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CASABLANCA
CYCLE SUPERIEUR DE GESTION
LE 5 MAI 2006
JURY
PRESIDENT :
SUFFRAGANTS :
Promotion de la PME
directeur général de l’ISCAE qui a permis à ce travail de voir le jour . Qu’il me soit permis
à cette occasion de lui exprimer toute mon admiration pour ses qualités humaines
A Monsieur le professeur Mustapha ELBAZE ,nous exprimons toute notre gratitude et nos
plus remerciements .Ses conseils et ses remarques tant sur la forme que sur le fond nous ont
été d’une très grande utilité et nous ont guidé pour l’élaboration des différentes phases de
ce travail.
CNSS
- Tous ceux qui ont aidé à la réalisation de notr enquête , notamment le personnel des
période s’étendant des années 1970 jusqu’à 2004 . Il s’articule en trois partie :
_ une première partie où nous avons essayé de ressortir les caractéristiques managériales et
d’organisation de la PME et essayé d’analyser son environnement en mettant l’accent sur les
d’entreprises . Et ceci après avoir défini et évalué le rôle économique et sociale de cette unité
spécifique
l’ évaluation de leurs actions et surtout l’étude critique des différents programmes pour la
_ La troisième partie de notre travail est consacrée aux études statistiques . Ainsi nous avons
effectué un bilan démographique des entreprises avec une analyse des créations et des défail-
lances en fonction des secteurs d’activité, des régions d’implantation et des formes
utilisée sur le devenir de la PME, pour terminer par un essai sur l’évolution du tissu
économique .
Sur la base de cette exploration , nous avons proposé quelques pistes de réflexion et des actions
Notre volonté d’être complet sur le thème de la PME nous a poussé à traiter l’ensemble de ces
trois parties sans trop les développer mais en allant vers l’essentiel avec le souci de ne pas
perdre de l’intérêt du sujet ou de sa cohérence . Car ces trois parties prises individuellement
auraient pu largement constitué des thèmes de recherche pour le cycle supérieur de gestion .
S O M M A I R E
INTRODUCTION 7
PROBLEMATIQUE 10
METHODOLOGIE 13
A : Enquête qualitative 13
B : Enquête quantitative 15
A : DEFINITION DE LA PME 19
A : CARACTERISTIQUES DE LA PME 53
B : ENVIRONNEMENT DE LA PME 72
2
B : LES ORGANISMES RELEVANT DE LA COOPERATION
INTERNATIONALE 132
INTRODUCTION 237
3
CHAPITRE II : LES DEFAILLANCES D’ENTREPRISES
AU MAROC 270
BIBLIOGRAPHIE 375
ANNEXES 382
4
LISTE DES ABREVIATIONS
5
GIAC :Groupement Interprofessionnel d’Aide au Conseil
GPBM :Groupement Professionnel des Banques du Maroc
IGR :Impôt Général sur le Revenu
INSEE :Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques
IMME : :Industries Mécaniques Métallurgiques et Electriques
IST :Institut Supérieur de la Magistrature
IT :Importations Temporaires
MADI :Maghreb Développement Investissement
MOBE :Matériel , Outillage et Biens d’Equipement
NAED :North Africa Entreprise Developpement
ODI :Office de développement Industriel
OFPPT :Office de la Formation Professionnelle et la Promotion du Travail
OMC :Organisation Mondiale du Commerce
OMPIC :Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale
ONA :Omnium Nord Africain
ONEP :Office Nationale de l’Eau Potable
ONE :Office Nationale de l’ Electricité
PIB :Produit Intérieur Brut
PME :Petite et Moyenne Entreprise
PMI :Petite et Moyenne Industrie
PNB :Produit National Brut
PNUD :Programme des Nations Unis pour le Développement
PSA :Prélèvement de Solidarité Nationale
RCC :Registre Central du Commerce
RENOVOTEL :Fonds destiné à la Rénovation des Hôtels
SA :Société Anonyme
SARL :Société à Responsabilité Limitée
SBA :Small of Business Adminstration(USA)
SFI :Société Financière Internationale
SGMB :Société Générale Marocaine des Banques
SIDI :Société d’Investissement et de développement International
SMAEX :Société Marocaine d’Assurance pour les Exportations
SNC :Société en Nom Collectif
TVA :Taxe sur la Valeur Ajoutée
UE :Union Européenne
ZLE :Zone de Libre Echange
6
INTRODUCTION
entreprises modernes.
En effet , l’Etat prenait en charge pratiquement tout : son économie, son agriculture, son
commerce extérieur , son industrie, son tourisme,…C’est ainsi qu’on a crée des entreprises à
capitaux publics qui ont d’ailleurs constitué des « écoles »d’apprentissage pour les différents
ingénieurs , techniciens et gestionnaires marocains qui étaient peu nombreux et qu’on arrivait
Cette orientation pourrait s’expliquer par les contraintes de l’analphabétisme dont le taux
Cependant ceci n’a pas empêché l’éclosion d’une première vague d’entrepreneurs privés
presque par génération spontanée. Ceux-ci étaient au début des commerçants, peu instruits
qui , grâce à leur ardeur au travail et leur grande proportion à l’épargne, ont pu bâtir leur
entreprise et ont pu élargir leur activité vers l’industrie, en choisissant des créneaux porteurs
très probablement grâce à leur grande connaissance du marché intérieur . Ces nouveaux
entrepreneurs industriels ont pu prospérer très vite, il est vrai grâce à un marché protégé, mais
qui n’empêchait guère la concurrence interne. C’est ainsi que la culture d’entreprise a
pionniers a fait des émules parmi les nouvelles générations qui parfois fois avaient un niveau
universitaire. Ils étaient généralement issus des professions libérales et ne demandaient qu’à
investir leur épargne qui était assez considérable . Ainsi sont apparus des entrepreneurs à
temps partiel. Cependant leurs créneaux de prédilection étaient différents de leurs aînés.
7
C’est ainsi qu’ils se sont intéressés à l’industrie pharmaceutique , à l’agriculture , à la
Cet intérêt pour la création d’entreprise a été également ressenti chez des anciens
Ceux-ci forts de leur formation initiale et de leurs expérience ont concrétisé des projets qui ,
A partir de 1970 , les pouvoirs publics ont commencé à s’intéresser à la P .M.I. à travers un
certain nombre de mesures dans le cadre du code des investissements industriels notamment
Des mesures financières ont été également prises tels que les lignes de crédits spécifiques
comme la procédure simplifiée accélérée (PSA) mise en place pendant les années 1970 ; la
ligne pilote P.M.I. à partir de 1977, le programme d’assistance intégrée de la P.M.I. (PAI)
beaucoup plus tard à partir de 1987 , en partie sous la pression de vagues de plus en plus
mesure pallier au déficit d’embauche de la part de l’Etat qui était jusqu’en 1983, le plus grand
employeur au Maroc puisqu’il arrivait jusqu’à la fin des années 70 à trouver du travail à
public. A titre d’exemple en1980, l’Etat a créé plus de 40 000 nouveaux emplois, alors qu’à
En effet au début des années 80,le Maroc a été sujet à des déséquilibres financiers importants
son service d’environ 11 % des exportations des biens et services . En même temps les
8
réserves de change étaient pratiquement épuisées . Face à une telle situation, les pouvoirs
structurel successifs appuyés par le fonds monétaire international (FMI). La mise en œuvre
de ces ajustements structurels a donné un coup de fouet au chômage qui est passé de 10,7 % à
Cet ajustement a été accompagné par un certain nombre de mesures en particulier à partir de
1986, dont des mesures touchant au secteur financier , au code des investissements sans
change.
L’objectif de toutes ces mesures est de développer le secteur privé, d’encourager la création
d’emplois et d’asseoir l’activité économique sur des bases saines et réussir l’intégration du
D’autres mesures socio-économiques spécifiques ont été mises en œuvre en direction des
L’Etat, en fait, n’ayant plus les moyens de jouer le rôle d’investisseur ubiquitaire, a réduit
ses activités à des domaines stratégiques ou de portée sociale et a opté pour une économie
9
PROBLEMATIQUE
Depuis les années 70 , la petite entreprise a connu un regain d’intérêt dans les pays
industrialisés . Ce phénomène a été amorcé en Italie et s’est généralisé par la suite entre 1970
et 1975.
C’est ainsi qu’en Belgique le nombre de petites entreprises augmentaient de 5,7 % de1977 à
1985 alors qu’il diminuait dans les autres classes d’entreprises .En Italie, le nombre de petites
Cette inversion de tendance en faveur de la petite entreprise aux dépens de la grande s’exp-
lique par la croissance du secteur tertiaire où peu de capital est nécessaire pour créer une en –
treprise et surtout par le fait que l’entreprise de petite taille a des conditions d’efficacité qui
générées et en terme de valeur ajoutée réalisée .C’est ainsi qu’en France, les effectifs et
respectivement 5.4 % et 26.7 % entre 1972 et 1984 , alors que la valeur ajoutée des
moyenne par an contre 3.7% pour les entreprises de 100 à 499 employés et 4 % pour celles de
Au Maroc, la place de la petite et moyenne entreprise (PME) dans le tissu économique est
considérable .
Cette place peut être approchée à travers, par exemple, les chiffres de la petite et moyenne
*92% des entreprises industrielles sont des PMI et réalisent 48% de la production
10
*80% des entreprises industrielles crées en 1994 sont des PMI .
*De 1980 à 1992, sur 3097 entreprises crées, 2907 sont des PMI au moment de leur
Conscients de cette importance et aussi du rôle considérable que pourrait jouer la PME dans
dans l’apparition d’une classe moyenne, les décideurs politiques prennent de plus en plus de
Pour notre part, nous souhaitons à travers cette étude porter un éclairage sur l’état des
lieux de la PME marocaine . Notre ambition sera d’évaluer l’ampleur des créations des
problèmes rencontrés dont les étapes ultimes sont les défaillances . Ces défaillances dont on
Les problèmes peuvent être rencontrés à toutes les étapes de l’entreprise, mais les plus
Ils sont évidemment liés, mais ils peuvent être plus ou moins importants en fonction de
plusieurs facteurs qui dépendent des dirigeants, du secteur économique choisi, de la région
Une partie de ces problèmes peuvent être spécifiques à la PME ; ainsi la gestion des
ressources financières peuvent poser des difficultés particulières, compte tenu de la nature du
important peut être fatal à ce genre d’entreprises . Par conséquent il est capital d’explorer
Aussi bien la gestion commerciale que la gestion financière ou la gestion des ressources
11
humaines sont des éléments déterminants pour la compétitivité de l’entreprise et donc pour
sa survie.D’ou l’importance du profil de l’entrepreneur qui doit avoir non seulement un talent
particulier mais aussi disposer d’une certaine maîtrise technique et de capacités acquises qui
Il est donc important de faire une étude du profil général du jeune créateur d’entreprise, d’
analyser la gestion appliquée aux PME et définir les caractéristiques de leur environnement ,
tels que, les organismes publics, les organismes patronaux, les différentes associations, les
banques .
Il est également important de voir si toutes les mesures préconisées ont été spécifiques à la
_un facteur de cohésion sociale ( intégration des femmes, des démunis dans le circuit
économique) ;
_un moyen d’ atténuer les disparités socio-économiques entre les différentes régions ;
Enfin à partir d’un diagnostic de situation de la PME et d’un diagnostic étiologique , nous
12
METHODOLOGIE
Dans un premier temps, nous avons cerné le sujet en définissant sa problématique, ensuite
nous nous sommes attelés à identifier les différentes sources d’informations nécessaires à
notre travail, puis nous avons rassemblé les différentes données statistiques disponibles ainsi
que les documents ayant un rapport avec notre sujet . Une recherche bibliographique a été
également effectuée.
Pour déterminer les différents aspects de notre étude, nous nous sommes appuyés sur des
Ces investigations ont été d’ordre qualificatif d’une part et quantitatif d’autre part .
A-Etudes qualitatives
un rapport avec l’entreprise. C’est ainsi qu’on a approché des départements ministériels, des
organismes publics , des organismes patronaux, des institutions financières, des organismes
Ces investigations ont eu pour but de cerner les différentes facettes de la création d’
et d’appui à cette création , mais également les différents problèmes l’entravant du point de
Nous avons également pris leur point de vue concernant les solutions préconisés.
gouvernement ;
13
C. Le ministère des finances
2. Organismes bancaires :
14
B- Etudes quantitatives
Le premier volet de ces études a été basé sur les différentes séries statistiques concernant les
sécurité sociale et au niveau du registre central du commerce, qui sont des sources officielles
Nous avons également fait appel aux données de la direction de la statistique et celles du
Le deuxième volet de ces études a consisté en une enquête ayant pour but de déterminer les
caractéristiques des promoteurs, de leurs entreprises, des difficultés qu’elles ont pu rencontrer
Cette enquête a été menée auprès d’un échantillon principal de 100 promoteurs de projets .
Lequel a été choisi, par commodité pour notre travail , parmi les entreprises affiliées à la
Ce choix a été fait au hasard en utilisant la méthode des quotas concernant la répartition
Leurs ventilations par région économique ont été faites en tenant compte seulement et
exclusivement des proportions des créations d’entreprises dans chacune des régions .
15
Ainsi notre échantillon se répartit comme suite :
Nous avons aussi confectionné un échantillon de réserve pour pallier à certains problèmes
interlocuteur de répondre,… Donc à chacune de ces défections, nous avons puisé dans
Nous avons ainsi pu recueillir par le biais d’un entretien direct une partie des informations
recherchées (les responsables de ces entreprises refusaient de donner toutes les informations
16
PREMIERE PARTIE
A LA CREATION D’ENTREPEISES
DIFFICULTES DE LA PME
17
CHAPITRE I : - PROFIL DU CREATEUR D’ENTREPRISES ET
A : DEFINITION DE LA PME
B : PLACES DE LA PME
18
A : DEFINITION DE LA PME
Une définition claire de la PME marocaine s’imposant à tout le monde est indis-
Or, le concept de la PME est un concept relativement flou à cause de la grande hétérogénéité
qui le caractérise .
Des classifications basées sur des critères quantitatifs comme le nombre des salariés,
le chiffre d’affaires ou le montant des actifs ont été proposées . Ces classifications, bien
qu’adoptées par plusieurs pays, peuvent avoir des limites .En effet, elles ne permettent pas de
différencier les entreprises très capitalisées et celles utilisant surtout de la main d’œuvre .
Pour lever cette difficulté, on a été amené à ajouter au nombre de salariés et le chiffre
d’affaires ou le montant des actifs; une différenciation par secteur de fabrication ou secteur
commercial . Certains chercheurs ont même proposé des critères qualitatifs basés sur une ap-
En outre, la définition de la PME ne peut pas être universelle .Elle est parfois diverse même
19
La PME par pays selon le nombre d’employés et la taille moyenne des
des établissements manufacturiers
Au Maroc, malgré que tout le monde en parle et malgré que la PME soit devenue familière
à tous, une définition acceptable faisant l’unanimité est restée très difficile à trouver à cause
de l’hétérogénéité du tissu PME et du trop peu de recherches qui lui ont été consacrées .
Cependant, pas moins de cinq définitions ont été proposées, mais celle qui a été la plus
admise et la plus utilisée est celle qu’adoptait le code des investissements de 1983 qui défini-
20
ssait la P M I comme « l’ entreprise dont les investissements à la création ou à l’ extension ne
dépasse pas cinq millions de dirhams et dont la valeur en biens d’équipement par emploi
Procédure Simplifié Accélérée retenait comme conditions d’octroi de crédit un total actif
dirhams augmenté à 7.5 . D’autres critères variés comme le montant de plafond actualisé
d’actif net , le coût par emploi , le taux de rendement interne ou même la localisation géo-
graphique, etc, ont été fixés pour l’éligibilité des PME à des prêts d’institutions
internationales .
concours financier.
La fédération des PME /PMI de la CGEM , a également proposé une définition utilisant
plusieurs critères quantitatifs. Ainsi toute PME / PMI doit employer un effectif stable de
5 à 200 personnes, totaliser un actif net inférieur à 15 millions de dirhams pour un chiffre
d’affaires ne dépassant pas les 50 millions de dirhams. Autre critère clé : le capital ne doit pas
être détenu au delà de 15 % par un groupe . L’ objectif étant d’écarter les filiales des grands
En 1999, une définition basée sur des critères quantitatifs et qualitatifs a été proposée
par le groupe de réflexion initié par le gouvernement et chargé de définir une stratégie pour
le développement de la PME :
_les critères quantitatifs utilisés sont l’effectif ,le chiffre d’affaires et le total bilan :
21
Inférieur à Inférieur à Inférieur à
25 personnes 100 personnes 200 personnes
Effectif
Inférieur à Inférieur à Inférieur à
5 MDH 25MDH 50 MDH
Chiffre
D'affaire
Inférieur à Inférieur à Inférieur à
5 MDH 15 MDH 30 MDH
Total Bilan
Ces critères pourraient être affinés par branche et par secteur d’activité.
gestionnaire ;
*une entreprise n’ayant pas une position dominante dans son marché .
Cette proposition a servi de base pour l’élaboration d’une définition légale, adoptée à l’oc-
Cette dernière s’appuie comme la proposition qui l’inspire sur l’indépendance de la PME
tant pour la détention du capital que pour la gestion et l’absence de position dominante dans
Ainsi une PME est une entreprise gérée et / ou administrée directement par les personnes
physiques qui en sont les propriétaires, copropriétaires ou actionnaires , dont le capital n’est
par plusieurs entreprises ne correspondant pas à la définition de la PME et qui répond aux
conditions suivantes :
_pour les entreprises déjà en activité, avoir un effectif ne dépassant pas 200 personnes,
avoir réalisé au cours des deux derniers exercices,soit un chiffre d’affaires hors taxes inférieur
22
ou égal à 75 millions de dirhams , soit un total bilan annuel n’excédant pas cinquante mil-
lions dirhams .
Toutefois le capital d’une PME peut être détenu à plus de 25 % par des organismes qui peu-
vent être créées dans le but de financer ces PME . Ces organismes peuvent être :
_des organismes financiers dûment habilités à faire appel à l’épargne publique en vue d’ef-
Cette dernière disposition n’est possible qu’à condition que ces organismes n’exercent à
capital ou des droits de vote dans une ou plusieurs entreprises, il est fait addition des effectifs
permanents et des chiffres d’affaires annuels hors taxe ou des totaux des bilans annuels de la
dite PME et des autres entreprises précitées, sans toutefois que le total de chacun des
Cette définition vise l’uniformité du concept PME et sert de base pour définir les
de la PME
23
B : PLACE DE LA PME DANS LES ECONOMIES OCCIDENTALES
Pour pouvoir apprécier à juste valeur le rôle économique et social de la PME, il nous a
_elles sont toutes dominées numériquement par les PME , presque dans les mêmes
Tant par le nombre que par le rôle économique et social, la PME a une place de premier
plan aussi bien aux Etats-Unis que dans les autres pays occidentaux .
Aux Etats-Unis, la place de la PME dans l’économie est importante. Les PME emploient
53 % de la population active du secteur privé, réalisent 47% des ventes de l’ensemble du pays
24
Une situation similaire est retrouvée dans les autres pays occidentaux , comme le montre le
tableau suivant :
cas des Etats-Unies d’Amériques est particulièrement édifiant. De 1993 à 1997, l’économie
Américaine a créé plus de 11 millions d’emplois, dont 8.5 millions de 1993 à fin 1995; et ce
sont principalement les petites entreprises qui ont le plus créé d’emplois récents .
Les grandes entreprises ont, par contre, conduit de difficiles restructurations . On estime à
3 millions le nombre d’emplois perdus par les 500 plus grandes entreprises américaines au
Ce nombre serait de 2 millions supplémentaires dans les années 90 qui sont pourtant des
25
Le dynamisme du marché du travail américain est surtout le fait des petites entreprises. La
SBA (1) estime que 90 % des nouveaux emplois sont créés par des petites entreprises. Elle
montre aussi que le niveau des emplois secrétés par la PME américaine n’est pas inférieur à
Cette propriété de lutte contre le sous emploi de la PME est également retrouvée dans les
pays occidentaux; la proportion d’emplois dans les PME varie dans ces pays entre 50 % et 78
puisqu’ elles contribuent à la formation du PIB dans une proportion comprise entre 30 % et
64 %. En France, elle est de 61.8 % et elle est respectivement de 64.3 % et de 56.7 % pour
du PIB . La performance de la PME américaine est d’autant plus remarquable que le PIB est
en croissance continue depuis 1992. Cette croissance se situe entre + 2 % en 1992 et +3.5 %
(1) SBA: Small of business administration , organisme officiel , chargé de la promotion de la petite entreprise
aux Etats –Unis d’Amérique
26
b) une participation à la mutation structurelle de l économie
La structure des économies occidentales s’est modifiée de façon notable avec l’évolution
des technologies, des goûts des consommateurs , des canaux de distribution . Ainsi des
mutations massives des populations actives des autres secteurs vers les secteurs du commerce
et des services se sont produites avec une accélération de ce phénomène pendant les dernières
années. De 1950 à 1994 par exemple, aux Etats-Unis la proportion de la population active des
services est passée de 12 % à 27 % . Pendant les dix dernières années, le nombre d’employés
Cette mutation s’est surtout illustrée dans le secteur des nouvelles technologies en grande
partie grâce aux PME qui y ont joué un rôle de première importance .
En examinant le fichier des patentes, le nombre des entreprises patentées est de 392300 en
1988; 99.6 % de ces entreprises sont des unités de moins de 50 salariés. Au sein de ces PME
63 % relèvent de l’informel .
En 1995, le nombre d’entreprises est estimé à 527500, soit une progression de 135200 dont
Selon les données fiscales, rapportées par la direction de la statistique, il y a en 1995, 42600
entreprises dont 92 % sont des PME; les PME étant définies comme des unités réalisant un
27
industries) à 6100 sur un total de 6600 unités industrielles, soit 92.4 % ( chiffres de 1998).
Rappelons que la PMI est l’entreprise qui emploie moins de 200 salariés, selon le ministère
de l’industrie.
Ainsi, le tissu économique marocain est constitué à plus de 92 % par des petites et moyennes
entreprises .
De 1980 à 1994, les PMI ont créé 94489 emplois, soit 54.1% de l’ensembles des emplois
Le Centre Marocain de Conjoncture note que la production des PMI a été plus soutenue que
celle de l’ensemble des entreprises industrielles sur cette période. Elle a en effet progressé de
Malgré ces progrès, la contribution à l’économie des PMI, qui représentent 92 % du parc
industriel, reste inférieure à celle des grandes entreprises, lesquelles ne représentent que
8 %. En effet, selon les données du ministère de l’industrie de 1998, les emplois dans les
des PMI.
Par ailleurs et selon les derniers chiffres donnés par la CNSS ( 2003 ), le nombre des
emplois dans les PME, tous secteurs confondues, représentent environ 55 % . Cependant
toutes les sources s’accordent à dire que les PME ne contribuent au PIB qu’à hauteur de 10 %.
Ce constat est d’autant plus inquiétant que les PME de pays émergents comme la Turquie
Ou l’Afrique du sud par exemple, contribuent dans des proportions plus importantes aux PIB
28
c) la participation de la PME à la mutation structurelle de l’économie
de la totalité des entreprises ( chiffres des entreprises patentées, estimés en 1995 à partir du re-
censement de 1988).
Cette proportion varie, en fait de 61.7 % pour le secteur énergie et mines à 99.3 % pour le
Il faut noter aussi que les micro- entreprises commerciales et du secteur de la réparation
constituent plus de 51 % de la totalité des entreprises marocaines tous secteurs et toutes tailles
Par conséquent, le tissu économique marocain pourrait être considéré à juste titre comme un
tissu de PME et même de micro- entreprises dont une partie non négligeable relève du secteur
informel .
Si on ne considère que le secteur formel, sur les 39200 PME recensées par la direction de la
1 % du secteur primaire .
Le dernier rapport de la CNSS publié, concernant son bilan d’activité, confirme la situation
dominante en 2003, du secteur du commerce et du secteur des services dans le tissu productif
29
Répartition des établissements patentés par secteur et par taille
(y compris les entreprises relevant du secteur informel)
Secteur d’ Nombre pourcentage d’établissements par nombre
d’unités d’établissements taille (chiffre de 1988 )
activité estimé en1995 en 1988
0à9 10 à 49 50 et plus
Agriculture
Sylviculture 4389 84.7 13.7 1.6 4708
Pêche
Industrie
extractive . 1700 61.7 31.2 7.1 998
Electricité
Eau et gaz
Industrie
Manufacturière 88511 94.1 4.3 1.6 60288
Constructions
Et TP 21572 84.4 13.6 2.0 13201
Commerce et
Réparation 270888 99.3 O.6 O.1 219696
Hôtels et
Restaurants 30306 97.5 2.2 O.3 20933
Transports et
Communications 30568 98.1 1.5 0.4 24025
Activités
Financières 2722 84.0 13.2 2.8 1879
Autres
Services 76636 98.6 1.3 O.1 46545
Total 527 292 97.4 2.2 0.4 392 263
_ le tissu économique est dominé par la petite entreprise ou même la très petite entreprise
s’activant dans le commerce de proximité et le secteur des services aux ménages et des
emplois de proximité ;
_ les entreprises de plus de 50 employés dans les services sont plus nombreuses dans les
30
e) Répartition géographique de la PME marocaine
(statistiques des entreprises patentées de 1995)
Le Maroc est caractérisé par de grandes disparités de développement qui se traduisent entre
autres par une répartition géographique inégale de son parc national d’entreprises. La région
ces deux région réunies s’accaparent plus de la moitié du tissu productif national. Les autres
régions(1) qui sont au nombre de cinq se partagent moins de 45 % des entreprises du pays .
Le nombre d’entreprises pour 1000 habitants calculé pour chaque région est plus édifiant
Le nombre d’entreprises pour 1000 habitants est de 25 pour la région du Centre et 20.31
Pour la région du Nord-Ouest. Dans l’ensemble des cinq autres régions qui sont le Sud,
le Tensift, Le Centre Nord, L’Oriental et Le Centre Sud, il n’y a que 16.73 entreprises pour
31
En conclusion : le Maroc se caractérise par :
Nord- Ouest;
__La primauté de la région du Centre sur le plan économique, qui constitue à juste titre le
poumon économique du Maroc: avec plus du quart de la population, cette région contient plus
du tiers de la totalité des entreprises marocaines; ceci est d’autant plus vrai que les entités
les plus solides et qui secrètent le plus de richesse sont concentrées dans le grand Casablanca
et sa région .
La PME joue un rôle sociale indéniable au Maroc. Elle permet de lutter contre le chô-
mage et d’atténuer l’effet négatif de l’exode rural . Mais les emplois qu’elle crée, restent
d’un niveau technique et de rémunération inférieurs par rapport aux grandes entreprises .
important du tertiaire, cependant, ne doit pas cacher qu’il s’agit pour une part importante
d’activités de faible valeur ajoutée ou d’activité de subsistance et non d’activités dites quater-
La PME ne constitue pas encore le vecteur par lequel s’initie le développement des
Activités à grande valeur ajoutée et à fort potentiel d’expansion et n’assume pas encore
32
C: PROFIL GENERAL DES CREATEURS D’ENTREPRISES
Il ne suffit pas de créer une entreprise, mais il faut savoir la pérenniser et la faire
prospérer. Chaque investisseur doit mettre toutes les chances de son coté avant de se lancer
Par conséquent il doit, au préalable, voir si les conditions qui favorisent ses chances sont
rassemblées :
*S’assurer de la faisabilité du projet en trouvant l’idée de création, qui doit être une réponse
à une attente non satisfaite ou à un problème constaté et qui doit être susceptible de passer
*Savoir dégager les grands axes en déterminant les objectifs, les moyens et les ressources
µ En faisant sa propre évaluation, on doit considérer ses forces, ses faiblesses et les
qualités dont on est doté; le savoir- faire, le professionnalisme, l’esprit d’initiative, la capacité
Il va sans dire que toutes ces qualités ne peuvent être guère de l’apanage d’une seule
personne, mais elles sont plus ou moins nécessaires en fonction des projets.
33
Le promoteur doit évaluer le degré d’adéquation entre sa formation et les exigences de sa
En fait, ce qu’il faut, c’est la cohérence entre le créateur et le projet qu’ il porte.
La création d’entreprise est donc une œuvre de longue haleine,très complexe,très astreignante
et surtout très sélective; d’où l’importance du profil du promoteur pour la réussite de tel ou
tel projet .
Ce profil que nous essaierons de dégager à travers le résultat de l’enquête que nous avons
effectuée auprès d’un échantillon de jeunes créateurs de100 PME choisies à partir des fichiers
de la CNSS au hasard, selon la méthode des quotas pour leur répartition géographique prenant
Alors que la population marocaine se compose de 50.3% de femmes, seuls 7 % des créateurs
Il existe par conséquent, un grand décalage entre la proportion des femmes dans la population
Ce décalage n’est pas propre au Maroc et aux pays à développement socio-économique simi-
laire, mais il existe aussi dans les pays développés, il est vrai dans des proportions moins
importantes. A titre d’exemple en France, seulement un chef d’entreprise(2) sur quatre est une
femme. Cependant, une étude a démontré que « bénéficiant des mêmes atouts que leurs col-
lègues hommes,les femmes créent sans complexe et réussissent dans les mêmes proportions ».
(2) d’après A Netowski et P Meslard ,article paru dans la revue « objectifs PME », juillet 1997 .
34
Dans notre pays, ce décalage peut trouver sa cause principale dans des considérations socio-
culturelles .
Dans les sociétés arabo- musulmanes, et bien que l’Islam n’a jamais interdit à la femme d’
être plus qu’ailleurs, dans son foyer familial. Ainsi parmi la population active, la femme ne
Une deuxième explication de ce décalage se trouve certainement dans le taux trop élevé de
une expérience professionnelle sont à notre sens déterminants pour pouvoir franchir le
Cependant, nous pensons que cet écart va se combler progressivement grâce à l’accès de
autre part.
Par ailleurs, la prise de conscience de plus en plus forte des capacités de la femme, de son
dynamisme par elle-même et par le reste de la société, facilitera son accession aux postes de
Un constat dans ce sens a été fait lors d’un séminaire organisé par la chambre allemande de
nombre des femmes chefs d’entreprises, y compris les micro-entreprises ne cessait d’aug-
Il serait édifiant de comparer le taux des marocaines entrepreneuses à celui des femmes
d’un pays maghrébin comme la Tunisie ou des dispositions en faveur des femmes ont été
35
2) REPARTITION DES PROMOTEURS PAR AGE
tranches d’âge
pourcentage 16 43 29 12
La moyenne d’âge de nos entrepreneurs à la création de leur entreprise est de 39 ans tous
sexes confondus. Mais si on ne considère que les femmes, les âges s’étendent entre 32 et 49
la tranche d’âge la plus entreprenante est la tranche des 31-40 ans quelque soit le sexe .
A l’inverse les plus de 50 ans sont les moins séduits par la création d’entreprises
d’expériences pour avoir une plus grande confiance en soi et ou peut être l’ambition est
plus grande et ou le désir de changer son statut de salarié pour le statut fort prestigieux
Cependant plus on avance dans l’âge, surtout après la cinquantaine, plus ce désir s’
Alors que quand on est très jeune, à 21, 22, 23 et même, à 25 ans, on est sujet à
des doutes et on n’ est pas encore fixé sur la direction à donner à sa vie. Pour beaucoup
c’est encore l’âge des études, pour d’autres le statut de salariés est plus recherché. En
effet, dans notre échantillon, l’entrepreneur le plus jeune a 26 ans. A cet âge aussi, le manque
36
3)FORMATION ET EXPERIENCE PROFESSIONNELLE
et sociale .
14% des créateurs d’entreprise ont un niveau supérieur ou égal au baccalauréat ; 44% ont un
En revanche, tous les promoteurs ont une expérience professionnelle avant d’entreprendre .
Ils sont 95 % à l’avoir dans le domaine où ils entreprennent . Cette expérience est en général
longue. Elle est de plus de 15 ans pour 33 % de notre échantillon, de 10 à 15 ans pour 30%, de
Ainsi la création d’entreprise est une affaire surtout de gens peu ou moyennement instruits
Par conséquent, la majorité des entreprises créées au Maroc ne peuvent être que de faible
valeur ajoutée, telles que des commerces, des ateliers de réparation, d’artisanat, ou des
les technologies modernes ne peuvent être que rarissimes car elles sont peu accessibles
l’enseignement supérieur pour entreprendre . Ceux là même qui sont capables d’assimiler
Cette réticence est liée à une mentalité qui a sévi et qui continue de sévir au Maroc et qui
ferait préférer un travail dans l’administration publique à tout autre statut, en particulier au
37
Elle peut aussi s’expliquer par l’absence de la sensibilisation des étudiants à l’esprit d’entre-
scolaire.
Mais une enquête menée par un cabinet conseil (1) , à la demande de l’AFEM ( association
des femmes chefs d’entreprises ) et consistant à recenser ces dirigeantes , à dégager leurs
profils et rapporter leurs difficultés ainsi que leurs aspirations de managers, semble atténuer
ce constat. Ainsi sur les 579 femmes chefs d’entreprises recensées, 34 % sont à l’origine de la
création de leur firme.Leur niveau d’instruction est élevé, 60% ont une formation universitaire
elles ont été salariées avant de diriger ou de monter une entreprise; seuls 15% de ces femmes
s’y sont lancées directement après leurs études. L’enquête montre aussi que 40% d’entre elles
Les résultats de cette enquête montrent qu’ à priori, les femmes de cette échantillon
( toutes à la tête d’entreprises bien structurées ) sont en général très bien formées et qu’elles
le font pour une part importante avec l’aide et l’appui de leurs familles .
Par conséquent, un milieu familiale éduqué et d’un certain niveau d’aisance favorise
l’accès des femmes pour la création et la direction d’entreprises pourvu que celles-ci soient
De même dans cette catégorie, une plus grande confiance en soi et un goût du risque et la
capacité de l’assumer expliqueraient la proportion plus importante que dans notre échantillon
38
3)MOTIVATIONS POUR LA CREATION D’ENTREPRISES
pour sa pérennité. Pour oser franchir le pas d’une situation stable sûre et même si elle est plus
ou moins confortable, à une situation qui peut être incertaine où on risque son argent et où
l’investissement en temps ne se compte pas, il faut avoir de fortes motivations. Ces motiva-
tions sont nombreuses et peuvent être différentes d’un entrepreneur à un autre. Elles peuvent
être d’ordre financier et économique, d’ordre familial, ou être en rapport avec la recherche
d’un épanouissement personnel. On a par conséquent essayer de trouver ce qui le plus motive
Il est bien entendu que chaque individu peut avoir une ou plusieurs motivations imbriquées
Le gain d’argent a été cité dans 76 % des cas. Il a motivé toutes les tranches d’âge, quel
que soit le niveau de formation, mais de façon inégale. La catégorie la plus intéressée par
l’argent est celle ayant un niveau supérieur d’études. Dans cette catégorie, 86 % l’affirment.
Ils sont 77 % parmi les promoteurs ayant un niveau d’instruction secondaire à être motivés
39
b)La recherche de l’indépendance
affaire .
39 % de notre échantillon ont été encouragés pour entreprendre par la disponibilité des
moyens financiers . On uilise ses économies et on fait appel à la solidarité familiale qui joue
à fond non seulement grâce à des proches parents mais aussi parfois grâce à des parents
Si une majorité de nos entrepreneurs s’élevant à 85% sont conscients d’avoir pris un risque
en créant leur propre entreprise, seul une minorité, 3%, affirment aimer prendre des risques.
Malgré la diversité des buts et des aptitudes des créateurs d’entreprise, on peut essayer de
Il serait plutôt un homme qu’une femme, son âge se situerait autour de 39 ans, d’un
niveau d’instruction fondamental ou secondaire, se lançant par nécessité ou par goût dans
une activité proche du métier où il a accumulé une expérience significative, grâce en partie
40
d’argent mais n’aime pas prendre de risque .
Parmi nos entrepreneurs, la majorité privilégie l’endettement familial avant toute autre
forme de financement
Elle se sent également très responsabilisée à cause de la nature des fonds investis(fonds
familiaux) ; son premier souci est la pérennisation de son affaire et son développement
progressif .
Elle cherche d’emblée des profits susceptibles d’assurer un revenu pouvant être à même de
Dans cette catégorie, les collaborateurs sont choisis, prioritairement, dans le cercle de
A côté de cette catégorie, il existe aussi un groupe moins important en nombre d’ entrepre-
neurs mieux formés ayant une expérience professionnelle plus conséquente dans un
Ce sont en général des personnes qui n’ont pas hésité à abandonner une situation souvent
Ils franchissent le pas pour avoir le statut fort prestigieux de patron, pour gagner le
41
°°°°°°°
En conclusion ; les profils à fort potentiel restent peu présents parmi nos créateurs d’entre-
prises . la PME pour assurer son rôle de moteur de croissance, et de facteur d’adaptation aux
matière grise, notamment, l’ingénierie et les services aux entreprises et surtout les nouvelles
Les femmes doivent être encouragées sur la voix de l’entreprenariat car l’expérience du
micro-crédit a montré qu’elles réussissent mieux que les hommes et qu’elles recèlent, si l’on
croit et compare les résultats scolaires, certainement autant sinon plus de potentialités que
les hommes . Ces potentialités ne devraient pas être gâchées pour de simples considérations
42
D : LES OBSTACLES A LA CREATION D’ENTREPRISES
Malgré les dispositions prises par les pouvoirs publics qui tentent de créer un environnement
Parmi ces contraintes, on peut en citer les principales qui sont d’ordre administratif, d’ordre
foncier et financier
1989 avec l’appui d’organismes internationaux ont entrepris des études qui ont débouché
sur plusieurs recommandations plus ou moins suivies d’effet, visant une meilleure organisa-
et effectuée en 1998, conclut que le système administratif est trop bureaucratique, opaque
avec une multitude d’intervenants avec souvent des conflits de compétence. Elle révèle que
pour l’immatriculation d’une entreprise, il faut pas moins de 9 étapes et les pièces admini-
stratives font intervenir 5 services administratifs différents. Les démarches sont souvent inu-
tilement multipliées parfois auprès du même service et les mêmes documents sont exigés
(1) Etude réalisée par le cabinet PRICE WATER HOUSE COOPERS ; novembre 1998 dont les résultats sont
rapportés par le journal « l’Economiste » du 20/ 10/ 1998 page 18 .
43
Ces dysfonctionnements s’expliqueraient par ce qui suit :
_une interprétation restrictive des textes qui sont nombreux et susceptibles de se prêter à ce
genre d’interprétation ;
_un manque d’informations claires et fiables, ce qui est particuliérement gênant pour les
PME dont les moyens ne permettent pas le recours aux services des spécialistes privés .
La persistance des problèmes administratifs a fini par produire une volonté politique
sans précédent manifestée par la plus haute autorité de l’Etat . Celle-ci s’est traduite par un
certain nombre de mesures parmi lesquelles la création des centres régionaux d’investis-
priorité pour les walis des wilayas et les gouverneurs des préfectures et des provinces.
la création d’entreprises assez faciles et rapides. En outre, l’accueil réservé aux promoteurs
est jugé bon dans 48 % des cas et même excellent dans 27 % des cas .
Par ailleurs, le dernier rapport de la banque mondiale rendu public en septembre 2004, con-
firme que cette prise en main des choses a donné ses fruits .
En effet, ce rapport classe le Maroc deuxième parmi les pays qui ont réussi à réduire les
procédures pour la création des entreprises .Le nombre de ces procédures n’est plus que 4
au Maroc contre 5 en Tunisie et il faut 11jours au Maroc pour créer son entreprise contre
44
14 en Tunisie et 50 en Algérie, indique le rapport.
En Tunisie, par exemple, les guichets uniques ont été créés en 1990 pour faciliter les démar-
demander l’instauration de guichet et dossier uniques; mais nous sommes persuadés que
cette solution adoptée n’aurait rien changé sans une volonté réelle manifestée par les plus
un problème technique .
marocaines à l’étranger.
En effet, il faut savoir que certains consulats marocains ne délivrent que des visas à entrée
unique, ce qui cause une perte inutile en temps et des coûts supplémentaires difficilement
acceptables par les promoteurs étrangers. De même l’obligation d’un visa de sortie et de
retour pour les résidents étrangers au Maroc notamment pour des ressortissants de certains
pays arabes y compris les investisseurs est vécue comme une contrainte d’autant plus qu’elle
45
2)LES CONTRAINES LIES AUX LOCAUX ET AUX SITES DES ENTREPRISES
Le local d’une entreprise doit être choisi en fonction de la nature et de l’intensité de son
activité. Un local mal choisi peut mettre en péril l’activité d’une entreprise. Or les démarches
En effet, la recherche d’un local pour leur entreprise est jugée trop difficile et trop éprou-
vante par les jeunes promoteurs . Ils sont 75 % de notre échantillon à le déclarer .
Le loyer et le prix du local ou du pas de porte sont aussi jugés excessifs pour 71 % de
nos interviéwés. Ils auraient pourtant souhaité moins investir dans le local pour pouvoir plus
Notons qu’ils sont 39 % à disposer d’une location simple, 43 % à avoir une location avec
Ce problème des locaux est aggravé par une spéculation assez vive surtout présente dans les
zones urbaines rendant ces locaux malgré leur abondance difficilement accessibles. En outre,
une enquête (1) révèle que les zones industrielles souffrent de plusieurs lacunes et n’offrent
_elles sont pour la majorité délabrées, mal entretenues et mal équipées notamment en
_elles sont mal adaptées et peu accessibles aux PME, les prix ne constituant pas un
_elles sont même parfois sujet à des pratiques spéculatives qui les rendent trop onéreux
pour les PME à cause notamment d’un mode d’attribution trop laxiste ;
_les délais d’attribution des lots équipés ne sont pas souvent respectés et prennent parfois
_elles souffrent d’un déficit de l’infrastructure hors site ( routes, réseau d’électricité) .
46
Cette enquête a aussi révélé que les procédures d’acquisition des terrains appartenant à l’Etat
De même le manque de transparence qui semble caractériser les procédures au niveau des
Au Maroc, le temps d’accès au terrain et l’aménagement des sites s’en trouvent plus allongés
que pour des pays concurrents tels que la Jordanie, la Malaisie, le Chili,. ..etc. comme le
DUREE
3 3 3
Pays 3 mois mois 3 mois mois mois 3 mois Total
Acquisition Maroc 8 mois à 2 ans
Jordanie 2 à 6 mois
3 mois (
Des
Malaysia moyen)
Chili 2 mois à 2 ans
Maroc 3 à 6 mois
Aménagement
3 à 4,5 mois
Jordanie
Du
Malaysia 3 à 6 mois
Chili 2 mois
Afrique du sud 1 mois
Site
Tanzanie 8 mois
47
3) LES CONTRAINTES FINANCIERES
Dans un pays en voie de développement comme le Maroc qui prône l’économie de marché,
la création d’entreprises notamment de PME doit bénéficier d’un environnement incitatif, no-
tamment financier .
financement adéquat .
Le financement bancaire des créations d’entreprises (en prêts à moyen et à long terme ) est
notre échantillon, par exemple, 37 % n’ont pas eu accès au crédit bancaire à cause des garan-
ties non suffisantes ( 20 cas) , de projets non porteurs (6cas) ,de crédit non sollicité (10 cas )
En outre, 76 % des bénéficiaires d’un prêt bancaire jugeaient les conditions d’accès au
Cependant, le peu de maîtrise pour monter des dossiers valables, manifesté par les créateurs
peut être un obstacle pour l’accès au financement bancaire . Les études préalables des projets
sans juger de leur qualité, restent incomplètes chez 33 % des promoteurs de notre échantillon
En tout cas, il est exigé du promoteur un apport en fonds propres d’au moins 30 % de
l’investissement global, ce qui n’est pas à la portée de tous les promoteurs dont certains
été mises en place pour simplifier les démarches et augmenter les quantums de financement
des projets industriels . Ce sont la procédure simplifiée et accélérée pour les PME (PSA) et
48
L’apport en fonds propres exigé était au minimum de 20 % de la totalité des investissements
En 1989, de nouvelles formules ont été conçues pour atténuer le problème de finance-
ment de création d’entreprises. IL s’agit des lignes BE I mises en place par une convention
signée entre la Banque Européenne d’Investissement d’une part et l’état marocain et le GPBM
d’autre part.
Cette formule permet un quantum de financement pouvant atteindre 70% et une prise de
participation à hauteur de la moitié des apports en fonds propres, mais elle reste réservée aux
Parallèlement un projet similaire a vu le jour avec Bank Al Amal qui permet à des maro-
de crédits à moyens ou à long terme et de bénéficier d’une participation au capital pouvant at-
teindre 20% .
La portée de ces deux dernières formes de financement est limitée à cause de leur cible
restreinte .
prévue pour 2012 ont été également instaurées, mais elles sont jugée inadaptées au PME.
En plus l’accès à ce genre de financement est compliqué à cause, entre autres, de son épar-
Il existe surtout une certaine difficulté pour la PME pour analyser et cerner les différentes
opportunités. Elles sont pour la majorité peu au fait des caractéristiques des offres de finance-
ment, de leurs conditions . Leur degré d’adéquation aux besoins exprimés peut également être
mal apprécié.
49
L’impact par ailleurs des sociétés de partenariat et des prises de participation sur le finance-
ment des PME reste marginal pour cause entre autres de déficit en entreprises jugées inno-
vantes.
Pour contourner les difficultés d’accès aux crédits bancaires et réduire les coûts de finance-
ment, des fonds de garanties ont été mis en place au niveau de la caisse centrale de garantie et
ment au Maroc, le premier est publique et le second est privé .Mais leurs concours en faveur
Le crédit jeunes promoteurs instauré en 1988 devait être la solution de ces problèmes de
financement pour les jeunes promoteurs diplômés et permettrait la multiplication des créa-
tions de PME . L’accès à ce financement étant facile et l’apport personnel en fonds propres
n’ ont malheureusement pas été atteints .Sur 9000 entreprises financées par le crédit jeunes
jeunes promoteurs depuis 1988 environ 40 % sont en difficulté ( défaut de paiement des éché-
En définitive, les banques étant les principaux organismes pour financer les créations d’
entreprises au Maroc, le niveau des garanties et des apports en fonds propres, hormis
de développer les fonds de garanties et les inciter à privilégier le traitement des PME aussi
bien à leur création que pendant leur fonctionnement. De même des primes et des subventions
octroyées par l’Etat et par les collectivités locales pourraient être envisagées pour les créations
d’entreprises et calculées, par exemple, en fonction des emplois prévus par les entreprises
concernées.
50
Il est surtout important d’amener, d’une part, les créateurs d’entreprises à préparer des
dossiers d’investissement de qualité et d’autre part, les banques à accepter de prendre leur
part de risque.
°°°°°°°°
EN CONCLUSION :
l’instauration des CRI devrait être un moyen efficace pour lever les obstacles admi-
Par contre , l’accès des PME au crédit est toujours aussi problématique et le régime
l’investissement .
Le coût du crédit et les garanties exigées sont fortement rédhibitoires pour les PME .
tion de certaines décisions au niveau des wilayas et une certaine politique de zones indus-
même, l’accès à un local en ville des petites unités reste très difficile à cause de la spécula-
51
CHAPITRE II : - CARACTERISTIQUES, ENVIRONNEMENT ET
DIFFICULTES DE LA PME
A : CARACTERISTIQUES DE LA PME
B : ENVIRONNEMENT DE LA PME
C : DIFFICULTES DE LA PME
52
A : CARACTERISTIQUES DE LA PME
A côté de la grande, la PME vit et participe à la vie économique et sociale du pays.
Cependant c’est une entité à part qui peut avoir des difficultés spécifiques qui peuvent être
Elle peut être perceptible à travers les relations hiérarchiques, la division des tâches et
Or au Maroc, tout le monde s’accorde sur l’aspect peu structuré de la majorité des PME .En
effet, l’entreprise marocaine est pour une part assez importante une entreprise familiale,
autant par la nature du capital que de la gestion . Ceci peut être une force ou une faiblesse,
dans la mesure où on porte à la direction des membres de la famille dont les qualités pour
membre de la famille possédant les aptitudes du bon dirigeant peut être un atout considérable
pour son développement . Dans le cas contraire, ce type de nomination ne peut que précipiter
les faillites .
En outre, différents auteurs(1) mettent l’accent sur l’absence d’une organisation claire au ni-
(1)Bouzidi Azzouzi : « PME ,stratégie et développement au Maroc » ,edition à compte d’auteur 1997,page 176.
53
Il n’y a pas de fixation précise des tâches et des responsabilités .Un décideur peut se
disperser dans des tâches subalternes d’exécutant et les ouvriers ne sont pas spécialisés et
En plus, il n’y a pas de gestion des ressources humaines objective et équitable:les rémunéra-
tions et les promotions sont influencées par les considérations familiales ,amicales ….etc.; ce
qui se répercute négativement sur la qualité du personnel .Les plus compétents partent vers les
Par ailleurs, les informations circulent mal et de façon peu claire entre les différents niveaux
de hiérarchie occasionnant un retard dans l’exécution des tâches et des surcoûts de produ-
Parfois même, il n’est pas rare que des directives parfois contradictoires soient données , en
l’occurrence dans des entreprises familiales où la direction est partagée entre plusieurs
membres .
(1)Ibn Abdeljalil : Les concepts de la PME et de l’entrepreneur propriétaire dirigeant , polycopié séminaire
politique économique 1997 page 15 .
54
a ) le dirigeant de PME : profil et mode de gestion
Le manager de la PME marocaine est dans la majorité des cas son propriétaire, comme on
vient de le signaler .
Le capital et le pouvoir sont concentrés entre les mains de ce dernier . Le système est
souvent centralisé et ne tolère guère la délégation des responsabilités .Le dirigeant remplit
gestion est parfois limitée et que parfois ce handicap se double d’une incompétence ou
Cette fragilisation est souvent accentuée par le manque de cadres compétents qu’il est diffi-
A lui seul, le dirigeant va être incapable de disposer d’informations fiables, de les analyser
convenablement . Ainsi, les décisions qu’il peut prendre ne peuvent être qu’intuitives et
souvent arbitraires .
En outre, le dirigeant de la PME est pour une part importante de compétence très limitée en
matière de gestion .
Une étude (1) portant sur un échantillon de 128 entreprises industrielles a, en effet, montré
d’une entreprise ne peut se concevoir sans tableaux de bord, sans indicateurs …etc .
(1)M TAZI : « Difficultés des exportations marocaines »,Revue gestion et société ,n°13 ,1994 ,p 55-61
55
Une autre étude(1) portant sur un échantillon de 56 entreprises défaillantes montre que
les erreurs de gestion et l’incompétence des dirigeants ont été observées et identifiées
Ces erreurs peuvent toucher à tous les domaines de l’entreprise et peuvent rentrer dans le
cadre de la gestion courante ou stratégique .Elles peuvent se traduire par les difficultés
la concurrence ,
-etc .
affaires peuvent être jugulées par l’incorporation de cadres compétents et leur responsabi-
(1)M TAZI « les causes de défaillance des entreprises au Maroc : éssai d’explication »,mémoire de DES ,
université Hassan II ,Casablanca ,1993
56
b ) L’encadrement et le personnel
La qualité de l’encadrement et des agents d’une entreprise est l’élément le plus déterminant
quelle que soit sa taille mais il est plus important dans la PME que dans la grande entreprise.
Il est présent dans tous les départements de l’entreprise et dans tous les secteurs d’activité
Plusieurs études ont été consacrées à l’encadrement au sein de l’entreprise dont une étude ef-
Les résultats de cette enquête sont d’autant plus inquiétants qu’elle s’est intéressée aux
entreprises les plus organisées du pays en l’occurrence les entreprises adhérant à la CGEM .
Cette étude estimait qu’en moyenne sur 100 salariés d’une entreprise :
__65 étaient des main- d’œuvres et des ouvriers spécialisés sans qualification notable,
Ce taux était de 18% dans le secteur des banques et des assurances, 9% dans le secteur du
tion .Il faut surtout noter que ce taux était nul chez 41% des entreprises où parfois la fonction
d’encadrement n’était même pas identifiée. Signalons que toutes ces dernières étaient des
PME.
En outre, cette encadrement reste inégale en fonction des départements : une entreprise sur
57
deux a un directeur financier, mais seulement une sur six dispose d’un directeur technique et
près d’une sur cinq d’un département des ressources humaines . Cependant un département
des ressources humaines, digne de ce nom, n’est pratiquement retrouvé que dans les
grandes structures; il n’y a que 30% seulement des responsables qui se préoccupent de
Il existe plusieurs facteurs à l’origine du faible taux d’encadrement dans les PME qui
tiennent à des considérations culturelles à une mauvaise perception de l’intérêt d’un bon enca-
La nature familiale de la plus part des PME marocaines fait qu’il existe plusieurs interactions
famille .La manifestation la plus visible de ce constat est “le recrutement“ autant que possible
des membres de la famille, même les plus lointains, principalement dans les postes de res-
ponsabilité et accessoirement dans les postes subalternes selon un processus qui privilégie
la parenté à la compétence .
On se retrouve souvent avec des états majors pléthoriques incompatibles avec la taille
des PME, faits de membres ( par exemple le père et ses enfants ) qui peuvent ne pas avoir
Il y a une réticence par conséquent,à faire appel à des cadres compétents extérieurs au cercle
familial . Combien même, des cadres sont recrutés, ils se retrouvent souvent subordonnés à
qui peut conduire à une sclérose d’une telle organisation par une démobilisation de ces cadres
ou par leur départ vers une autre entreprise où ils pensent plus s’épanouir et avoir la liberté de
La faiblesse du taux d’encadrement peut aussi s’expliquer par des considérations matérielles
ou d’utilité des cadres .Le cadre est jugé trop chère pour la PME ; à l’inverse son rendement
58
potentiel est parfois difficile à admettre par les dirigeants d’entreprises, d’autant plus que le
cadre a besoin d’une période d’adaptation ou d’une formation spécifique avant d’être fonc-
tionnel .
