présent jugement sera notifié à M. Mohamed M•• ' et au préfet des
Bouches-du-Rhône.
signé signé
L. RIGAUD A. GIACOBBI