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MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

TTA 150
ÉTAT-MAJOR DE L’ARMÉE DE TERRE

CoFAT

TITRE I

CONNAISSANCES MILITAIRES GÉNÉRALES

Édition provisoire 2001


TITRE I
CONNAISSANCES MILITAIRES GÉNÉRALES

SOMMAIRE

Avant-propos ...................................................................................................... 3

SECTION I
COMPORTEMENT DES PERSONNELS
SOUS CONTRAT OU DE CARRIÈRE

Chapitre 1. – Introduction pour le fascicule « connaissances militaires


générales » ................................................................................ 5
Chapitre 2. – Discipline générale ................................................................. 6
Chapitre 3. – Service intérieur ....................................................................... 29

SECTION II
INSTRUCTION CIVIQUE

Chapitre 1. – La constitution et les structures de l’État .......................... 72


Chapitre 2. – Organisation administrative de la France ......................... 87

SECTION III
LA DÉFENSE

Chapitre 1. – Principes et organisation générale de la défense ......... 97


Chapitre 2. – L’armée de terre ..................................................................... 111
Chapitre 3. – La marine nationale ............................................................... 159
Chapitre 4. – L’armée de l’air ...................................................................... 184
Chapitre 5. – La gendarmerie ....................................................................... 202

SECTION IV
LE SERVICE NATIONAL

Chapitre unique. – Évolution historique du service national ..................... 216


SECTION V
LES STATUTS

Chapitre 1. – Statut général des militaires ................................................. 225


Chapitre 2. – Les militaires engagés ............................................................. 242
Chapitre 3. – Statuts particuliers du corps des sous-officiers de carrière
de l’armée de terre ................................................................ 248
Chapitre 4. – Militaires servant à titre étranger ........................................ 253
Appendice I. – Le CSFM et le CFMT ........................................................... 258
Appendice II. – Le secrétariat permanent du CFMT ................................ 262

SECTION VI
LE PERSONNEL

Chapitre 1. – L’engagé volontaire de l’armée de terre ......................... 265


Chapitre 2. – Le personnel civil du ministère de la Défense ............... 272
AVANT-PROPOS

Le présent titre « CONNAISSANCES MILITAIRES GÉNÉRALES » a pour but :


– de donner puis de compléter à chaque niveau la formation militaire
des personnels non-officiers de carrière sous contrat ;
– de leur faciliter l’acquisition des bases de l'action qu'ils auront à
mener dans la conduite de la formation générale de leurs subor-
donnés et de les soutenir dans le rôle d'éducateur.
Il vise à donner les connaissances nécessaires pour :
– réaliser la parfaite intégration dans la communauté militaire des
jeunes engagés qui doivent être des citoyens informés des problèmes
de défense, conscients des buts de l'institution militaire, de leurs
devoirs et, en particulier, de l'obligation de servir leur pays jusque dans
les situations les plus difficiles ;
– faire acquérir, en plus, au futur sous-officier, un comportement qui se
manifeste par la fierté d'être sous-officier et par la conscience du rôle
de l'institution militaire dont il doit connaître l'organisation, les moyens
et les hommes, en particulier en ce qui concerne les structures de
l'armée de terre et l'organisation et la vie d'un corps de troupe ;
– confirmer les sous-officiers candidats au plus haut niveau de qualifi-
cation dans la conscience d'appartenir au cadre de maîtrise de la
nation et d'être un exemple pour les sous-officiers subalternes et les
engagés volontaires en :
- approfondissant leurs connaissances en matière d'instruction civique
et d'organisation générale de la défense,
- connaissant le statut général des militaires et les statuts particuliers
des sous-officiers et des engagés volontaires,
- ayant reçu une information suffisante sur l’appel de préparation
défense, le volontariat service national, les engagés volontaires et
le personnel civil pour jouer un rôle de chef, d’éducateur et de
témoin,
- ayant assimilé l'esprit du règlement de discipline générale et
connaissant parfaitement l'ensemble des règles qui régissent la vie
militaire.

3
SECTION I
COMPORTEMENT DES PERSONNELS
SOUS CONTRAT OU DE CARRIÈRE

CHAPITRE 1

INTRODUCTION
POUR LE FASCICULE « CONNAISSANCES MILITAIRES GÉNÉRALES »

BUT RECHERCHÉ Être imprégné de l'esprit des textes qui doit présider au
ET DONNÉES ESSENTIELLES comportement de chacun au sein de la communauté militaire.

RÉFÉRENCES « L’exercice du métier des armes dans l’armée de terre :


fondement et principes », État-major de l’armée de terre, Paris,
janvier 1999.
Le plan d’action relatif au « Personnel civil de l’armée de
terre ». (N° 9014/DEF/EMAT/ORH/ADJ du 5 mai 1999).
Directive relative aux « Comportements dans l’armée de
terre », État-major de l’armée de terre, Paris, mars 2000. (Le
Code du soldat et le Guide de comportement.)
Directive relative aux « Relations avec la communauté natio-
nale », État-major de l’armée de terre, Paris, mars 2000.
Directive sur « Le comportement du militaire de l’armée de
terre française en milieu international », Paris, État-major de
l’armée de terre, août 2000.
Directive relative à « La formation militaire générale », État-
major de l’armée de terre, Paris, mars 2001.
Ces documents constituent le référentiel culturel de l’armée
de terre d’aujourd’hui. Ils doivent guider chaque soldat dans
l’exercice de son métier.

5
CHAPITRE 2

DISCIPLINE GÉNÉRALE

BUT RECHERCHÉ Prendre conscience de la nécessité de la discipline dans


ET DONNÉES l'instruction militaire et, en particulier, des devoirs et des droits
ESSENTIELLES communs à tous les militaires.

RÉFÉRENCES Décret n° 75-675 portant règlement de la discipline géné-


rale dans les armées, du 28 juillet 1975 (BOC/PP, p. 2861).
Modifié par :
Décret n° 78-1024 du 11 octobre 1978 (BOC, 1979, p. 1712).
Décret n° 82-598 du 12 juillet 1982 (BOC, p. 3037) ; erratum
du 4 août 1982 (BOC, p. 3302).
Décret n° 85-914 du 21 août 1985 (BOC, p. 5643).
Décret n° 87-223 du 2 avril 1987 (BOC, p. 1560).
Décret n° 91-679 du 14 juillet 1991 (BOC, p. 2531).
Décret n° 92-723 du 24 juillet 1992 (BOC, p. 2817).
Décret 2001-537 du 20 juin 2001.
Arrêté fixant le barème des punitions disciplinaires applicables
aux militaires du 17 janvier 1984 (BOC, p. 487, BOEM 300*).
Instruction n° 52000/DEF/C/5 d'application du règlement de
discipline générale dans les armées, du 10 décembre 1979,
Modifié par :
1re modification du 18 août 1980 (BOC, p. 2801).
2e modification du 15 janvier 1982 (BOC, p. 179).
3e modification du 27 septembre 1982 (BOC, p. 4604).
4e modification du 19 décembre 1989 (BOC, 1990, p. 154).
5e modification du 3 décembre 1991 (BOC, p. 4264).
Circulaire n° 1027/DEF/EMAT/EMPL/AA relative aux modalités
d'application du règlement de discipline générale dans l'armée
de terre du 3 avril 1980 (BOC/PP, p. 1308).
Montage audiovisuel n° 76.05.03. La discipline.

CONSEILS 1) Facile à se procurer à la chancellerie des formations, le


POUR ABORDER L’ÉTUDE texte du décret portant règlement de discipline générale dans
les armées ne figure pas dans le présent manuel.
Il n'en doit pas moins être connu.
2) Le rapport de présentation du décret au président de la
République placé en tête de ce chapitre doit être parfaitement
connu et compris de tous avant la poursuite de l'étude des
règlements de discipline générale (décret, instruction et circulaire.
3) Ces règlements doivent être étudiés simultanément.

6
1. RAPPORT En 1966, a été établi un règlement de discipline générale,
AU PRÉSIDENT qui se substituait aux règlements de discipline édictés à la veille
DE LA RÉPUBLIQUE de la Deuxième Guerre mondiale pour les différentes armées.

Il apparaît aujourd'hui nécessaire de modifier ce règlement


pour tenir compte de l'expérience tirée de son application
comme de la transformation de la société française et des
adaptations de l'instruction militaire au cours des dernières
années. Il faut aussi assurer la cohérence du nouveau règlement
avec les dispositions de la loi du 13 juillet 1972 portant statut
général des militaires, sur laquelle il est désormais fondé.

Si l'Armée est une collectivité particulière au sein de la


Nation, elle doit tenir compte des exigences de l'instruction, de
la formation et de l'information, des conditions de travail et de
vie, et permettre l'accès aux responsabilités et le développe-
ment de la personnalité et des possibilités d'épanouissement de
chacun. La discipline militaire doit s'adapter en conséquence.

La discipline ne trouve pas sa fin en elle-même ; elle est


un moyen pour faciliter l'accomplissement du service, garantir
les droits et obligations de chacun et permettre un harmonieux
déroulement de la vie collective, tant dans l'exécution du ser-
vice que dans les activités extérieures au service.

En service, la discipline militaire comporte, et doit compor-


ter, des caractères spécifiques très marqués. Il s'agit, en effet,
en temps de guerre, de mener des opérations de combat, et
en temps de paix, de préparer de telles opérations. La disci-
pline a pour objet de préparer chacun à l'action du temps de
guerre. Elle a aussi pour objet de définir avec précision la place
et le rôle de chacun au sein d'unités cohérentes. Le succès de
nos armes et, par là, l'indépendance de la Nation et la liberté
des citoyens en dépendent.

La discipline militaire, fondée sur la loi, irréductible à toute


autre forme de discipline, ne se résume pas à l'exécution par
le subordonné des ordres du supérieur, mais requiert adhésion
consciente du premier et recherche active de cette adhésion
par le second.

En dehors du service, la discipline est nécessaire pour assu-


rer la vie de la collectivité militaire qui, comme toute collecti-
vité, ne peut subsister que dans l'harmonie des comportements
individuels et le respect par chacun de ses propres obligations
comme des droits des autres membres de la collectivité.
Garantie de la bonne marche du groupe pour les responsables,
la discipline est aussi pour les subordonnés la garantie que leurs
droits ne sont pas méconnus et que leur dignité est reconnue.
Elle est, à cet égard, comparable aux règles régissant d'autres
institutions de la Nation. Cependant, l'Armée, au service de la
Nation tout entière, doit demeurer indépendante des philoso-
phies, des convictions religieuses, des manifestations politiques
ou des activités syndicales.

Le décret qui vous est présenté met en œuvre ces deux


formes de la discipline militaire.

*
* *

7
Conçu pour se prêter à une utilisation aisée par l'ensemble
des personnels militaires d'active et du contingent, ce règlement
a été considérablement allégé par rapport au texte de 1966.
Ne comptant qu'une quarantaine d'articles au lieu de plus de
cent, le décret ne comporte que des dispositions essentielles,
des instructions particulières d'application devant préciser les
règles propres à chaque armée ou à la Gendarmerie.
Le décret s'articule en sept chapitres. Après un article qui
établit les principes fondamentaux de la discipline militaire et
distingue la discipline de l'action militaire, de la discipline de la
collectivité militaire en dehors du service :
Le chapitre 1 traite de la hiérarchie et du commandement.
Les règles de l'exercice de l'autorité au sein des armées y sont
définies, ainsi que celles attachées au commandement des uni-
tés. Une place particulière a été faite au rôle du chef de corps,
qui est l'officier placé à l'échelon le plus élevé où reste possible
le commandement direct et personnel des hommes sur lesquels
s'exerce l'autorité.
Le chapitre 2 traite des devoirs et des responsabilités du
militaire en sa qualité de membre des Forces armées comme
dans son rôle de chef ou de subordonné, en temps de paix
comme en temps de guerre. Une place particulière est faite
aux règles qu'implique le respect de l'indispensable neutralité
de l'armée dans les domaines philosophique, religieux, politique
et syndical.
Le chapitre 3 introduit une modification importante par rap-
port au précédent règlement en affirmant, en contrepartie des
devoirs et responsabilités du militaire, ses droits et les conditions
particulières de leur exercice dans une institution comme
l'armée.
Le chapitre 4 fixe les règles du service. L'état militaire comporte,
en effet, des sujétions qui lui sont propres. Celles-ci ont été
adaptées sur de nombreux points pour concilier les exigences
liées aux nécessités du service et les conditions de vie de
l'époque.
Le chapitre 5 traite des récompenses et ne comporte pas
de novations majeures.
Le chapitre 6, relatif aux punitions disciplinaires, vise à tem-
pérer la rigueur, nécessaire en la matière, par l'affirmation de
garanties quant au respect des droits de chacun dans la hié-
rarchie et dans l'accomplissement du service. Le conseil de
discipline comprend, suivant le grade des comparants, aux
côtés des officiers, un ou deux sous-officiers, ou un homme
de rang.
Le chapitre 7 traite de dispositions diverses relatives à l’en-
trée en vigueur et aux modalités d’application du décret.
Expression à la fois d'une continuité et d'un renouveau en
matière de discipline, le règlement doit concilier l'indispensable
efficacité de l'action militaire dans le service avec les données
d'une société libérale respectueuse des droits des citoyens.
Tel est l'objet du présent décret que nous avons l'honneur
de soumettre à votre signature.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'assurance de notre
profond respect.

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2. RÈGLEMENT
DE DISCIPLINE GÉNÉRALE
DANS L’ARMÉE DE TERRE
21. La discipline militaire Les dispositions de ce règlement s'appliquent à tous les mili-
(art. 1) taires en activité de service ainsi qu'à ceux de la disponibilité
et de la réserve convoqués pour une période.
......................................................................................................................
La discipline militaire s'impose en toutes circonstances, mais
sa forme est différente selon le genre d'activités :
– elle est stricte et rigoureuse dans les activités liées aux mis-
sions, celles qui mettent en jeu la sécurité du personnel
et des installations ainsi que toutes celles qui constituent
le service courant ;
– elle est souple et bienveillante dans les activités relevant
de la vie en collectivité et dans tout ce qui se situe hors
du service courant.
Tout militaire doit être traité avec les égards dus à tout
citoyen. Cette dignité reconnue a pour fondement la respon-
sabilité qui implique de supporter toutes les conséquences de
ses actes et particulièrement de ceux commis à l'encontre des
ordres reçus ou des règlements militaires.
......................................................................................................................

22. Hiérarchie 221. La hiérarchie militaire (art. 3).


et commandement
La hiérarchie militaire générale est la suivante :
– militaires du rang ;
– sous-officiers ;
– officiers subalternes, supérieurs et généraux ;
– maréchaux de France et amiraux de France.

2211. Grades (voir Statut général des militaires, section V,


paragraphe I du présent titre).
Les titres de maréchal de France et d'amiral de France
constituent une dignité dans l'État.
......................................................................................................................
La hiérarchie militaire générale comporte, en outre, le grade
d'aspirant. Ce grade se situe entre celui de major et celui de
sous-lieutenant. Les aspirants sont assimilés à des sous-lieutenants
en ce qui concerne le droit au commandement, la discipline,
la notation et l'accès aux cercles et mess.
......................................................................................................................

2212. L'ordre hiérarchique résulte :


– à égalité de grade, de l'ancienneté dans le grade ;
– à égalité d'ancienneté dans le grade, de l'ancienneté
dans le grade inférieur.
L'ancienneté dans le grade, détenu à titre définitif ou tem-
poraire, est déterminée par le temps passé en activité auquel
s'ajoute, pour les officiers et les sous-officiers de carrière, le
temps pris en compte pour l'avancement au titre des autres
positions prévues par le statut général.

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Dans l'ordre hiérarchique :
– à durée égale de service actif dans le grade, le person-
nel de réserve se place après le personnel de carrière ou
engagé ;
– les militaires détenant un grade à titre étranger se pla-
cent après le personnel de même grade détenu à titre
français. Ils se classent entre eux suivant la règle de l'ordre
hiérarchique énoncée ci-dessus ;
– les militaires pourvus d'un grade à titre temporaire se clas-
sent entre eux d'après leur grade définitif et leur ancien-
neté dans ce grade. Pour le droit au commandement, ils
se classent immédiatement après ceux qui détiennent le
même grade à titre définitif.

2213. Appellations.
a) Officiers et aspirants.
ARMÉE DE TERRE, ARMÉE DE L'AIR
GENDARMERIE MARINE
ET FORMATIONS RATTACHÉES (1)

Général d'armée.................. Amiral ..............................................


Général de corps d'armée Vice-amiral d'escadre ..................
Mon général Amiral
Général de division ............ Vice-amiral ......................................
Général de brigade............ Contre-amiral..................................

Colonel .................................. Capitaine de vaisseau ................


Mon colonel
Lieutenant-colonel ................ Capitaine de frégate .................. Commandant
Capitaine de corvette ................
Commandant (2) .................. Mon commandant
Lieutenant de vaisseau................ Capitaine
Capitaine .............................. Mon capitaine
Enseigne de vaisseau de 1re cl.
Lieutenant ..............................
Enseigne de vaisseau de 2e cl. Lieutenant
Sous-lieutenant ...................... Mon lieutenant
Aspirant............................................
Aspirant ..................................

(1) Pour les corps dont les grades ont ces appellations.
(2) Ou chef de bataillon ou chef d'escadron(s) suivant l'arme.

Les maréchaux de France, les amiraux de France et les gou-


verneurs militaires sont respectivement appelés monsieur le maré-
chal, monsieur l'amiral et monsieur le gouverneur.
......................................................................................................................
Les officiers des corps, dont les grades ont une dénomina-
tion différente de celle du tableau ci-dessus, sont appelés
« monsieur le... » ou « madame le... », suivant le cas, suivi de leur
grade sans énoncé de classe.
......................................................................................................................
Les médecins, les pharmaciens chimistes et les vétérinaires
biologistes des armées sont appelés « monsieur le... » ou
« madame le... » suivi de leur grade. Toutefois ils reçoivent l'ap-
pellation du grade correspondant de la hiérarchie générale
lorsqu'ils servent au sein des forces terrestres ou aériennes.
......................................................................................................................
Les officiers féminins sont appelés directement par leur
grade sans que l'énoncé de celui-ci soit précédé de
« madame » ou de « mon ».
Tout officier ou sous-officier marinier commandant une unité
de la marine est appelé « commandant », quel que soit son
grade, par le personnel placé sous son autorité.

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Les officiers spécialisés de la marine, les officiers des équi-
pages de la flotte et les officiers techniciens de la marine sont
appelés de la même façon que les officiers de marine du
même grade.

b) Sous-officiers et militaires du rang.

ARMÉE DE TERRE, ARMÉE DE L'AIR


GENDARMERIE MARINE
ET FORMATIONS RATTACHÉES (1)

Major ...................................... Major Major ...................................... Major


Adjudant-chef ...................... Mon adjudant-chef Maître principal .................... Maître principal
Adjudant ................................ Mon adjudant Premier maître ...................... Premier maître
Sergent-chef.......................... Sergent-chef (2) Maître .................................... Maître
Gendarme ............................ Gendarme (3) Second maître...................... Second maître
Sergent .................................. Sergent (4) Quartier-maître de 1re classe.....
Caporal-chef ........................ Caporal-chef (5) Quartier-maître
Caporal .................................. Caporal (6) Quartier-maître de 2e classe.....

(1) Pour les corps dont les grades ont ces appellations.
(2) Ou maréchal des logis-chef, selon l'arme.
(3) Ou garde (garde républicaine).
(4) Ou maréchal des logis, selon l'arme.
(5) Ou brigadier-chef, selon l'arme.
(6) Ou brigadier, selon l'arme.

Les sous-officiers féminins sont appelés directement par leur


grade.
Les soldats, matelots, aviateurs et gendarmes auxiliaires sont
appelés, soit par une appellation propre à leur armée, arme ou
service, soit par leur nom.

c) Le militaire s'adressant à un militaire placé après lui dans


l'ordre hiérarchique utilise les appellations suivantes :
– pour les officiers, les officiers mariniers et sous-officiers mas-
culins, quartiers-maîtres et caporaux, on utilise suivant le
cas (première rencontre, connaissance réciproque, appar-
tenance à une unité), conformément aux indications des
tableaux précédents, soit l'appellation seule, soit l'appella-
tion suivie du nom, soit le nom seulement ;
– le militaire féminin peut être appelé madame (ou made-
moiselle), éventuellement suivi du nom ;
– l'appellation « 2e classe » est formellement proscrite aussi
bien pour s'adresser à un militaire du rang que lorsqu'il se
présente ;
– un militaire du rang de 1re classe se présente soldat, mate-
lot, aviateur... de 1re classe suivi de son nom ;
– le tutoiement est interdit en service.

222. Exercice de l'autorité (art. 4).

2221. Les pouvoirs détenus ne peuvent être délégués que


si les lois et les règlements en vigueur l'autorisent.

L'action « par ordre » se traduit par la décision d'autoriser le


subordonné à signer au lieu et place du supérieur hiérarchique
les pièces du service courant ou de routine ainsi que les docu-
ments d'application de ses ordres et directives générales.

11
Dans ce cas, le grade, le nom, la fonction du signataire
doivent apparaître clairement après le nom, grade et fonction
de l'autorité ayant donné l'autorisation de signer « par ordre ».
Le titulaire d'un commandement qui accorde une autorisa-
tion de signer « par ordre » à l'un de ses subordonnés doit pré-
ciser le domaine d'application de cette autorisation afin d'évi-
ter qu'elle n'interfère avec l'action d'autres subordonnés agissant
de même.

2222. Hormis les délégations consenties, le titulaire d'un


commandement signe personnellement les documents :
– destinés à l'autorité supérieure ;
– engageant sa responsabilité vis-à-vis de l'autorité supé-
rieure ;
– portant une appréciation sur la manière de servir d'un
subordonné ;
– engageant des dépenses ou une procédure judiciaire ;
– portant décision dans un domaine où il a reçu délégation.

23. Devoirs 231. Devoirs et responsabilités du chef (art. 7).


et responsabilités
du militaire 2311. Les ordres sont transmis par la voie hiérarchique. Si l'ur-
gence ou la nécessité conduisent à s'en affranchir, tous les
échelons intermédiaires concernés sont informés.

2312. Les ordres donnés par le chef seront d'autant mieux


exécutés qu'il aura acquis la confiance de ses subordonnés par
sa compétence, sa droiture, son sens de la justice et sa fer-
meté. En toutes circonstances, il montre l'exemple par son atti-
tude et sa conduite.
Dans la mesure du possible, il doit associer ses subordonnés
à l'action entreprise. Il les informe des buts poursuivis et leur
expose ses intentions. Il lui appartient de créer, au sein de son
commandement, les conditions d'une participation volontaire et
active de tous à la tâche commune.

2313. Le chef effectue ou fait effectuer des inspections.


Complément indispensable du commandement, le contrôle doit
s'exercer à tous les échelons de façon permanente et objec-
tive et porter sur tous les secteurs d'activité.

2314. Le chef note ses subordonnés.


Les notes précisent la valeur, l'aptitude professionnelle et
manière de servir des militaires.
Rédigées avec objectivité, elles excluent toute référence
aux opinions philosophiques, religieuses ou politiques.
Elles sont établies au moins une fois par an.
Au cours d'un entretien, l'autorité notant en premier ressort :
– fait lire au militaire noté son bulletin de notes... ;
– fait connaître au militaire noté son appréciation sur sa
manière de servir et lui donne les conseils nécessaires,
faisant notamment ressortir les points sur lesquels il devra
porter ses efforts pour progresser ;
– appose sa signature sur le bulletin de notes et la fait pré-
céder des termes « notes et appréciations communiquées
le (date)... par (grade, nom et fonction) ».

12
Dans le cas où les notes n'ont pu être communiquées pour
une raison majeure, mention doit en être portée sur le bulletin
de notes.
Si des modifications sont apportées à la notation par la
chaîne hiérarchique, une nouvelle communication doit être faite
au subordonné, au plus tard au moment de la communication
des notes de l'année suivante.
Ces dispositions sont applicables aux personnels à statut mili-
taire de tout grade, de carrière, sous contrat, ou servant au-delà
de la durée légale.

232. Devoirs et responsabilités du subordonné (art. 8).

2321. L'obéissance aux ordres est le premier devoir du


subordonné.

2322. Toutefois, celui qui exécute un ordre prescrivant d'ac-


complir un acte dont l'illégalité est flagrante, acte portant
notamment atteinte à la vie, à l'intégrité, à la liberté des per-
sonnes ou au droit de propriété, engage pleinement sa res-
ponsabilité disciplinaire et pénale.
Cette dernière s'apprécie selon les règles du droit pénal.
Spécialement, les causes d'irresponsabilité, telle la contrainte,
peuvent exonérer le subordonné de toute responsabilité.

2323. Le subordonné qui refuse d'exécuter un ordre dont


le caractère illégal n'est pas démontré est fautif. Il encourt une
sanction disciplinaire, indépendamment des poursuites qui peu-
vent être engagées à son encontre pour refus d'obéissance.
Dans ce dernier cas, la demande de punition ou de pour-
suite est transmise dans le plus bref délai au ministre ou à l'au-
torité déléguée par lui pour statuer en dernier ressort sur le
caractère légal ou non de l'ordre inexécuté et prononcer ou
mettre en œuvre les sanctions disciplinaires ou judiciaires éven-
tuellement encourues.
Le dossier de punition transmis au ministre ou à l'autorité
déléguée par lui comprend :
– un rapport rédigé par l'autorité ayant donné l'ordre, en
explicitant le libellé ainsi que les conditions dans lesquelles
il a été donné ;
– un compte rendu du militaire en cause faisant état de sa
réponse et exprimant les raisons de son refus ;
– une demande de punition revêtue de l'avis des autorités
hiérarchiques.
Le militaire en « instance de punition » pour refus d'obéis-
sance peut faire l'objet de la mesure prévue à l'article 37 du
décret portant règlement de discipline générale.

233. Devoirs et responsabilités du militaire au combat (art. 9).

2331. Comportement du militaire au combat.


Le devoir du militaire au combat est de participer énergi-
quement à l'action contre l'ennemi en usant de tous les moyens
dont il dispose. Il doit cependant respecter la dignité de l'en-
nemi vaincu, ou continuer à se comporter en soldat, s'il vient
lui-même à être capturé.

13
2332. Conventions internationales.
a) Suivant les conventions internationales signées par le
Gouvernement français, il est prescrit aux militaires au combat :
– de considérer comme « combattants » les membres des
forces armées ou de milices volontaires, y compris la résis-
tance organisée, à condition que ces formations aient un
chef désigné, que leurs membres arborent un signe dis-
tinctif, portent des armes d'une façon apparente et res-
pectent les lois et usages de la guerre ;
– de traiter avec humanité, sans distinction, toutes les per-
sonnes mises hors combat ;
– de recueillir, de protéger et de soigner les blessés, les
malades et les naufragés dans la mesure où les circons-
tances le permettent ;
– de respecter les hôpitaux et les lieux de rassemblement
de malades ou de blessés civils ou militaires, les person-
nels, les formations, les bâtiments, les matériels et les trans-
ports sanitaires et d'épargner les édifices consacrés aux
cultes, aux arts, aux sciences et à la bienfaisance, et les
monuments historiques, à condition qu'ils ne soient pas
employés à des fins militaires.
b) Par ailleurs, il est interdit :
– de prendre sous le feu, de blesser ou de tuer un ennemi
qui se rend ou qui est capturé ou avec lequel une sus-
pension d'armes a été conclue ;
– de dépouiller les morts et les blessés ;
– de refuser une reddition sans condition ;
– de se livrer à toute destruction inutile et à tout pillage,
en particulier des biens privés ;
– de prendre des otages, de se livrer à des représailles ou
à des sanctions collectives ;
– de condamner des individus sans jugement préalable
rendu par un tribunal régulièrement constitué et assorti des
garanties judiciaires prévues par la loi ;
– d'attaquer ou de retenir prisonnier un parlementaire arbo-
rant le drapeau blanc ;
– d'utiliser tous les moyens qui occasionnent des souffrances
et des dommages inutiles ;
– d'utiliser indûment le pavillon parlementaire, le pavillon
national de l'ennemi ainsi que les signes distinctifs des
conventions internationales ;
– de porter atteinte à la vie et à l'intégrité corporelle des
malades, blessés, naufragés, à celles des prisonniers ainsi
que des personnes civiles, notamment par le meurtre sous
toutes ses formes, les mutilations, les traitements cruels, tor-
tures et supplices ;
– de forcer les nationaux de la partie adverse à prendre
part aux opérations de guerre contre leur pays ;
– de tirer sur l'équipage et les passagers d'avions civils ou
militaires sautant en parachute d'un avion en détresse,
sauf lorsqu'ils participent à une opération aéroportée ;
– de détruire et de saisir des navires ou des aéronefs de
commerce neutres sauf en cas de contrebande, rupture
de blocus, et autres actes contraires à leur neutralité.

14
2333. Traitement des prisonniers.
a) Dès leur capture, les prisonniers doivent être traités avec
humanité. Ils doivent être protégés contre tout acte de violence,
contre les insultes et la curiosité publique. Ils ont droit au res-
pect de leur personnalité et de leur honneur. Ils doivent rester
en possession de leurs effets et objets d'usage personnel, sauf
les armes, équipements et documents militaires.
Les prisonniers doivent être évacués dans le plus bref délai
après leur capture vers les points de rassemblement situés assez
loin de la zone de combat. En attendant leur évacuation, ils ne
doivent pas être exposés inutilement au danger.
L'évacuation des prisonniers doit s'effectuer dans les mêmes
conditions, notamment de sécurité, que les déplacements des
troupes françaises.
La liste des prisonniers évacués doit être établie aussitôt que
possible, chaque prisonnier n'est tenu de déclarer, quand il est
interrogé à ce sujet, que ses nom, prénoms, date de naissance,
grade, numéro matricule, ou, à défaut, de donner une indica-
tion équivalente.
b) Les prisonniers malades et blessés sont confiés au service
de santé.

2334. Devoirs du prisonnier.


a) Si un combattant tombe aux mains de l'ennemi, son
devoir est d'échapper à la captivité en profitant de la confu-
sion de la bataille et de toutes occasions favorables pour
rejoindre les forces amies.
S'il est gardé prisonnier, il a le devoir de s'évader et d'aider
ses compagnons à le faire.
b) Un prisonnier reste militaire. Il est donc, en particulier, sou-
mis, dans la vie en commun, aux règles de la hiérarchie et de
la subordination vis-à-vis de ses compagnons de captivité.
c) Tout prisonnier doit conserver la volonté de résistance et
l'esprit de solidarité nécessaires pour surmonter les épreuves de
la captivité et résister aux pressions de l'ennemi.
Il repousse toute compromission et se refuse à toute décla-
ration écrite ou orale, et en général, à tout acte susceptible de
nuire à son pays et à ses camarades.
d) Le militaire prisonnier ne donne à l'ennemi que ses nom,
prénoms, date de naissance, grade et numéro de matricule. Il
peut contribuer à fournir les mêmes renseignements pour des
camarades qui ne sont pas physiquement capables de les don-
ner eux-mêmes.

24. Droits du militaire 241. Droits généraux du militaire (art. 11).


Les militaires jouissent de tous les droits et libertés reconnus
aux citoyens. Toutefois, l'exercice de certains d'entre eux est
soit interdit, soit restreint comme fixé dans les articles suivants
de la loi portant statut général des militaires :
Article 7. – Restriction du droit d'expression.
Article 8. – Interdiction d'introduire des publications nuisibles
au moral ou à la discipline dans les enceintes militaires.

15
Article 9. – Interdiction d'adhérer à des groupements ou
associations à caractère politique.
Article 10. – Interdiction des groupements professionnels mili-
taires à caractère syndical et de l'adhésion des militaires à de
tels groupements.
Cet article précise en outre que :
« Les militaires servant au titre du service national qui seraient
membres de groupements politiques ou syndicaux avant leur
incorporation ou leur rappel à l'activité peuvent y demeurer affi-
liés. Ils doivent, toutefois, s'abstenir de toute activité politique ou
syndicale pendant leur présence sous les drapeaux. »
Article 11. – Interdiction du droit de grève.

242. Droit d'expression (art. 12).


L'article 7 de la loi portant statut général précise :
« Les opinions ou croyances philosophiques, religieuses ou poli-
tiques sont libres. Elles ne peuvent cependant être exprimées
qu'en dehors du service et avec la réserve exigée par l'état mili-
taire. Cette règle ne fait pas obstacle au libre exercice du culte
dans les enceintes militaires et à bord des bâtiments de la flotte. »
......................................................................................................................
Les organismes de participation au sein desquels les militaires
de l'armée de terre peuvent formuler des propositions compren-
nent notamment :
– le Conseil supérieur de la fonction militaire dont l'organi-
sation et le fonctionnement font l'objet de textes parti-
culiers (1) ;
– les commissions consultatives définies par le règlement du
service intérieur de l'armée de terre ;
– les groupes de travail, qui, sur ordre du ministre, du chef
d'état-major des armées, du chef d'état-major de l'armée
de terre ou à l'initiative des officiers généraux dans leur
commandement, sont chargés d'étudier certains aspects
de la condition et du statut des militaires (1).
Ces organismes facilitent la transmission de l'information ; ils
recueillent l'avis des différentes catégories de personnels inté-
ressés sur les mesures à prendre pour améliorer les conditions de
fonctionnement et de vie du corps de troupe.
Les représentants traditionnels, que sont le président des offi-
ciers subalternes et le président des sous-officiers, ont également
un rôle important à jouer dans ce domaine.
Leur rôle est également précisé par le règlement de service
intérieur.

243. Droit de recours (art. 13).


Tout militaire qui souhaite contester une punition disciplinaire
prise à son encontre dispose d’un droit de recours exercé dans
les conditions fixées par le RDGA.
Cette réclamation est immédiatement inscrite sur un
registre des recours, tenu obligatoirement, auprès de l’autorité
qui reçoit la demande.

(1) Instruction n° 201/DEF/CSFM du 25 avril 1985 (BOC, p.1943 ; BOEM 300).

16
L'autorité qui instruit la demande accuse réception de la
réclamation, l'entend et lui indique la suite qu'elle lui donnera.
Si le réclamant n'obtient pas satisfaction et maintient sa
requête, l'exemplaire resté en possession de l'autorité saisie, est
transmise à l'échelon hiérarchique supérieur accompagné de
tous les éléments d'appréciation utiles.
Seules les autorités disposant des pouvoirs disciplinaires sont
habilitées à statuer sur les recours concernant les punitions.
En regard de tout recours reçu doivent figurer sur le registre
des recours les suites successives qui lui ont été réservées et la
signature du réclamant.
En cas de saisine du ministre par la voie de l'inspecteur, la
décision du ministre est communiquée au réclamant et enre-
gistrée sur le registre des recours.
Ce registre est visé lors de chaque inspection.

244. Permissions (art. 14).


Les modalités d'attribution des permissions font l'objet d'ins-
tructions particulières.

245. Permissions de longue durée (art. 15).


Les modalités d'attribution de ces permissions font l'objet
d'instructions particulières.

246. Permissions pour événements familiaux (art. 16).


Les modalités d'attribution de ces permissions font l'objet
d'instructions particulières.

25. Règles de service 251. Liberté de circulation (art. 18).


Si la sécurité, la discipline, la mission ou les circonstances le
nécessitent, la liberté de circulation des militaires peut être res-
treinte notamment par l'une des mesures suivantes :
– interdiction de fréquenter certains établissements ou zones
géographiques ;
– obligation pour le militaire qui désire s'absenter de préve-
nir son commandant d'unité ou son chef de service ;
– obligation de préciser le lieu où il se rend afin qu'on puisse
le joindre en cas de besoin ;
– limitation de l'absence à une durée déterminée ;
– maintien au domicile ou dans les enceintes militaires ;
– rappel des permissionnaires.
Ces mesures peuvent être individuelles ou collectives.
Les militaires à bord d'un bâtiment de la marine nationale
en escale à l'étranger ne peuvent quitter le bord que dans les
conditions fixées par le commandant supérieur sur rade.
Sont considérés comme « en service » au regard des res-
ponsabilités de l'État, les militaires :
– se trouvant à l'intérieur des enceintes militaires ou effec-
tuant un déplacement au titre du service ;

17
– circulant sur trajet direct entre le lieu du service et celui
de leur domicile ou la résidence principale du militaire, et
sur le trajet inverse ;
– se livrant à des activités culturelles et de détente quel
qu'en soit le lieu, dans les conditions précisées par les
textes en vigueur.

252. Résidence des militaires (art. 20).


Sauf obligation de service ou obligation d'occuper un loge-
ment déterminé, éventuellement situé à l'intérieur du domaine
militaire, par suite des fonctions exercées, les officiers, les aspi-
rants, les majors, les sous-officiers de carrière et sous contrat ser-
vant au-delà de la durée légale, et assimilés, se logent à leur
convenance dans les limites géographiques acceptées par le
commandement. Des logements dans le domaine militaire sont
attribués aux sous-officiers célibataires.
Les sous-officiers du contingent et le personnel du rang sont
logés à l'intérieur du domaine militaire. Si les nécessités du ser-
vice le permettent, ces personnels, notamment ceux chargés de
famille, peuvent être autorisés par le commandement à se loger
à leur convenance en dehors des enceintes militaires. Ces auto-
risations peuvent être suspendues en cas de besoin.
......................................................................................................................
Les militaires dans les écoles ou dans les centres de formation
sont soumis à un régime particulier défini par le règlement intérieur.
Le personnel, logeant à l'intérieur d'une enceinte militaire,
est tenu de se conformer aux dispositions prescrites visant à
assurer la sécurité, ainsi que la propreté et l'ordre nécessaires à
la détente, au repos et à l'hygiène.

253. Port de l’uniforme (art. 21).


2531. Le port de l’uniforme est une prérogative de l’état
militaire.
Il est obligatoire pour l’exécution du service.
Des dérogations à cette règle peuvent être accordées par
des instructions ministérielles ou sur ordre du commandement.
......................................................................................................................
L’obligation de revêtir la tenue militaire s’applique aux per-
sonnels prenant leurs repas à l’ordinaire, ceux-ci faisant partie
des activités du corps.
......................................................................................................................
Le port de l’uniforme est interdit aux militaires qui assistent
à des réunions publiques ou privées ayant un caractère poli-
tique, électoral ou syndical.
......................................................................................................................
L’instruction relative aux tenues et uniformes de l’armée de
terre (1) définit la nature et la composition des tenues à porter
dans les différentes circonstances de la vie militaire.
......................................................................................................................

(1) BOEM 557.0 et instruction n° 10200/DEF/DCCAT/AP/AR du 27 juillet 1990


(BOC, p. 4719).
1er modificatif du 4 novembre 1990.
2e modificatif du 27 juillet 1992.
3e modificatif du 22 février 1993.
4e modificatif du 28 juin 1993.
5e modificatif du 18 octobre 1993.

18
L’uniforme ne doit comporter que des effets réglementaires.
......................................................................................................................
Il est interdit de garder les mains dans les poches.
......................................................................................................................

2532. Port de la coiffure.


Le port de la coiffure est facultatif à l’intérieur de l’enceinte
militaire pour tout militaire sans troupe.
Le port du casque peut être prescrit pour les activités à
caractère opérationnel dans tous les véhicules tactiques.
À bord des voitures berlines et des cars de transport, la coif-
fure est facultative.
Le port de la coiffure à bord des véhicules privés n’est pas
obligatoire.

2533. Tenue des isolés et des militaires de passage dans une


garnison.
Pour les isolés, le port du manteau ou de l’imperméable
correspondant à la tenue portée est, en fonction des conditions
atmosphériques, laissé à l’initiative des intéressés.
Les militaires de passage dans une garnison ne sont pas
astreints à porter la tenue fixée par le commandant d’armes,
sous réserve que leur tenue soit réglementaire.
......................................................................................................................
Par militaire de passage dans une garnison, il convient d'en-
tendre les militaires y séjournant pour quelque raison que ce soit,
pour une durée inférieure ou égale à 48 heures.
......................................................................................................................

2534. Surveillance de la tenue (1).


La surveillance de la tenue est une responsabilité perma-
nente de tous les échelons de la hiérarchie.
......................................................................................................................

2535. Port des décorations (1).


Les décorations françaises sont portées sous forme d'insignes
complets, d'insignes de format réduit ou de barrettes selon la
tenue et suivant les prescriptions en vigueur.
Les décorations ne sont portées sur le manteau ou la tenue
de campagne que sur ordre particulier.
......................................................................................................................
Les fourragères, qui sont des insignes, sont portées en tenue
de sortie. Les officiers et sous-officiers sans troupe la portent éga-
lement en tenue de travail.
......................................................................................................................
La fourragère est portée en tenue de campagne pour les
prises d'armes seulement.

(1) Annexe II.

19
2536. Coupe de cheveux. Port de la moustache et/ou de
la barbe.
Les nécessités de l'hygiène, de la sécurité et du port des
effets et équipements spéciaux impliquent de fixer des limites à
la longueur des cheveux et au port de la moustache et/ou de
la barbe.
L'aspect de la chevelure dépend essentiellement de la mor-
phologie de chaque individu, de la contexture de ses cheveux
et du soin qu'il apporte à leur entretien.
......................................................................................................................
a) Personnel masculin.
S'il n'est guère possible de fixer dans le détail des normes
d'application systématiques pour l'ensemble du personnel, les
règles qui suivent, applicables au personnel masculin, donnent
des critères d'appréciation et des limites.
L'attention sera portée principalement sur l'aspect net et soi-
gné de la chevelure et sur sa compatibilité avec le port de la
coiffure.
L'épaisseur ne doit pas être telle que le bandeau de la coif-
fure réglementaire y laisse une marque ou provoque une saillie
des cheveux.
La coupe doit être dégradée et, dans le cou, s'arrêter au
plus bas à mi-chemin entre le niveau du bas de l'oreille et le
col de la chemise ou le col amovible.
Les pattes doivent être droites, de faible épaisseur ; elles ne
doivent pas s'étendre en dessous d'une ligne tracée à mi-hau-
teur de l'oreille.
La même réserve s'applique au port de la moustache et de
la barbe. Toutefois, le port de la barbe, peu compatible avec
l'emploi de certains équipements, peut être interdit par le chef
de corps.
Un militaire habituellement rasé n'est autorisé à se laisser
pousser la barbe ou la moustache qu'à la faveur d'une
absence de durée suffisante pendant laquelle il n'a pas à revê-
tir l'uniforme.
La barbe doit être de coupe correcte.
b) Personnel féminin.
Le militaire féminin, sans faire abstraction de la mode, doit
se garder de toute fantaisie trop voyante et adopter une forme
de coiffure compatible avec le port du chapeau réglementaire.

2537. Port de la tenue civile.


......................................................................................................................
Le port de la tenue civile en dehors du service peut être
imposé dans certaines circonstances.
Les militaires résidant normalement à l'intérieur d'une
enceinte militaire sont autorisés à revêtir la tenue civile pour
quitter ou rejoindre le lieu du service.
La circulation en tenue civile n'est toutefois permise que sur
l'itinéraire chambre-poste de garde et demeure interdite pour
toute activité à l'intérieur des enceintes militaires.

20
La tenue civile revêtue à l'intérieur d'une enceinte militaire
doit demeurer conforme à la dignité du comportement qui s'im-
pose à tout militaire.
Il est interdit de porter une tenue mêlant des effets civils et
militaires.
Les militaires élèves des écoles de formation sont, quant au
port de la tenue civile, soumis au régime particulier défini par
les commandants des écoles.
Le commandement peut dans certaines circonstances (pré-
visions de troubles, rassemblement, fêtes, etc.), suspendre ou res-
treindre la faculté accordée par le présent article au personnel
sous leurs ordres de revêtir la tenue civile.

254. Le salut (art. 22).

2541. Conduite à tenir par un militaire isolé.


Tout militaire isolé s'arrête et salue, en leur faisant face,
les drapeaux et étendards des unités militaires françaises ou
étrangères.
S'il franchit la coupée d'un navire de guerre, il salue en fai-
sant face à la poupe où, de jour, est hissé le pavillon national.
S'il assiste à une cérémonie au cours de laquelle les hon-
neurs sont rendus au drapeau ou au cours de laquelle l'hymne
national est joué, il salue pendant tout le temps que durent ces
honneurs ou pendant toute la durée d'exécution de l'hymne
national.
En service, le militaire salue chaque officier et sous-officier
placé avant lui dans l'ordre hiérarchique ; ce salut n'est exécuté
qu'une fois dans la journée.
En dehors du service, le salut est une marque de politesse,
à ce titre, s'il est souhaitable, il n'est pas obligatoire.
Cependant, en tout temps et en tout lieu, le militaire, inter-
pellé par un officier ou un sous-officier placé avant lui dans
l'ordre hiérarchique, se porte rapidement vers lui, prend la posi-
tion du garde-à-vous et le salue.
Tout militaire qui reçoit le salut d'un autre militaire le rend
avec correction.
Les militaires de la gendarmerie dans l'exercice de leur fonc-
tion d'agent de la force publique ne sont tenus de saluer que
s'ils peuvent le faire sans gêne pour l'accomplissement de leur
mission.
Les conditions dans lesquelles les militaires saluent les autorités
civiles sont fixées par le décret relatif aux cérémonies publiques,
préséances, honneurs civils et militaires dont les principales dispo-
sitions sont rappelées à l'annexe III du présent chapitre.

2542. Visite des officiers et sous-officiers dans les locaux.


Lorsqu'un officier général ou le chef de corps entre dans un
local, le militaire qui l'aperçoit le premier commande : « À vos
rangs, fixe. »
Lorsqu'il s'agit d'un autre officier, le commandement est
« Fixe » ; s'il s'agit d'un sous-officier, le commandement est
« Garde à vous ». Toutefois, dans la marine, ce commandement
est limité aux majors.

21
Les occupants du local se lèvent, se découvrent, gardent le
silence et l'immobilité jusqu'à ce que le visiteur ait commandé :
« Repos. » À la sortie du visiteur, le commandement est : « Garde
à vous. »
Si le visiteur désire expressément que le personnel continue
à vaquer à ses occupations, il se découvre avant de pénétrer
dans le local et aucun commandement n'est prononcé, ni à
son entrée, ni à sa sortie.
Lorsqu'une autorité visite un lieu dans lequel la continuité du
travail est de rigueur, par exemple un centre d'opérations, aucun
commandement n'est prononcé : le personnel continue à assu-
rer ses fonctions.
Tout militaire en visite de service dans une unité doit se pré-
senter au chef de corps ou à son représentant.

255. Récompenses (art. 26).


Les autorités qualifiées pour décerner les récompenses sont
définies en annexe V.

256. Récompenses pour services exceptionnels (art. 27).


... Tout militaire en service actif... peut faire l'objet de récom-
penses.

2561. Citations.
a) Les citations sont décernées à l'ordre :
– de l'armée ;
– du corps d'armée ;
– de la division ;
– de la brigade ;
– du régiment.
Elles sont attribuées par l'échelon de commandement
immédiatement supérieur à celui à l'ordre duquel elles sont
décernées.
Des citations collectives peuvent être décernées à des
unités.
b) Les citations sont portées à la connaissance de l'en-
semble des militaires relevant de l'échelon de commandement
à l'ordre duquel elles sont attribuées.
Les citations à l'ordre de l'armée font l'objet d'une publication.

c) Certaines citations comportent l'attribution d'une décora-


tion ou d'un insigne remis au titulaire au cours d'une prise
d'armes.

2562. La médaille de la défense nationale (décret de créa-


tion n° 82-358 du 21 avril 1982).

Elle récompense les services particulièrement honorables


rendus par les militaires à l'occasion de leur participation aux
activités opérationnelles ou de préparation opérationnelle des
armées, notamment les manœuvres, exercices, services en cam-
pagne, ainsi que les interventions au profit des populations.

22
Conférée par le ministre chargé des armées, elle comporte
trois échelons :
– bronze (6 mois de services actifs et 90 points) [1] ;
– argent (5 ans de services actifs et 600 points) [1] ;
– or (10 ans de services actifs et 800 points) (1) ;
et les agrafes portant les inscriptions définies par le ministre
chargé des armées.

2563. Fourragères.
a) Les fourragères sont des insignes destinés à rappeler
d'une façon apparente et permanente les actions d'éclat des
unités citées plusieurs fois à l'ordre de l'armée.
Elles sont tressées, selon le cas, aux couleurs du ruban de
la croix de guerre, de la médaille militaire ou de la Légion
d'honneur.
b) À titre collectif, le droit au port de ces insignes est reconnu
aux seuls militaires appartenant à l'unité à laquelle lesdits insignes
ont été attribués.
À titre individuel, ce droit est reconnu aux personnels ayant
effectivement pris part à tous les faits de guerre qui ont valu à
l'unité l'attribution de ces insignes.

2564. Témoignages de satisfactions, félicitations.


a) Les récompenses suivantes sont décernées pour sanc-
tionner les actes ou des travaux exceptionnels :
– témoignages de satisfaction ;
– félicitations.
b) Les témoignages de satisfaction sont accordés par le
ministre ou par les officiers généraux exerçant un commandement.
Ils se traduisent par l'indication de l'échelon de comman-
dement qui l'accorde et du motif du témoignage décerné.
L'ensemble des militaires relevant de l'échelon correspondant en
est informé.
c) Les félicitations sont adressées sous forme d'une lettre per-
sonnelle par l'autorité qui les décerne.
Le texte en est rendu public à l'échelon considéré : les mili-
taires qui en sont l'objet sont félicités officiellement au cours d'un
rassemblement ou d'une inspection.
d) Les félicitations et les témoignages de satisfaction col-
lectifs peuvent être décernés à des unités.

257. Récompenses du service courant (art. 28)


Le chef de corps ou l'officier supérieur exerçant un comman-
dement de force maritime peut :
– accorder des permissions supplémentaires aux militaires
servant au titre du service national ;
– nommer un militaire du rang à la distinction de 1re classe.

(1) Propositions à titre normal.

23
2571. Permissions supplémentaires.
Les conditions d'octroi de ces permissions aux militaires ser-
vant au titre du service national, sont réglées par instruction par-
ticulière (1).

2572. Distinction de 1re classe.


Pour être nommés à la distinction de 1re classe, les soldats
et les matelots de 2e classe doivent s'être distingués pour leur
manière de servir et leur instruction militaire et, en ce qui
concerne les appelés, avoir accompli six mois de service.

258. Certificats du service militaire (art. 29).


......................................................................................................................
Un certificat des services militaires peut être délivré, lors de
leur retour à la vie civile, aux militaires non-officiers, sous contrat
ou de carrière, s'ils en font la demande.

259. Punitions disciplinaires (art. 30 et 31).


2591. Les punitions disciplinaires sont effacées automatique-
ment par quatre années civiles entières après avoir été pro-
noncées, à l'exception de celles qui ayant sanctionné des faits
contraires à l'honneur, à la probité, aux bonnes mœurs ou qui
ayant mis en danger la sécurité des personnes, ne peuvent être
effacées qu'en application des dispositions particulières d'une loi
d'amnistie.
......................................................................................................................

259.2) ... La consigne est rompue par la prise d'une permis-


sion déjà accordée ; son exécution peut même se trouver en
totalité reportée au retour de permission du militaire sanctionné.
En outre, les punis de consigne participent aux travaux d'in-
térêt général effectués pendant les heures de loisirs ou de repos ;
ils peuvent circuler librement dans le cantonnement ou le quar-
tier de leur unité et ont accès aux foyers et aux clubs. Ils répon-
dent à des appels particuliers.
......................................................................................................................

2593. ... Les arrêts entraînent le report des permissions déjà


accordées... Ils peuvent entraîner la suppression d'une permission
en cours de déroulement.
......................................................................................................................

2594. Il est interdit... :


– de supprimer une permission ou une autorisation d'ab-
sence déjà accordée ;
– d'imposer, à titre de punition, des exercices, des gardes
supplémentaires, des travaux d'intérêt général hors tour...
......................................................................................................................

(1) La disposition concernant les « permissions supplémentaires » fait par-


tie de l'article 15 du décret portant règlement de discipline générale.

24
ANNEXE I

ORDRE DE PORT DES PRINCIPALES DÉCORATIONS OFFICIELLES FRANÇAISES


PORTÉES PAR UN MILITAIRE (art. 21)

Légion d'honneur Médaille commémorative de Syrie-Cilicie


Croix de la libération Médaille commémorative des services volon-
Médaille militaire taires dans la France libre
Ordre national du Mérite Médaille commémorative de la guerre
1939-1945
Croix de guerre 1914-1918
Médaille commémorative du Levant
Croix de guerre 1939-1945
Médaille commémorative de la campagne
Croix de guerre des théâtres d'opérations d'Italie
extérieures
Médaille commémorative de la campagne
Croix de la valeur militaire d'Indochine
Médaille de la résistance française Médaille commémorative des opérations de
Médaille des évadés l'organisation des Nations unies en Corée
Croix du combattant volontaire 1914-1918 Médaille commémorative des opérations de
Croix du combattant volontaire 1939-1945 sécurité et de maintien de l'ordre en
Afrique du Nord
Croix du combattant volontaire de la résistance
Médaille commémorative française des opé-
Croix du combattant
rations du Moyen-Orient
Médaille de la gendarmerie nationale Médaille d'honneur des personnels civils rele-
Ordre du mérite maritime vant du ministère de la Défense
Médaille de l'aéronautique Médaille d'honneur pour actes de courage
Médaille d'outre-mer (ex-médaille coloniale) et de dévouement
Médaille de la Défense nationale Médaille d'honneur du service de santé des
Médaille des services militaires volontaires armées
Médaille de la reconnaissance française Ces décorations, sauf celles qui se portent
régulièrement en sautoir, sont fixées sur le
Médaille commémorative interalliée dite côté gauche de la poitrine
« Médaille de la victoire »
Les décorations étrangères sont portées, sans
Médaille commémorative du Maroc ordre imposé, à la suite et à gauche des
Médaille commémorative française de la décorations françaises.
Grande Guerre Les insignes à l'effigie de la République doi-
Médaille commémorative d'Orient ou des vent présenter la face sur laquelle se
Dardanelles trouve cette effigie

Cette annexe n'est pas au programme des certificats militaires.

25
ANNEXE II
SALUT DES AUTORITÉS CIVILES
(Extraits du décret relatif aux cérémonies publiques, préséances, honneurs civils et militaires)

« Le préfet en uniforme a droit au salut des militaires et marins de tous grades en ser-
vice (1) ».
« Le sous-préfet (2) et le secrétaire général (3) en uniforme doivent le salut aux officiers géné-
raux et fonctionnaires assimilés en service ; ils ont droit au salut de tous les autres officiers, mili-
taires et marins en service. »

(1) Dans son département ou sa région de fonction.


(2) Dans sa circonscription.
(3) Dans son département de fonction.

26
ANNEXE III

ARMÉE DE TERRE
HIÉRARCHIE GÉNÉRALE ET HIÉRARCHIES PARTICULIÈRES (art. 3)

HIÉRARCHIE OFFICIERS GÉNÉRAUX OFFICIERS SUPÉRIEURS OFFICIERS SUBALTERNES


générale (1)
Général Général
Colonel Lieutenant-colonel Commandant Capitaine Lieutenant Sous-lieutenant
CORPS de division de brigade

Officiers du cadre Général de Général de Colonel. Lieutenant- Commandant. Capitaine. Lieutenant. Sous-lieutenant.
spécial. division. brigade. colonel.

Officiers du corps tech- Général Général Colonel. Lieutenant- Commandant. Capitaine. Lieutenant. Sous-lieutenant.
nique et administratif de division. de brigade. colonel.

Commissariat de
l’armée de terre (a).

Commissaires de Commissaire Commissaire Commissaire Commissaire Commissaire Commissaire Commissaire Commissaire


l’armée de terre. général général colonel. lieutenant- commandant. capitaine. lieutenant. sous-lieutenant.
de division. de brigade. colonel.

Service du matériel.

Officiers du cadre de Ingénieur général Ingénieur général Ingénieur en chef Ingénieur en chef Ingénieur Ingénieur Ingénieur Ingénieur
direction (2). de 1re classe. de 2e classe. de 1re classe. de 2e classe. principal de 1re classe de 2e classe de 3e classe

Service de santé. Médecin général Médecin général. Médecin en chef. Médecin en chef. Médecin principal. Médecin. – –
inspecteur.

Officiers féminins (2). Général Colonel. Lieutenant- Commandant. Capitaine. Lieutenant. Sous-lieutenant.
de brigade Colonel.

Officiers techniciens (2). Capitaine. Lieutenant. Sous-lieutenant.

(1) Concernant le corps des officiers des armes de l’armée de terre.


(2) Corps en voie d’extinction.
(3) À la refonte de l’ouvrage, les appellations anciennes ont été actualisées (cf. décret n° 84-173 du 12 mars 1984 ; BOC, p. 1525 ; BOEM 311-0).

27
ANNEXE IV
RÉCOMPENSES POUR SERVICES EXCEPTIONNELS (art. 26)

Tout militaire en service actif ou appartenant à la disponibilité ou à la réserve peut faire


l’objet des récompenses indiquées dans le tableau ci-après, qui mentionne également les pou-
voirs des différentes autorités en la matière.

AUTORITÉS POUVANT ACCORDER


DES RÉCOMPENSES
Chef de corps
ou officier
NATURE DES RÉCOMPENSES supérieur Officier général
exerçant exerçant Ministre
un commandement un commandement
de force
maritime

Décorations .................................................... X

Citations :
– Armée, marine nationale, armée
aérienne .................................................... X
– Corps d’armée, force maritime, corps
aérien ........................................................ X
– Division, escadre ou flottille, division
aérienne .................................................... X
– Brigade, division de bâtiments, groupe
aérien ou escadrille de sous-marins,
brigade aérienne .................................... X
– Régiment, unité de la marine, escadre
aérienne ...................................................... X
– Témoignages de satisfaction ................ X X
– Félicitations ................................................ X X X
– Récompenses en nature ou en espèces X X X

Les officiers supérieurs, exerçant un commandement et relevant directement du ministre,


ont, en matière de récompense, les mêmes pouvoirs que les officiers généraux exerçant un
commandement.
Les décorations, citations, témoignages de satisfaction et félicitations sont inscrits avec leur
motif dans les dossiers et livrets matricules des intéressés.

28
CHAPITRE 3

SERVICE INTÉRIEUR

BUT RECHERCHÉ Connaître l'organisation et le fonctionnement du corps de


ET DONNÉES ESSENTIELLES troupe, cadre privilégié de la vie dans l'armée de terre.

RÉFÉRENCES TTA 102, Règlement du service intérieur (RSI), édition 1978,


(décret n° 75-680 du 30 juillet 1975 et arrêté n° 2100 du 18 août
1975, modifié le 5 août 1977 et le 22 juin 1990).
Lettre du CEMAT n° 634/DEF/EMAT/SOUTIEN du 23 mars 1993
concernant les nouvelles structures administratives du corps de
troupe en temps de paix.
Lettre du CEMAT n° 328/DEF/EMAT/OSI du 9 février 1993
concernant les officiers infrastructure des formations de l'armée
de terre.
Lettre n° 253/DEF/EMAT/PRH/CM du 10 février 1997 relative
à la création d’un « bureau recrutement-condition du person-
nel » (BRCP) dans les formations professionnelles ou en cours de
professionnalisation.
Instruction 3300/DEF/EMAT/DIV/LOG/SOU/SER/SA du 17 août
1988 relative aux attributions des commissaires des corps de
troupe de l'armée de terre.
Instruction 44000/DCMAT/SDT du 30 novembre 1973 relative
à l'entretien des matériels ressortissant au Matériel dans les corps
de troupe,
Charte de fonctionnement de l’armée de terre n° 230/
EMAT/CORAT/GAL du 2 mai 2000.

CONSEILS Les activités de la vie de tous les jours auxquelles un mili-


POUR ABORDER L'ÉTUDE taire du rang ou un sous-officier peut être appelé à participer
au sein d'un corps de troupe ne figurent pas dans le présent
chapitre. Elles sont traitées au titre II du présent manuel.
L'étude du présent chapitre doit s'accompagner de visites
organisées dans les différents services du corps qui sont
évoqués.
Les articles auxquels il est fait référence dans le présent cha-
pitre sont ceux du TTA 102.
Le règlement du service intérieur est en cours de refonte,
dès la parution de la nouvelle édition, il convient de s’y
référer.

29
1. LE CORPS DE TROUPE
11. Définition, formes diverses 111. Définition générale (art. 1).
du corps de troupe
On appelle corps de troupe tout organisme dont les dif-
férents composants, concourant directement à la même mis-
sion, sont placés sous les ordres d'une autorité unique, le chef
de corps, responsable à la fois du commandement et de l'ad-
ministration.
......................................................................................................................
Le corps de troupe dispose de moyens et de ressources
propres qu'il gère de façon autonome.
En règle générale, le corps de troupe comporte plusieurs
unités élémentaires. Il peut cependant revêtir des formes
diverses.

112. Le régiment (art. 2).


Ensemble cohérent d'hommes et de moyens articulé en vue
du combat, le régiment a des missions, des structures et des
traditions qui en font le corps de troupe par excellence.

113. Les autres formes du corps de troupe (art. 3).


1131. Écoles et centres d'instruction.
Chargés d'assurer, au plan individuel, la formation ou le per-
fectionnement des élèves et des stagiaires qu'ils reçoivent, les
écoles et centres d'instruction constituent des corps de troupe
dont l'organisation découle de leur mission particulière.
Dans les écoles commandées par un officier général, le
commandant en second exerce les attributions de chef de
corps.
Le personnel permanent est commandé et administré dans
le cadre des dispositions générales applicables aux corps de
troupe.
Les élèves et stagiaires sont groupés et encadrés en fonc-
tion de leur qualité et de la nature de l'enseignement qui leur
est dispensé. Un règlement intérieur, établi dans l'esprit des règle-
ments généraux, précise, si nécessaire, les conditions de vie par-
ticulières et le régime auxquels ils sont soumis.

1132. Corps de troupe fractionné.


Le corps de troupe peut être divisé, temporairement ou de
façon permanente, en plusieurs fractions plus ou moins éloignées
les unes des autres mais ne cessant d'appartenir au même
corps.
......................................................................................................................
La fraction placée directement sous les ordres du chef de
corps est appelée portion principale. Les autres fractions consti-
tuent des détachements. Celui où se trouve le siège adminis-
tratif du corps prend le nom de portion centrale. En règle géné-
rale, portion centrale et portion principale sont confondues.
Selon les circonstances, les détachements peuvent bénéfi-
cier d'une autonomie plus ou moins étendue. Le chef de corps
reste néanmoins seul responsable de l'administration générale de
la formation dans son ensemble.

30
1133. Unité formant corps.
Dans certains cas particuliers, une unité élémentaire peut
constituer un corps de troupe et s'administre en tant que tel.
Elle dispose de services administratifs et techniques plus ou moins
étoffés.

1134. Groupement formant corps.


Le terme « groupement formant corps » désigne une entité
technique et administrative destinée à remplir des missions
diverses. Sous une autorité et une administration communes, il
est constitué par la réunion d'unités élémentaires appartenant
souvent à des armes et services différents.

12. L'unité élémentaire 121. Définition (art. 4).


L'emploi, l'administration, la vie courante nécessitent que le
corps de troupe soit articulé en unités élémentaires dont le
nombre et la structure sont définis par les tableaux d'effectifs et
de dotations.
L'unité élémentaire est la plus petite communauté placée
sous les ordres d'un chef responsable des activités et du mode
de vie des militaires qui la composent. Connaissant tous les
cadres et tous les hommes qui en font partie, son commandant
a une action directe et complète sur chacun d'eux.
Commandée par un officier confirmé qui est directement
responsable devant le chef de corps, elle dispose organique-
ment des moyens de s'administrer et de remplir les missions qui
peuvent lui être confiées.
C'est à son niveau que se réalisent concrètement la vie mili-
taire et la personnalité de la collectivité ; c'est également là que
sont consignés et rapportés par écrit tous les événements de la
vie courante dignes d'intérêt.
Elle est l'échelon le plus élevé où chacun peut connaître
tous les autres et en être reconnu : c'est là que se réalise, dans
la pratique des relations personnelles, l'unité d'esprit, d'action et
de style, indispensable à la vie collective et à la bonne marche
du service.

122. Formes.
L'unité élémentaire comprend en général :
– une section de commandement, aux ordres de l'adjudant
d'unité, groupant les moyens administratifs et techniques ;
– des sections commandées par un officier (lieutenant ou
sous-lieutenant) ou par un sous-officier qualifié.

2. ORGANISATION
ET FONCTIONNEMENT
DU CORPS DE TROUPE
21. Le chef de corps 211. Autorité et responsabilité (art. 6).
Le chef de corps exerce son autorité sur toutes les parties
du service. Ayant pour rôle essentiel la préparation morale, phy-
sique et technique de son régiment aux missions de combat, il
assure également l'exécution des missions du temps de paix qui,
dans certains cas, sont prépondérantes.
Pour l'aider dans sa tâche, le chef de corps dispose de
cadres dont il fixe nettement les attributions. Il exerce directement

31
son action de commandement sur les commandants d'unité
élémentaire (1) tout en leur accordant une marge d'initiative
suffisante.
......................................................................................................................

212. Domaines d'application.


L'action du chef de corps, qui s'exerce dans tous les
domaines, vise plus particulièrement :
– l'instruction et l'entraînement du personnel ;
– l'administration ;
– le maintien en condition du matériel et de l'infrastructure ;
– la préparation de la mobilisation.
Sous réserve de conserver des structures réglementaires, il
peut adapter l'organisation interne du corps aux conditions par-
ticulières dans lesquelles celui-ci est placé, en tenant compte
de la qualité du personnel dont il dispose.

2121. Action auprès des personnels.


......................................................................................................................
Revue des catégories.
Le chef de corps se fait présenter périodiquement diffé-
rentes catégories de personnel, notamment les gradés nouvel-
lement promus, les nouveaux affectés au corps, le personnel
désigné de service ou faisant l'objet d'une mesure individuelle,
les stagiaires, le personnel sortant des hôpitaux.
Discipline.
......................................................................................................................
Le chef de corps a la possibilité de déléguer le droit de
punir à certains de ses subordonnés dans les conditions définies
par le règlement de discipline générale.
......................................................................................................................

2122. Gestion des personnels.


Le chef de corps met à profit la connaissance de ses
cadres et militaires du rang pour assurer une gestion efficace
des personnels, notamment dans les domaines suivants :
• Affectations.
Il affecte dans les unités les personnels de tout grade en
fonction des besoins du service, de leurs aptitudes et des néces-
sités de leur formation. L'équilibre des unités et branches d'ac-
tivité doit être recherché par la satisfaction qualitative des
tableaux d'effectifs.
• Notation, orientation.
......................................................................................................................
Pour les sous-officiers, il fournit son appréciation à la suite
des notes établies par les commandants d'unité.
......................................................................................................................
• Nomination.
Le chef de corps nomme les militaires du rang aux diffé-
rents grades et emplois, selon les directives en vigueur.

(1) Ou de bataillon ou de regroupement divers.

32
2123. Action administrative générale.
L'administration est inséparable du commandement.
En application des règlements en vigueur, le chef de corps
conçoit, prévoit, organise. Seul responsable de l'administration
générale de sa formation vis-à-vis du commandement, il a
charge de décider, d'ordonner puis de contrôler les mesures
nécessaires à la satisfaction de tous les besoins du corps.
......................................................................................................................

2124. Instruction et entraînement.


Le chef de corps est responsable de la formation de son
personnel et de l'entraînement au combat de son régiment.
Cette formation comprend l'éducation morale, l’entraînement
physique, l'instruction technique et tactique.
L'éducation morale est un souci constant du chef de corps.
......................................................................................................................
Il développe chez tous, et plus particulièrement chez les
cadres, la conscience professionnelle, le sens de l'initiative réflé-
chie et le goût de l'action.
Par l'entraînement physique, le chef de corps prépare son per-
sonnel à affronter les fatigues et les risques du combat. Il ne
cherche pas les performances spectaculaires, mais le développe-
ment de l'endurance, du goût de l'effort et de la maîtrise de soi.
Par l'instruction individuelle et collective, il rend son person-
nel capable de remplir toutes les missions qui peuvent lui être
confiées au titre de l'arme ou de la spécialité.

2125. Maintien en condition des matériels et de l'infrastructure.


Assisté par le chef des services techniques et du commis-
saire (1), le chef de corps est responsable de la gestion, de l'uti-
lisation et de l'entretien des matériels détenus par sa formation.
......................................................................................................................

213. Absence du chef de corps (art. 10).


En cas d'absence, le chef de corps est remplacé par le com-
mandant en second ou, à défaut, par l'officier le plus ancien.

22. Les grandes fonctions 221. Leur rôle (art. 11).


au niveau du corps
Pour exercer son commandement, le chef de corps dispose des
cadres en nombre variable, qui lui sont directement subordonnés. Il
leur confie des attributions lui permettant de faire sentir son action
en permanence dans tous les aspects de la vie du régiment.
Dans les domaines qui leur sont propres, ces cadres doivent
apporter leur assistance aux commandants d'unité, sans s'inter-
poser dans la voie normale du commandement.

222. Commandement (art. 12).

2221. Le commandant en second.


Le commandant en second est à la disposition immédiate
du chef de corps pour le seconder dans toutes les parties du
service.
......................................................................................................................

(1) Chef des services administratifs pour les corps sans commissaire.

33
ORGANIGRAMME D’UN CORPS DE TROUPE

Chef de corps Commandant


en second

Bureau Service
du chef de corps général

Santé

Bureau
« opérations instruction »

Services
techniques
Nota. – Dans les corps à
Bureau
vocation particulière, cer-
Unités « gestion des ressources taines fonctions peuvent
élémentaires humaines » être supprimées et plu-
sieurs responsabilités peu-
Services administratifs vent être confiées à une
et financiers même autorité.

Service
de l’infrastructure

Bureau
« recrutement-condition
du personnel »

Assistant permanent du chef de corps, il lui présente des


propositions dans le cadre des règlements. Le cas échéant, le
chef de corps peut lui confier la coordination et le contrôle
d'activités mettant en jeu un ou plusieurs chefs de service (ins-
truction des cadres et de la troupe, mobilisation, budget, dis-
ponibilité des matériels...).
......................................................................................................................
Dans les mêmes conditions, le commandant en second peut
avoir à exercer un rôle précis dans la formation professionnelle
et technique des sous-officiers ou dans le domaine de la pro-
motion sociale et des loisirs.
Le commandant en second peut enfin assurer certaines res-
ponsabilités permanentes ou occasionnelles, comme le comman-
dement d'un détachement important du corps ou l'emploi des
moyens pour la réalisation de travaux à l'extérieur.

2222. Bureau du chef de corps.


Dirigé par l'officier supérieur adjoint, ce bureau assiste le
chef de corps dans toutes les questions de courrier, chancelle-
rie, discipline, contentieux et relations extérieures.

2223. L'officier supérieur adjoint.


Auxiliaire immédiat du chef de corps pour régler toutes les
questions de détail, il est tenu au courant de toutes les affaires.
......................................................................................................................

34
Il transmet les ordres aux différents échelons subordonnés,
en reçoit les rapports et comptes rendus qu'il présente au chef
de corps.
Il suit toutes les questions de chancellerie, de contentieux,
de discipline et de sécurité.
......................................................................................................................
Il a autorité sur le secrétariat du chef de corps.

2224. L'officier des transmissions.


L'officier des transmissions est l'auxiliaire direct du chef de
corps pour toutes les questions concernant les transmissions.
Il exerce les attributions dans les domaines suivants :
• Emploi.
L'officier des transmissions est responsable de la mise en
œuvre des moyens de transmissions fixes ou opérationnels.
......................................................................................................................
Il doit être en mesure, à tout moment, de faire assurer la
mise en place d'un système de transmissions permettant au chef
de corps d'obtenir la totalité des liaisons nécessaires à l'exercice
de son commandement.