En fait, un cadre adéquat dont les talents sont exploités est un cadre dont le rendement est
c ) La stratégie de l’entreprise
La stratégie est l’ensemble des décisions prises par une entreprise, définies par rapport à des
objectifs hiérarchisés, articulées les unes aux autres et coordonnées au cours du temps sur une
La stratégie résulte d’une interaction entre l’entreprise et son environnement. Son analyse
consiste donc à étudier l’entreprise et son environnement pour formuler des objectifs
hiérarchisés et les moyens à dégager et leur combinaison optimale pour les réaliser. En effet
l’environnement impose des contraintes aux entreprises auxquelles elles peuvent être plus ou
moins sensibles .L’entrepreneur ne doit pas rester passif et doit s’adapter à son environnement
Contrairement à l’idée très répandue, selon laquelle, la stratégie ne doit être réservée qu’à
la grande firme et la PME n’a pas de stratégie ou n’a pas besoin de stratégie , ou ferait de la
stratégie sans le savoir; une stratégie conçue et appliquée, en connaissance de cause, est
L’entreprise notamment la PME doit s’inscrire dans la durée, ce qui implique une projection
,etc .qu’elle doit surmonter par l’acquisition d’avantages comparatifs notamment par rapport
aux concurrents .Pour que l’entreprise survive et dure, elle doit être en mesure de définir des
objectifs précis et de les réaliser selon un schéma harmonieux, dans le moyen et le long terme.
59
L’adoption d’une démarche stratégique adéquate est donc vitale pour la PME (comme
d’ailleurs pour la grande entreprise ) .Elle est d’autant plus nécessaire pour la petite entreprise
que ses moyens humains et financiers sont très limités et qu’elle est plus sensible et plus
Connaissant la structure familiale de la plus part des PME marocaines et le profil de leurs
dirigeants, il serait difficile sans assistance de formuler clairement une stratégie cohérente,
surtout quant les chefs d’entreprises, voulant tout gérer même les détails les plus insignifiants,
sent pas de planifications à moyen ou à long terme .Ce qui semble-t-il est le cas de la majorité
des PME ;
En effet, quand des prévisions sont faites par les PME (1), elles ne dépassent pas, dans le
L’origine de cette aberration peut se trouver dans le niveau de formation de base peu élevé
et dans l’expérience souvent limitée du manager .Il est alors très difficile de savoir poser
-De quels moyens dispose-t-on ? Sont-ils suffisants ?Sont-ils adaptés à ce que nous faisons
ou voulons faire ?
-Quelle est la nature de notre activité ? Rendons-nous un service à nos clients ,qui soit
vraiment valorisant et valorisable ? Maîtrisons-nous toutes les données qui nous rendent aptes
(1) IBN ABDELJALIL : les concepts des PME et d’entrepreneurs propriétaires dirigeants : polycopié séminaire
de politique économique 1997 ;page 17 .Université Hassan II ;Casablanca ;1997
60
La réticence à déléguer et le sous encadrement accentuent le problème .
d ) La gestion financière
Toutes les entreprises ont besoin de moyens financiers pour assurer leur survie et réussir leur
développement .
Il est généralement admis que la PME marocaine est sous capitalisée à cause d’un finance-
ment en fonds propres souvent faibles ne permettant pas de réaliser un programme d’investis-
sement équilibré .
Dans ces conditions, les problèmes financiers auxquels la PME doit d’abord face et à court
terme peuvent résulter de besoins financiers en rapport avec l’exploitation et non couverts par
Les PME utilisent alors abusivement les découverts et les facilités de caisse et d’autres prêts
à court terme pour financer l’investissement aggravant leur deséquilibre financier et finissent
par subordonner leurs activités aux concours bancaires à court terme qui occasionnent des
Ainsi, de telles entreprises deviennent de plus en plus dépendantes vis-à-vis des banques et
ment de créances par exemple . Et très rapidement des problèmes graves de trésorerie surgis-
sent compliqués par la limitation ou carrément la suppression des concours bancaires par mé-
61
S’il n’est pas rare que le dirigeant de la PME fasse appel par sa propre initiative (sans inter-
des immobilisations par des crédits à court terme ou le recours systématique sans véritable
motif le justifiant aux découverts bancaires, il est vrai que le recours à l’endettement à court
terme est également encouragé pour des considérations de prudence et de rentabilité par les
banquiers . Les prêts à court terme sont plus rentables et plus sûre pour les banques .
Celles-ci expliquent le surendettement à court terme des PME /PMI par le fait que ces
entreprises n’offrent pas suffisamment de garanties et présentent des risques élevés pour un
renforcer le fonds propre et à doter son entreprise d’une bonne gestion notamment d’une
réticence des chefs d’entreprises qui par mesure d’indépendance poussée à l’extrême, refusent
(1)N IBN ABDEJALIL « Spécificités financières des PMI » .Séminaire de politique économique ,1997page 65
du polycopié .Université Hassan II ;Casablanca 1997 ;
62
De même, la mauvaise gestion financière peut se refléter dans l’absence d’une comptabilité
claire traduisant la vraie situation de l’entreprise se répercutant sur les calculs des capacités
Or la faible maîtrise des techniques comptables semble caractériser certaines PME qui
par conséquent sont handicapées pour avoir un suivi éclairé de la santé financière de leur
e ) La gestion commerciale
Pour conquérir des parts de marché, les entreprises doivent s’appuyer sur un prix compétitif
ou sur un produit de qualité supérieure ou répondant aux besoins spécifiques des clients .Or
une politique commerciale digne de ce nom reste moins perceptible que ce qu’elle devrait être
au sein de l’entreprise marocaine, comme l’a démontré l’enquête de la CGEM, sus-citée .Les
résultats de cette enquête sont très inquiétants dans la mesure où les entreprises prospectées
-plus de 15% des entreprises sondées n’ont pas de responsable marketing ou de vente ;
-dans 40% des cas, c’est le dirigeant de l’entreprise qui conçoit et définit lui-même la
de clients .
La fonction commerciale est encore plus rudimentaire dans la PME pour deux raisons :
vente ;
63
-une négligence de la fonction commerciale au profit d’autres fonctions jugées plus im-
portantes .
les prix sont fixés, non en tenant compte d’une comptabilité analytique, mais en s’alignant
Il n’y a pas de politique du produit bien réfléchie et elle est généralement calquée sur la
perception qu’on se fait de la concurrence et non sur une analyse objective de cette concur-
rence . Les études et les sondages de satisfaction de la clientèle sont très rarement réalisés .
Le recours aux études de marché est très rare, ce qui handicape l’entreprise pour prendre
des décisions qui doivent être conformes aux exigences et aux tendances de ce marché .
Ces études ne sont pas réalisées parce qu’elles sont jugées inutiles ou trop chères et peu
L’utilisation de la publicité reste limité chez les PME, ce qui les maintient et leurs produits
La recherche de nouveaux marchés intérieurs reste peu développée et l’ accès aux marchés
En définitive il y a :
64
f ) La gestion de la production
_un déficit important dans l’encadrement ; près d’une entreprise sur six disposait d’un
_ des travailleurs bon marché, corvéables à merci mais souvent analphabètes, sans responsabi-
lité précise, pouvant avoir plusieurs tâches qui sont difficiles à maîtriser par une seule
personne surtout si elle est analphabète; ainsi leur rentabilité en devient diminuée ;
_ des effectifs pouvant être inadaptés:pouvant être pléthoriques dans des postes peu productifs
ou au contraire être en nombre insuffisants dans des postes plus sensibles mais recquiérant
une certaine qualification ; les recrutements peuvent être, en effet effectués selon des consi-
dérations autres que des considérations de compétence ou de satisfaction stricte d’un besoin
de l’entreprise ( liens de parenté, origine géographique commune avec les dirigeants, etc .)
_des difficultés pour assimiler les nouvelles techniques de production dans des délais accep-
étrangères) .
Dans ces conditions, il est très difficile d’assurer un bon niveau de productivité et une
Il est également difficile de se positionner sur des créneaux complexes exigeant un savoir-
faire spécifique .
En outre les technologies utilisées sont souvent en retard par rapport aux pays concur-
En effet comme l’a confirmé l’enquête de la CGEM, les outils de production utilisés dans
65
nos entreprises sont jugés par leurs utilisateurs peu productifs et manquant de technologies
*35% des dirigeants estimant leur entreprise compétitive, reconnaissent tout de même
un retard technologique ;
*seuls 10% parmi les grands groupes infirment la compétitivité de leur outil productif .
*46% des responsables interrogés affirment que c’est le manque de moyens financiers et
Ce retard technologique ne se traduit pas seulement par une baisse de compétitivité mais
l’environnement .
On peut citer :
productivité, les changement sociaux et les exigences environnementales doivent inciter les
entreprises à se doter des nouvelles technologies, cependant celles-ci doivent être choisies de
66
g ) l’innovation
aval de l’invention .Elle se présente pour Schumpeter comme des nouveaux produits, de
Un rapport de l’OCDE sur les innovations dans les PME (9) souligne que la majorité des
de survivre pressées par la concurrence ou bien contraintes par le nouveau contexte socio-
économique .
L’ absence de concurrence ou sa faiblesse peut donc faire négliger l’innovation. par les
dirigeants .
La grande entreprise que ce soit à cause de son potentiel (2) financier ou de ses efforts supé-
ment une innovation technologique . Cependant des auteurs contredisent cette affirmation et
invoquent par exemple, le statu quo et l’inertie des grandes organisations (4) .Les PME
concentreraient une proportion importante des innovations dans certains secteurs et que cette
67
Les PME marocaines à l’instar des PME étrangères pourraient être, malgré la faiblesse de
leurs moyens, un vivier pour l’innovation . Cependant, les dépenses totales au Maroc en
matières de recherches et de technologie sont faibles et estimés à 0.6 % du PIB, alors que par
exemple pour certains pays émergents, ces dépenses sont de l’ordre de 1à 2 % du PIB et pour
recherche -développement dans le secteur privé sont du fait des grandes entreprises . Les
Cet état des choses résulte de facteurs liés à l’entreprise elle-même d’une part et à son
_ le faible niveau de formation de la majorité des dirigeants des PME qui est en général
peu élevé, or des études ont démontré que les innovateurs sont dans l’ensemble des sujets
diplômés dans les entreprises et la tenue des réunions interdépartementales pour les cadres
_l’analphabétisme très présent chez les ouvriers pourrait être un obstacle pour l’inno-
l’innovation : l’innovation est considérée comme secondaire et peu sûre, en plus elle pourrait
coûter trop chère pour une PME; il existe en outre des résistances au changement de
68
la part des dirigeants et la culture de l’innovation est peu propagée au sein des PME ;
marocaines on peut avancer sans se tromper qu’il n’y a pas de département recherche –
développement .
_l’ absence de pont entre le monde industriel et le monde universitaire : il n’y a guère de
coopération entre l’entreprise et l’université traduite concrètement par des programmes de re-
cherches développées par l’université au profit des entreprises et une politique claire et
formation qui devraient être montés avec la participation des associations d’entrepreneurs ;
industriels;
69
h) la qualité
devrait être organisée de manière à impliquer le plus grand nombre d’agents possibles dans
Par conséquent, la démarche qualité est indispensable pour toute entreprise voulant être
compétitive . Or peu d’entreprises marocaines ont adopté une telle démarche; et ce pour
Au niveau de l’entreprise, les dirigeants ne cernent pas parfois tous les avantages béné-
Ils ne savent pas que grâce à la qualité, on peut réduire les coûts et augmenter les marges.
La fonction qualité est peu répandue dans nos entreprises même les plus organisées et
encore moins dans les PME et quand elle existe, elle est peu développée et quelque peu
moyens humains et à leur niveau de formation .Il est très difficile à une entreprise dépourvue
de cadres d’avoir une politique qualité et d’être en mesure d’avoir une stratégie dans ce sens .
La certification reste également peu accessible à la PME et ce, pour plusieurs raisons :
-manque de moyens financiers que peut engendrer la mise en place de la certification :selon
l’association des qualiticiens du Maroc (AQM), le coût d’une démarche certification pour
70
-retard ou obsolescence des technologies existantes incompatibles avec le niveau de qualité
visé; le renouvellement de cette technologie peut s’avérer trop coûteux pour une petite unité.
culture qualité par le donneur d’ordre ou le client, par l’Etat, par des associations, etc .
-une accessibilité moins difficile pour les centres techniques, les centres de métrologie et les
laboratoires en les multipliant et en les adaptant aussi aux capacités et aux besoins des PME .
Pour informations, en 2002, les PME représentent moins de 25% des entreprises certifiées et
elles sont pour l’essentiel des entreprises tournées vers l’export, indique l’AQM .
° ° ° ° °
En conclusion :
Les PME dans leur grande majorité n’ont pas développé d’atouts intrinsèques , capables
Des situations favorables de quasi monopole ou de faible concurrence ont généré une culture
La mise à niveau s’annonce par conséquent, comme une œuvre vitale, urgente, mais aussi
difficile et de longue haleine . Elle doit mobiliser les pouvoirs publics, les différents
partenaires de l’entreprise et assurer l’adhésion des PME . C’est une opération technique
qui a une dimension éminemment politique et qui a besoin pour réussir d’un changement de
71
B : ENVIRONNEMENT DE LA PME
1) LE MARCHE
Tout entreprise a pour finalité la production et la vente des biens et des services sur le
Cependant l’accès à ce marché peut se heurter à des obstacles qu’on essaiera d’analyser au
voisine les 30 millions de consommateurs, cependant il est admis qu’en réalité ce marché est
_ la faiblesse du revenu : le PNB par habitant est autour de 1240 dollars ( chiffre de 1998 );
ce qui le classe comme le plus faible en Afrique du nord après la Mauritanie; les revenus de
la majorité des foyers n’arrivent en général qu’à couvrir les consommations de première
_la mauvaise et inégale répartition de ces revenus : ces derniers sont concentrés entre les
mains d’une petite minorité lui conférant un pouvoir d’achat trop important par rapport au
pour une part importante dans le circuit de consommation locale mais couvrent des
dépenses pour l’achat de produits étrangers ou acquis à l’extérieur dont notamment les
72
_ une concurrence déloyale de la part des produits de la contrebande qui continuent à innon-
der de plus en plus nos marchés et le détournement de destination des marchandises détaxées.
_ la rétraction des investissement de l’Etat qui est le principal client des entreprises .
Les marchés publics restent peu et difficilement accessibles pour les PME pour les
raisons suivantes :
_dispositions réglementaires d’accès aux marchés publics, draconiennes pour les PME ;
_difficulté de certains promoteurs pour assimiler les procédures d’accès à ce genre de marché
_ marchés proposés en lot unique et ne peuvent être fragmentés, dépassant souvent les
_préférence des grandes structures aux PME de la part des donneurs d’ordre ;
_délais de paiement trop longs de la part de l’Etat, difficilement supportables pour les
petites unités .
_ insuffisance des garanties de transparence et des possibilités de recours dans le cadre des
procédures de réponses aux appels d’offre . Cependant le décret de 1998 concernant les
marchés publiques définit un cadre auquel les opérateurs économiques peuvent se référer
*Marchés à l’export
La pénétration des marchés à l’export reste très limitée . En 2004, le montant des exporta-
tions marocaines est de 85 milliards de dirhams et celui des importations de 155 milliards, soit
un taux de couverture des importations par les exportations de seulement 55% . Moins de
2000 entreprises toutes tailles confondues sont présentes dans les marchés extérieur . Parmi
_la difficulté de supporter les coûts d’exploitation des marchés extérieurs par la majorité des
73
PME ;
_la difficulté d’obtenir des cautions; celles-ci nécessitent des procédures jugées lourdes ;
difficulté de choisir une stratégie adéquate pour pénétrer les marchés extérieurs ;
°°°°
En conclusion : la précarité et le faible niveau de vie orientent les investissements vers les
activités traditionnelles à faible valeur ajoutée qui génèrent peu de revenus . Lesquels ne
peuvent qu’entretenir l’exiguïté du marché. Une meilleure répartition des revenus, l’élimina-
tion de la concurrence déloyale , une meilleure adaptation des marchés publics, etc,
peuvent certes améliorer quelque peu les choses . Mais, la solution de fonds se trouve dans
74
2) LES ETABLISSEMENTS FINACIERS
a ) La bourse
financières afférentes, est une garantie de transparence et de savoir-faire . Elle est également
Cependant l’accès des entreprises ( toutes tailles ) à la bourse reste peu développé à causes
d’une part des conditions d’introduction qui excluent la majorité des entreprises et d’autre
part à cause d’une réticence importante chez un nombre d’ entreprises qui en ont le potentiel.
A l’examen des critères d’introduction à la bourse, on comprend que le nombre des PME
En 2004, sur les 65 entreprises cotées en bourse, 7 seulement sont des PME . En effet les
critères d’introduction en bourse sont au dessus des moyens de la plus part sinon de la quasi-
exigée .
une bonne gestion transparente avec des perspectives de développement sont un préalable
Pour contourner cette difficulté d’accès de la PME à la bourse, un projet de création d’un
Il est destiné aux jeunes entreprises dont l’activité est liée aux nouvelles technologies et aux
75
Les conditions d’accès se veulent accessibles au plus grand nombre de PME- PMI .Pour être
être éligible l’entreprise doit avoir un capital minimum de 5 million de dirham et présenter un
exercice certifié pour pouvoir accéder à la bourse; cependant les actionnaires fondateurs sont
tenus de garder au moins 60% de leurs actions après cette introduction pendant un minimum
b) Les banques
Banque Commercial du Maroc et de Wafa Bank .Il existe un guichet pour 17000 habitants .
_les banques de dépôts classiques au nombre de 7 dont 5 réalisent les deux tiers de la
collecte à savoir Attijari Wafa Bank, la Banque Marocaine du Commerce Extérieur qui sont
de banques françaises .
_le groupe du Crédit Populaire du Maroc qui est constitué de la Banque Centrale Populaire
et son réseau de Banques Populaires Régionales . C’est un organisme public à caractère mu-
tualiste devenu société anonyme depuis février 2002 . Il occupe une position dominante en
_Les anciens organismes financiers qui sont le Crédit Immobilier et Hôtelier, la Caisse
_Divers autres banques spécifiques dont l’objectif initial n’est pas de remplir un rôle de
76
banque de dépôts : il s’agit de Bank Al Amal, de Média Finance Casablanca, de Finance
tion urbaine .Environ un tiers du réseau bancaire est concentrée dans le Grand Casablanca et
50% dans les zones urbaines entre Tanger et Casablanca et si on y ajoute Fès et Meknes, cette
Cette répartition géographique inégale du système bancaire corrobore les disparités inter-
pouvoir décisionnel reste centralisé au niveau des sièges de banques situés pour la majorité à
Casablanca .
Plusieurs réformes du système bancaire ont été entreprises et ont pour objectif la libéra-
Au début du plan d’ajustement structurel, à partir de 1983, les réformes visaient 3 axes :
_la libéralisation des taux d’intérêt débiteurs en 1996 et la même année, le lancement d’un
(1) ELBEKKALI A « Financement monétaire des entreprises,cas du Maroc »,Thèse du doctorat ;Université
Paris Nanterre, 2000 .
77
A partir de 2000, un nouveau plan comptable pour les établissements de crédit a été adopté .
du capital des banques commerciales et les nouveaux textes renforcent le contrôle prudentiel
de la Banque Centrale sur l’ensemble des institutions financières en instituant une coopé-
ration avec les autorités de contrôle des assurances et des marchés des capitaux .
baisse des taux (le taux bancaire est compris entre 7% et 8 % ).Le taux de base pourrait encore
ressource, au fur et à mesure que le secteur bancaire met à niveau son personnel et son mode
de gestion. Ce qui permettrait un accès plus facile des PME à l’investissement bancaire .
Cependant, le système bancaire reste caractérisé par son rechignement à partager le risque
de l’investissement dans les PME . Les PME se trouvent ainsi sous bancarisés et d’après une
étude réalisée recemment par la SFI ( Société Financière Internationale ), 80 % des PME
sondées perçoivent l’accès au financement comme un obstacle majeur pour leur dévelop-
pement . Seules 5 % d’entre elles bénéficient d’un financement bancaire de leurs besoins en
fonds de roulement (1) .Le traitement du financement se trouve confronté à plusieurs entraves
_les garanties exigées aux PME par les banques qui sont jugées exorbitantes ;
_le niveau trop élevé des taux d’intérêt si on tient compte du niveau bas de l’inflation et
_ la non application réelle de la libération complète des taux d’intérêt instaurée en 1997 .
78
D’un autre côté les fonds propres des PME sont faibles et le financement bancaire atteint
de démarrage. Les banques se sentent alors, obligées de se conformer aux règles prudentielles
siers trop superficiels, le peu de sérieux de certains investisseurs et l’utilisation des faux
PME est partagée par les uns et les autres .L’ engagement du banquier pour l’octroi d’un
crédit à long ou à moyen et même à court terme est souvent et d’abord assujetti à des
garanties patrimoniales qui peuvent être même exigées hors du patrimoine de l’entreprise
malgré un statut qui peut être de personne morale. En outre, si la décision du banquier est
à financer, il n’est pas rare que cette décision soit également influencée par les rapports même
extra- professionnels qu’arrivent à tisser les entrepreneurs avec leurs bailleurs de fonds .
qu’on peut analyser non seulement à travers la srtucture de son bilan mais aussi et surtout à
travers son organisation, son management , ses ressources humaines, ses marchés etc .
dans des conditions de viabilité économique . L’approche patrimoniale ne constitue pas une
garantie absolue contre le risque de perte , mais elle est bel et bien un frein pour
l’investissement.
79
Par ailleurs du côté des PME , souvent par manque de compétence, les dossiers sont mal
préparés, mal présentés, ne permettant pas de juger de façon juste de l’état de la PME et de
entreprise; il arrive même que le prêt soit détourné de son objet initial .
°°°°°°°°°°°°
En conclusion : Les banques devraient avoir un comportement différencié vis à vis des
des risques et ne pas exiger des garanties patrimoniales que ne peuvent leur donner la plus
part des PME . D’un autre côté, les autorités doivent permettre le contrôle de transparence des
entreprises par l’instauration d’une coopération entre les banques et l’administration fiscale et
80
3 ) LE SYSTEME FISCAL
La fiscalité est l’une des composantes essentielles de l’environnement de la PME .Une bon-
ne gestion fiscale doit permettre aux entreprises de respecter la législation fiscale d’une part et
de la préserver de ses effets pervers .Malheureusement la fiscalité est perçue par les chefs d’
entreprise comme une contrainte difficile à gérer et difficile à assimiler malgré les réformes
a) la réforme fiscale
L’objectif de cette modernisation est d’harmoniser le système fiscal avec les standards
D’autres actions ont été entreprises à partir de 1991 dans le but d’assouplir les procédures
administratives :
* mise en place d’un plan d’action régional selon les spécificités fiscales des régions ;
trésorerie générale en vue d’arriver à un recouvrement efficace et d’une résolution plus rapide
des contentieux .
de procédures améliorées de recours auprès des commissions locale et nationale est donnée
81
aux entreprises .
Cependant, la fiscalité continue à être perçue par les entrepreneurs comme une contrainte
_ l’impôt sur la société a baissé de 40 à 36% puis à 35% grâce à la charte d’investissement ;
_ la participation à la solidarité nationale liée à l’impôt sur la société a été supprimée; ainsi
_ l’impôt général sur le revenu a été également abaissé d’un taux maximum de 46 à 44% .
Et pourtant, ces baisses restent insuffisantes pour la majorité des entrepreneurs, surtout disent-
ils si on les compare aux taxes en vigueur dans les pays concurrents .
Théoriquement la TVA est un impôt neutre, mais concrètement, il arrive que cette taxe
Ces avances sont généralement génératrices notamment chez les PME des besoins en trésore-
rie, lesquels pour être comblés, nécessitent le recours à des services de financement assez
coûteux .
82
Au même temps , l’entreprise joue le rôle de collecteur d’impôts pour l’Etat en versant à
ce dernier la différence entre la TVA collectée auprès des clients et celle payée aux fournis-
seurs .De ce fait, elle est seule responsable devant l’état pour les montants de TVA à verser.
Par conséquent pour pouvoir assumer cette tâche convenablement, elle doit disposer d’un
personnel compétent dans ce domaine ou alors recourir à des consultations externes; ce qui
d) la fiscalité locale
Les impôts locaux dont bénéficient les communes sont trop nombreuses . Il y a 35 impôts et
redevances différents .Ce nombre sidérant d’impôts et la manière de les fixer rendent la
gestion de la fiscalité locale très compliquée . Parmi les impôts locaux, la taxe urbaine, la taxe
d’édilité et la patente assurent des recettes fiscales des communes .Ces trois impôts sont fixés
matériel .La complexité de ces impôts tient dans la difficulté de l’estimation des équipements
et des loyers qui sont biaisés quand il s’agit par exemple du domaine Habous ou d’un loyer
ancien .
Les autres impôts locaux qui touchent les entreprises sont les redevances sur les enseignes
Certains impôts touchent indirectement les entreprises, comme les droits sur les opérations
83
d)Complexité de la réglementation fiscale
La réglementation fiscale est complexe pour une PME et les procédures la concernant trop
Les résultats d’une enquête menée dans le cadre du mémoire du cycle supérieur de gestion
de l’ISCAE(1) en 1993 restent d’actualité . Cette enquête a été mené auprès d’un échantillon
de 60 dirigeants de PME a révélé que 90% des chefs d’entreprises estiment que les change-
ments fiscaux qui interviennent, chaque année à l’occasion de la nouvelle lois de finances,
complexité
*une obligation de recourir aux services des conseillers fiscaux privés, engendrant des
dépenses supplémentaires .
Il est en outre reproché à ce système de créer des distorsions entre les entreprises à cause
des taux différenciés qui sont pénalisants pour certains et avantageux pour d’autres .
Par ailleurs, au niveau de la charte des investissements, il existe des textes ambigus et qui
ne couvrent pas toutes les situations même les plus courantes; par exemple, cette charte
ne précise pas les provinces où les entreprises sont susceptibles de bénéficier des exonéra-
Une telle conception de la réglementation fiscale, non seulement, pénalise les entreprises
notamment les PME , mais peut aussi favoriser le recours à l’évasion fiscale
(1)M .AMAN . N. AMAN. M.SAHABA « Fiscalité et gestion des PME » . Mémoire du cycle supérieur
de gestion ISCAE ;1993 .
84
°°°°°°°°°°°
gestion des régimes fiscaux complexe et coûteuse, principalement pour la fiscalité locale
et la TVA .
4) L’ENVIRONNEMENT JURIDIQUE
Le développement d’un secteur privé dynamique et compétitif est nécessaire pour assurer le
décollage économique du pays et créer assez d’emplois pour pouvoir absorber les flots
Sur recommandations de la banque mondiale et sous l’impulsion du monde des affaires , les
pouvoirs publiques ont mené des réformes structurelles visant l’orientation des liquidités
Cette réforme a concerné outre le code des douanes, la création des tribunaux de commerce,
le code du travail, le code du commerce et la loi sur la concurrence le code des sociétés et la
propriété industrielle ..
a ) le code du travail
Le code du travail est l’ensemble des textes qui régissent les relations collectives qui se déve-
loppent sur la base du travail salarié entre les travailleurs et leurs représentants (syndicats des
salariés ), les dirigeants d’entreprises ou les syndicats d’employeurs et les pouvoirs publics .
Ces relations concernent les différents aspects de l’activité organisée, il peut s’agir des
85
conditions du travail, du partage des revenus, de la gestion et de l’organisation de l’entre-
prise etc.C’est également dans ce cadre que peuvent se négocier les politiques économiques et
sociales.
Les textes précédents régissant ces relations du travail au Maroc étaient jugés par tous les
et social actuel .
Ni les chefs d’entreprises, ni les syndicats n’étaient satisfaits de ces textes, mais pour des
l’exigeraient ;
* un masse salariale lourde à cause de la législation sur le salaire minimum, des charges
Il n’y a pas de relation entre la flexibilité et la création d’emplois disaient les syndicats; les
employeurs cherchent à licencier les ouvriers anciens pour les remplacer soit, par des
temporaires soit, par de nouveaux ouvriers moins coûteux, ne disposant pas ou disposant de
La position rigide des syndicats d’une part et des patrons d’autre part, fait qu’un
86
nouveau projet de loi réglementant les rapports employeurs- employés, préparé depuis très
longtemps, n’arrivait à voir le jour qu’après 25 ans d’attente et de report, riches en conflits
sociaux .
A ce propos, si la grève est un droit inscrit dans la constitution, il n’y a aucune loi qui en
régit les modalités; si on ajoute à ce constat la légèreté avec laquelle les décisions de grève
sont parfois prises, il est impératif de combler ce vide juridique pour que tout le monde
Nous pensons que la flexibilité doit être préparée et adoptée avant qu’elle ne s’impose d’elle-
même, mais avec certaines conditions qui empêchent les abus et garantissent les intérêts des
salariés .
En outre le nouveau code du travail devrait être préparé en tenant compte aussi du contexte
spécifique de la PME . Notons que les textes juridiques, qu’il est appelé à remplacer,
ont été pensés et conçus initialement pour la grande entreprise sans tenir compte des
spécifiés de la PME qui n’a pas les moyens de faire face aux contraintes imposées par ces
textes .
Il est présenté par le ministre de l’emploi, des affaires sociales et de la solidarité comme « un
un outil garantissant une gestion efficace de l’entreprise » .Il vise à rapprocher le Maroc des
87
_l’interdiction de la discrimination dans le domaine de l’emploi ;
_l’interdiction pour les employeurs de prendre des décisions de rétorsion contre les travail-
heures supplémentaires ;
Le code du travail précise en outre les motifs et les modalités de licenciement .Ainsi un
salarié ne peut être licencié qu’en cas où la preuve d’une faute grave est faite ou pour des
Malgré l’aspect globalement positif de ce code, certains de ses points peuvent susciter des
controverses .Le point le plus discuté est la durée du préavis de grève; le projet de loi le fixe
à 10 jours, les syndicats veulent le fixer à 48 heures, à leur sens un délai trop long peut être
préjudiciable à la réussite d’une grève; alors que la CGEM demande un délai de 15 jours
pour pouvoir disposer de temps nécessaire aux négociations afin que la grève soit le dernier
recours, car d’après les dirigeants de la CGEM, une grève de quelques jours pourrait être
Le code prévoit trois modes de recrutement, un contrat de droit commun à durée indétermi-
raire . Le texte limite la possibilité du travail en CDD à trois secteurs, le BTP, le textile et l’
agroalimentaire et seulement dans trois situations: le remplacement d’un salarié par un autre
dans le cas de la suspension de son contrat du travail, sauf si la suspension résulte d’une
moins que des abus seraient possibles et pourraient renforcer la précarité de l’emploi. De
88
même qu’on pourrait penser que la difficulté de licenciement pourrait être préjudiciable à l’
embauche en CDI .
Par ailleurs la partie coercitive de ce code semble déséquilibrée. Les sanctions prévues sont
plus dissuasives pour les salariés que pour les employeurs . les amendes prévues par exemple
en cas d’entrave à la liberté du travail par un salarié vont de 1500 à 5000 dirhams, alors que
l’employeur est puni d’une amende de 500 à 1200 dirhams pour chaque salarié abusive-
ment sanctionné avec un plafond ne dépassant pas 100 000 dirhams; il pourrait par exemple
Cependant, malgré la publication d’une grande partie des textes d’application du nouveau
code, des divergences d’interprétation sont apparues entre les syndicats et le patronat.Ces di-
aussi la constitution des comités d’hygiène et de sécurité , des bureaux syndicaux et des
comités d’entreprise.La réduction du travail de 48 heures par semaine à 44 heures par semaine
ne doit pas s’accompagner de réduction de salaire ; mais son entrée en application a coïncidé
avec celle de l’augmentation du SMIG . De cette concomitance est née la confusion . Les
syndicats tiennent à un salaire calculé à partir du salaire globale des 48 heures et rapporté à
salaire calculé pour 44 heures sur la base du SMIG horaire ancien majoré de l’augmentation..
Quoi qu’il en soit, la promulgation de ce code est une avancée significative . Il contient
certes des imperfections qui seront plus ou moins perceptibles à l’épreuve du terrain et qu’on
pourrait améliorer par la concertation et le dialogue, mais ces difficultés ne doivent pas
servir d’arguments pour sa remis en cause, car le consensus sera plus encore plus difficile et
plus lent à obtenir . On évitera ainsi de tomber dans les travers du passé et nous préservera des
89
b) la loi sur la concurrence
C’est l’une des réformes introduites dernièrement après des années de discussions ; elle
affaires . L’objectif de cette politique est de tendre vers un plus grand respect des règles
* la neutralité de l’Etat dans la fixation des prix qui seront déterminés par la seule loi de l’of-
fre et de la demande ;
µ prix affiché ;
Si la liberté des prix est la règle, l’Etat peut cependant, intervenir dans des situations
*des monopoles de l’Etat concernant des produits dits stratégiques ( eau, électricité, chemin
de fer … etc. ) ;
sport ) .
90
sécheresse), pouvant provoquer des mouvements de prix .
* des textes portant sur les pratiques anticoncurrentielles et l’entente et l’abus de la partie
dominante ;
Pour veiller au respect de cette loi, des mesures coercitives sont prévues pour les actes qui
Le conseil de la concurrence veille à l’application des différents textes de cette loi, mais
ses attributions ne sont que consultatives ; il donne des avis et propose au premier ministre les
Cependant , il est déplorable que cette loi ne soit pas encore totalement effective .
b ) le code du commerce
Le code de commerce adopté en 1996 apporte des innovations fondamentales dont on peut
citer la suppression de l’autorisation maritale pour l’exercice d’une activité commerciale qui
était auparavant exigée des femmes mariées et qui était de l’avis de la majorité discriminatoire
91
activité économique, mais la mesure la plus importante est l’instauration des procédures d’
alerte et de prévision des faillites et l’amélioration des conditions et des procédures des
cessations d’activité
Avant l’adoption du nouveau code de commerce en 1996, le législateur considérait que tout
commerçant qui a cessé de payer ses créances, est juridiquement en situation de faillite . Le
Des innovations majeures ont été apportées par le nouveau code du commerce qui prévoit
des règles souples, adaptées au contexte économique actuel, pour le traitement des entreprises
en difficulté. Deux niveaux de procédures sont prévus pour les entreprises susceptibles de sur-
vivre .Le premier niveau concerne les mesures de prévention et le second, le redressement
judiciaire . Toute entreprise, même en grande difficulté, n’est pas forcément condamnée et par
conséquent, des efforts de redressement devraient être entrepris avant de proclamer sa faillite .
-il est plus adapté aux grandes entreprises qu’aux PME qui sont plus nombreuses et plus
commerce ;
phase de prévention ;
-les opérations de redressement et de liquidation judiciaire sont menées par le syndic, qui
est l’unique intervenant. Un liquidateur unique représente donc à la fois l’entreprise et les
-la procédure judiciaire de traitement des difficultés concernant les entreprises artisanales
92
-la majorité des entreprises faisant l’objet d’une procédure judiciaire ont été mises en
liquidation.
Après l’adoption de la loi sur les sociétés anonymes(loi 17-95), de nouvelles lois sur les autres
formes juridiques de sociétés ont été adoptées en 1997 . L’objectif étant de moderniser l’en-
vironnement des affaires et d’ aider les entreprises à être plus compétitives et plus efficaces.
Il vise la réduction du recours à la société anonyme (SA) comme forme juridiques pour les
plus de transparence et renforce les notions de protection des associés, de sécurité des tiers, du
Parmi les nouveautés de ce code, on peut aussi citer la société à responsabilité limité d’as-
socié unique .C’est une forme qui devrait permettre de limiter le risque de l’entrepreneur
individuel au montant de son apport au capital de l’entreprise, tout en lui évitant de s’associer
n’avait d’autre possibilité que de monter une entreprise individuelle considérée comme faisant
partie de son propres patrimoine au même titre que ses autres biens et dont il était personnel-
Les nouveaux textes sur les sociétés devraient permettre de moderniser l’environnement
juridique des affaires et d’assainir l’entreprise . Cependant ces nouvelles lois suscitent
beaucoup d’inquiétude chez les opérateurs à cause de leur aspect coercitif. Plusieurs infra-
ctions et délits ont été introduits dans ces textes qui prévoient des sanctions qui peuvent être
pénales. Parmi ces nouveaux délits, on peut citer l’abus de biens sociaux, l’abus de majorité,
93
etc . Notons qu’après la publication de la loi 17-95 sur la SA, jugée trop répressive et
Il est également important de signaler que la SARL est la forme juridique la plus adaptée aux
PME et que ces dernières l’adoptent volontairement. Les modifications apportées par les nou-
veaux textes, outre la possibilité de monter une SARL d’associé unique, permettent en outre
Cependant il est reproché à ces nouvelles lois un formalisme très lourd qui ne peut convenir
aux PME. Ainsi l’ANMA (1) ( Association Marocaine de Sociétés ) avait fait des propositions
celles-ci :
-si les associés donnent quitus au gérant de sa décision, leur décision doit être souveraine
-l’institution du commissariat aux comptes pour la SARL ne se justifie pas: la SARL est
cet organe ;
(18) ANMA : Extrait du rapport du conseil d’administration de l’assemblée générale ordinaire du 29 octobre
1996 .
94
En outre, le dispositif pénal est plus contraignant que celui de la SA pour les infractions
commises, telles que la répartition des dividendes fictifs au moyen d’inventaires frauduleux
ou l’ommission de procéder à la réunion de l’assemblée des associés dans les 6 mois qui
ces dispositions coercitives peuvent concerner des infractions liés à la forme uniquement
Certains dispositions de la loi sur la SARL risque d’être très difficiles à observer par les
petites entreprises dont les moyens humains et financiers sont très limités .
crée en 1999 . Cet office publique est chargé de la gestion de tous les aspects attenant à la
de la gestion des services et données relatifs aux commerces et aux entreprises industrielles,
Une modernisation de l’arsenal juridique a été également entreprise par la mise en œuvre de
la loi n°17.97 qui est finalement rentrée en application, après quelques attentes, à la fin 2004.
Cette nouvelle loi vient conformer la législation marocaine aux dernières normes interna-
tionales dans ce domaine . Elle a été reconnue conforme aux dispositions de l’Accord de
l’OMC ( Organisation Mondiale du Commerce ) sur les aspects des droits de propriété
intellectuelle qui touchent au commerce, par le Conseil des Aspects des Droits de Propriété
95
Intellectuelle relevant de cet organisme . Cette nouvelle loi cerne tous les aspects de la
propriété industrielle, unifient les dispositions législatives, comble les lacunes de l’ancienne
_elle met fin au traitement spécifique réservé à l’ancienne zone internationale de Tanger
_ elle étend la protection aux domaines qui n’existaient pas ou qui n’étaient pas couverts
par l’ancienne législation, par exemple les marques de services, la copropriété des brevets, les
_elle introduit le principe de protection de la propriété industrielle prévue par les con-
_elle définit la contrefaçon comme un acte illégal commis par un tiers suite à une utilisa-
tion illicite ou une imitation frauduleuse d’un titre de propriété intellectuelle, brevet, marque,
_elle prévoit dans son arsenal répressif des sanctions civiles et pénales pour les contre-
facteurs; les sanctions peuvent aller d’une peine d’emprisonnement d’un mois à deux ans
selon la gravité du délit; les amendes vont de 25 000 dirhams à 500 000 dirhams; ces peines
La politique économique et financière a depuis les années 1980, changé dans le sens de
sur l’extérieur .
Ce changement qualitatif s’est accompagné par des réformes de l’administration des douanes
et des impôts indirects dont l’objet est d’adapter sa stratégie et le fonctionnement de ses
96
services aux nouvelles exigences de l’ouverture de notre économie et d’aider les entreprises à
_la création d’un nouveau régime économique : l’entrepôt industriel franc qui cumule les
temporaire ;
accrue des opérateurs concernant le système déclaratif des modalités d’apurement, le régimes
des garanties, le dédouanement à domicile ..etc . Une simplification des procédures a été
Le régime de l’AT est devenu quasiment un régime de droit pour tout opérateur outillé à cet
effet et pour les marchandises admises pour être transformées, pour subir une ouvraison, ou
un complément de main-d’œuvre .
l’exonération des droits de douane est instaurée pour les produits et matériels de produits
destinés à être intégrés dans un processus industriel, soit à servir à la fabrication de produits
destinés principalement à l’exportation mais sous réserve que les matériels restent propriété
étrangère . Les matériels doivent être exportables dans l’état où ils ont été importés après
avoir reçu l’utilisation envisagée. En outre, une exonération de la redevance prévue par
97
l’article 148 du code des douanes est instaurée dans le cas où les produits importés servent
5 ) LE SYSTEME JUDICIAIRE
Le système judiciaire et les lourdeurs administratives sont souvent perçus comme des con-
Des tribunaux administratifs et des tribunaux de commerce ont été créés pour pallier
à ces problèmes. Cependant Les procédures judiciaires peuvent durer des années avant qu’un
jugement définitif ne soit prononcé . Cette situation est encore plus aggravée par les modali-
tés d’exécutions des jugements qui peuvent être tardives ou incomplètes, vidant parfois le
verdict de tout intèrêt pour le plaignant .On peut citer à la décharge de la justice le fort engor-
gement des tribunaux et le nombre insuffisant des moyens humains . Mais ceci ne doit pas
cial . L’absence parfois de visibilité quant à l’issue des contentieux à cause de l’absence de
jurisprudence publiée complique encore plus la situation .Quoi qu’il en soit, le dysfonction-
nement de la justice peut avoir des conséquences graves sur l’entreprise qui peuvent aller
Il est en effet très difficile pour une entreprise,surtout s’il s’agit d’une PME, de supporter
des attentes, qui peuvent atteindre des années avant de voir se dénouer un conflit de façon
98
définitive, quand on sait que ces procédures peuvent être très astreignantes et coûtent souvent
Une meilleure organisation de l’appareil judiciaire avec l’actualisation des codes, une
arbitrage et une meilleure formation des magistrats dans le droit commercial permettraient
d’apporter cette sécurité judiciaire dont ont tant besoin les investisseurs au Maroc.
C’est dans cette optique qu’une réforme de la justice commerciale a été lancée en 2000 avec
l’aide de la Banque Mondiale .Une enveloppe de 5.6 millions d’Euro a été réservée au finan-
Les effets positifs de ces réformes commencent à se faire sentir aussi bien au niveau des
des justiciables que des avocats , des experts , des experts comptables et des notaires; si l’on
croit les conclusions d’un sondage (1) récent, effectué à Rabat, Casablanca, Fès, Tanger,
Marrakech, Agadir, Meknes et Oujda. Cependant 40% des justiciables environ s’estiment peu
99
Une communication accrue dans ce sens pourrait remédier à cette lacune . Des mesures
commerciale, pour l’adapter aux attentes des usagers . Mais le plus important reste le renfor-
cement de la transparence .
°°°°°°°°°°°
judiciaires ont été adoptées récemment, leur mise en application n’est pas encore pleine et
efficace . Elle est même parfois conflictuelle ( code du travail ) . Les décrets d’application
prennent beaucoup trop de temps pour être publiés et sont parfois ambigus .
joue pas encore son rôle . Au niveau judiciaire, malgré quelques progrès, l’insécurité (1)
demeure sur le plan commercial . Des décisions de justice sont jugées aléatoire et les recours
La gestion fiscale de la PME reste, en outre lourde. Et le code du commerce est peu adapté
à la PME, alors qu’elle représente la structure la plus concernée par les défaillances .
100
C : LES DIFFICULTES DES PME
Sans la connaissance des caractéristiques des entreprises défaillantes et les vrais causes de
leur échec, on ne peut pas rechercher les moyens adéquats pour limiter ces échecs, on ne peut
que trouver des solutions intuitives et concevoir des politiques d’aide, de conseil et de
formation inadaptées .
Par contre si on arrivait à bien connaître les caractéristiques de l’entreprise dont la situation
peut aboutir à sa disparition, on pourrait être mieux pourvus pour trouver les moyens de
Cependant l’origine exacte des problèmes des entreprises n’est pas facile à trouver, or les
difficultés avancées sont souvent celles signalées par les chefs d’entreprises et non le
fruit d’une étude approfondie et objective faite à travers des dossiers documentés . En effet
il est très difficile de cerner les vrais causes de l’échec des entreprises car souvent les causes
avancées sont souvent multiples et confondues avec les conséquences . C’est d’ailleurs ce
qu’affirme Jean .F . MALECOT (1) : « Une abondante littérature est consacrée aux causes
des défaillances des entreprises , et la plus part des manuels regorgent d’explications . Peu
d’études dans ce domaine sont cependant satisfaisantes , car les causes et les conséquences
101
Or pour le cas de l’entreprise marocaine, nous nous disposons que des données du ministère
trielle signalées par les chefs d’entreprises et non des difficultés résultant d’une étude appro-
Cependant ces données seront confrontées aux résultats de 2 enquêtes menées par le conseil
national du crédit de France de 1976 à 1986 .Ces enquêtes ont porté sur les causes des défail-
Dans ces enquêtes, les investigations ont été volontairement limitées aux entreprises du
secteur industriel dont la forme juridique est la SA ou la SARL, car ces deux seules formes
Dans le cas marocain, les difficultés prises en compte sont toutes les difficultés qui, au
minimum entraînent une réduction des horaires de travail et au maximum un arrêt définitif
d’activité passant par une réduction d’effectifs ou des arrêts provisoires . Ces difficultés sont
par les difficultés commerciales et les difficultés financières quelque soit la période choisie
(jusqu’à 2004) dans des proportions à peu près équivalentes à ce que montre par exemple
_difficultés commerciales . . . . . : 51 %
102
_difficultés d’approvisionnement ... : 5 %
_conflits sociaux . . . . . . . .. . . : 5 %
_problèmes de management………..: 2 %
d’activité) désignent les problèmes commerciaux comme cause principale de leurs déboires .
Il serait plus profitable de préciser la nature des difficultés commerciales qui peuvent être
diverses et variées .C’est ce qu’explore précisément le CNC français qui révèle que 32.5 %
des disparitions des entreprises sont causées par des difficultés commerciales se répartissant
ainsi :
Toutes ces causes peuvent être liées mais il est important de noter que la baisse de
Richez M a montré que si un client absorbe 40% au moins de la production d’une entreprise,
1 :M.RICHEZ« Prévention des difficultés des entreprises : risques liés à la concentration de la clientèle »,Revue
française de gestion ,n° 157 , mai 1983
103
L’ étude et la bonne connaissance du marché, le choix d’un créneau porteur, une anticipa-
tion des goûts et des habitudes et une maîtrise des circuits de distribution ainsi qu’ une bonne
Les difficultés financières rencontrées par l’entreprise marocaine peuvent être de différents
_problèmes de trésorerie ;
_problèmes de financement ;
Elles sont désignées comme la deuxième cause après les difficultés de commercialisation à
être à l’origine d’un arrêt définitif ou d’une réduction d’activité de l’entreprise industrielle
Il semble que le recouvrement des créances soit un des problèmes majeurs que rencontre
jours après la conclusion de la transaction est très rarement observé . Les délais de paiement
répercute parfois ses difficultés sur ses créanciers, par exemple ses fournisseurs qui les
répercutent à leur tour sur leurs partenaires allongeant les délais de paiement et ainsi de suite
avec la possibilité de transmission en cascade des difficultés de trésorerie sur toute une chaîne
d’entreprises .
104
En 2004 , les incidents cumulés , liés aux effets de commerce sont estimés à 25
Il est en outre, également fréquent que le paiement des marchés publiques prennent
En France, les enquêtes du CNC révèlent que 17.6 % des PME industrielles sont en faillite à
rapport avec des difficultés spécifiques de trésorerie qui peuvent se répartir ainsi :
105
Toutes ces difficultés peuvent être atténuées si le chef d’entreprise a su tisser des
relations de confiance avec ses partenaires externes notamment sa banque, ses clients et ses
fournisseurs .
Il est bien entendu de plus en plus difficile avec le temps et tant que la crise persiste pour
une firme de faire perdurer cette qualité de relations avec ses partenaires. Les entreprises si
elles n’arrivent pas à juguler leurs problèmes sont obligées à plus ou moins échéance de payer
leurs fournisseurs comptant ou avec des délais courts. A l’inverse, elles peuvent être obligées,
à cause de la faiblesse de leur position, pour sauvegarder des débouchés à leurs produits ou
les augmenter, d’accorder à leurs clients des avantages tels que des délais de paiement plus
longs que d’habitude ou des prix de vente réduits par rapport à la concurrence .De même et
Les difficultés sont d’autant plus difficiles à supporter que l’entreprise est petite ou qu’elle
est jeune .
Le poids économique négligeable d’une petite entreprise ne lui permet pas d’être traîtée de
façon avantageuse par ses partenaires. Au contraire de la grande entreprise dont les intérêts
mis en jeu sont tellement importants qu’ils ne peuvent pas être ignorés par ses différents
partenaires .
De même, la jeune entreprise n’a pas encore eu suffisamment le temps de faire des
bénéfices et donc l’opportunité de faire des réserves l’ aidant à mieux supporter ce genre de
difficultés, comme pourrait le faire une entreprise plus âgée . En outre elle n’ a pas eu
suffisamment de temps pour se faire un nom, une réputation pour tisser des relations
privilégiées avec ses différents partenaires, pour diversifier ses clients . Ce qui lui aurait
permis de réduire sa dépendance éventuelle vis-à-vis d’un client important, d’être fournies à
des conditions avantageuses pour les prix et les délais et d’avoir, par exemple, des facilités
106
c) les problèmes de management
Bien qu’ils ne sont que 2 % à avouer avoir ce genre de problèmes, il est très probable qu’
un nombre de difficultés citées par les chefs d’entreprises comme causes principales du
prouvé que 70 % des défaillances sont dues à l’incompétence des dirigeants et aux erreurs
de gestion .
Ce fort pourcentage est en rapport avec la façon archaïque avec laquelle sont gérées la plus
M . TAZI (2) sur une étude qui a porté sur un échantillon de 128 entreprises
leur bilan comptable, leurs comptes d’exploitation et leurs comptes de produits et de charges .
N. IBNABDELJALIL (3), en outre constate que cette gestion est caractérisée par :
_des fonctions non définies :les décideurs et les concepteurs sont également exécutants ;
_une imprécision des droits et des devoirs :chacun doit accepter ce qui lui est demandé
_des rémunérations et des promotions qui ne sont pas faites en fonction des compétences
et des qualifications mais se trouvent influencées par des considérations familiales, amicales
et personnelles .
(1) M TAZI : « Les causes de défaillances des entreprises au Maroc ,essai d’explications » ; mémoire de DES
Université Hassan II ,Casablanca ;1993
(2) M TAZI « Difficultés des exportations marocaines » Revue de gestion et société n° 13 , 1994 pages 55-61 .
(3)N IBNABDELJALIL « Les concepts de PME et d’entrepreneur propriétaire dirigeant » Séminaire de
politique économique ; Université Hassan II . Casablanca1997, page 15 .
107
Les problèmes de management sont également fréquents dans l’entreprise française, en effet
d’après le CNC, 23 % des dépôts de bilans de PMI sont dus aux lacunes de gestion suivantes :
les difficultés d’approvisionnement comme cause principale de leur problèmes .Alors que ces
difficultés ne sont la cause de faillite que de 1.4 % des PMI françaises d’après le CNC .
Ce décalage peut s’expliquer par le fait que le premier pourcentage n’est que la perception
subjective que se font les chefs d’entreprises de leurs problèmes ; et il est probable qu’on con-
En effet une santé économique fragile ou diminuée ne permet pas d’accéder à un approvi-
sionnement à des conditions avantageuses . Ainsi un produit peut être fourni à une firme qui
inspire plus la confiance de ses partenaires au détriment d’une autre plus affaiblie en concé-
108
e)Les conflits sociaux
Les conflits sociaux sont cités par les chefs d’entreprises comme cause principale des
En France, seulement 1.1 % des faillites des PMI sont dues aux conflits sociaux internes .
On espère que la mise en œuvre des dispositions du nouveau code du travail marocain
6) Causes diverses
Ces causes ne sont pas précisées dans le cas marocain , mais elles devraient être liées aux
problèmes suivants :
_des malversations ;
_des sinistres ;
Il est par conséquent très important de bien choisir ses associés et ses collaborateurs .
En France d’après le CNC, il faut noter que les malversations, le décès ou la maladie du
dirigeant, le s sinistres constituent la cause principale de la faillite de 6.4 % des PME indu-
_malversations . . . . . . . :2.6 % ;
_sinistres . . . . . . . . . :1.5 % ;
109
°°°°°°°
En conclusion :
Les problèmes commerciaux et financiers sont à priori les causes principales des
difficultés de l’entreprise marocaine, mais il est permis de penser qu’ils sont induits pour une
part peu négligeable par le mode de gestion adopté, lequel est fortement déterminé par le
incomplète de l’environnement .
110
2 ) METHODES DE PREVISION DES DIFFICULTES
ET DES DEFAILLANCES
La défaillance d’une entreprise a souvent pour origine la défaillance d’un client .Sauvage(1)
affirme que le crédit est un facteur de transmission de la défaillance et que l’une des meil-
inciter les banques et les entreprises à se prémunir contre les risques que peuvent leur faire
La prévision de la défaillance peut s’appuyer sur différentes méthodes dont les plus utilisées
sont basées sur des analyses statistiques des grandeurs comptables et des ratios financiers .
Mais pour affiner sa prédiction, les informations concernant l’entreprise, ses dirigeants, ses
compte de résultat des entreprises , pour tout public ou leur absence d’authenticité pour les
banques d’une part et l’absence de fichiers des entreprises et de fichiers des incidents de paie-
En France, par exemple, l’obligation de dépôt des comptes annuels des entreprises et le
En outre , le Fichier Bancaire des Entreprises (FIBEN) donne des informations sur toutes les
facettes des entreprises dont la plus importante est la cotation Banque de France . Celle-ci
comprend un code d’activité (indicateur de taille ) , une côte de paiement qui renseigne sur
l’existence d’incidents de paiement récents . La cotation des dirigeants renseigne sur leurs
(1) F. SAUVAGE cité par P.Boisselier et D .Dufour in : « Scoring et anticipation de défaillance d’entreprise :
une approche par la regression logistique ; CNRS, Nice France .
111
Cependant le risque de défaillance des entreprises a été surtout étudié à travers les ratios
comptables et les modèles de prévision . Ces derniers permettent de calculer un score qui
V. Rougès (1) recense les modèles de prévision (scoring . Les premiers travaux concernant
ces méthodes (le scoring ) ont été réalisés par Beaver en 1966 et Altman en 1968. Le modèle
de Beaver est un modèle rudimentaire d’analyse discriminante basée sur six ratios; celui
Deakin en 1972 tente de faire le lien entre les travaux de Beaver de 1966 et ceux d’Altman
en 1968 en soumettant les ratios étudiés par Beaver à une analyse discriminante multi-variée .
Plusieurs autres fonctions ont été développées sur la base des travaux d’Altman parmi
lesquelles on peut citer les fonctions de la Banque de France dont l’ancienne fonction Z qui a
été réactualisée en plusieurs fonctions différenciées par secteurs d’activité : le BDFI pour les
Il existe aussi, des sociétés spécialisées dans le stockage, l’analyse et la mise à disposition
des données financières et comptables . On peut en citer Diane qui est la base de données
leader sur le marché qui fournit pour chaque entreprise, le score Conan-Holder issu d’une
(1) V.ROUGES :Gestion bancaire du risque de non remboursement des crédits aux entreprises :un revue de
littérature ;Centre de Recherche Européen en Finances et Gestion .
(2)Le score de Honan-Holder utilise cinq ratios :R1=EBE/Endettement global ;
R2= Capitaux permanents /Total bilan ; R3=VRD /Total bilan ; R4= Frais financiers /CA HT ;
R5=Frais du personnel/VA.
Le score S (Conan-Holder ) est défini par la fonction ,S=0.24 R1+0.22 R2+0.16 R3-0.87R4-0.10 R5 ;
si S<4 :risque élevé ;4 <S <9 :risque à surveiller ; si R>9 ,bon score
112
Il faut savoir qu’aucun score n’est infaillible ; ils sont souvent figés et ne tiennent guère
compte des aspects qualitatifs à cause notamment de la difficulté de les obtenir et de les
coder. C’est ainsi que des méthodes de régression logistique pour une meilleure prévision des
Le renforcement des règles prudentielles en particulier par les banques et la faillibilité des
En effet, la réglementation dite « Bâle II » qui entrera en vigueur le 31 décembre 2006 a pour
objectif d’amener les exigences en matière de solvabilité des banques à un niveau correspon-
dant davantage au risque réellement couru et leur fait obligation de noter leurs créances .
Au Maroc, rendre obligatoire pour toutes les entreprises le dépôt des comptes annuels
certifiés fiables et la disponibilité d’un fichier des entreprises sont les préalables sans lesquels
défaillance fiable d’un client et sa transmission éventuelle à d’autres entreprises. Les accords
113
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
La PME marocaine représente plus de 95 % du tissu économique, emploie 50 % des
production . Cependant, la masse salariale qu’elle génère est plus faible par rapport à la
par trois principales causes liées aux ressources humaines et à la culture du pays, à la faiblesse
administratif et judiciaire.
de mentalité et de comportement forgé par des années de dirigisme et lié au faible niveau de
des entreprises et les capitaux sont plutôt orientés vers des placements spéculatifs.
L’entreprise était jusqu’à ces dernières années abandonné à des artisans et à des gens peu
formés . Ceux-ci même qui sont difficilement perméables à des actions d’amélioration de
la culture du succès individuel par l’économie malgré les restrictions drastiques des recrute-
En effet, les PME dans leur grande majorité n’ont pas développé d’atouts intrinsèques,
Des situations favorables de quasi monopole ou de faible concurrence ont généré une culture
déphasée des affaires, favorisée par le profil des entrepreneurs qui sont pour la plus part
114
de personnes adeptes d’une gestion centralisatrice, conservatrice, confortée justement par
L’amélioration de la compétitivité des PME passe par la levée de ces obstacles culturelles .
L’économie du Maroc se caractérise par une faiblesse des investissements productifs et par
un marché locale cloisonné et faible.Cette faiblesse du marché locale n’est pas compensée par
le marché à l’export qui reste très difficile à pénétrer par manque de compétitivité .
Les PME sont sous capitalisées et souffrent de surendettement le plus souvent subi et inadé-
quat .L’épargne des ménages n’intervient que faiblement dans l’investissement productif. Elle
elle reste thésaurisée en prévision de mauvais jours éventuels . Pour les plus privilégiés, l’
permettrait un meilleur drainage d’une partie de l’épargne vers l’entreprise qui doit être
En outre, le dialogue récemment engagé entre les banques et les représentants des PME
Les banques devraient privilégier des critères économiques basés sur le potentiel de
financière immédiate pour apporter leurs concours . Les entreprises, de leur côté devraient
La multiplication des fonds de garanties et des sociétés de capital risque dédiés à la PME
115
devrait stimuler la création en particulier des PME innovantes et faciliter l’accès aux crédits
bancaires .
Par ailleurs, la faible capacité d’absorption du marché locale qui est une donnée structurelle
en rapport avec le niveau des revenus et leur mauvaise répartition ainsi que la concurrence
une politique des salaires visant l’émergence d’une classe moyenne forte et surtout la
concurrentielle de nos produits. Il faudrait donc d’une part accélérer notre mise à niveau et
consolider notre position dans les secteurs où nous pouvons être compétitifs en privilégiant
d’éventuelles activités à haute valeur ajoutée et d’autre part prospecter et investir des
au nôtre . Il est également important de réserver une certaine part des marchés publiques
qui reste à définir pour la PME et inciter les grandes entreprises à sous-traiter certaines de
leurs activités en faveur de la PME dans le cadre d’une stratégie gagnant –gagnant .
révèle que les chefs d’entreprises jugent positivement l’environnement des affaires et consta-
tent des progrès significatifs concernant leurs relations avec l’administration par rapport au
dernier sondage effectué en 2001. La douane est même louée pour son efficacité . Mais on
116
Les efforts doivent donc s’intensifier pour lutter contre les perversions morales et promou-
laissera la place à un travail d’entretien. Il faut surtout sensibiliser les fonctionnaires dans le
sens de la simplification des procédures et leur inculquer une culture d’efficacité et d’obliga-
En amont la préparation des réformes doivent être menée avec une certaine maîtrise de
On peut également déplorer que la mise en application de ces réformes ne soit pas encore
pleine et efficace et que les décrets d’application prennent trop de temps pour être publiés
et soient parfois ambigus entraînant parfois des désaccords d’interprétation (cas du code du
travail). Il faut noter à ce propos que le code de la concurrence n’est pas totalement effectif
commercial . Des décisions de justice sont jugées aléatoire et les recours peuvent être
code du commerce est par ailleurs peu adapté à la PME, alors que cette dernière représente la
117
DEUXIEME PARTIE
118
CHAPITRE I : -LES INSTITUTIONS DE SOUTIEN ET D’AIDE
DE LA PME
119
INTRODUCTION
économie, ne pouvait plus jouer le rôle, qui était le sien, de premier investisseur et employeur
du royaume .
forte dont l’animation est dévolue au secteur privée, appelé à en être la locomotive. La réus-
site de cette nouvelle politique passe par la disponibilité d’entreprises solides et d’un vivier
cette optique que les pouvoirs publics ont conçu et mis en œuvre un certain nombre de dispo-
sitifs visant à renforcer le tissu productif et faire émerger une nouvelle élite d’entrepreneurs.
Ainsi des organismes publics ont été chargés de la mise en œuvre de mesures d’aides et
l’esprit d’entreprise.Un nombre important de ces dispositions ont été conçues et financées
Des initiatives en faveur de l’entreprise ont été également prises par des organismes ban-
caires et financiers, par des fondations, par des organismes patronaux , par des associations
Toute cette dynamique autour de l’entreprise privée devrait contribuer à sensibiliser les
120
A : LES ORGANISMES PUBLIQUES
ment dédiée à l’entreprise notamment à la PME et à son soutien .On peut citer les ministères
et les différentes divisions économiques et sociales des provinces et des préfectures, les
D’autres organismes publics ont été mis en place pour développer l’investissement, lutter
les vocations principales sont à priori différentes ont des activités qui peuvent retentir sur la
le CNJA a été créé par SM le roi Hassan II par le dahir portant loi n° 1-90- 140 du 20 février
1991 . Sa mission , comme elle a été précisée par le discour l’instituant, « est d’aider les
pouvoirs publics par ses enquêtes et réflexions, avis et propositions, à définir et appliquer
dans la concertation la politique qui sera conduite pour la jeunesse et l’avenir de la nation » .
Cette mission, comme l’indique le dahir de création, peut se résumer en trois grands axes :
_ procéder à la collecte des données relatives à l’emploi, à travers le recensement des jeunes
et la constitution d’une banque d’informations nationale sur les projets porteurs et sur les
_contribuer par ses réflexions, avis, enquêtes, à orienter la politique de l’emploi au Maroc
vers la mise en place d’un cadre incitatif et d’un environnement favorable à la création
d’entreprises,
jeunes, en particulier adapter les formations dispensées dans les établissements d’enseigne-
ment et de formation professionnelle aux besoins du marché de l’emploi . Ainsi en plus des
121
études et réflexions concernant le chômage et la conception d’une stratégie de lutte contre ce
fléau, des programmes spécifiques en faveur de la création d’entreprises par les jeunes ont
*le programme d’information et d’assistance à la création d’entreprises (le PIACE ), qui est
une structure d’assistance et de suivi des jeunes promoteurs, mise en place en 1991.
*le programme pour la promotion des activités économiques en milieu rural (le PROMAR)
*l’assouplissement des conditions de prêts pour les jeunes promoteurs (loi 36/87 complétée
*des conventions de coopération avec les fédérations des chambres de commerce, d’indus-
*des conventions avec l’Union Européenne par le biais desquelles une ligne de financement
L’activité du CNJA est gelée depuis le début des années 2000. Son bilan reste mitigé en terme
de créations d’entreprises et d’emplois mais il a eu le mérite d’avoir par ses études apporté un
milieu urbain que dans le milieu rural et d’avoir participé à la diffusion, dans un certain degré,
122
2) L’OFFICE POUR LE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL (ODI)
Cependant peu de PME et peu de créateurs potentiels d’entreprises ont recouru à ses services
nération de ses services qui sont devenus payants pendant les dernières années de son
existence .
En effet cette dernière a été dernièrement absorbée par l’Agence Nationale pour la Promotion
l’ANPME est née sur les conseils d’ un groupe d’experts, réunis à l’initiative du gouverne-
ment en 1999, mais elle n’a été mise en place qu’en novembre 2002 après avoir hérité du
C’et un établissement public, placé sous la tutelle de l’Etat doté de la personnalité morale et
de l’autonomie financière .
Son financement n’a pas été clairement explicité et devrait être assuré par :
123
-les subventions de l’Etat et des collectivités locales et de tout organisme national ou inter-
-toutes autres recettes qui peuvent lui être attribuées ultérieurement par voie législative et
réglementaire.
Ce jeune organisme est administré par un conseil d’administration et géré par un directeur .
_de 4 représentants désignés par voie réglementaire parmi les présidents des associations
promotion de la PME ;
Son travail sera centré sur la mise en œuvre de la politique de l’Etat concernant la promo-
tion des PME, sur le suivi et le contrôle des procédures, sur l’information et la formation en
faveurde la PME. Plus précisément, l’ANPME est chargée, comme le stipule la charte de
la PME de :
entreprises initiés par les chambres et organisations professionnelles, les collectivités locales,
_promouvoir au profit des PME, la prestation des services d’information, de conseil, d’as-
124
stance technique, d‘expertise et de formation en matière de gestion et d’administration de
_appliquer les orientations et les normes relatives aux programmes d’action en matière de
l’Etat des conventions avec des organismes éligible à la prestation de services en matière de
formation, de conseil et d’expertise que l’Etat peut financer en partie; ainsi qu’avec des
pépinières d’entreprises et de parcs technologiques dont une partie des dépenses peut être
_assister les PME, en relation avec l’administration et les organismes publics concernés,
dans les domaines d’accès aux marchés extérieurs, de l’acquisition de nouvelles technologies
et faciliter l’accès des PME aux marchés publics; soutenir et appuyer l’action des PME dans
ce domaine ;
_donner son avis sur les demandes de reconnaissance d’utilité publique présentées par les
125
_diffuser par tous moyens appropriés, la législation et la réglementation applicables aux
PME ;
En juin 2004, elle prend le relais du centre Euro Maroc Entreprise ( EME ) et devient
financement de la mise à niveau des PME . Elle se charge également de la mise en place des
dont l’annonce de création a été faite par sa majesté le roi en janvier 2002, ont été mis en
Il y a seize CRI répartis sur tout le territoire national ( un CRI par région ) . Ils sont placés
sous la responsabilité des walis et ont comme fonctions principales, l’aide et l’encouragement
à la création des entreprises et l’aide sous toutes ses formes aux investisseurs .
_exposer les différentes aides et encouragements octroyés par la loi aux investisseurs
126
_conseiller et accompagner les promoteurs dans leurs démarches ;
Les CRI interviennent aussi en tant que médiateurs pour trouver des solutions rapides aux
problèmes qui peuvent survenir éventuellement entre l’investisseur et les différentes admini-
strations notamment les services de la conservation foncière, des impôts, les services de
Certains CRI ont mis en place des cellules d’accompagnement de la mise à niveau des entre-
prises .
Il existe peu de recul pour juger de l’efficacité de ces centres, cependant nous pensons
que ces centres ne seraient pleinement efficaces que s’ils constituaient l’unique interlocuteur
dans le cadre de la création d’entreprises auraient un représentant dans les CRI et où tous les
dossiers seraient entièrement traités . Ou alors, à partir d’un dossier unique établi à partir des
concernées ces pièces et les informations nécessaires, après avoir vérifié leur conformité selon
les normes en vigueur que les employés du CRI proposés à cette tâche auraient au préalable
maîtrisées .Le but étant de limiter le nombre d’interlocuteurs et réduire considérablement les
Outre le suivi statistique des PMI par des enquêtes annuelles sur les industries de transfor-
créé en1994 et 1995 une cellule d’accueil et d’assistance au niveau du siège du ministère et
127
Ces cellules siègent dans la plus part des cas au niveau des différentes délégations de ce
ministère, d’autres plus rares siègent au niveau des chambres de commerce et de l’industrie.
Une couverture de tout le territoire national était prévue. Leur budget de fonctionnement
Leur mission est d’accompagner le jeune promoteur dans les différentes démarches, de lui
l’OFPPT est un organisme public dont la principale vocation est de former des jeunes gens
sur le plan théorique et surtout pratique afin de les rendre immédiatement opérationnels sur le
marché du travail .
Son champs d’action est vaste puisqu’il va de la formation de l’ouvrier spécialisé jusqu’ au
textiles et de l’habillement) qui a pour mission la formation des ingénieurs d’Etat et des
techniciens spécialisés .
Depuis 1984, une profonde réforme a été mise en œuvre . Elle consiste en une moder-
128
C’est ainsi que la formation professionnelle a connu un développement important tant sur
le plan quantitatif que sur le plan qualitatif au point qu’elle est devenue de plus en plus prisée
En effet les effectifs des élèves dans les différentes formations et le nombre des filières
Bien que de plus en plus de jeunes lauréats de ces filières sont recrutés par différents entre-
prises , en particulier à cause d’une meilleure adéquation formation- insertion , des cellules
pour la promotion de l’emploi ont été créées dans un premier temps pour faciliter cette
insertion dans le monde du travail . Dans cet ordre d’idée, l’OFPPT assure des formations
du travail. Il faut également noter le rôle non négligeable de cette organisme pour la formation
continue des adultes grâce à des programmes adaptés à leurs besoins et à leurs horaires sans
oublier qu’il constitue l’un des acteurs principaux avec l’ANPME du processus de mise à ni-
En plus de sa mission première qui consiste à former et mettre à disposition des entreprises
un personnel qualifié, une autre mission également importante a été assignée à l’OFPPT et
l’entreprise .
Ces cellules couvrent pratiquement l’ensemble du territoire national .Elles pourraient être
efficaces par leur proximité avec le jeune qui voudrait monter son entreprise et aussi par une
meilleure connaissance du terrain . Mais d’après une étude de l’OFPPT réalisée en 1996,
leur efficacité n’est pas comparable partout à cause d’une différence qualitative du niveau de
_ les chargés de gestion de ces cellules cumulent, dans la plus part des cas cette fonction avec
129
une autre fonction relevant de la formation proprement dite ;
_les profils des responsables de ces cellules ne sont pas souvent en adéquation avec la mission
de création d’entreprises ;
_une grande mobilité du personnel chargé de ces cellules handicape le niveau de l’auto-
_ ces cellules ne sont pas toujours dotées de moyens susceptibles de leur permettre d’assurer
En plus de ces cellules, d’autres mesures susceptibles d’encourager l’investissement ont été
_ l’initiation d’une formation des lauréats de l’OFPPT aux techniques de gestion,aux relations
banques-entreprises et aux études de montage de dossiers de prêt .Cette action a été menée
Bien que les chambres de commerce et d’industrie soient des organismes publics, elles sont
gérées par des personnes privées élues, assistées par des cadres permanents .
Elles sont réparties sur le territoire national et sont sensées représenter les différents sec-
Ces chambres ont une grande connaissance du tissu économique local et doivent organiser
des actions destinées à le renforcer et le développer . Elles peuvent constituer une tribune effi-
-la promotion des idées et des connaissances par la diffusion d’études, d’analyses, de
130
réflexions sur les secteurs économiques, sur les problèmes de la formation etc;
-la promotion des hommes et des femmes par l’initiation de plusieurs programmes de
-la promotion des entreprises par l’assistance, le conseil et la mise à disposition du promoteur
de toutes les informations nécessaires dans les domaines technique, commercial, juridique
et financier ;
-la promotion des équipements tels que les zones industrielles, les ports ..etc.
Comme il a été déjà signalé, le rôle des CCI s’est renforcé un certain temps par :
_la mise en œuvre par le CNJA, du PIACE et des conventions de coopération signées entre
L’avantage de ces CCI est qu’elles constituent un réseau disséminé sur le territoire national
et que leur pérennité ne pourrait pas être mise en cause grâce à la nature de leur financement.
Cependant le prestige d’antan des CCI a été quelque peu ébranlé car il semble qu’elles
soient plus perçues comme les relais de petits commerçants . Des entrepreneurs proposent
131
B :LES ORGANISMES RELEVANT DE LA COOPERATION
INTERNATIONALE
Dans le cadre des relations de coopérations internationale , des structures sont mises en place
Ces opérations ont concerné tous les domaines pouvant aller de l’éducation de base au
grand projet d’infrastructure en passant par la lutte contre la pollution ou l’appui aux
L’appui en particulier pour la PME s’est concrétisé par exemple par les crédits de la Banque
Européenne d’Investissement ( le BEI qu’on verra plus loin) . On peut également évoquer le
financières étaient accordées pour différents types d’opérations liées à des projets
technologie et des ressources financières . Le programme ECIP finançait au delà des besoins
en capitaux, plusieurs opérations en amont du projet comme la réalisation des études d’iden-
tification des projets et des partenaires potentiels, la réalisation des opérations préalables à l’
entreprise conjointe tels que les études marketing, de faisabilité ou la construction d’unités de
est également prévue par ce programme . Dans ce cadre on peut également citer le programme
132
pilote des régions du Nord qui était en vigueur en 1993, 1994 et 1995 dans des domaines dif-
MEDA avec des moyens humains en partie européens délocalisés au Maroc et répartis en
commissions sectorielles .
pour un montant total de 476 millions d’Ecu (1Ecu =10.9 dirham), soit 26.5 millions d’Ecu de
plus que la somme initialement prévue . Ce programme a été même prolongé d’une année
millions d’Ecus .
Parmi les projets financés, on peut citer des projets hydro-agricoles, routiers, forestiers, d’
de soutien à l’ajustement structurel, etc. Sur les144.5 millions d’Ecus alloués au secteur privé,
45 millions d’Ecus ont été affectés au capital-risque, 30 aux fonds de garanties, la même som-
fessionnelles .En 1999 un projet pilote de micro-crédit a été réalisé et a nécessité une envelop-
23 % de l’enveloppe MEDA I .
I . Ces priorités sont la poursuite des réformes structurelles, la mise à niveau de l’économie
en milieu rural .
133
Le Maroc a bénéficié pour l’année 2001 dans ce cadre de 52 millions d’Euros versés en
deux tranches de 25 millions d’Euros chacune réservées pour le financement des mesures
En 2002, ce montant a été porté à 122 millions d’Euros . Cette ligne a pour objectif la mise
concerne le programme d’appui aux entreprises. Ainsi 61 millions d’Euros ont été réservées
de :
Cette ligne prévoit également une enveloppe de 50 millions de dirhams pour améliorer la
qualité de production et de gestion des secteurs du tourisme du textile et des nouvelles techno-
formation professionnelle .
En 2003-2004, le Maroc reste le principal bénéficiaire de l’aide européenne dans la rive sud
de la méditerrané avec un montant global de 300 millions d’Euros. Les fonds sont progres-
mise à niveau et d’amélioration des conditions socio-économiques auxquels ils sont destinés.
Il faut noter que le Maroc continuera de bénéficier d’une moyenne de 140 millions d’Euros
134
annuels jusqu’en 2006.Après cette date, le niveau des progrès réalisés sera l’élément principal
de jugement pour définir les modalités de coopération future avec l’Union Européenne .
En tout cas, actuellement l’Union Européenne considère que la coopération MEDA avec
voisinage » qui garantit au Maroc de bénéficier du marché européen qui lui permet la libre
circulation des biens et qui lui permettra un jour, selon les termes de la commission, celle
des personnes. En retour, le Maroc s’engage à appliquer dans les trois prochaines années
(2005, 2006 et 2007) un certain nombre de réformes qui vont de la coopération commerciale
aide de 160 millions d’Euros a été débloquée pour l’Union Européenne pour appuyer ces
réformes .
d’une vision stratégique qui ferait de la méditerrané un énorme marché unifié porteur, dont les
consommateurs des pays MEDA seront plutôt habitués aux produits européens et qui ferait de
la rive sud de la méditerranée une zone stable engagée sur la voie du développement durable.
2 ) L’USAID
L’USAID est un organisme américain d’aide au développement dans les pays du tiers
monde. Ses interventions sont multiples et peuvent être d’ordre social, économique …etc.
On peut citer parmi ses actions l’appui à la santé et à l’éducation des populations mais aussi
135
Ainsi une structure nommée le CEM est née en 1993 à l’initiative de l’USAID en
collaboration avec une école privée de gestion qui est l’ESG ( l’école supérieure de gestion ).
Le CEM est une structure d’activité de conseil, destinée à toute personne désirant créer
une entreprise ou voulant améliorer ses connaissances de gestionnaire. Son activité rentre
dans le cadre du projet DYNA –PME mis en place par l’USAID et le ministère délégué au
premier ministre chargé des affaires générales (MAGG) . Ce projet vise en plus du soutien à
ciblant les entreprises qui ont besoin d’un financement à court terme .
Mais ses prestations sont payantes ce qui en limite l’accès pour plusieurs jeunes promoteurs.
D’après son directeur, le CEM n’a pu remplir sa fonction de soutien à la PME à cause d’un
pépinière,etc ) . Ce centre envisage de renouveler son action avec les grandes entreprises .
On peut également citer parmi les activités de l’USAID le financement des organismes spé-
cialisés dans le micro-crédit et la mise en place pendant les années 1990 d’un fonds de ga-
rantie des prêts d’investissement en faveur des PME exportatrices. Le fonds pouvait garantir
3) LA BANQUE MONDIALE
( SFI ), est chargée du développement du secteur privé dans les pays en voie de dévelop-
par lequel elle apporte son appui au développement des PME au Maroc, en Algérie et en
136
sance des PME. Le budget réservé à ce programme est de 20 millions de dollars sur 5 ans .
Au Maroc, le bureau de la SFI est opérationnel depuis janvier 2003, et le NAED cible :
_l’accès au financement ;
_l’établissement d’un partenariat avec les banques pour le financement des PME ;
_un projet de partenariat en vue de renforcer la capacité des banques en matière de ges-
_le renforcement des capacités des organismes intermédiaire (les associations profession-
dollars. Les GIAC aident les entreprises membres d’une chambre ou d’une association profes-
tégique. Ils sont présents dans le textile et le cuir, les pêches maritimes, le BT, les IMME et
137
C : LES ASSOCIATIONS DE PROMOTEURS
leurs adhérents de s’exprimer dans un cadre organisé. Elles constituent des forces de proposi-
C’est une association de jeunes promoteurs qui intervient essentiellement dans l’accom-
information et d’orientation .
A travers ce cadre associatif , les adhérents peuvent solliciter les différents partenaires dans
de meilleurs conditions et d’inscrire leurs actions dans un cadre organisé plus efficace et plus
crédible . En outre , Elle fait bénéficier les jeunes promoteurs de ses capacités de faire appel
aux différentes possibilités de financement , de solliciter l’aide de différentes ONG ,etc .Ses
138
2)LA FEDERATION DES ASSOCIATIONS DES JEUNES
ENTREPRENEURS DU MAROC ( FAJEM)
la FAJEM a été créée en 1994 . Elle regroupait quelques années après son démarrage des
_ la création d’entreprises et d’emplois par le soutien aux jeunes promoteurs de l’idée jusqu’à
la réalisation du projet ;
marché .
d’informations entre les jeunes promoteurs . Elle a son actif plusieurs actions :
Elle a une représentation à l’étranger par le biais du club franco- marocain des jeunes
entrepreneurs (CFMJE) .
Créé en 1996, ce syndicat dispose d’antennes régionales dans quelques villes marocaines .
Il comporte :
139
_ des bureaux régionaux .
_ la mise en œuvre du parrainage des jeunes promoteurs par les grandes entreprises afin de
Ce syndicat s’est manifesté à l’occasion de la crise suscitée par les difficultés des jeunes
promoteurs à honorer leurs engagements vis-à-vis des banques, en organisant une rencontre à
laquelle étaient invités les représentants de la CGEM , le GPBM et le CNJA ainsi que des
La fédération des PME/PMI est plus récente que les associations de PME sus-citées. Elle
fait partie des 17 fédérations de la CGEM et en constitue l’une des plus actives .Elle est
aussi l’interlocuteur privilégié des pouvoirs publics représentant les PME. Sa mission est de
promouvoir les intérêts des PME en faisant des propositions visant à lever les obstacles
_l’amélioration l’accès au financement bancaire pour les PME dans de meilleures conditions
_l’accès plus facile à un financement hors banques par l’intermédiaire de la bourse qui ne peut
se faire que par une baisse significative des taux d’intérêt pratiqués par le trésor public et
par une modification des conditions d’entrée compatibles avec les possibilités des PME ;
140
_la mise en place des incitations fiscales pour les entreprises qui procèdent à l’augmentation
_ la réduction des impôts pour les entreprises en général et pour les PME en particulier ;
universités ;
_l’ accélération de la mise à niveau des PME par un meilleur ciblage de ce processus.
Cette fédération avait également proposé des réformes à long terme visant la mise à
Elle avait aussi appelé à la création d’un fonds de garantie contre les risques de change
pour les crédits fournisseurs étrangers, généralement accordés à des taux très bas . Ces
crédits sont peu utilisés car remboursables en devises .Le fonds devrait être financé par le
gouvernement à travers les gains réalisés sur les opérations de change ainsi que par les pays
fournisseurs et aussi par une contribution spéciale de la communauté européenne .Comme elle
avait réclamé une énergie meilleur marché pour les PME ne disposant pas de la moyenne
tension .
141
D : LES ORGANISMES BANCAIRES ET FINANCIERS
Crédit …Etc.
1) LES BANQUES
La plus part des 18 banques du Maroc disposent d’un département dédié à la PME, mais
les plus impliquées dans l’activité PME semblent être la Banque Centrale populaire et
AttijariWafa Bank .
Bank Al Amal et la Caisse Nationale de Crédit Agricole ont des missions spécifiques et
des objectifs précis. Bank Al Amal a pour vocation l’encouragement du promoteurs marocain
ment de l’équipement .
En effet elle a été créée par l’état en 1959 en association avec des banques et établissements
C’était une société anonyme de droit privé.Son objectif était de concourir au développement
142
Les opérations traitées étaient assurées par ses propres fonds et des capitaux d’emprunt et ce
jusqu’en 1986, date où elle est passée du statut d’organisme de financement spécialisé au
nationales à savoir :
- l’autosuffisance alimentaire ;
- l’agro-industrie ;
- le textile et le cuir ;
- la chimie et la parachimie ;
- et d’autres domaines .
62 % des activités de la BNDE se sont traduites par des crédits octroyés principalement,
d’unités productives .
Des lignes de crédits spécifiques à des conditions avantageuses pour les PME/PMI, dont
le montage a été réalisé par la BNDE en collaboration avec les autorités monétaires et les
143
banques commerciales, ont contribué à l’incitation et à l’encouragement des investissements
Il faut signaler que cet organisme a été démantelée dernièrement (2003) à cause d’un passif
trop lourd.Ce démantellement a été fait à la faveur de la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG)
qui récupère l’agrément bancaire et la Caisse Nationale du Crédit Agricole (CNCA) qui
millions de dirhams depuis 1998 sans que la situation ne soit totalement assainie. La BNDE
b) Bank Al Amal
BANK AL AMAL est un organisme qu’on peut qualifier de « banque à part » de par la
constitution de son capital et de par ses interventions . En effet, le capital de cette banque
est détenu à 75 % par des marocains résidents à l’étranger et à 25 % par le système bancaire et
financier marocain.
Cette participation des travailleurs marocains dans le capital de cette banque résulte des
Son champs d’action ne concerne que le financement des projets où participe de façon ef-
Elle accorde un crédit participatif sans garantie réelle et à des taux avantageux .C’est égale-
ment une société à capital-risque, puisqu’elle peut participer au capital des entreprises
144
éligibles à concurrence de 10% du capital, avec l’engagement de se retirer dès que les
Cette banque peut financer jusqu’à 40 % du montant du projet à hauteur maximale de cinq
millions de dirhams (à partir de 1993) et à des taux inférieurs aux taux du marché sans exi-
Elle peut également prendre des participations au capital des entreprises nouvelles ou déjà
Banque Populaire est surtout une banque de dépôt s’intéressant à la collecte de la petite
des parts de marché à fin 2003 ) en majorité en rapport avec les dépôts des résidents
résidents marocains à l’étranger. La BCP est devenue société anonyme depuis février 2002 à
l’occasion de l’adoption d’une loi modifiant ses statuts. Elle est engagée depuis cette date
dans un processus de privatisation. 21 % du capital BCP a été cédé aux BPR et 20 % de son
Le groupe Banque Populaire couvre par un réseau étoffé d’agences l’ ensemble du ter-
Populaire qui est très active en matière de création d’entreprises grâce à des actions
145
promoteurs .
Ce prêt de soutien des jeunes promoteurs se distinguait par sa procédure simplifiée , son
taux d’intérêt réduit , son délai de remboursement avantageux et ses garanties peu
contraignantes .
Signalons que ce crédit a fait l’objet d’une convention signée entre l’Etat et les différents
Cependant quatre banques seulement sur un total de quinze signataires ont financé presque
86% des prêts jeunes promoteurs, avec la BCP comme chef de fil et réalisant à elle seule, plus
(BMCE) avec 11.9 % de ces prêts, Wafa Bank avec 6 % et la Caisse Nationale de Crédit
La BCP se caractérise en outre, par une ligne de crédits avantageux pour le secteur de l’arti-
sanat dont les entreprises ayant un montant d’actifs nets inférieur à 200000 dirhams peuvent
bénéficier .
La Caisse Nationale du Crédit Agricole est une institution spécialisée dont l’objectif
Son champs d’action s’étend , en plus du secteur agricole, au secteur forestier, à la pêche
146
côtière, au tourisme et à toutes autres activités en milieu rural telles l’agroalimentaire et
l’artisanat.
Il faut noter qu’en ce qui concerne l’artisanat, surtout pour des montants inférieurs à 200000
dirhams, les avantages du crédit agricole sont plus intéressants par rapport au marché, mais
avantageuses .
En effet, les taux d’intérêt était réduits .Le quantum de financement était de 90% du coût du
projet y compris les fonds du roulement . Le plafond maximal des crédits était fixé à 1500000
dirhams .
Les durées de remboursement étaient fixées en fonction des délais des amortissements
et para-agricoles, par des spécialistes, tout en permettant leur insertion dans le monde du
travail . Cependant, son accès était relativement limité par les conditions d’âge. En effet, n’
Attijari Wafa Bank . Cette fusion a été entamée en juillet 2004 et s’achèvera en décembre
2005.
Auparavant la BCM et Wafa Bank auront cessé d’exister juridiquement le 1er janvier 2005 .
La nouvelle entité contrôlée par l’ONA ambitionne d’être le premier groupe financier du
147
Maroc et prévoit d’étendre son réseau de 450 agences dont il dispose actuellement à 610 à la
fin 2006. Notons que la BCM constituait la 2ème banque du pays et Wafa Bank la 4ème .
Le groupe BCM-Wafa Bank consacre 50 % des encours aux PME .Il accompagne en outre
le processus de mise à niveau avec plusieurs produits proposés notamment aux PME et un
traduction a tendance à mettre l’accent sur l’aspect risque, donc possibilité de perte, l’expres-
sion anglo-saxonne étant plutôt celle du « capital associé à une entreprise nouvelle »,
aussi .
Le terme de « venture capital » est aujourd’hui largement utilisé en France et dans tous les
pays d’Europe .
novatrices, mettant sur le marché des produits ou services nouveaux ou exportant des
(1) Pierre Battini « Capital risque :les règles du jeu » .Les Editions d’Organisation .1987 .
148
Au Maroc, la première société de capital- risque est apparue en 1993, il s’agit de la société
de parts de marché est la société Asma Invest . Leur activité progresse aussi en terme de
volume de financement passant d’une moyenne annuelle pendant les années 1990 de 30 MDH
à 240 MDH en 2003 avec une progression de 32 % par rapport à l’année 2002 ( chiffres de l’
Association Marocaine des Investisseurs en Capital ). L’actif global géré est d’environ 1.5
qui empêchent cette forme alternative de financement de prendre son envol . Parmi ces
_la rareté de projets répondant aux critères des entreprises ciblées par le capital-risque com-
_ les conditions jugées très difficiles pour l’accès à ce genre de financement notamment des
Par conséquent, les créations d’entreprises par capital-risque sont rares . Les activités
des sociétés du capital-risque sont plutôt tournées vers le capital développement qui s’intéres-
se aux entreprises mûres et où le risque est moindre . les sociétés du capital-risque en général
ne limitent pas leur activité à un secteur particulier ou une taille particulière notamment, à la
PME .
149
est à l’étude, mais il est mal accueilli par les professionnels car jugé très contraignant s’il
est adopté en l’état . Ce projet les obligerait à réserver 50 % au moins de leurs fonds
investis pour la PME avec selon eux une définition restrictive de la PME fixant son effectif
maximum à 200 personne, et limitant son total actif et son chiffre d’affaires respectivement
Deux établissement de garantie interviennent dans le marché marocain .Il s’agit de la Caisse
Centrale de Garantie ( la CCG ) qui est un établissement public et Dar Ad Damane qui est
une institution privée . Elles ont pour mission d’apporter une contribution significative au
financement de l’économie nationale par les garanties qu’elles offrent et qu’elles gèrent .
L’activité de la CCG a commencé en 1996 .Elle est administrée par un conseil d’administra-
tion où le secteur privé est représenté par le Groupement professionnel des banques (GPBM)
et artisanat ) . Les garanties qu’elle accorde sont couverts par les garanties inconditionnelles
-la garantie des crédits d’investissement à moyen ou à long terme contractés à l’intérieur ou
à l’extérieur du pays pour les projets des entreprises ou organismes publics ou privés ayant
-la gestion des fonds de garanties et de toutes opérations similaires pour le compte des tiers,
publics ou privés, sur une base conventionnelle . La CCG gère ainsi pour le compte de l’Etat,
150
les fonds de garantie des crédits pour la mise à niveau des entreprises et gère aussi le
Par ailleurs des relations de partenariat entre la CCG et les banques ont été établies pour
créer une synergie entre ses mécanismes de garanties et les concours bancaires .Il est même
envisagé de déléguer la décision de garanties aux banques jusqu’à un seuil de montants à ga-
tation ;
_financer, conjointement avec les banques, les programmes de mise à niveau des unités des
_accompagner l’entreprise dans chacune des étapes de son existence, pendant sa création,
(1) Finances News Hebdo ,jeudi 30 septembre 2004:interview avec le directeur général de la CCG ,page 8.
151
4 ) LES SOCIETES DE CAUTIONNEMENT MUTUEL
Les sociétés de cautionnement mutuel ont été créées au Maroc en 1983 grâce à une
Il existe actuellement plus d’une vingtaine de sociétés de cautionnement mutuel qui re-
Ces sociétés permettent l’octroi de crédits à des gens qui ne possèdent pas de garanties
personnelles en les cautionnant auprès de la banque qui les finance . Et lorsque l’entrepreneur
créances .
Ces sociétés sont nées à partir d’un groupement de gens qui ont mis leurs ressources en
Dix neuf de ces sociétés de cautionnement mutuel regroupent des opérateurs appartenant
au même secteur comme l’artisanat, le transport , la pêche ,etc . Ces sociétés, outre l’accès
aux crédits bancaires pour les opérateurs sans garanties réelles, ont permis :
_l’organisation de la profession ;
_une diminution significative des impayés pour les banques et une fidélisation d’une nouvelle
Il y a quelques années, une société de cautionnement mutuel d’un autre type a été créée à
Khémisset, regroupant en son sein des jeunes promoteurs . L’originalité de cette nouvelle
société réside dans le fait que des promoteurs la constituant relèvent de secteurs différents .
Ce tour de force a été réussi grâce au soutien manifesté par la fondation banque populaire et la
FAJEM et aussi grâce à la solidarité de ces jeunes promoteurs . En effet, les jeunes promo-
152
teurs déjà bénéficiaires d’un crédit ont souscrit à cette société de cautionnement mutuel .
La SOCAMJEK, c’est son nom, a un fond initial de 450 000 dirhams et cautionne des prêts de
5000 à 100 000 dirhams avec des taux d’intérêt de 5 à 6 % destiné au financement de projets
La supervision des activités de la SOCAMJEK est assurée par le crédit populaire du Maroc .
indéniable au Maroc . C’est pour cela qu’il nous a semblé opportun d’inclure ce passage
civile s’est mobilisée pour monter des associations destinées à aider ces très petites unités
à se développer, et les démunis et les chômeurs à réaliser des microprojets en leur accordant
des micro-crédits et en leur assurant une assistance et une formation aux rudiments de la
gestion de l’entreprise.
Toutes ces associations sont créées en vertu du dahir de 1958 et sont à but non lucratif .Leur
( AMSSF ). Une autre vague d’associations mieux structurées avec des possibilités d’inter-
vention plus importantes sont apparues grâce entre autres à des aides comme celles de
l’USAID. Parmi cette vague on peut citer la Fondation Zakoura, AlAmana et la Fondation de
153
la Banque Populaire .
Mais ce n’est en 1999 qu’a été promulguée la loi sur le micro-crédit ( loi 18/97 ) . Cette loi
ainsi que des aides publiques d’un montant de 100 millions de dirhams prélevées sur
La loi fixe le montant maximum du prêt dans le cadre du micro-crédit à 50 000 dirhams .La
collecte de l’épargne est interdite et les institutions de micro-finance doivent produire des
comptes prévisionnels démontrant leur viabilité à l’horizon des cinq ans à partir de leur
autorisation de fonctionner . Leur champs d’action est limité aux activités productrices et aux
Micro-crédit (FNAMC)
a) L’association Al Amana
Elle a été créée en 1997 avec l’aide technique de l’ONG américaine VITA . Elle est
autonome depuis 2002 . Son objectif est de briser le cercle de pauvreté en mettant à la dispo-
sition des personnes exerçant dans l’informel des micro- crédits qui leur permettront d’
Al Amana est présente dans la plus part des villes du Maroc grâce à une centaine de points
154
de représentation, animés par 300 employés . Elle est aussi la première association par le
volume de son activité . Elle s’accapare plus de 30 % du marché . A fin juin 2002, elle a
réalisé des encours de prêts de130 millions de dirhams avec plus de 73 000 clients actifs, soit
un montant moyen par client de 1780 dirhams . Sa clientèle est essentiellement constituée de
commerçant et de petits artisans . Son financement était fait au départ par des fonds publics .
Son développement est actuellement financé par des prêts bancaires locaux et des organismes
France finance l’association à hauteur de 0.3 millions d’Euro, par l’intermédiaire de l’APDN
Planet Finance lui accorde sur une grille de notation allant de G1 à G*4 sa meilleure
La fondation Zakoura est à but non lucratif . Elle a été créée en 1995 par un patron
d’agence de publicité . Elle opère en milieu urbain, péri- urbain et rural . Son activité vise
Elle a été conçue comme un instrument à même de permettre à des démunis et à des exclus du
circuit économique de se prendre en charge par eux-mêmes grâce aux micro-entreprises qu’on
Son budget est alimenté par les fonds versés par des volontaires , constitués de personnes
physiques ou morales .
Le montant du micro- crédit varie entre 2000 et 20000 dirhams sur une durée maximale de 12
ans .Le remboursement d’un premier crédit donne droit à un second prêt et ainsi de suite .
Pour être éligible à un micro crédit, le critère le plus important est d’appartenir à une catégorie
socio-économique défavorisée .
155
Cependant, on doit s’engager à respecter certaines conditions pour bénéficier de cet appui :
_ le respect d’un juste prix et d’une certaine qualité doivent être de mise ;
_ l’interdiction de discrimination envers les femmes concernant les salaires et les conditions
de travail doit être respectée ainsi que l’interdiction de la contrebande et de l’embauche des
La réussite de cette fondation a été rapide . En effet à la fin de 1996, elle est arrivée à
assister et financer 1288 micro-projets avec un montant de 4179 000 dirhams . Plus de la
moitié des bénéficiaires étaient des femmes, leur nombre s’élevait à 710 .Cependant , ce sont
les citadins qui en ont bénéficiés plus que les habitants des régions rurales (63% contre 34% ).
A fin 2002, la fondation a aidé plus de 60 000 clients et dispose d’un portefeuille avec des
a recruté des agents de terrain à temps plein ainsi que des agents de crédit. Ils sont à fin 2002
environ 400 .
micro-crédits dans les régions du Nord et le CIH a débloqué un million de dirhams destinés
débloqué 2 millions de dirhams .Cette somme a servi à monter l’agence de Fès. La SGMB a
elle aussi, mis à la disposition de la fondation 1.5 millions de dirhams en fonds de roulement
Une autre convention a été signée avec l’office nationale de l’eau potable (ONEP) . Cet office
156
assurer des marchés une fois formés : il s’agit de plombiers , d’électriciens sélectionnés dans
Outre les dons et les subventions, la fondation est essentiellement financée par le fonds
Hassan II ( 35 millions de dirhams ) et par des prêts de banques locales, avantageux. Elle
a également des liens privilégiés avec le PNUD, le programme Micro Start, l’UE et L’US
AID.
La notation de la fondation par Planet Finance est de G 4, soit une note légèrement
Elle est active depuis 1997. Elle est présente en milieu rural et péri-urbain grâce à 10
agences régionales animées par 50 employés .Elle cible prioritairement les femmes .
A fin 2002, elle a aidé 11000 clients avec des encours de prêts de l’ordre de 8millions de
dirhams et un montant moyen du prêt de 730 dirhams. D’ici 2006, elle projette d’atteindre
Son objectif est de favoriser la bancarisation des petites entreprises .Jusqu’à fin juin 2002, il
157
Evaluation du micro-crédit :
Bien que le micro-crédit ait été introduit au Maroc depuis plus de 10 ans, il ne commence à
prendre son envol que depuis quelques 4 à 5 ans. Mais on peut déjà en faire un premier bilan
à. travers l’évaluation chiffrée comme elle a été donnée par la Fédération Nationale des
Jusqu’en décembre 2003, 307 000 clients actifs ont bénéficié de micro-crédits dont 75.58%
Le nombre total des prêts distribués depuis le début l’instauration du micro-crédit jusqu’au
31décembre 2003 est de 1 489 143 pour un montant total de prêts distribués de 3 406 213 191
dirhams et le montant total des prêts en cours s’élève à presque 573. 32millions de dirhams.
tion socio-économique des individus exclus et surtout des femme déshéritées . Il favorise
l’ampleur de la pauvreté qui est actuellement admise par les pouvoirs publics . Ces derniers
non seulement encouragent la société civile à lutter contre ce fléau mais aussi consacre des
fonds à cet objectif . Il est vrai que le micro-crédit seul ne pourra effacer ou atténuer
de façon significative la pauvreté qui est très répandue au Maroc (6 millions de personnes
158
vivent sous le seuil de pauvreté ) mais il a le mérite d’exister et permet à une minorité de
déshérités de pouvoir vivre dignement (de son travail ). Il permet également de diffuser la
La BCP dans un but de consolider la création d’entreprise, a mis en place une fondation à
laquelle ont été assignées les missions de formation, de conseil et d’assistance aux porteurs de
La fondation soutient en priorité les projets novateurs à travers un dispositif d’assistance qui
de leur idée.
Les candidats sont sélectionnés sur tout le territoire national principalement selon leur profil
qui est sondé à travers la formation qui leur est offerte .Des ateliers d’initiation à la législation
et à l’étude de marché animés par des experts sont organisés au profit de ces candidats qui
doivent chercher l’information concernant leur projet par leurs propres moyens .De même des
séminaires thématiques et même des stages sont organisés en leur faveur pour qu’ils puissent
maîtriser les différents paramètres de leur projet et en augmenter les chances de réussite.
C’est une association professionnelle née récemment de l’initiative d’un entrepreneur maro-
cain installé en France et d’un des directeurs généraux d’ Attijariwafa Bank .Elle a pour
leurs idées en les faisant parrainer par des entrepreneurs chevronnés volontaires ayant à leur
159
Tous les parraineurs qui adhère à ce projet doivent pendant trois ans accompagner les jeunes
tion et surtout les faire bénéficier de leurs expériences .L’association envisage également de
faire une bonne analyse du marché pour mieux cerner la demande relative à l’activité des
PME et diriger les PME naissantes sur les activités les plus porteuses .
En outre, l’association a monté un fonds d’intervention et de soutien alimenté par les parte-
naire de la banque et les entrepreneurs qui le désirent pour soutenir les projets à fort potentiel.
Des prêts d’honneur seront accordés sur la base d’un simple engagement personnel des entre-
preneurs qui seraient auparavant sélectionnés de façon rigoureuse par un comité .La cible du
réseau est avant tout la population de porteurs de projets créateurs d’emplois mais ne dis-
Elle vise en définitive à développer l’esprit d’entreprise en sécurisant les porteurs d’idées
et en leur permettant de disposer de tous les atouts pour pérenniser leur affaire .Les idées les
plus novatrices et les plus pourvoyeuses d’emplois devraient être les plus visées par ce prog-
ramme .
L’expérience est calquée sur le Réseau France Entreprise et son démarrage a été fixé à
janvier 2005 . Son siège se trouve à Casablanca mais son activité se généralisera à toutes les
régions du royaumes .
Un forum annuel des lauréats est également prévu pour une mise en relation des entrepre-
neurs dans le but de développer l’esprit d’entreprise et la créativité ainsi que le goût du risque
L’AMAPPE a été créée en 1995 .Son financement est assuré grâce en particulier au PNUD ,
160
à l’USA ID et à la fondation Friedrich Ebert et à d’autres . Elle travaille en association
avec MADI .
Son rôle est d’assurer au jeune créateur d’entreprise le conseil juridique, les études de
compatibles avec son profil et ses capacités .Cependant, le rôle de cette association n’est pas
Son champs d’action reste limité notamment à l’axe Rabat-Kénitra à cause de la faiblesse de
ses fonds
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
EN CONCLUSION :
Le nombre d’ organismes de soutien et d’aide aux PME contraste avec la situation des
férentes a favorisé leur éparpillement .Une cohésion de leurs actions peut développer des
synergies en faveur de la PME .L’ANPME doit coordonner ces actions dans l’intérêt exclusif
des PME . Pour ce faire, elle doit avoir un ascendant sur les autres structures et doit disposer
de moyens pour s’imposer dans le paysage administratif et pour être écoutée par les banques
et les autres bailleurs de fonds. Il est anormal que les banques rechignent toujours à financer
161
CHAPITRE II :LES PRINCIPALES AIDES DES PME
162
Les différentes aides consenties en faveur de la PME seront analysées à travers le code des
Le premier code d’investissement a été promulgué en1958. Il a été suivi d’un autre code en
1960. En 1973, un nouveau code spécifique au secteur industriel voit le jour . Sa principale
développement économique du pays ont été également prises telles que la promulgation
Les objectifs fixés au code des investissements industriels étaient les suivantes :
_la promotion des investissements industriels et des investissements dans les secteurs liés à
_le développement des investissements étrangers en accordant aux étrangers les mêmes
_l’aménagement du territoire ;
163
_le développement du commerce extérieur ;
Il a été promulgué par un certain nombre de dahirs , des décrets et arrêtés de 1983 ,
1) LES BENEFICIAIRES
service liées à l’industrie pour améliorer les performances industrielles, le code industriel
faisait bénéficier de ses avantages, en plus des entreprises industriels, les entreprises à
caractère industriel et les entreprises de service liées à l’industrie . Ainsi pouvaient prétendre
Les avantages octroyés variaient selon la taille et le lieu d’implantation des entreprises .
Certains avantages étaient réservés aux PMI et aux zones les plus défavorisées .
_zone II : les autres préfectures du grand Casablanca : Hay Mohammadi Ain Sebaa; Ain
Chock- Hay Hassani; Ben Msick Sidi Othmane; Mohammadia Zénata et La province de
Benslimane ;
_zone III : la préfecture de Rabat-Salé; les provinces d’ Agadir; Fès; kénitra; Marrakech;
164
3) LES AVANTAGES DU CODE DES INVESTISSEMENTS
faut noter que les créations d’entreprises dans la zone I étaient exclues des avantages prévus
par ce code . Voulant limiter les investissement au niveau de Casablanca Anfa au profit des
autres provinces moins nanties , on a essayé d’y rendre moins attractif la création de nouvelles
unités . Cependant cette mesure pouvait être contournée en remplaçant la création proprement
dite par la réalisation d’extensions à partir d’une petite unité déjà existante et bénéficier des
avantages du code .
Quel que soit la taille et le lieu d’ implantation, des avantages fiscaux et financiers suivants
_l’ exonération de la taxe sur la valeur ajoutée sur les matériels, outillages et biens d’équipe-
cas d’extension ;
d’apport en société à titre pure et simple a été réduit à 0.5% en faveur des constitutions et des
augmentations de capital des sociétés quelle que soit la nature des biens apportées ; le taux
_l’exonération des droits d’enregistrement en cas d’extension pour les acquisitions à titre
_l’exonération du droit d’importation sur l’équipement par les entreprises réalisant des éco-
_une ristourne d’intérêt de deux points à la charge de l’état, directement déduite du taux
d’intérêts appliqué aux emprunts souscrits auprès des organismes de crédit spécialement
165
agréés par l’administration pour le financement des programmes d’investissement ayant
Ces avantages visaient à aider les entreprises les plus fragiles, les PMI en l’occurrence et
le gouvernement par le biais de ce code a voulu orienter une partie des investissements en
dehors de Casablanca qui drainait à elle seule plus de la moitié des investissements dans le
pays. Ainsi les incitations pour l’investissement dans La zone IV étaient plus importantes que
dans la zone III , elles mêmes plus importantes dans la zone II . Alors que les incitations pour
Par ailleurs, dans un but de densification du tissu industriel à travers le territoire nationale,
le code de 1983 a donné des avantages importants spécifiques aux PMI espérant ainsi donner
Pour prétendre à la qualité de PMI, il faut en cas de création que l’investissement total en
d’équipement par emploi créé ne dépasse pas 70 000 dirhams.En cas d’extension, il faut que
(les MOBE) en cas de création pour toutes les PMI installées dans les zones II, III, IV et pour
les autre entreprises dans les zones III et IV . En cas de renouvellement du matériel pour les
166
PMI uniquement, situées dans les zonesI, II, III, IV et pendant les 10 années consécutives à la
publication de cette loi .Cependant les MOBE produits localement ou susceptibles de l’être
n’étaient pas concernés par cette mesure .Le but étant de protéger la production nationale.
_L’exonération des droits d’enregistrement pour les acquisitions à titre onéreux de terrains
destinés à la création d’entreprise du secteur industriel ou de service lié à l’industrie pour les
PMI s’implantant dans les zones II, III et IV et pour les autres dans les zones III et IV.
_L’exonération de l’impôt général sur le revenu (IGR) ou l’impôt sur la société (IS) .Cette
exonération était de 50% pour les entreprises implantées dans la zone III et de 100 % pour
celles installées dans la zone IV et ce, pendant les cinq premières années suivant la date de
création ou d’extension. Cependant pour cette période, les entreprises de la zone III pouvaient
choisir mais de façon irrévocable entre l’option de réduction des dits impôts ou la pratique des
amortissements accélérés dans la limite du double des taux admis fiscalement. Au delà de
cette période et sur option irrévocable également, les entreprises de la zone IV pouvaient
bénéficier soit d’une réduction de 50% du montant de ces impôts soit de l’application des
amortissements accélérés dans la limite du double des taux généralement admis au sens de la
pratique fiscale .
_La constitution des provisions pour investissements : Les entreprises implantées dans les 4
zones étaient autorisées à constituer des provisions en franchise de l’IGR et de l’IS, dans la
ments industriels dans la zone III et IV . De ce fait, cette mesure était considérée comme la
_L’exonération pendant 5 ans de l’impôt des patentes, en cas de création, pour les PMI en
_ La subvention du terrain industriel : l’Etat prend à sa charge une partie du coût du terrain
industriel, dans les zones III dans des proportions variant de 25 à 50% selon le nombre
167
d’emplois créés, dans la zone IV à 50% sans condition d’emplois .