L'officier des transmissions est responsable de la mise en


œuvre des moyens de transmissions.
• Instruction.
L'officier des transmissions se voit confier la formation et la
poursuite de l'instruction de la totalité des personnels spécialisés,
il contrôle leur activité et la cohésion de tous les échelons.
• Chiffre.
L'officier des transmissions est l'officier du chiffre du corps.
......................................................................................................................
• Sécurité des télécommunications.
L'officier des transmissions veille à l'application rigoureuse des
dispositions concernant la sécurité des communications, en par-
ticulier des règles de procédure.

35
• Technique.
Voir paragraphe 2242.

223. Opérations instruction.


Le corps en disponibilité opérationnelle immédiate doit être
en mesure, sur ordre, d'engager tout ou partie de ses person-
nels et de ses matériels, soit à des fins militaires, soit, plus excep-
tionnellement, au service de la population.
En temps de paix, la cellule « opérations » et la cellule « ins-
truction » sont généralement regroupées sous la responsabilité d'un
officier supérieur chef du bureau « opérations-instruction » qui dis-
pose de personnel en nombre variable selon l'importance du corps.
Sous l'autorité du chef de corps, le chef du bureau « opé-
rations-instruction » :
– assure l'étude, la préparation et l'exécution des plans et
mesures d'alerte ;
– planifie les activités opérationnelles (manœuvres, services
en campagne etc.) ;
– étudie, prépare, conduit, contrôle l'instruction et l'entraî-
nement physique et sportif ;
– planifie l'instruction des cadres et seconde le chef de
corps dans l'instruction des officiers ;
– assure éventuellement la préparation des candidats aux
concours et examens au cours de séances périodiques ou
de stages groupés.
......................................................................................................................
Le chef du bureau « opérations-instruction » dispose de la
cellule « éducation physique et sportive » pour animer, diriger et
contrôler les activités sportives.
L'officier des sports, aidé notamment sur le plan technique
par les moniteurs et aides moniteurs :
– propose au chef du bureau « opérations-instruction » les
objectifs à atteindre en matière d'entraînement physique et
de sports et participe à l'élaboration des emplois du temps ;
– conseille les commandants d'unité dans l'adaptation des
programmes au personnel et aux moyens ;

36
– organise les contrôles périodiques en liaison avec le
médecin du corps ;
– recherche l'amélioration des possibilités de pratique sportive ;
– veille au perfectionnement des spécialistes de l'entraîne-
ment physique et des sports et au bon emploi de ceux-ci ;
– organise les rencontres sportives intérieures ou extérieures
à la formation avec les équipes civiles et militaires ;
– favorise le fonctionnement et le développement des clubs
sportifs.
Il est responsable des installations et du matériel de sport.
L'officier des sports est responsable des installations sportives.

224. Technique.

L'entretien est un acte de combat et fait partie de l'ins-


truction des personnels.
Les services techniques assurent la gestion, la comptabilité
des matériels ressortissant à l'arme du matériel de l'armée de
terre et au service des essences des armées.
L'organisation technique des corps de troupe est en cours
d'évolution.

ORGANIGRAMME DE LA FONCTION TECHNIQUE


D’UN CORPS DE TROUPE (NTI 1 PAIX)

Chef de corps

Chef des ST Secrétariat

Officier mécanicien
Officier Officier Officier Officier
Commandement
de SBF radar trans NBC
Coordination comptabilité
Magasin
CORPS

Section mobilité Section


multitechnique

Organisation Systèmes
(chef d’atelier) d’armes

Réception APC-AGC
diagnostic contrôle

Réparation des roues TRS Radar

Réparation des chenilles NBC

Dépannage-liaison Incendie
évacuation

Station-service Optique
ÉLÉMENTAIRE
UNITÉ

Capitaine Officier chargé des matériels

Subordination Subordination
de commandement technique

37
L'organisation retenue consiste à regrouper au niveau du
corps le 2e échelon A et le 2e échelon B dans une entité NTI 1
(Niveau Technique d'Intervention du 1er niveau) intégrant l'en-
semble des cellules spécialisées du corps.

Intervention du NTI 1 sur le terrain

La fonction technique est assurée par le chef des services


techniques qui dispose à cet effet : d'officiers spécialistes en
nombre variable selon l'importance et la diversité des matériels.
Ils sont subordonnés au chef des services techniques dans les
domaines de l'entretien et de la gestion des matériels. Toutefois,
certains sont rattachés directement au chef de corps pour l'em-
ploi, et à ce titre, reçoivent leurs missions par l'intermédiaire du
bureau « opérations-instruction ».

2241. Le chef des services techniques.


L'officier chef des services techniques, normalement officier
supérieur, seconde le chef de corps pour tout ce qui concerne
la gestion, la comptabilité et l'utilisation des matériels (y com-
pris les matériels de mobilisation) ; il le tient informé de leurs ser-
vitudes d'emploi.
Son souci permanent est de maintenir le potentiel du corps
au meilleur niveau.
Par délégation du chef de corps, il veille à l'application, par
les services régimentaires et les unités, des prescriptions régle-
mentaires et des directives particulières de celui-ci.
À ce titre :
• Il contrôle la gestion des potentiels, la bonne exécution
des distributions et réintégrations à l'intérieur du corps.
• Il prévoit les besoins et fait assurer l'exécution des per-
ceptions et des reversements.
• Il veille :
– à la bonne tenue et à la sécurité des magasins et ateliers ;
– à l'exactitude de la comptabilité au niveau du corps et
des unités élémentaires.

38
2242. Les spécialistes du corps (1).
Dans les domaines de la gestion et de l'entretien des maté-
riels, le chef des services techniques exerce son autorité sur :
– l’officier mécanicien ;
– l'officier des transmissions ;
– l'officier d'incendie ;
– l'officier de défense NBC ;
– l'officier « radar » du corps ;
– l'officier de surveillance des bouches à feu ;
– le comptable des matériels techniques ;
– les sous-officiers spécialistes.
Certaines fonctions énumérées ci-dessus comme fonctions
d'officiers peuvent, selon les circonstances, être confiées à des
sous-officiers supérieurs possédant la qualification requise.
L'officier mécanicien du corps.
L'officier mécanicien est le chef de la section mobilité du
NTI 1.
Il est aussi le chef du NTI 1 lorsque la fonction mobilité est
plus importante que la fonction multitechnique (cas général). Il
dispose du sous-officier chef d'atelier mettant en œuvre les
équipes spécialisées dans le dépannage, l'entretien et l'appro-
visionnement des matériels des diverses catégories.
Dans le cadre de ses activités, il dirige l'atelier régimentaire
en respectant les normes d'urgence fixées par le chef des ser-
vices techniques.
L'officier mécanicien du corps est plus particulièrement res-
ponsable devant le chef des services techniques de la stricte
observation des règles d'hygiène et de la sécurité dans les ateliers.
L'officier des transmissions (2).
Sous l'autorité du chef des services techniques, l'officier des
transmissions a la charge de maintenir au niveau requis la tota-
lité des matériels transmissions du corps, qu'ils soient affectés au
service courant ou stockés.
Il veille au respect des règles concernant la gestion des
matériels dont il a la charge.
Il s'assure de l'exécution par l'atelier de toutes les opérations
d'entretien et de réparation.
Il contrôle la comptabilité des travaux, prévoit les besoins et
veille à l'exécution des perceptions et réintégration de matériels.
L'officier d'incendie.
L'officier chef du service d'incendie du corps (doublé éven-
tuellement d'un suppléant) est le conseiller technique du chef de
corps en matière de protection contre l'incendie, et à ce titre :
– dirige l'instruction du personnel dans le domaine de la pré-
vention et de l'action à mener en cas d'incendie ;
– fait assurer l'entretien et la vérification du matériel de pro-
tection contre l'incendie, et tenir à jour le registre d'in-
cendie du corps ;

(1) Toutes ces fonctions ne sont pas obligatoirement représentées. (Voir


organigramme.)
(2) En tant qu'auxiliaire direct du chef de corps, son rôle a été défini
paragraphe 2224.

39
– se tient en liaison avec le chef d'arrondissement du ser-
vice du génie ;
– établit, tient à jour et fait appliquer les consignes propres
à réduire les risques d'incendie et leurs conséquences ;
– est responsable de la mise en œuvre de toutes les
mesures de protection contre l'incendie.
L'officier de défense NBC du corps.
L'officier de défense NBC assiste le chef de corps pour tout
ce qui concerne les questions NBC, notamment en matière
d'instruction.
Il veille en particulier à :
– l'application des mesures de sécurité réglementaires, lors
de l'utilisation et du stockage des matériels ou produits
représentant un danger (sources radioactives, produits
toxiques ou corrosifs, etc.) ;
– l'entretien des matériels de défense NBC ;
– l'instruction technique des spécialistes au niveau du corps
et des unités élémentaires.
Il exerce son autorité sur le groupe de défense NBC du
corps et dirige, sous l'autorité du chef des services techniques,
l'atelier NBC.
L'officier radar du corps.
Cet officier spécialiste est le conseiller technique du chef de
corps pour ce qui concerne l'emploi des matériels de détection
électromagnétique.
Il assure, sous l'autorité du chef des services techniques, les
mêmes responsabilités que les autres officiers du corps dans
les domaines de la gestion et l'entretien des matériels de sa
spécialité.
L'officier chargé de la surveillance des bouches à feu.
Dans les corps dotés de matériels d'armement de gros
calibre, le chef de corps désigne un ou plusieurs officiers char-
gés de la surveillance technique de l'état balistique des
bouches à feu.
Le comptable des matériels techniques.
Sous l'autorité directe du chef des services techniques, il
assure les fonctions de comptable unique des matériels ressor-
tissant à l'arme du matériel de l'armée de terre et au service
des essences des armées.
En particulier :
– il assure les perceptions et les reversements auprès des
organismes des services pourvoyeurs et effectue les distri-
butions et les réintégrations à l'intérieur du corps ;
– il centralise les écritures relatives aux existants et aux mou-
vements ;
– il contrôle la concordance des écritures des unités élé-
mentaires ;
– il tient la situation globale des manquants dans les unités
collectives et en assure le recomplètement.
Les sous-officiers spécialistes du corps.
Leur nombre est fonction de la diversité et de l'importance
des matériels en dotation dans les corps.

40
Ayant en général reçu une formation technique dans une
spécialité déterminée (auto, armement, optique...), ils sont les
agents d'exécution de l'officier multitechnique ou de l'officier
mécanicien.

225. Administration.
L'administration intérieure du corps de troupe est l'ensemble
des actes de prévision, de gestion et de maintien en condition
concourant à la mission du corps. Elle s'applique aux person-
nels, aux deniers, aux matières et matériels, à la restauration,
aux installations et aux activités culturelles et de loisirs.
Elle consiste à :
– faire valoir des droits ;
– gérer des ressources ;
– mettre à disposition ;
– rendre des comptes.

2251. Le chef du bureau « gestion des ressources humaines ».


• Rôle.
Le chef du bureau « GRH » directement subordonné au chef
de corps a pour missions générales :
– d'obtenir l'adéquation optimale de la ressource aux
besoins (paix et guerre) du corps ;
– d'assurer le meilleur déroulement de carrière des cadres
et militaires du rang de carrière ou sous contrat ainsi que
des personnels civils ;
– de gérer la population des volontaires de l’armée de terre
au mieux des intérêts du corps.
Le bureau « GRH » comprend :
– un secrétariat ;
– une cellule « orientation - stages - formation ;
– une cellule « effectifs » ;
– une cellule « mobilisation ».

Le chef du bureau « gestion des ressources humaines »


est directement subordonné au chef de corps

41
ORGANIGRAMME DE LA FONCTION ADMINISTRATION-FINANCE

Chef de corps
Orientation
stages formation
Bureau
« gestion
des ressources
humaines »
Effectifs

Recrutement
Mobilisation

Bureau Reconversion
« recrutement -
condition du
personnel » Aide aux familles

CIJAS (1)

Commissaire ADM générale

Officier infra Trésorerie

Vaguemestre

SRL
ordinaire foyer cercle
Unités élémentaires
(cellule administrative) Vérification
contrôle

Budgets

Informatique

Matériel CAT

Infrastructure

(1) CIJAS : Cellule d’information juridique administrative et sociale

La cellule « orientation - stages - formation ».


Cette cellule placée sous la responsabilité d’un sous-officier
supérieur est chargée :
– de la préparation interne aux concours ;
– du suivi des carrières ;
– de la préparation des dossiers individuels ;
– de la saisie des diplômes ;
– de la conversion des permis de conduire ;
– de la planification et l’inscription aux stages divers.

42
La cellule « effectifs ».
Cette cellule est chargée :
– de la gestion administrative des personnels ;
– du suivi des livrets matricules, des situations de prise d’armes ;
– de la préparation des conseils de discipline.
La cellule « mobilisation ».
Aux ordres d’un officier ou d’un sous-officier supérieur, cette
cellule est chargée de la mise sur pied proprement dite du corps.
2252. Le commissaire.
Sous l'autorité du chef de corps, le commissaire exerce les
fonctions administratives et financières de direction dans les
domaines concernant :
– la totalité des ressources ;
– les matériels ressortissant au service du commissariat et au
service de santé ;
– la restauration ;
– l'infrastructure (pour les corps non dotés d'officier infra-
structure).

Placé sous l’autorité du chef de corps,


le commissaire exerce des fonctions administratives et financières

Responsable devant le chef de corps de la bonne tenue


des comptes, il s'assure de leur exactitude :
– par délégation du chef de corps, il exerce la surveillance
intérieure de l'administration ;
– dresse les actes administratifs requérant la forme authen-
tique et les actes d'état civil ;
– établit les documents afférents à la suppléance du commis-
sariat ;
– assure les services du contentieux ;
– coordonne l'emploi des moyens informatiques ;
– contrôle le bon fonctionnement du cercle et du foyer ou
du service restauration-loisirs (SRL) ;
– tient le registre des actes administratifs ;
– signe la correspondance administrative.

43
En cas d'absence, il est remplacé par un officier désigné
par le chef de corps (décision inscrite au registre des actes
administratifs). Cet officier ne peut cumuler cette fonction avec
celles du chef du service de restauration-loisirs.
Le commissaire dispose des adjoints suivants :
– le chef de la cellule « administration générale » assisté du
trésorier et du vaguemestre ;
– le directeur du SRL (ordinaire-foyer-cercle) ;
– le chef de la cellule « vérification-contrôle » ;
– le chef de la cellule « informatique » ;
– le chef de la cellule « budget » ;
– le sous-officier chargé du matériel du commissariat ;
– le chef de la section « infrastructure » (corps sans officier
« infrastructure »).

22521. La section « administration générale ».


Placée sous les ordres d'un sous-officier supérieur, cette cel-
lule comprend la trésorerie et le vaguemestre.
• Le trésorier.
Rôle : le sous-officier trésorier est chargé, sous l'autorité et
la surveillance du commissaire, de la conservation et du manie-
ment des fonds du corps de troupe.
À ce titre, il assure le fonctionnement du service des fonds,
pour le numéraire, les valeurs de caisse et les dépôts à un
compte courant postal ou au Trésor.
Il est dépositaire de la collection du Bulletin officiel des
armées détenue par le corps.
Attributions.
Sur un plan général, le trésorier :
a) Est chargé de la prise en compte des recettes, effec-
tuées à différents titres.
b) Assure la conservation des fonds ; à cet égard, il soumet
par voie hiérarchique, à la décision du chef de corps, les
consignes relatives à la protection de la caisse du corps et les
fait appliquer.
c) Procède au règlement des dépenses, engagées de plein
droit, sur décision du chef de corps et sur autorisation ou déci-
sion des services et des autorités compétentes, à savoir :
– paiement aux militaires des droits individuels ;
– paiement à des titres créanciers (dépenses d'ordinaire,
dépenses au titre des masses, etc.) ;
– avances réglementaires (avance pour achats directs de
l'ordinaire par exemple) ;
– ...
Il paie les dépenses dont l'acquittement a été régulièrement
autorisé par le commissaire.
Il règle, sans que cette autorisation soit nécessaire, certaines
dépenses : solde, accessoires de solde, primes ou indemnités,
montant des fournitures, des travaux ou des réparations exécu-
tées à l'abonnement.

44
Il revêt les chèques de sa signature et les soumet à celle
du commissaire lorsque les paiements interviennent par chèques
tirés sur le compte de dépôts de fonds au Trésor ou sur le
compte courant postal.
d) Est chargé de la tenue des pièces, des écritures et des
comptes se rapportant aux opérations qu'il effectue.
• Le vaguemestre.
Rôle : la fonction de vaguemestre est généralement exer-
cée dans le corps de troupe par un sous-officier (1) ou par un
employé civil désigné par le chef de corps.
Relevant directement du commissaire, initié aux connais-
sances que l'administration des Postes exige de ses agents de
distribution, le vaguemestre est chargé :
– d'assurer aux militaires du corps la remise de toute corres-
pondance postale ou télégraphique qui leur est adressée ;
– de déposer auprès des services postaux toute correspon-
dance postale ou télégraphique qu'ils expédient ;
– de leur vendre, éventuellement, les figurines nécessaires à
l'affranchissement des correspondances privées ;
– de participer à toutes les opérations qui lui sont
confiées, éventuellement, en matière de caisse nationale
d'épargne ;
– de déposer, le cas échéant, les demandes d'ouverture de
comptes courants postaux ; d'encaisser les chèques de
retrait à vue et de dépannage qui lui sont remis ;
– d'effectuer les opérations d'émission et de paiement des
mandats de toute nature.
Attributions.
Le vaguemestre est tenu de garder et observer le secret
des correspondances.

22522. Le service restauration-loisirs.


Dans les corps dont les conditions d'infrastructure sont
réunies, l'ordinaire, le foyer et le cercle sont regroupés en SRL
dirigé par un officier « directeur ». Dans ce cas, l'ordinaire, le
foyer et le cercle sont tenus par des sous-officiers.
• Le sous-officier d'ordinaire.
Rôle : le sous-officier d'ordinaire est chargé, sous la direction
permanente du chef de corps et la surveillance du commissaire,
du fonctionnement général et de la gestion de l'ordinaire.
Il doit assurer aux rationnaires, à l'aide des ressources pré-
vues par la réglementation, et en tenant compte dans une
limite raisonnable de leurs préférences, une alimentation adap-
tée aux exigences du service et aux normes de la diététique.
Les ressources en deniers, attribuées pour l'alimentation des
personnels des unités rattachées à l'ordinaire du corps, sont
notamment employées à la réalisation des denrées.
Il veille à :
– leur stockage et leur conservation ;
– la préparation des repas ;
– la tenue de la comptabilité des denrées correspondantes.

(1) Sous-officier de carrière ou servant sous contrat.

45
Attributions.
......................................................................................................................

Le sous-officier d'ordinaire :
......................................................................................................................
– étudie les menus en fonction de certains impératifs (goût
des consommateurs, denrées réalisables à une époque
déterminée, prix de revient, etc.) ;
– soumet à l'approbation du chef de corps ou du commis-
saire les plans des menus établis pour une période déter-
minée en liaison avec le médecin-chef ;
– sur la base des menus agréés et des effectifs envisagés,
établit le plan de réalisation des approvisionnements cor-
respondant au plan des menus ;
– réalise les approvisionnements nécessaires ;
......................................................................................................................
– assure la surveillance du « bloc alimentation », de la pré-
paration et de la distribution des repas (hygiène et pro-
preté, condition d'utilisation des matériels et des denrées,
enlèvement des issues, etc.) ;
......................................................................................................................
– tient le contrôle des personnels civils et militaires soumis à
une surveillance médicale particulière, en raison de leurs
fonctions à l'ordinaire ;
– vérifie l'adaptation des ressources alimentaires aux besoins
de l'homme (bilan alimentaire, variété, qualité, etc.).

22523. La cellule « vérification-contrôle ».


Dirigée par un sous-officier supérieur, elle est chargée de :
– contrôler toutes les comptabilités du corps (habillement,
budgets, cercle, foyer, ordinaire...) ;
– vérifier les crédits délégués ;
– tenir les indicateurs du tableau de bord du corps.

22524. La cellule « informatique ».

Le sous-officier « SAF » dirige la cellule « informatique »

46
Cette cellule, aux ordres d'un sous-officier informatique
ayant reçu une formation SAF (1) est chargée :
– de l'instruction des utilisateurs ;
– des interventions mineures sur le SAF : exploitation, mise
en œuvre et opération de maintenance du NTI 1 ;
– de la satisfaction des besoins complémentaires en infor-
mation ;
– de travaux communs aux utilisateurs (télétransmission, sau-
vegarde, etc.).

22525. La cellule « budget ».


Cette cellule, commandée par un sous-officier supérieur,
assure la gestion du budget du corps et des budgets annexes
(crédits d'alimentation, repas de service, budget d'habillement,
sports, crédits ASA et BRCP) et tient le rôle de centrale d'achats
pour l'ensemble des unités et des services du corps (fournitures
de bureau, produits d'entretien...).

Le sous-officier budget assure la gestion du budget du corps

22526. La cellule « matériel commissariat ».


Commandée par un sous-officier supérieur, elle est chargée
de la gestion des matériels appartenant à l'État ou aux masses
qui relèvent du commissariat et du service de santé.
À ce titre, ce sous-officier assure le fonctionnement du ser-
vice tant au plan comptable qu'à celui touchant la satisfaction
des besoins collectifs et individuels.
Il est responsable de l'existence des matériels stockés ou
déposés au magasin « matériel commissariat » et doit être en
mesure d'en justifier l'état.
Compte tenu de sa connaissance des ressources et des
besoins, il assiste le commissaire dans la préparation des pro-
grammes prévisionnels annuels et du compte de l'emploi des res-
sources qui doivent être soumis à l'approbation du chef de corps.

(1) SAF : Système Automatisé des Formations.

47
Le sous-officier chargé du matériel du commissariat
est un des adjoints du commissaire

Attributions.
Sur le plan général, le sous-officier chargé du matériel du
commissariat :
– tient pour l'ensemble des approvisionnements et activités
qui le concerne, la comptabilité, les inventaires et les
écritures qui s'y rapportent, qu'il s'agisse des matériels
en magasin, en service ou constituant la réserve de
mobilisation ;
– dresse les états destinés à exposer les besoins du corps
pour l'habillement, le campement, le couchage, l'ameu-
blement, les matériels des subsistances ;
– assure la perception des approvisionnements attribués au
corps par les services pourvoyeurs dont relèvent ses acti-
vités, qu'il s'agisse des matériels en dotation ou des opé-
rations particulières à leur renouvellement : il effectue cer-
tains achats dans les conditions réglementaires ;
– procède au stockage des articles en approvisionnement
et organise le magasin du matériel commissariat ;
– règle les distributions, les échanges, les réintégrations, pour
chacune des catégories d'articles ;
– fait procéder aux travaux d'entretien (maîtres ouvriers,
tailleur et cordonnier...) ;
......................................................................................................................
– exerce une surveillance sur les conditions d'application,
par les commandants d'unité et chefs de détachement,
des directives du chef de corps relatives à l'utilisation et
à l'entretien des effets, articles et matériels divers de son
ressort.
Pour les opérations autres que celles à caractère purement
comptable ou relevant de la technique du service dont il a la
charge, le sous-officier chargé du matériel commissariat est
assisté par les officiers ou les sous-officiers responsables (santé,
mobilisation, infrastructure, etc.).

48
22527. La section « infrastructure » (corps sans officier « infra-
structure »).
Elle assure, aux ordres du sous-officier « infrastructure » et
conformément aux décisions du chef de corps et aux instruc-
tions du commissaire, chef des services administratifs et financiers,
l'exécution des travaux de réparation de l'occupant et de menus
entretiens qui relèvent de la compétence du corps pour les
immeubles et dépendances qui lui sont attribués ou rattachés.
Le sous-officier « infrastructure » est chargé de gérer les cré-
dits déconcentrés (en infrastructure) mis à la disposition de la
formation.
Attributions.
Le sous-officier chargé de la section « infrastructure » :
– a sous ses ordres le personnel désigné en raison de ses
aptitudes sur le plan professionnel (sous-officiers, caporaux
et militaires du rang) ;
– organise et dirige les ateliers constitués par le corps pour
l'exécution des travaux ;
– fait effectuer les travaux de réparation et d'entretien loca-
tifs touchant en particulier la maçonnerie, la menuiserie,
la serrurerie, la peinture et la vitrerie, la plomberie,
l'électricité, l’ameublement, les travaux extérieurs et divers ;
– assiste le sous-officier du matériel commissariat par une
participation à certains travaux d'entretien réalisables dans
les ateliers du corps (ameublement, peinture, etc.) et aux
opérations de stockage des ingrédients et matériaux ;
– guide les commandants d'unité et les chefs de services
du corps dans l'établissement des demandes de travaux
concernant les locaux occupés par leur troupe ou leur
service, ou dépendant de leur autorité ;
......................................................................................................................

2253. Service de l'infrastructure.


Certaines formations importantes sont renforcées par un offi-
cier « infrastructure » qui dispose de la section « infrastructure »
pour les travaux incombant au corps.
Il assure la conduite des actions de maintien en condition
de l'infrastructure. À cet effet :
Pour les travaux incombant au corps :
– il provoque la décision d'exécuter l'ensemble des travaux
résultant de la programmation (les travaux d'entretien, les
travaux d'adaptation mineurs, et plus particulièrement les
travaux relatifs à l'HSCT (hygiène, sécurité, conditions de
travail), la protection de l'environnement et la protection
contre l'incendie) ;
– il effectue les études techniques et administratives relatives
à ces travaux en ayant éventuellement recours aux compé-
tences de l'établissement du génie ;
– il prépare les contrats correspondant à ces travaux ;
– il en assure le suivi technique, administratif et financier
ainsi que le contrôle de leur exécution.
Pour les travaux incombant au service génie :
– il peut, à la demande du directeur de l'établissement du
génie, et en accord avec le chef de corps, être maître
d'œuvre délégué pour l'exécution des marchés de

49
travaux commandés par le service du génie. Pour l'en-
semble des travaux incombant, soit au service du génie,
soit au corps, il veille à la parfaite coordination des dif-
férentes interventions.
......................................................................................................................
Il est en outre le conseiller technique du commissaire ou du
chef des services administratifs, pour l'élaboration et la mise en
œuvre de la politique d'économie d'énergie.

226. Santé.
Placé sous l'autorité du médecin-chef, le service de santé
du corps a pour mission principale d'assurer le maintien du per-
sonnel en bon état sanitaire, l'instruction technique des auxiliaires
médicaux dont il dispose, la tenue des documents médicaux et
administratifs de son ressort.
Le médecin-chef du corps.
Soumis à la double subordination :
– du chef de corps sur le plan du commandement ;
– du directeur du service de santé (de la RT) [1] ou de son
délégué sur le plan technique.
Le médecin-chef fait partie intégrante du corps auquel il est
affecté.
Conseiller technique permanent du chef de corps, il est res-
ponsable envers lui du fonctionnement dans tous ses détails du
service qu'il dirige.
Il exécute des missions techniques (visite d'expertise, sur-
veillance médicale systématique, prophylaxie des maladies
contagieuses, application des règles de l'hygiène, traitement des
malades et des blessés, instruction du personnel) et administra-
tives (tenue des pièces médicales et des documents adminis-
tratifs, ravitaillement sanitaire).
Si un corps est dépourvu de médecin d'active, le comman-
dement de la RT désigne un médecin officier de carrière res-
ponsable du fonctionnement médico-administratif de ce corps.
Attributions.
Le médecin-chef a autorité directe sur le personnel en
fonction dans son service ainsi que sur les malades admis à
l'infirmerie.
Il soumet à l'approbation du chef de corps les consignes
de l'infirmerie qui précisent les mesures particulières nécessaires
à la bonne exécution du service et veille au respect de la régle-
mentation en vigueur tant au plan technique qu'administratif et
militaire.
Il conseille le chef de corps pour toutes les questions qui
relèvent de sa compétence, en particulier en matière d'hygiène,
de prophylaxie, d'écologie et d'ergonomie militaires, et dans tout
autre domaine chaque fois que son avis est sollicité.
Il veille à la conservation du bon état sanitaire du person-
nel du corps par l'application permanente des mesures d'hygiène
et de prophylaxie, la mise en œuvre d'une médecine de pre-
mière instance de dépistage et de soins de médecine courante

(1) RT : Région Terre.

50
et la mise en condition d'évacuation des malades ou blessés
dont l'état de santé nécessite le transport à l'hôpital.
Il contrôle tout ce qui a trait à l'hygiène de la troupe et
des casernements, porte tout particulièrement son attention sur
le service de l'alimentation (personnels, denrées, matériels,
locaux de l'ordinaire, de mess et foyers), soumet ses observa-
tions au chef de corps et lui propose les mesures, individuelles
ou collectives, qui s'imposent.
Il suit la progression de l'entraînement physique et sportif du
personnel du corps, fait part de ses constatations au comman-
dement et propose, le cas échéant, les modifications à appor-
ter au rythme et à l'intensité des exercices.
Responsable de l'instruction technique du personnel du service
de santé tant sur le plan individuel que collectif, il s'attache à
obtenir de lui une participation volontaire et active et une adhé-
sion confiante dans l'accomplissement de la mission commune.
Il assure ou fait assurer l'information des cadres et des mili-
taires du rang en matière d'éducation sanitaire et de secourisme.
......................................................................................................................
Dans les limites compatibles avec les possibilités du service,
le médecin-chef assure ou fait assurer gratuitement les visites
médicales des personnels des familles de militaires qui peuvent
en bénéficier.
En cas de besoin, il exerce les fonctions de médecin du
travail.

Exécution du service.
Pour mener à bien sa mission, le médecin-chef dispose de
moyens qui sont les suivants :

Personnel.
• Le sous-officier d'infirmerie, en principe du service de santé,
à défaut un sous-officier d'active confirmé fourni par le corps.
• Les auxiliaires sanitaires du service de santé.
• Le personnel d'exploitation fourni par le corps.
Suivant le volume du corps et l'objet de sa mission, l'impor-
tance et la nature des charges confiées au service médical, le
personnel peut comprendre, en outre :
– un ou plusieurs adjoints, officiers d'active ;
ou
– un pharmacien ;
– etc.

Véhicules.
Outre les véhicules d'évacuation, le médecin-chef dispose
d'une voiture légère pour ses liaisons extérieures.

Locaux.
La médecine du corps de troupe s'exerce dans une infirme-
rie qui se situe en général à l'échelon d'un seul corps de troupe.
Lorsque l'infirmerie couvre les besoins de plusieurs corps ou
unités stationnés dans une même garnison, ou à proximité d'une
garnison, elle prend l'appellation d'infirmerie de garnison (ou de

51
centre médical de garnison). Elle est administrativement ratta-
chée à un corps support désigné par le général commandant
la région Terre.
......................................................................................................................
Fonctionnement du service.
......................................................................................................................
Sous l'autorité du médecin-chef, le sous-officier d'infirmerie est
chargé des détails du fonctionnement technique, de la vie admi-
nistrative et matérielle ainsi que de la discipline de l'infirmerie.

2261. Visite médicale journalière.


Elle a lieu à l'heure fixée par le chef de corps sur proposi-
tion du médecin-chef.
Les malades en état de se rendre à l'infirmerie s'y présen-
tent à l'heure prescrite ; ceux qui ne peuvent se déplacer sont
visités dans leurs chambres ou transportés à l'infirmerie sur déci-
sion du médecin.
......................................................................................................................
La décision prise par le médecin est portée sur le cahier de
visite de l'unité.
Les documents mentionnant une décision médico-militaire
doivent être signés ou contresignés par un médecin d'active.

2262. Soins de pratique courante.


Ce sont les soins qui peuvent être dispensés avec les
moyens dont dispose le médecin de corps de troupe.

2263. Malades admis à l'infirmerie.


Seuls sont admis à l'infirmerie, les VDAT ainsi que les EV, logés
dans l'enceinte du quartier. Exceptionnellement peuvent être
également admis les officiers et sous-officiers célibataires ne
logeant pas au quartier et dont l'état de santé nécessite des
soins quotidiens ne pouvant être suivis à domicile.
......................................................................................................................
Les malades sont tenus de se conformer aux dispositions
particulières précisées dans les consignes de l'infirmerie.

2264. Malades à l'hôpital.


Les militaires qui ne peuvent recevoir à l'infirmerie les soins
que nécessite leur état ou qui doivent subir des examens par-
ticuliers sont dirigés sur l'hôpital.

2265. Opérations médicales collectives.


Elles sont effectuées aux dates et heures arrêtées par le
chef de corps sur proposition du médecin-chef.
Lorsqu'elles intéressent un nombre important de militaires, les
sujets convoqués à l'infirmerie doivent être accompagnés et sur-
veillés par un encadrement suffisant pour permettre le déroule-
ment normal des opérations.
......................................................................................................................

2266. Service de permanence à l'infirmerie.


Il est défini par le médecin-chef et fixé par le chef de corps.
......................................................................................................................

52
La permanence médicale est assurée à l'échelon de la
garnison. Dans chaque garnison, un médecin de service est
désigné par le commandant d'armes, sur la proposition du
médecin-chef de la garnison, pour assurer la permanence du
service médical par jour ou par semaine pour l'ensemble des
corps de la garnison.
Le commandant d'armes fait savoir où ce médecin pourra,
en dehors des heures normales de service, être rapidement
contacté en cas de besoin. Ces indications sont affichées à
l'infirmerie et à la salle de service.

227. Bureau « recrutement-condition du personnel ».


L'organisation type du bureau « recrutement-condition du
personnel » sous l'autorité de l'officier « condition du personnel »,
est la suivante :
– une cellule « recrutement » ;
– une cellule « reconversion » regroupant un officier conseil
et une section formation professionnelle ;
– une cellule « aide aux familles » ;
– une cellule d'information juridique administrative et sociale
(CIJAS).

2271. Rôle de l'officier « condition du personnel ».


Véritable adjoint du chef de corps, il a rang de chef de
service. Il a pour mission de diriger, de coordonner et de contrô-
ler les actions dans tous les domaines qui concourent à l'envi-
ronnement des militaires et du personnel civil. Il organise les
actions de recrutement et de reconversion du régiment.
Il est systématiquement candidat à la représentation de sa
catégorie aux comités sociaux, et reste en liaison :
– à l'extérieur du corps avec les représentants du district
social et du BARC (1), le bureau de garnison, le président
de la section locale de la Mutuelle nationale militaire, les
organismes pour l'emploi, la municipalité, les entreprises et
unions patronales locales, et les organismes de formation
professionnelle ;
– à l'intérieur du corps avec son chef de corps, les comman-
dants d'unité, les présidents de catégories, le médecin-chef,
les représentants éventuels du corps au CSFM, au CFMT ou
aux conseils centraux de l'ASA et de l'IGESA, l'assistante
sociale, le chef du bureau « personnel-effectif ».
Dans le domaine spécifique de la formation professionnelle
et de la reconversion, il dispose de sous-officiers spécialistes qui
se consacrent en priorité aux EVAT et qui sont plus particulière-
ment responsables :
– de l'information et de l'orientation du personnel en vue
de la reconversion ;
– de l'aide à la reconversion des cadres et des militaires du
rang ;
– de la reconnaissance et de la validation des acquis pro-
fessionnels ;
– des actions de formation professionnelle à conduire en
particulier au profit des non-spécialistes.

(1) BARC : Bureau d’Aide à la Reconversion - Condition du personnel

53
Dans le domaine du recrutement, il dispose d'une cellule
comportant notamment un officier plus particulièrement chargé
de recruter, non seulement pour les besoins du corps mais aussi
pour les besoins de l'armée de terre. Il assure, à son niveau, la
coordination avec le chef du bureau « gestion des ressources
humaines » qui lui exprime les besoins quantitatifs et qualitatifs
du corps.

2272. Rôle de la cellule « recrutement ».


Le recrutement des EVAT constitue une condition essentielle
de réussite de la professionnalisation de l'armée de terre et il
implique un effort particulier de la part des formations.
Les missions de cette cellule s'appliquent donc au recrute-
ment des EVAT et les actions sont conduites dans les domaines
suivants :
– information sur les différentes carrières offertes aux EVAT ;
– recrutement au profit en priorité du régiment et dans
toute la mesure du possible d'autres formations de l'armée
de terre.
Comme un CIRAT, la cellule doit établir des relations externes
avec l'Éducation nationale, les services municipaux, les orga-
nismes pour l'emploi et la presse locale.

2273. Rôle de la cellule « reconversion ».


La formation professionnelle des engagés et la reconversion
ont pour objet, outre leur aspect social, d'assurer aux armées un
flux de volontaires de qualité. L'idéal à atteindre dans ce
domaine est que tout engagé dispose au moment où il quitte
le service, d'une qualification immédiatement exploitable dans le
secteur civil. Dans ce cadre, le chef de la cellule « reconver-
sion » est particulièrement responsable de l'établissement et de
l'organisation d'un véritable tissu relationnel à établir localement
avec les entreprises, les administrations et les organismes pour
l'emploi. En outre, il dirige, coordonne et contrôle les actions de
reconversion et de formation professionnelle conduites sous sa
responsabilité, par l'officier conseil et par le chef de la section
« formation professionnelle ».

22731. Rôle de l'officier conseil.


Plus particulièrement responsable de la reconversion, son
action s'exerce en priorité au profit des EVAT ainsi que des
cadres en situation contractuelle, dans les domaines essentiels
suivants :
– l'information ;
– la formation avant le départ ;
– la reconnaissance des acquis professionnels ;
– la mise en œuvre des aides à la reconversion ;
– le reclassement.

22732. Rôle du chef de la section « formation professionnelle ».


Au sein de la cellule « reconversion », chaque chef de sec-
tion (sous-officier supérieur ou major) se verra confier une ving-
taine de stagiaires affectés au corps par la DPMAT. Il devra les
accueillir, les accompagner, les instruire et les faire adhérer à la
démarche de la reconversion, pour aboutir à leur intégration
socioprofessionnelle.

54
Dans ce cadre général, il a pour mission :
– de préparer l'accueil des stagiaires et d'assurer leur inté-
gration au sein de l'unité ;
– d'assurer un accompagnement actif de la formation pro-
fessionnelle ;
– de dispenser les cours de techniques de recherche
d'emploi ;
– d'organiser des visites d'entreprises et de salons profes-
sionnels ;
– en liaison avec l'officier conseil du corps et les organismes
pour l'emploi, de faciliter la reconversion des stagiaires.
22733. Rôle de la cellule « soutien des familles ».
La mission de la cellule s'exerce en liaison étroite avec
l'échelon social, plus particulièrement au profit des familles dans
les domaines suivants :
– soutien des familles du personnel en opération ;
– suivi et soutien des blessés de guerre (ou en service) en
liaison avec la CABAT (1) ;
– suivi et soutien matériel et moral des conjoints de militaires
décédés en service en liaison avec la DPMAT/BIRT (2) ;
– facilitation de l'insertion du personnel muté ou affecté
dans la garnison ;
– organisation au sein du régiment de la lutte contre les
grands fléaux sociaux et en particulier contre le suren-
dettement. Les actions dans ce domaine doivent être
conduites en liaison étroite avec l'échelon social, d'une
part, le service de santé, d'autre part ;
– aide et assistance dans le domaine de la scolarité des
enfants ;
– soutien des actions de la Mutuelle nationale militaire ;
– incitation à l'épargne en vue de la retraite, en particulier
pour les plus jeunes et pour le personnel tributaire de car-
rières courtes ;
– aide aux conjoints dans la recherche d'un emploi (en liai-
son avec l'officier conseil) ;
– soutien des associations qui concourent à l'amélioration
de l'environnement social et en particulier les associations
d'anciens et les associations d'épouses ;
– organisation du soutien (aides en nature) à apporter aux
centres de vacances de l'IGESA.
22734. Rôle de la cellule d'information juridique administra-
tive et sociale (CIJAS).
Mission.
Les CIJAS sont chargées de :
– faciliter l'accès du personnel militaire et civil et des familles
aux informations d'ordre juridique ;
– conseiller ce personnel lorsqu'il est confronté à des diffi-
cultés dans ces domaines ;
– l'assister, sans se substituer à lui, dans la préparation de
ses démarches auprès des autorités, instances, services ou
personnes appelés à traiter de ses problèmes.

(1) CABAT : Commission d’Aide aux Blessés de l’Armée de Terre.


(2) BIRT : Bureau Insertion et Reconversion des militaires de l’armée de Terre.

55
Conditions d'intervention.
L'action des CIJAS doit s'effectuer dans le respect des règles
suivantes :
– leur aide est limitée aux actes de la vie privée ;
– leur rôle est strictement limité à l'information et au conseil ;
– en matière pénale, leur assistance est de manière géné-
rale limitée aux infractions de droit commun commises
hors service et ne peut concerner que les contraventions
de police.
Les actions des CIJAS sont consignées sur un cahier coté et
paraphé lequel est visé chaque semaine par le commissaire
directeur des services administratifs et présenté au chef de corps
une fois par mois. Lors de leur entrée en fonction, le personnel
de cette cellule est informé des dispositions relatives au secret
professionnel et au devoir de réserve ainsi que des limitations
imposées à leur action.

231. Domaines d'application de l'autorité du commandant


d'unité élémentaire.
Au niveau de l'unité élémentaire, aucun domaine n'échappe
à l'autorité du commandant d'unité, toutefois l'essentiel de son
action porte sur :

2311. Instruction et entraînement.


Le commandant d'unité s'attache avant tout à la formation
de ses cadres.
......................................................................................................................
Il a une responsabilité particulière envers les sous-officiers ;
il dirige et contrôle personnellement leur formation technique
ou générale et leur perfectionnement qui conditionnent la suite
de leur carrière.
En général, le commandant d'unité n'assure pas lui-même
l'instruction des hommes, mais il lui revient toujours de l'organi-
ser et de la contrôler.
Il dirige lui-même l'entraînement au combat de son unité.
Il vérifie, notamment sur le terrain, que les activités sont
conformes à ses ordres, et observe ses instructeurs pour amé-
liorer leur enseignement au plan des connaissances et de la
pédagogie.
Il fait une large place aux disciplines sportives et aux acti-
vités capables d'accroître l'endurance de son personnel.

2312. Éducation.
Soit directement, soit par l'intermédiaire de ses cadres, le
commandant d'unité est l'éducateur de son unité.
S'appuyant sur un ensemble humain et matériel où l'organi-
sation cohérente inspire confiance et sérieux, où l'information
bien dispensée met chacun en face de ses devoirs et de ses
droits, où la participation judicieusement réglée suscite la
volonté de contribuer à la vie et aux activités communes, il
exerce une action directe sur les cadres et les hommes, et il
influence indirectement leurs relations mutuelles.
Il rappelle aux cadres leur rôle d'exemple permanent, veille
à ce qu'ils connaissent parfaitement leur personnel, entretient
leur sens du service, de l'autorité et de la participation.

56
Il s'efforce de créer entre cadres et personnels un climat et
un style de relations où l'aisance n'exclut pas le respect, la
détente ne porte pas préjudice au travail, et la liberté ne nuit
pas à la discipline.
2313. Notation et orientation.
La notation des personnels non officiers de l'unité incombe
au commandant d'unité.
Au cours d'un entretien, il fait connaître aux intéressés son
appréciation sur leur manière de servir et recueille leurs obser-
vations éventuelles. Connaissant leurs aptitudes et leurs aspira-
tions, il étudie avec eux les orientations possibles de leur car-
rière et fournit au chef de corps ses conclusions.
2314. Discipline.
Le commandant d'unité exige de tous une stricte discipline.
......................................................................................................................
Il encourage, félicite, réprimande, selon le cas, en privé ou
en public.
Lorsqu'il le juge nécessaire, il propose au chef de corps, spon-
tanément ou aux époques fixées par les instructions en vigueur,
les mesures pour lesquelles la décision ne relève pas de sa com-
pétence : récompenses, aides diverses, éventuellement punitions.
......................................................................................................................
Il interdit et sanctionne sévèrement les abus d'autorité ; il
réprimande de même toute faiblesse. Il bannit tout manque
d'égards, attitude hautaine, langage vulgaire ou trop familier.
2315. Cas d'absence.
En cas d'absence, le commandant d'unité est remplacé
conformément aux dispositions prévues par le règlement de dis-
cipline générale.
2316. Unités de commandement et de logistique et unités
de défense et d'instruction.
Dans ces unités, les chefs de service appliquent les direc-
tives du commandant d'unité pour l'instruction, la discipline et
l'exécution du service intérieur.

24. TRADITIONS 241. Buts.


ET CÉRÉMONIAL
Partie intégrante de la vie du corps de troupe et faisant
(voir annexe référence à son histoire, les traditions et cérémonial militaires
au présent chapitre) manifestent :
– la vocation du régiment dont tous les membres portent
les signes distinctifs ;
– le sens des valeurs qui donnent sa personnalité au métier
des armes ;
– la place de la collectivité militaire dans la communauté
nationale.

242. Traditions.
Chaque corps a ses traditions et sa personnalité.
Elles résultent des événements qui ont marqué son histoire
et découlent de son appartenance à une arme, subdivision
d'arme ou service.

57
2421. Valeur et portée.
Les traditions aident à créer l'esprit de corps et, par consé-
quent, contribuent à entretenir l'élan, la cohésion et le moral.
Bien comprises, adaptées au temps présent, elles mettent
en relief les vertus militaires, apanage du soldat.
Elles constituent un patrimoine que le corps de troupe reçoit
en héritage : il le préserve et l'enrichit pour ceux qui viendront
servir dans ses rangs.

2422. Symboles et emblèmes.


a) Drapeau, étendard, fanion.
Chaque régiment et école possède un drapeau ou éten-
dard. Des exceptions sont faites, par exemple, pour l'ensemble
de formations de chasseurs à pied qui n'ont qu'un seul drapeau.
Le drapeau est symbole de la patrie. Il porte dans ses plis
les traditions les plus nobles du régiment. Les inscriptions et noms
de bataille y rappellent les faits d'armes. La liste des inscriptions
qui figurent à l'avers des emblèmes est fixée par le ministre. Sa
cravate porte les décorations françaises et étrangères ainsi que
les fourragères méritées par le corps.
Les drapeaux et étendards ont droit à une garde, aux hon-
neurs militaires et à une sonnerie particulière des batteries et
fanfares avant l'exécution de l'hymne national.
Ils ne doivent le salut qu'au président de la République, chef
des armées.
Les corps ne détenant pas de drapeau ou d'étendard ont
un fanion qui porte les décorations et fourragères qui leur ont
été attribuées.
Les fanions des bataillons de chasseurs à pied font l'objet
d'un cérémonial particulier.
b) Fourragère.
La fourragère est destinée à rappeler d'une manière appa-
rente et permanente les actions d'éclat des formations citées à
l'ordre ; elle est tressée aux couleurs du ruban de la décoration
(Légion d'honneur, médaille militaire, croix de guerre).
Tous les personnels militaires appartenant à une unité déco-
rée de la fourragère la portent à titre collectif pendant la durée
de leur service au corps.
À titre individuel et permanent, ce droit est reconnu par décret
nominatif aux personnels ayant effectivement pris part à tous les
faits de guerre qui ont valu à l'unité l'attribution de la fourragère.
c) Insignes de collet métalliques.
Les insignes de collet métalliques présentent un motif propre
à l'arme, au service, au corps statuaire d'appartenance sur fond
de couleur de tradition de ces armes, services ou corps. Ils ne
comportent jamais de chiffre.
d) Insignes du corps et de grandes unités
L'insigne de la grande unité, de la catégorie de forces ou
de l'organisme d'appartenance est, lorsqu'il existe, porté dans les
conditions prévues par les textes fixant le port des tenues.
Approuvé par le ministre, l'insigne du corps en illustre la
devise, le passé ou la mission.

58
2423. Histoire.
a) Historique.
La vie et l'évolution d'une formation sont relatées dans son
historique.
Celui-ci évoque en particulier les conditions de création du
corps et sa filiation, ses structures successives, les campagnes
auxquelles il a participé. Il rappelle les principaux faits d'armes
accomplis et les citations obtenues. Il justifie les inscriptions figu-
rant sur le drapeau, l'étendard ou le fanion ; il explique la devise
du régiment et éventuellement son refrain. Certains régiments ou
bataillons ont en propre un refrain. À l'origine préparant aux son-
neries du combat (charge, cessez-le-feu...), le refrain est actuel-
lement exécuté lors de la présentation de la garde au chef de
corps et avant toutes les sonneries réglementaires.
L'historique permet ainsi de donner connaissance, aux cadres
et aux hommes, des traditions du corps. Il figure de façon suc-
cincte dans le livret d'accueil remis aux nouveaux arrivants.
b) Salle d'honneur.
Les souvenirs traditionnels se rattachant à l'arme, à l'appel-
lation, à l'histoire, aux missions du corps trouvent leur place dans
une salle d'honneur.
En ce lieu sont notamment réunis, conservés, présentés, les
fanions qui ne sont plus en service ou ceux dont le corps est
dépositaire ainsi que les témoignages évoquant le passé (morts
au champ d'honneur, hauts faits d'armes, chefs de corps, scènes
et documents...).
Les matériels et documents de la salle d'honneur sont pris
en compte sur inventaire revêtu du visa des chefs de corps
successifs.
La salle d'honneur doit être accessible au personnel du
corps le plus souvent possible, ainsi qu'aux visiteurs extérieurs en
certaines occasions.
c) Fête régimentaire.
La fête régimentaire est une occasion de faire participer
l'ensemble du personnel du corps ainsi que les familles des mili-
taires, les anciens du corps, les amicales et la population envi-
ronnante à une manifestation de solidarité ayant un double
aspect :
– d'une part, honorer officiellement les traditions du régiment
et éventuellement rendre hommage aux morts ;
– d'autre part, rassembler les participants pour une mani-
festation de relations publiques dans une ambiance de
détente.
L'initiative et l'organisation de cette manifestation appar-
tiennent au chef de corps qui a toute latitude pour en fixer la
fréquence et le programme.

243. Cérémonial (art. 77).


La vie militaire est jalonnée de manifestations qui entre-
tiennent et renforcent la cohésion et l'esprit de corps, les
relations interarmes et interarmées, les liens de I'armée avec
la Nation.

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2431. Cérémonies militaires.
Ces manifestations sont de deux ordres :
– prises d'armes, revues, défilés divers prescrits par l'échelon
supérieur et organisés dans les conditions réglementaires ;
– réunions et cérémonies internes au corps qui revêtent un
caractère militaire dès lors qu'elles mettent en œuvre per-
sonnels, matériels ou locaux propres à l'armée.
Elles comprennent entre autres :
– les passations de commandement ;
– les présentations de recrues au drapeau ou à l'étendard ;
– les remises de fourragères ou d'insignes du corps ;
– l'envoi des couleurs.
Certaines de ces cérémonies peuvent se dérouler hors du
cadre classique du quartier ou du camp afin d'y associer plus
largement les autorités civiles et la population. Quel que soit leur
type, elles exigent une précision et une rigueur exemplaires dans
la partie militaire de leur exécution.

2432. Participations officielles.


En principe, tout le personnel du corps prend part aux
cérémonies strictement militaires. Pour les autres réunions ou
cérémonies, leur participation est laissée à l'appréciation du chef
de corps et des autorités organisatrices.
La présence d'autorités officielles militaires ou civiles, des
familles et de la population doit répondre à certaines règles
dont l'essentiel figure ci-après.
• Autorités militaires.
Les autorités hiérarchiques n'ont pas normalement à être
invitées. Consultées par le chef de corps en temps voulu, elles
lui fixent leur attitude. Toute autre invitation doit être soumise
par le chef de corps à l'autorité hiérarchique supérieure pour
approbation.
La plus haute personnalité militaire dont la présence puisse
être normalement envisagée au cours d'une cérémonie régle-
mentaire se place au niveau immédiatement supérieur à celui
du général dans son commandement.
• Autorités civiles.
Les invitations adressées à des autorités civiles doivent être
faites par l'intermédiaire du commandement territorial.
• Familles et populations.
Les invitations sont faites en général :
– collectivement (voie d'affiches ou de presse) ;
– à titre individuel (correspondance ou invitations person-
nelles du chef de corps et de ses subordonnés aux
familles, parents et amis).
• Militaires isolés.
Les invitations adressées individuellement à des militaires
appartenant à une autre formation doivent normalement tran-
siter par le chef de cette formation.

2433. Autres manifestations.


À côté des cérémonies purement militaires, la vie du corps
de troupe peut être marquée par d'autres manifestations ; leur

60
déroulement peut parfois faire appel, pour une part, au céré-
monial dont les règles viennent d'être évoquées ; mais il relève
plus particulièrement du domaine des relations humaines.
Il s'agit par exemple de réunions entre différentes catégo-
ries de personnel permettant de développer la communication
à tous les niveaux et qui peuvent être tenues à la faveur de
certaines occasions (arbre de Noël, réceptions de jumelage,
réceptions de militaires affectés au corps ou de passage, de
réservistes...).
Ces manifestations sont organisées à l'initiative du chef de
corps, qui peut lancer des invitations comme il est dit ci-dessus.
Elles se déroulent dans des locaux choisis de manière à ne pas
gêner le cours normal des activités du corps.

3. RÔLE DU MATÉRIEL
ET DES SERVICES
VIS-À-VIS DU CORPS
31. La surveillance La surveillance administrative et technique des corps de
administrative troupe est une action permanente menée par une autorité
et technique supérieure externe.
......................................................................................................................
Le pouvoir de surveillance administrative et technique des
corps de troupe est de la responsabilité du général comman-
dant la région Terre ou de l’autorité organique fonctionnelle du
corps.
Ce pouvoir peut être délégué aux représentants des ser-
vices pour la partie qui relève de leur compétence.

32. Rôle particulier L'action du matériel vis-à-vis du corps de troupe est une
du matériel action :
– de soutien direct ;
– d'assistance ;
– de contrôle ;
– et d'instruction.

321. Soutien direct.


Le soutien direct est en général assuré par les établisse-
ments et unités du matériel suivant un plan de rattachement
établi par les généraux commandants de circonscription mili-
taire de défense et les généraux commandant les grandes uni-
tés. Il peut dans certaines circonstances, prendre l'une des
formes suivantes :

3211. Soutien direct adapté.


Ce type de soutien est généralement réservé à celui des
matériels spécifiques de certains corps lorsque leur traitement sur
place est estimé préférable.
L'élément de soutien adapté fait partie de l'unité (ou éta-
blissement) de soutien. Il peut être installé à l'intérieur de la for-
mation de soutien ou dans l'enceinte du corps soutenu mais
reste toujours sous les ordres du commandant de l'unité de sou-
tien qui conserve la totalité de ses responsabilités vis-à-vis de ses
personnels et du maintien en condition de ses moyens.
......................................................................................................................

61
3212. Soutien intégré.
Ce type de soutien est réservé :
– à certains corps dotés de matériels spécifiques exigeant
sur place la présence permanente des spécialistes de sou-
tien direct ;
– à des organismes particuliers désignés par le comman-
dement.

Le soutien intégré est réservé à certains corps


dotés de matériels spécifiques

L'élément de soutien intégré, dont le personnel est affecté


au régiment, est alors placé sous les ordres du chef de corps
qui est en particulier responsable :
– de la gestion et de la discipline ;
– de l'emploi, de la notation et de l'instruction technique et
militaire (compte tenu des directives techniques des direc-
tions de service).
Le chef de corps fixe au chef de l'élément les priorités de
soutien ; le personnel est utilisé en priorité absolue à l'exécution
des missions techniques qui lui incombent.

322. Assistance technique.


L'assistance technique est l'aide apportée par les organismes
de rattachement au corps de troupe pour lui permettre d'assu-
rer au mieux sa responsabilité dans les domaines suivants :
– maintien en condition ;
– conditions techniques d'emploi de ses matériels ;
– tenue des documents comptables et statistiques.
Cette mission consiste généralement en échanges d'infor-
mations, conseils, démonstrations, séances d'instruction. Elle est
dispensée de manière à ne pas surcharger inutilement le corps
soutenu.
Le caractère permanent de cette mission en interdit géné-
ralement la planification. Elle doit se dérouler dans une
ambiance de coopération et de confiance.

62
323. Visites techniques.
Ce sont des actes techniques effectués dans la plupart des
cas par des officiers spécialisés du corps et, pour certains maté-
riels, par des spécialistes de l'organisme de rattachement, dans
le but de vérifier l'état, le fonctionnement et l'entretien des
matériels visités.
Ces visites sont en général passées collectivement
par grandes classes de matériels. Elles sont périodiques
(annuelles, semestrielles, ou trimestrielles) selon les catégories de
matériels.

324. Contrôles techniques.


Des contrôles techniques programmés ou inopinés, exécutés
sur ordre du chef du contrôle technique du matériel et en
accord avec les généraux commandants les régions Terre ou
de l’autorité organique fonctionnelle du corps, sont passés dans
les corps de troupe et formation par les personnels des déta-
chements de contrôle technique.

325. Instruction.
Le matériel assure à tous les niveaux dans ses écoles,
la formation administrative et technique des personnels spécia-
lisés des corps de troupe. Il organise également à leur
profit, à la diligence du commandement ou des directions
de services, des stages multiples d'information ou de
perfectionnement.

33. Rôle particulier Le CAT est vis-à-vis du corps de troupe :


du commissariat – le pourvoyeur unique en deniers ;
de l’armée de terre
(CAT) – le pourvoyeur en denrées et matériels du service des sub-
sistances, en effets et matériels de l'habillement, du cam-
pement, du couchage et de l'ameublement ;
– le vérificateur des comptes.
Par délégation directe et personnelle du général comman-
dant la région Terre ou du commandant supérieur des troupes,
le commissaire du commissariat de rattachement (DICAT [1] en
RT) exerce, en outre sur le corps de troupe, la surveillance
administrative et technique dans le domaine ressortissant à son
service.
......................................................................................................................

331. Soutien direct du corps de troupe.


Les opérations les plus représentatives du soutien direct
apporté au corps de troupe, tant par les DICAT de rattachement
que par les établissements des subsistances et de l'habillement aux-
quels le corps est administrativement rattaché, sont les suivantes :

3311. Branche administrative.


Diffusion des fichiers de documentation administrative et des
consignes de tâche.

(1) DICAT : Direction du Commissariat de l'Armée de Terre.

63
Participation aux opérations de comptabilité de deniers et
matériels, par utilisation des moyens informatiques de gestion de
l'armée de terre.
Assistance pour la préparation des programmes prévisionnels
annuels, la définition des objectifs à atteindre, l'établissement et
le suivi du budget (de fonctionnement), tant pour le corps que
pour les organismes d'intérêt privé qui lui sont rattachés.
Aide à la préparation (ou passation) des marchés, contrats
et conventions divers.
Participation aux commissions relatives à la préparation de
certains travaux d'installation (chauffage central, cuisines, réseaux
de distribution d'eau, gaz, électricité, chaleur, etc.).

3312. Branche subsistance.


Réparation des matériels de conservation par le froid et de
préparation des aliments.
Étude des devis de réparation de certains matériels « chaud »
ou « froid » non réparables par le service et intervention auprès
des fournisseurs pour la mise en jeu de la garantie technique.

3313. Branche habillement.


Travaux des ateliers en régie : de voilerie (tentes collectives
en particulier).
Prêts de matériels.
Surveillance administrative et technique des maîtres ouvriers
du corps.
Surveillance administrative et technique des entreprises
civiles titulaires de marchés
Formation et information administrative et technique des
personnels administratifs du corps.

332. Vérification des comptes.


La vérification des comptes a pour but de contrôler la régu-
larité des opérations comptables.
......................................................................................................................
Menée par le commissaire du CAT de rattachement, elle est
le seul moyen permettant de constater effectivement la pré-
sence de deniers ou de matériels qui doivent être détenus.

333. Visites techniques.


Les visites effectuées par les commissaires du CAT de ratta-
chement ont pour but de permettre à ces autorités d'effectuer
leur mission de contrôle, tant en ce qui concerne les deniers,
denrées et matériels que le fonctionnement des ordinaires.
Elles s'exercent au niveau des organismes administratifs du
corps et des organismes d'intérêt privé qu'il comporte.
......................................................................................................................

334. Inspections.
Les inspections sont effectuées par l'inspecteur du service du
CAT, ou au plan régional, par le directeur du commissariat en
RT dont dépend le corps de troupe.

64
Elles ont pour but de contrôler l'emploi et la conservation
des ressources en deniers et matériels dispensées par le service,
la qualification du personnel administratif et de renseigner le
ministre sur les résultats obtenus par le corps.
......................................................................................................................

34. Rôle particulier La préservation du domaine militaire, le maintien en bonne


du service du génie condition du patrimoine immobilier et l'adaptation de l'infra-
(art. 85) structure aux missions des unités nécessitent une action
constante menée conjointement par :
– le service du génie : dans le cadre de ses missions de
gestionnaire du domaine militaire et de service construc-
teur de l'armée de terre, il agit comme un propriétaire et
il a les mêmes responsabilités ;
– le corps de troupe : occupant du casernement, respon-
sable de l'entretien locatif, il agit comme un locataire
dont il a les responsabilités ; il a à sa charge l'exécution
de réparations simples et des travaux d'entretien dans la
limite fixée par les textes.
L'élément essentiel de la protection contre l'incendie est la
prévention qui comprend :
– les mesures techniques à la charge du génie ;
– les mesures préventives appliquées par les divers échelons
de commandement sous la responsabilité du chef de
corps.

65
ANNEXE

À PROPOS DU CÉRÉMONIAL MILITAIRE

Lorsqu'il est bien compris et bien exécuté, le cérémonial mili-


taire joue un rôle important dans la formation morale du mili-
taire et dans l'affermissement de la discipline.
Les raisons du cérémonial militaire, qui n'est pas seulement
une affaire de gestes, doivent être comprises de tous, cadres
comme soldats. Elles doivent être complétées et adaptées au
niveau des subordonnés chaque fois qu'une unité participe à
une cérémonie.
L'École du « soldat » et de « l’ordre serré » doit, en outre,
toujours être précédée d'une instruction sur la signification du
cérémonial militaire.
*
* *

Le cérémonial militaire a toujours exercé de l'effet sur les


foules. Aujourd'hui comme hier, en ville autant qu'à la cam-
pagne, le peuple accourt encore au spectacle d'une troupe
en marche. Les années qui passent n'empêchent nullement les
Parisiens d'assister nombreux aux défilés du 14 juillet, ni les
Provinciaux de se presser sur les places des villages dès qu'un
uniforme apparaît.
Rien n'efface cette attirance des citoyens vers ceux de leurs
enfants qui assurent la défense de la nation par les armes. Cet
attrait des défilés ne laisse pas de surprendre alors que tout
entraîne le peuple vers des distractions plus faciles.
En réalité, le cérémonial militaire atteint le tréfonds national.
Le peuple français lui voue une dévotion particulière et lui
accorde une dimension unique. Il apprécie et distingue une
bonne troupe d'une moins bonne à la manière dont elle se pré-
sente, comme s'il y avait un rapport entre la force intérieure et
l'aspect des individus. C'est dire qu'au-delà des apparences, il
confère une certaine dignité aux soldats sous les armes.
Mais d'où vient cette impression ? Sans doute du fait que
l'école du soldat et le cérémonial militaire contribuent à leur
manière à révéler la qualité d'une armée et la volonté d'un
peuple.
*
* *

De tout temps, la valeur d'une troupe a, en effet, été le


reflet de ses qualités physiques, techniques et morales.
Jadis dans les armées de masse, où le fusil était la seule
arme en dotation, les hommes se rassemblaient derrière leur

66
chef et leur drapeau avant d'aller guerroyer. L'essentiel de la
formation visait à leur apprendre les mécanismes indispensables
au bon usage de leur arme en vue du combat et à leur faire
acquérir les réflexes nécessaires pour rendre les honneurs. La
valeur d'une troupe dépendait en quelque sorte de la qualité
de l'ordre serré.
Aujourd'hui, alors que la société s'est libéralisée et que la
complexité des matériels modernes et la diversité des situations
tactiques ont modifié la nature du combat, l'école du soldat et
de l'ordre serré n'a plus cette prétention globale. Elle demeure
cependant une règle de bienséance spécifique à la collectivité
militaire et le seul mode d'expression pour rendre hommage
individuellement ou collectivement aux personnes et aux sym-
boles qui y ont droit.
*
* *

L'ÉCOLE DU SOLDAT

Selon le règlement, « I'école du soldat enseigne les mouve-


ments individuels, sans arme, qui donnent à l'homme l'attitude
martiale et l'allure dégagée et lui permettent de tenir sa place
dans une troupe en ordre serré ».
Cette définition, claire dans son contenu, est cependant
limitée à l'aspect formel des gestes et doit être complétée. La
valeur éducative de l'école du soldat est, en effet, irrempla-
çable pour la formation morale. Elle est le reflet de la discipline
dans le domaine des attitudes. Elle précise des comportements
compatibles avec les règlements militaires à l'intention de tous,
quels que soient le grade et la fonction. En s'adressant à l'en-
semble des personnels, elle met en lumière l'égalité de tous
devant la règle.
Dans sa forme, elle est un code ; dans son esprit, elle est
la marque de la courtoisie, de la fraternité et de la fidélité. À
cet égard, rien ne peut mieux illustrer cette double signification
que le salut.
*
* *

LE SALUT

Le salut est chargé d'une signification que ne soupçonnent


généralement pas tous ceux qui le pratiquent.
Disons, tout de suite, qu'il n'est en rien une marque de
subordination et qu'il suffit de remonter le cours des âges pour
s'apercevoir qu'il est tout autre chose.
Du temps des Grecs et des Romains, deux guerriers qui se
rencontraient, sans intention hostile, levaient la main droite,
paume largement ouverte, afin de montrer qu'ils n'y tenaient
pas d'armes. C'était un geste de fraternité.
Au Moyen Âge, la signification du salut évolue avec l'intro-
duction d'un brin de courtoisie. Avant de se mesurer en combat
singulier, deux chevaliers portaient la main droite à la hauteur
du heaume, afin de lever la visière et de montrer leur visage à
l'adversaire. Le regard prenait, dans le salut, la valeur primor-
diale de la courtoisie qu'il ne devait plus jamais perdre.

67
Au XVIIIe siècle, un troisième symbole apparaît : celui de la
fidélité. Désormais, lorsque deux militaires se rencontrent, quel
que soit leur grade, tous deux ont à cœur de se faire souvenir
l'un et l'autre de l'obligation commune qu'ils ont envers le dra-
peau, en levant la main droite vers le ciel. En le réalisant, ils ne
font que se rappeler leur fidélité à un idéal commun.
Fraternité, courtoisie, fidélité, telles sont les valeurs que
les générations passées ont attribuées au salut. Qu'en est-il
aujourd'hui ?
Alors que la défense autour d'un même et seul drapeau est
devenue une réalité nationale, le salut est le rappel de la mis-
sion et de l'idéal communs à I'officier, au sous-officier et au sol-
dat. En saluant, le soldat fait souvenir à l'officier que leur but à
tous deux est le même, comme l'officier rappelle au soldat, en
lui répondant, que leur idéal est voué au même symbole.
Envisagé sous cet angle, le salut devient une preuve de
confiance mutuelle, un signe de cohésion, le témoignage de la
certitude que l'officier et le soldat se donnent de pouvoir comp-
ter l'un sur l'autre.
Ainsi compris, le salut trouve une signification plus profonde
que celle donnée par l'article du règlement de discipline géné-
rale qui fait apparaître seulement une marque de politesse. En
réalité, il est un geste plein de symboles et chargé de sens qui
n'ont rien à voir avec l’aspect de subordination, voire de bri-
made, que certains lui attribuent par méconnaissance ou par
malversation.
L'école du soldat est en fait une école de qualité pour la
formation morale du militaire. C'est également le cas pour
l'école de l'ordre serré.
*
* *

L'ÉCOLE DE L'ORDRE SERRÉ

Selon le règlement, « l'école de l'ordre serré enseigne les


mouvements collectifs qui renforcent la cohésion de la troupe
et lui permettent de se présenter sous les armes avec
ensemble ». Elle contribue à manifester le sens des valeurs qui
donnent sa personnalité au métier des armes. Elle est à la base
du cérémonial militaire qui, mieux que tout autre en temps de
paix, permet de révéler la force morale d'une troupe.

LE CÉRÉMONIAL MILITAIRE

Le cérémonial militaire affirme publiquement la discipline et


l'éducation militaires d'une unité. Il développe la confiance réci-
proque chez les cadres et les soldats en les rapprochant dans
des occasions déterminées.
Ces circonstances sont les prises d'armes, les revues, les défi-
lés, les passations de commandement, la présentation des
recrues au drapeau, les remises de fourragères ou d'insignes du
corps et l'envoi des couleurs. Elles sont organisées pour rendre
les honneurs, c'est-à-dire pour adresser un hommage spécial aux
hommes et aux symboles qui y ont droit.
Ici encore, et comme pour le salut, des valeurs profondes
se cachent derrière la présentation formelle d'un piquet d'hon-
neur, d'une compagnie, d'un régiment ou d'une promotion.

68
Le cérémonial revêt une certaine beauté qui repose sur la
rigueur et la cohésion. L'une et l'autre forgent le caractère et
le sentiment d'appartenance à une même communauté.
Une sensation de puissance se dégage du silence et des
regards d'une troupe sous les armes qui exécute les ordres de
son chef avec précision, énergie et force. Une impression de
cohésion ressort d'une unité qui manifeste collectivement son
esprit de corps pour rendre hommage aux symboles de la
communauté nationale.
Le cérémonial militaire produit la sensation comme l'art pro-
voque des impressions. Il est générateur de prestige, révélateur
du degré de cohésion et d'abnégation des hommes et facteur
d'élévation morale en stigmatisant la primauté de l'intérêt géné-
ral sur l'intérêt particulier.
Nous sommes loin de l'opinion de ceux qui ne voient dans
l'ordre serré qu'une école d'asservissement et de matraquage
de la personnalité. En réalité, le soldat avec ou sans arme, dans
les mouvements individuels ou collectifs, s'exprime non seulement
avec des gestes, mais également avec sa personnalité, voire
avec son âme.
En définitive, la beauté des gestes ne va pas sans la
noblesse de l'inspiration. Les profanes aussi bien que les initiés
ne cessent de s'interroger sur le secret qui anime une troupe en
ordre serré. En fait, ils en devinent plus ou moins la clé ; car ils
savent qu'un salut franc et loyal, qu'un maniement d'armes pré-
cis et énergique sont toujours l'expression d'une certaine vigueur
intérieure.
C'est cela qui donne toute sa dignité au soldat sous les
armes.

69
SECTION II
INSTRUCTION CIVIQUE

BUT RECHERCHÉ Bien que l'instruction civique relève normalement de la


ET DONNÉES compétence d'autres institutions que l'armée, son enseignement
ESSENTIELLES dans le cadre de la formation commune apparaît à l'expé-
rience nécessaire pour :
– avant d'en aborder l'étude, situer l'armée et les problèmes
de la défense dans le contexte plus vaste de l'organisa-
tion des pouvoirs dans la nation ;
– faire de tout militaire un citoyen responsable ;
– donner à tout cadre les connaissances indispensables
pour répondre aux questions des subordonnés concernant
la vie de la nation et permettre aux sous-officiers de
mener à bien l'instruction dans cette discipline.

RÉFÉRENCES Constitution de la République française (JO du 5 octobre


1958 et JO du 7 novembre 1962).
Montages audiovisuels, films et vidéos :
– n° 85.5.32 : Constitution I ;
– n° 85.5.33 : Constitution II ;
– n° 85.5.34 : Collectivités territoriales.

CONSEILS L'étude de cette section importante ne doit être entreprise


POUR ABORDER L'ÉTUDE qu'après avoir visionné les montages audiovisuels de référence.
Il est important de bien comprendre la signification des
termes particuliers qui y figurent. Un certain nombre d'entre eux
qui sont munis du signe * sont expliqués dans le lexique figurant
en fin de chapitre.

71
CHAPITRE 1

LA CONSTITUTION ET LES STRUCTURES DE L’ÉTAT

BUT RECHERCHÉ Connaître les règles principales de la démocratie en France


ET DONNÉES et le rôle des trois pouvoirs :
ESSENTIELLES – pouvoir exécutif ;
– pouvoir législatif ;
– pouvoir judiciaire.