Pour les entreprises exportant tout ou une partie de leur production, quel que soit le lieu de
ments étaient fixés annuellement durant 7 ans courant à compter de la première année d’ex-
portation. Elles étaient calculées au prorata du chiffre d’affaires .C’est une mesure importante
visant la diminution des coûts de production et consolidant ainsi la compétitivité des entre-
prises exportatrices .
Le code de 1983 contrairement aux textes antérieurs rendait possible la détention de 100 %
du capital d’une entreprise de droit marocain par des non marocains et leur ouvrait le droit à
bénéficier des avantages accordés aux nationaux et à d’autres droits spécifiques .Ainsi ce code
leur assurait :
_la garantie du transfert des bénéfices nets d’impôt distribués aux non résidents sans limita-
tion ni de durée ni de montant selon le taux de change officiel marocain et les conventions
_la garantie, comme dans le code de 1973, du retransfert du produit réel de cession pour
l’apport réalisé par débit de compte capital et investi pendant une durée au moins égale à cinq
ans ;
_ la garantie de transfert automatique des plus-values nettes de cession pour les investisseurs
étrangers alors qu’auparavant, il fallait avoir l’autorisation de l’office des changes . Cette
Outre ces mesures, ce code prévoyait l’application des accords internationaux de protection
168
des investissements conclus par le Maroc ou auxquels il a adhéré en cas de contentieux entre
Toutes ces mesures visait la promotion des investissements étrangers jugés vitaux pour
notre économie pour leurs apports en termes de production industrielle, de transfert de techno-
Toutes les mesures du code des investissements industriels ont été édictées avec le souci
constant de promouvoir la création d’emplois stables .Toutefois ce code contenait une mesure
directe visant cet objectif . Celle-ci consistait en une prime de 5000 dirhams par création d’un
emploi stable par une PMI pendant les quatre années qui suivaient la notification du visa de
ment d’un salarié pour un poste de travail pour une période suivie d’au moins 12 mois .
Le code industriel exonérait du droit d’importation ou de la taxe sur les produits tous les
mie des ressources rares ou à l’utilisation des ressources nationales autres que d’origine
pétrolière ( énergie solaire et éolienne ) ou préservant l’environnement ( filtres pour les che-
Toutes les entreprises pouvaient bénéficier de cette mesure après approbation de leur pro-
gramme d’investissement .Une prime d’équipement pourrait même être attribuée si le projet
169
4) LIMITES DU CODE DES INVESTISSEMENTS INDUSTRIELS
Ce régime des codes d’investissement a montré de réelles limites (1) . Parmi ces limites,
on peut citer :
entreprises incapables de s’y conformer en étaient exclues .Or les PMI et les entreprises de
service liées à l’industrie, ciblées par ce code au vu de leurs moyens pouvaient pour une partie
_L’accord des exonérations des droits d’importation était basé sur un programme et sur une
liste qui devait être agréée auparavant par l’administration. Le but étant de protéger la pro-
que si son prix à prestations égales n’est pas supérieur de 20% au prix du produit étranger .
Cependant il est difficile de trouver un consensus entre l’Etat et les industriels importateurs
sur une comparaison technique juste entre les produits locaux et les produits étrangers . En
_ Des avantages financiers prévus par ce code n’ont pas été donnés remettant ainsi en cause le
(1)Ministère des finances : note de présentation de la loi cadre sur les investissements ,pp 1-2 .
170
Ainsi les primes d’équipement rentrant dans le cadre de la protection de l’environnement et
la préservation des ressources rares, n’ont pas été honorées ce qui a certainement fait
reconsidérer leur décision d’investir dans ce domaine pour certains promoteurs et a entaché
cette idée fort intéressante à portée économique et environnementale .De même la mesure
qui consistaient en des primes à l’emploi qui étaient instaurées pour la première fois au Maroc
n’a pas été respectée .Elle devaient permettre la création d’emplois stables dans les PMI dans
les différentes régions du Maroc et en particulier dans les zones les plus défavorisées .
les ristournes d’intérêt prévues n’ont pas été remboursées anéantissant l’avantage financier
qu’en pouvaient tirer les entreprises marocaines et en particulier les petites et moyennes
_ On a également reproché à ces codes la disparité des avantages en fonction des zones
d’implantation .Le but de cette mesure était de développer les régions les plus défavorisées.
Cependant, cette mesure ne pouvait avoir qu’une portée très limitée car les incitations fiscales
des marchés, des ports et des aéroports sans parler de l’activité culturelle et de distraction
réduite au minimum . Ceci d’autant plus que ces incitations sont limitées dans le temps .Il
aurait été plus judicieux de les pérenniser du moins pour les entreprises de la zone IV .
Ces limites ainsi que les recommandations et conseils des institutions internationales ont
poussé à concevoir et adopter une loi cadre formant charte de l’investissement . D’autres
lois, accompagnant cette charte, ont été préparées comme la loi sur les sociétés anonymes,
171
B : LA CHARTE DES INVESTISSEMENTS
Cette charte se différencie des codes d’investissement par son aspect global . Elle généralise
ses avantages à tous les secteurs d’activité économique hormis l’agriculture qui a ses propres
acte d’investir sans aucun besoin de visa de conformité . Les objectifs visés sont :
_le renforcement des garanties accordées aux investisseurs en aménageant des voies de
_la promotion des places financière off-shore, des zones franches d’exportation et du régime
_une meilleure répartition de la charge fiscale et un bonne application des règles de la libre
accordées .
172
1) AVANTAGES NON FISCAUX :
Ces allégements visent la réduction des délais nécessaires à la réalisation des différents
investissements et à l’octroi des avantages prévus par cette charte . Et dans tous les cas
où le maintien d’une autorisation administrative pour bénéficier de ces avantages est néces-
saire, cette autorisation est considérée comme accordée s’il n’y a pas de réponse de l’admi-
Mais dans les faits, cette autorisation par défaut de réponse reste peu effective .
Elle consiste en :
_la garantie de transfert des bénéfices nets d’impôts sans limitation de montant ou de durée ;
les plus-values .
c) Accueil et assistance
d’informer les investisseurs. Elle devra aussi faire la promotion du produit au Maroc et à l’ét-
ranger. Cette agence a tardé à se mettre en place et à jouer le rôle véritable qu’on lui a
assigné.
Les entreprises dont le programme d’investissement est très important, peuvent conclure
173
avec l’Etat des contrats particuliers leur accordant, outre les avantages prévus, une exoné-
pouvoir bénéficier de ces avantages, ni au nombre d’emplois stables qu’il faut créer, ni aux
assurer le transfert .
e) Zones industrielles
Chaque zone industrielle dont l’importance de la superficie le justifie , est dotée d’un comité
zone ainsi qu’à la bonne application des clauses du cahier de charges liant le promoteur aux
utilisateurs .
Cette décision gagnera à être généralisée quelque soit l’importance de la zone industrielle.En
outre, dans les provinces ou préfectures dont le niveau de développement économique justifie
une aide particulière de l’Etat, celui-ci prend en charge une partie du coût d’aménagement
afférentes à la prise en charge par l’Etat du coût des avantages accordés aux investisseurs
dans le cadre du régime des contrats d’investissement ainsi qu’aux dépenses nécessitées par
174
2) AVANTAGES FISCAUX :
L’impôt sur la société passe à 35% . En outre cette charte accorde l’exonération de l’impôt
sur la société ( I S ) pour les entreprises exportatrices de biens ( avec paiement de la contri
bution minimale de 8.75%) pendant les cinq premières années et paiement de 50% de l’IS au
Exonération également de l’IS pour les entreprises situées en zones défavorisées et pour
_Exonération de l’IGR pour les entreprises exportatrices de biens (avec paiement de la contri-
bution minimale de 8.75% ) pendant les cinq premières années et paiement de 50 % de l’IGR
_Exonération de l’IGR pour les entreprises situées en zones défavorisées et pour les entrepri-
Il a été procédé à :
_l’exonération de l’impôt des patentes, pour toute personne physique ou morale exerçant une
d’exploitation. Sont exclus les établissements des sociétés et entreprises n’ayant pas leur siège
175
d) Droits de douane
_Les droits de douane sur les biens d’équipement sont compris entre 2.5 et 10 % selon que le
produit est fabriqué localement ou non . Des listes de biens ont été établies dans ce sens .
_ Exonération du prélèvement fiscal à l’importation pour des biens en principes non fabriqués
_Suppression de la PSN liée à l’impôt sur les sociétés . En cas d’exonération totale de l’impôt
sur la société, une contribution minimale équivalente à 25% du montant qui aurait été norma-
f) Taxes urbaines
En sont exonérées les constructions nouvelles, les additions de constructions ainsi que les
Sont exclus les établissements des sociétés ou entreprises n’ayant pas leur siège au Maroc,
crédit , les entreprises de crédit-bail en ce qui concerne les équipements qu’elles acquièrent
g) Droits d’enregistrement.
_seront soumis à un droit de 2.5 % les actes d’acquisition de terrain destinés au lotissement
et à la construction ;
176
h)Taxe sur les produits immobiliers(TPI) .
sont considérés comme charges déductibles les provisions constituées pour investissement .
j) Amortissements dégressifs .
En plus des imprécisions de cette charte déjà annoncées au fur et à mesure de sa présenta-
On peut citer la suppression du zoning, alors que l’ancien code des investissements tenait
compte des disparités régionales en octroyant des avantages fiscaux aux entreprises qui s’imp-
lantent dans les zones les plus défavorisées. Si un article semble combler cette lacune en pré-
voyant une réduction de 50 % de l’impôt sur les sociétés pendant les cinq premières années
dans les préfectures et les provinces dont les niveau d’activité exige ce traitement fiscal, il n’
Si la charte a baissé le taux de l’impôt sur les sociétés d’un point, elle a par la même
occasion supprimé toutes les exonérations pendant les cinq premières années d’activité
Ce qu’il faut surtout noter, c’est que cette charte a uniformisé les avantages accordés aux
177
C : LA CHARTE DE LA PME .
gouvernement en 1999 a décidé de définir une nouvelle politique qu’il a voulue globale ,
Pour celà, un séminaire animé par des experts du monde universitaire, de la société civile, des
représentants des PME , des chambres de commerce , d’industrie et des services ainsi que de
Les résultats de ce séminaire ont constitué la base pour la conception et l’élaboration dans
PME . Ainsi une loi formant charte de la PME dédiée exclusivement pour la première fois à
la PME a été promulguée fin 2002 et constitue le cadre de référence d’application de cette
L’originalité de la démarche se trouve aussi dans sa globalité . Les aides ne se limitent pas
seulement aux incitations financières, comme pour les programmes d’encouragement pré-
cédant cette charte, mais prend en considération en plus du volet financier tous les autres
pement de la PME .
178
L’objectif de cette charte est de :
Les mesures de promotion des PME prévues par la charte des PME devraient :
en partie expliquée par l’absence d’un cadre général cohérent de promotion, les pouvoirs
les organismes représentant des PME ont décidé la création de l’Agence Nationale pour la
Promotion de la PME .
et privés de promotion de PME existants et sur un réseau dense décentralisé d’appui à la PME
L’ANPME est ainsi le premier organisme public jamais mis en place dédié uniquement et
exclusivement à la PME .Elle regroupe des attributions qui auparavant étaient dévolues à
plusieurs organismes . Le but étant de faire bénéficier la PME d’une politique cohérente de
promotion basée sur une stratégie édifiante dont la responsabilité incombe à l’agence con-
trairement aux programmes d’aide aux entreprises précédents qui étaient caractérisés par une
179
multitude d’intervenants aux actions éparpillées et aux efforts dilués agissant sans concerta-
Ainsi l’ANPME se veut une structure souple sans bureaucratie chargée d’impulser de
Par ailleurs, avant l’avènement de la charte de la PME, il n’existait pas de définition légale
de la PME mais plusieurs définitions se basant prioritairement sur les critères quantitatifs .
fédération des PME .La charte de l’investissement n’avait pas besoin de donner de définition
Un consensus devait être trouvé autour d’une définition adoptée par tout le monde pour
pouvoir cibler les entreprises éligibles aux avantages de la loi cadre formant charte de la
définition retenue est basée sur des critères quantitatifs et qualitatifs. Cette définition met
l’accent sur l’indépendance de l’entreprise et exige que la gestion de l’entreprise soit assurée
directement par les personne physiques qui en sont les propriétaires, les copropriétaires ou les
actionnaires .
Elle définit l’entreprise nouvellement créée comme l’entreprise ayant moins de 2 ans
du ratio d’investissement alors que pour les entreprises existantes, sont pris en compte
pour être qualifiées de PME, l’effectif permanent et soit le chiffre d’affaires hors taxe, soit
Il peut être reproché à cette définition son aspect invariable quel que soit le secteur . Il
aurait été plus opportun de fixer les critères quantitatifs tels que l’effectif permanent , le
180
chiffre d’affaires et le total du bilan ou le niveau d’ investissement initial en fonction des
secteurs. Il existe des secteurs plus consommateurs de main-d’œuvre que d’autres comme
Les obstacles administratifs ont souvent constitué un frein à l’investissement .Les lourdeurs
les procédures complexes ont longtemps été la règle pour l’accomplissement de la moindre
tion ont été entrepris et ont abouti à une amélioration sensible de l’environnement administra-
tif tant général que spécifique à l’entreprise.Cependant ces efforts doivent être maintenus pour
personnel .
L’entreprise ne doit pas se perdre dans les méandres administratifs . Une administration à
personnel de ne pas perdre leur temps et leur énergie et leur ressources qu’ils auraient pu
consacré à leur entreprise dans des tâches administratives qui devraient être moins con-
traignantes .
Par ailleurs, de nombreuses réformes visant à mettre les textes juridiques régissant les
activités économiques aux standards internationaux ont été entreprises . Ces réformes concer-
naient le code du commerce, la loi sur la concurrence, le code des sociétés, le code du travail
181
a) Le rôle de l’ANPME dans la simplification des procédures administratives
et des règles juridiques
On attend en fait, de l’ANPME qu’elle joue un rôle essentiel pour la simplification des
l’expérience du terrain et l’expertise pour faire des propositions adéquates dans ce sens
tenant compte des possibilités des PME et de leurs intérêts. L’ANPME doit aider à faire de
pourra s’épanouir .
établissements avec la mise en place d’un répertoire national des entreprises dont la gestion
pourra être confiée à un organisme public dont les missions, outre la mission de gestion
du répertoire seront :
On devrait attribuer un numéro unique aux personnes morales et physique .Ce numéro, à
l’instar du numéro SIREN utilisé en France, ne devrait être attribué qu’une seule fois et ne
(décès ou cessation de toute activité pour une personne physique, dissolution pour une person-
ne morale ). Un autre numéro à l’instar du SIRET français qui est un identifiant numérique
pourrait être attribué à chacun des établissements des entreprises répertoriées .Il sera modifié
182
si l’établissement change d’adresse .
L’organisme en question devrait en outre, informer en permanence des associés et des parte-
naires auxquels sont communiqués les mouvements enregistrés dans le répertoire comme les
cée par l’unité (le code APE du système français ) .Ainsi une nomenclature unique s’imposera
à tout le monde et évitera ainsi les discordances existant par exemple entre les données du
RCC et celles de la CNSS. Le système devrait également gérer d’autres données économiques
Ce serait un fichier de référence servant de base pour toutes les investigations statistiques sur
les entreprises . Il pourrait également servir par exemple à l’identification d’un nouveau client
établissement .
débouchés .Or il est admis que le marché marocain intérieur est faible et cloisonné; de même
les marchés à l’export sont difficiles à pénétrer pour des considérations de compétitivité .
La PME , plus encore que la grande entreprise, a des difficultés pour accéder aux marchés à l’
export et aux marchés publics à cause de leurs moyens limités et leur manque d’information.
L’ANPME a été par conséquent appelée à concevoir une stratégie spécifique susceptible de
183
Ainsi pour promouvoir faciliter l’accès de la PME aux marchés extérieurs, l’agence devrait
_l’adaptation de l’activité des organismes de promotion des exportations aux spécificités des
PME ;
tives ;
_l’incitation des chefs d’entreprises à se regrouper pour mettre en synergie leurs compétences
et leurs moyens afin de conquérir des marchés extérieurs , qui autrement leurs seraient
inaccessibles .
Par ailleurs, dans le cadre de la promotion de l’accès des PME aux marchés publics, l’agence
près des administrations, des collectivités locales et des organismes publics concernés, en vue
de promouvoir et faciliter l’accès des PME aux marchés publics, soutenir et appuyer l’action
Cependant les détails des dispositions à prendre pour la réalisation de cet objectif ne sont pas
précisés .
Les mesures à promouvoir d’après « le livre blanc de la PME devraient concerner la transpa-
rence des procédure d’octroi des marchés, l’allotissement des marchés ou le regroupement
des PME, la sous-traitance et la co-traitance, la rédaction des appels d’offre conformes aux
exigences réelles des marchés ,etc . Ces mesures permettraient certes un meilleur accès des
PME aux marchés publics. Mais pour la réalisation de l’objectif des 20% des marchés publics
184
réservés aux PME (seuil visé ), il aurait été préférable de réserver les marchés publics en déça
d’un certain montant à préciser pour les seules PME et de fixer une part des autres marchés
publics à définir en fonction de leurs montants pour les PME .Dans le cas où les PME seraient
incapables de présenter une offre compétitive pour un certain marché, celui-ci pourrait être at-
Cette disposition est mise en pratique avec succès aux états-Unis.Sa mise en place au Maroc
Dans le but de rendre l’accès des PME aux locaux professionnels et aux terrains industriels
adéquat plus facile, l’article 24 de la charte de la PME précise: « l’Etat peut prendre en charge
une partie des dépenses liées à l’aménagement, par les promoteurs de terrains et locaux pro-
fessionnels destinés aux PME, ainsi qu’à la création de pépinières d’entreprises et de parcs
technologiques en vue d’accueillir les PME innovantes ou utilisant des technologies avancées.
Cependant le taux de cette prise en charge n’est pas précisé .La mise en application de cette
disposition est dévolue à l’ANPME qui devra établir les besoins en terme d’aménagement, les
orientations et les normes à respecter par les promoteurs dans ce domaine .Elle devra égale-
ment assurer le suivi des programmes d’aménagement et le contrôle de l’utilisation des fonds
Ainsi le rôle de l’ANPME est de participer à la conception et veiller à tous les stades à l’ap-
plication d’une politique rationnelle de création et d’aménagement des zones d’activité écono-
mique dotées des équipements et de l’infrastructure nécessaires à leur bonne marche en tenant
compte des besoins dans toutes les régions du pays et de leurs potentialités .
Le but est de mettre à la disposition des PME des zones et des locaux d’implantation les
plus adéquats à des prix préférentiels sur tout le territoire national et d’éviter que l’entre-
185
4)LES DISPOSITIONS FINANCIERES ET FISCALES
un financement voulu souple et adapté aux besoins des PME par la promotion d’une poli-
de la PME . Ainsi des programmes de financement variés seront disponibles dont des
programmes de garantie des prêts à court ou à long terme, des apports en fonds propres ou des
crédits .
_Le « crédit jeune entreprise » est un fonds destiné à garantir le crédit bancaire destiné à la
création d’ entreprises par les jeune . Elle vient en remplacement du crédit jeune promoteur
(loi 14-94) qui consistait en un crédit conjoint de l’Etat et des établissement bancaires à des
conditions très avantageuses pour le promoteur quant au taux d’intérêt par exemple, alors que
pour le crédit jeune entreprises le taux d’intérêt est librement négocié entre l’entrepreneur et
la banque .
Cependant l’avancée par rapport à la loi 14-94 est la possibilité d’accorder ce prêt pour le
jeune entrepreneur désirant devenir associé dans une entreprise déjà formée . Cette disposition
serait plus bénéfique si la limite de l’âge était annulée pour des cadres ou des techniciens
aurait été souhaitable pour la sélection des dossiers et pour la fixation du taux d’intérêt qui
devait être limité par un encadrement par les autorités publiques avec le souci de défendre les
_ les fonds de garantie pour les petites entreprises et les entreprises innovantes .Ces fonds
seront mises en place en faveur des très petites entreprises et des entreprises innovantes .
L’importance de cette disposition se justifie quand on sait que la majorité des entreprises ma-
186
rocaines sont de petite taille et qu’elles sont en règle générale exclues des circuits habituels de
financement .Il est très important pour un pays comme le Maroc où le chômage bat son plein
de renforcer ce genre d’entreprises, ne serait-ce que pour leur rôle de facteur de cohésion
sociale . De même il est aussi crucial de rendre plus aisé l’accès des entreprises innovantes au
Ces fonds seront gérés par des organismes de garantie publics et privés dans des conditions
Les dates de la mise en place de ces fonds de garanties ne sont pas précisées et il n’y a pas
prises ciblées par ce programme .Toutes ces modalités doivent être pensées avec le souci
des PME dont l’objet est l’exercice au profit exclusif de ses membres de l’activité d’établis-
sement de crédit .Des expériences de ce type notamment dans le cautionnement mutuel ont été
entreprises précédemment avec un certain succès.On peut citer le cas des jeunes entrepreneurs
ment adéquat soit par un cautionnement auprès des banques soit par un financement directe .
Les nouveaux instruments financiers apportés par la charte des PME peuvent être une voie
intéressante du développement des fonds propres des PME . Ces nouvelles dispositions de
Pour parer à la faiblesse des fonds propres des PME devenue pratiquement une donnée struc-
187
turelle la charte prévoit la création de nouveaux produits susceptibles d’améliorer la santé
financière des PME par une consolidation de leurs fonds propres .Parmi ces produits les fonds
régionales de financement des PME . Pour permettre une mobilisation accrue des fonds privés
pour ce type d’entreprises des incitations fiscales ont été aménagées par la charte qui prévoit,
dans les limites fixées par la loi de finances, une réduction de l’impôt général sur le revenu
pour les personnes qui souscrivent en numéraire au capital initial ou aux augmentations de
capital d’une PME ou au capital initial ou aux augmentations de capital d’une société d’inves-
tissement en capital , d’une société régionale de financement des PME ou à des parts d’un
=le fonds collectif d’investissement en capital (CFI) ; ce fonds devra détenir en coproprié-
té, pour une part supérieure à la moitié de son actif total, des titres de capital ou de créances
émises par des sociétés de capitaux ayant la qualité de PME et non côtés en bourse ; la PME
=la société d’investissement en capital (SIC) ; il s’agit de société anonyme qui a pour
mission exclusive la gestion d’un portefeuille composé de valeurs mobilières sous forme de
prises de participation dans le capital PME non inscrit à la bourse, c’est une sorte de capital-
risque très accessible à la PME pour son développement; cette prise de participation ne devra
d’investissement ;
=les sociétés régionales du financement des PME; elles devront permettre de financer les
besoins d’investissement et d’exploitation des PME dans leur région ; celles parmi elles qui
réalisent au moins 75 % de leur activité dans les régions peu développées, peuvent accorder
leur prêt avec la garantie de l’Etat.L’objectif est d’assurer des services financiers de proximité
188
_Les organismes du capital-risque :
Les fonds communs de placement à risque sont au sens de la loi marocaine des organismes
de placement collectif de l’épargne dont l’actif doit être constitué de façon constante, à
sociétés de capital-risque sont au sens de cette loi les sociétés marocaines par action dont
société et dont la situation nette comptable est représentée de façon constante à concurrence
Ainsi obligation est faite à ces deux organismes de consacrer l’essentiel de leurs activités
aux PME . Ce qui constitue une grande innovation riche de promesses pour ce type d’entre-
prises dans la mesure où elle permettra une mobilisation accrue des fonds en faveur de la
PME .
Le fonds commun de placement à risque pourrait être à juste titre un bon produit financier
pour drainer les fonds privés vers les PME car il diminue et peut neutraliser le risque couru
par les particuliers par une mutualisation des investissements et par une gestion professionnel-
le . En effet il existe une réticence pour investir dans l’entreprise pour plusieurs raisons dont
on peut citer la difficulté à accepter la prise de risque, la méfiance vis-à-vis des entreprises,
Ce fonds est destiné à financer un certain nombre d’actions visant à favoriser la diminution
189
du chômage des jeunes par notamment la création de leurs propres emplois .
Ainsi ce fonds peut participer au financement au profit des jeunes entrepreneurs des actions
suivantes :
activités professionnelles ;
hydraulique au profit soit des jeunes exploitants agricoles ayant droit à des terrains
collectifs, soit des lauréats des établissements de formation agricole sur les terrains
Cette disposition a été mise en place pour aider les jeunes entrepreneurs à surmonter cette
obstacle que constitue l’accès à un local adéquat ou à un terrain agricole .Mais à notre sens,
cette disposition ne pourra avoir les effets escomptés que si au niveau des locaux profession-
nels, il est fait fin à la spéculation qui sévit par une politique rigoureuse et si les collectivités
locales y sont sensibilisées et s’ils s’y impliquent sérieusement. De même qu’au niveau rural,
cette disposition ne sera significative que si on arrive à mettre à la disposition des jeunes
ans par exemple). Or cette option semble pas actuellement à l’ordre du jour .
Par ailleurs ce fonds peut également participer au financement des formations complémen-
taires ou spécifiques des jeunes entrepreneurs par le biais de subventions accordées aux orga-
Des subventions sont également prévues pour les chambres professionnelles, pour les orga-
moyens destinés à assurer des actions d’accompagnement des jeunes entrepreneurs pour
190
la réalisation et le suivi de leurs projets .
Les nouvelles dispositions fiscales de la charte de la PME ont été pensées avec le souci
En effet des avantages fiscaux consistant en des réductions de l’impôt général sur le revenu
sont prévus aux personnes physiques qui souscrivent en numéraire au capital initial ou aux
augmentations de capital d’une PME ainsi qu’aux personnes physiques qui souscrivent au
d’une société régionale de financement des PME ou à des parts d’un fonds collectif d’in-
De même dans le but de diminuer les faillites des entreprises et aider à la consolidation du
redressement des entreprises, des avantages fiscaux sont également prévus aux personnes
physiques qui souscrivent en numéraire au capital d’une PME qui se trouve en liquidation
dans les cinq ans suivant sa constitution ou son redressement.Ces avantages fiscaux consistent
en des déductions de la base imposable à l’impôt général sur le revenu, égales ou inférieures
L’objectif de cette disposition est l’incitation à mobiliser l’épargne des particuliers vers l’in-
vestissement productif soit directement par des prises de participation dans les PME ou
indirectement par l’intermédiaire des sociétés d’investissement .Les conditions et les limites
de cet avantage sont fixées par la loi de finances. Cependant pour la réalisation de cet objectif,
une campagne de sensibilisation des particuliers pour vaincre des réticences qui parfois se
justifient, doit accompagner les exonérations fiscales qui doivent être d’un niveau persuasif .
191
conseil, le montant des dons en argent ou en nature donné par des personnes physiques ou
morales aux associations reconnues d’utilité publique opérant dans ces domaines, constituent
Par ailleurs, la charte de la PME reprend à son compte la disposition fiscale de la charte de
prise de crédit-bail par un groupement d’intérêt économique constitué exclusivement par des
PME . Cette disposition peut participer à une amélioration de l’équipement des PME et
précise que « Les PME sont tenues, entre autres, de fournir un effort important en matières
entreprises un des axes stratégiques de son programme (1) au point de demander à l’ANPME
Cette orientation est justifiée par le retard trop important pris dans le processus de mise à
192
°°°°°°°°°°°°°
qui étaient conçues principalement pour la grande entreprise et dont un certain nombre de dis-
positions n’étaient guère adaptées pour la PME . La charte des PME se veut être un cadre
cohérent et complètement adapté pour promouvoir la PME . Cependant, il est prématuré d’en
faire un bilan . Celui-ci dépend du degré d’implication et de la volonté politique des pouvoirs
publiques, de la façon dont elle sera appliquée et les moyens qu’on aura mobilisé. L’absence
bien que provisoirement au seul processus de mise à niveau, au détriment des autres dispo-
sitions, à cause de l’urgence de ce processus et aussi par manque de moyens, ne permet pas
193
D :LA MISE A NIVEAU DES ENTREPRISES .
Dans l’optique de l’ouverture des frontières et la mise en place d’une zone de libre échange
avec l’Union européenne à l’horizon 2012, un programme de mise à niveau a été a été mis en
place et annoncé officiellement en 1997. Des mesures d’accompagnement ont été conçues et
le programme MEDA qui prévoit dans l’un de ses volets, la mise à disposition du Maroc
_la promotion des facteurs de compétitivité sous forme de centres d’assistance technique, de
productivité et la qualité .
194
1) LE PROGRAMME EURO MAROC ENTREPRISE (EME)
ET LES CENTRES DE MISE A NIVEAU
Pour se préparer l’échéance de 2012 , date de l’instauration de la zone de libre échange avec
prise marocaine, un programme national de mise à niveau a été mis sur pied en coopération
Ce programme est soutenu à la fois par la commission européenne et par la plus part des
Il était doté d’un montant de 21.9 millions d’Euro hors programme MEDA et consistait à
Sa mission était aussi et surtout de faire des diagnostics stratégiques et d’ élaborer des
tégique … etc.
Le diagnostic stratégique était fait gratuitement, alors que le business- plan était facturé
1000 euros pour l’entreprise qui devrait également payer l’expertise nécessaire d’accom-
Pour être éligible à ce programme, il fallait être en activité depuis deux ans au moins, avoir
un effectif d’au moins 20 personnes dont trois cadres et un chiffre d’affaires annuel supérieur
même d’exportation .
195
Ce programme faisait intervenir la plus part des plus importantes banques et disposait de
fonds de garantie pour réaliser cette mise à niveau et soutenir l’investissement nécessaire
à cette opération .
Le démarrage de ce programme était laborieux mais au final son bilan n’est pas décevant .
En effet l’objectif fixé initialement à 76 entreprises a été très largement dépassé puisque
l’EME a soutenu au long de son activité 363 entreprises sans compter les associations
professionnelles.
entreprises de bénéficier des actions de mise à niveau .De même 15 études sectorielles ont été
menées et ont permis de définir un positionnement stratégique par rapport aux concurrents
dans le marché communautaire .Un plan d’action a été également proposé dans le cadre d’une
En juin 2003, l’EME est ancré à l’ANPME et a entamé sa deuxième phase avec un budget de
3 millions d’Euro . L’objectif fixé initialement pour cette deuxième phase à 35 entreprises
sur une durée d’une année a été dépassé et a atteint 45 entreprises .Cette mission a nécessité
84 consultants dont la moitié étaient marocains . L’ANPME projette de concrétiser les recom-
Signalons que les entreprises ayant bénéficié du concours de l’EME font partie à 13 % du
Les actions menées sur des groupes d’entreprises ou par l’intermédiaire de leurs associations
professionnelles dans le cadre d’EME sont jugées efficaces malgré certaines lacunes concer-
nant les zones industrielles et leur réhabilitation, l’appui en faveur des associations
196
professionnelles, les programmes de partenariat international entre entreprises et aussi
l’accès au financement .
Les centres techniques sont des structures destinées à mettre à la disposition des entreprises
celui des matériaux de construction sont fonctionnels grâce à l’implication des associations
Les deux autres centres à savoir celui des industries métalliques, mécaniques et électriques
retard dans le démarrage de ces centres est dû à la complexité des procédures et la difficulté
de répondre à l’appel d’offres global incluant les 4 centres qui étaient en vigueur. La situation
a été débloquée par l’assouplissement des procédures, les appels d’offre séparés et surtout la
décision de mettre en place un fonds d’appui à la création de ces centres qui va prendre en
charge pendant la phase de démarrage des frais pour le recrutement des cadres ainsi que le
L’enveloppe globale dédiée à l’origine pour la réalisation de ces centres dans le cadre des
programmes MEDA I et MEDA II est de 300 millions de dirhams dont 200 MDH représente
l’aide de l’Union Européenne et 100 millions la part prise en charge par le gouvernement
197
2)LE PROGRAMME DE MODERNISATION DES ENTREPRISES
En juin 2003, l’ANPME prend le relais de l’EME pour conduire le programme de mise à
entreprises » . Le FOMAN ( fonds de mise à niveau destiné aux PME ) a agréé depuis
juillet 2003, date où il a été mis en œuvre jusqu’à fin août 2004, 38 entreprises pour le volet
le processus de mise à niveau et voulant lui donner un coup de fouet, a demandé à l’ANPME
de faire de ce processus la priorité des priorités à tel point qu’il accapare pratiquement toute
son activité au détriment des autres missions qui lui sont assignées par la charte de la PME .
La fédération des PME/PMI estime le nombre des PME qui doivent être ciblées par le dis-
positif de mise à niveau à 30 000 . Sur cette base, ce dispositif devrait théoriquement concer-
ner en moyenne 3750 entreprises par an de 2005 à 2012 . Ce qui à priori et au regard du nom-
bre des entreprises traitées est très peu vraisemblable. Cependant, il est impératif d’insuffler
un nouvel élan et un rythme plus soutenu à la mise à niveau, susceptible de limiter les dégâts
En effet la fédération des PME/PMI s’appuyant sur une enquête récente ( 2004 ) distingue
au sein de la population des PME qui est estimée à 74000 unités, en plus du groupe des
30 000 PME sus-citées, 2 autres catégories. D’abord la catégorie des très petites entreprises
qui sont les plus nombreuses (plus de 50%) . Elles jouent surtout un rôle social important,
mais elles auraient besoin d’un traitement spécifique différent du dispositif actuel de mise
à niveau . Ensuite les PME les plus structurées dont le nombre est estimé à 1500 . Celles-ci
sont pour la plus part déjà confrontées à la concurrence par la nature de leur activité tournée
essentiellement vers l’export et n’ont pas attendu la mise en place de ce dispositif pour leur
mise à niveau .
198
Les premiers prémices des conséquences douloureuses de l’ouverture des frontières
peuvent être visibles avec les problèmes de plus en plus aigus que semblent vivre impuis-
sament nos entreprises à cause de l’arrivée sur le marché marocain de la concurrence turc et
asiatique et de la déferlante chinoise sur nos marchés à l’export du textile suite à l’arrivée
Or le processus de mise à niveau est trop lent pour probablement des raisons de manque d’
Depuis le début de la mise en œuvre du processus de mise à niveau, peu de PME s’y sont
de leurs entreprises .
Des campagnes de communication ciblant les entreprises avec des tournées d’explication et
de sensibilisations à travers le pays ont été organisées par les représentants de l’Union Euro-
péenne. Par la suite, l’ANPME a continué cet effort en menant également des campagnes de
communication à grande échelle et par la mise en place de sites Internet dédiés à cet objectif.
Cette politique semble avoir atteint son objectif puisque selon la fédération des PME, un
regain d’intérêt pour la mise à niveau est constaté chez beaucoup d’entreprises, favorisé par la
prise de conscience de leur fragilité mise à nu par leur confrontation concrète avec la
niveau, explique les différentes démarches administratives à accomplir. Cependant les chefs
199
b)_La complexité du dispositif de mise à niveau :
Plusieurs démarches doivent être effectuées par les chefs d’entreprises auprès de plusieurs
interlocuteurs dans des organismes différents, notamment l’ANPME, l’OFPPT, les banques,
de sa mise à niveau, l’entreprise a deux interlocuteurs qui sont la banque et la CCG, ce qui
Ces démarches peuvent donc être perçues comme compliquées et représenter un investisse-
ment en temps trop important pour un chef d’entreprise qui assure et contrôle toutes les tâches
au sein de son unité . Il est donc souhaitable pour lever les réticences de faire bénéficier les
chefs d’entreprises qui le jugent nécessaire d’un accompagnement qui les conforterait dans
leurs démarches et veillerait autant que possible à une simplification des démarches, par
exemple en adoptant le traitement unique et exclusivement par l’un ou l’autre des organismes
garantie .Ce qui est possible avec une harmonisation des normes de sélection des entreprises
c)_L’inadaptation du processus :
niveau serait liée au mode de financement proposé et à la nature de leur structure financière .
programme d’investissement dont la moitié est garantie par la caisse de garantie.En définitive,
du matériel et la caution personnelle sont demandés. En outre la faiblesse des fonds propres
200
d’un certain nombre de PME ne permet pas d’assurer le minimum des 20 % exigés pour être
Selon la fédération des PME / PMI , les PME ciblées par la mise à niveau sont majo-
ritairement caractérisées par une fragilité financière plus ou moins importantes . En effet les
problèmes rencontrés par ces entreprises peuvent être en rapport avec un surendettement et
des problèmes de trésorerie pour des causes diverses .Par conséquent, ces entreprises doivent
C’est dans cette optique, qu’un fonds de restructuration financière dédié à la PME devrait
être mis en place vers la fin 2005 . Il sera couplé au FOMAN . Ses ressources devraient être
Ce fonds permettra d’abord le traitement des dettes des entreprises pour les ramener à des
niveaux et à des conditions compatibles avec leurs possibilités réelles et intrinsèques de rem-
boursement et devra encourager les banques créancières dans ce processus. Ensuite il doit
aider à la réalisation des programmes d’investissement visant la relance de l’activité des PME
Les bénéficiaires du fonds seraient les PME éligibles au FOMAN et qui sont surendettées .
Les banques devraient abandonner partiellement leurs créances pour alléger le poids des ar-
riérés et le rééchelonnement devrait être accordé sur une durée maximale de 3 ans .D’ailleurs
la coopération des banques dans ce cadre a été sollicitée pour identifier les raisons des rejets
des dossiers de financement des PME . Lesquelles devraient permettre de mieux conce-
De nouvelles mesures correctrices seront également prises pour mieux adapter le processus
201
de mise à niveau aux réalités observées sur le terrain . Ainsi des modifications intéresseront
exigée à 2 ans au lieu de 3 ans . De même l’acquisition des solutions informatiques dans le
Ce fonds appelé fonds pour le développement technologique (le FODETECH) est en phase
de création . Son but est d’inciter les entreprises à innover et à développer les technologies
utilisées .Cependant pour garder leurs intérêts, ces fonds devraient être opérationnels dans les
La plus part des PME ciblées par le processus de mise à niveau sont des entreprises fami-
liales qui réalisaient des bénéfices qui pouvaient être importants tant que leur marché était
protégé masquant ainsi les lacunes de gestion de telles structures et leur fragilité .Cette fra-
gilité n’a pas manqué d’être mise à jour dernièrement dans certains secteurs . La
revoir leur stratégie en faisant de leur mise à niveau la priorité des priorités . Or un
certain nombre de ces entreprises sont confrontées à des problèmes de financement notam-
ment de leur mise à niveau à cause de l’opacité de leurs comptes de gestion . En effet les
banques se montrent très prudentes à l’égard des dossiers de financement notamment des
projets de mise à niveau . Cette méfiance vis-à-vis des PME est quasiment devenue systéma-
tique qu’elle en pénalise même parfois les PME les plus transparentes . Un accès des PME
au processus de mise à niveau ne pourrait être significatif sans une transparence préalable.
Laquelle devrait être favorisée par un certain nombre d’actions immédiates . Elles consiste-
raient à trouver des arrangements concernant les révisions éventuelles des impôts et des
202
charges sociales qui résulteraient de cette transparence sans mettre en danger l’équilibre
des entreprises . Il faudrait surtout trouver une solution durable du problème de la transpa-
rence, qui de l’avis général est favorisée par les dispositifs fiscaux actuels qui semblent inap-
propriés pour les PME ( problèmes en rapport avec la TVA , incitations fiscales peu impor-
tantes concernant l’injection des bénéfices dans le capital, IGR handicapant le recrutement
des cadres ) . De même un système efficace et permanent de lutte contre la fraude fiscale
En 1997, le premier fonds de mise à niveau est mis en place, il s’agit du FOGAM (Fonds
bancaire indispensable à leur mise à niveau . Il est géré par la Caisse Centrale de Garantie . Le
FOMAN est le plus récent . Il a été mis en place en 2003 par le gouvernement en coopération
A côté de FOMAN , deux fonds sectoriels existent depuis également 2003 grâce au fonds
Hassan II ; il s’agit du FORTEX pour les entreprises textiles et du RENOVOTEL pour les
entreprises du tourisme .Ils disposent chacun d’un fonds de 200 millions de dirhams .
coopération avec l’UE ou de la coopération bilatérale entre le Maroc et des pays de l’Europe
Il est important de signaler que le FOMAN et le FORTEX se sont révélés concurrents dans
la mesure où les entreprises textiles préfèrent le FOMAN pour leur mise à niveau au détri-
ment du FORTEX à cause des conditions de ce dernier qui semblent moins favorables . Des
modifications des modalités de fonctionnement de ces deux fonds sont prévues pour permet-
203
Ainsi, l’entreprise marocaine pourra, pour sa mise à niveau, opter pour l’un de ces fonds
_Le fonds de garantie de la mise à niveau dit FOGAM : Il s’adresse à toutes les entreprises
à condition d’avoir un total bilan inférieur ou égal à 40 millions de dirhams et que le coût
doit être assuré à hauteur de 30 % par fonds propres; le crédit bancaire prend en charge les 70
mois d’intérêt; la commission de garantie est de 0.25 % hors taxe par an; des garanties supplé-
mentaires peuvent être fixées, en fonction du risque, par la Caisse Centrale de Garantie
doté de 30 millions d’Euros et a pour objectif la promotion des crédits d’investissement des
entreprises marocaines et plus particulièrement des PME . Pour être éligibles, ces entreprises
doivent effectuer des investissement dans le secteur industriel, touristique et les services y
Il intervient en partage de risques avec les banques marocaines en garantissant une fraction
des crédits à moyen et long terme pouvant atteindre au maximum 60 % du crédit principal
pour un montant garanti qui doit être compris entre 1 et 17 millions de dirhams .
L’apport en fonds propres doit être au minimum de 20 % et les sûretés sont fixés en fonction
_ Le fonds de l’union européenne (PAIGAM ) : Il vise les PME ayant au moins deux ans
d’activité et un total bilan investissement inférieur ou égal à 50 MDH . Il garantit les crédits
déjà couverts par Dar Addamane pour les programmes de modernisation, d’extension, ou de
mise à niveau .En sont exclus les entreprises relevant des secteurs de la pêche, de l’agriculture
204
et de l’armement . L’investissement doit être au moins d’un million de dirhams dont 30 %
en fonds propres; la durée du crédit ne doit pas dépasser 10 ans et la quotité de la garantie
payable d’avance .
teur hôtelier et il est appliqué par la CCG, Dar Ad-Damane et les banques . C’est un méca-
et social destiné au financement de rénovation des unités hôteliers . Pour être éligibles, les
unités hôtelières doivent figurer sur une liste exhaustive arrêtée par la commission de classe-
ment, avoir au minimum 7 ans d’activité et être viable .Les maisons d’hôtes ne sont pas éli-
gibles à ce programme .
du crédit peut aller jusqu’à 10 ans avec un différé maximal de 2 ans . Le taux d’intérêt est de
2 % pour la part RENOVOTEL alors que le taux d’intérêt pour la part de la banque est négo-
ciable mais il est en général fixé à partir de 6.5% l’an hors taxe .
compétitivité des entreprises du secteur du textile et de l’habillement . les prêts sont garantis
Sont éligibles au FORTEX, les entreprises du secteur ayant au moins 3 ans d’activité continue
pétitivité .
205
Le FORTEX finance 30 % du programme d’investissement avec un plafond de 1.5 MDH, l’
apport en fonds propres doit être au moins de 20 % et le crédit bancaire ne doit pas dépasser
50 % de ce programme .
La durée maximale du crédit est de 10 ans dont deux années de différé et le taux d’intérêt est
de 2 % hors taxe l’an pour la part FORTEX ; le taux pour la part bancaire est négociable .
la compétitivité des PME face à la concurrence étrangère, l’Etat a mis en place le FOMAN
Il est doté de 40 millions d’euro et il est destiné à la mise à niveau des entreprises relevant
du secteur de l’industrie et des services liées à l’industrie . Les banques et la CCG sont
l’industrie et des services liés à l’industrie justifiant d’une activité d’au moins 3 années conti-
nues, viables, non surendetté, disposant de 3 cadres au minimum et disposant d’un total bilan
Les programmes finançables par le FOMAN sont les investissements matériels et les
travaux liés aux aménagements des locaux déjà en utilisation par l’entreprise .La part prise en
charge par le FOMAN est de 30 % avec un plafond de 2 500 000 dirhams . L’apport en fonds
propres ou quasi-fonds propres doit être d’au moins de 20% . Le reliquat est apporté par
La durée du crédit est 5 à 12 ans avec un différé de 3 ans au maximum . Le taux d’intérêt du
206
_Le Fonds de Dépollution Industriel FODEP II –CCG . C’est une ligne allemande mise en
place pour aider les entreprises dont le total bilan avant investissement ne dépasse pas 200
millions de dirhams, à installer des systèmes de dépollution intégrés à leurs unités de pro-
duction ou en aval. Il est affecté sous forme de dons pouvant couvrir jusqu’à 40 % du coût du
projet .
pollution par le traitement ou l’élimination des déchets liquides, solides ou des émissions
gazeuses et le projet intégré, outre la réduction de la pollution doit assurer une économie
des ressources (eau, énergie …)et permettre l’utilisation d’une technologie propre .
individuel ou 30 millions par groupe d’entreprises et avoir reçu l’accord de principe de la cel-
pour les projets intégrés .L’autofinancement doit être au minimum de 20 % quel que soit le
le projet intégré .
La durée du crédit est de 2 à 10 ans avec un différé de 3 ans au maximum . La CCG est
chargée de la gestion des disponibilités des dons . La banque s’occupe de la gestion des prêts
207
_Assistance technique FOMAN : Il finance les prestations de conseil et d’assistance
technique par des experts nationaux aux entreprises désirant améliorer leur compétitivité .
l’industrie exerçant depuis au moins 2 ans et ayant au minimum 3 cadres .Ces entreprises
L’assistance technique doit être financée par les fonds propre dans des proportions d’au
moins 20 % .La part FOMAN est de 80% au maximum avec un plafond de 400 000 dirhams .
_ ANPME-Euro Maroc Entreprise : Il finance aux entreprises l’accès aux services d’une
Sont éligibles au financement du programme ANPME - EME toutes les PME de droit
marocain relevant du secteur industriel ou des services liés à l’industrie et ayant au moins
3 cadres .
réaliser un chiffre d’affaires supérieur à 2.5 millions de dirhams, alors que les entreprises de
Le diagnostic stratégique est gratuit alors qu’une contribution de l’entreprise est exigée pour
entreprises dans leurs efforts de mise à niveau . L’appui se présente sous formed’activité de
niveau, de mise en place de programme de bonne gestion des entreprises par la prise en
208
compte des facteurs d’environnementaux, de stimulation de l’innovation et de soutien à
l’entreprenariat féminin .
_Contrats spéciaux de formation professionnelle (CSF) : L’objectif est d’aider les entre-
prises à mettre en œuvre des programmes de formation continu par le biais d’une assistance
financière pour l’élaboration et la réalisation des plans de formation . Sont éligibles au finan-
_Groupement Interprofessionnel d’Aide au Conseil (GIAC) : Son objet d’inciter les entre-
prises à intégrer la formation en cours d’emploi en vue de répondre à leurs objectifs de déve-
elles sont en situation régulière au titre de cette taxe . Elles doivent opérer dans les secteurs
GIAC concerné .Sont également éligibles les branches professionnelles membres du GIAC .
Le remboursement par le GIAC des actions réalisées au profit des entreprises est calculé sur la
base des dépenses effectuées.Il est de 70 % du coût total hors taxe avec un plafonds maximum
de 100 000 DH par entreprise pour les études et le conseil visant la définition d’une stratégie
consécutive à une étude de conseil, validée par le GIAC, pour la définition d’une stratégie de
209
°°°°°°°°
En conclusion :
Le retard important pris par le processus de mise à niveau devient de plus en plus préoc-
cupant avec le temps aussi bien pour les opérateurs économiques que pour le gouvernement
qui en a fait la première priorité et la principale mission de l’ANPME . Jusqu’à présent ( fin
2004), le processus de mise à niveau semble complexe et surtout mal ciblé. Il se caractérise
instruments, notamment financiers qui sont peu adaptés au plus grand nombre. Les entreprises
qui y sont éligibles, sont paradoxalement celles qui sont les plus structurées, potentiellement
déjà compétitives ou capables de le devenir par leurs propres moyens. Les autres que devrait
cibler ce processus, faute d’une restructuration financière, sont incapables d’y accéder. La
catégorie des très petites entreprises quant à elle n’est pas concernée par ce programme de
modernisation .
devrait être soutenue, réadapté et ajusté aux réalités du terrain avec le souci de l’effica-
210
E : LES DISPOSITIFS DE FINANCEMENT DE LA PME HORS
DISPOSITIFS FINANCIERS DE MISE A NIVEAU
Différentes dispositions de financement de la PME ont été mis en place depuis 1972 avec
d’abord la procédure simplifiée accélérée (PSA) de la BNDE suivie de « la ligne pilote PMI »
puis le programme d’assistance intégré de la PMI ou PAI en 1979. Les crédits destinés aux
jeunes promoteurs (loi 36/87 complétée par la loi 14/94 et la loi 13/94) ont été disponibles à
partir de 1988. D’autres lignes de financement rentrant dans le cadre de la coopération notam-
ment avec l’Union Européenne ou avec des pays européens ont été mises en place .
Actuellement les dispositifs de financement de la PME sont diversifiés autant par leurs ori-
-les crédits destinés aux jeunes promoteurs prévus par la charte de la PME ;
-le financement pour le renforcement des fonds propres notamment par les prêts de Bank Al
Pour lutter contre le chômage des jeunes qui devenait intenable, les pouvoirs publics ont, à
partir de 1987, créé un système de financement original permettant à ces jeunes de céer leur
propre entreprise et des emplois dont le leur. En effet les autres dispositifs de financement
sont inaccessibles pour la majorité d’entre eux . Pour être éligible à ce programme l’âge du
jeune a été initialement fixé entre 20 et 40 ans et il a été prolongé ensuite à 45 ans .
211
a) Les premières lignes de financement en faveur des jeunes
_le prêt de soutien aux jeunes promoteurs ou CJP ( loi36-87 modifiée et complétée par la loi
14-94 ) qui était destiné à tout jeune marocain diplômé de l’enseignement supérieur ou des
_le fonds de l’emploi des jeunes ou CJE ( loi13-94 ) qui s’adressait à tout jeune marocain
_le programme d’appui à l’auto-emploi (PAA) résultant d’une convention signée le 1er juin
1999 entre l’état et les établissements de crédits et s’adressant à tout marocain âgé de 35 ans
au plus, porteur d’un projet et titulaire du baccalauréat plus deux années d’études supérieures
Le grand avantage de cette loi , c’est qu’elle permettait à une catégorie de promoteurs qui
atteindre 90 % du coût du projet et qui était par conséquent le plus important, si on le compare
Les taux d’intérêts étaient également avantageux et étaient les plus bas du marché bancaire
et les durées de remboursement, qui étaient des durées étalées, devraient rendre moins
De même les garanties exigées étaient très légères et étaient intrinsèques au projet :
212
_nantissement du matériel et du fonds du commerce ;
Ces crédits pouvaient être assortis d’un délai de différé pouvant atteindre 2 ans pour la part
des banques, principal et intérêts; 7 ans pour la part de l’état dans le principal et 2 ans de sa
Il faut signaler que le montant maximum du prêt était fixé à 500 000 dirhams, puis il a
concédés :
_une avance pour installation qui pouvait atteindre10 % du projet, mais sans pouvoir dépasser
l’exploitation; ils concernaient les droits d’importation et la TVA sur les matériels, biens d’
équipement et outillages acquis au Maroc et aussi à l’étranger mais sous condition d’une
Exonération également du droit du timbre pour les sociétés à leur création ou à l’augmenta-
tion de leur capital et exonération du droit de timbre pour l’acquisition des terrains ainsi que
de l’impôt des patentes pendant 5ans. Cette exonération concernait aussi l’IS ou l’IGR; elle
était totale pendant les 5 premières années de l’activité des entreprises des jeunes promoteurs
et de 50% pour les 5 années suivantes . Cependant obligation est faite aux jeunes entrepre-
Le grand avantage de cette loi est qu’elle s’étendait même aux promoteurs non diplômés.
Elle réservait un fonds spécial pour la promotion de l’investissement et de l’emploi des jeunes
213
d’environ 1.05 milliards de dirhams . Ce fonds était destiné au financement des activités
suivantes :
_la couverture de la part de l’état au titre des prêts conjoints prévus par la loi .L’enveloppe
_la couverture des risques encourus par le système bancaire quant au financement des jeunes
promoteurs par une dotation s’élevant à 125 millions de dirhams; le but étant de faciliter
_la mise à disposition des jeunes, à des prix préférentiels, des terrains et des locaux équipés
indispensables à leur activité; la dotation de cette rubrique était de 160 millions de dirhams ;
_l’aménagement de l’équipement des terrains agricoles; l’objectif étant d’aider les diplômés
des terrains collectifs par les jeunes ayant droit. Le budget alloué à cette rubrique était de
70 millions de dirhams ;
_la formation et l’assistance des jeunes promoteurs par des actions de formation complément-
suivi des projets d’investissement ;le budget alloué à cette rubrique était de 70millions de DH.