INTRODUCTION On entend très souvent autour de soi des remarques dans


le genre de celles-ci : « lls ont voté le budget à une faible majo-
rité... », « Ils ont modifié le Code de la route... », « Ils ont
condamné Un tel à la détention perpétuelle... », etc. Quels sont
donc ces « ILS » dont on parle toujours sans jamais les citer ?
Quels sont ces responsables anonymes ?
En interrogeant les Français, on obtiendrait généralement
des réponses vagues : « ... le gouvernement... les députés... les
tribunaux... » masquant la plupart du temps une profonde
ignorance.
Or, tout citoyen a le devoir de connaître, pour l'essentiel,
l'organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics en
France. Tout citoyen en effet est l'objet de l'action de ces pou-
voirs publics. De plus, directement ou non, il agit sur eux par
l'intermédiaire de son bulletin de vote, car dans un régime
démocratique, l'action des pouvoirs publics est déterminée par
les tendances qui se dégagent des élections. Ne pas voter par
manque d'intérêt pour les affaires publiques ou voter au hasard
par ignorance, c'est manquer gravement à ses devoirs de
citoyen.
Tout citoyen responsable, et, par suite, tout militaire, a donc
le devoir de connaître les grands traits de l'organisation des
pouvoirs publics à tous les niveaux et les conditions de leur
fonctionnement.
Pour traiter brièvement un sujet aussi vaste, il faut le simpli-
fier à l'extrême ; aussi, le présent chapitre ne contient-il que l'es-
sentiel de ce que tout citoyen et, par conséquent, tout sous-
officier, doit connaître sur la constitution et les structures de l'État.

1. L’ÉTAT
La France est un pays démocratique*

Cet État est actuellement organisé conformément à


la Constitution* du 4 octobre 1958 modifiée par référendum* le
6 novembre 1962.

72
11. La souveraineté La Constitution proclame dans son préambule :
nationale
• L'attachement du peuple français aux droits de l'homme
et aux principes de la souveraineté nationale* tels qu'ils sont
définis par la déclaration de 1789, confirmée et complétée par
le préambule de la Constitution de 1946 :

« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en


droits... »

« Le principe de toute souveraineté réside essentiellement


dans la nation.

« Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en


émane expressément...

« La loi* est l'expression de la volonté générale... » (1)

12. Expression La souveraineté nationale appartient au peuple qui


de la souveraineté l'exerce par ses représentants et par voie de référendum.
nationale
Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en
attribuer l'exercice.

Le suffrage* peut être direct* ou indirect* dans les condi-


tions prévues par la constitution. Il est toujours universel*, égal
et secret.

Sont électeurs, dans les conditions déterminées par la loi,


tous les nationaux français majeurs, des deux sexes, jouissant de
leurs droits civils* et politiques*.

Chaque citoyen participe à la gestion des affaires de la


nation par son vote. Il doit donc se tenir au courant de la vie
politique du pays et ne pas s'abstenir de son devoir électoral.

Les partis et groupements politiques concourent à l'expres-


sion du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité libre-
ment. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté natio-
nale et de la démocratie.

13. La séparation Les différents pouvoirs de l'État sont indépendants. C'est le


des pouvoirs principe de la séparation des pouvoirs.

Le pouvoir exécutif, assumé par le président de la


République et par le Gouvernement, exécute les lois et les règle-
ments*. Il soumet pour vote ses projets de loi aux assemblées.

Le pouvoir législatif appartient aux députés et aux sénateurs


qui proposent et votent les lois.

Le pouvoir judiciaire, propre aux tribunaux, sanctionne le


non-respect des lois et des règlements.

(1) Extraits de la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen du


26 août 1789.

73
14. Schéma de principe L’ÉTAT
du fonctionnement
de l’État LA SOUVERAINETÉ NATIONALE APPARTIENT AU PEUPLE
(pouvoirs exécutif
et législatif)
qui élit

AU SUFFRAGE UNIVERSEL DIRECT AU SUFFRAGE UNIVERSEL INDIRECT

LE PRÉSIDENT LES DÉPUTÉS LES SÉNATEURS


DE LA RÉPUBLIQUE (Assemblée nationale) (Sénat)

DÉPUTÉS + SÉNATEURS

PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE + GOUVERNEMENT


(Premier ministre – Ministres)

PARLEMENT

Le Gouvernement
est responsable devant le

qui assurent qui assure

LE POUVOIR EXÉCUTIF LE POUVOIR LÉGISLATIF

2. LE POUVOIR
EXÉCUTIF
21. Le président Le pouvoir exécutif est assuré par le président de la
de la République République et par le gouvernement.
Art. 5. – Le président de la République veille au respect de
la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement
régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État.
Il est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité
du territoire, du respect des accords et des traités.

211. Élection.
Le président de la République est élu pour cinq ans au suf-
frage universel direct à la majorité absolue des suffrages exprimés.
Si celle-ci n'a pas été obtenue, il est procédé à un second
tour où seuls peuvent se présenter les deux candidats qui ont
recueilli le plus grand nombre de suffrages au premier tour (1).

(1) Le cas échéant après le retrait de candidats plus favorisés.

74
En cas de vacance de la présidence de la République, ou
d'empêchement, les fonctions du président de la République sont
provisoirement exercées par le président du Sénat. Si celui-ci est
à son tour empêché, elles sont exercées par le Gouvernement.

212. Attributions normales.


2121. Par rapport au Gouvernement.
Nomme le Premier ministre, met fin à ses fonctions en cas
de démission du Gouvernement.
Nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à
leur fonction (sur proposition du Premier ministre).
Préside le Conseil des ministres.
Possède des pouvoirs étendus en matière de politique
étrangère.
Nomme les hauts fonctionnaires.
Signe les actes réglementaires.

2122. Par rapport au Parlement.


Promulgue les lois.
A le droit de demander une seconde lecture à l'Assemblée.
Convoque les sessions extraordinaires du Parlement. Adresse
des messages au Parlement (sans débat). A le droit de dissolu-
tion du Parlement.
A le droit de grâce.
Nomme les magistrats.
Est le chef des armées (art. 15).

213. Attributions exceptionnelles.


Peut soumettre au référendum tout projet de loi portant sur
l'organisation des Pouvoirs publics... (art. 11).
Peut disposer, en cas d'événements exceptionnellement
graves, de pouvoirs extraordinaires au titre de l'article 16.
« Lorsque les institutions de la République, l'indépendance de
la Nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses enga-
gements internationaux sont menacées d'une manière grave et
immédiate et que le fonctionnement régulier des Pouvoirs publics
constitutionnels est interrompu, le président de la République
prend des mesures exigées par ces circonstances, après consul-
tation officielle du Premier ministre, des présidents des assemblées
ainsi que du Conseil constitutionnel. »
« Il en informe la Nation par un message. »
« Ces mesures doivent être inspirées par la volonté d'assurer
aux pouvoirs publics constitutionnels, dans les moindres délais,
les moyens d'accomplir leur mission. Le Conseil constitutionnel est
consulté à leur sujet. »
« Le Parlement se réunit de plein droit. »
« L'Assemblée nationale ne peut être dissoute pendant l'exer-
cice des pouvoirs exceptionnels. »
A le droit d'intervenir en vue d'une révision de la Constitution
(convocation du congrès* après que le projet de révision ait été
voté par chacune des deux assemblées).

75
214. Attributions en matière de défense.
Chef des Armées, le président préside :
– le Conseil des ministres où est définie la politique de
défense ;
– le Conseil supérieur de défense où sont étudiés les pro-
blèmes de défense ;
– le Comité de défense où sont arrêtées les décisions en
matière de direction générale de la défense ;
– le Comité de défense restreint où sont prises les décisions
en matière de direction militaire de la défense.
Il a seul le pouvoir d'engager les forces nucléaires straté-
giques et tactiques.

22. Le Gouvernement Article 20. – Le Gouvernement détermine et conduit la poli-


tique de la nation.
Il dispose de l'administration et de la force armée.
Il est responsable devant le Parlement.

221. Membres.
Les membres du Gouvernement sont :
– le Premier ministre ;
– les ministres ;
– les secrétaires d'État.

76
LE PREMIER MINISTRE

Est nommé par le président de la République, il dirige l'ac-


tion du Gouvernement et de l'Administration, il est responsable
de la Défense nationale et assure l'exécution des lois. Il exerce
le pouvoir réglementaire et nomme aux emplois civils et militaires.
Pour l'aider dans l'application de sa tâche, il dispose des
ministres.

LES MINISTRES

Sont proposés par le Premier ministre et nommés par le pré-


sident de la République. Chaque ministre a un rôle propre en
tant que chef d'un département ministériel, c'est-à-dire d'un
ensemble de services publics. Ce rôle est important administra-
tivement ; il l'est aussi politiquement pour certains ministres
(Intérieur, Affaires étrangères, Information).

LES SECRÉTAIRES D’ÉTAT

Proposés par le Premier ministre.


Nommés par le président de la République, ils déchargent
le ministre dont ils dépendent d'un certain nombre de dossiers.

222. Organes.
C'est en tant qu'organe collectif que le Gouvernement
exerce les pouvoirs les plus importants. L'ensemble des ministres
et secrétaires d'État groupés autour du Premier ministre forme le
Cabinet.

LE CONSEIL DES MINISTRES

La réunion des ministres sous la présidence du président de


la République constitue le Conseil des ministres. C'est la for-
mation la plus importante (elle se réunit en principe tous les
mercredis).

LE CONSEIL DE CABINET

C'est la réunion des ministres sous la présidence du Premier


ministre ; il prépare les réunions du Conseil des ministres.

LES CONSEILS INTERMINISTÉRIELS

Réunions des ministres ou des hauts fonctionnaires intéressés


à un problème particulier. Ils préparent les questions inscrites à
l'ordre du jour du Conseil des ministres.

223. Pouvoirs.
En pratique, c'est le président de la République qui a le véri-
table pouvoir en matière gouvernementale. Cependant, les pou-
voirs du Premier ministre et du Gouvernement sont importants.
Le Premier ministre dirige l'action du Gouvernement. Il est
responsable de la Défense nationale. Il assure l'exécution des

77
lois... Il exerce le pouvoir réglementaire et nomme aux emplois
civils et militaires (art. 21). Il a l'initiative des lois concurremment
avec le Parlement (art. 39).

Le Gouvernement n'est pas seulement un organe délibé-


rant ; c'est aussi une autorité collégiale qui :
– dirige et conduit la politique de la nation, etc. (voir plus
haut) ;
– a la possibilité de prendre des ordonnances, sur autorisa-
tion du Parlement, et après avis du Conseil d’État ;
– détient l’initiative de la loi et dispose d’un droit d’amen-
dement ;
– fixe l'ordre du jour des assemblées (art. 48).

224. Responsabilités devant le Parlement.


Le Gouvernement est responsable devant le Parlement.

Cette responsabilité revêt deux aspects :


I. – Les députés déposent une motion de censure

Elle doit être demandée par 1/10e des députés

Elle doit être adoptée à la majorité absolue

dans ce cas

Le Gouvernement remet sa démission au président de la République

78
II. – Le Gouvernement engage sa responsabilité
(mécanisme autrefois appelé question de confiance) sur un projet de loi qu’il veut faire adopter

dans ce cas

Motion de censure
Pas de motion de censure
signée par 1/10e des députés au moins

La motion de censure Votée


donc texte adopté
n’est pas votée à la majorité absolue

Le Gouvernement n’est pas renversé Gouvernement


le texte est adopté renversé

Dans chacun des deux aspects étudiés ci-dessus, le


Gouvernement doit démissionner s'il n'obtient pas la majorité
absolue.

3. LE POUVOIR Le pouvoir législatif est assuré par le Parlement.


LÉGISLATIF Article 24. – Le Parlement comprend l'Assemblée nationale
LE PARLEMENT et le Sénat. Les députés à l'Assemblée nationale sont élus au
suffrage universel direct. Le Sénat est élu au suffrage indirect. Il
assure la représentation des collectivités territoriales de la France.
Les Français établis hors de France sont représentés au Sénat.

31. Constitution ASSEMBLÉE NATIONALE SÉNAT


Composition 577 députés 314 sénateurs

Neuf ans,
Durée du mandat Cinq ans les sénateurs sont renouvelés
par tiers tous les trois ans

Avoir 23 ans au moins Avoir 35 ans au moins


Conditions Être électeur Être électeur
d’éligibilité Être dégagé Être dégagé
des obligations militaires des obligations militaires

1. Uninominal majoritaire
à deux tours par département
Mode
Uninominal majoritaire ayant droit à 4 sièges
de
à deux tours 2. Représentation proportionnelle
scrutin
par département
ayant droit à 5 sièges et plus
ÉLECTIONS

Arrondissement
Circonscription
1 député Département
électorale
par circonscription

Députés
Conseillers régionaux
Tous les citoyens
Collège Conseillers généraux
régulièrement inscrits
électoral Délégués
sur les listes électorales
des conseillers municipaux
(grandes villes)

79
32. Organisation ASSEMBLÉE NATIONALE SÉNAT

PRÉSIDENT PRÉSIDENT

* Réélu tous les trois ans


* Élu pour toute la législature * Préside le Sénat
* Assure l’intérim
* Préside l’Assemblée nationale du président de la République
en cas de décès ou d’empêchement

SIX VICE-PRÉSIDENTS SIX VICE-PRÉSIDENTS

À la tête de chaque commission


À la tête de chaque commission
élue par les députés

Chaque assemblée élit des commissions


qui sont chargées de suivre l’action des ministres. Ce sont :

Six commissions permanentes spécialisées


Économie et Finances – Production – Affaires étrangères
Défense nationale – Affaires culturelles – Lois constitutionnelles

On trouve également des commissions non permanentes


créées suivant les besoins. Ce sont :

Les commissions spéciales


Commissions d’enquête et de contrôle

LES GROUPES LES GROUPES


Affinité politique Affinité politique
d’au moins 20 membres d’au moins 15 membres

33. Fonctionnement Les assemblées se réunissent au cours de sessions ordinaires


ou extraordinaires.
Les sessions ordinaires sont les sessions fixées par la
Constitution. La Constitution de 1958 prescrit deux sessions ordi-
naires par an :
– la première commence le 2 octobre et dure 90 jours ;
– la deuxième commence le 2 avril et ne peut durer plus
de 90 jours.
Le Parlement peut être réuni en session extraordinaire par
décret du président de la République, à la demande du Premier
ministre ou de la majorité des députés, sur un ordre du jour
déterminé.
Les séances* du Parlement se déroulent suivant un pro-
gramme fixé à l'avance appelé « Ordre du jour ».
Le rôle essentiel du Parlement est :
– le vote des lois ;
– le vote du budget de la Nation ;
– le contrôle de l'action du Gouvernement.

80
341. Le vote des lois.
3411. L'initiative législative appartient concurremment :
– au Premier ministre qui l'exerce en Conseil des ministres et
après avis du conseil d'État. Les textes d'origine gouver-
nementale portent le nom de projet de loi ;
– aux membres du Parlement, aussi bien aux députés qu'aux
sénateurs. Les textes d'origine parlementaire portent le
nom de proposition de loi.
3412. Le texte est examiné successivement par les deux
assemblées en vue de l'adoption d'un texte identique. Des
amendements sont possibles. À noter toutefois que le Gouver-
nement peut restreindre la discussion et l'amendement d'un pro-
jet de loi en demandant un vote bloqué : les parlementaires
devront approuver le projet ou le rejeter en bloc.
Le va-et-vient du texte (navette parlementaire) de
l'Assemblée nationale au Sénat peut faire apparaître une mésen-
tente. Après deux lectures infructueuses par les deux Chambres,
le Premier ministre pourra réunir une commission mixte paritaire
(autant de députés que de sénateurs). Si cette commission ne
parvient pas à un accord, le Gouvernement peut demander à
l'Assemblée nationale de statuer définitivement. La loi votée est
promulguée par le président de la République par décret publié
au Journal officiel. Elle est alors obligatoire pour tous.

342. Le vote du budget de la Nation.


La procédure de vote des lois de Finances est la même
que celle des lois ordinaires ; cependant, étant donné leur
importance, elle comporte quelques particularités :
a) La priorité de l'Assemblée nationale : les projets de lois
de Finances doivent d'abord lui être soumis.
b) Les délais : le budget doit être voté avant le 31 décembre.
c) Limitation du droit d'initiative parlementaire en matière
financière : les parlementaires ne peuvent proposer des aug-
mentations de dépenses ou des diminutions d'impôts.
d) En cours d'exécution, la loi de finances peut s'avérer
inadéquate ; on fera alors voter en séance extraordinaire une
loi de finance rectificative aussi appelée « Collectif budgétaire ».

343. Le contrôle de l'action du Gouvernement.


La constitution de 1958 maintient les principes fondamen-
taux de régime parlementaire et notamment la responsabilité
politique du Gouvernement devant le Parlement.
On distingue deux catégories de moyens d'actions sur le
Gouvernement.
a) Les moyens de contrôle qui ne comportent pas la mise
en jeu de la responsabilité politique. Le contrôle est assuré par
les questions qui peuvent être orales avec ou sans débat et les
questions écrites adressées aux ministres. Dans ce dernier cas,
la réponse doit être insérée dans le Journal officiel.
b) La mise en jeu de la responsabilité politique du
Gouvernement se fait par deux procédures :
– vote sur une « motion de censure » :
- les députés (1/10 des membres) peuvent proposer une
motion de censure spontanée. Pour être adoptée, la
majorité absolue est requise. Si elle est adoptée, le
Gouvernement est contraint de démissionner ;

81
– l’engagement de la responsabilité du Gouvernement :
- sur le programme du Gouvernement,
- sur une déclaration de politique générale,
- sur le vote d’un texte : si aucune motion de censure
n’est déposée dans les vingt-quatre heures, le texte est
considéré adopté par l’Assemblée nationale sans vote.

4. LE POUVOIR La justice est indépendante des pouvoirs exécutif et légis-


JUDICIAIRE latif car sa destination étant de sanctionner toute infraction à
la loi et aux règlements, elle doit y répondre à l'abri de toute
pression gouvernementale ou politique.

41. Organisation La justice garantit les citoyens dans le respect de leurs droits
et de leur tranquillité ; elle protège aussi leur liberté face à
l'Administration.
Aussi distingue-t-on deux types de juridictions : les juridictions
civiles et pénales d'une part, et les juridictions administratives de
l'autre. Les juridictions sont organisées suivant un mode hiérar-
chique ou ordre, et l'on sépare ainsi l'ordre judiciaire de l'ordre
administratif.

411. L'ordre judiciaire.


Les juridictions de l'ordre judiciaire tranchent les litiges entre
particuliers et les litiges qui relèvent du droit privé (affaires
civiles : état-civil, mariage, divorce, filiation, propriété, succes-
sion ; affaires pénales : contraventions, délits, crimes).

412. L'ordre administratif.


Les juridictions administratives tranchent les litiges dans les-
quels l’administration se trouve impliquée à l’occasion de son
action de puissance publique (conflits pouvant surgir entre par-
ticuliers et administration à l’occasion d’une mesure administra-
tive ou de l’application d’un règlement.
La plus haute juridiction de l'ordre administratif est le Conseil
d'État qui siège à Paris. Il contrôle la régularité de tous les arrêts
prononcés par les tribunaux administratifs et reçoit les réclama-
tions des citoyens lésés dans leurs droits. Son président est le
premier fonctionnaire de l'État.

42. Conflits Il y a conflit de compétence du fait de l’existence, en


de compétence France, de deux ordres de juridiction lorsqu’un requérant saisit
une juridiction de l’ordre judiciaire ou de l’ordre administratif qui
se déclare incompétente, renvoyant l’affaire devant l’autre
ordre. Lorsqu’un conflit de compétence se produit, aucune des
juridictions, judiciaire ou administrative, ne peut imposer sa solu-
tion à l’autre car aucune n’a prééminence sur l’autre. Il faut
donc, pour trouver une solution au conflit, qu’un organisme arbi-
tral vienne dire quel est le juge compétent : c’est le tribunal
des conflits.
C'est une juridiction paritaire composée pour moitié de
magistrats appartenant à l'ordre judiciaire, pour moitié de magis-
trats appartenant à l'ordre administratif. S'il ne se dégage pas
de majorité, le garde des Sceaux, ministre de la Justice, inter-
viendra. Le rôle essentiel du tribunal des conflits est donc de
dire devant quel ordre, judiciaire ou administratif, le litige doit
être porté.

82
43. Les juridictions Des juridictions spéciales ont été aménagées par la loi :
spéciales – soit pour connaître des situations particulières mais d'une
dites d’exception grande importance pratique : tribunaux des baux ruraux,
des loyers, de la Sécurité sociale et du commerce, Conseil
de prud'hommes qui connaissent des litiges relatifs aux
contrats de travail. Ces juridictions spéciales sont assujet-
ties au contrôle éventuel des cours d'appel ;
– soit pour connaître certains cas particuliers où la sûreté
de l'État est directement mise en jeu. Cette juridiction spé-
ciale et autonome est la Cour de sûreté de l'État.
Celle-ci est constituée de parlementaires et ne se réunit que
de façon exceptionnelle (à l'initiative des deux Chambres). Son
rôle est de juger le président de la République en cas de haute
trahison, les ministres pour crimes et délits commis dans l'exer-
cice de leurs fonctions, ainsi que leurs complices dans les cas
de complot contre la sûreté de l'État.

5. LES CONSEILS Ayant un rôle secondaire par rapport à ceux des autres
structures de l'État, les conseils sont :
– le Conseil constitutionnel ;
– le Conseil d'État.

51. Le Conseil Juge du contentieux électoral : il veille à la régularité des


constitutionnel principales élections nationales ou consultations (élections parle-
mentaires, élections présidentielles, référendums).
Juge de la constitutionnalité des lois : il vérifie la conformité
des lois à la Constitution avant qu'elles ne soient promulguées.

52. Le Conseil d’État Outre sa fonction juridictionnelle (cf. § 42), cet organisme a
également une fonction purement administrative : celle de
conseiller le Gouvernement dans la rédaction de ses projets de
lois et d'ordonnances.

83
LEXIQUE
AMENDEMENT Modification apportée par les parlementaires ou le Gouvernement au
texte d'un projet ou d'une proposition de loi.
ARRÊTÉ Texte juridique précisant dans un secteur déterminé les détails d'applica-
tion d'une loi ou d'un décret. On distingue les arrêtés ministériels (applicables
sur l'ensemble du territoire) et les arrêtés préfectoraux (pris par les préfets dans
leur département). Les maires peuvent aussi prendre des arrêtés dans la limite
de leurs attributions (tranquillité, sécurité, salubrité publique).
COLLÉGIALE (autorité) Autorité exercée par un groupe, collectivement.
CONNAÎTRE DE Sens particulier attribué en langage administratif au verbe connaître. Il est
équivalent alors à « traiter une affaire » et par extension à « être compétent
pour en juger ».
Exemple : le tribunal de Commerce ne peut connaître des crimes.
CONGRÈS Réunion à Versailles de l'ensemble du Parlement (Assemblée nationale +
Sénat) pour connaître d'un projet de révision constitutionneile.
DÉCRET Texte juridique émanant du pouvoir exécutif et précisant les modalités
d'application d'une loi. Les décrets peuvent concerner des situations indivi-
duelles (nomination de fonctionnaires) ou collectives (exemple : statut du corps
des sous-officiers). Les décrets sont pris par le président de la République après
consultation du Conseil des ministres ou du Conseil d'État, ou par le Premier
ministre après avis du (ou des) ministre(s) intéressé(s).
DÉMOCRATIE Système politique dans lequel le pouvoir appartient au peuple, soit direc-
tement, soit indirectement par l’intermédiaire de représentants élus par lui.
ÉLECTION En démocratie le peuple délègue sa souveraineté à des représentants qui
l'exercent en son nom : l'élection est l'acte par lequel les citoyens (ou élec-
teurs) choisissent ces représentants.
Il existe différents systèmes électoraux ; ils se nomment scrutins. Nous ver-
rons ici ceux qui sont les plus répandus notamment en France.
a) Le scrutin de liste présente aux électeurs une liste de candidats en
nombre égal à celui des sièges à pourvoir. Il y a une liste pour chaque parti.
Sont élus ceux qui, sur chaque liste, obtiennent le nombre de voix requises.
(Exemple : élections aux conseils municipaux). Cependant deux variantes sont
possibles : soit voter pour la liste proposée ; il s'agit alors de « liste bloquée » ;
soit de composer soi-même sa propre liste en prenant des candidats parmi
les différentes listes présentées : on dit alors qu'il y a panachage.
b) Le scrutin uninominal a pour objet de présenter à l'électeur un candi-
dat, individuellement désigné par son parti, pour chaque siège à pourvoir
(exemple : élection des députés).
Les opérations de scrutin doivent se dérouler un dimanche. Une fois le
scrutin déclaré clos, le dépouillement est effectué. On distingue dans le
décompte les bulletins nuls et les bulletins blancs.
Un bulletin comportant un signe de reconnaissance quelconque, une
rature ou une surcharge est réputé nul alors qu'il est déclaré blanc lorsqu'il ne
fait apparaître aucun nom de candidats.
Il y a dans les deux cas vote, mais le suffrage n'est pas considéré comme
exprimé.
INFRACTION Fait ou abstention troublant l’ordre social défini par la loi et sanctionné
par des peines fixées par la loi. Suivant […] la contravention […] sanctionne
la violation d’une règle de droit punie d’une peine d’amende, […].
Le crime : passible de la Cour d'assises, recouvre les atteintes les plus
graves aux personnes et aux biens (exemple : meurtre, vol à main armée) [1].
Le délit : passible du tribunal correctionnel, recouvre des atteintes moins
graves à l'ordre social mais commises avec intention (exemple : escroquerie).
La contravention : passible du tribunal de police, sanctionne la viola-
tion, qu'il y ait ou non intention de la commettre (exemple : stationnement
abusif).

(1) On donne dans ce lexique le sens juridique du mot crime, à distinguer du sens commun
où le mot crime désigne un meurtre ou un assassinat.

84
JOURNAL OFFICIEL Publication quotidienne rassemblant chaque jour les nouveaux textes légis-
latifs et réglementaires.
La publication au JO rend exécutoire les textes législatifs ou réglemen-
taires, nul n'étant désormais censé ignorer la loi.
Le Journal officiel se trouve dans toutes les mairies et dans tous les corps
de troupe (services administratifs).
LÉGISLATURE Période pour laquelle est élue une assemblée législative. En France,
la durée de la législature est de cinq ans (renouvellement de l'Assemblée
nationale).
LOI Acte ou disposition émanant du pouvoir législatif (Parlement).
MAJORITÉ ABSOLUE Lorsqu'un candidat se présente à une élection, il est réputé élu à la majo-
rité absolue lorsqu'il a obtenu un nombre de voix égal à la moitié du nombre
de voix exprimées plus une.
MAJORITÉ RELATIVE Est réputé élu à la majorité relative le candidat qui obtient le plus grand
nombre de voix.
MANDAT Acte par lequel une personne donne à une autre qui l'accepte le pou-
voir d'agir en son nom (exemple : par son élection, un député reçoit man-
dat de représenter ses électeurs et de parler en leur nom).
MOTION DE CENSURE Une motion de censure peut être déposée par un groupe parlementaire
lorsque celui-ci veut manifester son désaccord vis-à-vis d'un projet de loi
déposé par le Gouvernement ou sur la politique de celui-ci.
C'est donc une proposition faite dans le but de mettre en difficulté ou
de renverser le Gouvernement.
ORDONNANCES Textes juridiques de portée générale émanant du pouvoir exécutif dans
une matière relevant habituellement de la compétence du Parlement
(exemple : ordonnances sur la Sécurité sociale en 1967). Le Gouvernement ne
peut promulguer une ordonnance qu'après avoir reçu une autorisation du
Parlement pour une durée déterminée.
Les textes élaborés par le Gouvernement sont ensuite soumis au Parlement
pour ratification.
PALAIS BOURBON C'est le lieu où siège l'Assemblée nationale à Paris. Par extension, les jour-
nalistes et les hommes politiques nomment ainsi l'Assemblée nationale.
Exemple : « Le palais Bourbon a manifesté son désaccord hier lors du vote... »
PALAIS DU LUXEMBOURG C'est le lieu où siège le Sénat à Paris. Les journalistes ou les hommes poli-
tiques peuvent le confondre, dans le langage courant écrit ou parlé avec le
Sénat. Exemple : « Le palais du Luxembourg a voté en séance cette nuit... ».
PRUD'HOMMES (Conseil de) Tribunal chargé de trancher les conflits individuels du travail. Il est composé
de représentants des salariés et des employeurs en nombre égal. Les repré-
sentants appelés juges prud'hommes sont élus par les salariés et les
employeurs.
QUINQUENNAT Période de cinq ans pendant laquelle le président de la République
exerce ses pouvoirs.
RÉFÉRENDUM Acte par lequel le peuple accepte ou refuse un projet établi par les
gouvernants.
RÈGLEMENT Acte législatif de portée générale qui émane d'une autre autorité que le
président. Exemple : décret, arrêté, etc.
SAISINE Formalité au terme de laquelle une juridiction peut être amenée à
connaître d'un litige.
SCRUTIN Voir « Élection ».
SOUVERAINETÉ NATIONALE Dans un état démocratique, la souveraineté ne réside plus comme dans
la monarchie dans un individu, mais dans l'ensemble des citoyens.
Cette idée donne lieu à deux interprétations qui débouchent sur deux
conceptions différentes du régime représentatif : la conception de la souve-
raineté populaire et celle de la souveraineté nationale.
La tradition démocratique française repose sur cette dernière conception
qui correspond à celle des constituants de 1789 : la souveraineté réside dans
la nation, entité distincte des individus qui la composent.

85
Les conséquences en sont les suivantes :
– la loi est l'expression de la volonté générale et non celle de la seule
majorité qui l'a votée ;
– les représentants expriment la volonté nationale ; ils ne sont pas les
représentants de leurs seuls électeurs dont ils n'ont pas à recevoir
d'ordre, « tout mandat impératif est nul » (art. 27 de la Constitution), ils
sont les représentants de la nation tout entière.
Le principe de la souveraineté nationale traduit une vérité permanente,
à savoir que l'intérêt général, celui de la nation tout entière, n'est pas tou-
jours la somme des intérêts des électeurs.

SUFFRAGE DIRECT Élection des membres d'une assemblée sans intérimaire (exemple : élec-
tion des députés).

SUFFRAGE INDIRECT Mode d'élection comportant un échelon intermédiaire. Au cours d'élec-


tions primaires, les électeurs désignent des représentants qui voteront ensuite
pour choisir les membres d'une assemblée (exemple : les élections sénatoriales).

SUFFRAGE UNIVERSEL Système où le droit de suffrage n'est pas restreint par des conditions de
fortune, de capacité, d'hérédité, mais qui peut comporter des exclusions
(d'âge, de sexe, d'indignité). Le contraire est le suffrage restreint.

SUFFRAGE ÉGAL Toutes les voix ont la même valeur.

86
CHAPITRE 2

ORGANISATION ADMINISTRATIVE DE LA FRANCE


LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES

BUT RECHERCHÉ Connaître l'organisation de l'Administration dont dispose le


ET DONNÉES Gouvernement (art. 20 de la Constitution) pour faire exécuter
ESSENTIELLES les lois et les règlements et celles des collectivités locales dont
l'action décentralisée, intéresse plus la vie quotidienne de
chaque citoyen.

Les collectivités territoriales sont : la région, le département


et la commune. Il ne s'agit pas de simples subdivisions admi-
nistratives du territoire national, ce sont aussi, depuis les lois de
décentralisation de 1982 qui ont profondément réformé le sys-
tème administratif français, des entités administratives disposant,
dans le domaine de compétence que leur reconnaît la loi,
d'une certaine autonomie.
Pour exercer ses compétences, chaque collectivité dispose :
– d'une assemblée élue : c'est le « parlement » de la col-
lectivité, elle vote le budget et gère les affaires de la
collectivité ;
– d'un organe exécutif : c'est le « gouvernement » de la col-
lectivité, il exécute les décisions de l'assemblée élue et
dispose de compétences propres.
Néanmoins un représentant de l'État est chargé de veiller
au respect des intérêts nationaux et d'exercer un contrôle
(tutelle) sur les activités des autorités locales. Ce contrôle s'est
retrouvé diminué par les lois de décentralisation.
Ces trois éléments (assemblée élue, organe exécutif, repré-
sentant de l'État) se retrouvent, avec des appellations et des
pouvoirs sensiblement différents, dans la région, le département
et la commune.

1. LA RÉGION
11. Les institutions régionales L'article 61 de la loi de mars 1982 énonce : « Le Conseil
régional par ses délibérations, le président du Conseil régional
par l'instruction des affaires et l'exécution des délibérations,
le Comité économique et social par ses avis, concourent à
l'administration de la région. »

87
111. L'assemblée élue : le Conseil régional.

Composition.
Les conseillers régionaux sont élus au suffrage universel
direct. Le mandat des conseillers est de six années.

Compétences.
Le Conseil régional :
– vote le budget de la région ;
– délibère en vue d'émettre des avis sur les problèmes de
développement et d'aménagement de la région ;
– participe aux études d'aménagement régional ;
– reçoit chaque année du préfet de région le compte
rendu de l'exécution du plan.
En 1983, plusieurs domaines ont été l'objet de transferts de
compétences vers la région : formation professionnelle continue
et apprentissage, logement, lycées, transports.

112. L'exécutif régional : le président du Conseil régional.


C'est le chef de l'exécutif régional. Il est élu par le Conseil
régional ;
– il prépare les délibérations et exécute les avis du Conseil
régional ;
– il gère les dépenses et le patrimoine de la région ;
– il dirige les services que crée la région pour exercer ses
compétences. La liste de ces services doit être reconnue
par une convention entre le président du Conseil régional
et le préfet de région.

113. Un organe complémentaire : le Comité économique et


social.

Composition.
Le nombre de ses membres, qui sont désignés pour six ans,
varie entre 40 et 110 selon les régions.

Compétences.
Le Comité économique et social est appelé à émettre des
avis sur les questions relatives à la mise en œuvre du dévelop-
pement économique et social et sur l'aménagement du terri-
toire de la région.
Il est obligatoirement saisi, pour avis, des documents relatifs :
– à la préparation et à l'exécution du plan national dans
la région ;
– au projet de plan régional de développement et à son
bilan annuel d'exécution ;
– aux orientations générales du projet du budget régional.
En outre, à l'initiative du président du Conseil régional, il
peut être saisi de demandes d'avis et d'études sur tout projet
à caractère économique, social et culturel.
Enfin, il peut émettre des avis sur toute question entrant
dans les compétences de la région.

88
114. Le représentant de l'État : le préfet de région.
À côté des instances régionales se situe le préfet de région,
représentant de l'État dans la région.
Son rôle est de représenter les intérêts de l'État, de s'expri-
mer au nom de celui-ci devant le Conseil régional, et de faire
respecter les lois. Il est en quelque sorte le « délégué du gou-
vernement dans la région » (loi du 2 mars 1982, art. 79).
Son statut est celui d'autorité « déconcentrée » ; à distinguer
des instances décentralisées.

12. Le budget 121. Les ressources.


de la région
La région dispose de ressources propres non contrôlées par
l'État (taxe sur le permis de conduire par exemple).
En effet, elle peut prélever un supplément sur les impôts
d'État et les impôts locaux (taxes sur les cartes grises, les muta-
tions immobilières par exemple).
Elle peut contracter des emprunts.
Elle peut aussi recevoir des subventions d'État. La loi de 1982
a institué une dotation globale de décentralisation (DGD), il
s'agit d'un concours financier de l'État à la région destiné à l'ai-
der à financer les activités liées à ses nouvelles compétences.
Existent également une « dotation culturelle » et une « dotation
régionale d'équipement scolaire ».

122. Le volume du budget.


Le montant maximum des ressources est fixé par région ; il
est actuellement de l’ordre de 20 millions de francs pour les
petites régions à 100 millions pour les plus importantes.
La faiblesse relative de ces ressources fait que la région ne
peut affecter ses moyens à la réalisation d’un grand nombre
de projets ; au contraire, elle doit choisir quelques « axes d’ef-
fort » préférentiels.

13. Le nombre Les hasards de l’histoire et de la géographie ont donné à


des régions certaines régions une homogénéité indiscutable. L’Alsace et la
Bretagne sont dans ce cas. À l’opposé, la Loire-Atlantique
aurait pu être rattachée à la région de Bretagne et rien n’im-
pose une séparation précise entre la région du Centre et les
Pays de la Loire. En outre, dans certains cas, le titre de capi-
tale régionale est revendiqué par deux villes rivales : par
exemple Nancy et Metz.
Il a donc fallu procéder à un découpage critiqué par cer-
tains. Il en est résulté les 22 régions métropolitaines qui appa-
raissent sur la carte.
En raison de leurs particularités, deux régions ont un statut
différent des autres. Il s'agit de :
– l'Île-de-France pour l'aménagement de laquelle le rôle du
Gouvernement est plus important ;
– la Corse où les institutions régionales tiennent compte de
la situation insulaire. Le Conseil régional y est remplacé
par une « Assemblée de Corse ».

89
2. LE DÉPARTEMENT Les départements ont été créés par l'Assemblée constituante
en 1790 dans le but d'unifier et de rendre plus rationnelle l'ad-
ministration du pays.
Actuellement, on compte 96 départements métropolitains,
auxquels il faut ajouter les 4 départements d'outre-mer (DOM) de
la Guadeloupe, de la Martinique, de la Guyane et de la Réunion.

21. L’Assemblée : 211. Composition.


le Conseil général
Le Conseil général est élu au suffrage universel direct. Chaque
canton, quelle que soit sa population, désigne un conseiller.
Il en résulte dans la composition des conseils une nette pré-
pondérance de l'élément rural sur l'élément urbain.
Les conseillers généraux sont élus pour six ans lors des élec-
tions cantonales. Chaque conseil se renouvelle par moitié tous
les trois ans. Les cantons sont à cette fin répartis en deux séries.
À chaque élection cantonale, seule la moitié du corps électo-
ral est donc concernée.

90
212. Fonctionnement et attributions.
Le Conseil se réunit au moins une fois par trimestre à l'ini-
tiative de son président. Les séances sont publiques.
La tâche la plus importante du Conseil général est le vote
du budget départemental. Les autres attributions sont nom-
breuses ; parmi celles-ci, on relève l'administration des biens
départementaux, le vote des subventions aux communes pour
les travaux importants, l’organisation des collèges, les prestations
d'aide sociale, etc.

22. L’exécutif 221. Désignation.


départemental :
le président Il est élu tous les trois ans, après chaque renouvellement des
du Conseil général conseillers généraux par les membres du Conseil général qui, au
cours de la même session, élisent leur bureau.

222. Attributions.
• Il prépare et exécute les délibérations du Conseil géné-
ral, en particulier le budget départemental.
• Il est l'ordonnateur des dépenses du département.
• Il est le chef des services du département.
• Il représente juridiquement le département (contrats,
actions en justice, etc.).
• Il gère le domaine du département et dispose de pou-
voirs de police pour tout ce qui relève de la circulation sur ce
domaine.

ORGANISATION ADMINISTRATIVE DE LA FRANCE


DE LA RÉGION À LA COMMUNE

ORGANE REPRÉSENTANT
DIVISION ASSEMBLÉE ÉLUE
EXÉCUTIF DE L’ÉTAT

Conseil régional Président


RÉGION (élu au scrutin proportionnel) du Conseil Préfet région
élections régionales régional

Conseil général
Président
(élu au scrutin majoritaire
DÉPARTEMENT du Conseil Préfet
à 2 tours)
général
élections cantonales

Conseil municipal
(élu au scrutin mêlant
scrutin majoritaire
COMMUNE Maire (1) Maire (1)
et représentation
proportionnelle)
élections municipales
(1) Le maire a deux fonctions distinctes, il est d'une part exécutif municipal, d'autre part repré-
sentant de l'État dans la commune.

223. Contrôle.
Chaque année, il présente au Conseil général un rapport
spécial sur la situation du département, l'activité et le finance-
ment des différents services départementaux, l'état d'exécution
des délibérations du Conseil général, et la situation financière
du département.

91
23. Le représentant Nommé en conseil des ministres, il est le seul à pouvoir s'ex-
de l’État : le préfet primer au nom de l'État devant le Conseil général, après accord
du président du Conseil général ou sur demande du Premier
ministre.
Autorité de police administrative, il édicte les mesures néces-
saires au maintien de l'ordre public (tranquillité, sécurité, salu-
brité). Il est responsable des administrations civiles de l'État dans
le département (DDE : direction départementale de l'équipe-
ment ; DDASS : direction départementale de l'action sanitaire et
sociale ; etc.).
Il participe également au contrôle des actes des autorités
départementales ou communales. S'il estime qu'un acte de ces
autorités est irrégulier, il peut saisir le tribunal administratif pour
en réclamer l'annulation. Dans certains cas, il peut demander
en même temps au tribunal un sursis à exécution (l'acte
contesté n'est pas applicable tant que le tribunal ne s'est pas
prononcé sur sa régularité).

24. Le budget Le département possède son budget propre. Préparé par le


du département président du Conseil général, le budget est voté par le Conseil.
Ses principales recettes sont : les impôts et taxes, les produits
du domaine départemental, les emprunts, etc.
En outre, comme la région, le département bénéficie d'une
aide financière importante de l'État. (DGF : dotation générale
de fonctionnement, DGE : dotation générale d'équipement,
DGD : dotation globale de décentralisation.)

25. L’administration Le département est une unité administrative groupant à son


départementale chef-lieu les grands services publics.
Ceux-ci exercent leur activité sous l'autorité du représentant
de l'État, représentant direct de chacun des ministres dans le
département.
Le fonctionnaire placé à la tête de chaque service dépar-
temental est le conseiller technique du représentant de l'État.
• Pour les services des finances, c'est le trésorier-payeur
général. Il est assisté de receveurs des finances (dans certains
arrondissements) et de percepteurs (dans certains cantons ou
communes).
• Pour l'Éducation nationale, c'est l'inspecteur d'académie
qui est le délégué du recteur dans le département.
• Pour les postes et télécommunications, c'est le directeur
départemental des PTT.
• Pour les services de l'agriculture, c'est l'ingénieur, directeur
départemental des services de l'agriculture.
• Pour le service de l'équipement, c'est l'ingénieur en chef,
directeur départemental de l'équipement.
• Pour les services de l'action sanitaire et sociale, c'est le
directeur départemental des services de l'action sanitaire et
sociale ; il est assisté de médecins inspecteurs adjoints et d'as-
sistantes sociales.
En ce qui concerne la défense nationale, l'armée est repré-
sentée par un officier supérieur ou général délégué militaire
départemental (DMD), qui est le délégué du général comman-
dant la région Terre, auprès du préfet du département.

92
Le DMD ne dépend donc pas de l'autorité préfectorale.
Toutefois, en cas de crise ou de calamité publique, les préfets
peuvent requérir l'autorité militaire pour lui confier l'exécution de
missions déterminées (par exemple, le plan ORSEC).

26. Les subdivisions 261. L'arrondissement.


du département
C'est uniquement une circonscription administrative. Il n'a
pas la personnalité morale comme le département ou la
commune : il ne peut ni acquérir, ni posséder. À sa tête est placé
un délégué du représentant de l'État dans le département, le
sous-préfet.
Il y a en France 325 arrondissements.
Remarque. – Il ne faut pas confondre ces arrondissements
avec les arrondissements urbains de Paris, Lyon ou Marseille.

262. Le canton.
Le canton est essentiellement une circonscription électorale
dans le cadre de laquelle est élu un conseiller général. Ce n'est
pas à vrai dire une unité administrative ; aucun représentant élu,
aucun agent du gouvernement n'y exerce de fonctions ana-
logues à celles du maire.
Mais son utilité ne saurait être contestée car le canton est
une subdivision commode, par sa superficie moyenne, pour y
fixer la résidence de certains fonctionnaires dont l'activité ne
peut s'étendre que sur un petit nombre de communes.
Il en est ainsi pour divers agents subalternes des finances
(contrôleur, percepteur), pour l'ingénieur des travaux publics et
la brigade de gendarmerie.

3. LA COMMUNE
31. L’origine des communes Il y a en France 36 433 communes, d'importance très
variable. Alors que les communes urbaines sont très peuplées,
34 800 ont moins de 5 000 habitants et 11 000 n'atteignent pas
200 habitants.

32. L’assemblée élue : 321. Sa composition.


le conseil municipal
Dans chaque commune, il existe un conseil municipal com-
posé de conseillers dont le nombre varie de 9 (communes de
moins de 100 habitants) à 69 (communes de plus de 300 000
habitants), élus tous les 6 ans au suffrage universel par les élec-
teurs inscrits dans la commune. Les élections municipales se
déroulent au scrutin majoritaire dans les communes de moins de
3 500 habitants. Dans les autres, le système retenu est le système
mixte mêlant des mécanismes du scrutin majoritaire et de la
représentation proportionnelle.
Pour être éligible, il faut être âgé de 18 ans révolus, figurer
sur les listes électorales de la commune, ne pas faire partie des
indigents secourus par le bureau d'aide sociale.
Les villes de Paris, Lyon et Marseille ont un statut spécial (loi
dite PLM du 31 décembre 1982). [Paris est à la fois une com-
mune et un département.]

93
322. Son fonctionnement.
Le conseil municipal n'est pas une assemblée perma-
nente. Il se réunit au moins une fois par trimestre en session ordi-
naire selon les nécessités. Il peut être réuni en session extraor-
dinaire sur convocation du maire ou sur la demande de la
moitié des conseillers ou du préfet.

323. Ses attributions.


Elles sont définies ainsi : « Le conseil municipal règle par
ses délibérations les affaires de la commune. »
C'est une définition très large. Cependant on peut retenir
que le conseil municipal :
– élit parmi ses membres le maire et les adjoints ;
– vote le budget de la commune (c'est son rôle essentiel) ;
– contrôle l'administration du maire ;
– crée et organise les services municipaux ;
– administre les propriétés communales.
Des commissions peuvent être constituées dans le conseil
municipal pour étudier certains problèmes :
– commission des finances ;
– commission de l'enseignement.

33. Le maire, 331. Sa désignation.


exécutif communal
et représentant de l’État Il est élu par le conseil municipal parmi ses membres. L'âge
minimal pour être élu maire est de 21 ans. La durée de son
mandat est la même que celle du conseil municipal.
En même temps que le maire sont élus des adjoints. Le
conseil municipal est libre de fixer le nombre des adjoints dans
la limite de 30 % de l'effectif total. Le maire peut leur déléguer
une partie de ses attributions.
Maire et adjoints, qui constituent alors la municipalité, doi-
vent assumer quotidiennement leurs fonctions. Ils perçoivent des
indemnités compensatrices de frais.
Contrairement au département et à la région, les fonctions
d'exécutif et de représentant de l'État sont assurées par la
même personne : le maire. Le contrôle des actes des autorités
municipales est exercé par le préfet.

332. Ses attributions en tant qu'exécutif communal.


Il administre les propriétés de la commune :
– il est chargé de la police municipale et rurale (bon ordre,
sécurité, salubrité, tranquillité publique) ;
– il a des attributions résultant de ses rapports avec le
conseil municipal ; président du conseil municipal, il en est
l'organe d'initiative et l'organe exécutif ; il signe et exé-
cute les contrats ; il représente la commune en justice ;
– il prépare les délibérations du conseil municipal et les met
à exécution ;
– il délivre les permis de construire lorsque la commune s'est
dotée d'un plan d'occupation des sols.
La loi du 2 mars 1982, en supprimant les tutelles adminis-
tratives, juridiques et techniques, fait du maire un membre à

94
part entière dans les institutions. En effet, il ne dépend plus de
l'avis du préfet pour faire exécuter une décision du conseil muni-
cipal. En outre, la loi a considérablement élargi son pouvoir d'in-
tervention dans la vie économique des communes.

333. Ses attributions en tant que représentant de l'État.


• Placé sous l'autorité du représentant de l'État dans le
département, il représente le Gouvernement.
• Il assure la publication des lois et des règlements et doit
les faire respecter.
• Il participe à la gestion de la plupart des services de
l'État dans la commune.
• Il joue un rôle actif dans l'organisation électorale. Les listes
sont établies et révisées sous son autorité.
• En outre, il est officier d'état civil, et dans certaines limites,
officier de police judiciaire.
• Il procède au recensement en vue des JAPD.

34. Le personnel communal Le maire en est le chef hiérarchique.


Dans les communes de faible importance, le secrétaire de
mairie assume seul à temps partiel les tâches administratives.
Dans les communes groupant un nombre élevé d'habitations, un
secrétaire général assure la direction des services communaux.
Ceux-ci varient selon les communes.

35. Le budget Il rassemble les prévisions des recettes et de dépenses pour


de la commune l'année qui vient, et doit être voté en équilibre. Tout comme le
budget national, il doit obéir aux règles d'annualité (il est voté
pour un an), d'universalité et d'unité.
Les dépenses sont variées : paiement des fonctionnaires
communaux, entretien des biens communaux (mairie, école,
église, cimetière, caserne de pompiers, abattoir, salle des fêtes,
etc.), logement des instituteurs.

36. Le regroupement De nombreuses communes ne regroupent qu'une faible


communal population. Leurs revenus étant faibles, elles sont de ce fait
impuissantes quand il faut entreprendre des travaux importants :
construction d'un pont, d'un stade, d'un canal d'irrigation, etc.
Or la réalisation de ces ouvrages intéresse de nombreux
habitants qui, quoique voisins, sont souvent rattachés à des
communes différentes.
Aussi plusieurs communes peuvent-elles se grouper pour réa-
liser en commun des travaux qui dépassent financièrement leurs
possibilités individuelles.
Le groupement communal peut prendre quatre formes.

361. La fusion des communes.


Exceptionnellement, des communes disparaissent et se fon-
dent pour constituer une nouvelle commune unique.

362. Les syndicats intercommunaux.


À l'initiative de leurs conseils municipaux, couramment cer-
taines communes peuvent constituer un syndicat intercommunal

95
afin d'unir leurs efforts dans la réalisation d'un projet d'équipe-
ment collectif dont le coût dépasserait les possibilités de cha-
cune d'elles.
On distingue :
– le syndicat intercommunal à vocation unique, destiné à
gérer un seul service public ;
– le syndicat intercommunal à vocation multiple (SIVOM),
destiné à gérer un ensemble de services publics.

363. Les communautés urbaines.


Quand les petites communes refusent la fusion et préfèrent
conserver leur personnalité, elles s'associent à la grande ville voi-
sine pour traiter les problèmes de l'agglomération. Il y a alors
constitution d'une communauté urbaine. La loi a créé d'office
quatre communautés urbaines : Bordeaux, Lille, Lyon et Stras-
bourg. D'autres se sont constituées volontairement (Dunkerque,
Cherbourg, Brest, etc.).

364. Le district.
Il a pour but de résoudre les problèmes de coopération et
d'équipement d'une agglomération urbaine en extension. Il réa-
lise une coopération entre une « cité centre » et les diverses
communes de sa banlieue.

4. L’OUTRE-MER Depuis la loi du 11 juin 1985 qui a modifié le statut de l'ar-


chipel de Saint-Pierre et Miquelon, la France d'outre-mer se
décompose comme suit :
• 4 départements (DOM) qui sont aussi des régions :
– Guadeloupe, Martinique, Réunion, Guyane ;
• 3 territoires (TOM) :
– Nouvelle-Calédonie, Polynésie, Wallis et Futuna ;
• 2 collectivités territoriales à statuts particuliers :
– Mayotte, Saint-Pierre et Miquelon.
Enfin, les terres australes et antarctiques, gérées par un
administrateur supérieur siégeant à Paris et assisté d'un conseil
consultatif.

96
SECTION III
LA DÉFENSE

CHAPITRE 1

PRINCIPES ET ORGANISATION GÉNÉRALE DE LA DÉFENSE

BUT RECHERCHÉ Faire des sous-officiers sous contrat ou de carrière, des citoyens :
ET DONNÉES – informés des problèmes de défense et conscients des fina-
ESSENTIELLES lités de l'institution militaire ;
– connaissant à leur niveau l'organisation générale de la
défense et les structures des trois armées.

RÉFÉRENCES Ordonnance du 7 janvier 1959 portant organisation géné-


rale de la défense.
Livre blanc sur la défense, 1994.
Charte de fonctionnement de l’armée de terre.
Conduite de la transition.
Projet de loi relative à la programmation militaire pour les
années 2003-2008.
Loi n° 96-589 du 2 juillet 1996 relative à la programmation
militaire pour les années 1997 à 2002.
Lettre n° 827/DEF/EMA/EMP.1/DR du 23 juillet 1997 – Concept
d’emploi des forces.
Armées d’aujourd’hui n° 237 : le budget de la Défense.
Site Internet www.defense.gouv.fr.

CONSEILS En cette période de réforme de l’outil de défense, l’étude


POUR ABORDER L'ÉTUDE de ce chapitre nécessite une actualisation des données. Les
sous-officiers et les EVAT devront rechercher l’aide des officiers
sous les ordres desquels ils servent pour connaître les textes offi-
ciels relatifs à ce sujet.

INTRODUCTION Avec les décisions annoncées les 22 et 23 février 1996, le pré-


sident de la République et le Gouvernement ont engagé une
réforme majeure des moyens de défense, comparable par son
ampleur à celle du début des années soixante, qui sous l’impul-
sion du général de Gaulle, fut à l’origine d’une modernisation de
nos armées et de la réalisation des forces nucléaires françaises.
C’est un outil de défense rénové, adapté à l’environnement
transformé décrit dans le Livre blanc sur la défense de 1994 et
anticipant les évolutions du début du XXIe siècle, qui a été défini
par la loi de programmation militaire pour les années 1997-2002,
et qui doit être conforté par la loi de programmation à venir
pour les années 2003-2008.

97
1. LA NÉCESSITÉ La France est une nation éprise de paix. Elle ne nourrit
D’UNE DÉFENSE aucune ambition territoriale et ne se connaît pas d'ennemi
déclaré. Toute son action vise au maintien de la paix, mais elle
a des intérêts à défendre, des responsabilités à assumer, un rôle
mondial à jouer.

11. Défendre Le premier objectif de notre politique de défense demeure


les intérêts vitaux d'être en mesure d'assurer la défense ultime de nos intérêts
de la France vitaux contre toute menace quelle qu'en soit l'origine.
Pas plus que par le passé, la frontière entre les intérêts
vitaux et les intérêts stratégiques ne peut être précisée par
avance. Les uns et les autres doivent être défendus avec déter-
mination. Pour l'essentiel, ces intérêts stratégiques résident dans
le maintien de la paix sur le continent européen et les zones qui
le bordent (Méditerranée, Moyen-Orient), et dans les espaces
essentiels à l'activité économique et à la liberté des échanges.

Au-delà, la France a des intérêts qui correspondent à ses


responsabilités internationales et à son rang dans le monde, un
rang qui est issu, comme pour chaque pays, d'une combinai-
son de facteurs historiques, politiques, stratégiques, militaires mais
aussi économiques, scientifiques et culturels.
Sans une défense adaptée, la pérennité de ces intérêts ne
saurait être assurée.

12. Construire l’Europe Le deuxième objectif de notre politique est la construction


et contribuer de l'Europe et la stabilité de l'ordre international. Le maintien du
à la stabilité rang de la France dans le monde sera, pour une large part, lié
internationale à son aptitude à influer sur la construction européenne et sur
les évolutions à venir de l'Europe. Ce choix européen s'impose
pour des raisons tant stratégiques qu'économiques.
La construction progressive de cet ensemble conduit à l'af-
firmation d'une identité politique qui serait incomplète si elle ne
s'exprimait pas également dans le domaine de la défense.
Restaurer l'Europe dans ses dimensions politique, historique,
culturelle impose un devoir : affirmer une identité européenne
de défense, conformément aux objectifs de l'union européenne,
au sein d'une Alliance atlantique rénovée.
En outre, si la France demeure libre de l'appréciation des
conditions de sa sécurité et du choix de ses moyens, elle recon-
naît dans l'Alliance atlantique le lien essentiel entre Européens
et Américains, y compris pour des missions de maintien de la
paix pour le compte de l'ONU ou de l'OSCE. Ainsi, il s'agit de
mettre les capacités d'une Alliance atlantique rénovée – par-
venue à un meilleur partage des responsabilités entre les États-
Unis et l'Europe – au service des missions de maintien de la paix
ou de règlement des crises.

98
13. Mettre en œuvre Notre troisième objectif, enfin, est de mettre en œuvre une
une conception globale défense globale qui ne se limite pas aux aspects militaires et
de la défense stratégiques. Plus que jamais, la défense doit embrasser l'en-
semble des activités du pays et s'inscrire dans la permanence
de la vie nationale.

2. L’ORGANISATION L'organisation générale de notre défense a été définie par


GÉNÉRALE DE LA DÉFENSE l'ordonnance du 7 janvier 1959 débutant par cette phrase :
« La défense a pour but d'assurer en tous temps, en toutes
circonstances, et contre toutes les formes d'agression la sécurité
et l'intégrité du territoire, ainsi que la vie de la population. »
Notre défense repose sur quatre grands principes :
– l'universalité, car la défense concerne toute la population
et tous les secteurs de la vie du pays ;
– la permanence, car il n'est plus question à notre époque d'im-
proviser au dernier moment les moyens de notre défense ;
– l'unité, car la défense étant globale et permanente, sa
direction dépend de l'ensemble du gouvernement ;
– la déconcentration enfin, car il est nécessaire qu'il y ait
des autorités responsables à tous les échelons du territoire.
Le Parlement fixe par des lois l'organisation de la défense,
les moyens qui y sont consacrés, les sujétions imposées aux
citoyens (par exemple le Code du service national), les lois de
finance (budget annuel des armées), les lois de programmation
militaire par lesquelles il est appelé à se prononcer périodique-
ment sur les grandes orientations de la politique militaire de la
France (équipement des armées sur plusieurs années).

99
Le président de la République est le chef des armées. Il pré-
side les conseils et comités supérieurs de la Défense nationale.
Le Gouvernement assure la mise en œuvre des mesures
décidées en conseils et comités présidés par le président de la
République.
Le Premier ministre, responsable de la Défense nationale,
assure la direction de cette mise en œuvre ; il dispose pour cela
du Secrétariat général de la Défense nationale (SGDN). Chaque
ministre est responsable de la préparation et de l'exécution des
mesures de défense incombant à son ministère ; il est assisté
pour cela par un SGDN de défense.
Le ministre de la Défense exécute la politique militaire de
défense : organisation et entraînement des forces armées, recru-
tement et gestion du personnel, réalisation des armements, infra-
structures. Il est assisté par le chef d'état-major (emploi des
forces, préparation du futur, relations internationales militaires), le
délégué général pour l'armement (études, recherches, fabrica-
tion), le secrétaire général pour l'administration (personnel, admi-
nistration et finances), les chefs d'état-major de l'armée de terre,
de la marine, de l'armée de l'air, le directeur de la gendar-
merie nationale et le directeur chargé des affaires stratégiques.

3. LA POLITIQUE La politique de défense de la France reste guidée par deux


DE DÉFENSE principes :
DE LA FRANCE • L'autonomie : la France prend seule les décisions enga-
geant son avenir.
• La solidarité : elle est prête à aider ses alliés, dont elle
est solidaire, et à respecter ses engagements en Europe comme
dans le reste du monde.
Depuis quarante ans, notre stratégie militaire est strictement
défensive. Elle repose sur des forces nucléaires et sur des forces
classiques dont les capacités et les rôles se complètent et se
valorisent mutuellement.
Aujourd'hui, la menace majeure qui pouvait mettre en péril
la survie même de la nation a disparu, probablement pour long-
temps. En revanche, les risques liés à la prolifération et à la dis-
sémination des armes de destruction massive se sont multipliés
et pèsent de manière diffuse et insidieuse sur notre environne-
ment stratégique. Dans ce contexte incertain, il s'agit toujours
de dissuader un agresseur de s'en prendre à nos intérêts vitaux
en conservant les capacités nucléaires suffisantes pour lui cau-
ser, le cas échéant, des dommages bien supérieurs aux gains
qu'il pourrait escompter de son agression.

100
Parallèlement, les crises ne mettant pas en danger les inté-
rêts vitaux de la nation ont augmenté dans des proportions
considérables. Mal maîtrisées, elles pourraient déboucher, à plus
ou moins long terme, sur des conflits majeurs aux conséquences
graves. Dans ces conditions, l'avenir de notre pays ne saurait
reposer sur la seule dissuasion nucléaire. Les forces convention-
nelles progressivement professionnalisées, prêtes à s'engager
dans des missions de prévention, de projection et de protec-
tion, jouent désormais un rôle stratégique propre, essentiel pour
la défense de nos intérêts et de la paix dans le monde.

4. LES GRANDES FONCTIONS


OPÉRATIONNELLES
41. La dissuasion La dissuasion reste au cœur de la stratégie de défense de
la France. Elle constitue la garantie ultime face à toute menace
s'exerçant sur nos intérêts vitaux, quelles qu'en soient l'origine et
la forme, dans un monde où la vigilance continue de s'imposer.
Notre doctrine de dissuasion doit cependant s'adapter au
nouvel environnement stratégique. Conformément aux orienta-
tions fixées par le président de la République, elle reposera
désormais sur deux composantes, réduites et modernisées :
– une composante sous-marine, constituée de quatre sous-
marins nucléaires lanceurs d'engins de nouvelle généra-
tion, équipés de missiles balistiques ;
– une composante aérienne, mettant en œuvre, à partir
d'appareils de l'armée de l'air ou de l'aéronautique navale
(Mirage 2000 N, puis Rafale F3 dans ses versions armée
de l’air et marine), des missiles sol-air à moyenne portée
améliorés.

42. La prévention La prévention bénéficie aujourd'hui d'une priorité accrue


dans notre stratégie. Elle a pour objet d'anticiper et d'empêcher
l'émergence de situations génératrices de conflits. Elle nécessite
de pouvoir analyser et comprendre les situations, avant de les
faire évoluer.
Les modes d'action sont d'abord politiques : il s'agit de
consolider les démocraties, de réduire les déséquilibres écono-
miques et sociologiques, de maintenir les équilibres stratégiques
par le jeu des alliances, de lutter contre la prolifération des
armes de destruction massive.
Ces modes d'action sont également militaires : renseigne-
ment, contrôle de l'exécution des traités, coopération technique
et assistance à des armées amies, prépositionnement de forces
terrestres, aériennes ou maritimes. Les trois armées et la gen-
darmerie ont un rôle à jouer en matière de prévention, qu'il
s'agisse de coopération technique, d'assistance militaire ou de
prépositionnement de forces.

43. La projection En cas d'échec des mesures de prévention et si la situation


l'exige, les armées doivent être en mesure de déployer à dis-
tance du territoire national, avec le soutien et la logistique asso-
ciés, les volumes de moyens suivants :
Pour l'armée de terre, selon deux cas de figure :
– soit jusqu’à 20 000 hommes – dont 12 000 hommes peu-
vent être engagés dans le cadre d’une opération euro-
péenne – renouvelables sans limitation de durée, engagés

101
sur un ou plusieurs théâtres. Ce niveau d’engagement
peut être porté jusqu’à 26 000 pour une période limitée à
une année, pour tenir compte d’un taux d’activité moyen
des unités n’excédant pas quatre mois de déploiement
annuels ;
– soit plus de 50 000 hommes, sans relève, pour prendre part
à un engagement majeur dans le cadre de l’Alliance
atlantique.
Pour la marine, une force navale comprenant un groupe
aéronaval et son accompagnement, un groupe amphibie
capable de projeter un groupement mécanisé de 1 500 hommes,
ainsi que des sous-marins nucléaires d’attaque. Cette capacité
de déploiement permet de tenir, sans exclusive, nos engage-
ments dans une opération européenne.
Pour l'armée de l'air : une force aérienne de combat consti-
tuée d’une centaine d’avions de combat (dont 75 peuvent être
engagés dans une opération européenne) et les ravitailleurs
associés, un groupe de transport capable de projeter 1 500
hommes à 5 000 kilomètres en trois jours, ainsi que les moyens
de commandement, de détection et de contrôle aérien et les
bases aériennes nécessaires.

Pour la gendarmerie, un contingent d’un volume de 600


gendarmes à l’extérieur des frontières dans des opérations de
soutien et de rétablissement de la paix, ainsi que les éléments
spécialisés et d’accompagnement des forces.
L'acquisition de cette capacité de projection constitue la
priorité assignée à nos forces classiques. Elle exige de la part
du personnel :
– une grande disponibilité ;
– un excellent niveau d'entraînement ;
– une capacité d'insertion rapide dans des cadres d'action
divers, le plus souvent interarmées et multinationaux.

44. La protection La protection du territoire constitue un objectif permanent.


Elle conditionne à la fois la sûreté des forces nucléaires et la
crédibilité des actions extérieures, en mettant le territoire à l'abri
des ripostes et des chantages de toutes natures.

102
La protection consiste à :
• Contrôler les approches terrestres, aériennes et maritimes
du territoire national, grâce à des moyens de détection et
d'intervention.
• Développer des moyens de surveillance et de protection
face aux différents types de menaces pouvant s'exercer à l'in-
térieur de nos frontières.
• En temps normal, l'essentiel des tâches de surveillance et
de protection est assuré par les forces de police et de sécurité
civile et par la gendarmerie nationale, dans le cadre de ses
missions de sûreté nationale et de service public.
• En cas de besoin, les capacités nécessaires sont procu-
rées par l'ensemble des moyens disponibles des trois armées,
renforcés, si nécessaire, par les forces de réserve.
• La nouvelle organisation des armées, leur répartition sur le
territoire, la diminution du nombre de formations autant que la
diversité des risques et des menaces, conduisent à faire appel
au concept de « projection intérieure » qui repose sur une plus
grande disponibilité des forces et sur une mobilité accrue.
Enfin, les armées, souvent seules capables d'intervenir rapi-
dement et fortement en cas de catastrophe de grande ampleur,
continueront d'apporter leur concours aux populations aussi sou-
vent que nécessaire.

5. MISSION
ET ORGANISATION
DES FORCES ARMÉES
51. Mission Organisées, équipées et entraînées en vue de faire face à
des forces armées des hypothèses d'emploi beaucoup plus nombreuses et variées
que par le passé, les forces armées doivent développer les capa-
cités opérationnelles et logistiques nécessaires à l'exécution des
quatre grandes catégories de missions qui leur sont assignées.

511. Préserver les intérêts vitaux de la France contre toute


forme d'agression, c'est-à-dire :
– garantir l'intégrité du territoire national, la liberté des
citoyens, la souveraineté et les moyens de développe-
ment de la nation, en maintenant la crédibilité de la dis-
suasion, par le jeu combiné de moyens nucléaires et
conventionnels ;

103
– contribuer au maintien de la continuité et de la liberté
de fonctionnement des institutions et du gouvernement,
en toutes circonstances, face à toutes menaces directes
ou indirectes ;
– mettre en œuvre les mesures de protection et de défense
du territoire national, de ses espaces aérien et maritime,
face à des menaces diversifiées, incluant le terrorisme.

512. Contribuer à la sécurité et à la défense de l'espace


européen et méditerranéen dans la perspective à terme d'une
politique de défense européenne commune, c'est-à-dire :
– prévenir l'émergence de toute menace, par la participation
au développement de la stabilité en Europe et ses alen-
tours, en Méditerranée et au Moyen-Orient notamment ;
– contribuer à la prévention ou à la résolution des crises,
notamment en prenant part à des actions militaires de
nature, d'intensité et de durée variables ;
– favoriser le développement d'une identité européenne de
défense, en renforçant la coopération et les échanges
dans tous les domaines, avec nos partenaires de l'Union
européenne et de l’Europe ;
– participer à la défense de l'Europe, au sein de l'Alliance,
en cas d'agression.

513. Contribuer aux actions en faveur de la paix et pour le


respect du droit international, c'est-à-dire :
– assurer la présence de la France dans le monde, en fai-
sant respecter sa souveraineté là où elle s'exerce, en pro-
tégeant ses ressortissants et ses intérêts, notamment ses
approvisionnements ;
– honorer ses accords de défense et de coopération ;
– être en mesure de participer à des opérations pour le
maintien de la paix et le respect du droit, sous l'égide de
l'Organisation des Nations Unies ou d'autres organisations
internationales compétentes ;
– participer à des actions humanitaires décidées par des
organismes internationaux ou à la demande des États et
des pays concernés.

514. Assurer les tâches de service public, notamment en


renforçant les moyens et les organisations normalement char-
gées de la défense civile du territoire, c'est-à-dire :
– participer à la protection des organismes, installations ou
moyens civils qui conditionnent le maintien des activités
indispensables à la vie des populations et à leur défense ;
– prendre, en matière de protection civile et à la demande
des autorités compétentes, les mesures de prévention et
de secours que requiert, en toutes circonstances, la sau-
vegarde des populations (catastrophes naturelles ou tech-
nologiques, risques majeurs) ;
– participer, le cas échéant, à la sécurité des pouvoirs
publics et des administrations ;
– participer à l'action de l'État en mer, qu'il s'agisse de pré-
vention, de police ou de sauvetage ;
– participer à l'assistance, la recherche et le sauvetage au
profit d'aéronefs en détresse.

104
52. Capacités La définition des capacités nécessaires à nos forces armées
des forces armées découle des hypothèses d'engagement et des objectifs qui leur
sont fixés dans chacune de ces hypothèses.

521. Quatre cadres d'engagement sont aujourd'hui envisagés.


• Il convient, en premier lieu, de prévoir la participation des
armées à la protection et à la sécurité du territoire national et
de ses approches, notamment dans l'hypothèse d'une entreprise
de déstabilisation ou d'une vaste campagne de terrorisme.
• Il nous faut également pouvoir agir, sur une base natio-
nale ou éventuellement multinationale, pour la défense d'inté-
rêts nationaux menacés, ou au titre de la mise en œuvre des
accords de défense conclus avec des pays amis, en Afrique ou
au Moyen-Orient.
• En troisième lieu, l'action dans le cadre de l'Alliance atlan-
tique ou de l'Union de l'Europe Occidentale doit être désormais
conçue moins dans l'éventualité d'une menace du type de celle
qu'a longtemps exercée l'URSS, qu'en cas de conflit régional
mettant en jeu nos obligations au titre des traités.
• Enfin, nous devons être capables d'agir sur mandat de
l'Organisation des Nations Unies pour contribuer à des opéra-
tions de maintien ou de rétablissement de la paix. Celles-ci pour-
ront se dérouler au sein d'une coalition appropriée, dans le
cadre de l'UEO ou dans celui de l'OTAN.

522. Objectifs prioritaires.


Il est indispensable que notre pays dispose des moyens mili-
taires lui permettant de conduire, jusqu'à un certain niveau d'in-
tensité, des actions strictement nationales. Il lui faut, simultané-
ment, posséder ceux de projection et ceux de commandement
interarmées de théâtre correspondants, interopérables avec
celles de nos alliés. En conséquence, les efforts porteront en
priorité sur :
– les capacités de commandement et de conduite d'opéra-
tions interarmées, dans un cadre national ou multinational ;
– les capacités de renseignement, de protection et de
mobilité stratégique ;
– les capacités de surveillance et de protection du territoire ;

105
– les capacités d'action et de soutien propres aux forces
projetables ;
– la capacité de reconstituer, si nécessaire, des forces sup-
plémentaires, face à la réapparition d'une menace
majeure.

6. LES HOMMES
ET LES FEMMES
DE LA DÉFENSE
61. Le choix d’une armée La professionnalisation complète des armées, décidée par
professionnelle le président de la République répond aux besoins essentiels de
notre défense. En effet, la France ne connaît plus de menace
militaire directe à ses frontières terrestres, ni à leur proximité
immédiate. Notre défense ne nécessite plus le recours à des
effectifs nombreux. De plus, les conditions d'emploi d'une armée
fondée sur une forte proportion d'appelés sont de moins en
moins compatibles avec les besoins résultant de la nature des
crises nouvelles.
La professionnalisation complète vise donc à disposer de
forces expérimentées et entraînées, prêtes à intervenir avec un
préavis très court, pour remplir des missions extrêmement variées.
Ces forces seront aptes à tirer le meilleur parti des systèmes
d'armes complexes mis aujourd'hui à la disposition des combat-
tants, et pourront être employées tant pour des missions de
défense collective que pour participer au règlement de crises
en Europe ou hors d'Europe.

62. Les militaires de carrière Les effectifs d'engagés, militaires du rang, ont considérable-
ou sous contrat ment augmenté en six ans pour atteindre près de 60 000 en
et les civils 2001. Ce recrutement représente, pour les armées, un défi
important. Pour honorer quantitativement et qualitativement ce
besoin nouveau, un métier réellement attractif est proposé aux
jeunes, répondant à leur attente, notamment en termes de for-
mation et de reconversion ultérieure dans la société civile.
De même un dispositif incitatif a permis de susciter chez les
cadres un nombre de départs suffisant pour atteindre la cible fixée
qui prévoyait une diminution d'environ 16 000 postes. Le refus de
recourir à des mesures coercitives ou à un dégagement de
cadres a imposé la mise en œuvre d'un véritable plan d'accom-
pagnement, qui a été mis en place dès la fin de l'année 1996.
Enfin, les personnels civils, professionnels de la défense à
part entière, ont vu leur nombre s'accroître dans les forces
armées, tout au long de la période de la loi de programma-
tion. Une partie de ces emplois sera pourvue par redéploiement
interne. Un plan d'accompagnement social appelé « Formation
et mobilité » permettra de faciliter les mutations nécessaires.

63. Passage Le maintien des capacités opérationnelles des armées, et


du service militaire notamment de l'armée de terre pendant la période de transi-
obligatoire tion, a été garanti par la progressivité de la décroissance du
au service volontaire nombre d'appelés effectuant leur service militaire dans les
mêmes conditions que par le passé.
Simultanément, les armées ont organisé la montée en puis-
sance non seulement de la professionnalisation, mais aussi du
nouveau service volontaire, qui constitue un complément indis-
pensable pour atteindre les formats fixés aux forces armées par
le président de la République.

106
Les armées concourent à l'appel de préparation à la
défense, qui permet notamment de rénover le lien armées-nation
et de présenter les diverses formes du volontariat.
Le respect du principe d'égalité a permis de passer, sans
rupture brutale, de l'armée mixte à l'armée professionnelle,
ouverte à de jeunes volontaires.

64. Les réserves La réserve militaire demeurera un complément indispensable


de l’armée professionnelle, qu'il s'agisse de remplir certaines mis-
sions du temps de crise ou de faire face à des menaces ou à
des risques dépassant son cadre normal d'action. Elle sera
constituée en priorité de volontaires et très largement intégrée
aux unités professionnelles. Plus ramassée, plus motivée, mieux
entraînée, gérée et administrée de manière personnalisée, elle
se verra imposer, en contrepartie, une disponibilité accrue.
Elle sera articulée en deux ensembles :
– la « première réserve » ou réserve opérationnelle, d'un
volume de 100 000 hommes – dont 50 000 pour la gen-
darmerie – sera en mesure de renforcer l'active dans des
délais variables. Les réservistes doivent effectuer chaque
année une période de formation et d’entraînement pou-
vant atteindre 30 jours ;
– la « deuxième réserve » ou « réserve citoyenne » englo-
bera les autres réservistes, anciens de la première réserve
ou personnel ne remplissant pas temporairement les condi-
tions de disponibilité ou de compétences requises. Elle
devra fournir, le cas échéant, les renforts nécessaires à la
réserve opérationnelle, entretenir l’esprit de défense, ren-
forcer le lien entre la nation et ses forces armées.
Un véritable statut protégera le réserviste et lui permettra
d'exercer ses activités dans des conditions très claires vis-à-vis
de son employeur civil, avec des garanties précises pour lui-
même et pour sa famille.

7. L’ORGANISATION La professionnalisation des forces armées et la diminution


TERRITORIALE des effectifs qu’elle a induite ont conduit à une révision de
l’organisation de la défense sur le territoire national.
La nouvelle structure territoriale qui comprend sept zones
militaires de défense en lieu et place des neuf circonscriptions
militaires précédentes permet d’optimiser l’emploi des moyens
militaires, tant sur le plan de la défense du territoire que dans
le domaine des missions de service public, dans un souci de
double coordination civilo-militaire et interarmées.
En cas de crise, la mise à disposition rapide de ressources
humaines et matérielles mais aussi de structures de comman-
dement est ainsi assurée en tout point du territoire.
En cohérence avec l’organisation administrative de l’État,
une structure permanente de commandement interarmées et
d’interface civilo-militaire a été définie. Au sein de chacune
des sept zones de défense, un officier général de zone de
défense (OGZD), assisté d’un état-major, exerce les responsa-
bilités de conseiller militaire du préfet de zone. Cette structure
légère, placée sous l’autorité du chef d’état-major des armées
(CEMA), a la responsabilité locale de la contribution des
armées à la protection du territoire et des populations. Dans

107
chaque département, le délégué militaire départemental,
conseiller militaire du préfet, représente l’officier général de zone
de défense. Il est conseiller militaire du préfet de département
pour l’exercice de ses responsabilités de défense.
L’organisation territoriale des forces armées respecte ce nou-
veau découpage.

71. L’armée de terre Pour l’armée de terre, le territoire métropolitain est découpé
en cinq régions Terre :
– la région Terre Île-de-France (RTD/PC : Saint-Germain-en-
Laye) ;
– la région Terre Sud-Ouest (RTSO/PC : Bordeaux) ;
– la région Terre Nord-Est (RTNE/PC : Metz pour l’armée de
terre et la gendarmerie, Villacoublay pour l’armée de
l’air) ;
– la région Terre Sud-Est (RTSE/PC : Lyon pour l’armée de
terre et la gendarmerie, Aix-en-Provence pour l’armée de
l’air) ;
– la région Terre Nord-Ouest (RTNO/PC : Rennes).

72. La marine Pour la marine, la défense des implantations littorales, des


ports et la défense maritime du territoire sont organisées en deux
régions maritimes :
– la région maritime Atlantique (PC : Brest) : elle-même divi-
sée en trois arrondissements maritimes (Cherbourg, Brest,
Lorient) ;
– la région maritime Méditerranée (PC : Toulon).

73. L’armée de l’air L’armée de l’air partage la métropole en deux régions


aériennes (Villacoublay et Bordeaux) depuis le 1er juillet 2000.

74. La gendarmerie La gendarmerie qui assiste l’autorité préfectorale dans le


cadre des missions de défense civile, a adapté ses structures à
cette organisation en sept zones militaires de défense.

75. Outre-mer Pour l’outre-mer, les affaires relatives à la défense des


départements et territoires d’outre-mer sont confiés à cinq com-
mandements supérieurs interarmées ayant chacun une zone de
responsabilité particulière (Antilles, Guyane, Polynésie française,
Nouvelle-Calédonie, zone Sud de l’océan Indien).

8. L’EFFORT DE DÉFENSE L'effort de défense de la France peut se mesurer au travers


DE LA FRANCE de quelques indicateurs financiers et physiques.

81. Le premier Le premier indicateur financier est le budget.


indicateur financier Avec 190 milliards de francs (hors pensions), la part de la
défense dans le budget de l'État s'élève à 11,38 % en 1999, elle
représente environ 2,15 % du produit intérieur brut (PIB). Deux
points sont significatifs :
– le poids des investissements (titres V et VI : 45,3 %) par rap-
port aux dépenses de fonctionnement (titre III : 54,7 %) ;
– la réduction de la part réservée aux forces nucléaires :
8,75 % du budget de la Défense.
* En début de chaque année, dans le numéro de février de
la publicafion Armées d'aujourd'hui le budget de la Défense fait
l'objet d'une présentation à laquelle le lecteur doit se référer.

108
82. Le deuxième Le deuxième indicateur financier peut être tiré de la loi de
indicateur financier programmation militaire.
Cette loi, du 2 juillet 1996, constitue la première traduction
législative des objectifs fixés aux armées par le président de la
République, le 22 février 1996. Pour la période 1997-2002, elle
donne les moyens de programmer les efforts à consentir pour
moderniser notre outil de défense et professionnaliser les armées
tout en participant à l'effort de réduction du déficit budgétaire.
Cette loi prévoit de consacrer sur cette période, annuelle-
ment, 86 milliards de francs (en francs constants 95), à l'équipe-
ment des forces armées françaises et 99 milliards (en francs
constants 95) au fonctionnement. Elle organise le passage à l'ar-
mée professionnelle en décrivant l'évolution des effectifs, adapte
l'équipement au nouveau format, engage la restructuration de
l'outil industriel et précise les mesures sociales d'accompagnement.

83. Les indicateurs Les indicateurs physiques caractéristiques sont constitués


physiques d'une part des effectifs du temps de paix, d'autre part des équi-
pements majeurs en ligne.
• Les effectifs du temps de paix, de 548 220 personnes en
1998, civils et militaires, incluent la gendarmerie et représentent
moins de 1 % de la population. Ils seront en diminution constante
pour atteindre l'objectif fixé de 440 200 en 2002 (cf. annexe I).
Leur ajustement éventuel durant la période 2003-2008 tiendra
compte notamment des impératifs de projection des forces.
• Les équipements majeurs en service au 31 décembre 1997
comprennent notamment 786 chars de bataille pour l'armée de
terre, 107 bâtiments (dont 1 porte-avions) et 4 sous-marins
nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) pour la marine, 380 avions
de combat pour l'armée de l'air.

109
ANNEXE I

ÉVOLUTION DES EFFECTIFS PAR ARMÉE OU SERVICE


ET PAR CATÉGORIE ENTRE 1996 ET 2002

1996 2002
Terre
Officiers 17 461 16 080
Sous-officiers 56 664 50 365
Militaires du rang engagés 30 202 66 681
Appelés et volontaires 132 319 5 500
Civils 31 946 34 000
Total 268 572 172 626
Marine
Officiers 4 844 4 961
Sous-officiers 32 530 30 136
Militaires du rang engagés 8 103 7 998
Appelés et volontaires 17 906 1 775
Civils 6 495 11 594
Total 69 878 56 464
Air
Officiers 7 277 6 974
Sous-officiers 42 813 38 992
Militaires du rang engagés 5 882 16 758
Appelés et volontaires 32 674 2 225
Civils 4 906 6 731
Total 93 552 71 080
Gendarmerie
Officiers 2 666 4 055
Sous-officiers 77 728 75 337
sous-officiers Gendarmerie 77 079 71 302
dont :
autres sous-officiers 649 4 035
Appelés et volontaires 12 017 16 232
Civils 1 258 2 260
Total 93 669 97 884
Services communs
Officiers 6 208 6 119
Sous-officiers 5 113 5 066
Militaires du rang engagés 365 1 090
Appelés et volontaires 6 582 1 439
Civils 29 142 28 438
Total 47 410 42 152
Totaux
Officiers 38 456 38 189
Sous-officiers 214 828 199 296
Militaires du rang engagés 44 552 92 527
Appelés et volontaires 201 498 27 171
Civils 73 747 83 023
Total 573 081 440 206

110
CHAPITRE 2

L’ARMÉE DE TERRE

BUT RECHERCHÉ Connaître sommairement les missions, l’organisation, les


ET DONNÉES moyens en matériels et en personnels de l’armée de terre, ainsi
ESSENTIELLES que les principes de formation de ses personnels, en particulier
des sous-officiers.

RÉFÉRENCES Livre blanc sur la défense, 1994.


Terre Information Magazine.
Terre Magazine n° 90, janvier 1998.
Terre Magazine n° 107, septembre 1999.
Terre Magazine n° 108, octobre 1999.
Instruction n° 953/DEF/EMAT/BPRH/EG/NO du 13 juin 2000
relative à la formation individuelle des MdR/C.
Instruction n° 954/DEF/EMAT/BPRH/EG/NO du 19 juin 2000
relative à la formation individuelle des sous-officiers sous contrat
et de carrière.
TTA 901 : Forces terrestres en opérations. Les engagements
futurs des forces terrestres, EMAT/BLSF/2000.

CONSEILS Ce chapitre très important doit être étudié avec un soin


POUR ABORDER tout particulier. Il décrit l’armée de terre parvenue au terme de
L’ÉTUDE sa réorganisation.
Il renferme le minimum de connaissances que doit posséder
tout sous-officier supérieur. Les sous-officiers ont tout intérêt à
compléter leur culture en ce domaine par la lecture des revues
habituellement diffusées dans les unités (Terre-Information, Terre
Magazine, Armées d’Aujourd’hui, etc.).
Les futurs sous-officiers doivent avoir une connaissance
complète de ce chapitre qui décrit le milieu au sein duquel
ils sont appelés à évoluer.

INTRODUCTION L’armée française, du début du XXIe siècle, est une armée


nouvelle, moderne et professionnelle, qui vaut par ses hommes,
ses équipements et son organisation, capable de s’adapter et
de faire face à toutes les situations, en Europe et hors d’Europe.
Elle est nouvelle dans ses structures qui lui permettent de
projeter à distance les moyens adaptés à la résolution de tout
type de crise, en coopération avec nos partenaires de l’Union
européenne et de l’Alliance atlantique. Elle est moderne et
puissante par la panoplie cohérente de ses systèmes d’armes,

111
d’information et de communications qui font appel aux tech-
nologies les plus avancées, améliorant ainsi ses capacités
d’agression, de protection, de mobilité, d’observation et de sou-
tien.
Enfin, elle est efficace grâce à la valeur et à la compé-
tence des hommes et des femmes qui y travaillent, qu’ils soient
militaires d’active, civils ou réservistes, et qui ont tous un objec-
tif commun : servir.

1. PRÉVENTION, Pour jouer un rôle significatif dans le règlement des conflits


PROJECTION, divers et contribuer à l'identité européenne de sécurité et de
PROTECTION défense, tout en préservant les conditions de l’autonomie straté-
gique nationale, l'armée de terre doit offrir la gamme complète
des moyens nécessaires pour conduire un combat au sol ou
près du sol.
Les forces terrestres ont vocation à s'engager au sol et près
du sol pour contrôler, dans la durée et en permanence, un
milieu hétérogène et difficile. Elles doivent faire face à une
grande variété de situations souvent complexes dans des zones
aux caractéristiques très variées. Ainsi, la diversité des engage-
ments terrestres confère à l'armée de terre sa spécificité et exige
d'elle une adaptabilité permanente.
Les missions des forces terrestres s'inscrivent dans celles des
forces armées. Il s'agit de défendre les intérêts majeurs de la
France, contribuer à l'équilibre des forces en Europe, participer
à la sécurité et la défense de l'espace euro-méditerranéen, agir
en faveur de la paix et pour le respect du droit international
sous l'égide d'organisations internationales ou dans un cadre
national et en application de nos accords de défense.

11. Prévention

Char Leclerc en mouvement : 54,5 t lancées à plus de 70 km/h

La contribution à la stabilité et à la paix est la meilleure


garantie contre la réapparition des grandes menaces, le déve-
loppement de situations de crise ou de conflits susceptibles de
mettre en cause notre sécurité ou nos intérêts, comme ceux
de nos partenaires de l'Union européenne et de l'Alliance
atlantique.
L'armée de terre fournit des moyens de renseignement,
prend une part majeure au dispositif hors métropole et œuvre
à la coopération avec les pays alliés ou amis.

112
12. Projection

Hélicoptère Gazelle équipé de missiles air-air Mistral


d’une portée d’environ 6 km

La crédibilité d’une stratégie de prévention ne peut être


assurée que si elle est prolongée par une capacité d’engage-
ment militaire. Elle doit permettre de contrer une menace dans
le cadre de nos alliances, de répondre à l’appel d’organisa-
tions internationales de sécurité, notamment les Nations unies, et
de délivrer un signal politique fort, là où nos intérêts, ou ceux
de nos partenaires, seraient directement remis en cause.
Ses capacités de commandement et la diversité de ses
moyens confèrent à l’armée de terre des atouts à forte plus-
value politique : adaptabilité, souplesse, réversibilité et capacité
d’action multinationale. Elle excelle au contrôle dans la durée
du milieu physique et humain et peut répondre aux besoins de
règlement des crises de type humanitaire. Elle doit être apte à
emporter la décision militaire terrestre.

13. Protection

17e régiment du génie parachutiste de Montauban


Utilisation du robot télémanipulateur TSR 201

113
La protection du territoire est une exigence permanente.
L’armée de terre doit pouvoir participer aux missions de sécurité
en cas de crise ou d’événements graves à tout moment et en
tout lieu ainsi qu’aux missions de service public. Elle doit concou-
rir à l’assistance aux populations en cas de catastrophes natu-
relles ou parer aux conséquences d’accidents technologiques.

2. ORGANISATION Aujourd'hui, l'armée de terre peut être amenée à contribuer,


dans un cadre généralement multinational, à deux grands types
d'engagement : soit des conflits symétriques entre armées
conventionnelles ; soit des conflits asymétriques caractérisés par
de nombreuses implications entre civils et militaires ainsi que des
actions contre des opérations de terrorisme ou de guérilla.
Dans ce cadre, elle pourrait être confrontée à des adver-
saires ou des belligérants pouvant mettre en œuvre des forces
importantes et bien équipées, incluant ou non des armes de
destruction massive, possédant ou non, dans des domaines par-
ticuliers, des technologies avancées et pouvant ou non adop-
ter des modes d'actions asymétriques.
Pour répondre à ces divers engagements, elle se doit de
disposer de la meilleure polyvalence de ses systèmes de forces
afin de lui permettre de concrétiser rapidement, localement et
temporairement une supériorité opérationnelle tout en lui
assurant la diversité, la progressivité, voire la réversibilité de ses
attitudes.

Centre de guerre électronique de Mutzig,


44e régiment de transmissions

Sur fond permanent d'opérations d'information, l'action de


ses forces s'établit désormais sur deux modes opératoires : la
coercition et la maîtrise de la violence.
Cet ensemble unique de forces, en phase avec les évolutions
technologiques, doit être en mesure de déployer à distance :
– soit jusqu’à 20 000 hommes – dont 12 000 hommes peuvent
être engagés dans le cadre d’une opération européenne
– renouvelables sans limitation de durée, engagés sur un
ou plusieurs théâtres. Ce niveau d’engagement peut être
porté jusqu’à 26 000 pour une période limitée à une année,

114
pour tenir compte d’un taux d’activité moyen des unités
n’excédant pas quatre mois de déploiement annuels ;
– soit plus de 50 000 hommes, sans relève, pour prendre part
à un engagement majeur dans le cadre de l’Alliance
atlantique.

Le Roland, système d’armes sol-air, d’une portée d’environ 6 km,


est destiné à la défense antiaérienne face à des avions volant à Mach 1,5

Pour répondre aux exigences d'un contexte nouveau, l'ar-


mée de terre s’organise désormais selon un système radicale-
ment différent, réellement novateur au plan international, dont
l'agencement répond aux principes suivants :
– modularité, qui a pour objectif la mise sur pied de forces
opérationnelles de circonstance, organisées à chaque fois
de façon différente et adaptées à la mission, à l'adver-
saire et au terrain par l'assemblage des unités et des
états-majors les mieux appropriés ;
– économie de moyens, en renonçant à doter de façon
permanente chaque niveau opérationnel de la totalité
des moyens nécessaires à la conduite des opérations que
sont l'artillerie sol-air, les lance-roquettes multiples, le ren-
seignement et la guerre électronique, les transmissions de
théâtre, l'aide au franchissement et la logistique, mais plu-
tôt en les regroupant ;
– déconcentration, impliquant le recentrage de l’état-major
de l’armée de terre sur ses missions de conception, d’ana-
lyse et d’évaluation, ainsi que la mise en place d’un sys-
tème de pilotage entre l'état-major de l'armée de terre
et les commandements et directions qui lui sont subor-
donnés. Ce système de pilotage reposera sur la diffusion
de directives précisant des objectifs chiffrés, sur l'estima-
tion permanente des actions menées et un compte rendu
annuel de gestion ;
– séparation de l'organique régional et du fonctionnel : le
commandement régional, d'une part, organisé en cinq
régions Terre, est chargé du soutien financier, administratif
et matériel des forces au quotidien.

Les commandements fonctionnels, d'autre part, sont char-


gés de la préparation opérationnelle (CFAT et CFLT), du soutien
(DCCAT, DCG, DCMAT, et DCTEI), de la doctrine et de l'ensei-
gnement militaire supérieur (CDES), de la formation (CoFAT) et
de la gestion du personnel (DPMAT).

115
21. Armes et services Héritage des structures traditionnelles qui s'estompent sur le
plan de l'emploi, l'armée de terre se subdivise en armes et ser-
vices et comprend des unités à vocation particulière : troupes
de marine, troupes aéroportées, troupes de montagne, Légion
étrangère et aviation légère.

211. Les armes.


Bien que leur spécificité s'atténue avec la mécanisation et
l'intégration interarmes de plus en plus poussées, on peut carac-
tériser chaque arme par sa mission.

2111. Infanterie.
L'infanterie est dans son essence, l'arme du combat rap-
proché, celui qui, par l'occupation ou la conservation du ter-
rain malgré l'ennemi, concrétise localement le succès offensif ou
défensif. Elle est apte à combattre de jour comme de nuit, sur
tous les terrains.

2112. Troupes de marine.


La vocation des troupes de marine est le service outre-mer.
Elles sont spécialement entraînées à cet effet et leurs missions
s'étendent également à des interventions d'aide et d'assistance
technique. En métropole, elles sont intégrées aux forces. Elles
comprennent des unités d'infanterie, de blindés, d'artillerie et de
transmissions.

2113. Arme blindée cavalerie.


Agissant en coopération étroite avec les autres armes,
l'arme blindée cavalerie emporte la décision par ses actions
rapides et brutales qui visent à détruire les blindés au contact
et dans la profondeur. Elle prépare et accompagne l'action de
force de la grande unité en procurant au chef interarmes, ren-
seignement, sûreté et couverture.

2114. Artillerie.
L'artillerie est l'arme des feux, seule capable de fournir en
tout temps, de nuit comme de jour, des feux précis et efficaces
sur tout objectif du champ de bataille. Les trois composantes
de l'artillerie sont :
• l'artillerie sol-sol. Sa mission comporte trois volets :
– appui direct ;
– contrebatterie ;
– tir dans la profondeur ;
• l'artillerie sol-air. Sa mission : assurer la liberté d'action des
forces en détruisant ou en neutralisant par ses tirs, l'ennemi
aérien à toutes les altitudes, en liaison avec l'armée de l'air et
les unités de toutes les armes ;
• l'artillerie d'acquisition d'objectif. Une double mission :
– renseigner en permanence dans la profondeur du champ
de bataille ;
– acquérir (déceler, identifier, localiser) des objectifs dans la
profondeur du champ de bataille pour l'emploi efficace
des feux d'artillerie.

116
2115. Génie.
Le génie est l'arme de l'appui qui est réalisé à travers l'aide
au déploiement et l'appui à la mobilité et à la contre-mobilité.
Le génie participe en outre à la recherche du renseignement
terrain et assume une responsabilité importante dans son suivi
et son exploitation. Il participe également aux actions de
contact par certaines missions d'assaut ou de destruction.

2116. Train.
Le train est tout à la fois l'arme de :
– l'appui mouvement/circulation ;
– l'appui mobilité stratégique et tactique des grandes uni-
tés blindées ;
– la logistique des ravitaillements opérationnels (aériens et
maritimes) ;
– le soutien des états-majors.

2117. Transmissions.
L'arme des transmissions est chargée d'établir les liaisons
nécessaires au commandement et d'en assurer le fonctionne-
ment. Pour cela, elle met en œuvre un système de transmissions
unique, à deux composantes interconnectables :
– une composante tactique, mobile, au profit des forces,
dont l'un des maillons est le Réseau Intégré des Transmis-
sions Automatiques (RITA) ;
– une composante stratégique, ou fixe, qui dessert l'en-
semble des garnisons, en métropole, en Allemagne et
outre-mer.
Ce système de communication assure la transmission, le
traitement et la sécurité de l'information. Les unités de guerre
électronique s'intègrent également à chacune de ces deux
composantes.

2118. Aviation légère de l'armée de terre.


L'ALAT constitue la composante aéromobile des forces ter-
restres. Regroupant près de 300 appareils, en majorité des héli-
coptères de combat, elle apporte à l'armée de terre un sur-
croît de mobilité face à un adversaire aéroterrestre grâce à
l'utilisation de la 3e dimension.
Ses caractéristiques principales résident dans la puissance
de feu (air-sol et air-air), la fluidité et la souplesse d'emploi
dans la manœuvre, en vue de laquelle les actions aéromo-
biles, qui en font partie intégrante, concourent à l'acquisition
du renseignement, la destruction d'objectifs aéroterrestres très
divers (blindés, centres de commandement, abris, hélicoptères
armés...) et le transport tactique (héliportage d'unités de
combat) et logistique (hélitransport). En outre, la variété de ses
aéronefs confère à l'ALAT des capacités d'aide au comman-
dement (liaison, renseignement) et d'aide aux armes (artillerie,
génie, train).
Dès aujourd’hui, l'ALAT peut conduire ses actions de nuit et
dans la profondeur du dispositif ennemi et elle pourra, dans un
proche avenir, participer à la protection antiaérienne du corps
de manœuvre et mener des actions d'appui limité au profit des
troupes au sol contre le personnel et des véhicules adverses.

117
2119. Matériel.
Le matériel de l'armée de terre est l'arme logistique de la
maintenance. À ce titre, il est chargé d'assurer en permanence
à l'armée de terre une disponibilité technique de ses matériels
de combat et de ses munitions au niveau prescrit.
Il est organisé en deux composantes complémentaires :
– la composante fixe qui regroupe les établissements d'infra-
structure ;
– la composante mobile qui est formée des unités de main-
tenance de combat.

212. Les services.

Les services sont soit interarmées, soit propres à l'armée de


terre. Ils ont pour mission générale de fournir au commande-
ment les moyens matériels et moraux nécessaires à la vie, au
combat, aux déplacements et à l'entretien du potentiel des
troupes.

2121. Les services interarmées.

21211. Le service de santé.


Le service de santé a pour mission de contribuer à la
conservation et à la récupération des effectifs et à l'entretien
du moral des combattants. Cette mission comporte :
– l'étude, la prescription, l'application et le contrôle des
mesures d'hygiène et de prophylaxie ;
– le ramassage, le triage et le transport des blessés ;
– le traitement des blessés et des malades.
Rattaché au service de santé, le corps des vétérinaires bio-
logistes des armées assure :
– l'entretien et la surveillance sanitaire des animaux de l'ar-
mée, ainsi que le contrôle sanitaire et qualitatif de leur
alimentation ;
– le contrôle sanitaire et qualitatif des denrées d'origine
animale destinées à l'alimentation de la troupe.

21212. Le service des essences.


Le service des essences est chargé du ravitaillement en car-
burants et ingrédients et du matériel correspondant.

21213. L'aumônerie.
Les aumôneries ont pour mission d'assurer le ministère des
différents cultes et d'apporter à tous les membres de la commu-
nauté militaire le soutien spirituel et moral dont ils peuvent avoir
besoin.

21214. La justice militaire.


Tout militaire commettant un délit relevant du Code de jus-
tice militaire en France relève des tribunaux de la juridiction
civile dans lesquels se trouve une chambre spécialisée.

118
21215. Autres services.
La Poste aux armées est chargée, en campagne :
– de la transmission des correspondances et des colis pos-
taux à destination ou en provenance des armées ;
– de l'exécution de toutes autres opérations postales (man-
dats, chèques postaux, Caisse nationale d'épargne).
La Trésorerie aux armées est chargée, en campagne :
– de l'exécution des paiements budgétaires ;
– de la conservation en dépôt à vue des fonds adminis-
tratifs sans emploi ;
– le cas échéant, des opérations de change.
Le service de l'action sociale, en liaison avec les services
sociaux des administrations civiles, assure le règlement des cas
sociaux qu'il a pu détecter auprès des militaires, dont il est le
conseiller sur le plan familial et social.
Il cherche à procurer aux militaires une détente pendant
les périodes de repos par l'institution de bibliothèques, séances
de cinéma, tournées théâtrales, foyers, centres de détente ou
de repos.

2122. Les services propres à l'armée de terre.


21221. Service du commissariat.
Le commissariat de l'armée de terre a pour objet principal
la satisfaction des besoins essentiels du combattant en tant
qu'être humain.
Il a ainsi un rôle de pourvoyeur des différents ravitaillements
(vivres, habillement, couchage, ameublement) et un rôle admi-
nistratif.

21222. Service du génie.


Le Service du génie est chargé de construire, de moderni-
ser et d'entretenir le domaine immobilier militaire.

213. Les unités à vocation particulière.

En plus des troupes de marine (§ 2112) qui ont particuliè-


rement vocation à servir outre-mer, il existe des unités à voca-
tion particulière.

2131. Les troupes aéroportées.


Les troupes aéroportées ont constamment des unités en
alerte, prêtes à intervenir dans de très brefs délais, en n'importe
quel point du globe où les intérêts de la France sont en jeu.
Également susceptibles d'être utilisées dans toutes les situations
d'un conflit en Europe, elles sont formées à tous les procédés
de combat et à toutes les formes d'actions.

2132. La Légion étrangère.


La Légion étrangère, du fait de l'originalité de son recrute-
ment occupe une place particulière dans l'armée de terre.

119
Elle comprend neuf régiments, dont notamment un de
cavalerie légère blindée, un parachutiste et deux du génie sta-
tionnés outre-mer ou en métropole.

2133. Les troupes de montagne.


Elles sont stationnées dans les Alpes. Leur technique du
combat en altitude n'exclut pas la possibilité de leur emploi sur
un terrain différent.

3. LES CHAÎNES
DE COMMANDEMENT
31. La chaîne Le commandement de région Terre exercera le comman-
de commandement dement régional vis-à-vis de la totalité des formations, établis-
régionale sements et organismes de l’armée de terre stationnés sur le ter-
ritoire de sa région. Il assume le commandement lié aux missions
de proximité, en particulier les missions liées à la vie courante.
Cinq nouvelles régions Terre ont été créées :
• La région Terre Nord-Est par regroupement des CMD de
Metz et de Besançon en 1999 et de Lille en 2000 ;
• La région Terre Sud-Est par regroupement des CMD de
Lyon et de Marseille en 1999 ;
• La région Terre Nord-Ouest par regroupement des CMD
de Rennes et de Limoges en 2000 ;
• La région Terre Sud-Ouest par transformation de la CMD
de Bordeaux en 2000 puis par gain des attributions organiques
régionales concernant les régions économiques Poitou-Charentes
et Limousin, à compter du 1er janvier 2002 ;
• Le Commandement militaire de l’Île-de-France.
Les commandements des forces et des organismes de for-
mation, les directeurs des services du génie, des transmissions, du
commissariat, du matériel, du personnel et de l’enseignement mili-
taire supérieur exercent le commandement fonctionnel au niveau
national vis-à-vis des formations, établissements et organismes de
leur chaîne. Ils assument le commandement centré sur un métier
(préparation des forces, formation, missions d’un service, etc.).

Le commandement militaire d’Île-de-France


organise le traditionnel défilé du 14 juillet
Il assume des missions opérationnelles comme la projection intérieure
dans le cadre du plan Vigipirate

120
32. La chaîne des forces Il faut noter le renforcement de la part relative des forces
dans l’ensemble de l’armée de terre qui passera de 51 % en 1996
à 63 % en 2002 malgré la forte diminution du volume global. Pour
les seuls militaires, cette part atteindra 74 % environ. Des efforts très
importants dans le domaine de la réduction de l’importance des
soutiens sur le territoire national sont menés. Ce ratio sera excel-
lent si on le compare à celui des armées étrangères modernes.
L’organisation du commandement des forces se fera en trois
niveaux :
• Au premier niveau, au sommet de la chaîne, un comman-
dement unique des forces, le Commandement de la force
d’action terrestre (CFAT) situé à Lille. Le CFAT a deux missions
principales :
– assurer la préparation opérationnelle des états-majors et
des forces terrestres projetables ;
– être en mesure de mettre sur pied, pour une opération
majeure, un PC de corps d’armée de classe OTAN ou un
PC de théâtre multinational.
Couplé au CFAT, est constitué un Commandement de la
force logistique terrestre (CFLT) situé à Montlhéry, chargé de la
conduite du soutien opérationnel de toutes les actions de cir-
constance, exercices majeurs et opérations.
• Le deuxième niveau, subordonné au CFAT, est constitué de
quatre états-majors de forces (EMF). Uniquement orientés vers
les travaux de planification opérationnelle, l’organisation et la
conduite d’exercices ainsi que celle des opérations, ces EMF
seront totalement et immédiatement projetables. Déchargés de
toutes responsabilités organiques sur les forces, les EMF doivent
être en mesure de maîtriser la manœuvre interarmes et logistique
de niveau division, et d’assurer la mise sur pied rapide, soit d’un
PC multinational de division de type OTAN, soit d’un PC interar-
mées de théâtre dans le cadre d’un engagement national.
• Au troisième niveau, se situeront les moyens d’action
représentés par les régiments. Ceux-ci sont regroupés en bri-
gades, autour d’un métier : blindé, mécanisé, blindé léger, infan-
terie, aéromobilité, logistique.
Outre la brigade franco-allemande, il y aura ainsi huit bri-
gades interarmes, chacune comprenant entre quatre et sept
régiments (infanterie, chars, artillerie, génie), une brigade aéro-
mobile et deux brigades logistiques. Les brigades ne sont pas
subordonnées aux EMF ; elles ne leur sont rattachées que pour
des actions de circonstance, exercices majeurs interarmes, inter-
armées, interalliés, ou opérations. Les régiments d’appui ou de
soutien sont regroupés en brigades d’appuis spécialisés : trans-
missions, artillerie, génie et renseignement.

Le Tigre, ici version « appui-protection », possède un cockpit en tandem :


le tireur se trouve à l’arrière et peut mettre en œuvre un canon de 30 mm

121
122
ORGANISATION DE L’ARMÉE DE TERRE 33. Le système

CEMAT
INSPECTION
DE L’ARMÉE DE TERRE
de commandement

EMAT

Commandement Commandement Direction Commandement


Corps Commandement Direction Commandement du personnel
de la force de la force de la doctrine
européen de région Terre centrale de la formation militaire
d’action logistique et de l’enseigne-
(CE) (CoFAT) de l’armée
terrestre terrestre ment militaire
(Fr.) [*] de terre
(CFAT) (CFLT) supérieur (EDES)
(DPMAT)

Commandement
des forces
spéciales
EM Terre (CFST)
Eurofor de force
(Fr.) [*]
Unités
spéciales

EM BFA EM EM EM
Direction
(Fr.) [*] Brigade Brigade Brigade
régionale
spécialisée logistique

RÉGIMENTS ÉTABLISSEMENTS ORGANISMES DE FORMATION ÉCOLES EMS


AUTRES FORMATIONS

fonctionnel
régional
(*) Partie française de ces structures multinationales.
Par souci de simplification, ne sont pas représentés un certain nombre d’organismes (STAT, SHAT), ou commandements (COMALAT, COMLE, COMTERRE).
DIVERS : LES FORCES 93 000 hommes
• 2 régiments soutien
particuliers au profit
de l’EMA CORPS
519e RT/BTI
CEMAT EUROPÉEN
41e RTrs/GOUVI BFA 2 RÉGIMENTS
• 13 régiments outre-mer
CFAT CFLT 1 RÉGIMENT
GSA 1 DÉTACHEMENT ALAT

UIS SPÉCIALISÉS EMF MANŒUVRE


9 RÉGIMENTS 51 RÉGIMENTS LOGISTIQUE
18 RÉGIMENTS
BLINDÉE MÉCANISÉE LÉGÈRE BLINDÉE INFANTERIE AÉROMOBILE LOGISTIQUE
Brigades Brigades Brigades Brigades Brigade Brigades
Brigades
Trans
Soutien
Chars Chars Blindés à roues Blindés à roues
Hélico
Transport
Artillerie Circulation

Infanterie Infanterie Infanterie Rens. hélico


Infanterie
Maintenance
Génie
Artillerie Artillerie Artillerie Artillerie
Santé
+ modules
Génie Génie Génie Génie projetables
Renseignement
(GEN/CAT)

123
124
ORGANIGRAMME SIMPLIFIÉ DU CFAT

COMFAT ADJOINTS
AS MILI
CAB GA 1
GA 2
Conseillers

JURIDIQUE GA ASA

DIPLO
CHEF
SC EM Conseillers
D’ÉTAT-MAJOR
réserves
AIR

MARINE
Chargés Coordination
Off. liaison alliés OSA
de mission contrôle de gestion
Communication GEND
Conseil juridique

RENSEIGNEMENT SYSTÈMES
ENVIRONNEMENT
ET RELATIONS EMPLOI PLANS D’INFORMATION
OPÉRATIONNEL
INTERNATIONALES ET DE COMMUNICATIONS

Organisation
Renseignement Planification
Actions Ress. humaines Études
opérationnel Programmation Plans 4D Maîtrise 4D
civilo-militaires opérationnelles

Budget
Relations Appuis
Information finances Système
internationales Centre Entraînement Opérations 4D
opérationnelle opérations d’information
des forces des EM
Soutien
terrestres Logistique
état-major

B1-B8-B9 B2 B3-B7 B4-B5 B6


ORGANIGRAMME SIMPLIFIÉ DU CFLT

COMFLT Général ADJOINT

CABINET ADJOINTS
CHANCELLERIE SOUTIEN
CHARGÉ COMMUNICATION INTERARMÉES
DE MISSION ASSISTANT MILITAIRE SSA-SEA

Conseiller réserve

Cellule de pilotage OSA EQG


CEM
OFF. liaison

MOUVEMENTS SOUTIEN
ADMINISTRATION ENTRAÎNEMENT OPÉRATIONS SYSTÈMES
TRANSITS RESSOURCES
GÉNÉRALE ÉTUDES D’INFORMATION
TRANSPORTS
COMMUNICATIONS

Organisation
Préparation TRANSIT Systèmes
Soutien Planification
opérationnelle COTIS
Ressources
humaines

Télécom
Études Transports
Budget Ressources Conduite
opérationnelles de surface
Finances

Moyens Sécurité
Centre d’opérations
généraux
Mouvements du soutien
des forces terrestres
BSSD

125
126
ORGANIGRAMME SIMPLIFIÉ EMF

COMEMF

CAB – OCI

ADJOINT 1 ADJOINT 2

CHEF
D’ÉTAT-MAJOR

SYSTÈMES
OPÉRATIONS
PLANS LOGISTIQUE D’INFORMATION ET
RENSEIGNEMENT
DE COMMUNICATION

PLANS OPÉRATIONS EFFECTIFS TÉLÉCOMMUNICATIONS

AFFAIRES CIVILO-MILITAIRES RENSEIGNEMENT LOGISTIQUE SYSTÈMES D’INFORMATION

DÉTACHEMENTS DE LIAISON BUDGET

DOCUMENTATION
Composition 7e BB
Besançon
35e RI – Belfort (90)
152e RI – Colmar (68)
BL1
Montlhéry
121e RT – Montlhéry (91)
511e RT – Auxonne (21)
des brigades 1er-2e RCh – Thierville/Meuse (55)
5e RD – Le Valdahon (25)
516e RT – Toul (54)
601e RCR – Arras (62)
8e RA – Commercy (55) 1er RMAT – Couvron (02)
7e BB 19e RG – Besançon (25) 6e RMAT – Phalsbourg (57
Besançon 8e RMAT – Mourmelon (51)
9e RMAT – Woippy (57)
2e BB 16e GC – Saarburg (Allemagne)
1er RMED – Châtel-St-Germain (57)
2e BB Orléans RMT – Noyon (60)
2e RD – Fontevraud (49)
Orléans
6e-12e RC – Olivet (45) BL2 503e RT – St-Médard-en-Jalles (33)
1er RAMa – Couvron (02) Martignas 515e RT – La Braconne (16)
1re B. MÉCA 13e RG – Épernay (51) St-Médard- 517e RT – La Martinerie Terre (36)
Châlons-en-Champagne en-Jelles 2e RMAT – Bruz (35)
3e RMAT – Muret (31)
1er B MÉCA 1er RI – Sarrebourg (57)
3e B. MÉCA Châlons- 1er R TIR – Épinal (88)
4e RMAT – Saint-Césaire (17)
7e RMAT – Lyon (69)
Limoges en- 501e-503e RCC – Mourmelon (51)
3e RMED – La Valbonne (01)
Champagne 40e RA – Suippes (51)
9e BLBMa 3e RG – Charleville-Mézières (08)
Brigade 28e RT – Issoire (63)
Nantes
92e RI – Clermont-Ferrand (63)
trans. 40e RT – Thionville (57)
3e B MÉCA 42e RT – Laval (53)
Lunéville
6e BLB Limoges 126e RI – Brive (19)
48e RT – Agen (47)
1er-11e RC – Carpiagne (13)
Nîmes 68e RA – La Valbonne (01)
53e RT – Lunéville (54)
Future unité trans. – Caen (14)
31e RG – Castelsarrasin (82)
27e BIM
Varces 2e RIMa – Champagné (72)
Brigade 1er RA – Belfort (90)
9e BLBMa artillerie 12e RA – Haguenau (67)
Nantes 3e RIMa – Vannes (56)
11e BP 1er RIMa – Angoulême (16)
Haguenau 54e RA – Hyères (83)
57e RA – Bitche (57)
Balma RICM – Poitiers (86)
58e RA – Douai (59)
11e RAMa – St-Aubin-du-Cormier (35)
402e RA – Châlons-en-Champagne (51)
4e BAM 6e RG – Angers (49)

Essey-lès-Nancy 1er RG – Illkirch-Graffenstaden (67)


2e REI – Nîmes (30) Brigade
6e BLB génie 2e RG – Metz (57)
BL1 Nîmes 21e RIMa – Fréjus (83)
Strasbourg 5e RG – Versailles (78)
1er RS – Valence (26)
Montlhéry 1er REC – Orange (84)
28e Gment géogr. – Joigny (89)
Gpe NBC – Draguignan (83)
3e RAMa – Canjuers (83)
BL2 1er REG – L’Ardoise (30)
Martignas Brigade 2e RH – Sourdun (77)
rens. 13e RDP – Dieuze (57)
27e BIM 7e BCA – Bourg-Saint-Maurice (73)
Brigade Varces 13e BCA – Barby (73)
Montigny 44e RT – Mutzig (67)
61e RA – Chaumont (52)
transmissions 27e BCA – Cran-Gevrier (74)
54e RT – Haguenau (67)
4e RCh – Gap (05)
GRI – Montigny-lès-Metz (57)
93e RAM – Varces (38)
Brigade 2e REG – Saint-Christol (07)
artillerie BFA 110e RI – Donaueschingen
Mülheim 3e RH – Immendingen
11e BP 1er RCP – Pamiers (09)
Brigade Balma 2e REP – Calvi (20)
BCS – Mülheim

génie 3e RPIMa – Carcassonne (11)


8e RPIMa – Castres (81) CFST 1er RPIMa – Bayonne (64)

Brigade 1er RHP – Tarbes (65) Pau CES – Pau (64)


35e RAP – Tarbes (65) DAOS – Pau (64)
renseignement 17e RGP – Montauban (82)
1er RTP – Toulouse (31) BB : brigade blindée
BLB : brigade légère blindée
BFA BLBMa : brigade légère blindée de marine
BIM : brigade d’infanterie de montagne
Mülheim 4e BAM 1er RHC – Phalsbourg (57) BP : brigade parachutiste
Essey- 3e RHC – Étain (55) BAM : brigade aéromobile
BFA : brigade franco-allemande
CFST lès-Nancy 5e RHC – Pau (64)
CFST : commandement des forces spéciales terre
6e RHC – Margny-lès-Compiègne (60) CES : centre d’entraînement spécialisé
Pau DAOS : détachement ALAT des opérations spéciales

127
4. LES IMPLANTATIONS
DE L’ARMÉE DE TERRE
EN 2002

128
5. LES CHAÎNES DES SERVICES
ET DES SOUTIENS
51. La chaîne du service La direction du service du génie est chargée de la gestion
du génie du domaine, de l’entretien du patrimoine et de l’adaptation des
immeubles. Elle est structurée en trois niveaux :
• Niveau central : la direction centrale colocalisée avec le
service technique des bâtiments, fortifications et travaux ;
• Niveau régional : une direction du génie par région Terre
(Paris, Metz, Lyon, Bordeaux, Rennes) ;
• Niveau local : dix-sept établissements et six détachements
spéciaux répartis sur le territoire.
Elle comportera en 2002, 2 700 hommes et femmes dont 710
militaires et 1 990 civils, soit une déflation totale des effectifs d’en-
viron 23 %, avec une réduction de 52 % des militaires (carrière/
contrat) par rapport à 1996.

52. La chaîne du service Elle s’articule en une structure nationale à trois niveaux :
des télécommunications
et de l’informatique • Niveau central : la Direction centrale des télécommuni-
cations et de l’informatique au Kremlin-Bicêtre ;
• Niveau régional : une direction des télécommunications
et de l’informatique par région Terre ;
• Niveau local : les compagnies de transmissions et les uni-
tés spécialisées rattachées à :
– un régiment à vocation nationale, le 8e RT, intégrant :
- le Centre de traitement de l’information de Paris,
- le Centre national de soutien spécialisé des transmissions
à Orléans ;
– quatre régiments mixtes (1) :
- 40e RT Thionville (compagnies en région Terre Nord-Est),
- 28e RT Issoire (compagnies en région Terre Sud-Est),
- 48e RT Agen (compagnies en région Terre Sud-Ouest),
- 42e RT Laval (compagnies en région Terre Nord-Ouest).
En 2002, cette direction comportera 4 800 hommes et
femmes dont 2 500 militaires et 2 300 civils (2), soit une déflation
totale des effectifs.

53. La chaîne Elle assure le soutien de l’homme ainsi que l’administration


du commissariat individuelle et collective, et s’articule en trois niveaux :
de l’armée de terre
• Niveau central :
– la Direction centrale, le Service central d'études et de réa-
lisation et le bureau d'édition de l'armée de terre coloca-
lisés à Rambouillet (78) ;
– le Service interarmées de liquidation des transports à
Denain (59) ;
– le Dépôt central des archives administratives du commis-
sariat à Saint-Étienne (42) ;

(1) Le régiment mixte, rattaché à la brigade de transmissions, comprend,


sous l’autorité d’un chef de corps unique, les unités élémentaires des forces
et les compagnies des ex-43e, 45e, 48e et 58e RT. Le Centre de traitement de
l’information de Bordeaux est rattaché au 48e RT.
(2) Effectifs de la seule composante fixe.

129
• Niveau régional : une direction du commissariat (DICAT)
par région Terre ;
• Niveau local :
– 6 organismes administratifs en charge des droits individuels ;
– 18 organismes logistiques dont cinq groupements (GLCAT)
avec bataillon de soutien projetable (BSCAT) ;
– 5 laboratoires et centres de production alimentaire et
3 établissements d'impression et de diffusion.
En 2002, cette chaîne comptera 7 360 hommes et femmes
dont 1 815 militaires et 5 545 civils soit une déflation des effec-
tifs de 21 % par rapport à 1996.

54. La chaîne du matériel Elle assure la gestion et la maintenance des équipements


des forces terrestres. Il s'agit d'une composante unique à trois
niveaux :
• Niveau central : la Direction centrale colocalisée avec le
Service central unique à Versailles-Satory ;
• Niveau régional : une direction régionale du matériel (DIR-
MAT) par région Terre ;
• Niveau local : 15 formations zonales et 11 unités de main-
tenance régimentaire :
– 18 régiments subordonnés aux brigades logistiques, à
dominante projetable et composés en majorité de per-
sonnel militaire :
- 1er RMAT Laon-Couvron, - 6e RMAT Phalsbourg,
e
- 2 RMAT Bruz, - 7e RMAT Lyon,
- 3e RMAT Muret, - 8e RMAT Mourmelon,
e
- 4 RMAT Nîmes, - 9e RMAT Metz ;
– 7 bases de soutien du matériel (BSMAT) subordonnées aux
directions régionales du matériel, à dominante fixe et
composées en majorité de personnel civil ;
– 11 unités de maintenance régimentaire, incluses dans les
régiments soutenus :
- 2e REP, - 1er RA,
- 501-503e RCC, - 12e RA,
- 6e-12e RC, - 402e RA,
- 1er-11e RC, - 61e RA,
- 1er-2e RCh, - GAMSTAT.
- 2e RD,
La chaîne comptera en fin de transition 15 000 hommes et
femmes dont 6 800 militaires et 8 200 civils, soit une déflation des
effectifs de 33 % par rapport à 1996.

55. La chaîne Le Commandement de la formation de l'armée de terre


des organismes (CoFAT) se situe à Tours. La chaîne comporte :
de formation
• Deux pôles de formation initiale :
– Coëtquidan pour les officiers ;
– Saint-Maixent pour les sous-officiers ;
• Neuf écoles d'application :
– École d'application de l'infanterie à Montpellier ;
– École d'application de l'arme blindée cavalerie à Saumur ;
– École d'application de l'artillerie à Draguignan ;

130
– École d'application du train à Tours ;
– École supérieure et d'application du génie à Angers ;
– École supérieure et d'application des transmissions à
Rennes ;
– École de l'aviation légère de l'armée de terre au Luc ;
– École supérieure et d'application du matériel à Bourges ;
• Des centres et écoles de spécialité :
– École supérieure d’administration et de management à
Montpellier ;
– École des troupes aéroportées à Pau ;
– École militaire de haute montagne à Chamonix ;
– Centre national d'entraînement commando à Mont-Louis ;
– Centre d’instruction santé de l’armée de terre à Metz ;
– Centre militaire d’information et de documentation sur
l’outre-mer et l’étranger à Versailles.
• Trois dentres d’aguerrissement :
– Centre national d’aguerrissement en montagne à
Briançon ;
– Centre d’instruction et d’entraînement au combat en
montagne à Barcelonnette (les centres précédents consti-
tuant le complexe d’aguerrissement des Alpes) ;
– Centre d’entraînement commando à Givet ;
• Quatre lycées militaires : Autun, Aix-en-Provence, La
Flèche, Saint-Cyr-l'École.
En 2002, en fin de transition, la chaîne de formation comp-
tera 9 450 hommes et femmes dont 6 475 militaires et 2 975 civils
soit une réduction des effectifs de 58 % par rapport à 1996.

56. Le Commandement Le Commandement de la doctrine et de l'enseignement


de la doctrine militaire supérieur de l'armée de terre (CDES) réunit sous une
et de l’enseignement autorité unique l'ensemble des organismes de l'armée de terre
militaire supérieur chargés des études doctrinales et de l'enseignement supérieur.
À ce titre, il est chargé de la recherche, des études, de
l'élaboration, de la diffusion et de l'enseignement des règles qui
régissent la constitution, l'engagement et l'emploi des forces ter-
restres sur un théâtre d'opérations. Il forme les officiers aux res-
ponsabilités de commandement et de direction, en particulier
dans un cadre multinational.
Le CDES est réparti sur deux sites :
• À Paris, le commandement :
– le Centre de recherche et d'étude de la doctrine de l'ar-
mée de terre (CREDAT) ;
– le Centre de recherche opérationnelle et de simulation de
l'armée de terre (COSAT) ;
– le Cours supérieur d’état-major (CSEM) ;
– l’Enseignement militaire supérieur scientifique et technique
(EMSST) ;
– l'École supérieure des officiers de réserve spécialistes
d'état-major (ESORSEM).
• À Compiègne : l’École d’état-major (EEM).
En 2002, le CDES comptera 470 hommes et femmes dont
310 militaires et 160 civils.

131
6. LES HOMMES
ET LES FEMMES
DE L’ARMÉE DE TERRE
PROFESSIONNELLE

Infiltration par les égouts


d’une équipe du 17e régiment de génie parachutiste de Montauban

La loi de programmation 1997-2002 prévoit les effectifs sui-


vants en fin de transition :
– officiers : 16 000 ;
– sous-officiers : 50 000 ;
– engagés volontaires : 66 500 ;
– volontaires : 5 500 ;
soit un total de 138 000 militaires.
Par ailleurs, l’armée de terre comprendra 34 000 civils et
30 000 réservistes.

61. Personnel militaire 611. Officiers.


Afin d'encadrer des unités opérationnelles et d'exercer d'im-
portantes responsabilités en état-major ou en école de forma-
tion, les officiers sont formés au commandement, à la tactique,
ainsi qu'aux technologies de pointe. Leurs compétences et leur
connaissance de l'institution et de son environnement doivent
leur permettre de jouer un rôle de conception qui justifie une
solide formation académique et militaire.
Saint-Cyr est la grande école de l'armée de terre. Elle
constitue avec l'École militaire interarmes (EMIA) et l'École mili-
taire du corps technique et administratif (EMCTA) un pôle de
formation situé à Coëtquidan près de Rennes. La formation dis-
pensée à Saint-Cyr est sanctionnée par l’attribution d'un diplôme
donnant accès au 3e cycle universitaire. Les officiers de la filière
scientifique se voient en outre attribuer un diplôme d'ingénieur.
Saint-Cyr est ouvert aux jeunes gens et jeunes filles de natio-
nalité française âgés de moins de 22 ans. L'accès se fait par :
trois concours abonnés aux épreuves des concours communs
des grandes écoles :
– le concours « Sciences » ;
– le concours « Lettres » ;
– le concours « Sciences économiques et sociales ».

132
Un quatrième concours est ouvert aux titulaires d'un diplôme
de l'enseignement supérieur (DES) du second cycle.
L'École militaire interarmes (EMIA) est l'école de la promotion
interne de l'armée de terre qui recrute aujourd'hui à peu près
deux tiers de ses officiers de carrière dans le corps des sous-offi-
ciers. Pour intégrer l'EMIA sur concours, il faut être officier de
réserve en situation d'activité ou sous-officier, âgé de plus de 22
ans et de moins de 30 ans, avoir au minimum deux ans et six
mois d'ancienneté et être au minimum bachelier. La durée de la
scolarité est de trois ans dont une année en école d'application.
L'EMCTA, quant à elle, forme les cadres administratifs de
l'armée de terre qui sont recrutés sur concours soit avec un
diplôme du deuxième cycle, soit pour le recrutement semi-
direct, avec le baccalauréat. La durée des études dans cette
école est de deux ans dont un à Montpellier.
À titre indicatif, la carrière d'un officier sortant de l'une de
ces écoles compte autant d'années dans les postes opération-
nels en régiment que dans les postes en état-major ou en for-
mation comme stagiaire ou comme formateur. Cet équilibre
sera modifié avec la création du corps des experts dont les
membres ont pour vocation de passer toute leur deuxième par-
tie de carrière dans une spécialité technique.
Si l'officier obtient un diplôme complémentaire dans le cadre
de sa formation continue, généralement entre 32 et 36 ans, il
peut prétende être colonel en moyenne vers 43 à 45 ans. Les
généraux les plus jeunes, aujourd'hui, ont 49 ans.
250 officiers de niveau bac + 2/bac + 3 sont également
recrutés chaque année dans les filières « encadrement » et « spé-
cialiste ». Ils ont vocation à effectuer une carrière courte, res-
pectivement 15 ou 20 ans.

612. Sous-officiers.
Les sous-officiers sont plus généralement chargés de l'enca-
drement des unités. Leurs compétences techniques s'exercent
dans des domaines aussi variés que le combat, la technique ou
l'administration. Ces hommes et femmes d'action, à la fois cadres
et spécialistes, tirent leur efficacité et leurs connaissances d'une
formation militaire entretenue tout au long de leur carrière. Deux
grandes voies sont possibles pour devenir sous-officier.
La première demande une décision plus précoce et un
niveau d'études initial plus élevé. Elle conduit à une carrière
généralement plus rapide et plus brillante. L'intéressé doit au
minimum être titulaire d'un baccalauréat et satisfaire aux
épreuves de sélection pour intégrer l'École nationale des sous-
officiers d’active (ENSOA) à Saint-Maixent. Il est nommé sergent
après 6 mois de service. La formation à l’ENSOA dure 8 mois.
La deuxième voie est réservée aux engagés volontaires de
l'armée de terre (EVAT). Ils peuvent, si leur notation le permet,
suivre une carrière comparable à celle des sous-officiers recru-
tés directement. Cette deuxième voie mène également à
l'ENSOA, et permet de devenir sous-officiers après deux ou
quatre ans de service. La formation à l'ENSOA dure 3 mois.
Un sous-officier peut devenir adjudant entre 30 et 37 ans,
adjudant-chef entre 33 et 40 ans, s'il a réussi à tous les exa-
mens qu'il doit passer dans le cadre d'une formation continue
très développée. Les meilleurs d'entre eux peuvent devenir offi-
cier (recrutement semi-direct et semi-direct tardif).

133
6121. Le cursus.
• Généralités.
La formation individuelle des personnels non-officiers sous
contrat ou de carrière reste, comme par le passé, fondée
sur le principe de la formation par niveau et par domaine de
spécialité.
Elle comporte :
– le niveau élémentaire ;
– le 1er niveau ;
– le 2e niveau.
Le niveau élémentaire est acquis en tant que militaire du
rang. Il comprend le CME, le CTE et le CVAE obtenu à l'issue
d'une période minimum de service dans l'emploi. L'ensemble est
sanctionné par l'attribution du BMPE.
Au 1er niveau, la formation comprend :
– d'abord une formation commune à toutes les spécialités
sanctionnée par l'attribution du certificat militaire du
1er degré (CM1) ;
– ensuite une formation technique propre à la spécialité,
sanctionnée par l'attribution du certificat technique du
1er degré (CT1) ;
– enfin une période de vérification d'aptitude dans un
emploi correspondant au certificat technique détenu (six
mois minimum), sanctionnée par l'attribution du certificat
de vérification d'aptitude du 1er degré (CAV1).
Le brevet de spécialiste de l'armée de terre (BSAT) est attri-
bué au sous-officier qui a obtenu le CM1, le CT1 et le CVA1.
L'accès au 2e niveau est subordonné à la réussite à une
épreuve (épreuve d'accès au 2e niveau – EA2) qui donne elle-
même accès à un stage national sanctionné par l'attribution du
brevet supérieur de technicien de l'armée de terre (BSTAT).
Sans entrer dans les modalités d'organisation et de déroule-
ment de cette épreuve qui incombent au Commandement de
la formation de l'armée de terre (CoFAT), l'EA2 comprend cepen-
dant cinq évaluations réparties en deux volets :
– un volet « formation générale » (EA2/FG) comportant lui-
même :
- E1 : une épreuve écrite sur les grands problèmes
contemporains,
- E2 : un test de connaissances militaires,
- E3 : un test d'aptitude physique et de tir ;
– un volet « formation de spécialité » (EA2/FS) qui consiste
en :
- E4 : un test de connaissances générales sur l'arme,
- E5 : un test de connaissances particulières dans le
domaine de spécialités.
S'agissant du stage pour l'obtention du BSTAT lui-même, il
comprend logiquement un volet de formation générale
– « module invariant » de formation générale – et un volet de
formation dans le domaine de spécialités.
Ce « module invariant » de formation générale fixé par l’EMAT
est un minimum qui vise à respecter le principe selon lequel le
sous-officier titulaire du BSTAT ne doit pas être seulement un spé-
cialiste mais aussi un soldat et un « homme de son temps ».

134
PARCOURS PROFESSIONNEL DES SOUS-OFFICIERS
DURÉE
DES LIMITE
SERVICES D’ÂGE
3
55 : ADC

47 : ADJ CARRIÈRES
LONGUES
SOUS-
SCH
OFFICIERS LIMITE DE SERVICE (CONTRACTUELS)
22 42
SGT DE
CARRIÈRES
CARRIÈRE
INTERMÉDIAIRES
15
QUALIF.
CARRIÈRES
COURTES

11

0 18

CURSUS ET PERSPECTIVE DE PROMOTION

ANCIENNETÉ ACCÈS
FORMATION GRADE
DE SERVICE OFFICIERS

M
A
J R O
19e O A R
18e R N S
DOS ADC G A
17e
16e
15e O
14e A
E
13e
A
12e
11e ADJ
10e SOC O
9e R
S
8e Stage BSTAT
A
7e EA2
6e
CONTRAT SCH
5e
E
4e M
3e I
2e A
CVA1 BSAT
1er SGT
CM1 CT1

Ainsi, compte tenu de la spécificité des armes et des ser-


vices, il n’est pas exclu que la durée mais également le contenu
de ce volet de formation générale soient différents d’une école
d’arme à une autre et intègrent des programmes de formation
adaptés.

613. Engagés volontaires de l’armée de terre.

Dans le cadre de la professionnalisation de l’armée de terre,


le rôle des engagés volontaires de l’armée de terre (EVAT) est
primordial et leur recrutement constitue une priorité. Une double
formation leur est proposée. Elle est tournée vers l’action et les
nouvelles technologies.

135
La formation militaire intervient lors des quatre premiers mois
qui suivent l’engagement et peut se poursuivre tout au long des
contrats successifs qui peuvent couvrir une période de 22 ans.
La formation technique donne lieu à une première qualifi-
cation qui rend immédiatement opérationnel. Au cours du par-
cours professionnel, cette formation conduira à de nouveaux
diplômes dont un grand nombre ont une équivalence dans le
civil avec les avantages évidents que cela représente sur le plan
de la reconversion.
Pour s’engager comme EVAT, il faut être de nationalité fran-
çaise, avoir au minimum 17 ans et demi et satisfaire aux
épreuves de sélection. En 1998, il s’est présenté en moyenne
trois candidats pour un poste.

62. Personnel civil

Le pourcentage de personnel civil au sein de l’armée de


terre va passer de 12 % à 20 % d’ici à 2002. Les années à venir
vont donc amener, plus que par le passé, des hommes et des
femmes aux statuts différents à travailler ensemble à la réali-
sation d’un objet commun, non seulement dans les états-majors
ou établissements, mais également dans les corps de troupe.

621. Fonctionnaires, agents non titulaires, ouvriers.


Les fonctionnaires de l’État employés par le ministère de la
Défense relèvent d’un statut général reposant sur deux grandes
lois dont l’une fixe les principes fondamentaux et détermine les
droits et obligations des fonctionnaires. L’autre définit le cadre
statutaire des agents de la fonction publique de l’État et traite
des questions de gestion et d’administration.
Le corps de fonctionnaires est regroupé au sein de trois
catégories et correspond à deux grandes familles d’emplois
(ordre technique et ordre administratif).
Les agents non titulaires sont aussi appelés contractuels ou
agents sous contrat (contrat à durée déterminée).

136
Les ouvriers sont répartis en deux grandes catégories : pro-
fessions graphiques et non graphiques qui, elles-mêmes, se décli-
nent en branches professionnelles.

622. Réservistes.
Au sein de l’armée professionnelle, la réserve reste le complé-
ment indispensable de l’active. Elle concourt à l’exécution des
différentes missions assignées aux forces armées dont elle est
partie intégrante. Suivant les termes de la loi de programmation
militaire, la réserve a pour rôle :
– de fournir aux forces d’active les renforts nécessaires, le
cas échéant, pour accroître ou maintenir leur capacité
dans leurs différentes fonctions ;
– de remplir des missions sur le territoire national en substi-
tution de personnels ou d’unités d’active, pour permettre
la disponibilité permanente des forces ;
– de participer au maintien du lien Armée-Nation.
Le rôle des réserves de l’armée professionnelle s’exerce dans
toutes les circonstances d’emploi des forces, plus particulière-
ment dans le cadre de missions de sécurité et de protection
du territoire national.
Bien que rattachées dans une logique d’organisation à la
base arrière régimentaire, les unités de réserve ont vocation à
participer aux missions confiées aux régiments, notamment dans
le cadre de la défense terrestre.

63. L’armée de terre Les 170 000 militaires et civils de l’armée de terre auxquels
dans le tissu social il convient d’ajouter les 30 000 réservistes sont implantés partout
français en France. Ils irriguent le terrain économique et social français
par leur présence quotidienne au sein de la nation, que ce soit
au niveau des structures au sein desquelles ils œuvrent profes-
sionnellement qu’au niveau de leur vie familiale et privée.
Le recrutement actuel de 10 000 militaires par an et de
6 000 à partir de 2002, une fois le régime de croisière de la pro-
fessionnalisation atteint, tout comme la reconversion d’un bon
nombre d’eux dans les entreprises et les institutions à la fin de
leur parcours professionnel au sein de l’armée de terre, parti-
cipe également à l’établissement d’une osmose souhaitable
entre la nation et son armée.
Le recrutement du personnel militaire de l’armée de terre
est organisé d’une façon déconcentrée. Il s’opère à travers
soixante-dix-huit centres d’information et de recrutement de
l’armée de terre (CIRAT) et s’appuie sur une politique de
communication menée à l’échelon national ou régional et
utilisant toutes les techniques offertes aujourd’hui : publicité,
relations presse, présence directe dans les foires et salons,
sponsoring...
Chaque régiment a par ailleurs pour objectif d’offrir à cha-
cun de ses membres en fin de carrière une reconversion dans
les meilleures conditions. Ainsi, des liaisons étroites s’instaurent
entre ces régiments et les organismes de formation de leur gar-
nison ou lieu d’implantation comme avec les entreprises inté-
ressées par les avantages que présente pour elles une bonne
formation technique associée aux qualités spécifiques générale-
ment attribuées aux militaires.

137
7. LES ÉQUIPEMENTS Dans un monde instable et surarmé, nos forces disposent
DE L’ARMÉE DE TERRE d’une panoplie de matériels complète et performante (parfai-
tement illustrée par le système Leclerc) qui confère à l’armée
de terre française une avance opérationnelle certaine. Cette
avance opérationnelle repose sur la haute technologie investie
dans le char lui-même mais aussi sur la qualité des matériels
majeurs qui accompagnent le char au sein d’un système inter-
armes cohérent.
Ainsi, les progrès technologiques fournissent au fantassin de
nouveaux équipements cohérents et s’adaptant aux missions
données. Ils améliorent ainsi ses capacités d’agression, de pro-
tection, de mobilité, d’observation-communication et de soutien.
À l’aube du XXIe siècle, l’information est une donnée stra-
tégique que seules quelques armées modernes sauront traiter et
transmettre en toute sécurité. L’armée de terre française a
développé les outils qui lui permettront d’être à la pointe dans
ce domaine de haute technologie. Le système d’information du
commandement (SIC) et les systèmes d’information régimen-
taires (SIR) permettront aux différents échelons tactiques de dis-
poser sur le terrain, en temps réel et simultanément, d’une infor-
mation globale et synthétique, souvent sous forme graphique,
et de transmettre au commandement les informations opéra-
tionnelles qui lui seront nécessaires.
Ces échanges sécurisés fournissent déjà un effet multiplica-
teur sur la capacité opérationnelle des forces projetées. Il va
fortement s’accroître dans les prochaines années.
Des moyens de renseignement performants permettent à
l’armée de terre une juste évaluation des moyens à déployer
en cas de crise. Ses moyens de combat lui donnent la capa-
cité d’emporter la décision sur l’adversaire en frappant ses
centres déterminants.
D’une mobilité tactique sans égale, d’une puissance de feu
décuplée par une réelle aptitude au combat en mouvement,
le Leclerc offre à son équipage une protection exceptionnelle.
Parfois précédées d’unités d’infanterie, appuyées par une
artillerie puissante et mobile, accompagnées par le génie d’as-
saut et soutenues par une chaîne logistique complexe et
moderne, les unités Leclerc combineront leur action avec les
hélicoptères Tigre.

Le missile Milan équipe les unités de l’infanterie


À ce jour, il perfore tous les blindages connus

138
En 2002, les unités opérationnelles de l’armée de terre seront
dotées des matériels modernes majeurs suivants :
– 426 chars lourds ;
– 350 chars légers ;
– 600 véhicules blindés de combat d’infanterie ;
– 260 canons de 155 mm ;
– 48 lance-roquettes multiples ;
– 292 hélicoptères de tous types.

139
ANNEXE

MATÉRIELS EN SERVICE DANS L’ARMÉE DE TERRE

INFANTERIE

VAB
Véhicule de l'avant blindé. Existe en plusieurs versions : transport
MILAN de troupe (12 hommes avec équipement), VAB MILAN, VAB mor-
tier, PC, sanitaire, échelon. Équipé de 4 roues basse pression, est
Arme antichar. Missile tiré directement à partir du tube conteneur tout-terrain, amphibie et aérotransportable. Vitesse maxi : 92 km/h.
de transport. Système de télécommande automatique par fils. Autonomie : 1 000 km.
Portée : jusqu'à 1 900 m. Armement de défense rapprochée : mitrailleuse de 7,62 mm.
Peut être monté sur jeep, AMX 10 et VAB.

VÉHICULE DE COMBAT
DE L'INFANTERIE AMX 10 P
En service notamment dans les régiments mécanisés.
Équipage : 1 pilote, 1 tireur, 1 groupe de combat de
9 hommes.
Poids en ordre de combat : 14 t.
Vitesse maxi : 65 km/h. Amphibie.
HOT Peut combattre en atmosphère contaminée.
Armement : canon de 20 mm et mitrailleuse de
Arme antichar. Missile tiré directement à partir du tube conteneur de transport 7,62 mm.
après mise en place sur le module élévateur de tir. Optique : intensificateur de lumière pour tir de nuit
Télécommande automatique par fil. et pilotage de nuit.
Portée : 3 900 m. Monté sur VAB.

140
INFANTERIE

MATÉRIEL POUR LEQUEL UNE CONSULTATION EST EN COURS


LE CHOIX N'ÉTANT PAS ARRÊTÉ, IL N'EXISTE PAS DE
VUE POUR CE MATÉRIEL

VÉHICULE DE COMBAT D'INFANTERIE (VCI)


Engin destiné à succéder à l'AMX 10 P au sein des régiments
d'infanterie des brigades blindées et mécanisées.
Véhicule blindé à roues (8 × 8), possédant une bonne mobilité
stratégique (autonomie 750 km) et tactique, et optimisé contre
les agressions du champ de bataille.
Masse : environ 30 t (avec protection additionnelle).
Armement : canon de 25 mm et mitrailleuse de 7,62 mm.
Emport : 11 hommes (un pilote, un tireur, un groupe de combat
à 9 hommes).
Apte à combattre en atmosphère contaminée.
Pas de capacité amphibie.
Mise en service : 2005-2006.

VÉHICULE BLINDÉ LÉGER (VBL)


Le véhicule blindé léger (VBL) a été spécialement conçu pour les unités de reconnaissance et
d’accompagnement. Engin d’investigation endurant, agile, rapide et amphibie, il est protégé NBC.
Caractéristiques générales.
Son équipe se compose d’un chef de bord, d’un tireur et d’un pilote. D’une longueur de
3,84 m, d’une largeur de 2,02 m et d’une hauteur de 1,70 m, il pèse 3,5 t.
Mobilité.
Son moteur turbo diesel de 95 chevaux, sa boîte automatique a 3 rapports, son convertisseur
de couple et ses 4 roues motrices lui permettent une vitesse maximale sur route de 100 km/h
et une excellente capacité de franchissement d’obstacles (pente de 50 %, dévers de 30 %, gué
de 0,90 m et obstacle vertical de 0,50 m). Sa vitesse dans l’eau est de 5,4 km/h.
Puissance de feu.
Elle varie selon les versions. Le VBL renseignement est armé d’une AA 7,62 mm ou 12,7 mm,
d’une caméra thermique (jour/nuit). Le VBL antichar est équipé d’un poste de tir MILAN et de
6 missiles. Enfin, le VBL existe maintenant en version longue VB2L. Elle est équipée en véhicule PC.
Protection.
Il est blindé sur toutes les faces, plancher inclus, ce qui le rend apte aux interventions en zone
urbaine contre des tireurs embusqués et le protège contre les mines.

141
ARME BLINDÉE CAVALERIE

CHAR LECLERC
Équipage 3 hommes. Poids en ordre de combat : 55 t.
Vitesse maximum : 70 km/h. Peut combattre en atmosphère contaminée.
Armement : - 1 canon de 120 mm. Chargement automatique du canon.
- 1 mitrailleuse de 12,7 mm coaxiale ;
- 1 mitrailleuse de 7,62 mm en superstructure ;
- 1 lance-pots fumigènes
Possibilité de tir en roulant. Optique : imagerie thermique et IL.