Il faut cependant noter qu’hormis le volet financier, toutes les mesures d’accompagnement
Cette nouvelle loi présentait des similitudes avec la loi 36/87, avec cependant des nuances
_toute personne de nationalité marocaine, âgée de 20 à 45 ans avec ou sans diplôme était
_le projet pouvait être monté dans le cadre d’une entreprise individuelle ou d’une société de
214
Dans son volet financier, cette loi accordait pratiquement les mêmes avantages que la loi
_le quantum de financement pouvait atteindre 90% du coût total du projet .le fonds étatique
donnait un prêt à hauteur de 45 % du coût du projet au taux de 5 % sur une durée minimale de
12 ans et maximale de 15 ans; le remboursement était assorti d’un différé égal à la durée du
prêt donné par la banque et d’un délai de grâce de 3 ans à partir du déblocage du prêt pour les
intérêts. La banque quant à elle accordait un prêt à concurrence de 45% du coût du projet à un
taux inférieur de 2 points aux taux d’intérêts appliqué au crédit à moyen terme; le rembourse-
ment se faisait sur une période de 7 à10 ans, avec un différé de 2 ans ;
par projet, avec un million au maximum par membre même si l’association comporte 3 per-
sonnes ou plus . Il n’était accordé qu’un seul prêt conjoint par personne exclusivement
_les garanties étaient légères également; elles consistaient en des garanties intrinsèques au
projet lui même, en assurance- vie couvrant la totalité du prêt conjoint et d’un fonds de
Des lacunes ont été relevées au niveau de la loi 36/87 concernant notamment l’éligibilité et
la forme juridique de l’entreprise éligible .L’âge exigé devait être situé entre 20 et 40 ans .
L’éligibilité à la loi 36/87 était conditionnée par l’adéquation entre la formation de celui
En outre on note le caractère restreint de cette loi à une population spécifique de diplômés.
Les autres diplômés en particulier ceux de l’enseignement supérieur et les diplômés de l’en-
215
La loi n’excluait aucune des formes juridiques . Cependant en pratique, les autorités chargés
d’apposer leur visa de conformité aux projets des diplômés de la formation professionnelle
En 1994, après six ans d’application du crédit jeune promoteur, des correctifs techniques ont
ont été apportés avec la promulgation de la loi 14/94 faisant passer la limite d’âge d’éligibilité
à 45 ans, rendant tous les diplômés élégibles à ce programme, levant la condition obligeant à
financement par notamment la mise en place de fonds de garantie. De même, cette nouvelle
loi permettait l’association avec des personnes non éligibles au crédit jeune entrepreneur .
Pour éviter toute ambiguïté quant à la forme juridique exigée, une circulaire de la division des
stipulait que les sociétés formées par les diplômés de la formation professionnelle, pour
bénéficier de la loi 36/87 devraient être des sociétés de personnes, de même que la loi 14/94
qui précisait que les projets crées devraient l’être dans le cadre d’une société de personnes ou
éventuel de voir se déclencher une procédure pénale à son encontre et rendait impossible le
Cette lacune est également retrouvée au niveau de la loi 13/94 . En effet dans le cadre de
cette loi, le projet ne pouvait être monté que dans le cadre d’une entreprise individuelle ou
Il faut aussi noter qu’hormis le volet financier, toutes les mesures d’accompagnement de la
13/94 n’ont pas vraiment été appliquées; ce qui a considérablement diminué sa portée . En
outre le plafonnement du crédit à 1millions de dirhams a certainement quelque peu réduit son
intérêt .
216
Si ce système de financement a dans une certaine mesure participé au développement de l’
esprit d’entreprise, les objectifs pour lesquels il a été mis en œuvre n’ont pas été réalisés .
Selon les statistiques du GPBM, Le nombre moyen annuel de dossiers agréés pendant les 8
premières années d’application de ce système était aux alentours de 1000 alors que les objec-
tifs fixés au moment de son lancement étaient de 2000 à 3000 dossiers par an . En outre ce
a enregistré une moyenne de 4 emplois par entreprise créée et sur les 10400 dossiers agrées
de créations d’entreprises jusqu’en 1999, seulement 1470 sont des entreprises industrielles .
En outre sur 13800 prêts accordés aux jeunes entrepreneurs, 2200 dossiers sont en
contentieux selon la direction du trésor et des finances extérieurs, représentant des impayés
Notons d’ailleurs que les lois 36/87, 13/94 et 14/94 ont été abrogées avec la promulgation
.
2)LES DISPOSITIONS FINANCIERES DE LA CHARTE DES PME
EN FAVEUR DES JEUNES ENTREPRENEURS
jeunes entrepreneurs sus-citées ( la loi 36-87,la loi 13-94 et 14-94) ont été abrogées et rempla-
cées par le crédit jeune entreprise. Il s’agit en fait, d’ un fonds de garantie Etatique géré par
Le crédit jeune entreprise présentent des similitudes avec la loi 13-94 . Cependant avec
les nouvelles dispositions de la charte de la PME, une dérogation à la limite d’âge de 45 ans
peut être admise, dans le cadre d’une société ou d’une coopérative, au bénéfice d’un seul
associé.Elles prévoient également, non seulement des prêts pour une création ou une première
installation, mais aussi des crédits dans le cadre d’une extension à tout nouvel associé ou
217
n’excède pas le plafond fixé , c'est-à-dire un million de dirhams . Rappelons que le montant
maximum du crédit est de 1M de dirhams par projet individuel ou par associé dans le cas
d’une société ou d’une coopérative mais dans la limite de 3 millions de dirhams .L’apport en
fonds propres doit être au moins de 10% . Le taux d’intérêts sera calculé en fonction du taux
moyen pondéré des bons de trésor majoré de la TVA et d’une marge librement négociée entre
la banque et l’entreprise .La durée du prêt ne peut être inférieure à 7 ans dont 2 ans minimum
de différé du principal. Les garanties exigées sont intrinsèques au projet et les risques encou-
rus par les banques sont garanties grâce au fonds Etatique à hauteur de 85 % du crédit
principal majoré des intérêts normaux et d’éventuels intérêts de retard y afférents . La com-
mission de garantie est fixé à 1.5% du montant garanti en principal, TVA incluse .
La PSA, la ligne pilote PMI et le PAI ne sont plus en vigueur mais ils ont contribué dans
l’esprit d’entreprise .
La PSA a été mise en place en 1972 par la BNDE et la Banque du Maroc ( BAM ) en col-
laboration avec des banques commerciales. Cette formule était caractérisée par la simplicité
de sa procédure et la rapidité d’octroi des crédits. Elle concernait les PME industrielles,
minières, maritimes ou de transport ainsi que certaines professions libérales telles que les
Il s’agissait d’un crédit à moyen terme réescomptable accordé par les banques commerciales
218
Le taux d’intérêt était 11% avec une durée de 2 à 5 ans et un différé de 1à 2 ans .Le crédit
maximum pouvant être accordé était de1M DH; le quantum de financement pouvait atteindre
50% du programme d’investissement, fonds de roulement compris, pour les créations et 60%
Les garanties exigées étaient simples et liées au projet, Il s’agissait de l’hypothèque sur les
et du matériel.
Notons que cette procédure a été abandonnée en 1987 suite au mécontentement des banques
(CMTR) de la PME /Bank Al Maghrib qui se caractérisait aussi par sa simplicité et la rapidité
de son déblocage .
Elle constitue la première expérience de financement direct de la PMI par le biais d’emp-
runts extérieurs . C’est une ligne de crédit de 5 millions de dollars négociée par la BNDE et
réservée uniquement au financement de la PME .Elle rentrait dans le cadre d’un prêt global
de 45 millions de dollars de la Banque Mondiale et elle a été répartie entre la BCP pour 3 mil-
non compris) avec un taux d’intérêt de 10 % pour une durée maximale de 12 ans .
Cette ligne de crédit a été épuisée 9 mois après sa mise en place en juin 1977 au lieu de
deux années prévues initialement . Ce succès a permis la mise en place d’autres formules de
crédit .
219
_Le programme d’assistance intégré de la PMI ou PAI :
tance technique et surtout financière dans un cadre institutionnel adéquat .Il a été régi par une
1979 .
§ une procédure directe où le projet est présenté directement à la BNDE; dans ce cas, le
§ une procédure indirecte où le projet est présenté à une banque commerciale intermédiaire;
dans ce cas, le crédit PAI ne pouvait dépasser 50 % du coût du projet ( fonds de roulement
inclus mais terrains exclus ); les 50 % restant pouvaient être couverts par un crédit à moyen
terme réescomptable d’une banque conventionnée et par fonds propres qui doivent être d’au
La durée du crédit était de 5 à 12 ans avec un délai de grâce pouvant atteindre 2 ans avec un
taux d’intérêt de13 % pour le CMTC et 14 % pour le CMTR et les garanties exigées étaient
C’est un fonds mis en place récemment et destiné aux entreprises du secteur textile-habille-
recyclage et la valorisation industrielle des déchets. Il est géré par une commission mixte
II .
220
L’appui consiste en une contribution directe à hauteur de 50 % pour l’acquisition d’un ter-
rain ou de 30 % pour les bâtiments sur la base d’un coût maximum de 250 dirhams par mètre
carré pour le terrain et 1500 dirhams par mètre carré pour les bâtiments .Cette contribution
peut atteindre 100 % pour le foncier sur la base d’un coût maximum de 250 dirhams par mètre
carré .
La contribution est versée dans un délai de 60 jours après présentation par l’investisseur des
Des lignes de crédit de la CNCA sont destinées au secteur agricole, au secteur forestier, à la
pêche côtière et aux activités de commerce et des services en milieu rural, au secteur du
Ces lignes financent les projets de création, d’extension ou de modernisation de leurs entre-
prises.
Le quantum de financement peut atteindre 70% du coût du projet et peut même être porté à
80% pour les projets du secteur agricole et 100% dans le cas des investissements pour les
Notons également que le secteur de l’artisanat peut être financé par la CNCA . Le crédit peut
financer l’achat du matériel ou de locaux avec une durée de remboursement pouvant être de 3
221
a4.Le financement de l’artisanat par le crédit populaire
La Banque Populaire finance pour les entreprises s’activant dans l’artisanat l’achat du
crédit est de 7 ans maximum avec un différé pouvant atteindre 2 ans. Les taux d’intérêts sont
avantageux .
Les PME pourraient éventuellement trouver un financement direct auprès des banques sous
forme d’un crédit à moyen terme non réescomptable ( CMTNR ) ou d’un crédit à long terme
de 2 à 7 ans pour le CMTNR et de 7 à 12 ans pour le CLT avec possibilité de différé pouvant
atteindre 4 ans dans le cas du CLT et les remboursements sont en général semestriels ou qua-
trimestiels .
Les taux d’intérêt sont variables en fonction du taux de référence fixé périodiquement par
les autorités monétaires (taux de base bancaire ou TBB) majoré de la marge bancaire .
Nous pouvons citer dans ce cadre et à titre d’exemple le crédit d’investissement « Galaxie »
du groupe BCM-Wafa Bank. Celui-ci peut couvrir toutes les dépenses liées au programme
d’investissement y compris le foncier et les besoins en fonds de roulement .Il peut atteindre
80% au maximum du coût total de l’investissement . Les garanties sont fixées en fonction du
risque encourus par la banque, mais il existe une possibilité de bénéficier du concours des
222
2)GARANTIES DES CREDITS D’INVESTISSEMENT
Il s’agit d’un fonds de garantie destiné à faciliter aux entreprises particulièrement les PME
l’accès au crédit bancaire pour le financement d’une création ou d’une extension d’entreprise
ou de sa modernisation . Le crédit bancaire peut couvrir jusqu’à 80% du coût total de l’inves-
tissement d’une PME qui doit être inférieur ou égal à 10 millions de dirhams .Le total bilan
est fixée à 0.40 % hors taxe l’an de l’encours total des crédits en principal et intérêts et la
quotité maximale de garantie est de 50 % du crédit principal majoré par des intérêts .
*ATTAHFIZ :
Il s’agit d’un fonds géré par Dar Ad Damane destiné à la garantie des crédits à moyen et
long terme pour les projets de création d’extension ou de modernisation des entreprises de
production de biens ou de services .Les conditions d’accès à cette garantie sont les mêmes que
pour la CCG . Cependant pour Dar Ad Damane la commission de garantie peut être au maxi-
*OXYGENE :
Le fonds OXYGENE est gérée par Dar Ad DAMANE et il est destiné à garantir les crédits
de fonctionnement consentis par les banques aux PME pour leurs besoins d’exploitation. .
Celles-ci doivent avoir au moins 6 mois d’ activité et un chiffre d’affaires inférieur ou égal
à15 millions de dirhams .La quotité de garantie la première année est de 60 % maximum dans
la limite d’un plafond d’un million de dirhams par demande avec la possibilité de renouvelle-
ment de cette garantie 60 jours après la date d’échéance de la première garantie .Les commis-
sions de garantie sont de 0.6% du montant garanti la première année et de 0.4% en cas de re-
223
nouvellement avec un plancher de 1000 dirhams.
Il a pour objet de faciliter l’accès au financement bancaire pour les PME opérant dans le
domaine des industries culturelles telles que les activités liées au cinéma , à la musique, au
Est éligible à ce fonds toute entreprise privée marocaine exerçant dans les industries cultu-
relles au Maroc et dont le chiffre d’affaires annuel durant les 3 derniers exercices ne dépasse
sion de garantie hors taxe de 0.6 % l’an sur l’encours garanti du principal du crédit .
ces pays
Dans le cadre de la coopération bilatérale avec le royaume du Maroc, des lignes de finance-
ment d’origine française, espagnole, italienne et portugaise en faveur des PME privées de
C’est ainsi que l’Etat a signé avec les banques membres du GPBM une convention destinée
au financement essentiellement de l’acquisition des biens neufs et services dans le pays euro-
péen dont la ligne est sollicitée dans ce but. Les dépenses locales liées aux contrats en devises
224
ligne italienne prévoit un maximum de 20 % pour couvrir les dépenses locales et /ou l’impor-
tation des biens et service d’une autre pays autre que l’Italie .
Le montant de la ligne française est de 30.49 millions d’Euros, celle de l’Espagne s’élève à
d’Euros .
Pour être éligibles pour ces lignes, les PME doivent avoir un total bilan après investissement
de dirhams. Pour les entreprises nouvellement créées (moins de 2 ans), l’investissement initial
doit être inférieur à 25 millions de dirhams et le ratio investissement par emploi inférieur à
Le taux d’intérêt est fixé à 5% l’an hors taxe .Et le montant financé doit être compris entre
100 000 et 2 286 000 Euros pour la ligne française et entre 52 000 et 2 080 000 Euros pour la
ligne italienne . Pour la ligne portugaise et espagnole, les montants maxima sont respecti-
une enveloppe de 500 000 euros sous forme de dons a été dégagée pour promouvoir
nancement, côté marocain les entreprises marocaines et les sociétés mixtes maroco-wallonnes
intervenant dans les projets contribuant au développement du Maroc et du côté wallon les
entreprises ayant leur siège dans la région wallonne .Les dossiers dans ce cadre sont gérés
Notons qu’avant ces lignes de crédit, une ligne française de financement de projets con-
joints entre marocains et français était en vigueur .Elle était instituée par une convention entre
225
riat, il pouvait financer :
formation, assistance technique, brevet, licence …. ) et le cas échéant, une partie du besoin en
bénéficiaire ;
Le total des prêts ne devait pas dépasser 45 % du capital . Ce prêt était surtout destiné aux
PME . Les projets à fort potentiel de transfert de technologie ou assurant une valorisation
substantielle des produits et services marocains, sont privilégiés, mais il faut savoir que tous
Les garanties exigées étaient celles demandées de façon habituelle : hypothèque, nantis-
Outre les fonds de capitaux à risque de Bank Al Aamal ( déjà présentés), des sociétés
Agram » .
avec le Maroc, financé en fonds propres ou quasi fonds propres des PME .
226
a)le crédit de la banque européenne d’investissement (BEI ).
Il comprenait :
joint-venture avec des entreprises européennes. La dotation de cette ligne était de 20 millions
d’Ecu . Elle a été instaurée en1 994 dans le cadre du quatrième protocole financier Union
Européenne - Maroc .
_le capital risque BEI pour le partenaire européen; la dotation de cette ligne était de 9 mil-
lions d’Ecu; les bénéficiaires en étaient les promoteurs européens de sociétés établies en
joint-venture au Maroc .
Les critères d’éligibilité pour le promoteur marocain n’étaient pas très astreignants, mais
conditionnées:
*tous les secteurs productifs étaient éligibles à ces financements, y compris le tourisme; les
entreprises concernées devaient être de préférence des petites et moyennes entreprises ayant
*la présence d’ un partenaire européen dans le projet était obligatoire; l’exploitation d’une
avaient la compétence nécessaire mais pas suffisamment de fonds pour constituer le capital
227
b) Les fonds des sociétés da capital-risque
Ce fonds investit dans l’immobilier destiné à des projets touristiques au Maroc . Le fonds
propriétaire du foncier et des murs, donne en location ses actifs au promoteur du projet touri-
stique .Une option d’achat de l’immeuble est prévue et peut être exercée au terme de 5 ans de
Pour pouvoir bénéficier du concours de ce fonds, il faut être un professionnel reconnu, pré-
senter un projet de qualité avec un bon emplacement et faire la preuve d’une bonne gestion .
Le ticket d’intervention du fonds est compris entre 10 et 100 millions de dirhams pour des
équipements .
de revient du foncier et de la construction des murs et sera indexé sur l’inflation (en moyenne
2 % l’an).
Les investissements sont réalisés sous forme de prise de participation au capital ou par
souscription à des émissions simples ou donnant accès au capital des sociétés cibles .
Sont éligibles à ce fonds les entreprises spécialisées dans l’agroalimentaire ou dans l’agro-
mantes de management ayant une connaissance éprouvée du domaine d’activité dans lequel
elles opèrent . Les entreprises tournées vers l’exportation ou vers les formes modernes de dis-
228
Les prises de participation de ce fonds sont situées entre 20 et 30 % du capital des sociétés
investies avec un plafond ne pouvant dépasser 30 millions de dirhams . Ces société doivent
leur activité et toute autre information financière dont le fonds aurait besoin dans le cadre du
Les entreprises exportatrices peuvent bénéficier de plusieurs modes de financement .En plus
de l’assurance à l’exportation, ces entreprises peuvent recourir au crédit moyen terme export,
trois derniers modes de financement sont disponibles chez les banques et les conditions pour
Grâce à ce genre de financement, les entreprises exportatrices peuvent disposer par avance
du produit de leur exportation ou d’un crédit à moyen terme pouvant être rétrocédé à leurs
clients étrangers ou de payer des importations par une partie des devises encaissées .
Elles peuvent également bénéficier des lignes de crédit mobilisées dans le cadre de la coo-
pération avec des pays étrangers notamment les pays européens ou utiliser la ligne de crédit
merce extérieur .
Cependant l’exportation peut comporter des risques commerciaux et financiers .Les risques
sont essentiellement liés au non respect des contrats de vente en termes de qualité du produit,
229
de délai de livraison ou de quantité de produits à exporter ou lié à l’insolvabilité de l’acheteur
ou à un défaut de paiement.
Ces risques divers montrent combien il est important de recourir à une assurance à l’expor-
tation pour prévenir les difficultés et leurs conséquences qui pourraient être dramatiques pour
l’exportateur
Maroc se charge de l’assurance à l’exportation . Cette assurance peut couvrir les risques liés
surance crédit . La SMAEX peut également couvrir les dépenses de prospection s’étant révé-
lée infructueuse et les frais de participation à une foire à l’extérieur n’ayant pas permis la réa-
caisse marocaine des marchés (CMM) et des banques qui peuvent mettre à leur disposition
Pour pallier aux retards de paiement qui souvent caractérisent les marchés publiques, les en-
treprises peuvent recourir à la ligne de crédit « avance sur marché » auprès de la CMM ou au-
près des banques commerciales .Le marché doit être nanti auprès de l’organisme financier et
le montant avancé peut atteindre 80 % au maximum des sommes dues par l’administration .Le
remboursement doit être effectué par l’entreprise au fur et à mesure des versements payés
En outre dans le cadre des marchés publiques des cautions sont demandées .Le recours aux
cautions bancaires permet à l’entreprise de ne pas décaisser d’argent . Il peut s’agir de la cau-
tion provisoie, de la caution définitive . La caution provisoire est exigée pour la soumission à
230
un marché privé ou public. Son montant est précisé par le cahier des charges. Le taux
d’intérêts d’une caution bancaire provisoire est de 2 % l’an .La caution définitive remplacera
pas 20 jours. Le taux d’intérêt sur les cautions définitives est 1.5% .
°°°°°°°°°
En conclusion:
priori surpris que la multiplicité et la diversité des lignes de crédit destinées aux PME n’ait
manque de maîtrise des modalités et des spécificités de chacun des dispositifs de financement
De même les coûts des crédits et les garanties exigées par les banques sont souvent
En outre les lignes de financement étrangères sont jugées peu adaptées aux PME . Les prêts
sont négociées par l’administration et ne touche qu’une faible minorité parmi cette catégorie
d’entreprises. Ces prêts répondent aux besoins de certaines entreprises mais ils sont également
conçus pour réaliser certains objectifs notamment commerciaux des pays qui les mettent en
place sans trop se préoccuper des besoins réels de l’ensemble des PME en tant qu’entité . En
plus l’accès à ce genre de financement est contraignant et limité aux PME les plus structurées
qui peuvent prétendre à un volume de prêt assez élevé. Il est également compliqué à cause,
est encore peu développé au Maroc, en particulier pour les PME . Les entreprises innovantes
sont rares et les taux de rendement exigés sont exagérés et tournent autour de 20 % .
231
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE :
a favorisé leur éparpillement et le peu de lisibilité de leurs actions . De même les différentes
mesures initiées ne relevaient pas d’une stratégie globale, claire de développement établie
Etant une entité à part avec ses particularités et ses problèmes spécifiques, les mesures suc-
cessives en faveur de l’entreprise marocaine n’ont eu qu’un impact positif limité sur la PME .
pratique que du seul volet financier et négligeaient les autres difficultés spécifiques tenant
En outre les mesures destinées aux PME avaient une orientation catégorielle privilégiant
soit un secteur plutôt qu’un autre, soit une population de promoteurs potentiels plutôt qu’une
les PMI . On peut citer la procédure simplifiée accélérée (PSA) mise en place en juillet 1972,
la ligne pilote PMI à partir de 1977 et le programme d’assistance intégré de la PMI en1979.
De même le code des investissements fait bénéficier la PMI de plus d’avantages que les
autre PM I .
Par ailleurs ,« le crédit jeune promoteur » réservait son concours exclusivement à une seule
catégorie de promoteurs potentiels excluant les autres sur des critères d’âge ou de type de for-
mation (la loi16/87 excluait par exemple les diplômés de l’enseignement supérieur et tous les
candidats de plus de 40 ans) . En outre, en plus du volet financier, seule la loi 13/94 comporte
232
local d’entreprise mais ces derniers n’ont pas vraiment été appliqués .Noter aussi que la loi
Le «crédit jeune promoteur » aurait été un moyen formidable pour stimuler la création d’en-
treprises et un moyen efficace de lutte contre le chômage s’il avait ciblé les jeunes promo-
teurs en fonction de leur aptitude à réussir en tant qu’entrpreneur et s’il a été élargi aux
les conditions d’âge, ..etc, par la fixation d’un nombre négocié d’emplois à créer pouvant être
Le système ainsi conçu aurait permis à la fois, la création d’entreprises plus viables et de
_l’accord des avantages de ces codes était subordonné à un certain nombre de démarches
les entreprises incapables de s’y conformer, c'est-à-dire la plus part des PME .
_la disparité des avantages en fonction des secteurs et des zones d’implantation . La PMI
_les avantages financiers comme les primes d’équipement, les primes à l’emploi, les
La charte des investissements quant à elle, ne recèle aucun traitement spécifique préférentiel
des PME .
La charte de la PME peut être à juste titre une base solide pour la promotion de la
PME car, à l’inverse des mesures qui l’ont précédée, elle résulte d’une démarche globale
explorant les différentes facettes de ce genre d’entreprise qui a abouti à la formulation d’une
stratégie globale et cohérente, à partir de laquelle des mesures concrètes de mise en œuvre de
cette stratégie ont été dégagées. Cependant son succès reste conditionné par la façon dont
233
elle sera appliquée et dont elle sera réadaptée en fonction des réalités de la PME que des
Il s’agit donc au préalable de se doter d’un outil statistique fiable et complet permettant
pourra être possible que s’il est précédé par l’adoption d’un système d’identification des
entreprises, à l’instar du système SIRENE français. Cet outil statistique permettra d’avoir une
exploration profonde et détaillée des PME par leur analyse par secteur d’activité, par taille,
la meilleure application possible des dispositions de la charte des PME et à la meilleure prise
en compte de ses intérêts par les pouvoirs publics et par ses autres partenaires . En particulier,
_ un partenaire actif dans la gestion des fonds de garanties des prêts; son apport dans ce
domaine sera décisif pour adapter les programmes de financement aux différentes catégories
de PME ,.
conseil et d’assistance ,
_un défenseur éclairé, écouté et soutenu de la PME ; ce qui permettrait à ses propositions
fiscal en faveur des PME, d’avoir les plus grandes chances d’aboutir
_un vulgarisateur chargé d’informer et d’orienter les PME et leur assurer une meilleure
234
Actuellement, la majorité des dispositions de la charte des PME ne sont pas encore vraiment
appliquées . Tous les efforts sont concentrées sur la mise à niveau, jugée trop en retard pour
l’échéance 2012 . En effet, les programmes de mise à niveau semblent jusqu’à présent(2004)
Par ailleurs, les programmes de financement malgrès leur foissonnement, restent peu
En effet la PME n’est pas unique, mais elle est plutôt diverse et plurielle.Une meilleure
connaissance et une meilleure prise en compte de cette diversité aurait permis de concevoir
des programmes de financement et des programmes de mise à niveau plus ciblés et donc
mieux adaptés aux différentes catégories de PME ; ce qui ne semble pas être le cas
actuellement .
235
TROISIEME PARTIE
236
INTRODUCTION
Au Maroc, la conviction est acquise que le nombre des entreprises défaillantes est appelé à
le plan économique et social . Il n’est pas exclu, si on laisse les choses comme elles sont, que
travers la progression des défaillances et également des créations et leurs ventilations par
secteur, par région, par taille.. .etc et d’en déduire les facteurs de risque pour les PME et l’
Mais une précision préalable de la notion d’entreprise défaillante et des caractéristiques des
jour avec la controverse suscitée autour du financement de la mise à niveau des PME .
La défaillance peut se traduire par une cessation d’activité avec ou sans liquidation effective
de l’entreprise, par une cessation de paiement avec ou sans cessation d’activité, par une
237
_L’entreprise défaillante du point de vue juridique :
Sur le plan juridique, selon le dahir de 1913, une entreprise défaillante est une entreprise qui
est dans l’impossibilité d’assurer le règlement de ses dettes avec ses disponibilités, compte
tenu des créances qu’elle peut mobiliser. Autrement dit, cette loi ne s’intéressait à l’entreprise
à-dire au stade de l’impossibilité de faire face au passif exigible avec son actif disponible .L’
arrêt du règlement des dettes de l’entreprise en difficulté était la condition sine qua non pour
la mise en œuvre des procédures de règlement judiciaire ou de liquidation de biens .les diffi-
cultés que connaissait l’entreprise avant la phase ultime de cessation de paiement n’étaient pas
Depuis 1996, avec l’adoption du nouveau code du commerce, le passage s’est fait d’une
procédure collective de liquidation, que le dahir de 1913 organisait, à une procédure visant d’
En effet la nouvelle loi a inversé les priorités : le sauvetage de l’entreprise, le maintien des
emplois et de l’activité sont plus privilégiés que le remboursement des créances qui passe au
ficultés de l’entreprise défaillante avant qu’elle n’arrive au stade ultime de dépôt de bilan .
En effet la défaillance d’entreprise n’est pas un phénomène qui se produit du jour au len-
demain comme l’annonce F MADER (1 ) « la faillite n’est pas un coup de tonnerre dans un
(1) Rapport du Crédit National présenté à la journée d’études des centrales de bilan , du 30mai1979, page 12 ;
238
V.THOLLON-POMMEROL ( 1 ) insiste également sur le fait que « la disparition n’est pas
un phénomène brutal .La situation structurelle qui conduit une entreprise à disparaître s’inscrit
Ce que confirme H .CHAPAUD ( 2) qui distingue trois phases dans la vie de l’entreprise
en difficulté :
_la phase de dégradation souvent liée à des erreurs de gestion d’une durée moyenne de deux
_la phase de difficultés qui précipite le mouvement, dure en moyenne deux à six mois, mais
_la phase de crise qui mène parfois à la défaillance, est caractérisée par sa brièveté. Les
dépôt de bilan .
Ainsi le cycle de la défaillance est engagé avant d’arriver au stade où les profits dégagés
par le capital investi ne permettent plus d’honorer, de façon normale, les engagements envers
les critères par lesquels De La Bruslerie (3) définit la défaillance d’entreprise .Bardos (4)
judiciaire .
(1)« Quatre mécanismes de disparition des entreprises ». Revue Economie et statistique N°9,5Décembre .1977
(2) CHAPAUD .H cité par Marion.A « Diagnostic d’entreprise .Cadre méthodologique » Economica 1993.
(3) De La Bruslerie. H ,(1999) « Analyse financière et risque crédit »,Paris ,Dunod ,p 398.
(4) Bardos .M (2001) « Développement récent de la méthode des scores de la Banque de France » ;bulletin de la
Banque de France n°90,juin 2001, pp 73_92 .
239
Par conséquent, dans un souci de prévention, il est plus judicieux de prendre cette notion
de défaillance dans son sens le plus large et non prendre uniquement en considération les
entreprises ayant de grandes difficultés financières, mais toutes les entreprises ayant des
problèmes qui peuvent aboutir, s’ils ne sont pas jugulés rapidement, à une situation financière
grave, comme l’affirme J . Brilman (1) . Ces difficultés doivent être décelées dès qu’elles
de défaillance . En effet s’elles ne sont pas traitées à temps et rapidement, elles aboutissent
tôt ou tard à des problèmes financiers dont l’étape ultime est la cessation de paiement .
Dans cet optique, des critères tenant compte d’un déséquilbre constaté au sein de l’entreprise
en amont de la cessation d’activité ont été proposés pour qualifier l’entreprise défaillante .Il
peut s’agir de :
Ward et Foster (2), par ailleurs adoptent une approche bancaire et proposent les difficultés
240
D Barde (1) a pour sa part , utilisé des critères de rentabilité et de solvabilité pour cerner
les difficultés des entreprises pouvant à terme entraîner leur disparition. Il les classe en trois
_d’abord l’entreprise solvable mais non rentable et qui est en danger à court ou à moyen
_l’entreprise non solvable mais rentable qui est en danger à cause de son incapacité à assurer
Au Maroc, la faiblesse des fonds propres qui caractérise la plus part des PME les place de
prime à bord dans une situation défavorable en terme de compétitivité qui pourra, à plus ou
moins échéance les mener au dépôt de bilan s’il n’est pas fait appel à un investissement exté-
rieur ou si l’investissement extérieur est inadéquat ou surdimensionné par rapport aux possi-
Il est par conséquent permis de dire que la PME marocaine dans sa grande majorité naît
241
2)CARACTERISTIQUES GENERALES DES PHENOMENES DE
CREATION ET DE DEFAILLANCE DES ENTREPRISES
Depuis les années soixante du siècle dernier jusqu’ à nos jours, l’intérêt pour entreprendre
cours des trois dernières décennies grâce aux nouvelles prédispositions culturelles qui
se sont développées en particulier avec le traîtement médiatique qui est fait autour de
l’entreprise depuis la mise en place « du crédit jeune promoteur » et qui a le mérite d’avoir
dans une certaine mesure « banalisé » l’acte d’entreprendre chez d’assez larges franges de
la population . Ce nouvel intérêt pour la création d’entreprise ne peut être bénéfique que dans
de l’innovation. En effet toute la difficulté de l’acte d’entreprendre est dans la création d’une
de marché, car l’élimination des entreprises les moins aptes à dégager des profits permet une
défaillances induisent des effets pervers qui sont. les disparitions d’emplois et les pertes d’
actifs chez les partenaires ( les fournisseurs, les organismes sociaux, les banques ..).
Il est également généralement admis qu’il existe une corrélation entre le taux de création et
le taux de disparition des entreprises . Les activités économiques, les zones géographiques et
les périodes où l’on crée le plus sont les mêmes où les cessations d’activité sont les plus
fortes .
242
Ce parallélisme entre les flux est corroboré par différentes études américaines et françaises.
1991, concluent à partir de deux études sur deux séries américaines différentes que les
activités ayant les taux d’entrée les plus élevés sont aussi celles qui ont le taux de sorties les
plus élevés. De même en France, FLEVRYcité par JAYET et A TORRE retrouve, sur la base
d’un examen des fichiers SIRENE fait en 1988, le parallélisme constaté par les américains au
niveau régional : les régions où les taux de création d’entreprises sont les plus élevées sont
celles où, du fait de disparitions plus nombreuses, les taux de survie après trois ans sont les
plus faibles .
sa survie . L’âge de l’entreprise est également une donnée importante pour sa survie . La vul-
nérabilité de la jeune entreprise est prouvée par plusieurs études dont celle R .PAPIN (2) qui
estime que ‘‘le taux moyen d’échec des entreprises qui se créent est de :
Quatre ans après la création, une seule entreprise sur quatre a survécu . Au delà, les chances
Les premières années de la création d’entreprise sont par conséquent, très sensibles pour la
suite de son évolution . En effet pendant cette période l’entreprise se heurte aux difficultés
confronté à la concurrence .
(1)TORRE .A et JAYET .H « Vie et mort des entreprises : quelles analyses ? ,Revue Problèmes économiques n°
2423 du 10 Mai 1995 , pages 15à 23 .
(1) R. PAPIN « Stratégie pour la création d’entreprise » – 2ème édition - DUNOD ,1984
243
Cette concurrence n’est pas la même dans les différents secteurs . Sur une période de10 ans,
‘‘c’est en moyenne un tiers du marché qui change de main , 6 % dans les secteurs les plus
stables, 72 % pour les plus instables .La moitié de ce changement est attribuable aux créations
et aux disparitions . L’autre moitié de ce changement est attribuable aux changements de taille
Les réseaux de relations des entrepreneurs sont aussi différents et plus ou moins dévelop-
pés selon le milieu socio-économique .Ces réseaux sont importants dans la mesure où ils
peuvent leur permettre de mobiliser des ressources qu’autrement elles pourraient leur être
inaccessibles .
Le choix, par ailleurs de la nature juridique dépend de plusieurs facteurs dont la taille, le
secteur, l’accès plus ou moins facile à certains avantages, la nature plus ou moins répressive
De même les radiations sont différentes selon cette nature juridique, avec probablement un
parallélisme des flux qu’il faudrait vérifier en comparant les taux d’entrées et de sorties en
244
LES STATISTIQUES DE BASE
Nous disposons essentiellement pour notre étude de deux séries statistiques annuelles, d’une
part celle du Registre Central du Commerce (RCC) et d’autre part celle de la Caisse Nationale
Ces deux séries remontent suffisamment loin dans le temps pour suivre chronologiquement
Cependant les donnée statistiques des deux organismes ne sont pas tout à fait identiques .
Les chiffres publiés dans les deux séries sont, en fait, différents aussi bien pour les créations
RCC est de 8001, alors que le nombre des affiliatios à la CNSS est de 9089.
les différence des données des deux sources statistiques peuvent s’expliquer par ce qui suit :
=il peut aussi, à l’inverse, s’agir d’une affaire de petite importance affiliée à la CNSS d’
office ;
=il est également possible que l’affilié à la CNSS demande la suspension provisoire de son
=certaines suspensions sont en rapport avec un simple changement d’adresse et ne sont pas
=il se peut qu’il existe, par erreur, deux numéros d’affiliation pour un seul et unique affilié,
ce qui gonfle de façon erronée le nombre des affiliés et quand cette erreur est corrigée, la
suspension d’un des deux numéros peut être comptabilisée alors qu’il s’agit d’une suspension
fictive .
245
Le manque de coordination entre les deux sources officielles d’information et l’absence
d’un traitement commun utilisant les mêmes références débouchent sur des informations
procédé pour la ventilation des entreprises en secteurs . Les entreprises ayant plusieurs
activités relevant de plusieurs secteurs sont comptabilisé par la CNSS dans un seul secteur
selon leur activité principale ; alors que le RCC comptabilise l’entreprise autant de fois que de
secteurs où son activité s’exerce . Il faut cependant, noter que pour la répartition par formes
juridiques ou par régions, chaque entreprise n’est comptabilisée qu’une seule fois quelle que
Toutefois il est honnête de saluer les différents progrès réalisés au niveau de ces deux
d’un système d’information performant et à une mise à niveau des ressources humaines .
SIREN et SIRET permettra de disposer d’un système clair et fiable pour suivre l’évolution de
l’entreprise marocaine .
Noter que les immatriculations et les radiations sont désignées respectivement sous les
on utilise respectivement les termes inscriptions et radiations . Par conséquent les créations
d’entreprises seront étudiées à travers les inscriptions au RCC et à travers les affiliations à la
CNSS ; alors que leurs défaillances le seront à travers les radiations du RCC et à travers les
246
CHAPITRE I : BILAN STATISTIQUE DES CREATIONS
D’ENTREPRISES
247
A : EVOLUTION DES CREATIONS D’ENTREPRISES
Depuis 1970, date à laquelle remonte nos statistiques, le nombre d’entreprises au Maroc
88228 entreprises actives grâce à une augmentation plus importante et soutenue des
Source : CNSS
248
De 23 350 entreprises affiliées à la CNSS pendant la période 1971-1980, on est passé à
33229 pour la période 1981-1990 et à 68034 pour la période 1991-2000, soit une progression
de 104 ,74 % .
Ainsi, on passe d’une moyenne annuelle d’affiliations de 2335 pendant la décennie 1971-
1980 à une moyenne de 3323 pour la période 1981-1990 et une moyenne de 6803 pour la
période allant de 1991 à 2000. Pour la période 2001-2004, cette moyenne est de 13688
nouvelles affiliations.
Par ailleurs, les statistiques du RCC donnent une moyenne annuelle de nouvelles inscri-
ptions d’entreprises de 5748 pour la période 1991-2000 . Alors que pour la période 2001 à
En prenant année par année les nouvelles immatriculations d’entreprises, on constate une
Pendant la période 1991-2004, le nombre de nouvelles inscriptions est allé crescendo avec
les années sauf pour l’année 1997 où on note une petite cassure, probablement consécutive à
la compagne d’assainissement de 1996 (1) . Globalement entre 1991 et 2004, le nombre des
nouvelles inscriptions annuelles a presque triplé (2.88 fois plus ) . Alors que les nouvelles
affiliations annuelles pendant cette période, ont connu une évolution moins régulière avec une
diminution continue de ces affiliation de 1991 à 1994 puis une augmentation successive en
1995 et 1996 suivie comme pour les nouvelles inscriptions au RCC par une petite inflexion en
1997 à laquelle succède une évolution positive jusqu’à 2004 . Globalement le nombre des
(1) campagne menée par le gouvernement d’alors et orchestrée par le ministère de l’intérieur contre le commerce
des produits de la contrebande et qui a connu des débordements ayant provoqué une certaine panique dans le
milieu des entrepreneurs .
249
Nombres immatriculations d’entreprises par année de 1991 à 2004
1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
4014 4792 4906 5596 5919 6427 5539 5354 6930 8001 8403 9179 10605 11535
Source : RCC
En définitive, malgré la discordance des chiffres de la CNSS d’une part et ceux du RCC
d’autre part, il n’en demeure pas moins que globalement les deux sources de statistiques
confirment l’évolution positive des créations des entreprises presque dans les mêmes
proportions entre 1991 et 2004. Mais si on compare les périodes 1971-1980 et 2000- 2004, les
chiffres de la CNSS enregistre une progression impressionnante des moyennes annuelles des
Ces différentes entreprises sont créées selon différentes formes juridiques dont il est égale-
On va essayer de suivre l’évolution des immatriculations selon la forme juridique au fil des
années de 1991 à 2004 . Le choix de la forme juridique de son entreprise n’est pas fortuit . Il
tient compte de plusieurs facteurs dont la taille, la nature de l’activité et les lois qui régissent
250
chaque forme juridique .
Source : RCC
251
A l’observation de ces statistiques, il ressort que :
=Les immatriculations sous forme de SA (société anonyme ) se sont maintenues pendant les
quatre premières années de cette période à un niveau au dessus de 1400 entreprises par an.
Mais à partir de 1995, le chiffre des inscriptions sous forme de SA a connu une baisse con-
tinue, mais modérée jusqu’en 1997 où on constate une diminution brutale de 875 en 1996
à de 247 en 1997, soit une régression d’environ 72% . Pour les années suivantes les immatri-
culations en SA ont oscillé entre 283 et 157 . Finalement, la SA ne représentait que 1.4%
L’année 1996 coincide en effet avec la mise en application de la loi sur la SA qui a été
jugée trop répressive notamment pour les dirigeants d’entreprises; ce qui a généré une certaine
réserve et une certaine réticence à l’égard de cette forme juridique, poussant même un certain
=Les immatriculations sous forme de SARL sont plus nombreuses que toutes les autres
formes juridiques quelle que soit l’année considérée. En effet la SARL semble être la forme la
En outre, les nombres des immatriculations sous forme de SARL suivent une courbe as-
cendante depuis 1991 jusqu’en 1996 pour ensuite diminuer légèrement les deux années de
suite puis reprendre leur ascention de façon continue, suivant en cela l’évolution de
parmi l’ensemble de toutes les formes juridiques, on constate une augmentation progressive
de 1991 à 1997 avec une proportion passant de 55.50% à 88.75% suivie de 1998 à 2004
par une diminution continue de cette proportion de 82.42 % à 65 % .Cette diminution a été
= les immatriculations sous forme de SNC ( société en nom collectif ) et sous forme de
SARLAU (société à responsabilité limitée à associé unique) ont progressé globalement entre
252
1991 et 2004 passant respectivement pour la SNC de 126 à 1829 et pour la SARLAU de 30 à
1912 .
Mais c’est à partir de 1998 que les immatriculations sous ces deux formes augmentaient de
façon continue année après année avec une évolution positive également continue de leurs
proportions parmi l’ensemble des formes juridiques; passant pour la SNC d’une proportion
faut préciser qu’à l’introduction de la SARLAU en 1997, des entreprises déjà existantes sous
d’autres formes et datant des années précédentes se sont converties à cette forme .
L’ascension fulgurante de ces deux formes juridiques peut s’expliquer dans le cas de la
SNC par la facilité des conditions exigées par les nouvelles lois en particulier l’absence d’un
également par le fait que c’est une forme réservée pour le commerce qui est l’activité
unique de constituer une SARL qui constitue la base du succès de cette forme qui est
considérée à juste titre comme une innovation car elle permet la réduction des sociétés
=En définitive les immatriculations de SARL , de SNC de SARLAU ont été multipliées entre
1991 et 2004 par respectivement 2.84, 10.47 et 40.83; alors que celles des SA ont été
divisées par 7.47. Ainsi , il est probable qu’on se dirige vers une situation où la SA serait
SNC, les formes juridiques des PME avec une préférence de plus en plus importante des
253
C : LA DISTRIBUTION DES CREATIONS D’ENTREPRISES PAR
SECTEUR D’ACTIVITE
SECTEUR 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Agriculture 58 86 82 91 113 108 91 141 122 158 123 244 356 363
et Pêche
BTP 670 939 1007 1086 1163 1269 920 1086 1518 1553 1612 2487 3220 3037
Commerce 1387 1710 1832 2236 2250 3006 2263 3177 4499 4449 4020 5507 7224 6723
Services 963 1066 1158 1444 1477 1796 1602 2201 3075 3321 3048 4383 5810 5856
Industrie 865 931 822 854 901 939 868 1104 1228 1156 1117 1406 1588 1212
3 4 10 27 15 5 8 8 4 21 13 51 39
Autres
Total 4014 4792 4992 5696 5988 7186 5799 7786 10564 10770 10023 14129 18372 17377
Source : RCC
(1)Si une entreprise a plusieurs activités dans différents secteurs,les services du RCC la comptabilise dans ces
différents secteurs . Ainsi si une entreprise a par exemple une activité industrielle et commerciale ,elle est
comptabilisée et dans le secteur industriel et dans le secteur commercial.
254
En considérant la période 1991-2002, l’observation de ce tableau montre que les immatricu-
lations d’entreprises augmentent avec les ans dans les secteurs du commerce, des services du
d’assainissement de 1996) pour tous les secteurs et des années 2000 et 2001 pour le secteur
certes une augmentation globalement, mais cette augmentation n’a pas été soutenue surtout
été erratique .
Cependant 1997 a constitué aussi pour ces deux secteurs une année de grand repli,
jusqu’au point de n’enregistrer que 47 nouvelles entreprises dans le secteur des mines et
de l’énergie, ce qui constitue le chiffre le plus bas constaté entre 1991 et 2002 .
Entre 2002 et 2003, le nombre des inscriptions a augmenté dans tous les secteurs, alors qu’
en 2004, celles-ci ont évolué négativement pour le commerce, le BTP, l’industrie et positive-
Le commerce est le secteur où l’on crée le plus d’entreprises suivi du secteur des services,
quelque soit l’année considérée entre 1991 et 2004 . Le BTP et l’industrie arrivent en 3ème et
4ème position respectivement sauf pour l’année 1991 où on a crée plus d’entreprises en indus-
Les secteurs les moins investis par les promoteurs sont le secteur de l’énergie et des mines
du commerce arrive en tête avec 50283 unités suivi par ordre décroissant des secteurs des
et les mines avec respectivement 37200, 21567, 14991, 2136 et 1203 unités .
255
Mais en tenant compte des deux années extrêmes de notre série, on constate que parmi les 4
plus grand accroissement avec une progression de 508 %, suivi du secteur des BTP avec une
progression de 353%, puis du secteur de commerce avec 316% et enfin le secteur de l’indus-
des mines ont progressé respectivement de 531% et de 116%. En outre alors que les services,
l’ensemble des immatriculations en 2004 par rapport à 2001, le secteur de l’énergie et des
les secteurs des services et du commerce déjà dominants continuent à accroître leur poids au
sein de l’économie marocaine. Cependant on doit pas ignorer que pour une large part, il s’agit
d’activités peu productives comme le petit commerce, le gardiennage, les petits ateliers de
réparation etc. Cette évolution est inquiétante dans la mesure où ce développement du tertiaire
256
La création d’entreprises dans un secteur particulier est tributaires des dispositions person-
nelles de l’entrepreneur et surtout des opportunités et des avantages et des incitations liés à
ce secteur. Pour aider à comprendre le choix d’un secteur plutôt qu’un autre, un éclairage
A l’examen des chiffres, les créations dans le secteur de l’agriculture et de la pêche semblent
à priori en deçà des chiffres auxquels on peut s’attendre, compte tenu des différentes mesures
importante de l’agriculture dans l’économie du Maroc. En effet elle participe pour presque
des conditions climatiques ) et emploie presque 40% de la population active. Elle réalise
Cependant elle reste pour une part majeure archaïque et plusieurs contraintes entravent son
développement . Elle est, en effet, soumise à l’aléa climatique du fait que seulement 10 % des
surfaces agricoles sont irriguées, soit 484000 hectares constituant 57 % du potentiel irrigable.
Une autre contrainte de taille est le problème foncier et qui est jugé comme l’obstacle majeur
Dans la branche pêche, la flotte de pêche hauturière compte 441navires alors que la flotte de
pêche côtière ne compte que 2542 unités et la flottille de pêche artisanales 10 000 canots de
Conscients des dangers d’épuisement des ressources halieutiques, le gouvernement n’a pas
reconduit l’accord de pêche avec l’Union Européenne et a limité la délivrance des licences de
En ce qui concerne le secteur des mines, les PME y exerçant sont dans leur majorité des
unités peu modernisées qui se font et se défont en fonction des découvertes de nouveaux
gisements rentables. Leurs produits sont pratiquement tous destinés à l’exportation et sont par
257
conséquent dépendants des fluctuations de l’économie mondiale. Ainsi, le cours des minerais
comme le plomb a connu des baisses rendant très difficile la rentabilité de ce genre de
D’ailleurs, la part du secteur des mines dans le PIB qui était de 5.5 % en 1981 a diminué
jusqu’à n’être que de 2.8 % en 1996 par exemple. S’il est vrai que cette baisse est due
essentiellement à la baisse du prix des phosphates, il n’en est pas moins vrai que les autres
minerais non précieux ont participé à la régression de ce secteur soit par une baisse des prix
ou par une baisse de la production. En effet les effectifs du secteur minier hors phosphates ont
diminué en l’espace seulement de 5 ans (entre 1990 et 1995 ) de près 12500 emplois, soit plus
de 40 % de l’effectif initial .
Pour l’énergie, le nombre de créations d’entreprises et surtout des PME ne peut être que très
limitées à cause de la technologie exigée et des capitaux fort élevés. Cependant dans certains
domaines comme l’énergie solaire, bien des entreprises ont vu le jour. Les autres énergies
Le secteur du BTP devrait normalement connaître une expansion importante grâce aux
besoins énormes qui restent à combler au Maroc. Cependant, ce secteur reste largement
dépendant des commandes publics et par conséquent du budget de l’Etat qui lui est consacré.
structurel a certainement ralenti les créations d’entreprises dans ce domaine et freiné l’essor
du secteur et diminuer sa contribution au PIB. En effet cette dernière se situe entre 5 et 7%.
montre l’importance de ce secteur comme secteur entraînant pour d’autres branches d’activité
258
La crise du BTP s’est amplifiée par le repli de l’activité de la construction causée par la
faiblesse des investissements immobiliers notamment en 1997 et 1998 .Cette crise a en outre
entraîné une régression des activités liées au bâtiment telles la quincaillerie, la fabrication
Notons que des entreprises relevant du BTP peuvent se former aussi facilement qu’elles
insalubre connu sous le nom du programme des 200 000 logements qui a connu certaines
difficultés pour atteindre ses objectifs et qui semble être relancé sérieusement en 2003. Son
essor est également favorisé par les grands projets d’infrastructure routière qui ont commencé
en 1994 et qui sont programmés pour plusieurs années . D’ailleurs, ce secteur creuse de plus
en plus l’écart qui le sépare du secteur de l’industrie à partir de 1999 en nombre d’immatri-
culations d’entreprises alors que ces deux secteurs se tenaient au coude à coude de 1992 à
1998 même que l’industrie dépassait en nombre d’entreprises légèrement le BTP en 1991 .
Le repli de l’industrie s’explique d’une part par l’étroitesse du marché intérieur, la concur-
rence sur le marché domestiques des produits de la contrebande et des produits chinois et
turcs qui commencent à investir le marché national et d’autre part par la difficulté de se main-
produits, des évènements politiques ont eu pour conséquences la réduction de nos exporta-
Ainsi la branche textile et cuir, dont l’activité est surtout tournée à l’export, devient de
moins en moins attrayante à cause notamment de la fermeture des marchés algérien et libyen,
bargo de l’ONU sur la Libye. Mais ce secteur a été surtout affecté par la difficulté de
259
commercialiser les produits textiles marocains en Europe et surtout en France à cause
de la concurrence des pays étrangers comme les pays du sud est asiatique et de la Turquie .
Les autres industries connaissent à des degrés différents des difficultés qui peuvent trouver
leurs causes, par exemple pour les PMI travaillant pour le montage automobile dans la
concurrence constituée par les voitures d’occasion importées, plus à la portée des bourses que
les voitures neuves . Une solution à ce problème a été ébauchée par le lancement de la voiture
économique .
Bien que ce secteur n’ait pas atteint le niveau de développement escompté, il reste vital pour
l’économie du pays et son avenir. En effet la part de l’industrie manufacturière dans le PIB
est de 7.1%, mais cette part de l’industrie si on y ajoute l’électricité, l’énergie et l’eau (1) se
situe entre 16 et 18 %. Par ailleurs l’industrie fait travailler 12.8 % de l’ensemble des actifs.
Les investissements par grandes branches pourront nous édifier sur l’évolution des
branches de ce secteur .
260
Les investissements dans les industries agroalimentaires, les industries chimiques et para-
continue entre 1997 et 2000. Alors que l’industrie électrique et électronique a vu ses investis-
sements décliner continuellement de 1997 à 1999 où ils atteignent leur niveau le plus bas,
avec une reprise pour l’année qui suit mais sans atteindre leurs niveaux antérieurs .
L’évolution des investissements dans le secteur du textile et du cuir a été faite selon une
courbe ascendante entre 1997 et 1999 avant de subir une inflexion en 2000 ;
sement avec seulement un taux variant entre 3.06 % et 4.34 % de la totalité des investisse-
ments industrielle en fonction des années . Pendant que l’industrie chimique et para chimique
En 2000 , les branches qui ont drainé le plus d’investissement sont par ordre décroissant
l’industrie électrique et électronique avec un taux de 3.06%. Signalons que ce taux était pour
douanier. Les experts continuent à penser que l’agroalimentaire est la branche la plus à même
Par ailleurs, à travers le tableau de la répartition des immatriculations par secteurs, apparaît
du commerce et des autres services marchands . En effet, la contribution de ces deux activités
261
au PIB est par exemple pour l’année 1996, de 36%, mais si on considère et les services
marchands et les services non marchands réunis, cette proportion s’élève à 46 %, avec une
= le commerce : 26.9 % ;
milieu urbain puisqu’il assure le travail à 60 % des effectifs de la population active urbaine .
Cependant il faut noter que le secteur des services marchands au Maroc est jusqu’à présent,
peu investi par des activités à haute valeur ajoutée comme par exemple les nouvelles techno-
logies de l’information et de la communication , mais reste pour une large part dominé par les
activités traditionnelles comme le petit commerce, des petits ateliers de réparation ; des petites
L’engouement vers ce genre d’activité trouve son explication dans les raisons suivantes :
=la formation exigée est plus accessible dans la plus part des cas que pour d’autres
secteurs ;
faciles ;
=le secteur a une faible intensité capitalistique; les capitaux exigés pour la majorité des
Cette facilité d’entrée au niveau des secteurs du commerce et des services s’est traduite
262
par leur domination écrasante en termes de créations cumulées d’entreprises par rapport aux
Le commerce et les services se sont accaparés environ 67% des immatriculations cumulées
selon et le RCC et la CNSS . En fait, la CNSS recense pour la période 19991-2002 plus de
32000 nouvelles affiliations cumulées pour le secteur du commerce et plus de 2 6000 pour le
secteur des services sur un total de 87 748, soit un taux de respectivement 36.63 % et 30 % .
que des taux de 16.46 % et 14.79 % et l’agriculture et la pêche et le secteur des mines et
Source : CNSS
NB :Nous n’ avons pas pu nous procurer les statistiques concernant la répartition par secteur pour les années
2003 et 2004 .