CHAR AMX 30
Équipage : 4 hommes.
Poids en ordre de combat : 36 t.
AMX 10 RC Vitesse maxi : 65 km/h.
Peut combattre en atmosphère contaminée.
Engin blindé de reconnaissance. Franchissement de plan d'eau de 2 m de
Équipage : 4 hommes. profondeur et 4 m avec schnorchel.
Poids total en ordre de combat : 15 t. Armement : canon de 105 mm, 1 canon
Vitesse maxi : 85 km/h. de 20 mm, 1 mitrailleuse de 7,62 mm.
Peut combattre en atmosphère contaminée. Optique : télémètre, équipement infra-
Amphibie. rouge pour tir de nuit.
Armement : 1 canon de 105 mm, 1 mitrailleuse de Intensificateur de lumière pour pilotage de
7,62 mm. nuit. Télémètre avec intensificateur de
Équipement : télémètre laser, équipement de tir de lumière et TV bas niveau de lumière pour
nuit et de pilotage de nuit à intensification de lumière. tir de nuit.

142
ARTILLERIE

Le système MARTHA a pour objectif de


coordonner, en temps réel, les actions de
l’armée de terre dans la troisième dimen-
sion, en liaison avec l’armée de l’air, et
d’accroître l’efficacité de l’artillerie sol-air
(coordination des feux).
MARTHA
MAILLAGE DES RADARS TACTIQUES POUR LA LUTTE
CONTRE LES HÉLICOPTÈRES ET LES AÉRONEFS À VOILURE FIXE

CANON AUTOMOTEUR 155 GCT


Utilisation : appui feu des GTIA blindés ou mécanisés.
Caractéristiques.
Masse : 43,5 t en ordre de combat. Tourelle blindée montée sur le châs-
sis de l'AMX 30. Groupe auxiliaire de puissance : microturbo.
Bouche à feu : 40 calibres. Chargement entièrement automatique de
l'obus et de la douille combustible à tous les angles de hausse.
Munitions embarquées : 42 coups complets.
CANON 155 TR F1 Équipage : 4 hommes (chef de pièce, pointeur, chargeur, pilote) proté-
gés à l'intérieur de la tourelle contre les effets du NBC et ceux de la
Utilisation : appui feu des GTIA légers blindés ou mitraille du champ de bataille.
motorisés. Pointage tous azimuts en direction, de – 50 à + 660 en hausse.
Peut être équipé d'une conduite de tir à inertie couplée à un système
Caractéristiques :
de navigation (immédiatement prêt au tir).
Masse : 1,1 t.
Automobilité (9 km/h). Performances.
Aérotransportable. Mobilité identique à celle des chars AMX 30 y compris dans les condi-
Cadence de tir maximum : 3 coups en 18 s. tions difficiles (sable, température élevée).
Cadence de tir soutenue : 6 coups/mn. Cadence de tir : 6 coups/45 s. Tire toutes les munitions au standard OTAN,
Portée : 24 à 28 km. notamment toutes les munitions US et françaises.
Équipage : 7 hommes. Portée : 24 à 29 km.

143
ARTILLERIE

Le lance-roquettes multiples (LRM)


est destiné à détruire les blindés,
à ralentir l'adversaire, à neutraliser
les forces d'appui et de soutien,
et à arrêter le 2e échelon.

Mobilité.
D'un poids de 24,5 t en ordre de
combat, le lance-roquettes mul-
tiples atteint 48 km/h en 20 s et
se déplace à 70 km/h au maxi-
mum. Sa localisation et son orien-
tation sont assurées par une cen-
trale inertielle à deux axes (dé-
terminant une direction) couplée
à un odomètre (mesurant les dis-
tances parcourues) et reliée au
calculateur central.

Capacité de tir.
D'une cadence de tir de 12
roquettes en moins d'une minute,
le lance-roquettes multiples et ses
munitions sont protégés contre les
attaques NBC. Il peut tirer des
roquettes à grenades M26
capables de disperser 644 gre-
nades à double effet (antiperson-
nel et antiblindé léger) sur plus de
2 000 m2. Il peut également tirer
des roquettes guidées à grenades
M30 de nouvelle génération qui LANCE-ROQUETTES MULTIPLES (LRM)
dispersent 400 grenades à une
portée de 60 km. Le guidage inertiel de cette roquette permet de diviser par quatre le nombre de munitions nécessaires au traitement
d’un objectif. Force de frappe déterminante, le lance-roquettes multiples peut décider de l’issue d’une bataille engagée par une brigade.

Le système MISTRAL est destiné à assurer la


protection antiaérienne de points particuliers
et de zones limitées. Conçu en montage
monomunition, équipé de la caméra ther-
mique M-ALIS avec boîtier d’aide à la dési-
gnation d’objectif et IFF mode IV, ce système
fait de la section MISTRAL une unité de tir sol-
air capable d’intervenir rapidement et avec
efficacité quel que soit le cadre d’emploi, en
tous lieux, de jour comme de nuit, avec un
minimum de logistique.
Description du système.
Ce missile est servi par un chef de pièce et
un pointeur-tireur. Le poste de tir se compose
du trépied, du système de visée et du harnais
de transport. La munition de combat est livrée
en emballage logistique. Elle est utilisée en
emballage tactique lors du tir. D’une longueur
de 1,98 m, le MISTRAL se compose d’un mis-
sile de 19 kg, d’un tube de lancement de 5
kg, d’un ensemble pile refroidissement (EPR) de
1,5 kg, d’une charge militaire à billes de 3 kg
et d'un trépied de 22,5 kg. C'est un missile de
type « tire et oublie » d'un calibre de 90 mm.
Performances.
Sa portée de tir varie entre 600 et 5 000 m,
avec un plafond de cible limité à 3 000 m. La
vitesse maximale du missile est de Mach 2,5.
L'autodirecteur du missile est accroché avant
la mise à feu par le tireur sur la source chaude
constituée par la cible. Le MISTRAL se dirige
ensuite sur cet objet grâce à cet autodirec-
teur infrarouge refroidi à l'argon. MISTRAL

144
ARTILLERIE

ROLAND 2 EUROMISSILE

ROLAND 2 est le système permettant à l’artillerie d’effectuer la défense


d’ensemble ou d’accompagnement des unités. Servi par un équipage de
3 hommes, installé sur châssis AMX 30, il emporte 8 missiles en soute et 2
prêts au tir.
Caractéristiques.
Les missiles peuvent être lancés en moins de 10 s pour le premier tir, et en
moins de 6 s pour le deuxième. La probabilité d’atteindre la cible est le
80 % à 6 000 m (portée maximale) et jusqu’à 3 000 m d’altitude. Son temps
de rechargement est d’environ 10 s.
Capacité.
Une section ROLAND à deux engins assure la défense d’ensemble d’une
zone de 100 km2 et traite une patrouille de 4 avions ou 2 patrouilles agis-
sant à 20 s d’intervalle à Mach 1,5. Après avoir été détectée par le radar
de veille, la cible, lors du tir, est suivie par la lunette ou le radar permet-
tant au calculateur d’élaborer les ordres de guidage du missile.

SAMP/T
Le système d'armes sol-air moyenne portée version ter-
restre participera à la défense sol-air d'ensemble des
forces terrestres ou assurera la défense particulière de
points sensibles.
Description du système.
La section SAMP/T comporte une conduite de tir et un
sous-système de lancement se composant d'un module
d'engagement – cœur logiciel de la section exploité par
2 opérateurs qui contrôlent l'ensemble de la section –,
d'un module radar et d'identification (MRI), de 4
modules de lancement (MLT) portant chacun 8 muni-
tions ASTER 30, de modules de rechargement (MRT), d'un
poste de commandement de section (PCS) ainsi que
d'un radar ARABEL.
Capacités.
COBRA
Les modules de lancement tirent leurs 8 munitions en
COUNTER BATTERY RADAR
moins de 10 s. Les missiles ASTER 30 sont soumis au gui-
RADAR DE CONTREBATTERIE
dage inertiel pendant la première partie de la trajectoire,
COBRA est un radar de trajectographie permettant de localiser en temps réel avec rafraîchissement des informations à chaque tour
les batteries adverses jusqu’à une distance de 40 km. d’antenne par une liaison montante. Ils sont ensuite gui-
Il s’agit d’un programme tripartite (France, Allemagne, Royaume-Uni) des- dés vers la cible par un autodirecteur électromagnétique
tiné à : actif. Le missile ASTER 30 peut être tiré jusqu'à 80 km, à
– détecter et localiser les moyens de l’artillerie adverse ; plus de 5 200 km/h à une altitude de 20 km.
– contrôler et régler les tirs de notre artillerie ; Le système d'armes SAMP/T est destiné à remplacer le
– fournir, dans une moindre mesure, des informations sur les brouilleurs. système d'arme HAWK. Il dotera les unités en 2006.

145
GÉNIE

ENGIN DE FRANCHISSEMENT DE L'AVANT (EFA)


Engin amphibie à 4 roues motrices et directrices, capable
L’ENGIN BLINDÉ DU GÉNIE (EBG) de se transformer en quelques minutes en bac ambi-
drome, apte à faire franchir un char de classe 70, ou
L'engin blindé est destiné à donner aux groupes de combat des 2 chars de classe 50 ou 4 véhicules de classe 20.
sections blindées du génie la puissance, les moyens et la rapi- Les engins peuvent s'assembler les uns aux autres pour
dité d'intervention, ainsi que la protection qu'exigent les actions constituer des ponts ; un pont de 100 m composé de
de l'avant dans le combat moderne. 4 engins est bouclé en 15 mn.
Cet engin, dérivé de la famille AMX 30 est un porte-outils équipé
d'une pelle de terrassement. Il dispose :
– d'une arme automatique de 7,62 en tourelle, pour sa protec-
tion ;
– d'un bras de travail équipé d'une pince à grumes, d'une tarière
ou d’une tronçonneuse ;
– d'un treuil de capacité de 15 à 20 t ;
– d'un lanceur de charge de démolition ;
– d’un ensemble de tube lance-mines ;
– dans ses coffres, d’une tronçonneuse à disque et divers outils.
L'EBG, qui équipe les régiments du génie des brigades blindées
et mécanisées, permet aux sapeurs de disposer d'un matériel du
même pied que ceux qu'il doit appuyer.

PONT FLOTTANT MOTORISÉ (PFM)


Pont de type « poutre flottante » constitué de modules de 10 m
de longueur, dotés de 2 propulseurs de 75 ch, transportés sur une
semi-remorque permettant leur mise à l'eau, et leur reprise, à par-
tir d’une berge non préparée d'une hauteur maxi de 1,80 m. PONT AUTOMOTEUR D'ACCOMPAGNEMENT
Des rampes transportées par la même semi-remorque permettent
d'accéder au pont. Les semi-remorques sont tirées par le trac- Poids total en ordre de marche : 34,5 t. Vitesse maxi sur
teur TRM 10 000 ; un certain nombre de remorques sont motori- route : 60 km/h.
sées pour faciliter l'accès aux berges difficiles. Franchissement de gué de 1,50 m de profondeur. Pose
Classe du pont : 65 pour les engins chenillés sur pont de lon- des travures permettant le franchissement de coupures
gueur supérieure ou égale à 40 m et courant de vitesse infé- de 20 m, par des véhicules jusqu'à la classe 40. Peut
rieure ou égale à 2 m/s. s'immerger partiellement et permet ainsi la construction
Un pont de 100 m est construit en une heure environ. d'un pont de 38 m de long.

146
GÉNIE

LE MATÉRIEL POLYVALENT DU GÉNIE (MPG)


Engin dérivé d'une chargeuse moyenne sur pneumatique, destiné L'ENFOUISSEUR DE MINES
à équiper la plupart des compagnies (combat mécanisé, contre- Pour sa mission de contre-mobilité, le génie dispose d'un
mobilité, pont de l'avant, appui). engin automoteur tout-terrain destiné à enfouir automati-
Grâce à sa mobilité – 60 km/h – et sa puissance de travail, il quement et ponctuellement les mines de la famille HDP
est prévu pour effectuer des travaux d'aide au déploiement – (haut pouvoir de destruction) à des profondeurs et des dis-
mission ancienne qui est réactualisée par les nouveaux types de tances réglables à volonté.
crises et notamment : L'enfouissement des mines est réalisé avec une sécurité abso-
– l'ouverture d'itinéraires, hors du feu direct de l'ennemi ; lue et un camouflage de celles-ci remarquables.
– le maintien des communications ; L'engin porte 448 mines. Il est capable de les poser en moins
– l'aménagement des accès à une coupure. d'une heure en minant une zone de 2 500 m2.
Pour remplir ces missions, le MPG est équipé :
– d'un godet de 2 600 I de capacité, du type « 4 en 1 », c'est-
à-dire pouvant remplir les fonctions chargeuse, bouteur, benne-
preneuse, décapeuse ;
– d’un treuil hydraulique, placé à l'arrière de l'engin, de capa-
cité 6 à 8 t.

MOYEN D'AMÉLIORATION DE LA TRAFICABILITÉ DES SOLS


(MATS) MOYEN DE FORAGE RAPIDE DE DESTRUCTION (MFRD)
Le MATS, c'est essentiellement un tapis de sol, de 40 m de Cet engin a été conçu pour l'aménagement rapide, dans les
long, constitué d'hexagones en alliage d'aluminium assem- actions de contre-mobilité, de puits de mines en vue de la des-
blés en panneaux de 4,20 m de large et de 2,50 m de truction par explosifs des routes, voies ferrées, pistes d'envol et
long, se mettant en place en moins de 10 mn mécani- ouvrages d'art (culée de pont, remblais, tunnels).
quement à partir d'un camion TRM 10 000 roulant en Il est en dotation dans les compagnies d'appui ou de contre-
marche arrière. mobilité des régiments du génie.
Chaque camion dérouleur de tapis de sol est accompagné Cet engin dispose d'une mobilité tout-terrain. Il est apte à effec-
d'un autre camion porteur d'un deuxième tapis. tuer des forages de 6 m de profondeur d'un diamètre de 20
Ce matériel permet au pontonnier de terminer son ouvrage cm et de 00 à 900 d'incidence dans la plupart des sols naturels
pour faciliter le passage des véhicules et engins. ou artificiels.
Il peut permettre en cas de besoin de constituer des aires Le marteau pneumatique ou la tarière montée sur un mât de
de stockage, des aires de poser d'hélicoptères, ainsi que de forage permettent de forer à des vitesses variables selon la
remettre en condition des itinéraires endommagés ou de nature des matériaux rencontrés, généralement 6 m en moins
créer des routes d’accès et des déviations. de 30 mn.

147
GÉNIE

AMX 30 B 2 DT TN D9 DT
MODULE DE DÉMINAGE LOURD MODULE DE DÉMINAGE
Un module de déminage se compose : Équipements et caractéristiques opérationnelles.
– d’un VAB de télécommande et de contrôle qui permet de télé- Cabine blindée contre les éclats et les tirs de 7,62 mm.
commander jusqu’à 2 km de jour ; Charrue de déminage toute largeur ou rouleaux à galets.
– de trois chars démineurs télécommandables ; Générateur de champ magnétique qui traite les mines à influence
– de trois TRM 10 000 à plateaux déposables transporteurs d’outils magnétique.
de déminage. Système de balisage par jalons.
Équipements et caractéristiques opérationnelles. Élimine les mines AC posées ou enfouies jusqu’à 30 cm.
– charrues de déminage de chenilles, largeur traitée 2 × 1 m ; Vitesse de déminage : 3 km/h.
– espace central non traité : 1,40 m ;
– système de balisage par jalons : 1 jalon tous les 7,14 m ou
21 m ;
– générateur de champ magnétique ;
– adaptation de rouleaux à galets en lieu et place des charrues.
Le système élimine toutes les mines AC posées ou enfouies jusqu’à
une profondeur de 30 cm.
Le générateur de champ magnétique traite les mines AC à
influence magnétique.
La vitesse de déminage est de l’ordre de 5 km/h.
La largeur de la voie déminée par la charrue est de 3,4 m.
L’efficacité est fonction de la nature du terrain et des types de
mines rencontrées.

SOUVIM
SYSTÈME D’OUVERTURE D’ITINÉRAIRES MINÉS
Le système est composé de :
MADEZ – un véhicule détecteur de mines, à très faible pression au sol ;
MATÉRIEL AÉROTRANSPORTABLE DE DÉMINAGE DE ZONE – un véhicule tracteur de remorques lestées ;
– d’éléments de maintenance (essieux et pièces détachées) trans-
Le MADEZ est constitué de deux ensembles principaux : portés par un VAB et un TRM 10 000.
– un châssis semi-chenillé équipé d’un moteur diesel ;
– un système de déminage à fléaux. Équipements et caractéristiques opérationnelles.
Détecteur à induction placé dans les véhicules.
Caractéristiques technico-opérationnelles : Vitesse maximale de détection : 30 km/h.
– mise en œuvre par deux personnes ; Le système est prévu pour ouvrir jusqu’à 200 km d’itinéraire par
– masse en ordre de marche : 12 t ; jour. Les mines AC indétectables sont détruites par les remorques
– vitesse de progression, en fonction du déminage : 800 m/h ; lestées.
– largeur du couloir déminé : 3 m ; La neutralisation des mines détectées peut être assurée par le
– résultats variables selon le terrain et la menace des mines ; groupe embarqué dans le VAB.
– aérotransportable sur avion C 130 en deux fardeaux. La largeur de la voie déminée est de 3,08 m.

148
GÉNIE

EMAD
ENGIN MULTIFONCTION D’AIDE AU DÉPLOIEMENT
Engin de base multiservice :
– pelleteuse ;
– chargeuse ;
– élévateur.
Caractéristiques technico-opérationnelles.
Godet de 1 000 l ;
Élévateur : 2,2 t à une portée de 2,30 m à 3 m.
Bras : portée 6,50 m acceptant une charge de 2 t.
Son transport s’effectue sur une remorque dédiée.

MINAUTOR
DISPERSEUR DE MINES COURTE PORTÉE
Ensemble composé de : MODER
– un châssis porteur à roues tout-terrain ; MOYEN DE DÉFENSE RAPPROCHÉE
- une plate-forme de tir ;
– une cabine blindée ; Ce matériel remplace les mines antipersonnel dans certains
– un pupitre de travail. emplois.
Il se présente sous la forme d’une valise de 30 kg comprenant :
Caractéristiques technico-opérationnelles. – le poste de tir à trois munitions ;
Longueur : 7,60 m. – la ligne de tir de 150 m.
Largeur : 2,50 m. Les munitions sont du type :
Hauteur maxi : 2,90 m. – vulnérante ;
Masse totale : 14,23 t. – de semonce à effet sonore.
Dimensions maxi champ de mines avec un chargement : front, Dans un rayon de 50 m autour du point à protéger, il peut :
2 400 m ; profondeur, 250 m. – soit neutraliser le personnel par ses munitions létales ;
Vitesse d’exécution : 60 km/h. – soit dissuader le personnel par ses munitions de semonce.

149
ALAT

GAZELLE SA 341 GAZELLE SA 341 ou SA 342 L1


Hélicoptère de reconnaissance en service dans les régiments Hélicoptère d’appui-protection en service dans les régiments
d’hélicoptères de combat (RHC). d’hélicoptères de combat. Deux versions :
Poids maximum : 1 900 kg. • HAP GAZELLE canon 20 mm :
Vitesse : 240 km/h. – 240 coups ;
Autonomie : 3 h. – autonomie : 1 h 40 ;
Viseur gyrostabilisé grossissement × 10. – vitesse : 220 km/h ;
Utilisable pour les liaisons. – portée : 800 à 1 000 m ;
1 pilote et 4 passagers. – viseur adapté pour le combat air-air ;
• HAP GAZELLE missile MISTRAL :
– portée 4 à 6 km du type « tire et oublie » avec fusée
de proximité.

COUGAR
Successeur du SA 330, le COUGAR est un hélicoptère bimoteur de transport tactique et d’opérations spé-
ciales tout temps. Il conserve et renforce toutes les qualités d’aptitude au combat de son prédécesseur.
Le COUGAR incorpore les technologies les plus récentes en matière de motorisation, rotor, avionique inté-
grée, visualisation, navigation et pilotage automatique.
Mobilité.
Ses deux moteurs Turboméca, MAKila 1A1 développant 1 877 ch, lui permettent d’atteindre une vitesse
maximum en palier de 278 km/h et une vitesse de croisière de 262 km/h durant 3 h 20. Grâce à une
capacité de carburant interne de 1 497 litres, à laquelle peut se rajouter un réservoir auxiliaire de 500
litres, le COUGAR possède un rayon d’action de 618 km.
Capacités de transport.
Hélicoptère polyvalent, le COUGAR peut être équipé en plusieurs versions.
En configuration EVASAN : 6 blessés couchés, 4 blessés assis et 3 infirmiers.
En version cargo : 21 combattants ou charge de 4 500 kg sous élingue.

150
ALAT

TIGRE
Hélicoptère d’attaque bimoteur comportant un cockpit en tandem avec tireur à l’arrière, décliné en
trois versions, à partir d’un appareil de base commun :
• TIGRE/AP (appui-protection) équipé de 68 roquettes de 68 mm, 4 missiles MISTRAL et un canon de
30 mm.
• TIGRE/AC (antichar) équipé de 8 missiles antichars HOT 2 en deux paniers, 4 missiles MISTRAL.
• TIGRE/UHT version spécifique à l’Allemagne et quasiment identique à la version AC.
Performances opérationnelles :
– autonomie :
- HAP de 1 h 30 à 2 h 30 selon les armements,
- version convoyage 1 300 km,
- version HAC 2 h 30 ;
– vitesse de croisière de 263 à 286 km/h ;
– plafond : 4 000 m.

GAZELLE SA 342
PUMA SA 330
Hélicoptère antichar en service dans les régiments d’héli-
coptère de combat (RHC). Hélicoptère de manœuvre en service dans les régiments
Poids maximum : 2 t. d’hélicoptères de combat (RHC).
Armement : 4 missiles HOT. Bimoteur poids total 6,7 t.
Portée : 4 km. Vitesse : 260 km/h.
Viseur gyrostabilité grossissement × 10. Autonomie : 2 h 30.
À partir de 1994, possibilité de monter des viseurs VIVIANE Peut transporter 16 passagers ou 14 combattants équipés,
pour le tir de nuit du HOT. ou 11 blessés dont 6 couchés ou 1,5 t à l’élingue.
Vitesse : 240 km/h. Peut être équipé d’un canon de 20 mm en sabord (ver-
Autonomie en charge : 1 h 40. sion PIRATE).

151
TRANSMISSIONS

STAIR
STATION DE GUERRE ÉLECTRONIQUE
Système Tactique d’Acquisition et d’Identification Radars.

PR4G
Le système PR4G est destiné à assurer les liaisons internes
des grandes unités dans la gamme 30 à 88 MHz. Il est doté SYRACUSE
de modes de fonctionnement assurant une protection vis-
à-vis de la guerre électronique adverse et comporte des Station du programme militaire interarmées de télécommunications spa-
terminaux permettant la transmission de messages numé- tiales SYRACUSE. Ce système permet des communications entre autorités
riques. Le poste radio version véhicule a une puissance et éléments des forces armées agissant dans des zones couvertes par le
maximale de 40 W et une portée de 25 km. satellite, en téléphonie, télégraphie, transmissions de données et télécopie.

152
TRANSMISSIONS

STATION F4 HF NG CARTHAGE
Embarquée sur véhicule SOVAMAG TC 10, cette station peut établir une liaison HF sans trou
de propagation jusqu’à 1 000 km.
Aérotransportable en un seul fardeau, climatisé, portant une antenne demi-boucle et une
antenne fouet de 5 m, elle peut fonctionner en roulant comme à l’arrêt.

STATION CMAI DU RÉSEAU EXPÉRIMENTAL RITA VALORISÉ


La station Centre Multiservice d’Accès et d’Interface assurera les fonctions commutation et
installation dans le réseau RITA 2000.
Opérationnelle à l’horizon 2001, cette station est aérotransportable sans dépose du porteur
(ASDP), climatisée et dispose d’un filtre chimique. Elle dispose d’un GE de 13 kVA et peut
se brancher sur le secteur.

153
LOGISTIQUE

TRM 10 000 VTL ET VTL/R


Poids lourd destiné au transport de charges palettisées ou non, Poids lourd destiné au transport de charges palettisées ou non,
sur plateau déposable (PLM) ou en conteneur de 20 pieds. sur plateau déposable (PLM) ou en conteneur de 20 pieds.
Caractéristiques. Caractéristiques.
Moteur RVI (270 ch) à suralimentation refroidie. Moteur RVI (270 ch) à suralimentation refroidie.
Toutes roues motrices. Aptitude tous chemins, possibilité de blocage des différentiels
Masse à vide : 13,5 t. arrière.
PTRA : 48 t. Masse à vide : 11,6 t.
Rampe franchissable : 60 %. PTRA : 45 t.
Autonomie : 750 km. Vitesse théorique de manutention d’un plateau : ± 30 s.
Autonomie : 800 km.

MOTOCYCLETTE CAGIVA 350 T4 ENSEMBLE PORTE-BLINDÉ (EPB)


Motocyclette des agents de circulation routière. Transporte tous les chars de la famille AMX 30, à condition
Caractéristiques. qu’ils soient en état de monter par leurs propres moyens (pas
Moteur monocylindre 4 temps de 350 cm3 (32 ch). de treuil).
Refroidissement par air. Poids total vide : 20 t. Poids total en charge : 57 t.
Poids à vide ; 146 kg. Autonomie : 1 000 km.
Vitesse maximum : 140 km/h. Sera remplacé progressivement dans les années à venir.

Destiné à transporter tous les engins et


chars du champ de bataille, ce véhicule
est étudié pour le transport exceptionnel
des unités sur de longues distances.
D’une longueur de 27 m et d’une largeur
de 3,35 m, l’attelage complet pèse à
vide 37 t et peut atteindre un poids total
de 98 t.
Mobilité.
Poussé par un moteur diesel de type E9
suralimenté refroidi de 8 cylindres en V,
développant une puissance de 700 ch, le
VÉHICULE PORTE-CHAR LECLERC tracteur TRM 700-100 peut atteindre une
vitesse de pointe de 75 km/h sur route. Sa
boîte de vitesses automatique de type PS 226 à 6 rapports, couplée à une direction assistée hydraulique et un freinage ABR, lui
assure la parfaite mobilité de ses 16,8 t à vide. Sa cabine 5 places dispose de supports d’armes individuelles et de bouteilles de
décontamination. Son équipement en tension de 24 V lui permet, en option, l’utilisation d’un bi-treuil de halage.
Capacité de la remorque.
D’une masse à vide de 20 t, la remorque (LOHR) peut soutenir une charge de 60 t. Composée de 6 essieux dont 3 directeurs
à l’arrière, elle se manie aisément, d’autant qu’elle possède un système de freinage ABR.

154
LOGISTIQUE

CTM LARC 15
Chaland de débarquement, Transporteur de charges amphibie.
Caractéristiques : Caractéristiques.
Longueur : 24 m. Longueur : 13 m.
Largeur : 6,50 m (porte 4 m). Largeur : 4,50 m.
Tirant d'eau : 0,25 à 1,60 m. Tirant d'eau moyen : 0,40 m.
Vitesse : 8 nœuds (pour 100 t). Vitesse : 8 nœuds en mer, 18 km/h sur route.
Puissance : 2 × 215 ch. Puissance : 2 × 300 ch.
Capacité : 200 hommes ou 2 AMX 30 + 2 PL + 1 VLTT. Capacité : 50 hommes ou 14 t.

VÉHICULE AÉROMOBILE (VA) CHARIOT ÉLÉVATEUR LOURD


Le véhicule aéromobile est destiné à remplacer le fardier Motorisation identique à celle du VTL.
LOHR. Autonomie : 8 à 10 h.
Il existe en deux versions : Poids total en charge : 23 t, lève 16 t.
– version commandement armée ; Consommation : 20 a 25 l/h.
– version logistique. Décharge 12 plateaux de 10 t en 20 mn.
En une heure, il est possible de passer d'une version à l'autre.
Il est transportable sur plateau VTL et aérotransportable en
avion C 160 ou C 130. De plus, il est héliportable sous élingue
par PUMA ou COUGAR. Ses dimensions lui permettent d'être
transporté dans la soute de l'hélicoptère futur NH 90.

Le véhicule articulé chenillé VAC BV 206 S permet le transport


d'un groupe de combat d'infanterie (10 hommes, le pilote et le
chef d'engin) en tout terrain, y compris enneigé, et à l'abri de la
mitraille du champ de bataille.
L'ensemble est formé de deux modules articulés. Le premier qui
contient le groupe motopropulseur permet d'accueillir 4 per-
sonnes ; il est doté d'une mitrailleuse 12,7 mm en superstructure.
Le deuxième module permet d'accueillir 8 personnes.
Le train de roulement est composé de chenilles en caoutchouc.
Vitesse maximum : 55 km/h.
Vitesse en terrain varié : 35 km/h.
Franchissement de dévers jusqu'à 250, de pente à 300.
VÉHICULE ARTICULÉ CHENILLÉ TOUT TERRAIN (VAC)

155
LOGISTIQUE

DCL
Le dépanneur de char LECLERC (DCL) est dérivé du châssis LECLERC. Contrôlé par des automatismes
électroniques, il possède un système test intégré des ensembles spécifiques au dépannage.
Mobilité.
D'une masse totale en ordre de combat de 56 t, il se déplace à une vitesse maximale de 68 km/h
grâce à un moteur MTU 12 cylindres de 1 500 ch.
Capacités.
Le DCL est équipé d'un treuil principal, d'un treuil auxiliaire et d'une grue en rotation sur 2700. Celle-ci
permet de procéder au détourellage du char LECLERC ainsi qu'à l'échange du moteur. Le treuil prin-
cipal est pourvu d’un câble de 180 m, d’une force de 35 t. Le treuil auxiliaire possède un câble de
230 m, d’une force de 1,3 t. Enfin, le DCL est muni d’une pelle droite utilisée comme point fixe ou
pour l’aménagement du terrain. Disposant d’un système de protection NBC, le char de dépannage
DCL est en outre pourvu d’un système de protection incendie et d’une climatisation.

156
RENSEIGNEMENT

Le système HORIZON a pour objectif de fournir des informations sur


les flux adverses de véhicules ou d'hélicoptères évoluant à basse
altitude.
Le système.
Il comprend un hélicoptère COUGAR MK1 équipé HORIZON et une sta-
tion sol formée d'un module exploitation-préparation de missions et
d'un module de transmissions de données.
HORIZON est doté d'un poste opérateur de bord, d'un dispositif de
transmission de données et d'un radar Doppler MT1 longue portée,
radar de surveillance qui utilise une antenne tournante et dont la fonc-
tion est de détecter et de localiser les échos mobiles au sol et à
basse altitude, fournis sous forme de plots comprenant position et
vitesse radiale.
Il transmet au sol des données cryptées à 150 km.
Le COUGAR.
Il possède une autonomie de 3 h 20, peut atteindre une altitude de
4 000 m. Le COUGAR permet au système de se projeter facilement et
d'être utilisé en temps de paix, de crise ou de guerre.
HORIZON

Le CL 289 est un système de reconnaissance destiné à l'acquisition de renseignements d'ordre opératif et tactique.
Le système.
Le système, successeur du système CL 89 et résultat d'une coopération industrielle trilatérale entre le Canada, l'Allemagne et la France,
équipe la brigade de renseignement (BR).
Il est composé du missile
CL 289 et d'un système de
préparation et d'interprétation
des vols des engins de recon-
naissance (PIVER) développé
et produit uniquement en
France.
Le missile.
D'un poids de 240 kg, le mis-
sile peut atteindre une vitesse
de 720 km/h à une altitude
maximum de lancement de
2 700 m. Pénétrant à 150 km
au-delà des lignes adverses,
sur une trajectoire program-
mée d'un maximum de 400 km,
le CL 289 peut effectuer des
prises de vue optiques utiles
jusqu'à 900 m d'altitude et en
IR jusqu’à 600 m. Grâce à sa
caméra (jour) photographique
pouvant exécuter 200 km de
prises de vue et à un analy-
seur infrarouge (jour-nuit), le
missile a une précision de
localisation de 10 m après
corrélation entre carte et
photo. Encore récemment, lors
des frappes de l’OTAN au
Kosovo, il a montré la fiabilité
des renseignements qu’il pou-
CL 289 vait fournir.

157
RENSEIGNEMENT

CRÉCERELLE
CRÉCERELLE est un système d'aérodynes légers télécommandés, destiné à l'acquisition du ren-
seignement tactique dans le cadre des crises de faible ou de moyenne intensité.
Description du système.
Il se compose de 2 véhicules VLRA tout-terrain tractant chacun une remorque, de 6 véhicules
aériens (drones) et d'un centre de direction et d'exploitation (CDE) porté par un camion ACMAT
tout-terrain. Les VLRA possèdent un dispositif de lancement et de tir (DDLT) ainsi qu'un dispositif
de récupération et de reconditionnement (DRR). Le CDE comprend un poste de navigateur, un
poste de pilotage de mission et un poste d'exploitation des images en temps réel et en temps
différé grâce à 3 caméras : une TV vidéo-panoramique, une caméra-ligne opérant dans le visible
et un analyseur infrarouge (CYCLOPE 2000).
Capacités du drone.
D'un poids total au lancement de 145 kg, le drone peut atteindre une vitesse de 240 km/h à
une altitude de vol située entre 300 et 3 000 m. D'une envergure de 3,27 m et d'une longueur
de 2,47 m, il possède une autonomie de 3 h et est récupérable par parachute. Sa précision
de localisation est inférieure à 20 m et à une élongation maximale de 50 km pour la transmis-
sion en temps réel.

158
CHAPITRE 3

LA MARINE NATIONALE

BUT RECHERCHÉ Connaître sommairement les missions, l'organisation et les


ET DONNÉES ESSENTIELLES moyens de la Marine nationale.

RÉFÉRENCES Dossier d’information marine, septembre 1997.

CONSEILS L'étude de ce chapitre doit être concomitante avec la pro-


POUR ABORDER L’ÉTUDE jection du montage audiovisuel n° 76.5.09 :
« Français, voici votre armée ».

INTRODUCTION Par ses implantations outre-mer, départements ou territoires,


la France est riveraine de quatre grands océans ; ces posses-
sions lui donnent autorité sur des zones économiques maritimes
dont la superficie de 11 millions de km2 (3e rang mondial devant
les États-Unis et le Royaume-Uni) représente un intérêt straté-
gique majeur. De fait, la Marine occupe aujourd'hui une part
prépondérante dans notre système de défense tant au plan de
sa capacité de dissuasion nucléaire avec les sous-marins
nucléaires lanceurs d'engins (SNLE), que de sa capacité d'ac-
tion maritime avec ses bâtiments de surface (porte-avions,
porte-hélicoptères, sous-marins d'attaque...).
Au côté des autres armées, ces forces mobiles et modu-
lables s'appuyant entre elles, offrent des modes d'action gra-
dués qui traduisent en termes militaires la volonté politique de
la France.

MISSIONS Aboutissement d’une longue réflexion, engagée à la suite


des profondes mutations politiques et stratégiques survenues
depuis 1989, la réforme de notre appareil de défense vise à
restructurer les forces armées, et les forces maritimes en parti-
culier, selon un format plus compact mais en leur conférant une
mobilité, une disponibilité ainsi qu’une crédibilité accrues.
Les orientations de cette réforme s’inscrivent dans la conti-
nuité des analyses politiques et stratégiques du Livre blanc sur
la défense, publié en 1994, et dans le cadre de la maîtrise des
dépenses publiques.
Avec l'effondrement de l'Union soviétique et la dissolution du
pacte de Varsovie, s'est effacée la menace qui pesait sur notre
territoire et sur celui de nos alliés ; la France n'est plus mena-
cée à ses frontières de manière immédiate, identifiable et

159
durable. L'histoire récente montre cependant que la paix en
Europe demeure fragile. Par ailleurs, hors de l'Europe, à l'ordre
ancien figé en une rivalité Est-Ouest a succédé un bouillonne-
ment pouvant présenter des risques réels pour la paix dans le
monde et la sécurité des intérêts français.
L'analyse de cet environnement stratégique transformé mais
toujours dangereux a abouti à la prise en compte d'un besoin
de sécurité globale, qui nécessite, d'une part, de défendre nos
intérêts vitaux, d'autre part, d'agir le plus tôt possible, loin si
nécessaire, dans les zones de tension.

Ainsi, pour remplir les missions qui leur sont fixées, les armées
articulent désormais leurs actions autour de deux grandes fonc-
tions opérationnelles :
– la dissuasion, qui demeure l'élément fondamental de la
stratégie de défense de la France ;
– I'action, qui se décompose selon les trois fonctions sui-
vantes :
- la prévention, qui doit permettre d'éviter la réapparition
de menaces majeures ainsi que le développement de
situations de crise ou de conflit,
- la projection ensuite, car la crédibilité d'une stratégie de
prévention ne vaut que si elle est susceptible d'être pro-
longée par une capacité d'engagement militaire ; la
fonction de projection est donc désormais la fonction
prioritaire des forces classiques,
- enfin, la protection du territoire et de la population, qui
demeure un sujet de préoccupation permanent.
Ces grandes fonctions opérationnelles correspondent, sans
pour autant qu'il y ait coïncidence exacte, aux finalités majeures
de notre action maritime telles qu'elles se sont progressivement
dégagées au cours de ces dernières années : la mise en œuvre
sûre d'une force de dissuasion, le contrôle des espaces mari-
times fondé sur la vigilance et l'action à bas niveau, la dispo-
sition d'une capacité d'action ponctuelle puissante dominant
l'ensemble des domaines de lutte.
L'évolution de la stratégie d'ensemble se traduit donc par
une certaine pérennité des missions de la marine.
Pour cette dernière, la prise en compte des nouvelles orien-
tations de la défense réside moins dans l'élaboration de nou-
veaux modes d'action que dans la modification de la part rela-
tive de chacun des trois volets de sa stratégie navale, d'une
part en maintenant la composante de dissuasion à un seuil de
suffisance réévalué et, d'autre part, en privilégiant l'action à par-
tir de la mer.

160
La marine doit assumer sa part dans cette nouvelle straté-
gie rééquilibrée, au sein d'un ensemble interarmées destiné à
s'ouvrir vers le large, dans un cadre le plus souvent interallié et
de surcroît prioritairement européen.

DISSUADER.
La stratégie de dissuasion demeure ne varietur une priorité
nationale. En dépit de la disparition du rapport de forces bipo-
laire fondateur de la dissuasion, le rôle des armes nucléaires
demeure inchangé. Élément cardinal d'une stratégie qui reste
défensive, elles continueront à faire peser le risque de dom-
mages inacceptables sur tout agresseur qui menacerait nos inté-
rêts vitaux.
Dans ce domaine, la marine voit son rôle majeur confirmé
du fait qu'elle conserve, à travers la force océanique stratégique
(FOST), la responsabilité de la mise en œuvre de la composante
essentielle de l'outil de dissuasion. Toutefois, cette mission de dis-
suasion va s'exercer avec un volume de forces plus restreint,
correspondant à la réévaluation du seuil de suffisance.

Sous-marin nucléaire lanceur d’engins Le Triomphant

La FOST doit désormais être en mesure de déployer deux


sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) en patrouille à la
mer en permanence ; ce nouvel objectif impose de disposer de
trois bâtiments dans le cycle opérationnel.
En conséquence, le format de la FOST a été ramené à
quatre SNLE (trois dans le cycle opérationnel et un en entretien
majeur). Ce format a été rallié au début de l'année 1997, après
l'admission au service actif du Triomphant. À terme, la marine
disposera de quatre SNLE de nouvelle génération.
Une part importante des moyens aéronavals, frégates, avi-
sos, chasseurs de mines, sous-marins d'attaque et avions de
patrouille maritime continuera à assurer le soutien direct et indi-
rect qui conditionne la sécurité et par voie de conséquence la
crédibilité de nos SNLE.
La mission de dissuasion continue également à s'exercer par
la mise en œuvre des armes nucléaires aéroportées, actuelle-
ment l'ASMP (missile air-sol moyenne portée) auquel succédera
une version sensiblement améliorée de cette arme.

161
LA PRÉVENTION AGIR.
Un contrôle
des espaces maritimes Si les forces conventionnelles participent toujours à la cré-
fondé sur l’action dibilité de la posture défensive, elles ont retrouvé une vocation
à niveau approprié autonome.
Prévention et projection sont confirmées comme les deux
grandes fonctions dévolues aux forces aéronavales dans le
cadre d'une politique de sécurité plus dynamique, laquelle s'ex-
prime aujourd'hui, pour une large part, dans la logique d'une
Europe de la défense qui ambitionne de prendre une place
majeure au sein d'une Alliance atlantique rénovée.

Les intérêts français dans le monde

La France, puissance continentale et maritime, disposant de


nombreux intérêts dans le monde et tenue par des engage-
ments internationaux, a la volonté de participer, dans la mesure
de ses possibilités, au maintien de la stabilité dans le monde.
Elle veut avoir les moyens d'exercer une vigilance permanente :
– en Atlantique-Nord, point de convergence de ses appro-
visionnements ;
– en Méditerranée, nœud de communications maritimes, et
lien entre l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient ;
– d'une manière générale partout où elle a des intérêts, tout
particulièrement dans les départements et territoires d'outre-
mer et dans les zones économiques exclusives, où les
droits d'exploitation reconnus à l'État doivent être protégés.
C'est à ce double impératif d'affirmation de sa souveraineté
et d'exercice de ses responsabilités dans la prévention et la maî-
trise des crises que répond le prépositionnement de forces aéro-
navales dans les zones précitées. Ce prépositionnement revêt
deux formes :
– dans les DOM/TOM existe un prépositionnement perma-
nent de forces de souveraineté, chargées principalement
de faire valoir les droits de l'État dans les zones écono-
miques exclusives. Complément des forces de haute mer,
ces forces sont composées d'unités peu sophistiquées,
pour l'essentiel des frégates de surveillance, des bâtiments
de transport légers et des patrouilleurs. Elles y ont égale-
ment des activités liées à nos accords de coopération
avec des nations amies ou alliées et remplissent des mis-
sions humanitaires ou de soutien aux autres armées ;

162
Frégate de surveillance Germinal

– dans les zones de crise potentielle, un prépositionnement


dit « dynamique » de moyens aéromaritimes, modulable en
volume et en qualité, manifeste l'intention de la France
de contribuer au contrôle de la crise, en se réservant
l'éventualité d'une montée en puissance pouvant aller jus-
qu'à la posture extrême que représente le déploiement
de forces de projection et, notamment, d'un groupe aéro-
naval.

LA PROJECTION La fonction de projection constitue la priorité accordée aux


La disposition forces classiques. La marine doit être prête à agir en associa-
d’une capacité d’action tion ou en complément des forces des autres armées et, si
ponctuelle puissante nécessaire, dans un cadre multinational.
dominant l’ensemble
des moyens de lutte La capacité de projection repose sur l'existence ainsi que
sur la permanence du groupe aéronaval et du groupe amphi-
bie, qui constituent le volet aéromaritime de nos capacités inter-
armées de projection de puissance et de projection des forces.
Libres de se déplacer sans entrave dans les eaux interna-
tionales, ces forces maritimes, dont l'engagement peut être
modulé par le pouvoir politique, constituent un instrument privi-
légié de gestion et de prévention des crises. Leur posture peut
varier de la simple présence jusqu'à la démonstration de force
avec des actions de rétorsion ou d'inhibition où les armes
modernes de précision tirées à distance de sécurité réduisent
les risques encourus. Elles permettent aussi de déployer des
forces à terre.
Les acteurs essentiels de ces forces sont :
– le porte-avions et son groupe aérien, dont la souplesse
d'emploi permet une large gamme d'opérations contre la
terre ou d'autres forces navales ;
– les transports de chalands de débarquement, porteurs
d'hélicoptères et de divers chalands, qui sont indispen-
sables pour la mise à terre des premiers éléments d'une
force terrestre ;
– les bâtiments de surface (frégates de lutte anti-sous-marins
et antiaérienne) et les avions de patrouille maritime des-
tinés à assurer la sécurité des unités précédentes ;

163
– les sous-marins d'attaque, en particulier ceux à propulsion
nucléaire (SNA), qui demeurent les outils privilégiés de la
maîtrise des mers, en permettant le contrôle de la
menace représentée par la présence de forces navales
adverses ;
– les chasseurs de mines, qui sont indispensables pour ouvrir
ou maintenir l'accès à un port et assurer la liberté de la
navigation maritime dans les eaux internationales.

Transport de chalands de débarquement Foudre

LA PROTECTION La marine a depuis toujours des responsabilités dans ce


Des missions domaine tant en raison de sa mission au service de l'État que
de service public de l'importance de ses moyens, notamment hauturiers. Les mis-
au titre de la solidarité sions de service public représentent environ 15 % de l'activité de
nationale et multinationale la marine.
Elle est directement responsable de certaines de ces mis-
sions comme l'hydrographie générale et l'information nautique
ainsi que la lutte contre les pollutions maritimes accidentelles.
Par ailleurs, elle participe aux missions de service public rele-
vant de la responsabilité de ministères civils. Dans ce cadre, une
décision du Comité interministériel de la mer du 15 novembre
1979 lui prescrit de fournir des moyens lourds, hauturiers et à
capacité tout temps.
Ces missions sont notamment :
– le sauvetage en mer ;
– les différentes polices en mer : navigation, pêche, pollu-
tion, police douanière et fiscale ;
– le maintien de l'ordre public.
À l'échelon local, les préfets maritimes sont dépositaires de
l'autorité de l'État et, à ce titre, sont responsables de la coor-
dination des actions des différentes administrations agissant en
mer. Ils sont chargés de l'exécution des missions d'intérêt géné-
ral en mer.

164
Remorqueur de haute mer Centaure

Parallèlement à toutes ces activités de service public, les


forces aéromaritimes déployées dans le monde participent, de
plus en plus fréquemment, à des actions d'aide humanitaire au
profit de populations étrangères.

LES MOYENS
La loi de programmation 1997-2002 répond à trois objectifs :
réduire le format des armées, les professionnaliser et restructurer
l'industrie de défense.
Le format de la marine doit donc être diminué d'environ
20 %. À terme, la marine disposera d'environ 80 bâtiments de
combat ; ce format conserve une cohérence suffisante et s'ins-
crit, de surcroît, dans la perspective d'une coopération euro-
péenne accrue.
Le format de la force océanique stratégique a été fixé à
quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (trois dans le
cycle opérationnel et un en entretien). Le groupe aéronaval sera
composé de deux porte-avions, sous réserve que les conditions
économiques le permettent, dont le Charles-de-Gaulle, et met-
tra en œuvre à terme un groupe aérien composé de Rafale
polyvalents et d'avions de guet aérien Hawkeye.
En outre, le modèle de marine comprend essentiellement
des sous-marins nucléaires d'attaque (6), des moyens amphibies,
des frégates antiaériennes et anti-sous-marins (12), des frégates
de second rang (14), une force de guerre des mines, ainsi que
des avions de patrouille maritime.
L'ensemble de ces moyens participera aux fonctions opéra-
tionnelles décrites précédemment. Il sera soutenu par des
moyens logistiques adaptés (pétroliers ou bâtiments de soutien
logistique).
La loi de programmation, qui traduit également les décisions
relatives à l'abandon de la conscription et à la professionnali-
sation accrue des armées, se fixe comme objectif principal de
faire évoluer les effectifs des militaires professionnels, des civils et
des volontaires pour aboutir à ceux fixés par les nouveaux
modèles d'armées.

165
Le passage à une marine professionnalisée représente un
changement fondamental.
La professionnalisation s'applique en priorité aux forces mari-
times de projection. Dans un deuxième temps, la marine s'atta-
chera à professionnaliser le reste de ses forces et de son envi-
ronnement, en remplaçant les appelés par des engagés, du
personnel civil, des contrats courts marine et des volontaires.
En 2002, la marine devrait compter environ 45 000 militaires
et 11 500 civils, ce qui représente une déflation de ses effectifs
de plus de 11 000 personnels, soit de l'ordre de 16,5 %, par rap-
port à la situation de 1997.
Réduite dans son format, la marine continue de se moder-
niser. Ses grands programmes sont maintenus, même si le second
porte-avions, qui demeure inscrit dans la planification, n'a pu
figurer dans la loi de programmation 1997-2002.
Pour pouvoir fournir à la marine, en temps utile et à meilleur
coût, les navires et les systèmes d'armes dont elle a besoin,
mais aussi faire face à un environnement marqué par les
contraintes budgétaires et l'accroissement de la concurrence
internationale, la direction des constructions navales (DCN) a
entrepris en septembre 1995 une réflexion d'ensemble visant à
dégager les voies et les moyens de garantir son avenir. Les
grandes orientations du groupe de travail créé à cet effet ont
été approuvées par le ministre de la Défense. Une nouvelle
organisation de la direction générale de l'armement a été mise
en place le 1er janvier 1997. La DCN est partie prenante de ce
nouveau dispositif, et elle s'adapte également aux nouvelles exi-
gences de la défense française.

L’ORGANISATION Le commandement des unités de la marine s'exerce à tra-


DU COMMANDEMENT vers deux chaînes distinctes : le commandement organique et
DES FORCES le commandement opérationnel.

LE COMMANDEMENT La chaîne de commandement organique, à la tête de


ORGANIQUE laquelle est placé le chef d'état-major de la marine, est char-
gée de la préparation des forces maritimes à leurs missions.
Profondément réorganisée ces dernières années, cette structure
comporte principalement sept grandes forces organiques. C'est
la combinaison d'éléments pris dans l'un ou l'autre de ces « grou-
pements organiques de forces » qui permet de conduire effica-
cement l'action ordonnée.
Ces sept grandes forces organiques sont :
• La force sous-marine, composée des sous-marins nucléaires
stratégiques basés à l'Île-Longue et des sous-marins d'attaque
conventionnels ou à propulsion nucléaire, répartis entre Brest et
Toulon.
• La force d'action navale (FAN), basée à Toulon. Elle est des-
tinée à fournir les moyens nécessaires aux opérations de maîtrise
de l'espace aéromaritime et de projection de forces appliquées
tout particulièrement à la gestion des crises. La FAN rassemble,
autour d'un porte-avions, des bâtiments à capacité amphibie et
une grande partie des forces d'escorte et de soutien.
• Le groupe d'action sous-marine (GASM), basé à Brest. Il
a vocation à fournir les moyens nécessaires aux opérations aéro-
navales de haut niveau en lutte sous la mer, en particulier au
profit de la sûreté de la FOST ainsi que les éléments de l'escorte

166
anti-sous-marins d'une force navale déployée, quelle que soit la
zone, si la menace sous-marine le justifie.
• La force de guerre des mines (FGM), basée à Brest,
Toulon et Cherbourg, qui regroupe les bâtiments de guerre des
mines et les groupes de plongeurs démineurs.
• L'aviation embarquée, composée des avions et des héli-
coptères embarqués.
• L'aviation de patrouille maritime, déployée principalement
sur les bases de Lann-Bihoué et Nîmes-Garons, qui regroupe les
avions de patrouille maritime Atlantique 2, les avions de sur-
veillance maritime et les avions de servitude et d'instruction.
• Les fusiliers marins et les commandos, destinés à partici-
per à la protection des installations sensibles de la marine, aux
opérations maritimes ainsi qu'aux opérations spéciales.
La marine dispose également du commandement de la
Gendarmerie maritime, formation spécialisée de la Gendar-
merie, qui relève du chef d'état-major de la marine pour sa
mise en œuvre.

ALFOST ALFAN ALGASM ALMINES ALAE ALPATMAR COFUSCO COMGENDMAR


ALSOUMATT

14 bâtiments 21 bâtiments 14 bâtiments 21 bâtiments 149 aéronefs 26 aéronefs 7 patrouilleurs


5 000 personnes 6 500 personnes 2 300 personnes 1 100 personnes 2 000 personnes 1 500 personnes 2 900 personnes 1 250 personnes

LE COMMANDEMENT L'autre chaîne de commandement est celle du commande-


OPÉRATIONNEL ment opérationnel, placée sous l'autorité du chef d'état-major des
armées (CEMA), qui a la responsabilité de l'emploi des forces.
Le chef d'état-major des armées dispose à cet effet d'un
centre opérationnel interarmées (COIA), d'un état-major interar-
mées de planification opérationnelle (EMIA), du commandement
des opérations spéciales (COS), de la direction du renseigne-
ment militaire (DRM) et, si nécessaire, d'un commandement de
théâtre (COMTHEATRE).
Les mers et océans sont répartis en zones maritimes récem-
ment réorganisées pour tenir compte de la dimension interar-
mées des opérations de prévention et de gestion des crises. Ces

167
zones sont : Manche/mer du Nord, Atlantique, Antilles, Guyane,
océan Indien, zone Sud de l'océan Indien, océan Pacifique,
Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, mer Méditerranée.
Les commandants des zones maritimes Manche/mer du
Nord, Atlantique, océan Indien, océan Pacifique et mer
Méditerranée sont placés sous l'autorité directe du chef d'état-
major des armées et exercent pour son compte, dans les condi-
tions normales, le commandement et le contrôle opérationnels
des forces maritimes qui y opèrent.
Les commandants des zones maritimes Antilles, Guyane,
zone sud de l'océan Indien, Polynésie française et Nouvelle-
Calédonie sont les adjoints « Mer » du commandant supérieur
interarmées. Ils exercent pour son compte, dans les conditions
normales, le contrôle opérationnel de toutes les forces maritimes
qui y opèrent.

168
LE PERSONNEL Les effectifs de la marine s'élèveront en 2002 à :
– 44 880 militaires soit :
- 4 961 officiers,
- 30 136 officiers mariniers,
- 9 772 quartiers-maîtres et matelots, dont 1 775 volontaires ;
– 11 424 civils (hors personnel de la direction des construc-
tions navales, lequel relève de la DGA).
Le personnel est affecté pour 85 % dans les unités opéra-
tionnelles ou leur soutien direct (bâtiments de surface, sous-
marins, aéronautique navale, fusiliers marins, stations de trans-
mission). La part des effectifs en écoles (9 %) répond au besoin
de formation poussée que réclament les équipements modernes
et très diversifiés en service dans les unités.
En 1997, la marine comptait 141 officiers féminins de la
marine, dont 126 sont des officiers des armes. Les 3 008 femmes
des équipages de la flotte et des marins des ports qui repré-
sentaient 7,7 % des effectifs militaires non-officiers de la marine
sont réparties dans 34 spécialités. La décision prise en 1992 d'ou-
vrir les postes embarqués aux femmes de tous grades permet
d'augmenter progressivement le volume de ces effectifs, ainsi
que de leur proposer des carrières plus diversifiées.
La réduction de format prévue par la nouvelle loi de pro-
grammation militaire et la professionnalisation accrue apportent
des modifications importantes dans le domaine du personnel.

L'ÉVOLUTION Fin 2002, la marine aura vu son effectif global diminuer d'en-
DES EFFECTIFS viron 13 400 personnes par rapport à celui de 1996.
Ainsi que l'illustre le tableau ci-après, les effectifs des mili-
taires de la marine, de carrière ou sous contrat, devraient res-
ter relativement stables. Le nombre d'officiers va s'accroître, ce
qui permettra notamment d'améliorer le taux d'encadrement qui
est actuellement le plus faible parmi les grandes marines occi-
dentales. La déflation des postes d'officiers mariniers est du
même ordre de grandeur que celle observée sur la période
1982-1992 ; elle représente une diminution de 1 % par an. Le
nombre des quartiers-maîtres et matelots ne connaîtra pas

169
d'évolution sensible. En revanche, les effectifs du personnel civil
connaîtront une forte augmentation.
Enfin, compte tenu des orientations prises par le président
de la République, la marine devrait accueillir à terme 1 775
volontaires pour un service militaire de douze mois.

LES COMPOSANTES LA FORCE OCÉANIQUE STRATÉGIQUE (FOST)

La FOST est la composante principale de la force nucléaire


stratégique.
Garantissant en permanence la possibilité d'exécuter une
frappe en second, les SNLE permettent de dissuader toute
agression contre nos intérêts vitaux. L'ordre d'engagement leur
serait donné directement par le président de la République.
À la mer, le SNLE est une base stratégique entièrement auto-
nome qui reste non localisée tout au long de sa patrouille.
Chaque sous-marin est équipé de 16 missiles, dotés chacun de
six têtes nucléaires. La FOST se voit ainsi confier la majeure par-
tie des armes nucléaires stratégiques françaises.
L'entrée dans le cycle opérationnel en 1997 du SNLE de nou-
velle génération Le Triomphant concrétise le renouvellement et l'ave-
nir de la FOST. Ce bâtiment possède des capacités de discrétion
acoustique accrues. Il emporte le missile M-45, équipé de la tête
nucléaire TN-75, validée lors de la dernière campagne d'essais.
À partir de 2010 devrait être mis en service un missile nou-
veau, le M-51, version dérivée du projet de missile M-5, d'un coût
sensiblement moindre, mais disposant de capacités nettement
supérieures à celles du M-45.

Sous-marin nucléaire lanceur d’engins Le Triomphant

LES SOUS-MARINS D'ATTAQUE

Les sous-marins d'attaque, qu'ils soient à propulsion nucléaire


ou classique, sont investis de deux missions essentielles.
Leur rôle premier et la participation à la stratégie de la dis-
suasion nucléaire française. En effet, autonome et discret, le
sous-marin d'attaque peut assurer la sécurité des sous-marins
lanceurs d'engins en permettant une maîtrise de l'espace d'évo-
lution de ce dernier.

170
Les sous-marins d'attaque trouvent également un rôle dans
les stratégies actives de la défense française (prévention, pro-
jection, protection). Les mêmes qualités qui le rendent utile à la
dissuasion permettent d'en faire un complément appréciable
des forces de surface, près des côtes ou en haute mer.
Les six sous-marins d'attaque à propulsion nucléaire (SNA) ont
été modernisés. Actuellement au standard Améthyste, leurs capa-
cités militaires ont été considérablement accrues dans les domaines
de la détection sous-marine, des transmissions et de la discrétion.
Les sous-marins à propulsion classique (SMD) encore en ser-
vice seront désarmés au cours des prochaines années.

Sous-marin nucléaire d’attaque Rubis

LA FORCE D'ACTION NAVALE

Créée en 1992, la force d’action navale a pour mission prin-


cipale de préparer et de mettre en œuvre les moyens navals
et aéronavals de projection de puissance ou de forces, et de
maîtrise des espaces aéromaritimes. Ces moyens sont tenus à la
disposition du commandement opérationnel et constituent une
large gamme allant de la frégate, qui peut être déployée seule
en zone de crise pour une mission de présence, aux groupes
aéronaval et amphibie pouvant intervenir de façon dissuasive
ou offensive dans un conflit régional. Ces deux groupes, aux-
quels participent d'autres forces organiques comme l'aéronau-
tique navale ou des éléments de l'armée de terre, sont les fers
de lance de toute force maritime.
Afin d'assurer cette mission, la force d'action navale ras-
semble à Toulon la plupart des bâtiments de combat dotés
d'une capacité de projection de puissance et de forces, et qui
représentent plus de la moitié du tonnage de la flotte de sur-
face. Bien qu'elle soit basée à Toulon, la force d'action navale
n'est cependant pas dédiée à la seule Méditerranée et à voca-
tion à intervenir sur toutes les mers.

171
Les unités composant la force d'action navale se répartis-
sent en quatre grandes catégories :
– le porte-avions, autour duquel s'articule le groupe aéro-
naval ;
– les bâtiments de transport de débarquement, éléments
principaux du groupe amphibie ;
– les bâtiments d'accompagnement destinés à permettre le
déploiement des groupes en assurant la maîtrise des
espaces maritimes où ils évoluent ;
– les bâtiments de ravitaillement qui rendent possible la per-
manence à la mer de toute force navale.
La force d'action navale est placée sous le commandement
d'un amiral qui, dans ses fonctions organiques, dépend directe-
ment du chef d'état-major de la marine. L'amiral dispose d'un
état-major de quelque 300 personnes, dont 70 officiers. Il peut
fournir à tout moment deux états-majors de commandement
tactique à la mer, spécialisés dans la conduite des forces aéro-
navales, lors de déploiements opérationnels. Principale compo-
sante maritime des forces projetables de notre pays, la force
d'action navale participe aussi à la dissuasion par sa capacité
d'emport de l'arme nucléaire (missile ASMP sur Super Étendard).

LE GROUPE AÉRONAVAL

Organisé en fonction de la mission prévue, le groupe aéro-


naval est constitué d'un porte-avions et de son groupe aérien,
et de bâtiments d’accompagnement et de soutien.
Le groupe aérien du porte-avions peut comporter jusqu'à 40
aéronefs de l'aéronautique navale ou de l'aviation légère de
l'armée de terre. Sa composition est élaborée en fonction de
la mission du groupe et de l'environnement tactique dans lequel
il va évoluer.
Le groupe aéronaval reçoit généralement le soutien direct
d'avions de patrouille maritime à long rayon d'action basés à
terre, et/ou d'un sous-marin d'attaque à propulsion nucléaire
chargé de renforcer sa protection contre d'éventuels sous-marins
ou bâtiments de surface adverses si cette menace est importante.

Le porte-avions Foch de conserve avec le porte-avions Dwight D. Eisenhower

172
Ses atouts principaux pour la conduite d'une opération
sont :
– l'absence de contraintes diplomatiques liées à son
déploiement dans les eaux internationales ;
– la mobilité, qui se traduit par une capacité de déplace-
ment de 1 000 km/jour ;
– la puissance aérienne nécessaire à toute action de force,
puissance qu'il peut apporter – et maintenir – au voisinage
des zones sensibles ou en crise ;
– une portée offensive de plus de 500 km autour du porte-
avions contre des objectifs terrestres et maritimes.
Associant ainsi le bénéfice de la puissance aérienne à ses
qualités propres de souplesse d'emploi et de mobilité, le groupe
aéronaval est pour l'autorité politique un outil puissant et souple
capable de dissuader ou d'intervenir là où elle le souhaite, aussi
longtemps qu'elle le souhaite.

LE GROUPE AMPHIBIE

Nécessaires à l'action terrestre qui peut prolonger ou justifier


une action aéronavale, les principaux moyens amphibies sont
également regroupés au sein de la force d'action navale.
Agissant dans le cadre d'opérations interarmées, ils transportent
le plus souvent des éléments de l'armée de terre qu'ils mettent
à pied d'œuvre en profitant d'installations portuaires existantes,
en zone contrôlées par les armées amies, ou en opération de
débarquement comportant héliportages et « plageages », sur
des rivages non aménagés ou faiblement défendus.
Un groupe amphibie comprend :
– un ou plusieurs transports de chalands de débarquement
(TCD), qui ont une capacité importante de transport de
troupes, d'hélicoptères et, comme leur nom l'indique, de
chalands disposés dans une vaste cuve intérieure immer-
geable appelée « radier » ;

173
– un ou plusieurs bâtiments de transport léger (BATRAL)
capables de « plager » directement pour débarquer des
éléments terrestres mécanisés ;
– des hélicoptères de transport de l'aéronautique navale
(Super Frelon) ou de l'armée de terre (Puma ou Cougar) qui
participent au débarquement d'hommes et de matériel ;

Puma à bord du transport de chalands de débarquement Foudre

– des unités de l'armée de terre chargées de l'action sur le


terrain ;
– normalement, des commandos de la marine chargés de
la préparation terrestre du débarquement, et spécialistes
des actions ponctuelles à terre menées à partir de la mer ;
– des bâtiments d'accompagnement et de ravitaillement
(qu'il peut partager avec le groupe aéronaval).

LES BÂTIMENTS D'ACCOMPAGNEMENT

Les bâtiments d'accompagnement de la force d'action


navale sont des frégates conçues et entraînées pour protéger
un bâtiment précieux contre une menace de surface et, selon
le cas, une menace sous-marine ou aérienne. Plus largement,

174
leur rôle consiste en la maîtrise des espaces où se déplace le
groupe. Ces grands bâtiments de surface ont de fortes capa-
cités offensives dans leur domaine de lutte et, par ailleurs, des
moyens d'autodéfense importants qui leur confèrent un carac-
tère polyvalent.
La plupart de ces frégates sont équipées de missiles mer-
mer à vol rasant, très performants en lutte antinavires, et d'un
hélicoptère embarqué, qui est devenu indispensable aussi bien
dans le domaine de la lutte anti-sous-marins que dans celui de
la tenue de situation de surface. Cet aéronef, prolongement
orientable et discret des moyens de détection optique, radar et
sonar de la frégate, permet à cette dernière de porter des
attaques en restant hors de portée de l'ennemi.

Frégate antiaérienne Cassard

Les frégates de lutte antiaérienne, au nombre de quatre au


sein de la force d'action navale, sont dotées de puissants radars
tridimensionnels et de missiles surface-air. Elles assurent la
défense de zone d'une force navale contre tout aéronef. Les
cinq frégates de lutte anti-sous-marins, avec leurs sonars remor-
qués actifs, et passifs pour deux d'entre elles, ainsi que leurs tor-
pilles portées par hélicoptère, sont aptes à contrer les différents
types de sous-marins qui pourraient menacer le groupe. Elles
participent à la projection de puissance au sein d'un groupe
aéronaval ou amphibie et aux missions de présence ou de
contrôle. Ces dernières tâches constituent également la mission
première des trois frégates furtives de type « La Fayette », inté-
grées à la force d'action navale depuis 1997.

LES BÂTIMENTS DE RAVITAILLEMENT

Les bâtiments de ravitaillement sont les garants de la per-


manence des forces navales dans leur zone de déploiement,
quel que soit l'éloignement de leurs bases.
La force d'action navale comprend trois bâtiments de
cette catégorie qui sont intégrés aux groupes maritimes, avec
pour fonction de recompléter leurs bâtiments en combustibles,
munitions, vivres et rechanges, selon les besoins, tout au long
de la mission.

175
Les ravitaillements s'effectuent à la mer, avec une périodi-
cité de trois à cinq jours, au moyen de manches ou de pont
de câbles passés entre le ravitailleur et le ravitaillé ou, pour les
denrées solides seulement, à l'aide d'hélicoptère.

Le pétrolier ravitailleur, ou le bâtiment de commandement


ravitailleur, possède des réserves qui lui permettent d'approvi-
sionner un groupe aéronaval pendant deux semaines environ.
Selon l'éloignement entre le port de soutien le plus proche et
la zone de déploiement, deux à trois ravitailleurs se relayant suf-
fisent au maintien en place de la force navale avec, pour
seules limites, l'usure du matériel et la fatigue du personnel.

Bâtiment-atelier polyvalent Jules Verne

LE GROUPE D'ACTION SOUS-MARINE

Le groupe d'action sous-marine (GASM) est composé de


bâtiments de surface de haute mer destinés à mener des opé-
rations de maîtrise de l'espace maritime en apportant une com-
pétence spécifique en lutte sous la mer.
Il rassemble à Brest 5 frégates spécialisées dans la lutte anti-
sous-marins (ASM) et 10 avisos, plus orientés vers la lutte sous la
mer par petits fonds.
Les frégates ASM sont des bâtiments de 150 m de long envi-
ron, armées par un équipage de 250 à 300 personnes.
Propulsées par des turbines à vapeur, ou à gaz pour les plus
récentes, elles peuvent atteindre des vitesses de l'ordre de
30 nœuds (55 km/h). Bâtiments de combat spécifiquement
conçus pour la lutte ASM, elles disposent de systèmes d'armes

176
Frégate anti-sous-marine Latouche-Tréville

et détection perfectionnés, et embarquent deux hélicoptères de


type « Lynx », également capables d'emporter des moyens de
détection et des armes.
La détection des sous-marins est assurée principalement par
des sonars de coque et des sonars remorqués portés par les bâti-
ments. Les moyens mis en œuvre depuis l'hélicoptère viennent
apporter un complément à cette décision, en assurant notam-
ment la localisation précise du sous-marin. La détection se fait
soit sur un mode actif, le sonar émettant des ondes dans l'eau
et recueillant la partie de ces ondes réfléchie par les sous-marins,
soit en mode passif, en écoutant les bruits dans l'eau et en iden-
tifiant ceux qui sont créés par les équipements des sous-marins.
La destruction des sous-marins détectés peut s'effectuer soit
par des torpilles lancées directement depuis les frégates, soit par
des torpilles plus légères portées par hélicoptère.

177
Les frégates ASM disposent en outre de capacités significa-
tives de lutte antinavires, notamment par la mise en œuvre de
missiles Exocet et d'une capacité d'autodéfense performante à
base d'artillerie de 100 mm, de missiles antiaériens Crotale et
Mistral et de lance-leurres.
Les avisos A-69, bâtiments de plus faible tonnage, ont des
moyens qui complètent ceux des frégates. Leurs équipements
et leurs armes sont plus spécialement adaptés à la lutte contre
les sous-marins dans les marines secondaires, et le développe-
ment au cours de ces dernières années des actions menées
de la mer vers la terre donne toute leur importance à
ces unités.
Les avisos possèdent également une bonne capacité de
lutte antinavire en mettant en œuvre des missiles mer-mer
Exocet et assurent leur autodéfense aérienne grâce à une
artillerie de 100 mm et des lance-leurres.
Les bâtiments du GASM ont pour vocation particulière d'in-
tervenir dans le théâtre Atlantique. Ils assurent notamment la
sûreté des SNLE lors de leur départ en patrouille, leur retour vers
le port base, ainsi que pendant les périodes d'entraînement
et d'essais.
Ils sont également en mesure de renforcer, si nécessaire, la
composante ASM des forces aéronavales déployées. À ce titre,
ils sont susceptibles d'intervenir en toute zone, au sein d'une
force nationale, interalliée ou internationale.

L'AVIATION EMBARQUÉE

L'aviation embarquée se compose de 12 flottilles de combat


(avions et hélicoptères embarqués), de 3 escadrilles d'entraî-
nement et de soutien spécifique, d'une escadrille de récep-
tion, de convoyage et d'expérimentation, d'une école de
chasse embarquée et du centre de formation de l'aviation
embarquée.
Les formations de l'aviation embarquée ont pour mission de
participer à des opérations de projection de puissance, de pro-
jection de force et de maîtrise de l'espace aéromaritime.
Embarquées sur les bâtiments des forces navales, elles peuvent
intervenir en toute zone dans le cadre national ou interallié.
Les avions embarqués constituent l'ossature du groupe
aérien du porte-avions pour assurer les missions suivantes :
– l'assaut contre des objectifs navals et terrestres et la mise
en œuvre de l'ASMP (missile nucléaire air-sol moyenne por-
tée) [Super-Étendard modernisé] ;
– la reconnaissance tactique terrestre ou maritime (Étendard
IV PM) ;
– l'interception et l'escorte des missions d'assaut ;
– la sûreté de la force aéronavale (Alizé).
Les formations qui mettent en œuvre les hélicoptères embar-
qués fournissent :
– des détachements permanents sur les bâtiments porteurs
d'hélicoptère, dont ils constituent un élément important du
système d'armes ; les frégates de lutte anti-sous-marins type
« Tourville » ou « Georges Leygues » embarquent des Lynx,

178
Super-Étendard à l’appontage

les frégates type « Cassard » ou « La Fayette » embarquent


des Panther, tout comme les frégates de surveillance de
type « Floréal », pour lesquelles ces hélicoptères rempla-
cent progressivement les Alouette. La Jeanne d’Arc
embarque des Alouette ;
– des éléments de groupe aérien embarqué sur les porte-
avions ou les transports de chalands de débarquement
(TCD) : Alouette, Dauphin et Super-Frelon.
Par ailleurs, des hélicoptères peuvent être embarqués sur
des bâtiments déployés pour une mission particulière.
En outre, quatre détachements permanents d'hélicoptères
Dauphin de « service public » sont répartis le long de nos côtes
(Le Touquet, Cherbourg, La Rochelle, Hyères, ou Ajaccio pen-
dant la saison estivale).
Le parc d'aéronefs est appelé dans les prochaines années
à se renouveler en profondeur avec la mise en service du
Rafale, aéronef de supériorité aérienne et d'assaut, du Hawkeye,
avion de guet aérien et du NH 90, hélicoptère de combat, de
lutte anti-sous-marins et antinavires.

Panther

179
L'AVIATION DE PATROUILLE MARITIME

L'aviation de patrouille maritime se compose de 3 flottilles


de combat équipées d'Atlantique 2, de 2 escadrilles de sur-
veillance maritime équipées de Gardian, de 2 escadrilles de
soutien, de 2 escadrilles pour le soutien de l'école du personnel
volant et de l'école d'initiation au pilotage, de 2 centres d'en-
traînement et d'instruction et d'un centre d'analyse et d'instruc-
tion de l'aviation de patrouille maritime.
Basés à terre mais instruments aériens de combat sur mer,
les avions de patrouille maritime Atlantique 2 ont pour missions
principales le renseignement en haute mer et la recherche de
bâtiments et de sous-marins adverses qu'ils peuvent attaquer
et détruire.
Leur endurance, leur rayon d'action, et leur capacité de
détection en font des outils indispensables pour donner aux
commandants de zone maritime la maîtrise de la mer de leur
zone de responsabilité.
Leurs missions s'exercent en priorité au profit des sous-marins
nucléaires lanceurs d'engins. À ce titre, ils exercent dans nos
approches métropolitaines une présence permanente et dissua-
sive à l'encontre des bâtiments de surface et des sous-marins
étrangers.
L'Atlantique 2 emporte des torpilles contre les sous-marins et
des missiles de la famille « Exocet » contre les navires de surface.
Il peut être déployé outre-mer. Ses capacités de détection
et d'identification sont aussi employées dans des opérations de
maintien de la paix au profit de l’ONU.
Enfin, I'Atlantique 2 est particulièrement efficace pour la
recherche en mer et les opérations de lutte contre la pollution.
De fait, sa participation aux missions de service public est éga-
lement essentielle.

Atlantique 2

180
LA FORCE DE GUERRE DES MINES

Les missions principales de la force de guerre des mines


(FGM) sont le minage et la lutte contre les mines.
La force de guerre des mines doit prioritairement, et en per-
manence, assurer la sécurité de l'accès des SNLE à leur base
de Brest. Elle doit également maintenir ouvert l'accès simultané
à l'un des ports de la façade Atlantique-Manche, à Toulon et
à Marseille-Fos. La force de guerre des mines peut enfin être
appelée à intervenir en toute autre zone dans un cadre natio-
nal interallié ou international.
La force de guerre des mines est composée :
– de 13 chasseurs de mines : ces bâtiments sont équipés
de tout le matériel nécessaire à l'identification d'engins
posés sur le fond et à leur neutralisation éventuelle ;
– de 3 groupes de plongeurs démineurs (GPD), intervenant
en zone peu profonde. Ils sont embarqués à bord de
3 bâtiments base de plongeurs démineurs (BBPD) ;
– de 3 bâtiments remorqueurs de sonar (BRS) pour la sur-
veillance des abords de Brest ;
– d'un bâtiment de soutien mobile, le Loire, disposant d'ins-
tallations de commandement tactique ;
– d'un bâtiment d'expérimentation guerre des mines (BEGM).
La force de guerre des mines utilise des équipements qui
comptent parmi les meilleurs du monde. Depuis le début des
années 70, outre sa mission permanente de sûreté des chenaux
de Brest, elle a effectué de nombreuses missions en mer Rouge,
dans le golfe de Suez, le golfe d'Oman, au large du Koweït et
dans le nord du golfe Arabo-Persique.

Chasseur de mines tripartite Croix du Sud en opération de déminage

181
LES FUSILIERS MARINS ET LES COMMANDOS

Les fusiliers marins et les commandos sont des unités desti-


nées à :
– participer à des opérations à terre à partir de la mer ;
– renforcer la protection des éléments des forces navales ;
– participer à des opérations spéciales sous les ordres du
commandant des opérations spéciales (COS) ;
– assurer la protection des installations sensibles de la marine
sur le territoire métropolitain et outre-mer.
Regroupant au total près de 2 900 hommes, ils comportent
14 groupements ou compagnies de fusiliers marins remplissant
des missions de protection et 5 commandos (4 d'assaut et un
de nageurs de combat) chargés tout particulièrement des
actions de vive force en mer ou à terre.

Commandos en opérations

Héritiers des unités de la France libre créées pendant la


Seconde Guerre mondiale en Grande-Bretagne, les commandos
se sont illustrés dans de nombreuses actions ces dernières
années.
Leurs missions spécifiques comportent :
– les reconnaissances tactiques préalables aux opérations
militaires ;
– la protection ou l'évacuation de ressortissants ;
– les actions de destruction ou de sabotage.
Leurs domaines d'action les amènent à opérer sous l'eau,
sur la mer, dans les airs et à terre et à maîtriser les matériels les
plus modernes comme des systèmes de communication par
satellite ou des embarcations très rapides allant jusqu'à
40 nœuds.

182
LA GENDARMERIE MARITIME

Forte d'environ 1 200 hommes et d'une trentaine d'unités


navigantes, la gendarmerie maritime est mise pour emploi
auprès du chef d'état-major de la marine.
Elle est spécialement chargée de la police générale dans
les lieux et établissements relevant du commandement de la
marine et participe à leur protection.
Elle assure, en liaison avec les autres formations de la gen-
darmerie nationale et tout autre organisme compétent, l'exé-
cution des arrêtés et décisions des préfets maritimes.

Vedette de gendarmerie

Outre ses missions de défense nationale, la gendarmerie


maritime exerce sur le littoral, dans les eaux territoriales et dans
la zone économique exclusive des missions de police générale
en mer.
La vocation des unités en mer est donc de rechercher et
constater les infractions aux lois, décrets et règlements. Ces uni-
tés, outre leurs prérogatives de police judiciaire en mer, de
police administrative et de police militaire, jouent un rôle impor-
tant dans le domaine de la police des eaux et des rades, la
police de la navigation de plaisance et la police des pêches.
Enfin, elles participent à la protection du trafic maritime, au
sauvetage et à l'assistance des personnes et des biens en danger.
Dans ces domaines, la gendarmerie maritime exerce son
action au profit des préfets maritimes, délégués de tous les
ministres sur la mer et coordinateurs des actions de l'État en mer,
des procureurs de la République territorialement compétents et
des administrateurs des affaires maritimes.

183
CHAPITRE 4

L’ARMÉE DE L’AIR

BUT RECHERCHÉ Connaître sommairement les missions, l'organisation et les


ET DONNÉES ESSENTIELLES moyens de l'armée de l'air.

80 000 hommes, près de 1 000 aéronefs, 41 bases aériennes,


tels sont actuellement les volumes de l'armée de l'air.
Pour quelles fins cet investissement a-t-il été réalisé, à quoi
sert-il dans les armées comme dans la nation, comment cet
« outil militaire » est-il conçu et articulé, quels sont ses compo-
sants et les hommes qui le servent ? tel est ici notre propos.

1. LES MISSIONS L'analyse stratégique concernant l'évolution des rapports de


DE L'ARMÉE DE L'AIR forces internationaux et les grands choix politiques de la France,
a conduit à définir un nouvel équilibre des grandes fonctions
opérationnelles autour desquelles les forces armées devront
désormais articuler leur action : la dissuasion, la prévention, la
projection et la protection.
Le poids respectif de ces fonctions varie selon les types de
crises ou d'engagements auxquels nous sommes confrontés.
L'emploi des différentes armées et de la gendarmerie doit être
combiné en fonction de la situation et de la nature des crises.
La dissuasion reste l'élément fondamental de la stratégie de
défense de la France. Elle demeure la garantie contre toute
menace sur nos intérêts vitaux quelles qu'en soient l'origine et
la forme. Pour tenir compte du nouvel environnement, notre
posture nucléaire est redéfinie.
La prévention doit permettre d'éviter la réapparition de
grandes menaces et l'apparition de crises. Elle repose sur le ren-
seignement, le prépositionnement de forces et la coopération.
Elle facilite en outre la préparation de l'avenir, l'adaptation per-
manente de nos forces aux évolutions prévisibles des conditions
de notre sécurité.
La projection de puissance est d'abord consacrée à la
défense de l'Europe, qui se jouera de plus en plus à distance
de nos frontières terrestres. Nous devons être en mesure d'y
contribuer conjointement avec nos alliés. La projection doit éga-
lement permettre d'engager nos forces dans la résolution de
crises, en des lieux qui seront souvent éloignés de notre terri-
toire, conformément à nos responsabilités.
La protection a pour but d'assurer, en toutes circonstances, la
sûreté du territoire en garantissant la maîtrise indispensable des

184
espaces terrestres, maritimes et aériens face à toutes les menaces,
même si elles ne sont pas strictement militaires. En l'absence de
menaces extérieures majeures et directes sur nos frontières, il s'agit
principalement aujourd'hui d'une mission de sécurité intérieure.

11. Dissuasion Dans le cadre de la dissuasion, l'armée de l'air met en


œuvre l'essentiel de la composante aéroportée qui apporte à
la force nucléaire stratégique ses qualités propres : souplesse,
démonstrativité et diversification des modes de pénétration.
La composante aéroportée mise en œuvre par l'armée de
l'air comprend les Mirage 2000 N armés du missile air-sol
moyenne portée (ASMP), et les C 135.
Les capacités de pénétration de l'avion et du missile, ainsi
que le ravitaillement en vol, permettent de faire peser une
menace sur tout point du territoire d'un adversaire potentiel.
En outre, l'armée de l'air est chargée :
– d'évaluer la menace aérienne dans notre espace natio-
nal et ses approches, grâce au système de détection de
la défense aérienne, et de diffuser l'alerte ;
– d'assurer la sûreté des forces nucléaires contre l'adversaire
aérien ;
– de participer à l'exploitation du renseignement et à
l'étude des objectifs.

12. Prévention L'armée de l'air y contribue fortement par sa participation


au recueil du renseignement d'origine spatiale et la mise en
œuvre, en métropole et outre-mer, de moyens aériens classiques
de combat et de transport ou de moyens spécialisés, à savoir
le système de détection et de commandement aéroporté
(SDCA), des systèmes d'écoute électromagnétique et des avions
de reconnaissance.
C'est dans le cadre de cette mission que sont maintenues
des plates-formes, à l'étranger ou dans nos départements et ter-
ritoires d'outre-mer. Des expériences récentes ont confirmé l'im-
portance de la maîtrise de telles bases pour toutes les opéra-
tions dans lesquelles sont engagées les armées françaises.

13. Projection Cette mission, qui dimensionne en grande partie les capaci-
tés de l'armée de l'air, concerne l'ensemble de ses composantes.
La projection de forces est articulée principalement autour
d'une capacité de transport tactique et logistique qui permet,
en cas d'échec de la prévention, l'engagement de nos moyens
militaires, rapidement et quelle que soit la distance, afin de
défendre les intérêts français et étrangers, d'appliquer les accords
de défense et de participer aux opérations internationales.
Pour ce qui est de la projection de puissance, l'aviation de
combat tient une place essentielle à double titre :
– par son aptitude à intervenir sans délai, loin du territoire
national, grâce au ravitaillement en vol ;
– par sa capacité à effectuer des frappes ponctuelles et
significatives, susceptibles de faire basculer à notre avan-
tage des situations militaires, sans engagement de troupes
au sol. Sur les théâtres d'opérations, l'aviation de combat
doit également être capable d'acquérir et de conserver
la supériorité aérienne, d'effectuer des frappes straté-
giques dans la profondeur du dispositif ennemi, tout en
assurant la couverture et l'appui des autres armées.

185
186
14. Protection Cette mission nécessite de disposer des moyens capables
de maîtriser les espaces terrestres, maritimes et aériens face à
toutes les menaces, qu'elles ne soient pas strictement militaires,
comme le terrorisme ou le trafic de drogue, ou qu'elles soient
émergentes, comme la prolifération d'armes de destruction mas-
sive. La mission de l'armée de l'air dans ce domaine est fon-
damentale puisqu'elle consiste en tout temps à surveiller l'es-
pace aérien, y faire respecter la souveraineté nationale et
assurer la liberté d'action du gouvernement.
Par ailleurs, l'armée de l'air participe à de nombreuses mis-
sions d'intérêt public sur le plan national ou international, qui
visent :
– en temps normal, à effectuer des missions d'assistance et
de concours à la sécurité civile (recherche et sauvetage,
évacuations sanitaires, lutte contre les feux de forêts...) ;
– en temps de crise intérieure, à assurer un fonctionnement
minimum de certains services publics (circulation aérienne,
transports aériens de remplacement, météorologie...).

2. ORGANISATION GÉNÉRALE Sous l'autorité de son chef d'état-major, le commandement


DE L’ARMÉE DE L’AIR de l'armée de l'air s'exerce à trois niveaux principaux :
– l'administration centrale ;
– les commandements opérationnels et organiques ;
– les bases aériennes.

21. Niveaux d’organisation Au niveau supérieur, le chef d'état-major de l'armée de l'air


dispose des moyens de l'administration centrale :
– l'état-major, organisé en quatre subdivisions : plans-
finances, programmes-matériels, opérations-logistique et
relations internationales ;
– quatre directions responsables respectivement du person-
nel, du matériel, de l'infrastructure et du commissariat ;
– cinq inspections, chacune ayant un domaine privilégié,
respectivement en matière de technique, d'administration,
de réserves et mobilisation, de santé, ainsi que d'organi-
sation générale de l'armée de l'air.
Le deuxième niveau est composé :
– de deux commandements opérationnels : le commande-
ment des forces aériennes stratégiques (CFAS) et le
commandement de la défense aérienne et des opéra-
tions aériennes (CDAOA) ;
– de commandements organiques à vocation spécialisée
ou territoriale.
• Le commandement de la défense aérienne et des opé-
rations aériennes est, sous réserve des responsabilités particu-
lières du commandant des forces aériennes stratégiques, la
seule autorité de l'armée de l'air ayant des attributions perma-
nentes de commandement opérationnel. Outre ses missions
relatives à la défense aérienne, à la circulation aérienne mili-
taire et, le cas échéant, à la défense opérationnelle du terri-
toire, il est chargé :
– d'une part, de conduire les opérations aériennes classiques
menées au-dessus ou à partir du territoire métropolitain ;
– d'autre part, de fédérer la constitution et l'entraînement
des moyens nécessaires à la conduite des opérations
aériennes.

187
• Les commandements organiques à vocation spécialisée
sont :
– le CFAC (commandement de la force aérienne de
combat) ;
– le CFAP (commandement de la force aérienne de pro-
jection) ;
– le CASSIC (commandement air des systèmes de sur-
veillance d'information et de communications) ;
– le CEAA (commandement des écoles de l'armée de l'air) ;
– le CFCA (commandement des fusiliers commandos de
l'air).
Ils ne sont plus organisés pour opérer sur un théâtre prédé-
terminé avec des moyens de commandement et de transmis-
sion qui leur soient propres, mais structurés par « métier » pour
constituer les réservoirs de forces où sont puisés, en fonction des
besoins, les éléments nécessaires à l'exécution des opérations
décidées par le CEMA. Ils sont chargés :
– de la mise en condition opérationnelle des moyens qui
leur sont confiés ;
– du soutien spécifique de leurs éléments engagés dans les
opérations.
• Les commandements organiques à vocation territoriale
sont, à ce jour, au nombre de trois :
– la région aérienne Nord-Est ;
– la région aérienne Atlantique ;
– la région aérienne Méditerranée.
Le commandant de région aérienne est principalement res-
ponsable de l'aptitude des bases aériennes situées sur son ter-
ritoire à assurer leurs missions. En outre, il est chargé de la par-
ticipation de l'armée de l'air à la défense civile et à la défense
opérationnelle du territoire, de la préparation et de la mise en
œuvre de la mobilisation, des relations avec les autorités civiles,
de la discipline, de l'infrastructure, de l'action sociale, etc.
Au troisième niveau se trouve la base aérienne.
La base aérienne est le lieu de stationnement et de mise
en œuvre des forces et unités de l'armée de l'air (unités
aériennes, écoles, entrepôts, états-majors...). Elle représente
l'unité générique, dotée d'une administration propre, qui
regroupe la collectivité constituée par ces unités et par l'en-
semble des moyens qui assure leur soutien. Sa finalité est de
fournir aux unités stationnées, déployées ponctuellement ou pro-
jetées, les moyens nécessaires à leur entraînement et à la réa-
lisation de leurs missions. Elle constitue par ailleurs, par sa capa-
cité à en assurer le soutien commun, une structure d'accueil
naturelle d'unités relevant d'armées différentes ou interarmées.
Ainsi, la base aérienne est un véritable outil de combat.
Le commandant de la base aérienne est le responsable de
toutes les activités se déroulant sur sa base.
Les unités qui y sont implantées, subordonnées à l'un ou à
l'autre des commandements organiques et opérationnels préci-
tés, sont placées sous son autorité.
Depuis l'été 1998, une nouvelle organisation a été mise en
place sur toutes les bases aériennes de métropole (à l'exception
des bases d'Apt et de Contrexéville en cours de restructuration).

188
Pour l'exercice de son commandement, le commandant de
base dispose d'officiers spécialisés, assurant la synthèse pour cha-
cune des principales fonctions exercées sur la base :
– le commandant en second en tant qu'adjoint forces ;
– le chef du soutien opérationnel ;
– le chef du soutien technique ;
– le chef du soutien du personnel ;
– le chef du service médical.
Cette organisation, répondant aux mêmes principes sur toutes
les implantations air, facilite grandement le travail quotidien d'en-
traînement des unités qui doivent s'y déployer. En effet, elles
retrouvent ainsi systématiquement un environnement similaire.

22. Les commandements 221. Les forces aériennes stratégiques (FAS).


opérationnels
et organiques Les forces aériennes stratégiques regroupent, sous un com-
à vocation spécialisée mandement unique stationné à Taverny (CFAS), tous les moyens
nucléaires de l'armée de l'air qui constituent la composante
aéroportée. Le CFAS assure le soutien (gardiennage, stockage,
soutien logistique) de l'ensemble des missiles de la composante
aéroportée de dissuasion et est capable, dans le cadre des
plans de frappe ordonnés par le président de la République, de
les mettre en œuvre seul.
Les moyens aériens du CFAS comprennent près de 80 appa-
reils [Mirage 2000 N, avions de ravitaillement C 135-FR et C 160-H
Astarté (avion station relais de transmissions exceptionnelles)].
De plus, les Mirage IV P, qui ne sont plus utilisés que dans
le cadre de la mission de reconnaissance stratégique et pour
seulement quelques années avant leur fin de vie, sont encore
rattachés aux FAS pour des raisons de simplicité et d'économie.

222. Le commandement de la défense aérienne et des opé-


rations aériennes (CDAOA).
Le général commandant la défense aérienne et les opéra-
tions aériennes est, sous réserve des responsabilités particulières
du général commandant les forces aériennes stratégiques, la
seule autorité de l'armée de l'air ayant des attributions perma-
nentes de commandement opérationnel.
Pour l'exercice de ses attributions, le général CDAOA dis-
pose, à Taverny, d'un état-major, de la direction de la circula-
tion aérienne militaire (DIRCAM) et d'un centre de conduite des
opérations aériennes (CCOA).
Les missions qui lui sont confiées sont les suivantes :
– l'exécution de la manœuvre de défense aérienne qui a
pour objet, en permanence, de :
- surveiller l'espace, les approches aériennes du territoire
et de l'espace aérien national, déceler et évaluer la
menace,
- fournir aux autorités gouvernementales et militaires les
éléments de la situation aérienne et spatiale,
- faire respecter la souveraineté nationale dans l'espace
aérien français,
- s'opposer à l'utilisation de l'espace aérien national par
un agresseur éventuel,
- concourir à la diffusion de l'alerte aux populations en
cas de danger aérien ou spatial inopiné ;

189
– l'organisation et la réglementation de la circulation
aérienne militaire ;
– la coordination de l'activité des zones et espaces aériens
gérés par l'armée de l'air ;
– la haute direction des opérations de recherche et des
sauvetages d'aéronefs en détresse (SAR, search and
rescue) ;
– la conduite des opérations aériennes classiques menées
au-dessus et à partir du territoire métropolitain ;
– la participation à l'élaboration des plans pour les opéra-
tions aériennes sur tous les théâtres.

223. Le commandement de la force aérienne de combat


(CFAC).
C'est un commandement organique à vocation spécialisée
stationné à Metz qui regroupe l'ensemble des moyens aériens
offensifs et défensifs conventionnels de l'armée de l'air. Ses mis-
sions sont l'entraînement et la mise en condition des hommes
et des moyens pour assurer les missions suivantes :
– la recherche du renseignement (avec en particulier les
missions de reconnaissance) ;
– l'acquisition de la supériorité aérienne ;
– la destruction du potentiel adverse ;
– le soutien des opérations terrestres ou maritimes.
Le CFAC dispose, au 1er janvier 1998, de plus de 300 appa-
reils répartis sur 17 escadrons.
L'escadron de chasse est l'unité opérationnelle de base. Il
se compose généralement de 20 avions du même type, de 28
équipages, d'environ 120 mécaniciens et aide-spécialistes et de
quelques militaires du rang du contingent.

224. Le commandement de la force aérienne de projection


(CFAP).
Le commandant de la force aérienne de projection sta-
tionnée à Villacoublay est associé, en tant que de besoin, à
l'élaboration des plans d'opérations. Il édite les plans de trans-
port aérien correspondants et dresse le bilan des moyens néces-
saires à leur réalisation.
Il exerce le contrôle opérationnel des formations de trans-
port aérien qui ne sont pas placées sous l'autorité d'autres
commandements, et celui de tous les aéronefs de transport
opérant au profit de la défense dans le cadre d'une projection
de forces.
Il est chargé de la coordination et du suivi des opérations
de transit aérien effectuées en application des directives du
chef d'état-major des armées.
Le rôle de la force aérienne de projection est de participer
avec les autres commandements aériens, terrestres et navals,
aux missions incombant aux forces armées.
Le transport aérien militaire permet de projeter des forces,
d'assurer leur soutien et de participer à la manœuvre (notam-
ment pendant la phase décisive de montée en puissance d'une
opération de projection).

190
Ses missions sont de trois types :
– les missions tactiques d'aérolargage et d'aéroportage,
incluant des posés d'assaut sur des terrains non préparés ;
– les missions logistiques de transport de personnel et de fret
n'exigeant pas de procédures spécifiques ;
– certains types de ravitaillement en vol.
En outre, le CFAP assure des missions particulières telles que
la recherche et le sauvetage, les évacuations sanitaires, etc.

225. Le commandement air des systèmes de surveillance,


d'information et de communications (CASSIC).
Le CASSIC représente 170 unités, implantées sur 70 sites, sta-
tionnées en métropole et dans les départements et territoires
d'outre-mer, regroupant plus de 11 500 personnes, soit 15 % du
personnel de l'armée de l'air. Il dispose d'un état-major stationné
à Villacoublay.
Le CASSIC a pour rôle de fournir au CDAOA, sur le territoire
national et ses approches (mission permanente), et au comman-
dement opérationnel désigné, sur un théâtre extérieur, les forces
air de surveillance et de contrôle, de défense sol-air et d'appui
électronique nécessaires à l'exécution des opérations aériennes.
Il joue le rôle de « réservoir de forces » aux côtés des autres
commandements organiques de l'armée de l'air. De plus, sa mis-
sion d'appui électronique s'exerce en permanence au profit de
l'ensemble des commandements de l'armée de l'air.
Ses missions principales sont :
– la surveillance : détection, identification de tout mobile
évoluant dans l'espace ;
– le contrôle : contrôle de la circulation aérienne militaire
et coordination avec la circulation aérienne civile ;
– la défense sol-air : opposition aux attaques, intrusions et
agressions aériennes, par des moyens sol-air ;
– l'appui électronique aux forces aériennes ;
– la recherche et le sauvetage des aéronefs en détresse en
temps de paix (à compter du 1er septembre 1998).
Il dispose :
– de moyens de surveillance et de contrôle ;
– de moyens de défense sol-air ;
– de moyens de télécommunications ;
– d'un escadron d'observation par satellite ;
– d'un escadron de détection et de contrôle aéroporté
(EDCA) doté d'avions du SDCA.

226. Le commandement des écoles de l'armée de l'air


(CEAA).
Une bonne sélection des personnels poursuivie par une
solide formation initiale sont considérées comme étant des élé-
ments essentiels qui contribuent à l'efficacité de l'armée de l'air.
Avec 4 200 personnes, le commandement des écoles de
l'armée de l'air assure chaque année la formation de 13 000 sta-
giaires de toutes spécialités, dont environ 110 étrangers prove-
nant d'une vingtaine de pays.

191
Dans le cadre des directives du général chef d'état-major
de l'armée de l'air, le général commandant les écoles est
chargé :
– de participer au recrutement du personnel à instruire ;
– d'assurer, dans les délais et aux niveaux prescrits, l'instruc-
tion militaire et professionnelle des personnels admis dans
les écoles ;
– de contrôler auprès des utilisateurs que la qualité du per-
sonnel instruit correspond bien aux besoins ;
– de participer à la représentation air dans les organismes
militaires ou civils traitant des problèmes d'instruction ;
– de participer à la définition et à l'établissement des pro-
grammes d'expérimentation des matériels aériens intéres-
sant les écoles ;
– d'assurer la gestion des personnels et matériels du CEAA.
Le général commandant les écoles dispose :
– de moyens de commandement, constitués par l'état-major
et la direction technique implantés à Tours ;
– de moyens d'instruction : écoles et centres d'instruction ;
– de moyens de support spécialisés chargés d'entretenir les
matériels aériens : groupe d'entretien et de réparation des
matériels spécialisés (GERMAS) ;
– d'unités spécialisées comme le centre d'études et de
recherches psychologiques air (CERPAIR), le centre de
sélection de l'armée de l'air (CSAA), le centre pédago-
gique (CP), le centre de traitement des informations des
écoles (CTIE) et le centre d'élaboration des supports impri-
més et télévisés (CESIT).

227. Le commandement des fusiliers commandos de l'air


(CFCA).
Le commandement des fusiliers commandos de l'air (CFCA),
implanté à Dijon, est un commandement organique ayant pour
mission la préparation des unités chargées d'assurer :
– la protection-défense des points sensibles de l'armée de
l'air, sous la responsabilité des commandants de région
aérienne ;
– la projection, en tous lieux, de moyens offensifs ou de ren-
fort, au profit de détachements ou de points sensibles de
l'armée de l'air, dans un cadre national ou international ;
– l'expérimentation des nouvelles techniques de sécurité ;
– la participation aux missions RESCO et MASA ;
– la participation aux opérations spéciales (commandos
parachutistes de l'air : CPA 10 et 40) depuis 1992.
Il représente un ensemble de 6 500 personnes.
Pour remplir sa mission, il dispose des moyens spécifiques
suivants :
– 1 000 chiens de guerre dont certains sont spécialisés en
pistage, détection de drogue et d'explosifs ;
– matériels :
- armement individuel et collectif (FAMAS, PA MAS G1,
FR F2, AA 52),
- véhicules : VIB, OVERLAND, SOVAMAG,
- appareil de détection : radar de surveillance automa-
tique RB 12 B,
- ensemble de sauts (parachutage).

192
3. LES MOYENS

31. Les personnels Armée technique, l'armée de l'air ne pourrait accomplir ses
missions si elle n'était pas servie par un personnel de qualité dont
l'instruction est optimisée et dont elle tire le meilleur parti en le
spécialisant. En fait, tout le personnel de l'armée de l'air concourt
à la préparation d'une mission de combat exécutée par le per-
sonnel navigant qui représente seulement 5 % de l'effectif.
Pour réaliser sa mission, l'armée de l'air dispose de moyens
en personnel qui vont évoluer quantitativement à l'issue de la
phase transitoire de professionnalisation : conformément au
tableau suivant :

SITUATION SITUATION PRÉVUE


au 01-01-98 en 2002

Officiers 7 218 6 974

Sous-officiers 41 964 38 392

Militaires techniciens de l'air 9 036 16 758

Appelés 19 931

Volontaires 2 255

Effectifs militaires 78 149 64 349

Civils 5 299 6 731

32. Les moyens aériens Les moyens aériens mis en œuvre par l'armée de l'air visent
à satisfaire son besoin pour accomplir sa mission. Ils sont répar-
tis dans les forces selon des types de missions attribuées confor-
mément au tableau ci-dessous.

FORCE NUCLÉAIRE DESTRUCTION DESTRUCTION APPUI


POLICE DU CIEL
stratégique des raids adverses en profondeur et couverture
en temps de paix
(FNS) et sûreté de la FNS du dispositif adverse du corps de bataille

Mirage IV P ravitaillable en vol Mirage III E Mirage III E Mirage III E Mirage III E
à l’aide du C 135 FR
Mirage F1 Mirage F 1 Jaguar Mirage V
Mirage 2000 N
Mirage 2000 C Mirage F1
Jaguar

Reconnaissance du dispositif
Aérotransport Intervention Défense aérienne du territoire
aéroterrestre adverse

Mirage IV C 160 Transall AWACS E3F Mirage III E Plus tout appareil
susceptible de rece-
Mirage F1 C 130 Hercules Jaguar Mirage III B
voir un armement :
DC 8 C 130 Transall Mirage V F Alphajet, etc.
Mystère 20 et 50 C 130 Hercules Jaguar
Nord 262 Mirage F1
Casa 235
DHC4 Twin Otter
+ hélicoptères

193
FAS

Mirage IV P ravitaillé en vol par C 135

Le Mirage IV P est un avion de pénétration nucléaire stra-


tégique et de reconnaissance photo. Servi par un équipage de
2 hommes (1 pilote, 1 navigateur), il est armé d'un missile
nucléaire ASMP. Sur cette photographie, il est en cours de ravi-
taillement en vol par un C 135 (Boeing). Ce dernier peut trans-
porter 40 t de carburant à 2 500 km.

Mirage 2000 N

Avion de pénétration nucléaire (ultime avertissement), il


transporte un missile ASMP et 2 missiles air-air (équipage :
2 pilotes, ravitaillable en vol).

194
CFAC

Jaguar A

C'est un avion d'assaut conventionnel, de pénétration basse


altitude et de défense aérienne. Construit en coopération avec
la Grande-Bretagne, il est armé de 2 canons de 30 mm, d'une
AN 52 ou de bombes, de roquettes ou de missiles (l pilote).

Mirage F1 C

Armé de 2 canons de 30 mm et de missiles air-air (ou


bombes et roquettes), le Mirage F1 C est un avion de défense
aérienne et d'assaut conventionnel.

195
Mirage 2000 C

Avion de défense aérienne, il est armé de 2 canons de


30 mm et de missiles air-air.

CASSIC Moyens de détection

E 3 F

Fabriqué par Boeing (USA), c'est un avion de détection aéro-


portée. Son équipage est composé de 2 pilotes, 1 mécanicien
navigant, 1 navigateur, équipages des missions, soit 13 personnes.

196
Moyens de défense

Batterie sol-air Crotale

Missile SATCP

197
CFAP

Mystère 20

Transport rapide, moyen courrier, il transporte 6 à 10 passa-


gers, 2 pilotes et un stewart à 850 km/h à 11 000 m (Dassault).

Mystère 50

Remplissant les mêmes missions que le Mystère 20 mais à


900 km/h, il peut transporter 8 passagers à 5 500 km (Dassault).

198
CFAP

C 130 Hercules (Lockheed USA)

Avion de transport logistique et tactique, sa capacité est de


128 passagers ou 18 t (92 passagers ou 19,7 t) à 4 200 km
(5 t à 6 400 km).

C 160 Transall (F/RFA)

Avion de transport tactique, sa capacité est de 91 passa-


gers ou 81 parachutistes. Il peut transporter 16 t à 2 000 km ou
5,5 t à 5 500 km.

199
DC 8 72 CF Jet Trader (Mc Donnell-Douglas, USA)

Transport rapide long-courrier, il emporte 180 passagers ou


47 t de fret sur 5 000 km.

4. CONCLUSION L'armée de l'air s'appuie sur des structures opérationnelles


PERSPECTIVE D'AVENIR adaptées à l'exécution de ses quatre missions fondamentales que
sont la dissuasion, la prévention, la projection et la protection.
L'organisation pour l'emploi des forces aériennes classiques
conservera la distinction entre les responsabilités de comman-
dement opérationnel, relatives à la planification et à la
conduite des opérations, et les attributions de commandement
organique qui concernent la préparation et la mise en condi-
tion des forces.
Mais les orientations découlant des choix effectués par le
président de la République modifieront profondément la phy-
sionomie de l'armée de l'air dans les années futures.
Deux points majeurs sont à considérer : la professionnalisation
des armées et le respect de la loi de programmation militaire.
Quatre volets sont à souligner : le rôle de l'armée de l'air
en matière de dissuasion, l'évolution du format de l'aviation de
combat, le resserrement du dispositif et la déflation du personnel.

41. Modifications du rôle L'année 1996 a vu la fin de la mission opérationnelle des


de l'armée de l'air missiles SSBS. De même, le Mirage IV P a perdu toute mission à
dans le cadre vocation nucléaire, ne conservant que la mission de reconnais-
de la dissuasion sance stratégique pour quelques années.

42. Évolution du format Le format de l'aviation de combat est en diminution depuis


de l’aviation plusieurs années.
de combat
L'armée de l'air dispose à l'été 1998 de 380 avions de
combat. Cette évolution est cohérente avec le modèle air de
référence comprenant, à terme, 300 avions de combat
modernes et polyvalents de type Rafale.
Ainsi, l'armée de l'air procède à une modernisation de sa flotte
avec la montée en puissance du Mirage 2000 D et la livraison des
premiers exemplaires Mirage 2000-5F qui seront réalisés dans le
cadre du programme de rénovation de la flotte de défense
aérienne. Sa capacité d'attaque au sol, de jour comme de nuit,
par toutes conditions météorologiques reposera désormais essen-
tiellement, dans l'attente du Rafale, sur la flotte Mirage 2000 D.

200
Actuellement, l'armée de l'air envisage d'acquérir une flotte
de plus de 200 Rafale (monoplace et biplace) afin de réaliser,
d'une part des missions tactiques où seul le biplace permet la
répartition d'une charge de travail importante, et d'autre part,
des missions de défense aérienne qui s'accommodent d'un
monoplace, compte tenu de l'exigence de décisions et de
réactions instantanées.
La réduction du format de l'aviation de combat renforcera
l'importance des grands programmes d'armement que sont le mis-
sile air-air Mica et les missiles air-sol Apache, ou Scalp/EG, ces
armements sont indispensables à la cohérence de l'outil que l'ar-
mée de l'air entend se forger pour remplir les missions imparties.

43. Resserrement Parallèlement à la réduction du format de l'aviation de


du dispositif combat, l'armée de l'air a entrepris un resserrement de son dis-
positif, concrétisé par la fermeture de bases aériennes et la
concentration des organismes de soutien.
L'armée de l'air disposera à terme de 36 bases aériennes
dont 25 bases équipées d'une plate-forme aéronautique et,
parmi elles, 13 bases majeures où est stationné au moins un
escadron d'avions de chasse ou de transport.
Le resserrement du dispositif de l'armée de l'air ne signifie
pas la perte de capacités opérationnelles, mais l'amélioration
de sa productivité, tant sur le plan de l'activité opérationnelle
que sur celui du soutien. Il est désormais autorisé par l'éloigne-
ment de la menace qui a pesé pendant des décennies sur nos
forces aériennes stationnées en métropole.

44. Déflation Cet axe d'évolution concerne particulièrement la mise en


du personnel application de la professionnalisation des armées, avec l'évolu-
tion liée à la réforme du service national.
Elle doit se réaliser à l'issue d'une phase de transition de
cinq ans.

201
CHAPITRE 5

LA GENDARMERIE NATIONALE

BUT RECHERCHÉ Connaître les missions ainsi que l’organisation et les moyens
ET DONNÉES ESSENTIELLES de la gendarmerie nationale.

RÉFÉRENCES

CONSEILS
POUR ABORDER L’ÉTUDE

La gendarmerie, grand service public à vocation interminis-


térielle, est une des plus vieilles institutions françaises. Elle est l'hé-
ritière des maréchaussées de France, force militaire qui fut pen-
dant des siècles le seul corps exerçant dans notre pays des
fonctions de police.
La gendarmerie est une force instituée pour veiller à la
sûreté publique et pour assurer le maintien de l'ordre public et
l'exécution des lois. Par ailleurs, elle participe à la défense mili-
taire de la nation. Son action s'exerce sur l'ensemble du terri-
toire national ainsi qu'aux armées, au profit de tous les dépar-
tements ministériels, et plus spécialement de ceux de la défense,
de l'intérieur et de la justice.

La police judiciaire.
LES MISSIONS
Compétente sur l'ensemble du territoire national, aussi bien
dans les villes que dans les campagnes, la gendarmerie
consacre plus du tiers de son activité aux missions judiciaires.
L'action de la gendarmerie dans ce domaine comprend la
constatation des crimes, délits et contraventions, le rassemble-
ment des preuves et la recherche des auteurs d'infractions.
L'aptitude à la recherche du renseignement, les moyens
modernes de traitement informatisé des données, la formation
des personnels dans les matières juridiques et les techniques
d'enquête sont autant d'atouts qui confèrent à la gendarmerie
son efficacité en police judiciaire.
Dans les unités de gendarmerie départementale (brigades
territoriales et unités de recherches) les officiers de police judi-
ciaire et les agents de police judiciaire conduisent des
enquêtes dans des domaines tels que les trafics de stupéfiants,
les meurtres, les vols, les cambriolages, les affaires financières,
les escroqueries... Ils sont renforcés par des spécialistes des sec-
tions de recherches et de l'Institut de recherche criminelle de
la gendarmerie.

202
La police administrative.
Son objet essentiel est la sécurité publique. La gendarmerie
assume seule cette responsabilité sur 95 % du territoire, au pro-
fit de 50 % de la population. Cette activité recouvre un domaine
très vaste :
– renseignement ;
– police de la circulation routière ;
– police de l'air, des frontières et des ports ;
– police des étrangers ;
– police rurale ;
– police sanitaire ;
– police municipale ;
– service d'ordre ;
– protection civile ;
– secours...

La police administrative se caractérise par son aspect pré-


ventif. Elle est fondée sur une surveillance continue des zones.
L'objectif recherché par toutes les unités de gendarmerie dépar-
tementale qui reçoivent le renfort fréquent de la gendarmerie
mobile est de maintenir une présence rassurante sur toute l'éten-
due du territoire.

203
La défense militaire.
La gendarmerie occupe une place importante dans la
défense militaire du territoire national.
Dès le temps normal elle participe à la protection des points
sensibles présentant un intérêt vital pour la nation. Elle exerce
le contrôle gouvernemental de l'armement nucléaire et assure
l'escorte des convois d'armes militaires. Elle contribue à la pré-
paration de la montée en puissance des forces. Enfin, la gen-
darmerie accompagne les forces armées françaises stationnées
ou engagées à l'étranger (prévôtés) et participe, sous l'égide
des Nations unies, à des missions de paix.

En cas de crise ou de
conflit, la gendarmerie conti-
nue d'assurer ses missions habi-
tuelles. Son aptitude à l'action
décentralisée, sa présence à
proximité des organes vitaux,
ses moyens de communication
font de la gendarmerie un
acteur incontournable de la
défense opérationnelle du ter-
ritoire et de la circulation rou-
tière de défense.

La gendarmerie nationale est subordonnée au ministre de


ORGANISATION la Défense. Le ministre dispose de la Direction générale de la
gendarmerie nationale et de l'Inspection générale de la gen-
darmerie qui relèvent directement de son autorité.
Dépendent de la Direction générale de la gendarmerie
nationale :
• Le commandement des écoles de la gendarmerie.
• Les organes de commandement territoriaux, de qui relè-
vent les formations :
– de la gendarmerie départementale ;
– de la gendarmerie outre-mer ;
– de la gendarmerie mobile ;
– de la garde républicaine ;
– les organismes techniques ;
– les formations hors métropole ;

204
ARTICULATION DE LA GENDARMERIE

MINISTRE DIRECTION GÉNÉRALE


DE LA DE LA
DÉFENSE GENDARMERIE NATIONALE

RÉGION RÉGION
MILITAIRE DE GENDARMERIE (1)
DE DÉFENSE

GÉNÉRAL
ZONE commandant
la circons- CIRCONSCRIPTION
DE
cription DE GENDARMERIE
DÉFENSE militaire
de défense

LÉGION LÉGION
RÉGION DE GENDARMERIE DE GENDARMERIE
DÉPARTEMENTALE MOBILE

DÉLÉGUÉ
DÉPAR - GROUPEMENT GROUPEMENT
militaire
DE GENDARMERIE DE GENDARMERIE
TEMENT départe-
DÉPARTEMENTALE MOBILE
mental

ESCADRONS (2)
ARRON- Commandant COMPAGNIE
d’ARMES DE
DISSEMENT (éventuellement) GENDARMERIE
(1) Le commandant de
la circonscription de gen-
darmerie dont le siège
est implanté au chef-lieu
de région est comman-
Commandant BRIGADE dant de région de gen-
CANTON DE darmerie (Bordeaux, Lyon,
d’ARMES Metz).
(éventuellement) GENDARMERIE (2) Pas de correspon-
dance territoriale pour la
GM.

205
– les formations spécialisées dans leur emploi :
- la gendarmerie maritime,
- la gendarmerie de l'air,
- la gendarmerie des transports aériens,
- la gendarmerie de l'armement,
- la gendarmerie de la sécurité des armements nucléaires ;
– le groupement de sécurité et d'intervention de la gen-
darmerie nationale.

ORGANISATION Régions de gendarmerie.


TERRITORIALE Les trois régions de gendarmerie correspondent aux régions
militaires de défense.

Circonscriptions de gendarmerie
Les neuf circonscriptions correspondent sur le plan adminis-
tratif à la zone de défense et sur le plan militaire, à la cir-
conscription militaire de défense. Le général commandant la
circonscription de gendarmerie exerce le commandement opéra-
tionnel et organique de l'ensemble des unités de gendarmerie
départementale et mobile implantées dans sa circonscription. Il
est directement subordonné au directeur général de la gen-
darmerie. Il assure la coordination interdépartementale en
matière d'emploi des forces.
Les généraux commandant les circonscriptions de Metz,
Bordeaux et Lyon sont respectivement commandants des régions
de gendarmerie Nord-Est, Atlantique et Méditerranée.

Légions de gendarmerie départementale.


Subordonné au commandant de circonscription, le comman-
dant de légion de gendarmerie départementale est responsable
principalement de l'organisation des unités, de la gestion des
ressources humaines et du soutien de proximité au profit de
l'ensemble des unités territoriales implantées sur le territoire d'une
région administrative sur lesquelles il a autorité.

Légion de gendarmerie mobile.


Subordonné au commandant de circonscription, le comman-
dant de légion de gendarmerie mobile exerce le commande-
ment opérationnel et le commandement organique des grou-
pements de gendarmerie mobile implantés sur le territoire de

206
la circonscription. Le commandant de légion de gendarmerie
mobile a sous ses ordres plusieurs groupements de gendarme-
rie mobile.

Groupement de gendarmerie départementale.


On trouve un groupement par département. Le comman-
dant de groupement est en relation avec le préfet et le délé-
gué militaire départemental. Il a autorité sur les officiers comman-
dants les compagnies implantées dans son département.

Compagnie de gendarmerie départementale.


Le siège de la compagnie de gendarmerie se situe en prin-
cipe au chef-lieu d'arrondissement. La compagnie de gendar-
merie regroupe de quatre à dix-huit brigades.

Brigades territoriales.
Ce sont les plus petites cellules territoriales de la gendar-
merie, d'un effectif de trois à cinquante militaires, elles exercent
leur surveillance à l'échelon du canton.

LA GENDARMERIE La gendarmerie départementale remplit toutes les missions


DÉPARTEMENTALE dévolues à la gendarmerie (administratives, judiciaires, militaires).
Son organisation territoriale correspond au découpage adminis-
tratif de la France.

Elle comprend :

Des unités territoriales.


L'unité de base est la brigade.

Des unités spécialisées.


L'action des unités territoriales est complétée par celles de
diverses unités à vocation particulière :
• Les unités de recherches (brigades de recherches, brigades
départementales de renseignement judiciaire, sections de recher-
ches). Ces unités se consacrent exclusivement à la police judiciaire.

207
• Les pelotons de surveillance et d'intervention.
Implantés dans les zones les plus sensibles au plan de la
délinquance, ils sont rattachés à une compagnie de gendar-
merie départementale et sont chargés de renforcer rapidement
à tout moment les brigades, d'assurer des missions de sur-
veillance générale, de jour et de nuit en complément des ser-
vices effectués par les brigades.
• Les brigades de prévention de la délinquance juvénile.
La vocation de ces unités est avant tout préventive et dis-
suasive. Elles interviennent en priorité en zones périurbaines sen-
sibles où la gendarmerie a la charge exclusive de l'exécution
des missions de sécurité publique et privilégient le contact régu-
lier avec les mineurs en difficulté.
• Les unités de police de la route (pelotons motorisés et
unités d'autoroutes).
• Les unités de montagne
(pelotons de gendarmerie de
haute montagne et pelotons de
gendarmerie de montagne).
• Les unités nautiques partici-
pent à la surveillance du littoral et
des voies intérieures navigables.
Elles contrôlent le respect des
règles de la navigation et veillent également à la protection de
l'environnement.

• Les sections
aériennes équipées
d'hélicoptères
et d'avions légers.

LA GENDARMERIE C'est une force essentiellement destinée à assurer le main-


MOBILE tien de l'ordre public. En outre, la gendarmerie mobile complète
l'action de la gendarmerie départementale en intervenant à son
profit de manière permanente ou temporaire. Constituant une
réserve générale à la disposition du gouvernement, les unités de
gendarmerie mobile sont appelées à se déplacer sur le territoire
métropolitain, dans les départements et territoires d'outre-mer,
voire à l'étranger. Son articulation est la suivante.
L'escadron commandé par un capitaine, comprend trois
pelotons de marche et un peloton hors rang. Il existe trois types
d'escadrons : escadron porté, escadron mixte VBRG, escadrons
blindés (VBC 90, VBRG) du groupement blindé de gendarme-
rie mobile.

208
Le groupement commandé par un officier supérieur comprend
de quatre à six escadrons.

209
Le groupement de sécurité et d'intervention de la gendar-
merie nationale (GSIGN).
C'est une unité d'élite qui fait partie intégrante de la gen-
darmerie mobile. Il regroupe :
– le groupe d'intervention de la gendarmerie nationale
(GIGN) ;
– l'escadron parachutiste d'intervention de la gendarmerie
nationale (EPIGN) ;
– le détachement gendarmerie du groupe de sécurité de
la présidence de la République (GSPR).
Ce groupement intervient dans des opérations spécifiques :
– opérations de lutte contre le terrorisme et le grand ban-
ditisme (prise d’otages, mutineries, pirateries aériennes et
maritimes) ;
– opérations d’ordre public requérant des éléments d’inter-
vention hautement qualifiés ;
– opérations d’assistance et de secours urgentes ou impos-
sibles par voie aérienne ;
– opérations de protection des hautes personnalités.

LES FORMATIONS La garde républicaine.


SPÉCIALISÉES La garde républicaine a pour vocation première d'assurer
les missions de sécurité et des services d'honneur au profit des
instances gouvernementales et des hautes autorités de l'État.
Elle comprend deux régiments d’infanterie et un régiment
de cavalerie, et des formations spécialisées (orchestre, chœur
de l'armée française, musique, fanfare de cavalerie, escadron
motocycliste).

La gendarmerie maritime (budget marine nationale)


Elle assure au profit de la marine, l'ordre et la sécurité dans
les ports militaires, les arsenaux, les établissements et les bases.
Elle a compétence dans ces lieux pour l'exercice de la police
judiciaire. Elle participe à l'assistance et au secours maritime. Elle
arme des patrouilleurs, bâtiments de guerre que lui confie la
marine nationale et contribue dans les eaux territoriales et dans
la zone d'exclusivité économique à la surveillance maritime des
côtes françaises. Sa structure est adaptée à l'organisation terri-
toriale de la marine nationale.

210
La gendarmerie de l'air (budget de l'armée de l'air).
Elle assure, au profit de l'armée de l'air, l'ordre et la sécu-
rité dans ses bases et établissements. Elle a compétence dans
ces lieux pour l'exercice de la police judiciaire. Elle comprend
des groupements et des brigades dans les bases aériennes.

La gendarmerie des transports aériens.


Elle assure au profit du ministère chargé des Transports la
sûreté des aérodromes civils les plus importants, le respect de
la législation aéronautique et procède aux enquêtes judiciaires
en matière d'accidents d'aéronefs. Son organisation correspond
à l'organisation de l'aviation civile.

211
La gendarmerie de l'armement.
Elle assure la sécurité des établissements relevant de la
Délégation générale pour l'armement. Elle a compétence dans
ces mêmes lieux pour l'exercice de la police judiciaire. Elle
comprend des compagnies et des brigades.

Les formations hors métropole


Elles comprennent :
– les formations en service dans les départements et terri-
toires d'outre-mer ;
– les personnels mis à disposition des États indépendants au
titre de l'assistance technique ;
– les détachements prévôtaux ;
– la gendarmerie stationnée en Allemagne.

212
CONCLUSION La gendarmerie est une force militaire qui représente l'État
sur tout le territoire national. Arme polyvalente à compétence
étendue, elle intervient dans les domaines civil et militaire.
Ses deux subdivisions d'arme, « gendarmerie départementale
et gendarmerie mobile », intimement associées et complémen-
taires, lui permettent de résoudre tous les problèmes qui se
posent à elle dans le cadre de ses missions de police, de main-
tien de l'ordre, d'assistance, de secours et de défense militaire.
Grâce à l'expérience et à la parfaite adaptation de son
personnel qui vit au contact des populations, elle est en mesure
de percevoir toutes les variations dans l'attitude et le compor-
tement des milieux qu'elle côtoie. Antenne particulièrement
réceptive, elle renseigne et donne l'alarme.
La gendarmerie nationale est une force parfaitement adap-
tée au concept de défense définie par l'ordonnance 59-147 du
7 janvier 1959. Quelle que soit la situation, en temps de paix
de crise ou de guerre, elle constitue, par sa vocation, par l'im-
portance de ses missions, par son organisation et son implan-
tation ainsi que par ses moyens humains et matériels, l'un des
organes essentiels et majeurs de la défense.

213
ANNEXE

RÉPARTITION DES EFFECTIFS BUDGÉTAIRES 1998

Missions Organisation Effectifs


– Brigades territoriales et postes per- Active Contingent Civils
– Surveillance générale. manents ............................................ 3 607
– Police administrative. – PSIG .................................................... 227
– Police judiciaire. – Groupes de gendarmes auxiliaires 90
– Pelotons de montagne .................. 20
– Police de la circulation – Brigades départementales de ren-
routière. Gendarmerie seignements judiciaires .................. 91
– Police militaire. départementale – Sections et brigades de recherches 330
– Sections aériennes .......................... 10
– Secours aux personnes et
– Brigades fluviales ............................ 5 51 953 8 690
aux biens. – Pelotons motorisés .......................... 93
– Concours aux administra- – Escadrons d’autoroutes .................. 31
tions civiles et militaires. – Pelotons d’autoroutes ...................... 119
– Centres de prévention de la délin-
quance juvénile ................................ 11
– Centres d’information et de recru-
tement ................................................ 14
TOTAL GENDARMERIE DÉPARTEMENTALE 51 953 8 690

– Maintien de l’ordre public. – Escadrons .......................................... 128


– Surveillance et protection Gendarmerie – Pelotons spéciaux de sécurité .... 7 16 707 292
des forces nucléaires. – GSIGN ................................................ 1
– Concours à la gendarme- mobile
rie départementale. TOTAL GENDARMERIE MOBILE 16 707 292

– Protection de l’appareil
de l’État - Services
– Garde républicaine
쐯compagnies ..
escadrons ......
10
5
d’honneur. – Gendarmerie des forces françaises
Formations
– Prévôtés.
stationnées

brigades prévôtales 9
adaptées à en Allemagne pelotons prévôtaux
– Gendarmerie des transports aériens
3 3 867 822
– Sécurité des infrastructures
aériennes civiles. des missions brigades ............................................ 34
– Unités de protection ...................... 4
– Sécurité des établisse- particulières – Gendarmerie de l’armement
ments de la délégation (brigades et section) ...................... 19
générale pour l’armement.
TOTAL FORMATIONS ADAPTÉES 3 867 822

– Brigades des transports aériens ........ 7


– Surveillance générale. – Brigades et postes .......................... 167
– Police administrative. – Pelotons mobiles .............................. 21
– Brigades prévôtales ........................ 4
– Maintien de l’ordre public.
– Police de la route.
Gendarmerie –

Sections aériennes ..........................
Peloton motorisé ..............................
3
3 2 814 313
– Secours - Concours. outre-mer – Brigades motorisées ........................ 7
– Brigades routières ............................ 5
– Police judiciaire. – Groupes de GA .............................. 8
– Pelotons de surveillance ................ 3
– Prévôté outre-mer.
TOTAL GENDARMERIE OUTRE-MER 2 814 313

– Formation. Écoles et centres d’instruction .......... 15 3 138 2 475


– Instruction.
Écoles
TOTAL ORGANISMES DE FORMATION 3 138 2 475

– Administration centrale. Organismes de sou- –



Direction générale.
Inspection générale. Inspection des réserves.
– Soutien centralisé des tien des matériels – Services centraux (CAGN, CTGN). 2 531 452
matériels. – Gie de la sécurité des armements nucléaires.
– Participations à des orga- et administration – Participations extérieures
nismes extérieurs. centrale TOTAL ORGANISMES CENTRAUX 2 531 452

TOTAL SECTION GENDARMERIE ...................... 81 010 13 044 (*)

– Sécurité des établisse- – Gendarmerie maritime (brigades et


ments maritimes. postes) ............................................................ 100 923 213
– Sécurité et police sur les Hors section – Gendarmerie de l’air (brigades) ............
– Personnels de la section commune.
57 753
6
333
bases aériennes.
gendarmerie – Personnels hors budget de la défense
– Participations à des orga- (y compris secrétariat d’État à la mer) 1 266 42
nismes extérieurs. TOTAL HORS SECTION GENDARMERIE 2 948 588 1 593

TOTAL GÉNÉRAL ........................................................ 83 958 13 632 1 593

(...) Personnels civils de la section commune rattachés aux différents groupes de programme.
(*) Dont 400 GA servant sur les autoroutes, en surnombre de gestion.
99 183
SECTION IV
LE SERVICE NATIONAL

BUT RECHERCHÉ Prendre conscience de l'évolution du service national dans


ET DONNÉES un contexte international profondément modifié.
ESSENTIELLES Connaître les conditions d'exécution du volontariat dans les
armées et dans d'autres ministères.
Être renseigné sur les modalités d'engagement dans la
réserve militaire.

RÉFÉRENCES Loi n° 71-424 du 10 juin 1971 (modifiée) portant Code du


service national.
Livre blanc sur la défense, 1994.
Loi n° 97-1019 du 28 octobre 1997 réformant le Code du
service national.

215
CHAPITRE UNIQUE

ÉVOLUTION HISTORIQUE DU SERVICE NATIONAL

BUT RECHERCHÉ Connaître les fondations historiques de l'existence du service


ET DONNÉES national puis son évolution.
ESSENTIELLES
Pouvoir répondre aux diverses questions sur le service national.

RÉFÉRENCES Identiques à celles ci-dessus.

1. INTRODUCTION « Il n'y a de défense nationale possible que si la nation y


participe de son esprit comme de son cœur. »
(Jean JAURÈS).

« Le service national demeure le meilleur gage de l'atta-


chement de la nation et des citoyens à leur défense » (Livre
blanc sur la défense, 1994).
L'immense majorité des Français reconnaît la nécessité d'une
défense et la valeur de nos choix stratégiques.
La France a opté pour une défense indépendante et puis-
sante grâce à l'arsenal nucléaire soutenu et valorisé par des
armements classiques : ce choix fait aujourd'hui l'objet d'un large
consensus.
La situation internationale a radicalement évolué : l'éloignement
du risque d'un conflit majeur en Europe et une plus grande fré-
quence des situations justifiant l'engagement de nos forces ont
conduit à engager une rénovation profonde de notre outil militaire.
Notre choix de défense est désormais fondé sur la disponi-
bilité et la mobilité de nos forces. La professionnalisation des
armées, accompagnée de volontaires motivés, et de civils assu-
rant des tâches de soutien, est la réponse cohérente à ce nou-
vel ensemble de missions.
Ceci s'est traduit par la réforme du service national tradi-
tionnel qui ne répondait plus à nos besoins.
Sous des formes diverses, une majorité de pays prennent
conscience du nécessaire renouvellement du service militaire
obligatoire et de la conscription. Après la Grande-Bretagne,
l'Irlande, la Belgique et le Luxembourg, des pays européens
rénovent leur outil de défense et suppriment l'obligation du ser-
vice militaire. Pour ceux qui le conservent encore, la durée de
ce service est souvent plus longue qu'en France (voir section III,
chapitre 1 du présent titre).

216
LE SERVICE NATIONAL : Le Parlement a approuvé le service national à diverses
CHOIX DE LA NATION reprises à d'écrasantes majorités. Il a ainsi exprimé la volonté
nationale d'un pays attaché au maintien des valeurs républi-
caines (voir le tableau récapitulant les grandes étapes législa-
tives de la conscription, à la fin du présent chapitre).
L'opinion publique exprime son attachement aussi à ses
forces armées. Les deux tiers des Français estiment que la
France ne pourrait assurer correctement sa défense et sa pré-
sence de grande puissance dans le monde au titre de ses
engagements internationaux sans le service national et ses
armées professionnelles.
C'est ainsi que le nouveau service national, mélange d'ar-
mée professionnelle pouvant intervenir immédiatement dans des
conflits locaux, épaulée de volontaires et de civils participant à
la disponibilité opérationnelle des forces répond aux impératifs
de sécurité dans un contexte économique de plus en plus
concurrentiel.
Pour maintenir le lien entre l'armée et la jeunesse, le
concept de la conscription a évolué. À l'issue du recensement,
les Français sont convoqués à l'appel de préparation à la
défense. L'appel sous les drapeaux est seulement suspendu et
peut être rétabli dès lors que les conditions de la défense de
la nation l'exigent.

2. LA CONSCRIPTION, Par un rapide survol historique et par l'examen du nouveau


DANS LA MÉMOIRE service national universel, la journée d'appel de préparation à
COLLECTIVE la défense notamment, la conscription, obligation républicaine,
a été dans l'histoire de notre pays, et reste aujourd'hui, un fac-
teur fort de l'acquisition de la qualité de citoyen.

En préambule, qu'est-ce que la conscription étymologique-


21. La conscription, ment ? En latin, conscribere signifie inscrire ensemble, en fait
technique enrôler (inscrire sur des rôles, des listes) du service militaire : c'est
de recrutement ce qui s'appelle « la classe ».
La conscription est d'abord et avant tout une technique de
recrutement destinée à satisfaire les besoins des armées.
D'ailleurs, jusqu'en 1977, la direction du service national s'est
appelée « service du recrutement ».

22. La naissance de l'idée Au XVIIIe siècle, un débat s'est développé, mettant en avant
d'une armée nationale : le principe de la conscription de façon à créer une armée
le soldat-citoyen. nationale. Déjà l'idée, très actuelle, que la défense du pays est
l'affaire de tous était avancée par certains philosophes.

« Tout citoyen doit être soldat par devoir, nul ne doit l'être
par métier. »
(Jean-Jacques ROUSSEAU)

Cette idée, encore trop neuve, sera rejetée au nom de la


liberté du citoyen, mais la graine était semée et elle va rapi-
dement germer.
La « patrie en danger », proclamation de l'assemblée légis-
lative en 1792, entraîne la levée « des volontaires », victorieux
à Valmy.

217
En fait, ces volontaires n'en ont que le nom, puisque chaque
département devait fournir son quota d'hommes, l'enrôlement
d'engagés ne suffisant plus à satisfaire les besoins urgents en
effectifs.
En août 1793, les députés votent la « levée en masse » pour
faire face à l'Europe coalisée. Elle concerne tous les hommes
de 18 à 25 ans, célibataires, ou veufs et sans enfant, et elle
sera légalisée en 1798 par la loi Jourdan qui pose bien le prin-
cipe de l'obligation militaire universelle.
« Tout Français est soldat et se doit à la défense de la
patrie. »
Mais le système du tirage au sort (dans un but d'adéqua-
tion de la ressource aux besoins) avec son injustice foncière
pour les plus pauvres, en raison de la possibilité de remplace-
ment par rachat des « mauvais numéros », fait que l'universalité
du service militaire restera un mythe jusqu'à la loi de 1905. C'est
en effet la IIIe République qui rétablira l'égalité des Français face
à l'obligation républicaine en abolissant le tirage au sort.
Ce trop rapide survol de la conscription moderne montre
que son rattachement à la période révolutionnaire relève d'une
vision un peu mythique des choses.
En revanche, le lien entre la conscription et l'entrée en
citoyenneté est une réalité qui s'est progressivement imposée
dans l'histoire.

23. Le conscrit devenait Le service militaire a longtemps représenté pour le jeune


d'abord un homme Français un rite de passage à l'âge adulte.
L'aptitude au service, consacrée par le rituel du Conseil de
révision, était le symbole de l'entrée dans l'âge adulte.
Dans l'inconscient collectif, et pas seulement dans le folklore
associé, être « bon pour le service », c'était aussi « être bon pour
les filles » : la capacité au service des armes était aussi une
capacité au mariage et une fois libéré de ses obligations mili-
taires, le jeune homme pouvait se marier, « s'établir ».
D'ailleurs, les « réformés » trouvaient beaucoup plus difficile-
ment une compagne.
En résumé, le service faisait du conscrit un homme.

24. Le soldat prenait Le départ pour le régiment symbolisait ainsi le départ dans
ensuite conscience la vie, d'autant que c'était souvent la première fois que le
de la diversité jeune homme quittait son pays, son village. Il permettait au sol-
de la communauté dat de connaître la ville, l'hygiène, la vie en groupe, de
française et de la notion prendre conscience de la discipline nécessaire au combat et
de destin partagé surtout de l'importance de chacun dans l'efficacité collective
de l'unité.
Enfin le brassage social qui fut longtemps une réalité (le
paysan et l'agrégé dans la même tranchée) a progressivement
diffusé la conscience d'appartenir à une communauté natio-
nale, une communauté de destin à la base de toute citoyen-
neté bien comprise.
À côté de l'école républicaine, le service militaire pouvait
donc être défini comme la deuxième « école de la citoyen-
neté », ainsi que le précise la loi de 1889.

218
25. La participation On ne peut comprendre la société française d'aujourd'hui si
à la grande guerre l'on ne fait pas référence à la Première Guerre mondiale.
représente le symbole
Cette guerre est l'illustration la plus forte de l'identification
le plus achevé
du soldat au citoyen français, accomplissant son devoir dans
de cette qualité
des conditions de souffrance inimaginables de nos jours.
de soldat-citoyen
C'est aussi la concrétisation de la mobilisation générale, de
la « muraille de poitrines » opposée à la menace allemande.
C'est enfin le paysan français défendant sa terre (la France
est alors une société fondamentalement rurale) contre l'enva-
hisseur mais aux côtés de l'instituteur, de l'écrivain, de l'ingénieur
ou du magistrat.

26. Apparition dans En effet désormais, et quelles que soient les limites de
la mémoire collective l'affirmation, la conviction que seule la mobilisation générale
d'une image symbolique avait permis la victoire, que celle-ci était celle de la nation en
du service militaire armes, faisait de la conscription une part indissociable du
contrat républicain.
La défense de notre liberté, l'égalité devant « l'impôt du
sang », la fraternité des tranchées, ces trois valeurs fondamen-
talement républicaines et citoyennes ont été constamment mises
en exergue à propos de la guerre 1914-1918 et donc de l'ar-
mée de conscription.
Cette identification soldat-citoyen, sublimée par la victoire
de 1918, survivra également à la défaite de 1940, puisque la
Constitution de 1946 réaffirmera les missions du soldat citoyen.
L'identification soldat-citoyen restera d'ailleurs vraie jusqu'à
nos jours ; en effet, dans le concept de dissuasion, base de la
défense française, la présence d'appelés, donc de « citoyens en
armes » dans les forces conventionnelles, exposées en premier
aux attaques de l'ennemi potentiel, participe à la crédibilité de
la dissuasion en démontrant la détermination de la nation.
C'est ce que l'on a appelé la « dissuasion populaire », complé-
ment de la dissuasion nucléaire.

LES RÉALITÉS ET LES LIMITES Au-delà du débat « nationalité-citoyenneté », citons


DU CONCEPT quelques réflexions ou quelques faits qui illustrent le lien entre
DE SOLDAT-CITOYEN conscription et appartenance à la communauté nationale.

27. Le lien juridique Dès la Restauration, la question se pose de la soumission


conscription-citoyenneté des étrangers, nés en France, à l'obligation militaire : le débat
va durer soixante-dix ans (cf. livre d'Annie Crépin, éditions Artois,
presse université).
Comme le soulignent les préfets et les conseils généraux de
l'époque à propos notamment des travailleurs frontaliers :
« ...Celui qui jouit par son domicile des avantages de citoyen
français doit en supporter les charges » ou encore : « ... Il faut
faire participer à l'impôt du sang les hommes qui sont citoyens
français avant d'être – ou même s'ils ne sont pas encore – des
nationaux français. »
Parfois c'est l'intérêt même des étrangers qui est mis en
exergue et les autorités parlent alors du rôle que peut jouer la
conscription en faveur des étrangers et non à leur détriment,
c'est-à-dire du rôle intégrateur de la conscription.
Quoi qu'il en soit, après des débats récurrents qui durèrent
soixante-dix ans, la loi de 1889 précisera que, si le service militaire

219
était considéré comme la seconde école de citoyenneté, la
première étant l'école primaire, il semblait difficile de ne
pas y admettre ceux qui avaient fréquenté la première sans
discrimination.
De fait la loi stipulera : « l'obligation du service est égale
pour tous », ce qui, un siècle tout juste après la Révolution,
consacrait le slogan : « Mêmes droits, mêmes devoirs ».
Néanmoins, le service, ramené à trois ans, restera assorti de
dispenses jusqu'à ce que la loi de 1905 soit la première vrai-
ment universelle, quoique... seulement masculine.
Plus près de nous, un lien juridique très fort était instauré
entre conscription et citoyenneté avant que l'âge de la majo-
rité ne soit abaissé à 18 ans.
En effet, avant 1974, le droit de vote était conféré aux
jeunes Français le jour de leur libération si celle-ci intervenait
avant qu'ils aient atteint 21 ans (cf. loi sur le service national
de 1970 et Code électoral de 1964).
On peut donc affirmer que la majorité civique et politique
leur était davantage conférée par l'accomplissement du service
national que par l'âge légal.
De même la loi de 1961, modifiant et complétant le Code
de la nationalité, stipulait qu'un étranger qui accomplissait son
service dans une unité de l'armée française était automatique-
ment dispensé des conditions de résidence en France exigées
normalement pour être naturalisé.
On voit donc bien ce lien entre obligations du service mili-
taire et citoyenneté.

28. Limites de l'image 1) L'universalité, c'est-à-dire « l'assiette » de la conscription n'a


idéalisée jamais été réelle.
de la conscription
D'abord parce que les jeunes filles n'y ont jamais été sou-
mises, ce qui était admissible et admis au début du siècle, mais
ne l'est plus aujourd'hui.
Ensuite parce que les dispenses et exemptions faisaient que,
selon les époques, un quart à un tiers d'une classe d'âge n'ef-
fectuait pas ses obligations militaires.
2) L'égalité, dans les conditions d'exécution s'entend, n'était
pas non plus la règle.
Le développement des formes civiles du service, des proto-
coles, pour aussi justifiés qu'ils soient, finissaient par créer des
conditions d'inégalité criantes et un sentiment profond d'injustice.
Or l'injustice en matière d'impôt est toujours très mal vécue.
Certes ce n'était plus « l'impôt du sang » (souvenons-nous
que les Poilus de 14 avaient une haine presque aussi forte pour
« l'Embusqué » que pour le « Boche »), mais c'était devenu un
impôt sur l'emploi et l'insertion professionnelle.
3) La conscription, devoir sacré du citoyen, n'a pas généré
les mêmes droits pour tous.
Les ressortissants des colonies, mobilisés pour la défense de
la « mère-patrie », n'ont pas admis de se voir refuser, une fois les
conflits mondiaux terminés, la totalité des droits attachés à la
qualité de citoyen français.

220
Les premiers craquements sont apparus après la Première
Guerre, et pour ne prendre qu'un exemple après la Seconde,
les émeutes de Sétif (le 8 mai 1945) étaient les prémices de la
guerre d'Algérie qui éclatera neuf ans plus tard.

29. Conclusion En dépit de ses imperfections et de certaines inégalités de


traitement du citoyen, la conscription, obligation républicaine par
excellence, est devenue progressivement un symbole politique,
grâce au lien très fort qui l'unissait à la notion de citoyenneté.

3. LE NOUVEAU Les leçons de l'histoire ont été retenues pour mettre en


SERVICE NATIONAL place le nouveau service national universel et aujourd'hui,
UNIVERSEL conscription et citoyenneté sont plus que jamais liées.
Bien que les armées soient entièrement professionnalisées (fin
2002), l'obligation républicaine de la conscription n'est pas sup-
primée. Même l'appel sous les drapeaux n'est que « suspendu »
et non supprimé, l'autorité républicaine se réservant la possibi-
lité de le rétablir si le besoin s'en faisait sentir.

31. Le parcours Le service national universel s'insère dans un parcours de


de citoyenneté citoyenneté qui recouvre une partie obligatoire et une partie
optionnelle.
Les obligations sont au nombre de trois :
– l’enseignement de défense nationale et européenne à
l'école dans le cadre de l'éducation civique dès la classe
de troisième, puis au lycée ;
– le recensement désormais fixé à l'âge de 16 ans, pour les
garçons et les filles ;
– la Journée d'Appel de Préparation à la Défense (JAPD),
journée de sensibilisation aux problèmes de défense, qui
prend place entre le recensement et le 18e anniversaire.
Les options sont au nombre de trois :
– les volontariats, militaires et civils ;
– la préparation militaire ;
– l'engagement dans la réserve militaire et le service de
défense, mais aussi dans les armées d'active.

32. Contenu de la JAPD Cette journée permet d'abord de vérifier les données issues
du recensement.
Ce qui peut sembler un simple acte administratif relève en
fait d'un objectif politique : pouvoir en permanence évaluer la res-
source disponible si l'appel sous les drapeaux devait être rétabli.
Ensuite elle permet de présenter les grandes lignes de la
politique de défense de la France et de sensibiliser tout un cha-
cun au devoir de défense. Il s'agit bien de montrer aux jeunes
Français que la politique de défense est globale et qu'elle
concerne tous les citoyens de notre pays.
Durant cette journée sont également organisés des tests en
vue de l'évaluation des acquis fondamentaux de la langue fran-
çaise. Ces tests permettent de détecter les jeunes qui sont en
graves difficultés de lecture et donc menacés d'exclusion.
Là aussi, sachant que citoyenneté et intégration sont étroi-
tement liées, la conscription participe, comme elle le faisait déjà
dans l'ancien service, à la lutte contre l'exclusion.

221
Enfin, le devoir de mémoire, n'a pas été oublié, puisque
sont présentés les principaux événements qui ont forgé l'iden-
tité de la France en soulignant la nécessaire solidarité entre les
générations.

33. Préparation militaire Contribue au lien armée-nation, tout en permettant un accès


à la réserve militaire et en répondant éventuellement aux néces-
sités du recrutement.
Concerne les Français ayant effectué la démarche du
recensement, âgés entre 18 et 30 ans et possédant l'aptitude
requise.
Stage de quinze jours d'instruction (préparation militaire).
Stage de vingt jours d'instruction (préparation militaire supé-
rieure).
En cas de réussite à l'examen final, délivrance d'un brevet
donnant la possibilité d'être candidat à un peloton de forma-
tion pour acquérir un grade dans la réserve.