263
D)LA REPARTITION DES IMMATRICULATIONS D’ENTREPRISES
PAR REGIONS .
Personne n’ignore les grandes disparités de développement entre les différentes régions du
royaume (1). Certaines sont dotées d’infrastructures satisfaisantes; alors que d’ autres, la plus
région du Nord- Ouest sont les mieux dotés en infrastructure et écrasent de leur poids écono-
la CNSS par exemple. En effet jusqu’en 1970, on dénombrait 33 911 affiliations à la CNSS
avec une grande concentration au niveau de Casablanca et sa région représentant 2.17 fois le
nombre d’affiliations de la 2ème région la plus prospère du Maroc qui est la Région du
Nord -Ouest et 14.32 fois celui de la région du Sud qui était la moins prospère .
Entre 1971 et 1980, le rapport des nouvelles affiliations cumulées entre la région du Centre
et la région du Nord-Ouest est restée pratiquement inchangée à 2.17 . Alors que ce rapport
avec la région la plus défavorisée, qui est cette fois-ci la région du Centre Sud, est tombée
à 9.77 .La région du Sud a nettement amélioré ses performances puisque ce rapport a baissé à
9.04 .
Pendant la période 1981-1990, une amélioration du nombre des nouvelles affiliations par
niveau de toutes les régions sauf de la région du Centre Nord qui a enregistré un léger déficit .
Noter que la région Sud continue à progresser en terme d’affiliations cumulées devenant la
264
Il faut signaler que le développement au sein des régions est souvent inhomogène et il
arrive même que des disparités importantes soient constatées dans le même ensemble
développement entre Casablanca et Azilal est faramineux .Le nouveau découpage, entré en
vigueur en 1997, tiendra plus compte de ce facteur et consacrera des régions plus homogènes .
Source : CNSS
Pour cette période , les statistiques établies par le RCC pourront nous permettre de dresser
un bilan plus précis des créations d’entreprises au niveau régional en utilisant le nouveau
265
Les Inscriptions d’entreprises au RCC réparties par région
Grand- 1869 2127 1988 2194 2335 2357 2079 2254 2581 2811 2476 3273 4010 4475 36829
casa-
blanca
Rabat/Sal 560 751 769 899 840 1041 852 690 794 958 1020 989 1096 1097 12356
/Zemour/
Zaer
Oriental 139 157 200 217 261 313 230 199 237 393 351 318 382 419 3816
Tétouan 437 521 514 614 624 609 435 427 660 743 1009 933 1315 1443 10284
/Tanger
Fès/Boule 139 142 156 196 230 258 278 229 273 382 378 306 425 479
-mane 3871
Doukkala 99 104 114 142 139 179 173 164 231 234 284 273 233 264 2633
/Abda
Mar- 173 247 285 323 335 389 349 278 357 480 652 595 963 1059 6485
rakech/
Tensift
/Haouz
Souss 212 247 291 314 342 373 251 269 371 427 449 549 613 636 5344
/Massa
/Daraa
Chaouia//
Ouardi- 85 110 133 126 177 196 130 124 183 216 223 220 234 248 2405
gha
Meknes
/Tafilalet 140 172 180 222 210 255 243 220 292 366 405 412 409 452 3978
Gharb 89 127 153 147 172 165 183 143 191 222 211 239 290 317 2649
/Chrarda
Benihssn
Taza 16 26 40 23 41 47 37 36 50 85 91 78 72 75 717
/Hoceima
Taounate
Tadla 29 28 24 43 42 70 76 65 104 123 170 143 151 159 1227
/Azilal
Laayoune 4 9 30 71 130 123 182 202 458 370 408 539 296 271 3093
Boujdour
/Sakia
Alhamra
Total 4014 4792 4906 5596 5919 6427 5539 5354 6930 8001 8403 9179 10605 11535 97200
Source : RCC
266
A l’observation de ce tableau, on ne peut qu’être conforté dans l’affirmation que l’équilibre
On peut à la lumière de ce tableau dégager plusieurs groupes homogènes quant aux nombres
_le groupe le plus défavorisé est constitué par la région de Tadla-Azilal, la région de Oued
_La région du grand Casablanca reste la région la plus prospère . Elle concentre à elle seule
le plan national.
12.71 % avec 12356 immatriculations . Alors que celle de Tanger-Tétouan atteint 10.58 %
Proches les investisseurs puisque leur taux d’immatriculations cumulées sont de respective-
_La région de Laayoune -Boujdour-Sakia constitue la 8ème région où l’on entreprend le plus,
267
impossible de les résorber dans un proche avenir ;
*les niveaux de création des entreprises restent comparables au niveau du même ensemble
géographique; c’est le cas de Meknes –Tafilalet et Fes- Boulemane, de Souss- Massa- Daraa
niveau des régions du Sahara, Laayoune- Boujdour attire deux fois plus d’entreprises que les
deux autres régions du Sahara réunies , dont les différents avantages notamment d’ordre
fiscal n’ont commencé à exercer leur attrait sur les investisseurs qu’à partir de 1999 pour
enregistré que 4 immatriculations à 2002 où leur nombre a culminé à 539. Cependant 2003 a
été une année de grand repli au niveau de ces 3 régions puisque par rapport à l’année
précédente, les immatriculations se sont en effet réduites d’environ 45% pour la région de
En 2004, les écarts d’investissements entre les différentes régions sont restées très impor-
tantes. Le grand Casablanca a attiré 38.79 % de l’ensemble des nouvelles entreprises loin
région de Marrakech –Tensift-Al Haouz avec 9.18 %. Les 12 autres régions réunies en ont
attiré environ 30 % . Noter que les régions les moins attractives pour les investisseurs sont
et 0.45%. Par contre, le Grand Casablanca a en 2004 à l’instar des autres années, concentré à
lui seul 3 fois plus que la 2ème région la plus importante en termes d’immatriculations
d’entreprises et autant que les 13 régions les moins pourvues dans ce domaine
268
°°°°°°°°°°°°°°
EN CONCLUSION :
Malgré quelques discordances entre les données du RCC et de la CNSS, les deux sources
et de service . L’accès plus facile à ces activités qui sont très majoritairement de faible valeur
sion des créations d’entreprises la moins importante comparée aux autres grands secteurs .
d’entreprises dans toutes les régions . Certaines régions sont plus ou moins attractives pour
très inégales;
national;
création d’entreprises . Les régions les plus loties dans ce domaine continueront toujours
à être les plus grands pôles d’attraction de l’investissement : cas du grand Casablanca et
pense jouera un rôle de plus en plus important en matière de création d’entreprises grâce à sa
269
CHAPITRE II : LES DEFAILLANCES D’ENTREPRISES AU
MAROC ET EVOLUTION DU TISSU ECONOMIQUE
270
A : EVOLUTION CHRONOLOGIQUE DES DEFAILLANCES
Suspension d’entreprises
que les flux des affiliations et des suspensions évoluent dans le même sens .En effet, à l’instar
des affiliations, les suspensions augmentent avec le temps . Cette augmentation est globale-
ment de 18.13% si on compare la période 1981- 1990 par rapport à la période 1971-1980 et
271
de 116.90 % quand on compare les périodes 1991- 2000 et 1981-1990; avec une moyenne de
En dépit de ce parallélisme des flux , le parc économique du Maroc, d’après les données de
1981-1990 et 1991-2000; Soit une progression de 64.71% lors des années 1981-1990 par
rapport aux années 1971-1980 et une progression de 96.69 % pendant les années 1991-2000
Si on examine la période 1991-2002 année par année, on constate que sur les 12 années,
_ En effet 1994, 1995 et 1996 constituent trois années consécutives de diminution des sus-
pensions par rapport aux années qui les précèdent . En 1996, on a enregistré 1021 suspensions
de moins qu’en 1995; soit un recul de suspensions de 45.80 % constituant la meilleure perfor-
mance de la décennie. Notons qu’en 1994 et 1995, ce recul a été respectivement de 16.92
et de 12.65 % .
_ En outre en 1999, on a enregistré un taux de recul des suspensions de 18.15 % par rapport
à l’année précédente . Cependant cette année est encadrée d’années de moins bonne perfor-
mance. En effet les suspensions en 1998 et 2000 ont augmenté, par rapport à l’année qui les
les précède, de respectivement 27.56 % et 57.73% .1997 est également une année particulière-
culièrement peu favorable à l’entreprise, avec un taux record de progression des suspensions
de 147.47 % .
_ Les années 1996, 2001, 2002 et 2003 apparaissent comme des années prolifiques pour la
création d’entreprises. En effet ces années ont vu se conjuguer simultanément une augmenta-
272
Ainsi les affiliations ont augmenté par rapport à l’année précédente de 21.13% pour l’année
1996, de 5.05 % pour l’année 2001, de 10.06 % pour l’année 2002 et de 56.79% pour
2003 avec des taux de recul des suspensions , respectifs par rapport à l’année précédente
A l’inverse l’année 1997 est une année de grand repli pour l’entreprise puisque elle a enre-
Cette tendance constatée en 1997 est confirmée par les statistiques du RCC où on note égale-
ment une diminution des immatriculations et une augmentation des radiations . Par ailleurs, si
les chiffres concernant les affiliations et les immatriculations sont proches, il existe par
contre une discordance manifeste entre les chiffres des suspensions d’une part et ceux des
Ainsi d’après le RCC et sur les 14 années de 1991 à 2004, les variations des radiations n’ont
été négatives qu’à 5 reprises . Cette variation négative n’a été commune pour les deux séries
statistiques qu’à 3 reprises, en 1995, 1999 et 200 . Par contre, les variations des radiations
ou suspensions par rapport à l’année précédente en 1992 et 1998 ont été négatives pour le
Notons que les meilleures performances selon le RCC ont été accomplies en1995 ,1998 et
1999 avec une diminution des radiations par rapport à l’année précédente de respectivement
38 %, 36.59 % et 31.58 % . Alors que les plus mauvais résultats ont été réalisés en 1997,
2000 et 2001 avec une augmentation des radiations par rapport à l’année précédente de
Par ailleurs les niveaux des chiffres des deux séries n’ont rien de comparable. On a
enregistré, pour la période 1991-2004, 37165 suspensions; alors que les radiations cumulées
273
Nombre de radiations par année
1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Année
Nbre de 113 91 110 148 91 102 288 197 125 253 582 512 651 669
radiations
Variations annuelles des -22 +19 +38 -57 +11 +186 -91 -72 +128 +329 -70 +139 +18
Radiations
Source : RCC
Il est difficile avec une telle discordance d’avoir une idée précise sur les caractéristiques
d’interpréter ces statistiques avec beaucoup de prudence. Si les chiffres des affiliations et
des immatriculations semblent à peu près réels ou proches de la réalité, les chiffres des sus-
pensions semblent exagérés alors que les chiffres des radiations semblent très en deçà de la
_l’absence d’homogénéité entre les deux appareils statistiques et la non adoption d’une
_ le fait que certaines déclarations de suspension sont faites à l’occasion d’un changement
_le cas des suspensions d’affiliation demandée par le propriétaire pour cause de très minime
274
affaire et comptabilisées dans les statistiques alors qu’il n’y a pas de cessation d’activité.
_L’épuration d’affiliations supplémentaires pour les affiliés ayant deux ou plusieurs numé-
_le refus parfois de certains dirigeants de déposer le bilan ne voulant pas admettre la situa-
Il faut toutefois préciser que le RCC est une source officielle des statistiques qui, selon ses
responsables, comptabilisent toutes les entreprises qui lui sont déclarées être en faillite .
Le tableau suivant montre les fluctuations des radiations selon la forme juridique en
Source : RCC
275
A l’observation statistique, on constate que :
_L’évolution des radiations pour les sociétés anonymes et les sociétés à responsabilité limitée
ont été similaires sauf pour 1996 où le nombre de ces radiations est resté pratiquement le
même pour la SA par rapport à 1995; mais il faut rappeler que cette année correspond à la
promulgation de la nouvelle loi sur les sociétés qui a eu pour conséquence la chute du
_La SA semble plus vulnérable que la SARL : pendant la période 1991 à 1995, on a perdu
environ 41 SA et presque 13 SARL pour 1000 inscriptions sous ces deux formes juridiques.
Pour la période 1996-2004, la situation des entreprises enregistrées sous ces deux formes
juridiques s’est détériorée, mais beaucoup plus pour les SA que pour les SARL, puisqu’on a
enregistré un nombre de radiations par rapport aux inscriptions de 347 pour 1000 pour les
_ Pour toute la période 1991-2004, on a perdu 115.5 pour 1000 SA immatriculées, 33.5 pour
1000 SARL immatriculées, 2.6 pour 1000 SARLAU immatriculées et 21.4 pour 1000 SNC
immatriculées; alors que la moyenne, toutes formes confondues, est de 40.4 pour 1000
entreprises immatriculées ;
_Sur l’ensemble des radiations enregistrées pendant la période 1991-2004, les SARL re-
présentent 59.13 %, les SA 22.29 % et les SNC et les SARLAU respectivement 5.21 et
4.17 % ;
_Depuis 1997, on crée plus d’entreprises sous forme de SNC que sous forme de SA
avec un écart de plus en plus important à la faveur de la SNC jusqu’en 2004, cependant
le nombre de radiations concernant la SA est resté plus important que pour la SNC . En effet
de 1997 à 2004, on a enregistré 809 radiations pour 1752 immatriculations pour les SA, soit
46 %, alors que pour la SNC, on n’a enregistré que 193 défaillances pour 8637 immatricula-
tions, soit un rapport de 2.23 %; ce rapport est de 2.35 % pour la SARLAU, avec 164 faillites
276
pour 6977 immatriculations et de 4.32 % pour la SARL , avec 2050 défaillances pour 47439
immatriculations .
Il faut noter que la forme juridique SARLAU n’a été instaurée au Maroc qu’à partir de 1997
et que les défaillances n’ont commencé à être enregistré sous cette forme qu’à partir de 1999 .
A la lumière de ces chiffres, les entreprises sous forme de SA semblent les plus fragiles,
leurs radiations rapportées aux inscriptions sont trop importantes par rapport aux entreprises
niveau des autres formes juridiques, ce parallélisme des flux n’est pas retrouvé pour le cas
de la société anonyme surtout à partir de 1997. Cependant, il s’agirait pour un certain nombre
Après avoir analysé l’évolution générale des défaillances d’entreprises sur une longue
période et la répartition de ces défaillances par formes juridiques, nous allons étudier les
Cette étude sera menée à partir des données du RCC qui ventile, comme pour les immatri-
culations, les défaillances dans une nomenclature en 6 secteurs en tenant compte du ou des
secteurs déclarés par chaque entreprise . Il faut en effet rappeler que le RCC prend en compte,
comme pour les immatriculations, toutes les activités déclarées par chacune des entreprises;
par conséquent une entreprise est comptabilisée autant de fois que de secteurs où elle déclare
s’activer .
Le nombre des radiations du RCC dans tous les secteurs est en moyenne de 158 par an
pour la période 1991-2000, avec cependant un pic de 288 en 1997 et de 293 en 2000. A partir
277
de 2001, les radiations se sont brusquement multipliées enregistrant une progression de + 438
unités, soit une augmentation de 150 % . Mais entre 2001 et 2004, leurs fluctuations sont
restées modérées avec une moyenne annuelle des radiations pour cette période de 803
unités.
En définitive le nombre moyen des radiations s’est multipliée par presque 6 pendant la
Année 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Agricul- 2 4 2 5 1 1 9 5 2 5 16 9 22 21
ture
et pêche
BTP 14 15 24 19 20 11 51 34 16 39 100 86 133 134
Energie 3 3 2 3 2 1 1 4 2 11 9 19 12
et mines
Industrie 29 24 25 39 16 19 39 45 18 47 105 77 126 106
Autres 5 5 6 4 1 2 2 2 0 0 0 1 1
Total 114 92 113 156 94 105 288 201 126 293 731 671 946 866
Source : RCC
période 1991-2000, suivi par les services, l’industrie et le BTP avec respectivement 25, 19 et
15 %. Pendant la période 2001-2004, ces taux ont augmenté pour les secteurs du commerce et
sont réduits pour l’industrie et à un degré moindre pour le BTP enregistrant un peu moins de
278
13 % pour l’industrie et un peu plus de 14 % pour le BTP . Pour le secteur de l’agriculture et
de la pêche et le secteur de l’énergie et des mines, ils sont respectivement légèrement supé-
Cependant cette analyse en valeurs absolues des données statistiques risque de ne pas
refléter la situation réelle de chaque secteur car il ne tient pas compte de son poids écono-
mique qui quand il est important a un effet amplificateur des défaillances et inversement .
Pour pouvoir comparer entre eux les différents secteurs, on utilisera par conséquent le taux
de défaillance, lequel permet d’analyser les défaillances en tenant compte du poids écono-
a) le taux de défaillance
dans l’ensembles des secteurs au nombre total des unités en activité (1) recensées dans tous
les secteurs, pour l’année considérée. On peut le calculer aussi bien pour l’ensemble des
secteurs que pour un secteur particulier . Pour ce dernier, on considère les défaillances du
Ainsi en se basant sur les statistiques du RCC et à titre d’exemple le taux de défaillance pour
l’ensemble des unités recensées dans tous les secteurs se calcule de la manière suivante pour
l’année 1990 :
*44979 étant la somme estimée des unités dans tous les secteurs pour l’année 1990.
*118 étant le nombre totale de défaillances dans tous les secteurs pour l’année 1990 .
(1)Nombre estimé à partir des statistiques du RCC ;voir annexe 4 ,page 404 -406
279
b) Evolution chronologique du taux de défaillance des secteurs
2000 2001 2002 2003 2004 2000 2001 2002 2003 2004
Commerce 118 271 298 375 345 0.290 0.609 0.599 0.663 0.548
Service 82 228 192 270 247 0.268 0.682 0.511 0.626 0.507
Toutes activités 293 731 671 946 866 0.260 0.600 0.495 0.618 0.511
source RCC
dents de scie avec une alternance d’amélioration et de détérioration. Cependant, il est intéres-
sant de souligner le niveau bas de ces taux traduisant la faiblesse des pertes rapportées
La répartition sectorielle révèle, cependant une certaine inégalité avec des évolutions dif-
Pendant l’année 2000, les secteurs de l’énergie et des mines, de l’agriculture et de la pêche,
tous les secteurs confondus . Ils réalisent une meilleure performance économique que le
280
secteur du commerce et des services qui ont des taux respectifs supérieurs et égal celui de
des taux de défaillances de tous les secteur au cours de l’ années 2001 par rapport à 2000.
Cependant si on raisonne en terme d’écart entre les taux de défaillance de chaque secteur d’
une part et de l’ensemble des activités économiques d’autre part pour l’année considérée , il
y a une disparité d’évolution . Certains secteurs améliorent leur situation par rapport à
détérioration très sensible; les différents secteurs ont tous évolué dans le même sens détério-
rant leurs taux de défaillance de façon plus ou moins importante par rapport à l’année précé-
dente .
Certains secteurs, malgré tout, apparaissent dans une situation relativement favorable dans
la mesure où les taux de défaillance qui les caractérisent figurent parmi les taux les plus bas
enregistrés .
En effet, sur les six secteurs de la nomenclature , trois secteurs ont un taux de défaillance
inférieur ou très proche du taux de défaillance de l’économie . Il s’agit par ordre de perfor-
_l’industrie ;
_le commerce .
281
a1) Le secteur de l’industrie
performance économique de l’année 2000 . En 2001 ce taux s’est franchement détérioré pour
L’augmentation du taux de défaillance est donc de 112 % . Cette progression peut paraître
très importante mais elle est en faite la plus faible de tous les secteurs et la situation de l’indu-
strie se révèle être nettement moins défavorable que les autres secteurs .
de l’année. Pendant l’année suivante ,on comptabilise 105 disparitions en industrie (soit 58 de
de plus qu’en 2000 ) . Mais ces défaillances ne représentent plus que 14 % de l’ensemble des
disparitions .
Alors que de 2000 à 2001, le nombre totale des défaillances tous secteurs confondus a pro-
gressé de 150 %, les disparitions dans le secteur industriel ont progressé de 123 % .
Par ailleurs aussi bien pour 2000 que 2001, le taux de défaillance du secteur est inférieur
semble de l’économie et celui du secteur est beaucoup plus importante en valeurs absolues
Le secteur du bâtiment et des travaux publics a aussi détérioré son taux de défaillance en
2001 par rapport à 2000 puisque ce taux passe de 0.246 à 0.576, soit une détérioration de
134 %.
Cependant , c’est le seul secteur avec l’industrie dont le taux de défaillance reste inférieur à
Notons que le nombre de disparitions dans ce secteur passe de 39 à 100 entre 2000 et 2001,
soit une augmentation de 156 % .De même la proportion des défaillances du bâtiment et des
282
et des travaux publics s’est légèrement accentuée passant de 13 .31 % à 13.68 % , soit une
proportion légèrement inférieure à celle de l’industrie et ceci en sachant que le parc industriel
avec un taux de défaillance de 0.290, alors que celui de l’ensemble de l’économie est de
0.260 .
toute l’économie, mais arrive à stabiliser ce taux très légèrement au dessus du niveau
Le secteur du commerce en 2001 est donc dans une situation plus favorable que
pour le secteur des services, le secteur de l’énergie et des mines et le secteur de l’agriculture
et de la pêche .
Ce constat semble à priori paradoxal si l’on considère par exemple les proportions de dé-
faillances qui se sont produites dans le commerce par rapport à l’ensemble des défaillances de
l’économie .
En effet sur les 731 disparitions comptabilisées par les services du RCC en 2001, 271
relèvent du secteur du commerce soit une proportion de 37 % ; ce qui constitue le plus fort
pourcentage de la répartition sectorielle des défaillances . Autrement dit , plus du tiers des
Au cours de l’année précédente, cette proportion était encore plus forte; les 118 défail-
des défaillances de l’année (293 unités ) . Et quelque soit le niveau du taux de défaillance de
ce secteur par rapport à celui de l’économie, il arrive toujours en tête par le nombre de défail-
lance .
283
Pour expliquer ce phénomène , il faut tenir compte de la dynamique des création d’entre-
Dans le secteur du commerce, les créations d’entreprise sont beaucoup plus nombreuses
que dans les autres secteurs ; de même qu’il existe une prépondérance de ce secteur dans
parc total des entreprises du secteur d’activité au cours de l’année de référence, il suffit alors,
que le parc des entreprises commerciales soit prédominant et que le nombre de défaillances,
bien que plus grand que pour les autres secteurs, soit d’un certain niveau pour que le taux de
défaillance de ce secteur soit relativement plus faible par rapport aux autres secteurs .
mines sont les secteurs qui ont le plus détérioré leurs taux de défaillance entre 2000 et 2001 .
Ces taux sont de 0.7 34 pour l’énergie et les mines, de 0.709 pour l’agriculture et la
pêche et de 0.682 pour les services au cours l’année 2001, alors que le taux de défaillance de
Ce secteur est celui qui a connu la plus grande détérioration de son taux de défaillance .
Alors que ce taux était de 0.141 en 2000 et constituait la meilleure performance de l’année, il
Cependant le poids de ce secteur dans les défaillances des entreprises nationales est très peu
important et sur les 293 disparitions d’entreprises enregistrées dans l’ensemble des secteurs de
284
l’économie en 2000, seuls 2 étaient comptabilisées dans le secteur de l’énergie et des mines,
progresse à 11 unités, soit une progression de 450 % . Mais la proportion de ces défaillances
en 2001, soit une augmentation de 0.476 point représentant une détérioration du taux de
défaillance de 204 % . C’est la plus forte augmentation relative constatée après le secteur de
Les disparitions d’entreprises dans ce secteur sont passées de 5 unités en 2000 à 16 unités
relative . Mais la proportion de ces défaillances dans l’ensemble des disparitions de l’année
reste minime comme pour le secteur de l’énergie et des mines . .Elle était de 1.7 % en 2000
et de 2.18 % en 2001 .
Dans ce secteur, le taux de défaillance qui était en 2000 presqu’ au niveau de celui de
l’économie nationale, s’est détérioré en 2001 pour atteindre 0.682 alors que le taux de
de 159 % . C’est la progression la plus forte de l’année après le secteur de l’énergie et des
2001 est plus préoccupante à cause de son poids dans l’ensemble des défaillances de
285
l’année . Sur les 731 défaillances d’entreprises enregistrées au cours de l’année 2001, 228
relevent des services, soit une proportion considérable de 31.2 %, alors qu’en 2000, on a
enregistré un nombre de disparitions d’unités dans les services de 82 pour un nombre total
Autrement dit et pour retenir une idée globale de l’importance de ce phénomène, il est juste
dire que presque une unité défaillante sur trois en 2001 est une entreprise de services; seul
La situation de ce secteur est plus inquiétante que celle des autres secteurs et notamment
lances entre 2000 et 2001, on constate que sur les 438 représentant cette variation tous
secteurs confondus, 146 est le nombre exprimant cette variation dans le seul secteur des
dans le parc des entreprises, tandis que le secteur des services n’en représente qu’environ
28 % .
_Parmi les grands secteurs en nombre d’entreprises, c’est le secteur qui détériore le plus
Le taux moyen de défaillance s’est amélioré de O.600 en 2001 à 0.495 en 2002, diminuant
l’économie, ont évolué favorablement, mais de façon inégale . Certains secteurs réalisent de
286
Ainsi les secteurs caractérisés par un taux de défaillance inférieurs à la moyenne sont au
Les autres secteurs réalisent des taux de défaillance supérieurs au taux de défaillance de l’
Par rapport à l’année 2001, son taux de défaillance a régressé de O.149 point représentant
une diminution de 31 % .
est celui qui connaît les proportions de défaillances les plus faibles si l’on excepte le secteur
de l’agriculture et de la pêche et celui de l’énergie et des mines ( secteurs dont les parcs
d’entreprises respectifs sont très réduits par rapport aux autres secteurs ).
Ce nombre de défaillances en 2002 est 77 unités, ce qui représente 11% de l’ensemble des
défaillances d’entreprises tous secteurs confondus en 2002; notons que cette proportion était
Alors que de 2001 à 2002, le nombre total de défaillances de l’ensemble de l’économie avait
287
régressé de 8 % (-60 unités ), les disparitions d’entreprises dans le seul secteur de l’industrie
s’étaient réduites de 28 unités, représentant presque la moitié des réductions des défaillances
et une amélioration en baisse des disparitions de 26 % en 2002 par rapport à l’année 2001 .
Entre 2001 et 2002, son taux de défaillance a régressé de 0.348 point, passant de 0.709 à
0.361, réalisant une diminution de 49 % constituant la meilleure évolution parmi les six
secteurs.
Lorsqu’on examine le nombre des défaillances dans ce secteur en 2001 et 2002 , on constate
tous secteurs confondus s’est également réduite par rapport aux deux années précédentes; elle
Pour la 3ème année consécutive, le taux de défaillance du BTP est meilleur que celui de l’
ensemble de l’économie .
Cependant entre 2001 et 2002, son taux de défaillance s’est certes amélioré mais moins que
valeur absolue entre 2002 et 2001, de 14 unités et donc une amélioration de la situation
288
Cette amélioration est aussi constatée lorsqu’on examine la proportion des disparitions du
En 2002, on a enregistré 86 défaillances d’unités du BTP pour un nombre total des défail-
lances de 671 unités, soit une proportion de 12.81 %, alors que cette proportion dépassait les
13 .60 % en 2001 .
Parmi les trois secteurs les moins performants, seul le commerce n’ a pu arriver à diminuer
de façon significative son taux de défaillance entre 2001 et 2002 . En effet ce taux est
passé de 0.609 à 0.599 entre 2001 et 2002, soit une diminution de 1.64 % et de 0.01 point.
Alors que pendant ce temps là, les deux autres secteurs ont amélioré leur taux de défaillance
respectif de façon plus considérable (-0.170 points pour les services et -0.166 pour l’énergie
et les mines ) .
Sur un nombre total de disparitions d’unités enregistrées en 2002 de 671 , 298 relèvent du
Autrement dit, presque une entreprise défaillante sur deux fait partie du seul secteur du
commerce .
_alors que tous les autres secteurs ont connu une évolution favorable en 2002 par rapport à
des défaillances de l’année, le secteur du commerce par contre, connaissait une évolution
7 % en 2002 .
289
_alors qu’en terme de variations annuelles en valeur absolue, les disparitions des entreprises
ont régressé dans l’ensemble de l’économie et dans tous les autres secteurs; dans le commerce
par contre, il a été enregistré une progression de défaillances de 27 unités entre 2002 et 2001.
Pour la 2ème année consécutive, ce secteur a l’un des taux de défaillance les plus mauvais,
alors qu’en 2000 il a réalisé le taux de défaillance le plus faible parmi les différents secteurs.
Le nombre de disparitions au cours de l’année 2002 pour ce secteur est équivalent à celui
Il faut préciser qu’une petite variation de défaillances de quelques unités pour ces deux
secteurs retentit de façon significative sur leur taux de défaillance respectifs à cause de la
faiblesse de leurs parcs qui sont nettement inférieurs aux parcs des autres secteurs .
moyen de l’économie .
Ce taux est de 0.511 pour les services; alors que le taux de l’ensemble de l’économie est
de 0.495 .
L’évolution de ce secteur entre 2001 et 2002 est assez favorable en terme de variation
290
En termes de variations annuelles en valeur absolue, les disparitions dans le secteur des ser-
vices ont régressé de 36 unités en 2002 par rapport à 2001 . C’ est la plus forte diminution
Cependant la proportion des disparitions d’unités de ce secteur dans l’ensemble des défail-
reste la plus importante après le secteur du commerce bien que légèrement améliorée en 2002
La proportion cumulée des défaillances des secteurs du commerce et des services représente
72 % de l’ensemble des défaillances de l’année, alors que ces deux secteurs ne représentent
que 63 % du parc de l’ensemble des entreprises . Ce qui dénote probablement d’une plus
En effet ces deux secteurs sont dominés par des petites entreprises de petit commerce de
proximité, des ateliers réparation, de gardiennage.. etc qui sont peu structurées sous capi-
Au même temps, ces entreprises restent confrontées à une concurrence de plus en plus
forte par la multiplication , plus que par ailleurs , d’entreprises similaires à cause d’une plus
grande facilité d’accès à ce genre d’activité et par l’apparition grandissante des magasins de
la grande distribution .
En 2003, tous les secteurs économiques détériorent leurs taux de défaillance par rapport à
2002 .Cependant ces secteurs se caractérisent par une dégradation plus ou moins importante .
Les secteurs de l’énergie et des mines et de l’agriculture et de la pêche sont ceux qui
aggravent le plus leurs situations générales avec une augmentation de leurs taux de défaillance
respectifs de 0.555 et 0.348 . Ceux qui l’aggravent le moins sont le commerce et les services
291
avec respectivement une augmentation de leurs taux de défaillance respectifs de 0.064 et de
0.115; alors que ce taux s’est évalué pour l’ensemble des activités de 0.123 .
Cependant les secteurs de l’industrie, du BTP sont les seuls qui connaissent des taux de
a)Les secteurs caractérisés par des taux de défaillances inférieure au taux moyen :
a1) L’industrie
Pour la 3ème fois consécutive, ce secteur réalise le taux de défaillance le plus bas de la
totalité des secteurs . Ce taux est inférieur à celui de l’ensemble des secteurs de 0.104 point,
soit de 16.8 % .
Cependant l’évolution de ce secteur par rapport à l’année 2002 a enregistré une aggravation
de 55.1% de son taux de défaillance, alors que ce taux pour l’ensemble des activités s’est
dégradé de 24.84 % . De ce point de vue, l’industrie réalise une moins bonne évolution que
le commerce, les services et le BTP. Par ailleurs la progression des entreprises industrielles
défaillantes entre 2002 et 2003 a été de 63% et la proportion de ces défaillances dans
l’ensemble des entreprises défaillantes ont augmenté entre 2002 et 2003 de 11.5% à 13.3% .
a2) Le BTP
défaillance de l’ensemble des activités de l’ordre de 5.8 %, il n’en demeure pas moins que
ce taux connaît une dégradation importante entre 2002 et 2003, de l’ordre de 33.8 % .
Le nombre des défaillances d’entreprises dans ce secteur a en outre, augmenté entre 2002
et 2003 d’environ 35.3 %, avec une proportion de ces défaillances dans la totalité des
292
b)Les secteurs caractérisés par un taux de défaillance supérieur au taux moyen
b1) Le commerce
l’ensemble des secteurs de 0.045 point soit de 7.3 % . Celui-ci à l’instar de tous les secteurs
s’est certes dégradé et le nombre des entreprises commerciales défaillantes ont augmenté de
77 unités en 2003 par rapport à 2002, soit une évolution de + 25.8 %, cependant la proportion
des entreprises commerciales dans l’ensemble des défaillances s’est réduite de 44.4 % à
entre ces deux années est la meilleure comparée à l’évolution des autres secteurs. En effet ce
secteur a connu l’augmentation du taux de défaillance la plus basse de tous les secteurs. Elle
Ce secteur a un taux de défaillance en 2003 dépassant le taux moyen de 0.08 point , soit
de 1.3 % . Son augmentation entre 2002 et 2003 a été de 0.115 représentant une évolution de
L’évolution des défaillances en nombres entre les deux années a augmenté de 78 unités
représentant 40.6 %, alors que la proportion des défaillances du secteur dans l’ensemble des
nombre total des défaillances d’entreprises tous secteurs confondus, a progressé pour
l’énergie et les mines de 10 unités et de 13 unités pour l’agriculture soit une évolution
respective pour les deux secteurs de +111 % de 144 % . Alors que le nombre total des défail-
293
lances toutes activités confondues s’est accru de 275 unités, soit presque 41%.
défaillance. Le secteur de l’énergie et des mines est celui qui dégrade le plus son taux de
rapport à 2002; suivi par le secteur de l’agriculture de la pêche avec une augmentation du taux
de défaillance le caractérisant de 0.348 point, soit une augmentation de 96.4 %. Par rapport au
taux de défaillance caractérisant la totalité des secteurs, ces deus secteurs sont aussi les moins
sont supérieurs respectivement de 0.502 point ou 81.2% et de 0.161 point représentant 26% .
Il existe une évolution favorable en 2004 par rapport à l’année 2003 . En termes
également diminué de 0.107 point représentant une baisse de 17.3 % par rapport au taux
enregistré en 2003 .
Tous les secteurs pris individuellement ont également connu une tendance à l’amélioration
entre ces deux années; cependant dans des proportions différentes . Certains améliorent plus
que d’autres leurs taux de défaillances . En 2004, l’industrie et les services sont caractérisés
par un taux de défaillance inférieure à celui de l’ensembles des activités toutes confondues;
alors que les secteurs de l’agriculture et de la pêche, de l’énergie et des mines, du commerce
et du BTP dans une moindre mesure, sont caractérisés par un taux de défaillance supérieur à
294
a) Les secteurs dont le taux de défaillance est inférieur
à celui de l’ensemble des activités
a1) L’industrie
Pour la 4ème fois consécutive, ce secteur est caractérisé par le meilleur taux de défaillance
comparé aux autres secteurs. Il est inférieur au taux de l’ensemble des activités de 19.2 %
( 0.098 point). Mais en termes de variation relative de ce taux par rapport à sa valeur de 2003,
Ce secteur, par ailleurs réalise la 3ème plus importante diminution en valeurs absolues des
défaillances en 2004 . Le nombre des entreprises défaillantes dans ce secteur passe en effet
de 126 à 106 unités entre 2003 et 2004, soit une diminution en valeurs absolues de 20
connaissent une diminution plus forte du nombre de leurs défaillances en 2004. En termes
de proportions dans l’ensemble des défaillances, le secteur réalise une discrète amélioration
Lorsqu’on examine le nombre des défaillances en 2003 et 2004, on constate que ce secteur
d’activité connaît une baisse des défaillances de 23 unités, soit une réduction de 8.5 %,
réalisant une évolution équivalente à celle de tous les secteurs confondus (8.4%) . La
proportion du secteur dans l’ensemble des défaillances reste pratiquement au même niveau
qu’en 2003 .
Cependant ce secteur se caractérise pour la première fois ( pendant les cinq années de
notre série ) par un taux de défaillances très proche, mais discrètement inférieur à celui de
tous les secteurs confondus . Ce dernier est 0.511, alors que le taux de défaillance du secteur
295
la plus importante après celle réalisée par le secteur de l’énergie et des mines et celle de
l’industrie.
b1) Le BTP
que tous les secteurs pris individuellement diminuent significativement leurs nombres de
défaillances est peu élevée . La proportion dans l’ensemble des défaillances s’en trouve
Ce secteur est aussi celui qui connaît la plus faible diminution de son taux de défaillance
entre 2003 et 2004 . Pendant que le taux de défaillance moyen de l’ensemble des activités
diminue de 17.3 % et de 0.107 point , celui du BTP ne baisse que de 10.6 % et de 0.062
point .
Pour la première fois pendant la période 2000 - 2004, le BTP se caractérise par un plus
grand taux de défaillance que celui de l’ensemble des activités confondues. Il faut noter
cependant que ces deux taux sont très proches . Le taux de défaillance du secteur est
l’ensemble des secteurs . Ce secteur réalise la plus forte diminution des défaillances en
valeurs absolues en 2004 . Son nombre de défaillance passe de 375 à 345 unités, soit une
Par rapport aux autres secteurs d’activité, ce résultat doit être nuancé. En effet, si l’on
296
considère la proportion des défaillances de ce secteur dans l’ensemble des défaillances, on
s’apercevra que son poids dans la disparition d’entreprises s’est légèrement accru en 2004 par
de diminution des défaillances dans le secteur reste légèrement moins favorable que pour les
autres secteurs confondus . En effet ces proportions sont de 8 % pour le commerce et de 8.8 %
Par ailleurs le taux de défaillanc du secteur diminue de 0.115 point, représentant une amé-
lioration par rapport à 2003 de17.3%, représentant la 4ème meilleure performance de l’année.
Cependant ce taux reste comme pour les années précédentes, supérieur au taux de
Ces deux secteurs continuent, comme pour l’année précédente, à être caractérisés par les
la pêche et celui de l’énergie et des mines sont supérieurs respectivement par rapport au taux
moyen de l’ensemble des secteurs de 0.152 et 0.144 point représentant pour le premier
+29.7 % et + 22.3 % pour le deuxième . Mais les 2 secteurs améliorent ces taux par rapport à
2003 de façons dysharmonieuse. Pendant que le secteur de l’énergie et les mines réalisent la
meilleur évolution avec une réduction de son taux défaillance de 41.5% ; le taux de défail-
festée par une diminution des défaillances en valeurs absolues de 19 à 12 unités, soit une
diminution de 36% ; alors que le nombre des défaillances est resté presque contant dans le
297
°°°°°°°°°°°°°°°
En conclusion :
Si l’on considère l’évolution globale des différents secteurs, il ressort de ce qui précède
que:
_ quelle que soit l’année considérée, les taux de défaillances des secteurs, pris individuel-
lement évoluent dans le même sens et suivent l’évolution du taux de défaillance moyen
BTP entre 2003 et 2004, qui a vu son nombre de défaillances passé de 133 à 134, alors
_ la domination des secteurs du commerce et des services autant par le nombre d’entre-
prises actives que par le nombre de défaillances (plus de 65 % ) est telle qu’ils influent
_ l’industrie pour l’ensemble des 4 années est le secteur le plus performant ; son taux de
défaillance est inférieur à celui des autres secteurs pendant 2001, 2002 2003 et 2004 ;
en 2000, ce taux était également inférieur à celui de tous les secteurs hormis le secteur
teur par rapport à sa valeur de l’année précédente, l’industrie après avoir réalisé la
partir de 2002, à réaliser des évolutions moins favorables que d’autres secteurs; et en
2004 par exemple, il ne réalise de ce point de vue , que la 5ème meilleure performance;
il est certes vrai , très difficile de baisser dans des proportions plus importantes un taux
de défaillance déjà à un niveau très bas, cependant nous pensons qu’à cause d’une
298
concurrence de plus en plus vive, ce secteur connaîtra de plus en plus de difficultés
dont les premiers prémices sont peut être les dernières évolutions du taux de
défaillance ;
_ le BTP réalise globalement la 2ème meilleure performance , si l’on compare son taux
son taux par rapport à sa valeur de l’année précédente, ce secteur apparaît comme celui
qui globalement le détériore ou l’améliore le moins; noter qu’en 2004, le BTP non
seulement réalise une moins bonne évolution de son taux de défaillance par rapport à
2003, mais également et pour la première fois, se caractérise par un taux de défaillance
défaillances en valeurs absolues quelle que soit l’année considérée; mais sur cette période,
malgré que son taux de défaillance ne soit inférieure au taux moyen de l’ensemble des
secteurs qu’une fois, il n’en demeure pas moins qu’il présente la meilleure évolution,
puisqu’ il a continuellement amélioré son classement par rapport aux autres secteurs en
termes de valeurs des taux de défaillance passant de la 5ème place en 2000 à la 2ème en
2004, année où il enregistre pour la première fois, un taux inférieur à celui de tous
secteurs confondus ;
défaillance inférieur à celui du taux moyen des secteurs ( en 2000 et 2002), ce qui
de l’année précédente avec les autres secteurs, on constate que ses performances entre
2000 et 2002 sont irrégulières, mais franchement mauvaises après 2002 ; nous pensons
toute fois, que cette évolution n’a pas de valeur prédicative puisque l’agriculture au
299
Maroc est fortement dépendante des conditions climatiques ;
concentré entre 35% et 44% de l’ensemble des défaillances, selon les années; le taux de
défaillance le caractérisant est supérieur quelle que soit l’année considérée au taux
moyen de l’ensemble des secteurs; il est par deux fois (en 2000 et 2002 ) supérieur à
celui des autres secteurs ; sa meilleure performance a été réalisé en 2001 et 2003 où il
réalise le 4ème meilleur taux de défaillance; il faut rappeler que ce secteur prédomine
- le secteur de l’énergie et des mines peut être considéré comme le secteur le moins per-
formant sur la période 2001-2004; en effet après avoir réalisé la meilleure performance
place pour les années qui suivent ; il connaît également l’évolution la plus défavorable
de tous les secteurs par rapport à sa valeur de l’année précédente en 2001 et 2003; ce
secteur est fortement lié à la découverte de nouveaux gisements et aux cours interna-
tionaux des minerais; mais des incitations en faveur de l’investissement dans les
300
D : REPARTITION DES DEFAILLANCES PAR REGIONS
L’analyse des défaillances d’entreprises par régions ne peut prendre une véritable significa-
tion que si on la place au préalable dans son contexte économique général. Ainsi, nous allons
régions dans l’ensemble national avant de comparer l’amplitude des défaillances dans chaque
En effet la disparition des entreprises dans des régions à potentiels économiques différents
n’a pas la même signification et les mêmes conséquences . S’il s’agit d’une région à faible po-
tentiel, ces disparitions auront des conséquences économiques et sociales autrement plus
graves .
Pour pouvoir mettre en évidence l’importance relative de chacune des 16 régions du Maroc
dans l’ensemble économique national, nous allons nous servir de trois données essentielles :
_D’une part, l’importance des populations régionales et leurs poids respectifs dans l’ensem-
ble de la population totale, les chiffres utilisés seront tirés du recensement de 2004 . Ils seront
_D’autre part, le nombre total des entreprises implantées dans chacune des régions et leurs
proportions respectives par rapport au parc total des entreprises . Ces données seront estimées
A partir de ces deux paramètres de base, on peut calculer pour chacune des régions et pour
habitants .
301
Populations et entreprises réparties par région
(1) (2)
Régions Population estimée Nombre d’entreprises Nombre d’
Nombre en % Nombre % entreprises
milliers pour 1000
d’habitants habitants
Grand Casablanca
3631.061 12.14 60729 43.80 16.72
Souss/Massa/Daraâ 3113.653 10.46 6562 4.73 2.11
Marrakech/Tensift/ 10.37
Al Haouz 3102.652 8877 6.40 2.86
Tanger/Tétouan 2470.372 8.25 13722 9.90 5.55
Gharb/Chrarda 6.22
/Béni Hssen 1859.540 3125 2.25 1.68
Laâyoune/Boudour/
Sakia Al Hamra 256.152 0.86 3236 2.33 12.63
Oued Ed-Dahab
/Lagouira 99.367 0.33 1078 0.77 10.84
Total 29 891.708 100 138 642 100 4.64
302
a) La concentration économique et humaine
A partir des données du tableau précédent, on constate que les différentes régions peuvent
_les régions de plus de 3 millions d’habitants qui sont le Grand Casablanca et le Souss-
_les régions dont la population se situe entre 2 millions et 3 millions d’habitants qui sont au
_les régions dont la population est comprise entre 1 et 2 millions d’habitants qui sont les
En cumulant successivement les populations des différentes régions, on constate que près de
la moitié de la population totale du pays se trouve concentrée dans les 5 régions les plus peu-
plées. Par ordre d’importance décroissante de leurs populations repectives, ces régions sont :
et Rabat-Salé-Zemmour-Zaer .
Par ailleurs si on considère la part de chacune des régions du royaume dans le parc total des
_Les cinq plus grandes régions représentent à elles seules à peu près l’équivalent humain
des autres 11 régions et plus de 3 fois leur puissance économique. En effet ces cinq régions
les plus peuplées concentrent 77.47 % de l’ensemble des entreprises et les autres11 régions se
répartissent les 22.53 % restant. Plus du tiers (33.67 %) du parc total des entreprises est loca-
lisé dans les 4 régions les plus peuplées hormis le Grand Casablanca .
_Il n’y a pas de concordance entre les proportions des populations des régions dans la popu-
303
lation totale et leurs parts dans le parc total des entreprises du pays .
43.80 % du parc national des entreprises (estimations à partir des données du RCC).
C’est une puissance économique nettement supérieure à celle constituée par la réunion
simultanée des 7 régions les plus pourvues en entreprises qui totalisent 57355 unités, alors
que la seule région du Grand Casablanca en concentre 60729 . Notons que l’ensemble de la
population de ces 7 régions est de 16 685 847 représentant plus de 4.5 fois la population du
Si on les classe par rapport à l’importance de leur parc d’entreprises et par ordre décrois-
-Tanger / Tétouan ;
-Fès / Boulemane ;
-Meknes/Tafilalet ;
-L’oriental ;
constatera qu’économiquement la réunion simultanée de toutes ces 7 régions n’est à peu près
que l’équivalent du cinquième de la région Casablancaise, alors que l’ensemble des popula-
Il existe dans l’ensemble de ces régions qui sont El Gharb-Chrarda -Béni Hssen, Laâyoune-
304
7 590761 habitants .
Par conséquent, on peut dire que le Grand Casablanca concentre outrageusement le plus de
Après avoir dégagé les traits les plus saillants du déséquilibre économique et humain inter-
régional, il est opportun d’affiner cette étude des disparités régionales en essayant de classer
les différentes régions les unes par rapport aux autres d’une part et par rapport à l’ensemble
de l’économie d’autre part, essayant de réunir ces régions en groupes économiques homo-
gènes .
Le nombre de disparitions d’entreprises d’une région ne peut être évalué à sa juste valeur
que quand on prend en compte le potentiel économique réel de la région en question .Le
même nombre de défaillances d’entreprises aura des répercutions et des effets économiques et
Cette étude des disparités régionales va être menée à partir d’une part du nombre d’entre-
prises pour1000 habitants, calculé pour chaque région et de la proportion des entreprises des
des régions dans le parc national et le pourcentage de leurs nombres d’habitants dans l’
La comparaison des résultats obtenus permet de classer les différentes régions par groupes
de développement similaire .
région et la moyenne nationale qui est 4.64 entreprises pour 1000 habitants, nous permettra
de classer l’ensemble des régions marocaines en groupes assez homogènes selon que ce
305
Régions classées en fonction du différentiel du nombre d’entreprises
pour 1000 habitants par rapport à la moyenne nationale d’une part et
en fonction du différentiel de leurs parts dans le parc national des
entreprises par rapport à leurs proportions dans la population totale,
d’autre part. ( nombres d’entreprises estimés à partir des données du
RCC )
306
On peut ainsi répartir les 16 régions en 3 grands groupes .
*Le premier groupe est formé de 4 régions . Celles- ci se caractérisent par des différentiels
positifs variant de 2.76 à 12.08. Le nombre moyen d’entreprises pour 1000 habitants y est de
Parmi les 5 régions les plus peuplées, citées précédemment , seuls deux font partie de ce
groupe. Il s’agit du Grand Casablanca avec un différentiel de +12.08 par rapport à la moyen-
+ 2.76 .
Les autres grandes régions ne figurent pas dans ce groupe . On y trouve une petite
région saharienne .Il s’agit de Oued Ed –Dahab -Lagouira avec un différentiel de + 6.20 .Et
deux régions sont caractérisées par une population réduite par rapport aux autres régions et
un parc d’entreprises également réduit en nombre absolu pour la région de Oued Ed- Dahab-
Notons que ces deux régions ne disposent pas de grandes infrastructures mais offrent des
*Le deuxième groupe peut être formé par la seule région de Tanger-Tétouan dont le
différentiel qui la caractérise par rapport à la moyenne nationale est positif, mais inférieur en
On pourrait classer cette région dans le premier groupe . En effet la proportion de son parc
307
Ed Dahab-Lagouira) . Notons que que Tanger-Tétouan est la 4ème région la plus peuplée au
*Le troisième grand groupe est formé par 11 régions . Celles-ci présentent des différentiels
négatifs de leurs coefficients respectifs d’entreprises pour 1000 habitants par rapport à la
moyenne nationale, variant de – 1.07 à - 4.20 . Elles sont en outre, toutes caractérisées par
des proportions de populations relativement plus importantes que leurs proportions d’entre-
Deux des 5 régions les plus peuplées figurent dans ce groupe. Il s’agit de Marrakech-Tensift
effet, elles constituent respectivement la 3ème et la 2ème région les plus peuplées du Maroc
avec une proportion par rapport à la population totale du pays de 10.37 % pour la première
région et 10.46 % pour la seconde, mais avec une proportion d’entreprises par rapport au
parc national de repectivement seulement 6.40 % et 4.73 %. Noter que la région du Grand
Dans ce groupe on trouve une assez grande région qui est Meknes-Tafilalet, une petite
région qui est Guelmim - Smara, mais aussi toutes les régions dont les populations sont
ce groupe. Elle est en effet caractérisée par une moyenne d’entreprises pour 1000 habitants
très proche de la moyenne nationale bien que négatif puisqu’elle est de -1.07 .
308
A L’inverse les régions qui sont caractérisées par les différentiels les plus négatifs sont par
-Chaouia / Ouardigha ;
- Doukkala / Abda ;
-Guelmim / Smara ;
-Tadla / Azilal ;
°°°°°°°°°
En conclusion :
_Il n’y a pas de corrélation entre les groupes régionaux formés en fonction du degré de peu-
plement des régions et les groupes régionaux formés en fonction de leur potentiel économique
exprimé par le différentiel du nombre d’entreprises pour 1000 habitants par rapport à la
moyenne nationale ou par le différentiel de la proportion des entreprises de ces régions par
_On constate que parmi les régions les plus riches, selon les critères sus-cités, on trouve les
Grand Casablanca et de Rabat / Salé / Zemmour / Zaer, auxquelles, on peut ajouter la région
de Tanger-Tétouan. Celles-ci font toutes partie des 5 régions les plus peuplées.
Mais on y trouve aussi les deux régions les moins peuplées du royaume, à savoir Oued Ed
grandes infrastructures, mais ce sont des régions où les investisseurs pourraient bénéficier,
309
2) Evolution des défaillances par régions
Entre 2003 et 2004, le nombre totale des défaillances d’entreprises est passé de 651 à 669,
Cette évolution globale ne doit pas occulter les disparités d’évolutions des régions qui
peuvent être plus ou moins marquées . Il est donc utile d’essayer d’analyser ces disparités
et de regrouper les différentes régions comme on l’a fait pour les secteurs en fonction de
régions du royaume en plusieurs groupes selon que leur taux de défaillance progressent,
se stabilise ou diminue .Le taux de défaillance (1) caractérisant une région étant le rapport du
taux de défaillance moyen de l’économie est le nombre total des défaillances enregistrées
(1) Le taux de défaillance moyen de l’économie pour 2003, est calculé sur la base d’un nombre d’entreprises
active de 127776 ( nombre d’entreprises effectives estimées à partir des données du RCC ) et d’un nombre de
de défaillances de 651 unités (donnée du RCC ) . Pour l’année 2004 , le parc total d’ entreprises estimé
à partir des données RCC est de 138 642 et le nombre de défaillance pour cette année est de 669 unités .
Voir annexe .4 ,pages 404-406
310
Les défaillances d’entreprises par régions en 2003 et 2004
Défaillances Evolution
Régions 2003 2004
Nombre % Nombre % Nombre %
Grand Casablanca 221 33.95 218 32.59 -3 -1.36
Rabat/Salé/
Zemmour/Zaer 108 16.59 108 16.14 0 -0.45
Tanger/Tétouan 46 7.06 43 6.42 -3 - 0.64
Marrakech/
Tensift/Al Haouz 38 5.84 46 6.88 +8 +1.04
Souss/MassaDarâa 57 8.75 77 11.51 +20 +2.76
Gharb/Chrarda
/Béni Hssen 18 2.76 16 2.39 -2 -0.37
LaâyouneBoujdour
/Sakia Alhamra 3 0.46 1 0.15 -2 -0.31
Chaouia 27 4.15 30 4.48 +3 +0.33
/Ouardigha
Tadla/Azilal 11 1.69 5 0.75 -6 -0.94
Oued Ed-Dahab/
Lagouira _ _ _ _ _ _
Taza/Al Hoceima 5 0.77 5 1.75 _ +0.98
311
a1) Les régions où les taux de défaillance progressent
2004 pour atteindre 0.48 . Malgré cette diminution , 4 des 16régions ont été caractérisées par
Parmi les régions les plus peuplées que nous avons examiné précédemment, deux
région de Marrakech-Tensift -Al Haouz qui arrivent respectivement en tête et en 2ème place
En effet, on a enregistré dans ces deux région entre 2003 et 2004 , respectivement une
lance passent pour la première région de 0.95 à 1.17 et de 0.48 à 0.52 pour la deuxième, soit
des augmentations respectives de 0.22 et de 0.04, alors que le taux moyen de l’économie a
312
s’est non seulement détérioré entre 2003 et 2004, mais il a aussi augmenté à un niveau
caractérisé par l’évolution la plus défavorable de son taux de défaillance qui était déjà en 2003
largement supérieur au taux moyen de l’économie. Elle occupe de ce fait , le premier rang
_La région de L’Oriental où le taux de défaillance qui était à un niveau inférieur au taux
moyen de l’économie en 2003 (0.49) a progressé en 2004 à 0.56 . Dans le classement inter-
régional, elle réalise la 2ème plus importante progression du taux de défaillance (+0.07) et la
constituant le plus fort taux de l’année. En 2004, on enregistre une légère aggravation de ce
taux qui passe à 1.15, devenant cependant le plus grand taux de défaillance après celui de la
pendant, ce classement ne doit pas occulter certaines différences caractérisant ces régions .
_La région de Guelmim-Smara réalise une bonne performance par le nombre de ses défail-
lances qui est négligeable pour les deux années successives et par son taux de défaillance qui
est caractérisé par l’un des niveaux les plus bas enregistés . La conjugaison de la constance
parc d’entreprises en 2004 par rapport à 2003 ont permis une certaine amélioration du taux
de défaillance qui reste cependant très discrète . La baisse du taux de défaillance a été, en effet
313
de 0.01 point .
_La région de Doukkala-Abda détériore, mais discrètement son taux de défaillance entre
2003 et 2004. Celui-ci n’augmente en fait que de 0.01 point, soit une progression négligeable
mauvaise en 2003, s’est encore aggravée en 2004 . De ce point de vue, elle passe de la 5ème à
la 3ème places les plus mauvaises. Le nombre de défaillances entre les deux années augmente
deux unités, pendant qu’on enregistre une baisse de défaillances de 18 unités de l’ensemble
de l’économie .
Les dix autres régions connaissent une situation économique plus favorable en 2004, cara-
ctérisée par une amélioration de leurs taux de défaillance. Dans ce grand groupe de10 régions,
Parmi ces 5 régions deux figurent dans la catégorie des régions les plus peuplées du Maroc .
Il s’agit de (1):
(1)Le Grand Casablanca contient 12.14 % de la population totale du Maroc.La région de Tétouan/Tétouan
contient 8.25 % de l’ensemble de la population du Maroc .
314
Dans ce groupe, on a aussi fait figurer la région de Oued Ed Dahab-Lagouira qui a la
particularité de ne compter aucune défaillance pour les deux années 2003 et 2004 . Sa
performance est d’autant plus remarquable qu’elle dispose d’un parc d’entreprises plus
Les 5 autres régions de ce groupe ont un taux de défaillance situé entre 0.51 et 0.69, alors
2003 2004
Régions Parc d’ Taux de Parc d’ Taux de
Entreprises défaillance Entreprises défaillance
(1) (1)
Oued Ed Dahab / Lagouira 988 _ 1078 _
1 : Nombre d’entreprises estimé à partir des données du RCC ,voir pages :404-406
315
Si les régions de ce groupe ont diminué leurs taux défaillances respectifs, il n’en demeure
pas moins que ces taux comparés au taux myens de l’économies sont plus ou moins bons .
*Le Grand Casablanca est la région du Maroc, où l’on comptabilise régulièrement chaque
année le plus grand nombre de défaillances ( 221 en 2003 ) et 218 en 2002 ).De ce fait, il oc-
cupe la première place dans le classement régional par ses fortes proportions de défaillances
Au même temps, le Grand Casablanca est caractérisé par sa prépondérance sur le plan
Par conséquent l’analyse de la situation d’une telle région ne peut être faite sur la seule
prise en considération du nombre des défaillances .Le taux de défaillance permet de façon
Le taux de défaillance caractérisant le Grand Casablanca a évolué dans le même sens que le
taux moyen de l’économie .Ils ont tous les deux diminué de 0.003 point . Cette région réalise
de ce point de vue, la 7ème meilleur évolution de l’ensemble des régions. Sa position dans le
classement régional par l’importance du taux de défaillance est restée stable puisqu’elle
occupe le 12ème rang pour les deux années réalisant ainsi la 5ème meilleure performance
deux fois de suite. Le taux de défaillance du Grand Casablanca est passé, entre 2003 et 2004,
*La région de Tanger-Tétouan réalise la même évolution que le Grand Casablanca si l’on
considère la variation des défaillances en valeurs absolues . Mais elle réduit, dans des
316
proportions plus importante, son taux de défaillance entre 2003 et 2004 puisqu’elle le fait
passer de 0.37 à 0.31, soit une diminution de 0.06 représentant une régression de ce taux de
16.21%, réalisant ainsi la 4ème meilleure évolution régionale .Cette région est caractérisée par
le meilleur taux de défaillance pour les deux années si l’on excepte les 3 régions du Sahara .
importante (256 152 habitants ), mais aussi par un dynamisme économique rare.
Cette région augmente son nombre d’entreprises à un rythme tel qu’elle abrite en 2004, un
défaillance est le meilleur de toutes les régions si l’on excepte la région saharienne de Oued
Ed Dahab-Lagouira qui se catractérise par l’absence de défaillance, mais aussi par un parc
Le nombre de défaillances dans la région de Laayoune est très faible et même pratique-
ment négligeable. Il est de 3 en 2003 et de 1 en 2004 .Le taux de défaillance quant à lui, est
Cette région n’a pas seulement réalisé les meilleurs performances économiques des deux
années (si l’on excepte Oued Ed Dahab-Lagouira ), mais elles les a améliorées entre 2003 et
2004 .
*La région deTadla /Azilal mérite une attention particulière en raison de son évolution éco-
une diminution de plus de 54 % . Par ailleurs, cette région se caractérise par un taux de défail-
lance de respectivement 0.90 et 0.36 en 2003 et 2004 . Pour mieux apprécier cette évolution
favorable, il faut savoir que par rapport à la moyenne nationale, on est passé d’un taux de
défaillance largement supérieur ( + 0.39 ) à un taux bien inférieur (-0.12 ) . Ainsi, Tadla-
317
&_Les régions dont les taux de défaillance sont supérieurs au taux de l’ensemble
de l’économie
Cinq régions sont dans cette situation. Parmi ces régions, deux figurent dans le catégorie
Meknes-Tafilalet .
Les autre régions de ce groupe sont les régions du Gharb-Chrarda -Béni Hssen et de
régional par son poids économique global après la région du Grand Casablanca.Elle se carac-
térise également par le nombre le plus important de défaillances après justement la région du
Grand Casablanca . Elle enregistre un nombre de défaillances stabilisé à 108 pour les années
2003 et 2004, pendant que sur le plan national, on enregistre une diminution de 18 défail-
région telle que Rabat-Salé-Zemmour-Zaer comme pour le Grand Casablanca ne peut être
uniquement basée sur la prise en considération du nombre des faillites parce qu’il est très
probable que les régions les plus riches en entreprises et en créations d’entreprises comportent
des risques de nombre plus élevé de défaillances . Il est par conséquent plus opportun d’ap-
lances . Ce dernier est de 0.65 en 2003 et 0.62 en 2003 représentant respectivement le 9ème
et le 10ème meilleur taux dans le classement interrégional. Ainsi, cette région réalise la 7ème
Cette diminution du taux de défaillance est équivalente à celle du taux moyen de l’écono-
mie puisqu’ils diminuent tous les deux de 0.03, comme c’est le cas du Grand Casablanca et de
318
*La région de Meknes -Tafilalet avec une diminution du nombre de défaillance de 39 en
2003 à 34 en 2004, améliore son taux de défaillance de 0.86 à 0.69 , soit une diminution de
0.17 point représentant la 2ème meilleure performance, après la région de Tadla -Azilal dans
le classement régional . Mais ce taux reste supérieur au taux moyen de l’économie de 0.21
diminution de ce taux. En effet cette diminution (-0.12) est la plus forte après celle enregistrée
à Tadla -Azilal (-0.54 ) et à Meknes-Tafilalet (-0.17). Elle réduit également son écart avec le
taux moyen de l’économie qui était de 0.12 point représentant + 23 % en 2003 à 0.03 point
Le nombre de défaillances est passé de 18 en 2003 à 16 unités en 2004, soit une diminution
de 11 % .
*La région de Fès-Boulemane, avec des défaillances en valeurs absolues moins impor-
2004 .
important après celui de Guelmim-Smara , par rapport aux autres régions . Un nombre de
défaillances minime dans une telle région ne traduit pas forcément une situation favorable .
319
Avec un nombre de défaillances constant pour 2003 et 2004, s’élevant à 5, on a un taux
5ème rang dans le classement régional par l’importance de ce taux . Cependant il existe une
discrète amélioration en terme d’écart entre le taux caractérisant la région et le taux moyen de
b)Classification des régions d’après l’écart entre leur poids dans le parc total des
entreprises et leur proportion dans l’ensemble des défaillances
En comparant d’une part les pourcentage des défaillances réparties par régions, selon les
répartition régionale du parc national des entreprises, estimées aussi à partir des données
du RCC; on peut classer l’ensemble des 16 régions en 2 grands groupes différents selon
la proportion des disparitions d’entreprises et le poids régional dans le parc des entreprises .Il
Chacune de ces régions est caractérisée par une proportion de défaillances supérieure à
son poids économique relatif . Quand on fait la différence entre le pourcentage des entreprises
implantées dans ces régions et les proportions des défaillances correspondantes, on obtient les
résultats suivants :
320
Régions caractérisées par des écarts négatifs entre leur poids dans le parc total
des entreprises et leur proportion de défaillances pour l’année 2004
Ainsi la région de Souss-Massa -Daraa et la région de Rabat -Salé -Zemmour -Zaer sont
dans une situation très défavorable . Elles cumulent à la fois les différences négatives les plus
les plus forts, 16.14 % pour la région de Rabat –Salé-Zemmour -Zaer et 11.51 % pour la
région de Souss-Massa-Daraa .
Parmi les autres régions de ce groupe, quatre se distinguent par des différences supérieures à
Gharb-Chrarda-Béni Hssen se caractérisent par une situation moins défavorable puisque les
différences entre leurs poids dans le parc total des entreprises et leurs proportions dans
321
le nombre total des défaillances est inférieur en valeur absolue à 1.
Mais quand on examine l’évolution dans le temps des proportions régionales de défail-
lances, on constate que seules 4 régions sur 10 bénéficient d’une évolution favorable, ce
respectives diminuer.
Par contre, les 6 autres régions ont toutes connu une augmentation de leurs défaillances,
mais de façons différentes et leurs proportions de défaillances ont subi une détérioration
tions de proportions entre 2003 et 2004 sont peu importants puisque elles sont inférieures à
_la région de Fés-Boulemane qui est caractérisée par une variation négligeable de sa
322
Evolution des proportions des défaillances des 10 régions caractérisées par des
écarts négatifs entre leurs poids dans le parc total d’entreprises et leurs
proportions défaillances pour l’année 2004
6 régions forment un 2ème groupe caractérisé par une situation plus favorable avec des
pourcentages du parc total des entreprises supérieurs aux proportions régionales des faillites
en 2004 .
2 grandes régions arrivent en tête de ce groupe par des différentiels positifs importants,
323
Régions caractérisée par un écart positif entre le poids dans
le parc des entreprises et leurs proportions de défaillance
Régions %du parc total d’ % du nombre total 1–2
entreprises de défaillances
(1) (2)
Cependant il faut noter qu’ entre 2003 et 2004, ces 2 régions améliorent leurs proportions
Casablanca et de 7.06 à 6.43 pour la région de Tanger –Tétouan, avec une augmentation de la
part de cette dernière dans le parc des entreprises; alors que la région du Grand Casablanca a
tion, le plus fort et sans commune mesure, comparé aux différentiels des autres régions du
pays .
entre 2003 et 2004, tout en augmentant leurs pourcentages d’entreprises dans le parc national .
On a en effet enregistré en 2004, un différentiel positif de+ 2.18 pour la région de Laayoune
324
pour la région de Tadla-Azilal et de + 0.20 pour Goulmime-Smara . Alors que ce différentiel
était en 200 3 pour les quatre régions de respectivement de +1.86, +0.77, -0.71 et +0.25 .
ooooooooooooooooo
En conclusion :
Parmi les grandes régions, le Grand Casablanc et la région de Tétouan-Tanger offrent le plus
Tensift-Al Haouz semblent parmi les grandes régions être celles où les entreprises connaissent
le plus de difficultés .
La région de Laâyoune est parmi les petites régions, celle qui semble offrir les meilleures
325
E) DEFAILLANCES EN FONCTION DE L’AGE ET DE LA TAILLE
DE L’ENTREPRISE DU PROFIL DU DIRIGEANT ET DES
CARACTERISTIQUES DE GESTION
Faute de disposer de statistiques marocaines explorant ces paramètres, nous utiliserons les
résultats d’une enquête (1) menée en France, par le Crédit d’Equipement des Petites et
Moyennes Entreprises (CPME) (2) sur un échantillon représentatif de 297 cas d’entreprises
défaillantes relevées en 1983 et 1984 . Cette enquête a été volontairement limitée d’une part
aux entreprises industrielles et d’autre part aux seules sociétés de capitaux constituées sous
Tous les auteurs s’accordent sur la trop grande fragilité de la jeune entreprise .Cette fragilité
Les jeunes entreprises marocaines connaissent à l’instar de toutes les jeunes firmes des
contraintes et des problèmes qui leur sont spécifiques et qui peuvent gêner leur démarrage et
De nombreuses jeunes entreprises naissent sans une préparation adéquate , sans une bonne
de leurs dirigeants .
La proportion importante des défaillances que peuvent atteindre des jeunes entreprises peut
avoir des conséquences négatives sur l’économie nationale qui peuvent se manifester par :
(1)Les causes de défaillance des entreprises industrielles ; publication du CEPME ; juin 1986
(2) Crédit d’Equipement des Petites et Moyennes et des Entreprises ou CEPME :Organisme de financement
spécifique à la PME française
326
L’étude du cas français est impressionnante par l’importance des statistiques de défaillances
des jeunes entreprises . A ce sujet, nous pouvons rappeler les conclusions de Robert Papin qui
estime que (1) « le taux moyen d’échec des entreprises qui se créent est de :
Quatre ans après leur création , une seule entreprise sur quatre a survécu . Au delà , les
De leur part André Torre et Hubert Jayet (2) estiment que le taux de survie des entreprises
La période de démarrage est, donc et à juste titre, considérée comme une période de haut
risque qu’il faudra affronter par une préparation adéquate avant même le lancement de l’
entreprise et par une bonne maîtrise des paramètres de gestion et une bonne connaissance des
opportunités du marché . Le passage du cap des cinq ans est une démonstration de la maturité
327
Il est bien entendu que les PME sont susceptibles d’être plus concernées par ce phénomène
de défaillance que les grandes entreprises au Maroc pour les raisons suivantes :
_les PME naissantes et même en phase de maturité sont presque toujours, caractérisées par
_ les PME sont moins bien structurées et organisées que les grandes entreprises ;
_ le poids des PME dans le parc national des entreprises est très important ;
La taille à l’instar de l’âge des entreprises peut être un facteur de risquee de défaillances des
.
Source : CEPME
328
Dans ce tableau, le chiffre d’affaires pris en compte pour définir la taille de l’entreprise est
celui réalisé l’année qui précède l’année du dépôt du bilan. Par ailleurs on constate que :
_ les entreprises les plus petites (chiffre d’affaires inférieur ou égal à 2 millions de francs )
_ les entreprises dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas 5 millions de francs représentent
chiffre d’affaires ) ;
_Dans les autres catégorie, le pourcentage des défaillances des entreprises de moins de 10
*45.5 % pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 2 millions et
*26.8 % pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 5 millions et
*25% pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 15 millions de francs.
_Au delà de 10 ans d’ âge, la proportion des défaillances tend à augmenter avec la taille des
*41.8 % pour les petites entreprises ( chiffre d’affaires inférieur ou égal à 2 millions de
francs ;
*54.5 % pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 2 millions et
*73.2 % pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 5 millions de francs
*75% pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 15 millions de francs .
329
oooooooooo
_les entreprises de petite taille ( chiffre d’affaires inférieur ou égal à 5 millions de francs)
à diminuer avec l’augmentation de la taille des entreprises mesurée par le chiffre d’affaires ;
(Source :CEPME) .
330
A l’observation de ce tableau, la proportion des défaillances d’entreprises dont le dirigeant
_35 % dans la catégorie des petites entreprises de moins de 2 millions de francs de chiffre
d’affaires ;
_32 % dans la catégorie des entreprises dont le chiffre d’affaires est situé entre 2 et 5
Si on considère les entreprises défaillantes dont l’âge moyen du dirigeant est inférieur à 35
Par contre la proportion des entreprises défaillantes dans la catégorie des entreprises dont le
chiffre d’affaires est supérieur à 5 millions de francs et dont le dirigeant a moins de 35 ans est
faible et ne représente que 5.3 % pour le groupe dont le chiffre d’affaires est compris entre 5
et15 millions de francs et 8.6 % pour la catégorie dont le chiffre d’affaires est supérieur à 15
millions de francs .
Il ressort donc que plus la taille de l’entreprise défaillante est petite et plus son dirigeant est
jeune.A l’inverse on remarque une tendance inverse dans les catégories des entreprises défail-
lantes dirigées par des gestionnaires de plus de 50 ans avec des proportions de l’ensemble des
défaillances de :
_ 31.9 % dans la catégorie des entreprises dont le chiffre d’affaires est compris entre 2 et
5 millions de francs ;
_42 .1 % dans la catégorie des entreprises dont le chiffre d’affaires est situé entre 5 et 15
millions de francs ;
331
Ainsi on peut dire que dans la catégorie des entreprises de plus de 5 millions de chiffre d’
affaires, plus la taille est grande et plus la proportion des défaillances des entreprises dirigées
défaillances est enregistrée chez les plus de 50 ans avec 37% dans la tranche d’âge des 50-59
Par ailleurs si nous limitons notre observation aux jeunes entreprises défaillantes de moins
de 5 ans réparties par tranches d’âge de leurs dirigeants, nous constaterons que celles qui ont
à leur tête des managers de moins de 35 ans d’âge représentent le plus fort pourcentage des
défaillances
Les pourcentages des défaillances des PMI de moins de 5 ans évoluent inversement à l’âge
de leurs dirigeants .
Dans 47 % ces défaillances, l’entreprise était dirigée par un jeune de moins de 35 ans . Ce
pourcentage diminuent au fur à mesure que l’âge du dirigeant augmente. Il est à 35 %,12 % et
332
Si on s’intéresse à l’inverse aux pourcentages des PMI survivantes dans les quatre classes,
Source : CEPME
_dans la classe d’âge des dirigeants de moins de 35 ans,le pourcentage des entreprises
survivantes est pratiquement la moitié de celui des entreprises défaillantes (24 % contre 47%)
_au delà de 35 ans , les proportions des entreprises en activité sont toujours supérieures à
_Dans la classe d’âge des 35 à 44 ans on enregistre la proportion la plus importante des
Les données du CEPME sur la distribution des entreprises défaillantes en fonction du niveau
de formation de base des dirigeants confirme qu’il existe une relation entre le niveau de
333
Distribution des entreprises défaillantes en fonction du niveau
de formation de base de base des dirigeants
57 % 39 %
Primaire
21 % 18%
Secondaire
22 % 43 %
Supérieur
Source :CEPME
_La proportion des autodidactes est très dominante dans la catégorie des petites entreprises
cette proportion n’est que de 39 % dans le cas des entreprises de plus de 15 millions de chiffre
d’affaires (CA).
niveau de formation de base supérieur contre 43 % dans les entreprises dont le CA dépasse
15 MF ; soit une proportion deux fois moins importante par rapport aux grandes unités .
_ Presque 8 petites entreprises défaillantes sur 10 étaient dirigées par des managers dont la
formation de base n’excédait pas le niveau secondaire (79 %) contre moins de 6 sur 10 firmes
au démarrage que pendant la phase de maturité comme le montre le tableau suivant qui
compare le niveau de formation de base des dirigeants des jeunes entreprises défaillantes à
334
Comparaison des niveaux de formation des dirigeants des jeunes
entreprises survivantes et des jeunes entreprises défaillantes
Jeunes entreprises
Autodidactes 50 % 21 %
Baccalauréat 33 % 18 %
_ 22 %
Etudes secondaires et
techniques
17 % 39 %
Etudes supérieures
100 % 100 %
Total
Source : CEPME
(1)Les causes de défaillance des entreprises industrielles ; publication du CEPME ; juin 1986
(2)CEPME . Etude sur les jeunes entreprises industrielles _Avril 1986
Ces statistiques prouvent l’existence d’une relation assez directe entre le niveau de forma-
tion de base du dirigeant d’une part et les défaillances et la capacité de survie de l’entreprise
_Une entreprise défaillante sur 2 est dirigée par un autodidacte, alors que seulement une
_8 entreprises défaillantes sur 10 sont pilotées par un dirigeant dont le niveau de formation
ne dépasse pas le niveau du baccalauréat (83%) . Par ailleurs ces derniers ne sont à la tête que
_39 % des entreprises qui ont réussi leur période de démarrage étaient dirigées par des
responsables qui avaient fait des études supérieures contre 17 % seulement parmi les firmes
335
qui ont échoué .
°°°°°°°°°°°
En définitive, Le niveau de formation de base du dirigeant est donc une donnée non
négligeable pour la réussite de l’entreprise . Plus ce niveau est élevé plus la proportion de
réussite des entreprises est plus importante en particulier pendant la période de démarrage .
Les statistiques du CEPME montrent que les entreprises qui ont réussi leur phase de
démarrage, avaient à leur tête des responsables qui avaient une expérience professionnelle d’
une durée moyenne de 15 ans en tant que salariés. Notons que dans 50 % des cas, ils avaient
On peut donc penser que la plus grande vulnérabilité des entreprises gérées par des jeunes
dirigeants notamment pendant les cinq premières années peut en partie s’expliquer par l’ab-
En effet une expérience appropriée peut aider à éviter les erreurs de gestion et à mieux
En plus de son talent, le dirigeant doit connaître les différentes techniques de gestion grâce
à une formation appropriée, mais aussi et surtout grâce à son expérience acquise sur le terrain
En tout cas, la combinaison d’un niveau de formation de base faible et d’une expérience
inexistante ou peu importante est un facteur favorisant les défaillances d’entreprises surtout
Le déficit en formation de base et le déficit d’expérience peuvent se traduire par une gestion
336
inadéquate, une incapacité de formuler une stratégie adéquate et une difficulté pour comp-
rendre son environnement et pour anticiper les changements futurs. Comme il est explicité par
le tableau suivant :
Autodidactes Etudes
Source : CEPME
_Ce tableau montre que les lacunes de gestion considérées comme première cause de défail-
lance sont plus l’apanage des autodidactes que des dirigeant ayant une formation supérieure à
7 % quand le chef d’entreprise a une formation supérieure . Cette proportion s’élève à 11.3 %
est prouvée chez 12.3 % des entreprises défaillantes dirigées par des autodidactes . Ce
supérieure puisqu’il est réduit à 2.7 %, soit 4.5 moins que lorsqu’il s’agit d’autodidactes .
Notons par ailleurs que cette étude du CEPME montre que les lacunes techniques du chef
d’entreprise constituent la première cause de défaillance dans 7.4 % dans le cas des petites
_En outre pour assurer une bonne direction de son entreprise, on a besoin de tenir une bonne
337
la situation exacte de son entreprises à n’importe quel instant et de détecter les points forts de
l’entreprise et surtout ses difficultés pour pouvoir y remédier le plus rapidement possible .
Cependant il faut noter qu’aucune des entreprises défaillante de petite taille ne disposait ni d’
même pas à se doter d’un tel moyen de pilotage . Alors que dans la catégorie des entreprises
défaillantes qui réalisaient un chiffre d’affaire de plus de 15 millions de francs, 9.6% étaient
_En ce qui concerne les marchés, l’orientation stratégique a été plus modifiée dans les grandes
que dans les petites entreprises, au cours des années ayant précédé la défaillance, pour trouver
les moyens de :
*la diversification de sa gamme ,(7.4 %pour la petite contre 21.1 % pour la grande)
*le développement de l’exportation ,(0 % pour la petite contre 17.3 % pour la grande)
*la formation interne du personnel ,(5.9 % pour la petite et 21.1 % pour la grande )
pour la grande )
grande)
*le développement du réseau commercial ,(14.7 % pour la petite contre 30.6 % pour
la grande )
338
-La gestion de production de la petite entreprise souffre plus de l’absence de stratégie
réactive que la grande . Dans les années précédentes la défaillance aucune petite entreprise n’a
jugé nécessaire d’informatiser sa production, alors que 13.5 % parmi les grandes l’ont fait .De
même, seulement 5.9 % des petites entreprises et 25 % des grandes ont modernisé leur produ-
ction . La redéfinition des produits n’a été effective que pour 4.4 % des petites entreprises
(moins de 2 millions de francs de chiffre d’affaires ), contre 19.2 % pour les grandes (plus de
15 millions de francs de chiffre d’affaires) pendant les années précédant la faillite.La conduite
d’innovation n’a intéressé que18.3 % des petites entreprises contre 32.7 % des grandes unités.
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
En conclusion : les petites entreprises défaillantes se distinguent plus que les autres plus
grandes par des lacunes de techniques de gestion et l’absence ou l’inadéquation des décisions
stratégiques .
Il s’avère donc que le niveau de formation du dirigeant et son expérience peuvent en partie
expliquer les risques de défaillances moins importantes dans la catégorie des grandes firmes
Or une formation de base solide permet une meilleure compréhension de son environnement
et pourrait permettre d’aiguiser ses facultés d’analyse et de développer ses capacités d’imagi-
nation et apporter notamment des solutions à des situations qui risquent d’entraîner la faillite
de son entreprise . En outre une maîtrise des techniques de gestion et une bonne expérience
permettent de maîtriser les rouages de l’entreprise et d’en connaître la situation à tout moment
339
3)LES DEFAILLANCES ET LES CARACTERISTIQUES DE GESTION
La situation financière d’une entreprise peut être appréhendée par l’analyse de l’évolution
D’après une étude spécifique du CEPME (1) , sur l’ensemble des entreprises industrielles
créées en 1980-1981 , plus de la moitié avaient un capital de 20 000 francs, soit le minimum
exigé à l’époque par la loi pour la constitution d’une société à responsabilité limitée .12 %
En outre , cette étude a montré que la valeur moyenne du ratio capitaux permanents sur
Capitaux permanents
--------------------------
Immobilisations nettes 65 % 53.3 % 76.5 % 122. 5 %
Source : CEPME
(1) CEPME . Etude sur les jeunes entreprises industrielles _Avril 1986
340
Les entreprises, par contre qui arrivent à dépasser la phase de démarrage, ont progres-
sivement pu consolider leurs fonds propres d’abord pour augmenter leurs capacités d’auto-
financement et pour pouvoir faire appel à des financements extérieurs dans des conditions
avantageuses et moins risquées . Ainsi , selon l’étude du CEPME, ces entreprises arrivent à
Alors que les entreprises qui échouent pendant leur phase de démarrage , en plus de leurs
mauvais résultats économiques ou à cause d’eux, se retrouvent avec des capacités d’autofinan-
fournisseurs est particulièrement plus fréquent dans la catégorie des petites entreprises que
dans les autres catégories . Cette situation est due à la faiblesse de la position des petites
entreprise qui sont obligées de faire des concessions pour leurs partenaires .
Source : CEPME
341
Ainsi, on voit bien qu’aussi bien l’allongement imposé des crédits-clients que le raccourcis-
sement des crédits-fournisseurs sont plus préjudiciables à la jeune entreprise qu’à la plus
mûre . Ce qui peut se traduire par une éventuelle diminution en fonds de roulement et une
Par ailleurs , l’allongement imposé des crédits- clients et le raccourcissement des crédits-
fournisseurs ne sont retrouvés ensemble comme causes de défaillance que dans la catégorie
des jeunes entreprises en faillite de moins de 5 ans . Ils sont tous les deux considérés comme
Alors que pour les autres catégories d’âge , seulement et exclusivement un de ces deux fac-
teurs est avancé comme cause de défaillance ; «le raccourcissement imposé des crédits-
fournisseur » pour les entreprises défaillantes dont l’âge est compris entre 5 et 9 ans et pour
celles de plus de 25 ans et « l’allongement imposé des crédits- clients » pour les entreprises
En outre il est plus difficile à une jeune firme qui n’a pas suffisamment fait ses preuves de
Le refus ou la suppression des concours bancaires à court terme est la première cause de
défaillance de 9 % dans la catégorie des jeunes entreprises (moins de 5 ans ) , soit une propor-
tion 3 fois plus importante que dans la catégorie des entreprises âgées de 10 à 24 ans . Cette
proportion est également 8 fois plus importante que dans la catégorie des entreprises de 25ans
d’âge et plus .
Suppressions des concours bancaires aux entreprises
distribuées en fonction de l’âge
Source : CEPME
342
3) TECHNOLOGIE PEU AVANCEE
concurrentiel .Une technologie peu avancée se traduira par une diminution de compétitivité,
Une proportion importante des entreprises industrielles en faillite quelque soit leur taille ou
La proportion moyenne des entreprises qui utilisent une technologie ancienne sur la totalité
des entreprises industrielles qui ont déclaré faillite en 1983-1984 est de l’ordre de 20 % .
Cette proportion monte à 75 % quand on compte les entreprises disposant d’une technologie
ancienne ou courante .
Chiffre d’affaires
Technologie
Inférieur ou égal à 2 millions de Supérieur à 15 M FRS
francs
Ancienne 37 % 8%
Courante 51% 40 %
Avancée 12 % 32 %
Source : CEPME
343
Les petites entreprises industrielles défaillantes disposent plus d’équipements technologiques
obsolètes que les grandes firmes défaillantes avec une proportion 4.5 fois plus importante.
Si l’on considère et les technologies anciennes et les technologies courantes ,ces propor-
tions s’élèvent à 88 % pour les petites entreprises défaillantes et à 48 % pour les grandes
firmes en faillite.
dans la catégorie des entreprises dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas 2 millions de francs
Ancienne
20.4 % 13.4 % 25.0 % 19.6 %
Source : CEPME
Toutes les classes d’âges des entreprises défaillantes sont caractérisées par des proportions
69.6 % pour les entreprises de plus de 25 ans à 81.8 % pour les plus jeunes .
344
Par contre, les entreprises disposant d’une technologie avancée ne représentent que 18.2 %
de l’ensembles des défaillances des entreprises de moins de 5 ans et 30.4 % des faillites des
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
_la proportion des faillites avec une technologie avancée est beaucoup plus important
dans les entreprises les plus grandes que dans les petites et dans les plus vieilles que dans les
plus jeunes .
_la défaillances avec une technologie obsolète est beaucoup plus fréquente dans les
Il est donc fortement indiqué pour la petite entreprise ou la jeune entreprise dans la mesure
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
En conclusion :
les facteurs de risques pour une entreprise peuvent être résumés comme suite :
par contre une expérience de plusieurs années (15 ans) et un niveau de formation de base
supérieur sont des grands atouts pour la réussite de la phase de démarrage des entreprises ;
345
F) EVOLUTION DU TISSU ECONOMIQUE
externalités disponibles.
Par conséquent , la structure du tissu économique n’est pas immuable mais change avec
les périodes autant par sa composition sectorielle que son implantation ou la dimension de ses
entreprises .
Il n’y a pas de suivi statistique régulier de l’évolution des entreprises par taille mais,
nous disposons de données statistiques ponctuelles relevant de plusieurs sources, qui tous
marocain . A partir de ces données qui émanent de la CNSS, du fichier des patentes, de
composent .
Le nombre des établissements disposant d’une patente en 1988 s’élevait à 392 263, dont
économie officielle se situait à environ 145 137 unités. Si l’on considère l’hypothèse que
toutes les entreprises de l’économie immergée disposaient toutes de moins de 50 salariés, les
346
En 1995, l’administration fiscale recense environ 42 600 entreprises toutes tailles confon-
dues(1). Les PME, définies comme étant celles dont le chiffre d’affaires est inférieur à 10
Selon les données du ministère de l’industrie en 1980, le tissu industriel est à 92.6% cons-
titué par des PMI. Cette proportion de PMI s’est légèrement accrue en 1994, passant à 93.2 %
pour ensuite diminuer en 1998 au profit de la grande firme, à un niveau discrètement inférieur
à celui de 1980. En fait parmi les PMI, ce sont les très petites entreprises (0 à 9 salariés) qui
sont à l’origine de cette évolution entre 1980 et 1994, puisque leurs proportions passent de
26.9 % à 29.8% .
Noter que la PMI était définie par le ministère de l’industrie comme celle employant moins
de 200 salariés.
Dans le secteur industriel, les entreprises de 10 à 49 salariés sont majoritaires, suivis par
les très petites unités de moins de 9 salariés . Les unités les moins nombreuses sont par ordre
décroissant : les entreprises de 100 à 199 employés, de 200 à 499 et enfin de 500 et plus .
347
Si l’on considère les données statistiques de la CNSS de 1998, le nombre des entreprises
affiliées et non suspendues étaient de 71500 dont on estime les grandes entreprises à 1500.Par
conséquent, la proportion des PME affiliés à la CNSS (2) était de l’ordre de 97.9 % .
Ainsi si l’on croit ces chiffres , la proportion des entreprises de petite et moyenne taille
a augmenté discrètement entre en 1998 et 2003 au détriment des grandes entreprises tous
secteurs confondus .Alors que dans le secteur industriel , le nombre des PMI a légèrement
peut raisonnablement penser que le poids prépondérant des PME (tous secteurs confondus) ne
En conclusion :
Le tissu économique est dominé par le secteur informel et les petites entreprises du secteur
officiel. L’atomisation de notre tissu productif, à défaut de s’accentuer, reste très importante
_de modifier les rapports de force avec ses partenaires, banques, fournisseurs et clients ;
348
Aussi, il est vital pour l’économie marocaine et au même titre que la mise à niveau ,
de fusions, d’absorbation ou de regroupement sous la tutelle d’une société mère .Une synergie
entre les PME et les grandes entreprises doit être trouvée et exploitée par des relations de
mique serait également bénéfique, car il constituerait un cadre juridique par lequel s’exprime-
raient les intérêts de la PME et dans lequel pourraient se regrouper une partie de leurs
étrangères est tout aussi primordiale pour ses apports en termes de savoir-faire , de création
L’économie marocaine est caractérisée par un secteur tertiaire pléthorique dominé par des
activités à faible valeur ajoutée, un secteur secondaire peu intense et peu compétitif et un
secteur primaire se distinguant par une part élevée dans le PIB national .
Il y a lieu de rappeler que l’agriculture participe à la formation du PIB dans des proportions
performances sont fortement liées aux conditions climatiques . Pour soustraire la croissante à
sur les performances de l’industrie et les services annexes. Mais il ne semble pas se profiler
Pour étayer nos propos, nous allons comparer la structure du tissu économique en terme
349
En exploitant les données du RCC, de 1990 à 2004, les secteurs du commerce et du BTP
occupait la 4ème position en terme de proportion d’unités en 1990, progresse vers la 3ème
Pendant que la proportion du secteur des service se maintenait entre 1990 et 2004, Les
qu’en 1990, ce secteur comportait presque le double des unités d’un secteur comme le BTP et
qu’en 2004 cette domination s’est inversée en faveur du BTP avec 4791 unités de plus par
rapport à l’industrie .
Source RCC
350
Pour être mieux édifié sur l’évolution de l’industrie, il faut savoir qu’une nouvelle politique
a été initiée à partir de 1990 et avait pour objectif une croissance de l’industrie manufac-
turière de 4.8 % par an et une croissance globale de 5 % par an. Sa participation au PIB devait
être de 17% . Or la croissance de l’industrie manufacturière n’a pas dépassé dans le meilleur
L’industrie devait également grâce à cette nouvelle politique subir des changements struc-
turels dont l’objectif était de faire émerger des branches à fort potentiel d’expansion .
contribution dans la formation de la valeur ajoutée industrielle entre 1990 et 2004, on se rend
compte que la part des de l’agroalimentaire et des industries chimiques et para chimiques
restent dominantes, suivis par le textile et le cuir. La part des industries mécaniques et métal-
lurgiques est restée presque constante et à un niveau bas, alors que celle des industries élec-
considérablement entre 1990 et 2004 ainsi que celle des industries électriques et électroniques
ITC 18 18 38 54
ICP 31 33 31 22
IMM 13 12 6 3
IEE 3 4 5 12
351
La situation de l’industrie est d’autant plus inquiétante que :
_ le secteur du textile entre dans une période de turbulence et commence à être mis en
_l’agriculture, en plus de dépendre des aléas climatiques , n’a pas atteint les objectifs qui
(on importe toujours des céréales ,du sucre ..etc) et en terme de stabilisation des populations
rurales ;
_les services et le commerce sont toujours dominés par les activités à faible valeur ajoutée
_le tourisme et son essor reste tributaire des évènements qui peuvent échapper à notre
_les nouvelles technologies de l’information sont très peu développées; le Maroc occupe
le 52ème rang mondial en terme d’accès aux NTIC (selon les derniers rapports ).
°°°°°°°°°°°°
En conclusion :
En résumé, les entreprises marocaines et en particulier les PME n’ont pas permis un
une croissance économique forte. L’industrie ne s’est pas suffisamment développée et les
PME n’ont pas investi suffisamment les activités de haute valeur ajoutée et ne jouent pas
encore un rôle significatif d’adaptation aux mutations technologiques. Leur nombre dans le
petit commerce et les activités de services de faible valeur ajoutée continue à augmenter
352
La situation de l’industrie est même préoccupante . En effet, dans l’état actuel des choses et
si on laisse jouer les seuls lois du marché, un certain nombre d’opérateurs économiques et
l’industrie verra sa contribution dans le PIB diminuer et risquera aussi de perdre une part
rence . Le rôle de l’Etat est d’assurer et de maintenir une croissance importante et continue
dial d’identifier et de développer les branches qui sont usceptibles de présenter les meilleures
_l’adhésion des différents partenaires à ce projet : le choix des branches à fort potentiel de
développement, des technologies à utiliser doit être fait de façon concertée et avec un esprit
responsable et déterminé et doit être expliqué avec pédagogie car cette mutation risque de
s’accompagner d’un coût social dont les répercussions devraient être atténuées par une
politique de redéploiement ;
l’université.
353
Le BTP pourrait être aussi un secteur porteur pour les raisons déjà annoncées en rapport
avec les grands chantiers d’infrastructure et les chantiers de constructions de l’habitat social .
Cependant il convient pour les entreprises marocaines d’être à la hauteur de leurs rivales
Le secteur de l’énergie et des mines reste conditionné par la prospection de nouveaux gise-
ments et le niveau des cours des minerais.Le potentiel de développement de ce secteur devrait
être recherché au niveau des énergies renouvelables qui restent cependant difficiles à investir .
En effet, c’est une activité dont l’accès exige un capital assez important et une certaine tech-
L’agriculture, pour atteindre quelques objectifs, devra prendre en compte les spécificités
climatiques du Maroc qui semble t-il, plaide pour une restructuration de l’agriculture en
eau , surtout quand on sait qu’on peut doubler la surface plantée en oliviers et multiplier la
354
3) EVOLUTION DU TISSU ECONOMIQUE PAR REGION
treprise est soumis aux avantages que peut offrir cette zone en termes de dispositions suscep-
Le rythme de développement économique est différent d’une région à une autre et dépend de
travers l’évoluation du nombre des entreprises estimé à partir des données du RCC entre 1990
et 2004 .
Ainsi on constate qu’en termes de variations en valeurs absolues, les régions du Grand
+35667 , +11818 , +10042 , suivies par les régions de Marrakech /Tensift/Al Haouz avec
+6267 et la région de Souss / Massa / Daraa avec +5101 . Alors que les régions de Guelmim
355
/ Smara ,de Taza / Al Hoceima / Taounate , de Oued /Ed Dahab /Lagouira et de Tadla /Azilal
sont celles qui se sont les moins enrichis en entreprises avec respectivement + 481 ,+ 678 ,
+1016 et + 1186 .
A l’inverse, en terme de progressions relatives par rapport à leurs parcs d’entreprises respec-
tifs, les régions qui réalisent les meilleurs résultats sont par ordre de performances décrois-
3075 unités représentant +179.8% . Elle réalise ainsi, une moindre performance par rapport à
des régions de potentiel équivalent comme les région de Meknès-Tafilalet, de L’Oriental qui
356
Répartition du parc d’entreprises en fonction
des régions en 1990 et 2004
En En En En En En
1990 1990 2004 2004 nombre pourcentage
357
En définitive, l’accroissement en nombre des entreprises qui existent dans le groupe des
est sans commune mesure avec celui des régions les moins nanties comme Guelmim-Smara,
dans le premier groupe, malgré la forte concurrence et la difficulté d’accès à un local ou une
zone industrielle (cherté du foncier et des locaux ), les conditions de réussite des entreprises
sont plus présentes que par ailleurs. Dans le 2ème groupe, la situation de départ tellement défa-
vorisée explique le fort accroissement en valeurs relatives entre 1990 et 2004. Cependant il
Lagouira qui sont caractérisées par une croissance exceptionnelle de respectivement + 3075
unités et de +1016 unités représentant une augmentation relative par rapport à 1990 de
nombre d’entreprises passe de la 13ème région la plus riche du pays à la 9ème et Oued-Ed
l’égard de ces régions, les avantages fiscaux et le rythme rapide en équipements et en infra-
tructures sont à l’origine de cette croissance. Tanger-Tétouan est dans une position favorable
similaire puisqu’elle se caractérise par un grand dynamisme économique stimulé par le traite-
ment particulier qui lui est réservé par les autorités à travers l’Agence du développement du
Nord et par la qualité de ses infrastructures ( réseaux autoroutier, chemins de fer, ports, aéro-
port, zones franches) et également par les avantages fiscaux concédés à cette région (50% de
des entreprises décliner. L’augmentation de ses entreprises en valeurs relatives entre 1990 et
2004, n’a été que 179.8% représentant la progression relative la moins importante après le
358
Grand Casablanca .
°°°°°°°°°°
En conclusion :
Sur une période de 15 ans , l’évolution du tissu économique n’a pas connu de grands
dans cet ordre les régions les plus pourvues en entreprises. Cependant, il faut noter
en tant que nouveaux pôles d’attraction des investissements. A l’inverse la région de Fès-
Boulemane connaît un léger déclin. Elle abandonne la 5ème position en terme d’importance
359
CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE
qu’a fil du temps, il existe une progression soutenue et continue du nombre d’entreprises au
Maroc avec une progression des créations d’entreprises constamment plus importantes que
les défaillances . Cependant, le poids de l’économie souterraine est toujours trop important et
peu développé.
neurs dynamiques disposant d’un savoir-faire technologique d’une part et le risque élevé des
du marché local, d’autre part, favorisent les projets de très petite taille et à faible productivité.
Le tissu productif reste atomisé et dominé par les entreprises de commerce de proximité et des
est peu développé et devient paradoxalement avec le temps, moins sûre et moins attractif pour
les investisseurs.
Depuis 1992, dans la classification des secteurs par l’importance du nombre des entreprises, l’
Les novelles technologies et les métiers de forte valeur ajoutée qu’elles engendrent sont peu
360
Il faut en outre, signaler l’interdépendance des secteurs économiques du fait de la faiblesse
des activités économiques tournées vers l’export et la trop grande influence psychologique
Par ailleurs, la répartition des créations d’entreprises par région se fait d’une façon tellement
prises et à drainer la part la plus importante des investissements. Les infrastructures et l’envi-
mique. Il n’y a pas de corrélation entre le degré de peuplement des régions et leur richesse
économique .
Une politique dynamique d’aménagement de territoire, une activité culturelle et sociale, des
incitations pour l’investissement auraient permis à la PME , grâce à sa taille plus adaptée
économique équilibrée . Mais , force est de constater que la PME a failli de ce point de vue .
361
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS :
Si on veut être sévère, on peut qualifier la PME de structure fortement reproductive à produ-
aux PME ne permet pas de nier qu’il s’agit à priori d’un tissu disparate et qui appelle un trai-
tement différencié mais spécifique. Des lacunes incompréhensibles font de la PME un univers
peu connu et nous conduit à des affirmations approximatives . Nous sommes en particulier
des entreprises et surtout par l’absence d’un outil statistique fiable et puissant à l’instar du
Si nous nous interrogeons sur la qualité de gestion, le constat n’est pas heureux et un
examen attentif révèle que la faible compétitivité de la PME marocaine est due pour une
En outre, la montée des services et du commerce dans l’économie marocaine est liée à
l’intensification des activités peu complexes et facilement accessibles, investies par les micro-
entreprises et les petites unités. Ces dernières sont à l’image du potentiel des entrepreneurs
disponibles et de l’exiguïté du marché marocain. Leur rôle sociale est certes indéniable, mais
a pas encore émergé. L’absence d’une tradition industrielle, un esprit d’entreprise peu cultivé,
le faible accès aux technologies nouvelles n’ont pas favorisé la création et le développement
des entreprises industrielles et moins encore leur maillage. C’est par une multiplication des
interdépendances des unités entre elles et par l’intégration et l’assimilation des technologies
importées, qu’on aura la chance de créer un jour, un tissu industriel efficient, capable de régé-
362
La PME, vecteur de lutte contre les déséquilibres spatiaux économiques reste conditionné
par un certain nombre de préalables (aménagement du territoire ..etc) avant de pouvoir perce-
voir l’enjeu dont est porteuse à l’echelon local et régional cette unité .
de soutien et de promotion .
Les programmes d’aide à la PME ont été calqués sur les besoins des grandes. Ils ne sont
pas suffisamment adaptées pour répondre aux multiples particularités des PME . La PME n’a
été aidée qu’à l’occasion d’un objectif précis comme la lutte contre le chômage des diplômés
périmètre de chacun de ces objectifs . En outre, ces aides ne s’appliquent parfois qu’aux PME
les plus performantes ( cas du dispositif financier de mise à niveau ). Lesquelles par définition
Ce soutien s’arrête souvent et surtout aux aspects financiers alors que des besoins réels
Le vivier d’entrepreneurs au Maroc est non seulement peu qualifié mais reste aussi très
restreint . Pour s’en rendre compte, il suffit de savoir, à titre de comparaison et d’exemple,
qu’on crée en moyenne moins de 10000 entreprises par an au Maroc pour une moyenne
problème structurel de mentalité et de comportement forgé par des années de dirigisme et lié
préférée à l’entreprenariat et les capitaux sont plutôt orientés vers des placements spéculatifs.
363
Au Maroc, le déficit de formation des salariés, des cadres et des dirigeants d’entreprises est
patent. L’enseignement n’est pas suffisamment performant et ouvert sur le monde de l’entre-
prise. Les chefs d’entreprises sont peu sensibilisés à l’intérêt de la formation pour eux-mêmes
et pour leurs cadres et leurs ouvriers et sont spontanément peu enclins à participer à
actions de formation .
La faiblesse de l’innovation des entreprises est d’autant plus handicapante que l’économie
affectent l’innovation dans l’entreprise et surtout dans la PME. Son désintérêt pour la recher-
che et développement est à l’image de celui des autorités. En outre, l’absence de canaux struc-
turels d’information ne permettent pas aux entreprises d’intégrer les progrès réalisés à
l’étranger .
tion de ce processus doit être initiée. L’implication de l’ANPME en tant que régulateur et
d’adaptateur du processus de mise à niveau doit être affirmée . Le nombre des interlocuteurs
doit être réduit et l’instauration d’un guichet unique simplifierait considérablement les
débarrasser des antagonismes. Une meilleure connaissance des entreprises est un préalable qui
permettrait de mieux cibler les fonds de financement de la mise à niveau et de les rendre plus
conformes aux besoins . Noter qu’une première décision dans ce sens a été prise et consiste en
modernisation technologique .
Cette démarche exige d’une part une transparence parfaite des entreprises qui doivent être
sensibilisée à la gravité de leur situation et à l’urgence de leur mise à niveau et d’autres part
l’implication directe de l’ANPME et une transparence totale dans le traitement des dossiers
d’emprunt
364
Le situation de la PME n’est pas rose . Cependant celle-ci pourrait devenir performante et
jouer un rôle important dans le système productif pour d’évidentes raisons technologiques,
économiques et sociales .
La charte de la PME semble être un cadre propice pour répondre à cette question . Mais
son application optimale reste tributaire de la volonté politique et de l’interprétation qu’on fait
de ses dispositions .
L’ANPME , organisme chargé de la mise en œuvre de cette charte a besoin pour son
et de moyens matériels conséquents . Le rôle de cette entité devrait être central et exclusif
pour la PME dans tous ses aspects et doit être également son interlocuteur naturel.
Pour être efficace et éviter l’éparpillement des efforts de promotion des PME et le conflit
de compétence et la dilution des responsabilités , cet organisme après avoir recensé toutes
les aides destinées à la PME , devrait avoir sous sa tutelle les différents structures intervenant
Au Maroc , les exemples d’ascension sociale foudroyantes parmi les commis de l’état et
d’autres fonctionnaires ont forgé la croyance selon laquelle ,la réussite sociale est intimement
liée à un poste dans l’administration ou dans une autre institution de l’Etat . Tant qu’on le
L’entreprenariat était jusqu’à ces dernières années , abandonné à des artisans et à des gens
365
peu formés . Ceux-ci même qui sont difficilement perméables à des actions d’amélioration de
la culture du succès individuel par l’économie , malgré les restrictions drastiques des recrute-
Une action de sensibilisation devrait convaincre les dirigeants réticents à ouvrir leurs entre-
prises sur des potentialités extérieures et à déléguer une partie de leur pouvoir décisionnel.
Cette sensibilisation pourrait être argumentée autour des dangers réels d’une concurrence
annoncée et même perceptible et autour des bénéfices tout aussi réels que peut apporter
Des incitations fiscales ou des allongements des périodes d’essai devraient faciliter de lutter
devrait théoriquement augmenter les prédispositions pour monter des entreprises. Cependant,
c’est une aventure pleine d’embuches difficiles à franchir et mal connue. Une communication
tout azimut vantant les mérites de l’initiative économique notamment à travers les médias,
tion des forums et des concours de création d’entreprises …etc et surtout l’introduction, dans
La consolidation du tissu PME et son développement pourraient être favorisés par la mobi-
lisation de cadres salariés qui grâce à leur expérience et à une formation solide de technicien
366
ou de gestionnaire pourraient constituer un vivier potentiel d’entrepreneurs dynamiques .
Pour persuader un certain nombre d’entre eux , de franchir le pas vers l’entreprise , des
mesures devraient être prises pour les rassurer relativement sur leur avenir en cas
d’une assurance chômage pouvant couvrir une certaine période à définir après la date du
dépôt bilan éventuel ou l’ aménagement du temps de travail pour permettre aux salariés
avec le temps mais devrait exploser avec l’ouverture des frontières, surtout pour les jeunes
réaliser si rien n’est fait , en particulier en terme de formation et de conseil dont le rôle est
doit permettre à chaque créateur d’entreprise d’avoir une formation adéquate en gestion dans
le cas où il en serait dépourvu .On doit au moins l’aider à élaborer un business plan (compte
lui donner un conseil plus spécialisé par exemple dans un domaine technique .
(1) IBN ABDELJALIL.N : « L’entreprise et son environnement » page 134 ,Edit Consulting ,1999 ;
367
_Sensibiliser les entreprises à recourir à la formation continue des dirigeants et des cadres.
Ce genre de formation est presque inexistant dans notre pays à cause d’un manque de
programme financièrement accessible dans ce sens pour la majorité des PME et aussi à cause
de la réticence des chefs d’entreprises à participer à des sessions de formation .Un change-
_Encourager le recours au conseil extérieur pour des problèmes technologiques ,de qualité,
de commercialisation …etc.
_Lutter contre l’illettrisme des ouvriers par une alphabétisation en arabe mais aussi en
français (langue des affaires au Maroc ) et leur assurer une formation technique continue.
_Assurer la gratuité de ces programmes pour les entreprises les plus défavorisées en
recourant ,par exemple ,à des bénévoles parmi les retraités de l’administration et du monde de
gestion qui ont encore besoin, malgré les efforts importants déployés , d’être développés et
améliorés .
Sur le plan international , les représentations diplomatiques devraient élever aux premiers
logique . Cette tâche doit être dévolue à des missions économiques compétentes et
368
dynamiques . Après analyse et traitement , cette information doit être disponible pour les
Sur le plan intérieur, l’accès à l’information devrait être facilité par des actions qui visent à :
_généraliser les guichets d’information à toutes les régions.L’information peut être obtenue
soit sur place ou à distance par téléphone par exemple ou en utilisant les nouvelles technolo-
gies ; on peut mettre à profit dans ce but le réseau des chambres de commerces et d’industrie
enseigner les modes d’utilisation et les différentes applications utiles à l’entreprise ; les
cette tâche .
_ généraliser l’utilisation de l’Internet en instaurant des prix préférentiels pour les PME .
4 _assistance à la recherche-développement :
l’innovation .
pour l’innovation .
exemple son budget actuel ( 0.6 % du PIB) à un niveau comparable à celui des pays
l’incorporation de cadre dans les PME et l’ouverture sur les progrès technologiques et leur
assimilation constituent la base sur laquelle se développera l’innovation . Cette activité pour
être véritablement implantée au niveau des PME a besoin d’être favorisée par des
369
incitations fiscales et financières et surtout par une sensibilisation des chefs d’entreprises .
.
5_l’assistance financière :
Le financement de la PME est un problème récurent et sujet de polémique entre les banques
et les PME .