34. Volontariat Être en règle avec les obligations du Code du service


dans les armées national.
Concerne les Français ayant effectué la démarche du
recensement, âgés entre 18 et 26 ans et possédant l'aptitude
requise.
Possible également aux hommes ayant déjà effectué l'an-
cien service national.
Contrat d'un an, renouvelable quatre fois (cinq ans au
maximum).
Emploi sur tous les théâtres d'opérations.
Mesures de reconversion possible pour ceux ayant effectué
au moins quatre ans de contrat.

35. Volontariats civils Trois domaines :


– prévention, sécurité et défense civiles ;
– cohésion sociale et solidarité ;
– coopération internationale.
Période de six mois à vingt-quatre mois, pouvant être frac-
tionnée.
Le volontaire est placé sous l'autorité d'un ministre.
Possibilité offerte aux ressortissants des États de l'Union euro-
péenne en règle avec les obligations du service national de leur
pays d'origine.
Nota. – La participation à la JAPD peut être prolongée par
un engagement dans la réserve militaire dans une armée ou un
service interarmées ou un engagement dans le service de
défense.

4. OBSERVATIONS
41. Les leçons de l'histoire D'abord l'universalité est cette fois respectée, puisque les
ont-elles été tirées ? jeunes filles sont soumises aux mêmes obligations que les garçons.
L'égalité l'est aussi, puisque toutes et tous effectuent les
mêmes démarches et suivent les mêmes enseignements.

222
Un lien est par ailleurs clairement établi entre l'obligation
républicaine et la citoyenneté.
C'est ainsi que, d'une part, le recensement, résultant d'une
démarche personnelle, et non plus facultative, sert également
à faciliter grandement l'inscription sur les listes électorales, et
donc l'entrée en citoyenneté. C'est, d'autre part, l'implication de
tous les ministères dans le parcours de citoyenneté.
Certes le ministère de la Défense chargé de la JAPD, celui
de l'Éducation nationale responsable de l'enseignement de
défense et celui de l'Emploi et de la Solidarité pour les mesures
d'insertion sociale ou professionnelle au profit des jeunes en
graves difficultés de lecture, sont concernés au premier chef.
Mais à travers la mise en œuvre des mesures destinées à
vérifier la bonne application de la loi républicaine, ce sont tous
les ministères qui sont concernés : il s'agit ici de l'exigence de
présentation de l'attestation de recensement et du certificat
individuel de participation à la JAPD pour pouvoir se présenter
aux concours et examens soumis au contrôle de l'autorité
publique.

42. Conclusion En conclusion sur cette nouvelle conscription, il ne faut pas


y chercher un substitut à l'ancien service national, qui visait à
organiser une sujétion de masse et à fournir une ressource volu-
mineuse aux armées, dès le temps de paix.
Il existe désormais clairement une distinction temps de
paix/temps de guerre.
Néanmoins, et en raison de l'importance du symbole poli-
tique et citoyen du service national, le maintien d'une obliga-
tion républicaine et la possibilité offerte de faire acte de
citoyenneté en participant de façon volontaire à la défense,
font que notre pays a conçu une formule originale combinant
à la fois le maintien de la conscription et la professionnalisation
de ses armées.

223
ANNEXE

LES GRANDES ÉTAPES LÉGISLATIVES DE LA CONSCRIPTION

DURÉE
TEXTES LÉGISLATIFS du service PRINCIPALES DISPOSITIONS
militaire actif
Loi Jourdan-Delbel du 5 sep- 5 ans Création de la conscription et du conseil de révision.
tembre 1798.
Charte de 1814. Abolit la conscription.
Loi Gouvion-Saint-Cyr du 6 ans Rétablit la conscription, institue le tirage au sort, autorise les rem-
10 mars 1818. dans l'infanterie placements et prévoit les exemptions.
Loi du 26 avril 1855. 7 ans Supprime le remplacement et institue l'« exonération ».
Loi Niel du 1er février 1868. 5 ans Supprime l'exonération et rétablit le remplacement, divise le contin-
gent par tirage au sort en mauvais numéros qui accomplissent un
service actif et bons numéros intégrés dans la garde mobile.
Loi du 27 juillet 1872. 5 ans Rétablit l'universalité, supprime définitivement le remplacement, mais
l'inégalité dans la durée (5 ans pour les mauvais numéros, six mois
à un an pour les bons numéros ou pour « les engagés condition-
nels ») et constitue des réserves. Imagine des reports d'incorporation.
Loi du 15 juillet 1889. 3 ans Supprime le volontariat, réduit les cas d'exemption et de dispense,
et prévoit l'instruction des réserves.
Loi du 21 mars 1905. 2 ans Restreint les dispenses, crée les sursis d'incorporation pour les can-
didats à certains diplômes et prévoit des périodes d'exercice pour
les réservistes.
Loi du 7 août 1913. 3 ans
Loi du 1er avril 1923. 18 mois Fixe les principes des exemptions, des dispenses et des sursis.
Prévoit la disponibilité.
Loi du 30 novembre 1950. 18 mois Prévoit des épreuves de sélection physique et psychotechnique au
cours des « trois jours ».
Ordonnance du 7 janvier Institue le service national sous deux formes (militaire et de
1959. défense).
Loi du 9 juillet 1965. 16 mois Définit la notion de service national qui peut être accompli sous
quatre formes : le service militaire, le service de défense, l'aide
technique et la coopération.
Loi du 10 juillet 1970. 1 an Abolit les sursis remplacés par des reports, supprime les conseils de
révision et crée le service féminin volontaire.
Loi du 10 juin 1971. 1 an Porte codification du service national.
Loi du 8 juillet 1983. 1 an Organise le volontariat service long, accorde un statut aux objec-
teurs de conscience.
Loi du 10 juillet 1987. 1 an Crée le service dans la police nationale.
Loi du 4 janvier 1992. 10 mois Crée le service de sécurité civile, étend les obligations de réserve
12 mois et module la durée selon les formes de service.
ou 16 mois
Loi du 28 octobre 1997. Supprime le service militaire institué depuis deux siècles.
Crée l'appel de préparation à la défense et suspend l'appel sous
les drapeaux

224
SECTION V
LES STATUTS

CHAPITRE 1

STATUT GÉNÉRAL DES MILITAIRES

BUT RECHERCHÉ Apprendre les règles qui concernent l'état et la capacité


ET DONNÉES ESSENTIELLES de l'ensemble des militaires.

RÉFÉRENCE Loi n° 72-662 du 13 juillet 1972 (BOC/SC, p. 784, BOC/G.PP,


p. 1001) modifiée par la loi n° 75-1000 du 30 octobre 1975 (JO
du 31 octobre 1975, p. 11227, BOC/PP, p. 4167).
Loi n° 97-2019 du 28 octobre 1997.

L'Assemblée nationale et le Sénat ont adopté,


Le président de la République promulgue la loi dont la
teneur suit :
ARTICLE PREMIER. – L'Armée de la République est au service
de la Nation. Sa mission est de préparer et d'assurer par la force
des armes la défense de la patrie et des intérêts supérieurs de
la Nation.
L'État militaire exige en toutes circonstances discipline, loya-
lisme, et esprit de sacrifice. Les devoirs qu'il comporte et les sujé-
tions qu'il implique, méritent le respect des citoyens et la consi-
dération de la Nation.
Le présent statut assure à ceux qui ont choisi cet état et à
ceux qui accomplissent le service militaire dans les conditions pré-
vues par le Code du service national, les garanties répondant aux
obligations particulières imposées par la loi. Il prévoit des com-
pensations aux contraintes et exigences de la vie dans les armées.
ART. 2. – Le présent statut concerne :
1° Les militaires qui possèdent le statut de militaire de carrière.
2° Les militaires qui servent en vertu d'un contrat.
3° Les militaires qui accomplissent le service militaire dans les
conditions prévues par le Code du service national.
ART. 3. – Les militaires sont dans une situation statutaire.
Les statuts particuliers des militaires de carrière sont fixés par
décret en Conseil d'État. Ils peuvent, après avis du Conseil supé-
rieur de la fonction militaire, déroger à certaines dispositions de

225
la présente loi qui ne répondraient pas aux besoins propres d'un
corps particulier. Toutefois, une dérogation au Titre premier du
présent statut ainsi qu'à ses dispositions relatives au recrutement,
aux conditions d'avancement et aux limites d'âge ne peut être
apportée que par une loi.
Le Conseil supérieur de la fonction militaire, qui est le cadre
institutionnel dans lequel sont examinés les problèmes de la
fonction militaire, est consulté sur les projets de textes d'appli-
cation de la présente loi ayant une portée générale et notam-
ment sur ceux prévus aux articles 17, 30, 32, 38, 40, 47 et 107
ci-après.
Le règlement de discipline générale dans les armées est fixé
par décret.
ART. 4. – La hiérarchie militaire générale est la suivante :
1° Militaires du rang (1).
2° Sous-officiers et officiers mariniers.
3° Officiers subalternes, supérieurs et généraux.
4° Maréchaux de France et amiraux de France.
Le titre de maréchal de France et le titre d'amiral de France
constituent une dignité dans l'État.
ART. 5. – Dans la hiérarchie militaire générale :
1° Les grades des militaires du rang (1) sont :
– soldat ou matelot ;
– caporal ou quartier-maître de 2e classe ;
– caporal-chef ou quartier-maître de 1re classe.
2° Les grades des sous-officiers et des officiers mariniers sont :
– sergent ou second maître ;
– sergent-chef ou maître ;
– adjudant ou premier maître ;
– adjudant-chef ou maître principal ;
– major.
Dans la gendarmerie, le premier grade de sous-officier est
celui de gendarme, qui prend place entre le grade de sergent
et celui de sergent-chef.
Les grades des officiers sont :
– sous-lieutenant ou enseigne de vaisseau de 2e classe ;
– lieutenant ou enseigne de vaisseau de 1re classe ;
– capitaine ou lieutenant de vaisseau ;
– commandant ou capitaine de corvette ;
– lieutenant-colonel ou capitaine de frégate ;
– colonel ou capitaine de vaisseau ;
– général de brigade, général de brigade aérienne ou
contre-amiral ;
– général de division, général de division aérienne ou vice-
amiral.

(1) Militaires du rang.

226
Les généraux de division, les généraux de division aérienne
et les vice-amiraux peuvent respectivement recevoir rang et
appellation de général de corps d'armée, de général de corps
aérien ou de vice-amiral d'escadre, et de général d'armée, de
général d'armée aérienne ou d'amiral.
La hiérarchie militaire générale comporte, en outre, le grade
d'aspirant. Les conditions d'accès à ce grade, ainsi que les pré-
rogatives et avantages qui lui sont attachés, sont fixés par décret
en Conseil d'État qui précise également celles des dispositions
du présent statut relatives aux officiers et aux sous-officiers qui lui
sont applicables.
Les statuts particuliers déterminent, le cas échéant, après appli-
cation des dispositions du deuxième alinéa de l'article 3, la hié-
rarchie, les appellations et les assimilations propres à chaque corps.
Pour chaque corps, un arrêté du ministre de la Défense défi-
nit, le cas échéant, les armes, branches, spécialités, services ou
groupes de spécialités entre lesquels les militaires sont répartis.

DISPOSITIONS
GÉNÉRALES
Exercice des droits civils ART. 6. – Les militaires jouissent de tous les droits et libertés
et politiques reconnus aux citoyens. Toutefois, l'exercice de certains d'entre
eux est soit interdit, soit restreint dans les conditions fixées par
la présente loi.

ART. 7. – Les opinions ou croyances, philosophiques, reli-


gieuses ou politiques sont libres. Elles ne peuvent cependant être
exprimées qu'en dehors du service et avec la réserve exigée
par l'état militaire. Cette règle ne fait pas obstacle au libre exer-
cice du culte dans les enceintes militaires et à bord des bâti-
ments de la flotte.
Les militaires en activité de service doivent obtenir l'autori-
sation du ministre lorsqu'ils désirent évoquer publiquement des
questions politiques ou mettant en cause une puissance étran-
gère ou une organisation internationale.
Une instruction ministérielle déterminera dans quelles condi-
tions les militaires pourront, sans autorisation préalable, traiter
publiquement de problèmes militaires non couverts par les exi-
gences du secret.
Ces dispositions s'appliquent à tous les moyens d'expression,
notamment aux écrits, conférences ou exposés.

ART. 8. – L'introduction dans les enceintes et établissements


militaires ainsi qu'à bord des bâtiments de la flotte de toute
publication, quelle que soit sa forme, pouvant nuire au moral
ou à la discipline, peut être interdite dans les conditions fixées
par le Règlement de discipline générale dans les armées.

ART. 9. – Il est interdit aux militaires en activité de ser-


vice d'adhérer à des groupements ou associations à caractère
politique.
Sous réserve des inéligibilités prévues par la loi, les militaires
peuvent être candidats à toute fonction publique élective ; dans
ce cas, les dispositions des trois derniers alinéas de l'article 7 ne
leur sont pas applicables et l'interdiction d'adhérer à un parti
politique prévue par le premier alinéa du présent article est sus-
pendue pour la durée de la campagne électorale.

227
Les militaires de carrière et les militaires servant en vertu d'un
contrat, qui sont élus et qui acceptent leur mandat, sont placés
dans la position de service détaché prévue à l'article 54 ci-après.

ART. 10. – L'existence de groupements professionnels militaires


à caractère syndical ainsi que l'adhésion des militaires en acti-
vité de service à des groupements professionnels sont incom-
patibles avec les règles de la discipline militaire.
Il appartient au chef, à tous les échelons, de veiller aux inté-
rêts de ses subordonnés et de rendre compte, par la voie hié-
rarchique, de tout problème de caractère général qui parvien-
drait à sa connaissance.
Les militaires peuvent adhérer librement aux groupements
non visés par l'alinéa 1er du présent article. Toutefois, s'ils sont
en activité, ils doivent rendre compte à l'autorité militaire des
fonctions de responsabilité qu'ils y exercent. Le ministre peut leur
imposer d'abandonner lesdites fonctions et, le cas échéant, de
démissionner du groupement.
Les militaires servant au titre du service national qui seraient
membres de groupements politiques ou syndicaux avant leur
incorporation ou leur rappel à l'activité peuvent y demeurer affi-
liés. Ils doivent, toutefois, s'abstenir de toute activité politique ou
syndicale pendant leur présence sous les drapeaux.

ART. 11. – L'exercice du droit de grève est incompatible


avec l'état militaire.

ART. 12. – Les militaires peuvent être appelés à servir en tout


temps et en tout lieu, sous réserve, en ce qui concerne les mili-
taires servant au titre du service national, des dispositions du troi-
sième alinéa de l'article 70 du Code du service national.
Lorsque l'affectation entraîne des difficultés particulières de
logement, une aide est accordée, en fonction de la nature de
ces difficultés, aux militaires de carrière et à ceux servant en
vertu d'un contrat.

ART. 13. – Les militaires ont droit à des permissions, avec


solde, dont la durée et les modalités sont fixées par le
Règlement de discipline générale dans les armées.
Lorsque les circonstances l'exigent, l'autorité militaire peut
rappeler immédiatement les militaires en permission.

ART. 14. – Les militaires peuvent librement contracter


mariage. Doivent, cependant, obtenir l'autorisation préalable du
ministre :
1° Lorsque leur futur conjoint ne possède pas la nationalité
française, les militaires en activité de service ou dans une posi-
tion temporaire comportant rappel possible à l'activité, à l'ex-
ception des personnels servant au titre du service national.
2° Les militaires servant à titre étranger.

Obligations ART. 15. – Les militaires doivent obéissance aux ordres de


et responsabilités leurs supérieurs et sont responsables de l'exécution des missions
qui leur sont confiées.
Toutefois, il ne peut leur être ordonné et ils ne peuvent
accomplir des actes qui sont contraires aux lois, aux coutumes

228
de la guerre et aux conventions internationales ou qui consti-
tuent des crimes ou des délits notamment contre la sûreté et
l'intégrité de l'État.
La responsabilité propre des subordonnés ne dégage les
supérieurs d'aucune de leurs responsabilités.
ART. 16. – En cas de poursuites exercées par un tiers contre
des militaires pour faute de service sans que le conflit d'attri-
bution ait été élevé, l'État doit, dans la mesure où aucune
faute personnelle détachable de l'exercice des fonctions n'a
été commise, les couvrir des condamnations civiles prononcées
contre eux.
ART. 16.1 (ajouté : loi du 19 décembre 1996). – Les militaires
ne peuvent être condamnés sur le fondement du 3e alinéa de
l’artile 121-3 du Code pénal dans des faits non intentionnels
commis dans l’exercice de leurs fonctions que s’il est établi qu’ils
n’ont pas accompli les diligences normales compte tenu de leurs
compétences, du pouvoir et des moyens dont ils disposaient ainsi
que des difficultés propres aux missions que la loi leur confie.
ART. 17. – La responsabilité pécuniaire des militaires est
notamment engagée :
1° Lorsqu'ils assurent la gestion de fonds, de matériels ou de
denrées.
2° Lorsqu'en dehors de l'exécution du service, ils ont occa-
sionné la destruction, la perte ou la mise hors service des effets
d'habillement ou d'équipement qui leur ont été remis et des
matériels qui leur ont été confiés.
Un décret en Conseil d'État détermine les conditions d'ap-
plication des dispositions qui précèdent, notamment les compen-
sations pécuniaires dont peuvent bénéficier les intéressés.
ART. 18. – Indépendamment des dispositions du Code pénal
relatives à la violation du secret de la défense nationale ou du
secret professionnel, les militaires sont liés par l'obligation de dis-
crétion pour tout ce qui concerne les faits et informations dont
ils ont connaissance dans l'exercice ou à l'occasion de leurs
fonctions.
Tout détournement, toute communication contraire aux
règlements, de pièces ou documents de service à des tiers sont
interdits.
En dehors des cas expressément prévus par la réglementa-
tion en vigueur, les militaires ne peuvent être déliés de cette
obligation de discrétion ou relevés de l'interdiction édictée à
l'alinéa précédent qu'avec l'autorisation du ministre.

Rémunération ART. 19 (complété : lois des 30 octobre 1975 et 7 juin


et couverture 1977). – I. Les militaires ont droit à une rémunération compor-
des risques tant notamment la solde dont le montant est fixé en fonction
soit du grade, de l'échelon et de la qualification ou des titres
détenus, soit de l'emploi auquel ils ont été nommés. Il peut y
être ajouté des prestations en nature.
Les militaires peuvent, en outre, bénéficier d'indemnités par-
ticulières allouées en raison de la nature des fonctions exercées
ou des risques courus.
Le classement à un échelon dans un grade est fonction, soit
de l'ancienneté dans ce grade, soit de la durée des services

229
militaires effectués, soit de la durée du temps passé à l'éche-
lon précédent, soit de la combinaison de ces critères. Toutefois,
des échelons exceptionnels peuvent être prévus par les statuts
particuliers. Ils sont attribués au choix par le ministre chargé des
armées et, pour les sous-officiers et les officiers mariniers de car-
rière, par ce ministre ou par l’autorité habilitée à cet effet, sur
proposition de l’une des commissions d’avancement prévues
aux articles 41 et 47 ci-après.
Il. Pour les militaires de carrière, à la solde s'ajoutent l'in-
demnité de résidence et les suppléments pour charges de
famille.
Une indemnité pour charges militaires tenant compte des
sujétions propres à la fonction militaire leur est également allouée.
Toute mesure de portée générale affectant la rémunération
des fonctionnaires civils de l'État est, sous réserve des mesures
d'adaptation nécessaires, appliquée, avec effet simultané, aux
militaires de carrière.
III. Les dispositions du II ci-dessus ne sont applicables aux
militaires servant en vertu d'un contrat et aux militaires servant
au titre du service national que dans les conditions fixées par
décret en Conseil d'État.
Les militaires bénéficient des régimes de pensions ainsi que
des prestations de la sécurité sociale dans les conditions fixées
par le Code des pensions civiles et militaires de retraite, le Code
des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre
et le Code de la sécurité sociale.
Les militaires sont affiliés, pour la couverture de certains
risques, à des fonds de prévoyance pouvant être alimentés,
dans les conditions fixées par décret, par des prélèvements sur
certaines indemnités et par une contribution de l’État couvrant,
soit les personnels non cotisants, soit les cas de circonstances
exceptionnelles.
Les allocations de ces fonds sont incessibles et insaisissables.
Les militaires ont droit aux soins du Service de santé des
armées.
Ils reçoivent, en outre, l’aide du Service de l’action sociale
des armées.
Les conditions dans lesquelles les familles des militaires, ainsi
que les anciens militaires et leurs familles, peuvent bénéficier des
soins du Service de santé des armées et de l'aide du Service
de l'action sociale des armées sont fixées par décret.
ART. 20. – Les militaires bénéficient des régimes de pensions
ainsi que des prestations de la Sécurité sociale dans les condi-
tions fixées par le Code des pensions civiles et militaires de
retraite, le Code des pensions militaires d'invalidité et des
victimes de la guerre et le Code de la sécurité sociale.
......................................................................................................................
ART. 22. – Les militaires ont droit aux soins du Service de
santé des armées.
Ils reçoivent, en outre, l'aide du Service de l'action sociale
des armées.
ART. 23. – Les conditions dans lesquelles les familles des mili-
taires, ainsi que les anciens militaires et leurs familles, peuvent
bénéficier des soins du Service de santé des armées et de l'aide
du Service de l'action sociale des armées sont fixées par décret.

230
ART. 24. – L’État est également tenu d’accorder sa protection
au militaire dans le cas où il fait l’objet de poursuites pénales à
l’occasion de faits qui n’ont pas le caractère d’une faute per-
sonnelle.
Notation et discipline ART. 25. – Les militaires sont notés au moins une fois par an.
Les notes et appréciations sont obligatoirement communi-
quées chaque année aux militaires.
À l'occasion de la notation, le chef fait connaître à cha-
cun de ses subordonnés directs son appréciation sur sa manière
de servir.

ART. 26. – Le dossier individuel des militaires comprend :


– les pièces concernant la situation administrative ;
– les pièces et documents annexes relatifs aux décisions et
avis à caractère statutaire ou disciplinaire ;
– les notes.
Dans ces pièces et documents, il ne peut être fait état des
opinions ou croyances philosophiques, religieuses ou politiques
des intéressés.
Dans chaque partie du dossier, les pièces doivent être enre-
gistrées, numérotées et classées.

ART. 27. – Les militaires sont soumis à la loi pénale du droit


commun ainsi qu'aux dispositions du Code de justice militaire.
Sans préjudice des sanctions pénales qu'elles peuvent entraî-
ner, les fautes commises par les militaires les exposent :
1° À des punitions disciplinaires qui sont fixées par le
Règlement de discipline générale dans les armées.
2° À des sanctions professionnelles prévues par décret, qui
peuvent comporter le retrait partiel ou total, temporaire ou défi-
nitif, d'une qualification professionnelle.
3° À des sanctions statutaires qui sont énumérées par les
articles 48 et 91 ci-après.

ART. 28. – Doivent être consultés, avant le prononcé du


retrait d'une qualification professionnelle prévue à l'article 27-2°,
une commission particulière et, avant toute sanction statutaire,
un conseil d'enquête.
Ce conseil et cette commission sont composés d'au moins un
militaire du même grade et de la même arme que le militaire
déféré devant eux et de militaires d'un grade supérieur ; ils sont
présidés par le militaire le plus ancien dans le grade le plus élevé.

ART. 29. – Après application, le cas échéant, des dispositions


de l'article 28 ci-dessus, le ministre ou les autorités habilitées à
cet effet prononcent les punitions et les sanctions profession-
nelles prévues à l'article 27.
Les sanctions statutaires sont prononcées ou provoquées par
le ministre et les autorités habilitées.
Lorsque la radiation définitive des cadres par mesure disci-
plinaire d'un militaire de carrière ne réunissant pas vingt-cinq ans
de services effectifs est demandée, la décision ne peut com-
porter une mesure plus grave que celle résultant de l'avis émis
par le conseil d'enquête.
Peuvent être prononcées cumulativement une punition dis-
ciplinaire, une sanction professionnelle et une sanction statutaire.

231
ART. 30. – Sans préjudice, le cas échéant, de l'accomplis-
sement des formalités prescrites par l'article 65 de la loi du 22
avril 1905 (JO du 23 avril 1905), un décret en Conseil d'État
détermine les conditions d'application et précise les modalités
de la procédure à suivre devant les conseils et commissions pour
garantir les droits de la défense en matière de sanctions pro-
fessionnelles et de sanctions statutaires.

DISPOSITIONS STATUTAIRES
CONCERNANT LES MILITAIRES
DE CARRIÈRE
OFFICIERS ET SOUS-OFFICIERS
Dispositions générales ART. 31. – Sont militaires de carrière les officiers, sous-officiers
et personnels assimilés qui sont admis à cet état après en avoir
fait la demande. Ils sont, de ce fait, nommés ou promus à un
grade de la hiérarchie en vue d'occuper un emploi permanent
dans un corps des armées ou des formations rattachées. Ils ne
peuvent perdre l'état militaire que pour l'une des causes pré-
vues à l'article 79 ci-après.
ART. 32. – Les militaires de carrière peuvent, pour les besoins
du service, être admis sur leur demande ou affectés d'office
dans d'autres corps de l'armée ou du service commun auquel
ils appartiennent ou, dans leur corps, dans une autre arme ou
une autre spécialité. Ils ne peuvent être versés dans une autre
armée ou un autre service commun que sur leur demande.
Ces dispositions ne peuvent entraîner ni l'admission dans les
corps recrutés exclusivement par concours ou sur présentation
de titres déterminés, ni la modification du grade et de l'an-
cienneté de grade acquise dans le corps d'origine, ni la prise
de rang dans le nouveau corps avant les militaires de même
grade et de même ancienneté, ni la perte du bénéfice d'une
inscription au tableau d'avancement.
Un décret en Conseil d'État fixe les conditions dans les-
quelles ces changements d'armée, de service commun, de
corps, d'arme ou de spécialité peuvent être opérés.
Des permutations pour convenances personnelles peuvent
être autorisées entre militaires de carrière de même grade
appartenant à des corps différents. Les permutants prennent
rang dans le nouveau corps à la date de nomination dans le
grade du moins ancien des deux intéressés.
ART. 33. – Les limites d'âge ou les limites de durée des ser-
vices pour l'admission obligatoire à la retraite font l'objet de
l'annexe de la présente loi (1).
......................................................................................................................
ART. 34. – Les promotions ont lieu de façon continue de
grade à grade, à l'exception de la nomination des sous-offi-
ciers ou des officiers ou des officiers mariniers dans les corps
d'officiers.
Il n’est pas prononcé de nomination à titre honoraire.
ART. 35. – Les militaires de carrière en activité ne peuvent
exercer à titre professionnel une activité privée lucrative de

(1) Voir présent chapitre in fine.

232
quelque nature que ce soit. Les conditions dans lesquelles il peut
être exceptionnellement dérogé à cette interdiction sont fixées
par décret en Conseil d'État.
Conformément aux dispositions du Code pénal, les militaires
de carrière ne peuvent avoir par eux-mêmes ou par personne
interposée, sous quelque forme que ce soit, tant qu'ils sont en
activité et pendant un délai de cinq ans à compter de la ces-
sation des fonctions, dans les entreprises soumises à leur sur-
veillance ou à leur contrôle, des intérêts de nature à compro-
mettre leur indépendance.
Lorsque leur conjoint exerce une activité professionnelle,
déclaration doit en être faite à l'autorité militaire qui prend, s'il y
a lieu, les mesures propres à sauvegarder les intérêts du service.

ART. 36. – Toute mesure générale de nature à provoquer


d'office la radiation anticipée des cadres actifs des militaires de
carrière en dehors du placement dans l'une des positions pré-
vues à l'article 52 ci-après, ne peut être décidée que par la loi.
Celle-ci prévoit notamment les conditions de préavis et d'in-
demnisation des intéressés.
......................................................................................................................

Nomination ART. 45. – Nul ne peut être admis en qualité de sous-officier


et avancement de carrière :
des sous-officiers – s'il ne possède la nationalité française ;
de carrière
– s'il ne sert en vertu d'un contrat ;
– s'il n'a accompli au moins quatre ans de services militaires
effectifs dont une partie dans un grade de sous-officier ;
– s'il ne présente les aptitudes exigées pour l'exercice de la
fonction.
L'admission au statut de sous-officier de carrière est pronon-
cée par décision du ministre ou de l'autorité déléguée par lui.

ART. 46. – L'ancienneté des sous-officiers de carrière dans


leur grade est déterminée par le temps passé en activité et,
dans chaque cas, par celui pris en compte pour l'avancement
au titre des autres positions prévues par la présente loi.
À égalité d'ancienneté le rang est déterminé dans les
conditions fixées par les statuts particuliers.

ART. 47. – L'avancement de grade a lieu soit au choix, soit


au choix et à l'ancienneté, soit à l'ancienneté.
Pour les corps et dans les grades où l'avancement a lieu à
la fois au choix et à l'ancienneté, les statuts particuliers en fixent
les proportions respectives et les modalités.
Pour l'avancement à l'ancienneté, les sous-officiers de car-
rière prennent rang en fonction de leur ancienneté dans
chaque corps et, s'il y a lieu, dans celle-ci, par arme, service
ou spécialité.
Nul ne peut faire l'objet d'un avancement au choix s'il n'est
inscrit sur un tableau d'avancement établi, au moins une fois par
an, par corps et, s'il y a lieu, par arme, service ou spécialité.
Nul ne peut, sauf action d'éclat ou services exceptionnels,
être promu à un grade s'il ne compte dans le grade inférieur
un minimum de durée de service fixé, pour chaque corps, par
le statut particulier.

233
Les statuts particuliers peuvent subordonner l'accès des sous-
officiers à certains grades à la condition que les intéressés
n'aient pas dépassé dans le grade inférieur un niveau d'an-
cienneté déterminé. Dans le cas où des dérogations à cette
règle sont prévues, les statuts en fixent les limites par référence
au nombre de promotions prononcées chaque année dans les
grades considérés.
Une commission, composée d'officiers désignés par le ministre
ou l'autorité habilitée à cet effet, a pour rôle de présenter à
celui-ci ou à cette autorité, tous les éléments d'appréciation
nécessaires, notamment les numéros de préférence et les notes
données aux candidats par leurs supérieurs hiérarchiques.
Sous réserve des nécessités du service, les promotions ont
lieu dans l'ordre du tableau d'avancement.
Si le tableau n'a pas été épuisé, les sous-officiers qui y figu-
rent sont reportés en tête du tableau suivant.
Les nominations et promotions sont prononcées par décision
du ministre ou de l'autorité déléguée par lui.
Les statuts particuliers précisent les conditions d'application
du présent article et notamment l'ordre d'inscription au tableau.

ART. 47.1. – Les sous-officiers de carrière bénéficient des dis-


positions des articles 95, 96 et 97 ci-après.

Discipline ART. 48. – Les sanctions statutaires applicables aux militaires


de carrière sont :
1° La radiation du tableau d'avancement.
2° Le retrait d'emploi par mise en non-activité.
3° La radiation des cadres par mesure disciplinaire.
Ces sanctions peuvent être prononcées pour insuffisance
professionnelle, inconduite habituelle, faute grave dans le ser-
vice ou contre la discipline, faute contre l'honneur, ou pour
condamnation à une peine d'emprisonnement, n'entraînant pas
la perte du grade.

ART. 49. – Le retrait d'emploi par mise en non-activité n'est


applicable qu'aux militaires qui n'ont pas acquis de droits à pen-
sion à jouissance immédiate. Il est prononcé pour une durée qui
ne peut excéder trois ans. À l'expiration de la période de non-
activité, le militaire en situation de retrait d'emploi est replacé
en position d'activité.
Le temps passé dans la position de non-activité par retrait
d'emploi ne compte ni pour l'avancement ni pour l'ouverture et
la liquidation des droits à pension de retraite. Dans cette posi-
tion, le militaire cesse de figurer sur la liste d'ancienneté ; il a
droit aux deux cinquièmes de la solde. Il continue à percevoir
la totalité des suppléments pour charges de famille.

ART. 50. – La radiation des cadres par mesure disciplinaire


peut être prononcée à l'égard d'un militaire de carrière quelle
que soit la durée des services accomplis.

ART. 51. – En cas de faute grave commise par un militaire


de carrière, celui-ci peut être immédiatement suspendu par l'au-
torité ayant pouvoir disciplinaire.

234
Le ministre précise si l'intéressé conserve, pendant le temps
où il est suspendu, le bénéfice de sa rémunération ou déter-
mine la quotité de la retenue qu'il subit et qui ne peut être
supérieure à la moitié de la solde du grade et de l'échelon
détenus. L'intéressé continue à percevoir la totalité des supplé-
ments pour charges de famille.
La situation du militaire suspendu doit être définitivement
réglée dans un délai de quatre mois à compter du jour où la
décision de suspension a pris effet. Lorsque aucune décision
n'est intervenue à l'expiration de ce délai, l'intéressé reçoit à
nouveau l'intégralité de sa rémunération, sauf s'il est l'objet de
poursuites pénales.
Si le militaire suspendu n'a subi aucune sanction statutaire
ou si, à l'expiration du délai prévu à l'alinéa précédent, aucune
décision n'a pu être prise à son égard, il a droit au rembour-
sement des retenues opérées sur sa rémunération.
Toutefois, en cas de poursuites pénales, les droits à rému-
nération ne sont définitivement arrêtés qu'après que la décision
rendue par la juridiction saisie est devenue définitive.

Positions ART. 52. – Tout militaire de carrière est placé dans l'une des
positions suivantes :
1° En activité.
2° En service détaché.
3° En non-activité.
4° Hors cadres.
5° En retraite.

ART. 53 (modifié : lois des 9 juillet 1976 et 10 juillet 1989 ;


Activité
complété : loi du 19 décembre 1996). – L'activité est la position
du militaire de carrière qui occupe un emploi de son grade.
Reste dans cette position, le militaire de carrière qui obtient :
1° Des congés de maladie, avec solde, d'une durée maximum
de six mois pendant une période de douze mois consécutifs.
2° Des congés pour maternité ou pour adoption, avec
solde, d’une durée égale à celle prévue par la législation sur
la sécurité sociale.
3° Des congés exceptionnels d'une durée maximum de six
mois accordés avec solde dans l'intérêt du service, notamment
pour la formation ou le perfectionnement, ou sans solde pour
convenances personnelles.
4° Des congés de fin de services avec solde réduite de moi-
tié et de fin de campagne avec solde, d'une durée maximum
de six mois.
5° Un congé de reconversion avec solde accordé dans l’in-
térêt du service, d’une durée maximum de six mois. Toutefois,
la solde est suspendue ou réduite dans les conditions prévues
par décret en Conseil d’État lorsque le militaire exerce une acti-
vité publique ou privée rémunérée. À l’expiration du congé de
reconversion, le militaire qui n’est pas placé en congé du per-
sonnel navigant prévu au 5° de l’article 57 ou en congé complé-
mentaire de reconversion prévu au 8° de ce même article est
soit mis d’office à la retraite, soit tenu de démissionner de son
état de militaire de carrière s’il n’a pas acquis de droits à pen-
sion de retraite.

235
Service détaché ART. 54. – La position en service détaché est celle du mili-
taire de carrière placé hors de son corps d'origine pour exer-
cer des fonctions publiques électives, pour occuper un emploi
public ainsi que, dans les conditions fixées par le décret visé à
l'article 107, un emploi privé d'intérêt public. Dans cette posi-
tion, le militaire continue de figurer sur la liste d'ancienneté de
son corps et à bénéficier des droits à l'avancement et à pen-
sion de retraite.
La mise en service détaché est prononcée sur demande ou
d'office pour une durée maximum de cinq années. Sauf lors-
qu'elle est de droit, elle ne peut être renouvelée que sur
demande.
Le détachement d'office est prononcé par le ministre après
avis d'une commission comprenant un officier général et deux
militaires de carrière de grade égal ou supérieur à celui des
intéressés.
La position en service détaché est essentiellement révocable.
Le militaire en service détaché est remplacé dans son emploi.
Le militaire en service détaché est réintégré à l'expiration
de son détachement, à la première vacance venant à s'ouvrir
dans le corps auquel il appartient.

Art. 55. – Sous réserve des dérogations fixées par décret en


Conseil d’État, la collectivité ou l'organisme auprès desquels un
militaire de carrière est en service détaché, est redevable envers
le Trésor d'une contribution pour la constitution des droits à pen-
sion de l'intéressé, égale à douze pour cent de la solde du mili-
taire dans son corps d'origine.

Art. 56. – Le militaire en service détaché est soumis à l'en-


semble des règles régissant la fonction qu'il exerce par l'effet de
son détachement. Il ne peut cependant, sauf dans le cas où
la mise en service détaché a été prononcée pour exercer une
fonction publique élective, être affilié au régime de retraite dont
relève la fonction ni acquérir, à ce titre des droits quelconques
à pension ou à allocation.

Non-activité ART. 57 (complété : loi du 9 juillet 1976 ; modifié : lois des


17 juillet 1978 et 10 juillet 1989 ; complété : loi du 19 décembre
1996). – La non-activité est la position temporaire du militaire de
carrière qui se trouve dans l'une des situations suivantes :
1° En congé de longue durée pour maladie.
2° En congé pour raisons de santé d'une durée supérieure
à six mois.
3° En congé exceptionnel dans l'intérêt du service ou pour
convenances personnelles d'une durée supérieure à six mois.
4° En disponibilité.
5° En congé du personnel navigant.
6° En retrait d'emploi.
7° En congé parental.
8° En congé complémentaire de reconversion.

Art. 58 (modifié : loi du 28 octobre 1997). – Le militaire de


carrière atteint de tuberculose, de maladie mentale, d'affection
cancéreuse, de poliomyélite ou d’un déficit immunitaire grave

236
et ainsi que, s’il sert ou a servi outre-mer, de lèpre, a droit à
un congé de longue durée pour maladie. Il conserve, pendant
les trois premières années, l'intégralité de ses droits à solde, puis
pendant les deux années qui suivent, il subit une retenue de
moitié ; toutefois, si la maladie donnant droit à un congé de
longue durée est reconnue imputable au service, ces délais sont
respectivement portés à cinq et trois années.

ART. 59. – Le militaire de carrière atteint d'infirmité ou de


maladie autres que celles visées à l'article précédent, dans l'im-
possibilité d'occuper un emploi après avoir épuisé les congés de
maladies prévus à l'article 53-1 est, après avis médical, placé
en congé pour raisons de santé.
Le militaire de carrière perçoit, pendant une durée maxi-
mum de trois ans, une solde réduite des deux cinquièmes s'il est
lieutenant, sous-lieutenant ou sous-officier ou une solde réduite
de moitié s'il détient un autre grade.
Lorsqu'il est atteint d'une affection dûment constatée, le
mettant dans l'impossibilité d'exercer ses fonctions, qui rend
nécessaire un traitement et des soins coûteux et prolongés et
qui figure sur une liste établie par décret, le militaire de carrière
a droit à un congé de longue maladie, d'une durée maximum
de trois ans. Il conserve l'intégralité de sa solde pendant un an ;
cette solde est réduite de moitié pendant les deux années qui
suivent. L'intéressé conserve, en outre, ses droits à la totalité des
suppléments pour charges de famille.
Le militaire de carrière qui a obtenu un congé de longue
maladie ne peut bénéficier d'un autre congé de cette nature
s'il n'a pas auparavant repris l'exercice de ses fonctions pendant
un an.
Si l'infirmité ou la maladie provient de l'une des causes
exceptionnelles prévues à l'article L. 27 du Code des pensions
civiles et militaires de retraite ou d'un fait imputable au service,
il conserve l'intégralité de sa solde jusqu'à ce qu’il soit en état
de reprendre son service ou jusqu'à sa mise à la retraite.

ART. 60. – Le militaire de carrière en congé de longue durée


pour maladie ou en congé pour raisons de santé continue à
figurer sur la liste d'ancienneté, concourt pour l'avancement à
l'ancienneté et, en cas d'imputabilité au service, pour l'avan-
cement au choix. Le temps passé en congé est pris en compte
pour les droits à pension de retraite.

ART. 61. – Le militaire de carrière peut obtenir, sur sa


demande, les congés exceptionnels suivants d'une durée supé-
rieure à six mois :
– congé pour convenances personnelles sans solde, d'une
durée maximum de cinq années, renouvelable une fois,
dans la limite d'un contingent fixé annuellement par arrêté
interministériel. Le temps passé dans cette situation ne
compte ni pour l'avancement, ni pour les droits à pension
de retraite ;
– congé dans l'intérêt du service avec solde, d'une durée
maximum d'un an. Le temps passé dans cette situation
compte pour l'avancement, et pour les droits à pension
de retraite.
ART. 62. – La disponibilité est la situation de l'officier de car-
rière qui, ayant accompli plus de quinze ans de service dont six
mois au moins en qualité d'officier et, le cas échéant, satisfait

237
aux obligations de la formation spécialisée prévue à l'article 80
ci-après, a été admis sur sa demande à cesser temporairement
de servir dans les armées.
Elle est prononcée pour une période d'une durée maximum
de cinq années renouvelable, pendant laquelle l'officier perçoit
une solde réduite des deux tiers. La durée totale de la dispo-
nibilité ne peut excéder dix ans.
Le temps passé en disponibilité ne compte pas pour l'avan-
cement au choix ; il compte pour la moitié de sa durée pour
l'avancement à l'ancienneté, et, dans la limite de dix années,
pour les droits à pension de retraite.
......................................................................................................................

Hors cadres ART. 66. – La position hors cadres est celle dans laquelle un
militaire de carrière ayant accompli au moins quinze années de
services valables pour la retraite et placé en service détaché,
soit auprès d'une administration ou d'une entreprise publique
dans un emploi ne conduisant pas à pension du régime géné-
ral des retraites, soit auprès d'un organisme international, peut
être placé sur sa demande pour continuer à servir dans la
même administration, entreprise ou organisme.
Dans cette position, le militaire de carrière cesse de figurer
sur la liste d'ancienneté, de bénéficier de droits à l'avancement
et d'acquérir des droits à pension. Il est soumis aux régimes sta-
tutaires et de retraites régissant la fonction qu'il exerce.
Le militaire en position hors cadres peut demander sa réin-
tégration dans son cadre d'origine ; celle-ci est prononcée à la
première vacance venant à s'ouvrir dans le corps auquel il
appartient.
ART. 67. – Lorsque le militaire en position hors cadres est
réintégré dans son corps d'origine, l'organisme dans lequel il a
été employé doit, s'il y a lieu, verser la contribution prévue à
l'article 55.

Retraité ART. 68. – La retraite est la position définitive du militaire de


carrière rendu à la vie civile et admis au bénéfice des disposi-
tions du Code des pensions civiles et militaires de retraite.
ART. 69. – Le militaire de carrière est placé en position de
retraite :
a) D'office, lorsqu'il est rayé des cadres par limite d'âge, par
suite d'infirmités ou par mesure disciplinaire ;
b) Sur sa demande, dès qu'il a acquis des droits à pension
de retraite à jouissance immédiate, à moins que le temps pen-
dant lequel il s'est engagé à rester en activité après une forma-
tion spécialisée ne soit pas expiré. Toutefois, lorsque des circons-
tances exceptionnelles l'exigent, le gouvernement peut prévoir par
décret, le maintien d'office en service pour une durée limitée ;
c) Dès qu'il a acquis des droits à pension de retraite à jouis-
sance différée, sur demande agréée. Toutefois, dans la limite
d'un contingent annuel fixé par corps dans les conditions pré-
vues par le statut particulier, les demandes sont satisfaites dans
l'ordre croissant des âges.
ART. 70. – Le militaire de carrière ayant acquis des droits à
pension de retraite à jouissance immédiate peut être mis à la
retraite pour aptitude physique insuffisante, sur avis du Conseil
d'enquête prévu à l'article 28 de la présente loi.

238
ART. 71. – Les militaires de carrière mis à la retraite avec le
bénéfice d'une pension de retraite à jouissance différée et
appartenant aux armes et aux corps combattants des armées
peuvent, dans la limite d'un contingent annuel fixé par arrêté
interministériel, recevoir, dans des conditions fixées par décret en
Conseil d'État, un pécule déterminé en fonction de la solde per-
çue en fin de service.
......................................................................................................................

Cessation de l’état ART. 79. – La cessation de l'état de militaire de carrière résulte


de militaire de carrière de la démission régulièrement acceptée, de la nomination dans
un corps de fonctionnaires civils ou d'agents des collectivités
publiques ou entreprises publiques, ou de la perte du grade.
Le grade ne peut être perdu que pour l'une des causes
suivantes :
1° Perte de la nationalité française.
2° Condamnation, soit à une peine criminelle, soit à la des-
titution ou à la perte du grade dans les conditions prévues aux
articles 365 à 371 du Code de justice militaire.

ART. 80. – La démission ne peut être acceptée que pour


des motifs exceptionnels lorsque le militaire de carrière :
1° N'est pas parvenu au terme de l'engagement exigé pour
l'entrée dans les écoles militaires.
2° Ayant reçu une formation spécialisée, n'a pas atteint
le terme du délai pendant lequel il s'est engagé à rester en
activité.
......................................................................................................................

ART. 81. – Le militaire de carrière dont la démission a été


acceptée ou qui a été nommé dans un corps d'agents civils
ou d'agents des collectivités publiques ou entreprises publiques
est, sauf décision contraire du ministre, versé dans la réserve ;
il y conserve un grade au moins égal à celui qu'il détenait.
Celui qui a été condamné à l'une des peines prévues à
l'article 79 ci-dessus est soumis aux obligations du Service natio-
nal et admis dans la réserve comme homme du rang.

DISPOSITIONS CONCERNANT
LES MILITAIRES SERVANT
EN VERTU D'UN CONTRAT
Militaires engagés ART. 87 – L'engagé est celui qui est admis par contrat à ser-
vir volontairement dans les grades d'hommes du rang et de
sous-officiers, dans les armées ou les formations rattachées :
– pour un temps supérieur à la durée légale du service actif
avant tout appel au service national ;
– pour une durée déterminée, s'il a déjà été appelé à satis-
faire aux obligations du service actif ou s'il a souscrit un
engagement antérieur ;
– pour tout ou partie de la durée de la guerre, s'il n'est ni
mobilisable, ni encore mobilisé, ou s'il est dégagé de toute
obligation militaire.

ART. 88. – Nul ne peut souscrire un engagement :


– s'il tombe sous le coup des dispositions de l'article 51 du
Code du service national ;

239
– s'il n'est, sauf en temps de guerre, de nationalité française
ou susceptible d'être inscrit sur les listes de recensement ;
– s'il n'a dix-sept ans révolus ;
– pour le mineur non émancipé, s'il n'est pourvu du consen-
tement du représentant légal ;
– s'il ne présente les aptitudes exigées pour l'exercice de la
fonction.
Les jeunes gens âgés de moins de dix-huit ans ne peuvent
s'engager pour une durée inférieure à trois ans.
L'engagement est souscrit au titre d'une armée ou d'une for-
mation rattachée.
ART. 89. – Le service compte du jour de la signature du
contrat d'engagement ou, s'il n'y a pas d'interruption de service,
de l'expiration de l'engagement précédent.
L'engagé est admis à servir avec le grade qu'il a acquis.
Toutefois, il peut être admis à servir avec un grade inférieur en
cas d'interruption de service ou de changement d'armée.
ART. 90. – Le temps accompli en qualité d'engagé vient en
déduction des obligations légales d'activité. Le cas échéant, il
est compté comme effectué au titre du service national fémi-
nin. À l'expiration du ou des engagements successifs, l'intéressé
reçoit application des dispositions des articles 67 (2e alinéa) et
81 du Code du service national.
ART. 91. – Les sanctions visées à l'article 27-3 applicables aux
engagés sont :
– la radiation du tableau d'avancement ;
– la réduction d'un ou plusieurs grades, classes ou catégories ;
– la résiliation de l'engagement.
ART. 92. – Le militaire engagé peut être mis en réforme défi-
nitive ou temporaire pour infirmités, imputables ou non au ser-
vice, sur avis médical.
En cas de réforme définitive, l'engagement est résilié ; en
cas de réforme temporaire, il est prorogé d'une durée égale à
celle qui est comprise entre sa date d'expiration et la date de
fin de réforme.
Le temps passé en réforme temporaire est considéré
comme service effectif pour le droit à pension.
ART. 95. – L'engagé ayant accompli des obligations d'une
durée supérieure à celle du service actif bénéficie des disposi-
tions relatives aux emplois réservés.
Celui qui accomplit des services d'une durée d'au moins
quatre années reçoit, s'il le demande, une formation profes-
sionnelle le préparant à l'exercice d'un métier dès le retour dans
la vie civile.
ART. 96. – Pour l'accès aux emplois de l'État, des collectivi-
tés locales, des établissements publics et des entreprises
publiques dont le personnel est soumis à un statut réglemen-
taire, l'engagé visé au premier alinéa de l'article précédent
bénéficie, dans les conditions fixées par décret en Conseil
d'État, des dispositions suivantes :
1° La limite d'âge supérieure pour l'accès à ces emplois est
reculée, dans la limite de dix années, d'un temps égal à celui
qui a été passé effectivement sous les drapeaux.

240
2° Pour l'accès audits emplois, les diplômes et qualifications
militaires pourront être substitués aux titres et diplômes exigés par
les statuts particuliers.
ART. 97. – Le temps passé sous les drapeaux pour un
engagé accédant à un emploi visé à l'article 96 ci-dessus est
compté pour l'ancienneté :
a) Pour les emplois des catégories C et D ou de même
niveau de qualification, pour sa durée effective jusqu'à concur-
rence de dix ans ;
b) Pour les emplois de catégorie B, ou de même niveau de
qualification, pour la moitié de sa durée effective jusqu'à concur-
rence de cinq ans, à condition que l'intéressé n'ait pas demandé,
pour faire acte de candidature au concours ou à l'examen, le
bénéfice des dispositions prévues au 2 de l'article 96 ci-dessus.

Art. 99. – En temps de paix, nul ne peut être admis à ser-


Militaires
vir à titre étranger :
servant à titre étranger (1)
– s'il n'a dix-sept ans au moins et quarante ans au plus ;
– s'il ne justifie de son identité et, pour le mineur non éman-
cipé, du consentement du représentant légal ;
– s'il ne présente les aptitudes exigées pour l'exercice de la
fonction.
Malgré l'absence des pièces justificatives prévues à l'alinéa
précédent, l'autorité militaire désignée par le ministre peut
accepter l'engagement.
ART. 100. – Le militaire qui sert à titre étranger est, quel que
soit son grade, lié au service par un contrat d'engagement.
Il souscrit le premier engagement en qualité d'homme du
rang. Ceux qui ont servi en qualité d'officier dans une armée
étrangère ou d'élève étranger d'une école militaire française
peuvent être admis, par décret, comme officiers à titre étranger.
ART. 101. – L'officier servant à titre étranger peut être admis
à servir à titre français après acquisition de la nationalité française.
Il conserve son grade et prend rang à compter de la date de
son intégration dans les cadres français.
......................................................................................................................

LIMITES D'ÂGE Les limites d'âge des militaires non-officiers de l'armée de


ET LIMITES DE DURÉE terre sont :
DES SERVICES
a) Limites d'âge normales :
(visées à l'article 33)
GRADE LIMITE D’ÂGE UNIQUE

Major 56 ans
Adjudant-chef 55 ans
Adjudant 47 ans
Sergent-chef 42 ans
Sergent 42 ans

b) Limites d'âge spéciales :


– major sous-chef de musique 56 ans
– sous-chef de musique 55 ans
– maître-ouvrier 60 ans

(1) Réservé aux seuls élèves militaires servant à titre étranger.

241
CHAPITRE 2

LES MILITAIRES ENGAGÉS

BUT RECHERCHÉ Apprendre les règles relatives aux engagements et au


ET DONNÉES ESSENTIELLES déroulement de carrière des engagés.

Décret n° 73-1219 du 20 décembre 1973 (BOC 1974, p. 27)


modifié :
RÉFÉRENCES
– par le décret n° 78-506 du 29 mars 1978 (JO du 5 avril
1978, p. 1805) ;
– par le décret n° 85-1002, du 19 septembre 1985 (BOC
p. 6192) ;
– par décret n° 94-759 du 26 août 1994 (BOC, p. 3350) ;
– par décret n° 97-473 du 12 mai 1997 (BOC, p. 2547).

ARTICLE PREMIER. – Le présent décret est applicable aux mili-


taires mentionnés à l'article 87 de la loi du 13 juillet 1972 susvi-
sée, qui sont admis par contrat à servir volontairement avec les
grades de militaires du rang et de sous-officiers dans les armées
ou les formations rattachées, sous réserve des dispositions
propres aux élèves des écoles militaires, ou définies dans les sta-
tuts particuliers de certains corps.

SOUSCRIPTION ART. 2. – Les jeunes gens qui réunissent les conditions fixées
ET DURÉE à l'article 88 de la loi du 13 juillet 1972 peuvent être admis à
DES ENGAGEMENTS souscrire un engagement initial au titre d'une armée ou d'une
formation rattachée :
– d'une durée minimum :
- de trois ans, s'ils sont âgés de moins de dix-huit ans,
- égale à celle du service actif légal augmentée d'un
mois s'ils sont âgés d'au moins dix-huit ans,
– d'une durée maximum de dix ans.

ART. 3. – Les militaires en activité de service soit appelés, soit


engagés, et les militaires dans la disponibilité ou la réserve peu-
vent être admis à servir par voie d'engagements d'une durée de
six mois à dix ans, jusqu'à la limite d'âge ou la limite de durée
des services fixées par l'annexe de la loi du 13 juillet 1972.
......................................................................................................................
3° Les militaires en activité de service dont le lien au ser-
vice cesse à moins de six mois :
– soit de la limite d'âge de leur grade ou de la limite de
durée des services ;

242
– soit de la date de fin d'un stage de formation profes-
sionnelle ;
– soit de la date à laquelle ils pourront rejoindre l'unité ou
la formation de base à l'issue d'un embarquement ou de
l'exécution d'une mission, sont autorisés à souscrire un
engagement maintenant ce lien au service jusqu'aux
limites et dates précitées.
4° Les militaires engagés et les militaires dans la disponibilité
ou la réserve, qui ont accompli au moins deux ans de services
militaires et possèdent la qualification minimum exigée pour une
promotion au grade de caporal ou de quartier-maître de 2e
classe, peuvent être admis à souscrire un engagement les liant
au service jusqu'à la date à laquelle ils réuniront quinze ans de
services militaires et civils effectifs. À l'expiration de cet engage-
ment ils peuvent être admis à servir jusqu'à la limite d'âge par
engagements souscrits dans les conditions fixées par le 1er alinéa
du présent article.

ART. 4. – Le contrat d'engagement prévu à l'article 2 ainsi


que le premier des contrats d'engagement souscrit au titre de
l'article 3, lorsque celui-ci intervient après une interruption de ser-
vice de plus d'une année, devront prévoir l'existence d'une
période probatoire d'une durée maximale de six mois à l'issue
de laquelle l'engagement deviendra définitif. Cette période peut
être renouvelée une fois pour raison de santé ou insuffisance de
formation.
Lorsque le contrat d'engagement prévu au 4e de 1'article 3
stipule que 1'engagé devra obtenir une qualification, ce contrat
est résilié de plein droit si l'engagé n'a pas obtenu cette qualifi-
cation au terme de cinq ans de services accomplis à compter
de la signature du contrat. L'admission à un stage de formation
ou de spécialisation est assortie d'un engagement de l'intéressé
à rester en activité pendant une durée de deux à cinq ans.
......................................................................................................................

ART. 7. – En cas d'indisponibilité pour raison de santé, les enga-


gements qui arrivent à expiration avant qu'une décision soit prise
au sujet de la situation des intéressés, sont prorogés jusqu'à l'inter-
vention de cette décision. Cette prorogation ne peut maintenir les
engagés en service au-delà de la date à laquelle ils atteignent la
limite d'âge de leur grade ou la limite de durée des services.

AVANCEMENT ART. 8. – L'avancement des engagés a lieu au choix.


Nul ne peut faire l'objet d'un avancement s'il n'est pas ins-
crit sur un tableau d'avancement établi au moins une fois l'an
par arme, service, branche, groupe de spécialités ou spécialité.
Toutefois, en ce qui concerne les militaires du rang, le tableau
d'avancement peut être également établi par unité formant
corps ou formation équivalente.
Les engagés inscrits au tableau d'avancement y figurent par
ordre d’ancienneté.
Sous réserve des nécessités du service, les promotions ont
lieu dans l'ordre du tableau d'avancement.
Si le tableau n'a pas été épuisé, les engagés qui y figurent
sont reportés en tête du tableau suivant.
Les nominations et promotions sont prononcées par décision
du ministre.

243
ART. 9 – L'avancement des militaires du rang engagés est
subordonné au respect des règles suivantes :
1° Les soldats ou matelots ne peuvent être nommés capo-
ral ou quartier-maître de 2e classe s'ils n'ont obtenu une qualifi-
cation définie par le ministère des Armées et servi en outre pen-
dant trois mois.
2° Les caporaux ou quartiers-maîtres de 2e classe ne peu-
vent être promus caporal-chef ou quartier-maître de 1re classe
s'ils n'ont servi au moins un mois dans leur grade.
Toutefois, peut être nommé directement caporal-chef ou
quartier-maître de 1re classe après trois mois de service, le mili-
taire qui :
– a obtenu, lors des épreuves du brevet de préparation mili-
taire supérieure, des notes dont la moyenne est fixée par
le ministre des Armées ;
ou
– a suivi le cycle préparatoire au cycle de formation des
élèves officiers de réserve ;
ou
– a obtenu un brevet de préparation militaire ;
ou
– a acquis une qualification donnant accès au personnel
spécialiste breveté de l'armée de l'air ou au personnel
navigant.
3° Les caporaux-chefs et caporaux ou les quartiers-maîtres
de 1re et 2e classe ne peuvent être promus sergent ou second
maître s'ils n'ont obtenu une qualification dans les conditions
fixées par le ministre des Armées et accompli six mois de ser-
vice dont au moins deux mois comme caporal-chef ou quar-
tier-maître de 1re classe ou trois mois comme caporal ou quar-
tier-maître de 2e classe.
ART. 10. – Sous réserve des dispositions de l'article 8 (1er ali-
néa) ci-dessus, les conditions exigées pour l'avancement de
grade des sous-officiers engagés et des maîtres ouvriers et des
palefreniers sont respectivement celles prévues pour les sous-offi-
ciers de carrière appartenant à la même arme, service ou spé-
cialité et celles fixées par les statuts particuliers des maîtres
ouvriers et des palefreniers.
ART. 12. – À égalité d'ancienneté de grade, le rang est
déterminé par l'ancienneté dans le grade immédiatement infé-
rieur ; à égalité d'ancienneté dans ce dernier grade, par l'an-
cienneté dans le grade précédent et ainsi de suite. Le rang des
caporaux et quartiers-maîtres de 2e classe de même ancienneté
est déterminé par l'ancienneté de service, puis suivant l'ordre
décroissant des âges.

CONGÉS ART. 13 (modifié : décret du 12 mai 1997, n° 97-473). – Les


engagés peuvent bénéficier, dans les mêmes conditions que les
sous-officiers ou officiers mariniers de carrière, des congés prévus
aux articles 53 et 65-2 de la loi du 13 juillet 1972 susvisée et, s’ils
ont accompli dix mois de services militaires effectifs, du congé
prévu à l’article 65-1 de ladite loi. Leurs contrats sont, le cas
échéant, prorogés jusqu’à l’expiration des congés accordés au
titre des articles précités de la loi du 13 juillet 1972.
......................................................................................................................

244
ART. 15. – Les engagés comptant quatre ans de services mili-
taires effectifs bénéficient des congés de longue durée prévus
à l'article 57-1 de la loi du 13 juillet 1972 et les textes pris pour
son application. Leur contrat est prorogé jusqu'à la date d'ex-
piration de ces congés.
Les autres militaires engagés, s'ils ont servi pendant un temps
supérieur à la durée des obligations légales du service actif, ont
droit également à l'octroi des congés de longue durée prévus
au précédent alinéa.
......................................................................................................................
Les engagés en congé de longue durée pour maladie qui
ont atteint la limite d'âge de leur grade ou la limite de durée
des services sont en tout état de cause rayés des contrôles.
......................................................................................................................
ART. 18. – Les engagés bénéficient des congés de réforme
temporaire prévus à l'article 92 de la loi du 13 juillet 1972.
......................................................................................................................

RÉSILIATION ART. 21. – Les engagements visés au titre I (1) du présent


DES ENGAGEMENTS décret sont résiliés :
ET SANCTIONS STATUTAIRES
1° De plein droit en cas :
APPLICABLES AUX ENGAGÉS
– d'admission à l'état de militaire de carrière ;
– de souscription d'un nouvel engagement se substituant à
un engagement en cours ;
– de perte de la nationalité française ;
– de condamnation soit à une peine criminelle, soit à la
perte du grade dans les conditions prévues aux articles
385 et 388 à 390 du Code de justice militaire.
2° Pour raisons de santé motivant une décision de mise en
réforme définitive, la réalisation prenant effet deux mois après
la notification de la décision de réforme.
3° Sur demande de l'engagé agréée par le ministre de la
Défense dans le cas :
– d'un motif grave d'ordre personnel ou familial dûment
reconnu, survenu depuis la signature de l'engagement ;
– d'inaptitude à l'emploi ;
– d'impossibilité, non due à l'inaptitude, d'être affecté à un
emploi quand l'engagement a été souscrit pour une
durée imposée par l'éventualité de cette affectation ;
– d'une mise en réforme temporaire, tant qu'une nouvelle
décision d'aptitude n'est pas intervenue.
......................................................................................................................
Sont également résiliés dans les mêmes conditions :
– les engagements visés à l'article 2 ci-dessus, lorsque l'en-
gagé n'a pas été promu au grade ou n'a pas acquis le
degré de qualification fixé pour chaque armée ou for-
mation rattachée par le ministre de la Défense, à l'expi-
ration d'un délai de trois ans de services accomplis après
leur signature ;
– les engagements visés à l'article 3 ci-dessus, lorsqu'une
réduction de grade a été prononcée entre la date de
signature et la date d'effet des engagements.

(1) Souscription et durée des engagements.

245
4° Pour les contrats souscrits au titre du 4° de l'article 3 et
sous réserve de l'obligation de service excédant à une période
de formation ou de spécialisation prévue à l'article 4, sur
demande motivée et agréée par le ministre dans les quatre pre-
mières années du contrat, de plein droit ensuite sous condition
d'un préavis de six mois qui peut être porté à douze mois si les
nécessités du service l'exigent.

ART. 22. – Les engagés hors d'état de servir pour raison de


santé constatée par une commission de réforme font l'objet
d'une décision :
– de radiation des cadres pour infirmités s'ils réunissent les
conditions fixées par les articles L. 6 (3e et 4e et L. 35) du
Code des pensions civiles et militaires de retraite ;
– de mise en réforme définitive dans le cas contraire.
Ils peuvent, dans l'un et l'autre cas, souscrire un nouvel
engagement s'ils recouvrent l'aptitude nécessaire.

ART. 23. – Les sanctions statutaires prévues par les articles


27, 28 et 91 de la loi du 13 juillet 1972 peuvent être pronon-
cées pour insuffisance professionnelle, inconduite habituelle,
faute grave dans le service ou contre la discipline, faute contre
l'honneur, ou pour condamnation à une peine d'emprisonne-
ment n'entraînant pas la perte du grade. La résiliation de l'en-
gagement ne peut être prononcée que sur avis conforme du
Conseil d'enquête.

ART. 24. – La résiliation des engagements prévue à l'arti-


cle 21 du présent décret et les conditions statutaires prévues à
l'article 23 sont prononcées par le ministre de la Défense.

FORMATION ART. 25 (modifié : décret n° 97-473 du 12 mai 1997). – Les


PROFESSIONNELLE engagés qui accomplissent au moins quatre ans de services et
qui n’ont pas demandé ou qui n’ont pas été admis à bénéfi-
cier du congé de reconversion prévu à l’article 53 (5°) de la loi
du 13 juillet 1972 susvisée reçoivent, s’ils le demandent, une for-
mation professionnelle les préparant à l’exercice d’un métier dès
le retour à la vie civile. Ils doivent en faire la demande avant
le terme de leur engagement, qui est prolongé, le cas échéant,
de la durée de la formation.
Pour l'application des dispositions du précédent alinéa, le
ministre fixe les conditions dans lesquelles la formation profession-
nelle est dispensée et, s'il y a lieu, compte tenu de la durée de
l'engagement souscrit, les périodes réservées à cette formation.

DISPOSITIONS ART. 26. – Lorsqu'ils sont admis sans interruption de service


DIVERSES dans une autre arme ou une autre spécialité de l'armée ou de
la formation rattachée à laquelle ils appartiennent, les engagés
conservent le grade qu'ils détenaient précédemment et leur
ancienneté dans ce grade ; ils prennent rang dans leur nouvelle
arme ou spécialité après les engagés de même grade, nommés
à la même date. S'ils sont inscrits au tableau d'avancement dans
leur arme ou spécialité d'origine, ils sont promus au grade supé-
rieur à la date à laquelle ils auraient été promus au titre de
cette arme ou spécialité.
Lorsqu'ils sont admis dans une autre arme ou une autre for-
mation rattachée, les engagés peuvent éventuellement n'être
admis à servir qu'avec un grade inférieur à celui qu'ils détien-
nent. Ils conservent le bénéfice du classement à leur échelle de

246
solde si le grade avec lequel ils sont admis ne permet pas le
classement dans cette échelle. Ils conservent le bénéfice de
cette dernière à titre personnel.

ART. 27. – Les engagés visés à l'article 2 du présent décret,


âgés de dix-huit ans ou plus et dont le contrat a été annulé
ou radié sont sous réserve de l'application des dispositions de
l'article 90 de la loi du 13 juillet 1972 modifiée, maintenus sous
les drapeaux lorsqu'ils remplissent les conditions d'aptitude du
service national. Ils sont alors rattachés pour la durée des obli-
gations d'activité du service national à la fraction du contingent
dont l'incorporation a immédiatement précédé la souscription
de l'engagement.
ART. 28. – Les engagés peuvent être admis à suivre le cycle
de formation des élèves officiers de réserve prévu à l'article
R. 140 du Code du service national.
ART. 29. – Les engagés aussi longtemps qu'ils ne bénéficient
pas pour eux-mêmes et leurs ayants droit des prestations d'un
régime de Sécurité sociale, reçoivent les avantages prévus aux
articles R. 110 à R. 122 du Code du service national.
Les engagés bénéficient pour leur famille des dispositions de
l'article R. 67 du Code du service national relatives à l'attribu-
tion d'allocations aux soutiens indispensables de famille.
......................................................................................................................
ART. 30.
......................................................................................................................
Les sanctions statutaires concernant les sous-officiers ne peu-
vent être prononcées que par le ministre de la Défense. Il en
est de même pour les sanctions statutaires concernant les mili-
taires du rang décorés de la Légion d'honneur, de la médaille
militaire ou de l'ordre national du Mérite.
......................................................................................................................

247
CHAPITRE 3

STATUTS PARTICULIERS
DES CORPS DE SOUS-OFFICIERS DE CARRIÈRE DE L’ARMÉE DE TERRE

BUT RECHERCHÉ Apprendre les règles statutaires concernant les sous-officiers


ET DONNÉES ESSENTIELLES de carrière de l'armée de terre.

RÉFÉRENCES Décret n° 75-1211 du 22 septembre 1975 (BOC/PP, p. 4901)


modifié par :
– décret n° 80-743 du 18 septembre 1980 (BOC, p. 3777) ;
– décret n° 80-744 du 18 septembre 1980 (BOC, p. 3781) ;
– décret n° 83-95 du 10 février 1983 (BOC, p. 510) ;
– décret n° 85-513 du 9 mai 1985 (BOC, p. 2492).

CONSEILS Seuls les candidats au CM 2 peuvent mener une étude per-


POUR ABORDER L’ÉTUDE sonnelle des statuts particuliers des corps de sous-officiers de
carrière de l'armée de terre. Ne pas confondre les spécialités
figurant dans l'arrêté du 19 mars 1976 avec les spécialités de
formation définies dans l'IM n° 200/DEF/EMA/INS/FG/63-
400/DEF/EMAIEP/P du 13 mars 1979 (BOC/PP n° 14 bis).

Dispositions générales ARTICLE PREMIER. – Les sous-officiers de carrière de l'armée de


terre participent, sous le commandement des officiers, à l'en-
cadrement de formations ou unités élémentaires de combat, de
soutien ou d'instruction de leur arme ou service ; ils peuvent
exercer dans ces formations ou unités des responsabilités tech-
niques ou administratives d'exécution.
Ils peuvent aussi participer au fonctionnement de formations
interarmées, ou relevant d'une autre armée, rattachées au minis-
tère chargé des Armées.

ART. 2. – Les sous-officiers de carrière de l'armée de terre


constituent deux corps dont les statuts sont réglementés par les
dispositions des titres II et III du présent décret.

ART. 3. – Les sous-officiers de carrière de l'armée de terre


sont répartis par arme ou service et, le cas échéant, par groupe
de spécialités ou spécialité définis par arrêté du ministre chargé
des Armées.

248
Corps des sous-officiers ART. 4. – La hiérarchie du corps des sous-officiers de carrière
de carrière autres que les majors comporte les grades suivants :
autres que les majors – sergent ou maréchal les logis ;
– sergent-chef ou maréchal des logis-chef ;
– adjudant ;
– adjudant-chef.
ART. 5. – Les sous-officiers du corps sont répartis dans leur grade
entre les quatre degrés suivants de qualification professionnelle :
Échelle n° 1 : gradés non certifiés, exerçant des fonctions
courantes d'encadrement, sans technicité particulière.
Échelle n° 2 : gradés possédant la formation militaire et
technique nécessaire pour exercer leurs fonctions dans une spé-
cialité déterminée, cette formation étant sanctionnée par l'at-
tribution d'un certificat.
Échelle n° 3 : gradés titulaires d'un brevet élémentaire de
spécialiste ou de technicien.
Échelle n° 4 : gradés titulaires d'un brevet supérieur de spé-
cialiste ou de technicien.
La liste des brevets ouvrant l'accès aux échelles nos 3 et 4
et les conditions requises pour leur obtention sont fixées par arrê-
tés du ministre chargé des armées.
Les sous-officiers de carrière de la brigade de sapeurs-
pompiers de Paris sont classés à une échelle de solde particulière.
ART. 6. – les sous-officiers de chaque grade ont accès, en
fonction de la durée des services militaires effectués, aux éche-
lons suivants :
– après quatre ans de services ;
– après cinq ans de services ;
– après sept ans de services ;
– après dix ans de services ;
– après treize ans de services ;
– après dix-sept ans de services ;
– après vingt et un ans de services.
Cas particuliers : les grades des sous-officiers de carrière de
la brigade de sapeurs-pompiers de Paris comportent les échelons
suivants :
Grade d'adjudant-chef :
– après quatre ans de services ;
– après cinq ans de services ;
– après sept ans de services ;
– après dix ans de services ;
– après treize ans de services ;
– après dix-sept ans de services ;
– après vingt et un ans de services ;
– après vingt-trois ans de services ;
– après vingt-six ans de services.
Grade d'adjudant :
– après quatre ans de services ;
– après cinq ans de services ;
– après sept ans de services ;
– après dix ans de services ;
– après treize ans de services ;
– après dix-sept ans de services ;
– après vingt et un ans de services ;
– après vingt-trois ans de services.

249
Grades de sergent-chef et de sergent :
– après quatre ans de services ;
– après cinq ans de services ;
– après sept ans de services ;
– après dix ans de services ;
– après treize ans de services ;
– après dix-sept ans de services ;
– après vingt et un ans de services.