Le manque de transparence des PME et les conditions bancaires rédhibitoires constituent les
_la possibilité d’accéder aux bilans fiscaux et aux bilans présentés aux banques ou
l’obligation officielle de publier les comptes de l’entreprise ; ce qui devrait venir à bout du
_le taux d’intérêt et les garanties doivent être fixés en fonction du risque ;
_La baisse du taux d’intérêt favorisée par les jeux de la libre concurrence entre les
banques devrait profiter également aux PME , à l’instar des grandes entreprises ;
_Une meilleure prise en compte , par la banque ,du potentiel du développement delà PME ;
Par ailleurs , les différents programmes de financement destinés à la PME devraient être
mieux ciblés et plus simplifiés . La concertation entre banques et des sociétés de garantie ,les
bailleurs de fonds ,les représentants des PME et l’ANPME favoriserait une solution optimale.
Les micro-crédits initiés par des ONG au Maroc devraient être encouragés par l’engage-
ment de l’Etat pour la garantie de ces prêts ; ce qui favoriserait le foisonnement de ces
structures à but non lucratif et finirait par généraliser ce prêt dans tout le territoire national et
notamment dans les zones les plus défavorisées et permettrait l’octroi de sommes plus
importantes .
Une banque pour la PME ( financée par les produits de la privatisation ,par exemple )
370
pourrait être envisagée et aurait l’avantage de développer une expertise de la PME , de
entreprises qui n’auraient pas été éligibles au capital-risque classique pour des raisons de
rendements moins rapides ou moins élevés ou pour une raison de localisation géographique
ou autre .
Pour favoriser l’épargne productif , les incitations fiscales persuasives doivent être
concédées à des particuliers qui investissent dans des PME notamment innovantes .
de la PME . Les marchés publiques et des collectivités locales et la marché à l’export consti-
tuent des gisements qui pourraient être investis davantage par les PME .
marchés publics que passent chaque année les PME ,mais il est très fort probable qu’ils soient
faibles .
L’adoption d’ un certain nombre de réformes entraînerait un meilleur accès des PME aux
produire à l’occasion de chaque soumission les différents certificats émanant des services
délivré par un service du ministère des finances pour chaque soumission . Au préalable ces
371
entreprises auraient fourni ces différents certificats à ce service, mais une seule fois par an.
La même procédure a été mise en place à partir de 1996 en France sous l’appellation de
« état annuel des certificats reçus » et a permis un allégement considérable des formalités
nécessaires .
_Paiement par les pouvoirs publics des PME dans les délais réglementaires et en cas de
retard assurer le paiement des intérêts moratoires , sans démarche des entreprises .
leur paiement soit par constitution de cautions de leur donneur d’ordre soit par paiement
qui impose de réserver certains marchés publics en entier ou en partie aux PME . On pourrait
s’inspirer du cas des Etats –Unis d’Amérique dans les modalités d’application . Il pourrait
s’agir de :
_La réservation totale des marchés aux PME dont la valeur est inférieur à une somme qui
devrait être fixée par des experts et des professionnels reconnus ,à moins qu’il ne soit pas
possible d’obtenir des offres d’au moins 2 PME compétitives en terme de prix, de qualité
et de délai de livraison . Si l’administration décide de ne pas mettre de côté pour les PME un
tel marché , elle doit le justifier .Par contre s’il n’ y a pas d’offre acceptable venant de PME ,
un nouvel appel d’offre à candidatures , ouvert à toutes les entreprises , peut être lancé par l’
administration .
_L’attribution partielle des marchés publiques totalement réservés aux PME qu’il n’est
condition que de tels marchés puissent être raisonnablement séparés en deux ou plusieurs
entités autonomes .
372
_La sous-traitance en faveur de la PME devrait être encouragée .On pourrait par exemple
obliger les grandes entreprises qui passent des contrats avec les administrations, dont la valeur
dépasse une somme qu’on aurait fixé , à réserver une part de son marché aux PME qui serait
Des objectifs chiffrés sur le montant des marchés à passer avec les PME pourraient être
fixés pour chaque administration publique ou collectivité locale à l’instar de ce qui se passe
aux Etats-Unis .
La compétitivité , la qualité et l’innovation sont la clé pour l’accès aux marchés à l’export .
Celui-ci est d’autant plus facilité que certaines mesures sont observées :
_ la disponibilité d’informations sur les marchés extérieurs sur leurs caractéristiques ,leurs
qualifiés ;
_l’encouragement des PME à s’associer à plusieurs pour accéder à des marchés extérieurs
373
En définitive Le développement et la promotion des PME est un énorme chantier qui a
organismes financiers , universités, syndicats …etc pour réussir . Il exige certes des moyens
importants, mais surtout une volonté politique sans faille qui traduirat les recommandations
économiques et l’élèverait au rang de cause nationale . En effet il faut rompre avec les
374
BIBLIOGRAPHIE
..
375
THESES ET MEMOIRES:
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« Eléments de réflexion sur la défaillance et le redressement d’entreprises au Maroc » .
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Paris Nanterre ,2000 .
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Supérieur de commerce et d’administration des entreprises,Casablanca 1992 ;
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• INSEE :
« Définitions et nomenclatures ,APE ,Identifiant ,SIREN SIRET ,etc .http://
www .sirene. tm.fr /pages / comprendre _concepts ;asp ?contenu =defnomenc
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• SENAT FRANÇAIS :
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,http://www.senat.fr/rap /r96-374/R96-37413 .html . 1997
380
• « THE STATE OF SMALL BUSINESS » ,report of the President of the Congress.1994
381
ANNEXES
382
ANNEXE 01
383
Deux découpages en régions économiques et administratives ont été instaurés au Maroc .
Ils ont été faits en tenant compte des affinités ethniques et économiques , et de voisinage
géographique .
__un premier niveau : la région économique qui est un ensemble de wilayas, de préfectures et
de provinces ;
__un deuxième niveau : les wilayas, les préfectures , les provinces et les communes .
a) le premier découpage
Le premier découpage était en vigueur jusqu’en 1997 ; il comprenait 7 régions économiques :
* Le Sud avec 12 provinces qui sont : Agadir, Assa_Zag , Boujdour , Es_ smara, Guelmim,
*Le Tensift avec 3 préfectures et 5 provinces qui sont : les préfectures de Marrakech
Médina , Marrakech Ménara , Sidi Youssef Ben Ali ; et les provinces de El kelaa Sraghna ,
*Le Centre avec 7 préfectures et 6 provinces qui sont :les préfectures de CasaAnfa ,Ain
Choc Hay Hassani, Ain Sebaa HAY Mohammadi,Ben Msick Sidi Othmane, Sidi El Bernoussi
Zénata , El Fida Derb Soltane , Mohammadia ;et les provinces d’ Azilal,de Beni Mellal, de
*Le Nord Ouest avec 3 préfectures et 7 provinces qui sont :les préfectures de Rabat,Salé,
384
*Le Centre Nord avec 4 Préfectures et 5 provinces qui sont : Les préfectures Fes el jdid,
Dar Dbibagh , Fes Médina , Zouagha Moulay Yacoub , et les provinces d’Alhoceima , de
*Le Centre- Sud avec 2 préfectures et 4 provinces ; les 2 préfectures sont Meknes
remplacement du premier découpage qui finalement s’est révélé peu adéquat car répondant
385
REGIONS CHEF LIEU PREFECTURES PROVINCES
Oued Oued Oued Eddahab
Eddahab Eddahab
Lagouira
Laayoune Laayoune Laayoune ; Boujdour ;
–Boujdour Sakia Alhamra
L’Oriental Oujda
Oujda-Angad Angad Berkane;Taounat
Figuig ;Nador
Le grand Casablanca- Casa Anfa,Ain Sebaa Mohammedia
Casablanca _ Hay Mohameddi ;Ain
Chok Hay
Hassani ;Ben
Msik Sidi
Othmane ;El
Fida Derb Soltane ;
Mechouar ;Sidi
Bernoussi
Zenata
386
REGIONS CHEFS LIEUX PREFECTURES PROVINCES
387
ANNEXE 02
388
IDENTITE DU PROMOTEUR :
Nom et prénom :
Age :…………………………………………………………………………………………
Sexe :………………………………………………………………………………………..
Situation de familler :…………………………………………………………………………
Formations et
diplômes :………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Expériences professionnelles :
_organismes :……………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
389
Date de création :………………………………………………………………………………..
prévus :…………………………………………………..
Nombre d’associés :
Quelles sont les raisons qui vous ont amené à créer votre entreprise :
(metter une croix dans le cercle correspondant à votre choix)
_l’accomplissement de soi………………….O
390
_l’existence d’une opportunité …………….O
_Investissements :
rapide……….O lent…………..O
_Si votre projet n’a pas pas bénéficié d’un crédit bancaire ,quelles en sont les raisons ?
391
manque de garanties……… O dossier mal préparé …….O
_Si vous avez bénéficificié d’un crédit bancaire ,comment trouvez –vous les conditions du
difficiles et contraignantes……O
la location ……………...O
• -autres (à préciser)………………………………………………..O
392
PROCEDURES ADMINISTRATIVES
• _excellent ………O
• _bon …………….O
• _moyen………….O
• _mauvais……… . O
• _très mauvais……O
Quelles sont les organismes qui vous ont aidé pour créer votre entrepris
• _l’OFPPT………………………………………………. O
393
• _autres organismes public (les préciser)……………… O
• _formation …………………………………………….O
• _recherche de financement……………………………O
• _facilitation administrative……………………………O
• _suffisantes………...O
• _inadaptées ………..O
• _insuffisantes………O
• _insignifiantes…… ..O
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
394
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………….
395
ANNEXE 03
396
_ LISTE DES PROMOTEURS INTERVIEWES AVEC AGES , SEXE ET NATURE D’
ACTIVITES :
Statut Date de
Juridique Activite Principale Gérant Sexe Naissane
SARL Opticien.Commerce .Import- Export IH . M 1964
Entreprise .de Travaux .Divers et de
SARL AU Construction I CH F 1971
Marchand.de Piéce
SARL Détachés . Import-Export MY M 1964
SARL Promoteur Immobilier MA M 1948
Entreprise.de Transport de
SARL AU Voyageurs et de Marchandises HM F 1954
Tenant de Bazar
SARL AU d'Articles de Ménage Ch A M 1948
Marchand.d'Appareils de
SARL AU Radiophonie.Import-Export EM M 1965
Atelier.de Broderie .
SNC Vendeur en Gros BR M 1975
Location de Véhicules
SARL Automobiles SD M 1967
Fabrication.de vêtement
SARL confectionnés. Improt-Export ;Tout Commerce IS M 1975
Marchand.de Matériel
SARL Informatique MD F 1962
Entreprise.de Travaux .Divers et de
SARL Construction BD M 1961
397
Entreprise.d'Installation
SARL Eléctrique EA M 1953
Entreprise.de Travaux .Divers et de
SARL Construction EK M 1968
SARL Entrep.de Travaux .Divers AM M 1949
Entrepreneur de Services
SARL d'Information commerciale ZA M 1972
Exploitant de Service
SARL Mécanique D D M 1953
Fabrication.de Chaussures
SARL par Procedé Mécanique NM S M 1976
Marchand.de Quincaillerie .
SARL .Import-Export TM M 1966
SARL Entreprise.de Travaux .Divers LI M 1962
SARL Tenant Bureau d'Etude HA M 1953
SARL Enseignement Privée ES F 1967
SARL Patissier HM M 1969
Entreprise.de Travaux .Divers et de
SARL Construction YH M 1969
Import -Export.
SARL AU Marchand.de Materiaux de Construction BJ M 1968
Entreprise.de Services
SARL d'Information Commercial Négociant..Import-Export SA M 1964
Entreprise.de Travaux.Divers et de
SARL Construction BY M 1974
Fabrication.de Talons.Contreforts
ou autres Piéces pour Chaussures par Procédés
SARL Mécanique ZM M 1977
SARL Entreprise.de Travaux .Divers EH M 1965
Entreprise.de Travaux.Divers et de
SARL Construction CH L M 1965
Entrepreneur de travaux
SARL divers ID M 1972
SARL AU Promoteur Immobilier ST M 1949
Maitre d'Hotel.
SARL Restaurateur à la Carte TJD M 1959
Entrepreneur de
SARL travaux divers AA M 1959
398
SARL AU Commerce divers.Import-Export. Es A M 1967
Maitre d'Hotel.
SARL Restaurateur.Commerce.Import-Export BM M 1963
Entreprise.de Services
SARL d'Information (Installation Informatique) DB F 1969
Vente de Produits,
SARL AU Matériel dentaire, Médical et paramédical LH M 1962
SARL Negoce, Import-Export BON M 1971
Couture
SARL Vente en Gros GJ M 1961
Promoteur Immobilier,
SARL Imprimeur Typographe ..Import-Export MA M 1961
Entrep.de Travaux .Divers et de
SARL Construction EL R M 1973
.Import-Export. Entreprise. de
SNC Travaux.Divers .Marchand.de Grains en Gros RM M 1949
SARL Négoce .Import –Export Ak M 1972
Entrepreneur de travaux
SARL divers RA M 1972
Entrepreneur de
SARL travaux divers AA M 1974
Commerce.de Cassette ,
SARL AU Disques en Détail.Import-Export IY M 1971
Commerce d'appareils
SARL de Radiophonie El N M 1974
Commerce.de Carburant en
SARL Demi-Gros AS M 1958
Entrepreneur de
SARL travaux divers ID M 1959
Entrep.de Services
SARL d'Information (Installation Informatique) MA M 1952
SARL AU Import –Export. AM M 1974
Entreprise.de Travaux.Divers,
SARL AU Commerce.de Materiaux de Construction Ech-Ch M 1954
399
SARL AU Promotion Immobiliere BA M 1960
Verificateur de Materiel
SARL Appareil et Installation AS M 1968
SARL Cafe Service BM M 1950
SARL AU Import .Export SA M 1968
SARL Imprimerie-Papeterie, BS M 1967
SARL Restaurateur à la Carte AM M 1962
SARL AU Promotion Immobiliere LS M 1959
Travaux de Construction et
SARL Batiment BA M 1964
SARL AU Commerce. Import.Export El Z M 1973
Entreprise.de Nettoyage et
SARL Gardiennage MM M 1972
SARL AU Marchand de Produits Chimique AA M 1966
SARL Promotion Immobiliere BM M 1972
Entrep. de Travaux.Divers.
SARL Commerce.de Grains en Gros O A M 1957
Entrepreneur de
SARL travaux divers El M M M 1944
Entrepreneur de
SARL travaux divers GA M 1957
SARL Entrepreneur de travaux divers BA M 1956
SNC Commerce Divers SM M 1964
400
SARL Entreprise de travaux divers ou Construction BM M 1960
• Le grand Casa • 38
blanca
• Rabat / Salé / • 10
Zémour/ Zaer
• Tanger /Tétouan • 12
• Doukala/ Abda • 2
• Chaouia /Ouardigha • 2
• Fès/ Boulmane • 4
• Meknes /Tafilalt • 4
• Souss /Massa /Daraa • 6
• L’ Oriental • 4
• Le Sahara • 4
(3régions)(1)
• Tadla/ Azilal • 1
• Taza /Al • 1
Hoceima/Taounate
• Gharb / Chrarda / • 3
Béni Hssan
• Marrakech /Tensift • 9
/Al Haouz
(1)Laayoune /Boujdour /Sakia Al Hamra ; Guelmim/Smara et Oued Ed –
Dahab/Lagouira
401
_SYNTHESE DES STATISTIQUES
pourcentage 16 43 29 12
Hommes Femmes
93 % 7%
4. EXPERIENCE PROFESSIONNELLE
5. ACTIVITE
• Services : 48 %
• Commerce :31%
• BTP : 14 %
• Industrie :7%
6. FORMES JURIDIQUES
• SARL :68 %
402
• SARLAU : 27%
• SNC : 8%
403
ANNEXE 04
PARC D’ENTREPRISES AU MAROC
404
NOMBRE D’ENTREPRISES ESTIME ,en 2001 , 2002, 2003 et 2004
A PARTIR DES DONNEES du RC C:
405
NOMBRE D’UNITES REPARTIES EN FONCTION DES SECTEURS
D’ACTIVITE :
406
ANNEXE 05
407
MODELE MATHEMATIQUE DE PREVISION DU NOMBRE DES DEFAILLANCES
DES ENTREPRISES JUSQU’EN 2010
Année Nbre de
(x ) défaillances
x² Y² xy
(y )
1
288 1 82944 288
2
197 4 38809 394
3
125 9 15625 375
4
253 16 64009 1012
5
582 25 338724 2910
6
512 36 262144 3072
Total
1957 91 802255 8051
408
_Méthode de calcul des prévisions :
y = ax +b
avec
∑XY_ ∑x ∑ y
a= ____________
n ∑x² _ (∑x)²
6 X 8051 _ 1957 X 21
a= ____________________= 68.65
6 X 91 _ 21 X 21
y = 68.65 x + 85.89
409
Le calcul à travers cette équation nous donne le tableau suivant :
410
ANNEXE 06
CHARTE DE L’INVESTISSEMENT
411
CHARTE DE L’INVESTISSEMENT
Loi-cadre n0 18-95
TITRE PREMIER
Objectif de la charte d’investissement
Article premier
constitution ,les objectifs fondamentaux de l’action de l’état pou les dix années à venir en vue
Article 2
Les mesures prévues par cette charte tendent à l’incitation à l’investissement par :
_la réduction des taux d’imposition sur les revenus et les bénéfices ;
_le renforcement des garanties accordées aux investisseurs en aménageant les voies de
_la promotion des places financières offshore , des zones franches d’exportation et du
412
régime de l’entrepôt industriel franc ;
_une meilleure répartition de la charge fiscale et une bonne application dews régles de
accordées
-promouvoir l’emploi ;
-protéger l’environnement .
TITRE II
Mesures d’ordre fiscal
Droit de douanes
Article 3
-les biens d’équipement , matériels et outillages ainsi que leurs parties ,pièces détachées et
sement sont passibles d’un droit d’importation à un taux minimum de 2.5 % ad valorem ou à
visés ci-dessus sont exonérés du prélèvement fiscal à l’importation en tenant compte des
413
Taxe sur la valeur ajoutée
Article 4
Sont exonérés de la taxe sur la valeur ajoutée à l’intérieur et à l’importation ,les biens
ouvrant droità déduction conformément à la législation relative à la taxe sur la valeur ajoutée .
Les entreprises assujetties qui ont acquitté la taxe à l’occasion à l’occasion de l’importation
Taxe .
Droit d’enregistrement
Article 5
Sont exonérés des droits d’enregistrement les actes d’acquisition des terrains destinés à la
deuxième alinéa ci-dessus ,sous réserve de la réalisation du projet dans un délai maximum de
constructions ;
b)la première acquisition des constructions visées ci-dessus par des personnes physiques
414
Participation à la solidarité nationale
Article 5
L’impôt de la participation à la solidarité nationale lié à l’impôt sur les sociétés est
supprimé .
Toutefois , les bénéfices et revenus totalement exonérés de l’impôt sur les sociétés en
vertu des législations présentes ou futurs instituant des mesures d’encouragement aux
une contribution égale à 25% du montant de l’impôt sur les sociétés qui aurait été exigible en
l’absence d’exonération .
Article 7
exonération totale de l’impôt sur les sociétés pendant une période de cinq ans et une réduction
en devises .
C-Les entreprises qui s’implantent qui s’implantent dans les préfectures ou provines dont
Le niveau d’activité économique exige un traitement fiscal préferentiel ,bénéficient d’une ré-
duction de 50 % de l’impôt sur les sociétés pendant les cinq premières exercices suivant la
date de leur exploitation ,à l’exclusion des établissements stables des sociétés n’ayant pas leur
415
siège au Maroc ,attributives des marchés de travaux ,de fournitures ou de services, des établis-
D-Les entreprises artisanales , dont la production est le résultat d’un travail essentiel-
lement manuel , bénéficiant d’une réduction de 50% de l’impôt sur les sociétés pendant les
cinq premièrs exercices suivant la date de leur exportation , et ce ,quel que soit le lieu de leur
implantation .
Article 8
A-Il est procédé à un réaménagement des taux du barème de l’impôt général sur le
leur chiffre d’affaires à l’exportation ,d’avantages particuliers pouvant aller jusqu’à l’exonéra-
tion totale de l’impôt général sur le revenu pendant une période de cinq ans et d’une réduction
Toutefois ,en ce qui concerne les entreprises exportatrices de services ,les exonérations et
C-Les entreprises qui s’implantent dans les préfectures ou les provines dont le niveau d’
50 % de l’impôt général sur le revenu pendant les cinq premièrs exercices suivant la date de
Leur exploitation , à l’exclusion des établissements stables des entreprises n’ayant pas leur
D-Les entreprises artisanales ,dont la production est le résultat d’un travail essentiellement
416
manuel ,bénéficient d’une réduction de 50 % de l’impôt général sur le revenu pendant les cinq
premiers exercices suivant la date de leur exploitation et ce,quel que soit le lieu de leur imp-
lantation .
E-Le bénéfice des avantages prévus ci-dessus est subordonné à la tenue d’une comptabi-
Amortissements dégressifs
Article 9
Sont maintenues pour les biens d’équipement et pendant la période visée à l’article premier
ci-dessus , les mesures prévues par la législation relative à l’impôt sur les sociétés à l’impôt
Article 10
Sont considérées comme charges déductibles , les provisions constituées dans la limite de
20% du bénéfice fiscal ,avant impôt , par les entreprises en vue de la réalisation d’un investis-
véhicules de tourisme .
Sont maintenues comme charges déductibles ,les provisions constituées par les entreprises
Les provisions susvisées utilisées conformément à l’objet pour lequel elles ont été consti-
417
tuées sont reportées sur un compte provisionnel intitulé « provisions d’investissement ».
Les montants inscrits dans le compte « provisions d’investissement » ne sont utilisés que :
Article 11
En vue d’encourager la constitution de logements sociaux, est exonéré de la taxe sur les
profits immobliers, le profit réalisé par les personnes physiques à l’occasion de la première
cession de locaux à usages d’habitation, sous reserve que la session locaux n’ait pas un
Article 12
Est exonéré de l’impôt des patentes, toute personne physique ou morale exerçant au
Maroc une activité professionnelle, industrielle ou commerciale, et ce, pendent une période
Sont exclus de cette exonération les etablissements stables des sociétés et entreprises
services , les etablissements de crédit, les entreprises d’assurance et les agences immoblière
418
Taxe urbaine
Article 13
Sont exonérés de la taxe urbaine les constructions nouvelles, les additions de constructions
ainsi que les appareils faisant partie intégrante des etablissements de productions de biens ou
de services, et ce, pendant une période de cinq années suivant celle de leur achèvement ou de
leur installation.
Sont exclus de cette exonération les etablissements, entreprises et agences visés au dernier
Fiscalité locale
Article 14
En ce qui concerne la fiscalité locale ,il est procédé à une simplification et une harmonisa-
tion des taux maximim et des assiettes imposables et à leur adaptation aux nécéssités de déve-
loppement et d’investissement .
TITRE III
Article 15
-la liberté de transfert des bénéfices et des capitaux pourles personnes qui réalisent des in-
vestissements en devises ;
saires à l’investissement ;
419
-l’orientation et l’assistance des investissements dans la réalisation de leurs projets ,et ce,par
ments .
Article 16
Les personnes physiques ou morales de nationalité étrangère ,résidents ou non ,ainsi que les
personnes physiques marocaines établies à l’étranger ,qui réalisent au Maroc des investisse-
ments financés en devises ,bénéficient pour lesdits investissements ,sur le plan de la règle-
mentationdes changes ,d’un régime de convertibilité leur garantissant l’entière liberté pour :
-le transfert des bénéfices nets d’impôts sans limitation de montant ni de durée ;
Article 17
Les entreprises dont le programme d’investissement est très important en raison de son
montant ,du nombre des emplois stables à créer ,de la région dans laquelle il doit être réalisé,
ronnement ,peuvent conclure avec l’état des contrats particuliers leur accordant ,outre les
avantages prévus dans la présente loi-cadre et dans les textes pris pour son application ,une
420
Les contrats visés ci-dessus peuvent comporter des clauses stipulant qu’il sera procédé au
Article 18
destiné à comptabiliser les opérations afférentes à la prise en charge par l’état du coût des
avantages accordés aux investisseurs dans le cadre du régime des contrats d’investissement
visés à l’article précédent ainsi qu’aux dépenses nécessitées par la promotion des investis-
sements .
Zones industrielles
Article 19
Dans les provinces ou préfectures dont le niveau de développement économique justifie une
aide particulière de l’état , celui-ci prend en charge une partie du coût d’aménagement des
Article 20
Chaque zone industrielle ,dont l’importance de la superficie le justifie ,est dotée d’un comité
et au maintien de la sécurité à l’intérieur de la zone ainsi qu’à la bonne application des clauses
421
Accueil et assistance des investisseurs
Article 21
Il est institué un organe administratif chargé de l’accueil ,de l’orientation ,de l’information
Article 22
réalisation des investissements . Dans tous les cas où le maintien d’une autorisation admini-
strative pour l’octroi d’avantages prévus par la présente loi-cadre s’avère nécessaire ,cette
autorisation est censée être accordée lorsque l’administration aura gardé le silence sur la suite
Dispositions transitoires
Article 23
Sont maintenus les droits acquis par les investisseurs en ce qui concerne les avantages dont
ils bénéficient en vertu des législations instituant des mesures d’encouragement aux investis-
sements ,lesquels avantages demeurent en vigueur jusqu’à expiration de la durée ,et aux con-
422
TITRE IV
Secteur agricole
Article 24
Les dispositions de la présente loi-cadre ne sont pas applicables au secteur agricole dont le
régime fiscal ,notamment celui relatif aux investissements ,fera l’objet d’une législation parti-
culière .
TITRE V
Mesures d’application
Article 25
La présente loi-cadre sera mise en vigueur conformément aux textes législatifs et régle-
saires à la réalisation des objectifs définis dans la présente loi-cadre à compter de la loi de fi-
423
ANNEXE 07
CHARTE DE LA PME
424
ANNEXE : CHARTE DE LA PME
ENTREPRISE
Dahir n° 1-02-188 du 12 joumada I 1423 (29 juillet 2002) portant promulgation de la Ioi
52-00 formant charte de la petite et moyenne entreprise.
Que l’on sache par les présentes — puisse Dieu en élever et en fortifier la teneur I
Est promulguée et sera publiée au Bulletin Officiel, a la suite du présent Dahir, la loi
53-00 formant charte de la petite et moyenne entreprise, telle qu’adoptée par la Chambre des
conseillers et la Chambre des représentants
Pour contreseing
Le Premier Ministre
ABDERRAHMAN Y0USS0UFI
Loi n° 53-00
formant charte de la petite et moyenne entreprise
PREAMBULE
425
nécessaire, tant sur le plan du financement et de la formation que des infrastructures
d’implantation et des incitations fiscales a 1 investissement.
La PME doit toutefois être différenciée dans son traitement par rapport a la grande
entreprise et un soutien spécifique, mieux adapté à ses besoins doit lui être apporté. En raison
de la fragilité de ses structures et la faiblesse de ses moyens, la PME demeure en effet plus
exposée aux contraintes de son environnement général dont elle subit, plus que la grande
entreprise, les aléas et les incertitudes. Cela se traduit par un taux d’échec élevé pour les
nouvelles entreprises et par un niveau de compétitivité et des performances insuffisants pour
les PME existantes.
Aussi une nouvelle politique de promotion spécifique à la PME doit-elle être initiée.
La loi formant charte de la PME constitue à cet égard, le cadre de référence de l’action que
compte mener l’Etat, en partenariat avec les acteurs privés dans les années à venir.
Le succès de cette politique ainsi que son efficacité exigent qu’elle Soit élaborée, mise
en oeuvre et coordonnée en relation avec toutes les parties concernées , sur la base des
principes de la concertation, de la participation et de la transparence.
Dans ce cadre, il sera créé une Agence nationale pour la promotion de la PME qui sera
instituée sous la forme d’un établissement public doté d’une structure légère et s’appuyant,
pour la mise en oeuvre de ses missions, sur le réseau des institutions publiques et privées de
promotion existantes tout en les dynamisant et en coordonnant leurs actions; de même qu’il
sera établi un cadre juridique plus adéquat pour les associations de soutien des PM E ,
lesquelles pourront bénéficier du statut d’associations reconnues d’utilité publique.
L’Etat engagera en faveur des PME des réformes visant l’allègement et la simpli-
fication des règles juridiques et des procédures administratives notamment dans les domaines
commercial , fiscal , comptable , de la législation des sociétés, des relations du travail et en
matière de sécurité sociale ainsi que dans le domaine des marchés publics.
L’Etat veillera à favoriser l’accès des PME aux marchés- publics. Il appuiera auprès
des administrations, des organismes publics et des collectivités locales, les efforts des PME en
vue de participer plus activement à la commande publique. IL veillera à réduire les délais de
paiement des PME attributaires de commandes publiques.
Pour leur part, les PME sont tenues , pour être en mesure de participer à cette action
commune, de s’organiser dans des structures représentatives dynamiques. Elles doivent four-
nir un effort important en matière de création d’emplois, de modernisation et de compétitivité,
par la formation , l’amélioration de l’encadrement et le développement des ressources hu-
maines, par la promotion de la qualité, la recherche développement, l’utilisation de technolo-
426
gies modernes, la préservation de l’environnement , ainsi que’ par une gestion saine et trans-
parente,”conformément aux règles morales régissant une entreprise citoyenne.
A son rôle classique de création d’emplois .et de valeur ajoutée, s’ajoute celui de la répartition
des richesses, de formation et d’insertion . La PME devient ainsi un centre sur lequel se crista-
lisent plusieurs .fonctions : économique , sociale et culturelle, qui caractérisent une économie
performante et solidaire.
TITRE PREMIER
DISPOSITIONS GENERALES
Article Premier
La qualité de PME est reconnue , sur sa demande , à l’entreprise qui remplit les
conditions prévues à l’article premier ci-dessus.
427
La qualité de PME donne lieu à une identification dont la procédure est fixée par
voie régle- mentaire . Cette identification doit être produite pour bénéficier des avantages
prévus aux articles 22 et 24 de la présente loi.
Article 3
TITRE II
CADRE INSTITUTIONNEL DE PROMOTION DE LA PME
CHAPITRE PREMIER
AGENCE POUR LA PROMOTION DE LA PME
-assister les PME ,en relation avec l’administration et les organismes publics con-
cernés , dans les domaines de l’accès aux marchés extérieurs ,de l’acquisition des nouvelles
technologies et du développement de l’innovation et de la qualité ;
428
-entreprendre toute action de sensibilisation , d’information et d’assistance auprès
administrations , des collectivités , locales et des organismes publics concernés , en vue de
promouvoir et faciliter l’accès des PME aux marchés publics ;soutenir et appuyerl’action des
PME dans ce domaine ;
-donner son avis sur les demandes de reconnaissance d’utilité publique présentées
par les associations prévues à l’article 20 de la présente loi ;
Pour l’exécution de ses missions , l’agence peut conclure des accords de parte-
nariat avec les administrations , les collectivités locales , les établissements publics , les
chambres et organisations professionnelles , les organisations à but non lucratif , les établis-
sements d’éducation et de formation publics et privés et les associations de soutien des
PME visées à l’article 20 ci-dessous.
429
Article 6
Article 7
A cet effet, le conseil règle par ses délibérations les questions générales intéressant
l’agence, et notamment:
— élabore les plans de développement des activités de l’agence;
— arrête les programmes prévisionnels des opérations;
— approuve les contrats programmés et les conventions de partenariat conclues par
l’agence dans le cadre de ses attributions;
— arrête le budget annuel le l’agence et les modifications dont il peut faire l’objet;
— approuve les comptes financiers de .l’agence;
— accepte les dons et legs;
— élabore le statut du personnel de l’agence et le soumet à approbation
conformément à la réglementation en vigueur.
Le conseil se réunit sur convocation de son président aussi souvent que les besoins
de l’agence l’exigent et au moins deux fois par an:
- avant le 30juin pour arrêter les etats de synthèse de l’exercice clos ;
- avant le 15 octobre pour examiner et arrêter le budget et le programme
prévisionnel de l’exercice suivant.
Article 8
430
Les décisions sont prises à la majorité des voix. En cas de partage égal des voix, celle du
président est prépondérante.
Article 9
Le conseil d’administration peut décider la création de tout comité dont il est fixé
la composition et les modalités de fonctionnement et auquel il peut déléguer une partie de ses
pouvoirs et attributions .
Article 10
Le comité d’éligibilité, qui est présidé par le directeur de l’agence, est composé de:
- quatre représentants de l’administration;
- deux représentants des chambres professioimelles;
- deux représentants des associations et organisations à but non lucratif choisis en
raison de leur compétence et de leur expérience dans le domaine de la promotion
des PME.
Article 11
Il règle les questions pour lesquelles il aura reçu délégation du conseil d’administra-
tion.
Article 12
431
Le budget de l’agence comprend:
— En recettes:
* Les revenus provenant de ses activités;
* Les avances remboursables du Trésor et des collectivités locales;
* Le produit des emprunts intérieurs et extérieurs;
* Les subventions de l’Etat, des collectivités locales et de tout organisme national ou
international de droit public ou privé;
* Les dons, legs et produits divers;
* Et toutes autres recettes qui peuvent lui être attribuées ultérieurement par voies
législative et réglementaire.
2— En dépenses:
* Les dépenses d’investissement; ~
* Les dépenses de fonctionnement; p
* Les remboursements des avances et emprunts;
* Les subventions et contributions accordées par l’agence.
Article 13
Par dérogation aux dispositions du dahir n° 1-59-271 du 17 chaoual 1379 (14 avril
1960) organisant le contrôle financier de l’Etat sur les offices , établissements publics et
sociétés concessionnaires ainsi que sur les sociétés et organismes bénéficiant du concours
financier de l’Etat ou de collectivités publiques , tel qu’il a été modifié ou complété, l’agence
est soumise à un contrôle financier à posteriori de l’état visant à apprécier la conformité de la
gestion de cet établissement à la mission et aux objectifs qui lui sont assignés, ses perfor-
mances techniques et financières ainsi qu~ la régularité des actes de gestion du directeur.
Article 14
Ce contrôle est exercé par une commission d’experts et par un comptable désignés
par le ministre des finances.
Article 15
Sont, tous les six mois, soumis à l’appréciation de la commission visée à l’article 14
ci-dessus, les mesures d’exécution du budget , les modalités de passation et de réalisation des
marchés de travaux , de fournitures ou de services conclus par l’agence , les conditions des
acquisitions immobilières réalisées par cette dernière, les conventions passées avec les tiers,
l’utilisation des subventions qu’elle a reçues ou accordées , l’application , du statut du
personnel.
La commission examine les états financiers annuels de l’agence. Elle formule une
opinion sur la qualité du contrôle interne de l’agence. Elle s’assure également que les états
financiers donnent une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et des résultats
432
de l’agence.
Article 16
.
Pour l’exécution de sa mission , la commission peut à tout moment exercer tous
pouvoirs d’investigation sur place. Elle peut procéder à toutes enquêtes, demander communi-
cation ou prendre connaissance de tous documents ou titres détenus par l’agence.
La commission établit des rapports sur ses travaux qui sont communiqués à l’autorité
gouvernementale de tutelle, au ministre chargé des finances et aux membres du conseil d’ad-
ministration.
Article 17 ..
Article 18
Article 19
Outre le personnel qu’elle peut recruter conformément au statut de son person-
nel, l’agence peut se voir détacher , en vertu des dispositions législatives en vigueur, des
fonctionnaires et agents des administrations publiques
CHAPITRE II
LES ASSOCIATIONS DE SOUTIEN A LA PME
Article 20
433
le développement des PME, notamment par
- la mise a la disposition des PME , des services d’assistance technique, de con-
seil spécialisé , d’information et de formation pour la création , le démarrage et
le développement de l’entreprise,
- le soutien a la constitution de groupements ou de réseaux de PME, en vue d’ex-
ploiter en commun les moyens et d’améliorer les conditions d’acces des PME
aux nouvelles technologies et à de nouveaux marchés,
- la mise en oeuvre des moyens pouvant faciliter le financement des PME , notam-
ment sous forme de fonds de garantie ou de cautionnement mutuel;
- la mise en oeuvre des moyens pour l’aménagement de terrains et locaux profes-
sionnels la création de pépinleres d’entreprises et de parcs technologiques
Les associations prevues a l’alinéa premier ci-dessus sont reconnues d’utilité publi-
que conformément aux dispositions du dahir n°1-58-376 du 3 joumada 11378 (15 Novembre
1958) réglementant le droit d’association, tel qu’il a éte modifié et complété, sous reserve de
la consultation des chambres professionnelles concernées et de l’Agence nationale pour la
promotion de la PME dans les deux mois suivant le dépôt de la demande de reconnaissance
d’utilité publique.
Article 21
TITRE III
CHAPITRE PREMIER
MESURES D’ORDRE FINANCIER, FONCIER ET ADMINISTR4TIF
Article 22
Peuvent bénéficier d’une prise en charge par l’état d’une partie des dépenses
afférentes aux prestations de services qui leur sont rendues en matière d’information, de
conseil,d’assistance technique, d’expertise et de formation en gestion de l’entreprise, les PME
en cours de création ainsi que celles qui justifient de trois années d’activité au plus et qui
remplissent les conditions suivantes
434
b) Pour les entreprises nouvelle créées le programme d’investissement initial
global ne doit pas excéder cinq millions de dirhams et le ratio d’investissement par emploi
doit être inferieur ou égal a cent mille dirhams;
c) Pour les entreprises existantes l’entreprise doit avoir pour les deux derniers
exercices un effectif permanent employé ne depassant pas cinquante personnes et justifier
pour les dits exercices
- soit d’un total de bilan annuel n’excédant pas dix millions de dirhams,
- soit d’un chiffre d’affaires annuel hors taxes n’excédant pas quinze millions de
dirhams
Peuvent également bénéficier d’une prise en charge d’une partie des dépenses affé-
rentes qu’elles engagent en vue de :
- l’amélioration de la qualité de leurs produits et services par un processus certifica-
tion de la qualite, de normalisation ou d’acquisition de nouvelles technologies,
- la recherche-développement et l’innovation dans le but de mettre au point de nou-
veaux produits ou de nouveaux procédés,
- la constitution de groupements ou d’associations de PME dont l’objet est l’accès à
la commande publique et aux marchés extérieurs ou l’approvisionnement en
produits et services
les PME qui justifient de plus de trois années d’activité après leur constitution et qui
remplissent les conditions suivantes :
* justifier pour les deux derniers exercices, soit d’un total de bilan annuel compris entre
dix et cinquante millions de dirhams, soit d’un chiffre d’affaires annuel hors taxes
compris entre quinze millions de dirhams et soixante-quinze millions de dirhams,
* employer au cours des deux derniers exercices un effectif permanent compris entre
vingt et deux cents personnes
Article 23
Ces programmes d’action font l’objet de conventions conclues entres les organismes
,collectivités et associations visés au précédent alinéa et l’Agence nationale pour la promotion
de la PME .
435
charges des coûts des prestations de services visés à l’article 22 ci-dessus ;
d) les moyens par lesquels l’agence s’assure du suivi des programmes ,du bon
emploi des fonds et de la conformité de leur destination et de leur usage aux
dispositions de la présente loi et des textes pris pour son application .
Peuvent conclure les conventions précitées ,les organismes ,collectivités et
associations visés au premier alinéa ci-dessus ,qui remplissent les conditions
suivantes :
Les modalités de conclusion et d’exécution des conventions ainsi que les modalités
d’établissement des programmes d’action prévus au présent article sont fixés par voie
réglementaire .
Aménagements fonciers
Article 24
L’Etat peut prendre en charge une partie des dépenses liées à l’aménagement, par
les promoteurs , de terrains et locaux professionnels destinés aux PME , ainsi qu’à la
création de pépinières d’entreprises et de parcs technologiques en vue d’accueillir les PME
innovantes ou utilisant des technologies avancées.
Les taux de cette prise en charge peuvent varier selon les zones définies ou qui
seront définies dans le cadre de la législation et la réglementation relatives à l’aménage-
ment du territoire.
Les programmes de prise en charge font l’objet de conventions entre les promo-
teurs visés au 1er alinéa ci-dessus et l’Agence nationale pour la promotion de la PME.. Ces
conventions peuvent prévoir notamment que la cession ou la location des terrains ou
locaux aménagés aux créateurs d’entreprises s’effectue à prix préférentiel.
a)les objectifs, les conditions de réàlisation et les résultats attendus des program-
mes précités;
b)les obligations incombant aux PME bénéficiaires des programmes et les condi-
tions d’exclusion de leur bénéfice en cas de non respect de ces obligation ;
c) les conditions et les modalités d’octroi de l’aide de l’Etat au titre de la prise en
436
charge des dépenses d’aménagement visées au présent article;
d) les moyens par lesquels l’agence s’assure du suivi des programmes ,du bon
emploi des fonds et dela conformité de leur destination et de leur usage aux dis-
positions de la présente loi et des textes pris pour son application..
Peuvent conclure les conventions prévues à l’alinéa précédent les promoteurs qui
remplissent les conditions ci-après:
- disposer des qualifications requises et des moyens techniqties et financiers néces-
saires à la réalisation des programmes d’aménagement proposés;
- justifier d’une expérience d’au moins cinq ans lorsqu’il s’agit d’aménagement et/
ou de gestion de zones d’implantation de terrains ou de locaux professionnels et
d’au moins deux ans lorsqu’il s’agit d’aménagement et /ou de gestion de pépi-
nières d’entreprises et de pârcs technologiques;
- présenter un programme d’aménagement conforme aux orientations et aux
normes arrêtées annuellement par l’Agence nationale pour la promotion de la PME
en matière d’aménagements visés au présent article.
Les modalités de conclusion et d’exécution des conventions ainsi que les modalités
d’établissement des programmes d’aménagement prévus au présent article sont fixées par
voie réglementaire.
Article 25
CHAPITRE II
DISPOSITIONS RELATIVES AU FINANCEMENT DES PME
Article 26
Article 27
437
personnalité morale, a pour objet la détention en copropriété pour une part supérieure à la
moitié de son actif total, de titres de capital ou de créances émis par des sociétés de capitaux
ayant la qualité de PME au sens de l’article premier de la présente loi et non inscrites à la cote
de la bourse des valeurs.
Les parts sociales émises par le fonds en représentation des apports sont souscrites
par les porteurs qui ne peuvent en demander le rachat avant un délai minimum fixé par le
règlement du fonds conformément à la législation qui lui est applicable.
Article 28
La société d’investissement en capital ( SIC ) est une société anonyme qui a pour
objet exclusif la gestion d’un portefeuille composé pour une part supérieure à la moitié de son
actif total, de valeurs mobilières sous forme de prises de participations dans le capital de
sociétés de capitaux ayant la qualité de PME au sens de l’article premier de la présente loi,
non inscrites à la côte de la bourse des valeurs.
Les conditions d’émission, de souscription et de rachat des actions de la SIC par ses
souscripteurs ou actionnaires sont fixées par ses statuts conformément à la législation qui lui
est applicable.
Article 29
Des sociétés régionales de financement des PME peuvent être créées en application
de l’article 10, 3e alinéa du dahir portant loi n 1-93-147 du 15 moharrem 1414 ( 6 juillet1993)
relatif à l’exercice de l’activité des établissements de crédit et de leur contrôle et de la
présente loi.
Les sociétés régionales de financement des PME exércent leurs activités dans le
cadre de la région, telle que définie par la loi n.47-96 relative à l’organisation de la région.
Elles ont pour objet exclusif 1’octroi de prêts destinés au financement des besoins
d’investissement et d’exploitation des PME.
Les sociétés régionales de financement des PME qui réalisent au moins 75% de leur
activité, dans des provinces ou préfectures dont le niveau de développement justifie une aide
particulière de l’état, peuvent être autorisées à émettre des emprunts avec la garantie de l’état..
Article 30
438
constituée conformément à la loi n° 24-83 fixant le statut général des coopératives et les
missions de l’Office du développement de 1a coopération , par dérogation aux dispositions de
ses articles premiers et 13 , par des PME répondant à la définition de la présente loi et dont
l’objet est l’exercice au profit exclusif de ses membres de l’activité d’établissement de crédit
telle que définie par le dahir portant loi n° 1-93-147 du 15 moharrem 1414 (6juillet 1993) pré-
cité.
Article 31
Au sens de la présente loi sont considérés comme organismes de capital risque, les
sociétés de capital risque et les fônds communs de placement à risque.
Article 32
Article 34
Les fonds communs de placement à risque (FCPR) sont des fonds communs de place-
ment (FCP) tels que définis par le dahir n° 1-93-213 du 4 rabii 111414 (21 septembre 1993)
relatif aux organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM). Les disposi-
tions du dahir portant loi précité sont applicables aux FCPR sous réserve des dérogations et
conditions prévues par une loi spécifique.
Article 35
L’actif d’un FCPR doit être constitué de façon constante , à concurrence de50 % au
moins en actions , parts et certificats d’investissement de toutes formes de dettes convertibles
ou remboursables en actions d’entreprises ayant la qualité de PME elle que définie par la
439
présente loi.
Tous autres critères que ceux prévus par la définition de l’article premier de la pré-
sente loi et nécessaires pour l’admission des PME dans le calcul de l’affectation minimale de
50 % visé ci-dessus seront définis par une loi spécifique.
Article 36
Article 37
Des prêts peuvent être acdordés par les établissements bancaires ou tout autre
établissement financier agréé à cette fin par le ministre chargé des finances, aux
entrepreneurs remplissant les conditions prévues à l’article 38 ci-après. Les prêts et les
établissements précités sont désignés, dans la suite de la présente loi, sous les
dénominations respectives de prêts et établissements intervenants.
Article 38
Peuvent bénéficier des prêts visés à l’article 37 ci-dessus, les jeunes entrepreneurs à
titre individuel ou les sociétés et les coopératives constituées par ces derniers.
Les jeunes entrepreneurs à titre individuel ainsi que les actionnaires de sociétés et les
porteurs de parts de coopératives susvisés doivent remplirles conditions d’éligibilité
suivantes
* être de nationalité marocaine;
* être âgés de 20 ans au moins et de 45 ans au plus,à la date de leur demande
d’octroi de prêt, Toutefois, au cas où le prêt est accordé dans le cadre d’une société
ou d’une coopérative, une dérogation à la limite d’âge de 45 ans peut être admise au
bénéficie d’un seul associé;
* présenter un projet viable de première installation ou de création. Toutefois, les
projets d’extension peuvent être admis dans les conditions prévues par l’article 39
ci-après.
Par dérogation aux dispositions de l’article 12 de la loi n° 24-83 fixant le statut général
des coopératives et les missions de l’Office du développement de la coopération , les
coopératives visées à l’alinéa premier du présent article peuvent ne comprendre que trois
membres.
Article 39
Il n’est accordé, dans le cadre de la présente loi, qu’un seul prêt par personne physique
ou personne morale visée à l’article 38 ci-dessus. Cependant, des crédits peuvent être
accordés dans le cadre d’une extension, à tout nouveau associé ou détenteur de parts à
condition que ces derniers soient éligibles conformément aux dispositions de l’article 38 ci-
440
dessus et que le cumul du crédit initial, et du nouveau crédit n’excède pas le plafond fixé par
l’article 40 ci-dessous.
Article 40
Tout projet retenu peut bénéficier d’un prêt d’un montant égal au maximum à un
million de dirhams de son coût total lorsqu’il s’agit d’un projet individuel et trois millions de
dirhams dans le cas de projets à réaliser par des sociétés ou des coopératives.
Article 41
Les prêts sont accordés, par les établissements intervenants, aux conditions ci-après :
- une durée minimale de 7 ans, sauf si le bénéficiaire préfère rembourser le
prêt, en totalité ou en partie, ayant l’expiration de cette durée;
- un différé de remboursement du principal d’une durée qui ne peut être
inférieure à deux ans;
- un taux d’intérêt tenant compte de la garantie prévue à l’article 43 ci-
dessous.
Article 42
Article 43
Article 44
Lorsque le prêt devient immédiatement exigible pour quelque motif que ce soit,
l’établissement intervenant peut demander la mise en jeu de la garantie accordée par le Fonds
prévu à l’article 43 ci-dessus dans les conditions et~ selon les procédures prévues par la
convention visée à l’article 46 ci-après.
441
L’Etat se substitue , dans ses droits de créancier,à l’établissement intervenant qui a
bénéficié du remboursement~ de la part garantie du prêt et le produit des sommes récupérées
est versé au crédit du Fonds de garantie.
Article 45
Le Fonds de garantie visé à l’article 43 ci-dessus est géré pour le compte de l’Etat
par un ou plusieurs organismes de garantie sur la base d’une convention conclue à cet effet
avec l’Etat.
Article 47
L’Etat participe, par le biais du Fonds pour la promotion de l’emploi des jeunes,
au financement des actions ci-après au profit des jeunes entrepreneurs ;
- l’achat , la location et l’équipement des terrains susceptibles d’accueillir des
locaux à usage professionnel, destinés à la vente ou à la location à des prix préférentiels;
- l’achat , la location et l’équipement de locaux et ouvrages nécessaires à la pro-
motion des activités professionnelles;
- l’aménagement et l’équipement de terrains agricoles en ouvrages de petite et
moyenne hydraulique au profit soit de jeunes exploitants agricoles ayant droit à des terrains
collectifs, soit de lauréats des établissements de formation agricple sur les terrains acquis ou
loués par ces derniers.
L’Etat , par le biais du Fonds pour la promotion de l’emploi des jeunes, accorde
aux établissements et organismes susceptibles d’assurer une formation spécifique , des
subventions pour le financement d’actions de formation complémentaire destinées aux
jeunes entrepreneurs.
L’Etat , par le biais du Fonds pour la promotion de l’emploi des jeunes, accorde
des subventions aux chambres professionnelles et aux organismes de formation et à
d’autres organismes publics ou privés , en vue de la mise en place de moyens destinés à
assurer aux jeunes entrepreneurs des actions d’information et d’assistance en matière de
conception, d’évaluation, de réalisation et de suivi de projets d’investissement.
442
Article 48
Article 49
Fonds de garantie
Article 50
Des fonds de garantie spécifiques aux besoins des PME , notamment des très
petites entreprises et des entreprises innovantes , seront mis en place. Ces fonds seront gérés
par les organismes de~garantie publics et privés dans des conditions qui seront fixées par voie
réglementaire.
TITRE IV
DISPOSITIONS D’ORDRE FISCAL
Article 51
Dans les conditions et limites fixées par la loi de finances, des déductions de la
base imposable à l’impôt général sur le revenu, égales ou inférieures au montant de leur sous-
cription , peuvent être accordées aux personnes physiques ayant souscrit en numéraire au
capital d’une PME qui se tràuve en liquidation dans les cinq ans suivant sa constitution ou son
redressement.
Article 52
Dans les conditions et limites fixées par la loi de finances, une réduction de
l’impôt général sur le revenu est accordée aux personnes physiques qui souscrivent en
numéraire au capital initial ou aux augmentations de capital d’une PME ainsi qu’à celles qui
souscrivent en numéraire au capital initial ou aux augmentations de capital d’une société
d’investissement en capital , d’une société régionale de financement des PME ou à des parts
d’un fonds collectif d’investissement en capital, tels que prévus aux articles 27, 28 et 29 de la
présente loi.
Article 53
443
physiques ou morales constituent des charges déductibles conformément aux dispositions de
l’article 9 (I) de la loi n 17-89 relative à l’impôt général sur le revenu et de l’article 7 (9, b) de
la loi n 24-86 instituant un impôt sur les sociétés.
Article 54
Article 55
de la présente loi sera le même que celui applicable aux organismes de placement collectif en
valeurs mobilières (OPCVM) et ce , dans les conditions et selon les taux fixés par la loi de
finances.
Les avantages fiscaux prévus à l’alinéa précédent sont cumulables, selon les
modalités fixées par une loi de finances, avec ceux prévus à l’articl~2 ci-dessus.
TITRE V
DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET DIVERSES
Article 56
Article 57
444
Article 58
Article 59
d’entrée en vigueur de la présente loi, est transféré à l’Agence nationale pour la promotion de
la PME.
Le personnel transféré en vertu de l’alinéa précédent sera intégré dans les cadres
de l’Agence nationale pour la promotion de la PME.. Dans l’attente de la mise en vigueur du
statut particulier du personnel de l’agence , ce personnel demeure régi par le statut particulier
qui lui était appliqué à la date de son transfert.
Article 60
Article 61
Article 62
Est abrogé ‘le dahir portant loi n 1-73-323 du 4 joumada 1139 ( 3juin 1973) transformant le
Bureau d’études et de participations industrielles en Office pour le développement industriel.
Nota: Le texte en langue arabe à été publié dans l’édition générale du « Bulletin
Officiel n° 5031 du lûjoumada II 1423 (19 août 2002)
445
ANNEXE 08
LA FISCALITE AU MAROC
446
ANNEXE LA FISCALITE AU MAROC
Les impôts locaux sont constitués de 35 impôts et redevances différents .Parmi ceux-ci,
la taxe urbaine ,la taxe d’édilité et la patente sont les plus importantes et assurent à elles
seules 45 % des recettes fiscales des communes et sont fixées au prorata de la valeur loca-
Le taux de la taxe d’édilité varie de 6% dans les zones périphériques à 10 % dans les
centres urbains .
Parmi les impôts locaux qui touchent les entreprises ,il y a les redevances pour les en-
seignes ou pour les autres formes d’occupation ,temporaires ou permanentes ,du domaine
public .
La TVA a été instituée en remplacement de la taxe sur produit et service (TPS) par la loi
447
30-85 du 20 décembre 1985 . C’est un impôt neutre pour les entreprises organisées ;la
TVA payée sur les achats de ces entreprises est en effet déductible de la TVA payée par le
consommateur final . Cette taxe a été instaurée ,entre autres,dans le but de lutter contre la
Comme taxes ,il existe aussi les droits d’enregistrement qui sont des taxes indirectes et
d’autres impôts comme les droits sur les opérations immobilières ou sur le permis de con-
struire .
L’entreprise est ,en outre, assujetie aux prélèvements de la CNSS (caisse nationale de la
448
449