ART. 7. – Les sous-officiers du corps sont recrutés au choix


parmi les sous-officiers sous contrat qui ont demandé leur admis-
sion à l'état de sous-officier de carrière et qui réunissent les
conditions suivantes :
– avoir accompli au moins quatre ans de services militaires
effectifs ;
– avoir détenu pendant au moins deux ans un grade de
sous-officier.
Ce recrutement est effectué après avis motivé d'un conseil
de régiment qui comprend : le chef de corps, président, deux
officiers ainsi que deux sous-officiers de carrière d'un grade au
moins égal à celui du postulant, désignés par le chef de corps.
Les intéressés sont admis dans le corps avec leur grade et
leur ancienneté de grade dans les conditions prévues à l'article
16 ci-dessous. Ils restent affectés à l'arme, au service, au groupe
de spécialités ou à la spécialité auquel ils appartiennent.

ART. 8. – À égalité d'ancienneté de grade, le rang est déter-


miné par l'ancienneté dans le grade immédiatement inférieur
puis, s'il y a lieu, par l'ancienneté dans chacun des grades pré-
cédents et en fonction de l'ordre décroissant des âges.
......................................................................................................................

Avancement ART. 10. – Les sergents ou maréchaux des logis peuvent, lors-
qu'ils ont deux ans de grade, être promus au grade de sergent-
chef ou maréchal des logis-chef à raison d'un tiers à l'ancien-
neté et de deux tiers au choix.

ART. 11. – Les sergents-chefs ou maréchaux des logis-chef


peuvent, lorsqu'ils ont deux ans de grade, être promus au
grade d'adjudant à raison d'un quart à l'ancienneté et de trois
quarts au choix.

ART. 12. – Les adjudants peuvent, lorsqu'ils ont deux ans de


grade être promus au choix au grade d'adjudant-chef.

ART. 13. – Par dérogation aux dispositions des articles 10 et


11, I'avancement des sous-officiers de la brigade des sapeurs-
pompiers de Paris a lieu uniquement au choix.

ART. 14. – Un arrêté du ministre chargé des Armées déter-


mine les armes, services, groupes de spécialités ou spécialités au
sein desquels l'avancement peut intervenir de façon distincte.

ART. 15. – Les tableaux d'avancement sont arrêtés par le


ministre chargé des armées.
......................................................................................................................
Les tableaux d'avancement sont établis dans l'ordre de
l'ancienneté.

250
Les tableaux d'avancement et les promotions aux différents
grades sont publiés au Bulletin officiel des armées.
......................................................................................................................

Corps des majors ART. 22. – En dehors des fonctions ou missions définies à l'ar-
ticle premier du présent décret, les majors peuvent tenir des
emplois de commandement ou d'encadrement, ou de haute
qualification dans une spécialité déterminée.
ART. 23. – Le corps des majors comporte le grade unique
de major.
Les majors ont accès, en fonction de la durée des services
militaires effectués, aux échelons suivants :
– avant quinze ans de services ;
– après quinze ans de services ;
– après dix-sept ans de services ;
– après vingt ans de services ;
– après vingt-trois ans de services ;
– après vingt-six ans de services ;
– après vingt-neuf ans de services.
Ils ont en outre accès à un échelon exceptionnel attribué,
après vingt-neuf ans de services, dans la limite de 15 % de
1'effectif du grade.

Recrutement ART. 24. – Les majors sont, dans chaque arme ou service,
et, s'il y a lieu, dans chaque groupe de spécialités ou spécia-
lité, recrutés parmi les adjudants-chefs de carrière :
1° Par concours sur épreuves, sans que les intéressés puissent
être autorisés à se présenter plus de trois fois à ces concours.
2° Au choix, s'ils sont âgés de quarante ans au moins au
1er janvier de l'année de leur nomination. Le nombre de nomi-
nations pouvant intervenir chaque année à ce titre ne peut
dépasser 35 % du nombre total de nominations effectuées la
même année.
Quel que soit le mode de recrutement, les candidats doi-
vent en outre être titulaires de l'un des brevets donnant accès
à l'échelle n° 4 et figurant sur une liste arrêtée par le ministre
chargé des Armées.
ART. 25. – Les programmes, les conditions d'organisation et
le déroulement des concours prévus à l'article 24 ainsi que les
coefficients attribués aux différentes épreuves sont fixés par
arrêté du ministre chargé des Armées.
ART. 26. – Les majors sont nommés dans l'ordre du classe-
ment des concours mentionnés au 1° de l'article 24 ou dans
l'ordre de l'ancienneté de grade pour ceux recrutés au titre
du 2° dudit article. Ils restent affectés à leur arme, service,
groupe de spécialités ou spécialité. À même date de nomi-
nation, ils prennent rang dans l'ordre suivant :
– majors recrutés par concours sur épreuves ;
– majors recrutés au choix.
ART. 27. – La liste d'ancienneté du corps des majors peut
être établie par arme, par service, par groupe de spécialités ou
spécialité.
......................................................................................................................

251
Répartition des sous-officiers ARTICLE PREMIER. – Les sous-officiers de carrière de l'armée de
entre les armes, services, terre sont, en application de l'article 3 du décret du 22 dé-
groupes de spécialités cembre 1975 susvisé, répartis entre les armes, services, groupes
et spécialités de spécialités et spécialités suivants :
1° Armes :
– infanterie ;
– troupes de marine ;
– arme blindée et cavalerie ;
– artillerie ;
– train ;
– génie ;
– transmissions ;
– matériel.
L'arme du génie comporte la spécialité « sapeurs-pompiers
de Paris ». L'arme de l'artillerie comporte la spécialité « aviation
légère de l'armée de terre ».
2° Services :
– commissariat de l’armée de terre ;
– génie ;
– santé ;
– essences.
3° Groupe de spécialités : état-major.
ART. 2. – Les spécialités entre lesquelles sont répartis les sous-
officiers du groupe de spécialités « état-major » sont les suivantes :
– administration ;
– recrutement.

252
CHAPITRE 4

MILITAIRES SERVANT À TITRE ÉTRANGER

BUT RECHERCHÉ Apprendre aux militaires servant à titre étranger les règles
ET DONNÉES ESSENTIELLES concernant leur état et leur capacité.

RÉFÉRENCES Décret n° 77-789 du 1er juillet 1977 (BOC, p. 2399) [1] et


n° 77-790 du 1er juillet 1977 (BOC, p. 2403) modifié par décret
n° 80425 du 11 juin 1980 (BOC. p. 2121).
Décret n° 96-28 du 11 janvier 1996 (BOC, p. 538).

L'étude des textes ci-après ne présente aucune difficulté.


Elle est réservée au seul personnel de la Légion étrangère.
CONSEILS
POUR ABORDER L’ÉTUDE Elle est menée suivant les prescriptions du général comman-
dant le groupement de Légion étrangère, seuls les candidats au
CM 2 devant avoir une connaissance approfondie de ces textes.

Décret n° 77-789 ARTICLE PREMIER. – Des volontaires réunissant les conditions


fixées à l'article 99 de la loi du 13 juillet 1972 susvisée peuvent
être admis à servir à titre étranger, avec les grades d'hommes
du rang, de sous-officiers et d'officiers, à l'exclusion des grades
d'officiers généraux, dans des unités de combat des armées,
désignées par décret, au sein desquelles ils sont regroupés.
......................................................................................................................

DISPOSITIONS APPLICABLES ART. 2. – Le premier engagement que les volontaires peu-


AUX MILITAIRES vent être admis à souscrire avec le premier grade d'homme du
NON-OFFICIERS rang, est d'une durée de cinq ans.
Avancement ART. 3. – À l'expiration de l'engagement de cinq ans, les
militaires mentionnés à l'article précédent peuvent être admis à
servir par contrats successifs d'une durée de six mois à cinq ans.
Les anciens militaires ayant servi à titre étranger peuvent éga-
lement, s'ils ont interrompu leur service depuis moins de six ans,
être autorisés à souscrire de tels contrats.
Les militaires dont le contrat doit prendre fin à moins de six
mois :
– soit de la date à laquelle ils auront accompli le temps
de service minimum requis par le Code des pensions
civiles et militaires de retraite pour bénéficier d'une pen-
sion de retraite à jouissance immédiate ;

(1) Et son modificatif n° 80-425 du 11 juin 1980 (BOC/PP, p. 2121).

253
– soit de la date à laquelle ils seront en mesure de rejoindre
leur unité ou leur formation à l'issue d'un embarquement
ou de l'exécution d'une mission, peuvent être autorisés à
souscrire un engagement maintenant leur lien avec le ser-
vice jusqu'aux dates précitées.
Nul ne peut être nommé major s'il ne souscrit un engage-
ment d'une durée au moins égale à cinq ans, qui se substitue
à l'engagement en cours.

ART. 4. – Le contrat d'engagement prend effet à la date


de sa signature ou, en absence d'interruption de service, le len-
demain de la date d'expiration de l'engagement précédent.
Les militaires admis à servir au titre de l'article 3 du présent
décret conservent le grade qu'ils détenaient lors de leur dernier
engagement. Ils peuvent néanmoins n'être admis à servir
qu'avec un grade inférieur soit sur leur demande, soit en cas
d'interruption de service, soit en cas d'aptitude insuffisante au
grade précédemment détenu. Dans ce dernier cas cette
mesure ne peut être prise qu'après avis du conseil de régiment
ou du conseil correspondant.

ART. 5. – Le contrat d'engagement initial ou le contrat d'en-


gagement souscrit après une interruption de service prévoit une
période probatoire d'une durée maximum de six mois à l'issue
de laquelle l'engagement devient définitif. La période probatoire
peut être renouvelée une fois pour raisons de santé ou insuffi-
sance de formation.

ART. 6. – La validité du contrat d'engagement n'est pas


affectée par la rectification de l'identité sous laquelle il a été
souscrit.
Lorsqu'un mineur non émancipé a contracté un engage-
ment en vue de servir à titre étranger sans autorisation de son
représentant légal, la résiliation du contrat est prononcée sur
production de pièces justificatives de l'identité de l'intéressé.

ART. 7. – En dehors du cas où elle intervient par mesure dis-


ciplinaire dans les conditions fixées aux articles 13 et 14 ci-après,
la résiliation du contrat d'engagement d'un militaire non-officier
servant à titre étranger peut être prononcée par le ministre :
1° En cas d'inaptitude physique définitive ou temporaire
constatée par la commission de réforme prévue à l'article L. 61
du Code du service national (1).
2° Dans l'intérêt de la sécurité de la défense.
3° Sur demande, lorsqu'une réduction de grade a été
prononcée entre la date de signature et la date de l'effet de
l'engagement.
4° Sur demande agréée pour raison personnelle impérieuse
fondée sur des faits dûment reconnus et survenus depuis la
signature de l'engagement.

Avancement ART. 8. – L'avancement de grade et d'échelon des militaires


non-officiers servant à titre étranger autres que les majors a lieu
dans les conditions fixées pour les militaires engagés.

(1) BOEM 106*

254
ART. 9. – Le nouvel engagement d'un militaire non-officier
servant à titre étranger avec un grade inférieur à celui qu'il
détenait précédemment ne constitue pas une réduction de
grade au sens de l'article 11 du décret du 20 décembre 1973
susvisé.
En cas de rectification d'identité, les grades antérieurement
détenus à titre français ne sont pas pris en considération.
ART. 10. – Le recrutement des majors s'effectue parmi les
adjudants-chefs servant à titre étranger dans les conditions pré-
vues pour le recrutement des corps de majors de carrière.
L'avancement d'échelons des majors servant à titre étran-
ger a lieu dans les conditions fixées pour les majors de carrière.

Congés ART. 11. – Les militaires non-officiers servant à titre étranger


bénéficient des congés prévus pour les militaires engagés à
l'exclusion des congés de réforme temporaire.
En outre, les sous-officiers servant à titre étranger qui réunis-
sent plus de cinq ans de service à ce titre bénéficient du congé
pour raisons de santé prévu au 2° de l'article 57 de la loi du
13 juillet 1972 susvisée.
Les contrats sont, s'il y a lieu, prorogés jusqu'à l'expiration
des congés accordés au titre du présent article.
ART. 12. – L'article 60 de la loi du 13 juillet 1972 susvisée est
applicable aux militaires non officiers servant à titre étranger.

Discipline ART. 13. – Les sanctions statutaires applicables aux militaires


non-officiers servant à titre étranger sont celles prévues à
l'article 91 de la loi du 13 juillet 1972 susvisée pour les militaires
engagés. Elles sont prononcées pour insuffisance profession-
nelle, inconduite habituelle, faute grave dans le service ou
contre la discipline, faute contre l'honneur, ou pour condam-
nation à une peine d'emprisonnement n'entraînant pas la perte
du grade.
ART. 14. – Les sanctions statutaires sont prononcées par le
ministre chargé des Armées après avis du conseil d'enquête
prévu à l'article 28 de la loi du 13 juillet 1972 susvisée, dont la
composition est fixée ainsi qu'il suit :
– trois officiers supérieurs de carrière, dont le président de
ce conseil ;
– un officier servant à titre étranger et comptant, s'il est offi-
cier subalterne, au moins huit ans de service à titre étran-
ger ou un officier comptant au moins huit ans de service
à titre étranger ;
– un militaire non-officier servant à titre étranger d'un grade
au moins égal à celui du comparant ;
– un officier de carrière assure les fonctions de rapporteur.
Il ne peut être choisi parmi les membres du conseil.
Les membres du conseil et le rapporteur sont désignés par
le ministre chargé des Armées parmi les militaires appartenant
à la même unité que le comparant ou, à défaut, parmi les
catégories de militaires énumérées à l'article 8 du 22 avril 1974
susvisé.
Le comparant peut se faire assister d'un défenseur choisi par
lui parmi les militaires de la formation à laquelle il appartient.

255
Le titre III du décret précité, relatif au fonctionnement des
conseils d'enquête, est applicable au conseil mentionné au pré-
sent article.
La résiliation de l'engagement ne peut être décidée que sur
avis conforme du conseil.
ART. 15. – Les sous-officiers servant à titre étranger peuvent
faire l'objet d'une mesure de suspension dans les conditions pré-
vues par l'article 51 de la loi du 13 juillet 1972 susvisée.
......................................................................................................................

Dispositions diverses ART. 29. – Les dispositions des articles 19-II et 35 de la loi du
13 juillet 1972 susvisée sont applicables aux militaires servant à
titre étranger.
ART. 30. – Les services militaires accomplis à titre étranger
sont pris en compte pour l'application des dispositions du pre-
mier alinéa de l'article 95 et des articles 96 et 97 de la loi du
13 juillet 1972 susvisée.
ART. 32. – Pour l'application de l'article L. 16 du Code des
pensions civiles et militaires de retraite, les nouveaux indices de
solde mentionnés à l'article L. 15 dudit Code seront fixés :
– pour les officiers dans les conditions prévues pour les offi-
ciers de carrière des corps de rattachement ;
– pour les militaires non-officiers, en fonction de leur classe-
ment dans l'échelle de solde correspondant à leur qualifi-
cation, à échelon de leur grade. Cet échelon est déter-
miné compte tenu de leur ancienneté de service diminuée
de six mois.
Les pensions des intéressés, et celles de leurs ayants droit,
seront révisées à compter de la date d'application du présent
décret.
ART. 33. – Le ministre de la Défense peut, par arrêté, délé-
guer les pouvoirs qu'il tient des articles 7 (1°, 3° et 4°) et 14 du
présent décret aux chefs de corps ou assimilés ou aux autori-
tés dont ils relèvent.
......................................................................................................................

Décret n° 77-790 ARTICLE PREMIER. – Les militaires à titre étranger dans les condi-
tions prévues (au premier alinéa de l'article premier
ci-dessus) sont regroupés au sein de la Légion étrangère.
La Légion étrangère constitue une formation combattante
interarmes de l'armée de terre. Elle est en outre chargée :
– du recrutement des volontaires désirant servir à titre étran-
ger dans les armées ;
– de la formation de base commune à tous les militaires
admis à servir à ce titre ;
– de l'administration des militaires servant à titre étranger
dans l’armée de terre.
ART. 2. – Indépendamment des militaires servant à titre étran-
ger dans la Légion étrangère, ne peuvent y servir que des officiers
et sous-officiers de carrière et des officiers ou aspirants de réserve
servant en situation d'activité ou au titre du service actif légal qui
assurent, concurremment avec les officiers et sous-officiers servant
à titre étranger, l'encadrement de cette formation.

256
ART. 3. – Le droit au commandement des militaires servant
à titre étranger est déterminé selon les règles en vigueur pour
les militaires servant à titre français. Toutefois un militaire servant
à titre étranger ne peut exercer :
– les fonctions de chef de corps que s'il possède la natio-
nalité française ;
– le commandement d'un détachement comprenant une
ou plusieurs unités n'appartenant pas à la Légion étran-
gère que s'il détient le grade le plus élevé. À grade égal,
le commandement est exercé par le militaire le plus
ancien servant à titre français.

257
APPENDICE 1
LE CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA FONCTION MILITAIRE (CSFM)
ET
LE CONSEIL DE LA FONCTION MILITAIRE DE L’ARMÉE DE TERRE (CFMT)

RÉFÉRENCES Loi n° 69-1044 du 21 novembre 1969 portant création du


Conseil supérieur de la fonction militaire.
Loi portant statut général des militaires du 13 juillet 1972
(modifié par la loi n° 75-1000 du 30 octobre 1975) article 3.
Décret n° 76-453 pour l'application de la loi n° 69-1044 du
21 novembre 1969, modifié par la loi n° 89-1003 du 31 décembre
1989 (BOC, p. 6153).
La spécificité de l'institution militaire a conduit à une solu-
tion originale pour que les militaires expriment l'avis de leurs pairs
sur les questions de caractère général relatives à leur condition
et à leur statut : le Conseil supérieur de la fonction militaire
(CSFM) qui « est le cadre institutionnel dans lequel sont exami-
nés les problèmes de la fonction militaire ».

POURQUOI L’état militaire se caractérise par une stricte dépendance


DES CONSEILS ? à l’égard de la hiérarchie. Il impose aux militaires des
contraintes et des sujétions qui se traduisent notamment par
l’interdiction d’adhérer à des groupements professionnels ou à
caractère syndical. Il est néanmoins conforme à l’évolution
générale des rapports sociaux que les militaires puissent expri-
mer directement au plus haut niveau de la hiérarchie et au
ministre de la Défense leurs sentiments sur les différents aspects
de leur condition, indépendamment de la voie des recours
individuels qui leur est ouverte. C’est à cet effet que la loi du
21 novembre 1969 a créé le Conseil supérieur de la fonction
militaire. Le décret du 28 février 1990 a, quant à lui, donné
naissance aux différents conseils de la fonction militaire dont
celui de l’armée de terre.

1. LE CSFM ET LES CONSEILS


DE LA FONCTION MILITAIRE
DES ARMÉES
ET DES SERVICES
11. Loi du 21 novembre 1969 La loi n° 69-1044 du 21 novembre 1969 institue le CSFM qui
exprime son avis sur les questions de caractère général relatives
à la condition et au statut du personnel militaire. Ses membres,
peu nombreux au début puis devenus de plus en plus nom-
breux au fil du temps, sont tirés au sort parmi l'ensemble de la
population militaire d'active ou sous contrat.

258
12. Loi du 31 décembre 1989 Afin de susciter plus de motivation de la part des membres
du CSFM, cette nouvelle loi qui complète celle de 1969 pose
le principe que le tirage au sort des membres dudit Conseil
s’applique désormais aux seuls militaires volontaires.

13. Décret du 28 février 1990 Le décret d'application n° 90-183 du 28 février 1990 intro-
duit en outre les mesures suivantes :
– il crée un Conseil de la fonction militaire propre à chaque
armée, à la gendarmerie, à la Délégation générale pour
l'armement, au service de santé des armées et au ser-
vice des essences des armées ;
– les membres du CSFM sont désignés par tirage au sort
parmi les membres des conseils précités, eux-mêmes tirés
au sort parmi les seuls volontaires de carrière ou sous
contrat.
Les conditions pour être retenu pour le tirage au sort sont :
– servir en activité à titre français ;
– se trouver à plus de quatre ans de la limite d'âge ou de
durée des services correspondant au grade ;
– ne pas avoir eu de sanction statutaire (non amnistiée)
pendant les trois ans précédant l'année du tirage au sort.
La durée du mandat d’un membre est de quatre ans ; les
conseils sont renouvelés par moitié tous les deux ans.

2. LE RÔLE DES CONSEILS


21. Le rôle du CSFM À partir des éléments recueillis au sein des différents CFM,
le CSFM exprime son avis sur les questions de caractère géné-
ral relatives à la condition et au statut du personnel militaire.
Il peut soit se prononcer sur des projets de décrets qui lui
sont soumis pour avis, soit exercer sa réflexion sur des études de
fond ou des questions d'actualité.
Les délibérations du CSFM font l’objet d’un communiqué,
signé par le président ou par l’autorité désignée par lui à cet
effet, et contresigné par le secrétaire de séance.

Le CFMT procède à une première étude des questions ins-


22. Le rôle du CFMT
crites à l'ordre du jour du CSFM et émet également un avis sur
les projets de loi ou décrets qui doivent être soumis au CSFM.
Il peut être saisi ou se saisir de l'étude de toutes les ques-
tions d'intérêt général, de vie courante, de condition d'exercice
du métier militaire et d'organisation des tâches propres à l'ar-
mée de terre.
Il est souvent consulté par le général CEMAT lui-même sur
les dossiers lourds de l'armée de terre traitant des statuts, au
sens général du terme, des conditions de vie et de travail, avant
que la décision définitive ne soit prise.

23. Le rôle Nommé par arrêté ministériel, son rôle est d'organiser, facili-
du secrétaire général ter et faire respecter les règles de l'institution.
du CFMT Il reçoit délégation du ministre de la Défense pour signer
tous actes relatifs au fonctionnement courant du CFMT.
Il correspond directement avec les états-majors et orga-
nismes de l'armée de terre et directions de l'administration cen-
trale ; les autorités lui répondent directement.

259
Il reçoit des militaires de carrière ou sous contrat des études
et suggestions entrant dans la compétence du CFMT ou du
CSFM à qui il les transmet.
Mais il n'est pas habilité à traiter les questions d'ordre
individuel.

3. ORGANISATION Le ministre de la Défense préside le CSFM et les CFM.


DES CONSEILS
Le général CEMAT est le vice-président du CFM/Terre.

31. Le CFMT Le CFMT comporte 88 membres (22 officiers, 42 sous-officiers


et 24 EVAT) répartis en deux groupes (A et B) équivalents.
Pour assurer une bonne représentation de toutes les caté-
gories de personnel militaire d'active ou sous contrat, des dis-
tinctions sont faites entre supérieurs et subalternes d'une part et
armes et services d'autre part. La composition du CFMT est la
suivante :
TOTAL
ARMES SERVICES TOTAL
général

OFFICIERS supérieurs 9 2 11
22
subalternes 11 11

MAJORS 2 2 2

SOUS- supérieurs 18 18
OFFICIERS 40
subalternes 22 22

EVAT 24 24

32. Le CSFM Le CSFM comprend 80 membres répartis comme suit :


– 24 membres issus de l’armée de terre ;
– 19 membres issus de la gendarmerie ;
– 13 membres issus de l’armée de l’air ;
– 12 membres issus de la marine ;
– 6 membres retraités ;
– 3 membres issus du service de santé des armées ;
– 2 membres issus de la Délégation générale pour l’arme-
ment ;
– 1 membre issu du service des essences des armées.

4. DÉROULEMENT L'action du CFMT se fait essentiellement sentir pendant ses


D’UNE SESSION sessions. Il se réunit en principe deux fois par an ; ces deux ses-
sions précèdent et préparent celles du CSFM, mais des sessions
exceptionnelles peuvent aussi être convoquées.
L'ordre du jour est fixé par le ministre, sur proposition du
général CEMAT ; les membres peuvent demander l'inscription
d'office d'un sujet à l'ordre du jour, à condition qu'une large
majorité d'entre eux y soit favorable.
Une session type se déroule en trois phases (particularité de
l’armée de terre) :
1) La convocation de tous les membres pendant une jour-
née, un mois environ avant le début de la session, permet de
présenter les dossiers à traiter et les thèmes de réflexion.

260
2) Une réunion d'étude et d'information est ensuite organi-
sée au sein de chaque RT ; elle regroupe tous les titulaires et
les suppléants présents sur le territoire de la RT.
3) La session proprement dite se déroule pendant cinq jours
sous forme de séminaire. Traditionnellement, le général major-
général de l'EMAT préside la séance d'ouverture et le CEMAT la
séance plénière le dernier jour. Le ministre de la Défense peut
assister aux travaux ou venir présider la séance plénière.

5. RELATIONS Les articles 22 et 23 du décret n° 90-183 du 28 février 1990


ENTRE LES MEMBRES et l’instruction n° 163/DEF/CSFM du 17 avril 1990 fixent les faci-
ET LEUR HIÉRARCHIE lités à accorder aux militaires en activité de service, membres
du CFMT et du CSFM.
Les autorités dont relèvent, au titre de leur emploi, les mili-
taires en activité membres du CFMT ou du CSFM, leur accor-
dent toutes facilités pour l'exercice de leurs fonctions. Ces auto-
rités ne doivent faire figurer dans les notes ou dossiers des
intéressés aucune appréciation sur leur comportement en qua-
lité de membres desdits conseils.
Il convient de développer partout un état d'esprit permet-
tant d'assurer au mieux l'information et la mission de ces
membres qui doivent être reçus par leur chef de corps ou
commandant d'unité lorsqu'ils désirent les informer de leur
action ou pour rechercher de l'aide.
En outre, les membres doivent pouvoir compter pour la pré-
paration de leurs travaux sur l'aide des présidents de catégorie
sous-officiers.

CONCLUSION L'armée de terre est en pleine période de restructuration et


la professionnalisation se met en place ou est déjà réalisée dans
certaines unités. Le CFMT (et le CSFM), qui a été créé afin
d'améliorer la condition militaire, se trouve placé au cœur de
la refondation de l'armée de terre (et de la Défense) ; pouvant
être assimilé à la commission participative du CEMAT (et du
ministre), il s'attache à accompagner les grandes décisions qui
doivent être prises en veillant à ce qu'elles comportent un volet
humain et social.
Compter un membre du CFMT dans ses rangs est une
richesse pour un régiment ; les absences nécessaires sont large-
ment compensées par les acquis dans les domaines de l'infor-
mation, de la communication et de la concertation.

261
APPENDICE 2

LE SECRÉTARIAT PERMANENT DU CFMT

Le secrétariat permanent du Conseil de la fonction militaire


de l’armée de terre répond à une double vocation :
– organiser les travaux et faire fonctionner le CFMT ;
– être le « Service SVP » de l’armée de terre.

1. Fonctionnement Dans le cadre de sa mission essentielle, le secrétariat doit


du Conseil assurer le fonctionnement du Conseil.
Pour cela, il se charge d’organiser les sessions ordinaires du
CFMT qui ont lieu normalement tous les six mois, en avril et en
novembre. Le travail consiste à déterminer l’ordre du jour, réunir
la documentation nécessaire, faire venir les intervenants exté-
rieurs ou les témoins aptes à guider la réflexion.
Il faut aussi préparer matériellement la session qui se déroule
sous forme de séminaire, c’est-à-dire convoquer, déplacer,
accueillir et soutenir une centaine de personnes pendant une
semaine. Une séance plénière, présidée par le général CEMAT
et, selon les circonstances, par le ministre de la Défense, clô-
ture chacune des sessions. Une telle séance revêt une attention
particulière dans sa préparation et son organisation.
Pour faciliter le travail des 88 membres de la session, le
secrétariat prépare en amont les dossiers de séance. Il s'agit
d'une tâche délicate, minutieuse avec un long travail de
recherche auprès des organismes de concertation. Grâce à
cela chacun des membres peut travailler sur les thèmes retenus
pour la session.
Le secrétariat a également pour mission de publier les procès-
verbaux et les communiqués des sessions, à environ 4 000 exem-
plaires, après avoir retranscrit les différentes interventions, orales
et écrites.
Les sessions ne peuvent se dérouler dans de bonnes condi-
tions que si les 88 sièges sont pourvus ; c’est pourquoi le secré-
tariat, a à convoquer, jusqu'à la dernière minute, titulaires, puis
suppléants, en fonction de leurs disponibilités.
Pour remplir au mieux toutes ces fonctions, il y a bien sûr
un budget à gérer en conséquence.

2. Service SVP Le secrétariat permanent est l'organisme qui doit répondre


de l’armée de terre aux interrogations des militaires en général et des membres du
CFMT en particulier.
Le secrétariat reçoit ainsi en permanence des questions,
écrites ou orales. Il lui est possible de répondre instantanément,

262
ou presque, à la plupart d'entre elles, soit en orientant vers le
service compétent, soit, comme les centres d'intérêt sont sou-
vent les mêmes, en fournissant une réponse à l'aide des ren-
seignements archivés.
Lorsqu'il s'agit d'une question nouvelle, le secrétaire perma-
nent doit la « banaliser », c'est-à-dire effacer toute référence qui
permettrait d'identifier son auteur, et c'est sous cette forme ano-
nyme qu'elle est transmise à l'administration centrale. Les élé-
ments de réponse alors obtenus sont adressés directement à
l'auteur de la question. Toutefois, le CFMT n'est pas habilité à
traiter les cas personnels. Les questions, entre 100 et 250 nou-
velles par an, sont regroupées dans des fascicules « Questions-
réponses du CFMT » largement diffusés.

3. Communication Pour vivre, le CFMT doit beaucoup communiquer. C'est pour-


quoi, il rédige et publie de nombreux articles dans les revues
militaires, dont Terre Information de façon systématique.
Des conférences dans les écoles militaires, la participation à
des colloques sont autant de prestations qu'il est également
nécessaire d'assurer.
Le secrétaire du CFMT peut se voir confier la direction de
groupes de travail, comme celui sur les instances de concerta-
tion actuellement.

4. Composition Le secrétaire général est un colonel nommé par arrêté sur


du secrétariat permanent proposition du général CEMAT. Il reçoit délégation du ministre
du CFMT (président du CFMT) pour signer les actes courants.
Le chef du secrétariat permanent, assimilable à un chef de
section de bureau, est un officier supérieur, adjoint direct du
secrétaire général.
Un officier rédacteur est plus spécialement chargé de la
communication et de la mise en forme des publications.
L'organisation matérielle et logistique des sessions ainsi que la
gestion du secrétariat sont confiées à un sous-officier supérieur
qui a sous ses ordres un sous-officier subalterne et un secrétaire-
dactylo.

263
SECTION VI
LE PERSONNEL

CHAPITRE 1

L’ENGAGÉ VOLONTAIRE DE L’ARMÉE DE TERRE

BUT RECHERCHÉ Connaître les principes relatifs au mode de recrutement de


ET DONNÉES l'engagé volontaire de l'armée de terre, au déroulement de son
ESSENTIELLES parcours professionnel et à son orientation.

RÉFÉRENCES Décret n° 73-1219 du 20 décembre 1973 modifié.


Instruction 2000/DEF/PMAT/EG/B du 4 octobre 1993 modifiée
relative aux engagements dans l'armée de terre.
Instruction 953/DEF/EMAT/BPRH/PEG du 19 juin 2000 relative
à la formation individuelle des militaires du rang sous contrat.
Instruction 1941/DEF/EMAT/BPRH/PEG du 16 novembre 1994
modifiée relative au concours du certificat d'aptitude technique
du deuxième degré (CAT 2).
Instruction 2731/DEF/PMAT/EG/A1 du 30 décembre 1996.
Instruction 7500/DEF/PMAT/EG/B du 30 décembre 1985 modifiée.

CONSEILS La professionnalisation de l'armée de terre a profondément


POUR ABORDER L’ÉTUDE modifié la gestion des engagés volontaires occasionnant, outre
la révision des textes de base, l'adaptation d'un nouveau par-
cours professionnel.
L'étude du présent chapitre requiert, au préalable, la lec-
ture attentive des textes de référence et notamment celle du
décret relatif aux militaires engagés (cf. section V, chapitre 2).

1. LE RECRUTEMENT Il est régi par le décret et l'instruction de 1re référence.

2. LE PARCOURS Entré en vigueur à compter du 1er janvier 1997, le parcours


PROFESSIONNEL professionnel répond à deux exigences :
DE L’ENGAGÉ VOLONTAIRE – la volonté d'allonger à 8 ans la durée moyenne des
services ;
– la volonté aussi d'affirmer la dimension professionnelle de
l'engagé amené, demain, à représenter environ 50 % de
l'effectif de l'armée de terre.

265
Ainsi, la première limite en gestion que le contrat long (dont
la souscription a été abrogée à compter du 1er septembre 1996)
fixait à 9 ans, a été repoussée à 11 ans, reconversion incluse.
De même, le certificat d'aptitude technique n° 2 (CAT 2) coha-
bitera avec le certificat technique du 1er degré (CT 1) destiné,
à terme, à lui succéder.
Le parcours professionnel offre trois voies possibles à l'EVAT :
– la première, suivie par la majorité des EVAT (environ 60 %),
titulaires au mieux d'un BMPE, voire d'un CTE ou du CME,
est la voie de « l'exécutant » autorisant l'engagé volontaire
à servir jusqu'à la durée intermédiaire en gestion de 11 ans,
reconversion incluse ;
– la seconde voie est ouverte à 30 % des engagés :
- 20 % d'entre eux sont destinés à devenir des caporaux-
chefs « spécialistes »,
- 10 % sont appelés par le biais du recrutement « rang »
à être recrutés sous-officiers (les caporaux-chefs « spé-
cialistes » autorisés à dépasser la durée intermédiaire en
gestion des 11 ans peuvent servir jusqu'à 15 ans, voire
jusqu'à 22 ans) ;
– la troisième voie est destinée, entre 2 et 4 ans de ser-
vices, aux engagés retenus pour le recrutement sous-
officier « semi-direct ». Le total du personnel recruté sous-
officier, voie « semi-direct » et voie « rang » (recrutement
entre 5 et 8 ans de services pour la voie « rang ») repré-
sente environ 20 % des engagés.

3. L'ORIENTATION Elle est régie par l'instruction de 4e référence.


DE l'ENGAGÉ
Dans le tableau ci-dessous figurent schématiquement les
VOLONTAIRE
principaux stades réglementaires de l'orientation et de l'infor-
mation qui ponctuent le parcours de l'engagé.

Années de service

Étape 1 si
2 ans ➜ potentiel sous-officier affirmé ➝ recrutement « semi-
direct ».
➜ sinon confirmer parcours professionnel EVAT

Étape 2 si
4 ans ➜ potentiel sous-officier confirmé ➝ recrutement « semi-
direct ».
➜ potentiel sous-officier « rang » ou EVAT spécialiste,
préciser le domaine de spécialités (filière) :
➝ signature du contrat après 5 ans.
➜ préparation reconversion, si non-reconduction contrat
envisagée.

Étape 3 si
7-8 ans ➜ potentiel sous-officier « rang » ➝ CT 1.
➜ potentiel EVAT ➝ CT 1 (changement de domaine de
spécialités éventuellement).

si
➜ pas de CT 1 ➝ préparation reconversion
➜ titulaire CT 1 :
➝ contrat de 10 à 15 ans
➝ reconversion.

Étape 4 confirmation EVAT spécialiste au-delà de 15 ans.


13 ans

266
L'orientation est un acte de gestion essentiel.
Le 2e stade de l'orientation, placé à la 4e année de ser-
vices, est primordial.
Les décisions prises à ce niveau ont pour but de différencier :
– l'EVAT autorisé à dépasser 11 ans de services, soit en qua-
lité de caporal-chef titulaire d'un CT 1, soit en tant que
sous-officier recrutement « rang » ;
– l'EVAT destiné à rester dans un emploi d'exécutant limité
à 11 ans de services, reconversion incluse.
Chaque décision d'orientation doit être inscrite dans le dos-
sier de l'intéressé.

4. DIVERSITÉ La formation des engagés volontaires de l'armée de terre


DES QUALIFICATIONS est définie par l'instruction de 3e référence.
DE L’ENGAGÉ
VOLONTAIRE • Formation Générale Initiale (FGI) et Formation de Spécia-
lité Initiale (FSI), effectuées en principe dans le corps, lors de la
première année de service. Cette formation initiale est sanc-
tionnée par l'attribution d'un CP.
• Formation Générale Élémentaire (FGE) et Formation de
Spécialité Élémentaire (FSE), effectuées au cours des trois pre-
mières années et à l'issue de la formation initiale. La formation
élémentaire débouche généralement sur l'attribution du BMPE
[BMPE = CTE + CME + CVAE [durée de 3 mois]].
• Formation de spécialité du 1er degré, possible dès le
grade de caporal, mais le candidat doit être titulaire du BMPE.
• Formation générale du 1er degré :
a) Recrutement « semi-direct ».
• Conditions 2000 :
– être volontaire ;
– avoir un niveau de notation au minimum de 6 pour la
période du 1er février de l'année A – 1, au 31 janvier de
l'année A ;
– être dans la 3e, la 4e ou la 5e année de service. Durée
appréciée au 1er janvier de l'année A ;
– n'avoir encouru aucune punition d'arrêts d'un taux égal
ou supérieur à 5 jours sans sursis depuis le 1er janvier de
l'année A – 1 ;
– posséder au minimum le brevet des collèges ou le certi-
ficat d'aptitude professionnel ;
– être titulaire, au 1er janvier de l'année A, des diplômes
militaires suivants : brevet de conduite militaire, BMPE ;
– avoir un niveau sportif minimum équivalent aux 27 points
de la fiche récapitulative COVAPI (à l'exclusion
des épreuves centralisées au niveau des corps ou des
services).
• Formation :
– stage CM 1 à Saint-Maixent ;
– CT 1 à l'issue – attribution au 31 décembre de l'année de
recrutement (si réussite à la première candidature) ;
– BSAT = CM 1 + CT 1 + CVA 1 (durée de 6 mois).
• Nomination : à l'issue du stage.

267
b) Recrutement « rang ».
• Conditions 2000 :
– avoir 26 ans maximum au 31 décembre de l'année de
recrutement au grade de sergent (dérogation possible à
titre transitoire, sur autorisation du bureau de gestion) ;
– être volontaire ;
– être du grade de caporal ou de caporal-chef ;
– avoir un niveau de notation au minimum de 4 pour la
période du 1er février de l'année A – 1, au 31 janvier de
l'année A ;
– être dans la 6e, 7e ou 8e année de service. Durée appré-
ciée au 1er janvier de l'année A ;
– n'avoir encouru aucune punition d'arrêts d'un taux égal
ou supérieur à 5 jours sans sursis depuis le 1er janvier de
l'année A – 1 ;
– posséder un niveau scolaire égal ou supérieur au brevet
des collèges ou le certificat d'aptitude professionnelle ;
– être titulaire, au 1er janvier de l'année A, des diplômes
militaires suivants : brevet de conduite militaire, BMPE et
CT 1 ;
– avoir un niveau sportif minimum équivalent aux 27 points de
la fiche récapitulative COVAPI (à l'exclusion des épreuves
décentralisées au niveau des corps et des services).
• Formation :
– stage CM 1 à Saint-Maixent ;
– BSAT = CM 1 + CT 1 + CVA 1 (6 mois).
• Nomination : nomination sergent après réussite au stage.

5. AVANCEMENT Les règles relatives à l'avancement des engagés volontaires


DE L’ENGAGÉ de l'armée de terre sont définies par l'instruction de 5e référence
VOLONTAIRE et par une directive annuelle.
L'avancement est effectué uniquement au choix.
• Accession à la distinction de 1re classe.
Tout EVAT peut être nommé 1re classe le premier jour du
mois qui suit la fin de ses obligations légales de service natio-
nal actif (en clair, le 1er jour du 11e mois).
Mais il peut, en fonction de sa manière de servir, être admis
à cette distinction avant ce terme.
• Promotion au grade de caporal.
Deux conditions sont à remplir :
– être titulaire d'un CTE ou du CME ;
– avoir au minimum deux ans d'ancienneté de services.
• Promotion au grade de caporal-chef.
Deux conditions sont à remplir :
– être titulaire du BMPE ;
– avoir au minimum quatre ans d'ancienneté de services.

268
269
1 860 CCH en rythme de croisière/an.

vocation sous-officier :
- « semi-direct » (3e, 4e,
5e année de services)
- « recrutement rang »
(6e, 7e ou 8e année de
services)

270
L’ORIENTATION

Reconversion
Caporal-chef « spécialiste »
entre 8 et 15 ans
de services
Reconversion

7e et CONFIRMATION DE L’ORIENTATION
8e année PRÉPARATION DE LA RECONVERSION
4e ORIENTATION
Recrutement
sous-officier « rang »
Reconversion
entre 5 et 11 ans
CT1
CT1 de services

4e année Recrutement sous-officier/


3e ORIENTATION
voie « semi-direct »

2e année
2e ORIENTATION

FE
1re ORIENTATION
(INITIALE) FI

271
CHAPITRE 2

LE PERSONNEL CIVIL DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

BUT RECHERCHÉ Être sensibilisé aux principales caractéristiques du personnel


ET DONNÉES ESSENTIELLES civil du ministère de la Défense.

RÉFÉRENCES Lettre n° 430/DEF/EMAT/PRH/PEG du 13 mars 1997.


Dossier d'information n° 7434/CoFAT/DEF/BFS/CAT du 27 mai
1998.

CONSEILS Ce document d'information ne se substitue en aucun cas


POUR ABORDER L’ÉTUDE aux textes réglementaires

INTRODUCTION Le personnel civil du ministère de la Défense peut être


classé selon son appartenance ou non appartenance à l'admi-
nistration centrale (on parle alors de « personnel civil des ser-
vices extérieurs »), son statut, sa catégorie professionnelle, son
grade et son échelon, le type d'emploi exercé, le caractère
temporaire ou définitif de son recrutement.
Selon
– l'état juridique de la personne : fonctionnaire, contractuel
ou ouvrier ;
– les tâches confiées : conception, direction, contrôle, appli-
cation ou exécution ;
– la compétence détenue : spécialisée, administrative ou
technique, graphique ou non graphique.
La classification suivante peut être dressée :

ÉTAT JURIDIQUE
Fonctionnaire Contractuel Ouvrier
TÂCHES CONFIÉES

Conception Catégorie A
– Direction Administrative Spécialisée Ouvrier
– Contrôle ou technique
Catégorie B Administrative Graphique
Encadrement intermédiaire
Administrative ou ou non graphique
Application
ou technique technique Hors groupe VI

Catégorie C Administrative Graphique


Exécution Administrative ou ou non graphique
ou technique technique Hors groupe IVN à VI

Le personnel civil est soumis, au même titre que le person-


nel militaire, à des statuts définissant des règles, des droits et
des devoirs.

272
1. LES FONCTIONNAIRES
11. Statut général Concernant les agents publics de l'État, deux textes sont
des fonctionnaires applicables :
– la loi du 13 juillet 1983 sur les droits et obligations des
fonctionnaires (titre I) ;
– la loi du 11 janvier 1984 sur la fonction publique de
l'État (titre II).

12. Définition Selon l'article 2 du titre II, le fonctionnaire est une « personne
nommée dans un emploi permanent, à temps complet ».

13. Caractéristiques Deux caractéristiques distinguent les fonctionnaires :


– occupation d'un emploi permanent, c'est-à-dire prévu par
le budget ;
– titularisation dans un grade de la hiérarchie administrative
par acte juridique (décret ou arrêté) qui confère un
grade. La titularisation confère la qualité de fonctionnaire ;
elle permet d'occuper un emploi correspondant à son
grade ; elle rend impossible le licenciement par suppres-
sion de l'emploi occupé.
Ces caractéristiques se retrouvent dans la nature juridique de
la situation de fonctionnaire telle que précisée dans l'article 4 du
titre I :
« Le fonctionnaire est, vis-à-vis de l'administration, dans une
situation statutaire et réglementaire ».

14. Différentes catégories Il existe actuellement trois grandes catégories :


de fonctionnaires – les corps de catégorie A : personnel de direction et de
conception ;
– les corps de catégorie B : personnel d'encadrement inter-
médiaire et d'application ;
– les corps de catégorie C : personnel d'exécution.

141. Les fonctionnaires de la catégorie A.


Recrutés avec une licence et plus, les fonctionnaires de la
catégorie A occupent des emplois de direction, de conception
et de contrôle.
• Les administrateurs civils.
Les administrateurs civils en poste au ministère de la Défense
appartiennent à un corps interministériel.
Ils sont recrutés soit par la voie de l'École nationale d'admi-
nistration (ENA), soit par le « tour extérieur » d'attachés déjà en
poste dans l'administration, soit parmi d'anciens officiers supérieurs.
Les administrateurs civils ont pour mission de mettre en
œuvre les directives générales du gouvernement dans différents
domaines (administratif, juridique, économique ou financier, affé-
rent aux personnels civils ou militaires, relatif à l'action sociale)
et assurent l'encadrement supérieur en administration centrale
(sous-directeur, chef de bureau, etc.).
• Les attachés d'administration centrale.
Les attachés d'administration centrale sont pour la plupart
recrutés soit par la voie des instituts régionaux d'administration
(IRA), soit par la voie d'un concours commun à l'ensemble des
administrations centrales, du niveau licence et au-dessus.

273
À ce recrutement s'ajoute celui du « tour extérieur » réservé
aux fonctionnaires de catégorie B.
Immédiatement subordonnés, dans la hiérarchie, aux admi-
nistrateurs civils, ils exercent leurs fonctions dans les mêmes
domaines d'activités.
Ils sont chef de section, gestionnaire de corps, chef de
bureau ou adjoint à un chef de bureau, etc.

• Les fonctionnaires du corps administratif supérieur.


Ces fonctionnaires sont les homologues des attachés d'admi-
nistration centrale pour les services extérieurs, c'est-à-dire hors
administration centrale.
Ils sont recrutés soit par concours propre au ministère soit à
la sortie des IRA.
Assurant, sous l'autorité des directeurs et chefs de service,
la gestion administrative des services techniques centraux et des
services extérieurs, leurs activités s'exercent dans de multiples
domaines : budget, marchés, organisation administrative, gestion
des personnels, etc.
Le corps administratif supérieur (CAS) comporte trois grades :
– chef de service administratif de 1re classe ;
– chef de service administratif de 2e classe ;
– attaché de service administratif de classe normale.
Ils sont chef de bureau, ou de service, dans les régions Terre
ou les directions régionales, ou sous-directeur administratif à la
Délégation générale pour l'armement (DGA).

• Les ingénieurs d'études et de fabrication et les inspecteurs


des transmissions.
Les ingénieurs d'études et de fabrication (IEF) et les inspec-
teurs des transmissions sont des fonctionnaires, de l'ordre tech-
nique, de deux corps participant à la conception et à la mise
en œuvre des programmes d'armement et des plans de sou-
tien des forces.
Ils exercent à la fois des fonctions d'études dans leur spé-
cialité et d'encadrement technique des équipes de fabrication,
de réparation et d'entretien des matériels. Ils peuvent également
être instructeur ou chef de cours dans un organisme de for-
mation de l'armée de terre.

• Les professeurs et conservateurs d'archives.


Le ministère de la Défense a recours à des fonctionnaires
de catégorie A dont le métier est particulier et propre à un
autre ministère.
Ainsi, il emploie des professeurs en position de service déta-
chés de l'Éducation nationale au ministère de la Défense.
Par ailleurs, la nécessité de gérer un fonds d'archives consi-
dérable l'a conduit à faire appel à des conservateurs d'archives.

142. Les fonctionnaires de la catégorie B.


Recrutés de Bac à Bac + 2, les fonctionnaires de la caté-
gorie B occupent des emplois d'encadrement intermédiaire et
d'application.

274
• Les secrétaires administratifs.
En poste à l'administration centrale, ils encadrent, sous l'au-
torité d'administrateurs civils, d'attachés d'administration centrale
ou d'officiers, le personnel de bureau. Ils sont chargés de tâches
de rédaction ou de comptabilité et participent à l'application
des lois et des règlements.
Dans les services extérieurs, ils assurent, sous l'autorité de
fonctionnaires du corps administratif supérieur ou d'officiers, la
gestion administrative et comptable des établissements ou ils
sont affectés.
Ils peuvent être chef de bureau personnel civil, responsable
budget, chef de bureau en bureau du service national, etc.
Le corps des secrétaires administratifs (SA) comporte trois
grades :
– SA de classe normale ;
– SA de classe supérieure ;
– SA de classe exceptionnelle.
• Les techniciens supérieurs d'étude et de fabrication et les
contrôleurs des transmissions.
Fonctionnaires de l'ordre technique, les techniciens supé-
rieurs d'étude et de fabrication (TSEF) effectuent des travaux
d'études, veillent à l'organisation et à la surveillance des
fabrications et des essais et encadrent les personnels de
maintenance.
Situés au même niveau, les contrôleurs des transmissions for-
ment un corps plus spécialisé et propre à l'armée de terre
(DCTEI).
• Les assistantes sociales.
Fonctionnaires recrutés formés, ils s'occupent de tous les per-
sonnels, militaires et civils, et de leurs familles. Leur action est
exclusivement tournée vers la solution des cas individuels.
• Les infirmiers(ères).
Diplômés d'État, ils exercent leurs activités dans les grandes
infirmeries ou les centres de surveillance médicale (centre médi-
cal de garnison).

143. Les fonctionnaires de la catégorie C.


Recrutés du brevet des collèges au baccalauréat, les fonc-
tionnaires de la catégorie C occupent des emplois d'exécution.
Ils peuvent être classés selon différents corps :
– les adjoints administratifs (ADA), employés comme rédac-
teur, chef de secrétariat ou secrétaire ;
– les agents administratifs (AGA), employés dans les secré-
tariats et les bureaux courrier.
En nombre important, les adjoints administratifs et les agents
administratifs secondent les secrétaires administratifs et l'enca-
drement militaire.
• Les agents techniques de l'électronique (ATE).
Les emplois techniques sont essentiellement tenus par des
agents de maîtrise des transmissions et de l'électronique. Ces

275
postes sont peu nombreux car à ce niveau, les personnels ont
le plus souvent le statut d'ouvrier d'État et n'appartiennent donc
pas à la fonction publique.
• Les agents de services techniques (AST).
Les agents de services techniques constituent un corps très
particulier essentiellement recruté dans un cadre social lors du
décès ou de la maladie grave du conjoint, civil ou militaire, du
ministère de la Défense.
Ils peuvent être employés en fonction de leur niveau
d'étude comme agent de service (serveur, femme de ménage,
etc.) ou agent de bureau.

15. Les stagiaires Ce sont les fonctionnaires non encore titularisés et dont la
situation est provisoire.
Tout fonctionnaire est stagiaire pendant un an, éventuelle-
ment deux ans, avant de pouvoir être titularisé. La titularisation
d'un stagiaire n'est pas un droit.

16. Formation Les fonctionnaires sont recrutés par concours, au niveau de


formation initiale qui convient. De ce fait, une formation d'adap-
tation, après concours, n'est pas systématique.
• Formation d'adaptation.
Les corps concernés par une formation d'adaptation sont :
– les attachés : un an dans un institut régional d'adminis-
tration (IRA) ;
– les inspecteurs des transmissions : deux ans à l'École supé-
rieure et d'application des transmissions (ESAT) ;
– les ingénieurs d'études et de fabrication : un an, en tout
ou partie, à l'École supérieure et d'application soit du
génie (ESAG) soit du matériel (ESAM) et/ou à la DGA ;
– les techniciens supérieurs d'étude et de fabrication : un
an soit à l'ESAG, soit en partie à l'ESAM et à la DGA, soit
à la DGA ;
– les secrétaires administratifs : six mois soit aux écoles du
commissariat de l'armée de terre (ECAT) soit dans un
centre en région Terre ;
– les agents techniques de l'électronique (ESAT).
• Formation continue.
La formation professionnelle continue, régie par l'accord
cadre du 22 février 1996 est un droit reconnu pour chaque agent.
Les formations demandées peuvent l'être soit par l'intéressé
soit par la hiérarchie (plan triennal de formation).

17. Avancement Le nombre de grades par corps (environ 3) et la forme


actuelle de la pyramide des âges font que les possibilités
d'avancement sont les suivantes :
– le deuxième grade est accessible au choix au titre du
tableau d'avancement ;
– le troisième grade est accessible par examen professionnel
ou au choix (le nombre de postes au choix est fonction
du nombre de postes ouverts à l'examen professionnel).
En outre, les changements de corps sont actuellement
contraints.

276
18. Emploi Les fonctionnaires en place dans les corps de troupe seront
essentiellement des catégories B et C employés dans les ser-
vices administratifs ou les services techniques (chef du bureau
personnel civil, adjoint au chef des services administratifs,
chargé, pour les catégories B, de la prévention, etc.).

2. LES AGENTS
SUR CONTRAT
(CONTRACTUELS)
21. Recrutement Les contractuels sont recrutés :
– sur titre ;
– en fonction de besoins précis ;
– pour des spécialités n'existant pas dans les corps de la
fonction publique.

22. Catégories Les contractuels sont classés par niveaux correspondants aux
catégories A, B et C des fonctionnaires.

23. Carrière Recrutés pour exercer certaines tâches spécialisées ou des


professions n'existant pas dans la fonction publique, les contrac-
tuels répondent à une nécessité au ministère de la Défense.
Le recours aux contractuels permet de pallier des besoins
dans des spécialités ciblées ou pour une mission particulière de
courte durée.
Il peut s'agir de s'attacher, par exemple, la collaboration de
scientifiques de très haut niveau, ingénieurs et chercheurs, dans
des techniques de pointe.
Ces contrats permettent également de faire participer au
service public de défense maintes personnalités, qualifiées à dif-
férents titres.
Le déroulement de carrière des contractuels peut se clas-
ser selon trois cas :
– contractuels dits « décret de 49 » ;
– contractuels dits « 84.16 » ;
– contractuels dits « saisonniers ».

231. Les contractuels dits « décret de 49 » (en voie d'ex-


tinction).
Le décret de 1949 détermine les conditions d'accès à dif-
férentes catégories calquées sur celles de la fonction publique.
Il constitue un contrat type.
Ces contractuels peuvent avoir un déroulement de carrière
complet.
Leur contrat ne peut être remis en question sauf démission.

232. Les contractuels dits « 84.16 ».


En complément du décret n° 84.16 d'application de la loi du
11 janvier 1984, le décret n° 86.83 du 17 janvier 1986 a ouvert
une nouvelle possibilité pour les administrations de recruter des
contractuels, sous un statut totalement différent du décret de 49 :
– contrat à durée limitée à trois ans, renouvelable ;
– n'a pas vocation à être titularisé ;
– évolution de salaire aux seuls renouvellements du contrat.

277
233. Les contractuels dits « saisonniers ».
Les contrats dits « saisonniers » ouvrent la possibilité d'em-
baucher des contractuels pour des missions de courte durée de
quatre à dix mois, non reconductibles.

3. LES OUVRIERS D’ÉTAT


31. Recrutement Les ouvriers d'État sont recrutés, par la formation d'emploi,
dans la majorité des cas après essai professionnel.
Certaines embauches peuvent s'effectuer sur titre, à partir
des personnels inscrits au registre d'embauche tenu par la for-
mation ou au niveau de la garnison.
Après une période probatoire de six mois à un an, ils
deviennent ouvriers réglementés. Ils sont alors titulaires d'un
contrat à durée indéterminée et bénéficient de toutes les
garanties du statut d'ouvrier d'État.

32. Formation • Formation d'adaptation.


Recrutés sur essai professionnel, ils sont réputés aptes immé-
diatement à l'emploi. Le suivi d'une formation d'adaptation est
donc exceptionnel.
• Formation continue.
Les ouvriers peuvent bénéficier en cours de carrière d'une
formation professionnelle continue.
De nombreux ouvriers suivent des formations de niveau CT 1
ou FS 2. Certaines formations de niveau FS 2, dites « qualifiantes »
sont prises en compte pour l'avancement.

33. Avancement Les ouvriers peuvent bénéficier d'un avancement de groupe,


uniquement en fonction des postes vacants, selon trois cas :
– après réussite à un essai professionnel, sanctionné par une
commission paritaire (1) ;
– au choix, après avis de la commission d'avancement ;
– après un stage de formation qualifiante.
L'avancement est prononcé par le chef de corps.

34. Catégories Les ouvriers sont classés par profession (répertoriées dans la
nomenclature ouvrière) elle-même rattachée à un groupe de
rémunération qui est d'autant plus élevé que la qualification est
grande.
Les ouvriers peuvent être classés en deux grandes catégories :
– les ouvriers non professionnels, appelés agents spécialisés,
qui appartiennent au groupe IVN ;
– les ouvriers professionnels qui appartiennent aux groupes
V à hors groupe.
Certains ouvriers, selon des critères de responsabilité, d'enca-
drement, de technicité et de postes ouverts peuvent être nom-
més chefs d'équipes. Ils sont alors titulaires de la prime afférente.

(1) Les commissions sont composées d'un nombre égal de représentants


de l'administration et de représentants du personnel désignés par les organi-
sations syndicales représentatives. Pour cette raison, elles portent toutes la
dénomination de commissions paritaires.

278
CATÉGORIE
groupe QUALIFICATION EMPLOI
chef équipe
Ouvrier groupe IVN Peu qualifié Tâches d'exécution
CAP ou plus
Ouvrier groupe V Tâches d'exécution
(parfois titulaire d'un CT 1)
Personnel expérimenté, ayant un
BEP ou plus
Ouvrier groupe VI potentiel, apte à travailler avec une
(parfois titulaire d'un CT 1)
marge d'initiative.
Personnel qualifié et très expéri-
Parfois titulaire d'un CT 2 menté apte à trouver des solutions
Ouvrier groupe VII
ou d’une FS 2 adaptées à tout problème de sa
profession.
Professionnel hautement qualifié.
Parfois titulaire d'un CT 2
Ouvrier hors groupe (HG) Toutes les professions n’ont pas accès
ou d’une FS 2
au HG.
Encadrement d'ouvriers de son
Chef d’équipe groupe IVN Organisation du travail
groupe.
Capacité d'autonomie
Encadrement d'ouvriers de son
Chef d’équipe groupe V selon sa qualification
groupe.
et son expérience

Expérience professionnelle importante


Aptitudes, compétences
Encadrement qui peut aller jusqu'au
Chef d'équipe groupe VI, VII et HG et formation technique équivalentes
niveau d'un atelier.
à celles des sous-officiers
dans le domaine technique

35. Emploi L'industrie d'armement qui était le principal employeur au


sein des établissements de la DGA cède sa place au profit des
armées.
Au niveau des corps de troupe, les personnels ouvriers seront
essentiellement employés aux services techniques, au service res-
tauration loisirs, à l'entretien du casernement et dans les diffé-
rents magasins d'approvisionnements.

4. NOTATION La notation est un « rendez-vous annuel ». Elle concerne la


hiérarchie et le personnel noté.

41. Généralités La notation constitue un acte majeur.


Elle s'effectue par établissement d'une fiche de notation
comprenant :
– une description précise du poste ;
– la manière de servir et les faits marquants de l'année ;
– le potentiel du personnel.
Elle permet d'établir un bilan individuel et détermine l'avan-
cement.
Elle est communiquée au cours d'un entretien annuel où le
personnel doit pouvoir s'exprimer. Il lui est indiqué sa position
par rapport à ses pairs, ainsi que ses points forts et ses points
faibles.
Toute notation est susceptible de recours.
La notation d'un personnel civil a la même importance que
la notation d'un personnel militaire.

279
42. Notation Une circulaire annuelle fixe la procédure de notation.
des fonctionnaires
La notation comprend une note chiffrée, des critères de
comportement et une appréciation générale.
Une cohérence entre ces trois éléments doit exister.
La notation est obligatoirement portée à la connaissance
des personnels qui ont la possibilité de conserver leur fiche de
notation pendant 48 heures et d'y faire figurer leurs vœux et
observations.

43. Notation La notation comprend une note chiffrée et une apprécia-


des ouvriers tion générale.
Elle conditionne l'avancement au choix.
La note chiffrée est attribuée à partir d’un barème préétabli
en fonction de l’échelon détenu.

5. L’ORGANISATION
« PERSONNEL CIVIL »
AU MINISTÈRE
DE LA DÉFENSE
51. L’échelon central 511. La direction de la fonction militaire et du personnel
civil (DFP).
La présence au sein du ministère de la Défense d'un per-
sonnel civil nombreux et diversifié requiert une administration
importante pour en assurer la gestion. Cette responsabilité
incombe principalement à la direction de la fonction militaire
et du personnel civil (DFP).
Les missions de la DFP couvrent différents domaines :
– les statuts ;
– les effectifs ;
– la réglementation ;
– la formation ;
– les instances paritaires centrales ;
– la mission restructuration.

512. L'état-major de l'armée de terre (EMAT).


Différents bureaux de l'état-major de l'armée de terre sont
concernés :
– le bureau « Planification ressources humaines » (BPRH) pour
les questions de formation et de politique de personnel ;
– le bureau « Organisation effectifs » (BOE) pour tout ce qui
a trait aux effectifs ;
– le bureau « Personnel civil » (BPC) pour ce qui concerne la
gestion des effectifs, la notation, l'avancement (commission
de concertation) et les crédits frais de déplacement.

513. Les directions centrales et le commandement de la for-


mation de l'armée de terre.
Les directions centrales et le commandement de la forma-
tion de l'armée de terre assurent les mêmes missions que l'en-
semble des bureaux de l'EMAT pour leur chaîne respective.

280
52. L’échelon local 521. Les régions Terre.
Elles assurent :
– la tenue des dossiers individuels ;
– l'avancement et la notation des fonctionnaires de caté-
gorie C ;
– l'avancement et la notation des fonctionnaires de caté-
gorie B administratifs ;
– la formation professionnelle continue (conseiller coordon-
nateur régional).

522. Les directions locales.


Elles sont chargées d'appliquer les choix des directions cen-
trales, têtes de chaîne.
Elles assurent par ailleurs une fonction d'expertise auprès des
CMD.

523. Les organismes.


Les organismes du niveau corps de troupe assurent l'admi-
nistration et la gestion des personnels ouvriers.
Ils effectuent la notation et les propositions d'avancement
pour les fonctionnaires.

6. LES INSTANCES
DE CONCERTATION
61. À l’échelon central 611. Le comité technique paritaire (CTP).
Présidé par le ministre, ce comité est chargé de traiter les
problèmes d'ordre général relatifs aux fonctionnaires.
Il est composé de 32 membres, soit 16 représentants de l'ad-
ministration et 16 représentants des organisations syndicales.
L'armée de terre dispose de 3 sièges.

612. Les commissions administratives paritaires (CAP).


Ces commissions existent pour chaque corps de fonctionnaires.
Présidées par un représentant du ministre, elles sont appe-
lées à formuler un avis sur toutes les questions individuelles inté-
ressant la notation, l'avancement, le travail à temps partiel, les
mutations, la discipline et le recrutement pour ce qui concerne
les titularisations.

613. La commission paritaire ouvrière (CPO).


Présidée par le ministre, cette commission, spécifique au
ministère de la Défense, est chargée de traiter les problèmes
d'ordre général relatifs aux ouvriers sous statut.

614. Le conseil supérieur de discipline.


Présidé par la DFP ou le directeur du personnel de la DGA,
il est chargé, concernant les ouvriers, de faire des propositions,
suite à fautes professionnelles graves, de congédiement avec
ou sans droit à pension.

281
La décision est du ressort du directeur de la DFP ou de la
DGA. Elle est transmise au chef d'établissement employeur qui
est chargé de la notification à l'ouvrier concerné.

615. Le groupe central de coordination de la formation pro-


fessionnelle continue.
Ce groupe traite de la formation continue. Il est chargé de
faire des propositions d'ensemble et de détail et de dresser des
bilans. L'action de ce groupe souligne l'importance accordée à
la formation continue au sein du ministère de la Défense.

616. La commission centrale de prévention (CCP).


Elle est l'équivalent, au niveau central, des comités d'hygiène,
de sécurité et des conditions de travail (HSCT). Elle émet un avis
sur la politique générale HSCT et les projets de réglementation.

617. Les commissions d'information et de concertation du


personnel civil (CICPC).
Il en existe une par grande direction.
Elles sont chargées de donner aux représentants du per-
sonnel des informations économiques et sociales.
Elles ont également comme objectif de permettre à leurs
représentants d'évoquer devant les directeurs centraux les pro-
blèmes d'organisation et des conditions de travail.

618. L'instance de concertation sur les restructurations (ICR).


Présidée par le secrétaire général pour l'administration et
composée de représentants (2) des organisations syndicales
représentatives et de l'administration, cette instance est informée
de toutes les mesures de restructuration et est consultée sur les
mesures d'accompagnement qui peuvent être proposées.

62. À l’échelon local 621. La commission administrative paritaire locale.


Présidée par un représentant de l'autorité régionale (région
militaire de défense), cette commission est chargée de donner
un avis sur tous problèmes individuels concernant les fonction-
naires : notation, avancement, mutation, etc.
Par ailleurs, elle prépare les travaux des commissions centrales.

622. La commission d'avancement des ouvriers.


Présidée par le chef de corps ou son représentant, elle
comprend des représentants de l'administration et des ouvriers.
Ces représentants d'ouvriers doivent appartenir à l'établisse-
ment et la catégorie de personnel à l'égard desquels la com-
mission est compétente.
Elle est chargée de donner un avis sur l'avancement d'éche-
lon, de groupe et sur la rémunération au groupe supérieur pour
les ouvriers anciens.

623. La commission d'essai des ouvriers.


Présidée par le chef de corps ou son représentant, elle
comprend un officier ou fonctionnaire de catégorie B de l'ordre
technique et deux ouvriers classés dans un groupe égal ou
supérieur à celui postulé.

282
Cette commission conçoit, prépare et assiste à l'essai soit pour
l'embauchage, soit pour l'avancement et en assure la correction.

624. Le conseil de discipline.


Présidée par le chef de corps ou son représentant, le conseil
de discipline (conseil de discipline d'établissement si au moins
100 agents, ou 400 personnels civils ou militaires dont
50 agents à statut ouvrier), est chargé de donner un avis,
concernant les ouvriers, sur le retrait de la qualité de chef
d'équipe, sur l'abaissement d'échelon temporaire et la mise à
pied inférieure à huit jours.
La décision est du ressort du chef d'établissement.

625. La commission de réforme.


Cette commission se réunit dans une garnison et un éta-
blissement désigné par le commandement.
Cette commission a la composition suivante :
– président : chef de service du personnel concerné, le
temps d'étude de son dossier (la présidence en cours de
séance change pour chaque ouvrier) ;
– membres : directeur de la caisse de dépôts et consigna-
tions pour les commissions de réforme de Paris et sa région ;
– trésorier payeur général pour les autres commissions de
réforme ;
– deux médecins ;
– deux représentants des personnels (élus et appartenant à
la même catégorie professionnelle que l'ouvrier).
Cette commission est chargée de donner un avis sur l'apti-
tude ou non à reprendre le service après congés de maladie,
congés de longue durée ou longue maladie.

626. La commission paritaire de formation professionnelle


continue.
• Au niveau de la CMD.
Présidée par un représentant de l'autorité territoriale compé-
tente, elle émet un avis sur les questions relatives à la forma-
tion : plan, crédits, bilans, etc.
• Au niveau du corps de troupe.
Un groupe paritaire de la formation, présidé par le chef de
corps, examine toutes questions relatives à la formation.
Un entretien de formation individuel et annuel est obligatoire.

627. Les comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de


travail (CHSCT).
Le CHSCT n'est pas un organisme paritaire.
Présidé par le chef de corps, le CHSCT associe des spé-
cialistes de la prévention (médecin du travail, agent de pré-
vention) et les partenaires sociaux (représentants de l'adminis-
tration et des personnels).
Les attributions du CHSCT sont :
– examen de toutes questions relatives à la prévention et
aux conditions de travail ;

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– participation aux enquêtes relatives aux accidents du tra-
vail et maladies professionnelles graves ;
– consultation préalable à l'installation de nouvelles machines,
postes de travail, etc. ;
– veiller à l'organisation des campagnes de prévention
incendie.

7. LE DROIT SYNDICAL Le droit syndical a été reconnu aux agents de l'État par
l'article 6 de la loi du 19 octobre 1946.
Afin de donner un fondement juridique incontestable au
droit syndical, le gouvernement a jugé indispensable que de
nouveaux textes soient pris. Le principal est le décret 82.447
du 28 mai 1982 qui détermine l'exercice du droit syndical dans
l'ensemble de la fonction publique.
S'agissant plus particulièrement du ministère de la Défense,
le texte en vigueur est l'instruction n° 38990 du 25 novembre
1992 relative à l'exercice du droit syndical, applicable à comp-
ter du 1er janvier 1993, et qui donne pour chaque cas la
conduite à tenir (chaque bureau personnel civil en détient un
exemplaire).

71. La représentativité 711. Au ministère de la Défense.


syndicale
Un syndicat est dit représentatif au ministère de la Défense
lorsqu'il a obtenu au moins 5 % des voix aux élections organi-
sées pour désigner les représentants aux CHSCT, tous les trois
ans, en principe au cours du dernier trimestre.

712. Dans un corps de troupe.


Les conditions de représentativité sont identiques à celles du
ministère de la Défense.

713. L'établissement du syndicat d'établissements (corps de


troupe).
Le chef de corps peut avoir comme interlocuteur un ou plu-
sieurs syndicats d'établissements.
Ce syndicat d'établissement n'a une existence officielle et ne
peut exercer ses droits qu'après avoir rempli deux conditions :
– notifié par écrit sa constitution au chef de corps par son
responsable dûment mandaté ;
– fait parvenir au chef de corps un exemplaire de ses statuts.

72. Les moyens minimums 721. L'affichage.


accordés aux
organisations syndicales Chaque syndicat constitué doit pouvoir disposer d'un pan-
neau d'affichage vitré ou grillagé, fermant à clé, et disposé en
un lieu facilement accessible aux personnels.
Une copie des documents syndicaux affichés doit être
remise simultanément au chef de corps.

722. La diffusion d'information syndicale.


Elle peut être distribuée aux personnels civils, par un agent
dispensé ou non de service.
Cette distribution ne doit pas être l'occasion de tenue de
réunions impromptues susceptibles de perturber le service.

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723. La distribution de cartes syndicales, le recouvrement
des cotisations et les collectes.
La distribution de cartes syndicales et le recouvrement des
cotisations sont autorisés à l'intérieur de l'enceinte militaire.
Les collectes à caractère social peuvent exceptionnellement
être autorisées.
Le recueil de signatures sur une pétition est également pos-
sible pendant les heures de service.
Cependant, ces différentes opérations ne doivent pas gêner
le bon déroulement du service.
Ces quelques cas ci-après concernent les dispositions les
plus courantes.

73. Les moyens accordés 731. Les locaux syndicaux.


sous certaines conditions
(à vérifier Si le corps a plus de 50 agents, un local syndical, avec
dans chaque cas téléphone, doit être mis à disposition de chaque syndicat
dans les textes représentatif.
de référence) Dans les autres corps, un local commun, avec téléphone,
doit être mis à disposition.

732. Les réunions syndicales.


Tout syndicat représentatif peut tenir, dans l'enceinte du
corps et durant les heures de service, deux types de réunions :
– réunions d'information (assemblée générale) accessible à
l'ensemble du personnel ;
– réunions de conseil ou bureaux syndicaux accessibles uni-
quement aux agents membres des organismes directeurs.
Le chef de corps doit être avisé avant la date de réunion.
Les organisations syndicales constituées dans un établisse-
ment, mais non localement représentatives peuvent tenir des
réunions à l'intérieur de l'établissement, mais en dehors des
heures de service.

74. L’action syndicale L'action syndicale recouvre deux fonctions :


– une fonction revendicative (défense des personnels) : rôle
à court terme, face à l'administration, afin de débloquer
des situations individuelles sur une question collective par-
ticulière à une population ;
– une fonction contractuelle et conventionnelle (représen-
tativité des personnels) : rôle à long terme, par partici-
pation au dialogue social et information du personnel.
Dans tous les cas, les représentants syndicaux sont des inter-
locuteurs du commandement et des vecteurs d'information.

75. Les syndicats La confédération générale du travail CGT


La confédération française des travailleurs chrétiens CFTC
La confédération générale des cadres CGC
La confédération générale du travail - Force ouvrière FO
La confédération française démocratique du travail CFDT
L’union nationale des syndicats autonomes UNSA

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